Oraux Blancs 2D Mai 2024

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ORAUX BLANCS

FRANÇAIS
2nde D
Mai 2024

Établissement : Lycée Notre-Dame N° de la commission


Sainte-Famille orale :
Adresse : 106 Bd Charles de Gaulle
95110 Sannois
Tél : 01 39 81 22 98
Classe : Seconde D
Nom du professeur de la classe :
M. Colombo Eric
Nom du candidat :

Œuvre choisie par le candidat pour être présentée :


Points de grammaire
sur lesquels les élèves seront interrogés :

• La nature et la fonction des mots

• La formation des mots : dérivation ; composition

• Le sens des mots : polysémie ; dénotation/connotation

• L’accord du sujet et du verbe : sujet indéfini ou collectif ;


plusieurs sujets (coordonnés par ni, coordonnés par ou,
juxtaposés) ; dans le cadre d’une proposition subordonnée
relative.

• La proposition subordonnée conjonctive

• La proposition subordonnée interrogative totale

• La proposition subordonnée relative adjective

• La proposition subordonnée relative substantive


OBJET D’ETUDE N°1
La poésie, du Moyen Age au XVIIIe siècle.

Parcours : Poésie médiévale et fin’amor.


Question : Quel est l’idéal amoureux développé par la poésie lyrique au
Moyen Âge ?
Corpus : Groupement de textes.

Explications linéaires. 1. « À la douceur de la saison


nouvelle »,
Guillaume d'Aquitaine, (XIème
siècle)
2. « Quand je vois l’alouette »
Bernard de Ventadour, (XIIème)

OBJET D’ETUDE N°2


Le théâtre, du XVIIe au XXIe siècle.

Question: De quelle manière l’esprit universel de dérision qu’incarne le


Don Juan de Molière interroge-t-il les dogmes et l’ordre moral ?
Corpus : Œuvre intégrale : Dom Juan, Molière.

Explications linéaires. 1. I, 2, extrait : tirade de Dom Juan


OBJET D’ETUDE N°3
Le roman et le récit du XVIIIe au XXIe

Question : Dans quelle mesure le roman de Zola nous éclaire-t-il sur une
modernité artistique n’assimilant plus l’œuvre d’art à une représentation du
monde tel qu’il nous apparaît mais à la relation même qu’entretient l’artiste
avec le monde ?
Corpus : Œuvre intégrale : L’Œuvre de Zola

Explication linéaire. 1. Incipit


« À la douceur de la saison nouvelle »
Guillaume d’Aquitaine,
(XIème siècle)

À la douceur de la saison nouvelle,


Feuillent les bois, et les oiseaux
Chantent, chacun dans son latin
Sur le rythme d’un chant nouveau ;
Il est donc juste que l’on ouvre son cœur
À ce que l’on désire le plus.

De là-bas où est toute ma joie,


Ne vois venir ni messager ni lettre scellée,
C’est pourquoi mon cœur ne dort ni ne rit.
Et je n’ose faire un pas en avant
Jusqu’à ce que je sache si notre réconciliation
Est telle que je la désire.

Il en est de notre amour comme de la


Branche d’aubépine
Qui sur l’arbre tremble
La nuit, exposée à la pluie et au gel,
Jusqu’au lendemain, où le soleil s’épand
Sur ses feuilles vertes et ses rameaux.

Encore me souvient du matin


Où nous mimes fin à la guerre,
Et où elle me donna un don si grand,
Son amour et son anneau :
Que Dieu me laisse vivre assez
Pour que j’aie un jour mes mains sous son manteau !

Car je n’ai souci des propos étrangers


Qui voudraient m’éloigner de mon « Beau-Voisin »,
Car je sais ce qu’il en est
Des paroles et des brefs discours que l’on répand
Car il y en a qui vont se vantant de leurs amours,
Mais nous en avons la pièce et le couteau.

Traduit de l’occitan par A. Berthelot.


« Quand je vois l'alouette »,
Bernard de Ventadour,
(XIIéme siècle)

Quand je vois l'alouette battre


de joie ses ailes dans un rayon de soleil,
puis s'abandonner et se laisser tomber,
par la douceur qui lui vient au cœur,
hélas ! J’envie tous ceux
que je vois joyeux !
Et je m'étonne que sur-le-champ
mon cœur ne fonde pas de désir.

Hélas ! Combien je me croyais savant


en amour, et combien peu j'en sais !
Car je ne puis m'empêcher d'aimer
celle dont je n'obtiendrai nulle faveur.
Elle m'a ôté mon cœur et s'est dérobée à moi,
elle m'a pris moi-même et le monde entier ;
et en se dérobant à moi, elle ne m'a rien laissé
que mon désir et mon cœur ardent. [...]

Puisque auprès de ma dame rien ne peut me servir,


ni prières ni merci ni les droits qui sont miens,
et qu'il ne lui plaît pas
que je l'aime, jamais plus je ne le lui dirai.
C'est ainsi que je me sépare d'amour et y renonce :
elle m'a fait mourir et je lui réponds par la mort,
et je m'en vais, puisqu'elle ne me retient pas,
malheureux, en exil, je ne sais où. [...]
Dom Juan
Molière

I, 2

Don Juan à Sganarelle :


Quoi ? Tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce
au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer
d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès
sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non : la
constance n'est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et
l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions
qu'elles ont toutes sur nos cours. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède
facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai
pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres ; je conserve des yeux pour
voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige.
Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable ; et dès qu'un beau
visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes,
après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement.
On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d'une jeune beauté, à voir
de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et
des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied
toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un
honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est
maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter ; tout le beau de la passion est fini, et
nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient
réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire.
Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur
ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne
peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes
désirs : je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y
eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.
L’ Œuvre
Zola

CHAPITRE I

Claude passait devant l’Hôtel-de-Ville, et deux heures du matin sonnaient à


l’horloge, quand l’orage éclata. Il s’était oublié à rôder dans les Halles, par cette nuit
brûlante de juillet, en artiste flâneur, amoureux du Paris nocturne. Brusquement, les
gouttes tombèrent si larges, si drues, qu’il prit sa course, galopa dégingandé, éperdu, le
long du quai de la Grève. Mais, au pont Louis-Philippe, une colère de son essoufflement
l’arrêta : il trouvait imbécile cette peur de l’eau ; et, dans les ténèbres épaisses, sous le
cinglement de l’averse qui noyait les becs de gaz, il traversa lentement le pont, les mains
ballantes.
Du reste, Claude n’avait plus que quelques pas à faire. Comme il tournait sur le
quai de Bourbon, dans l’île Saint-Louis, un vif éclair illumina la ligne droite et plate des
vieux hôtels rangés devant la Seine, au bord de l’étroite chaussée. La réverbération
alluma les vitres des hautes fenêtres sans persiennes, on vit le grand air triste des antiques
façades, avec des détails très nets, un balcon de pierre, une rampe de terrasse, la
guirlande 1 L’œuvre Chapitre I sculptée d’un fronton. C’était là que le peintre avait son
atelier, dans les combles de l’ancien hôtel du Martoy, à l’angle de la rue de la Femme-
sans-Tête. Le quai entrevu était aussitôt retombé aux ténèbres, et un formidable coup de
tonnerre avait ébranlé le quartier endormi.

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