TD18 Alg Lin 1 Corr

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TD 18
Espaces vectoriels

1 Exercices corrigés en classe


Exercice 1. Les ensembles suivants sont-ils des espaces vectoriels ?

1. E = {(α, 0, 2α + β); α et β ∈ R}. 6. L’ensemble des polynômes dont 1 est ra-


3
2. F = {(a, y , x) ∈ R , x + y + z = −1}. cine double.
 
1
3. N = {(x, y ) ∈ R2 , x 2 = y 2 }. N
7. (un )n∈N ∈ C | un ∼ .
n→+∞ n
4. L’ensemble des fonctions croissantes.   
1
5. L’ensemble des polynômes de degré n. 8. (un )n∈N ∈ CN | un→+∞ =o
n

Exercice 2. 1. Dans RR , la fonction x 7→ ex est-elle combinaison linéaire de (x 7→ x k )k∈N ?


     
1 0 1
2. La famille 0 , 0 , 1 est-elle libre dans R3 ?
1 1 1
3. La famille (t 7→ t α )α∈R est-elle libre dans l’ensemble des fonctions de R∗+ dans R ?
4. Montrer que R2 [X] = Vect((X − 1)2 , X 2 − 1, (X + 1)2 ).

Correction
Plusieurs possibilités, mais je vais utiliser la propriété de cours disant que si l’on fait une
combinaison linéaire dans un vect, on ne change pas le vect ! On écrit

Vect((X − 1)2 , X 2 − 1, (X + 1)2 ) = Vect(X 2 − 2X + 1, X 2 − 1, X 2 + 2X + 1)


= Vect(X 2 − 2X + 1 + X 2 + 2X + 1, X 2 − 1, X 2 + 2X + 1)
= Vect(2X 2 + 2, X 2 − 1, X 2 + 2X + 1)
= Vect(X 2 + 1, X 2 − 1, X 2 + 2X + 1)
= Vect(X 2 + 1, X 2 − 1 − (X 2 + 1), X 2 + 2X + 1 − (X 2 + 1))
= Vect(X 2 + 1, −1, 2X)
= Vect(X 2 , −1, 2X)
= Vect(1, X, X 2 ) = R2 [X]

5. Donner, dans C 1 (R, R), un supplémentaire de F = {f ∈ C 1 (R, R), f (0) = 0}, puis un
supplémentaire de G = {f ∈ C 1 (R, R), f (0) = f 0 (0) = 0}.

Exercice 3. Soit A une matrice de Mn (K), differente de 0n . Soit ϕ l’application qui à toute matrice
M de Mn (K) associe Tr(M)A.
1. Démontrer que ϕ ∈ L (Mn (K)).
2. Déterminer ker(ϕ). ϕ est-elle injective ?
3. ϕ est-elle sujective ?

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Exercice 4. Soit u un endomorphisme d’un K-espace vectoriel E. Si λ ∈ K, le sous-espace propre


associé à λ est l’ensemble noté Eλ (u) = {x ∈ E, u(x) = λx}.
1. Soit λ ∈ K. Démontrer que Eλ (u) = ker(ϕλ ), avec ϕλ un endomorphisme à préciser.
2. Soient λ et µ dans K tels que λ 6= µ. Démontrer que Eλ (u) et Eµ (u) sont en somme directe.
3. Soit v ∈ L (E) tel que u ◦ v = v ◦ u. Démontrer que pour tout λ ∈ K, Eλ (u) est stable par v .
4. Soit (x1 , . . . , xr ) ∈ E r , non nuls, (λ1 , . . . , λr ) ∈ Kr deux à deux distincts, tels que pour tout
i dans J1, r K, u(xi ) = λi xi . On va démontrer que la famille (x1 , . . . , xr ) est libre dans E.
(a) Première preuve. Démontrer le résultat par récurrence sur r .
(b) Deuxième preuve. r est fixé. Soit (µ1 , . . . , µr ) dans Kr tels que µ1 x1 + · · · + µr xr = 0.
• Démontrer que pour tout k dans N, µ1 λk1 x1 + · · · + µr λkr xr = 0.
• Démontrer que pour tout P dans K[X], µ1 P (λ1 )x1 + · · · + µr P (λr )xr = 0.
• En utilisant l’interpolation de Lagrange, conclure.
5. Application. Soit u défini sur Rn [X] par : ∀P ∈ Rn [X], u(P ) = XP 0 .
(a) Démontrer que u est un endomorphisme.
(b) Déterminer, pour k dans J0, nK, Ek (u).

Exercice 5. Soit E un K-ev, p et q deux projecteurs de E. Soit r = p + q.


1. Montrer que r est un projecteur si et seulement si p ◦ q = q ◦ p = 0.

Correction
Supposons que p ◦ q = q ◦ p = 0. Alors

(p + q) ◦ (p + q) = p ◦ p + p ◦ q + q ◦ p + q ◦ q
= p ◦ p + q ◦ q par hypothèse.
= p + q car p et q sont des projecteurs.

Suppsons maintenant que p + q est un projecteur. On a alors (p + q) ◦ (p + q) = p + q.


Donc p ◦ p + p ◦ q + q ◦ p + q ◦ q = p + q, donc

p ◦ q + q ◦ p = 0.

En composant à gauche par p, on obtient p ◦ q + p ◦ q ◦ p = 0. En composant à droite


par p, on obtient p ◦ q ◦ p + q ◦ p = 0, donc p ◦ q = q ◦ p, donc 2p ◦ q = 0 donc
p ◦ q = q ◦ p = 0.

2. On suppose que r est un projecteur. Déterminer ker(r ) et Im(r ).

Correction
En adaptant la question précédente, montrons que Im(p + q) = Im(p) + Im(q) et
ker(p + q) = ker(p) ∩ ker(q). On a, comme r est un projecteur, p ◦ q = q ◦ p = 0.
• Image.
Soit y ∈ Im(p + q). Alors on dispose de x dans E tel que y = (p + q)(x) =
p(x) + q(x). Or p(x) ∈ Im(p) et q(x) ∈ Im(q) donc y ∈ Im(p) + Im(q).

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Soit y ∈ Im(p) + Im(q). Alors on dispose de f ∈ Im(p) et g ∈ Im(q) tels que


y = f + g. Calculons alors

(p + q)(y ) = p(f ) + q(f ) + p(g) + q(g).

Or, f ∈ Im(p) donc p(f ) = f . Donc q(f ) = q(p(f )) = 0. De même p(g) = 0 et


q(g) = g. Donc (p + q)(y ) = f + g = y donc y ∈ Im(p + q).
• Noyau.
Soit x ∈ ker(p + q). Alors (p + q)(x) = 0. Donc p(x) = −q(x). Donc en composant
par p à gauche, p ◦ p(x) = −p ◦ q(x). Or p ◦ p = p et p ◦ q = 0, donc p(x) = 0,
donc x ∈ ker(p). De même q(x) = 0, i.e. x ∈ ker(q).
Soit x ∈ ker(p) ∩ ker(q). Alors (p + q)(x) = p(x) + q(x) = 0 + 0 = 0. Donc
x ∈ ker(p + q).

2 Espaces vectoriels
2.1 Définition

Exercice 6. #
G##
Parmi tous ces ensembles, lesquels sont des espaces vectoriels ?

1. E = {(α, 0, 2α + β); α et β ∈ R}. 2. F = {(α + 1, α, −α); α ∈ R}.


3. G = {(x, y , z) ∈ R3 ; x + 2y + 2z = 0}. 4. H = {(x, y , z) ∈ R3 ; x + y + z = 1}.
5. J = {(x, y , z) ∈ R3 ; x + y + z > 0}. 6. K = {(x, y , z) ∈ R3 ; x = y = 2z}.
7. L = {(x, y ) ∈ R2 ; x + y 6 1}. 8. M = {(x, y ) ∈ R2 , (x − 1)2 + y 2 = 1}.
9. N = {(x, y ) ∈ R2 , x 2 = y 2 }.

Correction
(i) E est un espace vectoriel E = Vect(u, v ) où u = (1, 0, 2) et v = (0, 0, 1).
(ii) F n’est pas un espace vectoriel car (0, 0, 0) ∈
/ F.
(iii) G est un espace vectoriel (c’est un plan de R3 ).
(iv) H n’est pas un espace vectoriel : 0 ∈
/ H.
(v) J n’est pas un espace vectoriel : même si 0 ∈ J, on remarque par exemple que (1, 1, 1) ∈ J
mais −1(1, 1, 1) = (−1, −1, −1) ∈ / J.
(vi) K est un espace vectoriel (c est une droite de R3)
(vii) L n’est pas un espace vectoriel : (−1, −1) ∈ L mais pas (−1).(−1, −1).
(viii) M n’est pas un espace vectoriel : c’est le cercle de centre (1, 0) et de rayon 1.
(ix) N n’est pas un espace vectoriel : c’est la réunion de deux droites (on peut par exemple
dire que (1, 1) ∈ N, (−1, 1) ∈ N mais (1, 1) + (−1, 1) = (0, 2) ∈
/ N.

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Exercice 7. #G#
Parmi tous ces ensembles, lesquels sont des espaces vectoriels ?
(i) L’ensemble des fonctions de R dans R, croissantes.

Correction
Non, car x 7→ x est dans cet ensemble mais pas x 7→ −x.

(ii) {P ∈ R[X], P (0) = 1}.

Correction
Non, car 0 n’appartient pas à cet ensemble.

(iii) L’ensemble des suites réelles convergentes.

Correction
Oui ! Montrons-le, en montrant que c’est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel
des suites réelles. Notons E cet ensemble.
• E est bien inclus dans l’ensemble des suites réelles.
• E n’est pas vide car la suite nulle est convergente.
• Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux éléments de E, λ et µ deux réels. Comme (un )n∈N
et (vn )n∈N sont convergentes, (λun + µvn )n∈N aussi. Donc (λun + µvn )n∈N ∈ E
Donc E est un sous-espace vectoriel de RN .

(iv) L’ensemble des suites monotones.

Correction
Non ! Car si l’on prend (un )n∈N = (n2 )n∈N et (vn )n∈N = (−2n)n∈N , les deux sont mo-
notones mais (wn )n∈N = (un + vn )n∈N = (n(n − 2))n∈N , et donc w0 = 0, w1 = −1 et
w2 = 0, donc (wn )n∈N n’est pas monotone.

(v) L’ensemble des suites qui s’écrivent comme la somme d’une suite croissante et d’une suite
décroissante.

Correction
Oui ! Montrons-le, en montrant que c’est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel
des suites réelles. Notons F cet ensemble.
• F est bien inclus dans l’ensemble des suites réelles.
• F n’est pas vide car la suite nulle est somme de la suite nulle, qui est croissante, et
de la suite nulle, qui est décroissante.
• Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux éléments de F , λ et µ deux réels. On écrit
(un )n∈N = (an )n∈N + (bn )n∈N et (un )n∈N = (cn )n∈N + (dn )n∈N avec (an )n∈N et
(cn )n∈N croissantes, (bn )n∈N et (dn )n∈N décroissantes. Alors

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— Si λ et µ sont strictement positives, alors (λan + µcn )n∈N est croissante et


(λbn + µdn )n∈N est décroissante. Donc (λun + µvn )n∈N appartient à F .
— Si λ et µ sont négatives, alors (λan +µcn )n∈N est décroissante et (λbn +µdn )n∈N
est croissante. Donc (λun + µvn )n∈N appartient à F .
— Si λ > 0 et µ 6 0 , alors (λan + µdn )n∈N est croissante et (λbn + µcn )n∈N est
décroissante. Donc (λun + µvn )n∈N appartient à F .
— Si λ 6 0 et µ > 00 , alors (λbn + µcn )n∈N est décroissante et (λan + µdn )n∈N
est croissante. Donc (λun + µvn )n∈N appartient à F .
Donc E est un sous-espace vectoriel de RN .

Exercice 8. # G# Montrer que F = {f : R → R, ∃A > 0, ∀x ∈ R, |f (x)| 6 A|x|} est un sous-espace


vectoriel, mais que F = {f : R → R, ∀x ∈ R, |f (x)| 6 |x|} n’en est pas un.

Correction
Déjà la fonction nulle appartient à F . Ensuite, si f et g sont dans F , on dispose de A et de B
strictement positifs tels que pour tout x dans R, |f (x)| 6 A|x| et |g(x)| 6 B|x|. Donc, si λ et
µ sont dans R, et x est dans R, |λf (x) + µg(x)| 6 (|λ|A + |µ|B)|x|, donc λf + µg est dans
F . Donc F est un sous-espace vectoriel de RR .
En revanche ϕ : x 7→ |x| est dans G mais pas 2ϕ. Donc G n’est pas un sev de RR .

2.2 Combinaisons linéaires et Vect, familles libres


Exercice 9. Combinaisons linéaires. ##
1. On considère les vecteurs v1 = (−1, 2, 1), v2 = (2, 3, −3) et v3 = (−3, −1, m), où m est un
réel. À quelle condition sur le paramètre m le vecteur v3 est-il combinaison linéaire de v1 et
v2 ?

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Correction
On résout le système v3 = xv1 + y v2 d’inconnues x et y réelles.

−x + 2y = −3

2x + 3y = −1

x − 3y = m

En faisant L2 ← L2 + 2L1 et L3 ← L3 + L1 , on obtient



−x + 2y
 = −3
7y = −7

−y =m−3

D’où
(
y = −1
x = 2y + 3 = 11 =m−3
Donc il y a une unique solution si, et seulement si m = 4.

2. Dans Rn [X], P = 16X 3 − 7X 2 + 21X − 4 est-il combinaison linéaire de Q = 8X 3 − 5X 2 + 1


et de R = X 2 + 7X − 2 ?

Correction
Oui, 2Q + 3R = P .

3. Dans RR , x 7→ cos(2x) est-il combinaison linéaire de x 7→ 1 et de x 7→ cos2 (x) ? De x 7→ sin(x)


et x 7→ cos(x) ?

Correction
Oui pour la première ! cos(2x) = 2 cos2 (x) − 1.
Mais non pour la seconde : supposons qu’il existe λ et µ tels que pour tout x dans R,

cos(2x) = λ sin(x) + µ cos(x).


π
En évaluant en x = 0, on obtient µ = 1. En évaluant en x = , on obtient λ = −1.
2
π
Donc cos(2x) = − sin(x) + cos(x). Ceci est absurde, en évaluant en − , on obtient
2
−1 = 1.

Exercice 10. # Trouver une condition nécessaire et suffisante pour


 qu’un vecteur du C-espace
vectoriel C3 soit combinaison linéaire des vecteurs 1, j, j 2 , j, j 2 , 1 , j 2 , 1, j .


Correction

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     2  
1 j j x
On note u =  j , v = j 2  et w =  1 . Soit y  ∈ C3 , (λ, µ, ν) ∈ C3 . Alors
j2 1 j z
2
+ νj 2 = x
 
λ + µj + νj = x
 λ + µj

2
λj + µj + ν = y ⇔ λ + µj + νj 2 = j 2 y L2 ← j 2 L2

 2 
λj + µ + νj = z λ + µj + νj 2 = jz L3 ← jL3

+ νj 2 = x

λ + µj

⇔ 0 = j 2 y − x L 2 ← j 2 L2

0 = jz − x L3 ← jL3

 
x
Donc une CNS pour qu’un vecteur y  soit combinaison linéaire de (u, v , w ) est x = j 2 y =
z
jz.

Exercice 11. G# Les systèmes suivants de vecteurs sont-ils libres ?


#
(i) E = R3 , u1 = (1, 1, 1), u2 = (1, a, b), u3 = (1, a2 , b2 ) (on discutera selon la valeur de a et
b)

Correction
Il faut résoudre un système linéaire : xu1 + y u2 + z u3 =0:
 

 x +y +z =0 
 x +y +z =0
x + ay + a y = 0 ⇔ (a − 1)y + (a2 − 1)z
2
= 0 L2 ← L2 − L1 ⇔ (S)
= 0 L3 ← L3 − L1
 
x + by + b2 y = 0 (b − 1)y + (b2 − 1)z
 

Si a = 1 ou b = 1, ou a = b alors la deuxième ligne s’annule, donc on a un système


échelonné avec deux équations uniquement, donc il admet des solutions non triviales.
Donc la famille n’est pas libre. En revanche, on suppose que a 6= 1 et b 6= 1. Alors

 x +y +z =0

(S) ⇔ y + (a + 1)z = 0 L2 ← L2 /(a − 1)
y + (b + 1)z = 0 L3 ← L3 /(b − 1)



 x +y +z =0

⇔ y + (a + 1)z = 0
(b − a)z = 0 L3 ← L3 − L2

On a alors un système échelonné à trois équations, trois inconnues, donc il n’a qu’une
seule solution, la solution nulle, donc la famille est libre !

(ii) E = RR , f1 : x 7→ sin(x + 1), f2 : x 7→ sin(x + 2), f3 : x 7→ sin(x + 3).

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Correction
Question plus piégeuse, mais en fait assez simple. Il faut savoir qu’il y a des formules
p+q p−q
permettant d’explrimer sin(p) + sin(q) en fonction de et :
2 2
   
p+q p−q
sin(p) + sin(q) = 2 sin cos .
2 2

Donc pour tout x dans R,

f1 (x) + f3 (x) = sin(x + 1) + sin(x + 3)


   
x + 1 + (x + 3) x + 1 − (x + 3)
= 2 sin cos
2 2
= 2 sin (x + 2) cos (−1)
= 2 cos(1)f2 (x).

Cette égalité étant vraie pour tout x dans R, f1 − 2 cos(1)f2 + f3 = 0, donc la famille est
liée.

(iii) E = RR , f1 : x 7→ ln(x + 1), f2 : x 7→ f1 ◦ f1 , f3 : x 7→ f1 ◦ f1 ◦ f1 .

Correction
Soient λ, µ et ν tels que λf1 + µf2 + νf3 = 0. Alors pour tout x tel que f1 (x) 6= 0,

f2 33
λ+µ +ν = 0.
f1 f1
ln(u) f2 (x) f3 (x)
Or, quand u → +∞, −→ 0, donc −→ 0, donc −→ 0. Donc, par
u u→+∞ f1 (x) x→+∞ f1 (x) x→+∞
unicité de la limite, λ = 0. De même on montre que µ et ν sont nuls.

(iv) E = RR , (fa )a∈R où fa : x 7→ eax .

Correction
n
X
SOIENT n ∈ N, (a1 , . . . , an ) ∈ Rn et (λ1 , . . . , λn ) tels que λi fai = 0, i.e. tels que
i=1
pour tout x,
n
X
λi eai x = 0.
i=1

Sans perte de généralité, on peut supposer que a1 < a2 < · · · < an . Soit alors

A = {i ∈ J1, nK, λi 6= 0}.

Si A est vide, c’est gagné. Sinon soit p = sup(A). Alors


p
X
λi eai x = 0,
i=1

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avec λp 6= 0. Alors, en divisant par epx et en faiant x vers +∞< on obtient λp = 0


absurde ! Donc A = ∅.

Exercice 12. #
1. Soient P et Q deux éléments de R[X] tels que ∀x ∈ R, P (x) sin(x) + Q(x) cos(x) = 0.
Montrer que P = Q = 0.

Correction
Pour tout entier naturel k,

P (2kπ) sin(2kπ) + Q(2kπ) cos(2kπ) = 0,

i.e. Q(2kπ) = 0. Donc


 π Q admet
 une infinité de racines, donc Q est nul. De même, pour
tout k dans N, P + 2kπ = 0 donc P est nul.
2

2. On pose, pour (p, q) ∈ N2 , fp : x 7→ x p sin(x) et gq : x 7→ x q cos(x). Que peut-on dire de la


famille (fp )p>0 ∪ (gq )q>0 ?

Correction
Soient λ0 , . . . , λn et µ0 , . . . , µm n + m réels tels que
n
X m
X
λp fp + µq gq = 0.
p=0 q=0

n
X m
X
Alors si l’on pose P (X) = λp X p et Q(X) = µq X q , on a, pour tout x de R,
p=0 q=0
P (x) sin(x) + Q(x) cos(x) = 0. Donc, par la question précédente, P = Q = 0.

Exercice 13. # Soit E un K-ev, (u1 , . . . , un ) une famille d’éléments de E. Pour tout k, on pose
vk = u1 + · · · + uk .
1. Démontrer que (u1 , . . . , un ) est libre si et seulement si (v1 , . . . , vn ) est libre.
2. Démontrer que (u1 , . . . , un ) est génératrice si et seulement si (v1 , . . . , vn ) est génératrice.

Exercice 14. Un excursion dans un Q-espace vectoriel. G Soit (pi )i∈N la suite croissante des
#
nombres premiers (p1 = 2, p2 = 3, . . .)
1. Montrer que pour tout p ∈ N∗ , si une combinaison linéaire à coefficients dans Q des vecteurs
(ln (pk ))k=1,2,...,p du Q-espace vectoriel (R, +, .) est nulle, alors tous les coefficients sont nuls.
2. En déduire qu’il ne peut pas exister un ensemble fini de nombres réels (xi )i∈I (où I est un
ensemble fini) tel que pour tout réel x, il existe une famille (qi )i∈I de nombres rationnels
X
tels que x = qi .xi . Ceci s’interprète en disant que (R, +, .) est un Q-espace vectoriel de
i∈I
dimension infinie.

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2.3 Somme de sous-espaces vectoriels, espaces vectoriels supplémentaires


Exercice 15. G# Soit E = R3 , et soient
#
• F = {(x, y , z) ∈ R3 , x − y + z = 0}
• g = (1, 1, 1) et G = Vect(g).
1. Montrer que F est un sous-espace vectoriel de E.

Correction
Déjà F est non vide parce que (0, 0, 0) ∈ F .
Ensuite, si (x, y , x) et (x 0 , y 0 , z 0 ) sont dans F , et λ et µ sont dans R, alors

λ(x, y , z) + µ(x 0 , y 0 , z 0 ) = (λx + µx 0 , λy + µy 0 , λz + µz 0 ),

et

(λx + µx 0 ) − (λy + µy 0 ) + (λz + µz 0 ) = λ(x − y + z) + µ(x 0 − y 0 + z 0 ) = 0,

donc λ(x, y , z) + µ(x 0 , y 0 , z 0 ) ∈ F , donc F est un sous-espace vectoriel de E.


Rq méthode : remarquez bien que puisque F est défini par une condition, pour vérifier
l’appartenance à F , il suffit de vérifier cette condition !

2. En résolvant le système x − y + z = 0, déterminer une base de F .

Correction
On résout le système x − y + z = 0. Il est déjà échelonné, donc on pose z = α et y = β,
d’où x = −α + β, donc l’ensemble des solutions du système est
      
 −α + β  −1 1
 β  , (α, β) ∈ R2 = Vect(u, v ), où u =  0  , v = 1 .
α 1 0
 

Donc (u, v ) engendre F et est libre dans F , donc (u, v ) forme une base de F .

3. Montrer que E = F ⊕ G.

Correction
 
1
On pose w = 1. Pour montrer que E = F ⊕ G, il suffit de montrer qu’en concaténant
1
les bases de F et de G, on obtient une base de E : résolvons pour cela le système

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 
a
λu + µv + νw = b , d’inconnues réelles λ, µ, ν. La matrice du système est
c
   
−1 1 1 a −1 1 1 a
0 1 1 b  −→  0 1 1 b 
1 0 1 c 0 1 2 a + c L3 ← L3 + L1
 
1 −1 −1 −a L1 ← −L1
−→ 0 1 1 b 
0 1 2 a+c
 
1 0 0 b−a L1 ← L1 + L2
−→ 0 1 1 b 
0 0 1 a − b + c L3 ← L3 − L2
 
1 0 0 b−a
−→ 0 1 0 −a + 2b − c  L2 ← L2 − L3
0 0 1 a−b+c

Donc le système a une unique solution, λ = b − a, µ = −a + 2b − c et ν = a − b + c.


Donc (u, v , w ) est une base de R3 , donc la somme est directe.

4. Soit p le projecteur sur G parallèlement à F . Si (x, y , z) ∈ R3 , déterminer les coordonnées de


p(x, y , z).

Correction
Par l’expression précédente, on sait que pour tout (x, y , z) dans F , on a
 
x
y  = (y − z)u + (−x + 2y − z)v + (x − y + z)w ,
z

donc la composante selon G de (x, y , z) est (x − y + z)w , donc

p(x, y , z) = (x − y + z, x − y + z, x − y + z).

Exercice 16. G# Soient F, G et H des sous-espaces vectoriels d’un K-espace vectoriel E. Montrer
#
que :
(i) (F ∩ G) + (F ∩ H) ⊂ F ∩ (G + H)

Correction
Soit x ∈ (F ∩ G) + (F ∩ H). On dispose de y ∈ F ∩ G et de z ∈ F ∩ H tels que x = y + z.
Alors y ∈ F , z ∈ F , donc x ∈ F . De plus, y ∈ G, z ∈ H, donc x ∈ G + H. Donc
x ∈ F ∩ (G + H).

(ii) F + (G ∩ H) ⊂ (F + G) ∩ (F + H).

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Correction
Soit x ∈ F + (G ∩ H). Alors on dispose de y ∈ F , de z ∈ G ∩ H, tels que x = y + z.
Alors y ∈ F , z ∈ G, donc x ∈ F + G. De même, y ∈ F , z ∈ H, donc x ∈ F + H. Donc
x ∈ F + H.

Exercice 17. #
Soient E1 , E2 , E
3 trois sous-espaces vectoriels d’un K-espace vectoriel E.
E1 + E3 = E2 + E3 ,

On suppose que E1 ∩ E3 = E2 ∩ E3 ,

E1 ⊂ E2 .

1. Montrer que E1 = E2 .

Correction
Montrons que E2 ⊂ E1 . Soit x ∈ E2 . Alors x ∈ E2 + E3 = E1 + E3 , donc on dispose
de y dans E1 et de z dans E3 tels que x = y + z. Alors y ∈ E1 , donc y ∈ E2 , donc
z = x − y ∈ E2 , donc z ∈ E2 ∩ E3 = E1 ∩ E3 . Donc z ∈ E1 , donc y + z ∈ E1 , i.e.
x ∈ E1 . D’où le résultat.

2. En déduire le corollaire suivant : si E1 ⊕ E3 = E2 ⊕ E3 et E1 ⊂ E2 , alors E1 = E2 .

Correction
Il suffit de remarquer qu’en cas de somme directe, on a E1 ∩ E3 = E2 ∩ E3 = {0}.

3. Montrer que le résultat est faux si on ne suppose pas E1 ⊂ E2 .

Correction
Il suffit de prendre trois droites du plan deux à deux non confondues.

Exercice 18. # Soit (α0 , . . . , αn ) n + 1 réels deux à deux distincts, et

F = {P ∈ R[X], P (α0 ) = · · · = P (αn ) = 0},


G = Rn [X].

Montrer que F et G sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de R[X].

Correction
Soit P dans R[X].
Analyse. Supposons que P = Q + R avec Q dans F et R dans G. Comme Q ∈ F , on sait
que Q(α1 ) = · · · = Q(αn ) = 0. Comme les (αi )16i6n sont deux à deux distincts, on en
n
Y
déduit que (X − α1 ) . . . (X − αn ) sont deux à deux distincts, donc si A = (X − αi ), alors
i=1
Q = AS. Donc P = AS + R avec deg(R) < deg(A). Par unicité de la division euclidienne des
polynômes, S est le quotient et R est le reste de la division euclidienne de P par A. D’où l’unicité.

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Synthèse. Soit (S, R) le quotient et le reste de la division euclidienne de P par A. Posons


Q = AS.
• par définition de la division euclidienne, R ∈ Rn [X].
• par définition de la division euclidienne, P = AS + R.
• par définition de A, pour tout i dans J1, nK, A(αi ) = 0 donc Q(αi ) = 0 donc Q ∈ F .
D’où l’existence, et la supplémentarité !

Exercice 19. G Soient E, F et G les trois sous-ensembles suivants de RN :


#

E = {(un )n>0 , ∀n ∈ N, un+3 − un+2 − un+1 + un = 0}.


F = {(un )n>0 , ∀n ∈ N, un+1 + un = 0}.
G = {(un )n>0 , ∀n ∈ N, un+2 − 2un+1 + un = 0}.

1. Montrer que E, F et G sont des sous-espaces vectoriels de RN .

Correction
La vérification « à la main » ne pose pas de problème, mais je voudrais présenter une
autre méthode, liée aux applications linéaires. Soit S l’application de shift :

RN → RN
S:
(un )n∈N 7→ (vn )n∈N = (un+1 )n∈N .

Alors S est linéaire, et E = ker(S 3 −S 2 −S+Id), F = ker(S+Id), G = ker(S 2 −2S+Id),


donc E, F et G sont des espaces vectoriels.

2. Montrer que F et G sont deux sous-espaces supplémentaires de E.

Correction
Déjà on vérifie que F et G sont dans E.
• si (un ) est dans F , alors pour tout entier naturel n, un+1 + un = 0, et donc

(un+3 + un+2 ) − 2(un+2 + un+1 ) + (un+1 + un ) = 0,

donc (un ) est dans E.


• si (un ) est dans G, alors pour tout entier naturel n, un+2 − 2un+1 + un , i.e.

un+3 − 2un+2 + un+1 + un+2 − 2un+1 + un = 0,

i.e. un+3 − un+2 − un+1 + un = 0, donc (un ) est dans E.


Ensuite, pour montrer que F et G sont supplémentaires, décrivons plus en détail les
éléments de F et de G :
• les éléments de F sont les suites vérifiant un+1 = −un , i.e. les suites géométriques
de raison −1, i.e. les suites de la forme a.(−1)n , avec a un réel.

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• les éléments de G sont les suites vérifiant la relation de récurrence un+2 − 2un+1 +
un = 0, i.e., comme 1 est racine double du polynôme carctéristique de la relation
de récurrence, les suites de la forme b + cn, avec b et c deux réels.
Montrons alors que toute suite de E s’écrit de manière unique sous la forme a.(−1)n +
b + cn, avec a, b et c trois réels.
Analyse. Soit (un ) dans E telle que pour tout entier naturel n, un = a.(−1)n + b + cn,
avec a, b et c trois réels. Alors

u0 = a + b,

u1 = −a + b + c,

u2 = a + b + 2c,

u2 − u0 2u1 + 3u0 − u2 u0 − 2u1 + u2


donc c = , b = et a = . D’où l’unicité de la
2 4 4
décomposition.
Synthèse. Soit (un ) dans E. Posons pour n dans N,

vn = a.(−1)n + b + cn,
u2 − u0 2u1 + 3u0 − u2 u0 − 2u1 + u2
avec c = ,b= et a = . Alors u0 = v0 , u1 = v1 ,
2 4 4
u2 = v2 et pour tout entier naturel n, on a un+3 = un+2 + un+1 − un et vn+3 = vn+2 +
vn+1 − vn , donc par une récurrence immédiate, vn = un pour tout entier naturel n.

3 Applcations linéaires
3.1 Définitions

Exercice 20. ## Les applications suivantes sont-elles linéaires ?

R2 → R R3 → R3
1. ϕ : 2. f :
(x, y ) 7→ xy (x, y , z) 7→ (x, xy , x − z)

R3 → R3 R3 → R3
3. g : 4. h :
(x, y , z) 7→ (x + y , 2x + 5z , 0) (x, y , z) 7→ (x − 3y , x + y , z + 2)

R[X] → R[X] R[X] → R[X]


5. θ : 6. ψ :
P 7→ P 0 − P 2 P (X) 7→ P (X + 1)

{suites convergentes} → R Mn (R) → Mn (R)


7. κ : 8. ϕ :
(un )n∈N 7→ lim un M 7→ M T
n→∞

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Correction
Non, Non, Oui, Non, Non, Oui, Oui, Oui

3.2 Noyau et image


G## Soit ϕ définie sur R3 par
Exercice 21. #
∀(x, y , z) ∈ R3 , ϕ(x, y , z) = (x + 2y , 4x − y + z , 2x + 2y + 3z).
Montrer que ϕ appartient à GL(E) et déterminer ϕ−1 .

Correction  
1 2 0
Déjà ϕ est linéaire car canoniquement associée à la matrice 4 −1 1. Ensuite, détermi-
2 2 3
   
a x
nons la bijectivité de ϕ. Soit b  ∈ R3 . Soit y  ∈ R3 . Alors
c z


 x + 2y = a
ϕ(x, y , z) = (a, b, c) ⇔ 4x − y + z = b

2x + 2y + 3z = c


 x + 2y = a

⇔ −9y + z = b − 4a L2 ← L2 − 4L1

−2y + 3z = c − 2a L3 ← L3 − 2L1


 x + 2y = a

⇔ −9y + z = b − 4a

25y = c + 10a − 3b L3 ← L3 − 3L2

1


 y= (10a − 3b + c)


 25
1

D’où z = (−10a − 2b − 9c)

 25
x = 1 (5a + 6b − 2c)



25
1
D’où le résultat : ϕ est bijective et pour tout (a, b, c) ∈ R3 , ϕ−1 (a, b, c) = (5a + 6b −
25
2c, 10a − 3b + c, −10a − 2b − 9c).

Exercice 22. ## Soient f , g, h, k les 4 endomorphismes de R[X] définis par, pour tout P dans
R[X],

1. f (P ) = P 0 , 2. g(P ) = XP ,
3. h(P ) est l’unique primitive de P qui s’annule en 0,
4. k(P ) est le reste de la division euclidienne de P par X 5 .

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Ces endomorphismes sont-ils injectifs ? Surjectifs ? Déterminer leur noyau et leur image.

Correction
(a) f n’est pas injective car ker(f ) est l’ensemble des polynômes constants. Elle est surjective
n n
X X ak
car si P (X) = ak X k , alors P = Q0 où Q(X) = X k+1 .
k +1
k=0 k=0
(b) g est injective car si XP = 0 alors P = 0. Elle n’est pas surjective car si P est non nul,
deg(g(P )) = 1 + deg(P ) > 0, donc les polynômes constants n’ont pas d’antécédent par
g.
(c) h est injective : si h(P ) = 0, alors, comme h(P )0 = P , P = 0. En revanche elle n’est
pas surjective car l’image de h est incluse dans les polynômes s’annulant en 0. Elle est
d’ailleurs égale à ce sous-espace vectoriel, en posant, si P s’annule en 0, Q = P 0 . Alors
h(Q) = P , car h(Q)0 = Q = P 0 et h(Q) et P s’annulent en 0.
(d) Enfin, k n’est pas surjective : son image est égal à R4 [X]. Il est inclus dedans car un
reste de division euclidienne par X 5 est nécessairement de degré inférieur ou égal à 4, et
il contient R4 [X] car si P est un polynôme de degré inférieur ou égal à 4, il est égal à
son reste dans la division euclidienne par X 5 .
k n’est pas non plus injective : k(X 5 ) = 0. On peut même montrer que ker(k) =
{X 5 P, P ∈ R[X]}. En effet, si P ∈ ker(k), son reste dans la division euclidienne par X 5
est nul, donc P ∈ {X 5 P, P ∈ R[X]}. Réciproquement, tout multiple de X 5 a un reste
dans la division euclidienne par X 5 nul.

Exercice 23. # Montrer que l’application partie entière Ent : K(X) → K[X] est linéaire et
déterminer son noyau.

Correction
Linéarité.
P1 P2
Soient R1 = et R2 = deux fractions rationnelles, E1 et E2 leurs parties entières. Alors
Q1 Q2
P1 = E1 Q1 + F1 et P2 = E2 Q2 + F2 , avec deg(F1 ) < deg(Q1 ) et deg(F2 ) < deg(Q2 ). Soient
λ et µ dans K. Alors
P1 P2 λP1 Q2 + µP2 Q1
λ +µ = .
Q1 Q2 Q 1 Q2
Or, λP1 Q2 +µP2 Q1 = λE1 Q1 Q2 +µE2 Q2 Q1 +λF1 Q2 +µF2 Q1 , avec λF1 Q2 +µF2 Q1 < Q1 Q2 .
Donc la partie entière de R1 + R2 est λE1 + µE2 .
Noyau.
On sait enfin qu’une fraction rationnelle a une partie entière nulle si, et seulement si son degré
est strictement négativ, donc ker(Ent) = {R ∈ K(X), deg(R) < 0}.

Exercice 24. # Soit Ψ : C 0 (R, R) → C 0 (R, R) définie pour tout f ∈ C 0 (R, R) par
ˆ x
R −→ R
Ψ(f ) ˆ 0x
x 7−→ tf (t)dt
0

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1. Montrer que Ψ est une application linéaire bien définie. Est-elle injective ? est-elle surjective ?
2. Montrer que Im Ψ = g ∈ C 1 (R, R) | g(0) = 0, g 0 (0) = 0, g 0 est dérivable en 0}.


Exercice 25. #G# Soient E un K-espace vectoriel, F et G deux sous-espaces vectoriels de E, et


f : F × G → E, (x, y ) 7→ x + y . Montrer que f est une application linéaire, préciser son image et
son noyau.

Exercice 26. # Soient E et F deux K-espaces vectoriels. Soient A et B deux sous-espaces


vectoriels de E et f ∈ LK (E, F ). Montrer que

f (A) ⊂ f (B) ⇐⇒ A + Ker f ⊂ B + Ker f

Exercice 27. # Soient f et g deux endomorphismes d’un K-espace vectoriel E.


1. Comparer kerf ∩ kerg et ker(f + g).

Correction
On a kerf ∩ kerg ⊂ ker(f + g). En effet, soit x ∈ kerf ∩ kerg. Alors (f + g)(x) =
f (x) + g(x) = 0 + 0. Mais par exemple, si f = Id et g = −Id, alors kerf ∩ kerg = {0}
et ker(f + g) = E.

2. Comparer Imf + Img et Im(f + g).

Correction
On a Im(f + g) ⊂ Im(f ) + Im(g). En effet, si y ∈ Im(f + g), alors on dispose de x dans
E tel que f (x) + g(x) = y . La réciproque est fausse en prenant f = −g = Id.

3. Comparer kerf et kerf 2 .

Correction
On a ker(f ) ⊂ ker(f 2 ). En effet, si x ∈ ker(f ), alors f 2 (x) = f (f (x)) = f (0) = 0. La
réciproque est fausse : prendre f (x, y ) = (0, x). Alors f 6= 0 et f ◦ f = 0.

4. Comparer Imf et Imf 2 .

Correction
On a Im(f 2 ) ⊂ Im(f ), mais l’inclusion réciproque est fausse avec le même contre-
exemple.

Exercice 28. G Soient u un endomorphisme d’un K-espace vectoriel E et F un sous-espace


#
vectoriel de E.
1. Exprimer u −1 (u(F )) en fonction de F et de keru.

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Correction
Analyse. Soit x ∈ u −1 (u(F )). Alors u(x) ∈ u(F ), i.e. on dispose de y ∈ F tel que
u(x) = u(y ). Alors u(x − y ) = 0, i.e. x − y ∈ ker(u). Donc x = y + z, avec y ∈ F et
z ∈ ker(u). Donc u −1 (u(F )) ⊂ F + keru.
Synthèse. Montrons que F + keru ⊂ u −1 (u(F )). Soit x ∈ F + keru. Alors on dispose de
y ∈ F et z ∈ keru tels que x = y + z. Alors u(x) = u(y ) + u(z) = u(y ) ∈ u(F ).

2. Exprimer u(u −1 (F )) en fonction de F et de Imu.

Correction
Analyse. Soit x ∈ u(u −1 (F )). Alors On dispose de y ∈ u −1 (F ) tel que x = u(y ). Alors
u(y ) ∈ F , i.e. x ∈ F . Donc x ∈ F ∩ Imu.
Synthèse. Si x ∈ F ∩ Imu, alors on dispose de y ∈ E tel que x = u(y ). De plus x ∈ F
donc u(y ) ∈ F i.e. y ∈ u −1 (F ). Donc x ∈ u(u −1 (F )).

3. À quelle condition a-t-on u(u −1 (F )) = u −1 (u(F )) ?

Correction
Pour avoir égalité des deux ensembles, il faut donc avoir F +ker(u) = F ∩Im(u). Comme
F ∩ Im(u) ⊂ F ⊂ F + ker(u), la condition se réécrit simplement F + ker(u) ⊂ F ∩ Im(u),
i.e. F ⊂ F ∩Im(u) et ker(u) ⊂ F ∩Im(u), i.e. F = Im(u) et ker(u) ⊂ F . Réciproquement
si F = Im(u) et ker(u) ⊂ F , on a bien F + ker(u) = F ∩ Im(u).

Exercice 29. #
1. Soient E = C ∞ (R, R), ϕ : f 7→ f 00 .
(i) Montrer que ϕ ∈ L (E).

Correction
Déjà, ϕ(E) ⊂ E car la dérivée seconde d’une fonction C ∞ est C ∞ . Soient f et g
dans E, λ et µ dans E. Alors (λf + µg)00 = λf 00 + µg 00 .

(ii) Déterminer ker(ϕ) et Im(ϕ).

Correction
ker(ϕ) = {f ∈ C ∞ , f 00 = 0} = {x 7→ ax + b, (a, b) ∈ R2 }. De plus, l’existence de
primitives assure que Im(f ) = C ∞ (R, R).

(iii) A-t-on ker(ϕ) ⊕ Im(ϕ) = E ?

Correction
Non, car Im(ϕ) = E ! !

2. Soient F le R-espace vectoriel des fonctions 2π-périodiques, C ∞ de R dans R, et ψ : f 7→ f 0 .

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(i) Montrer que ψ ∈ L (F ).

Correction
Même résultat que dans la première question.

(ii) Montrer qu’un élément g de F admet sur R une primitive 2π-périodique si, et seulement
ˆ 2π
si g(t)dt = 0.
0

Correction
Soit g dans F . Si g est 2π-périodique de moyenne nulle, alors
ˆ x+2π ˆ x ˆ x+2π
g(t)dt = g(t)dt + g(t)dt
0 0 x
ˆ x ˆ 2π ˆ x+2π
= g(t)dt + g(t)dt + g(t)dt
0 x 2π

ˆ x ˆ 2π ˆ 2π
Déjà g(t)dt + g(t)dt = 0 par hypothèse. Par un change-
g(t)dt =
0 x 0 ˆ x+2π ˆ x
ment de variables u = x+2π et par 2π-périodicité de g, g(t)dt = g(t)dt.
ˆ x+2π 2π 0

Donc g(t)dt est une primitive de g de moyenne nulle, et toute primitive de


0
g est 2π-périodique.
Réciproquement, si g n’est pas de moyenne nulle, écrivons V M(g) =
ˆ 2π
1
g(t)dt, et écrivons g = g − V M(g) + V M(g). Alors les primitives de g
2π 0
sont de la forme x 7→ h(x) + V M(g)x + K, avec h périodique et x 7→ V M(g)x n’est
pas bornée donc pas bornée. Donc g n’admet pas de primitive périodique.

(iii) Déterminer ker(ψ) et Im(ψ).

Correction
ker(ϕ) est l’ensemble des fonctions constantes. Par la question précédente, Im(ϕ)
est l’ensemble des fonctions de valeur moyenne nulle.

(iv) A-t-on ker(ψ) ⊕ Im(ψ) = F ?

Correction
On a somme directe par le cours.

Exercice 30. CCP MP. # Soient f et g deux endomorphismes d’un espace vectoriel E sur R
ou C vérifiant f ◦ g = Id.
1. Montrer que ker(g ◦ f ) = kerf et Im(g ◦ f ) = Img.

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Correction
Déjà, si x ∈ kerf , alors g ◦ f (x) = g(0) = 0. De plus, si x ∈ ker(g ◦ f ), alors f (x) =
f (g ◦ f (x)) = f ◦ g(f (x)) = 0.
Ensuite, si y ∈ Img ◦ f , alors y = g ◦ f (x) avec x ∈ E, donc y = g(f (x)), donc y ∈ Img.
De plus si y ∈ Img, alors on dispose de x ∈ E tel que y = g(x) = g(f (g(x))) =
g ◦ f (g(x)) ∈ Img ◦ f .

2. Montrer que E = kerf ⊕ Img.

Correction
Analyse. Soit x dans E, supposons qu’il existe (y , z) ∈ kerf × Img. Alors f (x) =
f (y ) + f (z) = f (z). Or, z ∈ Img, donc z = g(t) avec t ∈ E, donc f (x) = f (g(t)) = t.
Donc t = f (x) et z = g(t) = g ◦ f (x), donc y = x − z. D’où l’unicité.
Synthèse. Soit x dans E, posons z = g ◦ f (x) et y = x − z. Alors les propositions voulues
sont vérifiées.

3. Dans quel cas peut-on conclure g = f −1 ?

Correction
On peut conclure g = f −1 si et seulement si f est inversible.

4. Calculer (g ◦ f ) ◦ (g ◦ f ) et caractériser g ◦ f

Correction
(g ◦ f ) ◦ (g ◦ f ) = g ◦ (f ◦ g) ◦ f = g ◦ Id ◦ f = g ◦ f , donc g ◦ f est un projecteur.

Exercice 31. CCP MP 2016 . #


G
Soit K le corps des réels ou des complexes et E un K espace vectoriel. Soit f un endomorphisme
de E tel que f 3 = IdE .
1. Montrer que E = ker(f − IdE ) ⊕ Im(f − IdE ).

Correction
Raisonnons par analyse-synthèse. Soit x dans E.
Analyse. Supposons que x = y + z, où y ∈ ker(f − IdE ) et z ∈ Im(f − IdE ). Alors
f (x) = f (y ) + f (z) = y + f (z), et f 2 (x) = f (y ) + f 2 (z) = y + f 2 (z). Donc, en sommant
tout, on trouve
x + f (x) + f 2 (x) = 3y + z + f (z) + f 2 (z).
Or, z ∈ Im(f − Id) donc on dispose de k dans E tel que z = f (k) − k. Donc

z + f (z) + f 2 (z) = f (k) − k + f 2 (k) − f (k) + f 3 (k) − f 2 (k) = f 3 (k) − k = 0,

car f 3 = Id. Donc


x + f (x) + f 2 (x) = 3y ,

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1 1
donc y = (x + f (x) + f 2 (x)), donc z = x − y = (2x − f (x) − f 2 (x)).
3 3
Synthèse. Posons
1 1
y= (x + f (x) + f 2 (x)) et z = (2x − f (x) − f 2 (x)).
3 3
Alors
1
(i) y + z = (x + f (x) + f 2 (x) + 2x − f (x) − f 2 (x)) = x.
3
1 1
(ii) f (y ) = (f (x) + f 2 (x) + f 3 (x)) = (f (x) + f 2 (x) + x) = y donc y ∈ ker(f − Id).
3 3
(iii)
1
z= (2x − f (x) − f 2 (x))
3
1
= (x − f (x) + x − f 2 (x))
3
1
= ((f − Id)(−x) + f 3 (x) − f 2 (x))
3
1
= ((f − Id)(−x) + (f − Id)(f 2 (x)))
3  
1
= (f − Id) (−x + f 2 (x)) ∈ Im(f − Id)
3

D’où l’existence de la décomposition, d’où la supplémentarité des deux espaces considé-


rés.

2. Montrer que ker(f 2 + f + IdE ) = Im(f − IdE ).

Correction
L’inclusion la plus simple est l’inclusion réciproque.
⊃ Soit y dans Im(f − Id). Alors on dispose de x dans E tel que y = f (x) − x. Alors

(f 2 + f + Id)(y ) = (f 2 + f + Id)(f − Id)(x) = (f 3 − Id)(x) = 0,

car f 3 = Id. D’où le résultat.


⊂ Soit x dans ker(f 2 + f + Id). Alors on sait que

x = y + z avec y ∈ ker(f − IdE ) et z ∈ Im(f − IdE ).

Donc y = x − z ∈ ker(f 2 + f + Id) car z ∈ Im(f − Id) ⊂ ker(f 2 + f + Id).

Donc y ∈ ker(f 2 + f + Id) ∩ ker(f − Id).

Mais alors f 2 (y ) + f (x) + y = 0 et f (y ) = y donc f 2 (y ) = y donc 3y = 0


donc y = 0. Donc x = z ∈ Im(f − Id). D’où l’inclusion directe.

3. Montrer que ker(f − IdE ) = Im(f 2 + f + IdE ).

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Correction
L’inclusion la plus simple est encore l’inclusion réciproque.
⊃ Soit y dans Im(f 2 +f +Id). Alors on dispose de x dans E tel que y = (f 2 +f +Id)(x).
Alors, comme précédemment, (f − Id)(y ) = (f − Id)(f 2 + f + Id)(x) = (f 3 − Id)(x) = 0.
D’où le résultat !

⊂ Soit x dans ker(f − Id). Alors f (x) = x et f 2 (x) = x, donc


 
1 1 1
x = (x + x + x) = (x + f (x) + f 2 (x)) = (f 2 + f + Id) x ∈ Im(f 2 + f + Id),
3 3 3

d’où l’inclusion directe.

3.3 Endomorphismes particuliers


Exercice 32. Commutation et stabilisation. #
Soient f et g deux endomorphismes d’un K-espace vectoriel E qui commutent.
On dit qu’un sous-espace vectoriel F de E est stable par g si g(F ) ⊂ F .
1. Montrer que ker(f ) et Im(f ) sont stables par g.

Correction
Soit x ∈ ker(f ). Alors f ◦ (g(x)) = g ◦ f (x) = g(0) = 0, donc g(x) ∈ kerf . De même,
si y ∈ Im(f ), alors on dispose de x ∈ E tel que y = f (x). Alors g(y ) = g ◦ f (x) =
f ◦ g(x) = f (g(x)), donc g(y ) ∈ Imf .

2. Montrer que, pour tout λ dans K, ker(f − λId) est stable par g.

Correction
Soit x dans ker(f − λId). Alors f (x) − λx = 0, i.e. f (x) = λx. Donc g(f (x)) = g(λx) =
λg(x). De plus, comme g ◦ f = f ◦ g donc f (g(x)) = λg(x), donc (f − λId)(g(x)) = 0,
i.e. g(x) ∈ ker(f − λId). Donc ker(f − λId) est stable par g.

Exercice 33. # Soit E un K-espace vectoriel. Soient p et q deux projecteurs qui commutent,
i.e. tels que p ◦ q = q ◦ p.
1. Montrer que p ◦ q est un projecteur.

Correction
Calculons (p ◦ q) ◦ (p ◦ q).

(p ◦ q) ◦ (p ◦ q) = p ◦ (q ◦ p) ◦ q = p ◦ (p ◦ q) ◦ q = (p ◦ p) ◦ (q ◦ q) = p ◦ q.

Donc p ◦ q est un projecteur.

2. Montrer que Im(p ◦ q) = Im(p) ∩ Im(q) et que ker(p ◦ q) = ker(p) + ker(q).

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Correction
• Étude de l’image.
Soit x ∈ Im(p ◦ q). Alors on dispose de y tel que x = p ◦ q(y ) = p(q(y )). Donc
x ∈ Im(p). De plus, p ◦ q = q ◦ p, donc x = q ◦ p(y ) = q(p(y )) donc c ∈ Im(q).
Donc x ∈ Im(p) ∩ Im(q). Donc Im(p ◦ q) ⊂ Im(p) ∩ Im(q).
Soit x ∈ Im(p) ∩ Im(q). Alors

p ◦ q(x) = p(q(x))
= p(x) car x ∈ Im(q)
= x car x ∈ Im(p).

Donc Im(p) ∩ Im(q) ⊂ Im(p ◦ q), d’où l’égalité.


• Étude du noyau.
Soit x ∈ ker(p ◦ q). Alors p ◦ q(x) = 0, donc q(x) ∈ ker(p). Donc on peut écrire
x = q(x) + (x − q(x)). Vérifions que x − q(x) ∈ ker(q) :

q(x − q(x)) = q(x) − q(q(x)) = q(x) − q(x) = 0.

Donc x s’écrit comme la somme d’un élément de ker(p) et d’un élément de ker(q).
Donc ker(p ◦ q) ⊂ ker(p) + ker(q).
Soit x ∈ ker(p) + ker(q). Alors on dispose de f ∈ ker(p) et g ∈ ker(q) tels que
x = f + g. Alors

p ◦ q(x) = p ◦ q(f + g)
= p ◦ q(f ) + p ◦ q(g)
= q(p(f )) + p(q(g)) car p ◦ q = q ◦ p
= 0 + 0 = 0 car f ∈ ker(p) et g ∈ ker(q).

Exercice 34. G Soit E un K-espace vectoriel, p et q deux projecteurs de E. On suppose que


#
Im(p) ⊂ ker(q). Soit r = p + q − p ◦ q.
1. Montrer que r est un projecteur.

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Correction
Calculons r ◦ r .
r ◦ r = (p + q − p ◦ q) ◦ (p + q − p ◦ q)
= p ◦ p + p ◦ q − p ◦ p ◦ q + q ◦ p + q ◦ q − q ◦ p ◦ q − (p ◦ q) ◦ p − (p ◦ q) ◦ q + (p ◦ q) ◦ (p ◦ q)
=p+p◦q−p◦q+q◦p+q−q◦p◦q−p◦q◦p−p◦q+p◦q◦p◦q
= p + q − p ◦ q + q ◦ p − q ◦ p ◦ q − p ◦ q ◦ p + p ◦ q ◦ p ◦ q.
Or, Imp ⊂ kerq, donc pour tout x, p(x) ∈ Im(p) ⊂ ker(q), donc q(p(x)) = 0, donc
q ◦ p = 0. Donc
q ◦ p − q ◦ p ◦ q − p ◦ q ◦ p + p ◦ q ◦ p ◦ q = 0.
Donc r ◦ r = p + q − p ◦ q = r , donc r est un projecteur.

2. Déterminer ker(r ) et Im(r ).

Correction
• Déterminons le noyau de r .
Analyse. Soit x ∈ ker(r ). Alors r (x) = 0, i.e. (p+q)(x) = p◦q(x), i.e. en composant
à gauche par p, p(x) + p ◦ q(x) = p ◦ q(x), i.e. p(x) = 0. Donc x ∈ ker(p). De
même, en composant à gauche par q, q ◦ p(x) + q(x) = q ◦ p ◦ q(x), i.e., comme
q ◦ p = 0, q(x) = 0. Donc x ∈ ker(q). Donc x ∈ ker(p) ∩ ker(q).
Synthèse. Soit x ∈ ker(p) ∩ ker(q). Alors p(x) + q(x) − p ◦ q(x) = 0.
Donc ker(r ) = ker(p) ∩ ker(q).
• Déterminons l’image de r .
Analyse. Soit y ∈ Im(r ). Alors on dispose de x ∈ E tel que y = p(x) + q(x) − p ◦
q(x). Or, p(x) − p ◦ q(x) ∈ Im(p) et q(x) ∈ Im(q) donc y ∈ Im(p) + Im(q).
Synthèse. Soit y ∈ Im(p) + Im(q). Alors on dispose de x ∈ E et x 0 ∈ E tels que
y = p(x) + q(x 0 ). Alors

r (y ) = p(y ) + q(y ) − p ◦ q(y )


= p ◦ p(x) + p ◦ q(x 0 ) + q ◦ p(x 0 ) + q ◦ q(x 0 ) − p ◦ q ◦ p(x) − p ◦ q ◦ q(x 0 )
= p(x) + p ◦ q(x 0 ) + 0 + q(x 0 ) − 0 − p ◦ q(x 0 ) car p et q sont des projecteurs et q ◦ p = 0
= p(x) + q(x 0 )
= y.

Donc y ∈ Im(r ).

Exercice 35. # Soit p un projecteur de E.


1. L’ensemble des projecteurs de E est-il un sous-anneau de L (E) ?

Correction
NON ! IdE est un projecteur, mais IdE + IdE = 2IdE n’est pas un projecteur.

2. Soit P = {ap + bId, (a, b) ∈ K2 }.

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(i) Montrer que P est un sous-espace vectoriel de L (E).

Correction
Déjà 0 = 0.p + 0.Id ∈ P.
Ensuite, soient u et v deux éléments de P, λ et µ dans K. Alors on dispose de a,
b, a0 et b0 quatre éléments de K tels que u = ap + b.Id et v = a0 p + b0 .Id. Alors

λu + µv = λ(ap + b.Id) + µ(a0 p + b0 .Id)


= (λa + µa0 )p + (λb + µb0 )Id,

donc λu + µv ∈ P. Donc P est un sous-espace vectoriel de L (E).

(ii) Montrer que P est un sous-anneau de (L (E), +, ◦), et montrer qu’il est commuta-
tif.

Correction
Comme P est un sous-espace vectoriel de L (E), c’est un sous-groupe de
(L (E), +).
De plus, Id ∈ P car Id = 0.p + 1.Id.
Enfin, soient u et v deux éléments de P. Alors on dispose de a, b, a0 et b0 quatre
éléments de K tels que u = ap + b.Id et v = a0 p + b0 .Id. ALors

u ◦ v = (ap + bId) ◦ (a0 p + b0 Id)


= aa0 .p ◦ p + ab0 .p ◦ Id + ba0 Id ◦ p + bb0 .Id ◦ Id
= (aa0 + ab0 + ba0 ).p + (bb0 )Id ∈ P.

Donc (P, +, ◦) est un sous-anneau de (L (E), +, ◦). De plus,

v ◦ u = (a0 p + b0 Id) ◦ (ap + bId)


= a0 a.p ◦ p + a0 b.p ◦ Id + ba0 Id ◦ p + b0 b.Id ◦ Id = (a0 a + a0 b + b0 a).p + (b0 b)Id = u ◦ v .

Donc l’anneau est commutatif.

(iii) Montrer que si λ ∈ K\{1}, IdE − λp est un automorphisme de E.

Correction
Si λ ∈ K\{1}, Id − λp est de manière évidente un endomorphisme de E. Reste à
montrer qu’il est bijectif. Soit y ∈ E. Résolvons l’équation Id(x) − λp(x) = y par
analyse-synthèse. Si x ∈ E est solution de l’équation, alors p(x) − λp(x) = p(y ),
1 λ
i.e. p(x) = p(y ). Alors x = y + λp(x) = y + p(y ). D’où l’unicité d’un
1−λ 1−λ

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λ
antécédent de y par Id − λp. Réciproquement, si x = y + p(y ), alors
1−λ
λ λ2
x − λp(x) = y + p(y ) − λp(y ) − p(y )
1−λ 1−λ
λ − λ(1 − λ) − λ2
=y+ p(y ) = y .
1−λ
Donc tout élément de E admet un unique antécédent par Id − λp, donc Id − λp
est un endomorphisme bijectif, i.e. un automorphisme.

(iv) Déterminer les éléments inversibles de l’anneau P.

Correction
Analyse. Soit u un élément inversible de P. Alors on dispose de a et b dans K
tels que u = ap + b.Id. Si b = 0, alors u = ap n’est pas inversible car un projec-
teur non égal à l’identité n’est pas inversible. Donc nécessairement b 6= 0. Donc
−b
p = b (Id − λp), avec λ = . Si λ = 1, alors p = b(Id − p), non inversible par la
a
question (i ). Donc nécessairement, λ 6= 1, i.e. a 6= −b.
Synthèse. Soient a et b deux éléments de K tels que b 6= 0 et a 6= −b. Alors si
a
u = ap + bId, u = b(Id − λp) avec λ = − 6= 1, donc, par la question précédente,
b
u est inversible.
Conclusion. Les éléments inversibles de P sont les endomorphismes s’écrivant
comme ap + bId avec b 6= 0 et a 6= −b.

1 X
Exercice 36. Mines 2015 . # Soit Φ : R[X] → R[X], P 7→ (P (X) + P (−X)) + (P (X) −
2 2
P (−X)).
1. Montrer que Φ est linéaire.

Correction
Soient P et Q deux polynômes, λ et µ deux réels. Alors
1 X
Φ(λP + µQ) = ((λP + µQ)(X) + (λP + µQ)(−X)) + ((λP + µQ)(X) − (λP + µQ)(−X))
2 2
1 X
= (λP (X) + µQ(X) + λP (−X) + µQ(−X)) + (λP (X) + µQ(X) − λP (−X) − µQ(−X))
2 2
1 X
= (λP (X) + λP (−X)) + (λP (X) − λP (−X))
2 2
1 X
+ (µQ(X) + µQ(−X)) + (µQ(X) − µQ(−X)) = λΦ(P ) + µΦ(Q).
2 2
Donc Φ est linéaire.

2. Montrer que kerΦ = {(X − 1)Q; Q ∈ R[X], Q impair}.

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Correction
Raisonnons par double inclusion.
1 X
Soit P ∈ ker(Φ). Alors (P (X) + P (−X)) + (P (X) − P (−X)) = 0. En évaluant en
2 2
1, on obtient
1 1
(P (1) + P (−1)) + (P (1) − P (−1)) = 0,
2 2
i.e. P (1) = 0. Donc 1 est racine de P . Donc on dispose de Q dans R[X] tel que P =
(X − 1)Q. Alors

1 X
Φ(P ) = ((X − 1)Q(X) + (−X − 1)Q(−X)) + ((X − 1)Q(X) − (−X − 1)Q(−X))
2 2
1
(X − 1 + X − X)Q(X) + (−X − 1 + X 2 + X)Q(−X)
2

=
2
X2 − 1
= (Q(X) + Q(−X)).
2
Donc si Φ(P ) = 0, alors nécessairement Q(X) + Q(−X) = 0, donc Q est impair.
Réciproquement, soit P un polynôme tel que P (X) = (X − 1)Q(X) avec Q impair. Alors
X2 − 1
de même que précédemment, Φ(P ) = (Q(X) + Q(−X)) = 0. Donc P ∈ ker(Φ).
2
Donc ker(Φ) = {(X − 1)Q, Q impair}.

3. Montrer que ImΦ ⊕ kerΦ = R[X] (on cherchera à caractériser Φ).

Correction
1+X 1−X
Calculons Φ ◦ Φ. Soit P ∈ R[X]. Alors Φ(P ) = P (X) + P (−X), donc
2 2
   
1+X 1+X 1−X 1−X 1−X 1+X
Φ(Φ(P )) = P (X) + P (−X) + P (−X) + P (X)
2 2 2 2 2 2
  
1+X 1−X 1+X 1−X
= + P (X) + P (−X)
2 2 2 2
1+X 1−X
= P (X) + P (−X) = Φ(P ).
2 2
Donc Φ est un projecteur, il s’agit donc de la projection sur Im(Φ) parallèlement à ker(Φ).
Donc en particulier ker(Φ) ⊕ Im(Φ) = R[X].
Remarque. Plutôt que de faire le calcul un peu sale, on peut remarquer que Φ(P (−X)) =
Φ(P (X)). Ceci simplifie grandement les calculs !

Indications.
1 Si vous pensez que vous avez affaire à un sev, refaites la preuve. Sinon, trois possibilités : montrez
que 0 n’appartient pas à l’ensemble, ou bien trouvez deux éléments dont la somme n’appartient pas
à l’ensemble, ou bien trouvez un élément et un scalaire dont le produit n’appartient pas à l’ensemble.
2 1. Attention, penser qu’être combinaison linéaire, c’est s’écrire comme somme finie d’éléments de
la famille multipliés par des scalaires.
2. Revenir à la définition de la liberté, en déclarant bien ses variables.
3. Faire des opérations entre les vecteurs.

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4. Essayez de deviner un supplémentaire, puis le démontrer.


3 1. Faites proprement les vérifications.
2. Déclarez bien vos variables !
3. Essayez de demontrer que l’image de ϕ est de la forme Vect(· · · ), et en déduire que ϕ n’est pas
surjective.
4 1. Pensez que Idx = x.
2. Pensez au fait que « en somme directe » signifie uniquement « d’intersection nulle » (on ne
parle pas de supplémentaire ici !)
3. Revenir à la définition de la liberté.
4. S’inspirer fortement de la preuve de cours sur l’image et le noyau d’un endomorphisme qui
commutent.
5. (a) La méthode doit être sue maintenant.
n
X
(b) Résoudre l’équation en posant P (X) = ak X k . Ne pas hésiter à commencer avec n = 2
k=0
par exemple.
5 1. Le sens réciproque est évident. Pour le sens direct, démontrer d’abord que p ◦ q + q ◦ p = 0,
puis composer à gauche et à droite par p.
2. Montrer que Im(p + 1) = Im(p) + Im(q) et que ker(p + q) = ker(p) ∩ ker(q).
6 Mêmes conseils qu’en 1.
7 Mêmes conseils qu’en 1. Le (v) est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel des suites réelles, le
démontrer proprement en faisant attention aux signes.
8 Pour la première partie, utiliser l’inégalité triangulaire. Pour la seconde, penser à la fonction x 7→ x.
9 1. Résoudre un système linéaire.
2. Idem.
3. Cf. exemples du cours.
10 Il s’agit juste d’une résolution de système linéaire !
11 1. Résoudre un système linéaire.
2. Penser aux dernières formules de trigonométrie !
3. Oui, penser à montrer que f2 (x) = o(f1 (x)) et f3 (x) = o(f2 (x)).
x→+∞ x→+∞
4. Bien déclarer ses variables. Ensuite, utiliser des arguments d’asymptotique, un peu comme à la
question précédente.
π
12 1. Démontrer que Q s’annule en tous les 2kπ et que P s’annule en tous les + 2kπ.
2
2. Écrire une combinaison linéaire de ces fonctions, et la réécrire sous la forme P (x) sin(x) +
Q(x) cos(x).
14 1. Essayer par multiplier la relation pour avoir une combinaison à coefficients entiers des ln(pi ),
puis se ramener à une égalité entre entiers, et à un problème de valuation pi -adique !
2. Conséquence directe de la précédente.
15 1. Question usuelle de cours.
2. Résoudre le système linéaire et écrire l’ensemble des solutions sous la forme d’un Vect.
3. Résoudre un système linéaire, ou faire une analyse-synthèse.
4. Utiliser la décomposition vue à la question précédente.
16 C’est un exercice dans lequel il faut bien déclarer ses variables, et dérouler petit à petit les hypothèses.
Par exemple, commencez le (i) par « Soit x ∈ (F ∩ G) + (F ∩ H). On dispose de y ∈ F ∩ G et de
z ∈ F ∩ H tels que x = y + z. »

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17 Même principe qu’à l’exercice 13. Pour le contre-exemple, en chercher un en dimension 2.


18 Faire une analyse-synthèse, penser au polynôme (X − α1 ) . . . (X − αn ) et à une division euclidienne.
19 1. Se fait simplement.
2. Faire une analyse-synthèse.
20 Si vous en avez l’impression, faites la vérification. Si ce n’est pas le cas, vérifiez f (0), ou trouvez un
contre-exemple.
21 Il suffit de résoudre un système linéaire !
22 1. Montrer que f n’est pas injective, mais surjective. (on pensera aux constantes)
2. Montrer que g est injective mais pas surjective (on pensera à la valeur en 0)
3. Montrer que h est injective mais pas surjective (penser aux constantes et à la valeur en 0)
4. Montrer que k n’est ni surjective, ni injective : son image est R4 [X], et son noyau l’ensemble
des multiples de X 5 .
23 Raisonner sur le degré des fractions (qu’il s’agisse de la linéarité ou du noyau).
24 1. Elle est injective, pas surjective. Pour l’injectivité, dériver ! Pour la surjectivité, que vaut Ψ(f )(0) ?
2. Raisonner par double inclusion
25 Vous devez voir apparaître la somme et l’intersection de F et G... !
26 Exercice pas très dur, qui demande juste d’utiliser la définition du noyau !
27 1. Démontrer qu’il y a l’inclusion directe mais pas, en général la réciproque (trouver un f et un g
qui ne fonctionnent pas).
2. Démontrer qu’il y a l’inclusion réciproque mais pas l’inclusion directe.
3. Démontrer qu’il y a l’inclusion directe mais pas la réciproque.
4. Démontrer qu’il y a l’inclusion réciproque mais pas l’inclusion directe.
28 1. Démontrer que u −1 (u(F )) = F + ker(u).
2. Démontrer que u(u −1 (F )) = F ∩ Im(u).
3. Démontrer que la condition est que F = Im(u) et ker(u) ⊂ F .
29 1.
2. Le (ii) a été fait dans le TD 6.
30 Attention ! Dans cet exercice, vu qu’on n’a pas écrit g ◦ f = Id, on n’a pas, a priori, l’inversibilité de
f.
1. Bien déclarer les variables.
2. Faire une analyse-synthèse.
31 1. Première question un peu technique, faire une analyse-synthèse, en composant l’égalité par f et
f 2.
2. Procéder par double inclusion.
3. Idem !
32 Exercice essentiellement fait en classe et dans l’exercice 4.
33 1. Utiliser la caractérisation algébrique d’un projecteur.
2. Procéder par double inclusions.
34 1. Utiliser la caractérisation algébrique d’un projecteur.
2. Procéder par analyse-synthèse.
35 1. Non ! Trouver un contre-exemple dans le plan, avec trois droites non confondues.
2. (i) Vérification simple
(ii) Idem

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(iii) Résoudre l’équation Id(x) − λp(x) = y par analyse-synthèse.


(iv) Déterminer les éléments inversibles aussi par analyse-synthèse.
36 1. Simple vérification.
2. Raisonner par double inclusion : on montrera, pour l’inclusion directe, que P (1) = 0.
3. Démontrer que φ est un projecteur.

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