825 Terrassements
825 Terrassements
825 Terrassements
ISSN 0041-1906
décembre 2005
Travaux
numéro 825 Terrassements
éditorial 1
Patrick Bernasconi
Travaux
F é d é r a t i o n n a t i o n a l e d e s t r a v a u x p u b l i c s
DÉCEMBRE 2005
◆
TERRASSEMENTS
n°825
Notre couverture
6
• Aplanir
les effets
de conjoncture
actualités
et viser
les nouveaux
horizons
• A28 - Section
Rouen/Alençon -
Concession Alis
TRAVAUX
• Route
des Tamarins
à la Réunion.
Un terrassement
à flanc
de montagne
• Terrassements
de l’A24
entre Viseu
et Chaves
Terrassements
au Portugal
• Maîtrise
de l’humidification
des sols traités
en place
sur le contournement Nord
d’Angers
• Étude
des mécanismes
des perturbations
de la stabilisation
des sols traités
dans les couches
de forme :
14
résultats
Terrassements
matériels
N°825
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Patrick Bernasconi
RÉDACTION
André Colson et Mona Mottot
3, rue de Berri - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 44 13 31 83 - [email protected]
PRÉFACE
Michel Lallement 17
Tél. : (33) 01 44 13 31 03 - [email protected]
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
TERRASSEMENTS
Françoise Godart
Tél. : (33) 02 41 18 11 41
Fax : (33) 02 41 18 11 51
[email protected]
◆ Aplanir les effets de conjoncture et viser les nouveaux
horizons
- Smoothing out economic cycle effects and targeting
18
VENTES ET ABONNEMENTS new horizons
Agnès Petolon
Divers auteurs
10, rue Clément Marot - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 40 73 80 05
[email protected]
France (11 numéros) : 190 € TTC
Etranger (11 numéros) : 240 €
Etudiants (11 numéros) : 75 €
◆ Le lot 34 A dernier TOARC de la LGV Est Européenne
est livré à Réseau Ferré de France (RFF)
- Work section 34 A of the final project phase
27
Prix du numéro : 25 € (+ frais de port) for the East European high-speed train line is delivered
to Réseau Ferré de France (RFF)
MAQUETTE
E. Hosotte, Ch. Bellet
T2B & H
8/10, rue Saint-Bernard - 75011 Paris
Tél. : (33) 01 44 64 84 20
PUBLICITÉ
Régie Publicité Industrielle
Martin Fabre
◆ A28 - Section Rouen/Alençon - Concession Alis. Défi
gagné pour le constructeur et ses partenaires
- A28 - Rouen/Alençon Section – Alis Concession.
36
61, bd de Picpus - 75012 Paris
Successful challenge for the contractor and its partners
Tél. : (33) 01 44 74 86 36 Ch. Roullet, Cl. Aimé
Imprimerie Chirat
49
Saint-Just la Pendue (Loire)
◆ La Route des Tamarins à la Réunion. Un terrassement
La revue Travaux s’attache, pour l’information à flanc de montagne
de ses lecteurs, à permettre l’expression
de toutes les opinions scientifiques et techniques. - Route des Tamarins highway in Reunion. Earthworks
Mais les articles sont publiés sous la responsabilité
de leurs auteurs. L’éditeur se réserve le droit on the mountainside
de refuser toute insertion, jugée contraire aux intérêts
de la publication. Divers auteurs
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réservés (copyright by Travaux).
Ouvrage protégé ; photocopie interdite, même partielle
(loi du 11 mars 1957), qui constituerait contrefaçon
(Code pénal, article 425).
◆ Les terrassements de l’A24 entre Viseu et Chaves
au Portugal. De la conception à la réalisation
- Earthworks on the A24 between Viseu and Chaves
63
Editions Science et Industrie S.A.
3, rue de Berri - 75008 Paris
in Portugal. From design to construction
Commission paritaire n° 0106 T 80259 J.-M. Saccone, I. Ben Fredj, Fr. Legrain ®
Travaux n° 825 • décembre 2005 3
sommaire
Dans les prochains numéros
Routes
®
décembre 2005
Terrassements
Le Havre
Port 2000 répertoire
des fournisseurs
83
International
Environnement
Réhabilitation
Énergies
renouvelables
Sols
et fondations
L
a réalisation d’un ouvrage en terre constitue une acti- L’évolution des techniques nous a permis d’augmenter
vité à part entière de tous les actes de construc- notablement les possibilités d’utilisation des matériaux.
tion. Sa simplicité n’est qu’apparente. C’est ainsi que des matériaux naturels peuvent consti-
En effet, le terrassement est un véritable métier : tuer, après traitement, des couches d’assise ou de fondation
- c’est d’abord une opération de haute technicité réclamant de chaussée.
des approches géotechniques quasi scientifiques ; Il nous est apparu opportun d’élargir nos échanges sur le
- c’est aussi la maîtrise des conditions climatiques, parti- terrain de l’Europe avec un premier colloque européen qui
culièrement sur les sites de sols fins, tant au niveau de la s’est tenu au Palais des Congrès les 26 et 27 octobre der-
programmation, de la conception du projet qu’au stade de niers.
la réalisation ; Au-delà d’un premier objectif commun
- c’est également le choix de moyens qui réside dans l’identification de notre
adaptés et de méthodes innovantes ; métier et dans sa valorisation, les inté-
- c’est encor e la maîtrise des rêts de ce premier colloque européen
contraintes environnementales par nous paraissent multiples et impor-
l’utilisation des matériaux naturels, tants, par ticulièrement en termes
contribuant largement au développe- d’avancées techniques, de recherche
ment durable ; et de spécifications applicables à notre
- mais c’est surtout un métier de bon activité :
sens, un véritable "art" fondé sur le - la technique du terrassement doit
savoir-faire d’équipes soudées et expé- prendre en compte les progrès réalisés
rimentées. par l’ensemble des pays européens ;
L’ensemble de ces caractéristiques - la réalisation d’ouvrages en terre est
repose sur l’expérience acquise sur ■ MICHEL de plus en plus complexe et réclame
LALLEMENT
le terrain pour concevoir, piloter, coor- des moyens de recherche spécifiques ;
Président du Syndicat
donner et finalement réaliser de professionnel il semble souhaitable que les profes-
manière économique les plus grands des Terrassiers sionnels européens du terrassement
de France
ouvrages d’infrastructures. additionnent leurs efforts pour pro-
La profession de terrassier s’est consti- mouvoir une recherche appliquée de
tuée depuis plusieurs années en un dimension européenne ;
syndicat professionnel et occupe une - l’harmonisation des spécifications
place majeure parmi les acteurs des travaux publics. applicables aux travaux de terrassement est vitale pour le
En effet, tout projet commence à l’évidence par le terras- développement de nos activités.
sement. Nous espérons vivement que se constitue régulièrement
L’apport de notre métier s’est traduit en particulier par des une plate-forme d’échanges périodique de notre savoir-
progrès techniques substantiels par exemple dans le trai- faire. Nous apporterons notre soutien aux pays européens
tement des sols naturels comme vient de le manifester le désirant poursuivre cette initiative du Syndicat des Ter-
symposium TREMTI. rassiers français.
Laurent Garguilo
DIRECTEUR DES TRAVAUX
(SECTION L3, A28)
Deschiron
Jean-Yves Reynier
DIRECTEUR DE TRAVAUX
(LOT 12, TRONÇON A LGV EST)
lopper. Le signe de cette évolution, qui va dans terne (lecture de plans, topographie, connaissan-
Deschiron
le bon sens, c’est le nombre croissant de projets ce des sols, mécanique, etc.) et s’est associé dé-
en conception-construction, c’est-à-dire que l’on but 2005 au projet de banque numérique du savoir
doit porter du stade d’avant-projet sommaire à ce- des métiers du BTP sur DVD-Rom de Sogea Construc- Sandra Lamboley
lui d’avant-projet définitif. L’autoroute A19, dont tion pour la partie terrassements. RESPONSABLE TRAVAUX (ZAC N° 2
DE L’EUROPORT DE VATRY)
Deschiron a fait une grande partie des études de Deschiron
terrassement, a été gagnée de cette façon."
■ A28, SECTION L3 ÉCOMMOY/
DISSAY-SUR-COURCILLON : Cyril Bouziges
DIRECTEUR DE TRAVAUX
■ UN PARC DE 350 MACHINES UN FINISH AU SPRINT (SECTION M3A A85)
DÉTENUES EN PROPRE Deschiron
Après six ans d’interruption liée aux procédures de
Face à une mutation du marché qui engage son sa- sauvegarde des lieux de reproduction du scarabée
voir-faire en profondeur, l’entreprise doit s’adapter pique-prune (Osmoderma eremita), une espèce pro-
Delphine Reynier
DIRECTRICE DE TRAVAUX (A19)
et réagir. Pour autant, elle ne doit pas perdre son tégée par la convention internationale de Berne et Deschiron
âme, surtout s’il s’agit d’un de ses points forts. la directive européenne Habitat, les travaux de la
120 ans exactement après la création de l’entre- section L3 ont marqué, en juillet 2003, la reprise
prise par Firmin Deschiron, un migrant creusois qui de la construction de l’axe Tours-Le Mans. Lancés
s’est signalé dans le métier en s’équipant en pion- sur la rive sud du Loir, où une zone inondable de
nier de matériel moderne (premières pelles à va- 5 km (sur 10) a imposé d’importants travaux d’en-
peur dans les années 1910), le parc machines de rochements et aménagements d’assainissement,
Deschiron – 350 machines totalisant une puissance les terrassements de la section se sont poursuivis
de 90 000 ch et d’une valeur de 100 M€ – reste sur la rive nord (15 km) après la construction du
un trait significatif de l’entreprise et un motif de
fierté. Deschiron achète (50 grosses machines ont
viaduc franchissant la rivière à la hauteur de Mon- ®
été acquises pour le chantier du TGV Est), revend
et gère mécaniquement. Ce dernier volet est même
le métier de la filiale FETP (France-Est TP), basée UN PIONNIER DU MANAGEMENT QSE
à Pont-Saint-Vincent. Ses 80 mécaniciens assurent
l’entretien des machines ainsi que les petites et Certifié ISO 9002 pour la qualité depuis 1996, Deschiron a bénéficié dès 1999 de la triple cer-
les grosses réparations. L’entreprise s’est spé- tification qualité (ISO 9001), sécurité (LSC version 97/01) et environnement (ISO 14001), à
cialisée dans la maintenance préventive, notam- une époque où la certification sécurité ISO 9800 n’était pas encore accessible dans l’Hexa-
ment grâce à l’analyse des huiles et le diagnostic gone, et depuis lors, l’entreprise est dotée d’un système de management QSE intégré.
informatique. Désignée priorité à l’échelle du groupe VINCI depuis 2003, la sécurité fait l’objet chez Des-
"Le matériel focalise la passion du métier, et c’est chiron de démarches d’autant plus exigeantes que son système de management répond à des
une valeur de l’entreprise, souligne Patrick Bois- critères de type industriel. Chaque accident donne lieu à une enquête, et une "réunion sécu-
son. D’ailleurs, ici, on pense davantage "outil de rité terrain", la RST, est organisée une fois par mois par petits groupes depuis 2000. "L’es-
travail" que "machine". C’est pour cela que chaque sentiel, dans les initiatives prises, est d’intéresser et d’impliquer la base, sans quoi il est vain
engin est géré individuellement et que chacun d’entre d’espérer une amélioration", estime Patrick Boisson. Début 2004 a ainsi été mis en place un
eux est connu sur le bout des doigts pour ses qua- petit groupe d’une vingtaine de collaborateurs, les "chevaliers de la sécurité", qui arborent un
lités comme pour ses faiblesses." casque et un gilet spécial. Engagés sur une charte et choisis pour leur professionnalisme et
La performance du matériel va de pair avec celle leur fibre sécurité, ils ont pour mission d’incarner l’exemple et de dispenser une ou deux
des hommes. Depuis 2003, pour aguerrir ses jeunes fois par an des formations sur le terrain.
conducteurs d’engin sur le terrain sans affecter la En matière d’environnement, l’entreprise dispose sur ses chantiers de responsables spécia-
production, Deschiron nomme sur tous ses chan- lisés de niveau ingénieur, en charge du plan de respect de l’environnement (PRE) des projets,
tiers importants un moniteur de conduite. La plu- qui ont pour mission de répondre aux exigences de la réglementation et aux attentes des
part du temps lui-même conducteur d’engin, celui-ci maîtres d’ouvrage et des riverains. Beaucoup est fait en matière de protection de l’eau, de
a pour mission, par un suivi individuel, de perfec- prévention des pollutions accidentelles et de gestion des déchets.
tionner les jeunes titulaires du Caces sur le plan "La gestion de l’eau fait l’objet d’une belle maîtrise, souligne Patrick Boisson. En 2003, la
de la sécurité et du rendement. Très attentif aux canicule n’a par exemple pas entraîné un seul arrêt de chantier. Et bien que l’on n’ait jamais
attentes de ses collaborateurs et mobilisé sur communiqué sur ce sujet, on a pu remarquer que l’appropriation des enjeux environnemen-
les enjeux de formation, Deschiron développe par taux essaime jusque dans les familles de nos collaborateurs."
ailleurs un important programme de formation in-
Photo 4
LGV Est. Au fur et à mesure de l’avancement,
les cavités du terrain ont fait l’objet de campagnes
de reconnaissance et donné lieu à des forages
et à des injections venant bousculer l’ordonnancement
des travaux
LGV Est High-Speed Train Line. As the work progres-
sed, reconnaissance campaigns were carried out on
cavities in the ground, and drilling and injection works
were performed, disturbing the work schedule
Photo 5
LGV Est. Pour pallier les risques liés
à la coactivité des terrassiers et des équipes
de génie civil, des passes charretières
prototypes ont été aménagées
sur tous les sites de construction d’ouvrages
LGV Est High-Speed Train Line. To overcome
Photo 3 the risks related to concurrent work
LGV Est. Pour l’essentiel, les 24 km du lot n° 12 by earthwork contractors and civil
traversent les vastes étendues agricoles de la Brie, engineering teams, prototype truck
à l’exception de la vallée de la Thérouanne, passageways were developed on
que la voie franchit au moyen d’un viaduc de 300 m all the engineering structure construction
sites
LGV Est High-Speed Train Line. The 24 km of work
section No. 12 mostly pass through the vast
agricultural expanses of the Brie region,
with the exception of the Thérouanne Valley, which
the track crosses by means of a 300-metre viaduct
Photo 6
blement différentes de ce qui était défini dans le LGV Est. D’importantes purges
marché. Les campagnes de reconnaissance ont ain- ont précédé la réalisation
si mis en évidence un nombre de cavités devant des masques de protection
des talus, dont le volume
être comblées au coulis de ciment beaucoup plus global atteint 120 000 m3
important que ce qui était initialement prévu, et il
LGV Est High-Speed Train
en est allé de même avec les terrains compres- Line. Extensive drainage
sibles de la vallée de la Thérouanne, une zone ma- preceded the laying of facing
récageuse "sensible" franchie par un viaduc de membranes to protect
the earth banks, whose total
300 m, les purges à réaliser en fond de déblais volume amounts
(270 000 m3 au lieu de 90 000 m3) et les masques to 120,000 cu.m
de protection des talus (120 000 m 3 au lieu de
74 000 m3). À ces imprévus sont venus s’en ajou-
ter d’autres, telles les contraintes de circulation im-
posées par la DDE dans une région soumise à
d’importants flux automobiles. Sur le plan de la sé-
curité, la conjonction d’une emprise deux fois moins
large que dans le cas d’une autoroute et l’impos-
sibilité d’aménager des voies de détournement ont
Photo 7
accru les contraintes de phasage. Pour prévenir les LGV Est. Toutes les arases réalisées
risques liés à la coactivité (surveillés de près par dans les marnes gypseuses,
la Cramif), des passes charretières prototypes (dis- soit 5 km sur les 24 du tracé,
ont été étanchéifiées à l’aide
positifs utilisés dans la construction de grands ou- de géomembranes bitumineuses
vrages) ont dû être installées sur tous les lieux LGV Est High-Speed Train Line.
où intervenaient simultanément les terrassiers et All the levelling performed
les ouvragistes. Enfin, la gestion par l’entreprise de in the gypseous marls, namely 5 km
out of the 24 km of route,
nombreuses occupations temporaires a généré de were sealed using bituminous
fréquents contacts et réunions avec les agriculteurs geomembrane barriers
et entraîné une part significative de travaux connexes
en marge d’un chantier où ceux-ci ne manquaient
déjà pas. "Au final, concluent Frédéric Privé, le di-
recteur d’exploitation, et Jean-Yves Reynier, le di-
recteur de travaux, tous ces aléas sont venus
bouleverser la programmation et ont conduit à ren- ®
Travaux n° 825 • décembre 2005 21
TERRASSEMENTS
® ■ ZAC N° 2 DE L’EUROPORT
DE VATRY
(CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE) :
LGV EST. LOT 12, TRONÇON A LE RELAIS DES PROJETS
(24,350 KM) RÉGIONAUX
Photo 8
Vatry. À proximité immédiate
de l’Europort et des grands axes
routiers, la première tranche
de travaux de la seconde ZAC
a été achevée en septembre
Vatry. In the immediate vicinity
of the Europort and the major
trunk roads, the first work section
for the second "ZAC" mixed
development zone was completed
in September
tion par passage supérieur et d’une butte calcaire Smoothing out economic
de 1 million de mètres cubes, qui constituent la cycle effects and targeting
new horizons
vraie particularité du chantier."
Répartis en faible épaisseur (entre 1 et 3 m), les
Various authors
800 000 m3 de matériau du remblai rasant pro-
viennent en effet en intégralité de la butte calcai- After completion of work on the eas-
re. Commencé en avril 2005, leur transport à longue tern high-speed train line and until the
distance mobilise la quasi-totalité des engins rou- A19 motorway project gets under way,
lants du chantier, notamment depuis août, où le Deschiron (Sogea Construction, Vinci
chantier est entré dans sa phase de production group), which is celebrating its 120 th
maximale et rassemble une grande majorité des anniversary this year, is, like its major
conducteurs de l’entreprise devenus disponibles competitors, faced with the diminishing
après l’achèvement d’autres opérations – et il number of large projects. Used to coping
devrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année, et with the cycles characteristic of major
work projects, the company is in the
"peut-être au-delà si les conditions météorologiques
meantime working temporarily on the
l’exigent".
development of projects on a regional
scale, and is deploying its forces in an
industrial policy by which it is increa-
singly involved in engineering, design
A85, SECTION M3A (24 KM) and the upstream aspects of projects
generally.
• Objet du contrat : terrassements, assainis-
sements et plate-forme support de chaussée RESUMEN ESPAÑOL
d’autoroute
• Maître d’ouvrage : Cofiroute Allanar los efectos
• Maître d’œuvre : Socaso de coyuntura y alcanzar
nuevos horizontes
• Calendrier terrassements : novembre 2004
- septembre 2006
Autores diversos
Quantités
• Terre végétale mise en dépôt : 360 000 m3 Tras la finalización de las obras de la
• Déblais : 2 millions de mètres cubes Línea de Alta Velocidad Este y antes de
• Remblais : 1,5 million de mètres cubes que de comienzo la obra de la Auto-
• Minage : 200 000 m3 pista A19, Deschiron (Sogea Construc-
• Couche d’arase : 250 000 m3 de matériau tion, grupo Vinci), que conmemora este
año su 120º aniversario, tropezó así
de fourniture extérieure traités
como sus grandes competidores con la
Moyens escasez de proyectos significativos.
• 2 échelons de scrapeurs Acostumbrado a hacer frente a los ciclos
• 2 ateliers de pelle (type Liebherr 974) et tom- característicos de grandes trabajos, la
bereaux Caterpillar 773 empresa ha encontrado una solución
• Effectif du chantier en pointe : 220 personnes temporal de actividad en el desar-
rollo de los proyectos de dimensión
regional y se moviliza hacia una evolu-
ción de la actividad que le implica de
forma incremental en los estudios, el
establecimiento del concepto y los estu-
dios preliminares de los proyectos.
Figure 1
Profil en long
géotechnique
® puis comblé par des alluvions récentes très peu
consistantes de 6 à 8 m d’épaisseur.
distances de transport assez longues : 32 % des
matériaux sont transportés à plus de 1 500 m.
Geotechnical Ensuite, sur une douzaine de kilomètres, le tracé Plus de 1 million de mètres cubes sont transportés
longitudinal profile se développe sur un plateau structural à ossature d’est en ouest, en traversant les brèches que consti-
marno-calcaire du Sinémurien (calcaires à Gryphées), tuent la Seille, la RD 910 et l’autoroute A31, et en
constamment recouvert par un manteau limoneux. utilisant les ouvrages provisoires métalliques que
Localement, ce plateau est entaillé par des thal- le groupement a décidé d’installer dès la période
wegs (ru de Vigny, ru du Bérupt…) où affleure, à la de démarrage du chantier (photo 2).
faveur de failles, le soubassement triasique re- Les excédents de déblais sont mis en dépôts défi-
présenté de haut en bas par les argiles de Leval- nitifs; huit sont mis à disposition par le maître d’ou-
lois et les grès infraliasiques. vrage et un négocié directement par le groupement.
Au niveau de la commune de Solgne, un réseau de Tous sont rendus à un usage agricole en suivant un
failles fait apparaître le calcaire ocreux, et à nou- protocole très strict établit en concertation avec les
veau les argiles à Promicrocéras et les argiles à organismes de la profession agricole.
amalthées qui occupent les vastes étendues boi-
sées de l’extrémité est du lot.
■ ORGANISATION DU CHANTIER
Hypothèse de réutilisation des matériaux et
mouvement des terres Le délai et la date de notification du marché, en
Les matériaux les plus réutilisés en remblais sont août 2003, ont amené le groupement à organiser
les calcaires à gryphées, les limons et les argiles le chantier en trois étapes avec une stratégie de
à Promicrocéras. planning axée sur les objectifs principaux suivants :
Une partie très importante des limons est réservée ◆ s’affranchir des contraintes de sectionnement
aux parties supérieures des terrassements (PST). du chantier dues aux voies interceptées ;
Le déficit en matériaux réutilisables en remblais ◆ la nécessité de réaliser au plus vite les remblais
dans la partie ouest du chantier est à l’origine de en zones compressibles.
Préparation du chantier et études ont fait apparaître une grande hétérogénéité dans
les valeurs de cohésion et angles de frottement
La première étape, qui englobe la période de pré- des matériaux d’assise des remblais.
paration de deux mois correspond à l’année 2003. A l’issue d’études géotechniques complémentaires,
Dans cette première phase, les études d’exécution les dispositifs de drainage et les phasages des
ont été confiées à deux bureaux d’études spécia- remblais ont été modifiés, en utilisant des tech-
lisés qui ont lancé l’établissement des premiers niques éprouvées et ne bouleversant pas le coût
plans sur la base des éléments connus dans le du projet.
marché (D.G.G.H. en particulier). Ce démarrage ra- Ainsi, dans la vallée du Bérupt les reconnaissances
pide a amené le groupement à confier une mission ont identifié des alluvions récentes et une frange
très importante à un coordonnateur études-travaux, d’altération des grès infraliasiques dans lesquels
véritable charnière entre le terrain et les bureaux un tassement de 70 cm en première consolidation
d’études. était attendu, mais avec un délai de consolidation
Parallèlement, en effet, les géomètres du groupe- de 5 à 9 mois qui devenait incompatible avec le
ment confirmaient la topographie du projet, en par- délai global. Les purges prévues initialement ont
ticulier dans les zones antérieurement boisées des donc été remplacées par des colonnes ballastées
extrémités ouest et est. De même, les reconnais- sous les blocs techniques de l’ouvrage et un mailla-
sances géotechniques étaient menées par les géo- ge de drains verticaux a été mis en place sous les
logues du groupement, appuyés par un bureau parties les plus hautes du remblai. De cette ma-
d’études régional spécialisé. nière, les remblais de préchargement ont été mis
Cette anticipation des études a provoqué un cer- en œuvre suffisamment tôt et ont permis la réali-
tain nombre de reprises de plans d’exécution, mais sation des pieux de fondation dans un terrain conso-
a permis de prendre très tôt connaissance de su- lidé. De plus, cette technique a permis de solutionner
jétions techniques particulières et de lancer des le problème lié à la stabilité longitudinale du rem-
études techniques spécifiques. De plus, l’objectif blai, de part et d’autre du ru du Bérupt.
du groupement de pouvoir commencer les travaux Pendant tout le chantier, le suivi des tassements
en grandes masses, avec des plans visés par la du remblai dans la vallée du Bérupt s’est fait par
maîtrise d’œuvre, dès le printemps 2004, a été at- quatre profilomètres, dix cellules de mesure de la
teint. pression interstitielle et deux piézomètres.
Au cours de cette phase préliminaire, trois zones Dans la vallée de la Seille, le remblai repose sur
ont été confirmées comme présentant des risques un faciès compressible d’alluvions récentes de 6
de tassements ou d’instabilité importants. Dans la à 8 m d’épaisseur, reposant sur des alluvions an-
vallée du Bérupt et de la Seille, les reconnaissances ciennes en profondeur, de 4 m d’épaisseur. Le sub- ®
Travaux n° 825 • décembre 2005 29
TERRASSEMENTS
Figure 2a
Vue en plan
de l’instrumentation
dans la vallée de la Seille
Plan view
of instrumentation
in the Seille Valley
Figure 2b
Prévisions inférieurs à 1,5, tant dans le sens transversal que
de tassements longitudinal de part et d’autre des berges de la
dans la vallée de la Seille Seille.
Predictions concerning Les divergences d’appréciation des experts géo-
subsidence in the Seille techniciens sur ce sujet, ont amené le groupement,
Valley
en concertation avec le maître d’œuvre et le maître
d’ouvrage, à établir un modèle géotechnique nu-
mérique aux éléments finis à partir duquel une mé-
thode observationnelle a été élaborée. Elle s’est
appuyée sur la comparaison des valeurs mesurées
sur le terrain à celles déterminées a priori par le
calcul. Cette méthode a nécessité la mise en œuvre
de neuf profilomètres, six inclinomètres, cinq pié-
zomètres et de trente cellules de pression inter-
stitielle. Les mesures étaient effectuées suivant
une fréquence variable, parfois journalière pendant
les phases de montée du remblai (figures 2a et 2b).
Une procédure spécifique à l’instrumentation de ce
® stratum se compose d’argile marneuse à Promi-
crocéras dont une frange altérée sur une épaisseur
remblai a été établie. Elle précise les moyens et
modes opératoires à respecter et définit les seuils
de 2 à 3 m pouvait générer également des tasse- d’alerte liés à des valeurs anormales constatées
ments. Les calculs de stabilité et de tassement du lors des mesures de chaque instrumentation. Une
remblai, établis avec les caractéristiques de ci- chaîne de prévention a également été définie pour
saillement des matériaux identifiés dans le cadre préciser les différents niveaux et les délais déci-
des reconnaissances complémentaires, ont fait ap- sionnels.
paraître des amplitudes de tassement de l’ordre Préalablement à la réalisation de ce remblai, les
de 1,60 m et des délais de consolidation incom- drains verticaux ont été mis en place sous la pre-
patibles avec les délais contractuels. Le maillage mière couche de matériaux drainants (ZI et ZH) qui
des drains verticaux a dû ainsi être sensiblement en constituent l’assise.
resserré. Les calculs de stabilité ont également Parallèlement, une recherche a été menée par le
abouti à des coefficients de sécurité sensiblement groupement pour assurer la stabilité dans le sens
Travaux de terrassements
et d’ouvrages
®
Photo 5 - 4 échelons de pelles de 50 t avec tombereaux de
Echelon 35 ou 40 t (photos 5, 6 et 7).
de motorscrapers
Au cours de cette période de forte activité, les fré-
Fleet
of motorscrapers quences des mesures des instrumentations géo-
techniques se sont calées aux cadences de mise
en œuvre des remblais et certains résultats ont
conduit le groupement à bouleverser sa stratégie
de terrassement.
Le cas s’est ainsi présenté sur les zones "à risques"
où les valeurs de tassement mesurées sur les pro-
filomètres ou de cisaillement mesurées sur les in-
clinomètres ont atteint les seuils d’alerte
préalablement définis.
Dans la vallée de la Seille, la montée du remblai a
dû être interrompue pour permettre la dissipation
des pressions interstitielles dont les valeurs me-
surées avaient atteint les seuils d’alerte.
Dans le vallon du Bois du Cerisier, alors que le rem-
blai atteignait 7 m de hauteur, des mouvements
anormaux ont été constatés à grande profondeur
dans les faciès sains des argiles à amalthées. Ces
Photo 6 déformations ont conduit le groupement à modifier
Pelle et tombereau
en action
Shovel
and dumper
in action
LES PRINCIPALES QUANTITÉS
Figure 4a
Profil en travers modifié
Modified cross section
® Les études techniques supplémentaires, imposées
par les mesures et observations du remblai du val-
Les finitions de plates-formes
lon du Cerisier et du déblai voisin ont largement dé- La troisième et dernière étape, réalisée en 2005
bordé à l’extérieur de la deuxième étape et ont a concerné tous les travaux de plates-formes :
abouti à des dispositifs confortatifs qui ont tout de couches de forme et sous-couches. Entre les deux,
même pu être mis en œuvre sans perturber les dé- une masse très importante d’ouvrages hydrauliques
lais de livraison des plates-formes. a dû être réalisée et un phasage très précis a été
Photo 9
Les fossés préfabriqués
à barbacanes
Prefabricated ditches
with weep holes Figure 4b
Mesure inclinométrique
dans le talus de déblai
Clinometric measurements
in the excavation slope
– Concession Alis
Claude Aimé
ses partenaires DIRECTEUR TECHNIQUE
DTP Terrassement
Figure 3
seurs et échangeurs et son intégration dans un axe Répartition
européen majeur feront de l’A28 un catalyseur en de la subvention
Normandie des activités touristiques et écono- publique
miques (figure 5).
Breakdown
D’une longueur de 125 km, la section Alis de l’A28 of the public subsidy
prend naissance sur l’A13 à hauteur du diffuseur
de Bourg-Achard à l’ouest de Rouen et se raccor-
de sur l’A28 sud au niveau d’Alençon. Au 1/6e de
sa partie sud, l’A28 jouxte la RN 138 à hauteur de
Sées et permet le raccordement à la future A88 en
direction de Caen. Avec ses deux échangeurs, et
six diffuseurs, l’A28 permet une desserte locale
également répartie vers les différents pôles d’ac-
tivités de la Normandie.
Les 125 km de section courante, complétés par
20 km de bretelles et 80 km de rétablissements, Figure 4
sont ponctués de 103 ouvrages d’art courants as- A28 : maillon
d’une liaison
surant la continuité des circulations locales (ferro- européenne
viaires, routières, piétonnes) et la transparence
A28 : European
environnementale (cours d’eau, faune). connection link
Dans sa partie nord, deux viaducs totalisant près
de 2 km enjambent les vallées de la Risle et du
Bec à hauteur de Brionne.
Afin d’assurer la viabilité économique du projet,
l’autoroute A28 a été conçue de façon évolutive,
en adéquation avec les exigences du trafic. Ainsi,
le profil en travers de la section courante présen-
te une bande d’arrêt d’urgence réduite d’un mètre
dans les zones à faible trafic. De même, la réali-
sation de certaines aires de service et de repos
sera décalée dans le temps. Enfin, les viaducs
de la Risle et du Bec sont réalisés pour une chaus-
sée à 2 x 1 voie à l’ouverture de l’autoroute, cor-
respondant à une prévision de trafic de 6 000 Figure 5
A28 : un trait d’union
véhicules/jour ; ces deux ouvrages seront doublés
en Normandie
lorsque le trafic le nécessitera.
A28 : a link
in Normandy
Organisation du groupement-
constructeurs et de l’ingénierie
intégrée, ressources humaines
Photo 5
Obstacles Gacé
Gacé barriers
Photo 4
Vue générale du projet
General view of the project terrain acquis au diffuseur de Gacé et proposition
de son exploitation à une association locale "Les
PRINCIPAUX OBSTACLES
◆ maîtriser les données environnementales du pro- vergers du pays d’Auge".
jet ; Là encore, ces dispositions d’intégration ont per- • 27 sites de fouilles archéologiques
◆ intégrer la problématique environnementale com- mis à Alis de faire oublier l’autoroute. - 65 voies latérales à déplacer
me une donnée à part entière de la conception de • 308 réseaux à déplacer - 480
l’autoroute ; indices de cavités à reconnaître
◆ dialoguer en permanence avec toutes les ins- ■ TECHNIQUE ET TRAVAUX • 117 traversées hydrauliques - Deux
tances, associations et personnes concernées afin viaducs
d’élaborer des solutions concertées ; Terrassements : géotechnique, • 103 ouvrages d’art courants
◆ rechercher des solutions innovantes ; organisation chantier, moyens
◆ être d’une transparence totale sur les problèmes
rencontrés et les solutions apportées. Présentation du projet
On peut illustrer les résultats de cette démarche Sur les 125 km d’autoroute à construire, 14 mil-
par quelques exemples : lions de mètres cubes ont été déplacés. L’optimi- PRINCIPALES QUANTITÉS
◆ pour le dossier de police de l’eau : rassemble- sation géométrique et géotechnique du projet a été
ment dans un seul dossier des éléments intéres- poussée au maximum et, la réalisation des ter- Terrassement
sant les trois préfectures avec l’implication active rassements "grande masse" et des couches de • Décapage : 2 100 000 m3
de leurs services ; le dialogue permanent a permis forme en à peine 20 mois (juillet 2003 à fin 2004), • Déblais : 12 000 000 m3
d’aboutir à un dossier déposé en août 2002 et une a nécessité des moyens très importants, une or- • Remblais : 8000000 m3 dont amé-
autorisation en mars 2003, dans les temps pour ganisation sans faille et des innovations ! (photo nagement paysager et merlons
le démarrage des travaux ; 4). 2 500 000 m3
◆ au niveau des viaducs : implantation des piles, • Traitement des remblais :
préservation des versants des vallées par minimi- Géométrie 3 100 000 m3
sation des déboisements nécessaires aux pistes Le profil en long a été calé avec l’ICTAAL 2000, • PST traitée : 1 900 000 m3
de chantier, étude de l’ombre des tabliers par rap- pour la géométrie, et en tenant compte des • CDF traitée : 1 200 000 m3
port aux maisons des riverains des vallées ; contraintes géotechniques du site : les quantités Assainissement
◆ concernant le pique-prune : modification ponc- mises en dépôt ont été très faibles, compte tenu • Traversées hydrauliques 300
tuelle du tracé en deux endroits pour éviter des de la longueur du projet. < Ø< 1 000 : 22 000 ml – 1 000
arbres contenant le fameux scarabée, transfert sur Des obstacles, tous les 110 m environ, sont venus < Ø< 2 000 : 9 000 ml
un site d’accueil sélectionné à Croisilles de neuf perturber le mouvement des terres du chantier et • Dalots < 4 m2 : 1 200 ml
arbres et mise en place d’un suivi scientifique (pho- ont obligé à en lever le maximum avant le démar- • Ecrans de rive : 200 km
to 3). rage des terrassements "grande masse" (photo 5).
◆ à l’étang de Bois-Roger : technique de remblai
de type terre renforcée (VSOL) afin de minimiser Géologie
les emprises dans une zone où la largeur de ban-
de DUP avait déjà été réduite, avec matériaux spé- Du nord au sud
cifiques et drainage préservant l’écoulement naturel Dans l’Eure : formation de limons sur argile à si-
des eaux indispensable au maintien de la flore des lex, avec substratum crayeux (très peu affecté par
prairies jouxtant l’étang ; le projet).
◆ en terme de paysage : intégration de l’autorou- Dans l’Orne : à partir de Gacé, formations d’argile
te suivant quinze séquences paysagères au fil des sur marno-calcaire du callovien ou calcaire du ba-
kilomètres, plantation de 400 pommiers dans le thonien (D24 – Nonant-le-Pin et D13, D17 vers Sées) ®
Travaux n° 825 • décembre 2005 41
TERRASSEMENTS
®
Photo 6 et pointement de "quartzite" (très peu affecté par
Déblai le projet), au droit de la carrière de Chailloué.
de Gacé D32
Gacé excavation,
D32 Géotechnique
Nord du projet, dans l’Eure :
◆ limons de surface classés GTR A1h à th (maté-
riaux constituants les couches de forme au nord) ;
◆ argile à silex avec bief de silex, sable argilo-li-
moneux, argile moyennement plastique chargée de
silex, mélange de sable argileux et silex. Matériaux
classés GTR CiAi et CiB5 état m à h.
Sud du projet :
◆ formation du callovien : argile moyennement plas-
tique avec intercalation de bancs de calcaire à cal-
caires marneux, siège de circulation d’eau.
Classement GTR A2 à C1A2, état m à th aux in-
terfaces, quelques intercalations de marne à Gyp-
se ;
◆ dans la butte de Gacé (D32) : présence d’un fa-
ciès de Gaize : argile glauconie, argile silex, très
plastique A3 à A4 état h à th ;
◆ le calcaire franc bathonien tendre MDE : 70 à 80
Photo 7 dans D24 (Nonant-le-Pin) (source de la couche de
Traitement forme au sud), D13 et D17 (vers Sées), classés
d’arase
GTR R22 ou R23.
Levelling
treatment
Points particuliers forts, du chantier
L’une des particularités fortes de ce projet fut l’uti-
lisation des matériaux du site, aussi bien pour les
remblais que pour les couches de forme, sans pra-
tiquement aucun apport extérieur.
PST/Arase
Le couple PST/CDF a été optimisé au maximum en
fonction des matériaux rencontrés.
Traitement de l’ensemble des arases (chaux et/ou
au liant) :
◆ chaque fois que les matériaux étaient aptes à
constituer une AR2, une optimisation du couple
PST/CDF a été réalisée (épaisseur minimale de
CDF calcaire : 0,25 m ou en limon : 0,30 m) ;
◆ pour le reste, nous avons réalisé une AR12 dans
les argiles à silex (épaisseur de CDF en calcaire ou
en limon : 0,35 m) (photo 7).
La couche de forme
La couche de forme, au nord, a été réalisée sur
75 km en limons traités, et au sud, sur 45 km en
Planning
L’ensemble des terrassements et couche de for-
me ont été réalisés en moins de 20 mois, soit un
démarrage des terrassements grande masse en
juillet 2003, et l’ensemble des couches de for-
Photo 12
Échelon me fini à fin 2004, ceci avec plus de 6 mois d’avan-
de décapeuses ce sur le planning prévisionnel des travaux qui
Fleet prévoyait une fin des couches de forme en juin
of scrapers 2005.
Ouvrages d’art
Photo 16
Pont-rail
PRA 1309
PRA 1309
railway bridge
®
au constructeur de s’engager à l’avenir contrac- de la chaussée sera périodiquement renforcée.
tuellement et en toute sécurité sur un délai de Au regard des résultats obtenus par le terrasse-
PRINCIPALES QUANTITÉS 24 heures depuis la fermeture de la ligne jusqu’à ment sur la couche de forme (en altimétrie et en
À METTRE EN ŒUVRE sa réouverture (photo 16). performances mécaniques) : PF3 très proche PF4,
(CHAUSSÉES) Pour les PI, leur diversité, tant vis-à-vis des voies les rechargements, à hypothèses de trafic égales,
franchies (routes, voie ferrée, cours d’eau, pas- pourraient être optimisés ou repoussés de plusieurs
• Grave bitume : 850 000 t sages faunes) que de leurs caractéristiques géo- mois par rapport aux hypothèses initiales.
• BBM : 350 000 t métriques (longueur de brèche, largeur, biais), de La structure retenue est la suivante :
• GNT pour accotement : 250 000 t leur positionnement sous l’autoroute (PI sous chaus- ◆ une couche de GB 0/14 classe 4 : sur 9 cm
• Assainissement de surface : sées ou PI sous remblais) et de leur environnement d’épaisseur ;
250 km (préservation des berges par exemple) a conduit à ◆ une couche de GB 0/14 classe 4 : sur 8 cm
• Cunettes imperméables : 160 km de nombreuses solutions tout en recherchant un d’épaisseur (9 cm sur les 20 km sud) ;
(terre, limon traité, terre végétale) maximum de rationalisation : ◆ une couche de BBM 0/10 : sur 4 cm d’épais-
• Cunettes et caniveaux bétons : ◆ portiques et cadres en béton armé ; seur.
91 km ◆ piédroits en palplanches battues ; (Les BAU étaient recouvertes avec la même couche
• Rétablissements : 103 u ◆ tabliers à poutres ou dalles préfabriquées ; de BBM de 4 cm).
◆ buses métalliques (photo 17). Les matériaux de chaussée sont venus des car-
Ce sont au total : rières de Challoué ou de Vignats.
◆ 50 300 m3 de béton ;
◆ 532 t de précontrainte ; Moyens utilisés
◆ 4 664 t d’aciers passifs, Pour tenir le programme imposé il a été néces-
qui, en 1 an et demi, ont été mis en place pour la saire de travailler pendant l’hiver 2004/2005.
PRINCIPAUX INTERVENANTS réalisation des 42 800 m2 de tabliers d’ouvrages Le groupement Chaussées a utilisé, au plus fort de
d’art courants. l’activité :
EXTÉRIEURS
◆ cinq postes d’enrobage (trois TSM25 et deux
AU GIE-CONSTRUCTEURS, Chaussées TSM21) sur les trois plates-formes de Challoué (au
POUR LES CHAUSSÉES sud), Orbec (au centre) et Malleville (au nord) (pho-
Conception to 18) ;
• Screg Grands Travaux
Sur les 125 km, le constructeur a, en regard des ◆ des ateliers de mise en œuvre configurés pour
• Le Foll
trafics attendus sur l’autoroute, opter pour une absorber une cadence de 700 t par site de pro-
• Screg Normandie et Ile de France
chaussée évolutive. Au fur et à mesure de l’aug- duction, soit trois alimentateurs Framex associés
mentation du trafic poids lourd, la superstructure à trois finisseurs grande largeur Titan 525, équi-
Photo 18
Centrale enrobés
Bituminous mixing plant
Photo 19
Mise en œuvre grave-bitume
Application of bitumen treated base material
pés chacun d’une table HPC (haut pouvoir com- Cadence maximale : 10 km/j sur une demi-section
pactant) (photo 19) ; et pour une couche.
◆ des moyens de compactage, constitués de quatre
cylindres vibrants de type CC551 ou CC772 par ate-
lier ; ■ CONCLUSION ET BILAN
◆ jusqu’à 130 poids lourds pour approvisionner le
chantier en enrobés ; Les 49 mois de la période de conception-réalisa-
◆ en annexe, deux ateliers de réalisation d’acco- tion de l’autoroute ont représenté un challenge per-
tement et deux ateliers d’enduit et de couche d’ac- manent pour les équipes d’ingénierie et de travaux.
crochage ; Pour faire face à cette incessante course contre la
◆ quatre à huit ateliers de préparation et de fini- montre, de nombreux facteurs se sont montrés dé-
tion d’assainissement de surface ; cisifs :
◆ trois ateliers de mise en œuvre de bétons ex- ◆ l’ingénierie concourante tout d’abord, pour me-
trudés. ner de front des études habituellement échelon-
Plus de 300 personnes ont travaillé à l’élaboration nées dans le temps ;
des chaussées. ◆ la cohésion des entreprises et de leurs hommes,
quelle que soit leur entité dans le projet : conces-
Planning sionnaire, constructeur, ingénierie et bureaux
Les 103 rétablissements ont commencé en mars d’études, exploitant ;
2003 et ont été achevés fin 2004. ◆ le partenariat des interlocuteurs : services de
Les travaux d’enrobés, sur l’autoroute, se sont réa- l’Etat et administrations, élus locaux : tous impli-
lisés entre août 2004 et la fin de l’été 2005. qués très tôt dans les divers processus ;
®
Travaux n° 825 • décembre 2005 47
TERRASSEMENTS
RESUMEN ESPAÑOL
A28 - Sección
Rouen/Alençon –
Concesión Alis. Desafío
logrado para el constructor
y sus asociados
Photo 1
Le tamarin, figure emblématique, Philippe Cappello
fait partie du patrimoine culturel de l’île DIRECTEUR
COMMERCIAL
The tamarind ("tamarin"), an emblematic figure,
is part of the island’s cultural heritage Stips SA
© Eiffage/Razel
a Route des Tamarins est sans doute ac- Cette route nationale est le principal axe structu-
Figure 2
Profil en travers type
à 2 x 2 voies
Typical two-lane
dual-carriageway
cross section
Figure 3
Extrait du profil
en long -
Zone de ravines
Excerpt from
the longitudinal
profile -
Ravine area
© Photomontage CR Réunion
TPC, du raccordement nord jusqu’à la RD10 ;
◆ d’une 2 x 2 voies, soit 2 x 7 m avec TPC, de la
RD10 au raccordement sud.
La Route des Tamarins se situant à flanc de mon-
tagne, le profil en travers est souvent en profil mix-
te (déblai côté montagne/remblai côté mer).
Le profil en long (figure 3) est coupé par de très
nombreuses ravines transversales, zones d’écou- Photo 2
lement vers l’océan des eaux pluviales provenant ◆ 23 ouvrages d’art non courants, jusqu’à 260 m Photomontage
des hauteurs de l’île. Rappelons que, même si la de long ; du viaduc sur Grande-Ravine
côte ouest est le secteur le moins pluvieux, la Ré- ◆ plus de 120 traversées de ravines. Photomontage
union détient tous les titres mondiaux de pluvio- of the viaduct over
Grande-Ravine
métrie entre douze heures et quinze jours. Planification des travaux
Ces ravines marquent profondément le socle ba-
saltique : par exemple la Grande Ravine a 200 m L’opération est envisagée en une seule section
de profondeur à son intersection avec le tracé, et fonctionnelle, sans phasage. Les travaux ont dé-
330 m de large (photo 2). Les ravines seront fran- buté en mai 2003, et l’ouverture de la Route des
chies soit, pour les plus petites, par des ouvrages Tamarins est prévue en 2008. A fin 2005, la plu-
hydrauliques (voûtes ou cadres), soit par des ou- part des marchés de travaux seront attribués.
vrages d’art non courants (OANC), soit par des via-
ducs exceptionnels (Ravines Trois-Bassins, Grande
Ravine, Ravine Fontaine), pour les plus importantes. ■ TERRASSEMENTS
Sur le secteur de Saint-Leu, compte tenu d’une pen- SUR TOARC 1/TOARC 2
te très forte du terrain naturel, les chaussées se-
ront en profil en long décalé (figure 4). La section 2 de la Route des Tamarins comprend
La Route des Tamarins compte sur son tracé : quatre lots TOARC à maîtrise d’œuvre Scetaurou-
◆ 9 diffuseurs ; te. Les lots TOARC 1 et TOARC 2, entre la Ravine
◆ 4 ponts exceptionnels, jusqu’à 750 m de long ; Saint-Gilles et la Ravine Fontaine, ont été attribués
◆ 3 tunnels ou tranchées couvertes ; au groupement Eiffage TP, agence Fougerolle Bal- ®
Figure 4
Profil en travers type
du secteur en profils en long
décalés
Typical cross section
of the sector in staggered
longitudinal profiles
© Eiffage/Razel
nuité du tracé à plus ou moins brève échéance.
Toutefois, dans la plupart des cas, le terrassement
s’achèvera avant la fin de construction des grands
ouvrages d’art ;
Photo 4 ◆ les pentes transversales du terrain naturel sont
Vue aérienne souvent très importantes. Par exemple, au sud du
des aires viaduc Trois-Bassins (RD9), la section courante pas-
de la Saline
se en profil déblai, avec une dénivelée de 42 m
Aerial view
of the Salina areas côté montagne et 33 m côté océan. Sur ces pentes,
les remblais sont systématiquement accrochés à
la pente par des redans réalisés en déblai (photo
4) ;
◆ le terrain naturel est souvent constellé de blocs
de rochers isolés, dont la stabilité sur pentes ne
tient généralement qu’à la présence de la végéta-
tion tropicale. Cette instabilité a par exemple conduit
à interdire le trafic des usagers sur la RD9 pendant
le temps nécessaire au dégagement des emprises
© Hervé Douris
Classification géotechnique
des matériaux rencontrés
© Hervé Douris
© Eiffage/Razel
phase 1 - Salina
area) Exécution des déblais/remblais -
ressources matériel
© Eiffage/Razel
◆ une diminution des stockages et des transports
de produits explosifs ;
◆ une suppression des manutentions sur le chan-
tier de produits explosifs ;
◆ une limitation des quantités produites journel-
® teau entre la métropole et la Réunion (trois à quatre
rotations par an) ;
lement aux seuls besoins locaux ;
◆ une diminution des risques de vols.
◆ aux capacités de stockage limitées du dépôt d’ex-
plosifs de l’île (25 t). Fabrication d’explosifs sur site
L’un des enjeux stratégiques du chantier est donc
de garantir la continuité de l’approvisionnement en Le nitrate d’ammonium (NA) conditionné en big bags
explosifs sur l’île. d’une tonne arrive par bateau spécifique (matières
C’est pourquoi l’entreprise Stips, sous-traitante du dangereuses classe 5-1) sur la commune du Port.
groupement a proposé, en relation avec différents Ces big bags sont stockés dans un bâtiment spé-
partenaires sociaux économiques de l’île (DRIRE, cifique chez l’importateur. Quotidiennement, en
entreprises, préfecture, maîtrise d’œuvre, maîtrise fonction de la quantité consommée, les produits
d’ouvrage…), de s’affranchir en grande partie de sont :
ces contraintes en proposant une solution tech- ◆ soit chargés directement dans la trémie de l’UM-
nique permettant la fabrication d’explosifs à partir FE (photo 9) ;
d’une unité mobile de fabrication d’explosif sur site ◆ soit livrés sur chantier (le remplissage de la tré-
(UMFE). mie UMFE s’effectuant dans ce cas sur chantier).
Cette unité permet de fabriquer sur chantier jus- Les cartouches amorces et les détonateurs élec-
qu’à 8 t d’explosifs de type nitrate fuel par jour. triques sont stockés au dépôt de la Hogue et Gue-
Pour éviter la pénurie en explosifs encartouchés, ze et transportés quotidiennement par Stips sur les
ceux-ci sont réservés à des usages nobles (car- zones de tir à bord de fourgons spécialement amé-
touches amorces pour initier la colonne d’explosifs nagés à cet effet.
fabriqués sur site). L’UMFE transporte séparément des produits non
Les intervenants associés à cette opération de dis- explosifs, puis les mélange selon un certain mode
tribution et de fabrication d’explosifs sont : opératoire et en certaines quantités sur le site de
◆ la société Nitrochimie : mise à disposition à la chargement du tir.
société Stips d’une UMFE ; L’UMFE est un camion 4 x 4 équipé d’une trémie
◆ La Hogue et Gueze : importation et stockage des contenant le nitrate d’ammonium (capacité 3 t),
explosifs encartouchés et artifices de mise à feu d’un réservoir de fuel et d’une vis sans fin de type
nécessaires à l’amorçage du nitrate fuel fabriqués Archimède.
sur site ; Le mélange nitrate d’ammonium/fuel s’effectue de
Organisation du minage
© Eiffage/Razel
et méthodologie de déroctage
à l’explosif
Contraintes environnementales
Conclusion
Figure 8
Principe Les objectifs conjugués du chantier sont :
de fonctionnement ◆ de réaliser le minage de ce chantier dans des
du Rocktec
Terminator RX500 conditions de qualité et de sécurité optimale ;
Operating principle
◆ de limiter les impacts des tirs sur les structures
of the Rocktec Terminator environnantes ;
RX500 ◆ d’obtenir pour les terrassiers dans ces matériaux
complexes une fragmentation acceptable et com-
patible avec la mise en remblais.
Dans un contexte complexe principalement lié à la
distance, l’insularité, et à la réglementation fran-
çaise sur les installations classées, l’utilisation de
nitrate fuel fabriqué sur site sur un chantier dont
la nature des matériaux est très hétérogène offre
une solution permettant de réaliser des tirs de bon-
ne qualité avec des rendements compatibles avec
® diamètre, équipées de compresseurs haute pres-
sion et haut débit :
une cadence de terrassement élevée.
la Route des Tamarins deux brise-roches à haute (deux par TOARC) espacés de 3,5 à 4 km le long
énergie (62 000 Nm) de type Terminator RX500 de de l’axe et positionnés de manière à rendre la cou-
la société Rocktec. Les bâtis de ces brise-roches verture parfaitement régulière sur l’ensemble des
sont portés par des pelles hydrauliques sur che- 14,5 km du chantier. Cette répartition assure
nilles de 45 t, de type Caterpillar 345, équipées en une distance maximum de 2 km entre tout point
attache rapide (photo 12). du chantier et la station de référence la plus proche.
Contrairement aux brise-roches hydrauliques conven- Tous les travaux de positionnement peuvent donc
tionnels, qui utilisent la force de pénétration dy- être réalisés conformément aux tolérances et aux
namique d’un pic, le Terminator exploite la chute précisions demandées.
libre d’une masse sur une sorte de pointerolle por- Ces pivots sont réalisés en "dur" suivant un dis-
tée par le bâti. Celui-ci est posé par l’opérateur sur positif mis au point et éprouvé sur de nombreux
le bloc à fractionner, le plus verticalement possible. chantiers. Les antennes et capteurs GPS les équi-
L’effort dynamique transmis à la roche par le mar- pant sont de type Leica SR530.
teau de 5 t en chute libre sur le marteau, d’une Une fréquence radio propre au chantier a été mise
hauteur de plus de 5 m, suffit en général à frac- en place afin d’éviter toute perturbation interne
tionner en un seul coup le bloc rocheux, même si et externe sur les transmissions des informa-
celui-ci est de dimensions métriques. La remontée tions entre les différents capteurs.
© Eiffage/Razel
de la masse est assurée par un système de vérin L’ensemble des travaux de topographie (polygona-
hydraulique à démultiplication (figure 8). Le rende- le secondaire, levés, implantations…) est réalisé
ment au fractionnement est ainsi très supérieur à par des GPS mobiles du type Leica 1230 univer-
celui des brise-roches hydrauliques conventionnels, sel. Présentant une meilleure fréquence d’actua-
et, pour l’environnement du chantier, le bruit gé- lisation de positionnement que le SR530, ces Photo 13
Station de référence fixe GPS (pivot)
néré par le Terminator est très inférieur au lanci- équipements sont particulièrement bien adaptés à
Fixed GPS reference station (pivot)
nant "Tacatac" de ceux-là. La frappe puissante et un travail rapide et fiable.
ciblée du Terminator peut être répétée toutes les Cette nouvelle génération de capteur GPS mobile
quatre à huit secondes. est également utilisée comme outil de localisation
Seule limite au système : le Terminator doit fonc- pour les dispositifs de guidage et d’asservissement
tionner le plus verticalement possible. Ce matériel D & PS (Driving Positionning System) pour les dif-
n’est donc pas adapté au dressement de talus ro- férentes opérations de réglage par bouteur et ni-
cheux par exemple. veleuse.
Rappelons que, outre le gain de temps notable,
l’utilisation d’un tel réseau présente l’intérêt de ga-
■ RÉSEAU GPS rantir l’homogénéité de l’ensemble des mesures
topographiques et des besoins de positionnement
Un réseau de stations GPS permanentes a pour du chantier, tout en éliminant les risques d’erreur
but d’assurer de façon continue et en temps réel liés au manque de cohérence des références et
tout besoin de positionnement centimétrique sur des techniques utilisées en mode traditionnel par
l’ensemble d’un chantier, pour la durée des travaux les divers intervenants sur le site.
et suivant des précisions adaptées aux différentes
activités.
Dans le cas d’un chantier linéaire, ce réseau est ■ LE SYSTÈME DPS
composé d’une série de pivots GPS (stations de
référence) répartis le long de la trace du projet, en Le système de guidage et d’asservissement 3D-
tenant compte de la topographie du site, de la pré- D & PS est de plus en plus utilisé sur les chan-
cision recherchée et des contraintes liées au sys- tiers de terrassement en métropole : la qualité et
tème GPS (figure 9). Ces pivots servent de point la précision des résultats obtenus en matière
de référence aux GPS mobiles utilisés en temps de réglage par bouteur et par niveleuse n’est plus
réel sur le chantier (topographie, guidage de ma- à prouver.
chine…) (photo 13). Rappelons que le guidage 3D repose sur la com-
Après avoir prouvé son efficacité et sa fiabilité sur paraison en temps réel de la position instantanée
plusieurs chantiers en métropole, Eiffage TP et Ra- de l’outil (lame de l’engin guidé) avec sa position
zel ont décidé de mettre en place un tel réseau de théorique définie par le projet. La position XYZ de
positionnement sur leur chantier de la Route des l’engin, connue avec précision dans le réseau GPS,
Tamarins. est comparée à la modélisation du projet. Un lo-
Le dispositif est constitué de quatre pivots GPS giciel embarqué permet de calculer les corrections ®
Travaux n° 825 • décembre 2005 59
TERRASSEMENTS
au Portugal Norinter
■ INTRODUCTION
C’est en décembre 2000 que l’Etat Portugais a at-
tribué à Norscut la concession autoroutière de l’A24
entre Viseu et Chaves.
Ce projet autoroutier est destiné à désenclaver le
Nord du Portugal et à relier le centre du pays à l’Es-
pagne dans une zone d’accès difficile (figure 1).
Sur les 155 km que représente cette concession,
33 km ont déjà été réalisés sous le contrôle de
l’Etat portugais et 122 km ont été attribués par
Norscut, dans un contrat de conception construc-
tion au groupement franco-portugais Norinter.
Tous les tronçons mis en service sont exploités par
Operscut.
Depuis le 29 juin 2005, la partie sud de cette au-
toroute est déjà en exploitation sur près de 87 km
entre Viseu et Vila Real.
Pour ce qui concerne la partie restante, l’objectif Figure 1
Localisation de l’A24
du constructeur est de livrer les 38 km situés le mètres cubes et à fin septembre 2005, 19 millions et découpage en tronçons
plus au nord en juin 2006 et d’achever l’ensemble de mètres cubes ont déjà été déplacés. Location of the A24
en juin 2007. Les terrains rencontrés sont dans leur grande ma- and breakdown
La topographie accidentée des secteurs traversés jorité constitués de matériaux rocheux granitiques, into sections
va imposer la construction de 30 viaducs, de 97 à l’exception de la zone située à proximité de Peso
ouvrages d’art courants et des mouvements de ter- Da Regua où des schistes gréseux compacts ont
re importants. été exploités.
En matière de terrassements, l’ampleur des tra- Près de 6 années vont être nécessaires pour que
vaux est considérable (figure 2). Les volumes to- Norinter puisse mener à bien ce projet hors du com-
taux à excaver sont de l’ordre de 26 millions de mun. ®
Travaux n° 825 • décembre 2005 63
TERRASSEMENTS
Phase de réalisation
Déblais et remblais
(photos 5 et 6)
Photo 9
Plate-forme
des terrassements
après mise en œuvre
de la couche de forme
Earthworks platform
after laying the capping
layer
Maîtrise de l’humidification
L’arroseuse-enfouisseuse est une
nouvelle technologie, pour l’ajout
d’eau maîtrisé, adaptée à la technique
du traitement de sol en place à usa-
ge de couche de forme, qui permet
"d’injecter" l’eau avec débit et ré-
partition contrôlés. L’utilisation de ■ INTRODUCTION ◆ citerne tractée équipée d’une rampe d’arrosage
ce matériel dans la chaîne de trai- avec ou sans asservissement primaire lié à la vi-
La teneur en eau d’un sol traité est l’un des para- tesse d’avancement ;
tement de sol permet de maîtriser les mètres ayant une influence majeure sur les carac- ◆ injection d’eau sous la cloche d’un pulvimixeur
objectifs d’humidification et contri- téristiques mécaniques finales d’un matériau traité. avec asservissement du débit objectif lié à la pro-
bue à l’obtention d’une bonne ho- La maîtrise de la teneur en eau objective d’un mé- fondeur de malaxage et la vitesse d’avancement.
lange sol-liant nécessite alors des moyens d’hu- Ces deux techniques comportent les aléas sui-
mogénéité du mélange sol - eau après
midification fiables et précis, c’est-à-dire, avec une vants :
malaxage au pulvimixeur. Ce dispo- tolérance qui n’entraîne pas de dispersion sensible ◆ pour la première, une irrégularité de la réparti-
sitif d’humidification a été testé, ex- sur la résistance mécanique du matériau traité à tion d’eau liée au ruissellement, aux traces des
périmenté et adopté lors de la court et long terme. roues de la citerne et du tracteur ainsi qu’à la tech-
nique d’arrosage par rampe ;
réalisation de la couche de forme en
Rappel sur les techniques d’ajout ◆ pour la seconde, un colmatage fréquent des
limon traité chaux - liant sur près de d’eau utilisées buses d’injection d’eau, quantité d’ajout d’eau li-
100 km de chaussée de l’autoroute mitée, couplage d’une citerne à eau avec un pul-
A28-Alis / Rouen-Alençon avec un ob- Cas des mélanges sol-liant effectués vimixeur entraînant des difficultés d’évolution de
en centrale de traitement de niveau 3 ce couple et de ce fait une diminution du rende-
jectif atteint de plate-forme PF3 (por-
L’ajout d’eau est effectué avec contrôle volumé- ment du malaxeur ainsi que du dispositif.
tance de 120 MPa). Les mesures et trique et il est asservi au débit de la centrale. Ces moyens, dans l’état actuel de leur évolution, ne
contrôles de teneur en eau effectués Dans le cadre d’une utilisation de matériaux fins permettent pas une maîtrise de l’homogénéité de la
montrent que cette évolution tech- (passant à 80 microns > 35 %) ou de matériaux teneur en eau finale du matériau traité, équivalente
granulaires avec un pourcentage de fines élevés à la technique mélange sol-liant d’une centrale.
nologique du matériel d’humidifica-
(> 12%), l’expérience montre que la variabilité de Compte tenu de ces imperfections liées aux tech-
tion permet d’obtenir un matériau teneur en eau finale, pour un objectif donné, est niques usuelles d’humidification et de la volonté
traité et humidifié de qualité équi- proche de 0,5 % en valeur absolue. d’y palier, nous avons développé dans le cadre du
valente à celui obtenu avec l’utilisa- Ce degré de variabilité sur la teneur en eau finale chantier de l’autoroute A28-Alis, un nouvel outil :
n’a donc pas d’incidence sensible sur les caracté- "l’arroseuse-enfouisseuse", pour la réalisation sur
tion d’une centrale de traitement.
ristiques mécaniques du matériau traité. près de 100 km de chaussée, d’une couche de for-
me en limon traité en place, chaux-liant.
Cas des mélanges sol-liant effectués
Cet article a fait l’objet d’une communication au par traitement en place
TREMTI 2005. L’ajout d’eau est le plus souvent effectué avec les ■ DESCRIPTION TECHNIQUE
moyens usuels suivants : DE L’ARROSEUSE-
ENFOUISSEUSE
Composition
Photo 1
L’arroseuse-enfouisseuse
Landfill sprinkler system
Emmanuel Lavallée
INGÉNIEUR
GÉOTECHNICIEN
DTP Terrassement
Photo 2
Adaptations pour le traitement Arroseuse-enfouisseuse
des sols (photo 2) en cours d’injection
Landfill sprinkler system
Trois adaptations principales ont été réalisées afin during injection
d’améliorer la capacité maximale d’injection tout
en conservant la précision des débits :
◆ augmentation du diamètre des circuits d’injec-
tion ;
◆ installation de vannes sur chaque buse d’injec-
tion ;
◆ mise en place d’une herse à l’arrière des rampes
d’enfouissement.
La première modification permet un apport d’eau
jusqu’à 5 % pour une couche de matériaux de 0,30 m
d’épaisseur.
La seconde permet de moduler la largeur d’injec-
tion de 1 à 3 m et de s’adapter aux différentes lar-
geurs de plate-forme. Figure 1
La troisième améliore la fermeture du sillon d’in- Principe
de fonctionnement
jection généré par les socs enfouisseurs, ce qui de l’arroseuse-enfouisseuse
contribue à limiter davantage les phénomènes de Principle of operation
ruissellement et d’évaporation dans le cas d’ajouts of the landfill sprinkler
d’eau importants. system
Fonctionnement
®
Travaux n° 825 • décembre 2005 73
TERRASSEMENTS
®
Figure 2 ■ MAÎTRISE DU PROCÉDÉ
Comparatifs
des matériels
d'humidification Le module informatisé de pilotage (photo 3) per-
Comparison met outre la gestion des différents organes consti-
of moistening tuant l’arroseuse-enfouisseuse :
equipment ◆ la saisie et la visualisation des paramètres d’in-
jection de l’eau (quantité d’eau injectée au mètre
carré, surface injectée, volume d’eau dans la ci-
terne, nombre de buses d’injection actives…) ;
◆ la saisie et la visualisation des paramètres de
l’engin et la mise en place de seuil d’alerte bas et
haut ;
◆ l’enregistrement des paramètres machines et
des données d’injection.
Ce module peut être couplé à une imprimante ou
Photo 5 à un disque dur pour la sauvegarde des données.
Malaxage
Il peut être aussi raccordé à un système GPS.
après injection de l’eau
Le module dispose d’un système d’alerte de satu-
Mixing after water
injection ration des débits, permettant d’avertir et de remé-
dier aux limites maximales d’injection (alarme digitale
et sonore).
Cette technologie avancée conduit à un matériel d’hu-
midification bien plus performant que les dispositifs
jusqu’alors plus couramment employés (figure 2).
■ VALORISATION
DE L’ARROSEUSE-ENFOUISSEUSE
DANS LA CHAÎNE
DE TRAITEMENT EN PLACE
Le mécanisme de stabilisation des sols par la chaux et les liants hydrauliques a été étudié à
Mireille Fouletier
l’aide d’une approche multi-échelle : les essais géotechniques classiques ont été complétés PROFESSEUR - DIRECTRICE
par des analyses de laboratoire, donnant accès à des informations sur une échelle spatiale DU CENTRE DES MATÉRIAUX
DE GRANDE DIFFUSION
du nanomètre au kilomètre. Cette méthode a permis d’enrichir l’approche mécanique et phy- Ecole des Mines d’Alès
sique classique par des aspects minéralogiques, structuraux et microstructuraux, chimiques,
physico-chimiques et de génie des procédés. Elle a abouti à la proposition d’un modèle struc-
tural, chimique et minéralogique permettant d’interpréter tous les phénomènes observés. Le
développement de nouveaux essais basés sur nos résultats et leur validation devrait permettre 1. Nicolas Cabane a effectué son travail
d’obtenir des informations prédictives pour les sols contenant des éléments perturbateurs. de thèse au Centre des matériaux de grande
diffusion de l’Ecole des Mines d’Alès
® Bibliographie
Les informations contenues dans cette publication
ABSTRACT diversas informaciones predictivas para
los suelos que contienen elementos per-
sont extraites de la thèse de Nicolas Cabane, qu’on Study of the mechanism of turbadores.
pourra aisément consulter : ce document, sous une disturbance of the
stabilisation of treated
forme informatique, est à disposition auprès des
soils in capped layers :
différentes fédérations professionnelles qui ont pris
results
part à l’étude.
[1] Etude des mécanismes des perturbations de la N. Cabane, D. Nectoux, P. Gaudon,
stabilisation des sols traités dans les couches M. Fouletier
de forme. N. Cabane, P. Gaudon et D. Nectoux. Tra-
vaux n° 810 pages 79 à 84 (2004). The mechanism of fine soil stabilisa-
[2] GTS, Guide technique "Traitement des sols à tion using lime and hydraulic binders
la chaux et/ou aux liants hydrauliques. Application was studied using a multi scale
à la réalisation des remblais et des couches de for- approach : the classical geotechnical
me". LCPC-Setra (Paris-Bagneux), janvier 2002, tests were complemented with labora-
tory analysis, giving information in the
240 p.
range from the nanometre to the kilo-
[3] Sols traités à la chaux et aux liants hydrauliques :
metre scale. This method enabled the
contribution à l’identification et à l’analyse des élé- classical mechanical and physical
ments perturbateurs de la stabilisation. Nicolas Ca- approach to be improved by new aspects,
bane. Thèse de l’Université Jean Monnet et de namely mineralogical, structural and
l’Ecole nationale supérieure des Mines de Saint- micro structural, chemical and process
Etienne 2004. engineering aspects. It brought us to
[4] Mechanism of soils treatment with quicklime propose a structural, chemical and
and hydraulic binders. N. Cabane, D. Nectoux, P. Gau- mineralogical model, enabling the inter-
don, M. Fouletier. Communication C013, 9 pages, pretation of all the observed pheno-
congrès TREMTI 2005, Paris. mena. The development of new tests
[5] Contribution à l’étude des désordres liés au based on our results and their valida-
tion would give predictive information
soufre dans les sols traités. N. Cabane, D. Nec-
on the stabilisation behaviour of soils
toux, P. Gaudon, M. Fouletier. Communication C015,
containing disturbing elements.
10 pages, congrès TREMTI 2005, Paris.
[6] Les sols micacés sont-ils inaptes à la stabili-
RESUMEN ESPAÑOL
sation? N. Cabane, D. Nectoux, P. Gaudon, M. Fou-
letier. Communication C016, 10 pages, congrès Estudio de los mecanismos
TREMTI 2005, Paris. de las perturbaciones de la
[7] Un nouveau test pour évaluer les effets des ma- estabilización de los suelos
tières organiques sur le développement des résis- tratados en las explanadas
tances mécaniques dans les sols traités à la chaux mejoradas : resultados
et au ciment. N. Cabane, D. Nectoux, P. Gaudon,
N. Cabane, D. Nectoux, P. Gaudon y
M. Fouletier. Communication C014, 10 pages,
M. Fouletier
congrès TREMTI 2005, Paris.
El mecanismo de estabilización de
los suelos mediante cal y ligantes hidráu-
licos fue objeto de un estudio mediante
un enfoque multiescala : los ensayos
geotécnicos convencionales fueron com-
pletados por diversos análisis de labo-
ratorio, que permiten acceder a la infor-
mación en una escala espacial del
manómetro por kilómetro. Este método
ha permito mejorar el modelo mecá-
nico y físico convencional por aspec-
tos mineralógicos, estructurales y microe-
structurales, químicos, fisicoquímicos
y de ingeniería de los procedimientos.
Este método ha dado como resultado
la propuesta de un modelo estructural,
químico y mineralógico que permite
interpretar todos los fenómenos obser-
vados. El desarrollo de nuevos ensayos
fundados en nuestros resultados y su
validación debería permitir obtener
n°825
• Aplanir
les effets
de conjoncture
et viser
les nouveaux
horizons
• A28 - Section
Rouen/Alençon -
Concession Alis
TRAVAUX
• Route
des Tamarins
à la Réunion.
Un terrassement
à flanc
de montagne
• Terrassements
de l’A24
entre Viseu
et Chaves
au Portugal
• Maîtrise
de l’humidification
des sols traités
en place
• Étude
des mécanismes
des perturbations
de la stabilisation
des sols traités
dans les couches
de forme :
résultats
Terrassements
N°825