Les Fondamentaux Des Risques Bancaires 3
Les Fondamentaux Des Risques Bancaires 3
Les Fondamentaux Des Risques Bancaires 3
Résumé
1-L’exercice de l’activité bancaire implique des risques de différentes natures dont essentiellement :
2-Le risque bancaire est une menace de perte financière suite à un événement probable. Le degré de probabilité de
l’événement renseigne sur la récurrence du risque .
3-Pour faire face au risque et ses effets, la réglementation prescrit aux banques des mesures préventives et des
mesures de sécurité financière.
Mesures préventives : Mise en place d’un système de contrôle interne permettant de détecter le risque et de
concevoir des palliatifs pour empêcher sa survenance ou le réduire .
Mesures financières : Fournir des provisions en couverture des risques avérés.
En exerçant son activité dans les différents domaines et les divers métiers qui sont
de son ressort, le banquier s’expose à une multitude de risques dont la survenance
est de nature à rejaillir sur sa situation financière .
Le risque bancaire quelles que soient sa nature et sa portée dépend d’un événement
ou d’une situation qui peut générer une perte financière . Il correspond à une
menace de pertes qui se produit lorsque l’événement ou la situation appréhendée
prend naissance . Sur cette base, le risque bancaire dépend de deux facteurs :
l’existence d’un événement ou d’une situation menaçante et l’appréhension de la
perte .
Exemple :
Le client a bénéficié d’un crédit bancaire compte tenu du fait qu’il dispose d’un
revenu lui permettant d’honorer son engagement aux échéances convenues. Entre
temps, le banquier apprend qu’il a perdu des marchés et que l’activité ne génère plus
les cash- flow escomptés. Cet événement laisse craindre l’insolvabilité et la formation
d’une créance douteuse.
L’activité de crédit n’est pas le seul domaine où le risque peut se produire . Il peut
intervenir dans bien d’autres domaines tels que les activités sur le marché, la
gestion, la gouvernance . Les auteurs et spécialistes de la question retiennent trois
grandes familles de risques :
3- Le risque opérationnel :
Pour faire face à ces risques , la banque doit disposer d’ un système de contrôle
interne qui permet d’identifier les risque , d’en évaluer les conséquences et de
prendre les mesures utiles en vue d’y faire face et de maîtriser la situation dans sa
globalité .
a ) Les contrôles permanents : Ils s’effectuent sur toute opération accomplie par la
banque et interviennent avant l’exécution ( contrôle a priori) et après le traitement
( contrôle a posteriori) .
Le contrôle a priori dit aussi « contrôle de premier niveau » a pour objet de vérifier la
régularité de l’opération préalablement à son exécution. Elle sera rejetée si la
vérification révèle des irrégularités
3 – Mesures à prendre
A l’échelle internationale, le comité de Bâle a prévu des mesures pour faire face au
risque encouru et réduire l’exposition au risque . A cet effet, le dispositif conçu dans
le cadre de Bâle II prévoit le renforcement des règles de surveillance et de contrôle
interne .
Sur le plan national, la loi sur les établissements de crédit telle que amendée en mai
2006 puis en juillet 2016 a imposé aux banques et établissements financiers
l’obligation de disposer d’un système de contrôle interne. Les conditions et
modalités spécifiques à cette obligation sont énoncées en vertu de la circulaire de la
Banque Centrale de Tunisie n° 2006-19 du 28 novembre 2006 et la loi bancaire
2016-48 du 11 juillet 2016 . Dans le cadre de cette circulaire, la Banque Centrale a
défini les principes qui caractérisent le système de contrôle interne et les mesures à
mettre en œuvre par catégorie de risque.
Les développements qui suivent seront consacrés à l’exposé des principaux risques,
leurs caractéristiques et les mesures spécifiques édictées dans la loi et les
règlements pour les réduire. Il s’agit du :
risque de contrepartie ( I )
risque de conformité ( II)
risque opérationnel ( III)
En conclusion, l’accent sera mis sur d’autres types de risques liés l’activité à savoir :
le risque de marché
le risque global de taux d’intérêts
le risque de liquidité
le risque de règlement
Récapitulatif
Questions :
<<<***>>>
I- Le risque de contrepartie
Notons que les risques de défaut et de dégradation sont fortement corrélés dans
la mesure où la dégradation de la qualité de la contrepartie peut être précurseur
d’un défaut. Ce sont néanmoins deux risques bien distincts. Le risque de
dégradation se traduit par une possible dévalorisation de la dette au cours sa
période de vie. Les pertes liées à la dégradation de la qualité de la contrepartie se
réalisent donc en cas de vente anticipée de la dette sans qu’un défaut se soit pour
autant produit.
Les banques possèdent des systèmes qui leur permettent de surveiller leur
exposition à l’égard d’un groupe quelconque ou d’un ensemble donné de
contreparties/emprunteurs, et de s’assurer ainsi que cette exposition n’excède pas
les limites fixées par rapport à leurs fonds propres. L’exposition à des emprunteurs
ou à des secteurs particuliers est gérée principalement de façon intégrée, peu
importe les instruments ou les portefeuilles (intermédiation ou négociation) d’où le
risque provient.
Le risque associé aux crédits consentis aux sociétés commerciales et aux autres
institutions se prête moins bien à une évaluation à l’aide de modèles statistiques
de base. Par conséquent, les banques continuent de recourir à des analyses de
crédit approfondies pour estimer la qualité du crédit des emprunteurs individuels;
les résultats de ces analyses sont exprimés en termes de probabilité de
défaillance et de perte en cas de défaillance. C’est aussi de cette manière que
procèdent les agences de notation.
Plus l’exposition est élevée, plus l’institution bancaire examinera en profondeur le
dossier, les engagements les plus importants étant soumis à l’examen et à
l’approbation du conseil d’administration.
> ou = 8%
Ratio de couverture des risques (Ratio de
solvabilité)
> ou = 9% (à fin 2013)
Fonds propres nets/Total de l'actif net pondéré
> ou = 10% (à partir de fin
suivant les quotités des risques prévus par l'article
2014)
6 (nouveau) de la circulaire n°91-24
2.2-Ratios de concentration et de division des risques
- Total des risques encourus sur les bénéficiaires dont les risques < ou = 1,5
encourus pour chacun d'entre eux sont supérieurs ou égaux à fois les
15% des Fonds Propres Nets (FPN) FPN
Limite des concours accordés aux personnes ayant des liens < ou = 1
avec l'établissement de crédit au sens de l'article 23 de la loi fois les
n°2001-65 du 10 juillet 2001 relative aux établissements de crédit FPN
2.3-Ratio de liquidité
Actifs "courants",
Actifs "classés" en fonction du risque de perte et de la probabilité de
recouvrement.
La distinction entre actifs courants et actifs classés ou entre actifs classés eux-
mêmes doit faire l'objet d'une mise à jour continue.
Les actifs classés doivent obéir à des règles spécifiques en matière de
comptabilisation de leurs produits.
a) Actifs courants
b) Actifs classés
Font également partie de la classe 2, les autres actifs restés en suspens et non
apurés dans un délai de 90 jours sans excéder 180 jours.
Ces actifs sont généralement détenus sur des entreprises qui présentent avec
plus de gravité, les caractéristiques de la classe 2.
Les retards de paiements des intérêts ou du principal sont généralement
supérieurs à 180 jours sans excéder 360 jours.
Font également partie de la classe 3, les autres actifs restés en suspens et non
apurés dans un délai de 180 jours sans excéder 360 jours.
La réservation d’agios
Pour les actifs des classes 2, 3 et 4 décrites ci-dessus, toute banque ne doit
incorporer dans ses résultats que les intérêts (ou produits) qui, sans ses
propres concours sous quelque forme que ce soit, ont été effectivement
remboursés par ses débiteurs. Tout intérêt (ou produit) précédemment
comptabilisé mais non payé est déduit des résultats.
Les banques doivent constituer des provisions au moins égales à 20% pour les
actifs de la classe 2, 50% pour les actifs de la classe 3 et 100% pour les actifs
de la classe 4.
Ces provisions doivent être affectées spécifiquement à tout actif classé égal ou
supérieur à 50 mille dinars ou à 0,5% des fonds propres nets.
Il demeure entendu que la constitution des provisions s'opère compte tenu des
garanties reçues de l'Etat, des organismes d'assurances et des banques ainsi
que des garanties sous forme de dépôts ou d'actifs financiers susceptibles
d'être liquidés sans que leur valeur soit affectée.
40% pour les actifs ayant une ancienneté dans la classe 4 de 3 à 5ans
70% pour les actifs ayant une ancienneté dans la classe 4 de 6 à 7ans
100% pour les actifs ayant une ancienneté dans la classe 4 > ou = à 8 ans.
Les montants non justifiés par ces besoins doivent être réclamés aux
bénéficiaires en vue de leur règlement immédiat. Au cas où un règlement
immédiat s'avère difficile à réaliser, lesdits montants feront l'objet, une seule
fois, d'un échéancier de remboursement en principal et intérêts.
Lorsqu'il est écoulé un délai de 90 jours après l'arrêté des intérêts sans que le
compte n'enregistre des mouvements de recettes susceptibles de compenser le
montant intégral des intérêts débiteurs et autres charges, le découvert (ou le
compte débiteur) est considéré généralement gelé et doit faire partie de la
classe 2. Lorsque ce délai dépasse 180 jours sans excéder 360 jours, le
découvert doit faire partie de la classe 3. Au-delà d'un délai de 360 jours, le
découvert doit faire partie de la classe 4.
Pour les découverts classés, les banques ne doivent incorporer dans leur
résultat que les intérêts effectivement perçus. Tout intérêt précédemment
enregistré mais non payé est déduit des résultats.
Un rapport sur le respect des normes prudentielles doit être déclaré à la BCT
par les établissements de crédit en annexe à la situation comptable arrêtée à la
fin de chaque trimestre et ce, au plus tard 45 jours après cet arrêté.
A partir de fin 2013, tout dépassement enregistré par rapport à l’une de ces
normes est ajouté avec une pondération de 300% au total des risques encourus
servant pour le calcul du ratio de solvabilité.
Les établissements de crédit et les banques non résidentes doivent disposer d’une
procédure de sélection des risques de crédit et d’un système de mesure de ces
risques leur permettant notamment :
Les informations portent tant sur le demandeur de crédit lui-même que sur les
entités avec lesquelles il constitue un groupe d’intérêt, compte tenu des liens
juridiques et financiers qui existent entre eux.
L’évaluation du risque de crédit doit notamment tenir compte des éléments ayant
trait à la situation financière du bénéficiaire, en particulier sa capacité de
remboursement. Les garanties obtenues ne doivent être considérées que comme
d’importance secondaire. Elle tient également compte d’éléments pouvant être
significatifs pour l’appréciation du risque, tels que la qualité de la gouvernance et
le secteur d’activité.
La rentabilité des opérations de crédit doit faire l’objet d’une analyse à posteriori
au moins semestriellement.
Il est interdit aux membres du conseil non dirigeants de prendre part aux
décisions de financement soumises au comité exécutif de crédit dans le cas
où
sa présence implique une situation de conflits d’intérêts ou un accès non
justifié à une information privilégiée.
La mise en œuvre de Bâle I (ratio Cooke) en 1988 s'est traduite par un ratio
d’exigence minimale de fonds propres où le numérateur représente le montant de
fonds propres disponibles et le dénominateur la mesure des risques auxquels la
banque doit faire face (risques pondérés) :
la nature du débiteur ;
la localisation du risque ;
la durée des engagements.
Le ratio Cooke a été critiqué parce que jugé trop rigide et trop simplificateur en
matière de risque de crédit, insuffisamment précis (ce qui nuit à la différenciation des
banques) et présentant une reconnaissance limitée des techniques de réduction des
risques.
À cet égard, chaque banque doit adopter les instruments de mesure et de gestion les
plus avancés, intégrer les risques opérationnels, choisir la méthode d’évaluation des
risques la plus appropriée à son contexte et mettre en œuvre des pratiques
rigoureuses de gestion des risques.
Bâle II a un impact direct sur le calcul du risque crédit. En effet, Trois méthodes de
calcul du risque de crédit sont possibles au choix de la banque :
l’approche standard ;
l’approche IRB fondation (internal based approach) IRBF ;
l’approche IRB avancée (internal based approach) IRBA.
Après la faillite de Lehman Brothers en 2008, le G20 et les régulateurs ont pris
l’engagement de relever les exigences en fonds propres des établissements de
crédit. Pour ce faire, le Comité de Bâle a travaillé à la constitution d’un corpus de
règles (Bâle III) destiné à devenir le nouveau cadre réglementaire bancaire en
matière de réglementation prudentielle.
L'objectif du comité de Bâle est de pouvoir comparer la solidité des banques les unes
avec les autres et s'assurer qu'elles pourront absorber des montants de pertes
importants afin d'éviter de nouvelles faillites.
Dans cette optique, le comité s’est intéressé à la qualité des fonds propres à travers
le ratio « Core » Tier-1, composé des fonds propres de meilleure qualité (fonds
propres durs)
D’autres mesures ont été définies et tendent à introduire un nouveau ratio d’effet de
levier et de nouveaux ratios de liquidités, à définir à réduire la procyclicité.
II - Le risque de conformité
Résumé
Le risque de conformité se manifeste en cas de non- respect des lois, règlements , des usages de la
profession et des règles du métier ( déontologie, éthique). La menace que présente le risque réside
dans les litiges, les sanctions légales et les atteintes à la réputation.
Pour réduire ce risque, la loi bancaire telle que amendée en mai 2006 impose aux établissements de
crédit l’obligation :
de mettre en place un système de contrôle de la conformité qui s’appuie sur des procédures et
des mécanismes de contrôle en vue de la détection et de la gestion du risque encouru.
d’instituer au sein de l’organigramme de la banque un organe chargé du contrôle de la
conformité. Sa mission est de piloter l’activité à travers :
- des contrôles permanents pour s’assurer de la conformité des actes et procédures aux lois,
règlements et autres normes professionnelles
- le conseil et l’assistance en matière de conformité
- la conception de programmes de formation en la matière
1-Objet
Ces normes sont de deux catégories : des normes contraignantes et des normes non
contraignantes
La norme contraignante est celle dont le non- respect expose l’établissement à des
sanctions . Il s’agit principalement des lois et des règlements.
La loi
La loi est l’œuvre de l’autorité législative. Elle est approuvée par le Parlement
( chambre des représentants du peuple ) et mise en vigueur par le chef du pouvoir
exécutif ( Président de la république et / ou du gouvernement) . Une fois publiée ,
elle doit être appliquée . La non –conformité à la loi est une faute légale qui peut
conduire à des sanctions à l’encontre du contrevenant .
Les sanctions peuvent être civiles ou pénales ou encore les deux à la fois.
La sanction pénale est prononcée en cas de commission d’un acte portant atteinte à
la sécurité publique ou la sécurité des biens et des personnes. Elle réside dans
l’emprisonnement, la condamnation au versement d’une amende au Trésor de l’Etat
ou les deux à la fois.
Les règlements
Les normes non contraignantes ne sont pas assorties de sanctions mais représente
des règles professionnelles auxquelles l’établissement doit se conformer pour
préserver sa situation sur le marché et conforter son image auprès du Public. Ces
normes sont les suivantes :
Il s’agit notamment des règles de bonne conduite et des bonnes pratiques d’usage
que les établissements doivent respecter dans le cadre de leurs relations avec la
clientèle, les partenaires , les correspondants et les concurrents ( loyauté,
transparence, prévention du conflit d’intérêt …) .
Le non-respect de ces règles n’entraîne pas des sanctions mais peut nuire à l’image
de marque de l’établissement et sa réputation sur le marché.
Enfin, les filiales qui dépendent de groupes étrangers sont soumises à l’obligation
d’appliquer les normes adoptées par la maison mère dans le cadre de
l’uniformisation de la gestion à l’échelle du groupe. Elles ne sont autorisées à s’en
écarter qu’en cas de contradiction avec des normes locales .
2-Domaines particuliers
Quant aux relations avec les autorités, dans la plupart des établissements de crédit ,
le responsable de la Conformité est le vis-à-vis de la C.T.AF ( Commission
Tunisienne des analyses financières). Agissant, à ce titre, en qualité de
correspondant de ladite Commission, il dépose les déclarations de soupçon , lui
communique les dossiers et lui fournit les renseignements requis. Il veille à
l’exécution par l’établissement des instructions émises par les autorités .
Depuis la parution de la circulaire BCT 2011-6 du 20 mai 2011 amendée par la loi
bancaire 2016-48 du 12 Juillet 2016 , ayant pour objet le renforcement des règles de
gouvernance au sein des établissements de crédit, le rôle de la Conformité en
matière déontologique ne se limite plus à apprécier les comportements et attitudes
par rapport aux bonnes règles de conduite . Il inclut le suivi de l’application du code
déontologique en vigueur à l’échelle de l’établissement.
Alors que la fonction juridique est limitée à l’examen des aspects purement
réglementaires dans certains domaines inhérents aux activités commerciales et
financières , la Conformité s’étend à toutes les normes régissant la profession et non
seulement la loi et les règlements. Elle apprécie la cohérence des comportements
au regard des règles de bonne conduite ( déontologie ) et des valeurs éthiques . Elle
englobe les pratiques d’usage national et international dès lors où elles ne sont pas
en contradiction avec les lois du pays
En revanche, la Conformité effectue toute sorte de contrôle dans tous les domaines
et à tous les niveaux de l’activité de l’établissement . Les contrôles portant sur les
procédures internes sont exécutés a priori et se manifestent par des validations.
Dans autres domaines, ils interviennent a posteriori et donnent lieu à des
recommandations et des propositions soumises aux décideurs de l’établissement .
Par ailleurs, la fonction Audit s’intéresse à la conformité des actes et des opérations
par rapport aux procédures et à l’organisation internes alors que la fonction
Conformité s’intéresse à la régularité des procédures , de l’organisation et des
décisions au regard des dispositions de la loi et des règlements ainsi que les bonnes
pratiques d’usage.
L’indépendance de la fonction
- L’incompatibilité de la fonction
- Le rattachement au conseil d’administration ou de surveillance
Sur le plan hiérarchique, ils ne doivent pas dépendre de la hiérarchie qui supervise
les activités opérationnelles, celles qui sont comprises dans le périmètre
d’intervention de la conformité ou susceptibles de faire l’objet de contrôle de
conformité .
Les responsables, cadres et agents ne doivent pas opposer le secret bancaire aux
chargés du contrôle ni se prévaloir d’une quelconque réserve .
Contrôle a priori
Il est généralement assuré par une hiérarchie habilitée , un agent chargé du contrôle
ou le système d’information. Dans les premier et second cas, le contrôle est
constaté par la validation de l’acte en question . Dans le dernier cas (contrôle assuré
par le système d’information ), l’opération doit être autorisée par le système.
Contrôle a posteriori
L’objet de la conformité
Les attributions de l’organe chargé du contrôle de la conformité
Les règles garantissant l’indépendance de la fonction dont notamment son
rattachement au conseil d’administration ou de surveillance
La liberté d’accès à l’information, le droit de contrôle et modalités
Les reportings et les relations avec le conseil d’administration
S’assurer du respect des lois et règlements, des bonnes pratiques d’usage, des
règles déontologiques et de l’éthique du métier. Le chargé du contrôle de la
conformité accomplit cette mission à travers des contrôles permanents de toutes
natures . Il peut s’agir de contrôle a priori et a posteriori comme il peut s’agir de
contrôle à distance et d’examens de documents . Les rapports des auditeurs
internes et externes, du commissaire aux comptes et du médiateur bancaire sont
systématiquement communiqués à la Conformité qui les examine et intervient , le
cas échéant , pour proposer des solutions . Les contrôles effectués dans ce cadre
visent à identifier les éventuels risques de conformité et à les évaluer .
L’évaluation du risque consiste à mettre en exergue les conséquences auxquels il
peut conduire :condamnations pénales ou civiles atteintes à la réputation de
l’établissement auprès du public. L’intérêt de cette évaluation est de mettre en
garde les dirigeants de l’établissement de crédit, notamment le conseil
d’administration et de surveillance ainsi que la direction générale contre
l’ampleur du risque encouru et ses effets sur l’activité et la situation de
l’établissement et de leur proposer des solutions.
<<<***>>>
Questions
Cas pratiques :
Dans quel cadre et dans quel but son intervention est requise ?
Quel pourrait –être d’après vous son point de vue à ce propos ?
Peut-il empêcher la mise en vigueur du projet ? Expliquez pourquoi ?
En cas de mise en vigueur du projet malgré ses réserves, quelle pourrait être
sa réaction ?
<<<***>>>
III- Le risque opérationnel
Résumé
Le risque opérationnel est réglementé par la banque centrale de Tunisie en vertu des articles 45 à
47 de la circulaire du 28 novembre 2006 traitant du contrôle interne dans les établissements de
crédit
Art.45 : Définition du risque opérationnel : Tout risque de perte lié à la défaillance du système et
de l’organisation ou à des erreurs humaines ( négligence, fraude , malversation) ou à un
événement extérieur . Il inclut le risque juridique ( conformité ). mais exclut les risques stratégiques
et de réputation . L’exclusion de ces risques s’explique par le fait qu’ils ne sont pas susceptibles de
générer des pertes mais peuvent conduire à des manques à gagner . La définition fournie dans
l’article 45 est conforme à celle avancée dans le cadre des recommandations de BALE II .
Art. 46 & 47 : Institution d’un système de gestion du risque opérationnel caractérisé par :
A – Définition et caractéristiques
Les plus cités dans la catégorie du risque opérationnel sont les erreurs de traitement
et les négligences, l’inadéquation des procédures internes par rapport aux exigences
réglementaires et normes professionnels, les pannes techniques ainsi que la
fraude, le vol et la malversation .
La définition avancée par les auteurs est conforme aux nouvelles exigences en
fonds propres imposées dans le cadre de BALE II selon lesquelles le risque
opérationnel représente une composante fondamentale faisant partie de la
détermination du ratio de solvabilité ( ratio Mc Donough ) . En vertu de ces
exigences , le dénominateur du ratio requis englobe à côté du risque de contrepartie
et des risques de marché, le risque opérationnel alors qu’en vertu du dispositif mis
en place dans le cadre de BALE I ( ratio cooke ) , le ratio était limité aux deux
premières catégories de risques ( risque de contrepartie et risques de marché) .
--------------------------------------------------------------------------------------------- = 8% au moins
Risque de contrepartie ( crédit) + risques de marché ( risque de change, fluctuation des prix…)
--------------------------------------------------------------------------------------------- = 8% au moins
Les auteurs et les spécialistes ont conçu différentes méthodes pour attribuer au
risque une évaluation en fonction de la taille de l’activité et son importance ou de
l’historique des données enregistrées . A cet effet , ils préconisent l’une ou l’autre
des approches suivantes :
Cette approche convenant aux établissements qui ne sont pas pourvus d’un
système fiable de mesurabilité des risques encourus peut être à leur avantage
comme elle peut les pénaliser . Elle est à leur avantage lorsque le coût réel du
risque est supérieure à la proportion instituée ( 15 % du PNB) . Elle est pénalisante
dans l’hypothèse inverse .
2- L’approche standard : Dans son esprit, cette approche ne diffère pas tellement
de l’approche de base détaillée ci-dessus . Elle s’appuie sur le PNB mais en tenant
compte des différentes lignes métiers . Le PNB par ligne de métier est calculé selon
une pondération spécifique. Dans le cadre de cette approche, il est prévu 8 lignes
de métiers présentant chacune une pondération spécifique
Questions
Cas pratique :
1-Monsieur X a fourni de faux documents pour obtenir un crédit auquel il n’est
pas éligible. La Banque lui a accordé le crédit sollicité sous la condition qu’il
fournisse une hypothèque sur un immeuble immatriculé . Avant l’inscription de
l’hypothèque , le crédit a été mis en place . La demande d’inscription de la
garantie a été rejetée par la Conservation de la Propriété humaine . En outre la
banque s’est rendue compte de la fausseté des documents fournis . Elle a
réclamé le payement intégral du crédit mais Mr X a refusé au motif que la faute
incombe à la banque en tant que professionnel averti .
a)En quoi consiste le risque auquel s’expose la banque et quelle est sa
nature ? S’agit-il d’un opérationnel ou d’un risque de contrepartie ?. Justifiez
votre réponse en vous référant aux définitions figurant dans la circulaire BCT
2006-19 du 28 novembre 2006 .
b) Quelles sont les mesures que devraient prendre la banque pour faire face
au risque appréhendé ?
2- La banque a été condamnée par la Justice pour avoir pratiqué des taux
excessifs . Suite à cette condamnation , plusieurs clients ont clôturé leurs
comptes et le volume des dépôts à baissé .
a) Comment vous pouvez qualifier le risque encouru par la banque ?
b) Quelles en sont les conséquences sur la situation de la banque ?
c) Quelles en sont les conséquences au regard des dispositions de la circulaire
BCT 2006-19 du 28 novembre 2006 traitant du contrôle interne dans les
établissements de crédit ?
A côté des risques présentés ci-dessus, le banquier est exposé à d’autres risques
dont les plus récurrents résident dans :
Le risque de marché
Le risque global de taux d’intérêt
Le risque de liquidité
Le risque de règlement
1- Le risque de marché
On entend par risque de marché, les risques de pertes qui peuvent résulter :
des fluctuations des prix sur les titres de transaction et de placement tels que
définis par les normes comptables et sur tout autre instrument financier prévu
par la réglementation en vigueur.
ou des positions susceptibles d’engendrer un risque de change, notamment
les opérations de change au comptant ou à terme.
Les établissements de crédit et les banques non résidentes doivent mettre en place
des systèmes de contrôle permettant une surveillance régulière du risque de marché
et une évaluation prudente et fiable de ce risque. Ces systèmes doivent permettre
notamment :
d'enregistrer quotidiennement les opérations de change et les opérations sur
les titres et les instruments financiers visés à l’article 31 de la circulaire
N°2006-19 du 28 novembre 2006, de calculer leurs résultats et de déterminer
les positions selon la même périodicité ;
de mesurer quotidiennement les risques résultant de ces positions et de
déterminer l'adéquation des fonds propres de l’établissement de crédit ou de
la banque non résidente.
Le suivi régulier doit permettre de s’assurer du respect des limites et des procédures
internes mises en place pour la maîtrise de ces risques.
Les modèles d’analyse retenus pour ces évaluations doivent, eux aussi,
régulièrement faire l’objet de révision, à l’effet d’en apprécier la validité et la
pertinence au regard de l’évolution de l’activité, de l’environnement des marchés et
des techniques d’analyse.
Les établissements de crédit et les banques non résidentes veillent à évaluer dans le
cadre de simulations qu’ils effectuent, de façon régulière, les risques qu'ils encourent
en cas de fortes variations des paramètres de marché ou de ruptures des
hypothèses retenues.
Un contrôle périodique doit être exercé sur la validité et la cohérence des paramètres
et des hypothèses retenues pour cette évaluation du risque global de taux d'intérêt.
Les résultats des mesures du risque global de taux d’intérêt sont communiqués au
Conseil d’Administration ou au Conseil de Surveillance afin d'apprécier les risques de
l’établissement de crédit ou de la banque non résidente, notamment par rapport à
ses fonds propres et ses résultats.
3- Le risque de liquidité
Les établissements de crédit et les banques non résidentes évaluent au moins une
fois par an les risques de liquidité qu’ils encourent en cas de forte variation des
paramètres de marché. Un contrôle périodique doit être assuré sur les hypothèses
utilisées.
4- Le risque de règlement
Les établissements de crédit et les banques non résidentes doivent disposer d'un
système de mesure de leur exposition au risque de règlement. Ils veillent dans ce
cadre à appréhender, pour les différents instruments qu'ils traitent, les différentes
phases du processus de règlement, en particulier l'heure limite pour l'annulation
unilatérale de l'instruction de paiement, l'échéance de la réception définitive des
fonds relatifs à l'instrument acheté et le moment où elles constatent la réception
définitive des fonds ou de l'impayé.
Les établissements de crédit et les banques non résidentes doivent mettre en place
des procédures permettant de connaître leur exposition actuelle et future au risque
de règlement à mesure qu'elles concluent de nouvelles opérations et que les
opérations non encore réglées suivent les différentes phases du processus de
règlement.
Les établissements de crédit et les banques non résidentes évaluent au moins une
fois par an les risques de règlement qu’ils encourent dans l’hypothèse de la
défaillance des donneurs d’ordre. Un contrôle périodique doit être assuré sur les
hypothèses utilisées.
Les résultats de cette mesure et les décisions prises par l’organe de direction pour
couvrir ces risques sont communiqués au Conseil d’Administration ou au Conseil de
Surveillance.
<<<***>>>