Exposé PPS G4

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SUPERIEUR

UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY


FACULTE DES SCIENCES JURIQUES ET POLITIQUE
Master II Droit des Affaires/Carrières Judiciaires

EXPOSE
Matière : PROCEDURE PENALE SPECIALE

Thème : le tribunal Militaire

Présenté par le Groupe 4:


2020-2021 1. ISSAKA AMADOU BADAMASSI
2. GARBA KIO M.ABDOUL MOUMOUNI
INTRODUCTION
« Tous les nigériens naissent et demeurent libres et égaux en droits et devoirs…» principe édicté
par l’article 10 de la constitution du 25 novembre 2010, De ce fait, on ne peut accepter
l’existence de procédures spéciales consacrées à certains citoyens tandis que d’autres sont
assujettis à celles dites de droit commun. Alors, qu’est ce qui justifie ces procédures
particulières?
La répartition des tâches au sein de la société ainsi que l’état des personnes constituent des
éléments déterminants pouvant justifier cette option.

Par définition, C’est la mise en œuvre de certaines procédures qui dérogent aux règles ordinaires
usitées lors des procédures classiques. Ces différentes procédures se déroulent par devant un
tribunal ou cour spéciale conformément au principe de parallélisme de forme.

En l’espèce, il va s’agir du tribunal militaire qui est un service public investi de la mission de
rendre la justice au sein des forces de défense et de sécurité nationale. Il est un puissant appareil
au service du pouvoir judiciaire pour lutter contre l’impunité, assurer l’égalité de tous les citoyens
devant la justice et mettre en œuvre la politique criminelle du gouvernement.

Le tribunal militaire est une juridiction spécialisée dont la mission consiste à connaitre les
infractions commises par les militaires et les autres corps assimilés dans l’exercice de leurs
fonctions.

L’intérêt de cette dérogation, découle de la volonté des membres de la société de prendre en


charge la répression de certaines infractions compte tenu des spécificités de leurs fonctions. Une
composante de la société et non des moindres est constituée de l’armée qui, de par ses missions
régaliennes assure la sécurité du territoire. Les membres de cette frange importante de la
population peuvent aussi commettre des infractions hors ou à l’occasion de leurs fonctions(en
temps de paix ou en temps de guerre sur le territoire national ou à l’extérieur). le caractère
républicain de l’institution à laquelle ces corps habillés appartiennent, la consécration d’une
procédure pénale spéciale pour constater, poursuivre et juger leurs infractions est un gage de
respect pour cette mission noble qui leur est dévolue d’où l’institution d’un code de justice
militaire à travers la loi 2003-10 du 11 mars 2003 pour d’une part prendre en charge ces
spécificités mais d’autre part, doter le Niger d’un instrument dissuasif contre les mouvements

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d’humeur des militaires. Quelles sont les règles à respecter pour réprimer les infractions
reprochées aux militaires?

Nous allons y répondre en abordant d’abord son organisation et les règles de compétence
territoriale du tribunal Militaire (première partie) avant d’évoquer sa compétence d’attribution
(deuxième partie).

I. De l’organisation et de la compétence territoriale du tribunal Militaire

L’organisation (A) et la compétence du tribunal militaire (B) sont fixées par la loi.

A. De l’organisation du tribunal Militaire

A l’instar du droit pénal général, pas de peine sans infraction et pas d’infraction sans texte, c’est
pourquoi le législateur Nigérien a à travers la loi 2003-10 du 11 mars 2003, portant code de
justice militaire non seulement consacré limitativement les infractions militaires, mais aussi la
gravité de ces dernières selon que l’on est en période de paix ou de guerre. Le tribunal comprend
: une chambre de jugement, une chambre de contrôle de l’instruction, un ou plusieurs juges
d’instruction, un parquet militaire .
La chambre de jugement se compose de cinq (05) membres :

- un président, magistrat de l’ordre judiciaire ;


- quatre (04) juges militaires.

Pour le jugement des militaires du rang, la chambre de jugement se compose :


- d’un président, magistrat du 2e grade ;
- de deux officiers subalternes
- de deux sous-officiers.

La chambre de contrôle de l'instruction est composée de trois membres dont ;


- un président, magistrat de l’ordre judiciaire du deuxième grade ;
- deux juges dont l’un magistrat de l’ordre judiciaire conseiller à la Cour d'appel et l'autre
militaire.

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Le président de la chambre de contrôle de l'instruction est nommé par décret du Président de la
République sur proposition du ministre de la justice après avis du Conseil supérieur de la
magistrature.

Le juge militaire membre de la chambre de contrôle de l'instruction est nommé par décret du
Président de la République sur proposition du ministre chargé de la défense nationale après avis
du Conseil supérieur de la défense nationale.

Les fonctions de juge d'instruction sont exercées par des juges militaires.
Les juges d'instruction militaires sont nommés par décret du Président de la République sur
proposition du ministre charge de la défense nationale après avis du Conseil supérieur de la
défense nationale.

En aucun cas et à peine de nullité, les membres de la chambre de contrôle et les juges
d'instruction militaires ne peuvent participer au jugement des affaires dans lesquelles ils ont
accompli un acte de poursuite ou d’instruction.

Le commissaire du Gouvernement représente en personne ou par son substitut, le ministère


public auprès du tribunal militaire.
Il exerce l'action publique, requiert l’application de la loi et assure l'exécution des décisions de
justice.
B. De la compétence territoriale du tribunal militaire

Prévue par l’article premier de l’ordonnance 2004-50 sur l’organisation judiciaire du Niger, la
procédure à suivre devant les juridictions militaires (tribunal militaire et tribunal prévôtal) est
organisée par la loi 2003-10 du 11 mars 2003, portant code de justice militaire. C’est cette loi qui
institue un tribunal militaire dont le ressort s’étend sur l’ensemble du territoire national, fixe son
siège à Niamey, définie sa compétence suivant qu’on est en temps de paix, en temps de guerre
après avoir fixée limitativement les infractions militaires.

Le tribunal militaire peut, tenir des audiences en tout lieu relevant de son ressort.

II. De la compétence d’attribution du tribunal Militaire

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Le tribunal militaire est seul compétent pour juger les infractions reprochées aux militaires,
cependant cette compétence tient compte du temps de la commission de l’infraction, qui peut
être en temps de paix (A) ou en temps de guerre (B).

A. En temps de paix

Conformément à l’article 32 du code militaire, La juridiction militaire connaît d’une part en temps
de paix des infractions d'ordre militaire prévues par le présent Code et des infractions de toute
nature commises par des militaires dans le service, dans les casernes, quartiers et
établissements, militaires, et chez l’hôte. L'expression « chez l'hôte» vise le lieu où est hébergé le
militaire. Si le déplacement a lieu dans les limites du territoire national, l'expression ne vise que
les dépendances et le domicile de la personne qui a hébergé le ou les militaires. Si le
déplacement a lieu en territoire étranger, l'expression vise n'importe quel point du territoire
étranger.
Sont assimilés aux établissements militaires, toutes installations définitives ou temporaires
utilisées par les Forces armées, les bâtiments de la flotte militaire, les aéronefs militaires, les
engins ou tout autre moyen de transport utilisé par les militaires, en quelque lieu qu’ils se
trouvent.

Dans les faits, il s’agit d’une reprise des règles de procédure prévues par le CPP en les aggravants
parfois jusqu'à les dénaturer dans certains cas.

B. En temps de guerre ou en période d’exception

Il ressort des dispositions de l’article 31 de la loi 2003-10 du 11 mars 2003, portant code de
justice militaire que « l’action civile peut être exercée en même temps que l’action publique
devant le tribunal militaire conformément au code de procédure pénale. En application de
l’article 2 du CPP, elle peut prendre la forme d’une constitution de partie civile et reste ouverte à
tous ceux qui ont souffert directement ou indirectement des méfaits de l’infraction en cause.

En temps de guerre ou en cas de circonstances exceptionnelles lors de l’exercice par le président


de la république des pouvoirs exceptionnels que lui confère l’article 67 de la constitution du 25
novembre 2010 ( état de siège et état d’urgence), fixe limitativement les infractions militaires
(l’insoumission, la désertion , la capitulation, la mutilation volontaire, la trahison, l’attentat, le

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complot militaire, l’outrage au drapeau ou à l’armée, l’insubordination, les pillages, la révolte, la
rébellion, les voix de fait et outrage envers les supérieurs, les violences ou insultes en sentinelle,
la constitution illégale d’une juridiction répressive, les génocides, Les crimes de guerre, les
crimes contre l’humanité, les voies de fait ou outrage à subordonné, les abus du droit de
réquisition.

Au sens de l’article 40 et 41 de la présente loi, Sont réputées périodes d'exception :


1) l'exercice parle Président de la République des pouvoirs exceptionnels conformément à
l'article 53 de la Constitution ;
2) l'état de siège ;
3) l'état d'urgence.
En temps de guerre ou période d'exception, la compétence du tribunal militaire s'étend ;
1) à toutes les infractions à la sûreté de l'Etat quel qu'en soit l'auteur ou le complice,
2) à toute infraction dont l'auteur, l'un des coauteurs ou complices est militaire.
3) ajoute infraction commise contre les Forces armées nationales, leurs établissements ou
matériels. Le tribunal militaire accorde juste un délai de 24 heures aux prévenus pour préparer
leur défense.

Conclusion
Le tribunal militaire est une juridiction spécialisée dont la mise en place répond aux soucis de
maintenir au sein des forces armées les vertus cardinales de discipline, de loyauté, de courage et
d’intégrite,le principe de l’obéissance à la loi, aux ordres de la hiérarchie, la soumission aux
magistrats civils et aux autorités élues.

Bibliographie :
 La loi 2018-37 du 1er juin 2018 portant sur l’organisation judiciaire du Niger ;
 La loi 2003-10 du 11 mars 2003, portant code de justice militaire ;
 Procédure pénale spéciale du juge Girmay, enseignant chercheur à UAM

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