tj16 Le Bruit en Milieu de Travail

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Le bruit en milieu de travail

TJ 16 AIDE-MÉMOIRE JURIDIQUE
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

Dans le domaine de la prévention des risques


professionnels, l’INRS est un organisme scientifique
et technique qui travaille, au plan institutionnel,
avec la Cnam, les Carsat, Cramif, CGSS
et plus ponctuellement pour les services de l’État
ainsi que pour tout autre organisme s’occupant
de prévention des risques professionnels.
Il développe un ensemble de savoir-faire pluridisciplinaires
qu’il met à la disposition de tous ceux qui, en entreprise,
sont chargés de la prévention : chef d’entreprise, médecin
du travail, instances représentatives du personnel, salariés.
Face à la complexité des problèmes, l’Institut dispose
de compétences scientifiques, techniques et médicales
couvrant une très grande variété de disciplines, toutes
au service de la maîtrise des risques professionnels.
Ainsi, l’INRS élabore et diffuse des documents
intéressant l’hygiène et la sécurité du travail :
publications (périodiques ou non), affiches,
audiovisuels, sites Internet… Les publications de l’INRS
sont diffusées par les Carsat. Pour les obtenir,
adressez-vous au service Prévention de la caisse régionale
ou de la caisse générale de votre circonscription,
dont l’adresse est mentionnée en fin de brochure.
L’INRS est une association sans but lucratif (loi 1901)
constituée sous l’égide de la Cnam et soumise
au contrôle financier de l’État. Géré par un conseil
d’administration constitué à parité d’un collège
représentant les employeurs et d’un collège
représentant les salariés, il est présidé alternativement
par un représentant de chacun des deux collèges.
Son financement est assuré en quasi-totalité
par la Cnam sur le Fonds national de prévention
des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat),


la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif)
et les caisses générales de sécurité sociale (CGSS)

Les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail,


la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France
et les caisses générales de sécurité sociale disposent,
pour participer à la diminution des risques professionnels
dans leur région, d’un service Prévention composé
d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs de sécurité.
Spécifiquement formés aux disciplines de la prévention
des risques professionnels et s’appuyant sur l’expérience
quotidienne de l’entreprise, ils sont en mesure
de conseiller et, sous certaines conditions, de soutenir
les acteurs de l’entreprise (direction, médecin du travail,
instances représentatives du personnel, etc.) dans
la mise en œuvre des démarches et outils de prévention
les mieux adaptés à chaque situation. Ils assurent la mise
à disposition de tous les documents édités par l’INRS.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS,


de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite.
Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction,
par un art ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle).
La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de trois ans
et d’une amende de 300 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).

© INRS, 2019.
Mise en pages : Sophie Boulet
Le bruit en milieu de travail
Aide-mémoire juridique

Synthèse établie par Thomas Nivelet

TJ 16
avril 2019
TJ 16

SOMMAIRE

Évaluation des risques et mesurage des niveaux


I. NOTIONS FONDAMENTALES de bruit........................................................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Qu’est-ce que le bruit ?.................................................. 4 Évaluation des risques............................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Mesurage des niveaux de bruit.. ................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Comment caractérise-t-on un bruit ?......................... 4 Conservation des données sur le bruit....... . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Échelles de niveau, combinaisons de niveaux........... 4 Mesures et moyens de prévention collective. . . . . . . . . . . 11
Mesures générales de prévention collective. . . . . . . . . . . . . . . 11
Paramètres réglementaires de quantification
Signalisation du risque d’exposition au bruit. . . . . . . . . . . . . . 11
du bruit. . .......................................................................... 5
Locaux de repos.. ........................................ . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Travailleurs particulièrement sensibles au bruit. . . . . . . . . . 12
2. OBLIGATIONS DES FABRICANTS : Mesures et moyens de protection individuelle. . . . . . . 12
RÉDUIRE À LA SOURCE LE BRUIT Mise à disposition de protecteurs auditifs
DES ÉQUIPEMENTS DE TRAVAIL individuels................................................. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Dérogations accordées par l’inspection du travail.. . . . . . 13
Conception des machines et des équipements
de travail. . ......................................... ............................... 6 Information et formation des travailleurs.. . . . . . . . . . . . . . 13
Informations sur le niveau sonore des machines..... 6
Rôle de la normalisation. . .............. ............................... 7 5. SUIVI INDIVIDUEL DE L’ÉTAT DE SANTÉ
Dispositions générales relatives au suivi de l’état
de santé......................................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3. OBLIGATIONS DES MAÎTRES
Visite d’information et de prévention........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
D’OUVRAGE : INSONORISER
Suivi individuel renforcé à la demande
LES LOCAUX DE TRAVAIL
de l’employeur. . .......................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
DÈS LEUR CONCEPTION
Examens à la demande et examens
Champ d’application de l’obligation.......................... 7 complémentaires....................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Personnes auxquelles incombent les obligations Dispositions spécifiques au bruit relatives au suivi
d’insonorisation et d’isolation acoustique des locaux.... 7 de l’état de santé.......................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Locaux concernés ......................................................... 7 Examen audiométrique préventif............... . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Lien entre altération de l’ouïe et exposition au bruit. . . 15
Contenu de l’obligation réglementaire...................... 7
Réduction de la réverbération (insonorisation)............. 8
Limitation de la propagation du bruit (isolation 6. RÉPARATION/COMPENSATION
acoustique)..................................... ............................... 8
Maladie professionnelle............................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Dispositions applicables aux bureaux ouverts
(open-space).. .................................................................. 8 Mesures de compensation en cas d’incapacité
permanente.................................................. . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Pénibilité..................................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4. OBLIGATIONS DES EMPLOYEURS Obligations de l’employeur pour la prévention
de la pénibilité........................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Respect des valeurs d’exposition professionnelle...... 9 Seuils d’exposition déclenchant les mesures
Les valeurs d’exposition inférieures............................... 9 de compensation au titre de la pénibilité... . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Les valeurs d’exposition supérieures............................. 9 Autres acteurs intervenant pour la prévention
Les valeurs limites d’exposition professionnelle de la pénibilité........................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
(VLEP). . ............................................ ............................... 9
Recours au niveau d’exposition hebdomadaire.......... 10 ANNEXE 1. Liste des textes cités.. ............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Les abréviations utilisées dans ce document sont les suivantes :


arr. = arrêté ;
art. = article.
Lorsque qu’il est fait mention de textes officiels en référence, le texte figurant au-dessus de cette référence
en italique est soit une reproduction intégrale du texte officiel, soit une reformulation.
TJ 16

L e bruit constitue une nuisance majeure dans le milieu professionnel, pouvant provoquer des
surdités mais aussi stress et fatigue qui, à la longue, ont des conséquences sur la santé du
salarié et la qualité de son travail.

Afin de protéger les travailleurs contre les risques liés à une telle exposition, le bruit fait l’objet
d’une réglementation particulière. Ainsi, la directive 2003/10/CE du Parlement européen et du
Conseil du 6 février 2003 concernant les prescriptions minimales de sécurité et de santé relatives
à l’exposition des travailleurs aux risques dus aux agents physiques (bruit) pose les fondements
de la réglementation en la matière. Cette directive a été transposée en droit français par le
décret n° 2006-892 du 19 juillet 2006 qui a créé une section spécifique consacrée à la prévention
des risques d’exposition au bruit au sein du Code du travail.

Ces dispositions ont été réordonnées par le décret n° 2008-244 du 7 mars 2008 et, depuis le
1er mai 2008, les exigences de la directive sont ainsi reprises en droit français aux articles
R. 4431-1 et suivants du Code du travail.

Après un rappel de quelques notions fondamentales sur le bruit, ce document présente la régle-
mentation applicable en la matière, telle qu’elle résulte des dispositions du Code du travail et
des textes pris en leur application. Cette réglementation s’articule autour de deux axes majeurs :
– d’abord, prévenir les risques d’exposition en agissant, le plus en amont possible, sur l’environ-
nement de travail. En ce sens, les textes visent à limiter le bruit émis par les machines (article
R. 4312-1 du Code du travail et annexe I visée par cet article) et favorisent le traitement acous-
tique des locaux de travail (article R. 4213-5 du Code du travail, fixant les obligations des maîtres
d’ouvrage) dès leur conception ;
– ensuite, évaluer les risques qui subsistent et assurer efficacement la protection des travailleurs
(articles R. 4431-1 à R. 4437-4 du Code du travail).

Ne sont pas abordés dans cet aide-mémoire juridique les dispositions limitant les émissions de
bruit visant à protéger le public dans certains locaux ou établissements particuliers tels que :
– les établissements de santé (arrêté du 25 avril 2003) ;
– les lieux ouverts au public ou recevant du public accueillant des activités impliquant la diffusion
de sons amplifiés à des niveaux sonores élevés (articles R. 1336-1 à R. 1336-3 du Code de la santé
publique et R. 571-23 à R. 571-28 du Code de l’environnement).
Les textes non codifiés au sein du Code du travail évoqués dans ce document sont listés en annexe.

Cet aide-mémoire juridique fait état de la réglementation en vigueur au 15 novembre 2018.

3
TJ 16

Rappelons que l’unité physique de la variation de pres-


I. NOTIONS FONDAMENTALES
sion est le Pascal, noté Pa. Un bruissement de feuilles
génère une variation de pression de 0,0002 Pa et un
Qu’est-ce que le bruit ? réacteur d’avion, 200 Pa. La différence est énorme (un
rapport de un million), mais l’utilisation du décibel
Un son est une très petite variation de pression qui se ramène ces valeurs à respectivement 20 et 140 dB.
propage dans l’air ambiant. À l’image d’une vaguelette La fréquence correspond à la « hauteur » du son et se
sur un plan d’eau, le son se propage sous la forme caractérise par le nombre d’oscillations de la pression
d’ondes. de l’air en une seconde.
Cette fluctuation de l’air est perçue par le système L’unité de comptage est le Hertz, noté Hz, qui corres-
complexe de l’oreille humaine et traduite en sensation pond à une oscillation par seconde. Les sons basses
auditive par le cerveau. fréquences (tracteur, contrebasse) se répartissent de
On définit souvent le bruit comme un son désa- quelques dizaines à quelques centaines d’Hertz et les
gréable ou gênant. Cette définition est relative, un hautes fréquences (moustique, sifflet) se répartissent
bruit pouvant être agréable pour l’un et gênant pour sur les milliers d’Hertz (appelés kilohertz, notés kHz).
l’autre. C’est pourquoi on préférera ici une définition La gamme fréquentielle de l’audition humaine s’étend
physique selon laquelle un bruit est un son n’ayant en moyenne de 20 Hz à 20 kHz. On parle d’infrasons
pas de composantes fréquentielles « pures » et variant en dessous de 20 Hz et d’ultrasons au-delà de 20 kHz.
de manière aléatoire. « L’acoustique » est la science de La perception humaine est complexe : elle varie avec le
l’étude des sons. niveau et avec la fréquence. Par exemple, pour les sons
de niveaux courants (vie quotidienne), l’oreille atténue
les sons fortement en basses fréquences et légèrement
Comment caractérise-t-on un bruit ? en hautes fréquences. Pour les sons de niveaux élevés,
Un bruit (ou un son) se caractérise essentiellement par l’oreille atténue peu en basses fréquences, mais signifi-
son niveau et sa fréquence. cativement en hautes fréquences.
Afin de prendre en compte cet effet physiologique, on
Le niveau est la « quantité » de bruit. Il se compte en
applique au son, mesuré en dB, un filtre qui pondère
décibels, notés « dB ». Cette manière de compter n’est le niveau en fonction de la fréquence selon des courbes
pas propre à l’acoustique. moyennes. Ces filtres sont identifiés par des lettres : on
C’est un « outil » mathématique qui a pour avantage a ainsi la courbe dite « A » pour les niveaux courants et
de regrouper sur une petite échelle des niveaux très la courbe « C » pour les niveaux élevés.
différents et d’assurer une progression de plus en plus Selon que l’on utilise telle ou telle pondération, on
« lente » au fur et à mesure que le niveau augmente. Il parlera de dB(A) ou dB(C).
utilise pour cela la fonction mathématique du loga- Le dB(A) est l’unité la plus courante dans les mesures
rithme, dont la propriété est de « transformer » une de bruit réalisées dans un contexte d’exposition
multiplication en une addition. En effet, des études humaine.
sur la sensation humaine en général et la perception
des sons en particulier ont montré que la sensation
humaine « ajoute » les sons lorsque les phénomènes Échelles de niveau, combinaisons
physiques qui en sont l’origine (la pression de l’air en de niveaux
l’occurrence) se multiplient : l’homme perçoit la même
Le tableau 1 ci-après donne des éléments qui per-
différence entre 10 et 20 (différence de 10) qu’entre
mettent de se familiariser avec des ordres de grandeur.
100 et 200 (différence de 100) parce que le rapport
reste de 2.
Ces caractéristiques, liées à certaines définitions Niveau Vie quotidienne Milieu du travail
dB(A)
propres au décibel utilisé en acoustique, font que :
30 Chambre calme
– 0 dB (zéro décibel) correspond en moyenne au seuil
de l’audition humaine ; 50 Conversation Bureau
– un écart de 1 décibel correspond, en moyenne, au 70 Aspirateur Tour d’usinage
plus faible intervalle de niveaux sonores perceptible 90 Trafic routier dense Machine à bois
par un être humain ;
110 Concert de rock Marteau piqueur
– les échelles de bruit sont « compressées » par le
décibel : des niveaux élevés et des niveaux faibles se Banc d’essai
130 Décollage d’avion
réacteur
« comptent » dans une échelle réduite de décibels.
Cette « compression d’échelle » est illustrée par les Tableau 1. Ordres de grandeurs de niveaux
chiffres de référence donnés ci-après. sonores
4
TJ 16

Le point le plus délicat est sans doute la combinai- Paramètres réglementaires


son des niveaux : le dB s’appuyant sur des formules de quantification du bruit
mathématiques complexes (et en particulier le loga-
rithme), il ne suit pas les lois arithmétiques dites clas- Les paramètres réglementaires utilisés comme indi-
siques. Ainsi, les décibels ne « s’ajoutent » pas mais ils cateurs permettant d’apprécier l’exposition au bruit
se « combinent » selon des lois « énergétiques ». Par des travailleurs représentent soit un niveau sonore
exemple, le niveau global résultant de deux sources instantané maximum, soit une « dose de bruit reçue »
sonores de 80 dB est 83 dB. pendant une période de référence. Leur notation se
La combinaison de décibels est un besoin courant : éva- fonde sur les principes suivants :
luation du niveau résultant de l’exposition à plusieurs – la lettre L signifie niveau (level en anglais) ;
bruits, estimation de l’incidence de la suppression – l’indice Ex signifie exposition.
d’une source dans l’exposition globale résultante… La
Ces paramètres sont les suivants :
personne devant procéder à ces calculs devra donc soit
utiliser les formules mathématiques adéquates, soit se – le niveau de pression acoustique de crête est le
référer à des tableaux de combinaisons que l’on trouve niveau de la valeur maximale de la pression acoustique
dans la littérature (voir par exemple le tableau 2). instantanée mesurée avec la pondération fréquentielle
C. Il est donné en décibel pondéré C [dB(C)] par la
formule : LpC,crête = 10 lg (pc/p0)2, où :
Différence entre Valeur à ajouter • pc est la valeur maximale durant la journée de travail
les 2 niveaux au niveau le plus
(L1 – L2) élevé (en dB) de la pression acoustique instantanée, mesurée avec la
pondération fréquentielle C, au niveau de l’oreille des
0 3 travailleurs,
• et p0 est la pression de référence, exprimée en Pascal
1 2,5
(Pa), p0 = 2.10-5 Pa ;
2 2,1 – le niveau d’exposition quotidienne au bruit est le
niveau acoustique moyen équivalent pondéré A sur la
3 1,8
journée de travail ramené à la durée de référence de
4 1,4
8 heures. Il est donné en décibel pondéré A [dB(A)]
par la formule : LEX,8h = Lp,A,eqTe + 10 lg (Te/T0), où :
5 1,2 • Lp,A,eqTe est le niveau de pression acoustique continu
équivalent pondéré A évalué pour la durée totale effec-
6 1 tive de la journée de travail Te au niveau de l’oreille des
travailleurs,
7 0,8
• Te est la durée totale effective de la journée de travail,
8 0,6 exprimée en heures,
• T0 est la durée de référence, T0 = 8 heures ;
9 0,5
– le niveau d’exposition hebdomadaire au bruit est
10 0,4 la moyenne logarithmique des niveaux d’exposition
quotidienne au bruit pour une semaine nominale de
Tableau 2. Tableau « d’addition » de décibels cinq journées de travail de huit heures. Il est donné en
décibel pondéré A [dB(A)] par la formule :
Quelques notions peuvent néanmoins servir de s
référence :
– 10 niveaux individuels de 80 dB(A) donnent un
LEX,40h = 10 lg
1
5 ∑ 10
i=1
0,1(LEX,8h)i

niveau résultant de 90 dB(A) ; où :


– un niveau de 80 dB(A) + un niveau de 70 dB(A) • S est le nombre de journées de travail durant la
donnent un niveau résultant de 80,4 dB(A) ; semaine,
– 10 niveaux individuels de 80 dB(A) + un niveau
• (LEX,8h)i est le niveau d’exposition quotidienne au
de 100 dB(A) donnent un niveau résultant de
bruit de la ième journée de travail.
100,4 dB(A).
Les règles de combinaison de décibels sont identiques Art. R. 4431-1 du Code du travail
en dB, dB(A) et dB(C). Arr. du 11 décembre 2015
5
TJ 16

fournie par la notice d’instructions. Il s’agit d’un


2. OBLIGATIONS DES FABRICANTS :
document qui accompagne la machine afin d’informer
RÉDUIRE À LA SOURCE LE BRUIT
DES ÉQUIPEMENTS DE TRAVAIL l’utilisateur sur l’utilisation de sa machine, compte
tenu des conditions définies par le constructeur. La
notice précise notamment les limites d’utilisation et les
Les obligations incombant aux fabricants visent à agir contre-indications d’emploi de la machine. S’agissant
sur les sources du bruit dans les lieux de travail afin du bruit, la notice doit :
d’intégrer la sécurité le plus en amont possible.
– fournir, si nécessaire, les prescriptions relatives à
l’installation et au montage destinées à diminuer le
Conception des machines bruit engendré et les vibrations produites ;
et des équipements de travail – donner, en ce qui concerne le bruit aérien émis par
Dans l’entreprise, les sources de bruit proviennent la machine, soit la valeur réelle, soit une valeur établie
notamment des équipements de travail utilisés. Dans à partir de la mesure effectuée sur une machine iden-
une perspective d’intégration de la sécurité le plus en tique :
amont possible des procédés de travail, il est donc • le niveau de pression acoustique pondéré A, aux
nécessaire de rechercher une diminution du risque dès postes de travail, lorsqu’il dépasse 70 dB(A) ; si ce
la phase de conception et de construction des machines. niveau est inférieur ou égal à 70 dB(A), cela doit être
Dans cette optique, les machines doivent être conçues mentionné,
et construites de sorte que leur mise en place, leur • la valeur maximale de pression acoustique instan-
utilisation, leur réglage, leur maintenance, dans des tanée pondérée C, aux postes de travail, lorsqu’elle
conditions conformes à leur destination, n’exposent dépasse 63 pascals. Cette valeur de 63 pascals corres-
pas les personnes à un risque d’atteinte à leur santé ou pond à un niveau de pression sonore de 130 dB avec
leur sécurité. une pression sonore de référence de 20 micropascals,
Art. L. 4311-1 du Code du travail • le niveau de puissance acoustique émis par la
machine lorsque le niveau de pression acoustique
Pour ce faire, les machines neuves ou considérées continu équivalent pondéré A, aux postes de travail,
comme neuves sont soumises aux règles techniques
dépasse 80 dB(A) ;
prévues par l’annexe I de l’article R. 4312-1 du Code
du travail. – lorsque la machine est de très grandes dimensions,
Art. R. 4312-1 du Code du travail l’indication du niveau de puissance acoustique peut
être remplacée par l’indication des niveaux de pression
Ces règles techniques prévoient notamment que : acoustique continus équivalents en des emplacements
– les machines doivent être conçues et construites de spécifiés autour de la machine ;
manière à ce que les risques résultant de l’émission
– lorsque les normes dont le respect présume la
du bruit aérien soient réduits au niveau le plus bas,
compte tenu du progrès technique et de la dispo- conformité aux prescriptions techniques ne sont pas
nibilité de moyens permettant de réduire le bruit, appliquées, les données acoustiques doivent être mesu-
notamment à la source. Le niveau d’émission sonore rées en utilisant le code de mesurage le plus approprié
est évalué par rapport à des données comparatives à la machine. Les conditions de fonctionnement de la
d’émissions relatives à des machines similaires ; machine pendant le mesurage et les méthodes utilisées
Point 1.5.8, annexe 1 visée à l’article R. 4312-1 doivent être indiquées ;
du Code du travail – lorsque le ou les postes de travail ne sont pas ou
– quand une machine est équipée d’une cabine, ne peuvent pas être définis, la mesure du niveau de
celle-ci est conçue, construite et équipée pour assurer pression acoustique doit être effectuée à 1 mètre de la
au conducteur de bonnes conditions de travail et le surface de la machine et à une hauteur de 1,60 mètre
protéger contre les risques existants pouvant résulter au-dessus du sol ou de la plate-forme d’accès. La posi-
notamment d’un excès de bruit. tion et la valeur de la pression acoustique maximale
Point 3.2.1, annexe 1 visée à l’article R. 4312-1 doivent être indiquées.
du Code du travail Enfin, les informations fournies par la documentation
technico-commerciale décrivant la machine doivent
Informations sur le niveau sonore reprendre les données concernant l’émission de bruit
des machines aérien figurant dans la notice d’instructions accompa-
gnant la machine.
Les fabricants doivent informer les utilisateurs du Point 1.7.4.2, annexe 1 visée à l’article R. 4312-1
niveau sonore des équipements. L’information est du Code du travail
6
TJ 16

Rôle de la normalisation notable (voir le paragraphe relatif à la réduction de la


réverbération) du niveau d’exposition des travailleurs ;
Afin de déterminer les valeurs d’émission sonore qui – limiter la propagation du bruit vers les autres locaux
doivent être spécifiées dans la notice d’instructions, occupés par des travailleurs.
les fabricants peuvent se référer, s’il existe, au code Ces obligations s’appliquent également à l’employeur
d’essai acoustique approprié à la machine concernée. lorsque :
Ce code d’essai spécifie l’environnement d’essai, les – le maître d’ouvrage n’a pas prévu que des machines
instruments normalisés à utiliser, les conditions d’ins- exposant les travailleurs à un niveau sonore supérieur
tallation et de fonctionnement de la machine pendant à 85 dB(A) puissent être installées dans le local qu’il a
les essais, les méthodes utilisées pour déterminer construit ;
le niveau de pression acoustique d’émission au(x) – l’employeur installe de telles machines dans le local
poste(s) de travail et le niveau de puissance acoustique. et ne l’utilise donc pas selon sa destination ;
L’incertitude de mesure ainsi que les informations – l’employeur procède à un aménagement du local
doivent être consignées. ayant un impact potentiel sur l’acoustique interne (à
Le plus souvent, le code d’essai acoustique approprié l’occasion, par exemple, de la réfection du plafond ou de
est inclus ou référencé dans la norme harmonisée la mise en œuvre d’une isolation thermique par l’inté-
détaillant les spécifications de sécurité applicables rieur). La correction acoustique porte alors sur les seuls
à une machine ou à un groupe de machines. Elles éléments de construction objets de l’aménagement.
peuvent néanmoins faire l’objet de normes spécifiques. En toute circonstance, l’employeur doit par ailleurs
veiller au maintien en l’état des dispositifs antibruit
installés dans les locaux de travail.
Art. R. 4213-5 du Code du travail
3. OBLIGATIONS DES MAÎTRES
Lettre-circulaire DRT n° 93/25 du 19 nov. 1993
D’OUVRAGE : INSONORISER
LES LOCAUX DE TRAVAIL Locaux concernés
DÈS LEUR CONCEPTION
Les obligations d’insonorisation et d’isolation acous-
tique des locaux de travail visent les opérations de
L’insonorisation des locaux de travail a pour objectif conception, de construction ou d’aménagement de
principal d’éviter que par leur réverbération, ils aug- locaux, entreprises depuis le 1er janvier 1990. Pour
mentent le bruit provenant des équipements de travail déterminer si ces locaux dont la construction ou
et affecte tout l’espace de travail ainsi que les locaux l’aménagement est envisagé sont effectivement soumis
voisins. à ces obligations, une évaluation préalable du niveau
de bruit auquel seront exposés les travailleurs doit
Pour en savoir plus : La brochure Traitement être réalisée. Cette étude acoustique prévisionnelle
acoustique des locaux de travail (INRS, ED 6103) prend en compte les caractéristiques des futurs locaux
rappelle quelques aspects techniques sur la et le niveau sonore des sources qui y seront installées
propagation du son dans l’air et explique le (grâce notamment aux informations contenues dans
principe et la mise en œuvre du traitement les notices d’instructions des machines dont l’utilisa-
acoustique d’un local. tion est envisagée).
Art. R. 4213-5 du Code du travail
Lettre-circulaire DRT n° 93/25 du 19 nov. 1993
Champ d’application de l’obligation Arrêté du 30 août 1990 (art. 1 et 2)

Personnes auxquelles incombent


les obligations d’insonorisation et d’isolation Contenu de l’obligation réglementaire
acoustique des locaux
Les locaux dans lesquels doivent être installés des
Le maître d’ouvrage qui entreprend une opération équipements de travail susceptibles d’exposer les tra-
de construction ou d’aménagement de locaux de tra- vailleurs à un niveau d’exposition sonore quotidienne
vail doit veiller à l’insonorisation de ceux dans les- supérieure à 85 dB(A) doivent être conçus, construits
quels doivent être installés des équipements de travail ou aménagés, compte tenu de l’état des techniques, de
(machines, appareils, etc.) susceptibles d’exposer les tra- façon à :
vailleurs à un niveau d’exposition sonore quotidienne – réduire la réverbération du bruit sur les parois de
supérieur à 85 dB(A). Le maître d’ouvrage doit veiller à : ces locaux lorsque cette réverbération occasionne
– réduire la réverbération du bruit sur les parois de ces une augmentation notable du niveau d’exposition des
locaux lorsque celle-ci occasionne une augmentation travailleurs ;
7
TJ 16

– limiter la propagation du bruit vers les autres locaux La méthode de mesurage de la décroissance du niveau
occupés par des travailleurs. sonore est donnée en annexe de l’arrêté du 30 août 1990.
L’état des techniques détermine donc le niveau qua- Arr. du 30 août 1990 (art. 1 et 2)
litatif des obligations d’insonorisation et d’isolation
acoustique. Limitation de la propagation du bruit
(isolation acoustique)
Réduction de la réverbération
L’obligation d’isolation acoustique vise à limiter la
(insonorisation)
propagation du bruit vers les autres locaux afin d’éviter
Lorsqu’une source de bruit est située dans un local que les travailleurs non directement affectés à l’équi-
(atelier, bureau, etc.), le son qu’elle émet se réfléchit pement de travail soient exposés au bruit d’un local
sur les parois : au son « direct » s’ajoutent ainsi les bruyant. Ainsi, les locaux dans lesquels doivent être
sons « réfléchis ». Un local amplifie donc toujours les installés des équipements de travail susceptibles d’ex-
niveaux sonores. L’obligation d’insonorisation vise à poser les travailleurs à un niveau d’exposition sonore
diminuer cette amplification. quotidienne supérieure à 85 dB(A) doivent également
La réverbération du bruit sur les parois des locaux être conçus, construits ou aménagés, de façon à limiter
doit être réduite si elle est susceptible d’entraîner une la propagation du bruit vers les autres locaux occupés
augmentation notable du niveau sonore auquel sont par des travailleurs.
exposés les travailleurs. L’augmentation est considérée Cependant, dans cette hypothèse, la réglementation ne
comme notable dès lors qu’il est établi par l’étude précise ni la méthode de mesurage, ni la valeur mini-
acoustique prévisionnelle que la réverbération pro- male de réduction de la propagation.
voquerait une augmentation du niveau d’exposition Art. R. 4213-5 du Code du travail
sonore quotidienne de 3 dB(A). Dans ce cas, le local
doit donc recevoir une correction acoustique.
L’augmentation de l’exposition s’apprécie par rapport Dispositions applicables aux bureaux
à ce que serait l’exposition de chacun des travailleurs ouverts (open-space)
dans le même local idéalement traité, c’est-à-dire sans Outre les obligations d’insonorisation et d’isolation
aucune réverbération. acoustique, la norme française NF S31-199, 2016
En l’absence d’étude prévisionnelle, les mesures néces- (« Acoustique – Performances acoustiques des espaces
saires pour réduire la réverbération doivent être prises ouverts de bureaux ») donne des réponses sur les
dans tous les cas. actions à mettre en place pour réduire le bruit et amé-
La correction acoustique destinée à réduire la réver- liorer l’environnement acoustique des open-space en
bération doit être telle que la décroissance du niveau fonction de leur utilisation. Cette norme propose des
sonore par doublement de distance à la source, mesu- valeurs à respecter pour des indicateurs acoustiques
rée dans le local vide, atteigne au moins des valeurs tels que la DL, un questionnaire et des recommanda-
données par la règle suivante (« DL » représentant ici tions d’aménagement afin d’atteindre une bonne qua-
la décroissance du niveau sonore, exprimée en dB(A) lité sonore du bureau ouvert. Elle n’est pas obligatoire
et S exprimant la surface du local) : mais d’application volontaire.
DL = 2 dB(A) si S < 210 m2 ;
DL = 1,5 log S – 1,5 si 210 < S < 4 600 m2 ; Pour en savoir plus  : L’INRS a mené une étude de
DL = 4 dB(A) si S > 4 600 m2. terrain pour l’évaluation de l’effet du masquage
Lorsque la décroissance du niveau sonore par double- sonore sur la santé et le bien-être au travail dans
ment de distance à la source est mesurée dans le local les bureaux ouverts (voir site web de l’INRS).
après installation des machines et appareils de produc-
tion, la valeur DL qui doit être au moins atteinte est
donnée par la règle suivante :
DL = 3 dB(A) si S < 210 m2 ;
DL = 1,5 log S – 0,5 si 210 < S < 1 000 m2 ;
DL = 4 dB(A) si S > 1 000 m2.
Cette exigence doit être respectée toute tolérance de
mesures incluses, c’est-à-dire en tenant compte des
incertitudes de mesurage de la DL. Elle n’est toutefois
pas à appliquer si elle est contradictoire avec les règles
d’hygiène particulières appliquées à certains locaux
et qui exigent notamment un nettoyage régulier des
parois.
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TJ 16

– 135 dB(C) de niveau de pression acoustique de crête.


4. OBLIGATIONS DES EMPLOYEURS Lorsque l’exposition au bruit dépasse ces valeurs, l’em-
ployeur doit :
En matière de prévention des risques liés à l’exposition – mettre à disposition des travailleurs des protecteurs
au bruit, l’objectif est d’agir le plus en amont possible auditifs individuels adaptés ;
lors des phases de conception des machines et des – permettre au travailleur de bénéficier, s’il le demande
locaux de travail. Comme indiqué précédemment, ou sur demande du médecin du travail, d’un examen
ces actions incombent aux fabricants et aux maîtres audiométrique préventif.
d’ouvrage. Toutefois, en sa qualité d’utilisateur des Par ailleurs, lorsque l’exposition est égale ou supé-
lieux et des équipements de travail, l’employeur est rieure à ces valeurs, l’employeur doit veiller à ce que
tenu à certaines obligations. Ainsi, conformément aux les travailleurs reçoivent des informations et une
dispositions de l’article L. 4121-1 du Code du travail, formation en rapport avec les résultats de l’évaluation.
l’employeur doit prendre les dispositions nécessaires Art. R. 4431-2 3°, R. 4434-7 et R. 4435-2 du Code
pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et du travail
mentale des travailleurs. Ces valeurs ne prennent pas en compte l’effet de l’uti-
Les articles R. 4432-1 et suivants du Code du travail lisation de protecteurs auditifs individuels portés par
précisent les modalités particulières de mise en œuvre le travailleur.
de cette obligation générale de sécurité à l’égard des Art. R. 4431-3, al. 2 du Code du travail
risques liés à l’exposition au bruit. L’employeur doit
notamment prendre des mesures de prévention visant Les valeurs d’exposition supérieures
à supprimer ou à réduire au minimum les risques
Les valeurs d’exposition supérieures sont fixées à :
résultant de l’exposition au bruit en tenant compte
– 85 dB(A) de niveau d’exposition quotidienne ;
du progrès technique et de la disponibilité de mesures
– 137 dB(C) de niveau de pression acoustique de crête.
permettant de maîtriser le risque à la source. La réduc-
Lorsque l’exposition au bruit dépasse ces valeurs, en
tion de ces risques se fonde notamment sur les prin-
complément des mesures déjà mises en œuvre, l’em-
cipes généraux de prévention mentionnés à l’article
ployeur doit :
L. 4121-2 du Code du travail.
– signaler, délimiter et limiter l’accès aux lieux de tra-
Art. R. 4432-1 et R. 4432-2 du Code du travail vail où les travailleurs sont susceptibles d’être exposés
à ces valeurs ;
– veiller à ce que les protecteurs auditifs individuels
Respect des valeurs d’exposition mis à disposition des travailleurs soient effectivement
professionnelle utilisés.
La réglementation prévoit différents seuils d’exposi- Art. R. 4431-2 2°, R. 4434-3 et R. 4434-7 du Code
tion au bruit. Lorsque la valeur d’exposition obtenue du travail
lors de l’évaluation ou du mesurage dépasse ce que Ces valeurs ne prennent pas en compte l’effet de l’uti-
l’on appelle les « valeurs d’exposition déclenchant lisation de protecteurs auditifs individuels portés par
l’action », des mesures ou des moyens de prévention le travailleur.
expressément prévus par la réglementation doivent Art. R. 4431-3, al. 2 du Code du travail
être mis en œuvre. S’agissant du bruit, il existe deux
types de valeurs déclenchant l’action : Par ailleurs, lorsque ces valeurs d’exposition sont
– les « valeurs d’exposition inférieures », pour lesquelles, dépassées, l’employeur doit également établir et mettre
lorsqu’elles sont atteintes ou dépassées, l’employeur en œuvre un programme de mesures techniques ou
est tenu de mettre en œuvre certaines actions de d’organisation du travail visant à réduire l’exposition
prévention ; au bruit, en prenant en considération, notamment, les
– les « valeurs d’exposition supérieures », pour les- mesures de prévention collective.
quelles, en complément des mesures déjà prises, l’em- Art. R. 4434-2 du Code du travail
ployeur est tenu de mettre en œuvre des mesures de
prévention complémentaires plus strictes. Les valeurs limites d’exposition
En tout état de cause, l’employeur ne peut exposer professionnelle (VLEP)
les travailleurs à des niveaux de bruit supérieurs aux Dans tous les cas, l’employeur doit veiller à ce que
« valeurs limites d’exposition professionnelles (VLEP) ». les travailleurs ne soient pas exposés à des niveaux de
bruit excédant :
Les valeurs d’exposition inférieures – 87 dB(A) de niveau d’exposition quotidienne ;
Les valeurs d’exposition inférieures sont fixées à : – 140 dB(C) de niveau de pression acoustique de crête.
– 80 dB(A) de niveau d’exposition quotidienne ; Art. R. 4431-2 1° du Code du travail
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TJ 16

La détermination de l’exposition effective du travail- Cette substitution ne peut être faite qu’à condition que
leur au bruit tient compte de l’atténuation assurée par le niveau d’exposition hebdomadaire au bruit indiqué
les protecteurs auditifs individuels portés par le travail- par un contrôle approprié ne dépasse pas la valeur
leur. Ainsi, l’exposition d’un travailleur, compte tenu limite d’exposition de 87 dB(A) et que des mesures
de l’atténuation assurée par les protecteurs auditifs appropriées soient prises afin de réduire au minimum
individuels qu’il porte, ne peut en aucun cas dépasser les risques associés à ces activités.
les valeurs limites d’exposition. Art. R. 4431-4 du Code du travail
Art. R. 4431-3, al. 1 et R. 4432-3 du Code du travail
Pour tenir compte du port de protecteurs auditifs, les Évaluation des risques et mesurage
estimations de l’exposition effective du travailleur au des niveaux de bruit
bruit sont réputées satisfaire aux exigences réglemen-
Dans le cadre de sa démarche de prévention des
taires lorsqu’elles sont réalisées conformément à :
(1) Une nouvelle risques, l’employeur doit évaluer et, si cela s’avère
– la norme NF EN ISO 4869-2 « Protecteurs individuels
version nécessaire, mesurer les niveaux de bruit auxquels les
de la norme contre le bruit. Partie 2 : Estimation des niveaux de travailleurs sont exposés. Cette évaluation et ce mesu-
NF EN ISO 4869-2 pression acoustique pondérés A en cas d’utilisation de
existe. Elle peut être rage ont pour but de :
utilisée pour compléter protecteurs individuels contre le bruit » d’août 19951 ; – déterminer les paramètres physiques : niveau de
les estimations – l’annexe B de la norme NF EN 458 « Protecteurs pression acoustique de crête, niveau d’exposition quo-
réaliséesconformément individuels contre le bruit. Recommandations relatives
à la version de 1995. tidienne au bruit, niveau d’exposition hebdomadaire
à la sélection, à l’utilisation, aux précautions d’emploi au bruit ;
(2) Une nouvelle et à l’entretien » de mars 20052. – constater si, dans une situation donnée, les valeurs
version de la norme
NF EN 458 existe. d’exposition sont dépassées.
Elle peut être utilisée Pour en savoir plus : Dans sa fiche pratique de Art. R. 4433-1 du Code du travail
pour compléter les
estimations réalisées
sécurité ED 133, l’INRS propose une méthode
conformément à la et des outils pour estimer le niveau sonore réel- Évaluation des risques
version de 2005. lement subi par les salariés lorsqu’ils portent des Lorsqu’il procède à l’évaluation des risques, l’em-
protecteurs antibruit. Par ailleurs, l’INRS a déve- ployeur prend en considération les éléments suivants :
loppé une calculette au format Excel (outil 22), – le niveau, le type et la durée d’exposition, y compris
permettant d’estimer les valeurs de protection toute exposition au bruit impulsif ;
réelles des protecteurs individuels contre le bruit. – les VLEP et les valeurs d’exposition déclenchant
l’action (inférieures et supérieures) ;
Arr. du 15 décembre 2015 – toute incidence sur la santé et la sécurité des travail-
Lorsqu’en dépit des mesures de prévention mises en leurs particulièrement sensibles à ce risque, notam-
œuvre, des expositions dépassant les valeurs limites ment les femmes enceintes ;
– compte tenu de l’état des connaissances scienti-
d’exposition sont constatées, l’employeur :
fiques et dans la mesure où cela est techniquement
– prend immédiatement des mesures pour réduire
réalisable, toute incidence sur la santé et la sécurité des
l’exposition à un niveau inférieur à ces valeurs limites ;
travailleurs résultant d’interactions entre le bruit et des
– détermine les causes de l’exposition excessive et
substances toxiques pour l’ouïe d’origine profession-
adapte les mesures de protection et de prévention en
nelle et entre le bruit et les vibrations ;
vue d’éviter tout renouvellement.
– toute incidence indirecte sur la santé et la sécurité
Art. R. 4434-6 du Code du travail
des travailleurs résultant d’interactions entre le bruit
et les signaux d’alarme ou d’autres sons qu’il importe
Recours au niveau d’exposition
d’observer afin de réduire le risque d’accidents ;
hebdomadaire
– les renseignements sur les émissions sonores, four-
Certaines activités peuvent présenter, d’une jour- nis par les fabricants d’équipements de travail, en
née de travail à l’autre, une variation notable de application des règles techniques de conception men-
l’exposition quotidienne au bruit. Dans de telles tionnées à l’article R. 4312-1 du Code du travail ;
situations et dans des circonstances dûment jus- – l’existence d’équipements de travail permettant de
tifiées auprès de l’agent de contrôle de l’inspec- réduire les émissions sonores et susceptibles d’être
tion du travail, le niveau d’exposition hebdomadaire utilisés en remplacement des équipements existants ;
au bruit peut être utilisé au lieu du niveau d’ex- – la prolongation de l’exposition au bruit au-delà des
position quotidienne pour évaluer les niveaux de heures de travail, dans des lieux placés sous la respon-
bruit auxquels les travailleurs sont exposés, aux sabilité de l’employeur ;
fins de l’application des valeurs limites d’exposition – les conclusions du médecin du travail concernant le
et des valeurs déclenchant l’action de prévention. suivi de l’état de santé des travailleurs ;
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TJ 16

– la mise à disposition de protecteurs auditifs indivi- Mesures et moyens de prévention


duels ayant des caractéristiques adéquates d’atténuation. collective
Art. R. 4433-5 du Code du travail
Dès lors que l’évaluation des risques met en évidence
L’évaluation des niveaux de bruit et, si nécessaire, leur l’existence de risques pour les travailleurs, l’employeur
mesurage doivent être planifiés et réalisés par des per- doit mettre en place des mesures adaptées à leur
sonnes compétentes, avec le concours, le cas échéant, protection. Ces mesures s’appliquent quel que soit le
du service de santé au travail. Ils doivent être réalisés niveau d’exposition au bruit, c’est-à-dire même si les
à des intervalles appropriés, notamment lorsqu’une valeurs d’exposition déclenchant des actions particu-
modification des installations ou des modes de travail lières de prévention ne sont pas atteintes.
est susceptible d’entraîner une élévation des niveaux
de bruit. Mesures générales de prévention collective
En cas de mesurage, celui-ci est renouvelé au moins Sur le fondement des principes généraux de préven-
tous les 5 ans. tion, les mesures mises en œuvre par l’employeur pour
Art. R. 4433-2 du Code du travail supprimer ou réduire au maximum le bruit se fondent
notamment sur :
Lorsque les résultats de l’évaluation des risques mettent – la mise en œuvre d’autres procédés de travail n’en-
en évidence des risques pour la santé ou la sécurité traînant pas d’exposition au bruit ou entraînant une
des travailleurs, l’employeur détermine les mesures de exposition moindre ;
prévention à mettre en place au sein de l’entreprise et – le choix d’équipements de travail appropriés émet-
consulte à cet effet le comité social et économique (CSE). tant, compte tenu du travail à accomplir, le moins de
Art. R. 4433-6 du Code du travail bruit possible ;
– dans le cas d’équipements de travail utilisés à l’ex-
Mesurage des niveaux de bruit térieur des bâtiments, la possibilité de mettre à la dis-
Le mode de calcul des paramètres physiques indica- position des travailleurs des matériels conformes aux
teurs du risque d’exposition au bruit et les conditions dispositions prises en application du décret n° 95-79
de mesurage des niveaux de bruit en milieu de travail du 23 janvier 19953 concernant la lutte contre le bruit (3) Ce décret, bien
sont précisés par un arrêté conjoint des ministres et relatif aux objets bruyants et aux dispositifs d’inso- que toujours cité par
le Code du travail,
chargés du Travail et de l’Agriculture, en date du norisation ; a été abrogé en 2007.
11 décembre 2015. Ce dernier dispose que les mesures – la modification de la conception et de l’agencement L’arrêté du 18 mars 2002
des lieux et postes de travail ; relatif aux émissions
réalisées conformément à la norme NF EN ISO 9612 sonores dans
« Détermination de l’exposition au bruit en milieu – l’information et la formation adéquates des travail- l’environnement
de travail. Méthode d’expertise » de mai 2009, sont leurs afin qu’ils utilisent correctement les équipements des matériels destinés
de travail en vue de réduire au minimum leur exposi- à être utilisés
réputées satisfaire aux exigences du Code du travail. à l’extérieur
Il précise également que la comparaison des résultats tion au bruit ; des bâtiments
du mesurage aux valeurs d’exposition professionnelle – des moyens techniques pour réduire le bruit aérien et l’arrêté du 21 janvier
en agissant sur son émission, sa propagation, sa 2004 relatif au régime
doit s’effectuer en considérant le résultat du mesurage des émissions sonores
additionné de son incertitude. réflexion, tels que réduction à la source, écrans, capo- des matériels destinés
tages, correction acoustique du local ; à être utilisés
Art. R. 4433-7 du Code du travail à l’extérieur
– des moyens techniques pour réduire le bruit de des bâtiments donnent
Arr. du 11 décembre 2015 structure, par exemple par l’amortissement ou par des recommandations
l’isolation ; générales et des limites
Conservation des données sur le bruit précises pour certains
– des programmes appropriés de maintenance des engins.
Les résultats de l’évaluation des niveaux de bruit et du équipements de travail et du lieu de travail ;
mesurage sont conservés sous une forme susceptible – la réduction de l’exposition au bruit par une meil-
d’en permettre la consultation pendant une durée de leure organisation du travail, en limitant la durée et
10 ans. Les résultats des mesurages sont pour leur part : l’intensité de l’exposition et en organisant convenable-
– communiqués au médecin du travail en vue de leur ment les horaires de travail, en prévoyant notamment
conservation avec le dossier médical des travailleurs des périodes de repos.
exposés ; Art. R. 4434-1 du Code du travail
– tenus à la disposition des membres du CSE ;
– tenus, sur leur demande, à la disposition de l’inspec- Signalisation du risque d’exposition au bruit
tion du travail ou des agents des services de prévention En principe, seuls les lieux de travail où les travailleurs
des Carsat et des organismes professionnels de santé, sont susceptibles d’être exposés à un bruit dépas-
de sécurité et des conditions de travail. sant les valeurs d’exposition supérieures (85 dB(A)
Art. R. 4433-3 et R. 4433-4 du Code du travail de niveau d’exposition quotidienne ou 137 dB(C) de
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TJ 16

niveau de pression acoustique de crête) font l’objet Locaux de repos


d’une signalisation appropriée. Ces lieux doivent par Lorsque la nature de l’activité conduit à faire bénéficier
ailleurs être délimités et faire l’objet d’une limitation les travailleurs de l’usage de locaux de repos placés
d’accès lorsque cela est techniquement faisable et que sous la responsabilité de l’employeur, le bruit dans
le risque d’exposition le justifie. ces locaux est réduit à un niveau compatible avec leur
Art. R. 4434-3 du Code du travail fonction et leurs conditions d’utilisation.
Néanmoins, au regard des risques identifiés lors de Art. R. 4434-4 du Code du travail
l’évaluation des risques menée par l’employeur, une
signalisation peut également être apposée à l’entrée ou Travailleurs particulièrement sensibles
dans les locaux exposant au bruit, bien que les valeurs au bruit
d’exposition supérieures ne soient pas atteintes. C’est En liaison avec le médecin du travail, l’employeur
le cas, par exemple, pour les locaux dans lesquels les adapte les mesures de prévention aux besoins des tra-
travailleurs peuvent être exposés ponctuellement à un vailleurs particulièrement sensibles aux risques résul-
(4) Le Code du travail niveau dépassant les valeurs d’exposition supérieures. tant de l’exposition au bruit4 .
précise qu’il s’agit Ainsi, lorsqu’il n’est pas possible, compte tenu notam- Art. R. 4434-5 du Code du travail
notamment des
femmes enceintes
ment de la nature du travail, d’éviter ces zones de dan-
(art. R. 4433-5). ger, une signalisation peut être mise place.
Il s’agit également des Art. R. 4224-20 du Code du travail Mesures et moyens de protection
travailleurs identifiés
comme tel par le Quelles que soient les circonstances de mise en œuvre
individuelle
médecin du travail
dans le cadre du suivi de la signalisation, la réglementation ne prévoit pas les Mise à disposition de protecteurs auditifs
individuel de leur état caractéristiques des panneaux à utiliser pour signaler individuels
de santé. le risque d’exposition au bruit. L’employeur est donc
Pour rappel, en cas d’impossibilité d’éviter les risques
libre d’utiliser la signalisation qu’il souhaite, pour
dus à l’exposition au bruit par d’autres moyens, des
autant que celle-ci respecte les principes techniques
protecteurs auditifs individuels, appropriés et correc-
énoncés par l’arrêté du 4 novembre 1993 relatif à la
tement adaptés, sont mis à la disposition des travail-
signalisation de sécurité et de santé au travail.
leurs dans les conditions suivantes :
S’agissant plus spécifiquement de la signalisation du – lorsque l’exposition au bruit dépasse les valeurs
risque d’exposition à un bruit fort soudain, la norme d’exposition inférieures (80 dB(A) de niveau d’ex-
NF EN ISO 7010/A2 « Symboles graphiques. Couleurs position quotidienne ou 135 dB(C) de niveau de
de sécurité et signaux de sécurité. Signaux de sécurité pression acoustique de crête), l’employeur met à la
enregistrés. Amendement 2 » recommande d’utiliser le disposition des travailleurs des protecteurs auditifs
panneau référencé « ISO 7010-W038 » suivant :
individuels ;
– lorsque l’exposition au bruit égale ou dépasse les
valeurs d’exposition supérieures (85 dB(A) de niveau
d’exposition quotidienne ou 137 dB(C) de niveau de
pression acoustique de crête), l’employeur veille à ce
que les protecteurs auditifs individuels soient effecti-
vement utilisés.
Art. R. 4434-7 du Code du travail
La norme précise toutefois qu’un signal supplémentaire
accompagné d’un texte doit être utilisé pour améliorer Les protecteurs auditifs individuels sont choisis de
la compréhension, sauf si le signal de sécurité est accom- façon à éliminer le risque pour l’ouïe ou à le réduire
pagné de manuels, d’instructions ou d’une formation. le plus possible, après avis des travailleurs intéressés,
du médecin du travail et, éventuellement, des agents
Enfin, lorsque l’employeur souhaite signaler que le
des services de prévention des organismes de sécurité
port de protecteurs auditifs individuels est obligatoire,
sociale et des organismes de santé, de sécurité et des
il est tenu de recourir au panneau prévu par l’arrêté du
conditions de travail.
4 novembre 1993. Il s’agit du panneau suivant :
Art. R. 4434-8 du Code du travail
L’employeur est tenu de vérifier l’efficacité des mesures
et des moyens de prévention mis en place dans son
entreprise.
Art. R. 4434-9 du Code du travail
L’employeur conserve les références des types et
modèles de protecteurs auditifs individuels affectés
12
TJ 16

aux travailleurs en vue d’en assurer un remplacement résultant de l’exposition au bruit, y compris les circons-
adéquat lorsqu’ils sont usagés. tances dans lesquelles les mesures s’appliquent ;
Art. R. 4434-10 du Code du travail – les valeurs limites d’exposition ainsi que les valeurs
d’exposition inférieures et supérieures déclenchant
Dérogations accordées par l’inspection l’action de prévention ;
du travail – les résultats des évaluations et des mesurages du
Dans des cas exceptionnels où, en raison de la nature bruit réalisés, accompagnés d’une explication relative
du travail et en l’absence d’alternative technique, à leur signification et aux risques potentiels ;
l’utilisation permanente des protecteurs auditifs indi- – l’utilisation correcte des protecteurs auditifs indi-
viduels est susceptible d’entraîner un risque plus grand viduels ;
pour la santé ou la sécurité que leur non-utilisation, – l’utilité et la façon de dépister et de signaler des
l’agent de contrôle de l’inspection du travail peut symptômes d’altération de l’ouïe ;
accorder des dérogations au port de ces protecteurs. – les conditions dans lesquelles les travailleurs ont
L’employeur précise, dans la demande de dérogation droit à un suivi individuel de leur état de santé ;
– les pratiques professionnelles sûres, afin de réduire
adressée à l’agent de contrôle de l’inspection du travail,
au minimum l’exposition au bruit.
les circonstances qui justifient cette dérogation et la
transmet avec l’avis du CSE ainsi que celui du médecin Art. R. 4436-1 du Code du travail
du travail.
La dérogation doit être assortie de conditions garantis-
sant, compte tenu des circonstances particulières, que
5. SUIVI INDIVIDUEL DE L’ÉTAT
les risques qui en résultent sont réduits au minimum.
DE SANTÉ
Les travailleurs intéressés font par la suite l’objet d’un
contrôle audiométrique périodique.
La dérogation accordée par l’inspecteur du travail est Dispositions générales relatives
d’une durée d’un an, renouvelable. au suivi de l’état de santé
Elle est retirée dès que les circonstances qui l’ont justi-
fiée disparaissent. Visite d’information et de prévention
Art. R. 4437-1 à R. 4437-4 du Code du travail Les salariés exposés au bruit, tout comme les autres
Le silence gardé par l’administration pendant deux salariés, bénéficient d’une visite d’information et de
mois suite à une demande de dérogation aux règles prévention (VIP) réalisée par un professionnel de
d’utilisation des protecteurs auditifs individuels vaut santé (médecin du travail ou, sous son autorité, le col-
décision de rejet. laborateur médecin, l’interne en médecine du travail
ou l’infirmier) dans un délai qui n’excède pas trois
mois à compter de la prise effective du poste de travail
Information et formation (ou deux mois pour les apprentis).
des travailleurs Art. R. 4624-10 du Code du travail

Lorsque l’évaluation des risques fait apparaître que des La VIP dont bénéficie le travailleur a notamment pour
travailleurs sont exposés sur leur lieu de travail à un objet :
niveau sonore égal ou supérieur aux valeurs d’exposi- – de l’interroger sur son état de santé ;
tion inférieures (80 dB(A) de niveau d’exposition quoti- – de l’informer sur les risques éventuels auxquels
dienne ou 135 dB(C) de niveau de pression acoustique l’expose son poste de travail ;
de crête), l’employeur veille à ce que ces travailleurs – de le sensibiliser sur les moyens de prévention à
reçoivent des informations et une formation en rapport mettre en œuvre ;
avec les résultats de l’évaluation des risques et avec le – d’identifier si son état de santé ou les risques aux-
concours du service de santé au travail. quels il est exposé nécessitent une orientation vers le
Ces informations et cette formation portent, notam- médecin du travail ;
ment, sur : – de l’informer sur les modalités de suivi de son
état de santé par le service et sur la possibilité dont il
– la nature du risque ;
dispose, à tout moment, de bénéficier d’une visite à sa
– les mesures de prévention collectives ou individuelles
demande avec le médecin du travail.
prises (informations sur le suivi individuel de l’état de
Art. R. 4624-11 du Code du travail
santé, sur les protecteurs auditifs éventuellement four-
nis, etc.), les mesures prises en cas de dépassement des La périodicité de la VIP est fixée par le médecin du
valeurs limites d’exposition et les mesures prises en vue travail, en prenant en compte les conditions de travail,
de supprimer ou de réduire au minimum les risques l’âge et l’état de santé du salarié, ainsi que les risques
13
TJ 16

auxquels il est exposé, sans que le délai entre deux et versé au dossier médical en santé au travail de
visites ne puisse toutefois excéder 5 ans (ou 3 ans l’intéressé.
pour les travailleurs handicapés, les travailleurs qui Art. R. 4624-24 à R. 4624-28 du Code du travail
déclarent être titulaires d’une pension d’invalidité,
À noter : Les travailleurs bénéficiant d’un SIR, ou
ainsi que les travailleurs de nuit).
qui en ont bénéficié au cours de leur carrière, sont
Art. R. 4624-15 du Code du travail
examinés avant leur départ à la retraite par le
À l’issue de toute VIP, le professionnel de santé délivre médecin du travail au cours d’une visite médicale.
une attestation de suivi au travailleur et à l’employeur. Cet examen médical a pour objectif d’établir une
Art. R. 4624-14 du Code du travail traçabilité et un état des lieux des expositions du tra-
vailleur à un ou plusieurs facteurs de pénibilité, dont
Suivi individuel renforcé à la demande fait partie le bruit. Si le médecin du travail constate
de l’employeur une exposition du travailleur à certains risques
Le Code du travail prévoit que les salariés affectés à dangereux, il peut mettre en place une surveillance
des postes présentant des risques particuliers (poste post-professionnelle en lien avec le médecin traitant.
pour lequel l’affectation à celui-ci est conditionnée à Art. L. 4624-2-1 du Code du travail
un examen d’aptitude spécifique ou postes exposant,
par exemple, à l’amiante, au plomb dans certaines Examens à la demande et examens
conditions, aux rayonnements ionisants, etc.) doivent complémentaires
bénéficier d’un suivi individuel renforcé (SIR) de leur Tout salarié peut bénéficier d’un examen effectué par
état de santé. le médecin du travail à sa demande ou bien à celle de
Les postes exposant au bruit ne font pas partie de ceux l’employeur. Le médecin du travail peut également
que le Code du travail définis comme présentant des décider d’organiser une visite médicale pour tout
risques particuliers. Néanmoins, l’employeur, s’il le travailleur le nécessitant. Ces possibilités existent indé-
juge nécessaire, peut compléter la liste des postes pré- pendamment des examens périodiques.
sentant des risques particuliers, après avis du ou des Art. R. 4624-34 du Code du travail
médecins concernés et du CSE, s’il existe, en cohérence Par ailleurs, le médecin du travail peut prescrire ou
avec l’évaluation des risques et, le cas échéant, la fiche réaliser les examens complémentaires nécessaires :
d’entreprise. – à la détermination de la compatibilité entre son
Cette liste doit être transmise au service de santé au poste de travail et l’état de santé du travailleur, notam-
travail et tenue à disposition du directeur régional des ment au dépistage des affections pouvant entraîner
entreprises, de la concurrence, de la consommation, une contre-indication à ce poste ;
du travail et de l’emploi et des services de prévention – au dépistage d’une maladie professionnelle ;
des organismes de sécurité sociale et mise à jour tous – au dépistage des maladies dangereuses pour l’entou-
les ans. rage professionnel du travailleur.
Par ailleurs, l’employeur doit motiver par écrit l’ins- Les examens complémentaires sont à la charge de
cription de tout poste sur cette liste. l’employeur lorsqu’il dispose d’un service autonome
Art. R. 4624-22 et R. 4624-23 du Code du travail de santé au travail et du service de santé au travail
interentreprises dans les autres cas, sauf pour le travail
Le SIR de l’état de santé des travailleurs exposés à des de nuit ou les examens sont à la charge de l’employeur.
postes dits « à risque » comprend un examen médical Enfin, en cas de désaccord entre l’employeur et le
d’aptitude à l’embauche effectué par le médecin du médecin du travail sur la nature et la fréquence de ces
travail préalablement à l’affectation sur le poste (à examens, la décision est prise par le médecin inspec-
l’exception des apprentis, pour lesquels il doit être teur du travail.
réalisé au plus tard dans les deux mois qui suivent leur Ces examens sont réalisés sur prescription du médecin
embauche). L’examen médical est renouvelé par : du travail dans des conditions garantissant le respect
– une visite intermédiaire effectuée par un profession- de leur anonymat.
nel de santé, au plus tard deux ans après la visite avec Art. R. 4624-35 à R. 4624-38 du Code du travail
le médecin du travail ;
– une visite effectuée par le médecin du travail, selon
une périodicité qu’il détermine et qui ne peut être Dispositions spécifiques au bruit
supérieure à quatre ans. relatives au suivi de l’état de santé
L’examen médical d’aptitude à l’embauche ainsi que
son renouvellement, donnent lieu à la délivrance par Examen audiométrique préventif
le médecin du travail d’un avis d’aptitude ou d’inapti- Un travailleur dont l’exposition au bruit dépasse les
tude, lequel est transmis au travailleur et à l’employeur valeurs d’exposition inférieures (80 dB(A) de niveau
14
TJ 16

d’exposition quotidienne ou 135 dB(C) de niveau


6. RÉPARATION/COMPENSATION
de pression acoustique de crête) peut bénéficier, à
sa demande ou à celle du médecin du travail d’un
examen audiométrique préventif. Cet examen a pour
objectif le diagnostic précoce de toute perte auditive Maladie professionnelle
due au bruit et la préservation de la fonction auditive,
Une maladie est « professionnelle » si elle est la consé-
lorsque l’évaluation et les mesurages révèlent un risque
quence directe de l’exposition d’un travailleur à un
pour la santé du travailleur.
risque physique, chimique, biologique, ou résulte des
Art. R. 4435-2 du Code du travail
conditions dans lesquelles il exerce son activité profes-
Le médecin du travail réalise ou fait réaliser cet exa- sionnelle. Une maladie professionnelle peut ainsi être
men au sein du service de santé au travail, ou choisit la conséquence de l’exposition plus ou moins prolon-
l’organisme chargé de le pratiquer. L’examen est réa- gée ou répétée à des agents physiques tels que le bruit.
lisé dans des conditions garantissant le respect de son À ce titre, l’atteinte auditive provoquée par les bruits
anonymat. lésionnels peut être reconnue comme une maladie
Art. R. 4624-36 al. 2 et 3 du Code du travail professionnelle.
Cet examen complémentaire est à la charge de l’em- Le tableau n° 42 (voir page suivante) des maladies pro-
ployeur lorsqu’il dispose d’un service autonome de fessionnelles du régime général, précise les symptômes
santé au travail et du service de santé au travail inter- de la maladie, le délai de prise en charge et la nature
entreprises dans les autres cas. des travaux susceptibles de la provoquer.
Art. R. 4624-36 al. 1 du Code du travail
En cas de désaccord entre l’employeur et le médecin Mesures de compensation en cas
du travail sur la nature et la fréquence de ces examens, d’incapacité permanente
la décision est prise par le médecin inspecteur du
Au titre de la reconversion professionnelle, la victime
travail.
atteinte d’une incapacité permanente supérieure ou
Art. R. 4624-38 du Code du travail
égale à 10 % peut bénéficier d’un abondement de son
compte personnel de formation.
Lien entre altération de l’ouïe
et exposition au bruit Art. L. 432-12 et D. 432-15 du Code de la sécurité
sociale
Lorsque la surveillance de la fonction auditive fait
apparaître qu’un travailleur souffre d’une altération Les salariés justifiant d’un certain taux d’incapacité
identifiable de l’ouïe, le médecin du travail apprécie le permanente ont droit, sous certaines conditions, à un
lien entre cette altération et une exposition au bruit sur départ à la retraite anticipée. Ces salariés doivent avoir
le lieu de travail. Le travailleur est alors informé par le été exposés à des facteurs de pénibilité, dont le bruit
médecin du travail du résultat et de l’interprétation des fait partie, et justifier :
examens médicaux dont il a bénéficié. – d’une incapacité permanente d’au moins 20 %
Art. R. 4435-3 du Code du travail reconnue au titre d’une maladie professionnelle ou
d’un accident du travail ayant entraîné des lésions
Lorsqu’une altération de l’ouïe est susceptible de identiques à celles indemnisées au titre d’une maladie
résulter d’une exposition au bruit sur le lieu de travail, professionnelle ;
l’employeur : – d’une incapacité permanente inférieure à 20 %, mais
– revoit en conséquence l’évaluation des risques ; au moins égale à 10 % reconnue au titre d’une mala-
– complète ou modifie les mesures prévues pour sup- die professionnelle ou d’un accident du travail, sous
primer ou réduire les risques ; réserve que l’assuré ait été exposé pendant 17 ans à un
– tient compte de l’avis du médecin du travail pour la ou plusieurs facteurs de pénibilité et qu’il puisse établir
mise en œuvre de toute mesure jugée nécessaire pour que cette incapacité permanente est directement liée à
supprimer ou réduire les risques, y compris l’éven- cette exposition.
tuelle affectation du travailleur à un autre poste ne Art. L. 351-1-4 et D. 351-1-9 et suivants du Code
comportant plus de risque d’exposition. de la sécurité sociale
Dans ce cas, le médecin du travail détermine la
pertinence et la nature des examens éventuellement
nécessaires pour les autres travailleurs ayant subi une
exposition semblable.
Art. R. 4435-4 du Code du travail
15
TJ 16

Désignation Délai de prise Liste limitative des travaux susceptibles de provoquer


des maladies en charge ces maladies

Exposition aux bruits lésionnels provoqués par :


1. Les travaux sur métaux par percussion, abrasion ou projection, tels que :
Hypoacousie • le décolletage, l’emboutissage, l’estampage, le broyage, le fraisage,
de perception le martelage, le burinage, le rivetage, le laminage, l’étirage, le tréfilage,
par lésion cochléaire le découpage, le sciage, le cisaillage, le tronçonnage ;
irréversible, • l’ébarbage, le grenaillage manuel, le sablage manuel, le meulage,
accompagnée ou non le polissage, le gougeage et le découpage par procédé arc-air,
d’acouphènes. la métallisation.
2. Le câblage, le toronnage, le bobinage de fils d’acier.
Cette hypoacousie
est caractérisée 3. L’utilisation de marteaux et perforateurs pneumatiques.
par un déficit 4. La manutention mécanisée de récipients métalliques.
audiométrique 5. Les travaux de verrerie à proximité des fours, machines
bilatéral, le plus de fabrication, broyeurs et concasseurs ; l’embouteillage.
souvent symétrique 6. Le tissage sur métiers ou machines à tisser, les travaux
et affectant sur peigneuses, machines à filer incluant le passage sur bancs à broches,
préférentiellement retordeuses, moulineuses, bobineuses de fibres textiles.
les fréquences élevées.
7. La mise au point, les essais et l’utilisation des propulseurs, réacteurs,
Le diagnostic de cette moteurs thermiques, groupes électrogènes, groupes hydrauliques,
hypoacousie est établi : installations de compression ou de détente fonctionnant à des pressions
• par une audiométrie différentes de la pression atmosphérique, ainsi que des moteurs
tonale liminaire électriques de puissance comprise entre 11 kW et 55 kW
et une audiométrie s’ils fonctionnent à plus de 2 360 tours par minute, de ceux dont
vocale qui doivent la puissance est comprise entre 55 kW et 220 kW s’ils fonctionnent à plus
être concordantes ; de 1 320 tours par minute et de ceux dont la puissance dépasse 220 kW.
• en cas de non- 8. L’emploi ou la destruction de munitions ou d’explosifs.
concordance : par 9. L’utilisation de pistolets de scellement.
une impédancemétrie 1 an (sous réserve
d’une durée 10. Le broyage, le concassage, le criblage, le sablage manuel, le sciage,
et recherche l’usinage de pierres et de produits minéraux.
du réflexe stapédien d’exposition
ou, à défaut, d’un an, réduite 11. Les procédés industriels de séchage de matières organiques
par l’étude du suivi à 30 jours en par ventilation.
audiométrique ce qui concerne 12. L’abattage, le tronçonnage et l’ébranchage mécaniques des arbres.
professionnel. la mise au point 13. L’emploi des machines à bois en atelier : scies circulaires de tous
des propulseurs, types, scies à ruban, dégauchisseuses, raboteuses, toupies, machines
Ces examens doivent réacteurs à fraiser, tenonneuses, mortaiseuses, moulurières, plaqueuses de chants
être réalisés en cabine et moteurs intégrant des fonctions d’usinage, défonceuses, ponceuses, clouteuses.
insonorisée, avec thermiques)
14. L’utilisation d’engins de chantier : bouteurs, décapeurs, chargeuses,
un audiomètre calibré. moutons, pelles mécaniques, chariots de manutention tous terrains.
Cette audiométrie 15. Le broyage, l’injection, l’usinage des matières plastiques
diagnostique est et du caoutchouc.
réalisée après une 16. Le travail sur les rotatives dans l’industrie graphique.
cessation d’exposition 17. La fabrication et le conditionnement mécanisé du papier
au bruit lésionnel et du carton.
d’au moins 3 jours 18. L’emploi de matériel vibrant pour l’élaboration de produits
et doit faire apparaître en béton et de produits réfractaires.
sur la meilleure oreille
un déficit d’au moins 19. Les travaux de mesurage des niveaux sonores et d’essais
35 dB. Ce déficit ou de réparation des dispositifs d’émission sonore.
est la moyenne 20. Les travaux de moulage sur machines à secousses et décochage
des déficits mesurés sur grilles vibrantes.
sur les fréquences 21. La fusion en four industriel par arcs électriques.
500, 1 000, 2 000 22. Les travaux sur ou à proximité des aéronefs dont les moteurs sont
et 4 000 Hertz. en fonctionnement dans l’enceinte d’aérodromes et d’aéroports.
Aucune aggravation 23. L’exposition à la composante audible dans les travaux de découpe,
de cette surdité de soudage et d’usinage par ultrasons des matières plastiques.
professionnelle 24. Les travaux suivants dans l’industrie alimentaire :
ne peut être prise • l’abattage et l’éviscération des volailles, des porcs et des bovins ;
en compte, sauf en cas • le plumage des volailles ;
de nouvelle exposition • l’emboîtage de conserves alimentaires ;
au bruit lésionnel. • le malaxage, la coupe, le sciage, le broyage, la compression
des produits alimentaires.
25. Moulage par presse à injection de pièces en alliages métalliques.

Tableau n° 42. Atteinte auditive provoquée par les bruits lésionnels


Date de création : Décret du 10 avril 1963. Dernière mise à jour : Décret du 25 septembre 2003
16
TJ 16

Pénibilité Seuils d’exposition déclenchant


les mesures de compensation au titre
Cette partie de l’aide-mémoire présente les règles de la pénibilité
applicables en cas d’exposition de salariés au
Lorsque le travailleur est exposé au-delà des seuils défi-
bruit au-delà des seuils de pénibilité. Il n’a pas nis réglementairement, après application des mesures
pour objectif d’exposer l’ensemble du dispositif. de protection collective et individuelle, l’employeur
effectue une déclaration. En pratique, au mois de jan-
Pour en savoir plus  : Le dossier web de l’INRS vier l’employeur doit déclarer de façon dématérialisée,
« Pénibilité au travail » détaille les dispositions via ses déclarations sociales, les facteurs de pénibilité
applicables. auxquels le travailleur a été exposé l’année précédente.
Celui-ci acquiert alors des droits au titre du compte
professionnel de prévention (C2P).
Obligations de l’employeur
Art. L. 4163-1 à L. 4163-3 du Code du travail
pour la prévention de la pénibilité
Le Code du travail prévoit une obligation générale Un travailleur est considéré comme exposé au titre de
la pénibilité dès lors que ses conditions habituelles de
de sécurité qui incombe à l’employeur (voir partie 4).
travail répondent à au moins l’une des deux situations
À ce titre, ce dernier doit évaluer et prévenir l’en-
suivantes, associées à des niveaux d’intensité, de durée
semble des risques professionnels auxquels sont expo-
et de fréquence :
sés les salariés. Lorsque les mesures de prévention se
– Pour l’exposition quotidienne au bruit (hors bruits à
révèlent insuffisantes, certains risques sont facteurs de
caractère impulsionnel) :
pénibilité, c’est le cas du bruit.
• l’intensité retenue est de 81 dB(A) rapportée à une
Art. L. 4121-1 et L. 4161-1 du Code du travail période de référence de 8 heures ;
Dans ce cadre, l’employeur doit notamment annexer • la durée minimale d’exposition est fixée à 600 heures
au document unique d’évaluation des risques profes- par an.
sionnels : – Pour l’exposition à un niveau de pression acous-
– les données collectives utiles à l’évaluation des tique de crête (bruits à caractère impulsionnel) :
expositions aux facteurs de pénibilité de nature à • l’intensité retenue correspond à la première valeur
faciliter la déclaration des expositions (voir sous-partie d’action : 135 dB(C) ;
ci-après « Seuils d’exposition déclenchant les mesures de • la fréquence est fixée à au moins 120 fois par an.
compensation au titre de la pénibilité »), le cas échéant, Art. D. 4163-2 du Code du travail
à partir de l’identification de postes, métiers ou situa- S’il y a recours à des équipements de protection indi-
tions de travail figurant dans un accord collectif de viduelle pour réduire le niveau d’exposition, l’indice
branche étendu ou un référentiel professionnel de de réduction du bruit annoncé par le fabricant de ces
branche homologué ; équipements constitue une référence, sachant qu’il
– la proportion de salariés exposés à ces facteurs est souhaitable de pondérer cet indice au regard des
au-delà des seuils. Cette proportion doit être actualisée conditions réelles d’utilisation.
en tant que de besoin lors de la mise à jour du docu- Instruction du 20 juin 2016
ment unique.
Autres acteurs intervenant
Art. R. 4121-1-1 du Code du travail
pour la prévention de la pénibilité
Par ailleurs, certaines entreprises ont l’obligation de Le CSE d’une entreprise d’au moins 50 salariés doit
conclure un accord collectif ou, à défaut, d’élaborer notamment procéder à l’analyse des risques profes-
un plan d’action en faveur de la prévention de la sionnels auxquels peuvent être exposés les travail-
pénibilité. Ce dispositif doit permettre aux travailleurs leurs et à la l’analyse de l’exposition des salariés à des
exposés de bénéficier d’actions de suppression ou de facteurs de pénibilité. Pour ce faire, l’employeur lui
réduction de ces risques, de manière à prévenir toute présente au moins une fois par an :
pénibilité et leur permettre de travailler plus long- – un rapport annuel écrit faisant le bilan de la situation
temps tout en préservant leur santé. générale de la santé, de la sécurité et des conditions de
Art. L. 4162-1 et suivants du Code du travail travail dans son établissement et des actions menées au
cours de l’année écoulée. Dans ce rapport, la question de
Enfin, au-delà de certains seuils d’exposition à ces fac- la prévention de la pénibilité est traitée spécifiquement ;
teurs, la loi instaure des mécanismes de compensation – un programme annuel de la prévention des risques
au bénéfice des salariés concernés. professionnels et d’amélioration des conditions de
Art. L. 4163-1 I du Code du travail travail qui fixe la liste détaillée des mesures devant
17
TJ 16

être prises au cours de l’année à venir, y compris les – assure le suivi de l’état de santé des travailleurs,
mesures de prévention en matière de pénibilité. De notamment en fonction de la pénibilité au travail ;
plus, pour chaque mesure, ses conditions d’exécution – participe au suivi et contribue à la traçabilité des
et l’estimation de coût doivent être prévues. expositions professionnelles.
Art. L. 2312-9 1° et L. 2312-27 du Code du travail Art. L. 4622-2 du Code du travail
Le service de santé au travail :
– conseille les employeurs, les travailleurs et leurs
représentants sur les dispositions et mesures néces-
saires afin, notamment, de prévenir ou de réduire les
effets de l’exposition aux facteurs de pénibilité ;

18
TJ 16

ANNEXE I • Arrêté du 18 mars 2002 relatif aux émissions


sonores dans l’environnement des matériels destinés
Liste des textes cités à être utilisés à l’extérieur des bâtiments (JO 3 mai
• Décret n° 63-405 du 10 avril 1963 modification du 2002).
décret 462959 du 31 décembre 1946 (JO 20 avril 1963). • Arrêté du 21 janvier 2004 relatif au régime des
• Arrêté du 30 août 1990 pris pour l’application de émissions sonores des matériels destinés à être utili-
l’article R. 235-11 [devenu R. 4213-5 et R. 4213-6] du sés à l’extérieur des bâtiments (JO 20 mars 2004).
Code du travail et relatif à la correction acoustique • Décret n° 2003-924 du 25 septembre 2003 révisant
des locaux de travail (JO du 27 septembre 1990). et complétant les tableaux des maladies profession-
• Arrêté du 4 novembre 1993 relatif à la signalisation nelles annexés au livre IV du Code de la Sécurité
de sécurité et de santé au travail (JO 17 décembre 1993). sociale (JO du 28 septembre 2003).
• Lettre-circulaire DRT n° 93/25 du 19 novembre • Arrêté du 11 décembre 2015 relatif au mode
1993 relative à l’application de l’article R. 235-2-11 de calcul des paramètres physiques indicateurs du
[devenu R. 4213-5 et R. 4213-6] du Code du travail risque d’exposition au bruit et aux conditions de
(BO Travail n° 94 de novembre 1993). mesurage des niveaux de bruit en milieu de travail
(JO 31 décembre 2015).
• Décret n° 95-79 du 23 janvier 1995 (abrogé en
2007) fixant les prescriptions prévues par l’article 2 • Instruction n° DGT/DSS/SAFSL/2016/178 du 20 juin
de la loi n° 92-1444 du 31 décembre 1992 relative à la 2016 relative à la mise en place du compte person-
lutte contre le bruit et relatives aux objets bruyants et nel de prévention de la pénibilité (www.circulaires.
aux dispositifs d’insonorisation (JO 25 janvier 1995). legifrance.gouv.fr).

19
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Services Prévention des Carsat et Cram


Carsat ALSACE-MOSELLE Carsat BRETAGNE Carsat NORD-EST
(67 Bas-Rhin) (22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère, (08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne,
14, rue Adolphe-Seyboth 35 Ille-et-Vilaine, 56 Morbihan) 52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle,
CS 10392 236, rue de Châteaugiron 55 Meuse, 88 Vosges)
67010 Strasbourg cedex 35030 Rennes cedex 09 81 à 85, rue de Metz
tél. 03 88 14 33 00 tél. 02 99 26 74 63 54073 Nancy cedex
fax 03 88 23 54 13 fax 02 99 26 70 48 tél. 03 83 34 49 02
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(57 Moselle) Carsat CENTRE - VAL DE LOIRE
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BP 31062 37 Indre-et-Loire, 41 Loir-et-Cher, 45 Loiret) (02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise,
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Cet aide-mémoire juridique présente les dispositions


réglementaires relatives au bruit en milieu de travail,
telles qu’elles résultent du Code du travail et des textes
pris en son application. Cette réglementation s’articule
autour de deux axes majeurs. D’abord, elle vise à prévenir
les risques d’exposition en agissant le plus en amont
possible sur l’environnement de travail. En ce sens,
les textes visent à limiter le bruit émis par les machines
et à favoriser le traitement acoustique des locaux de travail
dès leur conception. Ensuite, elle impose à l’employeur
d’évaluer les risques qui subsistent et d’assurer efficacement
la protection des travailleurs. Les obligations applicables
au suivi individuel de l’état de santé des travailleurs
exposés au bruit sont également envisagées.

Institut national de recherche et de sécurité


pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles

65, boulevard Richard-Lenoir 75011 Paris Tél. 01 40 44 30 00 [email protected]
Édition INRS TJ 16
6e édition • avril 2019 • 3 000 ex. • ISBN 978-2-7389-2476-6

u L’INRS est financé par la Sécurité sociale - Assurance maladie / Risques professionnels t

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