Le Trauma Et Le Corps: Carrefour Des Psychothérapies
Le Trauma Et Le Corps: Carrefour Des Psychothérapies
Le Trauma Et Le Corps: Carrefour Des Psychothérapies
et le corps
Une approche sensorimotrice
de la psychothérapie
Pat OGDEN, Kekuni MINTON et Clare PAIN
Remerciements 9
Préface de l’éditeur de la série 13
Préface 19
Introduction 33
PARTIE I
Théorie 45
7
Le Trauma et le Corps
PARTIE II
Traitement 255
Bibliographie 437
Les auteurs 464
Index des sujets 465
Index des auteurs 481
Table des matières 489
Remerciements
9
Le Trauma et le Corps
Allan Schore, qui a pris le temps nécessaire et s’est investi afin de nous
aider à comprendre l’interface entre le développement neurologique et la
pratique clinique. Son travail a fortement influencé notre compréhension
de la psychothérapie. Nous sommes également reconnaissants de la
confiance de Ruth Lanius dans ce travail et de la pertinence de ses
réflexions pour la prise en charge des personnes les plus gravement trau-
matisées. Nous la remercions pour ses contributions à cet ouvrage, et
surtout à ses éclairages relatifs aux implications possibles des recherches
en cours en neurosciences pour le traitement des traumatismes.
Nous tenons également à remercier les collègues qui ont influencé
notre façon de penser au fil des années : Jon Allen, Betty Cannon, Rich
Chefetz, Marylène Cloitre, Christine Courtois, Charles Figley, Judith
Herman, Ilan Kutz, Sue Kutz, Ulrich Lanius, Rudolpho Llinas, Karlen
Lyons-Ruth, Sandy McFarlane, Laurie Pearlman, Steven Porges, Pat Sable,
Allen Scheflin, Judith Schore, Arieh Shalev, Dan Siegel, Marion Salomon
et David Spiegel.
Bon nombre des théories faisant référence au corps et certaines inter-
ventions décrites dans ce livre s’inscrivent dans le domaine de la
psychothérapie corporelle. Le pionnier dans ce domaine mérite un énorme
remerciement : Ron Kurtz. Pendant plus de 30 années, ce dernier a été
notre mentor et a été une des sources majeures d’inspiration pour la psy-
chologie somatique. Ses idées et ses interventions constituent la fondation
même de la psychothérapie sensorimotrice.
Nous sommes également reconnaissants à bien d’autres personnes appar-
tenant non seulement à notre discipline, mais aussi à d’autres : Susan
Aposhyan, Paul Joël, Marianne Bentzon, Bill Bowen, Christine Caldwell,
Emilie Conrad, Fred Donaldson, Annie Duggan, Peter Levine, Richard
Strozzi Heckler, Emmett Hutchins, Jim Kepner, Aubrey Lande, Ian
Macnaughton, Lisbeth Marcher, Al Pesso, Thomas Pope, Marjorie Rand,
Bert Shaw, Kevin Smith, Betta van der Kolk, et Halko Weiss. Par ailleurs,
notre profonde gratitude s’étend à Peter Melchior, qui est décédé avant
la publication de ce livre : merci pour les heures de remue-méninges qu’il
a effectuées avec nous en réflexion sur la structure et le mouvement du
corps. Il nous a aidés avec la conception de la carte des ressources soma-
tiques (chapitre 10) au cours d’un après-midi estival, il y a quelques années
en arrière.
Tant de personnes ont directement contribué à la rédaction de ce
livre… Nous remercions Christine Caldwell et Charles Figley, qui ont été
les premiers à nous encourager à l’écrire, et Dan Siegel, qui nous a incités
10
Remerciements
Sur une note plus personnelle, Pat tient à remercier Susan Aposhyan,
le regretté Paul Joel, Susan Melchior, Ria Moran, et Kali Rosenblum pour
leur indéfectible soutien affectif au cours des années de rédaction. Nous
exprimons beaucoup de reconnaissance aux enfants (grands et petits) dans
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Le Trauma et le Corps
sa famille élargie pour leur humour et leur patience : Darci Hill ; ses filleuls,
Jovanna Stepan, Allison Joel et Quinsen Joel et, plus particulièrement,
son fils Arnold Brennan. Merci pour son indéfectible soutien émotionnel,
mais également son aide pratique. Kekuni tient à remercier sa famille,
Terrell Smith Minton et Kealoha Mali Minton, pour leur incroyable
patience et leur soutien pour la rédaction de cet ouvrage. Clare tient à
remercier sa famille et ses amis ; en particulier Judy, Bill, Christine et Josh
pour leur équilibre et leur humour.
Enfin, nous remercions tout particulièrement nos étudiants et nos
patients qui nous ont mis au défi, inspirés, et, finalement, nous ont appris
la plus grande part de ce que nous savons sur la psychothérapie.
Préface
de l’éditeur de la série
Daniel J. Siegel, M.D.
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Préface de l’éditeur de la série
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Préface de l’éditeur de la série
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Le Trauma et le Corps
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Introduction
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Le Trauma et le Corps
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Introduction
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Le Trauma et le Corps
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Partie I
Théorie
Chapitre 1
Traitement hiérarchique de l’information :
dimensions cognitives, émotionnelles
et sensorimotrices
Chez les personnes ayant subi des traumas, le cycle répétitif et débilitant
de l’interaction corps/esprit maintient un trauma du passé « en vie », per-
turbant ainsi le « sens de soi » et renforçant les troubles liés à ce trauma.
De nombreux individus voient alors les souvenirs de leurs expériences
traumatiques fragmentés. S’ensuivent une multitude de réponses neuro-
biologiques qui peuvent aisément se voir réactivées, des souvenirs non
verbaux déroutants et intenses. Ces réactions sensorimotrices et ces symp-
tômes « racontent l’histoire » sans appel aux mots, tout comme si le corps
connaissait ce qu’ils ne savent pas au niveau cognitif. Les individus ignorent
communément que ces réactions – les sensations corporelles intrusives,
les images, les odeurs, la douleur physique et la constriction, l’engourdis-
sement, et l’incapacité à moduler l’activation – sont en réalité les traces
d’un trauma antérieur. Souvent, dans l’incertitude de ce qui s’est passé et
de la manière dont elles l’ont enduré, les personnes ayant subi des traumas
ont tendance à interpréter ces réponses sensorimotrices réactivées comme
représentant des données relatives à leur identité ou à leur être : « Je ne
suis jamais en sécurité », « Je suis marqué », « Je suis sans valeur et donc
je ne peux être aimé ». Ces croyances sont reflétées sur le plan corporel
et affectent la posture, le souffle, la liberté de mouvement, le rythme
cardiaque et même la respiration (Aposhyan, 2004 ; Caldwell, 1997 ;
Heckler, 1993 ; Keleman, 1985 ; Kepner, 1987,1995 ; Krueger, 2002 ;
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Le Trauma et le Corps
Kurtz, 1990 ; Kurtz & Prestera, 1976 ; Lowen, 1975 ; Reich, 1945/1972 ;
Rosenberg, Rand & Asay, 1985). Par ailleurs, chaque adaptation somatique
à un trauma influence à son tour la façon dont la personne qui l’a subi
interagit avec son environnement, ainsi que le sens qu’elle attribuera à
ses expériences ultérieures.
Plutôt que d’aider à résoudre ces symptômes, la tentative de traitement
des événements traumatisants en les décrivant par la parole ou en évacuant
les émotions qui leur sont associées peut précipiter « les souvenirs soma-
tiques » sous la forme de sensations physiques, d’engourdissement,
d’activation dérégulée et de mouvements involontaires. Ces réponses cor-
porelles intenses, à leur tour, peuvent alimenter les émotions liées au
trauma telles que la terreur, la peur, l’impuissance, le désespoir, la honte
et la rage. Toute tentative de description des événements traumatisants
du passé entraîne une irruption de ce dernier dans le présent, et l’orien-
tation vers la réalité actuelle peut en être partiellement ou temporairement
perdue (Tarrier et al., 1999 ; Burnstein, Ellis, Teitge, Gross & Shier, 1986 ;
McDonough- Coyle et al., 2000 ; Pitman et al., 1991 ; Scott
& Stradling 1997 ; Devilly & Foa 2001 ; Tarrier, 2001).
Le fait de « se souvenir » du trauma est vécu comme l’expérience de
se dire à l’intérieur de soi : « Ça se produit de nouveau – je ne suis toujours
pas en sécurité ». Lors de ces expériences insécurisantes, le cerveau
« pensant » – le cortex frontal – est mis hors-jeu. En conséquence, les
décisions prises ultérieurement ainsi que les actions au niveau corporel en
réponse à l’expérience de se sentir menacé ont tendance à être impulsives,
dangereuses, ou encore inadaptées à la réalité immédiate. Autrement dit,
l’individu a l’impression de voir confirmées les croyances basées sur le
trauma – on entend par là les croyances qui exacerbent les symptômes
somatiques : « Ça doit être vrai que rien de bon ne peut m’arriver », « ça
doit être vrai que je ne mérite pas d’être en sécurité ».
La complexité et la variété des symptômes qui affectent à la fois l’esprit
et le corps laissent perplexes aussi bien les thérapeutes que les patients.
Mettant en exergue le rôle de la dissociation dans les symptômes trauma-
tiques, Pierre Janet (1889) a souligné la manière dont les traumas non
résolus donnent lieu à des déficits profonds en termes de capacité d’inté-
gration de l’expérience. Certains processus normalement unifiés, comme
les émotions, les pensées, l’identité, la mémoire et les éléments somato-
sensoriels, peuvent parfois être dissociés (Spiegel & Ardena, 1991). Cet
échec au niveau intégratif entraîne une « compartimentalisation excessive
de l’expérience : les éléments d’un trauma ne sont intégrés ni dans un
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Traitement hiérarchique de l’information
ensemble unitaire ni dans le cadre d’une notion de soi intégrée » (van der
Kolk, Van der Hart & Marmar, 1996, p. 306). Une forme de cloisonnement
est apparente dans la propension des individus ayant subi des traumas à
alterner entre (1) l’évitement du ressenti émotionnel, l’engourdissement
corporel et l’évitement des stimuli qui rappellent le trauma et (2) la revi-
viscence du trauma au travers de flash-back intrusifs, de rêves, de pensées
et de symptômes somatiques (Chu, 1998 ; Meyers, 1940 ; Spiegel, 1990,
1997 ; Van der Hart et al., 2004 ; Van der Kolk & Van der Hart, 1989).
Comme l’a dit James Chu, « ce modèle biphasique est le résultat de la
dissociation : les événements traumatisants sont mis à distance et dissociés
du champ de conscience normal lors de la phase d’engourdissement, pour
revenir par la suite lors de la phase intrusive » (1998, p. 33).
Les symptômes en émergence au cours de chaque phase de dissociation
sont fort distincts. Lors de la phase intrusive, la personne est en proie à
des fragments de souvenirs traumatiques non intégrés qui reviennent de
manière spontanée. Dans la phase de l’engourdissement, ces fragments
sont tenus à distance. Toutefois, l’individu se sent engourdi et détaché,
vivant « à la surface du champ de la conscience » (Appelfeld, 1994, p. 18).
Les symptômes dissociatifs dans chaque phase sont davantage compliqués
par leur nature à la fois psychologique ou psychoforme, et sensorimotrice
ou somatoforme (Nijenhuis & Van der Hart, 1999 ; Van der Hart, Van
Dijke, Van Son & Steele, 2000).
Les symptômes psychoformes impliquent une dissociation des fonctions
mentales et se manifestent sous la forme d’affects envahissants, de diffi-
cultés de concentration, d’amnésie et autres problèmes de mémoire, et de
modification des systèmes de croyances.
Les symptômes dissociatifs somatoformes entraînent des modifications
sur le plan des sensations corporelles, des mouvements et de la sollicitation
des sens. Ils comprennent des distorsions sensorielles, des activations physio-
logiques dérégulées et des déficits en termes de sensation corporelle, des
douleurs, des difficultés de mouvements ainsi que la reviviscence de traumas
à travers des fragments somatosensoriels. Van der Hart et ses collègues ont
judicieusement noté qu’il convient de considérer les symptômes psycho-
formes et somatoformes comme les deux faces d’une même médaille, dans
la mesure où « tous deux représentent des expressions de processus disso-
ciatifs sous-jacents à l’œuvre au sein de l’union inséparable psyché/soma »
(2000, p. 35). L’amalgame complexe de symptômes somatoformes et psycho-
formes impose une approche de traitement permettant d’intervenir
directement contre les effets du trauma à la fois sur le corps et l’esprit.
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Le Trauma et le Corps
1. LE CERVEAU TRIUNIQUE
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Table des matières
Sommaire 7
Remerciements 9
Préface de l’éditeur de la série 13
Préface 19
Introduction 33
PARTIE I
Théorie 45
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Le Trauma et le Corps
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PARTIE II
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Les auteurs 464
Index des sujets 465
Index des auteurs 481
Un travail pionnier dans
l’approche sensorimotrice
OGDENP
ISBN 978-2-8041-9086-6
ISSN 1780-9517 www.deboecksuperieur.com