Flux Num 72

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FLUX NUMÉRIQUES

FLUX NUMÉRIQUES
Introduction
L’imprimeur évolue dans un tourbillon de techniques nouvelles, de
multiplicité de formats, de normes, de certifications et se retrouve confronté à
des fichiers informatiques venus de toutes parts très souvent difficiles à traiter
pour l’impression. Il doit cependant assurer un travail de qualité, travailler vite et
bien, maîtriser ses coûts, rester rentable malgré des tirages de plus en plus courts,
des délais de plus en plus réduits. Il doit sécuriser ses données, développer la
communication entre les collaborateurs de son entreprise ainsi qu’avec ses sous-
traitants et ses clients, automatiser les tâches. Il doit gérer au mieux ses flux de
productions. L’imprimeur doit passer du statut d’artisan à celui d’industriel.
Un flux, c’est le cheminement d’un travail à travers toutes les étapes de la
chaîne graphique. Dès qu’un document est traité en PAO et qu’il est envoyé
sur une imageuse, on peut parler de flux numérique. Mais de nombreux outils
informatiques permettent de pousser plus loin le traitement informatique du
document imprimé.

Informations commerciales - Données techniques - Délai


GPAO (Gestion de Production Assitée par Ordinateur)

Client Service pré-presse Devis - Facturation


Inform
ations
co m m Planning - Suivi de production
D on n é erciale
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Fichiers client
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Gabarits d'imposition

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Paramétrage des
Réglage des encriers

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Logiciel de gestion de flux


tio
Ges

Imageuse
(CTF ou CTP)

Épreuvage
Impression Finition

Fig. 1 : exemple de circulation des informations ���


numériques dans une imprimerie

79
Logiciel de gestion de flux
Un logiciel de gestion de flux joue un rôle prépondérant et central dans
l’organisation numérique d’une entreprise d’imprimerie :

- il reçoit les fichiers pré-presse de divers formats (.ps, .eps, .pdf ) ;


- il vérifie la conformité des fichiers (preflight) ;
- il récupère les données commerciales pour remplir des fiches de travail (JDF) ;
- il récupère les données techniques déjà définies lors du devis comme les
gabarits d’imposition par exemple (JDF) ;
- il assure l’imposition des pages ;
- il produit les bons à tirer numériques pour le Web (envoi par e-mail) ;
- il assure l’homogénéité colorimétrique entre le bon à tirer et l’impression sur
la presse offset ;
- il réalise le tramage et la séparation des couleurs ;
- il se charge du trapping (recouvrements, grossis-maigris) ;
- il définit le réglage des encriers et le paramétrage des machines de finition
(CIP 3/4) ;
- il permet le contrôle des travaux en cours et leur visualisation en temps réel ;
- il pilote les unités de sortie (CTF, CTP) et les systèmes d’épreuvage.

Création Interprétation Vérification Imposition Trapping Rasterisation Tramage Séparation Plaques


de fiche Normalisation (Preflight)
de travail

Trapping Rasterisation Tramage Séparation Épreuve

Fig. 2 : exemple de fonctions réalisées


par un logiciel de gestion de flux
Pré-réglage encriers
PDF
Adobe

Approbation BAT
via Internet

Toutes ces tâches s’exécutent de façons transparentes et automatiques, à


condition que le logiciel ait été configuré correctement au préalable.
Toutes ces possibilités ne sont pas toujours toutes présentes dans une gestion
de flux. Certaines fonctionnalités sont optionnelles ou bien sont assurées par des
logiciels tiers capables de communiquer avec le logiciel de gestion de flux.

80
FLUX NUMÉRIQUES

Imposition numérique
Il serait plus judicieux d’appeler l’imposition numérique : « montage
numérique ». Un logiciel dit d’imposition ne fait, en réalité, que récupérer des
fichiers de mise en page pour les placer sur un gabarit déjà défini en fonction
Pages à importer de l’imposition à réaliser (cahiers de 8 ou
PDF 16 pages encartés ou assemblés, bascule,
Adobe

Page 1
Gabarit d'imposition culbute, etc.) 1. L’opérateur qui réalise les
PDF gabarits numériques doit donc maîtriser les
Adobe règles de bases de l’imposition et du montage
Page 2
PDF
traditionnel. Même si ce gabarit est récupéré
Côté de première Côté de seconde
Adobe
en JDF via un logiciel de devis, il est à
Page 3
vérifier, voire à modifier. En tout état de cause
PDF

Adobe
le deviseur doit connaître l’imposition pour
Page 4 déterminer son processus de fabrication. Dès
PDF
que l’imposition est définie, on sait sur quelle
Adobe

Page 5
Cahier de 8 pages
presse offset travailler, on connaît le nombre
PDF de cahiers composant l’ouvrage à imprimer, le
Adobe

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nombre de plaques nécessaires, etc. On peut
PDF en déduire les temps de fabrication et donc
Adobe réaliser un devis. L’imposition est le pivot
Page 7 Fig. 3 : exemple d’import
PDF de pages dans un gabarit central du processus de fabrication.
d’imposition
Adobe

Page 8

Devis
PDF PDF PDF

Adobe Adobe Adobe PDF


Page 1 Page 2 Page 3
Adobe

Page 4

PDF

Adobe Mise en page


Page 1
PDF

Adobe

Page 2

PDF

Adobe

Page 3

PDF

Adobe

Page 4
Logiciel de gestion de flux
Sortie traceur (ozalid)

Fig. 4
Import gabarit par JDF
Logiciel d'imposition Import pages et gabarit dans le logiciel de gestion de flux
numérique Imposition directe par le logiciel d'imposition numérique

1 Voir : « Cours d’industries graphiques : Techniques d’impression : L’imposition » dans la même collection.
81
CIP4, JDF, JMF
L’automatisation tout au long de la chaîne graphique est de plus en plus
poussée et nécessaire pour une bonne rentabilité.
Lors de l’élaboration du devis, toutes les informations techniques concernant
l’imprimé sont saisies dans un logiciel de devis et sont donc potentiellement
disponibles pour un traitement numérique. Le deviseur détermine l’imposition et
le logiciel définit un gabarit, par exemple. De même, la réalisation dans un logiciel
de mise en page délivre, de fait, des informations comme les zones imprimables,
textes, images, traits de coupe, etc.
Il serait dommage de ne pas
récupérer toutes ces informations.
Informatiquement, il est facile, TM
une fois l’imposition et la
séparation des couleurs faites,
de calculer le pourcentage
des zones imprimées et leur
emplacement sur la feuille
� � � �� �����
d’impression. On peut en déduire le ��
réglage des encriers (fig. 5).
Le gabarit d’imposition à déjà été défini par le logiciel de devis. Pourquoi ne
pas le récupérer et le rendre compatible avec le logiciel d’imposition ou de gestion
de flux ? Comme les traits de coupe sont présents sur ce gabarit d’imposition,
pourquoi ne pas en profiter pour générer un programme de coupe sur le massicot
numérique ? Et les traits de plis ? et le type de pliage prévu ? il peuvent servir à
régler une plieuse automatisée.
Zones d'encrage

Feuille d'impression

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Pourcentage de surface encrée
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1% 5% 15% 18% 5% 25% 2% 5% 15% 18% 5% 25% 1% Débit encrier

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Fig. 5 : pré-réglage CIP3 des
encriers
FLUX NUMÉRIQUES

JDF C’est l’idée du CIP3 (Cooperation for the Integration of Prepress, Press
and Postpress) : utiliser l’existant numérique pour piloter les équipements
de la chaîne graphique, presses offset, plieuses, massicots, ...
Le CIP3 n’est pas un format de fichier. C’est un consortium,
l’association, en 1993, de 4 grandes entreprises industrielles des industries
graphiques : Adobe, Agfa, Heidelberg et Man Roland.
Le CIP3 a d’abord créé le format de fichier PPF (Print Production
Format). Il permettait d’envoyer les données de paramétrage aux presses
offset et matériels de finition et d’éviter la ressaisie des informations sur les
pupitres de commandes de ces machines.
Adobe avait, à l’époque, déjà développé un format de fichier décrivant
le processus pré-presse : interprétation, contrôle (preflight), gestion de la couleur,
imposition, séparation, rastérisation, le PJTF (Portable Job Ticket Format).
Le succès espéré pour ces formats prometteurs d’automatisation ne fut pas
au rendez-vous. Les 4 créateurs du CIP3 décidèrent alors, en 2000, de revoir
leur copie. Ils créèrent un nouveau format de fichier rassemblant le PPF et le
PJTF avec des fonctionnalités offrant encore plus d’interconnexion entre les
équipements de la chaîne graphique et de communication entre ses intervenants.
Est né le JDF (Job Definition Format). Le CIP3 est devenu le CIP4 (Cooperation
for the Integration of Processes in Prepress, Press and Postpress). En effet, le JDF
(qui est en fait un dossier de fabrication électronique) se veut surtout un

JM format décrivant le processus de fabrication, du devis à la finition,

F
voire à l’expédition.
Mais le JDF ne serait rien sans le JMF (Job Messaging
Format) qui est un format de messagerie. Ce format informe
les différents intervenants de l’achèvement d’une étape ou
de la rencontre d’un problème, que ce soit en descendant
ou en remontant le processus de fabrication. Cette remontée
d’information permet, également, la succession automatique
des processus lorsqu’une tâche doit attendre pour démarrer
l’accomplissement d’une autre.
JDF et JMF sont basés sur le langage XML (eXtensible Markup
Language) devenu un standard pour les échanges d’information sur
Internet et donc les réseaux d’entreprises. La structure même du XML,
reposant sur un système de balises et orientée base de données, facilite
l’échange de données. XML est un langage simple et facile à mettre en œuvre. Il
n’appartient à aucun fabricant ou éditeur de logiciel et il assure ainsi une parfaite
impartialité au sein du CIP4. De fait, la quasi-majorité des fournisseurs des
industries graphiques ont rejoint le consortium.

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Sécurisation, certification, normalisation
L’imprimeur qui reçoit un fichier de l’extérieur doit être sûr qu’il sera
imprimable. Déposer de l’encre sur du papier n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît
et le fichier informatique est la source de bien des ennuis s’il n’est pas réalisé dans
les normes et règles du métier.
Une fois créé, il faut que le fichier soit parfaitement paramétré pour
l’impression et ne puisse plus être modifié ou alors les éventuelles modifications
doivent être clairement indiquées. La traçabilité est de rigueur. Des formats de
fichier comme le PDF ou le TIFF-it ont la possibilité d’être verrouillés par mot de
passe. Les risques d’erreurs sont limités car seules les personnes habilitées, ayant les
compétences nécessaires, y ont accès.
Un fichier PDF peut être paramétré de différentes manières suivant sa
destination : écran, impression, eBook, etc. Pour s’assurer que ce fichier PDF
sera conforme à l’impression, il faut l’analyser. Un filtre de contrôle (ou profil de
preflight) va vérifier des critères techniques comme l’espace colorimétrique utilisé
(RVB, CMJN, LAB), la résolution des images, le type de polices incorporées
(True Type, PostScript, Open Type), la taille des filets, le corps des polices, la
surimpression, etc.
Allié à un logiciel de preflight, il sera alors possible d’indiquer si le fichier
est correct ou pas. Le logiciel pourra même produire un rapport rassemblant
les erreurs trouvées : filets dont l’épaisseur est inférieure à 0,25 points, corps de
certains caractères inférieurs à une taille pré-déterminée, image en RVB au lieu
de CMJN, un nombre de couleurs supérieur à la séparation désirée (un ton direct
supplémentaire pour une séparation CMJN par exemple).
Un fichier PDF qui traverse sans problème un filtre de preflight devient un
fichier certifié. Divers organismes comme le Sicogif en France ont établit des
critères de paramétrage du PDF. Pas moins de 150 points de contrôle ou de
contraintes ont été définis.

Il ne faut pas confondre certification et normalisation. Un imprimeur peut


définir sa propre certification en fonction des contraintes techniques inhérentes à
son entreprise : ses fichiers seront certifiés (mais rien que pour lui !).
Une normalisation correspond à une réglementation internationale. Ainsi, la
norme 15930 correspond à la certification du PDF/X. Le PDF/X se décline, pour
les industries graphiques, en 2 versions : le PDF/X-1a et le PDF/X-3.
Le PDF/X-1a oblige à l’incorporation d’images en CMJN ou en ton direct ou
en niveaux de gris uniquement, à l’affectation d’un profil colorimétrique ICC et à
des images en haute définition. La compression n’est pas possible. Le verrouillage
du fichier pour les corrections, non plus.

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FLUX NUMÉRIQUES

Le PDF/X-3 possède les mêmes caractéristiques que le PDF/X-1a mais l’espace


colorimétrique peut être RVB ou LAB. Charge à l’imprimeur de réaliser la
conversion colorimétrique en fin de processus pré-presse. C’est le format utilisé
par les imprimeurs européens.
Le PDF est concurrencé par le TIFF-it qui est un format encore utilisé
par certains logiciels de gestion de flux. Malheureusement, il est lourd et les
corrections de dernières minutes sont impossibles. Il est constitué de plusieurs
couches bitmap : CT, LW, FP. CT veut dire « Continuous Tone ». Cette couche
correspond aux images tramées à 300 dpi. LW veut dire « Line Work ». Cette
couche comprend les dessins au trait et le texte à 1200 dpi. La couche FP (Final
Page) est une représentation à 72 dpi de l’ensemble des couches CT/LW réunies.
Final Page (FP) 72 dpi

Continous Tone (CT) 300 dpi

Line Work (LW) 1200 dpi

Fig. 6 : structure d’un


fichier TIFF-it

Une page A4 en TIFF-it pèse de 40 à 50 Mo. Le TIFF-it est donc difficilement


exploitable pour les transferts via Internet et son manque de souplesse risque de le
faire disparaître au profit du PDF malgré sa grande sécurisation.
En effet, comme les couches sont tramées, donc déjà interprétées et rastérisées,
elles servent de « matrices film » pour les différents périphériques de sortie. Ainsi,
l’impression du fichier sera identique que ce soit sur le traceur pour le bon à tirer
ou sur le CTP pour les plaques.
Il est donc à noter que la sécurisation passe aussi par l’interprétation et la
rastérisation des fichiers. Dans un flux analogique traditionnel, le film servait
autant à la réalisation du bon à tirer (sur un système Cromalin par exemple)
qu’à la copie de la plaque (fig. 7a page suivante). S’il y avait une erreur, elle était
détectable sur le BAT et la plaque n’était pas réalisée tant que l’erreur n’était pas
corrigée.
Dans un flux numérique, chaque périphérique peut être piloté par des RIPs
différents. L’interprétation du fichier sur l’imprimante d’épreuvage n’étant alors
plus la même que sur le CTP, les résultats risquent de différer. Le BAT peut être
validé par le client mais ne pas correspondre aux sorties plaques (fig. 7b).
Dans un flux numérique il est souhaitable de piloter tous les périphériques de
sortie avec le même RIP (fig. 7c) ou à défaut avec plusieurs RIPs mais strictement
identiques, issus du même fabricant (fig. 7d).

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Épreuve réalisée
Système d'épreuvage à partir des films
type Cromalin

Flasheuse Films
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RIP Machin Épreuvage

Plaque
RIP Bidule Imageuse
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Épreuvage

RIP Unique

Plaque
Imageuse
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RIP Truc Épreuvage

Plaque
RIP Truc Imageuse
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