Nantissement Conventionnel de Fonds de Commerce

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 16

Lexis MA ®

Nantissement conventionnel de fonds de commerce

Type Doctrine - Synthèse

Droit d'origine Maroc

Date de fraîcheur 6 décembre 2022

Thématiques Nantissement ; Commercial - Général

Lien vers le document : https://bo-ma.lexisnexis.fr/doctrine/maroc/270

www.lexisma.com
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

Table des matières


I. - Conditions du nantissement conventionnel de fonds de commerce ........................................................................................ 3
A. - Conditions de fond ...................................................................................................................................................... 3
1° Conditions relatives à la constitution du nantissement conventionnel ................................................................................... 3
2° Conditions relatives au contenu du nantissement ................................................................................................................... 5
3° Éléments susceptibles d'être compris dans le nantissement .................................................................................................... 5
B. - Conditions de forme .................................................................................................................................................... 7
1° Conditions générales retenues ................................................................................................................................................. 7
2° Formalités à l'inscription du nantissement .............................................................................................................................. 7

II. - Effets du nantissement conventionnel de fonds de commerce ............................................................................................... 8


A. - Protection des créanciers bénéficiant d'un nantissement de fonds de commerce ...................................................... 9
1° Règles protectrices en faveur du créancier gagiste ................................................................................................................... 9
2° Prérogatives du créancier nanti .............................................................................................................................................. 11
B. - Réalisation des droits du créancier nanti .................................................................................................................. 12
1° Cession du fonds ..................................................................................................................................................................... 12
2° Distribution du prix ................................................................................................................................................................ 14

Textes de référence ...................................................................................................................................................................... 14


Bibliographie ................................................................................................................................................................................ 14
Auteur .......................................................................................................................................................................................... 15

2 www.lexisma.com
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

Le nantissement est prévu l'aux articles 1170 et suivants du Dahir portant Code des obligations et des contrats tel que modifié en
vertu de l’article 2 de la loi n° 21-18 du 17 avril 2019 relative aux suretés mobilières » En vertu de l’article 1170 « le nantissement
porte sur une chose qu’elle soit mobilière, immobilière ou un droit incorporel. Il confère au créancier le droit de se payer sur cette
chose par préférence à tous autres créanciers, au cas où le débiteur manquerait à le satisfaire. Le nantissement est un contrat par
lequel le débiteur ou le tiers agissant dans son intérêt affecte une chose à la garantie d’une obligation et ne requiert point que le
constituant soit dépossédé de la chose » Il est régi tant par les dispositions du Dahir formant Code des obligations et des contrats que
par celles du Code de commerce marocain. En effet, le Dahir n° 1-96-83 du 1er août 1996 portant promulgation de la loi n° 15-95
formant Code de commerce contient une réglementation complète traitant tant les éléments qui composent le fonds de commerce que
des contrats portant sur ledit fonds (C. com. marocain, art. 79 et s.).
Le nantissement du fonds de commerce qui est à ce titre, l'une des variétés de contrats portant sur ledit fonds. Son principe est de
permettre aux commerçants moyennant une inscription au Registre national électronique des suretés mobilières, de donner leur fonds
en garantie de leurs dettes mais sans perdre la possession ni le droit de l'aliéner. Ainsi, le nantissement de fonds de commerce, sûreté
mobilière sans dépossession permet au débiteur, d'affecter à la garantie d'une créance, des meubles qu'il continue d'exploiter.
Toutefois, malgré une utilisation très fréquente en pratique, puisqu'il permet aux entreprises de lever des fonds auprès des banques
ou des institutions financières, il n'en demeure pas moins que le nantissement de fonds de commerce est une sûreté peu efficiente. En
effet, la valeur du fonds de commerce est soumise à des fluctuations telles que le nantissement de fonds de commerce est considéré à
juste titre comme une sûreté précaire. La valeur de réalisation du fonds dépend étroitement de la prospérité de l'entreprise et des
facultés de paiement du commerçant. C'est dire que la sûreté risque de perdre de sa valeur lorsqu'elle devient utile. C'est là tout le
paradoxe de cette sûreté dont l'utilité s'amenuise à mesure du besoin du créancier (J. Derrupé. Le Fonds de commerce : Dalloz, coll.
Connaissance du Droit, 1994, p. 54). En outre, chacun des éléments du fonds de commerce conservant son caractère propre de
meuble corporel ou incorporel, la difficulté consiste à établir sur le fonds une sûreté réelle qui ne soit pas atteinte par la dispersion
des éléments du fonds ou par les droits particuliers qui seraient accordés sur certains de ces éléments. Aussi, le nantissement de
fonds de commerce, peut donc être qualifié de sûreté gadget et apparaît au mieux comme un bon complément de garantie puisqu'il est
souvent exigé du débiteur qu'il fournisse d'autres garanties et notamment une caution. Dans ces conditions et compte tenu de ce qui
précède, il convient d'étudier dans le cadre d'une première partie les conditions relatives à ce type de sûreté avant de s'appesantir
dans le cadre d'une seconde partie, sur les effets que génère le nantissement conventionnel du fonds de commerce.

I. - Conditions du nantissement conventionnel de fonds de commerce


1. - Conditions résultant des dispositions du Code de commerce marocain - Ces conditions résultent des articles 106 à
109 du Code de commerce marocain : les unes se référant à l'exigence d'un fonds de commerce au titre des conditions relatives
à la constitution du nantissement conventionnel de fonds de commerce, d'autres s'attachent à la désignation du contenu du
nantissement et les dernières sont afférentes aux conditions de forme telles qu'elles résultent des articles 131 à 142 du Code
(les dispositions des articles 132, 133,134,135,138,139,140,141 et 142 ont été abrogées en vertu de l’article 10 de la loi n° 21-18
relative aux suretés mobilières).

A. - Conditions de fond

2. - Nature composite du fonds de commerce - Les conditions de fond tiennent tant aux conditions d'existence du fonds
qu'aux éléments qui le compose. La nature composite du fonds de commerce combine un certain nombre d'éléments de valeur
variable mais qui ne sont pas tous atteints par le nantissement. C'est pourquoi il conviendra de préciser ceux qui seront inclus
dans le nantissement.

1° Conditions relatives à la constitution du nantissement conventionnel

3. - Conditions objectives - L'assiette de garantie sur laquelle se fonde le nantissement suppose l'existence d'un fonds de
commerce, laquelle ne doit pas être confondue avec le cas d'une société en voie de formation. Celle-ci n'ayant pas d'existence
juridique, elle ne peut valablement consentir un nantissement du fonds. Le fonds de commerce consenti sur un fonds à créer
ou en formation est donc nul car faute d'objet, la sûreté est nulle. En effet et jusqu'à l'immatriculation de la société, seuls les
fondateurs qui agissent au nom et pour le compte de la société en formation peuvent consentir un tel nantissement.
Le fonds doit donc exister en fait et en droit c'est-à-dire que le fonds nanti doit avoir la qualité juridique de fonds de commerce
et doit grouper les éléments nécessaires à sa reconnaissance.
En effet l’article 106 du Code de commerce marocain dispose que « Le fonds de commerce peut faire l'objet de nantissement
conformément aux conditions et formalités prévues par le présent chapitre. » Cela signifie d'une part que l'existence du fonds
dépend de son exploitation effective seule à même de lui conférer une valeur économique et d'autre part de l'existence des
éléments qui le compose et plus précisément de la clientèle, préalable indispensable au fonctionnement du fonds (CA Aix-en-
Provence, 3 mars 2004 : JurisData n° 2004-236516, le fonds ne peut être nanti que si le preneur à bail commercial a commencé
à attirer des clients).
Cette solution se conçoit aisément puisque l’article 79 du Code de commerce marocain précise la nature composite du fonds de
commerce et l'article 80 du même Code démontre parfaitement que le fonds de commerce ne saurait exister sans clientèle.
Ces deux considérations suffisent à établir que le nantissement du fonds de commerce ne se conçoit pas quand il est encore en
création ou bien lorsque ces différents éléments sont en cours d'installation. Néanmoins, cette approche prive l'entreprise en
butte aux difficultés et qui ne dispose pas de capitaux personnels, de la possibilité de réaliser ses investissements à crédit et
d'offrir son fonds de commerce encore en gestation ou en cours de création à la garantie du prêteur de deniers. À l'inverse,

cette entreprise peut avoir contracté de multiples dettes engageant par exemple son matériel, et lui accorder la possibilité de

www.lexisma.com 3
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

cette entreprise peut avoir contracté de multiples dettes engageant par exemple son matériel, et lui accorder la possibilité de
conférer un tel nantissement sur le fonds de commerce peut s'avérer attentatoire à la garantie des tiers et donc à la sécurité
des transactions.
En revanche, rien ne s'oppose en droit français, à la validité d'une promesse de nantissement sur fonds futur, laquelle permet
au créancier de prendre son inscription et d'être en mesure d'opposer aux tiers son droit réel, le jour de la création dudit fonds
(CA Paris, 27 sept. 1996 : D. 1997, somm. p. 251, obs. S. Piedelievre). La promesse peut être ainsi analysée comme étant une
promesse unilatérale par laquelle le créancier lorsque le fonds sera créé, lèvera l'option et ça n'est que lors de la levée d'option,
que le fonds sera créé et l'inscription actée. Si la promesse n'est pas honorée par le débiteur, le créancier sera en droit de
demander le versement de dommages et intérêts afin de réparer la perte de chance d'obtenir le paiement escompté par la mise
en jeu d'un nantissement (Cass. 1re civ., 3 nov. 2004, n° 01-15.614 : JurisData n° 2004-025429 ; RLDC janv. 2005, p. 25, obs. A.
Decoux). Le législateur marocain a également admis à l’article 1171 bis du DOC « Une promesse de nantissement peut être
faite par le constituant débiteur ». Celle-ci est en vertu de l’article 18 de la loi n° 21-18, « inscrite au registre national, selon les
modalités prévues à l’article 14 de la présente loi pour une durée n’excédant pas trois mois. Si à l’expiration de ce délai, le
nantissement objet de la promesse n’a pas fait l’objet de publicité, l’inscription de cette promesse est radiée d’office. Dans le
cas où le nantissement objet de la promesse a été inscrit, le créancier nanti recouvre le droit de priorité à la date de l’
inscription de la promesse ».

4. - Conditions subjectives - Le nantissement, acte de disposition, ne peut être donné que par la personne qui possède la
propriété du fonds objet du nantissement ce qui exclut par exemple la constitution d'une telle sûreté par le gérant d'un fonds
de commerce.
Seul le recours à la théorie de l'apparence permet de valider le nantissement consenti par le dirigeant d'une société au nom de
celle-ci alors que le fonds était resté la propriété personnelle de ce dirigeant (Cass. com., 13 déc. 1994 : RJDA 1995, n° 435). Si
le créancier a, en toute bonne foi, cru légitimement aux pouvoirs du constituant, il ne pourra se voir opposer la nullité du
nantissement.
Dans le droit fil de ce qui précède, le nantissement sur fonds appartenant à autrui doit être considéré nul sauf si avant toute
action de nullité, le constituant devient propriétaire du fonds (Cass. com., 5 nov. 2002, n° 00-14.885 : JurisData n° 2002016250
; D. 2003, p. 70, obs. Chevrier) ou ratifie la constitution du nantissement indûment faite par un tiers (DOC, art. 1173 « Le
nantissement de la chose d'autrui est valable : 1. Si le maître y consent ou le ratifie; lorsque la chose est grevée d'un droit au
profit d'un tiers, le consentement de ce dernier est également requis; 2. Au cas où le constituant a acquis postérieurement la
propriété de la chose gagée ou nantie.
Si le maître ne consent au nantissement que jusqu'à concurrence d'une somme déterminée ou sous certaines conditions, le
nantissement ne vaut que jusqu'à concurrence de cette somme ou sous les réserves exprimées par le propriétaire de la chose.
Le nantissement n'a aucun effet, si le maître refuse son consentement. »). Cette nullité n'est que relative et seul le créancier
pourra s'en prévaloir. L’ordonnance française n° 2021-1139 du 15 septembre 2021 a, à l’article 2235 du Code civil, introduit la
nullité du gage de la chose d’autrui en précisant que « le gage de la chose d’autrui peut être annulé à la demande du créancier,
qui ignorait que la chose n’appartenait pas au constituant ».
Pareillement, lorsque le fonds de commerce est indivis, le droit marocain dispose que « chaque communiste à une part indivise
de la propriété et des produits de la chose commune. Il peut l'aliéner, la céder, la constituer en gage, en nantissement ou en
hypothèque, substituer d’autres dans sa jouissance, et en disposer de toute autre manière à titre onéreux ou gratuit, à moins
que le communiste n'ait qu'un droit personnel » (DOC, art. 973 tel que modifié et complété par l’article 3 de la loi n° 21-18). En
outre et en vertu de l'article 972 du Dahir formant Code des obligations et des contrats « les décisions de la majorité n'obligent
pas la minorité lorsqu'il s'agit d'actes de disposition et même d'actes d'Administration qui atteignent directement la
propriété… ».Ces dispositions signifient qu'un propriétaire indivis peut donner en nantissement uniquement la part qui lui
revient.
Le nantissement du fonds tout entier impose en revanche de recueillir le consentement de tous les indivisaires. Il n'en
demeure pas moins que même consenti sur la totalité du fonds par un seul indivisaire, la validité du nantissement sera
subordonnée au résultat et aléas du partage (Cass. 1re civ., 26 avr. 2000, no 97-10.616 : JurisData n° 2000-001563 ; Bull. civ. I,
no 121) dont l'effet déclaratif et rétroactif est susceptible de purger cet acte conclu sans pouvoir.
On indiquera en outre que le constituant (outre le propriétaire lui-même) peut être un tiers qui accepte d’affecter un ou
plusieurs de ses biens pour garantir la dette d’autrui. Dans cette éventualité, le législateur marocain a procédé au rajout d’un
article au sein du Dahir portant Code des obligations et des contrats, en vue d’indiquer les règles juridiques applicables à cette
hypothèse. L’article 1203 bis (ajouté en vertu de l’article 4 de la loi n° 21-18) dispose que « Lorsque le constituant n’est pas le
débiteur :
1°- le créancier gagiste ou nanti n’a d’action, à l’encontre du constituant, que sur le bien affecté en garantie ;
2°- en cas de réalisation du gage ou du nantissement, le constituant dispose d’un droit de recours contre le débiteur et il est
subrogé dans tous les droits qu’avait le créancier contre le débiteur ;
3°- le constituant peut agir contre le débiteur, en vue de faire consigner les sommes nécessaires à le désintéresser, même avant
la réalisation du gage ou du nantissement et chaque fois qu’il a des raisons sérieuses lui faisant craindre l’insolvabilité dudit
débiteur ;
4°-le constituant peut opposer au créancier toutes les exceptions qui appartiennent au débiteur hormis celles inhérentes à sa
personne, même si le débiteur s’y oppose ou y renonce ;

4 www.lexisma.com
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

5°- le gage s’éteint lorsque la subrogation aux droits du créancier gagiste n’est plus possible pour le constituant par le fait ou
la faute dudit créancier, sous réserve des dispositions des articles 77 et 78 du présent Code. Toute clause contraire est réputée
non écrite ;
6°- la prorogation du terme de la créance garantie, accordée par le créancier au débiteur, n’engage pas le constituant à moins
qu’il n’y ait consenti. »
- Le constituant doit avoir la capacité et les pouvoirs d'aliéner : Étant un acte de disposition pour le débiteur constituant
(DOC, art. 1171), ce dernier ès qualités de personne physique, doit avoir la capacité d'aliéner (CA Paris, 22 oct. 1999, RG n°
1998/07399 : RTD com. 2000, p. 331), ce qui de facto exclut le mineur ou le majeur protégé, lesquels ne peuvent user de la
faculté de consentir seuls un nantissement sur fonds de commerce.
De même, toute constitution de garantie ou de sûretés effectuée par le débiteur après la date de cessation de paiement, pourra
être annulée par le tribunal sur le fondement de l’article 715 du Code de commerce marocain.
En effet, l'état de cessation des paiements du débiteur le prive de la possibilité de donner en nantissement le fonds de
commerce. Le nantissement conféré au mépris des dispositions précitées sera de nul effet. En tout état de cause, pour
déterminer si la sûreté a en effet été consentie antérieurement à la date de cessation de paiement, il suffira de se référer à la
date de constitution du nantissement et non à la date de son inscription.
Lorsque le constituant est une personne morale, il suffit de vérifier si le dirigeant à bien dans le cadre par exemple, d'une
société anonyme, obtenu l'autorisation du conseil d’administration ou de surveillance, afin d'engager valablement le bien de la
société dans l'opération de nantissement. En effet toutes les garanties consenties aux tiers doivent être expressément
autorisées et limitées dans le temps et la durée en vertu des prescriptions prévues aux articles 70 et 104 du Dahir n° 1-21-75 du
3 hija 1442 (14 juillet 2021) portant promulgation de la loi n° 19-20 modifiant et complétant la loi n° 17-95 relative aux
sociétés anonymes et la loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite simple, la société en commandite
par actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation . Dans le cadre des sociétés de personnes, les
pouvoirs des dirigeants à l'égard des tiers sont également tributaires d'une autorisation des associés. La prudence recommande
du reste, de vérifier que le nantissement consenti entre bien dans l'objet social (Cass. com., 25 janv. 2005, n° 02-18.287 :
JurisData n° 2005-026794).
- Validité de la créance : Le nantissement constitue l'accessoire d'une créance : la nullité ou l'inexistence de celle-ci suffit
donc à invalider le nantissement. En outre, le nantissement peut être consenti en garantie d'une créance conditionnelle (DOC,
art. 1172 tel que modifié et complété par la loi n° 21-18) ou future (DOC, art. 1174 tel que modifié par la loi n° 21-18). Dans le
cadre de la loi n° 21-18, et s’agissant du nantissement sans dépossession, l’acte constitutif portant sur une chose future, crée
un véritable droit réel.
Le nantissement peut également être consenti en garantie d’une créance voir même éventuelle bien que le nantissement ne
produise effet que si la créance a une existence certaine.
De même, la créance peut être liée ou non à l'exploitation du fonds. L'affectation du nantissement au financement d'un bien
particulier est nécessaire pour qu'en cas de plan de cession, la charge de la sûreté soit transmise avec le bien financé (Cass.
com., 23 nov. 2004, no 02-12.982 : JurisData n° 2004-025830 ; Banque et droit 2005, no 99, p. 64).

2° Conditions relatives au contenu du nantissement

5. - Assiette de la garantie - L’article 108 du Code de commerce marocain énumère les éléments susceptibles d'être compris
dans le nantissement du fonds de commerce : certains éléments en sont néanmoins exclus.
Toutefois et malgré leur diversité, les éléments du fond compris dans le nantissement sont indivisibles en ce sens que, la
créance est garantie dans sa totalité par le prix de vente de l'ensemble des éléments composant l'assiette de la sûreté, sans
distinction selon qu'il s'agit de tel ou tel élément corporel ou incorporel (Cass. com., 19 déc. 2006, no 04-19.643 : JurisData n°
2006-036660 ; RLDA 2007/13, no 732).

3° Éléments susceptibles d'être compris dans le nantissement

6. - Principe - L’article 108 du Code de commerce marocain dispose que « Sont seuls susceptibles d'être compris dans le
nantissement, les éléments énumérés à l'article 80 à l'exclusion des marchandises ». L'article 80 du Code vise au titre des
éléments susceptibles d'être compris dans le nantissement, la clientèle et l'achalandage, le nom commercial et l'enseigne, le
droit au bail, le mobilier commercial, le matériel et l'outillage nécessaires à l'exploitation du fonds, les brevets d'invention, les
licences, les marques de fabrique, de commerce et de services, les dessins et modèles et généralement tous droits de propriété
industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés.
L'énumération légale est limitative. Certes les parties conservent une marge de liberté afin de choisir les éléments qui seront
inclus dans le gage. Elles peuvent par exemple faire porter le nantissement sur le matériel, à condition de le stipuler
expressément (Cass. com., 23 nov. 1999, n° 96-15.228 : JurisData n° 1999-004068 ; D. 2002, p. 23).
Toutefois les marchandises sont exclues de choix conformément à la disposition précitée de l'article 107 du Code. Les
marchandises sont en effet destinées à la circulation commerciale et de ce fait ont une utilité incompatible avec le blocage
inhérent au nantissement. Sans doute le législateur marocain a-t-il souhaité les laisser à la disposition des créanciers
chirographaires, lesquels sont dépourvus de sûretés et qui pourraient éventuellement les saisir pour encaisser ce qui leur est
dû.

www.lexisma.com 5
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

À juste titre d'ailleurs car la sûreté serait du reste peu efficace en raison de la règle posée à l'article 456 du Dahir formant Code
des obligations et des contrats et en vertu de laquelle « en fait de meubles, la possession vaut titre ».
En outre, l'énumération légale ne mentionne pas ni les actes administratifs (autorisations et licences notamment) ni les
créances du fonds de commerce. Les premières peuvent s'avérer irremplaçables et indispensables au maintien et support de la
clientèle. Quant aux créances, le silence du législateur s'explique pour diverses raisons. Les créances peuvent en effet,
consister dans des obligations strictement personnelles qui ne peuvent être exécutées que par des personnes déterminées au
profit d'autres personnes déterminées.
De plus, si elles n'ont pas un caractère intuitu personae, leur cession lors de la réalisation du nantissement nécessitera un
formalisme qui risque de rebuter certains créanciers. Enfin, les créances sont souvent à terme et ne viennent pas à échéance à
une date identique à celle de l'exécution du gage.
Pareillement, les immeubles sont exclus de la composition du fonds de commerce.
C'est le cas des immeubles par nature sur lesquels le commerçant est qualité de propriétaire à un droit réel et qui servent à
l'exploitation. En revanche, lorsque ce commerçant devient propriétaire de l'immeuble dont il n'était auparavant que locataire,
le droit au bail disparaît ce qui impacte l'étendue du nantissement dont était grevé le fonds.
En outre, et s'agissant du matériel et de l'outillage (V. Lexis Maroc, synthèse n° 268 : Nantissement de l'outillage et du
matériel), ces équipements malgré leur nature mobilière, posent un problème juridique délicat. Ils constituent des éléments
incorporels du fonds de commerce qui servent à l'exploitation dudit fonds et affectés à l'exercice de l'activité commerciale qu'il
encadre. Ils se situent dans l'immeuble ou le fonds de commerce est exploité ce dont on peut déduire qu'ils sont attachés audit
immeuble et deviennent ainsi des immeubles par destination. En cas d'hypothèque sur l'immeuble, ils relèveront du même sort
que ce dernier. En revanche, si le matériel et l'outillage sont affectés à l'activité commerciale exercée, ils conservent leur
nature mobilière et échappent au régime de l'hypothèque.
Dès lors, en cas de conflit entre un créancier hypothécaire et un créancier nanti sur fonds de commerce, souhaitant tous 2,
exercer à leur profit la garantie sur le matériel et l'outillage, il suffira de se fonder sur les dispositions de l’article 79 du Code de
commerce marocain : les meubles affectés à l'exercice de l'activité commerciale font partie du fonds de commerce. Ceux
attachés à l'immeuble proprement dit sont des immeubles par destination. Ce critère de distinction devient néanmoins malaisé
à appliquer lorsque le matériel et l'outillage, sont dans le même temps attachés à l'immeuble et à l'activité commerciale. Il
appartiendra aux juridictions saisies de se prononcer dans un sens ou dans l'autre.
Sous l'empire du Dahir du 31 décembre 1914 (BORM n° 116, 11 janv. 1915, p. 1) sur la vente et nantissement du fonds de
commerce qui prévalait avant l'entrée en vigueur du Code de commerce marocain, il était décidé que si le commerçant était
aussi propriétaire du local dans lequel il exploitait le fonds de commerce le nantissement du fonds ne couvrait pas le matériel
et l'outillage même s'il est consenti avant l'hypothèque immobilière. Cette solution n'est certes pas reprise par le Code de
commerce mais le silence gardé n'interdit pas le maintien de cette solution.
L'article 79 du Code ne considère comme éléments du fonds que les meubles affectés à l'exercice de l'activité commerciale et
l'article 80 rappelle que seul le mobilier commercial nécessaire à l'exploitation fait partie du fonds de commerce. In fine, seules
des clauses explicites du contrat de nantissement pourrait solutionner cet écueil.

7. - Éléments compris de plein droit dans le nantissement - L'énumération légale n'est pas impérative. Les parties ont le
loisir de la compléter par d'autres éléments selon leur convenance. Néanmoins, elles ne peuvent certainement pas en réduire
le contenu. Seule l'exigence d'un minimum obligatoire s'impose en cas de silence de l'acte de nantissement. L'article 108,
alinéa 3 dispose que « à défaut de désignation expresse et précise dans l'acte qui le constitue, le nantissement ne comprend
que le nom commercial, l'enseigne, le droit au bail, la clientèle et l'achalandage ».
En outre, si le nantissement porte sur un fonds de commerce et ses succursales, celles-ci doivent être désignées par
l'indication précise de leur siège. Cela suppose qu'à la succursale soit attachée une clientèle propre. En effet la succursale
constitue un fonds distinct du fonds principal. Elle peut donc à elle seule faire l'objet d'un nantissement ou être comprise dans
celui qui englobe le fonds principal. principal. . Toutefois, chaque succursale doit être désignée par l'indication précise de son
siège. C’est ce qui résulte des dispositions de l’article 107 alinéa 2 du Code de commerce qui impose de mentionner la
désignation des succursales et leurs sièges qui seraient compris dans le nantissement.

8. - Aménagements conventionnels - Comme précédemment indiqué, les éléments qui ne sont pas de plein droit compris
dans le nantissement peuvent y être inclus par une désignation expresse et précise dans l'acte qui le constitue. Ainsi, le
matériel situé dans les locaux accessoires sera à ce titre nanti au même titre que celui qui dépend des locaux principaux. En
revanche, le matériel d'une succursale n'est compris que dans le nantissement de la succursale. Tant qu'il fait partie du fonds,
le matériel continue à être frappé du privilège du créancier nanti. Toutefois, et s'agissant du matériel acquis en leasing, tant
que la société de crédit-bail conserve son droit de propriété opposable aux tiers, le nantissement ne peut atteindre ledit
matériel.
De plus, et malgré le caractère supplétif de l'énumération légale, il est bien entendu inconcevable d'exclure la clientèle au titre
des éléments composant le fonds de commerce, ni les éléments qui sont le support de cette clientèle.

9. - Modifications du fonds de commerce - - Adjonctions : Un nantissement ne peut porter que sur les éléments objet
d'une désignation expresse et précise dans l'acte qui le constitue. Les éléments nouveaux ajoutés au fonds après la constitution
du nantissement ne font en principe pas partie de l'assiette de la garantie. Ça n'est pas le cas du certificat d'addition postérieur
au nantissement qui comprend le brevet auquel il s'applique, suit le sort de ce brevet et fait partie comme lui du gage constitué
en vertu des dispositions de l’article 108, alinéa 2 du Code de commerce marocain.
Toutefois, une partie de la doctrine dans l'optique de renforcer le crédit du commerçant, milite pour que l'assiette que

6 www.lexisma.com
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

Toutefois, une partie de la doctrine dans l'optique de renforcer le crédit du commerçant, milite pour que l'assiette que
constitue la garantie ne soit pas figée mais plutôt évolutive. En effet, la composition du bien objet du nantissement, est sujette
à variations. À la baisse, apparaît la précarité de cette sûreté. À la hausse, se pose la question de savoir si les éléments
nouveaux augmentent le gage du créancier nanti. Or il serait opportun de prendre en compte la date de réalisation de la sûreté
afin de renforcer la sûreté du créancier nanti puisque tous les biens seraient absorbés par le nantissement qu'ils aient été créés
ou acquis postérieurement à la prise de la sûreté par le débiteur (S. Rezek, Du principe de spécialité des inscriptions grevant un
fonds de commerce : JCP N 2004, I, 1401). Cette solution doit être approuvée car elle est de l'essence même du fonds de
commerce : ce dernier étant une universalité.
- Substitutions : Sont compris dans le nantissement, les éléments nouveaux qui se substituent aux éléments anciens déjà
nantis. À cette fin, aucune convention modificative n'est nécessaire. On explique cela par l'idée d'universalité et par la notion
de subrogation. La subrogation ne couvre que les indemnités venant en remplacement d'un bien ressortissant du fonds. Ainsi
l'indemnité d'assurance attribuée au commerçant en cas de destruction du fonds ou d'un élément inclus dans la garantie,
tombe dans l'assiette de la garantie à la condition que le créancier nanti fasse opposition auprès du débiteur de l'indemnité
(Cass. 1re civ., 22 mai 2002 : Bull. civ. I, n° 133). L'indemnité de résiliation du bail commercial remise au commerçant par le
propriétaire du local, n'entre en revanche pas dans l'assiette du nantissement, la Cour de cassation française considérant que
cette indemnité a seulement pour fonction de réparer le dommage causé au locataire (Cass. 3e civ., 6 avr. 2005, n° 03-11.159 :
JurisData n° 2005-027925 ; D. 2005, p. 1367, obs. S. Piedelievre).
Pareillement, et s'agissant du droit au bail, les droits des créanciers inscrits sont maintenus en cas de déplacement du fonds.
En effet, le législateur marocain a prémuni les créanciers de ce risque en prévoyant l'exigibilité immédiate de leurs créances ou
le maintien de leur gage sur le fond transféré conformément aux dispositions de l’article 111 du Code de commerce marocain
tel que modifié et complété en son alinéa 2 en vertu de l’article 8 de la loi n° 21-18.

B. - Conditions de forme
1° Conditions générales retenues

10. - Prescriptions des articles 83 et 107 du Code de commerce marocain - En vertu de l’article 107 du Code de commerce
marocain, « Le nantissement du fonds de commerce est constaté par écrit dans un acte authentique ou sous seing privé ».
Cet acte authentique ou sous seing privé, est soumis aux conditions de l'écrit, du dépôt et de l'inscription. Le titre d'où résulte
le nantissement du créancier nanti peut être à ordre ou nominatif. Lorsqu'il est à ordre, l'endossement comporte un transfert
de privilège conformément aux dispositions de l'article 136 du Code.
Ainsi et conformément à l’article 83 du Code de commerce marocain « Après enregistrement, une expédition de l'acte notarié
ou un exemplaire de l'acte sous seing privé doit être, dans les quinze jours de sa date, déposé au secrétariat-greffe du tribunal
dans le ressort duquel est exploité le fonds ou le principal établissement du fonds si la vente comprend des succursales. Un
extrait de cet acte est inscrit au Registre du commerce ».
L'extrait contient la date de l'acte, les noms, prénoms et domiciles de l'ancien et du nouveau propriétaire, la nature et le siège
du fonds, le prix stipulé, l'indication et le siège des succursales qui peuvent être comprises dans le nantissement. Un extrait de
cet acte est inscrit au Registre du commerce. L'extrait contient la date de l'acte, les noms, prénoms et domiciles du propriétaire
du fonds, et du créancier, l'indication des succursales le siège des succursales qui peuvent être comprises dans le nantissement.
Toutefois, et toujours en vertu des prescriptions de l'article 83, l'extrait du nantissement n'est pas soumis à la publication dans
les journaux. Cette solution se justifie car à la différence de la vente, le nantissement n'opère aucun transfert de propriété du
fonds grevé. Le débiteur reste le même et le nantissement ne se solde pas par une dépossession pouvant nuire aux intérêts des
tiers sur la créance.
C'est donc seule l'inscription au Registre national électronique des suretés mobilières qui établit le privilège résultant du
nantissement au profit du créancier nanti conformément aux dispositions de l’article 109 du Code de commerce marocain : «.
L'inscription du privilège résultant du nantissement doit d'une part émaner du seul créancier gagiste. D'autre part, c'est bien la
date de l'inscription au Registre national électronique des suretés mobilières qui permettra conformément à l'article 110 du
Code de commerce de déterminer le rang des créanciers gagistes entre eux « Le rang des créanciers nantis est déterminé entre
eux par la date de leurs inscriptions au registre national électronique des suretés mobilières. ». Les créanciers inscrits le même
jour viennent en concurrence.
Le Code de commerce ne retient pas l'antériorité d'heure à heure.

2° Formalités à l'inscription du nantissement

11. - Exigence d'un écrit - Le contrat de nantissement après enregistrement est constaté par acte écrit, authentique ou sous
seing privé. L'inscription prise avant l'enregistrement est nulle.
En conséquence, il appartient au créancier d'être vigilant, voire diligent puisque l'inscription s'opère dans les 15 jours à
compter de la date de l'acte constitutif (Cass. 3e civ., 15 févr. 2012, n° 10-25.443 : JurisData n° 2012-002446 ; D. 2012, p. 608).
Par contre si l'acte de nantissement n'est pas daté, l'inscription du nantissement sera valablement effectuée dans la quinzaine
de l'enregistrement qui confère date certaine à l'acte (Cass. com., 17 sept. 2002, n° 99-17.938 : JurisData n° 2002-015510 ; RTD
com. 2003, p. 57, obs. B. Saintourens).

www.lexisma.com 7
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

12. - Exigence de l'inscription - - Modalités de l'inscription : L'inscription de l'acte constitutif du nantissement est la seule
condition exigée pour l'opposabilité aux tiers des droits du créancier nanti. Conformément à l’article 131 du Code de
commerce marocain, l'inscription au Registre du commerce est effectuée par le créancier nanti lui-même ou par le vendeur
tenu d’effectuer une inscription au registre national électronique des suretés mobilières en vue de garantir le privilège.
- Lieu de l'inscription : L'acte de nantissement doit être inscrit sur le registre des suretés mobilières.
- Inscriptions modificatives : En vertu des dispositions de l’article 111 du Code de commerce marocain « en cas de
déplacement du fonds de commerce, les créances inscrites deviendront de plein droit exigibles si le propriétaire du fonds de
commerce n'a pas fait connaître aux créanciers inscrits, quinze jours au moins à l'avance, son intention de déplacer le fonds et
le nouveau siège qu'il entend lui donner. Dans la quinzaine de l'avis à eux notifié ou dans les trente jours où ils auront eu
connaissance du déplacement, le vendeur ou le créancier nanti doit procéder à une inscription modificative sur le registre
national électronique des suretés mobilières mentionnant le nouveau siège du fonds. ».
Ces dispositions se justifient par le souci de protéger les intérêts des créanciers qui sont fonction de la solvabilité du fonds. La
déchéance du privilège n'est donc encourue que si le créancier gagiste ayant eu connaissance du déplacement, ne reporte pas à
sa date l'inscription primitive avec l'indication du nouveau siège. Autrement dit le défaut de régularisation de l'inscription doit
avoir causé un préjudice aux tiers induits en erreur sur la condition juridique du fonds. Par contre, si le déplacement du fonds
n'a pas été notifié ou porté à la connaissance du créancier, le nantissement conserve son plein effet à l'égard des tiers en dépôt
de l'absence d'inscription modificative (Cass. com., 6 oct. 1998 : Bull. civ. IV, n° 227). Pareillement, le privilège du créancier
nanti sur le fonds objet d'une cession subsiste en vertu du droit de suite, contre le cessionnaire même s'il n'a pas effectué les
formalités inhérentes à la modification de l'inscription (Cass. com., 7 juill. 2009, n° 07-17.275 : JurisData n° 2009-049120 ; Rev.
proc. coll. 2010, comm. 66, obs. F. Perrochon).
- Sanctions de l'inscription : À peine de nullité le nantissement doit être inscrit : le défaut d'inscription sur le Registre
national électronique des suretés mobilières n'ouvre droit à aucun privilège et invalide le nantissement qui devient nul (CA
Paris, 21 mai 1999, n° 1998/05195, 1998/14540 : JurisData n° 1999-023079). Par évidence, le créancier qui n'a pas procédé à
l'inscription dans le délai requis ne saurait être admis à titre privilégié dans la procédure collective ouverte à l'encontre de la
société emprunteuse (Cass. com., 6 sept. 2011, no 10-19.623 : JurisData n° 2011-018098 ; JCP G 2011, 1259) : c'est qu'il n'a tout
simplement pas la qualité de créancier inscrit (Cass. 3e civ., 15 févr. 2012, n° 10-25.443 et 11-10.911 : JurisData n° 2012-
002446 ; JCP E 2012, 1748).
Cela se comprend aisément dans la mesure où le nantissement du fonds de commerce n'entraînant pas de dépossession du
propriétaire au profit du créancier nanti, les formalités de publicité prescrites sont indispensables pour assurer l'information
des tiers.

13. - Effets de l'inscription - En vertu de l’article 137 du Code de commerce marocain « L'inscription conserve le privilège
pendant cinq ans à compter du jour de sa date ; son effet cesse si elle n'a pas été renouvelée avant l'expiration de ce délai et il
est procédé à sa radiation d'office par le secrétaire-greffier. Elle garantit, au même rang que le principal, une année seulement
d'intérêt et l'année en cours, à condition toutefois que le droit aux intérêts résulte de l'acte, qu'il soit inscrit et que le taux soit
inscrit au registre national électronique des suretés mobilières ».
Pour conserver le privilège au-delà des 5 années, l'inscription doit être renouvelée avant ce délai. Le renouvellement de
l'inscription, laquelle permet de conserver le privilège, reste obligatoire jusqu'au paiement du prix ou de sa consignation (Cass.
com., 14 janv. 1997 : RTD com. 1997, p. 432).
En outre, l'inscription du nantissement garantit au créancier le principal et une année d'intérêts en plus de l'année en cours.
D'interprétation stricte, les dispositions de l'article 137 ne permettent pas d'étendre la garantie à d'autres sommes liées à la
dette sauf si l'acte constitutif s'y réfèrere Rezek, Du principe de spécialité des inscriptions grevant un fonds de commerce : JCP
N 2004, I, 1401).
C'est la raison pour laquelle l'effectivité de la garantie des intérêts suppose obligatoirement que le droit aux intérêts soit
clairement mentionné au sein de l'acte, qu'il y soit inscrit et que son taux soit clairement indiqué au sein du registre national
électronique des suretés mobilières. L'inscription ne dure qu'autant que la créance privilégiée existe.
En effet, si la créance garantie disparaît, le nantissement est dépourvu de cause : le nantissement pouvant comme toute
sûreté, s'éteindre par voie principale ou accessoire. Tel est par exemple le cas, lorsque la créance garantie est rejetée (Cass.
com., 4 mai 2017, no 15-24.854 : JurisData n° 2017-008388 ; Gaz. Pal. 21 nov. 2017).
De la même manière, le nantissement peut faire l'objet d'une radiation lorsque le débiteur constituant exécute l'obligation
valablement contractée envers le créancier nanti en effectuant à bonne échéance le paiement convenu. La radiation peut
également intervenir lorsque le créancier bien que non désintéressé, renonce à sa sûreté.

II. - Effets du nantissement conventionnel de fonds de commerce


14. - Préservation de l'assiette de sûreté du créancier nanti - Le nantissement confère au créancier un certain nombre de
droits qui appartiennent également au vendeur du fonds de commerce qui a eu la diligence d'inscrire son privilège. Le privilège
du créancier nanti est réglementé par le Code de commerce qui laisse la possession du fonds aux mains du débiteur
constituant. Pour pallier aux risques encourus par le créancier privilégié qui ne dispose donc pas de la maîtrise physique du
bien donné en gage, une protection spéciale de ce dernier apparaît nécessaire.
En outre, à défaut de paiement de la dette garantie, le droit marocain a simplifié le mode de réalisation de la sureté. Il a permis
la réalisation partielle de la sureté afin de libérer proportionnellement le bien objet de la garantie (article 1201 et 1227.2 du
DOC) et il a introduit des modes de réalisation extra judicaires (articles 1218).

8 www.lexisma.com
Nantissement conventionnel de fonds de commerce
DOC) et il a introduit des modes de réalisation extra judicaires (articles 1218).

A. - Protection des créanciers bénéficiant d'un nantissement de fonds de commerce

15. - Droits du créancier nanti - Le débiteur qui donne son fonds en garantie n'est pas dépossédé dudit fonds et en conserve
le droit de l'administrer et d'en disposer. À cet effet, des règles protectrices sont prévues afin de garantir les droits du créancier
gagiste contre le dépérissement de l'assiette sur laquelle sa sûreté est assise, en cas de déplacement du fonds ou de résiliation
du bail de l'immeuble sur lequel le fonds est exploité. De même, la condition du créancier gagiste est menacée par les créances
antérieures et postérieures à son gage ou par une conduite frauduleuse du débiteur qui consiste à dissiper les éléments du
fonds de commerce.

1° Règles protectrices en faveur du créancier gagiste

16. - Exigibilité des dettes antérieures - Le débiteur peut s'être fait consentir des crédits par des créanciers antérieurement
à la constitution du fonds de commerce en faveur du créancier nanti. Compte tenu du fait que le fonds est engagé dans le
privilège, la crainte de ces créanciers à récupérer leurs créances à échéance convenue peut s'avérer parfaitement fondée. C'est
la raison pour laquelle le Code de commerce prévoit que l'inscription d'un nantissement peut rendre exigibles les créances
antérieures ayant pour cause l'exploitation du fonds de commerce (C. com. marocain, art. 111, al. 5). L'exigibilité anticipée des
créances est donc parfaitement possible et sont visées au titre des créances antérieures ayant pour cause l'exploitation du
fonds de commerce, tant le nantissement que les dettes liées à l'exploitation du fonds. Les créanciers concernés par
l'exigibilité immédiate sont bien entendu les créanciers du propriétaire du fonds avant le nantissement.
Cette demande en déchéance du terme est formée devant le tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds conformément
aux règles de procédures édictées au dernier alinéa de l’article 113 du Code de commerce marocain. Une telle demande peut
s'avérer préjudiciable à la fois pour la garantie dont bénéficie le créancier nanti et pour le débiteur lui-même. C'est pourquoi le
tribunal peut ne pas en reconnaître systématiquement le bien-fondé afin de ne pas gêner les activités du débiteur. Il est
totalement souverain dans l'appréciation de la demande qui lui est soumise par les créanciers du propriétaire du fonds.

17. - Déplacement du fonds - En vertu de l’article 111 du Code de commerce marocain : « En cas de déplacement du fonds de
commerce, les créances inscrites deviendront de plein droit exigibles si le propriétaire du fonds de commerce n'a pas fait
connaître aux créanciers inscrits, quinze jours au moins à l'avance, son intention de déplacer le fonds et le nouveau siège qu'il
entend lui donner ».
Le déplacement dont il s'agit est celui du fonds et non pas du siège social. Le changement d'adresse de l'exploitant du fonds
n'emporte pas en lui-même transfert du fonds (Cass. com., 7 déc. 2004, no 02-16.002 : JurisData n° 2004-026235).
En tout état de cause, le débiteur ne peut déplacer son fonds de manière occulte au préjudice de ses créanciers. Même
propriétaire et en possession du bien grevé, le débiteur ne doit pas porter atteinte à la garantie offerte au créancier nanti. C'est
la raison pour laquelle il ne peut procéder à un déplacement du fonds sans en aviser le créancier nanti.
Il est vrai que parfois le déplacement du fonds peut être motivé par la recherche d'une meilleure proximité avec la clientèle et
donc par le souci de maximiser les profits de l'activité commerciale du débiteur. Ce changement doit en tout état de cause faire
l'objet d'une modification de l'inscription du nantissement avec la mention du nouveau siège ou l'activité à vocation à
s'exercer.
Dans d'autres hypothèses, le déplacement dudit fonds à l'initiative du débiteur peut être motivé par des raisons moins nobles
dont la finalité consiste à détourner les effets du nantissement.
En tout état de cause, il incombe au débiteur d'en informer les créanciers inscrits au moyen d'une notification. La mention du
déplacement du fonds au Registre du commerce ne saurait à elle seule, établir la connaissance par le créancier de ce
déplacement (Cass. com., 29 janv. 2002, n° 99-18.092 : JurisData n° 2002-012784 ; JCP E 2002, 810, obs. M. Keita ; RD bancaire
et fin. 2002, comm. 50, obs. D. Legeais. - Cass. com., 25 janv. 2002, no 99-12.976 : JurisData n° 2002-012786 ; D. 2002, p. 959).
Il doit ainsi leur faire connaître son intention de déplacer le fonds en indiquant la nouvelle adresse, faute de quoi les créances
deviennent exigibles de plein droit. L'information dispensée par le débiteur aux créanciers inscrits vise à permettre la
protection du gage à eux conféré et par là même éviter la dépréciation éventuelle du fonds.
Les créanciers valablement informés peuvent soit demander une déchéance du terme et donc l'exigibilité anticipée de leurs
créances soit acceptée le déplacement du fonds.
À défaut d'obtenir la déchéance du terme, laquelle peut être refusée si celle-ci ne s'est pas traduite par la perte de valeur du
fonds, les créanciers sont tenus de régulariser l'inscription en vertu des dispositions de l'alinéa 2 de l'article 111 lequel dispose
« Dans la quinzaine de l'avis à eux notifié ou dans les trente jours où ils auront eu connaissance du déplacement, le vendeur ou
le créancier nanti doit procéder à une inscription modificative sur le registre national électronique des suretés mobilières m’
émotionnant le nouveau siège du fonds » » (Cass. com., 6 oct. 1998, no 96-11.471 : RTD com. 1999, p. 64). Le défaut de
régularisation expose le créancier à la déchéance de son privilège lorsque sa négligence a porté préjudice aux tiers induits en
erreur sur la condition juridique du fonds. En effet l'article 111 alinéa 3 conditionne la déchéance du créancier inscrit à 2
conditions : l'omission de l'inscription modificative et le préjudice causé aux tiers. « En cas d'omission des formalités prescrites
par l'alinéa précédent, le créancier inscrit peut être déchu de son privilège s'il est établi que par sa négligence, il a causé un
préjudice aux tiers induits en erreur sur la condition juridique du fonds de commerce. Le déplacement du fonds de commerce
sans le consentement du vendeur ou du créancier gagiste peut, s'il en résulte une dépréciation du fonds, rendre leurs créances
exigibles ».
À noter que l'exigence d'un préjudice causé aux tiers est peu réaliste compte tenu de la possibilité ouverte à tous de consulter
préalablement le Registre du commerce avant de traiter avec le commerçant.

www.lexisma.com 9
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

18. - Résiliation du bail - Dans sa version antérieure et avant son abrogation par le Dahir n° 1-16-99 du 18 juillet 2016
portant promulgation de la loi n° 49-16 relative aux baux des immeubles ou des locaux loués à usage commercial, industriel ou
artisanal, l’article 112 du Code de commerce marocain contraignait le bailleur à informer le créancier nanti de son intention de
demander la résiliation du bail (Cass. com., 16 oct. 2007, no 05-19.756 : JurisData n° 2007-040884 ; RD bancaire et fin. 2007,
no 6, p. 49). En effet aux termes des dispositions de l'article précité et désormais abrogé : « Le propriétaire qui poursuit la
résiliation du bail de l'immeuble dans lequel est exploité un fonds de commerce grevé d'inscriptions, doit notifier sa demande
aux créanciers antérieurement inscrits au domicile par eux élu dans leurs inscriptions. Le jugement ne peut intervenir que
trente jours après la notification ».
La finalité de cette disposition consistait à permettre au créancier nanti de désintéresser le bailleur au lieu et place du débiteur
afin que l'assiette du gage ne soit pas compromise. Autrement dit, il s’agissait essentiellement de ne pas compromettre les
chances de recouvrement du créancier nanti. En effet, la valeur de la garantie dépend de la continuité du bail.
Ainsi, et pendant un mois à dater des notifications, la résiliation était suspendue. Le jugement ne pouvait donc, en cas de
résiliation judiciaire, intervenir qu'un mois après la notification. Aucun formalisme n’était requis pour l'accomplissement de la
notification.
Le Code de commerce n'indiquait pas quels etaient les droits du créancier inscrit qui a reçu la notification. Mais il ne paraît pas
douteux que le délai d'un mois qui lui était accordé avait pour but de lui permettre de tenter d'empêcher la résiliation. Le
créancier pouvait empêcher la résiliation en exécutant, à la place du débiteur, les obligations nées du bail, notamment, en cas
de résiliation fondée sur un défaut de paiement, s'acquitter du paiement des loyers. Toutefois peu importait la cause de la
résiliation i car le texte ne faisait aucune distinction entre le non-paiement des loyers et la violation par le preneur des autres
conditions du bail.
En tout état de cause, les créanciers inscrits avaient ainsi le loisir d'empêcher la résiliation du bail en désintéressant le bailleur,
être subrogé dans ses droits et privilèges à l'encontre du débiteur. Ils evitaient également par ce biais, l'ordre concurrentiel de
préférences en cas de vente du fonds de commerce.
La résiliation amiable du bail obéissait aux mêmes précautions protectrices des intérêts des créanciers inscrits (Cass. com., 16
janv. 2001, n° 98-21.440 : JurisData n° 2001-007771 ; D. 2001, p. 862, obs. Rouquet, la finalité de la notification est de
permettre la préservation du gage du créancier inscrit), et ne devenait définitive que 30 jours après la date de la notification
qui en a été faite aux créanciers inscrits au domicile élu.
Enfin, il y a lieu de noter que seuls les créanciers inscrits sur le fonds antérieurement, pouvaient se prévaloir du défaut de
notification (Cass. com., 16 oct. 2007, n° 05-19.756 : JurisData n° 2007-040884). Autrement dit, si les formalités de notification
n’avaient pas été accomplies, la résiliation qui interviendrait était inopposable aux créanciers inscrits (Cass. 3e civ., 12 juill.
2006, no 05-14.396 : JurisData n° 2006-034584 ; RD bancaire et fin. 2006, no 5, p. 16). La vente publique du fonds, y compris le
droit au bail, pouvait être poursuivie (Cass. com., 8 déc. 1964, no 63-12.924 : Bull. civ. III, no 545) et des dommages et intérêts
pouvaient être demandés en application du droit commun (Cass. com., 11 juill. 2006, no 05-18.267 : JurisData n° 2006034597 ;
RD bancaire et fin. 2006, p. 17). Encore fallait-il naturellement que le manquement du créancier ait causé un préjudice au
débiteur (Cass. 3e civ., 9 nov. 2011, no 10-20.021 : JurisData n° 2011-024767 ; Bull. civ. III, no 186).

19. - Garanties contre le démembrement du fonds - Le fonds de commerce, peut perdre considérablement de sa valeur si
certains éléments en sont détachés. Ainsi ce démembrement se produit lors de la vente séparée d'un ou plusieurs éléments du
fonds grevé d'inscription poursuivie par le créancier saisissant titulaire d'une garantie conférée sur les éléments du fonds.
C'est ce qui est d'ailleurs prévu par les dispositions de l’article 120 du Code de commerce marocain : « Il ne sera procédé à la
vente séparée d'un ou plusieurs éléments d'un fonds de commerce grevé d'inscriptions poursuivie soit sur saisie-exécution,
soit en vertu du présent chapitre ».
La vente séparée d'un élément dudit fonds peut porter atteinte aux intérêts du créancier gagiste car elle entraîne une
dépréciation de la valeur globale du gage à cause de la dispersion qu'elle entraîne des éléments qui composent le fonds de
commerce. Elle peut même en raison de l'extraction du bien vendu de la globalité du fonds, se solder par le versement d'un
prix insuffisant.
Le Code de commerce traite de 3 situations qui comportent un risque de démembrement du fonds. L'un des cas pratiques visé
est celui de la saisie-exécution portant sur le matériel ou les marchandises, hypothèse prévue à l’article 113 du Code de
commerce marocain, « tout créancier qui exerce des poursuites de saisie-exécution et le débiteur contre lequel elles sont
exercées peuvent demander, devant le tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds, la vente globale du fonds de
commerce du saisi avec le matériel et les marchandises qui en dépendent ».
De même, sur le fondement de l’article 114 du Code de commerce, les créanciers nantis inscrits sur un fonds de commerce
peuvent faire ordonner la vente du fonds qui constitue leur nantissement,et ce après qu’ils aient accompli les formalités
prévues à l’article 1219 du Code des obligations et des contrats. En vertu des dispositions de l’article 1219 du DOC « Le
créancier gagiste ou nanti met en demeure le constituant ou le débiteur, selon le cas, de payer les sommes dues. La mise en
demeure peut comporter, en cas de non-paiement, la mention de la déchéance du terme et l’éventualité de procéder, en
conséquence, à la réalisation de la sûreté.
La mise en demeure précitée fixe un délai ne devant pas être inférieur à quinze (15) jours à compter de la date de sa
notification en vue de permettre au débiteur de régler les sommes dues. Si cette mise en demeure est restée infructueuse à l’
expiration du délai, le créancier peut entamer la procédure de réalisation de la sûreté.
Passé ce délai, le créancier nanti procède à l’inscription de la mise en demeure par lui notifiée, au registre national
électronique des sûretés mobilières qui en avise, sans délai, les autres créanciers nantis inscrits.
Lorsqu’il s’agit d’un gage, le créancier gagiste est tenu, autant que possible, d’aviser les autres créanciers gagistes, s’ils

10 www.lexisma.com
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

Lorsqu’il s’agit d’un gage, le créancier gagiste est tenu, autant que possible, d’aviser les autres créanciers gagistes, s’ils
existent, de son intention de le réaliser.
Le constituant ou le tiers détenteur, selon le cas, doit, sous peine de voir sa responsabilité engagée, s’abstenir de disposer des
choses gagées ou nanties ou de prendre toute mesure susceptible de diminuer leur valeur, sauf accord du créancier. »Enfin en
vertu des dispositions de l’article 118 du Code de commerce, le tribunal saisi de la demande en paiement d'une créance se
rattachant à l'exploitation d'un fonds (redevance administrative, somme due pour la fourniture d'électricité) de commerce
peut, s'il prononce une condamnation et si le créancier le requiert, ordonner par le même jugement la vente du fonds.
En tout état de cause, il incombe à la juridiction saisie d'apprécier selon le cas d'espèce soumis, et les intérêts en présence,
l'opportunité ou pas de procéder à la vente des éléments isolés, à l'exception du droit au bail qui échappe à cette procédure. Si
le tribunal opte pour la vente isolée d'un ou plusieurs éléments du fonds, les prescriptions de l’article 120 du Code de
commerce doivent être observées.

2° Prérogatives du créancier nanti

20. - Droit de suite - L’article 122 du Code de commerce dispose que « Les privilèges du créancier gagiste suivent le fonds en
quelques mains qu'il passe ». Le droit de suite, confère au créancier gagiste le droit de poursuivre et de saisir le fonds en
quelques mains qu'il passe.
Ce droit peut donc être défini comme étant l'attribut d'un droit réel par lequel le titulaire de celui-ci peut saisir le bien grevé de
droit entre les mains de toute personne qui l'aurait acquis malgré l'inscription du nantissement. Il est naturellement,
subordonné à l'exigibilité de la créance.
De là l'utilité des clauses prévoyant l'exigibilité immédiate au cas de revente, qui permettent la mise en jeu instantanée du
droit de suite.
Par ailleurs, une procédure de purge est prévue aux articles 122 à 130 du Code de commerce visant à purger le fonds de toutes
inscriptions. La purge des inscriptions est, pour l'acquéreur du fonds, une faculté dont il est libre de ne pas user, sauf fraude ou
abus (Cass. com., 28 avr. 2004, no 01-12.079 : JurisData n° 2004-023502 ; RD bancaire et fin. 2004, no 4, p. 250). Concrètement
le tiers acquéreur va offrir de désintéresser les créanciers inscrits en leur versant le prix de cession. Si les créanciers acceptent,
ils renoncent au droit de suite et perçoivent le prix de cession au lieu et place du cédant. La renonciation au droit de suite de la
part du créancier peut être expresse, par exemple lorsque le créancier déclare accepter le prix, ou tacite mais doit être certaine
(Cass. com., 18 févr. 1997, no 94-16.992 : JurisData n° 1997-000843 ; D. 1997, somm. p. 251 ; JCP G 1997, I, 4033, obs. Ph.
Delebecque). Si un reliquat subsiste, il profite naturellement au débiteur constituant. Il s'ensuit la procédure de purge n'est
avantageuse que lorsque le prix d'acquisition du fonds est inférieur au montant des créances inscrites. C'est pourquoi,
l'acquéreur éventuel d'un fonds grevé d'inscriptions pour un montant supérieur au prix qu'il est disposé à payer, aura soin, le
plus souvent, avant de traiter, d'entrer en rapports avec les créanciers inscrits. Il n'achètera que s'il obtient des créanciers
inscrits une acceptation du prix et une renonciation au droit de suite : les créanciers dispensent ainsi l'acquéreur de recourir à
la procédure de purge.
En tout état de cause, l'exercice du droit de suite par le biais de la procédure de purge des créances inscrites lorsque la vente du
fonds n'a pas lieu aux enchères publiques par voie judiciaire, obéit d'une part aux exigences de notification telles que
déterminées à l’article 122 du Code de commerce. Le cessionnaire qui souhaite se garantir des poursuites des créanciers
inscrits est tenu à peine de déchéance, avant la poursuite ou dans les 30 jours de la sommation de payer qui lui est adressée et
au plus tard dans l'année de la date de son acquisition de notifier à tous les créanciers inscrits, les informations énumérées par
les dispositions du Code de commerce.
L’article 123 du Code de commerce se réfère quant à lui aux exigences de détermination du prix : les créanciers inscrits
peuvent être lésés par un prix de cession trop faible. Pour parer à cet écueil, a été instauré un droit de surenchère du dixième.
C'est ce qui résulte des dispositions de l'article 123 « Tout créancier inscrit sur un fonds de commerce peut, requérir la mise
aux enchères publiques en offrant de porter le prix principal, non compris le matériel et les marchandises à un dixième en sus
et de donner caution pour le paiement des prix et charges ou de justifier d'une solvabilité suffisante. Cette réquisition, signée
du créancier, doit être à peine de déchéance, notifiée à l'acquéreur et au débiteur précédent propriétaire dans les trente jours
des notifications, avec assignation devant le tribunal de la situation du fonds ». Cet article appelle deux observations :

d'une part, la surenchère du dixième ne se conçoit que si la première vente a eu lieu de gré à gré en dehors de la voie
judiciaire ou par le syndic de redressement ou de liquidation judiciaire ;
d'autre part, l'inobservation de la notification entraîne la déchéance du droit du surenchérisseur qui ne peut ni
contester la première vente ni demander une nouvelle fois la surenchère du dixième.

À partir de la notification de la surenchère, l'acquéreur s'il est entré en possession du fonds en est de droit administrateur
séquestre (C. com. marocain, art. 124).
L'engagement du surenchérisseur est définitif. Conformément à l’article 126 du Code de commerce, les formalités de la
procédure et de la vente seront accomplies à la diligence du surenchérisseur, et, à son défaut, de tout créancier inscrit ou de
l'acquéreur, aux frais, risques et périls du surenchérisseur et sa caution restant engagée. À défaut d'enchère, le surenchérisseur
sera déclaré adjudicataire (C. com. marocain, art. 127).
Lorsque le fonds est adjugé à une personne autre que le cessionnaire primitif, elle doit rembourser à l'acheteur évincé les frais
et loyaux coûts de son contrat (Cass. com., 7 mars 2000, n° 97-21.128 : JurisData n° 2000-000856 ; D. 2000, p. 163 ; obs. A.-L.

Moneger Dupuis. – Cass. com., 25 févr. 2003, n° 00-17.601 : JurisData n° 2003-017928 ; D. 2003, p. 909, obs. Chevrier), ceux

www.lexisma.com 11
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

Moneger Dupuis. – Cass. com., 25 févr. 2003, n° 00-17.601 : JurisData n° 2003-017928 ; D. 2003, p. 909, obs. Chevrier), ceux
des notifications, ceux des inscriptions et de publicité et à qui de droit, ceux faits pour parvenir à la revente. Ces coûts
englobent ceux liés à la négociation et à la rédaction de l'acte de cession initial.
Reste à évoquer le sort du nantissement dans l'éventualité d'une cession du fonds de commerce survenant lors d'une procédure
collective.
En effet, si le débiteur fait l'objet d'une telle procédure, le repreneur assume la charge que « des sûretés immobilières et
mobilières spéciales garantissant le remboursement d'un crédit consenti à l'entreprise pour lui permettre le financement d'un
bien sur lequel portent ces sûretés » (C. com. marocain, art. 649, al. 2). La charge de la sûreté est donc transmise avec le bien
dont elle a garanti le paiement, à condition que ce financement soit affecté (Cass. com., 23 nov. 2004, no 02-12.982 : JurisData
n° 2004-025830 ; Banque et droit 2005, no 99, p. 64). Pour autant, les intérêts des créanciers ne sont pas totalement sacrifiés
puisque l’article 616 du Code de commerce dispose que « lorsque la cession porte sur des biens grevés d'un privilège spécial,
d'un nantissement ou d'une hypothèque, une quote-part du prix est affectée par le tribunal à chacun de ces biens pour la
répartition du prix et l'exercice du droit de préférence » (C. Saint-Alary-Houin, Le transfert de la charge du nantissement : RJ
com. 1992, p. 152).

21. - Droit de préférence - Le droit de préférence est le droit permettant à un créancier nanti d'être payé par préférence,
c'est-à-dire en priorité sur le produit provenant de la cession du fonds. A l'inverse du privilège du vendeur du fonds de
commerce, le nantissement ne peut en raison de son indivisibilité conférer au créancier inscrit un droit de préférence sur un
élément isolé du fonds (Cass. com., 19 déc. 2006, n° 04-19.643 : JurisData n° 2006-036660 ; D. 2007, p. 369, obs. Avena
Robardet).
En vertu du droit de préférence, le créancier nanti, prime les créanciers chirographaires sur le prix provenant de la vente du
fonds. En effet, l'inscription de la sûreté est opposable par les créanciers nantis aux créanciers chirographaires. L’article 111
alinéa 5 du Code de commerce aligne toutefois la situation des créanciers chirographaires sur celle des nantis puisqu'il est
prévu que « l'inscription d'un nantissement peut également rendre exigible les créances antérieures ayant pour cause
l'exploitation d'un fonds de commerce ».
Le Code de commerce n'a réglé que le conflit entre créanciers inscrits. Toutefois et malgré l'opposabilité du nantissement, le
créancier nanti peut néanmoins être primé par d'autres créanciers. Il est en effet primé d'une part par le privilège du vendeur
de fonds de commerce (C. com. marocain, art. 92) et d'autre part, par le créancier nanti sur l'outillage et le matériel
d'équipement professionnel (C. com. marocain, art. 365).
En effet, le conflit entre privilèges inscrits est réglé par l’article 110 du Code de commerce, lequel, détermine le rang des
créanciers inscrits par la date de leur inscription au Registre national électronique des suretés mobilières . Cela signifie que le
privilège résultant d'une inscription antérieure prime sur le privilège découlant d'une inscription ultérieure. De plus, les
créanciers inscrits le même jour viennent en concurrence. L'heure du dépôt au greffe n'est donc pas prise en considération. Le
créancier nanti qui a obtenu la vente forcée du fonds n'a aucun droit de préférence par rapport à un autre créancier antérieur
de rang.
Mais le privilège du vendeur, inscrit dans la quinzaine de sa vente prime toutes les inscriptions prises antérieurement à la
sienne durant le même délai du chef de l'acquéreur (C. com. marocain, art. 92). Le créancier nanti a donc tout intérêt à se faire
céder l'antériorité du privilège du vendeur.
En cas de conflit avec le créancier nanti sur outillage et matériel, le Code de commerce tranche, le conflit en faveur du
créancier nanti sur outillage et matériel (le privilège du créancier nanti sur outillage et matériel s'exerce par préférence au
privilège du créancier nanti sur l'ensemble dudit fonds : C. com. marocain, art. 365).
En outre, et conformément aux prescriptions du nouvel article 1218 du DOC, le créancier nanti peut se faire attribuer
judiciairement le fonds. Cette attribution est ordonnée par le juge des référés après avoir constaté le non-paiement et désigné
un expert pour fixer le prix.

B. - Réalisation des droits du créancier nanti

22. - Attribution judiciaire du gage - À défaut de paiement de la dette garantie, le créancier peut avoir recours en justice et
demander que soit ordonnée la vente du bien gagée.
Cette attribution judicaire présente un double intérêt, puisqu’il n’est pas nécessaire d’une part, que les parties l’aient
initialement prévu. D’autre part, le créancier bénéficiaire de la sureté dispose par ce biais d’un droit exclusif qui lui permet d’
éluder la loi du concours, puisqu’il ne court pas le risque d’être primé par un autre créancier.

1° Cession du fonds

23. - Cession amiable ou forcée - Le débiteur peut céder son fonds de commerce amiablement : les créanciers peuvent
lorsqu'ils considèrent que la distribution du prix risque de les léser, former opposition au paiement du prix lorsque le prix de
vente s'avère insuffisant à les désintéresser et former une surenchère du sixième du prix principal du fonds de commerce non
compris le matériel et les marchandises. La surenchère du sixième n'est toutefois pas admise après la vente judiciaire du fonds
de commerce ou la vente poursuivie à la requête d'un syndic de redressement ou de liquidation judiciaire ou de copropriétaires
indivis du fonds faites aux enchères publiques et conformément aux articles 115 à 117 du Code de commerce (C. com.
marocain, art. 95).
Les créanciers jouissent également d'un droit de surenchère lors de la procédure de purge comme précédemment indiqué.

Toutefois et sur le fondement des dispositions de l’article 114 du Code de commerce, la cession forcée reste bien entendu

12 www.lexisma.com
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

Toutefois et sur le fondement des dispositions de l’article 114 du Code de commerce, la cession forcée reste bien entendu
possible puisque « le vendeur et le créancier nanti inscrit sur un fonds de commerce peuvent faire ordonner la vente du fonds
qui constitue le nantissement et ce après qu’ils aient accompli les formalités prévues à l’article 1219 du Code des obligations et
des contrats ».
Le prix provenant de la vente du fonds aux enchères publiques sera affecté au désintéressement du créancier (CA Nîmes, 12
janv. 1999 : JurisData n° 1999-030071). Une mise en demeure est un préalable nécessaire puisqu'elle permet au débiteur
d'éviter la cession forcée du fonds en réglant la somme due. Conformément à l'article 113, dernier alinéa « Le tribunal statue
dans les quinze jours de la première audience par jugement non susceptible d'opposition, exécutoire sur minute. L'appel du
jugement est suspensif. Il est formé dans les quinze jours de sa notification et jugé par la cour d'appel dans les trente jours.
L'arrêt est exécutoire sur minute ».
Une autre hypothèse de cession du fonds est prévue à l'article 113, alinéa 1er : « tout créancier qui exerce des poursuites de
saisie-exécution et le débiteur contre lequel elles sont exercées peuvent demander, devant le tribunal dans le ressort duquel
est exploité le fonds, la vente globale du fonds de commerce du saisi avec le matériel et les marchandises qui en dépendent ».
Sur la demande du créancier poursuivant, autre que le créancier privilégié sur l'ensemble du fonds, le tribunal ordonne qu'à
défaut de paiement dans le délai imparti au débiteur, la vente du fonds de commerce aura lieu à la requête dudit créancier,
après l'accomplissement des formalités prescrites par les articles 115, 116 et 117. Ce jugement suspend les poursuites de la
saisie-exécution. Il en est de même si, sur l'instance introduite par le débiteur, le créancier demande à poursuivre la vente du
fonds.
Si le créancier ne présente pas de demande de vente totale, le tribunal fixe le délai dans lequel la vente du fonds doit avoir lieu
à la requête du débiteur suivant les formalités prescrites par les articles 115, 116 et 117 et il ordonne que, faute par le débiteur
d'avoir fait procéder à la vente dans ledit délai, les poursuites de saisie-exécution seront reprises et continuées sur les derniers
errements.
En acceptant la requête de vente de la totalité du fonds, le tribunal nomme, s'il y a lieu, un administrateur provisoire du fonds
de commerce, fixe les mises à prix, détermine les conditions principales de la vente et commet pour y procéder le secrétaire
greffier. Celui-ci se fait remettre tous titres et pièces concernant le fonds, rédige le cahier des charges et en autorise la
communication aux enchérisseurs.
Dans tous les cas, le tribunal peut, par décision motivée, autoriser le poursuivant s'il n'y a pas d'autre créancier inscrit ou
opposant, et sauf prélèvement des frais privilégiés au profit de qui de droit, à toucher le prix directement sur sa simple
quittance, du secrétaire-greffier vendeur, en déduction ou jusqu'à concurrence de sa créance en principal, intérêts et frais (C.
com. marocain, art. 113, al. 7).
Enfin en vertu des dispositions de l’article 118 du Code de commerce, le tribunal saisi de la demande en paiement d'une
créance se rattachant à l'exploitation d'un fonds de commerce peut, s'il prononce une condamnation et si le créancier le
requiert, ordonner par le même jugement la vente du fonds.
De ce qui précède et dans toutes les hypothèses visées par les articles 113, 114 et 18 du Code de commerce, la décision
ordonnant la vente doit être notifiée aux créanciers inscrits sur le fonds depuis au moins 15 jours avant la date de son envoi et
la notification est faite au domicile élu pour eux dans lesdites inscriptions. La vente ne peut avoir lieu que 10 jours au moins
après la notification (C. com. marocain, art. 120).
Dans le même temps, le secrétaire-greffier procède, en même temps, à la publicité légale et ce, aux frais avancés du
poursuivant. L'avis de la mise aux enchères indique la date d'ouverture et la durée des enchères, le dépôt des pièces au
secrétariat-greffe et énonce les conditions de la vente. Ledit avis est placardé à la porte principale de l'immeuble où le fonds de
commerce est situé, dans le cadre spécial réservé aux affiches placées dans les locaux du tribunal et partout enfin où apparaît
l'opportunité d'un affichage. Cet avis est, en outre, inséré dans un journal d'annonces légales. Les offres sont reçues par l'agent
d'exécution jusqu'à la clôture du procès-verbal d'adjudication, et consignées, par ordre de date, au bas de l'expédition du
jugement ou de l'arrêt en vertu duquel la vente est poursuivie (C. com. marocain, art. 115, al. 3, 4 et 5).
L'adjudication a lieu au secrétariat-greffe qui a exécuté la procédure dans un délai de trente jours après les notifications de la
décision judiciaire du fonds : ce délai peut être prorogé pour une période qui ne peut excéder 90 jours (C. com. marocain, art.
116).
Dans les 10 premiers jours de ce délai, l'agent d'exécution notifie au propriétaire du fonds ou à son mandataire et aux
créanciers inscrits antérieurement à la décision qui a ordonné la vente, l'accomplissement des formalités de publicité et leur
donne avis d'avoir à comparaître au jour et à l'heure fixés pour l'adjudication. Dans les 10 derniers jours de cette même
période, il convoque, pour la même date, ces mêmes parties et les enchérisseurs qui se sont manifestés.
Jusqu'au jour et heure fixés pour l'adjudication, le propriétaire du fonds pour éviter la vente du fonds, peut donc valablement
se libérer en payant les dettes revendiquées.
Si le propriétaire du fonds de commerce ne procède pas au paiement, l'agent chargé de l'exécution, adjuge au plus fort et
dernier enchérisseur solvable ou fournissant caution solvable et dresse procès-verbal de l'adjudication (C. com. marocain, art.
117, al. 1er).
Faute par l'adjudicataire d'exécuter les clauses de l'adjudication, le fonds est revendu à folle enchère. Le fol enchéri est tenu
envers les créanciers du vendeur et le vendeur lui-même, de la différence en moins entre son prix et celui de la nouvelle vente,
sans pouvoir réclamer la différence en plus qui se produirait (C. com. marocain, art. 119, al. 6).

www.lexisma.com 13
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

2° Distribution du prix

24. - Distribution amiable ou judiciaire - La procédure de distribution du prix est réglementée aux articles 143 et suivants
du Code de commerce. En effet lorsque les formalités de l'adjudication sont achevées, le règlement doit intervenir au profit des
créanciers inscrits selon le rang de préférence de chacun d'eux. Les créanciers privilégiés et gagistes priment de droit les
créanciers ordinaires. Ils sont en revanche primés en vertu des dispositions de l'article 1248 du Dahir formant Code des
obligations et des contrats par les créanciers super privilégiés tels que les frais funéraires, de justice et redevances du trésor.
En tout état de cause et conformément aux prescriptions de l’article 143 du Code de commerce, « Dans les cinq jours qui
suivent la consignation au secrétariat-greffe du prix ou de la partie exigible du prix, si le prix ne suffit pas pour payer
intégralement les créanciers et, s'il n'a pas été fait usage de la faculté ouverte par l'alinéa 7 de l'article 113, l'acquéreur ou
l'adjudicataire présente requête au président du tribunal pour faire commettre un juge et, il cite devant le juge commis les
créanciers par acte notifié aux domiciles élus dans les inscriptions à l'effet de s'entendre à l'amiable sur la distribution du prix
».
Cette distribution amiable intervient lorsque toutes les parties en sont d'accord et que le prix de vente dégagé absorbe le
passif. À cet effet, le juge-commissaire dresse un procès-verbal de la distribution du prix par règlement amiable et ordonne la
délivrance des bordereaux de collocation et la radiation des inscriptions des créanciers non colloqués (C. com. marocain, art.
145).
En revanche, si les créanciers ne s'entendent pas ou si un seul d'entre eux s'oppose à la distribution amiable, une distribution
judiciaire s'impose. En effet le juge-commissaire ordonne aux créanciers de déposer au secrétariat-greffe, à peine de
déchéance, dans le délai qu'il détermine, leur demande de collocation en produisant leurs titres à l'appui (C. com. marocain,
art. 146).
À l'expiration du délai de production déterminé par le juge-commissaire, il est dressé un projet de règlement que les créanciers
et toutes parties intéressées sont invités, par lettre recommandée ou par un avis fait en la forme des notifications, à examiner
et à contredire, s'il y a lieu, dans un délai de 30 jours à partir de la réception de la lettre ou de l'avis. Faute par les créanciers et
par les autres parties sommées de prendre communication et de contredire dans le délai susvisé (30 jours à partir de la
réception de la lettre ou de l'avis), ils sont considérés comme forclos (C. com. marocain, art. 147).
Lorsque le règlement définitif est devenu exécutoire, le juge ordonne la délivrance des bordereaux de collocation aux
intéressés et la radiation des inscriptions des créanciers, non colloqués (C. com. marocain, art. 149) et si le prix est payable par
fraction, les bordereaux de collocation sont délivrés par fractions correspondantes, et toutes mentions utiles sont faites en
marge des inscriptions au fur et à mesure du paiement des bordereaux fractionnaires (C. com. marocain, art. 150).

Textes de référence
Dahir n° 1-96-83 du 1er août 1996, portant promulgation de la loi n° 15-95 formant Code de commerce tel que modifié et
complété pr la loi n° 21-18
Dahir du 12 août 1913, portant promulgation du Code des obligations et des contrats tel que modifié et complété par la loi n°
21-18
Dahir n° 1-21-75 du 3 hija 1442 (14 juillet 2021) portant promulgation de la loi n° 19-20 modifiant et complétant la loi n° 17-
95 relative aux sociétés anonymes et la loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite simple, la société
en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation

Bibliographie
M. Cabrillac et C. Mouly, Droit des sûretés : Litec, 8e éd., 2007 (par S. Cabrillac et P. Petel)
J. Derrupé, Le fonds de commerce : Dalloz, coll. Connaissance du droit, 1994
M. Drissi Alami Machichi, Droit commercial fondamental au Maroc : Dar al Kalam, 1re éd., 2006
Y. Guyon, Droit des affaires, t. 1 : Economica, 10e éd., 1998
F. Lemenier, Fonds de commerce : Delmas, 17e éd., 2007
D.-R. Martin, Droit commercial et bancaire marocain : Sté d'édition et de diffusion Al Madariss, 1re éd., 1999
M. Motik, Droit commercial marocain : Imprimerie El Maarif Al Jadida Société, 1re éd., 2001
Ripert et Roblot, Traité élémentaire de droit commercial, t. 1 : LGDJ, 17e éd., 1998, Germain et Vogel
P. Simler et Ph. Delebecque, Les sûretés la publicité foncière : Dalloz, coll. Précis droit privé, 5e éd., 2009
P. Simler et Ph. Delebecque, Les sûretés la publicité foncière : Dalloz, coll. Précis droit privé, 5e éd., 2009
J. Mestre, Le gage de choses futures : D. 1982, chron. p. 141
S. Rezek, Du principe de spécialité des inscriptions grevant un fonds de commerce : JCP N 2004, I, 1401 ; Privilège du vendeur
ou du nantissement de fonds de commerce : JCP N 2005, 1090
C. Saint-Alary-Houin, Le transfert de la charge du nantissement : RJ com. 1992, p. 152

14 www.lexisma.com
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

Auteur

Meriem BENIS
Professeure de l'enseignement supérieur

Principaux domaines d'expertise

Droit des suretés


Droit bancaire et financier
Droit des contrats
Droit commercial et droit des sociétés
Droit du travail
Droit de la concurrence et de la distribution
Droit de l’arbitrage
Droit des nouvelles technologies de l’information

Biographie
Titulaire d’un master en droit des affaires et d’un Doctorat en droit obtenu à l’université René Descartes Paris V portant sur « L’
effectivité des suretés garantissant les crédits bancaires en jurisprudence marocaine et française », Meriem Benis est
actuellement professeure de l’enseignement supérieur.

Bibliographie
Articles publiés au sein de la Revue droit et stratégie des affaires

La gérance libre : de quelques précautions contractuelles : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 2,
juillet-aout 2014, p. 48 et s.
La clause de non concurrence dans le cadre du contrat de travail : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc,
numéro 3, septembre-octobre 2014, p. 27 et s.
Quelques clauses particulières du contrat de travail : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 1, Janvier
2017, p. 32 et s.
Les atteintes à l’entreprise concurrente : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 2, Mars 2017, p. 33 et s.
Impartialité et indépendance de l’arbitre : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 3, Mai 2017, p. 43 et s.
La garantie autonome : Quelle efficacité ? :Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 4, Juillet 2017, p. 52
et s.

Articles publiés au sein de la Revue bimestrielle marocaine d’administration locale et de développement

Les lettres d’intention ont-elles encore un avenir ? Réalités et perspectives en droit marocain et en droit français :
Remald numéro 133 Mars - avril 2017 p. 143 et s.
La rédaction d’une garantie autonome : Comment éviter la requalification en cautionnement ? Remald numéro 136
sept-octobre 2017, p. 55 et s.
Le contrat électronique : Remald numéro 137, novembre-décembre 2017, p. 35 et s.
L’enjeu de la médiation conventionnelle : outil de prévention du procès ? : Remald numéro 147 juillet-aout 2019, p. 25
et s.
La souscription d’une garantie autonome par un particulier : sujette à caution ? : Remald numéro 149 novembre-
décembre 2019, p. 71 et s.

Articles publiés au sein de la Revue marocaine de droit d’économie et de gestion

www.lexisma.com 15
Nantissement conventionnel de fonds de commerce

Le nantissement des droits de propriété industrielle : Revue marocaine de droit, d’économie et de gestion n° 57- 2020
Journées d’études organisée par le laboratoire Justice pénale et Systèmes comparés le 15 février 2017 à la FSJES Ain
Chock, p. 47 et s.

Le parasitisme : Instrument de protection du consommateur ? : Revue marocaine de droit, d’économie et de gestion n°


57- 2020 Colloque organisé par le laboratoire des études juridiques Civiles et Fiqh Al Mouaamalat le 15 mars 2017 à la
FSJES Ain Chock, p. 67 et s.

Articles publiés au sein de la Revue : La lettre d’Artémis Bulletin trimestriel d’information juridique et fiscale
marocain

Le sort des suretés personnelles lors des opérations de restructuration :La Lettre d’artemis 2e trimestre 2018, p. 31 et s.
Rédaction du contrat de Franchise : De quelques précautions contractuelles : La Lettre d’artemis 3e trimestre 2018, p.
30 et s.

Mélanges/ Ouvrages collectifs

Le droit de rétention : Moyen actif de protection et d’exécution du rétenteur ? : Liber Amicorum Mélanges en l’honneur
du Professeur A. Kettani 1er édition 2018, p. 293 et s.
Le cautionnement à l’épreuve du droit des entreprises en difficultés : Contribution publiée au sein de l’ouvrage collectif
La défaillance d’entreprise Edition Laboratoire Finance, Banques et Gestion des risques), p. 202 et s.
L’arbitrage interne : Mode alternatif autonome de règlement des conflits ? : Contribution parue aux éditions
universitaires européenne : Regards croisés sur la justice marocaines, p. 202 et s.
Le harcèlement sexuel et moral des femmes au travail : Propos sur une violence discriminatoire : Contribution publiée
au sein de l’ouvrage collectif La violence saisie par le droit sous la direction du Professeur Jaouhar Publications du
Laboratoire Justice pénale et Systèmes comparés, p. 69 et s.
Les garanties de substitution au cautionnement, ont-elles un avenir, en droit marocain ? : Mélanges dédiés au
Professeur El Mernissi, p. 207 et s.
Les suretés personnelles en droit marocain : Quelle attractivité ? : Mélanges dédiés au Professeure Leila Zouhry (en
cours de publication)

16 www.lexisma.com

Vous aimerez peut-être aussi