Cours de Législation Scolaire
Cours de Législation Scolaire
Cours de Législation Scolaire
Objectif général
Objectifs spécifiques
2. Identifier les contenus des textes légaux et réglementaires régissant le système éducatif burundais ;
3. Identifier les modes de collaboration professionnelle entre les administrateurs, acteurs et partenaires
de l’Education à tous les niveaux de la hiérarchie du système éducatif burundais.
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Plan du cours
L’administration est le fait de poser les actes juridiques et faire l’exécution des lois. Selon le
Dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation, le mot administration vient
du latin administrare qui signifie servir, aider, s’occuper de.
Au XVIIe siècle, il prend le sens de gérer. Actuellement, le mot administration a deux sens :
-Une définition qui privilégie l’aspect institutionnel la définit comme l’ensemble des
organes, des personnes publiques et des structures qui constituent un service public. Dans ce
sens, on peut parler de l’administration de l’éducation nationale.
-Une définition qui privilégie l’aspect fonctionnel qui insiste sur le fait de gérer la fonction
de l’éducation. Cette définition réduit l’administration aux organes, aux personnes
publiques et structures qui par détermination des règles, octroi des moyens, gestion des
hommes, des biens et finances permet aux institutions de bien fonctionner selon les objectifs
déterminés par le pouvoir public ou selon les initiateurs de l’entreprise.
Elle est le respect des procédures, des processus, des mécanismes, des normes qu’il faut
connaître, appliquer et faire respecter en rapport avec la mobilisation et l’utilisation des
ressources dans un cadre organisationnel. L’administration est l’une des fonctions
essentielles d’une entreprise.
Pour le cas d’une école, « gérer » veut dire « utiliser rationnellement les ressources humaines,
financières et matérielles mises à la disposition de l’école pour assurer sa rentabilité c’est-à-
dire le bénéfice obtenu par rapport aux moyens engagés. » Au sein d’une école, certains
facteurs aident à mieux assumer sa tâche d’administrateur :
Selon Henri Fayol, les opérations (fonctions) auxquelles donnent lieu généralement toutes les
entreprises peuvent se répartir entre les six fonctions essentielles, à savoir :
- Opérations techniques (production, fabrication, transformation) ;
- Opérations commerciales (achats, ventes, échanges) ;
- Opérations financières (recherche et gérance des capitaux) ;
- Opérations de sécurité (protection des biens et des personnes) ;
- Opérations de comptabilité (inventaire, bilan, prix de revient, statistique, etc.)
- Opérations administratives (prévoyance, organisation, commandement, coordination et
contrôle).
Quelle que soit la taille de l’entreprise, ces six fonctions s’y retrouvent. Notre analyse
s’intéressera à cette dernière fonction.
3.Commander
4. Coordonner
2.Organiser ADMINISTRER
POCCC
1. Prévoir 5. Contrôler
1.4.1. Prévision
La prévision consiste à préciser le but à atteindre, à envisager les moyens à mettre en œuvre
et à établir un programme d’action. Prévoir signifie à la fois supputer l’avenir et le préparer ;
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c’est déjà agir. La principale manifestation de la prévoyance, son signe sensible, son
instrument le plus efficace, c’est le programme d’action.
Le programme d’action, est à la fois le résultat visé, la ligne de conduite à suivre, les étapes à
franchir, les moyens à employer ; c’est la marche de l’entreprise prévue et préparée pour un
certain temps. Le programme d’action repose sur: les ressources de l’entreprise la nature et
l’importance des opérations en cours; les possibilités d’avenir. Le programme d’action facilite
l’utilisation des ressources de l’entreprise et le choix des meilleurs moyens à employer pour
arriver au but ; il supprime ou réduit les hésitations, les fausses manœuvres, les changements
injustifiés d’orientation ; il contribue à l’amélioration du personnel.
La confection d’un bon programme d’action exige chez le personnel dirigeant: l’art de manier
les hommes, beaucoup d’activité, un certain courage moral, une assez grande stabilité du
personnel dirigeant, une certaine compétence dans la spécialité professionnelle de l’entreprise
une certaine expérience générale des affaires.
1.4.2. Organisation
Organiser une entreprise, c’est la munir de tout ce qui est utile à son fonctionnement :
matières, outillage, capitaux, personnel. L’organisation est la constitution des différents
organes de l’entreprise et organisation du travail dans chaque service.
1.4.3. Commandement
L’école est un corps social constitué ; il s’agit de la faire fonctionner : c’est la mission du
commandement. Cette mission se répartit entre les divers services de ce corps social, chacun
ayant la charge et la responsabilité de son unité. L’art de commander repose sur certaines
qualités personnelles et sur la connaissance des principes généraux d’administration. Le
commandement, c’est-à-dire les directives à donner pour obtenir une exécution rapide et
intelligente du travail. Le responsable chargé d’un commandement doit :
- Faire des inspections périodiques du corps social ; s’aider dans ces inspections de tableaux
synoptiques ;
1.4.4.Coordination
Coordonner, c’est mettre de l’harmonie entre tous les actes d’une entreprise de manière à en
faciliter le fonctionnement et le succès ; c’est, en somme, donner aux choses et aux actes les
proportions qui conviennent, adapter les moyens au but. L’un des moyens de tenir le
personnel en haleine et de lui faciliter l’accomplissement de son devoir est la conférence de
toutes les parties concernées. La coordination permet de faire tendre tous les efforts vers un
même but et harmoniser les taches.
1.4.5. Contrôle
Pour que le contrôle soit efficace, il faut qu’il soit fait en temps utile et suivi de sanctions. Un
autre danger à éviter est l’immixtion du contrôle dans la direction et l’exécution des services.
Le bon contrôleur doit être compétent et impartial. Le contrôle permet donc de veiller à
l’exécution correcte des taches en prévenant les erreurs et en décelant les fautes commises.
Le nombre des principes d’administration n’est pas limité. Toute règle, tout moyen
administratif qui fortifie le corps social ou en facilite le fonctionnement prend place parmi les
principes, aussi longtemps du moins que l’expérience le confirme dans cette haute dignité. Un
changement dans l’état des choses peut déterminer le changement des règles auquel cet état
avait donné naissance.
La division du travail est d’ordre naturel : elle a pour but d’arriver à produire plus et mieux
avec le même effort. Elle a pour conséquence la spécialisation des fonctions et la séparation
des pouvoirs.
1.5. 3. Discipline
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La discipline, est le respect des conventions qui ont objets essentiels : l’obéissance,
l’assiduité, l’activité, la tenue, les signes ou marques extérieurs de respect réalisés
conformément aux conventions établies entre l’école, le personnel et les autres (élèves,
parents…).
Pour une action quelconque, un agent ne doit recevoir des ordres que d’un seul chef. Dans
toutes les associations humaines, la dualité de commandement est une source perpétuelle de
conflits, parfois très graves, qui sollicitent particulièrement l’attention des chefs à tous les
niveaux.
Ce principe rappelle que dans une entreprise, l’intérêt d’un agent, ou d’un groupe d’agents, ne
doit pas prévaloir contre l’intérêt de l’entreprise.
La rémunération du personnel est le prix à payer du service rendu. Elle doit être équitable, et
autant que possible, donner satisfaction à la fois au personnel et à l’entreprise, à l’employeur
et à l’employé.
1.5. 8. Centralisation
La centralisation est un fait d’ordre naturel ; elle consiste en ce que dans tout organisme
social, les sensations convergent vers la direction, et que de la direction partent les ordres qui
mettent en mouvement toutes les parties de l’organisme. Trouver la mesure qui donne le
meilleur rendement total, tel est le problème de la centralisation et de la décentralisation. La
valeur absolue et relative du chef et des agents étant en perpétuelle transformation, on
comprend que la mesure de centralisation ou de décentralisation (des tâches) puisse être elle-
même constamment variable.
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1.5. 9. Hiérarchie
La hiérarchie est la série des chefs qui va de l’autorité supérieure aux agents inférieurs. La
voie hiérarchique est le chemin que suit, en passant par tous les degrés de la hiérarchie, les
communications qui partent de l’autorité supérieure ou qui lui sont adressées. Ce chemin est
imposé à la fois par le besoin d’une transmission assurée et par l’unité de commandement. Il
n’est pas toujours le plus rapide. Or il y a beaucoup d’opérations dont le succès repose sur une
exécution rapide ; il faut donc pouvoir concilier le respect de la voie hiérarchique avec
l’obligation d’aller vite.
a) Ordre matériel
Pour que l’ordre matériel règne, il faut qu’une place ait été réservée à chaque objet et que tout
objet soit à sa place. De plus, il faut que la place ait été bien choisie. L’ordre doit avoir pour
résultat d’éviter les pertes de matière et des pertes de temps. La propreté est un corollaire de
l’ordre. Aucune place n’est réservée à la saleté.
b) Ordre social
Pour que l’ordre social règne dans une entreprise, il faut, qu’une place soit réservée à chaque
agent et que chaque agent soit à la place qui lui a été assignée. L’ordre parfait exige de plus
que la place convienne à l’agent et que l’agent convienne à sa place. « L’homme qu’il faut, à
la place qu’il faut ».
Pourquoi équité et non justice ? La justice est la réalisation des conventions établies. Mais les
conventions ne peuvent tout prévoir ; il faut les interpréter ou suppléer à leur insuffisance.
Pour que le personnel soit encouragé à apporter dans l’exercice de ses fonctions toute la
bonne volonté et le dévouement dont il est capable, il faut qu’il soit traité avec bienveillance ;
l’équité résulte de la bienveillance avec la justice
Il faut du temps à un agent pour s’initier à une fonction nouvelle et pour arriver à bien la
remplir – en admettant qu’il soit pourvu des aptitudes nécessaires. Si lorsque son initiation
s’achève ou avant qu’elle soit achevée, l’agent est déplacé, il n’aura pas eu le temps de rendre
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a) Il ne faut pas diviser son personnel : diviser les forces ennemies pour les affaiblir est
habile ; mais diviser ses propres troupes est une lourde faute contre l’entreprise.
b) Abus des communications écrites : toutes les fois que c’est possible, les relations doivent
être verbales. On y gagne en rapidité, en clarté et en harmonie.
c) Le personnel de maintenance
d) Le personnel d’autofinancement.
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a) Documents de la direction
c)Documents du secrétariat
Documents du Directeur et du Préfet des études/ Directeur technique : calendrier indicatif des
visites de classe ; Fiches de rapports de visites de classes ; Horaire et attribution des cours ;
Copies des prévisions des matières des enseignants ; Inventaire du matériel didactique et des
équipements ; Inventaire des manuels scolaires, classement des copies d’interrogation ; Fiches
des points.
Etant le premier responsable de l’école, le Directeur est invité à Prévoir, organiser, diriger,
contrôler et coordonner toutes les activités de l’établissement. Il doit veiller au bon
fonctionnement permanent et régulier d’une école sur tous les aspects (administratif,
pédagogiques, financier, social et sécuritaire) afin d’assurer l’efficacité de l’acte éducatif.
Les récents mouvements de réforme en éducation au Québec dont ceux orientés vers la formation
à la gestion d’un établissement d’enseignement (2008) et la reddition de compte (2006) placent la
supervision pédagogique, l’accompagnement du personnel enseignant et la réussite des élèves au
premier plan.
Pour encadrer les mesures de supervision pédagogique des enseignants, les directions
d’établissements scolaires sont appelées, entre autres, à superviser les pratiques éducatives des
membres de l’équipe-école ou de l’équipe-centre, à instaurer une supervision visant l’amélioration
des pratiques professionnelles des membres du personnel, à y participant et à instaurant un
processus de supervision visant l’amélioration collective des pratiques professionnelles.
Dans le Petit Robert, l’origine lointaine de superviser est latine « supervidere » qui signifie
inspecter. Ainsi, l’inspection et la supervision sont des termes très proches avec une nuance
précise c’est-à-dire que la supervision est aussi exercée par d’autres personnes n’assurant pas
nécessairement la fonction d’inspecter.
Selon Tardif, « la supervision pédagogique est le processus visant l’amélioration de
l’enseignement et de l’apprentissage ». La supervision scolaire constitue une opération longue,
lente, continue, respectueuse et prioritaire.
A travers la fonction de contrôle, il s’agit de vérifier si les objectifs ont été atteints. Dans le
cas contraire, il faut redresser, indiquer les correctifs qu’il faut appliquer. En mesurant les
objectifs et leurs atteintes, le contrôleur va viser l’efficacité mais aussi l’efficience.
b) La fonction d’évaluation
Cette fonction est intimement liée au contrôle car évaluer consiste à porter le jugement sur ce
que le contrôle a donné comme information sur les résultats obtenus. Il s’agit par exemple de
reconnaître les causes d’un problème, les conséquences et enfin les solutions.
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Il est important qu’il y ait rétroaction (feed-back) rapide chez la personne visitée, supervisée
en vue d’éviter la répétition des erreurs. Nous pouvons également noter qu’évaluer les
enseignements, les apprentissages et les personnes qui les assument est un exercice qui n’est
pas toujours aisé et qui est susceptible de rencontrer des résistances.
Il incombe donc à l’évaluateur de chercher à atténuer ses résistances dans une perspective
d’aide et de soutien professionnel.
1. Le contenu matière ;
2. La méthodologie et procédures d’enseignement ;
3. Des documents et autres ;
Ces difficultés pourront servir des thèmes de formation à l’occasion des animations
mensuelles, trimestrielles ou à d’autres occasions de formation continue que l’autorité
(superviseur) pourra aménager. Celle-ci a donc le droit de savoir si les moyens (humains,
matériels, financiers,etc. ;) produisent les résultats escomptés.
(AB, B, TB,
E)
de l’enseignant présences
(e)
L’enseignant (e) possède et actualise la
fiche d’inventaire
Il est important de montrer les qualités que doit revêtir l’inspecteur dans sa zone d’action
quant à la gestion des ressources humaines, le management en éducation et les techniques
d’animation et de communication. Il s’agit de :
a) Inspection pédagogique
L’inspection administrative est assez complexe du fait des multiples aspects à observer.
Ceux-ci peuvent se regrouper en trois principaux domaines :
En somme dans une visite pédagogique comme dans celle administrative, l’inspection doit
aussi élaborer un plan de visites étalé sur une période donnée (semaine, mois, trimestre, etc.)
de référence.
L’analyse des réalités sur terrain montre que l’inspection pédagogique dans les écoles
fondamentales ou post-fondamentales est essentiellement focalisée sur le contrôle des
pratiques pédagogiques de l’enseignant et l’administration des recommandations à l’endroit
de ce dernier. Ce type de contrôle est perçu de la part du monde enseignant comme une
« action à caractère policier » ou « tourné vers une sanction. »
Dans ces conditions, l’enseignant ne trouve pas de la place pour s’exprimer sur ses capacités
et ses potentialités ou pour expliquer ses pratiques. Il est contraint à se soumettre à
l’évaluateur qui se considère comme un expert des connaissances et pratiques professionnelles
pouvant améliorer le système éducatif.
Pour combler ces lacunes, certains termes ont été intégrés dans le système éducatif burundais
actuel en vue de renforcer les attitudes et aptitudes pouvant soutenir l’enseignant et
l’accompagner vers un changement positif des pratiques pédagogiques.
Depuis longtemps, l’inspection pédagogique était perçue comme ayant une fonction de
conseil, de support, d’expertise et d’aide professionnelle. L’inspection, avant d’être réalisé,
devait être préparée à la fois par l’inspecteur et l’inspecté. Ainsi, le résultat de l’inspection
était élaboré par le maître et l’inspecteur où ce dernier jouait véritablement le rôle de
conseiller. Aujourd’hui, on souhaite que l’inspecteur scolaire soit animateur au lieu d’un chef
craint ou haï et que ses interventions ne présentent plus un caractère contraignant. Il doit être
capable de conduire l’entretien. L’inspecteur doit jouer le rôle d’animateur, de coordinateur,
de modérateur.
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Législation : ensemble des lois, des dispositions législatives d’un pays ou concernant un
domaine particulier.Chaque pays possède deux organes ou chambres : chambres basse
(Assemblée Nationale) et Chambre Haute (sénat) ayant la mission d’analyser, amender et
voter toutes les lois proposées par le pouvoir exécutif.
Loi : texte légal et réglementaire voté selon la procédure législative par le parlement
(assemblée nationale ou sénat). La loi peut être adopté à l’initiative du parlement (on parle
alors de proposition de loi) ou du gouvernement (on parde projet de loi). La loi s’impose à
tous dès lors qu’elle a été promulguée et publiée au Journal officiel.
La circulaire : tout en bas de la hiérarchie se trouve la circulaire, qui n’a en principe pas de
valeur réglementaire, mais qui ne fait que préciser comment doivent être appliqués les textes.
C’est une instruction de service adressée par une autorité supérieure hiérarchique à des agents
subordonnés en vertu de son pouvoir hiérarchique, dépourvue de force obligatoire vis-à-vis
des tiers.
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Le souci majeur du législateur colonial était de donner aux enfants burundais un enseignement
primaire intégrant les notions d’agriculture en vue de leur permettre de se rendre utiles à la
société et d’être mieux armés pour « résister aux suggestions de routines ancestrales et à la
contagion des fanatismes superstitieux, irréfléchis. »
Jusqu’en 1967, le système éducatif burundais ne repose sur aucune loi organique. Cette
dernière verra le jour le 29 août 1967. Elle est entrée en vigueur le 1 er septembre 1967 et
comprenait 167 articles répartis en 6 titres. Ce texte a quelques dispositions communes à
l’enseignement primaire et secondaire. Le législateur organise pour la première fois et de
façon suffisamment claire l’enseignement au Burundi.
La réforme de 1973, bien que non formalisée par le système y relatif devrait marquer le
système éducatif burundais d’une philosophie qui guide encore aujourd’hui les planificateurs
et les administrateurs scolaires de notre pays. Toute la législation scolaire de la période allant
de 1967 à 1989 se fonde sur la loi précitée et cette réforme de 1973.
Les textes légaux et réglementaires jouent un rôle plus important dans la bonne gestion de tout
système éducatif. L’absence de ceux-ci peut freiner la politique éducative envisagée par les
autorités en place. Voyons quelques-uns des textes les plus importants.
Un texte officiel légal et réglementaire est un outil indispensable dans un domaine social
particulier et dans chaque pays. Dans le domaine éducatif burundais :
L'administrateur scolaire tout comme l'administré a besoin de connaître leurs droits et devoirs.
Pour que le fonctionnaire jouisse de ses droits et convenablement de ses devoirs, des
instruments législatifs et réglementaires doivent être connus de tous ceux qu'ils régissent. Ces
instruments sont essentiellement :
- La constitution de la République du BURUNDI ;
- Le statut général des fonctionnaires ;
- Le code du travail ;
- Le code pénal et code de procédure pénale ;
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Tout acte, toute mesure non prévue par les textes législatifs et réglementaires sont à bannir car
ils sont souvent injustes. Seule la référence aux lois et règlements permet d'assurer une
administration scolaire efficace. Le présent cours n'expose pas tous les contenus de ces
instruments ci-haut identifiés, il retrace quelques éléments qui interviennent le plus souvent
dans l'administration et la gestion de l'école.
3.5.1. La constitution
La constitution est la loi générale dont découlent toutes les autres références à toutes les
administrations nationales qui doivent conformer à son prescrit. C'est dans la constitution
qu'on définit de façon générale les droits et les devoirs des citoyens. Tout acte administratif
qui ne se réfère pas à la constitution est anti constitutionnelle et devrait être nul et de nul effet.
Il s’applique « aux agents de l'Etat qui occupent des emplois publics de carrières dans
l'administration centrale, provinciale et communale ». Le document s’intéresse à quelques
éléments de ce statut général des fonctionnaires qui ont un rapport direct avec
l'administration et qui sont notamment:
- Le recrutement,
- La notation et l'avancement,
- Les positions statutaires,
- Le régime disciplinaire,
- Les dispositions particulières applicables aux fonctionnaires enseignants.
A. Le recrutement
Le recrutement est un principe fondé sur la sélection par mérite apprécié par les moyens de
concours. Le recrutement sur titre (diplôme) devient une exception. C’est le cas pour les
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enseignants. En effet beaucoup d'écoles souffrent d'une pénurie d'enseignants, c'est pourquoi
le ministère en charge de l’enseignement recrute sur titre scolaire.
B. Le stage probatoire
Avant d'être titularisé dans son emploi, le fonctionnaire effectue un stage probatoire.
Celui-ci a pour objectif de confirmer ou infirmer les aptitudes intellectuelles et
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professionnelles du fonctionnaire. Il ne peut être inférieur à une durée d'une année scolaire
pour les enseignants.
A la fin du stage, le chef hiérarchique au 1er degré établit un rapport circonstancié qu'il
transmet au chef du 2ème degré. Ce rapport propose soit la titularisation, soit le
licenciement ou la prolongation d'une année. La décision est prise par le ministère ayant la
fonction publique dans ses attributions.
b) La catégorie de collaboration
Cette catégorie comprend les fonctionnaires d'assistance de cadre de direction dans la
réalisation de leurs tâches. Un diplôme des humanités complètes ou équivalent est exigé pour
appartenir dans cette catégorie.
c) La catégorie de direction
Appartiennent dans cette catégorie les fonctionnaires ayant au minimum le niveau d'études
universitaires sanctionnés par une licence ou un diplôme équivalent.
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Les grades
Le grade est le titre qui établit la qualité du fonctionnaire. Dans chaque catégorie, il y a 4
grades par lesquels tout fonctionnaire doit passer. Chaque grade se subdivise en échelons
auxquels correspondent différents indices de grille de traitement. A chaque échelon est attaché
un indice.
Primes et indemnités
Le fonctionnaire en service a droit à des primes et indemnités. Parmi les primes on peut citer
entre autres la prime de fonction, prime de rendement, prime d'intéressement, prime
d'encouragement.
Ils obtiennent aussi des indemnités de différentes sortes à savoir l'indemnité d'équipement, de
représentation, de détachement de risque, de transport, l'indemnité pour le transport,
indemnité de gestion et de caisse, indemnité journalière de mission officielle, indemnité pour
les heures supplémentaires,
D. Notation et avancement
Dans le domaine pédagogique l'enseignant est évalué sur la maîtrise de la matière, la méthode,
la quantité et la qualité des interrogations et des devoirs des élèves.
Dans le domaine administratif, l'enseignant est évalué sur la régularité au service, la
ponctualité et la tenue des documents.
Dans le domaine matériel, il est évalué sur la façon dont il entretient les locaux, les alentours
des écoles, les équipements, la conservation des manuels et d'autres matériels scolaires.
Chacun des éléments de notation se situe entre 10 et100.
Elite : de 90-100 points
Très bon : de 70-89 points
Bon : de 50-69 points
Insuffisant : de 30-49 points
Médiocre : de 10-29 points
deux échelons.
N.B : Les fonctionnaires qui montent sont notés sur la manière dont ils s’acquittent de cette
tâche.
Les fonctionnaires en fonction de détachement sont notés dans leur service détachement.
Un fonctionnaire enseignant non noté ou non satisfait dans sa notation a droit d'introduire un
recours à la cour administrative.
Ce recours porte un sous couvert de son chef hiérarchique au premier et du directeur
provincial. Le délai est de 15 jours pour la baisse de la notation et un mois pour l'absence de
la notation.
E. Positions statutaires
Tout fonctionnaire doit être obligatoirement placé dans l'une de positions suivantes :
a) L'activité
C'est la position du fonctionnaire qui exerce effectivement les fonctions afférentes au poste
auquel il a été régulièrement affecté.
b)Le transfert
Il s'agit d'un simple changement d'affectation. Il existe deux types de transfert : le transfert
peut se faire au sein d'un même ministère, soit d'un ministère à un autre.
Le transfert au sein d'un même ministère est décidé par le ministère intéressé. Le transfert d'un
ministère à l'autre est décidé par le ministère de la Fonction Publique, sur proposition du
ministère intéressé, après avis conforme du ministère dont relève le fonctionnaire.
c) Les congés
Le congé est une interruption de service assimilée en principe à l'activité. Le fonctionnaire
peut bénéficier des congés suivants :
Le congé de circonstance
Ce congé est de 5 jours en cas de mariage, de décès du conjoint ou d'un parent allié au
premier degré. Il est de 4 jours ouvrables en cas d'accouchement de l'épouse, d'un parent allié
au second degré. La durée d'un congé de circonstance est de trois jours ouvrables en cas de
mariage d'un parent ou allié au deuxième degré.
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Le congé de maternité
Il est accordé de droit à une femme fonctionnaire à l'occasion de son accouchement. Sa durée
est de 14 semaines réparties en deux tranches ; une avant et une autre après l'accouchement.
Le congé médical
Le congé médical couvre toutes les interruptions de service pour raison de santé. Le certificat
médical doit être présenté au supérieur hiérarchique au premier degré dans les 48 heures de
l'absence. Le congé médical qui intervient au cours d'un congé annuel de repos interrompt ce
dernier.
La durée du congé médical est accordé par un seul médecin ne peut excéder 14 jours. Le
fonctionnaire en congé médical bénéficie de sa rémunération habituelle à l'exception des
primes et indemnités pendant une période de six mois. Le congé médical peut être accordé au
fonctionnaire pour assister son enfant ou son conjoint hospitalisé. La durée de congé est fixée
par le médecin traitant.
Le congé de formation
Ce congé est octroyé quand la participation à cette formation est motivée par l’intérêt du
service. Pendant son congé de formation, le fonctionnement bénéficie de toute sa
rémunération à l'exception des primes et indemnités liées à l'exercice effectif de sa fonction.
Le congé d'expertise
Ce congé est accordé pour accomplir une mission d'expertise pour le compte d'une personne
publique ou d'une organisation internationale. II est accordé par le ministère ayant la fonction
publique dans ses attributions après avis du ministère dont relève le fonctionnaire sur
demande motivée de l'intéressé. Pendant le congé d'expertise, le fonctionnaire n'est pas
rémunéré.
Le congé d'expectative
Il s'agit d'une période d'attente d'affectation non imputable au fonctionnaire suite à l'expiration
d'une période de détachement. L'octroi du congé d'expectative est subordonné à l'introduction,
par l'intéressé d'une demande de réintégration écrite auprès du ministère dont il relevait avant
son détachement. Son affectation doit se faire dans un délai maximum de 3mois.
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Le congé d'intérêt public est accordé au fonctionnaire sur sa demande et ne peut être refusé
pour autant que les activités visés précédemment ne soient justifiés. L'autorité compétente
pour accorder le congé d'intérêt public est le ministre dont relève le fonctionnaire.
Ce congé couvre 25 jours ouvrables par l'année. Il est obligatoire tant pour les fonctionnaires
que pour l'administration. Il peut être fractionné mais ne peut pas être cumulé sur plus de deux
ans.
d) Le détachement
C’est la position du fonctionnaire autorisé à suspendre son service pour occuper
temporairement un mandat politique, un mandat public ou un emploi public non repris dans
ceux qui sont régis par le statut général des fonctionnaires. Au-delà de 10ans, le fonctionnaire
décide de rester dans l'institution ou de garder son statut de fonctionnaire. La durée de
détachement ne peut pas excéder 10 ans. La durée de détachement pour exercer un mandat
politique ou un mandat public n'est pas limitée.
e) La disponibilité
La mise en disponibilité est accordée sur demande motivée du fonctionnaire et ne peut être
refusée. Sa durée maximale est de 10 ans.
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f) La suspension
C’est la position du fonctionnaire qui, provisoirement fait défense d'exercer ses fonctions, en
raison d'une faute grave à caractère pénal ou professionnel dont il est accusé.
Pendant la période de suspension, le fonctionnaire ne perçoit aucune rémunération.
Sauf pour les personnes en attente de jugement, la durée de suspension ne peut pas dépasser
une période de trois mois. Si au terme de cette période la décision définitive n'intervient pas,
la suspension est levée d'office.
F. Le régime disciplinaire
Le fonctionnaire ne peut être sanctionné sans avoir été préalablement averti des griefs
formulés contre lui et mis à même de présenter sa défense. La procédure disciplinaire est
écrite. Aucune pièce ne peut être utilisée contre le fonctionnaire sans qu'il ait pu
préalablement en prendre connaissance. Il existe deux, types de sanctions : les sanctions
disciplinaires du premier degré, les sanctions disciplinaires du second degré.
Les sanctions disciplinaires du second degré sont, par ordre croissant de gravité, les
suivantes :
-La retenue de 50% sur le salaire,
-L'exclusion des fonctions sans traitement pour une durée de un à trois mois,
-La révocation.
Le pouvoir de sanction disciplinaire pour les sanctions du premier degré appartient au chef
hiérarchique du fonctionnaire.
En cas de refus, l'intéressé fait signer deux témoins. Le délai pour introduire un recours est de
15 jours à partir de la clôture du dossier de discipline.
Le Chef hiérarchique au second degré dispose d'un délai d’un mois pour se prononcer
Le fonctionnaire dispose pour exposer ses justifications, d'un délai de 8 jours à compter de la
date de la réception du procès-verbal.
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En cas de recours administratif, l'autorité compétente saisie dispose d'un délai d'un mois pour
se prononcer sur le recours. Si la décision n'est pas satisfaisante, le fonctionnaire dispose de
15 jours pour saisir la cour administrative.
Le fonctionnaire qui a encouru une sanction du premier degré ne peut pas obtenir la note élite.
Le fonctionnaire qui a subi une sanction est normalement noté insuffisant.
La retenue de la moitié du traitement entraine la retenue des primes éventuelles.
L'abaissement d'échelons entraine l'abaissement d'indice et par conséquent la diminution du
salaire.
La durée d’année scolaire ainsi que les jours de fermeture des écoles sont déterminées par une
ordonnance du ministre ayant l'enseignement dans ses attributions.
Le fonctionnaire enseignant a droit au congé annuel de repos comme tout autre fonctionnaire.
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c) Salaire de recrutement
Le statut général des fonctionnaires de 2006 précise que le salaire de recrutement d'un
fonctionnaire enseignant est majoré d'un équivalent de six ans d'ancienneté noté « Très bon »
par rapport au salaire de recrutement à la fonction publique ; est le traitement d'activité. A
cela s'ajoute les avantages sociaux, les primes et indemnités diminuées de charges (impôts,
cotisation à la mutuelle, ONPR,...). Le traitement d'activité ou salaire de recrutement est
déterminé par le grade et l'échelon atteint.
Outre le traitement que reçoit un fonctionnaire, il a également droit aux avantages sociaux tels
que les allocations familiales pour son conjoint et ses enfants. Il bénéficie également d'un
régime de sécurité sociale, de pension et de rente de servi et des frais funéraires. La rente de
servi pour le conjoint(e) survivant(e) est de 20% du traitement d'activité et de 4% pour
l'enfant.
Les documents à présenter à la fonction publique pour obtenir cette rente sont : extrait d'acte
de décès, extrait d'acte de mariage, attestation de composition familiale, attestation de
naissance de chaque enfant, attestation de scolarisation pour les enfants de moins de 18 ans.
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Les primes sont des suppléments destinés à rémunérer les responsabilités attachées à certaines
fonctions. Les indemnités ont pour objectif de compenser certaines charges professionnelles
anormales.
Les catégories
Contrairement aux autres fonctionnaires, les fonctionnaires du secteur de l'enseignement sont
répartis en deux catégories :la catégorie de direction et la catégorie de collaboration.
Le fonctionnaire peut mettre fin sa carrière soit par retraite, par décès, par licenciement suite à
une inadaptation physique définitive ou démission.
En cas de décès d'un fonctionnaire, son chef direct doit le faire connaître à tous les services
concernés dans les 15 jours qui suivent le décès.
Les ayants droit du fonctionnaire décédé ont droit, à un salaire du mois au cours du quel le
décès est survenu ainsi qu'à une allocation de décès de 4 mois, calculé sur base de son dernier
salaire mensuel brut et liquidé à la fin du mois qui suit celui au cours duquel le fonctionnaire
est décédé sur présentation des pièces exigées.
L'admission à la retraite
Une admission à la retraite anticipée peut être accordée à un enseignant d'au moins quinze ans
de service sur sa demande. L'enseignant de soixante cinq (65) ans est d'office mis à la retraite.
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La révocation
La démission
La démission est demandée par écrit par le fonctionnaire et acceptée de droit. Elle peut être
retardée de trois mois si l'intérêt du service l'exige.
Le licenciement
Tout fonctionnaire reconnu inapte de manière définitive à l'exercice des fonctions publiques
est licencié pour l'inaptitude physique ou professionnelle.
L'inaptitude est établie par une commission médicale qui apprécie les capacités
professionnelles du fonctionnaire en fonction de son état de santé.
Le fonctionnaire licencié pour l'inaptitude physique a droit à une indemnité de licenciement. Il
en est de même lorsque l'Etat décide de supprimer des emplois des fonctionnaires. Ceux-ci
soit elle n'est pas ratifiée et conserve une valeur simplement réglementaire (inférieure à la loi),
constituant alors un acte administratif unilatéral.
Par convention scolaire, nous entendons des relations entre l'Etat et les communautés
religieuses en matière éducative.
Des conventions scolaires sont signées entre l'Etat du BURUNDI et les confessions
religieuses. Les écoles sous conventions scolaires font partie de l'enseignement public. Les
représentants légaux ont une autorité sur les écoles sous-conventions dans les limites prévues
par la convention.
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Références bibliographiques
Nzobonayo, C. (1998).Législation scolaire burundaise depuis l’époque coloniale à nos jours. Journal
B.O.B. Bujumbura.