Les Sérologies Bactériennes

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LES SEROLOGIES

BACTERIENNES

Intérêt :
Pour la meilleure qualité diagnostique et pour une prise en charge thérapeutique
optimale, il est nécessaire d’utiliser des référentiels établis et pertinents issus des
Sociétés Savantes, et à partir desquels on a établi une stratégie de prescription
adaptée des examens de biologie médicale.
Pour ce faire, votre laboratoire a fait le choix du Rémic, principal référentiel en
Microbiologie tant du point de vue de la prescription, des préconisations de
réalisation des prélèvements, de leurs critères d’acceptation que du point de vue des
bonnes pratiques d’organisation du travail.
En ce qui concerne la prescription des sérologies bactériennes, les indications
sont limitées et les résultats ne peuvent être interprétés que dans un contexte
clinique bien défini. En conséquence, certaines sérologies « systématiques » (sans
éléments cliniques pertinents) se révèlent le plus souvent inutiles,
puisqu’ininterprétables.
Il est donc important de veiller à la cohérence bio-clinique des sérologies
bactériennes demandées afin d’éviter toute prescription non justifiée.

Données générales sur les sérologies :


 La recherche directe du germe lorsqu’elle est possible doit être privilégiée.
En effet, le recours à une sérologie bactérienne n’est contributif que pour les
quelques situations suivantes :
 Bactéries en très faible quantité
 Infection décapitée par un traitement antibiotique précoce
 Bactéries de croissance difficile ou impossible (germes intra cellulaires)
 Prélèvement invasif
 Diagnostic rétrospectif d’une infection guérie
 Aide au diagnostic de certaines affections rhumatologiques ou neurologiques (à titre
d’exemple : Syndrome de Guillain-Barré, polynévrite)
 Statut vaccinal
 Suivi thérapeutique

 L’interprétation d’un statut sérologique nécessite une analyse comparative de


deux échantillons sanguins espacés de 1 à 3 semaines (donnée attenante aux
conclusions des sérologies). Elle doit être envisagée dans un contexte clinique
précis, en raison des interférences liées aux réactions croisées, à la cinétique et au
délai d’apparition des anticorps, à la séroprévalence élevée de certains anticorps et à
la persistance des anticorps. L’interprétation des sérologies bactériennes requiert
donc de connaitre le contexte de la prescription (recherche de la cause d'un état
infectieux, de surveiller l'évolution d'une infection traitée ou de s'assurer d'un état
d'immunité), une fiche de renseignement accompagne ainsi vos prélèvements.

Pertinence des sérologies bactériennes :


Renseignements cliniques
indispensables :
Pour les sérologies utiles selon le contexte médical, il est important de préciser au
Laboratoire les éléments suivant :

 Bordetella pertussis (Coqueluche) : Toux ? Depuis combien de temps ?


 Borrelia spp. (Maladie de Lyme) : Piqûre de tique ? Manifestations cutanées ?
 Campylobacter spp. :Arthrites ? Syndrome de Guillain-Barré ? Diarrhées ?
 Chlamydia trachomatis : Infection haute chez la femme ? Ulcération génitale ou
rectale ?
Bilan d’infertilité ? Arthrite réactionnelle ?
Pneumopathie néo-natale ?
Infection basse ? Trachome ? Suivi après traitement
d’une
Infection à Chlamydiae ?
 Chlamydia pneumoniae : Infection respiratoire haute ou basse ?
 Haemophilus spp. : Contrôle immunité-post-vaccinale ? Suspicion d’infection ?
 Helicobacter pylori : Ulcère hémorragique ? Prise récente d’IPP ? Prise récente
d’antibiotiques ? Atrophie gastrique ?
Lymphome de MALT ?
Suspicion d’infection à H. pylori (dyspepsie, ulcère gastroduodénal) ?
Contrôle après traitement d’une infection à H. pylori ?
 Salmonella spp. : Suspicion de typhoïde ? Diarrhées?
 Streptocoques (ASLO, ASDOR) : Complications post-streptococciques (RAA,
GNA) ?
Infection cutanéo-muqueuses ?
 Yersinia spp. : Arthrite ? Erythème noueux ? ATCD récent de coproculture
négative ?
Diarrhées ?

LES SEROLOGIES INUTILES :


Nos préconisations de gestion
Informations complémentaires
 Bordetella pertussis (Coqueluche) :
La PCR est le diagnostic biologique à privilégier (Ecouvillonnage naso-pharyngé).
La sérologie coqueluche présente différents inconvénients qui ont conduit à son
abandon : absence de tests commerciaux validés, très mauvaise spécificité
(incapacité à différencier anticorps vaccinaux et anticorps infectieux), augmentation
de la couverture vaccinale.
Le diagnostic bactériologique de la coqueluche repose sur la PCR durant les 2 à 3
semaines suivant le début de la toux. La PCR est inutile si la toux paroxystique est
présente depuis plus de trois semaines car la sensibilité de la PCR décroît avec la
durée de la toux mais elle peut être utilisée pour diagnostiquer des cas secondaires.
En résumé :
Toux < 21 jours à PCR coqueluche
Toux > 21 jours à PCR coqueluche si cas de coqueluche confirmés dans l’entourage
+/- Absence de rappel vaccinal.

 Neisseria gonorrhoeae (Gonocoque) :


Le diagnostic se fait par la recherche directe de la bactérie.
Les tests sérologiques développés manquent de spécificité et de sensibilité, ce qui
les rend inutiles pour le diagnostic de ces infections. Les techniques de détection des
anticorps anti-gonococciques ne doivent pas être utilisées.

 Pasteurella spp. :
Le diagnostic se fait par recherche directe de la bactérie.
Les pasteurelloses humaines sont associées de façon irrégulière à la production
d’anticorps. La recherche de ceux-ci ne peut donc pas être considérée par les
techniques actuelles comme ayant une valeur prédictive positive satisfaisante.

 Shigella spp. :
Il n’existe pas actuellement de données scientifiques montrant que le sérodiagnostic
de shigellose ait un intérêt diagnostique. De plus, les tests commercialisés ne sont
pas spécifiques. Le diagnostic d’infection à Shigella se fait par la recherche directe
de la bactérie, le plus souvent dans les selles.

 Staphylocoques :
Que ce soit pour Staphylococcus aureus ou pour Staphylococcus epidermidis, les
différents sérodiagnostics se sont révélés décevants du fait de leur faible spécificité.
La recherche d’anticorps anti-staphylococciques doit donc, pour l’instant, être limitée,
en attendant la validation de tests plus spécifiques.

LES SEROLOGIES UTILES SELON LE


CONTEXTE :
Nos préconisations de gestion

Informations complémentaires
 Campylobacter spp. :
Le sérodiagnostic n’a d’intérêt qu’en cas de pathologie post-infectieuse de type
arthrite ou syndrome de Guillain-Barré. Il peut se faire par ELISA ou par réaction de
fixation du complément (des tests commerciaux sont disponibles). Il est réalisé dans
certains centres spécialisés.

 Chlamydia pneumoniae (Chlamydophila pneumoniae) :


Le sérodiagnostic Chlamydia pneumoniae se heurte à deux écueils : la cinétique
lente des anticorps et l’absence de protéine immuno-dominante bien définie. Le
manque de spécificité du sérodiagnostic pourrait expliquer la séroprévalence élevée
dans la population générale qui rend ininterprétable un résultat de sérologie.
En attendant la mise au point de tests sérologiques utilisant des protéines
recombinantes spécifiques de C. pneumoniae, le sérodiagnostic tel qu’il se fait à
l’heure actuelle pourrait être abandonné.
Sérologie utile pour le diagnostic étiologique d’une infection respiratoire haute ou
basse d’origine communautaire.

 Chlamydia trachomatis :
Contexte où la sérologie est utile : Diagnostic étiologique d’une infection haute chez
la femme, diagnostic étiologique d’une ulcération génitale ou rectale évoquant une
LGV (notamment chez le sujet homosexuel masculin, mais même si un titre élevé
d’IgG doit faire évoquer le diagnostic de LGV, seule une recherche directe positive
avec une souche sérovar L permet d’affirmer le diagnostic), bilan d’hypofertilité du
couple, diagnostic étiologique d’une arthrite réactionnelle ou d’un syndrome de
Fiessinger-Leroy-Reiter (chez l’homme notamment), diagnostic étiologique d’une
pneumopathie néo-natale. Le sérodiagnostic dans les infections profondes prend tout
son intérêt étant donné la difficulté d’accessibilité du site infectieux :
▪ Un titre élevé d’IgG ou d’Ig totales (≥ 64) est significatif d’une infection passée ou
en cours ;
▪ La recherche d’IgM n’a d’intérêt que dans les pneumopathies du nouveau-né.
Après une infection à C. trachomatis, les anticorps persistent à un taux élevé
pendant plusieurs mois. Il est souvent difficile de distinguer une cicatrice sérologique
d’une réelle infection en évolution. La sérologie ne permet pas de surveiller
l’évolution de la maladie.
Contexte où la sérologie est inutile : Diagnostic d’infection basse, de trachome et le
suivi thérapeutique. Dans ces contextes, la recherche de la bactérie est la méthode
de choix.

 Helicobacter pylori :
La sérologie Helicobacter pylori est recommandée comme test diagnostique en cas
d’ulcère hémorragique, d’utilisation récente d’inhibiteur de la pompe à protons (IPP),
d’antibiotiques ou en cas de charge bactérienne faible (atrophie gastrique et
lymphome de MALT) car les autres tests peuvent être faussement négatifs.
Cependant elle ne permet pas de distinguer une infection active d’une infection
ancienne à cause de la persistance fréquente des anticorps après un traitement
antibiotique efficace. Elle n’est donc pas utilisée pour le contrôle d’éradication.
 Mycoplasma pneumoniae :
Après la primo-infection, les anticorps apparaissent après 7 à 10 jours, atteignent un
pic à 3 à 6 semaines, puis leurs taux diminuent en quelques mois, voire un an.
L’infection aiguë est confirmée par la présence d’IgM ou en leur absence par une
augmentation significative du titre des IgG entre les deux prélèvements. Les IgM ne
sont pas présentes lors des réinfections. Elles peuvent persister pendant plusieurs
mois après l’infection aiguë, en particulier chez l’enfant. L’analyse de deux sérums
consécutifs a démontré une bien meilleure sensibilité que celle d’un seul sérum

 Salmonella spp. :
Le test de Widal-Félix n’est plus recommandé pour le screening des patients car il
pose un nombre considérable de problèmes techniques et interprétatifs. Une réaction
négative n’exclut pas une infection (période d’incubation, pro-zone). Une réaction
positive avec un antigène donné peut ne pas permettre le diagnostic parce qu’il
existe des augmentations d’agglutinines hétérologues (réaction anamnestique).
Seules les séroconversions sont à prendre en compte au cours d’une typhoïde
suspectée. Les recherches directes doivent être favorisées.

 Streptocoques (ASLO, ASDOR) :


Ces sérologies n’ont d'intérêt que dans le diagnostic étiologique des complications
post-streptococciques (Rhumatisme Articulaire Aigu, Glomérulonéphrite Aigue) mais
leur interprétation est délicate. Dans le cadre des infections invasives cutanéo-
muqueuses, l'élévation des taux d’anticorps sériques est trop tardive ou inconstante
pour contribuer au diagnostic ; le diagnostic se fait alors par la recherche directe de
Streptococcus pyogenes par culture.

 Yersinia spp. :
La sérologie est utile lorsque la coproculture n’a pas été effectuée ou est restée
négative, lorsque le patient a été mis sous antibiothérapie, ou lors de l’apparition des
complications secondaires (arthrite, érythème noueux) pouvant survenir alors que le
germe a déjà été éliminé.
Les anticorps sont détectés une semaine après le début des signes cliniques,
disparaissent en 2 à 6 mois, parfois plus tardivement.
La sensibilité et la spécificité de la séro-agglutination sont médiocres. Des réactions
croisées avec Brucella et Salmonella notamment peuvent donner de fausses
réactions positives.
Les méthodes ELISA et Western-blot détectant les Yops ont une sensibilité et une
spécificité bien supérieures à celles de la séro-agglutination. Elles distinguent les
différents isotypes d’immunoglobulines produites. Ces méthodes sont donc
préférables à la séro-agglutination, même si elles ne différencient pas une
pseudotuberculose d’une infection à Y. enterocolitica et que des réactions croisées
avec Borrelia burgdorferi ou Brucella spp peuvent être observées.
LES SEROLOGIES UTILES : informations
générales
 Bartonella spp. (Maladie des griffes du chat) :
La recherche de Bartonella spp. est particulièrement intéressante en cas
d’exploration de la maladie des griffes du chat (B. henselae) et des syndromes
ganglionnaires chroniques (B. quintana principalement), des endocardites à
hémocultures négatives (B. quintana, B. henselae, B. elizabethae, principalement),
des bactériémie chez les patients sans domicile fixe (B. quintana), de la fièvre des
tranchées (B. quintana), et d’angiomatose bacillaire au cours de l’infection à HIV (B.
henselae).

B. bacilliformis peut être responsable d’une septicémie avec hémolyse (fièvre


d’Oroya) correspondant à la phase d’invasion aigue et suivi d’une phase latente avec
tumeurs cutanées rougeâtres et friables (verruga peruana) (Distribution
géographique limitée aux Andes).
La sérologie est la méthode la plus utilisée en routine. L’immunofluorescence
indirecte est la méthode de référence car la sensibilité et la spécificité sont moins
bonnes en ELISA.
Un titre d’IgG ≥ 64 est significatif ; un titre d’IgG ≥ 800 a une valeur prédictive positive
de 90% pour une endocardite.
L’existence de réactions antigéniques croisées est responsable d’un manque de
spécificité, notamment avec Coxiella et Chlamydia, de certaines trousses
commercialisées.

 Brucella spp. :
Les tests sérologiques détectent principalement les anticorps anti-LPS. Aucun de ces
tests ne permet un diagnostic de certitude de brucellose. En effet, il existe de
nombreuses réactions sérologiques croisées, en particulier entre Brucella spp.
et Yersinia enterocolitica O:9.
Le Western-Blot ne permet pas de différencier la réponse anticorps vis-à-vis des
antigènes de ces deux bactéries. La pratique de la sérologie de Y. enterocolitica O:9
de type ELISA permet de détecter spécifiquement les anticorps anti-protéines
membranaires de cette espèce.
Il existe 3 tests sérologiques :
▪ Séro-agglutination de Wright (SAW) : La SAW détecte les IgM. Elle est positive
précocement, en 2 à 3 semaines, mais peut ensuite devenir négative, surtout en
phase chronique de la maladie. La SAW peut être faussement négative du fait de la
présence d’anticorps bloquants ou du fait d’un phénomène de zone. La SAW peut
être faussement positive du fait de réactions croisées surtout avec Y.
enterocolitica O :9, Francisella tularensis, Vibrio cholerae, E. coli O : 157, Coxiella
burnetii.
▪ Antigène tamponné (EAT) ou test au rose Bengale : technique d’agglutination sur
lame qui détecte de façon semi-quantitative la présence d’IgG et d’IgM. La réponse
est positive précocement (2 à 3 semaines) et la sensibilité technique est très élevée
(>95%). Elle reste positive plus longtemps que la SAW. Ce test présente les mêmes
limites que la SAW (réactions croisées).
▪ Méthode d’immunofluorescence indirecte : Elle permet de titrer les IgM et les IgG
séparément. Des titres de 80 en IgM et 160 en IgG sont habituellement considérés
comme seuils de positivité. Un profil particulier correspondant à un taux élevé en IgG
et faible ou négatif en IgM s’observe chez les patients présentant une infection
chronique à Brucella. Il existe également des réactions croisées qui sont à l’origine
de faux positifs, en particulier pour Y. enterocolitica O:9.

Le diagnostic sérologique de Brucellose n’a d’intérêt qu’en l’absence de culture ou


de défaut de culture. Les tests sérologiques doivent être combinés, le plus souvent
un EAT et une SAW. En cas de positivité, la confirmation est établie par le CNR
des Brucella. Il est indispensable d’analyser deux sérums prélevés entre 3 et 4
semaines d’intervalle avant de conclure.

Cinétique des anticorps

 Borrelia spp. (Maladie de Lyme) :


La démarche sérologique recommandée pour le diagnostic de la borréliose de Lyme
comporte deux temps. Un premier test de dépistage, le plus souvent par ELISA, puis,
si le résultat est positif ou douteux, un test de confirmation par immuno-empreinte sur
le même échantillon afin d’augmenter la spécificité de la sérologie.
A la phase disséminée précoce, il peut être nécessaire d’analyser deux prélèvements
réalisés à 3 ou 4 semaines d’intervalle. Pour les tests de dépistage par ELISA et de
confirmation par immuno-empreinte, une spécificité minimum de 90% et de 95%
respectivement, est recommandée par l’EUCALB (European Union Concerted Action
on Lyme Borreliosis). Ces techniques manquent toutes de sensibilité à la phase
cutanée initiale de l’infection (érythème migrant), de ce fait elles ne sont ni utiles ni
indiquées à ce stade de l’infection.
Les résultats de la sérologie doivent toujours être interprétés en fonction du contexte
clinique et épidémiologique. Le diagnostic ne peut être posé devant leur seule
positivité.

Le sérodiagnostic est utile au stade de manifestation disséminée précoce : la


sérologie est fréquemment positive. La séroconversion ou l’ascension significative du
titre d’anticorps signe une infectionaigue. .
Devant un résultat de LCR positif : il conviendra alors d’éliminer un passage passif
des anticorps sériques dans le LCR. On affirmera alors le diagnostic de neuro
borréliose en complétant l’examen sérologique par la mise en évidence d’une
synthèse intra-thécale d’anticorps spécifiques.
Dans les formes tardives ou chroniques : la séropositivité avoisine les 100% et le
taux d’IgG est souvent très élevé. En immuno-empreinte, la présence d’IgG dirigés
contre un grand nombre d’antigène de B. burgdorferi est constamment observée à ce
stade de la maladie.

 Chlamydia pneumoniae (Chlamydophila pneumoniae)


La sérologie est utile pour le diagnostic étiologique d’une infection respiratoire haute
ou basse d’origine communautaire.
Le sérodiagnostic Chlamydia pneumoniae se heurte malgré tout à deux écueils : la
cinétique lente des anticorps et l’absence de protéine immuno-dominante bien
définie. Le manque de spécificité du sérodiagnostic pourrait expliquer la
séroprévalence élevée dans la population générale qui rend difficilement
interprétable un résultat de sérologie.

 Chlamydia psittaci (Chlamydophila psittaci) :


La psittacose s’accompagne souvent de titres élevés d’anticorps (> 256) mais des
réactions croisées avec les deux autres antigènes peuvent gêner l’interprétation.
Cependant, une augmentation significative du titre d’anticorps anti-C. psittaci est
caractéristique.
Un cas suspect est un cas présentant un tableau clinique compatible avec une
psittacose et une exposition à des oiseaux.
Un cas est confirmé si la recherche directe (culture ou PCR) est positive ou si une
séroconversion ou une augmentation significative du titre des anticorps (x4) sur deux
échantillons prélevés à deux semaines d’intervalle en présence ou non d’IgM (≥ 16)
est observée.
Un cas est probable si le titre d’anticorps IgG est ≥ 128 ou s’il est < 128 avec des
IgM.
Un cas est possible s’il est lié épidémiologiquement à un cas confirmé avec un titre
d’IgG < 128 sans IgM.
 Clostridium tetani (Tétanos) :
Le diagnostic de tétanos est un diagnostic clinique.
Deux cas où la sérologie a un intérêt :
-Le titrage des anticorps anti-tétanique est un bon marqueur du fonctionnement de la
lignée lymphocytaire B. Le sérodiagnostic a donc un intérêt dans le cadre de l’étude
de reconstitution des moelles osseuses après greffe ou chimiothérapie lourde.
-Détermination rapide du statut vaccinal chez un patient présentant une plaie
souillée. Devant un taux d’anticorps non protecteurs, le résultat obtenu conduit alors
à une immunothérapie passive par des gammaglobulines humaines.
Cette procédure a remplacé la recommandation de revaccination et éventuellement
l’injection de gammaglobulines anti-tétaniques dans tous les cas où l’on ne disposait
pas de la preuve formelle d’une vaccination anti-tétanique complète et récente.
Désormais, la revaccination et l’injection de gammaglobulines concernent les seuls
patients qui n’ont pas un titre d’anticorps protecteur suffisant.

 Coxiella burnetii (Fièvre Q) :


La méthode utilisée est l’immunofluorescence indirecte qui est la méthode de
référence. C burnetii présente une variation de phase antigénique avec une phase I
et une phase II.
La sérologie permet de connaître le titre d’Ig totales et d’IgM. Lorsque le titre d’Ig
totales anti-phase II est ≥ 1600, une détermination des titres Ig totales, IgM et IgA
anti-phase I doit être réalisée. La sensibilité de la méthode atteint 90% à la troisième
semaine.
La présence d’un titre d’anticorps anti-phase II Ig totales ≥ 200 ou IgM ≥ 50, signe un
contact récent avec C. burnetii. La présence d’anticorps Ig Totales anti-phase II ≥
1600 ou d’un titre d’anticorps anti-phase I IgG ≥ 800, traduit une forme chronique
d’infection à C. burnetii. La présence d’anticorps anti-phase I de type IgA est en
faveur d’une endocardite.
 Francisella tularensis (Tularémie) :
La sérologie est la méthode de diagnostic la plus pratiquée en première intention. La
technique de microagglutination est la technique de référence.
La fenêtre sérologique est habituellement de 2 à 3 semaines. Les tests sérologiques
peuvent donc être négatifs à la phase précoce. Les anticorps IgG (parfois IgM)
peuvent persister plusieurs années après l’infection. Il est donc indispensable
d’effectuer deux prélèvements de sérums à deux semaines d’intervalle. L’observation
d’une séroconversion ou d’une augmentation d’au moins 4 fois des titres
sérologiques permet de confirmer le diagnostic microbiologique de tularémie,
d’autant que les réactions croisées sont rares.

 Legionella spp. (Légionellose) :


Le sérodiagnostic présente des inconvénients : il confirme moins de 10% des
diagnostics de légionellose en France et en Europe et il donne des résultats tardifs,
voire rétrospectifs, souvent sans impact majeur sur la décision médicale.
Le seul avanntage du sérodiagnostic est qu’il permet le diagnostic de légionellose
à Legionella autre que L. pneumophila sérogroupe 1 non diagnostiqué par le test
urinaire. Ainsi le sérodiagnostic doit être limité à la présence d’une antigénurie
négative associée à une forte suspicion de légionellose et en absence de
prélèvement pulmonaire disponible.
Procéder à un prélèvement précoce, dès le début des signes cliniques, et à un
prélèvement tardif 2 à 3 semaines après le début de la maladie, et éventuellement 5
semaines plus tard en l’absence de séroconversion.
Les anticorps apparaissent le plus souvent 2 semaines après le début de l’infection,
le pic étant atteint environ 4 à 5 semaines après le début de l’infection. La cinétique
des IgM et des IgG est assez parallèle.

 Leptospira spp. :
Pour le diagnostic sérologique, il est nécessaire de prélever deux tubes de sang
sans anticoagulant, si possible à 2 semaines d’intervalle, pour évaluer la cinétique
des anticorps (séroconversion) par le test de Mico-agglutination de Martin et Pettit ou
MATT. Il existe aussi une méthode immuno-enzymatique qui recherche la présence
d’IgM.
Le traitement antibiotique précoce retarde l’apparition des anticorps.
Les résultats sérologiques doivent être interprétés en fonction des données cliniques
et épidémiologiques. En particulier, la connaissance de la date de début de la
maladie, marquée par l’apparition de la fièvre, est une donnée indispensable puisque
les anticorps ne sont détectables qu’à partir de la fin de la première semaine de la
maladie.
La technique immuno-enzymatique permet la détection des IgM dès le 3ème jour de la
maladie. Cependant, les IgM ne sont pas ou mal détectés pour certains sérogroupes.
Cette réaction se négative généralement dans un délai de 2 à 3 mois.
Le MATT est positif à partir du 5ème jour – 10ème jour de la maladie. Ce test se négative
habituellement dans un délai de 6 mois mais chez de nombreux patients, des taux
résiduels persistent pendant plusieurs années. C’est le seul test sérologique
permettant l’identification du sérogroupe responsable de la maladie.

 Mycoplasma pneumoniae :
Après la primo-infection, les anticorps apparaissent après 7 à 10 jours, atteignent un
pic à 3 à 6 semaines, puis leurs taux diminue en quelques mois, voire un an.
L’infection aiguë est confirmée par la présence d’IgM ou en leur absence par une
augmentation significative du titre des IgG entre les deux prélèvements. Les IgM ne
sont pas présentes lors des réinfections. Elles peuvent persister pendant plusieurs
mois après l’infection aiguë, en particulier chez l’enfant. L’analyse de deux sérums
consécutifs a démontré une bien meilleure sensibilité que celle d’un seul sérum.

 Rickettsies (Fièvre boutonneuse, Typhus des broussailles) :


La méthode la plus utilisée est l’immuno-fluorescence indirecte. C’est la méthode de
référence.
L’ascension des anticorps anti-Rickettsia est souvent tardive. Par ailleurs il existe
une antigénicité croisée entre les espèces du groupe boutonneux et le groupe
typhus, rendant l’identification de l’espèce impossible par la seule immuno-
fluorescence. L’immuno-blot permet de préciser l’espèce de Rickettsia responsable
de la séropositivité.

 Treponema pallidum (Syphilis) :


Il existe de nombreuses techniques divisées en 2 groupes suivant l’origine de
l’antigène utilisé.
On distingue :
▪Les tests à antigène non tréponémique, qui utilisent un antigène cardiolipidique
(TNT).
▪Les tests à antigène tréponémique (TT).
Il existe toujours une phase à sérologie négative au début de l’infection, même avec
des méthodes très sensibles (ELISA IgM).
L’apparition des anticorps, ou séroconversion survient 30 à 40 jours après la
contamination. La sensibilité et la spécificité varie selon le stade de la maladie.
L’évolution des anticorps est influencée par un traitement antibiotique (apparition
retardée si traitement avant prélèvement sanguin). La sérologie est négative en cas
de traitement précoce bien conduit.
Il est impossible de faire la différence entre les anticorps dus aux tréponématoses
non vénériennes (Pian, Bejel, Pinta) et ceux dus à la syphilis.

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