Cours - Economie Monét
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Cours - Economie Monét
Cours d’Economie
Monétaire Générale
INTRODUCTION
Cette proposition de William PETTY (19ème siècle) met en exergue le rôle central de la
monnaie, objet de l’économie monétaire. L’économie monétaire est la branche de l’économie
qui s’intéresse notamment aux questions relatives à la monnaie, au financement de
l’économie, aux institutions monétaires et à la politique monétaire. A cet égard, l’objectif de
ce cours consiste à fournir aux étudiants des connaissances relatives aux questions
susmentionnées.
Pour atteindre cet objectif, le cours comprend quatre chapitres ; chacun comportant deux
sections et deux sous-sections. Dans le chapitre premier qui s’intitule « la monnaie », ce cours
définit la monnaie tout en expliquant sa genèse et ses diverses formes. Certains concepts
importants tels que « agrégats monétaires, contreparties monétaires, taux de liquidité de
l’économie, vitesse de la circulation de monnaie » ont fait l’objet d’analyse afin de permettre
aux étudiants de se familiariser avec ces concepts et surtout de les préparer pour les autres
chapitres qui exigent une bonne compréhension de ces concepts. Le deuxième chapitre intitulé
« les théories de l’offre et de la demande de monnaie » cherche, dans un premier temps, à
répondre à la question : qui de la Banque centrale ou des banques commerciales a l’initiative
de la création de monnaie ? Dans un second temps à travers la demande de monnaie, ce
chapitre s’intéresse aux raisons pour lesquelles les agents économiques préfèrent détenir plus
de monnaie qu’ils n’en ont besoin pour effectuer leurs transactions. Ceci conduit à évoquer les
approches des classiques (et néoclassiques), des keynésiens (et néo-keynésiens) et des
monétaristes (dont Friedman) de la demande de monnaie. Le financement de l’économie,
l’intitulé du troisième chapitre, analyse les différentes modalités de financement de
l’économie. En fonction de la modalité de financement dominante dans une économie, deux
types d’économies se distinguent : économie d’endettement et économie de marchés
financiers. Aussi, l’explication du marché monétaire, à travers notamment les instruments qui
y sont utilisés et les acteurs qui y opèrent, fait-elle partie de ce chapitre. Enfin, la politique
monétaire constitue l’intitulé du quatrième et dernier chapitre de ce cours. La politique
monétaire regroupe l’ensemble des actions visant à agir sur la situation économique à
travers la quantité de monnaie en circulation et/ou du taux d’intérêt. De ce fait, elle est une
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Monétaire Générale
Dans ce chapitre, il est question d’examiner tout d’abord les définitions, la genèse et les
formes de la monnaie. Ensuite, les agrégats monétaires, leurs contreparties et la liquidité de
l’économie seront analysés.
La monnaie telle qu’elle apparaît aujourd’hui se présente sous des formes diverses et en
mutation permanente : pièces métalliques, billets, des dépôts à vue, etc. En outre la monnaie
assure une multitude de fonctions : unité de compte, moyen de paiement, actif de placement et
instrument de la politique économique. Pour aborder les questions monétaires et comprendre
l’état actuel des choses, une démarche judicieuse consistera à remonter dans le temps et suivre
progressivement le processus des innovations financières. Toutefois, avant d’aborder cette
question, nous allons définir au préalable la monnaie.
a) Définition fonctionnelle
La monnaie peut être définie par les fonctions qu’elle assure. Elle remplit quatre fonctions
essentielles : c’est à la fois une unité de compte, un moyen de paiement, une réserve de
valeur et un instrument de politique économique.
Par définition, l’unité de compte (lorsqu’elle existe) est, dans une économie, l’étalon servant à
mesurer les prix (donc à « compter »). Dans les économies monétaires modernes, c’est la
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monnaie qui joue ce rôle (on dit alors qu’elle sert de numéraire). Ainsi les prix sont-ils
exprimés en dollars aux États-Unis, en yens au Japon, en Franc congolais en RDC, etc.
D’une façon générale, l’intérêt d’une unité de compte est que son existence simplifie
considérablement le système de prix en vigueur. Prenons à nouveau comme élément de
comparaison une économie de troc, dans laquelle s’échangent n biens et services. En
l’absence d’étalon commun, il est nécessaire que les agents déterminent autant de prix relatifs
qu’il y a de paires de biens, soit
n(n 1)
C 2n prix
2 (1.1)
Si l’on utilise une unité de compte, il suffit de connaître le prix de chaque bien exprimé dans
cet étalon. Ce nombre vaut n si l’unité de compte est « abstraite », Il vaut n 1 si l’unité de
compte est l’un des n biens puisqu’alors le prix de celui-ci en termes de lui-même vaut1. Le
degré de simplicité est maximal lorsque l’étalon de valeur est aussi moyen de paiement. La
monnaie a donc tout avantage à être utilisée comme unité de compte.
On remarquera que, même en l’absence de cette dernière, le système de prix relatifs dans une
économie obéit généralement à certaines règles de cohérence. Soient trois biens A , B , C et
les trois prix relatifs correspondants PAB , PBC et PAC ( PXY désignant le nombre d’unités de bien
X obtenu par unité de bien Y). Si les coûts de transaction sont suffisamment faibles, on a:
S’il en allait autrement, en effet, un agent avisé pourrait s’enrichir simplement en réalisant des
opérations d’arbitrage. Celles-ci consistent à acheter les biens dont le prix est « trop faible »,
en échange de biens dont le prix est « trop élevé ». Ce faisant, on contribue au demeurant à
ramener les prix en conformité avec la relation (1.2). L’existence d’une unité de compte
garantit que (1.2) est toujours vérifiée pour tous les biens, puisque (si PX désigne le prix du
bien X dans cette unité) :
PC P B PC
P AC = = . =P AB . PBC (1.3)
P A P A PB
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Dans cette fonction, la monnaie apparaît comme un bien intermédiaire qui permet de
dissocier les opérations d’achat et de vente qui sont confondues dans le cadre d’un système de
troc. Il s’agit d’un intermédiaire obligé dans les échanges, tous les biens s’échangent contre de
la monnaie qui, à son tour, s’échange contre des biens. R. Clower indique que dans une
économie monétaire, les biens achètent la monnaie et celle-ci achète les biens, mais les biens
n’achètent pas les biens. Pour jouer ce rôle, la monnaie doit avoir cours légal, elle ne peut
être refusée dans les paiements. Dans un système de troc, l’échange ne peut avoir lieu que
s’il y a double coïncidence des besoins : tout agent doit trouver non seulement quelqu’un qui
soit prêt à lui vendre les biens qu’il cherche mais aussi qui accepte en échange les biens dont
l’agent dispose. Comme cette double coïncidence risque d’être exceptionnelle, il y aura un
blocage de l’échange. L’introduction de la monnaie comme intermédiaire des échanges
permet ainsi de scinder l’opération de troc en deux et résoudre le problème de la double
coïncidence.
La monnaie permet de constituer une réserve de pouvoir d’achat à partir du moment où les
opérations recettes et dépenses ne sont pas synchronisées. Dès que la monnaie est moyen
d’échange, il est possible de la conserver. La monnaie permet d’étaler les achats dans le
temps, elle représente un lien entre le présent et le futur, c’est un instrument d’épargne. Il est
à noter que certains biens peuvent constituer une réserve de valeur plus sûre que la monnaie.
Néanmoins, cette dernière présente l’avantage d’être la plus liquide, elle n’a pas besoin
d’être transformée, et elle est utilisée immédiatement dans les paiements. Contrairement aux
autres actifs, le rendement nominal de la monnaie est nul. C’est sa qualité d’être liquide, sans
coût de transaction, qui fait que les agents économiques la détiennent.
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ème
Cette fonction est relativement récente, elle ne date que du début du 20 siècle. La
monnaie constitue un outil puissant entre les mains des autorités publiques car elle permet
d’influencer considérablement l’activité économique. La politique monétaire peut servir des
objectifs de croissance et de stabilité de prix.
b) Définition institutionnelle
Définir une économie de troc ne semble pas difficile : les biens s’y échangent directement
contre d’autres biens. Comment qualifier alors une économie dans laquelle certains biens (par
exemple l’or et le bétail) sont plus aisément acceptés que d’autres dans les transactions et
servent régulièrement (mais non systématiquement) à des fins de règlement ? S’agit-il d’une
économie monétaire ? La réponse est non, parce qu’il n’existe pas un moyen de paiement qui
soit unanimement accepté dans l’échange. On parle de « troc indirect » pour qualifier
l’utilisation d’un bien (comme le bétail) dans un échange, non pas pour en jouir, mais parce
qu’on sait pouvoir ultérieurement le céder facilement contre autre chose. Une économie n’est
réellement monétaire que si l’usage d’un moyen de paiement est devenu la norme. L’emploi
de la monnaie dans les transactions est alors systématique. C’est toute l’organisation des
échanges qui s’en trouve affectée. La monnaie n’apparaît, en tant que moyen de paiement,
comme nécessité impérieuse que dans le cadre d’une économie fondée sur l’échange. L’état
actuel des choses où la monnaie n’a pas de valeur intrinsèque, fait en sorte que la stabilité de
sa valeur, dans le sens de conservation de son pouvoir d’achat entre deux transactions, n’est
possible que si les agents économiques ont confiance en cette monnaie. C’est l’Etat qui assure
cette garantie en lui conférant un cours légal. L’acceptation et l’utilisation d’une monnaie
reposent ainsi sur une convention implicite, les agents économiques l’acceptent parce qu’ils
font confiance en l’autorité qui l’émet : phénomène dont la dimension sociale est alors
évidente. En d’autres termes, la monnaie nécessite des règles, des pratiques, et celles-ci à leur
tour supposent une certaine confiance (en latin, fiducia, d’où l’adjectif fiduciaire) des agents
dans l’organisation des paiements. Chacun doit pouvoir utiliser la monnaie, en sachant que les
autres l’utiliseront de la même manière. Et c’est là qu‘elle prend une dimension
institutionnelle, elle peut être considérée au même titre que les institutions sociales qui servent
l’intérêt public.
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Dans les sociétés primitives où l’homme s’adonnait à des activités destinées à satisfaire la
quasi-totalité de ses besoins, la seule forme d’échange concevable a été le troc. C’est
l’opération élémentaire d’échange d’une marchandise contre une autre. Dans ces sociétés
basées sur l’usage, l’échange n’était pas une nécessité. S’il existait, il ne concernait que le
surplus. Au fur et à mesure que le nombre de biens augmente, le troc devient une opération
laborieuse pour plusieurs raisons, à savoir :
n(n 1)
C 2n prix relatifs
Pour une économie à n biens, il faut 2 . Tous ces inconvénients ont
fait que le bien le plus divisible et le moins altérable a été appelé à jouer un rôle autre que le
sien et à s’imposer comme intermédiaire unique de l’échange : c’est la monnaie
marchandise. Ainsi l’introduction de la monnaie va permettre le passage d’un système de
prix relatifs à un système de prix absolus. La monnaie sous son aspect primitif a alors pris la
forme d’une marchandise. Seulement cette monnaie marchandise a fini par révéler ses limites
qui sont :
La découverte des métaux a permis le passage à une autre forme de monnaie : la monnaie
métallique.
Au début, le bronze et le cuivre ont été les principaux métaux utilisés. Avec la découverte de
l’or et de l’argent, ensuite, on s’est acheminé vers un système bimétallique où leurs valeurs
relatives s’appréciaient et se dépréciaient en fonction des découvertes de ces métaux. Ces
métaux étaient fondus et transformés en pièces librement, c’est-à-dire il n’y avait pas de
monopole dans leur fonte et leur frappe. Ce régime de la frappe libre a vite engendré une
circulation monétaire hétéroclite, composée de pièces et de lingots de provenance diverse, de
qualité et donc de valeur fort inégales. Cela explique dans une grande mesure l’intrusion des
pouvoirs politiques dans les affaires monétaires. Cette intervention a, au départ, revêtu la
forme d’une apposition d’un sceau sur les pièces en circulation. Ce sceau était un signe gravé
à même la pièce et était censé en garantir à la fois le poids et la teneur en métal précieux.
Cependant, les pièces en circulation ont fini par devenir hétérogènes en raison notamment de
la triche (grattage des pièces) et de la fraude princière (retrait des pièces en circulation et leur
remplacement par d’autres moins lourdes tout en gardant la même valeur d’échange). Cette
hétérogénéité de la monnaie en circulation a fait que les agents économiques gardent pour
eux-mêmes la bonne monnaie et n’utiliser dans les paiements que la mauvaise. D’où la loi de
Gresham : « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». A cela il faut ajouter les problèmes de
pillage liés au transport de l’or. Pour pallier ce problème, les commerçants ont pris l’habitude
de déposer leurs Or et Argent auprès des orfèvres en recevant en contre partie des reçus
nominatifs qui sont acceptés par les orfèvres des autres villes ou pays. La circulation des
billets (reçus) va se substituer progressivement à la circulation des métaux. Ensuite, ces reçus
sont devenus anonymes, ce qui a permis un essor prodigieux de la circulation de la monnaie
papier. C’est l’apparition de la monnaie fiduciaire. En plus de leur activité de gardiennage, les
orfèvres se sont mis à prêter de la monnaie sous forme de billet sans pour autant qu’ils aient
disposé de son équivalent en or. Ce phénomène a engendré un gonflement de la quantité de la
monnaie en circulation par rapport au stock de métaux précieux disponible. La hausse des prix
engendrée par cette situation a fait perdre à la monnaie papier de sa valeur et a entraîné un
mouvement de fuite devant la monnaie papier et la faillite de plusieurs orfèvres incapables
d’assurer la conversion des billets en or. Cette perte de confiance en la monnaie papier a
poussé l’Etat à intervenir en monopolisant l’émission de la monnaie fiduciaire.
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La monnaie scripturale est apparue au 12 ème siècle en Italie mais elle n’a commencé à se
généraliser qu’au 19ème siècle en Grande- Bretagne dans le cadre d’une économie en pleine
expansion. Face à une demande d’emprunt de plus en plus importante de la part des
entreprises, les banques ont trouvé la solution suivante : créer de la monnaie par un simple jeu
d’écriture. A cet égard, lorsqu’une banque est sollicitée pour un crédit et qu’elle n’a pas
suffisamment de monnaie en réserve, elle va porter le montant correspondant au crédit du
compte du client en question. Celui-ci n’aura qu’à signer des chèques à ses fournisseurs. Si
ces derniers sont des clients à la même banque, ils vont lui présenter leurs chèques et celle-ci
se contentera d’une double écriture, créditer un compte et débiter un autre. Ainsi, une ou
plusieurs transactions peuvent avoir lieu sans qu’il y ait circulation de la monnaie fiduciaire.
La seule trace de cette monnaie, appelée monnaie scripturale, est une simple écriture sur un
compte. Et parmi les instruments de mobilisation se trouve le chèque.
Quant à la monnaie électronique, elle consiste en un encours stocké dans une carte prépayée
multi-prestataire. Ce type de carte qu’on qualifie aussi de carte à puce, représente une carte
bancaire possédant un ordinateur miniaturisé permettant de stocker des informations (des
unités monétaires), on peut parler de porte monnaie électronique. La carte prépayée multi-
prestataire présente une différence essentielle avec la monnaie scripturale puisque le siège de
la monnaie n’est plus un dépôt à vue individualisé, mais bien la carte elle-même dont la
simple détention est la preuve de la créance du porteur sur l’émetteur. Cet encours stocké dans
des cartes prépayées se distingue de la monnaie fiduciaire à deux égards :
Ainsi on peut considérer que les unités chargées sur une carte prépayée multi-prestataire
constituent une nouvelle forme de monnaie irréductible à l’une ou l’autre des deux formes
traditionnelles à savoir : la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. On peut la qualifier
de monnaie électronique. Toutefois, ce point de vue ne fait pas l’unanimité, le statut de cette
nouvelle monnaie va dépendre de la nature de l’émetteur. S’il est un agent non financier
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Deux points font l’objet de cette sous-section : mesure du stock monétaire et les
contreparties des agrégats monétaires.
Mesurer le stock de monnaie dans une économie revient à mesurer le potentiel de demande
immédiate sur le marché des biens et services, c’est-à-dire l’ensemble des encaisses
monétaires des agents non financiers résidents à un moment donné. Concrètement, mesurer
les encaisses monétaires suppose que l’on soit capable de faire la part, dans le patrimoine des
agents, de ce qui correspond à une réserve de moyen de paiement et de ce qui correspond à
une volonté d’épargne durable. Autrement dit, il s’agit de distinguer les actifs monétaires des
actifs financiers. Dans une économie où les marchés financiers sont peu développés, cette
distinction est facile à faire, alors que dans une économie où les marchés financiers sont très
développés, le rythme rapide des innovations financières rend peu évidente cette distinction :
le coût de transaction pour passer d’un actif à un autre est devenu très faible. La masse
monétaire représente l’ensemble des moyens de paiements immédiats ou différés et d’actifs
financiers, dont la conversion en monnaie n’implique pas un risque important de perte en
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capital, détenus par les agents non financiers résidents à un moment donné. Pour
comptabiliser la masse monétaire, on construit des agrégats du plus au moins liquide. La
littérature économique retient quatre agrégats :
M1= MF +MS
MF = monnaie fiduciaire = pièces et billets en circulation détenus par les agents non
financiers. MS = monnaie scripturale = dépôts à vue des agents non financiers auprès des
banques et du centre de chèques postaux (CCP).
M2= M1 + QM
M3= M2 + EA
M4= M3 + ATCN
ATCN = M4-M3 = autres titres de créances négociables qui sont composés des titres émis
par l’Etat auprès du public et les billets de trésorerie.
Les agrégats monétaires mesurent la masse monétaire en fonction du critère de liquidité mais
ne permettent pas de rendre compte de l’origine de la création de monnaie. Raison pour
laquelle, l’analyse des contreparties est importante, car elle permet aux autorités d’asseoir
leur politique monétaire. Les contreparties de la masse monétaire sont les sources de création
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monétaire par le système financier. On distingue une contrepartie d’origine externe et une
contrepartie d’origine interne.
Elle regroupe :
L’Etat peut être considéré comme un agent non financier qui a des besoins de financement.
Il peut bénéficier d’un financement monétaire en ayant recours à Banque centrale (avances
directes, bons de trésor en portefeuille), aux banques (sous forme d’achat de bons de trésor
par les banques), et les avoirs des agents non financiers au trésor (pièces de monnaie en
circulation, comptes courants postaux et les titres auprès du public).
Le taux de liquidité de l’économie est le rapport entre le total des encaisses détenues par les
agents non financiers et une grandeur représentative du niveau de l’activité économique
(généralement le PIB). Lorsqu’une économie est très liquide, les ménages et les entreprises
détiennent un volume important de monnaie qui peut alimenter une forte demande de
consommation et provoquer, de ce fait, des tensions inflationnistes. A l’inverse, lorsque
l’économie manque de liquidité, il peut en résulter des tensions sur le financement des
entreprises ; tensions qui risquent de compromettre la croissance économique.
Compte tenu des différents agrégats monétaires existants pour mesurer le volume des
encaisses disponibles à un moment donné dans l’économie (M1, M2, M3, M4) et compte tenu
de l’existence de plusieurs indicateurs susceptibles de représenter le niveau de l’activité
économique, on peut construire différentes mesures du taux de liquidité de l’économie. En
RDC, le taux de liquidité est mesuré par le rapport entre M2 et le PIB.
b) La circulation monétaire
La monnaie n’a d’importance dans l’économie que parce qu’elle circule et parce qu’elle
finance des transactions. Un même stock peut tourner plus ou moins vite et financer plus ou
moins de transactions. Pour mieux appréhender le rôle de la monnaie dans l’activité
économique, il faut chercher à mesurer la vitesse de circulation de la monnaie. Cette dernière
est mesurée par le rapport entre le PIB nominal et la masse monétaire : V = PIB/M. Où, V
exprime le nombre de fois, par période de temps, une unité monétaire entre dans le revenu de
quelqu’un (le nombre de fois qu’une unité monétaire passe d’une main à l’autre). On parle de
la vitesse-revenu.
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Dans ce chapitre, il est question de passer en revue successivement les théories de l’offre et de
la demande de monnaie.
Un des éléments les importants se rapporte à la question de savoir : qui de la Banque centrale
ou des banques commerciales a l’initiative de la création de monnaie. Autrement dit, l’offre
de monnaie est-elle expliquée par les besoins de l’économie auxquels répondent les banques
qui doivent alors s’adresser à la Banque centrale pour assurer leur liquidité ?
En fait pour que la monnaie soit créée, il faut que les banques acceptent d’accorder les crédits
à l’économie et que la Banque centrale d’émettre de la monnaie au profit du trésor public et
des banques.
Soit M, le volume total de monnaie défini au sens strict. M=Billets + Dépôts bancaires (à vue)
ou M=C+D. La base monétaire : H est constituée des billets (C) et des réserves des banques.
H=C+R. On définit deux coefficients suivants :
M C D (2.1)
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H C R (2.2)
C bM (2.3)
D M bM (1 b) M (2.4)
R rD r (1 b) M (2.5)
1
M H
b r (1 b) (2.7)
1 1
k
Où M kH et b r (1 b) r b rb sachant que
1
r b 1 et 1 b 1 k 1
b r (1 b) . k est un multiplicateur.
La quantité de monnaie dans l’économie est un multiple des réserves détenues par les
banques. Deux problèmes surgissent :
L’équation (2.7) ne renseigne réellement sur aucun de ces deux problèmes. Elle ne repose que
sur des équations de définition. Elle ne comporte aucune hypothèse relative au comportement
du système bancaire.
Une autre manière d’obtenir l’équation de l’offre de monnaie consiste à utiliser la démarche
de Milton Friedman et Anna Schwartz (1963).
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C
c
Soit D et partant de (2.1) et (2.2), on peut également obtenir un multiplicateur comme
suit:
M C D (1 c) D 1 c
M H
H C R (c r ) D cr (2.8)
1 c
multiplica teur des dépôts et des crédits
cr
Cette seconde présentation a l’avantage de mettre l’accent sur les dépôts créés par les banques
et sur les contraintes entraînées par cette création puisque C et R se déduisent de D. c’est
pourquoi on va partir de cette présentation pour étudier en général les propriétés dynamiques
de l’équation de l’offre de monnaie. Cette analyse est contestée en tant qu’explication de la
création de monnaie. Elle a, cependant, dominé pendant une longue période l’analyse de
l’offre de monnaie. Malgré ses lacunes, elle montre que même dans le cas où les banques
pensaient consentir des crédits à partir des ressources préalables (les réserves excédentaires :
les dépôts font les crédits), c’est l’inverse qui se produisait (càd les crédits font les dépôts).
b) l’analyse du multiplicateur
On suppose qu’une augmentation exogène des dépôts des banques (issus soit du financement
du déficit de trésor public par la Banque centrale, dans ce cas, le trésor public paie ses
fournisseurs qui déposent la monnaie en banques, soit de l’achat des marchandises locales par
les étrangers qui paient les fournisseurs en devises. Quelles seront les conséquences de cette
hausse des dépôts ? On suppose que les agents économiques maintiennent un rapport constant
entre les billets et dépôts et que les banques se contentent de leurs réserves obligatoires. Dans
ce cas, comment décrire ce mécanisme ?
Soit : b=30%, TRO sur les DAV=10%, une hausse exogène de l’M s=5000. Les banques
accordent les crédits de cette augmentation.
Calcul
Billets : 5000X30/100=1500
Le multiplicateur des crédits a fait l’objet d’un certain nombre de critiques en tant
qu’explication « complète » de la création monétaire :
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M kBM (2.9)
1
BM M
k (2.10)
Mathématiquement, les équations (2.9) et (2.10) sont identiques mais leur interprétation
économique est différente. En effet, l’équation (2.10) traduit l’analyse par le diviseur, où le
comportement actif des banques est mis en exergue (elles accordent des crédits et s’adressent
à la Banque centrale pour se refinancer).
3. Enfin, c’est l’existence d’un processus se déroulant effectivement dans le temps qui
est contestable. Du fait de l’obligation d’avoir des bilans équilibrés et du fait qu’elles
cherchent le moins possible des liquidités improductives, il sera toujours une relation
assez strictement définie entre les réserves et les dépôts. Le multiplicateur se présente
alors comme la mesure de cette relation et non comme une explication de la création
monétaire. Pour obtenir cette explication, il faut reformuler des hypothèses plus
élaborées sur le comportement bancaire.
Les banques cherchent à maximiser leur profit en jouant sur les échéances des titres qu’elles
possèdent et sur le taux d’intérêt. Elles n’ont donc pas de rôle passif par rapport à la Banque
centrale. On examine alors les points suivants :
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Une banque accorde des crédits à l’économie moyennant des intérêts. Elle vend des titres à la
Banque centrale et se procure les liquidités contre les intérêts.
La monnaie centrale est émise soit sous forme d’opérations d’Open Market (réserves non
empruntées : Ru), soit par des opérations de réescompte (réserves empruntées : Rb). L’offre de
- Une partie permettra aux banques de répondre aux besoins des billets de leurs clients,
le reste est détenu en réserves dans lesquelles on distingue les RO et les RE. Les RE
sont influencées également par le taux de crédit à l’économie et par le taux auquel les
Ru Rb RO RE C (2.12)
ou encore : Ru RO RE Rb C
Ru RO Rl C (2.13)
Rl représente les réserves libres et est la grandeur qui caractérise le comportement des
banques. i id étant le facteur déterminant de RE, lorsque cette différence s’accroît, les
banques accordent plus de crédits et diminuent les réserves. Lorsque l’écart des taux baisse,
les banques sont moins enclines à accorder des crédits et préfèrent augmenter les RE. D’où :
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RE g (i id ) (2.14)
'
Avec g 0 .
i id
agit également sur les Rb. donc, les banques augmentent leur demande de refinancement
auprès de la Banque centrale lorsque la différence entre le taux de leurs prêts et celui de leurs
emprunts augmente. Par conséquent,
Rb h(i id ) (2.15)
'
Avec h 0 .
Rl f (i id ) (2.16)
f ' 0 si i id s’élève.
Ru bM r (1 b) M Rl (2.17)
Ru Rl
M
b r (1 b) En séparant les termes, on obtient :
Ru Rl Ru f (i id )
M
b r (1 b) b r (1 b) b r (1 b) b r (1 b) (2.18)
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Ru
En appelant par M le terme b r (1 b) on peut alors isoler l’influence du taux d’intérêt de
*
la manière suivante :
f (i id )
M b r (1 b)
*
1
M M* (2.19)
f (i id )
b r (1 b)
k (i id ) '
Où le dernier terme correspond à M* avec k 0 si (i id ) augmente .
* s
Pour toute quantité de monnaie M contrôlée par la Banque centrale, l’ M dépend
positivement de l’écart existant entre le taux de crédit à l’économie et le coût du
refinancement bancaire.
s
L’analyse monétariste de l’ M (le rôle de la base monétaire exogène)
s
Le modèle de détermination de l’ M à partir de l’analyse monétariste fondée sur la base
monétaire exogène cherche à isoler et à mettre en lumière le rôle des autorités monétaires.
s
L’analyse a pour objet de chercher le multiplicateur qui lie l’ M totale à la base monétaire
directement contrôlée par la Banque centrale. Cette analyse est celle de Brumer et Meltzer
(1968).
Le but est de faire apparaître un agrégat monétaire entièrement contrôlé par la Banque
centrale. Plusieurs étapes conduisent de la base effective à la base exogène.
H est égale à toute la monnaie centrale émise par l’Institut d’émission. L’offre de Base
o
effective B provient de trois contreparties de la monnaie centrale : les réserves internationales
(W), les titres publics (S) et les crédits accordés aux banques (V).
B o W S V (2.20)
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d
La demande de base B correspond aux billets (C) et aux réserves (R). D’où :
B d C R (2.21)
B o W S Z (2.22)
B d C R Z V (2.23)
W S Z C R Z V (2.24)
Les ressources d’une banque sont constituées par ses dépôts (D) et les crédits accordés par la
Banque centrale (V). Ses emplois sont constitués par les crédits qu’elle accorde (K) et par ses
réserves R. Ceci permet d’écrire l’égalité ressources-emplois :
D V K R (2.25)
D K R V (2.26)
B d C D K Z (2.27)
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K
kd
En posant D : la propension à accorder des crédits et en utilisant comme
Z C
r c
précédemment : D et D , on a :
B d cD (1 k d r ) D (2.28)
1
D d
Bd
1 k r c (2.29)
1 c
M Bd
1 k d r c (2.30)
Dans cette présentation, où B est sous le contrôle des autorités monétaires, le comportement
d d
des banques est apprécié par le coefficient k . Si k est stable (si les banques consentent les
crédits en fonction de leurs réserves), alors la quantité de monnaie devient une fonction stable
de la base monétaire exogène et l’équation (2.30) peut s’écrire :
M mB (2.31)
Où m est un multiplicateur. On retrouve une relation simple du type de celle établie dans
l’équation (2.8) dont le taux d’intérêt est exclu.
Dans l’analyse précédente, le comportement des banques et l’influence du taux d’intérêt sur la
création monétaire sont mis en évidence. D’où, la forme de l’équation finale établie :
M k (i id ) (2.19).
Dans cette dernière présentation, on met au contraire l’accent sur l’influence d’une base que
l’Institut d’Emission contrôle et qui commanderait le processus de création monétaire si le
d
coefficient k était stable. D’où la forme de l’équation finale : M mB .
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Ces deux analyses ont des implications radicalement opposées du point de vue de la politique
s s
monétaire et du contrôle de l’ M . Le contrôle de l’ M peut se faire par le taux d’intérêt en
i
agissant sur i et d ou par la base monétaire en agissant sur le volume de monnaie centrale
que contrôle l’Institut d’émission.
L’étude de la demande de monnaie revient à examiner les raisons pour lesquelles les
agents économiques non financiers détiennent de la monnaie. Les développements
théoriques relatifs à cette question ne font pas l’unanimité des économistes. Ces divergences
auront nécessairement un effet sur la conduite de la politique monétaire. Dans le cadre de
cette section, nous allons présente la demande de monnaie selon : premièrement
l’analyse des classiques et des néo-classiques, deuxièmement l’approche Keynésienne et néo-
keynésienne, et enfin troisièmement l’approche néo-quantitativiste formulée par l’école
monétariste
Le point de départ de l’analyse des classiques est constitué par l’équation des
échanges. Cette équation a permis l’élaboration de la théorie quantitative de la monnaie dans
sa version simple d’abord, dans sa version cambridgienne, ensuite.
L’équation des échanges telle formulée par Irving Fisher (1930) se présente comme suit :
M .V P.T (2.32)
1
Plus la valeur des transactions P.Q est grande relativement à la quantité de monnaie disponible M , plus celle-
ci circule vite pour que les échanges puissent s’effectuer.
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faut donc la compléter par un certain nombre d’hypothèses, notamment en distinguant parmi
ses variables celles qui sont exogènes de celles qui sont endogènes. Ainsi, l’hypothèse
quantitative de base consiste à supposer que la masse monétaire est une variable exogène,
dont le niveau est fixé par les autorités gouvernementales (ou par la Banque centrale). Une
autre hypothèse quantitativiste usuelle est de supposer que la vitesse de circulation de la
monnaie est constante. On suppose également qu’à long terme, la production de l’économie
relève des facteurs réels tels que la population, la technologie, la productivité, le stock de
capital : le volume de la production est indépendant de la quantité de monnaie en circulation.
Or comme les facteurs réels varient peu à court terme, les économistes classiques estiment
que le niveau de production réel pourrait être considéré comme constant à court terme et se
trouve au niveau de la pleine capacité de la production.
Ces hypothèses ont permis à l’équation des échanges de cesser d’être une identité pour
devenir la théorie quantitative de la monnaie. Celle-ci établit une relation de cause à effet
entre le niveau général des prix et la massa monétaire. On considère le niveau de production
(revenu) comme un indicateur du volume des transactions. Ainsi :
Si on suppose que les indicateurs du niveau de la production et des prix (Y et P) sont des
nombres, alors la relation (3) peut se mettre sous la forme :
V
P M ,
Y (2.35)
P M
P M (2.36)
M
kY
P (2.37)
Que se passe-t-il si à la suite d’un changement des goûts (désir) les agents économiques
souhaiteraient détenir davantage de monnaie et que le coefficient k augmente ?
M
k 'Y
P (2.38)
Pour accroître leurs encaisses monétaires réelles, les agents économiques vont alors réduire
leurs dépenses en biens et services, ce qui devrait faire baisser les prix et rétablir l’équilibre :
M
kY
P' (2.39)
M'
kY
P (2.40)
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M'
kY
P' (2.41)
Lorsque les agents économiques perçoivent une modification de leurs encaisses, ils cherchent
à en retrouver le niveau requis traditionnellement défini par k en modifiant leur demande sur
le marché des biens et services. Ainsi, un accroissement de la quantité de monnaie qui a pour
conséquence d’augmenter leurs encaisses au-delà de leurs besoins les conduit à accroître leurs
dépenses. Le niveau des prix s’élève jusqu’à ce que les agents retrouvent la proportionnalité
désirée entre leurs encaisses réelles et le revenu réel. Ce mécanisme appelé effet d’encaisse
réel joue un rôle important dans l’analyse macroéconomique. L’effet d’encaisse réelle peut
donc être défini comme étant l’incidence d’un élément de la richesse (quantité réelle de
M
monnaie : P ) sur la demande des biens de consommation.
Pour Keynes, la monnaie n’est pas un simple numéraire. Elle joue un rôle actif dans la vie
économique des nations. La monnaie est pour Keynes, la liquidité par excellence. « La
liquidité est l’attribut d’une chose qui permet lorsque on la détient de pouvoir obtenir
n’importe quel bien en importe quel moment et en importe quel lieu ». Dans l’analyse
keynésienne, la monnaie est demandée pour deux objectifs différents. D’une part, pour assurer
les transactions (Monnaie active), d’autre part, pour servir des réserves de valeur (Monnaie
oisive). Cette double détention d’encaisses s’exprime pour Keynes par 4
motifs psychologiques commerciaux :
- Le motif de « revenu » exprimé par les ménages (la non synchronisation entre les
revenus et leurs dépenses conduit les ménages à détenir des encaisses sous forme
liquide.
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- Le motif « d’entreprise » exprimé par les entreprises pour faire face au décalage entre
leurs dépenses et recettes.
- Le motif de « précaution » exprimé par l’ensemble des agents économiques. Il s’agit
de détenir les encaisses pour faire face à des dépenses imprévues (accident, maladies,
hausse brusque des prix, etc.).
- Le motif de « spéculation » exprimé par l’ensemble des agents lorsqu’ils préfèrent
détenir de la monnaie comme actif financier plutôt que des obligations.
L’analyse de deux premiers motifs et d’une partie du 3 ème est pratiquement semblable à celle
proposée par les classiques pour l’ensemble de la monnaie. La demande de monnaie active
(pour Keynes) est une fonction croissante de revenu pour deux raisons :
Graphiquement, on a :
i
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imax
L Y i avec 0, 0
imin
L1 (Y ) L
i imax
- Pour (pour le niveau d’intérêt supérieur), L2 (i ) 0 et donc L L1 (Y ) qui ne
dépend pas du taux d’intérêt mais du seul niveau de revenu et de la production. Cette
d
dernière étant fixe à court terme, la courbe de la M en fonction du taux d’intérêt est
représentée parallèlement à l’axe des ordonnées dont l’abscisse dépend de la quantité
de monnaie demandée pour des motifs des transactions et de précaution.
i et imax d
- Pour i compris entre min , il vient en posant la fonction de M linéaire,
L L1 (Y ) L2 (i ) Y i (2.42)
imin d
Si on suppose que le taux d’intérêt ne peut être inférieur à , cela signifie que la M
devient infiniment élastique par rapport au taux d’intérêt. C’est pourquoi, on représente
par une droite parallèle à l’axe des abscisses.
d
En distinguant trois motifs de détention des encaisses, Keynes a séparé la M en deux
parties additives, l’une fonction du revenu, l’autre du taux d’intérêt. Les analyses néo-
keynésiennes ultérieures ont fait apparaître le caractère artificiel de la distinction établie
par Keynes. Elles ont d’abord montré que les encaisses des transactions étaient elles aussi
élastiques au taux d’intérêt. Ensuite, en appliquant à la monnaie en tant qu’actif la théorie
d
de la sélection du portefeuille, elles ont justifié mieux que ne l’a fait Keynes la M à des
d
fins de spéculation. Les analyses néo-keynésiennes de la M se sont traduites par deux
modèles de gestion optimale des encaisses monétaires :
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Elle diffère sensiblement de celle des auteurs keynésiens. En choisissant de raisonner sur une
d
fonction de M de longue période, Friedman renoue avec la tradition classique de stabilité de
d
la M , stabilité du V de l’équation de Fisher ou k de l’équation de Cambridge. Cependant, le
point de départ de l’analyse monétariste est proche de celui des keynésiens. La monnaie y est
considérée comme un élément du patrimoine que l’agent choisit de détenir en fonction des
services qu’il rend à l’économie et qui est concurrencée par les autres formes de détention
dont le rendement pécuniaire est positif. Dans ces conditions, il peut être intéressant
d’examiner les raisons qui font qu’avec un point de départ identique, Friedman aboutit à des
conclusions différentes de celles des keynésiens.
Outre le cadre d’analyse (LT), les hypothèses du modèle de Friedman (absence d’illusion
monétaire et l’utilisation de l’effet d’encaisses réelles) sont le fondement de cette fonction de
M d que Friedman a appelée lui-même en 1956 la nouvelle théorie quantitative de la
monnaie.
Friedman considère la monnaie comme un actif patrimonial dont la demande obéit aux règles
du choix entre les divers biens du patrimoine. Ainsi pour déterminer son encaisse, l’agent
tient compte de sa richesse et des rendements anticipés des actifs concurrents. Friedman
ajoute aux titres qui sont les substituts de la monnaie dans l’analyse keynésienne, tous les
d
actifs physiques ou humains qui procurent un revenu. La M est ainsi une fonction de la
richesse de l’agent, des rendements des autres actifs patrimoniaux et d’un paramètre
exprimant le changement exogène des goûts pour la structure de la richesse : . Friedman
note par rb et re les rendements réels des obligations et des actions. La dépréciation du niveau
général des prix est un rendement négatif des encaisses, un rendement nominal positif du
capital physique puisque sa valeur nominale augmente. Friedman introduit le taux de variation
1 dP
d
du niveau général des prix ( P dt ) comme variable de la fonction de M . Il apprécie le
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capital humain dans la fonction de M par le paramètre oméga ( ) qu’il définit comme le
d
rapport du capital humain (richesse humaine) au capital physique (richesse non humaine). La
dernière variable que considère Friedman est le niveau général des prix. les agents
s’intéressent à la valeur réelle du stock de monnaie (càd pouvoir d’achat de leurs encaisses).
M d peut être formulée en termes nominaux ou en termes réels. L’écriture en termes nominaux
est la suivante :
1 dP
M d f ( P, rb , re , ,W , , )
P dt (2.43)
d
La M est dans cette perspective le résultat d’un calcul de répartition de la richesse nominale
(W) selon les rendements respectifs des biens, de capital et de niveau général des prix en
fonction des préférences des agents tenant compte de changement des goûts exprimé dans .
d
L’écriture en termes réels de la M est la suivante :
Md 1 dP W
f ( rb , re , , ,, )
P P dt P (2.44)
d
La M en termes réels est fonction de la richesse réelle.
Y
W
r . Où, Y est le flux des revenus procurés par la richesse W et r, un taux d’actualisation.
Friedman appelle le revenu ainsi établi le revenu permanent.
1 dP
M d f ( P, rb , re , , Y ,, )
P dt (2.45)
r et re d
Il admet que r est lié à b . La M étant supposée homogène en prix et en revenu, est
donc indépendante des unités choisies. Elle peut donc être exprimée en prenant pour unité le
montant du revenu. D’où :
Md P 1 dP
f ( , rb , re , , , )
Y Y P dt (2.46)
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Friedman établit par définition une fonction V (de la vitesse de circulation de la monnaie) :
P 1 dP
V V ( , rb , re , , , )
Y P dt (2.47)
1
v
P 1 dP
f ( , rb , re , ,, )
Y P dt (2.48)
Y
Md
P 1 dP
v( , rb , re , , , )
Y P dt (2.49)
d
On retrouve de façon formelle une représentation de la M de type quantitativiste. La
variation de quantité de monnaie a une influence prévisible sur le niveau général des prix et le
revenu. Ceci est vrai si la vitesse de circulation de la monnaie est constante 2. L’hypothèse
d
quantitativiste de base est donc la stabilité de la fonction de M . Les quantitativistes estiment
d
que la fonction de M est la relation macroéconomique la plus stable. Pour Friedman, cette
d
stabilité est due au fait que la M dépend avant tout du revenu. Il utilise le concept du revenu
d
permanent (le revenu qui change peu) qui permet de relier la M non pas au revenu mesuré
mais à la richesse. Les autres variables exercent selon lui une influence négligeable. En effet,
le taux d’intérêt est un moyen normal tandis que les fluctuations des prix perdent leur
importance puisqu’elles s’effectuent encore autour d’un taux moyen au niveau des prix
permanents. Ainsi, les variables : r, P, Y qui jouent un rôle dans la détermination du niveau
d
d’encaisses des agents affecte une fois pour toute la M par rapport à celle des autres biens ou
titres. La variation de la masse monétaire ne peut donc dans ce cas affecter que le niveau des
prix. On retrouve bien là les conclusions de la théorie quantitative de la monnaie.
- Friedman prend en compte un large éventail d’actifs. Dans son analyse, l’activité
économique n’est pas influencée par un taux d’intérêt unique mais par plusieurs. De
2
C’est l’hypothèse la plus simple pour que la relation causale soit vérifiée. Elle n’est pas cependant nécessaire, il
suffit que l’évolution de la vitesse de circulation de la monnaie soit prévisible (qu’elle soit une fonction stable de
certaines variables).
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son côté, Keynes regroupe tous les actifs à l’exception de la monnaie en une seule
grande catégorie, les titres, estimant les rendements varient généralement dans le
même sens. Pour lui, le rendement anticipé des titres est un bon indicateur des
rendements anticipés des autres actifs financiers. Il n’est donc pas nécessaire de les
d
inclure séparément dans la fonction de M .
- Contrairement à Keynes, Friedman considère les actifs réels de la monnaie comme des
substituts.
- Contrairement à Keynes, Friedman ne suppose pas que le rendement anticipé de la
monnaie est constant.
d
- Friedman s’oppose à Keynes sur la question de la stabilité de la M . Il défend le point
de vue suivant : les fluctuations aléatoires de la demande d’encaisses sont faibles et
leur évolution peut être prévue avec une précision raisonnable au moyen de la fonction
d
de M . Si on combine cette idée avec l’hypothèse d’une détention d’encaisses peu
sensibles aux variations du taux d’intérêt, on arrive à la conclusion suivante :
l’évolution de la vitesse de circulation de la monnaie est facilement prévisible.
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Dans une économie, certains agents ont une épargne disponible qu’ils n’utilisent pas pour
investir eux-mêmes et qu’ils peuvent mettre à la disposition de l’économie. On dit que
cette catégorie d’agents dispose d’une capacité de financement. D’autres ont une épargne
inférieure aux investissements qu’ils souhaitent réaliser : ils ont un besoin de
financement. La mise en relation de ces agents peut se réaliser selon une double modalité,
grâce à des intermédiaires financiers d’une part (par exemple les banques) ou, plus
directement, grâce à des marchés (par exemple la bourse) où offreurs et demandeurs de
capitaux se rencontrent. Mais il se peut que l’épargne disponible à un moment donné
ne suffise à couvrir les besoins en capitaux de l’économie. Ce sont alors les nouveaux
moyens de paiement, résultant de la création monétaire du système bancaire qui assurent
cette fonction. Dans le cadre de ce chapitre nous allons analyser ces différentes modalités de
financement. En fonction de la modalité de financement dominante dans une économie,
nous allons distinguer deux types d’économies : économie d’endettement et économie
de marchés financiers.
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Il est question de s’appesantir d’abord sur les modes de financement avant de considérer les
types d’économie.
Deux modalités de financement sont possibles. Si les désirs des prêteurs et emprunteurs sont
comptables, on parle de financement direct. Si par contre ils ne le sont pas, on parle de
financement indirect.
(changement du comportement des agents économiques suite à une variation du taux d’intérêt,
du taux de change, du prix relatif de la monnaie etc.).
Agent à capacité de
financement
Le financement indirect signifie que les agents économiques déficitaires se financent auprès
d’institutions spécialisées. Est dite intermédiation financière, l’opération qui consiste à
rapprocher les prêteurs des emprunteurs. Un intermédiaire financier est une institution dont
l’objet est d’orienter les capacités de financement des uns vers les besoins de financement des
autres. L’observation de la structure des établissements financiers dans une économie permet
de les distinguer en établissement financiers bancaires et en établissements financiers non
bancaires. A l’opposé de l’établissement financier dont la fonction est d’accorder des
crédits ou de collecter des dépôts, un intermédiaire bancaire est reconnu comme étant
un établissement financier dont l’activité principale est de collecter les dépôts et
d’accorder les crédits. Le Trésor Public se distingue quant à lui, comme la personnification
financière de l’Etat. Retenons en dernière analyse que le mécanisme de la finance
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directe établit des relations directes entre les agents à capacité de financement et les agents à
besoin de financement. Dans le ces de la finance indirecte, l’intermédiation du bilan
consiste pour les intermédiaires financiers à acheter des titres primaires et à les transformer
en créances sur elles mêmes sous la forme de titres secondaires comme par exemple des
obligations (émission des obligations par ces institutions) ou des dépôts (proposition de
différentes formes de dépôts)
Deux modalités de la finance indirecte sont à envisager, celle qui n’aboutit pas à une émission
monétaire et qui est animée par les intermédiaires financiers non monétaires et celle qui est
fondée sur une création monétaire et qui est animée par les intermédiaires financiers
monétaires.
Les institutions financières non monétaires (IFNM) collectent l’épargne des agents à
capacité de financement, épargne qu’ils redistribuent aux agents à besoin de financement.
Les IFNM empruntent leurs ressources qu’ils prêtent de nouveau.
Agent à capacité de
financement
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L’existence de ces IFNM est justifiée par le fait que la nature du titre qu’elles vendent
aux prêteurs est différente de celle qu’elles achètent à l’emprunteur. L’explication à cela est
que les agents à capacité de financement ne veulent pas détenir des valeurs mobilières que
peuvent leur vendre les agents à besoin de financement, mais ils sont prêts à accepter
d’autres formes de titres. Alors ces IFNM en imaginent d’autres plus attrayants qu’elles leur
fournissent c-à-d des titres dénués du défaut majeur que peuvent leur reprocher les
épargnants qui est le manque de liquidité. En effet, les épargnants souhaitent pouvoir
convertir leurs titres en monnaie dès qu’ils le désirent sans avoir à attendre une échéance et
sans avoir à courir les risques d’une cession sur un marché financier. Leur fonction est de
permettre le placement d’une épargne qui n’aurait pas accepté de s’investir en valeurs
mobilières.
Le trait essentiel de cette finance est qu’il n’y a pas d’intervention des agents épargnants.
Les fonds qui sont prêtés aux agents à besoin de financement ne sont pas collectées auprès
des agents à capacité de financement. Ils sont crées par la banque qui monétise le titre que lui
cède son emprunteur. Dans ce cas, ce sont les prêts qui font les dépôts. Les banques créent
de la monnaie parce qu’elles peuvent se refinancer auprès de la Banque centrale.
Agent à capacité de
financement
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L’accent est mis dans un premier temps sur l’économie d’endettement et dans un second
temps sur l’économie des marchés financiers.
Trois critères sont pris en compte pour distinguer l’économie d’endettement de l’économie
de marchés financiers: le mode de financement de l’économie, les modalités de fixation des
taux d’intérêt et le sens de causalité entre la masse monétaire et la base monétaire.
Par marché monétaire, on désigne l’échange qui s’établit quotidiennement entre offreurs et
demandeurs de titres de créances a court terme. La monnaie centrale, en tant qu’actif
liquide par excellence, est au centre de ce marché et fait l’objet d’un échange quotidien
intéressant particulièrement les intermédiaires financiers. Les échanges de liquidités sur le
marché monétaire s’effectuent :
- Entre les entreprises ou avec des personnes physiques, par l’intermédiaire des
banques, contre des billets de trésorerie ;
- Entre les établissements de crédit et les entreprises ou les personnes physiques contre
des certificats de dépôt
- Les certificats de dépôt : sont des titres de créance émis par les établissements de crédit
(banques et organismes de leasing) dont la durée est de dix jours au moins et cinq ans au
plus. Ces titres de créance sont souscrits par les entreprises et les personnes physiques.
Ces certificats ne peuvent être remboursés par anticipation ni comporter de prime de
remboursement. Ils ont une échéance fixe.
- Les billets de trésorerie : représentent des titres de créances négociables, émis par une
entreprise anonyme désireuse de s’endetter auprès d’un autre agent et ce, par
l’intermédiaire d’une banque. Ces titres de créance sont souscrits par les entreprises et
les personnes physiques. Ils font l'objet d'une rémunération à taux fixe librement
déterminée lors de l'émission et ne peuvent comporter de prime de remboursement.
- Les bons du trésor cessibles : émis par l’Etat par voie d’adjudication. Les banques
souscrivent aux bons du trésor à un taux d’intérêt déterminé à partir des soumissions
retenues par la Banque centrale.
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La politique monétaire regroupe l’ensemble des actions visant à agir sur la situation
économique à travers la quantité de monnaie en circulation et/ou du taux d’intérêt. La
politique monétaire est une composante importante de la politique économique générale.
Pour être efficace cette politique économique doit être cohérente, ce qui signifie qu’il ne peut
y avoir de politique monétaire indépendante de l’ensemble de l’action économique des
pouvoirs publics.
- La stratégie ;
- Le dispositif institutionnel ;
- Les objectifs ;
- Les instruments ;
1. De la stratégie
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2. Du dispositif institutionnel
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3. Des objectifs
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a. Objectif opératoire :
c. Objectif final :
a. Objectif opératoire :
b. Objectif intermédiaire :
_ _
(X1 - X)+(X2 - X)= (4% - 5%) + (6% - 5%)
= -1% +1%
= 0%
peut inscrire son action dans la durée car elle ne subit pas la
pression du gouvernement soumis aux cycles électoraux,
source d’incohérence inter temporelle ;
s’impose elle-même une discipline et une constance dans
l’action à travers la règle laquelle garantit la crédibilité de sa
politique.
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