FADmineure Cours 3
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Cours 3
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COURS 3
Dans toute discipline sont utilisés des concepts et des notions. Ces concepts et
notions peuvent être soit forgés par la discipline même (par exemple la notion de
langue étrangère), soit être empruntés d’autres domaines/disciplines
scientifiques plus ou moins proches de la discipline/domaine en question.
Nous avons souligné au cours 1 que la didactique des langues se caractérise par
sa pluridisciplinarité, elle emprunte nombreux de ses concepts/notions à des
domaines/disciplines de recherches proches tels que la psychologie, la
sociologie, les sciences humaines, les sciences cognitives, etc.
Dans ce chapitre, nous allons expliciter une série de termes essentiels dans le
domaine de la didactique des langues, termes qui renvoient, bien entendu, à des
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concepts/notions provenant de domaines divers que nous préciserons au fur et à
mesure.
-langue maternelle ;
-langue source ;
-langue cible ;
-langue étrangère ;
-langue seconde ;
-langue véhiculaire ;
-statut de la langue ;
-apprentissage ;
-acquisition ;
-locuteur natif ;
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Langue maternelle (LM) : en général on dénomme ainsi la langue acquise la
première par l’enfant (souvent cette notion est alors liée à la figure de la
mère) dans un contexte où cette langue est utilisée pour communiquer.
Lorsqu’on parle de langue maternelle, l’on suppose un processus naturel
d’acquisition : en effet, l’enfant acquiert l’usage de la langue par contact et
interaction avec les membres de son groupe. L’entourage joue ainsi dans ce
processus un rôle primordial.
Cela étant dit, le concept de “langue maternelle” reste assez ambigu (Louise
Dabène, 1984, pp. 8 et sqq.). En effet, des paramètres de différente nature
devraient être pris en compte, notamment :
Langue source (LS) : il s’agit du code dans lequel le message est transmis.
Nous utiliserons ce terme pour désigner la langue de départ dans une
situation d’enseignement/apprentissage.
Cette notion sera donc utilisée ici comme un synonyme de langue maternelle,
ou encore de langue première.
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Langue cible (LC) : il s’agit du code linguistique dans lequel un message est
transformé par le processus de la traduction. La langue cible est la langue
d’arrivée.
Langue étrangère (LE) : l’on peut dire que toute langue non maternelle est une
langue étrangère. Cependant, comme le soulignent J.-P. Cuq et I. Gruca
(2003), “une langue ne devient étrangère que quand un individu ou un
groupe l’oppose à la langue ou aux langues qu’il considère comme
maternelle(s).” (p. 93). Cette notion peut également renvoyer à la distance
(ou degré de xénité) d’un point de vue géographique, culturel, social ou
encore politique. Nous reviendrons sur ce point.
Langue seconde (LS) : comme le remarquent à juste titre J.-P. Cuq et I. Gruca
(op. cit.), bien que la définition de cette notion ne soit pas encore stabilisée,
deux définitions sont aujourd’hui les plus utilisées.
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Langue véhiculaire (LV) : une langue véhiculaire est une langue utilisée dans
la communication entre personnes ou entre groupes n’ayant pas la même
langue maternelle (L.-J. Calvet, 2002).
Statut des langues (voir également cours 4) : les statuts sont les valeurs
attribuées aux langues par une collectivité humaine aux différentes langues
qu’elle pratique ou avec lesquelles elle est appelée à entrer en contact (statut
formel = langue officielle/statut informel = représentations, subjectivité).
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Acquisition : contrairement à l’apprentissage (voir supra), l’acquisition est un
processus inconscient et involontaire. Ainsi, l’acquisition est une démarche
non-guidée – il n’y a donc pas ici l’idée de progression (on acquiert ce dont
on a besoin), ni de transmission par un expert (acquérir signifie choisir,
stocker en mémoire et traiter les nouvelles informations en les reliant aux
connaissances antérieures) – et se déroule dans un milieu naturel.
C'est donc un système autre que celui de la langue cible mais qui, à quelque
stade d'apprentissage qu’on l'appréhende, en comporte certaines
composantes. En effet, les recherches sur l'interlangue prennent comme
objet le langage des apprenants d'une langue étrangère (guidés ou non
guidés) ; ce langage structuré et descriptible au même titre que les langues
naturelles. Il s'agit alors d'envisager l'interlangue comme système
linguistique particulier.
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Cette image de l’interlangue prend en compte uniquement deux langues : la
langue de départ (langue maternelle, langue première ou encore langue source,
selon les termes employés plus haut) et la langue d’arrivée (langue étrangère ou
langue cible, selon les termes employés plus haut). Actuellement, depuis la
diffusion de la notion de « plurilinguisme », ce schéma doit être complexifié.
En effet, chacun de nous a un répertoire linguistique plus composite et varié, les
langues qui interagissent avec la langue qui est en train d’être apprise sont par
conséquent plus nombreuses. Nous reviendrons sur cette question plus tard.
Locuteur natif (LN) : on entend par LN une personne qui parle une langue
acquise dans sa première enfance. Il est donc en mesure de juger la
grammaticalité, la, justesse, l’appropriation d’une phrase dans un contexte
donné. Par extension, dans l’enseignement/apprentissage on parlera
d’enseignant natif, à savoir celui qui enseigne sa LM (voir cours 1).
Locuteur non natif (LNN) : par opposition à locuteur natif, le locuteur non
natif est la personne qui parle une langue qui n’est pas sa langue maternelle.
Par extension, dans l’enseignement/apprentissage on parlera d’enseignant
non natif, à savoir celui qui enseigne une langue qu’il a apprise et qui n’est
donc pas sa LM (voir cours 1).
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Contexte d’enseignement/apprentissage homoglotte :
-Si la langue est enseignée/apprise dans le pays où cette langue est parlée,
nous parlerons de contexte d’enseignement/apprentissage homoglotte (du
grec : homos = semblable, le même)