Chapitre 1 Un Projet Politique, Une Gestion Technocratique
Chapitre 1 Un Projet Politique, Une Gestion Technocratique
Chapitre 1 Un Projet Politique, Une Gestion Technocratique
technocratique
Introduction : Le projet européen : pacifier l’Europe en associant les nations.
En 1850 Victor Hugo emploie en premier l’expression « les Etats Unis d’Europe ».
Aristide Briand est connu pour avoir œuvré entre les deux guerres à la réconciliation France Allemagne. Il a
milité auprès de la société des nations, ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 1926. Il a présenté un projet
de construction européenne, ce qui a été fait à la fin de la seconde guerre mondiale.
Jean Monnet, dit devant le comité français en 1943 : « l n’y aura pas de paix en Europe si les États se
reconstituent sur une base de souveraineté nationale (...). Les pays d’Europe sont trop étroits pour assurer à
leurs peuples la prospérité et les développements sociaux indispensables. ».
En 1946, Churchill reprend la formule d’Aristide Briand avec les Etats Unis d’Europe.
En 1949, il y a le Traité de Londres. On forme le conseil de l’Europe (assemblée parlementaire consultative) et
ils produisent la « Convention de sauvegarde des Droits de l’Hommes et des Libertés fondamentales » (1959-
1953). Cette convention reprend la « Charte des Droits de l’Hommes et du Citoyen » de la Révolution française
et les réaffirme d’un niveau européen.
L’éviction des parlementaires : gage d’une certaine stabilité ? ou nécessité politique de l’époque ?
Le parlement c’est la démocratie, donc des opinions diverses qui vont se confronter et le Parlement Européen
se dit qu’ils ne vont pas réussir à s’entendre. Ils préfèrent garder la main sur la construction européenne et sur
leur propre pays. Beaucoup de chef de gouvernement ne sont pas fédéralistes et ne veulent pas aller trop vite
vers des états unis d’Europe, ors si le Parlement européen devenait un vrai parlement, les fédéralistes se
diraient qu’il faut également un gouvernement européen. Mais ils n’ont pas envie de ça donc le parlement n’a
eu qu’un rôle consultatif.
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La commission reste subordonnée au Conseil et ne deviendra pas un exécutif (gouvernement) européen, qui
serait associé au Parlement (législatif).
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En 1938, vont se réunir pleins de libéraux et ils font réussir à définir un corpus de principes. Il y a un certain
« Herard » qui va être ministre de l’économie allemand de 1949 à 1963 et il va introduire l’Ordolibéralisme en
Allemagne. Il y a une ressemblance entre cette doctrine et les choix opérés dans la construction européenne.
Il y a 3 grands principes dans l’ordolibéralisme :
- Promotion de la concurrence : La concurrence va tenir lieux de politiques industrielles. Il y a eu des
situations de monopole au début du XXème avec souvent des phénomènes d’entente sur les prix et on
détruisait la concurrence sur les prix. L’Etat devient donc le gardien de la concurrence. Son rôle est de
promouvoir la concurrence. C’est ainsi qu’à la fin des années 90, on va amorcer le mouvement de
démantèlement des monopoles publics. Il y a donc une mise en concurrence des services publics et
privés. Autre conséquence, le « benchmarking » (analyse comparative) cad la comparaison des
performances de différents pays. Dernière conséquence, la non-conception européenne de la
politique industrielle. En principe un politique suppose une volonté de faire quelque chose mais là, il y
a une non-politique.
f. aussi "Politique" industrielle : « la responsabilité principale pour la compétitivité doit reposer sur
les entreprises elles-mêmes, mais elles doivent pouvoir attendre des autorités publiques un
environnement et une perspective clairs et prévisibles pour leurs activités »
Rapport Bangeman 1990
Cette promotion de la concurrence à été réalisé en Europe.
- Constitutionnalisation de règles économiques : Les règles doivent être écrites dans la Constitution.
C’est un principe très particulier car les ordolibéraux se méfient de l’Etat, des politiques qui changent
d’avis car elles sont menées par l’électorat qui n’est parfois pas très rationnel. La Constitution est la loi
la plus stable qui existe. Exemple : Dans le Traité Constitutionnel en 2005, il était inscrit qu’en Europe
la concurrence était libre et non faussé. Les ONG n’ont pas été d’accord car pour eux une Constitution
c’est la façon dont un peuple se définit, par exemple la liberté, l’égalité… Ici c’est juste une règle
économique qui ne doit pas être dans la Constitution. Le Traité a donc été un échec en France et aux
Pays-Bas. Cependant, l’Allemagne a constitutionalisé la « règle d’or » qui dit que le budget public ne
doit pas être en déficit en moyenne sur le long terme. Doit-on mettre cela dans une Constitution ?
C’est là le problème.
- Installation de comités d'experts indépendants : car méfiance envers la politique. D’où la BCE, la
Commission européenne, le haut conseil des finances publiques. Un expert est un économiste, un
professeur d’économie, cependant, il y a des experts qui ne tirent absolument pas dans la même
direction. Un expert a toujours une certaine idéologie cad de mettre en avant certaines valeurs plutôt
que d’autres. Doit-on donc fournir les clés de l’économie a un petit comité d’expert qui n’est pas
forcément représentatif de tous les experts ?
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qu’il peut faire entendre sur les orientations du budget européen vers la PAC, les fonds structurels etc.
Cependant, ce n’est pas un Parlement national car il n’a toujours pas l’initiative des lois, cad qu’il ne peut pas
proposer un projet de loi. En France, c’est le Parlement et le Gouvernement qui proposent les projets de loi. Ici,
seul le conseil des chefs d’états via la commission peut proposer des projets de lois, le parlement peut
intervenir dans la discussion mais il ne peut pas proposer de projet de lois. Le Parlement reste un petit peu
marginaliser de ce pdv dans la construction ce qui va empêcher le fédéralisme.
De 2000 à 2006, il y a eu la libéralisation des services. Cette directive dit qu’une entreprise d’un pays étranger
peut ouvrir un établissement dans un autre pays membre, un établissement qui va produire du service et cette
entreprise sera soumise aux règlements de son pays d’origine. On craint que ces entreprises fassent une
concurrence qui est vu comme déloyale car certains pays ont des règlementations du travail bien plus souple
que d’autres pays. Entre 2004 et 2005 a eu lieu l’échec du « Traité établissant une constitution pour l’Europe ».
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C. Consensus sur le manque de démocratie
Tout cela se traduit par une montée de nationalisme qui sont souvent une réaction à la perte de souveraineté.
Construire l’Europe veut dire perdre en souveraineté par définition. Ils n’ont pas l’impression que ces pertes de
souveraineté vaillent le coup.
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