Les Sérologies Bactériennes
Les Sérologies Bactériennes
Les Sérologies Bactériennes
BACTERIENNES
Intérêt :
Pour la meilleure qualité diagnostique et pour une prise en charge thérapeutique
optimale, il est nécessaire d’utiliser des référentiels établis et pertinents issus des
Sociétés Savantes, et à partir desquels on a établi une stratégie de prescription
adaptée des examens de biologie médicale.
Pour ce faire, votre laboratoire a fait le choix du Rémic, principal référentiel en
Microbiologie tant du point de vue de la prescription, des préconisations de
réalisation des prélèvements, de leurs critères d’acceptation que du point de vue des
bonnes pratiques d’organisation du travail.
En ce qui concerne la prescription des sérologies bactériennes, les indications
sont limitées et les résultats ne peuvent être interprétés que dans un contexte
clinique bien défini. En conséquence, certaines sérologies « systématiques » (sans
éléments cliniques pertinents) se révèlent le plus souvent inutiles,
puisqu’ininterprétables.
Il est donc important de veiller à la cohérence bio-clinique des sérologies
bactériennes demandées afin d’éviter toute prescription non justifiée.
Pasteurella spp. :
Le diagnostic se fait par recherche directe de la bactérie.
Les pasteurelloses humaines sont associées de façon irrégulière à la production
d’anticorps. La recherche de ceux-ci ne peut donc pas être considérée par les
techniques actuelles comme ayant une valeur prédictive positive satisfaisante.
Shigella spp. :
Il n’existe pas actuellement de données scientifiques montrant que le sérodiagnostic
de shigellose ait un intérêt diagnostique. De plus, les tests commercialisés ne sont
pas spécifiques. Le diagnostic d’infection à Shigella se fait par la recherche directe
de la bactérie, le plus souvent dans les selles.
Staphylocoques :
Que ce soit pour Staphylococcus aureus ou pour Staphylococcus epidermidis, les
différents sérodiagnostics se sont révélés décevants du fait de leur faible spécificité.
La recherche d’anticorps anti-staphylococciques doit donc, pour l’instant, être limitée,
en attendant la validation de tests plus spécifiques.
Informations complémentaires
Campylobacter spp. :
Le sérodiagnostic n’a d’intérêt qu’en cas de pathologie post-infectieuse de type
arthrite ou syndrome de Guillain-Barré. Il peut se faire par ELISA ou par réaction de
fixation du complément (des tests commerciaux sont disponibles). Il est réalisé dans
certains centres spécialisés.
Chlamydia trachomatis :
Contexte où la sérologie est utile : Diagnostic étiologique d’une infection haute chez
la femme, diagnostic étiologique d’une ulcération génitale ou rectale évoquant une
LGV (notamment chez le sujet homosexuel masculin, mais même si un titre élevé
d’IgG doit faire évoquer le diagnostic de LGV, seule une recherche directe positive
avec une souche sérovar L permet d’affirmer le diagnostic), bilan d’hypofertilité du
couple, diagnostic étiologique d’une arthrite réactionnelle ou d’un syndrome de
Fiessinger-Leroy-Reiter (chez l’homme notamment), diagnostic étiologique d’une
pneumopathie néo-natale. Le sérodiagnostic dans les infections profondes prend tout
son intérêt étant donné la difficulté d’accessibilité du site infectieux :
▪ Un titre élevé d’IgG ou d’Ig totales (≥ 64) est significatif d’une infection passée ou
en cours ;
▪ La recherche d’IgM n’a d’intérêt que dans les pneumopathies du nouveau-né.
Après une infection à C. trachomatis, les anticorps persistent à un taux élevé
pendant plusieurs mois. Il est souvent difficile de distinguer une cicatrice sérologique
d’une réelle infection en évolution. La sérologie ne permet pas de surveiller
l’évolution de la maladie.
Contexte où la sérologie est inutile : Diagnostic d’infection basse, de trachome et le
suivi thérapeutique. Dans ces contextes, la recherche de la bactérie est la méthode
de choix.
Helicobacter pylori :
La sérologie Helicobacter pylori est recommandée comme test diagnostique en cas
d’ulcère hémorragique, d’utilisation récente d’inhibiteur de la pompe à protons (IPP),
d’antibiotiques ou en cas de charge bactérienne faible (atrophie gastrique et
lymphome de MALT) car les autres tests peuvent être faussement négatifs.
Cependant elle ne permet pas de distinguer une infection active d’une infection
ancienne à cause de la persistance fréquente des anticorps après un traitement
antibiotique efficace. Elle n’est donc pas utilisée pour le contrôle d’éradication.
Mycoplasma pneumoniae :
Après la primo-infection, les anticorps apparaissent après 7 à 10 jours, atteignent un
pic à 3 à 6 semaines, puis leurs taux diminuent en quelques mois, voire un an.
L’infection aiguë est confirmée par la présence d’IgM ou en leur absence par une
augmentation significative du titre des IgG entre les deux prélèvements. Les IgM ne
sont pas présentes lors des réinfections. Elles peuvent persister pendant plusieurs
mois après l’infection aiguë, en particulier chez l’enfant. L’analyse de deux sérums
consécutifs a démontré une bien meilleure sensibilité que celle d’un seul sérum
Salmonella spp. :
Le test de Widal-Félix n’est plus recommandé pour le screening des patients car il
pose un nombre considérable de problèmes techniques et interprétatifs. Une réaction
négative n’exclut pas une infection (période d’incubation, pro-zone). Une réaction
positive avec un antigène donné peut ne pas permettre le diagnostic parce qu’il
existe des augmentations d’agglutinines hétérologues (réaction anamnestique).
Seules les séroconversions sont à prendre en compte au cours d’une typhoïde
suspectée. Les recherches directes doivent être favorisées.
Yersinia spp. :
La sérologie est utile lorsque la coproculture n’a pas été effectuée ou est restée
négative, lorsque le patient a été mis sous antibiothérapie, ou lors de l’apparition des
complications secondaires (arthrite, érythème noueux) pouvant survenir alors que le
germe a déjà été éliminé.
Les anticorps sont détectés une semaine après le début des signes cliniques,
disparaissent en 2 à 6 mois, parfois plus tardivement.
La sensibilité et la spécificité de la séro-agglutination sont médiocres. Des réactions
croisées avec Brucella et Salmonella notamment peuvent donner de fausses
réactions positives.
Les méthodes ELISA et Western-blot détectant les Yops ont une sensibilité et une
spécificité bien supérieures à celles de la séro-agglutination. Elles distinguent les
différents isotypes d’immunoglobulines produites. Ces méthodes sont donc
préférables à la séro-agglutination, même si elles ne différencient pas une
pseudotuberculose d’une infection à Y. enterocolitica et que des réactions croisées
avec Borrelia burgdorferi ou Brucella spp peuvent être observées.
LES SEROLOGIES UTILES : informations
générales
Bartonella spp. (Maladie des griffes du chat) :
La recherche de Bartonella spp. est particulièrement intéressante en cas
d’exploration de la maladie des griffes du chat (B. henselae) et des syndromes
ganglionnaires chroniques (B. quintana principalement), des endocardites à
hémocultures négatives (B. quintana, B. henselae, B. elizabethae, principalement),
des bactériémie chez les patients sans domicile fixe (B. quintana), de la fièvre des
tranchées (B. quintana), et d’angiomatose bacillaire au cours de l’infection à HIV (B.
henselae).
Brucella spp. :
Les tests sérologiques détectent principalement les anticorps anti-LPS. Aucun de ces
tests ne permet un diagnostic de certitude de brucellose. En effet, il existe de
nombreuses réactions sérologiques croisées, en particulier entre Brucella spp.
et Yersinia enterocolitica O:9.
Le Western-Blot ne permet pas de différencier la réponse anticorps vis-à-vis des
antigènes de ces deux bactéries. La pratique de la sérologie de Y. enterocolitica O:9
de type ELISA permet de détecter spécifiquement les anticorps anti-protéines
membranaires de cette espèce.
Il existe 3 tests sérologiques :
▪ Séro-agglutination de Wright (SAW) : La SAW détecte les IgM. Elle est positive
précocement, en 2 à 3 semaines, mais peut ensuite devenir négative, surtout en
phase chronique de la maladie. La SAW peut être faussement négative du fait de la
présence d’anticorps bloquants ou du fait d’un phénomène de zone. La SAW peut
être faussement positive du fait de réactions croisées surtout avec Y.
enterocolitica O :9, Francisella tularensis, Vibrio cholerae, E. coli O : 157, Coxiella
burnetii.
▪ Antigène tamponné (EAT) ou test au rose Bengale : technique d’agglutination sur
lame qui détecte de façon semi-quantitative la présence d’IgG et d’IgM. La réponse
est positive précocement (2 à 3 semaines) et la sensibilité technique est très élevée
(>95%). Elle reste positive plus longtemps que la SAW. Ce test présente les mêmes
limites que la SAW (réactions croisées).
▪ Méthode d’immunofluorescence indirecte : Elle permet de titrer les IgM et les IgG
séparément. Des titres de 80 en IgM et 160 en IgG sont habituellement considérés
comme seuils de positivité. Un profil particulier correspondant à un taux élevé en IgG
et faible ou négatif en IgM s’observe chez les patients présentant une infection
chronique à Brucella. Il existe également des réactions croisées qui sont à l’origine
de faux positifs, en particulier pour Y. enterocolitica O:9.
Leptospira spp. :
Pour le diagnostic sérologique, il est nécessaire de prélever deux tubes de sang
sans anticoagulant, si possible à 2 semaines d’intervalle, pour évaluer la cinétique
des anticorps (séroconversion) par le test de Mico-agglutination de Martin et Pettit ou
MATT. Il existe aussi une méthode immuno-enzymatique qui recherche la présence
d’IgM.
Le traitement antibiotique précoce retarde l’apparition des anticorps.
Les résultats sérologiques doivent être interprétés en fonction des données cliniques
et épidémiologiques. En particulier, la connaissance de la date de début de la
maladie, marquée par l’apparition de la fièvre, est une donnée indispensable puisque
les anticorps ne sont détectables qu’à partir de la fin de la première semaine de la
maladie.
La technique immuno-enzymatique permet la détection des IgM dès le 3ème jour de la
maladie. Cependant, les IgM ne sont pas ou mal détectés pour certains sérogroupes.
Cette réaction se négative généralement dans un délai de 2 à 3 mois.
Le MATT est positif à partir du 5ème jour – 10ème jour de la maladie. Ce test se négative
habituellement dans un délai de 6 mois mais chez de nombreux patients, des taux
résiduels persistent pendant plusieurs années. C’est le seul test sérologique
permettant l’identification du sérogroupe responsable de la maladie.
Mycoplasma pneumoniae :
Après la primo-infection, les anticorps apparaissent après 7 à 10 jours, atteignent un
pic à 3 à 6 semaines, puis leurs taux diminue en quelques mois, voire un an.
L’infection aiguë est confirmée par la présence d’IgM ou en leur absence par une
augmentation significative du titre des IgG entre les deux prélèvements. Les IgM ne
sont pas présentes lors des réinfections. Elles peuvent persister pendant plusieurs
mois après l’infection aiguë, en particulier chez l’enfant. L’analyse de deux sérums
consécutifs a démontré une bien meilleure sensibilité que celle d’un seul sérum.