ENSEIGNER
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Par ailleurs, Michel Develay y aborde de M. Develay est auteur et co-auteur d’ouvrages en pédagogie qui visent à fonder une
façon explicite deux volets fort complexes épistémologie des savoirs scolaires. Outre l’ouvrage que nous présentons, mention-
de la réflexion pédagogique dont on a nons ici deux ouvrages auxquels M. Develay a collaboré comme co-auteur : avec
moins parlé jusqu’à ce jour dans Pédago- Jean-Pierre Astolfi, il est l’auteur de La didactique des sciences (Paris, PUF, 1991, 2e
gie collégiale : l’épistémologie des discipli- édition corrigée, © 1989, coll. Que sais-je ?, n° 2448) et avec Philippe Meirieu il a fait
nes scolaires et sa sœur jumelle la didac- paraître Émile, reviens vite… ils sont devenus fous (Paris, ESF éditeur, 1992, coll.
tique. Occasion donc, pour qui ne serait Pédagogies).
pas familier avec ces questions, de s’intro-
duire à ce qui constitue les assises mêmes Michel Develay agira comme conférencier invité au colloque de l’AQPC en juin 1993
des choix pédagogiques et des pratiques à Chicoutimi ; il entretiendra alors les congressistes du sujet qui constitue le nœud de
éducatives qui, implicitement du moins, l’ouvrage que nous présentons dans cette chronique : « Pédagogie, didactique et
témoignent des choix éthiques de notre programmes d’études. Pour une épistémologie des savoirs scolaires ».
société et assurent la transmission des
valeurs à la jeune génération.
Nous ferons abstraction ici de tout ce qui à relire », il s’agit peut-être encore davan- et lui permettent des réflexions suscepti-
pourrait obliger à entrer dans les dédales tage d’un ouvrage à travailler sous le mode bles d’éclairer et d’inspirer la pratique quo-
et les replis d’une pensée dont on sent de la réflexion personnelle ou, peut-être tidienne de l’enseignement même si, à ce
bien, occasionnellement, qu’elle est enco- encore mieux, sous le mode de l’échange propos, « toute la rationalité que l’on pour-
re en pleine évolution. Disons-le claire- entre collègues d’une même discipline ou ra suggérer comme modélisation du pro-
ment, il s’agit ici d’un cru qui, à maints de disciplines diverses. cessus de l’enseignement viendra toujours
égards, gagne à ce qu’on le laisse mûrir, se confronter à la conduite réelle de classe
d’un cru à analyser patiemment plus qu’à Nous articulerons notre propos autour de et aux décisions à prendre dans le feu de
déguster voluptueusement les pieds sur quelques éléments clés qui sont loin d’être l’action et qui changent les plans et les
un pouf… ou sur la bavette du poêle ! Bref, neufs mais qui, de notre point de vue du comportements habituels. » (p. 147).
s’il s’agit bel et bien d’un ouvrage « à lire et moins, balisent bien la démarche de l’auteur
Quant à nous, nous croyons fermement d’enseigner, elle est de veiller à ce que les 6. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (DGEC),
élèves apprennent » (p. 162). Avons-nous Édition commentée du Règlement sur le
que les élèves ont tout à gagner à ce que
raison de chercher la résolution de l’appa- régime pédagogique du collégial, 1984, p. 7.
ceux et celles dont la profession est de les rente contradiction dans l’acception respec-
7. BACHELARD, Gaston, La formation de l’es-
« faire apprendre » confrontent occasion- tive des termes métier et fonction ?
prit scientifique, Paris, Vrin, 1938, p. 14.
nellement leur pratique quotidienne à ce 3. À ce propos, voir SAINT-ONGE, Michel,
8. GIORDAN, André et Gérard de VECCHI,
qu’en disent ceux et celles dont c’est le « Les matières scolaires peuvent-elles inté-
Les origines du savoir. Des conceptions des
métier d’essayer de faire la lumière sur la resser les élèves » dans Pédagogie collé-
apprenants aux concepts scientifiques,
pratique en la sortant des contraintes quo- giale, vol. 1, n° 1, octobre 1987, p. 16-18.
Neuchâtel-Paris, Delachaux & Niestlé édi-
tidiennes pour la voir comme incarnation 4. À propos de l’expression « savoir savant », teurs, 1987, principalement p. 65-94 et
d’une théorie… il est important de noter que ce qui est p. 111-137.
couvert par cette expression ne se limite
9. GIORDAN, André et Gérard de VECCHI,
pas à ce qu’il est coutume de nommer le
op. cit., p. 66.
savoir proprement scientique. L’expression,