775 Sols Et Fondations
775 Sols Et Fondations
775 Sols Et Fondations
F é d é r a t i o n n a t i o n a l e d e s t r a v a u x p u b l i c s
MAI 2001 ◆ SOLS ET FONDATIONS
n°775
FONDATIONS
• A77 : optimisation
des fondations
Sols et fondations
des culées d’ouvrages
d’art courants
• A20
Brive/Montauban.
Le viaduc
de la Dordogne
• Portance
et réalisation
des fondations
de deux ponts
TRAVAUX
SOUTÈNEMENTS
• Confortement
d’une résidence
à Grasse
• Une paroi
auto-stable
à flanc de colline
à Issy-les-Moulineaux
• Soutènement
par pieux sécants.
Réalisation de fosses
d’empilage à Belfort
• LIRE secteur sud.
Réalisation
d’une galerie visitable
de diamètre 3 m
• Le procédé Mygal
AMÉLIORATION
N°775
DES SOLS
• Amélioration
de sols pour deux
centrales électriques
en Egypte
MATÉRIELS
Matériels
et produits utilisés
en sols et fondations
sommaire
ISSN 0041-1906
mai 2001
Travaux Sols et fondations
numéro 775
éditorial 1
Daniel Tardy
Notre couverture
Le pont sur le Rhin.
actualités 8
Forage d’un pieu
© SETRA/CTOA - Gérard Forquet
matériels 12
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Roland Girardot
RÉDACTION
PRÉFACE
Jean-Pierre Magnan 19
Roland Girardot et Henry Thonier
3, rue de Berri - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 44 13 31 44
VENTES ET ABONNEMENTS
◆ Le viaduc de la Dordogne sur l’autoroute A20
Brive/Montauban. Des fondations "très" spéciales
- The Dordogne viaduct on the Brive/Montauban A20
26
Sylvaine Prot motorway. "Very" special foundations
RGRA O. Bonifazi-Grenouilleau, Y. Guerpillon, D. Thiriat, E. Coppi,
9, rue Magellan - 75008 Paris R. Massonnet
Tél. : (33) 01 40 73 80 05
E mail : [email protected]
France : 950 FF TTC
Etranger : 1 150 FF
◆ Portance et réalisation des fondations de deux ponts
sur le Haut Niger
- Bearing capacity and construction of foundations
35
Prix du numéro : 115 FF (+ frais de port) for two bridges over the Upper Niger
PUBLICITÉ M. Bustamante, S. Borel, L. Gianeselli, Fr. Borgato
Régie Publicité Industrielle
61, bd de Picpus - 75012 Paris
Tél. : (33) 01 44 74 86 36
◆ Le second pont sur le Rhin au sud de Strasbourg :
les travaux sont commencés
- The second bridge over the Rhine south of Strasbourg :
42
works have begun
Imprimerie Chirat G. Treffot
Saint-Just la Pendue (Loire)
▲
Dans les prochains numéros
Routes
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Terrassements
Pont sur le Tage
Environnement
Tunnels
Réhabilitation -
Autoroute
Réparation
de la Maurienne
d’ouvrages
Eau
International
Terrassements
Ponts
International
ABONNEMENT
Travaux
Ponts urbains TRAVAUX
Exemple d'optimisation
Les matériaux de qualité noble ren-
contrés sur le tracé de l’autoroute
des culées d'ouvrages
A77 entre Dordives et Cosne-sur-Loi-
re étant limités en volume, et se trou-
vant concentrés en l’extrémité nord
sur l'autoroute A77
du chantier, les remblais contigus aux
ouvrages d’art ont été réalisés en ré- ■ PRÉSENTATION DU PROJET
utilisant les matériaux disponibles
L’autoroute A77 établit une liaison autoroutière
dans les déblais, après traitement entre l’autoroute A6 au sud de Nemours et la rou-
aux liants hydrauliques. Une recherche te nationale RN7 à l’est de Cosne-sur-Loire, l’élar-
d’optimisation des coûts du projet a gissement à deux fois deux voies de la RN7 étant
en cours de réalisation jusqu’à Nevers sous la maî-
été poursuivie en valorisant les per-
trise d’ouvrage de l’Etat.
formances mécaniques obtenues sur Cette nouvelle autoroute relie les régions Île de
ces matériaux pour y fonder les cu- France, Centre, Bourgogne et au-delà Auvergne. Elle
lées des passages supérieurs cou- offre également un itinéraire alternatif vers le sud
de la France.
rants. Ces dispositions conduisent à
Le tronçon concerné de l’autoroute A77, d’une lon-
une économie significative, pouvant gueur de 96 km, prend son origine sur la commu-
atteindre 30 %, du coût de leurs ap- ne de Souppes-sur-Loing dans le département de
puis. Seine-et-Marne, traverse le département du Loiret
en passant à l’ouest de Montargis et atteint son
extrémité à proximité de l’agglomération de Cosne-
sur-Loire dans le département de la Nièvre.
Le contexte géologique général du projet s’inscrit
Tracé général dans celui du Bassin parisien. Le tracé recoupe
General route
successivement les formations calcaires du pla-
teau du Gâtinais, puis les formations sableuses
des confins de la Sologne, enfin les formations sa-
bleuses et argileuses des coteaux de la Puisaye.
La construction du tronçon autoroutier a démarré
au début de l’année 1997 par des travaux prépa-
ratoires, suivis de l’été 1997 à l’automne 1998
des terrassements en grande masse et de la réa-
lisation des ouvrages d’art courants. Les travaux
propres aux chaussées, aux bâtiments et aux équi-
pements se sont enchaînés ensuite de l’autom-
ne 1998 au printemps 2000. La mise en service
de la nouvelle liaison est intervenue en deux temps,
le 17 novembre 1999 pour une première section
de 63 km de longueur entre Souppes-sur-Loing et
Briare et le 19 juin 2000 pour la deuxième section
de 33 km de longueur entre Briare et Cosne-sur-
Loire.
Dans un souci constant d’une optimisation tech-
nico-économique du projet et d’un meilleur respect
Figures 1a et 1b
■ ORIGINE ET JUSTIFICATION
DE LA SOLUTION
Présentation générale
Phasage réalisé
Etudes d’exécution
◆ établissement du projet d’exécution détaillé par
ouvrage incluant :
- la définition de la nature des matériaux utilisés
(sols et liants),
- les études préalables de traitement,
- la définition de la (ou des) culée(s) d’essai(s),
avec le programme d’essais associé et leur répar-
tition dans le temps ;
◆ établissement du programme de contrôles par
Figure 7
ouvrage (contrôles intérieur et extérieur) ; validation
des délais selon lesquels seront réalisés les es-
sais.
NB : Il faut rappeler qu’un programme d’essais de
contrôles est d’autant moins contraignant qu’il a
été défini précisément au préalable et intégré au
planning.
Travaux
Ils ont consisté à :
◆ préparer l’assise du remblai, généralement un
décapage sur 0,30 m à 0,60 m, avec localement
des substitutions si nécessaire ;
◆ identifier, traiter les matériaux sur le lieu d’ex-
traction, éventuellement stocker :
- correction éventuelle de teneur en eau,
- épandage du liant, taines tâches. Ainsi, c’est l’entrepreneur chargé de
- malaxage au pulvimixeur, la réalisation des terrassements généraux qui a,
- reprise des matériaux ; soit construit l’ensemble des remblais des rampes,
◆ édifier le remblai : y compris au niveau des remblais contigus, soit mis
- régalage des matériaux, à disposition de l’entreprise chargée de la réalisa-
- montée par couches élémentaires et selon la tech- tion des ouvrages d’art les matériaux sélectionnés
nique du mètre excédentaire, en quantité suffisante. Cette organisation, inscrite Figure 8
- compactage (vibrant V5) ; dans les pièces du marché, a eu pour objet de pro-
◆ contrôler les performances à l’aide d’un forage fiter des moyens de l’entreprise de terrassement
avec essais pressiométriques au droit de chaque et d’optimiser l’utilisation des matériaux dispo-
culée, (à un âge minimal de 8 jours après traite- nibles.
ment des sols) ;
◆ réaliser la culée et la seconde phase de rem- Résultats des essais
blaiement.
La conception initiale de ce type de fondation Les résultats des essais pressiométriques ont mon-
prévoyait de monter directement le remblai jusqu’à tré :
sa hauteur finale puis de décaisser pour réaliser la ◆ que les pressions limites étaient comprises entre
culée (figure 8). Cette disposition visait à anticiper 2 et 5 MPa ;
les quelques tassements qui pourraient se produire ◆ que les modules de déformation variaient entre
dans le sol support lorsqu’on édifie la seconde 20 et 100 MPa.
tranche de remblai. En réalité, compte tenu de la Il est à noter :
géométrie des ouvrages et de la faible compressi- 1) que les pressions limites ont été rarement at-
bilité des sols supports, seuls trois ouvrages ont teintes lors des essais compte tenu de la résis-
été réalisés selon ce principe (tassements totaux tance acquise par les matériaux. Elles ont été
de 3 à 8 cm stabilisés sous deux à trois semaines). estimées par extrapolation des courbes p, ∆v ;
Ce procédé de réalisation des fondations de culées 2) que, s’agissant de matériaux traités, les résis-
a conduit à modifier la répartition habituelle de cer- tances évoluent avec le temps, compte tenu de la ®
Travaux n° 775 • mai 2001 23
FONDATIONS
■ SYNTHÈSE
® réaction qui se produit entre les éléments consti-
tutifs des sols et le liant. De cette expérience, nous retiendrons qu’elle a per-
Pour des raisons d’organisation, les essais (pré- mis d’organiser différemment les travaux :
vus initialement entre 6 et 9 jours) ont été parfois ◆ en optimisant la réutilisation des matériaux dis-
regroupés. Les âges des matériaux lors des essais ponibles ;
pressiométriques sont de ce fait généralement com- ◆ en assurant une meilleure qualité des parties
pris entre 10 et 28 jours. d’ouvrage au travers d’une nouvelle répartition des
Des essais à différents âges (entre 5 et 50 jours) travaux.
ont été réalisés sur deux remblais (figure 9) ;
3) dans l’ensemble, les performances mécaniques Cette solution s’applique à des configurations géo-
obtenues sont élevées, satisfaisantes et supé- techniques assez larges, à l’exception cependant
rieures aux valeurs requises pour la justification du des sols supports trop compressibles (tassements
dimensionnement des fondations. L’attention doit différés et influence des tassements sur la fissu-
être attirée sur le fait que, dans ces matériaux trai- ration d’un massif en sol traité).
tés, l’obtention de caractéristiques mécaniques vé- Enfin, elle a montré l’importance et l’intérêt d’une
rifiant simplement le critère de portance de la étroite collaboration entre les concepteurs d’études
fondation n’est pas garante pour autant d’une bon- générales, d’ouvrages d’art et les géotechniciens.
ne qualité du traitement et de la mise en œuvre Cette étude et cette réalisation ont également mon-
des matériaux. tré :
RESUMEN ESPAÑOL
Ejemplo de optimización
de los cimientos de los
estribos de los puentes
LES PRINCIPAUX corrientes de la autopista
INTERVENANTS A77
Le viaduc de la Dordogne
La traversée par l’A20 d’une vallée
aussi prestigieuse et fragile que cel-
Brive/Montauban
le de la Dordogne à hauteur de
Souillac (46) ne s’annonçait certes
pas comme une chose facile.
Des fondations "très"
Le projet cumule en effet ici toutes
sortes de contraintes : agriculture ■ PRÉSENTATION GÉNÉRALE substratum calcaire massif, siège d’une karstifi-
très riche, milieu naturel classé Na- cation relativement modérée ;
La liaison autoroutière A20 Brive/Montauban longue ◆ le lit mineur de la Dordogne qui présente une sé-
tura 2000, instabilité hydraulique de d’environ 130 km, concédée à la société Autoroutes rie d’îlots constitués par des alluvions sablo-gra-
la rivière… auxquelles il faut ajouter du Sud de la France (ASF), franchit la Dordogne veleuses recouvrant sur des épaisseurs variables
la pression des délais, la livraison de dans le département du Lot, au sud de la ville de de 2 à 9 m le rocher calcaire lui aussi karstifié ;
Souillac. ◆ la basse plaine en rive droite de la Dordogne où
l’ouvrage conditionnant l’ouverture
Au droit de l’ouvrage autoroutier, le lit mineur de la les alluvions d’une épaisseur comprise entre 8 et
de 46 km d’autoroute. Dordogne présente une largeur de l’ordre de 10 m se composent d’une couche de limons fine-
Mais la gageure la plus inhabituelle 300 m. La rive gauche est dominée par de hautes ment sableux en surface surmontant des galets,
a été sans conteste de réaliser les falaises calcaires et la basse plaine inondable en graviers et sables lâches. Ces alluvions reposent
rive droite composée d’alluvions fertiles, s’étend sur le substratum calcaire qui est le siège d’une
fondations du viaduc qui franchit tou-
sur une longueur d’environ 800 m. L’autoroute y activité karstique très importante se manifestant
te la vallée inondable, dans un sous- décrit une large courbe en "S" avec une ligne rou- en surface sous la forme d’effondrements naturels
sol dont le caractère totalement ge située entre 10 et 25 m par rapport au niveau du terrain (fontis) pouvant dépasser une dizaine de
erratique n’a cessé de surprendre, de la plaine. mètres d’amplitude et plusieurs mètres de pro-
Le franchissement du lit mineur de la Dordogne et fondeur (photo 1). Ces phénomènes naturels sont
tout au long des études puis du chan-
de sa basse plaine inondable en rive droite est as- relativement fréquents et peuvent être observés
tier, les spécialistes les plus endur- suré par un ouvrage d’art non courant d’une lon- principalement lors des décrues de la rivière.
cis. gueur de 1070 m (figure 1). L’ouvrage est constitué La difficulté majeure de cet ouvrage résidait donc
Tant par la palette des techniques d’un tablier unique de 20,10 m de largeur utile entre dans la problématique particulière de la conception
dispositifs de retenue, supportant les deux sens des systèmes de fondations du viaduc vis-à-vis de
mises en œuvre que par les difficul-
de circulation. Sa structure à hauteur constante est ces phénomènes d’effondrements naturels du ter-
tés rencontrées dans la conduite des de type bipoutre ossature mixte avec pièces de rain.
travaux, ce chantier de fondations pont pour des portées courantes de 80 m.
restera comme le morceau de bra-
■ LES ÉTUDES GÉOLOGIQUES
voure technique d’A20.
■ GÉOLOGIE DU SITE ET GÉOTECHNIQUES
Il revenait aux acteurs principaux et
méritants de cette aventure collec- Le franchissement de la Dordogne par l’autorou- Les reconnaissances préalables
tive, maintenant terminée avec suc- te A20 recoupe trois secteurs distincts :
◆ la rive gauche de la Dordogne où le tracé inter- Les premières reconnaissances ont intéressé prin-
cès, d’en décrire la démarche et le
cepte une combe sèche étroite à fond plat enca- cipalement la basse plaine rive droite afin de ten-
déroulement. drée par deux versants abrupts où le calcaire est ter d’apprécier la configuration d’ensemble du site,
subaffleurant. Le fond de la combe est tapissé sur la taille et la répartition géographique des zones
une profondeur variable allant jusqu’à 9 m par une susceptibles d’être affectées par des effondre-
Gilles Calas
DIRECTEUR D’OPÉRATION A20 couche d’argile limoneuse en surface puis sableu- ments, l’existence d’un éventuel système karstique
Autoroutes du Sud de la France se et graveleuse en profondeur qui repose sur un "organisé" et d’exutoires potentiels de ce réseau
karstique.
Figure 1 Ces investigations ont consisté essentiellement
Vue en plan en :
du viaduc ◆ une étude par photo-interprétation (cartographie
Plan view des anomalies topographiques et des indices hy-
of viaduct
driques) ;
◆ une reconnaissance géophysique associée à une
campagne de sondages pour vérifier la conformité
du modèle ;
◆ des prélèvements et essais sur matériaux allu-
vionnaires et de remplissages karstiques ;
© Scetauroute
Yves Guerpillon
CHEF DU DÉPARTEMENT
GÉOTECHNIQUE
ET MATÉRIAUX
DIRECTEUR TECHNIQUE
reconnaissances spécifiques au droit de fontis dé- optimale des appuis, cette dernière n’était toute- Botte Sade Fondations
clarés. fois pas idéale et donc sans risque. La conception
L’ensemble de ces reconnaissances et études a des fondations devait donc, malgré tout, prendre
permis de tirer les enseignements suivants : en compte pour certains appuis, l’éventualité d’ef-
◆ le substratum de la basse plaine rive droite fondrements aléatoires de terrain, tant en position
Eric Coppi
est le siège d’anomalies karstiques très impor- qu’en amplitude. DIRECTEUR TRAVAUX
tantes en taille et en nombre, selon une densité Botte Sade Fondations
plus ou moins forte, mais toujours présentes ;
◆ la structure du massif rocheux n’a pu être éta- ■ LA CONCEPTION GÉNÉRALE
blie clairement. Les reconnaissances menées au DES SYSTÈMES
droit du franchissement et par corrélation avec DE FONDATIONS
d’autres effectuées plus au nord, laissent suppo- Roger Massonnet
DIRECTEUR TECHNIQUE
ser que les anomalies karstiques pourraient cor- Dans le cas où l’épaisseur de la couche d’alluvions
DU GROUPE
respondre à des fractures subverticales plus ou est suffisamment faible pour que le substratum Fondasol
moins larges. puisse être atteint moyennant des terrassements
Concernant la formation des fontis, plusieurs hy- classiques, la semelle de fondation est descendue
pothèses ont pu être avancées : au rocher, ce dernier étant prévu d’être éventuel-
◆ départ des remplissages karstiques argileux en- lement traité et conforté en fonction des anoma-
traînant les alluvions sus-jacentes ; lies et indices karstiques reconnus en fond de fouille
◆ érosion interne au sein des alluvions par entraî- et selon leur extension déterminée alors par son-
nement des sables au travers des graves grossières dages complémentaires.
et galets selon une direction sensiblement hori-
zontale (gradient hydraulique lors des décrues de Photo 1
la Dordogne). Fontis naturel
En fait, et selon toute vraisemblance, combinaison Natural
subsidence
des deux phénomènes ci-dessus (les investigations
menées au droit de fontis déclarés n’ont pas per-
mis de retrouver de karsts débouchants, ni de ma-
tériaux de remplissages alluvionnaires dans les
karsts à l’aplomb même de ces fontis).
© Botte Sade
réaliser des "colonnes supports" entre bancs cal-
caires susceptibles de s’effondrer et assurer par
la même le report des charges en profondeur ;
◆ minipieux : il s’agit d’une technique intermédiaire
Figure 3
Coupe type entre le micropieu (diamètre inférieur à 250 mm)
du système et le pieu (diamètre supérieur à 800 mm) qui consis-
de fondation te à sceller au travers des alluvions et karsts trai-
Typical section tés une armature en tube métallique à l’intérieur
of foundation d’un forage de gros diamètre (Ø 450 à 500 mm).
system
Elle présente l’avantage d’assurer, contrairement
aux pieux une répartition uniforme des charges de
par leur nombre et contrairement aux micropieux
un meilleur comportement mécanique vis-à-vis du
flambement et des sollicitations horizontales.
Compte tenu des enjeux techniques et financiers
importants, le maître d’ouvrage a fait procéder à la
réalisation d’un chantier expérimental dans le cadre
d’un marché séparé, destiné à tester les conditions
et paramètres d’exécution de ces techniques spé-
cifiques.
Ce chantier expérimental confié après appel d’offres
à Soletanche Bachy a permis de tirer les ensei-
gnements suivants :
◆ le traitement par jet grouting du massif allu-
vionnaire s’est avéré particulièrement efficace, no-
tamment en termes d’homogénéité et de résistance;
◆ le traitement des karsts par jet grouting a été
par contre beaucoup plus délicat compte tenu de
© Botte Sade
© Botte Sade
Alluvions "jettées"
© Botte Sade
Les anomalies karstiques décelées par l’enregis-
trement des paramètres de forage ont été ensuite
traitées en injection solide avec des critères de vo-
lume et pression (20 bars maximum) fixés à l’avan-
ce. Le mortier utilisé a été un sable filler ciment en
Photo 3
Injection solide périphérie pour assurer un encagement pérenne
Solid grouting du massif et un sable filler sans ciment à l’intérieur
de la semelle destiné à servir de sol support pour
le jetting des karsts. L’injection solide s’est faite
par l’intermédiaire de tubes de bétonnage remon-
tés par passes de 0,50 m au fur et à mesure de la
mise en place du mortier (photo 3).
Les sept piles où les karsts ont été ainsi traités
ont conduit, après réalisation de 15,700 ml de fo-
rages de détection, à mettre en œuvre 4 700 m3
d’injection solide (variant entre 50 et 1 350 m2 se-
lon les appuis).
L’extension des anomalies karstiques et les quan-
tités d’injection solide ont été répertoriées et ont
fait l’objet de cartographies pour chaque pile (fi-
gures 5 et 6). L’enregistrement des paramètres de
forage de détection a également permis de vérifier
l’efficacité du traitement du massif alluvionnaire.
Les anomalies karstiques ont été ensuite reprises
en jet grouting pour assurer la cimentation des ma-
tériaux de remplissages (limon, argile caillouteu-
se…), ainsi que le traitement des vides et des
© Botte Sade
© Botte Sade
Figure 5 Photo 4
Pile P10 : anomalies forages de détection karsts Forage d’un minipieu
Pier P10 : Karst detection drilling anomalies Drilling a mini-pile
Figure 6
Le forage dans les zones karstiques traitées n’a
Pile P13 :
généralement pas posé de problème de tenue avec absorption
peu de pertes de fluides. Le recours à des "chaus- en injection
settes" en géotextile pour assurer la continuité du solide
scellement n’a été que rarement utilisé. Pier P13 :
Solid grouting
Le franchissement dans les massifs alluvionnaires absorption
s’est fait localement avec difficultés du fait de l’éner-
gie développée par le marteau fond de trou et de
la fragilisation de la cimentation au jet grouting des
gros galets et de la zone de contact alluvions - cal-
caire. Dans ce cas, un simple comblement gravi-
taire au coulis de ciment avec reforage a donné
satisfaction.
La pose des tubes armatures et leur scellement se
sont déroulés avec peu d’aléas.
© Botte Sade
Il a été réalisé pour les sept piles 5 430 ml de fo-
rage de minipieux.
Les travaux de recepage qui terminent la phase fon-
dation ont mis à jour un massif alluvionnaire jetté
homogène (photo 5). Photo 5
Massif de jet grouting
en cours de recépage
Moyens et calendrier d’exécution avec ses minipieux
Jet grouting block
La présence de deux piles exécutées en rivière à during strike-off
with its mini-piles
l’abri d’un batardeau et la programmation des
travaux de génie civil menés concomitamment
depuis chaque extrémité du viaduc ont nécessité
la mise en place de moyens importants. De plus,
la gestion de l’injection solide dépendant directe-
ment des volumes à mettre en place (très diffé-
rents d’un point à l’autre) et les temps de séchage
© Botte Sade
®
pu être achevées avec succès. Les difficultés liées ABSTRACT
à l’extrême hétérogénéité du site et au caractère
aléatoire des karsts ont pu être gérées et maîtri- The Dordogne viaduct on
sées en particulier grâce à la mise en place de pro- the Brive/Montauban A20
motorway
cédures spécifiques destinées à les anticiper et à
"Very" special foundations
la capacité de réaction de tous les acteurs de la
construction. En tout état de cause, l’enseignement O. Bonifazi-Grenouilleau, Y. Guerpillon,
principal qui ressort de cette expérience est qu’un D. Thiriat, E. Coppi, R. Massonnet
karst peut s’avérer "sournois et malin", avec un
comportement parfois surprenant qui ne répond The Brive/Montauban motorway A20
à aucune logique, mais il n’est pas "invincible" ! crosses the Dordogne River and its lower
plain on the right bank via a bridge
1,070 m long. The major difficulty of
this structure is the design and construc-
tion of its foundations owing to the pre-
sence of a deep limestone substratum
having a very strong karstic activity
resulting in the natural cave-in of allu-
vial soils on the surface. This article
describes the original foundation sys-
tem used, combining jet and solid grou-
ting and mini-piles.
RESUMEN ESPAÑOL
El viaducto del río
Dordogne en la autopista
A20 Brive/Montauban
© Botte Sade
Cimientos
"muy" especiales
O. Bonifazi-Grenouilleau, Y. Guerpillon,
Photo 6 D. Thiriat, E. Coppi y R. Massonnet
Vue d’ensemble du chantier
dans la plaine rive droite
La autopista A20 Brive/Montauban salva
General view of worksite el río Dordogne y su planicie inferior
in the right bank plain
de la margen derecha por medio de una
estructura nada corriente, de una lon-
gitud de 1 070 m. La dificultad más
significativa de esta estructura reside
en el concepto y la ejecución de sus
cimientos, debido a la presencia en pro-
fundidad de un substrato calizo cuya
elevada actividad kárstica se manifiesta
por hundimientos naturales de los ter-
renos aluviales en la superficie. El pre-
sente artículo describe el sistema ori-
ginal de los cimientos implementado
en que se combinan el jet grouting,
inyecciones sólidas y minipilotes.
Portance et réalisation
des fondations de deux ponts Serge Borel
INGÉNIEUR
CHEF DE SECTION
sur le haut Niger LCPC
Luigi Gianeselli
TECHNICIEN SUPÉRIEUR
Dans le cadre d’un projet de réhabilitation de la route nationale RN1 en République de Guinée, LCPC
le LCPC s’est vu confié une mission d’expertise en relation avec la réalisation et le dimen-
sionnement des fondations profondes de deux ouvrages de franchissement.
Le sol de fondation, constitué par des matériaux certes indurés mais mal connus quant à leur
portance effective et à leur sensibilité au remaniement, a justifié que soit réalisé un essai de Franco Borgato
DOCTEUR INGÉNIEUR
chargement en vraie grandeur, sur pieux instrumentés. Commission Européenne
Le présent article met un accent tout particulier sur les performances des pieux en terme de
capacité portante mais aussi sur les précautions à observer lors de la mise en œuvre pour y sa-
tisfaire. Il présente un certain nombre d’éléments qui pourraient constituer d’utiles références
pour les projeteurs de futurs ouvrages à construire dans la région.
■ INTRODUCTION Figure 1
Situation
du projet
Le franchissement du Niger entre Kouroussa et Location
Kankan se situe sur un axe stratégique pour le dé- of project
veloppement économique de la Guinée. Il assure
la liaison entre la Guinée Maritime, la Moyenne Gui-
née et la Haute Guinée. Ce franchissement étant
jusque là assuré par deux bacs, il a été décidé
de construire une liaison fixe pour recevoir le trafic
généré par la réhabilitation de la Route Nationale
RN1 entre Kouroussa et Kankan (figure 1).
Le pont sur le Niger, à Yrikiri, était l’ouvrage de fran-
chissement majeur du projet avec une longueur to-
tale de 385 m. Il comportait 12 appuis fondés sur
pieux forés de diamètre Ø 1 000 mm. Le pont sur
le Manié, à travée unique de 25 m, a été fondé éga-
lement sur des pieux forés de même diamètre. Photo 1
Les travaux, financés par la Commission européenne Vue de l’ouvrage
et contrôlés sur place par Louis Berger Internatio- sur le Niger terminé
et enlèvement
nal, ont été confiés au groupement Salini Costrut- du batardeau
tori S.p.A et Strabag International GmbH pour la View of bridge
structure des ouvrages et la route. La sous-trai- over the Niger completed
tance des pieux étant assurée par l’entreprise Edil- and removal of cofferdam
sonda de Rome. Le pont, dont la construction a
commencé en février 1999, a été ouvert au public
le 10 mai 2000 (photo 1). Il a été inauguré en même
temps que la route, le 16 décembre 2000.
La mission du Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées (LCPC) avait pour objectifs [1] :
◆ évaluer la validité de la campagne de recon- rer de la validité du dimensionnement avant de pas-
naissance des sols le long des tracés de chaque ser à la phase définitive des travaux ;
pont ; ◆ prendre la mesure des difficultés présentées par
◆ apprécier l’adéquation des moyens choisis pour la réalisation des pieux, dans les conditions du
réaliser les fondations et la qualification du sous- chantier, et procéder aux adaptations nécessaires
traitant désigné pour en assurer la mise en œuvre; pour que soit respecté le planning des travaux.
◆ déterminer la portance réelle des pieux et plus Concernant ce dernier point et partant d’un rende-
particulièrement de la couche d’ancrage constituée ment donné raisonnable de un pieu par jour et par
par des pélites arkosiques, de manière à s’assu- atelier, il était impératif de vérifier s’il était possible ®
Travaux n° 775 • mai 2001 35
FONDATIONS
®
Figure 2 de réaliser la totalité des 46 pieux du pont sur le
Variation des crues du Niger Niger pendant la période d’étiage du fleuve où
au regard de la période choisie
pour la construction les débits n’excèdent pas 200 m3/s. La période de
des fondations crue comme on le sait pouvant être redoutable et
Fluctuations in Niger flooding de nature à interrompre pendant de longs mois le
in relation to the period chosen chantier (figure 2).
for foundation construction
En raison des exigences du planning de chantier,
il a été décidé que le programme d’essais ne concer-
nerait que le site du pont sur le Niger et compor-
terait (figure 3) :
◆ un essai de faisabilité sur un pieu de l’ouvrage
situé sur la pile 10 (pieu P10B) ;
◆ un essai de faisabilité sur le pieu provisoire PT2,
Figure 3 utilisé comme pieu de réaction lors de l’essai de
Implantation des pieux d’essais chargement ;
sur les piles 10 et 11
◆ un essai de chargement sur un pieu définitif si-
Placing of test piles tué sur la pile 11 (pieu P11B).
on Piers 10 and 11
L’essai de faisabilité, à ne pas confondre avec l’es-
sai de chargement, se limite à réaliser sur site
un pieu en tous points semblable aux pieux futurs
de l’ouvrage. Ce type d’essai offre la possibilité
d’évaluer l’efficacité d’une technique de réalisation
donnée, la qualification du personnel et de procé-
der aux ajustements nécessaires avant d’entamer
Figure 4 les travaux définitifs.
Coupe du sol
et profil pressiométrique
pour la pile 10
■ LE CONTEXTE GÉOTECHNIQUE
Section of soil
and pressiometric profile DES TRACÉS
for Pier 10
Le tracé des deux ouvrages a fait l’objet de deux
campagnes de reconnaissance successives :
◆ l’étude géotechnique d’APD demandée par le
BCEOM en 1993 puis en 1994/1995 et réalisée
par le LBTP d’Abidjan ;
◆ un complément d’étude avec sondages pres-
siométriques et carottages, réalisé au début du
chantier par Terra en février et mars 1999.
Au total et pour les 2 ouvrages on a ainsi réalisé :
◆ 14 profils pressiométriques ;
◆ 10 sondages carottés ;
◆ 4 pénétromètres dynamiques ;
◆ 8 tarières à main.
L’examen et la comparaison des sondages devaient
confirmer que le sol à l’aplomb de la pile 10 com-
prenant l’un des pieux à soumettre à un essai de
faisabilité, était bien représentatif des sols que l’on
rencontrerait tout au long des tracés (figure 4). Pour
Photo 2 une cote du terrain naturel située à 354,5 NGG, la
Aspect des pélites arkosiques
prélevées sur la pile 8
succession des couches au droit de la pile P10
entre 20 et 25 m étaient la suivante [2] :
de profondeur ◆ de 0 à 7,5 m : remblai et dépôt alluvionnaire de
Arkosic mudstone sampled sable grossier avec une pression limite de l’ordre
on Pier 8 at depth de 0,5 < pl < 1,5 MPa ;
between 20 and 25 m
◆ de 7,5 à 12 m : argile limoneuse jaunâtre puis
bariolée avec pl ≅ 1,3 MPa ;
◆ de 12 à 23 m : pélites arkosiques altérées re-
présentées par des limons argileux gris noir dont
la consistance augmente avec la profondeur et ca-
ractérisées par 2 < pl < 3 MPa ;
®
Photo 5 ◆ après recyclage de la boue et dessablage, bé-
Dispositif tonnage à la goulotte avec extraction simultanée
de chargement
sur le pieu d’essai de la virole.
P11B La boue de forage a été confectionnée à partir d’une
Loading device bentonite Bentosund 120, à raison de 42 kg de
on test pile P11B bentonite pour 1 000 litres d’eau. Ses paramètres,
mesurés avant bétonnage, étaient les suivants :
viscosité Marsh 35 s, densité 1,045 et teneur en
sable 1,25 %.
Le relevé des opérations de mise en œuvre sur
P10B, d’une longueur de 26,8 m une fois terminé,
a permis de vérifier que celles-ci nécessitaient un
total de 14 heures et 30 minutes, y compris les
temps morts.
Un tel relevé confirmait que la cadence de un pieu
par jour et par atelier était réaliste et qu’il était par-
faitement possible de réaliser la totalité des 46
pieux sur le Niger, pendant la période d’étiage avec
débit inférieur à 200 m3/s.
Le volume de béton mis en place dans le pieu P10B
correspondait pratiquement au volume théorique,
n’excédant que de 3 % ce dernier.
Les éprouvettes de béton ont indiqué une résis-
tance à la compression simple à 7 jours et 28 jours
de 23,5 et 29,7 MPa respectivement. Enfin, la cage
d’armature qui comprenait 15 HA 20 mm a été équi-
pée de deux tubes-logements en acier diamètre
Ø 54/60 mm, destinés à recevoir les extensomètres
amovibles LPC.
■ ESSAIS DE CHARGEMENT
SUR LE PIEU P11B
Matériels de mesure
et d’essai
Figure 6
Courbes d’enfoncements
de la tête et de la pointe
Pile head and tip sinking curves
Résultats de l’essai
de chargement
Figure 9
Exemples de cotes
d’arrêt des pieux
de l’ouvrage
Examples of bridge
pile limits
le Rhin au sud
DDE du Bas-Rhin
travaux
Plan des installations
Ces terrains sont mis à disposition des entreprises de chantier
pour réaliser leurs stockages et leurs installations. Plan of worksite
Côté Allemagne, les seuls terrains disponibles sont installations
situés dans l’emprise du polder d’Altenheim.
Le gardiennage, l’entretien de la base vie et des
terrains mis à disposition sont confiés aux entre-
prises présentes sur le chantier durant toute la
construction des ouvrages. A l’issue du chantier,
l’ensemble de ces installations sera démoli, éva-
cué et les terrains remis en état retrouveront leur
vocation agricole.
par une seule centrale à béton située à Eschau.
Pistes de chantiers Aussi, une liaison par bac * permettant de trans-
porter simultanément deux toupies de 9 m3 cha-
Les pistes de chantier et les chemins de désen- cune a été mise spécialement en service par le
clavement agricole réalisés lors de la construction fournisseur des bétons. Cette liaison a nécessité
de la rocade sud de Strasbourg en rive gauche, de l’aménagement d’embarcadères sur chaque rive à
l’élargissement de la route d’accès L98 en rive droi- l’abri des courants du Rhin.
te, permettent l’accès aux différents appuis ter- Par ailleurs, trois embarcations légères assurent
restres et plates-formes de travail. les navettes quotidiennes et le transport des per-
L’accès aux digues du Rhin s’effectue par les che- sonnels aux différents postes de travail, l’une d’el-
mins existants en crête et en pied. le est tout spécialement réservée aux secours.
®
Préfabrication d’un caisson au chantier (jusqu’à 13 m d’eau) et de la perméabilité élevée
naval du port de Kehl (Allemagne). des graves rhénanes susceptibles d’occasionner
A noter les treuils du plan incliné
permettant la mise à l’eau du caisson des difficultés d’assèchement.
Prefabrication of a caisson at shipyard
of the port of Kehl (Germany). Note Préfabrication des caissons
the winches of the inclined plane
used to place the caisson in the water
Les caissons en béton armé qui, épousent exac-
tement le contour des semelles (26 x 11,6 x 4 m)
sont préfabriqués au chantier naval de Kehl. Ils
Vue aérienne sont réalisés en deux phases sur un chariot se dé-
du chantier sur le fleuve plaçant sur un plan incliné qui met habituellement
depuis le côté Allemagne à l’eau des bateaux.
Aerial view On coule d’abord le radier. Celui-ci est muni de ré-
of site on river servations Ø 1,80 m pour permettre la mise en pla-
from German side
ce ultérieure des chemises métalliques sur chantier.
Des inserts métalliques annulaires noyés dans le
béton, comportant une gorge pour loger un joint
d’étanchéité de type pneumatique, permettront de
liaisonner ultérieurement par soudage du caisson
aux chemises des pieux.
Les voiles de 35 cm d’épaisseur sont ensuite cou-
lés suivant des méthodes traditionnelles. Des aciers
en attente sur toute la périphérie autoriseront ul-
térieurement une connexion efficace avec le béton
de masse de la semelle.
La mise à l’eau, après obturation des réservations
des pieux à l’aide de couvercles et butonnage des
Mise à l’eau du caisson
au port de Kelh voiles, s’effectue sans difficulté à l’aide des treuils
Placing the caisson
du plan incliné.
in the water
at the port of Kehl Transport et mise en place
des caissons
Semelles
■ FONDATIONS PROFONDES
EN SITE TERRESTRE
Pile dans le fleuve
côté Allemagne : fût achevé. Fondations des appuis
A noter la ligne de douze rive gauche
appareils d’appui
1,00 x 0,90 m et les butées
sismiques dans les quatre Côté France, l’ensemble des appuis est fondé sur
Pile dans le fleuve côté Allemagne
angles des pieux Ø 1,30 m au nombre de six par appui
Pier in water on German side
Pier in water on German side : (sauf la culée est du viaduc d’accès comportant
shaft completed. Note the line quatre pieux) dont la profondeur varie entre 17 et
of 12 bearings of 1.00 x 0.90 m
and the seismic thrust bearings ® chouc sous déformations tangentielles jusqu’à tan-
gente γ = 1,5 d’autre part.
32 m.
Ces pieux sont forés dans les graves sableuses
in the four corners
Ces essais qui ont dû être renouvelés ont permis rhénanes sur toute leur hauteur à l’abri d’un tube
de mettre au point et d’optimiser les formules des de travail, assurant la stabilité des parois et mis
caoutchoucs et les procédés de vulcanisation. en place à l’aide d’une louvoyeuse Leffer VRM 1500
La fabrication des appareils a également fait l’ob- ST attelée à une grue à câbles Sennenbogen 655
jet de contrôles minutieux en usine. R/KB HD.
Les outils de forage sont constitués d’une benne
à grappin hémisphérique et d’une benne à soupa-
■ ENROCHEMENTS DU LIT pe. Cette dernière est munie de conduites d’équi-
DU FLEUVE libre limitant les phénomènes d’aspiration et
d’entraînement des fines lors du remplissage et de
La mise en œuvre d’enrochements est nécessaire l’extraction de la soupape.
LES PRINCIPAUX RATIOS pour assurer une protection efficace du lit et des Afin d’éviter tout desserrage des graves, l’enfon-
D’ARMATURES PASSIVES berges du Rhin contre les affouillements localisés cement du tube de travail est maintenu en perma-
dus à la présence des appuis du pont dans le bief nence en avance d’environ 3 m par rapport à la
• Pieux dans le fleuve (Ø 1,80 m,
de Strasbourg. position extrême de la benne à soupape ; de plus,
longueur 46 m) : 160 à 180 kg/m3
Cette protection est particulièrement importante cette dernière est remplacée par la benne à grap-
• Pieux terrestres (Ø 1,30 m, lon-
au voisinage de la pile P1 située à l’extérieur de la pin pour le forage des trois derniers mètres.
gueur variable de 17 à 32 m) : 120
courbe du Rhin, et soumise à des courants élevés, Les pieux de la pile-culée C0 s’arrêtant sur des len-
à 140 kg/m3
jusqu’à 3 m/s. Elle intéresse une surface supé- tilles sablo-argileuses ont dû être allongés de
• Pieux sécants (Ø 0,90 m - Un pieu
rieure à un hectare et nécessite près de 30 000 t quelques mètres. Suivant leur longueur, les cages
sur deux ferraillé) : 210 kg/m3
d’enrochements. d’armatures sont livrées en un seul ou plusieurs
• Caissons des piles dans le fleuve
Les enrochements proviennent de gisements de tronçons assemblés par soudage sur site.
(épaisseur 0,35 m) : 210 kg/m3
granit de la Forêt-Noire (carrières VSG et Fischer à Après mise en œuvre du béton (formule dérivée de
• Semelles dans le fleuve (V = 1180
Seebach). celle des pieux dans le fleuve, le maintien de rhéo-
m3) : 140 kg/m3
La blocométrie, comprenant quatre classes, est logie est toutefois limité ici à 2 heures) à la pom-
• Semelles terrestres (V = 160 m3) :
constituée d’éléments dont le poids est compris pe, le tube de travail est extrait à l’aide de la
105 kg/m3
entre 40 et 300 kg. Leur dureté caractérisée par louvoyeuse.
• Elévation des piles dans le fleuve :
les essais Micro-Deval et Los Angeles varie res- Le rythme d’exécution varie de un à deux pieux par
165 kg/m3 pectivement de 8 à 11 et 14 à 23, leur densité est jour suivant leur longueur.
• Elévation des piles terrestres : 130 de 2,63. Les pieux terrestres font l’objet de contrôles et d’in-
kg/m3 Les enrochements, livrés par camions en rive droi- jections en pointe identiques à ceux décrits pré-
te du fleuve, sont déchargés dans les barges "Hein- cédemment pour les pieux dans le fleuve.
Fondations de la pile-culée
côté Allemagne
Le béton
Viaduc côté France.
Ferraillage d’une semelle Le béton des fûts et chevêtres est un B35 0/16
Viaduct on French side : dosé à 400 kg de ciment CPJ - CEM II/A d’Altkirch,
footing reinforcement de classe d’environnement 2b1.
Les essais sur bloc d’un mètre cube réalisés dans
le cadre des études des bétons avaient mis en évi-
dence la forte sensibilité exothermique de ces bé-
tons avec des températures pouvant dépasser 60 °C
à cœur.
Aussi, la température du béton livré sur chantier
Viaduc côté France. Coffrage
est limitée à 20 °C. Le bétonnage des chevêtres à
d’un fût de pile l’automne 2000 par des températures extérieures
Viaduct on French side : modérées a permis de limiter les températures à
pier shaft shuttering cœur des bétons à des valeurs acceptables.
Par précaution, toutes les parties d’ouvrages mas-
sives tels que les chevêtres ont fait l’objet systé-
matique de suivi des températures grâce à des
sondes disposées à cœur, en peau du béton et en
milieu ambiant.
Par ailleurs, les coffrages sont maintenus suffi-
samment longtemps (parfois jusqu’à une semaine)
après bétonnage pour éviter les chocs thermiques
et prévenir les risques de fissuration du béton.
Le décoffrage n’est réalisé que lorsque la différence
entre température extérieure et en peau n’excède
pas 15 °C.
Les surfaces décoffrées sont ensuite protégées
® Chevêtres par un géotextile plus un film polyane pour assurer
une cure satisfaisante des bétons.
Des dalles préfabriquées assurent la fermeture des
fûts en leur partie supérieure et servent de cof- Autres dispositions
frage perdu des chevêtres. Une grue à tour à montage rapide (GTMR) Peiner,
Chaque chevêtre est coulé en une seule fois à l’in- type SMK 206, est déplacée au droit de chaque
térieur de coffrages standards. appui au fur et à mesure de leur réalisation.
Les principales
La sécurité du personnel est assurée à l’aide de quantités
Viaduc d’accès Pont principal Total
plates-formes de circulation périphérique en conso- mises en œuvre
Palplanches --- 3 600 m2 --- pour les fondations
le fixées aux coffrages dans le cas des fûts ou au
Aciers passifs des pieux 67 t 480 t 547 t et appuis
béton déjà coulé à l’aide d’ancrages de type "Ar-
Bétons des pieux 430 m3 3 000 m3 3 430 m3 The main quantities
téon" dans le cas des chevêtres.
Aciers passifs des appuis 140 t 520 t 660 t used
Bétons des appuis 1 180 m3 3 400 m3 4 580 m3 for foundations
Appareils d’appuis and bearings
Longueur pieux Ø 1,80 m --- 990 m 990 m
Longueur pieux Ø 1,30 m 400 m 190 m 590 m
Les appareils d’appuis sont constitués d’appuis en
Longueur pieux Ø 0,90 m --- 800 m 800 m
caoutchouc fretté pour les lignes d’appui du viaduc
Enrochements --- 27 000 t 27 000 t
d’accès de dimension 900 x 800 x (20 + 5) mm.
Leur fabrication chez Fip a fait l’objet de précau-
tions identiques à celles prises pour les appareils Viaduc côté France.
équipant les piles dans le fleuve. Les appareils Coffrage d’un chevêtre
de pile
d’appuis des piles-culées sont constitués d’appuis
Viaduct on French side :
à pot de type Vasoflon mono ou multidirectionnel pier head shuttering
également fabriqués chez Fip.
■ ÉTAT D’AVANCEMENT
DES TRAVAUX
Les travaux réalisés…
du cylindre électrique
Cet article décrit la méthode du cylindre électrique ® appliquée à la mesure du diamètre des co-
lonnes de jet grouting dès la fin de leur réalisation. La procédure de mesure est illustrée par
plusieurs exemples de chantiers d’application montrant les possibilités de cette méthode de
contrôle pour la maîtrise de la qualité des travaux de jet grouting.
■ MESURE DU DIAMÈTRE
DES COLONNES DE JET
Modalités d’application
Les résultats des mesures sont obtenus presque Jet grouting column
immédiatement après l’exécution des colonnes, ce diameter measurement
using the electric cylinder
qui offre une grande souplesse aux entreprises
method
et aux maîtres d’œuvre pour apprécier la qualité de
la réalisation et permet le cas échéant de recti- P. Frappin, J. Morey
fier rapidement les procédures et paramètres de
travail sans attendre le résultat final. This article describes the electric cylin-
L’extension de cette méthode au contrôle de co- der method® used to measure the dia-
lonnes non seulement au moment des essais mais meter of jet grouting columns as soon
aussi en cours de chantier peut maintenant être as they have been completed. The mea-
envisagée de façon industrielle pour améliorer la surement procedure is illustrated by
fiabilité du procédé jet grouting et éviter des pré- several examples of application sites
cautions surabondantes dans sa mise en œuvre. showing the possibilities of this mea-
Précisons enfin que la FNTP et CRITERRE ont par- surement method in quality control for
jet grouting work.
ticipé au développement de cette méthode.
RESUMEN ESPAÑOL
■ RÉFÉRENCES Medición del diámetro
de las columnas
[1] : J. Morey - "Les domaines d’application du jet de jet grounting
grouting" - Revue Française de Géotechnique - Dé- por el método del cilindro
cembre 1992. eléctrico
[2] : Comité européen de normalisation CEN TC
288, projet de norme européenne prEN 12716 en P. Frappin y J. Morey
cours de validation - "Exécution des travaux géo-
En el presente artículo se describe el
techniques spéciaux - Colonnes, panneaux et struc-
método del cilindro eléctrico® aplicado
tures de sol-ciment réalisés par jet" - Novembre
a la medición del diámetro de las colum-
2000. nas de jet grounting una vez finalizada
[3] : J. Morey et D. Campo - "Les travaux excep- su ejecución. El procedimiento de medi-
tionnels de jet grouting du métro du Caire", Revue ción va acompañado de varios ejem-
Tunnels et ouvrages souterrains - Mai/Juin 1998. plos de obras en que fue aplicado, que
permiten demostrar las posibilidades
de este método con miras al control de
la calidad de las obras de jet groun-
ting.
Travaux de confortement
d'une résidence à Grasse
Un projet confortatif de déblai par mur cloué a été réalisé afin d’assurer la stabilité du versant
amont de la résidence "Le Parc Panoramont" à Grasse (06).
Une méthode observationnelle se basant sur l’Eurocode 7 a conduit à installer un dispositif
d’auscultation complet sur l’ouvrage et ses abords.
Le suivi journalier des divers points d’auscultations a permis d’anticiper sur d’éventuelles ré-
activations de glissements en suivant des consignes d’intervention d’urgence préétablies. Il en
ressort que la paroi clouée ainsi réalisée a stabilisé efficacement les mouvements de ter-
rains initiaux.
Photo 1
■ INTRODUCTION Vue générale
du chantier
Suite à un glissement d’un talus de déblais, un pro- avant intervention
jet confortatif par mur cloué a été nécessaire afin General view of site
before intervention
d’assurer la stabilité du site en phase définitive.
Ce déblai forme le versant amont de la résidence
Le Parc Panoramont à Grasse (Alpes-Maritimes).
Une expertise judiciaire a ordonné le confortement
de cette pente afin de garantir la sécurité des usa-
gers, l’accès aux habitations en l’amont (photo 1).
Une méthode observationnelle se basant sur l’Eu-
rocode 7 a conduit à installer un dispositif d’aus-
cultation relativement complet.
■ EXÉCUTION DE LA PAROI
Panneautage en phasage
Méthodologie
Matériel - Injection
Les machines de forage utilisées sur ce chantier
comprenaient une Beretta type T 43 pour la ligne
de clous inférieurs puis un PCR 200A Furukawa
pour la ligne de clous supérieure. Les forages ont
été réalisés à l’air avec un compresseur pneuma-
tique Ingersoll-Rand type HP 600 de capacité no-
minale 17 000 l à 7 bars. Un marteau fond de trou
de quatre pouces type Challenge 4 équipé d’un tri-
lame de diamètre 150 mm, un groupe d’injection
turbo-malaxeur pneumatique un bac d’attente et
une pompe de 0 à 40 bars, composaient les outils
de forage. L’injection est de mode IGU avec un ci-
ment CPA CEM 1 52.5 RPM, C/E : 2
Incidents de chantier
La principale difficulté du chantier a résidé dans le
maintien du talus lors des terrassements prépara- Figure 1
toires en raison d’une très mauvaise tenue des ter- Corrélations entre la pluviométrie
et les niveaux piézométriques
rains de couverture (à la limite de la liquéfaction). ◆ la stabilité de l’ouvrage assurée par un ancrage
Un gunitage a donc été réalisé afin de stabiliser les dans le substratum ; Correlations between rainfall
measurements and piezometric levels
terrains en place, le temps de réaliser le panneau. ◆ le caractère sécurisant d’un voile en béton armé
On notera que sur la période du chantier une tota- ancré pour les riverains.
lité de 225 mm d’eau s’est abattue sur la com-
mune de Grasse ce qui n’a pas facilité la stabilisation
du glissement ! ■ SYNTHÈSE
Le forage au tri-lame a dû être abandonné pour être DES AUSCULTATIONS
remplacé par un marteau tarière et faciliter l’éva-
cuation des cuttings de forage et améliorer la te- Le suivi piézométrique et les mesures de débit
nue en tête du forage (par compactage latéral). de drains ont permis d’apprécier l’influence du drai-
Les photos 3 et 4 illustrent un comparatif de l’état nage du talus. Il a eu pour effet de stabiliser la nap-
initial et de l’état final avant le replis définitif du pe et de limiter sa sensibilité à la pluviométrie
chantier. comme le montre les corrélations de la figure 1. En
effet les pluies avaient une importance différée et
Un choix stratégique et économique marquée sur la nappe en début de chantier alors
La réalisation d’une paroi clouée, à défaut d’un ou- qu’après avoir réalisé l’ensemble du réseau drai-
vrage de type poids ou bien d’une paroi berlinoise, nant cette influence est nettement amortie.
réside dans : Les mesures inclinométriques ont, quant à elles,
◆ l’optimisation du coût : la paroi clouée est 20 à permis d’identifier plus précisément l’épaisseur de
25 % moins chère qu’une paroi berlinoise ; sol en mouvement et surtout de pouvoir établir un
◆ le faible encombrement de la paroi par rapport seuil d’alerte au-delà duquel un changement de mé-
aux voies de circulation ; thodologie devait être envisagé. ®
Travaux n° 775 • mai 2001 63
SOUTÈNEMENTS
®
■ BILAN DE FIN DE CHANTIER ABSTRACT
France à Issy-les-moulineaux
L’article présente les difficultés de conception et de réalisation du soutènement d’une fouille
excavée à flanc de la colline de Clamart à Issy-Les-Moulineaux, dans un contexte géologique
difficile et sensible. Il met en évidence la nécessaire coordination entre le chantier et le bureau
d'études et l'intérêt de l'application de la "méthode observationelle".
■ LE PROJET
Le projet dans son ensemble consiste en la réali-
sation à Issy-les-Moulineaux d’un groupe scolaire
(maternelle et classes élémentaires) sur un terrain
préalablement occupé par le lycée Henri Farman,
bâtiment à structure métallique désaffecté depuis
plusieurs années suite à des désordres liés à la
géologie du site.
Le terrain en forte déclivité, situé à flanc de la col-
line de Clamart, est bordé en aval par le boulevard
Rodin, en amont par le parc Henri Barbusse, et sur
ses côtés par des constructions mitoyennes, en
particulier par le gymnase des Sources, qui doit
son nom aux circulations d’eau et résurgences er-
ratiques existant au sein de la colline (figure 1).
Atrium Studio a conçu un bâtiment semi-enterré de
deux à trois niveaux dont l’architecture s’adapte à
la pente générale du terrain, et qui nécessite la réa-
lisation, du côté amont uniquement, d’un soutè-
nement de hauteur variable de 5,00 à 9,00 m.
Il était prévu de stabiliser ce soutènement en pha-
se de travaux par des tirants d’ancrage, qui, comp-
te tenu de la volonté du maître d’ouvrage de ne pas
autoriser de tirants permanents, devaient être Figure 1
détendus après achèvement du bâtiment, les ef- Cependant la pente n’est pas uniforme sur l’en- Vue d’ensemble
et repérage des coupes
forts horizontaux étant alors reportés par l’inter- semble du site, mais croît de la coupe 3 jusqu’à
General view
médiaire de la structure du bâtiment sur des pieux un maximum atteint du côté du gymnase des Sources and location of sections
de gros diamètre en constituant les fondations. (coupe 1).
Le groupement Bouygues-Intrafor a été adjudica- La stratigraphie des terrains mise en évidence par
taire des travaux grâce à la présentation d’une so- les campagnes de sol successives réalisées sur
lution variante consistant à réaliser un soutènement l’emprise, est celle habituellement rencontrée dans
amont autostable en phase de service, permettant la zone, à savoir :
d’alléger considérablement la structure du bâtiment ◆ des remblais sur 2 à 3 m d’épaisseur ;
ainsi que ses fondations. ◆ des éboulis calcaires ou sableux (sable glauco-
nieux) sur des épaisseurs variables de 3 à 8 m ;
◆ les argiles plastiques dont la puissance varie de
■ LE CONTEXTE GÉOTECHNIQUE - 4 à 9 m, et à la base desquelles on a rencontré en
LA SENSIBILITÉ DU SITE général le "Cendrier", couche plus sableuse, cou-
leur anthracite, caractéristique de la base du Spar-
Le terrain naturel est, on l’a vu, en forte déclivité, nacien ;
globalement de 16 m entre les points le plus haut, ◆ les marnes de Meudon sur 0 à 8 m d’épaisseur;
situé vers la cote 61,00 NGF et le point le plus bas. ◆ enfin la craie constituant le substratum. ®
Travaux n° 775 • mai 2001 65
SOUTÈNEMENTS
■ CALCULS
ET DIMENSIONNEMENT
Un ensemble de calculs assez conséquent a été
réalisé, particulièrement sur la coupe 1, la plus sen-
sible du projet :
◆ calculs classiques de soutènement en élasto-
plasticité, mais avec prise en compte de plusieurs
schématisations du talus surmontant le soutène-
ment, et étude paramétrique ; Photo 1
La paroi terrassée
◆ calculs de stabilité générale à tous les stades au voisinage
de réalisation du projet ; du gymnase ;
◆ calculs des contreforts sous effort horizontal au en arrière le talus
cloué
niveau du radier, à l’aide du programme CAISSON dé-
The terraced wall
veloppé par Roland Stenne (direction scientifique
near the gymnasium ;
Intrafor) ; in background,
◆ calculs aux éléments finis à l’aide du program- the nailed slope
me PLAXIS, permettant l’évaluation des déformations
induites en arrière du soutènement (figure 3).
Cet ensemble a permis de finaliser le dimension-
nement, dont on donne ci-après les éléments les
plus remarquables (figure 4) :
◆ nécessité de ficher la paroi amont et les contre-
forts dans les marnes de Meudon pour des consi-
dérations de stabilité générale ;
◆ nécessité d’ancrer le second lit de tirants dans
la même formation ;
◆ induction sur les contreforts d’efforts horizon-
taux allant jusqu’à 3 800 kN, induisant des mo-
ments de 14 600 kNm et un déplacement en tête
de 5 à 6 mm ;
◆ déformations de la paroi tirantée inférieures à
10 mm en phase de travaux. Déformation en tête
de la paroi travaillant en console, de l’ordre de
40 mm après détente des tirants et de 65 mm cipales difficultés de réalisation du chantier.
après fluage à long terme. A noter la corrélation re- Tout d’abord la réalisation des parois moulées sur
marquable des résultats obtenus par RIDO et PLAXIS ce site escarpé a posé des problèmes de plate-for-
au niveau des déformations. me, de rampes d’accès et de phasage de réalisa-
tion très aigus. Par ailleurs la nature des terrains,
éboulis calcaires contenant des blocs, argiles plas-
■ LA RÉALISATION, tiques gonflantes provoquant un resserrage des fo-
SES DIFFICULTÉS rages des tirants du deuxième lit, et occasionnant
par ailleurs des difficultés au niveau des terrasse-
L’exiguïté du site et son escarpement (photo 1), la ments et des plates-formes intermédiaires, ainsi
nature des terrains, leur hétérogénéité et les cir- que la présence de circulations d’eau très difficiles
culations d’eau, les contraintes liées au planning à capter, ont constitué les problèmes géotechniques
et le chevauchement des tâches, la sensibilité du spécifiques de réalisation, dont le chantier a su gé-
site et la nécessité d’appliquer strictement la rer la difficulté au prix d’efforts tout à fait remar-
méthode observationnelle, ont constitué les prin- quables. A noter l’exécution des contreforts de ®
Travaux n° 775 • mai 2001 67
SOUTÈNEMENTS
Figure 5
La coupe géologique
relevée
The surveyed
geological section
la valeur calculée, en ce qui concerne les défor- attendues (5 mm vers la fouille en phase de tra-
mations, et à 100 % et 115 % de la valeur calcu- vaux, 48 mm après détente des tirants), mais vont
lée, en ce qui concerne les tensions dans les tirants. dans le sens de la sécurité. On a en effet obtenu
Les mesures conservatoires prévues consistaient : un déplacement relativement élevé vers la terre du-
◆ en cas d’alerte à multiplier les mesures pour vé- rant les phases de travaux, vraisemblablement dû
rifier leur évolution dans le temps, à effectuer les à une surtension des tirants résultant d’hypothèses
calculs complémentaires qui s’imposeraient, et à trop pessimistes, puis lors de la détente des tirants
préparer les moyens à mettre en œuvre le cas un "retour de balancier" de l’ordre de 15 mm seu-
échéant ; lement, qui pourrait s’expliquer en partie par une
◆ en cas d’intervention à phaser les terrassements, rigidité des contreforts beaucoup plus élevée que
renforcer les lits de tirants, et mettre en place des prévu. Une évolution à long terme (fluage du béton
bracons.
Les relevés géologiques ont fait l’objet de plans de
et des terrains) est bien sûr à prévoir. ®
récolement (figure 5), qui ont mis en évidence l’ex-
trême hétérogénéité des terrains, des variations
métriques du niveau des couches entre des pan-
neaux contigus, et parfois même des inversions de LES PRINCIPAUX
couches, témoignant des bouleversements qui se INTERVENANTS
sont produits à l’échelle géologique, ce dont la cam-
pagne de sol initiale ponctuelle n’avait pu rendre Maître d’ouvrage
compte qu’imparfaitement. SEMARI - S.A. d’Economie mixte d’aménage-
Le suivi s’est déroulé conformément aux spécifi- ment et de rénovation de la ville d’Issy-les-Mou-
cations définies, les mesures inclinométriques étant lineaux
réalisées par Sol-Essais. Au total dix-huit mesures Maître d’œuvre
inclinométriques ont été réalisées à ce jour, alors Atrium Studio
que les derniers tirants ont été détendus fin janvier
Entreprise générale
2001.
Bouygues O.F.
Ni les mesures faites en cours d’excavation, ni
celles réalisées après détente des tirants n’ont at- Co-traitant Fondations Spéciales
teint les seuils fixés, et le chantier s’est déroulé Intrafor
sans point d’arrêt notable, autre que celui dû aux Géotechnicien
difficultés de rabattre la nappe à l’aide des pointes Sol-Essais
filtrantes. Bureau de contrôle
On lira sur la figure 6 les déformations en tête re- Socotec
levées pour les trois profils instrumentés, et les
Bureau d’études
principales mesures inclinométriques relevées sur
Projetud
le profil n °1. On constate pour celui-ci que les dé-
formations sont relativement éloignées de celles
®
■ EN GUISE DE CONCLUSION ABSTRACT
Figure 1
C
omme le montre ce chantier, la nature des Coupe
projets de génie civil en milieu industriel, Section
associé aux contraintes d’exécution, né-
cessite parfois le recours à des techniques très
particulières, qui mettent à l’épreuve les compé-
tences techniques et les moyens des entreprises.
Le programme de restructuration du bâtiment 32 A
de l’usine Alstom à Belfort, dirigé par SFME (ex ser-
vice architecture d’Alstom) comprenait la réalisa-
tion de deux fosses d’empilage.
Les caractéristiques principales des ouvrages sont
les suivantes (figure 1) :
◆ dimensions intérieures environ 4 m de côté ;
◆ profondeur dessus radier 9,20 m ;
◆ radier épaisseur 1,30 m traversé par un puits
étanche diamètre 1 000 mm de 4 m de profondeur
destiné à recevoir l’axe du process d’empilage ;
◆ structure latérale constituée d’un voile béton
d’étanchéité épaisse de 0,43 m recouverte d’un
film d’étanchéité, et d’un voile béton armé d’épais-
seur 0,45 m assurant la stabilité définitive de l’ou-
vrage.
LES PRINCIPALES
QUANTITÉS
Par fosses :
• 56 pieux, diamètre 60, longueur 14 ml
• Linéaire total : 784 m
• Volume total de béton : 250 m3
• Poids total armatures : 16 500 kg
®
Travaux n° 775 • mai 2001 71
SOUTÈNEMENTS
®
Figure 2 ■ GÉOLOGIE DU SITE (figure 2)
Sondage
pressiométrique
L’étude de sol réalisée par Hydrogéo a révélé la
Pressiometric
measurements coupe géologique suivante :
◆ de 0 à 4,50 m : dalles, remblais ou béton de fon-
dation ;
◆ de 4,50 à 6,70 m : sables et graviers argileux ;
◆ à partir de 6,70 m : marnes grisées très com-
pactes à partir de 10 m ;
◆ eau à 4,50 m.
■ CHOIX DE LA TECHNIQUE
DE SOUTÈNEMENT
En raison de la profondeur des ouvrages, de la pré-
sence d’une nappe et de la proximité de structures
existantes, les travaux de terrassement ne pou-
vaient être envisagés autrement qu’à l’abri d’un
blindage étanche.
Outre ces contraintes, l’activité dans le bâtiment
32 A était maintenue pendant les travaux, avec des
bureaux situés à moins de deux mètres des fosses
à créer. Il était donc indispensable de proposer une
technique :
◆ limitant l’emprise et souillure du chantier ;
◆ sans nuisances sonores ;
◆ sans vibrations (battage ou trépannage exclus) ;
◆ permettant de justifier un soutènement de 10 m
de hauteur ;
◆ nécessitant un matériel capable de travailler sous
une hauteur limitée de 17,5 m.
Dans ces conditions, le maître d’œuvre SFME a re-
tenu la technique des pieux sécants.
Foreuse en station.
On peut juger
de l’encombrement ■ RAPPEL DE LA TECHNIQUE
réduit du chantier
Drilling unit in place. Il s’agit de réaliser un voile étanche à partir de pieux
The small size
of the worksite sécants sur une épaisseur de 5 cm. Dans le cas
can be seen de ce chantier, pour un diamètre de forage de
0,61 m, l’entraxe des pieux est de 0,51 m, soit un
nombre total de 56 pieux répartis sur le périmètre
extérieur de l’ouvrage (figure 3).
On procède par l’exécution en alternance de pieux
primaires, généralement non armés, entre lesquels
un pieu secondaire armé est foré 24 heures (maxi-
mum 48 heures) après le séchage du béton.
Les principales difficultés demeurent dans l’exé-
cution d’un pieu parfaitement vertical notamment
pendant le forage du béton des pieux primaires.
La technique pieux forés tubés à l’aide d’une fo-
reuse hydraulique de conception récente Soilmec
R 312 a donc été mise en œuvre : kelly guidé, table
de rotation avec entraîneur de tube, moteur inso-
norisé suivant normes CEE. La colonne de tube,
diamètre 61 cm, était constituée d’éléments de 3
à 4 m assemblés par clavetage suivant le système
Casagrande.
Pour permettre le forage du béton des pieux pri-
■ ORGANISATION
DU CHANTIER
Deux postes de forage ont été mis en place sur
l’atelier de forage. Cette organisation laissait plus
de latitude pour reprendre le forage entre deux pieux
primaires avant que le béton ait plus de 24 heures
de séchage. Trousse de la colonne de tube
Par contre, chaque fin de semaine, il est néces-
Casing string
saire de réaliser l’empreinte du pieu secondaire
sur le pieu primaire d’extrémité, le forage étant rem-
blayé en sable en attente de la reprise des travaux ■ PLANNING DE TRAVAUX
la semaine suivante.
Les cinquante-six pieux de 14 m pour chaque ou- Le délai global contractuel de l’entreprise généra-
vrage ont été réalisés aussi en moins de quatre se- le pour livrer une fosse était de deux mois et demi
maines. décomposés de la façon suivante :
◆ préparation de plate-forme, purges et démolition
des anciennes maçonneries, confection des mu-
■ EXÉCUTION rettes guides : une semaine ;
DU PUITS CENTRAL ◆ exécution des pieux sécants : quatre semaines, Fonçage du tubage
deux postes de forage ; Driving the casing
La mise en place du fourreau définitif nécessitait ◆ terrassement : trois jours, trois postes ;
le forage d’un puits diamètre 1 500 à 4,50 m de ◆ coffrage et bétonnage voile d’étanchéité : une
profondeur sous le niveau du radier. Franki Fonda- semaine, deux postes ;
tion a proposé de réaliser ce travail après terras- ◆ réalisation du puits central et scellement de four-
sement de la fosse, juste avant la pose du film reau définitif : deux jours ;
d’étanchéité, en procédant par havage (méthode ◆ pose du film d’étanchéité : quatre jours ;
benne - trépan) d’un tube diamètre 1 500 mm dont ◆ bétonnage du radier et voiles intérieurs, pose
la base reposait dans une réservation laissée dans des inserts : une semaine, trois postes.
le radier, et maintenu en tête par un cadre en pro-
filés métalliques.
Une fois la cote atteinte, le tube a été recépé au ■ CONCLUSION
niveau du radier, la partie havée abandonnée ser-
vant de blindage pour permettre à l’entreprise de Le choix technique du maître d’œuvre pour la réa-
gros œuvre de sceller le fourreau définitif dans les lisation de ce soutènement répondait parfaitement
meilleures conditions. au contexte. ®
Travaux n° 775 • mai 2001 73
SOUTÈNEMENTS
RESUMEN ESPAÑOL
Travaux de réalisation
d'une galerie visitable
de diamètre ø 3 m : LIRE
secteur sud
Les puits circulaires en parois moulées de grande profondeur sont souvent utilisés pour les
chantiers de tunnels. Bien souvent, en site urbain des contraintes d’encombrement obligent le
concepteur et l’entreprise à redoubler d’imagination pour inscrire l’ouvrage sans modifier la sta-
bilité des mitoyens.
Le puits P9 du projet LIRE Sud, rue Lucotte à Paris (XVe) est un bon exemple qui fait appel à
plusieurs techniques totalement imbriquées :
- paroi moulée ;
- traitement de terrain ;
- berlinoise.
La maîtrise des tolérances de verticalité des éléments de parois amène les entreprises à mettre
en œuvre des matériels de forage toujours plus performants.
D
ans le cadre du projet LIRE secteur sud, la et du puits de travail
Sagep a projeté l’exécution d’une galerie Elevation of gallery branches
visitable de 3 m de diamètre entre la rue and work shaft
du général Lucotte (Paris XVe) et la place de la Por-
te d’Auteuil (Paris XVIe).
Les travaux confiés à Sefi comprennent l’exécution
d’un puits de 32 m de profondeur, en paroi mou-
lée, de diamètre moyen 10,50 m et d’épaisseur
1,20 m.
Ce puits dénommé "puits de travail" permettra la
descente du tunnelier nécessaire au creusement
de la galerie et l’évacuation du marinage. En ser-
vice, le puits permettra l’accès à la galerie pour la
maintenance et les visites de sécurité.
■ CONTEXTE GÉOLOGIQUE
L’ouvrage se situe à proximité immédiate de la sor-
tie du périphérique "Pont de Sèvres". Les terrains
rencontrés appartiennent à la plaine alluviale de la
Seine en amont d’Issy-les-Moulineaux.
Les sondages réalisés ont permis de mettre en évi-
dence les couches suivantes :
◆ remblais sur 8 m environ ; Excavation de la paroi
◆ alluvions modernes sur 6,50 m d’épaisseur com- dans l’emprise réduite
posées de limons à passées sableuses ; du chantier
◆ alluvions anciennes de Seine sur 4,60 m d’épais- Wall excavation
within the reduced limits
seur constituées de sables et graviers ; of the site
◆ substratum crayeux : la craie rencontrée à par-
tir de 19 m de profondeur est assez classique dans
sa configuration.
On rencontre successivement une craie marneuse,
pâteuse devenant fracturée à partir de 26 m de pro-
fondeur, puis plus compacte et résistante à partir
de 29 m de profondeur. ®
Travaux n° 775 • mai 2001 75
SOUTÈNEMENTS
®
Dallette La perméabilité moyenne est de l’ordre de 10-4 m/s,
de répartition avec des valeurs plus fortes dans la craie sous al-
des efforts
de poussée luviale.
des palplanches
Sheetpile
thrust distribution ■ ADAPTATION
slab
DU PROJET AU SITE
Le projet prévoyait la réalisation d’un puits entre
9 m et 32 m de profondeur par une technique "pal-
planches + contre-voile béton".
Le groupement d’entreprises en collaboration étroi-
te avec Sefi a proposé une solution paroi moulée
réalisée depuis le terrain naturel.
Plan
de panneautage
Panel plan
■ CONTRAINTES DU SITE
L’ouvrage est situé en contrebas du périphérique,
rue Lucotte, séparée de la bretelle de sortie par un
rideau en palplanches de 9 m de haut.
Il s’inscrit d’une part contre une canalisation Sa-
gep Ø 1 200 mm sous pression et contre un par-
king enterré du ministère de la Marine.
La dalle de couverture du puits devait être arasée
à 2 m de profondeur.
■ RAMEAU D’ATTAQUE
DU TUNNELIER
Le rameau d’attaque est un ouvrage de 5,30 m
d’ouverture qui traverse de part en part le puits en
paroi. Dans un souci d’optimisation du coût de l’ou-
vrage paroi, il a été proposé un puits "court" arrê-
Emprise té sur la génératrice supérieure de la future galerie
de chantier d’attaque (profondeur 29 m) complété par deux
Site limits jambes de pantalon de part et d’autre de la gale-
rie descendues à 39 m de profondeur.
■ PROBLÈME DE L’EAU
Les travaux de creusement des galeries avant et
galerie de recul étaient prévus de façon tradition-
nelle. Ces travaux ont nécessité la réalisation d’un
traitement de terrain en périmétrie des ouvrages
sur 3 m d’épaisseur avec deux bouchons frontaux.
Enfin, un bouchon de fond de puits a été réalisé,
bouchon raccordé sur les traitements de galerie.
LES PRINCIPALES
QUANTITÉS ■ RECONNAISSANCES
COMPLÉMENTAIRES
• Excavation : 1 170 m2
• Epaisseur : 1,20 m Dans un souci d’optimisation des quantités d’in-
• Armatures : 100 000 kg jection dans la craie, le conseil technique du client,
Terrasol a fait réaliser une campagne complémen-
• Marché : 9 millions de francs taire comportant des sondages carottés et des écra-
• Durée : 4 mois sements d’éprouvettes.
■ PROBLÈME DU RIDEAU
DE PALPLANCHES
Le creusement du puits au droit du rideau de pal-
planches faisait disparaître momentanément la bu-
tée de pied du rideau qui fonctionnait en console.
Plusieurs techniques de confortement ont été étu-
diées et notamment une reprise par ancrages mais
qui n’était pas complètement satisfaisante et éco-
nomiquement coûteuse.
L’entreprise s’est orientée vers un mode de trans-
mission des efforts de butée originale.
La murette guide au droit des palplanches a été
"épaissie" ; les efforts de butée du rideau à re-
prendre (environ 150 tonnes) ont été transmis sur
les deux panneaux primaires perpendiculaires aux
palplanches par l’intermédiaire d’une dalle de ré-
partition.
Vue en coupe
Le groupement d’entreprises ne souhaitait pas dé-
Sectional view
molir la paroi au-dessus de la dalle définitive soit
2,50 m de haut. LES PRINCIPAUX
L’entreprise a proposé de couler les panneaux
INTERVENANTS
concernés en arase basse et de prolonger la paroi
avec des fers berlinois ; ces derniers ont été an-
Maître d’ouvrage
crés en tête à la murette extérieure circulaire.
Sagep
Maître d’œuvre
■ RÉALISATION DES TRAVAUX Sagep
Entreprises générales
Compte tenu de la profondeur des panneaux (39 m) Groupement DG Construction - Chagnaud
et des exigences contractuelles de verticalité, l’en- Entreprises sous-traitantes pour fondations
treprise a mis en œuvre un atelier d’excavation équi- profondes
pé d’une benne hydraulique "active". Le système Sefi - Sotraisol
breveté permet à l’opérateur en cabine de visuali-
ser "en temps réel" la position de sa benne dans ®
Travaux n° 775 • mai 2001 77
SOUTÈNEMENTS
RESUMEN ESPAÑOL
■ CAGES D’ARMATURES Obras de ejecución
ET BÉTONNAGE de una galería transitable
de 3 m de diámetro : LIRE
Les cages d’armatures de 39 m ont été transpor- sector sur
tées par longueur de 16 m et assemblées directe-
ment à la mise en place au moyen d’une grue de M. Roche
manutention à flèche treillis de grande hauteur.
Los pozos circulares formados por pan-
tallas continuas de gran profundidad
■ FABRICATION DE BOUE - se utilizan con frecuencia para la eje-
DESSABLAGE cución de túneles. Ocurre que, con suma
frecuencia, existan limitaciones de espa-
cio que obligan al proyectista de la
Une unité de fabrication de boue automatisée de
empresa a dar sendas pruebas de ima-
type Domine avec unité de traitement Caviem pour ginación para incorporar la estructura
dessablage ont été installées dans un angle du sin por ello alterar la estabilidad de los
chantier. La boue était stockée dans plusieurs si- muros de estribo.
los de 50 tonnes. El pozo P9 del proyecto LIRE Sur, rue
Lucotte, del XV distrito de París, consti-
tuye un buen ejemplo que precisa apli-
■ CONCLUSION car varias técnicas totalmente imbri-
cadas, o sea :
Ce chantier a été l’occasion de montrer la capaci- - pantallas continuas ;
té d’adaptation de Sefi aux contraintes du projet et - tratamiento del terreno ;
- muros berlineses.
du site pour livrer un ouvrage qui a donné toute sa-
El control de las tolerancias de verti-
tisfaction.
calidad de los elementos de las paredes
conduce a las empresas a implemen-
tar equipos de perforación cada vez de
mayores prestaciones.
Le procédé Mygal :
blindage métallique
pour puits
Les puits de reprise en sous-œuvre sont actuellement réalisés par des mineurs puisatiers et le
plus fréquemment blindés à l’aide de planches en bois et de rondins. L’ensemble des opérations
effectuées manuellement exige du personnel spécialisé, personnel devenu rare du fait de la ré-
duction d’activité dans ce secteur et de la pénibilité des tâches. Par ailleurs, la sécurité n’est
assurée que de façon très insatisfaisante : le bois est un matériau hétérogène pouvant pré-
senter des faiblesses, et aucune disposition sérieuse ne peut être prise pour assurer un accès
sans risque au fond du puits. Enfin, ce matériel non standardisé et artisanal ne permet pas d’op-
timiser les conditions de production des chantiers.
■ CONTENU
Une nouvelle technique de blindage de puits bap-
tisée Mygal® a été mise au point par la société GTM
Construction. Déjà utilisée sur deux chantiers de
bâtiment à l’occasion de la création de parkings
par sa filiale Lainé Deleau, celle-ci a pour objet de
simplifier les opérations de creusement des puits
et de mise en place de leur blindage, afin d’en ré-
duire le coût et de se conformer aux exigences nor-
males de sécurité des travailleurs.
®
réaliser les phases de terrassement et de blinda-
ge sans redouter la chute éventuelle d’un objet de-
Phasage du blindage
en trois étapes : puis la tête du puits.
présentation
d’une planche,
enclenchement
du coulisseau, ■ INTÉRÊT DU PROCÉDÉ
enfoncement
de la clavette La faible épaisseur du blindage métallique par rap-
de sécurité
port aux blindages courants en bois permet, à sec-
Three cladding
phases : presentation
tion creusée utile égale, de réduire la section creusée
of a plank, insertion réelle, et donc le volume excavé et évacué (gain de
in slide, insertion 20 à 25 %). Sa conception en acier garantit une ré-
of safety key
sistance constante face à la poussée des sols. Lé-
gers, facilement maniables et simples d’utilisation,
les éléments du blindage s’installent rapidement.
La mise en œuvre du procédé ne nécessite qu’une
formation préalable rapide. La rationalisation de
l’opération garantit une augmentation de la pro-
ductivité et génère une réduction des coûts. Le ma-
tériel offre la possibilité d’être réutilisé 4 à 5 fois
minimum, contrairement aux planches en bois qui
sont perdues.
La pénibilité de l’opération de réalisation d’un puits
est ainsi quantitativement et qualitativement allé-
gée, et les conditions de sécurité considérablement
améliorées et mises en conformité avec les exi-
gences du code du travail.
Sécurité intégrée
en tête de puits :
garde-corps modulaire
et portillon
Built-in shaft head
safety : modular
rail and gate
X. Arm
Egypte
EDF international construit actuelle-
ment deux centrales électriques en
Egypte, East Port Saïd Power Plant
Amélioration de sols
et Suez Gulf Power Plant, de deux
fois 341 MW (fioul et gaz combiné).
L’une des centrales se situe dans le
électriques
S
désert du Sinaï le long de la Médi- ur le chantier de Port Saïd, compte tenu de tubage sur les 30 premiers mètres pour dissocier
terranée et l’autre au confluent du la présence d’argile fortement compres- les pieux du sol environnant.
sible, Menard Soltraitement a proposé à Consulté par l’ingénieur du projet (EDF CNET), Me-
canal de Suez avec la mer Rouge. Un EDF une solution variante consistant à faire tasser nard Soltraitement a proposé à EDF une solution
projet qui a nécessité au préalable le sol par mise en place de drains préfabriqués consistant à améliorer le sol sur l’ensemble du site.
la consolidation des sols par Menard et l’installation d’une surcharge constituée de rem- Il s’agit de tasser le sol pour atteindre, en quatre
blais provisoires. à neuf mois, un degré de pré-consolidation équi-
Soltraitement.
Sur le chantier de Suez, dont le sol se constitue valent à celui qu’il aurait atteint après vingt ans
d’une couche de terrain médiocre, de sable com- sous la charge de la centrale, sans travaux préa-
pacté et une alternance de couches de sable et lables. Cela a été obtenu par la mise en place de
d’argile, Menard Soltraitement a alors utilisé une drains préfabriqués sur toute l’épaisseur de la
solution technique basée sur l’utilisation de CMC couche d’argile et l’installation d’une surcharge
(Colonnes à module contrôlé). constituée de remblais provisoires. Grâce à ce trai-
Les deux projets, East Port Saïd Power Plant et Suez tement, la majorité des pieux initialement prévus
Gulf Power Plant sont étroitement liés, puisqu’il ont pu être éliminés et les bâtiments reposent di-
s’agit de la construction par EDF International de rectement sur des fondations superficielles. D’autre
deux centrales électriques identiques de deux fois part, les frottements négatifs sur les pieux restants
341 MW (fioul et gaz combiné). L’une des centrales ont disparu.
se situe dans le désert du Sinaï, et l’autre au
confluent du canal de Suez avec la mer Rouge. Les
chantiers, menés en parallèle avec un décalage de ■ LA PRÉ-CONSOLIDATION
planning de six mois, sont conduits sous la for-
me de concession BOOT (Built Own Operate Trans- Le dimensionnement du réseau de drains et de
fer); les centrales seront rétrocédées ultérieurement la surcharge a été adapté à chaque situation en
à l’Etat égyptien (Egyptian Electricity Authority, EEA). fonction de la charge finale et du temps de pré-
consolidation autorisé. La charge finale se situe
entre 1 t/m2 à 20 t/m2, la profondeur des drains
Port-Saïd. Vue globale
du chantier au début verticaux est de 32 m avec une maille carrée va-
des travaux. A gauche, riant de 1 à 1,37 m. Le temps de pré-consolidation
la Méditerranée a duré de quatre à neuf mois avec une hauteur de
Overall view of site at start surcharge entre 8,5 et 16 m. Au total, 53000 drains,
of works. On left,
the Mediterranean
représentant une longueur de plus de 1600000 m,
ont été installés en moins de trois mois et demi
grâce à deux machines spécialement conçues tra-
vaillant à deux postes. Plus de 750000 m3 de rem-
blais ont ensuite été mis en place pour précharger
le site.
La consolidation du sol a été contrôlée grâce à un
système de suivi constitué de plaques de tasse-
ment, de capteurs de pression interstitielle et de
capteurs de stabilité de talus (extensomètres et in-
■ DEUX TECHNIQUES DISTINCTES clinomètres). Ce système de suivi est toujours en
place et doit être utilisé jusqu’au milieu de l’année
La réalisation des fondations des projets met en 2001.
œuvre des techniques différentes. A Port-Saïd, une Une première zone a d’ores et déjà pu être libérée
couche d’argile de 20 m d’épaisseur située à près pour laisser la place aux travaux de génie civil. La
de 10 m sous la future plate-forme de la centrale consolidation observée dans cette zone a conduit
avait été détectée. à un tassement de plus de 1,3 m sous 8,5 m de
La présence de cette argile, fortement compres- remblais en place pendant quatre mois avec un
sible et sujette au phénomène de consolidation, maillage de drains de 1,37 m. Dans la zone la plus
pouvait induire à terme de forts frottements né- chargée des bacs de pétrole, le tassement atteint
gatifs sur les pieux de fondation, rendant ainsi les à ce jour plus de 3,5 m sous 15,8 m de charge
travaux délicats et onéreux, avec le recours à un après sept mois avec un maillage de 1 mètre.
PRINCIPE
Chantier de Suez. Technique
DE CONSOLIDATION des colonnes à module
contrôlé
La compression de sols sableux sous une Suez site. Controlled-module
charge donnée (un bâtiment par exemple) inter- column technique
vient dès que cette charge est appliquée. Il en
résulte un tassement appelé "tassement immé-
Chantier de Suez.
diat", considéré comme étant quasi élastique. Technique
D’un autre côté, les bâtiments fondés sur des des colonnes
sols argileux subissent un tassement sur une à module contrôlé
longue période à une vitesse décroissante pro- Suez site.
Controlled-module
gressive avant la stabilisation.
column technique
Ce tassement à long terme des sols argileux
sous une charge constante est appelé "tas-
sement de consolidation". Ce phénomène s’ex-
plique par le fait que la pression interstitielle
de l’eau présente dans le sol doit s’évacuer
pour que le sol se tasse.
Les sols argileux étant peu perméables, cette
dissipation de pression interstitielle ne s’ef-
fectue que très lentement.
®
Travaux n° 775 • mai 2001 83
AMÉLIORATION DES SOLS
Sols et fondations :
les matériels
et matériaux utilisés
A72 - Echangeur
■ AU20 : NOUVELLES de Lezoux (63). Fonçage
PALPLANCHES, DU CONCEPT des AU20 (première
À LA PREMIÈRE APPLICATION sur le territoire national)
®
du chantier, le Tigor est utilisé par le foreur : la lec- l’introduction d’un capteur mesurant l’énergie four-
ture des mesures, la charge des batteries sont des nie et d’un capteur mesurant l’enfoncement à chaque
opérations simples. L’utilisation du Tigor a une in- coup de marteau, le Panda se libère de la contrain-
cidence négligeable sur le temps de forage. te des anciens appareils qui nécessitaient le bat-
Les algorithmes de calcul évolués du Tigor lui per- tage par un mouton de masse élevée avec une
mettent d’atteindre une précision remarquable dans structure lourde (même masse tombant de la même
la mesure de la déviation des forages horizon- hauteur). Une base de données de matériaux per-
taux ou verticaux : la précision est meilleure que le met, de plus, d’obtenir des courbes de références
centimètre par 10 m de profondeur sans nécessi- et de refus en fonction du matériau utilisé et de
té de réetalonnage long et complexe entre chaque l’objectif de compactage à atteindre.
utilisation. Le constat que l’appareil était largement utilisé
Le Tigor est livré avec le logiciel EXTRG qui fournit dans le domaine du contrôle de compactage a
l’image graphique en trois dimensions de la tra- conduit à mettre au point PANDAWIN-2, un nouveau
jectoire du forage. EXTRG est intégré aux versions lo- logiciel de traitement des données. Celui-ci com-
giciels de Jean Lutz SA pour les paramètres de porte deux innovations :
forage et de jet grouting (EXEPF, EXJTC, etc.). ◆ une compatibilité 100 % avec la norme qui per-
Le Tigor trouve ses principales applications en jet met d’obtenir un rapport d’essai final complet in-
grouting et en forage d’exploration ou d’injec- tégrant toutes les données exigées ;
tion : radiers ou les voiles d’étanchéité profonds, ◆ l’intégration d’une base de données dite "base
forages de reconnaissance, forages en milieu ur- universelle".
bain, toutes applications ou la connaissance de la Sol Solution, en collaboration avec le LERMES/CUST
position exacte du forage est nécessaire. de l’université de Clermont-Ferrand, réalise ac-
tuellement une banque de granulats. Dans un pre-
Jean Lutz : le Tigor k Contact : Jean Lutz mier temps, il s’agit de récupérer et de conserver
Tél. : + 33 (0) 5 59 06 34 22 des granulats en quantité suffisante (2 m3 environ).
Fax : + 33 (0) 5 59 06 15 99 Chaque matériau est identifié selon une procédu-
re rigoureuse et reproductible, et les paramètres
mesurés sont stockés dans une base de données :
■ PÉNÉTROMÈTRE PANDA la provenance, les caractéristiques granulomé-
ET GÉO-ENDOSCOPE triques, minéralogiques, limites d’Atterberg…
Dans un deuxième temps, des essais de com-
Sol Solution est un bureau d’études géotechniques pression à l’œdomètre, des essais triaxiaux, des
qui développe de nouvelles techniques (appareils, analyses morphologiques, des courbes de péné-
process) dans le domaine du génie civil et de l’étu- tration dynamique et statique dans des grands
de des sols. moules,… sont réalisés.
Il commercialise en particulier deux appareils de Cet important travail commencé il y a près de deux
mesure. années, va permettre de constituer une banque de
Le Pénétromètre Dynamique Panda, utilisé pour le données universelle. En effet, actuellement, tous
contrôle de compactage des remblais et des tran- les pays n’utilisent pas la même classification pour
chées et la reconnaissance des sols (études géo- les matériaux. En France, on utilise la classification
techniques) est maintenant distribué à plus de du GTR (Guide des terrassements routiers), qui
1 200 exemplaires en France comme à l’étran- s’appuie sur deux paramètres discriminants (la gra-
ger, (dans une vingtaine de pays). nulométrie et l’essai au bleu de méthylène) ; mais
Pénétromètre ultra-léger d’un coût réduit, utilisé aux Etats-Unis par exemple, il n’existe que cinq
dans les domaines des réseaux secs ou humides classes de matériaux et les Américains n’utilisent
et normalisé (NF XP P 94-105). Collectivités (mai- pas l’essai au bleu de méthylène.
ries, DDE) ou concessionnaires (EDF, GDF, France L’idée développée par Sol Solution consiste – à
Télécom…) ont eu la possibilité de réaliser les partir de l’identification du matériau par des para-
contrôles des travaux qu’ils commandaient, les en- mètres minimums (en possession de l’opérateur) –
treprises de T.P. ont pu mettre en place, notam- à fournir :
ment dans le cadre de leur démarche d’assurance ◆ la classe de matériau dans la classification uti-
qualité, leur auto-contrôle. lisée par l’opérateur ;
Le principe du Panda, comme tout pénétromètre, ◆ des courbes de références et de refus en fonc-
consiste à enfoncer un train de tiges dans le sol tion de l’objectif de compactage à atteindre. Et ce,
par battage et de déterminer la résistance de poin- quel que soit l’objectif et son mode d’expression.
te du matériau (couple énergie/enfoncement). La En effet, la procédure utilisée pour réalisée la base
réduction du diamètre des tiges a permis de réduire de données, permet d’avoir pour chaque matériau
l’énergie de battage à fournir et donc, d’obtenir une les informations permettant d’obtenir une courbe
énergie nécessaire compatible avec la force d’un de référence quel que soit le % OPN ; la limitation
battage manuel par un opérateur. Ceci couplé avec aux seules valeurs correspondant à Q2, Q3, Q4 est
®
Rincent. va se propager dans le béton de l’élément de
Figure 1 fondation ;
◆ de capter au même niveau, au moyen d’une
deuxième sonde, le signal dans un autre tube éga-
lement rempli d’eau ;
◆ de mesurer sur toute la hauteur des tubes et en-
registrer le temps de parcours ultrasonore du si-
gnal entre les deux sondes, ainsi que l’amplitude
du signal reçu.
Le signal (figure 1) est généré par la sonde émet-
trice à chaque déplacement de la sonde inférieur
ou égal à un centimètre. Ce point est un élément
nouveau de la norme puisque auparavant, le pas
de mesure pouvait atteindre 5 cm.
Dans les zones singulières, l’analyse du signal sau-
vegardé est faite sur :
◆ la durée de parcours de l’onde ultrasonore ;
◆ l’amplitude du signal reçu.
La figure 2 représente une succession de signaux
entre 6,64 m et 7,46 m de profondeur. Cette vue
en trois dimensions ne conserve que la partie su-
périeure des signaux pour des problèmes de lisi-
bilité.
Le premier pic disparaît progressivement à 6,96 m
Rincent.
Figure 2 pour réapparaître vers 7,17 m. Malgré la baisse
d’amplitude, les pics suivants restent parallèles
entre eux, il n’y a donc pas d’augmentation du
temps de propagation, le béton est homogène. La
baisse d’amplitude est liée à la transmission du
signal ; dans cet exemple, il s’agit d’un manchon
recouvert d’une pellicule de lubrifiant sur vingt cen-
timètres environ.
La diagraphie représentée à la figure 3, correspond
à un type de restitution où les pics et les creux d’un
diagramme 3 D sont transformés en points blancs
et noirs d’autant plus contrastés que l’amplitude
de ces pics est importante.
Rincent.
Figure 4
Rincent.
Figure 3
Rincent.
Figure 5
Rincent.
Figure 6
k Contact : Corinne Horb
Rincent BTP Services
Tél. : + 33 (0) 1 60 87 21 25
Fax : + 33 (0) 1 60 87 21 20
e-mail : rincent.btp@wanadoo
4.1. L’entreprise s’engage à signaler au plus vite La présente Charte de bon comportement est La Fédération nationale des Travaux Publics
à l’exploitant concerné tout dommage, même en conclue pour une première période de trois ans, représentée par : Daniel Tardy
l’absence de dérangement immédiat. reconductible tacitement sauf amendements ou
résiliation convenus d’un commun accord entre Canalisateurs de France
4.2. L’exploitant et l’entreprise s’engagent, les parties signataires. représenté par : Patrick Bernasconi