Code de Procedure Penale Annoté KATUALA

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CODE DE PROCEDURE PENALE

Décret du 6 août 1959, portant Code de procédure pénale (B.O. p. 1934)


entré en gueur le 15 avril 1960 par A.R. du 15 mars 1960 (M.C. 1960-13-
859.)

Modifié par le Décret du

19 octobre 1959 B.C. p.2403 ; O.L. 67-146 du 4 avril 1967 (M.C. 1967-5
162) ; O.L. 70-079 du 30 novembre 1970 O.L. 70-080 du 30 novembre 1970
(M.C. 1971-2-57-59) O.L. 73-006 du 14 février 1973 (J.O. 1973-7-616 et
J.O.p. 1973-5-3) O.L. n°791014 du ; 06 juillet 1979, (J.O. n°14 du 31 mars
1982 (J.O. n°7 de 1982, p,9)

CHAPITRE Ier
DE LA POLICE JUDICIAIRE
Art. 1er. — Sous les ordres et l’autorité du Ministère public, les
officiers de police judiciaire exercent, dans les limites de leur
compétence, les pouvoirs et attributions déterminées par les articles
ci-après.
Art. 2. — Les officiers de police judiciaire constatent les infractions
qu’ils ont mission de rechercher; ils reçoivent les dénonciations,
plaintes et rapports relatifs à ces infractions.

Ils consignent dans leurs procès-verbaux la nature et les


circonstances de ces infractions, le temps et le lieu où elles ont été
commises, les preuves ou indices à la charge de ceux qui en sont les
auteurs présumés ainsi que les dépositions des personnes qui auraient
été présentes ou auraient des renseignements à fournir.

Ils interrogent les auteurs présumés des infractions et recueillent leurs


explications.

Les procès-verbaux se terminent par le serment écrit: «Je jure que le


présent procès-verbal est sincère.»

Ils sont transmis directement à l’autorité compétente.


2

a. Jurisprudence :
Dans l'exercice de ses fonctions, l'Officier de Police Judiciaire est
indépendant ne peut recevoir ni der tiers ni des autres Officiers de Police
Judiciaire, et er moins de ses subalternes, des recommandations des
directives dans la manière d il doit conduire son action (Kin, 3.5.1988,
RPA. 10.495-Aff. M.P. c/MOKJRI consorts.)
b. Doctrine :
1. Le pouvoir de porter plainte est d'ordre public, une convention
portant renonciation à porter plainte est nulle (Elis, 26.12.1950,
RJCB, 1951, p.167); Porter calomnieusement plainte est
constitutif d'infraction à l'article 76 du code pénale (Borna,
26.12.1913, JUR. Col. 1924, p.240) ; même en l'absence de tout
dol. une plainte ou une dénonciation faite à la légère peut donner
ouverture à une action aquilienne (Borna, 5.5.1914-JUR. Col.
1927, p.96 "A.Rubbens, l'instruction criminelle et la procédure
pénale, n°37 in fine, p.60.)
2. Le dernier alinéa de l'article 2 (du code de procédure pénale)
ordonne aux officiers de Police Judiciaire de transmettre leurs
procès-verbaux "directement " à l'autorité compétente. Le mot "
directement " s'oppose aussi bien aux délais qu'aux
intermédiaires, il doit cependant être entendu avec bon sens (...)
-Le critère est de l'information rapide et complète de l'autorité
compétente dans le délai le plus court " (A.Rubbens, op. cit. 55,
p.85.) L'autorité compétente est ici l'officier du ministère public.

Art. 3. — Les officiers de police judiciaire peuvent procéder à la


saisie, où qu’ils se trouvent, des objets sur lesquels pourrait porter la
confiscation prévue par la loi et de tous autres qui pourraient servir à
conviction ou à décharge.
Les objets saisis seront présentés au détenteur s’il est présent, à
l’effet de les reconnaître et, s’il y a lieu, de les parapher. Le procès-
verbal de saisie décrira les objets saisis et sera signé par leur
détenteur. S’il est absent ou s’il ne peut ou ne veut parapher les
objets ou signer le procès-verbal, mention en sera faite sur celui-ci.
Il sera disposé conformément aux ordonnances du gouverneur
général des objets saisis qui sont périssables ou dont la conservation
est dispendieuse.
a. Jurisprudence :
1. Devant la protestation légitimes du prévenu, le juge ne peut
prendre en considération une pièce à conviction prétendument
3
trouvée au bureau de l'inculpé lorsque l'ouverture forcée de ce
bureau aux d’inventaire des documents et effets s'y trouvant ainsi
que lu saisie de la pièce litigieuse ont été "opérés en l'absence de
l'intéressé alors que, mis en état d'arrestation, celui-ci se trouvait
entièrement à la disposition du parquet et pouvait donc être
conduit à tout moment sur les lieux de la saisie (Csj.,
25.3.1983.RPA 77, RJZ 1983, p. 15.)
2. Dans l'éventualité d'une saisie nulle, il ne peut y avoir d'infraction
de détournement d'objets saisis (1ère Inst. Elis, 4.6.1941-RJAC,
1961 n°2, p.56.)
b. Doctrine :
1. L'expression " où qu'ils se trouvent " repris à l'alinéa 1 de l'article 3
du code de procédure pénale, ne signifie, d'après les travaux
préparatoires, "que le droit de perquisition s'en trouve élargi, mais
seulement que l'Officier du ministère public (OMP) pourront
valablement opérer saisie hors des limites Je leur ressort territorial "
(A.Rubbens, op. cit. n°45-c, p.68.) ;
2. La saisie peut se faire par échantillons, en ce cas le procès-verbal (p.v.)
relatera minutieusement la méthode de prélèvement utilisée (App. R.U.
11.6.1957, RJCB, 1958. p.67 "-A.Rubbens, op. cit. n°45-C, p.69.)

Art. 4. — Lorsque l’infraction est punissable de six mois de


servitude pénale au moins ou lorsqu’il existe des raisons sérieuses de
craindre la fuite de l’auteur présumé de l’infraction ou lorsque
l’identité de ce dernier est inconnue ou douteuse, les officiers de
police judiciaire peuvent, après avoir interpellé l’intéressé, se saisir
de sa personne et le conduire immédiatement devant l’autorité
judiciaire compétente, s’il existe des indices sérieux de culpabilité.

Jurisprudence :
1) Le prévenu, agent d'un service, en l'espèce de la Mopap, qui place
ses victimes au cachot en attendant l'arrivée du Commissaire de
Zone, commet une infraction d'arrestation arbitraire faute de
qualité d'Officier de Police Judiciaire (Kin, 11.5.19S9-RPA. 10.645-in
Katuala Kashala "Jurisprudence des années " S0 ". v° OPJ, n°2, sous
presse.)
2) Ne commet pas d'arrestation arbitraire celui qui, de bonne foi,
arrête un individu suspect pour assurer sa comparution devant
l'autorité, même lorsque l'arrestation n'est pas légalement justifiée
(Elis. 14.9.1963. RJC. 1964, n°4. p.250 avec note.)
3) La qualité de commissaire de police (O.P.J.) ne donne pas pouvoir
d'opérer des arrestations hors les cas prévus par la loi (Kin,
16.12.1966. RJC. 1967 n-1. p.5S.) "
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Art. 5. — En cas d’infraction flagrante ou réputée flagrante passible


d’une peine de servitude pénale de six mois au moins, l’officier de
police judiciaire à compétence générale le plus proche se transporte
sur les lieux sans aucun retard, aux fins de constater l’infraction et de
rechercher les circonstances dans lesquelles elle a été commise.
À ces fins, l’officier de police judiciaire peut appeler à son procès-
verbal toutes personnes présumées en état de donner des
éclaircissements et les astreindre à déposer sous serment, dans les
conditions prévues aux articles 16 à 18. Il peut aussi défendre à toute
personne de s’éloigner des lieux qu’il détermine jusqu’à clôture de
son procès-verbal et, au besoin, l’y contraindre. Les infractions à ces
dispositions seront punies des peines prévues à l’article 19 et
conformé ment aux articles 19 et 20.
Il peut requérir toute personne de lui prêter son ministère comme
interprète, traducteur, médecin ou expert, dans les conditions et sous
les sanctions prévues aux articles 48 à 52.
Il peut, si l’auteur présumé de l’infraction n’est pas présent, délivrer
contre lui un mandat d’amener valable pour deux mois au plus.
Il peut, en se conformant à l’article 23 et si la nature de l’infraction
est telle que la preuve en puisse vraisemblablement être acquise par
des papiers ou autres pièces et effets en la possession de l’auteur
présumé ou d’un tiers, procéder à des visites et à des perquisitions
dans leur demeure.
Art. 6. — En cas d’infraction flagrante ou réputée flagrante et
passible d’une peine de servitude pénale de trois ans au moins, toute
personne peut, en l’absence de l’autorité judiciaire chargée de
poursuivre et de tout officier de police judiciaire, saisir l’auteur
présumé et le conduire immédiatement devant celle de ces autorités
qui est la plus proche.
a. Jurisprudence :
- Le fait pour un employeur d'arrêter son capita vendeur qui avait disparu
laissant la caisse de son magasin vide, rentre dans les conditions légales de
l'article 6 de l'actuel code de procédure pénale qui autorise le particulier de
se saisir de toute personne présumée auteur d'une infraction flagrante
passible d'une peine de Servitude pénale de plus de 3 mois.
- En raison des circonstances particulières de l'arrestation, qui fut faite un
samedi après-midi, la détention prolongée et forcée exercée parle particulier.
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Qui avait cherché en vain dès l'arrestation l'autorité judiciaire de l'endroit et
qui avait dû lier l’ auteur présume qui avait tenté de s’enfuir, reste dans les
limites prévue-par l'article 6 de l'actuel code de procédure pénale et exonère
le prévenu de toute responsabilité pénale (1ère 1NST. Elis, 18.11.1958. RJC
1964, n°2, p.98 avec note)

b. Doctrine :
1. Lire, sur l'infraction flagrante, A. Rubbens, op. cit. n°59. pp.91.
2. Les agents des forces de l'ordre (policiers, gendarmes, militaire en
service de l'ordre) n'ont pas eux-mêmes, pas plus de pouvoirs
d'opérer une arrestation J judiciaire qu'un simple particulier. Il
rentre par contre dans leur mission normale d'opérer les
arrestations en vertu d'un mandat d'amener ou d'un mandat de
prise de corps (ordonnance 10.12.1948, art. 11 al. 45.) En outre
leur mission du maintien de l'ordre matériel leur permet-elle de
mettre fin à tout trouble créé en des lieux publics en emmenant les
perturbateurs au poste de police ( où siège un OPJ) même si les
faits reprochés ne sont pas des infractions justifiant l'arrestation
par un particulier (A.Rubbens. op. cit. n°59 bis. p.90.)
Art. 7.
L’infraction flagrante est celle qui se commet actuelle ment ou
qui vient de se commettre.

L’infraction est réputée flagrante lorsqu’une personne est poursuivie


par la clameur publique, ou lorsqu’elle est trouvée porteuse d’effets,
d’armes, d’instruments ou papiers faisant présumer qu’elle est auteur
ou complice, pourvu que ce soit dans un temps voisin de l’infraction.
Art. 8.
L’officier de police judiciaire à compétence générale possède les
pouvoirs déterminés à l’article 5 lorsque le chef d’une habitation le
requiert de constater une infraction commise à l’intérieur de cette
habitation.
Art. 9.
Pour toute infraction de sa compétence, l’officier de police
judiciaire peut, s’il estime qu’à raison des circonstances la juridiction
de jugement se bornerait à prononcer une amende et éventuellement
la confiscation, inviter l’auteur de l’infraction à verser au Trésor une
somme dont il détermine le montant sans qu’elle puisse dépasser le
maximum de l’amende encourue augmentée éventuellement des
décimes légaux.
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Si la personne lésée par l’infraction est un indigène non immatriculé


du Congo, un indigène des contrées voisines qui lui est assimilé ou
une circonscription, l’officier de police judiciaire invite l’auteur de
l’infraction à verser à cette personne ou à consigner les dommages-
intérêts qu’il détermine.
Lorsque l’infraction peut donner lieu à confiscation, le délinquant
fait, sur l’invitation de l’officier de police judiciaire et dans le délai
fixé par lui, abandon des objets sujets à confiscation, et si ces objets
ne sont pas saisis, s’engage à les remettre à l’endroit indiqué par
l’officier de police judiciaire.
L’officier de police judiciaire fait connaître, sans délai, à l’officier du
Ministère public auquel il transmet le procès-verbal relatif à l’infraction, les
invitations faites à l’auteur de l’infraction. Il en avise également le
fonctionnaire ou l’agent chargé de recevoir les amendes judiciaires.
Lorsqu’il a été satisfait aux invitations faites par l’officier de police
judiciaire, l’action publique s’éteint à moins que l’officier du
Ministère public ne décide de la poursuivre.
Le paiement de la somme déterminée par application de l’alinéa 1
n’implique pas reconnaissance de culpabilité.
a. Jurisprudence :
- Il n'est établi par aucun texte et il ne peut erre déduit de l'ordonnance -loi
du 23.6.1957 en matière de réglementation de change que les amendes
prévues aient un caractère mixte à la fois pénal et de réparation
nonobstant le taux élevés des amendes prévues; dès lors, il s'agit
d'amendes pénales (Csj., 13.8.1971 -RPA - 7, RJZ, 1972, p.42 et 121.)

b. Doctrine :
Lire sur amende, A. Rubbens, op. cit. n°56, p.S6, n a333 à 341, pp.359 à 371.

Art. 10. [O.-L. 82-016 du 31 mars 1982, art. 1er. — L’officier de police
judiciaire ou le magistrat de Ministère public qui reçoit une plainte
ou une dénonciation ou qui constate une infraction à charge d’un
magistrat, d’un cadre de commandement de l’administration publique
ou judiciaire, d’un cadre supérieur d’une entreprise paraétatique,
d’un commissaire sous régional, d’un commissaire de zone, d’un
chef de collectivité ou d’une personne qui les remplace ne peut, sauf
infraction flagrante, procéder à l’arrestation de la personne
poursuivie qu’après en avoir préalablement informé l’autorité
hiérarchique ont dépend le prévenu. ]
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CHAPITRE II
DE L’INSTRUCTION

Section I :
Dispositions générales

Art. 11.
Les officiers du Ministère public peuvent exercer eux-
mêmes toutes les attributions des officiers de police judiciaire.

Lorsqu’ils font application de l’article 9, l’action publique


n’est éteinte que si le magistrat sous l’autorité duquel ils
exercent leurs fonctions ne décide pas de la poursuivre.

Ils peuvent en outre inculper les auteurs présumés des


infractions, les confronter entre eux ou avec les témoins et, en
général, effectuer ou ordonner tous les devoirs prévus aux
articles ci-après. Ils dressent procès-verbal de toutes leurs
opérations.

Art. 12.
Les officiers du Ministère public peuvent charger les
officiers de police judiciaire d’effectuer les devoirs d’enquêtes,
de visites de lieux, de perquisitions et de saisies qu’ils
déterminent.

Art. 13. [O.-L. 82-016 du 31 mars 1982, art. 1er. Dans les cas
prévus à l’article 10, la décision des poursuites est réservée au
procureur général près la Cour d’appel.]
Doctrine :

1. Le privilège s'applique aussi bien en considération de la qualité du


justiciable au moment de la commission de l'infraction qu'au
moment de sa comparution en justice, puisqu'il s'agit d'un moyen
destiné à le protéger dans ses hautes fonctions de « toute
accusation formulée, peut-être à tort, par des particuliers ».
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2. Il a été arrête également que la proclamation de l'état d'urgence, renvoyant
les actions répressives devant les juridictions militaires ne suspendait pas
le privilège de juridiction." (A. Rubbens, op. Cit., n°33, p.56.)

Art. 14. — Les officiers du Ministère public ont, dans l’exercice de


leurs fonctions, le droit de requérir la force publique.
Section II
Du mandat de comparution et du mandat d’amener

Art. 15. — L’officier du Ministère public peut décerner mandat de


comparution contre les auteurs présumés des infractions.

À défaut par l’intéressé de satisfaire à ce mandat, l’officier du


Ministère public peut décerner contre lui un mandat d’amener.

Indépendamment de tout mandat de comparution antérieur, l’officier


du Ministère public peut également décerner mandat d’amener,
lorsque l’auteur présumé d’une infraction n’est pas présent, ou
lorsqu’il existe contre lui des indices graves de culpabilité et que
l’infraction est punissable de deux mois de servitude pénale au
moins.

Le mandat d’amener est valable pour trois mois; il est renouvelable.

La personne qui est l’objet d’un mandat d’amener doit être conduite,
dans le plus bref délai, devant l’officier du Ministère public qui a
décerné le mandat.

La personne qui est l’objet d’un mandat de comparution ou d’un


mandat d’amener doit être interrogée au plus tard le lendemain de
son arrivée dans le lieu où se trouve l’officier du Ministère public qui
a décerné le mandat.
Section III
Des enquêtes

Art. 16. — L’officier du Ministère public peut faire citer devant lui
toute personne dont il estime l’audition nécessaire.
La personne régulièrement citée est tenue de comparaître et de
satisfaire à la citation.
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Sont dispensées de témoigner, les personnes qui sont dépositaires


par état ou par profession des secrets qu’on leur confie.

Jurisprudence :

1. Si l'on doit considérer comme nulle la preuve obtenue par


témoignage d'un dépositaire de secret professionnel, cela ne peut
s'entendre que dans l'hypothèse où le dépositaire du secret étant
sous serment et refusant de fournir des renseignements qu'il estime
avoir appris sous le sceau du secret, se voit néanmoins contraint
de les livrer. Tel n'est pas le cas des juges entendus hors serment,
au sujet du secret du délibéré, ceux-ci restant ainsi, en droit, libres
dans leurs dépositions faites à titre de renseignements qui sont
alors appréciés souverainement par le tribunal (CSJ 19.5.1977 -
B.A. 1978, p.40.)
2. Sur les témoins situés à l'étranger: lire : L'shi, 19.11.1970, RJZ,
1970, p.61 et Rubbens, op. cit.. p. 104.
3. Sur la commission rogatoire : Léo. 18.12.1952, R... 1953, p.33.
4. Sur les frais : BOMA, 10.10.1911. jur. Congo, 1913. p.251.
5. Lorsque les affirmations des témoins ne reposent sur aucune
preuve juridiquement défendable et qu'elles portent sur l'existence,
entre les mains du prévenu, des pièces différentes de celles
réellement détenues par lui. il y a doute qui profite a ce dernier
(Km. 6.3.19S6 - RP 225 - inédit.)

Art. 17. — Si l’officier du Ministère public l’en requiert, le témoin


prête serment avant de déposer.

Le serment est ainsi conçu: «Je jure de dire toute la vérité, rien que la
vérité.» Toutefois l’officier du Ministère public peut imposer la
forme de serment dont l’emploi, d’après les coutumes locales, paraît
le plus propre à garantir la sincérité de la déposition.

Art. 18. — L’officier du Ministère public peut décerner un mandat


d’amener contre le témoin défaillant.
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Art. 19. — Le témoin qui, sans justifier d’un motif légitime


d’excuse, ne comparaît pas, bien que cité régulièrement, ou qui
refuse de prêter serment ou de déposer quand il en a l’obligation,
peut, sans autre formalité ni délai et sans appel, être condamné par
l’officier du Ministère public à une peine d’un mois de servitude
pénale au maximum et à une amende qui n’excédera pas 1.000
francs, ou l’une de ces peines seulement.

La servitude pénale subsidiaire à l’amende, ainsi que la contrainte


par corps pour le recouvrement des frais, ne peuvent excéder
quatorze jours.

Art. 20. — Le témoin condamné pour défaut de comparution qui, sur


une seconde citation ou sur mandat d’amener, produira des excuses
légitimes, pourra être déchargé de la peine.

Art. 21. — L’officier du Ministère public peut allouer aux témoins


une indemnité dont il fixera le montant conformément aux
instructions du procureur général.

Section IV
Des visites des lieux, perquisitions et saisies

Art. 22. — L’officier du Ministère public peut procéder à des visites


et à des perquisitions au domicile ou à la résidence de l’auteur
présumé de l’infraction ou des tiers.

En cas d’infraction non flagrante, les magistrats auxiliaires du


parquet ne peuvent procéder à ces visites et à ces perquisitions contre
le gré des personnes au domicile ou à la résidence desquelles elles
doivent se faire, que de l’avis conforme de l’officier du Ministère
public, magistrat de carrière, sous la direction duquel ils exercent
leurs fonctions, et, en son absence, qu’en vertu d’une ordonnance
motivée du juge-président du tribunal de district.
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Les visites domiciliaires ne peuvent être commencées avant cinq


heures et après vingt et une heures sauf autorisation du juge président
du tribunal de district.
Art. 23. — Ces visites et perquisitions se font en présence de l’auteur
présumé de l’infraction et de la personne au domicile ou à la
résidence de laquelle elles ont lieu, à moins qu’ils ne soient pas
présents ou qu’ils refusent d’y assister.
Jurisprudence :
S'il est vrai qu'aux terme de l'article 23 du code de procédure pénale, aucune
visite domiciliaire ne peut être effectuée sans que la personne présumée coupable
d'une infraction soit présente à son domicile, cette exigence légale doit néanmoins
s'analyser sous le double principe du respect des droits de la défense et de
l'efficacité de l'instruction préparatoire en telle sorte qu'il n'y a lieu de rejeter des
débats un document qui aurait été décelé au cours de cette perquisition même ,
effectuée en l'absence du prévenu (C.S.J. 7.7.1972 - B.A. 1973. p. 125 RJZ, 197$
p.77.)

Art. 24. — L’officier du Ministère public peut ordonner la saisie des


télégrammes, des lettres et objets de toute nature confiés au service
des postes et au service des télégraphes, pour autant qu’ils
apparaissent indispensables à la manifestation de la vérité. Il peut en
ordonner l’arrêt pendant le temps qu’il fixe.
Sauf le cas d’infraction flagrante, les magistrats auxiliaires du
parquet ne peuvent prendre les mêmes mesures que de l’avis
conforme de l’officier du Ministère public, magistrat de carrière, sous
la direction du quel ils exercent leurs fonctions ou, en son absence,
qu’en vertu d’une ordonnance motivée du juge-président du tribunal
de district.
Les pouvoirs ci-dessus s’exercent par voie de réquisition au chef du
bureau postal ou télégraphique.
Jurisprudence :
Devant les protestations légitimes du prévenu, le juge ne peut prendre en
considération une pièce à conviction prétendument trouvée au bureau de
l'inculpé lorsque l'ouverture forcée de ce bureau aux fins d'inventaire des
document e; effets s'y trouvant ainsi que la saisie de la pièce litigieuse ont été
opérées- en l'absence1 de l'intéressé alors que; mis en état d'arrestation, 'celui-
ci se trouvait entièrement à la disposition du parquet et pouvait donc être
conduit à tout moment sur les lieux de la saisie (C.S.J. 25.3.1983 - RPA. 77,
RIZ, 1983, p. 15.)
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Art. 25. — L’officier du Ministère public s’assure du contenu des


objets saisis en vertu de l’article 24, après avoir, s’il le juge possible,
convoqué le destinataire pour assister à l’ouverture. En cas de
réintégration de ces objets dans le service intéressé, l’officier du
Ministère public les revêt au préalable d’une annotation constatant
leur saisie et, le cas échéant, leur ouverture.

Section V
Des explorations corporelles

Art. 26. — Hors les cas d’infraction flagrante, l’officier du


Ministère public ne peut faire procéder à aucune exploration
corporelle qu’en vertu d’une ordonnance motivée du juge-président
du tribunal de district.
Cette autorisation n’est pas requise dans le cas de consentement
exprès de la personne intéressée ou, si elle est âgée de moins de seize
ans, de la personne sous l’autorité légale ou coutumière de qui elle se
trouve. Ce consentement doit être constaté par écrit.
L’exploration corporelle ne peut être effectuée que par un médecin.
Dans tous les cas, la personne qui doit être l’objet d’une exploration
corporelle peut se faire assister par un médecin de son choix ou par
un parent ou allié ou par toute autre personne majeure du même sexe
qu’elle et choisie parmi les résidents de l’endroit.

Doctrine :

1. En cas d'infraction flagrante, le ministère public peut se passer de


la permission du juge pour faire la réquisition à médecin à fin
d'exploration corporelle (A. Rubbens. op. cit., n°47 E et 49, pp.79
et 81.)
2. "Une expertise, une perquisition, une exploration corporelle etc....,
ne pourraient être légalement effectués, l'instance pendante, sinon
par décision du tribunal " (A. Rubbens, op. cit., n°172, p. 187.)
13

CHAPITRE III
DE LA DÉTENTION PRÉVENTIVE ET DE LA LIBERTÉ
PROVISOIRE
Art. 27. — L’inculpé ne peut être mis en état de détention préventive
que s’il existe contre lui des indices sérieux de culpabilité et qu’en
outre le fait paraisse constituer une infraction que la loi réprime
d’une peine de six mois de servitude pénale au moins.
Néanmoins, l’inculpé contre qui il existe des indices sérieux de
culpabilité peut être mis en état de détention préventive lorsque le fait
paraît constituer une infraction que la loi punit d’une peine inférieure
à six mois de servitude pénale, mais supérieure à sept jours, s’il y a
lieu de craindre la fuite de l’inculpé, ou si son identité est inconnue
ou douteuse ou si, eu égard à des circonstances graves et
exceptionnelles, la détention préventive est impérieusement réclamée
par l’intérêt de la sécurité publique.
a. Jurisprudence :

1) Mérite cassation totale pour absence de muivation mais sans


renvoi, le prévenu ayant déjà été condamné pour les faits qui avait
justifié sa détention préventive, l'ordonnance en chambre de
conseil rendue en appel qui a omis de corn'iie: l'illégalité commise
par l'ordonnance appelée en ce que cette dernière avait om:> de
relever l'existence des indices sérieux de culpabilité dans le chef de
prévenu, étant donné que cette existence d'indices sérieux de
culpabilité et la condition fondamentale pour la mise en détention
préventive (CSJ. 9.9.1980 - RP. 278 -RJZ, 1984, p.566 avec note.)
2) La mise en détention préventive peut être nécessitée par les besoins
d'enquête (Csj., 8 février 1983 in Dibunda Kabuinji, Répertoire général de
la jurisprudence de la Cour Suprême de Justice. 1969 - 1985, v° détention
préventive, n°5, p.67
3) Sur la nécessité absolue des indices sérieux de culpabilité. Lire: CSJ 9
septembre 1980, RP. 278, in Katuala, op. cit. verbo "détention préventive".
n°l. p. 105.

b. Doctrine :
« Le juge n'a pas qualité pour apprécier la légalité de la détention
antérieure à son intervention. Sa mission consiste uniquement à vérifier
si. à la date de son audience en- chambre du conseil, les conditions
justifiant la mise en état de détention préventive (ART. 27 CPP) sont
réunies (A. Rubbens. op. cit. n:'62, p.93) Jugé dans ce sens que le juge
appelé à autoriser ou à confirmer la détention préventive n'a pas à
statuer sur la légalité du titre primitif : sa mission consiste exclusivement
14
à permettre la continuation de la détention ; si cette mesure lui paraît
justifiée, sa décision n'a pas pour effet de régulariser le titre de la
détention ni de couvrir les irrégularités de la détention déjà subie, mais de
rendre cette détention légale pour l'avenir (Elis, 12 mai 1961 - RJAC.
1963, p. 165 - BOMA, 29 février 1916 - Doc. et jur. Col. 1926,0.321.)

Art. 28. [O.-L. 82-016 du 31 mars 1982, art. 1er. —La détention
préventive est une mesure exceptionnelle.

Lorsqu’elle est appliquée, les règles ci-après doivent être respectées.

Lorsque les conditions de la mise en état de détention préventive sont


réunies, l’officier du Ministère public peut, après avoir interrogé
l’inculpé, le placer sous mandat d’arrêt provisoire, à charge de le
faire conduire devant le juge le plus proche compétent pour statuer
sur la détention préventive.

Si le juge se trouve dans la même localité que l’officier du Ministère


public, la comparution devant le juge doit avoir lieu, au plus tard,
dans les cinq jours de la délivrance du mandat d’arrêt provisoire.

Dans le cas contraire, ce délai est augmenté du temps strictement


nécessaire pour effectuer le voyage, sauf le cas de force majeure ou
celui de retards rendus nécessaires par les devoirs de l’instruction.

À l’expiration de ces délais, l’inculpé peut demander au juge


compétent sa mise en liberté ou sa mise en liberté provisoire. Dans
les cas prévus à l’article 27, alinéa 2, le mandat d’arrêt provisoire
spécifie les circonstances qui le justifient.]

Art. 29. [O.-L. 79-019 du 25 juillet 1979, art. 1er. — La mise en état
de détention préventive est autorisée par le juge du tribunal de paix.]

Art. 30. [O.-L. 82-016 du 31 mars 1982, art. 1er. — L’ordonnance


statuant sur la détention préventive est rendue en chambre du conseil
sur les réquisitions du Ministère public, l’inculpé préalablement
entendu, et, s’il le désire, assisté d’un avocat ou d’un défenseur de
son choix.
15

Il est dressé acte des observations et moyens de l’inculpé.


L’ordonnance est rendue au plus tard le lendemain du jour de la
comparution. Le juge la fait porter au plus tôt à la connaissance de
l’inculpé, par écrit, avec accusé de réception, ou par communication
verbale, actée par celui qui la fait.]

Doctrine :

L'audience se tient en chambre du conseil (ART. 30 CPP) c'est-à-dire


que seuls y sont admis : le juge, le ministère public, le greffier,
l'inculpé et (avec l'agrément du ministère public), l'avocat de l'inculpé
" (1ère Inst. Léo, 23.2.1959 - JTOM, p. 104 - A.Rubbens, op. cit. n°62,
p.94.)

Art. 31. [O.-L. 82-016 du 31 mars 1982, art. 1er. —L’ordonnance


autorisant la mise en état de détention préventive est valable pour 15
jours, y compris le jour où elle est rendue. À l’expiration de ce délai,
la détention préventive peut être prorogée pour un mois et ainsi de
suite de mois en mois, aussi longtemps que l’intérêt public l’exige.

Toutefois, la détention préventive ne peut être prolongée qu’une


seule fois si le fait ne paraît constituer qu’une infraction à l’égard de
laquelle la peine prévue par la loi n’est pas supérieure à deux mois de
travaux forcés ou de servitude pénale principale.

Si la peine prévue est égale ou supérieure à 6 mois, la détention


préventive ne peut être prolongée plus de 3fois consécutives.
Dépassé ce délai, la prolongation de la détention est autorisée par le
juge compétent statuant en audience publique.

Les ordonnances de prorogation sont rendues en observant les formes


et les délais prévus à l’article 30. L’assistance d’un avocat ou d’un
défenseur ne peut cependant être refusée à l’inculpé pendant toute
l’instruction préparatoire.]

Dans les cas prévus à l’article 27, alinéa 2, l’ordonnance qui autorise
ou qui proroge la détention préventive doit spécifier les circonstances
qui la justifient.
16

Jurisprudence :
Aux termes de l'article 31 alinéa 1 du code de procédure pénale
(CPPj, lorsque lé délai légal fixé n'a pas été respecté, le juge doit
constater que la détention préventive non couverte par une
ordonnance régulièrement devient illégale et panant, ne peut être
prorogée (C.5.J. 28.4.1981, RP. 368, inédit.)
Art. 32. — Tout en autorisant la mise en état de détention préventive
ou en la prorogeant, le juge peut, si l’inculpé le demande, ordonner
qu’il sera néanmoins mis en liberté provisoire, à la condition de
déposer entre les mains du greffier, à titre de cautionnement, une
somme d’argent destinée à garantir la représentation de l’inculpé à
tous les actes de la procédure et l’exécution par lui des peines
privatives de liberté aussitôt qu’il en sera requis.
La liberté provisoire sera accordée à charge pour l’inculpé de ne pas
entraver l’instruction et de ne pas occasionner de scandale par sa
conduite.
Le juge peut en outre imposer à l’inculpé:
1° d’habiter la localité où l’officier du Ministère public a son siège;
2°de ne pas s’écarter au-delà d’un certain rayon de la localité, sans
autorisation du magistrat instructeur ou de son délégué;
3° de ne pas se rendre dans tels endroits déterminés, tels que gare,
port, etc., ou de ne pas s’y trouver à des moments déterminés;
4° de se présenter périodiquement devant le magistrat instructeur ou
devant tel fonctionnaire ou agent déterminé par lui;
5° de comparaître devant le magistrat instructeur ou devant le juge
dès qu’il en sera requis.
L’ordonnance, qui indiquera avec précision les modalités des charges
imposées en vertu de l’alinéa précédent, peut ne soumettre la mise en
liberté provisoire qu’à l’une ou l’autre de celles-ci.
Sur requête du Ministère public, le juge peut à tout moment modifier
ces charges et les adapter à des circonstances nouvelles; il peut
également retirer le bénéfice de la liberté provisoire si des
circonstances nouvelles et graves rendent cette mesure nécessaire.
Doctrine :
« Le régime de la liberté sous caution ne peut être accordé d'office ; il
fait que l'inculpé le demande; le greffier doit donc acter la demande ou
le dépôt d'une requête de l'inculpe » (A. Rubbens, op. cit. n°67, p.96.)
17

Art. 33. — Aussi longtemps qu’il n’a pas saisi la juridiction de


jugement, l’officier du Ministère public peut accorder à l’inculpé
mainlevée de la détention préventive et ordonner la restitution du
cautionnement.

Il peut aussi lui accorder la mise en liberté provisoire, dans les


mêmes conditions et sous les mêmes modalités que le juge peut lui-
même le faire. Dans ce cas la décision du Ministère public cesse ses
effets avec ceux de l’ordonnance du juge qui autorisait ou prorogeait
la détention préventive, sauf nouvelle ordonnance de celui-ci.

Il peut de même retirer à l’inculpé le bénéfice de la liberté provisoire


qu’il lui avait accordée, si des circonstances nouvelles et graves
rendent cette mesure nécessaire.

Art. 34. — L’officier du Ministère public peut faire réincarcérer


l’inculpé qui manque aux charges qui lui ont été imposées.

Si la liberté provisoire a été accordée par le juge, l’inculpé qui


conteste être en défaut peut, dans les vingt-quatre heures de sa
réincarcération, adresser un recours au juge qui avait statué en
premier ressort sur la mise en détention ou sur sa prorogation. La
décision rendue sur ce recours n’est pas susceptible d’appel.

Art. 35. —Lorsque l’inculpé est déchu du bénéfice de la liberté


provisoire, le cautionnement lui est restitué, à moins que la
réincarcération n’ait été motivée pour inexécution de la charge
prévue à l’article 32, alinéa 3, 5°.

La restitution du cautionnement est opérée sur le vu d’un extrait du


registre d’écrou délivré à l’inculpé par les soins de l’officier du
Ministère public.
18

Art. 36. — Dans tous les cas où les nécessités de l’instruction ou de


la poursuite réclament la présence d’un inculpé en état de détention
préventive avec liberté provisoire, dans une localité autre que celle
où il a été autorisé à résider, il peut y être transféré dans les mêmes
conditions qu’un inculpé incarcéré et il y restera en état
d’incarcération jusqu’au moment où le juge du lieu ou, dans le cas de
l’article 33, l’officier du Ministère public aura adapté aux
circonstances locales les charges auxquelles sa nouvelle mise en
liberté provisoire pourra être soumise.

Art. 37. — Le Ministère public et l’inculpé peuvent appeler des


ordonnances rendues en matière de détention préventive.

Jurisprudence :

Arrêté qu'une ordonnance annulable pour vice de forme (rendue en


audience publique au lieu de la chambre de conseil) donne à la
juridiction d'appel saisie de recours en annulation compétente
d'évocation en application de l'article 107 Ju code de procédure
pénale (Appel R.U. 5.12.1961 ; R. Jud. C. N62, p.272 cité par A.
Rubbens, op. cit. n:73, réf. n°17. p.99.)

Art. 38. [O.-L. 79-019 du 25 juillet 1979, art. 2. —L’appel des


ordonnances rendues par le président ou le juge du tribunal de paix
est porté devant le tribunal de grande instance.]

Art. 39. — Le délai d’appel est de vingt-quatre heures; pour le


Ministère public, ce délai court du jour où l’ordonnance a été rendue;
pour l’inculpé, il court du jour où elle lui a été notifiée.

La déclaration d’appel est faite au greffier du tribunal qui a rendu


l’ordonnance.

Si le greffier n’est pas sur les lieux, l’inculpé fait sa déclaration à


l’officier du Ministère public ou en son absence, au juge, qui en
dresse acte. L’officier du Ministère public dresse acte de son propre
appel.
19
Le magistrat ou le greffier qui reçoit la déclaration d’appel acte également
les observations ou moyens éventuellement invoqués par l’inculpé à l’appui
de son recours et joint à cet acte les mémoires, notes et autres documents que
l’inculpé lui remettrait pour être soumis au tribunal qui doit connaître de
l’appel. Il lui en est donné récépissé.
L’acte d’appel et les documents y annexés sont transmis sans délai par celui
qui l’a dressé, au greffier du tribunal qui doit connaître de l’appel.

a. Jurisprudence :
Est irrecevable pour violation de l'article 39 du code de procédure pénale,
l'appel d'une ordonnance rendue en matière de détention préventive formé par
lettre d'un officier du ministère public adressée au Président de la juridiction
qui a rendu l'ordonnance entreprise (Matadi. 29.11.1978, RJZ, n°l, 2 et 3,
1984, p.58.)

b. Doctrine :
Le délai d'appel est de 24 heures, dit le texte (ART. 39 CPP) cependant le point
de départ du délai est " le jour". 11 faut donc admettre que l'appel sera
valablement formé par le ministère public pendant toute la journée qui suit
celle où l'ordonnance a été rendue, et pour l'inculpé pendant toute la journée
qui suit celle où l'ordonnance a été portée L sa connaissance. Si ce jour le
greffe est fermé, l'appelait dispose de tout le jour suivant " (A. Rubbens, op. cit.
n°73. p. 100.)

Art. 40. — Pendant le délai d’appel et, en cas d’appel, jusqu’à la


décision, l’inculpé est maintenu en l’état où l’ordonnance du juge l’a
placé, aussi longtemps que le délai de validité de cette ordonnance
n’est pas expiré.
Toutefois, lorsque l’infraction est de celles que la loi punit d’un an de
servitude pénale au moins, l’officier du Ministère public peut, dans le
cas d’une ordonnance refusant d’autoriser la détention préventive,
ordonner que l’inculpé sera replacé sous les liens du mandat d’arrêt
provisoire et, dans le cas d’une ordonnance refusant de proroger la
détention, ordonner que l’inculpé sera replacé sous les liens de
l’ordonnance qui l’autorisait.
Dans l’un ou l’autre cas, l’inculpé ne sera replacé sous les liens du
mandat d’arrêt ou de l’ordonnance antérieure que pendant le délai
d’appel et, en cas d’appel, jusqu’à la décision.
L’ordre du Ministère public doit être motivé; copie doit en être
adressée simultanément par l’officier du Ministère public à son chef
hiérarchique, au juge d’appel et au gardien de la maison de détention.
20

Le gardien en donne connaissance à l’inculpé.


L’ordre ne vaut que pour vingt-quatre heures si le gardien ne reçoit
pas entre-temps notification de l’appel.
Art. 41. — Le juge saisi de l’appel en connaîtra, toutes affaires
cessantes, il devra statuer dans les vingt-quatre heures à partir de
l’audience au cours de laquelle le Ministère public aura fait ses
réquisitions.
Si l’inculpé ne se trouve pas dans la localité où le tribunal tient
audience ou s’il n’y est pas représenté par un porteur de procuration
spéciale, le juge peut statuer sur pièces.
Art. 42. — Si l’ordonnance du premier juge refusant d’autoriser ou
de proroger la mise en détention est infirmée par le juge d’appel, la
durée pour laquelle l’autorisation ou la prorogation serait accordée,
est fixée par le juge d’appel, sans pouvoir être supérieure à un mois.
Cette durée commence à courir à partir du jour où l’ordonnance
d’appel est mise à exécution.
Art. 43. — L’inculpé à l’égard duquel l’autorisation de mise en état
de détention préventive n’a pas été accordée ou prorogée, ne peut
être l’objet d’un nouveau mandat d’arrêt provisoire du chef de la
même infraction que si des circonstances nouvelles et graves
réclament sa mise en détention préventive.
Art. 44. — Lorsque le Ministère public décide qu’il n’y a pas lieu de
poursuivre, il doit donner en même temps mainlevée de la mise en
détention préventive et, éventuellement, ordonner la restitution du
cautionnement.
Art. 45. — Si le prévenu se trouve en état de détention préventive,
avec ou sans liberté provisoire, au jour où la juridiction de jugement
est saisie, il restera en cet état jusqu’au jugement. Toutefois dans le
cas prévu à l’article 31, alinéa 2, la détention ne peut dépasser la
durée prévue par cet alinéa.
Le prévenu incarcéré peut demander au tribunal saisi, soit la
mainlevée de la détention préventive, soit sa mise en liberté
provisoire. Le tribunal n’est tenu de statuer que sur la première
requête et sur celles qui lui sont adressées quinze jours au moins
après la décision rendue sur la requête précédente.
21

La décision est rendue dans les formes et délais prévus par l’article
30. L’assistance d’un avocat ou d’un défenseur agréé par le tribunal
ne peut toutefois être refusée au prévenu.

Si le tribunal accorde la mise en liberté provisoire, les dispositions de


l’article 32 sont applicables.

Jurisprudence :

1) Si le prévenu se trouve en état de détention prévention, avec ou


sans liberté provisoire, au jour où la juridiction du jugement est
saisie, il restera en cet état jusqu'au jugement. L'article 46 du code
de procédure pénale. - L'article 46 limite non seulement l'appel du
ministère public, mais aussi celui du prévenu. Lorsque le prévenu
est poursuivi pour des faits dont la peine dépasse deux mois de
servitude pénale, le droit commun reprend son empire (L'shi,
1.8.1969, RJC.1971, n°3, p.231 avec note.)
2) Lorsqu'une demande de mise en liberté provisoire est introduite
suivant le prescrit de l'article 45 du code de procédure pénale, par
juridiction de jugement il y a lieu d'entendre la juridiction saisie
des faits infractionnels reprochés au prévenu et compétente d'en
connaître (Km. 11.9.1984-RP. 187 inédit.)

Art. 46. — Le Ministère public ne peut interjeter appel de la décision


prévue par l’article 45 que si elle donne mainlevée de la mise en
détention préventive.
Le prévenu ne peut interjeter appel que si la décision maintient la
détention sans accorder la liberté provisoire.

L’appel est fait dans les formes et délais prévus par l’article 39.
Pendant le délai d’appel, et, en cas d’appel, jusqu’à la décision, le
prévenu est maintenu en l’état où il se trouvait avant la décision du
tribunal.

L’appel est porté devant la juridiction compétente pour connaître de


l’appel du jugement au fond. Celle-ci statue conformément aux
règles fixées par l’article 41.
22

Jurisprudence :

Lire - L'shi, 1.8.1969 - RJC, 1971, nc5. p.231 sous l'article 45 du code
de procédure pénale.

Art. 47. — L’officier du Ministère public peut faire réincarcérer le


prévenu qui manque aux charges qui lui ont été imposées par la
juridiction saisie de la poursuite.

Le prévenu qui conteste être en défaut peut, dans les vingt-quatre


heures de son incarcération, adresser un recours à cette juridiction.

Celle-ci est également compétente pour connaître du recours exercé


par le prévenu contre la décision du Ministère public ordonnant sa
réincarcération pour manquement aux charges imposées par le juge
qui avait accordé la liberté provisoire pendant l’instruction.

La décision rendue sur ce recours n’est pas susceptible d’appel.

En cas de retrait du bénéfice de la liberté provisoire, il est fait


application de l’article 35.

Art. 47bis. [Abrogé par O.-L. 78-029 du 29 septembre 1978.]

CHAPITRE IV
DES INTERPRÈTES, TRADUCTEURS, EXPERTS ET
MÉDECINS

Art. 48. — Toute personne qui en est légalement requise par un


officier du Ministère public ou par un juge est tenue de prêter son
ministère comme interprète, traducteur, expert ou médecin.

Art. 49. —Avant de procéder aux actes de leur Ministère, les experts
et médecins prêtent le serment de les accomplir et de faire leur
rapport en honneur et conscience.
23

Jurisprudence :

1) L'expertise où la prestation de serment faite après son


établissement viole le prescrit de l'article 49 du code de procédure
pénale qui exige le serment préalable, elle est irrégulière en la forme.
- A défaut d'avoir corrigé cette irrégularité et de ne pas avoir
surtout rencontré le chef des conclusions soulevant ce vice de
forme, le tribunal n'a pas légalement motivé sa décision (C.S.J.
18.3.1975 - RP. 161 - BA 1976. p.90.)
2) Siégeant comme juridiction d'appel, la Cour Suprême de Justice
peut désigner en qualité d'expert, le Conservateur en chef des
Titrés Immobilières, ayant comparu en qualité de témoin, pour
dire si au regard des éléments contenus dans le procès-verbal de
mise en valeur, établi par un géomètre, le terrain concédé à l'une
des parties au procès, pour usage agricole et petit élevage, est
suffisamment mis er valeur conformément aux exigences de la loi
foncière et de ses mesures d'application (C.S.J. 2.11.1985 - RFA.
112 - inédit.)
3) Un examen médical à l'effet d'examiner l'état de santé mentale, qui
n'a duré que 5 à 6 jours, ne peut être retenu comme un examen
sérieux à l'égard d'un prévenu poursuivi du chef d'assassinat de 4
personnes et de tentative d'assassinat d'une personne (L'shi.
30.4.1970, RJC. 1970, nc2, p. 169.)
4) Si l’omission par expert de prêter serment avant l'établissement de
son rapport rend l'expertise irrégulière, ce rapport peut
néanmoins servir d'indication et éclairer la religion du juge sans
devoir erre nécessairement rejeté purement et simplement (Kin.,
22.1.1970, RJC. 1971, n°3, p.234.)
5) En l'absence dans le code de procédure pénale des textes
prescrivant les formalités à observer en matière d'expertise, le
prévenu ne peut exiger d'assister aux opérations de l'expert. Les
droits de la défense seront néanmoins assurés à raison du
caractère contradictoire des débats, qui donnent au prévenu le
droit de discuter à l'audience, les conclusions de l'expert (Léo.
7.7.1955, J.T.O., p.l30.)
6) Sur les éléments constitutifs de l'infraction. Lire App. R.U.
11.6.1957. RJCB. 195S, p.67.
7) Expertise d'écriture : Le mode de vérification est facultatif et ne
nécessite pas le recours à l'expert lorsque le tribunal est à même
d'apprécier l'authenticité de l'écriture contestée par comparaison
avec d'autres pièces du dossier. (Léo. 13.11.1926, Jur. Col. 1929,
p. 103.) Le tribunal peut rejeter de piano un document contenant
des contradictions internes et se" trouvant en l’opposition RJ,
1970, p.240 - cité par A. Rubbens, op. cit. tome n, p
24
8) Sur la provision à l'expert : Lire A. Rubbens, op. cit Tome il. p.l 12 et App.
RU. 21.12.1954, J.T.O, J.T.O., 1955, p.88, - Léo, 5.4.1966, RJ. 1967, p.20.

À moins qu’ils n’en soient dispensés en vertu de l’article 50, les


interprètes et traducteurs prêtent le serment de remplir fidèlement la
mission qui leur est confiée.
Art. 50. — Les premiers présidents des cours d’appel, les présidents
des tribunaux de première instance et les juges-présidents des
tribunaux de district peuvent, après telles enquêtes et épreuves qu’ils
déterminent et de l’avis conforme du Ministère public, revêtir
certaines personnes de la qualité d’interprète ou de traducteur juré
pour remplir ces fonctions d’une façon constante auprès des
juridictions ou des parquets de leur ressort.
Ces personnes ne sont revêtues de cette qualité qu’après avoir prêté
entre les mains du magistrat qui les nomme, le serment de remplir
fidèlement les devoirs de leur charge.
Ce serment une fois prêté dispense les interprètes et les traducteurs
jurés de prêter le serment prévu par l’article 49 chaque fois qu’ils
sont appelés à remplir leurs fonctions.
Art. 51. — La juridiction de jugement ou, pendant la durée de l’instruction,
le Ministère public, fixe les indemnités à allouer aux interprètes, traducteurs,
experts et médecins pour les actes de leur ministère.

Ces indemnités sont de droit acquises au Trésor lorsque le ministère a


été prêté par des personnes qui touchent un traitement à sa charge.
Toutefois, le gouverneur de la province peut attribuer aux intéressés
tout ou partie de ces indemnités.
Art. 52. — Le refus d’obtempérer à la réquisition ou de prêter
serment sera puni d’un mois de servitude pénale au maximum et
d’une amende qui n’excédera pas 1.000 francs, ou de l’une de ces
peines seulement.
La servitude pénale subsidiaire à l’amende, de même que la
contrainte par corps pour le recouvrement des frais, ne peuvent
excéder quatorze jours.
L’infraction prévue au présent article sera recherchée, poursuivie et
jugée conformément aux règles ordinaires de compétence et de
procédure.
25

CHAPITRE V
DE LA PROCÉDURE DEVANT LES JURIDICTIONS
DE JUGEMENT

Section I De la saisine des tribunaux

Art. 53. — Lorsque le Ministère public décide d’exercer l’action


publique, il communique les pièces au juge compétent pour en
connaître. Celui-ci fixe le jour où l’affaire sera appelée.

Art. 54. — La juridiction de jugement est saisie par la citation


donnée au prévenu, et éventuellement à la personne civilement
responsable, à la requête de l’officier du Ministère public ou de la
partie lésée.
[O.-L. 73-006 du 14 2 1973, art. 1er. — Toutefois, lorsqu’il y a lieu de
poursuivre une personne jouissant d’un privilège de juridiction, cette citation
ne sera donnée qu’à la requête d’un officier du Ministère public.]

Jurisprudence :
1. Est irrecevable, une citation directe faite à la charge d*un magistrat
militaire. celui-ci jouissant d'un privilège de juridiction (ART. 1 de
l'O.L. n°73-006 du 14.2.1973-Kis, 16.5.1974, M.P.c/MUD. RJZ,
n°fet2. 1976, p.79.)
2. Est régulière, la citation d'un prévenue reprise sous le nom de son
mari avec indication de son prénom et de ce qu'elle est mère d'un
co-prévenu, vu que par cette identification aucune confusion n'est
possible (C.S.J. 3.4.1976 - RP. 125 BA. 1977, p.85.)
3. L'exception de non-saisine d'une citation qui serait irrégulière (quod
non) est couverte par la comparution sans protestation qui couvre le
vice (CSJ 2.2.197e! -RP. 184-BA. 1979, p.22.)

1. Juridictions Militaires
Autant que possible, la procédure devant les juridictions militaires
sera celle en vigueur devant les juridictions "civiles" conformément
aux dispositions du code de procédure pénale ordinaire (article 10
du décret-loi du 18.12.1964.5 Ainsi, sauf circonstance particulière à
apprécier par les juridictions militaires pour motiver l'abandon de la
procédure ordinaire, le délai de citation de 8 jours francs doit être
respecta pour permettre au prévenu de préparer ses moyens de
défense.
26
A défaut d'avoir cité ces circonstances particulières, La décision attaquée est
causée pour violation de l'article 62 du code pénale ordinaire (Csj,
29.décembre 1971, RP. 37, RZD, 1972, II, p.29.)
2. Privilèges de juridiction
En application de l'article 54 alinéa 2 du code de procédure pénale,
les personnes qui bénéficient d'un privilège de juridiction ne peuvent
être citées que par le ministère public. Et donc irrecevable la citation
directe de ces personnes devant une juridiction répressive (Csj., 18
août 1980, RPA. 64, in Dibunda, op. cit. v° c:tation, n°13, p.34.)
Est irrecevable la citation donnée au prévenu au degré d'appel pour
de nouvelles infractions (Csj.,2. décembre 1983, RPA3. 85, in
Dibunda, op. cit. nc 14, p.34.)
3. Citation vexatoire et téméraires
Une citation directe peut être considérée comme téméraire et
vexatoire permanant aux cités de postuler les dommages-intérêts par
conclusions prises en cours d'instance devant la juridiction de
premier degré, lorsqu'elle consume soit un acte de malice ou de
mauvaise foi, soit une faute tellement grossière qu'elle set
équipollente au dol et qu'il en est ainsi lorsque la partie
prétendument lésée, au lieu de recourir aux tribunaux civil alors
qu'elle pouvait le faire, net inconsidérément ou méchamment en
mouvement l'action publique commettant alors non une erreur de
droit mais une faute lourde qu'elle ne peut imputer à son avocat,
auteur de la rédaction de la citation, surtout quand elle n'a point
désavoué en lui donnant ultérieurement une procuration pour
introduire acte de désistement en son nom (Csj.,22 juin 1972, RPA.
5, BA. 1973, p. 100.)
4. Sur citation directe : Lire- lte 1NST. Elis, 23.9.195S, RJAC 1961 n:2,
p.63, L'shi. 29.1.1970, RJC. 1970, n°2, p. 151 avec note.
5. .Si après plusieurs remises de la cause la partie citante demande une
nouvelle remise sans en donner les raisons, il échet de déclarer le
prévenu non coupable des infractions mises à sa charge et de l'en
acquitter, étant donné que l'entêtement du citant pour ne pas soutenir
son action démontrer à suffisance qu'il ne possède aucune preuve
contre le prévenu et qu'il n'a pas d'intérêt à poursuivre celui-ci (T.G.I.
L'shi, 6.12.1978, RJZ, n°l, 2 et 3, 1985, p.28.)
6. Est nulle, la citation directe lorsque la partie citante ne peut établir au
moment de l'introduction de celle-ci que le dommage résultant de
l'infraction existe toujours à son préjudice et panant le tribunal n'est
pas saisi (L'shi, 29 janvier 1970, s2. 1970, p. 151 .)
27

Art. 55. — La juridiction de jugement est également saisie par la


comparution volontaire du prévenu et, le cas échéant, de la personne
civilement responsable sur simple avertissement.

Toutefois, si la peine prévue par la loi est supérieure à cinq ans de


servitude pénale, la comparution volontaire du prévenu ne saisit le
tribunal que si, avisé par le juge qu’il peut réclamer la formalité de la
citation, le prévenu déclare y renoncer. Il en est de même, quelle que
soit la peine prévue par la loi, si l’intéressé est détenu ou si, à
l’audience, il est prévenu d’une infraction non comprise dans la
poursuite originaire.

Jurisprudence :
Ne constitue pas une comparution volontaire du prévenu le fait d'avoir
été interpellé sur certains faits et d'avoir répondu, si les formalités
légales exigées par l'article 58 du code de procédure pénale n'ont pas
été restées (Csj., 5 mai 1974, RPA. 27, BA. 1975, p.. 166.)

Section II
Des citations

Art. 56. — Le Ministère public pourvoit à la citation du prévenu, de


la personne civilement responsable et de toute personne dont
l’audition lui paraît utile à la manifestation de la vérité.

Le greffier de la juridiction compétente pourvoit à la citation des


personnes que la partie lésée ou le prévenu désire faire citer. À cet
effet, ceux-ci lui fournissent tous les éléments nécessaires à la
citation. Si le requérant sait écrire, il remet au greffier une déclaration
signée.

Art. 57. — La citation doit indiquer à la requête de qui elle est faite.

Elle énonce les noms, prénoms et demeure du cité, l’objet de la


citation, le tribunal devant lequel la personne citée doit comparaître,
le lieu et le moment de la comparution.

Elle indique la qualité de celui qui l’effectue et la façon dont elle est
effectuée.
28

La citation à prévenu contient, en outre, l’indication de la nature, de


la date et du lieu des faits dont il aura à répondre.

Jurisprudence :
La citation qui ne permet pas de connaître la nature exacte de différents
faits dont le prévenu doit répondre et qui oblige la juridiction de
premier degré, pour essayer de circonscrire sa saisine, de se baser à
tort sur des éléments étrangers à la citation, viole l'article 57 du code
de procédure pénale, entraîne l'absence de saisine régulière et dès lors,
sur base de l'article 107 du code précité, l'annulation de la décision de
premier degré (Csj..25 mai.1974, RPA27 BA. 1975, p.166)

Art. 58. —La citation est signifiée par un huissier; elle peut l’être
aussi par l’officier du Ministère public ou par le greffier.

Elle est signifiée à la personne ou à la résidence du cité. Si le cité n’a


pas de résidence connue au Congo belge, mais y a un domicile, la
signification est faite au domicile.
Jurisprudence :
La signification des jugements répressifs se fait félon les mêmes
modalités que celles des citations, modalités limitativement fixées par
les articles 58 à 61 du code d^ procédure pénale, excluant la
signification à domicile élue, propre à la procédure civile (CSJ.,25 juin
1979, BA. 1984, p. 130. RJZ, 1979, p.91.)
Art. 59. — À la résidence ou au domicile, la citation est signifiée en
parlant à un parent ou allié, au maître ou à un serviteur. À défaut de
l’un d’eux, elle est signifiée à un voisin ou, lorsque le cité est un
indigène résidant ou domicilié dans une circonscription coutumière,
au chef de cette circonscription ou au chef de la subdivision
coutumière de la chefferie. Ou au chef du groupement coutumier
incorporé dans le secteur auquel appartient l’intéressé.
Jurisprudence :
Est fondé pour violation de l'article 59 du code de procédure pénale, la
moyen qui reproche au juge d'appel de n'avoir pas corrigé le premier
juge en ce que celui-ci avait déclaré valable l'exploit signifié au voisin
dénommé sans mentionner que l'huissier n'avait trouvé au domicile ni
parent ni allié ni maître, ni serviteur (Csj.,30: octobre 1979, R. 279, BA.
19-84, p.320.)
29

Art. 60. — La citation peut également être signifiée par l’envoi


d’une copie de l’exploit, sous pli fermé mais à découvert, soit
recommandé à la poste avec avis de réception, soit remis par un
messager ordinaire contre récépissé, daté et signé, par le cité ou par
une des personnes mentionnées à l’article 59, avec indication
éventuelle de ses rapports de parenté, d’alliance, de sujétion ou de
voisinage avec le cité.

Même dans le cas où le récépissé n’est pas signé par la personne qui
a reçu le pli ou si ce récépissé ne porte pas qu’elle est une de celles
aux quelles le pli pouvait être remis, ou s’il existe des doutes quant à
sa qualité pour le recevoir, la citation est néanmoins valable si, des
déclarations assermentées du messager ou d’autres éléments de
preuve, le juge tire la conviction que le pli a été remis conformément
à la loi.

La date de la remise peut être établie par les mêmes moyens.

Art. 61. [O.-L. 79-014 du 6 juillet 1979, art. 1er. — Si le cité n’a ni
résidence ni domicile connus en République du Zaïre, mais a un autre
domicile connu, une copie de l’exploit est affichée à la porte
principale du tribunal qui doit connaître de l’affaire; une autre copie
est immédiatement expédiée à la personne que l’exploit concerne,
sous pli fermé mais à découvert recommandé par la poste.

Si le cité n’a ni résidence ni domicile connus, une copie de l’exploit


est affichée à la porte principale du tribunal qui doit connaître de
l’affaire et un extrait en est envoyé pour publication au Journal
officiel, ainsi que, sur décision du juge, dans tel autre journal qu’il
déterminera.

La citation peut toujours être signifiée au prévenu ou au civilement


responsable en personne, s’il se trouve sur le territoire de la
République du Zaïre.]

Art. 62. [O.-L. 79-014 du 6 juillet 1979, art. 1er. — Le délai de


citation pour le prévenu et pour la personne civilement responsable
est de huit jours francs entre la citation et la comparution, outre un
jour par cent kilomètres de distance.
30

Le délai de citation pour les personnes qui n’ont ni domicile ni


résidence en République du Zaïre est de trois mois.
Lorsqu’une citation à une personne domiciliée hors de la République
du Zaïre est remise à sa personne dans ce territoire, elle n’emporte
que le délai ordinaire.]
Jurisprudence :
Si bien même une société n'a pas été citée à comparaître dans les
délais légaux, ce vice est couvert par le fait qu'elle a été représentée
par un mandataire qui a conclu et défendu sa cause (Csj., 10.avril
1976, BA. 1977, P. 150.)

Art. 63. — Dans les cas qui requièrent célérité, le juge, par décision
motivée dont connaissance sera donnée avec la citation au prévenu
et, le cas échéant, à la partie civilement responsable, peut abréger le
délai de huit jours prévu à l’article 62 lorsque la peine prévue par la
loi ne dépasse pas cinq ans de servitude pénale ou ne consiste qu’en
une amende.
Art. 64. — La partie lésée et les témoins peuvent, dans tous les cas,
être cités à comparaître le jour même, sauf le délai de distance.

Art. 65. — Lorsque la citation est signifiée par la poste ou par


messager, conformément à l’article 60, le délai commence à courir
du jour où décharge a été donnée à la poste ou au messager.
Lorsque la citation est faite conformément à l’article 6l, le délai
commence à courir le jour de l’affichage.
Art. 66. — La citation peut être remplacée par une simple
sommation verbale, faite à personne, par l’officier du Ministère
public ou par le greffier de la juridiction qui devra connaître de
l’affaire, d’avoir à comparaître devant le tribunal à tel lieu et à tel
moment, lorsqu’il s’agit de la comparution, soit de la partie lésée ou
des témoins, soit du prévenu ou de la personne civilement
responsable si la peine prévue par la loi ne dépasse pas cinq ans de
servitude pénale ou ne consiste qu’en une amende.
La sommation à prévenu lui fait de plus, connaître la nature, la date
et le lieu des faits dont il est appelé à répondre.
Il est dressé procès-verbal de la sommation par celui qui l’effectue.
31

Jurisprudence :
Est irrégulière, la sommation signifiée à un magistrat non pas à la
personne ou au domicile, mais au greffe de son tribunal en parlant au
greffier. Toutefois, cette irrégularité n'entraîne pas la nullité de la
sommation si le magistrat en cause a effectivement reçu copie de
l'exploit contenant la sommation qui lui était destinée étant donné que
dans ce cas le but du législateur a été atteint, le magistrat mis en
cause ne pouvant se méprendre sur l'intention du récurant de le
prendre à partie s'il ne rendait pas la décision qu'il attendait, peu
importe que cette volonté ait été exprimée dans un acte de procédure
irrégulièrement signifié (Csj., 4. juillet 1980, RP 2 in Dibunda. Op.
cit. verbo "sommation", n°l, p.222.)

Section III
Des mesures préalables au jugement

Art. 67. — Lorsque le tribunal est saisi, le juge peut, avant le jour
de l’audience et sur la réquisition de l’une des parties, ou même
d’office si la partie lésée est un indigène non immatriculé du Congo
ou des contrées voisines, estimer ou faire estimer les dommages,
dresser ou faire dresser les procès-verbaux, faire ou ordonner tous
actes requérant célérité.

Art. 68. — Sans préjudice des articles 27 et suivants, lorsque le


prévenu a été cité ou sommé à comparaître, l’officier du Ministère
public peut, quelle que soit la nature ou l’importance de l’infraction,
ordonner qu’il sera placé en dépôt à la maison de détention jusqu’au
jour du jugement, sans que la durée de cette détention puisse excéder
cinq jours et sans qu’elle puisse être renouvelée.

Section IV
De la constitution de partie civile

Art. 69. — Lorsque la juridiction de jugement est saisie de l’action


publique, la partie lésée peut la saisir de l’action en réparation du
dommage en se constituant partie civile.
32

La partie civile peut se constituer à tout moment depuis la saisine du


tribunal jusqu’à la clôture des débats, par une déclaration reçue au
greffe ou faite à l’audience, et dont il lui est donné acte. Au cas de
déclaration au greffe, celui-ci en avise les parties intéressées.
Note : Le début de l'alinéa le- a été abrogé par l'art. 107 du C.O.C.J.

Jurisprudence :
1. A été personnellement partie au procès la partie civile dont
l'identité a été précisée dans les pièces du dossier judiciaire
soumis au contrôle de la Cour (Csj., 3 avril.1976, RP. 125, BA
1977, p.85.)
2. Ne viole pas la loi, l'arrêt de la cour d'Appel qui accorde des
dommages-intérêts à l'Etat zaïrois alors que ce dernier n'est p'us
partie au procès au moment où cette allocation des dommages-
intérêts a lieu, dès lors, que la dite Cour statue en application de
l'Ordonnance- Loi n:66/122 du 15.3.1966 telle que modifiée par
celle du 4.4.1967. laquelle autorise toute juridiction de droit
commun prononçant une condamnation pour infraction de
détournement de deniers publics, à allouer d'office de dommages-
intérêts à l'Etat zaïrois.' même non-partie au procès. (Csj., S.mai
1974, BA. 1975, p. 111.)
3. Il faut, pour être recevable, que la personne qui se constitue partie
civile ait été susceptible d'être lésée par l'infraction ans qu'elle
puisse rapporter la preuve du dommage, la simple apparence du
préjudice étant suffisante (Csj., TO.rnars 1985, RPA 115, inédit.)

Art. 70. — La partie lésée qui a agi par la voie de la citation directe
ou qui s’est constituée partie civile après la saisine de la juridiction
de jugement, peut se désister à tout moment jusqu’à la clôture des
débats par déclaration à l’audience ou au greffe. Dans ce dernier cas,
le greffier en avise les parties intéressées.
Section V
Des audiences
Art. 71. — Le prévenu comparaît en personne.
Toutefois dans les poursuites relatives à des infractions à l’égard des-
quelles la peine de servitude pénale prévue par la loi n’est pas
supérieure à deux ans, le prévenu peut comparaître par un avocat
porteur d’une procuration spéciale ou par un fondé de pouvoir spécial
agréé par le juge.
33

Nonobstant la comparution par mandataire, le tribunal peut toujours


ordonner la comparution personnelle du prévenu à l’endroit et au
moment que le jugement détermine. Le prononcé du jugement en
présence du mandataire vaut citation.

La personne civilement responsable peut, dans tous les cas,


comparaître soit par un avocat porteur d’une procuration spéciale,
soit par un fondé de pouvoir spécial agréé par le juge.

Jurisprudence :
En dépit de la mention "contradictoire" contenue dans le jugement
attaqué, celui-ci a été rendu par défaut, le demandeur en cassation
n'ayant pas été régulièrement représenté conformément au prescrit de
l'article 71 du code de procédure pénale. Ce jugement sera cassé.
(Csj., 28 octobre 1986 -Aff. Mbusu contre M.P. et consorts.)

Art. 72. — Si la personne citée ne comparaît pas, elle sera jugée par
défaut.

Art. 73. — Chacune des parties peut se faire assister d’une personne
agréée spécialement dans chaque cas par le tribunal pour prendre la
parole en son nom.

Sauf si le prévenu s’y oppose, le juge peut lui désigner un défenseur


qu’il choisit parmi les personnes notables de la localité où il siège. Si
le défenseur ainsi désigné est un agent du Congo belge, il ne peut
refuser cette mission, sous peine de telles sanctions disciplinaires
qu’il appartiendra.

Doctrine :

Le défaut de consigner les frais pour la partie civile citante, suspend


normalement la citation et par conséquent la saisine, cependant si, par
erreur, la citation directe a été faite sans consignation (ou dispense), le
tribunal doit se dessaisir" (A. Rubbens. op. cit. nr 143 A, p. 155.)

Art. 74. — L’instruction à l’audience se fera dans l’ordre suivant:

Les procès-verbaux de constat, s’il y en a, sont lus par le greffier;


34

Les témoins à charge et à décharge sont entendus s’il y a lieu et les


reproches, proposés et jugés;
Le prévenu est interrogé;
La partie civile, s’il en est une, prend ses conclusions;
Le tribunal ordonne toute mesure d’instruction complémentaire qu’il
estime nécessaire à la manifestation de la vérité;
Le Ministère public résume l’affaire et fait ses réquisitions;
Le prévenu et la personne civilement responsable, s’il y en a,
proposent leur défense;
Les débats sont déclarés clos.

Jurisprudence :

1. Si dans une audience pénale, les avocats du prévenu ont pris leurs
conclusions après les réquisitions du Ministère public, est respecté
le principe que le prévenu a parole le dernier sachant qu'il a eu la
parole par l'entremise de ses avocats (CSJ. 8.8.1974, - RP. 83, B.A.
1975. p. 199 - RJZ, 1975, p.28.);
2. Droit relevé de l’irrecevabilité le pourvoi qui n'a pu être introduit
dans le délais légaux à raison ce l'impossibilité dans laquelle le
requérrant a été placé de connaître la date de l'audience de
prononcé du jugement malgré les démarches faites par lui pour
connaître cette date au greffe de la juridiction qui avait rendu la
sentence (Csj., 4. juillet 1975. RP. 149- B.A. 1976. p. 179.) ;
3. A l'audience chaque partie n'a la parole qu'une seule fois. La Cour
n'est obligée d'ordonner la réouverture des débats qu'en cas d'une
demande portant sur incident. (Csj., 16 février 1975, RP. 119, B.A.
1976, p.64.)

Doctrine :
1) Les conclusions de la partie civile peuvent être rédigée ; en cas,
elles doivent être communiquées et le dispositif doit être lu" (A.
Rubbens, op. cit. n°151-6§ p. 166.)
2) La partie civile doit démontrer que le préjudice subi est la conséquence des
faits infractionnels faisant l'objets de l'instance (Léo, 24.2.1944 -
RJC3,1945 p.58-A. Rubbens, op. cit. n°175 pp. 189- 190.)
3) Des témoins - voir infra, sous l'article 76 C.P.P.
35

Art. 75. — Sauf pour les procès-verbaux auxquels la loi attache une
force probante particulière, le juge apprécie celle qu’il convient de
leur attribuer.

Art. 76. — Les motifs de reproche invoqués contre les témoins sont
souverainement appréciés par le juge.
Doctrine :
1. Secret professionnel.
Le secret professionnel du témoin constitue un motif légitime de refus
de déposer, mais non de comparaître et de prêter serment (Art. 16
alinéa 3 CPP.) Cependant le secret professionnel n'est pas défini en
droit congolais (zaïrois) et il a été jugé que le tribunal a le droit
d'apprécier si un témoin est tenu ou non par le secret professionnel
(Léo. 27.5.1958 - RJCB, 1960, p.3 A. Rubbens, op. cit. n°160,
p.177); ne commettent pas l'infraction de violation du secret
professionnel les employés des postes sur des correspondances (l CTe
Inst. Coq. 19.9.1930 - RJCB, 1931, p. 10) et les préposés des impôts
- lire A. Rubbens, op. cit. n° 160, p. 177)
2. Reproche des témoins
Le texte de l'article 74 alinéa 3 se borne à dire, selon A. Rubbens,
que les reproches sont "proposés" et "jugés". Il faut déduire de ce
texte, enchaîne-t-ii, que le tribunal ne doit jamais refuser d'office
l'audition d'un témoin, si aucune partie ne s'y oppose. Le tribunal
garde bien entendu sa libre appréciation quant à la valeur probante
du témoignage ; il tiendra notamment compte de la qualité du témoin
et de ses relations avec les parties, et les interpellera sur ces points
(A. Rubbens, op. cit. n°161, pp. 177 - 178.) Il faut d'autre part,
lorsqu'un reproche est proposé, que le tribunal vide l'incident par un
jugement si une partie qui avait cité le témoin reproché renonce à le
faire entendre, l'incident peut se clore par un simple "donné-acte"
(A. Rubbens. op. cit. n°191,p.l7S.)
3. Divers
La partie peut être entendue comme témoin si l'officier du
ministère public et le prévenu ne s'y opposent pas (l tte Inst. Coq...
10.11.1943, TJCB, 1944. p. 146) ; il en est de même du magistrat
du parquet qui a requis au 1er degré (Léo 28:5.1928,' Jur. Col.
1930-1931, p.376 avec note contraire) ; et des indicateurs de
police (Elis, 7.11.1939, RJCB, 1940, p.90.) Lire A. Rubbens. op.
cit. n°161 - réf. n°35,p.I78.
36

Art. 77. — Les personnes visées à l’article 16, alinéa 3, sont


dispensées de témoigner.

Les témoins prêtent serment dans les formes prévues à l’article 17,
alinéa 2.
Jurisprudence :

Voir supra - sous l'article 76 du code de procédure pénale.

Doctrine :

- cfr. Supra - sous l'article 76 du code de procédure pénale.


- Un témoin reproché peut être entendu aux fins de simple
renseignement (c'est-à-dire sans reproche de serment - (16 Inst. Elis,
appel, 21.9.1937 - RJCB. 1938 p.28.)
- Lire A Rubbens, op. Cit. №162, pp. 178 - 179 - Les enfants, les
faibles d'ejprit, les co-préve.ius, les personnes intéressées ou qui pou
tout autre motif s'exposeraient à formuler des aveux compromettants
ou humiliant, peuvent être reçues avec dispense de serment, de
crainte de provoquer un faux témoignage.

Art. 78. — Le témoin qui, sans justifier d’un motif légitime


d’excuse, ne comparaît pas, bien que cité régulièrement, ou qui
refuse de prêter serment ou de déposer quand il en a l’obligation,
peut, sans autre formalité ni délai et sans appel, être condamné à une
peine d’un mois de servitude pénale au maximum et à une amende
qui n’excédera pas mille francs, ou à l’une de ces peines seulement.

Dans tous les cas, le tribunal peut. En outre, ordonner que les té-
moins seront contraints à venir donner leur témoignage.

La servitude pénale subsidiaire à l’amende, ainsi que la contrainte


par corps pour le recouvrement des frais, ne peuvent excéder
quatorze jours.
37

Le témoin condamné pour défaut de comparution, qui sur une


seconde citation ou sur mandat d’amener, produira des excuses
légitimes, pourra être déchargé de la peine.

Doctrine :

Les ordonnances de condamnation de témoins récalcitrants rendues


par le ministère public ne sont pas susceptibles d'appel, elles ne sont
susceptibles que rétractation d'office ou à la requête du condamné,
sans aucune prescription de forme (A. Rubbens, op. cit. n°254, pp.
259 - 260.) Mais les condamnations de même nature, prononcées par
le tribunal sont, malgré les textes, susceptibles d'appel (Elis,
30.5.1942, RJCB, p.161.)

Art. 79. — Le greffier tient note de la procédure à l’audience, ainsi


que des noms, prénoms, âge approximatif, profession et demeure des
parties et des témoins et de leurs principales déclarations.

Note :
- Le plumitif d'audience est fait des notes qui peuvent être
sténographiées (et corrigées ou complétées par des
enregistrements sonores) et qui vont servir à la rédaction de la
feuille d'audience.
- La feuille d'audience est un acte authentique rédigé e: signé par le
grenier seul (A. Rubbens, op. cit. n°lS0 bis. pp. 195 -196) - "c'est
ce qui a fait dL-e que la contradiction entre les données de la
feuille d'audience et du jugement signé par le juge et le greffier,
vide la feuille d'audience de toute force probante" (l" e Inst. Buta
appel, 8.9.1927, RJCB, 1929, p.207, 1èr0 Inst. Kasaï (appel), 1
1.6.1958, RJAC, 1960, p.23S, - A. Rubbens, op. cit. n°lS0 bis,
p.196.) Elle fait foi jusqu'à inscription de faux (l erf Inst. Elis,
15.2.192". RJCB, 1928, p.26 - Kin., 3.4.1987 - RCA. 13.128 -
inédit) - "Les mentions de la feuille d'audience peuvent suppléer
aux omissions de la rédaction du jugement et peuvent guider le
juge compétent dans la rectification d'erreur matérielles qui se
seraient glissées dans le jugement. Jugé que si le défaut n'est pas
expressément constaté au jugement, mais qu'il résulte de la feuille
d'audience, l'opposition est recevable (BORNA, 9.2.1904. Jur.
Etat, I, p.238 Lire A. Rubbens, op. cit. n°I80 bis, p. 196.)
38

Section VI
Des jugements
Art. 80. — Les jugements sont prononcés au plus tard dans les huit
jours qui suivent la clôture des débats.
Art. 81. — Tout jugement de condamnation rendu contre le prévenu
et contre les personnes civilement responsables les condamnera aux
frais avancés par le Trésor et à ceux exposés par la partie civile.
Art. 82. —Si le prévenu n’est pas condamné, les frais non
frustratoires exposés par lui sont mis à la charge du Trésor, les frais
avancés par celui-ci restant à sa charge.
Toutefois si l’action publique a été mue par voie de citation directe,
la partie civile sera condamnée à tous les frais. Si la partie civile s’est
constituée après la saisine de la juridiction du jugement, elle sera
condamnée à la moitié des frais.

La partie civile qui se sera désistée dans les vingt-quatre heures, soit
de la citation directe, soit de sa constitution, ne sera pas tenue des
frais postérieurs au désistement, sans préjudice des dommages-
intérêts au prévenu, s’il y a lieu.
Jurisprudence :
Est fondé conformément aux dispositions des articles 82 et 108
combinés du code de procédure pénale, le moyen pris de ce que le
jugement qui au degré d'appel a réduit la peine infligée à un prévenu
est tenu de condamner la partie civile à la totalité des frais et dépens
(Csj., 6. février 1974, RP. 72 - BA. 1975, p.25, RJZ 1975, p.23.)

Art. 83. Le prévenu qui, au moment du jugement, est en état de


détention préventive avec ou sans liberté provisoire et qui est acquitté
ou condamné à une simple amende, est mis immédiatement en
liberté, nonobstant appel, à moins qu’il ne soit détenu pour autre
cause.
Art. 84. — Si, au moment du jugement, le prévenu est en état de
liberté provisoire avec cautionnement et qu’il ne soit pas condamné,
le jugement ordonne la restitution du cautionnement, sauf
prélèvement des frais extraordinaires auxquels le défaut de se
présenter à un acte de la procédure aurait pu donner lieu.
39

Si le prévenu est condamné, le défaut par lui de s’être présenté à un


acte de la procédure sans motif légitime d’excuse est constaté par le
jugement qui déclare en même temps que tout ou partie du
cautionnement est acquis au Trésor.

Art. 85. — L’arrestation immédiate peut être ordonnée s’il y a lieu


de craindre que le condamné ne tente de se soustraire à l’exécution
de la peine et que celle-ci soit de trois mois de servitude pénale au
moins.

Elle peut même être ordonnée quelle que soit la durée de la peine
prononcée, si des circonstances graves et exceptionnelles, qui seront
indiquées dans le jugement, le justifient.

Tout en ordonnant l’arrestation immédiate, le tribunal peut ordonner


que le condamné, s’il le demande, sera néanmoins mis en liberté
provisoire sous les mêmes conditions et charges que celles prévues à
l’article 32, jusqu’au jour où le jugement aura acquis force de chose
jugée.

L’officier du Ministère public peut faire incarcérer le condamné qui


manque aux charges qui lui ont été imposées. Si le condamné
conteste être en défaut, il peut, dans les vingt-quatre heures de son
incarcération, adresser un recours au tribunal qui a prononcé la
condamnation. La décision rendue sur ce recours n’est pas
susceptible d’appel.

Le cautionnement éventuellement déposé par le condamné lui est


restitué dans les conditions et sous les réserves prévues à l’article 84,
alinéa Ier .

Jurisprudence :

Ordonne l'arrestation immédiate du condamné en faisant sienne celle


ordonnée par le premier juge, le juge d'appel qui, reformant le jugement
du premier degré sur le taux des condamnations pénales et civiles le
confirme sur les autres points, sachant que le jugement appelé avait
ordonné l'arrestation immédiate et que celle-ci fait partie des points
confirmés (Csj,. 25 novembre I9S2, RP. 764, in Dibunda, op. cit. verbo
arrestation n°7, p.20.)
40

Art. 86. — Le juge de police qui a rendu un jugement


d’incompétence peut faire conduire le prévenu, sans délai, devant
l’officier du Ministère public près le tribunal compétent.

Art. 87. —Les jugements indiquent le nom des juges qui les ont
rendus et, s’ils ont siégé dans l’affaire, celui de l’officier du
Ministère public, du greffier et des assesseurs, l’identité du prévenu,
de la partie civile et de la partie civilement responsable.

Ils contiennent l’indication des faits mis à charge du prévenu, un


exposé sommaire des actes de poursuite et de procédure à l’audience,
les conclusions éventuelles des parties, les motifs et le dispositif.

Les jugements des juges de police non magistrats de carrière ne


comportent pas l’indication des actes de la procédure à l’audience; ils
contiennent l’état des frais dressé par le juge à la suite du jugement.

Les jugements sont signés par le président ou par le juge, ainsi que
par le greffier, s’il était présent, lorsque le jugement a été prononcé.

CHAPITRE VI
DE L’OPPOSITION ET DE L’APPEL
Section I De l’opposition
Art. 88. — Les jugements par défaut sont valablement signifiés par
extrait comprenant la date du jugement, l’indication du tribunal qui
l’a rendu, les nom, profession et demeure des parties, les motifs et le
dispositif, le nom des juges, et le cas échéant, du greffier qui ont
siégé dans l’affaire.

La signification se fait selon les modes établis pour les citations.


41

Jurisprudence :
1. Un jugement par défaut est opposable moment où l'on en a pris
connaissance soit par signification, soit par l'arrestation opérée
dans le cadre de son exécution (T.G.I. Ndjili / appel, 25 juillet
1988, RPA. 956 / 685 inédit.)
2. Le juge d'appel n'est pas lié par la qualification "contradictoire"
ou "par défaut" donné à son jugement par le premier juge (
Borni, 9.2.1904, Jur. Etat I, p.298,Léo, 1.4.1943 ; RJCB, p.217,
Elis, .8.7.1947, RJCB, p. 144.)

Art. 89. — Le condamné par défaut peut faire opposition au


jugement dans les dix jours qui suivent celui de la signification à
personne, outre les délais de distance fixés par l’article 62, alinéa 1 er.
Lorsque la signification n’a pas été faite à personne, l’opposition peut
être faite dans les dix jours, outre les délais de distance, qui suivent
celui où l’intéressé aura eu connaissance de la signification.
S’il n’a pas été établi qu’il en a eu connaissance, il peut faire
opposition jusqu’à l’expiration des délais de prescription de la peine
quant aux condamnations pénales et jusqu’à l’exécution du
jugement, quant aux condamnations civiles.
Art. 90. — La partie civile et la partie civilement responsable ne
peuvent faire opposition que dans les dix jours qui suivent celui de la
signification, outre les délais de distance.
Art. 91. —L’opposition peut être faite, soit par déclaration en
réponse au bas de l’original de l’acte de signification, soit par
déclaration au greffe du tribunal qui a rendu le jugement, soit par
lettre missive adressée au greffier du même tribunal.
La date de la réception de la lettre missive par le greffier détermine la
date à laquelle l’opposition doit être considérée comme faite.
Le jour même où il reçoit la lettre missive, le greffier y inscrit la date
où il l’a reçue et la fait connaître à l’opposant.
Le greffier avise immédiatement le Ministère public de l’opposition,
à moins que le jugement n’ait été rendu par un juge de police
remplissant lui-même les devoirs du Ministère public auprès de sa
juridiction.
42

Art. 92. — Le président ou le juge fixe le jour où l’affaire sera


appelée, en tenant compte des délais pour les citations.

Le greffier fait citer l’opposant, les témoins dont l’opposant ou le


Ministère public requiert l’audition et, le cas échéant, la partie civile
et la partie civilement responsable.

Art. 93. — Si l’opposant ne comparaît pas, l’opposition est non


avenue. L’opposant ne peut ni la renouveler ni faire opposition au
jugement sur opposition.

L’opposant est tenu de comparaître en personne dans le cas où il y


était déjà tenu avant le jugement par défaut ou lorsque le jugement
par défaut en fait une condition de recevabilité de l’opposition.

Jurisprudence :

- Une décision d'appel rendue sur opposition, l'opposant faisant


défaut, est définitive en vertu de l'article 93 alinéa 1 du code de
procédure pénale et le délai de 40 jours prévu par l'article 47 de
l'ordonnance -loi n°62 / 2 ru 8.1.1969 pour se pouvoir en
cassation prenant date à partir de cette décision, rend irrecevable
un pouvoir formé après expiration de ce délai (Csj., 5 avril 1972,
BA. 1973, p.44 - RJZ 1972, p.134.)

Art. 94. — II est sursis à l’exécution du jugement par défaut jusqu’à


l’expiration du délai fixé par l’article 89, alinéa 1er, et, en cas
d’opposition, jusqu’au jugement sur ce recours.

Il est de même sursis à la poursuite de la procédure en appel engagée


par le Ministère public, la partie civilement responsable ou la partie
civile contre un jugement de condamnation prononcé par défaut à
l’égard du prévenu.

Lorsque le jugement n’est par défaut qu’à l’égard de la partie


civilement responsable ou de la partie civile, l’opposition de ces
dernières ne suspend pas l’exécution du jugement contre le prévenu.
43

Art. 95. — Lorsque l’opposition émane du prévenu et qu’elle est


reçue, le jugement par défaut est considéré comme non avenu et le
juge statue à nouveau sur l’ensemble de l’affaire.

Lorsqu’elle émane de la personne civilement responsable ou de la


partie civile, l’opposition reçue ne met le jugement à néant que dans
la mesure où il statue à l’égard de ces parties.
Dans tous les cas, les frais et dépens causés par l’opposition, y
compris le coût de l’expédition et de la signification du jugement par
défaut, seront laissés à charge de l’opposant lorsque le défaut lui est
imputable.

Section II
De l’appel
Art. 96. — La faculté d’interjeter appel appartient:
1° au prévenu;
2° à la personne déclarée civilement responsable;
3° à la partie civile ou aux personnes auxquelles des dommages et
intérêts ont été alloués d’office, quant à leurs intérêts civils
seulement;
4° au Ministère public.

Jurisprudence :

1) Dans le cas où le prévenu seul interjette appel, sa situation ne


pouvant être aggravée et la peine comminée n'étant pas la peine
capitale, la juridiction d'appel statue par une décision réputée
contradictoire dès lors que la date de l'audience a été notifiée au
prévenu (Kin., 11 mai 1967, avec note, in RJC n°3 et 4, 1967,
p.364.)
2) L'erreur matérielle quant à la date du jugement dont appel ne
constitue pas une cause de nullité lorsqu'elle n'a pas permis
l'intimité de se tromper, aucune autre décision n'ayant été rendue
entre parties (Kin.. 13 juin. 1967, RJC. L967. p.364.)
3) Sur recours du prévenu ou la partie lésée, la juridiction d’appel ne
peut ni aggraver les peines prononcés par le premier juge ni
allouer des dommages pas retenus (Km., 10 décembre 1966, FJC.
1967 p.36.)
44
4. La victime de l'infraction qui ne s'est pas constituée partie civile
n'a pas qualité pour interjeter appel d'un jugement qui ne lui
alloue pas des dommages-intérêts en l'espèce d'un jugement ayant
acquitté le prévenu de.* faits préjudiciables. (Kin., 15 décembre..
1966, RJC 1967, p.364.)
5. L'arrestation immédiate prononcée par le juge d'appel même si le
ministère public. n'est pas un appel, n'aggrave pas la situation du
prévenu ; elle n'est qu'une mesure d'exécution de la peine à
laquelle le prévenu a été condamné (Csj., 6 juillet 1983, RP. 369
inédit.)
6. La juridiction d'appel est saisie par l'acte d'appel et non par la
citation donnée au prévenu (Csj., 26 février 1977, RP. 211, B.A.
1978, P.16. °

Art. 97. — Sauf en ce qui concerne le Ministère public, l’appel doit,


à peine de déchéance, être interjeté dans les dix jours qui suivent le
prononcé du jugement ou sa signification, selon qu’il est
contradictoire ou par défaut.

Ce délai est augmenté des délais de distance fixés par l’article 62,
alinéa 1er, sans qu’il puisse, en aucun cas, dépasser quarante-cinq
jours.

La distance à prendre en considération pour le calcul du délai est


celle qui sépare la résidence de l’appelant du greffe où se fait la
déclaration d’appel, lorsque le jugement est contradictoire, et celle
qui sépare le lieu de la signification du même greffe, lorsque le
jugement est par défaut.

Doctrine :
- Lire sur l'appel d'un jugement pénal - Katuala Kaba Kashala - Des
délais de justice injustice et paix n°2, pp. 19 à 21.
- Sur l'appel d'un jugement de faillite in Katuala, op. cit. pp.22-23.

Art. 98. —Dans tous les cas où l’action civile est portée devant la
juridiction d’appel, toute partie intéressée peut, jusqu’à la clôture des
débats sur l’appel faire appel incident quant aux intérêts civils en
cause, par conclusions prises à l’audience.
45

Jurisprudence :

Hormis l'appel incident de la partie civile prévu à l'article 98 du code


de procédure pénale, l'appel du prévenu fait par déclaration à
l'audience d'instruction sur conclusion n'est pas recevable (Csj., 16
juillet 1985, RPA. 104 inédit)

Art. 99. — Le Ministère public doit interjeter appel dans les dix
jours du prononcé du jugement.

Toutefois, le Ministère public près la juridiction d’appel peut


interjeter appel dans les trois mois du prononcé du jugement.
Jurisprudence :
Lire Csj., 15 avril 1975, BA. 1976, p.l52.

Art. 100. — L’appel peut être fait, soit par déclaration en réponse au
bas de l’original de l’acte de signification, soit par déclaration au
greffe de la juridiction qui a rendu le jugement ou de la juridiction
qui doit connaître de l’appel, soit par lettre missive adressée au
greffier de l’une ou l’autre de ces juridictions.
La date de la réception de la lettre missive par le greffier détermine,
dans ce dernier cas, la date à laquelle l’appel doit être considéré
comme fait.
Le jour même où il reçoit la lettre missive, le greffier y inscrit la date
où il l’a reçue et la fait connaître à l’appelant.

L’appel est notifié par les soins du greffier aux parties qu’il concerne.

Jurisprudence :
1. L'omission par le greffier d'indiquer la date de réception de la lettre
missive du prévenu ne peut nuire à celui-ci. Son appel sera
recevable (L'shi, 20 février 1981, Rôle 3938 -inédit.)
2. L'appel du ministère public formé par lettre missive lorsque cette
lettre a été reçue au greffe dans le délai légal, car en édictant les
dispositions de l'article 100 alinéa 2 du code de procédure pénale,
le législateur a visé non pas la date à laquelle le greffier écrit pour
accuser réception de la lettre missive, mais la .date de la réception
même de cette lettre au greffe (Csj., 20 février!975, RP. 69 et 71,
B.A. 1976, p.34.)
46
3. Le code de procédure pénale en son article 100 prévoit la
notification de la date d'audience et non la notification de l'appel
(Csj., 20 février. 1975. RP. 108, BA 1975, p.49.)
4. L'appel du ministère public interjeté au cours des débats devant la
juridiction supérieure est irrecevable et entraîne la cassation sans
renvoi de la décision qui l'a reçu, l'article 100 du code procédure
pénale ayant été violé (Csj, 26 juillet 1972, BA. 1973, p.l34-RP.61.)

Art. 101. — Les pièces d’instruction et l’expédition du jugement


dont appel sont transmises le plus rapidement possible par le greffier
de la juridiction qui a rendu le jugement au greffier de la juridiction
qui doit connaître de l’appel.

Art. 102. — II est sursis à l’exécution du jugement jusqu’à


l’expiration des délais d’appel et, en cas d’appel, jusqu’à la décision
sur ce recours.

Toutefois le délai de trois mois prévu à l’article 99, alinéa 2,


n’emporte pas sursis à l’exécution.

L’appel interjeté quant aux intérêts civils ne fait pas obstacle à


l’exécution des condamnations pénales.

Art. 103. — Le prévenu qui était en état de détention au moment du


jugement ou dont l’arrestation immédiate a été ordonnée par le
jugement, demeure en cet état nonobstant l’appel.

Toutefois il peut demander à la juridiction d’appel sa mise en liberté


ou sa mise en liberté provisoire. Dans ce cas, les dispositions des
articles 45 et 47 sont applicables.

Art. 104. — Le président de la juridiction d’appel fixe le jour de


l’audience.

La juridiction d’appel peut statuer sur la seule notification par les


soins du greffier, aux parties en instance d’appel, de la date à laquelle
l’affaire sera appelée, pourvu que les délais entre cette notification et
la date de l’audience soient égaux à ceux des citations.
47

Toutefois, lorsque la juridiction d’appel estime que la situation du


prévenu pourrait être aggravée ou lorsqu’il s’agit d’une infraction
pouvant entraîner la peine capitale, il ne sera statué qu’après citation
du prévenu et, le cas échéant, de la partie civilement responsable de
l’amende et des frais.

À moins que la juridiction d’appel n’ait ordonné la comparution


personnelle du prévenu, ou à moins qu’il ne s’agisse d’une infraction
pouvant entraîner la peine capitale, le prévenu pourra également et en
toute hypothèse, comparaître par un fondé de pouvoir agréé par le
président de la juridiction d’appel.

La décision sur appel est réputée contradictoire, sauf lorsque, ayant


été citée dans les cas prévus à l’alinéa 3, la partie ne comparaît pas
suivant le mode et les distinctions établis par l’alinéa 4.

Jurisprudence :
Le jugement rendu au degré d'appel en l'absence civile régulièrement
citée est, en ce qui concerne cette partie civile, toujours prononcé par
défaut, les dispositions du dernier alinéa de l'article 104 du code de
procédure pénale ne visant que le prévenu ou la partie civilement
responsable (1fae Inst. MBANDAKA, 15 décembre 1966, RJC. 1967,
p.36V)

Art. 105. — Le condamné qui se trouve en état de détention


préventive ou d’arrestation immédiate est transféré au siège de la
juridiction qui doit connaître de l’appel, s’il demande à comparaître
personnellement devant cette juridiction ou si elle a ordonné sa
comparution personnelle.

S’il est en liberté provisoire, il en perd le bénéfice pendant le


transfert.

Le président de la juridiction d’appel détermine immédiatement


après son arrivée, les charges de sa mise en liberté provisoire.

Art. 106. —À la demande de l’officier du Ministère public près la


juridiction d’appel ou de l’une des parties, les témoins peuvent être
entendus à nouveau et il peut en être entendu d’autres.
48

Art. 107. — La juridiction d’appel qui réforme la décision entreprise


pour un motif autre que la saisine irrégulière ou l’incompétence du
premier juge, connaît du fond de l’affaire.

Jurisprudence :

1. L'évolution n'est possible que si le premier juge a été


régulièrement saisi. La raison en est que le juge d'appel n'a pas de
pouvoir plus étendu que le premier et doit donc s'abstenir quand
celui-ci était tenu de s'abstenir (Kin., 11 février 1982, RP. 9873 -
inédit.)
2. L'article 107 du code de procédure pénale fait interdiction à la
juridiction d'appel de connaître du fond de l'affaire lorsqu'elle
reforme la décision entreprise pour incompétence du premier juge
(Kin., 14. mars 1988, RPA. 10545-inédit.)
3. La cour d'appel qui reforme un jugement rendu par le tribunal de
première instance parce que celui-ci s'est déclaré à tort
incompétent, doit, évoquer et connaître du fond de l'affaire par
l'application de l'article 107 du code de procédure pénale (Csj,
3.jun.l970. RP.8, RCD, 1971, II, p. 18, RJC. 1971, p.22 et Csj., 22
juin 1972, RPA.4, B.A. 1973, p.94.
4. La juridiction d'appel doit statuer au fond chaque fois que
l'annulation de la décision a quo n'est pas baiee sur ce que la
premier juge était incompétent ou n'était pas légalement saisi de la
cause, l'article 107 du code de procédure pénale ayant une portée
générale qui oblige le juge de l'appel à évoquer la cause dans son
intégralité même s'il n'est saisi, par l'effet dévolutif de L’appel que
d'un recours limité à certaines dispositions de la décision querellée
(Csj.,22juin 1972, RPA.5, B.A. 1973,p.l01.)
5. Aucune disposition du code de procédure pénale ne subordonne
l'examen de l'appel incident à la recevabilité de l'appel principal
(CSJ. 20.février 1975, RP. 10S0 et 110, B.A. 1976 p.49.)
6. Saisi de l'appel du ministère public, s'il estime suffisamment
éclairé le juge d'appel n'est obligé de faire venir la partie civile
devant lui. Il peut valablement statuer conformément à l'article
104 du code de procédure pénale (Csj. 26 février 1980, RP. 12!, in
Dibunda, op. cit. verbo "appel" n°49, p. 16.)

Art. 108. — Lorsque, sur l’appel du Ministère public seul, le


jugement est confirmé, les frais de l’appel ne sont point à la charge
du prévenu.
49

Lorsque la peine est réduite, le jugement sur appel ne met à charge


du condamné qu’une partie de ces frais ou même l’en décharge
entièrement.
S’il y a partie civile en cause, celle-ci supporte dans l’un et l’autre
cas la totalité ou la moitié des frais d’appel selon les distinctions
établies à l’article 82, alinéa 2, sauf si les dommages-intérêts qu’elle
avait obtenus sont majorés.
Jurisprudence :
En cas de réduction de la peine suite à l'appel du condamné, la
juridiction d'appel peut, en vertu de l'article 108, alinéa2 du code de
procédure civile, décharger le prévenu de l'entièreté de frais d'appel
(Csj, 18 juin 1971, RJZ, 1971,p.I26.)
CHAPITRE VII DE L’EXÉCUTION DES JUGEMENTS
Art. 109. —L’exécution est poursuivie par le Ministère public en ce
qui concerne la peine de mort, la peine de servitude pénale, les
dommages-intérêts prononcés d’office et la contrainte par corps; par
la partie civile, en ce qui concerne les condamnations prononcées à
sa requête; par le greffier, en ce qui concerne le recouvrement des
amendes, des frais et du droit proportionnel.
Jurisprudence :
Un jugement qui fixe un délai pour son exécution viole les articles 47
alinéa 49 de l'ordonnance -loi n°69 / 2 du 8.1.1969 relative à la procédure
devant la Cour Suprême. Cependant si l'exécution n'a pas eu lieu, le demandeur
en cassation n'a pas intérêt à soulever cette violation. Son pourvoi doit être
rejeté (Csj. 11 avril 1973, B.A. 1974, p. 103, RP.87.)

Art. 110. — Si le jugement ne prononce pas l’arrestation immédiate,


le Ministère public avertit le condamné à la servitude pénale qu’il
aura à se mettre à sa disposition dans la huitaine qui suivra la
condamnation devenue irrévocable.
Sur la décision du juge ou du président de la juridiction qui a rendu le
jugement, ce délai pourra être prolongé.
À l’expiration du délai imparti au condamné, le Ministère public le
fait appréhender au corps.
Art. 111. — Même dans le cas où l’arrestation immédiate n’a pas été
ordonnée par le juge, le Ministère public peut à tout moment après le
prononcé du jugement, faire arrêter le condamné si, à raison de
50

circonstances graves et exceptionnelles, cette mesure est ré- clamée


par la sécurité publique ou s’il existe des présomptions sérieuses que
le condamné cherche et qu’il peut parvenir à se soustraire à
l’exécution du jugement.

Le condamné peut adresser un recours contre son incarcération au


juge ou au président de la juridiction qui a rendu le jugement. La
décision sur ce recours n’est pas susceptible d’appel.

Art. 112. — Le Ministère public fait remettre le condamné au


gardien de l’établissement où la peine doit être purgée; celui-ci
délivre une attestation de la remise.

Art. 113. — À l’expiration de sa peine principale, le condamné doit


être remis en liberté, à moins que le gardien de l’établissement où il a
subi sa peine n’ait été requis de le retenir du chef de servitude pénale
subsidiaire ou de contrainte par corps.

Art. 114. — Le gardien de l’établissement où le condamné subit sa


peine tient un registre d’écrou dont la forme et les mentions sont
fixées par le gouverneur général.

Les condamnés libérés qui savent écrire signent le registre d’écrou


au moment de leur libération.

Art. 115. — Le gouverneur général règle tout ce qui concerne le


régime pénitentiaire et arrête le règlement disciplinaire spécial auquel
sont soumis les détenus.

Art. 116. — Si le condamné avait été placé en état de détention


préventive ou d’arrestation avec liberté provisoire sous caution, le
défaut par lui de se présenter pour l’exécution du jugement est
constaté, sur les réquisitions du Ministère public, par la juridiction
qui a prononcé la condamnation. Cette juridiction déclare, en même
temps, que le cautionnement est acquis au Trésor.
51

Art. 117. — L’amende et les frais sont payés entre les mains du
greffier dans la huitaine qui suit la condamnation devenue
irrévocable.

Sur la décision du juge ou du président de la juridiction qui a rendu le


jugement, ce délai pourra être prolongé.

Art. 118. — Par dérogation à l’article 117, le paiement de l’amende


et des frais peut être exigé dès le prononcé du jugement s’il est
contradictoire, ou dès sa signification s’il est par défaut, lorsqu’il y a
lieu de craindre que le condamné parvienne à se soustraire à
l’exécution de ces condamnations.
À cet effet, le greffier invite le condamné, soit verbalement, soit par
pli fermé, mais à découvert, recommandé à la poste avec avis de
réception, à payer l’amende et les frais dans le délai qu’il détermine.

Sur décision du juge ou du président de la juridiction qui a rendu le


jugement, les poursuites en recouvrement peuvent être suspendues.

Art. 119. — Le prononcé du jugement, s’il est contradictoire, ou sa


signification s’il est par défaut, vaut sommation de payer dans le
délai fixé.

Jurisprudence :
Doit être sans renvoi la partie du jugement d'appel relative aux
condamnations pénales en l'occurrence, diverses peines d'amende, s'il
s'avère que le juge d'appel a prononcé ces condamnations sur le seul
appel de la partie civile Contre les prévenus acquittés au premier
degré, étant donné que cet appel ne peut porter que sur les intérêts
civils sans pouvoir remettre l'action publique en cause même si celle-ci
a été mue par citation directe (Csj., 28 octobre 1980, RP. 280, in
Dibunda, op. cit. verbo appel, n°58, p. 16.)

En cas de non-paiement à l’expiration de ce délai, l’exécution de la


servitude pénale subsidiaire et de la contrainte par corps, selon le cas,
est poursuivie.
52

Art. 120. — II est disposé des choses frappées de confiscation


spéciale, conformément aux ordonnances du gouverneur général.
Art. 121. — La partie civile qui désire faire exécuter la contrainte
par corps prononcée à son profit adresse sa demande au Ministère
public.
Elle est tenue préalablement de consigner, entre les mains du greffier,
la somme nécessaire à la détention du débiteur.
Le Ministère public ne fait saisir le débiteur que sur la production du
reçu de cette somme.
CHAPITRE VIII
DES FRAIS DE JUSTICE ET DU DROIT PROPORTIONNEL
Art. 122. [O.-L. 87-059 du 4 octobre 1987, art. 1er. L’opposition et
l’appel de la partie civilement responsable des dommages intérêts, de
même que l’action, l’opposition et l’appel de la partie civile ne sont
recevables que si ces parties ont consigné entre les mains du greffier
la somme de Z. 150,00 (zaïres cent cinquante) au premier degré et de
Z. 300,00 (zaïres trois cents) au degré d’appel.]
En cas de contestation sur le montant de la somme réclamée par le
greffier, le président de la juridiction décide.
Les suppléments à parfaire dans le cours de la procédure sont
appréciés par le juge et consignés comme il est dit à l’alinéa Ier, à
défaut de quoi, il ne sera procédé à aucun acte nouveau de procédure
à la requête de ces parties.
Jurisprudence :
1) L'article 122 du code de procédure pénale ne cite pas le prévenu parmi les
personnes qui sont obligées de consigner les frais d'appel. Ainsi en
déclarant l'appel du prévenu irrecevable pour défaut de consignation des
frais, le juge d'appel fait une fausse application de la loi et sa
décision encourt cassation totale (Csj'., 20 septembre. 1983, RP. 533
63538, in Dibunda, op. cit. v°frais, n°6, p.98.)
2) Fait une fausse application de l'article 122 du .code de procédure
pénale la jurisprudence d'appel qui déclare irrecevable pour
défaut de consignation de frais de justice l'appel non limité aux
intérêts civils formé par un prévenu, quand bien |-; .même ce
dernier se serait constitué partie civile au premier degré (Csj, 8.
janvier 1985, RJZ, 1985), p.20 avec note.
53
3) Ne viole pas l'article 122 du code de procédure pénale la partie civile qui a
« interjeter appel et consigné les frais d'appel à l'audience avant la clôture
des débats (Csj., 28 août 1981, RPA. 67.)
4) A lire sur les frais : Kin, 7.11.1967 - RJC. 1968, n°2, p. 189, Kis,
13.8.1970, RJC. 1970, n°3, p.282 avec note. L'shi, 1.12.1977 -
RJZ, 1974, n°i et 2, p.47 avec note. 1èr6 Inst. Elis, 16.4.1960,
RJAC, 1962, n°3, p.135.

Art. 123. — Si la partie qui doit consigner les frais est indigente,
ceux-ci sont avancés en tout ou en partie, par le Trésor.

L’indigence est constatée par le juge ou par le président de la


juridiction devant laquelle l’action est ou doit être intentée; ce
magistrat détermine les limites dans lesquelles les frais sont avancés
par le Trésor.
Art. 124. — Lors même que la partie civile ne succomberait pas,
les frais seront retenus par le greffier sur les sommes par elle
consignées, sauf son droit d’en poursuivre le recouvrement contre le
condamné.
Toutefois, si la partie civile n’a été que partie jointe, les seuls frais
qui sont retenus par le greffier sont ceux des actes faits à sa requête.

Art. 125. — L’état des frais est dressé par le greffier. S’il y a partie
civile, cet état indique les frais à retenir sur les sommes consignées
par elle et ceux à percevoir directement contre le condamné. L’état
des frais est vérifié et visé par le juge.

En cas d’appel, l’état des frais est dressé par le greffier de la


juridiction d’appel et visé par le président de cette juridiction.

Art. 126. [O.-L. 87-059 du 4 octobre 1987, art. 2. — Les frais sont
tarifés comme suit:
1) Procès-verbal de tout acte de constat ou d’instruction
quelconque, non compris les frais de transport, lesquels
seront fixés par le juge:
- pour le premier rôle Z. 100,00
- pour chaque rôle suivant Z. 50,00
54

2) Mandat de comparution, d’amener, d’arrêt provisoire ou de


dépôt: Z. 100,00
3) Ordonnance du juge, quel qu’en soit l’objet: Z. 100,00
4) Actes constatant la réception ou la restitution du
cautionnement: Z. 50,00
5) Indemnités aux experts, médecins, interprètes, témoins
(taxées par le juge selon les circonstances).
6) Réquisition de la force publique: Z. 100,00
7) Citation ou acte équivalent, signification, non compris les
frais de Z. 100,00
Transport, lesquels sont fixés par le juge:

8) Mise au rôle: Z. 50,00


9) Procès-verbal d’audience:

- pour le premier rôle Z. 100,00


- pour chaque rôle suivant Z. 50,00
10) Constitution de partie civile: Z. 300,00
11) Jugement, frais de minute: Z. 200,00
12) Déclaration d’opposition ou d’appel au greffe ou par lettre
missive: Z. 150,00
13) Grosse, expédition ou extrait du jugement ou copie de tout
autre document conservé au greffe:

- pour le premier rôle Z. 100,00


- pour chaque rôle suivant Z. 50,00

Chaque rôle est de deux pages de vingt-cinq lignes par page et de


quinze syllabes par ligne. Tout premier rôle commencé est dû en
entier. Tout rôle supplémentaire n’est dû que s’il comporte au moins
15 lignes.]

Art. 127. [O.-L. 87-059 du 4 octobre 1987, art. 3. —Le tarif réduit
ci-après est appliqué si le juge estime que la situation économique du
condamné ne lui permet pas de payer les frais prévus à l’article 126:

1) Procès-verbal de tout acte de constat ou d’instruction


quelconque:

- pour le premier rôle Z. 30,00


55

- pour les rôles suivants Z. 20,00

2) Mandat de comparution, d’amener, d’arrêt provisoire ou de


dépôt: Z. 15,00
3) Ordonnance du juge, quel qu’en soit l’objet: Z. 30,00
4) Actes constatant la réception ou la restitution du
cautionnement: Z. 15,00
5) Indemnités aux experts, médecins, interprètes, témoins
(taxées par le juge selon les circonstances).
6) Réquisition de la force publique: Z. 40,00
7) Citation ou acte équivalent, signification: Z. 30,00
8) Mise au rôle: Z. 30,00
9) Procès-verbal d’audience:
- pour le premier rôle Z. 40,00
- pour les rôles suivants Z. 20,00
10) Constitution de partie civile: Z. 100,00
11) Jugement, frais de minute: Z. 100,00
12) Déclaration d’opposition ou d’appel au greffe ou par lettre
missive: Z. 50,00
13) Grosse, expédition ou extrait du jugement ou copie de tout
autre document conservé au greffe :
- pour le premier rôle Z. 40,00
- chaque rôle suivant Z. 15,00
Chaque rôle est de deux pages et de vingt-cinq lignes par page et
quinze syllabes par ligne. Tout premier rôle commencé est dû en
entier.
Tout rôle supplémentaire n’est dû que s’il comporte au moins 15
lignes.
Dans tous les autres cas, le jugement ne condamne le prévenu à payer
au Trésor les frais tarifés par la loi que jusqu’à concurrence du
maximum de Z. 200,00 (zaïres deux cents) en première instance et de
Z. 4.000, 00 (zaïres quatre mille) au degré d’appel.]

Art. 128. — Le tarif des frais en instance d’appel est du double de


celui qui est fixé par les articles 126 et 127.
56

Art. 129. [O.-L. 87-059 du 4 octobre 1987, art. 4. —II est dû un droit
proportionnel de 10 % sur toute somme ou valeur mobilière allouée à
titre de dommages-intérêts par un jugement passé en force de chose
jugée.

Les intérêts moratoires échus au jour de la décision sont joints au


principal pour le calcul de ce droit.]

Art. 130. — Si le montant des valeurs adjugées n’est pas déterminé


dans le jugement, il est fixé par le greffier chargé de percevoir le
droit, sous réserve, pour la partie tenue d’acquitter ou de supporter
celui-ci, d’assigner le greffier en justice aux fins d’entendre réviser
l’évaluation faite par lui. L’action n’est recevable qu’après la
liquidation du droit. Elle est introduite, instruite et jugée comme en
matière civile.

Les frais de l’instance sont à la charge de la partie succombante ; ils


sont tarifés comme en matière civile. Le jugement est susceptible des
mêmes recours, dans les mêmes conditions et sous les mêmes formes
que ceux prononcés en matière civile.

Art. 131. — Pour les condamnations au paiement de rentes ou


pensions dont le capital n’est pas exprimé au titre, le montant taxable
est de vingt fois la prestation annuelle si elle est viagère et de cinq
fois la prestation annuelle dans tous les autres cas.

Art. 132. — Le droit établi en vertu de l’article 129 est dû sur la


minute du jugement. Il ne donne pas lieu à consignation.

Le droit est dû par la personne condamnée aux dommages-intérêts; il


est payé entre les mains du greffier dans le mois qui suit la date où la
condamnation civile est passée en force de chose jugée, par la
personne condamnée ou par la personne déclarée civilement
responsable. À leur défaut, le droit est payé par la personne au profit
de qui la condamnation a été prononcée, sauf le droit pour elle d’en
poursuivre le recouvrement contre la personne qui doit le supporter.
57

Jurisprudence :
1. La demande de restitution des véhicules et de remboursement des
sommes détournées n'est pas recevable devant la.Cour Suprême de
Justice et la Cour n'est pas compétente pour l'examiner puisqu'aux
termes de l'article 4 alinéa 2 du code de procédure devant cette
Cour, l'action civile ne peut être poursuivie qu'après l'arrêt
définitif et devant les juridictions ordinaires (CSJ. 26 janvier 1981,
RP. 23 in Dibunda, op. cit. verbo "restitution", n°4, p.213).
2. Sur la restitution des biens détournés. CSJ. 26 août 1980, RP. 22 /
C.R. inédit : 13 avril 1981.RPA.69, inédit.
3. .Sur la restitution des biens saisis: Csj., 29 juillet 1980, RP. 360 /
361, RJZ. 1981, p.34.
4. Sur la restitution des devises Csj., 13. août 1971, RPA. 7, RZD,
1972, 11. p.14. RJZ 1972, p.42 et 121.

Art. 133. — Les poursuites en recouvrement du droit proportionnel


sont exercées en vertu d’un exécutoire, délivré par le juge ou parle
président de la juridiction qui a rendu le jugement donnant lieu à la
perception du droit, après un commandement resté infructueux, de
payer dans les trois jours, sans préjudice aux saisies conservatoires à
opérer dès le jour de l’exigibilité du droit, avec l’autorisation du juge.

Art. 134. — Sauf dans le cas prévu à l’article 135, le greffier ne peut
délivrer, si ce n’est au Ministère public, grosse, expédition, extrait ou
copie d’une décision portant condamnation à des dommages-intérêts
avant que le droit proportionnel n’ait été payé, même si au moment
où le document est demandé, la condamnation n’a pas encore acquis
force de chose jugée.

Si, sur opposition ou appel, le jugement sur lequel le droit


proportionnel aurait été perçu est réformé, celui-ci est restitué en tout
ou en partie, ou le supplément est perçu, selon les cas.

La restitution ne peut avoir lieu que lorsque la nouvelle décision a


acquis force de chose jugée.
L’action en restitution se prescrit par un délai de deux ans, à compter
de ce moment.

Art. 135. — En cas d’indigence constatée par le juge ou par le


président de la juridiction qui a rendu le jugement, la grosse, une
expédition, un extrait ou une copie peut être délivrée en débet.
58

Mention de la délivrance en débet est faite au pied du document


délivré.

Dans le même cas, le paiement préalable du droit proportionnel n’est


pas une condition de la délivrance de la grosse, d’une expédition,
d’un extrait ou d’une copie du jugement.

CHAPITRE IX
DISPOSITIONS FINALES

Art. 136. — Les jours fériés légaux ne sont pas comptés dans le
calcul du délai prévu aux articles 15, 2 8, 30, 39, et 41.

Art. 137. — Lorsque le délai légal expire un jour où le greffe est


fermé, l’acte y est valablement reçu le plus prochain jour d’ouverture
de ce greffe.

Art. 138. — Le décret du 11 juillet 1923 sur la procédure pénale tel


qu’il a été modifié et complété ultérieurement, est abrogé.

Art. 139. — Le présent décret entrera en vigueur à la date qui sera


fixée par arrêté royal.

CHAPITRE X
DISPOSITIONS TRANSITOIRES

Art. 140. [Décr. du 19 octobre 1959. — Les règles antérieures


relatives à la procédure pénale restent d’application pour toutes les
affaires dont les cours et tribunaux étaient régulièrement saisis au
moment de l’entrée en vigueur du présent décret.]

La présente loi entre en vigueur à la date de sa promulgation.


59

TABLE DES MATIERES


CHAPITRE Ier.................................................................................... 1
DE LA POLICE JUDICIAIRE .......................................................... 1
CHAPITRE II .................................................................................... 7
DE L’INSTRUCTION ....................................................................... 7
Dispositions générales ........................................................................ 7
Section II ............................................................................................ 8
Du mandat de comparution et du mandat d’amener ........................... 8
Section III........................................................................................... 8
Des enquêtes ...................................................................................... 8
Section IV ........................................................................................ 10
Des visites des lieux, perquisitions et saisies .................................. 10
Section V .......................................................................................... 12
Des explorations corporelles ............................................................ 12
CHAPITRE III ................................................................................. 13
DE LA DÉTENTION PRÉVENTIVE ET DE LA LIBERTÉ
PROVISOIRE .................................................................................. 13
CHAPITRE IV ................................................................................. 22
DES INTERPRÈTES, TRADUCTEURS, EXPERTS ET
MÉDECINS ..................................................................................... 22
CHAPITRE V .................................................................................. 25
DE LA PROCÉDURE DEVANT LES JURIDICTIONS DE
JUGEMENT .................................................................................... 25
Section I De la saisine des tribunaux ............................................... 25
Section II .......................................................................................... 27
Des citations ..................................................................................... 27
Section III......................................................................................... 31
Des mesures préalables au jugement ................................................ 31
Section IV ........................................................................................ 31
De la constitution de partie civile ..................................................... 31
Section V .......................................................................................... 32
Des audiences................................................................................... 32
Section VI ........................................................................................ 38
Des jugements .................................................................................. 38
CHAPITRE VI ................................................................................. 40
DE L’OPPOSITION ET DE L’APPEL ........................................... 40
Section I De l’opposition ................................................................. 40
Section II .......................................................................................... 43
60

De l’appel ......................................................................................... 43
CHAPITRE VII DE L’EXÉCUTION DES JUGEMENTS ............. 49
CHAPITRE VIII .............................................................................. 52
DES FRAIS DE JUSTICE ET DU DROIT PROPORTIONNEL ... 52
CHAPITRE IX ................................................................................. 58
DISPOSITIONS FINALES ............................................................. 58
CHAPITRE X .................................................................................. 58
DISPOSITIONS TRANSITOIRES ................................................. 58

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