2010 Etienne Severac

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Valorisation enzymatique des huiles végétales

Etienne Severac

To cite this version:


Etienne Severac. Valorisation enzymatique des huiles végétales. Biologie végétale. INSA de Toulouse,
2010. Français. �NNT : 2010ISAT0044�. �tel-01559857�

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
thèse
présentée devant
L’Institut National des Sciences Appliquées de Toulouse

en vue de l'obtention du
Doctorat de l’universite de toulouse
N° d’ordre :

Spécialité : Sciences Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries


Filière : Ingénieries Microbienne et Enzymatique

par Etienne SEVERAC


Ingénieur INSA Toulouse

VALORISATION ENZYMATIQUE DES HUILES


VEGETALES

Soutenue le 21 Octobre 2010 devant la commission d’examen :

Marianne Graber Professeur, LIENSS, UMR 6250 Université de la Rochelle


Eric Dubreucq Professeur, Montpellier SupAgro, Montpellier
Jean-Stéphane CONDORET Professeur INP, Toulouse
Pierre MONSAN Professeur INSA, Toulouse
Fabrice TURON Responsable applications des oléagineux, Syngenta Seeds SAS, Toulouse.
Alain MARTY Professeur INSA, Toulouse

Cette thèse a été préparée au Laboratoire d'Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés
(UMR CNRS 5504, UMR INRA 792) de l'INSA de Toulouse en convention cifre avec Syngenta
Seeds SAS, dans le cadre de l’école doctorale SEVAB.
Nom : SEVERAC Prénom : Etienne

Titre : Valorisation enzymatique d’huiles végétales.


Spécialité : Ingénierie Microbienne et Enzymatique
Directeur de thèse : Pr. Alain Marty
Année : 2010 (21 Octobre) Lieu : Toulouse N° d’ordre : Pages : 355
RESUME :
Cette étude a porté sur le développement de procédés continus performants de production d’esters à
partir de l’huile de tournesol hautement oléique vierge ou raffinée en réacteurs enzymatiques à lit fixe,
très productifs et stables dans le temps.
Un procédé de transestérification continue en réacteur à lit fixe utilisant Novozyme 435 (lipase B de
candida antarctica immobilisée sur Lewatit VP OC 1600), biocatalyseur non régio-spécifique, a été
optimisé pour transformer de l’huile vierge de tournesol hautement oléique en esters butyliques. Les
phénomènes de partition des composés polaires (phospholipides présents initialement dans l’huile, du
glycérol co-produits etc.) entre milieu réactionnel et support enzymatique ont été gérés grâce à
l’utilisation de tert-butanol, un solvant polaire. Les conditions assurant le meilleur compromis entre
stabilité, productivité et rendements de production d’esters ont été obtenues pour une concentration
initiale en huile de 500mM et un rapport molaire entre substrats de 5. De telles conditions permettent
une productivité de 13,8 tonnes.an-1.kg de Novozyme 435-1. Le réacteur ainsi dimensionné s’est avéré
stable pendant 50 jours consécutifs sans aucune perte d’activité, permettant de minimiser le coût élevé
de l’enzyme. L’originalité du procédé est l’utilisation d’huiles vierges contenant des antioxydants
naturels (phospholipides, tocophérols etc.). Nous avons démontré que ces composés mineurs sont
préservés au cours du procédé de transestérification. Cela confère aux esters formés de remarquables
propriétés de résistances à l’oxydation.
La pertinence économique du procédé a été améliorée grâce au développement d’un nouveau
biocatalyseur sur support hydrophobe (l’Accurel MP) permettant d’éviter toute adsorption de
composés polaires. Une analyse économique du procédé (maximisation de la valeur nette actualisée) a
permis de rationaliser les conditions optimales d’immobilisation. Une économie de l’ordre de 50% sur
les coûts générés tout au long du temps de vie du procédé a pu ainsi être obtenue. En conditions de
transestérification continue, aucune différence dans le profil de produits par rapport à Novozyme 435
n’a été observée.
Finalement, une alternative à la transestérification directe de l‘huile a été envisagée. Une première
phase d’hydrolyse de l’huile est suivie d’un procédé de récupération des acides gras qui sont dans un
second temps estérifiés enzymatiquement. Pour réaliser cette dernière étape, le meilleur système
réactionnel s’est avéré être le milieu sans solvant. Un réacteur continu d’estérification de l’acide
oléique avec l’isobutanol a été optimisé. Cela a permis un réacteur stable pendant 54 jours consécutifs
et respectant les critères des biotechnologies blanches. Une productivité annuelle de 126 tonnes.kg de
Novozyme 435-1 a été atteinte. Cela représente une amélioration de la productivité d’un facteur 9,2 par
rapport au procédé de transestérification développée précédemment.
Mots clés : lipases, huiles végétales, esters d’acides gras, transestérification, estérification, réacteur à lit
fixe, stabilité opérationnelle, productivité, stabilité oxydative.
JURY :
Marianne GRABER, Professeur, Université de la Rochelle / Rapporteur
Eric DUBREUCQ, Professeur, Montpellier SupAgro / Rapporteur
Pierre MONSAN, Professeur INSA, Toulouse / Président
Jean Stéphane CONDORET, Professeur INP, Toulouse / Examinateur
Fabrice TURON, Syngenta Seeds SAS, Toulouse / Responsable industriel
Alain MARTY, Professeur INSA, Toulouse / directeur de thèse.
Soutenu le 21 Octobre 2010 à l’Institut National des Sciences Appliquées de Toulouse
Ecole Doctorale: SEVAB (Ecological, Veterinary and Agronomic Sciences and Bioengineering)
Laboratoire Laboratoire d'Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés UMR5504 CNRS/INSA, UMR792
INRA/INSA. Convention ‘Cifre ‘avec Syngenta Seeds SAS

4
Name : SEVERAC First name : Etienne

Title : Valorisation enzymatique d’huiles végétales.


Speciality: Microbial and enzymatic engineering
Supervisor: Pr. Alain Marty
Year: 2010 (October 21st) Place: Toulouse Order n°: Pages: 355

ABSTRACT:
This work focused on the development of efficient continuous processes for the production of esters
from crude or refined high oleic sunflower oil with enzymatic packed bed reactor presenting high
levels of productivity and stability.
A process of continuous transesterification in packed bed reactor using Novozyme 435 (lipase B from
Candida antarctica immobilized onto Lewatit VP OC 1600), a non-specific biocatalyst, was optimized
to transformation of high-oleic sunflower oil into butylic esters. The phenomena of partition of polar
compounds (phospholipids found in crude oils, produced glycerol etc.) between the reaction medium
and the enzymatic support were managed using tert-butanol, a polar solvent. The conditions that
enabled the best compromise between stability, productivity and production yields were obtained with
an initial oil concentration of 500 mM and a molar ratio between co-substrates of 5. Such conditions
enabled a productivity of 13.8 tons.kg-1.kg of Novozyme 435-1 to be reached. The reactor exhibited
great stability for 50 consecutive days without any loss of activity. That enabled to minimize the high
costs of the enzyme. The novelty of the process was the use of crude oils, containing high levels of
natural antioxidants (phospholipids, tocopherols etc.). We demonstrated that these minor components
of oils were preserved during the transesterification process. It conferred the synthesized esters some
remarkable properties of oxidative resistance.
The economic relevance of the process was improved thanks to the development of a new biocatalyst
onto a very hydrophobic support (Accurel MP) in order to avoid any adsorptions of polar compounds.
An economic analysis (maximisation of the net present value) enabled to rationalize the optimal
immobilisation conditions. Over the whole process, it enabled a 50% saving on the global expenses.__
In continuous transesterification conditions, no difference in the product profile was noticed between
the new biocatalyst and Novozyme 435.
Finally, an alternative to direct transesterification of oil was considered. A first stage of oil hydrolysis
is followed by a process of fatty acid recovery and a stage of enzymatic esterification into esters. In
order to realize/complete this last stage, the best reaction system was a solvent-free medium. A
continuous reactor for the esterification of oleic acid with isobutanol was optimized. It enabled a
reactor stable/a stable reactor for 54 consecutive days, respecting the conditions of white
biotechnologies. An annual productivity of 126 tons.year-1.kg of Novozyme 435-1 was reached. That
represented a productivity improvement by a factor of 9.2 in comparison with the transesterification
process.
Key words : lipases, vegetable oils, fatty acid alkyl esters, transesterification, esterification, packed bed
reactor, operational stability, productivity, oxidative stability, economic pertinence/relevance.
JURY :
Marianne GRABER, Professeur, Université de la Rochelle / Rapporteur
Eric DUBREUCQ, Professeur, Montpellier SupAgro / Rapporteur
Jean Stéphane CONDORET, Professeur INP, Toulouse/ Examinateur
Pierre MONSAN, Professeur INSA, Toulouse / President
Fabrice TURON, Syngenta Seeds SAS, Toulouse /
Alain MARTY, Professeur INSA, Toulouse / phD Director
Defense planned October, the 21st 2010 at National Institute of Applied Sciences in Toulouse
Doctorate school: SEVAB (Ecological, Veterinary and Agronomic Sciences and Bioengineering)
Laboratory: Laboratory for Biosystems and Chemical Engineering UMR5504 CNRS/INSA, UMR792 INRA/INSA.
Sponsored by Syngenta Seeds SAS.

6
Publications

I. Continuous lipase-catalyzed production of esters from crude high-oleic sunflower oil.

Etienne Séverac, Olivier Galy, Fabrice Turon, Pierre Monsan et Alain Marty. 2011.

Bioresource technology, 102(8), 4954-4961. (impact factor : 4,253)

II. Continuous lipase-catalyzed transesterification of crude vegetable oils: a way to

improve oxidative stability of fatty acid alkyl esters.

Etienne Séverac, Julien Cescut, Fabrice Turon, Pierre Monsan and Alain Marty.

Soumis dans Journal of the American Oil Chemists’ Society (impact factor: 1,803)

III. Selection of CalB immobilization method to be used in continuous oil

transesterification: analysis of the economical impact.

Etienne Séverac, Olivier Galy, Fabrice Turon, Catherine Azzaro Pantel, Jean-Stéphane

Condoret, Pierre Monsan et Alain Marty. 2011. Enzyme and microbial technology, 48(1), 61-

70. (Impact factor: 2,638)

IV. Bio-kerosene production by continuous lipase-catalyzed esterification of fatty acids

from Single cell oil.

Olivier Galy, Etienne Séverac, Yohann Allouche, Pierre Monsan & Alain Marty.

En préparation

8
REMERCIEMENTS
MERCI !

A l’heure où j’écris ces remerciements, beaucoup de m3 sont passés sous les ponts et tant de

montagnes à gravir se sont dressées pour me retarder dans le dépôt de ce manuscrit. Malgré

tout, les sentiments de gratitude envers toutes les personnes qui ont participé de loin ou de

près à ces travaux sont encore bien présents dans ma tête. Les voici….

En tout premier lieu, je remercie chaleureusement Thierry Véronese et Pierre Monsan sans

lesquels ce projet de doctorat en convention CIFRE n’aurait pas vu le jour. Je remercie par la

même occasion la société SYNGENTA SEEDS SAS pour avoir financé l’ensemble de ces

travaux.

J’adresse mes chaleureux remerciements au Professeur Alain Marty pour avoir dirigé ces

travaux mais surtout pour toutes ces années de collaboration dans tous ces différents projets.

Alain, Merci pour ton soutien et ton expertise apportée à cette thèse. Merci pour toutes nos

discussions scientifiques ou pas …

Mes chaleureux remerciements également à Fabrice Turon, mon responsable industriel, pour

son soutien tout au long de ces travaux, même lorsque les eaux étaient agitées. Je te suis aussi

très reconnaissant pour la suite des évènements. Sacrée aventure, quoi qu’on en dise !

Je remercie Marianne Graber et Eric Dubreucq pour avoir accepté d’être rapporteurs de ce

travail, pour l’attention qu’ils y ont portée et la qualité de leurs critiques très constructives.

10
Je continue en remerciant Jean Christophe Condoret et Catherine Azzaro Pantel du

Laboratoire de Génie Chimique de l’INP/ENSIACET avec qui nous avons eu une très

sympathique et enrichissante collaboration.

Je ne saurais trop te remercier Magali (Rault) d’avoir sauvé la validité de mon jury de thèse à

la dernière minute. Tu venais assister à une soutenance et te voilà à la table de jury avec 20

minutes pour feuilleter le manuscrit ! Dans tous les cas, je suis très fier d’avoir été ton tout

premier jury.

Meric bien entendu à tous mes Lab-Mate : Flo B., Sophie D., Miguel Angl C., Valérie D.,

Oliv’, Yoann B., Vince L., Sandra P., Nelly M., Etienne W., Mélu, Steph Emond dit Google,

Manue, Emeline, Elise, Ana, Ann, Gaétan, David G., Sandrine, Péco, Régis, Fernando, Seb et

tous ceux que j’oublie, vous êtes bien trop nombreux. Merci pour tous ces bons moments

passés ensemble. Je suis très content d’avoir croisé vos routes.

Un Merci très spécial à Mag (Remaud) pour ta confiance de toujours…

Ma famille, mes amis.

Enfin, un grand merci à toi Laurence pour ton soutien sans faille, pendant cette thèse mais

aussi et surtout après. On en a vécu des trucs !

Ma plus belle fierté de ce temps de doctorat ? Bastien.

11
SOMMAIRE
Remerciements ......................................................................................................................... 9

Sommaire ................................................................................................................................ 13

Index Des Figures ................................................................................................................... 20

Index Des Tables..................................................................................................................... 27

Index Des Abbréviations ........................................................................................................ 31

Introduction générale ............................................................................................................. 35

I: Etat de l’Art. ............................................................................................................... 39

I.1 Vers un développement durable. .............................................................................. 40


I.1.1 Historique, enjeux et objectifs du développement durable. ........................................................... 40
I.1.2 La Chimie verte ............................................................................................................................. 45
I.1.3 Le contexte réglementaire ............................................................................................................. 49
I.1.3.1 Au niveau national : le ‘’Grenelle Environnement’’. .......................................................... 49

I.1.3.2 Au niveau européen : Le règlement REACH ....................................................................... 50

I.1.3.3 Au niveau mondial : Le protocole de Kyoto. ....................................................................... 52

I.1.4 Outils de management environnemental. ...................................................................................... 53


I.1.4.1 L’analyse du cycle de vie. .................................................................................................... 53

I.1.4.2 L’analyse d’éco-efficience ................................................................................................... 55

I.1.4.3 L’initiative ‘’Responsible care’’ .......................................................................................... 55

I.2 Les huiles végétales, sources de carbone renouvelable............................................ 56


I.2.1 Généralités. ................................................................................................................................... 56
I.2.2 Les principaux constituants des huiles végétales. ......................................................................... 58
I.2.2.1 Triglycérides et composition en acides gras. ....................................................................... 58

I.2.2.2 Les composants mineurs. ..................................................................................................... 62

I.2.3 Raffinage des huiles ...................................................................................................................... 73


I.2.3.1 Le raffinage chimique .......................................................................................................... 74

I.2.3.2 Raffinage physique............................................................................................................... 78

I.2.4 Mécanisme d’oxydation des huiles et matières grasses. ............................................................... 79


I.2.4.1 Le mécanisme d’auto-oxydation des huiles. ........................................................................ 81

I.2.4.2 L’oxydation photosensible. .................................................................................................. 83

I.2.4.3 Les Antioxydants. ................................................................................................................. 85

14
I.3 Les esters d’acides gras. ........................................................................................... 90
I.3.1 Les Marchés cibles. ....................................................................................................................... 90
I.3.1.1 Les biodiesels. ...................................................................................................................... 91

I.3.1.2 Les biolubrifiants. ................................................................................................................ 93

I.3.1.3 Les biosolvants. ................................................................................................................... 96

I.3.2 Propriétés essentielles des esters d’acides gras. ........................................................................... 97


I.3.2.1 Le nombre de cétanes (propre aux biodiesels). ................................................................... 98

I.3.2.2 Le point d’éclair. ................................................................................................................. 98

I.3.2.3 Les propriétés d’écoulement à basse température ............................................................... 99

I.3.2.4 Viscosité et index de viscosité. ............................................................................................. 99

I.3.2.5 Résistance à l’oxydation. ................................................................................................... 100

I.3.3 Influence de la composition des esters sur les propriétés physico-chimiques des esters d’alkyle.
102
I.3.3.1 Effet sur le nombre de cétanes. .......................................................................................... 103

I.3.3.2 Effet sur le point de fusion. ................................................................................................ 104

I.3.3.3 Effet sur la viscosité. .......................................................................................................... 108

I.3.3.4 Effet sur la stabilité oxydative. .......................................................................................... 111

I.4 La biocatalyse au profit de la chimie verte. ........................................................... 112


I.4.1 Biotechnologies blanches et biocatalyse. .................................................................................... 112
I.4.2 Enzymes et milieux organiques. .................................................................................................. 116

I.5 Les lipases. ............................................................................................................. 117


I.5.1 Réactions catalysées par les lipases. ........................................................................................... 117
I.5.2 Eléments de structure .................................................................................................................. 120
I.5.2.1 Le repliement α/β .............................................................................................................. 120

I.5.2.2 Les résidus catalytiques des lipases................................................................................... 121

I.5.2.3 Le volet amphiphile............................................................................................................ 122

I.5.2.4 Le trou oxyanion. ............................................................................................................... 123

I.5.3 Mécanisme catalytique ................................................................................................................ 125


I.5.3.1 L’étape d’acylation. ........................................................................................................... 126

I.5.3.2 L’étape de désacylation. .................................................................................................... 126

I.5.4 Classification des lipases. ........................................................................................................... 127


I.5.5 Les spécificités des lipases .......................................................................................................... 129

15
I.5.5.1 La typosélectivité ............................................................................................................... 131

I.5.5.2 La régiosélectivité .............................................................................................................. 134

I.5.5.3 L’énantiosélectivité ............................................................................................................ 139

I.5.6 Mise en œuvre des lipases pour la synthèse d’esters d’acides gras. ........................................... 142
I.5.6.1 Immobilisation des lipases. ................................................................................................ 142

I.5.6.2 Phénomènes de partage. .................................................................................................... 149

I.6 Synthèse d’esters à partir d’huiles végétales par les lipases .................................. 157
I.6.1 Mécanisme réactionnel. .............................................................................................................. 157
I.6.2 Migration d’acyle. ....................................................................................................................... 160
I.6.3 Alcoolyse enzymatique des huiles................................................................................................ 164
I.6.3.1 Généralités......................................................................................................................... 164

I.6.3.2 Solvant et activité enzymatique. ......................................................................................... 171

I.6.3.3 Influence du milieu sur la position d’équilibre réactionnel. .............................................. 172

I.6.3.4 Gestion des composés polaires .......................................................................................... 175

I.6.4 Alcoolyse enzymatique des huiles vierges. .................................................................................. 181


I.6.5 Autres stratégies de production enzymatique d’esters d’acides gras à partir des huiles. ........... 182
I.6.5.1 Interestérification des huiles avec des esters d’alkyle. ...................................................... 182

I.6.5.2 Interestérification des huiles avec des carbonates d’alkyle. .............................................. 184

I.6.6 Procédés continus de production d’esters d’acides gras à partir d’huile. .................................. 186

I.7 Références Bibliographiques.................................................................................. 191


II : Publication n°1 : Production continue d’esters d’acides gras à partir d’huile de
tournesol hautement oléique catalysée par les lipases ...................................................... 214

II.1 Résumé ................................................................................................................... 216


II.2 Abstract .................................................................................................................. 220
II.3 Introduction ............................................................................................................ 221
II.4 Material and Methods............................................................................................. 224
II.4.1 Materials ..................................................................................................................................... 224
II.4.2 Batch reactions............................................................................................................................ 225
II.4.3 Continuous reaction. ................................................................................................................... 225
II.4.4 Analytical methods. ..................................................................................................................... 226

II.5 Results and Discussion. .......................................................................................... 227


II.5.1 Lipase screening in batch reactions. ........................................................................................... 228

16
II.5.2 Crude oil vs refined oil ................................................................................................................ 233
II.5.3 Effect of the butanol/TAG molar ratio in continuous packed bed reactor. ................................. 235
II.5.4 Effect of initial TAG concentration in continuous PBR. ............................................................. 237
II.5.4.1 Effect of initial TAG concentration on final product mixture. ........................................... 237

II.5.4.2 Effect of initial TAG concentration on productivity........................................................... 239

II.5.5 Reactor stability. ......................................................................................................................... 242

II.6 Conclusions ............................................................................................................ 243


II.7 References .............................................................................................................. 244
III : Publication n°2 : Transestérification continue des huiles végétales brutes : une
voie pour ameliorer la stabilité oxydative des esters. ........................................................ 248

III.1 Résumé ................................................................................................................... 250


III.2 Abstract .................................................................................................................. 254
III.3 Introduction. ........................................................................................................... 255
III.4 Materials and Methods. .......................................................................................... 258
III.4.1 Materials ..................................................................................................................................... 258
III.4.2 Continuous transesterification in a packed bed reactor.............................................................. 259
III.4.3 HPLC analysis. ........................................................................................................................... 259
III.4.4 Quantification of fatty acids in oils. ............................................................................................ 259
III.4.5 Minor component and oxidative stability analysis. ..................................................................... 260

III.5 Results and Discussion. .......................................................................................... 261


III.5.1 Production of FAAE from crude and refined oils........................................................................ 261
III.5.2 Influence of transesterification process on phospholipid content. .............................................. 262
III.5.3 Influence of transesterification process on tocopherol and sterol contents. ............................... 264
III.5.4 Influence of transesterification process on phenolic compound content. .................................... 269
III.5.5 Oxidative stability of FAAE......................................................................................................... 270

III.6 Conclusion .............................................................................................................. 273


III.7 References .............................................................................................................. 274
IV : Publication n°3 : Selection de la méthode d’immobilisation de CalB pour
catalysér la transestérification continue d’huiles végétales: analyse de l’impact
économique. .......................................................................................................................... 278

IV.1 Résumé ................................................................................................................... 280


IV.2 Abstract .................................................................................................................. 284
IV.3 Glossary. ................................................................................................................. 285
IV.4 Introduction ............................................................................................................ 287

17
IV.5 Material and Methods............................................................................................. 290
IV.5.1 Materials ..................................................................................................................................... 290
IV.5.2 Glycerol and butanol adsorption on enzymatic support. ............................................................ 290
IV.5.3 Enzyme immobilisation on Accurel MP ...................................................................................... 291
IV.5.4 Assay of free lipase activity ......................................................................................................... 292
IV.5.5 Assay of immobilized lipase activity ............................................................................................ 292
IV.5.6 Analytical methods ...................................................................................................................... 293

IV.6 Results and Discussion ........................................................................................... 293


IV.6.1 Choice of the enzyme support...................................................................................................... 293
IV.6.2 Optimization of CalB immobilization on Accurel MP. ................................................................ 297
IV.6.3 Enzyme cost analysis ................................................................................................................... 302
IV.6.4 Reactor design ............................................................................................................................. 305
IV.6.5 Reactor cost Estimation .............................................................................................................. 307
[52]
IV.6.5.1 General methodology of capital cost estimate : Chauvel et al. , Peters & Timmerhaus
[51]
. ........................................................................................................................................... 308

IV.6.5.2 Methodology described by Turton et al.[50]. ....................................................................... 309

IV.6.5.3 Average capital cost estimate ............................................................................................ 310

IV.6.6 Net present value. ........................................................................................................................ 312


IV.6.7 Conclusion .................................................................................................................................. 315
IV.6.8 References ................................................................................................................................... 316

V: Publication n°4: Production continue de bio-kerozene par esterification


enzymatique des huiles produits par les microorganismes. ............................................ 322

V.1 Résumé ................................................................................................................... 324


V.2 Abstract. ................................................................................................................. 328
V.3 Introduction ............................................................................................................ 329
V.4 Material and methods ............................................................................................. 332
V.4.1 Material ....................................................................................................................................... 332
V.4.2 Batch reactions............................................................................................................................ 332
V.4.3 Continuous reaction in packed bed reactor ................................................................................ 332
V.4.4 Medium dehydration ................................................................................................................... 333
V.4.5 Analytical method........................................................................................................................ 334
V.4.6 Water activity and water concentration measurement ................................................................ 334

V.5 Results and Discussion ........................................................................................... 334


V.5.1 Choice of solvent ......................................................................................................................... 334
V.5.1.1 The Modelling approach.................................................................................................... 335

18
V.5.1.2 Experimental comparison of solvent.................................................................................. 343

V.5.2 Development of an optimal continuous plug flow reactor........................................................... 344


V.5.3 Process optimisation ................................................................................................................... 347
V.5.4 Versatility of the developed enzymatic process ........................................................................... 347

V.6 Conclusion .............................................................................................................. 350


Acknowledgements ............................................................................................................... 350

V.7 References .............................................................................................................. 351


VI : Conclusion Générale ................................................................................................ 354

19
INDEX DES FIGURES
Figure I.1-1: Schéma du développement durable : à la confluence des trois piliers du
développement durable [3]. ............................................................................................... 42
Figure I.1-2 : Schéma de la hiérarchisation de la minimisation des déchets[4] ........................ 43
Figure I.1-3 : Calendrier d’enregistrement du Règlement REACH [15]. .................................. 51
Figure I.1-4 : Diagramme des 4 étapes d’analyse du cycle de vie[18]....................................... 54
Figure I.2-1 : Production mondiale (x106 tonnes) d’huiles végétales selon les continents entre
1990 et 2007[23]................................................................................................................. 57
Figure I.2-2 : Représentation schématique d’un triacylglycérol, portant un résidu d’acide
oléique (C18 :1∆9) en position 1, un résidu d’acide linoléique (C18 :2∆9,12) en position 2
et un résidu d’acide linoléique (C18 :3∆9,12,15) en position 3. ........................................... 58
Figure I.2-3 : Représentation schématique de la formule générale des phosphoglycérides. ... 62
Figure I.2-4 : Représentation schématique de la formule générale de la sphingomyéline. ...... 63
Figure I.2-5 : Structure des Tocophérols et Tocotriènols......................................................... 64
Figure I.2-6 : représentation du noyau cyclopentanophénanthrène, motif de base des stérols. 65
Figure I.2-7 : Représentation schématique de phytostérols courants. ...................................... 66
Figure I.2-8 : Teneur en stérols totaux (mg/100g) de quelques huiles d’intérêt industriel[32].. 67
Figure I.2-9 : Comparaison entre la teneur en stérols libres (mg/100g) (violet) et la teneur en
stérols estérifiés (vert) de quelques huiles d’intérêt industriel[32]. ................................... 68
Figure I.2-10 : Représentation schématique des structures de polyphénols présents dans les
huiles végétales. ............................................................................................................... 71
Figure I.2-11 : Diagramme des opérations élémentaires du raffinage chimique des huiles
végétales[45]....................................................................................................................... 75
Figure I.2-12 : Orbitales moléculaires des oxygènes à triplet 3O2 et à singulet 1O2 [34, 48] ....... 80
Figure I.2-13 : Energie nécessaire pour la formation d’un radical lipidique selon la position de
l’hydrogène sur la chaîne carbonée de l’acide linoléique[34]. ........................................... 82
Figure I.2-14: mécanisme chimique de la formation de l’oxygène à singulet en présence de
sensibilisateur, de lumière et d’oxygène à triplet[48]. ....................................................... 83
Figure I.2-15: formation du sensibilisateur excité à triplet (3sen*) et ses réactions avec les
substrats selon des réactions de type I ou de type II[48]. ................................................... 84
Figure I.2-16 : Stabilisation par résonance d’un radical antioxydant[34]. ................................. 86
Figure I.3-1: Evolution de la production de biocarburants dans le monde (en millions de
tonnes). [61] ........................................................................................................................ 91
Figure I.3-2: Production (A) et Capacités de production (B) européennes (violet) et mondiales
(vert) de biodiesel depuis 2002[62]. ................................................................................... 93
21
Figure I.3-3: Segmentation du marché européen des lubrifiants[64]. ........................................ 94
Figure I.3-4: Segmentation du marché européen des biolubrifiants[64]. ................................... 95
Figure I.3-5 : Répartition des marchés des solvants en 2000 en Europe selon les secteurs
d’application[67]. ............................................................................................................... 97
Figure I.3-6 : Corrélation entre nombre de cétane et nombre de carbone d’esters méthyliques.
Influence des doubles liaisons[77]. .................................................................................. 103
Figure I.3-7: Points de fusion (°C) d’esters méthyliques d’acides gras saturés linéaires[74]. . 105
Figure I.3-8: Températures de fusion (°C) d’esters méthyliques (□) cis mono-insaturés ω-9 de
longueur de chaîne carbonée croissante, comparées aux esters méthyliques saturés
équivalents (◊)[74]............................................................................................................ 106
Figure I.3-9: Températures de fusion (°C) d’esters de l’acide oléique avec des alcools
aliphatiques linéaires de 1 carbone à 12 carbones[79]. .................................................... 107
Figure I.3-10 : Températures de fusion (°C) d’esters linéaires et ramifiés d’huile de soja[79].
........................................................................................................................................ 108
Figure I.3-11 : Viscosité d’esters méthyliques (□) et éthyliques (○) purs à 40°C[81]. ............ 109
Figure I.3-12 : Effet du nombre de carbone de l’alcool d’estérification sur la viscosité
dynamique (cP) d’esters de l’acide oléique en fonction de la température (°C) [79]. ..... 110
Figure I.4-1 : Représentation schématique du cycle de la biocatalyse [86] ............................. 116
Figure I.5-1 : Réaction d’hydrolyse des Tri-Acyl-Glycérols par les lipases. ......................... 118
Figure I.5-2 : Réactions catalysées par les lipases. ................................................................ 119
Figure I.5-3: Repliement chez les α/β.hydrolases[103]. ........................................................... 121
Figure I.5-4 : Taux d’hydrolyse de la triactéine partiellement soluble dans l’eau par les
estérases et les lipases[106]. .............................................................................................. 123
Figure I.5-5 : mécanisme d’activation de la sérine catalytique chez les α/β hydrolases. ...... 125
Figure I.5-6: Mécanisme catalytique des lipases [110]. ............................................................ 127
Figure I.5-7 : Classification des α/β Hydrolases[115]. ............................................................. 130
Figure I.5-8 : Représentation schématique des sites actifs des lipases de Candida antarctica
(CALB), de Burkholderia cepacia (BCL=PCL), de Rhizomucor miehei (RML), et de
Candida rugosa (CRL)[123]. ............................................................................................ 133
Figure I.5-9 : Représentation de Fisher d’une molécule de triacylglycérol. Identification des
liaisons esters potentiellement hydrolysables par les lipases. ........................................ 134
Figure I.5-10 : Site actif de la lipase de Burkholderia cepacia[138]. ....................................... 137
Figure I.5-11 : Représentation des différents types de fossés histidine[139]. .......................... 138

22
Figure I.5-12 : Exemple de molécules chirales. ..................................................................... 140
Figure I.5-13 : Règles de Kazlaukas pour la résolution enzymatique des alcools
secondaires[151]. .............................................................................................................. 142
Figure I.5-14 : Représentation schématique des procédés classiques d’immobilisation
enzymatique. .................................................................................................................. 145
Figure I.5-15 : Schématisation des phénomènes de transfert rencontrés au cours des réactions
mettant en œuvre une lipase immobilisée sur un support poreux[179]. ........................... 151
Figure I.5-16 : Effet de la teneur en eau (aw) sur l’activité de synthèse de 2-monoglycérides
lors de l’éthanolyse de triglycérides catalysée par la lipase de Candida antarctica B
(Novozyme 435) (○), de Rhizomucor miehei (Lipozyme RM IM) (□), de Bulkorderia
cepacia (Lipase PS C-I) (●) et Thermomyces lanuginosa (Lipozyme TL IM) (■)[186]. . 155
Figure I.6-1: Schéma du mécanisme réactionnel de type Ping-Pong Bi-Bi chez les lipases. 157
Figure I.6-2 : Processus d’isomérisation (migration d’aycle) des MAG ou DAG avec
formation d’un intermédiaire cyclique à 5 atomes. ........................................................ 161
Figure I.6-3: Influence de la température lors de l’isomérisation naturelle des sn2-MAG en
sn1(3) MAG (figure A) et des sn1, 2-DAG en sn1, 3-DAG (figure B)[205, 207]
. Les
températures respectives sont indiquées sur les figures. ................................................ 162
Figure I.6-4 : Effet des solvants organiques sur les rendements de transestérification[225]. Les
solvants listés en abscisses sont classés selon leur Log(P). ........................................... 175
Figure I.6-5 : Taux de transestérification d’un mélange d’huile de soja et de colza par le
méthanol catalysé par Novozyme 435 : effet inhibiteur du méthanol à ratio molaire
méthanol/huile supérieur à 1,5[248]. ................................................................................ 176
Figure I.6-6 : Cinétique de méthanolyse d’huile végétale par Novozyme 435[248]. .............. 177
Figure I.6-7: Interestérification entre triglycérides et acétate de méthyle pour la production
d’esters méthyliques d’acides gras ................................................................................. 183
Figure I.6-8: Transestérification de triglycérides par les dialkyl carbonate. (A) diméthyl-
carbonate. (B) diéthyl-carbonate. ................................................................................... 185
Figure I.6-9 : Schéma du Réacteur Continu Agité et du Réacteur à Lit Fixe. ....................... 187
Figure I.6-10 : Procédé continu de production de biodiesel avec trois réacteurs à lit fixe en
série[277]........................................................................................................................... 189
Figure II.5-1 Kinetics of transesterification of refined high-oleic sunflower oil with butanol in
tert-butanol catalyzed by Novozyme 435 (A) at 60°C, Lipozyme RM IM (B), Lipozyme
TL IM (C) and Lipase PS Amano IM (D) at 40°C......................................................... 229

23
Figure II.5-2 : Kinetics of transesterification of refined high oleic sunflower oil with butanol
in solvent free medium catalyzed by Novozyme 435 (A) at 60°C, Lipozyme RM IM (B),
Lipozyme TL IM (C) and Lipase PS Amano IM (D) at 40°C. ..................................... 230
Figure II.5-3: butyl ester yields obtained during transesterification of refined (◊) and crude (□)
high-oleic sunflower oils for production of fatty acid butyl esters with tert-butanol
(empty signs) or without solvent (filled signs)............................................................... 234
Figure II.5-4 : DAG (∆), MAG (◊) and Ester (□) yields measured in the PBR outflow at
equilibrium with increasing butanol / oil ratio. .............................................................. 236
Figure II.5-5 MAG yield (♦ / left axis) and butyl ester yield (■ / right axis) measured in the
PBR outflow at equilibrium flow rate and at steady state versus the initial TAG
concentration. ................................................................................................................. 238
Figure II.5-6 : Flow rates (ml.h-1) obtained at equilibrium versus initial TAG concentration
(mM)............................................................................................................................... 240
Figure II.5-7 : Productivity of final mixture (♦) and productivity of purified butyl esters (□)
versus initial TAG concentrations (mM). ...................................................................... 241
Figure III.5-1: Total tocopherol concentration (mg/kg) in high-oleic sunflower oil (♦) and
butyl ester mixtures (□), at different stages of the aqueous refining process. ................ 266
Figure III.5-2: Sterols (mg.100g-1) contained in high-oleic sunflower oil (♦) and butyl ester
mixtures (□), at different stages of the aqueous refining process. ................................ 268
Figure IV.6-1: Relative initial reaction rates of esterification in presence of Novozyme 435®
pre-treated with glycerol. ............................................................................................... 294
Figure IV.6-2 : Residual glycerol concentrations (mM) after contact of different quantities (g)
of Accurel (■) & Lewatit VP OC 1600 (♦). .................................................................. 295
Figure IV.6-3 : Residual glycerol concentrations (mM) after contact with different quantities
(g) of Accurel (□), Lewatit VP OC 1600 (◊) with a butyl-oleate and butanol containing
solution of glycerol at room temperature. ...................................................................... 296
Figure IV.6-4 : Comparison of adsorption curves for the adsorption of CalB on Accurel
MP1000 with protocol A (○), protocol B (∆) and protocol C (◊) at room temperature. 299
Figure IV.6-5 : Comparison of adsorption curves for the adsorption of CalB on Accurel
MP1000 (◊) and on Accurel MP1001 (□) pre-wetted with acetone (Protocol C) at room
temperature. .................................................................................................................... 300
Figure IV.6-6 : Comparison between the yield of Candida Antarctica lipase B immobilization
on Accurel MP1001 using Protocol C (□ / right axis) and the resulting production cost of
the immobilized lipase (◊ / left axis). ............................................................................. 304

24
Figure IV.6-7 : Comparison between the costs of packed bed reactor designed for different
conditions of immobilization of CalB on Accurel MP1001 (◊) and the cost of
corresponding volumes of immobilized enzyme (∆). .................................................... 311
Figure IV.6-8 : Total reactor and enzyme cost optimisation for a butyl-oleate production of
10000 tons per year, for a process lifetime of 10 years with an enzyme renewal every 6
months (◊), 12 months (□) and 24 months (∆). ............................................................. 314
Figure V.5-1: Computed water solubility in the reaction media at 100% conversion at 60 °C
with OAi = 1 M (A) or 1.5 M (B) and three initial IB:OA ratios, Ratio = 1 (black bar), R
= 2 (gray bar) and R = 3 (light gray bar). ....................................................................... 337
Figure V.5-2: Variations in aw in the reaction medium as a function of the stage of
advancement of the reaction (with 10% of conversion increments) in solvent systems (A)
or solvent free-system (B). ............................................................................................. 340
Figure V.5-3: Comparison of K values calculated from modeled activities at hypothetical
conversions of 85% (A), 90% (B) at 60 °C. ................................................................... 342
Figure V.5-4 : Influence of the IB:OA molar ratio on continuous conversion of OA in SFS at
flow rates of 1 ml.min-1 (■), 0.5 ml.min-1(▲) and 0.1 ml.min-1(●). .............................. 345
Figure V.5-5 : Conversion measured in the reactor outflow (▲) and pure ester productivity
(□) vs. IB:OAi molar ratio.............................................................................................. 346

25
INDEX DES TABLES
Table I.2-1: Composition moyenne en acide gras (% mol) de quelques huiles végétales
d’importance industrielle.................................................................................................. 59
Table I.2-2: Classification des huiles selon leur teneur en acides gras majoritaires[26]. .......... 60
Table I.2-3: Distribution positionnelle des acides gras majeurs dans les triglycérides de
certaines huiles végétales (%mol)[28]................................................................................ 61
Table I.2-4: Teneur en tocophérols d’huiles végétales (mg/kg) [30, 31]. .................................... 65
Table I.2-5: Composition en stérols (mg/100g) d’huiles d’intérêt industriel[33]. ..................... 68
Table I.2-6: Teneur en métaux de quelques huiles d’intérêts [43]. ............................................ 73
Table I.2-7: Méthodes de raffinage physique des huiles végétales brutes[47]........................... 79
Table I.3-1 : Quelques propriétés physico-chimiques d’huiles végétales et des esters
méthyliques issus de ces mêmes huiles [55]. ..................................................................... 90
Table I.3-2: Viscosité cinématique dans les normes diesels. ................................................. 100
Table I.3-3 : Valeurs de résistance oxydative mesurée par la technique de Rancimat à 110°C,
avec 10L.min-1 d’oxygène[73]. ........................................................................................ 102
Table I.3-4 : Mesure de l’index de stabilité oxydative (OSI) (h) de 5g de composés lipidiques
purs à 70°C et 90°C [83]. ................................................................................................. 112
Table I.4-1 : Image de l’intéret industriel pour la biocatalyse et de la biotransformation au
travers de brevets d’intérêts publiés dans le domaine entre 2000 et 2004[87]. ................ 114
Table I.5-1 : Spécificité, support et producteur de lipases commerciales usuelles[135]. ........ 136
Table I.5-2 : Exemples de résolution de mélanges racémiques par les lipases. ..................... 141
Table I.5-3: Exemple de supports d’immobilisation des lipases commerciaux classiquement
rencontrés dans la littérature. ......................................................................................... 146
Table I.5-4 : Activité de l’eau de solutions de sels saturées à 25°C[191]................................. 156
Table I.6-1: Comparaison des temps de demi-vie des sn1,2-DAG et des sn2-MAG lors du
processus de migration d’acyle en fonction la température[205, 207]. ............................... 163
Table I.6-2: Production d’esters d’acides gras par catalyse enzymatique à partir de différentes
matières premières, alcools et type de réacteur. ............................................................. 166
Table II.4-1Characteristics of the immobilized lipase tested for transesterification of high-
oleic sunflower oil. ......................................................................................................... 224
Table III.4-1: Fatty acid compositions of the oils used in this study. .................................... 258
Table III.5-1: Phosphorus concentrations and calculated phospholipid concentrations in crude
RSO (rapeseed oil) and butyl-ester mixtures. ................................................................ 263
Table III.5-2: Individual tocopherol/tocotrienol concentrations (mg/kg) in crude and refined
HOSO (High-Oleic Sunflower Oil) and butyl esters produced from them. ................... 267

28
Table III.5-3: Individual sterol proportions (%) in crude and refined HOSO (high-oleic
sunflower oils) and butyl esters produced from them. ................................................... 269
Table III.5-4: Phenolic compound content in crude and refined olive oils (OO) and fatty acid
alkyl esters (FAAE), expressed as g equivalents caffeic acid per L. ............................. 270
Table III.5-5: Induction periods (h) of oils and fatty acid alkyl esters (FAAE) from different
sources, obtained with the Rancimat method. ................................................................ 272
Table IV.6-1 : Characteristics of the PBR developed for different conditions of CalB
immobilisation on Accurel MP1001 using protocol C carrying out acetone for support
pre-treatment. ................................................................................................................. 307
Table IV.6-2 : Marshall and Swift Equipment Cost Index (MSECI) (1926 Index =100) and
theChemical Engineering Plant Cost Index (CEPCI) used in the reactor cost estimation.
........................................................................................................................................ 307
Table V.5-1: Initial rates and steady-state conversion of esterification batch reaction of OA by
IB. ................................................................................................................................... 344
Table V.5-2: Conversion obtained with the production of first and second generation FAAE.
........................................................................................................................................ 349

29
INDEX DES ABBREVIATIONS
Acronymes Français.

1O2 Oxygène à singulet

3O2 Oxygène à triplet

AAL Acide α-Linolénique.

AC Acide Caprique

AG Acide Gras

AGMI Acide Gras Mono-Insaturés

AGPI Acides Gras Poly-Insaturés

AGS Acides Gras Saturés

AL Acide Linoléique

ALR Acide Laurique

AM Acide Myristique

AS Acide Stéarique

CalB Lipase B de Candida antarctica

CCNUCC Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques

CMR Cancérigènes, Mutagènes, toxiques pour la Reproduction

CO2 Dioxyde de carbone

DAG DiAcylGlycérols

H2O2 Peroxyde d’hydrogène

HFC Hydrofluorocarbure

MAG MonoAcylGlycérols

N2O Oxyde nitreux

OGM Organismes Génétiquement Modifiés

ONU Organisation des Nations Unies

PFC Perfluorocarbure

32
Sen Sensibilisateur

SF6 Hexafluorure de soufre

TAG TriAcylGlycérols

THO Tournesol Hautement Oléique

UIC Union des Industries Chimiques

VNA Valeur Nette Actualisée

English Acronyms

2M2B 2-méthyl-2-butanol

BP Boiling Point

CEPCI Chemical Engineering Plant Cost Index

CP Cloud Point

DAG DiAcylGlycerols

DIPE DiIsoPropyl Ether

ECA European Chemicals Agency

EPA Environmental Protection Agency

FA Fatty Acids

FAAE Fatty Acid Alkyl Esters

FAME Fatty Acid Methyl Esters

GTL Gaz to Liquid

HOSO High-Oleic Sunflower Oils

IB IsoButanol

MAG MonoAcylGlycerols

MSECI Marshall and Swift Equipment Cost Index

NPV Net present value

33
OA Oleic Acid

OO Olive Oils

PBR Packed-Bed Reactor

PLs Phospholipids

pNPB para-NitroPhenyl Butyrate

PP Pour Point

REACH Registration, Evaluation, Authorization and Restriction of Chemicals

RSO Rapeseed Oil

SFS Solvent-Free System

TAG TriAcylGlycerols

TMSH TriMethyl Sulfonium Hydroxide

WBCSD World Business Council for Sustainable Development

34
INTRODUCTION GENERALE
Introduction Générale

"Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge."

Winston Churchill

L’humanité fait peut-être face actuellement à l’un des plus grands challenges de son histoire :

la mutation d’une société de consommation vers une société durable. Le remplacement du

pétrole dans la synthèse des dérivés chimiques devient l’enjeu clé de cette mutation. En effet,

l’amoindrissement des ressources pétrolières, la versatilité des cours du pétrole, les émissions

de gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique planétaire sont autant

d’arguments justifiant l’intérêt de développer des voies alternatives de synthèse à partir de

matières premières renouvelables. Cette prise de conscience collective est le premier moteur

pour contraindre les compagnies et gouvernements, à développer des productions propres de

produits respectueux de l’environnement et de la santé.

Soucieux de l’environnement et à l’écoute des besoins du marché, Syngenta Seeds a été l’un

des premiers semenciers à investir pour ce futur. En particulier, Syngenta Seeds investit dans

les oléo-protéagineux en tant que ressource naturelle pour créer une chimie de substitution des

huiles minérales. Si tout le monde connaît le développement du biodiesel en Europe, soutenu

par les Pouvoirs Publics, le potentiel des huiles végétales dans l’oléochimie est encore sous-

estimé : bio-lubrifiants, bio-surfactants, plastiques …

Mon projet de thèse a consisté à développer des procédés innovants de première

transformation des huiles, répondant aux exigences du développement durable. L’objectif est

d’apporter un soutien aux industriels Business to Business, Business to Consumer et aux

consommateurs finaux en proposant une expertise répondant à leurs besoins.

La biocatalyse, qui consiste en l’utilisation de cellules entières ou d’enzymes pour effectuer

des réactions chimiques, est considérée comme une technologie propre et respectueuse de

36
Introduction Générale

l’environnement. L’utilisation de lipases immobilisées constitue donc une voie alternative à la

transformation chimique des huiles. Cependant, la mise en œuvre des enzymes et plus

particulièrement des lipases dans des procédés industriels reste rare et limitée. Le principal

obstacle à leur développement est le prix souvent élevé des biocatalyseurs disponibles sur le

marché. Cela impose donc de développer des procédés de type continu. Des procédés

hautement productifs et stables pendant des semaines voire des mois sans remplacement du

biocatalyseur permettront de réduire l’incidence du coût des enzymes sur le produit final.

Ainsi, le challenge est de déterminer le compromis optimal entre productivité et stabilité afin

de donner une pertinence économique aux systèmes, et de développer des procédés où la

biocatalyse peut offrir une valeur ajoutée plus importante qu’avec les procédés chimiques

conventionnels.

Ce rapport de thèse débute par un état de l’art approfondi permettant l’appréhension de

l’ensemble des différents enjeux, objectifs et problématiques liés aux travaux de cette thèse. Il

est organisé en six sous-chapitres. Le premier est consacré à la présentation de ce contexte

mondial particulier qu’est l’orientation vers le développement durable. Le deuxième présente

les huiles végétales, matières premières renouvelables utilisées dans cette étude. La troisième

partie aborde les esters d’acides gras, produits essentiellement ciblés lors de la transformation

des huiles. Ce sous-chapitre permet de justifier l’intérêt de la transformation des huiles en

esters. Les quatrième, cinquième et sixième sous-chapitres traitent plus particulièrement de la

mise en œuvre des lipases dans des réactions de synthèse et des limitations liées à leur

utilisation dans les réactions de transestérification des huiles.

La partie suivante regroupe les résultats obtenus au cours de cette thèse, lesquels sont

présentés sous la forme de quatre publications. Le premier article évoque la mise au point

37
Introduction Générale

d’un réacteur enzymatique à lit fixe permettant de catalyser la réaction de butanolyse de

l’huile brute de tournesol hautement oléique. Dans cet article, le Novozyme 435, lipase B de

Candida antarctica, immobilisée disponible dans le commerce, a été choisie. Le second

article estime les bénéfices de l’utilisation d’huiles vierges en tant que substrat, au niveau de

la qualité de résistance oxydative des esters obtenus à l’aide du réacteur développé dans

l’article précédent. Une stratégie d’immobilisation de la lipase B de C. antarctica

(formulation commerciale liquide) sur support de polypropylène, permettant de minimiser les

dépenses liées au biocatalyseur, est abordée dans le troisième article. Enfin, le dernier article

décrit une voie alternative de production d’esters intégrant une première étape d’hydrolyse

suivie d’une réaction d’estérification enzymatique, schéma de production permettant une

augmentation substantielle des productivités par kg de lipase.

Bonne lecture !

38
I : ETAT DE L’ART.
I – Etat de l’art

I.1 Vers un développement durable.

I.1.1 Historique, enjeux et objectifs du développement durable.

Le concept de développement durable est une notion dont l’émergence a été lente. Les

premières discussions et la prise de conscience mondiale datent de 1968 avec la création du

club de Rome qui a pour but de cerner les limites de la croissance économique. En 1972, le
[1]
rapport intitulé “The limits to growth’’ publié par le Club de Rome prévoit à long terme

(fin du XXIème siècle) une chute brutale des populations due à la pollution, à

l’appauvrissement des sols cultivables et à la diminution des ressources fossiles. La même

année, au cours de la conférence des Nations Unies à Stockholm, considérée comme le

premier Sommet de la Terre, l’environnement apparaît pour la première fois comme un

patrimoine essentiel à transmettre.

Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 font prendre conscience aux pays développés que leur

prospérité matérielle n’est basée que sur l’utilisation intensive de ressources naturelles finies.

Par conséquent, outre l’économique et le social un troisième aspect du développement se

révèle avoir été ignoré et négligé : l’environnement.

Le terme de développement durable ne fait son apparition qu’en 1980 dans un rapport intitulé
[2]
la “Stratégie mondiale pour la conservation“ pour montrer que le développement doit

amener des améliorations de la qualité de vie des hommes, et en même temps doit conserver

la vitalité et la diversité de la Terre. Une réelle définition du développement durable est

donnée en 1987 par la commission mondiale sur l’environnement et sur le développement au

travers du rapport dit Brundtland du nom de sa présidente Gro Harlem Brundtland, intitulé

‘’Our Common Future’’[3] :

40
I – Etat de l’art

« Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la

capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette

notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus

démunis à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de

nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à

répondre aux besoins actuels et à venir. »

Ce rapport prône la préservation de l’environnement et la consommation prudente des

ressources naturelles non renouvelables. Il insiste sur la nécessité de protéger la diversité des

gènes, des espèces et de l'ensemble des écosystèmes naturels terrestres et aquatiques, et ce,

notamment, par des mesures de protection de la qualité de l'environnement, par la

restauration, l'aménagement et le maintien des habitats essentiels aux espèces, ainsi que par

une gestion durable de l'utilisation des populations animales et végétales exploitées.

Il rappelle le propos prêté à Antoine de Saint-Exupéry : ‘’nous n’héritons pas de la Terre de nos

ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants’’. Ce rapport place l’homme au centre de son propre

développement car l’environnement ne peut être isolé des actions de l’homme, de ses

ambitions et de ses besoins.

Certains analystes perçoivent désormais le développement industriel comme étant non viable

sur le plan environnemental. Les points cruciaux en faveur de cette affirmation sont

l’épuisement des ressources naturelles (matières premières, énergies fossiles etc…), la

destruction ou la fragmentation des écosystèmes, la diminution de la biodiversité ou encore le

changement climatique supposé dû aux émissions de gaz à effet de serre ainsi qu’à la

pollution due aux activités humaines. Les catastrophes naturelles, la fonte des glaciers,

l’élévation du niveau des mers (etc...), conséquences directes du réchauffement climatique, et

41
I – Etat de l’art

les catastrophes industrielles à répétition interpellent désormais l’opinion publique et les

associations.

Dans le même temps, le sommet de Rio modifie le principe de développement durable décrit

par le rapport Brundtland[3] en définissant les trois piliers (

Figure I.1-1) devant être conciliés dans une perspective de développement durable : le progrès

économique, la justice sociale et la préservation de l’environnement.

Figure I.1-1: Schéma du développement durable : à la confluence des trois piliers du développement

durable [3].

Le développement durable n’est pas sans conséquence pour la communauté car il pose les

jalons de nouveaux concepts tels que l’écologie industrielle, la production propre ou encore

la chimie verte. Une idée commune à ces concepts est la minimisation des déchets : il est

préférable d’éviter la génération de déchets plutôt que les traiter en fin de procédé. Celle-ci est

établie sous la forme d’une hiérarchie pyramidale (Figure I.1-2).

42
I – Etat de l’art

Figure I.1-2 : Schéma de la hiérarchisation de la minimisation des déchets[4]

Excepté ce but commun d’apporter un changement vers une industrie durable pour

l’environnement, les trois concepts se distinguent les uns des autres par leurs approches de la

problématique.

L’écologie industrielle.

Le principe de développement durable implique que les systèmes constitutifs de la société

humaine (système social, infrastructures, activités économiques …) et l’environnement qui les

englobe soient totalement interdépendants. Les liens et les échanges entre la société et

l’environnement sont indéniables.

L’écologie industrielle propose de considérer le système industriel comme une forme

particulière d’écosystème. Elle donne une vision globale des interactions entre la société

industrielle et la biosphère. L'écologie industrielle ne considère plus les problèmes comme des

boîtes isolées, mais intègre l'économie, les sciences de l'ingénieur, l'écologie scientifique, la

43
I – Etat de l’art

géographie, l'aménagement du territoire et de nombreuses autres disciplines pour aboutir à

une harmonisation globale des relations entre un territoire et son environnement.

La stratégie opérationnelle de l’écologie industrielle comporte quatre axes principaux [5] :

- Valoriser systématiquement les déchets : création de réseaux d'utilisation des

ressources et des déchets dans les écosystèmes industriels, de sorte que tout résidu

devienne une ressource pour une autre entreprise ou un autre agent économique.

- Minimiser les pertes par dissipation : limiter l’impact environnemental de l’utilisation

ou la consommation du produit.

- Dématérialiser l'économie : minimisation des flux totaux de matière (et d'énergie) tout

en assurant des services au moins équivalents.

- Décarboniser l'énergie : rendre la consommation d'hydrocarbures moins dommageable

(par exemple en récupérant le gaz carbonique issu de la combustion) et favoriser la

transition vers une diète énergétique moins riche en carbone fossile (énergies

renouvelables, économies d'énergie).

La production propre.

Le principe de base d’une production plus propre est la réduction des déchets et des émissions

à leur source, l’économie des matières brutes, d’eau, d’énergie et des coûts qui y sont

associés. Le terme de ‘’production plus propre’’ fut défini la première fois par un groupe

d’experts du Programme Environnement des Nations Unies (UNEP)[6]. La production plus

propre est l’application continue des stratégies environnementales préventives intégrées,

appliquées aux procédés, produits et services pour augmenter l’éco-efficience et réduire les

risques envers les humains et l’environnement[7].

44
I – Etat de l’art

La chimie verte.

La chimie verte sera abordée plus longuement dans la prochaine section I.1.2.

I.1.2 La Chimie verte

Les organiciens, Paul Anastas et John Warner, de la ‘’US Environmental Protection Agency

EPA’’ définissent pour la première fois dans les années 90 le concept de chimie verte qu’ils
[8]
caractérisent de serment d’Hippocrate des chimistes . Son but principal est d’aider le

chimiste dans sa démarche en orientant vers des produits, des voies de synthèse ou des

procédés permettant de réduire, voire d’éliminer complètement l’utilisation de produits

chimiques dangereux. Pour ce faire, il convient de respecter les 12 principes de la chimie

verte :

(1) Il est préférable de prévenir les déchets plutôt que de les traiter après formation

(2) La voie de synthèse doit être développée dans une optique d’optimisation de

l’incorporation du matériel utilisé dans le produit final

(3) Dans la mesure du possible, les voies de synthèse doivent être conçues pour utiliser et

générer des substances présentant la plus faible (voire aucune) toxicité possible pour la

santé humaine ou l’environnement.

(4) Les produits chimiques doivent être conçus pour préserver l’efficacité de fonction tout

en réduisant la toxicité.

(5) L’utilisation de substances alternatives (ex: solvants, agents de séparation etc.) doit être

rendue inutile dans la mesure du possible et inoffensive si nécessaire.

(6) Les besoins énergétiques doivent être minimisés pour leurs impacts économiques et

environnementaux. Il est préférable de conduire les voies de synthèse à température

ambiante et à pression atmosphérique.

45
I – Etat de l’art

(7) Les sources de matières premières doivent être renouvelables quand cela est

techniquement et économiquement possible.

(8) Les dérivations non nécessaires (groupes bloquants, protections/déprotections,

modifications temporaires des procédés chimiques ou physiques) doivent être évitées

autant que possible.

(9) L’utilisation des procédés catalytiques est préférable aux procédés stoechiométriques,

celà implique la recherche de nouveaux réactifs plus efficaces et minimisant les risques

en terme de manipulation et de toxicité.

(10) Les produits chimiques doivent être conçus de manière qu’à la fin de leur fonction, ils ne

persistent pas dans la nature et se décomposent en produits de dégradation inoffensifs.

(11) Les méthodes analytiques nécessitent un développement accru pour permettre une

surveillance en temps réel et en ligne et un contrôle antérieur à la formation de

substances secondaires dangereuses.

(12) Les substances utilisées dans le procédé et leurs formes (solide, liquide, gaz) doivent

être réfléchies afin de minimiser les risques d’accidents chimiques tels que des largages

dans l’environnement, des explosions ou des incendies.

Ce faisant, Anastas et Warner définissent un certain nombre d’outils de la chimie verte : les

matières premières alternatives, les réactifs alternatifs, les solvants alternatifs, les produits

alternatifs (molécules cible), la chimie analytique de procédé. Récemment Tang et coll., 2005
[9]
ont proposé un acronyme mnémotechnique des 12 principes de la chimie verte,

‘’PRODUCTIVELY’’, signifiant :

46
I – Etat de l’art

P – Prevent wastes

R – Renewable materials

O – Omit derivatization steps.

D – Degradable chemical products

U – Use safe synthetic methods

C – Catalytic reagents.

T – Temperature, Pressure Ambiant

I – In-Process Monitoring

V – Very few auxiliary substances

E – E-factor, maximises feed in product

L – Low toxicity of Chemicals products

Y – Yes, it is safe

Ces 12 principes ont dès lors inspiré de nombreux auteurs, pour qui le concept énoncé par

Anastas et Warner, pouvait être élargi et amélioré. Ainsi Neil Winterton énonce les ‘’12

principes supplémentaires de la chimie verte’’ dans le but de comparer ‘’l’efficacité verte’’

des procédés et d’estimer leur potentiel de minimisation de déchets [10] :

(1) Identifier et quantifier les co-produits

(2) Rapporter les conversions, sélectivités et productivités

(3) Etablir la balance massique pour le procédé

(4) Quantifier les pertes de catalyseurs et solvants

(5) Examiner la thermochimie basique des réactions pour identifier de possibles processus

exothermes dangereux

(6) Anticiper les limitations de transfert massique ou d’énergie potentielles.

(7) Consulter un ingénieur chimiste ou de procédé (scale up).

47
I – Etat de l’art

(8) Considérer l’effet de l’ensemble du procédé sur le choix de la chimie.

(9) Aider, développer et appliquer les mesures de viabilité

(10) Quantifier et minimiser l’usage d’utilités (eau, gaz, électricité etc..) et autres entrants.

(11) Identifier où la sécurité de l’opérateur peut être incompatible avec la réduction des

déchets

(12) Contrôler, rapporter et minimiser tous les déchets émis dans l’air, dans l’eau ou sous

forme solide par chaque expérience ou par le laboratoire globalement.

Anastas et Zimmerman, 2003[11], ont, quant à eux, prolongé le concept aux 12 principes de

l’ingénierie verte. Ces derniers représentent une structure permettant aux scientifiques et aux

ingénieurs de concevoir de nouveaux matériaux, produits et procédés, bénins pour la santé

humaine et l’environnement.

Cependant, les 12 principes de la chimie verte n’ont pas échappé aux critiques. Graedel,

1999[12], déplore que les principes de la chimie verte ne tiennent pas compte de la vie totale du

produit ou procédé, ‘’de la vie à la mort ou de la vie à la réincarnation’’. Il propose dès lors

d’ajouter la perspective de cycle de vie aux principes de chimie verte pour en élargir l’horizon

et en augmenter les bénéfices environnementaux. Cela permet de considérer les 5 stades de la

vie d’un produit : (1) la préfabrication, (2) la fabrication, (3) la livraison du produit, (4)

l’utilisation du produit, (5) la fin de vie du produit, chaque étape étant caractérisée par les

ressources utilisées. Cela représente autant de niveaux d’implication des principes de la

chimie verte.

48
I – Etat de l’art

I.1.3 Le contexte réglementaire

De nombreuses dispositions réglementaires ou légales orientent le développement durable et

plus particulièrement la maîtrise des énergies, des déchets et des produits ayant un impact sur

l’environnement et/ou la santé.

Celles-ci sont établies aussi bien à un niveau national avec l’entrée en vigueur en France des

lois Grenelle Environnement qu’à un niveau international avec la ratification du protocole de

Kyoto sous l’égide de l’ONU, ou encore l’entrée en vigueur du règlement européen REACH.

I.1.3.1 Au niveau national : le ‘’Grenelle Environnement’’.

Le Grenelle Environnement fait référence à un ensemble de rencontres réunissant

l’ensemble des acteurs du développement durable, organisées en France en octobre 2007 et

visant à prendre des décisions à long terme en matière d'environnement et de développement

durable. Les discussions ont été organisées autour de six groupes de travail, permettant de

proposer des mesures appropriées aux problématiques abordées. Les groupes sont composés

de 40 membres répartis en 5 collèges (Etat, collectivités locales, ONG, employeurs et les

salariés)[13] :

- Groupe 1 : Lutter contre les changements climatiques et maîtriser l’énergie.

- Groupe 2 : Préserver la biodiversité et les ressources naturelles

- Groupe 3 : Instaurer un environnement respectueux de la santé

- Groupe 4 : Adopter des modes de production et de consommation durables

- Groupe 5 : Construire une démocratie écologique

- Groupe 6 : Promouvoir des modes de développement écologiques favorables à

l’emploi et à la compétitivité.

Des discussions intergroupes ont été organisées sur les thèmes de :

- La gestion des OGM.

- La gestion des Déchets.

49
I – Etat de l’art

Le Grenelle Environnement a fait l’objet d’une proposition de loi qui fut adoptée

définitivement en Juin 2009. Cette loi reprend l’ensemble des propositions établies par les

groupes. Très récemment, une loi Grenelle II a été ratifiée par le Sénat le 8 Octobre 2009, qui

renforce encore les engagements de l’état Français pour assurer sa mutation écologique.

I.1.3.2 Au niveau européen : Le règlement REACH

Le réglement européen REACH correspond textuellement à l’acronyme de ‘’Registration,


[14]
Evaluation, Autorisation and restriction of CHemicals’’ . Ce règlement, entré en force le 1er

Juin 2007, a pour but de connaître la toxicité et les conséquences sur la santé et

l’environnement, des produits chimiques, de savoir où se trouvent ces produits chimiques et

de repérer plus largement leurs utilisations. Dans cette optique, le règlement impose aux

producteurs et importateurs de produits chimiques d’apporter la preuve que les risques des

substances produites ou importées (de plus de 1 tonne/an) par fabricant ou importateur sont

valablement maîtrisés. Il réglemente également l’ensemble de la chaîne aval. Dans ce cadre, à

la fois les substances nouvelles et anciennes sont intégrées dans un même système. Les

autorités n’ont pas la charge de l’ensemble des évaluations des risques mais il a été créé pour

cela une procédure d’autorisation. Une agence européenne des produits chimiques, la

‘’European Chemicals Agency’’ (ECA) gère le dispositif.

Pour les autres substances susceptibles de présenter des risques élevés, il est prévu de mettre

en place une procédure de restriction (c'est-à-dire l’interdiction de certains usages). Au-delà

des limites de date, l’importation ou la production de substances non enregistrées deviendra

illégale (Figure I.1-3).

50
I – Etat de l’art

[15]
Figure I.1-3 : Calendrier d’enregistrement du Règlement REACH . CMRs= Cancérigènes, Mutagènes,

toxiques pour la Reproduction.

REACH donne une plus grande part de responsabilité aux industries qui gèrent les risques que

leurs produits chimiques pourraient avoir sur la santé, en les identifiant clairement et en les

communiquant auprès des utilisateurs.

Le but de REACH n’est pas seulement d’améliorer la protection de la santé humaine et de

l’environnement vis à vis des risques liés aux substances chimiques mais aussi d’accroître la

compétitivité des industries chimiques de l’union européenne, de promouvoir des méthodes

alternatives pour l’évaluation des dangers liés aux produits chimiques et d’assurer une libre

circulation des substances au sein du marché interne[16]. Dans ce contexte, REACH représente

un formidable potentiel de recherches et d’innovations pour les industriels de la Chimie et

ouvre d’immenses perspectives de développement en matière de nouveaux produits et/ou de

nouveaux procédés.

51
I – Etat de l’art

Les Bioressources offrent des opportunités dans la recherche d’économie d’énergie, la

préparation de l’après pétrole, la limitation des déchets et le développement de produits de

substitution aux substances polluantes ou dangereuses et ce, nécessairement au travers du

développement de ‘’clean technologies’’ qui sont une chance de progresser vers l’application

des principes de Développement Durable.

I.1.3.3 Au niveau mondial : Le protocole de Kyoto.

Le protocole de Kyoto découle de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements

climatiques (CCNUCC)[17] adoptée à l'issue du Sommet de la Terre, qui s'est tenu en juin

1992 à Rio de Janeiro, au Brésil. Il est l'aboutissement de la conférence qui a réuni les

représentants de 160 pays à Kyoto, au Japon, en 1997.

« L'objectif ultime de la présente Convention [...] est de stabiliser, conformément aux

dispositions pertinentes de la Convention, les concentrations de gaz à effet de serre dans

l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système

climatique ». — Article 2 de la Déclaration de Rio.

La ratification du protocole par 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à

effet de serre en 2004 permet son application à compter de Février 2005. Les pays signataires

dits «de l'annexe» (soit 37 pays développés ou en transition vers une économie de marché

comme la Russie) ont accepté globalement de réduire de 5,5% leurs émissions de gaz à effet

de serre sur la période 2008-2012 par rapport au niveau atteint en 1990.

Les gaz à effet de serre concernés sont :

- le gaz carbonique ou dioxyde de carbone (CO2) provenant essentiellement de la

combustion des énergies fossiles et de la déforestation,

52
I – Etat de l’art

- le méthane (CH4) qui a pour origine principale l'élevage des ruminants, la culture du

riz, les décharges d'ordures ménagères, les exploitations pétrolières et gazières,

- les halocarbures (HFC et PFC) sont les gaz réfrigérants utilisés dans les systèmes de

climatisation et la production de froid, les gaz propulseurs des aérosols,

- le protoxyde d'azote ou oxyde nitreux (N2O) provient de l'utilisation des engrais azotés

et de certains procédés chimiques,

- l'hexafluorure de soufre (SF6) utilisé par exemple dans les transformateurs électriques.

Si les engagements de réduction sont ambitieux, les états signataires sont tenus de les

atteindre en temps et en heure, et pour ce faire, le protocole de Kyoto prévoit la possibilité de

recourir à des mécanismes dits de ‘’flexibilité’’ en complément des mécanismes politiques et

des mesures mis en place au niveau national :

- les ‘’permis d’émission’’ : vente ou achat de droit à émettre entre pays industrialisés

- la ‘’mise en oeuvre conjointe’’ : permet de procéder à des investissements entre pays

développés visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre en dehors de leur

territoire et de bénéficier de crédits d’émissions générés par les réductions ainsi

obtenues.

- Le ‘’mécanisme de développement propre’’ permet aux pays développés d’investir

dans des pays en développement pour la réduction des gaz à effet de serre.

I.1.4 Outils de management environnemental.

I.1.4.1 L’analyse du cycle de vie.

L’analyse du cycle de vie est une méthode systématique d’évaluation des impacts

environnementaux d’un produit, d’un service ou d’un procédé. Son but fondamental est de

réduire la pression d'un produit sur les ressources et l'environnement tout au long de son cycle

de vie, depuis l'extraction des matières premières jusqu'à son traitement en fin de vie (mise en

53
I – Etat de l’art

décharge, incinération, recyclage, etc.). Ce cycle est souvent qualifié de ‘’du berceau au

tombeau’’. L’enjeu majeur de l’analyse du cycle de vie est d’identifier les principales sources

d’impacts environnementaux et d’éviter, ou le cas échéant, d’arbitrer les déplacements de

pollution liés aux différentes alternatives envisagées.

En pratique, les flux de matières et d’énergies entrant et sortant à chaque étape du cycle de

vie, sont inventoriés, puis on procède à une évaluation des impacts environnementaux. La

complexité des phénomènes mis en jeu et en interaction impose une incertitude quant aux

impacts réels des flux et on parle plutôt ‘’d’impacts potentiels’’.

L’analyse du cycle de vie est un outil décisionnel qui se déroule en 4 étapes (Figure I.1-4 ci-

après). L’analyse du cycle de vie a fait l’objet d’une normalisation internationale en 1997 :

Norme ISO14040.

Figure I.1-4 : Diagramme des 4 étapes d’analyse du cycle de vie[18].

54
I – Etat de l’art

I.1.4.2 L’analyse d’éco-efficience

L’Eco-Efficacité ou Eco-Efficience est un terme qui est apparu dans le rapport "Changing

Course" ordonné par la World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) et

présenté lors du sommet de la terre de Rio de Janeiro en 1992 [19].

" L'Eco-Efficacité consiste à offrir des biens et des services à des prix compétitifs qui

répondent aux besoins des hommes et leur apportent une qualité de vie, tout en réduisant

progressivement les impacts environnementaux et la quantité des ressources naturelles

nécessaires tout au long du cycle de vie des produits pour atteindre finalement un niveau qui soit

en harmonie avec ce que peut supporter durablement la planète ".

I.1.4.3 L’initiative ‘’Responsible care’’

Le programme ‘’Responsible Care’’ est une initiative volontaire des industries chimiques

organisée autour d’un code de conduite articulé autour de 9 principes, indépendants des

normes et des dispositions réglementaires qui s'imposent aux industries signataires[20, 21]. Les

compagnies unissent ainsi leurs forces grâce à des antennes associatives nationales, (en

France, il s’agit de l’Union des Industries Chimiques UIC), pour (i) améliorer continuellement

leur performance en termes de santé, de sécurité et d’environnement, pour (ii) communiquer

avec les acteurs de leur chaîne à propos de leurs produits et procédés et pour (iii) produire des

biens à bon marché et sains, apportant un réel bénéfice à la société.

‘’Responsible Care’’ aide les industries à opérer sainement, profitablement et dans le respect

des générations futures au travers d’un partage d’informations, d’un système rigoureux de

contrôle, d’indicateurs performants et de procédures de vérification. Ainsi, ‘’Responsible

care’’ incite les entreprises chimiques à être plus transparentes vis-à-vis de leur rapport à

l’environnement. Cette démarche, tant individuelle que collective, permet à l’industrie

55
I – Etat de l’art

chimique de consolider sa réputation dans un monde où les produits chimiques sont plus

considérés comme des dangers potentiels que comme des éléments contributifs au bien être de

chacun.

I.2 Les huiles végétales, sources de carbone renouvelable.

I.2.1 Généralités.

Les huiles végétales représentent une alternative prometteuse aux ressources fossiles car elles

sont renouvelables et présentent après transformation des propriétés très proches de celles des

ressources fossiles. L’utilisation des huiles végétales a démarré il y a fort longtemps avec la

production de savon à partir d’huile d’olive et de soude végétale qui désignait en ce temps le

carbonate de sodium. Les premières traces sont datées de la civilisation sumérienne, 3000 ans

avant notre ère. Plus récemment, en 1900, les premiers moteurs à compression/allumage

développés par Rudolf Diesel furent testés avec de l’huile d’arachide [22]. Par la suite, du fait,

d’une grande disponibilité de produits pétroliers à très faible prix, l’utilisation des huiles

végétales a été abandonnée. Les huiles végétales ne sont redevenues attractives que très

récemment, car permettent notamment de faire face à la diminution des stocks pétroliers.

La figure I.2-1 présente la production d’huiles végétales communes à travers le monde et

selon les continents[23]. La production mondiale ne cesse de croître, même si l’augmentation a

tendance à ralentir au cours des dernières années. En 2007, elle représentait un volume de

130,4 Mtonnes, soit une croissance de plus de 210% par rapport à 1990. La production est

largement dominée par les pays asiatiques, qui fournissent en 2007 plus de la moitié de la

production mondiale. Les continents européen et américain représentent respectivement 15%

et 24% de la production mondiale. Et enfin, l’Océanie et l’Afrique assurent chacun, seulement

5% de la production mondiale.

56
I – Etat de l’art

140,0
Production d'huiles végétales (x 106 tonnes)

120,0

100,0
Océanie
Asie
80,0
Afrique
Amérique
60,0 Europe

40,0

20,0

0,0
1990 1995 2000 2005 2006 2007
Année

Figure I.2-1 : Production mondiale (x106 tonnes) d’huiles végétales selon les continents entre

1990 et 2007[23].

La majorité des huiles végétales est produite avec seulement 4 cultures spécifiques (le palme,

le soja, le colza et le tournesol) qui représentent environ 79% de la production totale. Seuls

14% des huiles et graisses sont estimés être utilisés dans des procédés industriels selon Dyer

et coll., 2008[24], le reste n’étant pas transformé.

57
I – Etat de l’art

I.2.2 Les principaux constituants des huiles végétales.

I.2.2.1 Triglycérides et composition en acides gras.

Les huiles végétales représentent une importante ressource renouvelable de la nature. Les

acides gras les composants peuvent être présents dans les huiles sous forme libre, ou estérifiés

à un squelette carboné de glycérol formant ainsi les monoacylglycérols (MAG),

diacylglycérols (DAG) et triacylglycérols (TAG). Les TAG (Figure I.2-2) représentent de

95% à 98% des huiles végétales, les 2 à 5% restants correspondant à des composés mineurs

(voir sections suivantes)[25].

Figure I.2-2 : Représentation schématique d’un triacylglycérol, portant un résidu d’acide oléique

(C18 :1∆9) en position 1, un résidu d’acide linoléique (C18 :2∆9,12) en position 2 et un résidu d’acide

linoléique (C18 :3∆9,12,15) en position 3.

Les acides gras diffèrent entre eux par :

- le nombre d’atomes de carbone composant la chaîne carbonée. Les acides gras

naturels les plus représentés contiennent de 6 à 26 carbones. Les acides gras contenant

18 carbones sont les plus rencontrés dans les huiles végétales.

- Le nombre de doubles liaisons dans la chaîne carbonée.

- La configuration cis ou trans de la (des) double(s) liaison(s).

58
I – Etat de l’art

- La présence de groupements sur la chaîne carbonée (fonction hydroxyl ou époxy-).

Une grande variabilité dans la composition en acides gras est constatée intra-espèce, inter-

espèce et même selon le cultivar. Néanmoins de grandes tendances peuvent être dégagées

(Table I.2-1).

Table I.2-1: Composition moyenne en acide gras (% mol) de quelques huiles végétales d’importance

industrielle.

Ac. gras Palmitique Palmitoléique Margarique Stéarique Oléique Linoléique Linolénique Gadoléique
Huile 16:0 16:1 17:0 18:0 18:1 18:2 18:3 20:1
Arachide 8-13 < 0,3 < 0,1 3-4 48-66 14-28 < 0,3 1-2
Colza 1-5 <1 -- 1-2 55-62 18-22 8-10 1-2
Maïs 8-13 <1 -- 1-4 24-32 55-62 <2 < 0,5
Noisette 5-9 < 0,3 -- 1-4 66-83 8-25 < 0,6 --
Noix 6-8 < 0,2 < 0,1 1-3 14-21 54-65 9-15 < 0,3
Olive 8-14 <1 < 0,2 3-6 61-80 3-14 <1 < 0,4
Pépin de raisin 7-10 < 0,5 -- 3-6 14-22 65-73 < 0,5 < 0,2
Soja 8-13 < 0,2 -- 2-5 17-26 50-62 4-10 < 0,4
Tournesol 5-7 < 0,4 <0,1 4-6 15-25 62-70 < 0,2 < 0,5
Tournesol Oléique 3-4 < 0,1 -- 3-4 75-83 10-21 < 0,3 0,1-0,5

[26]
Dubois et coll., 2007 ont réalisé l’analyse de 80 huiles végétales et ont proposé une

classification selon la teneur et la composition en acides gras en 3 grands groupes (Table

I.2-2), chacun pouvant être sous-divisé selon la prédominance de tel ou tel acide gras:

- Les huiles saturées

- Les huiles mono-insaturées

- Les huiles poly-insaturées.

59
I – Etat de l’art

Table I.2-2: Classification des huiles selon leur teneur en acides gras majoritaires[26]. AC : Acide Caprique ;

ALR : Acide Laurique ; AM : Acide Myristique ; AS : Acide Stéarique ; AGS : Acides Gras Saturés ; AGMI :

Acide Gras Mono-Insaturés ; AGPI : Acides Gras Poly-Insaturés ; AL : Acide Linoléique ; AAL : Acide α-

Linolénique.

Total AGS Total AGMI Total AGPI


Classes d’huiles Sous-classes Exemples
(%) (%) (%)
Saturées AC Cuphea 91,6 0,0 8,2
ALR + AM Coco 92,6 6,1 1,9
Palmiste 81,9 16,4 3,1
AP Palme 50,4 39,4 10,5
AS Beurre de Cacao 62,9 34,1 3,0
Beurre de karité 46,5 48,0 5,4
Mono-insaturées AGMI Olive 15,3 73,8 10,0
Noisette 7,8 83,1 9,0
Avocat 16,4 67,8 15,2
Abricot noyau 4,8 66,4 28,8
Colza 8,0 62,4 31,5
Moutarde blanche 3,4 68,5 21,4
AGMI + AGS + Arachide 18,3 49,6 30,8
AL Son de riz 21,3 42,4 35,9
Argan 17,8 35,9 35,8
Poly-insaturées AL Pépin de raisin 6,7 18,4 65,4
Carthame 9,1 13,9 77,3
Cassis 8,3 16,3 75,3
AL + AGS Coton 27,8 18,2 53,4
Noix 14,8 0,4 84,0
Lupin 26,4 17,4 55,8
AL + AGMI Tournesol 12,8 22,4 66,0
Maïs 14,8 28,1 57,1
Sésame 15,7 40,1 45,7
Bourrache 16,6 26,1 60,9
Soja 15,7 24,2 59,8
Chanvre 10,1 12,1 79,1

AAL + AGMI Cameline 9,7 32,8 54,1


Lin 10,0 18,5 71,8

AAL + AL Pourpier 21,7 11,8 66,5


Framboise 3,7 12,0 83,6

Une centaine d’acides gras naturels a été identifiée jusqu’à présent. Leurs combinaisons dans

les TAG, leurs positions stéréochimiques sn-1, sn-2 ou sn-3 sur le squelette de glycérol, la

configuration optique R/S du triglycéride estérifié en sn-1 et sn-3 par des acides gras

différents (isomères optiques) entraînent une complexité énorme des TAG. A titre, d’exemple,

60
I – Etat de l’art

Lisa et Holcapek, 2008[27] réalisent l’analyse des TAG issus de 26 huiles industriellement

importantes. Ils identifient 28 acides gras différents donnant lieu à 264 TAG différents.

Comme l’illustre la Table I.2-3 pour les acides gras majeurs[28], les acides gras saturés ont

tendance à se positionner majoritairement en position sn-1 et sn-3 du squelette de glycérol.

Au contraire les acides gras (poly-)insaturés se retrouvent majoritairement en position sn-2 (à

l’exception de l’huile de soja dans laquelle l’acide linolénique se positionne en positions sn-1

et sn-3). Concernant les acides gras mono-insaturés, l’acide oléique ((C18 :1) est distribué

assez régulièrement, mais les acides gras plus longs tels que l’acide érucique (C22 :1) et

l’acide eicosènoïque (C20 :1) sont clairement plus abondants sur les positions externes.

Table I.2-3: Distribution positionnelle des acides gras majeurs dans les triglycérides de certaines huiles

végétales (%mol)[28].

Huile sn 16:0 16:1 18:0 18:1 18:2 18:3 20:0 20:1 22:0 22:1 24:0
1 10,1 0,2 5,6 15,3 15,6 53,2
Lin 2 1,6 0,1 0,7 16,3 21,3 59,8
3 6 0,3 4 17 13,2 59,4
1 18,2 0,1 5,4 15,9 47,8 12,9
Soja 2 1,9 0 ,1 2,7 28,4 64,1 2,6
3 12 0,1 4, 5 25 48,3 10,3
1 17,9 0,3 3,2 27,5 49,8 1,2
Mais 2 2,3 0,1 0,2 26,5 70,3 0,7
3 13,5 0,1 2,8 30,6 51,6 1
1 13,6 0,3 4,6 59,2 18,5 0,7 1,1 1,3 0,7
Arachide 2 1,6 0,1 0,3 58,5 38,6 0,3 0,2 0,5
3 11 0,3 5,1 57,3 10 4 2,7 5,7 2,8
1 10,9 0,6 1,9 17,1 70
Tournesol 2 1,7 0 4,1 36,3 57,8
3 9 0,5 8,7 31,2 51,3
1 13,1 0,9 2,6 71,8 9,8 0,6
Olive 2 1,4 0,7 82,9 14 0,8
3 16,9 0,8 4,2 73,9 5,1 1,3
1 4,1 0,3 2,2 23,1 11,1 6,4 16,4 1,4 34,9
Colza 2 0,6 0,2 37,3 36,1 20,3 2 3,6
3 4,3 0,3 3 16,6 4 2,6 17,3 1,2 51

61
I – Etat de l’art

I.2.2.2 Les composants mineurs.

Selon leur mode d’obtention, les huiles sont disponibles sous trois formes différentes :

- Les huiles vierges répondent à des critères précis fixés par la réglementation:

extraction par des procédés exclusivement mécaniques, sans solvant ; clarification par

des moyens physiques (décantation et double filtration) ; aucun traitement de raffinage

physique ou chimique.

- Les huiles brutes : le terme d’huile brute est utilisé pour toute huile obtenue en sortie

d’extraction, quel que soit le mode d’obtention (mécanique ou avec solvant).

- Les huiles raffinées sont obtenues après un processus de raffinage qui sera abordé plus

en détail dans la section I.2.3.

I.2.2.2.1 Les composés phosphorylés.

Les composés phosphorylés sont représentés par des grands groupes de molécules différant

par la nature de leur squelette carboné :

- les phosphoglycérides sont composés d’un acide phosphorique (un phosphate estérifié

en position sn-3 d’une molécule de glycérol) dont les positions sn-1 et sn-2 sont

estérifiés de résidus d’acides gras R1 et R2 variables (Figure I.2-3). Le résidu X peut

être une base azotée (aminoalcool) ou un polyol[29].

Figure I.2-3 : Représentation schématique de la formule générale des phosphoglycérides. R1 et R2 sont des

résidus d’acides gras, X est une base azotée (aminoalcool) ou un polyol.

62
I – Etat de l’art

Les Phosphoglycérides les plus courants sont la phosphatidylsérine, la

phosphatidyléthanolamine, la phosphatidylcholine, le phosphatidylglycérol et le

phosphatidylinositol.

- Les sphingophospholipides sont basés sur un squelette sphingosyl[29]. Le

phospholipide le plus commun dans cette classe est un ester de phosphoryl-choline et

de N acyl-sphingosine. Il est communément appelé sphingomyéline (Figure I.2-4). Les

sphingophospholipides sont des composés très minoritaires dans les huiles végétales.

Figure I.2-4 : Représentation schématique de la formule générale de la sphingomyéline.

I.2.2.2.2 Les Tocophérols et Tocotriènols.

Les tocophérols sont des éléments abondants des huiles. Ils sont constitués d'un noyau

chromanol et d'une chaîne latérale saturée à 16 atomes de carbone (Figure I.2-5). Les

tocotriènols diffèrent des tocophérols par la présence de trois doubles liaisons (indiquées en

pointillés dans la Figure I.2-5) sur cette chaîne latérale. Les tocophérols et tocotriènols sont

présents sous trois formes, α, β, δ, et γ. La différence réside dans le nombre et la position des

groupements méthyles sur le noyau chromanol. Leur configuration est tout R. Ils forment le

groupe de la Vitamine E.

63
I – Etat de l’art

R1 R2 R3
α-tocophérol
-CH3 -CH3 -CH3
α-tocotriènol
β-tocophérol
-CH3 -H -CH3
β-tocotriènol
δ-tocophérol
-H -CH3 -CH3
δ-tocotriènol
γ-tocophérol
-H -H -CH3
γ-tocotriènol

Figure I.2-5 : Structure des Tocophérols et Tocotriènols. Les doubles liaisons indiquées en pointillé ne sont

présentes que dans les tocotriènols.

La composition et la teneur en tocophérols et tocotriènols varient énormément entre les

espèces et selon le cultivar. Cependant, de grandes tendances peuvent être soulignées. Un

récapitulatif de la composition et de la teneur de certaines huiles végétales est présenté dans la

Table I.2-4.

L’α-tocophérol est le plus représenté des tocophérols dans certaines huiles, en particulier chez

le tournesol, le carthame, le germe de blé et le canola. D’autres huiles contiennent une plus

grande quantité de γ-tocophérol (palme, soja, colza, maïs, arachide, sésame). Le germe de blé

contient une quantité appréciable de β-tocophérol et de β-tocotriènol. La palme est riche en α-

tocotriènol, les tocotriènols étant peu représentés par ailleurs. Les huiles de coco et d’olive ne

contiennent de tocophérols que très modestement.

64
I – Etat de l’art

Table I.2-4: Teneur en tocophérols d’huiles végétales (mg/kg) [30, 31].

Tocophérols Tocotriènols
α β γ δ α β
Canola 210 1 42 0,4 0,4 -
Coco 5 - - 6 5 1
Maïs 112 50 602 18 - -
Coton 389 - 387 - - -
Olive 119 - 7 - - -
Palm 256 - 316 70 146 32
Arachide 130 - 214 21 - -
Carthame 342 - 71 - - -
Sésame 136 - 290 - - -
Soja 75 15 797 266 2 -
Tournesol 487 - 51 8 - -
Germe de blé 1330 710 260 271 26 181
Colza 190 - 500 15 - -

I.2.2.2.3 Les Stérols.

Les stérols représentent la plus grande partie insaponifiable des huiles végétales. Leur

structure repose sur le noyau dit cyclopentanophénanthrène (encore appelé noyau stérane).

C’est une structure cyclique à 19 carbones et dont les carbones C5 C8 C9 C10 C13 C14 sont

asymétriques (Figure I.2-6).

Figure I.2-6 : représentation du noyau cyclopentanophénanthrène, motif de base des stérols.

65
I – Etat de l’art

Les stérols diffèrent les uns des autres par la nature et la position de groupement porté par ce

cycle et notamment la chaîne latérale portée par le carbone 17 et par la présence éventuelle et

le nombre de doubles liaisons. Plus de 250 stérols naturels ont été isolés du monde végétal [28].

Nous pouvons citer le β-sitostérol, le campestérol, l’ergostérol, le fucostérol et le

brassicastérol comme étant les plus courants. Leur structure est présentée dans la Figure I.2-7.

Figure I.2-7 : Représentation schématique de phytostérols courants.

66
I – Etat de l’art

Les stérols se trouvent dans les huiles sous forme libre ou sous forme estérifiée avec des

acides gras. La nature des acides gras est différente selon les huiles. La teneur, la composition

et le degré d’estérification des stérols dépendent de nombreux facteurs tels que :

- les espèces génétiques

- le cultivar

- les conditions de stockage des huiles

- le procédé de raffinage.

Verleyen et coll, 2002[32] donnent la teneur en stérols d’une liste non exhaustive d’huiles

d’intérêt industriel. La Figure I.2-8 démontre la variabilité de teneur en stérols des huiles

pouvant aller de 65 mg/100g pour l’huile de palme jusqu’à 900 mg/100g dans l’huile de maïs.

L’huile de tournesol en contient environ 300mg/100g.

maïs

colza

tournesol

soja

arachide

olive

noix

oléine de
palme

coco

palme

0 200 400 600 800 1000


Teneur en stérols (mg/100g)

Figure I.2-8 : Teneur en stérols totaux (mg/100g) de quelques huiles d’intérêt industriel[32]. THO =

Tournesol Hautement Oléique.

67
I – Etat de l’art

Le taux d’estérification des stérols est également très variable selon les huiles (Figure I.2-9).

Les stérols estérifiés peuvent représenter jusqu’à 84% dans l’huile d’olive tandis qu’ils ne

représentent que 41% dans l’huile de colza et 60% dans l’huile de tournesol.

colza

maïs

noix

tournesol

coco

arachide

oléine de
palme

palme

soja

olive

0,0% 20,0% 40,0% 60,0% 80,0% 100,0%


Pourcentage de stérols libres (violet) et de stérols estérifiés (vert).

Figure I.2-9 : Comparaison entre la teneur en stérols libres (mg/100g) (violet) et la teneur en stérols

estérifiés (vert) de quelques huiles d’intérêt industriel[32].

Phillips et coll, 2001[33] ont analysé les stérols de 45 huiles différentes. La Table I.2-5 donne

un résumé des teneurs des principaux phytostérols de certaines huiles d’intérêt industriel. On

observe une large variation dans la teneur et la composition des différentes huiles végétales.

La classe de stérols prédominante est celle du β-sitostérol qui représente 73% dans le

tournesol ou même jusqu’à 88% des stérols dans l’huile de coton.

Table I.2-5: Composition en stérols (mg/100g) d’huiles d’intérêt industriel[33].

68
I – Etat de l’art

∆5-
sitostérol campestérol stigmastérol brassicastérol Avenastérol
Canola 381 164 16 51 18
Colza 393 275 3 69 36
Maïs 509 139 59 41 11
Soja 158 55 60 1 5
Carthame 121 28 15 0 18
Arachide 115 24 12 1 13
Sesame 331 75 33 0 51
Olive 129 4 2 17 3
Coton 256 20 5 0 8
Palme 40 15 9 0 2
Onagre 862 71 4 0 121
Bourrache 108 84 9 0 76
Tournesol 245 34 32 0 25

I.2.2.2.4 Composés phénoliques.

De nombreux composés phénoliques secondaires sont présents dans les huiles. Leur diversité

et leur nombre sont très importants. Ces derniers participent aux propriétés de stabilité

oxydative hors norme des huiles de sésame et des huiles d’olive. Les composés phénoliques

sont nombreux et de natures différentes[34]. Sont présentées dans la Figure I.2-10 les structures

de différents composés phénoliques :

- les lignanes sont des composés phénoliques formés de deux unités monolignols. Il

existe de très nombreux lignanes, qui diffèrent par le type de liaison entre les deux

unités et les modifications qui interviennent après la dimérisation (Figure I.2-10). les

lignanes se retrouvent surtout dans les huiles de sésame et de lin.

- les alcools phénoliques, tels que le tyrosol ou l’hydrotyrosol, sont essentiellement

présents dans les huiles d’olive.

69
I – Etat de l’art

- les acides phénoliques, tels que l’acide caféique, l’acide vanillique, les acides para- et

ortho-coumarique, l’acide férullique ou l’acide cinnamique, sont essentiellement

présents dans les huiles d’olive.

- Les flavones qui dérivent d’une structure phénylbenzopyrone.

La pluralité des composés phénoliques dans les huiles résulte souvent en des mélanges très

complexes.

Les composés phénoliques ont été identifiés dans de nombreuses huiles. La teneur relative de

chaque composé phénolique est très dépendante de l’espèce végétale et du cultivar. La teneur

en composés phénoliques de l’huile d’olive est de l’ordre de 250 à 300 mg/kg[35] et sont

essentiellement des phénols simples (hydroxytyrosol and tyrosol). L’huile de sésame contient

de grandes quantités de sésamine et de sésamoline (de 200 à 400 mg/100g) pouvant se

décomposer en sésamol et sésaminol[36]. Il est reconnu que la graine de tournesol contient de

grandes quantités de composés phénoliques (2 à 3 g/100g de graines), essentiellement

constitués d’acide caféique[37], Cependant, ils ne sont retrouvés qu’à l’état de traces dans les

huiles[38].

70
I – Etat de l’art

Figure I.2-10 : Représentation schématique des structures de polyphénols présents dans les huiles

végétales. 1à4 : Lignanes ; 5&6 : Alcools phénoliques ; 7à10 : Acides phénoliques ; 11&12 : Flavones. 1 :

Sésamine, 2 : Sésaminol, 3 : Sésamol, 4 : Sésamoline, 5 : Hydrotyrosol, 6 : Tyrosol, 7 : Acide férullique, 8 :

Acide cinnamique, 9 : Acide caféique, 10 : Acide vanillique ; 11 : Lutéoline ; 12 : Apigénine.

71
I – Etat de l’art

I.2.2.2.5 Autres composés.

Un certain nombre de composés mineurs supplémentaires sont contenus dans les huiles

végétales. Peuvent être cités :

- des hydrocarbures. Le plus couramment rencontré est le squalène, un hydrocarbure

terpènoïde à 6 motifs d’isoprène. Il peut atteindre des quantités non négligeables dans

l’huile d’olive et représenter jusqu’à 40% de la fraction insaponifiable (800 à 1200

mg/kg)[25]. Le squalène est également présent en quantité dans les huiles d’argan,

d’amarante, de son de riz ou de germe de blé. De faibles quantités de squalène sont

rencontrées dans les huiles de tournesol (de l’ordre de 6 mg/100g)[39]. Des alcanes de

C8 à C35 peuvent être également présents.

- des pigments chlorophylliens et leurs dérivés (phéophytines) responsables de la

coloration verte des huiles de canola, colza et olive par exemple. L’absence de

chlorophylles et dérivés est devenue un critère de qualité de certaines huiles[25, 40].

- Des caroténoïdes et plus spécialement le β-carotène et la lutéine. La concentration des

caroténoïdes est souvent faible dans les huiles végétales mais leur présence est

cruciale dans le processus de stabilité oxydative (voir section I.2.4.3). Les huiles de

colza et de lin en contiennent de 30 à 40 ppm. L’huile d’olive peut contenir 30 à 31

ppm de chacun des pigments[41].

- Des cires, esters d’acides gras (de 20 à 28 atomes de carbone) et d’alcool gras à chaîne

longue (de 22 à 30 atomes de carbone) et des alcools gras[25]. La teneur en cire peut

être importante dans les huiles de maïs, de son de riz, de carthame, de sésame et de

tournesol : de 0,2 à 3% selon Jonhson, 2008[42].

- Des traces de métaux, provenant des sols et des fertilisants ou issus de contamination

due à la transformation et au stockage. Les métaux les plus fréquemment rencontrés

sont Fer et Cuivre[34]. La Table I.2-6 donne des valeurs de leur présence dans les

72
I – Etat de l’art

huiles végétales. Cr, Mn, Sn, Ni et Pb peuvent être rencontrés mais à des

concentrations n’excédant pas le µg/kg[43].

- Des protéines résiduelles.

Table I.2-6: Teneur en métaux de quelques huiles d’intérêts [43].

Teneur en métaux

Cuivre (ppb) Fer (ppm)

Sésame 16 1,2

Soja brut 13,2 2,8

Olive vierge 9,8 0,7

Tournesol 5,2 0,3

I.2.3 Raffinage des huiles

La plupart des huiles sont utilisées sous une forme dite raffinée dans laquelle nombre de

composés ‘’non TAG’’ sont éliminés au travers d’opération de raffinage. Ces composés

indésirables incluent de petites quantités de protéines et autres solides résiduels issus du

procédé d’extraction : les phospholipides, les cires, les composés soufrés (huile de colza),

éventuellement des traces de solvants résiduels et de l’eau. Cependant tous les composés

mineurs ne sont pas délétères. Par exemple, les tocophérols qui protègent les huiles contre

l’auto-oxydation, les β-carotènes et autres composés phénoliques agissant en tant qu’anti-

oxydant sont à conserver. Malheureusement, des étapes du processus de raffinage ne sont pas

parfaitement sélectives et éliminent certains des composés bénéfiques au même titre que les

indésirables ciblés[44].

73
I – Etat de l’art

De nombreux procédés de raffinage des huiles ont été développés au cours du temps. Le

raffinage chimique et le raffinage physique sont les deux types majeurs de raffinage des huiles

végétales. Des procédés impliquant des enzymes ou alors des membranes ont été également

développés. Néanmoins, le raffinage chimique reste le procédé le plus utilisé.

I.2.3.1 Le raffinage chimique

La Figure I.2-11 présente l’organigramme général du raffinage chimique des huiles végétales

brutes[45].

La première étape du raffinage implique le retrait des phospholipides grâce à une étape dite de

‘’dégommage’’. Son principe est d’éliminer les phospholipides grâce à un lavage à l’eau.

L’hydratation des phospholipides les rend insolubles dans l’huile et facilement éliminables

par précipitation. Les gommes sont rendues insolubles dans l’huile avec un taux d’hydratation

de 1% à 3%. Une règle générale est que la quantité d’eau à utiliser doit être équivalente à la

quantité de phospholipides hydratables contenus dans l’huile[44].

Les phospholipides sont présents sous une forme hydratable et sous une forme non-hydratable

(i.e. combinés avec des cations calcium, magnésium ….). Ces derniers sont traités avec des

solutions acides (acide phosphorique de 0,02% à 0,5% à 60°C-90°C pendant 15-30 minutes)

afin de les rendre hydratables[46].

74
I – Etat de l’art

Figure I.2-11 : Diagramme des opérations élémentaires du raffinage chimique des huiles végétales[45].

L’étape de neutralisation consiste en un apport de soude afin de saponifier les acides gras et

neutraliser le possible excès d’acide phosphorique utilisé lors de l’étape précédente. Les

savons sont alors éliminés de façon continue par centrifugation. La quantité et la force de la

soude utilisée sont dépendantes de la quantité d’acides gras libres présents dans les huiles. Les

excès de soude peuvent conduire à la saponification des triglycérides et réduire les

rendements de raffinage. L’indice d’acide des huiles est donc déterminé avant neutralisation.

La neutralisation en présence d’hexane est connue sous le nom de raffinage sur miscella. Cela

permet une réduction de viscosité et une augmentation de la différence de densité entre les

75
I – Etat de l’art

deux phases huile/ solvant et eau/savon. Cela permet d’augmenter l’efficacité de séparation et

de réduire les pertes de raffinage. Ce procédé induit simultanément une décoloration de

l’huile. Le principal inconvénient est le recyclage des solvants utilisés qui en font un procédé

relativement cher. Une étape de lavage à l’eau (10 à 20%) est effectuée pour retirer la grande

majorité des savons produits lors de l’étape de neutralisation. Les savons résiduels pouvant

persister sont éliminés lors de l’étape de décoloration.

La saturation en eau des huiles est en moyenne de 0,8%. Cependant, les huiles végétales

doivent être séchées pour éviter des hydrolyses parasites aboutissant à la formation d’acides

gras libres lors d’utilisation des huiles à hautes températures (désodorisation par exemple).

Pour ce faire, les huiles végétales sont traitées à chaud (90°C – 115°C) et sous vide poussé

(15mm Hg absolu). L’humidité relative des huiles dégommées et neutralisées est ainsi

abaissée à moins de 0,1%.

Une étape de décirage peut être nécessaire pour les huiles fortement chargées en cire (maïs,

son de riz, carthame, sésame et tournesol surtout). Traditionnellement, le décirage consiste en

un refroidissement continu des huiles à 4-6°C pour cristalliser les cires. La durée de la

cristallisation est de 4h et peut être prolongée par une période de 6h pour développer les

cristaux de cires. L’huile est alors chauffée à 16°C avant d’être filtrée pour séparer les

cristaux de l’huile.

La décoloration a pour but d’optimiser la couleur des huiles en éliminant les pigments avec

des argiles neutres, des terres activées, des silicates synthétiques, du gel de silice ou encore du

charbon. Un bénéfice associé à la décoloration est la décomposition des péroxydes et

l’élimination des dernières traces de savons formés dans les étapes précédentes. Le procédé

76
I – Etat de l’art

est généralement conduit sous vide car les décolorants usuels peuvent catalyser l’oxydation

des huiles en présence d’air. Les pigments sont adsorbés à la surface des terres ou argiles lors

de la mise en contact avec les huiles puis sont éliminés par filtration.

La dernière étape du raffinage chimique est la désodorisation. Son but est d’éliminer les

derniers contaminants des huiles tels que les acides gras volatils ou les aldéhydes

responsables des odeurs des huiles. Le principe de la désodorisation est un entraînement par la

vapeur à haute température (180°C-240°C) sous vide. La désodorisation a également pour

effet secondaire de réduire les traces de solvants résiduels et les traces de pesticides. Elle

permet l’élimination de la plupart des péroxydes pouvant être contenus dans les huiles mais

ne permet pas de récupérer celles dont le stade d’oxydation est trop avancé (rancissement

complet).

Les huiles vierges et brutes possèdent généralement une stabilité oxydative plus importante

que les huiles raffinées (perte d’antioxydants). Ainsi, les huiles raffinées ne sont pas exposées

à l’atmosphère mais sont conservées sous atmosphère d’azote inerte.

Le raffinage chimique, s’il est largement utilisé, a un certain nombre de désavantages[47] :

- la procédure est assez coûteuse.

- la perte par saponification des triglycérides peut être élevée, spécialement pour les

huiles à haute teneur en acides gras libres, grandes consommatrices de soude.

- La procédure demande beaucoup de temps.

- De grandes quantités d’énergie sont consommées.

- Les déchets liés aux différentes étapes doivent être traités.

Pour ces raisons, des voies alternatives de raffinage ont été développées.

77
I – Etat de l’art

I.2.3.2 Raffinage physique.

Lors du raffinage physique des huiles, les acides gras libres contenus dans les huiles brutes

sont élimininés par des méthodes physiques, sans application de solution de soude.

Néanmoins, même dans les procédés de raffinage physique, sont inclues des étapes faisant

intervenir des produits chimiques nécessaires pour assurer les purifications non réalisées

physiquement (dégommage, décoloration etc…).

La Table I.2-7 suivante propose une vue d’ensemble des procédés de raffinage physique. Le

raffinage par entraînement à la vapeur est le seul à être actuellement employé à un niveau

industriel.

Le raffinage physique sous flux de vapeur et sous basse pression permet le retrait des acides

gras libres et des substances insaponifiables tout en réduisant les pertes de triglycérides par

rapport au raffinage chimique. Le raffinage physique a un certain nombre d’avantages par

rapport au raffinage chimique traditionnel : simplicité de procédure, rendement de raffinage

augmenté, conservation énergétique, génération de polluants environnementaux réduits.

Cependant le principal inconvénient de la procédure est que toutes les huiles ne sont pas

raffinables par ce procédé. L’utilisation de hautes températures et d’un vide poussé entraîne la

formation de produits secondaires tels que des trans-isomères.

78
I – Etat de l’art

Table I.2-7: Méthodes de raffinage physique des huiles végétales brutes[47].

Procédure Principe

Raffinage à la vapeur Retrait des acides gras libres et autres


volatiles par la vapeur surchauffée à 200-
270°C à basse pression suivant un
dégommage et une décoloration primaire.

Entraînement par gaz inerte Retrait des acides gras libres dans un flux de
gaz inerte (azote)
Distillation moléculaire Retrait des composés les plus volatils y
compris les acides gras libres des TAG
moins volatils à très basse pression sans
application de vapeur.
Raffinage sur membrane Traitement des huiles brutes sous pression
avec des membranes sélectives perméables
aux acides gras libres mais imperméables aux
TAG
Système hermétique Traitement de l’huile à haute température et
haute pression, suivi de la centrifugation des
précipitats puis d’un raffinage à la vapeur.

Extraction par solvants Retrait sélectif des acides gras par


distribution à contre courant entre solvants
non miscibles, l’un dissolvant les acides gras,
l’autre extrayant sélectivement les TAG

Raffinage avec CO2 supercritique Retrait des acides gras libres et autres
impuretés par CO2 supercritique

I.2.4 Mécanisme d’oxydation des huiles et matières grasses.

La stabilité oxydative représente la résistance à l’oxydation pendant le traitement et le

stockage des huiles et dérivés. La résistance à l’oxydation peut être exprimée comme la

période de temps nécessaire pour atteindre un point critique d’oxydation, représenté soit par

79
I – Etat de l’art

un changement des propriétés organoleptiques du produit, soit par une accélération soudaine

du procédé oxydatif.

Différents mécanismes moléculaires, l’auto-oxydation et l’oxydation photosensible, sont à

l’origine de l’oxydation des huiles pendant leur traitement et leur stockage. Deux types

d’oxygènes peuvent réagir avec les huiles ; l’un est appelé '’oxygène atmosphérique à triplet’’
3
O2 et est impliqué dans le phénomène d’auto-oxydation, une réaction radicalaire en chaîne.

L'autre est appelé ‘’oxygène à singulet’’ 1O2 et intervient dans le processus d’oxydation

photosensible. La différence entre les deux oxygènes réside dans leurs orbitales moléculaires

(Figure I.2-12). La forme la plus abondante et la plus stable est 3O2 que l’on respire

quotidiennement. L’orbitale moléculaire de 1O2 diffère de celle de 3O2, par la présence d’une

paire d’électrons au niveau de l’orbitale antiliante π∗ [34, 48].

Figure I.2-12 : Orbitales moléculaires des oxygènes à triplet 3O2 et à singulet 1O2 [34, 48]

80
I – Etat de l’art

I.2.4.1 Le mécanisme d’auto-oxydation des huiles.

L’auto-oxydation des huiles est une réaction radicalaire en chaîne. Elle se décompose en une

étape d’initiation, une étape de propagation et une étape de terminaison.

Initiation RH => R● + H● (Eq. I-1)

Propagation R● + 3O2 => ROO● (Eq. I-2)

ROO● + RH => ROOH + R● (Eq. I-3)

ROOH => RO● + OH● (Eq. I-4)

RO● + RH => ROH + R● (Eq. I-5)

Terminaison ROO● + R● => ROOR (Eq. I-6)

RO● + R● => ROR (Eq. I-7)

R● + R● => RR (Eq. I-8)

(R = chaîne alkyle)

L’auto-oxydation implique que les acides gras ou acylglycérols soient sous forme radicalaire.

Lors de l’étape d’initiation, un atome d’hydrogène est enlevé de la chaîne carbonée d’acide

gras ou d’acylglycérol créant ainsi un radical lipidique R● (réaction I-1). L’énergie nécessaire

varie selon la position de l’atome d’hydrogène dans la chaîne carbonée. L’atome d’hydrogène

adjacent d’une double liaison et, plus particulièrement celui lié au carbone présent entre deux

doubles liaisons, est facilement enlevé (Figure I.2-13). Le processus est accéléré par les

catalyseurs métalliques, par les UV et la lumière visible qui permettent la formation de

radicaux libres sur les acides gras ou les acylglycérols.

81
I – Etat de l’art

Figure I.2-13 : Energie nécessaire pour la formation d’un radical lipidique selon la position de

l’hydrogène sur la chaîne carbonée de l’acide linoléique[34].

Le radical lipidique réagit avec 3O2 et forme des radicaux peroxy-lipidiques ROO● (réaction I-

2). Cette réaction est très rapide sous pression en oxygène normale et par conséquent la

concentration en radicaux lipidiques R● est très inférieure à celle des radicaux peroxy-

lipidiques ROO●. Ces derniers peuvent à leur tour soustraire l’hydrogène d’une nouvelle

molécule d’acide gras ou d’acylglycérol pour former un hydropéroxyde ROOH et un nouveau

radical lipidique R● (réaction I-3). Ces radicaux catalysent à nouveau la réaction

d’oxydation : il y a alors réaction en chaîne.

Les hydropéroxydes sont des espèces peu stables qui peuvent se dissocier facilement pour

produire des radicaux oxy-lipidiques RO● qui accélèrent la propagation de la réaction

(réactions I-4 et I-5).

La formation de radicaux peroxy-lipidiques et d’hydropéroxyde ne dépend que de la quantité

et de la disponibilité de l’oxygène et de la température. Lorsque deux radicaux (R●, RO● ou

ROO●) se rencontrent, des espèces non radicalaires polymériques sont produites et la réaction

s’achève (réactions I-6 à I-8) : on parle de terminaison.

82
I – Etat de l’art

Les hydropéroxydes produits par auto-oxydation sont généralement stables à température

ambiante et en l’absence de métaux. Dans le cas contraire, ils sont décomposés en radicaux

alkoxy-, pour former des aldéhydes, cétones, esters, alcools et hydrocarbones à courtes

chaînes.

I.2.4.2 L’oxydation photosensible.

L’oxydation des huiles est accélérée par la lumière en présence de ‘’sensibilisateurs’’ tels que

les chlorophylles et dérivés. Ces derniers peuvent absorber l’énergie lumineuse et passer très

rapidement dans un état excité instable à singulet. Les sensibilisateurs excités peuvent

retourner à leur état initial par émission de lumière (fluorescence), par conversion interne

(émission de chaleur) ou par croisement inter-système CIS.

Figure I.2-14: mécanisme chimique de la formation de l’oxygène à singulet en présence de sensibilisateur,

de lumière et d’oxygène à triplet[48].

Le croisement inter-système correspond au passage du sensibilisateur excité à singulet, à un

état excité à triplet. Le retour de ce dernier à un état énergétique basal peut se faire de

différentes façons :

- par phosphorescence (Figure I.2-14)

83
I – Etat de l’art

- par production d’anions superoxydes O-2● par transfert d’électrons (Figure I.2-14)

- par acceptation d’un hydrogène ou d’un électron d’un substrat pour produire des

radicaux (type I dans la Figure I.2-15).

- par transfert de triplet sur un 3O2 adjacent pour former directement du 1O2 par

annihilation de triplets (type II dans la Figure I.2-15)

Figure I.2-15: formation du sensibilisateur excité à triplet (3sen*) et ses réactions avec les substrats selon

des réactions de type I ou de type II[48].

Les anions superoxydes sont à l’origine de la production de peroxyde d’hydrogène H2O2, une

des espèces réactives par dismutation spontanée de l’oxygène. La réaction du peroxyde

d’hydrogène avec un anion superoxyde est génératrice de l’oxygène singulet 1O2 par réaction

de Haber Weiss en présence de métaux de transition (Fer, Cuivre) (réactions I-9 et I-10).

O-2● + O-2● + 2H+ => H2O2 + O2 (Eq. I-9)

H2O2 + O-2● => Ho● +OH- + 1O2 (Eq. I-10)

84
I – Etat de l’art

L’1O2, grandement nucléophile, réagit directement avec les doubles liaisons à haute densité en

électrons sans formation de radical alkyle pour former des hydropéroxydes. La réaction

d‘oxydation à oxygène singulet est très rapide dans les huiles, car une faible énergie

d’activation est requise. La vitesse de formation des hydropéroxydes est dépendante du

nombre de doubles liaisons portées par les chaînes d’acides gras, mais peu dépendante de leur

type (conjugué, non conjugué, diène ou triène). Les hydropéroxydes formés par cette voie se

décomposent selon un processus identique à celui de l’auto-oxydation.

I.2.4.3 Les Antioxydants.

I.2.4.3.1 Antioxydants primaires.

Les anti-oxydants primaires (également appelés antioxydants de type I ou antioxydants de

rupture de chaîne) sont des accepteurs de radicaux libres, capables de retarder ou d’inhiber la

période d’initiation et/ou d’interrompre l’étape de propagation du phénomène d’auto-

oxydation[34].

Les anti-oxydants primaires (AH) réagissent avec les radicaux libres lipidiques et peroxy-

lipidiques pour les convertir en produits non radicalaires plus stables (réactions I-11 à I-13).

Grâce à une structure résonante, le radical antioxydant produit (A●) possède une énergie plus

faible que le radical avec lequel l’antioxydant a réagi (Figure I.2-16).

85
I – Etat de l’art

ROO● + AH => ROOH + A● (Eq. I-11)

RO● + AH => ROH + A● (Eq. I-12)

R● + AH => RH + A● (Eq. I-13)

ROO● + A● => ROOA (Eq. I-14)

RO● + A● => ROA (Eq. I-15)

A● + A● => AA (Eq. I-16)

Figure I.2-16 : Stabilisation par résonance d’un radical antioxydant[34].

Enfin, les radicaux antioxydants sont susceptibles de participer à la terminaison des réactions

d’auto-oxydation avec les radicaux péroxy-lipidiques, les radicaux oxy-lipidiques ou d’autres

radicaux antioxydants (réactions I-14 à I-16).

Les principaux agents donneurs d’hydrogène sont les composés phénoliques mono- ou poly-

hydroxylés avec des substitutions variées du cycle aromatique. Dans cette catégorie, les anti-

oxydants les plus connus sont les tocophérols et tocotriènols.

Ils sont capables de rentrer en compétition avec les huiles et les graisses vis-à-vis des radicaux

peroxy-lipidiques. Une molécule de tocophérol est capable de protéger de 103 à 108 molécules

d’acides gras polyinsaturés à faible valeur d’indice de peroxyde. Les tocophérols peuvent

transférer un atome d’hydrogène de leur noyau chromanol au radical péroxy-lipidique ROO●

86
I – Etat de l’art

pour produire des lipides hydroperoxydés stables et des radicaux tocophéroxy T● (réaction

17), plus stables que les radicaux peroxy-lipidiques par effet de résonance.

A faible taux d’oxydation des lipides, les radicaux tocophéroxy- sont susceptibles de réagir

entre eux pour produire des tocophéryl-quinones et régénérer des tocophérols (réaction I-18).

A fort taux d’oxydation des lipides, les radicaux tocophéroxy- (T●) peuvent réagir avec ROO●

pour former des complexes tocophérol/peroxy-lipide (T-OOR). Ces derniers peuvent

s’hydrolyser en tocophéryl-quinones et hydroperoxy-lipides (réaction I-19).

T + ROO● => T● + ROOH (Eq. I-17)

T● + T● => T + Tocopheryl-Quinone (Eq. I-18)

T● + ROO● => (T-OOR) => Tocophéryl-Quinone + ROOH (Eq. I-19)

L’efficacité des tocophérols en tant qu’anti-oxydants dépend :

- des isomères des tocophérols. La capacité de récupération des radicaux libres est plus

importante pour le δ-tocophérol, suivi par les γ−, β− et enfin les α-tocophérols.

- De la concentration des tocophérols. La concentration optimale des tocophérols en tant

qu’anti-oxydants dépend de leur stabilité oxydative. Plus leur stabilité oxydative est

faible, plus leur concentration optimale pour une activité antioxydante maximale est

faible. Ainsi, l’α−tocophérol, le moins stable des isomères, présente une concentration

optimale plus faible que les γ− et δ−tocophérols. Par exemple, l’α-, le γ- et le δ-

tocophérol présentent respectivement des concentrations optimales de 100ppm, de

250ppm et de 500ppm, afin de stabiliser l’huile de soja à 55°C[49].

87
I – Etat de l’art

En plus de leur capacité à réduire les radicaux libres, les tocophérols sont capables de

diminuer les phénomènes d’oxydation en réprimant l’action du 1O2 produit sous l’action de la

lumière selon :

- Un procédé physique. Les tocophérols peuvent former un complexe de transfert de

charge avec don d’électrons à 1O2. La résultante est la production de 3O2 moins réactif.

Ce phénomène n’implique pas de réaction chimique entre les tocophérols et 1O2.

- Un processus chimique irréversible impliquant la transformation du tocophérol en

tocophérol hydropéroxydiènone, tocophéryl quinone et quinone époxyde.

Les composés phénoliques autres que les tocophérols (acides phénoliques, alcools

phénoliques, Lignanes etc… voir section 0) exercent également une activité d’anti-oxydant

primaire puissant[34].

I.2.4.3.2 Antioxydants secondaires.

Les antioxydants secondaires (encore appelés anti-oxydants de types II, ou antioxydants

préventifs) agissent selon plusieurs mécanismes. Ils sont capables de ralentir la vitesse

d’oxydation mais selon des processus n’impliquant pas la conversion des radicaux libres en

des espèces stables. Les processus protecteurs des anti-oxydants secondaires sont

multiples[50] ; ils peuvent :

- chélater les métaux pro-oxydants ou les désactiver.

- régénérer les hydrogènes labiles des antioxydants primaires et allonger leur durée de

vie. On parle d’antioxydants synergistes.

- Décomposer les hydropéroxydes en des espèces non radicalaires.

- Désactiver l’oxygène à singulet.

- Absorber les radiations UV.

- Agir en tant que récupérateur d’oxygène.

88
I – Etat de l’art

Les représentants majeurs des antioxydants secondaires naturels sont :

- les phospholipides. De nombreux mécanismes antioxydants ont été démontrés pour les

phospholipides. Par exemple, les fonctions amines des Phosphatidyl-Choline, -Sérine

et -Ethanolamine présentent la capacité de chélater les métaux. Les phospholipides

forment une barrière contre l’O2 à l’interface Eau/Huile et jouent un rôle de protecteur

contre les contacts avec l’oxygène atmosphérique. Les phospholipides favorisent la

dispersion des autres antioxydants actifs et limitent la propagation des radicaux libres.

Judde et coll., 2003[51], ont démontré une action synergique importante des

phospholipides amino-alcooliques avec les tocophérols de la série γ et δ mais moins

prononcée avec les α-tocophérols. Ils ont attribué ces propriétés à la capacité des

fonctions amines des phospholipides à régénérer les tocophérols.

- les caroténoïdes, et plus spécifiquement le β-carotène, de par leur structure contenant

de nombreuses doubles liaisons conjuguées, sont capables de limiter l’oxydation des

huiles. Plusieurs processus sont décrits : filtration de l’énergie lumineuse surtout entre

400 et 500 nm, répression de l’1O2 par transfert d’énergie aux caroténoïdes sans

générer de produits oxydés, inactivation des sensibilisateurs et récupération des

radicaux libres[34].

- Les stérols. L’action des stérols en tant qu’antioxydants est encore floue. Un certain

nombre de stérols issus de plantes, spécialement les ∆5- et ∆7-avénasterols, le

citrostanérol et le vernostanérol, ont été décrits comme inhibiteurs de la dégradation

oxydative des acides gras insaturés à haute température[52, 53]. Au contraire, certains

stérols tels que le sitostérol, stigmastérol et le campestérol sont soit inactifs soit pro-

89
I – Etat de l’art

oxydants[54]. Les stérols tiennent leur pouvoir antioxydant de la présence d’un

groupement éthylidène dans leur chaîne latérale. Les radicaux lipidiques sont

susceptibles de réagir avec ce dernier groupement, qui va pouvoir s’isomériser en un

radical tertiaire plus stable, bloquant ainsi la réaction d’oxydation[52].

I.3 Les esters d’acides gras.

I.3.1 Les Marchés cibles.

Historiquement, la transformation des huiles a été développée pour un usage de substitution

aux carburants pétroliers. L’utilisation directe des huiles dans les moteurs a été testée dès les

premiers essais de moteurs diesel. Malheureusement, elle s’accompagne d’un certain nombre

d’inconvénients. En effet, la structure même des triglycérides leur confère des viscosités

pouvant être élevées et des propriétés d’ignition faibles (Table I.3-1).

La transestérification des triglycérides avec des alcools pour former des esters permet

d’ajuster les propriétés des produits de transformation vers les caractéristiques des pétro-

diesels[55].

Table I.3-1 : Quelques propriétés physico-chimiques d’huiles végétales et des esters méthyliques issus de

ces mêmes huiles [55]. EM : Esters méthyliques issus de l’huile végétale considérée.

Viscosité Nombre de Point


Huile Végétale / cinématique Densité Cétane d'éclair
EM
mm²/s à 40°C g/cm3 à 21°C °C
Soja / EM 33,1 / 4,08 0,914 / 0,884 38,1 / 50,9 254 / 131
Colza / EM 37,3 / 4,83 0,912 / 0,882 37,5 / 52,9 246 / 155
Tournesol / EM 34,4 / 4,6 0,916 / 0,880 36,7 / 49 274 / 183
Suif / EM 51,2 / 5 0,920 / 0,877 40,2 / 58,8 201 / 150
Diesel 2,0 à 4,5 0,820 à 0,860 51 55

90
I – Etat de l’art

Les esters d’acides gras ont par ailleurs de nombreuses propriétés intéressantes qui permettent

de les utiliser dans plusieurs autres domaines d’application tels que celui des biolubrifiants[56-
58]
ou encore celui des biosolvants[59, 60].

I.3.1.1 Les biodiesels.

Les biocarburants, liquides ou gazeux, sont considérés aujourd’hui comme une réelle

alternative aux carburants pétroliers. Deux types de biocarburants sont actuellement produits

et utilisés : l’éthanol dans les moteurs de type essence et les biodiesels (esters méthyliques

d’huiles végétales) dans les moteurs de type diesel. A l’échelle mondiale, c’est l’usage de

l’éthanol qui est largement majoritaire, la consommation de biodiesel étant environ 10 fois

inférieure (Figure I.3-1).

90

80 Ethanol
Biodiesel
70

60
Biocarburant (MT)

50

40

30

20

10

0
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
2015

Figure I.3-1: Evolution de la production de biocarburants dans le monde (en millions de tonnes). [61]

91
I – Etat de l’art

Le marché mondial du biodiesel est dominé par l’Europe dans laquelle existe une domination

croissante de la consommation de gazole (60% de la consommation de carburants). La

production européenne atteignait en 2008, 7,7 millions de tonnes (Figure I.3-2: Production

(A) et Capacités de production (B) européennes (violet) et mondiales (vert) de biodiesel

depuis 2002[62].

-A) assurant ainsi 70% de la production mondiale. Plus précisément, 2,8 millions de tonnes

ont été produites en Allemagne et 1,8 million en France[62]. Cependant, les capacités de

production sont encore peu exploitées puisqu’elles sont estimées à plus de 32,6 millions de

tonnes à un niveau mondial et à 20,9 millions de tonnes au niveau européen (Figure I.3-2:

Production (A) et Capacités de production (B) européennes (violet) et mondiales (vert) de

biodiesel depuis 2002[62].

-B). Le marché est néanmoins en constante progression puisqu’il a augmenté de près de 35%

ente 2007 et 2008, 13,8% entre 2006 et 2007[62].

35,0

30,0 A
Production de Biodiesel (MT)

25,0

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

92
I – Etat de l’art

35

Capacités de roduction de Biodiesel


30
B
25

20
(MT)

15

10

0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Figure I.3-2: Production (A) et Capacités de production (B) européennes (violet) et mondiales (vert) de

biodiesel depuis 2002[62].

I.3.1.2 Les biolubrifiants.

Un lubrifiant représente un mélange de produits pouvant être complexe, constitué de 70% à

90% d’huiles ou dérivés, enrichi ou non d’additifs pour en modifier les propriétés. Les

lubrifiants assurent des fonctions variées telles que diminuer les frictions et l’usure, assurer

des transferts de chaleur, assurer une protection vis-à-vis de la corrosion, assurer les transferts

de forces etc …[63]. On parle de biolubrifiant lorsque tout ou partie du produit est d’origine

végétale. En Europe, le terme biolubrifiant désigne parfois l’ensemble des lubrifiants issus du

pétrole ou de la biomasse, qui sont dégradables.

Le marché européen des lubrifiants représentait en 2005, 4,6 millions de tonnes. Le marché se

segmente en plusieurs domaines d’application (Figure I.3-3). Les huiles moteur représentent

la plus grande part de marché avec un volume de 1,8 million de tonnes (39% de parts de

marché). Les huiles de transmission (fluides hydrauliques) constituent le second marché avec

93
I – Etat de l’art

25% des parts de marché (1,2 millions de tonnes). Le reste du marché est partagé entre les

huiles utilisées en ferronnerie (0,7 million de tonnes) selon une étude Alcimed pour Syngenta

Seeds (High oleic in Europe, 2007) [64].

Figure I.3-3: Segmentation du marché européen des lubrifiants[64].

La part des produits biodégradables dans le marché européen des lubrifiants est de seulement

2% avec un volume de 100.000 tonnes. L'Allemagne fait figure de market leader avec une

production totale de lubrifiants biodégradables de 50 000 tonnes, soit 50 % de la production

européenne, suivie par la Scandinavie et l'Autriche. Le marché des biolubrifiants s’adresse

plus spécifiquement à des applications telles que les fluides hydrauliques (51% du marché des

biolubrifiants), les huiles de chaînes de scies (29% du marché) ou les agents de décoffrage

(11% du marché) (Figure I.3-4).

94
I – Etat de l’art

Figure I.3-4: Segmentation du marché européen des biolubrifiants[64].

La consommation française de lubrifiants a été en 2005 d’environ 770.000tonnes. Les

lubrifiants pétrochimiques biodégradables représentaient moins de 3.500 tonnes et les

lubrifiants d’origine végétale, moins de 1.000 tonnes (soit environ 0,1% du marché européen).

Un prix des biolubrifiants en Europe, de 2 à 5 fois plus élevé que celui des lubrifiants

pétrochimiques, explique en partie cette faible part de marché en France et en Europe

Il est reconnu que 50% des lubrifiants vendus dans le monde terminent leur vie dans

l’environnement. Les causes les plus souvent identifiées sont des applications à perte

(application dans des engrenages en extérieur..), une volatilité importante des substances ou

encore des accidents (renversement etc.. )[65]. En 2006, plus de 95% de ces matières étaient de

sources minérales. Au vu de leur haute écotoxicité et de leur faible biodégradabilité, les

lubrifiants minéraux représentent une réelle menace pour l’environnement. Il apparait donc

urgent de remplacer les produits non dégradables par des bioproduits. Ainsi, les biolubrifiants

95
I – Etat de l’art

bénéficient d’une dynamique politique et réglementaire favorable (REACH, Eco-Label….).

Les prévisions estiment un taux de croissance du marché de l’ordre de 5 à 10% par an[65].

Dans le groupe de travail préparatoire au rapport "Plan stratégique Chimie du végétal et

biomatériaux" publié en janvier 2007, les experts ont estimé que le marché français des

biolubrifiants pourrait s'établir autour de 20.000 tonnes en 2015 et, que sous l'action d'une

politique volontariste, il atteindrait même 200.000 tonnes.

I.3.1.3 Les biosolvants.

Les solvants sont considérés comme des substances capables de dissoudre, de diluer ou

d’extraire d’autres substances sans engendrer de modification chimique. Les biosolvants sont

totalement ou partiellement de provenance végétale. En fonction de leurs propriétés, les

solvants trouvent leurs applications en tant que diluants ou adjuvants dans le domaine des

revêtements (peintures, vernis, encres), des produits phytosanitaires (pesticides), des adhésifs

etc… Le marché européen en 2.000 équivalait à 4,1 millions de tonnes. La segmentation du

marché est présentée dans la Figure I.3-5. Le secteur des peintures et révêtements représente

le marché le plus volumineux avec 41% des parts. Suivent les secteurs de solvants de synthèse

dans les industries chimiques et pharmaceutiques (14,6% du marché des solvants) ou le

secteur de l’imprimerie (8,4% du marché).

En Europe, la consommation de solvants neufs est en baisse régulière : elle enregistre une

diminution estimée d'environ 15 % entre 1994 et 2007[66]. Cette tendance s'explique d'une part

par un recours important au recyclage des solvants et d'autre part, par une utilisation plus

modérée des solvants chlorés et hydrocarbonés, en raison des pressions réglementaires.

96
I – Etat de l’art

Figure I.3-5 : Répartition des marchés des solvants en 2000 en Europe selon les secteurs d’application[67].

Le marché des solvants reste encore dominé par les solvants d’origine pétrochimique. Le taux

de pénétration des bioproduits en France est faible, de l’ordre de 1,3%. Ces biosolvants

appartiennent essentiellement à trois familles : les esters d’acides fermentaires, l’éthanol et

terpènes (alcools terpéniques) et les esters d’acides gras.

Les prévisions de marché sont néanmoins positives pour les biosolvants, car le marché profite

des pressions réglementaires de substitution des produits chimiques (REACH, directives

européennes contre les composés organiques volatils …).

I.3.2 Propriétés essentielles des esters d’acides gras.

Les esters d’acides gras utilisés en tant que biodiesel, biolubrifiant ou biosolvant sont

caractérisés par un certain nombre de paramètres, représentant leurs propriétés

physicochimiques.
97
I – Etat de l’art

I.3.2.1 Le nombre de cétanes (propre aux biodiesels).

Le nombre de cétanes (NC) est l’indicateur premier de la qualité de combustion des biodiesels

et correspond au contraire de l’indice d’octane du gasoil. Il est inversement proportionnel au

temps d’ignition du biodiesel, c'est-à-dire au délai requis entre l’injection et le début de la

combustion[55, 68]
. Un nombre de cétanes trop faible est responsable du ‘’coup de diesel’’

(accumulation de biodiesel dans la chambre de combustion d’un moteur provoquant une forte

surpression, responsable d’émission de bruits et de fumées). Un nombre de cétanes trop élevé

induit en revanche la surchauffe des injecteurs.

L’échelle de cétane se base sur un hydrocarbone à longue chaîne auquel est attribué un NC de

100 (l’hexadécane) et sur un composé hautement ramifié en tant que référence basse avec un

NC de 15 (le 2,2,4,4,6,8,8-heptamethylnonane)[69]. Les standards admis pour les biodiesels

prescrivent des NC minimums de 47 (USA) à 51 (Europe).

I.3.2.2 Le point d’éclair.

Le point d’éclair des esters d’acides gras représente la température la plus basse à laquelle ils

sont susceptibles de s’enflammer au contact d’une flamme. Cette température est

particulièrement importante dans un contexte sécuritaire de stockage ou de transport des

esters, quelles que soient leurs utilisations. Le point d’éclair proprement dit est corrélé à la

volatilité des liquides. Comme le montre la Table I.3-1, les points d’éclair des esters d’alkyle

issus d’huiles végétales peuvent être bien supérieurs à ceux des produits issus de la

pétrochimie (trois fois plus élevés que le gazole par exemple) ce qui reflète une volatilité très

faible de ces esters. Cela permet d’ailleurs de souligner un avantage certain des esters

d’alkyl : un risque d’incendie relativement faible[69].

Le point d’éclair ne doit pas être confondu avec le point d’auto-ignition, qui reflète la

température à laquelle des esters d’acides gras s’enflamment spontanément sans présence de

source d’ignition extérieure.

98
I – Etat de l’art

I.3.2.3 Les propriétés d’écoulement à basse température

Les propriétés d’écoulement à basse température sont des éléments essentiels des esters

d’acides gras en vue de leur utilisation en tant que biodiesel, biolubrifiant ou biosolvant. Elles

sont essentiellement caractérisées par trois températures[69]:

- Le point de trouble : température la plus basse à partir de laquelle les cires cristallisent

dans les esters et entraînent un trouble du produit.

- Le point d’écoulement : température la plus basse à laquelle le mélange d’esters est

capable de s’écouler et d’être pompé. Ce sont les paraffines et cires qui sont

responsables du figeage des esters.

- Le point de fusion : température à laquelle les esters d’acides gras passent de l’état

solide à l’état liquide. Ce point de fusion est dépendant de la nature des acides gras et

des résidus alkyls (voir section I.3.3).

De façon générale, les esters d’acides gras issus des huiles végétales, possèdent des points de

trouble et d’écoulement plus élevés que les produits issus de l’industrie pétrolière (Table I.3-1

page 90).

I.3.2.4 Viscosité et index de viscosité.

La viscosité représente également l’un des paramètres les plus importants des esters d’acides

gras. Elle est en effet l’une des causes majeures de la nécessité de transformer les triglycérides

des huiles en esters. La viscosité des esters est en effet d’un ordre de grandeur plus faible que

celle des triglycérides correspondants (voir Table I.3-1, page 90).

De plus, la viscosité influence de nombreux paramètres dans leurs applications. Par exemple,

lors de leur utilisation en tant que biodiesel, la viscosité va influencer la formation du spray de

carburant, du mélange air/carburant, et le processus de combustion. Dans le cas des

biolubrifiants, elle va influencer la capacité de l’huile à former un film lubrifiant, à minimiser

les frottements et donc à réduire l’usure.

99
I – Etat de l’art

Techniquement, la viscosité d’un ester mesure sa résistance aux contraintes de cisaillement.

Mais la viscosité est plus communément associée à la résistance à l’écoulement d’un ester ou

mélange d’esters. Si un ester est considéré comme une série de plans superposés les uns sur

les autres, la viscosité de l’huile mesure la résistance à l’écoulement entre les plans

individuels. Une haute viscosité implique une résistance à l’écoulement importante et

inversement pour une faible viscosité. Cette mesure est appelée viscosité dynamique. Dans

l’industrie des esters d’acides gras, la viscosité cinématique, correspondant au quotient de la

viscosité dynamique par la masse volumique du fluide, est également très utilisée. Les

gammes de viscosité acceptables pour les biodiesels sont normalisées (Table I.3-2).

Table I.3-2: Viscosité cinématique dans les normes diesels.

Normes Lieu Source Méthode Viscosité


cinématique
(m²/s)
ASTM D975 USA Pétrodiesels ASTM D445 1,9 - 4,1
ASTM D6751 USA Biodiesels ASTM D445 1,9 - 6,0
EN 590 EU Pétrodiesels ISO 3104 2,0 - 4,5
EN 14214 EU Biodiesels ISO 3104 3,5 - 5,0

L’index de viscosité (IV) est également une grandeur souvent employée, essentiellement dans

l’industrie des lubrifiants. Cette valeur permet de rendre compte de l’effet de la température

sur la viscosité d’un lubrifiant. Une haute valeur de IV indique de faibles variations de

viscosité avec la température, et inversement.

I.3.2.5 Résistance à l’oxydation.

Les produits issus de la transformation des huiles végétales sont hautement exposés aux

processus oxydatifs notamment lors du stockage des produits et lors de leur utilisation (voir

100
I – Etat de l’art

section I.2.4). L’oxydation des esters est susceptible d’affecter la qualité des produits par

l’apparition de produits contaminants (péroxydes, polymères, acides gras libres). Une

spécification de stabilité oxydative a été incluse dans les normes européennes concernant les

biodiesels : EN 14213[70] et EN 14214[71]. Ces normes imposent une mesure accélérée de la

résistance à l’oxydation à 110°C sous 10 L.min-1 d’O2 par la méthode Rancimat. Un temps

d’induction minimum de 6h est requis pour les biodiesels (EN14213[70]) et de 4h pour les

biodiesels de chauffage (EN14214 [71]). La méthode OSI (Oxydative Stability Index)[72] est la

méthode recommandée par l’AOCS pour la mesure de la stabilité oxydative. Les deux

méthodes, Rancimat et OSI, sont quasiment identiques.

De nombreux autres paramètres sont également mesurés pour identifier les phénomènes

d’oxydation : Indice d’acide, Indice de péroxyde etc …[73].

Bien souvent, les temps d’induction des esters issus d’huiles végétales ne sont pas suffisants

pour répondre aux normes. Dans ce cas, l’utilisation d’anti-oxydants est nécessaire. Ils

peuvent être d’origine naturelle (Tocophérols, cf. section I.2.4.3) ou d’origine synthétique

(hydroxytoluène butylé, pyrogallol, tert-butyl hydroquinone par exemple). L’influence des

antioxydants sur les temps d’induction au rancimat est illustrée dans la Table I.3-3 suivante.

Par exemple, il est nécessaire d’ajouter des antioxydants naturels (tocophérols) ou artificiels

(BHT, TBHQ) aux esters méthyliques issus de l’huile de palme afin qu’ils soient conforme à

la norme de stabilité oxydative EN14213. Les esters méthyliques d’huile de colza distillée

présentent une stabilité oxydative inférieure à ceux issus d’huile non distillée. Les capacités

de résistance à l’oxydation sont une fois de plus largement améliorées en présence

d’antioxydant (PY)

101
I – Etat de l’art

Table I.3-3 : Valeurs de résistance oxydative mesurée par la technique de Rancimat à 110°C, avec

10L.min-1 d’oxygène[73]. BHT : hydroxytoluène butylé, PY : pyrogallol, TBHQ : tert-butyl hydroquinone

Matière testée Additif Rancimat (h)


Esters méthyliques de Palme Vitamine E 664ppm 25,7
Esters méthyliques de Palme Aucun 3,52
Esters méthyliques de Palme distillés α-tocophérol 1000ppm 6,17
Esters méthyliques de Palme distillés BHT 50ppm 6,42
Esters méthyliques de Palme distillés TBHQ ppm 8,85
Esters méthyliques de Colza distillés Aucun 4,78
Esters méthyliques de Colza distillés BHT 8,65
Esters méthyliques de Colza distillés PY 25,3
Esters méthyliques de Colza non distillés Aucun 6,94
Esters méthyliques de Colza non distillés BHT 9,58
Esters méthyliques de Colza non distillés PY 24,1

I.3.3 Influence de la composition des esters sur les propriétés physico-chimiques des

esters d’alkyle.

De nombreux facteurs structurels peuvent influencer les propriétés des esters d’acides gras[74].

Peuvent être cités :

- La longueur de chaîne des constituants des esters.

- Le nombre et configuration de doubles ou triples liaisons

- Les ramifications

- La stéréochimie

- La présence d’un ou plusieurs groupements polaires (hydroxyles par exemple).

L’alcool le plus utilisé pour la production d’esters à partir d’huiles végétales est le méthanol

du fait de son coût relativement bas. Cependant, à la fois la chaîne d’acide gras et la fonction

alcool des esters contribuent à leurs propriétés globales. Il est donc intéressant de considérer

les propriétés liées à des alcools différents du méthanol.

102
I – Etat de l’art

I.3.3.1 Effet sur le nombre de cétanes.

Le nombre de cétanes dépend grandement des propriétés physico-chimiques des acides gras

entrant dans la composition du mélange d’esters. De fait, les esters issus d’huiles différentes

présentent des NC différents : les esters d’huile de soja et de tournesol présentent souvent des

NC plus faibles que les esters d’huiles saturées. Plusieurs auteurs proposent des corrélations

entre NC et les propriétés mesurables des acides gras. Par exemple, Klopfenstein, 1985[75],

établit une relation entre estimation du NC et nombre de carbone de l’acide gras de l’ester

méthylique. Freedman and Bagby, 1990[76], observent que le nombre de cétanes peut être relié

à plusieurs paramètres physico-chimiques tels que le nombre de carbones composant l’ester,

son point d’ébullition, sa densité ou encore son index de réfraction.

Lapuerta et coll, 2009[77], recensent l’ensemble des NC donnés dans la littérature pour les

esters purs de taille croissante. Les données sont illustrées dans la Figure I.3-6 suivante.

Figure I.3-6 : Corrélation entre nombre de cétane et nombre de carbone d’esters méthyliques. Influence

des doubles liaisons[77]. n : nombre de carbones ; db : double liaison.

103
I – Etat de l’art

D’une manière générale, le nombre de cétanes augmente avec le nombre de carbones.

L’introduction de doubles liaisons dans la chaîne carbonée des esters diminue la valeur de

NC. En d’autres termes, plus la séquence d’éléments –CH2 dans la chaîne carbonée de l’ester

est grande, plus le NC est important.

Knothe et coll, 2003[68], établissent la mesure de NC d’esters obtenus à partir de différents

alcools, linéaires et branchés. Le NC augmente avec le nombre de carbones des alcools

constitutifs dans l’ordre méthyle < éthyle < propyle < butyle (mais des exceptions existent

souvent). L’introduction de branchement dans la fonction alcool de l’ester ne semble pas

réduire significativement le NC.

I.3.3.2 Effet sur le point de fusion.

Récemment, Knothe et Dunn, 2009[74], recensent les points de fusion (PF), mesurés par

calorimétrie différentielle à balayage, de nombreux acides gras et esters (méthyliques,

éthyliques, propyliques et butyliques) saturés, linéaires ou ramifiés, mono- et poly-insaturés.

Ils confirment ainsi les observations de la littérature antérieure[78] : les PF des esters d’acides

gras linéaires saturés sont directement reliés au nombre de carbones composant leur chaîne.

Par exemple, la température de fusion augmente d’environ –44°C à environ -13°C (soit

+31°C) lorsque le nombre de carbones d’esters méthyliques augmente uniquement de 2 unités

(de C8 à C10) (Figure I.3-7). On note un effet de créneau dans l’augmentation des

températures de fusion, l’augmentation de température des esters d’acides gras impairs étant

plus faible que celle des esters d’acides gras pairs.

104
I – Etat de l’art

80

Température de fusion (°C)


60
40
20
0
-20
-40
-60
5 10 15 20 25
Nombre de Carbone de la chaine d'acide gras

Figure I.3-7: Points de fusion (°C) d’esters méthyliques d’acides gras saturés linéaires[74].

L’introduction d’une double liaison cis dans la chaîne carbonée s’accompagne d’une

diminution nettement marquée de la température de fusion des esters correspondants (Figure

I.3-8). Ce phénomène s’accentue avec la présence de plusieurs doubles liaisons dans la chaîne

carbonée. En effet, les PF des esters éthyliques d’acide stéarique (C18:0), de l’acide oléique

(C18 :1∆9), de l’acide linoléique (C18 :2∆9,12) et linolénique (C18 :3∆9,12,15) sont

respectivement de 32,98°C, de -20,32°C, de -56,72°C et de -61,71°C.

105
I – Etat de l’art

80

Température de fusion (°C)


60

40

20

-20

-40

-60
12 14 16 18 20 22 24
Nombre de Carbone de la chaine d'acide gras

Figure I.3-8: Températures de fusion (°C) d’esters méthyliques (□) cis mono-insaturés ω-9 de longueur de

chaîne carbonée croissante, comparées aux esters méthyliques saturés équivalents (◊)[74].

La configuration cis des doubles liaisons est importante dans cette réduction des points de

fusion des esters. En effet, cette configuration entraîne une cassure dans la chaîne carbonée

qui diminue les interactions entre chaînes. Au contraire, une configuration trans conserve une

structure proche de son correspondant saturé et la diminution de température de fusion est

moindre.

Knothe et Dunn, 2009[74], rapportent également un effet important de diminution des

températures de fusion lorsque la chaîne carbonée des esters considérés est ramifiée. Par

exemple, la différence de PF de l’ester méthylique d’acide stéarique et de son équivalent

ramifié (l’ester méthylique d’acide iso-stéarique : 16-méthyl-C17) est de quasiment 10°C

(37,66°C et 27,98°C respectivement).

Yao et coll., 2008[79] ont mesuré les points de fusion d’esters d’acide oléique avec des alcools

aliphatiques de 1 à 12 carbones. Les PF ainsi obtenus sont donnés dans la Figure I.3-9 et

106
I – Etat de l’art

montrent une diminution pour des alcools de 1C à 4C. Au delà, les PF augmentent de nouveau

avec le nombre de carbones de l’alcool d’estérification.

Température de fusion (°C) 20

10

-10

-20

-30

-40
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Nombre de Carbones de l'alcool d'estérification

Figure I.3-9: Températures de fusion (°C) d’esters de l’acide oléique avec des alcools aliphatiques linéaires

de 1 carbone à 12 carbones[79].

Lee et coll., 1995[80], démontrent que l’introduction de ramification dans les résidus

alcooliques constituant les esters, en utilisant du 2-propanol ou du 2-butanol en lieu et place

de leurs homologues 1-hydroxylés, permettait de diminuer les PF d’esters synthétisés à partir

d’huiles de différentes sources. Yao et coll, 2008[79], démontrent le même phénomène avec

l’ester isopropylique et 2-butylique de l’acide oléique. Les esters ont présenté une température

de cristallisation réduite respectivement de 5°C et de 4,5°C par rapport aux esters non

ramifiés (Figure I.3-10).

107
I – Etat de l’art

Figure I.3-10 : Températures de fusion (°C) d’esters linéaires et ramifiés d’huile de soja[79]. C3 linéaire :

esters de propyle ; C4 linéaire : esters de butyle ; C3 ramifié : esters de 2-propyle ; C4 ramifié : esters de 2-

butyle.

I.3.3.3 Effet sur la viscosité.

Allen et coll, 1999[81], ont testé la viscosité à 40°C d’esters méthyliques et éthyliques purs.

Leurs résultats sont fournis dans la Figure I.3-11. Ces travaux montrent nettement la

corrélation entre viscosité et longueur de la chaîne carbonée des esters. En effet, à 40°C, la

viscosité des esters méthyliques passe de environ 1 mPa.s pour un C8 saturé à environ 5

mPa.s pour un C18 saturé. Par ailleurs, l’introduction de doubles liaisons dans la chaîne

carbonée entraîne une diminution notable de la viscosité, dépendante du nombre

d’insaturation. Ainsi, Allen et coll, 1999[81], observent une réduction de viscosité de 21%

entre le C18 :0 et le C18 :1, de 18% entre le C18 :1 et le C18 :2 et de 13% entre C18 :2 et

C18 :3 (soit 56% au total entre C18 :0 et C18 :3).

108
I – Etat de l’art

Figure I.3-11 : Viscosité d’esters méthyliques (□) et éthyliques (○) purs à 40°C[81].

Knothe et Steidley, 2005[82] démontrent l’importance de la nature et de la position de la

double liaison dans la chaîne carbonée sur l’effet de diminution de la viscosité cinématique :

les doubles liaisons situées en bout de chaîne carbonée entraînent une diminution de viscosité

plus discrète. De même, les viscosités obtenues avec les doubles liaisons de configuration

trans sont plus importantes que pour leurs homologues cis. Par ailleurs, Knothe et Steidley,

2005[82], constatent une viscosité bien plus élevée lorsque des fonctions hydroxyles sont

présentes dans la chaîne (viscosité cinématique de l’ester méthylique d’acide oléique :

4,51 mm².s-1; viscosité cinématique de l’ester méthylique d’acide ricinoléique : 15,44mm².s-1).

Yao et coll, 2008[79], se sont intéressés à l’effet de la partie alcool des esters d’acides gras en

mesurant la viscosité dynamique d’esters d’acide oléique. De la même manière qu’avec les

acides gras, la viscosité des esters augmente avec le nombre de carbones des alcools

constitutifs (Figure I.3-12). Cet effet apparaît d’autant plus marqué lorsque la température des

esters est basse.

Par ailleurs, l’introduction de ramifications dans la partie alcool des esters ne s’accompagne

pas de variation substantielle de la viscosité des esters[81, 82].

109
I – Etat de l’art

40
35 0°C
Viscosité dynamique (cP)
30
25
20
15 20°C

10
40°C
5 70°C
0
0 2 4 6 8 10 12
Nombre de Carbones de l'alcool d'estérification

Figure I.3-12 : Effet du nombre de carbone de l’alcool d’estérification sur la viscosité dynamique (cP)

d’esters de l’acide oléique en fonction de la température (°C) [79].

Les esters d’acides gras sont utilisés en mélange (synthèse à partir d’huile végétale contenant

différents acides gras). Ainsi, la viscosité du mélange ne sera pas celle des esters purs mais

une résultante de leur mélange. Allen et coll, 1999[81] utilisent la relation de Grunberg-Nissan

(équation 20) pour établir des prédictions de viscosité des esters d’huiles végétales à partir de

leur composition.

n
Lnµ m = ∑ xi ln µ i +∑i ≠ j ∑ xi x j Gij
n
(Eq. I-20)
i

où µm est la viscosité d’un mélange d’ester (Pa.s), µi la viscosité du ième ester d’acide gras

(Pa.s), xi et xj, les fractions molaires des ième et jème esters, Gij un paramètre d’interaction entre

composés et n le nombre d’esters. Dans le cas d’esters d’acide gras, l’ensemble des

composants des mélanges sont très proches structurellement, ainsi le terme Gij peut être

110
I – Etat de l’art

négligé et la viscosité de mélange d’ester peut se réduire à la somme pondérée de la viscosité

des esters constitutifs.

I.3.3.4 Effet sur la stabilité oxydative.

L’oxydation des esters d’acides gras est très dépendante de la nature des acides gras qui

composent les mélanges. En effet, un facteur important de la stabilité des esters d’acides gras

est la présence de doubles liaisons (voir section I.2.4).

Knothe et Dunn, 2003[83] et Moser, 2009[84] mesurent la stabilité oxydative de composés purs.

Les résultats de Knothe et Dunn, 2003[83] sont présentés dans la Table I.3-4. Ils remarquent

que :

- la stabilité oxydative est hautement dépendante du nombre de doubles liaisons. Plus le

nombre de doubles liaisons dans une série de composés (les C18 par exemple) est

élevé, plus leur stabilité oxydative est faible. Ainsi, le temps de résistance à

l’oxydation est nettement plus important pour l’oléate de méthyle (55,63h à 70°C) que

pour le linolénate de méthyle (5,48h à 70°C).

- La position des doubles liaisons dans la chaîne carbonée a également une importance.

D’après Moser, 2009[84], la proximité entre l’insaturation et la fonction carboxylique

de l’ester introduirait un effet répulsif stéréo-électronique durant la phase initiale de

formation de radical.

- La configuration trans des doubles liaisons potentiellement présentes dans les résidus

d’acides gras permet une stabilisation oxydative par rapport à la configuration cis.

- L’estérification des acides gras par un alcool (ou un glycérol) permet une stabilisation

de l’ester.

- La nature de l’alcool d’estérification et notamment sa taille a une influence sur la

stabilité oxydative. Par exemple, la résistance oxydative de l’oléate de butyle est 2,4

fois plus importante à 90°C que celle de l’oléate de méthyle.

111
I – Etat de l’art

Table I.3-4 : Mesure de l’index de stabilité oxydative (OSI) (h) de 5g de composés lipidiques purs à 70°C et

90°C [83].

OSI (h)
Composé
70°C 90°C
Palmitoléate de methyle C16:1 >90 22,06
Pétrosélinate de méthyle C18:1 ∆6 >90 14,86
Acide oléique C18:1 ∆9 38,82 6,63
Oléate de méthyle C18:1 ∆9 55,63 10,7
Oléate d'éthyle C18:1 ∆9 - 10,86
Oléate de propyle C18:1 ∆9 - 11,78
Oléate de butyle C18:1 ∆9 - 26,1
Trioléine >90 17,4
Vaccénate de méthyle C18:1 ∆11 >90 15,86
Acide linoléique C18:2 ∆9,12 1,82 0,75
Linoélate de méthyle C18:2 ∆9,12 4,56 1,2
Linolénate de méthyle C18:3 ∆9,12,15 5,48 -
11-Eicosanoate de méthyle C20:1 57,22 12,95
Erucate de méthyle C22:1 59,46 13,86

Globalement, la stabilité oxydative des mélanges d’esters est dépendante de leur composition

et donc de la matière première à partir de laquelle a été synthétisé le mélange. Ainsi, les huiles

et esters présentant un taux d’insaturation faible seront plus stables que ceux présentant un

taux plus élevé. Il est ainsi reconnu que les esters méthyliques d’huile de palme sont plus

stables vis à vis des phénomènes d’oxydation que les esters méthyliques d’huiles de soja[84, 85].

De plus, il est possible d’ajuster la stabilité oxydative par le mélange d’esters issus d’huiles de

différentes natures.

I.4 La biocatalyse au profit de la chimie verte.

I.4.1 Biotechnologies blanches et biocatalyse.

‘’Biotechnologie blanche’’ est le terme qui a été donné pour qualifier les productions

biotechnologiques de produits chimiques, de matières ou d’énergie utilisant des enzymes ou

112
I – Etat de l’art

des micro-organismes. La ‘’Biocatalyse’’ est une restriction du terme à la seule application

des enzymes. Micro-organismes et enzymes sont utilisés de nos jours dans de nombreux

procédés pour la manufacture de produits aussi différents que des produits destinés au marché

de la chimie (produits organiques, agrochimiques, et pharmaceutiques) que des produits

destinés à l’alimentation et les bioplastiques. D’une manière générale, les enzymes isolées

sont utilisées dans des réactions d’hydrolyse ou d’isomérisation, et les cellules entières dans

des réactions de synthèse, impliquant la régénération de co-facteurs souvent très onéreuse.

Même si cette régénération est possible in vitro, il est souvent préférable d’utiliser les voies

métaboliques des cellules actives.

A titre d’exemple, peuvent être citées la production de sirop à haute teneur en fructose par

action de la xylose isomérase qui catalyse l’isomérisation du D-Glucose en D-Fructose, ou

encore la préparation de pénicilline semi synthétique catalysée par la pénicilline amidase[86].

Leur utilisation a été étendue à la chimie de spécialité, à la synthèse de polymères et même à

la chimie lourde. Un aperçu de la place grandissante des enzymes dans l’industrie est la

multiplication des brevets impliquant une enzyme dans une réaction d’intérêt. Panke et coll.,

2004[87] recensent dans ce sens plus de 250 brevets postérieurs à l’année 2000 pour les

productions de chimie fine (Table I.4-1).

Les hommes ont utilisé les enzymes sans même en avoir conscience depuis la nuit des temps

essentiellement dans la conception de produits alimentaires (bières et cervoises, vins,

vinaigres, fromages, charcuterie) ou encore dans le traitement des cuirs et des lins. Les

procédés étaient alors essentiellement assurés par des micro-organismes ou des extraits

cellulaires bruts. Ce n’est que vers 1930 que la nature protéique des enzymes a été établie, et

113
I – Etat de l’art

dès lors, il a été possible de les purifier, les caractériser, les cloner et déterminer leur structure

tridimensionnelle.

Table I.4-1 : Image de l’intéret industriel pour la biocatalyse et de la biotransformation au travers de

brevets d’intérêts publiés dans le domaine entre 2000 et 2004[87].

Nombre de
Classe de composés Sous-division/Technologies identifiées
brevets
Alcools Réduction de cétones 35
Résolution cinétique 13
Condensation d'aldols 5
Oxygénases 3
Autres 1
Acides Aminés/Peptides Hydrolyse de Carbamoyle/Hydantoine 17
Hydrolyse d'amides 7
Transamination 3
Acides β−aminés 5
Synthèse de peptides par couplage cinétique 8
Autres 1
Acides Résolution d'esters 14
Hydrolyse de nitrile.cyanohydrine 5
Oxidation par oxygénases 4
Acides par réactions catalysées par des lyases 3
Résolution d'amides 2
Autres 1
Sucres Glycolsyltransférases/Oligosaccharides/Glycoconjugués 10
Remodelage de glycoprotéines 9
Monosaccharides activés 3
Monosaccharides 1
Autres 4
Produits naturels complexes Antibiotiques 9
Stéroïdes 5
Autres modifications de sturctures complexes 2
Autres Epoxydes/Péroxydes/Diols 9
Amines 9
Aldéhydes 6
Cyanohydrines 6
Autres 5

Les enzymes se sont dès lors révélées être un formidable outil pour l’industrie en devenant

des catalyseurs souvent supérieurs aux catalyseurs classiques, capables d’accepter un spectre

très étendu de substrats différents, de démontrer des spécificités accrues et même des

114
I – Etat de l’art

sélectivités de position (régio-sélectivité) et chirales (énantio-sélectivités). Les enzymes sont

actives le plus souvent dans des solvants aqueux sous des conditions réactionnelles douces de

température, pression et pH. Les sélectivités biocatalytiques accrues permettent en général de

se passer d’étapes de protection/déprotection, qui sont utilisées en chimie classique. Elles

permettent également une réduction substantielle des produits de réactions secondaires par

l’utilisation de températures basses. Dès lors, les biotechnologies blanches et plus

particulièrement la biocatalyse se rapprochent des principes de chimie verte et de

développement durable qui ont été évoqués dans une section précédente (section I.1). Pour

exemple, Thum et Oxenboll, 2008[88] évaluent le bénéfice écologique d’un procédé

enzymatique de production d’esters d’acides gras à visée cosmétique : le bioprocédé permet

une économie d’énergie de 60% et une émission de substances polluantes réduite de 90%.

Les procédés biocatalytiques diffèrent des procédés de chimie classique dans le sens où il est

nécessaire de prendre en compte les cinétiques enzymatiques, la stabilité protéique en

conditions de travail ou encore les milieux qui peuvent être complètement différents des

conditions naturelles des catalyseurs. Le développement de tels procédés nécessite un cadre

rationnel qui peut être schématisé au travers du cycle de la biocatalyse[86]. Un ou plusieurs

biocatalyseurs doivent être identifiés et développés, un procédé doit être mis au point et la

bioconversion résultante doit être optimale pour être économiquement viable. Comme le

montre la figure I.4-1, cela peut faire appel à des spécialités très variées.

115
I – Etat de l’art

Figure I.4-1 : Représentation schématique du cycle de la biocatalyse [86]

I.4.2 Enzymes et milieux organiques.

Le fait que le milieu naturel des enzymes soit un milieu aqueux a longtemps restreint leur

utilisation à quelques procédés peu nombreux. En effet, une grande partie des composés ne

sont pas ou peu solubles dans l’eau et de fait ne peuvent être envisagés en tant que substrats

potentiels. L’eau donne souvent lieu à des réactions parallèles indésirables ou dégrade les

réactifs organiques. L’équilibre thermodynamique des réactions est défavorisé par la présence

d’eau et la récupération des produits est souvent difficile[89].

116
I – Etat de l’art

Des auteurs tels que Klibanov et coll., 1977[90] et Tarquis et coll., 1980[91] ont été des

pionniers, pour démontrer la possibilité d’effectuer des réactions de synthèse dans un système

contenant une phase eau et une phase organique non miscible. L’enzyme est localisée dans la

phase aqueuse, tandis que les réactifs sont présents dans la phase organique. Les auteurs ont

montré que la présence de solvant organique permettait de maintenir une faible activité du

produit de la réaction (ester), et donc de déplacer l’équilibre thermodynamique vers des

réactions de synthèse produisant elles-même de l’eau.

L’optique d’une véritable utilisation des enzymes dans des milieux non aqueux s’est
[92, 93]
réellement démocratisée lorsque Zaks et Klibanov ont démontré la robustesse de

l’activité enzymatique dans des milieux purement organiques, qui peut être comparable aux

activités obtenues en milieux aqueux. Ils démontrent également que les enzymes gagnent en

stabilité, une fois placées dans un solvant organique. En effet, Zaks et Klibanov, 1984[92]

décrivent la stabilité de la lipase pancréatique à 100°C durant de nombreuses heures dans un

milieu constitué à 99% de solvants organiques, alors qu’elle n’est que de quelques secondes

en milieux aqueux.

I.5 Les lipases.

I.5.1 Réactions catalysées par les lipases.

Les triacylglycérols acyl hydrolases (E.C.3.1.1.3), plus communément appelées lipases, sont

des enzymes entrant dans le métabolisme des graisses. Elles sont très largement représentées

dans le monde vivant car retrouvées dans tous les organismes allant du virus (où les enzymes

ne sont que codées), aux micro-organismes et jusqu’aux êtres supérieurs (animaux et

végétaux). Elles catalysent dans leur milieu naturel aqueux l’hydrolyse des liaisons esters des

117
I – Etat de l’art

triglycérides reliant les résidus d’acides gras au squelette carboné de glycérol (Figure I.5-1),

dans le but de rendre disponibles les graisses en tant que source d’énergie pour les cellules.

Figure I.5-1 : Réaction d’hydrolyse des Tri-Acyl-Glycérols par les lipases.

Les lipases se distinguent de leurs cousines les carboxylestérases (EC.3.1.1.1) en catalysant

préférentiellement des esters à longues chaînes carbonées (C>10) insolubles dans l’eau. Les

esters hydrolysés peuvent être simples (esters linéaires) ou multiples dans le cas des

triglycérides. La présence d’une interface formée entre les substrats hydrophobes et le milieu

réactionnel est déterminante pour l’action des lipases. De ce fait, les lipases entrent dans une

catégorie d’enzymes particulières capables d’agir en milieu biphasique, à l’interface entre les

substrats hydrophobes et le milieu aqueux.

Au contraire, les carboxylestérases hydrolysent préférentiellement des esters simples (esters

linéaires) solubles dans l’eau dont les résidus d’acides gras ont des chaînes courtes (C<10). Si

l’inverse n’est pas vrai, les lipases sont également capables d’hydrolyser les substrats

solubles, mais de manière moins efficace.

Si les triglycérides sont leurs substrats naturels, les lipases sont capables d’accepter un large

spectre de substrats tels que des esters, des amides, des thioesters, des acides, des alcools, des

amines ou des thiols. Selon les conditions thermodynamiques, les lipases sont susceptibles de

118
I – Etat de l’art

catalyser deux grandes catégories de réactions selon les conditions thermodynamiques : les

réactions d’hydrolyse et les réactions de synthèse.

Les réactions de synthèse correspondent à la formation d’une liaison ester entre un acide gras

et un alcool (estérification). La formation de liaisons esters n’est pas exclusive à cette seule

réaction mais peut être étendue aux réactions impliquant :

- un acide gras et un ester (acidolyse)

- un ester et un alcool (alcoolyse)

- deux esters (transestérification et interestérification)

L’ensemble des réactions catalysées par les lipases est résumé dans la Figure I.5-2 suivante,

chacune des réactions pouvant être réversibles.

Figure I.5-2 : Réactions catalysées par les lipases.

Les lipases ont la particularité d’accepter un grand nombre de nucléophiles et donc, outre les

liaisons esters, de pouvoir catalyser la formation de :

- liaisons amides à partir d’amine –NH2[94].

- liaisons thioesters à partir de thiols –SH[95, 96].

119
I – Etat de l’art

I.5.2 Eléments de structure

Les travaux de résolution de structures tridimensionnelles des protéines sont très nombreux de

nos jours. De nombreuses structures de lipases sont aujourd’hui résolues et donnent accès à de

nombreuses informations structurales concernant ces enzymes.

Les lipases de Rhizomucor miehei[97] et la lipase pancréatique humaine[98] font partie des

premières lipases de structure résolue. De nombreuses autres lipases ont ensuite suivi telles

que les lipases de Candida rugosa[99], Candida antarctica[100] ou encore Thermomyces

lanuginosa[101]. A l’heure actuelle, la Protein Data Bank compte jusqu’à 73 entrées pour les

seules lipases[102]. L’analyse de ces structures indique que les lipases adoptent un même motif

structural appelé repliement α/β.

I.5.2.1 Le repliement α/β

Ollis et coll. ont identifié pour la première fois un repliement de type α/β chez les

protéases[103]. Cette structure fut ensuite identifiée chez de nombreuses enzymes

hydrolytiques (protéases à sérine et à cystéine, subtilysine, et les hydrolases à repliement α/β)

dont les lipases. Ce repliement consiste en un feuillet β central, comportant 8 brins, dont seul

le second brin β est antiparallèle. Les brins sont connectés par 6 hélices α de part et d’autre du

feuillet β (Figure I.5-3).

120
I – Etat de l’art

Figure I.5-3: Repliement chez les α/β.hydrolases


α/β [103]
Les hélices α sont représentées par des cylindres, les
brins β sont indiqués par des flèches grisées. La position des résidus du site actif est représentée par un point
noir, la serine catalytique est positionnée après le brin 5, le résidu Asp/Glu après le brin 7, et l’histidine est dans
la boucle entre le brin 8 et l’hélice αF. Si cette configuration est le repliement α/β type, les structures des lipases
peuvent varier selon l’enzyme considérée avec la présence ou l’absence de certains brins β ou d’hélice α. Un
motif minimum commun, néanmoins grandement conservé, est composé de 5 brins β parallèles dans le feuillet
β central et deux hélices α (B et C).

I.5.2.2 Les résidus catalytiques des lipases

Toutes les lipases, et plus globalement les enzymes adoptant un repliement de type α/β

présentent un site actif composé de trois résidus catalytiques, placés invariablement dans

l’ordre suivant dans la séquence protéique primaire :

- Un résidu nucléophile (sérine)

- Un résidu acide catalytique (acide aspartique ou acide glutamique)

- Un résidu histidine.

121
I – Etat de l’art

La sérine catalytique est située dans un motif pentapeptidique le plus hautement conservé

(GXSXG)[103], qui forme un coude nucléophile (‘’nucleophile elbow’’) entre le brin β5 du

feuillet central β et l’hélice α suivante. Cette structure particulière permet à la sérine

catalytique d’être positionnée à proximité de l’histidine de la triade, parfaitement en place

pour effectuer les attaques nucléophiles nécessaires à la catalyse. Récemment, il a été montré

une nouvelle classe d’enzymes présentant la sérine au sein d’un motif consensus particulier

‘’GDSL’’ dans lequel on trouve par exemple la lipase de Candida rugosa[104].

L’acide catalytique (Asp ou Glu) est situé après le brin β7 du feuillet β (Figure I.5-3). Entre

ce résidu et l’histidine de la triade, se crée une liaison hydrogène. Des variations topologiques

de ce résidu peuvent être observées selon les lipases.

Le troisième résidu de la triade catalytique (histidine) prend place dans une boucle située

après le brin β8 dans le repliement α/β de Ollis et coll, 1992[103]. La taille et la conformation

de cette boucle sont variables.

I.5.2.3 Le volet amphiphile.

Dès les premières études structurales des lipases, a été identifiée une structure recouvrant le

site actif. Cette boucle amphiphile est appelée paupière ou volet amphiphile[97, 98]
. Cette

structure a la capacité d’être mobile et est à l’origine d’un changement conformationnel au

contact d’une interface ou d’un substrat, pour rendre accessible le site actif. Deux formes de

lipases peuvent donc co-exister : une forme fermée et une forme ouverte [101, 105].

La présence d’une telle paupière serait à l’origine du phénomène d’activation interfaciale

spécifique des lipases. En effet, l’activité des lipases est fortement augmentée lorsqu’elle est

en présence d’une interface résultant de la présence d’un substrat insoluble sous forme

d’émulsion plutôt que de la présence de ce même substrat en dessous de sa limite de solubilité

(Figure I.5-4). Ce phénomène d’activation interfaciale caractérise d’ailleurs les lipases d’après

Sarda et Desnuelles, 1958[106].


122
I – Etat de l’art

Figure I.5-4 : Taux d’hydrolyse de la triactéine partiellement soluble dans l’eau par les estérases et les

lipases[106]. Les lignes pointillées représentent la limite de saturation du triester.

Ce phénomène s’explique par la fermeture de la paupière lorsque le substrat est en dessous de

sa limite de solubilité. Lorsqu’une interface se crée, la paupière amphiphile est susceptible de

s’ouvrir, entraînant une brusque augmentation de l’activité enzymatique. En revanche, si la

forme fermée semble prédominer en milieu aqueux, Cygler and Schrag, 1997[107], montrent

que la forme ouverte serait la plus probable en milieu organique non aqueux.

I.5.2.4 Le trou oxyanion.

Lors du cycle de catalyse (voir section I.5.3), les deux intermédiaires tétraédriques sont

stabilisés par la création de liaisons hydrogènes avec l’azote des groupes amides de deux

acides aminés. Les acides aminés impliqués sont dits ‘’du trou oxyanion’’. Le premier acide

aminé est invariablement le résidu X2 de la séquence consensus contenant la sérine de la

triade catalytique (G-X1-S-X2-G) positionnée au niveau du coude nucléophile.

123
I – Etat de l’art

Pleiss et coll., 2000[108] décrivent deux types de trou oxyanion chez les α/β hydrolases et plus

particulièrement les lipases :

- Les trous oxyanion de type GX. Chez les enzymes présentant un type GX, est retrouvé

un résidu dit d’amarrage qui interagit avec la chaîne latérale du résidu du trou

oxyanion. Les lipases de Rhizomucor miehei, de Thermomyces lanuginosa et de

Yarrowia lipolytica sont dotées de ce type de trou oxyanion.

- Les trous oxyanion de type GGGX,

Si la structure des résidus constituant le trou oxyanion est variable, la position des atomes

d’hydrogène le composant est similaire. Ainsi, la fonction de stabilisation des intermédiaires

tétraédriques est conservée.

Il semblerait que le type de trou oxyanion soit impliqué dans le processus de spécificité de

substrats des lipases : les trous oxyanion de type GGGX seraient plutôt présents chez les

carboxylestérases et les lipases spécifiques des courtes chaînes carbonées alors que les lipases

de type GX auraient une spécificité marquée pour les substrats à longues chaînes carbonées.

Fischer et coll, 2006[109] ont introduit la notion d’un troisième type de trou oxyanion chez les

α/β hydrolases dans lequel n’est pas impliqué un groupement amide de résidu de la chaîne

protéique mais l’hydroxyle de la chaîne latérale d’une Tyrosine. On parle de trou oxyanion de

‘’type Y’’. Un tel trou oxyanion concerne essentiellement des peptidases et estérases et des

protéines dont la struture s’approche de celle de la lipase A de Candida antarctica.

124
I – Etat de l’art

I.5.3 Mécanisme catalytique

Cygler et coll. 1994[110]proposent un mécanisme catalytique pour les lipases, très proche de

celui des protéases à sérine. Comme exposé précédemment, le site actif des lipases se

compose de trois acides aminés :

- une sérine

- une histidine

- un acide aspartique (ou glutamique)

Le pKa de la sérine est normalement de 13 ; elle ne peut être normalement déprotonée pour

assurer une attaque nucléophile (Figure I.5-5). La sérine se trouve positionnée dans le site

catalytique à proximité d’une histidine (pKa normal de 6) rendue très basique par l’interaction

de son second azote du groupe imidazole avec le dernier acide aminé de la triade, l’acide

aspartique (ou glutamique). Cette interaction permet une grande stabilisation de la charge de

l’histidine. Ainsi un proton de la sérine catalytique est accepté par l’histidine stabilisée. La

sérine déprotonée devient extrêmement réactive et peut assurer son rôle dans le cycle de

catalyse.

Figure I.5-5 : mécanisme d’activation de la sérine catalytique chez les α/β hydrolases.

125
I – Etat de l’art

Ce processus catalytique, présenté dans la Figure I.5-6, se décompose en deux grandes étapes

dites d’acylation et de désacylation.

I.5.3.1 L’étape d’acylation.

L’enzyme dans son état libre (étape 1) rencontre son ester substrat. La catalyse peut débuter

par l’attaque nucléophile de l’atome d’oxygène porté par le résidu Sérine de la triade

catalytique sur le carbonyle de la liaison ester substrat (étape 2). Se forme un ‘’premier

intermédiaire tétraédrique’’ (étape 3) caractérisé par :

- la présence d’une charge négative sur l’atome d’oxygène du carbonyle. On parle

d’oxyanion.

- 4 atomes lié au carbonyle arrangé sous la forme d’un tétraèdre.

L’intermédiaire est stabilisé par la création de 5 liaisons hydrogènes dont 2 au moins sont

établies avec les fonctions amides des résidus du trou oxyanion (étape 3). Le transfert d’un

proton depuis la sérine catalytique sur l’histidine catalytique renforce le caractère nucléophile

de la sérine. Ce transfert est facilité par la proximité de l’acide catalytique qui oriente

précisément le cycle imidazole de l’histidine et neutralise partiellement la charge portée par

celui-ci. Par la suite, un proton est donné à l’oxygène de la liaison en cours de rupture qui est

ainsi clivée (étape 4). A ce stade, la partie acide du substrat est estérifiée sur la sérine

catalytique, le complexe acyl-enzyme est formé et le premier produit de la réaction (alcool)

est libéré (étape 5).

I.5.3.2 L’étape de désacylation.

Cette étape de désacylation fait intervenir une attaque nucléophile, qui peut être exercée par

une molécule d’eau (hydrolyse), ou par un alcool (synthèse – estérification) sur le carbonyle

de l’acyl-enzyme. L’histidine du site catalytique active cette attaque en retirant un hydrogène

126
I – Etat de l’art

de la fonction –OH. L’ion RO- ainsi formé va attaquer le carbonyle du groupe acyle, lié de

façon covalente à la sérine catalytique (étape 6). Un second intermédiaire tétraédrique est

créé. Il est chargé négativement et est stabilisé par interactions avec le trou oxyanion (étape

7). Le transfert d’un proton de l’histidine catalytique sur l’atome d’oxygène de la sérine

catalytique provoque la libération du second produit de réaction (acide carboxylique ou ester)

(étape 8) permettant le retour de l’enzyme à sa forme native.

Figure I.5-6: Mécanisme catalytique des lipases [110].

I.5.4 Classification des lipases.

Plusieurs niveaux de classification des lipases ont été envisagés :

- En fonction de leur organisme de provenance. on distingue les lipases de mammifère,

les lipases végétales, les lipases fongiques et les lipases microbiennes. Cependant, une

127
I – Etat de l’art

telle classification des lipases masque les caractéristiques et similarités qui peuvent

exister entre les protéines au niveau de leurs séquences et structures

tridimensionnelles.

- En fonction de leurs propriétés biochimiques telles que leur spécificité de substrats,

leur optimum de pH ou de température, leur stabilité etc.

- En fonction de d’alignement de séquences et d’analyses phylogénétiques.

Plusieurs classifications des lipases ont été proposées sur la base des structures des protéines :

- Arpigny et Jaegger, 1999[111] proposent une classification de 53 lipases et estérases

bactériennes basée essentiellement sur leurs séquences d’acides aminés et certaines de

leurs propriétés biologiques fondamentales. Il résulte de ces comparaisons la

définition de 8 familles distinctes dont la première dite des ‘’vraies lipases’’ est

divisée en 6 sous classes.

- Pleiss et coll., 2000[108] ont développé une base de données regroupant les séquences

de lipases microbiennes et d’hydrolases à sérine homologues : la ‘’Lipase Engineering

Database’’ LED. La base de données a ensuite été étendue à l’ensemble des

hydrolases α/β[109, 112, 113] et est de loin la classification la plus aboutie. Des critères de

fonctions biologiques, d’alignement de séquence, de comparaison de structures

secondaires ou encore de superpositions de structures tertiaires ont été utilisés pour

analyser 6138 séquences représentant pas moins de 4322 protéines dont 594 structures

tri-dimensionnelles sont connues. Les auteurs ont regroupé ces protéines en familles

homologues, elles-mêmes regroupées en superfamilles quand les résidus de la triade

catalytique sont présents strictement à la même place dans la séquence protéique. 37

superfamilles ont ainsi été définies rassemblant 103 familles homologues (Figure

128
I – Etat de l’art

I.5-7). Les superfamilles se répartissent en trois grandes classes de protéines selon la

configuration de leur trou oxyanion.

- Kang et coll, 2006[114] ont présenté une base de données regroupant 402

carboxylestérases et 481 lipases provenant de 257 souches microbiennes différentes

(MELDB = Microbial Esterase and Lipase DataBase). Les enzymes ont été classées

selon leur similarité de séquences. D’une façon générale, le groupage correspond à

celui de la LED. Cependant, des différences apparaissent dans les sous-groupes.

I.5.5 Les spécificités des lipases

Les sélectivités et spécificités des lipases font l’objet de nombreux travaux pour leurs intérêts

industriels. Plusieurs types de spécificités sont recensés :

- la sélectivité concernant la nature de l’acylglycérol (tri-, di-, monoacylglycérol)

- la typosélectivité concernant la nature de la chaîne carbonée (longueur de chaîne ou

nombre de doubles liaisons).

- la régiosélectivité concernant la position de la liaison ester sur le triglyceride (sn1, sn2

ou sn3).

- la stéréosélectivité faisant référence à la capacité de distinguer deux énantiomères ou

deux molécules pro-chirales.

129
I – Etat de l’art

Figure I.5-7 : Classification des α/β Hydrolases[115].

130
I – Etat de l’art

I.5.5.1 La typosélectivité

La typosélectivité des lipases est extrêmement étudiée du fait de ses implications industrielles
[116-126]
potentielles . Elle représente la capacité des lipases à différencier les acides gras selon

leurs caractéristiques intrinsèques. On distingue la sélectivité vis-à-vis :

- De la longueur de la chaîne carbonée d’acide gras.

- du degré d’insaturation contenu dans la chaîne carbonée ou leurs positions dans celle-

ci.

- de la présence éventuelle de substituants dans le cas par exemple d’acides gras

hydroxylés (acide ricinoléique).

Par exemple, Arsan et parkin, 2000[116] définissent que l’optimum réactionnel de la lipase de

Rhizomucor miehei est obtenu pour des substrats de longueurs de chaînes C8, C14 et C16. Fu

et Parkin, 2004[118] et Chang et Coll, 1999[117] montrent la préférence de la lipase de

Pseudomonas cepacia pour les acides à chaînes moyennes (C8, C10 et C16). La lipase B de

Candida antarctica (Novozyme® 435) présente, quant à elle, une préférence pour les acides

gras à chaîne contenant 6 ou 10 carbones[117]. La lipase Lip2 de Yarrowia lipolytica a été

qualifiée de véritable lipase car sa préférence est marquée pour les acides gras à chaînes

longues (C18)[127]. A ce jour, aucune lipase n’a été décrite comme possédant une spécificité

totale pour un acide gras particulier [125].

Au même titre que les acides gras, les lipases sont susceptibles de différencier les alcools co-

substrats de réactions de synthèse, ce qui permet d’étendre le terme de typosélectivité à ces

alcools[128].

D’un point de vue structural, la typosélectivité des lipases prend naissance dans la géométrie

de leur site actif (site de fixation de la partie alcool et acide d’esters). Dans ce sens, Pleiss et

131
I – Etat de l’art

coll, 1998[123] définissent trois catégories de lipases en fonction de la topologie de leur site

actif (Figure I.5-8) :

- les lipases présentant une cavité hydrophobe proche de la surface (lipase fongique de

type Rhizomucor miehei).

- les lipases présentant un site actif au fond d’un entonnoir (lipases de Candida

antarctica, Pseudomonas cepacia, la lipase pancréatique et la cutinase des

mammifères).

- les lipases présentant un site actif en forme de tunnel (Candida rugosa).

Gaskin et coll, 2001[119] ont démontré la possibilité d’altérer la spécificité de la lipase de

Rhyzomucor miehei vis-à-vis de la longueur de chaîne des acides gras, par mutagénèse des

acides aminés intervenant dans les zones de contact entre la chaîne carbonée et l’enzyme. Ils

obtiennent ainsi une activité vis-à-vis des substrats à chaînes courtes (C4) augmentée d’un

facteur 3 à 4 par rapport à des substrats à chaînes plus longues (C10).

De la même manière, Schmitt et coll. 2002[124], parviennent en effectuant la mutagenèse des

acides aminés constituant le site actif du tunnel de la lipase Lip1 de Candida rugosa à des

changements de spécificité de substrats. A titre d’exemple, le profil de longueur de chaîne de

la lipase de Candida rugosa varie des courtes aux longues chaînes (C18) avec une préférence

marquée pour les C4, C8, C10 et C12. La mutation des résidus 246 et 413 situés au cœur du

tunnel, modifie la préférence pour les seuls acides gras à chaînes courtes (< C8). De même, le

remplacement du résidu d’acide aminé 410 situé au fond du tunnel peut quasiment abolir

l’activité pour les chaînes carbonées de plus de 14 carbones.

132
I – Etat de l’art

Figure I.5-8 : Représentation schématique des sites actifs des lipases de Candida antarctica (CALB), de

Burkholderia cepacia (BCL=PCL), de Rhizomucor miehei (RML), et de Candida rugosa (CRL)[123]. (a) la

direction des vues est indiquée par une flèche. D, Asp; H, His; S, Ser représentent les acides aminés de la triade

catalytique. (b-e) Représentations des sites actifs : vue de côté, de face et de dessus. Les nombres indiquent la

longueur des acides gras qui peuvent se lier complètement à l’intérieur du site actif.

133
I – Etat de l’art

D’après Vaysse et coll, 2002[125], les profils de spécificité vis-à-vis des acides gras peuvent

varier selon les réactions considérées (estérification, hydrolyse ou transestérification). Ils

expliquent en partie ces différences de spécificité par :

- la présence de substrats et co-substrats très variés dans les différentes réactions (esters

ou acides, eau ou alcool)

- des conditions thermodynamiques différentes selon les réactions. Par exemple, dans le

cas de l’hydrolyse, la solvatation des acides gras à chaînes courtes favorise leur

hydrolyse par rapport à des acides gras à chaînes longues.

Cela rejoint les observations de Janssen et coll., 1993[129] qui démontrent que la spécificité de

synthèse d’acylglycérols avec des acides gras de longueurs de chaînes différentes est

dépendante du solvant employé.

I.5.5.2 La régiosélectivité

La régiosélectivité correspond à la capacité des lipases à différencier les acides gras, selon

leur position d’estérification sur le squelette de glycérol constituant le triglycéride (Figure

I.5-9). Elle représente la capacité des lipases à distinguer les liaisons esters primaires (i.e. sn1

et sn3) et les liaisons esters secondaires (i.e. sn2) d’une molécule de triacylglycérol.

Figure I.5-9 : Représentation de Fisher d’une molécule de triacylglycérol. Identification des liaisons esters

potentiellement hydrolysables par les lipases.

134
I – Etat de l’art

Classiquement, les lipases sont classées du fait de leur stéréosélectivité en trois groupes :

- lipases sn1,3-sélectives. C’est le cas des lipases de Rhizomucor miehei (Lipozyme

RM IM), de Rhizopus niveus, de Rhizopus oryzae ou d’Humicola sp. [130].

- Lipases sn2-sélectives. Très peu de représentants de lipases sn2-sélectives sont décrits

dans la littérature. Seule la lipase A de Candida antarctica est reconnue comme étant
[131]
sn2-sélective . D’autres lipases ont été décrites comme étant sn2-sélectives mais

leur capacité est discutée. C’est le cas de la lipase de Candida parpsilopsis par

exemple [132, 133].

- Lipases non sélectives. La lipase de Candida rugosa et la lipase B de Candida

antarctica (Novozyme 435) sont reconnues comme étant non sélectives[134].

La Table I.5-1 recense la spécificité de quelques lipases commerciales couramment retrouvées

dans la littérature.

135
I – Etat de l’art

Table I.5-1 : Spécificité, support et producteur de lipases commerciales usuelles[135]. (NI : Non Immobilisé ;

NS : Non Spécifique ; 1,3S : 1,3-Spécifique)

Lipase Support Fabricant Spécificité

Lipase PS-D
Célite 545 Amano Enzyme Inc. NS
(lipase de Bulkolderia cepacia)
Lipase AK
NI (poudre) Amano Enzyme Inc. NS
(lipase de P. fluorescens)
Lipase F-AB15
NI (poudre) Amano Enzyme Inc. 1,3S
(lipase de Rhizopus oryzae)
Novozyme 435
Lewatit VP OC 1600 Novozymes A/S NS
(lipase B de Candida antarctica)
Lipozyme TL IM
Granule de silice Novozymes A/S 1,3S
(lipase de Thermomyces lanuginosa)
Lipozyme RM IM
Duolite A568 Novozymes A/S 1,3S
(lipase de Rhizomucor miehei)
Lipozyme CalB L
NI (Liquide) Novozymes A/S NS
(lipase B de Candida antarctica)
Lipozyme MY
NI (poudre) Meïto Sangyo co., Ltd NS
(lipase de Candida rugosa)
Lipozyme PL
NI (poudre) Meïto Sangyo co., Ltd 1,3S
(lipase de Alcaligenes sp.)
Lipozyme UL
NI (poudre) Meïto Sangyo co., Ltd 1,3S
(lipase de Rhizopus sp.)
Lipozyme AL
NI (poudre) Meïto Sangyo co., Ltd 1,3S
(lipase de Acromobacter sp.)

La classification des lipases dans une catégorie sn1,3-sélective peut être réductrice car les

lipases sont susceptibles de différencier les positions sn1 et sn3 entre elles[136].

Structurellement, la stéréopréférence de la lipase de Burkholderia cepacia s’explique par

l’identification dans sa structure cristallographique de trois poches ou cavités pouvant

accueillir les chaînes carbonées des acides gras en position sn1, sn2 ou sn3[137] (Figure

I.5-10). La taille et l’hydrophobicité de ces sites d’ancrage sont des déterminants de l’affinité

pour les différentes positions des acides gras sur la molécule d’acylglycérol et apparaissent

comme les facteurs déterminants de la stéréosélectivité de la lipase. Les interactions étroites

entre l’enzyme et son substrat au niveau de la chaîne en position sn2 et de l’histidine

136
I – Etat de l’art

catalytique laisse supposer l’importance de la cavité dans le processus de stéréopréférence de

la lipase.

Figure I.5-10 : Site actif de la lipase de Burkholderia cepacia[138]. Les poches de liaisons aux groupements

sn1, sn2 et sn3 sont indiquées ainsi que les acides aminés bordant ces poches.

L’importance de la position sn2 et de l’histidine catalytique est reprise par Pleiss et coll,

2000[139] à travers une étude portant sur 4 lipases (celles de Rhizopus oryzae, Rhizomucor

miehei, Candida rugosa, et la lipase B de Candida antarctica). Les auteurs identifient un

‘’fossé histidine’’ formé par l’histidine catalytique et un acide aminé différent selon la classe

de la lipase considérée. La forme de ce fossé histidine et la flexibilité du substrat permettrait

d’expliquer la stéréospécificité des lipases : le substituant sn2 se positionne dans le fossé

histidine et entre en contact direct avec l’acide aminé. Plus les interactions stériques sont

intenses, plus la sélectivité se dirige vers la position sn3. Ainsi, la stéréosélectivité des lipases

sera affectée soit par la rigidité du substituant sn2, soit par la forme du fossé histidine.

Plusieurs cas de figures sont dès lors envisagés et résumés dans la Figure I.5-11.

137
I – Etat de l’art

Lipase Fossé Histidine Substrat Stéréosélectivité Figure n°

C. antarctica B Etroit Tout type sn3 Figure I.5-11-A

R. oryzae Moyen flexible sn1 Figure I.5-11-B

R. oryzae Moyen rigide sn3 Figure I.5-11-B

C. rugosa Large Tout type sn1 Figure I.5-11-C

Figure I.5-11 : Représentation des différents types de fossés histidine[139].

138
I – Etat de l’art

Figure I.5-11 : Représentation des différents types de fossés histidine[139]. (Suite)

D’autres facteurs peuvent intervenir dans la stéréosélectivité des lipases, notamment :

- au niveau structurel, certaines boucles où la forme du site actif peuvent intervenir dans

la stéréosélectivité des lipases[136].

- au niveau thermodynamique, les solvants peuvent influencer la stéréosélectivité des

lipases. Par exemple, la polarité (LogP) des solvants dans la synthèse de 1,3 DiOleyl-

Glycérol par le Novozyme 435 peut influencer la stéréopréférence[140].

I.5.5.3 L’énantiosélectivité

Une autre propriété intéressante des lipases est de pouvoir différencier des molécules chirales.

La chiralité est la propriété de tout objet qui n’est pas superposable à son image dans un

miroir plan. Les deux formes R et S (l’objet et son image) sont dites énantiomères, ou encore

appelées inverses optiques (Figure I.5-12).

139
I – Etat de l’art

Figure I.5-12 : Exemple de molécules chirales.

Une faible différence structurale peut engendrer des propriétés biologiques différentes. En

effet, un énantiomère peut être doué d’une propriété d’intérêt tandis que son inverse est

inactif. Pire, le deuxième énantiomère peut être toxique. C’est par exemple le cas de la

thalidomide dont l’un des énantiomères possède des propriétés antiémétiques, l’autre un effet

tératogène puissant. La commercialisation de ce médicament sous forme de mélange

racémique a conduit à la naissance de dizaines de milliers d’enfants malformés.

L’obtention de molécules énantiomériquement pures est donc un enjeu industriel de taille

(chiffre d’affaire de 225 milliards d’euros en 2005 pour la seule industrie

pharmaceutique)[141]. Les lipases sont un outil de choix dans cette quête. En effet, plusieurs

auteurs décrivent la capacité des lipases à distinguer deux énantiomères. Les exemples de

résolution de mélanges racémiques dans la littérature se multiplient (Table I.5-2).

140
I – Etat de l’art

Table I.5-2 : Exemples de résolution de mélanges racémiques par les lipases.

Lipase Molécules Méthodes Intérêt Industriel Références

Anti-inflammatoire non
Novozyme 435 (CalB) Flurbiprofene estérification [142]
stéroïdien

Baclofène
(Acide (RS)-b- Thérapie de la douleur
Candida rugosa -- [143]
(aminomethyl)-4- Relaxant musculaire
chlorobenzène propionique)

Yarrowia lipolytica Lip2 hydrolyse [127, 144]


intermédiaire de synthèse
esters d'acide 2bromo
Burkholderia cepacia estérification d'anti-inflamatoires, [145]
tolylacétique
d'antibiotiques / pesticides
Mucor miehei estérification [145]

Candida antarctica lipase


[146]
B
précurseur de synthèse de
Rhizopus oryzae (+/-) glycidyl butyrate hydrolyse produits chimiques et [147]
pharmaceutiques (β-bloquants)
Rhizopus sp. [148]

confiserie , chewing gum,


cosmétique, tabac,
candida rugosa (+/-) menthol estérification [149]
anesthésique local,
analgésique

Novozyme 435 (CalB) estérification


alcools aliphatiques
propriétés olfactives [150]
allyliques secondaires
Burkholderia cepacia transestérification

Une bonne illustration du mode d’action des lipases dans le processus d’énantiosélection est

proposée au travers des ‘’règles de Kazlauskas’’, pour la résolution des mélanges racémiques

d’alcools secondaires par les lipases[151]. Elle suppose que la base de l’énantiosélectivité

repose sur la différence de taille entre les deux substituants de l’alcool secondaire. Cette règle

suppose des poches de tailles différentes autour du site actif de l’enzyme où vont se loger les

différents substituants de l’alcool secondaire. Dans le cas de la Figure I.5-13, le substituant

de large taille a la priorité sur le substituant de taille moyenne ; c’est l’énantiomère R qui va

réagir préférentiellement pour donner l’ester R correspondant.

141
I – Etat de l’art

Enantiomère R Enantiomère S
favorisé défavorisé

Figure I.5-13 : Règles de Kazlaukas pour la résolution enzymatique des alcools secondaires[151]. M :

substituant de taille moyenne ; L : substituant de large taille.

I.5.6 Mise en œuvre des lipases pour la synthèse d’esters d’acides gras.

I.5.6.1 Immobilisation des lipases.

I.5.6.1.1 Généralités.

Même si une enzyme est identifiée comme active et efficace pour une certaine réaction, son

utilisation industrielle est souvent restreinte par son manque de stabilité à long terme en

condition de procédé, par les difficultés rencontrées lors de sa récupération et son recyclage.

L’immobilisation est ainsi souvent la clé pour améliorer les performances d’une enzyme[152,
153]
. Le terme d’‘’enzymes immobilisées’’ fut recommandé lors de la 1ère conférence de

l’Enzyme Engineering en 1971. Elles se définissent comme ‘’des enzymes confinées ou

localisées dans une certaine région définie de l’espace avec rétention de leurs activités

catalytiques, pouvant être utilisées de façon répétée et continue’’.

Spécialement en milieu organique anhydre, il est très difficile d’utiliser les enzymes sans

immobilisation, car les molécules d’enzymes ont tendance à s’agréger et sont donc soumises à

142
I – Etat de l’art

de fortes limitations de transfert de masse[154]. L’immobilisation représente ainsi un moyen

d’augmenter la dispersion de l’enzyme dans les solvants organiques.

Les principaux avantages de l’immobilisation sont :

- l’enzyme devient moins sensible vis-à-vis de son environnement et plus stable. En

particulier, immobiliser une enzyme permet le plus souvent d’augmenter grandement

sa thermostabilité.

- elle est facilement séparable du mélange réactionnel et devient donc facilement

réutilisable. De cette manière, elle est utilisable dans des systèmes de réacteurs

continus.

- L’immobilisation permet également de prévenir la contamination du produit par

l’enzyme elle-même. Cependant, des fuites d’enzyme peuvent devenir un problème

lorsque l’enzyme n’est pas solidement fixée sur le support[155, 156].

Une enzyme immobilisée doit assurer deux fonctions essentielles :

- une fonction non catalytique, qui doit être développée pour l’application. Elle doit

assurer une certaine résistance mécanique et une résistance aux agents biologiques.

- Une fonction catalytique,

Il n’existe pas de méthode générale d’immobilisation des enzymes. Typiquement, une

approche par tâtonnement est utilisée jusqu’à ce qu’un système satisfaisant soit développé.

Comme le montre la Figure I.5-14, les techniques d’immobilisation les plus fréquemment

utilisées peuvent être regroupées en deux grandes catégories, selon leur mode de rétention

chimique ou physique. Se dégagent de ces deux catégories six méthodes principales

d’immobilisation.

143
I – Etat de l’art

- L’adsorption non covalente (voir section I.5.6.1.2).

- L’immobilisation via des liaisons ioniques (voir section I.5.6.1.2).

- L’immobilisation par liaisons covalentes à un support : l’enzyme est attachée par

liaisons covalentes entre une ou plusieurs chaines latérales d’acides aminés de la

chaine peptidique (amine primaire de la lysine, fonctions carboxyliques des acides

glutamiques et aspartiques, hydroxyle de la sérine, tyrosine et thréonine, thiol de la

cystéine), non impliqués dans la machinerie catalytique et la matrice solide. De

nombreux supports organiques et minéraux peuvent être utilisés mais le support doit

être activé avant immobilisation. Cette activation correspond à l’incorporation de

groupements chimiques capables de réagir avec les chaînes latérales des protéines.

Différentes méthodes d’activation sont connues mais la plupart utilisent des agents

bifonctionnels tels que le glutaraldéhyde[157].

- La réticulation entre enzymes : cette technique d’immobilisation sans support

physique consiste en la créaction de ponts covalents entre les chaines latérales des

acides aminés de la chaine peptidique des enzymes entre elles. La réticulation

chimique fait intervenir des agents bifonctionnels de pontage tels que le

glutaraldéhyde.

- L’inclusion dans une matrice de polymère : l’enzyme, contenue dans une phase de

monoméres, est emprisonnée après polymérisation dans le réseau formé. Si l’enzyme

est retenue, substrats et produits sont capables de diffuser au sein du polymère. Les

matrices les plus communément utilisés sont les gels de polyacrylamide, les gels

d’alginates ou de carraghénanes (des polysaccharides provenant d’algues marines).

- L’encapsulation dans une membrane poreuse. Cette technique consiste à créer des

cellules artificielles délimitées par une membrane. Les molécules de grande taille

144
I – Etat de l’art

(enzymes) ne peuvent pas diffuser au travers de la membrane et sont donc retenues.

Les molécules de petites tailles (substrats et produits) peuvent franchir la membrane.

Figure I.5-14 : Représentation schématique des procédés classiques d’immobilisation enzymatique.

La solubilité des enzymes dans les milieux non aqueux est relativement limitée. Cela implique

que les phénomènes de désorption des enzymes depuis les supports d’adsorption soient très

limités dans ces conditions. Associée au fait que les procédures impliquées dans les

immobilisations par adsorption non covalente font partie des plus simples, cette technique

d’immobilisation par adsorption fait partie des immobilisations les plus utilisées pour les

lipases[157]. L’immobilisation par adsorption non covalente est abordée plus en détail dans la

section I.5.6.1.2 suivante.

145
I – Etat de l’art

I.5.6.1.2 L’adsorption non covalente.

L’adsorption non covalente des enzymes sur des supports se fait par des forces de faible

énergie telles que les interactions de Van der Waals, les interactions hydrophobes, les liaisons

hydrogènes, les liaisons ioniques etc. Il existe commercialement de nombreux supports

d’immobilisation dont le choix va dépendre des propriétés intrinsèques pour l’application

envisagée :

- Résistance mécanique.

- Stabilité chimique et physique.

- Caractère hydrophobe/hydrophile.

- Capacité d’adsorption.

- Coût.

La Table I.5-3 recense quelques uns des supports les plus fréquemment utilisés, des plus

hydrophiles aux plus hydrophobes.

Table I.5-3: Exemple de supports d’immobilisation des lipases commerciaux classiquement rencontrés

dans la littérature.

Nom Fabricant Matrice type Coût (€/L) Références

Amberlite XAD4 Rhom&Haas polystyrene divinylbenzene Hydrophile 27 [158, 159]

condensat de Phenol
Duolite A568 Rhom&Haas Hydrophile 28 [160]
formaldehyde

Granules de silice -- Silice Hydrophile -- [161, 162]

Celite 545 Lehmann&Voss & co. Cœur de Diatomée Hydrophile 26 [163, 164]

moyennement
Lewatit VP OC 1600 Lanxess DVB méthacrylate 27 [165, 166]
hydrophobe

Accurel MP Membrana GmbH polypropylène hydrophobe 4,8 [167-170]

146
I – Etat de l’art

L’efficacité d’adsorption dépend de différents paramètres propres à la fois à l’enzyme

adsorbée et au support, ce qui rend chaque immobilisation unique[157]. Ces paramètres sont les

suivants :

- la taille de la protéine

- l’aire spécifique du support : plus la surface spécifique du support est importante, plus

la capacité d’adsorption est susceptible d’être grande.

- la nature de la surface du support (porosité et tortuosité). Une définition typique des

gammes de taille des pores des supports est la suivante : micropores (< 20Ǻ) ;

mésopores (20-500 Ǻ) ; macropores (> 500Ǻ)[170]. L’immobilisation de la lipase de

Rhizomucor miehei sur verre hydrophobe apparait optimale pour un diamètre de pore

d’au moins 350 Ǻ[171]. Les supports les plus efficaces se situent donc dans les gammes

des mésoporeux et des macroporeux.

- le milieu d’immobilisation : pH, force ionique, addition de solvants miscibles à l’eau

réduisant la solubilité de la protéine dans le milieu aqueux (acétone, éthanol)[157].

Les équilibres d’adsorption ou isothermes d’adsorption, représentant la quantité d’enzyme

adsorbée en fonction de la concentration en lipase résiduelle après immobilisation, permettent

de décrire qualitativement les adsorptions. Ceci permet une évaluation des capacités et des

affinités des supports pour les enzymes. Plusieurs modèles sont utilisés dans la littérature pour

décrire les immobilisations d’enzymes par adsorption.

Le modèle le plus couramment utilisé dans la description des isothermes est celui de

Langmuir[172]. Cette isotherme est obtenue lorsque l’enzyme forme une monocouche sur le

support. Le modèle est basé sur la supposition d’un adsorbant structurellement homogène, où

tous les sites d’adsorption sont identiques et énergétiquement équivalents. Ainsi, les supports

147
I – Etat de l’art

présentant ces caractéristiques portent un nombre égal de molécules, ce qui suppose une

capacité d’adsorption finie. L’isotherme de Langmuir est présentée dans l’équation I-21 :

K L Ce
Qe = (Eq. I-21)
1 + α L Ce

où Qe représente la quantité de protéines immobilisées (g/g), Ce la concentration résiduelle

d’enzymes dans le milieu, KL et αL sont les constantes de Langmuir (L/g). KL/αL représente la

capacité d’adsorption maximale en monocouche du support.

Le modèle de Langmuir a été par exemple utilisé par Akova et Ustun, 2000[173] pour décrire

l’adsorption de la lipase de la graine de Nivella sativa sur Célite ou par Al Duri et Yong,

2000[167] et Gitlesen et coll., 1996[174] pour l’étude de l’adsorption de différentes enzymes sur

Accurel MP.

Un autre modèle utilisé dans la description des immobilisations par adsorption est celui

proposé par Freundlich, 1906[175]. Il décrit des équilibres de surface énergétiquement

hétérogène avec des sites d’adsorption non identiques et une distribution exponentielle de

l’énergie d’adsorption sur la surface du support. Son expression est donnée dans l’équation I-

22.

Qe = K F Ce 1 / n (Eq. I-22)

KF et 1/n sont les constantes de Freundlich.

Mei et coll, 2003[176] montrent que la distribution des enzymes au sein des supports peut ne

pas être régulière au sein de la particule de support. En effet, ils observent que la lipase B de

Candida antarctica se situe dans une couche extérieure de la particule commerciale de

148
I – Etat de l’art

Novozyme 435 (Lewatit VP OC 1600) : On parle de distribution en ‘’coquille d’œuf’’. La

taille de la couche de lipase est dépendante du temps de contact entre le support (et donc du

temps de diffusion de la protéine dans le support) et de la concentration en protéine de la

solution d’immobilisation.

Oliveira et coll, 2009[177] étendent ces observations et postulent que, pour des conditions

d’immobilisation identiques, la taille de la coquille d’œuf est indépendante de la taille de la

particule de support ; mais à l’inverse, le contenu spécifique en lipase est directement corrélé

à la taille de la particule de support, les particules de petite taille ayant une teneur spécifique

en protéine plus importante que les grandes. Il y a effet de dilution des lipases dans les

supports de tailles croissantes.

I.5.6.2 Phénomènes de partage.

I.5.6.2.1 Milieux multiphasiques.

L’une des caractéristiques essentielles de la biocatalyse en milieu non conventionnel est la

coexistence d’au minimum deux phases[178] :

- L’une de ces phases est le milieu réactionnel non aqueux à proprement parler et sert de

‘’réservoir’’ pour tout ou partie des produits et réactifs de la réaction.

- La seconde phase contient le biocatalyseur qu’il soit immobilisé, libre et agrégé ou

dans une phase aqueuse.

Entre ces phases, existent une ou plusieurs interfaces dont les propriétés peuvent être très

importantes pour le comportement cinétique. Les réactifs et/ou produits vont avoir à franchir

cette interface entre la phase organique et le biocatalyseur. Si les interfaces ne contribuent pas

thermodynamiquement à la plupart des équilibres thermodynamiques, elles sont néanmoins

149
I – Etat de l’art

responsables de phénomènes d’importance, tels que les phénomènes de limitations

diffusionnelles.

I.5.6.2.2 Les limitations diffusionnelles.

Dans les systèmes mettant en oeuvre des enzymes immobilisées, des phénomènes de

limitations diffusionnelles et de transfert de matière peuvent être observés. Yong et Al Duri,

1996[179], montrent que, outre les capacités catalytiques de la lipase mise en jeu, la cinétique

réactionnelle dépend d’un certain nombre de paramètres diffusionnels consécutifs:

- Le transfert du substrat de la phase liquide vers la surface du support, au travers d’une

couche dite ‘’limite’’, mesuré par le coefficient de transfert de matière externe kL

(cm.s-1).

- La diffusion du substrat à l’intérieur de la particule de support, mesurée par la

diffusivité intraparticulaire D (cm².s-1).

- La diffusion des produits néoformés à l’extérieur des particules de support.

- Le transfert des produits néoformés vers la phase liquide.

La Figure I.5-15 schématise l’accès des substrats au site actif de la lipase immobilisée sur un

support présentant des phénomènes de limitations diffusionnels internes et externes. Les

profils de concentrations, ici schématisés, montrent clairement les limitations aussi bien pour

les substrats que pour les produits.

Les limitations diffusionnelles externes sont particulièrement bien illustrées par les travaux de

Millqvist Fureby et coll, 1996[180]. Lors de la transestérification du caprate d’éthyle avec du

glycérol, pour la synthèse de glycérides partiels, les auteurs montrent que plus la quantité de

lipase de Rhizopus arrhizus immobilisée sur un support de polypropylène est augmentée dans

le milieu réactionnel, plus l’activité spécifique (quantité de substrat tranformé par unité de

150
I – Etat de l’art

lipase) est diminuée. Ils expliquent ce phénomène par un ralentissement du transfert du

caprate d’éthyle vers le site actif et de la diffusion des produits de réaction vers la phase

organique, dus à la création d’une couche de glycérol autour des particules de lipase.

Figure I.5-15 : Schématisation des phénomènes de transfert rencontrés au cours des réactions mettant en

œuvre une lipase immobilisée sur un support poreux[179].

Les limitations internes sont très dépendantes du trio enzyme, support d’immobilisation et

réactants mis en jeu lors des réactions. Torres et coll., 2007[165] ont étudié l’activité de la

lipase B de Candida antarctica immobilisée sur Lewatit VP OC 1600 (Novozyme 435), sur

Accurel MP et sur Purasorb pour la synthèse d’esters de tocophérols. Lors de réactions

témoins avec des molécules de relativement petite taille (hydrolyse de la tributyrine ou

transestérification du laurate de méthyle avec le propanol), le Novozyme 435 montre la plus

forte activité. Par contre, lors de l’acétylation de l’α tocophérol avec l’acétate de vinyle, c’est

151
I – Etat de l’art

la forme de la lipase B de Candida antarctica immobilisée sur Accurel qui fournit les

meilleures performances. Les auteurs expliquent ces différences par une structure poreuse

plus large de l’Accurel par rapport aux autres supports, facilitant la diffusion du substrat au

sein du support solide.

De même, l’activité de la lipase de Rhizomucor miehei, immobilisée sur un support de verre

hydrophobe de porosité contrôlée, est dépendante de la taille des pores[171] : des pores

présentant un diamètre supérieur à 100nm sont nécessaires pour que l’activité soit

indépendante de la taille des pores. Yong et Al Duri, 1996[181] préconisent l’utilisation de

support dont les pores mesurent plus de 0,2µm, pour l’immobilisation de la lipase de

Rhizomucor miehei sur support hydrophobe ESP2-2 afin de catalyser la réaction

d’estérification de l’acide oléique avec l’octanol dans l’hexane. Enfin la diffusion au travers et

au sein des supports est en partie régie par les interactions entre molécules et support[165, 176].

I.5.6.2.3 Distribution de composés entre phases

L’optimisation thermodynamique d’une réaction de synthèse nécessite la compréhension des

comportements des réactants en solution. Notamment en présence de systèmes

multiphasiques, les différents composés impliqués dans la réaction (réactifs et produits) sont

susceptibles de se partager entre les différentes phases[178].

Les états d’équilibre entre phases sont régis par quelques grandes règles :

- à l’équilibre, la composition des deux phases est indépendante des volumes des

phases.

- Si les concentrations de tous les composés sont connues dans une phase, à l’équilibre,

elles sont toutes fixées dans l’autre mais peuvent être très différentes les unes des

autres.

152
I – Etat de l’art

Halling, 1994[178] préconise l’utilisation des activités thermodynamiques pour l’analyse des

systèmes biphasiques. Leur principal avantage est, qu’à l’équilibre, les activités

thermodynamiques de chaque composé sont égales dans toutes les phases, même si leurs

concentrations sont différentes.

L’activité thermodynamique d’une substance i représente une mesure de sa disponibilité dans

le milieu et est définie par la relation I-23 suivante. L’activité du composé pur est considérée

comme égale à l’unité et varie en solution de 0 à 1.

 µi − µiθ 
 
 RT 
ai = e  
(Eq. I-23)

où µi est le potentiel chimique du composé i dans les conditions considérées (J.mol-1), µio est

le potentiel chimique du composé i dans les conditions standards (J.mol-1), R est la constante

des gaz parfaits (J.mol-1.K-1) et T la température (K). Ainsi, l’activité thermodynamique est

influencée par tous les facteurs pouvant faire varier le potentiel chimique de la substance, à

savoir : température, pression, composition du milieu, nature du solvant etc…

Au sein de chaque phase, il est souvent plus utile de considérer les activités

thermodynamiques en tant que produit d’un coefficient d’activité γi et d’une mesure de la

quantité de l’espèce i considérée (concentration, molalité ou fraction molaire) (équation I-24).

ai = γ i ⋅ xi (Eq. I-24)

Dans les systèmes à l’équilibre constitué de deux phases A et B, il peut être écrit (équation I-

25):

ai = ai ⇔ γ i ⋅ xi = γ i ⋅ xi
A B A A B B
(Eq. I-25)

153
I – Etat de l’art

Les concentrations du composé i dans les deux phases pouvant être très différentes, les

coefficients d’activité γiA et γiB sont également très différents. Une forte concentration sera

associée à un faible coefficient d’activité et inversement. Par ailleurs, les équilibres entre la

phase organique du milieu réactionnel et le biocatalyseur sont totalement régis par les

conditions de chacune des phases, c'est-à-dire leur composition notamment.

I.5.6.2.4 Distribution de l’eau entre phases : activité de l’eau.

Même si l’eau n’intervient pas en tant que telle dans la réaction de transestérification des

huiles, le contrôle de son activité (aw) est un paramètre crucial dans les milieux non

conventionnels. Le niveau d’hydratation de la lipase est un facteur clé de son activité. En

effet, de nombreux auteurs relatent l’implication de l’eau dans le maintien de la structure, de

la fonction et donc de l’activité des lipases. De nombreux auteurs montrent par exemple que

le niveau d’eau est un facteur primordial dans l’optimisation des réactions catalysées par les

lipases [182, 183].

Le comportement vis-à-vis de l’hydratation est propre à chaque lipase. L’activité de certaines

d’entre elles augmente de façon monotone au fur et à mesure que l’activité de l’eau augmente.

C’est par exemple le cas de la lipase de Pseudomonas sp[184]. D’autres présentent des optima

d’activité selon l’aw. C’est par exemple le cas de la lipase de Rhizopus arrhizus ou Candida.

rugosa qui présentent un maximum d’activité pour une aw de 0,35 et 0,52 respectivement[184].

Certaines lipases, au contraire, présentent une activité très importante à de très faibles valeurs

d’activité de l’eau et ne nécessitent pas d’apport d’eau extérieure (Figure I.5-16). C’est le cas,

par exemple, de la lipase de Candida antarctica qui possède une activité optimale pour des

activtés de l’eau très faibles. En effet, Bousquet-Dubouch et coll, 2001[185] décrivent des

activités optimales pour cette lipase à des aw inférieures à 0,1.

154
I – Etat de l’art

Figure I.5-16 : Effet de la teneur en eau (aw) sur l’activité de synthèse de 2-monoglycérides lors de

l’éthanolyse de triglycérides catalysée par la lipase de Candida antarctica B (Novozyme 435) (○), de

Rhizomucor miehei (Lipozyme RM IM) (□), de Bulkorderia cepacia (Lipase PS C-I) (●) et Thermomyces

lanuginosa (Lipozyme TL IM) (■)[186].

En revanche, les optima d’hydratation ne sont pas dépendants de la réaction considérée. En

effet, Wetje et Aldercreutz, 1997[187], obtiennent des profils d’activité de l’eau semblables

quelle que soit la réaction (estérification, hydrolyse ou transestérification) avec les lipases de

Rhizopus arrhizus, Pseudomonas sp., Candida rugosa et le Lipozyme RM IM.

Dans le controle de l’aw, deux facteurs principaux sont à prendre en compte :

- Le solvant. La quantité d’eau nécessaire pour obtenir une aw donnée est différente

selon le solvant considéré. Marty et coll, 1992[188], en étudiant l’activité de synthèse

d’esters éthyliques d’acide oléique dans l’hexane ou le CO2 super –critique (CO2sc),

montrent que l’activité enzymatique du Lipozyle RM est optimale avec un catalyseur

hydraté à 10%, soit une aw de 0,5. Cependant, ce niveau d’hydratation est atteint dans

les deux solvants de polarité différente, avec un apport en eau plus important dans le

solvant le plus polaire (CO2sc). Dans le but de décrire les partages de l’eau entre
155
I – Etat de l’art

support enzymatique et solvant, Condoret et coll, 1997[189] proposent l’utilisation des

isothermes d’adsorption.

- Le support d’immobilisation. Reslow et coll, 1988[190] montrent l’importance du

support d’immobilisation dans le contrôle de l’aw. En effet, le support est susceptible

de s’hydrater et donc de capter de l’eau depuis son milieu. Le terme d’aquaphilicité a

été proposé pour mesurer la capacité des supports à capter l’eau. Les auteurs estiment

cette capacité au travers du rapport quantité d’eau dans le support versus quantité

d’eau dans le milieu. L’hydratation des supports d’aquaphilicité importante peut entrer

en compétition avec l’hydratation de la protéine et entraîner des diminutions des

activités enzymatiques. A l’inverse des supports de très faible aquaphilicité peuvent

provoquer l’assèchement des enzymes dont la conséquence première est de faibles

taux d’activité. Il existe donc des optima d’aquaphilicité dépendants du solvant

(Reslow et coll, 1988) [190].

Plusieurs méthodes ont été développées pour permettre le contrôle de l’aw dans les réactions

biochimiques. La plus simple reste, selon Halling, 1994[178], l’équilibration de l’ensemble des

réactifs (substrats et solvants) et biocatalyseurs, dans des enceintes hermétiques, en présence

de solutions saturées de sels dont l’activité est fixe et connue (Table I.5-4).

Table I.5-4 : Activité de l’eau de solutions de sels saturées à 25°C[191].

Sel saturé aw Sel saturé aw


LiCl 0,113 KI 0,689
Acétate K 0,225 NaCl 0,753
MgCl2 0,328 KCl 0,843
K2CO3 0,432 KNO3 0,936
Mg(NO3)2 0,529 K2SO4 0,973
NaBr 0,576

156
I – Etat de l’art

I.6 Synthèse d’esters à partir d’huiles végétales par les lipases

I.6.1 Mécanisme réactionnel.

Le mécanisme réactionnel le plus communément accepté pour les lipases est le modèle de

Ping Pong Bi Bi avec inhibition compétitive de la part du co-substrat, que ce soit pour les

réactions d’estérification[192-194], de transestérification[195-197] ou d’interestérification[177]. Le

principe est exposé dans la Figure I.6-1 suivante.

Figure I.6-1: Schéma du mécanisme réactionnel de type Ping-Pong Bi-Bi chez les lipases. E : Enzyme ; E*:

Enzyme dans son état transitoire ; S1 : Substrat 1 (acide ou ester); S2 : Substrat 2 (eau ou alcool); P1 : Produit

1 (eau ou alcool)); P2 : Produit 2 (acide ou ester).

Le premier substrat de réaction S1 (acide ou ester) se lie à l’enzyme (ES1) pour former un

complexe actif (E*P1) qui va permettre la libération du premier produit de réaction P1 (eau ou

alcool). L’enzyme sous sa forme transitoire E* va fixer le second substrat réactionnel (E*S2)

(eau ou alcool) pour permettre la libération du second produit de réaction P2 (acide ou ester)

et régénérer l’enzyme. Une voie parallèle compétitive coexiste : la fixation d’une molécule co

substrat S2 avant fixation du substrat S1 conduit à la formation d’un complexe inactif

(inhibition compétitive).

157
I – Etat de l’art

L’équation cinétique d’un tel système est donnée dans l’équation I-26 suivante établie par

Segel, 1975[198].

Vmax [S1 ][S 2 ]


Vi =
 [S ]  (Eq. I-26)
K MS 1 [S 2 ] 1 + 2  + K MS2 [S1 ] + [S1 ][S 2 ]
 KI 

avec :

Vmax : vitesse de réaction maximale de l’enzyme.

KMS1 : Constante d’affinité du substrat 1.

KMS2 : Constante d’affinité du substrat 2.

KI : Constante d’inhibition du substrat 2.

[S1] : Concentration en substrat 1.

[S2] : Concentration en substrat 2.

Certains auteurs proposent un modèle Ping Pong Bi Bi alternatif dans lequel les deux

substrats sont inhibiteurs[199-201]. Cela introduit un nouveau terme dans l’équation cinétique 26

qui tient compte de l’inhibition des deux substrats (Equation I-27).

Vmax [S1 ][S 2 ]


Vi =
[S1 ][S2 ] + K MS1 [S 2 ] 1 + [S2 ]  + K MS2 [S1 ] 1 + [S1 ] 
    (Eq. I-27)

 K IS2   K IS1 

avec :

KMS1 : Constante d’affinité du substrat 1

KMS2 : Constante d’affinité du substrat 2

KIS1 : Constante d’inhibition du substrat 1

158
I – Etat de l’art

KIS2 : Constante d’inhibition du substrat 2

[S1] : Concentration en substrat 1

[S2] : Concentration en substrat 2

Certains auteurs postulent que l’eau présente dans le milieu réactionnel initial a un effet sur la

cinétique enzymatique. Par exemple, Janssen et coll, 1999[202] proposent d’établir une

équation cinétique à 5 paramètres pour permettre de prendre en compte l’activité initiale de

l’eau, qui par ailleurs est l’un des deux produits de la réaction d’estérification. Bousquet-

Dubouch et coll. 2001[185] identifient l’eau présente dans le milieu (controlée au travers de son

activité aw) comme un inhibiteur compétitif de la lipase lors de la réaction d’alcoolyse du

propionate méthyle par le n-propanol.

Van Tol et coll, 1995[203], proposent d’utiliser les activités thermodynamiques des composés

intervenant dans une réaction enzymatique, en lieu et place des concentrations dans les

équations cinétiques. Cette approche permet de tenir compte de la disponibilité des substrats

et des produits, en fonction du solvant utilisé. En effet, cette disponibilité constitue une partie

des paramètres cinétiques de l’enzyme et leur contribution va varier selon les solvants. De

façon théorique, la prise en compte des activités thermodynamiques des substrats, au lieu des

concentrations, dans les équations cinétiques permet de transformer les paramètres

intrinsèques (constante d’affinité et vitesse maximale) en des paramètres égaux dans tous les

milieux. Van Tol et coll, 1995[203] déterminent néanmoins que seuls les paramètres d’affinité

sont affectés par les corrections apportées.

Sandoval et coll, 2001[194] utilisent ce principe pour définir le modèle TABEK

(Thermodynamic Activity Based Enzyme Kinetics) présenté comme un outil rationnel pour le

choix optimal des solvants impliqués dans les réactions. Les auteurs obtiennent une bonne

159
I – Etat de l’art

corrélation en ce qui concerne les paramètres d’affinité (constantes d’affinité et constante

d’inhibition) d’une réaction de type Ping-Pong Bi-Bi avec inhibition compétitive de l’alcool

co-substrat. En revanche, le paramètre de vitesse maximale est dépendant du solvant. Les

auteurs n’ont pas pu dégager de corrélation complète entre ce dernier paramètre et les

propriétés physico-chimiques des solvants utilisés.

I.6.2 Migration d’acyle.

Au cours de la réaction d’alcoolyse enzymatique d’huiles végétales avec un alcool en

présence d’une lipase strictement sn1,3-spécifique, un rendement théorique maximal en ester

est supposé être de 66%. Cependant, de nombreux auteurs, tels que Du et coll. 2005[204], ont

observé des rendements bien supérieurs, de l’ordre de 90%. Ces observations démontrent

l’occurrence d’un phénomène dit de migration d’acyle en cours de réaction, conduisant à

l’isomérisation de :

- sn2-MAG en sn1(3)-MAG, forme thermodynamiquement stable des MAG.

- sn1, 2-DAG en sn1, 3-DAG, forme thermodynamiquement stable des DAG.

Le processus fut proposé la première fois par Ficher et coll en 1920 et est illustré dans la

Figure I.6-2. Il met en jeu la formation d’un intermédiaire cyclique à 5 carbones initié par

l’attaque nucléophile de l’oxygène de l’hydroxyle primaire sur le groupement carbonyle de

l’acyle secondaire. L’ouverture du cycle entraîne la formation de l’isomère de MAG ou DAG

thermodynamiquement stable. A l’équilibre, des ratios de 9 sn1 (3)-MAG pour 1 sn2-MAG et

de 2 sn1, 3-DAG pour 1 sn1, 2-DAG sont ainsi naturellement atteints. Ces équilibres sont

influencés par la longueur de chaîne des acides gras et les solvants[205-207].

160
I – Etat de l’art

Figure I.6-2 : Processus d’isomérisation (migration d’aycle) des MAG ou DAG avec formation d’un

intermédiaire cyclique à 5 atomes.

Les facteurs pouvant influencer le processus naturel de migration d’aycle sont nombreux.

Premièrement, la réaction d’isomérisation est grandement influencée par la température (selon

la loi d’Arrhenius[208]). En dehors de tout autre paramètre pouvant catalyser la réaction,

Compton et coll., 2007[205] et Laslzlo et coll., 2008[207], évaluent le taux de migration d’acyle

respectivement des sn2-MAG et des sn1, 2 DAG en fonction de la température. Ils observent

161
I – Etat de l’art

des réactions du premier ordre (de même que Boswinkel et coll., 1996[209]) dont les cinétiques

sont présentées dans la Figure I.6-3.

Figure I.6-3: Influence de la température lors de l’isomérisation naturelle des sn2-MAG en sn1(3) MAG

(figure A) et des sn1, 2-DAG en sn1, 3-DAG (figure B)[205, 207]. Les températures respectives sont indiquées sur

les figures.

La détermination des paramètres cinétiques et notamment les temps de demi vie révèlent des

taux d’isomérisation similaires pour les sn2-MAG et les sn1 ,2 DAG (Table I.6-1). Si la

migration d’acyle est relativement discrète à faible température (t1/2 de l’ordre de 3.500 heures

à 25°C), elle est largement augmentée lorsque la température s’accroît (t1/2 diminué d’un

facteur 175 à 80°C (20h environ))

162
I – Etat de l’art

Table I.6-1: Comparaison des temps de demi-vie des sn1,2-DAG et des sn2-MAG lors du processus de

migration d’acyle en fonction la température[205, 207].

Température
(°C) sn1, 2-DAG sn2-MAG
t1/2 (h) t1/2 (h)
25°C 3425 3500
40°C 573 447
60°C 83,5 83,8
80°C 15,8 22,8

Millqvist Fureby et coll, 1996[206] référencent l’influence d’un certain nombre de paramètres

sur la migration d’acyle des sn2-MAG :

- Effet du solvant. Les solvants aprotiques hydrophobes (n-hexane, cyclohexane,

toluène, octane etc…) et les solvants protiques polaires (Méthanol, Ethanol …) ont

tendance à favoriser la migration d’acyle. Les sn2-MAGs sont plus stables dans les

solvants dipolaires hydrophobes (acétone, 2-butanone etc..).

- Activité de l’eau. D’une façon générale, la migration d’acyle est ralentie quand des

solvants saturés en eau sont utilisés plutôt que des solvants anhydres.

- Ajout d’alcool dans les solvants. L’alcool permet d’augmenter la polarité du solvant

de la même manière que l’eau et engendre une réduction du taux de migration d’acyle

de l’ordre de 50%. L’effet de l’alcool (C2à C6) est mineur.

- Concentration en sn2-MAG. Plus la concentration en sn2-MAG est importante, plus la

polarité augmente, ce qui tend à réduire la migration d’acyle. Les MAG peuvent

également interagir entre eux, ce qui les stabiliserait.

- Les acides et les bases sont catalyseurs de la réaction d’isomérisation. L’augmentation

de la vitesse de migration d’acyle dépend de la force du catalyseur.

163
I – Etat de l’art

- Présence d’additifs solides. Les supports enzymatiques peuvent avoir une influence

sur la migration d’acyle. Tous les supports portant des charges ioniques ou ayant une

surface polaire entraînent une augmentation du taux de migration d’acyle. Dans ce

cadre, les supports traditionnels tels que la Célite (support de la lipase PS Amano IM),

la Duolite A568 (support du Lipozyme RM IM) ou la silice (support du Lipozyme TL

IM) sont des accélérateurs de la migration d’acyle [204, 206].

I.6.3 Alcoolyse enzymatique des huiles.

I.6.3.1 Généralités

L’alcoolyse des huiles pour la production d’esters est certainement, et de loin, la stratégie la

plus utilisée. Une image de la pluralité des travaux sur ce sujet est présentée dans les tables

Table I.6-2, page 166).

Les corps gras les plus utilisés sont les huiles de soja, de tournesol, de colza, de palme et de

coton. D’autres sources d’huiles ont néanmoins été explorées pour la production d’esters :

huile de carthame, de ricin ou de jatropha et même des graisses animales (ard, suif ou encore

graisse de canard). Il est intéressant de constater que la transformation d’huiles déchets

(graisses de restaurant, huiles acides, huiles alimentaires déchets etc…) dont la composition

est souvent mal maîtrisée et dans lesquelles des taux importants d’acides gras libres peuvent

empêcher une bonne catalyse chimique (formation de savon en présence de soude) est

possible directement par catalyse enzymatique.

La lipase la plus utilisée est de loin la lipase B de Candida antarctica, commercialement

immobilisée sur Lewatit VPOC 1600 sous le nom de Novozyme 435. Les lipases de

Thermomyces lanuginosa, de Rhizomucor miehei et de Burkolderia cepacia, respectivement

164
I – Etat de l’art

immobilisées sur granule de silice, sur Duolite et sur cœur de diatomées sont également

grandement employées. D’autres enzymes telles que la lipase de Pseudomonas fluorescens ou

de Candida cylindracea (rugosa) ont démontré leur capacité à catalyser la réaction. Certains

auteurs proposent d’associer plusieurs lipases dans une même réaction, afin de profiter de

leurs spécificités respectives[210-214].

Du fait de son faible coût de production et de son grand niveau de pureté, le méthanol est de

loin l’alcool le plus utilisé. L’éthanol est également grandement utilisé. La possibilité de

procéder à la réaction de transestérification en présence d’alcools primaires de plus hauts

poids moléculaires (propanol ou butanol), d’alcools secondaires (2-Propanol, 2-Butanol) voire

d’alcools branchés (2-méthylbutanol, 3-méthylbutanol) a été démontrée[215]. Ceci ouvre la

possibilité d’utiliser les huiles de fusel comme alcool de transestérification[216]. Ces co-

produits de l’industrie de l’éthanol sont des mélanges d’alcools linéaires et ramifiés contenant

de 2 à 5 carbones.

Le comportement réactionnel des lipases vis à vis des alcools peut être extrêmement différent

d’une lipase à l’autre (effet de la typo-spécificité des lipases)[217]. D’une façon générale, les

alcools secondaires sont moins efficacement acceptés par les lipases que les alcools

primaires[215]. Seule la lipase B de Candida antarctica permet d’obtenir des rendements

supérieurs avec ces alcools

165
I – Etat de l’art

Table I.6-2: Production d’esters d’acides gras par catalyse enzymatique à partir de différentes matières premières, alcools et type de réacteur. Nd : non déterminé.

Lipase Ratio Accepteur


Huile (source) Alcool Temp. (°C) Solvant Rendement (%) Réutilisation Stabilité Références
(origine) d'acyle : Huile

Arachide Méthanol P. fluorescens 3 40°C Sans Solvant 73 ( c ) nd nd [218]

Canola Méthanol T. lanuginosa 6 50°C Sans Solvant 97 ( c ) 10 cycles Aucune perte [219]

Méthanol T. lanuginosa 6 40°C Sans Solvant 80 11 cycles -10% [220]

Carthame Méthanol P. fluorescens 3 50°C 1,4-Dioxane ~70 ( c ) nd nd [221]

Butanol P. fluorescens 3 50°C Sans Solvant ~95 ( c ) nd nd [221]


aire aire
Coprah Alcools I et II P. cepacia 4 40°C Sans Solvant 40 ( c ) (Butanol) nd nd [222]

Méthanol P. fluorescens 3 40°C Sans Solvant 82 ( c ) nd nd [218]

Colza Méthanol C. antarctica B 3 40°C tert-Butanol 76,1 (c ) nd nd [223]

Méthanol T. lanuginosa 2 35°C tert-butanol 33,5 ( t ) >100 cycles Pertes négligeables [224]

Méthanol T. lanuginosa 2 35°C n-hexane 37,5 ( t ) ~10 cycles -43% [224]

Colza Méthanol T. lanuginosa 2 35°C Ether de pétrole 37,4 ( t ) ~10 cycles -65% [224]
T. lanuginosa +
Méthanol 4 35°C tert-Butanol 95 ( r ) 200cyles - de 10% [212]
C. antarctica B
Colza brut Méthanol C. sp 99-125 3 40°C Ether de pétrole 81 ( r ) nd nd [225]

Coton Méthanol C. antarctica B 4 50°C Sans Solvant 91,5 ( t ) nd nd [215]

Propanol C. antarctica B 4 50°C Sans Solvant ~86 ( t ) nd nd [215]

Butanol C. antarctica B 4 50°C Sans Solvant ~80 ( t ) nd nd [215]

2-Propanol C. antarctica B 4 50°C Sans Solvant 72,3 ( t ) nd nd [215]

2-MethylButanol C. antarctica B 4 50°C Sans Solvant ~82 ( t ) nd nd [215]

3-MethylButanol C. antarctica B 4 50°C Sans Solvant ~93 ( t ) nd nd [215]

Méthanol R. miehei 3 40°C Sans Solvant 83 ( c ) 8 cycles 30% de perte [218]

Coton vierge Méthanol C. antarctica B 6 50°C tert-Butanol 97 ( r ) nd nd [226]

166
I – Etat de l’art

Table I.6-2: Production d’esters d’acides gras par catalyse enzymatique à partir de différentes matières premières, alcools et type de réacteur. (Suite) Nd : non

déterminé.

Lipase Ratio Accepteur


Huile (source) Alcool Temp. (°C) Solvant Rendement (%) Réutilisation Stabilité Réf
(origine) d'acyle : Huile

Coton vierge Méthanol C. antarctica B 6 50°C tert-Butanol 95 ( r ) 500 h Aucune perte [226]
Distillat de T. lanuginosa +
Méthanol 3,6 40°C tert-Butanol 97 ( r ) 120cycles Aucune perte [214]
désodorisation de soja C. antartica B
C. antarctica B
graisse de canard huile de fusel 4 45°C Sans Solvant 90 nd nd [219]
+ T lanuginosa
C. antarctica B
huile de fusel 4 45°C tert-Butanol 70 nd nd [213]
+ T lanuginosa
Graisse de restaurant Ethanol P. cepacia 4 40°C Sans Solvant 95 ( c ) nd nd [228]

Méthanol P. cepacia 4 40°C Sans Solvant 98 ( c ) nd nd [228]

Ethanol P. cepacia 6,6 38,4 Sans Solvant 85,4 ( r ) nd nd [229]


P. cepacia + C.
Ethanol 6,6 45°C Sans Solvant > 96 ( r ) nd nd [229]
antarctica
Ethanol P. cepacia 4 50°C Sans Solvant 94 ( t ) 6cyles Pas de perte significative [230]

B. cepacia 4 50°C Sans Solvant >96 ( r ) nd nd [230]


Huile acide (résidu A oryzae et A.
Méthanol 2,4 28,11°C Sans Solvant 88,7 ( r ) nd nd [210]
raffinage) niger
Huile alimentaire
Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 90,8 ( c ) 100j Aucune perte [232]
déchet
Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 90,2 ( c ) 100j Aucune perte [232]
huile végétale non 20% de perte (à 15%
Méthanol C. sp 99-125 3 40°C Ether de pétrole 96 8cycles [233]
spécifiée H2O)
Méthanol C. sp 99-125 3 40°C n-hexane 96 ( r ) nd nd [234]

Méthanol C. sp 99-126 3 40°C Ether de pétrole 93 ( r ) nd nd [234]

Méthanol C. sp 99-127 3 40°C Benzene 63 ( r ) nd nd [234]

Méthanol C. sp 99-128 3 40°C Acétone 40 ( r ) nd nd [234]

Méthanol C. sp 99-129 1 40°C Ether de pétrole 35 ( r ) 10jours ~30% de perte [234]


R. oryzae
Jatropha Méthanol 3 30°C Sans Solvant 80 ( t ) 5 cycles 10% de perte [235]
cellule entière

167
I – Etat de l’art

Table I.6-2: Production d’esters d’acides gras par catalyse enzymatique à partir de différentes matières premières, alcools et type de réacteur. (Suite) Nd : non

déterminé.

Lipase Ratio Accepteur


Huile (source) Alcool Temp. (°C) Solvant Rendement (%) Réutilisation Stabilité Réf
(origine) d'acyle : Huile

Jatropha Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 76 ( t ) 5 cycles 6% de perte [235]

Méthanol E. aerogenes 4 55°C tert-Butanol 94 ( r ) 20 cycles 40% de perte [236]

Lard fractionné Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans solvant 74 ( c ) nd nd [211]

Noix de palme alcools Iaire et IIaire P. cepacia 4 40°C Sans Solvant 72 ( c) (Ethanol) nd nd [222]

Méthanol P. fluorescens 3 40°C Sans Solvant 74 ( c ) nd nd [218]

Palme Ethanol T. lanuginosa 3 50°C Sans Solvant 25 ( r ) nd nd [237]

Méthanol C. antarctica B 4 40°C tert-Butanol 88 ( r ) nd nd [238]

Palme brut Méthanol C. antarctica B 6 40°C tert-Butanol 91-92 ( r ) 5 cycles Aucune perte [239]

Méthanol C. antarctica B 3 40°C Sans Solvant 91-92 ( r ) 5 cycles 29% de perte [239]

Méthanol C. antarctica B 3 40°C LiCl saturé 91-92 ( r ) 5 cycles 32% de perte [239]

Ethanol T. lanuginosa 3 50°C Sans Solvant 25 ( t ) nd nd [237]

Palme oléique Méthanol T. lanuginosa 3 40°C n-hexane 97 ( c ) nd nd [218]

Méthanol P. fluorescens 3 40°C Sans Solvant 82 ( c ) nd nd [218]

Ricin Ethanol C. antarctica B 10 65°C n-hexane 81,4 ( c ) nd nd [240]

Ethanol R. miehei 3 65°C n-hexane 98 ( c ) nd nd [240]

Soja Méthanol R. miehei 2,37 50°C n-hexane 76,9 ( t ) nd nd [241]

Méthanol R. miehei 3,4 36,5°C n-hexane 92,2 ( c ) nd nd [242]

Méthanol C. antarctica B 4,5 25°C Sans Solvant 97 ( c ) 9 cycles -15% [243]

168
I – Etat de l’art

Table I.6-2: Production d’esters d’acides gras par catalyse enzymatique à partir de différentes matières premières, alcools et type de réacteur. (Suite). Nd : non

déterminé.

Lipase Ratio Accepteur


Huile (source) Alcool Temp. (°C) Solvant Rendement (%) Réutilisation Stabilité Ref
(origine) d'acyle : Huile

Soja Méthanol T. lanuginosa 3 25°C Sans Solvant 84 ( c ) 9 cycles Perte totale [243]
R. oryzae + C.
Méthanol 4,5 45°C Sans Solvant 99 ( c ) 10 cycles -20% [211]
rugosa
Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 70 ( c ) 70jours Pertes faibles [244]

Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 97 ( c ) 20 cycles Aucune perte [245]

Méthanol C. antarctica B 5 30-35°C Sans Solvant ~44 ( r ) 7 cycles 10% de perte [217]

Ethanol T. lanuginosa 7 30-35°C Sans Solvant ~53,5 ( r ) 7 cycles 20% de perte [217]

Butanol R. miehei 9 30-35°C Sans Solvant ~53,5 ( r ) 7 cycles 25% de perte [217]

Méthanol C. antarctica B 3 40°C 2-Méthyl-2-Butanol 97 ( c ) 150 cycles Aucune perte [246]

Soja + Colza Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant > 96,1 ( c ) nd nd [247]

Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 96,1 ( c ) 70 cycles Aucune perte [247]

Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 93 ( c ) 100j Aucune perte [247]

Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 98,4 ( c ) 50 cycles 5% de perte [248]

Soja + Soja hydrogéné Méthanol T. lanuginosa 4 40°C Sans Solvant 92 ( r ) 10 cycles 5% de perte [249]

Soja brut Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 93,8 ( c ) 8 cycles Perte totale [250]

Soja dégommé Méthanol C. antarctica B 3 30°C Sans Solvant 95,9 ( c ) 25 cycles Aucune perte [250]

Suif Ethanol P. cepacia 4 50°C Sans Solvant 91 ( t ) nd nd [228]


Terres décolorantes
Butanol C. cylindracea 3 37°C n-hexane 96 ( t ) nd nd [57]
activées déchets
Méthanol C. cylindracea 4 37°C kérosène ~100 ( r ) nd nd [251]

Tournesol Méthanol C. antarctica B 1 40°C Sans Solvant 29,7 ( c ) 5 cycles Gain de 20% [252]
Pancréatique
Ethanol 3 45°C Sans Solvant 81 ( t ) 4 -90% [253]
porcine

169
I – Etat de l’art

Table I.6-2: Production d’esters d’acides gras par catalyse enzymatique à partir de différentes matières premières, alcools et type de réacteur. (Suite). Nd : non

déterminé.

Lipase Ratio Accepteur


Huile (source) Alcool Temp. (°C) Solvant Rendement (%) Réutilisation Stabilité Ref
(origine) d'acyle : Huile

Tournesol Ethanol M. miehei 3 50°C Sans Solvant 83 ( r ) 4 Perte totale [254]

Méthanol C. antarctica B 3 45°C Sans Solvant >99 ( c ) 5 cycles Perte totale [255]

2-Propanol C. antarctica B 3 45°C Sans Solvant 96,85 ( c ) 5 cycles 90% de perte [255]

Butanol C. antarctica B 3 45°C Sans Solvant 89,31 ( c ) 5 cycles 90% de perte [255]

Méthyl acétate C. antarctica B 12 45°C Sans Solvant 99,83 ( c ) 8 cycles 36% de perte [255]

Méthyl acétate C. antarctica B 12 45°C Sans Solvant 96,25 ( c ) 8 cycles 1% de perte [255]

Méthanol P. fluorescens 3 40°C Sans solvant >95 nd nd [256]

Méthanol R. miehei 3 40°C Sans solvant >80 8 cycles 15% de perte [256]

Méthanol T. lanuginosa 3 40°C Sans solvant >60 8 cycles 70% de perte [256]

Méthanol R. miehei 3 40°C Sans Solvant 84 ( c ) nd nd [218]

2-Propanol C. antarctica B 3 70°C Sans Solvant 84 ( r ) nd nd [59]

Tournesol Oléique Butanol R. miehei 4 40°C Sans Solvant 90jours Aucune perte [56]

Butanol R. miehei 4 40°C n-hexane 95 ( c ) 14h Perte totale [257]

Butanol R. miehei 4 40°C n-hexane 80 ( c ) 48h Activité maintenue [257]


Alcools Iaire, IIaire et
Trioléine P. cepacia 3 40°C Sans Solvant 100 ( c ) nd nd [216]
branchés
Huile de fusel P. cepacia 4 40°C Sans Solvant 100 ( c ) nd nd [216]

170
I – Etat de l’art

I.6.3.2 Solvant et activité enzymatique.

La mise en œuvre de réaction sans solvant est souvent préconisée dans un contexte de

production industrielle. En effet, ces systèmes présentent entre autres avantages celui de

permettre une réduction des coûts (downstream, recyclage etc…), une réduction des risques

liés à la manipulation des solvants ou encore une diminution des risques écologiques…

Néanmoins, dans certains cas, leur utilisation est de premier intérêt au cours de réactions

mettant en jeu des substrats et produits pouvant être très différents (triglycérides vs alcool,

esters vs glycérol par exemple). Un choix judicieux du solvant apparaît souvent comme un

compromis judicieux entre équilibre réactionnel, activité et stabilité enzymatiques.

Laane et coll, 1987[258], en compilant les données de plus de 150 travaux, définissent les

gammes de polarité de solvant optimales pour la catalyse enzymatique. Trois classes se

dégagent en fonction du Log(P) des solvants :

- Les solvants organiques hydrophobes dont le Log(P) est supérieur à 4, considérés

comme les plus adaptés pour la biocatalyse.

- Les solvants de polarité moyenne (2<Log(P)<4) dans lesquels la biocatalyse est

modérément efficace

- Les solvants polaires (Log(P)<2), dans lesquels les vitesses de biocatalyse sont faibles.

Ces observations constituent les ‘’régles de Laane’’.

Les solvants employés lors de la réaction enzymatique peuvent être directement inhibiteurs de

la réaction. En effet, Graber et coll, 2007[259] comparent l’effet de la présence d’alcools

tertiaires, de cétones et d’alcanes sur la réaction de transestérification entre le propanoate de

méthyle et le propanol, dans un réacteur solide-gaz à aw controlée. Il apparaît clairement que

les cétones et les alcools tertiaires agissent comme des inhibiteurs de la réaction, là où aucun

171
I – Etat de l’art

phénomène d’inhibition n’est observé avec les alcanes. Cet effet d’inhibition pourrait faire

partie du processus par lequel les enzymes présentent de faibles activités dans les solvants

polaires.

I.6.3.3 Influence du milieu sur la position d’équilibre réactionnel.

La position de l'état d'équilibre chimique de chacune des trois réactions successives de

transestérification des triglycérides en esters est décrite par sa propre constante d'équilibre

Keq1, Keq2, Keq3 respectivement à une température donnée.

a DAG ⋅ a E
TAG + A ↔ DAG + E K eq 1 = (Eq. I-28)
aTAG ⋅ a A

a MAG ⋅ a E
DAG + A ↔ MAG + E K eq 2 = (Eq. I-29)
a DAG ⋅ a A

aG ⋅ a E
MAG + A ↔ G + E K eq 3 = (Eq. I-30)
a MAG ⋅ a A

où ai représente l’activité thermodynamique des TAG, DAG, MAG, A (alcool), G (glycérol)

et E (esters). L’activité de chaque composant est exprimée comme le produit de sa fraction

molaire (xi) et du coefficient d’activité (γi) et les équations I-28 à I-30 peuvent être écrites

sous la forme des équations I-31 à I-33.

L’augmentation ou la diminution de l’activité de l’un des constituants du mélange aboutira à

une adaptation des autres activités de façon à rétablir l’équilibre et maintenir Keqi constante.

Egalement, réduire l’activité d’un co-produit (glycérol par exemple) ou augmenter l’activité

d’un co-substrat (alcool par exemple) va induire une augmentation de l’activité du produit

d’intérêt et par voie de conséquence, une augmentation de sa fraction molaire à l’équilibre.

172
I – Etat de l’art

x DAG ⋅ x E γ DAG ⋅ γ E
K eq 1 = × (Eq. I-31)
xTAG ⋅ x A γ TAG ⋅ γ A

x MAG ⋅ x E γ MAG ⋅ γ E
K eq 2 = × (Eq. I-32)
x DAG ⋅ x A γ DAG ⋅ γ A

xG ⋅ x E γ ⋅γ
K eq 3 = × G E (Eq. I-33)
x MAG ⋅ x A γ MAG ⋅ γ A

Les équations 31 à 33 montrent que l’ajout d’un solvant va agir sur la constante d’équilibre.

Premièrement, l’addition d’un solvant va affecter les activités des composés à l’équilibre, en

diminuant leur concentration (ce qui n’est pas forcément un effet souhaitable). Par ailleurs, le

solvant va faire varier les coefficients d’activité γi des composés impliqués dans la réaction.

Ces changements peuvent être à la fois positifs ou négatifs, le tout dépendant de la nature du

solvant.

Janssen et coll, 1993[260] étudient l’effet du solvant de réaction sur l’équilibre réactionnel de

synthèse de glycérides à partir de glycérol et d’acide décanoïque par la lipase de

Chromobacterium viscosum. Leurs résultats montrent clairement que le profil des produits

dépend du solvant employé. En effet pour des solvants de faible Log(P) (solvants polaires),

les produits polaires, tels que les monoglycérides, sont mieux solvatés. Les produits apolaires

tels que les triglycérides sont, eux, mieux solvatés par les solvants non-polaires de haute

valeur de Log(P). Cela aboutit à de hautes fractions molaires de monoesters et à de faibles

fractions molaires de triesters dans les solvants polaires (Log(P)<1). L’addition de solvants de

polarité décroissante permet l’augmentation des fractions molaires de triesters et la

diminution de celles des monoesters.

Ces travaux rejoignent les observations de Bellot et coll., 2001[261] qui arrivent à contrôler la

production de monooléine, de dioléine ou de trioléine à partir de glycérol et d’acide oléique

173
I – Etat de l’art

en utilisant des mélanges de solvants polaires (le 2-méthyl-2-butanol) et de solvants apolaires

(le n-hexane). Les auteurs en concluent que le produit de réaction qui a le plus d’affinité avec

le solvant, ou système de solvants, utilisé est favorisé. De même, Castillo et coll, 2003[262]

obtiennent des degrés différents d’estérification du xylitol par l’acide oléique, selon la nature

du solvant utilisé. En effet, ils observent 94% mol de di- et triesters contre 6% de monoesters

dans le n-hexane pur, alors que 73% de monoesters sont synthétisés dans un mélange de 2-

méthyl-2-butanol/diméthylsulfoxyde 80/20.

Dans le cadre de la réaction de transesterification des huiles, Kamini et Iefuji, 2001[263],

établissent que l’addition de solvants organiques permet d’augmenter la teneur finale en esters

méthyliques de 80,2% (milieu sans solvant) à 85% (diméthylsulfoxyde), 86,1% (n-hexane) et

87,2% (Ether de Pétrole) alors que le diéthyl-éther conduit à une teneur de 70,4% seulement.

De même, Soumanou et Bornscheuer, 2003[256] étudient l’effet des solvants sur la réaction de

méthanolyse de l’huile de tournesol : cyclohexane, n-heptane, isooctane, acétone et éther de

pétrole. A l’exception de l’acétone, tous les solvants donnent de hauts rendements avec trois

enzymes immobilisées (Lipases de Rhizopus miehei, Thermomyces lanuginosa et

Pseudomonas fluorescens). En comparaison, l’utilisation d’acétone aboutit à une faible

conversion de 5 à 20% selon l’enzyme. Ils attribuent cela à la capacité de ce solvant polaire

d’altérer la conformation native des enzymes, en perturbant les liaisons hydrogènes et les

interactions hydrophobes, conduisant ainsi à de faible taux d’activité. Cela rejoint les

observations de Deng et coll, 2003[225] ou de Nie et coll, 2006[234] qui déterminent que le

degré d’estérification est diminué en même temps que le Log(P) du solvant employé (Figure

I.6-4).

174
I – Etat de l’art

Figure I.6-4 : Effet des solvants organiques sur les rendements de transestérification[225]. Les solvants listés

en abscisses sont classés selon leur Log(P).

I.6.3.4 Gestion des composés polaires

La gestion des composés polaires est un challenge important dans les réactions de trans-

estérification. Colombié et coll., 1998[182] montrent que la stabilité d’un réacteur continu est

assurée, si et seulement si le milieu réactionnel est capable d’évacuer l’eau produite lors de la

réaction d’estérification d’acide oléique par l’éthanol. Dans le cas contraire, l’eau produite

s’accumule dans le réacteur du fait de son adsorption sur le support enzymatique, donnant lieu

à des pertes de stabilité. Des phénomènes similaires sont rencontrés dans les réactions de

transestérification où les composés polaires sont multiples :

- l’alcool co-substrat de réaction (spécialement quand son nombre de carbone est

inférieur à 3)

- Le glycérol co-produit final de la réaction et molécule hautement polaire.

- D’autres composés polaires pouvant être présents dans les huiles végétales,

notamment les phospholipides des huiles brutes.

175
I – Etat de l’art

I.6.3.4.1 Gestion des alcools de petite taille (nombre de carbone inférieur à 3)

La balance stœchiométrique de la transestérification de triglycérides impose un minimum de 3

équivalents molaires pour obtenir une réaction totale. Shimada et coll, 1999[248] effectuent la

transestérification d’un mélange d’huile de soja et d’huile de colza avec du méthanol,

catalysée par le Novozyme 435 à 30°C. Au-delà d’un ratio molaire entre méthanol et

triglycérides de 1,5, l’activité de méthanolyse décroît rapidement jusqu’à une inactivité totale

(Figure I.6-5). Cette inactivation du catalyseur parait même irréversible, des tentatives de

restauration d’activité par transfert de l’enzyme dans des milieux frais contenant moins de 1,5

équivalent de méthanol, restant infructueuses.

Les auteurs attribuent cet effet dénaturant du méthanol au fait qu’au-delà du ratio

méthanol/triglycérides, le méthanol se disperse dans l’huile sous forme de gouttelettes

entraînant l’inactivation de la lipase. Cette observation a été confirmée par plusieurs

auteurs[215, 221, 228, 232, 247].

Figure I.6-5 : Taux de transestérification d’un mélange d’huile de soja et de colza par le méthanol catalysé

par Novozyme 435 : effet inhibiteur du méthanol à ratio molaire méthanol/huile supérieur à 1,5[248].

176
I – Etat de l’art

Dans une moindre mesure, le même phénomène a été observé avec l’éthanol qui, au-delà d’un

ratio molaire de 2, est également dénaturant pour des raisons identiques au méthanol[221, 243,
264]
. Ce phénomène d’inactivation parait dépendant de l’enzyme considérée et de la nature du

support d’immobilisation. En effet, Hernandez Martin et Otero, 2008[243] montrent que le

phénomène de dénaturation, par le méthanol ou l’éthanol, est plus marqué pour le Lipozyme

RM IM que pour le Novozyme 435.

Pour s’affranchir de cet effet dénaturant, plusieurs stratégies ont été développées :

(1) Apport séquentiel de l’alcool co-substrat.

Shimada et coll, 1999[248] proposent une réaction de méthanolyse en 3 étapes (Figure I.6-6).

Chaque étape consécutive est réalisée en présence d’un unique équivalent molaire de

méthanol, qui, en conséquence, ne produit pas d’effet de dénaturation. Des conversions de

96% peuvent ainsi être atteintes. Par ailleurs, cette approche réactionnelle permet de réutiliser

l’enzyme immobilisée dans 50 nouvelles réactions consécutives, effectuées dans les mêmes

conditions tout en conservant une activité importante.

Figure I.6-6 : Cinétique de méthanolyse d’huile végétale par Novozyme 435[248]. Conditions initiales : ratio

molaire méthanol/huile, 1/1 ; 1 équivalent molaire de méthanol ajouté après 24h et 48h (indiqué par les flèches).

177
I – Etat de l’art

Cette stratégie de réaction avec apport successif d’alcool a été largement reprise dans les

travaux présentés dans la littérature[211, 218, 220, 232, 237, 239, 247]. Afin d’augmenter le rendement

de conversion, certains auteurs utilisent même des ratios molaires alcool /triglycérides plus

importants (de l’odre de 4 ou 5), tout en augmentant le nombre d’ajouts de fractions d’alcool

au cours de la réaction : 9 apports pour Samukawa et coll, 2000[245] et 10 apports pour Lee et

coll., 2002[211]. Ils obtiennent ainsi des conversions de 97% et de 99% respectivement.

D’autre part, il a été montré que l’inhibition due aux alcools de faible nombre de carbones

peut être contournée en élevant la température de réaction (pour induire une meilleure

solubilisation de l’alcool et/ou en augmentant les quantités d’enzymes). C’est ainsi que

Hernandez et Otero, 2008[243] arrivent à obtenir 97% de conversion en esters à 50°C avec 50%

(m/m d’huile) de Novozyme 435 avec un apport unique de méthanol à un ratio molaire de 3.

(2) Adsorption de l’alcool sur support polaire.

Un autre moyen de résoudre les problèmes liés à la miscibilité partielle des alcools est

d’utiliser un support hydrophile. Lee et coll., 2002[211] effectuent un apport de silice dans le

milieu réactionnel pour palier les effets néfastes du méthanol. Celui-ci permet l’adsorption du

méthanol et agit comme un réservoir à méthanol protégeant la lipase d’une exposition à de

trop fortes quantités de méthanol.

(3) Solvants polaires

L’utilisation d’un solvant polaire peut se révéler être une bonne stratégie pour solubiliser à la

fois triglycérides et alcools. Iso et coll., 2001[221] démontrent que l’utilisation de 1,4-Dioxane

est nécessaire pour effectuer la méthanolyse ou l’éthanolyse de l’huile de Carthame par la

lipase de Pseudomonas fluorescens immobilisée.

178
I – Etat de l’art

Au contraire, les alcools contenant plus de 2 carbones sont complètement miscibles aux

huiles. L’effet dénaturant montré avec le méthanol et l’éthanol n’est pas rencontré. La

majorité des travaux utilisant des alcools de plus de 2 carbones se fait donc avec un apport

initial unique. Dans ces cas là, l’utilisation de solvants n’est pas une nécessité[59, 196, 221-222, 215-
217]
.

I.6.3.4.2 Gestion du glycérol produit.

D’une manière générale, si les solvants apolaires (hexane, éther de pétrole etc …) permettent

l’obtention de conversions élevées (voir section I.6.3.3), leur utilisation s’accompagne

souvent de faible stabilité opérationnelle de la lipase. Par exemple, Du et coll, 2007[224]

observent près de 40% et 65% de chute d’activité lorsque la lipase de Thermomyces

lanuginosa est recyclée 10 fois, dans des réactions contenant du n-hexane et de l’éther de

pétrole respectivement. Nie et coll 2006[234], obtiennent une chute de 30% de l’activité de la

lipase après 10jours de réaction en présence d’éther de pétrole.

Cette instabilité catalytique est particulièrement bien illustrée par les travaux de Dossat et

coll, 1999[257] qui étudient la transestérification de l’huile de tournesol oléique par le butanol,

en présence de n-hexane en réacteur continu de Lipozyme RM IM. Les auteurs obtiennent une

décroissance très rapide de l’activité de la lipase jusqu’à une inactivation quasi totale. L’agent

responsable de cette instabilité a été identifié comme étant le glycérol, produit de la réaction,

adsorbé sur le support enzymatique. Dossat et coll, 1999[257] supposent que ce glycérol crée

une barrière hydrophile autour de la lipase entraînant des limitations dans le transfert des

substrats hydrophobes (triglycérides) vers l’enzyme. Les auteurs remarquent d’ailleurs que ce

glycérol peut être désorbé par lavage du catalyseur avec un solvant susceptible de le

solubiliser: eau, solvant polaire tel que le 2-méthyl-2-butanol. L’activité de la lipase est ainsi

en grande partie restaurée.

179
I – Etat de l’art

Chen et Wu, 2003[244] utilisent le tert-butanol pour restaurer 75% de l’activité initiale de

Novozyme 435, après inactivation par le glycérol. Dizge et coll, 2008[220] arrivent à maintenir

une activité stable de la lipase de Thermomyces lanuginosa immobilisée au cours de 11

réactions successives grâce à un traitement post-réactionnel au tert-butanol.

I.6.3.4.3 Solubilisation des substrats polaires.

De plus en plus, Les solvants de polarité moyenne (tert-butanol ou le 2-méthyl-2-butanol)

s’imposent comme des solvants incontournables dans la synthèse d’esters d’acides gras à

partir d’huiles végétales. Ces solvants sont susceptibles de solubiliser à la fois triglycérides,

alcools co-substrats et glycérol formé en cours de réaction. L’utilisation de ces solvants

permet ainsi :

- d’éliminer l’effet d’inactivation causé par les alcools à miscibilité partielle dans les

huiles à ratios molaires élevés (voir section I.6.3.4.1) Il est ainsi possible d’augmenter

les ratios molaires entre alcool et triglycérides, pour améliorer les rendements sans

observer d’éffets néfastes.

- de limiter l’adsorption du glycérol sur les supports enzymatiques, permettant ainsi le

maintien de l’activité enzymatique tout en conservant des rendements de réactions

acceptables[226].

En utilisant le tert-butanol comme solvant, Li et coll, 2006[212] ne dénombrent que 10% de

baisse d’activité après 200 réactions de transestérification de l’huile de colza catalysée par un

mélange de lipases de Thermomyces lanuginosa (3%) et de Candida antarctica (1%) avec un

rendement de 95%. Royon et coll., 2007[226] utilisent le tert-butanol pour catalyser la

transestérification continue de l’huile de coton par le Novozyme 435 avec un ratio molaire

méthanol/huile de 6. La réaction est maintenue pendant 500 heures sans observer de perte

180
I – Etat de l’art

d’activité significative. Wang et coll., 2006[214] mettent en oeuvre un mélange de la lipase de

Thermomyces lanuginosa (3%) et de Candida antarctica (2%) dans un milieu contenant du

tert-butanol pour catalyser la transestérification des résidus du raffinage de l’huile de soja

avec un ratio méthanol/huile de 3,6. Le mélange enzymatique est stable avec un rendement de

~97% pendant 150 réactions consécutives sans perte notable d’activité. Zheng et coll,

2009[246] utilisent le 2-méthyl-2-butanol dans la même optique et obtiennent une grande

stabilité pendant plus de 150 réactions consécutives.

I.6.4 Alcoolyse enzymatique des huiles vierges.

Le coût de la production d’esters d’acides gras est intimement lié au cours de la matière

première. Afin d’en réduire l’incidence, l’utilisation de sources d’huiles n’ayant pas subi de

processus de raffinage a été testée. La principale différence entre huile brute et huile raffinée

est la présence de molécules mineures non éliminées par le processus de raffinage. Il s’agit

notamment de phospholipides, d’acides gras libres et d’eau (voir section I.2.2)

La capacité des lipases à catalyser la réaction de transestérification d’huiles vierges a été

démontrée : Novozyme 435[239, 250, 265], Lipozyme TL IM et Lipozyme RM IM[237], lipase de

Rhyzopus oryzae[266].

Watanabe et coll, 2002[250] comparent ainsi l’efficacité de transestérification par le méthanol

de trois formes d’huile de soja dans un milieu sans solvant : brute, dégommée et raffinée. Si

un haut degré de conversion et une activité équivalente de Novozyme 435 sont observées

lorsque l’huile est dégommée ou raffinée, une conversion trois fois inférieure est obtenue avec

une huile de soja brute. Par ailleurs, la transformation de cette forme d’huile s’accompagne

d’une instabilité de l’enzyme dans des réactions répétées. Les auteurs identifient cette baisse

d’activité et cette instabilité comme étant dues à la présence de phospholipides dans l’huile de

soja brute, capables de s’adsorber sur le catalyseur. Effectivement, ils déterminent que dès

181
I – Etat de l’art

une concentration de 0,2% de phospholipides dans l’huile, l’activité de la lipase est affectée et

peut même être totalement perdue à des concentrations supérieures. Néanmoins, l’effet

d’inactivation semble être lié à la forme des phospholipides, ces derniers ayant des pouvoirs

inhibiteurs différents selon leur source.

L’effet inhibiteur des phospholipides des huiles vierges est également constaté par Talukder et

coll., 2009[239] et par Du et coll., 2004[265] lors de la méthanolyse, respectivement, d’huile de

palme brute et d’huile de soja brute par Novozyme 435. Ils obtiennent des taux d’activité

moindres avec des huiles brutes par rapport à des huiles raffinées. A l’inverse, Li et coll.,

2007[266] observent une augmentation de l’activité de la lipase de Rhizopus oryzae, utilisée en

cellule entière et une absence de perte de stabilité du catalyseur comme l’ont pu observer

Watanabe et coll., 2002[250]. Ils en attribuent la cause à une activité phospholipasique de la

lipase.

Talukder et coll, 2009[239] déterminent par ailleurs que les carotènes potentiellement présents

dans les huiles brutes ne sont pas susceptibles d’entraîner d’effets néfastes sur la réaction de

transestérification. Du et coll., 2004[265] estiment que la teneur élevée en acides gras libres

dans les huiles vierges n’a pas d’incidence sur la réaction de transestérification.

I.6.5 Autres stratégies de production enzymatique d’esters d’acides gras à partir des

huiles.

I.6.5.1 Interestérification des huiles avec des esters d’alkyle.

Afin de s’affranchir des problématiques de dénaturation des lipases par les alcools à faible

miscibilité et de limiter les phénomènes d’adsorption de glycérol entrainant de faibles

stabilités enzymatiques, l’utilisation d’esters d’alkyle en tant qu’accepteurs d’acyle a été

proposée (Figure I.6-7)[255, 267-272].

182
I – Etat de l’art

Figure I.6-7: Interestérification entre triglycérides et acétate de méthyle pour la production d’esters

méthyliques d’acides gras

En effet, il a été prouvé que les acétates d’alkyle (acétate de méthyle, acétate d’éthyle etc…)

présentent une miscibilité complète avec les triglycérides des huiles, et ne sont donc pas

susceptibles d’être à l’origine d’effets néfastes pour les lipases. Ils sont donc utilisables sans

apport extérieur de solvant. Par ailleurs, l’interestérification des triglycérides avec des acétates

d’alkyle, produit du tri-acétyl-glycérol, en lieu et place du glycérol dans la réaction

d’alcoolyse. Cette forme tri-acétylée du glycérol n’est pas à même de s’adsorber sur les

supports enzymatiques en raison de sa polarité fortement diminuée en comparaison avec sa

forme libre. Cela permet donc d’assurer la pérennité du catalyseur. Par ailleurs, cela

représente une forme de valorisation du glycérol produit qui trouve ainsi des applications dans

l’industrie alimentaire, l’industrie du tabac ou encore dans l’industrie des carburants[270].

Xu et coll., 2003[272] effectuent ainsi l’interestérification d’huile de soja avec l’acétate de

méthyle catalysée par le Novozyme 435. Ils obtiennent une conversion de 92% en 10h à 40°C

pour un ratio molaire optimal acétate de méthyle/triglycérides de 12. Les auteurs n’observent

pas de perte d’activité de la lipase après une série de 10 réactions successives. Du et coll.,

2004[265] utilisent les mêmes conditions que les auteurs précédents et n’obtiennent pas de

perte significative d’activité après 100 cycles réactionnels. A des ratios élevés (au delà de 16),

183
I – Etat de l’art

une baisse des rendements peut être attribuée à une dilution excessive de l’huile dans le

milieu.

Modi et coll., 2006[270] utilisent l’acétate d’éthyle à un ratio molaire de 11 pour interestérifier

les huiles brutes de jatropha, karanja et tournesol. Dans les conditions optimales, ils

obtiennent des rendements en esters éthyliques de 91.3%, 90% et 92.7%. L’activité de la

lipase est parfaitement maintenue au cours de 12 réactions successives, là où l’activité est

totalement perdue au bout de 6 réactions avec de l’éthanol.

Ognajovic et coll., 2009[255] effectuent la comparaison entre les réactions d’interestérification

avec l’acétate de méthyle et de transestérification avec le méthanol catalysé par Novozyme

435. L’étude de la stabilité des lipases montre que l’utilisation de l’acétate de méthyle permet

une augmentation du temps de demi-vie de la lipase d’un facteur 20 par rapport au méthanol

sans solvant.

I.6.5.2 Interestérification des huiles avec des carbonates d’alkyle.

La production d’esters méthyliques ou éthyliques par transestérification de triglycérides avec

des diméthyl ou diéthyl carbonates a été décrite récemment[27341, 274]. L’avantage de la réaction

est qu’elle est irréversible car le co-produit (le mono-méthyl ou mono-éthyl ester de l’acide

carbonique) est capable de se décomposer immédiatement en alcool méthylique ou éthylique

et en CO2 (Figure I.6-8). Cela permet ainsi de déplacer les équilibres réactionnels et

d’optimiser les rendements de transestérification.

184
I – Etat de l’art

Figure I.6-8: Transestérification de triglycérides par les dialkyl carbonate. (A) diméthyl-carbonate. (B)

diéthyl-carbonate.

Su et coll., 2007[274], déterminent que le Novozyme 435 permet de catalyser efficacement la

réaction de transestérification avec un rendement approchant les 96% pour un ratio molaire de

4,5. Cependant, les auteurs observent une faible stabilité de l’enzyme au cours de réactions

répétées consécutivement. En effet, la lipase perd la quasi-totalité de son activité après 5

cycles. Cette inactivation peut être limitée à une diminution de 20% seulement en cas de

lavage de l’enzyme par l’acétone, l’inactivation étant certainement liée à des phénomènes

d’adsorption de glycérol (voir section I.6.3.4).

Klaas et Warwel, 2001[275] et Su et coll., 2009[273] proposent de lier extraction par solvant et

transestérification, par les dialkyl-carbonates en une seule et même étape. Les deux travaux

aboutissent à des taux d’extraction similaires aux méthodes classiques d’extraction et des taux

d’estérification supérieurs également.

185
I – Etat de l’art

I.6.6 Procédés continus de production d’esters d’acides gras à partir d’huile.

La synthèse d’esters d’acides gras par voie enzymatique s’adresse en grande partie à des

domaines dont la valeur ajoutée est faible. Le prix souvent prohibitif des lipases

(commerciales ou non commerciales) est donc un frein au développement industriel des

procédés mettant en jeu ces enzymes. Cela implique donc une optimisation de l’utilisation des

lipases et donc leur utilisation dans une optique continue dans le but de réduire l’impact de

leur coût sur le produit final. La Table I.6-2 (page 166) montre que la grande partie des

travaux présentés dans la littérature évoque des réactions de type discontinu. Des travaux

mettant en œuvre des lipases dans des systèmes de transestérification continue d’huiles sont

relativement peu représentés.

Cependant de grands niveaux de stabilité des lipases dans les réactions de transestérification

sont démontrés, dans des répétitions consécutives de réaction avec recyclage de l’enzyme [212,
224, 246-248, 250]
. Cette stabilité démontre la compatibilité des lipases avec une utilisation

continue.

Rao et coll., 2009[276] rappellent le principe des deux réacteurs types utilisés en tant que

bioréacteurs enzymatiques (Figure I.6-9) :

- Le Réacteur Continu Agité (RCA) :: dans un RCA, la concentration est identique dans

chaque élément de volume, en fonction du temps, si un mélange idéal est supposé. Le

RCA travaille dans les conditions de sortie, à savoir faibles concentrations en substrats

et hautes concentrations en produits donnant lieu à des vitesses réactionnelles faibles.

A l’équilibre, la conversion est contrôlée par la quantité de catalyseur et le temps de

résidence.

- Le Réacteur à Lit Fixe (Plug Flow ou Packed bed reactor) : le RLF est un réacteur à

écoulement piston, constitué d’une colonne thermostatée ou non, dans laquelle est

186
I – Etat de l’art

confinée une enzyme immobilisée. Les concentrations en substrats et en produits

varient tout au long du réacteur (en fonction de leur transformation), permettant des

vitesses réactionnelles plus élevées. Le ratio enzyme/susbtrat est maintenu élevé et les

volumes de réacteurs sont en général faibles.

Figure I.6-9 : Schéma du Réacteur Continu Agité et du Réacteur à Lit Fixe.

Chen et Wu, 2003[244] testent l’activité de la lipase B de Candida antarctica dans un réacteur

continu agité de méthanolyse d’huile de soja sans solvant (Volume 5L, 250g de lipase

immobilisée). Le réacteur est alimenté par un mélange d’huile et de méthanol dans un rapport

molaire de 3, à un débit de 20ml/min. Les auteurs observent des chutes d’activité dans le

temps qui sont corrigées lorsque le taux de conversion diminue en deçà de 70%, par lavage du

catalyseur avec du tert-butanol. Une activité constante donnant lieu à une conversion

supérieure à 70% est ainsi maintenue pendant plus de 70 jours.

187
I – Etat de l’art

Dossat et coll, 1999[257] effectuent la transestérification continue de l’huile de tournesol

oléique avec le butanol dans le n-hexane à l’aide d’un réacteur à lit fixe unique de Lipozyme

RM IM. Les auteurs observent une chute très rapide des capacités de catalyse du réacteur due

à l’adsorption du glycérol produit sur le biocatalyseur. Afin de restaurer l’activité, un procédé

semi-continu mettant en jeu une phase de transformation et une phase de rinçage avec un

solvant polaire, permettant la desorption du glycérol du biocatalyseur, a été proposé. Le

réacteur a ainsi été alimenté par intermittence grâce à une électrovanne, avec un mélange

huile/butanol.hexane pendant 2h et avec du 2-méthyl-2-butanol pendant 30 minutes. Une

conversion de 80% est ainsi maintenue pendant 48h. L’intérêt connexe du système est

d’obtenir deux mélanges séparés, l’un contenant les esters produits et l’autre le glycérol

formé.

Shimada et coll., 2002[277] présentent un procédé continu de méthanolyse d’huile déchet. Ce

dernier prend en compte à la fois les effets néfastes du méthanol substrat et ceux du glycérol

produit. En effet, ils proposent de mettre en œuvre trois RLF en série (Figure I.6-10)

contenant chacun 3g, 3g et 4,5g de Novozyme 435. Un mélange d’huile et de 1/3 équivalent

de méthanol alimente le premier réacteur.

L’éluat est réceptionné dans un bac de décantation permettant de retirer le glycérol formé au

sein du premier réacteur. La phase huile exempte de glycérol est additionnée de 1/3 équivalent

de méthanol et alimente le second réacteur. Le troisième réacteur est alimenté de la même

manière avec l’éluat du second réacteur. Un débit de 6ml/h est appliqué au système. Les

auteurs ont testé les capacités du procédé à 30°C pendant 100 jours sans perte d’activité de la

lipase. Ils obtiennent ainsi un mélange contenant près de 90% d’esters méthyliques. Ce

procédé a été repris pour la transestérification d’huile de soja et de colza par le Novozyme

435 par Watanabe et coll, 2000. Les auteurs ont tenté de réduire la série de RLF à 2 unités,

188
I – Etat de l’art

avec un apport de 2/3 équivalents de méthanol dans le 2nd réacteur, mais une faible stabilité

du réacteur a été observée.

Figure I.6-10 : Procédé continu de production de biodiesel avec trois réacteurs à lit fixe en série[277]. 1 : Bac

d’alimentation du 1er réacteur (huile + 1/3 équivalent de méthanol) ; 2 : Bac d’alimentation du 2ème réacteur

(phase huile de l’éluat du 1er réacteur + 1/3 équivalent de méthanol) ; 3 : Bac d’alimentation du 3ème réacteur

(phase huile de l’éluat du 2nd réacteur + 1/3 équivalent de méthanol) ; 4 : Réacteur à lit fixe contenant 3g de

Novozyme 435 ; 5 : Réacteur à lit fixe contenant 4,5g de Novozyme 435 ; 6 : pompe péristaltique ; 7 : bac

réceptionneur de milieu réactionnel.

Nie et coll., 2006[234] utilisent un procédé comparable pour catalyser la transestérification

d’huile de salade avec le méthanol. Chaque étape est réalisée à l’aide de trois RLF consécutif

contenant chacun 500g de lipase de Candida sp 99-125 immobilisée sur membrane de coton.

En fin de chaque étape, le glycérol formé est extrait du mélange d’ester et de glycérides à

l’aide d’un hydrocyclone.

Watanabe et coll., 2001[232] mettent en place un réacteur à lit fixe avec re-circulation. Un quart

des produits est soutiré en sortie de réacteur et trois quarts des produits sont recyclés en
189
I – Etat de l’art

entrée. Le mélange d’alimentation est enrichi avec un mélange huile/méthanol préparé dans

une proportion molaire équivalente. Aucun phénomène d’inhibition n’est observé du fait de la

présence de méthanol dans ce mélange d’entrée contenant 67,6% d’esters méthyliques et

32,4% de triglycérides. Il est ainsi possible d’alimenter un réacteur unique de 3g de lipase

pendant 100 jours sans perte significative d’activité et un taux de conversion en sortie de

90,2% à un débit de 4ml/h

Dossat et coll., 2002[56] réalisent la transestérification de l’huile de tournesol oléique avec le

butanol, catalysée dans un RLF unique sans entreprendre de re-circulation par le Lipozyme

RM IM, lipase sn1,3-spécifique. Les auteurs observent une période transitoire initiale de 6h

pendant laquelle les produits majoritaires sont des esters butyliques et du glycérol. Ce dernier

étant insoluble dans le milieu, il a tendance à s’adsorber sur le support enzymatique

conduisant à une diminution des performances de la lipase. Peu à peu, la formation du

glycérol diminue jusqu’à l’état d’équilibre, où la production de glycérol est totalement

stoppée. Il est alors évacué du réacteur sous forme de glycérides. Un mélange contenant 65%

mol d’esters butyliques, 26% mol de diglycérides, 6%mol de monoglycérides et 3% mol de

triglycérides résiduels est produit. L’activité du réacteur a néanmoins été conservée dans ces

conditons, sur une période de trois mois, sans instabilité aucune.

Royon et coll., 2007[226] mettent en œuvre les potentialités du tert-butanol en tant que solvant,

dans un procédé continu de transestérification d’huile de coton par Novozyme 435. En effet,

ils utilisent un réacteur à lit fixe unique, contenant un mélange de lipase et de billes de verre

(1/1,5 m/m), alimenté par un mélange d’huile et de méthanol, avec un ratio molaire entre les

deux composants de 6 et solubilisé par 32% de tert-butanol. Les auteurs observent ainsi un

réacteur totalement stable pendant plus de 500h avec un taux de conversion de 95%.

190
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213
II :PUBLICATION N°1 : Production continue d ’esters d ’acides gras à partir d’huile de tournesol hautement oléique cataly sée par les lipases
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

PRODUCTION CONTINUE D’ESTERS D’ACIDES GRAS A PARTIR

D’HUILE DE TOURNESOL HAUTEMENT OLEIQUE CATALYSEE PAR

LES LIPASES.

Etienne Séveraca, Olivier Galya, Fabrice Turonb, Pierre Monsana and Alain Martya*.

a
1) Université de Toulouse; INSA,UPS,INP; LISBP, 135 Avenue de Rangueil, F-31077

Toulouse, France

2) INRA, UMR792 Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés, F-31400 Toulouse,

France

3) CNRS, UMR5504, F-31400 Toulouse, France


b
Syngenta Seeds, 12 Chemin du hobit 31790 Saint Sauveur, France

* Correspondance : Alain Marty, Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et

Procédés, Institut National des Sciences Appliquées, 135 Avenue de Rangueil, 31077

Toulouse Cedex4, France, Tel : +33 (0)5 61 55 94 39, Fax : +33 (0)5 61 55 94 00, Email :

[email protected]

Soumis dans Bioressource Technology

(impact factor : 4,253)

Titre Abbrégé : Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu

215
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

II.1 Résumé

La mise en œuvre des lipases immobilisées nécessite leur optimisation dans des réacteurs de

type continu, afin d’en réduire l’impact économique sur le produit fini. Ainsi, il convient de

développer des réacteurs continus à lit fixe, extrêmement stables dans le temps, permettant

des taux de conversion importants et hautement productifs. Les huiles brutes ont la

particularité de contenir une quantité importante de composés mineurs (phospholipides,

stérols, tocophérols etc…), leur procurant des qualités de stabilité oxydative hors normes.

Leur transformation présente, de plus, l’avantage de s’affranchir des étapes de raffinage

pouvant être couteuses.

Néanmoins, la transestérification des huiles vierges est problématique. En effet, les

phospholipides, au même titre que le glycérol produit en cours de réaction, sont des molécules

polaires, qui, placées dans un milieu réactionnel apolaire défavorable, sont susceptibles de

s’adsorber sur le support enzymatique. Une barrière hydrophile se forme autour du

biocatalyseur, et les transferts des triacylglycérols substrats vers l’enzyme ou des esters

produits de la lipase vers le milieu réactionnel sont limités. En réacteur continu, cela se traduit

par une accumulation des composés polaires dans le réacteur, pouvant entrainer la perte totale

de l’activité enzymatique. Les solvants de polarité moyenne (tert-butanol, 2-méthyl-2-butanol

etc..) permettent de solubiliser à la fois les composés polaires et les composés apolaires et

donc de limiter voire d’éliminer ces effets néfastes.

Quatre lipases immobilisées disponibles dans le commerce (Novozyme 435, Lipozyme RM

IM, Lipozyme TL IM et Lipase PS Amano IM) ont été testées en réacteur discontinu, sur des

réactions de transestérification butylique de l’huile de tournesol hautement oléique, en

présence ou en absence de tert-butanol en tant que solvant. Le Lipozyme RM IM présente un

faible taux de conversion de l’huile. Le Lipozyme TL IM et la lipase PS Amano IM, toutes

216
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

deux lipases régio-spécifiques des positions sn1 et sn3 des triglycérides, présentent des

vitesses de conversion importantes des triacylglycérols mais des rendements de production

d’esters butyliques modestes ; leur régiospécificité ne leur permet pas (ou difficilement) de

transformer les sn1,2-diacylglycerols et de sn2-monoacylglycérols qu’elles produisent et qui

s’accumulent dans le milieu, du fait d’une faible migration d’acyle observée dans les

conditions définies.

Novozyme 435, la lipase B de Candida antarctica, ne présente pas de régio-spécificité pour

les positions des esters d’acides gras sur le squelette de glycérol. Ainsi, même si elle n’est pas

la lipase montrant les vitesses de réaction les plus importantes, elle permet une optimisation

des rendements de production d’esters en minimisant les productions de diacylglycérols

(DAG) et de monoacylglycérols (MAG). Cette lipase immobilisée a donc été sélectionnée

pour le développement d’un réacteur à lit fixe, catalysant la réaction de butanolyse de l’huile

de tournesol hautement oléique non raffinée. Un ratio molaire entre butanol et triacylglycérols

de 5 s’est avéré être le meilleur compromis afin de réduire au maximum les taux de TAG, de

DAG et MAG résiduels.

La polarité du milieu réactionnel s’avère être un facteur clé de l’optimisation du réacteur

enzymatique. L’effet de la polarité du milieu sur les performances du réacteur a été démontré

en alimentant le réacteur avec différentes concentrations initiales en huile.

Premièrement, l’abaissement de la polarité du milieu par adjonction de tert-butanol permet

d’éliminer les effets néfastes des phospholipides de l’huile sur la lipase en milieu sans

solvant. En contre partie, la faible polarité du milieu favorise une production résiduelle de

MAG dans le produit final malgré un fort excès d’alcool co-substrat (rendement en MAG

résiduels de 10,4%). Ces derniers ne sont plus produits dans des milieux plus hydrophobes

(milieu sans solvant) qui favorisent donc la production d’esters (rendement de production

d’esters de 99,6%).

217
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

La polarité du milieu réactionnel affecte également l’activité de l’enzyme et donc le débit

d’équilibre et finalement, la productivité du réacteur. Débit et productivité sont croissantes

jusqu’à une concentration initiale en huile de 450mM. Au-delà de cette concentration, le débit

à l’équilibre diminue de manière constante, jusqu’aux conditions de milieu sans solvant pour

lequel le débit est extrêmement faible.

Ainsi, une haute productivité s’accompagne de la présence de MAG résiduels dans une

proportion non négligeable et, inversement, une grande pureté en esters est synonyme d’une

faible productivité. Alimenter le réacteur avec un mélange contenant 500 mM d’huile

constitue le meilleur compromis entre pureté d’esters (teneur résiduelle en MAG de 3,75 %

mol) et productivité.

Dans ces conditions, les phénomènes de partage des PLs et du glycérol entre le milieu

réactionnel et le support enzymatique sont contrôlés. Aucune perte de stabilité n’a été

observée sur une période de 50 jours de fonctionnement continu du réacteur. Une productivité

de 13,8 tonnes par an et par kg de Novozyme 435 est obtenue. Le coût ajouté par l’enzyme

sur le produit final a été calculé à 0,08euros par kg d’esters synthétisés.

Mots clés : Novozyme 435, transestérification, réacteur à lit fixe, esters d’acides gras, huiles

vierges de tournesol hautement oléique, thermodynamique, productivité, stabilité.

218
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

CONTINUOUS LIPASE-CATALYZED PRODUCTION OF ESTERS FROM

CRUDE HIGH OLEIC SUNFLOWER OIL.

Etienne Séveraca, Olivier Galya, Fabrice Turonb, Pierre Monsana and Alain Martya*.

a
1) Université de Toulouse; INSA,UPS,INP; LISBP, 135 Avenue de Rangueil, F-31077

Toulouse, France

2) INRA, UMR792 Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés, F-31400 Toulouse,

France

3) CNRS, UMR5504, F-31400 Toulouse, France


b
Syngenta Seeds, 12 Chemin du hobit 31790 Saint Sauveur, France

* Correspondence : Alain Marty, Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et

Procédés, Institut National des Sciences Appliquées, 135 Avenue de Rangueil, 31077

Toulouse Cedex4, France, Tel : +33 (0)5 61 55 94 39, Fax : +33 (0)5 61 55 94 00, Email :

[email protected]

Submitted in Bioressource Technology

(impact factor : 4,253)

Abbreviated Title: Production of fatty acid alkyl esters by lipases in continuous reactor

219
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

II.2 Abstract

The objective was to develop an economically relevant enzymatic process of butyl ester

production using high oleic sunflower oil. A stable continuous reactor fed with crude oil was

optimized, even if phospholipids were described as detrimental for lipase activity. Novozyme

435 provided the best compromise between activity and butyl-ester yield. The polarity of the

medium was a key factor to insure the stability of the process. It enables the negative effects

of phospholipids contained in crude oil or of produced glycerol to be controlled. After

optimization, a product containing 96.5 mol % butyl esters with a high productivity of 13.8

tons.year-1.kg Novozyme 435-1 was obtained over 50 days. A versatile continuous process for

ester production was thus optimized leading to great performances and low cost of enzyme

use. Moreover, the possibility to use crude oil would confer to the product high resistance to

oxidation that is appreciated by end-users.

Key words: Novozyme 435, transesterification, packed bed reactor, fatty acid alkyl esters,

crude high oleic sunflower oil, thermodynamics, productivity, stability

220
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

II.3 Introduction

Faced with the shortage of reserve fossil resources and the climate disorder due to the

emission of greenhouse-effect gases, the development of substitution resources of vegetable

origin is urgent. The upgrading of plant oils through the production of fatty acid alkyl esters

(FAAE) is thus a subject of great interest in many industries (Schörken and Kempers 2009).

With various physico-chemical properties, which depend on both the nature of the feedstock

(fatty acids) and the alkyl moiety, fatty acid alkyl esters are involved in a wide range of

industrial applications such as bio-carburant, bio-lubricants, bio-solvents, hydraulic fluids,

drilling fluids and cosmetics (Dossat et al. 2002; Knothe et al. 2005; Medina Gonzalez et al.

2007).

Among the natural fatty acids (FA) entering in the composition of oil triacylglycerols (TAG),

oleic acid has a prime position. With its unique double bond, it presents relevant industrial

properties such as good fluidity at low temperature, unlike saturated FA and good oxidative

stability unlike poly-unsaturated FA. Oleic acid is the main FA of high-oleic sunflower oils

(HOSO) reaching 75% and up to 90% of the total FA (Warner et al. 2003). Crude oils are

obtained directly after oilseed crushing and/or extraction without further purification. In

addition to triglycerides, crude oils contain several minor components like phospholipids (up

to 2% in sunflower oil), tocopherols (450 to 1200 mg/kg in sunflower oil, with a majority of

α-tocopherols) and sterols (2400 to 5000 mg/kg in sunflower oil) (Warner et al. 2003). These

minor components of oil are recognized as antioxidants (Jain and Sharma 2010). The direct

transesterification of crude HOSO would present the advantage of reducing costs due to

refining and mainly to preserve the natural antioxidant power of the resulting esters.

The transesterification of TAG with an alcohol produces 3 equivalents of ester molecules and

1 equivalent of glycerol through three successive reactions, with diacylglycerols (DAG) and

221
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

monoacylglycerols (MAG) as intermediates. Classical synthesis of FAAE from oil is

accomplished via chemical alkali- or acid-catalyzed transesterification. Although these

chemical approaches give high substrate conversion with high reaction rates, they do have

some disadvantages. This chemical synthesis route often presents poor reaction selectivity

leading to the synthesis of by-products (for instance if a mixture of esters and monoglycerides

is the target). The chemical processes often consume large amounts of energy. The recovery

of glycerol is often difficult and generates large amounts of alkaline waste water that has to be

treated (Parawira 2009; Szczesna Antczak et al. 2009). In the last few years, the research of

alternative routes for alkyl ester production has demonstrated the ability of lipases to catalyze

the transesterification of triacylglycerols.

The efficiency and high operational stability of lipases (formally called, triacylglycerol

acylhydrolases, EC.3.1.1.3) in batch transesterification has been widely reported,

demonstrating the possibility to recycle the enzyme with the use of an organic solvent (Du et

al. 2007; Talukder et al. 2009) or in solvent-free systems (Shimada et al. 1999; Watanabe et

al. 2000). Plug flow reactors have been successfully developed (Watanabe et al. 2001; Dossat

et al. 2002; Shimada et al. 2002). In spite of the enormous possibilities and the great interest

in enzymatic catalysis, industrial alkyl ester production involving lipases is still very limited.

The main drawback of enzyme-catalyzed processes is the high cost of the lipases. To decrease

the operational costs of the biocatalyst, the process must be optimized using an immobilized

enzyme in a stable and highly productive continuous reactor. Ideally the reactor has to ensure

steady-state production with a high conversion yield for months at a time without changing

the enzyme. A packed-bed reactor (PBR) generally leads to higher performance than a

continuous stirred-tank reactor. In addition, the volumes are reduced, the technology is less

expensive (no mobile parts) and enzyme support attrition is avoided (Balcão et al. 1996; Rao

et al. 2009).

222
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

To insure the stability of a continuous packed-bed reactor for synthesis of FAAE, the crucial

point is the control of the partition of polar compounds between the reaction medium and the

supported enzyme (Marty et al. 1997; Colombie et al. 1998). For instance, glycerol creates a

hydrophilic hindrance around the enzyme resulting in diffusion limitations of hydrophobic

substrates from the liquid phase to the enzyme which reduces the enzyme activity (Dossat et

al. 1999). To avoid this phenomenon, the reaction medium has to be able to rid the reactor of

the glycerol formed. Polar solvents like tert-butanol or 2-methyl-2-butanol have the ability to

dissolve both polar and non-polar compounds. Several works have demonstrated that these

solvents can eliminate the detrimental side-effects of glycerol production (Du et al. 2007;

Royon et al. 2007; Talukder et al. 2009).

Another way to reduce costs is to develop a continuous enzymatic process fed with crude oil.

However, the few trials in this sense led to a rapid inactivation of the lipase. During solvent-

free transesterification of crude soyabean oil (Watanabe et al. 2002; Du et al. 2004) and crude

palm oil (Talukder et al. 2009), phospholipids (PLs) were suspected of being at the origin of

the low yields and of the low operational stability of the catalyst during repeated batch

reactions. Watanabe et al (2002) was the first to report that the adsorption of PLs onto the

enzymatic support led to this loss in activity. Nevertheless, one can assume that glycerol and

PL adsorption must depend both on the solvent and the support polarity, and consequently, it

remains of interest to persist in this way.

In this work, our objective was to develop an efficient enzymatic continuous reactor using

crude high oleic sunflower oil to produce fatty acid butyl-esters containing a majority of

butyl-oleate, presenting principally lubricant properties. The strategy was to select the best

commercial immobilized enzyme from the point of view of activity, selectivity and

conversion, and to manage the polarity of the solvent and of the support in order to insure a

223
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

stable continuous synthesis by avoiding both glycerol and phospholipid negative effect on the

enzyme.

Use of crude oils will decrease the price of the raw material. Development of a stable

continuous reactor would decrease the cost of the enzyme by producing tons of esters per kg

of enzyme. Finally, the higher resistance to oxidation of the final product will be greatly

appreciated by the market. It will thus be possible to obtain an economically relevant process

producing a molecule with improved properties.

II.4 Material and Methods

II.4.1 Materials

Four commercial immobilized lipases were obtained form different sources. Their

characteristics are summarized in table 1.

Table II.4-1Characteristics of the immobilized lipase tested for transesterification of high-oleic sunflower

oil.

Commercial name Enzyme origin Support Hydrophobicity/philicity Source


Candida antarctica Lewatit VP OC Novozymes
Novozyme 435 Medium hydrophobic
form B 1600 (Denmark)
Novozymes
Lipozyme RM IM Rhyzomucor miehei Duolite A568 Hydrophilic
(Denmark)
Thermomyces Novozymes
Lipozyme TL IM Silica granules Hydrophilic
lanuginosa (Denmark)
Lipase PS Amano Diatomaceous
Burkholderia cepacia Hydrophilic Amano (Japan)
IM earth

High oleic sunflower oil was supplied by Syngenta Seeds (Toulouse, France) and contained

85.7% oleic acid, 5.1% linoleic acid, 3.6% stearic acid, and 3.5% palmitic acid and 2.1% of

minor fatty acids; the main triglyceride present in the oil was triolein. The average molecular

224
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

weight for HOSO was calculated at 881 g.mol-1. 99% trioleoyl-glycerol, 99% sn1,3 dioleoyl-

glycerol, 99% sn1(3) monooleoyl-glycerol and 3Å molecular sieve were purchased from

Sigma Chemical Co. (St. Louis, MO, USA). All other chemicals and solvents were of highest

purity and were purchased from Acros Organics (Geel, Belgium).

II.4.2 Batch reactions

Reactions were performed in glass tubes. The reaction involved using the correct amount of

crude or refined oil and butanol to fit the desired molar ratio in the presence or absence of

tert-butanol. The reaction mixture, previously dried with molecular sieve, was incubated at

40°C for catalysis by Lipozyme RM IM®, Lipozyme TL IM® and Lipase PS amino IM and

60°C with Novozyme 435®. Reactions were kept under magnetic stirring (250 rpm) and were

initiated by addition of the immobilized lipase. The changes in concentration were

determined, in each case, by withdrawing samples from the medium. The sample was diluted

in acetone and concentrations of all the products and reactants were determined by HPLC.

II.4.3 Continuous reaction.

The reactor was a fixed-bed type. It consisted of a column (10 mm diameter), maintained at

60°C and containing 10 g Novozyme 435 (bed length: 11 cm). The reaction medium

containing crude HOSO (concentration from 200 mM to 650 mM) and butanol (molar

alcohol/oil ratio from 3 to 7) in tert-butanol, previously dried with molecular sieve, was

pumped using an ISO-3100SD Isocratic Pump (Dionex, USA) percolating the packed bed of

enzyme. Solvent free medium, only containing the two substrates (molar ratio: 5), was treated

by the same system. At the outlet of the reaction vessel, samples were collected and analyzed.

225
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

II.4.4 Analytical methods.

The product and residual reactant concentrations were analyzed using a Dionex Ultimate 3000

HPLC equipped with a 380-LC Evaporative Light Scattering Detector, (Varian, USA) and a

reverse-phase analytical Prontosyl C30 column (ICS, France) (250 mm × 4 mm × 5 µm). The

nebulisation and evaporation temperatures were kept at 35°C and 40°C respectively. The

nitrogen flow-rate was fixed at 1 l.min-1.

A 40-min ternary gradient with two linear gradient steps was employed: reservoir A contained

pure water, reservoir B contained acetonitrile and reservoir C contained 2-propanol–hexane

(5:4, v/v). Gradients were as follows: 30% A+70% B in 0 min, 100% B in 15min, 50%

B+50% C in 30 min, followed by isocratic elution with 50% B+50% C for the last 10min. The

flow rate was 1ml.min-1 and oven temperature set at 40°C. Elution order was:

monoacylglycerols, free fatty acids, butyl esters, diacylglycerols and triacylglycerols. The

separation of sn1(3)-MAG/sn2-MAG forms and sn1,3-DAG/sn1(3),2DAG forms is effective.

TAG conversion and, DAG, MAG and ester yields were calculated according to equations II-

1 to II-4 respectively where [Esters]t is the Ester concentration at time t, [MAG]t is the MAG

concentration at time t, [DAG]t is the DAG concentration at time t and [TAG]t is the TAG

concentration at time t. The subscript 0 refers to concentration at the initial time.

226
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

X TAG = 1 −
[TAG ]t (Eq. II-1)
[TAG ]0

X DAG =
[DAG]t (Eq. II-2)
[TAG]0

X MAG =
[MAG ]t (Eq. II-3)
[TAG ]0

X ester =
[Ester ]t (Eq. II-4)
3x[TAG ]0

II.5 Results and Discussion.

The main objective of this work was to optimize an efficient continuous enzymatic packed

bed reactor (PBR) for the transesterification of crude high oleic sunflower oil (HOSO) with

butanol. As enzymologists aiming to develop an economically relevant process, we first had

to select an appropriate enzyme and reaction medium. We decided to focus on immobilized

enzymes commercially available on a large scale. The choice of the reaction medium is

crucial because it influences the enzyme activity, conversion at thermodynamic equilibrium,

selectivity, solubility of substrates and products and consequently the stability of the reactor.

Ideally, a solvent-free process should be used. However, in many cases, the presence of a

solvent is essential, to ensure catalysis (Iso et al. 2001), to control the partition of polar

compounds between the medium and the immobilized lipase (Halling 1990) and to orientate

the thermodynamic equilibrium (Janseen et al. 1993).

In the present study, we proposed to explore both these options. The solvent we chose was

tert-butanol, a solvent of medium polarity, able to solubilize both glycerol and other polar

227
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

compounds (phospholipids, etc.) as well as apolar compounds (TAG, DAG, MAG and esters).

The choice of tert-butanol was motivated by its ability to preserve the activity of Novozyme

435 and to improve its stability (Du et al. 2007). 2-methyl-2-butanol was also tested and gave

similar results (data not shown) but tert-butanol presents additional advantages such as

relatively low cost and a low boiling point facilitating its evaporation and recovery during

down-stream processes.

II.5.1 Lipase screening in batch reactions.

Four commercial immobilized lipases, namely Lipozyme RM IM, Lipozyme TL IM, Lipase

PS Amano IM and Novozyme 435, were screened to select the one offering the best

performance, with and without tert-butanol as solvent in batch reactions. A butanol-to-

triglyceride molar ratio of 4 was applied to shift the thermodynamic equilibrium towards ester

synthesis. In order to assess the effect of tert-butanol, initial TAG concentrations of 200 mM

in tert-butanol were used. In this condition, the proportion of the solvent represents 73% of

the reaction volume. For solvent-free systems, concentrations of 748 mM were obtained for a

molar ratio between substrates of 4. Working temperatures for each enzyme were optimized,

i.e. 60°C for Novozyme 435 and 40°C for the three other lipases. In order to observe the real

behavior of the lipases, refined HOSO was used as substrate in batch reactions to avoid

interference from minor components. The progression of TAG conversion and product yields

(DAG, MAG and esters) versus time are presented in Figure II.5-1 for medium containing

tert-butanol and in Figure II.5-2 for solvent-free medium.

228
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

Figure II.5-1 Kinetics of transesterification of refined high-oleic sunflower oil with butanol in tert-butanol

catalyzed by Novozyme 435 (A) at 60°C, Lipozyme RM IM (B), Lipozyme TL IM (C) and Lipase PS

Amano IM (D) at 40°C. Symbols represent the conversion yields of TAG (◊), and DAG (□) MAG (∆) and

esters (●). Initial conditions: 200 mM refined oil, 800 mM butanol in tert-butanol as solvent, 20 mg

Novozyme 435, and reaction volume: 10 ml.

229
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

Figure II.5-2 : Kinetics of transesterification of refined high oleic sunflower oil with butanol in solvent free

medium catalyzed by Novozyme 435 (A) at 60°C, Lipozyme RM IM (B), Lipozyme TL IM (C) and Lipase

PS Amano IM (D) at 40°C. Symbols represent the conversion of TAG (◊) and DAG (□) MAG (∆) and

esters (●) yields. Initial conditions: 748 mM refined oil, 2930 mM butanol, 20 mg Novozyme 435, and

reaction volume: 4 ml.

In both media, Lipozyme RM IM presented the lowest performance. The reaction rate of

triglyceride alcoholysis was slow and ester yield remained low.

230
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

The behaviours of Lipozyme TL IM and lipase PS Amano IM were similar. After 48 hours in

tert-butanol and after 10 hours in the solvent-free medium, it can be considered that reactant

concentrations were stable. These two enzymes presented a remarkable TAG consumption

activity with almost total conversion (99%) obtained after only 10 hours.

In both media, DAGs were rapidly produced in the first 2 hours of reaction to reach a

maximum and were re-consumed before equilibrium was reached (30 to 33% in solvent-free

medium and 17% in tert-butanol). MAG yields reached a maximum of 30-33% after 60 hours

in tert-butanol medium and ~43% after 10 hours in solvent-free medium. They were slowly

re-consumed in the solvent-free system. Butyl esters were more efficiently produced with

tert-butanol: a final yield of 79% was reached and only 63% in solvent-free conditions.

The DAGs and MAGs produced belonged to the sn1,2 and sn2 series. The high proportion of

these co-products is assumed to result from the stereospecificity of the two lipases. Indeed,

they were previously reported as sn1,3 regiospecific, as was the lipase from R. miehei,

(Hernandez-Martin and Otero 2008). An acyl-migration process can occur spontaneously

leading to a rearrangement from sn1(3),2-DAG and sn2-MAG to their respective

thermodynamically stable forms (sn1,3-DAG and sn1(3)-MAG) which can be converted by

the lipases. MAGs reach an equilibrium resulting in a sn2-MAG:sn1-MAG ratio of ~1:9,

while long-chain DAGs typically display a ~1:2 ratio of sn1(3),2-DAG to sn1,3-DAG at

equilibrium (Compton et al. 2007; Laszlo et al. 2008). It has been demonstrated that acid and

base impurities and enzymatic support carrying charges catalyze acyl-migration (Fureby et al.

1996). Extensive acyl migration occurred in aliphatic hydrocarbons and water-miscible

alcohols. In our work, the sn2-MAG produced are not converted by this mechanism,

suggesting that the reaction media and enzymatic supports do not offer ideal conditions for

acyl migration (dry medium, non-water-miscible alcohols). Compton et al. (2007) and Lazslo

231
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

et al. (2008) demonstrated that at 40°C and in the absence of catalyzing agent, the acyl-

migration is relatively slow: only 20% conversion of sn2-MAG into sn1(3)-MAG and

sn1(3),2-DAG into sn1,3-DAG were reached in ~120 hours and ~200 hours respectively.

Acyl migration was accelerated at 60°C, and 20% conversion was attained in 24 hours for

MAG and ~30 hours for DAG.

The complete transesterification of HOSO into glycerol and esters catalyzed by Lipozyme TL

IM and Lipase PS amino IM at 40°C is highly limited by the sn1,3 regiospecificity of these

enzymes and by the slow migration rate of sn2-MAG and sn1,2-MAG at the considered

reaction temperature.

Novozyme 435 provided lower activity towards TAGs than the two previous lipases. 95%

conversion was only attained after 48h in solvent-free conditions, and in 58h with tert-

butanol. Novozyme 435, a non-regiospecific lipase, was able to catalyse the transesterification

of fatty acid both on sn1(3) and sn2 glycerol positions (Hernandez-Martin and Otero 2008).

Indeed, Novozyme 435 was, among the four lipases tested, the lipase which gave the highest

yield of butyl esters (around 87% in both media), minimizing DAG production (8% and 4%

for tert-butanol and solvent-free systems respectively) and MAG production 20% and 0% for

tert-butanol and solvent-free systems respectively).

The analysis of the final reaction medium showed that MAGs were mainly produced in the

form of sn1-MAGs. This is thought to be the result of both the enzyme specificity and of acyl-

migration which is accelerated at 60°C and possibly enhanced by the enzyme support

(Lewatit VP OC).

232
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

An extra advantage of Novozyme 435 arises from the fact that it is immobilized on a support

that is medium hydrophobic compared to the hydrophilic ones used for the other lipases

(table1). It could limit adsorption of polar compounds present in the medium (glycerol, PLs)

in continuous transesterification conditions. Thus, this enzyme was selected for the following

experiments.

At this stage, the solvent-free system presents great advantages in terms of conversion and

selectivity. Moreover, it respects the principles of green chemistry (Anastas and Warner

1998). However, tert-butanol was not discarded to evaluate its role in phospholipid and

glycerol tolerance during the comparison between crude and refined oils.

II.5.2 Crude oil vs refined oil

Figure II.5-3 compares the yields of butyl ester production during butanolysis of crude and

refined HOSO, in the presence or absence of tert-butanol as solvent. In solvent free

conditions, the rate of butyl ester production was 2.3-fold lower with crude oil than with

refined oil as substrate: the initial rate of butyl ester synthesis was calculated at 198 µmol.min-
1
.g-1 for refined HOSO and 88 µmol.min-1.g-1 for crude HOSO. As a consequence, equilibrium

was reached in 28 hours for refined HOSO (97% yield) whereas it was not reached after 48

hours for crude HOSO (79% yield). Watanabe et al. (2002) demonstrated that crude soybean

oil did not undergo methanolysis with Novozyme 435 in a solvent-free system, but

degummed oil did. It was identified as the consequence of the presence of phospholipids in

crude oil.

In contrast, in tert-butanol, no difference in activity was obtained whether the HOSO was

refined or crude. The presence of tert-butanol was therefore thought to improve phospholipid

solubility and consequently enable its adsorption onto the biocatalyst to be restricted.

Talukder et al. (2009) obtained a 10% lower activity when crude palm oil was used instead of

233
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

refined oil during methanolysis in tert-butanol. They demonstrated that the higher the

phospholipid content, the lower the activity. The crude HOSO used in this study contained

385 mg/kg (i.e. 0.04 % wt) of PL. At similar levels, Talukder et al. (2009) observed a 5%

decrease in activity. However, they used higher substrate concentrations (500 mM of oil) and

consequently the effect of the medium polarity was less pronounced than in our study.

Figure II.5-3: butyl ester yields obtained during transesterification of refined (◊) and crude (□) high-oleic

sunflower oils for production of fatty acid butyl esters with tert-butanol (empty signs) or without solvent

(filled signs). Reaction conditions: (i) with tert-butanol: 250 mM refined or crude oil, 1000 mM butanol, 50

mg Novozyme 435, and reaction volume: 10 ml; (ii) without solvent: 702 mM refined or crude oil, 3510

mM butanol, 50 mg Novozyme 435, and reaction volume: 4 ml.

Therefore, the use of tert-butanol appears to be a good strategy to eliminate the non-desirable

effects of PL when using crude oils. This would be even more crucial in a continuous PBR

where the accumulation would lead to excessive loss of activity.

234
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

II.5.3 Effect of the butanol/TAG molar ratio in continuous packed bed reactor.

The ratio between the quantities of alcohol and crude oil is an important factor that has to be

taken into account in a transesterification reaction. It has been demonstrated that the optimal

molar ratio is dependent on the type of lipase and the type of alcohol (Rodrigues et al. 2008).

During transesterification of HOSO, an optimal butanol/TAG molar ratio of 4 was reported

(Dossat et al. 2002). Nevertheless, these authors obtained high levels of remaining DAG and

MAG, lowering the ester yield. Moreover, they identified butanol as a competitive inhibitor in

the reaction. The butanol/HOSO molar ratio should therefore be adapted to optimize the yield

of transesterification as well as the level of activity.

The reaction medium composition was analyzed in the PBR outflow at the steady state during

the continuous transesterification of solutions containing 200 mM or 500 mM crude HOSO in

tert-butanol. Figure II.5-4 presents the average yields of TAG, DAG, MAG and Esters,

calculated over a period of ten days. Whatever the ratio, no loss of activity was observed

during this period, enabling yields to remain constant. The polarity of the medium enables

glycerol and PL adsorption to be avoided and consequently, a stable reactor to be obtained.

Whatever the butanol/TAG molar ratio and the initial concentration, TAG were completely

consumed, with conversion levels of over 99% (data not shown). Nevertheless, the molar ratio

strongly influenced product composition at equilibrium. DAGs and MAGs were poorly

converted when butanol was present in stoichiometric proportions with yields of 15.3% and

64% respectively for an initial TAG concentration of 200 mM. Their consumption became

enhanced when the initial quantity of butanol was increased. Their respective average yield

235
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

fell to 1.9% and to 27.4% for a molar ratio of 4. As a consequence, the butyl ester yield

increased from 64.4% for a molar ratio of 3 to 88.1% for a molar ratio of 4.

Figure II.5-4 : DAG (∆), MAG (◊) and Ester (□) yields measured in the PBR outflow at equilibrium with

increasing butanol / oil ratio. Reaction conditions: (i) empty signs and black line: 200 mM crude high oleic

sunflower oil, 600 mM, 800 mM, 1000 mM butanol in tert-butanol, (ii) filled signs and dotted line: 500

mM crude high-oleic sunflower oil, 2000 mM, 2500 mM and 3500 mM butanol in tert-butanol; PBR

containing 10 g of Novozyme 435, temperature: 60°C.

At an initial concentration of 200mM, the use of a molar ratio of 5 did not achieve a decrease

in the MAG yield (27.0%) whereas it was significantly decreased when a concentration of

500 mM was fed into the reactor. Under these conditions the MAG yield reached 12.9%

(initial oil concentration of 500 mM and molar ratio of 5). Consequently, the use of a molar

ratio of 5 enabled an increase in ester production, the yield being increased from 87.6% for a

molar ratio of 4 to 94.8%.

236
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

Higher proportions of butanol did not greatly decrease MAG production, with a yield of

10.4% at a ratio 7 at an initial concentration of 500 mM. Moreover, the use of higher substrate

ratios would lead to higher inhibition phenomena due to the alcohol, causing losses in

productivity. For these reasons, a butanol/TAG molar ratio of 5 appears to be the best

compromise and was adopted for further PBR optimization.

II.5.4 Effect of initial TAG concentration in continuous PBR.

The quantity of crude oil feeding the reactor determines the global reactor productivity and is

at the origin of the economic relevance of the entire process. However, it has a strong

influence on the polarity of the medium with numerous consequences such as a different

thermodynamic equilibrium, variation of enzymatic activity and different partitions of

glycerol and PLs between the medium and the supported enzyme.

The effect of the crude oil concentration feeding the reactor was analyzed with a range of

concentrations of 200 mM to 702 mM. The latter concentration corresponds to a solvent-free

system. The objective was to determine the maximum flow rate which enables

thermodynamic equilibrium to be reached in the continuous plug flow reactor. Above this

equilibrium flow rate, the quantities of residual TAG, DAG and MAG are significantly

increased. The equilibrium flow rate was determined by increasing the flow rate step by step.

The equivalent of five residence times was left between flow rate changes and analysis in

order to reach the steady state.

II.5.4.1 Effect of initial TAG concentration on final product mixture.

TAG conversion and the DAG yield were found constant, at a value of 0.8% and 0.08%

respectively, whatever the initial TAG concentration in the reactor feed (data not shown). As

presented in Figure II.5-5, the productions of MAG and butyl ester were, on the contrary,

237
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

found highly dependent on the initial TAG concentration. MAGs were produced with a stable

yield of 26% for initial TAG concentrations ranging from 200 mM to 400 mM. Above this

concentration, MAG production fell steadily and they were almost completely transformed

(final yield of 0.1%) for initial TAG concentrations of 650mM.

Figure II.5-5 MAG yield (♦ / left axis) and butyl ester yield (■ / right axis) measured in the PBR outflow at

equilibrium flow rate and at steady state versus the initial TAG concentration. Point labels represent the

mixture polarity Log(P). Operational conditions: butanol / crude high-oleic sunflower oil: 5/1 in tert-

butanol as solvent, PBR containing 10 g of Novozyme 435, temperature: 60°C.

As the residual DAGs and TAGs were constant whatever the initial concentrations, the

production of butyl esters was enhanced inversely to the decrease of MAG production. Butyl

ester yields of 91% were obtained for initial concentrations under 400mM. The increase of

238
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

initial TAG concentration parallels an enhancement of butyl ester production to reach 99% for

initial TAG concentrations of up to 650 mM.

In brief, it can be argued that the higher the TAG concentration, the greater the purity of the

butyl esters obtained in the reactor outflow.

This shift in thermodynamic equilibrium observed through the conversion of MAG to esters is

thought to arise from the variation of medium polarity when the TAG concentration is

increased. This is in agreement with results obtained by Bellot et al. (2001) who described the

importance of the reaction medium on the equilibrium position: polar molecule synthesis is

favored in a polar medium and vice versa.

LogPmedium, the polarity coefficient of the reaction medium, was computed by means of

equation II-5 (Du et al. 2007); the polarity coefficient of each individual component (LogPi)

was computed using Cosmotherm software (Cosmologic, Germany) (Klamt 2005). The LogP

values are given in figure 5.

LogPmixture = ∑ xi LogPi (Eq. II-5)

The presence of MAG is constant up to a LogP coefficient of 2.4. Therefore, the MAGs are

favored in medium containing tert-butanol and presenting a polar character (LogP < 2.4). Up

to this polarity, the synthesis of butyl-esters is increasingly favored, in opposition to the

production of MAGs.

II.5.4.2 Effect of initial TAG concentration on productivity.

TAG concentration greatly influenced the equilibrium flow rate, as presented in Figure II.5-6.

The equilibrium flow rate increased from 21 ml.h-1 for a TAG concentration of 200 mM to a

maximum of 30.6 ml.h-1 for a concentration of 450 mM. In contrast, up to 450 mM, the

equilibrium flow rate decreased drastically to 1.5 ml.h-1 for an initial TAG concentration of

702 mM. Analysis of these results is not trivial because the initial TAG concentration

influences (i) the quantity of substrate to be converted, (ii) the reaction rate as a function of

239
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

the reaction kinetics equation, (iii) the equilibrium and also (iv) the polarity of the reaction

medium which will influence the kinetic parameters (Sandoval et al. 2001).

Figure II.5-6 : Flow rates (ml.h-1) obtained at equilibrium versus initial TAG concentration (mM).

Operational conditions: butanol / crude high-oleic sunflower oil: 5/1 in tert-butanol as solvent, PBR

containing 10 g of Novozyme 435, temperature: 60°C.

From a kinetic point of view, the problem is complex. To have a better insight, we considered

a simple reaction: one substrate gives one product with a reaction rate defined in equation II-

6, where α is the order of the reaction.

r = kS α (Eq. II-6)

This simple analysis demonstrates that considering a first reaction order, the equilibrium flow

rate does not depend on the initial substrate concentration. Up to this value, flow rate

240
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

decreased with high substrate concentrations while the opposite was observed for values

lower than 1. On the other hand, in general, an increase of polarity leads to a decrease in

enzyme activity.

Figure II.5-7 : Productivity of final mixture (♦) and productivity of purified butyl esters (□) versus initial

TAG concentrations (mM). Operational conditions: butanol / crude high oleic sunflower oil: 5/1 in tert-

butanol as solvent, PBR containing 10 g of Novozyme 435, temperature: 60°C.

The PBR productivity was calculated in terms of weight of final product mixture or in terms

of weight of pure esters (Figure II.5-7). Indeed, several production strategies can be

developed. The first consists in the conservation of the monoglycerides produced in the final

product without additional purification. In this case, MAG can confer lubricant and surfactant

properties to the mixture (Dossat et al. 2002; Knothe and Steidley 2005). The second strategy

consists in the production of pure butyl esters. In this way, a downstream process of ester

241
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

purification (distillation, etc.) can be necessary, representing a significant added cost to the

product.

The shape of the two productivity curves was found similar with an increase of productivity

when the initial TAG concentration was increased from 200 mM to 500 mM. The use of

higher TAG concentrations resulted in a drastic decrease in the production capacity due to the

decrease of the flow rate. As a consequence, a compromise between productivity and ester

purity had to be reached: high productivities correspond to low purity (mixture containing

95.9 mol % of butyl esters) and the highest purity (mixture containing 99.6% mol of butyl

esters) is only reached with low productivity.

Consequently, an initial TAG concentration of 500 mM appeared to be a good compromise

between ester productivity (13.8 tons of product.year-1.kg Novozyme 435-1) and ester purity

(95.9% mol). In these conditions, tert-butanol represents 28% vol. of the reaction medium.

If ester purity higher than 96% is required, one solution could be the use of two plug-flow

reactors, separated by an operation unit for glycerol removal. We tested this strategy and

succeeded to obtain a butyl-ester yield of 98.8% (MAG yield decreased to 1.1%) and

consequently an ester purity of 99.6%. Glycerol separation was performed discontinuously,

by evaporation of the solvent and of the residual butanol, and by glycerol decantation.

II.5.5 Reactor stability.

The operational stability of the catalyst in the continuous process was tested in previously

optimized conditions ie. an initial TAG concentration of 500 mM, a butanol/TAG molar ratio

of 5 and a flow rate of 30.6 ml.h-1. After evaporation of solvent and residual butanol and

decantation of glycerol, 96.0mol % of FAAE, 0.03mol % of TAG, 0.27mol % of DAG and

3.75mol % of MAG were synthesized on average, with a productivity of 13.8 tons.year-1.kg

242
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

Novozyme 435-1. Finally, a glycerol productivity of 1.2 tons.year-1.kg Novozyme 435-1 was

attained during the process.

The system was operated over a period of 50 days without any loss in enzyme activity, with

the same average composition in the outflow for the whole period. The results suggest that the

lipase can be stable for longer period of time and considering a life-time of one year, the

added cost due to lipase to the FAEE mixture is about 8 euro cents per kg, considering that

Novozyme 435 is priced at 1100 euros.kg-1.

II.6 Conclusions

The use of Novozyme 435 in presence of tert-butanol offers a series of advantages for the

transesterification of crude HOSO: (i) high level of activity and high yields of conversion are

obtained; (ii) the system can be conducted in a continuous process without inhibition or

instability due to the presence of phospholipids in crude oils or due to the production of

glycerol; (iii) the catalyst does not require regeneration and long-term catalysis is possible.

Finally, the use of crude oil containing natural antioxidant will reduce the production price

and would confer to the product improved properties appreciated for end-users.

Acknowledgements

Work was financially supported by Syngenta Seeds SAS and the ‘Association Nationale de la

Recherche et de la Technologie’ (ANRT). The authors would like to thank Peter Winterton of

Toulouse University who helped to correct the English version of the manuscript .

243
II - Production d’esters d’acides gras par les lipases en réacteur continu.

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246
.
.

III : PUBLICATION N°2 : Transestérification continue des hu iles végétales brutes : une vo ie pou r ameliorer la stabilité oxy dative des esters.
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

TRANSESTERIFICATION CONTINUE DES HUILES VEGETALES

BRUTES : UNE VOIE POUR AMELIORER LA STABILITE OXYDATIVE

DES ESTERS.

Etienne Séveraca, Julien Cescuta, Fabrice Turonb, Pierre Monsana and Alain Martya*.

a
1) Université de Toulouse; INSA,UPS,INP; LISBP, 135 Avenue de Rangueil, F-31077

Toulouse, France

2) INRA, UMR792 Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés, F-31400 Toulouse,

France

3) CNRS, UMR5504, F-31400 Toulouse, France


b
Syngenta Seeds, 12 Chemin du hobit, 31790 Saint Sauveur, France

* Correspondence : Alain Marty, Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et

Procédés, Institut National des Sciences Appliquées, 135 Avenue de Rangueil, 31077

Toulouse Cedex4, France, Tel : +33 (0)5 61 55 94 39, Fax : +33 (0)5 61 55 94 00, Email :

[email protected]

Soumis dans Journal of the American Oil Chemist’ Society.

(Impact factor: 1,803)

Titre abbrégé: III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

249
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

III.1 Résumé

L’originalité du procédé optimisé au travers de cet article n°1 réside dans l’utilisation d’huiles

vierges comme matière première. Si cela permet d’éviter un processus de raffinage pouvant

être coûteux (environ 10% de coûts additionnels) et donc diminuer les coûts globaux de

production, le réel bénéfice de cette utilisation est la teneur élevée en composés mineurs des

huiles (stérols, tocophérols, phospholipides, autres composés phénoliques etc…). Ces derniers

confèrent aux huiles brutes des propriétés de stabilité oxydative naturelle accrues par rapport

aux huiles raffinées. Les gains en termes de résistance à l’oxydation dans les esters produits

ont été estimés au travers de ce 2ème article.

L’emploi des enzymes, de part leur spécificité de substrats et des conditions douces de mise

en œuvre, permet d’envisager la préservation des composés mineurs dans un produit final

hautement résistant vis à vis du stress oxydatif. Le réacteur enzymatique à lit fixe optimisé

dans le chapitre II (Article n°1) a été utilisé pour effectuer la synthèse d’esters butyliques à

partir d’huiles brutes et raffinées de différentes sources dans le but d’évaluer l’effet du

procédé sur les composés mineurs présents dans ces huiles. Les huiles de tournesol hautement

oléique, de colza et d’olive ont été choisies pour leurs teneurs élevées, respectivement, en

tocophérols et stérols, en phospholipides et en composés phénoliques. La versatilité du

réacteur employé est telle qu’il est susceptible d’accepter des huiles d’origine différente et

donc de compositions en acides gras différents sans différence notable de capacité catalytique.

Un mélange contenant 96% mol d’esters butyliques a été obtenu quelle que soit l’huile

utilisée, les 4% restant étant constitué de monoacylglycérols, de diacylglycérols et de

triacylglycérols résiduels.

Le dosage des différents composés antioxydants dans les huiles de départ et les produits de

réaction obtenus en sortie de réacteur continu permettent d’évaluer le devenir de chacun au

250
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

cours du procédé biocatalytique. Nous montrons que chacun est préservé, seul un effet de

dilution de l’ordre de 1,2 est obtenu. Cet effet de dilution est lié au processus réactionnel lui-

même. La première conséquence est que ces composés ne s’adsorbent pas sur le support

enzymatique ce qui permet d’obtenir un réacteur parfaitement stable, présentant une

productivité remarquable de 11 tonnes par an et par kg de Novozyme 435. Cela permet de

diluer significativement les coûts en biocatalyseur. Par ailleurs, un taux élevé de

phospholipides, connus pour leurs propriétés d’antioxydants synergiques, est retrouvé dans les

esters issus d’huile de colza brute alors qu’ils sont absents lorsque l’huile de colza utilisée est

raffinée. La teneur de tocophérols et de stérols mesurée dans les esters issus d’huile de

tournesol hautement oléique vierge sont 10% et 9% supérieurs à la teneur obtenue dans les

esters issus d’huile raffinée. Il en est de même pour les composés phénoliques de l’huile

d’olive vierge qui sont conservés dans les esters alors qu’ils sont perdus lors du procédé de

raffinage.

La résistance aux stress oxydatifs est estimée par la mesure du temps d’induction sous haute

température et sous flux d’oxygène (technique du Rancimat) dans les huiles de départ et les

mélanges d’esters obtenus. Les temps d’induction apparaissent inversement proportionnels

aux taux d’acides gras poly-insaturés présents dans les huiles et les mélanges d’esters. Les

temps de résistance obtenus avec les huiles vierges sont légèrement supérieurs à ceux obtenus

avec les huiles raffinées. Des temps d’induction des mélanges d’esters très similaires à ceux

obtenus avec les huiles de départ ont été mesurés. Cela montre qu’aucun stress oxydatif

particulier n’est engendré par le processus de transestérification continue ; les esters ainsi

synthétisés conservent les capacités de résistance de leurs huiles mères. Les esters issus

d’huiles vierges, présentant un taux de composés mineurs supérieurs à ceux des huiles

raffinées, développent des résistances à l’oxydation supérieures. Les esters synthétisés par

251
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

voie enzymatique possèdent ainsi des qualités de stabilité supérieures aux normes éditées pour

une utilisation industrielle.

Mot clés : Novozyme 435, transestérification, réacteur à lit fixe, esters d’acides gras, huiles

vierges, stabilité oxydative

252
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

CONTINUOUS LIPASE-CATALYZED TRANSESTERIFICATION OF

CRUDE VEGETABLE OILS: A WAY TO IMPROVE OXIDATIVE

STABILITY OF ESTERS.

Etienne Séveraca, Julien Cescuta, Fabrice Turonb, Pierre Monsana and Alain Martya*.

a
1) Université de Toulouse; INSA,UPS,INP; LISBP, 135 Avenue de Rangueil, F-31077

Toulouse, France

2) INRA, UMR792 Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés, F-31400 Toulouse,

France

3) CNRS, UMR5504, F-31400 Toulouse, France


b
Syngenta Seeds, 12 Chemin du hobit 31790 Saint Sauveur, France

* Correspondence : Alain Marty, Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et

Procédés, Institut National des Sciences Appliquées, 135 Avenue de Rangueil, 31077

Toulouse Cedex4, France, Tel : +33 (0)5 61 55 94 39, Fax : +33 (0)5 61 55 94 00, Email :

[email protected]

Submitted in Journal of the American Oil Chemist’ Society.

(Impact factor: 1,803)

Abbreviated title: Transesterification of crude oils and oxidative stability

253
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

III.2 Abstract

Fatty acid alkyl esters are synthesized by transesterification of vegetable oils for various

industrial applications: bio-fuels, bio-lubricants, etc. Susceptibility to oxidation is one of the

main drawbacks to the use of fatty acid alkyl esters. One way to improve their resistance to

oxidation is to use an enzymatic approach converting crude oils (instead of refined oils)

containing higher levels of natural antioxidants. A continuous packed bed reactor (PBR) filled

with the lipase Novozyme 435 and using tert-butanol as solvent was able to produce mixtures

containing 96 mol% of butyl esters from crude and refined high-oleic sunflower oils, rapeseed

oils or olive oils with a high productivity of 11 tons of ester mixture produced per year and

per kg of Novozyme 435. Phospholipids as well as sterols, tocopherols and other phenolic

compounds were preserved with this enzymatic approach. These compounds were completely

evacuated from the reactor, avoiding their adsorption onto the biocatalyst. In consequence, the

continuous enzymatic reactor was perfectly stable Continuous lipase-catalysed

transesterification at mild temperature did not generate oxidative stress. The esters obtained

from the crude oils presented a significantly higher stability to oxidation (about two times)

compared to esters obtained from refined oils. These fatty acid alkyl esters, which largely

respect the oxidation norms, would be greatly appreciated by industry.

Key words: Novozyme 435, transestérification, packed bed reactor, fatty acid alkyl esters,

crude oils, oxidative stability.

254
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

III.3 Introduction.

It is now generally acknowledged that fossil resource reserves are finite. Moreover, the

intensive use of this non-renewable carbon is partly responsible for the global warming

correlated with the emission of greenhouse gases. The development of renewable substitution

resources and alternative methods of production has become a necessity. Fatty acid alkyl

esters (FAAE) present a low toxicity, a high biodegradability and are renewable, thus

reducing the carbon balance[1]. Their physico-chemical properties depend on both the nature

of the feedstock (fatty acids) and on the alkyl ester moiety. FAAE are involved in a wide

range of industrial applications: bio-fuels, bio-lubricants, bio-solvents, hydraulic and drilling

fluids, cosmetics etc.[2, 3].

The susceptibility to oxidation due to ambient air exposure is one of the major technical

hurdles facing the use of FAAE. Fatty acid chain oxidation, which results in the production of

peroxides and hydroperoxides, harmful for FAAE applications, is a complex process that

proceeds by a variety of mechanisms. Oxidation of fatty compounds has been discussed

extensively in the literature[4, 5]. Since oxidation affects the properties of FAAE, the issue has

been addressed in certain specifications in standards. For example, specifications of biodiesel

oxidative stability are included in European standards EN 14214 or in American standards

ASTM (ASTM = American Society for Testing and Materials) D6751, both using the method

EN 14112 for measurement[2, 6]. Minimum induction times of 6 hours and 3 hours respectively

at 110°C in a Rancimat apparatus are required in the two standards[2, 6]. The oxidative stability

of fatty compounds is highly dependant in the degree of unsaturation of the fatty acids.

Nevertheless, many other factors can influence the oxidation of FAAE[6, 7]. While exposure to

high temperatures, the action of light or extraneous material (metals, etc.) can favour

oxidation, the presence of natural or synthetic antioxidants can prevent oxidation[2, 7, 8].

255
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

Crude vegetable oils, obtained directly by crushing and/or solvent extraction without refining,

exhibit higher oxidative stability than refined oils[9]. This is the consequence of a higher

content in minor components such as tocopherols, sterols or phenolic compounds, which are

described as natural antioxidants[4, 5]


protecting the oils against degradation. Chemical and

physical refinings result in a decrease of tocopherol and sterol levels[10]. The phospholipids

present in crude oils and eliminated during the refining process are reported to have

antioxidant activities, in synergy with tocopherols[4, 11]


. Thus, one means of improving the

oxidative stability of FAAE would be to use crude oils instead of refined oils as raw material,

in order to preserve a large proportion of the antioxidants naturally present. Furthermore,

from an economic point of view, avoiding the costly refining process (about 100 €.ton-1;

unpublished data, syngenta intelligence) is attractive, the price of oil sources directly affecting

the cost of FAAE production.

Standard synthesis of FAAE from oil uses chemical alkali- or acid-catalyzed

transesterification leading to high reaction rates and high conversions. Nevertheless, these

chemical approaches have some unavoidable drawbacks[12]. The reaction temperatures are

often elevated and thus, the processes are energy costly[12]. The recovery of glycerol, the

reaction by-product is often unfeasible and a large amount of waste water from catalysts has

to be treated[12]. The presence of relatively high amounts of free fatty acids in the crude oils

can be problematic because alkaline catalysis then forms undesirable soaps[13]. Finally, the

drastic conditions of chemical catalysis can be a source of degradation or elimination of

components acting as antioxidants in oils.

In the last few years, transesterification of triacylglycerols from oils using lipase (formally

called, triacylglycerol acylhydrolases, EC.3.1.1.3) under mild conditions for FAAE

production has emerged[12]. The suitability of lipase catalysis in batch transesterification has

256
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

been widely reported, demonstrating the possibility of recycling the enzyme in a batch system

with or without solvent[12]. Plug flow reactors were also successfully developed[12].

Nevertheless, in spite of the interest in enzymatic catalysis, industrial processes involving

lipase are relatively scarce and limited. The main drawback regarding enzymatic processes is

the relatively high cost of the biocatalyst: the development of stable continuous processes is

required in order to lower the influence the enzyme cost per kilogram of product[14, 15]. In this

framework, the enzyme has to remain very stable for several weeks or even months without

activity loss. One of the crucial points is the control of the partition of the polar compounds

between the reaction medium and the enzyme support[16, 17]. Several of these polar compounds

have been identified as potentially responsible for process instability during transesterification

reactions: (i) in solvent-free reactions or in the presence of some hydrophobic solvents,

glycerol has been found to be adsorbed onto the surface of the immobilized lipase shortening

their operational lifetime[18]; (ii) unrefined oil did not undergo methanolysis under solvent-

free conditions[19, 20]: this was identified as the consequence of the presence of phospholipids

in the crude oil[19, 20]


; (iii) other polar components (such as phenolic compounds) are

susceptible to interfere with the alcoholysis of crude oils[21].

Nevertheless, these adsorption phenomena depend on the polarity of both the solvent and the

support. Solvents with medium polarity like tert-butanol dissolve both polar and non-polar

compounds. Several works have shown that these solvents can eliminate the inhibition

brought about by glycerol production[22] and can reduce inhibition due to PLs[19, 21]
. In a

previous work[23], we described an efficient and stable process for the butanolysis of crude

high-oleic sunflower oil using Novozyme 435 as biocatalyst and tert-butanol as solvent. We

report here the effects of the continuous transesterification on the fate of some of the minor

components (PLs, tocopherols, sterols and other phenolic compounds) from several crude

vegetable oils: crude high-oleic sunflower oil (HOSO), crude rapeseed oils (RSO) and crude

257
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

olive oil (OO). The benefits of using crude oils in terms of oxidative stability was then

evaluated with reference to their corresponding refined oils

III.4 Materials and Methods.

III.4.1 Materials

Crude high-oleic sunflower oil was supplied by Syngenta Seeds (Toulouse, France) High-

oleic sunflower oil aqueous refining was performed by ITERG (Pessac, France). Crude and

refined rapeseed oils were a generous gift from Lesieur (Asnières-sur-Seine, France) Crude

and refined olive oils were purchased from Olvea (Saint Léonard, France). The fatty acid

composition of the oils is given in Table I.2-1. Immobilized lipase B from Candida

antarctica, commercially called Novozyme 435, was a generous gift from Novozymes

(Bagsvaerd, Denmark). Folin Cicalteau reagent was purchased from Sigma Chemical Co. (St.

Louis, MO, USA). All other chemicals were of the highest purity and were purchased from

Acros Organics (Geel, Belgium).

Table III.4-1: Fatty acid compositions of the oils used in this study. HOSO: High-Oleic Sunflower Oil,

RSO: Rapeseed Oil, OO: Olive Oil, tr: traces (<0.1%)

HOSO RSO OO
Fatty Acids crude refined crude refined crude refined
C16:0 2.9% 2.8% 4.9% 4.8% 10.5% 10.5%
C16:1 2.9% 2.8% tr tr 0.6% 0.9%
C18:0 3.7% 3.7% 1.6% 1.6% 3.5% 3.2%
C18:1 76.7% 77.5% 61.3% 61.0% 80.3% 79.1%
C18:2 13.4% 12.8% 21.6% 22.0% 4.6% 5.7%
C18:3 0.4% 0.4% 9.4% 9.3% 0.4% 0.5%
C20:1 tr tr 1.2% 1.2% tr tr
Σ saturated 6.6% 6.4% 6.5% 6.4% 14.0% 13.7%
Σ mono-unsaturated 79.6% 80.3% 62.6% 67.4% 80.9% 80.0%
Σ poly-unsaturated 13.9% 13.3% 31.0% 31.4% 5.1% 6.2%

258
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

III.4.2 Continuous transesterification in a packed bed reactor.

The fixed-bed reactor consisted in a thermostated (60°C) glass column (10 mm diameter)

containing 10 g of Novozyme 435 (bed length: 11 cm g−1). The reaction medium containing

500 mM oil and 2.5 M butanol (molar alcohol/oil ratio of 5) with tert-butanol as solvent was

continuously pumped using an ISO-3100SD Isocratic Pump (Dionex, USA) into the packed

bed of Novozyme 435 at a flow rate of 0.4 ml.min-1. At the outlet of the reaction vessel,

samples were collected and analyzed. FAAE was recovered after solvent removal in a Buchi

rotary evaporator under vacuum (15 mbar) and 60°C. The glycerol produced during the

reaction was removed using a separating funnel.

III.4.3 HPLC analysis.

The product and residual reactant concentrations were analyzed using a Dionex Ultimate 3000

HPLC equipped with a 380-LC Evaporative Light Scattering Detector, (Varian, USA) and a

reverse-phase analytical Prontosyl C30 column (ICS, France) (250 mm × 4 mm × 5 µm). The

nebulisation and evaporation temperatures were kept at 35°C and 40°C respectively. The

nitrogen flow-rate was fixed at 1 l.min-1.

A 40-min ternary gradient with two linear gradient steps was employed: reservoir A contained

pure water, reservoir B contained acetonitrile and reservoir C contained 2-propanol–hexane

(5:4, v/v). Gradients were as follows: 30% A+70% B in 0 min, 100% B in 15 min, 50%

B+50% C in 30 min, followed by isocratic elution with 50% B+50% C for the last 10 min.

The flow rate was 1 ml.min-1 and oven temperature set at 40°C.

III.4.4 Quantification of fatty acids in oils.

The fatty acids present in the oils were methylated into fatty acid methyl esters (FAME) using

trimethyl sulfonium hydroxide (TMSH, 0.2 M in methanol, Macherey-Nagel, Germany). GC

259
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

analysis was carried out on a Hewlett-Packard 5890 gas chromatograph equipped with a 50 m

× 250 µm × 25 µm WCOT fused silica column with the polar bonded phase CP-Select CB for

FAME (Varian) and a flame ionization detector with Chromeleon® (Dionex) acquisition

software, under the following conditions: carrier gas N2 flow 50 mL.min-1 oven temperature

50-75 °C at 9 °C.min-1, 75-140 °C at 13 °C.min-1, 140-180 °C.min-1 at 1.5 °C.min-1 and finally

180-240 °C at 4.5 °C.min-1, injector temperature 140 °C, detector temperature 250 °C with 40

mL.min-1 H2 flow and 450 mL.min-1 air flow. Identification and quantification of methyl

esters were based on the comparison of retention times and peak areas of serial dilutions of

commercial standards. Internal standards were C9:0 for short carbon chain length fatty acids

and C19:0 for medium length chains.

III.4.5 Minor component and oxidative stability analysis.

Analysis of tocopherols, sterols and phospholipids in crude and refined oils, and in esters

synthesized from crude and refined oils were performed by ITERG (Pessac, France). The

tocopherol content was determined according to standard NF EN ISO 9936[24]. Sterol content

was determined according to standard NF EN ISO 12228[25]. Phospholipid content was

determined according to standard NF ISO 10540-1 for high contents[26] and standard NF ISO

10540-2 for low contents[27].

The concentration of total polyphenol in refined and crude OO and FAAE were estimated

according to a previously reported procedure[28]. One-gram samples were extracted 3 times

with 2 ml of methanol. Methanol was evaporated under a flow of nitrogen. Extracts were

washed twice with 3 ml of hexane and evaporated under a flow of nitrogen before dilution

with 1 ml of methanol. 0.1 ml of washed extract was diluted with 6 ml H2O and 0.5 ml of

Folin Cicalteau reagent. After 1 minute, 2 ml of Na2CO3 15% solution was added and the

solution made up to 10 ml with distilled water. Absorbance was measured at 700 nm using a

260
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

VersaMax tunable microplate reader apparatus (Molecular Devices, Rennes, France).

Calibration was done using caffeic acid standard solutions (0-1 mg.ml-1).

Oxidative stability analysis was performed by ITERG (Pessac, France) using a Rancimat

model 743 from Metrohm (Villebon Courtaboeuf, France). Measurements were according to

standards NF ISO 6886 (98°C, 20 l.h-1, 3 g samples) [29] and NF EN14112 (110°C, 10 l.h-1, 3

g samples) [30].

III.5 Results and Discussion.

III.5.1 Production of FAAE from crude and refined oils.

In a previous work[23], we reported the process optimization for efficient continuous

transesterification of crude and refined high-oleic sunflower oil with butanol in a plug flow

reactor. Novozyme 435 was chosen as catalyst for its non regio-specific characteristics, i.e.

the ability to completely convert the triglycerides of oil into FAAE. A molar ratio between

alcohol and oil of 5 was chosen in order to maximise the conversion into ester, thus

minimizing the level of remaining monoacylglycerol (MAG), diacylglycerol (DAG) and

triacylglycerol (TAG). Tert-butanol was used as a solvent to obtain reactor stability week

after week thanks to minimization of the adsorption of phospholipids from crude high-oleic

sunflower and of the adsorption of the produced glycerol. The best ester purity (96%) and

productivity (13.8 tons of ester mixture produced per year and per kg of lipase) were obtained

with an initial oil concentration of 500 mM. Process stability was tested over a period of 50

days without encountering any loss of activity, proving the viability of the process.

Unrefined vegetable oils containing natural antioxidants are usually found to have improved

oxidative stability compared to refined oils[29]. Natural antioxidants have also been

deliberately added to FAAE to improve their oxidative stability[31]. The type and amount of

natural antioxidants in oil depend on the oil source and the cultivar. It is then of interest to

261
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

compare the properties of FAAE synthesised from crude and refined oils of different types

presenting different predominant sources of antioxidant. Therefore, FAAE from crude and

refined high oleic sunflower oils (HOSO), rapeseed oils (RSO) and olive oils (OO) were

produced by this continuous PBR.

The feeding flow rate was set at 24 ml.h-1 in order to reach the equilibrium whatever the oil

used in the transesterification process during 72 hours. No significant differences were

observed in the resulting mixtures of butyl esters with the different oil sources (data not

shown). Mixtures containing 96.0 mol % of FAAE, 0.03 mol % of TAG, 0.3 mol % of DAG

and 3.8 mol % of MAG, after solvent and butanol evaporation and glycerol separation, were

collected in the PBR outflow, irrespective of the oil used as substrate. Whatever the oils, no

decrease in activity was observed during the 72 hours of operation. It can be concluded that

the reaction is able to rid all the species out of the reactor. In other word no adsorption

detrimental to the enzyme activity was observed. In these conditions, high ester productivities

of 11 tons per year and per kg of Novozyme 435 were reached.

III.5.2 Influence of transesterification process on phospholipid content.

Phospholipids (PLs) are important components of crude oils and are almost completely

removed during refining. They represent the main species removed during refining. They

present antioxidant properties, particularly those with free amino groups

(phosphatidylethanolamine and phosphatidylserine). The main mechanism of the antioxidant

phenomenon is due to a synergistic effect between PLs and tocopherols[11, 32]


. The

preservation of high levels of PLs in ester mixtures has a positive effect on oxidative

stabilisation. Moreover, the amphiphilic properties of PLs give to the FAAE, surfactant

properties that can be useful in some industrial applications.

262
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

Because crude RSO contains a higher quantity of PLs compared to the two other oils (HOSO

and OO), it was used to analyse the fate of PLs after continuous transesterification with

Novozyme 435. Phosphorus content was measured in oil and synthesized ester mixtures (after

alcohol evaporation and glycerol separation) according norm NF ISO 10540-1 for high

contents[26] and the norm NF ISO 10540-2 for low contents[27]. The PL concentrations were

deduced using the classical conversion factor of 30[33]. The results are presented in Table

III.5-1.

Table III.5-1: Phosphorus concentrations and calculated phospholipid concentrations in crude RSO

(rapeseed oil) and butyl-ester mixtures.

Phosphorus Phospholipid
content (mg/kg) content (mg/kg)
Crude RSO 122 3660
Crude RSO Esters 98 2940

The dilution factor brought about by the transesterification process was calculated at a value

of 1.18. The ratio between the PL concentrations in crude RSO and in ester mixtures obtained

from crude RSO was 1.24, i.e. close to the factor of dilution caused by the reaction. It was

concluded that PLs were preserved during the catalysis process. Nevertheless, the form under

which we recovered the phospholipids remained unknown. Novozyme 435 has already been

reported as being non-active for hydrolysis of lecithins[34] but is able to catalyze

transesterification reactions with substituents in position sn1 of PLs[35, 36]


. If the

transesterification of PLs was complete, two ester molecules and a lyso-phospholipid

molecule would be produced. This last one would be, in this case, recovered in the glycerol

263
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

phase. In the present study, the phosphorus was entirely recovered in the ester mixtures (oily

phase). This would indicate that PLs remains esterified on position sn2 and/or sn1.

The chemical structure of PLs with their large polar head composed of a phosphate residue

esterified with a polar compound (choline, serine, ethanolamine, etc.) confers an amphilic and

polar character to the PLs. Therefore, in a non-polar medium (like free solvent system or

systems containing apolar organic solvent), they are able to adsorb to the Novozyme 435

support[19, 21] leading to a decrease of the lipase activity and even lowering stability during

repeated reactions. It can be assumed that the PLs create a polar layer around the biocatalyst

limiting the diffusion of non-polar compounds from the reaction medium to the enzyme. This

hypothesis has already been proposed for water in the esterification reaction in n-hexane[17]

and for glycerol produced during the transesterification reaction[18].

The accumulation of polar compounds in the reactor can diminish the lipase activity, and their

evacuation from the reactor is needed in order to maintain a high-efficient catalysis[16, 18]. No

loss of activity was observed during transesterification of crude RSO during 3 days.

Moreover, a high PL concentration in the ester mixture, close to the value of dilution, would

suggest that no adsorption of PL occurred during the catalysis. The use of a solvent of

medium polarity (tert-butanol) would insure perfect evacuation of the PLs from the reactor.

The good stability of the transesterification reaction in the PBR is thus guaranteed.

III.5.3 Influence of transesterification process on tocopherol and sterol contents.

The variation of the tocopherol and sterol concentrations during enzymatic transesterification

was estimated by the analysis of a number of samples from an aqueous HOSO refining plant

(ITERG, Pessac, France) and of the FAAE produced from them.

264
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

Tocopherols are the main natural antioxidants in FAAE mixtures synthesized from vegetable
[31, 37]
oils . Their antioxidant activity is related to their resonant structure and the antioxidant

efficiency is ordered as follows: δ- > γ- and > α-tocopherols. Their antioxidant efficiency is

dependent on their concentrations[31]. A number of plant sterols, especially ∆5- and ∆7-

avenasterol have been reported as acting as antioxidants at elevated temperatures[4] while

sterols such as ergosterol are effective in the protection of oils against thermal

polymerisation[38]. The antioxidant and anti-polymerisation properties of sterols are related to

the presence of ethylene groups in the sterol side-chains and their degree of unsaturation[38, 39].

The processing of rich raw materials (crude oils vs refined oils) and the preservation of high

levels of tocopherols and sterols during transesterification reactions is thus a way to improve

the stability of the FAAE produced.

The tocopherols in crude HOSO are mainly α-tocopherols with a concentration of 579 mg/kg

(94% of the total tocopherols) and β-tocopherol with a concentration of 31 mg/kg (5% of the

total tocopherols). The variation of total tocopherol concentrations in HOSO and FAAE at

different stages of a refining process was measured and is represented in Figure III.5-1. Total

tocopherols decreased slightly during the refining process as already reported[10]. A loss of

~20% in their total concentration was obtained between crude and refined HOSO during the

refining process.

265
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

Figure III.5-1: Total tocopherol concentration (mg/kg) in high-oleic sunflower oil (♦) and butyl ester

mixtures (□), at different stages of the aqueous refining process. Reaction conditions: Packed bed reactor

containing 10g of Novozyme 435, flow rate: 24.ml.h-1, temperature: 60°C.

Taking into account the dilution factor of tocopherol due to the reaction (1.2), it can be

concluded that tocopherols are perfectly preserved during the transesterification process

whatever the initial quality of HOSO.

Bostyn et al. (2008)[40] determined that α-tocopherol naturally are deteriorated at a rate of 0.6

to 36 ppm.h-1 at temperatures ranging from 50°C to 150°C. The mild temperature conditions

i.e. 60°C applied to the continuous enzymatic catalysis in the PBR and the residence time

defined for optimal conditions (about 0.4 hours) lead to low degradation of the tocopherols.

The individual tocopherols were measured in crude and refined HOSO and butyl-ester

mixtures produced from them. The concentrations are presented in Table III.5-2. Because the

contents were not differently affected by the refining process, it can be considered that all the

tocopherols are preserved during the enzymatic catalysis in the PBR. The tocopherol content

was 19.8% higher in the ester mixture synthesized from crude HOSO than the one produced

from refined oil.

266
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

Table III.5-2: Individual tocopherol/tocotrienol concentrations (mg/kg) in crude and refined HOSO

(High-Oleic Sunflower Oil) and butyl esters produced from them.

Esters from Esters from Crude


Refined HOSO Crude HOSO
Refined HOSO HOSO
Tocopherols
(mg/kg)
α 463 367 579 478
β 33 34 31 25
γ 7 7 7 6
δ >2 <2 2 <2
Tocotrienols
(mg/kg)
α <2 <2 <2 <2
β <2 <2 <2 <2
γ <2 <2 <2 <2
δ <2 <2 <2 <2
Total (mg/kg) 503 (± 75) 408 (± 76) 619 (± 93) 509 (± 76)

The evolution of total sterol concentrations in HOSO and FAAE at different stages of the

refining process is represented in Figure III.5-2. The sterols were slightly decreased during

the refining process essentially in the first stage of refining. A 9% loss was attained after

whole refining process. No loss of total sterols was observed during the transesterification

process. The observed decrease is the result of the dilution caused by the reaction.

267
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

Figure III.5-2: Sterols (mg.100g-1) contained in high-oleic sunflower oil (♦) and butyl ester mixtures (□), at

different stages of the aqueous refining process. Reaction conditions: Packed bed reactor containing 10g

of Novozyme 435, flow rate: 24.ml.h-1, temperature: 60°C.

The individual sterols were identified in crude and refined HOSO and in ester mixtures

produced from these oils. The relative proportions are presented in Table III.5-3. Crude

HOSO contained mainly β-sitosterol (58.8% of the total sterols), campesterol (11.7%),

stigmasterol (9.5%) ∆7-stigmasterol (9.2%) and ∆7-avenasterol (3.2%). The proportion of

individual sterols remained unchanged in the ester mixtures. Consequently, it appears that the

sterols are preserved during the lipase-catalyzed transesterification process. The amount of

sterol in the ester mixture obtained from crude HOSO was 11.6% higher than in the mixture

obtained from refined HOSO.

268
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

Table III.5-3: Individual sterol proportions (%) in crude and refined HOSO (high-oleic sunflower oils)

and butyl esters produced from them.

Esters from Esters from


Sterols Refined HOSO Crude HOSO
Refined HOSO Crude HOSO
Cholesterol 0.1% 0.2% 0.1% 0.2%
Brassicasterol 0.3% 0.3% 0.4% 0.4%
24 MethylCholesterol 0.2% 0.2% 0.1% 0.1%
Campesterol 11.4% 11.3% 11.7% 11.6%
Campestanol 0.2% 0.2% 0.1% 0.2%
Stigmasterol 9.0% 9.0% 9.5% 9.4%
∆7 Campesterol 3.1% 3.2% 2.5% 2.6%
∆5,23 Stigmastadienol +
Clerosterol
0.9% 1.1% 0.8% 1.0%
β-Sitosterol 58.5% 58.3% 58.8% 58.5%
Stigmastanol 0.5% 0.5% 0.3% 0.3%
∆5 Avenasterol 1.8% 1.8% 2.6% 2.6%
∆5,24
1.5% 1.4% 0.6% 0.7%
Stigmastadienol
∆7 Stigmasterol 9.6% 9.8% 9.2% 9.3%
∆7 Avenasterol 2.9% 2.7% 3.2% 3.1%
Non identified <0.1% <0.1% 0.1% <0.1
Total Sterols
286.0 241 314.0 269
(mg/100g)

III.5.4 Influence of transesterification process on phenolic compound content.

Phenolic compounds, other than tocopherols, contained in vegetable oils such as lignans,

hydroxy-cinnamic acids, etc. are recognized as strong antioxidants. They are, for example,

responsible for the outstanding oxidative stability of sesame and olive oils[4]. Esters of

polyphenolic acids have been tested to improve the stability of methyl esters (biodiesel)[41].

The phenolic compounds are part of the polar fraction of oils. Consequently, like other polar

compounds (PLs and glycerol)[21], they are susceptible to be adsorbed onto the immobilized

lipase, leading to the above mentioned problems during catalysis, . Their evacuation from the

reactor thus helps ensure catalytic stability. It is therefore useful to estimate the variations in

the concentrations of these phenolic compounds during the continuous enzymatic process of

269
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

transesterification, either for reactor stability issues or in order to conserve their strong

antioxidant properties in the final FAAE produced.

Olive oil, one of the richest oils in phenolic compounds, was chosen for this estimation.

Concentrations of phenolic compound, expressed as mg of caffeic acid equivalents per ml, in

crude and refined OO and in the corresponding FAAE are presented in Table III.5-4.

Table III.5-4: Phenolic compound content in crude and refined olive oils (OO) and fatty acid alkyl esters

(FAAE), expressed as g equivalents caffeic acid per L.

-1
g Eq. Caffeic Acid.l
Oil FAAE
Crude olive oil 0.48 0.43
Refined olive oil 0.19 0.19

The OO refining process significantly reduced the amount of phenolic compounds, with a

60.2% drop. It can be assumed that phenolic compounds were not lost during the enzymatic

reaction, either by degradation or by accumulation in the reactor, the observed decrease

(factor 1.18) being due to the dilution induced by the reaction.

III.5.5 Oxidative stability of FAAE.

The Rancimat method provides an accelerated estimation of resistance to oxidation of oils and

ester mixtures. The method is based on the fact that, at the end of the induction time, volatile

compounds are formed in oxidized oils or fats. The oxidation is induced by constant aeration

of a sample heated to a constant temperature. The volatile products are collected in water and

their levels are measured through the variation of electric conductivity induced by their

270
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

dissolution. During oxidation, the conductivity of the water drops indicating the end of the

induction period.

Standard NF EN 14112 specifies that 3g samples have to be analyzed at 110°C with an air

flow of 10 L.h-1. However, these parameters do not approximate the conditions likely to be

encountered during industrial applications or during typical storage of the FAAE. Under the

conditions of this standardized test, unsaturated compounds generally undergo oxidative

degradation in a relative short period of time[42]. Short induction periods can make it harder to

compare the oxidative stability of crude and refined oils and FAAE and can underestimate the

influence of natural antioxidants. Therefore, standard NF ISO 6886 proposing conditions of

analysis with an air flow rate of 20 L.h-1 but a lower temperature (98°C) was used in addition

to standard NF EN 14112 (Table III.5-5). This assumption was observed in our experiments

where induction periods obtained with norm NF EN 14112 were between 2 and 4 time shorter

than norm NF ISO 6886.

As expected, the oxidative stability of the oils investigated in this study was correlated to their

fatty acid composition[2, 6, 42]. The longest induction times were obtained for HOSO and OO

(crude or refined), which are mainly composed of monounsaturated oleic acid. RSO,

containing higher quantities of poly-unsaturated fatty acids, presented induction periods less

than a third as long.

The differences between induction times obtained with crude and refined HOSO and RSO

were under the level of the method uncertainty (15%). Nevertheless, the tendencies would

suggest a higher stability with the unrefined oils. The difference was more pronounced for

271
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

OO where the induction period was two or three time longer for unrefined oil with standards

NF EN 14112 and NF ISO 6886 respectively.

The induction times measured with FAAE followed the same profile as that of oils i.e. oils

HSO and OO oils showed greater resistance to oxidation than RSO. The differences of

induction time bteween FAAE obtained with crude and refined oil were significantly

different. With norm NF ISO 6886, the resistance to oxidation was 65%, 96% and 101%

higher when crude HOSO, crude RSO or crude OO were used in the process. Because

induction times were shorter with norm NF EN 14112, the difference between the induction

periods of FAAE produced from crude oils and from refined oils are less marked with this

method: 7% for HOSO, 82% for RSO and 26% for OO.

Table III.5-5: Induction periods (h) of oils and fatty acid alkyl esters (FAAE) from different sources,

obtained with the Rancimat method. The method uncertainty is 15%. HOSO: High-Oleic Sunflower Oil,

RSO: Rapeseed Oil, OO: Olive Oil

Oil FAAE
NF ISO 6886 NF EN 14112 NF ISO 6886 NF EN 14112
-1 -1 -1 -1
(98°C / 20L.h / 3g) (110°C / 10L.h / 3g) (98°C / 20L.h / 3g) (110°C / 10L.h / 3g)
Crude HOSO 65.7h 24.6h 50.7h 23.3h
Refined HOSO 56.8h 23.8h 30.8h 21.7h
Crude RSO 18.1h 7.5h 25.1h 10.4h
Refined RSO 17h 7.9h 12.8h 5.7h
Crude OO > 70h 37.1h > 70h 17.5h
Refined OO 36.1h 12.2h 34.8h 13.9h

The induction times obtained here were much higher than those reported in a number of

works with distilled and non-distilled methyl esters. For example, Knothe (2007)[7] listed

induction times of esters obtained via alkali-synthesis, reported in the literature. The oxidative

stability index (found using a method very similar to NF EN 14112) was about 2.9h for
272
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

distilled sunflower methyl esters. The induction time for undistilled FAAE synthesized from

rapeseed oil was about 6.9h in a Rancimat at 110°C. The lipase-catalyzed transesterification

process provided oxidative stabilities 2- to 10-fold higher according to the raw material.

Beyond the nature of the oils, where the degree of unsaturation has a very strong influence on

the oxidative resistance of the resulting FAAE, the enzymatic transesterification of crude oils

enhances the natural antioxidant content in the FAAE thus optimizing the oxidative stability.

It is remarkable that whatever the transesterified oil, induction times are widely above the

minimum value required by the norms.

III.6 Conclusion

The butanolysis catalysed by Novozyme 435 in a continuous packed bed reactor with tert-

butanol as solvent enabled the efficient and stable production of FAAE from different

vegetable oils. The fate of the minor components present in the initial crude oils was

estimated in the final product. Except for an effect of dilution due to the reaction process

itself, phospholipids as well as tocopherols, sterols and phenolic compounds were preserved

in the final product mixture. This indicates that they were correctly evacuated from the

reactor, insuring a long operational stability for the process. Because the reaction conditions

were mild and no excessive exposure to ambient air occurred, no oxidative stress was

engendered by the biocatalytic process, preserving the oxidation state of the oils. The

presence of high amounts of natural antioxidants in the FAAE mixtures obtained from crude

oils confers particular properties of oxidative resistance, greater than standard requirements.

273
III. Transestérification des huiles vierges et stabilité oxydative

Acknowledgements

Work was financially supported by Syngenta Seeds SAS and the ‘Association Nationale de la

Recherche et de la Technologie’ (ANRT). The authors would like to thank Peter Winterton of

Toulouse University who helped to correct the English version of the manuscript

III.7 References

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277
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

IV : PUBLICATION N°3 : Selection de la méthode d’immobilisatio n de CalB pour cataly sér la transestérification continue d’huiles végétales: analy se de l’impact économique.

278
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

SELECTION DE LA METHODE D’IMMOBILISATION DE CALB POUR

CATALYSER LA TRANSESTERIFICATION CONTINUE D’HUILES

VEGETALES: ANALYSE DE L’IMPACT ECONOMIQUE.

Etienne Séveracb, Olivier Galya, Fabrice Turonb, Catherine Azzaro Pantelc, Jean-Stéphane
Condoretc, Pierre Monsana and Alain Martya*.

a
1) Université de Toulouse; INSA,UPS,INP; LISBP, 135 Avenue de Rangueil, F-31077

Toulouse, France

2) INRA, UMR792 Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés, F-31400

Toulouse, France

3) CNRS, UMR5504, F-31400 Toulouse, France


b
Syngenta Seeds, 12 Chemin Hobit. B.P.27 31790 Saint Sauveur, France
c
Université de Toulouse, Laboratoire de Génie Chimique UMR CNRS5503

ENSIACET/INP/UPS,

4, allée Emile Monso, BP 84234, F-31432 Toulouse, cedex 4, France

* Correspondance : Alain Marty, Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et

Procédés, Institut National des Sciences Appliquées, 135 Avenue de Rangueil, 31077

Toulouse Cedex4, France, Tel : +33 (0)5 61 55 94 39, Fax : +33 (0)5 61 55 94 00, Email :

[email protected]

Accepté dans Enzyme and Microbial Technology

(Impact factor : 2,638)

Titre abbrégé: Immobilisation de CalB : une analyse économique

279
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

IV.1 Résumé

Les outils enzymatiques de transestérification des huiles végétales sont nombreux et souvent

très performants. Néanmoins, leurs utilisations dans des procédés industriels sont encore

restreintes. Le facteur limitant de leur développement en est un prix souvent prohibitif. Aussi,

le développement de nouveaux biocatalyseurs dont le coût de revient serait maîtrisé et

assurant une stabilité maximale du biocatalyseur permettrait de nouvelles applications

industrielles. Il est montré que la stabilité des réacteurs à lit fixe est obtenue lorsque les

produits polaires, capables de s’adsorber sur les supports enzymatiques (eau au cours des

réactions d’estérification, le glycérol au cours des transestérifications, d’autres composés

polaires), sont complètement évacués du réacteur. Les équilibres d’adsorption dépendent

d’une part du milieu réactionnel, et d’autre part, du support d’immobilisation. Ceux-ci doivent

donc être choisis en vue de limiter ces adsorptions.

La lipase B de Candida antarctica (CalB) est très appréciée pour son absence de spécificité

vis-à-vis des positions des résidus d’acides gras sur le squelette de glycérol des triglycérides.

Sa forme immobilisée commerciale, le Novozyme 435, met en œuvre un polymère de méthyl-

métacrylate, le Lewatit VP OC 1600, dont la polarité moyenne peut être limitante. En effet, le

glycérol qui est produit lors de la réaction est capable de se fixer sur le support conduisant à

des diminutions de capacité catalytique de l’enzyme. Dès de faibles quantités de glycérol

adsorbé (0,15 g.g-1), l’activité initiale relative est diminuée, pour être totalement perdue pour

des teneurs de 0,9 g.g-1. Cela se traduirait en conditions de catalyse continue par une stabilité

opérationnelle faible.

280
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

CalB est disponible dans le commerce sous une seconde forme, libre en solution (Lipozyme

CalB L). Son immobilisation sur le support le plus hydrophobe qui soit présenté dans la

littérature, l’Accurel MP (un polymère de polypropylène) est donc une solution pour assurer

la stabilité opérationnelle. En effet, nous montrons que ce support, au contraire du Lewatit VP

OC 1600, ne permet pas l’adsorption du glycérol, que ce soit dans un milieu polaire, ou dans

un milieu apolaire.

L’immobilisation de CalB sur support d’Accurel MP a été optimisée. Les meilleures

performances ont été obtenues avec de l’Accurel MP 1001 (taille des particules < 1000µm).

Un prétraitement du support impliquant la présence d’acétone permet de maximiser les taux

d’adsorption et les quantités de protéine immobilisées. L’analyse des coûts de production de

ce nouveau biocatalyseur montre une grande dépendance de son prix de revient avec le ratio

entre la quantité d’enzyme utilisée et la quantité de support mise en contact : plus ce rapport

est grand (biocatalyseur le plus actif), plus le coût de production est élevée ; inversement, plus

le rapport est faible (biocatalyseur moins actif), plus le coût de revient est diminué.

Une analyse économique permet d’explorer l’impact de cette immobilisation sur le

développement d’un réacteur à lit fixe de taille industrielle. Les coûts d’investissement pour le

réacteur, dimensionné en fonction de l’activité de l’enzyme immobilisée produite, sont

estimés grâce à des méthodes empruntées au domaine du génie chimique. La valeur nette

actualisée (VNA) est une fonction consistant à comparer les gains d'un procédé (projet) à son

investissement initial. Etant donné que la productivité est fixée, la maximisation de la VNA

appliquée sur le procédé enzymatique développé a été obtenue par la minimisation des coûts

relatifs à l’enzyme. Cela permet de déterminer que le principal centre de coût est largement

représenté par le poste biocatalyseur (apport initial et renouvellement). Il peut représenter de 2

281
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

à 10 fois les dépenses en investissment de construction du procédé. En conséquence, les

conditions optimales d’immobilisation sont définies comme un compromis entre rendement

d’immobilisation (90%), l’activité finale du biocatalyseur, le volume de réacteur et

l’investissement total. Après optimisation, le nouveau biocatalyseur permet de réduire les

coûts globaux d’environ 50% par rapport au procédé utilisant Novozyme 435.

Mots clés : Lipase B de Candida antarctica, immobilisation, reacteur à lit fixe, trans-

esterification, valeur nette actualisée, Accurel MP

282
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

SELECTION OF CALB IMMOBILIZATION METHOD TO BE USED IN

CONTINUOUS OIL TRANSESTERIFICATION: ANALYSIS OF THE

ECONOMICAL IMPACT.

Etienne Séveracb, Olivier Galya, Fabrice Turonb, Catherine Azzaro Pantelc, Jean-
Stéphane Condoretc, Pierre Monsana and Alain Martya*.

a
1) Université de Toulouse; INSA,UPS,INP; LISBP, 135 Avenue de Rangueil, F-31077

Toulouse, France

2) INRA, UMR792 Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés, F-31400

Toulouse, France

3) CNRS, UMR5504, F-31400 Toulouse, France


b
Syngenta Seeds, 12 Chemin Hobit. B.P.27 31790 Saint Sauveur, France
c
Université de Toulouse, Laboratoire de Génie Chimique UMR CNRS5503

ENSIACET/INP/UPS,

4, allée Emile Monso, BP 84234, F-31432 Toulouse, cedex 4, France

* Correspondence : Alain Marty, Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et

Procédés, Institut National des Sciences Appliquées, 135 Avenue de Rangueil, 31077

Toulouse Cedex4, France, Tel : +33 (0)5 61 55 94 39, Fax : +33 (0)5 61 55 94 00, Email :

[email protected]

Accepted in Enzyme and Microbial Technology

((Impact factor : 2,638)

Abbreviated title: CalB Immobilization: an economical study.

283
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

IV.2 Abstract
Enzymatic transesterification of triglycerides in a continuous way is always a great challenge

with a large field of applications for biodiesel, bio-lubricant, bio-surfactant… productions.

The lipase B from Candida antarctica (CalB) is the most appreciated enzyme because of its

high activity and its non regio-selectivity toward positions of fatty acid residues on glycerol

backbone of triglycerides. Nevertheless, in the field of heterogeneous catalysis, we

demonstrated that the medium hydrophilic nature of the support used for its commercial form

(Lewatit VPOC1600) is a limitation. Glycerol is adsorbed onto support inducing drastic

decrease in enzyme activity. Glycerol would form a hydrophilic layer around the enzyme

resulting in diffusional limitations during triglyceride transfer to the enzyme. Accurel MP, a

very hydrophobic macroporous polymer of propylene, was found to not adsorb glycerol.

Immobilization conditions using this support were optimized. The best support was Accurel

MP1001 (particle size < 1000µm) and a pre-treatment of the support with acetone instead of

ethanol enables the adsorption rate and the immobilised enzyme quantity to be maximized.

An economical approach (maximisation of the process net present value) was expanded in

order to explore the impact of immobilisation on development of an industrial packed bed

reactor. The crucial ratio between the quantity of lipase and the quantity of support, taking

into account enzyme, support and equipped packed-bed reactor costs was optimized in this

sense. The biocatalyst cost was found as largely the main cost centre (2 to 10 times higher

than the investments for the reactor vessel). In consequence, optimal conditions for

immobilization were a compromise between this immobilization yield (90% of lipase

immobilized), biocatalyst activity, reactor volume and total investments.

Keywords: Lipase B from Candida antarctica, immobilization, packed bed reactor, trans-

esterification, net present value, Accurel MP.

284
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

IV.3 Glossary.

CalB: Lipase B from Candida Antarctica

PBR: Packed Bed Reactor

pNPB: para-NitroPhényl Butyrate

2M2B: 2-méthyl-2-butanol

Vf: immobilised lipase activity (µmole.min-1.gsup-1)

Vsat: immobilised lipase activity at support saturation (µmole.min-1.gsup-1)

Af: residual free lipase activity in supernatant (U.ml-1)

Klip: lipase constant of adsorption (U.ml-1)

mx : mass of the considered element x (kg).

Costx : Cost the considered element x (€/kg)

VPBR: PBR volume (L)

Vb: Batch reaction volume (L)

D: PBR diameter (cm)

L: PBR Length (cm)

P: Pressure (bar)

tPBR: PBR inner wall thickness (mm)

WENZ: Mass of immobilised enzyme in PBR (g)

Wb: Mass of immobilised enzyme in a batch reaction (g)

St: Substrate concentration at instant t (M)

Ts: residence time in the PBR (s)

ts: residence time in an element of volume (s)

q: process flow rate (L.min-1)

MSECI: Marshall and Swift Equipment Cost Index

285
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

CEPCI: Chemical Engineering Plant Cost Index

α: coefficient of soldering

t: maximal acceptable pressure for the PBR material (bar)

ρs: volumetric mass for the PBR material (kg.m3)

CPBR: PBR capital costs (€)

ff: form corrective factor (Chauvel).

ft: thickness corrective (Chauvel).

fm: material correction factor (Chauvel).

R$: average exchange rate between dollar and euro for 2009

C 0p : Procurement cost of equipment operating at ambient pressure and using carbon steel

construction (Turton et al.).

FM: material factor (Turton et al.).

FP: pressure factor (Turton et al.).

NPV: Net present value (€)

a: country tax rate (%)

i: price deflator (%)

tD: process depreciation time (year)

Ix : Investment costs of element x (€).

Ex : operating costs of element x (€)

Rprocess: Process global incomes (€)

Dx: depreciation charges of element x (€)

tENZ: Enzyme life-time (year).

286
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

IV.4 Introduction
Alkyl esters synthesized from vegetable oils are molecules used in a wide range of industrial

applications: bio-fuels, bio-surfactants, bio-lubricants, bio-solvents, hydraulic and drilling

fluids, dispersing agents, cosmetics etc.[1-3] They represent an alternative to fossil-based

products which are finite resources and are known to accelerate climate disorders due to

greenhouse effect gas emissions. Fatty acid esters present a lower toxicity, a higher

biodegradability and are renewable leading to a lower carbon balance [3-5].

Alkyl esters are the result of the reaction between a fatty acid either in its free form

(esterification) or contained in a triacylglycerol (trans-esterification) and an alcohol; the by-

product of the reaction is respectively water or glycerol. The alkyl ester industrial production

is usually performed by chemical alkaline or acidic processes. These chemical methods yield
[6, 7]
a high conversion ratio to alkyl esters in a short time (4-10h) . However, chemical

catalysis could have some unavoidable disadvantages. This chemical synthesis often presents

poor reaction selectivity, leading to undesirable side-reactions. Furthermore, these processes

are often high energy consumers. The recovery of glycerol is often difficult and a large
[6, 7]
amount of alkaline waste water from catalysts is produced . The use of triacylglycerol

lipases (E.C. 3.1.1.3) as biocatalysts has been developed as an alternative route to the

conventional chemical process, as it is considered as an effective way to overcome these

drawbacks [8, 9].

Many studies have shown the ability of enzymes to catalyse either esterification of fatty acids
[6, 10, 11]
or trans-esterification of triacylglycerols from oils . In spite of the wide range of

possibilities and the great interest for enzymatic catalysis, industrial processes involving

lipase are relatively scarce and limited. The main issue regarding enzymatic processes is the
[12, 13]
relatively high cost of the catalyst . The first way to reduce economical impact of
[14]
enzyme costs is to be able to recover and reuse it thanks to immobilization process .A

287
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

proper immobilization strategy may improve enzyme thermostability and resistance towards

the environment (pH, solvents.) and to increase the observed synthesis activity compared with
[15, 17]
non immobilized enzyme by spreading the enzyme on a large surface area . The most

commonly used lipase is the lipase B from Candida antarctica (CalB), physically adsorbed on

a methyl-methacrylate resin (Lewatit VP OC 1600), also commercially known as Novozyme

435®. This biocatalyst, developed by Novozymes, Denmark, presents applications in a

number of industrial processes such as the synthesis of optically active compounds in the

pharmaceutical industry [18, 19], in the synthesis of polymers [20], in the synthesis of esters used
[21] [22, 23]
in the flavor industry or in production of FAEE for the biodiesel industry . The

enzyme has been developed for synthesis of high added value products where the high cost of

the catalyst has just a limited impact. Nevertheless, in many applications, the high costs of the

lipase represent the first limitation, especially in biodiesel industry where lack of stability due

to short alcohols [22] or to the production of hydrophilic glycerol [24] is observed. Development

of less expensive immobilized enzymes would enable new processes to be developed.

Another way to decrease the operational enzyme cost is to increase the operational stability of

the biocatalyst. It is crucial for its industrial applicability because it will directly influence the

enzyme cost per kilogram of product [25, 26].

The use of immobilized lipase in continuous reactors significantly reduces the incidence of

the catalyst added cost on the product. Tubular packed bed reactors (PBR) lead to a higher
[23, 27, 28]
performance than stirred-tank reactors and avoid enzyme support attrition . However,

to develop an economically relevant process, operational stability of the enzyme has to remain

very high, for several weeks or even several months without significant activity loss. In this

field of heterogeneous catalysis, the crucial point is to be able to control the partition of the

produced polar compounds (water or glycerol) between the reaction medium and the enzyme
[24, 29, 30]
support . Adsorption of these polar compounds onto the enzyme support leads to a

288
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

hydrophilic hindrance around the enzyme resulting in diffusional limitations for hydrophobic

substrates to migrate from the liquid phase to the enzyme active site. As shown by Marty et al
[29] [30]
and Dossat et al adsorption of water or glycerol has a dramatic effect, in terms of

activity of the enzyme, upon esterification or trans-esterification reactions. Reactant partition

depends on both reaction medium and enzymatic support polarities. On the one hand, a

solvent with moderate polarity, such as 2-methyl-2-butanol or tert-butanol, is able to

solubilize efficiently all the reactants [25]. On the other hand, enzymatic support polarity has to

be chosen in order to avoid adsorption of hydrophilic compounds.

In the present study, we are reporting the strategy of reasoned immobilisation in view of the

development of an economically viable process. This PBR is developed with the aim of the

transesterification of oil triglycerides with butanol according to the equation IV-1.

Triglyceri des + 3Butan − 1 − ol → 3Butylester + Glycerol (Eq. IV-1)

We chose to use high oleic sunflower oil as a model substrate. It mainly contains triolein as

triglycerides. The transesterification is selected to be catalyzed by CalB with a butanol /

triglycerides ratio of 5. Tert-butanol, a non-toxic solvent of relative low cost, was selected for
[31]
its ability to preserve CalB (Novozyme 435) activity and to improve greatly its stability .

This solvent presents a low boiling point compared to other solvents of medium polarity,

which facilitates its separation and recovery during down stream process.

We are proposing to use Accurel MP, a very hydrophobic polymer of polypropylene, as an

immobilisation support in order to avoid glycerol adsorption at high substrate concentrations

because it was demonstrated as very efficient for several lipase immobilizations. Batisda et al
[32]
suggested that hydrophobic supports mimic the interface created by natural substrates of

lipases, fixing the open form of these enzymes. This leads in general to a hyperactivation of

289
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

[33, 34]
lipases. CalB was reported to be prone to this interfacial adsorption process . A pre-

treatment of the support with ethanol is widely proposed in order to enhance the penetration

of aqueous solution into the hydrophobic pores [12, 35-39].

The main objective of this paper is to couple experimental results with an economical analysis

of the global process. The economical impact of the immobilisation process on the continuous

packed bed reactor cost is analyzed in order to define conditions offering the best process

cost-effectiveness.

IV.5 Material and Methods

IV.5.1 Materials

Commercial liquid form of lipase B from Candida antarctica, namely Lipozyme CalB L, was

a gift from Novozymes (Bagsvaerd, Denmark), Lewatit VP OC 1600 was kindly provided by

Lanxess (Leverkusen, Germany). Accurel MP1000 (particle size under 1500µm) and MP1001

(particle size under 1000µm) were purchased from Membrana GmbH (Wuppertal, Germany).

Pore radius are distributed in two groups varying from mesoporous to macroporous scales:

one, around 10nm and the second, around 8µm. The specific surface area was measured at

78.92cm²/g and the total cumulative volume at 1.955cm3/g [39].

90% Oleic acid, 99.5% glycerol, pure p-nitrophenyl butyrate and molecular sieve 3Å were

purchased from Sigma Chemical Co. (St. Louis, MO, USA). All other chemicals and solvents

(butanol, tert-butanol) were of the highest purity and were purchased from Acros Organics

(Geel, Belgium).

IV.5.2 Glycerol and butanol adsorption on enzymatic support.

Batch glycerol and butanol sorption experiments were carried out in 15 ml conical flasks at

37°C on a rotational shaker for 24 h. Dried Lewatit VP OC 1600 and Accurel MP1001 (0.25,

290
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

0.5, 0.75 and 1 g) was thoroughly mixed with 10 ml of solutions containing 250mM of

glycerol and/or 1000mM of butanol and/or 1500mM of butyl-oleate. Tert-butanol was chosen

as a solvent. After shaking the flasks for 24 h, the reaction mixture was analyzed to measure

the residual glycerol and butanol concentrations. The solvent was evaporated under a flow of

nitrogen and diluted for analysis. With samples containing butyl-oleate, it was necessary to

extract glycerol with three volumes of water.

Glycerol adsorption on Novozyme 435® was obtained by adding 10 ml of solutions of

glycerol in methanol with concentration ranging from 50g.l-1 to 0g.L-1 to 0.5g of Novozyme

435®. The methanol was slowly evaporated at room temperature using a flow of nitrogen.

IV.5.3 Enzyme immobilisation on Accurel MP

The Accurel particles were first suspended in 10ml of Ethanol (Protocols A and B) or 10ml of

Acetone (Protocol C). The particles are mixed for 30minutes at room temperature. 10 ml

100mM phosphate buffer 100mM NaCl and 10ml Of Lipozyme CALB-L were directly

added. Protocol A requires a second pre-wash with 10ml 50% Ethanol - H2O (v/v). After

30minutes it was given a gentle stir at room temperature, the mixture was replaced with 10 ml

de-ionised water, decanted then washed with 10 ml fresh 100 mM phosphate buffer pH 7.2,

100 mM NaCl. 10ml of Lipozyme CalB-L were directly added to the support.

The Accurel MP in contact with enzyme was moderately shaken horizontally at room

temperature for 48 h. Then, the support particles loaded with lipase were filtered from

enzymatic solution, quickly washed 3 times with 20ml of 100 mM phosphate buffer pH 7.2,

100 mM NaCl to remove loosely bound lipase from the carrier.

The adsorbates were dried using a two-step procedure: the first step was done in a closed

chamber crossed by an air flow at room temperature until end of evaporation. In a second

291
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

step, water activity was adjusted in a closed chamber containing activated molecular sieve.

The immobilized lipase was stored at 4°C, ready for the assay of immobilised lipase activity.

IV.5.4 Assay of free lipase activity

The lipase activity of free enzyme (immobilisation supernatant) was determined by


[40,
monitoring the hydrolysis of p-nitrophenyl butyrate (pNPB) to butyrate and p-nitrophenol
41]
. 2-methyl-butan-2-ol (2M2B) was used to solubilise p-Nitrophenyl butyrate. Lipase

activity was measured in 96-well microplates with 20 µL of the immobilisation supernatant

containing the lipase, 175 µL of a 100 mM phosphate buffer pH 7.2, 100 mM NaCl and 5 µL

of pNPB 40 mM in 2M2B. Activity was measured by monitoring absorbance at 405 nm at

30°C for 10min using the VersaMax tunable microplate reader apparatus (Molecular Devices,

Rennes, France). One unit of free lipase activity was defined as the amount of enzyme

releasing 1 µmol of butyric acid per min at 30 °C and pH 7.2.

IV.5.5 Assay of immobilized lipase activity

The enzymatic activity of Novozyme 435 with adsorbed glycerol was measured in a 500ml

glass bottle containing oleic acid (200mM), butanol (600mM), and the immobilized enzyme

(500mg) with n-decane previously dried with 3Ǻ molecular sieve as a solvent. The enzymatic

activity of immobilized CalB was measured in a 10ml glass tube containing oleic acid (200

mM), butanol (600mM), and the immobilized CalB (20mg) with tert-butanol previously dried

with 3Ǻ molecular sieve as a solvent. The reaction mixture was incubated at 60°C and

magnetically stirred. Butyl-oleate synthesis was monitored by withdrawing samples at regular

intervals for analysis. The reaction was stopped by centrifugation at 13500 rpm for 2minutes

with an Eppendorf 5415D microtube centrifuge.

292
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

IV.5.6 Analytical methods

Butanol and butyl-oleate analysis were done using an Agilent 6890N gas–liquid

chromatograph equipped with an HP5 capillary column (230 m by 0.32 mm by 0.25 µm film

thickness), a split/splitless mode injector and a flame ionization detector. The split mode

injection was adopted with a split ratio of 200. The oven temperature was 200°C, maintained

for 3 min, raised to 280°C at rate of 10°C/min, and maintained at 280°C for 1 min, while the

injector and detector temperature were set at 250°C and 270°C, respectively. The sample size

was 1 µL. The carrier gas (helium) was controlled at 2ml.min-1.

Glycerol analysis was realized thanks to a Dionex Ultimate3000 HPLC system, equipped with

a Shodex RI-101 refractive index detector and a Biorad Aminex HPX-87K (300mmx7.8mm)

column. Elution was carried out at 65°C isocratically with deionised water as mobile phase

and a flow rate of 0.6ml.min-1. 10µL samples were analyzed.

IV.6 Results and Discussion

IV.6.1 Choice of the enzyme support

Novozyme 435® is the most efficient non regio-specific lipase, called CalB. This enzyme is

commercially immobilized on Lewatit VP OC 1600 support, a material which presents


[24]
moderate polar character, and is susceptible to be adsorbed by glycerol . Figure IV.6-1

presents relative residual activity of this catalyst after adsorption of increasing glycerol

quantities. Effect of glycerol adsorption into enzymatic activity was estimated using a simple

model reaction, esterification of oleic acid with butan-1-ol in order to avoid the complexity of

a transesterification. A very hydrophobic solvent, n-decane, was chosen to prevent glycerol

293
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

desorption. The absence of monoacylglycerol, diacyglycerol or triacylglycerol synthesis was

verified during reaction through TLC analysis.

Low quantities of adsorbed glycerol (below 0.1g/g) do not affect the initial velocity. Up to

this value, a rapid decrease in activity is observed, leading to a nearly complete inactivity at
[30]
0.9 g/g of adsorbed glycerol. This phenomenon was already observed by Dossat et al.

during the transesterification of sunflower oil by Lipozyme IM (Rhizomucor miehei lipase

immobilized on Duolite A568). These authors postulated that the glycerol forms a hydrophilic

layer around the enzyme impeding the mass transfer of hydrophobic substrates.

Figure IV.6-1: Relative initial reaction rates of esterification in presence of Novozyme 435® pre-treated

with glycerol. Reaction conditions: substrate concentrations: 200 mM oleic acid and 600 mM butanol in n-

decane; Novozyme 435®: 500 mg; reaction temperature: 60°C

Therefore, during the transesterification reaction of triglycerides in a continuous process, a

drastic loss of reactor performances versus time is expected, due to produced glycerol

adsorption. To prevent this from happening, it would be of interest to adapt the enzymatic

294
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

support polarity to avoid glycerol adsorption. The first objective was consequently to

optimize support polarity for CalB immobilisation. In the literature the most used

hydrophobic support is Accurel MP. Its performances were then compared with ones

observed using Lewatit VP OC 1600.

Figure IV.6-2 presents the residual glycerol concentration after contact with different

quantities of the two enzymatic supports in a 250 mM solution of glycerol in tert-butanol as

solvent. A moderate adsorption of glycerol is reached for Lewatit VP OC 1600. Glycerol

disappears linearly when the quantity of support is increased. If the conventional Langmuir

approach for adsorption isotherm is considered [42], the adsorption phenomenon is in the linear

zone of the isotherm, far from the saturation of the support. Interestingly enough, for Accurel

MP1001, glycerol adsorption is completely avoided in these conditions.

Figure IV.6-2 : Residual glycerol concentrations (mM) after contact of different quantities (g) of Accurel

(■) & Lewatit VP OC 1600 (♦). Initial conditions: Glycerol concentration: 260mM in tert-butanol

295
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

As the partition of glycerol is also function of the medium polarity, it appears necessary to

mimic the reaction medium. As a model reaction, the trans-esterification of 0.5 M of

triglycerides (high oleic sunflower oil) with 2.5M of butan-1-ol (ratio 5) was chosen. The

reaction medium considered for the partition study was the final composition obtained at

complete conversion (1.5M butyl-ester, 1M butan-1-ol).

Butan-1-ol is not adsorbed whatever the support (data not shown).

Figure IV.6-3 : Residual glycerol concentrations (mM) after contact with different quantities (g) of

Accurel (□), Lewatit VP OC 1600 (◊) with a butyl-oleate and butanol containing solution of glycerol at

room temperature. Initial conditions: glycerol concentration: 235mM; butyl-oleate concentration:

1500mM; butanol: 1000mM in tert-butanol.

The quantity of glycerol adsorbed on Lewatit VP OC 1600 is largely increased in this

medium. This result is in accordance with the increase in Log(P) (partition coefficient

between octanol and water) calculated using Cosmotherm software (Cosmologic Germany)
[43]
. The Log(P) of pure tert-butanol was estimated at 1 whereas there is a 3-fold increase in
[42]
the considered reaction medium. According to the Langmuir equation , saturation of the
296
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

Lewatit support is reached at a value of 1.9 g of adsorbed glycerol per g of support (Figure

IV.6-3).

On the most hydrophobic support tested, Accurel MP1001, no glycerol adsorption was

observed, and therefore, this support would enable perfect stability of a continuous reactor to

be obtained. As a consequence, the immobilisation optimisation will be achieved with this

support.

IV.6.2 Optimization of CalB immobilization on Accurel MP.

Pre-treatment of Accurel MP is needed to improve the penetration of the aqueous lipase

solution into hydrophobic Accurel MP pores. In the literature, two protocols were described:

protocol A consists in wetting the support with, sequentially: ethanol, aqueous ethanol
[35, 36, 44]
solution and finally with water, with intermediary filtration ; protocol B consists in a

single wetting with ethanol and then a direct contact with the enzyme solution without

removing ethanol [12, 38, 39]. Ethanol improves the immobilization process by inducing a better
[37]
penetration of the enzyme solution inside the very hydrophobic Accurel and by reducing

the enzyme thermodynamic activity, thus forcing the adsorption process. CalB being well-

known for its strong tolerance to high solvent quantities, a third method (protocol C) is

proposed consisting in the replacement of ethanol in protocol B by a more polar solvent,

acetone. It was checked that no loss of enzyme activity occurred when acetone or ethanol

were added to the lipase solution in the same conditions as during immobilisation process

over 48 hours at room temperature (data not shown).

The shapes of the experimental adsorption curves suggest a Langmuir type adsorption.

Justification and demonstration of this adsorption behaviour is out of the scope of this study

but, for the sake of convenience, we will use a Langmuir type equation to model our results.

297
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

A typical Langmuir behaviour for protein adsorption had been already observed by Gitlesen
[38] [36]
et al. and Al-Duri and Yong for the immobilisation of lipases from Candida rugosa,

Humicola lanuginosa and Pseudomonas fluorescens on Accurel MP.

Protein content determination methods are largely perturbed by salts, solvents… To get round

this problem, adsorption curves were represented by the plotting of immobilized lipase

activity (Vf, µmole.min-1.gsup-1) versus the residual free lipase activity in the supernatant (Af,

U.ml-1). This is based on the hypothesis that lipase activities are directly proportional to

protein concentrations in the bulk phase for the free lipase and to the quantity of lipase

adsorbed into the support for the immobilized lipase. In addition, this approach enables better

conditions for enzyme activity optimisation to be easily identified. So, in this case, the

Langmuir equation describing isotherm adsorption [42] is modified in equation IV-2:

Vsat . A f
Vf = (Eq. IV-2)
K lip + A f

with Vsat (µmol.min-1.gsup-1) the velocity at saturation and Klip (U.ml-1) a constant of

adsorption of CalB on Accurel.

For practical reasons (higher reaction rates, analytical facilities…), the PBR development was

mimicked using a simpler reaction of esterification of oleic acid with butanol presented in

equation 3 considering that the reaction optima are likely to be very similar.

Oleic Acid + Butan − 1 − ol → ButylOleate + H 2 O (Eq. IV-3)

298
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

Figure IV.6-4 presents the isotherm equilibrium of CalB on Accurel MP obtained for the three

immobilisation methods. Both the adsorption velocity and the maximal capacity of adsorption

appear to be drastically dependent on the immobilization methods.

Figure IV.6-4 : Comparison of adsorption curves for the adsorption of CalB on Accurel MP1000 with

protocol A (○), protocol B (∆) and protocol C (◊) at room temperature. The dashed, dotted and solid

curves are the Langmuir isotherms calculated with the parameters fitting the adsorption data obtained

with protocols A, B and C respectively. Reaction conditions: substrate concentrations: 200 mM oleic acid

and 600 mM butanol in tert-butanol; immobilised CalB: 20 mg; reaction temperature: 60°C

Protocols A and B led to similar maximal adsorption (Vsat of 140 mmol.min-1.g-1 and 176

mmol.min-1.g-1 respectively), whereas with protocol C the maximal adsorption was increased

to 231 mmol.min-1.g-1.

Mei et al. [45] have shown that for a Novozyme 435® with particle size of 600µm, CalB was

exclusively located in the external shell of the bead, with a thickness of 80-100µm. The same

kind of distribution of CalB in an external shell of the Accurel particle is indeed expected,

299
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

with a thickness depending on the method of immobilization. Compared to the two other

methods, the use of acetone was thought to induce a deeper penetration within the support,

giving access to a larger area for lipase adsorption and an extended potential maximal activity.

Moreover, the affinity between enzyme and support is favored by the presence of acetone

(5.2, 13.0 and 2.5 U.ml-1 for methods A, B and C respectively). Acetone, which is an aprotic

solvent, decreases the solubility and the thermodynamic activity of protein in solutions more

efficiently [46].

Finally, compared to the protocol A, the two protocols B and C, could be easily transposable

to an in situ immobilization process by a simple circulation of first, the solvent and then, the

lipase solution directly added to the solvent through a reactor packed with the support.

Figure IV.6-5 : Comparison of adsorption curves for the adsorption of CalB on Accurel MP1000 (◊) and

on Accurel MP1001 (□) pre-wetted with acetone (Protocol C) at room temperature. The solid and dotted

curves are the Langmuir isotherms calculated with the parameters fitting the adsorption data obtained

with Accurel MP1000 and MP1001 respectively. Reaction conditions: substrate concentrations: 200mM

oleic acid and 600mM butanol in tert-butanol; immobilised CalB: 20mg; reaction temperature: 60°C

300
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

Different kinds of Accurel MP supports are available. Accurel MP1000 presents particle size

below 1500µm, Accurel MP1001 below 1000µm and Accurel MP1004 below 400µm. The

latest was discarded for practical reasons: it is a fine powder which can induce high pressure

drop in a continuous PBR and its low density induces difficulties for the contact between

phases. Figure IV.6-5 shows the adsorption curves of CalB on Accurel MP1000 and MP1001.

[47]
Oliveira et al. have shown that the layer thickness formed by CalB within a Novozyme

435® bead is constant whatever the particle size, when the immobilization conditions are

similar. As a matter of fact, they demonstrated that the smaller particle size have the highest

specific enzyme content. Our results are in accordance with this effect of dilution of CalB
[35]
within the support. This effect was also observed by Al-Duri and Yong who have

demonstrated the enhancement of lipase PS and lipolase 100L activity immobilized on

Accurel EP100 when the particle size was decreased from 2500µM to 750µm. Sabbani et al.
[48]
have also reported an improved activity rate of esterification of 2-methylhexanoic acid

when decreasing Accurel particle sizes were used to adsorb Candida rugosa lipase.

The maximal immobilized activity, calculated for the couple Accurel MP1001/protocol C, is

improved by 18.7%, 55.4% and 95.1%, compared to the ones obtained with the couples

Accurel MP1000/protocol C, Accurel MP1000/protocol B and Accurel MP1000/protocol A

respectively; therefore, the couple Accurel MP1001/protocol C with Novozyme 435® as a

reference will be used for the following demonstration.

The absence of glycerol adsorption onto Accurel support after immobilization was verified

using a medium containing tert-butanol or a mixture of tert-butanol and hexane (60/40)

(adsorption of glycerol was not feasible in presence of esters to avoid synthesis reactions). In

every case, no glycerol adsorption was measured whatever the level of protein loading onto

301
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

the Accurel support (data not shown). Therefore, it could be concluded that CalB

immobilization does not affect the positive effect of the high hydrophobicity of the support.

Moreover it would suggest that glycerol accumulation principally occurs onto the matrix of

hydrophilic supports.

IV.6.3 Enzyme cost analysis

Most of immobilisation studies in the literature provide immobilisation optimisation in terms

of activity, i.e., the best immobilized enzyme presents the highest activity. This is generally

obtained with the highest enzyme loading on the support. It often corresponds to the use of a

high lipase / support quantity ratio which is often directly related to high cost [12].

The cost of the immobilized CalB on Accurel MP is dependent on four different factors: (i)

the cost of the support, (ii) the cost of the lipase, (iii) the cost of additive products (acetone,

ethanol...) and (iiii) the operating costs. In our procedure, volumes of lipase and additives

were kept constant. So the main factor influencing the cost calculation is the cost of the

support and by extension the ratio between support and lipase quantities. The general cost

calculation is given in equation IV-4.

ms upport × cost s upport + mlipase × costlipase + costaditives + operating costs


Costimmobilized lipase =
mimmobilzed lipase

(Eq. IV-4)

where the mx (kg) are the mass of the considered elements and the costx (€/kg) are the specific

costs of the considered elements. It was considered to carry out the adsorption of lipase

directly in the packed bed reactor. The unitary operation of CalB immobilisation can be

simplified to the circulation of the different components through the packed Accurel, using a

302
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

system in adequacy to the proportion of volume defined in the lab conditions and including a

loop for recycling of immobilization medium in order to approach the external mass transfer

conditions of an agitated batch. As a consequence, operating costs were supposed to be

identical whatever the immobilization conditions. The pumping costs to ensure the

immobilization directly in the PBR were thought to be negligible with respect to the costs of

support and lipase, and they were not included into the immobilized lipase production cost

calculation.

The adsorption of lipase on a support is led by thermodynamics through partition phenomena

between the solid phase and the reaction medium. These phenomena are highly dependent on

the medium. So, reproducible immobilisations are only obtained when the reaction medium

and more precisely the proportions of each component are completely controlled.

In the cost calculation, it is important to discuss about the treatment of the quantity of non-

adsorbed enzyme after immobilisation. This quantity can be considered as lost, or can be

recycled in a new immobilization process. The main choice criterion is the percentage of

residual enzyme after immobilisation. The lower this percentage, the easier the residual

enzyme can be considered as lost. Moreover, the recycling of enzyme leads to problems in the

reproducibility of the immobilisation process. The commercial preparation of CalB contains

stabilisers (sorbitol and glycerol) and preservatives (sodium benzoate and potassium sorbate).

These compounds, as well as all components directly added to the enzyme for the

immobilisation process (acetone, ethanol or buffer) can play an important role in the

adsorption process. In the present procedure, after immobilisation, concentrations of each of

these components have inevitably varied: the lipase is adsorbed and its concentration is

reduced while glycerol and sorbitol are not and their concentrations are supposed to remain

identical (see section IV.6.1). The recycling of the unloaded lipase is thus synonymous of

restoration of initial proportions for all these components. If this adjustment were not done,

303
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

the recycling of the non-loaded lipase would lead to the production of non-homogeneous

immobilised lipase batches, which is highly undesirable in an industrial process. Therefore,

the non-loaded lipase was considered as lost after immobilisation in our experiments. This

hypothesis will be discussed again later.

Figure IV.6-6 : Comparison between the yield of Candida Antarctica lipase B immobilization on Accurel

MP1001 using Protocol C (□ / right axis) and the resulting production cost of the immobilized lipase (◊ /

left axis) Dotted line represents the Novozyme 435® commercial price..

Figure IV.6-6 presents the calculated cost of immobilized CalB on Accurel MP1001. It

appears that the ratio between the support and the lipase quantities in contact has a drastic

effect on the resulting production cost. The higher the ratio between support and lipase, the

lower the production cost of immobilized enzyme. As expected, the least expensive enzyme is

obtained for the highest immobilisation yield with a minimal loss of enzyme. Compared to

Novozyme 435® commercial price, the production cost of CalB immobilized on Accurel

MP1001 can be up to 6 times less expensive.

304
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

Nevertheless, the immobilisation conditions which minimize the biocatalyst production cost

lead to a biocatalyst with the lowest relative specific activity. To obtain a given productivity,

higher enzyme quantity will be necessary and consequently, the reaction volume will be

higher. It is of importance, then, to calculate the cost of the global process.

IV.6.4 Reactor design

The PBR is a column filled with a mass WENZ of enzymatic catalyst. The reactor is

characterized by its volume VPBR (L), diameter D (cm) and length L (cm). The PBR inner wall

has a thickness tPBR (mm).

The design was carried out according to the determination of the required quantity of each

immobilized lipase needed to reach a fixed productivity. These weights were calculated by

reference to the initial velocity obtained in batch reaction. In a batch reaction in a volume Vb

(L) with a mass Wb (g) of enzyme, the reaction rate r (mol.min-1.g-1) is defined as the

variation of substrate concentration dS (M) in a time lapse dt (min) (Equation IV-5)[49].

dS Wb
= r (Eq. IV-5)
dt Vb

The time tb (min) necessary to obtain the transformation of So in S is obtained by the

integration of the equation IV-6 with So (M) the initial substrate concentration.

S
dS Wb

S0
r
=
Vb
tb (Eq. IV-6)

The general equation of a PBR is given in equation IV-7 where ts (min) is the residence time

in an element of volume [49].

305
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

dS WENZ
= r (Eq. IV-7)
dt s VPBR

The mass of enzyme needed to transform S0 in S is given by equation IV-8 after integration of

equation 7, with Ts (min) the PBR residence time and with q the volumetric flow rate (L/min)

S S
V dS dS
WENZ = PBR
Ts ∫S r = q S∫ r (Eq. IV-8)
0 0

From equations IV-6 and VI-8, the general equation IV-9 for calculation of the required mass

in a PBR (Wenz) to ensure a fixed productivity and a fixed conversion rate is obtained. In our

calculation, a productivity of 10000 tons per year with a conversion rate X of 90% has been

arbitrarily chosen, which corresponds to a flow rate q of 312L.min-1.

Wb .tb
WENZ = q (Eq. IV-9)
Vb

The different corresponding volumes of PBR are computed from immobilized CalB apparent

density. The design of the PBR was achieved by adopting a ratio length to diameter equal to

8. Table IV.6-1 gives the characteristics of the PBR obtained for CalB immobilized on

Accurel MP1001 and the corresponding enzyme expenses Cenz (Cenz = Wenz x Costimmobilised

lipase). Because of the wide range of immobilized lipase production costs (see section IV.6.3),

the higher enzyme expenses correspond to the smaller reactors, which were obtained with the

smallest ratio between Accurel, and lipase quantities put in contact for immobilization.

306
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

Table IV.6-1 : Characteristics of the PBR developed for different conditions of CalB immobilisation on

Accurel MP1001 using protocol C carrying out acetone for support pre-treatment.

Accurel used for


Enzyme weight
immobilisation PBR Volume PBR Diameter PBR Length Enzyme costs
in PBR
(g/L immobilisation VPBR (L) D (cm) L (cm) Cenz (k€)
Wenz (kg)
medium)

8 206 1719 81.8 327.2 453


16 198 1657 80.8 323.3 229
25 219 1825 83.5 333.8 169
33 292 1915 84.8 339.2 136
42 224 1869 84.1 336.5 107
50 224 1870 84.1 336.6 90
58 211 1764 82.5 330.1 74
67 234 1951 85.3 341.3 72
84 299 2495 92.6 370.5 76
100 307 2563 93.5 373.8 66
117 463 3861 107.1 428.6 88
Novozyme 435® 130 1085 70.2 280.7 143

IV.6.5 Reactor cost Estimation

The average investment costs for the PBR, assimilated to a tubular vessel, were

conventionally computed by using three different methods to make up for the low level of

accuracy of these methods (around 25%) [46-48].

Table IV.6-2 : Marshall and Swift Equipment Cost Index (MSECI) (1926 Index =100) and theChemical

Engineering Plant Cost Index (CEPCI) used in the reactor cost estimation.

Year MSECI CEPCI


all industries

1975 444.3 182.4


1984 780.4 322.7
1990 915.1 357.6
2001 1093.9 394.3
2009 1487.2 539.7

307
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

All the computations have been updated by using the Marshall and Swift Equipment Cost

Index (MSECI) (1926 Index =100) and the Chemical Engineering Plant Cost Index (CEPCI)

presented in Table IV.6-2: a corrective factor corresponding to the ratio between index from

year of publication and index from present was used for update. AS304 stainless steel was

chosen as a PBR construction material.

[52]
IV.6.5.1 General methodology of capital cost estimate : Chauvel et al. , Peters &

Timmerhaus [51].

The methods, proposed both by Chauvel et al. [52] and Peters & Timmerhaus [51]
are based on

the calculation of the reactor vessel weight. In order to cope with pressure forces applied on

reactor vessel inner wall, it is necessary to calculate the minimal thickness to be used for the

construction of the reactor vessel (equation IV-10) from the dimensions of the reactor and the

conditions of use (see chapter IV.6.4),

PD
t PBR = (Eq. IV-10)
2(αt − 0.6P )

where α is a coefficient of soldering (α equal to1 in our case) and t is the maximal acceptable

pressure for the chosen steel (t = 1195bar for AS304 stainless steel). P was estimated by the

calculation of pressure drops in the reactor according to Darcy’s Law (Reynolds number

calculation applied to the different reactors ranging between 9 and 15). Because support

particle size is large (1000µm), P appears to be very low (between 1,2 and 1,4bar).

Consequently, a traditional 8 mm thickness was adopted for design and it can be considered

that the same pump can feed all PBRs

The total weight of the PBR is calculated by determining the mass WPBR (kg) of the tubular

vessels and their two circular ends presenting a surface area equal to the reactor vessel section

and the same thickness (equation IV-11). ρs is the volumetric mass for the considered

material.

308
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

1 
WPBR = π tPBR ρs  ⋅ ( D + 2t PBR )2 + L( D + tPBR ) (Eq. IV-11)
2 

Chauvel et al. [48] have established relations between the reactor vessel diameter and the price

(€/kg) of plant vessel. This abacus graph is given for ordinary steel materials and for a reactor

vessel thickness of 1 mm. We have converted the abacus graph for vessel diameter ranging

from 250mm and 1250mm with a correlation coefficient of 0.9828. The calculation of reactor

cost (€) is given in equation IV-12.

CPBR = f f × f t × f m × (14.3 × D −0.18 )× WPBR (Eq. IV-12)

ff is a form corrective factor (2.8 for reactor diameter below 1m and 2.5 for diameter ranging

between 1m and 1.5m), ft is a corrective factor for thickness (1 in our case) and fm is a

material correction factor (2.3 for stainless steel 304).

[51]
Peters and Timmerhaus have directly described the costs of reactor vessels in US dollars

as a function of their mass. From this abacus, the following equation IV-13 has been deduced

with a correlation coefficient of 0.9968 over a range of weight from 250 kg to 1250kg.

577.6 × WPBR
0.67
CPBR = (Eq. IV-13)
R$

where an average exchange rate R$ of 1.471 [53] between dollar and euro for 2009 was used.

IV.6.5.2 Methodology described by Turton et al.[50].

[50]
Turton et al. suggest a relation for the procurement cost C 0p of equipment operating at

ambient pressure and using carbon steel construction (equation IV-14), expressed as.

309
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

LogC0p = K1 + K2 Log( A) + K3 [Log( A)]


2
(Eq. IV-14)

A is the capacity or size parameter for the equipment. In the case of PBR, A is equivalent to

the volume of the vessels (between 0,3 and 520 m3). K1, K2 and K3 are data given by abacus

and are equal to 3.4974, 0.448 and 0.1074 respectively, in the present case.

The cost of the desired equipment CPBR is obtained by giving a material factor and bare

module factors FBM to the calculated C 0p as given in equation IV-15.

C PBR = C po .FBM = C op ( B1 + B2 FM FP ) (Eq. IV-15)

B1 and B2 are constant depending on the type of vessels and are given in abacus graphs (equal

to 2.25 and 1.82 respectively in our case). FM is a material factor (FM=1.8 in our case). FP is a

pressure factor equal to 1 in the present case (low pressure).

IV.6.5.3 Average capital cost estimate

The three methods provide similar trends, exhibiting a similar order of magnitude. The

variation between the three methods was found under the 25% of the method general

accuracy. Therefore, the three capital cost estimations can be averaged in Figure 7. Contrary

to the cost of immobilized enzyme which can vary greatly, the average PBR costs are slowly

increasing from 22k€ to 33.3k€. The reactor cost estimated for Novozyme 435® is about

17.8k€.

310
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

Figure IV.6-7 : Comparison between the costs of packed bed reactor designed for different conditions of

immobilization of CalB on Accurel MP1001 (◊) and the cost of corresponding volumes of immobilized

enzyme (∆).

The costs presented in Figure IV.6-7 are the procurement costs of the developed PBR and of

the respective content of lipase. It does not take into account its use in production conditions

(reactor depreciation, lipase renewal …) which is dealt with in the next section 3.6.

Nevertheless, the difference between these unit costs has to be highlighted, the purchase costs

for the lipase being substantially higher than for the corresponding PBR. The difference can

vary to a great extent, from one immobilization condition to another. For instance, a factor 10

is observed when 20g of Accurel per L of immobilization medium were used and a factor 2 is

obtained for 85g of Accurel per L.

311
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

IV.6.6 Net present value.

The adequate choice of the immobilized lipase is carried out by maximizing the process net
[50-52, 54, 55]
present value (NPV) . It represents the difference between the global incomes and

the global expenses (investments, maintenance and operating costs) (equation 16). The NPV

is generally calculated over the process lifetime. In our calculation, it was assimilated to the

process depreciation time (tD) which was commonly fixed to 10 years. The general calculation

is given in relation IV-16, considering the country tax rate a (33% for France) and a price

deflator i (fixed at 10% over 10 years) to cope with inflation over the process lifetime.

E (t d / t enz )
td
( Rprocess − E process − Dprocess).(1 − a) + Dprocess n.Cenz
NPV = − I process + ∑ − ∑ (1 + i ) (Eq.IV-16)
p =1 (1 + i) p
p=0
p.tenz

Iprocess represents the battery limits investment. It involves the costs of every process

component (reactor, pump, heat exchanger, process lagging up, upstream and downstream

process). Eprocess represents the process operating costs (raw materials, utilities, labour …).

The costs due to the catalyst Cenz have to be treated separately from others. As usual, these

costs have been taken into account at year 0 and are added to the operating costs, according to

the own enzyme lifetime tenz. Consequently, an additional term is considered only at the year

corresponding to enzyme replacement The number of replacement is defined by the entire part

of the ratio between the process and enzyme lifetimes E(td/tenz). If the immobilized lipase

stability is under 1 year, a factor n is necessary to increase the catalyst costs by the number of

change per year. For a lipase stability up to 1 year, the factor n is equal to 1.

Dprocess are the process depreciation charges and are considered as linear over the depreciation

time (Dprocess = Iprocess / td).

312
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

Rprocess represents the global incomes associated with the process operating. Rprocess directly

depends on the productivity and on the manufactured product selling price. Considering a

fixed production for the different PBR, Rprocess is constant whatever the considered

immobilized lipase. Thereby, the NPV is maximised when the global expenses Etotal are

minimised (equation IV-17).

E (t d / tenz )
td
( E process + D process ).(1 − a) − D process n.Cenz
Etotal = I process + ∑ + ∑ (1 + i ) (Eq. IV-17)
p =1 (1 + i) p
p =0
p.tenz

The process production being fixed, only the expenses directly dependent on the nominal

lipase activity are variable. All the other expenses (heat exchanger and pumping system

expenses, energy and labour costs etc…) are constant and are not involved in the

discrimination of the different immobilised lipases. Therefore, the minimisation of Etotal can

be simplified by the minimisation of the only investments made for PBR design and the only

costs of catalyst spent over the reactor lifetime (equation IV-18).

E (t d / t enz )
n.Cenz td
− aDPBR
E = I PBR + ∑ (1 + i )
p =0
p.t enz
+∑
p =1 (1 + i )
p
(Eq. IV-18)

where IPBR are PBR investment costs and DPBR are the PBR depreciation charges.

The lipase total cost over the reactor lifetime is highly dependent on the stability of the lipase

(lifetime tenz) and thus on its renewal. For example, if a price deflator i of 10% and an enzyme

lifetime of one-year are considered, the lipase cost at termination (10 years) is increased by a

factor of 7.1 as compared to the unit cost of one packing load (Figure IV.6-7). This factor

increases to 14.3 for a lipase renewal every 6 months.

313
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

Figure IV.6-8 : Total reactor and enzyme cost optimisation for a butyl-oleate production of 10000 tons per

year, for a process lifetime of 10 years with an enzyme renewal every 6 months (◊), 12 months (□) and 24

months (∆). Filled symbols represent the expenses calculated for Novozyme 435® considering a stability of

6months (♦), 12months (■) and 24 months (▲).

Figure IV.6-8 presents the global costs as calculated with equation 17 for every quantity of

Accurel used during immobilisation. Several scenarios in terms of enzyme stability were

applied to calculation, from 6 to 24 months. A packed bed reactor for butanolysis of

sunflower oil at lab scale and pilot plant scale was perfectly stable during 3 months with no
[2]
change in conversion and no modification in product profiles . In view of such stability, a

biocatalyst replacement time of 6 months (and more) was considered as reasonable. In all

cases, the shape of the respective curves is identical: the expenses are drastically decreasing

314
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

when the quantity of Accurel used for immobilisation is increased from 8 to 60g of Accurel /L

of immobilisation medium, even if the corresponding volume of PBR is increased (see Table

IV.6-1). After this point (60g/L), the decrease of lipase activity is not compensated for any

longer by the price decrease and the high volume increase leads to an additional cost increase.

The use of 60g of Accurel/L of immobilization medium in our conditions of immobilization

turns out to be the best option to be considered in an industrial context. According to Figure 6,

the corresponding immobilisation yield lies between 80 and 90%, which corresponds to a

reasonable loss of lipase. Compared to Novozyme 435®, it represents a reduction of expenses

of about 50% over 10 years, whatever the stability of the enzyme.

Thereby, the costs involved in the PBR only represent between less than 0.15% and 7% of the

total costs. The design of an enzymatic process appears to depend almost only on the cost of

the catalyst and the reactor costs have thus a very limited impact whatever its volume.

Therefore, it is not necessary to develop the smallest reactor with the highest enzymatic

activity but on the contrary, to find the enzyme allowing the lowest price whatever the reactor

size.

If the principle of maximization of the process net present value is valid for any reactors, the

three methodologies of capital cost estimate which were used in this study refer to range of

reactor volumes developed for chemical industry i.e. large volumes. For smaller productions

(reactors smaller than 100L), other methodologies have to be developed, notably in

relationship with reactor manufacturers.

IV.6.7 Conclusion

CalB, one of lipases the most used in the industry, is only commercially immobilized on a

medium hydrophobic support, the Lewatit VP OC 1600. For numerous applications, this

support can be source of polar compound adsorption leading to a loss of lipase activity.

315
IV-Immobilisation de CalB : une analyse économique

We have developed an immobilization system on a very hydrophobic support, the Accurel

MP®. An economic evaluation of the global costs enables the ratio between the quantity of

support and the quantity of enzyme used for immobilization to be optimized. From an

economic point of view, the protein adsorption yield has to be maximized, even if the catalyst

is less active and the reactor volume higher. The new immobilized enzyme enables to avoid

glycerol (and other polar compounds) adsorption and would permit long-lasting continuous

transesterification reactions.

Acknowledgements

Work was financially supported by Syngenta Seeds SAS and the ‘Association Nationale de la

Recherche et de la Technologie’ (ANRT). The authors wish to thank Blandine Cuny for

English corrections.

IV.6.8 References

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V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

PRODUCTION CONTINUE DE BIO-KEROZENE PAR ESTERIFICATION

ENZYMATIQUE DES HUILES PRODUITS PAR LES

MICROORGANISMES.

Olivier Galya, Etienne Séveraca, Yohann Alloucheb, Pierre Monsana & Alain Martya*.

a) 1) Université de Toulouse; INSA,UPS,INP; LISBP, 135 Avenue de Rangueil, F-31077

Toulouse, France

2) INRA, UMR792 Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés, F-31400

Toulouse, France

3) CNRS, UMR5504, F-31400 Toulouse, France

b) AIRBUS OPERATIONS; 316 Route de Bayonne F-31060 Toulouse, France

* Correspondence : Alain Marty, Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et

Procédés, Institut National des Sciences Appliquées, 135 Avenue de Rangueil, 31077

Toulouse Cedex4, France, Tel : +33 (0)5 61 55 94 39, Fax : +33 (0)5 61 55 94 00, Email :

[email protected]

En preparation.

(Impact factor:)

Titre Abbrégé : Production de bio-kérosène par estérification continue.

323
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

V.1 Résumé
Une seconde stratégie de production d’esters a été développée au cours d’un projet connexe

de production d’esters ramifiés pour une application bio-kerosene. Les matières premières

envisagées sont des huiles produites par microorganismes (Yarrowia lipolytica) qui

contiennent 50% de triacylglycérols et 50% d’acides gras libres. Le contrôle des phénomènes

de partition du glycérol et de l’eau conjoints est problématique. Ainsi, une stratégie en deux

étapes (hydrolyse suivie d’une estérification des acides gras) a été considérée comme

judicieuse.

Face à la difficulté de se procurer de telles huiles en quantité suffisante pour le développement

d’un réacteur continu, il a été choisi de modéliser ces huiles en utilisant des huiles végétales.

Le procédé est donc totalement transposable et correspond à l’optique de ces travaux de thèse.

La première étape d’hydrolyse n’est pas abordée dans cet article, qui expose l’optimisation de

la réaction d’estérification en réacteur à lit fixe. L’hydrolyse peut être réalisée efficacement

par voie chimique ou par voie enzymatique. Plusieurs milieux réactionnels ont été envisagés

pour contrôler la partition de l’eau entre milieu réactionnel et biocatalyseur et optimiser la

réaction : présence d’un solvant plus ou moins polaire (butanone, tert-butanol, 2-méthyl-

2butanol et diisopropyl ether) ou milieu sans-solvant.

L’analyse thermodynamique de ces systèmes réactionnels a été réalisée grâce au logiciel

Cosmotherm. La modélisation de la solubilité de l’eau dans les milieux réactionnels finaux

(100% de conversion) permet de déterminer les conditions limites dans lesquelles aucun

phénomène de démixtion de l’eau n’intervient. A l’exception du diisopropyl ether qui peut

être problématique aux concentrations les plus élevées, tous les systèmes réactionnels

envisagés permettent la solubilisation complète de l’eau produite en cours de réaction. Pour le

système sans solvant, un ratio molaire entre alcool et acides gras supérieur à 2,5 est

324
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

nécessaire. Les systèmes réactionnels envisagés sont donc performants pour une bonne

évacuation de l’eau et assurer la stabilité opérationnelle du réacteur.

Le contrôle de l’activité de l’eau (aw) est également un paramètre essentiel à contrôler. L’aw

influe sur l’activité enzymatique et donc sur les quantités nécessaire d’enzyme pour assurer la

production. Quelque soit le système réactionnel envisagé, l’aw est apparue d’autant plus

importante que la concentration initiale en acide gras est élevée. Une concentration de 1 M

semble être le meilleur compromis entre productivité, vitesse réactionnelle et conversion ; une

telle concentration résulte en une aw finale comprise entre 0,37 et 0,4 selon le système

réactionnel.

Le milieu influence à la fois les vitesses catalytiques (effet de la polarité du milieu) et

l’équilibre thermodynamique en faisant varier les activités thermodynamiques de chacun des

composés entrant en jeu (substrats et produits). Les vitesses réactionnelles ont été mesurées en

réacteur batch et le quotient K (l’activité de l’ester a été calculée pour différentes valeurs de

conversion de 85% et 90%). De cette analyse, il ressort que le milieu sans solvant résulte en le

plus faible quotient K (et correspondrait aux meilleurs rendements) tout en permettant une

activité enzymatique raisonnable. Le milieu sans solvant a donc été retenu pour le

développement d’un réacteur à lit fixe contenant 2g de Novozyme 435.

Les conditions optimales de fonctionnement ont été optimisées. Un débit d’alimentation de

1ml.min-1 et un rapport molaire entre isobutanol et acides gras de 3 permettent d’obtenir une

conversion de 85% et une productivité de 129 tonnes par an et par kg de Novozyme 435. Cela

représente une augmentation de productivité d’un facteur 9,3 par rapport à la productivité

obtenue avec la réaction de transestérification. Ce réacteur a été stable pendant une période de

54 jours consécutifs.

Le rendement final en esters a pu être augmenté en mettant en œuvre un système de deux

réacteurs en série, l‘un contenant 2g de Novozyme 435, l’autre 1g et séparé par un système de

325
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

séparation de l’eau produite dans le 1er réacteur. Une conversion de 96% à 98% (selon la

matière première) est ainsi obtenue. Dans ce cas, la productivité fut calculée à 100 tonnes

d’ester par an et par kg de Novozyme 435. Une rapide analyse financière montre que les

investissments liés au biocatalyseur représente de l’order de 1,5% du chiffre d’affaire généré

par ce procédé.

Mots clés: Bio-kérosène, Novozyme 435, estérification, réacteur à lit fxe, thermodynamique,

solubilité, activité de l’eau, productivité

326
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

BIO-KEROSENE PRODUCTION BY CONTINUOUS LIPASE-CATALYZED

ESTERIFICATION OF FATTY ACIDS FROM SINGLE CELL OIL.

Olivier Galya, Etienne Séveraca, Yohann Alloucheb, Pierre Monsana & Alain Martya*.

a) 1) Université de Toulouse; INSA,UPS,INP; LISBP, 135 Avenue de Rangueil, F-31077

Toulouse, France

2) INRA, UMR792 Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés, F-31400

Toulouse, France

3) CNRS, UMR5504, F-31400 Toulouse, France

b) AIRBUS OPERATIONS; 316 Route de Bayonne F-31060 Toulouse, France

* Correspondence : Alain Marty, Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et

Procédés, Institut National des Sciences Appliquées, 135 Avenue de Rangueil, 31077

Toulouse Cedex4, France, Tel : +33 (0)5 61 55 94 39, Fax : +33 (0)5 61 55 94 00, Email :

[email protected]

In preparation.

(Impact factor:)

Abbreviated title: Production of bio-kerosene by continuous esterification

327
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

V.2 Abstract.

Production of isobutyl or isoamyl esters by continuous lipase-catalyzed esterification of fatty

acids resulting from the hydrolysis of lipids produced by the oleaginous yeast Yarrowia

lipolytica was optimized for a biokerosene application. Different solvents and a solvent free

system (SFS) were tested as reaction medium, using Cosmotherm software to maximize the

rate, conversion at equilibrium, productivity, and reactor stability. The SFS was shown to be

the best medium and had the advantage of being green. This system was consequently used to

optimize a continuous process with a packed bed reactor of Novozyme 435, which was shown

efficient whatever the fatty acid used. Microbial fatty acids were efficiently (97%) converted

in esters, with a high productivity of 100 tons per year and per kg of enzyme. The reactor was

perfectly stable over a period of 54 days and enzyme represents only 1.4% of the cost of

production of the biokerosene.

Keywords: Biokerosene, Biodiesel, Esterification, Novozyme 435, Packed bed reactor,

Microbial oils.

328
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

V.3 Introduction

As petroleum resources dwindle, the renewable exploitation of carbon for the production of

energetic biomolecules is a great challenge. A further major challenge in the coming years is

reducing greenhouse gas emissions. The aerospace domain is particularly concerned by these

two issues. The kerosene produced for aviation represents about 5.9% of the oil refined

worldwide and 12% of the fuel used for transport [1]. As a result, kerosene is an increasingly

important target for biofuel. Although diesel can be replaced or supplemented by methyl or

ethyl esters from vegetable oils, kerosene is 100% the product of atmospheric distillation of

petroleum. So far, only a few studies have described molecules that could be used to replace

or complement kerosene, and the only molecules tested are produced by energy consuming

processes with a negative CO2 balance: GTL (the gas to liquid process from coal) or products

of the Fischer Tropsch reaction [2]. Among potential targets that can be prepared from

renewable feedstocks, fatty acid alkyl esters (FAAE) are promising molecules [3].

At present, the limitation of the traditional production of fatty acids from plant oils is

competition with the food industry [4]. Consequently, the production of fatty acids by

microorganisms through the accumulation of triacylglycerols (TAG) from carbohydrate

substrates is thus an attractive alternative [5]. It has major advantages such as the possibility

of controlling and modulating the fatty acid profile by combining fermentation strategies and

the construction of genetically modified strains [5]. The overall cost of the biofuel process

could be reduced by recycling the main by-products of the biodiesel industry (particularly

glycerol) as substrates for the microorganism [6]. Finally, the high quantitative and qualitative

reproducibility of the microbial processes is attractive compared to the cultivation of plants,

which may be affected by climate changes and diseases.

329
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

Among micro-organisms such as yeasts, green algae and oleaginous prokaryotes, yeasts are

the best target for oil production as they provide the best performances in terms of biomass

production, maximum lipid content and volume productivity [5]. The good knowledge of

yeast physiology and genetics makes it possible to engineer strains to control the FA

composition in terms of chain length, insaturation level, ramification degree or hydroxylation.

Previous studies in our laboratory in collaboration with Airbus showed that the oleaginous

yeast Yarrowia lipolytica is a good candidate for biokerosene production [7]. In nutrient

limiting conditions, Y. lipolytica accumulated lipids up to 44% (w/w) of their biomass, at a

lipid production rate of 0.31 kg.m-3.h-1 [7]. The specificity of the oil produced by Y. lipolytica

is the accumulation of an equimolar mixture of triglycerides and free fatty acids. The main

fatty acids are palmitic acid (11%), oleic acid (28%) and linoleic acid (51%) [7].

Aircraft fuels are much more specific and involve stricter technical constraints than fuels for

any other civilian transport device. Indeed, some fuel properties are mandatory (freezing point

below -47 °C to ensure high altitude flight capabilities, sufficiently high thermal stability to

ensure engine cooling capability). Consequently TAG needs to be transformed into esters to

lower the freezing point and decrease viscosity. The optimal freezing temperature of oleic

acid esters with a linear alcohol is obtained with a butyl ester (-35.7 °C) [8]. Branched esters,

obtained with secondary alcohols (2-propanol and 2-butanol) or ramified alcohols have lower

freezing points than their linear equivalent.

Valorisation of oils by alcoholic trans-esterification or esterification using lipases (formally

called triacylglycerol acylhydrolases EC.3.1.1.3) has been extensively studied in recent years

[9-12]. But despite the great potential of -and the great interest in- enzymatic catalysis,

industrial FAAE production processes involving lipases are still very limited. The main

330
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

challenge of such processes is minimising the cost of the lipase by developing long-lasting

continuous production processes, in which the lipase does not need to be replaced for weeks,

months or even longer [13-14 In biocatalysis, controlling the partition of the polar reaction

products and co-products between the reaction medium and the enzyme support is the most

important [15-16Adsorption of polar compounds like water or glycerol onto the enzyme

support limits diffusion, which, in turn seriously affects the stability of packed-bed reactors

by reducing the access of hydrophobic substrates to the enzyme active site [13, 15-16]. In the

case of Y. lipolytica oil comprising an equimolar mixture of triglycerides and free fatty acids,

it would be difficult to control both water and glycerol production. The best way would thus

be first to hydrolyze the oil, then to recover glycerol and free fatty acids and then, in the

second step, to convert free fatty acids into esters.

The objective of the present study was to develop a continuous enzymatic process for the

esterification of free fatty acids to produce biokerosene. To minimise the freezing point of the

resulting esters, two branched alcohols were tested: isobutyl alcohol (2-methyl-1-propanol)

and isoamyl alcohol (3-methyl-1-butanol). At the same time, a mixture of oleic acid and

linoleic acid was used to mimic the composition of the hydrolysed oil produced by Y.

lipolytica. A second set of experiments was conducted to mimic the alkanes present in

kerosene, using short fatty acids (C10, C12 and C14). The production of these specific fatty

acids with Y. lipolytica is currently under development in our laboratory. The reaction

medium will be optimised to obtain a compromise between initial rate, conversion at

thermodynamic equilibrium, and the stability of the continuous reactor.

331
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

V.4 Material and methods

V.4.1 Material

Commercial immobilized lipase B from Candida antarctica, (Novozyme 435) was a gift from

Novozymes (Bagsvaerd, Denmark). Oleic acid (technical grade 90%), pure grade >99% fatty

acids, reactive alcohols (pure grade >99%): 2-methyl-propanol (isobutyl alcohol), 3-methyl

butanol (isoamyl alcohol), methanol and ethanol were purchased from Sigma-Aldrich (St.

Louis, MO, USA). All other chemicals and solvents were of the highest purity and were

purchased from Acros Organics (Geel, Belgium). All reactants were dehydrated and stored

with activated 3Å molecular sieves purchased from Sigma-Aldrich (St. Louis, MO, USA).

V.4.2 Batch reactions

Batch reactions were carried out in 7 ml teflon capped glass tubes under magnetic stirring

(250 rpm) at controlled temperature (60 °C). The reaction mixture consisted in different

amounts of technical grade OA (from 100 mM to 1500 mM), and different amounts of

alcohols (alcohol:OA molar ratio from 1 to 20). Reactions were started by adding the

immobilized enzyme (10 mg.ml-1 of reaction). Reactions were performed with or without

solvent. At specified times, 100 µl samples were taken in the reaction medium. The reactions

were stopped by centrifugation at 13 500 rpm for 2 minutes using an Eppendorf 5415D

Centrifuge. The supernatant was subjected to HPLC analysis.

V.4.3 Continuous reaction in packed bed reactor

The reactor was a fixed-bed type. It consisted of a column (10 mm in diameter), maintained at

a temperature of 60°C containing 2 g of Novozyme 435. The reaction medium containing

332
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

oleic acid (with concentrations ranging from 500 mM to 1500 mM) and isobutanol (at

different alcohol:OA molar ratios) previously dried with activated molecular sieve, was

pumped using an ISO-3100SD Isocratic Pump (Dionex, USA) thus percolating the enzyme

through the packed bed. At specified times, samples (1 ml) were recovered from the outflow

for HPLC analysis.

V.4.4 Medium dehydration

Water removal from the reaction medium was tested using several discontinuous approaches.

1. Water and alcohol were completely evaporated under vacuum (60 °C/10 mbar). Ester and

unreacted FA were then recovered and alcohol added in order to reconstitute the appropriate

amount of medium. 2. The reaction medium was incubated with an activated molecular sieve

overnight in order to adsorb the produced water.

Water was then continuously removed using a 150 ml glass column (3 cm in diameter)

scattered with about 30 glass deflectors. The column was connected in series between two

packed reactors. The first reactor (2 g of Novozyme 435) fed the dehydration system through

the side of the upper part of the column. The reaction mix was recovered from the lower part

of the column through a tap, and pumped into a second reactor (1 g of Novozyme 435) with

an isocratic pump (ISO-3100SD, Dionex, USA). Two sintered glass discs (1 cm in diameter)

formed the base of the two columns. The bases were connected to a gas tubing system

(nitrogen network with controlled flow). When the system was operating, gas was bubbled

into the column, where it circulated against the current of the reaction mix and was recovered

at the top of the column. The dehydrated medium was used to feed a second reactor

containing 1 g of Novozyme 435 in the same conditions as described above.

333
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

V.4.5 Analytical method

Analysis was performed using a Dionex Ultimate 3000 HPLC system, equipped with a

Shodex RI-101 Refractive Index Detector (Showa Denko Europe, GmbH, Munich, Germany)

and a Zorbax SB-C18 Column (4.6 mm x 250 mm x 5 µm) (Agilent technologies, Santa

Clara, USA). Elution was carried out at 40 °C isocratically with methanol + 1% v/v acetic

acid as mobile phase and a flow rate of 0.5 ml.min-1, and the 20 µL samples were then

analyzed. Detection was performed at 40 °C. Calibration was carried out with pure standards.

V.4.6 Water activity and water concentration measurement

Before use, immobilised Novozyme 435 was equilibrated with activated molecular sieve to

reduce water activity at 0.1. Water activity was determined with Humidat IC II (Novosina,

Switzerland) calibrated with saturated salt solutions (LiCl aw=0.113; Mg(NO3)2 aw=0.529;

KCl aw=0.936) [17].Water concentration in the reaction media was determined using a Karl

Fisher 701 KF Titrino (Metrohm, Switzerland).

V.5 Results and Discussion

V.5.1 Choice of solvent

The lack of a fully functional enzymatic industrial process is mainly due to the failure to

absorb the cost of the enzyme in the process, meaning this process cannot compete with

chemical catalysis. So to use an enzymatic process at industrial scale, the price of the enzyme

has to be reduced by optimisation of a continuous system which remains stable over a long

period of time.

334
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

The stability of the immobilised enzyme is a key factor in the economic feasibility of a

continuous process. It can be achieved by the correct control of the operating conditions

(temperature, pH, etc.) but also through the choice of a solvent system which can solubilise

and then evacuate the water generated by fatty acid esterification. In this case, it is necessary

to maintain water activity at the optimal value depending on the enzyme concerned

(Colombié et al., 1998). When selecting the solvent, hazardous solvents and solvents with a

boiling point (BP) that did not agree with our enzyme operating conditions were excluded. A

first set of solvents with logP values ranging from 0.29 to 1.52, was selected: butanone

(logP=0.29, BP=79 °C), tert-butanol (logP=0.35, BP=82 °C), 2-methyl-2-butanol (logP=0.89,

BP =102 °C) and diisopropyl ether (logP=1.52, BP=69 °C). A solvent free system (SFS),

solely composed of the mixture of reactants, with Isobutanol (LogP=0.75, BP=108) playing

the role of reactant and solvent, was also considered. Upgrading an efficient solvent free

system in terms of kinetics, conversion, and stability, enables optimisation of volume

productivity, simplification of downstream processing and easier recovery of alcohol for

recycling in a biorefinery approach.

V.5.1.1 The Modelling approach

The COSMO-RS method has already been used to calculate the solubility of water, and the

thermodynamic activities of reactants in different reaction conditions (different solvents and

initial concentrations of the two reactants). COSMO-RS is based on a semi-conductor like

model [19]. In contrast to group contribution methods, which are based on experimental data,

COSMO-RS calculates the thermodynamic data from the molecular surface polarity

distributions resulting from quantum chemical calculations of the individual compounds in

complex mixtures [20]. Quantum calculations were performed using Turbomole software.

335
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

Esterification of oleic acid (OA) with isobutanol at 60 °C was chosen as a model reaction,

after checking that the enzyme, Novozyme 435, presents the same activity towards palmitic,

oleic, and linoleic acids (the main fatty acids present in Y. lipolytica oil) (data not shown).

Three molar ratios between alcohol and fatty acids (1, 2 and 3) were tested and two

concentrations of fatty acids were chosen (1 and 1.5 M) to ensure high productivity and to be

able to observe the influence of solvent polarity. Indeed, at an oleic acid concentration of 1 M,

the proportion of the solvent represented 59%, 50% and 40% of the reaction volume for

alcohol:acid ratios of 1, 2 and 3 respectively; and 39%, 25% and 11% for an initial oleic acid

concentration (OAi) of 1.5 M.

V.5.1.1.1 Modelling water solubility

Computing water solubility makes possible to quantify the risk of phase separation. For all the

media tested, water solubility decreased as the reaction advanced (from 6% to 20% between

0% and 100% conversion, depending on the ratio, OAi and the solvent used) (data not shown).

Its solubility is a consequence of the decrease in medium polarity due to alcohol consumption

and the replacement of fatty acid molecules by the more hydrophobic ester molecules.

Therefore the critical point is the reaction end point when the production of water reaches

maximum. For this reason, only 100% conversion was considered when presenting the

results. Figure V.5-1 shows calculated solubility calculations for the different solvents.

All the solvents were able to solubilize the water produced by the reaction. The only limit was

encountered with the use of diisopropyl ether with an OAi of 1.5 M and a ratio of 1. At an

OAi of 1.5 M, the difference between solvents was less marked due to the low volume of

solvent present in the system. Changes in water solubility in the different solvents were

correlated with the polarity of the solvents. For a given solvent, the effect of the molar ratio of

336
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

alcohol to fatty acids on water solubility was low. Increasing this ratio was not favourable for

the two more polar solvents, due to the replacement of the solvent by a more hydrophobic

molecule, alcohol. The opposite phenomenon was observed in the case of the two more

hydrophobic solvents. This is in agreement with the fact that the isobutanol LogP

(LogPisobutanol = 0.75) lies between the LopP of the two sets of solvents.

Figure V.5-1: Computed water solubility in the reaction media at 100% conversion at 60 °C with OAi = 1

M (A) or 1.5 M (B) and three initial IB:OA ratios, Ratio = 1 (black bar), R = 2 (gray bar) and R = 3 (light

gray bar). The black line represents the water concentration generated by the reaction. Solvents are

ranked based on their increasing polarity index. In solvent-free system (C), computed water solubility (□)

and theoretical water concentrations produced (▲) were represented in reaction media at 100%

conversion according to IB/OAi molar ratios.

337
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

In the solvent-free system, the concentrations of oleic acid and alcohol are interdependent.

Water solubility was calculated with an alcohol:acid ratio ranging from 1 to 10. Figure V.5-1-

C shows model results compared with the theoretical water concentration produced at 100%

conversion. The water produced was fully solubilised into the medium at ratios above 2.5. At

lower ratios, the phases are likely to separate at 100% conversion, which could be a problem

in a continuous reactor.

V.5.1.1.2 Modeling water thermodynamic activity

Water solubility is not sufficient to predict the performance of the reactor. Indeed, enzyme

activity and conversion at thermodynamic equilibrium are tightly linked to water activity in

the enzyme’s environment. The optimal water activity for Candida antartica Lipase B

immobilized on polypropylene is 0.1 [21]. Given that the nature of the support has only a

minor influence on optimal aw [22], Novozyme 435 can be assumed to have the same range of

optimal aw.

Figure V.5-2-A shows water activities in the different reaction media as a function of the

stage of advancement of the reaction at three different initial concentrations of oleic acid (OAi

0.5 M, 1 M and 1.5 M) and for an initial IB:OA molar ratio of 3 calculated at 60 °C. For the

SFS esterification reaction, three IB:OA molar ratios were used for the model to obtain

similar OAi concentrations as for the other solvent systems (Figure V.5-2-B). This implied

molar ratios of 18.3, 7.4 and 3.8 respectively and enabled the comparison of performances in

terms of volume productivity between SFS and other solvent systems. For an OAi of 0.5 M,

water activity did not exceed 0.2 at 100% conversion, except for the most hydrophobic

solvent, diisopropyl ether. At 1 M, water activity ranged between 0.37 and 0.43 depending on

338
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

the solvent (0.57 for diisopropyl ether). At 1.5 M, variation in aw between solvents was lower

(ranging from 0.71 to 0.8). Indeed, at this high OAi, the influence of the solvent was reduced

as it represented only 11% of the reaction volume. Surprisingly, tert-butanol reduced aw more

efficiently than butanone in contrast to the differences observed in logP. This could be due to

the aprotic character of butanone compared to alcohols.

In a plug flow reactor, water is partitioned between the reaction medium and the enzymatic

support. aw values increase along the reactor length. At steady state, the water activity of the

enzymatic support is in equilibrium with the activity of the liquid phase. In other words,

enzyme activity will decrease following the pattern of increase in aw.

From a kinetic point of view, it is thus necessary to find a compromise between productivity

and the activity of the enzyme and consequently between productivity and the quantity of the

enzyme.

339
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

Figure V.5-2: Variations in aw in the reaction medium as a function of the stage of advancement of the

reaction (with 10% of conversion increments) in solvent systems (A) or solvent free-system (B). For

solvent systems, aw values were modelled for butanone (◊), tert-butanol (▲), 2M2B (■) and diisopropyl

ether (∆) for OAi=0.5 M (dashed line), 1 M (black line) and 1.5 M (dot-dashed line) with a constant initial

IB/OA molar of 3. For solvent-free system aw values were modelled for three IB:OAi molar ratios: 3:8 (●

& dashed line), 7:4 (● & black line) and 18:3 (● & dot-dashed line) corresponding to OAi of 1.5 M, 1 M

and 0.5 M respectively.

The use of an OAi of 1.5 M was too high to maintain efficient enzyme activity (water activity

being between 0.71 and 0.8 at 100% conversion). At this value, enzyme activity was less than

10% of optimal enzyme activity [23]. An OAi of 1 M appeared to be a good compromise,

with a final aw varying between 0.37 and 0.44 depending on the system (diisopropyl ether

being discarded), associated with a low aw and with good volume productivity. At this value,

enzyme activity was 50% of optimal activity. It should be noted that high volume

productivities are associated with high aw values. This phenomenon is a further justification

340
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

for the use of a plug flow reactor rather than a stirred tank reactor, in which aw will be at this

maximum value inside the reactor.

Water activities obtained in solvent-free systems were of the same order of magnitude as

those obtained in the presence of solvents (0.71, 0.4 and 0.17 for OAi of 1.5, 1 and 0.5 M

respectively) (Figure V.5-2-B)

V.5.1.1.3 Thermodynamic activities of reactants and thermodynamic equilibrium

The activities of all the reactants in the reaction medium will influence the reaction

equilibrium. OA and isobutanol activities (aOA and aalc respectively) have to be as low as

possible, whereas water and ester activities (aester), have to be as high as possible to maintain

the ratio K (Eq. V-1) under the equilibrium constant Keq.

aester .a w
K= (Eq. V-2)
aOA .a alc

The value of K was calculated in the different solvents for different initial substrate

concentrations (0.5, 1 and 1.5 M), and as a function of the conversion (Figure V.5-3 In

presence of solvents, an IB:OAi ratio of 3 was selected, and for SFS the ratio differed

according to OAi (ratio of 18.3, 7.4 and 3.8 corresponding to OAi = 0.5, 1.0 and 1.5 M

respectively). This strategy was chosen so productivity could be compared. Whatever the ratio

and the conversion, butanone gave the highest K value, even if the polarity of this solvent

reduces water activity (3 times compared to the more hydrophobic solvent diisopropyl ether).

This positive effect is largely balanced by an increase in ester activity and a decrease in

alcohol activity (data not shown). Water and alcohol activities were the highest in diisopropyl

ether, while acid and ester activities were the lowest, the balance is consequently less positive.

2M2B and tert-butanol led to almost the same K value in all the conditions tested. Variations

in water and alcohol activity were balanced by variations in oleic acid and ester activity.

341
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

A solvent-free system appeared to be the best reaction medium to reduce the K value. A

solvent-free system makes it possible to maximise acid activity and to minimise ester activity.

From the point of view of water activity, only butanone and tert-butanol were shown to be

better than SFS. The main positive influence on K is the large positive increase in alcohol

activity due to a higher ratio caused by the absence of solvent.

Figure V.5-3: Comparison of K values calculated from modeled activities at hypothetical conversions of

85% (A), 90% (B) at 60 °C. For calculations in presence of solvent, OAi 0.5 M (◊), 1 M (□) and 1.5 M (∆)

and an IB:OAi molar ratio of 3 were selected. For the solvent-free system, OAi = 0.5 M, 1 M and 1.5 M,

corresponding respectively to IB:OAi molar ratios of 3.8, of 7.4, and of 18.3 were selected.

342
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

V.5.1.2 Experimental comparison of solvent

To support the modelling approach, we decided to experimentally measure initial reaction

rates and the thermodynamic equilibrium in batch reactors with an initial oleic acid

concentration of OAi = 1 M and an IB/OA molar ratio of 3 in solvent systems and of 7.4 in

the solvent-free system (table 1). Initial water activities of both the enzymatic support and the

reaction media were adjusted using an activated molecular sieve to a value of 0.03. From the

point of view of kinetics, the higher the solvent polarity, the lower the activity. These results

are in agreement with data published by Sandoval et al. (2001) [24], who underlined the fact

that, apart from thermodynamic effects, the polarity of the solvent has a direct influence on

the activity of the enzyme. For instance, at the extremes, activity in butanone was only 19%

of activity in diisopropyl ether. In SFS, activity was the same that observed in 2M2B: 810

µmole.min-1.g-1 of enzyme (70% of that observed in diisopropyl ether).

From the point of view of conversion at thermodynamic equilibrium, as predicted by the

calculation of the K value, solvent free appeared to be the best system, as it led to 95.3%

conversion. Even if the polarity of Tert-butanol, 2M2B and di-isopropyl ether differed

considerably, they produced similar results, around 88% of conversion. Only the behaviour of

butanone was not very well predicted. K modelling showed it to be the worst solvent, whereas

experimentally, it appeared to be the best.

In theory, if the Keq constant is calculated using thermodynamic activities instead of

concentrations, it does not depend on the reaction medium. The predicted Keq was relatively

constant (18.5 +/- 19%) except for butanone whose Keq was significantly higher than in other

solvents.

343
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

Table V.5-1: Initial rates and steady-state conversion of esterification batch reaction of OA by IB.

Reaction conditions: volume 3 ml, 1M OA; IB:OA molar ratio 3 (ratio 7.4 for SFS) at 25 °C, under

continuous stirring at 1000 rpm. Initial water activity of the enzyme and the solvent were fixed at 0.03. aw

and Keq activity values were calculated using the activities modelled for each reaction component at

experimental steady state.

Tert-

Butanone Butanol SFS 2M2B DIPE

Initial rate

µ mole Ester/ min / g Novozyme 435 220 640 810 810 1150

Conversion at steady state (%) 91.3 87.6 95.3 87.0 88.9

Keq in activity 36.3 17.2 17.4 15.8 23.8

At the end of the modelling study and of the experimental part, the solvent-free system

appeared to be the best compromise both from a kinetic and thermodynamic point of view. In

addition, the SFS will lead to the best volume productivity and the fact it is green is

undoubtedly a further advantage. For all these reasons, we decided to optimise a continuous

plug flow reactor with a SFS.

V.5.2 Development of an optimal continuous plug flow reactor

As underlined above, the ratio between the two substrates, oleic acid and isobutanol, has a

major influence on both the kinetics and the conversion obtained at equilibrium. This

parameter was then tested in a range from 3 to 7.8, corresponding to an initial oleic

concentration ranging from 1 to 1.7 M (Figure V.5-4). For each ratio, three flow rates were

tested, 0.1, 0.5 and 1 mL.min-1. This range was chosen based on the similarity between a

batch and a plug flow reactor (data not shown), which was obviously pertinent. For instance,

344
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

at a ratio of 7.8 (1 M oleic acid), the maximum conversion (95.2%) obtained in the batch

system (table 1) was achieved with a flow rate of 0.1 mL.min-1. A five-fold higher flow rate

made it possible to reach 99.4% of this maximum value. Finally, a flow rate of 1 mL.min-1 led

to 95% of this maximum value. To maximise productivity, the 1 mL.min-1 flow rate was

selected for further optimisation.

Figure V.5-4 : Influence of the IB:OA molar ratio on continuous conversion of OA in SFS at flow rates of

1 ml.min-1 (■), 0.5 ml.min-1(▲) and 0.1 ml.min-1(●). Operating conditions: packed bed reactor containing

2 g of Novozyme 435, temperature: 60 °C.

Not surprisingly, an increase in the molar ratio led to an improvement in conversion. A shift

in the ratio from 3 to 7.8 increased conversion by approximately 5 points whatever the flow

rate used. The use of high IB:OA ratios, even if associated with higher conversion rates, had

the disadvantage of dramatically reducing volume productivity (Figure V.5-5). IB:OAi ratios

345
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

of between 2 and 3 led to the best volume productivity, exceeding the 129 tons of esters per

year and per Kg of enzyme. With this ratio, the performance of the reactor decreased

dramatically. In this case, water phase separation occurred, as predicted by solubility

modelling. A molar ratio of 3 appeared to be the best compromise between volume

productivity (129.3 tons of ester produced per year and per Kg of enzyme) and the conversion

rate (85%).

Figure V.5-5 : Conversion measured in the reactor outflow (▲) and pure ester productivity (□) vs. IB:OAi

molar ratio. Operating conditions: packed bed reactor containing 2 g of Novozyme 435, flow rate: 1

ml.min-1, temperature: 60°C.

In these operating conditions (1.7 M OAi, ratio 3, 1 mL.min-1 flow rate, 2 g of enzyme, 60

°C), no decrease in reactor performance was observed over a period of 54 days. Our

experiment, consolidated by previous studies [25], suggests that the lifetime of a packed-bed

reactor using a stable enzyme like Novozyme 435, operated in our optimized conditions, is at

least a year. In particular, this was possible due to perfect control of water activity inside the
346
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

reactor, a solvent-free system enabling the water produced by the reaction to be evacuated in

the outflow, even at a very high substrate concentration (1.7 M).

V.5.3 Process optimisation

To improve the conversion of the fatty acid at the process outflow, and hence the purity of the

ester, we investigated the possibility of combining two plug flow reactors separated by a

system that made it possible to decrease water activity in the flow into the second reactor. The

first reactor corresponded to the previously optimised one containing 2 g of enzymes and fed

with a flow rate of 1 mL.min-1. In these conditions 85.4% conversion was achieved. The

possibility of shifting the equilibrium by removing water removal became apparent. We

explored the feasibility of this dehydration strategy using two discontinuous methods (i) using

a molecular sieve able to capture the water produced in the first reactor; (ii) complete

evaporation of water and un-reacted alcohol followed by reconstitution of the medium. A

continuous method using an intermediate dehydrating column and continuous nitrogen

stripping was developed. The dehydrated medium obtained using these three methods was

sent to a second reactor filled with Novozyme 435, to conclude the esterification process.

The quantity of enzyme (1 g) in the second reactor was optimised (data not shown). A final

conversion rate of 98% was achieved whatever the method used for water removal.

V.5.4 Versatility of the developed enzymatic process

To extend the application scope of the conversion process to the production of new FAAE

targets, new esters were produced using another source of FA (linoleic acid (C18:1), myristic

acid (C14), lauric acid (C12) and decanoic acid (C10)) with isobutanol or isoamyl alcohol as a

source of alcohol. These experiments confirmed that the FA originally present in microbial oil

347
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

could be entirely converted into FAAE, and that it was possible to produce a second

generation type FAAE comprised of short FA residues.

The previously used operating conditions (alcohol:FA molar ratio of 3, flow rate of 1 ml/min,

60 °C, dehydration using a molecular sieve or a dehydration column) were applied and

enabled the production of nine new combinations of FAAE. For the production of FAAE

from myristic acid, it should be noted that we had to pre-warm the input to 60 °C to prevent

solidification of the reaction medium at ambient temperature. Performances observed with the

new FAAE were the same as those obtained with isobutyl-oleate, confirming the versatility of

the proposed enzymatic process (Table V.5-2). ).

Finally, we used the enzymatic process we developed to esterify the oil produced by the yeast

Y. lipolytica, after its complete hydrolysis into fatty acids. The fatty acid mixture mainly

comprised palmitic acid (11%), oleic acid (28%) and linoleic acid (51%). The performances

were exactly the same as those observed with pure fatty acids, i.e. 97 tons of isobutyl esters

(100 tons of isoamyl esters) produced per year and per kg of enzyme with a conversion rate of

97% at the outflow of the second reactor.

We made a cost projection for FAAE production at industrial scale based on the process

described in this paper. About 1 ton of enzyme would be required for the production of

100 000 tons of ester per year in 365 working days. Considering a sales price of about

0.75€/Kg for kerosene, the price of Novozyme 435 being 1100€/Kg (with a one-year

lifetime), the production of ester would generate 1.1 M€ and the price of enzyme would

account for 1.4% of the sales price

348
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

Table V.5-2: Conversion obtained with the production of first and second generation FAAE. Operating

conditions: Conversion 1 - packed bed reactor containing 2 g of Novozyme 435, flow rate: 1 ml.min-1,

temperature: 60 °C. Conversion 2 - After complete de-hydration of the output of reactor 1 (using a

molecular sieve or a dehydration column) and re-injection (1 ml.min-1) of the reaction mixture into a

second packed bed reactor of 1 g of Novozyme 435 (at 60°C).

Ester Conversion 1 Conversion 2

Isobutyl - Oleate 85,4% 97,80%

Isoamyl - Oleate 86,1% 97,90%

Isobutyl - Linoleate 85.9% 98 ,0%

Isobutyl - Decanoate 83% ~ 96%

Isoamyl - Decanoate 83% ~ 96%

Isobutyl - Dodecanoate 83% ~ 96%

Isoamyl - Dodecanoate 83% ~96%

Isobutyl - Myrisate 83% ~96%

Isoamyl - Myristate 83% ~96%

Isobutyl - esters from microbial oil 85% ~97%

Isoamyl - esters from microbial oil 85% ~97%

The freezing point of mixture of synthesized esters was compared with a promising

alternative fuel for aircraft, FT-SPK (Fischer-Tropsch Synthetic Paraffinic Kerosene), also

called GTL (gas to liquid). The freezing point of this fuel is -56.6°C. Iso-butyl and -amyl-

Decanoate / GTL blends (10/90 V/V) present freezing points lower than the one of GTL (-

62°C and -61°C respectively). At 20 and 30% of added esters, only Iso-amyl- Decanoate

enabled the freezing point specification for jet fuel to be attained. Even at 10%, esters with

349
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

carbon numbers higher than 10 present freezing point higher than the one necessary to be in

the specification.

V.6 Conclusion

The objective of this work was to synthesize esters from an oil produced by the oleaginous

yeast Y. lipolytica and ramified alcohols in order to lower the freezing point and the viscosity

for application as a substitute for kerosene. A remarkable productivity of 100 tons of esters

produced per year and per kg of enzymes was obtained in a continuous plug flow reactor.

We demonstrated that the proposed process is versatile, as it did not depend on the fatty acid

used in the range from C10 to C18:2.

Acknowledgements

This work was supported by the French CALIN program and the European Alphabird

program. This work was financially supported by Aerospace Valley. The authors thank Laurie

Starck and Nicolas Jeuland from IFPEN for the determination of freezing point properties.

Finally, the authors are very grateful to Mrs. Daphnée Goodfellow for correcting the English

style.

350
V. Production de bio-kérosène par estérification continue.

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353
VI : CONCLUSION GÉNÉRALE
VI. Conclusion générale

L’amoindrissement des ressources pétrolières, les effets de l’émission intensive de gaz à effet

de serre, les catastrophes climatiques et écologiques en tout genre encouragent à modifier nos

comportements de production et de consommation. De plus en plus, le concept de

développement durable s’installe dans les esprits et devient incontournable. Cette démarche

est de plus en plus soutenue par l’opinion publique et par les législations et réglementations

nationales, européennes et internationales. Plusieurs concepts (écologie industrielle,

production propre, chimie verte) ont vu le jour pour atteindre ce but commun de

développement durable, placé au centre de tous les intérêts, écologiques, économiques et

sociaux.

Les huiles végétales constituent une matière première renouvelable hautement disponible dans

le monde. Les caractéristiques physico-chimiques de ces huiles ne sont pas idéales pour les

domaines d’application pouvant être envisagées (biodiesels, biolubrifiants, biosolvants et

autres…). Leur transformation par réaction de transestérification alcoolique, utilisant des

voies de synthèse répondant au contexte de développement durable est donc un enjeu de

taille. Les propriétés physico-chimiques des esters dépendant à la fois de la partie acide gras

et de la partie alcool d’estérification, la variété immense des huiles disponibles, leur richesse

de composition en acides gras et les différents alcools disponibles (linéaires, ramifiés etc…)

permettent d’adapter au mieux les propriétés des esters d’acides gras formés aux applications

ciblées.

L’huile de tournesol hautement oléique (teneur en acide oléique de 75% à 90%) a été choisie

comme référence dans cette étude. L’acide oléique, avec une double liaison unique, présente

des propriétés de stabilité oxydative, de viscosité et de comportements à basse température

fortement intéressantes dans de nombreuses applications industrielles. De même, le butanol a

été choisi comme alcool de référence pour la synthèse d’ester en raison de ces capacités à

diminuer efficacement les viscosités et les points de fusion des esters synthétisés. L’ester

355
VI. Conclusion générale

butylique d’acide oléique présente entre autre des propriétés biolubrifiantes grandement

valorisables.

La mise en oeuvre des catalyseurs biologiques, et plus particulièrement des lipases

immobilisées dans les réactions de transestérification des huiles, permet de pallier aux

conditions réactionnelles drastiques, utilisées dans l’industrie chimique classique. Cela

permet, de plus, de répondre tout ou partie aux exigences de la chimie verte. Les limitations

principales de leur utilisation sont un prix pouvant être prohibitif, obligeant à les mettre en

œuvre dans des réacteurs continus, hautement productifs et durables dans le temps. Cela

représente le meilleur moyen de réduire l’incidence du coût des biocatalyseurs sur le produit

fini. Le réacteur à lit fixe est la géométrie de réacteur permettant une utilisation optimale du

biocatalyseur. Il permet des volumes de réacteur faibles, des productivités importantes tout en

limitant l’usure des supports enzymatiques liée à l’agitation.

Dans le but d’assurer la pérennité de tels réacteurs dans le temps, le point crucial est de

contrôler les phénomènes de partage des composés polaires (glycérol produit, phospholipides

présents dans les huiles vierges etc…) entre milieu réactionnel et support enzymatique.

Principalement, le glycérol produit au cours de la réaction de transestérification peut

facilement s’adsorber sur les supports enzymatiques. Une couche hydrophile de glycérol se

forme autour de l’enzyme, ce qui limite les transferts des substrats hydrophobes vers le site

actif de l’enzyme ou des produits synthétisés vers le milieu réactionnel. En condition de

réaction continue, cela se traduit par une diminution significative d’activité, pouvant aller

jusqu’à une perte totale d’activité. Le phénomène similaire a été observé avec les

phospholipides des huiles vierges dans des systèmes ne contenant pas de solvant. Au cours de

la présente étude, plusieurs stratégies permettant de maintenir la stabilité des réacteurs à lit

fixe ont été envisagées.

356
VI. Conclusion générale

La première stratégie consiste à optimiser la conversion de l’huile de tournesol hautement

oléique (triacylglycérols) et intermédiaires de réaction (diacylglycérols, monoacylglycérols)

dans le but de produire le maximum d’esters butyliques tout en contrôlant l’évacuation du

glycérol hors du réacteur afin d’en assurer la stabilité. Pour se faire, l’utilisation de solvants

polaires tels que le tert-butanol permet de solubiliser à la fois les composés apolaires

(triglycérides substrats, esters produits et intermédiaires) ainsi que polaires (glycérol produit

ou phospholipides des huiles vierges etc…). Il est ainsi possible d’envisager la transformation

directe des huiles vierges en s’affranchissant d’étapes préalables de raffinage coûteuses,

transformation qui est problématique sans usage d’un tel solvant.

Les quatre lipases commerciales immobilisées les plus communément utilisées dans

l’industrie ont été testées sur la réaction discontinue de butanolyse de l’huile de tournesol

hautement oléique en présence ou non de solvants en réacteurs fermés. Parmi ces quatre, seul

le Novozyme 435 présente une absence de spécificité envers les positions sn1et sn3 des

triacylglycérols, nécessaire pour optimiser les rendements en minimisant les productions de

DAGs et MAGs intermédiaires réactionnels. Cette lipase a donc été utilisée pour le

développement d’un réacteur à lit fixe à l’échelle du laboratoire contenant 10g de lipase

immobilisée. Si le milieu sans solvant présente des avantages certains notamment dans une

optique de haute productivité, l’utilisation d’un solvant tel que le tert-butanol parait

nécessaire pour le développement d’un procédé continu. En effet, nous montrons que

l’utilisation d’huiles vierges entraîne un phénomène d’inhibition du biocatalyseur dépendant

de la polarité du milieu. Le tert-butanol permet d’augmenter la solubilité des phospholipides

de l’huile vierge et donc réduit leur capacité à s’adsorber sur le support enzymatique.

L’effet de la polarité du milieu sur le procédé continu a été étudié en balayant une gamme de

concentration en huile allant de 200mM à 703 mM, correspondant à un milieu sans solvant.

La polarité du milieu réactionnel influence tous les aspects de la catalyse enzymatique. C’est

357
VI. Conclusion générale

elle qui (i) la vitesse réactionnelle (ii) contrôle les phénomènes de partage des composés

polaires (glycérol, phospholipides et autres…) entre le milieu de réaction et le support

enzymatique et donc la stabilité du réacteur, (iii) contrôle la composition du mélange de

produits en sortie du réacteur à l’équilibre thermodynamique et (iv) la productivité du

réacteur.

Ainsi, le développement du réacteur de transestérification de l’huile vierge de tournesol

hautement oléique s’avère être un compromis entre stabilité, pureté du mélange d’esters

produit et des capacité de production du réacteur. Les meilleures conditions ont été obtenues

pour un mélange contenant 500 mM d’huile. Cela permet de définir des conditions de polarité

qui éliminent les phénomènes néfastes dus à la présence de phospholipides ou de glycérol,

d’optimiser la stabilité du réacteur durant plus de 50 jours sans aucune perte d’activité, de

minimiser la présence de MAG résiduels dans une quantité acceptable et pouvant être

valorisée (augmentation de lubricance, propriétés bio-surfactantes) et enfin de maximiser la

productivité à une valeur de 13,8 tonnes de mélange d’esters par an et par kg de novozyme

435. A la vue de cette grande stabilité, il peut être envisagé un procédé de catalyse

extrêmement pérenne, présentant une cohérence économique certaine.

L’effet de la transestérification enzymatique en réacteur continu sur les composés mineurs des

huiles (vierges et raffinées) a été évalué. Différentes huiles vierges aux caractéristiques

différentes ont été utilisées : l’huile vierge de colza pour sa haute teneur en phospholipides,

l’huile de tournesol pour sa composition riche en tocophérols et l’huile d’olive qui contient

énormément de composés phénoliques. Le réacteur enzymatique à lit fixe développé dans le

chapitre II a permis d’obtenir les esters butyliques correspondant aux huiles utilisées. Outre le

fait que l’utilisation d’huiles différentes montre l’adaptabilité du réacteur à tout type d’huiles,

les différents composés essentiels ont pu être dosés selon les normes en vigueur avant et après

358
VI. Conclusion générale

réaction. Tous les composés mineurs, présents dans les huiles vierges, sont préservés lors du

processus catalytique. Seul un effet de dilution lié à la réaction elle-même a été observé. La

transformation d’huile vierge permet donc d’obtenir des esters dont la teneur en antioxydants

naturels est supérieure. Par ailleurs, ces composés, qui sont susceptibles d’être responsable de

perte de stabilité du réacteur par phénomène d’adsorption, sont évacués continuellement du

réacteur.

La mesure de la stabilité oxydative par la technique du rancimat montre que le procédé de

transestérification continue grâce à ses conditions douces de mise en œuvre, un temps de

séjour dans le réacteur relativement faible et aucune exposition à l’air ambiant, n’induit pas ou

peu de stress oxydatif. Les esters synthétisés par son biais conservent les propriétés de

résistance à l’oxydation de l’huile dont ils sont issus. Les esters obtenus à partir d’huile vierge

contenant des taux importants de composés mineurs présentent des résistances oxydatives

supérieures aux esters synthétisés à partir d’huile raffinée. Le réacteur à lit fixe développé ici

permet donc l’obtention d’esters hautement résistants répondant largement aux spécifications

éditées dans les normes. Les mélanges d’esters issus des huiles vierges de tournesol

hautement oléique, de colza et d’olive ont présentés des temps d’induction respectifs, avec la

technique du rancimat (110°C, 10L d’O2.h-1), de 23,3 h ; 10,4 h et 17,5 h, soit 17,3h ; 4,4h et

11,5h de plus que les standards imposés par la norme relative au biodiesel (EN 14214 par

exemple).

Un catalogue d’une douzaine alcools allant des alcools linéaires primaires aux alcools

linéaires secondaires (2-propanol, 2-butanol) via les alcools primaires ramifiés, des amines

(butylamine etc..) ou encore des alcanolamines (éthanolamine, butanolamine) ont été testés

avec succès sur le réacteur mis au point dans cette étude. Chaque produit obtenu a ainsi des

359
VI. Conclusion générale

propriétés de viscosité, comportements à basse température voire de pouvoirs surfactants

(selon la molécule) etc… qui leur sont propres. Ceci ouvre la porte à de très nombreuses

applications et voire même à la possibilité de productions sur mesure selon les applications

ciblées.

La valeur ajoutée due à l’utilisation de Novozyme 435 dans ce réacteur à lit fixe sur le coût du

produit final a été déterminée à 0,08 euros par kg de produits, en considérant un temps de

remplacement de l’enzyme de 1 an. Si cette valeur parait raisonnable, elle peut néanmoins

être limitante selon l’application vers laquelle s’adresse le mélange d’esters. Par exemple, la

tonne de biodiesel se négocie autour de 950 à 1150 euros en considérant un cours des huiles

entre à 800 à 1000 euros par tonne selon la source. Un surcoût de près de 1%, uniquement dû

au biocatalyseur, comme développé ici, peut représenter un investissement délicat. Des

solutions existent pour en réduire davantage l’incidence et augmenter la pertinence

économique. En premier lieu, le développement de nouveaux biocatalyseurs dont le coût

opérationnel est maîtrisé et engendrant une stabilité sans faille, est une alternative

envisageable.

Ainsi, l’immobilisation de la lipase B de Candida antarctica (CalB) a été optimisée sur un

support extrêmement hydrophobe, l’Accurel MP (taille des particules < 1000µm). Ce support

ne permet en aucun cas, de part sa nature, la fixation des composés polaires (glycérol). La

stabilité du biocatalyseur ainsi produit est donc optimale. Le processus d’immobilisation

nécessite un prétraitement du support avec un solvant afin de faciliter la pénétration de la

phase aqueuse hydrophile contenant l’enzyme dans les pores extrêmement hydrophobes du

support. Les méthodes classiques présentées dans la littérature utilisent comme solvant

l’éthanol. CalB, étant réputée pour sa grande résistance aux solvants, a été immobilisée en

utilisant un solvant plus efficace : l’acétone. Ce solvant permet une pénétration accrue du

360
VI. Conclusion générale

milieu d’immobilisation dans le support, de diminuer plus efficacement l’activité

thermodynamique de la lipase dans le milieu liquide et, par voie de fait, d’optimiser son

adsorption sur le support.

L’analyse du processus d’immobilisation montre que le coût de revient de la lipase

immobilisée est grandement dépendante du ratio entre quantité de lipase utilisée et quantité de

support mise en contact. Ainsi, plus le ratio est élevée (ce qui correspond à l’obtention du

biocatalyseur le plus actif), plus le coût est important et inversement. Les différents

biocatalyseurs générés, présentant des taux d’activité différents, ont été utilisées pour

développer un réacteur à lit fixe permettant une production annuelle identique. Par soucis de

simplification, une réaction de substitution permettant des analyses simplifiées et des temps

réactionnels plus court a été utilisée : l’estérification de l’acide oléique avec du butanol. Les

optima réactionnels ont été considérés comme fort probablement identiques.

L’analyse économique du procédé continu permet de maximiser la valeur nette actualisée en

minimisant les différents centres de dépenses et d’investissements liés à son exploitation. Les

coûts d’investissement du réacteur ont été estimés en utilisant des techniques d’évaluation

empruntées à l’industrie chimique pour une production fixée à 10000 tonnes d’esters par an.

Nous montrons que les investissements nécessaires pour la construction d’un réacteur sont

nettement inférieurs aux dépenses liées à la lipase immobilisée nécessaires pour assurer la

catalyse tout au long du temps de vie du procédé (premier remplissage et renouvellements).

Selon les conditions d’immobilisation (ratio entre quantités de lipase et de support en

contact), le coût d’enzyme nécessaire pour assurer la productivité ciblée peut être de 2 à 10

fois supérieurs aux investissements générés par le réacteur. En conséquence, le

développement du réacteur le plus actif possible i.e. le moins volumineux n’est pas une

nécessité. Au contraire, il est préférable de développer le biocatalyseur permettant de

minimiser les coûts au maximum, même si le volume du réacteur est important. Un ratio entre

361
VI. Conclusion générale

quantités d’accurel (g) et volum de lipase (L) mis en contact de 40 g/L a ainsi été obtenu

comme optimal.

Le biocatalyseur présentant les meilleures performances économiques a été utilisé en réaction

continue de transestérification d’huile vierge de tournesol hautement oléique dans des

conditions identiques à celles utilisées avec le Novozyme 435. Aucune différence dans le

profil de produits n’a été détectée. Ainsi, l’immobilisation de la lipase sur Accurel MP

n’induit pas de modification de comportement réactionnel, mais permet d’améliorer l’impact

économique du procédé. Une réduction de l’ordre de 50% par rapport à Novozyme 435 a été

calculée.

Une seconde stratégie a été développée pour éviter l’effet indésirable du glycérol et consiste à

ne pas en produire : la réaction de transestérification est limitée à la production de

monoacylglycérols. Les enzymes hautement régio-spécifiques permettent de catalyser la

réaction de transestérification des résidus d’acides gras présents en position sn1 et sn3, mais

ne permettent pas de réaction au niveau du résidu positionné en sn2. La réaction produit ainsi

deux molécules d’esters et une molécule de sn2-monoacylglycérol à partir d’une molécule de

triacylglycérol, sans production de glycérol libre.

Les sn2-monoglycérides représentent une forme de valorisation importante du glycérol co-

produit de ces réactions de production d’esters. En effet, produit avec pureté, il est un

précurseur de synthèse de triglycérides structurés, notamment des MLM (medium-long-

medium). Ces triacylglycérols contiennent en position externe des acides gras de chaîne

carbonée de longueur moyenne (généralement C8 et/ou C10), et un acide gras essentiel à

longue chaîne en position sn2. Une fois ingérée, la lipase pancréatique hydrolyse plus

facilement les positions externes du triacylglycérol MLM du fait de la présence d’acide gras

362
VI. Conclusion générale

de taille moyenne. L’absorption intestinale du sn2-monoacylglycérol ainsi produit est

facilitée.

Les monoacylglycérols présentent des solubilités dans les huiles, esters ou mélanges huiles

esters bien plus élevés que le glycérol. Ils ne sont donc pas susceptibles de s’adsorber sur les

supports et d’empêcher le bon fonctionnement de la biocatalyse. Aussi, dans le cas ou le

processus de migration d’acyles, entraînant l’isomérisation des formes sn2 vers les formes sn1

ou sn3, soit complètement maîtrisé voire interrompu, il est possible d’effectuer en continu la

transformation des huiles végétales sans subir les effets néfastes de la production de glycérol.

Cette stratégie permet de plus de s’affranchir de l’utilisation de solvants.

Les lipases immobilisées régio-spécificiques, disponibles dans le commerce (Lipozyme RM

IM, Lipozyme TL IM, Lipase PS Amano IM) et dans le laboratoire (Yarrowia lipolytica Lip2

immobilisée sur support d’Accurel) ont été testées sur cette réaction de transestérification de

l’huile de tournesol hautement oléique avec le butanol. Les essais en réacteur fermé montrent

que la spécificité de la lipase Lip2 de Y. lipolytica est très supérieure à celle des autres lipases

testées et est donc très prometteuse pour cette réaction partielle. Elle permet l’obtention de

rendements importants en sn2-monoacylglycérols et une pureté du sn2-monooléylglycerol

produit (analyse par RMN) de 96%.

Cependant, la lipase Lip2 de Y. lipolytica n’a pu être mise en oeuvre en réacteur continu à lit

fixe dans un système sans solvant, la stabilité opératoire n’ayant pas été satisfaisante Deux

hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène. Les MAG produits en cours de

réactions sont des molécules amphiphiles qui seraient capables de s’insinuer entre l’enzyme

adsorbé et son support hydrophobe et donc d’entraîner la désorption de l’enzyme de son

support. Le résultat en condition de catalyse continue est une perte des capacités catalytique

par fuite de l’enzyme dans le milieu réactionnel. La seconde hypothèse est que les MAGs

363
VI. Conclusion générale

seraient un puissant inhibiteur de la lipase lip2 de Y. lipolytica. En effet, la stabilité du

réacteur. est assurée lorsqu’un solvant polaire (tert-butanol) est utilisé. Cela tendrait à dire

que la disponibilité des MAG produits est diminuée grâce au solvant et de fait le phénomène

d’inhibition est réduit.

Pour ces raisons, cette troisième stratégie de production partielle d’esters reste en essai dans le

laboratoire, notamment au travers du développement de techniques d’immobilisation de la

lipase via liaisons covalentes ou entrappement

La troisième stratégie de production d’esters a été développée au cours d’un projet connexe de

production d’esters ramifiés par réaction d’estérification catalysée par le Novozyme 435 pour

une application bio-kerosene. Cette approche a été réalisée en utilisant des huiles

microbiennes comme matières premières. Cependant, celles-ci sont difficilement disponibles

en quantité suffisante. Le développement du procédé a donc été réalisé en utilisant une source

végétale permettant de modéliser le substrat envisagé. Cette approche est donc totalement

transposable et intégré dans ces travaux de thèse.

La stratégie a été envisagée en deux étapes : une première phase d’hydrolyse (non exposée

dans ce manuscrit) et une seconde d’estérification directe des acides gras libres. Le but de

cette approche est double. Cela permet en premier lieu de séparer le glycérol des

triacylglycérols au cours de l’étape d’hydrolyse pour ne gérer que de l’eau produite au cours

de la seconde étape d’estérification. Ensuite, cela permet de profiter de la différence de vitesse

réactionnelle entre réactions de transestérification et d’estérification pour augmenter la

productivité annuelle par kg de biocatalyseur.

La modélisation thermodynamique des systèmes réactionnels envisagés (milieux contenant du

solvant ou milieu sans solvant) grâce au logiciel Cosmotherm a permis de déterminer la

faisabilité de mise en œuvre de chacun de ces milieux dans une optique de haute productivité

364
VI. Conclusion générale

(concentrations élevées). La modélisation des solubilités de l’eau dans les milieux complexes

(milieux réactionnels à 100% de conversion) permet de déterminer que, à l’exception du

diisopropyl ether à une concentration initiale en acides gras de 1.5M, les solvants retenus et le

milieu sans solvant sont capables de solubiliser l’intégralité de l’eau produite en cours de

réaction sans problème de démixtion de phases. Les systèmes réactionnels envisagées

permettent l’évacuation de l’eau produite en cours de réaction et donc permettent d’assurer la

pérennité du réacteur.

Le logiciel Cosmotherm permet par ailleurs la détermination des activités thermodynamiques

de chacun des composants intervenant dans la réaction, en tout point du réacteur soit en

fonction de l’avancement de la réaction ou en fonction d’une conversion donnée. Le profil de

l’activité de l’eau entre 0% et 100% de conversion a été établi pour chaque système

réactionnel pour différentes concentrations initiales en acide gras à ratio molaire entre substrat

fixé. La variation de l’aw est fonction du système et de la concentration initiale en acide gras :

plus la celle-ci est importante plus l’aw finale en élevée. Etant donné que l’augmentation de

l’aw influe négativement sur l’activité de Novozyme 435. La gamme de concentrations

initiale entraînant une aw finale synonyme de compromis entre productivité et dépense de

biocatalyseur a été déterminé. Une aw finale comprise entre 0,3 et 0,4 a été considérée comme

le meilleure compromis.

L’activité de chacun des composés intervenant dans la réaction influence l’équilibre

thermodynamique. Afin de modéliser cet effet, le quotient K (entre produit des activtés de

l’ester et de l’eau produite et produit des activités de l’acide gras et de l’alcool à l’équilibre) a

été modélisé pour chacun des systèmes réactionnels à différente conversion finale. Le système

sans solvant parait être le meilleur milieu pour réduire K. Ainsi, le milieu sans solvant offre

les plus grandes garanties de productivité et de conversion. Cela a été vérifié

365
VI. Conclusion générale

expérimentalement en réaction batch. Il a donc été utilisé pour développer un procédé continu

de production d’esters.

Les conditions réactionnelles et opératoires ont été optimisées. Le réacteur développé

contenait 2g de Novozyme 435. Les meilleures performances alliant productivité et

conversion ont été obtenues avec un rapport molaire entre substrats de 3 (soit une

concentration initiale en acide gras de 1,7 M) et un débit de 60 ml.h-1. Un taux de conversion

de 85,4% est obtenu en sortie de réacteur. Ainsi une productivité annuelle en esters purs de

129 tonnes par kg de Novozyme 435 a été atteinte dans ces conditions. Cela représente une

augmentation de productivité d’un rapport 9,3 par rapport à celle obtenue en conditions de

transestérification continue. Une production continue d’esters a été possible pendant 54 jours

consécutifs sans présenter de perte d’activité

La faisabilité d’un système à double réacteur séparé par un système permettant de retirer l’eau

générée par la réaction a été testée dans le but d’augmenter le taux de conversion obtenu avec

un réacteur unique. La conversion a ainsi été augmentée de 85% à 97%. Cette augmentation

de conversion s’accompagne d’une légère diminution de la productivité calculée à 100 tonnes

d’esters par an et par kg de Novozyme 435.

Cette productivité reste toute fois remarquable et le taux de conversion obtenu implique un

amoindrissement du processus de purification des esters en aval. Cela permet de réduire

considérablement les coûts. Sans tenir compte de ces étapes de purification, en considérant

une production de 100000 tonnes par an, les investissements liés à l’utilisation de Novozyme

435 dans ce procédé d’estérification continue ont été estimés à seulement 1,5% du chiffre

d’affaire généré par son exploitation. En comparaison, cela représente un coût ajouté au

366
VI. Conclusion générale

produit final de seulement 1,1 centime d’euro par kg soit 7,3 fois moins que le coût ajouté par

le procédé de transesterification continue développé dans le chapitre II. En considérant le

noiuveau biocatalyseur développée au cours du chapitre IV, le procédé présente une

pertinence économique évidente qui le rend extrèmement compétitif avec les procédés

chimiques classiques.

Financée par un industriel, cette thèse a été fortement imprégnée par une approche

pragmatique du développement de procédés enzymatiques. La critique souvent faite aux

approches enzymatiques est le coût élevé du biocatalyseur. Nous espérons, à l’issue de ce

travail sur le développement de procédés continus, avoir apporté un élément de réponse

positif à cette problématique. Par une approche d’ingénerie des solvants, la mise en place de

réacteurs continus éfficaces et l’optimisation de l’étape d’immobilisation des catalyseurs, il a

été possible d’atteindre des productivités élevées de 11 à 100 tonnes de produits par an et par

kg d’enzyme, ce qui permet d’amortir le coût de l’enzyme. Ce qui pourrait être désormais

envisagée est l’évolution moléculaire des enzymes impliqués pour améliorer leur activité,

stabilité et spécificité.

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