Chapitre 2 Le Diagnostic Stratégique
Chapitre 2 Le Diagnostic Stratégique
Chapitre 2 Le Diagnostic Stratégique
Introduction : prendre une décision est un phénomène complexe étudié par les économistes qui
essayent de déterminer dans quelle mesure ce phénomène est rationnel ou non. Comprendre le
processus de décision c’est pouvoir le maîtriser, l’améliorer, le contrôler, l’influencer ou réduire les
risques d’une « mauvaise » décision.
I. La notion de stratégie
Origine du mot : du grec stratos = armée et agos = conduite => l’art de conduire une armée
Suite aux aléas de l’environnement, les stratégies peuvent être selon MINTZBERG (1939…):
- Délibérées : elle repose sur des anticipations qui ont permis au dirigeant de planifier sa
stratégie, elle est intentionnelle et met l’accent sur le contrôle ensuite
Dans la pratique, les stratégies mises en œuvre sont un mélange des deux (initiée puis adaptée)
Herbert Simon (1916-2001) a étudié à l’université de Chicago des disciplines allant des mathématiques aux
sciences politiques ; il a reçu en 1978 le prix nobel d’économie pour son analyse de la prise de décision
individuelle dans les administrations ou les entreprises. Il démontre que le choix des acteurs est fondé sur une
rationalité limitée.
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Puis son contrôle (évaluation de son efficacité)
On retrouvera selon que l’on est dans une logique managériale ou entrepreneuriale une différence
dans la mise en œuvre de chaque étape du processus.
Une décision est un acte volontaire qui conduit à un choix entre plusieurs solutions possibles.
De nombreuses décisions sont prises tous les jours dans une entreprise.
Les intérêts divergents des parties prenantes peuvent être source de conflits, voire de
contre-pouvoirs .
Cyert et March mettent l’accent sur le fait que l’ »entreprise est un groupe de participants aux
demandes disparates » même s’ils ont tous in fine intérêt à la bonne marche de l’entreprise.
Il existe donc des négociations entre coalitions qui conduisent aux prises de décision, au meilleur
compromis possible => une décision = négociation et compromis entre parties prenantes
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V. Caractériser les styles de direction
En étudiant les relations entre managers et subordonnés dans de nombreuses entreprises, Rensis
Likert, psychologue américain (1903-1981), a isolé quatre styles de direction puis conclu que le style
participatif était le plus efficace et devait donc être promu.
- Le style consultatif : le manager consulte les subordonnés avant de prendre une décision,
mais reste le seul à décider in fine ; il encourage l’esprit d’équipe et la communication
fonctionne à double sens
- Le style participatif : tous les membres de l’équipe participent à la prise de décision ; l’esprit
d’équipe est la règle et l’information circule libre
Un certain nombre de dérives dans les années 90 ont poussé à faire évoluer la gouvernance
d’entreprise.
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VII. Les étapes de la démarche stratégique
Afin de pouvoir faire un choix stratégique, le dirigeant d’une entreprise doit d’abord faire
un diagnostic de la situation de son entreprise. Afin de guider ce diagnostic, des
méthodes existent qui permettent d’organiser le diagnostic en essayant de n’oublier
aucun facteur important. C’est ce qu’on appelle la démarche stratégique.
⮚ Le contrôle de la stratégie
Les entreprises ont souvent différentes activités demandant des compétences différentes. Les critères
de segmentation stratégique permettent de diviser les activités de l’entreprise en segments
homogènes régis par des facteurs clés de succès identiques. Ces segments s’appellent des DAS.
Les domaines d’activité stratégique ou DAS sont un sous-ensemble d’une entreprise auquel il est possible
d’allouer ou de retirer des ressources de manière autonome.
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Un DAS se distingue par des produits-marchés, consommateurs, des concurrents et des technologies
spécifiques communs. Il regroupe donc les activités qui touchent des besoins, des cibles de
consommateurs et des compétences technologiques et commerciales communes.
Dit autrement, pour être homogènes, un DAS ou segment stratégique doit être défini en fonction de
trois critères au minimum :
▪ Exemple
▪ Une entreprise dont le métier est la téléphonie peut avoir trois DAS différents : la téléphonie fixe,
la téléphonie mobile et Internet.
Les FCS au sein du DAS sont des points forts sur lesquels l’entreprise peut s’appuyer pour obtenir un
avantage concurrentiel. Les FCS sur un DAS peuvent concerner par exemple :
les FCS sont des critères qui s’imposent à l’entreprise du fait des exigences du marché. L’entreprise se doit de les
posséder pour entrer et rester sur le marché. Les compétences distinctives ou avantages concurrentiels,
permettent en revanche de se démarquer de la concurrence.
Ex : nintendo et la WI : FCS = niveau technologique élevé, Avantage Concurrentiel : le style de jeu qui reste
traditionnel.
Cette méthode d’analyse permet de mettre en évidence les éléments susceptibles d’influencer
durablement les entreprises du marché concerné.
Pour le microenvironnement, on pourra faire une analyse de marché c'est-à-dire étudier les
partenaires sur le marché : fournisseurs, segmentation des clients (analyse de la demande),
concurrents (analyse de l’offre et du positionnement des concurrents), caractéristiques de la
distribution, administrations, pouvoirs publics, groupe de pression.
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X. Le diagnostic interne : l’ analyse des ressources selon Penrose
Selon Edith Penrose les ressources sont au cœur du modèle de croissance de l’entreprise.
La « théorie de la ressource » de E.T.Penrose en 1959 distingue :
Edith Penrose (1914-1996) : professeur de politique économique à l’INSEAD, ses recherches portent sur la
croissance des entreprises et leurs ressources ; Elle définit l’entreprise comme « un ensemble de ressources
productives » ; Pour elle la fonction première de l’entreprise est d’acquérir et d’organiser ses ressources
matérielles, immatérielles et humaines.
Gary Hamel (1954 …) est à la tête d’un cabinet de stratégie aux EU. Il est connu pour être à l’origine avec
Prahalad du concept de cœur de compétence.
C.K. Prahalad (1941…) est spécialiste d’économie et de management. Ses études ont porté sur le rôle et la
valeur ajoutée des hauts dirigeants des entreprises multinationales. En novembre 2007, le Times le classe
premier, parmi les 50 penseurs les plus influents en matière de « business ». Il est l’auteur de « competing for the
future « avec guy Hamel en 1994.
Les ressources sont indispensables mais non suffisantes pour être performant. Leur utilisation est
déterminante. D’où la définition de compétence = la capacité de mettre en œuvre les ressources pour
obtenir un objectif.
Une entreprise peut avoir des compétences managériales générales, spécifiques à un métier ,…
Pour Hamel et Prahalad, l’avantage concurrentiel de l’entreprise se fonde sur les « compétences
fondamentales » (ou cœur de compétences ou compétences distinctives) c'est-à-dire qui répondent à
trois conditions :
- Elle représente une valeur pour le client cad un avantage perçu par lui ;
- Elle est difficile à imiter par les concurrents ;
- Elle ouvre la voie à de nombreux marchés donc permet une bien meilleur performance de
l’entreprise.
Ces compétences permettent un avantage durable.
Les compétences ne sont pas les FCS. Ces derniers correspondent à l’offre ; les compétences
correspondent aux activités qui ont permis d’élaborer ces FCS.
L’intérêt de la théorie des ressources et des compétences est d’inverser le rapport à l’environnement
et de proposer une nouvelle approche de stratégie ; L’entreprise doit exploiter ses compétences pour
façonner un contexte concurrentiel qui lui soit favorable. Elle crée son environnement plus qu’elle ne
le subit.