Problem at I Que Du Droit Au Rec Ours
Problem at I Que Du Droit Au Rec Ours
Problem at I Que Du Droit Au Rec Ours
INTRODUCTION
Certes, à l’heure actuelle, l’importance d’une telle problématique n’est pas à discuter car,
dans un pays comme la RDC où l’on est confronté au phénomène d’arrestation et détention
illégales à grande échelle, il faudrait avoir en face un système de recours efficace pour faire cesser le
plus rapidement que possible des situations pareilles, lesquelles portent gravement atteinte aux
libertés individuelles des citoyens et des personnes.
Avant d’analyser les conditions légales d’arrestation et de détention préventive des individus
en procédure pénale ordinaire de la RDC, il faudrait d’abord fixer les idées sur la différenciation
technique entre les mots ’’arrestation’’ et ’’détention’’ et préciser leurs portées.
Mais, en procédure pénale ordinaire de la RDC, la différence est plus ou moins nette entre
l’arrestation et la détention.
Du point de vue des autorités compétentes, ce sont les Agents et les officiers de la police
judiciaire et les officiers du ministère public qui sont chargés, chacun en ce qui le concerne, d’opérer
les arrestations tandis que les détentions sont opérées par les juges (juge de détention ou juridiction
de jugement, selon les cas).2
En outre, du point de vue de l’objectif, les arrestations sont opérées aux fins de conduire la
personne arrêtée devant l’autorité compétente (pour instruire ou pour ordonner la détention
préventive) ; tandis que la détention est décidée pour incarcérer la personne soit à titre des peines
soit à titre préventif en attendant l’issu du procès.
En fin, du point de vue de titre, la détention est opérée sur base d’acte juridictionnel, tandis
que l’arrestation s’opère essentiellement sur base de simple acte judiciaire, notamment les mandats
(d’amener ou d’arrêt).
L’article 17 al 2 de la constitution congolaise du 18 février 2006 prévoit que « nul ne peut être
… arrêté … qu’en vertu de la loi et dans les formes qu’elle prescrit ». Il s’en suit qu’on ne peut arrêter
un individu que dans les conditions de fond et de forme prévues par la loi.
On distingue 3 cas d’arrestation selon les conditions légales à réunir : ‐ l’arrestation pour
infraction flagrante, ‐ l’arrestation sur Procès‐verbal d’Officier de la Police Judiciaire et
‐ l’arrestation en exécution du mandat d’Officier du Ministère Public.
2
Antoine Rubbens, Le Droit judiciaire congolais : l’instruction criminelle et la procédure pénale, PUC, Kin,2010, pp.69‐78
3
Une infraction est un acte ou une omission interdit et punit par la loi.3 Le code pénal et les lois
particulières définissent plusieurs comportements punissables notamment : l’assassinat, le meurtre,
l’empoisonnement, l’homicide involontaire, les coups et blessures, les imputations dommageables,
les injures, le vol, l’escroquerie, l’abus de confiance, le stellionat, l’occupation illégale, le viol,
l’attentat à la pudeur, le faux en écriture, la corruption, le détournement, l’atteinte à la sureté de
l’Etat, etc. Les peines prévues par la loi pour ces actes varient d’une infraction à une autre. Il peut
s’agir notamment de peine de servitude pénale principale (prison) d’un jour à 20 ans, ou à la
servitude pénale à perpétuité (ou prison à vie).
Une infraction est dite flagrante, lorsqu’elle se commet actuellement ou lorsqu’elle vient à
peine de se commettre (il y a quelques minutes ou quelques heures). Elle est réputée flagrante
lorsque l’auteur présumé est poursuivi par la clameur publique ou lorsqu’il a été trouvé porteur
d’effets ou instruments faisant présumer sa culpabilité et ce, dans le temps voisin de la commission
de l’infraction.
L’article 6 du code procédure pénale édicte que « en cas d’infraction flagrante ou réputée
flagrante et passible d’une peine de servitude pénale de trois ans au moins, toute personne peut, en
l’absence de l’autorité judiciaire chargée de poursuivre et de tout officier de police judiciaire, saisir
l’auteur présumé et le conduire immédiatement devant celle de ces autorités qui est la plus proche ».
Ainsi, les conditions légales pour arrêter un individu en cas d’infractions sont : l’existence
d’une infraction flagrante ou réputée telle, punit de 3 ans de servitude pénale principale au moins
(le cas des infractions telles que l’assassinat, de meurtre, l’empoisonnement … qui sont punies de
mort, et des infractions telles que le vol, l’abus de confiance, l’escroquerie, le stellionat, le viol,
l’attentat à la pudeur … qui sont punies de plus de 3 ans de prison). Ces infractions doivent être
entrain de commettre ou venant à peine de se commettre, il y a quelque minutes ou heures, au
moment où l’on arrête l’auteur présumé ou encore que ces infractions se sont commises il y a
quelques jours (2 ou 3) et que l’auteur présumé est trouvé porteur des effets ou objets faisant
présumés sa culpabilité, par exemple le fait d’être trouvé avec les organes humains de la victime du
meurtre ou les objets volés ou détournés.
Et dans ce cas, toute personne (militaire, policier ou civil et quelque soit son rang), peut opérer
l’arrestation (c’est une possibilité) mais à condition qu’il n’y ait pas sur le lieu un OPJ ou un OMP et à
charge pour lui, de conduire directement l’auteur présumé devant l’autorité judiciaire compétente
la plus proche (OPJ ou OMP).
Il résulte de cette disposition que toute personne qui qu’elle soit peut arrêter en cas
d’infraction flagrante ou réputée telle, à condition qu’il s’agisse d’une infraction dont la loi punit
d’au moins 3 ans de prison (ce qui suppose que celle‐ci connait la loi), qu’il n’y ait pas, sur place, une
autorité ayant le pouvoir d’arrêté (parce que cette dernière en a le devoir et la responsabilité) et qu’il
se charge de conduire la personne arrêtée directement devant l’OPJ et l’OMP le plus proche et ce,
sous peine de rendre coupable d’arrestation illégale (infraction punie de 5 ans de prison, art 67 CP
LII). Ce serait le cas de celui qui arrêterait l’auteur des injures proférées en sa présence (les injures
n’étant punies que de 8 jours lorsqu’elles sont privées et de 2 mois de prison seulement, si elles sont
3
Nyabirungu mwene Songa ; Traité de droit pénal général congolais, DES, Kin, 2001, p.157
4
publiques). Ce serait également le cas de celui qui arrêterait le violeur de sa fille pour l’amener ou
l’enfermer chez lui à la maison. Etc.
Les officiers de la police judiciaire sont principalement chargés de rechercher les infractions sur
terrain, de les constater, de recevoir les plaintes et dénonciation et d’interpeller par acte de
convocation, les auteurs présumés de ces infractions (et les renseignants) et de les interroger sur
procès‐verbal. C’est dans ce sens que l’article 2 du code de procédure pénale dispose que « les
officiers de police judiciaire constatent les infractions qu’ils ont mission de rechercher; ils reçoivent les
dénonciations, plaintes et rapports relatifs à ces infractions. Ils consignent dans leurs procès‐verbaux
la nature et les circonstances de ces infractions, le temps et le lieu où elles ont été commises, les
preuves ou indices à la charge de ceux qui en sont les auteurs présumés ainsi que les dépositions des
personnes qui auraient été présentes ou auraient des renseignements à fournir. Ils interrogent les
auteurs présumés des infractions et recueillent leurs explications ».
Et de manière beaucoup plus explicite, les articles 37 à 41 de l’ordonnance n°78‐289 du 3 juillet 1978,
relative à l’exercice des attributions d’officier et agents de police judiciaire près les juridictions de
droit commun, édictent respectivement que « les officiers de police judiciaire sont tenus de
rechercher personnellement et activement les infractions qu’ils ont pour mission de constater… « les
officiers de police judiciaire sont tenus de recevoir toute plainte, dénonciation ou rapport relatif à une
infraction qu’ils ont pour mission de constater. Ils en dressent aussitôt procès‐verbal… « les officiers
de police judiciaire mènent leurs enquêtes individuellement… « les officiers de police judiciaire se
transportent sur les lieux de l’infraction toutes les fois que cela est nécessaire. Ils y constatent, s’il y a
lieu, le corps du délit et y recherchent le mode d’opération ainsi que les traces ou indices laissés par
les auteurs… « les officiers de police judiciaire peuvent convoquer, pour les entendre, toutes les
personnes susceptibles de leur fournir des renseignements sur l’infraction commise ainsi que ses
auteurs. Les personnes ainsi convoquées sont tenues de comparaître et de déposer, mais ne prêtent
pas serment. Si elles sont en défaut de comparaître ou ayant comparu, elles refusent de déposer,
l’officier de police judiciaire en informe l’officier du Ministère public qui peut les y contraindre par la
force s’il y a lieu ».
Il ressort de ces dispositions que, en dehors des cas d’exécution de mandat et les cas où l’on a
trouvé l’infraction entrain de se commettre ou vienne à peine de se commettre tout en laissant des
traces fraiches, l’OPJ ne peut pas arrêter un suspect s’il ne l’a pas convoqué et entendu sur procès‐
5
verbal. Après cette audition, l’OPJ peut arrêter le suspect sur base de son procès‐verbal qu’il
établit lui‐même, lequel est appelé procès‐verbal d’arrestation et de garde à vue ou encore procès‐
verbal de saisi de prévenu.
Dans ce cas, les conditions légales d’arrestation sont telles que : 1) l’infraction reprochée au suspect
soit punissable de 6 mois de SPP au moins, 2) qu’il y ait d’indices sérieux de culpabilité, 3) la charge
ou le devoir de conduire immédiatement la personne arrêtée auprès de l’officier du ministère public
le plus proche, au plus tard dans les 48 heures de son arrestation effective et ce, 4) après avoir
préalablement attendu le suspect sur les faits lui reprochés. 4
S’il y a des indices sérieux de culpabilité et que l’infraction et punissable de moins de 6 mois et de
plus de 7 jours de SPP, l’OPJ ne peut arrêter le suspect que si sa fuite à craindre ou si son identité est
inconnue ou douteuse, toujours à charge de conduire immédiatement la personne arrêtée auprès de
l’officier du ministère public le plus proche, au plus dans les 48 heures de son arrestation effective et
après avoir préalablement attendu ce suspect sur les faits lui reprochés. Le Procès‐verbal
d’arrestation devra mentionner les faits constituant en l’espèce, les indices sérieux de culpabilité et
l’infraction retenue.
Ces conditions légales d’arrestation et de garde à vue sur procès‐verbal d’OPJ résultent des
dispositions des articles 72 à 74 de l’ordonnance n°78‐289 du 3 juillet 1978, relative à l’exercice des
attributions d’officier et agents de police judiciaire près les juridictions de droit commun, lesquels
prévoient que :
« les officiers de police judiciaire peuvent procéder à l’arrestation de toute personne soupçonnée
d’avoir commis une infraction punissable de six mois au moins de servitude pénale, à la condition qu’il
existe contre elle des indices sérieux de culpabilité. Ils peuvent aussi, lorsque l’infraction est
punissable de moins de six mois et de plus de 7 jours de servitude, pénale, se saisir de la personne du
suspect contre lequel existent des indices sérieux de culpabilité à la condition qu’il y ait danger de
fuite ou encore que son identité soit inconnue ou douteuse. Le suspect est préalablement entendu
dans ses explications ;
« les officiers de police judiciaire sont tenus d’acheminer immédiatement devant l’officier du
Ministère public le plus proche les personnes arrêtées par application de l’article précédent ;
toutefois, lorsque les nécessités de l’enquête l’exigent et que l’arrestation n’a pas été opérée à la suite
d’une infraction flagrante ou réputée telle, l’officier de police judiciaire peut retenir par‐devers lui la
personne arrêtée pour une durée ne dépassant pas quarante‐huit heures. À l’expiration de ce délai, la
personne gardée à vue doit obligatoirement être laissée libre de se retirer ou mise en route pour être
conduite devant l’officier du Ministère public, à moins que l’officier de police judiciaire se trouve, en
raison des distances à parcourir, dans l’impossibilité de ce faire ;
« l’arrestation ainsi que la garde à vue sont constatées sur procès‐verbal. L’officier de police judiciaire
y mentionne l’heure du début et de la fin de la mesure ainsi que les circonstances qui l’ont justifiée. Le
procès‐verbal d’arrestation est lu et signé par la personne arrêtée ou gardée à vue ainsi que par
l’officier de police judiciaire dans les formes ordinaires des procès‐verbaux ».
4
Matthieu Nkongolo Tshilengu, Droit Judiciaire congolais : Le rôle des cours et tribunaux dans la restauration d’un droit
violé ou contesté ; SDEMJ, Kin, 2003, p.49
6
En procédure pénale, le mandat est un acte judiciaire par lequel, pour raison d’enquête ou
d’instruction, l’officier du ministère public décide soit de faire perquisition un lieu, soit de faire
comparaître ou de faire arrêter un individu.5
Parmi les mandats que peuvent prendre l’Officier du ministère public, ceux en vertu desquels la
force publique (OPJ et APJ) peut procéder à l’arrestation d’une personne sont : le Mandat d’amener,
le mandat d’arrêt provisoire et le mandat de prise de corps. Ce dernier (mandat de prise de corps)
étant destiné à l’arrestation d’une personne condamnée à mort ou à la servitude pénale, afin de la
faire acheminer à la prison, ne cadre pas naturellement avec notre propos qui s’intéresse à privation
préventive de la liberté. Autant, l’émission d’un mandat de prise de corps ne pose pas de problème
particulier parce qu’il suffit qu’il y ait un jugement exécutoire de condamnation à la mort ou à la
servitude pénale. En outre, les modalités pratiques d’exécution du mandat de prise de corps sont les
mêmes que pour le mandat d’amener6, à la seule différence que la personne arrêté sur mandat de
prise de corps, n’est pas conduite devant l’OMP pour instruction mais plutôt pour être acheminé à la
prison avec la réquisition aux fins d’emprisonnement.
Quant au mandat d’amener, il est principalement décerné par l’Officier du Ministère Public et
exceptionnellement, en cas de flagrance, par un officier de la police judiciaire, si le suspect est en
fuite (parce qu’il est présent, son arrestation pure et simple suffit sans qu’il soit nécessaire de
décerner un acte de mandat d’amener). L’article 115 al 4 de l’ordonnance n°78‐289 du 3 juillet 1978,
relative à l’exercice des attributions d’officier et agents de police judiciaire près les juridictions de
droit commun, dispose que « le mandat d’amener est l’ordre donné à la force publique par celui qui
l’a délivré de conduire immédiatement devant lui la personne qui y est désignée. S’il a été décerné par
un officier du Ministère public, il est valable pour trois mois. S’il l’a été par un officier de police
judiciaire, sa validité est limitée à deux mois ». L’alinéa 2 du même article ajoute que « en cas
d’infraction flagrante passible de six mois au moins de servitude pénale, l’officier de police judiciaire
saisi peut décerner mandat d’amener, en aucun autre cas, les officiers de police judiciaire ne peuvent
décerner de mandat ».
Deux contextes différents peuvent justifier l’émission d’un mandat d’amener par l’officier du
ministère public :
5
Lexique des termes juridiques, Dalloz, 2017‐2018
6
Art 121 de l’ordonnance n°78‐289 du 3 juillet 1978, relative à l’exercice des attributions d’officier et agents de police
judiciaire près les juridictions de droit commun
7
satisfaire à ce mandat, l’officier du Ministère public peut décerner contre lui un mandat d’amener ».
L’article 41 de l’ordonnance précitée, prévoit que « les officiers de police judiciaire peuvent
convoquer, pour les entendre, toutes les personnes susceptibles de leur fournir des renseignements
sur l’infraction commise ainsi que ses auteurs ; les personnes ainsi convoquées sont tenues de
comparaître et de déposer, mais ne prêtent serment. Si elles sont en défaut de comparaître ou ayant
comparu, elles refusent de déposer, l’officier de police judiciaire en informe l’officier du Ministère
public qui peut les y contraindre par la force s’il y a lieu ». Dans ce cas, la seule existence d’un
mandat de comparution de l’OMP ou d’une convocation d’OPJ dument notifié et auquel l’intéressé
n’a pas satisfait, suffit pour justifier la légalité d’une arrestation sur base d’un mandat d’amener.
Pour l’article 115 dernier alinéa de l’ordonnance n°78‐289 du 3 juillet 1978, relative à l’exercice des
attributions d’officier et agents de police judiciaire près les juridictions de droit commun : « le
mandat d’arrêt provisoire est l’ordre donné par l’officier du Ministère public au gardien de la maison
d’arrêt de recevoir et détenir la personne qui en est l’objet et à la force publique de l’y conduire ».
Il y a lieu de noter que cet article ne donne ni les conditions ni le but dans lesquels le mandat d’arrêt
provisoire peut‐être émis par un officier du ministère public.
7
Ce qui n’est cependant pas le cas e pratique, les OMP se contentent de reproduire sur les mandats d’amener les phrases
de styles du genre « attendu qu’il y a d’indices graves de culpabilité » sans pour autant en indiquer l’espèce
8
Certains analystes ont cru à tort que le MAP était un titre de détention préventive parce qu’il
permettait à l’OMP de faire conduire l’inculpé en lieu de détention8. Ce sont plutôt les articles 27 et
28 du code procédure pénale qui précisent la les conditions et le but du mandat d’arrêt provisoire.
Pour ces dispositions, lorsqu’après avoir interrogé l’inculpé, l’officier du ministère public estime qu’il
y a lieu de le faire placer en détention préventive par l’autorisation du juge compétent, l’officier du
ministère public l’arrête sur base du mandat d’arrêt provisoire aux fins de le présenter devant le juge
de détention préventive, dans les 5 jours au plus tard (sauf cas de force majeur et délai de distance).
Pour l’article 27 du code de procédure pénale, une personne ne peut être placée en détention
préventive par le juge que s’il y a : 1) l’existence des indices sérieux de culpabilité, 2) des faits
paraissant être constitutifs d’une infraction punissable de 6 mois de SPP au moins ou s’ils sont
punissable de moins de 6 mois et de plus de 7 jours, qu’il y ait crainte de fuite ou que l’identité de
l’inculpé soit inconnue ou douteuse. L’alinéa 2 de l’article 28 précité ajoute que « lorsque les
conditions de la mise en état de détention préventive sont réunies, l’officier du Ministère public peut,
après avoir interrogé l’inculpé, le placer sous mandat d’arrêt provisoire, à charge de le faire conduire
devant le juge le plus proche compétent pour statuer sur la détention préventive ».
Il ressort de l’économie de ces articles que techniquement, le mandat d’arrêt provisoire ne place pas
l’inculpé en détention préventive ; mais il opère simplement une arrestation en attendant que
l’inculpé soit présenté devant le juge compétent pour autoriser ou refuser la détention préventive.
Ainsi, les conditions légales d’arrestation sur base du mandat d’arrêt provisoire émis par l’officier du
ministère public peuvent se résumer comme suit : 1) l’existence des indices sérieux de culpabilité
qui doivent y être démontrés 2) faits paraissant être constitutifs d’une infraction punissable de 6
mois de SPP au moins ou s’ils sont punissable de moins de 6 mois et de plus de 7 jours, qu’il y ait
crainte de fuite ou que l’identité de l’inculpé soit inconnue ou douteuse, 3) l’audition préalablement
de l’inculpé et 4) le devoir, pour l’officier du ministère, de faire conduire l’inculpé ainsi arrêté devant
le juge de détention préventive. 9 Toutes ces conditions doivent être démontrées sur l’acte du
mandat d’arrêt provisoire de l’inculpé concerné.
Si l’arrestation des auteurs présumés des infractions ne peut se faire que par les officiers du
ministère public ainsi que par les agents et officiers de la police judiciaire qui prolongent leurs
actions, la détention préventive de droit ne peut s’opérer que sur décision du juge10 compétent, à
savoir : le juge du tribunal de paix. Exceptionnellement, en ce qui concerne les inculpés justiciables
de la cours de cassation (députés nationaux, sénateurs, Membres du gouvernement national autre
que le premier ministre, …11), la détention préventive est autorisée par la cour de cour12. De même,
en cas de fixation du dossier devant la juridiction du jugement, ce dernier devient compétent pour
connaitre des questions liées à la détention préventive13 (art 45 CPP). Dans les autres cas, seul le
8
Matthieu Nkongulu, Op.cit, p. 59 écrit que « la détention préventive étant une mesure exceptionnelle, les OMP doivent y
recourir … » !
9
Luzolo B. et Bayona B.M. ; opcit, p. 298
10
Idem, 297
11
La liste des justiciables de la cour de cassation en matière répressive est donné par l’article 153 de la constitution du 18
février 2006
12
Articles 76, 84 et 87 de la loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative a la procédure devant la cour de cassation
13
L’article 6 al 2 de l’ordonnance‐loi n° 78‐001 du 24 février 1978 relative à la répression des infractions flagrantes. (J.O.Z.,
no6, 15 mars 1978, p. 15)
9
juge du tribunal de paix est compétent pour connaitre de la détention préventive. En principe, il
s’agit du tribunal de paix de la localité où se trouve l’OMP instructeur ; ou à défaut, tout autre
tribunal de paix du ressort de l’officier du ministère public qui a procédé à l’arrestation. A cet effet,
l’article 29 du code procédure pénale dispose que « la mise en état de détention préventive est
autorisée par le juge du tribunal de paix ». Les alinéas 4 et 5 de ce code ajoute que « si le juge (du
tribunal de paix) se trouve dans la même localité que l’officier du Ministère public, la comparution
devant le juge doit avoir lieu, au plus tard, dans les cinq jours de la délivrance du mandat d’arrêt
provisoire ; dans le cas contraire, ce délai est augmenté du temps strictement nécessaire pour
effectuer le voyage, sauf le cas de force majeure ou celui de retards rendus nécessaires par les devoirs
de l’instruction ». De même l’article 28 al 3 du CPP parle du juge de détention le plus proche, comme
pour dire, qu’il peut exister plusieurs juges de détention dont les uns sont proches et les autres
éloignés, dans ce cas, ils sont tous compétent mais en commençant par celui qui est le plus proche.
C’est à tort que certains Officiers du Ministère Public qui se trouve dans une localité où le tribunal
de paix ne fonctionne pas (généralement faute de juge, cas du tribunal de paix de Kabinda, dans la
province de Lomami, par exemple), s’abstiennent de conduire les inculpés vers un autre tribunal de
paix de leur ressort siégeant dans une localité autre que celle de leur résidence.
Il est aussi discuté aujourd’hui sur le fait de savoir si, le juge du tribunal de paix doit siéger seul
comme le dit le code de procédure pénale ou il doit s’agir d’une composition collégiale de 3 juges
comme le prévoit la loi d’organisation, fonctionnement et compétence des juridictions de l’ordre
judiciaire (OFCJ).
Sans être plus trancher, nous pensons qu’il y a lieu d’accréditer la dernière thèse du fait que la
nouvelle loi d’OFCJ a porté à trois juges, la composition du siège du tribunal de paix en matière
répressive sans distinction, alors que le code de procédure pénal semble se conformer à l’ancien
code d’OCJ qui prévoyait la composition d’un seul juge en matière pénale (art 24 de l’ancien code
d’OCJ). L’article 10 de la loi organique n°13/011‐B du 11 avril 2013 portant organisation,
fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre judiciaire, dispose que « le tribunal de
paix siège au nombre de trois juges en matière répressive ».
Il ressort de ce qui vient d’être dit que, techniquement, la détention préventive est décidée par le
juge compétent statuant en chambre du conseil (c'est‐à‐dire au bureau, en dehors de la salle
d’audience et du public), sur demande du ministère public, l’inculpé étant préalablement entendu
dans ses observations et moyens présentés par lui‐même ou par son conseil. (Art 30 du CPP)
A cette audience, le ministère public qui y sollicite la détention préventive, doit simplement
démontrer et asseoir en fait, les 2 conditions de l’article 27 du CPP, à savoir : 1° l’existence des
indices sérieux de culpabilité, 2° faits paraissant être constitutifs d’une infraction punissable de 6
mois de SPP au moins ou s’ils sont punissable de moins de 6 mois et de plus de 7 jours, qu’il y ait
crainte de fuite ou que l’identité de l’inculpé soit inconnue ou douteuse (ainsi que 3° l’interrogatoire
préalable de l’inculpé).
De son coté, l’inculpé peut soit solliciter le refus d’autoriser ou de confirmer sa détention préventive
(synonyme de sa mise en liberté pure et simple ou de la main levée de la détention, selon les cas),
soit demander sa mise en liberté provisoire sous caution, soit enfin acquiescer le réquisitoire du
10
ministère public. Dans tous les cas, le juge de détention se prononce, au plus tard, le lendemain du
jour de cette audience.
Il sied de relever que les parties à cette audience détention (ministère public et l’inculpé) ne peuvent
se verser dans le débat de fond pour démontrer la culpabilité et l’innocence de la personne
poursuivie. Cependant, le débat sur les faits constitutifs d’indices sérieux de culpabilité peut se
rapprocher de la discussion quant au fond de l’infraction retenue mais le juge de détention cherchera
à savoir s’il existe ou non des faits qui puissent laisser penser que l’inculpé serait certainement
auteur de l’infraction qui lui est reprochée et dans l’affirmative, il ordonnera la détention préventive
avec ou sans liberté provisoire en mentionnant les faits constitutifs d’indices sérieux de culpabilité
parce que, tout acte juridictionnel (ou jugement en général) soit être motivé.
Par ailleurs, il sied de remarquer que la liberté provisoire ne peut s’accorder qu’après la mise en état
détention de l’inculpé par le juge et seulement à cette occasion. C’est ainsi que l’article 32 du code
procédure pénale édicte que « tout en autorisant la mise en état de détention préventive ou en la
prorogeant, le juge peut, si l’inculpé le demande, ordonner qu’il sera néanmoins mis en liberté
provisoire … ». Il en découle que, d’une part, le juge de détention ne peut accorder la liberté
provisoire d’un détenu simplement arrêté et non encore détenu. D’autre part, le juge de détention
ne peut accorder la liberté provisoire en dehors du moment qu’il autorise ou qu’il confirme la
détention préventive.
A cet égard, l’article 32 du code de procédure pénale dispose que « tout en autorisant la mise en état
de détention préventive ou en la prorogeant, le juge peut, si l’inculpé le demande, ordonner qu’il sera
néanmoins mis en liberté provisoire, à la condition de déposer entre les mains du greffier, à titre de
cautionnement, une somme d’argent destinée à garantir la représentation de l’inculpé à tous les
actes de la procédure et l’exécution par lui des peines privatives de liberté aussitôt qu’il en sera
requis. La liberté provisoire sera accordée à charge pour l’inculpé de ne pas entraver l’instruction et
de ne pas occasionner de scandale par sa conduite. Le juge peut en outre imposer à l’inculpé:
1° d’habiter la localité où l’officier du Ministère public a son siège; 2° de ne pas s’écarter au‐delà d’un
11
Comme on le voit, en matière de détention, le juge peut, selon les cas, soit refuser la détention
préventive ; soit autoriser ou confirmer la détention préventive sans liberté provisoire ; soit en fin,
autoriser ou confirmer la détention préventive avec octroie de la liberté provisoire. Dans le 1er et
3ème cas le ministère public peut faire appel et dans le 2ème cas, l’inculpé peut aussi relever appel,
devant le tribunal de grande instance territorialement compétent, lequel statue toute affaire
cessante et se prononce au plus tard le lendemain du jour de cette audience. Et lorsque le ministère
public interjette appel, il peut ordonner que l’inculpé sera replacé sous les liens du mandat d’arrêt
provisoire ou de l’ordonnance de détention précédente jusqu’à la décision du juge d’appel.
La première détention préventive ordonnée par le juge a une validité de 15 jours qui courent à partir
du prononcé de l’ordonnance. A l’expiration, de ce délai, si le ministère public estime que
l’instruction du dossier ne lui permet de le fixer devant la juridiction de jugement, il peut solliciter
une prolongation renouvelable de la détention préventive pour un mois et ainsi de suite, de mois en
mois, aussi longtemps que l’intérêt public l’exige, sauf si, une loi spéciale limite la durée de
l’instruction préjuridictionnelle pour une infraction bien déterminée. Au moment de la sollicitation
de chaque prolongation de la détention préventive le ministère public doit démontrer que les indices
sérieux de culpabilité persistent ou augmentent ; et à la même occasion, l’inculpé peut solliciter sa
liberté provisoire.
A noter que, contrairement à certaines doctrines14, les conditions de détention d’un inculpé
s’apprécient indépendamment de l’état de son arrestation ou de sa détention déjà subie15. Il se peut
que l’arrestation ou la détention déjà subie par l’inculpé soit irrégulière au moment où il est
présenté devant le juge de détention, ce dernier n’a pas qualité de sanctionner cet état de chose16,
sans préjudice du droit pour cet inculpé d’user d’autre voie approprié (se plaindre soit devant le
ministère public pour infraction d’arrestation ou détention illégale, art 67 CPO ; soit devant l’autorité
14
Luzolo B. et Bayona B.M. ; opcit, p.302
15
Antoine Rubbens, Opcit, p. 72
16
CSJ, Ordonnance statuant en matière préventive, RMP V/062, MP contre Ghenda Raphaël, inédit
12
disciplinaire pour le même motif). Cependant, le juge de détention ne peut refuser la détention
préventive au seul motif que l’arrestation ou la détention antérieure serait illégale ou irrégulière.
Il sied aussi de signaler que si la détention préventive elle‐même a pour but de prévenir la fuite de
l’inculpé, l’obstruction de l’instruction et parfois le trouble d’ordre public17 ; le ministère public doit
continuer avec l’instruction du dossier et le fixer devant la juridiction de jugement compétente. On
constate parfois que certains officiers du ministère public se contentent seulement de solliciter la
détention préventive et leurs prolongations sans poser pendant cette durée aucun acte d’instruction
ni fixer le dossier devant le juge de fond. Parfois, d’autres OMP font laissent expirer largement les
délais de MAP et des ordonnances de mises en détention préventive. Il est vrai que cette attitude
n’est pas, à elle seule, une condition pouvant justifier dans le chef du juge de détention, le refus de
d’autoriser ou de prolonger la détention préventive sollicitée par le ministère public car, la
condition principale restant toujours l’existence d’indices sérieux de culpabilité (et l’existence
d’infraction exigée par la loi).
Néanmoins, cette situation peut constituer un déni de justice dans le chef de l’officier du ministère
public instructeur lequel peut être dénoncé à ses supérieurs hiérarchique ou justifier une prise à
partie. L’article 58 de loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure devant la
cour de cassation dispose que « il y a déni de justice lorsque le magistrat refuse de procéder aux
devoirs de sa charge … ».
Somme toute, la détention préventive relève de la décision du juge compétent, celui du tribunal de
paix, statuant sur demande du ministère public qui la requiert et elle ne peut être autorisé ou
confirmée qu’à conditions qu’il y ait : 1) l’existence des indices sérieux de culpabilité bien démontrés,
2) une prévention constitutive d’une infraction punissable de 6 mois de SPP au moins ou s’ils sont
punissable de moins de 6 mois et de plus de 7 jours, qu’il y ait crainte de fuite ou que l’identité de
l’inculpé soit inconnue ou douteuse et 3) auditions préalable de l’inculpé et de l’OMP, par le juge
de détention préventive ; le tout sans préjudice du droit pour l’inculpé de bénéficier de la liberté
provisoire s’il en fait la demande et s’il offre des garanties qu’il ne pourra se soustraire à la justice.
17
Antoine Rubbens, opcit, p.67
18
Luzolo B. et Bayona B.M ; Op.cit, p. 303
13
On peut parler d’arrestation et détention arbitraires, lorsque ces mesures sont pratiquées en
violation de conditions de fond ou de forme prévue par la loi comme développées ci‐haut.
A titre illustratif, il y aurait arrestation et détention illégale lorsqu’un individu qui n’est ni Agent ni
officier de la police judiciaire ou du ministère public, contraint une personne de le suivre ou de rester
dans un endroit qu’il détermine en vue de l’interroger ou de le sanctionner (cas de certains agents de
l’ANR et certains chefs coutumiers).
C’est aussi le cas par exemple, lorsqu’un agent de la police judiciaire (policier ou militaire) aurait
arrêté un individu sans mandat d’amener ni infraction flagrante. Ce serait également le cas lorsqu’un
tel agent, aurait détenu une personne alors qu’il n’en a pas qualité, qu’il y ait infraction flagrante ou
non avec ou sans mandat d’amener. Etc.
Il y aurait également d’arbitraire lorsqu’un officier de la police judiciaire arrêterait une personne
sans l’avoir entendu alors que l’infraction lui reproché n’est pas flagrante, ou tout étant flagrante,
celle‐ci n’est pas punissable de 6 mois de SPP au moins. Il en serait de même lorsqu’un officier de la
police judiciaire, pourrait arrêter quelqu’un sur procès‐verbal après l’avoir interrogé alors que les
faits lui reprochés ne sont pas constitutifs d’une infraction (une simple dette civile par exemple) ou si
les faits sont infractionnels, ceux‐ci ne constituent pas infraction punissables de 6 mois de SPP au
moins ou qu’il n’y ait pas d’indices sérieux de culpabilité bien démontrés. C’est encore le cas,
lorsque l’officier de la police judiciaire garderait au cachot un suspect sous PV de saisi de prévenu
pendant plus de 48 heures après son audition, sans le transférer devant l’Officier du ministère
public. Etc.
On parlerait aussi d’arrestation et détention arbitraire lorsqu’un officier du ministère public pourrait
décerner un mandat d’amener ayant servi à l’arrestation d’un individu, alors qu’il n’y avait pas
d’indice sérieux de culpabilité (bien démontrés) au moment où ce mandat a été décerné, ou lorsque
l’infraction reprochée à l’inculpe n’est pas punissable de 2 mois de SPP au moins. Ce serait
également le cas lorsque l’Officier du Ministère Public garderai au cachot, une personne arrêté sur
mandat d’amener (ou sur PV de saisi de prévenu), pendant plus d’un jour sans l’interroger et sans le
placé sous les liens d’un mandat d’arrêt provisoire19. Ce serait encore le cas s lorsqu’il garderait en
détention un inculpé sous MAP, alors que lui‐même n’y a pas d’indices sérieux de culpabilité bien
démontrés ou après l’écoulement du délai de 5 jours (augmenté de délai nécessaire de distance)
sans présenter cet inculpé devant le juge de détention. Etc.
De même, Il y aurait détention préventive illégale, lorsque celle‐ci serait ordonnée par une personne
autre que le juge du tribunal de paix territorialement compétent en dehors de cas où certaines
arrestations régulières opèrent la garde ou détention provisoire. Toutefois, s’il y a ordonnance
d’autorisation ou de confirmation de la détention préventive pris par le juge compétent, alors que
l’inculpé estime que les conditions de mise en détention préventive telles que prévues à l’article 27
et 28 ne sont pas réunies (indice sérieux et infraction déterminée par la loi et audition préalable),
dans ce cas, il n’y pas de détention illégale, parce que les décisions juridictionnelles ont autorité de la
chose jugée. Dans pareil cas, l’inculpé a simplement droit de faire appel devant le juge du tribunal de
grande instance pour essayer d’obtenir reformation ou infirmation de cette ordonnance de
19
14
détention, sinon, la chose jugée étant vraie, l’inculpée subira sa détention préventive sans que l’on
parle de la détention illégale.
3. les APJ exigent aux plaignant de l’argent pour exécuter le mandat d’amener, et il en
demande également aux personnes arrêtés soit pour ne pas les maltraités (menottes), soit
pour les libérer après décision du ministère public ou des juges ;
4. Beaucoup d’OPJ et les OMP exigent de l’argent pour auditionner les plaignants ou pour le
dépôt de leurs, de même qu’ils en exigent autant pour libérer les suspects ou inculpés qu’ils
ont arrêté ou qu’ils menacent d’être arrêté, généralement avec motif de caution pour la
liberté provisoire ou pour la relaxation ;
5. Plusieurs juges de détention ou de jugement, exigent leurs pourboires pour la main levée de
détention ou pour la liberté en plus des frais officiels à payer à titre de caution ;
6. Certains avocats et défenseurs judiciaires qui sont incapable de se faire payer
convenablement et qui sont généralement les interlocuteurs des OPJ, OMP et les juges
devant leurs clients, préfèrent monter leurs enchères pour avoir leurs gains derrières les
avantages indus exigés par ces derniers.
7. Enfin, les agents de l’administration pénitentiaire (gardiens, surveillants, et agents de
sécurité), à leur tour, exigent de l’argent aux arrêtés et détenus pour leurs reconnaitre
certaines libertés (échanger avec leurs membres de la famille, recevoir à manger, être garder
à un bon endroit, exécuter les mises en liberté, …)20.
Ces intervenants judiciaires profitent du fait que les arrestations et détentions sont naturellement
intimidantes et surtout exécutées, en RDC, dans les conditions inhumaines. A cette raison majeure
d’argent, s’ajoute aussi d’autres justifications notamment : le trafic d’influence et l’abus d’autorité
dans le chef des Agents et officiers de la police judiciaire et du ministère public.
Mais la question de droit que nous nous posons, est celle de savoir si la procédure pénale congolaise
garantie‐t‐elle aux individus, les recours tendant à faire cesser l’état d’arrestation ou de détention
arbitraire dont ils sont victimes ?
D’emblée, on peut dire que la procédure pénale congolaise ne garantie pas un recours juridictionnel
contre les arrestations et les détentions arbitraires, comme le prévoit droit de l’homme international
(II.3). Cependant il existe de mécanismes implicites et non organisés permettant quand‐même de
faire cesser une arrestation ou une détention illégale notamment, par l’intervention de l’autorité
hiérarchique du ministère public (II.1) en ce qui concerne les personnes arrêtées ou détenues
arbitraires par ses subalterne ou par les particuliers ; ainsi que par la saisine du juge de détention,
par l’inculpé pour sa demande de la liberté lorsque le délai de validité du mandat d’arrêt provisoire a
expiré (II.2).
20
Avocats sans frontière (ASF) ; Marchandisation du détenu en République démocratique du Congo, www.asf.be
15
II.1. Intervention de l’autorité hiérarchique du ministère public pour faire cesser les arrestations
et détentions illégales pratiqués ses subalternes ou par les particuliers
Pour les arrestations et détentions arbitraires pratiquées par les simples particuliers, les APJ, les OPJ
et les OMP, les autorités hiérarchiques du ministère public peuvent intervenir pour remettre les
victimes en liberté, toutes les fois qu’elles en ont eu connaissance (plainte de la victime ou de son
conseil, dénonciation d’un activiste de droit de l’homme ou de toute personne intéressée, constat
personnel, etc.).
En effet, les chefs d’office de parquets qui dirigent et coordonnent l’action publique sont mieux
placés pour une telle intervention par le fait que, d’une part, le ministère est unique et qu’il
fortement hiérarchisé et que d’autre part, celui‐ci est chargé de maintenir l’ordre public.
En tant qu’un corps unique et fortement hiérarchisé, tous les OMP sont tenus de faire de rapports
motivés (de MAP ou relaxation) à leur chef d’office pour qui ils travaillent. Les OPJ en font de même
à l’OMP le plus proche. Dans ces conditions, lorsque le chef d’office d’un parquet est informé (par
n’importe quelle voie) qu’un OMP ou un OPJ de ressort a arrêté ou détenu un individu illégalement,
ils ont la responsabilité administrative d’intervenir et de faire cesser pareille situation. C’est
notamment pour cette raison que la loi prévoit l’inspection des Amigos par le chef d’office des
parquets ou par les Officiers du ministères public21.
Par ailleurs dans son pouvoir de rétablir l’ordre public, l’autorité du ministère public informée d’une
arrestation ou une détention illégale grossièrement pratiquée par ses subalternes et surtout par les
simples particuliers peut directement procéder à l’arrestation et à la poursuite de l’auteur ainsi qu’à
faire libérer lui‐même, la victime de cette arrestation ou de cette détention illégale.
Dans la même logique, un inculpé en état de détention préventive peut solliciter et obtenir du
ministère public la main levée de la détention ou la liberté provisoire aussi longtemps que son
dossier n’est pas encore fixé devant la juridiction de jugement. A cet effet l’article 33 du code de
procédure pénale édicte que « aussi longtemps qu’il n’a pas saisi la juridiction de jugement, l’officier
du Ministère public peut accorder à l’inculpé mainlevée de la détention préventive et ordonner la
restitution du cautionnement. Il peut aussi lui accorder la mise en liberté provisoire, dans les mêmes
conditions et sous les mêmes modalités que le juge peut lui‐même le faire ». L’article 44 du même
code ajoute que « lorsque le Ministère public décide qu’il n’y a pas lieu de poursuivre, il doit donner
en même temps mainlevée de la mise en détention préventive et, éventuellement, ordonner la
restitution du cautionnement ». Si elles peuvent permettre à l’officier du ministère de mettre fin à
une détention arbitraire d’un inculpé, ces dispositions sont pourtant à critiquer.
Les dispositions des articles 33 et 44 du code de procédure pénale ci‐haut citées, suscitent plusieurs
interrogations scientifiques :
21
L’art 80 L’ordonnance n° 78‐289 du 3 juillet 1978, relative à l’exercice des attributions d’officier et agents de police
judiciaire près les juridictions de droit commun, dispose que « les officiers du Ministère public procèdent régulièrement et à
tout moment à la visite des locaux de garde à vue. Ils s’assurent de leur salubrité et des conditions matérielles et morales
des personnes qui y sont maintenues. Ils se font communiquer les procès‐verbaux établis à l’encontre de ces personnes et
recueillent leurs doléances éventuelles. Ils dressent procès‐verbal de toute contravention à la loi ou aux dispositions de la
présente ordonnance. Ils peuvent, lorsque la garde à vue leur paraît injustifiée, ordonner que la personne gardée à vue soit
laissée libre de se retirer. Les officiers de police judiciaire sont tenus d’obtempérer à leurs ordres et doivent tenir
constamment à leur disposition les procès‐verbaux des personnes gardées à vue
16
1. Comment l’officier du ministère public peut‐il lever la détention préventive qu’il n’a pas
décidée ? Pour faire placer l’inculpé en cet état il a dû, conformément aux articles 28 à 29 du
même code, recourir au pouvoir du juge de détention, comment pour lever ou aménager
cette détention par la liberté provisoire, l’officier du ministère public peut‐il y aller de sa
seule autorité ? Ne serait‐ce pas là une violation de la logique juridique du parallélisme de
forme et de compétence ?
2. Conformément à l’article 28 du code de procédure pénale congolais, le ministère public ne
place un inculpé sous les liens d’un mandat d’amener que sous prétexte qu’il y aurait une
infraction et indices sérieux de culpabilité qui justifie la détention préventive et à charge
pour lui de le faire conduire devant le juge compétent le plus proche, pour statuer sur la
détention préventive. N’y aurait‐il pas contradiction et violation de cette loi si le même
officier du ministère public se mettait à lever la détention avant de saisir le juge même ?
Dans la mesure où le ministère public est partie procès de la détention et de liberté
provisoire, ce serait faire de lui, juge et parti en lui reconnaissant les mêmes pouvoirs. Ce qui
risque d’exposer à l’arbitraire du ministère public qui pourrait arrêter et détenir quand il
veut et apprécier également la main levée de la détention ou la liberté provisoire également
lorsqu’il le veut. Ainsi pensons‐nous, que pour des raisons de bonne justice et de garantie
du droit fondamental à ne pas être arrêter et détenu arbitrairement, il faudrait que la
législation à venir ôte aux officiers du ministère public le pouvoir d’octroyer la main levée de
la détention et la liberté provisoire. Ceux‐ci doivent arrêter aux fins de conduire les
concernés devant le juge qui doit être seul compétent pour apprécier l’opportunité
d’accorder la remise en liberté pure et simple, la main levée de la détention et la liberté
provisoire. L’officier du ministère public qui reçoit les inculpés en état d’arrestation opérer
par ses subordonnés (APJ, OPJ) et qui estimerait que les conditions de détention préventive
ne sont pas réunies ou que l’inculpé ne saurait fuir et entraver la bonne marche de la justice,
doit simplement le relaxer. S’il l’arrête, la saisine du juge détention devient obligatoire. Et
ce dernier doit rendre son pouvoir effectif et ne pas être complaisant avec l’officier du
ministère public tant pour la remise en liberté pure et simple, la main levée de la détention
que pour la liberté provisoire.
3. Enfin l’article 33 du code de procédure pénale qui accorde à l’officier du ministère public le
pouvoir d’accorder aux inculpés, la main levée de la détention préventive et la liberté
provisoire, soulève également la question de savoir si cela est faisable à l’égard des
inculpés sous mandat d’arrêt provisoire ? Nous pensons que ceux‐ci ne peuvent pas
bénéficier de la main levée et de la liberté provisoire, puisque le mandat d’arrêt provisoire
n’opère pas techniquement parlant la détention préventive, qui ne peut être ordonnée
que le juge compétent. Il va de soi qu’on ne peut pas lever une détention qui n’existe pas
encore ! C’est la raison pourquoi, le législateur du code pénal, à l’art 28 dernier alinéa du
CPP, parle de la mise en liberté lorsqu’il est question de mettre fin à l’arrestation d’un
inculpé sous mandat d’arrêt provisoire qui a expiré, et non de la main levée de la détention
préventive parce que celle‐ci n’existe pas encore. De même qu’à l’article 32 du CPP,
lorsqu’il est question pour le juge d’accorder à un inculpé qui la sollicite, la liberté provisoire,
il doit d’abord le placé en détention préventive. Un inculpé en liberté provisoire est
technique en état détention préventive laquelle peut être rendue effective à tout moment si
l’inculpé manque aux devoir qui lui sont imposés. L’article 32 précité édicte bien que « tout
17
Il ressort de ce qui vient d’être dit que les pouvoirs du ministère public d’accorder main levée des
détentions préventives et les libertés provisoires ne peuvent s’exercer que lorsque les inculpés ont
été déjà placés en état de détention préventive par le juge compétent. La législation avenir devrait
tout simplement abroger pareille disposition pour reconnaitre ces pouvoirs aux seuls juges de
détention préventive, parce que l’exercice de ce pouvoir par les OMP peut donner lieu à l’arbitraire
et aux arrestations à but lucratif ainsi qu’à la diminution du pouvoir du juge de détention, comme on
l’observe aujourd’hui.
Hors mis les cas de main levée et de liberté provisoire, nous pensons que l’intervention de l’officier
du ministère public pour faire relaxer les personnes arbitrairement arrêtées par ses subalternes ou
par les particuliers, est très nécessaire et doit, pour l’avenir, être ériger en droit pour les victimes.
A l’état actuel de notre droit cette intervention n’est pas obligatoire pour l’officier du ministère
public. En effet, l’autorité hiérarchique du ministère public peut se décider de ne pas intervenir en
prétendant se remettre au cheminement logique de la procédure pénale et cautionner ainsi
l’arrestation ou la détention opérée par son subalterne. Aussi, cette autorité peut être éloignée du
lieu de l’arrestation ou de la détention à faire cesser. En fin, aucune disposition spécifique de la loi
n’oblige cette autorité à faire cette intervention en vue de faire cesser une arrestation ou détention
illégale actuelle. Il y a là une insuffisance qui ne garantit pas aux victimes des arrestations et
détentions illégales, un recours sûr en vers l’autorité hiérarchique su ministère public.
II.2. La saisine du juge de détention par l’inculpé pour demander sa mise en liberté
En droit congolais, seul l’officier du ministère public peut en principe saisir le juge de détention ; et
ce n’est qu’à cette occasion que l’inculpé peut alors solliciter du même juge, sa mise en liberté, la
main levée de la détention ou la liberté provisoire.22 Cela n’est pas seulement de la pratique ;
l’article 28 alinéa 3 du code de procédure pénale confirme cette thèse lorsqu’il confie au seul
l’officier du ministère public qui a arrêté un inculpé sur mandat d’arrêt provisoire, la charge de le
faire conduire devant le juge de la détention préventive le plus proche.
L’unique saisine du juge de détention à l’initiative de l’inculpée est celle prévue à l’article 28 dernier
alinéa (in limine) du code procédure pénale. Cette disposition prévoit que « à l’expiration de ces
délais (de 5 jours de validité du mandat d’arrêt provisoire), l’inculpé peut demander au juge
compétent sa mise en liberté ou sa mise en liberté provisoire ».
22
Antoine Rubbens, op.cit, p.72
18
Il ressort de ce qui vient d’être dit que l’inculpé n’a généralement pas le droit de saisir le juge de
détention lorsqu’il estime que l’arrestation ou la détention dont il est l’objet de la part du ministère
public, est illégale (soit par qu’il n’y a pas d’indices de culpabilité, soit parce que l’infraction ne
justifie pas légalement l’arrestation ou la détention, soit enfin parce que la procédure, notamment
l’audition préalable, n’est pas respectée).
Ainsi, la saisine du juge détention par l’inculpé étant limitée au seul cas où la durée du mandat
d’arrêt provisoire a expiré, ce recours devient insuffisant car, dans d’autres cas d’illégalité
d’arrestation opérée par le ministère public, l’inculpé ne saurait recourir à ce juge. Ce serait le cas,
lorsque l’OMP a arrêté sans qu’il y ait d’indices de culpabilité, une infraction suffisante ni audition
préalable de l’inculpé.
Cet état de chose nous parait très critiquable dans la mesure où les instruments internationaux
relatifs aux droits de l’homme garantissent le droit au recours juridictionnel en cas d’arrestation ou
de détention illégale. En effet, le pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par la
RDC, garantit expressément ce recours en son article 9 point 4, en ces termes : « quiconque se trouve
privé de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d’introduire un recours devant un tribunal
afin que celui‐ci statue sans délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la
détention est illégale ».
Lorsque l’article 28 dernier alinéa du code de procédure pénale édicte que « à l’expiration de ces
délais (de 5 jours de validité du mandat d’arrêt provisoire), l’inculpé peut demander au juge
compétent sa mise en liberté ou sa mise en liberté provisoire » ; il faudrait pour son effectivité
qu’une copie du mandat d’arrêt provisoire soit disponible et pour l’inculpé, et pour le juge de
détention. Le juge saisit par cette requête de l’inculpé devra statuer d’urgence, après audience
naturelle de la chambre du conseil (l’OMP et l’inculpé étant préalablement entendus).
Il est plus souhaitable que les conseils des inculpés usent de cette voie pour tenter d’obtenir la
liberté de leurs clients lorsque l’officier du ministère n’a pas conduit à temps les inculpés devant le
juge de détention.23 Il faudrait alors que le juge, à son tour son montre protecteur des droits et
libertés garanties aux particuliers et qu’il ne tergiverse pas à accorder la liberté pure et simple ou la
liberté provisoire aux inculpés requérants.
Le droit interne congolais prévoit simplement la règle que « nul ne peut être arrêté et détenu qu’en
vertu de la loi et dans les formes qu’elle prescrit » (art 17 al 2 de la constitution) ainsi que
l’interdiction de procéder aux arrestations et détentions arbitraires, l’art 67 du code pénal ordinaire.
Ce dernier article décide que « est puni d’une servitude pénale d’un à cinq ans celui qui, par
violences, ruses ou menaces, a enlevé ou fait enlever, arrêté ou fait arrêter arbitrairement, détenu ou
fait détenir une personne quelconque ».
Il faut cependant remarquer que cet interdiction à elle seule, ne peut pas faire cesser directement
l’état d’une personne présentement arrêté ou détenu arbitrairement. Il n’est donc pas reconnu
23
Avocats sans frontière (ASF) ; Vade‐mecum de l’Avocat en matière de détention préventive, novembre 2009, pp. 7‐8 ;
www.asf.be
19
formellement à une personne arbitrairement arrêtée ou détenu le droit de faire un recours devant
le juge pour faire cesser directement et présentement, une arrestation et/ou une détention
arbitraire ou illégale comme le veut les disposition de l’article 9 point 4 du pacte international relatif
aux droits civils et politiques qui édicte que : « quiconque se trouve privé de sa liberté par arrestation
ou détention a le droit d’introduire un recours devant un tribunal afin que celui‐ci statue sans délai sur
la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale ».
On constate que le droit congolais n’organise que la chaine du pouvoir d’arrestation et de détention
(de l’APJ au juge de détention) mais en retour, il n’organise pas le droit de recours pour une
personne illégalement arrêté ou détenu, de saisir le juge afin recouvrer sa liberté. Il faut noter
cependant que les dispositions de l’article 9/4 du pacte précité, ne peut pas effectivement s’exercer
en RDC faute des modalités pratiques. Il faille que les dispositions internes fixe notamment le juge
compétent pour se recours, qu’elles déterminent l’acte de saisine dudit tribunal, les modes de
décision (jugement ou ordonnance) ainsi que les modalités pratiques de vérification de l’illégalité et
d’exécution de décision prise.
Ainsi, il est utile que le législateur interne intervienne, en organisant le recours juridictionnel devant
le juge de détention ; au profit des personnes illégalement arrêtées et détenues par l’Officier du
ministère public, en prévoyant par exemples : la saisine du président du tribunal de paix par voie de
requête, l’obligation pour celui‐ci de statuer d’urgence en invitant l’autorité judiciaire qui a procédé
à l’arrestation et celle de se prononcer séante tenante après avoir attendu les parties en cause sur
l’existence des conditions légales d’arrestation, sans préjudice de l’exercice de voie de recours
comme en matière ordinaire de détention préventive. Par ailleurs, qu’il soit institué au profit des
inculpés arbitrairement arrêtés ou détenus par les OPJ, APJ ou des simples particuliers, l’obligation
pour le procureur de la république ou l’OMP qui le représente de faire cesser urgemment pareille
situation. Et pour rendre plus effectif ce recours il faudrait que les tribunaux de paix en tant que
juridiction naturelle de la détention préventive existe et fonctionnement correctement dans chaque
ressort dont l’étendu ne saurait être plus vaste.
CONCLUSION
En résumé de tout ce qui est dit dans cette réflexion, on peut affirmer sans crainte d’être contredit
que pour faire face au phénomène d’inflation des arrestations et détentions arbitraires et illégales
qui se vit actuellement en RDC, il faudrait renforcer les mécanismes et effectivités de recours des
victimes tendant à faire cesser rapidement pareilles situations comme le préconise les instruments
internationaux relatifs aux droits de l’homme.
Cependant, le droit interne congolais n’organise pas de recours formel contre les arrestations et les
détentions illégales ou arbitraires. Cette lacune devrait être comblée par les législations avenirs.
Néanmoins, dans l’état actuel du droit congolais, on peut faire cesser la situation d’arrestation
arbitraire et de détention illégale, soit par l’intervention de l’autorité hiérarchique du ministère
20
public, si la victime est sous le pouvoir de ses subalternes ou des simples particuliers ; soit
exceptionnelle par la saisine du juge de détention par l’inculpé pour la demande de sa mise en liberté
au cas où la durée de 5 jours pour la validité du mandat d’arrêt provisoire serait expirée.
Ces mécanismes ne sont cependant pas suffisants parce que d’une part, l’autorité hiérarchique du
ministère public n’est légalement pas obligée d’intervenir et que, d’autre part, l’inculpé ne peut
saisir le juge de détention que dans le seul cas d’expiration de la durée du mandat d’arrêt provisoire
et non pour violation d’autres conditions légales d’arrestation.
Ainsi pensons‐nous, que législateur interne devrait intervenir, pour organiser les recours formels au
profit des personnes illégalement arrêtées et détenues par l’Officier du ministère public, en
prévoyant notamment : ‐ que la saisine du président du tribunal de paix par voie de requête de
l’inculpé arrêté par le ministère public ou par son conseil, ‐ que le juge a l’obligation de de statuer
d’urgence en invitant l’autorité judiciaire qui a procédé à l’arrestation et de se prononcer séante
tenante après avoir attendu les parties en cause sur l’existence des conditions légales d’arrestation,
sans préjudice de l’exercice de voie de recours comme en matière ordinaire de détention préventive.
Par ailleurs, il devrait être institué au profit des inculpés arbitrairement arrêtés ou détenus par les,
OPJ, APJ ou des simples particuliers, l’obligation pour le procureur de la république ou l’OMP qui le
représente de faire cesser pareille situation lorsqu’il en sera informé. C’est de la sorte que l’article 9
du pacte international relatif aux droits civils et politiques pourrait être respecté, en ce qu’il édicte
que « quiconque se trouve privé de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d’introduire un
recours devant un tribunal afin que celui‐ci statue sans délai sur la légalité de sa détention et ordonne
sa libération si la détention est illégale ».
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES