tj16 Le Bruit en Milieu de Travail
tj16 Le Bruit en Milieu de Travail
tj16 Le Bruit en Milieu de Travail
TJ 16 AIDE-MÉMOIRE JURIDIQUE
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
© INRS, 2019.
Mise en pages : Sophie Boulet
Le bruit en milieu de travail
Aide-mémoire juridique
TJ 16
avril 2019
TJ 16
SOMMAIRE
L e bruit constitue une nuisance majeure dans le milieu professionnel, pouvant provoquer des
surdités mais aussi stress et fatigue qui, à la longue, ont des conséquences sur la santé du
salarié et la qualité de son travail.
Afin de protéger les travailleurs contre les risques liés à une telle exposition, le bruit fait l’objet
d’une réglementation particulière. Ainsi, la directive 2003/10/CE du Parlement européen et du
Conseil du 6 février 2003 concernant les prescriptions minimales de sécurité et de santé relatives
à l’exposition des travailleurs aux risques dus aux agents physiques (bruit) pose les fondements
de la réglementation en la matière. Cette directive a été transposée en droit français par le
décret n° 2006-892 du 19 juillet 2006 qui a créé une section spécifique consacrée à la prévention
des risques d’exposition au bruit au sein du Code du travail.
Ces dispositions ont été réordonnées par le décret n° 2008-244 du 7 mars 2008 et, depuis le
1er mai 2008, les exigences de la directive sont ainsi reprises en droit français aux articles
R. 4431-1 et suivants du Code du travail.
Après un rappel de quelques notions fondamentales sur le bruit, ce document présente la régle-
mentation applicable en la matière, telle qu’elle résulte des dispositions du Code du travail et
des textes pris en leur application. Cette réglementation s’articule autour de deux axes majeurs :
– d’abord, prévenir les risques d’exposition en agissant, le plus en amont possible, sur l’environ-
nement de travail. En ce sens, les textes visent à limiter le bruit émis par les machines (article
R. 4312-1 du Code du travail et annexe I visée par cet article) et favorisent le traitement acous-
tique des locaux de travail (article R. 4213-5 du Code du travail, fixant les obligations des maîtres
d’ouvrage) dès leur conception ;
– ensuite, évaluer les risques qui subsistent et assurer efficacement la protection des travailleurs
(articles R. 4431-1 à R. 4437-4 du Code du travail).
Ne sont pas abordés dans cet aide-mémoire juridique les dispositions limitant les émissions de
bruit visant à protéger le public dans certains locaux ou établissements particuliers tels que :
– les établissements de santé (arrêté du 25 avril 2003) ;
– les lieux ouverts au public ou recevant du public accueillant des activités impliquant la diffusion
de sons amplifiés à des niveaux sonores élevés (articles R. 1336-1 à R. 1336-3 du Code de la santé
publique et R. 571-23 à R. 571-28 du Code de l’environnement).
Les textes non codifiés au sein du Code du travail évoqués dans ce document sont listés en annexe.
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– limiter la propagation du bruit vers les autres locaux La méthode de mesurage de la décroissance du niveau
occupés par des travailleurs. sonore est donnée en annexe de l’arrêté du 30 août 1990.
L’état des techniques détermine donc le niveau qua- Arr. du 30 août 1990 (art. 1 et 2)
litatif des obligations d’insonorisation et d’isolation
acoustique. Limitation de la propagation du bruit
(isolation acoustique)
Réduction de la réverbération
L’obligation d’isolation acoustique vise à limiter la
(insonorisation)
propagation du bruit vers les autres locaux afin d’éviter
Lorsqu’une source de bruit est située dans un local que les travailleurs non directement affectés à l’équi-
(atelier, bureau, etc.), le son qu’elle émet se réfléchit pement de travail soient exposés au bruit d’un local
sur les parois : au son « direct » s’ajoutent ainsi les bruyant. Ainsi, les locaux dans lesquels doivent être
sons « réfléchis ». Un local amplifie donc toujours les installés des équipements de travail susceptibles d’ex-
niveaux sonores. L’obligation d’insonorisation vise à poser les travailleurs à un niveau d’exposition sonore
diminuer cette amplification. quotidienne supérieure à 85 dB(A) doivent également
La réverbération du bruit sur les parois des locaux être conçus, construits ou aménagés, de façon à limiter
doit être réduite si elle est susceptible d’entraîner une la propagation du bruit vers les autres locaux occupés
augmentation notable du niveau sonore auquel sont par des travailleurs.
exposés les travailleurs. L’augmentation est considérée Cependant, dans cette hypothèse, la réglementation ne
comme notable dès lors qu’il est établi par l’étude précise ni la méthode de mesurage, ni la valeur mini-
acoustique prévisionnelle que la réverbération pro- male de réduction de la propagation.
voquerait une augmentation du niveau d’exposition Art. R. 4213-5 du Code du travail
sonore quotidienne de 3 dB(A). Dans ce cas, le local
doit donc recevoir une correction acoustique.
L’augmentation de l’exposition s’apprécie par rapport Dispositions applicables aux bureaux
à ce que serait l’exposition de chacun des travailleurs ouverts (open-space)
dans le même local idéalement traité, c’est-à-dire sans Outre les obligations d’insonorisation et d’isolation
aucune réverbération. acoustique, la norme française NF S31-199, 2016
En l’absence d’étude prévisionnelle, les mesures néces- (« Acoustique – Performances acoustiques des espaces
saires pour réduire la réverbération doivent être prises ouverts de bureaux ») donne des réponses sur les
dans tous les cas. actions à mettre en place pour réduire le bruit et amé-
La correction acoustique destinée à réduire la réver- liorer l’environnement acoustique des open-space en
bération doit être telle que la décroissance du niveau fonction de leur utilisation. Cette norme propose des
sonore par doublement de distance à la source, mesu- valeurs à respecter pour des indicateurs acoustiques
rée dans le local vide, atteigne au moins des valeurs tels que la DL, un questionnaire et des recommanda-
données par la règle suivante (« DL » représentant ici tions d’aménagement afin d’atteindre une bonne qua-
la décroissance du niveau sonore, exprimée en dB(A) lité sonore du bureau ouvert. Elle n’est pas obligatoire
et S exprimant la surface du local) : mais d’application volontaire.
DL = 2 dB(A) si S < 210 m2 ;
DL = 1,5 log S – 1,5 si 210 < S < 4 600 m2 ; Pour en savoir plus : L’INRS a mené une étude de
DL = 4 dB(A) si S > 4 600 m2. terrain pour l’évaluation de l’effet du masquage
Lorsque la décroissance du niveau sonore par double- sonore sur la santé et le bien-être au travail dans
ment de distance à la source est mesurée dans le local les bureaux ouverts (voir site web de l’INRS).
après installation des machines et appareils de produc-
tion, la valeur DL qui doit être au moins atteinte est
donnée par la règle suivante :
DL = 3 dB(A) si S < 210 m2 ;
DL = 1,5 log S – 0,5 si 210 < S < 1 000 m2 ;
DL = 4 dB(A) si S > 1 000 m2.
Cette exigence doit être respectée toute tolérance de
mesures incluses, c’est-à-dire en tenant compte des
incertitudes de mesurage de la DL. Elle n’est toutefois
pas à appliquer si elle est contradictoire avec les règles
d’hygiène particulières appliquées à certains locaux
et qui exigent notamment un nettoyage régulier des
parois.
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La détermination de l’exposition effective du travail- Cette substitution ne peut être faite qu’à condition que
leur au bruit tient compte de l’atténuation assurée par le niveau d’exposition hebdomadaire au bruit indiqué
les protecteurs auditifs individuels portés par le travail- par un contrôle approprié ne dépasse pas la valeur
leur. Ainsi, l’exposition d’un travailleur, compte tenu limite d’exposition de 87 dB(A) et que des mesures
de l’atténuation assurée par les protecteurs auditifs appropriées soient prises afin de réduire au minimum
individuels qu’il porte, ne peut en aucun cas dépasser les risques associés à ces activités.
les valeurs limites d’exposition. Art. R. 4431-4 du Code du travail
Art. R. 4431-3, al. 1 et R. 4432-3 du Code du travail
Pour tenir compte du port de protecteurs auditifs, les Évaluation des risques et mesurage
estimations de l’exposition effective du travailleur au des niveaux de bruit
bruit sont réputées satisfaire aux exigences réglemen-
Dans le cadre de sa démarche de prévention des
taires lorsqu’elles sont réalisées conformément à :
(1) Une nouvelle risques, l’employeur doit évaluer et, si cela s’avère
– la norme NF EN ISO 4869-2 « Protecteurs individuels
version nécessaire, mesurer les niveaux de bruit auxquels les
de la norme contre le bruit. Partie 2 : Estimation des niveaux de travailleurs sont exposés. Cette évaluation et ce mesu-
NF EN ISO 4869-2 pression acoustique pondérés A en cas d’utilisation de
existe. Elle peut être rage ont pour but de :
utilisée pour compléter protecteurs individuels contre le bruit » d’août 19951 ; – déterminer les paramètres physiques : niveau de
les estimations – l’annexe B de la norme NF EN 458 « Protecteurs pression acoustique de crête, niveau d’exposition quo-
réaliséesconformément individuels contre le bruit. Recommandations relatives
à la version de 1995. tidienne au bruit, niveau d’exposition hebdomadaire
à la sélection, à l’utilisation, aux précautions d’emploi au bruit ;
(2) Une nouvelle et à l’entretien » de mars 20052. – constater si, dans une situation donnée, les valeurs
version de la norme
NF EN 458 existe. d’exposition sont dépassées.
Elle peut être utilisée Pour en savoir plus : Dans sa fiche pratique de Art. R. 4433-1 du Code du travail
pour compléter les
estimations réalisées
sécurité ED 133, l’INRS propose une méthode
conformément à la et des outils pour estimer le niveau sonore réel- Évaluation des risques
version de 2005. lement subi par les salariés lorsqu’ils portent des Lorsqu’il procède à l’évaluation des risques, l’em-
protecteurs antibruit. Par ailleurs, l’INRS a déve- ployeur prend en considération les éléments suivants :
loppé une calculette au format Excel (outil 22), – le niveau, le type et la durée d’exposition, y compris
permettant d’estimer les valeurs de protection toute exposition au bruit impulsif ;
réelles des protecteurs individuels contre le bruit. – les VLEP et les valeurs d’exposition déclenchant
l’action (inférieures et supérieures) ;
Arr. du 15 décembre 2015 – toute incidence sur la santé et la sécurité des travail-
Lorsqu’en dépit des mesures de prévention mises en leurs particulièrement sensibles à ce risque, notam-
œuvre, des expositions dépassant les valeurs limites ment les femmes enceintes ;
– compte tenu de l’état des connaissances scienti-
d’exposition sont constatées, l’employeur :
fiques et dans la mesure où cela est techniquement
– prend immédiatement des mesures pour réduire
réalisable, toute incidence sur la santé et la sécurité des
l’exposition à un niveau inférieur à ces valeurs limites ;
travailleurs résultant d’interactions entre le bruit et des
– détermine les causes de l’exposition excessive et
substances toxiques pour l’ouïe d’origine profession-
adapte les mesures de protection et de prévention en
nelle et entre le bruit et les vibrations ;
vue d’éviter tout renouvellement.
– toute incidence indirecte sur la santé et la sécurité
Art. R. 4434-6 du Code du travail
des travailleurs résultant d’interactions entre le bruit
et les signaux d’alarme ou d’autres sons qu’il importe
Recours au niveau d’exposition
d’observer afin de réduire le risque d’accidents ;
hebdomadaire
– les renseignements sur les émissions sonores, four-
Certaines activités peuvent présenter, d’une jour- nis par les fabricants d’équipements de travail, en
née de travail à l’autre, une variation notable de application des règles techniques de conception men-
l’exposition quotidienne au bruit. Dans de telles tionnées à l’article R. 4312-1 du Code du travail ;
situations et dans des circonstances dûment jus- – l’existence d’équipements de travail permettant de
tifiées auprès de l’agent de contrôle de l’inspec- réduire les émissions sonores et susceptibles d’être
tion du travail, le niveau d’exposition hebdomadaire utilisés en remplacement des équipements existants ;
au bruit peut être utilisé au lieu du niveau d’ex- – la prolongation de l’exposition au bruit au-delà des
position quotidienne pour évaluer les niveaux de heures de travail, dans des lieux placés sous la respon-
bruit auxquels les travailleurs sont exposés, aux sabilité de l’employeur ;
fins de l’application des valeurs limites d’exposition – les conclusions du médecin du travail concernant le
et des valeurs déclenchant l’action de prévention. suivi de l’état de santé des travailleurs ;
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aux travailleurs en vue d’en assurer un remplacement résultant de l’exposition au bruit, y compris les circons-
adéquat lorsqu’ils sont usagés. tances dans lesquelles les mesures s’appliquent ;
Art. R. 4434-10 du Code du travail – les valeurs limites d’exposition ainsi que les valeurs
d’exposition inférieures et supérieures déclenchant
Dérogations accordées par l’inspection l’action de prévention ;
du travail – les résultats des évaluations et des mesurages du
Dans des cas exceptionnels où, en raison de la nature bruit réalisés, accompagnés d’une explication relative
du travail et en l’absence d’alternative technique, à leur signification et aux risques potentiels ;
l’utilisation permanente des protecteurs auditifs indi- – l’utilisation correcte des protecteurs auditifs indi-
viduels est susceptible d’entraîner un risque plus grand viduels ;
pour la santé ou la sécurité que leur non-utilisation, – l’utilité et la façon de dépister et de signaler des
l’agent de contrôle de l’inspection du travail peut symptômes d’altération de l’ouïe ;
accorder des dérogations au port de ces protecteurs. – les conditions dans lesquelles les travailleurs ont
L’employeur précise, dans la demande de dérogation droit à un suivi individuel de leur état de santé ;
– les pratiques professionnelles sûres, afin de réduire
adressée à l’agent de contrôle de l’inspection du travail,
au minimum l’exposition au bruit.
les circonstances qui justifient cette dérogation et la
transmet avec l’avis du CSE ainsi que celui du médecin Art. R. 4436-1 du Code du travail
du travail.
La dérogation doit être assortie de conditions garantis-
sant, compte tenu des circonstances particulières, que
5. SUIVI INDIVIDUEL DE L’ÉTAT
les risques qui en résultent sont réduits au minimum.
DE SANTÉ
Les travailleurs intéressés font par la suite l’objet d’un
contrôle audiométrique périodique.
La dérogation accordée par l’inspecteur du travail est Dispositions générales relatives
d’une durée d’un an, renouvelable. au suivi de l’état de santé
Elle est retirée dès que les circonstances qui l’ont justi-
fiée disparaissent. Visite d’information et de prévention
Art. R. 4437-1 à R. 4437-4 du Code du travail Les salariés exposés au bruit, tout comme les autres
Le silence gardé par l’administration pendant deux salariés, bénéficient d’une visite d’information et de
mois suite à une demande de dérogation aux règles prévention (VIP) réalisée par un professionnel de
d’utilisation des protecteurs auditifs individuels vaut santé (médecin du travail ou, sous son autorité, le col-
décision de rejet. laborateur médecin, l’interne en médecine du travail
ou l’infirmier) dans un délai qui n’excède pas trois
mois à compter de la prise effective du poste de travail
Information et formation (ou deux mois pour les apprentis).
des travailleurs Art. R. 4624-10 du Code du travail
Lorsque l’évaluation des risques fait apparaître que des La VIP dont bénéficie le travailleur a notamment pour
travailleurs sont exposés sur leur lieu de travail à un objet :
niveau sonore égal ou supérieur aux valeurs d’exposi- – de l’interroger sur son état de santé ;
tion inférieures (80 dB(A) de niveau d’exposition quoti- – de l’informer sur les risques éventuels auxquels
dienne ou 135 dB(C) de niveau de pression acoustique l’expose son poste de travail ;
de crête), l’employeur veille à ce que ces travailleurs – de le sensibiliser sur les moyens de prévention à
reçoivent des informations et une formation en rapport mettre en œuvre ;
avec les résultats de l’évaluation des risques et avec le – d’identifier si son état de santé ou les risques aux-
concours du service de santé au travail. quels il est exposé nécessitent une orientation vers le
Ces informations et cette formation portent, notam- médecin du travail ;
ment, sur : – de l’informer sur les modalités de suivi de son
état de santé par le service et sur la possibilité dont il
– la nature du risque ;
dispose, à tout moment, de bénéficier d’une visite à sa
– les mesures de prévention collectives ou individuelles
demande avec le médecin du travail.
prises (informations sur le suivi individuel de l’état de
Art. R. 4624-11 du Code du travail
santé, sur les protecteurs auditifs éventuellement four-
nis, etc.), les mesures prises en cas de dépassement des La périodicité de la VIP est fixée par le médecin du
valeurs limites d’exposition et les mesures prises en vue travail, en prenant en compte les conditions de travail,
de supprimer ou de réduire au minimum les risques l’âge et l’état de santé du salarié, ainsi que les risques
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auxquels il est exposé, sans que le délai entre deux et versé au dossier médical en santé au travail de
visites ne puisse toutefois excéder 5 ans (ou 3 ans l’intéressé.
pour les travailleurs handicapés, les travailleurs qui Art. R. 4624-24 à R. 4624-28 du Code du travail
déclarent être titulaires d’une pension d’invalidité,
À noter : Les travailleurs bénéficiant d’un SIR, ou
ainsi que les travailleurs de nuit).
qui en ont bénéficié au cours de leur carrière, sont
Art. R. 4624-15 du Code du travail
examinés avant leur départ à la retraite par le
À l’issue de toute VIP, le professionnel de santé délivre médecin du travail au cours d’une visite médicale.
une attestation de suivi au travailleur et à l’employeur. Cet examen médical a pour objectif d’établir une
Art. R. 4624-14 du Code du travail traçabilité et un état des lieux des expositions du tra-
vailleur à un ou plusieurs facteurs de pénibilité, dont
Suivi individuel renforcé à la demande fait partie le bruit. Si le médecin du travail constate
de l’employeur une exposition du travailleur à certains risques
Le Code du travail prévoit que les salariés affectés à dangereux, il peut mettre en place une surveillance
des postes présentant des risques particuliers (poste post-professionnelle en lien avec le médecin traitant.
pour lequel l’affectation à celui-ci est conditionnée à Art. L. 4624-2-1 du Code du travail
un examen d’aptitude spécifique ou postes exposant,
par exemple, à l’amiante, au plomb dans certaines Examens à la demande et examens
conditions, aux rayonnements ionisants, etc.) doivent complémentaires
bénéficier d’un suivi individuel renforcé (SIR) de leur Tout salarié peut bénéficier d’un examen effectué par
état de santé. le médecin du travail à sa demande ou bien à celle de
Les postes exposant au bruit ne font pas partie de ceux l’employeur. Le médecin du travail peut également
que le Code du travail définis comme présentant des décider d’organiser une visite médicale pour tout
risques particuliers. Néanmoins, l’employeur, s’il le travailleur le nécessitant. Ces possibilités existent indé-
juge nécessaire, peut compléter la liste des postes pré- pendamment des examens périodiques.
sentant des risques particuliers, après avis du ou des Art. R. 4624-34 du Code du travail
médecins concernés et du CSE, s’il existe, en cohérence Par ailleurs, le médecin du travail peut prescrire ou
avec l’évaluation des risques et, le cas échéant, la fiche réaliser les examens complémentaires nécessaires :
d’entreprise. – à la détermination de la compatibilité entre son
Cette liste doit être transmise au service de santé au poste de travail et l’état de santé du travailleur, notam-
travail et tenue à disposition du directeur régional des ment au dépistage des affections pouvant entraîner
entreprises, de la concurrence, de la consommation, une contre-indication à ce poste ;
du travail et de l’emploi et des services de prévention – au dépistage d’une maladie professionnelle ;
des organismes de sécurité sociale et mise à jour tous – au dépistage des maladies dangereuses pour l’entou-
les ans. rage professionnel du travailleur.
Par ailleurs, l’employeur doit motiver par écrit l’ins- Les examens complémentaires sont à la charge de
cription de tout poste sur cette liste. l’employeur lorsqu’il dispose d’un service autonome
Art. R. 4624-22 et R. 4624-23 du Code du travail de santé au travail et du service de santé au travail
interentreprises dans les autres cas, sauf pour le travail
Le SIR de l’état de santé des travailleurs exposés à des de nuit ou les examens sont à la charge de l’employeur.
postes dits « à risque » comprend un examen médical Enfin, en cas de désaccord entre l’employeur et le
d’aptitude à l’embauche effectué par le médecin du médecin du travail sur la nature et la fréquence de ces
travail préalablement à l’affectation sur le poste (à examens, la décision est prise par le médecin inspec-
l’exception des apprentis, pour lesquels il doit être teur du travail.
réalisé au plus tard dans les deux mois qui suivent leur Ces examens sont réalisés sur prescription du médecin
embauche). L’examen médical est renouvelé par : du travail dans des conditions garantissant le respect
– une visite intermédiaire effectuée par un profession- de leur anonymat.
nel de santé, au plus tard deux ans après la visite avec Art. R. 4624-35 à R. 4624-38 du Code du travail
le médecin du travail ;
– une visite effectuée par le médecin du travail, selon
une périodicité qu’il détermine et qui ne peut être Dispositions spécifiques au bruit
supérieure à quatre ans. relatives au suivi de l’état de santé
L’examen médical d’aptitude à l’embauche ainsi que
son renouvellement, donnent lieu à la délivrance par Examen audiométrique préventif
le médecin du travail d’un avis d’aptitude ou d’inapti- Un travailleur dont l’exposition au bruit dépasse les
tude, lequel est transmis au travailleur et à l’employeur valeurs d’exposition inférieures (80 dB(A) de niveau
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être prises au cours de l’année à venir, y compris les – assure le suivi de l’état de santé des travailleurs,
mesures de prévention en matière de pénibilité. De notamment en fonction de la pénibilité au travail ;
plus, pour chaque mesure, ses conditions d’exécution – participe au suivi et contribue à la traçabilité des
et l’estimation de coût doivent être prévues. expositions professionnelles.
Art. L. 2312-9 1° et L. 2312-27 du Code du travail Art. L. 4622-2 du Code du travail
Le service de santé au travail :
– conseille les employeurs, les travailleurs et leurs
représentants sur les dispositions et mesures néces-
saires afin, notamment, de prévenir ou de réduire les
effets de l’exposition aux facteurs de pénibilité ;
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