Chap 1 Entrepots

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CLASSE : NIVEAU II GLT ANNEE ACADEMIQUE :

2023/2024

CODE DU COURS : UE : GESTION DES ENTREPOTS ENSEIGNANT : KOUEBOU NGOUCHE


LANDRI

Chapitre i : Présentation du cONcePt d’entrepôt

L’entrepôt est positionné sur la chaine logistique globale et joue un rôle déterminant
en termes d’accélération et de fiabilisation des flux tant physique qu’informationnel. Il
apparaît à ce titre comme un outil stratégique au sein de la chaîne logistique de l’entreprise à
travers le rôle régulateur qu’il joue dans la supply chain en termes de maîtrise des flux et des
délais.

Mais, la reconnaissance de ce rôle stratégique a évolué dans le temps. Par le passé,


une « approche traditionnelle » considérait l’entrepôt comme des simples lieux d’entreposage
et de manutention de marchandises sans valeur ajoutée où les produits devraient rester le
moins longtemps possibles. Aujourd’hui, une « vision systémique » de l’entrepôt permet de
mettre en évidence le fait que son action a un impact qui règne sur la performance globale de
l’entreprise.

SECTION I : L’APPROCHE TRADITIONNELLE DE LA FONCTION


D’ENTREPOSAGE

Cette approche ne voit dans l’entrepôt qu’un « lieu banal » structuré par un ensemble
de fonctions accolées (juxtaposées) dont l’objectif est de livrer une zone de chalandise
donnée. Cette définition conçoit l’entrepôt comme une « boîte noire » : décrit sa forme, les
flux informationnels et matériels qu’elle perçoit sans ouvrir la boîte pour en décrire le
contenu.
Cependant, cette approche nous permet de connaître la nature et le rôle de l’entrepôt.
L’objet de cette section est de définir le concept d’entrepôt et mettre en évidence le modèle de
circulation des flux selon l’approche traditionnelle.

1.1. Définition et rôle de l’entrepôt

On parle d’entrepôt, de magasin, de plateforme sans être toujours capable de


distinguer ces notions. Si la confusion est souvent faite, c’est parce qu’il n’existe pas un
système de stockage dédié à une seule typologie d’activité. La majorité des zones de stockage
joue en même temps le rôle de plate-forme et d’entrepôt.

1.1.1. définition de l’entrepôt ou magasin

L’entrepôt est généralement considéré comme le lieu d’hébergement des stocks.


Autrement dit, c’est le lieu où sont stockées des marchandises dans le but précis :

 utilisation différée des matières premières pour la production « flux amont » ;

 déconditionnement et reconditionnement des marchandises lors de leur séjour ;

 groupage ou fractionnement des produits finis avant expédition.

1.1.2. la plate forme ou cross docking

Encore appelé HUB (plate-forme de correspondance), la plate-forme désigne l’endroit


où l’on reçoit de la marchandise pour la réexpédier dans un délai très court. Il est rare de
pratiquer des opérations de reconditionnement sur une plate-forme puisque l’objectif principal
est de rediriger les flux vers une autre destination.

L’utilisation de la plate-forme est déterminante dans les actions d’optimisation de la


chaîne logistique car elle permet de massifier les flux quelque soit la distance et la diversité
des fournisseurs et des clients. Elle permet aussi de réaliser les économies de transport.

1.1.3. Les schémas de flux

En logistique, on parle de schéma de flux pour distinguer la représentation graphique


qui formalise les grands maillons de la chaîne logistique, le processus suivi par les flux
Physique des fournisseurs jusqu’aux clients en passant par des zones de stockages ainsi
que des unités de production. Contrairement à une unité de production où tous les acteurs
sont sur une surface visible à l’œil nu en matière de logistique. Les flux démarrent très loin
en amont pour se terminer loin en aval bien au-delà des frontières de l’entreprise. Il existe
de nombreux schémas de flux que nous étudierons en quatre cas : le schéma classique, le
stock consigné ou magasin avance fournisseur (MAF), l’organisation en plateforme départ
et le schéma multi plateforme.

a) le schéma classique

Ce schéma consiste à approvisionner les pièces auprès des fournisseurs (ou à livrer
les produits aux clients) directement dans les usines ou sur ce que l’on appelle stock
déporté. L’utilisation de ce type de schéma se justifie dans deux cas :
 Soit le client n’a pas la capacité de stockage nécessaire et doit soustraire des mètres
carrésà un logisticien. Dans ce cas, il entrepose sa marchandise hors de ses propres
installations. Il peut choisir de conserver son stock chez son fournisseur et ne le
récupérer au fur et à mesure en fonction de ses besoins (rythme de la demande sur le
marché ou alors le rythme de consommation de la matière à l’usine).

 Soit un même stock déporté alimente plusieurs usines situées dans les zones
géographiquement différentes. Dans ce cas, on décide de conserver les stocks dans un
endroit au centre des lieux à irriguer.

Figure 1 : schéma des flux d’entreposage à stock déporté

FOURNISSEUR USINE (client)

ENTREPOTS

(Stock déporté)

b) le stock consigné ou Magasin Avancé Fournisseur (MAF)

Ici le fournisseur organise l’approvisionnement et l’administration du stock en


amont à la place de son client. Ce dernier a confiance à la performance de son fournisseur
au point de
lui confier toute la logistique amont (logistique de l’approvisionnement). Le
réapprovisionnement n’est alors organisé qu’au niveau de la ligne de fabrication au
jour le jour en fonction des besoins. Le MAF peut se retrouver dans les murs du client
mais la plupart du temps il est sur une zone de stockage déporté afin de permettre au
propriétaire de stock d’avoir toute l’autonomie nécessaire pour son administration.
Figure 2 : schéma des flux d’entreposage à stock consigné

FOURNISSEUR USINE (client)


ENTREPOTS

(MAF)
c) organisation en plate-forme départ

Cette pratique consiste à positionner des plates-formes ou cross docking


(réception puis réexpédition rapide des produits) à des endroits stratégiques de la
chaine logistique. Ceci dans un souci de « synchronisation » et de massification des
flux. Et permet de réaliser des économies significatives au niveau du coût de transport
et d’assurer un meilleur suivi des produits tout le long de la chaîne logistique.

Figure 3 : schéma des flux d’entreposage en plate-forme départ

Fournisseur 1

Fournisseur 2 Plateforme départ


Usine

Fournisseur 3

En effet, le passage en plate-forme départ joue un rôle de jalon dans


l’organisation d’un approvisionnement ou d’une expédition à l’internationale. Il a
donc un effet structural sur l’organisation d’une expédition.

d) schéma multi plateformes

Ces zones de stockage jouent à la fois un rôle de plate-forme et d’entrepôt


et ont un impact crucial sur le respect des délais. Elles permettent de rapprocher
l’entreprise de ses fournisseurs, de centraliser les approvisionnements dans une
plateforme de proximité dans le but de massifier les stocks avant d’organiser les
transferts vers les plateformes arrivées.

Les plateformes arrivées servent des lieux de centralisation des stocks


avant leurs orientations vers les usines. Et, après la production, les stocks sont
réorientés vers les mêmes plateformes arrivées (qui jouent le rôle d’entrepôts). La
position stratégique des plates-formes arrivées permet d’irriguer rapidement et à
moindre coût le marché aval

Figure 4 : schéma des flux d’entreposage multi plateformes

Fournisseur 1
Fournisseur 3

Plate-forme départ

Fournisseur 2
Fournisseur 4

Usine 1 Plate-forme arrivée Usine 2

Client 1 Client 2 Client 3

Il apparait donc à ce niveau que l’entrepôt n’est pas un simple lieu banal de
stockage et de déstockage de marchandises. Mais un élément stratégique qui
apporte de la valeur ajoutée à la marchandise.

. ORGANISATION DE L’ENTREPOT SELON


L’APPROCHE TRADITIONNELLE
Le déroulement du processus de gestion des entreprises dans l’approche
traditionnelle induit les opérations suivantes : Les réceptions de la marchandise,
Les contrôles de marchandise, Les mises en stock des produits, Le renseignement
des bases de données sur les approvisionnements, Réception des ordres de
commandes, La préparation des commandes, Le conditionnement et emballages,
L’allotissement des commandes, Contrôle des expéditions, Actualisation des bases
de données sur l’exécution des expéditions

A ces fonctions peuvent s’adjoindre des tâches physiques à savoir le marquage,


l’étiquetage, le reconditionnement, la gestion des garanties de marchandises. Les tâches
administratives liées aux inventaires. Les activités de tenue de stocks, gestion de
ressources humaine et matérielle, le traitement et le recyclage des déchets.

On admettra cependant que cette approche a une vue essentiellement


fonctionnaliste et a toutes les chances de déboucher sur une impossibilité de pilotage et
d’affectation des ressources sans trop de discernement en réaction à la conjoncture.

SECTION II L’APPROCHE SYSTEMATIQUE DE LA FONCTION


D’ENTREPOSAGE

Dans cette approche, l’entrepôt est conçu comme une entité qui vit et agit. L’on cesse
de percevoir l’entrepôt comme une boite noire et l’ouvrant, on découvre qu’il est composé
d’un système articulé autour d’un ensemble de fonction. Nous allons dans premier temps
caractériser le fonctionnement de l’entrepôt vu sur cet angle. Et par la suite, nous allons
analyser le modèle de pilotage d’un tel dispositif

2.1. LES CARACTERISTIQUES DU SYSTEME D’ENTREPOSAGE

En approchant l’entrepôt, on se rend compte qu’il est un système global constitué de


sous-système en interaction. Le modèle identifié se caractérise autour de deux axes à savoir :

Axe action

Caractérisé par la circulation des flux d’informations qui sont données soit par des
clients soit par l’ensemble des fournisseurs et qui concerne les produits. Les variables
d’action fixent les objectifs à atteindre et définissent le programme global des activités (les
horaires d’expédition, les délais de mise en stock…). Elles déterminent les contraintes à
respecter qui sont le dimensionnement des moyens en matériels, en équipement et en
personnel :

Axe organisation

Qui intègre l’articulation entre le couple commande/client et le couple produit/service


que l’on doit réaliser. Elle induit la question du style d’action dans lequel se trouve l’entrepôt
ou celui qu’il entend créer.
2.2. Le système de pilotage

Le système de pilotage repose sur la définition d’un procédé d’organisation (process).

Pour mieux comprendre la fonction d’entreposage, il importe de la positionner dans le


contexte économique et commercial suivant :

 La priorité du marketing et de la vente sur l’industriel : l’entrepôt est un outil


opérationnel qui doit soutenir la vente et non une réserve.
 Le renouvellement accéléré des produits : l’entrepôt doit tenir compte dans sa gestion
du « temps d’écoulement du stock », mais ce temps peut être influencé par les stratégies
de niches et les actions d’animations de vente ;

 L’accroissement du nombre de référence : cet aspect va en droite ligne avec le point


précédent et rend la gestion des entrepôts complexes dû à la prise en compte du rythme
d’écoulement de chaque référence.

 L’accroissement du niveau de stock : au regard des points précédents il peut apparaître


paradoxale qu’à l’heure de zéro stock que ces derniers atteignent encore des dimensions
importantes.

 Activité de plus en plus cyclique : le rythme de mode, l’évolution des habitudes, la façon
de consommer et des aléas économiques induisent des transformations importantes dans
les flux qui sont enregistrables

 L’importance du facteur humain dans l’organisation logistique : l’homme est le


moyen le plus flexible et le plus adaptable dans le système de pilotage des entrepôts de par
sa réflexion et les transformations de process que l’organisation peut lui demander.

 Importance du concept de qualité : ce qui se cache derrière cette pratique est le fait
d’habituer les structures à travailler en fonction des normes c'est-à-dire donné de la
transparence à toute activité.

 Maîtrise des processus par leur simplification ce qui est simple fonctionne aisément.
Ceci est rendu possible aujourd’hui par la technologie de l’information et de la

TRAVAUX DIRIGES
Vous travaillez dans un entrepôt de 60 m de longueur par 20 m de largeur sur deux étages.
Le rez-de-chaussée est agencé de la manière suivante : des vestiaires de 14 m², des sanitaires
de 3 m² et le reste d’espace de rangement.
A l’étage de ce bâtiment, l’espace est dédié au rangement mis à part le coin cuisine de 25 m².
Les allées de circulation par étage sont définies comme ce qui suit :
1 allée de circulation principale : 80 cm de largeur et 60 m de longueur
3 allées secondaires : 80 cm de largeur et 20 m de longueur.
1) Quelle est la surface totale de rangement dont vous disposez ? (Détaillez vos calculs)
2) Vous recevez une livraison qui occupe 20% de votre espace de rangement. Combien de m²
d’espace de rangement vous reste-t-il (en m²) ? (Détaillez vos calculs)
3) Vous recevez 200 bidons de produit X en Janvier. Chaque bidon a une hauteur de 1 m et un
diamètre de 50 cm.
a) calculez le volume total du produit livré. (Détaillez vos calculs)
b) Votre consommation mensuelle de produit X est de 7 m 3. Vous faudra-t-il recommandé du
produit en cours d’année ? Argumentez votre réponse

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