2022 10 Se DSG FR
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néo-apostolique
Numéro hors-série Pensées
2022 directrices
1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1 Brève rétrospective . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
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Table des matières
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Introduction
La transmission du pouvoir
et du mandat ministériels aux
femmes
1 Introduction
Les apôtres sont les « dispensateurs des mystères de Dieu »
(I Corinthiens 4 : 1) ; en tant que tels, ils doivent veiller à la procla-
mation véritable de l’Évangile, à l’administration véritable des sacre-
ments et à la discipline au sein de l’Église (CÉNA 7.4.1). L’aposto-
lat, dirigé par l’apôtre-patriarche, doit s’interroger sur l’ordre actuel
dans les communautés et, par l’action du Saint-Esprit, parvenir à
des réponses solides et conformes à la Bible. C’est précisément
sur les thèmes pour lesquels il n’existe pas de réponse biblique
claire qu’il est nécessaire que l’apostolat parvienne à des décisions
solides avec l’aide du Saint-Esprit et de la raison. C’est la seule
façon de garantir que la vie de l’Église et des communautés se
structure et se développe conformément à notre époque.
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
« L’être humain, dit encore l’article 5, est investi de son ministère par
la volonté divine et non pas sur une décision humaine. Cela s’ac-
complit par l’apostolat. Il y a un rapport immédiat entre le minis-
tère et l’apostolat. Là où l’apostolat est à l’œuvre, il existe aussi,
par conséquent, un ministère spirituel (cf. 7). Il existe par ailleurs,
dans l’Église de Christ, divers services en vue de la proclamation de
l’Évangile et du bien-être des fidèles, qui peuvent aussi être remplis
sans ordination. […] L’ordination dans un ministère spirituel com-
porte trois aspects : ‘le pouvoir, la bénédiction et la sanctification’.
C’est surtout pour les ministres sacerdotaux que l’élément de ‘pou-
voir’ a une importance décisive, car ils ont le pouvoir d’annoncer le
pardon des péchés par mission de l’apôtre et de consacrer la sainte
cène. Par les apôtres, les ministres sacerdotaux ont donc part à
la bonne administration des sacrements. La proclamation véritable
de la volonté salvifique universelle de Dieu se réalise aussi par le
‘pouvoir’ conféré par l’apostolat. Par la ‘bénédiction’, l’assurance de
l’accompagnement divin et de l’assistance du Saint-Esprit est don-
née, aussi bien pour l’exercice du ministère sacerdotal que diaconal.
La ‘sanctification’ indique que, par le ministère, Dieu lui-même veut
agir dans sa sainteté et son intangibilité. » (CÉNA 2.4.5).
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Définition du pouvoir et du mandat ministériels
1.2 Conclusion
L’apostolat – les apôtres en union avec l’apôtre-patriarche –
a pour mission de veiller à l’ordre actuel dans les commu-
nautés sous la direction du Saint-Esprit. La question de
savoir si les hommes et les femmes sont dignes d’égale
manière de recevoir le pouvoir et le mandat ministériels fait
partie de celles qui appellent, pour l’avenir, une réponse et
une décision par l’apostolat.
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
2.1 Conclusion
Les écrits relatifs à la définition du ministère de notre Église
ne contiennent pas de justification théologique pour le fait
que seuls les hommes peuvent être ordonnés. La question
se pose donc de savoir si la limitation du ministère spirituel
à l’homme, qui est due à la tradition chrétienne universelle
depuis le deuxième siècle, est défendable au vu du témoi-
gnage biblique. Le problème soulevé ne peut pas être réso-
lu de manière appropriée par des références à l’égalité des
droits entre hommes et femmes dans la société, exprimée
dans les constitutions de nombreux États, mais par l’évalua-
tion théologique de l’évidence biblique. Dans ce contexte, le
discours biblique relatif à l’homme comme image de Dieu –
tel qu’il est présent dans les récits de la création – est d’une
importance décisive.
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La ressemblance de l’homme à Dieu
« Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre res-
semblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les
oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les rep-
tiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme à son image, il le
créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. Dieu les bénit,
et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et
assujettissez-la ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les
oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre » (Genèse
1 : 26-28).
3 « Dans la tradition dogmatique, cette phrase est interprétée comme une allusion à la nature
trinitaire de Dieu : les trois Personnes divines font œuvre de Créateur de manière égale. »
(L’homme et la femme, à l’image de Dieu. Pensées directrices, hors-série n° 2/2021, Neu-
Isenburg 2021, p. 5 sq.).
4 Stinglhammer, Hermann : Einführung in die Schöpfungstheologie (Introduction à la théologie de la
création), Darmstadt, 2011, p. 31. Dieu, qui est en lui-même trois Personnes et qui est donc un alter
ego éternel, représente également une unité plurielle.
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
5 Haag, Herbert : Art. Récit de la Création. Dans : Lexique biblique, 2e édition Einsiedeln/Fribourg/
Cologne, 1968., col. 1554.
6 Stinglhammer, Hermann : Einführung in die Schöpfungstheologie (Introduction à la théologie de
la création). Darmstadt 2011, p. 32.
7 Schüle, Andreas : Die Urgeschichte (Genèse 1–11), Zurich, 2009, p. 53 sq.
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La ressemblance de l’homme à Dieu
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
3.3 Conclusion
Les deux récits vétérotestamentaires de la création expri-
ment la relation étroite entre Dieu et l’homme. Adam, c’est-
à-dire l’homme en tant qu’homme et femme, reçoit la mis-
sion de dominer (Genèse 1 : 26 sq.) sur les animaux de la
terre, de « cultiver » et de « garder » la création. Il existe
une unité physique entre les deux, ils sont faits de la même
« matière ». L’idée d’une hiérarchisation de l’homme et de la
femme n’est suggérée qu’après le récit de la chute dans le
péché (Genèse 3 : 1-24) en Genèse 3 : 16.
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L’homme et la femme sont à l’image de Dieu – Déductions théologiques
10 Les explications se basent sur l’article : « L’homme et la femme, à l’image de Dieu » (Pensées
directrices, hors-série n° 2/2021, Neu-Isenburg, 2021, p. 4-19).
11 Bär, Martina : Mensch und Ebenbild Gottes sein: Zur gottebenbildlichen Dimension von Mann
und Frau (Être humain et à l’image de Dieu. De la dimension à l’image de Dieu de l’homme et
de la femme), Würzburg, 2011, p. 285. Similaire aussi à la p. 289 : « La déclaration relative à la
ressemblance avec Dieu se rapporte de façon universelle aux hommes, et, par conséquent,
aussi à l’homme et à la femme sans distinction. »
12 Ibid., p. 299.
13 C’est à juste titre que Gerhard Ebeling remarque : « L’être de l’homme en tant qu’image de
Dieu se fonde dans le vis-à-vis de Dieu et ne peut donc être saisi que comme l’être de l’homme
devant Dieu. » (Ebeling, Gerhard : Dogmatik des christlichen Glaubens. Vol. 1 : Der Glaube an
Gott den Schöpfer der Welt, Tübingen, 1979, p. 384).
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
4.4 Conclusion
L’Église néo-apostolique enseigne que la femme et l’homme
ont été créés « à l’image de Dieu » et qu’ils sont par consé-
quent d’égale nature et d’égale dignité. Tous deux sont
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Témoignages néotestamentaires sur la position de la femme au sein de la communauté
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
14 Marlies Gielen fait remarquer à ce sujet : « Curieusement, le prénom masculin Junias n’est
en effet attesté nulle part dans l’Antiquité, ni dans la littérature ni dans aucune inscription. En
revanche, la forme féminine Junia est largement attestée. » (Gielen, Marlies : Frauen in den
Gemeinden des Paulus. Von den Anfängen bis zum Ende des 1. Jahrhunderts. (Les femmes
dans les Églises pauliniennes, des débuts jusqu’à la fin du Ier siècle). Dans : Salzburger Theolo-
gische Zeitschrift 6, 2002, p. 184).
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Témoignages néotestamentaires sur la position de la femme au sein de la communauté
15 Schrage, Wolfgang : Der erste Brief an die Korinther (La première épître aux Corinthiens)
(I Corinthiens 11 : 17 –14 : 40), Zurich/Düsseldorf, 1999, p. 484.
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
16 Voir par exemple Marlies Gielen : « Cette exigence de silence des femmes dans l’assemblée de
l’Église et donc de soumission se trouve en I Corinthiens 14 : 33b-36, c’est-à-dire dans une véri-
table épître de Paul. Paul ne doit néanmoins pas être tenu pour responsable de cette exigence.
Elle correspond plutôt assez précisément au […] concept théologique des épîtres pastorales.
[…] Dans le cas du passage en I Corinthiens 14 : 33b-36, il s’agit d’un ajout post-paulinien, qui
a été fait sous l’influence du développement que les épîtres pastorales représentent et encou-
ragent. » (Gielen, 2002, p. 190 sq.). Cf. également Conzelmann, Hans : Der erste Brief an die
Korinther (La première épître aux Corinthiens), Göttingen 1981, p. 298 sq. « Ce passage fermé
en soi sort du contexte : il interrompt le thème de la prophétie et perturbe le rythme de l’ex-
posé. Objectivement, il est en contradiction avec le passage en 11 : 2 sqq., où l’apparition des
femmes dans l’Église est présupposée. […] Cette disposition reflète la consolidation civile de
l’Église, à peu près au niveau des épîtres pastorales : on s’associe à ma coutume générale. Par
conséquent, quiconque défend le texte à l’origine est contraint de recourir à des constructions
auxiliaires. »
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Témoignages néotestamentaires sur la position de la femme au sein de la communauté
5.4 Conclusion
Le témoignage du Nouveau Testament n’est pas univoque.
Certains témoignages font état d’une participation intensive
des femmes à la mission, à la vie de l’Église et aussi aux
activités cultuelles. Les témoignages de la fin du premier
siècle, dans lesquels une participation active des femmes
à la vie de la communauté est interdite, s’y opposent. La
participation à la mission et aux activités cultuelles est par
conséquent devenue impossible. Il n’est donc pas possible
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
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L’élection des douze apôtres par Jésus
Jésus lui-même n’a pas justifié son choix. Il n’est donc pas possible
d’en tirer des conclusions normatives pour l’Église.
6.1 Conclusion
En mai 2021, l’AIAD a décidé : « Selon le témoignage du
Nouveau Testament, Jésus n’a appelé que des hommes
comme apôtres. C’est à eux qu’il a confié la direction de
l’Église. Nous ne connaissons aucune déclaration de Jésus
sur la question de savoir si un ministère peut aussi être
confié à des femmes au sein de son Église. Les paroles
et les actes de Jésus ne permettent pas de conclure de
manière équivoque à la possibilité ou non d’une ordination
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
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La femme au sein de la communauté néo-apostolique
7.1 Conclusion
Jusqu’à la première moitié du vingtième siècle, le ministère
de diaconesse était confié à des femmes. Cela n’a plus été
le cas par la suite, sans que cela ne soit justifié. Actuelle-
ment, les femmes exercent des fonctions d’enseignement
et d’encadrement de la jeunesse au sein de l’Église. La
question de l’attribution de mandats ministériels aussi aux
femmes se pose au vu de la croyance en le fait que les
hommes et les femmes sont appelées d’égale manière à la
qualité de prémices et donc au sacerdoce royal.
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
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Évaluation théologique des témoignages néotestamentaires
8.1 Conclusion
Les témoignages néotestamentaires qui s’opposent à la par-
ticipation des femmes au service religieux et à la vie de com-
munauté ne donnent pas de justification théologique valable
à cela. La plupart de ces textes ont un caractère résolument
pragmatique et sont liés à leur époque. Il apparaît qu’une
justification théologique de l’ordination des femmes dans le
ministère spirituel ne peut être qu’anthropologique (c’est-à-
dire fondée sur la nature de l’être humain) et sotériologique
(fondée sur son besoin de salut).
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
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Conséquences doctrinales et pratiques
22 Ibid., p. 25 sq.
23 Ibid., p. 26.
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
9.3 Conclusion
L’apostolat – les apôtres en union avec l’apôtre-patriarche –
décide que les femmes peuvent être investies d’un pou-
voir ministériel en raison de l’égalité des sexes et de l’égale
dignité entre les sexes. Les femmes peuvent en outre être
appelées à des fonctions dirigeantes au sein de la commu-
nauté, du district et d’une Église territoriale ou nommées à
des services liés au ministère. Le mandat ministériel qui y
est lié ne doit toutefois être conféré que là où il est accepté
par la communauté et où le consensus social et la législa-
tion le permettent.
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Remarques relatives à l’introduction de l’ordination des femmes
²⁴ Ibid., p. 13.
25 Ibid., p. 17.
26 Cf. ibid., p. 10.
27 Ibid., p. 26.
²⁸ Ibid., p. 13.
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La transmission du pouvoir et du mandat ministériels aux femmes
29 Ibid., p. 13.
30 Ibid., p. 15.
31 Cf. ibid., p. 14.
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Remarques relatives à l’introduction de l’ordination des femmes
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