La Gestion Des Risques Financiers - Copie
La Gestion Des Risques Financiers - Copie
La Gestion Des Risques Financiers - Copie
financiers
Risques et entreprises financières
Justification de la réglementation
« Toute société qui ne reconnaîtrait pas la légitimité de la prise de risque
et ne la favoriserait pas jusqu’à un certain point serait vouée au déclin. »
Claude Henry Professeur Science Po Paris
A la fois banques et assurances sont considérés comme des intermédiaires financiers.
Cependant, leurs activités obéissent à deux modèles économiques bien distincts, ce qui
leur donne deux profils de risque très différents, que ce soit au niveau:
• Micro-prudentiel : la stabilité des institutions individuelles
• Macro-prudentiel : la stabilité du système financier et son impact sur l’économie.
En conséquence, le secteur bancaire et celui des assurances sont soumis à une
réglementation spécifique et particulièrement exigeante, ils sont régis par la loi bancaire
et le code des assurances dans un cadre institutionnel et réglementaire présentant des
similitudes mais propres à chaque secteur.
La justification d’une réglementation des institutions financières n’est pas seulement du
fait de la réglementation du risque de défaut et de faillite ou de ruine de ces institutions,
car si ces risques affectent les actionnaires et les créanciers des banques et des
compagnies d’assurance: ils sont rémunérés pour les risques qu’ils prennent.
Par contre, ce qui justifie la réglementation des risques bancaires et des compagnies
d’assurance c’est leurs prises de positions risquées destinées à augmenter leurs
rendements et qui exposent leurs clients à des pertes importantes:
Les détenteurs de dépôts bancaires
Les souscripteurs des contrats d’assurance
Aléa moral
Le concept de l’aléa moral trouve son origine dans le secteur de l’assurance. Il désigne
l’augmentation du risque pris par un individu assuré auprès d’une compagnie d’assurance
par rapport à la situation où il n’est pas assuré.
L’aléa moral traduit le fait que la probabilité d’apparition du risque augmente du simple
fait que le risque est assuré
Pour le secteur bancaire l’aléa moral s’identifie à la doctrine « too big to fail » qui veut
qu’une grande banque sera toujours sauvée de la faillite. Le fait qu’une banque anticipe
que la banque centrale viendra à son secours suite à ses aventures financières peut
l’inciter à prendre d’avantage de risques.
Comment assurer la stabilité du système financier sans ouvrir la voie à l’aléa moral ? Trois
moyens sont appliqués :
– une réglementation adaptée: Du fait de l’importance de leur fonction, les banques et
les assurances sont soumises à un corps de règles particulières édictées par les
pouvoirs publics.
– Une surveillance efficace: Les autorités de contrôle doivent s’assurer, au moyen
notamment de vérifications sur place, que les règles sont bien appliquées par les
établissements financiers.
– Le troisième dispositif: la bonne gouvernance et la publication des informations
relatives aux performances des établissements financiers et aux profils des risques sur
lesquelles ils sont basés.
Pourquoi parle-t-on de gestion des risques bancaires ?
L’activité d’une banque la place au milieu d’une grande variété de risques. Prendre,
gérer et maîtriser ces risques fait partie intrinsèquement de son métier.
Pour la banque, tout risque se caractérise également par un coût, lié entre autres à
l’obligation de le provisionner , c’est-à-dire de se préparer à son impact financier au cas où il
se concrétiserait. La banque est rémunérée pour cette prise de risque.
Du point de vue du client de la banque, il ya dès l’origine un conflit d’intérêt:
• S’adressant à une banque commerciale, le client cherche à protéger son argent et
réclame cette protection à sa banque,
• Dans le cas d’une banque d’affaires, au contraire , le client lui demande de prendre
des risques afin de bonifier un capital de départ.
Ce conflit caractérise la banque dite universelle qui, du point de vue juridique, a la
possibilité d’offrir à sa clientèle l’ensemble des services bancaires et financiers.
la non-séparation des activités de banques commerciales (collecte de dépôts, distribution
de crédits et gestion des moyens de paiement) et celles de banques d’investissement
(intermédiation boursière, gestion d’actifs, conseil en opérations financières), augmente les
risques.
En effet, contrôlant tous les compartiments de la finance, les banques universelles peuvent
être tentées de compenser la baisse des revenus en provenance de l’activité classique
d’intermédiation par de la spéculation de plus en plus risquée sur les marchés financiers et
aboutir à une crise à l’image de celle des subprimes en 2007. .
• Cette crise financière de 2007/ 2008, pour de nombreux experts, est due à l’abrogation
du Glass-Steagall Act en 1999 sous l’administration Clinton par le Financial Services
Modernization Act, principalement pour permettre la naissance des banques géantes.
• Le Glass-Steagall Act est une loi américaine votée en 1933, pendant la Grande
Dépression, qui vit la faillite de près de 5 000 banques. Cette loi interdisait aux banques
commerciales de pratiquer des investissements, donc leur interdisait toute pratique
spéculative. Le périmètre, d'un côté des banques de dépôts et de prêts, et de l'autre des
banques d'investissement financier, était donc clairement défini.
• Cette loi visait à protéger les banques commerciales, qui acceptent les dépôts des
épargnants et accordent des prêts aux particuliers et aux entreprises, des risques pris par
les banques d’investissement. Celles-ci ne doivent pas pouvoir spéculer avec la monnaie
créée par les banques de dépôts. De ce fait, elle permettait d’éloigner les effets de
contagion dans le secteur bancaire pouvant aboutir à un risque systémique.
• Au Maroc, ce risque peut survenir car les banques marocaines exercent un contrôle total
sur tous les compartiments de l’activité financière du pays : banque commerciale,
assurance, crédit à la consommation, commerce international, leasing, factoring,
monétique, changes, marché monétaire, intermédiation boursière, banque
d’investissement, gestion de l’épargne, banque d’affaires et récemment finance
islamique.
• A cet effet, la loi bancaire a institué un Comité de Coordination et de Surveillance des
Risques Systémiques composé des trois régulateurs du marché financier: BAM, ACAPS et
AMMC permettant ainsi le suivi des exigences à observer par les conglomérats financiers.
Pourquoi parle-t-on de gestion des risques d’assurance ?
Cette industrie englobe l’ensemble des transactions entre assureurs et assurés dont le but
est la couverture des dommages qui découlent des risques, contre le paiement d’une prime.
La solvabilité d'un assureur est sa capacité à respecter les engagements qu'il prend à l'égard
de ses clients et des ressources dont il dispose pour y faire face:
– des réserves ou provisions sous forme d’actifs (actions, obligations, immobilier) dans
lesquels elles investissent les fonds confiés par les assurés et dont la valeur doit être
importante et le risque mesuré, couvrant ainsi l'intégralité des engagements souscrits
vis-à-vis des assurés ;
– des fonds propres suffisants pour faire face à des événements imprévus pouvant
impacter le respect de leurs engagements .
Cette caractéristique découle de l’inversion du cycle de production c.à.d. le fait que le
produit de l'assurance soit vendu avant que l'on ne connaisse le coût définitif. Les primes
doivent permettre de faire face à un niveau normal de sinistres à payer mais en pratique le
risque à venir peut être illimité.
Basées sur la réalisation aléatoire des risques, les assurances peuvent atteindre
une rentabilité élevée tant que les indemnités des dommages sont relativement limitées.
En cumulant les excédents des primes et des réserves les sociétés d’assurances sont
devenues des institutions financières puissantes. Au fil des décennies, l’industrie de
l’assurance a acquis un véritable pouvoir financier.
La ruine de l’assureur est d’une autre nature que la faillite d’une entreprise ordinaire à de
nombreux égards:
la défaillance d’une entreprise produisant un bien ou un service est généralement
préjudiciable aux fournisseurs de l’entreprise (les clients ayant en général reçu le bien ou
le service qu’ils ont payé), alors que la défaillance de l’assurance est préjudiciable
d’abord à ses clients (l’assureur vend des promesses, en garantissant qu’il paiera
certaines sommes dans certaines circonstances).
• L’aptitude de l’assureur à payer ce qu’il a garanti de payer est si fondamentale que
son contraire, la « ruine de l’ assureur », est au centre de l’approche mathématique
de l’assurance.
• Cette approche gravite autour de la « probabilité » de la ruine précitée et indique
comment rendre cette probabilité très petite par un tarif et une réassurance
adaptés : diminuer la probabilité de ruine qui pilote les décisions de l’assureur.
• La « ruine » de l’actuariat est entraînée par une perte qui dépasse les fonds propres
et rend l’assureur « insolvable » au sens de la réglementation
Historiquement, le cadre institutionnel et règlementaire s’est porté principalement sur
l’analyse d’une exigence minimale de capital, dont le montant doit être suffisant pour
exercer les diverses activités d’assurances et satisfaire les engagements envers les
assurés. Avec les normes Solvabilité et l’adoption d’un cadre réglementaire davantage
orienté vers une approche fondée sur les risques, l’analyse de la solvabilité devient plus
étendue et l’assureur doit démontrer à l’Autorité de Contrôle l’efficacité de l’ensemble
de son système de gestion des risques
La gestion des risques s’est considérablement développée en terme de périmètre couvert
et d’autre part quant aux moyens mis en œuvre pour couvrir ce périmètre.
La réglementation du secteur bancaire ainsi que celle du secteur des assurances portent
sur de nombreux thèmes, allant de la lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme jusqu’à la gestion des risques financiers.
Les règles Bâloises
et
La gestion des risques bancaires
les règles prudentielles et les risques bancaires
Les risques acceptés et rémunérés
La raison d’être d’une banque, son métier, est de prendre des risques de plusieurs natures,
d’en accepter les conséquences et de mettre en place les moyens de protection
nécessaires. Cette prise de risques se caractérise par un rapport coût/opportunité. C’est-à-
dire, l’espérance de gains rapportée au niveau de risques pris. La banque est donc
rémunérée pour cette prise de risques.
Le risque de crédit / de contrepartie
– le risque de crédit
Ce sont des risques de pertes financières consécutives à l’incapacité des clients et donc le
risque de perdre tout ou une partie du montant du crédit accordé si l’emprunteur ne
rembourse pas sa dette à l’échéance fixée. Autrement dit, c’est le risque de défaut de
remboursement.
– le risque de contrepartie
Représente la perte potentielle que pourrait subir la banque si la personne (physique ou
morale) avec qui elle a réalisé une opération de gré à gré, venait à faire défaut et ne sera
donc pas en mesure d’honorer ses engagements
– Le risque de règlement / livraison
Se rapporte également aux activités de marchés (échanges de titres, de devises au
comptant ou à terme) des banques. Le risque de livraison correspond soit au non-
règlement de la transaction par la contrepartie, soit à la non-livraison due par la
contrepartie.
Le risque de marché
Les banques qui interviennent sur les marchés financiers où elles risquent de subir des
pertes financières consécutives aux variations des prix des instruments financiers
(actions, obligations…), des taux de change et des taux d’intérêt. Le risque de marché
englobe les risques suivants :
– Le risque de taux
C’est le risque pour la banque de subir une évolution défavorable des taux, que ce soit à
la baisse ou à la hausse, selon que la banque emprunte ou prête. Ce risque impacte à la
fois les activités d’octroi de crédit, de gestion des dépôts rémunérés et également les
activités de marché.
– Le risque de liquidité
Peut provenir d’une impossibilité de refinancement pour une banque alors que,
parallèlement, elle aura réalisé une forte transformation de ses dépôts à court terme. La
banque se retrouve donc dans une situation de ressources financières insuffisantes pour
faire face à ses échéances à court terme .
– Le risque de change
Correspond pour la banque au risque de pertes liées aux fluctuations des taux de change.
Toute fluctuation défavorable des taux de change se répercutera négativement sur les
flux futurs espérés par la banque dans le cadre de son activité financière exercée sur les
devises. Le risque de change peut également impacter les activités de crédit de la
banque. C’est le cas lorsqu’une banque prête de l’argent à son client en devises
étrangères. La banque prend le risque de voir le capital qui lui sera remboursé diminué.
Les risques subis
A l’inverse des risques volontairement pris par la banque sur lesquels elle se rémunère,
certaines activités peuvent l’exposer à des risques qu’elle ne souhaite pas. Il s’agit
néanmoins de risques inévitables car ils sont inhérents à son activité. Il s’agit ici de
risques subis.
Elles ne se limitent pas à offrir des services de courtage ou de couverture des risques. La
création de valeur n’est possible que si les clients sont prêts à payer pour de tels services:
• Les emprunteurs sont prêts à payer pour les services de financement apportés par
les banques qui mettent en œuvre un modèle de business de type originate-to-
hold. Les banques conservent dans leur bilan les crédits émis jusqu’à leur maturité.
c'est-à-dire jusqu'au remboursement complet du principal et des intérêts. Il s'agit
donc d'un investissement risqué de long terme qui apparait à l'actif du bilan de la
banque.
• Les investisseurs sont prêts à payer pour les services d’origination des prêts et de
suivi des risques fournis par les banques qui mettent en œuvre un modèle
de business de type originate-to-distribute. La banque ne conserve pas dans son
bilan le prêt qu‘elle vient d'émettre mais le transforme en un actif financier vendu
sur le marché , elle se contente de sélectionner l'emprunteur mais ne porte plus le
risque et n'est rémunérée qu'au moment de la transaction.
l’indicateur clé de gestion est le Produit Net Bancaire qui permet d’évaluer la valeur
ajoutée générée par l’activité bancaire
Source Bank Al Maghrib
Les provisions pour créances en souffrance ont enregistré une hausse de 1,1%,
induisant un taux de provisionnement de 69% à fin 2018. Ce taux ressort à
• 74% pour la catégorie des créances compromises,
• 54% pour les créances douteuses
• 18% pour les créances pré-douteuses.
Source Bank Al Maghrib
En termes d’âge, une part de 45% concerne la catégorie ayant entre 25 et
35 ans, suivie de 31% pour la tranche des 35 à 50 ans et une part de 18%
pour la catégorie d’âge dépassant les 50 ans. La part féminine dans l’effectif
total s’est renforcée à 47% en 2018 contre 46% à fin 2017.
Source Bank Al Maghrib
Evolution du réseau bancaire
o La marge sur commissions a enregistré une hausse de 5,3% à 7,3 milliards après
celle de 9,4% réalisée une année auparavant
oLe résultats issu des activités de marché a accusé une nouvelle baisse de 7,2% à
6,4 milliards de dirhams, après celle de 12,7% enregistrée en 2017.
Les décisions prises par le Comité de Bâle n’ont pas force exécutoire. les
normes qu'il a édictées, pour leur application, elles doivent être adoptées
par les juridictions propres à chaque pays
LE TRAITEMENT DU RISQUE DANS L’ACCORD DE BÂLE II
Les accords de Bâle II reposent sur trois piliers:
•Le 1er visait à définir les exigences minimales de fonds propres des banques pour
couvrir les trois principaux risques auxquels elles s'exposent.
•Le 2ème instaurait le principe d'une surveillance prudentielle individualisée.
•Le 3ème se focalisait sur les notions de transparence et de discipline de marché.
Pilier 1 : les exigences minimales de fonds propres
– Dès 1988, le ratio Bâle I ou ratio Cooke avait été créé pour limiter le risque de crédit:
le risque de non remboursement associé à un prêt accordé par une banque.
– Égal à 8 %, ce ratio se mesurait en comparant le montant de ses fonds propres
réglementaires au niveau des engagements d’une banque.
– Ces engagements étaient pondérés en fonction du risque de contrepartie:
• Pouvait être nul :les États de l'OCDE,
• Faible :les banques ou les collectivités locales pour lesquelles un coefficient de
20 % était appliqué
• Fort :les entreprises ou les particuliers pour lesquels le coefficient appliqué était
de 100 %, sauf si l'existence de garanties permettait de réduire le risque à 50 %.
– Les fonds propres réglementaires comprenaient:
• les capitaux propres: fonds propres de base composés essentiellement
du capital social et des réserves
• les fonds propres complémentaires qui comprenaient notamment les
provisions générales, les titres subordonnés à durée indéterminée et les
obligations subordonnées convertibles ou remboursables en actions.
• Si la banque accorde un prêt à une entreprise pour un montant total de
1million de DH, elle doit disposer d’un minimum de 80.000 DH de fonds
propres pour respecter la norme Bâle I. En revanche, si elle prête la même
somme à une collectivité locale, son engagement sera de 1million × 20 %, soit
200.000 et elle ne devra plus disposer que de 16.000 de fonds propres . Si le
même prêt est accordé à un Etat, la banque n'a pas besoin de mettre des fonds
propres en regard de cet engagement, puisque le risque de défaillance est
considéré comme nul.
le ratio Cooke, malgré la prise en compte du risque de marché en 1996, il ne
couvrait qu'une partie du risque auquel s’expose une banque.
Bâle I n’intégrait pas le fonctionnement interne de la banque.
Les accords dits de Bâle II définissent un nouveau ratio de solvabilité
bancaire: le ratio "Mac Donough" fondé sur le même principe que le
ratio Cooke.
Il se définit de la façon suivante :
Par ailleurs, il s’agira pour les banques de simplifier la structure de leurs fonds
propres et de renforcer leurs critères d’éligibilité. Cela implique la déduction de
certains actifs préalablement admis dans la détermination des fonds propres:
le goodwill et autres actifs incorporels,
l’impôt différé actif,
les actions détenues en propre,
les participations croisées,
les participations dans les établissements de crédit et les assurances.
Ces déductions devront désormais se faire au niveau des fonds propres de base et
non plus partagés sur les fonds propres de base et les complémentaires.
Les règles prudentielles: Cas des Banques Participatives
La typologie des risques dans les banques participatives :
• Le risque commercial déplacé : la probabilité que la banque soit incapable de faire
face à la concurrence des banques classiques .
• Le risque de stock : la banque acquiert des biens pour le compte de ses clients. Ce
risque peut se décomposer en risque de contrepartie, en risque de marché et en
risque opérationnel.
• Le risque des taux de rendement : ou le risque de rentabilité des entreprises ou des
projets (cas de mudaraba et de mucharaka notamment).
• Risques d’incompétences et de réputation : un manquement au contrat
d’investissement ou signe d’une mauvaise gestion des fonds par la banque.
• Risque de non garantie des capitaux: Dans le cadre des investissements en
Mourabaha, vu que l’entrepreneur n’a pas à garantir les capitaux de la banque en
cas de perte sur l’investissement financé par la banque.
• Risque de variation des prix : Risque lié aux opérations de Mourabaha, où le client
désigne un bien désiré pour achat par la banque avant d’être racheté une
deuxième fois par le client.
• Risque de non-conformité à la Sharia : Risque important au regard des banques
islamiques, vu que tout le contrat risque d’être illicite tout comme les profits qui
en résultent.
L’adaptation des accords de Bâle pour les banques participatives
• L’Islamic Financial Services Bord (IFSB), qui est un organisme international basé
en Malaisie et qui édicte des normes et des notes techniques pour la régulation
et la supervision de la finance islamique, a émis un standard qui tient compte
des différences structurelles entre les banques participatives et les banques
conventionnelles.
• Ce standard est largement inspiré de l’approche de Comité de Bâle, et
emprunte même les méthodes de calcule des actifs pondérés des risques
• Dans le ratio proposé par l’IFSB, le numérateur reste le même, mais dans le
dénominateur, on retranche les risques liés aux comptes d’investissements
participatifs (CIP), vu que les risques crédits et les risques marchés liés à ces
comptes sont supportés en totalité par les détenteurs de ces comptes, alors que
les risques opérationnels sont supportés par la banque.
• Pour les banques participatives les fonds propres sont composés
essentiellement de fonds de type Tier1. Ceci émane de la structure simplifiée du
capital des banques participatives et de l’absence de capitaux purement
spéculatifs ou d’instruments hybrides toxiques, qui, au regard de la Sharia
islamique, sont strictement interdits.
Mesure des risques bancaires
Risque de crédit
le calcul des risques de crédits se précise par une pondération des encours
l'encours pondéré =Risk-Weighted Assets RWA.
Ces risques s'expriment par des probabilités :
o Probability of default (PD ): Probabilité de défaut de la contrepartie
o Loss Given Default (LGD) : Taux de perte en cas de défaut sur la ligne de crédit
o qui s'appliquent sur l'encours à un an du client : Exposure At Default (EAD)
Exposition au moment du défaut.
Risque de modèle
Risque de contre partie
Risque de règlement/livraison
Nature de
Notation externe Pondérations
l’émission
Emissions AAA à AA- 0%
souveraines A+ à BBB- 0,25 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
inférieure ou égale à 6 mois
1,00 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
supérieure à 6 mois et inférieure ou égale à 24 mois
1,60 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
supérieure à 24 mois
BB+ à B- 8,00 %
Au dessous de B- 12,00 %
non noté 8,00 %
Emissions 0,25%, si l’échéance résiduelle de l’instrument est inférieure
qualifiées ou égale à 6 mois
1,00 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
supérieure à 6 mois et inférieure ou égale à 24 mois
1,60 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
supérieure à 24 mois
Autres BB+ à BB- 8,00 %
au-dessous de BB- 12,00 %
non noté 8,00 %
Approche modèle interne de type Value at Risk
La VaR est définie comme la perte potentielle maximale pouvant survenir pour
un niveau de confiance donné et pour un horizon temporel fixé.
Mathématiquement, la VaR est définie comme le quantile de la distribution des
gains et pertes pour le niveau de confiance fixé.
L’utilisation des modèles internes est soumise à l’approbation expresse du
Régulateur; Ce dernier ne donnera son approbation que si les conditions
minimales suivantes sont réunies :
• le Régulateur est convaincu que le système de gestion des risques de
l’institution repose sur des principes sains et est mis en œuvre de
manière intègre
• l’institution possède en nombre suffisant le personnel qualifié pour
l’utilisation de modèles élaborés non seulement dans le domaine de la
négociation, mais aussi dans ceux du contrôle des risques, de la
vérification interne et, au besoin, du post-marché;
• le Régulateur juge que les modèles de l’institution ont fait la preuve sur
une longue période qu’ils mesurent les risques avec une précision
raisonnable;
• l’institution effectue régulièrement des simulations de crise (stress-
testing) .
Les institutions auront une certaine latitude pour déterminer la nature précise de leurs
modèles, mais les spécifications minimales suivantes devront être respectées aux fins du
calcul de l’exigence de fonds propres :
o La « valeur à risque » devra être calculée sur une base journalière.
o Le calcul impliquera un niveau de confiance unilatéral de 99 %.
Aux fins du calcul de la valeur à risque, la période de détention minimale sera de dix jours
ouvrables et la période d’observation (échantillon historique) pour le calcul de la valeur à
risque sera limitée au minimum à un an.
Dans la pratique : si la VaR d’un portefeuille de trading est de 10 MDH au seuil de 99% à
un horizon1 jour, alors il y a 99% de chances que la perte subie n’excède pas 10 MDH à 1
jour.
Le calcul du capital alloué au risque opérationnel se fait à partir d'un indicateur
uniquement relié au résultat de la banque.
Pour répondre à la diversité des évènements assimilables à des risques opérationnels et
homogénéiser les données de pertes, le Comité de Bâle présente une classification des
différentes catégories d’évènement générateurs de pertes qui sont observées suivant
une répartition des lignes métier de la banque
Catégorie de risque
1 Fraude interne
2 Fraude externe
3 Gestion des ressources humaines
4 Clients, produits et pratiques commerciales
5 Dommages et sinistres
6 Systèmes d’information
7 Traitements et procédures
Ligne de métier Facteur bêta
1 Financement des entreprises 18%
2 Activités de marché 18%
3 Banque de détail 12%
4 Banque commerciale 15%
5 Paiement et règlement 18%
6 Courtage de détail 12%
7 Service d’agence 15%
8 Gestion d’actifs 12%
L’approche standardisée
C'est un prolongement plus fin de l'approche précédente en déclinant ce type de
calcul par type d'activité. Dans cette approche, les fonds propres de la banque
pour le risque opérationnel sont égaux à la somme des fonds propres de
chaque catégorie d'activité ( 8 lignes de métiers). Nous avons pour l'année n :
-L’exigence en fonds propres relative aux six autre lignes de métiers est égale à
la moyenne , sur 3 ans , du PNB correspondant à ces lignes de métiers,
affectée d’un coefficient de pondération de 18%.
Cette moyenne est déterminée sur la base des 3 derniers PNB calculés sur
une période d’un an , arrêtés à fin juin ou à fin décembre de chaque
exercice
Alors que les établissements bancaires finalisent tout juste les adaptations liées à Bâle III
sur les volets solvabilité et liquidité, de nouvelles évolutions réglementaires
normatives viennent compléter ces premiers dispositifs avec pour intention première, de
venir atténuer une potentielle crise future en renforçant la profitabilité et la solidité du
secteur bancaire.
Ces évolutions impactent essentiellement le dénominateur du ratio de solvabilité et
donc plus particulièrement le risque de crédit, le risque de marché ainsi que le risque
opérationnel. Il s’agit en effet de pouvoir in fine comparer les emplois pondérés (RWA –
Risk Weight Asset) des différentes banques.
En effet, alors que Bâle III avait revu simultanément la définition du numérateur (les
fonds propres éligibles) et le niveau minimal du ratio, rien ou presque n’avait été
entrepris pour rajeunir le dénominateur, à savoir les actifs pondérés par les risques
ou RWA . Ces derniers restaient calculés sur la base des principes de Bâle II.
LE RISQUE DE CRÉDIT: Révision de la mesure des risques de crédit en approche
standard :
• Réduction de l’importance des agences de notations dans l’évaluation des
risques, en mettant en place une notation en «due diligences», qui peut
déboucher sur une pondération en risque plus élevée que ne le suppose le
simple calcul à partir des notes d’agences,
• Mise en place de floors pour encadrer les modèles internes existants ou bien
encore de la revue du traitement prudentiel de la titrisation.
LE RISQUE DE MARCHÉ: Les évolutions portant sur le risque de marché concernent
principalement la « Revue Fondamentale du Trading Book » (Fundamental Revwiew
trading Book) et prévoient la réduction des possibilités d’arbitrage réglementaire
entre le portefeuille de négociation (trading book) et le portefeuille bancaire
(banking book). La FRTB introduit ainsi la notion d’espérance mathématique de perte
extrême (Expected Shortfall), moins exposée aux cycles économiques que la Value at
Risk (VaR), davantage controversée. La validation de l’ensemble sera réalisée Desk
par Desk incluant un backtesting renforcé (incluant le Profit&Loss attribution).
LE RISQUE OPÉRATIONNEL: Les évolutions portant sur le risque opérationnel
concerneront la mise en place de la nouvelle approche SMA ( Standardised
Measurement Approach ) avec l’abandon des méthodes de modèles internes et
l’introduction d’une nouvelle variable un Business Indicator calculé sur la base
d’élément du Produit Net Bancaire des trois dernières années et prise en compte de
l’historique des pertes opérationnelles subies : Loss Component.
LE RISQUE DE TAUX : Introduction du risque de taux. Le but est de sécuriser
davantage les bilans de ces institutions et de prendre en compte le risque de
remontée des taux de refinancement bancaire, à une période où leur niveau
nominal est historiquement bas.
LE RISQUE DE LIQUIDITÉ : Impact attendu sur la capacité de refinancement des
banques, dont la mobilisation de capital est toujours plus importante avec
introduction de l’IFRS9.
Au Maroc, la gestion des risques s’inspire fortement des exigences retenues pour Bâle III.
Aujourd’hui, Bank Al Maghrib exige aux banques marocaines de détenir en termes de
fonds propres 12% des risques pondérés, un ratio de liquidité à court terme et un ratio
de liquidité à long terme . La norme IFRS 9 et la circulaire révisée sur la classification des
créances entreront en vigueur dès janvier 2018. Les fonds propres des établissements
bancaires seront à nouveau sous pression.
En effet, une multitude de nouvelles réglementations entre en vigueur :
• Changement dans la classification des créances et leur approvisionnement avec
l’introduction des créances dites sensibles qui s’ajoute aux créances prédouteuses,
douteuses et compromises,
• Introduction de la norme IFRS9 et publication des comptes consolidés une fois par
trimestre. Ce modèle concerne le traitement des instruments financiers:
o Modèle de pertes de crédit attendues qui remplace celui des pertes avérées
avec un provisionnement de l’ensemble des créances même celles qui ne
présentent aucun signe de détérioration,
o Nouvelle méthode de comptabilisation et d’évaluation des actifs et des passifs
au coût amorti et à la juste valeur.
• Elaboration d’une cartographie des cyberrisques avec des tests d’intrusion du
système d’information et les plans d’action correctifs ,
• Pour les banques à caractère systémique fournir à la Banque Centrale un plan de
redressement de crise interne suite à des stress-test,
Evolution des risques et de la solvabilité des banques
Evolution du total des risques nets Evolution du total des risques nets
pondérés des banques (en milliards pondérés des banques (en milliards
de dirhams) - sur base sociale de dirhams) - sur base consolidée
Les actifs nets pondérés au titre du risque de crédit, calculés selon l’approche dite
«standard», correspondent aux expositions pondérées au titre du risque de crédit -
bilan et hors-bilan – calculées après l’application des techniques d’atténuation des
risques. Ils ont atteint 792 milliards de dirhams, en hausse de 3,8% contre 5,7% en
2017
Sur base consolidée, ces actifs ont totalisé l’équivalent de 1.098 milliards de
dirhams, en hausse de 5,2%, contre 7,5% une année auparavant.
Risques de marché
Les actifs nets pondérés au titre du risque de marché ont cumulé, à fin décembre 2018,
près de 59 milliards de dirhams, marquant une baisse de 6,7% après la hausse de 15,1%
enregistrée une année auparavant.
Calculées sur base consolidée, ces expositions ont atteint 63 milliards de dirhams, en
baisse de 5%.
Ces risques sont encourus par les banques sur leur portefeuille de négociation géré par
leurs salles de marché. Ils couvrent essentiellement les risques de taux d’intérêt et de
spread de crédit.
Risque opérationnel
Les expositions au titre du risque opérationnel sont déterminées par la plupart des
banques selon l’approche indicateur de base. Elles sont évaluées à 86 milliards, en
hausse de 3,1%, en relation avec l’évolution du produit net bancaire.
Sur base consolidée, ces risques sont évalués à 124 milliards de dirhams, en hausse de
5%.
Ces risques sont couverts par des fonds propres équivalant à 15% de la moyenne du
PNB des 3 derniers exercices.
Ce ratio mesure la quantité d’actifs liquides de haute qualité à la disposition des
banques pour couvrir, en cas de crise, des sorties de trésorerie sur une période d’un
mois.
Evolution des fonds propres et du Evolution des fonds propres et
ratio de solvabilité - sur base sociale ratio de solvabilité-sur base consolidée
Le ratio de solvabilité moyen, qui rapporte les fonds propres à la somme des actifs
nets pondérés, s’est renforcé à 14,7% par rapport à un minimum réglementaire de
12%.
• Le ratio de fonds propres de catégorie 1 s’est établi à 10,9% pour un minimum
réglementaire de 9%.
•Le ratio moyen des fonds propres de base « Core Tier 1 », correspondant au
noyau dur des fonds propres s’est établi à 10,7% pour un minimum
réglementaire de 8%.
Sur base consolidée, Le ratio moyen de solvabilité ressort ainsi à 13,8%, en
hausse de 50 points de base
•Le ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 s’est situé à 10,8%, contre
10,7% une année auparavant.
les règles Slovancy et La gestion
des risques assurantiels
L’assurance est, par définition, un système qui permet de prémunir un individu, une
association ou une entreprise contre les conséquences financières et économiques liées à
la survenance d’un risque particulier.
La technique de l'assurance repose sur des méthodes statistiques, reposant sur la loi des
grands nombres, dite de Bernouilli (Mathématicien Suisse:1700 -1782):
plus le nombre d'expériences augmente, plus les écarts absolus augmentent, et plus les
écarts relatifs diminuent pour devenir pratiquement négligeables pour un nombre très
élevé d'expériences.
Le principe de l'assurance consiste à regrouper le plus grand nombre de personnes
exposées à un même risque . Ce regroupement permet de répartir entre toutes ces
personnes les conséquences de la réalisation du risque qui n'affectera que quelques un
d'entre eux:
La mutualisation est la division de la charge des dommage entre tous
La contribution de l'assuré sera le versement de la prime.
La contribution de chaque membre de la mutualité doit être payée d'avance
- Pour éviter que les personnes n'ayant pas eu de sinistre ne payent pas.
- Pour permettre de disposer de la réserve d'argent nécessaire au règlement des
sinistres qui peuvent survenir à tout moment pendant la période de garantie.
L'assurance est le contrat par lequel une partie, dénommée le souscripteur se
fait promettre par une autre partie, dénommée l'assureur, une prestation en
cas de réalisation d'un risque, moyennant le paiement d'un prix appelé prime
ou cotisation.
Source : ACAPS
– Evolution assurance Non Vie
• En 2018, les primes émises relatives aux opérations d’assurances Non Vie représentent
55,5% des émissions totales contre 56,1% en 2017.
• Plus de 76,1% des émissions de primes Non Vie proviennent des catégories d’assurances
véhicules terrestres à moteur, accidents corporels et accidents du travail, dont les parts
des émissions Non Vie atteignent respectivement 48,5%, 17,7% et 9,8%.
• En 2018, le montant des prestations payés s’élève à 14,4 milliards de dirhams contre
13,6 milliards en 2017, enregistrant ainsi une progression de 5,7% (3,3 en 2017).
• Ces charges représentent 34,7% du total des émissions, un peu moins qu’en 2017
(35,1%). Les prestations de la catégorie d’assurance des véhicules terrestres à moteur
représentent 48,5% du total des prestations payées, suivies de celles des accidents
corporels -maladie-maternité (23,4%) et des accidents du travail et maladies
professionnelles (13,9%).
– Evolution assurance Vie
• En 2018, les émissions en assurances Vie et Capitalisation progressent de 7,1% et leur
part du total des affaires directes gagne 0.3 point en pourcentage et se situe à 44,2%
• Par nature de garantie, les assurances dédiées à l’épargne, qui représentent 80,4% du
total de la branche, les assurances en cas de décès occupent 15,6%.
• En 2018, les charges payées au titre des assurances Vie et Capitalisation atteignent 10,9
milliards de dirhams contre 10,5 millions en 2017. Elles représentent 96,6% des charges
des prestations et 60,2% des émissions totales. Les rachats représentent 69,4% du total
des charges.
L'évolution des provisions techniques et des placements affectés aux
opérations d'assurances
Source : ACAPS
– Les provisions techniques
• Les provisions techniques représentent essentiellement les engagements des entreprises
d’assurances et de réassurance envers les assurés et les bénéficiaires des contrats.
L’ensemble de ces provisions techniques représente 70,5% du passif du bilan des
entreprises d’assurances et de réassurance
• Les provisions techniques sont composées principalement par les provisions techniques
afférentes aux opérations d’assurance Vie avec une part de 54,6%, suivies des provisions
pour sinistres à payer qui constituent 37,4% du total des provisions techniques. Les
autres provisions techniques se partagent les 8% restantes.
– Les placements
• L’analyse de l’encours du total des placements à fin 2018 montre:
• Des actifs des actions avec 47,8% à 82,6 milliards de dirhams, 68,5% de cet
encours sont représentés par des actions directes (actions cotées et non
cotées), alors que les 31,5% restant sont investis en OPCVM.
• Des actifs des taux avec 45,1% à 77,9 milliards de dirhams , cet actif est dominé
par le portefeuille obligataire, avec une part de 89,3% contre 10,7% pour le
portefeuille monétaire,
• L’immobilier avec 4,5% à 7,8 milliards de dirhams, l’immobilier direct (terrain,
constructions, immobiliers en cours et autres placement immobiliers)
représente 58,8% de ces placements immobiliers contre 41,2% pour les parts et
actions des sociétés immobilières
• Les autres placements avec 2,5% de l’encours.
Les compagnies d’assurance et la solvabilité:
• La solvabilité des entreprises d’assurance, du fait de l’inversion du cycle de production
qui les rend particulièrement sensibles à l’évolution de plusieurs facteurs
socioéconomiques, est un défi permanent:
Les entreprises d’assurance jouent un rôle majeur dans l’économie:
o protection des assurés
o Investissements sur les marché financier
Elles s’inscrivent dans un environnement de plus en plus instable:
o Crises financières
o Evénement climatiques
o Risques opérationnels
Un contrôle spécifique
• La notion de solvabilité, en assurance , est d’abord fortement liée à la protection des
assurés, des souscripteurs et des bénéficiaires de contrats; ensuite elle est directement
liée à celle du capital à détenir.
• La veille prudentielle de l’État sur les opérations d’assurance s’organise en deux niveaux:
– Le premier niveau d’intervention du législateur est celui des contrats.
– Le deuxième niveau relève du contrôle de la solidité financière des assureurs et donc
de leur capacité à honorer leurs engagements.
Solvabilité 1: une veille prudentielle sur les opérations d’assurance
Pour protéger les assurés, il est donc apparu nécessaire d’imposer aux entreprises
d’assurance la détention d’un certain montant de ressources supplémentaires, pouvant
servir de matelas en cas de sinistres ou de frais imprévus. Le régime de Solvabilité I est
constitué par deux éléments, à savoir :
Marge de Solvabilité Constituée (MSC): c’est la marge effective dont la
compagnie dispose
Marge de Solvabilité Réglementaire(MSR): c’est le montant en dessous duquel
ne doit pas descendre la marge de solvabilité
La MSR est indexée sur le risque de tarification. Le calcul est en effet proportionnel aux
primes, aux sinistres et aux provisions techniques. Le montant ainsi calculé doit être
couvert par la MSC, déterminée à partir de fonds propres, de quasi-fonds propres et les
plus-values latentes sur les placements.
Une compagnie est considérée respecter les exigences de la marge de solvabilité si le
rapport MSC/MSR est supérieur à zéro
De BÂLE II à SOLVABILITE II
Une nouvelle vision du risque de
l’assureur
Le nouveau régime réglementaire prévu par Solvabilité 2 constitue un changement
majeur dans l’évaluation de la solvabilité de l’assureur, autrement dit sa capacité
à honorer ses engagements de long terme auprès de ses clients.
• les méthodes pour déterminer les fonds propres et les actifs pondérés en
fonction du risque, obéissent à des règles et des modèles inspirés des
recommandations du comité de Bâle pour le secteur bancaire et celles de l’
International Association of Insurance Supervisors (IAIS = AICA) pour l’assurance .
Les acteurs de la gestion des risques et du contrôle interne:
La gestion des risques et du contrôle interne est l’affaire de tous, des organes de
gouvernance à l’ensemble des collaborateurs de la société.
La direction générale ou le directoire
Ils sont chargés de définir, d’impulser et de surveiller le dispositif le mieux adapté
à la situation et à l’activité de la société. Dans ce cadre :
- ils se tiennent régulièrement informés de ses dysfonctionnements, de ses
insuffisances et de ses difficultés d’application, voire de ses excès,
- ils veillent à l’engagement de mesures de prévention et des actions
correctives nécessaires, notamment les Plans de Continuité de l’Activité
(PCA)
- ils informent le Conseil sur les points importants.
Le conseil d’administration ou de surveillance
Il appartient à la direction générale ou au directoire de rendre compte au conseil
et/ou au comité d'audit des caractéristiques essentielles du dispositif de
contrôle interne.
le conseil peut faire usage de ses pouvoirs généraux pour faire procéder aux
contrôles et vérifications qu’il juge opportuns ou prendre toute autre initiative
qu’il estimerait appropriée en la matière.
Comité d’Audit et de Contrôle Interne:
une instance de gouvernance qui relève directement de son Conseil d’Administration. Sa
mission est d’assurer un contrôle de 3ème niveau à travers les structures de la Banque et
de la compagnie d’assurance.
-Il apprécie la pertinence et la permanence des méthodes comptables appliquées,
-Il contrôle l’existence, l’adéquation et l’application des procédures internes ainsi que
des dispositifs de mesure, de maîtrise et de surveillance suffisants des risques
bancaires et des ratios prudentiels,
-Il examine les comptes sociaux et consolidés avant leur soumission au Conseil
d’Administration,
-Il veille à la qualité de l’information délivrée aux actionnaires.
L’audit Interne
l'Audit Interne dépend fonctionnellement du comité d'audit. IL est indépendant de la
direction de l'entreprise. Ce rattachement au comité d'audit lui permet d'évaluer de
manière indépendante les activités de toutes les directions et de tout le personnel.
-Il a la responsabilité d’évaluer le fonctionnement du dispositif de contrôle interne et de
faire toutes préconisations pour l’améliorer, dans le champ couvert par ses missions.
-Il conseille le management et le Conseil d’Administration sur l’exécution de leurs
responsabilités
Le comité de conformité ( compliance):
En tant que partie intégrante du dispositif de contrôle interne, il est chargé :
• De l’application, au sein de l’établissement, de l’ensemble de règles qui encadrent la
profession: législatives, réglementaires et déontologiques
• Il agit sans interférer dans le règlement des litiges, qui peuvent opposer la société à des
tiers, ni dans les différends d’ordre contractuels.
La Direction de la conformité veille au respect des lois et principes déontologiques spécifiques
aux activités bancaires et d’assurances et au risque de réputation.
La conformité avec la Charia est chargé du développement des produits conformes à la charia
Le comité de suivi consolidé des risques opérationnels:
• Il assure la conception et le déploiement du dispositif de gestion des risques
opérationnels au sein des métiers
• La gestion centralisée de la collecte des incidents et des pertes de risques
opérationnels
• L’élaboration des reportings internes et externes
Le gestionnaire des risques
Le Risk manager, assure le contrôle de 2ème niveau, il est responsable du déploiement et de la
mise en œuvre du processus global de gestion des risques tel que défini par la Direction
Générale. A ce titre, il a pour mission de mettre en place un dispositif, adapté à la taille et
aux spécificités de l’entreprise, visant à l’identification, à l’analyse et au traitement des
principaux risques.
Le personnel de la société
Chaque collaborateur concerné devrait avoir la connaissance et l’information
nécessaires pour établir, faire fonctionner et surveiller le dispositif de contrôle
interne, au regard des objectifs qui lui ont été assignés:
• Il assure le contrôle de 1ier niveau.
• Il est garant du fonctionnement du dispositif de gestion des risques
opérationnel
• En tant que correspondant risques opérationnels, il assure la remontée et
l’analyse des données d’incidents de risque opérationnel et participe à la mise à
jour de la cartographie des risques opérationnels
Les Commissaires aux comptes
• Les commissaires aux comptes ne sont pas, dans le cadre de leur mission légale,
partie prenante des dispositifs de contrôle interne et de gestion des risques.
• Ils en prennent connaissance, s’appuient sur les travaux de l’audit interne, pour en
obtenir une meilleure appréhension et se font en toute indépendance une opinion
sur leur pertinence.
• Ils certifient les comptes et, dans ce cadre, peuvent identifier au cours de l’exercice
des risques significatifs et des faiblesses majeures de contrôle interne susceptibles
d’avoir une incidence significative sur l’information comptable et financière.