10.validation Des Méthodes Diagnostiques
10.validation Des Méthodes Diagnostiques
10.validation Des Méthodes Diagnostiques
DEPISTAGE
.Pr A. MATARI
Maître de conférences en Epidémiologie et Médecine Préventive
I. Introduction :
La validité d'une méthode diagnostic entre dans le cadre général des méthodes
épidémiologiques détinées à évaluer les effets d'une intervention sur la santé mais
aussi des procédures de cette intervention. La méthode de diagnostic est le processus
d'identification d'un cas de maladie. Elle aboutit à la classification de la population en
individus atteints de la maladie et en sujets indemnes. Face à la multitude de
manifestations de la maladie et d'ensembles appelés communément syndromes, la
démarche diagnostique devient difficile pour le clinicien. Dans ce contexte,
l'évaluation des méthodes diagnostiques est rendue plus délicate car elle exige une
homogénéité des groupes de sujets soumis à l'évaluation, mais surtout une bonne
classification da la maladie et/ou syndrome.
A. Test de dépistage :
Les tests de dépistage doivent permettre de faire le partage entre les personnes
apparemment en bonne santé mais qui sont probablement exemptes. Ils n'ont pas pour
objet de poser un diagnostic.
Les forms de dépistage sont :
B. Test de diagnostique :
La valeur d'une méthode diagnostique est toujours relative à une méthode de reference.
Parfois ces méthodes utilisées doivent être réalisables avec les moyens disponibles et
acceptable pour l'individu : Elles risquent donc d'avoir moins d'éfficacité que les tests
de reference.
D'autre part, leur qualité n'est pas toujours fixe car ils peuvent varier entre autre, selon
la composition de la méthode de diagnostic qui est basée sur plusieurs tests.
Peu de méthodes diagnostiques ont été validées. Chez les maladies une méthode peut
fournir des résultats plus ou moins vrais, il est donc absolument nécessaire de
connaître sa qualité.
Le tableau qui suit fait une distinction entre le test de dépistage et le test de diagnostic.
Le choix d'un programme de dépistage doit toujours se faire selon trois critères : la
maladie, le méthode et la population cible.
La maladie doit être commune et grave. Elle doit être clairement distincte de la
normalité. Son cours doit être reconnu et son stade pré-symptomatique clairement
define par rapport au stade clinique. La maladie doit être traitable et contrôlable en tant
que phenomène de masse.
Les tests de dépistage ont pour objectifs de partager les observations en "normales" et
en "maladie", la normalité étant souvent définie comme l'absence de signes décelables
de la maladie.
C'est la capacité d'évaluer correctement l'état de santé d'un sujet. La validité interne
d'un test évalue la qualité de l'instrument de mesure.
Cette capacité est mesurée par la sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives, la
concordance ou l'efficience.
Se = VP / VP + FN x 100 = a/a+c
La sensibilité d'un test n'est correctement déterminée qu'en appliquant le test chez des
sujets dont on a la certitude qu'ils ont la maladie.
Sp = VN / VN + FN x 100 = d/b+d
Un test idéal identifie tous les malades ainsi que tous les sujets sains. Sensibilité et
spécificité sont alors égale à 100 % et le test est dit "pathognomonique", ou tout au
moins très proche de 100 %. En pratique, il n'existe pas de test parfait et les tests
utilisés sont de moindre puissance.
Exemple d'application :
Dans le diagnostique de la maladie coronarienne, on s'intéresse à la validité de
l'électrocardiogramme après l'épreuve d'effort. Pour ce faire, on a récolté l'information
sur 350 sujets sains et malades (coronariens) confirmés par examen angiographique.
L'ECG d'effort est considéré positif quand le segment ST présente une dépression de 1
mm et plus.
ECG à l'effort
Se = 137/227 x 100 = 60 %
Sp = 112/123 x 100 = 91 %
L'ECG diagnostique plus de sujets sains (bonne spécificité) qu'il ne reconnaît des
sujets malades (faible sensibilité).
Une seule donnée de validité ne suffit pas à elle seule à caractériser un test. Malgrès
une bonne sensibilité, un test peut avoir une spécificité très faible et ne reconnaître
qu'une faible proportion de sujets sains. Il ne sait pas alors faire la discrimination entre
sujets sains et sujets malades.
Relation entre sensibilité et spécificité
La validité interne d'un test peut être estimée à l'aide de l'indice de Youden qui est
l'addition de ses deux qualités, sensibilité et spécificité, et que l'on préfère à la simple
somme (Se +Sp). Il est égal à Se + Sp -1, et varie de -1 à +1. Cet indice vaut zéro
quand l'examen n'a aucune valeur.
2. Valeurs prédictives :
Un test ayant une bonne validité intrinsèque est-il pour autant un bon instrument de
diagnostic ou de dépistage ? En d'autres termes, un individu poistif au test est-il
réellement affecté par la maladie ? ou, un test est-il un bon indicateur de la présence ou
non de la maladie ? Ces questions interrogent sur la validité prédictive d'un test ou sa
capacité à distingure le malade du non malade.
Les valeurs prédictives d'un test sont les mesures de performance de ce test dans une
population donnée.
2.1. Valeur prédictive d'un test positif ou valeur prédictive positif (VPP) :
C'est la probabilité d'avoir la maladie parmi les résultats positifs, ou la proportion des
tests positifs qui correspond à des vrais malades ou la proportion des résultats valables
parmi les résultats positifs du test.o
Valeur prédictive d'un test positif = Vrais positifs / Total des résultats positifs
2.2. Valeur prédictive d'un test négatif ou valeur prédictive négatif (VPN):
Valeur prédictive d'un test négatif = Vrais négatifs / Total des résultats négatifs
VG = VP + V N / VP + VF + VN + FN x 100
Exemple d'application :
Interprétation :
VP + = 93 / 1092 = 8.5 %
Interprétation :
Dans la première situation les FN sont à une proportion de 2.8 % de dans la deuxième
situation ils ne sont que 0.007 % : les FN posent un réel problème de santé publique
dans le cadre de la lutte contre l'infection VIH /SIDA, car les mesures préventives ne
seront pas prises à leur égard. La situation serait donc dramatique dans les contrées à
haute prévalence d'infection VIH en tenant compte de la valeur des valeurs prédictives
calculées.
4. Le théorème de Bayes :
Une méthode appliquée pour déterminer les valeurs prédictives, sans être obligé à
chaque fois de construire un tableau à double entrée pour chaque niveau de prévalence,
est le théorème de Bayes :
Il suffit d'avoir la sensibilité et la spécificité d'un test ainsi que le Taux de Prévalence
(TP) pour la pathologie recherchée.
1. Variation biologique :
Ce sont tous les facteurs qui font qu'un individu possède ses propres caractéristiques et
qu'il est différent d'un autre selon l'âge, le sexe, la race…
Le résultat des mesures individuelles chez des personnes est différent des mesures
pratiquées de manière répétée pour chaque personne.
Exemple : les mesures de la cholestérolémie chez 100 personnes sont différentes que
celles pratiquées 10 fois de manière répétée, chez 10 personnes.
1. Variation temporelle :
Ce sont les facteurs qui produisent des variations chez un sujet en fonction du temps.
Ce qui oblige de répéter les mesures dans les mêmes conditions.
Ce sont les facteurs qui tendent à produire des différences dans les mesures d'un
phénomène. Ces erreurs peuvent être dues à l'instrument de mesure ou à la personne
qui prend les mesures.
Si les erreurs sont attribuables à l'observateur qui prend les mesures, celles-ci peuvent
être détectées par le test de reproductibilité : 2 situations peuvent se présenter :
Construction d'un tableau à double entrée avec deux pratiques ou lectures du test
+ a b a +b
- c d c+d
Total a +c b +d a+b+c+d
Exemple d'application :
Afin de connaître la reproductibilité de la lecture de l'ECG, dans le diagnostic d'une
myocardite, un cardiologue a lu 78 ECG de manière aveugle à deux reprises : les
résultats sont présentés au tableau :
+ 34 6 40
- 6 32 38
Total 40 38 78