Analyse Financière

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Programme Année Académique 2006-

2007
s
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[email protected] / BP 5018 Dakar Fann /
[Tel/Fax] : 00 221 869 76 76 / 824 04 00
ISM Dakar

Analyse Financière
Documents
annexes
Master Audit & Contrôle
de Gestion
Audit & Contrôle de
Gestion.
Document Annexe.

Analyse Financière

ISM – Dakar, Sénégal


Pôle E – learning
B.P 5018 – DAKAR
Tél. (221) 869 76 76
Fax: (221) 824.04.00
[email protected] / [email protected]
http://www.ism-on-line.com
Document réservé aux auditeurs inscrits régulièrement

 Année 2003 –2004


I. Généralité

L’entreprise est un organisme vivant implanté dans un environnement en évolution ; il lui


est donc nécessaire d’acquérir les moyens d’une adaptation constante. Elle doit de ce fait
établir des plans d’action d’ordre politique, stratégique et tactique. Elle doit savoir ce
qu’elle veut ; savoir ce qu’elle peut, savoir comment agir ; agir ; contrôler les écarts ;
rectifier et tirer la morale.

Pour assurer sa pérennité, l’entreprise doit satisfaire deux (02) impératifs :


- Une rentabilité assurant sa croissance,
- Un équilibre financier c’est à dire une trésorerie assurée.

Et comment l’entreprise peut-elle


Savoir ce qu’elle peut ?
Savoir comment agir ?
Savoir agir ?
Savoir contrôler écarts ?
Savoir rectifier et tirer la morale ?
Et assurer sa pérennité ?
Par répondre à ses interrogations, l’analyse est la voie incontournable par laquelle
l’entreprise peut disposer d’informations lui permettant de prendre les bonnes décisions.

Il existe plusieurs natures d’analyses :


- le check-up
C’est une analyse générale, systématique et préventive
- analyse suite à une crise
Cette analyse aboutit à des résultats ou recommandations curatives
- analyse avant changement
Cette analyse permet d’évaluer les changements à prendre pour éviter certaines erreurs.
- Analyse permanente
Elle compare régulièrement les réalisations et les objectifs ; elle doit contenir quatre
notions importantes :
 Normes (objectifs recherchés)
4
 Réalisations
 Ecarts
 Analyse des écarts
- Analyse comparative/profession
Elle situe l’entreprise dans la profession de son secteur, ceci nécessite de connaître des
ratios concernant cet environnement.
- Evaluation de l’entreprise
Il s’agit d’une analyse particulièrement financière de l’entreprise.

Attention ! L’analyse ne se fait pas par simple plaisir.

1. Qu’est - ce - qu’une analyse

L’’analyse ou le diagnostic signifie une étude approfondie pour détecter les défectuosités,
les carences, les performances, les contre performances de l’entité ou de sa partie objet de
l’analyse, en vue d’apporter des solutions ou des recommandations.

2. Quand et pourquoi faire une analyse

L’analyse est faite lorsque l’entreprise estime d’avoir à faire le point sur son
fonctionnement, sa situation ; déceler les points faibles ; avoir et savoir sa sécurité et sa
rentabilité pour orienter son développement et se situer par rapport à son environnement.

3. Qui initie l’analyse

Cette initiative in course soit au chef d’entreprise chef d’entreprise, à un chef de service ou
soit à une personne extérieure de l’entreprise.

Pour être pertinente et sérieuse, l’analyse financière à l’instar de tout diagnostic, nécessite
l’observation de certains règles et principes.

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L’analyse est la partie la plus importante d’un diagnostic car, sur ses enseignements sera
construite la conception des aménagements à apporter au fonctionnement et à
l’organisation dans l’entreprise.

Deux parties dans l’analyse sont à noter.


- le but
- les méthodes

1. Le but

Le but de l’analyse doit permettre à l’analyste de prendre le plus complément et le plus


exactement possible connaissance du fonctionnement de l’entreprise et de sa situation. Elle
permettra de relever les points défaillants mais également les points forts de la structure.

2. Les méthodes

Il existe de nombreuses méthodes, l’analyste choisira les méthodes les mieux adaptées à
chaque cas particulier. Par exemple l’analyste financier peut utiliser la méthode d’analyse
par les ratios.

Les techniques principales sont les suivants :


- l’examen de visu aussi approfondi que possible ;
- l’étude détaillée des documents comptables et de gestion qui débouchera en
particulier sur un diagnostic financier et de rentabilité ;
- les interviews avec les principaux dirigeants
- l’analyse de la structure et diagnostic des hommes d direction (analyse qualitatif
des hommes)
- l’examiner du circuit de l’information dans l’entreprise ;
- l’étude de la place de l’entreprise sur le marché et dans l’environnement
- diagnostic des produits
- comparaison inter-entreprises de la même profession
- évaluation financière de l’entreprise

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Mais attention !

L’analyse demande un certain nombre de précautions notamment :


- éviter une analyse simpliste soit faire des déductions précipitées ;
- éviter de tronquer l’analyse c’est à dire l’imputer d’éléments importants
- s’assurer de l’exactitude de l’information recueillie ou fournie par les
interlocuteurs,
- conserver une vue d’ensemble de l’analyse.

L’analyse a pour but de déceler les forces et faiblesse de l’entreprise, de connaître


l’évolution de certains grandeurs, économiques, financières, et ******* en vue d’apporter
les mesures correctives qui s’imposent pour la bonne prise de décision par les dirigeants.

Les résultats de l’analyse doivent être présentés de façon résumée, détaillées et précise. Sa
présentation doit être orientée de façon à mettre en relief les points forts et les points
faibles de l’analyse ; elle devra être orientée vers la prise de décision.

Les commentaires et observations issus de l’analyse devront permettre à l’analyse


d’émettre une opinion et un jugement pertinent et rigoureux sur ce qui a été relevé. Les dits
commentaires et analyses reflètent la dimension personnelle de l’analyste, ils peuvent être
faits à la fin de l’analyse (conclusion) ou au fur et à mesure de son déroulement.

L’analyste émettra tous les remèdes possibles avec les avantages et les inconvénients ; en
donnant les maximum d’informations sur chacune des solutions envisage et les hypothèses
de travail.

Nous intéressons dans ce cours à l’analyse financière de l’entreprise.

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ANALYSE FINANCIÈRE

II. La méthode des ratios

A. Définition d’un ratio

Un ratio est le rapport de deux grandeurs. Celles-ci peuvent recouvrir des données brutes
telles que les stocks ou un pote du bilan ainsi que des données plus élaborées telles que le
fonds de roulement, la valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation.

Selon les éléments qui sont comparés, les ratios donneront une information susceptible
d’informer l’analyste financier sur un des nombreux aspects de l’entreprise qu’il souhaite
mettre en valeur : rentabilité, indépendance financière, etc..

B. Intérêt de l’analyse par ratios

L’analyse financière par ratios permet au responsable financier de suivre les progrès de
sont entreprise et de situer l’image qu’elle offre aux tiers intéressés tels que les
actionnaires, les banquiers, les clients, les fournisseurs et le personnel. Rappelons qu’il
s’agit là d’une vision a posteriori. En effet pour une entreprise, le fait d’avoir de « bons »
ratios à la clôture de l’exercice, n’implique pas un avenir immédiat favorable.

La méthode des ratios doit être utilisée avec prudence. Pour un grand nombre d’actes
économiques, les ratios ne sont qu’une première étape. Ils ne donnent au gestionnaire
qu’un fragment de l’information dont il a besoin pour décider et choisir.

La réussite d’une décision financière repose essentiellement sur l’aptitude qu’ont les
responsables à prévoir les événements. La prévision est la clé du succès de l’analyste
financier. Quant au plan financier, il peut prendre de nombreuse formes. Celles-ci doivent
tenir comptes des forces et des faiblesses de l’entreprise. Il est impératif de connaître ses
forces afin de les exploiter correctement ainsi que ses faiblesses pour mieux y remédier.

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L’objet fondamental de la méthode des ratios consiste à mieux connaître l’entreprise et à
évaluer précisément l’importance de ses qualités et de ses défauts.

Chaque type d’analyse a un but ou une fonction lui est propre, ce qui permet de déterminer
les rations auxquels on donnera le plus d’importance dans l’analyse. L’analyste peut par
exemple être un banquier. Celui-ci étudiera s’il peut accorder ou non prêt à courts terme à
une entreprise : les ratios qui mesurent la situation de trésorerie, la liquidité seront pour lui
déterminants. Si l’entreprise réclame un prêt à long terme son banquier, celui-i attachera
une plus grande importance aux ratios mesurant la productivité financière, et la rentabilité
attendue des investissements financés par ce prêt.

C. Utilisation des ratios

Les ratios peuvent être utilisés dans le but de mieux suivre l’évolution économique de
l’entreprise. Dans ce cas, le responsable financier établira à la clôture des comptes de
chaque exercice un ensemble de ratios qui seront comparés à ceux des exercices
précédents. Il sera intéressant d’établir sur des graphiques, l’évolution année par année,
d’un certain nombre de ratios jugés particulièrement intéressants. Une bonne connaissance
du passé améliorera la qualité de prévision.

Le SYSCOA, de par sa démarche dans l’élaboration des états financiers (bilan, compte de
résultat, tarif et état annexé) et dans la définition des principes comptable, facilite la tâche
de l’analyste financier. La centrale des bilans qui doit exploiter l’ensemble des états
financiers des entreprises de la zone CEDAO, par secteur d’activité et en faire une
classification sur la base de ratios qu’elle déterminera n’est pas dynamique bien que faisant
partie intégrante des réformes comptables n’est pas très dynamique bien que faisant partie
intégrante des réformes comptable et financière en Afrique de l’ouest.

Les entreprises françaises disposent elles de normes particulièrement instructives grâce aux
informations éditées par la Centrale des Bilans. Cet organisme à l’image de celle que l’on
veut créer dans l’UELOA, rattaché à la Banque de France, édite chaque année les ratios les
plus caractéristiques par secteur d’activité. Les entreprises adhérentes envoient à la
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Centrale des Bilans un ensemble d’éléments chiffrés extrêmement précis. La Centrale
établit sur cette base en ensemble de ratios par type d’exploitation et les envoie aux
entreprises intéressées. Il est donc possible à chaque entreprise de situer exactement sa
position financière et ses performances dans son secteur d’activité. C’est à ce niveau que la
méthode des ratios nous semble la plus significative.

Les supports d’analyse financière sont essentiellement les états financiers de l’entreprise.
Ceux permettent de donner des valeurs aux différentes transactions réalisées. L’analyste
financier utilise ses données pour calculer des ratios. Cependant les ratios sont nécessaires
mais pas suffisant pour permettre à l’analyste de procéder à des conclusions. Les ratios
doivent être combinés à d’autres informations non quantifiables et non valorisable pouvant
influer directement les transactions chiffrées.

Nous avons dit en introduction que l’analyse doit s’assurer de l’exactitude de l’air
formation recueillie.
En d’autre terme, avant de produire les données de la comptabilité générale doivent
nécessiter des retraitements pour aboutir à des états financiers plus proches de la réalité que
vit l’entreprise.

Attention ! le bilan comptable en l’état ne peut servir à faire une analyse financière.

La comptabilité générale présente des informations qui nécessitent un retraitement pour


aboutir à un bilan financier plus proche de la réalité que vit l’entreprise à un date donnée.
C’est sur la base du bilan retraité que l’analyste financier va se baser pour l’effectuer ses
travaux.

- Les retraitements

La comptabilité fournit des informations qui doivent être souvent affinées. La


réglementation est telle qu’elle néglige parfois l’aspect économique. Nous recensons
quelque retraitements et les rectifications qui peuvent être apportés tant aux soldes
intermédiaires de gestion ainsi qu’aux grandes masses du bilan.

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1. Immobilisations

Dans le cadre d’une analyse mesurant les performances économiques de l’entrepris, il


paraît opportun de tenir compte du patrimoine économique mis en œuvre pour produire. Ce
dernier est retenu pour sa valeur brute. Le principe comptable de la prééminence de la
réalité sur l’apparence fait que désormais les SYSCOA autour de l’enregistrement des
biens acquis en crédit bail dans les livres de la société.

2. Ressources propres

Les ressources propres doivent être imputées de non valeurs. C’est à dire que la valeur
nette des charges à répartir, plus particulièrement les frais d’établissement qui sont à l’actif
du bilan doivent être annule par une diminution d’égal montant des capitaux propres au
passif. Il est clair que les ressources affectées au financement des frais d’établissements
sont définitivement perdues au même titre que si elles avaient affectées au financement de
charges courantes.

Incidence des retraitements sur les principaux postes

Rubriques Montant comptabilité Retraitements


Immobilisations Valeur brute des immobilisations + valeur actualisée de
l’immobilisation
Ressources propres Ressources propres - Non valeurs (valeur nette) des
charges à répartir)
+ Amortissements et provisions
+ Part d’annuités de crédit-bail
payées correspondant à des
amortissements
Dettes financières Emprunts + Part d’anuités de crédit-bail à
+ Comptes courantes associés payer correspondant à des
amortissements
Besoins d’exploitation Stocks + effets escomptés non échus
+ Créances d’exploitation
+ Avances et acomptes (fournisseurs)
Dette d’exploitation Dettes d’exploitation
+ Avances fournisseurs
Besoins hors exploitation Valeurs immobilières de placement Les charges constatées avance
+ Créances diverses seront, selon leur nature, intégrées
+ Charges constatées d’avance à l’exploitation
Dettes hors exploitation Dettes diverses [dettes fiscales (IS…)
+ Dettes sur immobilisations]
+ produits constatés d’avance
Trésorerie – passif + Crédits d’escompte
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+ concours bancaires courants
(CMCC)
+ Obligations cautionnées
+Affacturage + crédits assimilés
Trésorerie – actif Disponibilités
Capacité d’autofinancement Capacité d’autofinancement - Part des annuités de crédit – bail
correspondant aux amortissements
Marge commerciale Marge commerciale
Valeur ajoutée produite Valeur ajoutée + Charges de personnel extérieur
+ Redevances de crédit-bail

Excédent brut d’exploitation Excédent brut d’exploitation + Redevances de crédit-bail


Résultat d’exploitation Résultat d’exploitation + Part des annuités de crédit-bail
correspondant à des charges
financières
Résultat financier Résultat financier - Part des annuités du crédit-bail
correspondant à des charges
financières.
Résultat courant avant impôt Résultat courant avant impôt

- Les amortissements et provisions réduisent le résultat sans engendrer de dépenses


(en principe). On peut donc les rattacher aux ressources propres.
- La part d’annuités de crédit-bail correspondant à des amortissements est assimilable
à des amortissements et à ce titre sont rattachables aux ressources propres.

3. Besoins d’exploitation

Ce besoin correspond au besoin en fonds de roulement statique engendré par l’exploitation


courante. Outre les stocks, les créances d’exploitation et les avances fournisseurs, on doit
ajouter les effets à recevoir escomptés et non échus.

L’escompte représente un moyen de financement, le besoin engendré par ses effets n’en
demeurant pas moins une réalité économique.

4. Trésorerie passif

Le Crédit d’escompte et les obligations cautionnées sont assimilables au découvert


bancaire (concours bancaires courants). Les obligations cautionnées qui autorisent un délai
de règlement de la TVA sont un financement à court terme. Il en va de même pour
l’affacturage et les moyens d crédits assimilés, notamment ceux qui prévoient la vente à un
établissement financier des factures clients (Loi Daily).
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5. Capacité d’autofinancement (CAF)

La part des annuités de crédit-bail correspondant à l’amortissement du matériel doit être


ajoutée à la CAF. On obtient ainsi un CAF théorique qui situe les possibilités économiques
l’entreprise.
Les soldes intermédiaires de gestion peuvent également subir des retraitements.

6. Valeur ajoutée

On ne réduits pas la valeur ajoutée des charges de personnel extérieur (intérim) car ces
frais sont rattachés à juste titre à des frais de personnel et font partie du capital humain de
l’entreprise. Le même raisonnement est appliqué aux redevances de crédit-bail qui
représentent le capital économique de l’entreprise.
7. Excédent brut d’exploitation

Les redevances de crédit-bail représentant le capital économique sont rattachées à celui-ci.

8. Résultat d’exploitation

On ne pénalise pas le résultat d’exploitation des charges financièrement correspondant au


financement des annuités de crédit-bail. Cette quote part est assimilée aux charges
financières et classée comme telle.

9. Résultat financier (produits financiers – charges financières)

En conséquence, de ce qui précède, la part des annuités de crédit-bail correspondant à des


charges financières réduira le profit financier (ou aggravera la perte financière).

D. Connaissance approfondie des valeurs retenues

Il convient non seulement de sélectionner les grandeurs que l’on souhaite étudier, mais
aussi de bien les connaître :
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- En premier lieu, la comptabilité doit être le reflet le plus exact possible de la
situation économique de l’entreprise.
- En second lieu, cette première condition nécessaire n’est pas suffisante. L’analyse
financière doit pouvoir aller au-delà des chiffres que lui donne la comptabilité.

Supposons que l’on détermine le ratio de liquidité général,

et que l’on désire le comparer aux normes du secteur. Quels types de difficultés vont
apparaître ?

Nous savons que selon la législation comptable les valeurs à moins d’un an sont réputées à
court terme.
D’autre part, afin de respecter la règle de l’annualité (cut-off), les entreprises sont tenues
de régulariser leurs comptes ; elles doivent ainsi réintégrer ou éliminer de l’exercice,
respectivement, des événements nés au cours de l’exercice, mais dont la réalisation finale
n’apparaîtra qu’au cours de l’exercice postérieur (charges à payer) ou des événements dont
le règlement a eu lieu au cours de l’exercice mais qui n’intéressent en fait que l’exercice
postérieur (charges payées d’avance).

L’analyse financière peut en premier lieu se demander si les comptes de régularisation


passif et actif sont correctement enregistrés. Il arrive en effet que certaines entreprises
majorent indûment leurs charges à payer de façon à diminuer leur assiette fiscale ou
inversement les minorent afin de pouvoir obtenir plus facilement des crédits bancaires.
L’erreur comptable peut en fait être aisément affectée à n’importe quel poste du bilan. Le
ratio établi sur ces bases perd alors toute sa signification.
En outre, la présentions comptable est insuffisante ainsi que va le montrer l’exemple
suivant

Exemple : soit une entreprise dont l’actif à court terme et le passif à court terme se
présentent comme suit :

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Actif à court terme (en KF) Passif à court terme (en KF)
Stocks………………… 100
Clients ………………. 9 000 Fournisseurs …………….. 7 000
Autres valeurs réalisables.. 500 Autres dettes à court terme..
600
Trésorerie ………………. 100
9 700 7 600

Le ratio d liquidité générale :

Si la norme du secteur est de 1,20, on peut penser a priori que la situation des liquidités est
légèrement favorable, les comptes étant exacts. Mais une analyse plus approfondie permet
de savoir que les 9 000 K.F., dus par les clients le sont à 6 mois tandis que les 7 000 KF
dus aux fournisseurs devront être réglés par l’entreprise au plus tard dans un mois. Dans ce
cas, nous voyons que l’entreprise est incapable d’honorer sa dette sans avoir recours à un
financement externe. La situation est alors mauvaise.

Le ratio n’a pu rendre le service que l’on attendait de lui, car il n’a pu intégrer la variable
temps.

Avant d’étudier la méthode des ratios proprement dite, nous définirons les valeurs
susceptibles d’être inclues au numérateur et au dénominateur de ratios.
Cette étude sera divisée en deux parties :
1. les grandes masses du bilan ;
2. la formation du résultat, et de la marge d’autofinancement
nous aborderons ensuite dans la troisième partie les ratios.

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PREMIÈRE PARTIE

Les grandes masses du bilan

Nous savons que le bilan SYSCOA classe les comptes par ordre de liquidité croissante. Il
est intéressant pour l’analyste financier de regrouper les différents postes du bilan par
grande masse afin de les comparer.

1. Le capital économique

- Investissement proprement dit


Ce poste recense les immobilisations ainsi que les autres valeurs immobilisées. L’analyste
financier doit toutefois procéder à une sélection des valeurs inscrites à ce poste.
Les frais d’établissement doivent être exclus, car ils ne représentent en général ni une
valeur patrimoniale, ni un capital économique susceptible d’être productif.
Les immobilisations comprennent les valeurs corporelles (immeubles, matériel et outillage,
matériel de transport, etc.) et les valeurs incorporelles (fonds de commerce, droit

BILAN
Actif Passif
Capital financier ou capitaux
Investissement Capitaux propres
Capital économique permanent
Proprement dits
Fond de roulements Capitaux empruntes
net (dettes à long et moyen)
Passif circulant
Actif circulant

Fonds de roulement net


Stock + créances Stocks + Créances
Commerciales = commerciales – Dettes
Besoins en fonds de Commerciaux = besoins
roulement Stocks Fonds de roulement
En fonds de roulement
d’exploitation (bruts) net D’exploitations (nettes)
Autres créances – Autres
Créances Dettes commerciales Dettes = besoins en
exploitation (nets)
commerciales Liquidité crédits de
Trésorerie = Trésorerie
Autres créances Autres dettes
Liquidités Crédits de trésorerie

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Au bail, brevets, etc.) Ces éléments doivent notre avis être systématiquement réévalues
avec précision. L’inflation fausse très sensiblement la valeur des immobilisations car
celles-i figurent au bilan pour leur prix de revient.

Il est fréquent de constater par exemple qu’un terrain enregistré à l’actif du bilan pour une
valeur de 10 000 F, acquis en 1950, vaut trente ans plus tard 150 000 F, soit 15 fois plus
cher. En ce qui concerne les immeubles, l’effet inflationniste est accentué par les
amortissements pratiqués.

Le même raisonnement peut être tenu pour les valeurs incorporelles. L’analyste financier
devra au préalable distinguer les immobilisations dont la valeur suit le cours inflationniste
telles que les terrains les immeubles et le fonds de commerce, du matériel productif qui se
déprécie réellement avec le temps. Exception faite pour les terrains et les valeurs
incorporelles qui ne sont pas amortissables, les entreprises sont tenues d’amortir leurs
immobilisations. Or, les dotations aux amortissements pratiqués à clôture de chaque
exercice sont fonction non pas de la durée de vie du bien mais uniquement des possibilités
offertes par la législation fiscale. De ce fait, les options retenues par plusieurs entreprises
d’un même secteur peuvent être divergentes et limiter ainsi la porté des comparaisons entre
elles.

2. Les autres valeurs immobilisées

Elles regroupent :
- Les titres de participation ;
- Les prêts à plus d’un an ;
- Les dépôts en cautionnements ;
Les titres de participation peuvent être provisionnés ou réévalués

3. Les stocks

Ceux-ci sont valorisés à leur coût hors taxe. Cette valorisation ne pose pas de difficultés en
ce qui concerne les matières premières et les marchandises. On admettra que le stock de
marchandises est égal à son prix d’achat majoré des divers frais de transport et de stockage.
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Le coût des produits en cours et finis est plus délicat à évaluer. L’entreprise devra disposer
d’une comptabilité analytique précise.

4. Les créances commerciales

Il s’agit en l’occurrence des postes clients et effets à recevoir

5. Autres créances

Ce poste comprend les créances sur l’Etat (acompte d’impôt sur les sociétés versé au cours
de l’exercice ainsi que la TVA à récupérer sur les achats du mois de décembre), et les
débiteurs divers (organismes sociaux, etc.)

6. Les besoins en fonds de roulement

Les besoins en fonds de roulement d’exploitation bruts comprennent les stocks et les
créances commerciales.

Le point commun entre ces deux derniers éléments est que ni l’un ni l’autre n’engendre
d’encaissement. Pourtant, l’entreprise a besoin de liquidité pour régler les fournisseurs
auxquels elle a acheté des marchandises.
De la même façon, les autres créanciers n’ont pas encore réglé leurs dettes envers
l’entreprise. On désignera par besoins en fonds de roulement totaux bruts, le total stock +
créances commerciales + autres créanciers.

Au passif apparaissent les postes fournisseurs et effet à payer soit les dettes commerciales.
Si l’on soustrait celles-ci des besoins en fonds de roulement d’exploitation bruts, on obtient
les besoins en fonds de roulement d’exploitation nets, c’est-à-dire la valeur réelle du
véritable besoin de fonds de roulement lié à l’exploitation.

- Le besoin en fonds de roulement total net (B.F.R.T net)


On écrit que :

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B.F.R.TN = Besoin en fonds de roulement total brut – dettes commerciales autres dettes à
court terme.

On remarque que la trésorerie est éliminée de ce concept. En effet, une trésorerie positive
représente une satisfaction totale ou partielle du besoin en fonds de roulement net.

Il convient à ce niveau de séparer deux concepts différents : le besoin en fonds de


roulement net et la trésorerie.

Le fait pour une entreprise de ne pas encaisser ses créances immédiatement crée un besoin
de fonds de roulement. Autrement dit, celle-ci doit trouver un financement suffisant pour
assurer sans heurt la couverture de son cycle d’exploitation. Si corrélativement, elle ne
paye pas ses dettes immédiatement, elle bénéficie d’un financement non plus par
encaissement mais par non-décaissement, ce qui revient pratiquement au même.

Un exemple illustrera ces deux notions :


Soit une entreprise dont le bas du bilan se présente comme suit :
Au 1er janvier
Actif Passif
Stocks .................................... 1 000
Créances .......................4 500 2 000 Dette commerciales ………… 1 000
Autres créances …………… 1 500 Autres dettes ……………….. 500
Trésorerie …………………. 500
5 000 1 500

Le besoin en fonds de roulement net est égal à 4 500 – 1 500 = 3 000. le besoin de
trésorerie est satisfait puisque celle-ci est débitrice à concurrence de 500 francs.

L’analyse statique montre ici ses limites. Il n’est guère possible de pousser le raisonnement
économique au-delà.

Un mois plus tard, la situation au bilan est la suivante, les fournisseurs ayant été réglés.

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Actif Passif
Stocks .................................... 1 000
Créances .....................……... 2 000 Dette commerciales ………… 500
Autres créances …………… 1 500 Autres dettes ……………….. 500
4 500 1 000

Désormais le besoin de trésorerie est immédiatement de 500 (de façon à pouvoir régler la
dette envers la banque).

Le besoin en fonds de roulement a lui aussi évolué, il est égal à 4 500 – 500 = 4 000.
On voit donc comment le temps peut modifier profondément l’aspect d’une situation.
L’analyse statique laisse apparaître ici sa faiblesse principale. Nous verrons dans la suite de
cet ouvrage comment l’analyse dynamique du fonds de roulement normatif permet de
résoudre ces difficultés.
On se rend compte toutefois que les encaissements et les décaissements font varier le
besoin en fonds de roulement net.

7. Capitaux permanents
Appelés, également capital financier, les capitaux permanents sont formés par les capitaux
propres et par les dettes à long et moyen terme.

8. Capitaux propres

Ils sont constitués par :

a) Le capital social, c’est-à-dire les fonds apportés lors de la constitution de la


société par les associés.
b) Les réserves
1. La réserve légale est dotée annuellement à concurrence de 5 % du bénéfice net
comptable. Cette dotation n’est plus obligatoire lorsque cette réserve atteint 10 %
du capital social. Son objet est de donner aux tiers une garantie de solvabilité
supplémentaire.

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2. Les réserves statutaires qui prennent selon le rédacteur des statuts de la société
divers dénominations : facultative, extraordinaire etc.
3. Les réserves réglementées fiscalement telles que la réserve spéciale des plus-
values à long terme.
4. Les provisions réglementées telles que la provision pour hausse des prix, la
provision pour investissements (liée à la participation des employés aux fruits de
l’expansion) et la provision pour fluctuation des cours.
5. Les provisions à caractère de réserves. L’analyste financier décidera du caractère
propre à ce type de provision. On pourrait considérer comme telle une provision
pour risque politique dans la mesure où l’on admettrait que ce risque est très
improbable (probabilité inférieure à 50 %).
Tous ces éléments représentent le sacrifice financier consenti par les actionnaires en
acceptant qu’une partie des bénéfices ne leur soit pas distribuée au cours de la vie de
l’entreprise.

6. La réserve de réévaluation.

Celle-ci correspond à la différence entre la valeur nette des immobilisations avant et après
réévaluation.

7. Les primes d’émissions d’actions qui représentent la différence entre le montant


nominal des actions et leur prix d’émission.
8. Le report à nouveau (report des déficits ou des bénéfices antérieurs).
9. les subventions d’équipement.

9° Les dettes à long et moyen terme

Elles comprennent les capitaux d’emprunt dont l’échéance est supérieure à un an.
Notamment, les emprunts-obligations, les emprunts et crédits à long ou moyen terme
consentis à l’entreprise.

Comparaison du fonds de roulement avec le besoin en fonds de roulement : comme le


montre le tableau de la page 4, le fonds de roulement net apparaît comme l’excédent des
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capitaux permanents donc des ressources stables de financement sur les valeurs
immobilisées nettes. Le concept de fonds de roulement peut également se calculer en
effectuant la différence entre l’actif circulant et le passif circulant.

Il s’agit là d’une constatation statique a posteriori.


Dans l’exemple évoqué précédemment, le fonds de roulement était égal à 5 000 – 1 500
soit 3 500 avant le règlement de cette dette. Le fait que le fonds de roulement soit de 3 500
n’indique pas en soi que la situation est bonne ou mauvaise. Il convient de déterminer le
besoin en fonds de roulement normalement dégagé par l’exploitation et de le comparer au
fonds de roulement net pour porter un jugement.

En reprenant le chiffre de l’exemple précédent, on constate qu’avant le règlement de la


dette envers les fournisseurs :

- Le besoin en fonds de roulement = 3 000


- La trésorerie = + 500 (il s’agit d’un excédent)
- Le fonds de roulement net = 3 500

La liaison entre ces trois concepts est immédiate : le besoin en fonds de roulement = fonds
de roulement – trésorerie.

Après règlement de la dette envers les fournisseurs :

- Le fonds de roulement net 3 500


- Le besoin en fonds de roulement net = 4 000
- La trésorerie = - 500

Le besoin en fonds de roulement implique un besoin de financement. Celui-ci n’apparaît


nécessairement que dans la mesure où le fonds de roulement existant est inférieur au
besoin de fonds de roulement. Il s’agit là d’une vision statique qui ne saurait suffire en
elle-même. Nous reviendrons sur ces notions lors de l’étude du fonds de roulement
normatif.

22
DEUXIEME PARTIE

La formation du résultat et de la marge d’autofinancement

Celle-ci est présentée selon les normes établies par le conseil national de la comptabilité et
la Centrale des bilans. Elles mettent en évidence des notions utilisées jusqu’alors en
macroéconomique. Nous noterons en particulier la notion de production, de
consommation, de valeur ajoutée.

A. La formation du résultat

Vente de marchandises = - ( - Achats


( + ∆ Stock de marchandises)
= Marge commercial ……….. + MC
Production vendue
+ Production immobilisée
+ ∆ Stock produits finis et en cours
= Production ………………… +P
+ Achats
+ ∆ Stock de matières premières et consommables
+ consommation externe
= consommation ……………… - C
Valeur ajoutée ……………….. VA
Frais de personnel (y compris personnel intérimaire) …………… - FP
= Résultat économique brut……..REB
- Impôts et taxes…………………………………………………..- IT
+ Subvention d’exploitation ………………………………………+ Subv.
= Excédent brut d’exploitation …. EBE
- Charges calculées (dotations aux amortissements et provisions)… - CC
- Autres charges ………………………………………..……………. - AC
= Résultat d’exploitation ……… RE
Quote part de résultat sur opération faite en commun……………… Q
- Charge financières ………………………………………………….. - CF
23
+ Produits financiers………………………………………………….. + PF
= Résultat courant ……………. RC
+ Produits exceptionnels ……………………………………………… + PE
- Charges exceptionnelles ……………………………………………. - CE
= Résultat à répartir …………. RR
- Impôt sur les société…………………………………………………. - IS
- Participation des salariés …………………………………………….. - P
= Résultat net comptable ……… RNC

1° Consommation

Celle-ci est égale aux achats réalisés au cours de l’exercice auxquels s’ajoutent la variation
du stock matière (cette dernière pouvant être positive ou négative) et les charges
d’exploitation extérieures.
Exemple : le compte de résultat de la société X se présente comme suit :

Compte de Résultat

Achats de matières premières 25 000 Production vendue 90 000


∆ Stock de matières premières - 200 Production stockée - 1 000
Frais de personnel 38 000 Production immobilisée 8 000
Impôts et taxes 3 000
Autres charges externes 10 000
Dotations aux amortissements 2 000
Charges d’exploitation 77 800 Produits d’exploitation 97 000
Charges financières 1 500 Produits financiers 0
Charges exceptionnelles 1 700 Produits exceptionnels 600
Impôt sur les bénéfices 8 300
Bénéfice net comptable 8 300
97 600 97 600

24
La consommation est égale :
Aux achats ………………………………………………… + 25 000
+ variation du stock matière ……………………………… - 200
+ charge d’exploitation extérieures :
charge externes ……………………………………………. + 10 000
= consommation ……………………………………………. 34 800

Celle-ci représente donc bien la totalité de l’apport extérieur consacré à la production


(matières et frais généraux)

2° La production

Dans le cas présent, celle-ci formée :


Par les ventes (H.T.) ……………………………………………. + 90 000
La variation des encours et des produits finis …………………... - 1 000
+ production immobilisée (on supposera que l’entreprise a construit pour elle-même un
hangar, celui-ci enregistré à l’actif du bilan dans les comptes d’immobilisations et au crédit
du compte de résultat…………………. 8 000
= production ………………………………………………………….. 97 000
la production de 97 000 représente donc l’apport de l’entreprise sur le marché des biens et
services.

3e La valeur ajoutée

La valeur ajoutée est la différence entre la consommation et la production. Elle représente


le surplus de production créé par les facteurs capital et travail de l’entreprise : elle est
dans notre exemple de 97 000 – 34 800 = 62 200.
Une conférence de Monsieur Force, chef de la Centrale des Bilans, permettra de mieux
saisir la portée de ce concept en analyse financière.
« En ce qui concerne la Centrale des Bilans de la Banque de France, la notion de valeur
ajoutée constitue un des éléments essentiel de la méthode d’analyse.
En effet, dans la mesure où l’analyse financière est la recherche et l’interprétation de
données, de grandeurs significatives de la vie de l’entreprise à travers ses divers aspects
25
(activité, performances, politiques, structures), il est certain que la valeur ajoutée ne peut
qu’être au centre de cette analyse, puisqu’elle est tout à la fois un instrument de mesure et
de richesse créée par l’entreprise.

a) La valeur ajoutée est un instrument de mesure


Elle permet, en effet, de cerner la dimension de l’entreprise : c’est un indicateur de sa taille
économique.

Alors que le chiffre d’affaires, ainsi qu’on vous l’a rappelé, exprime seulement la capacité
de l’entreprise à vendre et est fortement influencée par une notion de prix, la valeur
ajoutée, excluant les achats de matières, ne prend en prend en considération, quel que soit
le bien en cause, que la valorisation de ce bien qui en est faite par la firme.

C’est donc bien l’apport économique des deux facteurs de l’entreprise (capital et travail) à
l’œuvre de production, et à ce titre elle mesure sa dimension économique, son poids dans
l’économie.

Elle permet encore, en conséquence, de mesurer la croissance de la firme au niveau, il va


de soi, des moyens mis en œuvre. Si on la considère dans sa définition « soustractive » -
production moins consommation -, la valeur ajoutée traduit l’expansion ou, au contraire, la
contraction des mouvements de différents éléments qui composent la production. Si on la
considère dans sa définition « additive » - ce qui revient au personnel (le travail) augmenté
de ce qui revient de l’Etat et de ce qui revient finalement à l’entreprise, richesse créée qui
s’exprime précisément par la notion de valeur ajoutée. Et c’est ainsi que le revenu restant à
la disposition de la firme détermine le niveau d’accumulation de sa richesse, donnée
essentielle pour son expansion.

Elle permet enfin de mesurer l’efficacité de l’entreprise. L’originalité de la valeur ajoutée


est précisément, grâce à son caractère synthétique, de mesurer, mieux que tout autre
indicateur, l’efficacité de la combinaison des facteurs qui sont mis en œuvre dans le cycle
d’activité, le travail et le capital.

26
Il n’est peut être pas inutile d’entrer un peu plus dans le détail et d’indiquer quels sont les
ratios les plus importants qu’il soit possible d’utiliser dans ce domaine de la « valeur
ajoutée, instrument de mesure »
Tout d’abord, le « taux de variation de la valeur ajoutée ; en effet, ce taux de variation,
considéré sur plusieurs années, donc en laissant les accidents conjoncturels, en les annulant
et en tenant compte aussi du caractère plus ou moins cyclique de l’investissement, est un
bon indicateur de l’évolution de l’entreprise dont le rapprochement avec la rentabilité
financière des capitaux engagés ne peut être significatif.

Le « taux de valeur ajoutée » c’est-à-dire le rapport entre la valeur ajoutée et la production


constitue une indication du degré d’intégration de l’entreprise : il mesure aussi l’efficacité
de celle-ci c’est a dire sa capacité à valoriser le facteur capital.
Deux autres rapports intéressants. Liés d’ailleurs au précédent : le rapport entre la valeur
ajoutée et les immobilisations d’exploitation c’est a dire celles seulement affectées à
l’exploitation, donc qui génèrent la valeur ajoutée que l’équipement. Ces rendements sont
liés certes à la qualification du personnel, au temps de travail, mais aussi à l’utilisation plus
ou moins intensive de l’équipement et c’est ainsi finalement que de la relation entre ces
deux ratios de rendement n’est pas autre chose que l’intensité capitaliste de l’entreprise,
puisque le rendement apparent de l’équipent est multiple par l’intensité capitalistique de
l’entreprise.
Cette donnée est importante car cette combinaison travail-équipement conditionne souvent
la rentabilité, la croissance, la structure de l’entreprise.

b) la valeur ajoutée est la richesse créée par l’entreprise

Il en résulte que la répartition est très intéressante à analyser, d’autant plus que ce sont en
même temps les coûts relatifs de production qui sont ainsi dégagés.
Dans cette analyse, on pourra rechercher :
-le rapport entre les frais de personnel et la valeur ajoutée ;
-le rapport entre les frais financiers et la valeur ajoutée, ces deux derniers rapports
mesurant la rémunération des capitaux investis ;
-le rapport entre les dividendes et la valeur ajoutée, ces deux derniers rapports mesurant la
rémunération des capitaux investis ;
27
- le rapport entre les impôts et taxes et la valeur ajoutée ;
- et enfin le rapport qui existe entre la partie conservée par l’entreprise,
l’autofinancement et la valeur ajoutée, indépendamment d’ailleurs de la répartition de cet
autofinancement entre l’amortissement, les provisions et les résultats mis en réserve, cette
affectation étant liée le plus souvent à des considérations fiscales et perdant ainsi tout
caractère économique.
Ce dernier ratio est de la plus importance : il traduit en effet la politique d’autofinancement
de l’entreprise dont la rapprochement avec la politique d’investissement – besoins
financiers de l’entreprise (en investissement et au titre du fonds de roulement) sur la valeur
ajoutée- est très significatif.
Ces deux ratios sont, de plus, étroitement liés au ratios de politique financière- qui
exprime le partage du financement global de l’entreprise entre la ressource interne,
l’autofinancement, et les ressources externes.

Il est un dernier rapport qu’il convient d’évoquer, car il paraît fondamental, c’est ce que
l’on appelle le coefficient de capital, et qui exprime par le ratio : immobilisations longue
pour faire abstraction des accidents conjoncturels et de l’irrégularité des conditions
technologique et commerciales, spécifiques à l’entreprise. Ainsi, sa relative constance rend
possible l’estimation des investissements à réaliser pour atteindre un objectif d ‘expansion.

Cet exposé serait très incomplet si les conditions d’utilisation en analyse financière de la
notion de valeur ajoutée, de tous les ratios, qui l’utilisent, n’étaient pas évoquées.
Il parait très simple de calculer les ratios, mais encore faut-il que les termes en soient
précis, homogènes et permettent bien de circonscrire le phénomène que l’on souhaite
analyser.

Dans les cas présents, deux conditions ne doivent pas être oubliées :
- En premier lieu, il faut définir avec précision la notion de valeur ajoutée qui est à
retenir.

Si l’on veut mesurer l’efficacité des moyens de production de l’entreprise, le rendement


ajouter une autre notion, qui est une notion de valeur corrigée. En effet, dans la
28
consommation intermédiaire, on intègre nécessairement les annuités de crédit-bail, les frais
concernant le personnel intérimaire, qui nous paraissent devoir être réintégrés dans la
valeur ajoutée pour calculer les ratios en cause – les annuités crédit-bail étant réparties
entre les frais financiers et les amortissements, le personnel intérimaire étant intégré, bien
sûr, dans les charges de personnel.

Pour les ratios de répartition, ce n’est plus une notion de valeur ajoutée, qu’elle a été
définie, qu’il faut prendre en considération, mais une notion élargie de valeur ajoutée, de
toutes les ressources qui viennent gonfler les comptes de résultats de l’entreprise : produits
financiers, subventions, produits d’immobilisations « hors exploitation »…

- En second lieu, il est évident que ces ratios ne seront utilisables en analyse, et à
plus forte raison pour fonder des décisions de gestion, que dans la mesure où les
termes seront exprimés en unités parfaitement homogènes. Ceci est surtout valable
pour tous les ratios qui vont faire intervenir des notions de flux et de stocks ; il
devra être tenu compte des incidences de l’érosion monétaire, de façon à pouvoir
aboutir à des résultats parfaitement valables. Des corrections sont ainsi nécessaires
pour recalculer une valeur ajoutée plus « réelle », pour définir des immobilisations
plus « actuelles », etc.

Enfin, quel que soit l’intérêt de la valeur ajoutée, en analyse financière, et des ratios qui en
découlent, il ne faut jamais oublier que c’est en évolution et dans les comparaisons inter-
entreprises que ces analyses prennent toute leur signification.

Une grandeur, ratio, ne sont le plus souvent qu’un constat, et le jugement n’est possible
que si l’on considère leur évolution ou si on les compare avec les grandeurs et ratios
similaires de firmes comparables. Il serait dangereux de conclure en indiquant que la
valeur ajoutée est un instrument d’analyse complet. Son importance est très grande car elle
permet de cerner les performances, les politiques de l’entreprise, mais certaines volets de
l’analyse sont totalement ignorés : il en est ainsi de la rentabilité, de la structure du capital
investi.

29
De plus, dans le type d’analyse que nous venons d’évoquer, c’est l’entreprise dans sa
globalité qui a été considérée, mais si l’on voulait descendre à l’intérieur de l’entreprise, on
se heurterait peut-être à un certain nombre de difficultés.

Il n’en reste pas moins que le contenu de la notion de valeur ajoutée est suffisamment riche
pour en justifier une utilisation croissante en analyse financière.»

4° Résultat économique brut


Ce solde mesure la rentabilité du capital économique. Il est donc obtenu en soustrayant de
la valeur ajoutée les frais de personnel. Ce dernier terme est entendu dans son sens larges.
Les frais de personnel intérimaire sont donc nécessairement rattachés aux frais de
personnel de l’entreprise. On entend ainsi pénaliser l’entreprise de tous les frais de
personnel qu’elle a supportés qu’elle que soit la façon dont ils sont financés.

On obtient 62 200 – 38 000 = 24 200 F


Excédent brut d’exploitation : 24 200 – 3 000 = 21 200
Résultat d’exploitation : 21 200 – 2 000 = 19 200
Résultat courant : 19 200 – 1 500 = 17 700
Résultat exceptionnel : 700 – 600 = 1 100

5° L’excédent brut d’exploitation

Cette valeur est égale à la valeur ajoutée de laquelle sont soustraits les frais de personnel et
les impôts et taxes. Le poste impôts et taxes n’enregistre ni l’impôt sur les sociétés
comptabilisé au compte de pertes et profits ni la TVAcomptabilisée au bilan (compte
d’exploitation tenu entièrement HT). Dans la mesure où ces ventes seraient comptabilisées
TTC, il conviendrait de déduire la TVA sur vente et du compte impôts et taxes.

L’excédent brut d’exploitation est donc égal à : 52 000 – 38 00 – 3 000 soit 21 200.

30
6° résultat à répartir

Celui-ci résulte de l’addition du résultat courant et du résultat exceptionnel. Il n’a pas été
prévu par le plan comptable révisé. Il présente cependant l’intérêt de mettre en valeur le
Résultat que se partageront les trois participants directs de l’entreprise à savoir :
- l’Etat, par le biais de l’impôt sur les sociétés ;
- le personnel, par le biais de la participation aux fruits de l’expansion ;
- les actionnaires qui se distribueront ou non le résultat net comptable de l’exercice.

On obtient : 17 700 + 1 100 = 18 800 F

Le résultat net avant impôt sur les société est dans ce cas de 16 600 soit : 17 700 + 600 – 1
000 – 700 = 16 600 duquel on déduit l’IS soit 50 % et l’on obtient le résultat net comptable
soit 8 300.

Nous avons admis dans un but de simplification que le résultat imposable était égal au
résultat comptable avant impôt. Cela implique qu’il n’y ait ni réintégration, ni réduction
fiscale.

B. La formation de la marge d’autofinancement

Bénéfice net comptable


+ Dotations aux amortissements
+ Dotations aux provisions à caractère de réserve
marge brute d’autofinancement
- Distribution de dividendes
Marge nette d’autofinancement

Le tableau ci-dessus montre comment se forme la capacité d’autofinancement dénommée


marge d’autofinancement. Selon qu’une distribution de dividende a lieu ou non, celle-ci est
dite nette ou brute. La MBA (marge brute d’autofinancement). « souvent désignée par
l’expression anglaise cash flow, la marge brute d’autofinancement est, au bilan de fin

31
D’exercice d’une entreprise , le total constitué par les amortissement , tout ou partie des
provisions et le résultat net après impôt. Elle représente la capacité d’autofinancement de
l’entreprise dégagée au cours de l’exercice ( avant une éventuelle distribution de
bénéfices ). On disait naguère capacité d’autofinancement, mais cette expression ne
marque pas le caractère de la marge disponible et est donc moins précise que la M.B.A. »
Le plan comptable syscoa quant à lui, précise la nation de capacité
d’autofinancement (C.A.F.en abrégé )
Cette définition est imprécise et il paraît opportun de faire les remarques suivantes :
1) Le raisonnement est tenu à l’envers et normalement on devrait trouver le même
résultat que par l’approche précédente
2) .Ce ne sont pas les comptes d’amortissements et de provision qui sont à
prendre en compte ( figuration au bilan), mais les comptes de dotations aux
provisions et aux dotations aux amortissements figurant aux comptes de
résultat.
3) Il faut bien comprendre que la M.B.A, le cash flow et la C.A.F.sont trois
notions distinctes. Le tableau synoptique suivant permettra de mieux assimiler
ces différences.

CASH FLOW M.B.A CAF (plan


comptable)
Notion fondée sur Notion fondée sur Notion fondée sur
la comptabilité en la comptabilité en la comptabilité en
FONDEMENT partie simple partie double partie double
(Recettes et (Produits et (Produits et
dépenses) charges) charges)
Calcul de Aptitude totale à Aptitude partielle
UTILISATION rentabilité des s’autofinancer à s’autofinancer
investissements
Le cash flow peut Pas d’actualisation Pas
CARACTERISATIQUES être actualisé d’actualisation
Recette – Dépense Bénéfice + Dot.
d’un Aux
investissement à amortissements
CALCUL un instant t +Dot, aux
provisions à
caractère de
réserve

32
Par rapport à la C.A.F. la M.B.A. présente la caractéristique d’être beaucoup plus large.
Elle correspond à la réalité. Cette dernière peut s’illustrer par l’exemple suivant .Dire que
la M.B.A. s’élève à 500.000 à la clôture de l’exercice ne signifie pas que cette somme soit
disponible, mais qu’elle le sera à très court terme. Autrement exprimé, en admettant que
l’entreprise n’a vécu qu’un seul exercice, on dit que la M.B.A. de 500.000f représente
l’argent que l’entreprise pourrait mettre « sur la table » si tous les clients et fournisseurs
étaient respectivement encaissés et réglés immédiatement ; les stocks étant retenus par
hypothèse comme invariants.

La C.A.F.est une notion plus limitative et économiquement moins précise en ce sens que
toutes les dotations aux provisions nettes de reprises sont admises. En outre divers
retraitements relatifs aux plus et moins – values et à l’amortissement des subventions
tableau des emplois et des ressources.
Calcul de la marge d’autofinancement par les deux méthodes. Nous avons vu que
l’excédent brut d’exploitation était égale à 21.200
Le tableau de formation de la marge d’autofinancement se présente comme suit :

Frais financiers 1500 Excédent brut d’exploitation 21.200


Pertes exceptionnelles 700 Produits financiers 0
Perte s / exercices antérieurs 1.000 Profits s / exercices antérieurs 0
Participation des salariés 0 Profits exceptionnels 600
Impôts sur les sociétés 8 300

11500 21800
-11500
10300

L’entreprise a été constituée sous forme de société anonyme et son capital est de 1.000
actions. L’assemblée générale ordinaire statuant sur les comptes de l’exercice décide la
distribution d’un dividende de 5f par action, soit 5 000f.
La marge nette d’autofinancement est ainsi égale à 10 300- 5 000=5 300.
Elle représente l’aptitude finale de l’entreprise à se financer elle – même.

33
Deuxième méthode
Cette méthode consiste à cumuler le résultat net comptable aux comptes de
dotations aux provisions et aux amortissements.
Selon l’exemple précédent :
- Résultat net comptable……………………………….. 8 300
- Dotations aux provisions et aux amortissements ……… 2 000
- Marge brute d’autofinancement……………………… 10 300
Marge nette d’autofinancement à la clôture de l’exercice …… 10 300
Marge nette d’autofinancement à la clôture de l’exercice :
10 300- 5000= 50300

Une troisième approche consiste à dire que la marge brute d’autofinancement est à la
différence entre les produits encaissés ou encaissables moins les charges décaissées ou
décaissables.
On constate ainsi que la M.B.A. est une marge (bénéfice) disponible à court terme qui
augmentera la possibilité d’autofinancement. Bien sûr cette marge se forme tout au long de
l’exercice de telle sorte qu’il est possible financement de l’utiliser en cours d’année sans
modifier l’équilibre financier.

Nous venons d’examiner le principe général de calcul de la marge brute nette


d’autofinancement ; il convient désormais de définir ces deux concepts :
Définition e la M.B.A

La marge brute d’autofinancement d’une entreprise représente son aptitude potentielle à


s’autofinancer, engendrer par l’exploitation d’un exercice.
Définition de la M.N.a

La marge nette d’autofinancement d’une entreprise représente son aptitude réelle à


s’autofinancer, engendrée par l’exploitation d’un exercice.

Ces deux définitions appellent les remarques suivantes :

34
- La M.B.A, suite l’aptitude potentielle, et mesure donc une des performances
économiques de l’entreprise, Financièrement, la M.N.A est la seule marge dont bénéficie
l’entreprise. On peut ainsi écrire que les réserves de l’entreprise sont l’agrégat de toutes les

Nous avons vu plus haut qu’il existe deux manières de calculer la marge brut
d’autofinancement. La plus simple consiste à additionner le bénéfice net comptable aux
dotations aux amortissements et aux provisions. Si les dotations aux amortissements ne
soulèvent pas de difficulté, il n’en va pas de même pour les dotations aux provisions. La
règle financière consiste à ne prendre (selon ce mode de calcul) que les provisions ayant un
caractère de réserve.

Nous avons vu que devrait considérée comme ayant un caractère de réserve toute provision
couvrant un risque dont la réalisation a une probabilité inférieure à 50 %. Ce critère
implique que l’aspect réalisation l’emporte d’abord sur l’aspect coût ; cette dernière
approche peut être illustrée par l’exemple suivant :
Supposons que l’entreprise provisionne pour 200 000 F un risque dont la probabilité de
réalisation n’est que 20 %. Dans ce cas la provision a un caractère de réserve. Supposons
maintenant que cette provision ait 70 % de chances correspondre à un décaissement réel,
mais que ce décaissement ne soit que de 50 000 F et non pas de 200 000 F. selon cette
dernière hypothèse, la provision a un caractère de charge décaissable (et non pas de
réserve) ; elle peut être considérée à caractère de réserve pour 200 000 – 50 000, soit
150 000 f, car le coût lié au risque a été surestimé.
On voit ainsi que toute analyse financière précise implique un raisonnement fondé sur les
deux questions suivantes :
- quelle est la probabilité de réalisation ?
- quelle est la probabilité liée à la charge décaissable (ou l’entreprise n’a-t-elle pas
provisionné excessivement ou insuffisamment) ?

35
Exemple d’application n° 1

Soit le tableau de formation du résultat suivant :

Frais financiers ……………… 1 500 Excédent brut d’exploitation … 30 000


Impôt sur les sociétés ……….. 8 000 Produits financiers …………... 1 000
Pertes exceptionnelles……….. 50 Profits exceptionnels………… 800

Les dotations aux amortissements s’élèvent à 2 500 F.


Les dotations aux provisions s’élèvent à 3 000 F dont 1 100 F sont considérés à caractère
de réserve et 1 900 F à caractère décaissable.
Déterminons la marge brute d’autofinancement par les deux méthodes :

1ère Méthode

Frais financiers ……………… 1 500 Excédent brut d’exploitation … 30 000


Impôt sur les sociétés ……….. 8 000 Produits financiers …………... 1 000
Pertes exceptionnelles……….. 50 Profits exceptionnels………… 800
Dotations aux provisions à caractère
de charge décaissable 1 900
11 450 31 300

La M.B.A. s’élève à 31 800 11 450 sont 20 350 F. On remarquera que les dotations aux
amortissements (2 500) et les dotations aux provisions à caractère de réserve (1 100) sont
exclues du calcul car elles ne correspondent pas à des charges décaissables

2e Méthode
déterminons le résultat net comptable
Il vient :
Frais financiers ……………… 1 500 Excédent brut d’exploitation … 30 000
Impôt sur les sociétés ……….. 8 000 Produits financiers …………... 1 000
Pertes exceptionnelles……….. 50 Profits exceptionnels………… 800
Dotations aux amortissements 2 500
Dotations aux provisions 3 000
15 050 31 800
36
Le résultat net est de 31 800 – 15 050 soit 16 750 F
Nous obtenons donc :
Résultat net comptable ……………………………………….. 16 750
Dotations aux amortissements ……………………………….. 2 500
Dotations aux provisions à caractère de réserves …………….. 1 100
Marge brute d’autofinancement……………………………… 20 350

Cette fois-ci, nos avons ajouté les provisions à caractère de réserve et nous retrouvons bien
sûr le même résulta.

Exemple d’application n° 2

En reprenant les données de l’exemple précédent, supposons que les dotations aux
provisions de 3 000 F se décomposent comme suit :
- 1 100 F à caractère de réserve ;
- 1 900 F couvrant un risque dont la probabilité de réalisation est de 80 %, mais
dont le coût final aurait dû être raisonnablement estimé à 1 000 F au lieu de
1 900 F.

Selon la première méthode de calcul, il vient ;


Frais financiers ……………… 1 500 Excédent brut d’exploitation … 30 000
Impôt sur les sociétés ……….. 8 000 Produits financiers …………... 1 000
Pertes exceptionnelles……….. 50 Profits exceptionnels………… 800
Dotations aux provisions à caractère
de charges décaissables réel 1 000
10 550 31 800

Résultat net comptable ………………………………………… 16 750


Dotations aux amortissements …………………………………... 2 500
Dotations aux provisions à caractère de réserve :
1er ………………………………………………………………… 1 100
2e : 1900 – 1000…………………………………………………. 900
Marge brute d’autofinancement ……………………………….. 21 250

37
Les principes théoriques étant définis examinons maintenant l’application pratique et les
difficultés qu’elle entraîne.
1° Les provisions réglementées
a) La provision pour investissement

Celle-ci est égale à 10 % de la participation des employés aux fruits de l’expansion, égale
à:

B est le bénéfice net comptable,


C les capitaux propres,
S la masse salariale,
VA la valeur ajoutée

Cette provision est déductible fiscalement à la condition qu’elle ait été utilisée dans les
douze mois qui suivent sa constitution. Les investissements effectués par l’entreprise au
cours de l’année doivent être supérieurs en valeur à cette provision. Elle a un caractère de
réserve.
b) La provision pour fluctuation des cours

Cette provision est constituée en vue de couvrir les risques inhérents à la variation des
cours de certaines matières (pétrole, fer, zinc, or, etc.)
Elle est déductible fiscalement dans la limite du bénéfice comptable de l’exercice (si la
dotation est supérieure au bénéfice net comptable).
Cette provision a un caractère de réserve, son objectif étant de faciliter le financement du
cycle d’exploitation.

c) La provision pour hausse des prix

Cette provision a pour but de couvrir les risques liés à la hausse des marchandises. Elle est
calculée selon la formule suivante :

P = Stock de clôture x

Vn est le prix unitaire de la marchandise à la clôture de l’exercice n.


38
Vn – 1 peut être remplacé par Vn – 2 si cela avantage l’entreprise. Elle déductible fiscalement,
mais doit être réintégrée au résultat fiscal, au maximum lors de la sixième année qui suit sa
constitution.
Cette provision a également un caractère de réserve son objectif financier étant identique à
celui de la provision pour fluctuation des cours.
On peut, en conclusion, considère que toutes les provisions réglementées ont un caractère
de réserve.

2° Les provisions pour risques et charges

Deux éléments doivent être pris en considération :


- la probabilité de réalisation et de coût que nous avons étudiée plus haut ;
- la durée de la réalisation, dans l’hypothèse où celle-ci est certaine.

a) Provision pour renouvellement des immobilisations

Dans l’hypothèse où le programme d’investissement est réparti sur plusieurs exercices. Ce


type de provisions a un caractère de réserve.
Supposons qu’une entreprise prévoit la création de cinq usines à raison d’une par an
(pendant 5 ans). Le bénéfice de l’année 0 va être amputé de la totalité des investissements
prévus. Ce type de provisions a donc un caractère de réserve. Le même raisonnement doit
être suivi pour les provisions pour charges à répartir sur plusieurs exercices.

Inversement, une provision pour pertes de change, prévue par le plan comptable n’a pas un
caractère de réserve (sauf si elle ne repose sur aucun fait concret) car sa constitution
intervient lors de l’établissement du bilan de clôture (deux ou trois après la clôture de
l’exercice), et le service comptable peut alors, en connaissance de cause, chiffrer la perte
de change et la rattacher à l’exercice clos.

39
b) Les provisions pour dépréciation d’actif

1) Les provisions pour dépréciation d’actifs immobilisés

Selon le tableau de financement, ces provisions sont inscrites à la rubrique


« autofinancement brut » et considérés à ce titre comme à caractère de réserve. Ce principe
est pourtant très discutable et il est nécessaire de se reporter au raisonnement selon lequel,
la provision est ou n’est pas justifiée. Le conseil national de la comptabilité pousse (à
raison) la logique plus loin. Selon lui, il s’agit de savoir si la dépréciation est ou n’est pas
irréversible.

L’exemple suivant illustrera plus clairement ce principe :


Une société A possède 90 % des actions d’une société X. Ces titres apparaissent à l’actif
pour leur prix d’acquissions, soit 500 000 francs. A la clôture de l’exercice n les pertes de
la société X s’élèvent à 1 000 F. Précise en outre que la société X a toujours été en
bénéfice.

La société A, au vu des résultats, fait preuve de pessimisme et provisionne ces titres pour
200 000 F. cette provision a un caractère de réserve car elle est exagérée et la situation est
réversible.

Supposons maintenant que pour des raisons commerciales nettement précisées, la société X
ait perdu la totalité de son marché et que de ce fait on estime qu’elle sera amenée dans un
avenir immédiat à déposer son bilan. La situation étant jugée irréversible, la provision de
200 000 F n’a plus un caractère de réserve. Il est possible, tout au plus, de la considérer
comme prématurée.

Il n’existe donc aucun raisonnement absolu et l’appréciation de la qualité d’une provision


est exclusivement une question de fait.

40
2/ Les provisions pour dépréciation d’actif à court terme.

Supposons qu’une entreprise ait une créance client de 400.000F dont le règlement se fasse
attendre. Le chef d’entreprise provisionne pour 300.000F. Si le client est en liquidation de
bien, cette provision est justifiée, irréversible et à caractère de produit non encaissable
(financement équivalent à une charge décaissable). Si le client a manifestement l’intention
et les moyens de payer à court terme, la provision est alors injustifiée et a un caractère de
réserve.

3/ les reprises sur amortissements et provisions (et transferts de charges)

Nous avons admis que la marge brute d’autofinancement pouvait se calculer en agrégeant
au bénéfice les dotations aux amortissements ainsi que les dotations aux provisions, il
convient de déduire ce flux de produits du calcul de la marge brute d’autofinancement.
Seules doivent donc être prises en compte les dotations nettes des reprises.
Afin de mieux illustrer le mécanisme économique nous raisonnerons sur deux exercices.

Exemple n° 1
Soit une entreprise dont nous possédons les éléments suivants :
n n+1
Bénéfice : ………………………………………….. 1 000 F 1 700 F
Dotations aux amortissements : ……………………. 600 F 600 F
Dotations aux provisions (à caractère de réserves) :.. 500 F - 500 F
Reprise sur provision :…………………………….
2 100 F 1 800 F

Il vient :
M.B.A. n = 2 100 F et M. B. A. n + 1 = 1 800 F
En cumulant les deux M.B.A. (n et n + 1) il vient : 2 100 + 2 100 + 1 800 = 3 900 F
Nous savons que la reprise de 500 f en n + 1 correspond é l’annulation comptable de la
provision constituée à la clôture de l’exercice n. l’annulation de cette provision démontre a
posteriori qu’il s’agissait d’une provision à caractère de réserve. L’entreprise a donc
soustrait artificiellement 500 f du bénéfice n qui auparavant s’élevait à 1 500. en n + 1 le
41
bénéfice de 1 700 F inclut les 500 F de reprise. Si en ne déduit pas cette somme. Cela
revient à la compter en n et en n + 1 (compris dans le bénéfice) soit deux fois. Si nous
calculons maintenant la marge brute d’amortissement sur la période n/n + 1 (sur deux
exercices) nos obtiendrons :

Bénéfice avant reprise sur provision : ………… 1 000 + 1 200 = 2 200 F


Dotation aux amortissements : …………….. 600 + 600 = 1 200 F
Dotations aux provisions à caractère de réserve : 500 F
Total 3 900 F

Exemple n° 2
n n+1
Bénéfice ……………………………………….. 1 000 F 1 700 F
Dotations aux provisions (considérées comme
une charge décaissable) …………………… 600 F 600 F
Reprise de la provision de la provision
de l’exercice précédent………………………… -500 F

Il vient :
MBA n = 1 000 + 600 = 1 600
MBA n + 1 1 700 + 600 = 2 300. on ne tient pas compte de la reprise car la Dotation n’a
pas majoré la marge brute d’autofinancement de l’exercice précédent.

Troisième partie
Les ratios
On peut distinguer quatre types de ratios :
- Les ratios analysant les facteurs de production ;
- Les ratios de gestion de rentabilité ;
- Les ratios d’exploitation ;
- Les ratios financiers.

42
I. Les ratios analysant les facteurs de production

Les ratios permettent de situer le montant et l’évolution des facteurs entrant dans le cadre
de la production. Nous savons que toute production est précédée par des charges destinées
à couvrir le prix du facteur travail, du facteur capital et des facteurs extérieurs.

1° Le taux de valeur ajoutée =

ce ratio exprime la contribution propre de l’entreprise à l’œuvre de la production. C’est à


dire son apport valorisé à la production nationale brute. Il permet de mesurer le rapport qui
existe entre l’apport capital et travail et la production qui en est le fruit.
Un exemple illustrera ce ratio :
Une entreprise ne transformant pas ou peut les produits qu’elle achète aura tendance à
avoir un taux de valeur ajoutée voisin de 0
Au contraire, une entreprise transformant totalement les matières premières qu’elle reçoit
aura un taux de valeur ajoutée voisin de 1.
Si l’on compara deux entreprises produisant les mêmes produits avec des matières
premières identiques, celle dont le taux de valeur ajoutée est le plus proche de 1 (ou 100
%) sera considérée comme plus efficace quant à l’utilisation de ses facteurs propre de
production. On dira que son efficacité économique est meilleure.

Ce taux est autant plus intéressant que ces composantes sont des flux et intègrent donc la
variable temps, l’inflation n’influe donc que faiblement sur les termes du rapport.

2° ratio d’intensité capitalistique =

ce ratio mesure le rapport existant entre le capital et le travail. Une entreprise, dont
l’équipement est très moderne devrait avoir un ratio d’intensité capitalistique élevé
(exemple, une centrale électrique). Le travail à la chaîne a développé rapidement le ratio
d’intensité capitalistique.

43
Il peut être intéressant de suivre l’évolution de ce ratio de manière à situer la propension à
investir des dirigeants d’une entreprise.
Une forte intensité capitalistique implique une marge brute d’autofinancement élevée. En
effet, le renouvellement des immobilisations nécessitera un besoin de financement au
moins égal à la capacité de financement dégagée par les amortissements. L’inflation
interdit qu’une matériel acheté vingt ans auparavant pour 100 000 et amorti totalement,
donc pour 100 000, soit susceptible d’être racheté pour la même somme. Le remplacement
entraînera un décaissement vraisemblablement cinq fois supérieures. Il appartient au
gestionnaire de prévoir cette dépense.

La portée de ce ratio est cependant très limitée.


Nous savons que les immobilisations figurent à l’actif du bilan, en valeur brute, pour leur
prix d’achat. L’ancienneté du matériel acquis diminue la portée d’une comparaison entre
deux entreprises car l’érosion monétaire influe trop fortement sur les valeurs retenues.

De plus, il convient de différencier les immobilisation productives (matériel et outillage,


etc.) de celles qui ne le sont pas (immeuble administratif, etc.).
On peut attendre de la réévaluation des bilans une amélioration à courts terme des valeurs
de base à retenir.
La solution que l’on pourrait apporter à ces difficultés consisterait à affiner le ratio de la
manière suivante :

Immobilisations productives réévaluées


---------------------------------------------
Effectif

Ou bien si cela est possible :


Nombre de machines outils en service
---------------------------------------------
Effectif

Ces deux ratios permettaient de suivre l’évolution de la tendance capitalistique de


l’entreprises mais rendraient plus délicates en revanche (faute d’informations) les
comparaisons interentreprises.

44

Ce ratio permet de mesurer la force productive du facteur travail. La comparaison inter-


entreprise est cependant limitée par l’intensité capitalistique, c’est-à-dire par l’importance
du facteur capital.

En supposant que deux entreprises aient un matériel productif du même âge et que leur

taux d’intensité capitalistique

comparaison peut alors avoir une portée intéressante. Celle-ci est toutefois limitée par les
effets d’échelle. Ainsi le rapprochement effectué au moyen de ce ratio entre une entreprise
employant vingt ouvriers et une autre en employant deux mille, risquerait d’aboutir à des
conclusions fausses.
Son utilisation devrait donc d’une manière générale être réduite à l’étude de l’évolution
d’une entreprise.

ce ratio exprime le rendement de l’équipement. Toutefois, il permet de situer l’aptitude des


immobilisations productives à transformer des biens. Le phénomène inflationniste en
limite la portée.

ce ratio peut être établi conjointement avec le qui représente la valeur de

rendement, non plus du capital mais du travail.

La centrale des bilans, consciente des problèmes soulevés par l’érosion monétaire suggère
que l’on utilise un ratio dit coefficient marginal du capital, celui-ci est égal à :

45
le dénominateur doit cependant être aménagé afin de tenir compte de la date d’entrée au
cours de l’année es immobilisations, celles-ci ne produisant que pendant une partie
seulement de l’exercice.

Le taux de rendement brut des immobilisations mesure l’aptitude du facteur capital à créer
profits. L’inflation risque de fausser sensiblement la valeur de ce ratio.

Ce ratio représente le rendement de l’investissement humain. Afin de mieux suivre


l’évolution du rendement, il serait souhaitable de remplacer ce ratio par :
La centrale des Bilans ne donne toutefois aucun élément sur ce dernier. La comparaison
entre les divers marges et le chiffre d’affaires. Enfin, toutes les valeurs retenues le seront
hors taxe.

1° Le taux de marque =

Nous avons vu précédemment que les ratios analysant les facteurs de production mettaient
en évidence l’aptitude productrice de l’entreprise. Désormais, l’aptitude commerciale e la
profitabilité de l’entreprise seront mises en valeur. Le raisonnement sera fondé sur la
comparaison entre les diverses marges et le chiffre d’affaires. Enfin, toutes les valeurs
retenues le seront hors taxe.

1° Le taux de marque =

rappelons que la marge sur prix d’achat des marchandises vendues est également
dénommée marge brute.

46
Exemple : une entreprise a vendu mille articles à dix francs (H.T). ces articles ont été
achetés par elle six francs l’unité (H.T).

Dans ces conditions, chiffre d’affaires est de : …………….. 10 000 F


Le prix d’achat des marchandises vendues est de : ……….. 6 000 F
La marge de brute es de 10 000 – 6 000 soit ………………. 4 000 F

Et le taux de marque est de

Nous avons vu précédemment que la politique d’amortissement en France était davantage


axée sur les possibilités fiscales les plus favorables que sur la durée et le rythme d’usure
des immobilisations. De la même manière, l’utilisation des provisions fiscales
réglementées (provisions pour investissement, pour hausse des prix, pour fluctuation des
cours) ainsi que des provisions destinées à couvrir des risques futurs éventuels, pouvait
avoir une influence sensible sur les résultats dégagés par la comptabilité. L’utilisation de
l’excédent brut d’exploitation (ou résultat brut d’exploitation avant frais financiers) élimine
l’incidence de la politique d’amortissement, de la politique financière frais financiers et de
celle de prudence (provisions).

Ainsi ce ratio permet de dégager l’aptitude propre de l’entreprise à dégager des profits.
Ce ratio peut être rapproché du ratio d’intensité capitalistique. En effet, dans la mesure où
l’entreprise est fortement industrialisée. Il est nécessaire que sa marge :

soit très élevée

L’entreprise aura dans ce cas la possibilité financière de renouveler son équipement

47
La comparaison entre ce ratio et le ratio précédent permet de dégager l’incidence de
financement extérieur sur l’entreprise.

Résultat net d’exploitation


Ventes

Le numérateur de ce ratio retient tous les frais inhérents à l’exploitation. Les remarques
faites précédemment, relatives aux comptes de dotations aux provisions et de dotations
aux comptes d’amortissement en limitent cependant la portée.
Tous les ratios de gestion que nous venons d’étudier prennent comme référence le chiffre
d’affaires. Ils intéressent le gestionnaire. Différemment, les ratios que l’on pourrait
qualifier de rendement vont attirer l’attention de l’investisseur. Les capitaux apportés
sont désormais la référence principale.

Excédent brut d’exploitation


Capitaux investis

On entend par capitaux investis non seulement les capitaux permanents (capitaux propres
+ capitaux d’emprunt ), mais aussi certains apports résiliables à court terme, dont la
pérennité nous conduit à les considérer comme des valeurs à long terme. Un apport en
compte courant, figurant au passif du bilan depuis plusieurs années, un découvert bancaire
perpétuel représentent du point de vue financier un financement à long terme.
La difficulté d’utilisation de ce ratio réside dans le fait que le dénominateur agrège des
éléments que l’inflation rend disparates. Il est évident qu’un apport de mille francs par les
actionnaires en n ne saurait être comparé et additionné à un apport de mille francs en
n+ 28
Un exemple illustrera cette faiblesse

La société X au capital de 10 000 francs a été constitué en n. Son ratio de rentabilité des
capitaux propres est :

Excédent brut d’exploitation 300


---------------------------------- a été de --------- = 0,3
Capitaux propres 10 000
48
En n + 28, celui-ci est de 4021.,80 / 10000 = 40,22 %

Les chiffres indiquent un accroissement très grand du taux de rentabilité des capitaux
investis. Pourtant le taux de rentabilité est très stable au cours du temps et l’augmentation
ne le fait que d’un taux d’inflation de 6 % l’an :

Soit

Tous les ratios rapportant des flux (excédent d’exploitation, résultat net ou brut, etc.) des
stocks, au sens économique du terme (capitaux propres, permanents, etc.) doivent être
utilisés avec précaution du fait de l’érosion monétaire

II. Les ratios d’exploitation

Les ratios d’exploitation mesurent les charges engagées par rapport soit au total des
charges, soit au total des ventes. Nous signalerons :

Frais de personnel
1° ----------------------
Total des charges

Achats + variation des stocks


2° --------------------------------
ventes

Achat + variation des stocks + frais divers de gestion + transport et déplacement + T.E.S
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ventes

3° Le tableau comparatif des charges

Il est toutefois plus significatif d’établir un tableau comparatif des charges, conçu par
rapport au total des produits. Le gestionnaire a ainsi la possible de suivre le volume relatif
des charges par nature qu’il a du engager pour réaliser son chiffre d’affaires.

49
Ce tableau se présentera comme suit :

Charges n Charges n + 1 Variation Variation en %


Achats ………………………… 20 000 25 000 + 5 000 + 25 %
Frais de personnel……………… 10 000 12 000 + 2 000 + 20 %
Impôts et taxes 1 000 1 000 0 0%
Travaux fournitures et services ext 2 000 2 500 + 500 + 25 %
Transports et déplacement ……… 3 000 1 000 - 2 000 - 66 %
Frais divers de gestion …………. 2 000 8 000 + 6 000 + 300 %
Frais financiers………………….. 1 000 3 000 + 2 000 + 200 %
Dotations aux amortissements … 1 000 1 000 0 0
Résultat d’exploitation…………. 3 000 6 000 + 3 000 + 100 %

Un examen approfondi des comptes indiquera que la hausse considérable des frais divers
de gestion est due à une importante campagne publicitaire. Celle-ci à d’ailleurs porté ses
fruits puisque le résultat net d’exploitation a double. La charge des frais de personnel est la
conséquence d’une politique de l’emploi plus large – 10 % et de l’augmentation des
salaires (+ 10 %).

Les achats ont augmenté de 25 %, la répartition de cette hausse est due à raison de 5 % à la
montée des cours et à raison de 20 % à la quantité supplémentaire achetée. Une
réorganisation de la distribution des produits a entraîné une baisse sensible des frais de
transport (- 66 %). Toutefois. L’entreprise ne disposait pas d’un fonds de roulement
suffisant pour financer son surcroît d’activité ce qui explique la nécessité d’un financement
extérieur générant une hausse des frais financiers de 200 %.

Vente de biens et services


4° ------------------------------
Capitaux propres

Ce ratio établit la relation entre le financement d’origine et le chiffre d’affaires qui en


résulte.
Les deux terme de ce rapport ne sont pas homogènes en raison de l’érosion monétaire ; la
valeur de ce ratio risque ainsi d’être faussée.

Dotations aux amortissement et provisions


50
5° ----------------------------------------
Valeur ajoutée

Ce ratio rapproche les charges non décaissables à court terme de la valeur ajoutée. Ce ratio
est d’autant plus élevé que l’intensité capitalistique de l’entreprise est grande. Si l’inverse
se produisait, la pérennité de l’entreprise risquerait d’être menacée, le renouvellement des
équipements étant freiné par le manque d’autofinancement.

Dotations aux amortissements et aux provisions résultat comptable


6° --------------------------------------------------------------------------------
Dettes financières à plus d’un an

Ce ratio souligne la relation entre la marge brute d’autofinancement (numérateur) et le


financement externe. Ainsi un ratio faible confirme le besoin d financement externe. Au
contraire, un ratio élevé (supérieur ) 1) peut remettre en cause la politique de financement
de l’entreprise car celle-ci a désormais la possibilité de s’autofinancement.
Toutefois, il est parfaitement concevable qu’une entreprise ayant les possibilités de
s’autofinancer fasse systématiquement appel à des capitaux externes de façon à bénéficier
d’un effet de levier. Nous reviendrons plus précisément sur cette dernière notion.

Dettes fournisseurs d’exploitation


7° ------------------------------------------
Achats T.T.C/360

Ce ratio a pour objet de déterminer le délai moyen des règlements aux fournisseurs. Ce
ratio ne présente d’intérêt que pour les entreprises ayant un grand nombre de fournisseurs.
Il sera alors possible de prévoir approximativement les décaissements futurs sur la base des
commandes émises par l’entreprise. Son utilisation impose premièrement que les comptes
fournisseurs soient sélectionnés, deuxièmement une grande prudence quant à l’utilisation
de la valeur obtenue.

a) sélection des comptes fournisseurs


51
A la clôture de l’exercice social, les fournisseurs apparaissent au passif du bilan dans le
poste dettes à court terme. Néanmoins, le plan comptable ne distingue pas la qualité de ces
fournisseurs. En effet, trois types fournisseurs sont confondus.

1) les fournisseurs d’exploitation ;


2) les fournisseurs de frais généraux ;
3) les fournisseurs d’immobilisations.

Seuls les premiers doivent être rapprochés des achats. En outre, la sélection des
fournisseurs d’exploitation dans le poste fournisseurs risque dans certaines industries d’être
complexe.

b) Les ratios rapprochant un flux à un stock ne sont très souvent que le reflet
d’une illusion :
Un exemple illustra le type d’erreur qui peut en découler
Supposons une entreprise clôturant ses comptes le 31 décembre, ayant une tendance
saisonnière centrée sur le mois de janvier et le mois de juillet. Schématiquement, le niveau
du poste fournisseur d’exploitation est le suivant :

En KF

3 000

2 000

1 500

1 000

0 N D J F A M J J A S O N D J F M temps
n n + 1 n + 2

Les achats de l’année s’élèvent à 18 000 000 francs.

52
Au 31 décembre n le compte fournisseur d’exploitation est créditeur pour 1 500 000 et le
ratio du délai moyen des règlements aux fournisseurs est de :

On en déduit que le délai moyen est de 30 jours.


Or au 31 n + 1, le compte fournisseur d’exploitation est créditeur pour 3 000 000,
ainsi le délai moyen passe à 60 jours d’achat.
Au mois de juillet n + 1, ce délai est de 60 jours d’achat alors qu’au 31 décembre n + 1 il
n’est que ce :

il serait erroné de prévoir sur cette base le besoin de trésorerie pour le mois de février n +
2, car le compte fournisseur d’exploitation s’élève à cette époque à 3 000 000 francs.

8° Créances sur clients / Ventes de biens et services T.T.C x360


Ce ratio permet de déterminer le délai de règlement des clients. Il présente les mêmes
inconvénients que le ratio précédent. Remarquons que pour ces deux ratio, les achats et les
ventes sont inscrits au dénominateur toues taxes comprises afin de rendre le
rapprochement homogène (clients et fournisseurs figurant au bilan toutes taxes
comprises).

IV- FINANCEMENT ET RATIOS FINANCIERS

1. LA NOTION DE FINANCEMENT

L’entreprise doit satisfaire son besoin en investissement et en fonds de roulement.


A. Besoin en investissement
Indépendamment de la recherche de la rentabilité qui est l’objet même de son existence,
l’entreprise doit assurer sa pérennité et stimuler sa croissance à long terme. Ces impératifs
ne peuvent être atteints que dans la mesure où l’entreprise réinvestit, c’est-à-dire achète
des immobilisations. Ces investissements remplaceront un matériel existant, devenu
53
inutilisable avec le temps ou amélioreront la force productrice et stimuleront ainsi la
croissance. La politique d’investissement présente la particularité d’être prévisible à long
terme. Le gestionnaire sait en effet à quelle époque il lui faudra renouveler tout ou partie
de son équipement.

B. Besoin en fonds de roulement


L’entreprise est tenue d’effectuer un certain nombre de dépenses dont elle ne peut différer
l’échéance, elle consent des crédits à la clientèle et inversement ses fournisseurs lui
accordent des délais de paiement. L’entreprise doit ainsi, au cours de son cycle
d’exploitation décaisser avant d’encaisser. Pendant la durée d’attente des encaissements,
les décaissements continuent à courir. Ceux-ci ne peuvent pratiquement être effectués que
dans la mesure où l’entreprise dispose d’un fonds de roulement suffisant. Le besoin de
fonds de roulement est donc permanent. Selon l’activité de l’entreprise, il peut être plus ou
moins fluctuant. Cela peut dépendre de l’activité plus ou moins saisonnière de
l’entreprise, de sa politique de stockage, etc.

C. Nécessité d’un financement stable


Pour que l’entreprise soit viable, ces deux besoins doivent être satisfaits. Le financement
est donc une nécessité absolue. La permanence du besoin d’investissement et du besoin de
fonds de roulement implique la permanence du financement. Autrement dit, le capital
économique (équipement productif) ainsi que le fonds de roulement nécessaire à la bonne
marche de l’entreprise doivent être couverts par des capitaux stables.

Il est bien évident que la symétrie qui existe entre les besoins à financer et le financement
ne peut être cerné au franc près. Les problèmes d’ajustement apparaîtront chaque jour.
Leur incidence doit cependant être minime. Le gestionnaire pourra ainsi rétablir l’équilibre
par le biais de l’escompte ou du découvert bancaire (si sa trésorerie est suffisante).

Les capitaux stables nécessaires sont représentés dans le bilan par les capitaux permanents
(capitaux propres + capitaux d’emprunt). Le gestionnaire doit donc connaître d’une par et
la quantité de capitaux stables nécessaires et d’autre part la structure idéale de ces capitaux.
On entend par structure des capitaux stables, la répartition entre capitaux propres et
capitaux d’emprunt. La recherche de cette structure repose sur les raisonnements suivants :
54
2. – LE COUT ET LA RENTABILITE DU CAPITAL

Les capitaux apportés par les actionnaires et les prêteurs doivent être rémunérés, faute de
quoi, l’entreprise aurait les plus grandes difficultés à attirer les capitaux et risquerait ainsi
de rater des occasions de traiter des opérations commerciales rentables. La recherche du
moindre coût est donc le premier objectif.

A. Le risque financier
La différence fondamentale qui existe entre le coût des capitaux propres et celui des
capitaux d’emprunt réside dans le fait que les premiers ne sont rémunérés qu’à la condition
que l’entreprise dégage un bénéfice net comptable ; les seconds sont rémunérés quelle que
soit la situation, bénéficiaire ou déficitaire.
Ainsi une entreprise ayant largement recours à l’emprunt supportera systématiquement des
charges financières extrêmement lourdes qu’elle peut ne pas pouvoir supporter.
Dans cette hypothèse défavorable, la marge brute d’autofinancement comprimée par les
frais financiers, ne permet pas à l’entreprise de s’autofinancer, l’entreprise doit alors
emprunter davantage et payer de nouveaux frais financiers. Le cercle vicieux se perpétue
ainsi jusqu’à la faillite.

B. L’effet de levier
La notion d’effet de levier est basée sur celle de rentabilité. Il s’agit en l’occurrence de
comparer la rentabilité économique de l’entreprise au coût des capitaux empruntés.
(2)
Exemple 1 : une entreprise a une rentabilité économique de 20 %. Les banques
prêtent à long terme à un taux de 12 %.
L’entreprise a intérêt à emprunter car elle réalise un profit de 8 % sur le montant du
capital externe. Elle fait bénéficier ses capitaux propres d’un taux de
Capitaux d’emprunt
rendement d’autant plus élevé que le rapport -------------------------
Capitaux propres
est lui-même élevé.

ésultat net
(2)
Taux de rentabilité économique : -------------------
capitaux investis

Exemples 2 : La répartition des capitaux permanents est la suivante :


Capitaux propres : 100 Taux de rendement ?
55
Capitaux d’emprunt : 1000 Taux de rémunération 10 %
Rentabilité économique : 20 %

Les 1 100 francs investis rapportent 20 % x 1 100 = 220


La rémunération des capitaux d’emprunt, on constate que les capitaux propres, soit 100
francs, ont engendré un profit de : 220 – 100 = 120 (1)
Le taux de rendement des capitaux propres est donc de 120 %. En fait, les 100 francs
investis par les actionnaires ont rapporté normalement 20 % auxquels s’ajoute le sur-profit
basé sur la différence entre le taux de rentabilité économique et le taux de rémunération
des capitaux d’emprunt, soit 20 % - 10 % = 10 %.

Capitaux d’emprunt
Ce dernier taux étant multiplié par le rapport
capitaux propres
soit 10 % x 10 % = 100 %.
On retrouve donc bien au total :
- Taux de rendement normal des capitaux propres : ………… 20 %

CE
- Surprofit = différence de taux x : ………… 100 %
CP
- Taux de rendement des capitaux propres : ……………. 102 %
on voit bien l’effet multiplicateur induit par une différence de taux et un rapport :
capitaux d’emprunt
élevé
capitaux propres

Inversement, le taux de rendement des capitaux propres sera pénalisé si le taux de


rémunération des capitaux empruntés est supérieur au taux de rentabilité de la firme.

Exemple 3 :
Capitaux propres 500
Capitaux d’emprunt 1 000 rémunérés à ……………………. 15 %
Taux de rentabilité économique de la firme ………………… 10 %
Les capitaux permanents rapportent 1 500 x 15 = ………….. 150

56
La rémunération des capitaux d’emprunt : 1 000 x 15 % …… 150
Le taux de rendement des capitaux propres est de …. 0

Ce résultat se décompose comme suit :


- Taux de rendement normal des capitaux propres est de 500 x 10 % = + 50
- Taux de surémunération des capitaux d’emprunt 1 000 x (15 % - 10 %) … - 50
- Taux de rendement des capitaux propres ………………………… 0
Nous reviendrons sur ces notions lors de l’étude de la rentabilité des
investissements.

3. – LA POLITIQUE FINANCIERE, AUTRES CRITERES ET CONTRAINTES

A. Les ressources internes

a) Politique d’autofinancement

L’exploitation courante doit dégager des profits suffisants pour assurer la pérennité de
l’entreprise. La partie non distribuée de ces profits viendra s’ajouter au capital financier
déjà existant.

L’autofinancement présente des avantages :


- il renforce la structure financière existante ;
- il n’entraîne pas de charges financières, ce qui ne signifie pas qu’il est gratuit ;
- dans la mesure où il est élevé, l’autofinancement facilite l’expansion de
l’entreprise ;
- il préserve l’indépendance financière et facilite ainsi la discussion avec les
banquiers.
Un juste équilibre doit toutefois être recherché. En effet l’autofinancement est prélevé sur
le bénéfice distribuable. Dans la mesure où cette ponction est systématiquement lourde, les
actionnaires ne sauraient être enclins à financer de nouveaux projets.

b) Désinvestissement
La cession d’éléments d’actif tels que des matériels inutilisés, des titres de placement
surcotés en bourse peuvent procurer à l’entreprise des ressources non négligeables.
57
B) Les ressources externes
En cas d’insuffisance des ressources externes, l’entreprise peut avoir recours à des
capitaux externes .

a) L’augmentation de capital

Il s’agit là d’une opération particulièrement intéressante d’un point de vue financier pour
l’entreprise, les nouveaux actionnaires étant rémunérés selon les résultats dégagés.
Une entreprise décide de construire une nouvelle usine dont elle espère de larges profits.
Le prix de revient de l’usine est de trois millions de francs. Elle décide d’augmenter le
capital. Elle crée donc 10000 actions de 100 francs, émises à 30francs l’une. L’entreprise
reçoit donc 3 millions de francs ( dans la mesure o ù les souscriptions le permettent) et peut
financer l’achat de son usine. Si pour des raisons techniques et commerciales, l’usine ne
permet pas à l’entreprise de dégager les profits attendus, celle-ci ne sera pas pénalisée. Les
actionnaires ne bénéficieront d’une distribution de dividendes que dans la mesure où le
bénéfice net comptable le permettra.

Le financement par les organismes prêteurs


L’entreprise peut avoir recours un emprunt bancaire à moyen ou long terme pour financer
son usine. Par rapport à l’augmentation de capital, l’emprunt a un coût a priori.

Quelques soient les résultats obtenus, l’entreprise sera tenue de payer des frais financiers
(10 à 16%) Notons toutefois que ces frais sont fiscalement déductibles. De telle sorte que si
l’entreprise est fiscalement en bénéfice, le coût de l’emprunt est divisé par deux ( impôts
sur les sociétés à 50% ). De plus l’entreprise bénéficie de l’inflation car le remboursement
de l’emprunt s’échelonne sur plusieurs années.
C- Le leasing
De la même manière que l’emprunt, le crédit-bail (leasing) permet un décaissement
échelonné dans le temps et autorise la déduction fiscale du coût de la location.
d) Le lease back
L’entreprise cède à un organisme de crédit une immobilisation et reçoit donc en
trésorerie le prix de cette cession. En revanche, elle est tenue de louer à la société de
leasing cette immobilisation qui ne lui appartient plus.
58
4. LES RATIOS DE STRUCTURE FINANCIERE

Capitaux permanents
1° --------------------------------
Valeurs immobilisées nettes

Ce ratio compare la valeur du capital économique au capital financier. Ce ratio doit


dans la majorité des cas être supérieur à 1. Dans le cas contraire, le fonds de roulement
ne pourrait être financé convenablement. Il convient de se méfier de ce ratio car
l’homogénéité entre le numérateur et le dénominateur est faussée par l’érosion
monétaire.

Fonds de roulement net Actif circulant - Passif circulant


2° ------------------------------- -------------------------------------
Actif circulant (hors trésorerie) Actif circulant (hors trésorerie)

Ce ratio met en valeur la part du besoin de fonds de roulement total rapporté au fonds
de roulement existant. Ce ratio présente toutefois le grand inconvénient de comparer
un élément statique (fonds de roulement net) à un élément fluctuant (actif circulant).

3° Capitaux propres / Capitaux permanents


Ce ratio situe l’indépendance financière de l’entreprise. L’homogénéité des termes
n’est cependant pas garantie. Il est en fait délicat de comparer le capital social (intégré
dans les capitaux propres) lorsque la société a été constituée en 1947 avec un emprunt
datant de 1990.
Toutefois, ce ratio doit selon les banquiers être supérieur ou égal à 50 % pour que
l’entreprise puisse bénéficier d’un prêt.

4° Amortissements / Immobilisations brutes d’exploitation


L’objectif recherché à travers ce ratio est de mettre en valeur à un moment donné la
capacité de renouvellement des immobilisations (amortissements) aux
immobilisations productives. La capacité de l’entreprise à financer de nouveaux
matériels productifs est d’autant plus élevé que ce ratio est lui-même élevé.
L’homogénéité de ces termes est toutefois remise en cause du fait de l’inflation et de la
politique d’amortissement.
59
5. LES RATIOS DE FINANCEMENT
1° Marge brute d’autofinancement / Investissements (année n)
Ou
Marge nette d’autofinancement / Investissement (année n)
Ce ratio mesure la part des investissements autofinancés. Un rapprochement entre ce ratio
et le calcul de l’effet de levier montrera l’efficacité de la politique de financement de
l’entreprise.

Le taux d’investissement = détermine plus précisément que le

ratio précédent la propension à investir de l’entreprise. Il est alors possible d’apprécier la


croissance de l’entreprise à travers sa politique d’investissements.

Le taux de rétention de ressources =

Présente l’intérêt de situer la rétention des ressources (MBA) par rapport à la richesse crée
par l’entreprise. Il convient toutefois de suivre l’évolution du numérateur et du
dénominateur avant de conclure sur la valeur de ce ratio.
Nous avons défini les principaux types de ratios. Cette liste ne saurait être exhaustive.
Ainsi le gestionnaire peut être amen é à définir des ratios propres aux opérations
commerciales qu’à cette condition.
2) l’homogénéité des termes d’un ratio est, comme nous l’avons vu souvent remise en
cause ; l’érosion monétaire, l’incident fiscale sur la comptabilité en sont les facteurs
principaux. On ne saurait trop recommander au gestionnaire d’être extrêmement prudent.
Les exemples suivent présentent divers types de ratios à l ‘aide d’exemples précis issus de
cas authentique servant à en illustre le calcul et l’emploi. Ces cas permettent de
décomposer le processus de l’analyse financière.

6- L ANALYSE DISCRI MINANTE


Elle consiste en l’établissement d’un indice résultant de l’agrégat pondéré de plusieurs
ratios. Toutes les combinaisons sont possibles.

1° Exemple d’une fonction discriminante définissant le degré de déséquilibre financier


d’une entreprise

60
Trois ratios serviront de base à l’établissement de la fonction Z1:

P1, P2 et P3 sont des pondérations fixées arbitrairement par l’analyste financier.


Plus Z1 est élevé, plus déséquilibre financier est fort et les risques de faillite augmente
alors en conséquence.
En réalité, une fonction telle que Z1 est en elle-même insuffisante car ne se réfère à aucun
critère de base.
Plusieurs fonctions discrimination ont donc été établies en sélectionnant des ratios et des
pondérations dans des entreprises saines ou défaillantes.
L’objectif des fonctions discriminantes élaborées en France était de mettre en évidence le
degré de défaillance des entreprises.
L’étude des fonctions discriminantes appelle au préalable les remarques suivantes :
- L’établissement d’une fonction discrimination ne saurait se substituer à une analyse
financière exhaustive par la méthode des ratios (par exemple) la fonction
discriminante complète l’information financière.
- Le calcul de la fonction discriminante est simple ; c’est en outre une référence
facile à utiliser et à mémoriser.
- La fonction discriminante est un critère arbitraire dans le sens nom sa base (ratios et
pondérations) est elle-même arbitraire. Le jugement qui en résulte doit en
conséquence être considéré comme aléatoire. C’est la raison pour laquelle des
probabilités seront affectées à la défaillance éventuelle de l’entreprise.
Il existe en France trois fonctions discriminâtes. Nous limiterons notre analyse à la
fonction discrimination élaborée par la banque de France (centrale des bilans) car les
informations dont bénéficie cet organisme sont régulières, abondante et larges. Ainsi les
probabilités de défaillance résultent d’un calcul récent, plus proche de la réalité, donc plus
fiable.
Dans l’environnement SYSCOA/OHADA le traitement des données financier n’est pas à
ce jour opérationnel à l’image de la centrale des bilans en France.

2) Caractéristiques de la fonction discriminante de la banque de France


Les entreprises concernés sont les entreprises industrielles (PMI et grandes entreprises).
61
La période d’observation a porté sur six ans.
Des tests ont été effectués sur des entreprises autres que l’échantillon qui avait servi de
base à l’élaboration de la fonction. Le nombre d’entreprises testées était proche de 1500 et
lance, était de 75%. En d’autres termes dans 75% des cas, la prévision de défaillance
s ‘était réalisée. Cela ne signifie pas que les 25% restant représentait le taux d’erreur. Toute
entreprise en peut en principe se redresser.
La fonction « banque et France » s’écrit :
100 Z = 1,255 R1 + 2 003 R2 - 0,824 R3 + 5,221 R4 – 0,689 R5- 1,164 R6 + 0,706 R7
+1,408 R8 – 85,544.
Avec

R1 = Frais financiers / Résultat économique brut %

R2 = Ressources stables / Capitaux investis %

R3 = Capitaux d’autofinancement/ Endettement %

R4 = Résultat économique brut /Chiffre d’Affaires HT %

R5 = Dettes commerciales /Achats TTC x 360 jours

R6 = Taux de variation de la valeur ajoutée %

Stocks de travaux en cours


- avances clients + Créances
d’exploitation
R7 = x 360 jours
Production

R8 = Investissements physiques / Valeur ajoutée %

Les agrégats utilisés dans le calcul des ratios de cette fonction sont définis comme suit :
Achats HT :
Achats de matières et de marchandises, y compris achats de sous-traitance.
Besoins en Fonds de Roulement Exploitation (BFRE) :
Stocks
+ Créances d’exploitation
+ Créances commerciales (nourries ou mobilisées)
+ Avances fournisseurs + Avances personnel

62
+ Etat (sauf IS)
- Dettes d’exploitation
+ Fournisseurs et effets à payer (exploitation)
+ Avances clients + Etat (sauf IS)
+ Obligations cautionnées + Emballage + Organismes sociaux
+ Régularisation passive.

Capitaux investis :
Valeurs immobilisées brutes
+ BFR Exploitation
Concours bancaires de trésorerie (à + ou – 1 an) :
Mobilisation de créances commerciales bilan et hors bilan
(escompte, CMCC, mobilisation de créances nées à l’étranger)
+ Découvertes
Créances commerciales (à + ou – 1 an) :
Clients (exploitation)
+ Effets à recevoir
+ Créances commerciales hors bilan (escompte, CMCC, mobilisation de créances
nées à l’étranger)
Dettes commerciales (à + ou – 1 an) :
Fournisseurs (exploitation)
+ Effets à payer (exploitation)
Emprunts (à + ou – 1 an)
Emprunts bancaires (construction, équipement…)
+ Obligations
+ Crédits-bail
+ Autres emprunts (Etat, SDR, sociétés liées, fonds de participation…)
Endettement :
Comptes d’associés (à + ou – 1 an)
+ Emprunts
+ Concours bancaires de trésorerie
Investissements physiques :
Immobilisations acquises
63
Production (hors taxe) :
CA HT
+ Variation stocks produits finis et semi-ouvrés
+ Travaux faits par l’entreprise pour elle-même
+ Subvention d’exploitation
Ressources propres :
Fonds propres (capital + réserves + résultat + subvention d’équipement +
provisions spéciales en franchise d’impôts)
+ Amortissements
+ Provisions d’actifs
+ Provisions pour risques et charges
Ressources stables :
Ressources propres
+ Comptes d’associés (à + ou – 1 an)
+ Emprunts
Résultat Economique Brut (à + ou – 1 an)
Valeur ajoutée
- Charges de personnel (dont intérimaire)
Valeur ajoutée (VA) :
Production
+ Valeurs stocks approvisionnements
- Achats de marchandises et de sous-traitance
- Autres biens et services consommés
(à l’exclusion des annuités de crédit-bail et des dépenses de personnel
extérieur)
- Impôts et taxes
Valeurs immobilières (en valeur brute) :
Immobilisations d’exploitation
+ Titres de participation
+ Autres actifs hors exploitation
Ce ratio peut-être rapproché du coût horaire du personnel productif.
Temps facturable / Temps payé

64
Ce ratio doit aboutir à une gestion du personnel plus stricte et plus rentable.
Une analyse approfondie de la faiblesse de ce ratio risque de mettre en évidence de graves
lacunes dans l’organisation interne de l’entreprise (mauvaise surveillance du personnel,
perte de temps dans les transports).

Les procédures d’intéressement du personnel doivent elles aussi être minutieusement


adaptées à la situation.

Taux de rotation du personnel = Effectif entré et sorti au cours de l’exercice / Effectif moyen

E. III. – Entreprise industrielle

Les faillites des entreprises industrielles trouvent leurs raisons dans les faits suivants :
- mauvaise organisation,
- prix de revient et coûts mal cernés,
- chute du marché.
Un suivi attentif et un souci d’amélioration constante doivent donc guider leur gestion.

LES SOLDES INTERMÉDIAIRES DE GESTION

L’ancien plan comptable sénégalais prévoyait, à la clôture de l’exercice, le calcul de deux


résultats : le compte d’exploitation général et le compte de perte et profit. Les lecteurs ne
disposaient donc que d’une information limitée.
Le plan comptable SYSCOA, de par le découpage du compte de résultat, va permettre de
dégager simplement une batterie de résultats dénommés « les soldes intermédiaires de
gestion » . Ces derniers autoriseront une compréhension de la situation économique de
l’entreprise.
Nous allons maintenant examiner leurs modalités de calcul, les problèmes que soulève leur
interprétation, ainsi que leur utilité dans le cadre de l’analyse financière

65
I. Marge commerciale

Très souvent dénommé « marge brut », la marge commerciale concerne exclusivement les
entreprises commerciales ou les entreprises ayant, entre autres, une activité commerciale.
On entend par activité commerciale, l’achat et la revente de marchandises en l’état, c’est à
dire sans transformation.
La marge commerciale se calcule à partir du compte de résultat.
Elle est égale à la différence :
Vente des marchandises – coût d’achat des marchandises vendues.
Le coût d’achat des marchandises vendues est obtenu en additionnant les éléments
suivants :
+ achats de marchandises
+ frais d’achat de marchandises
- stock final de marchandises (la variation du stock de marchandises
apparaît au début du compte de résultat)
- remises, rabais, ristournes reçus
sur achat de marchandises.
NOTA : Les subventions d’exploitation reçues par l’entreprise ne sont pas prises en
compte à ce niveau.
La marge commerciale est un indicateur très important pour les entreprises commerciales.
Lorsqu’une entreprise vend une multitude d’articles, le taux de marge par article, peut être
différent. Une baisse de la marge commerciale doit dans ce cas, donner lieu à une analyse
plus poussée au niveau des articles dont le taux de marge est différent.

II. Production de l’exercice

Elle ne s’applique qu’aux entreprises industrielles, c’est à dire aux entreprises fabriquant
des produits ou rendant des services. Le calcul de la production est obtenu en
additionnant les éléments suivants :

66
+ vente de produits+
+ travaux
+ études
Production vendue + prestations de services
+ produits des activités annexes
+ remises, rabais, ristournes accordées par
l’entreprise (en moins)
+ stock final des produits en cours
variation de la production stockée - stock initial de production de services
+ stock final de produits finis
- stock initial de produits finis

On remarque que le stock final est retranché ; ceci est logique puisqu’il correspond à la
production de l’exercice antérieur.

+ Production immobilisée + immobilisations incorporelles


+ immobilisation corporelle
+ Produits nets partiels sur opérations à long terme

Il s’agit d’opération dégageant des profits sur plusieurs exercices donnant lieu à un
rattachement annuel au bénéfice.
On remarquera que les produits ne sont pas évalués de la même façon. La production
vendue est évaluée au prix de vente, tandis que la production stockée l’est au coût total.
Les subventions reçues sont exclues du calcul car elles ne relèvent pas de la production
propre de l’entreprise mais d’une ressource extérieure.
Le calcul de la production permet d’évaluer la performance économique annuelle de
l’entreprise. Il s’agit là d’un critère très important que nous examinerons dans le chapitre
portant sur l’analyse financière et l’étude des ratios.

III. Consommation de l’exercice

Elle représente non seulement la consommation des matières premières et consommables,


mais également celle relative aux frais généraux courants.
L’évolution de la valeur de la consommation doit être suivie avec le plus grand soin : elle
situe en effet le besoin de consommation externe de l’entreprise.

67
+ Achats consommés Achats de matières premières et autres
(Le compte de résultat fournit à son débit approvisionnement
la variation des stocks de matières Achats de matières consommables (non
premières et consommables) stockées)
RRR obtenues sur ces achats (en moins) +
Stock initial de matières premières et
Autres approvisionnements

+ Frais d’achats sur achats de matières


+ Consommation de frais généraux premières
+ Autres charges externes

IV. Valeur ajoutée

En désignant l’entreprise comme l’agrégat du capital économique (K) et du travail (L), la


valeur ajoutée représente la survaleur que K + L donnent à la consommation externe
lorsqu’elle la transforme en production. On peut graphiquement le représenter comme :

K+L
Achats
Consommation consommés

Consommation
externe Production

Valeur ajoutée

On l’obtient en effectuant le calcul suivant :


Marge commerciale + production – consommation.
La valeur ajoutée est un des instruments de mesure les plus importants de la performance
économique annuelle de l’entreprise.
Elle mesure la dimension économique de l’entreprise. Son évolution met en évidence
l’expansion ou la récession de l’entreprise. Elle situe l’efficacité de la combinaison du
facteur travail et du facteur capital à produire. La valeur ajoutée définit ainsi la richesse
créée par l’entreprise.

68
Son calcul soulève cependant certaines difficultés au niveau de la consommation externe
des services. Les charges de crédit-bail doivent être exclues de la consommation , car elles
correspondent au coût du capital économique (K). Les charges de personnel intérimaire
sont également retraitées car elles correspondent au coût d’une partie du personnel, c’est-à-
dire du travail (L).
La valeur ajoutée représentant la richesse créée par K + L, le coût de ces facteurs doit en
être exclu. Le but du calcul étant de mettre en évidence l’apport K + L et non pas son coût.
Ainsi les modalités de financement du capital économique et du travail ne doivent pas
avoir d’incidence sur le calcul de la valeur ajoutée.

V – Excédent brut d’exploitation (EBE)

L’EBE représente la valeur ajoutée du capital économique : le facteur L. perd sa position


de facteur afin de se transformer en coût. Le graphique suivant illustrera cette idée.

K
Achats
consommés

Consommation
externe Production
Impôts frais de
personnel
Excédent brut

On obtient l’EBE en affectant le calcul suivant :


Valeur ajoutée + subvention d’exploitation – impôts et taxes – frais de personnel.

Rappelons que le poste « Impôts et taxes » ne concerne n la TVA, ni l’impôt sur les
bénéfices.

Selon le même principe que celui évoqué ci-dessus dans le cadre du calcul de la valeur
ajoutée, les frais de personnel intérimaire doivent être ajoutés aux frais de personnel s’ils
ont été retranchés de la consommation. Enfin, les subventions d’exploitation doivent être
intégrées au calcul de l’EBE.
Si ce solde est négatif, on parlera d’insuffisance brute d’exploitation.
69
L’excédent brut d’exploitation mesure l’efficacité économique du capital
(investissements). Il met en évidence une marge qui n’est influencée ni par la politique
d’amortissement, ni par la situation financière de l’entreprise.

VI – Résultat d’exploitation

Il s’agit du total des produits d’exploitation diminué du total des charges d’exploitation.
Le calcul peut être effectué de deux façons.
a) EBE + autres produits d’exploitation – autres charges d’exploitation – dotations
aux amortissements et aux provisions d’exploitation.
b) Produits d’exploitation – charges d’exploitation
La seule difficulté d’application pratique de détermination de ce solde réside dans le fait
qu’il suppose un classement sans ambiguïté des charges et des produits, qu’ils soient
d’exploitation, financiers ou exceptionnels. Le problème se pose principalement pour les
amortissements économiques.
Les annuités de crédit-bail seront reprises à ce stade si elles ont été retraitées de la
consommation.
Le résultat d’exploitation est la première preuve de la rentabilité économique de
l’entreprise. Cette rentabilité est purifiée de tout impact financier ou exceptionnel.

VII – Résultat courant avant impôt

Le SYSCOA ne prévoit pas un tel solde dans les déterminations du résultat.


Ce résultat intègre les conséquences de la politique et de la structure financière de
l’entreprise.
Résultat courant avant impôt = résultat d’exploitation + quote - part de résultat sur
opérations faites en commun + produits financiers – charges financières.
La quote-part de résultat sur opérations faites en commun concerne les opérations faites à
plusieurs. Exemple : trois sociétés ayant une activité identique décident de monter un GIE
afin de diffuser un produit. Les bénéfices du GIE seront partagés entre les trois participants
à la clôture de chaque exercice.
Le compte de résultat fournit tous les produits et charges ayant une nature financière. Une
certaine ambiguïté demeure en raison de l’absence d’une distinction stricte entre le
financier et l’exceptionnel.
70
Le résultat courant avant impôt permet de mesurer la rentabilité de l’entreprise en intégrant
les problèmes financiers. Cette distinction possible avec le plan comptable Syscoa qui
détermine le résultat financier comme solde de gestion.

VIII – Résultat exceptionnel

Il s’agit là du seul solde intermédiaire de gestion qui n’est pas issu d’un solde précédent.
Son calcul est simple :
Produits exceptionnel – charges exceptionnelles
Les produits sur cession de titre de participation (plus-values) sont considérés comme
exceptionnels.
Il permet de mettre en évidence un bénéfice séparé de l’exploitation courante. Il s’agit là
d’une information importante pour les actionnaires.

IX – Résultat à répartir

Le plan comptable SYSCOA prévoit cette notion : car, si nous additionnons le résultat
courant avant impôt et le résultat global qui va se répartir entre les trois grands participants
à la vie de l’entreprise.
a) l’état, par le biais de l’impôt sur les sociétés 35% du bénéfice imposable),
b) les salariés, par le biais de la participation aux fruits de l’expansion,
c) les actionnaires, avec le résultat net comptable dont le calcul est le suivant :
Résultat net comptable = Résultat courant avant impôt + résultat exceptionnel – impôt sur
les bénéfices – participation des employés aux fruits de l’expansion, ou bien plus
simplement :
Résultat net comptable = Total de l’actif – total du passif
Ou bien encore
Résultat net comptable = Total des produits – total des charges.

X – Résultat sur cession d’éléments d’actif

Dans le SYSCOA ce résultat est inclus dans le résultat hors activité ordinaire.

71
Ce solde accessoire permet de déterminer les plus ou moins values réalisées lors de la
cession d’une immobilisation.
Rappelons que le principe de calcul d’une plus-value. Soit une immobilisation avant une
valeur brute (à l’origine) de ……………………. F 1 000
Amortie pour un montant de ………………. F 600
Valeur nette comptable ……………………… F 400
Cédée………………………………………….. F 500
Plus-value ……………………………………… F 100
Le compte de résultat fera apparaître 400 f à son débit et 500 F à son crédit. La plus-value
(100) n’apparaît pas directement.
XI – Capacité d’autofinancement de l’entreprise (CAF)

Ce solde exprime l’aptitude de l’entreprise à financer ses investissements, son cycle


d’exploitation ainsi que la rémunération versée aux apporteurs de capitaux (distribution de
dividendes). La CAF est ainsi calculée avant distribution de dividendes et est assimilable à
la marge brute d’autofinancement que nous examinerons plus loin.

a) Méthode soustractive
Excédent brut d’exploitation (ou insuffisance brute d’exploitation).
+ Transferts de charges (d’exploitation).
+ Autres produits d’exploitation).
- autres charge (d’exploitation)
 Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun.
+ Produits financiers.
- Charges financières.
+ produits exceptionnels.
- Charges exceptionnelles
.- Participation des salariés aux fruits de l’expansion.
- Impôt sur les bénéfices.

b) Méthode additive
Résultat net comptable.
+ Dotations aux charges calculées.
72
- reprises sur charges calculées et transferts de charges.
- subventions d’investissements virées au résultat.
- profit sur cession d’éléments d’actif inclus dans le résultat
Cette deuxième méthode de calcul est plus simple et appelle les remarques suivantes
- les dotations aux charges calculées représentent touts les dotations aux
amortissements et aux provisions ;
- les reprises sur charges calculées représentent les reprises de provisions (***** au
crédit du compte de résultat, en raison de leur annulation), ainsi que les reprises aux
amortissements dérogatoires (également passés au crédit du compte de résultat).
- Les subventions d’investissement s’amortissent au même rythme que les
immobilisations qu’elles financent. Il s’agit là d’un amortissement négatif (passé au
crédit du compte de résultat), qui a pour but de neutraliser l’amortissement de
l’investissement financé par la subvention (passé au débit du compte de résultat) ;
- Les profits sur cession d’éléments actifs sont pris négativement lorsqu’il y a une
moins-value.
Ce retraitement a pour but de « purifier » la capacité d’autofinancement d’opération de
cession d’immobilisations considérées comme exceptionnelles et figurant à ce titre dans
une rubrique spéciale du tableau de financement (cession d’immobilisation) que nous
verrons plus loin.
La totalité des dotations aux provisions est retenue nette des reprises
On ne se préoccupe plus. Contrairement aux principes économiques de savoir si les
provisions ont un caractère de réserves ou un caractère de charges décaissables.
Nous allons maintenant examiner une notion voisine, très légèrement d différente de la
capacité d’autofinancement.

XII – Marge brute d’autofinancement (MBA)

Son calcul est très proche de celui de la capacité d’autofinancement de l’exercice


Par la méthode additive, on obtient :
Résultat net comptable
+ Dotation aux amortissements
- reprise sur provisions
= Marge brute d’autofinancement
73
- distribution de dividendes
= Marge nette d’autofinancement

La MBA est souvent appelée (à tort) « cash-flow ».

Le cash-flow est un concept économique fondé sur la notion d’encaissement de


décaissement. Nous examinerons cette notion dans le chapitre portant sur la rentabilité des
investissements.
Une autre approche consiste à dire que la marge brute d’autofinancement est égale à la
différence entre des produits encaissés et encaissables moins les charges décaissées ou
décaissables.
La notion de MBA diffère de celle de capacité d’autofinancement sur les points suivants :
- Dans le calcul de la MBA, seules sont prises en compte les dotations aux provisions
ayant un caractère de réserves. On entend par l), les provisions couvrant un risque
dont la probabilité de réalisation est inférieure à 50%. Les entreprises passent
parfois ce type de provision pour soustraire la dotation du bénéfice distribuable aux
actionnaires. L’argent reste ainsi dans l’entreprise et échappe à l’avidité des
actionnaires et du fisc. Ce type de provision est assimilable à une mise en réserve et
augmente d’autant la marge brute d’autofinancement.
- Les pus-values sont incluses dans la MBA. Cette dernière notion est donc plus large
que celle de capacité d’autofinancement. Il est clair, économiquement, qu’une plus-
value se traduit par une ressource financière supplémentaire. Le plan comptable
l’exclut à ce niveau afin de la faire apparaître dans le tableau de financement sous
la rubrique « ressources sur cession d’immobilisations ». la différence avec la CAF,
n’est donc, à ce stade, qu’une question de présentations.

74
LE FONDS DE ROULEMENT NET
ET LE FONDS DE ROULEMENT NORMATIF

I – Principes de base

Le cycle d’exploitation engendre très souvent un besoin de financement. D’une manière


plus générale, toute activité économique engendre un besoin de financement. Ce besoin est
dénommé besoin en fonds de roulement. Dans un souci de simplification, on calcule en
général le besoin en fonds de roulement moyen appelé fonds de roulement normatif.

En contrepartie de ce besoin, l’individu ou l’entreprise dispose de moyens permanents


disponibles pour financer le cycle d’exploitation. Ces derniers sont désignés sous le
vocable fonds de roulement net.

Nous allons, à travers un exemple simple, essayer de décrire ces phénomènes :


Supposons qu’un analyste financier travaillant à Dakar soit en disponibilité et trouve une
place de professeur dans une école de commerce à Thiès. Le contrat qui lui est proposé est
le suivant : rémunération mensuelle 10 000 F ; le salaire sera réglé en bloc à la fin du
trimestre. Les dépenses mensuelles de notre sujet s’élèvent à 10 000 F par mois.

La place est donc acceptable au niveau de la rentabilité. En revanche le règlement tardif


des salaires va déclencher un besoin de financement. Ce besoin de financement, dénommé
fonds de roulement normatif, s’élève à 3 x 10 00 soit 30 000 F. Afin de passer le premier
trimestre dans des conditions normales, notre enseignant a besoin à, l’origine de 30 000 F.
a la fin du premier trimestre, il aura dépensé des 30 000 F et encaissera la même somme au
début du second trimestre. Cela lui permettra de continuer ainsi.

Ce raisonnement appelle les remarques suivantes :


- le fonds de roulement normatif est permanent. Le besoin de financement sera de 30
000 F d’une façon constante. En d’autres termes, une somme inférieure à 30 000 F
ne permettrait pas de passer convenablement le premier trimestre.
- Le fonds de roulement normatif est fonction du chiffre d’affaires et non des
dépenses de l’individu. Cela, signifie que si les dépenses mensuelles de notre sujet
75
s’élèvent à 8 000 F/mois, l’écart de 2 000 F vient consolider le fonds de roulement
net mais ne vient pas diminuer le fonds de roulement normatif.
- Le fonds de roulement normatif est indépendant du fonds de roulement net.
Notre individu possède cependant un fonds de roulement net. Ce dernier représente
La part des capitaux qui ne sont pas affectés à des investissements. On le calcul en
effectuant la différence entre les capitaux permanents et les immobilisations nettes.

Calculons le fonds de roulement net du professeur.

Capitaux propres économies placées à la Banque) …… 40 000 F


Emprunt auprès de la Banque (à long terme)…………. 10 000 F
Capitaux permanents…………………………………. 50 000 F
Investissements………………………………………… 0F
Fonds de roulement net ……………………………….. 50 000 F
Remarquons que les investissements sont nuls. Ceci est logique puisque l’activité
d’enseignant ne nécessite aucun investissement tangible (tel qu’une machine-outil, un
ordinateur, des locaux commerciaux, etc.).

Nous constatons ainsi que, disposant de 50 000 F et devant faire face à des besoins de
10.000 F par trimestre, notre sujet peut accepter l’offre qui lui est faite.
Lorsque le fonds de roulement : net est supérieur au fonds de roulement normatif, on dira
que la situation est financièrement sur-équilibrée. La différence (de 20 000 f dans notre
exemple) permettra, par exemple, au professeur d’acheter une voiture pour 20 000 F
maximum. Dans ce cas, son fonds de roulement net chutera à 30 000 F.
Selon cette seconde hypothèse, on dira que l’équilibre financier est néanmoins préservé.
Enfin, si nous supposons désormais que les économies de notre sujet sont nulles, le fonds
de roulement net ne sera que de 10 000 F.
Cette fois-ci, le fonds de roulement net (10 000 f) est inférieur au fonds de roulement
normatif (30 000 F) et nous sommes dans une situation de déséquilibre financier. Il est
clair, dans ces conditions, que seul le premier mois se passera normalement. Dès le début
du second mois le manque d’argent se fera sentir.

76
Notre sujet disposera de deux solutions : soit, diminuer son fonds de roulement normatif
en demandant par exemple des délais de règlement auprès de ses fournisseurs soit,
augmenter son fonds de roulement net en diminuant ses dépenses.

Selon ce dernier choix, supposons que notre individu réussisse à diviser ses dépenses
mensuelles par trois pendant le premier trimestre. On conçoit désormais que les 10 000 F
d’économies vont suffire à boucler la boucle. Le fonds de roulement normatif est toujours
de 30 000 f ; par contre le bénéfice de 6 666 F, réalisé chaque mois, se traduira à la fin du
trimestre par un bénéfice de 20 000 F qui viendra consolider le fonds de roulement net de
10 000 F et le portera à 30 000 F, somme désormais égale au fonds de roulement normatif.

Pour l’entreprise, le problème d’équilibre financier sera, sur le fonds identique.


Nous donnerons donc les définitions suivantes :
Le fonds de roulement normatif représente le besoin de financement déclenché par le cycle
d’exploitation. Le besoin de financement n’est pas le besoin d’argent.
Le fonds de roulement net représente l’aptitude de l’entreprise à financer son cycle
d’exploitation par des capitaux permanents, c’est-à-dire par des capitaux stables.

Un exemple simple illustrera les modalités de calcul du fonds de roulement normatif dans
le cadre d’une entreprise.

Exemple : le stock moyen nécessaire au bon fonctionnement de l’entreprise A est de


100.000 F.
Le chiffre d’affaires mensuel s’élève à 200 000 F, les charges d’achats et de frais généraux
mensuels s’élèvent à 160 000 F. les clients règlent 30% comptant et 70 % à un mois. Les
fournisseurs sont réglés 20% au comptant, 30% à un mois et 50% à deux mois.
Toutes les autres charges sont réglées au comptant.
Le tableau de calcul du fonds de roulement normatif se présente comme suit (il est fait
abstraction de la TVA.

77
Eléments Eléments
positifs négatifs
Stocks……………………………………………. 100 000
Clients-ventes
200 000 x 30% x 0 (mois)………………………. 0
200 000 x 70% x 1 (mois)………………………. 140 000
Charges fournisseurs
160 000 x 20% x 0 (mois) 0
160 000 x 30% x 1 (mois) 48 000
160 000 x 50% x 2 (mois) 160 000

Total 240 000 208 000


- 208 000
Fonds de roulement normatif …………………… 32 000

Le fonds de roulement normatif s’élève à 32 000 F.


Le problème est désormais de savoir si le fonds de roulement net est suffisant pour
couvrir le fonds de roulement normatif.
Le schéma d’équilibre financier évoqué précédemment peut alors se présenter
comme suit :

Immobilisations
et valeurs
immobilisées capitaux
nettes propres

Fonds de Capitaux Capitaux


Roulement Fonds de empruntés à permanents
Normatif roulement long terme
net
Excédent de
Financement

Cette présentation permet d’exprimer la règle de l’équilibre financier par l’inéquation


suivante :
Fonds de roulement net  Fonds de roulement normatif.
On constate que l’écart favorable « fonds de roulement net – fonds de roulement
normatif » met également en évidence l’excédent de financement.

F. Besoin en fonds de roulement et fonds de roulement normatif


Il convient de distinguer les deux concepts.

78
Si nous représentons graphiquement ces deux notions nous obtenons pour une entreprise
dont l’activité est régulière au cours de l’exercice.

Besoin en fonds
de roulement et
fonds de
roulement normatif

Y2

Y1

0 1/1/n 31/12/n t

La courbe y1 à forme sinuscidale, représente le besoin en fonds de roulement. La droite y2


représente le fonds de roulement normatif. Autrement exprimé le fonds de roulement
normatif est le trend statistique du besoin en fonds de roulement. C’est la raison pour
laquelle on parle de norme. Si l’activité de l’entreprise croît au cours de la période nous
obtenons le graphique suivant en intégrant cette fois le chiffre d’affaires (définissant le
degré d’activité).

Besoin en fonds
de roulement et
fonds de Chiffre d’affaires
roulement normatif
Y2

Y1

0 1/1/n
31/12/n t
Nous voyons que la courbe
sinusoïdale du besoin en fonds de roulement augmente régulièrement avec le chiffre
d’affaires. Le fonds de roulement normatif suit évidemment cette hausse.
Enfin, si l’entreprise a une tendance saisonnière le graphique se présente comme suit :

Besoin en fonds
Chiffre d’affaires hausse
de roulement et D’activité
fonds de
roulement normatif
79
Y1

Y2

0 31/12/n
t
Exemple I : - Le fonds de roulement normatif est de 10 000 F. sa détermination résulte
d’un calcul rapidement examiné au début de ce chapitre.
Les capitaux permanents sont de 30 000 F et les valeurs immobilisées nettes s’élèves à 20
000 F. le fonds de roulement net (optique statique) est donc de 30 000 – 20 000 = 10 000
F. dans ce cas, le financement nécessaire à la couverture du cycle d’exploitation est
exactement assuré par des capitaux permanents pour 10 000 F. La situation financière à
court terme de l’entreprise est réputée saine. En effet, les besoins à court terme sont
couverts en totalité par un financement stable dans le temps (les capitaux permanents).
Exemple 2 : le besoin en fonds de roulement étant toujours de 10 000 F, le fonds de
roulement net est de 20 000 F. La situation est réputée saine puisque de nouveau, les
besoins à court terme sont assurés par u, financement à long terme, donc stable. Des effets
secondaires néfastes à l’optimisation du profit de la firme se feront sentir (excédent de
trésorerie, etc.) ; néanmoins la pérennité de l’exploitation est largement garantie.

Exemple 3 : Le besoin en fonds de roulement étant de 10 000 F, le fonds de roulement net


n’est plus que de 6 000 F ; la couverture du cycle n’est plus assurée par des capitaux
stables. Il manque 4 000 F. L’entreprise une peut plus faire face à ses échéances. Deux
solutions s’ouvrent à elle :

a) L’entreprise va contracter un emprunt à long terme ou augmenter son capital social.


Théoriquement cette solution est considérée comme la plus saine. Pratiquement, les
établissements financiers peuvent refuser ce financement et les actionnaires
éventuelles risques de ne pas souscrire.
b) L’entreprise fera appel au découvert bancaire, négociera ses traites à la banque
avant leur échéance ou les associés combleront le manque de 4 000 F par un apport
en compte courant. Ces trois financements de secours sont à juste titre considéré
comme dangereux. La ligne de découvert comme la ligne d’escompte peuvent être
réduites voire annulées du jour au lendemain. Les associés peuvent également
80
récupérer immédiatement leurs apports en compte courant. L’entreprise continue sa
vie mais sa pérennité n’est plus assurée.

Les concepts de fonds de roulement et de besoin de fonds de roulement soulèvent donc


deux types de confusion.

FONDS DE ROULEMENT STATIQUE ET FONDS DE ROULEMENT NORMATIF

Le fonds de roulement statique est la photographie à un moment donné de la marge de


sécurité dont dispose l’entreprise pour financer son cycle d’exploitation.
Le fonds de roulement normatif (besoin en fonds de roulement) est un concept
dynamique. Il précise au cours du temps les besoins de financement du cycle
d’exploitation.

Fonds de roulement et financement

Ces deux notions sont couramment juxtaposées. Il convient de dissocier le fonds de


roulement et la manière dont il est financé, de même que le fonds de roulement
normatif et son mode de financement.
Dire que l’on a pas de problèmes de fonds de roulement car la trésorerie est aisée est
inexact. On confond ainsi le besoin en fonds de roulement et l’aptitude que l’on a pour
le financer.

II – Différents concepts de fonds de roulement

Les notions de fonds de roulement net, normatif statique, dynamique sont illustrées par les
graphiques 1 et 2.
En abscisse, le temps : le chiffre 1 signifie qu’un exercice s’est écoulé ; le début de
l’exercice étant matérialisé par le point 0.

En ordonnée, les différents concepts de fonds de roulement.

81
A – Graphique 1
Il représente la situation d’une entreprise dont le chiffre d’affaires croit régulièrement.
Cette progression peut être réelle ou fictive (inflation).
Le besoin en fonds de roulement (notion dynamique) est défini par la courbe à forme
sinusoïdale Yy. Celui-ci croit au même rythme que le chiffre d’affaires.
Le fonds de roulement normatif, représenté par la droite Y2, n’est ce qui explique le
parallélisme entre les droites Y2 et Y5.
Le fonds de roulement net à l’instant 0 est représenté par le point A. ce fonds de roulement
net va augmenter au cours de l’exercice de la marge brute d’autofinancement dégagée
progressivement par l’exploitation. Le fonds de roulement net, représenté par Y4 croît plus
vite que le chiffre d’affaires. Il s’agit là d’une hypothèse et l’on peut fort bien admettre le
processus inverse selon lequel la marge brute augmenterait au même rythme (ou plus
lentement) que le chiffre d’affaires.

A la clôture de l’exercice (point B). La société distribuée CD aux actionnaires ce qui


explique la chute du fonds de roulement net.
Nous allons nous allons résonnaient en examinant les différentes situations
financières.
Graphique

fonds de roulement normatif


Fonds de roulement net et
Fonds de Chiffre d’affaires Y5 C
roulement :
Y4
net, normatif, Z’
X’ F Y3
besoin, etc Z
Y2
R S Y4
Y1
X D
A Y1
X’’ Z’’ G

o
t1 t2 E B

- Au point zéro ((début de l’exercice), l’équilibre financier est obtenu puisque le


fonds de roulement net est égal au fonds de roulement normatif (point A).
- de 0 à B le fonds de roulement net augmente plus vite que le fonds de roulement
normatif grâce à la hausse de la marge bénéficiaire synthétisée par la MBA.
L’entreprise connaît donc une croissance équilibrée puisque la droite du fonds de

82
roulement net Y4 est toujours plus haute que la droite du fonds de roulement
normatif Y2. L’entreprise est alors sur financée ;
- au point B, l’entreprise distribue le dividendes comptablement et matériellement
(paiement des coupons). Cette distribution s’élève à CD. On con state alors que Y4
(après le point B) est en dessous de la droite Y2. L’entreprise est désormais en
déséquilibre financier. Si sa MBA continue de croître plus vite que le chiffre
d’affaires (et par conséquent plus vite que le fonds de roulement normatif) la droite
Y4 coupera puis dépassera la droite Y2 ; l’entreprise, après une période de
déséquilibre, sera de nouveau en équilibre.
La droite Y1 représente le fonds de roulement net tel qu’il apparat statiquement au
bilan de départ (époque 0). Au point G, la part du bénéfice mis en réserve (GD) va faire
monter Y1 du niveau G au Niveau D. On constate que si la distribution a été du DC et la
mise en réserve du DG le déséquilibre financier apparaît ainsi que nous venons de le
signaler plus haut. La distribution maximale envisageable afin de ne jamais être en
déséquilibre, est donc représentée par CF, la MBA, représentée par CG, montre la
surcapacité de financement engendrée par l’exercice. Celle-ci peut évidemment être
renforcée par des désinvestissements et des emprunts, et amoindrie par des investissement.
Ces derniers éléments sont négligés dans ce schéma.
Si nous arrêtons une situation provisoire en t1 et que nous comparons le fonds de
roulement net connu Y1 (calculé sur la base du bilan époque 0) au besoin en fonds de
roulement à l’instant t1 nous en concluons qu’il y a un déséquilibre financier de XX’’. En
t2 ce déséquilibre financier s’élève à ZZ’’. En réalité il n’y a un déséquilibre mais un sur
équilibre. A l’instant t1 se sur équilibre est de XX’ et à l’instant t2 de ZZ’. Ce
raisonnement est statique, donc erroné ; ce qui explique le calcul du fonds de roulement
normatif qui traduit un sur équilibre permanent qui augmente de RX’ en t1 à SZ’ en t2. On
évite ainsi les erreurs d’analyse dues au fait que l’on raisonne sur des bilans arrêtés avant
une grosse échéance de paiement (t1) ou après cette même échéance (t2).

Lorsque l’on établit un tableau de financement et que l’on écrit : besoin en fonds de
roulement = fonds de roulement net – trésorerie, cela se traduit au niveau de ce graphique
par l’égalité suivante :
En t1

83
t1 X - = t1 X’’ – (- XX’’) ; t1 X = besoin en fonds de roulement à l’instant t2 (trésorerie
négative) ;
en t2
t2 Z = t2 Z’’ - (ZZ’’) ; t2 Z = besoin en fonds de roulement à l’instant t2 (trésorerie
négative).
Si on raisonnait selon la méthode normative cette égalité ne serait plus
mathématiquement respectée mais les conclusions ne seraient plus altérées par les hausses
et baisses continuelles du besoin en fonds de roulement.

B – Graphique 2
Désormais nous allons axer notre résonnement sur une période de plusieurs exercices.
Nous admettrons que les distributions de dividendes interviennent six mois après la clôture
de l’exercices.
Exo 3 Exo 4
Q
P W
Fonds de Exo 1 Exo 2 S U
roulement : V
net, normatif, K M T
besoins, etc. R
J M’ X
O D
F G

E N
F’
H I
L

O A (1) B(2) C (3) t (Temps)

Représentation l’évolution financière de la société sur trois ans. Les points A, B et C


représente la clôture des trois exercices.

Le besoin en fonds de roulement est représenté par la courbe sinusoïdale. Cette courbe
monte en escalier en F’F et GD cela signifie qu’il y a une hausse d’activité. Le fonds de
roulement normatif, représenté par l’escalier EF’FGDX suit l’évolution du besoin en fonds
de roulement.
Le fonds de roulement net démarre au point H.

84
A l’époque 0, le déséquilibre financier est de HE.
Suivons son évolution :
HI : la fonds de roulement net croît en raison de la marge brute d’autofinancement (MBA).
IJ : la croissance verticale du fonds de roulement net est due à une augmentation de capital.
JK : le fonds de roulement net augmente de la M.B.A dégagée par l’exploitation courante.
KL : le fonds de roulement net chute verticalement en raison d’un investissement productif
importante. A ce stade (L), et jusqu’à la fin de l’exercice, l’entreprise est en déséquilibre
financier.
- LM : cet investissement productif va augmenter la M.B.A. ce qui explique que le
segment LM est plus pentu que le segment HI ou JK.
- La hausse d’activité augmente le fonds de roulement normatif de F’ à F avec un
léger décalage dans le temps. En M’ la hausse de la M.B.A. étant plus forte que
celle du fonds de roulement normatif, l’entreprise se trouve en équilibre financier
M’ M.
- MN : le fonds de roulement chute brusquement en raison de la distribution de
dividende le l’exercice1. on est de nouveau en déséquilibre financier
- No : le fonds de roulement net croît avec la M.B.A.
- OP : l’entreprise a emprunté à long terme.
- PQ : le fonds de roulement net croit avec la M.BA
- QR : le fonds de roulement net chute en raison d’un investissement.
- RS : la marge brute d’autofinancement augmente encore plus vite puisque RS est
plus pointu que NO. Simultanément le fonds de roulement monte un palier cette
fois ci sans décalage dans le temps(réaction immédiate).
- ST : distribution de dividendes de l’exercice2.
- TU : croissance du fonds de roulement net grâce à la MBA.
- UV : remboursement d’une partie de l’emprunt a long terme.
- VW : croissance du fonds de roulement net du à la MBA. Désormais (exercice 3 et
4) la croissance s’effectue sur un sentier d’équilibre.
Ce raisonnement n’est autre que la représentation graphique du plan de financement que
nous examinerons plus loin.

85
III – Evolution dynamique de fonds de roulement net
Nous avons vu, en examinant le graphique 2 que le fonds de roulement net variait lorsque
les permanents ou les immobilisations subissaient des variations.
Nous avons également admis que le fonds de roulement net augmentait avec la MB.A. ce
principe peut être démontré de la manière suivante :
Nous savons que la M.B.A. est égale au bénéfice net comptable majoré des dotations aux
amortissements.

Or à l’instant t le fonds de roulement net peut se présenter de deux façons :


- Soit comme la différence : capitaux permanents immobilisations nettes (graphique
3) ;
- Soit comme la différence : capitaux permanents Amortissements – immobilisations
brutes (graphique 4)
La seconde façon (graphique 4 ) va illustrer le raisonnement économique.

Graphique 4 époque t Graphique 4 époque t

Immobilisations
nettes Capitaux
permanents
Capitaux Immobilisatio
permanents ns brutes
Fonds de
roulement net

Fonds de
roulement net Amortissements

Le bénéfice net comptable va dans un premier temps majorer les capitaux permanents. Ces
derniers diminueront par la suite dans le cas où des dividendes seraient distribués.

Les amortissements vont être augmentés par la dotation annuelle.


Globalement, le rectangle capitaux permanents + amortissements va s’accroître du
bénéfice net comptable et de la dotation aux amortissements (graphique 5) c’est-à-dire de
la M.B.A. les immobilisations ne variant pas, le fonds de roulement net augmente de la
M.B.A (et non pas du bénéfice). Il diminuera de la distribution de dividendes, si elle a lieu.
86
Graphique 5 époque t + 1
Immobilisations
brutes Capitaux permanents

fonds
Amortissements

Dotations aux
Marge de
amortissements
brute roulement
d’autofinancement net Bénéfice net comptable

IV. Méthode normative

Cette méthode, mise au point par des experts comptables permet de situer la besoin en
fonds de roulement dénommé normatif. Elle tient compte directement des décalages
existant entre la livraison et le mouvement de caisse.
Le fonds de roulement normatif est lié à la variable temps et est à ce titre un concept
dynamique.
Diverses méthodes peuvent être retenues. Il est effet possible de raisonner en francs, en
jours ou en mois de chiffre d’affaires. Les résultats obtenus bien qu’exprimés
différemment ont exactement la même signification.
Nous rappelons brièvement les composantes du calcul du fonds de roulement normatif.

A. Composantes positives
1° Stocks
Les entreprises commerciales et industrielles sont tenues de disposer d’un stock situé entre
un minimum et un maximum. La moyenne du stock détenu par l’entreprise est fonction du
cycle achats-fabrication-ventes. Elle est égale au stock de sécurité majoré de la moyen
nécessaire est stock nécessaires sont importants. La durée de rotation du stock et la valeur
du stock moyen sont donc deux éléments de base de cette composante du fonds de
roulement normatif.
Supposons deux entreprises commerciales ayant un stock moyen de 1000 et une durée de
rotation de 1 mois pour la première et six mois pour la seconde. Ces deux entreprises ont
une marge commerciale de 100% (les produits achetées 100 sont vendus 200).

87
Entreprise I

- Commandes : 2 000 F

1000 F Stock moyen

0 12 mois t
Le stock moyen représente pour 4 000 F de chiffre d’affaires mensuel, 1 000 F pendant un
mois.
Si nous déterminons la première composante du fond de roulement normatif le stock
nécessaire sera égal à :
0,5 x 0,5 mois de chiffre d’affaires x 1 mois = 0,25 mois de chiffre d’affaires,
Marge valeur temps équivalent à 1 000

Entreprise II

La durée de rotation étant de 6 mois, la courbe du stock moyen se présente comme suit :

12000

6000
Stock moyen

6 mois 12 mois t

La composante stock du fonds de roulement normatif pour un chiffre d’affaires mensuel


moyen de 4 000 f sera :

0,5 x 0,5 mois de chiffre d’affaires x 6 mois = 1,5 mois de chiffre d’affaires,
Marge valeur temps équivalent à 6 000

Nous voyons ainsi la liaison qui existe entre le stock nécessaire de produits à vendre et les
ventes.
88
On peut ainsi déterminer par rapport au seul critère des ventes, les valeurs de toutes les
composantes du fonds de roulement normatif.

2° Clients

de la même façon qu’un salarié a un besoin en fonds de roulement parce qu’il perçoit son
salaire en fin de mois, l’entreprise a un besoin en fonds de roulement supplémentaire parce
que ses clients ne la paient pas comptant.

La liaison existant entre le poste « Clients » et le compte « ventes » est évidente. La


référence par rapport au chiffre d’affaires est donc logique. Il convient toutefois de ne pas
oublier que les clients sont comptabilisés toutes taxes comprises et que le chiffre d’affaires
servant de référence est hors taxe.

Exemple : une entreprise présente les caractéristiques suivantes :


- 30% des clients règlent au comptant,
- 20% des clients règlent à un moi,
- 40% des clients règlent à deux mois,
- 10% des clients règlent à trois mois.

Le chiffre d’affaires mensuel hors taxes est de 10 000 (12 000 T T C) ; dans un but de
simplification la TVA est de 20%.
Déterminations le supplément de fonds de roulement normatif dû aux clients :
- clients au comptant : 30% x 12 000 x 0 = 0
- clients à un mois : 20% x 12 000 x 1 = 2 400
- clients à deux mois : 40% x 12 000 x 2 = 9 600
- clients à trois mois : 10% x 12 000 x 3 = 3 600
15 600
Le besoin en fonds de roulement entraîné par les crédits accordés aux clients s’élève à 15
600 F.
Soi 1,56 mois de chiffre d’affaires H.T.

3° Autres éléments positifs


89
Sans prétendre établir une exhaustive, nous signalerons en particulier :
- la TVA à récupérer (règle du décalage d’un mois),
- les débiteurs divers et d’une manière générale tous les comptes de la 4 qui ne sont
pas soldés rapidement (dans les trois jours),
- les effets à recevoir ainsi que les effets n’est que l’expression d’un besoin de
financement insatisfait.

4° Eléments positifs à exclure

Entrent dans cette catégorie, les comptes « banques » « Chèques postaux » et « caisse ». en
effet, les valeurs disponibles sont un moyen de financement du besoin en fonds de
roulement. Elle ne doit donc pas être incluses dans son calcul.

B. Composantes négatives (dettes à court terme)

Plus les composantes négatives sont élevées plus le besoin en fonds de roulement est faible
et son financement en est alors plus facile.

1e Fournisseurs de marchandises et de matières premières

Les délais de règlement accordés par les fournisseurs de marchandises et de manières


premières sont une aide précieuse pour l’entreprise. La référence au chiffre d’affaires n’est
possible que si le coefficient de marge brute (ou de marge commerciale) est connu
précisément.
La marge d’une entreprise est de 50%.
En d’autres termes, ce qui est acheté 100 est vendu 150.
Les ventes sont de 15000 F HT par mois.
La T. V. A est de 20%.
30% des fournisseurs acceptent d’être payés à un mois.
70% des fournisseurs acceptent d’être payés à deux mois.
Déterminer la valeur de cette composante du fonds de roulement normatif.

90
30% x x 1 (mois) x 1,20 = 36 000

70% x x 2 (mois) x 1,20 = 168 000

Total : = 204 000

2° Fournisseurs de frais généraux


Les fournisseurs de frais généraux livrent des biens et services enregistrés dans les comptes
de charges d’exploitation. Les délais de règlement sont bien entendu variables. Une bonne
connaissance de l’entreprise permettre d’apprécier le délai moyen de règlement de ces
fournisseurs.

3° Fournisseurs d’immobilisations
Ce poste ne doit pas être intégré dans le calcul du fonds de roulement normatif. Il n’est pas
possible de considérer les investissements (achats d’immobilisations) comme des besoins
directement liés au cycle d’exploitation. Il est certain que l’achat d’une machine effectuée
par l’entreprise.
Outil peut avoir une incidence importante sur le volume ou / et la qualité des opérations
effectuées par l’entreprise.
Cette incidence doit malgré tout être considéré comme exceptionnelle car son effet
n’interviendra que progressivement sur une période de plusieurs exercices. Parallèlement,
pour un bon équilibre financier, le financement des immobilisations sera assuré soit par
l’excédent de fonds de roulement soit par un emprunt à long terme.

4° TVA collectée et TVA à récupérer


La T V A collectée sur les ventes est due à l’Etat. Le règlement effectif de cette T VA
intervient entre le 15 et le 24 du mois suivant. On peut donc dire que délai de règlement de
cette T V A est d’environ 35 jours.
Le même raisonnement, appliqué À la T V A à récupérer, nous donne un délai moyen de
65 jours (en raison de décalage d’un mois pour les biens et services).

TVA
collectée

91
Zone de règlement
de la TVA

0 0 ,5 1 Temps (en mois)

5° T V A sur les encaissements


Certaines entreprises (notamment les prestataires de services) ont la droit d’être assujetties
à la T VA sur les encaissements. Ce procède est extrêmement avantageux car il diminue
sensiblement le fonds de roulement normatif. Il convient alors d’ajouter au délai de 35
jours (calculé ci-dessus), le délai de règlement des clients.
Exemple :
Le chiffre d’affaire est de 1 000 000 F hors taxe par mois. La totalité des clients règlent à
60 jours.
Hypothèse n °1 : l’entreprise paie le T V A sur les débits.
La T V A collectée est de 176 000 F. le poste T V A collectée, élément négatif du calcul
du fonds de roulement normatif (favorable), s’élève à :

176 000 x = 205 333 F.

Hypothèse n°2 : L’entreprise paie la T V A sur les encaissements.


Le délai de règlement de la T V A est alors égal à 35 + 60 soit 95 jours. Il vient en moins :

176 000 x = 557 333 F.

Dans le second cas, le fonds de roulement normatif a baissé de 557 333 – 205 333 =
352 000 F ; ce qui est avantageux.

C. Composantes neutres

Tous les biens et services payés ou encaissé comptant n’ont aucun incidence sur le calcul
du fonds de roulement normatif.
Exemple de calcul du fonds de roulement normatif :
Le stock nécessaire à l’exploitation représente un mois d’achat HT.

92
La marge commerciale d’une entreprise est de 50% ; en d’autres termes, ce qui est acheté
100 est vendu 150.
Les ventes mensuelles sont de 150 000 F HT par mois (année n).
Les clients règlent de la façon suivante :
- 30% à un mois ;
- 50% à deux mois ;
- 20% à trois mois.
Les fournisseurs de marchandises sont réglés comme suit :
-50% au comptant ;
50% à un mois.

 Déterminer le fonds de roulement normatif (ou besoin en fonds de


roulement), en mois de chiffre d’affaires et en valeur.

 Le fonds de roulement normatif net apparaissant au bilan est de 400 000


F. Qu’en concluez-vous ?

 Le chiffre d’affaires mensuel prévisionnel de l’année n+ 1 est évalué à


200 000 F HT. Les conditions de règlement et d’encaissement étant
inchangé, calculez le besoin en fonds de roulement de l’année n + 1.
Que concluez-vous ?

Nota : Le taux de la T V A retenu est d e 20 %.


Toutes les autres charges et tous les autres produits sont supposés être respectivement
payés et encaissés comptant.

 Calculs préliminaires :
Les achats mensuels s’élèvent à 150 000/1,5 = 100 000 F HT.
Le rapport achat s/vente est de 0,66 ou 66%.
(Ce corrigé ne tient pas compte de la T V A. collectée et de la T V A. à récupérer.)

Libellés En mois de C A H T En VALEUR


+ - + -

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Stock
0,66 x 150 000 = 1 x 100 000……. 0,666 100 000
Clients
(%) (délai) (T V A) (CAHT)
30% x 1 x 1,2 x 150 000 =………….. 0,360 54 000
50% x 2 x 1,2 x 150 000 =………….. 1,200 180 000
20% x 3 x 1,2 x 150 000 =………….. 0,720 108 000

fournisseurs

(marge) (0%) (délai) (TVA) (CAHT)


0,66 x 50% x 0 x 1,2 x 150 000 =……. 0 0
0,66 x 50% x 1 x 1,2 x 150 000 =….. 0,40 60 000
2,946 0,40 442 000 60 000
-0,400 -60 000
2,546 382 000
Fonds de roulement normatif…………
Et 2,546 x 150 000  382 000F.

 Le fonds de roulement net étant de 400 000 F, la couverture du cycle


d’exploitation est assurée par des capitaux permanents. La situation est
donc saine.

 Le chiffre d’affaire prévisionnel étant de 200 000 F par mois, le


nouveau fonds de roulement normatif est de 200 000 x 2,546 soit 509
200.
Le fonds de roulement net est désormais insuffisant. Il convient d’élever la masse des
capitaux permanents soit en émettant de nouvelles actions soit en empruntant à long
terme.

D. Fonds de roulement normatif négatif


Certaines entreprises ont un fonds de roulement négatif. Dans ce cas, les crédits obtenue
des magasins à grande surface dont :
- Les stocks ont une rotation rapide.
- Les crédits fournisseurs sont longs.
- La clientèle règle au comptant.
Ces entreprises disposent ainsi d’une encaisse importante dont le placement à court terme
permet de dégager d’importants produits financiers.

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La richesse apparente de ce type d’entreprise ne doit pas aveugler le gestionnaire. Le
raisonnement selon lequel l’entreprise spécule sur la régularité de son chiffre d’affaires est
dangereux. Une récession de courte durée risque d ‘entraîner rapidement l’entreprise à la
faillite. Il convient donc d’essayer d’assurer par un financement stable la pérennité du
fonds de roulement. Le risque doit en conséquence être estimé par les responsables et des
mesures de sauvegarde seront assurées.
Nous citerons notamment :
1e Recours à des capitaux à long terme :
- apport à des capitaux par les associés ou la société mère (comptes courants
bloqués) ;
- crédits à long terme accordés par les banques.
2e Désinvestissements rapides :
-cession de titres ;
- récupération de prêts à moyen ou court terme.
Une surcapacité de financement est donc nécessaire pour assurer la sécurité de
l’entreprise.
Le fonds de roulement normatif. Calcul’ sur la base des temps d’écoulement par
référence au chiffre d’affaires, ne saurait être considéré comme le remède définitif à
tous les problèmes de financement du cycle d’exploitation.
Les entreprises dont l’activité est saisonnière imposent une approche plus précise afin
que l’évolution du fonds de roulement normatif puisse être connue tout au long de
l’exercice.
L’application d’une méthode statistique basée sur l’étude de séries chronologiques des
douze mois et un remède. Il sera alors possible de tracer une droite de tendance
représentative de l’évolution générale des séries et de calculer des coefficients
saisonniers par rapport à cette droite de tendance.

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