IOM DRC M23 Crisis Analysis 2024.03.15 FR

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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

ÉVALUATION RAPIDE DE CRISE M23 – Rapport #16


Province du Nord Kivu 15 mars 2024

La DTM a identifié une population mobile de 1 689 260 individus au 13 mars 2024 et une population retournée estimée à 523 383 individus

Principales données sur le déplacement Principales données sur les retours

1 689 260 (10%) 379 291 523 383 (13%) 107 849
INDIVIDUS DÉPLACÉS MÉNAGES DÉPLACÉS INDIVIDUS RETOURNÉS MÉNAGES RETOURNÉS

58% 42% 18% 60% 40% 14%


Femmes Hommes Enfants < 5 ans Femmes Hommes Enfants < 5 ans
(981 152) (708 108) (299 276) (314 536) (208 847) (75 517)

ENTRE LE 29 JANVIER ET LE 13 MARS LA DTM ESTIME :


629 030 mouvements 216 132 individus déplacés 523 383 personnes retournées dans 731 villages dans
de déplacement pour la première fois huit territoires évalués.

CONTEXTE DÉPLACEMENT
Dans la région orientale de la République démocratique du Congo (RDC), en Les données sur les déplacements recueillies dans cette seizième analyse de crise
particulier dans le Nord-Kivu, un conflit prolongé et de plus en plus complexe montrent une nouvelle augmentation du nombre de personnes déplacées en raison
persiste, caractérisé par la présence de nombreux groupes armés tels que le groupe de la crise du M23 par rapport à la publication précédente (voir le rapport). Le
M23 et les Forces armées congolaises (FARDC) et leurs alliés respectifs. Cette nombre de personnes déplacées est passé 1 524 306 personnes au 28 février a
situation a conduit à une instabilité généralisée et à une crise humanitaire sans 1o689 260 au 13 mars 2024 (données détaillées ici). Cette augmentation est due
précédent dans la province du Nord-Kivu. Les hostilités en cours ont entraîné des aux multiples affrontements qui ont opposé les FARDC et ses alliés aux M23 dans
déplacements importants de la population locale, dont beaucoup ont été contraints les territoires de Masisi et Rutshuru. Bien que la majorité des personnes déplacées se
de fuir leur domicile, ce qui a encore aggravé une situation déjà désastreuse. Le trouvent dans des communautés d'accueil, les sites de déplacement continuent
conflit a créé un besoin urgent d'aide humanitaire à grande échelle, mais la réponse d'accueillir une proportion importante (39%) de personnes déplacées.
reste inadéquate pour répondre aux immenses besoins en raison du manque de
En croisant les résultats de l'analyse actuelle avec ceux du cycle 12 de l'évaluation de
ressources et des difficultés d'acheminement de l'aide dues à l'instabilité et aux
la crise du M23 le 28 janvier et en effectuant une triangulation sur le terrain, la
conditions dangereuses sur le terrain.
matrice de suivi des déplacements (DTM) a estimé qu'un total de 629 030
Depuis janvier 2024, le groupe M23, soutenu par le groupe Alliance Fleuve Congo mouvements de déplacement individuels ont eu lieu en raison des récents conflits.
Parmi ces mouvements, 216 132 personnes sont identifiées comme de nouveaux
(AFC), a lancé des offensives intensifiées contre les positions des FARDC et de leurs
déplacés, tandis que le reste constitue des cas de déplacement secondaire où des
alliés, entraînant l'expansion de la zone d'influence du groupe M23 par la capture de
personnes précédemment déplacées sont forcées de se déplacer à nouveau en
villes et de villages importants dans les territoires de Rutshuru et de Masisi. Cette
raison de l'escalade de l'insécurité dans leurs lieux de refuge initiaux. Par conséquent,
escalade a provoqué une prolifération d'acteurs armés, rapprochant les positions
la vulnérabilité globale des populations déplacées s'est accrue, en particulier pour
militaires des FARDC des sites de déplacement près de Goma, exacerbant, en plus ceux qui étaient déjà confrontés à des conditions de vie difficiles.
des besoins humanitaires, des pertes en vies humaines, des blessures, des activités
criminelles croissantes et un déplacement massif de populations vulnérables. Les Types d'installation Ménage Individu Homme Femme
territoires de Rutshuru et de Masisi subissent actuellement les conséquences les plus
graves de ce conflit. Communauté hôte 201 809 1 036 598 434 719 601 879
Sites hors mécanisme de gestion 39 504 193 582 78 539 115 043
Au début du mois de mars 2024, une recrudescence des hostilités s'est produite
Sites sous mécanisme CCCM 137 978 459 080 194 850 264 230
dans le territoire de Rutshuru impliquant les groupes Mutanda et Kihondo dans les
villages de Nyanzale, Kirima, Kikuku et Kibirizi, conduisant à l'occupation de plusieurs Grand Total 379 291 1 689 260 708 108 981 152
villages dont Kibirizi, Nyanzale, Kirima, Kikuku, Kihondo, Mutanda, Somikivu,
L'offensive du groupe M23 du 4 au 8 mars 2024 en territoire de Rutshuru a
Bwalanda/Mine, Kashalira, Kibingu, Kabanda, et Vitshumbi par le groupe M23.
provoqué des déplacements continus, des nouveaux déplacements, et des
Simultanément, du 7 au 9 mars, des affrontements ont éclaté dans le territoire de
déplacements préventifs de la population dans les groupements de Mutanda et
Masisi englobant le groupement Bashali Mokoto, le village de Kashuga, Kalembe et les
Kihondo, des villages Kibirizi, Kirima, Nyanzale, Kikuku, Kashalira, Somikivu, Kabanda,
zones adjacentes, ce qui a conduit à un renforcement de contrôle dans les territoires
Bwalanda, Katolo, Ngoroba, Mutanda, Kishishe, Kibingu et Kise vers les villages de
entourant Goma et à un isolement accru de la ville considérée comme la capitale du
l’axe Kyahala-Kanyabayonga dans le groupement Kanyabayonga en territoire de
Nord-Kivu.
Rutshuru. Dans le territoire de Lubero les déplacés sur les axes : Kanyabayonga-
Depuis le début de la crise, l'OIM, par le biais de la matrice de suivi des déplacements Bulotwa, axe Kayna-Kirumba, axe Alimbonga sont accueillis dans la communauté
(DTM) continue à mener une série d'évaluations rapides, y compris le suivi des hôte et dans les centres collectifs.
urgences (EET/ERM), l'analyse des crises et enregistrement avec priorité de répondre
Du 7 au 9 mars 2024, des affrontements ont été signalés dans le territoire de
aux besoins immédiats d'information en vue de comprendre la dynamique des
Masisi, (groupement Bashali-Mokoto, village Kashuga, Kalembe) et ses environs. Ces
déplacements et les besoins. Ce rapport présente les résultats des évaluations
affrontements opposants les FARDC et ses alliés au groupe M23 ont provoqué un
menées dans les différentes zones de déplacement et de retour du 1 au 13 mars
déplacement des personnes vers le territoire de Walikale.
2024.
L'OIM a une politique de tolérance zéro à l'égard de l'exploitation et des abus Citation : Organisation Internationale pour Pour contactez l'équipe DTM en RDC :
sexuels (EAS). Signalez la fraude ou la mauvaise conduite (exploitation et abus les Migrations (OIM) – DTM DRC, 2023. email: [email protected]
sexuels) de manière confidentielle au 49 55 55 ou à travers le site suivant Evaluation Rapide de Crise M23 – Site Internet: www.dtm.iom.int/democratic-
https://weareallin.iom.int 15 mars. OIM, Goma republic-congo
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
ÉVALUATION RAPIDE DE CRISE M23 – Rapport #16
Province du Nord Kivu 15 mars 2024
CARTOGRAPHIE DE DÉPLACEMENT CARTOGRAPHIE DE RETOUR

Évolution de la population déplacée et retournée (individus) depuis


RETOUR DE LA POPULATION AFFECTÉE
le début de la crise
Les résultats des évaluations des déplacements liés à la crise du M23 effectuées
1 689 260
pendant la période du 1er au 13 mars 2024 ont identifié un total de 523 383 Déplacement 1 600 047
rapatriés provenant de 107 849 ménages. Le nombre de retourné a diminué de 13 1 473 127
pour cent par rapport au nombre enregistré lors de la dernière évaluation, et est Retour
1 240 215
principalement concentré sur deux axes : l’axe Nyanzale-Kibizizi dans la zone de santé 1 524 306
904 829 1 076 261 1 548 732
de Kibirizi (territoire de Rutshuru) et l’axe Kashuga-Kalembe (zone de santé de 838 947
818 266
Mweso) dans le territoire de Masisi. Parallèlement, la population de Katsiru et des 784 838 752 568
908 920
zones environnantes dans le territoire de Rutshuru ainsi que Mweso et les zones 587 705
647 612 523 383
environnantes dans le territoire de Masisi sont timidement revenues depuis que le 530 190 431 998
groupe M23 a pris Kashuga, Nyanzale, Katsiru et Kikuku ainsi que les zones
234 488
environnantes. Les mauvaises conditions de vie, le manque d’assistance dans les zones 268 270 663 812 681 573
181 815 600 385 600 405
de déplacement, le calme observé dans les villages d’origine, ainsi que les 552 417
590 786 574 715
54 524 587 705
conséquences néfastes des déplacements continus sont les raisons de leur retour. 5 868

PERCEPTION DES BESOINS PRIORITAIRES


Les populations déplacées font face à des défis considérables pour accéder aux
ressources essentielles dans un contexte de conflit. L’aggravation des conflits accroît la
demande en nourriture, abri, soins de santé et eau potable, en particulier pour les ACCESSIBILITÉ
groupes les plus vulnérables. Cette situation est encore compliquée par l’afflux continu
Depuis la capture de la ville de Shasha par le groupe M23 le 3 février 2024, la
de nouveaux arrivants, ce qui exacerbe la lutte pour la survie des individus déplacés et
circulation sur la route reliant la ville de Goma à Bukavu est de plus en plus
des communautés touchées..
paralysée. Il s’agit de la quatrième route d’approvisionnement alimentaire de Goma
1 2 3 à être coupée par le M23, après l’axe Goma-Rutshuru, l’axe Sake-Kitshanga-
Mweso et l’axe Sake-Masisi centre. Avec l’extension de la zone de contrôle par le
groupe M23 et ses alliés, la ville de Goma et ses environs sont reliés à des routes
limitées, ce qui a un impact sur le coût des produits, en particulier des biens de
DÉMOGRAPHIE première nécessité.
Les hommes et les femmes constituent respectivement 42 pour cent et 58 pour cent
de la population déplacée évaluée. Les enfants déplacés âgés de 0 à 5 ans Composition démographique
représentent environ 18 pour cent. La taille moyenne des ménages déplacés évalués 58% 42% 18% 4,5
est de 4,5 individus. Tandis que les hommes et les femmes retournés constituent de femmes d’hommes Enfants de Taille moyenne
déplacées déplacés moins de 5 ans des ménages
respectivement 40 pour cent et 60 pour cent de la population retournée. Alors que,
les enfants âgés de 0 à 5 ans représentent environ 14 pour cent.

L'OIM a une politique de tolérance zéro à l'égard de l'exploitation et des abus Citation : Organisation Internationale Pour contactez l'équipe DTM en RDC :
sexuels (EAS). Signalez la fraude ou la mauvaise conduite (exploitation et abus pour les Migrations (OIM) – DTM email: [email protected]
sexuels) de manière confidentielle au 49 55 55 ou à travers le site suivant DRC, 2024. Evaluation Rapide de Crise Site Internet: www.dtm.iom.int/democratic-
https://weareallin.iom.int M23 – 15 Mars 2024. OIM, Goma republic-congo

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