1 - La Personnalité
1 - La Personnalité
1 - La Personnalité
Plan
I) Introduction
1. La personnalité
2. Les dimensions de la personnalité : personnalité, tempérament, caractère
3. Personnalité : modèle « trait - état »
A/ Théorie psychanalytique
1- Développement psychosexuel
2- Mécanismes de défense
B- Théories de l’apprentissage
D- Théories psychobiologique
VIII) Conclusion
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I) INTRODUCTION
La personnalité est définie comme le résultat, chez un sujet donné, de l’intégration dynamique de composantes
cognitives, pulsionnelles et émotionnelles. L’agencement de ces différents facteurs constitue les traits de personnalité,
à savoir les modalités relationnelles de la personne, sa façon de percevoir le monde et de se penser dans son
environnement.
L'unité fonctionnelle intégrative que constitue la personnalité présente deux autres caractéristiques : elle est à la
fois stable (la personnalité contribue à la permanence de l'individu) et unique (elle rend le sujet reconnaissable, distinct
de tous les autres)
1-La personnalité
a) PERSONNALITE :
Les traits représentent des systèmes ou dispositions chez les personnes qui les amènent à percevoir des situations de
façon particulière et à réagir de manière constante dans ces situations (Allport, 1937). Allport (1937) : la personnalité
est l’organisation dynamique, au sein de l’individu, de systèmes psychophysiques qui déterminent son comportement
caractéristiques et ses pensées.
Byrne (1966) : la personnalité est la combinaison de toutes les dimensions relativement durables de différences
individuelles qui peuvent être mesurées.
Au contraire de la personne, la personnalité est « une construction scientifique élaborée par le psychologue en vue de
se faire une idée de la manière d’être et de fonctionner qui caractérise [la] personne humaine » (Nuttin, 1965, p.21)
Par exemple, pour une personne donnée, on peut s’attendre à ce qu’elle réagisse d’une certaine façon dans une
situation similaire dans le temps.
L’organisation de l’univers mental d’un individu, renvoie à 5 caractéristiques :
b) TEMPERAMENT :
Distinct (mais pas tjrs) de la notion de personnalité. Renvoie aux dimensions affective et émotionnelle de la
personnalité : Dimension émotionnelle qui désigne un ensemble de traits phénotypiques que l’on considère comme
dépendant essentiellement de la constitution physiologique de l’hérédité (Bates, 1987 ; Buss&Plomin, 1984).
Le tempérament serait inné (origine génétique) alors que le caractère serait une dimension de la personnalité acquise
au fil du temps, sous l’influence de l’environnement, grâce aux apprentissages que l’on a pu faire.
c) CARACTERE :
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Notion qui tend à disparaître du langage scientifique, car connoté de moralité (avoir bon ou mauvais caractère).
Certaines théories récentes de la personnalité utilisent ce concept pour désigner les caractéristiques durables de
l’individu qui sont déterminées par l’apprentissage social et ne sont donc pas biologiquement déterminées (comme le
tempérament).
La personnalité dépend du tempérament. Le caractère résulte des apprentissages sous l’effet de l’environnement. On a
des traits de personnalité qui vont faire que, face à une situation, on va se mettre dans un état émotionnel, affectif, ou
autre, induisant une réponse physiologique (exemples : sueur, plaques cutanées, ... en cas de stress).
Continuum entre les deux : caractère pathologique lié à la fixité des réactions quelques soient les situations. Le
prévisible est pathologique.
Norme statistique (courbe de Gauss).
Norme fonctionnelle.
Norme sociale (souffrance personnelle ou de la famille).
Pas de limite absolue dans le domaine entre la personnalité normale et la personnalité pathologique.
A/ Théorie psychanalytique
Freud a élargit la définition de la sexualité aux formes de plaisir non réductibles à la sexualité génitale. Ensuite il a
élaboré une théorie du développement de la sexualité infantile en décrivant les étapes de développement de l’activité
érotique depuis la naissance jusqu'à la puberté.
Cette idée que des enfants puissent êtres influencé par des pulsions sexuelles a de tout temps suscité toutes formes de
résistance, c’est d’ailleurs l’une des raison pour laquelle la psychanalyse est souvent rejetée.
Les premières manifestations de cette activité érotique sont pour l’essentiel non sexuelles ; elles sont associées à des
fonctions corporelles comme l’alimentation et le contrôle des intestins et de la vessie. Ainsi, l’énergie libidinale se
déplace progressivement de la zone orale, anale puis phallique. Chaque stade du développement doit se bâtir sur
l’étape précédente et en assumer les acquis.
Cette phase couvre la première année de vie de l'individu. Comme son nom l'indique la bouche est conçue comme la
principale source du plaisir pour l'enfant au cours de cette période. Sucer, mâchouiller, mordre et manger sont autant
d'activités qui apportent à l'enfant du plaisir.
Par conséquent dans la perspective de Freud, l'individu commence par vivre sa sexualité dès le sein maternel. La zone
orale avec ses différents organes (la langue, les lèvres et la bouche) qui jouera un rôle important plus tard dans la vie
de l'adolescent et de l'adulte dans la satisfaction de ses besoins sexuels, se trouve déjà investie au cours de cette
période d'énergie libidinale.
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Lors de cette période la source du plaisir va se transposer. Elle laisse la région buccale pour se concentrer à la région
anale. L'anus et ses périphéries deviennent donc les principaux éléments fonctionnels de la sexualité de l'enfant de cet
âge. La rétention et l'expulsion volontaire de ses selles et de ses urines procurent d'énormes plaisirs à l'enfant. Il tire un
double plaisir dans le contrôle de ses sphincters. D'une part, la rétention procure en elle-même une excitation agréable
de la muqueuse anale, d'autre part le plaisir de l'expulsion se trouve augmenté.
Cet âge coïncide avec l'apprentissage de la propreté. Car les parents exercent une certaine pression sur l'enfant juste
pour le forcer à se conformer à des principes d'hygiène.
A trois ans, l'individu aborde une phase extrêmement importante de son développement de manière générale et
notamment de celui de ses fonctions sexuelles. L'enfant perçoit en son phallus le symbole d’une centaine autorité.
D'ailleurs c'est cette perception de l'autorité qui va occasionner une tension dans la relation de l'enfant avec ses
parents. D'où le fameux conflit dénommé le complexe d'OEdipe qui se traduit par l'amour que l'enfant éprouve pour le
parent du sexe opposé accompagné de la haine pour le parent du même sexe.
Tout l'objet de ce conflit se réside dans des interprétations d'ordre sexuel. Le petit garçon qui se rend compte qu'à
l'instar de son père, il est en possession du pénis, se compare avec celui-ci et en veut sa mère pour femme. Son père
devient automatiquement son rival. Il lui serait mieux de procéder à son élimination afin d'avoir à lui seul la mère.
Tandis que chez la fillette c'est un autre scénario qui se produit. Celle-ci en réalisant qu'elle est privée du pénis
reproche à la mère de ne pas lui en donner, par conséquent elle veut posséder son père et éliminer sa mère, sa rivale.
–''L'enfant recherche des gratifications érotiques de la part du parent constituant l'objet d'amour et élabore des
fantasmes érotiques lui conférant l'exclusivité de l'amour du parent en question'' FA Cloutier.
C'est dès lors que les différenciations sexuelles commencent par s'imposer. Le pénis et le clitoris deviennent les
principales zones qui procurent du plaisir à l'enfant. Normalement à cette période, les pulsions libidinales se trouvent à
un degré très élevé. Erikson pour sa part qualifie cette période comme le stade de la curiosité infantile, de l'excitabilité
génitale et de préoccupations variées et d'un surcroît d'intérêt pour les sujets sexuels.
La bonne résolution de la crise œdipienne demande à l'enfant d'atteindre la maturité, de pouvoir s'identifier au parent
du même sexe.
L'importance de ce stade réside dans le fait que l'enfant commence effectivement par faire face à des interdits et
réalise par là qu'il ne lui est pas permis de réaliser tout ce qu'il veut. Donc les principes de la morale commencent par
s'établir. On a même fait remonter l'origine du surmoi à cette phase du développement de l'individu.
Cette période est considérée comme une période d'arrêt du développement des pulsions libidinales. Apparemment les
énergies sexuelles de l'enfant cessent de s'accroître. C'est dans cette perspective que l'on parle de la sublimation. Donc
au lieu de concentrer ses énergies vers la poursuite des objectifs strictement d'ordre sexuel, l'enfant se lance en des
aventures relatives à ses études. Bref, les pulsions libidinales sont investies en des domaines créatifs. A ce moment
crucial de son développement psychosexuel, l'enfant canalise ses intérêts vers le milieu extra-familial, les groupes de
pairs et les apprentissages scolaires et sociaux97(*).
C'est bien le moment pour l'individu de commencer à intérioriser les valeurs et les normes véhiculées par ses groupes
d'appartenance. Ceci est rendu possible grâce à la résolution du complexe d'oedipe qui lui a permis de se rendre
compte d'un ensemble d'obstacles pouvant l'empêcher de combler toutes ses attentes. Les trois instances de l'appareil
psychique - le ça, le moi et le surmoi - s'établissent normalement. A côté de la nécessité de trouver de la satisfaction à
ses besoins, le principe de la réalité s'impose de manière automatique à l'individu. C'est l'intériorisation de ce principe
qui a obligé l'individu à laisser de côté la poursuite de ses désirs sexuels afin de se lancer à des activités valorisées par
des gens de son âge. C'est ce qui explique la compétition chez les enfants de 6 à 12 ans, notamment sur le plan
académique.
L'Adolescence :
Dans la perspective freudienne c'est la dernière phase du développement de l'individu, disons mieux du
développement psychosexuel. Freud attribue à cette période le nom de stade génital. Ceci sous-entend que les quatre
autres stades quoique faisant partie du cours du développement psychosexuel de l'individu ont eu une connotation de
stades prégénitaux. C'est au cours de l'adolescence que les expressions de la sexualité vont se manifester
concrètement, en dépit du fait que certains enfants ont déjà eu des pratiques sexuelles où il y avait l'implication des
organes génitaux.
Les pulsions sexuelles de l'individu qui restaient pendant un certain temps à l'état latent se réactivent et ceci avec de
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nouvelles intensités et de manière beaucoup plus concrète. Contrairement aux autres périodes de son développement
psychosexuel où l'individu se contentait de trouver de la satisfaction par la manipulation des zones érogènes comme la
bouche, l'anus et le pénis et à travers le parent du sexe opposé, à l'adolescence, il y a un renversement de la tendance,
l'individu devient de plus en plus attiré par d'autres individus du sexe opposé qui ne font pas partie de la famille.
2- Mécanismes de défense
La première étude complète des mécanismes de décence a été écrite par Anna Freud dans son livre « le Moi et les
mécanismes de défense » dans lequel elle soutient que tout le monde , sujet normal ou névrosé, utilise un répertoire
caractéristique de mécanismes de défense .elle a également insisté sur le fait que le travail psychanalytique doit être
centré sur le fonctionnement su moi et pas seulement s’axer sur le dévoilement du contenu pulsionnel refoulé .
Les MDD peuvent êtres classés selon le degré de maturité. Ainsi les décences narcissiques sont les plus
primitives (enfant, psychose) alors que des MDD plus élaborés interviennent dans les névroses.
Défenses narcissiques :
Le déni : refus de la réalité quand elle est douloureuse par la négation des perceptions.
La projection : le sujet attribue a autrui ou projette au dehors ces sentiments, désirs inacceptables et leur représentants.
Dans la psychose le patient perçoit ces propres sentiments agressifs par exemple chez les autres d’où le délire de
persécution.
Distorsion : réorganisation de la réalité extérieure pour convenir aux besoins intérieurs. ex :croyances
mégalomaniaque irréalistes
Défenses immatures :
Passage à l’acte : vise a satisfaire la pulsion au lieu de la subir, souvent de façon impulsive.
L’introjection : internalisation des qualités d’un objet. Lorsqu’elle est utilisée comme défense elle peut effacer la
distinction entre sujet et objet.
Ex : l’introjection d’un objet qui fait peur sert à éviter l’anxiété lorsque les caractéristiques agressives de l’objet sont
intériorisés. (L’identification à l’agresseur)
Régression : la personne tente de revenir à une phase libidinale plus précoce pour éviter la tension et le conflit évoqués
au niveau actuel de développement.
Comportement passif agressif : retournement contre soi de son agressivité envers autrui d’où le masochisme, la
passivité la procrastination.
Fantasme schizoïde : le sujet se réfugie dans ces phantasmes pour résoudre les conflits et avoir des gratifications.
L’intimité interpersonnelle est évitée et l’excentricité sert à repousser les autres.
Défenses névrotiques :
Refoulement : chasser une idée ou un sentiment de la conscience. Ce qui est refoulé n’est pas réellement oublié et peut
être présent dans un comportement symbolique.
Dissociation : perturbation temporaire, mais drastique, du caractère ou de l’identité d’un sujet pour éviter une détresse
émotionnelle.
Le contrôle : on tente de diriger et de réguler de manière excessive les événements ou les objets de l’environnement
pour éviter l’anxiété.
L’isolation : la division ou la séparation d’une idée de l’affect qui l’accompagne mais qui est refoulé.
Externalisation : terme plus général que la projection, correspond à la tendance à percevoir dans le monde extérieur
des éléments de sa propre personnalité.
Rationalisation : tendance à justifier de façon rationnelle ce qui est déterminé par les pulsions.
Défenses matures :
Altruisme
Ascétisme
Humour
Sublimation
B- Théories de l’apprentissage
La perspective cognitiviste de la personnalité attire l’attention sur la façon dont les situations peuvent affecter les
individus. Plus que les théories de la personnalité, on peut lui reconnaitre d’avoir été élaborée à partir des découvertes
concernant l’apprentissage et la cognition.
La perspective socio-cognitiviste et encore expliquer comment le déterminisme réciproque illustre cette
perspective.Le déterminisme réciproque est un terme qui s’applique aux influences interactives entre la personnalité et
les facteurs de l’environnement. Cette interaction est au centre de la perspective sociocognitive qui applique les
principes de l’apprentissage (par le conditionnement et l’observation) et la cognition (nos pensées sur notre situation)
à l’étude de la personnalité. Les interactions entre les individus et l’environnement se produisent.
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La personnalité est une somme de comportements réductibles aux rapports entre stimuli et réponses. L'approche
behavioriste du comportementalisme refuse l'idée d'unité, et dans sa forme la plus extrême réduit l'individu à des
habitudes indépendantes et spécifiques. La construction de la personnalité débute par la catégorisation de l'élément vu
en rapport à des éléments déjà mémorisés, puis l'élément est classé à proximité des données présentant les mêmes
attributs. Suit alors l'amorçage qui consiste à faciliter le traitement d'une information par une sorte de préparation qui
entraîne la formation de concept trait, qui lie entre eux les différents contenus mémoriels, permettant de créer des
raccourcis mentaux.
Le concept de schéma, autre concept cognitiviste important, se rapporte à un concept de catégorisation sociale
s'articulant entre 3 domaines, la vision de soi, des autres, du monde et du temps. Ces trois domaines constituent la
triade de Beck. Les schémas se référant aux expériences précoces du sujet, aux traumatismes, aux valeurs et préjugés
de son milieu socio-éducatif et culturel. Ils sont inaccessibles spontanément, et constituent des hypothèses de la réalité
à confirmer ou infirmer.
L’apprentissage social est décrit par Bandura en 1976 comme un processus d’observation et d’imitation : on observe
comment les autres agissent et ils servent de modèle que l’on essaie d’imiter. Cette description est insuffisante pour
rendre compte des nombreuses difficultés rencontrées dans la formation de cet apprentissage : outre l’observation et
l’imitation, il existe dans l’apprentissage social un processus de conditionnement opérant dans lequel l’élément
déterminant est le renforcement. Il s’agit de l’apprentissage vicariant. On a montré que les animaux placés dans des
cages proches de celles de congénères soumis à des chocs électriques pénibles présentaient des manifestations
neurovégétatives semblables à celles de ces derniers.
Dans l’apprentissage vicariant, ce que le sujet observe chez son modèle, c’est la conséquence de son comportement. Si
celui-ci est renforcé positivement, le sujet observateur aura tendance à faire comme lui. L’observation n’est pas
passive comme elle peut l’être chez l’enfant à qui on dit « fais comme papa », ou celle su skieur débutant qui
s’attacher à imiter les gestes de son moniteur.
L’apprentissage social est un phénomène complexe puisqu’il n’obéit pas au seul déterminisme des stimulations
sociales. On peut refuser de suivre la mode, être en désaccord avec certaines normes culturelles et cependant rester en
harmonie avec le groupe. Ce qu’on appelle l’entraînement aux habilités ou aux conséquences sociales (social skills
training) vise à faire acquérir au sujet plus d’adresse dans sa façon de défendre ses droits, d’exposer son opinion sans
heurter celle des autres.
La théorie et la technique psychanalytique ont leur place à coté des neurosciences, des théories sociales, du
béhaviorisme et d’autres composants divers de la psychiatrie contemporaine.
Karl Abraham divisa le stade oral en une phase de succion et une phase de morsure, le stade anal en une phase
d’expulsion-destruction et une phase de rétention-maîtrise (érotique anal) et le stade phallique en une phase précoce
d’amour génital partiel et une phase génitale plus tardive.
Franz Alexender écrivait beaucoup sur l’association entre des traits de personnalité et certains troubles
psychosomatiques. IL prédit la faveur des analystes classiques pour préconiser, comme élément de la technique
analytique, « l’expérience émotionnelle correctrice. Alexender suggéra que l’analyste adopte délibérément un mode
particulier de relation avec le patient pour neutraliser les influences nocives que le patient avait reçues dans son
enfance de la part de ses parents. Il croyait qu’une relation de confiance, de soutien, entre l’analyste et le patient
permet à ce dernier de maîtriser les traumatismes infantiles et de grandir à partir de cette expérience.
Goudron Allport,psychologue américain, est connu pour être le fondateur de « l’école humaniste » en psychologie,
qui maintient que chaque individu a un potentiel naturel pour croitre et fonctionner de manière autonome. Il fut le
premier à donner un enseignement sur la psychologie de la personnalité dans une université américaine, à Harvard.
Allport considérait que la seule réelle garantie qu’un individu a son existence personnelle est le sentiment qu’il a de
lui-même. Cette conscience de soi se développe par une série de stades successifs, de la prise de conscience de son
propre corps au sentiment de sa propre identité. Allport employa le terme de « propriem » pour désigner les luttes qui
permettent de garder le sentiment de son identité et l’estime de soi. Il employa le terme de traits pour les principaux
éléments de la structure de la personnalité. Les « dispositions personnelles » sont des traits individuels qui sont
l’essence de l’unique personnalité de chacun. La maturité est caractérisée par la capacité à nouer avec les autres des
relations chaleureuses intimes, et par une conscience étendue de soi-même. Selon Allport, les individus matures se
sentent en sécurité, ont de l’humeur, de l’insight, de l’enthousiasme et de l’entrain, caractéristiques que la
psychothérapie se doit d’aider à réaliser.
Les découvertes de Carl Gustav Jung et des travaux de Mmes Myers, Briggs, sont des apports récents: 1921 pour
« Les types de personnalités » et 1942 pour la première version du Myers Briggs Type Indicator. En dehors de ces
travaux, la théorie du type est intuitive, de nombreuses traditions se sont développées sur ce modèle dans les
civilisations les plus anciennes et les plus diverses : horoscopes, numérologie, ennéangramme,etc
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D- Théories psychobiologique : Hérédité+++
Le modèle développé par Cloninger décrit la personnalité comme une fonction développementalede traits, de
caractères combinés aux dimensions innées du tempérament. Dans ce modèle, le tempérament est conçu comme une
somme de dispositions neurobiologiques héritées qui conditionnent les processus cognitifs et adaptatifs que l’enfant
déploie au cours de sa maturation.
Cette théorie psychobiologique développée notamment par Siever et Davis est compatible avec les
conceptionsactuelles de la génétique du comportement qui soulignent la nature bidirectionnelle des relations entre
gène etenvironnement. C’est une approche que l’on peut comparer à une révolution copernicienne dans le champ des
réflexionsétiopathogéniques sur les troubles de personnalité. Si on s’accorde pour considérer que des facteurs
génétiques aussibien qu’environnementaux contribuent au développement dela personnalité, aucune correspondance
terme à terme n’atoutefois été démontrée entre trait de personnalité et marqueurs géniques.
Les déterminants biologiques :
Nous savons que le comportement est lié au fonctionnement neurophysiologique :
Si on souffre d’hyperthyroïdie -> agitation, perte de poids, insomnie.
Si on souffre d’hypothyroïdie -> somnolence, gain de poids, troubles de la concentration
La testostérone augmente l’agressivité.
La dopamine en taux faible pousse à la recherche de nouveauté, de sensations fortes,…
Un déficit sérotoninergique (métabolite dans le LCR) entraîne un déficit du contrôle des impulsions (Ashberg,1976).
Les antidépresseurs sérotoninergiques ont pour objectif d’augmenter l’auto-contrôle.
Les inhibiteurs de recapture de Sérotonine sont étudiés dans l’alcoolisme, les comportements violents, les TS, le jeu
pathologique (Coccaro et Murphy, 1990), c’est– à dire dans toutes les conduites d’excès où il y a recherche de
sensations fortes : on a alors augmentation du tonus du système noradrénergique central (Zuckerman,1991, a élaboré
une échelle de sensations fortes pour évaluer le niveau de cette dimension. Par exemple, les patients alcooliques ou
ayant une dépendance au jeu sont à un haut niveau dans cette échelle.)
Troubles de la personnalité (remplacé par troubles de la relation pour les enfants de 0 -3 ans)
Théorie cognitive : TdP, vient de l’apprentissage de schémas dysfonctionnels, l’évaluation par les schémas guide nos
réponses affectives et motivationnelles, quand certains sont développés de manière extrêmes il s’ensuit des TdP.
Définition et mesure des troubles de la personnalité
Depuis un siècle, les psychiatres ont essayé de décrire et de distinguer les différents troubles de la personnalité.
Les troubles de la personnalité sont des « types de comportements […] qui ont tendance à persister et qui sont
l’expression caractéristique de la manière de vivre de l’individu, de concevoir sa propre personne et d’établir des
rapports avec autrui » (CIM-10, 1991)
Le modèle cognitif de Beck et de Young suppose que les types de personnalité reflètent des stratégies sélectionnées au
cours de l’évolution.
A. Modalité durable de l’expérience vécue et des conduites qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture
de l’individu. Déviation manifeste dans au moins deux des domaines suivants:
(1) Cognition (perception de soi et des autres)
(2) Affectivité (réponse émotionnelle)
(3) Fonctionnement interpersonnel (relations entre une personne et une autre)
(4) Contrôle des impulsions (colère, tristesse, …)
B. Ces modalités durables sont rigides et envahissent des situations personnelles et sociales très diverses.
C. Ce mode durable entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social,
professionnel ou dans d’autres domaines importants. Ce mode intervient de manière récurrente dans les troubles
mentaux DSM- IV
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D. Ce mode est stable et prolongé et ses premières manifestations sont décelables au plus tard à l’adolescence ou au
début de l’âge adulte (ce qui n’est pas le cas dans d’autres pathologies : on peut avoir une dépression en étant âgé,
alors que les troubles de la personnalité se constituent très tôt : on peut avoir des prémices).
E. Ce tableau n’est pas mieux expliqué par les manifestations ou les conséquences d’un autre trouble mental
a. Modèles catégoriels
b- Modèles dimensionnels
4- Tests projectifs
a/ Test de Rorscharch : série de 10 planches de tâches d’encre informelles et symétriques; sujet invité à dire ce qu’il y
voit (en fonction de ses réponses, il y a plusieurs notations et interprétations permettant de dire le type de sa
personnalité).
b/ T.A.T. (thematic aperception test) : série de planches représentant des situations ambiguës. La personne doit
raconter une histoire intégrant la scène proposée. Elle s’identifie au personnage principal.
Les tests projectifs explorent la personnalité globale. Le patient donne des significations à un matériel peu structuré,
ce qui révèle sa manière de résoudre ses conflits, son appréciation de la réalité et ses mécanismes de défense
prédominants. Les énoncés du sujet sont analysés et interprétés.
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VII) Exemples de personnalités pathologiques
Dans le DSM-IV, la prévalence pour les différents troubles de la personnalité va de 0.5% à 3%. La prévalence dans
des échantillons cliniques est généralement plus élevée et va de 2% à 30%.
DSM –IV comporte 5 axes :
Axe I : les troubles cliniques
Axe II : les troubles de la personnalité et le retard mental
Axe III : affections médicales générales
Axe IV : troubles psychosociaux et environnementaux
Axe V : évaluation globale et fonctionnement
De façon générale, les troubles de la personnalité semblent être un facteur à risque ou un facteur aggravant pour: les
conduites addictives (toxico-dépendante, TdP dépendant); les dysfonctionnements sexuels; les idées morbides et les
tentatives de suicide; les difficultés interpersonnelles; les difficultés conjugales; les troubles de l’Axe I.
2- Personnalité paranoïaque
Hypertrophie du Moi, psychorigidité, fausseté du jugement et absence d’autocritique, méfiance à l’égard d’autrui et
susceptibilité
3- Personnalité schizoïde (groupe A)
- Froideur, détachement ou émoussement de l’affectivité.
- Préférence marquée pour les activités solitaires.
- Désintérêt pour les relations familiales y compris sexuelles
- Préoccupation excessive par l’imaginaire et l’introspection.
4- Personnalité schizotypique
- Croyances bizarres ou pensée et langage magique influençant le comportement.
- Idéation méfiante ou persécutoire.
- Inadéquation ou pauvreté des affects.
- Perceptions corporelles inhabituelles.
5-Personnalité antisociale ou psychopathique
- début avant 15 ans
- incapacité à se conformer aux normes sociales
- impulsivité ou irritabilité ou agressivité
- mépris pour sa sécurité ou celle d’autrui
- absence de remords
6- Personnalité limite ou borderline : Polymorphisme clinique important
- Les gens ont très peur d’être abandonnés, d’où des efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou
imaginaires
- Relations interpersonnelles instables et intenses.
- Sentiments chroniques de vide intérieur.
- Perturbation de l’image de soi.
- Instabilité émotionnelle et manque de contrôle des impulsions (colères intenses et inappropriées) ; impulsivité.
- Répétition de conduites suicidaires ou d’automutilations à la moindre contrariété.
7- Personnalité hystérique (histrionique)
- mal à l’aise dans les situations où il n’est pas au centre de l’attention d’autrui
- comportement de séduction sexuelle inadaptée ou provocation
- expression émotionnelle superficielle et changeante
- dramatisation, théâtralisme, exagération de l’émotion
8-Personnalité narcissique
- Sens grandiose de sa propre importance
- Fantaisies imaginatives de succès illimité et de pouvoir.
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- Manque d’empathie.
9- Personnalité évitante
Mode général d’inhibition sociale, hypersensibilité au jugement négatif d’autrui.
Lorsque l’évolution va vers l’aggravation, on considère que le trouble de la personnalité est prémorbide.
VIII) CONCLUSION :
Personnalité est une unité fonctionnelle intégrant de manière dynamique des composantes cognitives, pulsionnelles et
émotionnelles et en interaction avec l’environnement. Critères de stabilité (permanence de l’individu) et d’unicité
(sujet reconnaissable, distinct des autres). Le critère d’adaptabilité à l’environnement ainsi qu’à la souffrance de
l’individu et de son entourage est essentiel pour distinguer le normal du pathologique. Quand il y a une comorbidité
psychiatrique, on a une aggravation du pronostic de la pathologie mentale avec, souvent, un trouble de la personnalité
associé.
Référence :
- Psychologie, La personnalité, déscription, dynamique et développement, Susan C. Cloninger
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- Psychologie de la personnalité, N. Favez,les bases biologiques de la personnalité
- Psychopathologie clinique, Jean Bergeret : La Personnalité normale et pathologique
- Synopsis, psychopathologie de la personnalité
- Psychologie, Meyers.
- Approche neurbiologique de la personnalité, article.
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