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Didactique des langues

Cours 2

Enseignante : Mariella CAUSA

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COURS 2

Les paramètres de l’acte didactique

Les paramètres de l’acte didactique sont au nombre de quatre : l’enseignant, le


public (les apprenants ou groupe-classe), le lieu dans lequel se déroule
l’enseignement/apprentissage, les objectifs et les besoins.

Dans les pages qui suivent nous allons détailler ces paramètres. Une brève vidéo,
sur le processus de transposition didactique (complétera ce cours).

1. L’Enseignant

C’est celui qui transmet les savoirs (dans ce cas précis, les savoirs en langue
étrangère) et qui recouvre donc dans la classe le rôle de l’expert. Un point
très important est son statut socioculturel. En effet, en simplifiant,
l’enseignant de langue étrangère peut être Natif (N) ou Non Natif (NN) de
la langue/culture qu’il enseigne (voir aussi cours 3).

Dans le premier cas de figure, il pourra s’appuyer sur des pratiques intuitives
pour déterminer la norme et aussi pour juger la justesse des énoncés produits
en classe (Louise Dabène, 1990). Il aura également plus d’aisance dans les
pratiques pragmatiques et culturelles de la langue enseignée (voir cours 7).

Dans le second cas de figure, l’enseignant aura vécu lui-même l’expérience


de l’apprentissage de la langue enseignée ; ce qui lui donne une conscience
linguistique et une conscience culturelle plus pointues dans son
enseignement. Cependant, tout au moins au niveau linguistique, il sera
probablement plus rigoureux dans l’application d’une « norme » (réelle ou
imagée) qu’il n’osera pas transgresser. Enfin, il est clair que, contrairement
à l’enseignant Natif, il ne maîtrisera qu’en partie l’aspect pragmatique et

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culturel de la langue enseignée (voir cours 7). Cela étant dit, il faut préciser
que, grâce à la mobilité estudiantine et professionnelle qui s’est développée
depuis une vingtaine d’année et à l’extension des techniques numériques
dans l’enseignement des langues, ces connaissances (plus ou moins)
lacunaires peuvent plus facilement être comblées.

2. Le public

Pour définir un public d’apprenants, il est souhaitable de prendre en compte


un certain nombre de paramètres, parmi lesquels des paramètres biologiques,
comme l’âge et l’origine, et des paramètres linguistiques, comme le niveau
que les apprenants ont dans une langue donnée.

Ces caractéristiques modifient un certain nombre de paramètres de la classe.


En effet, il est clair que le programme fixé, la progression adoptée ainsi que
les techniques d’enseignement ne seront pas les mêmes si les apprenants sont
de jeunes enfants ou des adultes, si les apprenants ont la même origine ou
pas.

En ce qui concerne l’âge, en didactique des langues étrangères, on distingue


différentes tranches d’âge, notamment : jeunes enfants, adolescents, jeunes-
adultes, adultes. Avec les niveaux (voir infra), ce sont les tranches d’âge que
les concepteurs de manuels utilisent pour décrire le public auquel ils
s’adressent, ainsi que les besoins spécifiques de celui-ci.

Quant à l’origine géographique, comme pour l’enseignant, il est nécessaire


de distinguer deux types de publics selon leur langue/culture d’origine. Nous
avons ainsi des publics que nous appellerons des publics homogènes, c’est-
à-dire où tous les apprenants ont la même langue/culture d’origine et des

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publics hétérogènes où les apprenants proviennent de différents pays, il
s’agit donc de classes dans lesquelles plusieurs langues/cultures sont en
contact. La diversité des publics est un élément central, pris de plus en plus
en compte en didactique des langues.

Enfin, pour ce qui est du niveau linguistique, nous dirons, d’une manière
générale et pour simplifier, qu’il est possible de distinguer d’emblée trois
niveaux : débutant, intermédiaire et avancé.

Ces trois niveaux, qui ne correspondent pas aux niveaux élaborés par le
Conseil de l’Europe (voir cours 5), donnent juste une idée générale de la
compétence linguistique des apprenants.

3. Le lieu

Par lieu, nous entendons le contexte institutionnel ou pas, formel ou informel


dans lequel l’enseignement d’une langue se fait. Par exemple, si l’on apprend
une langue étrangère au collège, cela n’est pas la même chose que si l’on
l’apprend dans une association culturelle ou encore dans une école de
langues.

Dans le premier cas, il s’agira d’un enseignement obligatoire (scolarité


obligatoire), dans un contexte institutionnel et formel (les enseignants sont
certifiés et spécialisés dans la matière enseignée) alors que, dans le second
cas évoqué, il s’agira en revanche d’un contexte non institutionnel et moins
formel (par exemple les enseignants sont souvent plus jeunes, parfois ils ne
sont pas enseignants spécialisée de la langue enseignée, etc.).

Le lieu a de ce fait une importance certaine dans les comportements des


individus impliqués dans l’acte pédagogique ; par exemple le vouvoiement

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vs tutoiement est l’un des comportements les plus habituels que l’on peut
observer et qui particularise ces deux contextes.

4. Les objectif(s) et les besoins

Pour commencer, nous dirons très simplement que les besoins des
apprenants (ressentis par eux-mêmes ou mesurés par quelqu’un d’autre, par
exemple l’institution) se traduisent en objectifs. Les objectifs, c’est-à-dire
ce à quoi on tente de parvenir et qui se concrétisent dans le choix des
contenus abordés dans la matière enseignée, sont étroitement liés aux besoins
des apprenants (niveau, âge, contexte, projets, etc.), d’une part, et, d’autre
part, aux lieux dans lesquels se déroule l’acte pédagogique. Les objectifs
d’apprentissage d’une langue sont par ailleurs différents d’un public à
l’autre. Nous pouvons à titre d’exemple en citer un certain nombre : cours
de français généraliste, d’anglais de spécialité, d’italien pour les migrants,
d’allemand en tant que langue de scolarisation, etc.

Dans un type d’enseignement institutionnel, il existe des programmes


nationaux : le programme est par conséquent fixé en amont, prend en compte
les besoins supposés des étudiants (en fonction, une fois de plus, de l’âge et
du niveau linguistique) et il doit être respecté par l’enseignant.

Ce programme, ainsi que l’acquisition des contenus fixés en amont, fait


l’objet d’une évaluation en fin de parcours dont le but est de passer d’une
classe à l’autre. Cette situation ne laisse donc pas beaucoup de place à la
négociation entre l’institution, l’enseignant et les apprenants.

Si l’on prend maintenant comme exemple l’enseignement d’une langue dans


une association culturelle, donc un enseignement de type informel, même

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s’il existe un programme (établit avant tout en fonction des besoins
linguistiques du niveau du public), celui-ci peut être plus facilement négocié
entre l’institution, l’enseignant et les apprenants parce que l’évaluation n’est
ici ni formelle ni scolaire, elle est avant tout formative (voir cours 6) et,
lorsqu’il existe une évaluation sommative (voir cours 6), elle fera plutôt
l’objet d’un choix individuel des apprenants en accord avec l’enseignant.
Ainsi, dans des contextes moins formels, nous pourrions dire que les besoins
des apprenants sont davantage pris en compte.

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