Anatomie Chirurgicale de L'oesophage
Anatomie Chirurgicale de L'oesophage
Anatomie Chirurgicale de L'oesophage
L’œsophage est la partie initiale du tube digestif, conduisant le bol alimentaire du pharynx à l’estomac. Il
traverse successivement la région cervicale, la région thoracique dans le médiastin postérieur, le
diaphragme, puis se termine dans la partie haute de l’abdomen en se jetant dans l’estomac. Nous
décrivons classiquement l’embryologie, l’anatomie descriptive, les rapports, la vascularisation et
l’innervation de l’œsophage en insistant sur l’importance de leur connaissance dans la compréhension de
la pathologie et de la chirurgie œsophagienne.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
(Fig. 1)
¶ Introduction 1
¶ Embryologie de l’œsophage 1 L’œsophage dérive de l’intestin antérieur dès le 22e/23e jour
¶ Anatomie descriptive de l’œsophage 2 de gestation et s’étend depuis le diverticule respiratoire jusqu’à
Limites 2 la dilatation fusiforme de l’estomac. La séparation entre la
Direction 2 trachée et l’œsophage par le septum trachéo-œsophagien
Longueur 2 survient avant la fin de la 5e semaine de gestation. Les fistules
Forme 2 œsotrachéales sont dues à un trouble de cette séparation.
Structure de la paroi œsophagienne 3 Très court au début, l’œsophage s’allonge rapidement à cause
¶ Rapports de l’œsophage 4 du développement céphalique et cardiaque, et de la rétroflexion
Œsophage cervical 4 de la tête, pour atteindre sa taille finale à la 7e semaine de
Œsophage thoracique 5 gestation. Un défaut de cet allongement entraîne un risque
Œsophage supra-azygoaortique 5 d’atrésie.
Œsophage terminal 8 L’épithélium d’origine endodermique prolifère au cours des 7e
Œsophage diaphragmatique 9 et 8e semaines, oblitérant presque totalement la lumière et se
Œsophage abdominal 9 reperméabilise à la 10e semaine de gestation (phénomène de
¶ Vascularisation et innervation de l’œsophage 9 vacuolisation mis en cause dans la duplication de l’œsophage).
Artères 9 Les tissus de soutien, la musculeuse et la vascularisation sont
Veines 10 d’origine mésodermique.
Lymphatiques 10
Nerfs 10
¶ Conclusion 11 Figure 1. Embryologie,
8e semaine (17,5 mm). 1.
Trachée ; 2. C7 ; 3. œso-
■ Introduction
phage ; 4. poumon ; 5. es-
1
tomac ; 6. TH12.
Nous avons entrepris de remettre à jour l’anatomie chirurgi- 2
cale [1] de l’œsophage mais en préambule, nous voudrions
rendre hommage aux auteurs précédents et tout particulière- 3
ment, au regretté Dr D. Bastian, qui avait en collaboration avec
le Dr J. Mourot, rédigé un excellent article sur ce sujet. 4
Nous nous sommes attachés à introduire la nomenclature 5
anatomique internationale indispensable à la bonne compré-
6
hension des articles chirurgicaux anglo-saxons. Cet article est
enrichi d’une série de coupes horizontales avec correspondance
entre l’image anatomique et l’image tomodensitométrique.
Cette étude de coupes sériées permet une analyse précise des
rapports de l’œsophage et de l’extension des tumeurs
œsophagiennes.
Le muscle strié des deux tiers supérieurs de l’œsophage dérive une inflexion à droite au niveau TH4, une nouvelle inflexion
du mésenchyme des 4e et 6e arcs branchiaux caudaux (innervés sur la gauche de la 7e vertèbre thoracique (TH7).
par la Xe paire crânienne).
Le muscle lisse du tiers inférieur de l’œsophage se développe Longueur
à partir du mésenchyme splanchnique voisin (innervé par le
plexus nerveux viscéral splanchnique, dérivé des crêtes La longueur totale de l’œsophage est approximativement de
neurales). 25 cm, mais elle varie selon le sexe, l’âge et la taille. En
Les anomalies de développement des arcs aortiques peuvent pratique, on utilise le repère des mesures d’exploration endo-
avoir des retentissements sur l’œsophage et notamment dans les scopique : les incisives supérieures (ou arcade dentaire [AD]),
cas d’artère subclavière droite rétro-œsophagienne à l’origine de situées approximativement 15 cm au-dessus de la jonction
dysphagie à l’âge adulte (dysphagia lusoria). pharyngo-œsophagienne (2 ou 3 cm doivent être rajoutés si le
repère est la narine). La limite inférieure de l’œsophage se situe
alors à 40 cm des AD.
L’œsophage cervical mesure 5 à 6 cm et s’étend de C6 à la 1e
“ Points forts vertèbre cervicale (TH1). Sur sa partie initiale, les fibres du
muscle constricteur inférieur du pharynx associées à celles du
muscle cricopharyngien se mêlent aux fibres circulaires de la
L’origine commune de l’œsophage et de la trachée musculaire pour constituer le sphincter supérieur de l’œsophage.
explique les anomalies embryologiques que sont les L’œsophage thoracique s’étend de TH1 à TH10-TH11 et mesure
atrésies de l’œsophage et les fistules œsotrachéales. 16 cm (situé de 21 à 37 cm des AD).
L’œsophage diaphragmatique traverse l’hiatus œsophagien au
niveau de TH10-TH11.
L’œsophage abdominal présente une longueur variable selon les
■ Anatomie descriptive de auteurs, estimée à 3 cm (situé de 37 à 40 cm des AD).
La notion de sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) ne
l’œsophage (Fig. 2) [3, 4]
correspond pas à l’existence d’un anneau musculaire de la paroi
œsophagienne mais à une zone de haute pression mise en
L’œsophage (oïx, φacEim) est un conduit musculomembra-
évidence par les explorations fonctionnelles manométriques.
neux élastique et contractile destiné à transmettre les aliments
du pharynx à l’estomac, en traversant successivement la région
cervicale, le médiastin postérieur et la région cœliaque. Forme
À l’état de vacuité, l’œsophage est aplati d’avant en arrière et
Limites plus particulièrement dans sa partie supérieure. Les zones
Au niveau du crâne, il se présente sur un plan horizontal constantes de rétrécissement sont au nombre de trois.
rasant le bord inférieur du cartilage cricoïde correspondant, tête Le rétrécissement cricopharyngien est le plus court et le plus
en position anatomique, à la 6e vertèbre cervicale (C6). Cette serré avec un diamètre de 1,4 à 1,6 cm sur 1,5 cm de hauteur.
limite supérieure est représentée extérieurement par le faisceau Le rétrécissement aortobronchique correspond au point de
cricoïdien du muscle constricteur inférieur du pharynx (où contact avec l’aorte et la bronche gauche qui se situe au niveau
s’engage le nerf laryngé inférieur). de TH4-TH5 et s’étend sur 4 à 5 cm ; son diamètre est de
Sa limite caudale correspond au cardia qui est l’ouverture sur 1,7 cm.
l’estomac, au niveau du bord gauche de la 10e ou 11e vertèbre Au niveau de la traversée diaphragmatique, un rétrécissement
thoracique (TH10 ou TH11), repérée extérieurement par l’angu- sur 1 à 2 cm donne à l’œsophage un diamètre de 1,9 cm
lation entre le bord gauche de l’œsophage et le fundus. (Fig. 3).
Entre ces trois rétrécissements, le conduit œsophagien est
séparé en trois segments plus dilatés : le segment cricoaortique,
Direction le segment bronchodiaphragmatique et le segment
Le trajet de l’œsophage est médian et longe le rachis, il en sous-diaphragmatique.
suit les inflexions jusqu’à la 4e vertèbre thoracique (TH4) puis L’œsophage peut aussi être divisé en plusieurs segments en
s’en écarte progressivement. fonction de la région qu’il traverse (cervicale, thoracique et
Dans le sens transversal, il présente trois légères courbures. abdominale) ou en fonction de ses principaux rapports (supra-
On note une inflexion sur la gauche dans la portion cervicale, aortique, rétroaortique, hilaire et terminal).
Total : 25 cm
■ Rapports de l’œsophage
Œsophage cervical
L’œsophage cervical fait suite au pharynx à travers la jonc-
tion pharyngo-œsophagienne au niveau de la 6 e vertèbre
cervicale, et se termine à l’orifice supérieur du thorax au niveau
de la 1e vertèbre thoracique.
Figure 11.
A, B. Vue latérale gauche du médiastin. 1. Artère
subclavière gauche ; 2. œsophage (dans le triangle
de Poirier) ; 3. trachée ; 4. artère carotide com-
mune gauche ; 5. conduit thoracique ; 6. veine
intercostale supérieure gauche ; 7. tronc artériel
brachiocéphalique ; 8. nerf pneumogastrique gau-
che (X) ; 9. nerf laryngé inférieur gauche ;
10. artère pulmonaire gauche ; 11. veine hémi-
azygos supérieure gauche ; 12. artère petite œso-
phagienne ; 13. veines pulmonaires gauches ;
14. nerf phrénique gauche ; 15. artère grande
œsophagienne ; 16. ligament pulmonaire gauche
récliné.
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l’œsophage pour rejoindre l’artère subclavière gauche et traversé par la veine intercostale supérieure gauche. Rejoi-
l’accompagner à sa sortie de l’orifice supérieur du thorax ; gnant le bord gauche de l’œsophage, le nerf laryngé inférieur
• en avant, à la face postérieure de la trachée à laquelle il est gauche remonte accompagné de lymphocentres appelés aussi
uni par le muscle trachéo-œsophagien. Il s’agit là d’un « chaîne lymphatique récurrentielle gauche ».
rapport intime expliquant l’envahissement précoce de la
trachée par les tumeurs malignes du tiers supérieur de Œsophage interazygoaortique (Fig. 11, 12)
l’œsophage thoracique ;
• à droite, à la plèvre médiastine droite. À sa partie basse, Il correspond au tiers moyen de l’œsophage thoracique et
l’œsophage est rejoint par le nerf pneumogastrique droit entre en rapport étroit à la fois avec l’arbre aérien du niveau
après avoir croisé la face latérale droite de la trachée. Cette de l’axe trachéobronchique et le système artériel au niveau de
région latérotrachéale droite, au-dessus de la crosse de la l’arc de l’aorte, et le début de l’aorte descendante. Il est
grande veine azygos et en arrière de la veine cave crâniale, est l’œsophage de tous les dangers dans son abord chirurgical et
le siège des lymphocentres de la loge dite de Barety ; dans l’extension des tumeurs du tiers moyen de l’œsophage
• à gauche, à la plèvre médiastine gauche. Ce segment œso- thoracique.
phagien plus court est inscrit dans un triangle (triangle de En arrière, l’œsophage répond au plan vertébral puis s’en
Poirier) limité par l’artère subclavière gauche, la face anté- détache progressivement du fait du cheminement vers le bas de
rieure du rachis et l’arc de l’aorte. Ce triangle d’abord l’aorte thoracique descendante. Celle-ci se place sur son bord
chirurgical de l’œsophage thoracique supra-aortique est gauche et le projette vers l’avant. Le conduit thoracique,
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appliqué contre la colonne thoracique, se rapproche de l’œso- En arrière, l’œsophage est progressivement refoulé par l’aorte
phage dans la partie haute du médiastin moyen en cheminant descendante, l’éloignant également du conduit thoracique et
dans l’angle dièdre formé par la partie postérieure de la crosse des veines azygos. Il se place à la face antérieure de l’aorte dont
de l’aorte et la veine hémiazygos accessoire. il est le rapport privilégié et auquel il est fixé par un tissu
En avant, l’œsophage est en rapport avec la face postérieure cellulograisseux et lymphatique porteur des artères œsopha-
de la trachée, puis la bifurcation trachéobronchique et enfin la giennes et auquel certains auteurs donnent le nom de
bronche souche gauche. Il est uni à l’arbre aérien par du tissu « méso-œsophage ».
cellulaire dense (muscle trachéo-œsophagien) épaissi au niveau En avant, l’œsophage prend contact avec le péricarde à
de la bronche souche gauche par la présence du plexus nerveux travers le sinus oblique. Il est en rapport direct avec l’atrium
pulmonaire, du nerf pneumogastrique gauche, des voies lym- gauche, ce qui explique la dysphagie de l’insuffisance cardiaque
phatiques et des artères œsophagiennes issues des artères gauche avec dilatation atriale gauche. Plus bas, l’œsophage perd
bronchiques. Au-dessous de la bifurcation bronchique, l’œso- le contact avec le péricarde pour contracter des rapports avec la
phage est au contact en avant avec les lymphocentres intertra- face postérieure du diaphragme.
chéobronchiques, eux-mêmes traversés par les artères À droite, l’œsophage recouvert de la plèvre médiastine
bronchiques. descend dans le médiastin inférieur entre la grande veine azygos
À droite, l’œsophage est croisé transversalement par la crosse en arrière et la « raquette » pulmonaire prolongée par le
de la grande veine azygos qui se jette dans la veine cave ligament pulmonaire en avant. Le nerf pneumogastrique droit
crâniale. Le nerf pneumogastrique droit se rapproche du bord gagne le bord droit puis la face postérieure de l’œsophage. Le
droit de l’œsophage. À ce niveau, il existe un lymphocentre conduit thoracique peut être exposé au cours de la dissection
constant de la crosse de la grande veine azygos (Bartels). Cette par voie droite.
crosse peut être liée et sectionnée sans conséquence faisant de À gauche, l’œsophage masqué partiellement en haut par
la voie thoracique droite, la voie privilégiée de l’abord de la l’aorte descendante devient plus superficiel et descend en arrière
totalité de l’œsophage thoracique. du pédicule pulmonaire puis du ligament pulmonaire. Il
À gauche, la crosse de l’aorte représente, elle, un obstacle à chemine à la partie basse dans un triangle (triangle de Trues-
la libération du tiers moyen de l’œsophage. À ce niveau, dale) délimité par le péricarde avant, l’aorte descendante en
l’œsophage reçoit les artères venant des artères bronchiques et arrière et le diaphragme en bas. Ce triangle expose la face
souvent une artère naissant directement de l’aorte (artère du latérale gauche de l’œsophage et est le lieu des perforations
croisement). À la face supérieure de la bronche gauche, le nerf spontanées de l’œsophage (syndrome de Boerhaave). Le nerf
laryngé inférieur gauche (nerf récurrent gauche) passe sous la pneumogastrique gauche rejoint la face antérieure de l’œso-
crosse de l’aorte et plus précisément en contournant le ligament phage sous l’arc de l’aorte.
artériel. Le nerf laryngé inférieur gauche rejoint alors l’angle On peut considérer autrement les rapports de l’œsophage
trachéo-œsophagien accompagné de sa chaîne lymphatique. thoracique en les étudiant en position de thoracotomie latérale
droite ou gauche.
Œsophage infra-azygoaortique (Fig. 13) Par voie de thoracotomie droite (Fig. 14), les rapports de
Le médiastin inférieur, plus vaste, laisse le tiers inférieur de l’œsophage thoracique sont les suivants :
l’œsophage thoracique plus libre quand on le compare aux tiers • au-dessus de la crosse de la grande veine azygos, l’œsophage
supérieur et moyen (aux rapports vasculaires et trachéobronchi- est directement accessible dans une fossette pleurale entre la
ques intimes). trachée en avant, la colonne vertébrale en arrière et la crosse
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de la grande veine azygos en bas. Cette fossette est traversée en arrière et, latéralement, la crosse de la grande veine azygos à
par le nerf pneumogastrique droit. À ce niveau l’œsophage est droite et l’arche aortique à gauche. Cette région est marquée par
en rapport avec le lymphocentre de la loge de Barety ; la présence du nerf laryngé inférieur gauche qui fait sa récur-
• au niveau de la crosse de la veine grande azygos, l’œsophage rence à la face inférieure de l’arche aortique en contournant le
est en rapport en avant avec la bronche droite et la division ligament artériel. La face inférieure de l’arche aortique et les
trachéale. La section et la ligature de la veine grande azygos premiers centimètres de l’aorte descendante donnent naissance
permet l’abord du tiers moyen thoracique de l’œsophage ; à des artères à destinée bronchique et œsophagienne.
• au-dessous de la crosse de la veine grande azygos, l’œsophage Au-dessous de l’arche aortique, l’œsophage est progressive-
est séparé de la cavité pleurale par la plèvre médiastine dont ment repoussé vers l’avant par l’aorte thoracique descendante,
il s’éloigne entre le péricarde en avant et la grande veine il est alors profondément situé dans un triangle à base
azygos en arrière. Le conduit thoracique peut être disséqué diaphragmatique entre le péricarde en avant et l’aorte thoraci-
dans cette région. que en arrière (triangle de Truesdale), lieu d’élection des
Par voie de thoracotomie gauche (Fig. 15A,B), l’œsophage perforations spontanées de l’œsophage. Le nerf pneumogastri-
thoracique est barré transversalement par le passage de l’arche que gauche rejoint la face antérieure de l’œsophage à ce niveau.
aortique.
Au-dessus de l’arche aortique, l’œsophage peut être abordé Œsophage terminal
chirurgicalement dans le triangle de Poirier traversé par la veine
intercostale gauche. À ce niveau, le conduit thoracique quitte la Il est considéré comme l’association de l’œsophage thoraci-
face postérieure de l’œsophage pour s’infléchir à gauche et que inférieur, de l’œsophage diaphragmatique et de l’œsophage
rejoindre le confluent veineux jugulosubclavier de Pirogoff. abdominal.
Au niveau de l’arche aortique, l’œsophage est pincé dans un L’œsophage thoracique inférieur ou œsophage infra-azygos-
défilé étroit entre la bifurcation bronchique en avant, le rachis aortique a été déjà étudié. Nous ne considérons alors que les
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“ Points forts
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9 La connaissance des rapports anatomiques de l’œsophage
sur les coupes horizontales est indispensable à
l’interprétation des coupes horizontales tomo-
13 densitométriques qui font partie du bilan systématique
10 des cancers de l’œsophage.
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■ Vascularisation et innervation
Figure 16. Traversée du diaphragme par l’œsophage. 1. Plèvre média-
stinale ; 2. adventice ; 3. musculeuse ; 4. plèvre pariétale ; 5. fascia endo- de l’œsophage
thoracique ; 6. diaphragme ; 7. fascia diaphragmatique inférieur ; 8.
péritoine pariétal diaphragmatique ; 9. péritoine viscéral gastrique ; 10. Artères (Fig. 17)
ligament phréno-œsophagien ; 11. valvule muqueuse de Gubarow ; 12.
ligne Z : jonction œsogastrique muqueuse ; 13. zone de glissement. L’embryologie explique la vascularisation artérielle étagée de
l’œsophage qui reste très variable dans sa distribution. Les
différentes artères, peu volumineuses, pénètrent dans la paroi de
l’œsophage en formant des réseaux dans les différentes couches.
rapports de l’œsophage diaphragmatique et de l’œsophage L’œsophage cervical est vascularisé par les deux artères
abdominal. thyroïdiennes inférieures ; la droite s’épanouissant plus fré-
quemment sur la face postérieure, la gauche sur la face
Œsophage diaphragmatique (Fig. 6) antérieure.
Une branche descendante de l’artère subclavière gauche
La traversée du diaphragme (Fig. 16) se produit à la hauteur
(artère de Luschka) participe à la vascularisation de cet étage.
de l’hiatus œsophagien, au niveau de TH10.
Cet orifice purement musculaire de 2,5 cm de long et de
forme ovalaire est constitué de fibres provenant du pilier droit
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et divisées en deux faisceaux : l’un antérieur droit et l’autre
postérieur gauche. Ces deux faisceaux entourent l’œsophage en 1
formant alors un système sphinctérien externe qui peut coulis- 7
ser autour de l’œsophage, notamment au cours de la respiration
et de la déglutition. 13
Ce système musculaire échange quelques fibres avec la
musculature œsophagienne et participe à la continence cardiale
pour éviter le reflux gastro-œsophagien. Cette zone constitue
une zone de transition entre le thorax (de pression négative) et
S. Durand-Fontanier.
Service de chirurgie viscérale et transplantations (Pr B. Descottes), CHU Dupuytren, 2 avenue Martin-Luther-King, 87032 Limoges cedex, France.
D. Valleix ([email protected]).
Laboratoire d’anatomie, Faculté de Médecine, 2 rue du Docteur-Marcland, 87025 Limoges cedex, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Durand-Fontanier S., Valleix D. Anatomie chirurgicale de l’œsophage. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),
Techniques chirurgicales - Appareil digestif, 40-170, 2007.