Memento Sur Les Conseils de Discipline
Memento Sur Les Conseils de Discipline
Memento Sur Les Conseils de Discipline
MEMENTO
SUR LES CONSEILS DE DISCIPLINE
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Le présent mémento porte sur les règles de composition et de fonctionnement des
conseils de discipline édictées par le décret n°2018-205 du 23 mai 2018 portant
composition et fonctionnement des conseils de discipline au sein des forces armées
congolaises et de la gendarmerie nationale.
Il a pour objectif de faciliter l’accès à ces nouvelles dispositions, d’une part, aux
autorités hiérarchiques investies du pouvoir disciplinaire en vue de leur permettre
de les appréhender le plus rapidement possible et ainsi en garantir une mise en
œuvre immédiate, cohérente et efficiente ; et, d’autre part, à l’ensemble des
personnels militaires, justiciables de ces organes consultatifs, en vue de leur faire
connaître leurs droits et ainsi leur permettre de bien assurer leur défense.
L’article 2 du décret indique qu’il s’agit d’un organe qui « donne son avis avant le
prononcé de toute sanction statutaire à l’encontre du militaire ».
Les sanctions statutaires ne sont pas à confondre avec les punitions disciplinaires
qui sont définies aux articles 115 à 138 du RDG et infligées par les autorités
militaires prévues à l’article 139 dans les conditions de forme et de fond précisées
aux articles 140 à 153 du même texte.
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1.2. Quels sont les différents conseils de discipline ?
Ces dénominations que l’on retrouve déjà à l’article 134 du RDG, n’ont qu’une
valeur sémantique. C’est pourquoi le terme ‘’conseil de discipline’’ est employé
de façon générique dans l’ensemble du texte.
Catégorie du Composition du
N° Observations
comparant conseil de discipline
- 3 officiers ;
Militaire du - 1 sous – officier ou
1
rang officier marinier ; Néant
- 1 militaire de rang
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Catégorie du Composition du
N° Observations
comparant conseil de discipline
Dont :
- 3 de grades supérieurs ;
Officiers
- 2 de la même arme ou du même corps que
subalternes et
3 5 officiers le comparant, l’un du même grade ou plus
officiers
ancien dans ce grade, l’autre de grade
supérieurs
supérieur
Dont :
- 4 de grades supérieurs ;
Officiers
4 5 officiers généraux - 1 du même grade ou plus ancien dans ce
généraux
grade
3.1. Quelle est l’autorité compétente pour ordonner l’envoi d’un militaire devant
le conseil de discipline ?
Autorités compétentes
N° Catégorie du comparant Dénomination du conseil pour délivrer l’ordre
d’envoi
Chefs d’état – major
1 Militaires du rang Conseil de discipline
d’armée (TAM)
Chef d’état – major
général des forces
armées congolaises, pour
2 Sous - Officiers Conseil d’enquête les militaires ;
Commandant de la
gendarmerie nationale,
pour les gendarmes
Ministre en charge de la
3 Officiers Conseil d’enquête
défense nationale
Officiers généraux Président de la République,
4 Conseil supérieur d’armée
ou amiraux Chef suprême des Armées
3.2. Comment est saisie l’autorité compétente pour ordonner l’envoi devant le
conseil de discipline ?
b. L’autorité compétente pour délivrer l’ordre d’envoi peut aussi ordonner d’office
l’envoi d’un militaire devant le conseil de discipline.
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Il peut en être ainsi :
lorsque ladite autorité a reçu directement (par exemple, par rapport, compte –
rendu, bulletin de renseignement …) un signalement de faits graves
susceptibles d’exposer leur auteur à des sanctions statutaires ;
lorsque de tels faits sont portés à sa connaissance par tout autre moyen
(dénonciation).
viser le moyen par lequel l’autorité qui l’a délivrée a été saisie (rapport ou
d’office) ;
indiquer les faits motivant la saisine du conseil et leur qualification ;
spécifier la sanction statutaire dont l’infliction est envisagée contre le militaire
concerné ;
indiquer, s’il y a lieu, l’autorité déléguée pour la constitution du conseil de
discipline (art. 10 du décret).
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Catégorie Autorités compétentes pour
Dénomination
N° du constituer le conseil de discipline
du conseil
comparant Titulaires Délégataires
La délégation doit être précisée dans l’ordre d’envoi délivré par l’autorité
délégante.
4.2. Quels sont les formes à respecter pour la désignation des membres du
conseil de discipline ?
l’enquête préparatoire ;
la réunion du conseil de discipline.
L’enquête préparatoire est menée par le rapporteur. Celui-ci doit l’ouvrir dans les
quinze (15) jours suivant la date de réception du dossier de l’affaire adressé par le
président du conseil de discipline qui lui-même l’a reçu de l’autorité ayant
constitué le conseil de discipline dans le délai de vingt (20) jours courant à
compter de la date de la décision de constitution du conseil de discipline.
A cet effet, il entend le militaire mis en cause, les témoins indiqués par le militaire
en cause ou toute personne pouvant utilement le renseigner sur les faits ou sur la
situation du militaire et recueille tous renseignements utiles.
Le rapporteur ouvre l’enquête par l’audition du militaire en cause. A cet effet, dans
les quinze (15) jours de la réception du dossier de l’affaire, il l’invite à se
présenter devant lui. Pour lui permettre de se préparer à cette audition, il lui
communique préalablement, personnellement et confidentiellement, le dossier de
l’affaire. Cette communication se fait par consultation et non par transmission
totale tels que par photocopie, scanning ou autres procédés de reproduction des
pièces du dossier. La convocation qui est adressée par le rapporteur au militaire au
militaire comparant pour son audition doit donc aussi indiquer la date, l’heure et le
lieu où ce dernier doit se présenter pour consulter le dossier.
Le militaire mis en cause qui se présente à la date indiquée pour son audition, est
entendu en ses explications par le rapporteur. Celui-ci reçoit toutes les pièces que
ce militaire entend produire pour sa défense, la liste des témoins qu’il demande de
faire entendre ainsi que l’identité du défenseur qu’il a choisi pour l’assister devant
le conseil. Le rapporteur dresse un procès-verbal qu’il signe avec lui. Si celui-ci
refuse, le rapporteur mentionne ce refus dans le procès– verbal.
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Audition des témoins ou toute autre personne
Le rapporteur doit entendre toutes les personnes que le militaire a demandé à faire
entendre pour sa défense. Il peut aussi, d’office, entendre toute personne
susceptible de lui fournir des renseignements utiles.
Clôture de l’enquête
Le rapporteur ne doit pas faire connaître son opinion dans le rapport d’enquête.
le conseil ne peut siéger que si tous les cinq (5) membres et le rapporteur sont
présents ;
les séances du conseil de discipline se déroulent à huis clos ;
le compte-rendu des débats est formellement interdit, même à l’égard de
l’autorité ayant ordonné l’envoi et/ou constitué le conseil de discipline.
Après avoir constaté que le quorum est atteint et que les conditions de réunion
garantissent le huis clos et le secret des débats, le président :
Après quoi, le président fait donner lecture par le rapporteur de son rapport
d’enquête.
Après ces auditions, le militaire en cause fait ses observations à travers son
défenseur qui prend la parole.
Au cours de la délibération, le président pose au conseil les questions qui vont lui
permettre de former son avis. Le président et les autres membres du conseil
répondent à ces questions par « oui » ou « non ».
Le texte précise l’objet des questions et les modalités d’expression par les
membres du conseil de la réponse à ces questions.
« le(sergent X)a-t-il participé aux faits qui lui sont reprochés notamment ceux de
s’être le (date), à (lieu), rendu physiquement inapte au service en entaillant
volontairement les veines de son bras gauche ? »
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La qualification des faits
L’ordre d’envoi donne une qualification des faits motivant le renvoi du militaire
devant le conseil. Cette qualification rattache ces faits à l’une des catégories de
fautes statutaires et non disciplinaires.
Pour ce qui est du conseil de discipline, qualifier les faits consiste à s’assurer si
les circonstances matérielles ou les faits tels qu’ils découlent des débats entrent
bien dans la catégorie de fautes visée à l’ordre d’envoi ou, dans la négative, dans
une autre catégorie de fautes statutaires.
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La sanction visée à l’ordre d’envoi et envisagée contre le militaire en cause
La sanction visée à l’ordre d’envoi est celle qui est envisagée contre le militaire
comparant. Il ne devra s’agir que de l’une des sanctions statutaires prévues aux
articles 62, 67 alinéa 2 du Statut des militaires et des gendarmes (radiation du
tableau d’avancement, le retrait d’emploi par mise en non activité, la radiation des
cadres par mesure disciplinaire ou par perte de grade) et 136 du RDG
(rétrogradation).
Le président pose la question sur cette sanction qui est visée à l’ordre d’envoi. A
titre d’exemple, celle-ci pourrait-être : « le sergent X se trouve-t-il dans le cas
d’être radié du tableau d’avancement ? »
Avant le vote sur chaque question, le président remet un bulletin à chaque membre.
Il fait constater à chaque membre que le bulletin remis est vierge ou ne comporte
aucune inscription.
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Le président dépouille aussitôt les résultats en présence constante des autres
membres du conseil qui peuvent vérifier ces résultats. Il constate immédiatement
les résultats. Les bulletins blancs ou nuls ou qui sont déclarés nuls à la majorité
comptent en faveur du militaire en cause.
Les bulletins sont brûlés immédiatement après le dépouillement des résultats sur
chaque question.
La majorité forme l’avis du conseil. Il s’agit d’une majorité simple (le plus grand
nombre).
Seule la décision prise à la suite de cet avis est notifiée par écrit au militaire en
cause.
Le conseil de discipline est dissous de plein droit après avoir donné son avis
(article 31 du décret). Il n’y a donc pas d’acte à prendre pour la dissolution du
conseil. L’acte de transmission du procès-verbal contenant l’avis du conseil à
l’autorité ayant constitué le conseil de discipline emporte ipso facto sa dissolution.
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