Section 2 - Autres Modes de Reglement Prive Des Litiges

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SECTION 2- AUTRES MODES DE RÈGLEMENT PRIVÉ DES LITIGES

Ces modes ne font pas appel aux tribunaux (transactions, arbitrages,


conciliations, médiations). Ils ne mettent pas l’accent sur l’intervention de
l’Etat mais plutôt sur la volonté des parties. Exceptionnellement, il peut
arriver dans ce cas que les particuliers sollicitent l’intervention de l’Etat.
Para 1- La transaction
C’est la convention par laquelle les parties, aux moyens de concessions
réciproques, terminent une contestation née ou prévoient une contestation à
naître. C’est ce que prévoit l’article 20-44 du Code Civil et 756 du Code des
obligations civiles du Sénégal. La transaction est utilisée dans les différends
se rapportant à des intérêts privés c’est-à-dire que l’ordre public n’est pas en
jeu sauf quelques hypothèses prévues par la loi. Exemple : l’administration
douanière peut opérer une transaction avec un délinquant.
Dans ce cas, on procède à une réduction de la majoration des impôts en cas
de fraude fiscale ou douanière par la transaction.
Le contentieux fiscal fait une large place à la transaction en Droit public
dans des conditions particulières. En Droit privé, la transaction peut
intervenir dans le domaine des assurances avec notamment l’existence de
clause de transaction dans les polices. Ce qui entraîne une offre obligatoire,
indemnisation d’une victime d’accident de circulation par l’assureur. Cette
offre doit normalement conduire à une transaction pour éviter un procès.
L’article 20-52 du Code Civil confère à la conciliation entre le signataire et
l’autorité de la chose jugée en dernier ressort. L’affaire est définitivement
réglée et ne peut être soumise à aucun autre tribunal.

Para2- La conciliation (art. 30 et 31 du CPC)


C’est un mode de règlement des différends auquel les parties en présence
s’entendent pour mettre fin à leurs litiges aux besoins avec l’aide d’un tiers-
conciliateur. Ce dernier tentera de les rapprocher jusqu’à ce qu’un accord
soit trouvé dont les termes seront constatés dans un document appelé PV de
conciliation soit possible. La conciliation peut aussi aboutir à un PV de non
conciliation. Cette conciliation existe en Droit administratif,
En matières publiques, la conciliation existe aussi en Droit International
Public. La mission du conciliateur est de faciliter en dehors de toute
procédure judiciaire le règlement amiable des différends portant sur des
Droits dont les intéressés ont la libre disposition. Elle peut être mise en
œuvre par un tiers ou par un juge.
D’abord la conciliation par un tiers est appelée conciliation extrajudiciaire
est un mode de règlement amiable des litiges, le conciliateur ne prononce
pas de solutions contrairement à l’arbitrage mais il en propose une, cela veut
dire qu’il facilite le règlement amiable des différends. La saisine du
conciliateur n’est soumise à aucune forme. En effet, elle est ouverte à toute
personne physique ou morale. Il y a une possibilité de saisine des autorités
judiciaires mais à titre bénévole. Le conciliateur invite les parties à se
présenter devant lui accompagnés ou non d’une personne de leur choix. Le
conciliateur peut se rendre sur les lieux et sous réserve de l’accord des
parties faire intervenir toute personne dont l’audition lui parait utile à la
solution amiable du litige. Il a l’obligation de secret ; il peut faire un constat
d’accord s’il parvient à une conciliation même partielle. Il transmet alors le
PV de l’accord signé par les parties à son mandant si le conciliateur a été
désigné par le juge. Des exemplaires du PV de conciliation sont remis à
chaque partie. Le juge peut alors intervenir pour conférer à la conciliation, la
force exécutoire à l’accord, si les parties le désirent.
Pour la conciliation judiciaire, elle est prévue par l’art.21 du Code de
Procédure Civil, le juge peut, d’office ou à la demande des parties, tenter
personnellement de les concilier au début de l’instance et en tout état de la
procédure. Cette conciliation se fait soit en audience public ou dans le
cabinet du juge. Ce dernier est assisté du greffier qui dresse un PV des
conditions de l’arrangement s’il y a conciliation. Ce PV est signé par le juge
et le greffier ainsi que les deux parties à peine de nullité. La conciliation est
laissée à l’appréciation du juge. Il y a des cas dans lesquels la loi érige la
conciliation en préalable obligatoire, c’est notamment le cas par exemple en
matière de divorce (art.169 du Code de la Famille du Sénégal, art.251- 252
du Nouveau Code de Procédure Civil). Le Juge va rechercher une solution
par les parties et non pas imposée par lui

Para 3- La médiation
C’est un mode de règlement des litiges comme la conciliation. Elle est
possible en matière pénale et civile. Dans cette dernière matière, la
médiation n’est pas imposée par le juge, elle doit aboutir à l’accord des
parties qui ne peuvent pas dessaisir le juge en cas de médiation. Il est fixé
une durée de quatre (4) mois renouvelable une fois pour aboutir à la
médiation. La mission du médiateur est de faciliter la communication entre
les parties pour qu’elles trouvent elles-mêmes la solution acceptable à leur
conflit.
I-LA MISE EN ŒUVRE DE LA MEDIATION

La médiation peut être mis en œuvre par les parties elles-mêmes sur
demande d’une invitation de la juridiction étatique d’un tribunal arbitral ou
alors d’une entité publique compétente. La médiation peut être Ad Hoc ou
institutionnelle. Les parties choisissent le ou les médiateurs d’un commun
accord pour la désignation du médiateur, les parties peuvent se faire assister
par toute personne physique ou morale appelée autorité de désignation.
Cette autorité recommande des personnes qui ont les qualités et
compétences pour servir le médiateur. Il peut cependant arriver que les
parties donnent compétence à l’autorité de désignation pour nommer
directement le médiateur.

II-LES OBLIGATIONS DU MEDIATEUR

Le médiateur qui est nommé ou qui est désigné confirme dans une
déclaration écrite son indépendance, son impartialité ainsi que sa
disponibilité pour assurer la procédure de médiation. Et durant toute la
procédure de médiation, le médiateur doit révéler aux parties toute
circonstance nouvelle de nature à soulever des doutes légitimes sur son
impartialité ou son indépendance. Il confirme aux parties de leurs droits de
s’opposer à la poursuite de sa mission pour la conduite de celle-ci mais les
parties sont libres de déterminer les modalités suivant lesquelles la
médiation doit être conduite à défaut le médiateur adopte les modalités les
plus appropriées. Le médiateur n’impose pas une solution aux parties, il
peut cependant à toute auteur de médiation faire des propositions de
règlement en fonction des demandes des parties et des techniques qu’il
estime les plus appropriées. Il peut en cours de médiation inviter les parties
à designer un expert en vue de requérir un avis technique. Il peut remarquer
qu’une juridiction étatique ou arbitrale régulièrement saisie par les parties
peut en accord avec celles-ci surprendre la procédure et les renvoyer à la
médiation. Il faut observer que la procédure de médiation ne peut être
empruntée au cas dans lequel un juge ou un arbitre tente de faciliter un
règlement amiable directement avec les parties.
En principe le médiateur ne peut assumer les fonctions d’arbitres ou
d’experts dans un différend qui a fait l ‘objet de la procédure de médiation ou
dans un autre différend nait d’un même rapport juridique. Il ne peut non
plus assumer les fonctions de conseil.
Lors que les parties sont convenues à la médiation et se sont expressément
engagés à n’entamer aucune procédure arbitrale ou judiciaire il est donné
effet à cet engagement par le tribunal arbitral ou la juridiction étatique
jusqu’à ce que les conditions aient été satisfaites par dérogation.
Dans le processus de médiation, le médiateur peut rencontrer les parties et
communiquer avec elles séparément. Mais lorsqu’il souhaite rencontrer l’une
des parties seulement il en informe l’autre au préalable ou dès que possible
avec sa rencontre. Lorsqu’il reçoit d’une partie des informations relatives il
peut en relever la teneur à l’autre partie sauf si l’information a été donnée
sous la condition expresse qu’elle demeure confidentielle. Il fait remarquer
que toutes les informations relatives à la procédure de médiation

Doivent demeurer confidentielles à moins que la divulgation soit exigée par


la loi ou souhaitée par les parties ou lors qu’elle est nécessaire à l’exécution
de l’accord issu de la médiation.
Les personnes impliquées dans la procédure de médiation ne peuvent
invoquer ni présenter des éléments de preuve encore moins témoigner à leur
sujet dans une procédure arbitrale ou judiciaire.

III-LA FIN DE LA MEDIATION

Lors que la médiation qui a abouti doit être prouvée, cette preuve doit être
apportée par tout moyen. La procédure de la médiation prend fin dans
différents cas. Ainsi la conclusion d’un accord écrit signée par les parties
lors qu’il y a une déclaration écrite du médiateur indique qu’il n’est plus
nécessaire de poursuivre la médiation ou lors qu’une des parties ne participe
plus aux réunions de médiation malgré les relances du médiateur. De même
les parties peuvent adresser au médiateur une déclaration écrite indiquant
qu’il est mis fin à la médiation.
La médiation prend fin également lors qu’une partie adresse à l’autre une
déclaration écrite indiquant qu’il ait mis fin à la médiation. Enfin la
médiation prend fin avec l’expiration du délai de médiation. Si à l’issu de la
médiation les parties concluent un accord celui-ci est obligatoire il les lie.
L’accord issu de la médiation est susceptible d’exécution forcée, cet accord
peut être authentifié par voie notariale et à la requête conjointe des parties
aussi ou à celle de la partie la plus dirigeante. L’accord de médiation peut
être soumis à l’homologation ou à l’exéquatur de la juridiction compétente
qui se borne à vérifier l’authenticité de l’accord de médiation et délivre une
ordonnance d’homologation ou d’exéquatur dans un délai de quinze jours à
compter de la date de dépôt de la demande. Le juge ne peut modifier les
termes de l’accord mais peut refuser l’homologation ou l’exéquatur dans le
cas où l’accord de médiation est contraire à l’ordre public.
Si l’ordonnance n’est pas délivrée dans les quinze jours, l’on considère que
l’accord de médiation bénéficie automatiquement de l’homologation ou de
l’exéquatur. Lorsqu’une partie considère que l’accord est contraire à l’ordre
public, elle peut saisir la CCJA afin d’obtenir l’annulation de l’acte
d’homologation ou d’exéquatur et ce dans les quinze jours de la notification
de l’accord.
La CCJA doit statuer dans un délai de 6mois et le recours est dit suspensif
cela étant il faut noter que la décision du juge accordant l’homologation ou l
‘exéquatur n’est susceptible d’aucun recours sauf si l’accord est contraire à
l’ordre public.

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