Rim - Midjou - IAV - Dissertation - 2018 (Etude - Des - Changements - Dans - Les - Modes - de - Production... )
Rim - Midjou - IAV - Dissertation - 2018 (Etude - Des - Changements - Dans - Les - Modes - de - Production... )
Rim - Midjou - IAV - Dissertation - 2018 (Etude - Des - Changements - Dans - Les - Modes - de - Production... )
- Juillet 2018 –
1
Dédicaces
A mon frère
Il se peut qu’un enfant unique soit gâté, non pas tant en cadeaux qu’au temps consacré à
ses problèmes. Mais croyez-moi, il y a des moments où il souhaiterait avoir un frère pour
faire face aux démons avec lui.
Merci de m’avoir offert un moment de répit en déclenchant nos innombrables disputes,
tantôt amusantes, tantôt exaspérantes.
Tu ne sauras jamais à quel point je suis fière de toi.
A ma chère cousine
Aucune dédicace ne saurait exprimer tout l’amour que j’ai pour toi, ta joie, ta gaieté et
ton sens de l’humour sans égal me comblent de bonheur. Je suis très reconnaissante pour
ton soutien et dévouement impérissables. Tu es mon étoile polaire.
A mes sœurs de cœur
Imane, Khaoula et Kaoutar. En témoignage de mon affection fraternelle, de ma profonde
tendresse, de ma reconnaissance et de la complicité inouïe qui nous unit, je vous souhaite
une vie pleine de bonheur et de succès. Vous êtes les guirlandes de ma vie.
A mes alter égos
Souhaila B, Houda L, Sara M, Yousra A, Asma O, Sanaa B, Hafssa M, Lamiae A,
Yousra O, Jihane B, Chaimae Z, Chaimae M, Rajaa B, Zineb M, Ahmed B, Hamid B,
Badr T, Amine M, Youssef B, acceptez ici, l’expression de ma vive gratitude pour tous les
fous rires que nous avons partagés ensemble, je vous dédie ce travail en témoignage de
mon estime et ma profonde amitié. Dans les vicissitudes de mon humble existence, les
époques des plus douces jouissances et des plaisirs les plus intenses sont et seront toujours
les souvenirs que je partage avec vous. Je vous remercie pour cette délicieuse parenthèse
qui ne se refermera jamais.
2
REMERCIEMENTS
Ce travail n’aurait pu être mené à bien sans la disponibilité et l’accueil chaleureux de mon
encadrant professeur Abdelilah ARABA. Je le remercie très vivement pour sa gentillesse, son esprit
d’équipe, son accueil bienveillant, pour sa constante disponibilité malgré ses nombreuses
préoccupations et son aide à mener à terme ce modeste travail. Qu’il me soit permis de vous témoigner
ma très haute considération et ma profonde gratitude.
Un grand merci à mon professeur et co-encadrant Hakim KARIB qui a contribué par ses
nombreuses remarques et suggestions à améliorer la qualité de ce mémoire.
Je tiens aussi à adresser des remerciements tout particuliers à mon professeur Ismaïl
BOUJENANE, en premier lieu pour m’avoir fait l’honneur de présider le jury de ce mémoire, et en
deuxième lieu pour avoir facilité mon déplacement à Laâyoune et à Guelmim, et enfin pour m’avoir
aidé à réaliser mes enquêtes. J’ai beaucoup appris à ses côtés, non seulement durant les cours qu’il
nous a dispensés, mais aussi pendant les enquêtes, où son érudition n’a jamais cessé de me surprendre.
Mes vifs remerciements aux membres du jury pour m’avoir honoré de leur présence et leurs
observations constructives.
Le présent travail a été fait dans le cadre du projet CARAVAN (ARIMNET). Plusieurs
personnes et institutions ont apporté leur plein soutien à sa réalisation. Je cite plus particulièrement :
- La DRA de Laâyoune Sakia El Hamra, plus particulièrement le directeur régional Mr. Said
AQARIAL, le chef de division des filières agricoles Mr. Abdellah Brrou
Mes remerciements les plus sincères s’adressent également aux éleveurs chameliers de la
région de GON et de LSH, qui ont été une partie prenante dans ce travail et ont eu le courage et la
volonté de travailler avec nous et qui nous ont toujours accueillis chaleureusement. J’espère que les
résultats de ce travail contribueront à améliorer la filière cameline.
Enfin, que toute personne ayant contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce travail, trouve
ici l’expression de ma grande reconnaissance.
3
Table des matières
Liste des tableaux _______________________________________________________________ 7
Liste des figures ________________________________________________________________ 8
Liste des photos ________________________________________________________________ 9
Résumé ___________________________________________________________________ 10
Introduction générale __________________________________________________________ 14
Partie 1. Revue bibliographique _________________________________________________ 12
1. Généralités sur le dromadaire ______________________________________________________ 13
1.1. Place des camélidés dans le règne animal : Taxonomie _______________________________________ 13
1.2. Origine des camélidés __________________________________________________________________ 14
1.3. Domestication des camélidés ____________________________________________________________ 14
1.4. Répartition géographique des dromadaires ________________________________________________ 14
1.5. Effectifs du dromadaire à l’échelle internationale____________________________________________ 15
1.6. Effectifs du dromadaire à l’échelle nationale _______________________________________________ 15
2. Typologie des systèmes d’élevage de dromadaire ______________________________________ 16
2.1. Systèmes pastoraux extensifs ____________________________________________________________ 16
2.2. Systèmes agro-pastoraux semi-intensifs ___________________________________________________ 17
2.3. Systèmes intensifs _____________________________________________________________________ 18
7. Reproduction ___________________________________________________________________ 24
7.1. Puberté _____________________________________________________________________________ 25
7.2. Insémination artificielle ________________________________________________________________ 25
7.3. Saison sexuelle et âge de mise à la reproduction ____________________________________________ 25
7.4. Gravidité ____________________________________________________________________________ 25
7.5. Mise bas_____________________________________________________________________________ 25
7.6. Effet de la sous-alimentation sur la reproduction ____________________________________________ 26
7.7. Principales caractéristiques de la reproduction chez la chamelle________________________________ 26
7.8. Sevrage _____________________________________________________________________________ 26
8. Productions ____________________________________________________________________ 26
8.1. Lait _________________________________________________________________________________ 26
8.2. Viande ______________________________________________________________________________ 27
8.3. Laine et cuir __________________________________________________________________________ 27
5
7. Abreuvement ___________________________________________________________________ 77
8. Identification ___________________________________________________________________ 78
9. Système de gardiennage __________________________________________________________ 78
10. Analyse des performances des systèmes camelins ___________________________________ 80
10.1. Mise en relation du système d’alimentation et des performances zootechniques __________________ 80
10.1.1. Production laitière ________________________________________________________________ 80
10.1.2. Production de viande ______________________________________________________________ 81
10.1.3. Paramètres de conduite de la reproduction ____________________________________________ 82
10.1.4. Réforme et taux de mortalité _______________________________________________________ 83
10.1.5. Pathologies rencontrées au cours de l’enquête _________________________________________ 84
10.2. Bilan économique par système d’élevage __________________________________________________ 89
10.2.1. Evolution de l’effectif ______________________________________________________________ 89
10.2.2. Investissement initial ______________________________________________________________ 91
10.2.3. Amortissement ___________________________________________________________________ 91
10.2.4. Charges _________________________________________________________________________ 92
10.2.5. Les recettes _____________________________________________________________________ 97
10.2.6. Flux de trésorerie et critères de rentabilité ___________________________________________ 100
6
Liste des tableaux
Tableau 1. Effectifs de camelins dans les pays de la péninsule arabique et l’Asie (FAOSTAT, 2013) .. 15
Tableau 2.Comparaison entre les dromadaires et les bovins en besoins alimentaires ............................ 21
Tableau 3. Exemples de races camelines mixtes ......................................................................................... 23
Tableau 4. Différenciation entre la gale et la teigne (Pacholek et Vias, 1991) ......................................... 28
Tableau 5. Répartition de la SAU de la région selon la taille des exploitations ....................................... 38
Tableau 6. Produits animaux dans la région Guelmim Oued Noun (2015).............................................. 39
Tableau 7. Evolution des effectifs des cheptels dans la région de Laayoune-Sakia-El Hamra (Direction
Régionale de l’Agriculture de Laayoune Sakia El Hamra, 2016) ............................................................. 41
Tableau 8. Nombre d’élevage utilisés pour l’étude des systèmes identifiés .............................................. 43
7
Liste des photos
8
Résumé
Le présent travail a été entrepris en vue d’étudier les différents types d’élevage de dromadaire et de
diagnostiquer les effets des changements observés sur la productivité du cheptel camelin et sa rentabilité
économique dans les régions de Laâyoune Sakia El Hamra et Guelmim Oued Noun, moyennant des enquêtes
auprès de 40 éleveurs. Trois systèmes d’élevage sont identifiés, à savoir le système extensif, le système péri-
urbain et urbain.
Depuis un certain temps, et suite aux conditions climatiques de plus en plus défavorables à une bonne
production pastorale (irrégularité de la pluviométrie, sécheresses répétitives, températures élevées et réduction
des parcours naturels), et compte tenu de l’urbanisation accélérée et de la demande de plus en plus importante
en produits camelins, des changements dans la règle de gestion des élevages ont commencé à se manifester et
à favoriser l'émergence des systèmes de production péri-urbains et urbains, utilisant plus d’aliments de
complémentation pour répondre aux nouvelles tendances.
Cependant, le système d'élevage extensif reste le plus pratiqué par la majorité des éleveurs. Il est basé
essentiellement sur l'exploitation des parcours naturels et utilisant très peu d'intrants. Pour ce système, la
supplémentation alimentaire n’est pratiquée qu’en période de sécheresse, notamment de juin à septembre dans
la région de Laâyoune et en juillet et août à Guelmim, alors que l’alimentation du dromadaire du système
urbain s’appuie totalement sur des aliments autres que les plantes pastorales, notamment la pulpe sèche de
betterave, l’orge, la luzerne, le son de blé, la paille, les rebuts de dattes, les raquettes de cactus, le maïs et les
grignons d’olive. Quant au système périurbain, il est caractérisé par la combinaison entre le pâturage durant la
journée, et une alimentation le soir au niveau de l’étable.
Ces systèmes s’appuient sur un ensemble de techniques et de moyens visant à optimiser les capacités de
production de l’animal, de la terre ou de la main d’œuvre. C’est le cas des élevages laitiers périurbains à la
périphérie des villes sahariennes du sud du Maroc, ainsi que l’engraissement et les dromadaires de course. Les
performances zootechniques des animaux élevés dans ces systèmes s’en trouvent améliorées. En effet, la
production laitière en pic de lactation varie entre 6 et 8 l/j en extensif, 6.5 à 8.5 l/j en périurbain et 7 à 9 l/j en
urbain. L’intervalle chamelage-chamelage est de 18 à 24 mois en extensif, 14 à 16 mois en périurbain et 12 à
14 mois en urbain. Le taux de fécondité est de 20 à 40% en extensif, 40 à 45% en périurbain et 50 à 65% en
urbain. Le taux de mortalité des nouveau-nés avant deux mois d’âge atteint 30% en extensif, 15 % en périurbain
et 10 % en urbain.
Les charges de production sont principalement composées des frais d’alimentation au niveau des élevages et
des charges d’acquisition du cheptel. Le système urbain laitier assure le plus grand chiffre d’affaires grâce à
la plus grande quantité de lait vendue en comparaison avec le périurbain, puis vient le système
d’engraissement, et enfin l’extensif qui vient après l’urbain « course », dont le chiffre d’affaires est constitué
principalement par les prix et la subvention du Moussem. Le résultat net a permis de conclure que l’urbain
laitier est le système le plus rentable. La valeur actuelle nette et l’indice de profitabilité montrent que tous les
systèmes sont rentables à l’exception de l’urbain « course ».
On peut conclure que l’intensification de la production, pour une partie du cheptel, permettrait d’améliorer le
revenu de l’éleveur et de pourvoir la demande grandissante en produits camelins. A cet effet, la sensibilisation
et l’encadrement des éleveurs sur l’amélioration de la conduite alimentaire moyennant des ressources locales,
et des conditions de vie des animaux dans les Haouchs, l’instauration de programmes d’amélioration génétique
des animaux, la mise en place de centres de collecte du lait et de réseaux de commercialisation des produits
laitiers dans les périphéries des villes, une meilleure organisation de la filière dromadaire de course et son
intégration dans les activités touristiques, sont des actions à mener pour créer de la valeur ajoutée dans les
filières camelines.
Mots clés : dromadaire, système d’élevage, extensif, périurbain, urbain, complémentation, Laâyoune Sakia El
Hamra, Guelmim Oued Noun.
9
Abstract
The present work has been undertaken to study the different types of dromedary breeding and to
diagnose the effects of the observed changes on the productivity of the camel herd and its economic
profitability in the regions of Laayoune Sakia El Hamra and Guelmim Oued Noun, through surveys
of 40 breeders. Three farming systems have been identified, namely the extensive system, the mi-
urban and the urban systems.
Since the last decades, and as a result of climatic conditions increasingly unfavorable to good pastoral
production (irregular rainfall, repetitive droughts, high temperatures and grazing areas reduction), the
accelerated urbanization, and the important increase of demand on camel products, changes in the
rule of farm management have begun manifesting themselves and favoring the emergence of mi-
urban and urban production systems, by using more complementary foods to meet the new conditions.
Actually, the extensive breeding system remains the most practiced by the majority of breeders. It is
based essentially on the exploitation of grazing lands and using very few inputs. For this system, the
resort to food complements is only practiced during periods of drought, particularly from June to
September in Laayoune region and in July and August in Guelmim, whereas the dromedary feeding
in the urban system is fully based on fodder rather than other pastoral crops. The fodder includes dry
beet pulp, barley, alfalfa, wheat bran, straw, date scraps, cactus cladodes, maize and olive pomace.
As for the mi-urban system, it is characterized by the combination of grazing during the day and a
feeding at night in the stable. Nevertheless, the rations distributed do not cover the needs of animals.
These systems are based on a set of techniques and means in order to optimize the production capacity
of the animal, the land, and the labor force. This is the case of the mi-urban dairy farms on the outskirts
of the Saharan cities in the south of Morocco, as well as the fattening and the breeding of racing
camels. The zoo technical performance of animals reared in these systems is improved. In fact, peak
lactation milk production varies between 6 and 8 L / day in the extensive, 6.5 to 8.5 L / day in the
mi-urban, and 7 to 9 L / day in the urban. The calving on the reproductive performance is 18 to 24
months in the extensive, 14 to 16 months for the mi-urban and 12 to 14 months in the urban. The
fertility rate is 20 to 40 in the extensive, 40 to 45 in the mi-urban and 50 to 65 in the urban. The
mortality rate of newborns before two months of age reaches 30% in the extensive, 15% in the mi-
urban and 10% in the urban.
The expenses are mainly composed of feed costs at the level of the farms and livestock acquisition
costs. The urban dairy system is at the head of sales thanks to the greater quantity of milk sold in
comparison with the mi-urban, then comes the fattening system, and finally the extensive which
comes after the urban breeding of the racing camels, since the turnover of this system is valued by
the rewards and the subsidy of festivals. The net result allowed us to conclude that the urban dairy is
the most profitable system. The net present value and the profitability index show that all systems are
profitable except for the urban breeding of racing camels.
To conclude, there is no doubt that the intensification of production, regarding the livestock, would
improve the income of the farmers and satisfy the growing demand for camel products. To this end,
the sensitization and supervision of the breeders on how to improve feeding conducts through the
use of local resources, the living conditions of the animals in stables, the establishment of animal
genetic improvement programs, the setting up of milk collection centers and marketing networks for
dairy products in the peripheries of cities, a better organization of the camel racing industry and its
integration into tourism activities, are actions to be undertaken to create added values in the
dromedary breeding.
Key words: camel, livestock system, extensive, mi-urban, urban, complementary, Laayoune Sakia El
Hamra, Guelmim Oued Noun.
10
Introduction générale
La majeure partie des provinces du Sud-marocain est caractérisée par un climat aride à semi-aride,
impliquant une importante variabilité interannuelle de la faible pluviométrie, une longue saison sèche
et une importante amplitude thermique. La région d’étude qui s’étend de Guelmim à Laâyoune est au
beau milieu de cette contrée. Le dromadaire (Camelus dromadarius), en raison de ses caractéristiques
anatomiques, physiologiques et comportementales uniques, est un animal bien adapté aux conditions
contraignantes de ce climat.
L’atout le plus remarquable du camelin réside dans la structure de son corps et dans les mécanismes
d’adaptation dont il dispose, faisant de lui l’animal qui valorise plus que les autres espèces
l’écosystème sur place.
Jadis exclusivement extensif, l’élevage camelin se trouve depuis les deux dernières décennies en
passe à des changements dans les modes de conduite, en relation avec les mutations socio-
économiques intervenues ces dernières années dans les sociétés pastorales, notamment
l’augmentation des revenus et du niveau de consommation et l’évolution des préférences alimentaires,
mais aussi l’urbanisation et la croissance démographique qui stimulent et modifient la demande
alimentaire.
En effet, l’expansion des villes a de fait augmenté les besoins en lait des populations urbaines. C’est
le cas du lait de chamelle, dont la demande s’est accrue particulièrement dans les pôles urbains des
provinces sahariennes où l’élevage camelin est important. Le lait de chamelle contribue ainsi de plus
en plus à l’alimentation des populations urbaines des villes du sud marocain, alors qu’il a longtemps
été destiné à l’autoconsommation. On peut citer à ce titre l’exemple des villes de Guelmim et
Laâyoune, où un élevage camelin périurbain orienté vers la commercialisation du lait est en train de
se développer. Il est basé sur l’installation d’exploitations laitières à la périphérie de ces villes.
Cette évolution se caractérise par :
- Une spécialisation du troupeau, passant d’une fonction multi-usage à une fonction plus ou moins
unique (production laitière ou engraissement) ;
- Une intensification des moyens de production aussi bien sur les aspects prophylactiques
qu’alimentaires ;
- Une structuration de la filière autour des centres urbains.
Partant de l’hypothèse qu’il existe une dynamique dans l’ensemble de la zone entraînant d’importants
changements (en particulier socio-économiques) au niveau de ces villes, une étude typologique du
système a été réalisée, suivie d’une analyse de leur fonctionnement et leurs contraintes afin de mieux
orienter les opérations de développement dans la région. Ce travail, basé sur une enquête typologique
des élevages localisés dans ces zones périurbaines de Guelmim et Laâyoune, vise à différencier les
types d’élevages selon leur mode de fonctionnement. L’approche est basée essentiellement sur les
méthodes typologiques. L’étude a concerné principalement la mobilité des pasteurs et leurs troupeaux
ainsi que le système d’alimentation et de gestion des troupeaux.
Partant de ce constat, il a été jugé utile d’entreprendre cette étude dont les objectifs sont :
1/ Caractériser les changements socio-économiques survenus dans la zone d’étude qui pourraient
expliquer les changements observés dans le mode de production du dromadaire.
2/ Etudier les différents types d’élevage de dromadaire en fonction de leur mode de fonctionnement,
ainsi que les contraintes et les atouts associés à chaque type d’élevage.
3/ Porter un diagnostic sur les effets des changements observés sur la productivité du cheptel camelin
et sa rentabilité économique ainsi que la viabilité à court et moyen terme de ce nouveau système
d'élevage.
11
Partie 1. Revue bibliographique
12
1. Généralités sur le dromadaire
Ainsi, ils ont pu être identifiés un C. knoblochi dans le Sud de la Russie et un C. alutensis en
Roumanie. L’espèce apparemment la plus répandue à l’époque en Europe et en Asie semble être
cependant la C. thomasi. Dans le Nord de l’Inde, dès le Pliocène, on trouve un C. siwalensis et un C.
antiquus. Ce sont ces deux dernières espèces qui sont considérées comme étant les plus proches des
espèces actuelles. Le dromadaire aurait pénétré en Afrique par le Sinaï jusqu’au Corne de l’Afrique,
puis en Afrique du Nord jusqu’à l’Atlantique, il y a 2 ou 3 millions d’années.
Néanmoins, d’après les données actuelles, il aurait disparu du continent africain pour n’y être
réintroduit que beaucoup plus tard, à la faveur de la domestication.
En effet, il est probable que le dromadaire fut domestiqué par l’homme dans le Sud de la péninsule
arabique environ 2000 ans avant J.-C à partir d’une population sauvage occupant les vallées arides
de l’actuel Hadramaout (Kohler-Rollefson, 1991 ; Jianlin et al., 1999). A titre de comparaison, la
domestication des petits ruminants (chèvres et moutons) date de 9000 à 10000 ans B.P (Zeder et
Hesse, 2000; Peters et al., 1999) et celle des bovins à environ 8000 ans (Wendorf and Schild, 1994;
Loftus et al., 1994; Bradley et al., 1996).
La première utilisation du dromadaire relève de l’activité de bât et demeure sans doute associée au
commerce des épices, fort florissant à cette époque entre le Sud de la péninsule arabique et le pourtour
méditerranéen. Ce commerce caravanier a permis de fait la naissance de quelques glorieuses
civilisations. L’histoire retient d’ailleurs que la visite de la reine de Saba au roi Salomon (955 avant
J.-C.) se fit grâce à une imposante caravane de dromadaires portant les effets de la suite royale à
travers du désert d’Arabie. Cependant, le dromadaire pénètre en Afrique du Nord par le Sinaï au début
de l’ère chrétienne. On pense que c’est à l’époque romaine et en Afrique du Nord que la première
utilisation du dromadaire pour tirer l’araire est assurée (Faye, 1997).
15
de 1990, on observe une inversion de cette tendance grâce au programme de développement de
l’élevage camelin, et notamment la mise en place de mesures d’aides directes telles que les
subventions d’aliments, de médicaments, l’aménagement de points d’eau, l’encouragement de
l’amélioration génétique, l’importation des géniteurs d’Arabie Saoudite et par quelques
programmes de recherche sur le dromadaire (Rapport de la direction d’élevage de 2002), comme
l’illustre la figure 2 :
Ainsi, le cheptel a commencé à se reconstituer, atteignant en 2016 environ 200 000 dromadaires
(MAPMDREF, 2018). Cette évolution est consignée dans la figure 3 :
C’est le système d’élevage prédominant en Afrique. Généralement les systèmes d’élevage pastoraux
extensifs sont à faible productivité mise en valeur par un déplacement aléatoire pour la recherche des
meilleurs pâturages. Le plus souvent, les mouvements de troupeaux sont pendulaires ou de
transhumance saisonnière (Faye, 1997).
16
L'élevage transhumant de dromadaires est essentiellement pratiqué dans des parcours avec une
végétation faible qui sont valorisés au maximum par les dromadaires et qui sont abandonnés dès qu’ils
sont épuisés pour aller exploiter d’autres parcours par les éleveurs. Le déplacement continuel des
animaux permet au parcours de se régénérer plus au moins selon les années. Dans ce type de système
la disponibilité naturelle de l’eau comme points d’abreuvement est un élément clé dans le choix des
parcours. La transhumance est saisonnière voir annuelle selon les lieux de précipitation et la
disponibilité de l’herbe.
La composante extensive de cet élevage est basée sur une mise en parcours de troupeau et une
complémentation alimentaire dépendante de la richesse des pâturages. Les parcours sont pourvus
d’une multitude d’espèces végétales et s’étendent sur des superficies très larges. A titre d’exemple,
on compte 12,9 millions d’hectares dans la région d’Oued-Eddahab-Lagouira, qui dispose d’énormes
potentialités pastorales matérialisées par l’étendue et l’abondance des parcours et leur capacité de
régénération rapide, surtout en années pluvieuses.
Cependant la disponibilité alimentaire fournie reste très dépendante des rares pluies que connaissent
les zones désertiques. Ainsi en période de disette saisonnière, les troupeaux quittent ces parcours vers
les provinces situées au nord ou au sud. Une grande partie d’élevage est en permanant déplacement
avec une présence de 3 à 6 mois en moyenne dans une région (Fassi Fihri et al., 2015).
Afin d’assurer la bonne conduite de cet élevage et mener les dromadaires vers les points d’eau et les
zones à pâturages, la garde et la gestion des troupeaux est totalement confiée à des chameliers dont
la plupart sont d’origine mauritanienne qui ont une très bonne connaissance des conduites ancestrales
en matière d’élevage camelin et qui présente par la même occasion une main d’œuvre de très bon
marché puisque le salaire mensuel est de 2 500 à 3 000dhs pour 100 têtes. La taille du troupeau est
en moyenne de 100 dromadaires : ils peuvent aller de 20 à plus de 1 000 dromadaires selon les
capacités financières de l’éleveur. Dans certaines situations plutôt rares, le propriétaire est lui-même
berger (Fassi Fihri et al., 2015).
Dans le Sud Marocain, l’élevage camelin était, depuis fort longtemps, associé à une économie
pastorale et le lait ou la viande destinés à l’autoconsommation chez les nomades. Depuis septembre
1996, sous l’influence gouvernementale (au travers d’un projet de développement de l’élevage
camelin), l’installation d’un premier élevage a vu le jour, et ceci par la mise en place d’une unité
laitière de type semi-intensif, à proximité de la ville de Laâyoune. Depuis, le nombre de ces unités
n’a pas cessé d’augmenter. (Faye et al., 1997).
17
2.3. Systèmes intensifs
Le système intensif est un système sédentaire ou semi sédentaire qui nécessite une
complémentation alimentaire importante et s’intègre dans le paysage économique local. On assiste
ainsi à l’émergence de coopératives laitières, exclusivement destinées à la commercialisation de lait
de chamelle et produits dérivés (Faye, 1997).
Elevage laitier
Engraissement
Par ailleurs, Ben Aissa (1989) a noté l’évolution d’un nouveau mode d’élevage ou plutôt
d’exploitation des dromadaires. Il s’agit de l’engraissement dans des parcours délimités en vue
d’abattage. Les exploitants s’organisent pour acquérir les dromadaires dans les zones de production
et les transportent par camion vers les zones d’engraissement où ensuite ils sont abattus. Ce système
semble se développer ces dernières années, suite à l’augmentation des prix des viandes rouges. Il a
été particulièrement observé à Guelmim. Il est basé sur une alimentation complète distribué à l’étable
afin d’assurer l’engraissement, le contrôle médical et sanitaire et les échanges avec le vétérinaire y
sont plus intenses (Fassi Fihri et al., 2015).
Dromadaire de course
L’élevage de dromadaire de course est plus une tradition qu’une source de revenu, pour les
propriétaires des animaux, dans les traditions de ces zones. Cependant, après plusieurs années de
l’élevage traditionnel de dromadaires dans les régions arides aux pays arabes du Golfe, cet élevage a
évolué d’une manière spectaculaire afin de produire un animal typique de course (Faye, 1997; Isam
et Osman, 2005).
Bien que très particulier, on peut intégrer dans les systèmes intensifs, les élevages d’animaux de
course. Le dromadaire est capable de céder aux exigences de la "modernité" en élevage et de subir
une intensification de sa production pour satisfaire aux demandes croissantes des populations
urbaines des zones désertiques et semi-désertiques. Il bénéficie de plus d’un préjugé favorable de par
son image d’animal des grands espaces même si le mode d’élevage intensif le rapproche de plus en
plus des autres espèces. Cette capacité à répondre aux défis alimentaires du monde moderne lui donne
une place prometteuse dans les productions animales de demain (Faye, 1997).
Les systèmes d’élevage camelin n’ont fait l’objectif jusqu’à présent que d’une attention très
occasionnelle de la part des chercheurs, et sont donc en général largement méconnus. Plusieurs
18
contraintes empêchent le développement des systèmes d’élevage camelin en Afrique. Sgheir (2005)
a signalé que les handicaps majeurs qui entravent la modernisation de systèmes d’élevage sont : le
faible intérêt économique accordé au secteur, les difficultés techniques et sociales et l’absence de
programmes et des stratégies pour le développement des dromadaires à l’échelle, nationale, régionale
et internationale. Il découle de cette situation des performances assez faibles dans leur ensemble.
Au Maroc, qui a pourtant entamé sa transition démographique, les populations oasiennes représentent
près de deux millions de personnes et leur accroissement se fait à un rythme proche de la moyenne
nationale. Les mêmes tendances s’observent au Moyen-Orient ou en Asie centrale. Ces évolutions ne
sont pas sans conséquence sur la gestion de l’eau, les activités d’élevage et plus globalement
l’environnement immédiat des cités du désert (Qiao et al., 2006).
Lait
L’émergence de mini-laiteries est ainsi observable à Djibouti, au Kenya, dans les provinces
sahariennes du Maroc ou en Algérie (Abeiderrahmane, 1997 ; Faye et al., 2003). Des laiteries semi-
industrielles, voire industrielles, apparaissent également dans les pays où le secteur privé y a les
moyens d’investir (Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Kazakhstan), mais aussi dans des pays
moins dotés comme la Mauritanie.
Ainsi, le lait de chamelle, auparavant essentiellement destiné aux membres de la famille élargie, aux
hôtes de passage et aux nécessiteux, est devenu l’objet d’une transaction commerciale. Cette petite
révolution a contribué, de fait, à modifier les systèmes de production, notamment par la
sédentarisation périurbaine des troupeaux camelins. La marchandisation du lait de chamelle s’inscrit
ainsi dans la transition économique observée à l’échelle régionale impliquant les productions locales
dans une mondialisation de l’économie (Cour, 2001). Même si le lait de chamelle ne saurait se
substituer totalement au lait de vache pour satisfaire quantitativement la demande oasienne, il est
notable que la part du lait de chamelle dans la consommation laitière des ménages ne cesse
d’augmenter en proportion depuis 50 ans (Faye et Konuspayeva, 2012b), et ce en dépit d’un
différentiel de prix qui lui est défavorable (Faye et al., 2014).
Viande
Un processus similaire peut être observé pour la filière viande cameline. En effet, traditionnellement,
la viande de dromadaire n’est qu’exceptionnellement consommée, lors de festivités (mariage,
baptême) rassemblant un grand nombre d’individus. Toutefois, contrairement au lait qui demeure une
filière locale, le marché de la viande de chameau est en grande partie tourné vers l’exportation
régionale sur pied depuis les pays sahéliens vers les pays du Maghreb et depuis la Corne de l’Afrique
vers les pays du Golfe et l’Égypte (Faye et al., 2013). Une part infime mais grandissante du cheptel
camelin (moins de 5 %) est abattue pour répondre aux besoins locaux.
Les flux commerciaux africains s’appuient essentiellement sur de l’embouche pastorale en milieu
extensif. Pourtant, des systèmes de type feed-lots, bien qu’encore peu développés, font leur apparition
dans les oasis du Sud-tunisien. Des ateliers d’engraissement de jeunes animaux y sont encouragés
pour fournir au marché des animaux de 250 kg en moins de deux ans, ceci pour satisfaire une demande
urbaine croissante (Khorchani et al., 2005).
19
Si dans de nombreux cas la viande de chameau est considérée comme un sous-produit des systèmes
laitiers, la demande étant croissante tant en termes de quantité que de qualité, l’émergence de
systèmes mieux organisés, comme dans les exemples tunisien et saoudien, s’en trouve stimulée.
D’autant que les migrations des populations oasiennes vers d’autres cités ne relevant plus de la sphère
oasienne (par exemple les populations sahariennes d’Afrique du Nord vers les grandes villes côtières)
ont accentué la demande de produits camelins en dehors des zones traditionnelles d’élevage (Faye,
2016b).
C’est une évolution quelque peu différente qui est observée dans les riches pays du Golfe où, à côté
des éleveurs laitiers ou engraisseurs intensifiés évoqués plus haut, s’installe une multitude d’éleveurs
urbanisés, demeurant dans leur confortable villa climatisée, mais disposant d’un troupeau de
dromadaires à la périphérie de la ville, aux marges du désert, placé sous la garde d’une main-d’œuvre
immigrée et auprès duquel ils viennent passer leurs week-ends sous la tente bédouine traditionnelle.
Ces systèmes d’élevage sont plus ou moins intégrés au système marchand (lait, viande), mais
représentent près d’un tiers des élevages camelins dans un pays comme l’Arabie saoudite (Abdallah
et Faye, 2013).
Enfin, il convient de souligner aussi l’usage grandissant du dromadaire dans les activités liées au
tourisme (méharées), même si l’insécurité parfois présente dans les régions sahariennes en a freiné le
développement, et aux loisirs sportifs, notamment les courses de dromadaires, très populaires dans
les pays du Golfe (Saltin et Rose, 1994).
Pendant les années sèches, la majorité des éleveurs supplémentent leurs animaux. La supplémentation
est de 3 mois dans l’année pluvieuse et 9 à 12 mois pendant les années sèches. Cette complémentation
joue un rôle de sauvegarde du cheptel en cas de sécheresse et elle peut être pratiquée comme stratégie
d’amélioration de la performance des dromadaires (Nasr, 1995).
Plusieurs types de produits alimentaires sont utilisés par les éleveurs pour faire la complémentation
alimentaire, à savoir l’orge, les grignons d’olive, le foin, les dattes délaissées et le son de blé. La
complémentation est souvent réservée pour les chamelons et les femelles pendant la fin de gestation
et la naissance. Hammadi et al., (2001) ont rapporté que dans les conditions d’élevage des
dromadaires sur parcours, la supplémentation alimentaire pendant la fin de gestation (10ème mois)
peut améliorer les performances de production et de reproduction de cette espèce.
L’apport alimentaire supplémentaire dans les phases clés du cycle sexuel favorise non seulement les
performances de reproduction mais également la croissance ultérieure des jeunes par le biais d’une
meilleure production laitière : le gain moyen quotidien (GMQ) au cours du premier mois de vie passe
ainsi de 537 g chez des animaux issus de mères non supplémentés à 858 g lors de complémentation
alimentaire (Khorchani et al. 1991).
20
Tableau 2.Comparaison entre les dromadaires et les bovins en besoins alimentaires
Dromadaires Bovins
Classification Pseudo-ruminant, estomac divisé en 3 parties, Ruminant
voies biochimiques similaires aux ruminants
Capacité d’ingestion (en % par rapport à un poids de 1.5% 2-3%
450 kg)
Glucose sanguin (mg/litre) 130 63
Besoins d’entretien (MJ ME/day) 37 MJ/jour 52 MJ/jour
Besoins d’entretien en protéines (g PDI/jour) 300 g/jour 320 g/jour
VO2max 55-65 55-60
Dépense énergétique de locomotion ml O2/kg/22km/h 85 -
% acides gras libres 3% 3%
Oueds
Les oueds drainent les eaux de pluie, mais ils sont asséchés la majorité de l'année. Ils constituent des
zones de parcours assez fréquentées. Ces oueds sont nombreux, mais les plus importants sont : oued
Drâa qui débouche sur l'Océan Atlantique entre Guelmim et Tantan et l’oued Saguia Lhamra qui
passe par la province de Laâyoune d'Est en Ouest pour déboucher sur l'Océan Atlantique à Foum El
oued. Les autres oueds sont moins importants en taille ; citons l'oued Tigzert prolongé par l'oued
Ramth Lben, et l'oued Itgui prolongé par l'oued Boukraâ qui communique avec l'oued Saguia Lharnra
et le prolonge vers l'Est et le Sud-Est. Enfin, au Sud, entre les provinces de Laâyoune et Boujdour,
l'oued Al Khatt qui s'étend sur plus de 150 km selon un axe Nord-Sud.
Points d’eau
Les points d'eau sont représentés par les puits, les forages et les eaux superficielles "Moutfias".
a/ Les puits et les forages : Les puits ont une profondeur moyenne de 60 m. Par contre, les forages
sont beaucoup plus profonds : 380 m en moyenne.
b/ Les eaux superficielles «Moutfias» : ce sont des réservoirs d’eau, de faible profondeur, ne
permettant d’abreuver qu’un faible nombre de dromadaires, et leur disponibilité dépend de leur état
d’entretien ainsi que de la saison. On peut également noter que souvent les Directions départementales
de l’élevage viennent abreuver les troupeaux de dromadaires avec des camions citernes.
21
constaté que cette aptitude dépendait du type de dromadaires et du fourrage consommé. Ce même
auteur a rapporté que le dromadaire arabe s’abreuvait une fois par semaine pendant l’été, tous les 7 à
10 jours pendant l’automne et au printemps, et toutes les 4 à 6 semaines pendant l’hiver.
Des observations faites au Sud de l’Algérie en Août 1969 ont montré que 23% des dromadaires
contrôlés viennent s’abreuver chaque 5 jours (Benkaddour, 1978). Mukassa (1985) a rapporté que le
dromadaire du Delta Egyptien nécessite un abreuvement quotidien et le dromadaire de la Somalie
fréquente les points d’eau à des intervalles de 4 jours. Dans la région d’oued Eddaheb, Bahiya (1995)
a rapporté que durant l’hiver, la fréquence d’abreuvement est faible vu l’humidité élevée des plantes
pâturées. Cette fréquence ne devient élevée soit tous les 7 à 10 jours qu’en Eté.
6.1. Races
D’après une note de la Direction d’Elevage (1998), on distingue au Maroc, deux types principaux de
dromadaire : le dromadaire de montagne dit Jebli et le dromadaire de plaine appelé Saharaoui. La
différence entre ces deux types se manifeste principalement au niveau de la taille et la conformation
des animaux. Le type Jebli est de petite taille par rapport au type Saharaoui, il est mince avec une
hauteur à la bosse de 1,85m en moyenne. La chamelle Jebli n’est pratiquement pas traite, tandis que
la Saharaoui est relativement une bonne laitière et s’engraisse plus rapidement.
En vue de caractériser les différents types de dromadaires, une étude menée par une équipe
d’enseignants chercheurs de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat (Achaaban et
al., 1999), a pris en considération les facteurs suivants :
Selon la majorité des éleveurs de la région de Laâyoune, où s’est déroulée l’enquête, trois types de
dromadaires ont été distingués : le Marmouri, le Guerzni et le Khouari.
Marmouri
Caractérisé par sa grande taille, une bosse peu marquée, une peau fine avec un pelage peu abondant.
Quant aux performances, il s’agit d’un type peu résistant aux longues périodes de sécheresse et par
22
conséquent, il ne peut pas effectuer de longs déplacements car sa bosse s’efface rapidement et sa santé
se détériore suite à diverses maladies. Les femelles Marmouri avortent et les chamelons meurent. Par
contre, lorsque les conditions sont favorables, la femelle Marmouri se distingue par une grande
production et une assez bonne qualité de lait, et les chamelons montrent une croissance rapide. Le
mâle Marmouri n’est pas considéré comme un bon géniteur (Achaaban et al., 1999).
Guerzni
C’est un type court, trapu (surtout la femelle) et présentant une masse musculaire importante. Il
présente une bosse bien marquée, une peau épaisse et dure avec un pelage abondant surtout autour du
cou et du tronc. Contrairement au Marmouri, c'est un type qui est connu par son endurance et sa bonne
résistance aux conditions climatiques. Il peut effectuer de longs déplacements sans s'abreuver et peut
survivre à des conditions de sous-alimentation. Sa bosse ne s'efface pas rapidement, les femelles
continuent à produire du lait et les avortements sont réduits. Les chamelons Guerzni sont plus
résistants et leur taux de mortalité est relativement faible. Quand les conditions sont favorables, la
femelle Guerzni produit moins de lait par rapport à la Marmouri. Par contre, ce type est connu par sa
bonne production de viande (Achaaban et al., 1999).
Khouari
C’est le produit de croisement des deux autres types. Il présente certaines caractéristiques de type
Guerzni, mais celles du type Marmouri sont plus dominantes qu’il peut facilement prêter à confusion
avec ce dernier. Certains éleveurs n’arrivent même pas à distinguer ce type du Marmouri (Achaaban
et al., 1999).
En Afrique du Nord-Est (Hussein, 1989), la sélection est pratiquée essentiellement pour maintenir ou
améliorer la productivité, l’endurance ou la résistance à la sécheresse. Les éleveurs de cette région
pratiquent une sélection sévère pour les mâles. Ils accordent une grande attention à l’apparence, au
comportement et aux caractéristiques des ancêtres des animaux sélectionnés. La sélection des futurs
pères se fait justement après le sevrage, les mâles écartés à ce stade seront vendus, égorgés ou castrés.
L’objectif principal de la castration est d’éviter l’élevage non désiré de certains sujets et pour le
développement corporel des animaux.
Dans la région du golf Isam et Osman (2005) ont rapporté que les éleveurs sélectionnent leurs
animaux en se basant sur des critères subjectifs qui ne reflètent pas le potentiel héréditaire de l’animal,
la physionomie, le comportement et les performances constituent les principaux critères de choix.
Cependant, certains éleveurs évitent dans leurs élevages, certaines robes et performances.
Généralement, les éleveurs retiennent les généalogies de leurs troupeaux. Le choix de femelles se
base sur l’allure, la taille, la couleur de la robe et le rendement laitier. Alors que le mâle produisant
des chamelons qui lui sont similaires sera gardé comme "Fort" génétiquement.
Faye (1997) a rapporté que la sélection du mâle géniteur est le premier facteur d’amélioration
génétique du troupeau, les éleveurs arrivent à différencier ceux qui transmettent leur conformation
aux produits.
Par ailleurs, il est difficile dans les grands troupeaux de conserver plusieurs mâles qui deviennent
agressifs entre eux à la période du rut, la solution parfois adoptée est de conserver, à côté d’un adulte
dominant, un jeune mâle, celui-ci évite la confrontation directe mais peut saillir les femelles
délaissées par le premier. L’entretien du mâle ne doit pas être négligé entre les saisons de
reproduction, une alimentation équilibrée, provenant d’un entretien sur un parcours naturellement
diversifié, ou de la distribution d’un complément énergétique et azoté, lui permettra de récupérer de
la saison de reproduction précédente et d’affronter la suivante avec la capacité de supporter les 20 ou
30 % de chute de poids observés pendant cette période où le géniteur s’alimente peu.
7. Reproduction
La reproduction est un indicateur d’une bonne ou mauvaise gestion d’élevage. Chez les dromadaires,
la reproduction se déroule durant la période où les températures sont basses et les pluies abondantes,
et où l’herbe est de qualité. A Laâyoune, la saison sexuelle s’étend du mois de novembre à Mars.
L’œstrus a une durée variable de 6 à 13 jours (Sghiri A, 1988).
Les éleveurs des dromadaires ont mis au point des stratégies de reproduction leur permettant
d’optimiser la qualité génétique de leurs animaux en fonction des contraintes que leur impose
l’environnement dans lequel ils vivent. La gestion de la reproduction est caractérisée par l’élevage
d’un ou des reproducteurs permanents dans le troupeau camelin (Faye, 1997).
Pour les éleveurs qui n’en possèdent pas, à l’approche de la période sexuelle, l’éleveur emprunte un
mâle reproducteur qu’il introduit dans son troupeau pour la saillie. Cette pratique n’est pas payante,
mais s’inscrit dans le cadre de bonne relation sociale. Le troupeau des femelles en période de chaleur,
24
est constamment gardé par le mâle reproducteur et les maintient groupées pour pouvoir les saillir
quand elles viennent en chaleur (Faye, 1997).
Selon les éleveurs, un seul mâle reproducteur suffit pour un troupeau de 20-30 chamelles. Pour ceux
qui possèdent des troupeaux importants, la présence de 2 à 3 mâles reproducteurs est souvent
remarquée (Titaouine, 2006).
7.1. Puberté
La chamelle atteint l’âge de puberté à 3 ans .Si les femelles sont mises à la reproduction avant
d’atteindre 70% de leur poids vif, il y aurait un grand risque d’avortement c’est pour cela qu’une
bonne alimentation garantit une entrée adéquate à la reproduction. (Zarrouk et al, 2003).
Il est préférable de ne faire participer le mâle à la lutte que quand il atteint un âge de 5 à 6 ans, avec
une meilleure activité sexuelle vers les 8 ans, sachant que le mâle peut contribuer à la lutte jusqu’à
l’âge de 20 ans (Tibari et al, 1997).
La collecte de sperme de chameaux est possible par le vagin artificiel et par électro-éjaculation.
L’éjaculats sont visqueux, juste après la collecte, mais liquéfier après une courte période. La longueur
totale du spermatozoïde chameau est inférieure à celui d'autres animaux domestiques. La forme de sa
tête est elliptique, contrairement à la forme générale ovoïde des spermatozoïdes des artiodactyles
(Elwishy, 1988).
7.4. Gravidité
La durée de la gravidité varie entre 12 et 13 mois. Cette variation tient à plusieurs facteurs dont la
race, le sexe de fœtus, la saison et le niveau nutritionnel (Zarrouk et al, 2003).
La période de mise-bas coïncide avec le printemps où la végétation est plus disponible. À ce moment
la chamelle présente comme signes : mouvement horizontal de la queue, éclatement des deux jambes
postérieures, grandissement du flanc ventral, le gonflement des mamelles, agitation, des durées de
rumination plus longue, et perte d’appétit (Zarrouk et al, 2003).
25
7.6. Effet de la sous-alimentation sur la reproduction
La sous-nutrition, surtout si elle était déséquilibré en énergie engendre un retard de la puberté,
fertilité, la fécondité, et le retour en chaleur après la mise bas. Pour une carence en matière d’apports
azotés et minéraux elle diminue le niveau des hormones sexuelles dans le sang. Les périodes sensibles
à la sous-alimentation sont : élevage des jeunes, fin de gestation et la préparation à la lutte (Lahlou-
Kassi et al, 1989).
Zarrouk et al. (2003) rapportent que la femelle dromadaire présente plusieurs particularités de
physiologie de la reproduction qui se caractérise par une puberté et un âge de mise à la reproduction
tardifs. La gravidité dure en moyenne une année avec un intervalle entre les mises bas qui peut
dépasser deux ans (Wilson, 1989) (Tableau 3).
7.8. Sevrage
Le sevrage des chamelons est pratiqué dans une fourchette d’âge allant de 8 à 18 mois, et une
moyenne de l’ordre de 12 mois. Ce paramètre dépend aussi de la mère et son alimentation, car le petit
a tendance à rester auprès de sa mère le plus longtemps, au moins un an ou plus surtout si la chamelle
n’est pas gravide le deuxième an. Le sevrage volontaire des chamelons est rare dans ces régions. En
effet, le chamelon est dans la plupart des cas sevré par sa mère très souvent à l’âge d’un an ou plus.
Néanmoins le résultat indique que 13% des éleveurs pratiquent le sevrage volontaire des chamelons
contre 87% qui n’en pratiquent pas (Titaouine, 2006).
8. Productions
8.1. Lait
Selon Faye (2004) la courbe de lactation est comparable à celle des bovins avec une persistance
meilleure. Les facteurs alimentaires et saisonniers influent évidemment sur ces performances.
Rapportée au poids vif de l’animal, la productivité laitière des chamelles (250 kg/Unité Bétail
Tropical/an) est supérieure à celle des petits ruminants (220 kg). Les essais d’intensification, réalisés
ici ou là, ont montré les perspectives en production laitière de cette espèce pour approvisionner les
populations des zones arides de l’Ancien Monde.
26
L’essentiel du lait est consommé cru par les membres de la famille après la traite. Il est difficile à
baratter et ne caille pas aisément. En dehors de cette autoconsommation, la production de lait de
chamelle tend à s’intensifier, afin d’assurer l’approvisionnement des marchés périurbains (Faye,
1997).
8.2. Viande
La consommation de la viande de dromadaire est souvent culturellement moins importante que celle
du lait pour les populations pastorales, par contre, la vente des chamelons pour la boucherie représente
un revenu plus important que celle du lait.
La viande cameline apparaît plutôt maigre, riche en eau et en protéines : 100 grammes de viande
contiennent environ 23 grammes de matière sèche, 3 grammes de lipides et 20 grammes de protéines.
Le dromadaire a une productivité bouchère plus faible que les bovins et les petits ruminants : le
rendement carcasse varie entre 60 et 67%, la viande représentant en moyenne 57% du poids d’une
carcasse, les os 25%, et le gras 17%. (http://ressources.ciheam.org/om/pdf/b13/95605345.pdf).
Le poil du dromadaire est léger et résistant ; sans oublier que sa conductibilité est faible. Il est donc
considéré comme un excellent produit pour la fabrication de couverture et de vêtements chauds. La
meilleure qualité est fournie par les jeunes dromadaires d’un an dont 85% des poils est composé de
laine pure d’un diamètre de 16 à 18 µm. Il est à noter qu’en revanche, la plupart des dromadaires ne
donnent qu’un kilogramme de laine par an.
La peau du dromadaire est rarement utilisée pour fabriquer du cuire puisque les rendements sont
réputés médiocres. On ne dispose presque pas de données sur ce sujet (Mukasa-Mugerwa, 1985).
Les parasitoses externes sont de fortes dominantes pathologiques chez le dromadaire. Dans la
région du Maghreb, la gale sarcoptique et les infestations par les Ixodidés sont importantes.
La gale : La transmission semble être favorisée durant la période de sécheresse et les périodes
chaudes. En effet, durant cette période le nombre de points d’eau diminue. Ce qui peut entraîner
une augmentation des possibilités de contacts entre animaux du même troupeau et entre animaux
d’origines diverses au niveau de ces points d’eau (Dakkak, 2000).
La teigne : la teigne est une dermatose bénigne qui peut s’aggraver et affecter l’état de
l’animal et sa valeur économique. Elle est très contagieuse. Chez le dromadaire ; les dermatophytes
du genre Trichophyton spp est le parasite qui est incriminé dans cette dermatose. Elle est connue
sous le nom de « graa » chez les propriétaires du sud marocain. La teigne se propage facilement
d'un animal à l'autre par suite de la contamination des brosses, des cordes et des auges à fourrage.
Elle se développe surtout lorsque les animaux sont serrés dans un endroit restreint et humide.
L’automne et l’hiver sont les saisons où l’incidence est maximale par la teigne, le climat doux et
humide étant favorable au développement fongique. Les poils sont hérissés, cassés et les zones
touchées sont recouvertes secondairement par une croûte épaisse.
27
La teigne a des répercussions économiques et médicales moins importantes que la gale, mais
certaines formes généralisées peuvent affecter fortement l’état des animaux. Les éleveurs utilisent
généralement des traitements traditionnels à savoir l’application de l’huile de moteur des véhicules
ou simplement de l’huile de table, le savon ou bien des désinfectants usuels (Driot, 2009).
Gale Teigne
- Apparaît pendant la saison sèche et chaude - Apparaît pendant la saison froide et humide
- Attaque les jeunes et les adultes - Atteint les jeunes
- Apparaît sous forme des plaques rouges et - Cause une dépilation de forme ronde
humides évoluant en petites croûtes - Localisation sur le cou, les épaules et les
- Localisation sur la tête et les flancs flancs.
- Grattage - En cas de stade avancé : croûtes larges et
- En cas de stade avancé : peau épaisse et épaisses
sèche
Les Tiques : Les acariens les plus rencontrés chez le dromadaire se sont des acariens
hématophages appartenant à la classe des Arachnida. Les espèces de tiques les plus rencontrées
sont Hyalomma dromedarii. H. excavatum, Rhepicephalus sanguineus.
L‘infestation par les tiques, est souvent massive en été et peut être à l’origine de mortalité
chez les jeunes. Les conséquences de l’infestation du dromadaire par les tiques découlent à la fois
d’une action pathogène directe (mécanique, spoliatrice et toxique) : les animaux peuvent être
intoxiqués ou paralysés par les morsures de certaines tiques et d’une action indirecte par la
propagation par les tiques de microorganismes pathogènes et responsables de maladies graves
telles les piroplasmoses et la strepto-abcès au niveau des parties très fines.
La lutte est très difficile mais peut être envisagée par des pulvérisations individuelles à base
d’acaricides. Pour que les moyens de lutte soient efficaces, il faut traiter l’ensemble du troupeau
(Bouhous, 2008).
9.2. Mammites
Les mammites sont des réactions inflammatoires de la glande mammaire. Chez les
principales espèces domestiques, elles se traduisent par des signes cliniques divers en fonction, entre
autres, du stade d’évolution de ces réactions (aiguë, subaiguë, chronique) et de la nature des agents
étiologiques impliqués dans leur apparition. Par ailleurs, ces mammites peuvent être aussi
subcliniques. A l’instar d’autres espèces animales domestiques, les mammites ont été décrites chez
les chamelles dans plusieurs pays (Quandil et Oudar [1984], Barbour et al. [1985], Abdurahman
[1994], Wernery et Kaaden [1995], Obied et al. [1996], AlAni et Al-Shareefi [1997], Tibary et
Anouassi [1997], Sghiri et al. [2000], Kane et al. [2003]).
Selon plusieurs auteurs, la forme subclinique des mammites semble être la forme la plus
répandue. En effet, des études menées en Somalie ont révélé que, le taux d’incidence varie entre 20
et 30 %, et atteint souvent des femelles âgées de 4 à 8 ans, et particulièrement lors des trois premières
lactations (Faye, 1997). Malheureusement, elle échappe généralement à l’attention de l’éleveur vu la
28
discrétion des symptômes. Le diagnostic de cette forme ne peut être confirmé que par des examens
paracliniques (Abdurahman et al., 1995a et b).
Aussi, en Egypte, une étude réalisée en 1993, montre que l’incidence des mammites est de
30 %, avec une prédominance de la forme subaiguë dépassant les 45 %, alors que les formes
chroniques touchent 22.2 % des cas, et la mammite hémorragique 17.8 % des cas (Bakeer et al.,
1994).
Les conséquences des mammites sont significatives, tant du point de vue économique (baisse
de la production de lait, mauvaise croissance des jeunes, coût des traitements) qu’hygiénique
(intoxication alimentaire, zoonose).
L’âge
La susceptibilité aux mammites augmente avec le nombre de lactation. En effet, avec l’âge, la
mamelle héberge une population microbienne de plus en plus importante et est sujette à de nombreux
stress (mammites, traumatismes…) (Heat, 1993 ; Al Shareen, 1997).
De plus, les lactations successives fragilisent le tissu mammaire, et entraînent une perte de la kératine
du canal du trayon, ce qui facilite le passage des germes vers la glande mammaire via le canal du
trayon lésé. Dans ce sens, il était rapporté que l’incidence des quartiers infectés augmente avec l’âge
et atteint son pic à l’âge de sept ans (Blood et Henderson, 1995).
Le stade de lactation
La mamelle est très sensible aux infections pendant les deux premiers mois de lactation et au début
du tarissement (Barnouin et al., 1994).
Le niveau de production
Les femelles hautement productrices sont généralement considérées comme les plus susceptibles aux
infections mammaires et aux blessures des trayons (Graeme et Malking, 1993).
La saison
La stabulation entravée, l’insuffisance ou l’absence de litière, les bâtiments mal conçus et le mauvais
drainage favorisent le développement des germes et la prévalence des mammites (Baudet, 1993).
29
L’alimentation
L’effet de l’alimentation est à prendre en considération, tel le cas des carences en sélénium et en
vitamine E qui entraînent la baisse des défenses immunitaires et des déséquilibres alimentaires qui
provoquent souvent des diarrhées et favorisent le développement des infections colibacillaires
(Nickerson, 1990).
9.3. Œdèmes
L’œdème c’est la rétention pathologique de liquide dans les tissus de l'organisme, en particulier dans
le tissu interstitiel. La pression sanguine pousse le sérum à travers la paroi des vaisseaux capillaires
dans les espaces voisins, appelés espaces extracellulaires (pression hémodynamique). Ce phénomène
permet la diffusion du liquide dans les espaces interstitiels. Les protéines du sang, de leur côté, attirent
le sérum des espaces interstitiels vers l'intérieur des capillaires (pression oncotique). Ce mécanisme
d'équilibre maintient la constance des quantités de sérum présentes dans le sang et dans les tissus
(Larousse Médical, 2012).
Un déséquilibre dans la répartition d’eau entre les capillaires, les espaces interstitiels des tissus et les
vaisseaux lymphatique entraine une accumulation excessive du liquide qui se manifeste par un
oedème (Radostits O.M & al, 2000).
La sous-alimentation énergétique chez des sujets jeunes, ou des sujets adultes fournissant un gros
travail, ainsi que chez les femelles en fin de gestation, expose ces animaux à un syndrome
hyperlipémique avec des manifestations cliniques multiples : anorexie, diarrhée, œdème ventral,
asthénie (Blajan. L, Lasnami. K, 1989).
Parmi les déficiences les plus courantes, il faut souligner la carence phospho-calcique et protéique
qui engendre une maladie dénommée le « kraff » qui touche le système ostéo-articulaire.
9.3.1. Pica
Le pica ne semble pas avoir été décrit en Afrique en tant maladie essentielle, alors qu’il est rendu
responsable en Inde, d’une mortalité importante chez les camélidés. Les animaux souffrant de pica
lèchent les murs de pisé et en avalent des fragments ; ils font de même avec la terre des champs
labourés, la boue des mares, la sable ou les pierres des pistes. Ils s’amaigrissent rapidement et meurent
d’anémie et d’épuisement.
L’examen des échantillons de sang révèle une diminution par rapport à la normale, des taux de
calcium total, de phosphore non organique et des protéines totales.
30
Deux hypothèses ont été formulées :
- Selon la première hypothèse, la diminution des taux de calcium, de phosphore et de protéines serait
due au parasitisme interne et à la mauvaise alimentation avec, pour conséquence l’ingestion de boue
et de terre.
- Selon l’autre hypothèse, les carences seraient primitives et à l’origine de cette aberration du goût
des animaux. L’infestation parasitaire massive résultant de l’ingestion de terre, aggraverait à son tour
les carences, ce cercle vicieux ne pouvant être brisé que par le traitement anthelminthique et la
modification de la ration (Blajan. L, Lasnami. K, 1989).
En résumé, les plantes rapportées être toxiques chez le dromadaire sont les suivantes
(Abdennbi. E et Lamnaouer. D, 2002) :
- Bupleurum dumosum (Lheyara) : les jeunes dromadaires sont les plus affectés ; elle entraine des
diarrhées, des troubles nerveux et une mort subite.
- Diplotaxis (Azezga, Kerkaz) : cette plante est endémique au Maroc et en Algérie. Elle cause des
troubles digestifs et nerveux.
- Malva parvifolia (Bakkoula, Khoubiza) : elle cause des œdèmes au niveau des membres, paralysie
et une congestion des reins.
- Salsolia longifolia (Aquescal) : c’est une plante qui cause des symptômes digestifs et nerveux.
- Calotropis procera (Krenka) : le dromadaire est le plus touché par cette plante, en causant des
troubles digestifs et cardiaques importantes.
- Ginesta saharae (Talougaet) : elle entraine des urolithiases essentiellement chez le dromadaire.
31
Pour lutter contre les diarrhées, les traitements doivent combiner la lutte contre l'agent pathogène
(antibiotiques ou sulfamides lors de suspicions d'agents bactériens) et l'utilisation de médicaments
anti-diarrhéiques (identiques à ceux utilisés chez les bovins) (Abdennbi.E, 2002).
Peu d’études se sont intéressées à l’évaluation des niveaux de performances de camelins par système
d’élevage, en tenant compte des différentes sources de variation. Les données fragmentaires restent
d’une portée limitée et manquent souvent de précision, à l’exception de certaines unités installées
récemment et où les animaux sont soumis au contrôle de performances. Le potentiel de production
des camelins diffère selon les systèmes d’élevage, comme chez les autres espèces animales d’élevage.
Mais il n’est pas clair, jusqu’à présent, à quel niveau ces différences résultant de facteurs génétiques
ou environnementaux. Bien que les pasteurs eux-mêmes distinguent entre les animaux de lait, de
viande et de course, des types qui ne sont pas encore établies vue l’absence de sélection (Faye, 1997).
Faye (2004) a rapporté que les données de la littérature sur la productivité laitière de la chamelle sont
relativement rares et essentiellement issues d’observations réalisées en station, beaucoup plus
rarement en milieu pastoral. On constate, par ailleurs, une très forte variabilité des productions
déclarées laissant supposer un potentiel de sélection sur ce critère tout à fait envisageable, mais
rarement entrepris à l’exception de travaux de l’époque soviétique en Asie centrale. Le même auteur
a mentionné que la production mondiale de lait de chamelle est estimée officiellement à 1,3 million
de tonnes en 2002. Selon des différents travaux, le rendement en lait par lactation est compris entre
600 kg en Afrique du Nord-Est (Hussein, 1989) et 4500 kg en Arabie Saoudite (Sooud, 1989). Mais,
il peut atteindre 7 000 à 12 000 litres selon certaines sources en Asie du Sud (Faye, 2004).
La durée de lactation varie de 6 à 18 mois (Hussein, 1989; Sooud, 1989). Ces durées sont plus
importantes en moyenne que chez les vaches laitières dans les mêmes conditions (Faye, 2004). La
production journalière moyenne semble se situer au voisinage de 1 à 6 litres en élevage extensif
traditionnel. Selon Faye (2004) la courbe de lactation est comparable à celle des bovins avec une
persistance meilleure. Les facteurs alimentaires et saisonniers influent évidemment sur ces
performances. Rapportée au poids vif de l’animal, la productivité laitière des chamelles (250 kg/Unité
Bétail Tropical/an) est supérieure à celle des petits ruminants (220 kg) et à celle des zébus (100 kg).
Dans une station expérimentale (Kamoun, 1995) a montré que la chamelle donne en moyenne 9 kg
de lait par jour pendant une durée moyenne de lactation de 10 mois avec un pic de lactation vers le
3éme mois. La production dépend par plusieurs facteurs tel que le type génétique, l’âge, le stade de
lactation, la saison, et la fréquence d’abreuvement (Hussein, 1989 ; Diallo, 1989 ; Moslah et
Megdiche, 1989). Les études concernant l’évolution de la quantité de lait produite en fonction du
stade indiquent que la meilleure production est enregistrée entre le 2éme et le 3éme mois de lactation
(Faye, 1997).
La pratique de la traite conditionne la quantité de lait récoltée, mais également les conditions de traites
dans les conditions traditionnelles sont méconnues. Généralement, le chamelon est mis à téter pendant
quelques minutes en début de traite pour favoriser la montée du lait, puis il est écarté pour la suite de
la traite qui est faite manuellement. Selon une étude expérimentale Kamoun (1995) a rapporté une
augmentation de la production avec la fréquence de traite. Le passage de deux traites (5,24 kg/jour)
32
à trois traites (7,12 kg/jour) augmente la production journalière de 28,5 % et celui de trois traites à
quatre traites (8,19 kg /jour) n’augmente la production que de 12,5 %. La variation de quantité
produite de lait peut être expliquée par le fait que la plupart des observations ont été mesurées sur des
animaux possédant un potentiel génétique non homogène et soumis à des conditions climatiques et
alimentaires très différentes. Le lait de chamelles dans le milieu pastoral est simplement
autoconsommé ou laissé au profil des jeunes chamelons (Faye, 1997).
Il est reconnu que la productivité laitière de la chamelle est supérieure à celle de la vache dans les
mêmes conditions d’élevage (Schwartz & Dioli 1992). Cependant, des marges de progrès
considérables sont possibles par l’intensification. Outre l’amélioration des apports alimentaires en fin
de gestation et début de lactation comme il a été évoqué plus haut, il est possible de favoriser
l’intensification laitière par la séparation des cycles de vie de la chamelle : les femelles suitées sont
sédentarisées durant la durée de leur lactation (10 à 12 mois) alors que les autres animaux (femelles
taries, jeunes sevrés et mâles) sont élevés selon un mode extensif traditionnel (Faye et al. 1998). C’est
sur ces bases que se sont mis en place des élevages laitiers périurbains au Maroc ou en Mauritanie. Il
est en effet plus aisé aux producteurs de se focaliser sur les femelles en période de production pour
améliorer aussi bien leur alimentation que leur suivi sanitaire et tirer ainsi le meilleur profit de
l’amélioration de la production laitière. Le raccourcissement des filières qui s’en suit (du fait du
rapprochement des lieux de production aux lieux de consommation), représente un facteur
encourageant la valorisation des produits laitiers (le fromage de chamelle n’existe pas en milieu
traditionnel) par l’apport de nouvelles technologies de transformation (Abeiderrahmane 1997).
La croissance dans l’espèce cameline fait rarement l’objectif d’une mesure objective et précise pour
plusieurs raisons dont la principale est l’agressivité de l’animal. La croissance pondérale correspond
à l’accroissement global du poids vif de l’animal par unité de temps. La croissance se divise en deux
périodes à savoir la période fœtale et la période post-natale. Au cours de la première période la
croissance pondérale est comparable à celle observée chez les bovins, le croit est faible jusqu’au 2/3
de la gestation. A partir du 8éme mois, la vitesse devient intéressante, ainsi le poids du fœtus passe
de 7 kg à 35 kg à la naissance (Kamoun, 1989).
La deuxième période, commence dès la naissance. Le poids à la naissance varie peu, semble-t-il en
fonction des conditions alimentaires de la mère (Kamoun, 1989), mais dépend surtout du génotype,
24 à 48 kg, avec un poids observé sensiblement plus élevé chez les mâles (Kamoun, 1995). Il s’avère
aussi selon (Al Mutairi, 2000) que le poids à la naissance dépend de l’âge de la mère et de la saison
de naissance. En Tunisie, Khorchani et al. (1998) ont rapporté un poids moyen des chamelons à la
naissance de 31,1 kg.
Ainsi, Hammadi et al, (1998) ont trouvé pour un lot de 9 chamelons dont les mères recevaient pendant
trois mois avant la mise bas une supplémentation d’aliment concentré, un poids 47 moyen à la
naissance de 30,3 kg. Alors que pour le lot témoin, le poids moyen à la naissance est de 23,4 kg. La
supplémentation alimentaire a affecté significativement le poids du nouveau-né et le GMQ 0–90 du
chamelon (806 g et 430 g respectivement chez les femelles supplémentées et celles non
supplémentées) (Hammadi et al., 2001). En milieu traditionnel, la croissance pondérale a été faible,
les gains moyens quotidiens étaient respectivement de 318 et 289 g/j en saisons favorable et
défavorable (Pacholek et al., 2000). Alors que dans des conditions améliorées en station
33
expérimentale, le GMQ était de l’ordre de 420 g/j entre 1 et 2 ans d’âge (Kamoun, 1989) et peut
atteindre 600 g avant le sevrage et dépasse 1000 g dans les conditions les plus favorables
d’alimentation pendant la phase d’élevage proprement dite (Kamoun, 1995).
Guerouali (2004) a signalé, en comparant les potentiels de production en viande de chamelons âgés
de 10 mois appartiennent à deux races différentes, des GMQ de 410 et 320 g respectivement chez
Guerezni et Marmouri. Le rendement en carcasse varie selon les types d’animaux abattus de 55 à 70
%. Il diminue avec l’âge et surtout l’état d’engraissement. Il est un peu plus faible pour les femelles,
la carcasse contient en moyenne 57 % de viande, 25,5 % d’os et 16,9 % de gras (Kamoun, 1995).
Dans les pays du Golfe, en particulier les Emirats Arabes Unis, la course de dromadaires est une
véritable institution de façon similaire aux chevaux Pur-sang destinés à la même activité en Occident.
Les écuries de course sont entretenues avec grand soin, l’alimentation des animaux, leur
entraînement, les moyens mis en œuvre pour leur protection ou leur sélection relèvent dans tous les
cas des principes d’intensification, la production de ces élevages étant la performance sportive (Faye,
1997; Seboussi et al., 2004).
34
Partie 2. Matériel et méthodes
35
1. Présentation de la zone d’étude
• Sa localisation qui est un point stratégique entre le Nord et le Sud du royaume, la rendant
comme une zone carrefour des flux commerciaux et de transhumance des troupeaux
camelins ;
• L’existence d’un grand souk de dromadaire dans la province de Guelmim, nommé Souk
AMHIRICH où se regroupent les éleveurs d’autres provinces du royaume ;
La région de Guelmim Oued Noun s'étend sur une superficie de 5 886 960 Ha, est constituée
administrativement de quatre provinces : Guelmim, TanTan, Assa-Zag et Sidi Ifni, regroupant 53
communes dont 8 urbaines et 45 rurales.
La région est limitée (Figure 7) :
36
Figure 4. Découpage géographique des provinces de la région Guelmim Oued Noun
Milieu physique
a. Climat et précipitations
Le climat de la région est influencé par plusieurs facteurs : le relief, la côte atlantique et le Sahara. En
général le climat de la région est semi-aride. En effet, la situation de la région dans la zone pré-
saharienne fait que le climat est de type saharien, mais les influences sahariennes sont tempérées par
la proximité de l’océan Atlantique (Guelmim et Tan-Tan).
La région est caractérisée par des précipitations faibles dues au climat saharien semi-aride. Cette
faiblesse de pluviométrie ne pose pas de grands problèmes vue l’importance des ressources en eaux
souterraines.
La moyenne annuelle des précipitations varie de 40 mm pour la province d’Assa-Zag à 120 mm pour
la province de Guelmim.
Le climat de la région est caractérisé par son aridité, chaud et sec l’été et froid l’hiver.
Sur l’ensemble de la région, la température moyenne et l’écart thermique augmentent sensiblement
en allant du Nord-Ouest vers le Sud-Est, en raison de la diminution de l'influence océanique.
- Température moyenne annuelle : 20 °C
- Température moyenne maximale : 45 °C
- Température moyenne minimale : 02 °C
Les vents dominants sont le Gharbi (NO/SE) et le Chergui (E/O). La région connaît dans certaines
zones des températures élevées, surtout dans les zones Sud et Est.
Le vent est un facteur qui marque les habitudes socio-économiques des populations du Sahara dont
les activités sont programmées en fonction de son régime qui est très bien connu de ces nomades. Par
sa régularité et son intensité, le vent est le facteur déterminant dans la genèse du phénomène de
37
l‘ensablement. Il façonne les paysages dunaires et conditionne le déplacement du sable. Deux régimes
contrastés sont observés :
Potentiel foncier
Le territoire de la région Guelmim Oued Noun s’étend sur une superficie de 5 886 960 Ha, soit 18%
de la superficie nationale, répartie comme suit :
o SAU : 194 640 Ha
• Faïd 1
: 88 000 Ha
• Bour : 100 220 Ha
• Irrigué : 6 420 Ha
o Forêt : 253 990 Ha
o Parcours : 3 027 560 Ha
o Incultes : 2 410 510 Ha
Le territoire de la région Guelmim Oued Noun s’étend sur une superficie totale de 5 886 960 ha dont
194 900 ha de SAU, soit 3% de la superficie totale. Les parcours occupent une superficie de 3.027.560 ha,
soit 52% du territoire ce qui confère à la région sa vocation d’élevage.
Effectifs et productions animales dans la région de Guelmim Oued Noun
L’effectif du cheptel exploité dans la région s’élève à 509 430 têtes réparti par espèce comme suit:
- 27 890 têtes camelines
- 216 360 têtes ovines
- 248 100 têtes caprines
- 17 080 têtes bovines
1
Faïd : désigne aussi l’espace irrigué par les eaux de crue
38
248100
250000
216360
200000
Bovins
150000
Ovins
100000 82000
72000 73900 Caprins
63130
52200
46230 40000
50000 35000 27890
17080 Camelin
6000 1299013460 8000 s
3500 80 900 40
0
GUELMIM TANTAN SIDI IFNI ASSA ZAG Total
région
Figure 8. Répartition du cheptel par province dans la région de Guelmim (DPA Guelmim,
2016)
L’élevage apicole concerne 30630 ruches peuplées d’abeilles. Le nombre d’unités d’élevage du poulet de
chair s’élève à 60 unités avec une capacité totale de 291 000 sujets. La cuniculture et l’élevage de la poule
pondeuse sont absents dans la région.
Ces animaux assurent des productions exprimées dans le tableau suivant :
Tableau 6. Produits animaux dans la région Guelmim Oued Noun (2015)
Production (T)
Viande bovine 1155,9
Viande ovine 352,34
Viandes
Camelin 3600,00
Total 6046.17
Cadre géographique
La région de Laâyoune-Sakia el Hamra s’étend sur une superficie de 140.018 Km², soit 19,7% du
territoire national. Elle est limitée par (figure 9) :
39
- Au Nord par la région de Guelmim-Oued Noun ;
- Au Sud la région de Dakhla-Oued ed Dahab ;
- A l’Est par la République Islamique de la Mauritanie ;
- A l’Ouest par l’Océan Atlantique.
La région regroupe sur le plan administratif quatre provinces: Boujdour, Es-Smara, Laâyoune et
Tarfaya, 20 communes dont 5 urbaines, et 15 rurales.
Milieu physique
a. Climat et précipitations
Le climat de la région est saharien, froid en hiver, sec et très chaud en été, marqué par la rareté des
précipitations et un ensoleillement permanent. Sur la bande côtière, les températures sont modérées,
en raison de la proximité de l'Océan Atlantique. Le reste du territoire devient de plus en plus aride à
mesure qu’on s’enfonce vers l’intérieur.
La moyenne annuelle observée pour la décennie écoulée se situe autour de 60 mm. Les précipitations
sont aléatoires, à caractère bref, violent et orageux. Les moyennes mensuelles et annuelles ne prennent
pas en compte la grande variabilité du régime pluviométrique : à titre d'exemple, le maximum annuel
observé dans la région est 115 mm à la station de Tarfaya, laquelle a aussi enregistré un minimum de
3 mm.
40
b. Température
La variation de l'amplitude thermique maximale annuelle, mensuelle ou même quotidienne, croit avec
la continentalité. Elle atteint plus de 23°C dans le Sahara continental hyperaride au niveau de Gueltat-
Zemmour alors qu'elle reste comprise entre 7° et 12°C dans le Sahara plus occidental côtier.
La région de Laâyoune se caractérise par une grande diversité animale et la disponibilité des
produits animaux multiples (Tableau 7), et un cheptel régional important tel que les bovins, les
ovins, les caprins et les camelins (Figures 10 et 11).
Cette région est par ailleurs dotée de deux unités avicoles d’une capacité de 20.000 poulets/bande et
de 45 coopératives d’élevage et d’approvisionnement ainsi que d’une association cameline.
41
Outre les camelins, l’élevage bovin et avicole sont en pleine croissance grâce à l’action menée dans
le cadre des coopératives. D’ailleurs, on note la présence de 13 unités d’aviculture, 22 unités
d’élevage bovin dans la région et la création d’un centre de collecte du lait dans la région.
Vu l’importance de ce secteur, l’Etat s’y est beaucoup investi. Ainsi, un vaste programme
(programme national de lutte contre les effets de la sécheresse) a été lancé pour développer le secteur.
En effet, deux cliniques vétérinaires sont mises en place à Laâyoune et Boujdour et un centre de
recherche sur les camelins est en fonction à Laâyoune.
D’un autre côté, d’importantes subventions sont accordées aux éleveurs, soit pour l’achat du bétail,
l’amélioration des techniques d’élevage, la subvention des aliments de bétail, l’abreuvage du cheptel
par des camions citernes, la création des points d’eau, et enfin, l’encadrement vétérinaire lors des
différentes campagnes de vaccination. L’Etat a autorisé l’importation du camelin de la Mauritanie et
du Sénégal, ainsi que l’introduction de nouvelles races (ovins, caprins …).
L’élevage pastoral constitue l’activité principale des hommes des zones arides, où les parcours
couvrent une grande superficie et le nomadisme considéré comme une forme privilégiée d’utilisation
de l’espace.
Par ailleurs la restriction de l’espace, l’augmentation des effectifs des troupeaux, les nouvelles
pratiques pastorales et agricoles et les nouvelles formes commerciales (aléas du marché) sont tous
des facteurs qui traduisent la « crise » que traverse actuellement le système pastoral.
Afin de s’adapter à ces changements ainsi qu’à la contrainte du milieu (aléas du climat), les éleveurs
notamment les gros adoptent de nouvelles stratégies telles que la diversification des activités,
l’intégration de l’agriculture à l’élevage, l’appropriation des terres de parcours, la multiplication des
citernes et leur répartition judicieuse sur un territoire pour mieux exploiter à leur profit les pâturages
collectifs et parfois même le changement intégral du système.
Donc cette région ne peut compter que trois systèmes capables de valoriser, à parts inégales, les
ressources de cette dernière :
• Système extensif ;
• Système périurbain ;
• Système urbain (élevage laitier, engraissement et dromadaire de course).
Il a été décidé de choisir des éleveurs de ces trois systèmes en utilisant un échantillonnage aléatoire
doublement stratifié. L’échantillonnage stratifié est une technique qui nous permis de subdiviser une
population hétérogène d’effectif N=40 en p=6 sous-populations (provinces) plus homogènes et
mutuellement exclusive. La deuxième strate est composée de 3 niveaux (extensif, périurbain et
urbain), puis un échantillon d’effectif ni sera prélevé indépendamment au sein de chacune des strates,
et ce en disposant de troupeaux de différentes tailles, dans le dessein de s’assurer de la représentativité
de l’échantillon.
42
Ainsi, l’échantillon utilisé dans le cadre de cette étude est présenté dans le tableau suivant :
Tableau 8. Nombre d’élevage utilisés pour l’étude des systèmes identifiés
Tan Tan 3 2 1 6
Laâyoune 5 1 - -
Es Semara 5 1 - -
Boujdour 4 - - -
Total 22 7 5 6
NB : le choix des éleveurs à l’intérieur de chaque cellule du tableau 8 est aléatoire.
L’unité d’étude est l’éleveur et son troupeau. Le nombre d’enquêtes réalisées est de 40. Elles ont été
faites sur une durée de deux mois (Février, mars, 2018), au niveau des quatre provinces de la région.
La fiche d’enquête utilisée pour collecter les informations renferme des questions communes aux
différents systèmes et d’autres spécifiques à chacun d’eux. Ainsi :
– Les axes d’entretien communs portent sur :
• les informations sur l’éleveur ;
• la caractérisation de l’exploitation (foncier) ;
• les races adoptées ;
• la constitution du troupeau (structure par catégorie d’animaux, structure par sexe) ;
• la main d’œuvre ;
• la conduite alimentaire des animaux ;
• la lactation et la traite (durée de lactation, niveaux de production, méthode, durée et fréquence
de la traite),
• les pathologies camelines ;
• les types d’abris ;
• la gestion de la reproduction et la sélection des reproducteurs (âge de la mise à la reproduction,
âge à la première saillie fécondante, âge au premier chamelage, saison sexuelle, gestion des
mâles reproduction, sexe ratio, taux de fertilité, intervalle entre deux chamelages, réforme,
taux d’avortement) ;
• la conduite de l’élevage des jeunes (âge au sevrage, taux de mortalité des jeunes, maladies
juvéniles) ;
• la constitution de l’unité zootechnique.
– Les axes d’entretien spécifiques au système extensif concernent les aspects suivants :
• le circuit de transhumance ;
• l’adaptation du dromadaire au changement de parcours ;
• les plantes pastorales appétables et les plantes toxiques ;
• la complémentation alimentaire
– Les axes d’entretien spécifiques au système périurbain concernent les aspects suivants :
• la valorisation des produits (autoconsommation ou commercialisation du lait, viande et laine)
;
• les aspects économiques.
43
– Les axes d’entretien spécifiques au système urbain concernent les aspects suivants :
• la valorisation des produits (autoconsommation ou commercialisation du lait, viande et
laine) ;
• allaitement artificiel ;
• les aspects économiques.
– Les axes d’entretien spécifiques à l’élevage de dromadaires de course concernent les aspects
suivants :
• les caractères phénotypiques et races ;
• l’âge et le sexe des animaux de course, leurs poids ;
• les caractéristiques de la course (distance, fréquence, etc.) ;
• l’entrainement des dromadaires ;
• les critères de choix des dromadaires de course (encolure, bosse, pattes…) ;
• les biotechnologies utilisées (Insémination artificielle, transfert d’embryons…) ;
• les jockeys, etc.
Afin de collecter plus de données relatives à la filière cameline ainsi que les changements socio-
économiques dans la zone d’étude, on a eu recours aux structures et services administratifs de la
région saharienne suivants : Direction Régionale de l’Agriculture (DRA) et L’ONSSA de Guelmim
et Laâyoune, le haut-commissariat au plan ainsi que la direction de la stratégie et des statistiques
attachée au ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux
et Forêts à Rabat.
Dans les différents services, des entretiens avec des personnes-ressources connues pour leur savoir
en relation avec la filière cameline ont été organisés. La discussion a porté sur plusieurs aspects en
relation avec le secteur, en particulier :
- Effectifs du troupeau camelin et leur distribution dans la région ;
- Conduite du cheptel camelin : alimentation, santé, production laitière ;
- Aspects organisationnels de la filière cameline ;
- Structure de collecte du lait et points de commercialisation ;
- Contraintes et atouts de la filière ;
- Evolution de la population humaine ;
- Evolution des revenus ;
- Niveau et évolution des dépenses de consommation ;
- Evolution des préférences alimentaires.
Les résultats obtenus permettront de caractériser les principales pratiques de gestion de troupeaux et
de réaliser une comparaison détaillée entre les différents modes d’élevage.
Les données obtenues seront saisies sur le gestionnaire des bases de données Access. On procèdera
ensuite à la suppression des variables redondantes ou inexploitables.
Nous procéderons à des analyses statistiques descriptives pour toutes les variables étudiées,
éventuellement des moyennes, des écarts-types, des régressions et des corrélations entre différents
paramètres, etc…
44
L’analyse portera sur deux parties :
- Une analyse typologique qui a pour but d’étudier les différents types d’élevage de dromadaire en
fonction de leur mode de fonctionnement, ainsi que les contraintes et les atouts associés à chaque
type d’élevage ;
- Une analyse financière qui portera un diagnostic sur la rentabilité économique ainsi que la viabilité
à court et moyen terme de chaque système d’élevage.
En ce qui concerne l’analyse financière, nous procéderons au calcul de l’investissement initial I0,
l’amortissement, les charges et les produits de chaque système, et enfin les indices de rentabilité,
notamment :
a. Le chiffre d’affaires
Le chiffre d'affaires (CA) est la somme des ventes des produits de chaque système. Il est égal au
montant (hors taxes) de l'ensemble des transactions réalisées par l'éleveur avec des tiers dans le cadre
de son activité normale et courante.
b. La valeur ajoutée
La valeur ajoutée est définie comme la différence entre la valeur finale de la production (valorisée
par le chiffre d'affaires) et la valeur des biens qui ont été consommés par le processus de production
(charges intermédiaires). Elle mesure la richesse créée par chaque système.
c. L’excédent brut
L’excédent brut d’exploitation (EBE) exprime la capacité d’une entreprise à générer des ressources
de trésorerie du seul fait de son exploitation, c’est-à-dire sans tenir compte de sa politique de
financement, ni de sa politique d’amortissement, ni des événements exceptionnels. L’EBE permet
de porter un jugement sur l’activité d’une entreprise en analysant la performance de ses activités
opérationnelles. Si l'EBE est positif, cela signifie que l'entreprise vend plus cher qu'elle ne produit.
d. Le résultat net
Le résultat net est une expression comptable désignant un indicateur mesurant la performance des
systèmes d’élevage. Il constitue la différence entre les produits et les charges totales. Lorsque le
résultat net est positif, on parlera de bénéfices.
Résultat net = chiffre d’affaire – charges intermédiaires – charges de main d’œuvre - amortissement
45
e. Le cash-flow annuel
Le cash-flow, dont la traduction littérale est flux de liquidités, est un indicateur qui permet de mesurer le flux
de trésorerie et de recettes monétaires nettes que dégage chaque année un investissement. Il constitue un bon
moyen d'appréhender la solvabilité et la pérennité d'un projet. C’est le surplus monétaire d’exploitation.
Un projet peut être réalisé dès lors que sa VAN est positive, c’est-à-dire qu’il y a création de
valeur.
g. L’indice de profitabilité
L'indice de profitabilité est un indicateur qui permet de mesurer la rentabilité d'un investissement. Il
est très utilisé dans le choix d'un investissement. L'indice de profitabilité permet de déterminer la
valeur actuelle dégagée par chaque dirham investi, c'est-à-dire le retour sur investissement.
∑ CFNi 1 + t − i
=
I0
L’I.P. se juge par rapport à 1. Si IP > 1 le projet est accepté, sinon le projet est refusé. L’avantage de
l’IP est de permettre un classement des différents projets en permettant un classement qui tient compte
du montant initial investi.
46
Partie 3. Résultats et discussion
47
1. Profil socio-économique des éleveurs de dromadaires enquêtés
Au Maroc, et en particulier dans ses provinces sahariennes, l’élevage camelin joue un rôle important
puisqu’il permet de valoriser des zones de parcours à faible potentialité. En plus, il se caractérise par
la variété de la production du dromadaire puisqu’on peut l’exploiter, à différents degrés, pour son lait,
sa viande, sa laine ou en tant qu’animal de bât ou de sport.
Ainsi, pour caractériser les différents systèmes d’exploitation du dromadaire, une enquête a été
réalisée auprès de 40 éleveurs relevant des provinces de Guelmim, Sidi Ifni, Tan Tan, Laâyoune, Es
Semara et Boujdour.
Les caractéristiques socio-économiques des éleveurs ont montré que :
L’âge des propriétaires de dromadaires varie entre 24 et 80 ans avec un âge moyen de 50 ans.
Ceci met en évidence la représentativité des éleveurs âgés qui recèlent un savoir ancestral
riche, mais reflète aussi la faible participation des jeunes dans le secteur de l’élevage camelin
dans la région, qui, en principe, de par leur formation, peuvent contribuer au transfert de
savoirs modernes et de technologies dans les filières camelines.
85 % des éleveurs sont mariés et disposent d’un foyer. Ce sont des pères de familles ayant
majoritairement pour seul et unique source de revenu le gain procuré par l’élevage camelin.
Seuls 15 % des éleveurs enquêtés pratiquent une activité extra-élevage (apiculture,
agriculture, commerce…).
Comme le montre la figure 12, la majorité des éleveurs (61% de l’échantillon enquêté) sont
analphabètes ou sont passés par l’école coranique, et donc ne disposent pas de formation qui
permettrait d’insuffler des changements dans la filière.
9.6%
10.0%
9.0%
8.0%
7.0%
% d'éleveurs
6.0%
5.0%
4.0%
2.4%
3.0% 2.0%
1.6%
2.0%
0.4%
1.0%
0.0%
Analphabète Ecole Primaire Secondaire Etudes
coranique supérieures
L’héritage permet aux enfants de prendre la relève de l’élevage et de s’occuper de leur propre
cheptel tout en s’appuyant sur les orientations des plus âgés ; pères, oncles et grands-pères.
48
2. Systèmes d’élevage prédominants et nouvelles tendances
Urbain;
28%
Extensif;
55%
Périurbain;
17%
Figure 13: Répartition des élevages étudiés par types de systèmes d’élevage (échantillon de 40)
Il est constaté que la plupart des éleveurs disposent d’une partie du cheptel en ville et laissent
transhumer l’autre partie. Ce changement dans la conduite d’une partie ou de la totalité du cheptel du
système extensif vers le péri-urbain ou urbain est dû au désir du propriétaire de s’orienter vers la
production de viande, la production de lait, voire même dans certains cas d’élevage de dromadaires
de courses.
49
Considérations démographiques
En termes de vitesse d’accroissement démographique, les régions du Sud sont certes les moins peuplées,
mais il est attendu qu’elles connaîtraient les taux d’accroissement annuels les plus élevés entre 2014 et
2030. Il serait de l’ordre de 1.4%, et donc supérieur à la moyenne nationale pour la période et qui serait
de 0.96%. (Haut-Commissariat au Plan, 2017).
L’expansion urbaine toucherait l’ensemble des régions, mais d’une façon inégale. Ainsi, certaines
régions, ayant déjà atteint un degré d’urbanisation assez élevé en 2014, deviendraient majoritairement
urbanisées. C’est le cas - par exemple - de Laâyoune - Sakia El Hamra (97,7%), Dakhla-Oued Eddahab
(87,5%), et de certaines autres régions telles que Grand Casablanca-Settat (80,6%), Oriental (79,2%) et
Rabat-Salé-Kenitra (75,6%) (Tableau 10).
Par ailleurs, on peut noter que d’une part la dépense annuelle moyenne par personne (DAMP) est en
augmentation continue, et d’autre part, examinée selon la région, on peut relever que les régions du
sud, notamment Dakhla – Oued Eddahab, Laâyoune – Sakia El Hamra et Guelmim – Oued Noun,
avec une DAMP de 10 624 DH pour les années 2000 (HCP/ enquête nationale sur la consommation
et les dépenses des ménages 2000/2001) se positionnent juste après la région de Casablanca – Settat,
ce qui peut être considéré comme favorable au marché des produits animaux dans le sud du pays.
D’autant plus que les produits animaux occupent une place de choix dans la structure des dépenses
alimentaires des foyers marocains. En effet, la consommation des viandes occupe la première place
par rapport au total des consommations, bien qu’elle est restée constante dans le milieu urbain de
1985 à 2014, tandis que la consommation des produits laitiers - qui occupe la quatrième place après
la consommation des viandes et volailles, des céréales et produits céréaliers et des légumes frais – a
augmenté de 8.3 % à 9.6 % au fil des années.
50
Tableau 11 : Evolution de la structure (en %) de la dépense alimentaire selon milieu de
résidence et la nature des produits alimentaires
7,7
Produits laitiers et œufs 8,3 9,3 9,6 4,7 4,7 6,2 6,6 8,5
Corps gras
8,0 7,6 9,7 10,4 10,4 12,3 9,2 8,6 10,6
Viandes et volailles 23,4 23,4 23,4 19,3 21,4 23,5 21,4 22,7 23,5
Poissons 2,9 3,1 4,4 1,1 1,8 2,8 2,0 2,6 3,8
Légumes frais 10,2 9,6 7,4 8,3 10,4 9,4 9,3 9,8 8,1
Légumes et légumineuses secs 3,5 3,7 3,7 2,9 3,6 4,2 3,2 3,7 3,9
Sucre et produits sucrés 5,5 3,8 3,1 8,3 5,7 4,0 6,8 4,4 3,4
Thé, café et plantes d'infusion 5,7 3,7 3,4 7,2 5 4,9 6,4 4,2 3,9
Repas et boissons pris à l'extérieur 4,2 5,2 7,5 2,1 3,7 4,7 3,2 4,7 6,5
Autres dépenses alimentaires 4,2 5,5 4,4 3,6 4,6 5,0 3,9 5,2 4,5
Total 100 100 100 100 100 100 100 100 100
Ainsi, si les ressources fourragères et hydriques sont disponibles, les animaux pourront être entretenus
sur de faibles surfaces, l’élevage y sera urbain à périurbain. Si l’eau ou / et les ressources fourragères
font défaut pendant une période donnée de l’année, l’élevage ne pourra rester sédentaire que si
l’éleveur constitue des stocks lors de la période d’abondance, ou bien intensifie par des techniques
agricoles sa production fourragère ou enfin, s’il s’approvisionne en fourrages ailleurs. Dans les cas
contraires, ce sont les animaux qui devront être déplacés loin du territoire pour exploiter, à des
époques favorables, fourrages et eaux.
51
3. Caractérisation générale des élevages camelins
Ceci peut être expliqué par l’incapacité d’adaptation des bovins et des caprins dans le désert. En effet,
ces animaux ne possèdent pas les atouts nécessaires pour survivre dans ce milieu contraignant,
contrairement au dromadaire ; sa morphologie, sa physiologie et son comportement font de lui un
animal entièrement adapté à la chaleur, à la sécheresse et à la sous-alimentation, c’est-à-dire au milieu
désertique.
La présence des caprins a été notée dans la province de Sidi Ifni, plus précisément dans les zones de
montagnes, où les caprins font preuve d’une grande plasticité et sont présents dans les parties les plus
pauvres, où les ovins ne peuvent survivre. Dans ces zones de montagne, le cheptel caprin est
essentiellement destiné à la production de viande. Ainsi, les éleveurs peuvent complémenter leur
production et diversifier leur revenu.
Caprins; 1% Bovins; 0.2%
Ovins; 38%
Dromadaires
; 61%
Les élevages camelins de la région de Guelmim Oued-Noun sont caractérisés par une taille moyenne
de 52 dromadaires par éleveur, variant de 9 à 200. Quant aux élevages de la région de Laâyoune Sakia
El Hamra, la taille moyenne du troupeau chez les éleveurs enquêtés s’élève à 112 par éleveur, variant
de 50 à 240.
Deux strates de troupeaux sont identifiées. Les troupeaux de moins de 50 dromadaires et ceux
de plus de 50. La première strate concerne essentiellement :
- Les bergers-éleveurs possédant une part d’un troupeau qu’ils ont gardé pour une durée de temps ;
- Les éleveurs –investisseurs ayant confié leurs troupeaux aux bergers ;
- Les éleveurs ayant réduit leurs troupeaux suite aux contraintes naturelles surtout celles de la
régression des surfaces pâturées ou une sécheresse accrue.
La deuxième strate regroupe les grands éleveurs détenant un riche savoir ancestral.
52
3.2.Structure par classe d’âge
La structure du troupeau par classe d’âge est présentée sur la figure 15. Les femelles en lactation
occupent la plus grande part du cheptel camelin, suivies des femelles taries (à cause des conditions
difficiles du désert), des naissances de l’année pour lesquelles les ventes des mâles ne sont pas encore
effectuées (chamelons < 1an) et dont les femelles assureront par la suite le renouvellement du
troupeau, puis des animaux ayant entre 1 et 2 ans (à cause des ventes qui ont lieu à cet âge), et enfin,
les géniteurs.
Géniteurs
5%
Chamelons 1-
2 ans Femelles en
10% lactation
34%
Chamelons <
1 an
23%
Femelles
taries
28%
- Chamelons 0 – 1 an : 23 %
- Jeunes impuberts : 10 %
- Mâles adultes : 5 %
- Femelles allaitantes : 34 %
- Femelles taries : 28%
La part des femelles taries est élevée à cause de conditions de sécheresse et le manque d’alimentation
que connaît la région.
53
Mâles;
30%
Femelles
; 70%
Femelles Mâles
D’après le tableau 12, la part des mâles âgés de 1 à 2 ans est la moins représentée pour la simple
raison que la vente des mâles se fait à des âges précoces (1 à 2 ans) mais pas avant 1 an. Le nombre
de géniteurs ne dépasse pas 2 par troupeau.
Marmouri, Guarzni et Khouari sont les trois types caractérisant les troupeaux de la région. Plusieurs
critères peuvent être utilisés pour faire la distinction entre les dromadaires appartenant à chacune de
ces populations (Tableau 13).
54
Tableau 13 : Comparaison entre les 3 races
Race Description
Les races exploitées par les éleveurs enquêtés pour chaque système sont présentées dans le
tableau 14. Il en ressort que la race Marmouri est plus fréquente dans le système urbain et
périurbain, contrairement à la Guerzni qui est plus représentée dans le système extensif. Mais la
Khouari demeure intermédiaire dans les trois systèmes. Ceci est évident puisque la Marmouri est
caractérisée par sa production de lait plus élevée, ce qui est recherché dans l’urbain et le
périurbain, par contre, la Guerzni est connue plus pour sa rusticité et sa robustesse. Pour le
dromadaire de course, les éleveurs ne se basent pas sur la race comme critère de choix, mais plutôt
la couleur de la robe qui doit être de préférence claire.
55
4. Système d’élevage extensif
C’est le mode d’élevage camelin le plus dominant dans la région. Les troupeaux sont conduits sur les
parcours durant la période hivernale. En automne et l’été, la plupart des éleveurs se dirigent vers le
Sud éloigné (région d’Oued Eddahab-Lagouira) (parcours améliorés). Mais, ces déplacements restent
souvent tributaires des conditions pluviométriques dans la zone sud. Ce mode d’élevage est orienté
essentiellement pour la production de viande.
Deux principales causes de déplacements sont citées par les éleveurs de la région. Une liée à l'animal
lui-même, et la deuxième, liée aux conditions environnementales (les disponibilités du pâturage et les
points d’eau) :
Les conjonctures environnementales : le souci principal des transhumants est de trouver des
ressources en eau et d’herbe pour leurs animaux. Durant les années favorables, il n’y a pas
une véritable transhumance et les déplacements sont ainsi de faibles amplitudes, de 4 à 5 km
par jour. Ils sont limités aux parcours de la zone et axés sur les ressources fourragères durant
les périodes fraîches et sur les ressources en eau durant les périodes chaudes. Mais, il arrive
que les précipitations soient très rares et irrégulières, les disponibilités fourragères deviennent
faibles et les parcours sont sur-pâturés. Dans ces cas, les déplacements de grandes amplitudes
(20 à 30 km) deviennent inévitables et s'orientent le long d’Oued SAKIA AL HAMRA jusqu’à
d’autres régions, ainsi que Oued Draa et vers les zones côtières (Souss) (Fassi Fihri et al.,
2015).
L'animal : le dromadaire se déplace dans de grands espaces pendant qu'il pâture. De ce fait les
éleveurs sont tenus de le suivre là où il va et de n'intervenir qu'en cas de nécessité. En effet le
marquage des animaux par le feu a toujours été un moyen pour confirmer l’appartenance et la
propriété du cheptel et donc sa mise sur le pâturage.
56
4.2. Conduite alimentaire
Le régime alimentaire du dromadaire est tributaire des ressources pastorales dont les disponibilités
sont régies par les conditions climatiques.
a. La transhumance
Pour ce système, l’alimentation du dromadaire est basée essentiellement sur le pâturage. Le parcours,
exploité et valorisé par le dromadaire, se caractérise par des plantes halophytes abondantes en été et
d’autres tendres et ligneuses au printemps ou en hiver. Pendant les années pluvieuses, le parcours
forme un bon couvert végétal qui permet l'entretien des troupeaux pendant les deux périodes. Par
ailleurs, les transhumants se déplacent juste après les premières pluies vers les parcours.
Quand la saison sèche arrive, ils se rapprochent des parcours pourvus d’eau. Les résultats de l’enquête
montrent que la supplémentation est d’environ 4 mois pour la région de Laâyoune-Sakia-El Hamra
et de 2 mois pour la région de Guelmim-Oued-Noun dans l’année pluvieuse, et de 6 à 10 mois pendant
les années sèches pour les deux régions.
Cette complémentation joue un rôle de sauvegarde du cheptel en cas de sécheresse et elle peut être
utilisée comme stratégie d’amélioration de la performance des dromadaires (Nasr, 1995). Elle est
assurée en grande partie par l’état à travers le Programme de Sauvegarde du Cheptel.
Les calendriers alimentaires pratiqués par les éleveurs dans la région (Figure 17 et 18) ne reflètent
aucune pratique alimentaire raisonnée. Ils ne prennent pas en considération les besoins des animaux
pendant les différentes phases de production et de reproduction.
Ressources O N D J F M A M J J A S
Parcours
Complémentation
(Fourrages &
Concentré)
L’état des parcours est jugé faible à moyen et s’améliore en cas de précipitations. Les arbres et les
arbustes constituent des ressources fourragères importantes pour les animaux, mais ils font l'objet
d'une dégradation abusive de la part des éleveurs via la grande pression à laquelle ils sont soumis à
cause de la dominance du système extensif et de la rareté des complémentations alimentaires.
57
Les enquêtes font ressortir que le pâturage du dromadaire se base essentiellement sur les arbres et
arbustes ainsi que quelques herbes en permettant d’avoir une production laitière satisfaisante aux
éleveurs. Les arbres et des arbustes consommés par le dromadaire sur les parcours de la région sont
cités dans le tableau suivant :
Photo 1 : Zizuphus lotus Photo 2 : Ghardeg Photo 3 : Acacia raddiana Photo 4 : Remt
Dans certaines zones de Laâyoune-Essakia-El Hamra et de Guelmim Oued Noune, les plantes
toxiques constituent une contrainte majeure, pouvant provoquer la mort des dromadaires. D’après les
déclarations des éleveurs enquêtés ces plantes sont : Aâjram, Aguaya, Alyath, Defla, Demiya, Chdid,
El Hanna, Fernan, Laâsal, Mrar et Dalmya (Psoralea plicata).
Le dromadaire évite, par instinct, les plantes toxiques dans son aire naturelle de pâturage. Des
accidents peuvent survenir sur des parcours inhabituels imposé par le nomade. En effet, souvent son
maître lui laisse à peine le temps de manger ; pressé par le temps, il avale précipitamment sans faire
le tri nécessaire, des bouchées de nourriture qui peuvent contenir des plantes, et des tiges de végétaux
toxiques (ex: laurier rose), de plus que la transplantation du dromadaire dans des régions étrangères
peut lui faire confondre certains végétaux dangereux avec ceux qu'il consomme impunément.
Le dromadaire s’alimente de plusieurs types de végétation, avec une préférence des arbres et arbustes,
aussi, il préfère certaines plantes salées telle que l’Atriplex. La majorité de cette végétation est soit
épineuse soit d’un goût amer. Ceci confie au dromadaire la particularité de la valoriser (Ouarda,
1986). Cette diversification doit être un sujet d’étude qui va évaluer les préférences gustatives et de
l’appétit mais également les caractéristiques chimiques de cette flore.
d. Supplémentation
Auparavant, dans les années de sécheresse, l’alimentation des animaux était basée totalement sur les
faibles ressources des parcours. Actuellement, cette pratique est abandonnée par les éleveurs. La
supplémentation dure quatre mois dans les années pluvieuses (période de soudure : été) à Laâyoune
et 2 mois à Guelmim, alors que pendant les années de sécheresse la supplémentation peut être étalée
59
durant toute l’année selon le capital financier de l’éleveur. La supplémentation apparaît primordiale
pour la sauvegarde du cheptel et l’entretien du troupeau exploité.
La majorité des éleveurs supplémentent leurs animaux de manière collective sans se soucier des
différents stades physiologiques des animaux (jeune ou adulte, post-partum ou péri-partum, période
de gestation…) pour lesquels correspondent des besoins alimentaires différents. Dans les conditions
d’élevage du dromadaire sur parcours, toute supplémentation alimentaire pendant la période péri-
partum peut améliorer les performances de production et de reproduction de la chamelle.
Le Ministère de l’Agriculture vise à subventionner l’achat des aliments par les éleveurs (de
dromadaires et des autres espèces de ruminants) en période de sécheresse, surtout l’orge grains. A
titre d’exemple, une quantité de 400 000 Qx a été subventionnée en 2015 (Fassi Fihri et al. ; 2015).
Une minorité d’éleveurs supplémentent les chamelles pendant la fin de gestation et pendant la période
de chamelage. Plusieurs ressources sont disponibles dans le marché pour faire la complémentation
alimentaire, à savoir : la luzerne verte, le foin de luzerne, le pain sec, la paille, la farine de blé
mélangée avec de l’eau…
La forme de consommation demeure le lait cru, elle se fait de plus en plus pour des fins
thérapeutiques. Les éleveurs prétendent que le lait de chamelle est beaucoup plus riche que le lait de
vache ou de chèvre en tant que source de protéines et autres nutriments. En effet, il contient des
composés qui peuvent aider à gérer le diabète, stimuler le système immunitaire, améliorer la
circulation sanguine et protéger le cœur. C'est aussi le lait le plus proche du lait maternel. Dans de
nombreuses cultures nomades, le lait de chamelle est utilisé comme médicament pour traiter les
enfants malnutris. Ces effets ont vraisemblablement une relation avec l’espèce animale elle-même et
la nature des plantes broutées par les animaux.
b. Viande
La vente des animaux se fait par le propriétaire lui-même ou par l’un de ses proches ou de son berger
mais après son accord. La majorité des achats se font par le boucher, environ 80% des ventes ont lieu
sur les parcours. Dans certains cas extrêmement rares, les engraisseurs peuvent intervenir comme
seconds acheteurs.
Pour le système extensif, en raison du niveau faible d’alimentation et des conditions d’élevage
contraignantes, les camelins sont vendus maigres. Il arrive aussi que l’éleveur vende des camelins à
des particuliers pour des occasions festives : une cérémonie de mariage, fêtes religieuses et /ou arrivée
d’un invité de haute valeur sociale.
60
Le mode d’élevage pastoral a rendu cette tâche non transparente où les négociations de vente se font
d’une manière aléatoire. Le propriétaire ne valorise pas son produit en bonne et due forme et cette
situation est en faveur du boucher qui va en tirer profit le maximum possible.
47%
50%
80% 71% 45%
70% 40%
33%
35%
% d'éleveurs
60%
30%
% d'éleveurs
50%
25% 20%
40% 29% 20%
30% 15%
20% 10%
5%
10%
0%
0% 15000 à 17000 à 18000 à
6000 à 6500 7000 à 7500 16000 18000 20000
Prix de vente en DH Prix de vente en DH
Figure 19 : Prix des chamelons (1-2 ans) Figure 20 : Prix des dromadaires adultes par tête
par tête
Les fluctuations des prix des dromadaires sont plus ou moins importantes. Ce prix est plus faible en
comparaison avec les prix appliqués au nord du pays et ceux des bouchers. Ceci témoigne de la
dévalorisation de cet élevage et de la filière puisque le producteur n’en retire qu’un bénéfice médiocre.
En ce qui concerne les catégories d’animaux commercialisés, les mâles occupent la tête de la liste.
Les éleveurs préfèrent, dans la mesure du possible, garder les femelles pour le renouvellement et
vendent les jeunes chamelons et les chamelles de réforme.
Il s’agit d’élevages périurbains où des chamelles en lactation sont placées pour la traite dans des
enclos construit en béton ou en bois appelés ‘ les Haouchs’ – notamment pour des raisons de proximité
afin de pouvoir vendre le lait à des laiteries ou bien directement aux consommateurs - mais également
des mâles ou jeunes mâles y sont placés pour un engraissement le temps de les conduire vers
l’abattoir.
Ce système péri-urbain se développe de plus en plus. Il se base sur les parcours pour l’alimentation
du cheptel, ainsi qu’une supplémentation pour améliorer la production laitière. L’alimentation
distribuée contient la pulpe sèche de betterave, le son de blé, l’orge grains, le foin de luzerne, le pain
rassis et/ou de paille de blé. Deux élevages sur 19 enquêtés appartiennent à ce système. Ce séjour
sédentarisé n’est qu’une étape dans le processus d’élevage, les entrées et sorties sont en échange
continu avec une plateforme d’élevage en extensif où la majorité des animaux du troupeau siègent.
En effet, dans certains élevages, les femelles en gestation, celles qui ont mis bas ainsi que leur
progéniture et animaux malades sont gardés dans les Haouchs en attendant qu’ils reprennent des
forces pour pouvoir retourner en extensif.
61
Photo 14 : Système d’élevage péri-urbain dans la province de Laâyoune
Pour ce système, la complémentation est obligatoire. Les enquêtes montrent que la ration
complémentaire est distribuée après le retour des animaux au Haouch après le coucher du soleil. Les
aliments utilisés pour cette complémentation sont présentés dans le tableau suivant :
62
Tableau 19 : Exemple de ration complémentaire distribuée quotidiennement à 18h
Aliments Quantité (kg/tête)
Luzerne 3
Pain rassis 3
Raquettes de cactus 3
Total 9
a. Lait
La collecte du lait du dromadaire et son écoulement en vue de sa commercialisation est très difficile
à réaliser en raison de la mobilité permanente des troupeaux par la pratique de la transhumance en
quête des pâturages arrosés, sans oublier qu’il est difficile de mettre en place une organisation
rationnelle sur le plan économique de la collecte dans des zones réputées marginales, souvent
éloignées des centres de consommation et où vivent les populations pastorales parfois les plus
démunies. Certains éleveurs se contentent alors d’auto consommer leur lait ou d’en offrir une partie
à leurs voisins ou familles.
Cette difficulté a souvent conduit à l’émergence d’élevages périurbains (Faye et al., 1998) basé sur
la sédentarisation de la partie productive des troupeaux autour des villes, la partie non productive se
maintenant dans les espaces pastoraux parfois très éloignés des villes. Toutefois, on pourrait fort bien
imaginer un système de collecte basé sur des centres disposant de tanks à lait réfrigérés à l’énergie
solaire et mis en place dans des lieux fréquentés assidument par les pasteurs, à savoir les points d’eau.
Un tel dispositif ferait avancer le développement de cette filière au plus haut point.
63
6. Système d’élevage en urbain
Au niveau de la ville, plusieurs éleveurs mettent leurs animaux dans des ‘Haouchs’ pour élever
intensivement des chamelles dans le but d’assurer une production laitière plus ou moins élevée, et ce
en leur distribuant une alimentation riche en fourrages.
L’évaluation des besoins nutritionnels chez le dromadaire présente l’un des aspects les moins
investigués chez cette espèce. Les connaissances sur les besoins nutritionnels du dromadaire
pourraient être déduites des normes générales établies pour les ruminants (Tisserand et al., 1988).
Richard (1988) a rapporté que le métabolisme de base et les besoins d’entretien n’ont pas été étudiés
dans le cas du dromadaire. Cependant Açoine (1985) cité par Chriqui (1988) estime que les besoins
d’entretien pour un dromadaire de 450 kg, seraient de l’ordre de 10 UF par jour.
Pour l’azote, il est difficile de dégager des informations de la littérature car les observations sur les
excrétions urinaires d’urée par exemple ont vraisemblablement été faites sur des animaux d’état et
d’âge différents (Richard, 1988). Ce même auteur a ajouté que dans le cas de la production laitière, il
n’y a pas de données sur l’effet de l’alimentation sur la production de lait. En revanche, plusieurs
publications rapportent que la composition du lait de la chamelle qui est en moyenne proche de celle
observée des laits des vaches laitières (Yagil et al., 1980 ; Ramet, 1993).
Le dromadaire se caractérise par un pâturage ambulatoire ; les déplacements sont donc inévitables.
Ce qui augmente les besoins de travail de cette espèce. Ainsi, Açoine (1985) cité par Chriqui (1988)
a rapporté que des besoins de 15 UF pour un méhari (dromadaire de course) faisant 50 Km par jour.
En ce qui concerne les besoins en minéraux et vitamines, les études réalisées sont rares et dans le cas
des productions, il n’en existe aucune (Richard, 1988).
Les systèmes d’élevage camelin évoluent. Ainsi, au Maroc, l’urbanisation pousse les Bédouins à
s’installer autour des villes et à intensifier leur production, pour proposer des produits mieux adaptés
aux besoins des citadins. Cette tendance se retrouve dans toutes les régions désertiques, où la
croissance urbaine et les changements de comportement alimentaire accélèrent la commercialisation
des produits camelins. Pour satisfaire cette demande, des élevages laitiers urbains se développent et
des mini laiteries voient le jour, et l’élevage, traditionnellement hyper extensif, s’intensifie.
64
Tableau 20 : Apports alimentaires pour chamelles en lactation
Aliments Quantités distribuées (kg) Quantité MS UFL PDI
9h 13h 18h brute % Total UFL/kg Total g/kg Total
totale (kg) MS MS
Foin de 7 4 - 11 85 9.35 0.68 6.36 92 860.2
luzerne
Orge - 1.5 - 1.5 30.8 0.46 0.72 0.33 54 24.84
D’après le tableau ci-dessus, on peut conclure que les apports alimentaires ne parviennent pas
à couvrir les besoins des chamelles en lactation (10 UF/jour).
L’élevage urbain laitier est inexistant à Laâyoune, mais fréquent à Guelmim. Le lait cru et le lait
fermenté (Lben) appelé communément « Frik » ou lait mélangé à l’eau et au sucre « Zrig », sont les
principaux produits rencontrés sur le marché. La vente de ces produits se fait en vrac. Des produits
de conservation prolongée (fromage, yaourt, lait fermenté) peuvent être proposés au marché urbain
afin de lever la contrainte de la périssabilité du produit lait dans des conditions de climat très chaud.
Le lait et le Frik sont vendus aux consommateurs dans des bouteilles en plastique ou en verres d’une
capacité de 0,5 à 1,5 litres, ou dans des sachets en plastique remplis par la quantité demandée par le
consommateur. L’outil de mesure utilisé est généralement un récipient en plastique d’une capacité de
0,5 litre. Le lait est vendu dans des points de vente de détail (épiceries, mahlabas) situés en ville.
Acheté au producteur à 7 ou 8 dirhams pour un litre par les épiceries, et il est proposé à 9 ou 10
dirhams au consommateur.
65
Mais plus généralement, la valorisation du lait de chamelle reste lacunaire en comparaison avec le
lait bovin, elle nécessite l’achèvement de plusieurs paramètres :
la présence de mini-laiteries ou de laiteries de taille semi industrielle permettant une
distribution élargie d’un produit fini transformé (lait pasteurisé, yaourt, lait fermenté,
éventuellement fromage) répondant aux besoins d’une clientèle urbaine attirée par des
aliments relevant d’une gamme modernisée et surtout de qualité plus sûre susceptible de durer
et de se conserver dans les conditions de la vie citadine ;
la formation et la sensibilisation des producteurs à la qualité en développant des programmes
d’appui technique aux éleveurs, en touchant particulièrement les femmes qui restent
dominantes dans la filière lait (Vias et al., 2003) ;
la présence et le développement d’un marché stable du lait de chamelle en zones urbaines et
périurbaines au niveau de tout le royaume, basé sur des prix rémunérateurs pour tous les
acteurs de la filière, afin d’encourager la vente de ces produits.
L’approvisionnent de la coopérative en lait se fait directement par les adhérents. Trois centres de
collecte (Mssid (Boujdour), Tah (Tarfaya) et Dchira (Laâyoune), sont en cours d’aménagement.
La production moyenne du lait pasteurisé par la coopérative ATTADAMOUN est d’environ 1,5
T/jour. Cette production augmente pendant la saison d’été (haute lactation) et peut atteindre 2,5 T/j.
66
Le lait pasteurisé produit par la coopérative ATTADAMOUN est commercialisé dans d’autres région
du pays, plusieurs points de vente sont dans les villes de Marrakech, Casa, Rabat, Meknès, Fès,
Kenitra, Salé. Le prix de vente du lait de chamelle est compris entre 20 et 25 DH par un litre.
En plus du lait de chamelle pasteurisé, la coopérative fabrique d’une façon saisonnière d’autres
produits à base du lait de chamelle : lait fermenté appelé communément « Frik », fromage frais et
yaourt nature. Ces produits sont fabriqués en utilisant des méthodes traditionnelles et surtout destinés
à la vente dans les salons et foires (SIAM, etc.)
6.2. Engraissement
Les Haouchs visités se trouvent presque dans le même quartier à quelque kilomètres de l’abattoir, ce
qui rend facile l’acheminement des animaux par l’engraisseur, qui n’a pas besoin d’un moyen de
transport .Les dromadaires sont le plus souvent amenés à l’abattoir à pieds par les gardiens.
A première vue le quartier ou se trouvent ces Haouchs parait ordinaire ; les maisons sont bâties de la
même façon, ce qui attire l’attention, c’est l’odeur des animaux, et dans la plupart des cas les crottes
qui sont visibles en dessous des portes, ce qui rend la détection des Haouchs facile.
La plupart des personnes enquêtées ont un nombre très réduit de dromadaires dans leurs Haouchs,
variant de 6 à 25. Il y a deux catégories d’éleveurs :
Des propriétaires pour qui l’élevage est d’un intérêt purement personnel destiné à
l’autoconsommation ;
D’autres qui possèdent déjà un troupeau en extensif et font des échanges continus. Pour ces
éleveurs, le Haouch est utilisé comme un point de vente.
67
Photo 17 : Exemple d’un élevage engraisseur
6.1.1. Conduite alimentaire
Avant, la majorité les éleveurs se basaient uniquement sur les parcours. Le mode d’engraissement des
dromadaires au niveau des Haouchs a émergé de manière surprenante au cours des dernières années,
et les éleveurs se limitent de plus en plus à une ration plus ou moins équilibrée permettant à l’animal
de s’engraisser dans un espace clos où il ne pourra pas perdre de l’énergie en parcourant des dizaines
de kilomètres.
Le régime alimentaire attribué aux dromadaires des Haouchs diffère selon l’orientation de l’élevage
et le capital financier de l’éleveur :
Pour les éleveurs chevillards qui orientent leurs élevages uniquement aux abattoirs, le régime
alimentaire comporte une alimentation à base de bottes de foin de luzerne seulement. (10 à 12
bottes / jour pour 40 têtes, soit 9 kg/tête).
Pour les éleveurs orientant leurs élevages vers le souk : l’alimentation des animaux consiste
en un mélange d’orge ,de blé, de pain rassis, de pulpe sèche de betterave, de paille et de foin
de luzerne associés à des sous-produits, répartie en deux à trois repas avec un abreuvement
quotidien de l’animal pour assouvir son besoin en eau .
68
Pour cet exemple, la ration est la même pour les différentes catégories d’âge. Pour cette ration
aussi, les apports ne couvrent pas les besoins (10 UF/jour).
L’engraissement des dromadaires, notamment des jeunes mâles pour la production de viande est une
activité traditionnelle des pasteurs au Maroc, associant le choix des animaux non destinés à la
reproduction et une ration alimentaire réputée pour sa bonne qualité fourragère. Dans ce dispositif,
l’embouche est entre les mains des pasteurs eux-mêmes, les marchands de bestiaux assurant le
transfert à pied des meilleures bêtes vers les souks. La castration est parfois en usage.
Les frontières entre l’engraisseur et le marchand de bestiaux en ce qui concerne leurs activités sont
parfois très minces. Si une opportunité se présente, l’engraisseur peut revendre un camelin juste
quelques jours après l’achat sans une réelle phase d’engraissement. De l’autre côté, un marchand de
bestiaux peut garder et nourrir un camelin pendant plusieurs semaines en attendant le moment
opportun pour la commercialisation.
b. Engraisseurs
Il faut noter que les engraisseurs sont plus fréquents dans la région de Laâyoune qu’à Guelmim.
Toutefois, cette activité demeure très peu représentée dans les deux régions, bien qu’elle ne demande
pas beaucoup d’investissement en termes de superficie et d’équipements.
Les engraisseurs rencontrés sont principalement des commerçants locaux dont l’activité consiste en
l’engraissement plus ou moins important d’animaux achetés chez les éleveurs. L’approvisionnement
se fait quasi-exclusivement dans les zones de pâturage sur un rayon qui peut aller jusqu’à environ 200
69
km. Les animaux achetés sont conduits vers le Haouch où ils seront sédentarisés et alimentés en
attendant leur revente.
Ces engraisseurs achètent souvent de jeunes animaux maigres et parfois des animaux de réforme
(géniteurs ou femelles). On peut trouver au sein du même « Haouch » aussi bien le dromadaire que
les petits ruminants. Cependant, l’essentiel du revenu provient de l’engraissement des camelins.
La durée d’engraissement peut aller jusqu’à 6 mois, selon les opportunités et la demande.
Concrètement, les engraisseurs ne semblent disposer d’aucun calendrier ni de stratégie
d’engraissement bien précise, mais ils adaptent leurs opérations commerciales en fonction des
opportunités et des fluctuations du marché de bestiaux. La revente des animaux finis se fait
directement auprès du boucher qui est le principal acheteur des engraisseurs au niveau du Haouch.
Les critères recherchés par l’engraisseur à l’achat des animaux sont comme suit :
Une hauteur de bosse importante, qui témoigne d’un bon état d’engraissement, de la
robustesse et la capacité de l’animal à s’engraisser rapidement ;
La longueur de l’encolure doit être importante ;
La largeur de la région scapulaire ;
Une distance importante entre l’épaule et la cuisse.
Figure 21 : Ensemble des critères recherchés par l’engraisseur durant l’achat des dromadaires.
c. Marchands de bestiaux
L’activité de ces acteurs consiste à collecter des animaux sur les parcours et à les revendre dans le
principal souk de la région. Ces commerçants s’imposent en tant qu’intermédiaires entre l’éleveur et
les autres acteurs (engraisseurs, bouchers).
Les marchands de bestiaux ne sont pas tous spécialisés dans cette activité, certains sont également
éleveurs (éleveurs-revendeurs). Pour améliorer leurs revenus et compenser la faible rentabilité de
70
l’élevage, ces éleveurs achètent et revendent occasionnellement des animaux. Il leur arrive de garder
l’animal quelque temps au sein du « Haouch » ou même avec le troupeau, avant de le revendre (en
attendant une augmentation des prix par exemple).
Ces marchands connaissent et fréquentent le souk de manière hebdomadaire, soit pour vendre soit
pour acheter ou bien pour s’informer sur la situation du marché. A noter que les éleveurs-revendeurs
ont une fréquence beaucoup moins importante et moins régulière. En ce qui concerne les camelins,
ces commerçants ne montrent pas de préférence (ou de spécialisation) vers un tel ou tel type
d’animaux ou telle ou telle race.
Le commerçant de bestiaux est généralement celui qui est le mieux informé sur l’offre, la demande
et le niveau des prix grâce à un réseau d’information efficace (échange rapide d’informations entre
commerçants) et à une présence permanente sur le marché. Il dispose également de suffisamment de
moyens financiers lui permettant un paiement immédiat de l’éleveur. Ces éléments font que ce
commerçant se trouve souvent dans une position de force par rapport aux autres acteurs notamment
durant les périodes où l’offre est importante (sécheresse par exemple).
L'élevage des dromadaires de course dans la région de Tantan a pris une place prépondérante
cette dernière décennie, comme étant une activité folklorique. Les dromadaires échantillonnés sont
élevés en intensif, dans des enclos à ciel ouvert.
Le choix des chameliers de la région porte sur des dromadaires élancés, hauts sur les pattes,
c'est-à-dire des coureurs à profil aérodynamique et ayant une masse musculaire fine et une petite
bosse, dont le poids corporelle ne doit pas dépasser les 600 kg.
71
Tableau 24 : Critères de choix des dromadaires de course
Critère Description
Bosse : petite afin que l’animal se sente plus léger et puisse courir à son aise.
Pattes : longues
72
Abdomen fin et remonté vers le haut et cage thoracique développée.
6.2.2. Entrainement
6.2.3. Course
Il y a dix types de course, la distance parcourue est la même pour les dix (4 km) et la durée aussi (15
min). La vitesse moyenne est de 10 à 12 Km/h.
73
La course a lieu une fois par mois dans l’hippodrome de la ville. Cette activité assure un certain gain
aux cavaliers qui ne bénéficient d’aucune subvention étatique. Il y a dix sortes de prix pour les dix
premières places :
La fin de la carrière des dromadaires de course n’est pas définie par son âge, mais par son
rendement physique lors des compétitions.
6.2.4. Moussem
Classé Patrimoine immatériel mondial par l’Unesco, le moussem de Tan Tan rassemble chaque année
les tribus nomades du Sahara. Témoin vivant des coutumes et traditions, il offre l’opportunité
d’assister aux « tburidas », courses de chevaux et dromadaires, aux rencontres musicales, chants et
danses, à la présentation de l’artisanat, des plantes médicinales, et autres aspects intéressants de la
culture locale.
Cette année, l’état a décidé d’offrir 4 robots jockeys « Amgar » pour chaque éleveur ayant au moins
30 têtes. Cette nouvelle technologie peut faire perdurer la tradition tout en la rendant conforme aux
droits de l’homme. En effet, les propriétaires de dromadaires étaient à la recherche de jockeys toujours
plus légers afin de mettre toutes les chances de leur côté. Rapidement, les plus malintentionnés n’ont
pas hésité à faire venir clandestinement dans le Golfe des enfants – qui avaient tout juste 6 ans pour
certains – de pays d’Asie du Sud (Bangladesh, Sri Lanka et Pakistan essentiellement) et d’Afrique.
74
Ils étaient la plupart du temps affamés par leur employeur afin qu’ils soient le plus léger possible pour
le chameau.
Ainsi, sous la pression internationale et pour sortir les enfants de cette exploitation intolérable, ces
drones sont venus remplacer les enfants jockeys. Ces robots sont équipés de capteurs qui les aident à
absorber le mouvement et la vitesse du chameau, de haut-parleurs pour diffuser la voix et les cris des
entraîneurs et d’actionneurs pour donner des coups de cravache, sans oublier qu’ils ne pèsent plus
que 15 kilos.
En ce qui concerne les prix distribués par les princes émiratis qui assistent à la course, ils peuvent
aller jusqu’à 30.000 dirhams ou des voitures. Pour ce moussem, la course est presque la même, la
seule différence est que 2 tours sont ajoutés.
Un dromadaire de course a besoin d'avoir une bonne musculature sur un squelette fin et solide. D'où
l'importance des minéraux jouant un rôle notamment dans le métabolisme osseux, mais également
sur le métabolisme musculaire dont on sait qu'il dépend beaucoup de la disponibilité en calcium lors
de la contraction musculaire. Ils sont essentiels pour l'utilisation de l'énergie et les protéines, et pour
la biosynthèse des nutriments. Une déficience en calcium, mais aussi en phosphore, est un facteur de
fragilisation du squelette pouvant conduire à des fractures spontanées lors de courses plus ou moins
violentes.
L’énergie, apportée spécialement par les glucides et les lipides, elle booste les contractions
musculaires afin de permettre à l’animal de fournir plus d’effort. Les glucides sont rapidement
utilisables par l’animal, elles ont pour rôle d’augmenter sa vitesse, quant aux lipides, ils fournissent
de l’énergie pour des efforts plus soutenus et donc ils jouent plus sur l’endurance de l’animal.
Le dromadaire a besoin de protéines pour assurer le renouvellement des fibres musculaires, il est
préférables qu’elles soient riches en éléments soufrés (méthionine en particulier) (Cirad, 2014).
A Tantan, les rations alimentaires sont distribuées à deux reprises, une le matin et l’autre le soir :
• La ration de base est constituée de 8 à 12 kg de luzerne, de 5 à 8 kg d’orge ou de maïs et de 2
à 4 kg de blé concassé. Les chameliers optent le matin pour une quantité plus élevée en luzerne
qu’en orge, car cette dernière, peut être, selon les éleveurs, responsable du gonflement de
l’abdomen de l’animal.
75
•La ration complémentaire est distribuée une semaine avant la
course, à raison de 2 kg par jour, elle est constituée soit de
dattes ou de miel. Le jour de la course, le dromadaire est privé
d’eau et il ne reçoit que la moitié de la ration pour qu’il soit
plus rapide.
NB : les animaux portent une muselière appelée « Kemama » qui a
pour rôle de les empêcher de consommer leurs fèces.
La ration ne couvre pas les besoins des dromadaires de course (15 UF/jour).
Tableau 26 : Apports alimentaires pour dromadaires de course une semaine avant la course
Aliments Quantités Quantité MS UFL PDI
distribuées (kg) brute
10h 17h totale (kg) % Total UFL/kg Total g/kg Total
MS MS
Foin de 6 - 6 85 10.2 0.68 6.94 92 938.4
luzerne
Orge - 6 6 30.8 1.85 0.72 1.33 54 99.9
grains
Rebuts de - 6 6 77.3 4.64 1.12 5.2 7.74 35.9
dattes
Maïs - 4 4 33.8 1.35 0.91 1.23 45 60.75
Blé - 4 4 36.8 1.5 0.72 1.08 45 67.5
concassé
Total 12 20 32 - 19.54 - 15.78 - 1202.5
Il est clair que cette ration couvre les besoins des dromadaires de course (15 UF/jour).
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7. Abreuvement
L’abreuvement varie en fonction des saisons et de la disponibilité de l’eau. La majorité des éleveurs
possèdent des puits d’abreuvement avec une eau de qualité acceptable ; certains éleveurs abreuvent
leurs dromadaires à l’aide des citernes provenant de la ville. Selon certains éleveurs enquêtés, il est
préférable d’adopter un abreuvement par de l’eau salée en été et de l’eau douce en hiver.
Lorsque les dromadaires sont déshydratés en passant par une longue période sans eau, certains
éleveurs essaient, une fois que l’eau est disponible, d’abreuver leurs animaux pendant plusieurs
courtes périodes successives (périodes d’environ 5 minutes d'accès à l'eau suivie d'un repos d’une
trentaine de minutes). D’après les enquêtes, quand les animaux sont abreuvés chaque jour, la quantité
absorbée est en moyenne, 20 l, si l’abreuvement chaque trois jour, la quantité est de 44 l, alors que si
l’intervalle est d’une semaine, la quantité s’élève à 80 l.
Ainsi, le dromadaire se réhydratera en quelques heures après la déshydratation, même si elle a été
sévère. Scientifiquement, cette prudence n’a pas lieu d’être puisqu’ il a été prouvé que les hématies
du dromadaire résistent à l’hypotonicité suite à une réhydratation rapide ; ainsi cette espèce peut
ingérer des quantités très importantes d’eau en quelques minutes et sans avoir des conséquence
pathologique (Schmidt-Nielson et al., 1957 ; Bengoumi et al, 1992 ; Bouâouda et al, 2013).
La fréquence d’abreuvement est liée à plusieurs facteurs tels que les conditions climatiques, la
quantité de matière sèche broutée par les chamelles, les distances parcourues, la salinité de l’eau et la
production laitière. Pour les élevages extensifs, les animaux ont besoin de s’abreuver en moyenne
une fois par mois. En été les dromadaires ne peuvent résister au manque d’eau plus de 2 à 3 jours.
Au niveau des Haouchs, les dromadaires ont accès l’eau potable à volonté en début d’après-midi,
cette eau provient de puits ou des citernes. Les éleveurs sont conscients de la nécessité de cet
abreuvement puisque le régime alimentaire suivi ne contient pas une source d’eau comme le cas d’une
alimentation à base de plantes, bien que le dromadaire soit une espèce caractérisée par son adaptation
à la déshydratation. En ce qui concerne les élevages d’engraissement, les bouchers insistent pour que
les animaux destinés à l’abattage n’aient accès à aucune source d’eau avant les 3 jours de l’abattage,
pour éviter d’avoir une viande exsudative.
Tableau 27 : Comparaison entre les besoins en eau de diverses espèces (COULOMB, 1984)
Saison des pluies (en l) Saison fraîche (en l) Saison chaude (en l)
Bovin moyen (250 kg) 10 20 30
Dromadaire (400 kg) 15 25 40
Petit ruminant (30 kg) 2 3 5
Les eaux pluviales restent disponibles pour tous les éleveurs en tant qu’une source d’eau collective
durant toute l’année. À la présence d’une source d’eau, les dromadaires s’abreuvent à volonté. La
qualité de l’eau offerte en période d’hydratation, n’intéresse pas les éleveurs puisque c’est un être
rustique par excellence.
77
assurer le transport de l’eau pour l’abreuvement du cheptel. A titre d’exemple, en 2014, la Direction
Régional de l’Agriculture à fait créer dans la région de Laâyoune-Sakia-El Hamra presque 14 points
d’eau (Fassi Fihri et al ; 2015).
8. Identification
Le mode d’élevage dans les vastes espaces de parcours a rendu l’identification une tâche primordiale
afin de préserver les troupeaux en cas de perte. Ce système d’identification est basé sur l’affectation
à l’animal d’un symbole lié à l’individu propriétaire ou bien lié à la tribu de provenance du troupeau.
Le choix d’un système d’identification (tatouage, bouclage, identification par puce électronique) est
fonction :
L’identification par boucle qui a commencé après le lancement du programme d’identification des
dromadaires dans les provinces du Sud par l’ONSSA, doit se faire à un âge précoce, vers un mois.
Les éleveurs affirment que l’identification ne se fait pas en fonction de l’âge, mais plutôt dès que les
techniciens de l’ONSSA arrivent.
Pour la plupart des éleveurs, l’intérêt de l’identification est la traçabilité du cheptel, d’autres le font
que dans le but de bénéficier gratuitement des médicaments distribués par l’ONSSA ou pour
l’obtention de la carte grise.
9. Système de gardiennage
Dans la majorité des cas étudiés, les troupeaux sont gardés par l’un des proches du propriétaire du
troupeau (fils, frère ou autres) accompagné d’un berger. En effet, 80% des éleveurs ont recours au
recrutement de berger pour aider le propriétaire dans la conduite du troupeau ou s’occuper totalement
78
de la conduite. Dans d’autres élevages, la conduite du troupeau est complétement laissée à un
chamelier externe au rang familial.
Le salaire mensuel du chamelier varie de 2250 DH pour un troupeau de petite taille (un troupeau
d’effectif de 25) à 4000 DH pour un troupeau de grand effectif (240 têtes par exemple). Le salaire
dépend aussi des tâches conférées au berger, il est élevé quand il doit aussi traire les chamelles en
plus de les garder.
L’effectif optimal d’animaux à garder par un berger est de l’ordre de 80, au-delà de ce chiffre le
recours à un berger supplémentaire s’impose. Pour certains élevages (40% des troupeaux enquêtés)
les propriétaires font appel à une main d’œuvre responsable de suivre le troupeau en véhicule tout
terrain et apporter aux bergers du thé, du pain, de l’eau, des dattes et de l’huile d’olive. Ils répondent
aussi aux besoins des animaux en médicaments et vaccins. Ce cas ne concerne que les troupeaux de
grands effectifs et le salaire atteint les 3000 DH/mois.
Les chameliers sont responsables des tâches suivantes : la traite, le traitement, la vaccination, la
sécurité du troupeau mais aussi de prendre la décision en cas d’urgence.
D’après l’enquête, les propriétaires trouvent récemment plus de difficultés à recruter des chameliers
nationaux qualifiés, car les bergers deviennent de moins en moins disponibles et bien évidemment
plus onéreux, par conséquence, les propriétaires s’adressent à des chameliers Mauritaniens et d’autres
pays de sahel, ce qui entrave le développement de la filière.
79
10. Analyse des performances des systèmes camelins
La durée de lactation des chamelles varie entre 12 et 18 mois en année humide, alors qu'en année
sèche cette durée peut être diminuée à 8 mois de lactation vue la faible disponibilité alimentaire pour
assurer les besoins de cette production. Or, en périurbain et urbain, la sécheresse n’est pas considérée
comme un problème majeur, ce qui explique le fait que presque la moitié des éleveurs enquêtés en
attribué 12 mois comme chiffre moyen et de la durée de lactation quelle que soit la saison, et affirment
qu’ils contrôlent parfois la saillie de la chamelle pour prolonger la durée de lactation.
b. Niveaux de production
La production laitière des races camelines dans la région enquêtée dépend essentiellement de
l'abondance quantitative et qualitative des fourrages, du stade de lactation, du génotype de l'animal et
de l’état sanitaire. Cette production varie de 4 à 10 l/j/chamelle avec une moyenne estimée à environ
6 l/j/chamelle soit une production moyenne d’environ 1800 l/lactation. Au sein du groupe d’éleveurs
enquêtés, la production laitière par élevage varie entre 15 et 300 l/j/élevage.
Les chamelles de la population «Marmouri» débutent par une production de 4 l/j et qui atteint 10 l/j
au pic de lactation au troisième mois post-partum. A la mi- lactation la production se stabilise sur 6
l/j. Le lait de cette race est jugé dilué.
Alors que pour les chamelles de race «Guerzni», le potentiel laitier atteint 2 à 4 l/j au pic de lactation
; en fin de lactation, la production est estimée à 2 l/j. D’après les éleveurs enquêtés, le lait de cette
race présente une valeur nutritive appréciable pour le chamelon par rapport au lait de la race «
Marmouri ».
Pour les deux races, nous avons remarqué une augmentation d’un demi-litre pour le système
périurbain et d’un litre par jour pour le système urbain laitier.
La traite se fait d’une manière traditionnelle, la présence du chamelon est obligatoire pour
l’écoulement du lait. Elle a lieu deux fois par jour pour 75% des éleveurs enquêtés : la première tôt à
l’aube et la deuxième vers la fin du soir. A ce propos on peut recommander aux éleveurs du système
urbain laitier de passer à trois traites par jour. Une augmentation de la fréquence à trois traites par
jour permet d’augmenter la production journalière de 28,5 % (Kamoun, 1995).
80
c. Méthode de traite
La traite se fait manuellement d’une manière traditionnelle et fait appel à 2 trayeurs à la fois, la
présence du chamelon est obligatoire pour l’écoulement du lait. Des récipients en inox « Gdah » d’une
capacité de 2 litres sont utilisés pour la traite. La majorité des éleveurs de la région pratiquent deux
traites par jour, la première a lieu tôt à l’aube et la deuxième s’effectue après le retour du troupeau de
pâturage au soir vers 20h.
L’enquête a montré que les conditions d’hygiène en extensif sont difficiles à respecter à cause des
mauvaises conditions climatiques de la région (vent fort, poussière), de la rareté de l’eau et de la
pratique de la traite à l’air libre dans des conditions difficiles. Ces conditions favorisent
malheureusement la contamination du lait cru qui affecte négativement la qualité hygiénique et
technologique du lait cru. Alors que pour les deux autres systèmes, l’étable garantit une meilleure
qualité du lait.
d. Sevrage
- Le sevrage précoce qui obéit à des objectifs de vente des chamelons pour les boucheries du Sud,
zone traditionnelle de consommation de produits du dromadaire.
- Les éleveurs exploitent le lait tout en laissant le petit téter une partie de la production pendant un
an.
- La dernière stratégie consiste à laisser le chamelon librement avec sa mère ; le sevrage étant en
général naturel, l’éleveur n’intervenant qu’au cas où les tétées se poursuivaient après fécondation de
la chamelle ; le chmel était alors utilisé dans 90% des cas pour empêcher le jeune d’accéder au pis de
sa mère.
Le sevrage des chamelons est effectué à un âge moyen de 8 mois qui est un résultat comparable à
celui trouvé par Faye (1997), mais pouvant varier de 6 à 18 mois, en fonction de l’état physiologique
de la mère (gestante ou vide) et de son alimentation.
Pour le dromadaire de course, le sevrage se fait à 6 mois, afin de préserver les performances des
femelles, quant au système extensif, il ne se fait que rarement (2% des élevages enquêtés), et pour le
périurbain et l’urbain il se fait plus souvent à 8 mois en moyenne (24 % et 32 % respectivement).
- Etat d’engraissement : il dépend du régime alimentaire suivi par l’animal, et ce selon le système
d’élevage ; un dromadaire alimenté dépend à base de pâturage aura un rendement en carcasse moins
élevé qu’un dromadaire alimenté à base de concentrés. En effet il a été remarqué que les animaux
maigres, dont le régime alimentaire est limité ont un rendement en carcasse plus faible (Koussou et
Amine, 2012; Kamoun ; 1989).
- Sexe: le rendement des mâles est supérieur à celui des femelles (Wilson (1978).
- Le nombre d’individus étudiés.
- D’après les enquêtes effectuées, 80% des propriétaires définissent la période de rut entre novembre
et mars, et 20% entre septembre et février. Pour les propriétaires la saison sexuelle commence quand
leurs animaux boivent l’eau de pluie appelée « leghdir », c’est-à-dire en hiver quand la pluie est
relativement abondante et l’herbe est de qualité. La saison sexuelle varie selon les pays mais en
Afrique du Nord, elle semble être homogène. A titre d’exemple elle s’étale en Tunisie, de décembre
à mars (Moslah et Megdiche, 1989) ; mais sa précocité et sa durée semblent être fortement influencées
comme déjà mentionné, par les premières pluies automnales et donc par le couvert végétal des
parcours. La photopériode et la température pourraient également jouer un rôle important (Fassi Fihri
et al., 2005).
- Le choix des mâles est basé sur plusieurs critères : quand sa croissance est achevée avec une bonne
taille, il fait preuve de compétences : capacité de saillir un grand nombre de femelles et que la saillie
se traduit par un chamelage, mais également sa capacité de dominance en guidant et en contrôlant les
femelles robustes du troupeau. Quant à la femelle, elle doit présenter une bonne taille et une allure
acceptable, le choix de la femelle se base sur d’autres critères à savoir : la couleur de la robe, le
rendement laitier de la mère et le type…Il est à rappeler ici, l’étroite relation entre l’état corporel de
la femelle et sa fécondation qui est déjà démontré par plusieurs chercheurs. Concernant l’âge à la
fécondation, les jeunes femelles sont fécondées généralement à l’âge de 3 à 4 ans (Moslah et
82
Megdiche, 1989). Par ailleurs il a été démontré que 55% des femelles peuvent être fécondée à l’âge
de 3 ans, 30% à l’âge de 4 ans et seulement 15% à l’âge de 2 ans (Lahlou-Kassi et al ; 1989).
- Le nombre de femelles que peut saillir un mâle par saison sexuelle varie de 80 à 120 chamelles pour
un adulte, mais les éleveurs en urbain préfèrent un ratio de 30 à 40 chamelles/mâle, pour s’assurer de
l'accouplement de la totalité des chamelles lors de la saison de reproduction. Pour ceux qui possèdent
des troupeaux importants, la présence de 2 à 3 mâles reproducteurs est souvent indispensable.
- Le taux de fertilité est défini comme étant le rapport de femelles gestantes par rapport aux femelles
mises à la lutte. En extensif, ce taux ne dépasse pas 40, cela est dû à l’absence du contrôle des femelles
mises à la reproduction lors de la manifestation des chaleurs, à la transhumance du cheptel, et aux
années de sécheresse successives de cette région.
- La cause principale des avortements est due à la sécheresse, à cette cause on ajoute la conduite
alimentaire et le mode sanitaire du troupeau, ainsi que des accidents qui n’ont lieu que rarement. La
majorité des éleveurs enquêtés réclament que les avortements sont causés aussi par un parasite qui a
élu l’Acacia raddiana comme refuge. Pour le système extensif, ce taux est un paramètre très difficile
à calculer, car le troupeau est toujours en déplacement, ce qui rend son observation très difficile ou
voire même impossible, mais selon les estimations des éleveurs 3 femelles sur 10 femelles saillies
avortent soit un taux de 30 %. Ce taux est deux fois plus supérieur que celui cité par Faye (2002). Ce
dernier précise que les avortements sont déclenchés surtout suite à cinq principales maladies qui sont
: brucellose, toxoplasme, fièvre Q, Chlanydiose et trypanosome. Durant cette année le sud de royaume
connaît des vastes infections par la trypanomose, ce qui explique en partie le taux d’avortement
élevés. Ce taux est réduit en urbain à 5-10 % à cause des bonnes conditions d’élevage et à
l’alimentation distribuée, permettant d’éviter le parasite du l’Acacia.
Cité par Mukasa-mugerwa (1985), Willianson et Payne (1987) affirment que le chameau nouveau-né est
une créature très fragile. Dans le cadre de notre étude on a constaté que 30 % des nouveau-nés en extensif,
15 % en périurbain et 10 % en urbain trouvent la mort et ce après 15 jours à deux mois de leur vie. Les
causes de mortalités, selon les éleveurs, sont :
L’ignorance des chameliers aux soins à adopter aux chamelons le jour de leur naissance ;
Les diarrhées néonatales, les abcès, les mortinatalités et « autres pathologies » dont l’importance
varie d’une province à une autre et des problèmes d’intoxication par les plantes ;
Les insuffisances alimentaires ;
La tendance de certaines chamelles de s’éloigner de leur troupeau cause la perte du nouveau-né
soit par difficulté de vêlage ou l’attaque des chiens errants ;
En cas de sécheresse, la femelle souffre dans la majorité des cas d’une rétention placentaire ou
d’une production laitière nulle ;
Les résultats montrent que la réforme des femelles dépend essentiellement du niveau de leur
productivité (ne dépasse pas 1 litre de lait par jour) et de reproduction (dystocies, rétention
placentaire, infertilités, mammites…). Cependant, les femelles sont fertiles jusqu’à plus de 25 ans et
peuvent produire 7 à 9 chamelons dans leur vie, donc elles sont gardées jusqu’à cet âge en extensif.
En Tunisie, les propriétaires commencent généralement, à reformer les femelles les moins fertiles
vers l’âge de 20 ans, par contre au Maroc les éleveurs préfèrent toujours un troupeau jeune et
83
productif, c’est surtout le cas pour le système urbain, où l’éleveur réforme les femelles à un âge
précoce, aux alentours de 15 ans, suite à la chute de sa production laitière. L’éleveur commence la
mise à la réforme dès que l'intervalle chamelage-chamelage dépasse les 3 ans.
Pour les mâles, l’âge de réforme est estimé à 16 ans, en effet l’éleveur surveille les comportements
du reproducteur dans le troupeau durant la saison sexuelle, si le nombre de femelles saillies par ce
reproducteur est réduit, ce dernier est réformé et remplacé par un autre jeune sélectionné et préparé à
l’avance. En urbain et périurbain, les éleveurs préfèrent garder plus d’un mâle pour être sûrs que
toutes les femelles seront saillies, donc la réforme se fait à peu près au même âge que pour le système
extensif.
Les réformes, en général, sont basées sur l’âge, mais parfois peuvent être liées à un problème de
reproduction. Le renouvellement se fait à partir des animaux du même troupeau ou d’un troupeau
voisin de la même zone pour une femelle, alors que le mâle peut provenir du même troupeau ou bien
il peut être acheté.
En dépit de sa grande résistance aux maladies, le dromadaire reste sensible à un certain nombre de
pathologies qui peuvent engendrer des pertes économiques considérables et entraver le
développement de son élevage. Les données de l’enquête montrent que les élevages camelins
souffrent de différentes maladies, telles que les parasitoses (trypanosomose, gale, tique), les maladies
infectieuses (variole, nécrose cutanée) et nutritionnelles (Kraft, coliques, diarrhée).
Le traitement de ces maladies se fait soit de manière traditionnelle (saignée, amputation, cautérisation,
usage de plantes, de la graisse de la bosse etc.) ou par l’emploi de médicaments (antiparasitaires,
antibiotiques,…).
Le mode de conduite des élevages camelins et la rareté des produits vétérinaires spécifiques à cette espèce
rendent la lutte contre ces maladies très difficile. Ajouté à cela l’hésitation des éleveurs pour adhérer aux
campagnes prophylactiques notamment celles contre la variole.
Maladies virales
De toutes les viroses du dromadaire, la variole est la plus répandue et la plus grave. Son importance
économique est majeure car elle engendre à la fois des pertes indirectes et directes. La variole
cameline est spécifique des camélidés, non zoonotique, due à un orthopoxvirus (Orthopoxvirus
cameli), atteignant surtout les dromadaires âgés de un à deux ans. La transmission entre animaux se
fait par contact direct ou indirect avec des croûtes infectieuses ou des aérosols qui en émanent. Les
lésions papulo-vésiculeuses siègent au niveau de la peau des lèvres et du menton. Le traitement
consiste en l’application de solutions antiseptiques pour éviter les surinfections. Un vaccin très
efficace contre la variole du dromadaire, Camelpox, existe. Actuellement les services vétérinaires
organisent annuellement, à partir du mois d’avril, des campagnes de vaccination.
L’ecthyma est également fréquent, atteint essentiellement des jeunes dromadaires âgés de 6 mois à
deux ans, souvent confondu avec la variole cameline à cause de la similitude des lésions qui se
concentrent autour des lèvres et des nasaux.
84
Maladies parasitaires
a. La trypanosomose « Debab »
La trypanosomose constitue une des dominantes pathologiques du dromadaire, signalé par la majorité
des éleveurs enquêtés, il s’agit d’une parasitose sanguine due à Trypanosoma evansi et transmise par
des insectes piqueurs qui pullulent dans les zones marécageuses, le long des rivières et autour des
points d’eau des zones arides. Le dromadaire atteint peut exprimer deux formes cliniques : la forme
aigue, rare mais souvent mortelle et la forme chronique qui occasionne des manifestations cliniques
moindres mais des pertes économiques importantes.
Les infestations par les tiques sont également importantes. Leurs conséquences seront donc des
lésions cutanées et une anémie légère dans certains cas. Des cas de paralysie à tiques sont rapportés
chez le chamelon.
D’après les éleveurs recensés, les tiques sont présentes toute l’année sur le dromadaire, mais
l’infestation est maximale en saison humide, où les conditions sont réunies pour l’éclosion des œufs
et la survie des différentes formes de développement dans le milieu extérieur ou sur d’autres hôtes.
Le traitement contre les tiques se base essentiellement sur l’injection de l’IVERMECTINE 1% ou
l’application externe des produits à base d’organophosphoré.
c. La gale « Jreb »
Selon les éleveurs enquêtés, la gale constitue une des pathologies contagieuses, qui sévit surtout en
hiver, donc difficile à éliminer une fois déclarée dans le troupeau. Elle est provoquée par un parasite
quasi-exclusif du genre Camelus : Sarcoptes scabiei var. cameli. Elle atteint les animaux de tout âge,
son traitement repose sur l’utilisation des produits acaricides de type organophosphoré (Diazinon
ND) soit par application locale ou par le biais de bains acaricides. L’utilisation de ces derniers s’avère
très difficile à cause de la rareté d’eau et la difficulté de contention des animaux. Du fait de sa longue
utilisation pour le traitement de la gale du dromadaire, le diazinon devient de plus en plus inefficace
contre les acariens. L’utilisation fréquente et systématique des produits injectables de type
Avermectine (Ivermectine, Doramectine) a limité énormément l’extension et la réapparition des cas
de gale dans les troupeaux de dromadaires.
D’après le service vétérinaire de Laâyoune, il est mis à la disposition des éleveurs des produits
parasiticides durant toute l’année pour lutter contre ces ectoparasitoses. Des médicaments sont
distribués soit au service vétérinaire de Laâyoune, soit lors des tournées effectuées périodiquement
sur le terrain en moyenne tous les trois mois.
d. Teigne « Qraa»
Le climat doux et humide étant favorable au développement fongique. Les poils sont hérissés, cassés
et les zones touchées sont recouvertes secondairement par une croûte épaisse. La teigne a des
répercussions économiques et médicales moins importantes que la gale, mais certaines formes
généralisées peuvent affecter fortement l’état des animaux.
85
Le traitement de ces maladies se fait soit de manière traditionnelle (saignée, amputation, cautérisation,
usage de plantes, de la graisse de la bosse etc.) ou par l’emploi de médicaments (antiparasitaires,
antibiotiques,…). Les animaux sont par exemple frottés avec une brosse trempée dans une solution
d’eau de javel, puis enduits d’huile de table ou de vidange.
Maladies bactériennes
a. Diarrhées du chamelon
La diarrhée du chamelon (moins d’un an) reste l’entité pathologique la plus redoutée par les éleveurs
du fait de sa gravité et des pertes qu’elle peut entrainer. En absence de traitement, les animaux
meurent en quelques jours. Les animaux atteints sont déshydratés et manifestent une diarrhée profuse,
parfois striée de sang. La perte de l’appétit est constante.
b. Broncho-pneumonies (NHAZ)
Il s’agit d’une pathologie complexe associant en plus des bactéries d’autres agents pathogènes (virus).
Toux et jetage sont alors communément observés. Elle atteint les animaux à tout âge, mais surtout les
jeunes. Le traitement de choix des broncho-pneumonies du dromadaire reste les tétracyclines longues
action. Si l’infection ne subit pas un traitement précoce par des antibiotiques à large spectre afin
d’éviter les surinfections bactériennes, la maladie prend un aspect plus grave. Les vétérinaires
proposent des traitements symptomatiques : antitussifs, lavage des sinus avec une solution saline.
Cette maladie, affecte surtout les jeunes de moins de cinq ans avec une morbidité maximale chez les
chamelons d’un an. Les dromadaires atteints présentent principalement des abcès. On observe une
chute des poils au sommet de la lésion qui devient molle. En absence de traitement, il se peut qu’il y
ait un développement d’une nécrose cutanée.
Du fait que cette maladie touche de préférence les sujets jeunes et qu’elle peut conduire à une
altération de l’état général de l’animal, la lutte s’avère nécessaire. La vulgarisation auprès des
chameliers, leur formation et leur équipement en produits antiseptiques nécessaires pourraient être
les solutions pour éviter les complications possibles des fistules. Il est possible de limiter l’infection
par la bonne conduite sanitaire des troupeaux.
d. Mammites
Il s'agit d'une maladie causée par deux types de facteurs : facteur prédisposant : hygiène de la traite ;
facteur déterminant : les bactéries. Il est de plus difficile de généraliser quant à l'importance relative
de chacun de ces facteurs, cette maladie est observée chez les chamelles hautes productrices, donc
rarement dans les élevages extensifs. Le traitement repose sur l’utilisation des antibiotiques par voie
parentérale associée à des anti-inflammatoires.
Les mammites subcliniques chez le dromadaire échappent toujours à la vigilance des éleveurs. En
l’absence de standardisation des tests de dépistage des mammites subcliniques chez la chamelle dans
la région étudiée, seules les mammites cliniques sont aisément détectées suite à l’altération du lait
sécrété présentant des grumeaux ou du pus, et sont traitées traditionnellement par cautérisation, ce
qui prédispose la mamelle à l’infection bactérienne évoluant généralement à l’état chronique.
86
e. Œdèmes
Selon les déclarations des éleveurs, il y a une forte association épidémiologique entre l’alimentation
et les œdèmes.
- Pour le pain rassis, la fréquence de la maladie est deux fois plus élevée dans les élevages qui
appliquent la supplémentation avec le pain que ceux qui ne le font pas.
- Pour les concentrés, la fréquence de la maladie est une fois plus élevée dans les élevages qui
appliquent les concentrés que ceux qui ne le font pas.
- Pour les céréales en grains, la fréquence de la maladie est une1 fois plus élevée dans les élevages
qui appliquent cette supplémentation que ceux qui ne le font pas.
L’élément le plus redouté à entrainer des œdèmes et qui aurait un lien avec la supplémentation serait
celui des mycotoxines présentes dans les aliments utilisés pour la supplémentation comme c’est le
cas du pain rassi récupéré dans un état moisi et qui est malheureusement une pratique très courante.
En effet, la prolifération des moisissures peut réduire la teneur en éléments nutritifs des aliments tels
que les vitamines et les acides aminés réduisant ainsi la valeur énergétique des aliments. Aussi,
certaines mycotoxines réduisent la consommation alimentaire et, par conséquent, l’apport en
éléments nutritifs et entrainent une irritation de l’appareil digestif réduire l’absorption des éléments
nutritifs. De même, certaines mycotoxines ont la capacité de perturber le métabolisme hépatique en
inhibant la synthèse des protéines (Kao et Robinson, 1972 ; Hesseltine, 1986 ; Schiefer, 1990 &
Kichou F. et al, 1995).
Tableau 31 : Fréquence des pathologies camelines dans chaque système d’élevage (échantillon
de 40)
Maladie Nom vernaculaire Extensif Périurbain Urbain
Gale ب,ا +++ + +
Variole ري. +
Teigne / +++ + +
Tique اد0 ا +++ + +
Abcès 1'و +++ + +
Mammites ب ا ) ع45 ا ++ +++
Trypanosomose 6 67 ا +
Diarrhée ل4 9ا +++ ++ +
Œdèmes وذ + ++ +++
Maladies respiratoire ';" ت6 45 ا +++ ++ +
Acidose ا ض ++ +++
Comme le montre le tableau ci-dessous, les maladies parasitaires et virales sont peu fréquentes dans
le système urbain, et ce grâce à l’alimentation équilibrée et les soins vétérinaires attribués aux
animaux. Mais, de l’autre côté de la balance, le dromadaire en extensif est vulnérable aux maladies
parasitaires et surtout la diarrhée du chamelon et aux intoxications végétales, étant donné que malgré
sa sélectivité dans le choix de ses aliments, le dromadaire paye un lourd tribut aux intoxications par
les plantes, en particulier les chamelons qui font leurs premiers pas sur les parcours.
Mises à part les maladies qui ravagent les troupeaux camelins (gale, variole, teigne, trypanosomiase,
diarrhée…) le dromadaire élevé en intensif reste sensible au développement excessif de la papille
jugale à cause de sa ration alimentaire qui est dépourvue d’épines, à l’acidose en raison de la
87
concentration élevée de la ration en concentrés, aux œdèmes compte tenu de ses déplacements limités,
et aux mammites à cause de l’intensification de l’utilisation de la mamelle.
88
10.2. Bilan économique par système d’élevage
10.2.1. Evolution de l’effectif
Tableau 32 : Evolution de l’effectif en extensif
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Chamelles adultes
Début de l'année ▬ 34 33 34 33 39 39 38 40 38
Mortalité (2%) ▬ 0,68 0,67 0,68 0,67 0,78 0,78 0,76 0,80 0,76
Achat 34 ▬ 2 ▬ 3 ▬ ▬ 1 ▬ 5
Fin de l'année 34 33 34 34 39 39 43 40 44 44
Chamelons et chamelles (<1 an)
Naissances (40%) 0 14 13 14 13 16 16 15 16 15
Mortalités (30%) 0 4,08 4,00 4,08 4 4,68 4,71 4,56 4,80 4,56
Chamelons vendus à 1 an 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Fin de l'année 0 10 9 10 9 11 11 11 11 11
Chamelons et chamelles (>1 an)
Début de l'année 0 10 9 10 9 11 11 11 11 11
Mortalité (2%) 0 0,20 0,18 0,20 0,18 0,22 0,22 0,22 0,22 0,22
Transfert au troupeau laitier 0 0 0 1 4 1 5 1 5 1
Animaux vendus 0 0 7 0 3 2 5 0 5 1
Fin de l'année 0 10 2 9 2 8 1 10 1 9
Géniteur
Début de l'année 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Achat 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Réforme ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬
Fin de l'année 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Effectif total en fin d'année 35 54 46 54 51 59 50 65 57 65
Tableau 33 : Evolution de l’effectif en périurbain
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Chamelles adultes
Début de l'année ▬ 34 33 34 33 41 41 38 41 41
Mortalité (2%) ▬ 0,68 0,67 0,68 0,67 0,82 0,82 0,76 0,82 0,82
Achat 34 ▬ 2 ▬ 3 ▬ ▬ 1 ▬ 5
Fin de l'année 34 33 34 35 40 41 45 40 46 47
Chamelons et chamelles (<1 an)
Naissances (45%) 0 15 15 15 15 18 19 17 18 18
Mortalités (15%) 0 2,30 2,25 2,30 2,25 2,77 2,78 2,57 2,77 2,77
Chamelons vendus à 1 an 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Fin de l'année 0 13 13 13 13 16 16 15 16 16
Chamelons et chamelles (>1 an)
Début de l'année 0 13 13 13 13 13 16 15 16 16
Mortalité (2%) 0 0,26 0,26 0,26 0,26 0,26 0,32 0,30 0,32 0,32
Transfert au troupeau laitier 0 0 0 2 5 1 5 2 6 2
Animaux vendus 0 0 0 1 7 2 9 1 8 1
Fin de l'année 0 13 13 10 1 10 2 12 2 13
Géniteur
Début de l'année 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Achat 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Réforme ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬
Fin de l'année 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Effectif total en fin d'année 35 60 61 59 55 68 64 68 65 77
89
Tableau 34 : Evolution de l’effectif en urbain laitier
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Chamelles adultes
Début de l'année ▬ 34 33 34 33 41 41 38 41 41
Mortalité (2%) ▬ 0,68 0,67 0,68 0,67 0,82 0,82 0,38 0,82 0,82
Achat 34 ▬ 2 ▬ 3 ▬ ▬ 1 ▬ 2
Fin de l'année 34 33 34 35 36 41 42 40 44 44
Chamelons et chamelles (<1 an)
Naissances (60%) 0 20 20 20 20 25 25 23 25 25
Mortalités (10%) 0 2,04 2,00 2,04 2,00 2,46 2,47 2,28 2,46 2,46
Chamelons vendus à 1 an 0 0 0 0 0 10 0 12 0 20
Fin de l'année 0 18 18 18 18 12 22 9 22 6
Chamelons et chamelles (>1 an)
Début de l'année 0 0 18 18 18 12 22 9 22 6
Mortalité (2%) 0 0 0,36 0,36 0,36 0,24 0,44 0,18 0,44 0,12
Transfert au troupeau laitier 0 0 0 2 1 1 2 2 4 2
Animaux vendus 0 0 0 1 12 3 5 1 2 1
Fin de l'année 0 0 18 14 4 7 14 5 15 2
Géniteur
Début de l'année 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Achat 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Réforme ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬
Fin de l'année 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Effectif total en fin d'année 35 52 71 68 59 61 79 55 82 53
Tableau 35 : Evolution de l’effectif en urbain course
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Chamelles adultes
Début de l'année ▬ 34 31 28 26 24 23 22 21 20
Mortalité (2%) ▬ 0,68 0,63 0,56 0,53 0,48 0,45 0,44 0,42 0,40
Achat 34 0 2 0 3 0 0 1 0 5
Vente 0 2 4 1 4 1 1 2 1 5
Fin de l'année 34 31 28 26 24 23 22 21 20 20
Chamelons et chamelles (<1 an)
Naissances (60%) 0 20 19 17 16 14 14 13 13 12
Mortalités (10%) 0 2,04 1,88 1,68 1,59 1,44 1,35 1,32 1,26 1,20
Chamelons vendus à 1 an 0 4 0 0 0 0 0 0 0 0
Fin de l'année 0 14 17 15 14 13 12 12 11 11
Chamelons et chamelles (>1 an)
Début de l'année 0 14 17 15 14 13 12 12 11 11
Mortalité (2%) 0 0,00 0,36 0,06 0,28 0,08 0,24 0,06 0,22 0,06
Animaux vendus 0 0 4 2 7 5 1 1 4 1
Fin de l'année 0 14 12 13 7 8 11 11 7 10
Géniteur
Début de l'année 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Achat 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Réforme 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Fin de l'année 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Effectif total en fin d'année 35 60 58 55 46 45 46 45 39 42
90
10.2.2. Investissement initial
Tableau 36 : Investissement initial
Urbain
Coût Durée
Charges Unité unitaire d'amortis Extensif Périurbain
Laitier Engraissement Course
(DH) sement
Montant Montant Montant Montant Montant
Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre
charge charge charge charge charge
Bâtiments* m2 - 20 - 0 - 20 000 - 80 000 - 80 000 - 20 000
Mangeoire U 100 10 0 0 1 100 3 300 3 300 3 300
Abreuvoir U 100 10 0 0 1 100 3 300 3 300 3 300
Râteaux U 20 10 0 0 2 40 6 120 6 120 6 120
Brouettes U 300 10 0 0 1 300 2 600 2 600 2 600
Puits* U 45 000 20 0 0 0 0 1 45 000 1 45 000 1 45 000
Pompe U 4000 10 0 0 0 0 1 4000 1 4000 1 4000
Total - - - 0 0 - 20 540 - 130 320 - 130 320 - 70 320
*Bâtiment : les bâtiments conçus pour les systèmes périurbain et urbain (course) sont sous forme d’un terrain entouré par une clôture en bois,
contrairement à ceux des systèmes urbain laitier et engraisseur qui sont construits en béton, et c’est ce qui explique la différence des coûts.
*Puits : les puits forés sont réalisés au moyen de techniques plus modernes, notamment par percussion d’un outil dans le sol ou encore par l’action
rotative d’un outil coupant (trépan ou foreuse) qui brise et mâche les roches, le prix du forage est de 450 DH/m, sans oublier qu’au sud du Maroc
l’eau est à 100m de profondeur au minimum.
10.2.3. Amortissement
Le tableau détaillé est présenté dans les annexes. La durée d’amortissement utilisée n’est pas comptable mais plutôt réelle. Pour
amortir leurs actifs, les entreprises doivent, en principe, retenir sur le plan comptable, leur durée réelle d'utilisation dans l'entreprise ; ainsi,
l’éleveur doit déterminer lui-même ses durées d'amortissement en tenant compte des caractéristiques propres au projet reflétant
l'utilisation réelle (degré et conditions d'utilisation, désuétude des matériels, politique de renouvellement).
91
10.2.4. Charges
Tableau 37 : Charges pour élever 35 dromadaires initialement en extensif
Prix
Coût
Charges Unité unitaire
(DH) (DH)
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10
Achat d'animaux* Chamelles - - 352 000 - 20 000 - 30 000 - - 10 000 - 50 000
Charges
Kg - 0 17 360 21 824 17 856 21 824 21 328 25 296 19 840 25 792 20 336 28 272
d’alimentation*
Frais vétérinaires Animal 50 - 1750 2200 1800 2200 2150 2550 2000 2600 2050 2850
Frais d'eau m3 1,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Frais d’électricité Kwh 1,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Charges
371 110 24 024 39 656 24 024 53 478 27 846 21 840 38 392 22 386 81 122
intermédiaires
Charges de main
Ouvrier - 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000
d’œuvre*
Dotations aux
amortissements - - 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Total 401 110 54 024 69 656 54 024 83 478 57 846 51 840 68 392 52 386 111 122
Achat d’animaux :
Charges annuelles d’alimentation : pour l’extensif on va considérer une supplémentation de 3 kg de pain rassis et 2 kg de luzerne par tête en juillet
et août. Et voici les prix des aliments utilisés :
92
Blé concassé : 2.60 DH / Kg
PSB : 2,90 - 3,00 DH
Paille de blé : 25 DH par botte d'environ 13 kg (1.5/Kg)
Pain rassis : 1 DH / Kg
Grignon d'olive : 0,60 DH / Kg
Son de blé : 2,20 DH / Kg
Raquettes de cactus : 0,80 DH / Kg
*Charges de main d’œuvre : un seul ouvrier (2500 DH)
Prix
Coût
Charges Unité unitaire
(DH)
(DH)
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10
Achat d'animaux* Chamelles - - 352 000 - - - 30 000 - - 10 000 - 50 000
Charges
Kg - 0 164 615 201 041 230 853 221 041 211 635 272 774 197 526 272 774 211 635 315 101
d’alimentation*
Frais vétérinaires Animal 100 - 3500 4700 5100 4700 4500 5800 4200 5800 4500 6700
Frais d'eau m3 1,5 105 105 105 105 105 105 105 105 105 105 105
Frais d’électricité Kwh 1,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Charges
520 220 205 846 236 058 225 846 246 240 278 679 201 831 288 679 216 240 371 906
intermédiaires
Charges de main
Ouvrier - 63 600 63 600 63 600 63 600 63 600 63 600 63 600 63 600 63 600 63 600 63 600
d’œuvre*
Dotations aux
amortissements - - 1054 1054 1054 1054 1054 1054 1054 1054 1054 1054
Total 584 874 270 500 300 712 290 500 310 894 343 333 266 485 353 333 280 894 436 560
93
Achat d’animaux :
Charges de main d’œuvre : un ouvrier responsable de la traite (2500 DH) et un autre responsable de la surveillance du troupeau durant le pâturage
(2800 DH)
Prix
Coût
Charges Unité unitaire
(DH)
(DH)
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10
*Achat d'animaux Chamelles - - 352 000 - - - 30 000 - - 10 000 - 50 000
*Charges
Kg - 0 516 390 781 962 810 144 767 208 678 684 796 716 619 668 767 208 663 930 811 470
d’alimentation
Frais vétérinaires Animal 100 - 3500 5300 5600 5200 4600 6400 4200 6400 4500 7 500
Frais d'eau m3 1,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Frais d’électricité Kwh 1,5 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011
Charges
874901 790273 818755 775419 716295 806127 626879 786619 671441 871981
intermédiaires
*Charges de main
Ouvrier - 72 000 72 000 72 000 72 000 72 000 72 000 72 000 72 000 72 000 72 000 72 000
d’œuvre
Dotations aux
amortissements - - 6 782 6 782 6 782 6 782 6 782 6 782 6 782 6 782 6 782 6 782
Total 953 683 869 055 897 537 854 201 795 077 884 909 705 661 865 401 750 223 950 763
94
Achat d’animaux :
Prix
Coût
Charges Unité unitaire
(DH)
(DH)
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10
Achat des animaux à
Chamelon 6000 210000
engraisser 210 000 210 000 210 000 210 000 210 000 210 000 210 000 210 000 210 000 210 000
Charges 201
Kg - 201 334 201 334 201 334 201 334 201 334 201 334 201 334 201 334 201 334 201 334
d’alimentation* 334
Frais vétérinaires Animal 25 875 875 875 875 875 875 875 875 875 875 875
Frais d'eau m3 1,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Frais d’électricité Kwh 1,5 1504,5 1054,5 1054,5 1054,5 1054,5 1054,5 1054,5 1054,5 1054,5 1054,5 1054,5
Charges
intermédiaires 413 264 413 264 413 264 413 264 413 264 413 264 413 264 413 264 413 264 413 264
Charges de main
Ouvrier - 13 200 13 200 13 200 13 200 13 200 13 200 13 200 13 200 13 200 13 200 13 200
d’œuvre*
Dotations aux
amortissements - - 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782
Total par 6 mois 433 246 433 246 433 246 433 246 433 246 433 246 433 246 433 246 433 246 433 246
Total annuel 866491 866491 866491 866491 866491 866491 866491 866491 866491 866491
Charges annuelles d’alimentation : la ration utilisée est celle du tableau 22, et pour les charges alimentaires des animaux engraissés, elles sont
calculées par 6 mois (une seule bande).
95
Charges de main d’œuvre : un seul ouvrier pour l’alimentation avec un salaire de 2200 DH.
Prix
Coût
Charges Unité unitaire
(DH)
(DH)
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10
Achat d'animaux* Dromadaire - - 352 000 - 20 000 - 30 000 - - 10 000 - 50 000
Charges
Kg - 0 237 250 351 130 332 150 313 170 237 250 237 250 246 740 237 250 189 800 322 660
d’alimentation*
Frais vétérinaires Animal 50 - 3500 5300 5300 5400 5600 5700 5800 5700 5900 6 400
Frais d'eau m3 1,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Frais d’électricité Kwh 1,5 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011 3011
Charges
- - - 589250 351130 332150 313170 237250 237250 246740 237250 189800 322660
intermédiaires
Charges de main
Ouvrier - 24 000 24 000 24 000 24 000 24 000 24 000 24 000 24 000 24 000 24 000 24 000
d’œuvre*
Dotations aux
amortissements - - 2782 2782 2782 2782 2782 2782 2782 2782 2782 2782
Total 616 032 377 912 358 932 339 952 264 032 264 032 273 522 264 032 216 582 349 442
*Achat d’animaux :
96
*Charges de main d’œuvre : un ouvrier responsable de l’alimentation (2000 DH), l’ouvrier responsable de l’entrainement est un membre de la
famille.
Chamelles de réforme ;
Chamelons mâles et femelles ;
Animaux engraissés ;
Chamelles en lactation avec leur petit ;
Mâle reproducteur ;
Lait ;
Prix remportés lors des courses.
Total recettes = (Nombre des animaux engraissés vendus * Prix de vente) + (Nombre de chamelons mâles et femelles* Prix de vente)
+ (Nombre de mâles reproducteurs * Prix de vente) + (Nombre de chamelles réformées * Prix de vente) + (Nombre de chamelles en
lactation * Prix de vente) + (Nombre de litres de lait * Prix unitaire) + (Nombre de prix remportés * Valeur du prix)
NB : Pour le système de production engraisseur, les recettes sont constituées seulement des recettes liées à la vente des animaux engraissés.
Prix
Produits
unitaire A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10
Vente des chamelons mâles
5000
et femelles < 1 an 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Vente des chamelons mâles
7000
et femelles > 1 an 0 0 70000 0 35000 42000 35000 0 35000 7000
Vente des femelles de
Extensif
10 000
réforme 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Vente des mâles
18 000
reproducteurs 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Vente des chamelles en
17 000
lactation 34000 68000 51000 68000 85000 34000 51000 102000 68000 153000
Chiffre d'affaire total - 34000 68000 121000 68000 120000 76000 86000 102000 103000 160000
97
Vente des chamelons mâles
6000
et femelles < 1 an 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Vente des chamelons mâles
8000
et femelles > 1 an 0 0 0 8000 56000 16000 72000 8000 64000 8000
Vente des femelles de
Périurbain
10 000
réforme 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Vente des mâles
18 000
reproducteurs 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Vente des chamelles en
18 000
lactation 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Vente du lait* 8 372300 361350 392300 361350 448950 448950 416100 448950 448950 625600
Chiffre d'affaire total 372300 361350 392300 369350 504950 464950 488100 456950 512950 633600
Vente des chamelons mâles
6000
et femelles < 1 an 0 0 0 0 0 60000 0 72000 0 120000
Vente des chamelons mâles
8000
et femelles > 1 an 0 0 0 8000 96000 24000 40000 8000 16000 8000
Urbain laitier
engraissés 10 000 700000 700000 700000 700000 700000 700000 700000 700000 700000 700000
Chiffre d'affaire total - 700 000 700 000 700 000 700 000 700 000 700 000 700 000 700 000 700 000 700 000
Vente des chamelles adultes 18 000 0 36 000 72 000 54 000 72 000 18 000 18 000 18 000 36 000 144 000
Vente des chamelons mâles
6000
et femelles < 1 an 0 24000 0 0 0 0 0 0 0 0
Vente des chamelons mâles
Course
8000
et femelles > 1 an 0 0 32000 32000 56000 40000 8000 8000 32000 8000
Vente des mâles
18 000
reproducteurs 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Prix des courses* - 206 000 230 500 230 000 230 500 205 000 210 000 215 000 220 500 205 500 225 000
Chiffre d'affaire total - 206 000 290 500 334 000 316 500 333 000 268 000 241 000 246 500 273 500 377 000
98
Vente du lait : pour le système périurbain, le lait est vendu à 8 DH/l et la femelle produit 4 l/jour, quant à l’urbain laitier, il est vendu à 10 DH/l et
la chamelle donne 6 l/jour.
Prix des courses : l’exemple étudié figurant dans l’annexe est celui d’un éleveur qui prétend ne pas pouvoir dépasser 5 prix, dans le tableau des
produits, il y a une addition d’une somme de 40 000 DH qui est attribuée à tous les participants, dans le dessein d’encourager ce système d’élevage.
99
10.2.6. Flux de trésorerie et critères de rentabilité
Tableau 43 : Indices de rentabilité pour les 3 systèmes
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10
Chiffre d'affaires/chamelle 972 1943 3457 1943 3429 2172 2457 2914 2943 4572
Valeur ajoutée/chamelle -9632 1256 2324 1256 1901 1376 1833 1817 2303 2254
Excédent brut/chamelle -10 489 400 1467 399 1043 519 976 960 1446 1397
Résultat net/chamelle -10 489 400 1467 399 1043 519 976 960 1446 1397
Cash-flow annuel -367 110 13 976 51 344 13 976 36 522 18 154 34 160 33 608 50 614 48 878
Valeur actuelle nette 13 919
Extensif Indice de profitabilité 1,048
Chiffre d'affaires/chamelle 10637 10324 11209 10553 14427 13284 13946 13056 14656 18103
Valeur ajoutée/chamelle -4226 4443 4464 4100 7392 5322 8179 4808 8477 7477
Excédent brut/chamelle -6043 2626 2647 2283 5575 3505 6362 2991 6660 5660
Résultat net/chamelle -6074 2596 2617 2253 5544 3475 6332 2960 6630 5630
Cash-flow annuel -211 520 91 904 92 642 79 904 195 110 122 671 222 669 104 671 233 110 198 094
Valeur actuelle nette 720 571
Périurbain Indice de profitabilité 1,37
Chiffre d'affaires/chamelle 24820 27740 29930 27587 32673 32330 28883 32216 30387 38697
Valeur ajoutée/chamelle -177 5161 6537 5432 12207 9298 10972 9741 11203 13783
Excédent brut/chamelle -2234 3104 4480 3375 10150 7241 8915 7684 9146 11726
Résultat net/chamelle -2428 2910 4286 3181 9956 7047 8721 7490 8952 11532
Cash-flow annuel -78 201 108 627 156 795 118 131 355 255 253 423 312 021 268 931 320 109 410 419
Valeur actuelle nette 1 030 052
Urbain Laitier Indice de profitabilité 1,58
Chiffre d'affaires/chamelon 20000 20000 20000 20000 20000 20000 20000 20000 20000 20000
Valeur ajoutée/chamelon 2289 2289 2289 2289 2289 2289 2289 2289 2289 2289
Excédent brut/chamelon 1912 1912 1912 1912 1912 1912 1912 1912 1912 1912
Résultat net/chamelon 1718 1718 1718 1718 1718 1718 1718 1718 1718 1718
Cash-flow annuel 66 905 66 905 66 905 66 905 66 905 66 905 66 905 66 905 66 905 66 905
Valeur actuelle nette 113 657
Engraissement Indice de profitabilité 1,87
Chiffre d'affaires/dromadaire 5886 8300 9543 9043 9514 7657 6886 7043 7814 10771
Valeur ajoutée/dromadaire -10950 -1732 53 95 2736 879 -164 264 2391 1553
Excédent brut/dromadaire -11636 -2418 -633 -591 2050 193 -850 -421 1706 867
Résultat net/dromadaire -11715 -2497 -712 -670 1971 113 -929 -501 1626 787
Cash-flow annuel -407 250 -84 630 -22 150 -20 670 71 750 6 750 -29 740 -14 750 59 700 30 340
Valeur actuelle nette -103 971
Urbain course Indice de profitabilité -0,48
100
a. Le chiffre d’affaires
CA laitier > CA engraissement > CA périurbain > CA course > CA extensif
Le système urbain laitier est à la tête des ventes grâce à la grande quantité de lait vendue en comparaison
avec le périurbain, puis vient l’engraissement ayant un chiffre d’affaires fixe suite à la stabilité de ce
système, et enfin l’extensif qui vient après l’urbain course, étant donné que le CA de ce système est
valorisé par les prix et la subvention du Moussem.
b. L’excédent brut
Si l'EBE est positif, cela signifie que l'entreprise vend plus cher qu'elle ne produit. D’après le tableau ci-
dessus, il est positif pour tous les systèmes sauf l’urbain course, et les premières années de tous systèmes,
chose évidente puisqu’il est difficile de gagner la première année.
c. Le résultat net
Lorsque le résultat net est positif, on parlera de bénéfices comme pour tous les systèmes sauf l’urbain
course où il est négatif (déficit).
RN laitier > RN périurbain > RN engraissement > RN extensif > RN course
On peut en déduire que l’urbain laitier est le système le plus rentable.
e. L’indice de profitabilité
L’I.P. se juge par rapport à 1. Si IP > 1 le projet est accepté, sinon le projet est refusé. L’avantage de l’IP
est de permettre un classement des différents projets en permettant un classement qui tient compte du
montant initial investi. Ce qui nous donne le classement suivant :
IP engraissement > IP laitier > IP périurbain > IP extensif > IP course
La question qui se pose est la suivante : comment réaliser un arbitrage entre ces cinq projets ?
Les critères d'investissement pris seuls ne peuvent pas donner une vision réelle sur la rentabilité de
l'investissement, il est essentiel donc de procéder à une combinaison entre tous les critères de
rentabilité pour pouvoir choisir les projets qui répondent aux exigences de rentabilité et du coût fixées
par l'entreprise, entre autres, la VAN et l’IP. Selon le critère de la VAN, il faut réaliser le projet laitier
alors que selon l’IP, c’est l’engraissement qui est privilégie. Dans ce type de situation, avec comme
hypothèse de coût différent et de durée similaire, c'est la priorité et l'objectif de l'entreprise qui permettent
d'affiner le choix, autrement dit, on peut soit privilégier le projet qui détient la VAN la plus importante
pour une profitabilité meilleure, ou privilégier le projet dont l'IP est le plus fort pour une rentabilité
meilleure. Pour les éleveurs du sud marocain, l’élevage camelin est synonyme de tradition préservée et
de savoirs empiriques ancestraux, pour eux l’élevage est un héritage qu’ils se doivent de conserver, aussi
contraignant soit-il. L’élevage du dromadaire de course est l’exemple le plus expressif, l’éleveur est
perdant, pourtant il continue d’investir dans ce projet. Il est vrai que tous ceux qui font du dromadaire
de course gardent en parallèle un cheptel en extensif pour couvrir les pertes, mais ce système n’en
demeure pas moins non rentable.
101
Conclusion et recommandations
Ce travail est entrepris pour étudier les différents systèmes d’élevage du dromadaire et les répercussions
des changements observés dans ces systèmes sur la productivité du cheptel ainsi que sa rentabilité
économique, et ce par le biais d’une enquête réalisée auprès d’une quarantaine d’éleveurs de la région.
Il en ressort que l’élevage camelin au niveau de la région est principalement extensif, basé
essentiellement sur les parcours désertiques pour son alimentation, des parcours qui sont tributaires de
la pluviométrie caractérisée par sa faiblesse et son irrégularité ce qui influe négativement sur la
productivité et la santé de l’animal. Ce type d’élevage est en effet caractérisé par une productivité faible
qui ne répond pas aux attentes des éleveurs, notamment à cause des ressources fourragères médiocres,
de la faible disponibilité de l’eau d’abreuvement de l’énergie consommée par les déplacements
journaliers des camelins, de l’éloignement des services vétérinaires et de l’éparpillement des animaux
dans les parcours qui rendent difficile l’encadrement sanitaire.
Ainsi, les aléas climatiques, les conditions défavorables de production pastorale, la faible disponibilité
d’une main d’œuvre pour garder les troupeaux… font qu’il devient de plus en plus difficile d’élever les
dromadaires exclusivement en extensif. Par ailleurs, compte tenu de la croissance démographique rapide
et de la demande pour les produits camelins qui sont observées dans le sud du pays, il devient plus
opportun d’intensifier l’élevage d’une partie du troupeau, surtout les animaux les plus aptes à valoriser
la complémentation alimentaire pour la production de lait ou de viande.
C’est ainsi qu’une tendance vers l’amélioration des systèmes d’élevage a été observée ces dernières
années, se traduisant par l’adoption plus prononcée de certaines pratiques d’élevage comme la
complémentation alimentaire, le recours aux produits vétérinaires et le sevrage précoce. Ces pratiques
sont accentuées dans les systèmes urbains et périurbains. Ces systèmes sont certes caractérisés par un
indice de profitabilité élevé (excepté le dromadaire de course qui est plus un élevage de prestige qu’une
activité rentable), cependant, leurs points faibles ne peuvent pas passer inaperçus :
- La non maîtrise des techniques d’intensification des productions animales réside et l’absence de
programme d’amélioration génétique, ainsi que la conception et l’équipement des Haouchs qui sont loin
d’être parfaits ;
- L’alimentation est distribuée d’une manière aléatoire et collective. Les éleveurs n’offrent pas aux
animaux l’aliment qui contribuera au mieux à la couverture de ses besoins nutritionnels ;
- La conduite sanitaire constitue une entrave à l’extériorisation du potentiel productif des animaux.
L’éleveur n’achète les médicaments que dans des cas graves, il se limite généralement à ceux mis à leur
disposition par les services vétérinaires.
A la lumière de ces résultats, et afin de remédier aux contraintes qui freinent le développement de la
filière cameline au Maroc, il convient de suggérer les recommandations suivantes :
102
a. Eleveurs
- La sensibilisation des éleveurs sur la nécessité d’améliorer la conception générale des Haouchs et leur
équipement (aération et ventilation des locaux, mise en place des mangeoires et abreuvoirs) et sur la
maitrise du facteur alimentation ;
- La motivation les éleveurs à enregistrer les performances individuelles des dromadaires, voire même
créer des applications permettant de gérer l’identification, la reproduction, la santé, les performances de
lait et de viande du troupeau et facilitant la consultation du dossier de l’animal. On peut citer comme
exemple l’application Pilot’Elevage pour les bovins ;
- La sensibilisation des éleveurs à l’intérêt de planter les parcours et de les préserver pour une
amélioration de la réserve fourragère sur le parcours.
- Viser une meilleure performance de reproduction de la chamelle par une diminution de la durée des
cycles de reproduction et une meilleure fécondité des femelles, et ce en réalisant une séparation précoce
du chamelon tout en l’associant avec la technique de l’allaitement artificiel ;
- L’apport alimentaire supplémentaire aux moments clés du cycle de reproduction (fin de gestation,
période de mise à la reproduction) afin de réduire l’intervalle entre deux mises bas ;
- Favoriser l’intensification laitière d’une partie du cheptel par la séparation des différentes catégories
du troupeau : une partie des femelles suitées, les plus productives, sont à sédentariser durant la durée de
leur lactation (10 à 12 mois) alors que les autres animaux (femelles moins productives, femelles taries,
jeunes sevrés et mâles) sont à conduire en mode extensif traditionnel. Il est en effet plus aisé aux
producteurs de se focaliser sur les femelles en période de production pour améliorer aussi bien leur
alimentation que leur suivi sanitaire et tirer ainsi le meilleur profit de l’amélioration de la production
laitière ;
- Améliorer, à travers une alimentation complémentaire raisonnée et une prise en charge sanitaire, la
survie des chamelons et leur croissance afin d’augmenter la productivité numérique du cheptel ;
- Des programmes de lutte contre les maladies contagieuses et à incidence économique spécifiques du
dromadaire, méritent d’être soutenus et suivis sur le terrain par les autorités responsables. A ce titre, la
mise en place d’équipes vétérinaires ambulantes est recommandée.
103
c. Systèmes d’élevage
- Encourager l’élevage camelin à améliorer la productivité d’une partie de leur cheptel camelin en les
conduisant de manière plus intensive au niveau des zones périurbaines (construction des centres de
collecte du lait et un réseau de commercialisation des produits laitiers dans les périphéries des villes, des
locaux d’élevage) ;
- Créer de la valeur ajoutée dans les produits issus de l’espèce (produit de terroir, attraction touristique,
industrielle) ;
- Développer l'élevage des dromadaires de course dans la région de Tantan, à travers : une meilleure
organisation de la filière, le soutien de l’activité par la mise en place de mesures incitatives (assurances
tout risques, appui à la mise en place de programmes prophylactiques pour le dromadaire de course),
l’intégration de cette activité dans les activités touristiques à travers une organisation de courses pour
augmenter la rentabilité de ce système, l’organisation de concours d'élevage.
d. Recherche scientifique
L’objectif premier de mener une recherche scientifique fondamentale et appliquée sur les
dromadaires doit être :
- d’une part, maximiser la rentabilité des éleveurs, à travers la recherche de techniques d’alimentation
appropriées, de maîtrise des performances de reproduction, de créer de la valeur ajoutée dans les produits
camelins ;
- d’autre part contribuer à la conservation de l’espèce à travers une combinaison de diverses mesures
dont notamment l’amélioration génétique, tout en se basant sur l’identification et le contrôle des
performances des dromadaires, ainsi que la valorisation de la production laitière permettant d’appuyer
une sélection raisonnée des meilleures productrices. Les programmes d’amélioration génétique
consistent à obtenir des descendants ayant un potentiel de production plus amélioré que leurs parents.
Cette stratégie peut concerner par exemple l’introduction de l’insémination artificielle, le transfert
d’embryon, l’importation des reproducteurs à haut potentiel génétique comme c’est le cas des pays du
Golf.
104
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108
Annexes
Annexe 1 : Amortissement par système
Durée
Système Composante Coût d'amortissement A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10 Total
Bâtiments 0 20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Mangeoire 0 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Abreuvoir 0 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Râteaux 0 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Brouettes 0 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Puits 0 20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Pompe 0 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Extensif Total 0 - 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Bâtiments 20 000 20 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 10000
Mangeoire 100 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 100
Abreuvoir 100 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 100
Râteaux 40 10 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 40
Brouettes 300 10 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 300
Puits 0 20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Pompe 0 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Périurbain Total 20 540 - 1054 1054 1054 1054 1054 1054 1054 1054 1054 1054 10540
Bâtiments 80 000 20 4000 4000 4000 4000 4000 4000 4000 4000 4000 4000 40000
Mangeoire 300 10 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 300
Abreuvoir 300 10 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 300
Râteaux 120 10 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 120
Brouettes 600 10 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 600
Puits 45 000 20 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 22500
Urbain Pompe 4000 10 400 400 400 400 400 400 400 400 400 400 4000
Laitier Total 130 320 - 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 67820
Bâtiments 80 000 20 4000 4000 4000 4000 4000 4000 4000 4000 4000 4000 40000
Mangeoire 300 10 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 300
Abreuvoir 300 10 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 300
Râteaux 120 10 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 120
Brouettes 600 10 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 600
Puits 45 000 20 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 22500
Pompe 4000 10 400 400 400 400 400 400 400 400 400 400 4000
Urbain
engraissement Total 130 320 - 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 6782 67820
Bâtiments 20 000 20 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 10000
Mangeoire 300 10 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 300
Abreuvoir 300 10 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 300
Râteaux 120 10 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 120
Brouettes 600 10 60 60 60 60 60 60 60 60 60 60 600
Puits 45 000 20 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 2250 22500
Pompe 4000 10 400 400 400 400 400 400 400 400 400 400 4000
Urbain course Total 70 320 - 2782 2782 2782 2782 2782 2782 2782 2782 2782 2782 27820
109
Annexe 2 : Exemple de prix remportés durant l’année 2017
110
Annexe 3 : questionnaire
1- Enquête Eleveur n° : 2- Date :…/.... /…
Interviewé :
3- Eleveur : 4- Gérant : 5- Berger :
1- Informations personnelles
10- Nom :………………….………… 11- Age : ….. ans
14- Niveau scolaire : 1. Analphabète 2. Ecole coranique 3. Primaire 4. Secondaire 5. Etudes sup
2- Caractérisation de l’exploitation
• Foncier
17- Avez-vous une terre que vous exploitez en agriculture ? Oui Non 18- % en propriété : ……...%
Périurbain
Urbain
Identification 21- A quel âge se fait l’identification : ……………………………………………………...
22- Intérêt : ………………………………………………………………………………….
111
T4- Quelles sont les races élevées par système de production ?
Race/Population
En nature En espèce
Animaux (T61) Denrées alimentaire Vêtements Autres (T64) Par tête Par mois (T66) Par an (T67)
(T62) (T63) (T65)
Circuit
Temps alloué à
l’élevage dromadaire
(préciser heure/jour si U
ou P ou jours/semaines
si E)
112
29- Comment vous jugez l’adaptation du dromadaire à un nouveau parcours avec une nouvelle végétation ?
1- Très faible (1/5) 2- Faible (2/5) 3- Moyenne (3/5) 4- Bonne (4/5) 5- Très bonne (5/5)
30- Si faible ou moyenne, quelles sont les précautions que vous prenez ?.......................................................
T8- Quelles sont les plantes pastorales les plus préférées par le dromadaire et qui présentent une bonne valeur alimentaire ?
T9- Quelles sont les plantes pastorales les moins préférées par le dromadaire et qui présentent une moindre valeur alimentaire ?
Nom vernaculaire de la Nom scientifique ou en Ses avantages et Période de disponibilité Lieu de disponibilité
plante (T91) français (T92) inconvénients* (T93) (T94) (T95)
* Toxicité, etc…
4- Alimentation (T10)
T101 Catégorie animale Aliments distribués (orge … Quantité par Moments de Période de distribution
concernée (T102) paille …) (T103) jour (T104) distribution (dans la (dans l’année) (T106)
journée) (T105)
Chamelles en lactation
Chamelles taries
système extensif ou
Complémentation
alimentaire pour
Chamelons : 1 à 2 ans
Jeunes >2 ans
- Femelle
- Mâle
Géniteurs
Chamelons engraissés
Chamelles en lactation
Ration alimentaire pour
Chamelles taries
le système urbain
Chamelons engraissés
113
T11- Abreuvement
1/ Système extensif
Source (T111) Nature (puits, citernes...) (T112) Localisation (T113) Disponibilité d’eau (hiver/été) (T114)
1
5- Production laitière
33- Durée de lactation en conditions favorables (mois) :………………………………………………
35- Fréquence de traite : 1 fois par jour 2 fois par jour 3 fois par jour
37- Y a-t-il des précautions que prend l’éleveur avant de boire le lait produit ?
• Sevrage
6- Conduite de la reproduction
• Reproduction
114
T13- Paramètres de reproduction :
Intervalle chamelage-chamelage
Sexe ratio
- Quelles sont les marges de variation de ce paramètre (min possible et max possible) :
63a- Min : ………….. 63b- Max : ………. 63c- Valeurs les plus courantes : …………………
Mortalité entre naissance et 12 mois (nombre de chamelons (mâles et femelles) ayant décédé par rapport au nombre de chamelons
nés) :
- Quelles sont les conditions/facteurs qui provoquent plus de décès chez les jeunes chamelons (mâles et femelles) ?
64a- ………………………………………..
64b- ……………………………………….
- Quelles sont les marges de variation de ce paramètre : 66a- Min : ………… 66b- Max : …………
• Castration
Volume (l/jour) Quantités autoconsommées (l/j) Quantités vendues (l/j Destination (marché) Prix de vente (T155)
(T151) (T152) ou kg/j) (T153) (T154)
115
T16- Animaux vendus :
Atelier (T161) Prix de vente (T162) Destination (T163)
Chamelon (1-2 an)
Chamelle
Chamelon (0-1an)
Maladie (T181) Nom vernaculaire Extensif (T182) Périurbain (T183) Urbain (T184)
Gale ب,ا
Variole ري.
Teigne /
Tique اد0 ا
Abcès 1'و
Mammites ب ا ) ع45 ا
Trypanosomose ( 6 67 م) ا4 ض ا
Diarrhée ل4 9ا
Maladies respiratoire ';" ت6 45 ا
Infections oculaires ن% ت ا6 45 ا
Métrite > ت ا6 45 ا
Rétention placentaire اﺤﺘﺒﺎس اﻝﻤﺸﻴﻤﺔ
Arthrite
Autres
T19- Mortalité :
Sexe (T191) 0 - 1 an (T192) 1 à 2 ans (T193) > 2 ans (T193)
Mâles
Femelles
Nombre Age(T202) Sexe Race Poids Caractères Encolure Bosse Pattes Ration Biotechnologies*
de têtes (T203) (T204) (T205) phénotypiques (T207) (T208) (T209) (T210) (T211)
(T201) (T206)
74a- A quel âge commence-t-il la course et sur quelle distance (74b) ? …………………………………………
116
ص
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E ن ا ( ب +ر ا%و .#ل ا 3ا 3رة ا ا ( ب ظ م ا (.ري وء ا ر ا دا ل 6 ،دا ل
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