Coopération Afrique Europe
Coopération Afrique Europe
Coopération Afrique Europe
DE PARADIGME ?
René N’Guettia Kouassi
2016/1 N° 36 | pages 85 à 97
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Introduction
Le premier constat à faire ici est que l’Afrique a énormément besoin d’argent
pour financer ses multitudes projets d’infrastructure, et réussir son intégration
économique et politique. Les besoins de financement du continent africain sont
extrêmement élevés. Mais après plus d’un demi-siècle de coopération avec
l’Europe, l’Afrique offre toujours l’image d’un continent qui fait du surplace dans
sa quête vers le progrès et le développement. En d’autres termes, la coopération
avec l’Europe, qui remonte aux Conventions de Yaoundé, n’a pas jusqu’à présent
permis à l’Afrique de connaître le développement et de maîtriser son destin, afin
de participer pleinement à la gestion des affaires planétaires.
Mais le paradoxe, c’est que l’Europe est extrêmement riche, sans toutefois
parvenir à aider convenablement ses partenaires africains à sortir de la pauvreté.
Ce deuxième constat tient au fait que l’Europe détient une pléthore d’instruments
financiers (bilatéraux et communautaires) destinés à l’Afrique. Chacun de ces
instruments est doté d’enveloppes substantielles. Mais là où le bât blesse, c’est
que l’accès à ces fonds est extrêmement difficile. Cette contrainte en termes
d’accès aux Fonds européens est expliquée, côté européen, par la faible capacité
d’absorption des pays africains et, côté africain, par la complexité des procédures
d’accès et de justification de l’utilisation des fonds. Ainsi, les Fonds européens de
développement (FED) se succèdent sans que les enveloppes y afférentes soient
totalement consommées.
Autre constat frappant, est que l’Europe, à travers ses multiples instruments
financiers, scinde l’Afrique en trois zones géographiques :
- l’Afrique du Nord, qui bénéficie de l’instrument financier MEDA (Mediterranean
1 R. N KOUASSI, L’Afrique, un géant qui refuse de naître, L’Harmattan, Paris, 2015 ; R. N KOUASSI,
Les défis du développement de l’Afrique contemporaine, L’Harmattan, Paris, 2012.
86 René Kouassi N’GUETTIA
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Ces nombreux instruments financiers (avec comme corollaire le tort causé aux
processus d’intégration en cours sur le continent), généralement mal compris par
les partenaires africains et ne répondant pas convenablement aux déficits en
ressources en Afrique, justifieraient partiellement le grand Amour naissant entre
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l’Afrique et d’autres partenaires comme la Chine. Cet amour naissant, par le biais
des éléments autour desquels il se structure, semble s’inscrire dans la durée.
Aujourd’hui, la Chine apparaît comme le « Grand Ami » de l’Afrique. Elle semble
mieux comprendre l’Afrique, en lui apportant l’aide voulue (qui n’est soumise à
aucune condition) ; en exploitant les ressources minières naguère jugées non
rentables par les Occidentaux ; en apportant une solution au sous-développement
des infrastructures physiques ; en apportant son soutien politique dans des
instances où l’Afrique n’a pas droit de cité, etc.
L’amour naissant et grandissant entre l’Afrique et la Chine peut-il amener
l’Union européenne à revisiter sa coopération avec l’Afrique ? Deux types de
réponses sont apportés à ce grand questionnement.
D’une part, il y a ceux qui affirment que le regain d’intérêt que manifeste l’Union
européenne à l’égard de l’Afrique, ces derniers temps, est le signe annonciateur
d’une nouvelle coopération en gestation. D’après les tenants d’une telle thèse, la
pénétration chinoise en Afrique serait à l’origine de l’intérêt renouvelé de l’Europe
pour le continent africain. Ce regain d’intérêt s’est traduit par l’avènement de la
« Stratégie pour le Développement de l’Afrique », entièrement conçue par l’Union
européenne et proposée à l’Afrique. C’est cette stratégie qui a été transformée
en Stratégie conjointe Afrique Europe, adoptée à Lisbonne en décembre 2007.
Aussi, ce regain d’intérêt se manifeste-t-il à travers la multiplication des initiatives
européennes dans des secteurs variés, particulièrement dans les domaines de la
prévention des conflits et du maintien de la paix.
D’autre part, il y a ceux qui soutiennent que la présence chinoise en
Afrique n’a produit aucun effet sur le partenariat Afrique Europe. Une telle
thèse, souvent défendue dans les milieux européens, suggère que les
craintes de la partie européenne résideraient dans le fait que les éléments
constitutifs de la coopération chinoise sont de nature, à annihiler la tendance
à la bonne gouvernance économique et politique et au respect des droits de
l’homme, observée en Afrique dans la mouvance de la chute du mur de Berlin.
Coopération Afrique-Europe : pourquoi faut-il changer de paradigme ? 87
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logiques diamétralement opposées. L’approche occidentale suggère que la bonne
gouvernance, la primauté du droit et le respect des droits de l’homme précèdent
et conditionnent le développement économique et social. Selon cette approche,
l’adoption de ces vertus constitue un passage obligé pour l’Afrique pour réussir son
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I. Pourquoi la coopération Afrique Europe est-elle
inévitable et obligatoire pour les deux continents ?
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« On choisit ses amis, mais on ne choisit pas ses frères et ses sœurs »
a-t-on coutume d’affirmer. Cette expression est, à nos yeux, celle qui semble
traduire le mieux les relations séculaires entre l’Afrique et l’Europe. En effet,
l’Afrique, comme l’Europe, peut diversifier et élargir à souhait l’éventail de ses
partenaires à travers le monde. Et, l’Afrique, comme l’Europe, jouit d’une totale
liberté de nouer des liens de coopération avec toutes les régions du monde.
Pourtant, quand on considère la collaboration Afrique Europe, cette liberté de
choix semble disparaître. En réalité, cette coopération constitue une donnée qui
s’impose naturellement aux deux continents. Autrement dit, quels que soient les
sentiments d’amitié ou de méfiance que les Européens inspirent aux Africains et
réciproquement, l’Afrique et l’Europe sont dans l’obligation de coopérer. Elles sont
contraintes de vivre ensemble, de se nourrir ou de s’enrichir de leurs différences,
de partager leurs expériences, de s’entraider, de se soutenir, de s’accompagner
naturellement et, en fin de compte, de regarder dans la même direction quant à
leur implication dans la gestion de la gouvernance mondiale.
Le caractère contraint des relations entre l’Afrique et l’Europe découle de
la conjonction de plusieurs facteurs : tout d’abord, la proximité géographique
(seulement douze kilomètres séparent les deux continents), mais aussi les
relations et affinités culturelles et linguistiques, nées d’un siècle de colonisation,
de trois siècles de perpétuation de la traite des Noirs, et de la coopération
intercontinentale tous azimut, enrichie et approfondie depuis plus d’un demi-
siècle. L’Afrique et l’Europe n’ont donc pas d’autre choix que de coopérer. Leur
seule marge de manœuvre réside dans les moyens à mettre en place pour
améliorer constamment les conditions de leur collaboration, pour se comprendre
mutuellement, pour se parler régulièrement et mutualiser leurs efforts pour
relever ensemble les défis majeurs de notre ère. Quel est l’état des lieux des
relations Afrique Europe ? Quelles sont les difficultés auxquelles elles sont
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exposées ? Comment améliorer ces relations dans l’intérêt supérieur des deux
continents ? Les développements qui vont suivre apportent des éclairages utiles
pour répondre à ces questions.
Les relations Afrique Europe remontent à la nuit des temps. Elles ont été
marquées par plusieurs accords aux contenus multiples, adaptés au fur à mesure
en fonction des exigences des relations internationales du moment. Ainsi, on est
passé des Accords de Yaoundé aux Accords de Lomé, pour connaître aujourd’hui les
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Accords de Cotonou (révisables tous les cinq ans) qui régissent la coopération entre
les deux continents. Toutefois, il convient de retenir que ces différents Accords ont
produit des résultats mitigés et en deçà des espérances. Et pour cause, en dépit
de nombreux instruments financiers ayant suscité d’importants flux de capitaux
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vers l’Afrique, la coopération avec l’Europe n’a pas sorti le continent du cul-de-sac
de la pauvreté et de la misère. La persistance du sous-développement en Afrique
fait dire à certains que la coopération séculaire avec l’Europe est en elle-même
inefficiente, et serait même de nature à handicaper l’Afrique dans sa marche vers
le progrès. D’où le besoin croissant, fortement ressenti en Afrique, de diversifier les
partenariats avec d’autres régions du monde. D’où également, la volonté politique
partagée par les leaders africains et européens de réhabiliter en profondeur les
tenants et aboutissants de la coopération Afrique Europe pour adapter celle-ci aux
réalités de la modernité. Ainsi, dans ce souci partagé de rendre plus efficace et plus
dynamique la coopération entre les deux continents, s’est tenu au Caire (Égypte) en
avril 2000, un Sommet historique Afrique Europe qui a posé les fondements d’un
nouveau dialogue dans un esprit de respect mutuel et de responsabilité partagée.
Pour entretenir ce nouveau dialogue né dans un enthousiasme chargé d’espoir,
les deux continents se sont engagés à adopter une « Stratégie conjointe » de long
terme devant être mise en œuvre par l’entremise de plans d’actions variés d’une
durée de trois ans chacun. La Stratégie conjointe, adoptée à Lisbonne (Portugal)
en novembre 2007, avec son cortège de plans d’action successifs, saura-t-elle
répondre aux attentes des populations africaines et européennes ? La mise en
œuvre de cette Stratégie conjointe Afrique Europe de Lisbonne, permettra-t-elle
aux deux continents de consolider davantage leur coopération et de les amener
à reconnaître enfin que l’un ne peut vivre sans l’autre et vice-versa, comme un
oiseau et sa branche d’arbre : l’oiseau a beau se fâcher contre l’arbre, il finira par
s’asseoir sur la branche après un temps prolongé de vol.
Dans les faits, la reconnaissance de cette nécessité relationnelle n’a pas eu
suffisamment d’impact sur la mise en application du premier plan d’action de la
Stratégie conjointe. En effet, la traduction concrète de ce premier plan d’action n’a
pas abouti à des résultats satisfaisants par rapport aux principes et objectifs de la
Stratégie conjointe. On a continué à s’engluer dans la rhétorique au lieu d’enrichir
le nouveau dialogue en mettant en œuvre des projets concrets, ayant un impact
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continue de faire beaucoup pour l’Afrique. Le Fonds européen pour le
développement (FED) à travers les canaux des Programmes indicatifs nationaux
(PIN) et des Programmes indicatifs régionaux (PIR), en sus de plusieurs autres
formes d’assistance bilatérale, est assez révélateur des apports considérables que
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par les jeunes Africains, doit interpeller les dirigeants européens. Car, en dépit
de l’immensité des apports en tous genres que l’UE a accordés à l’Afrique, des
malentendus et des incompréhensions persistent encore dans les relations entre
les deux continents. La jeunesse africaine et la société civile africaine ont du
mal à comprendre l’attitude de l’Europe à l’égard de l’Afrique dans la gestion
de certains dossiers. Au nombre de ceux-ci, figurent principalement ceux liés à
l’immigration, à la délivrance des visas, à l’accueil des étudiants africains dans
les universités européennes, à la juridiction universelle, à la conditionnalité
de l’aide au respect des droits de l’homme et des vertus de la démocratie, au
« soutien » apporté à certains régimes et à la politique européenne de « deux
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poids deux mesures » à travers le monde. Ce traitement partial « deux poids deux
mesures » que l’Europe applique à l’Afrique a fait naître chez la quasi-totalité des
Africains l’amer sentiment que l’Europe n’a pas de considération ni pour l’Afrique,
ni pour ses dirigeants. Nous en voulons pour preuve la faible participation des
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Les relations entre l’Afrique et l’Europe remontent à la nuit des temps. Elles
ont été marquées par des faits de nature diverse et variée dont le souvenir
peut parfois susciter de profondes émotions. Nous taisons volontairement ces
faits au risque de nous livrer à des conjectures aux contours indéfinissables.
En revanche, notre souhait est d’appréhender la coopération Afrique Europe à
travers la dynamique, voire la logique qui l’a toujours soutenue des points de vue
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de la partie européenne. Cela nous permettra ensuite d’envisager une autre voie,
synonyme d’un changement de paradigme plus promoteur.
Pour mémoire, il convient de rappeler que depuis les Conventions de Yaoundé,
en passant par les accords de Lomé jusqu’aux récents accords de Cotonou, l’Europe
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A. La nouvelle approche avec un respect mutuel et une responsabilité
partagée
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nantie de tout point de vue, a l’obligation morale d’accompagner l’Afrique dans
sa transformation économique et politique. Car, il est de plus en plus difficile à
comprendre que l’Afrique ne bénéficie pas encore, de ce que les économistes
appellent, les externalités positives du fait de sa proximité géographique avec
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L’Afrique, de son côté, doit faciliter cette mutation de paradigme. Pour cela, elle
doit reformer profondément ses économies pour un usage optimal et rationnel
de l’aide reçue de l’Europe. Aussi doit-elle opérer sa mue dans sa perception
de son passé avec l’Europe. Certes, elle a subit le double effet de l’esclavage
et de la colonisation. Mais elle doit se départir de ce passé, fut-il douloureux et
catastrophique, pour se focaliser sur son émancipation économique. Ce passé ne
doit pas la rendre apathique à l’égard de son présent et de son futur. Dès lors, ce
passé ne doit pas être considéré comme un boulet au pied bloquant et paralysant.
Sous d’autres cieux, ce type de passé a été dompté et transformé en opportunités
de croissance et de développement. Pourquoi l’Afrique ne parviendrait-elle pas à
son tour à le faire ?
Par ailleurs, dans l’esquisse d’ériger le handicap du passé en véritables
facteurs de développement, l’Afrique doit moderniser son discours politique en
puisant dans les vertus des temps modernes. Pour y parvenir, elle doit regarder
l’Europe avec de nouvelles lunettes. Celle-ci ne doit plus être regardée comme
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berceau des colonisateurs, des exploiteurs, des méchants qui n’ont d’yeux pour
l’Afrique que pour l’immensité de ses ressources naturelles. A contrario, l’Afrique
doit regarder l’Europe comme un partenaire crédible qui peut l’accompagner
dans son processus de développement en lui apportant ce qui lui fait défaut.
Hier les Pères fondateurs de l’Afrique contemporaine se sont évertués à libérer
l’Afrique du joug colonial en utilisant les moyens de leur époque et en s’appuyant
sur le discours du Panafricanisme. Aujourd’hui, l’Afrique doit gagner la bataille
de son émancipation économique et sociale. Par conséquent, elle doit utiliser les
armes du moment et moderniser son discours politique pour être en adhésion
avec sa jeunesse qui vit sous l’ère de la troisième révolution industrielle dominée
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par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Regarder
l’Europe autrement, pourrait donc contribuer à asseoir une nouvelle relation de
confiance de nature à renforcer la coopération en la rendant plus fructueuse.
De même, il convient de noter que l’absence d’intégration politique en Afrique
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Conclusion
Finalement, il est indéniable que l’Afrique et l’Europe doivent entretenir leur
coopération de manière durable et soutenue. La proximité géographique ainsi
que plusieurs autres facteurs les y obligent. Dans cette perspective, les principes
de respect mutuel, de responsabilité partagée, et de vision partagée dans la
gouvernance des biens publics internationaux, doivent guider constamment cette
coopération. De même, il ne doit y avoir aucun sujet tabou au sein des relations
Afrique Europe. Toutes les questions doivent être traitées dans une transparence
totale, sans arrière-pensée et en toute franchise. Selon l’adage, l’amitié se nourrit
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de vérité. Le dialogue Afrique Europe doit donc se nourrir en permanence de
vérité sans laquelle les attentes suscitées s’apparenteront à des chimères.
Hier l’Europe savait ce qu’elle faisait en Afrique. Aujourd’hui, elle sait ce qu’elle
fait en Afrique. Demain, elle sait déjà ce qu’elle fera en Afrique. Quant à l’Afrique,
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elle est toujours engluée dans les interrogations interminables sur l’intérêt et le
contenu de sa coopération avec l’Europe dans une atmosphère de « chacun pour
soi ». Cela doit changer afin de contraindre l’Europe à modifier les fondamentaux
de sa coopération avec elle dans une dynamique « gagnant-gagnant » expurgée
de part et d’autre, de toutes autres considérations sujettes à interprétations
négatives.
Résumé
Abstract
After more than a half century of cooperation with Europe, Africa still projects
the image of a Continent which going round in circles in its quest for progress.
Indeed, Europe initiated several financial instruments for the Development
Financing of Africa. But today this Continent continues to bend under the weight
of poverty and misery; this leads many Africans to think that the future of their
Continent will not be molded on the European scene. Hence a large number of
partnerships with other parts of the world.
This paper shows the way forward to revitalize the Africa-Europe partnership,
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which, whatever we say, affords Africa with better advantages to successfully carry
out its economic transformation and provide well-being to its peoples.
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