Institutions Administratives CM
Institutions Administratives CM
Institutions Administratives CM
Les institutions administratives renvoient à la notion d’administration. Pierre Legendre : « les scoutes de
chaque E sont l’administration », l’administration c’est donc l’E au quotidien, les ministères, les préfets,
les services d’une mairie. Aussi décrite de manière péjorative, la bureaucratie, le pouvoir des bureaux, tel
que l’a écrit Balzac. L’administration renvoi aussi au pouvoir exécutif article 20 alinéa 2 de la C° : « le
gouvernement dispose de l’administration et de la force armée ». Administration renvoi donc au
gouvernement, elle lui est subordonnée. Elle forme de manière indissociable avec lui le pouvoir
exécutif.
Alexandre François Vivien, 1799-1854 conseiller d’E, dans son livre intitulé « études administratives »,
écrit : « le pouvoir politique confié aux ministres, accomplis sa mission à l’aide de l’appuie que les
chambres lui donnent, des lois qu’il leur soumet et enfin de l’administration qui est son agent plus utile »,
en 1845. Il explique également au début de l’ouvrage : « l’administration pourvoi aux besoins des services
publiques et à l’exécution générale des lois, elle est le principal attribue du pouvoir exécutif ». Etudier les
institutions administratives c’est d’abord étudié l’E et l’administration d’état.
Ce cours gagne aussi à être analysé d’un point de l’histoire. L’E est celui qui a fait la société qui l’a
modelé projet du général de gaulle redonner de la grandeur à l’E à travers le pouvoir exécutif. Poids de la
haute administration, pouvoir des hauts fonctionnaires, beaucoup de 1 ers ministres ont été conseiller
d’état. Les hauts fonctionnaires de l’E ont du poids dans la prise de décisions politiques parce qu’ils
sont ministres, ils occupent des fonctions de conseils.
Crise de l’E, impuissance de l’E, Michel Crosiier dans les années 70-80 plusieurs ouvrages, « le phénomène
démocratique, état modeste état moderne » pour dénoncer les travers de l’administration française. 1er
ministre dénonce la même chose lorsqu’il évoque la surrèglementation. Regard de comparativise
également intéressant pour voir l’organisation des relations. Compréhension de la notion de
décentralisation peut etre mieux ressenti avec cette comparaison.
Première tentative de définition de ce qu’est l’administration publique concerne une action appliquée à
une population, implantée sur un territoire pour satisfaire ses besoins collectifs et ses intérêts
communs. Par ex l’administration communales appliquée les sur les villageois applique sur un terrain
limité créé pour satisfaire des besoin collectifs sport par exemple. On distingue deux types de
définitions, définition de types fonctionnelle et de type organiques. Fonctionnelles parce que l’A va
etre définie par ses f° ses missions. Organiques définie l’A par les organes qui la compose. Vocabulaire
juridique de Cornu définition fonctionnelle « f° de l’E qui consiste sous l’autorité du gouvernement à
assurer l’exécution des lois et le fonctionnement continu des services publiques ». Définition organique
«l’A est l’ensemble des services et des agents groupées sous l’autorité des ministres ou plus
spécifiquement placés sous une même direction pour l’exécution d’une tâ ches administratives
déterminée ». Cette distinction entre fonctionnelle et organique appelle deux remarques :
- Ordres dans lequel on a donné les définitions : on privilégie la définition fonctionnelle de l’A par
rapport à l’organique car pour les juristes, la définition organique manque de précision. Il n’y a
pas nécessairement coïncidence entre personnes publiques et activité d’intérêt général qui
ne sont pas toujours exercé par des personnes publiques. Par exemple, Castera éducation de ses
enfants collège privé. Il y a bien des personnes privées qui exercent des activités d’intérêt général.
Intérêt de l’E de délégué à des institutions privés qui vont exercer moins chère. BIEN VOIR
LACTUALITE.
- Ces deux définitions insistent sur le caractère subordonné de l’administration. Cf article 20
alinéa 2 de la C°. Il est acquis à ce stade que l’A est avant tout autre considération au service du
gouvernement, seul habilité a prendre des décisions reflétant des choix politique et
permettant d’orienter l’action de ces administrations donc soumission de l’A. C’est important
car celle-ci n’est pas autonome, elle ne dispose pas d’un pouvoir propre. Si l’A n’est pas
autonome cela ne signifie pas qu’elle na pas sa propre force, certaines administration n’ont pas
de ministres à leur tête mais fonctionne toujours, elles constituent l’ossature de l’E.
- Second caractère, traduit dans l’ordre constitutionnel par le fait que les plus grands dans l’ordres
politique art 2, 3 PDR et PM ces autorités politique sont les suprêmes autorités administratives.
L’administration (A) vient du latin admnistrare qui veut dire servir, l’A est donc au service des
suprêmes autorités administratives. Administrer vient de « ministère » qui veut dire servir. Article
20 alinéa 2, première fois dans l’histoire du DC et DA français qu’est posé dans la loi fondamentale
cette subordination de l’A au gouvernement sans que soit défini avec exactitude ce que sont les
fonctions administratives et gouvernementales.
Edouard Laferrière dans son traité de la juridiction administrative et des recours aux contentieux
de 1896 (3ème rep) écrit : « administrer c’est assurer l’application journalière des lois, veiller au
rapport des citoyens avec l’administration centrale ou locale ou des diverses administrations etre
elles Gouverner c’est veiller à l’observation de la C°, au fonctionnement des grands pouvoirs
publics, assurer les rapports du gouvernement avec les chambres, ceux de l’E avec les puissances
étrangères». Cette définition n’est pas assez moderne car avant légicentrisme or aujourd’hui
partage entre article 34 et 37 de la C°. La subordination de l’A au fonctionnement
gouvernemental fixe le but comme les moyens de l’administration. Le but est la satisfaction des
d’intérêt général tel qu’ils ont été définis, identifié par les pouvoirs publics constitutionnels,
quant aux moyens, aux modalités de son accomplissement puisque la priorité de l’action est
donnée à l’intérêt public, l’accomplissement de ces missions est désintéressé. Moyens liés aux
prérogatives de puissances publics qui leur est donné, lorsque l’action administrative utilise les
voies qui lui sont propres ce ne sont pas les même que celle du droit privé car si un citoyen
refuse d’obtempérer les administrateurs dispose de puissances de contraintes par exemple la
gendarmerie. Ces moyens sont marqués par la possibilité d’user de prérogatives de puissances
publique, contraintes des personnes à obtempérer aux ordres.
- Elle peut unilatéralement imposer des décisions exécutoires aux administrés tel qu’interdire
des médicaments, interdire la commercialisation de certains produits alimentaires de
consommation privé. Cette interdiction est bien ici un pouvoir unilatéral qui impose à un
particulier une décision. Ce pouvoir se vérifie aussi lorsqu’il y a contrat, mais en droit privé ces
personnes sont passé sur un pied d’égalité. L’A peut user de voie contractuelle pour des
prestations d services publique ces activités sont par les dispositions des contrats sont soumis
à des servitudes précises.
Le caractère subordonné de la fonction administrative fournit l’explication de la limitation de
son objet. L’A doit etre distingué de la fonction législative, le législateur pose des principes
juridiques généraux sans en assurer l’exécution matériel il s’agit de l’A qui s’en charge. Et elle se
distingue de la fonction juridictionnelle, le juge veille au respect du droit par l’application
ponctuel au litige particulier des lois. Cette séparation des f° traduit une hiérarchie de valeur
des actes, les normes législatives, les décisions juridictionnelles s’imposent aux
administrateurs qui ne peuvent pas édicter d’actes incompatibles avec les normes supérieur.
L’objet de la f° A est de satisfaire les besoins d’intérêt général en appliquant les normes et
décisions émanant des autres f° de l’E. La f° A est limitée par le droit.
3 caractères cette définition : organique, fonctionnelle, et formel avec cette idée de
subordination.
Le terme « d’institution administrative » peut apparaitre comme moins ambiguë que celle d’A pour
désigner l’ensemble des organes des autorités et des personnes juridiques qui permettent au
gouvernement d’accomplir ses fonctions.
Notion « d’institution », latin instituere qui veut dire disposer ou établir, sens général 1er, ensemble des
mécanismes et structures juridiques encadrant les conduites au sien d’une collectivité, par exemple on
parle de l’institution du mariage. On pourrait parler de l’ensemble de sociétés, les institutions est ce qui
fait exister une société, droit des obligations dans le code civil par exemple. Maurice Hauriou s’est
intéressé à la notion d’institution, un des fondateurs du d public moderne. Notion d’institution est
déterminante, il distingue des institutions choses des institutions corporatives (vivantes) qui dispose
d’une autonomie, dans Ses principes de droit publics, il définit les institutions administratives (IA) selon 3
critères :
L’institution est donc maintenue par un équilibre des fosses internes, composées d’individus mais
ont besoin de leur adhésion. On renvoie à un ensemble d’organisation sans parler obligatoirement de
personnalité juridique.
On dit souvent que les institutions administratives sont des personnes morales de droit public,
cette théorie est une fiction en vertu de laquelle un groupement est considérer comme un sujet de
droit en soi, entité distincte de la personne des membres qui la composent, aptitude à etre titulaire de
droit. L’attribution de cette personnalité entraine la capacité juridique à agir dans les limites de
l’objet sociale de ce groupement, principe de spécialité. Ce principe interdit à cette personne morale
d’avoir des actes sans rapport avec son objet.
Cette personne morale possède par ailleurs un patrimoine propre, une autonomie financière, et
réalise des actes juridiques. L’attribution de la personnalité juridique va faire du groupement un sujet
de droit distinct de ses éléments et elle est caractéristique de la continuité juridique
indépendamment des personnes morales. Dans une institution administrative publique il y a des
organes, des services qui n’ont pas cette personnalité morale. Un ministère, la préfecture n’est pas
une personne morale, en revanche tous sont bien des institutions publiques car ces administrations
concourent à la poursuite de l’intérêt général. La personnalité juridique, la personnalité morale
implique que le groupement a des relations avec d’autres personnalités juridiques, les qualités
rattachées à la personnalité juridique sont nécessairement orienté vers l’extérieur. Au contraire,
l’institution renvoi d’abord au fonctionnement interne d’un groupement. Les organes de l’E par
exemple, relation entre les pouvoirs à l’intérieur de l’E.
Le terme institution renvoi à l’ensemble des groupements, des organismes qu’ils aient ou pas la
personnalité morale. On désigne par institution administratives, l’ensemble des organes, des
autorités, des personnes juridiques qui permettent au gouvernement d’accomplir ses fonctions.
Ensemble hétérogène, distinguer entre les personnes morales de d public, des collectivités publiques,
tel que l’E qui est une collectivité territoriale particulier, personne morale unique en son genre car il
comprend, renferme toutes les autres personnes morales soumises à sa loi et représente une entité
abstraite : la nation. Puissance souveraine, plénitude des pouvoirs. Collectivité territoriale, les
communes, les départements, les régions, les collectivité d’outre-mer.
Troisième type d’IA, autorités administratives investies d’un pouvoir de décision, ayant reçu une
délégation de compétence régulière de la part des organes chargés de l’intérêt général.
S’agissant de l’administration centrale, c’est l’ensemble des autorités relevant du pouvoir exécutif. Ce
pouvoir n’est pas simplement une fonction politique capitale, en effet, le Président de la République, le
Premier Ministre, les Ministres remplissent à cô té de leur fonction publique des taches de natures
administratives. Un ministre c’est avant tout une personne désignée à la tête d’un département
ministériel et appelé en sa qualité de ministre à diriger son département ministériel. M. Ndiaye va
organiser le ministère de l’É ducation dans le respect des orientations générales fixées par le Président de
la République et du Gouvernement. Cette administration centrale fonctionne dans un cadre particulier,
la circonscription et les principales circonscriptions de l’É tat sont le département et la région.
S’agissant de l’administration territoriale, ce sont les principales circonscriptions de l’É tat sous
l’autorité des représentant des territoires où des agents publics mettent en œuvre la politique décidée par
l’É tat. Dans les régions et les départements, les préfets représentent le pouvoir central, ils exécutent les
directives administratives données par les ministres. Par conséquent l’administration politique de
l’État répartie sur les territoires est un démembrement du pouvoir central de manière à permettre une
plus grande efficacité des politiques publique ayant pour but la satisfaction de l’intérêt général.
S’agissant de l’administration d’État c’est cette administration centrale avec ses prolongements
territoriaux personnifiée par les Préfets. De cette administration d’É tat, le gouvernement en dispose
librement, elle est placée sous son autorité hiérarchique et a un devoir d’obéissance aux ordres
reçus. Cette administration au niveau central, gère les besoins de la collectivité nationale dans le respect
des orientations et des priorités gouvernementales. Elle met en œuvre sur tout le territoire la politique du
gouvernement.
S’agissant de l’administration locale, elle est placée sous l’autorité de l’exécutif de la commune, du
département ou bien de la région soit respectivement, le maire, le président du conseil général ou le
président du conseil régional. L’administration locale met en œuvre la politique sur la base du
programme du maire/président de région élu. Elle gère les intérêts communs à l’ensemble d’une
population située sur une fraction du territoire : la circonscription. Cette circonscription territoriale
correspond parfois à une circonscription administrative servant de cadre géographique pour l‘action de
l’É tat dans les territoires et c’est en même temps le cadre d’action du président du conseil
général/régional. Et c’est pourquoi la cohabitation est parfois difficile entre le chef de l’administration
déconcentrée et l’administration locale, parfois schizophrénique si les deux portent la même casquette.
S’agissant de l’administration spécialisée, dont la compétence matérielle limitée, son champ d’action
concernant un domaine spécialisé. Exemple : le recteur, spécialisé dans le cadre du rectorat. Les
présidents de la cour d’appel…
SECTION I : Centralisation :
Nous sommes dans un pays de tradition centralisatrice, petit à petit la France s’est construite autour du
Roi, de l’Empereur. Ce qui se traduit par une centralisation politique et administrative en France
laquelle se caractérise par la mise au pas des pouvoirs traditionnels par la promotion d’un centre
décisionnel.
À la Révolution on a supprimé les ordres, les corporations, les corps intermédiaires. Il y a une égalité des
individus placés tous sous l’autorité d’un pouvoir central. Cette tendance jacobine de la France a
souvent été critiquée.
paralysie aux proximité » et Renan ajoutait « la centralisation n’a laissé debout qu’un géant, l’état, et
25 millions de nains ».
Qu’est-ce que la centralisation ? La centralisation se caractérise par le fait qu’il n’y a qu’un centre de
commandement, il n’y a qu’un commandant, l’É tat. Celui-ci est responsable de l’ensemble de l’activité
administrative. La capitale est le centre nerveux de prise des décisions. Au fond, la centralisation
française peut se caractériser à partir de 2 idées :
Avant la création des préfets et des départements, il y avait une concentration des
pouvoirs dans la capitale (Paris, puis Versailles). Les intendants du Roi représentaient déjà le
pouvoir central. Dans l’Ancien Régime et la Révolution, Tocqueville rapporte que John Law lui
aurait dit « jamais je n’aurais cru ce que j’ai vu quand j’étais contrô leur des finances, sachez que
ce Royaume de France est gouverné par 30 intendants, vous n’avez ni parlement, ni É tat, ni
gouverneur. Ce sont 30 maitres des requêtes commis aux provinces de qui dépend le malheur
ou le bonheur ».
On sait que la France a été pendant très longtemps cloisonnée en fief et en seigneurerie mais
on le sait, on n’est passé de la suzeraineté à la souveraineté. À la fin du Moyen-â ge l’on a un
ensemble de provinces prêtant allégeance au Royaume de France tout en préservant leurs
particularismes et coutumes. Il faut attendre l’arrivée des Bourbons à la tête de l’É tat pour que
le territoire français soit façonné comme s’il s’agissait d’un espace politique et économique
homogène. La volonté des Bourbons était alors de traiter tout le monde à parité. Par exemple,
au XVII et XVIIIème l’aménagement du territoire s’inscrivait dans une logique économique,
militaire décidée au Louvres, à Paris.
Enfin, pour la logique économique. Selon le Roi et ses conseillers, l’ensemble du territoire
doit être exploité de telle sorte qu’il soit source de richesses et qu’il permette un
développement économique. La puissance du Royaume passe par une puissance
économique. Des doctrines économiques nouvelles comme celles des physiocrates ou des
mercantilistes sont développés. A la Révolution, le Royaume de France est le mieux structuré
d’Europe et le plus riche malgré les déficits.
Sous Henri IV, Sully, premier des grands commis de la Monarchie affirme la responsabilité de
l’É tat royal dans le développement du pays. Avec Henri IV, il bâ tit un grand projet de
reconstruction économique du Royaume, de manière à remédier à toutes les destructions
consécutives aux guerres de religions. Pour Sully, le pouvoir royal à Paris doit être le bon
jardinier du Royaume. Il doit faire en sorte que le pays soit amélioré afin de permettre un plus
grand bien-être des populations. Sully est très favorable aux théories mercantiliste, théorie
pour laquelle la puissance d’un É tat est liée à la quantité de métaux dont il dispose. Sully
souhaite alors développer la production de produits nationaux pour éviter de les importer ce
qui fait écho aujourd’hui avec le déficit commercial béant de la France. Ainsi, au Roi et ses
ministres de diriger les déplacements des hommes et des marchandises, d’encourager le
développement scientifique pour améliorer le pays sur le plan économique.
Mais il faut maintenant évoquer Colbert. Autre grand ministre du Roi. Celui-ci cumule plusieurs
charges de manière à mener « mon grand dessin pour la France ». Colbert, avant Napoléon,
après Sully est celui qui mettra le plus en œuvre de réformes dans les domaines, économiques,
financiers, juridiques.
Comme Richelieu, il a la passion pour l’unité du Royaume. Il souhaite malgré les résistances
locales bâ tir un espace politique et économique unique régit par les mêmes lois, le même
système de poids et mesure couvert par un réseau routier et fluviale qui relie Paris à toutes les
autres villes sans péages. Colbert va inventorier les ressources du Royaume, il va alors stimuler
la création de manufactures sur l’ensemble du territoire par le biais de subventions. Il faut
noter l’existence des manufactures de textiles de Beauvais ou d’Aubusson, les manufactures de
soie à Lyon... De la sorte chaque province va spécialiser sa production au lieu de produire un
peu de tout à des prix plus importants. Pour faciliter cette fluidité des esprits, des personnes et
des biens sû r tout le Royaume. Colbert s’appuie donc sur ses intendants pour mettre en œuvre
ces changements. Il prend en charge la réalisation de tous les transports nationaux. Par
ailleurs, les actions de Colbert s’appuient aussi sur les travaux de Vauban. Pour Vauban le
pouvoir royal doit intervenir pour rétablir un équilibre entre les provinces disparates. Vauban
préconise que l’É tat soutienne l’aménagement des provinces. Il va inciter d’ailleurs, les
provinces les plus riches à exporter ce qu’elles produisent en trop vers les provinces les plus
pauvres. Il y a donc un aménagement volontariste par l’É tat central qui s’oppose au laissez-
faire. L’État centralisateur est un É tat interventionniste. Vauban a écrit un mémoire qui
s’intitule De l’importance dont Paris est à la France. Et considère que Paris joue un rô le
primordial dans les échanges économiques.
Enfin, Turgot, contrô leur général des finances à partir de 1774 va essayer de poursuivre la
modernisation de la France. En 1788, à la veille de la Révolution, après l’avènement des
Bourbons, le Royaume de France a évolué, les élites locales ont été domestiquées notamment
par l’intermédiaire des intendants. L’action économique de l’É tat central a contribué au
développement des activités manufacturières et la Monarchie a su créer un réseau de voirie
moderne sans équivalent en Europe.
L’Histoire de la centralisation se confond bien avec la construction de l’É tat central sous l’AR.
Le Roi gouverne par conseil et il est relayé dans les provinces par les intendants depuis
Versailles.
Comme le disait Tocqueville « la Révolution n’est pas une rupture mais une continuation »,
1789 ne remet en effet pas en cause ce mouvement centralisateur. Cette centralisation est
compatible avec l’idée d’égalité entre les citoyens. L’unité du pouvoir exige la fin des
revendications d’autonomie locale. Cette unité, c’est ce que va viser la Révolution, puis
Napoléon Bonaparte comme Consul et Empereur.
C’est Bonaparte qui fait adopter une loi fondatrice, la loi du 28 pluviô se an VIII (17 février
1800). Cette loi concerne la division du territoire français et l’administration de ce territoire.
Le titre de premier de cette loi est très court puisqu’il ne comporte qu’un seul article : « Le
territoire Européen de la République sera divisé en département et en arrondissements
communaux ». Cette loi fondamentale réorganise l’administration de manière hiérarchisée.
On compte par ordre d’importance les départements, l’arrondissement, les municipalités. Cette
loi est en fait la Constitution administrative de la France, elle est la base fondamentale des
administrations administratives territoriales. Elle reflète bien la philosophie constitutionnelle
d’un exécutif incarné dans un seul homme et qui place sous son autorité les assemblées
(départementales, arrondissement, communales). Ces assemblées sont un vernis de
démocratie et de représentativité. Un seul homme administre le préfet au niveau
départemental, le sous-préfet au niveau des arrondissements, le maire au niveau
municipal.
Ensuite, cette loi place ces 3 degrés sous l’autorité du chef de l’É tat qui en charge du
gouvernement de la nation. En effet, lorsque l’on lit le paragraphe 4 (art. 18) de la loi on se
rend compte que le premier consul nomme les préfets, les maires, les sous-préfets etc... En bref
tout le monde.
L’exécutif met en place une administration locale et répercute au niveau local le modèle
hiérarchique autoritariste qui est le sien, les préfets obéissent aux ministres, les ministres aux
chefs de l’É tat. L’administration est pyramidale.
La troisième raison qui fait que l’on peut considérer cette loi comme fondamentale est que ce
qui domine avec ce modèle administratif, ce sont les intérêts de l’État. Autrement dit, les
décisions vont être des décisions de l’É tat pour l’intérêt général et vont être appliqués
localement. On ne fait pas remonter les besoins locaux au niveau central mais l’inverse pour
éviter de développer les particularismes locaux.
L’É tat accroit ses pouvoirs en se basant sur les administrations locales lesquelles sont les
courroies de transmissions de la volonté de l’État. Cette loi réussit cette unité nationale qui va
rester grosso modo jusqu’en 1982 avec les premières lois de décentralisation.
Cette loi fonde bien une institution fondamentale majeure qui est le préfet. Ce préfet est le
successeur de l’intendant. Il est le délégué du chef de l’exécutif dans le département, l’art. 3
dispose « le préfet sera seul chargé de l’administration » au niveau départemental.
S’agissant des limites d’ordre politique, le modèle napoléonien est autoritaire, il y a celui qui décide et
ceux qui obéissent et exécutent. Avec ce modèle il n’existe pas de frein à la toute-puissance du chef de
l’É tat lequel dirige comme un chef militaire. Ce genre de pensée se retrouve dans la pensée même du
général De Gaulle. Après la chute de l’Empire, la question était de savoir si ce modèle allait pouvoir
survivre à son fondateur. Autrement dit, dès lors qu’avec la Restauration on remet en place l’idée de
Charte permettant l’élection et une certaine liberté politique la survie de ce système est en jeu.
Malgré les changements politiques du XIXème siècle ce système perdure. Des réformes introduisent
malgré tout l’élection dans le système administratif, la loi de 1884 va ériger l’élection universelle au
niveau local. Mais en fait ces régimes successifs ont fait perdurer le système de la centralisation
administrative qui est le modèle Napoléonien. Paul Deschanel a dit « on attaque la centralisation quand on
est dans l’opposition, on est trop heureux de s’en servir une fois arriver aux affaires ».
La centralisation est alors un principe monarchique qui reste malgré tout présent avec la IIIème
République qui est pourtant celui qui va assurer la primauté des chambres, l’organisation
Napoléonienne de l’administration se maintiendra.
Seconde limite à la centralisation, elle pourrait être d’ordre administratif, avoir une seule personne
qui commande est-ce possible lorsqu’avec le passage de l’É tat gendarme à l’É tat providence le nombre
d’actions administratives se multiplie ?
La centralisation administrative est que tous les agents de l’É tat dans le département obéissent au
préfet, il y a un commandant qui est le préfet. Pierre Sederot proche de De Gaulle a dit « lorsque le préfet
sait faire son métier il y a une synthèse départementale des divers services de l’état ». On ne demande
pas au préfet de savoir tout faire mais de savoir commander les techniciens dans le
département. Lorsque les différentes administrations s’affirment et veulent être présentes en tant que tel
dans les départements et les provinces, lorsqu’il y a une technicité de plus en plus grande qui est
requise pour appliquer les lois et règlement. On peut presque dire que l’intervention du préfet qui
devrait être importante reste de façade. Les bureaux parisiens travaillent directement avec les agents qui
dépendent de leur département ministériel.
Ces agents sont-ils réellement sous l’autorité du préfet ? Le préfet n’est-il pas dépassé par la
hiérarchie centrale ministérielle ?
Les préfets sont en fait soutenus par leur administration centrale, dès la monarchie de Juillet on
voit des ministres donner leurs instructions sans passer par le préfet. On sait que sous l’an VIII le
ministère de l’intérieur avait entre ses mains toutes les fonctions régaliennes, il n’avait pas la guerre,
les finances mais la culture, la santé, l’équipement etc... Petit à petit ce ministère de l’intérieur a
été dépouillé de ces fonctions au profit d’autres ministères, tous les ministères répondent non pas au
préfet mais au ministre. Il y a donc des directions administratives placées avant sous l’autorité du
préfet qui sont placées sous l’autorité des démembrements du ministère de l’intérieur.
La fonction de commandement, de direction du préfet va être rendue plus délicate, plus difficile.
Entre les deux guerres mondiales, les préfets vont voir leur autorité mise en cause car les ministères
qui sont constitués sont des ministères où le ministre représente son parti et non l’autorité centrale.
Comme il n’y a pas de solidarité gouvernementale il n’y a pas de solidarité du préfet au niveau
départemental. On voit donc il y a une seconde limite qui est une limite administrative au pouvoir
des préfets lesquels sont de plus en plus tenus à l’écart par les chefs de services départementaux.
SECTION II : La déconcentration :
Paragraphe 1 : Définition de la déconcentration :
Qu’est-ce que la déconcentration ? Ce qui caractérise notre système n’est pas la déconcentration en
réalité mais la décentralisation.
Cette déconcentration elle s’exerce dans le cadre de circonscription étatiques, les départements,
les arrondissements. Ces circonscriptions n’ont pas la personnalité morale, c’est un démembrement
de l’É tat. Le département est toujours l’É tat.
Le préfet est alors multitâche, il a une fonction administrative, une fonction d’impulsion dans le
domaine économique et il est le représentant de l’organe politique qu’est l’É tat dans le
département.
Dès lors que c’est un intérêt local qui est concerné, c’est à l’échelon
préfectoral de prendre les décisions. L’administration générale reste de la
compétence de l’État central mais tout ce qui relève de l’intérêt local est de la
compétence du préfet. Il y a donc une délégation des attributions
gouvernementales au préfet par ce décret du 25 mars 1852. Cela a des tas
d’implications, l’art. 5 de ce décret permet au préfet de nommer des
agents nécessaires au fonctionnement des services, avant cette nomination
était ministérielle.
À cô té de ce 1er décret du 25 mars, un second, du 13 avril 1861 permet
d’accroitre la déconcentration des pouvoirs au profit du préfet. Les préfets vont
intervenir sans en référer au ministre technique compétence dans 112
matières énumérées. Avec ces 2 décrets, les préfets peuvent administrer avec
efficacité et rapidité dans le cadre des circonscriptions territoriales sous leur
autorité tout en restant hiérarchiquement inférieur au chef de l’É tat et du chef
du gouvernement. Ils peuvent donc être relevés de leur fonction
discrétionnairement par le gouvernement. Léon Aucoc écrit « les mesures
prises par ce décret n’avait d’objet que la déconcentration, la centralisation
n’implique pas que tout se fasse par le pouvoir central, elle implique que tout
soit dirigé et contrô lé par lui ». La déconcentration même poussée plus loin,
reste donc une manière pour l’É tat central de diriger le pays.
C’est au début du XXème siècle avec le décret-loi du 5 novembre 1926 dit Poin
Carré qu’on affirme (art.1) « …».
Par un décret du 14 mars 1964 (un autre), la Vème créé une nouvelle
circonscription administrative, la région, laquelle est placée sous l’autorité d’un
préfet nommé par le gouvernement. Celui-ci va mettre en œuvre les missions
spécifique données par le gouvernement à la région. La région permet une
meilleure planification c’est pour cela qu’elle a été créée. Ce décret qui confie
davantage de pouvoirs aux préfets va s’heurter aux notables locaux tels que
Pflimlin en Alsace. Michel Crozier disait à ce sujet, « on ne change pas la société
par décret ».
L’unité administrative de droit commun est le préfet. La compétence de droit commun est
dévolue au préfet du département, la vocation à s’occuper des affaires économiques de la
région est aussi réaffirmée.
L’activité étatique est concentrée entre les mains du préfet de région qui a une compétence
de droit commun. Les préfets mettent en œuvre les politiques nationales et les politiques
européennes (UE) décidées à Bruxelles.
Dans les domaines de compétence du préfet de région, les préfets de département sont placés
sous son autorité. Le préfet de région est préfet d’un département et d’une région en plus. «
La déconcentration est la réglé générale de répartition des attributions et des moyens entre
les différents échelons des administrations civiles de l’É tat. On voit ici par ces lois de 1992 que
les services déconcentrés de l’É tat sont confortés dans leur responsabilité de mise en œuvre
des politiques étatiques. »
- 4 phase, il s’agit d’une phase arrivant dans les années 2000 qui a été relancée avec
ème
Quant à l’échelon départemental, il est réorganisé en fonction des besoins des citoyens sur
le territoire. Il y a ici des directions départementales interministérielles (DDI) qui sont créés
par fusion des directions qui étaient alors sous l’autorité des préfets.
Le décret du 29 avril 2004 réaffirme l’autorité du préfet de région sur l’autorité des préfets de
département. L’art. 2 alinéa 3 du décret du 29 avril 2004 disposant « les préfets de
département prennent leur décision conformément aux instructions que leur adresse le préfet
de région » Lorsqu’on entend un mot comme « instruction », l’on est toujours dans le cadre de
la déconcentration, de la hiérarchie et c’est donc toujours l’É tat qui intervient contrairement
à la décentralisation. Cela va même jusqu’à donner au préfet de région de se substituer au
préfet de département lorsque celui-ci est soupçonné par ce dernier de ne pas lui obéir.
La cour des comptes dans un rapport des comptes de 2009 considéré qu’avec ce décret il y a
un aboutissement d’un « processus très précautionneux et hésitant de réforme de
l’administration déconcentrée ». C’est donc bien une technique d’organisation qui consiste à
redistribuer les compétences au sein d’une même personne morale depuis une
administration centrale vers les services déconcentrés. L’administration centrale transfert
des compétences à des agents locaux : le préfet et l’administration préfectorale. La
déconcentration repose bien sû r une distinction entre l’administration centrale et celle
déconcentrée entre le fait que Paris dispose de compétences mais que ces compétences sont
transférées dans les régions ou les départements.
Le décret du 7 mai 2015 portant charte de la déconcentration qui remplace le décret du 1er
juillet 1992 dispose dans son art. 1er alinéa 1 : « La déconcentration consiste à confier aux
échelons territoriaux des administrations civiles de l’É tat le pouvoir, les moyens et la capacité
d’initiative pour animer, coordonner et mettre en œuvre les politiques publiques définies au
niveau national et européen dans un objectif d’efficience, de modernisation, de simplification,
d’équité des territoires et de proximité avec les usagers et acteurs locaux. »
Cette déconcentration s’analyse donc bien comme un transfert de compétence au sein de
l’É tat mais entre les 2 niveaux distincts, le centre (Paris) et la périphérie (départements,
région). Comme on parle de déconcentration, on peut parler de reconcentrassions lorsque
l’É tat rappelle au niveau national. Cette déconcentration va d’ailleurs de pair avec l’existence
du contrôle hiérarchique, le contrô le administratif consiste alors entre 2 autorités de rang
inégal : le ministre sur le préfet par exemple. Cette hiérarchie postule, la possibilité d’exercice
des fonctions à la place, de contrô le, de sanction.
SECTION 3 : La décentralisation
La décentralisation n’est pas le fédéralisme comme on peut l’observer en Allemagne par
exemple. Il y a dans les États fédéraux l’idée d’un gouvernement local d’une auto-
administration de ces collectivités qui ont une légitimité politique avec des parlements
locaux, des gouvernements par États fédérés.
Les collectivités territoriales en France disposent d’une personnalité morale et sont dotées de
droits, d’obligations, de structures de fonctionnement particulières et autonomes depuis 1789.
Mais ce n’est que sous la monarchie de Juillet que le terme apparait.
À l’époque ce mot est créé pour montrer qu’on veut lutter contre l’engorgement de
l’administration, de manière globale cela signifier qu’on transfère des compétences aux
agents territoriaux.
Jusqu’en mars. 2003, le bloc de Constitutionnalité ne connait pas ce terme, mais à présent
l’art. 1 de la Constitution retient que « La France est une République dont l’organisation est
décentralisée »
Plus la surveillance de l’État sera pointue, moins la décentralisation sera un vecteur de liberté
pour les collectivités, donc en décentralisant l’État confie la gestion des affaires locales à des
personnes publiques distinctes de l’État. Le président du conseil départemental agit donc pour
le compte de la région.
● L’existence de ces démocraties administratives ont un lien très fort avec la démocratie
politique, Alexis de Tocqueville dans son livre La démocratie en Amérique écrit « C’est
dans la commune que réside la force des peuples libres, les institutions communales sont
à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science, elles la mettent à la portée du
peuple, elles lui en font gouter l’usage paisible et l’habituent à s’en servir. Sans
institutions communales, une nation peut se donner un gouvernement libre mais ne sait
pas s’en servir ». Le fait que les collectivités locales soient la base de la démocratie
politique se résume en le fait qu’il y a bien moins d’abstention pour ces élections.
Cette décentralisation technique interroge sur les raisons de son développement, est-ce qu’il
y a une réelle décentralisation ou seulement une apparence ?
La décentralisation technique ou fonctionnelle est une technique d’administration qui peut
s’appliquer à des services d’État central mais ce n’est pas autre chose qu’une modalité
technique de gestion administrative.
L’État ou la région ou le département pourrait avoir un service dédié à la gestion de
compétence mais décide d’être transférée. Autrement dit certains services n’ont pas vraiment
d’autonomie, ce sont des raisons politique qui fondent le fait que l’État leur refuse une
autonomie réelle.
Donc la décentralisation technique peut simplement être un instrument entre les mains du
pouvoir central pour opérer des choix politiques sans en assumer la responsabilité politique
devant les citoyens.
Il y a par contre une vraie décentralisation lorsque l’établissement public dispose vraiment
des moyens de l’indépendance juridique qui lui a été conférée.
Ce qui caractérise la décentralisation dans un État unitaire, c’est que l’autorité décentralisée
est soumise au pouvoir de tutelle de l’autorité qui lui a transféré les compétences. Qu’est-ce
que ce pouvoir de tutelle opposé au pouvoir hiérarchique ?
Le pouvoir hiérarchique est celui que détient une autorité supérieure sûr des autorités
inférieures, sur ses agents, ses subordonnés dans le cadre d’une hiérarchie administrative au
sein d’une même personne morale. Le ministre commande au préfet, le préfet commande aux
directeurs d’administrations, et les directeurs d’administrations commandent au service.
La loi doit être la même pour tous, l’État doit s’assurer de disposer des compétences
nécessaires pour s’assurer que les collectivités et établissement respectent la loi. La loi dite
Defferre a modifié de manière très importante les modalités de tutelle de l’État sûr les
collectivités territoriales.
Donc si la loi du 2 mars 1982 a théoriquement supprimé la tutelle, elle l’a remplacé par un
contrôle administratif de budget et de légalité. Mais qu’est-ce qui distingue ce pouvoir de
tutelle du pouvoir administratif ?
Le pouvoir de tutelle deuxièmement, peut être exercer pour des motifs de légalité ou
d’opportunité mais l’autonomie administrative des collectivités territoriale ou des
établissements publics bénéficiant d’un transfert de compétence n’est réel que si le pouvoir
de tutelle est exclusivement un contrôle de légalité et non pas d’autorité. Alors que le
supérieur hiérarchique va pouvoir substituer son appréciation de la situation à celle de sont
subordonné.
Plus le pouvoir de tutelle tend au seul contrôle de la légalité des actes plus la collectivité a
une autonomie de décision. L’autorité placée sous la tutelle peut donc déférer au juge
administratif, les mesures qui ont été prises par l’autorité de tutelle de manière à obtenir un
arrêt du juge administratif. Le juge administratif se prononcera en opportunité mais surtout en
légalité.
Enfin, il y a des pouvoirs que l’autorité de tutelle ne détient pas par rapport à l’autorité
hiérarchique, l’autorité de tutelle ne dispose pas du pouvoir d’instruction. Le préfet peut
apporter un conseil sollicité par la collectivité décentralisée mais il ne peut pas donner
d’instruction à la collectivité qui n’a pas d’obligation d’obéissance.
L’autorité de tutelle ne dispose également pas de pouvoir de réformation. Cela signifie que
l’autorité va refaire l’acte à la place de celui qui l’a préalablement rédigé. La seule possibilité
qu’a l’autorité de tutelle est de déchirer la copie et de demander à la collectivité de
recommencer.
Autrement dit avec l’annulation, c’est l’autorité décentralisée qui va refaire selon son
appréciation en fonction de ce qui lui a été reproché. Voilà la distinction essentielle entre le
pouvoir de tutelle et le pouvoir hiérarchique.
La loi Defferre de 1982 a conduit à modifier l’appréciation portée sur le contrôle administratif
porté sûr les représentants de l’État sûr les communes, régions, département. La loi a
bouleversé le contenu de la tutelle sur les collectivités locales.
Les procédés de contrôles sont applicables à toutes les collectivités territoriales et leur
établissement public. Elle a assoupli la tutelle, le contrôle de légalité sûr les organes et sûr le
budget des collectivités territoriales de manière à mieux respecter l’art. 1 de la Constitution.
Le contrôle de légalité s’exerce donc sûr les actes juridiques des collectivités territoriales et
sûr leurs établissements, ce contrôle est exercé par le représentant de l’État dans la
collectivité, par le préfet dans la région etc...
C’est un contrôle à posteriori dorénavant et non à priori. C’est-à-dire que l’autorité de l’État
ne doit plus préalablement valider l’acte de la collectivité territoriale.
Le préfet a aussi perdu le pouvoir d’annulation qui est le sien. Si le préfet juge l’acte de la
collectivité territoriale illégal, il doit saisir le tribunal administratif qui va se prononcer sur la
légalité de l’acte. Le préfet a un délai de 2 mois pour effectuer son contrôle pour excès de
pouvoir comme tout recours pour excès de pouvoir.
Le préfet a la possibilité par ailleurs d’assortir son recours d’une demande de suspension, ce
n’est pas lui qui décide de suspendre l’exécution de l’acte à l’appréciation qu’il en a, il
demande cela au juge. Si l’acte attaqué risque de compromettre l’exercice d’une liberté, le
juge administratif doit se prononcer dans un délai de 48h montrant son importance dans ce
domaine.
Le préfet peut agir de son propre chef pour contrôler la légalité des actes des collectivités
territoriales, il peut agir également si une personne morale lui demande, et dans ce cas, le
préfet saisit le tribunal administratif.
Cette tutelle a été modifiée par la loi Deferre dans le sens d’une restriction des pouvoirs du
préfet et comme on veut que le contrôle du préfet n’apparaisse pas dans ce sens politique,
l’on a donné ce pouvoir au juge administratif.
La CRC est composée de magistrats, il y a ici une garantie pour les collectivités locales
politique. Ces chambres ont une compétence juridictionnelle pour juger les comptes des
comptables des collectivités territoriales. Mais elles peuvent aussi se prononcer sur la gestion
des budgets.
- Si les budgets n’est pas adopté avant le 31 mars de l’année de l’exécution du budget. Le
préfet va saisir le tribunal des comptes qui dans un délai d’un mois va formuler ses
propositions sûr le règlement du budget et le rendre exécutoire.
-Si la collectivité territoriale ne transmet. Pas dans les 15 jours après les délais fixé au 31
mars, le CRS est saisi et rend le budget exécutoire.
-Si la collectivité territoriale ne vote pas le budget en équilibre réel, le préfet saisit la CRC qui
adresse à la collectivité des recommandations, si elle ne les prend pas en compte, le préfet va
régler le budget de la collectivité.
- La collectivité territoriale a l’obligation de faire face à certaines dépenses, si un certain nombre de
dépenses n’y sont pas inscrites, le préfet saisit la CRC qui constate cette absence. Elle adresse
une mise en demeure à la collectivité pur réintroduire la dépense dans le budget et si cela
n’est pas suivi, le préfet inscrit d’office cette dépense au budget et la rend obligatoire.
3 type de tutelle exercée par le préfet, c’est une tutelle sur les organes. Il y a 2 types de
ème
Tout d’abord, l’autorité représentant l’État dispose d’un pouvoir de suspension, dans la
commune, le maire et les adjoints peuvent être suspendus pour une durée maximale d’un
mois par arrêté motivé du ministre de l’Intérieur.
Si, le maire ou les adjoints ont commis de grande négligences ou manqué à leur obligation en
tant qu’agent de l’État ils peuvent être aussi révoqués. Ce n’est pas le préfet qui peut
révoquer mais le conseil des ministres par un décret motivé.
Il y aussi un pouvoir de dissolution qui pèse sur l’organe délibérant. Le conseil municipal
peut être dissout par un décret motivé en conseil des ministres s’il y a urgence, il peut y avoir
suspension du conseil municipal par arrêté motivé du préfet. Autrement dit, s’il y a des
disfonctionnement graves au sein de l’organe, l’État peut intervenir.
Le conseil général et le conseil régional peuvent aussi être dissout par décret en conseil des
ministres, lorsque les dissensions internes mènent à des disfonctionnement graves.
Dès lors que la dissolution est prononcée, elle doit donner lieu à une note d’information du
parlement dans les meilleurs délais.
Mais dans l’évolution de la décentralisation, le grand tournant est sans conteste 1982. Voyons
quelle est la décentralisation avant 1982 et après comment elle est depuis 1982.
Avant 1982, les Parlements du royaume avaient le droit de remontrance et pouvaient refuser
d’enregistrer certaines lois. Ces parlements avaient des compétences provinciales, c’étaient
donc des structures administratives créés par la Royauté pour effacer les structures féodales.
La Révolution française substitue à ces provinces des départements et c’est vraiment avec la
monarchie de Juillet qu’apparaissent les premières tentatives de décentralisation. C’est la
monarchie de Juillet qui rétablit l’élection des conseillers municipaux et généraux, l’élection
des organes délibérants de la commune et du département sont rétablis par 2 lois, pour la
commune par la loi du 21 mars 1831, pour le département, par la loi du 23 juin 1832 en vertu
de la Charte de 1830.
Cette Charte est ainsi rédigée « Il sera pourvu successivement par des lois séparées et dans
le plus court des délais possibles à des institutions départementales fondées sur un système
électif. »
Avec la loi du 21 mars 1831, le conseil municipal est élu par les citoyens (au suffrage
censitaire) pour 6 ans et renouvelable par moitié tous les 3 ans.
Cette loi, accorde le droit de vote au niveau local au 10 de la population, cela donne le
ème
pouvoir électoral à 2,9 millions de citoyens. Il y a 15 fois plus d’électeurs que pour élire les
députés.
Cette loi, Agulhon affirme qu’elle est une étape importante dans la descente de la politique
dans les masses (...) tout cela favorise le développement d’une vie politique locale, permet
l’accession à la conscience politique d’un nombre plus élevé de français.
Sous la monarchie de Juillet, il y a bien élection des conseils municipaux, l’exécutif reste
malgré tout nommé par le souverain. Son pouvoir discrétionnaire est limité en ce qu’il doit
choisir les membres élus au niveau municipal.
Il y a donc bien une fonctionnarisation des maires, ils ont une importante fonction
administrative et doivent être placés sous l’autorité hiérarchique du roi.
C’est ensuite, le Second empire qu’on vote 2 lois importantes, la loi du 18 juillet 1866 et la
loi du 24 juillet 1867. C’est la phase libérale de l’empire laquelle permet un élargissement
des compétences des conseils municipaux et des conseils généraux. Les textes de 1866/1867
étendent l’autonomie des collectivités locales sûr un certain. Nombre d’affaires ou attenue la
tutelle préfectorale sous certaines décisions.
Napoléon III prévoyait d’aller plus loin dans l’autonomie du conseil municipal et général
avec le programme de Nancy mais la guerre franco-prussienne y a mis un terme. C’est un
projet de décentralisation proposé par des notables Lorrains appuyé par Émile Olivier.
La loi du 10 aout 1871 tout d’abord. Cette loi de décentralisation accorde au département
doté de la personnalité morale une compétence globale pour le règlement des affaires
d’intérêt départemental.
On peut dire que jusqu’à la loi Deferre, le statut du département sera bâti sous cette loi. Les
membres du conseil général sont donc élus au suffrage universel direct masculin et au scrutin
majoritaire uninominal à 2 tours.
L’élection se déroule au sein des cantons qui désigne un conseiller. Et jusqu’en 1982, ce
conseil général sera dirigé par le préfet lequel prépare le budget. Le Conseil général est dirigé
par le préfet qui prépare le budget instruit les affaires qui intéressent le département et
exécute les décisions du conseil général sous le contrôle d’une commission départementale
permanente composée de quelques élus.
L’assemblée départementale a la possibilité selon cette loi d’émettre des vœux sûr les
questions économiques et politiques générales. Le préfet détient globalement le pouvoir
exécutif du département.
La loi du 5 avril 1884 est la seconde loi de décentralisation importante, cette loi met en place
l’élection des conseils municipaux au suffrage universel direct et leur donne la faculté, le
droit, l’obligation d’élire les exécutifs soit le maire et les adjoints.
Le maire est élu au suffrage universel indirect et c’est lui qui dirige la municipalité, dans
l’esprit des républicains de 1884, le maire reste quand même majoritairement, un agent local
de l’État, c’est lui qui est la courroie de transmission des décisions prise à l’échelon national.
Ainsi, le ministre de l’intérieur dans une circulaire écrit « le maire est un agent de l’autorité
supérieure et à ce titre il a des rapports de subordination envers les fonctionnaires plus haut
placés que lui dans la hiérarchie. Ces rapports ne doivent pas changer de caractère sous
prétexte que l’élu du conseil municipal se croirait affranchit à l’égard de toute autre autorité
que celle dont il a reçu le mandat »
En 1884, le législateur consacre aussi le principe selon lequel le conseil municipal règle par
ses délibérations les affaires de la commune. Le contrôle à priori du préfet est bien
évidemment maintenu.
En 1880, les communes apparaissent comme trop petites, l’on a ainsi permis aux communes
de se grouper en syndicats intercommunaux.
Le premier acte concerne les réformes législatives dites lois Deferre de 1982 et 1983. Le
deuxième acte concerne les réformes de Jean-Pierre Raffarin (ministre de Jacques Chirac). Le
troisième acte a été décidé en 2012 et 2017 par François Hollande. Le quatrième acte
concerne la décentralisation de notre actuel président.
Tout d’abord le premier acte, les lois Deferre (Maire de Marseille, ministre de Mitterrand), la
loi du 2 mars 1982 qui s’intitule loi relative au droits et libertés des départements, des
communes et des régions a profondément bouleversé le paysage de la décentralisation dans
notre pays.
Avant 1982, les collectivités locales étaient entre les mains des grands barons du parti
socialiste et ces élus locaux ont voulu donner des libertés à leur successeur et cette loi peut
s’analyser comme étant une loi donnant des contre-pouvoirs aux élus locaux légitimes
puisqu’élus au suffrage universel.
Cette loi est à la fois en quelque sorte une revanche politique et la certitude pour les élus
locaux pour mettre en œuvre dans les collectivités des actions conformes à la loi mais aussi à
leurs orientations politique.
Cette loi fonde la décentralisation contemporaine et cette loi est complétée par 2 autres lois,
une loi du 7 janvier 1983 et une loi du 22 juillet 1983. Elles sont relatives à la répartition des
compétences entre les collectivités territoriales (département, commune, région)
Ce contrôle à priori du préfet est donc supprimé, dorénavant, c’est un contrôle à posteriori
qui est exercer par le préfet par la voie du déféré préfectoral qui saisit donc le tribunal
administratif territorialement compétent.
Le préfet dont le nom même avait été changé en 1982 pour donner le sentiment que l’on était
dans un monde nouveau, il ne s’appelait plus préfet mais commissaire de la République peut
donc contester la légalité d’un acte d’une autorité locale décentralisée devant le juge
administratif.
La loi a de surcroit souhaité que ce déféré se fasse dans le respect du dialogue entre l’État et
la collectivité locale. Le préfet doit informer l’autorité décentralisée dont il s’interroge sûr la
conformité générale de sa décision, de son intention de saisir le tribunal administratif.
On voit donc que le préfet plutôt que d’apparaitre comme une autorité sanctionnatrice est
plus un conseil et ce n’est qu’in extremis faute d’avoir réussi à convaincre l’autorité locale
après sa délibération. Ce n’est qu’après qu’il se tourne vers le tribunal administratif.
En 2000, sur près de 7 millions d’actes locaux, 174 000 ont donné lieu à des lettres
d’observations de légalité et sur ces 174 000 seulement un peu plus de 1700 sont suivis d’un
recours devant la juridiction administrative et le juge administratif annule la décision de
l’autorité décentralisée 2 fois sur 3.
Ces chiffres démontrent d’une part que les préfets considèrent dans leur majorité que les
administrations décentralisées respectent la légalité ensuite si on rapproche 174 000 de 1700
on peut considérer que la phase précontentieuse permet de résoudre les difficultés. Le
contrôle de légalité ne donne lieu qu’à un taux d’observation de 2,25%
Donc la loi de 1982 en ce qui concerne le contrôle à priori du préfet a réussi son objectif, il
n’y a pas une floraison d’observations, il n’y a pas une multiplication de jugements annulant
les décisions alors qu’on aurait pu croire que le contrôle à priori du préfet avant la loi se
justifiait par le manque de compétences juridiques des collectivités territoriales.
Il faut tempérer ce constat puisqu’on a 110 préfets, 7 000 000 d’actes, même avec une
administration efficace il est dur de traiter tous les actes d’où le focus sur les plus importants
(les marchés publics vont être plus surveillés dans certaines régions par exemple).
Tout d’abord, la loi de 1982 supprime le contrôle à priori du préfet et le remplace par un
contrôle à posteriori par le biais du déféré préfectoral.
La loi étend aussi aux collectivités départementales et régionales, le modèle que représente le
XIX comme les communes sont dotés d’un organe délibérant qu’elle se choisissent. Les
ème
départements et régions vont se doter d’un conseil élu au suffrage universel direct, le préfet
ne sera plus l’exécutif du département ou de la région mais c’est cette assemblée qui va
choisir son exécutif.
La 3 caractéristique de cette loi est qu’elle réalise un transfert de compétence de l’État vers
ème
En simplifiant on peut dire que les 22 régions de l’époque (13 aujourd’hui) ont des
compétences dans le domaine économique, le département a une compétence dans le
domaine de l’action sociale et de la solidarité et la commune conserve des compétences en
matière d’administration de proximité.
Ce sont donc les conseil élus par les citoyens qui par l’intermédiaire de l’ordre du jour vont
régler les affaires relevant de la compétence des circonscriptions locales par leur délibération.
Pour que ce transfert débouche sur une réalité au service des citoyens il faut bien évidemment
qu’il s’accompagne des ressources nécessaires.
Qui dit transfert de charges de l’État vers les collectivités dit transfert de ressources, les
dispositions de l’article 5 de la loi du 7 janvier 1983 disposant « les transferts de
compétences sont accompagnés du transfert concomitant aux communes, aux départements
et aux régions des ressources nécessaire à l’exercice normal de ses compétences ».
L’État transfère aussi des charges, l’estimation du cout de ces compétences va être mal pesé,
l’État ayant tendance à sous-estimer le développement du cout des charges transférées.
On a constaté que l’État entre 1981 et 1983 a fait face à des difficultés budgétaires et on a
observé des régions se soustraire à l’incurie de l’État. La région Ile-de-France a par exemple
participé à la rénovation des commissariats de police.
Si cet acte a réduit la fracture entre Paris et la province, il n’a pas empêché la poursuite de
l’accentuation du dynamisme de certaines régions. Et la poursuite des difficultés d’autres
territoires restés plus enclavés avec une perte de certaines industries (sidérurgie, textile...)
Troisième échec probablement aussi c’est que nous citoyens nous aimons savoir qui est
responsable, qui fait quoi, qui solliciter etc... Et la répartition des compétences ne nous
permet pas toujours de savoir qui assume la responsabilité.
On le sait d’autant moins qu’il y a parfois un partage des rôles insuffisamment claire menant
à des prises de décisions sans concertation menant aussi à des lourdeurs, des lenteurs voire
des gaspillages.
Ces bilans plutôt positifs en matière de liberté locale, en matière de droits donnés aux
administrés par le biais de représentants choisis au suffrage indirect sont contrebalancés par
des points noirs d’où un acte 2 de la décentralisation.
- L’acte 2 concerne les réformes de 2002 et 2004, Raffarin est un libéral giscardien très girondin
dans l’âme donc favorable aux transferts de compétences au profit des élus locaux.
C’est Raffarin que choisit Chirac lorsqu’il a été élu en mai 2002. Raffarin va ouvrir une
nouvelle période de réforme décentralisatrices, pour lui ce qui est important c’est que tous les
problèmes locaux doivent être traités par les élus locaux.
Ce n’est pas à Paris de résoudre des questions qui peuvent l’être beaucoup mieux par des élus
de terrain.
Ensuite, à l’art. 72 alinéa 1 de la Constitution, dans les collectivités territoriales sont insérées
les régions. On a donc comme collectivités territoriales de droit commun, les régions,
départements et commune auxquelles s’ajoute les DOM-TOM.
Les dernières phrases de l’article disposent que « toute autre collectivité territoriale est créé
par la loi, le cas échéant en lieu et place d’une ou plusieurs collectivités mentionnées au
premier article ».
C’est la Constitution qui créé la région, qui créé des collectivités d’Outre-mer mais on ouvre
pour l’avenir la voie législative et non constitutionnelle pour créer d’autres collectivités.
C’est donc la volonté de confier au législateur le choix de créer toute collectivité territoriale
qui lui semblera nécessaire sans passer par la procédure de révision constitutionnelle.
Cette loi du 13 aout va donc accorder aux collectivités de nouvelles compétences et libertés.
Ainsi les régions se voient confiées plusieurs missions, celles de coordonner sur leur territoire
les actions de développement économique.
Les régions se voient accorder le droit de délivrer des aides aux entreprises après qu’elles se
soient prononcées sûr le schéma régional de développement économique. Aux régions ont
aussi été confiées la gestion des infrastructures qui ne sont pas d’intérêt national. Aux régions
ont été confiées la gestion des écoles de formation paramédicales.
Toute une série de transfert de compétences nouvelles au profit des régions de manière à ce
qu’elles puissent avoir les moyens de favoriser le développement économique dans leur
circonscription.
Les départements auront la mission de mettre en place les politiques de solidarité pour les
personnes âgées. Tous ces transferts de compétence comme en 1982 sont normalement
accompagnés de transferts de recettes et les dépenses transférées sont réactualisées tous les 3
ans.
La collectivité dans cette optique va pouvoir créer des normes juridiques et si l’expérience est
concluante, efficace. Cette réglementation locale pourra être étendue par l’État à l’ensemble
des autres régions. Afin de respecter l’égalité des territoires et des citoyens ce droit à la
différenciation est très encadré.
La mise en œuvre de l’expérimentation a été très organisé par une loi du 1 août 2003. Il faut
er
que cette expérimentation soit temporaire (maximum 5 ans, renouvelable une fois pour 3 ans
pour éviter les situations juridiques irréversibles). Il faut bien que cette expérimentation
réponde à un objet d’intérêt général. Il faut qu’elle n’heurte pas une liberté publique
fondamentale et il faut que les dispositions législatives ou règlementaires concernées par les
autres dérogations s’inscrivent dans le respect général de la légalité.
- Acte 3 de la décentralisation, cet acte 3 a été initié le 5 octobre 2012 à l’occasion des États
généraux de la démocratie territoriale qui avait été organisé par le Sénat.
Cet acte est initié par François Hollande président de 2012 à 2017 et il évoque la nécessité de
poursuivre la décentralisation à l’occasion des états généraux de la démocratie territoriale
organisé au Sénat.
François Hollande dans son discours inaugural inscrit ses pas dans ceux de Mitterrand, il
s’agit de poursuivre le processus de décentralisation initié en 1982 mais « Ce n’est ni un
transfert de compétence de l’État aux collectivités, ni une tentative de spécialisation uniforme
des compétences des collectivités, cette réforme vise à renforcer l’efficacité de la puissance
public qu’elle soit nationale ou locale et à améliorer la qualité du service public en
s’appuyant sur les collectivités et en clarifiant l’exercice de leurs compétences »
L’acte 3 porte d’une part sûr la réforme des modes de scrutin des collectivités, l’acte va
essayer aussi de clarifier les compétences des collectivités. Il va également clarifier le
périmètre des intercommunalités, va procéder à un redécoupage des régions et va renforcer
les compétences régionales.
Selon Hollande il faut des régions très fortes pour se confronter aux régions fédérées des
États fédéraux, l’idée est aussi de passer à un nombre moins élevé de communes en les
regroupant, mais aussi de supprimer les départements.
La crise des gilets jaune est revenue sur cette tendance puisqu’en diluant les compétences du
maire on ne sait plus à qui s’en remettre pour se plaindre.
Sarkozy a en revanche créé un conseiller territorial pour créer un pont entre le conseiller
régional et départemental et coordonner les actions des départements et régions.
La loi du 13 mai 2013 relative à l’élection des conseillers départementaux, des conseillers
municipaux et intercommunaux réforme les modes de scrutin des élections municipales et
départementales. Il y a un redécoupage général des cantons effectué à l’issu du vote de cette
loi pour mieux tenir compte du poids démographique des cantons.
La deuxième réforme met en place la montée en puissance des métropoles, une loi du 27
janvier 2014 a modernisé l’action publique territoriale et a affirmé la compétence des
métropoles. C’est la loi MAPAM. Cette loi vise à clarifier une fois encore les compétences
des collectivités territoriales.
Cette loi créé une clause de compétence générale des régions et des départements. Elle créé
également plusieurs métropoles dont 3 dotées de règles particulières. La première est celle du
Grand Paris, la deuxième est celle d’Aix-Marseille fusionnant 6 intercommunalités dans une
seule métropole, la troisième est celle de Lyon remplaçant la communauté urbaine de Lyon et
qui exercera sur son territoire les compétences du département (suppression du département)
La loi du 27 janvier 2014 poursuit, elle valorise les fonctions économiques métropolitaines,
ses réseaux de transports, ses ressources universitaires de recherche et d’innovation dans un
esprit de coopération régionale et interrégionale et avec le souci d’un développement
territorial équilibré. Il ne s’agit pas de faire ces métropoles pour poursuivre le déséquilibre
économique du territoire.
Cette même loi rend obligatoire la création de certaines métropoles, sont concernées par ce
statut, les établissements publics de coopération intercommunale comptant au moins 400 000
habitants dans une aire urbaine de 600 000 habitants.
Il faut que cette EPCI soit créé à la demande des 2 tiers des communes membres représentant
au moins la moitié de la population ou bien la moitié des communes membres. Cette EPCI
devient une collectivité à part entière lorsqu’il y a 400 000 habitants.
La métropole va exercer à la place des communes membres, les compétences que celles-ci
ont transféré aux communes membres.
Le troisième grand volet des réformes mise en œuvre à l’acte 3 est celle des régions. François
Hollande veut en effet rendre plus ambitieuse la réforme territoriale qu’il souhaite mettre en
œuvre, dans un discours du 6 mai 2014 il se dit favorable à une diminution du nombre de
région à 11 ou 12 et dit « pour les départements, je pense que les conseils généraux ont vécu
».
Dans une tribune du 3 juin publiée à la presse régionale, le Président annonce qu’il veut
réduire le nombre de région à 13 et qu’il souhaite redessiner l’intercommunalité sur la base
de population d’au moins 20 000 habitants supprimant les 4/5 des communes.
2 projets de lois sont adoptés en conseil des ministres et déposés au Sénat, le premier projet
est relatif à la délimitation des régions de 22 à 13, c’est la loi du 16 janvier 2015 relative à la
délimitation des régions aux élections régionales et modifiant le calendrier électoral.
Et le second projet de loi donnera lieu à la loi du 7 aout 2015 dite NOTR, celle-ci va
renforcer les compétences des régions au détriment des départements. Elle va engager une
nouvelle phase de rationalisation de l’intercommunalité dans le but de supprimer les
communes.
Le chef-lieu n’a pas été imposé par l’État, il a été mis en place par décret après que le conseil
municipal se soit prononcé ainsi que les conseils régionaux, les organismes consulaires, les
organisations sociales collectives.
Dans le cadre de la création de ces régions et de leur redécoupage, un droit d’option a été
accordé aux départements, en effet, le CGCT a prévu la possibilité de transfert d’un
département d’une région à une autre.
Cette demande de modification ne peut être inscrite dispose la loi à l’ordre du jour des
assemblées régionales, départementales qu’à l’ordre de 10% des membres et une suite ne
peut être donnée par le gouvernement à cette demande que si le projet reçoit l’accord de la
majorité des suffrages exprimés.
Ces conditions ont été durcies ultérieurement puisque les délibérations des différentes
assemblées ne doivent plus simplement être adoptées à la majorité absolue des suffrages mais
à la majorité des 3/5.
On peut considérer ici qu’il est tout à fait impossible de procéder à un droit d’option des
départements qui le souhaitaient.
En ce qui concerne les élections régionales, l’AN a adopté un amendement visant à
supprimer le plafonnement du nombre de conseillers régionaux, le Conseil constitutionnel a
validé la loi comme conforme à la Constitution, c’est donc une réforme importante qui a été
mise en œuvre par cette première disposition législative.
Ensuite, deuxième réforme, la loi NOTR du 7 aout 2015, cette loi dans la même logique du
Président de la République confie des nouvelles compétences aux régions et aux
établissements publics de coopération intercommunale. Il est prévu un redéploiement des
compétences des départements vers les régions leur redonnant un pouvoir de replanification.
La loi supprime d’abord la clause de compétence générale pour les départements et les
régions. La loi renforce le rôle de la région en matière de développement économique. La
région aura pour mission de réfléchir, délibérer, d’établir un schéma régional d’aménagement
durable du territoire.
C’est dans ce schéma que seront définis les grandes orientations de la région en ce qui
concerne l’aménagement du territoire.
La propriété des collèges et leurs compétences qui relèvent des départements va être
transférée à la région. Toujours par soucis de valoriser la région et l’intercommunalité.
La loi prévoit aussi que les compétences du département en matière de transport soit
transférée à la région. La région pourra déléguer de son initiative au département u aux
collectivités de communes. On détricote la loi de 1982
Donc la loi modernise les régions et a pour but de renforcer les intercommunalités. Les
intercommunalités vont passer de 5000 à 20 000, il y aura des dérogations pour les zones peu
denses.
On créé la métropole du Grand Paris et on sait que la collectivité de Corse va devenir une
collectivité à part entière.
Donc cette réforme a pour but de simplifier le rôle des collectivités territoriales, de faire de
ces territoires régionaux les moteurs du redressement économique. Le troisième objectif de
cette loi est de renforcer la solidarité territoriale et humaine.
Il y a donc des blocs de compétences nouvelles confiées aux régions par transfert de
compétences des départements, régions qui vont pouvoir adopter des schémas prescriptifs qui
s’imposent et viennent garantir la cohérence des actions menées pour le développement
économique et l’aménagement du territoire.
Les ressources notamment fiscales des régions vont être adaptées aux nouvelles compétences.
On voit donc que les nouvelles régions françaises voulues par Hollande sont dotées d’une
taille géographique, en habitants adaptés aux enjeux économiques, de mobilité ce qui devrait
leur permettre d’exercer leur compétence stratégique a une bonne échelle et de rivaliser avec
des collectivités comparables en Europe.
Le but était aussi de faire des économies même si la région Ile de France accuse une hausse
de la fiscalité et des dépenses.
- La quatrième étape de la décentralisation, l’acte 4 a lieu sous la présidence de Macron avec la loi
3DS, cette loi est technique et donne encore plus d’économies aux collectivités locales, elle a
été publiée le 22 février 2022.
Cette loi sera sans doute développée par le Président dans les mois qui viennent. Le Président
qui se projette beaucoup dans l’avenir et qui considère que le parlementarisme qui s’est
installé en France avec Louis XVIII lui est parfois un frein a décidé de mettre en place un
grand débat national.
Il a essayé de répondre aux besoins concrets des collectivités et de leur donner les moyens de
conduire une action publique adaptées aux particularités de chaque territoire.
La loi 3DS met en œuvre 4 priorités, la première est la différenciation, la deuxième est
l’accroissent de la décentralisation, la troisième est l’approfondissement de la concentration,
enfin la simplification du millefeuille territorial.
Les régions et les départements peuvent formuler des propositions d’évolution législative qui
leur soit propre, les collectivités peuvent mettre en œuvre des délégations de compétences
projet par projet afin que dans le cadre régional tel ou telle collectivité puisse être le pilote
d’un projet d’intérêt commun.
La capacité pour les collectivités d’adopter des actes administratifs unilatéraux contraignants
peut être étendue à de nouveaux domaines.
De la même manière dans les communautés urbaines et les métropoles, celles-ci pourront
conjointement distinguer la voirie d’intérêt communautaire et les voiries qui relèveront des
communes. On redonne au maire une capacité d’action lui permettant de montrer qu’il fait
quelque chose auprès de sa population. Les intercommunalités peuvent être reconnues
autorités organisatrices de l’habitat.
Deuxième idée de la loi 3DS, celle de la décentralisation. Comme on l’a fait en 82 avec la loi
Defferre, etc... Le président Macron après les gilets jaunes a décidé de s’appuyer sur les élus
locaux pour pouvoir faire face aux défis de toute nature auxquels fait face le pays.
C’en en s’appuyant sur ces acteurs de proximité que le Président veut réussir la transition
écologique, il y aura des plans locaux d’urbanisme pour délimiter par exemple les secteurs
dans lesquels il y a implantation d’éoliennes, les collectivités locales pourront développer des
actions favorables à la biodiversité, développer des énergies renouvelables.
handicap, d’aide sociale à l’enfance etc... Elles sont transférées aux collectivités territoriales.
La compétence de l’État dans la gestion des lycées et collèges sera également clarifiée.
La troisième idée de la loi 3DS est la déconcentration et cela dans le souhait de rapprocher les
préfets des problèmes quotidiens. Le préfet doit aider les collectivités territoriales, par
exemple, il est délégué de l’office français de la biodiversité dans la région ce qui lui permet
de mieux garantir la cohérence des actions de l’État. Il est aussi responsable de l’agence de
l’eau.
Enfin, la dernière idée de la loi 3DS est celle de la simplification et cela pour l’administré, la
ministre de la cohésion territoriale avait affirmé « dites-le nous une fois pour toute ».
L’administration doit partager les documents avec les autres branches afin d’éviter la
multiplication des demandes de documents alors qu’une autre administration en dispose déjà.
Il s’agit donc de simplifier les démarches.
Toujours dans ce souci de simplification il est aussi demandé aux communes de faciliter la
géolocalisation de chaque habitation.
Les assemblées délibérantes des régions etc... pour se réunir n’auront plus l’obligation de
convoquer les différents membres des conseils en présentiel mais pourront recourir au
distanciel.
Dans un souci de simplication pour que les élus puissent délibérer en toute tranquillité, les
règles de prévention des conflits vont être clarifiées par la loi.
Les chambre régionales des comptes pourront être mobilisées par les départements pour
obtenir des conseils pour simplifier leur façon de procéder.
L’on pense que dans les prochaines semaines, la loi 3DS sera approfondies en matière
environnementale.
La seconde raison qui fait que la Constitution n’a pas à être complétée pour c’est que depuis
1971 le Conseil Constitutionnel a déterminé les principes constitutionnels applicable à
l’administration.
L’ensemble des titres arrête un certain nombre de règles qui partagent les fonctions
administratives entre président de la République et Gouvernement.
Ce principe est un principe auquel notre Président de la République est très attaché, il a donné
des instructions afin qu’il y ait moins de personnes dans les cabinets ministériels et que ces
personnes respectent davantage ce principe de subordination en étant davantage au contact du
chef d’administration.
Le Président avait aussi pour idée de permettre au personnel politique de faire appel au vivier
de fonctionnaires administratifs sans être contraint.
Le Président de la République en créant un grand corps dans lequel il pourra puiser pour
obtenir des collaborateurs loyaux et efficaces. Celui-ci considère qu’il dispose des idées et
que celles-ci sont lentes à mettre en place. C’est pourquoi il considère qu’en ayant une plus
grande liberté de choix, il pourra mettre en place des directeurs d’administration centrale plus
efficaces. 2 réformes ont eu lieu dans ce sens.
Elle n’a pas de légitimité politique propre mais liée à sa compétence. L’action contraignante
de l’administration n’est justifiée dans notre pays républicain et démocratique qu’uniquement
parce que l’administration agit via ses représentants (Président, députés, sénateur) au nom du
peuple souverain.
Les agents qui sont donc rémunéré par l’État et par le contribuable doivent obéir à leur
supérieur hiérarchique qui se trouve être le ministre. Cette exigence d’obéissance se traduit
par l’existence d’emploi laissés à la discrétion du gouvernement. C’est-à-dire que ces agents
ne sont pas protégés, le Gouvernement peut les renvoyer de manière discrétionnaire.
L’article 13 dispose que les ambassadeurs, les conseillers à la cour des comptes etc... sont
nommés en conseil des ministres. Il y a une solennité dans la nomination permettant
d’appeler des agents nommés hauts-fonctionnaires laissés à la discrétion du Gouvernement.
Il existe aussi dans notre pays des AAI mais comment peut-il exister des autorités
Administratives Indépendantes alors que l’administration est subordonnée au
Gouvernement ? Il y a-t-il subordination si elles sont indépendantes ?
En pratique une haute fonction publique occupe non seulement la fonction de fonctionnaire,
mais aussi de politique. Jean Castex était membre de la Cour des comptes, Elisabeth Borne
était polytechnicienne Préfète, De Gaulle était un militaire, seul François Mitterrand et
Sarkozy n’étaient qu’avocats.
Il y a donc une porosité entre la haute fonction publique et la haute administration. La plupart
des hommes politiques sont issus de la fonction publique. Thierry Pfister avait écrit un livre «
La République des fonctionnaires ». Il y a des fonctionnaires qui occupent les directions et
les politiques qui occupent la Haute-fonction publique.
Dans ce lien du politique à l’administration il y a les cabinets ministériels qui sont quasiment
composés uniquement de haut-fonctionnaires. Ainsi, ces cabinets suggèrent qu’ils sont issus
des mêmes formations que les politiques.
Macron est opposé à cette stabilité, souhaite nommer lui-même les Hauts-fonctionnaires mais
paradoxalement il y a moins de changement de ce côté-là que sous François Hollande.
L’idée est que le service public ne doit pas être attribués à un type de personne, normalement,
en France, à travers ce système de subordination il y a aussi un principe de loyauté à l’égard
du pouvoir politique.
Par exemple, François Mitterrand lorsqu’il arrive en 1981 a donc une administration qui est à
100% nommé par les septennats précédents. Sur les 400 directeurs d’administration centrale,
il n’en a remplacé que 50 l’année suivante.
La suppression de l’ENA permet un remplacement par l’INSP à la suite de la crise des Gilets
Jaunes. Et pour inciter les hauts fonctionnaires à la performance, une prime de 30% de prime
leur sera remise en fonction des résultats.
Un préfet peut passer outre les mécontentements de la population pour multiplier les
installations d’éoliennes et obtenir sa prime. L’idée est de créer un zèle dans l’application des
directives de l’État par les Hauts-fonctionnaires. D’ailleurs, 6 300 hauts-fonctionnaires sont
concernés par cette réforme.
La Constitution de 1958 comme elle établit un bicéphalisme politique à la tête de l’État avec
un Président qui peut devenir un véritable chef en même temps d’être un arbitre.
L’article 22 lui dispose que les actes du Premier ministre sont contresigné le cas échéant par
les ministres chargés de leur exécution donc la Constitution de 1958 précise bien les
modalités de la gestion de l’administration.
Si l’on regarde l’art. 21 alinéa 2, celui-ci dispose « Le premier ministre, il peut déléguer
certains de ses pouvoirs au ministre », si l’on va plus loin, avec l’article 38
(constitutionnalisation des décrets-lois) dispose que le gouvernement peut demander au
Parlement l’autorisation. De prendre par ordonnances des dispositions qui sont normalement
du domaine de la loi.
Cette disposition a été appliquée en 1969 avec la démission de De Gaulle et en 1974 avec la
mort de Pompidou, c’est la suppléance temporaire de la Présidence.
L’art. 21 alinéa 3 prévoit aussi que le Premier ministre supplée le Président de la République
dans la présidence des comités et conseils prévus à l’art. 15.
Qu’est-ce que ce principe d’indivisibilité ? L’indivisibilité traduit d’abord l’idée d’une unité,
territoriale voire même une uniformité territoriale. Le principe d’indivisibilité se traduit en
principe d’égalité entre les collectivités territoriales.
Grosso modo, même superficie régie par un droit uniforme avec un rôle majeur du préfet
avec sa tutelle, son contrôle, la décentralisation ne pouvant pas déboucher sur une division
territoriale du pays.
On a vu avec les réformes de 82-83 etc... Que ce modèle unitaire avait été largement tempéré
et que l’évolution du préfet en était la meilleure traduction. Il reste que ce principe reste un
marquer de l’organisation de l’État.
Les entités décentralisées ne disposent pas d’un pouvoir normatif autonome. Il y a une égalité
des citoyens entre eux. La manifestation de la souveraineté doit se traduire de manière
identique sur tout le territoire.
C’est la raison pour laquelle il y a le maintien du contrôle du préfet par saisine du juge
administratif après la 1 vague de décentralisation. Les collectivités territoriales ne peuvent
ère
Aucun particularisme ne justifie des régimes spéciaux même si les régimes de l’Alsace
Moselle, les départements d’Outre-mer ne sauraient créer une différence dans l’exercice des
libertés fondamentales.
Il y a donc eu pendant une première phase des lois de décentralisation avec un risque
d’ébranlement de l’indivisibilité. Une jurisprudence a tenté de freiner l’évolution de ces lois.
Avec la mise en place de la décentralisation, l’évolution des pouvoirs publics il y a eu des
tempéraments apportés au principe d’indivisibilité.
Bien qu’il y ait affirmation du principe d’indivisibilité qui reste totalement exact, les articles
72 à 74 de la Constitution c’est-à-dire l’ensemble du Titre 12 portant pour titre « Des
collectivités territoriales ». Dans ce titre 12, le Constituant souverain a introduit des
différences de statuts selon certains territoires.
Il y a une différenciation entre les statuts appliqués aux diverses collectivités territoriales, les
articles 72-3 « la République reconnait au sein du peuple français les peuples d’Outre-mer »
rappellent cette différenciation.
Le Conseil n’a pas reconnu un statut législatif à cette assemblée mais il a bien confirmé que
l’organisation des territoires d’Outre-Mer pouvaient porter des dérogations par rapport à la
répartition des compétences tel qu’il résulte des art. 34 et 37 de la Constitution.
Avec tout cela, il y a bien une entorse qui est faite au principe d’uniformité des normes et
aussi d’égalité entre les collectivités. Il y a bien des atteintes portées au principe
d’indivisibilité.
On peut aussi des collectivités métropolitaines dans ce cas-là tel que l’Alsace Moselle et
surtout la Corse dont on peut penser qu’il y aura de nouvelles évolutions. Le statut de la
Corse comme de la Polynésie Française s’éloigne du schéma commun à l’ensemble des
collectivités.
Le statut de la Corse comme celui de la Polynésie française ont par exemple rompu avec ce
schéma, l’assemblée de Corse pouvant mettre en cause la responsabilité du conseil exécutif
par le vote d’une motion de défiance.
Il s’agit d’un principe général complétant celui d’indivisibilité des collectivités territoriales.
L’article 72 dispose bien que ces collectivités territoriales s’administrent librement et définit
ce que sont les collectivités territoriales.
L’alinéa 3 de 72 dispose que « dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités
s’administrent librement par des conseils élus dans les conditions prévues par la loi
organique ». L’article 34 de la Constitution prévoit lui la compétence du législateur pour
fixer
Les règles, il appartient au législateur de déterminer les principes fondamentaux « de la libre
administration des collectivités territoriales, de leurs compétences et de leurs ressources ».
Autrement dit, le législateur ne peut pas totalement s’en remettre au pouvoir règlementaire
pour établir les principes fondamentaux qui mettent en œuvre la décentralisation de notre
pays.
Le principe de libre administration posé par l’art. 72 en application qui prévoit une
organisation décentralisée a valeur constitutionnelle et doit donc être respecté par le
législateur. C’est ce que rappelle le Conseil dans une décision du 7 décembre 2000 dans une
loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain.
Concrètement cela veut dire que par l’art. 34 c’est le Parlement qui dans la détermination des
principes fondamentaux de la libre administration des collectivités territoriales ne peuvent
pas restreindre l’autonomie locale au point de blesser le principe de libre administration et de
le dénaturer.
Dans ce pouvoir qui lui est donné, au législateur de déterminer les principes fondamentaux de
la libre administration. Il doit prendre des décisions qui mettent en œuvre et non pas qui
restreigne. C’est le Conseil Constitutionnel qui fera respecter cette distinction autrement dit
qui sanctionne le pouvoir d’État au nom de la nécessaire protection des libertés locales.
Autrement dit si le législateur modifie les dispositifs applicables aux collectivités territoriales
ou s’il créé une nouvelle collectivité, il ne peut pas porter atteinte au principe de l’élection et
ne peut pas porter atteinte à l’autonomie d’action en modifiant les compositions propres à la
collectivité qui sont imposés par ce principe de libre administration.
Autrement dit, il serait contraire à la Constitution si la loi prévoyait que le Conseil municipal
ou régional ou départemental était composé en partie de membre nommé à côté de
membres élus. Respecter le principe de libre administration, cela signifie que l’État central à
travers ses organes politiques ne peut remettre en cause l’élection des organes et le fait que
ces collectivités soient capables d’effectuer leur propre décision.
Le respect de la libre administration des collectivités locales postule l’idée que l’État ne
dispose pas d’un pouvoir discrétionnaire pour fixer la date des élections locales.
Dans une décision 87-223DC du 5 janvier 1988 à propos des élections cantonales partielles,
le Conseil a censuré une loi qui portait de 3 à 6 mois le délai dans lequel il ne peut être
procédé à une élection cantonale partielle au motif que cette disposition est de nature à
affecter les conditions d’exercice de la libre administration.
Les autorités territoriales disposent d’une liberté de décision pour le recrutement de leur
personnel, le législateur ne peut pas imposer une politique de nomination à l’exécutif d’une
collectivité territoriale. La libre administration se vérifie il y a une composition ici en matière
fiscale.
Si c’est le législateur qui a compétence pour déterminer les ressources des collectivités
territoriales, il doit le faire de manière positive. Dans une loi du 12 juillet 2000, le Conseil
Constitutionnel a disposé « au terme de l’art. 34 de la Constitution, la compétence conférée
au législateur en ce qui concerne la détermination de ressources des collectivités ne
sauraient avoir pour effet de restreindre les ressources fiscales des collectivités territoriales
au point d’entraver leur libre administration »
Il y a bien une autonomie fiscale des collectivités, ce qui fait que certaines collectivités sont
riches et que d’autres sont pauvres. Ces inégalités de ressources vont impliquer des inégalités
dans les capacités d’investissement.
Il n’empêche que cette autonomie fiscale dans le respect de la loi déterminé par le législateur
est bien un fondement de la vie locale. Cet article 72 a été modifié par le gouvernement
Raffarin et il a ajouté des garanties constitutionnelles à ces premières exigences résultant de
la jurisprudence du Conseil Constitutionnel.
C’est l’art. 72-2 qui dispose que les collectivités territoriales bénéficient de ressources dont
elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées à la loi alinéa 3 disposant que les
recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales représentant
pour chaque catégorie de collectivité territoriale une part déterminante de l’ensemble de leur
ressource.
La loi organique fixe les conditions dans lesquelles cette règle de juillet 2004 donne une
définition des ressources propres à chaque catégorie de collectivité territoriales : les
redevances pour service rendu, les participations d’urbanisme...
Si les collectivités pour les recettes budgétaires ne dépendaient que du transfert de l'argent de
l'État, on peut penser que le conseil constitutionnel le censurait au nom de l’art. 72 de la
Constitution. Il a été modifié cet art par le gouvernement Raffarin et a ajouté des garanties
constitutionnelles dans l'art 72-2 « les collectivités terr disposent de ressources dont elles
peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi ». Objet de la loi organique du
29 juillet 2004 qui donne un définition des ressources propres à chaque catégorie de
collectivités territoriales, elle précise aussi les modalités de calcul dans l'ensemble de leurs
ressources propres et le Conseil constitutionnel va s’assurer de ce respect. Il y a aussi des
limites à ces principes.
B) Les limites
Le conseil constitutionnel veille à protéger les libertés locales contre les tentations
d’intervention de l’État.
Le Conseil constitutionnel ne fait pas de ce principe, un principe absolu, il y a des limites, les
collectivités locales ne sont pas des État fédérés, ne disposent pas de la souveraineté.
Autrement dit, les collectivités territoriales ne peuvent pas choisir leur domaine de
compétence, ne peuvent pas décider quels seront les impôts, ne peuvent pas décider de leur
régime électoral, ne peuvent pas décider de leur orga adm. Autrement dit, leur assemblée ne
dispose d’aucun pouvoir législatif autonome qui leur permettrait de créer des lois
particulières, différentes de celles imposées par la loi et ne dispose d’aucun pouvoir
constituant. Seul le législateur national peut particulariser les ressources, le régime électoral,
les compétences etc.
L’État reste donc un État unitaire, les collectivités locales ne disposent pas de pouvoirs
propres donc la décentralisation reste limitée à ses aspects administratifs. C’est ainsi qu’à
propos de la loi de décentralisation de 1982, le Conseil Constitutionnel a jugé que dans la
mise en œuvre du nouveau contrôle de légalité, le législateur avait dépassé les limites
acceptables de la décentralisation à 2 reprises :
- En décidant que les actes des collectivités territoriales soient exécutoires avant transmission à
l’État
- En interdisant au préfet d’introduire un recourt avant l’expiration d’un délai de 20 jours, l’acte
restant exécutoire.
Le principe de libre administration des collectivités territoriales bien évidemment est limité
par l’obligation qu’il soit concilié avec l’ensemble des autres droits et libertés posés par la
Constitution.
Dans une décision du 18 janvier 1985, le Conseil Constitutionnel a décidé que « Si le
principe de libre administration des collectivités territoriales à valeur Constitutionnelle, il ne
saurait conduire à ce que les conditions essentielles d’application d’une loi organisant
l’exercice d’une liberté publique dépende de décisions des collectivités territoriales et puisse
ne pas être les mêmes sûr l’ensemble du territoire ».
Ceci est la sanction d’un manquement du législateur ce qui signifie que le législateur dans la
mise en œuvre du principe des libertés locales doit respecter l’exercice des libertés
publiques.
Ces services sont les services centraux, ils sont centraux non pas parce qu’ils sont à Paris
mais parce que la compétence de ces organes centraux se déploient sûr l’ensemble du
territoire national. Cette administration centrale est relayée par une administration
déconcentrée, une administration territoriale auquel s’ajoute les fameuses AAI.
Par dyarchie on entend la double tête au sommet de l’État. Ce système politique de la Vème
signifie qu’au sommet de l’État, la primauté revient au Président, le Premier ministre étant
son second, son directeur de cabinet.
Par contre, en matière administrative, le premier ministre s’il est décrit comme un nain
politique peut être regardé comme un géant dans l’ordre administratif c’est bien ce que nous
dit l’art. 21 alinéa 1 de la Constitution « La France est une République indivisible, laïque,
démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans
distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son
organisation est décentralisée ».
L’on sait que le texte de la Constitution initial prévoyait bien que c’était le Président qui
déterminait et conduisait la politique de la nation et que ce n’est qu’à la demande des grands
ministres que cette compétence a été transférée au Premier ministre.
Il a donc une compétence de principe pour exercer le pouvoir qui revient à l’administration à
travers la règlementation (art.37) ou la nomination aux emplois civils et militaires sous
réserves du consentement du Président (art. 13).
Sans cohabitation, le Premier ministre est donc bien un nain politique mais un géant
administratif, cela ne signifie pas que le Président ne participe pas à l’administration. D’abord
il préside le conseil des ministres et peut intervenir sûr l’ensemble des problématiques qui y
sont délibérées et puis le Président de la République préside le Conseil de défense.
Le Président est une autorité administrative d’exception, le Premier ministre est une autorité
administrative de droit commun. L’article 21 de la Constitution donne comme compétence la
présidence des conseils et comités prévus à l’art. 15 et les compétences d’attribution
particulière du président en période de crise le sont par l’art. 16.
deviennent caduques si le projet de loi de ratification n'est pas déposé devant le Parlement
avant la date fixée par la loi d'habilitation. Elles ne peuvent être ratifiées que de manière
expresse. À l'expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent article, les
ordonnances ne peuvent plus être modifiées que par la loi dans les matières qui sont du
domaine législatif. »
Ce pouvoir de signature du Président lui confère un pouvoir important. On sait lorsqu’on
étudie la cohabitation que pour éviter que Jacques Chirac mette en œuvre sa politique par
ordonnance Mitterrand a déterminé qu’il ne signerait pas les ordonnances. Et cela pour
respecter « le temps démocratique de débat ».
Les ordonnances sont donc des actes administratifs qui interviennent sur habilitation du
législateur ou de la Constitution (art. 38), c’est le cas de l’art. 47 en matière budgétaire
paragraphe 3 « Si le Parlement ne s'est pas prononcé dans un délai de soixante-dix jours, les
dispositions du projet peuvent être mises en vigueur par ordonnance. »
L’art. 38 est donc la constitutionnalisation des décrets-lois qui existaient sous la IIIème et
IVème République. L’on a une habilitation législative soumise éventuellement à la censure du
juge constitutionnel et pendant une période donnée, le gouvernement est autorisé à prendre
des ordonnances dans des matières limitativement énumérées par l’art. 34. Le gouvernement
peut prendre une ordonnance pour l’exécution de son programme selon l’art. 38.
Ces ordonnances sont des actes administratifs assimilés à des décrets en conseil d’État et en
conseil des ministres qui entrent en vigueur dès qu’ils sont publiés au JORF mais qui
deviennent caduques s’il n’y a pas dépôt du projet de loi de ratification avant la date fixée par
la loi d’habilitation. Elles ne peuvent être ratifiées que de manière expresse.
Les ordonnances en tant qu’acte administratif peuvent être soumises avant ratification au
contrôle du Conseil d’État. Et selon l’art. 13 les ordonnances sont signées par le Président de
la République. Même en cohabitation, le Président maitrise les ordonnances (ex :
cohabitation Mitterrand, Chirac).
Le régime contentieux de l’art. 47 est le même que l’art. 38. Autres articles relatifs aux
ordonnances, l’art. 74-1 de la révision Constitutionnelle de 2003 « Dans les collectivités
d'outre-mer visées à l'article 74 et en Nouvelle-Calédonie, le Gouvernement peut, par
ordonnances, dans les matières qui demeurent de la compétence de l'État, étendre, avec les
adaptations nécessaires, les dispositions de nature législative en vigueur en métropole ou adapter
les dispositions de nature législative en vigueur à l'organisation particulière de la collectivité
concernée, sous réserve que la loi n'ait pas expressément exclu, pour les dispositions en cause, le
recours à cette procédure. Les ordonnances sont prises en conseil des ministres après avis des
assemblées délibérantes intéressées et du Conseil d'État. Elles entrent en vigueur dès leur
publication. Elles deviennent caduques en l'absence de ratification par le Parlement dans le délai
de dix-huit mois suivant cette publication. »
Cependant, la révision constitutionnelle de 2008 a quelque peu réduit les compétences de cet
article, en ajoutant un alinéa prévoyant une possible saisine du Conseil constitutionnel par le
Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés ou soixante
sénateurs.
Toutefois, le Conseil constitutionnel se prononce par un avis public qui n’est pas réellement
contraignant. Si aucune mesure contraignante n’est précisée dans ce dernier alinéa, si le
Conseil d’État est incompétent pour connaître des décisions qui entrent dans le domaine de la
loi, toute décision du président prise dans le cadre de l’article 16 conserve le titre de domaine
administratif et est susceptible de recours devant le Conseil d’État, selon l’arrêt du 2 mars
1962. L’article 16 alinéa 6 dispose ainsi :
« Après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil Constitutionnel peut
être saisi par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés
ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa
demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède
de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante
jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée. »
janvier 1954. Les nominations des agents au service du Président sont faites de façon
discrétionnaire par arrêté du président de la République. Ces arrêtés sont dispensés de tout
contreseing, c’est une coutume constitutionnelle.
De la même manière, la décision présidentielle de mettre fin au mandat de ses collaborateurs
ne nécessite pas de contreseing, en raison du parallélisme des formes (même forme pour faire
et pour défaire). En réponse au rôle prépondérant du Président dans les rôles de l’État, les
effectifs de la présidence se sont largement étoffés pour atteindre 500 personnes. Ces
derniers sont logés à l’Élysée ou dans des hôtels particuliers à proximité, rue Faubourg Saint-
Honoré.
2) Le cabinet du Président
Il est possible d’insister sur le rôle du secrétaire général de l’Élysée. Il contrôle à la fois toute
l’administration et est à l’écoute de tous les politiques. Il est le premier conseiller du
Président et joue un rôle de coordination primordial. Il prépare l’organisation du conseil des
ministres jusqu’à la fixation de l’ordre du jour. Il assiste aux délibérations du conseil lors de
sa réunion, se tenant chaque mercredi matin. La plupart de ces secrétaires généraux ont eu
des carrières politiques reconnus à l’image de Balladur, De Villepin, Claude Guéant. Il est
nécessaire de distinguer l’activité du cabinet présidentiel durant les périodes de fait
majoritaire et de cohabitation :
Le pouvoir d’influence des collaborateurs des présidents a été souvent critiqué et l’arrivée au
pouvoir de Sarkozy avec le quinquennat a constitué un moment important de la nouvelle
affirmation de la puissance du cabinet présidentiel.
Au début de la présidence, les conseillers se rassemblaient dans des formes de conseil des
ministres bis et avaient fait figure de second gouvernement voire de contre-gouvernement,
copiant le fonctionnement de la présidence américaine.
La pratique de Hollande n’a pas bien changé malgré ses nombreuses critiques, de même pour
Macron, dont le poids du cabinet est encore plus important. Le président dispose de sa propre
équipe qui devient en gouvernement-bis en période de fait majoritaire et contre-
gouvernement lors des cohabitations.
Certains auteurs considèrent que la place attribuée au cabinet porte atteinte à l’équilibre des
institutions de la Ve République et remet en cause le caractère parlementaire du régime,
fondée sur l’engagement de la responsabilité du gouvernement et la dissolution de
l’Assemblée nationale. Or, si le gouvernement-bis des conseillers gouvernent, la
responsabilité du gouvernement véritable ne peuvent pas engager leur responsabilité.
« Le Président de la République est le chef des armées. Il préside les conseils et comités
supérieurs de la Défense nationale. »
Ce dernier article fixe des missions au Président, l’article 15 donne les moyens au Président
du réussir ces missions. Il fait explicitement référence au titre de chef des armées, en
mentionnant que l’ordre d’engagement est donné par le Président. Le chef de l’État dispose
en toute circonstance des moyens de la dissuasion nucléaire.
Chef effectif des forces armées, il décide des interventions extérieures, comme au Mali ou en
Centrafrique. Les décisions de neutralisation de personnes dangereuses pour la nation sont
toujours prises par le Président. Elle permet au président d’assumer sa position
constitutionnelle de chef des armées.
Cet état-major particulier regroupe des officiers généraux supérieures des différentes armées.
Ce conseil particulier, en lien avec Matignon, le ministre de la Défense, avec les chefs d’état-
major et le chef d’état-major des armées, assiste le président dans l’ensemble de ses
attributions militaires.
Dans sa formation plénière, ce dernier est composé des ministres de la Défense, des ministres
de l’économie, des ministres des affaires étrangères, du premier ministre et du Président ainsi
que des autres ministres convoqués par le Président.
S’il est un nain administratif, il dispose d’énormément de pouvoirs pour signer tous les
décrets. Il est accompagné d’une machine administrative pour mettre en œuvre ses missions
de l’article 5.
Géant dans l’ordre administratif, nain dans l’ordre politique, dans l’ordre exécutif, le cœur du
dispositif se trouve dans l’article 21 de la Constitution. Comme chef de l’administration, la
loi organique place sous son autorité la préparation des projets de loi de finance. Pour exercer
ses nombreuses et importantes fonctions, il dispose de services propres à Matignon et ses
alentours.
Le premier ministre toutes les règles générales et impersonnelles qui prennent la forme de
décret, régissant de l’article 21 ou 37. Il s’agit de décrets d’application des lois (les plus
nombreux), de décrets autonomes. Les décrets autonomes ne cessent de diminuer, au vu de la
jurisprudence du juge constitutionnel qui souhaite accorder toujours plus enclin à accroître le
cadre de la loi et également au vu de la désuétude de l’usage des compétences
constitutionnelles. L’article 37 dispose :
« Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère
réglementaire. Les textes de forme législative intervenus en ces matières peuvent être
modifiés par décrets pris après avis du Conseil d'État. Ceux de ces textes qui
interviendraient après l'entrée en vigueur de la présente Constitution ne pourront être
modifiés par décret que si le Conseil constitutionnel a déclaré qu'ils ont un caractère
réglementaire en vertu de l'alinéa précédent.»
● Le décret d’application : L’existence de décrets pour appliquer la loi oblige le premier
ministre à s’attacher à l’essentiel et forme la mise en œuvre pratique de la loi. Le
gouvernement prend les mesures exigées par la mise en œuvre de l’application et doivent
rester conformes à la loi. Sous la Ve République, les règlements nécessaires à
l’application des lois sont généralement prévus par le pouvoir législatif. Il est important
que les faits suivent les lois sans délai, pour que la loi ne reste pas un manifeste politique
démagogique. Si le décret d’application dénature le sens de la loi voire contralegen, le
Conseil d’État saisi peut annuler le décret.
● Les règlements autonomes : Les règlements, autre que le domaine de la loi, sont
réglementaires, en vertu de l’article 37. La constitution de 1958 instaure pour la première
fois. Le législateur est prié de ne pas s’immiscer dans le domaine réglementaire (34, 66,
74). Ce domaine réservé est garanti par application des articles 21 et 37. Le législateur est
compétent par les domaines consacrés par le bloc de constitutionnalité.
Bien qu’ils soient peu nombreux, la grande majorité des règlements autonomes sont régies
par le Premier ministre. Ainsi, il dispose d’une grande administration et également du
pouvoir réglementaire de police. Ce dernier ne relève ni pouvoir réglementaire autonome, ni
du pouvoir d’application des lois. Institué par le juge administratif (construction prétorienne),
il a été reconnu par le juge constitutionnel sous la IIIe République par un arrêt du 8 août 1879
du Conseil d’État. L’arrêt reconnaît au Président du conseil la capacité de prendre des
règlements de police valable sur l’ensemble du territoire.
2) Le pouvoir de nomination du premier ministre
Pour exercer ses fonctions, le Premier ministre dispose à Matignon de services placés sous
son autorité propre, au nombre de 7500 environ. Il dispose également d’une administration
centrale significative, avec des agents mis à disposition par les différents ministères
composant le gouvernement.
Les membres du cabinet ont pour mission de l’accompagner dans l’exercice de la préparation
et de l’exécution gouvernementale. Il est en communication permanente avec tous les acteurs
de la vie économique, sociale, culturelle, l’Assemblée nationale, le Sénat et les autres
ministères. La montée en puissance de l’exécutif sous la Ve République s’est traduite par un
accroissement significatif de l’effectif du cabinet officiel, passant de 18 membres au début du
régime à 51 pour le gouvernement Philippe en 2017. La structure du cabinet est très
hiérarchisée avec :
L’article 9 de la Constitution dispose que le conseil des ministres est présidé par le président
de la République. Le premier ministre, lui, organise les rapports interministériels et œuvre à
la solidarité politique au sein du gouvernement, en période de fait majoritaire.
Le conseil des ministres est une organisation formelle et se découpe en quatre parties
distinctes :
● Lieu de délibération : étape introduite par Sarkozy, il s’agissait d’un débat sur les thèmes
d’actualité au cours duquel l’ensemble des membres du gouvernement disposaient d’un
droit de parole, sans prendre compte de son domaine ministériel. Cette étape a été
supprimée par Hollande.
Le Conseil des ministres se réunit habituellement hebdomadairement, par tradition, le
mercredi. Le secrétaire général établit le relevé des décisions prises, contresigné par le
Président et présenté aux ministres. De plus, il rédige un compte-rendu des décisions
ayant eu lieu.
6) Les réunions ministérielles
Les réunions ministérielles sont présidées par le premier ministre ou par délégation de ce
dernier, à un ministre nommé. Elles sont très nombreuses et sont convoquées à la demande
du Premier ministre. Elles sont transmises aux ministres invités à y participer pour définir et
organiser l’action gouvernementale dans un domaine précis, en vertu de l’article 20. Elles se
tiennent à Matignon selon un calendrier précis et à court-terme. Les bleus de Matignon.
En 2010, le comité interministériel du handicap a été créé, par exemple. Les réunions de
ministre réunissent le premier ministre et les ministres concernés où ils délibèrent de
questions sur l’action gouvernementale dans tel ou tel domaine.
De très fréquentes réunions préparatoires ont lieu, prises en charge par le directeur de cabinet
du Premier ministre, voire par le conseiller du président de la République quand il s’agit de
décider à proprement dit de la direction de la politique gouvernementale.
1) L’organisation gouvernementale
Depuis la fin XIX siècle, on assiste à la création de nouveaux départements ministériels, qui
e
C’est une manière de montrer que le gouvernement s’intéresse à des sujets d’actualité, une
manière de répondre politiquement de construire des coalitions politiques permettant de
prendre en compte les soutiens apportés au chef de l’État ou au Premier ministre. Il demeure
des pôles ministériels, auprès du ministre de la Défense, de l’économie, etc.
Les membres du gouvernement sont normalement égaux entre eux. Toutefois, il existe une
proéminence politique manifestée par l’ordre protocolaire. Il découle de l’ordre de
nomination des membres du gouvernement pour savoir quel ministre devrait assurer l’intérim
en cas d’absence du premier ministre. Actuellement, l’ordre protocolaire du gouvernement
s’établit ainsi :
● Premier ministre
● Garde des Sceaux
● Ministre de l’Europe + deux secrétaires d’État
● Ministre de l’armée
● Ministre de la transition écologique
● Ministre de la santé
● Ministre de l’économie
● Ministre du travail
● Ministre de l’éducation nationale
● Ministre de l’action et des comptes publics
● Ministre de l’intérieur
● Ministre de l’enseignement supérieur
● Ministre de la cohésion des territoires
● Ministre de la culture
On remarque que pour ce gouvernement il n’y a aucun ministre d’État. Le statut de ministre
d’État sert, soit à noter une relation privilégiée entre le président et son ministre, soit pour
manifester l’importance politique. C’est une différence honorifique, accompagnée d’une
somme d’argent supplémentaire.
Sous la Ve République, les ministres d’État disposent d’un portefeuille ministériel. Le Garde
des Sceaux dirige la chancellerie, il est usuellement le premier des ministres. Des ministres
délégués peuvent être rattachés aux ministres déjà existants et peuvent participer au Conseil
des ministres (un seul actuellement). Il est relégué au service du ministre auquel il est
rattaché, utilisant les services du ministre plein. Ils sont placés dans la situation de secrétaire
d’État, il gère les dossiers confiés par le ministre plein.
Depuis, ils sont délégués auprès du premier ministre et d’un ministre d’État. Ces secrétaires
d’état délégués disposent des services de rattachement sans bénéficier de l’autorité. Ainsi, on
observe des difficultés : il n’a pas autorité sur les services, il est au bas de l’échelle,
il n’assiste pas au Conseil des ministres. Actuellement, on compte onze secrétaires d’État
pour le gouvernement Philippe.
Les attributions du ministre sont définies par décret du Président au Conseil des ministres. Il
gère les dépenses, le patrimoine de l’état affectés à son domaine, il représente l’état pour les
litiges nés du fonctionnement de son ministère.
Par contre, il ne réglemente pas la situation personnelle des agents puisqu’ils sont placés
dans une situation statutaire applicables à l’ensemble de la fonction publiques de l’état.
L’autorité ministérielle compétente doit ouvrir les concours à la fonction publique et doit
recevoir les candidats élus. Ces derniers sont placés sous l’autorité du ministre, qui décide
des sanctions et de l’évolution de leur carrière.
L’organisation du service de chaque ministère repose sur le cabinet, les services rattachés et
l’administration centrale. Dans le cadre de cette organisation ministérielle, des délégations de
compétence ont lieu pour les signatures par exemple, où le délégataire devient responsable.
3) Le cabinet ministériel
La mission des membres du cabinet est d’assister le ministre, en liaison avec le cabinet
présidentiel, du premier ministre, du président de l’Assemblée nationale et du président du
Sénat du secrétaire général de l’Élysée, du gouvernement, les groupes de pression et les
organes de presse. Ils sont des relais nécessaires aux ministres.
Les cabinets ministériels veillent au bon respect des règles administratives au sein du
ministère. Le directeur du cabinet assure une coordination de l’ensemble des services
ministériels, il fait office de secrétaire général.
4) Le service ministériel
Les ministères sont organisés en administration centrales, elles ont un rôle de conception
d’animation, d’orientation, d’évaluation et de contrôle et participent à l’évaluation des projets
de lois et de décrets et mettent en œuvre les décisions des gouvernements et des ministres.
Leur organisation est fixée par décret en Conseil d’État ou par arrêt du ministre concerné.
B) La nomenclature gouvernementale
- Les ministres d’État : Il s’agit d’un titre honorifique pouvant être attribué à tel ou tel ministre en
raison du lien particulier qui peut l’unir au Président, André Malraux ministre de la Culture
de De Gaulle de 1959 à 1969 était ministre d’État.
D’autre part, le titulaire du portefeuille peut être nommé ministre d’État pour son importance
politique, Sarkozy a été ministre d’État, de l’intérieur et de l’aménagement du territoire entre
2005 et 2007.
Par exemple François de Rugy a été ministre d’État et ministre de la transition écologique et
de la solidarité dans le gouvernement d’Edouard Philippe faisant de lui le second dans l’ordre
protocolaire.
La différence entre un ministre d’État et un ministre est principalement honorifique, il n’y a
pas de différence de rémunération ni de fonction. Dans notre gouvernement actuel, il n’y a pas
de ministre d’État, après le Premier Ministre dans l’ordre protocolaire, on a Bruno Le Maire
Sous la IIIème et la IVème cette notion de ministre d’État était différente, on donnait ce titre à
une personne qui n’avait pas de portefeuille ministériel, ce titre était donc inférieur.
- Les ministres : ils constituent le noyau dur de l’équipe gouvernemental, le ministre de la Justice est
appelé Garde des sceaux puisqu’on lui donne les sceaux de l’État, c’est alors
traditionnellement un des tout premiers ministres. Madame Belloubet était la 3 dans l’ordre
ème
Ces ministres sont membres à part entière du Gouvernement et l’on peut considérer
que c’est le couronnement d’une carrière politique normale que d’être ministre. Le
Gouvernement de Borne compte 17 ministres. Ceux-ci sont aidés par 15 ministres
délégués et 10 secrétaires d’État.
- Les ministres délégués : Ils participent de plein droit au Conseil des ministres présidé par le
Président de la République. Lorsque le Président réunit un Conseil de la défense etc... Il ne
les réunit pas.
Par exemple Madame Borne a 3 ministres délégués dont Olivier Véran porte-parole
du Gouvernement, Franck Riester et Isabelle Rome. Là où Bruno Le Maire en a 5.
Pour chacun des ministres délégués, un décret présidentiel va définir les attributions
qui leurs sont confiées. Il y a 2 types de missions qui leurs sont confiées :
● De façon permanente, une partie des attributions ministérielles du ministère auquel ils sont
rattachés, par exemple lorsque Gabriel Attal proche de Macron est délégué auprès de
Bruno Le Maire, il est là pour surveiller un ministre venant de la droite. Pour l’exercice
de ces attributions, le ministre délégué est un véritable ministre avec une réelle autonomie
administrative.
● Mais le décret présidentiel d’attribution peut aussi de manière occasionnelle faire que c’est
le ministre qui donne cette partie des attributions ministérielles de façon temporaire, le
ministre délégué a donc moins de liberté.
- Les secrétaires d’État : La liste des secrétaires d’État lorsqu’un Gouvernement est formée dans
un second temps. Ces secrétaires peuvent être autonomes où être nommés auprès d’un
ministre ou d’un Premier Ministre (pas un ministre délégué).
Autrefois, le secrétaire d’État était un lot de consolation attribué à des jeunes pour les
former, la situation des secrétaires d’État de l’époque était donc celle d’un ministre plein
avec un titre moins important que celui de ministre délégué ou plein, des compétences
restreintes et une non-participation au Conseil des ministres.
Depuis le Gouvernement Balladur de 1993, les secrétaires d’État ne sont plus autonomes
mais rattachés à un ministre/d’État ou un Premier Ministre. Madame Borne a donc 3
secrétaires d’État dont Marlène Schiappa. Ces secrétaires d’État sont donc délégués, vont
disposer des services du ministère de rattachement, ces services vont être mis à leur
disposition sans être placés sous leur autorité puisque c’est le ministre qui l’exerce.
D’un point de vue politique, ces secrétaires d’État rattachés sont donc moins importants
que ceux autonomes et moins importants que les ministres délégués. Ainsi, ils sont au bas
du classement, ils n’ont pas de budget ni d’administration et ne participent pas au Conseil
des ministres.
Paragraphe 2 : Le ministre
Bernard Chenaux « le ministre est un agent double placé à la charnière entre la vie politique
et l’action administrative ». Il n’empêche que la situation administrative du ministre est
délicate car il n’est pas au sommet de la hiérarchie, il a au-dessus de lui d’autres ministres, le
Premier Ministre, le Président...
L’arrêt du 7 février 1936 du Conseil d’État, l’arrêt Jamart, le ministre des pensions avait été
mécontent de l’attitude monsieur Jamart et avait pris une mesure individuelle lui interdisant
d’accéder au centre des réformes. La question était de savoir si le ministre avait une liberté
pour organiser ses services face au recours pour excès de pouvoir formé par Jamart.
Les ministres ne disposent pas d’un pouvoir réglementaire de principe mais de façon
exceptionnelle si un décret leur attribue un pouvoir réglementaire ou bien si la loi de manière
expresse les habilite et leur confère un pouvoir réglementaire.
La conclusion est que le ministre des Pensions n’a pas de pouvoir réglementaire et ne peut
interdire l’accès au centre des réformes à Jamart. Mais le Conseil d’État reconnait au ministre
en qualité de chef de service, un pouvoir réglementaire minimale pour prendre les mesures
nécessaires à l’organisation de ses services. Néanmoins, son pouvoir lui interdit d’atteindre
au statut ou à la situation de ses agents.
En l’occurrence, le ministre de la défense, responsable de l’emploi des militaires placés sous
son autorité a pu par exemple dans un arrêt du 3 mars 2004 rendre certaines vaccinations
obligatoires pour les militaires.
Un arrêt du Conseil du 7 juillet 1950, Dehenne, relatif au droit de grève, Dehenne était chef
de bureau dans une Préfecture et participe à une grève où les agents d’autorités étaient
interdits par le ministère de l’intérieur. Il a alors été suspendu de ses fonctions et blâmé et le
Conseil d’État a cherché à savoir si ces sanctions étaient fondées ou non. Le Conseil d’État
se prononce à la lumière du préambule de 1946 et juge qu’en l’absence de loi applicable, il
appartient au chef de service de règlementer le droit de grève des fonctionnaires. L’arrêt
Winken du Conseil d’État du 7 aout 1909 avait pourtant interdit la grève à ces agents
d’autorité au nom de la continuité du service public.
Le Conseil d’État se trouvait dans une alternative complexe, la Constitution de 1946 prévoit
que le droit de grève s’exerce dans le cadre de loi qui le règlemente et depuis 1946 seules 2
lois étaient intervenues et ne s’intéressait qu’au droit de grève du personnel de sécurité
(police...). Le juge administratif pouvait encore utiliser l’arrêt Winken au motif que sans texte
d’application, le préambule de 1946 n’était pas applicable. L’ordre public exige que le droit
de grève des fonctionnaires doit être limité.
Le Conseil d’État a donc retenu une voie intermédiaire jugeant qu’en l’absence de loi
applicable, il appartient au chef de service de réglementer le droit de grève des fonctionnaires
et d’organiser la nécessaire conciliation entre le droit de grève et la continuité du service
public.
La suppression ou la création dans les administrations centrales des emplois prévus au budget
de l’État est gérée par le Conseil d’État. Mais c’est bien à l’autorité administrative qu’il
appartient d’ouvrir les concours et de nommer les candidats reçus.
3) Le contreseing ministériel
Il y a une réglementation interne du ministère, et le ministre contresigne les actes
administratifs du Président et du Premier Ministre dans les conditions prévues par l’article 19
de la Constitution de 1958.
L’article 22 dispose « les actes du Premier Ministre sont contresignés le cas échéant par les
ministres chargés de leur exécution ». En application des articles 19 et 22, le ministre
contresigne les actes administratifs du Premier Ministre et du Président, dispose d’une
autonomie administrative. Cela élimine les secrétaires d’État délégué et les ministres
délégués, il faut être ministre pour contresigner.
Pour les ministres responsables, il incombe à titre principal l’application et la préparation des
décrets du Président de la République.
Pour les ministres chargés de l’exécution, ceux-ci sont compétents pour signer ou
contresigner les mesures réglementaire ou individuelles qui comportent nécessairement
l’exécution de ces actes. Le ministre peut exiger le retrait de l’acte sans contreseing.
B) L’organisation ministérielle
Les relations en matière de décision administratives sont organisées en base d’une délégation
de signatures ou de compétence.
1) Le cabinet ministériel