Ethique de L'entreprise. Chapitre 1 2 3 4 5
Ethique de L'entreprise. Chapitre 1 2 3 4 5
Ethique de L'entreprise. Chapitre 1 2 3 4 5
Syllabus
Préalable(s) : Aucun
PLAN DU COURS
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A L'ETUDE DE L'ETHIQUE
CHAPITRE 2 : COMMENT DÉFINIR L’ÉTHIQUE D’ENTREPRISE ?
CHAPITRE 3 POURQUOI INVESTIR DANS L'ÉTHIQUE D’ENTREPRISE ?
CHAPITRE 4 : COMMENT METTRE EN PLACE UNE ÉTHIQUE D’ENTREPRISE
DE QUALITÉ ?
CHAPITRE 5: QUEL EST L'AVENIR DE L'ÉTHIQUE D’ENTREPRISE ?
CONCLUSION
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BIBLIOGRAPHIE
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13. Blaya Catherine (2016). Violence à l’école: les élèves acteurs du
changement. Revue Projet, n° 352, p. 34-39.
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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A L'ETUDE DE L'ETHIQUE
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L’éthique est davantage appréhendée comme un thème de
discussion que comme une véritable discipline de gestion.
L’éthique est aussi une réflexion critique qui peut pénétrer tous
les champs d’activité de l’entreprise : les préoccupations éthiques
touchent tous les domaines de la gestion.
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La réflexion éthique permet de déterminer les valeurs qui constituent
des raisons d'agir acceptables par l'ensemble de la société, par les
personnes qui partagent l'idéal de pratique et, au niveau particulier, par
les personnes et les groupes touchés par une décision.
Au niveau le plus général, la réflexion éthique porte sur les conceptions
du bien, du juste et de l’accomplissement humain. Elle répond alors à
des questions comme :
→ qu’est-ce qui est le plus important dans la vie?
→ que voulons-nous accomplir?
→ quels types de rapports voulons-nous entretenir avec les autres?
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l’éthique est la définition des comportements acceptables ou non à
travers un raisonnement.
Relativiste. Les valeurs morales ont une origine humaine. Elles sont
définies par la société ou par l'individu lui-même et varient donc d'une
société à une autre.
La notion d'éthique, qui est le souci de fonder une morale, ce qui fait
plutôt référence à la théorie, aux règles et aux principes. C’est donc la
science de la morale ou un ensemble de principes moraux qui sont à la
base du comportement d’un individu.
L'éthique d'un individu est ce qui sous-tend ses comportements vis-à-vis
d'autrui, ou vis-à-vis de son environnement.
L ’éthique est une démarche visant, face à un problème donné à
adopter la meilleure solution en s’appuyant sur des valeurs
apprises, admises et intégrées et en tenant compte du contexte
dans lequel le problème se pose factuellement.
2. Ethique et déontologie
La déontologie porte ces considérations au champ plus restreint de
la profession (les devoirs professionnels,). Un code de déontologie est
un ensemble de principes, valeurs, règles et devoirs qui régissent une
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profession. Du grec deontos, ce qu’il faut faire, ou ce que l’on doit faire,
et logos (discours sensé) ; c’est étymologiquement « la science des
devoirs ». La déontologie fait explicitement référence aux plus hautes
valeurs sociales, elle s’inscrit dans un cadre plus large (comme la
Déclaration universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948,
nommée en tête par nombre de codes de déontologie.
La déontologie : c’est l’ensemble de règles reconnues dans une
profession de façon à défendre les intérêts des clients ou faciliter les
relations entre professionnelles. Plus généralement ces valeurs et
principes sont regroupés dans un code appelé code de déontologie.
3. Ethique et responsabilité
D’après le Robert d’Alain Rey,
La responsabilité c’est :
→ L’obligation de quitter le pouvoir quand on s’aperçoit qu’on a
perdu la confiance de ceux qui nous ont élu. (première
définition du dictionnaire),
→ L’obligation de réparer le dommage causé par sa faute
→ L’obligation de réparer une faute, de remplir un devoir ou de
tenir un engagement. C’est de celle-ci qu’on parle le plus
en position de cadre.
C’est toujours une obligation.
L’éthique c’est :
→ La science de la morale (première définition du dictionnaire),
→ La forme prise par les valeurs et les pratiques morales dans un
milieu, une culture, un groupe humain. L’éthique est au-delà
de la morale.
→ La science qui prend pour objet immédiat les jugements
d’appréciation sur les actes qualifiés de bons ou mauvais.
D’après Descamps: Le droit décide, la morale commande, l’éthique
recommande.
Devoir de répondre d’un fait, d’une action et d’en être garant.
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La notion de responsabilité est d’ordre moral philosophique avant d’être
d’ordre légal.
Le droit qui règle notre responsabilité est issu d’une histoire séculaire a
cours de laquelle on a empilé les choses.
→ Plus la liberté augmente plus la responsabilité augmente.
→ Plus on a de responsabilité, plus on a de liberté.
→ Plus on a besoin de règles pour assumer sa responsabilité et
d’éthique.
→ Plus on a de liberté plus il faut que chacun ait ses propres règles
fondées sur des valeurs incontournables.
→ Liberté et éthique sont incontournables pour gérer sa
responsabilité.
Ce droit-là est structuré sur le principe de la faute, jusqu’à
récemment la responsabilité n’était engagée qu’en cas de faute, et
toute faute engage la responsabilité. Aujourd’hui (depuis une dizaine
d’années) on passe à une responsabilité fondée sur le risque.
4. Ethique et management
Le manager, quelle que soit sa fonction, est confronté à un
moment ou à un autre à des problématiques d’éthique qui engagent ses
valeurs personnelles.
Exercer avec exemplarité, indépendance et courage ses responsabilités
de « manager éthique » peut s’avérer une véritable gageure.
Pression commerciale sous forme de cadeaux et d’invitations,
dénigrement de la concurrence, conflits d’intérêt, tentatives de
corruption, pratiques discriminatoires, …
Le monde de l’entreprise n’est pas toujours pavé de bonnes
intentions. Certains sont prêts à tout pour gagner des parts de marché,
d’autres bafouent les principes élémentaires du respect de la personne
humaine…
L'éthique en entreprise propose au manager de s'interroger sur les
valeurs et principes moraux qui devraient orienter ses actions, dans
différentes situations professionnelles. Elle fixe les limites que la morale
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collective rencontre au quotidien et propose un cadre de
fonctionnement, souvent matérialisé dans une charte ou un code
d’éthique.
Face à des manquements aux règles d’éthique, comment s’y prendre ?
On retiendra quelles bonnes pratiques :
1. Tout d’abord vérifier la conformité ou non de la situation par
rapport aux lois, et au code d’éthique de l‘entreprise s’il en
existe un.
2. Prendre du recul et s’accorder le temps nécessaire à la
réflexion. Mieux vaut s’interdire d’agir à chaud et dans la
précipitation, ne serait-ce que pour prendre la mesure des
implications auprès de tous les acteurs.
3. Partager ses interrogations en interne et recueillir l’avis des
personnes de son entourage professionnel qui seront un gage
d’objectivité et d’impartialité dans la prise de décision.
4. Vérifier soigneusement les sources et les informations
disponibles, même si elles paraissent a priori évidentes ou
incontestables.
5. Prendre l’avis des experts de l’entreprise : éthique, risques,
sécurité, juridique, RH,... en fonction de la problématique.
6. Assurer la confidentialité et la sécurité des données
personnelles des protagonistes.
Le manager pourra alors prendre sa décision en confiance, en
accord avec ses valeurs personnelles, et l’assumer auprès de sa
hiérarchie, de ses pairs et collaborateurs, et même de ses proches.
Mais alerter, faire remonter les dysfonctionnements, voire les délits,
reste encore difficile pour des raisons historiques et culturelles.
Dénoncer une situation est souvent assimilé à de la délation et regardé
avec suspicion.
L’insécurité psychologique qui en résulte handicape fortement
l’efficacité des systèmes d’alerte.
C’est pourquoi les dirigeants et managers doivent veiller à instaurer dans
l’entreprise un climat de confiance propice à l’expression des doutes et
à la libération de la parole.
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Maintenir une cohérence entre valeurs et actions. L’éthique résulte
d’une construction intime intérieure.
Le manager éthique saura-t-il pour autant, en pleine tourmente, trouver
toute la force intérieure nécessaire pour incarner et faire vivre une
éthique engagée ?
Dans le monde impitoyable de l’entreprise où la réalité économique et
financière prend le dessus sur les considérations morales, il aura toutes
les peines du monde à maintenir une cohérence entre ses valeurs et ses
actions.
Face à des pratiques d’affaires peu recommandables d’un client ou
fournisseur, le dirigeant éthique aura à cœur de rechercher des
solutions alternatives qui ne heurteront pas sa conscience morale. Cette
position reste aisée tant que la dimension économique ou financière ne
vient pas interférer dans la prise de décision.
Réconcilier éthique personnelle des salariés et pratique des affaires
permet d’éviter les situations de souffrance éthique, ce mal-être d’un
manager ou salarié contraint de renier ses valeurs, de faire taire sa
morale dans l’exercice d’activités qu’il réprouve.
Ne pas se renier
Face à tout dilemme éthique, il y a un risque de renier ses propres
convictions.
Les exigences contradictoires auxquelles se trouve confronté, à un
moment ou à un autre, un manager soucieux de « bien faire son travail »
ont parfois raison de son éthique.
Manager sans trahir ses valeurs oblige à prendre du recul par rapport à
ses pratiques et celles de l’entreprise. C’est accepter une démarche
d’analyse et de questionnement pour pouvoir mettre en cohérence ses
actes avec les valeurs sur lesquelles on décide de fonder son activité
managériale.
- L’exemplarité : se cramponner à ses valeurs profondes,
revisiter régulièrement ses actions de manager pour
questionner son exemplarité, et gagner ainsi la confiance et
l’adhésion de ses collaborateurs.
- Le courage : celui d’affirmer son point de vue, de dire non,
d’alerter, de dénoncer, voire de se démettre plutôt que de se
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soumettre… Autant d’actes de courage qui témoignent d’un
sens des responsabilités.
Manager sans trahir ses valeurs nécessite de bien connaître ses limites
sous tension. Anticiper et s’entraîner à défendre des positions délicates
quand tout va bien permet de renforcer sa capacité de résistance… et
peut permettre, par exemple, de prévenir l’aveuglement souvent de
mise en situation de stress.
Manager sans trahir ses valeurs, c’est aussi permettre à ses
collaborateurs de se prendre en main pour agir selon une ligne éthique
que l’on trace pour eux, et leur permettre ainsi de ne pas se renier à
leur tour.
Les dirigeants gagnants de demain seront ceux qui ont compris qu’une
de leurs missions essentielles est de veiller à préserver et faire fructifier
le capital réputationnel, ou capital confiance, de leur entreprise.
En plaçant les préoccupations éthiques au cœur de leur agenda, ils
œuvrent en ce sens et contribuent ainsi à créer de la valeur au service
de la performance durable et de la pérennité de leur activité.
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CHAPITRE 2 : COMMENT DÉFINIR L’ÉTHIQUE D’ENTREPRISE ?
Exemple
Une façon simple pour un salarié de savoir s’il est confronté à une
question éthique est de se poser la question suivante : “Serais-je à l’aise
pour que mon action soit rendue publique et me soit attribuée
personnellement ?” Si la réponse est non, il y a sans doute une question
éthique que le salarié ou la direction de l’entreprise doit prendre en
compte.
Il est également utile d’examiner des notions proches de l’éthique
d’entreprise pour éviter toute confusion. La nature transverse de la
conformité et de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) peuvent
créer une confusion entre ce qui découle de l’éthique (décision
discrétionnaire), de la conformité (respect des règles) et de la RSE
(gestion des impacts vis-à-vis des parties prenantes).
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individus. Elle émane ainsi et par exemple de corpus religieux (morale
judéo-chrétienne et autres) qui s’attachent à distinguer le bien du mal.
L’éthique est également une notion ancienne mais qui met au contraire
l’accent sur le comportement des individus en les considérant libres de
s’autodéterminer et responsables, à ce titre, de leurs décisions et de
leurs actions. L’éthique s’inscrit ainsi dans une logique de l’action
humaine individuelle et contextuelle : dans une situation donnée, face
à un dilemme éthique, l’individu décide du comportement qui va être le
sien. L’éthique d’entreprise s’inscrit dans cette définition en
considérant que les entreprises sont des “individus collectifs”. Ainsi
peut-on dire que si la morale vise à distinguer le bien du mal, l’éthique
est une notion plus relative qui distingue le comportement
“correct/adéquat” à adopter de celui “incorrect/inadéquat”. On peut
imaginer qu’une réponse éthique à un dilemme précis puisse être
différente selon le temps, l’espace et le contexte.
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entreprises : ce n’est pas parce qu’une chose est autorisée par la loi,
qu’une entreprise doit le faire, ou même le faire d’un point de vue
éthique.
Exemple :
Alors que l’âge minimum de travail peut être fixé à 13 ans dans un
pays, une entreprise peut décider de se fixer un âge minimum supérieur
pour tous ses salariés dans le monde. En matière de lutte contre la
corruption, l’entreprise peut aussi, au titre de ses principes éthiques,
décider, nonobstant l’absence de loi précise dans l’ensemble des pays
où elle est présente, ou a contrario l’existence d’une culture locale
permissive, d’interdire tout paiement de facilitation. Il s’agit là d’une
décision éthique qui devient une norme interne, dont les personnes en
charge de la conformité doivent s’assurer du respect. C’est pour cela
que l’on dit généralement que “l’éthique précède et suit le droit”.
L’éthique permet d’adopter un comportement adéquat face à des
situations où la loi n’apporte pas toujours de réponse claire ou
suffisante. Entre le droit, la conformité et l’éthique, il y a une
continuité.
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o récompenser et/ou sanctionner les comportements de ses
collaborateurs ; il s’agit, sans doute, d’une des meilleures
façons de démontrer la réalité de la culture éthique prônée par
l’entreprise et ses dirigeants.
Mais la clé de voute d’une démarche éthique de qualité est de
toujours s’assurer que les salariés puissent s’exprimer sans crainte. En
matière d’éthique, le silence n’est pas une option. Cette capacité à
s’exprimer dépendra en grande partie de la confiance qu’ont les salariés
que les sujets éthiques seront effectivement traités, et ce, quel que soit
le niveau hiérarchique des personnes mises en cause (absence de
“double standard” dans le traitement des personnes). Il existe
aujourd’hui une convergence des régulateurs pour définir sept éléments
permettant de déterminer si une entreprise a mis en place un
programme éthique efficace ou non.
EN RÉSUMÉ, IL S’AGIT DE :
18/31
6. Veiller à la sanction des violations du programme éthique et
conformité et de leur cohérence ;
7. Répondre rapidement aux violations du programme éthique et
conformité et prendre toutes les mesures nécessaires pour
prévenir toute récidive.
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CHAPITRE 3 : POURQUOI INVESTIR DANS L'ÉTHIQUE D’ENTREPRISE ?
Exemple
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L'éthique interne s'exprime ainsi, et en premier lieu, par la prise en
compte par l'employeur de l'intérêt de ses salariés. Si le phénomène doit
bien sûr beaucoup à la volonté du Droit de protéger la partie faible au
rapport de travail, il n'est pas que cela : le paternalisme patronal ou la
« solidarité entre tous les membres d'une même entreprise » dont parlait
Paul Durand, peuvent en être également d'excellents moteurs,
notamment dans les PME. Ce qui est certain, c'est que cette éthique
patronale est appelée à se développer au regard d'un contexte qui est
celui d'une crise de l'emploi et qui est par ailleurs marqué par l'essor de
nouvelles formes de management et d'organisation du travail. La santé
et la sécurité au travail, l'encadrement des pouvoirs de l'employeur et
la promotion corrélative des libertés des salariés, la protection de
l'emploi, sont autant de préoccupations constamment renouvelées
L'éthique interne s'exprime également, en second lieu, par la prise
en compte par les dirigeants sociaux de l'intérêt de l'ensemble des
membres de leur société. En France, le débat sur la définition de
l'intérêt social, nourri par la doctrine de l'entreprise, nous familiarise
depuis longtemps déjà avec cette idée que les organes de la société
devraient prendre en compte la pluralité d'intérêts catégoriels présents
dans l'entreprise. Si leurs ressorts sont différents, c'est aussi dans cet
esprit qu'ont été développés aux États Unis et au Royaume-Uni dans les
années 1980 les principes de la gouvernance d'entreprise. Ce
mouvement aujourd'hui mondialisé tend depuis l'origine à « assainir au
maximum l'exercice du pouvoir »
Il s'agit de s'assurer que les sociétés soient gérées dans l'intérêt
commun des associés et de la société et non dans celui des dirigeants ou
des seuls associés majoritaires. Cela passe notamment par une
moralisation dans la direction de l'entreprise, la mise en œuvre d'une
politique de transparence, ou une répartition équilibrée des pouvoirs
entre les différents organes... Si elle poursuit encore pour l'essentiel
l'objectif de protection des investisseurs, dans de nombreux pays la
corporate governance a néanmoins évolué pour intégrer, de plus en plus
souvent, d'autres préoccupations comme la parité homme/femme et
d'autres intérêts, à l'instar de ceux des salariés, de l'environnement
naturel, et plus largement, ceux de toutes les parties prenantes
Insensiblement, l'éthique externe prend alors le relais de l'éthique
interne.
2. L'éthique externe
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Peut-on sérieusement attendre d'un acteur économique qu'il adopte
un comportement éthique envers les tiers ? Si l'on peut avoir le
sentiment que cela peut vite « (déranger) le monde des affaires », on se
rend compte cependant, lorsqu'on y regarde de près, que la figure de
l'éthique externe est plus commune que ce que l'on pourrait croire.
Celle-ci peut, d'abord, prendre la forme d'une éthique commerciale. Est-
ce si étonnant ? Certainement pas dans le rapport avec le client
consommateur, où le législateur a toujours été particulièrement
exigeant. Mais probablement pas, non plus, dans les rapports que
l'entreprise établit avec ses partenaires commerciaux. Car, sans même
avoir à s'interroger sur l'éventuel succès des thèses solidaristes, on ne
peut manquer de relever que, sous l'impulsion du droit de la distribution,
les textes ont largement intégré, depuis plusieurs années, l'idée que des
relations entre professionnels pouvaient être fortement marquées du
sceau de l'inégalité et de la dépendance, et qu'il était du ressort du droit
d'organiser la prévention ou la sanction de certaines pratiques.
L'offensive contemporaine de notions cadres, comme l'intérêt commun
au contrat (V. not. C. com., art. L. 330-3) ou, plus encore, la loyauté,
fournit également, et de façon plus générale, la preuve que les relations
commerciales sont parfaitement saisies par le phénomène.
L'éthique externe peut, ensuite, s'incarner dans une éthique
concurrentielle. Si un pas semble franchi dans l'ouverture aux tiers, tant
il est vrai que la rivalité semble par nature incompatible avec la prise
en compte de l'intérêt de l'autre, on doit là encore constater que la
figure n'est pas exceptionnelle. L'interdiction de la concurrence déloyale
en est, bien sûr, la parfaite illustration. Mais il ne faut pas oublier non
plus que le droit antitrust oblige, plus largement, à prendre en
considération l'intérêt du marché, et qu'il attend parfois, dans cette
optique, un comportement très moral de la part de l'entreprise, sommée
de se livrer à une « concurrence par les mérites » ou d'assumer la «
responsabilité particulière » qui échet à une entreprise dominante.
Peut-on sérieusement attendre d'un acteur économique qu'il adopte un
comportement éthique envers les tiers ?
L'éthique externe peut enfin, à son extrême pointe, exprimer la prise
en compte par l'entreprise d'intérêts désincarnés, au premier rang
desquels figure l'environnement. Tel est l'objet de la réflexion ouverte
par la Stackeholders Theory . En pratique, on rejoint ici le très en vogue
mouvement de la responsabilité sociale (ou sociétale) et
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environnementale des entreprises (RSE) qui vise à inscrire l'entreprise
dans une démarche citoyenne en l'insérant dans la perspective d'un
développement social et environnemental durable. Il s'agit pour
l'entrepreneur de ne plus prendre uniquement ses décisions au regard
de l'intérêt économique de l'entreprise mais aussi eu égard à ce type de
préoccupations. C'est évidemment le problème le plus délicat : est-ce
bien le rôle des acteurs économiques que de se soucier de questions qui,
de prime abord, relèvent davantage des politiques publiques ? Le droit
des contrats le suggère aujourd'hui parfois, par exemple lorsqu'il impose,
à l'occasion de la conclusion de certains baux, une « obligation
d'information pour l'environnement »Note 30, ou lorsqu'il affirme que la
bonne foi contractuelle devrait, « dans l'intérêt général de la réduction
des émissions de gaz à effet de serre », inciter les parties à renégocier
leur convention. Le droit français des sociétés pourrait, lui, avoir à y
redire, qui ne paraît pas encore prêt à admettre que la notion d'intérêt
social soit dilatée au point d'y inclure des considérations d'intérêt
général. D'autres signaux plus positifs montrent toutefois que les choses
évoluent, l'exemple le plus remarquable étant aujourd'hui constitué par
l'intégration poussée de la RSE dans la communication financière. Un
canal original qui souligne, déjà, l'extrême diversité des modes de
diffusion de l'éthique de l'entreprise.
CHAPITRE 4 : COMMENT METTRE EN PLACE UNE ÉTHIQUE
D’ENTREPRISE DE QUALITÉ ?
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→ s’orienter vers des programmes éthiques dits “ascendants9 ” en
opposition avec les programmes dits “descendants” car il est
difficile, voire impossible, d’imposer une culture éthique de
“qualité”, l’éthique d’entreprise n’étant pas basée sur
l’obéissance mais sur l’adhésion et le discernement ;
→ recruter des personnes sensibles aux principes éthiques de
l’entreprise ;
→ récompenser et/ou sanctionner les comportements de ses
collaborateurs ; il s’agit, sans doute, d’une des meilleures
façons de démontrer la réalité de la culture éthique prônée par
l’entreprise et ses dirigeants. Mais la clé de voute d’une
démarche éthique de qualité est de toujours s’assurer que les
salariés puissent s’exprimer sans crainte. En matière d’éthique,
le silence n’est pas une option. Cette capacité à s’exprimer
dépendra en grande partie de la confiance qu’ont les salariés
que les sujets éthiques seront effectivement traités, et ce, quel
que soit le niveau hiérarchique des personnes mises en cause
(absence de “double standard” dans le traitement des
personnes). Il existe aujourd’hui une convergence des
régulateurs pour définir 7 éléments permettant de déterminer
si une entreprise a mis en place un programme éthique efficace
ou non.
EN RÉSUMÉ, IL S’AGIT DE :
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conformité, en leur allouant des ressources et l’autorité
adéquates
3. Éviter l’embauche dans les fonctions d’encadrement de
personnes ayant eu des comportements sanctionnables ou
autres attitudes contraires à un programme éthique et
conformité
4. Communiquer et former tous les salariés concernant le
programme éthique et conformité
5. Contrôler et auditer l’efficacité du programme éthique et
conformité
6. Veiller à la sanction des violations du programme éthique
et conformité et de leur cohérence
7. Répondre rapidement aux violations du programme
éthique et conformité et prendre toutes les mesures
nécessaires pour prévenir toute récidive.
II. FORMER LES SALARIÉS AUX DILEMMES ÉTHIQUES
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L’éthique des vertus
Exemple
L’éthique du devoir
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unique qu’il définit comme un “impératif catégorique” : “Agis
seulement d’après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en
même temps qu’elle devienne une loi universelle”
Exemple
L’éthique de l’utilité
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Exemple
29/31
CHAPITRE 5: QUEL EST L'AVENIR DE L'ÉTHIQUE D’ENTREPRISE ?
Exemple
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logique n’en demeure pas moins commerciale, communément guidée
par la recherche d’une rentabilité très forte à court terme. Les risques
potentiels liés à un défaut de perspective sont destructeurs de confiance
et susceptibles de porter atteinte à l’intérêt de l’entreprise comme à
celui des tiers. La prévention de tels risques, dont certains sont
énumérés ci-dessous, justifie que les startups apportent des solutions
éthiques personnalisées :
CONCLUSION
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L'éthique s'inscrit donc au cœur de la stratégie d'entreprise dans
l'économie du début du 21ème siècle. L'entreprise doit aujourd'hui
assumer de nouvelles responsabilités et de nouveaux devoirs vis-à-vis de
la société, qui sont aussi la reconnaissance du rôle éminent qui est le
sien dans le monde d'aujourd'hui.
33/31
et les règles de bonne conduite qu'elle affiche. On attend désormais que
l’entreprise contribue à ce que la société considère comme le “bien
commun” ou “l’intérêt général”.
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