Cours de Législation Scolaire

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ECOLE NORMALE SUPERIEURE

DEPARTEMENT DES SCIENCES APPLIQUEES

COURS D’ADMINISTRATION ET LEGISLATION SCOLAIRE

PAR NIBIZI CHANTAL


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Objectif général

L’étudiant sera capable de maîtriser les principes généraux et fondamentaux d’administration et


législation en milieux scolaires.

Objectifs spécifiques

L’étudiant sera capable de :

1. Identifier les principes généraux et fondamentaux d’administration et législation en milieu scolaire


pour l’exécution de son métier ;

2. Identifier les contenus des textes légaux et réglementaires régissant le système éducatif burundais ;

3. Identifier les modes de collaboration professionnelle entre les administrateurs, acteurs et partenaires
de l’Education à tous les niveaux de la hiérarchie du système éducatif burundais.
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Plan du cours

CHAPITRE I : L’ADMINISTRATION SCOLAIRE

1.1. Concept d’administration

1.2. L’administration scolaire

1.3. Les opérations d’une entreprise

1.4. La fonction administrative

1.5. Principes d’administration

1.6. Obstacles pouvant fragiliser l’autorité ou le leadership

CHAPITRE II : STRUCTURES ET FONCTIONS ADMINISTRATIVES SCOLAIRES

2.1. Organigramme du ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique

2.2. La responsabilité de l’administration scolaire

2.3. Personnel et organes de concertation d’une école secondaire

2.4. Organes de concertation

2.5. Documents administratifs et pédagogiques d’une école secondaire

2.6. Attributions d’un Directeur d’une école au Burundi

2.7. La supervision scolaire

CHAPITRE III : LEGISLATION SCOLAIRE AU BURUNDI

3.1. Principaux concepts

3. 2. Brève historique de la législation scolaire au Burundi

3.3. Quelques textes légaux et réglementaires scolaires burundais

3.4.Utilité d’un texte officiel légal et réglementaire


3.5. Les instruments législatifs et reglementaires de l’administration scolaire
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CHAPITRE I : L’ADMINISTRATION SCOLAIRE

1.1. Concept d’administration

L’administration est le fait de poser les actes juridiques et faire l’exécution des lois. Selon le
Dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation, le mot administration vient
du latin administrare qui signifie servir, aider, s’occuper de.

Au XVIIe siècle, il prend le sens de gérer. Actuellement, le mot administration a deux sens :

-Une définition qui privilégie l’aspect institutionnel la définit comme l’ensemble des
organes, des personnes publiques et des structures qui constituent un service public. Dans ce
sens, on peut parler de l’administration de l’éducation nationale.

-Une définition qui privilégie l’aspect fonctionnel qui insiste sur le fait de gérer la fonction
de l’éducation. Cette définition réduit l’administration aux organes, aux personnes
publiques et structures qui par détermination des règles, octroi des moyens, gestion des
hommes, des biens et finances permet aux institutions de bien fonctionner selon les objectifs
déterminés par le pouvoir public ou selon les initiateurs de l’entreprise.

Dans le fonctionnement d’une institution, l’administration contracte des engagements, et


conclut des contrats soit pour acheter des biens et fournitures, soit pour réaliser des
travaux publics et de demander aux tiers de prester pour son compte.

Elle est le respect des procédures, des processus, des mécanismes, des normes qu’il faut
connaître, appliquer et faire respecter en rapport avec la mobilisation et l’utilisation des
ressources dans un cadre organisationnel. L’administration est l’une des fonctions
essentielles d’une entreprise.

1.2. L’administration scolaire

Pour le cas d’une école, « gérer » veut dire « utiliser rationnellement les ressources humaines,
financières et matérielles mises à la disposition de l’école pour assurer sa rentabilité c’est-à-
dire le bénéfice obtenu par rapport aux moyens engagés. » Au sein d’une école, certains
facteurs aident à mieux assumer sa tâche d’administrateur :

- la gestion de l’emploi du temps, de l’espace et du matériel,


- la gestion du programme d’études et de formation,
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- la gestion du type d’apprentissage, des enseignants et des apprenants,


- la gestion de l’introduction des innovations éducatives,
- la gestion fondée sur respect des textes en vigueur,
- la gestion des éléments extérieurs au système scolaire.

1.3. Les opérations d’une entreprise

Selon Henri Fayol, les opérations (fonctions) auxquelles donnent lieu généralement toutes les
entreprises peuvent se répartir entre les six fonctions essentielles, à savoir :
- Opérations techniques (production, fabrication, transformation) ;
- Opérations commerciales (achats, ventes, échanges) ;
- Opérations financières (recherche et gérance des capitaux) ;
- Opérations de sécurité (protection des biens et des personnes) ;
- Opérations de comptabilité (inventaire, bilan, prix de revient, statistique, etc.)
- Opérations administratives (prévoyance, organisation, commandement, coordination et
contrôle).
Quelle que soit la taille de l’entreprise, ces six fonctions s’y retrouvent. Notre analyse
s’intéressera à cette dernière fonction.

1.4. La fonction administrative

Administrer ₌ Prévoir, Organiser, Commander, Coordonner, Contrôler.

3.Commander

4. Coordonner
2.Organiser ADMINISTRER
POCCC

1. Prévoir 5. Contrôler

1.4.1. Prévision

La prévision consiste à préciser le but à atteindre, à envisager les moyens à mettre en œuvre
et à établir un programme d’action. Prévoir signifie à la fois supputer l’avenir et le préparer ;
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c’est déjà agir. La principale manifestation de la prévoyance, son signe sensible, son
instrument le plus efficace, c’est le programme d’action.

Le programme d’action, est à la fois le résultat visé, la ligne de conduite à suivre, les étapes à
franchir, les moyens à employer ; c’est la marche de l’entreprise prévue et préparée pour un
certain temps. Le programme d’action repose sur: les ressources de l’entreprise la nature et
l’importance des opérations en cours; les possibilités d’avenir. Le programme d’action facilite
l’utilisation des ressources de l’entreprise et le choix des meilleurs moyens à employer pour
arriver au but ; il supprime ou réduit les hésitations, les fausses manœuvres, les changements
injustifiés d’orientation ; il contribue à l’amélioration du personnel.

La confection d’un bon programme d’action exige chez le personnel dirigeant: l’art de manier
les hommes, beaucoup d’activité, un certain courage moral, une assez grande stabilité du
personnel dirigeant, une certaine compétence dans la spécialité professionnelle de l’entreprise
une certaine expérience générale des affaires.

1.4.2. Organisation

Organiser une entreprise, c’est la munir de tout ce qui est utile à son fonctionnement :
matières, outillage, capitaux, personnel. L’organisation est la constitution des différents
organes de l’entreprise et organisation du travail dans chaque service.

1.4.3. Commandement

L’école est un corps social constitué ; il s’agit de la faire fonctionner : c’est la mission du
commandement. Cette mission se répartit entre les divers services de ce corps social, chacun
ayant la charge et la responsabilité de son unité. L’art de commander repose sur certaines
qualités personnelles et sur la connaissance des principes généraux d’administration. Le
commandement, c’est-à-dire les directives à donner pour obtenir une exécution rapide et
intelligente du travail. Le responsable chargé d’un commandement doit :

- Avoir une connaissance approfondie de son personnel ;

- Eliminer les incapables ;

- Bien connaître les conventions qui lient l’école et son personnel;

- Donner le bon exemple ;


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- Faire des inspections périodiques du corps social ; s’aider dans ces inspections de tableaux
synoptiques ;

- Réunir ses principaux collaborateurs en des conférences où se préparent l’unité de direction


et la convergence des efforts ; utiliser les rapports écrits et verbaux ;

- Ne pas se laisser absorber par les détails ;

- Viser à faire régner, dans le personnel, l’union, l’activité, l’initiative et le dévouement.

1.4.4.Coordination

Coordonner, c’est mettre de l’harmonie entre tous les actes d’une entreprise de manière à en
faciliter le fonctionnement et le succès ; c’est, en somme, donner aux choses et aux actes les
proportions qui conviennent, adapter les moyens au but. L’un des moyens de tenir le
personnel en haleine et de lui faciliter l’accomplissement de son devoir est la conférence de
toutes les parties concernées. La coordination permet de faire tendre tous les efforts vers un
même but et harmoniser les taches.

1.4.5. Contrôle

Le contrôle consiste à vérifier si tout se passe conformément au programme adopté, aux


ordres donnés et aux principes admis. Il a pour but de signaler les fautes et les erreurs afin
qu’on puisse les réparer et en éviter le retour. Il s’applique à tout, aux choses, aux personnes,
aux actes. Chaque service surveille ses agents. L’autorité supérieure doit veiller sur tout. Mais
lorsque certaines opérations de contrôle deviennent trop nombreuses ou complexes, ou trop
étendues pour pouvoir être faites par les agents ordinaires des divers services, il faut avoir
recours à des agents spéciaux qui prennent le nom de contrôleur ou d’inspecteur. (C’est le cas
de l’école).

Pour que le contrôle soit efficace, il faut qu’il soit fait en temps utile et suivi de sanctions. Un
autre danger à éviter est l’immixtion du contrôle dans la direction et l’exécution des services.
Le bon contrôleur doit être compétent et impartial. Le contrôle permet donc de veiller à
l’exécution correcte des taches en prévenant les erreurs et en décelant les fautes commises.

En bref, administrer, c’est prévoir, organiser, commander, contrôler et évaluer. Administrer


une école, c’est donc superviser ses différentes activités pour répondre le mieux aux objectifs
qu’elle s’est assigné. Le directeur d’école, en tant que gestionnaire d’une entreprise est appelé
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à gérer le temps, le patrimoine, l’administration, la pédagogie et les finances mis à sa


disposition.

1.5. Principes d’administration

La santé et le bon fonctionnement de l’école dépendent d’un certain nombre de principes,


encore appelés lois ou règles. Ce terme principe doit être dégagé de toute idée de rigidité. Il
n’y a rien de rigide ni d’absolu en matière administrative ; tout y est question de mesure. Les
principes sont souples et susceptibles de s’adapter à tous les besoins. Il s’agit de savoir s’en
servir. C’est un art difficile qui exige de l’intelligence, de l’expérience, de la décision et de la
mesure. Faire de tact et d’expérience, la mesure est l’une des principales qualités de
l’administrateur.

Le nombre des principes d’administration n’est pas limité. Toute règle, tout moyen
administratif qui fortifie le corps social ou en facilite le fonctionnement prend place parmi les
principes, aussi longtemps du moins que l’expérience le confirme dans cette haute dignité. Un
changement dans l’état des choses peut déterminer le changement des règles auquel cet état
avait donné naissance.

1.5. 1. Division du travail

La division du travail est d’ordre naturel : elle a pour but d’arriver à produire plus et mieux
avec le même effort. Elle a pour conséquence la spécialisation des fonctions et la séparation
des pouvoirs.

1.5. 2. Autorité - Responsabilité

L’autorité, est le droit de commander et le pouvoir de se faire obéir. On distingue dans un


chef, l’autorité statutaire qui tient à la fonction, et l’autorité personnelle faite d’intelligence,
de savoir, d’expérience, de valeur morale, de don de commandement… On ne conçoit pas
l’autorité sans responsabilité, c’est à dire sans sanction – récompense ou pénalité – qui
accompagne l’exercice du pouvoir. La responsabilité est un corollaire de l’autorité. Le
jugement exige une haute valeur morale, de l’impartialité et de la fermeté. Si toutes ces
conditions ne sont pas remplies, il est à craindre que le sentiment de la responsabilité
disparaisse de l’entreprise. La responsabilité est généralement aussi redoutée que l’autorité est
recherchée.

1.5. 3. Discipline
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La discipline, est le respect des conventions qui ont objets essentiels : l’obéissance,
l’assiduité, l’activité, la tenue, les signes ou marques extérieurs de respect réalisés
conformément aux conventions établies entre l’école, le personnel et les autres (élèves,
parents…).

1.5. 4. Unité de commandement

Pour une action quelconque, un agent ne doit recevoir des ordres que d’un seul chef. Dans
toutes les associations humaines, la dualité de commandement est une source perpétuelle de
conflits, parfois très graves, qui sollicitent particulièrement l’attention des chefs à tous les
niveaux.

1.5. 5. Unité de direction

Ce principe a pour expression un seul chef et un seul programme pour un ensemble


d’opérations visant le même but. Il ne faut pas confondre unité de direction (un seul chef, un
seul programme) avec unité de commandement (un agent ne doit recevoir des ordres que d’un
seul chef).

1.5. 6. Subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général

Ce principe rappelle que dans une entreprise, l’intérêt d’un agent, ou d’un groupe d’agents, ne
doit pas prévaloir contre l’intérêt de l’entreprise.

1.5.7. Rémunération du personnel

La rémunération du personnel est le prix à payer du service rendu. Elle doit être équitable, et
autant que possible, donner satisfaction à la fois au personnel et à l’entreprise, à l’employeur
et à l’employé.

1.5. 8. Centralisation

La centralisation est un fait d’ordre naturel ; elle consiste en ce que dans tout organisme
social, les sensations convergent vers la direction, et que de la direction partent les ordres qui
mettent en mouvement toutes les parties de l’organisme. Trouver la mesure qui donne le
meilleur rendement total, tel est le problème de la centralisation et de la décentralisation. La
valeur absolue et relative du chef et des agents étant en perpétuelle transformation, on
comprend que la mesure de centralisation ou de décentralisation (des tâches) puisse être elle-
même constamment variable.
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1.5. 9. Hiérarchie

La hiérarchie est la série des chefs qui va de l’autorité supérieure aux agents inférieurs. La
voie hiérarchique est le chemin que suit, en passant par tous les degrés de la hiérarchie, les
communications qui partent de l’autorité supérieure ou qui lui sont adressées. Ce chemin est
imposé à la fois par le besoin d’une transmission assurée et par l’unité de commandement. Il
n’est pas toujours le plus rapide. Or il y a beaucoup d’opérations dont le succès repose sur une
exécution rapide ; il faut donc pouvoir concilier le respect de la voie hiérarchique avec
l’obligation d’aller vite.

1.5. 10. Ordre

a) Ordre matériel

Pour que l’ordre matériel règne, il faut qu’une place ait été réservée à chaque objet et que tout
objet soit à sa place. De plus, il faut que la place ait été bien choisie. L’ordre doit avoir pour
résultat d’éviter les pertes de matière et des pertes de temps. La propreté est un corollaire de
l’ordre. Aucune place n’est réservée à la saleté.

b) Ordre social

Pour que l’ordre social règne dans une entreprise, il faut, qu’une place soit réservée à chaque
agent et que chaque agent soit à la place qui lui a été assignée. L’ordre parfait exige de plus
que la place convienne à l’agent et que l’agent convienne à sa place. « L’homme qu’il faut, à
la place qu’il faut ».

1.5. 11. Équité

Pourquoi équité et non justice ? La justice est la réalisation des conventions établies. Mais les
conventions ne peuvent tout prévoir ; il faut les interpréter ou suppléer à leur insuffisance.
Pour que le personnel soit encouragé à apporter dans l’exercice de ses fonctions toute la
bonne volonté et le dévouement dont il est capable, il faut qu’il soit traité avec bienveillance ;
l’équité résulte de la bienveillance avec la justice

1.5. 12. Stabilité du personnel

Il faut du temps à un agent pour s’initier à une fonction nouvelle et pour arriver à bien la
remplir – en admettant qu’il soit pourvu des aptitudes nécessaires. Si lorsque son initiation
s’achève ou avant qu’elle soit achevée, l’agent est déplacé, il n’aura pas eu le temps de rendre
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un service appréciable. Et si la chose se répète indéfiniment, la fonction ne sera jamais bien


remplie. Les fâcheuses conséquences d’une telle instabilité sont surtout redoutables dans
l’entreprise où l’initiation des chefs est généralement longue. Le principe de stabilité est une
question de mesure.

1.5. 13. Initiative

La possibilité de concevoir et d’exécuter est ce que l’on appelle l’initiative. La liberté de


proposer et celle d’exécuter sont aussi, chacune de leur côté, de l’initiative.

1.5. 14. L’union du personnel

L’union fait la force. Ce proverbe s’impose à la méditation des chefs d’entreprise.


L’harmonie, l’union dans le personnel d’une entreprise est une grande force dans cette
entreprise. Il faut donc s’efforcer de l’établir par un principe et en évitant deux dangers. Le
principe à observer est l’unité de commandement. Les dangers à éviter sont :

a) Il ne faut pas diviser son personnel : diviser les forces ennemies pour les affaiblir est
habile ; mais diviser ses propres troupes est une lourde faute contre l’entreprise.

b) Abus des communications écrites : toutes les fois que c’est possible, les relations doivent
être verbales. On y gagne en rapidité, en clarté et en harmonie.

1.6. Obstacles pouvant fragiliser l’autorité ou le leadership

 Une colère de l’autorité mal contenue


 Incapacité de donner l’exemple
 La pusillanimité
 Avoir peur de soi-même.
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CHAPITRE II : STRUCTURES ET FONCTIONS ADMINISTRATIVES SCOLAIRES

2.1. Organigramme du ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique


(cf. les pages photocopiées)

2.2. La responsabilité de l’administration scolaire

Les fonctions administratives scolaires s’exercent à différents niveaux d’intervention à


savoir :

 La détermination des fonctions scolaires et universitaire, nature des programmes,


horaire, sanctions des études et leur mise en œuvre ;
 La détermination des cursus et leur mise en œuvre ;
 La détermination des règles d’organisation administrative et financière des écoles et
des établissements scolaires et universitaires ;
 La gestion des personnels (recrutement, gestion des carrières, affectation) ;
 La gestion des emplois budgétaires ;
 La gestion financière, préparation du budget ;
 Répartition des moyens disponibles et leur affectation ;
 Délivrance des titres, grades et diplômes ;
 Contrôle du fonctionnement du bujet éducatif et son évaluation ;
 Conception de la politique éducative que choisira le politique ;
 La préparation des dispositifs réglementaires et celles de l’ensemble des décisions
individuelles ;

2.3. Personnel et organes de concertation d’une école secondaire

a)Le personnel administratif : le Directeur, le Préfet des études ou directeur technique, le


Préfet de discipline ou Directeur d’internat, le secrétaire, l’économe ou gestionnaire, les
encadreurs, le bibliothécaire.

b) Le personnel enseignant : tout le corps professoral

c) Le personnel de maintenance

d) Le personnel d’autofinancement.
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2.4. Organes de concertation

Le conseil de Direction, le conseil des professeurs, le Conseil de discipline ; le Comité des


parents, l’assemblée générale des parents, le comité des élèves, l’assemblée générale des
élèves.

2.5. Documents administratifs et pédagogiques d’une école secondaire

2.5.1. Documents administratifs

a) Documents de la direction

- Dossier du personnel comprenant les lettres d’affectation ou de nomination, des


mutations, de réintégration ou de transfert et lettres de levée.
- Liste par classe des élèves indigents, des élèves dont les parents sont des enseignants ;
- Registre des points ;
- Registre des certificats ;
- Différents outils de gestion ;
- Statut des établissements des enseignements secondaires, etc.

b) Documents de la préfecture des études ou direction technique

- Bulletins des élèves ;


- Journaux de classe ;
- Programme d’enseignement ;
- Prévision matière ;
- Copies des travaux d’évaluation classe par classe ;
- Questionnaires d’examens et grilles de correction,
- Inventaire d’autres matériels didactiques ;
- Catalogue des manuels scolaires ;
- Calendrier scolaire ;
- Attribution des cours ;
- Rapports de visites de classes ;
- Fiches des points ;
- Fiches de rendements hebdomadaires ;
- Fiches d’analyse des résultats scolaires, etc.
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c)Documents du secrétariat

- Documents individuels des élèves comprenant : différents bulletins, certificats, extraits


d’actes de naissance, lettres de réintégration ou de transfert, procès-verbaux du jury de
délibération pour les cas de triplement, photos passeport, papiers médicaux, fiches
d’identification.

- Plan de classement ; Indicateurs du courrier ; Carnet de transformation, Registre de


présences du personnel, Registre des lettres expédiées, Registres de matricule des élèves ;
Registre des attestations ; Procès verbaux de toutes les réunions, ; Copies de différentes
correspondances, etc.

2.5.2. Documents pédagogiques

a) Documents pédagogiques d’une école :

Documents du Directeur et du Préfet des études/ Directeur technique : calendrier indicatif des
visites de classe ; Fiches de rapports de visites de classes ; Horaire et attribution des cours ;
Copies des prévisions des matières des enseignants ; Inventaire du matériel didactique et des
équipements ; Inventaire des manuels scolaires, classement des copies d’interrogation ; Fiches
des points.

b) Documents pédagogiques des professeurs : Prévision des matières, Cahier de préparation


actualisés, Cahier d’évaluation ; Cahier des points ; Journal de classe de professeurs.

c) Documents pédagogiques des élèves : Cahiers de notes ; Journal de classe ; Carnet de


correspondance ; Cahiers des devoirs ; Matériels de traçage, de dessin, la machine
calculatrice.
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2.6. Attributions d’un Directeur d’une école au Burundi

Etant le premier responsable de l’école, le Directeur est invité à Prévoir, organiser, diriger,
contrôler et coordonner toutes les activités de l’établissement. Il doit veiller au bon
fonctionnement permanent et régulier d’une école sur tous les aspects (administratif,
pédagogiques, financier, social et sécuritaire) afin d’assurer l’efficacité de l’acte éducatif.

Son rôle est de :

1. Etre le dépositaire d’un sceau de l’établissement que sa signature authentifie ;


2. Veiller à l’authenticité des documents administratifs ;
3. Gérer le personnel, en assurer la notation, en organiser et en contrôler l’activité
professionnelle ;
4. Transmettre à l’autorité supérieure les rapports de la rentrée scolaire, trimestriels et de
fin d’année, les procès verbaux des réunions, etc.
5. Transmettre, revêtus de son visa toutes les lettres et les documents adressés à l’autorité
supérieure par le personnel de l’établissement. Le sous-couvert est un droit pour
l’employé et un devoir pour un chef hiérarchique direct.
6. Se procurer des textes légaux et d’autres outils de travail comme les décrets, les
ordonnances, les notes circulaires, le statut des fonctionnaires, le code du travail, etc.
7. Veiller à l’application des lois, décrets et règlements généraux et autres instructions du
Ministère de Tutelle ;
8. Assurer l’exécution des mesures prises par le Ministère et ses chefs hiérarchiques ;
9. Représenter l’école auprès des autorités tant administratives que judiciaires ;
10. Rendre compte à qui de droit des événements qui se passent dans son école ;
11. Veiller à la résolution pacifique des conflits au sein de son école ;
12. Délivrer les différents documents administratifs au personnel et aux élèves ;
13. Etablir et tenir à jour les statistiques scolaires ;
14. Concevoir et élaborer des projets de développement de son école ;
15. Assurer la sécurisation de la caisse de son école ;
16. Assurer l’hygiène et la sécurité de la communauté scolaire. (cfr. M.E.B.S.E.F.B.P.A,
Guide de la gestion d’une école secondaire, Bujumbura, Novembre 2014).
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2.7. La supervision scolaire

Les récents mouvements de réforme en éducation au Québec dont ceux orientés vers la formation
à la gestion d’un établissement d’enseignement (2008) et la reddition de compte (2006) placent la
supervision pédagogique, l’accompagnement du personnel enseignant et la réussite des élèves au
premier plan.
Pour encadrer les mesures de supervision pédagogique des enseignants, les directions
d’établissements scolaires sont appelées, entre autres, à superviser les pratiques éducatives des
membres de l’équipe-école ou de l’équipe-centre, à instaurer une supervision visant l’amélioration
des pratiques professionnelles des membres du personnel, à y participant et à instaurant un
processus de supervision visant l’amélioration collective des pratiques professionnelles.

Dans le Petit Robert, l’origine lointaine de superviser est latine « supervidere » qui signifie
inspecter. Ainsi, l’inspection et la supervision sont des termes très proches avec une nuance
précise c’est-à-dire que la supervision est aussi exercée par d’autres personnes n’assurant pas
nécessairement la fonction d’inspecter.
Selon Tardif, « la supervision pédagogique est le processus visant l’amélioration de
l’enseignement et de l’apprentissage ». La supervision scolaire constitue une opération longue,
lente, continue, respectueuse et prioritaire.

2.7.1. Fonctions de la supervision scolaire


La supervision scolaire se caractérise par une démarche dynamique avec un objectif clairement
affiché qui justifie ses trois dimensions essentielles à savoir le contrôle, l’évaluation et l’aide
professionnelle afin que l’éducation reçue par les apprenants s’améliore constamment.
a) La fonction de contrôle

A travers la fonction de contrôle, il s’agit de vérifier si les objectifs ont été atteints. Dans le
cas contraire, il faut redresser, indiquer les correctifs qu’il faut appliquer. En mesurant les
objectifs et leurs atteintes, le contrôleur va viser l’efficacité mais aussi l’efficience.

b) La fonction d’évaluation

Cette fonction est intimement liée au contrôle car évaluer consiste à porter le jugement sur ce
que le contrôle a donné comme information sur les résultats obtenus. Il s’agit par exemple de
reconnaître les causes d’un problème, les conséquences et enfin les solutions.
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Il est important qu’il y ait rétroaction (feed-back) rapide chez la personne visitée, supervisée
en vue d’éviter la répétition des erreurs. Nous pouvons également noter qu’évaluer les
enseignements, les apprentissages et les personnes qui les assument est un exercice qui n’est
pas toujours aisé et qui est susceptible de rencontrer des résistances.

L’évaluation des personnes en senseignement est confrontée à deux résistances :

- Le subordonné/ le supervisé peut ne pas être disposé à recevoir l’encadrement.


- La remise en cause de l’évaluateur lui-même.

Il incombe donc à l’évaluateur de chercher à atténuer ses résistances dans une perspective
d’aide et de soutien professionnel.

c) La fonction de formateur (aide professionnelle)

A l’issue des visites d’inspection, l’inspecteur et le directeur d’école découvrent dans la


plupart des cas des difficultés qui sont souvent communes aux personnes
accompagnées/supervisées. Ces difficultés peuvent être en rapport avec :

1. Le contenu matière ;
2. La méthodologie et procédures d’enseignement ;
3. Des documents et autres ;

Ces difficultés pourront servir des thèmes de formation à l’occasion des animations
mensuelles, trimestrielles ou à d’autres occasions de formation continue que l’autorité
(superviseur) pourra aménager. Celle-ci a donc le droit de savoir si les moyens (humains,
matériels, financiers,etc. ;) produisent les résultats escomptés.

Grille d’observation des pratiques générales de l’enseignant

Rubriques à Indicateurs Faits Analyse des


observer observés faits Appréciatio
observés qualitative

(AB, B, TB,
E)

1° Documents L’enseignant (e) possède, tient à jour et


administratifs complète correctement le registre des
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de l’enseignant présences
(e)
L’enseignant (e) possède et actualise la
fiche d’inventaire

L’enseignant (e) affiché l’horaire des


cours au tableau à craies

Synthèses des analyses :

2° Documents L’enseignant (e) possède le


pédagogiques cahier/registre des préparations avec une
de l’enseignant leçon détaillée hebdomadaire
(e)
L’enseignant (e) possède et tient à jour le
cahier/registre des interrogations et
devoirs

L’enseignant (e) possède et tient à jour le


cahier/registre des tests et examens

L’enseignant (e) possède et tient à jour le


cahier/registre des émissions scolaires et
des notes pédagogiques régulièrement
documenté avec indication de sources et
de dates

L’enseignant (e) possède et tient à jour le


journal de classe répondant au modèle
officiel

L’enseignant (e) fait la répartition de la


matière détaillée au sein des trois paliers
de l’année scolaire

L’enseignant (e) possède et complète


correctement le cahier/registre des points
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avec échecs transcrits au rouge

Synthèses des analyses :

3° Documents L’enseignant (e) vérifie que les


des élèves apprenants complètent les cahiers des
notes de kirundi, de mathématiques, de
français et d’étude du milieu bien
complétés

L’enseignant (e) visite régulièrement les


cahiers de notes des apprenants

L’enseignant (e) vérifie que les cahiers


de devoirs, des interrogations, de dessin,
de calligraphie (premier cycle) et de
brouillon existent et sont correctement
tenus par les apprenants

L’enseignant (e) s’assure que les


apprenants disposent de matériel
d’écriture et de traçage

Synthèse des analyses :

3° Participation L’enseignant (e) est ponctuel (le) et


à la vie de assidu (e), démontre des qualités pour
l’école travailler en équipe (réunion,
préparation) et prend des initiatives

Synthèse des analyses :

4° Formation L’enseignant (e) maîtrise le contenu des


leçons et analyse le résultat de ses
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continue actions pour chercher tous les moyens de


se perfectionner (radio scolaire, TICs,
documentations diverses, etc.)

Synthèse des analyses :

2.7. 2. Qualités d’un bon superviseur

Il est important de montrer les qualités que doit revêtir l’inspecteur dans sa zone d’action
quant à la gestion des ressources humaines, le management en éducation et les techniques
d’animation et de communication. Il s’agit de :

 Déterminer des rôles de supervision des différents niveaux ;


 Utiliser chez le personnel le sens de fierté, de goût de travailler ou de consentement ;
 Etre capable de prendre des décisions ;
 Régler les conflits potentiels dans les relations superviseur-supervisé ;
 Accorder beaucoup de temps et d’importance à la planification des activités.

2.7.3. Types d’inspection

Dans la pratique de l’inspection scolaire, il existe deux principaux types à savoir


l’inspection pédagogique et l’inspection administrative. Ainsi, certaines visites peuvent
être à la fois pédagogiques et administratives alors que d’autres sont centrées soit sur
l’aspect administratif soit sur l’aspect pédagogique selon le temps dont dispose
l’évaluateur et l’objectif de sa visite.

a) Inspection pédagogique

L’inspection pédagogique vise essentiellement l’évaluation et /ou l’observation d’une


leçon ainsi que l’analyse des documents y relatifs. On peut aussi l’appeler visite de classe.
L’inspection pédagogique est le type d’inspection le plus pratiqué dans les écoles en
raison de la place prépondérante qu’occupe le volet pédagogique dans le système éducatif.

b) Inspection administrative et financière


21

L’inspection administrative est assez complexe du fait des multiples aspects à observer.
Ceux-ci peuvent se regrouper en trois principaux domaines :

- Les documents du directeur, du maître ou du professeur et des élèves ;


- La situation statistique de l’école ;
- La collecte des frais de scolarisation, de gestion financière et matérielle et la collecte
des cotisations des parents.

En somme dans une visite pédagogique comme dans celle administrative, l’inspection doit
aussi élaborer un plan de visites étalé sur une période donnée (semaine, mois, trimestre, etc.)
de référence.

2.7.4. Perceptions actuelles de l’inspection/ supervision

L’analyse des réalités sur terrain montre que l’inspection pédagogique dans les écoles
fondamentales ou post-fondamentales est essentiellement focalisée sur le contrôle des
pratiques pédagogiques de l’enseignant et l’administration des recommandations à l’endroit
de ce dernier. Ce type de contrôle est perçu de la part du monde enseignant comme une
« action à caractère policier » ou « tourné vers une sanction. »

Dans ces conditions, l’enseignant ne trouve pas de la place pour s’exprimer sur ses capacités
et ses potentialités ou pour expliquer ses pratiques. Il est contraint à se soumettre à
l’évaluateur qui se considère comme un expert des connaissances et pratiques professionnelles
pouvant améliorer le système éducatif.

Pour combler ces lacunes, certains termes ont été intégrés dans le système éducatif burundais
actuel en vue de renforcer les attitudes et aptitudes pouvant soutenir l’enseignant et
l’accompagner vers un changement positif des pratiques pédagogiques.

Depuis longtemps, l’inspection pédagogique était perçue comme ayant une fonction de
conseil, de support, d’expertise et d’aide professionnelle. L’inspection, avant d’être réalisé,
devait être préparée à la fois par l’inspecteur et l’inspecté. Ainsi, le résultat de l’inspection
était élaboré par le maître et l’inspecteur où ce dernier jouait véritablement le rôle de
conseiller. Aujourd’hui, on souhaite que l’inspecteur scolaire soit animateur au lieu d’un chef
craint ou haï et que ses interventions ne présentent plus un caractère contraignant. Il doit être
capable de conduire l’entretien. L’inspecteur doit jouer le rôle d’animateur, de coordinateur,
de modérateur.
22
23

CHAPITRE III : LEGISLATION SCOLAIRE AU BURUNDI

Le domaine de la législation scolaire fut fort méconnu de l’ensemble de la population


burundaise y compris ceux qui sont censés être les utilisateurs directs et quotidiens de cet
instrument. Et pourtant, la cohérence et le développement de notre système éducatif burundais
dépendraient de la maîtrise de l’arsenal juridique scolaire. Ainsi est-il important qu’un
étudiant futur enseignant et administrateur ait connaissance des textes légaux et
réglementaires sur lesquels est bâti notre système éducatif.

3.1. Principaux concepts

Législation : ensemble des lois, des dispositions législatives d’un pays ou concernant un
domaine particulier.Chaque pays possède deux organes ou chambres : chambres basse
(Assemblée Nationale) et Chambre Haute (sénat) ayant la mission d’analyser, amender et
voter toutes les lois proposées par le pouvoir exécutif.

Règlement : ensemble de prescriptions auxquelles on doit se conformer.

Loi : texte légal et réglementaire voté selon la procédure législative par le parlement
(assemblée nationale ou sénat). La loi peut être adopté à l’initiative du parlement (on parle
alors de proposition de loi) ou du gouvernement (on parde projet de loi). La loi s’impose à
tous dès lors qu’elle a été promulguée et publiée au Journal officiel.

Le décret : Acte réglementaire décrété par le gouvernement, sans consultation du parlement


(assemblée nationale et sénat).

L’arrêté : Décision administrative à portée générale ou individuelle (spécifique à une activité


ou à une zone géographique).

Ordonnance (ministérielle) : Acte réglementaire à portée générale ou individuelle (en


rapport avec les activités du ministère).

La circulaire : tout en bas de la hiérarchie se trouve la circulaire, qui n’a en principe pas de
valeur réglementaire, mais qui ne fait que préciser comment doivent être appliqués les textes.
C’est une instruction de service adressée par une autorité supérieure hiérarchique à des agents
subordonnés en vertu de son pouvoir hiérarchique, dépourvue de force obligatoire vis-à-vis
des tiers.
24

3. 2. Brève historique de la législation scolaire au Burundi

L’éducation de la période coloniale a beaucoup marqué notre système éducatif. Le rôle de


l’administration allemande dans l’enseignement est quasi-insignifiant car la période
allemande fut trop brève. Deux écoles primaires officielles sont construites : l’une à
Bujumbura en 1909, l’autre à Gitega en 1912.

Dès son arrivée en territoire burundais, la Belgique ne se préoccupait pas beaucoup du


développement de l’enseignement pour les indigènes. Le texte portant principes de politique
indigène n’a jamais fait l’objet d’une publication officielle, ce qui laisse sous-entendre qu’il
était exclusivement destiné aux colons et ne devrait pas, en conséquence être diffusé parmi les
indigènes noirs.

Le souci majeur du législateur colonial était de donner aux enfants burundais un enseignement
primaire intégrant les notions d’agriculture en vue de leur permettre de se rendre utiles à la
société et d’être mieux armés pour « résister aux suggestions de routines ancestrales et à la
contagion des fanatismes superstitieux, irréfléchis. »

Le colonisateur préférait réglementer l’enseignement de façon conjoncturelle et fragmentaire


par niveau. Apparemment, le législateur colonial s’est pratiquement désintéressé de
l’enseignement de ceux qu’il appelait les « indigènes »et a préféré confier cette mission aux
confessions religieuses belge et même étrangères.

Jusqu’en 1967, le système éducatif burundais ne repose sur aucune loi organique. Cette
dernière verra le jour le 29 août 1967. Elle est entrée en vigueur le 1 er septembre 1967 et
comprenait 167 articles répartis en 6 titres. Ce texte a quelques dispositions communes à
l’enseignement primaire et secondaire. Le législateur organise pour la première fois et de
façon suffisamment claire l’enseignement au Burundi.

La réforme de 1973, bien que non formalisée par le système y relatif devrait marquer le
système éducatif burundais d’une philosophie qui guide encore aujourd’hui les planificateurs
et les administrateurs scolaires de notre pays. Toute la législation scolaire de la période allant
de 1967 à 1989 se fonde sur la loi précitée et cette réforme de 1973.

Il serait fastidieux de reproduire tous ces textes législateurs et réglementaires de la période


coloniale. A l’heure actuelle, certains d’entre eux ne présentent qu’un intérêt historique.
Ainsi, notre attention sera surtout portée sur le texte en vigueur aujourd’hui.
25

3.3. Quelques textes légaux et réglementaires scolaires burundais

Les textes légaux et réglementaires jouent un rôle plus important dans la bonne gestion de tout
système éducatif. L’absence de ceux-ci peut freiner la politique éducative envisagée par les
autorités en place. Voyons quelques-uns des textes les plus importants.

- Décret-loi no 1/84 du 29 août 1967 portant organisation de l’enseignement au Burundi.


- Loi qui révise celle de juillet 1967 révisée en 1992 ;
- Loi no 1/22 du 30 décembre 2011 portant réorganisation de l’enseignement supérieur
au Burundi ;
- Loi no1/19 du 10 septembre 2013 portant organisation de l’enseignement de base et
secondaire.

3.4. Utilité d’un texte officiel légal et réglementaire

Un texte officiel légal et réglementaire est un outil indispensable dans un domaine social
particulier et dans chaque pays. Dans le domaine éducatif burundais :

- Il présente plus d’intérêts scientifiques pour les chercheurs du domaine de la


législation scolaire ;
- Il permet à ceux qui sont chargés d’orienter le système éducatif burundais de maîtriser
l’évolution de ce dernier ;
- il permet également d’effectuer un travail comparatif de différentes conceptions du
système éducatif qui se sont succédées et d’en tirer des leçons utiles pour éclaircir la
politique de l’éducation.

3.5.Les instruments legislatifs et reglementaires de l’administration scolaire

L'administrateur scolaire tout comme l'administré a besoin de connaître leurs droits et devoirs.
Pour que le fonctionnaire jouisse de ses droits et convenablement de ses devoirs, des
instruments législatifs et réglementaires doivent être connus de tous ceux qu'ils régissent. Ces
instruments sont essentiellement :
- La constitution de la République du BURUNDI ;
- Le statut général des fonctionnaires ;
- Le code du travail ;
- Le code pénal et code de procédure pénale ;
26

- Les ordonnances ministérielles ;


- Les conventions entre l'Etat et les confessions religieuses ;
- Les circulaires et les correspondances administratives

Tout acte, toute mesure non prévue par les textes législatifs et réglementaires sont à bannir car
ils sont souvent injustes. Seule la référence aux lois et règlements permet d'assurer une
administration scolaire efficace. Le présent cours n'expose pas tous les contenus de ces
instruments ci-haut identifiés, il retrace quelques éléments qui interviennent le plus souvent
dans l'administration et la gestion de l'école.

3.5.1. La constitution

La constitution est la loi générale dont découlent toutes les autres références à toutes les
administrations nationales qui doivent conformer à son prescrit. C'est dans la constitution
qu'on définit de façon générale les droits et les devoirs des citoyens. Tout acte administratif
qui ne se réfère pas à la constitution est anti constitutionnelle et devrait être nul et de nul effet.

3.5.2 Le statut général des fonctionnaires

Il s’applique « aux agents de l'Etat qui occupent des emplois publics de carrières dans
l'administration centrale, provinciale et communale ». Le document s’intéresse à quelques
éléments de ce statut général des fonctionnaires qui ont un rapport direct avec
l'administration et qui sont notamment:
- Le recrutement,
- La notation et l'avancement,
- Les positions statutaires,
- Le régime disciplinaire,
- Les dispositions particulières applicables aux fonctionnaires enseignants.

A. Le recrutement
Le recrutement est un principe fondé sur la sélection par mérite apprécié par les moyens de
concours. Le recrutement sur titre (diplôme) devient une exception. C’est le cas pour les
27

enseignants. En effet beaucoup d'écoles souffrent d'une pénurie d'enseignants, c'est pourquoi
le ministère en charge de l’enseignement recrute sur titre scolaire.

Tout candidat au recrutement en qualité de fonctionnaire doit remplir les conditions


suivantes :
- Etre de nationalité burundaise,
- Ne pas avoir été condamné, sauf pour une infraction non intentionnelle, à une peine
égale ou supérieure à six(6) mois de servitude pénale sans sursis ou à une peine avec
sursis égale ou supérieure à un an de servitude pénale ou à plusieurs peines avec ou
sans sursis, dont le total est égal ou supérieur à un an de servitude pénale ;
- Justifier de bonne conduite, vie et mœurs et civique ;
- Ne pas avoir été révoqué d'un emploi public ;

- Etre âgé de 18 ans au moins à la date de recrutement ;


- Justifier des titres et éventuellement d'expérience exigée pour le niveau de recrutement
postulé ;
- Etre reconnu, par un médecin agréé, apte d'occuper un emploi public.

Le candidat doit présenter les documents suivants :

- Un extrait d'acte de naissance ou tout autre document qui en tient lieu,


- Une attestation d'identité complète ;
- Un extrait du casier judiciaire ;
- Des copies certifiées conformes des diplômes, certificats ou titres d'études ou stages ;
- Un certificat médical délivré par un médecin agréé ;
- Un curriculum vitae ;
- Une lettre de demande d'emploi ;
- Une attestation de bonne conduite, vie et mœurs ;
- Deux photos passeports ;
- Un extrait d'ouverture d'un compte bancaire ;

B. Le stage probatoire
Avant d'être titularisé dans son emploi, le fonctionnaire effectue un stage probatoire.
Celui-ci a pour objectif de confirmer ou infirmer les aptitudes intellectuelles et
28

professionnelles du fonctionnaire. Il ne peut être inférieur à une durée d'une année scolaire
pour les enseignants.
A la fin du stage, le chef hiérarchique au 1er degré établit un rapport circonstancié qu'il
transmet au chef du 2ème degré. Ce rapport propose soit la titularisation, soit le
licenciement ou la prolongation d'une année. La décision est prise par le ministère ayant la
fonction publique dans ses attributions.

C. Les structures et les positions statutaires


 Les structures statutaires
Dans le Statut Général des Fonctionnaires, les fonctionnaires de l'Etat sont réparties
en 3 catégories. Celles –ci sont définies par référence aux conditions de formation (niveau
du diplôme).

Classement des paliers par catégories et le niveau de formation

Catégorie Palier Niveau de formation minima

Exécution 1 Certificat de fin du collège ou diplôme équivalent, diplôme


d’un cycle A4
2 Diplôme D4, diplôme d'un cycle professionnel A3

3 Diplôme de fin de cycle court professionnel (2ans) après !e


collège
Collaboration 1 Diplôme de fin des humanités générales ou diplôme
équivalent
2 Diplôme de fin des humanités techniques (cycle long)

3 Deux ans d'enseignement supérieur (candidature)


4 Diplôme d'un cycle court d'un enseignement supérieur
(ISCO)

5 Diplôme de technicien supérieur de niveau Al


29

Direction 1 Licence ou diplôme équivalent, diplôme d'ingénieur


industriel ou diplôme équivalent
2 Diplôme d'ingénieur civil, de pharmacien de chirurgien,
dentiste, Diplôme de maîtrise anglo-saxon belge, Diplôme
d'études Approfondies ou Diplômes équivalents.

3 Diplôme de médecine générale (7 ans), doctorat de 3ème


cycle

4 Diplôme de doctorat d'Etat, Ph D, Spécialiste médicales


(minimum 2ans)

5 Diplôme de spécialisation en médecine (4 ans)

 Les catégories de fonctionnaires


a) La catégorie d'exécution
 La condition exigée pour appartenir dans cette catégorie est le certificat de fin du cycle
ou d'un diplôme équivalent.
NB. La catégorie d'exécution ne fait pas parti du classement pour les fonctionnaires
enseignants,

b) La catégorie de collaboration
Cette catégorie comprend les fonctionnaires d'assistance de cadre de direction dans la
réalisation de leurs tâches. Un diplôme des humanités complètes ou équivalent est exigé pour
appartenir dans cette catégorie.

c) La catégorie de direction
Appartiennent dans cette catégorie les fonctionnaires ayant au minimum le niveau d'études
universitaires sanctionnés par une licence ou un diplôme équivalent.
30

 Les grades
Le grade est le titre qui établit la qualité du fonctionnaire. Dans chaque catégorie, il y a 4
grades par lesquels tout fonctionnaire doit passer. Chaque grade se subdivise en échelons
auxquels correspondent différents indices de grille de traitement. A chaque échelon est attaché
un indice.

 Primes et indemnités
Le fonctionnaire en service a droit à des primes et indemnités. Parmi les primes on peut citer
entre autres la prime de fonction, prime de rendement, prime d'intéressement, prime
d'encouragement.
Ils obtiennent aussi des indemnités de différentes sortes à savoir l'indemnité d'équipement, de
représentation, de détachement de risque, de transport, l'indemnité pour le transport,
indemnité de gestion et de caisse, indemnité journalière de mission officielle, indemnité pour
les heures supplémentaires,

D. Notation et avancement

Le fonctionnaire a droit d'une notation annuelle. Celle-ci doit refléter, le travail, la


productivité et le respect des obligations statutaires du fonctionnaire pendant la seule année de
référence. La période prise en considération pour la notation court du 1er novembre au 31
octobre de l'année suivante. La notation du fonctionnaire est un devoir pour l'autorité
hiérarchique. La reconduction des notes est interdite sauf si le chef hiérarchique est dans
l'impossibilité d'établir le bulletin de notation dans l'exercice en cours. Si le fonctionnaire est
lésé et qu'il saisit la cour administrative, la note ne devient définitive qu'au prononcé du
jugement définitif. Le recours est fait par écrit, dans les quinze jours qui suivent la réception
du bulletin de notation ou la reprise du travail du fonctionnaire en congé ou en mission. Une
copie de la lettre de recours doit être adressée au supérieur hiérarchique du fonctionnaire qui a
formulé le recours.

Les éléments à prendre en considération dans la notation sont les suivants :


- la ponctualité : c'est l'attitude du fonctionnaire caractérisé par le respect des horaires ;
-l'assiduité : c'est le souci de persévérance dans l'exécution des tâches ;
-les relations professionnelles : c'est l'attitude du fonctionnaire dans ses rapports
professionnels avec ses collègues et avec le public usager ;
31

-le sens de responsabilité : capacité du fonctionnaire d'assumer les responsabilités inhérentes


à la fonction qui lui est confiée ;
-le sens d'organisation : il s'agit de l'aptitude du fonctionnaire à planifier son travail et celui
des subordonnés, à répartir les tâches, à prévoir et à adapter les moyens aux objectifs ;
-la capacité de prise de décision : aptitude du fonctionnaire à savoir analyser et prendre des
décisions rationnelles pondérés et saines à temps ;
-les connaissances professionnelles : ensemble des connaissances théoriques et pratiques que
requiert l'exercice d'une fonction donnée compte tenu de la formation reçue et de l'expérience
requise ;
-le sens d'initiative : qualité du fonctionnaire d'entreprendre, d'agir devant certaines situations
professionnelles sans se réfugier dans l'immobilisme et l'attentisme ;
-l'aptitude d'encadrement : capacité d'entrainer ses subordonnés au travail, de les stimuler,
d'améliorer leur rendement et leur qualification.

Dans le domaine pédagogique l'enseignant est évalué sur la maîtrise de la matière, la méthode,
la quantité et la qualité des interrogations et des devoirs des élèves.
Dans le domaine administratif, l'enseignant est évalué sur la régularité au service, la
ponctualité et la tenue des documents.
Dans le domaine matériel, il est évalué sur la façon dont il entretient les locaux, les alentours
des écoles, les équipements, la conservation des manuels et d'autres matériels scolaires.
Chacun des éléments de notation se situe entre 10 et100.
Elite : de 90-100 points
Très bon : de 70-89 points
Bon : de 50-69 points
Insuffisant : de 30-49 points
Médiocre : de 10-29 points

Les effets de la notation


La notation joue un rôle important sur la carrière d'un fonctionnaire en général et d'un
enseignant en particulier :
-sur l'avancement des grades
-sur le plan financier (augmentation du salaire)
-sur le plan de la promotion
La notation élite donne droit à 4 échelons ; la note très bon donne droit à 3 et la note bon à
32

deux échelons.

N.B : Les fonctionnaires qui montent sont notés sur la manière dont ils s’acquittent de cette
tâche.

Les fonctionnaires en fonction de détachement sont notés dans leur service détachement.
Un fonctionnaire enseignant non noté ou non satisfait dans sa notation a droit d'introduire un
recours à la cour administrative.
Ce recours porte un sous couvert de son chef hiérarchique au premier et du directeur
provincial. Le délai est de 15 jours pour la baisse de la notation et un mois pour l'absence de
la notation.

E. Positions statutaires

Tout fonctionnaire doit être obligatoirement placé dans l'une de positions suivantes :

a) L'activité
C'est la position du fonctionnaire qui exerce effectivement les fonctions afférentes au poste
auquel il a été régulièrement affecté.

b)Le transfert
Il s'agit d'un simple changement d'affectation. Il existe deux types de transfert : le transfert
peut se faire au sein d'un même ministère, soit d'un ministère à un autre.
Le transfert au sein d'un même ministère est décidé par le ministère intéressé. Le transfert d'un
ministère à l'autre est décidé par le ministère de la Fonction Publique, sur proposition du
ministère intéressé, après avis conforme du ministère dont relève le fonctionnaire.
c) Les congés
Le congé est une interruption de service assimilée en principe à l'activité. Le fonctionnaire
peut bénéficier des congés suivants :
Le congé de circonstance
Ce congé est de 5 jours en cas de mariage, de décès du conjoint ou d'un parent allié au
premier degré. Il est de 4 jours ouvrables en cas d'accouchement de l'épouse, d'un parent allié
au second degré. La durée d'un congé de circonstance est de trois jours ouvrables en cas de
mariage d'un parent ou allié au deuxième degré.
33

Le congé de maternité
Il est accordé de droit à une femme fonctionnaire à l'occasion de son accouchement. Sa durée
est de 14 semaines réparties en deux tranches ; une avant et une autre après l'accouchement.
Le congé médical
Le congé médical couvre toutes les interruptions de service pour raison de santé. Le certificat
médical doit être présenté au supérieur hiérarchique au premier degré dans les 48 heures de
l'absence. Le congé médical qui intervient au cours d'un congé annuel de repos interrompt ce
dernier.
La durée du congé médical est accordé par un seul médecin ne peut excéder 14 jours. Le
fonctionnaire en congé médical bénéficie de sa rémunération habituelle à l'exception des
primes et indemnités pendant une période de six mois. Le congé médical peut être accordé au
fonctionnaire pour assister son enfant ou son conjoint hospitalisé. La durée de congé est fixée
par le médecin traitant.
Le congé de formation
Ce congé est octroyé quand la participation à cette formation est motivée par l’intérêt du
service. Pendant son congé de formation, le fonctionnement bénéficie de toute sa
rémunération à l'exception des primes et indemnités liées à l'exercice effectif de sa fonction.
Le congé d'expertise
Ce congé est accordé pour accomplir une mission d'expertise pour le compte d'une personne
publique ou d'une organisation internationale. II est accordé par le ministère ayant la fonction
publique dans ses attributions après avis du ministère dont relève le fonctionnaire sur
demande motivée de l'intéressé. Pendant le congé d'expertise, le fonctionnaire n'est pas
rémunéré.

Le congé d'expectative
Il s'agit d'une période d'attente d'affectation non imputable au fonctionnaire suite à l'expiration
d'une période de détachement. L'octroi du congé d'expectative est subordonné à l'introduction,
par l'intéressé d'une demande de réintégration écrite auprès du ministère dont il relevait avant
son détachement. Son affectation doit se faire dans un délai maximum de 3mois.
34

Le congé d'intérêt public

Le congé d'intérêt public couvre les interruptions de service justifiées par:


- L'exercice de fonctions publiques électives ;
- La participation autorisée du fonctionnaire à une manifestation officielle nationale ou
internationale ;
- La participation du fonctionnaire à un congrès syndical ou à des activités de formation
syndicale, pour le représentant officiel d'un syndicat ;
-Un rappel dans l'armée.

Le congé d'intérêt public est accordé au fonctionnaire sur sa demande et ne peut être refusé
pour autant que les activités visés précédemment ne soient justifiés. L'autorité compétente
pour accorder le congé d'intérêt public est le ministre dont relève le fonctionnaire.

Le congé annuel de repos

Ce congé couvre 25 jours ouvrables par l'année. Il est obligatoire tant pour les fonctionnaires
que pour l'administration. Il peut être fractionné mais ne peut pas être cumulé sur plus de deux
ans.

d) Le détachement
C’est la position du fonctionnaire autorisé à suspendre son service pour occuper
temporairement un mandat politique, un mandat public ou un emploi public non repris dans
ceux qui sont régis par le statut général des fonctionnaires. Au-delà de 10ans, le fonctionnaire
décide de rester dans l'institution ou de garder son statut de fonctionnaire. La durée de
détachement ne peut pas excéder 10 ans. La durée de détachement pour exercer un mandat
politique ou un mandat public n'est pas limitée.

e) La disponibilité
La mise en disponibilité est accordée sur demande motivée du fonctionnaire et ne peut être
refusée. Sa durée maximale est de 10 ans.
35

f) La suspension
C’est la position du fonctionnaire qui, provisoirement fait défense d'exercer ses fonctions, en
raison d'une faute grave à caractère pénal ou professionnel dont il est accusé.
Pendant la période de suspension, le fonctionnaire ne perçoit aucune rémunération.
Sauf pour les personnes en attente de jugement, la durée de suspension ne peut pas dépasser
une période de trois mois. Si au terme de cette période la décision définitive n'intervient pas,
la suspension est levée d'office.

F. Le régime disciplinaire

Le fonctionnaire ne peut être sanctionné sans avoir été préalablement averti des griefs
formulés contre lui et mis à même de présenter sa défense. La procédure disciplinaire est
écrite. Aucune pièce ne peut être utilisée contre le fonctionnaire sans qu'il ait pu
préalablement en prendre connaissance. Il existe deux, types de sanctions : les sanctions
disciplinaires du premier degré, les sanctions disciplinaires du second degré.

Les sanctions disciplinaires du premier degré sont :


-L'avertissement,
-Le blâme,
-La retenue de 25% sur le salaire mensuel pour une durée de 5 à15 jours.

Les sanctions disciplinaires du second degré sont, par ordre croissant de gravité, les
suivantes :
-La retenue de 50% sur le salaire,
-L'exclusion des fonctions sans traitement pour une durée de un à trois mois,
-La révocation.

Le pouvoir de sanction disciplinaire pour les sanctions du premier degré appartient au chef
hiérarchique du fonctionnaire.
En cas de refus, l'intéressé fait signer deux témoins. Le délai pour introduire un recours est de
15 jours à partir de la clôture du dossier de discipline.
Le Chef hiérarchique au second degré dispose d'un délai d’un mois pour se prononcer
Le fonctionnaire dispose pour exposer ses justifications, d'un délai de 8 jours à compter de la
date de la réception du procès-verbal.
36

En cas de recours administratif, l'autorité compétente saisie dispose d'un délai d'un mois pour
se prononcer sur le recours. Si la décision n'est pas satisfaisante, le fonctionnaire dispose de
15 jours pour saisir la cour administrative.

Les effets des sanctions administratives

Le fonctionnaire qui a encouru une sanction du premier degré ne peut pas obtenir la note élite.
Le fonctionnaire qui a subi une sanction est normalement noté insuffisant.
La retenue de la moitié du traitement entraine la retenue des primes éventuelles.
L'abaissement d'échelons entraine l'abaissement d'indice et par conséquent la diminution du
salaire.

G. Dispositions particulières applicables aux fonctionnaires enseignants

Les dispositions du présent chapitre s'appliquent aux fonctionnaires enseignants de


l'enseignement formel et non formel ainsi qu'aux fonctionnaires qualifiés pour l'enseignement
mais œuvrant à l'administration centrale du rninistère ayant l'enseignement dans ses
attributions.

a) Droits et obligations des enseignants


Il est tenu pour chaque enseignant un dossier individuel qui doit contenir toutes les pièces
intéressant sa situation administrative. L'enseignant a droit de prendre connaissance de son
dossier.
Les volumes horaires des enseignants sont déterminés par ordonnance du ministre ayant
l'enseignement dans ses attributions.
Les nombres maximum et minimum d'élèves par classe sont déterminés par l'ordonnance du
ministre ayant l'enseignement dans ses attributions.

La durée d’année scolaire ainsi que les jours de fermeture des écoles sont déterminées par une
ordonnance du ministre ayant l'enseignement dans ses attributions.

Le fonctionnaire enseignant a droit au congé annuel de repos comme tout autre fonctionnaire.
37

b) Recrutement et stage probatoire


Selon le statut général des fonctionnaires de 2006, le recrutement des enseignants se fait sur
titre. Néanmoins, en cas de multiplicité de candidatures pour un même poste, le recrutement
se fait par voie de concours. Ce concours est déterminé par une ordonnance du ministre. Pour
être recruté enseignant, il faut remplir les conditions pour être recruté à la fonction publique et
justifier les titres requis par les niveaux de recrutement suivants :
-Au minimum un diplôme de niveau secondaire pédagogique pour enseigner au primaire,
-Au minimum un diplôme de niveau Al délivré par un institut supérieur à vocation
Pédagogique pour enseigner au secondaire,
-Au minimum un diplôme de niveau A3 pour l'enseignement des métiers.

c) Salaire de recrutement

Le statut général des fonctionnaires de 2006 précise que le salaire de recrutement d'un
fonctionnaire enseignant est majoré d'un équivalent de six ans d'ancienneté noté « Très bon »
par rapport au salaire de recrutement à la fonction publique ; est le traitement d'activité. A
cela s'ajoute les avantages sociaux, les primes et indemnités diminuées de charges (impôts,
cotisation à la mutuelle, ONPR,...). Le traitement d'activité ou salaire de recrutement est
déterminé par le grade et l'échelon atteint.

Outre le traitement que reçoit un fonctionnaire, il a également droit aux avantages sociaux tels
que les allocations familiales pour son conjoint et ses enfants. Il bénéficie également d'un
régime de sécurité sociale, de pension et de rente de servi et des frais funéraires. La rente de
servi pour le conjoint(e) survivant(e) est de 20% du traitement d'activité et de 4% pour
l'enfant.

Les documents à présenter à la fonction publique pour obtenir cette rente sont : extrait d'acte
de décès, extrait d'acte de mariage, attestation de composition familiale, attestation de
naissance de chaque enfant, attestation de scolarisation pour les enfants de moins de 18 ans.
38

d) Les primes et indemnités

Les primes sont des suppléments destinés à rémunérer les responsabilités attachées à certaines
fonctions. Les indemnités ont pour objectif de compenser certaines charges professionnelles
anormales.

Les catégories
Contrairement aux autres fonctionnaires, les fonctionnaires du secteur de l'enseignement sont
répartis en deux catégories :la catégorie de direction et la catégorie de collaboration.

La catégorie de direction comprend les fonctionnaires ayant un diplôme de licence au


minimum. La catégorie de collaboration comprend les fonctionnaires ayant un diplôme
minimal de collège plus un an.

La cessation définitive de service

Le fonctionnaire peut mettre fin sa carrière soit par retraite, par décès, par licenciement suite à
une inadaptation physique définitive ou démission.
En cas de décès d'un fonctionnaire, son chef direct doit le faire connaître à tous les services
concernés dans les 15 jours qui suivent le décès.
Les ayants droit du fonctionnaire décédé ont droit, à un salaire du mois au cours du quel le
décès est survenu ainsi qu'à une allocation de décès de 4 mois, calculé sur base de son dernier
salaire mensuel brut et liquidé à la fin du mois qui suit celui au cours duquel le fonctionnaire
est décédé sur présentation des pièces exigées.

L'admission à la retraite

Une admission à la retraite anticipée peut être accordée à un enseignant d'au moins quinze ans
de service sur sa demande. L'enseignant de soixante cinq (65) ans est d'office mis à la retraite.
39

La révocation

La révocation est infligée aux enseignants coupables de fautes professionnelles et


déontologiques suivantes :
La présentation lors du recrutement de faux titres et diplômes scolaires ou universitaires, les
infractions qualifiées de fraudes aux examens et évaluations pédagogiques par le décret loi no
1/016 du 23 février 1993 ou le viol d'une élève.

La démission
La démission est demandée par écrit par le fonctionnaire et acceptée de droit. Elle peut être
retardée de trois mois si l'intérêt du service l'exige.

Le licenciement
Tout fonctionnaire reconnu inapte de manière définitive à l'exercice des fonctions publiques
est licencié pour l'inaptitude physique ou professionnelle.
L'inaptitude est établie par une commission médicale qui apprécie les capacités
professionnelles du fonctionnaire en fonction de son état de santé.
Le fonctionnaire licencié pour l'inaptitude physique a droit à une indemnité de licenciement. Il
en est de même lorsque l'Etat décide de supprimer des emplois des fonctionnaires. Ceux-ci
soit elle n'est pas ratifiée et conserve une valeur simplement réglementaire (inférieure à la loi),
constituant alors un acte administratif unilatéral.

3.5.3 Les conventions scolaires entre l'Etat et les confessions religieuses

Par convention scolaire, nous entendons des relations entre l'Etat et les communautés
religieuses en matière éducative.
Des conventions scolaires sont signées entre l'Etat du BURUNDI et les confessions
religieuses. Les écoles sous conventions scolaires font partie de l'enseignement public. Les
représentants légaux ont une autorité sur les écoles sous-conventions dans les limites prévues
par la convention.
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3.5.4 Les circulaires et les correspondances administratives

Ce sont des instructions données aux fonctionnaires à un niveau de responsabilité pour


préciser la demande d'une tâche à exécuter ou la démarche à suivre dans la mise en œuvre
d'une mesure. Tous les actes posés par les administrations de l'éducation doivent s'inspirer des
textes en vigueur dans le pays. En dehors de cela, l'acte doit être déclaré injuste.

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Références bibliographiques

Nzobonayo, C. (1998).Législation scolaire burundaise depuis l’époque coloniale à nos jours. Journal
B.O.B. Bujumbura.

Nzobonayo, C. (2009). Législation scolaire en vigueur au Burundi.B.O.B : Bujumbura.

Nzobonayo, C.(2009).L’administrationscolaire dans le système éducatif burundais actuel.B.O.B :


Bujumbura.

Fayol, H. (1981). Administration industrielle et générale. Paris : Dunod.

M.E.B.S.E.F.P.A. (2014).Guide de la législation scolaire. Inédit : Bujumbura.

République du Burundi. Décret no1/19 du 10 septembre 2013 portant organisation de l’enseignement


de base et secondaire.
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