OPSFPLIM220006 Fre
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LA PROMOTION DE LA SANTÉ
DANS LE CONTEXTE DES OBJECTIFS
DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
2019-2030
2
Introduction
1.
La Stratégie et plan d’action sur la promotion de la
santé dans le contexte des objectifs de développement
durable 2019-2030 cherche à renouveler la promotion
de la santé grâce à des interventions de nature sociale,
politique et technique, en agissant sur les déterminants
sociaux de la santé, à savoir les conditions dans
lesquelles les personnes naissent, grandissent, vivent,
travaillent et vieillissent (1). Ils visent à améliorer la
santé et à réduire les iniquités en matière de santé dans
le cadre du Programme de développement durable à
l’horizon 2030.1
La Région des Amériques, l’une des régions les plus inégalitaires du
monde, retirera un avantage d’une vision stratégique de promotion de la
santé qui aide à accroître l’équité en santé. L’intention est de permettre
aux personnes d’améliorer leur santé en dépassant la priorité accordée
au comportement individuel au profit d’un vaste éventail d’interventions
sociales et environnementales.
1
Puisque le comportement humain ne se situe pas dans l’abstrait, la promotion de la santé doit avoir
lieu dans un contexte social et économique précis. En favorisant et en renforçant les comportements
positifs, tout en tenant compte des relations réciproques de cause à effet qui font intervenir des facteurs
comportementaux, sociaux, économiques et environnementaux, elle vise à créer des conditions dans
lesquelles les personnes peuvent jouir d’une bonne santé. Ces facteurs, qui sont indissociables, créent un
contexte susceptible de permettre, de faciliter et de promouvoir la santé – ou de l’inhiber.
Antécédents Analyse de Proposition
la situation
04 06 10
Axes Surveillance Incidences
stratégiques et évaluation financières
d’intervention
11 28 29
Mesure à prendre Annexes
par le Conseil
directeur
29 30
4
Antécédents
2.
En se fondant sur l’engagement pris au niveau mondial en faveur de la
promotion de la santé exposé dans la Déclaration d’Alma-Ata (1978) (2) et
dans la Charte d’Ottawa (1986) (3), les conférences mondiales sur la promotion
de la santé de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) préconisent
l’élaboration de politiques publiques saines (4), la création de milieux
sains (5) et le renforcement des capacités visant à agir sur les déterminants
sociaux de la santé grâce à une approche de promotion de la santé (6-8).
Les pays de la Région des Amériques ont réaffirmé ces engagements à de
nombreuses reprises au fil des ans (9-27) et ont cherché à mettre en œuvre
des approches de promotion de la santé afin de réduire les inégalités en
matière de santé, d’accroître l’autonomie des communautés et d’améliorer
la santé tout au long de la vie. La promotion de la santé est une fonction
essentielle de santé publique qui va bien au-delà du traitement et de la
prévention de la maladie ; cette réalité souligne l’importance d’agir sur les
déterminants sociaux de la santé et de faire en sorte que personne ne soit
laissé pour compte.
3.
Cette stratégie et plan d’action se fonde sur les progrès réalisés quant
à l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement (28)
et s’inscrit dans le contexte des objectifs de développement durable
(ODD) (29, 30) et du Programme d’action sanitaire durable pour les
Amériques 2018-2030 (PASDA2030) (31). Elle se fonde aussi sur la
Déclaration de Shanghai de 2016 sur la promotion de la santé dans le
Programme de développement durable à l’horizon 2030 (32), où les pays
déclaraient leur volonté d’améliorer la santé en mettant l’accent sur les
gouvernements locaux et les communautés locales, en encourageant une
bonne gouvernance, et en suscitant l’émergence d’une population informée
et autonomisée en mesure de favoriser l’équité en santé.2
2
L’expression « éducation sanitaire » désigne le processus employé en vue de susciter
l’émergence d’une population informée et autonomisée.
5
4.
L’approche multidisciplinaire et intersectorielle sur l’intégration de la santé
dans toutes les politiques, telle qu’adoptée dans le cadre du Plan d’action
sur la santé dans toutes les politiques pour 2014-2019 (24), adresse un appel
à tous les secteurs pour qu’ils tiennent systématiquement compte des
conséquences de leurs politiques sur la santé, recherchent des synergies
et évitent les effets délétères sur la santé afin d’améliorer la santé des
populations et l’équité en santé (33), en se fondant résolument sur les droits
de l’homme et la justice sociale (8, 14, 17-21, 34-36).
5.
La Stratégie sur l’accès universel à la santé et la couverture sanitaire
universelle de 2014 (37) reconnaît la valeur de la promotion de la santé,
en soulignant la nécessité d’agir sur les déterminants sociaux de la santé
par des mesures intersectorielles pour faire en sorte que tous aient
accès à la santé. La Déclaration d’Astana de 2018 sur les soins de santé
primaires (SSP) (38) reconnaît que les gouvernements et les sociétés
doivent prioriser, faire progresser et protéger la santé et le bien-être des
personnes en créant des milieux propices et favorables à la santé, où
individus et communautés sont autonomisés et participent au maintien et
à l’amélioration de leur propre santé et de leur propre bien-être. Il existe de
plus en plus de preuves qu’une bonne santé exige non seulement un accès
aux soins, mais aussi des interventions concernant les déterminants sociaux
de la santé et une réduction des iniquités en santé.
« L’approche
multidisciplinaire
et intersectorielle
sur l’intégration
de la santé
dans toutes les
politiques »
6
Analyse de la situation
DÉFIS
6.
Croissance urbaine chaotique, développement industriel incontrôlé,
pollution de l’environnement, changement climatique et accroissement
de la violence : tout cela menace la santé humaine et nuit à la création de
milieux sains (34). On note en outre de plus en plus de déplacements entre
les pays et au sein des pays en conséquence de la pauvreté, de la violence et
des conflits politiques et sociaux (34). Par ailleurs, le manque d’interventions
et d’engagements intersectoriels à long terme, une participation et une
autonomisation limitées parmi les communautés, ainsi que l’insuffisance des
preuves documentées concernant l’efficacité de la promotion de la santé
font obstacle à la prise de mesures durables susceptibles de transcender
les cadres temporels politiques (35). Les gouvernements, à tous les niveaux,
n’effectuent pas assez de surveillance et d’évaluation transparentes et
à long terme (14). Les ministères de la Santé doivent remplir leur rôle de
sensibilisation en encourageant les autres secteurs à agir sur les déterminants
sociaux de la santé (24, 35).
« ...le manque
d’interventions et
d’engagements
intersectoriels à
long terme, une
participation et une
autonomisation
limitées parmi les
communautés »
7
7.
La plupart des systèmes sanitaires continuent à faire porter l’essentiel
de leurs activités sur le traitement des maladies. Ils se privent ainsi des
avantages potentiels d’un accroissement de leur rôle visant à inclure la
promotion et le maintien de la santé et du bien-être et la prévention de la
maladie, surtout au vu du vieillissement de la population et de la nécessité
d’atteindre les personnes en situation de vulnérabilité qui sont laissées pour
compte. Souvent, l’affectation de ressources financières à la promotion de
la santé est insuffisante, et la formation du personnel sanitaire afin que
celui-ci puisse créer et maintenir la santé en plus de combattre les maladies
est inadéquate. L’approche de soins primaires n’a pas suffisamment été
mise en œuvre pour pouvoir améliorer efficacement les résultats de santé
et n’a pas adopté de manière efficace une approche de promotion de la
santé centrée sur la communauté. Malgré les progrès accomplis, la plupart
des pays ne disposent toujours pas d’informations sanitaires ventilées selon
l’appartenance ethnique, la race, le sexe, le handicap, le statut migratoire ou
le niveau socioéconomique, ce qui inclut le revenu, la situation d’emploi et le
niveau d’instruction. Sans ces données désagrégées, il est difficile d’effectuer
un suivi des interventions qui agissent sur les iniquités en santé (35, 38).
8.
Trop de gens ne vivent pas dans des milieux propices qui encouragent les
comportements sains et leur donnent la capacité de faire des choix plus
favorables à la santé. En outre, de nombreuses personnes n’ont pas accès
à des informations complètes et exactes qui font contrepoids à l’influence
indue de certaines industries ainsi qu’aux informations erronées qui sont
partagées par le moyen des médias sociaux.
OPPORTUNITÉS
9.
L’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, avec
ses 17 objectifs interdépendants et indivisibles, marque un tournant crucial
vers une action intersectorielle qui permet un développement économique,
environnemental et social plus juste et plus durable. En effet, ce programme
offre un mandat sans précédent et d’envergure mondiale invitant les
secteurs à travailler de concert (30). Vu leur rôle pour ce qui est de façonner
les conditions où les personnes naissent, grandissent, vivent, travaillent et
vieillissent, tous les ODD ont un impact essentiel sur la santé de la population.
10.
La Région a connu de nombreuses expériences réussies en matière
de promotion de la santé.3 Il s’agit notamment d’expériences fondées
sur l’approche des milieux sains et sur des programmes tels que
l’établissement de budgets participatifs et les transferts conditionnels en
espèces, qui permettent à des communautés autonomisées d’améliorer
leur propre santé et leur propre bien-être (annexe D, 21, 29, 34-36, 39, 40).
On reconnaît de plus en plus le bon rapport coût-efficacité de la promotion
de la santé et les économies globales qu’elle entraîne, ainsi que la valeur
de la prévention en tant qu’approche servant à résoudre des problèmes
de santé prioritaires (41, 42). Néanmoins, ces expériences doivent être
mieux documentées et mieux partagées. La collaboration entre pays pour
ce qui est de partager expériences et enseignements tirés, grâce à des
réseaux et à des communautés de pratique, peut contribuer à améliorer
les expériences vécues au niveau des pays. Les ODD offrent aux ministères
de la Santé une occasion opportune de montrer comment le succès de
programmes et de politiques précis est lié à des questions économiques,
environnementales et sociales plus vastes. Il faudra colliger des arguments
efficaces et factuels en faveur de l’action intersectorielle pour inspirer la
mise à l’échelle de cette action et la reproduction des mêmes approches
dans d’autres milieux (35, 38, 39). Cela est particulièrement nécessaire
quand il s’agit de créer des politiques publiques saines et de former des
partenariats avec le secteur privé.
3
Ce fait a été réaffirmé grâce à des consultations nationales que l’OPS a réalisées dans 35 pays
et territoires de la Région entre août et octobre 2018 en vue de l’élaboration de la stratégie et
du plan d’action sur la promotion de la santé, suivies d’une consultation régionale tenue en
novembre 2018 à Rio de Janeiro (Brésil).
9
11.
La croissance rapide des technologies et l’accès à diverses sources
d’information, en particulier par le recours accru aux communications
mobiles et aux réseaux sociaux, exercent une influence sur les cultures,
les styles de vie, les comportements et les habitudes de consommation,
ce qui entraîne des conséquences sur la santé (23). Bien que cette situation
présente des défis évidents, elle offre aussi une excellente occasion
d’accroître l’accès de la population à une information sanitaire de qualité,
à des messages sur la promotion de la santé et à des outils de promotion
de la santé tels que des applications mobiles. On pourrait renforcer la
collaboration avec des partenaires et des experts nationaux, régionaux et
mondiaux en promotion de la santé4 pour faire usage des connaissances et
des outils de pointe que ceux-ci élaborent afin d’atteindre la population.
« On pourrait renforcer
la collaboration avec
des partenaires et des
experts nationaux,
régionaux et mondiaux
en promotion de la
santé... »
4
Par exemple, l’Union internationale de promotion de la santé et d’éducation pour la santé et les centres collaborateurs de
l’OPS/OMS.
10
PROPOSITION
12.
Le but de la Stratégie et plan d’action sur la promotion de la santé dans
le contexte des objectifs de développement durable 2019-2030 est de
renouveler la promotion de la santé grâce à des mesures de nature sociale,
politique et technique qui agissent sur les déterminants sociaux de la
santé, afin d’améliorer la santé et de réduire les iniquités en santé dans
le contexte du Programme à l’horizon 2030. Le présent document est
lié à la Stratégie pour l’accès universel à la santé et la couverture sanitaire
universelle de l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) et est axé
sur la collaboration avec tous les niveaux de gouvernement, mais en
particulier le niveau local, visant à accroître l’autonomie des personnes
et des communautés dans leurs milieux et leurs territoires. Étant donné
l’importance de l’action intersectorielle et de la participation sociale, ces
deux aspects sont considérés comme représentant deux axes transversaux
dans l’ensemble du plan d’action et devront se traduire par des mesures
destinées à réaliser chaque axe stratégique (voir l’annexe A). L’adhésion aux
principes de respect des droits de l’homme, de l’équité et de l’inclusivité, en
tenant compte plus particulièrement du sexe, de l’appartenance ethnique,
de l’interculturalité et des handicaps, entre autres facteurs, sous-tend
tous les axes stratégiques d’intervention. Chaque pays devra adapter les
réponses qu’il met en œuvre aux niveaux national, infranational et local à
sa propre situation, à son propre contexte et à ses propres priorités.
« Étant donné
l’importance de l’action
intersectorielle et de
la participation sociale,
ces deux aspects sont
considérés comme
représentant deux
axes transversaux dans
l’ensemble du plan
d’action »
11 11
AXES STRATÉGIQUES
D’INTERVENTION
13.
Ce plan d’action se fonde sur quatre axes stratégiques
d’intervention qui se confortent mutuellement :
1
Renforcer des
milieux sains
névralgiques
13
14.
Les liens inextricables entre l’individu et son
environnement sont le fondement d’une
approche socio-écologique de la santé (3). Les
milieux névralgiques qui doivent être ciblés par les
efforts visant à promouvoir la santé et à améliorer
la qualité de vie comprennent notamment les
écoles, les universités, les logements, les lieux de
travail, les marchés et les autres espaces communs
au sein des communautés et des territoires
urbains et ruraux.5 Le fait d’intervenir dans de
tels milieux, en tenant compte des aspects divers
et multiculturels des communautés, permet
d’atteindre des populations vivant dans les
conditions les plus vulnérables. Toutefois, il faut
adopter une approche plus systématique pour
mesurer l’impact sur la santé des interventions
basées dans des milieux précis et pour garantir la
continuité de ces interventions.
15.
Principales activités régionales
a) Examiner, mettre à jour, élaborer et partager des lignes directrices, des critères,
des outils et des modèles fondés sur les données probantes pour des milieux
sains névralgiques, et fournir une coopération technique pour aider les pays à
mettre en place et à documenter des pratiques et des enseignements tirés en
matière d’initiatives de promotion de la santé basées dans des milieux précis.
d) Renforcer les réseaux régionaux de milieux sains afin de soutenir les initiatives
locales, infranationales, nationales et régionales.
5
Cette liste inclut aussi bien des milieux publics que privés.
14
16.
Principales activités au niveau national
6
Cela comprend des approches similaires utilisées au sein du pays ou du territoire, telles que « santé à l’école », « santé scolaire »,
« écoles saines », etc.
15
2
Permettre la participation
et l’autonomisation
des communautés et la
mobilisation de la société
civile
16
17.
Le développement d’une participation communautaire est un processus
au cours duquel les membres d’une communauté se réunissent, élaborent
des plans stratégiques, définissent des priorités, se répartissent les tâches,
et fixent des buts et des stratégies, selon les besoins et les ressources qui
existent (de nature financière, technique et humaine) et selon les ressources
qui pourraient être obtenues grâce à des partenariats (43). Les membres de la
communauté peuvent ne pas résider dans le même secteur géographique ;
ce qui compte, c’est qu’ils se considèrent comme formant une communauté
(44, 45). Les gouvernements devront s’engager à créer ou à faciliter des
occasions permettant à la communauté de participer à la prise de décisions
qui concernent la vie de ses membres, en mettant à profit ses actifs et ses
capacités (46, 47). Cela exige un accès intégral et continu, par les individus
et les communautés, à des informations complètes, exactes et pertinentes,
ainsi qu’à une éducation approfondie en matière de santé.7 Une mobilisation
plus significative et plus responsable de la société civile sera également
cruciale pour la prise de décision. Renforcer les capacités de la communauté
pour faire valoir ses besoins et ses perspectives sera essentiel.
18.
Principales activités régionales
a) Mettre à jour et partager des lignes directrices et des outils portant sur la
conception, la mise en œuvre et l’évaluation relatives à la promotion de
la santé, qui facilitent la reconnaissance et la mobilisation des ressources
et des capacités des communautés, et renforcent les capacités de leurs
organisations et responsables clés.
7
L’Organisation mondiale de la Santé emploie le terme « éducation sanitaire » (32).
17
19.
Principales activités au niveau national
8
Ces efforts devront viser à atteindre l’ensemble de la population, en particulier les personnes
laissées pour compte, en encourageant une participation active et en offrant un accès à
l’information pour les organisations et les responsables communautaires.
18
9
En reconnaissant les différents types de savoir communautaire et les différentes formes de production du savoir.
10
En faisant attention aux conflits d’intérêts potentiels.
11
Ibid.
19
3
Consolider la gouvernance et
l’action intersectorielle en vue
d’améliorer la santé et le bien-être
et d’agir sur les déterminants sociaux
de la santé
20
20.
La gouvernance concerne l’ensemble des quatre axes stratégiques. Elle implique
notamment que les gouvernements ont la responsabilité fondamentale, aux
niveaux mondial, national et local, d’élaborer des politiques de santé et de justice
sociale par des processus démocratiques qui profitent à l’ensemble de la société
tout en combattant les effets délétères d’une production et d’une consommation
non durables ainsi que les pratiques négatives de la part des entreprises. Le concept
de la santé dans toutes les politiques vise à promouvoir la santé et l’équité en
santé par le moyen d’une réponse politique globale, qui intègre des considérations
sanitaires dans tous les secteurs et dans tous les domaines liés aux politiques, en
prenant toujours en considération et en gérant les conflits d’intérêts potentiels
dans la coopération avec des partenaires. Agir sur les déterminants sociaux de
la santé exigera des mesures visant à renforcer la gestion, la diplomatie sanitaire
et la gouvernance des ministères de la Santé en coordination avec les autorités
sanitaires régionales et locales, ainsi qu’avec les secteurs public et privé. Les
gouvernements locaux peuvent jouer un rôle clé dans la promotion de la santé
et l’augmentation du développement social : la décentralisation des ressources
et de prise de décision au niveau local améliorera l’efficacité et l’impact de
l’action locale. Il faut notamment encourager la participation sociale et appliquer
des approches intersectorielles à tous les niveaux de gouvernement en vue de
réduire les inégalités et les iniquités en matière de santé, par un accent mis sur
les personnes laissées pour compte dans les milieux urbains et ruraux (48-50).
Les questions cruciales qui devront être abordées seront l’offre, de la part des
gouvernements, d’options actives, saines et sans risque en matière de mobilité qui
permettent aux personnes de se déplacer dans ces milieux et entre ceux-ci, et le
renforcement de l’action en matière de santé environnementale.
21.
Principales activités régionales
c) Aider les pays à utiliser les outils et les mécanismes servant à l’évaluation
de l’impact sur la santé, ainsi qu’à recueillir et à analyser des données
ventilées selon des facteurs de stratification relatifs à l’équité.
municipales (FLACMA).
22
22.
Principales activités au niveau national
« Promouvoir la
recherche axée
sur les approches
multisectorielles
de la promotion
de la santé »
23
13
Dans certains pays et territoires anglophones, cela comprend les « paroisses », nom donné aux autorités locales.
14
Les pays où il n’existe pas d’association nationale peuvent rendre compte de situations qui se retrouvent au niveau
infranational.
24
4
Renforcer les systèmes
et les services sanitaires
par l’intégration d’une
approche de promotion
de la santé
25
23.
La Déclaration d’Astana de 2018 reconnaît la promotion de la santé et les
soins de santé primaires comme des stratégies complémentaires pour ce qui
est de renforcer les systèmes sanitaires en vue d’obtenir des résultats de
santé équitables (38). Dans la Région, la Stratégie pour l’accès universel à la
santé et la couverture sanitaire universelle indique qu’on ne peut parvenir à
la santé pour tous qu’en agissant sur les déterminants sociaux de la santé
grâce à une action intersectorielle (37). En outre, les pays doivent élaborer
des systèmes sanitaires intégrés qui favorisent la collaboration entre des
programmes verticaux et fragmentés. Pour renforcer les systèmes et les
services sanitaires, et faire progresser la mise en œuvre de modèles de
soins axés sur les individus, les familles et les communautés, il faut intégrer
la promotion de la santé dans les politiques et les stratégies nationales
en santé. Le secteur sanitaire doit rendre la promotion de la santé plus
pertinente et plus concrète, et collaborer avec les communautés pour créer
des conditions de vie saines, sur la base des SSP. Il doit aussi développer
les compétences de tous les personnels de santé afin qu’ils puissent aller
au-delà de leur responsabilité de prestation de services cliniques et curatifs ;
pour cela, les promoteurs de la santé doivent être reconnus comme des
agents de santé essentiels. Selon les principes des SSP, les systèmes
sanitaires doivent inclure la promotion de la santé dans les modèles locaux
de prestations de soins (16).
24.
Principales activités régionales
15
Notamment grâce à des webinaires et à l’utilisation du campus virtuel de l’OPS.
26
25.
Principales activités au niveau national
« Élaborer des
politiques et des
programmes nationaux
conçus ou adaptés
pour intégrer, dans le
modèle de prestation
des services sanitaires,
l’accent mis sur la
promotion de
la santé »
27
16
Dans le cas des pays fédéraux, cela peut aussi inclure les politiques infranationales de promotion de la santé.
28
SURVEILLANCE
ET ÉVALUATION
26.
Les réalisations qui découleront de cette stratégie et plan d’action seront
mesurées grâce à l’ensemble d’indicateurs mentionnés plus haut, assortis de
références correspondant à 2019 et de cibles pour 2025 et 2030. Les objectifs
et les indicateurs correspondent aux ODD énoncés dans le Programme de
développement durable à l’horizon 2030, ainsi qu’au Plan stratégique 2020-2025
de l’Organisation panaméricaine de la Santé, au Plan d’action pour la santé de
la femme, de l’enfant et de l’adolescent 2018-2030, au Programme d’action
sanitaire durable pour les Amériques 2018-2030, au Plan d’action sur la
santé dans toutes les politiques (2014-2019), à la Stratégie et plan d’action
sur la santé en milieu urbain (2012-2021), à la Stratégie pour l’accès universel
à la santé et la couverture sanitaire universelle, aux déclarations de l’OMS
sur la promotion de la santé, ainsi qu’à d’autres stratégies et engagements
régionaux et mondiaux existants.
27.
Un guide de référence sera élaboré pour préciser comment chaque indicateur
doit être mesuré. Des données seront recueillies à partir de systèmes
d’information nationaux, de rapports mondiaux et régionaux, d’estimations
mondiales et régionales standardisées, ainsi que d’enquêtes portant sur des
politiques et des programmes, entre autres sources. Des références et des
cibles pour les indicateurs seront définies en 2019. Un examen à mi-parcours
de cette stratégie et plan d’action sera présenté aux Organes directeurs de
l’OPS en 2026, et un rapport final sera préparé pour les Organes directeurs
en 2031.
29
INCIDENCES
FINANCIÈRES
28.
Pour être couronnés de succès, la stratégie et plan d’action doit pouvoir
compter sur le soutien continu des États Membres et sur l’allocation de
ressources financières et humaines à la promotion de la santé. Le budget
annuel total estimé pour la mise en œuvre par l’OPS de la stratégie et plan
d’action est d’environ US$ 2 millions.17 Par conséquent, le coût total estimé
pour mettre en œuvre la résolution sur toute sa durée (de 2019 à 2030)
est d’environ $22 millions. Le Bureau sanitaire panaméricain favorisera la
coopération technique entre les pays et les territoires, et s’emploiera à renforcer
les réseaux qui existent dans la Région en vue d’obtenir les ressources requises
pour atteindre les objectifs de cette stratégie et plan d’action.
17
Sauf stipulation contraire, toutes les valeurs monétaires sont exprimées en dollars des
États-Unis.
30
ANNEXES
Références
1. Commission des déterminants sociaux de la santé, Organisation
mondiale de la Santé (OMS), éditeur. Rapport final de la Commission des
déterminants sociaux de la santé : Combler le fossé en une génération.
Genève : OMS ; 2008 [consulté le 21 novembre 2018]. Disponible sur :
https://www.who.int/fr/publications/i/item/WHO-IER-CSDH-08.1.
19. Nations Unies. L’avenir que nous voulons [Internet]. Rio+20, Conférence
des Nations Unies sur le développement durable ; du 20 au 22 juin 2012 ;
Rio de Janeiro. New York : ONU ; 2012 (document A/CONF.216/L.1) [consulté
le 21 novembre 2018]. Disponible sur : https://sustainabledevelopment.
un.org/rio20.html.
40. Organisation mondiale de la Santé. The Nairobi Call to Action for Closing
the Implementation Gap in Health Promotion [Internet]. Genève : OMS ;
2009 [consulté le 15 janvier 2019]. Disponible en anglais sur : https://www.
afro.who.int/publications/nairobi-call-action.
48. Freire P. Acción cultural para la libertad. Buenos Aires : Tierra Nueva S.R.L ;
1975.
Annexe A
Cadre du Plan d’action sur la promotion de la santé
dans le contexte des objectifs de développement
durable 2019-2030
ACTION PARTICIPACION
INTERSECTORIELLE SOCIALE
Permettre la participation et
Infranational 2 l’autonomisation des communautés et
la mobilisation de la société civile
CD57/10
Annexe B
Original : anglais
PROJET DE RÉSOLUTION
(PP1) Ayant pris connaissance de la Stratégie et plan d’action sur la promotion de la santé dans le contexte
des objectifs de développement durable 2019-2030 (document CD57/10), dont les axes stratégiques
préconisent de renforcer les milieux sains, de permettre la participation et l’autonomisation des
communautés et la mobilisation de la société civile, de consolider la gouvernance et l’action
intersectorielle en vue d’agir sur les déterminants sociaux de la santé, et de renforcer les systèmes
et les services sanitaires par l’intégration d’une approche de promotion de la santé afin d’améliorer la
santé et le bien-être des populations des Amériques ;
(PP2) Reconnaissant l’importance de renouveler la promotion de la santé dans la Région dans le
contexte des objectifs de développement durable, du Programme d’action sanitaire durable pour les
Amériques 2018-2030, de la Stratégie pour l’accès universel à la santé et la couverture sanitaire universelle
et du Plan stratégique 2020-2025 de l’Organisation panaméricaine de la Santé afin d’améliorer la santé
et le bien-être des populations des Amériques,
DÉCIDE :
(OP)1. D’approuver la Stratégie et plan d’action sur la promotion de la santé dans le contexte des objectifs
de développement durable 2019-2030 (document CD57/10).
(OP)2. De prier instamment les États Membres, conformément aux objectifs et aux indicateurs fixés
dans le Plan d’action, et en tenant compte de leurs propres contextes et de leurs propres priorités :
a) de promouvoir la mise en œuvre de la Stratégie et plan d’action sur la promotion de la santé dans le
contexte des objectifs de développement durable 2019-2030 afin de progresser efficacement quant
à sa mise en œuvre.
40
CD57/10
Annexe C
1. Point de l’ordre du jour : 4.8 – Stratégie et plan d’action sur la promotion de la santé dans le
contexte des objectifs de développement durable 2019-2030
Résultat intermédiaire 18 : Capacité accrue des acteurs de la santé à traiter des déterminants
sociaux et environnementaux de la santé selon une approche intersectorielle et en donnant la
priorité aux groupes en situation de vulnérabilité.
Résultat intermédiaire 19 : Renforcement de la promotion de la santé et réduction des inégalités
dans le cadre de l’approche de la santé dans toutes les politiques, de la diplomatie de la santé
et de l’action intersectorielle.
3. Incidences financières :
a) Coût estimatif total de la mise en œuvre de la résolution sur toute sa durée (activités et
personnel compris) :
Pour être couronnés de succès, la stratégie et plan d’action doit pouvoir compter sur le soutien
continu des États Membres et sur l’allocation de ressources financières et humaines à la
promotion de la santé. Le budget annuel total estimé pour la mise en œuvre par l’OPS de la
stratégie et plan d’action est d’environ US$ 2 millions. Par conséquent, le coût total estimé pour
mettre en œuvre la résolution sur toute sa durée (de 2019 à 2030) est d’environ US$ 22 millions.
Grâce à sa capacité technique, le Bureau sanitaire panaméricain favorisera la coopération
technique parmi les pays et les territoires, et s’emploiera à renforcer les réseaux qui existent
dans la Région en vue d’obtenir les ressources requises pour atteindre les objectifs de la stratégie
et plan d’action. La somme calculée pour les ressources humaines (voir tableau ci-dessous) tient
compte du personnel actuel de l’OPS assigné au Plan stratégique 2014-2019 de l’OPS, domaine
programmatique 3.4, au niveau régional et au niveau des pays. Les sommes estimées pour les
activités (formation, consultants, déplacements et réunions, publications et fournitures) ont été
calculées en tenant compte des fonds ordinaires et des contributions volontaires qui devront
être mobilisés tout au long de la durée de la stratégie et plan d’action.
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c) Sur le coût estimatif indiqué au point b), quel montant peut être inclus dans les activités
programmées existantes ?
Le financement actuellement disponible pour la promotion de la santé grâce au budget ordinaire
de l’OPS, aux contributions de l’OMS et aux sources extrabudgétaires sera appliqué à la stratégie
et plan d’action. On s’efforcera aussi de mobiliser des ressources pour soutenir la mise en œuvre
de la stratégie et plan d’action.
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CD57/10
Annexe D
1. Point de l’ordre du jour : 4.8 – Stratégie et plan d’action sur la promotion de la santé dans le
contexte des objectifs de développement durable 2019-2030
4. Liens entre ce point de l’ordre du jour et le Programme d’action sanitaire durable pour les
Amériques 2018-2030 :
Les interventions de promotion de la santé joueront un rôle important pour l’atteinte des
cibles des objectifs de développement durable en matière de santé et contribueront à créer
une distribution plus participative, plus dynamique et plus équitable de la santé dans la Région
des Amériques. La Stratégie et plan d’action sur la promotion de la santé dans le contexte des
objectifs de développement durable 2019-2030 aborde plusieurs des domaines d’intervention
du Programme d’action sanitaire durable pour les Amériques 2018-2030, dont les suivants :
• Objectif 1 : élargir l’accès équitable à des services de santé complets, intégrés, de qualité, axés
sur la personne, la famille et la communauté, avec un accent particulier sur la promotion de
la santé et la prévention des maladies.
• Objectif 2 : renforcer le rôle directeur et la gouvernance de l’autorité sanitaire nationale, tout
en encourageant la participation sociale.
• Objectif 3 : renforcer la gestion et le perfectionnement des ressources humaines pour la
santé avec des compétences facilitant une approche intégrale de la santé.
• Objectif 7 : développer la capacité de production, de transfert et d’utilisation des données
probantes et des connaissances en matière de santé, en encourageant la recherche et
l’innovation, ainsi que l’utilisation de la technologie.
• Objectif 9 : réduire la morbidité, le handicap et la mortalité découlant des maladies non
transmissibles, des traumatismes, de la violence et des troubles de santé mentale.
• Objectif 11 : réduire l’inégalité et l’iniquité en matière de santé au moyen d’approches
intersectorielles, multisectorielles, régionales et infrarégionales concernant les déterminants
sociaux et environnementaux de la santé.
o (USA 213) centre collaborateur de l’OMS pour la recherche sur les milieux sains
• Autres agences onusiennes, dont l’UNICEF, le Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD), la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes
des Nations Unies (CEPALC), le Programme des Nations Unies pour les établissements
humains (ONU-Habitat) et l’Organisation internationale du travail (OIT)
7. Meilleures pratiques appliquées dans ce secteur et exemples tirés des pays de la Région
des Amériques :
• Mise sur pied de programmes et de réseaux de milieux favorisant la santé, tels que les
écoles-santé, les universités-santé et les lieux de travail-santé.
• Création, entretien et réactivation de programmes et de réseaux de municipalités, de villes et
de communautés saines, dans le contexte d’un mouvement régional récent visant à établir
en bonne et due forme un réseau de municipalités saines en Amérique. On peut citer comme
exemples notables : Medellín, Cali, Bogotá et Paipa en Colombie ; Curitiba, Guarulhos et
São Paulo au Brésil ; La Granja, au Chili ; Cienfuegos, à Cuba ; et Buenos Aires, en Argentine.
• Mise en œuvre d’une action intersectorielle pour la santé et l’équité en santé, y compris des
programmes de transfert conditionnel en espèces qui agissent sur les déterminants sociaux
de la santé (par exemple la pauvreté) et des programmes intersectoriels de protection
sociale qui créent des services et des milieux globaux permettant aux gens de vivre en santé,
par exemple « Crece Contigo » au Chili.
• Mesures favorisant la participation et la mobilisation des communautés, telles que
l’établissement de budgets participatifs et les mouvements de défense des droits des
personnes en situation de vulnérabilité.
Pour être couronnés de succès, la stratégie et plan d’action doit pouvoir compter sur le soutien
continu des États Membres et sur l’allocation de ressources financières et humaines à la promotion
de la santé. Le budget annuel total estimé pour la mise en œuvre par l’OPS de la stratégie et
plan d’action est d’environ US$ 2 millions. Par conséquent, le coût total estimé pour mettre en
œuvre la résolution sur toute sa durée (de 2019 à 2030) est d’environ US$ 22 millions. Grâce à sa
capacité technique, le Bureau sanitaire panaméricain favorisera la coopération technique parmi
les pays et les territoires, et s’emploiera à renforcer les réseaux qui existent dans la Région en
vue d’obtenir les ressources requises pour atteindre les objectifs de la stratégie et plan d’action.
OPS/FPL/IM/22-0006
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