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C R E A T IO N , PECH E O R IG IN E L
L it t é r a t u r e r é c e n t e
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cipe » et non pas ce qu’il était et ce qu’il a fait réellem ent au com
mencement de l’histoire. Sous cet aspect nous ne pouvons pas ad
m ettre qu’Adam est a-temporel (p. 85). Nous restons bien conscient
des nombreux problèmes que posent les origines de l’homme et le
péché originel. Mais nous ne pouvons pas suivre l’A. sur la voie où
il s’est engagé pour le résoudre. D’autres y ont mieux réussi, nous
semble-t-il, quoiqu'on soit encore très éloigné d’un commun accord.
fait que d’une seule action: une transgression coupable de la loi di
vine. Notons encore que, d’après l’A., la signification de personna
lité corporative est plus profonde que celle de solidarité, puisqu’elle
est réalisée sur le plan de l’être, tandis que la solidarité dans la
peine et dans la faute est l'une de ses conséquences et se situe sur
le plan de l’agir. On com prend alors pourquoi il ne suit pas S. Lyon-
net dans l'interprétation de Rom. 5, 12 et retourne tranquillem ent à
l’interprétation, dite latine, qui traduit la dernière partie du fameux
verset dans un sens causal: parce que tous ont péché, c.-à-d. parce
que tous ont été impliqués dans le péché commis par le prem ier
homme.
Ce prem ier homme était-il le prem ier, biologiquement parlant?
D’après ses prémisses l’A. ne voit logiquement pas d’inconvénient
à ce que toute une série d’êtres hum ains aient précédé Adam, ou
aue d’autres aient existé en même tem ps que lui. Lui, il était le
chef, non pas nécessairement biologique, mais theologique de toute
l’humanité, par une libre disposition de Dieu, dans le même sens que
le sera le Christ. C’est selon la même vue que l’A. affirme que le
péché originel ne se transm et pas nécessairement par génération
physique, mais par le seul fait de devenir m em bre de l’hum anité
pécheresse, de quelque façon que soit réalisée cette aggrégation.
Qu’Adam soit un individu et non pas un groupe est tout à fait
dans l’ordre des idées de l’Écriture et l’A. ne voit pas de raison
pour s’en écarter. L’opposition paulinienne entre Adam et le Christ
semble même rendre nécessaire cette conception. En outre, l’histo
ricité de ce personnage ne peut pas faire de doute et Gen. 2-3 sem
ble bien contenir une pointe anti-mythique. L’A. conclut la pre
mière partie de son livre en répétant qu’on doit conserver à tout
prix l’idée exacte de culpabilité universelle par la faute personnelle
et historique d’Adam, sans quoi l’idée de rédem ption par le Christ,
second Adam, perd son sens.
Après ce résum é incomplet mais fidèle, croyons-nous, qu’il
nous soit permis m aintenant de poser quelques questions. Il est
affirmé à bon droit que la solidarité dans la peine suppose la soli
darité dans la faute, mais, observe l’A., la « faute » ou le « péché »
peut avoir plusieurs sens: celui de transgression involontaire, celui
d’im pureté légale ou cultuelle, et enfin celui de transgression vo
lontaire et morale (p. 24). Or, il nous semble que dans l’usage des
textes l’A. aurait pu préciser plus soigneusement ces différentes si
gnifications, soit quand il parle de faute, soit quand il parle de cul
pabilité. Son exposé y aurait beaucoup gagné en clarté et aurait
davantage entraîné la conviction. — Parlant des origines humaines
l’A, semble nier l’existence des dons prétem aturels. Avant d'exa
CRÉATION, PÉCHÉ ORIGINEL 123
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A m a tu s D e S u tte r , ocd.