Memento Sur Les Conseils de Discipline

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MINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE REPUBLIQUE DU CONGO

-------------- Unité – Travail - Progrès


CABINET

MEMENTO
SUR LES CONSEILS DE DISCIPLINE
----------------------------------
Le présent mémento porte sur les règles de composition et de fonctionnement des
conseils de discipline édictées par le décret n°2018-205 du 23 mai 2018 portant
composition et fonctionnement des conseils de discipline au sein des forces armées
congolaises et de la gendarmerie nationale.

Il a pour objectif de faciliter l’accès à ces nouvelles dispositions, d’une part, aux
autorités hiérarchiques investies du pouvoir disciplinaire en vue de leur permettre
de les appréhender le plus rapidement possible et ainsi en garantir une mise en
œuvre immédiate, cohérente et efficiente ; et, d’autre part, à l’ensemble des
personnels militaires, justiciables de ces organes consultatifs, en vue de leur faire
connaître leurs droits et ainsi leur permettre de bien assurer leur défense.

Ce mémento traite essentiellement des points suivants contenus dans ce nouveau


texte :
 Rôle des conseils de discipline ;
 Composition des conseils de discipline
 Saisine du conseil de discipline ;
 Tenue du conseil de discipline ;
 Dissolution du conseil de discipline.

1. Rôle du conseil de discipline

1.1. Quel est le rôle du ‘’conseil de discipline’’ ?

L’article 2 du décret indique qu’il s’agit d’un organe qui « donne son avis avant le
prononcé de toute sanction statutaire à l’encontre du militaire ».

Les sanctions statutaires sont celles qui modifient la situation statutaire du


militaire. Elles touchent essentiellement au grade, à l’avancement ou à l’emploi du
militaire (art. 113 RDG).

Les sanctions statutaires applicables aux militaires sont la radiation du tableau


d’avancement, le retrait d’emploi par mise en non activité, la radiation des cadres
par mesure disciplinaire (art. 62 du Statut des militaires et gendarmes), la
rétrogradation (art. 136 du RDG) ; la perte de grade (art. 67 alinéa 2 du Statut des
militaires et gendarmes).

Les sanctions statutaires ne sont pas à confondre avec les punitions disciplinaires
qui sont définies aux articles 115 à 138 du RDG et infligées par les autorités
militaires prévues à l’article 139 dans les conditions de forme et de fond précisées
aux articles 140 à 153 du même texte.

Les punitions disciplinaires et les sanctions statutaires peuvent toutefois découler


d’une seule et même faute. L’article 110 du RDG prévoit en effet que : « En raison
de sa nature ou de sa gravité, une même faute peut entraîner cumulativement une
punition disciplinaire, une sanction statutaire et une sanction pénale ».

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1.2. Quels sont les différents conseils de discipline ?

Le conseil de discipline prend une dénomination spécifique selon la catégorie du


militaire qui est traduit devant lui.

Selon l’article 3 du texte, le conseil de discipline est appelé :

 « conseil de discipline », lorsque le militaire traduit appartient à la catégorie de


militaires du rang ou hommes d’équipage (soldat, gendarme ou matelot ; caporal
ou quartier maître de 2 ème classe ; caporal – chef ou quartier maître de 1 ère
classe) ;

 « conseil d’enquête », si le militaire concerné est de la catégorie de sous –


officiers ou officiers mariniers (sergent, second maître ou maréchal de logis ;
sergent-chef, maître ou maréchal de logis en chef ; adjudant ou premier maître ;
adjudant – chef ou maître principal) ou d’ officiers (aspirant [art. 16 RDG],
sous-lieutenant ou enseigne de vaisseau de 2 ème classe, lieutenant ou enseigne de
vaisseau de 1 ère classe, capitaine ou lieutenant de vaisseau, commandant ou
capitaine de corvette, lieutenant – colonel ou capitaine de frégate, colonel ou
capitaine de vaisseau) ;

 « conseil supérieur d’armée », lorsque le militaire traduit est de la catégorie


d’officiers généraux et amiraux (général de brigade, général de brigade
aérienne ou contre-amiral ; général de division, général de division aérienne ou
vice-amiral ; général de corps d’armée, général de corps d’armée aérienne ou
vice-amiral d’escadre, général d’armée, général d’armée aérienne ou amiral).

Ces dénominations que l’on retrouve déjà à l’article 134 du RDG, n’ont qu’une
valeur sémantique. C’est pourquoi le terme ‘’conseil de discipline’’ est employé
de façon générique dans l’ensemble du texte.

2. Composition des conseils de discipline

Le conseil de discipline, quelle que soit sa dénomination, comprend cinq (5)


membres dont un président et quatre assesseurs. La catégorie des membres varie en
fonction de la catégorie du militaire comparant.

Le tableau ci-après résume la composition du conseil de discipline.

Catégorie du Composition du
N° Observations
comparant conseil de discipline

- 3 officiers ;
Militaire du - 1 sous – officier ou
1
rang officier marinier ; Néant
- 1 militaire de rang

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Catégorie du Composition du
N° Observations
comparant conseil de discipline

Les 2 sous-officiers sont de la même arme ou


- 3 officiers ; du même corps que le comparant, l’un du
2 Sous – officier
- 2 sous-officiers ou même grade ou plus ancien dans le grade,
officiers mariniers l’autre d’un grade supérieur

Dont :
- 3 de grades supérieurs ;
Officiers
- 2 de la même arme ou du même corps que
subalternes et
3 5 officiers le comparant, l’un du même grade ou plus
officiers
ancien dans ce grade, l’autre de grade
supérieurs
supérieur

Dont :
- 4 de grades supérieurs ;
Officiers
4 5 officiers généraux - 1 du même grade ou plus ancien dans ce
généraux
grade

Ne peuvent faire partie d’un conseil de discipline, les militaires ou gendarmes :


- parents ou alliés du militaire envoyé devant le conseil jusqu’au quatrième degré
inclusivement ;
- auteurs de la plainte, du compte rendu ou du rapport sur les faits de la cause ;
- qui ont émis un avis au cours de l’enquête ;
- ayant connu de l’affaire comme magistrat au sein d’une juridiction d’instruction
ou de jugement, militaire ou civile, ou comme officier ou agent de police
judiciaire ;
- ayant fait partie d’un conseil appelé à connaître de la même affaire.

3. Saisine du conseil de discipline

Les règles de saisine se rapportent aux questions suivantes :


 quelle est l’autorité compétente pour ordonner l’envoi d’un militaire devant le
conseil de discipline ?
 Comment cette autorité est-elle saisie ?
 Comment procède t- elle pour la saisine du conseil de discipline ?

3.1. Quelle est l’autorité compétente pour ordonner l’envoi d’un militaire devant
le conseil de discipline ?

Ordonner l’envoi d’un militaire devant le conseil de discipline, c’est ordonner la


traduction ou la comparution devant un « conseil de discipline », « un conseil
d’enquête » ou un « conseil supérieur d’Armée », d’un militaire contre qui il est
relevé une faute afin qu’il s’explique sur la réalité et les circonstances de cette
faute et ainsi permettre à l’autorité compétente d’adapter la sanction statutaire
qu’elle envisage.
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Les autorités compétentes pour ordonner l’envoi d’un militaire devant le conseil de
discipline sont indiquées dans le tableau ci-après :

Autorités compétentes
N° Catégorie du comparant Dénomination du conseil pour délivrer l’ordre
d’envoi
Chefs d’état – major
1 Militaires du rang Conseil de discipline
d’armée (TAM)
 Chef d’état – major
général des forces
armées congolaises, pour
2 Sous - Officiers Conseil d’enquête les militaires ;
 Commandant de la
gendarmerie nationale,
pour les gendarmes
Ministre en charge de la
3 Officiers Conseil d’enquête
défense nationale
Officiers généraux Président de la République,
4 Conseil supérieur d’armée
ou amiraux Chef suprême des Armées

3.2. Comment est saisie l’autorité compétente pour ordonner l’envoi devant le
conseil de discipline ?

L’autorité habilitée à délivrer l’ordre d’envoi devant le conseil de discipline peut


être saisie par deux moyens :
 soit par un rapport transmis par voie hiérarchique par l’autorité hiérarchique
organique du militaire en cause (art. 7 al. 1 er du décret) ;
 soit d’office (art. 8 du décret).

a. Le rapport est élaboré par l’autorité militaire hiérarchique organique qui


demande l’envoi du militaire devant le conseil de discipline.

Il mentionne les éléments suivants :


 les faits reprochés au militaire mis en cause ou les faits pour lesquels il y a
lieu de le traduire devant le conseil de discipline ;
 la mesure ou la sanction statutaire envisagée contre lui ;
 les mesures disciplinaires dont il a déjà fait l’objet.

Il est accompagné des pièces suivantes :

 la plainte éventuellement formée contre le militaire mis en cause ;


 toutes pièces propres à éclairer la décision de l’autorité compétente pour
ordonner l’envoi.

b. L’autorité compétente pour délivrer l’ordre d’envoi peut aussi ordonner d’office
l’envoi d’un militaire devant le conseil de discipline.

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Il peut en être ainsi :
 lorsque ladite autorité a reçu directement (par exemple, par rapport, compte –
rendu, bulletin de renseignement …) un signalement de faits graves
susceptibles d’exposer leur auteur à des sanctions statutaires ;
 lorsque de tels faits sont portés à sa connaissance par tout autre moyen
(dénonciation).

3.3. Comment procède t-elle pour la saisine du conseil de discipline ?

L’autorité compétente pour ordonner l’envoi devant le conseil de discipline qui


entend donner suite à la demande d’envoi dont il a été saisi délivre un ordre
d’envoi devant le conseil de discipline (art. 9 du décret).

Cet ordre d’envoi doit :

 viser le moyen par lequel l’autorité qui l’a délivrée a été saisie (rapport ou
d’office) ;
 indiquer les faits motivant la saisine du conseil et leur qualification ;
 spécifier la sanction statutaire dont l’infliction est envisagée contre le militaire
concerné ;
 indiquer, s’il y a lieu, l’autorité déléguée pour la constitution du conseil de
discipline (art. 10 du décret).

La délivrance de l’ordre d’envoi est suivie de la constitution du conseil de


discipline.

4. Constitution du conseil de discipline

Constituer le conseil de discipline, c’est désigner les membres du conseil de


discipline en leurs différentes qualités, tel qu’indiqué à l’article 11 du décret
(président, membres, rapporteur).

4.1. Quelle est l’autorité compétente pour constituer le conseil de discipline ?

Le conseil de discipline est constitué par l’autorité qui a ordonné l’envoi du


militaire. Un système de délégation est prévu (art. 10 du décret).

Le tableau ci-après indique les autorités compétentes pour constituer le conseil de


discipline et les autorités délégataires :

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Catégorie Autorités compétentes pour
Dénomination
N° du constituer le conseil de discipline
du conseil
comparant Titulaires Délégataires

Militaires Conseil de Chefs d’état – major


1 Néant
du rang discipline d’armée (TAM)

 Chef d’état – major d’armée


 Chef d’état –
(TAM) à laquelle appartient le
major général des
sous-officier ;
FAC, pour les
 Commandant de la ZMD où est
militaires ;
stationné l’unité ou le service
d’emploi du sous-officier
Sous - Conseil
2
Officiers d’enquête
 Commandant de la formation à
 Commandant de
laquelle appartient le gendarme ;
la gendarmerie
 Commandant de RGN où est
nationale, pour
stationné l’unité ou le service
les gendarmes
d’emploi du gendarme

 Chef d’état – major général des


Ministre en charge
Conseil FAC, pour les militaires ;
3 Officiers de la défense
d’enquête  Commandant de la gendarmerie
nationale
nationale, pour les gendarmes

Officiers Conseil Président de la


Ministre en charge de la défense
4 généraux supérieur République, Chef
nationale
ou amiraux d’armée suprême des Armées

La délégation doit être précisée dans l’ordre d’envoi délivré par l’autorité
délégante.

4.2. Quels sont les formes à respecter pour la désignation des membres du
conseil de discipline ?

L’autorité ayant ordonné l’envoi ou son délégataire :


- désigne les cinq membres du conseil en tenant compte des critères objectifs de
composition, de choix et d’incompatibilités fixés à l’article 4 du décret et
précisés au point 2 ;
- nomme le président du conseil parmi les membres ainsi désignés : celui-ci doit
être le membre le plus ancien dans le grade le plus élevé ;
- désigne le rapporteur, non pas parmi les cinq membres du conseil mais plutôt
parmi les officiers de l’armée à laquelle appartient le militaire envoyé devant le
conseil de discipline et d’un grade supérieur à lui (art. 12 du décret).

La constitution du conseil de discipline précède le déroulement de l’enquête.


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5. Tenue du conseil de discipline

La tenue du conseil de discipline recouvre deux phases :

 l’enquête préparatoire ;
 la réunion du conseil de discipline.

Elle est précédée de notifications essentielles dont l’omission exposerait la


procédure à la nullité.

5.1. Notifications préalables

Ces notifications préalables sont accomplies successivement par :


 l’autorité ayant constitué le conseil de discipline ;
 le président du conseil de discipline ;
 le rapporteur.

 L’autorité ayant constitué le conseil de discipline doit :

 faire immédiatement notifier au militaire en cause, par voie hiérarchique et


par simple lettre au porteur avec accusé de réception, l’ordre d’envoi et la
décision de constitution du conseil ;
 dans les vingt (20) jours suivant la date de constitution du conseil de
discipline, adresser le dossier de l’affaire au président du conseil.

La lettre de notification doit :


- faire connaître au militaire intéressé son renvoi devant le conseil de discipline,
la constitution du conseil de discipline devant lequel il est renvoyé et l’objet de
l’enquête (faits reprochés, sanction statutaire envisagée) ;
- l’inviter à se tenir à la disposition du conseil dès qu’il sera convoqué par le
président du conseil ou le rapporteur ;
- l’aviser de son droit de se faire assister par un défenseur choisi parmi les
militaires ou gendarmes en activité ;
- l’avertir que faute par lui de se présenter, il sera statué à son égard par défaut.

Dans le cas de fuite de l’intéressé, la lettre de notification est remise au


commandant de la garnison ou de la place où est stationnée l’unité du militaire en
cause.

Le dossier de l’affaire contient les pièces suivantes :

- la décision d’envoi devant le conseil de discipline ;


- la décision de constitution du conseil de discipline ;
- le rapport hiérarchique et les pièces transmis en vue de la saisine de l’autorité
ayant décidé de l’envoi ;
- le dossier individuel du militaire en cause.
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 A la réception de ce dossier adressé par l’autorité ayant constitué le conseil de
discipline, le président du conseil de discipline l’envoie au rapporteur dans le
cours du délai de vingt (20) jours susmentionné.

 Dans les quinze (15) jours de la réception de ce dossier, le rapporteur doit


ouvrir l’enquête.

5.2. L’enquête préparatoire

L’enquête préparatoire est menée par le rapporteur. Celui-ci doit l’ouvrir dans les
quinze (15) jours suivant la date de réception du dossier de l’affaire adressé par le
président du conseil de discipline qui lui-même l’a reçu de l’autorité ayant
constitué le conseil de discipline dans le délai de vingt (20) jours courant à
compter de la date de la décision de constitution du conseil de discipline.

L’enquête préparatoire consiste pour le rapporteur à recueillir :


 les explications du militaire mis en cause ;
 toutes dépositions, toutes déclarations, toutes pièces, tous documents ou tous
autres éléments se rapportant aux faits ou pouvant fournir des renseignements
utiles au conseil.

A cet effet, il entend le militaire mis en cause, les témoins indiqués par le militaire
en cause ou toute personne pouvant utilement le renseigner sur les faits ou sur la
situation du militaire et recueille tous renseignements utiles.

Audition du militaire en cause

Le rapporteur ouvre l’enquête par l’audition du militaire en cause. A cet effet, dans
les quinze (15) jours de la réception du dossier de l’affaire, il l’invite à se
présenter devant lui. Pour lui permettre de se préparer à cette audition, il lui
communique préalablement, personnellement et confidentiellement, le dossier de
l’affaire. Cette communication se fait par consultation et non par transmission
totale tels que par photocopie, scanning ou autres procédés de reproduction des
pièces du dossier. La convocation qui est adressée par le rapporteur au militaire au
militaire comparant pour son audition doit donc aussi indiquer la date, l’heure et le
lieu où ce dernier doit se présenter pour consulter le dossier.

Le militaire mis en cause qui se présente à la date indiquée pour son audition, est
entendu en ses explications par le rapporteur. Celui-ci reçoit toutes les pièces que
ce militaire entend produire pour sa défense, la liste des témoins qu’il demande de
faire entendre ainsi que l’identité du défenseur qu’il a choisi pour l’assister devant
le conseil. Le rapporteur dresse un procès-verbal qu’il signe avec lui. Si celui-ci
refuse, le rapporteur mentionne ce refus dans le procès– verbal.

Si le militaire envoyé devant le conseil n’a pas répondu à la convocation, le


rapporteur passe outre et fait mention de cette absence au procès-verbal.

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Audition des témoins ou toute autre personne

Le rapporteur doit entendre toutes les personnes que le militaire a demandé à faire
entendre pour sa défense. Il peut aussi, d’office, entendre toute personne
susceptible de lui fournir des renseignements utiles.

Il dresse procès-verbal des déclarations qu’il signe avec le comparant.

Recueil de tous autres renseignements ou documents utiles

Le rapporteur peut encore recueillir par écrit tous renseignements ou tous


documents utiles auprès de toute autorité ou toute autre personne.

Le rapporteur doit donner connaissance au militaire en cause de toutes les


dépositions et de tous les documents recueillis. A cet effet, il lui autorise à les
consulter et à les lire en sa présence.

Clôture de l’enquête

Lorsque le rapporteur a terminé son enquête, il en consigne les résultats dans un


rapport qu’il adresse avec l’ensemble du dossier au président du conseil.

Le rapporteur ne doit pas faire connaître son opinion dans le rapport d’enquête.

5.3. La réunion du conseil de discipline

Les points suivants sont pris en compte :


- les formalités préalables (articles 18 à 19 du décret) ;
- la tenue de la réunion du conseil de discipline (articles 20 à 25 alinéa 1 er du
décret) ;
- la délibération sur l’avis du conseil de discipline (article 25 al. 1 er à 29 du
décret) ;
- La publicité de l’avis du conseil de discipline (articles 29, 30, 31 du décret) ;

5.3.1. Les formalités préalables à la tenue de la réunion du conseil de


discipline

A la réception du rapport dressé par le rapporteur, le président du conseil de


discipline :
 fixe la date, l’heure de la réunion et rappelle le lieu de la réunion qui a déjà été
fixé par la décision de constitution du conseil (article 11 du décret) ;
 huit (8) jours avant la date de la tenue de la réunion, convoque le militaire en
l’invitant à se présenter au lieu, jour et heure indiqués et en l’avisant que s’il ne
se présente pas, le conseil statuerait par défaut ;
 notifie au militaire en cause, en même temps que la convocation, la liste des
personnes qu’il a demandé à faire entendre ainsi que celles entendues par le
rapporteur au cours de l’enquête, sur son initiative ;
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 informe le défenseur choisi par le militaire en cause ;
 convoque en outre les personnes dont l’audition est utile pour l’examen de
l’affaire soit d’office, soit à la demande du militaire envoyé devant le conseil.

En dehors des personnes convoquées par le président, le militaire mis en cause a


le droit de faire citer à ses frais d’autres personnes dont l’audition lui paraît
utile à sa décharge. Il doit dans ce cas aviser le président cinq (5) jours francs
avant la date de la réunion du conseil par simple lettre au porteur.

5.3.2. La tenue de la réunion du conseil de discipline

La réunion du conseil de discipline est soumise aux conditions de quorum et de


publicité suivantes :

 le conseil ne peut siéger que si tous les cinq (5) membres et le rapporteur sont
présents ;
 les séances du conseil de discipline se déroulent à huis clos ;
 le compte-rendu des débats est formellement interdit, même à l’égard de
l’autorité ayant ordonné l’envoi et/ou constitué le conseil de discipline.

Après avoir constaté que le quorum est atteint et que les conditions de réunion
garantissent le huis clos et le secret des débats, le président :

 déclare la séance ouverte ;


 désigne un secrétaire parmi les quatre autres membres du conseil ;
 rappelle succinctement les règles de fonctionnement du conseil ;
 fait introduire le comparant et son défenseur ; en cas d’absence de l’un et/ou de
l’autre, celle-ci est mentionnée au procès-verbal ;
 vérifie l’identité du comparant et lui donne lecture de l’ordre d’envoi et de la
décision de constitution du conseil ;
 vérifie la présence des témoins convoqués par lui ou invités par le militaire en
cause, toute absence étant mentionnée au procès-verbal ;
 informe les membres du conseil et toutes les autres personnes admises à la
séance qu’elles sont tenues au secret des débats.

Après quoi, le président fait donner lecture par le rapporteur de son rapport
d’enquête.

A la suite de la lecture du rapport d’enquête, le conseil entend le militaire en ses


explications. Puis il appelle et entend les témoins un à un. Les membres du conseil,
le rapporteur, le militaire en cause et son défenseur peuvent poser des questions au
comparant et aux témoins.

Après ces auditions, le militaire en cause fait ses observations à travers son
défenseur qui prend la parole.

Le militaire comparant doit prendre la parole, personnellement, en dernier.


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A la suite de quoi, le président déclare les débats terminés, met l’affaire en
délibéré et fait retirer le rapporteur, le militaire comparant et son défenseur de la
salle de réunion du conseil de discipline et en vue de la délibération.

5.3.3. La délibération sur l’avis du conseil de discipline

Les cinq membres du conseil de discipline restent dans la salle de réunion du


conseil de discipline et délibèrent sur l’avis à formuler dans l’affaire, hors la
présence du rapporteur, du militaire en cause, de son défenseur et de toute tierce
personne.

Au cours de la délibération, le président pose au conseil les questions qui vont lui
permettre de former son avis. Le président et les autres membres du conseil
répondent à ces questions par « oui » ou « non ».

Le texte précise l’objet des questions et les modalités d’expression par les
membres du conseil de la réponse à ces questions.

1) L’objet des questions

Les questions portent sur :

 la participation ou non du militaire comparant aux faits ayant justifié le renvoi


devant le conseil ;
 la qualification de ces faits ;
 la sanction envisagée contre le militaire en cause et pour laquelle le conseil est
consulté, telle qu’elle est indiquée dans l’ordre d’envoi.

 La participation ou non du militaire comparant aux faits ayant justifié le


renvoi devant le conseil

Il s’agit pour le conseil de s’assurer si le militaire comparant a réellement


participé, contribué ou non à la réalisation des faits. Cela sous – entend que les
débats ont pu établir ou non les actes matériels ou les omissions précisément
commis par le comparant (quoi ? quand ?où ? comment ?).

La question à poser pourrait être bâtie ainsi qu’il suit :

« le(sergent X)a-t-il participé aux faits qui lui sont reprochés notamment ceux de
s’être le (date), à (lieu), rendu physiquement inapte au service en entaillant
volontairement les veines de son bras gauche ? »

En cas de réponse négative, le conseil ne retiendra en conséquence aucune


sanction contre le militaire en cause. Si la réponse est affirmative, le président du
conseil pose la question sur la qualification des faits visée à l’ordre d’envoi.

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 La qualification des faits

La qualification des faits consiste à rattacher les faits ou les circonstances


matérielles reprochés au militaire comparant à l’une des catégories de faute
prévues soit au Règlement de discipline générale soit au Statut général des
militaires et des gendarmes.

L’ordre d’envoi donne une qualification des faits motivant le renvoi du militaire
devant le conseil. Cette qualification rattache ces faits à l’une des catégories de
fautes statutaires et non disciplinaires.

Le statut général des militaires et des gendarmes en ses articles 62 alinéas 2 et 67


prévoit les catégories de fautes statutaires suivantes :
- l’insuffisance professionnelle ;
- l’inconduite habituelle ;
- la faute dans le service ou contre la discipline ;
- la faute contre l’honneur ;
- la condamnation à une peine d’emprisonnement.

Les catégories de fautes disciplinaires sont celles prévues au RDG, à savoir :


- fautes tendant à soustraire leur auteur à des obligations militaires ;
- fautes contre l’honneur, la probité ou les devoirs généraux du militaire ;
- fautes contre la discipline militaire ;
- manquement aux règles d’exécution du service ;
- fautes et négligences dans l’exercice de la profession ;
- fautes concernant le comportement et la tenue.

Pour ce qui est du conseil de discipline, qualifier les faits consiste à s’assurer si
les circonstances matérielles ou les faits tels qu’ils découlent des débats entrent
bien dans la catégorie de fautes visée à l’ordre d’envoi ou, dans la négative, dans
une autre catégorie de fautes statutaires.

A titre d’illustration, la question portant sur la qualification pourrait être ainsi


libellée :

« Les faits reprochés au sergent X constituent-ils une faute contre l’honneur ? ».

Si la réponse est négative, le président pose la même question en envisageant


successivement les autres catégories de fautes jusqu’à ce que le conseil obtienne la
majorité sur la qualification qu’il convient de retenir. Le conseil peut aussi en
définitive retenir que les faits reprochés au militaire ne constituent aucune faute
statutaire et, en conséquence, ne retenir aucune sanction contre le militaire.

Si la réponse est affirmative, le président du conseil pose la question sur la


sanction visée à l’ordre d’envoi.

Page 13 sur 15
 La sanction visée à l’ordre d’envoi et envisagée contre le militaire en cause

La sanction visée à l’ordre d’envoi est celle qui est envisagée contre le militaire
comparant. Il ne devra s’agir que de l’une des sanctions statutaires prévues aux
articles 62, 67 alinéa 2 du Statut des militaires et des gendarmes (radiation du
tableau d’avancement, le retrait d’emploi par mise en non activité, la radiation des
cadres par mesure disciplinaire ou par perte de grade) et 136 du RDG
(rétrogradation).

Le président pose la question sur cette sanction qui est visée à l’ordre d’envoi. A
titre d’exemple, celle-ci pourrait-être : « le sergent X se trouve-t-il dans le cas
d’être radié du tableau d’avancement ? »

Si la réponse est affirmative, le conseil retient la sanction. Si la réponse est


négative, le président pose la même question mais en envisageant successivement
toutes les sanctions inférieures à celle visée à l’ordre d’envoi. Parmi ces
sanctions, il commence par la plus sévère jusqu’à ce que le conseil retienne celle
qui paraîtrait convenir contre le militaire en cause (article 28 du décret).

Il en découle deux situations majeures :


- le conseil ne peut pas aggraver la situation du militaire comparant en
proposant une sanction plus forte que celle visée à l’ordre d’envoi ;
- le conseil ne peut pas proposer d’autres sanctions que celles prévues au Statut
général des militaires et des gendarmes ou au RDG ayant une valeur
statutaire.

2) Modalités d’expression de la réponse aux questions.

A chaque question, le président et les membres du conseil répondent par ‘’oui’’ ou


par ‘’non’’, par vote à bulletin secret (article 26 du décret).

Pour les besoins du vote, le président prépare suffisamment de bulletins découpés


sur du papier blanc de telle manière qu’il soit possible d’y écrire de façon claire et
lisible le mot « oui » ou le mot « non » et de le plier pour que les autres membres
ne puissent voir le vote à y inscrire. Il prépare en outre une urne destinée à
recueillir les bulletins de vote. L’urne est disposée sur la table de façon visible par
tous les membres du conseil.

Avant le vote sur chaque question, le président remet un bulletin à chaque membre.
Il fait constater à chaque membre que le bulletin remis est vierge ou ne comporte
aucune inscription.

A la suite de la question posée par le président, chaque membre y compris le


président lui-même - inscrit son vote « oui » ou « non » sur le bulletin reçu du
président de telle manière que les autres ne puissent pas le voir, le plie ou le ferme
et le remet au président qui le dépose dans l’urne destinée à cet usage.

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Le président dépouille aussitôt les résultats en présence constante des autres
membres du conseil qui peuvent vérifier ces résultats. Il constate immédiatement
les résultats. Les bulletins blancs ou nuls ou qui sont déclarés nuls à la majorité
comptent en faveur du militaire en cause.

Les bulletins sont brûlés immédiatement après le dépouillement des résultats sur
chaque question.

La majorité forme l’avis du conseil. Il s’agit d’une majorité simple (le plus grand
nombre).

Le président fait dresser séance tenante procès-verbal des opérations. Ce procès-


verbal contient l’avis du conseil de discipline sur la sanction envisagée contre le
militaire.

Les membres du conseil sont tenus au secret des délibérations.

5.3.4. La publicité de l’avis du conseil de discipline

L’avis du conseil de discipline est secret. Il ne peut être communiqué ni au


rapporteur ni au militaire comparant ni à son défenseur ni à une tierce personne. Le
procès-verbal contenant l’avis du conseil de discipline est exclusivement transmis,
avec toutes les pièces du dossier de l’affaire, sous pli confidentiel, à l’autorité qui
a constitué le conseil de discipline. Celui-ci le fait parvenir à l’autorité ayant
pouvoir de décision.

Seule la décision prise à la suite de cet avis est notifiée par écrit au militaire en
cause.

6. Dissolution du conseil de discipline

Le conseil de discipline est dissous de plein droit après avoir donné son avis
(article 31 du décret). Il n’y a donc pas d’acte à prendre pour la dissolution du
conseil. L’acte de transmission du procès-verbal contenant l’avis du conseil à
l’autorité ayant constitué le conseil de discipline emporte ipso facto sa dissolution.

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