I212-Agricultureetbiodiversit Partie 2 XH JFS
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/ INRAE
Agriculture et biodiversité,
une alliance indispensable
Par Xavier Houard et Jean-François Silvain
Depuis la parution de la première partie de cet article1, la France et l’Europe ont connu d’importantes manifes-
tations d’agriculteurs, confrontés à des conditions d’exercice de plus en plus contraignantes de leurs métiers. En
réponse à une crise avant tout sociale et économique, le gouvernement a une fois de plus fait le choix d’un recul
sur la question environnementale. Pourtant, nous le soutenons à nouveau ici, il ne peut y avoir d’agriculture
sans biodiversité.
Inventaire et surveillance des Odonates en zone Natura 2000 au cours d’une formation Opie loca-
lisée dans une tourbière du Doubs - Cliché Xavier Houard-Opie
Réorganisation structurelle • Ne pas négliger le potentiel des et maladies des plantes cultivées
de l’agriculture techniques nouvelles d’améliora- et le maintien des populations des
tion végétale (notamment la sélec- insectes pollinisateurs et auxiliaires
Ces recommandations seront d’au- tion au sein des variétés anciennes) (prédateurs naturels des ravageurs
tant plus aisées à mettre en œuvre en veillant à les encadrer avec soin. des cultures).
qu’elles s’appuieront sur une réorga-
nisation structurelle de l’agriculture • Dépasser les clivages entre diffé- Réformer la Politique
permettant de mieux les intégrer. rents types d’agriculture durables, agricole commune (PAC)
En voici quelques grands axes qui en favorisant le partage des pra-
sont autant de solutions concrètes tiques les plus susceptibles d’être Un certain nombre de mesures obli-
fondés sur la nature : bénéfiques à la biodiversité. gatoires ou incitatives déjà mises
en place peuvent être renforcées et
• Mieux adapter les modes de culture • Préserver et valoriser les in- complétées au bénéfice mutuel des
aux potentiels agronomiques des ré- frastructures agroécologiques agriculteurs et de la biodiversité :
gions et des paysages, ainsi qu’aux (IAE) que sont les mares, les ruis-
réalités économiques en adoptant si seaux, les fossés, les haies, les bos- • Mieux rémunérer et généraliser les
besoin des stratégies mixtes promou- quets, les lisières, les arbres isolés Paiements pour services environne-
vant, selon les situations, des produc- et les bandes enherbées, avec no- mentaux (PSE) et les contrats liés
tions intensives à certains endroits, au tamment pour effet de favoriser la aux Mesures agro-environnemen-
bénéfice de la préservation de zones lutte intégrée contre les ravageurs tales et climatiques (MAEC) ;
d’habitats naturels (land sparing) et
du développement de structures de
production moins intensives ailleurs
(land sharing) en lien avec le localisme
et les circuits courts.