La Gestion Des Risques Financiers - Copie

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La gestion des risques

financiers
Risques et entreprises financières

Justification de la réglementation
« Toute société qui ne reconnaîtrait pas la légitimité de la prise de risque
et ne la favoriserait pas jusqu’à un certain point serait vouée au déclin. »
Claude Henry Professeur Science Po Paris
 A la fois banques et assurances sont considérés comme des intermédiaires financiers.
Cependant, leurs activités obéissent à deux modèles économiques bien distincts, ce qui
leur donne deux profils de risque très différents, que ce soit au niveau:
• Micro-prudentiel : la stabilité des institutions individuelles
• Macro-prudentiel : la stabilité du système financier et son impact sur l’économie.
 En conséquence, le secteur bancaire et celui des assurances sont soumis à une
réglementation spécifique et particulièrement exigeante, ils sont régis par la loi bancaire
et le code des assurances dans un cadre institutionnel et réglementaire présentant des
similitudes mais propres à chaque secteur.
 La justification d’une réglementation des institutions financières n’est pas seulement du
fait de la réglementation du risque de défaut et de faillite ou de ruine de ces institutions,
car si ces risques affectent les actionnaires et les créanciers des banques et des
compagnies d’assurance: ils sont rémunérés pour les risques qu’ils prennent.
 Par contre, ce qui justifie la réglementation des risques bancaires et des compagnies
d’assurance c’est leurs prises de positions risquées destinées à augmenter leurs
rendements et qui exposent leurs clients à des pertes importantes:
 Les détenteurs de dépôts bancaires
 Les souscripteurs des contrats d’assurance
Aléa moral
 Le concept de l’aléa moral trouve son origine dans le secteur de l’assurance. Il désigne
l’augmentation du risque pris par un individu assuré auprès d’une compagnie d’assurance
par rapport à la situation où il n’est pas assuré.

 L’aléa moral traduit le fait que la probabilité d’apparition du risque augmente du simple
fait que le risque est assuré

 Pour le secteur bancaire l’aléa moral s’identifie à la doctrine « too big to fail » qui veut
qu’une grande banque sera toujours sauvée de la faillite. Le fait qu’une banque anticipe
que la banque centrale viendra à son secours suite à ses aventures financières peut
l’inciter à prendre d’avantage de risques.

 Comment assurer la stabilité du système financier sans ouvrir la voie à l’aléa moral ? Trois
moyens sont appliqués :
– une réglementation adaptée: Du fait de l’importance de leur fonction, les banques et
les assurances sont soumises à un corps de règles particulières édictées par les
pouvoirs publics.
– Une surveillance efficace: Les autorités de contrôle doivent s’assurer, au moyen
notamment de vérifications sur place, que les règles sont bien appliquées par les
établissements financiers.
– Le troisième dispositif: la bonne gouvernance et la publication des informations
relatives aux performances des établissements financiers et aux profils des risques sur
lesquelles ils sont basés.
Pourquoi parle-t-on de gestion des risques bancaires ?
 L’activité d’une banque la place au milieu d’une grande variété de risques. Prendre,
gérer et maîtriser ces risques fait partie intrinsèquement de son métier.
 Pour la banque, tout risque se caractérise également par un coût, lié entre autres à
l’obligation de le provisionner , c’est-à-dire de se préparer à son impact financier au cas où il
se concrétiserait. La banque est rémunérée pour cette prise de risque.
 Du point de vue du client de la banque, il ya dès l’origine un conflit d’intérêt:
• S’adressant à une banque commerciale, le client cherche à protéger son argent et
réclame cette protection à sa banque,
• Dans le cas d’une banque d’affaires, au contraire , le client lui demande de prendre
des risques afin de bonifier un capital de départ.
 Ce conflit caractérise la banque dite universelle qui, du point de vue juridique, a la
possibilité d’offrir à sa clientèle l’ensemble des services bancaires et financiers.
 la non-séparation des activités de banques commerciales (collecte de dépôts, distribution
de crédits et gestion des moyens de paiement) et celles de banques d’investissement
(intermédiation boursière, gestion d’actifs, conseil en opérations financières), augmente les
risques.
En effet, contrôlant tous les compartiments de la finance, les banques universelles peuvent
être tentées de compenser la baisse des revenus en provenance de l’activité classique
d’intermédiation par de la spéculation de plus en plus risquée sur les marchés financiers et
aboutir à une crise à l’image de celle des subprimes en 2007. .
• Cette crise financière de 2007/ 2008, pour de nombreux experts, est due à l’abrogation
du Glass-Steagall Act en 1999 sous l’administration Clinton par le Financial Services
Modernization Act, principalement pour permettre la naissance des banques géantes.
• Le Glass-Steagall Act est une loi américaine votée en 1933, pendant la Grande
Dépression, qui vit la faillite de près de 5 000 banques. Cette loi interdisait aux banques
commerciales de pratiquer des investissements, donc leur interdisait toute pratique
spéculative. Le périmètre, d'un côté des banques de dépôts et de prêts, et de l'autre des
banques d'investissement financier, était donc clairement défini.
• Cette loi visait à protéger les banques commerciales, qui acceptent les dépôts des
épargnants et accordent des prêts aux particuliers et aux entreprises, des risques pris par
les banques d’investissement. Celles-ci ne doivent pas pouvoir spéculer avec la monnaie
créée par les banques de dépôts. De ce fait, elle permettait d’éloigner les effets de
contagion dans le secteur bancaire pouvant aboutir à un risque systémique.
• Au Maroc, ce risque peut survenir car les banques marocaines exercent un contrôle total
sur tous les compartiments de l’activité financière du pays : banque commerciale,
assurance, crédit à la consommation, commerce international, leasing, factoring,
monétique, changes, marché monétaire, intermédiation boursière, banque
d’investissement, gestion de l’épargne, banque d’affaires et récemment finance
islamique.
• A cet effet, la loi bancaire a institué un Comité de Coordination et de Surveillance des
Risques Systémiques composé des trois régulateurs du marché financier: BAM, ACAPS et
AMMC permettant ainsi le suivi des exigences à observer par les conglomérats financiers.
Pourquoi parle-t-on de gestion des risques d’assurance ?
 Cette industrie englobe l’ensemble des transactions entre assureurs et assurés dont le but
est la couverture des dommages qui découlent des risques, contre le paiement d’une prime.
 La solvabilité d'un assureur est sa capacité à respecter les engagements qu'il prend à l'égard
de ses clients et des ressources dont il dispose pour y faire face:
– des réserves ou provisions  sous forme d’actifs (actions, obligations, immobilier) dans
lesquels elles investissent les fonds confiés par les assurés et dont la valeur doit être
importante et le risque mesuré, couvrant ainsi l'intégralité des engagements souscrits
vis-à-vis des assurés ;
– des fonds propres suffisants pour faire face à des événements imprévus pouvant
impacter le respect de leurs engagements .
 Cette caractéristique découle de l’inversion du cycle de production c.à.d. le fait que le
produit de l'assurance soit vendu avant que l'on ne connaisse le coût définitif. Les primes
doivent permettre de faire face à un niveau normal de sinistres à payer mais en pratique le
risque à venir peut être illimité. 
 Basées sur la réalisation aléatoire des risques, les assurances peuvent atteindre
une rentabilité élevée tant que les indemnités des dommages sont relativement limitées.
 En cumulant les excédents des primes et des réserves les sociétés d’assurances sont
devenues des institutions financières puissantes. Au fil des décennies, l’industrie de
l’assurance a acquis un véritable pouvoir financier.
La ruine de l’assureur est d’une autre nature que la faillite d’une entreprise ordinaire à de
nombreux égards:
 la défaillance d’une entreprise produisant un bien ou un service est généralement
préjudiciable aux fournisseurs de l’entreprise (les clients ayant en général reçu le bien ou
le service qu’ils ont payé), alors que la défaillance de l’assurance est préjudiciable
d’abord à ses clients (l’assureur vend des promesses, en garantissant qu’il paiera
certaines sommes dans certaines circonstances).
• L’aptitude de l’assureur à payer ce qu’il a garanti de payer est si fondamentale que
son contraire, la « ruine de l’ assureur », est au centre de l’approche mathématique
de l’assurance.
• Cette approche gravite autour de la « probabilité » de la ruine précitée et indique
comment rendre cette probabilité très petite par un tarif et une réassurance
adaptés : diminuer la probabilité de ruine qui pilote les décisions de l’assureur.
• La « ruine » de l’actuariat est entraînée par une perte qui dépasse les fonds propres
et rend l’assureur « insolvable » au sens de la réglementation
 Historiquement, le cadre institutionnel et règlementaire s’est porté principalement sur
l’analyse d’une exigence minimale de capital, dont le montant doit être suffisant pour
exercer les diverses activités d’assurances et satisfaire les engagements envers les
assurés. Avec les normes Solvabilité et l’adoption d’un cadre réglementaire davantage
orienté vers une approche fondée sur les risques, l’analyse de la solvabilité devient plus
étendue et l’assureur doit démontrer à l’Autorité de Contrôle l’efficacité de l’ensemble
de son système de gestion des risques
 La gestion des risques s’est considérablement développée en terme de périmètre couvert
et d’autre part quant aux moyens mis en œuvre pour couvrir ce périmètre.

 Trois raisons sont derrières ce développement:


• En 1er lieu, la pression des marchés vers d’avantage de sophistication , les
produits complexes et innovants ont des marges plus élevées. La loi du marché
conduit les banques et les compagnies d’assurance à investir des territoires
toujours plus sophistiqués,
• En 2ème lieu, la réglementation elle-même pousse à la sophistication de la gestion
des risques. Les règles prudentielles permettent d’atténuer les effets néfastes des
crises économico-financière, mais il faut d’autres mesures d’accompagnement
qui permettent de renforcer la sécurité et la solidité du système financier,
• En 3ème lieu, la sophistication de la gestion des risques est la résultante d’un souci
de transparence, il y a une exigence forte et généralisée pour accroitre la
transparence par la publication des chiffres censés synthétisés l’état des risques
des institutions financières.

 La réglementation du secteur bancaire ainsi que celle du secteur des assurances portent
sur de nombreux thèmes, allant de la lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme jusqu’à la gestion des risques financiers.
Les règles Bâloises
et
La gestion des risques bancaires
les règles prudentielles et les risques bancaires
Les risques acceptés et rémunérés
 La raison d’être d’une banque, son métier, est de prendre des risques de plusieurs natures,
d’en accepter les conséquences et de mettre en place les moyens de protection
nécessaires. Cette prise de risques se caractérise par un rapport coût/opportunité. C’est-à-
dire, l’espérance de gains rapportée au niveau de risques pris. La banque est donc
rémunérée pour cette prise de risques.
 Le risque de crédit / de contrepartie
– le risque de crédit
Ce sont des risques de pertes financières consécutives à l’incapacité des clients et donc le
risque de perdre tout ou une partie du montant du crédit accordé si l’emprunteur ne
rembourse pas sa dette à l’échéance fixée. Autrement dit, c’est le risque de défaut de
remboursement.
– le risque de contrepartie
Représente la perte potentielle que pourrait subir la banque si la personne (physique ou
morale) avec qui elle a réalisé une opération de gré à gré, venait à faire défaut et ne sera
donc pas en mesure d’honorer ses engagements
– Le risque de règlement / livraison
Se rapporte également aux activités de marchés (échanges de titres, de devises au
comptant ou à terme) des banques. Le risque de livraison correspond soit au non-
règlement de la transaction par la contrepartie, soit à la non-livraison due par la
contrepartie.
 Le risque de marché
Les banques qui interviennent sur les marchés financiers où elles risquent de subir des
pertes financières consécutives aux variations des prix des instruments financiers
(actions, obligations…), des taux de change et des taux d’intérêt. Le risque de marché
englobe les risques suivants :
– Le risque de taux
C’est le risque pour la banque de subir une évolution défavorable des taux, que ce soit à
la baisse ou à la hausse, selon que la banque emprunte ou prête. Ce risque impacte à la
fois les activités d’octroi de crédit, de gestion des dépôts rémunérés et également les
activités de marché.
– Le risque de liquidité
Peut provenir d’une impossibilité de refinancement pour une banque alors que,
parallèlement, elle aura réalisé une forte transformation de ses dépôts à court terme. La
banque se retrouve donc dans une situation de ressources financières insuffisantes pour
faire face à ses échéances à court terme .
– Le risque de change
Correspond pour la banque au risque de pertes liées aux fluctuations des taux de change.
Toute fluctuation défavorable des taux de change se répercutera négativement sur les
flux futurs espérés par la banque dans le cadre de son activité financière exercée sur les
devises. Le risque de change peut également impacter les activités de crédit de la
banque. C’est le cas lorsqu’une banque prête de l’argent à son client en devises
étrangères. La banque prend le risque de voir le capital qui lui sera remboursé diminué.
Les risques subis
 A l’inverse des risques volontairement pris par la banque sur lesquels elle se rémunère,
certaines activités peuvent l’exposer à des risques qu’elle ne souhaite pas. Il s’agit
néanmoins de risques inévitables car ils sont inhérents à son activité. Il s’agit ici de
risques subis.

 Les risques stratégiques


Ce sont les risques liés aux prises de décisions des organes décisionnels de la banque
pouvant générer une perte économique imprévue. Ces décisions stratégiques peuvent
être de diverses natures : des décisions de restructuration, de réduction d’effectif,
d’embauche, d’implantation régionale (ouverture et fermeture de succursales, filiales
bancaires, etc.),
D’internationalisation, d’alliances ou partenariats, de fusions et acquisitions,
d’externalisation, de diversification (investissements dans de nouveaux produits
bancaires, métiers, marchés, équipements, projets, actifs, etc.).
Les risques stratégiques visent ainsi, l’ensemble des évènements susceptibles de
remettre en cause l’atteinte des objectifs stratégiques.
 Les risques opérationnels
Le risque opérationnel pour la banque est le risque de pertes financières résultant d’une
inadéquation ou d’une défaillance des procédures , de son personnel , des systèmes
internes ou d’évènements exogènes . Sept catégories d’évènements de risques:
– Fraude externe : le détournement de fonds, les faux en écriture, l’usurpation
d’identité, le vol de données, le piratage informatique, les opérations de cavalerie.
– Fraude interne : le vol commis par un employé , la falsification de documents, le délit
d’initié , les informations inexactes communiquées sur ses positions de marché.
– Clients, produits et pratiques commerciales : le défaut de conseil, le défaut
d’information, la violation du secret bancaire, la vente forcée.
– Pratiques en matière d’emploi et de sécurité sur le lieu de travail : la violation des
règles de santé et de sécurité des employés, le délit d’entrave aux activités
syndicales, la discrimination à l’embauche.
– Dysfonctionnement de l’activité et des systèmes : pannes de matériel et de logiciel
informatique, problèmes de télécommunications et pannes d’électricité.
– Dommages aux actifs corporels : dégradation volontaire de la part d’un salarié, actes
de terrorisme, vandalisme, séismes, incendies et inondations.
– Exécution, livraison et gestion des processus : erreur de saisie, d’enregistrement des
données, défaillances dans la gestion des sûretés, lacunes de procédures, absence de
traitement d’une opération ; erreur de paramétrage.
 Le risque de non-conformité
Le risque de non-conformité est une sous-catégorie du risque opérationnel. C’est un
risque de sanction judiciaire, disciplinaire ou administrative, de perte financière
significative ou d’atteinte à la réputation, qui naît du non-respect de dispositions propres
aux activités bancaires, qu’elles soient de nature législatives ou réglementaires, ou qu’il
s’agisse de normes professionnelles et déontologiques.
L’activité bancaire et la création de valeur
 La fonction des institutions financières et des marchés financiers est double : transférer
l’épargne et allouer le risque, c.à.d. permettre sa prise en charge contre une rémunération.
 La théorie bancaire démontre que les banques assument deux activités originales:
La fourniture de financements et la fourniture de liquidités.
 Ainsi, son métier de base se distingue par un cycle de production où la banque a besoin de
dépôts pour octroyer des crédits. Les banques sont ainsi des acteurs majeurs dans le circuit
de financement de l’économie par leur rôle d’intermédiation directe ou indirecte .
Par ce rôle d’intermédiaires, les banques assurent un rôle fondamental de transformation.
En effet, les banques transforment des flux d’épargne structurellement de court terme et
liquides vers des besoins de financement de long terme et généralement moins liquides.
En outre les banques sont les seules à détenir le pouvoir de création monétaire.
oPar distribution de crédits à l’économie,
oPar octroi de crédits à l’Etat,
oEn achetant des devises.
En effet, chaque fois qu'une banque accorde un crédit ou achète des devises, la quantité de
monnaie en circulation dans l'économie augmente, car ce crédit ou l’achat des devises se
matérialisent nécessairement par un dépôt supplémentaire que l'emprunteur ou le
bénéficiaire de la cession des devises utilisent ensuite comme ils le souhaitent.
Enfin, les banques, apportent des services fondamentaux à leurs clients en matière
d’investissements, de financements et d’activités de marché.
 Les banques ont pour objectifs de créer de la valeur pour leurs actionnaires et pour ce
faire elles vont conquérir de nouveaux clients et les satisfaire.

 Elles ne se limitent pas à offrir des services de courtage ou de couverture des risques. La
création de valeur n’est possible que si les clients sont prêts à payer pour de tels services:

• Les emprunteurs sont prêts à payer pour les services de financement apportés par
les banques qui mettent en œuvre un modèle de  business de type originate-to-
hold. Les banques conservent dans leur bilan les crédits émis jusqu’à leur maturité.
c'est-à-dire jusqu'au remboursement complet du principal et des intérêts. Il s'agit
donc d'un investissement risqué de long terme qui apparait à l'actif du bilan de la
banque.

• Les investisseurs sont prêts à payer pour les services d’origination des prêts et de
suivi des risques fournis par les banques qui mettent en œuvre un modèle
de business de type originate-to-distribute. La banque ne conserve pas dans son
bilan le prêt qu‘elle vient d'émettre mais le transforme en un actif financier vendu
sur le marché , elle se contente de sélectionner l'emprunteur mais ne porte plus le
risque et n'est rémunérée qu'au moment de la transaction.

 l’indicateur clé de gestion est le Produit Net Bancaire qui permet d’évaluer la valeur
ajoutée générée par l’activité bancaire
Source Bank Al Maghrib
 Les provisions pour créances en souffrance ont enregistré une hausse de 1,1%,
induisant un taux de provisionnement de 69% à fin 2018. Ce taux ressort à
• 74% pour la catégorie des créances compromises,
• 54% pour les créances douteuses
• 18% pour les créances pré-douteuses.
Source Bank Al Maghrib
En termes d’âge, une part de 45% concerne la catégorie ayant entre 25 et
35 ans, suivie de 31% pour la tranche des 35 à 50 ans et une part de 18%
pour la catégorie d’âge dépassant les 50 ans. La part féminine dans l’effectif
total s’est renforcée à 47% en 2018 contre 46% à fin 2017.
Source Bank Al Maghrib
Evolution du réseau bancaire

 La densité bancaire, mesurée par le nombre d’habitants par guichet,


ressort à 5.400. Celle appréhendée par le nombre de guichets pour 10.000
habitants s’est établie à 2 guichets, contre un guichet il y a une quinzaine
d’années.
A fin 2018, le nombre de comptes bancaires s’élève à 27 millions.
Le nombre de particuliers ayant au moins un compte bancaire, rapporté à
la population adulte, se situe à 60%.
Parallèlement, le renforcement du réseau des guichets automatiques
bancaires s’est poursuivi avec l’installation de 264 nouvelles unités portant
ainsi le parc à 7.289 GAB Le nombre de cartes bancaires a progressé de
7,2% à 15,1 millions à fin 2018, dont l’essentiel continue d’être utilisé pour
des opérations de retrait.
Source Bank Al Maghrib
o La marge d’intérêt s’est améliorée de 4,4% à 32,2 milliards de dirhams, après
3,8% en 2017

o La marge sur commissions a enregistré une hausse de 5,3% à 7,3 milliards après
celle de 9,4% réalisée une année auparavant

oLe résultats issu des activités de marché a accusé une nouvelle baisse de 7,2% à
6,4 milliards de dirhams, après celle de 12,7% enregistrée en 2017.

o En outre L’activité à l’international a généré un PNB en hausse de 5,8% à 17,9


milliards de dirhams. Sa contribution au PNB des 3 groupes bancaires concernés
s’est accrue d’un point à 34% .
Source Bank Al Maghrib
Le comité de Bâle
 Les missions du Comité de Bâle
Afin d'assurer la stabilité du système financier mondial et d’en promouvoir la
régulation, le Comité de Bâle est amené à exercer différentes fonctions:
– Entretenir des échanges d’information avec le secteur bancaire et les
marchés internationaux de façon à identifier les risques existants ou
émergents au sein du système financier mondial ;
– Améliorer la coordination des actions de régulation à l’échelle mondiale ;
– Etablir des  normes, des standards techniques et des recommandations de
supervision et de régulation du secteur bancaire au niveau international ;
– Assurer le suivi de la mise en œuvre de ces normes ou recommandations
techniques auprès de ses pays membres ;
– Coopérer avec d’autres  institutions  internationales de régulation
concourant à ces mêmes objectifs.
– Participer à l’élaboration de travaux concernant la mise en place de normes
comptables internationales (normes IFRS) et encourage l’échange
d’informations entre superviseurs bancaires appartenant ou non à ses pays
membres.
 Le Comité de Bâle entretient des relations étroites avec différentes
institutions internationales :
• le Joint Forum, instance créée en 1996 pour traiter de questions
communes aux secteurs de la  banque, de l'assurance et des valeurs
mobilières.
• l’Association Internationale des Contrôleurs d’Assurance ( AICA)

 Le Comité de Bâle est un membre permanent du Conseil de Stabilité


Financière ( CSF). Ces deux institutions assurent conjointement la
promotion de la mise en application de normes ou de recommandations
de régulation bancaire à l’échelle internationale avec le soutien du G20.

 Les décisions prises par le Comité de Bâle n’ont pas force exécutoire. les
normes qu'il a édictées, pour leur application, elles doivent être adoptées
par les juridictions propres à chaque pays
LE TRAITEMENT DU RISQUE DANS L’ACCORD DE BÂLE II
Les accords de Bâle II reposent sur trois piliers:
•Le 1er visait à définir les exigences minimales de fonds propres des banques pour
couvrir les trois principaux risques auxquels elles s'exposent.
•Le 2ème instaurait le principe d'une surveillance prudentielle individualisée.
•Le 3ème se focalisait sur les notions de transparence et de discipline de marché.
Pilier 1 : les exigences minimales de fonds propres
– Dès 1988, le ratio Bâle I ou ratio Cooke avait été créé pour limiter le risque de crédit:
le risque de non remboursement associé à un prêt accordé par une banque.
– Égal à 8 %, ce ratio se mesurait en comparant le montant de ses fonds propres
 réglementaires au niveau des engagements d’une banque.
– Ces engagements étaient pondérés en fonction du risque de contrepartie:
• Pouvait être nul :les États de l'OCDE,
• Faible :les banques ou les collectivités locales pour lesquelles un coefficient de
20 % était appliqué
• Fort :les entreprises ou les particuliers pour lesquels le coefficient appliqué était
de 100 %, sauf si l'existence de garanties permettait de réduire le risque à 50 %.
– Les fonds propres réglementaires comprenaient:
• les capitaux propres: fonds propres de base composés essentiellement
du capital social et des réserves
• les fonds propres complémentaires qui comprenaient notamment les
provisions générales, les titres subordonnés à durée indéterminée et les
obligations subordonnées convertibles ou remboursables en actions.
• Si la banque accorde un prêt à une entreprise pour un montant total de
1million de DH, elle doit disposer d’un minimum de 80.000 DH de fonds
propres pour respecter la norme Bâle I. En revanche, si elle prête la même
somme à une collectivité locale, son engagement sera de 1million × 20 %, soit
200.000 et elle ne devra plus disposer que de 16.000 de fonds propres . Si le
même prêt est accordé à un Etat, la banque n'a pas besoin de mettre des fonds
propres en regard de cet engagement, puisque le risque de défaillance est
considéré comme nul. 
 le ratio Cooke, malgré la prise en compte du risque de marché en 1996, il ne
couvrait qu'une partie du risque auquel s’expose une banque.
Bâle I n’intégrait pas le fonctionnement interne de la banque.
Les accords dits de Bâle II définissent un nouveau ratio de solvabilité
bancaire: le ratio "Mac Donough"  fondé sur le même principe que le
ratio Cooke.
 Il se définit de la façon suivante :

 Ce ratio affine le précédent en imposant aux établissements de crédit


de détenir un niveau de fonds propres minimum davantage en adéquation
avec l'ensemble des risques encourus.

 En outre, des exigences supplémentaires sont introduites en matière


de composition des fonds propres.
 Le ratio de solvabilité est scindé en deux éléments complémentaires :
– Le premier ratio dit « Tier 1 », au minimum égal à 4 % des risques, doit
comporter du capital sans risque. Il est lui-même décomposé en deux sous-
ratios :
o le « Core Tier 1 »,  de 2 % minimum, qui ne prend en compte pour le calcul
des fonds propres que les actions et les réserves constituées des bénéfices
non distribués,
o le « Core Tier 2 » également de 2 % des risques pondérés au minimum, qui
intègre les titres super subordonnés (obligations à caractère perpétuel) ou
certains titres hybrides  présentant d'étroites ressemblances avec le capital
(comme les obligations convertibles ).
– Le second, dit « Tier 2 », lui aussi au minimum égal à 4 %, intègre des éléments
de fonds propres complémentaires qui ne peuvent toutefois excéder 100 % des
fonds propres pris en compte dans le "Tier 1". Il s'agit notamment de titres
subordonnés  à durée indéterminée.
 La réglementation Bâle II prévoyait aussi l'intégration de fonds propres "sur-
complémentaires"  spécifiquement dédiés à la couverture du risque de marché:
Le troisième, dit « Tier 3 », Y figuraient les fonds propres Tier 2 excédentaires
(le montant éligibles au titre du Tier 2 mais qui dépassent 100% des fonds
propres admis en Tier 1) ainsi que des titres de dettes subordonnées ayant
une échéance initiale au moins égale à 2 ans.
 la possibilité d’un choix d’une méthode d’évaluation des risques :
o la méthode standard, où l’appréciation des risques est déterminée à l’extérieur
de la banque,
o la méthode interne, où l’appréciation des risques découle de notations internes,
afin de déterminer le niveau des fonds propres.
 Pour le risque de crédit :
 La méthode  standard  consiste à utiliser des systèmes de notation fournis par des
organismes externes d'évaluation du crédit dont la compétence est reconnue par
la Direction de Supervision de BAM pour le calcul des exigences en fonds propres
(Fitch Ratings, Moody's Investors Service et Standard & Poor's Rating Services).
 Les méthodes plus sophistiquées (méthodes Internal Rating Based) avec la
méthode dite IRB-fondation et celle dite IRB-avancée impliquent des
méthodologies internes et propres à l'établissement financier d'évaluation de
cotes ou de notes, afin de peser le risque relatif du crédit. La banque évalue elle-
même le risque de défaillance de la contrepartie en exploitant les informations
privées qu’elle détient sur l’emprunteur du fait de la relation de long terme.
 Pour le risque opérationnel la réglementation marocaine présente une variante:
 L’approche indicateur de base
 L’approche standard
 L’approche standard alternative
 L’adoption des approches standards au titre des risques de crédit, de marché et
opérationnels par les principales banques marocaines est effective depuis le deuxième
semestre de l’année 2007
 Ainsi, les premiers reporting ont été réalisés sur la base des comptes arrêtés au 30
juin 2007 et au 31 décembre 2007.

Les approches possibles pour le risque sous Bâle II


Pilier 2 : une procédure de surveillance prudentielle
• Le deuxième pilier des accords de Bâle II organise un dialogue structuré entre le
superviseur bancaire et les établissements financiers placés sous son contrôle.
• À cet effet, il prévoit la mise en place par les banques elles-mêmes de processus
internes de suivi et de calcul des risques (y compris ceux du pilier 1) et des
besoins en fonds propres associés.
• Le superviseur est ensuite chargé de confronter sa propre analyse du profil de
risque de l'établissement avec celle conduite par la banque et, en fonction de
ses conclusions, d'engager des actions. Il peut notamment exiger que la banque
renforce ses fonds propres au-delà du ratio minimum de fonds propres exigé
par Bâle II.

Pilier 3 : La discipline de marché


• Le pilier 3 vise à instaurer des règles de transparence financière en améliorant 
la communication d’informations au grand public sur les actifs, les risques et
leur gestion.
• L’objectif sous-jacent est d'uniformiser les pratiques bancaires en matière de
communication financière et de faciliter ainsi la lecture des informations
comptables et financières des banques d’un pays à l’autre.
 Les insuffisances de Bâle II
• La crise financière de 2007/2008 a mis en évidence le fait que les fonds propres
des institutions financières étaient insuffisants ou de mauvaise qualité. Certains
risques avaient été peu ou mal identifiés et ce, pour deux raisons :
– la complexification des opérations réalisées sur les marchés financiers
(produits structurés, titrisation) ;
– la défaillance du contrôle interne et de la gouvernance des établissements
bancaires (dans de nombreux cas)
• les insuffisances du contrôle exercé par les régulateurs dans un univers où on
faisait une confiance sans doute excessive à l'autorégulation.
• Le système bancaire s'est ainsi trouvé dans l'incapacité d'absorber ses pertes sur
les activités de négociation et de crédit, pertes qui ont alors pris une dimension
systémique.
• En outre, beaucoup d'établissements, qui avaient délaissé la gestion de leur
risque de liquidité, ont été confrontés à de vives tensions lorsque le marché
monétaire  s'est brutalement bloqué, obligeant les banques centrales à
intervenir pour assurer son bon fonctionnement et parfois pour soutenir
certaines banques. 
Bâle III : des règles prudentielles renforcées
 Compte tenu de l'ampleur et de la rapidité avec laquelle la crise financière s'est
propagée à travers le monde et du caractère par nature imprévisible des crises, il
est apparu essentiel que tous les pays renforcent la capacité de résistance de
leur secteur bancaire.
 C'est l'objet des accords de Bâle III adoptés par le Comité le 12 septembre 2010
et avalisés par les chefs d’État et de gouvernement lors de la réunion du G20  à
Séoul, les 11 et 12 novembre 2010. 
 Ces accords instaurent plusieurs mesures visant à réformer en profondeur le
dispositif prudentiel international. Ils tirent les conséquences des insuffisances de
la réglementation Bâle II et  imposent un renforcement des normes en matière
de solvabilité et de liquidité bancaires.
Solvabilité: capacité d’une entreprise à faire face à ses engagements en cas
de liquidation
Liquidité : capacité d’une entreprise à faire face à ses engagements en cas
de poursuite de ses activités
 L’objectif de Bâle III est d'accroître la capacité de résilience des grandes banques
internationales. Ces nouveaux accords prévoient notamment:
o un  renforcement du niveau et de la qualité des fonds propres
o une gestion accrue de leur risque de liquidité.
 S’agissant du dénominateur, la gamme des risques pris en compte dans la
précédente réglementation a été élargie. De nouvelles dispositions relatives au
risque de contrepartie  ont notamment été mises en place.

 Des exigences de fonds propres réglementaires de meilleure qualité


• Les accords de Bâle III renforcent les exigences de fonds propres des banques:
• La composition du noyau dur des fonds propres de base est définie plus
strictement.
• La réglementation Bâle III exige que certains éléments qui n'étaient pas
déduits  du noyau dur des fonds propres le soient désormais, comme les
participations détenues dans des banques ou des assurances et les
impôts différés.
• Les conditions d'admission des titres hybrides émis par les banques dans les
"autres fonds propres de base" sont renforcées:
• Titres perpétuels, c'est à dire sans échéance de remboursement,
• La banque émettrice garde la possibilité d'annuler le paiement des
dividendes.
• Les fonds propres "Tier 3" destinés à couvrir les risques de marché sous la
réglementation Bâle II sont supprimés.
 Un relèvement des normes de solvabilité
• L'exigence minimale de fonds propres réglementaires (Tier 1 et Tier 2) en regard des
risques pondérés reste inchangée et égale à 8 %.
• Le ratio minimal de fonds propres durs (Core Tier 1) est porté de 2 % à 4,5 % du
total des risques pondérés.
• Un "coussin de sécurité" égal à 2,5 % est institué dans lequel les banques pourront
puiser en cas de difficultés de sorte qu'elles puissent conserver un niveau de capital
minimum.
• Aussi, le ratio "Core Tier 1" minimal est fixé à 7 % au lieu de 4 % sous Bâle II.
• En outre, le ratio de solvabilité minimal est relevé de 8 % à 10,5 %.
• Bâle III impose également au secteur bancaire la constitution d'un coussin contra-
cyclique, une sorte de "matelas de sécurité" que les banques alimenteront en phase
d'expansion économique, et dans lequel elles pourront à l'inverse puiser en cas de
récession. L'alimentation de ce coussin est toutefois laissée à l'appréciation des
régulateurs nationaux.
• Des exigences en matière de coussins spécifiques pour les établissements
d'importance systémique sont aussi prévus: des coussins "de risque systémique" de
1 à 3,5 % des fonds propres de base en regard de l'ensemble des risque pondérés
pour ces établissements. Le niveau de ce coussin pourra même atteindre 5 % des
expositions nationales pondérées.
Synthèse de l'exigence de fonds propres à l'horizon 2019
EN % DES ACTIFS CORE TIER 1 TIER 1 TIER 2 TOTAL FONDS
PONDÉRÉS DU SUPPLÉMENTAIRES PROPRES
RISQUE

Minimum 4,5 1,5 2 8

Coussin de 2,5 - - 2,5


sécurité

Total minimum 7 1,5 2 10,5

Coussin contra- - 0 à 2,5 - 0 à 2,5


cyclique

Coussin risque - 0à5 - 0à5


systémique

Total global 7 1,5 à 9 2 10,5 à 18


 L’introduction d’un ratio d’effet de levier
Les accords de Bâle III vise à plafonner l’effet de levier:
Fonds Propres de base
Ratio de levier= = 3%
Total des Actifs
Les actionnaires peuvent avoir intérêt à ce que l'entreprise accroisse son
endettement pour financer des actifs rentables plutôt que d'augmenter leur
capital. Ainsi, ils évitent un effet de dilution du bénéfice par action :
l'augmentation du nombre d'actions émises entraîne mécaniquement une
baisse du bénéfice par action.

 La gestion du risque de liquidité


Pour pallier ce risque, le Comité de Bâle intègre dans son dispositif de régulation la
mise en place de deux ratios de liquidité :
o Un ratio de liquidité à court terme (ou LCR pour Liquidity Coverage
Requirement) ;
o Un ratio de liquidité à long terme (ou NSFR pour Net Stable Funding Ratio).
 Le ratio de liquidité à court terme (LCR)
• Le ratio imposera aux banques de disposer d’une certaine quantité
d’actifs liquides leur permettant de couvrir les sorties nettes d’argent
pendant au moins 30 jours qui suivent la date d’arrêté du calcul du ratio.
Il se définit de la façon suivante :
Encours d’actifs liquides de haute qualité ≥ 100%
Sorties nettes de trésorerie sur les 30 jours suivants

 Le ratio structurel de liquidité à long terme  (NSFR)


• Son but est d’assurer à tout établissement financier un « financement
stable qui lui permette de poursuivre sainement ses activités pendant
une période de 1 an dans un scénario de tensions prolongées ». Il se
définit de la façon suivante :
Montant de financement stable disponible ≥ 100%
Montant de financement stable exigé
Au Maroc Bâle III applicable dès 2014
 La mise en œuvre des directives sur les fonds propres et pour le ratio de liquidité à
court terme (LCR) a commencé le 1er janvier 2014 pour s’achever en 2019.
 Pour ce nouveau dispositif, le capital social et les réserves doivent être la
principale composante des fonds propres:
 un ration minimum Tier 1 de 9%
 Le ratio de solvabilité élevé de 10 à 12%.

 Par ailleurs, il s’agira pour les banques de simplifier la structure de leurs fonds
propres et de renforcer leurs  critères d’éligibilité. Cela implique la déduction de
certains actifs préalablement admis dans la détermination des fonds propres:
 le goodwill et autres actifs incorporels,
 l’impôt différé actif,
 les actions détenues en propre,
 les participations croisées,
 les participations dans les établissements de crédit et les assurances.
Ces déductions devront désormais se faire au niveau des fonds propres de base et
non plus partagés sur les fonds propres de base et les complémentaires.
Les règles prudentielles: Cas des Banques Participatives
La typologie des risques dans les banques participatives :
• Le risque commercial déplacé : la probabilité que la banque soit incapable de faire
face à la concurrence des banques classiques .
• Le risque de stock : la banque acquiert des biens pour le compte de ses clients. Ce
risque peut se décomposer en risque de contrepartie, en risque de marché et en
risque opérationnel.
• Le risque des taux de rendement : ou le risque de rentabilité des entreprises ou des
projets (cas de mudaraba et de mucharaka notamment).
• Risques d’incompétences et de réputation : un manquement au contrat
d’investissement ou signe d’une mauvaise gestion des fonds par la banque.
• Risque de non garantie des capitaux: Dans le cadre des investissements en
Mourabaha, vu que l’entrepreneur n’a pas à garantir les capitaux de la banque en
cas de perte sur l’investissement financé par la banque.
• Risque de variation des prix : Risque lié aux opérations de Mourabaha, où le client
désigne un bien désiré pour achat par la banque avant d’être racheté une
deuxième fois par le client.
• Risque de non-conformité à la Sharia : Risque important au regard des banques
islamiques, vu que tout le contrat risque d’être illicite tout comme les profits qui
en résultent.
L’adaptation des accords de Bâle pour les banques participatives
• L’Islamic Financial Services Bord (IFSB), qui est un organisme international basé
en Malaisie et qui édicte des normes et des notes techniques pour la régulation
et la supervision de la finance islamique, a émis un standard qui tient compte
des différences structurelles entre les banques participatives et les banques
conventionnelles.
• Ce standard est largement inspiré de l’approche de Comité de Bâle, et
emprunte même les méthodes de calcule des actifs pondérés des risques
• Dans le ratio proposé par l’IFSB, le numérateur reste le même, mais dans le
dénominateur, on retranche les risques liés aux comptes d’investissements
participatifs (CIP), vu que les risques crédits et les risques marchés liés à ces
comptes sont supportés en totalité par les détenteurs de ces comptes, alors que
les risques opérationnels sont supportés par la banque.
• Pour les banques participatives les fonds propres sont composés
essentiellement de fonds de type Tier1. Ceci émane de la structure simplifiée du
capital des banques participatives et de l’absence de capitaux purement
spéculatifs ou d’instruments hybrides toxiques, qui, au regard de la Sharia
islamique, sont strictement interdits.
Mesure des risques bancaires
Risque de crédit
 le calcul des risques de crédits se précise par une pondération des encours
l'encours pondéré =Risk-Weighted Assets  RWA.
 Ces risques s'expriment par des probabilités :
o Probability of default (PD ): Probabilité de défaut de la contrepartie
o Loss Given Default (LGD) : Taux de perte en cas de défaut sur la ligne de crédit
o qui s'appliquent sur l'encours à un an du client : Exposure At Default (EAD)
Exposition au moment du défaut.

Méthode interne Méthode interne


Méthode standard
simple avancée
Taux de défaut - PD Notation externe Notation interne Notation interne
Taux forfaitaire Taux forfaitaire Taux calculé par
Taux de perte - LGD
fixé par le régulateur fixé par le régulateur la banque

Taux forfaitaire Taux forfaitaire


Taux calculé par
Encours de crédit - EAD fixé par le régulateur fixé par le régulateur
la banque
Catégorie de
Notation externe
contrepartie
AAA A+ à BBB+ BB+ à B+ à Inféri Pas de
à A- à BB- B- eure à notatio
AA- BBB- B- n

Créances sur les emprunteurs souverains 100


0% 20% 50% 100% 150% 100%
%

Créances sur les établissements de crédit 100


20% 50% 50% 100% 150% 50%
et assimilés au Maroc et à l'étranger %

Créances sur les grandes entreprises et 150


20% 50% 100% 100% 150% 100%
les PME %

Créances sur les TPE et les particuliers 75%

Prêts immobiliers à usage résidentiel 35%

 Le calcul du risque de crédit est alors :


La méthode standard:
oRWA= notation x EAD
oFP = RWA x 8%
La méthode interne:
oRWA = f (PD;LGD) x EAD
oFP = RWA X 8%
Risques de marché:
 Risques des opérations de marché:
Risques de marché
Par sous-jacent Par produit
Risque actions général/spécifiques cash
Risque de taux général/spécifique Dérivés fermes
Risque de change Options(vanille/exotiques)
Risque de matières premières

• Option Vanille: Un instrument financier qui donne à son détenteur le


droit, mais non l'obligation, d'acheter ou de vendre un actif sous-jacent
à un prix prédéterminé, dans un laps de temps donné. 
•  Options exotiques: Des options qui ne sont traitées que sur les marchés
de gré à gré à la différence des options standards traitées dans les
marchés organisés.

 Risque de modèle
 Risque de contre partie
 Risque de règlement/livraison
Nature de
Notation externe Pondérations
l’émission
Emissions AAA à AA- 0%
souveraines A+ à BBB- 0,25 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
inférieure ou égale à 6 mois
1,00 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
supérieure à 6 mois et inférieure ou égale à 24 mois
1,60 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
supérieure à 24 mois
BB+ à B- 8,00 %
Au dessous de B- 12,00 %
non noté 8,00 %
Emissions 0,25%, si l’échéance résiduelle de l’instrument est inférieure
qualifiées ou égale à 6 mois
1,00 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
supérieure à 6 mois et inférieure ou égale à 24 mois
1,60 %, si l’échéance résiduelle de l’instrument est
supérieure à 24 mois
Autres BB+ à BB- 8,00 %
au-dessous de BB- 12,00 %
non noté 8,00 %
Approche modèle interne de type Value at Risk
 La VaR est définie comme la perte potentielle maximale pouvant survenir pour
un niveau de confiance donné et pour un horizon temporel fixé.
Mathématiquement, la VaR est définie comme le quantile de la distribution des
gains et pertes pour le niveau de confiance fixé.
 L’utilisation des modèles internes est soumise à l’approbation expresse du
Régulateur; Ce dernier ne donnera son approbation que si les conditions
minimales suivantes sont réunies :
• le Régulateur est convaincu que le système de gestion des risques de
l’institution repose sur des principes sains et est mis en œuvre de
manière intègre
• l’institution possède en nombre suffisant le personnel qualifié pour
l’utilisation de modèles élaborés non seulement dans le domaine de la
négociation, mais aussi dans ceux du contrôle des risques, de la
vérification interne et, au besoin, du post-marché;
• le Régulateur juge que les modèles de l’institution ont fait la preuve sur
une longue période qu’ils mesurent les risques avec une précision
raisonnable;
• l’institution effectue régulièrement des simulations de crise (stress-
testing) .
 Les institutions auront une certaine latitude pour déterminer la nature précise de leurs
modèles, mais les spécifications minimales suivantes devront être respectées aux fins du
calcul de l’exigence de fonds propres :
o La « valeur à risque » devra être calculée sur une base journalière.
o Le calcul impliquera un niveau de confiance unilatéral de 99 %.
 Aux fins du calcul de la valeur à risque, la période de détention minimale sera de dix jours
ouvrables et la période d’observation (échantillon historique) pour le calcul de la valeur à
risque sera limitée au minimum à un an.
 Dans la pratique : si la VaR d’un portefeuille de trading est de 10 MDH au seuil de 99% à
un horizon1 jour, alors il y a 99% de chances que la perte subie n’excède pas 10 MDH à 1
jour.

 le changement d’horizon temporel est réalisé à partir de la racine carrée du temps. Le


passage d’une VaR à 1 jour à une VaR à 10 jours se fait :
Risque opérationnel
L’approche indicateur de base
C'est une approche forfaitaire. Le Comité de Bâle propose de retenir un indicateur
d'exposition (IE ) basé sur le produit net bancaire (PNB ) moyen sur les trois
dernières années. L'indicateur d'exposition de l'année est donné par :

L'exigence de fonds propres FP pour l'année est alors égale à :

Le calcul du capital alloué au risque opérationnel se fait à partir d'un indicateur
uniquement relié au résultat de la banque.
 Pour répondre à la diversité des évènements assimilables à des risques opérationnels et
homogénéiser les données de pertes, le Comité de Bâle présente une classification des
différentes catégories d’évènement générateurs de pertes qui sont observées suivant
une répartition des lignes métier de la banque
Catégorie de risque
1 Fraude interne
2 Fraude externe
3 Gestion des ressources humaines
4 Clients, produits et pratiques commerciales
5 Dommages et sinistres
6 Systèmes d’information
7 Traitements et procédures
Ligne de métier Facteur bêta
1 Financement des entreprises 18%
2 Activités de marché 18%
3 Banque de détail 12%
4 Banque commerciale 15%
5 Paiement et règlement 18%
6 Courtage de détail 12%
7 Service d’agence 15%
8 Gestion d’actifs 12%
 L’approche standardisée
C'est un prolongement plus fin de l'approche précédente en déclinant ce type de
calcul par type d'activité. Dans cette approche, les fonds propres de la banque
pour le risque opérationnel sont égaux à la somme des fonds propres de
chaque catégorie d'activité ( 8 lignes de métiers). Nous avons pour l'année n :

 L'approche mesure avancée (AMA)


La mesure du risque résulte du modèle interne de l'établissement (différentes
approches et modèles possibles). L'utilisation de cette approche nécessite
l'approbation préalable du superviseur. Le modèle doit utiliser des :
- données internes (historique de 5 ans - 3 ans au moment de la mise en œuvre)
ou des données externes corrigées pour les rendre comparables à des données
internes ;
- analyses par scénario avec une évaluation des risques d'intensité (faible
probabilité => fort impact) ;
- évaluations de l'environnement et du système de contrôle interne.
Au Maroc: l’approche standard alternative
L’exigence des fonds propres est égale à la somme des exigences en fonds
propres pour les lignes de métiers « banque de détail » et « banque
commerciale » et de celles des six autres lignes de métiers:

-L’ exigence en fonds propres relatives aux lignes de métiers « banque de


détail et banque commerciale » est égale à la moyenne, sur 3 ans, des
encours de crédit bruts pondérés par 15% multipliée par 0,035.
Cette moyenne est déterminée sur la base des 3 derniers encours de crédit,
calculé sur une période d’un an , arrêtés à fin juin ou fin décembre de
chaque exercice.

-L’exigence en fonds propres relative aux six autre lignes de métiers est égale à
la moyenne , sur 3 ans , du PNB correspondant à ces lignes de métiers,
affectée d’un coefficient de pondération de 18%.
Cette moyenne est déterminée sur la base des 3 derniers PNB calculés sur
une période d’un an , arrêtés à fin juin ou à fin décembre de chaque
exercice
 Alors que les établissements bancaires finalisent tout juste les adaptations liées à Bâle III
sur les volets solvabilité et liquidité, de nouvelles évolutions réglementaires
normatives viennent compléter ces premiers dispositifs avec pour intention première, de
venir atténuer une potentielle crise future en renforçant la profitabilité et la solidité du
secteur bancaire.
 Ces évolutions impactent essentiellement le dénominateur du ratio  de solvabilité et
donc plus particulièrement le risque de crédit, le risque de marché ainsi que le risque
opérationnel. Il s’agit en effet de pouvoir in fine comparer les emplois pondérés (RWA –
Risk Weight Asset) des différentes banques.
 En effet, alors que Bâle III avait revu simultanément la définition du numérateur (les
fonds propres éligibles) et le niveau minimal du ratio, rien ou presque n’avait été
entrepris pour rajeunir le dénominateur, à savoir les actifs pondérés par les risques
ou RWA . Ces derniers restaient calculés sur la base des principes de Bâle II.
 LE RISQUE DE CRÉDIT: Révision de la mesure des risques de crédit en approche
standard :
• Réduction de l’importance des agences de notations dans l’évaluation des
risques, en mettant en place une notation en «due diligences», qui peut
déboucher sur une pondération en risque plus élevée que ne le suppose le
simple calcul à partir des notes d’agences,
• Mise en place de floors pour encadrer les modèles internes existants ou bien
encore de la revue du traitement prudentiel de la titrisation.
 LE RISQUE DE MARCHÉ: Les évolutions portant sur le risque de marché concernent
principalement la « Revue Fondamentale du Trading Book » (Fundamental Revwiew
trading Book) et prévoient la réduction des possibilités d’arbitrage réglementaire
entre le portefeuille de négociation (trading book) et le portefeuille bancaire
(banking book). La FRTB introduit ainsi la notion d’espérance mathématique de perte
extrême (Expected Shortfall), moins exposée aux cycles économiques que la Value at
Risk (VaR), davantage controversée. La validation de l’ensemble sera réalisée Desk
par Desk incluant un backtesting renforcé (incluant le Profit&Loss attribution).
 LE RISQUE OPÉRATIONNEL: Les évolutions portant sur le risque opérationnel
concerneront la mise en place de la nouvelle approche SMA ( Standardised
Measurement Approach ) avec l’abandon des méthodes de modèles internes et
l’introduction d’une nouvelle variable un Business Indicator calculé sur la base
d’élément du Produit Net Bancaire des trois dernières années et prise en compte de
l’historique des pertes opérationnelles subies : Loss Component.
 LE RISQUE DE TAUX : Introduction du risque de taux. Le but est de sécuriser
davantage les bilans de ces institutions et de prendre en compte le risque de
remontée des taux de refinancement bancaire, à une période où leur niveau
nominal est historiquement bas.
 LE RISQUE DE LIQUIDITÉ : Impact attendu sur la capacité de refinancement des
banques, dont la mobilisation de capital est toujours plus importante avec
introduction de l’IFRS9.
 Au Maroc, la gestion des risques s’inspire fortement des exigences retenues pour Bâle III.
Aujourd’hui, Bank Al Maghrib exige aux banques marocaines de détenir en termes de
fonds propres 12% des risques pondérés, un ratio de liquidité à court terme et un ratio
de liquidité à long terme . La norme IFRS 9 et la circulaire révisée sur la classification des
créances entreront en vigueur dès janvier 2018. Les fonds propres des établissements
bancaires seront à nouveau sous pression.
 En effet, une multitude de nouvelles réglementations entre en vigueur :
• Changement dans la classification des créances et leur approvisionnement avec
l’introduction des créances dites sensibles qui s’ajoute aux créances prédouteuses,
douteuses et compromises,
• Introduction de la norme IFRS9 et publication des comptes consolidés une fois par
trimestre. Ce modèle concerne le traitement des instruments financiers:
o Modèle de pertes de crédit attendues qui remplace celui des pertes avérées
avec un provisionnement de l’ensemble des créances même celles qui ne
présentent aucun signe de détérioration,
o Nouvelle méthode de comptabilisation et d’évaluation des actifs et des passifs
au coût amorti et à la juste valeur.
• Elaboration d’une cartographie des cyberrisques avec des tests d’intrusion du
système d’information et les plans d’action correctifs ,
• Pour les banques à caractère systémique fournir à la Banque Centrale un plan de
redressement de crise interne suite à des stress-test,
Evolution des risques et de la solvabilité des banques

Evolution du total des risques nets Evolution du total des risques nets
pondérés des banques (en milliards pondérés des banques (en milliards
de dirhams) - sur base sociale de dirhams) - sur base consolidée

 Au terme de l’année 2018, les risques nets pondérés du secteur bancaire se


sont élevés à 937 milliards de dirhams, s’inscrivant en hausse de 3% contre 6% à
fin 2017. Ils sont constitués à hauteur de:
•85% des risques nets pondérés au titre du risque de crédit, contre 84%
•9% au titre du risque opérationnel,
•6% au titre du risque de marché contre 7%.
 Sur base consolidée, ces risques ont atteint 1.284 milliards de dirhams, répartis
à hauteur de 85% pour le risque de crédit, 10% pour le risque opérationnel et 5%
pour le risque de marché.
Risques de crédit

Evolution des expositions pondérées Evolution des expositions pondérées


au titre du risque de crédit au titre du risque de crédit
(en milliards de dirhams) sur base (en milliards de dirhams) sur base
sociale consolidée

 Les actifs nets pondérés au titre du risque de crédit, calculés selon l’approche dite
«standard», correspondent aux expositions pondérées au titre du risque de crédit -
bilan et hors-bilan – calculées après l’application des techniques d’atténuation des
risques. Ils ont atteint 792 milliards de dirhams, en hausse de 3,8% contre 5,7% en
2017
 Sur base consolidée, ces actifs ont totalisé l’équivalent de 1.098 milliards de
dirhams, en hausse de 5,2%, contre 7,5% une année auparavant.
Risques de marché

Evolution des expositions pondérées Evolution des expositions pondérées


au titre du risque de marché au titre du risque de marché
(en milliards de dirhams) sur base (en milliards de dirhams) sur base
sociale consolidée

 Les actifs nets pondérés au titre du risque de marché ont cumulé, à fin décembre 2018,
près de 59 milliards de dirhams, marquant une baisse de 6,7% après la hausse de 15,1%
enregistrée une année auparavant.
 Calculées sur base consolidée, ces expositions ont atteint 63 milliards de dirhams, en
baisse de 5%.
 Ces risques sont encourus par les banques sur leur portefeuille de négociation géré par
leurs salles de marché. Ils couvrent essentiellement les risques de taux d’intérêt et de
spread de crédit.
Risque opérationnel

Evolution des expositions pondérées Evolution des expositions pondérées


au titre du risque opérationnel au titre du risque opérationnel
(en milliards de dirhams) sur (en milliards de dirhams) sur
base sociale base consolidée

 Les expositions au titre du risque opérationnel sont déterminées par la plupart des
banques selon l’approche indicateur de base. Elles sont évaluées à 86 milliards, en
hausse de 3,1%, en relation avec l’évolution du produit net bancaire.
 Sur base consolidée, ces risques sont évalués à 124 milliards de dirhams, en hausse de
5%.
 Ces risques sont couverts par des fonds propres équivalant à 15% de la moyenne du
PNB des 3 derniers exercices.
Ce ratio mesure la quantité d’actifs liquides de haute qualité à la disposition des
banques pour couvrir, en cas de crise, des sorties de trésorerie sur une période d’un
mois.
Evolution des fonds propres et du Evolution des fonds propres et
ratio de solvabilité - sur base sociale ratio de solvabilité-sur base consolidée

 Le ratio de solvabilité moyen, qui rapporte les fonds propres à la somme des actifs
nets pondérés, s’est renforcé à 14,7% par rapport à un minimum réglementaire de
12%.
• Le ratio de fonds propres de catégorie 1 s’est établi à 10,9% pour un minimum
réglementaire de 9%.
•Le ratio moyen des fonds propres de base « Core Tier 1 », correspondant au
noyau dur des fonds propres s’est établi à 10,7% pour un minimum
réglementaire de 8%.
 Sur base consolidée, Le ratio moyen de solvabilité ressort ainsi à 13,8%, en
hausse de 50 points de base
•Le ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 s’est situé à 10,8%, contre
10,7% une année auparavant.
les règles Slovancy et La gestion
des risques assurantiels
 L’assurance est, par définition, un système qui permet de prémunir un individu, une
association ou une entreprise contre les conséquences financières et économiques liées à
la survenance d’un risque particulier.
 La technique de l'assurance repose sur des méthodes statistiques, reposant sur la loi des
grands nombres, dite de Bernouilli (Mathématicien Suisse:1700 -1782):
plus le nombre d'expériences augmente, plus les écarts absolus augmentent, et plus les
écarts relatifs diminuent pour devenir pratiquement négligeables pour un nombre très
élevé d'expériences.
 Le principe de l'assurance consiste à regrouper le plus grand nombre de personnes
exposées à un même risque . Ce regroupement permet de répartir entre toutes ces
personnes les conséquences de la réalisation du risque qui n'affectera que quelques un
d'entre eux:
 La mutualisation est la division de la charge des dommage entre tous
 La contribution de l'assuré sera le versement de la prime.
 La contribution de chaque membre de la mutualité doit être payée d'avance
- Pour éviter que les personnes n'ayant pas eu de sinistre ne payent pas.
- Pour permettre de disposer de la réserve d'argent nécessaire au règlement des
sinistres qui peuvent survenir à tout moment pendant la période de garantie.
 L'assurance est le contrat par lequel une partie, dénommée le souscripteur se
fait promettre par une autre partie, dénommée l'assureur, une prestation en
cas de réalisation d'un risque, moyennant le paiement d'un prix appelé prime
ou cotisation.

 Le contrat d’assurance est:


 un contrat consensuel: ces formes sont exigées ad probationem et non ad
solemnitatem
 Un contrat synallagmatique: obligations réciproques pour chacune des
parties ; pour l’assuré le paiement de la prime et pour l’assureur le
règlement de l’indemnité
 A titre onéreux: l’assureur vend une sécurité pour l’assuré qui va payer le
prix
 Un contrat d’adhésion: élaboré et rédigé par l’assureur, le souscripteur se
borne à adhérer à ce contrat
 La preuve du contrat d’assurance se matérialise à travers 2 exigences:
 L’écrit
 Les conditions générales et particulières de l’engagement
 Le contenu du contrat : le risque et la prime
 Le risque: c’est le fondement du contrat car il permet le calcul de la prime et
la réalisation du risque par le sinistre sous 2 conditions:
o Risque réel: le caractère réel du risque est l’exigence que sa réalisation
par le sinistre soit possible, or cette réalisation ne sera possible que s’il
s’agit d’un événement incertain, futur et indépendant de la volonté des
parties
o Risque licite: le caractère réel du risque est une condition nécessaire
mais insuffisante, certains risques bien que réels ne pourront faire
l’objet d’une assurance s’ils sont contraires à l’ordre public et/ou aux
bonnes mœurs
 La prime: c’est le terme désignant la somme payée à une entreprise
d’assurance pour la garantie d’un risque. Le chargement désigne la prime
pure calculée selon la probabilité et l’intensité du risque majorée de
l’ensemble des frais généraux et de dépenses de gestion. Le débiteur de la
prime et non pas l’assuré mai le souscripteur.
La table de mortalité
 La table de mortalité reflète le niveau de mortalité d’un pays et donne sa structure selon
plusieurs caractéristiques sociodémographiques. C’est un outil qui permet de fixer les
niveaux de cotisations et de prestations aux assurés.
 Au Maroc, la table de mortalité en vigueur depuis 2006 est celle de la France qui date des
années 90 avec un rabais de 30%
 l’arrêté du 10 octobre 2005 a instauré la table dite TD 88-90 TV 88-90 en tant que
référence pour les compagnies d’assurance pour apprécier la longévité de la population
et pour le calcul des primes d’assurance-vie que les individus doivent verser, et des
provisions techniques que les compagnies d’assurance doivent constituer. Pour la
branche «Accidents du travail» (AT) c’est la table de mortalité PF 60-64 PM 60-64. 
 Le Haut Commissariat au Plan (HCP) a publié la table de mortalité 2009-2010 après celle
de 1986-1987 qui indique que l’espérance de vie moyenne nationale est de 75 ans en
ville et 5 ans de plus en moyenne qu’à la compagne . Ainsi, les marocains ont gagné 8ans
d’espérance de vie : 76 ans pour la femme et 3 ans de moins pour l’homme soit 73 ans
espérance de vie à la naissance.
 Parmi Les griefs des compagnies d’assurance de ne pas utiliser la table de vie du HCP,
outre l’étroitesse de l’échantillon et la fréquence des sondages, cette table est basée sur
des tranches quinquennales alors que la probabilité de survie utilisée par le secteur est
par année d’âge
Les risques de l’assurance
 Dans le cadre de ses opérations, une des tâches les plus importantes d’une compagnie
d’assurance est de gérer efficacement les risques auxquels elle s’expose en assurant des
clients.
 Le risque principal
• L’équivalent du risque de crédit dans la banque n’est pas le risque de crédit pour
l’assurance, mais le risque de l’activité principale : le risque de souscription concerne
essentiellement l’incertitude associée à la mesure des engagements pris par l’assureur.

 Le risque de signature et de contrepartie


• Du fait de leurs investissements en emprunts obligataires, les assureurs supportent le
risque de dégradation des notations et le risque de défaillance des émetteurs privés
• ce risque c’est le risque de marché dans le cas de l’assurance
• Les contreparties des assureurs sont :
– au titre de l’assurance, les réassureurs, les coassureurs, les intermédiaires
d’assurance, les clients
– au titre de l’activité d’investisseur, les intermédiaires financiers, les dépositaires,
les banques…
• Ni l’imbrication des contreparties, ni le montant relatif des actifs en risque ne sont
comparables au secteur bancaire Il n’y a pas de risque systémique significatif, même si
des défaillances en chaîne sont toujours possibles
 Le risque actif passif
• Les banques n’ont pas de vocation à gérer pour leur propre compte des portefeuilles
financiers à long terme. Elles font en revanche du négoce de titres, avec un horizon
très court. Mais cette activité de trading est interdite aux assureurs, qui sont des
investisseurs institutionnels :
– leurs placements correspondent à des engagements contractuels qui ne peuvent
être ni cédés ni couverts
– la gestion des actifs doit être envisagée en fonction de la nature et de la durée
des engagements, même en non vie
• C’est donc le risque actif passif qui joue un rôle majeur en assurance
 Le risque opérationnel
• La définition de ce risque par le comité de Bâle peut être appliquée telle quelle à
l’assurance. Même la liste détaillée des catégories d’événements pourrait être
reprise sans grandes modifications
• Il s’agit d’un concept universel, qui repose sur des problématiques partagées par
toutes les compagnies
– Hommes : fraudes, défaut de conseil, inadéquation des compétences, ...
– Processus : erreur de saisie, omission, non-conformité réglementaire, ...
– Systèmes d’information : Indisponibilité, détérioration des données,
confidentialité, intrusion, ...
– Evénements externes : pandémie, incendies, effondrement immeuble
menaçant ruine , évolutions réglementaires fortes, ...
Risques frontières : l’effet amplificateur

 Le risque de souscription que prend un assureur en distribuant des contrats


d'assurance:
• lors de la tarification d’un produit, une erreur est commise sur l’historique
des sinistres
• lorsqu’une opération se constitue sur la base de faux documents ou
lorsqu’une garantie est rendue inutilisable suite à des dysfonctionnements
• Lorsque les conséquences d’une erreur ou d’une fraude sont amplifiées par
un décalage des marchés financiers .
 Le risque systémique dans l’assurance :
• Il est généralement considéré que l’activité traditionnelle des assureurs est une
source faible de risque systémique , en particulier comparée à l’activité
financière bancaire. Il y a en effet peu de connexion entre les assureurs,
contrairement aux banques à travers les prêts interbancaires. La transformation
de maturité, qui constitue une des causes importantes du risque systémique
bancaire, est un phénomène inexistant chez les assureurs et le risque de
liquidité en assurance est plus limité.
• S’ils ne sont pas des sources de risque systémique, les assureurs pourraient en
être des amplificateurs. Les assureurs peuvent être atteints par des chocs
systémiques en raison de leur interconnexion avec les autres institutions
financières en particulier via leur actif.
• la réassurance inclut un risque de contrepartie pour l’assureur, puisqu’elle
transfère une partie des risques des assureurs mais pas les engagements
correspondants envers les assurés. Le secteur de la réassurance étant
concentré, cette activité étant importante pour le fonctionnement des assureurs
et introduisant des interconnexions entre assureurs.
L’activité des assurances et la création de valeur
 la création de valeur désigne la richesse économique produite par l'entreprise à
partir des capitaux investis. la création de valeur par les compagnies
d’assurances, comme pour les banques, est la conséquence de leur statut
d’intermédiaires financiers et est liée à la transformation de la nature des
fonds qu’elles réalisent.
 Le modèle économique de l’assurance a ceci de particulier que cette création
de valeur repose à la fois sur:
– la gestion d’un risque: L'assuré cède un risque, par définition
aléatoire, à son assureur, qui l’accepte en contrepartie du versement d’une
prime.
– la gestion d’un taux: La prime versée par l’assuré à la souscription du
contrat est elle-même investie par l’assureur, en fonction d’une stratégie
d’investissement, et donc d’un taux de revenus, correspondant à son profil
de risque, dans l’attente de la survenance d’un sinistre.
 La création de valeur économique pour l’entreprise d’assurance est donc la
résultante des valeurs crées par l’activité technique d’assurance et par
l’activité d’investissement.
 Du fait du cycle de production inversé , la création de valeur pour l’assureur
ne peut être mesurée qu’à la fin de l’exercice.
 On distinction entre deux types d’assurances: 
- Les Assurances "Non Vie" :Assurances de Biens, Assurances de
Responsabilité et Assurances Santé
- Les Assurances "Vie" :Vie, décès, épargne, retraite
Cette distinction entre ces deux types d’assurances repose sur la différence
du mode de gestion des primes. En effet, de manière générale:
 Les Assurances Non Vie gèrent les primes par répartition : mode de
gestion collectif où les primes de la communauté des assurés servent à
payer les sinistres de la communauté des assurés au titre du même
exercice
 Les Assurances Vie les gèrent par capitalisation : mode de gestion
individuel où les primes de l’assuré servent à lui délivrer une prestation
au moment de la survenance du risque.

 Le développement économique de l’entreprise d’assurance sur ses marchés se


matérialise par 2 principaux indicateurs d’activité:
• la variation des primes de la période considérée par rapport à la
période précédente
• la variation des provisions techniques et leurs placements
Les provisions techniques
 Les provisions techniques vie
• Provision mathématique (PM): différence entre la valeur des
engagements pris par l’assureur et par les assurés. Elles sont calculées
selon les techniques actuarielles
• Provision pour participation aux bénéfices (PPB): montant des PB
attribuées aux bénéficiaires lorsque ces bénéfices ne sont pas payables
immédiatement.
• Provision de gestion (PGG): destinée à couvrir les charges de gestion
futures non couvertes par ailleurs.
• Provision pour aléas financiers (PAF): destinée à compenser la baisse de
rendement de l’actif.
• Provision pour frais d’acquisition reportés (PFAR): destinée à couvrir les
charges résultant du report des frais d’acquisition.
• Provision pour égalisation (PE): destinée à faire face aux fluctuations de
sinistralité afférentes aux opérations d’assurance de groupe contre le
risque décès.
 Les provisions techniques non-vie
• Provision pour primes non acquises (PPNA): destinée à constater pour les
contrats encours la part des primes se rapportant aux prochains
exercices.
• Provision pour risques encours (PREC): destinée à constater pour les
contrats encours la charge des sinistres et des frais afférents aux contrats
non couverte par les primes ou la PPNA.
• Provision pour sinistres à payer (PSAP): destinée à mettre de côté la
valeur estimative des sinistres survenus et non payés.
• Provision pour risques croissants (PRC): égale à la différence des valeurs
actuelles des engagements respectivement pris par l’assureur et les
assurés .
• Provision pour égalisation (PE): destinée à faire face, entre autres, aux
fluctuations de sinistralité afférentes aux opérations d’assurance de
groupe contre le risque de dommages corporels.
Les placements
 Généralement, les réglementations visent à ce que les placements
représentatifs des engagements réglementés soient:
 Sûrs: il s’agit d’interdire de spéculer avec l’argent des assurés, de privilégier
les actifs émis par des entités solvables et de s’assurer de la liquidité des
actifs en cas de liquidation.
 Liquides: il s’agit de s’assurer que les placements sont facilement et
rapidement réalisables pour leur valeur comptable, notamment lorsque les
engagements de la société sont à court terme. La liste des actifs
représentatif exclut donc les actifs par nature très peu liquides et les règles
de diversification limitent la part des actifs peu liquides.
 Rentables: ils doivent permettre de faire face aux exigences de
revalorisation des provisions mathématiques, malgré les règles de sécurité
et de liquidité évoquées ci-dessus.
 Ces objectifs des réglementations en matière de placement se traduisent par
des règles:
 limitatives,
 prévention des risques,
 de comptabilisation.
 Pour les règles:
 Les engagements réglementés doivent en permanence être représentés par des actifs
équivalents: des actifs d’un montant égal à celui des engagements réglementés.
 Les engagements pris dans une monnaie doivent être représentés par des actifs adéquats.
 Les règles de localisation: les engagements afférents à un risque situé dans un pays
doivent être représentés par des actifs localisés sur le territoire de ce pays.
 Pour les risques:
 Il existe deux séries de limitations qui visent:
-la répartition des placements, c’est-à-dire limitation par catégorie d’actifs;
-la dispersion des placements, c’est-à-dire limitation par émetteur.
 Le risque de réinvestissement (risque de baisse des taux). Il s’agit du risque que le taux de
rendement auquel se feront les investissements futurs soit inférieur aux taux garantis au
titre des contrats d’assurance. Ce risque se concrétise en cas de mouvement à la baisse
des taux d’intérêt, par une diminution du rendement des placements.
 Le risque de liquidation (risque de hausse des taux). Il s’agit du risque d’avoir à céder des
obligations avant leur remboursement, alors que ces obligations sont en moins-value par
rapport à leur prix d’achat. Le risque de liquidation résulte donc d’un actif trop long par
rapport au passif, et se concrétise en cas de mouvement de hausse des taux d’intérêt par
la réalisation de moins-value.
 Pour la comptabilisation:
 En termes de comptabilité, les placements sont généralement inscrits au
bilan en valeur historique: c’est-à-dire en valeur d’achat
 Les corrections sur les valeurs brutes comptables sont les suivantes:
-les placements immobiliers détenus en direct font l’objet d’un
amortissement;
-les titres obligataires détenus en direct se caractérisent par une valeur
de remboursement et les différences entre prix d’achat et prix de
remboursement (sur cote ou décote) sont comptabilisés au fil du
temps dans des comptes de régularisation;
-pour tous les placements, si la valeur de l’actif est durablement
amoindrie, une provision pour dépréciation durable pour le titre
considéré est comptabilisée.
 L’éventuelle moins value latente globale de l’ensemble des titres non
amortissables (actions et immeubles) est comptablement constatée par
une provision spécifique .
Evolution des indicateurs du secteur des assurances

Source : ACAPS
– Evolution assurance Non Vie
• En 2018, les primes émises relatives aux opérations d’assurances Non Vie représentent
55,5% des émissions totales contre 56,1% en 2017.
• Plus de 76,1% des émissions de primes Non Vie proviennent des catégories d’assurances
véhicules terrestres à moteur, accidents corporels et accidents du travail, dont les parts
des émissions Non Vie atteignent respectivement 48,5%, 17,7% et 9,8%.
• En 2018, le montant des prestations payés s’élève à 14,4 milliards de dirhams contre
13,6 milliards en 2017, enregistrant ainsi une progression de 5,7% (3,3 en 2017).
• Ces charges représentent 34,7% du total des émissions, un peu moins qu’en 2017
(35,1%). Les prestations de la catégorie d’assurance des véhicules terrestres à moteur
représentent 48,5% du total des prestations payées, suivies de celles des accidents
corporels -maladie-maternité (23,4%) et des accidents du travail et maladies
professionnelles (13,9%).
– Evolution assurance Vie
• En 2018, les émissions en assurances Vie et Capitalisation progressent de 7,1% et leur
part du total des affaires directes gagne 0.3 point en pourcentage et se situe à 44,2%
• Par nature de garantie, les assurances dédiées à l’épargne, qui représentent 80,4% du
total de la branche, les assurances en cas de décès occupent 15,6%.
• En 2018, les charges payées au titre des assurances Vie et Capitalisation atteignent 10,9
milliards de dirhams contre 10,5 millions en 2017. Elles représentent 96,6% des charges
des prestations et 60,2% des émissions totales. Les rachats représentent 69,4% du total
des charges.
L'évolution des provisions techniques et des placements affectés aux
opérations d'assurances

Source : ACAPS
– Les provisions techniques
• Les provisions techniques représentent essentiellement les engagements des entreprises
d’assurances et de réassurance envers les assurés et les bénéficiaires des contrats.
L’ensemble de ces provisions techniques représente 70,5% du passif du bilan des
entreprises d’assurances et de réassurance
• Les provisions techniques sont composées principalement par les provisions techniques
afférentes aux opérations d’assurance Vie avec une part de 54,6%, suivies des provisions
pour sinistres à payer qui constituent 37,4% du total des provisions techniques. Les
autres provisions techniques se partagent les 8% restantes.
– Les placements
• L’analyse de l’encours du total des placements à fin 2018 montre:
• Des actifs des actions avec 47,8% à 82,6 milliards de dirhams, 68,5% de cet
encours sont représentés par des actions directes (actions cotées et non
cotées), alors que les 31,5% restant sont investis en OPCVM.
• Des actifs des taux avec 45,1% à 77,9 milliards de dirhams , cet actif est dominé
par le portefeuille obligataire, avec une part de 89,3% contre 10,7% pour le
portefeuille monétaire,
• L’immobilier avec 4,5% à 7,8 milliards de dirhams, l’immobilier direct (terrain,
constructions, immobiliers en cours et autres placement immobiliers)
représente 58,8% de ces placements immobiliers contre 41,2% pour les parts et
actions des sociétés immobilières
• Les autres placements avec 2,5% de l’encours.
 Les compagnies d’assurance et la solvabilité:
• La solvabilité des entreprises d’assurance, du fait de l’inversion du cycle de production
qui les rend particulièrement sensibles à l’évolution de plusieurs facteurs
socioéconomiques, est un défi permanent:
 Les entreprises d’assurance jouent un rôle majeur dans l’économie:
o protection des assurés
o Investissements sur les marché financier
 Elles s’inscrivent dans un environnement de plus en plus instable:
o Crises financières
o Evénement climatiques
o Risques opérationnels
 Un contrôle spécifique
• La notion de solvabilité, en assurance , est d’abord fortement liée à la protection des
assurés, des souscripteurs et des bénéficiaires de contrats; ensuite elle est directement
liée à celle du capital à détenir.
• La veille prudentielle de l’État sur les opérations d’assurance s’organise en deux niveaux:
– Le premier niveau d’intervention du législateur est celui des contrats.
– Le deuxième niveau relève du contrôle de la solidité financière des assureurs et donc
de leur capacité à honorer leurs engagements.
Solvabilité 1: une veille prudentielle sur les opérations d’assurance

 Les règles de mesure de la solvabilité appliquées par les organismes assureurs


sont le fruit de la mise à jour, le 05 mars 2002, des anciennes directives des
années 70 et sont réunies sous le nom de Solvency I. Elles s’articulent autour de
trois axes:
 La constitution de provisions techniques suffisantes: Les entreprises
d’assurance doivent à toute époque être en mesure de justifier des
provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral de leurs
engagements vis-à-vis de leurs assuré ou bénéficiaires de contrats;
 Des provisions techniques représentées par des montants équivalents en
actifs sûrs, diversifiés, liquides et rentables;
 Les entreprises d’assurance doivent disposer d’une Marge de Solvabilité
suffisante car en cas d’absence de cette marge la probabilité de pertes est
égale à la probabilité de ruine .
 Pour Solvabilité 1 la détermination du capital requis est basée sur une approche
facteur: le risque se situe dans les provisions ou dans les primes.
Les fonds propres et l’Exigence de Marge de Solvabilité
 Les principaux engagements d’une entreprise d’assurance apparaissent dans ses
provisions techniques, qui doivent lui permettre de faire face aux sinistres prévisibles et
aux charges afférentes dans le cadre des contrats souscrits. Cela ne peut cependant
garantir absolument qu’elles suffiront à couvrir l’ensemble des sinistres et des charges.

 Pour protéger les assurés, il est donc apparu nécessaire d’imposer aux entreprises
d’assurance la détention d’un certain montant de ressources supplémentaires, pouvant
servir de matelas en cas de sinistres ou de frais imprévus. Le régime de Solvabilité I est
constitué par deux éléments, à savoir :
 Marge de Solvabilité Constituée (MSC): c’est la marge effective dont la
compagnie dispose
 Marge de Solvabilité Réglementaire(MSR): c’est le montant en dessous duquel
ne doit pas descendre la marge de solvabilité
 La MSR est indexée sur le risque de tarification. Le calcul est en effet proportionnel aux
primes, aux sinistres et aux provisions techniques. Le montant ainsi calculé doit être
couvert par la MSC, déterminée à partir de fonds propres, de quasi-fonds propres et les
plus-values latentes sur les placements.
 Une compagnie est considérée respecter les exigences de la marge de solvabilité si le
rapport MSC/MSR est supérieur à zéro
De BÂLE II à SOLVABILITE II
Une nouvelle vision du risque de
l’assureur
 Le nouveau régime réglementaire prévu par Solvabilité 2 constitue un changement
majeur dans l’évaluation de la solvabilité de l’assureur, autrement dit sa capacité
à honorer ses engagements de long terme auprès de ses clients.

 Une nouvelle approche de valorisation:


– Une approche en principe: solvabilité 2 s’articule en principes généraux plutôt
qu’en règles de calcul avec des lignes directrices à suivre dans l’évaluation des
différents postes bilantaires
– Une approche bilantaire: solvabilité 2 se base uniquement sur le bilan dont la
totalité est prise en compte dans l’évaluation de la marge de solvabilité et non
plus uniquement les postes du passif
– Une approche économique: tous les actifs et les passifs doivent être évalués
de façon cohérente avec le marché lorsque le prix existe c’est celui dont on
doit tenir compte dans la valorisation et au cas où il n’est pas disponible, il
faut se baser sur des méthodes de projection de cash flows à l’image de la
notion de juste valeur développée dans les normes IFRS
 Cette nouvelle règlementation vise à :
 Tenir compte de l’évolution récente de l’assurance, de la gestion des
risques, des techniques financières, des normes internationales
d’information financière et prudentielles;
 Renforcer la gouvernance et le contrôle des opérations réalisées et
améliorer la qualité de la communication financière.
 Solvabilité II s’inspire largement des accords de Bâle II et s’appuie sur « trois piliers »
complémentaires
 Les principes
• Transparence comptable et information financière
• Encouragement au pilotage et au contrôle interne des risques
• Sensibilité du ratio de fonds propres aux risques réellement encourus, avec :
– inventaire exhaustif des sources de risques
– quantification lorsqu’elle est possible
Pilier 1: Exigences quantitatives
 Production du bilan en normes solvabilité II
 Calcul de l’exigence en capital
 Evaluation des Fonds Propres admissibles

Le bilan en valeur économique


 Sous solvabilité 1: le bilan est valorisé en valeur historique.
 Sous solvabilité 2 , changement de philosophie , le bilan comptable est valorisé
en valeur économique: Avènement de la juste valeur
 Exemple de valorisation de actifs:
Les placements cotés seront évalués sur la base des cotations en bourse et
les biens immobiliers sont estimés sur la base de leur valeur d’expertise
 Exemple de valorisation des passifs:
Les passifs seront valorisés en « best estimate » qui est égal à la valeur
actuelle probable des cash flows futurs estimés à partir d’informations
courantes et fiables et sur la base d’hypothèses réalistes.
 Les actifs du bilan prudentiel
• Les différents actifs doivent être évalués à leur valeur de marché. Lorsqu’ils sont fiables,
et que des cours de marché observables sur des marchés très actifs et liquides existent,
les valeurs des actifs doivent être égales à ces cours du marché.
• Concernant les actifs incorporels, ils seront égaux à leur valeur de marché s’ils sont
«cédables», et seront égaux à zéro sinon
 Les passifs du bilan prudentiel :best estimate
• Le best estimate correspond à la valeur actualisée de l’espérance des flux futurs de
trésorerie, estimés de façon la plus exacte possible. Seuls les flux associés aux contrats
d’assurance (ou de réassurance) existant doivent être pris en compte.
• Les limites d'existence d'un contrat d'assurance apparaissent dès que :
•l'assureur à une possibilité unilatérale de mettre fin au contrat;
•ou l'assureur à une possibilité de s'opposer au paiement des cotisations;
•ou l'assureur à une capacité "illimitée« (dans un sens économique) d'ajuster le
montant des cotisations ou des prestations à un moment donné dans le futur.
• Les flux entrants sont notamment: les primes futures (éventuellement…) et les créances
reçues.
• Les flux sortants sont notamment: les prestations et les dépenses liées aux
engagements d’assurance (frais d’administration, de gestion des placements, de gestion
des sinistres, frais d’acquisition dus, etc.).
Valorisation des provisions techniques
 Pour l’évaluation des provisions représentant l’essentiel du passif d’un assureur,
Solvabilité 2 distingue les passifs réplicables et les passifs non réplicables.
 Est considéré comme réplicable:
• tout contrat d’assurance dont les flux peuvent être parfaitement représentés par
des instruments financiers disponibles sur un marché suffisamment actif, liquide
et transparent.
• Dans le cas d’un passif réplicable, le montant de la provision technique est égale
à la valeur de marché du portefeuille mark-to-market.
 Passifs non replicables
• Si le passif d’assurance est non-réplicable, la provision technique est égale à la
somme du Best Estimate et de la marge de risque.
• La provision Best Estimate est évaluée par l’actualisation des cashflows
probables liés aux engagements (prestations rachat, décès, frais généraux…).
Autrement dit, le Best Estimate est la somme actualisée et probabilisée des
prestations et des frais futurs adossés aux engagements de l’assureur jusqu’à
extinction de ceux-ci. La marge de risque correspond au montant requis
supplémentaire par rapport au Best Estimate pour que les engagements puissent
être transférés à un autre unique assureur.
Évaluation de capital: Deux exigences de capital
 Minimum de capital requis (Minimum Capital Requirement: MCR)
o Qui correspond au minimum absolu de marge de solvabilité permettant de garantir
les intérêts des clients. Si l'entreprise d'assurance se trouve en dessous de ce seuil,
cela déclenche l'intervention de l'Autorité de Contrôle qui peut décider d'un retrait
d'agrément ;
o Calibré avec un niveau de confiance à 85% et compris dans une fourchette de 25% à
45% du SCR et soumis à un niveau plancher
 Capital de solvabilité requis (Solvency Capital Requirement : SCR)
o Il s'agit du niveau de capital ou de fonds propres nécessaire pour que l'entreprise
d'assurance ou de réassurance absorbe un risque majeur. Ce capital incorpore tous
les risques liés à l'activité de la société d'assurance (risque de crédit, risque de
liquidité, risque de souscription…).
o Niveau de détention de capital permettant à une organisation d’absorber des pertes
inattendues avec un niveau de confiance de 99,5% sur l’horizon annuel
o Deux types d’approches sont envisageables pour le calcul de ce capital :
• l’application de la Formule Standard, reposant sur l’agrégation de besoins en
capital élémentaires à partir de matrices de corrélation,
• le recours à un modèle interne, mieux adapté au profil de risque de la
compagnie.
Une première distinction est faite entre les "fonds propres de base" et les "fonds
propres auxiliaires".
Les fonds propres de base: sont composés de l'excédent des actifs par
rapport aux passifs et des passifs subordonnés. Cette définition tient compte
du phénomène mutualiste, fort présent dans le domaine des assurances, qui ne
connait pas la notion de "capital", propre au droit des sociétés.
 Les fonds propres auxiliaires: comprennent divers éléments, autres que les
fonds propres de base, qui peuvent être appelés pour absorber les pertes,
comme par exemple la partie non versée du capital ou, dans le système
mutualiste, les rappels de cotisations.
Le classement en trois niveaux des fonds propres s'opère en fonction des
caractéristiques suivantes, outre le fait qu'ils doivent avoir une durée suffisante:
Niveau 1: il s'agit de la partie des fonds propres de base dont la
caractéristique est qu'ils sont disponibles de façon permanente pour absorber
des pertes tant en cas de liquidation qu'en going concern.
Niveau 2: il s'agit des fonds propres de base ou auxiliaires dont la
caractéristique est qu'ils sont capables d'absorber des pertes en cas de
liquidation de l'entreprise (situation typique des prêts subordonnés classiques)
mais pas en going concern.
Niveau 3: il s'agit de fonds propres qui ne répondent pas aux caractéristiques
des deux premiers niveaux.
Pilier 2: Exigences qualitatives
 Mettre en place un dispositif de gouvernance et de contrôle interne
 Mettre en place des fonctions clés
 Faire sa propre évaluation des risques et de la solvabilité
 La gouvernance: Elle désigne l’ensemble des organes de décision ,
d’information et de surveillance ainsi que les mesures et les règles qui
permettent d’assurer le bon fonctionnement et le contrôle d’une
organisation
 Avec solvabilité 2 la gouvernance des entreprises d’assurance est au
cœur des préoccupations de l’Autorité de contrôle
 L’Autorité pourrait procéder à des demandes d’amélioration et la
sanction ultime étant une exigence de capital supplémentaire: le
capital add on
 C’est un besoin de capital défini par l’Autorité, qui vient s’ajouter
au besoin en capital calculé par l’entreprise d’assurance
 Ce qui a pour conséquence , d’augmenter la marge de solvabilité
requise et de dégrader le ratio de solvabilité.
Les fonctions clés

Fonctions clés Caractéristiques générales des fonctions clés

Gestion des risques Contrôle des risques techniques et financiers

Fonction actuarielle Contrôle et supervision du calcul des provisions,


analyse de la politique tarifaire et de la
pertinence des plans de réassurance

Audit interne Evaluation de la maitrise des activités ,


inspection des services

Vérification de conformité Surveillance du respect des dispositions


législatives
Pilier 3: Reporting réglementaire
 Davantage d’information à produire
 Délai de production raccourcis
 Reporting à destination du régulateur et du public
 Les reportings à produire:
o Regular Supervisory Report(RSR): Rapport à destination de l’Autorité de contrôle . Il comporte
des informations qui ne sont pas divulguées au public Fréquence: annuelle
o Solvency and Financial Condition Report(SFCR): Rapport à destination du public. Une information
qualitative plus profonde que dans la communication actuelle Fréquence: annuelle
o Quantative Reporting Templates (QRT): Etats quantitatifs
Il y a 54 états QRT à produire au niveau individuel et 10 états spécifiques aux groupes
Fréquence: trimestrielle et/ou annuelle
 l’entrée en application de Solvabilité 2 en Europe le 1er janvier2016.
  le taux de couverture du MCR des organismes se maintient à un niveau élevé (550 %)
 La directive Solvabilité II a généralisé l’usage de la « juste » valorisation. Ainsi, le total
de bilan des assureurs s’élève de plus de 9%, en vision prudentielle au-
dessus de leur valorisation comptable. 
Règles prudentielles des assurances au Maroc
 La marge de solvabilité adoptée au Maroc est inspirée des normes européennes
issues des directives de solvabilité I.
 Il s'agit de l'instruction n°18 du 29 mars 1996 relative aux indicateurs de
solvabilité et aux règles de fonctionnement des entreprises d'assurances.
 Au départ, la marge de solvabilité est liée au niveau des capitaux propres de la
compagnie. Elle doit ensuite croître proportionnellement avec la taille de
l'entreprise. Ainsi, dans l'évolution de la marge de solvabilité entreront en ligne
de compte à la fois:
• les apports des actionnaires,
• les bénéfices réalisés,
• les rappels de cotisations auprès des assurés,
• la réassurance en prenant en charge une partie des aléas, elle vient en
déduction des fonds propres et a donc un impact direct sur la marge de
solvabilité.
 le ratio de solvabilité est calculé a posteriori sur la base des données bilantielles.
Le calcul est proportionnel aux primes, aux sinistres et aux provisions techniques.
Le montant ainsi calculé doit être couvert par la marge de solvabilité constituée,
déterminée à partir de fonds propres, de quasi-fonds propres et les plus-values
latentes sur les placements
 Le niveau de la marge de solvabilité reste au dessus des exigences
réglementaires: La marge de solvabilité augmente à 449% à fin 2016 contre
408% à fin 2015. Cette augmentation s’explique en partie par les plus-values
latentes constatées suite à une performance du marché boursier

 Quant au risque de contrepartie, l’exposition des entreprises d’assurances vis-


à-vis des réassureurs reste faible :
– 28% des parts des cessionnaires sont garanties par les dépôts,
– 66% sont cédées à la Société Centrale de Réassurance (SCR) La SCR qui
bénéficie de la garantie de l’Etat, rétrocède à son tour plus de 69% à des
réassureurs disposant d’une note minimum de "AA". Les placements des
entreprises d’assurances restent surexposés au risque actions
– 6% seulement portées par des réassureurs étrangers, dont la quasi-totalité
bénéficie d’une notation minimum de BBB

 les mesures importantes prises pour la mise à niveau du secteur:


 le 26 août 2008 la responsabilisation de l’organe de direction dans la
mise en place d’un système de contrôle interne (pilier 2 de Solvabilité II)
 le 31 octobre 2011 la transparence du marché diffusée la publication
d’informations à caractère purement comptable (pilier 3 de Solvabilité II)
Passage à de nouvelles règles prudentielles
 La marge de solvabilité actuellement valable pour le secteur des assurances ne fait face
qu’aux risques de souscription. Les risques de marché ne sont pas du tout pris en
compte, ni le risque de liquidité, de crédit et opérationnel qui, également, ne sont pas
captés par la marge de solvabilités des assureurs.
 Le contrat-programme signé en mai 2011 par le gouvernement marocain et le secteur
des assurances a prévu la convergence vers Solvabilité II.
 le projet de loi n°59-13 du 14 mai 2015 modifiant et complétant la loi n°17-99 portant
code des assurances a pour objectifs d’instaurer le principe de solvabilité basée sur les
risques, d’améliorer la gouvernance des entreprises d’assurances et de réassurance et de
renforcer leur transparence:
- L’approbation de la désignation des commissaires au compte par l’Autorité et selon les
modalités fixées par elle;
- La possibilité donnée à l’Autorité pour s’opposer sur la nomination des personnes chargées
de conduire ou de diriger une entreprise d’assurances et de réassurance avec
l’identification des postes de responsabilité occupés par ces personnes ;
- L’instauration du principe de la solvabilité basée sur les risques encourus par l’entreprise
d’assurances et de réassurance ;
- L’obligation pour les entreprises d’assurances et de réassurance de mettre en place des
comités spécifiques dans le but d’améliorer leur gouvernance;
- L’obligation de publier, dans un journal d'annonces légales, des informations relatives à leur
activité ou contenues dans leurs états de synthèse.
 Dans le domaine de la réglementation prudentielle, l’ évolution du cadre
institutionnel du système financier a abouti à la mise en place de 3 régulateurs:
- BAM pour le secteur bancaire
- ACAPS pour le secteur des assurances
- AMMC pour le marché des capitaux

 La loi bancaire n°103.12 dans son titre sixième a institué le comité de


coordination composé des représentants des trois régulateurs ci-dessus et
chargé d’assurer la surveillance macro prudentielle notamment d’analyser la
situation du secteur financier et d’évaluer les risques systémiques (Article 109):

- Surveillance macro prudentielle : l’ensemble des instruments de la


réglementation et de la surveillance prudentielle des établissements
financiers destinés à préserver la stabilité du système financier et à réguler
le risque systémique.
- Risque systémique: le risque de perturbation des services financiers causée
par une déficience de l’ensemble ou d’une partie du système financier qui
peut avoir des conséquences graves sur l’économie.
Gestion des risques et Gouvernance d’entreprise
 La gouvernance outil pour limiter les risques
• Dans l’objectif de création de valeur pour l’entreprise, la Gouvernance d’Entreprise
regroupe l’ensemble des relations entre les dirigeants de l’entreprise et son organe de
gouvernance avec les actionnaires d’une part et les autres parties prenantes d’autre part.
• La Gouvernance d’Entreprise s’intéresse donc à la manière dont les entreprises sont
dirigées et contrôlées et s’assure de la capacité des organes de gestion :
– A poursuivre des objectifs conformes aux intérêts des actionnaires et des autres parties
prenantes ;
– A mettre en œuvre des systèmes de contrôle efficaces pour gérer les conflits d’intérêt
potentiels et les risques éventuels et prévenir les abus de pouvoir de nature à faire
prévaloir des intérêts particuliers;
– veiller notamment au respect des principes comptables et à l’existence de dispositifs de
contrôle interne et de maîtrise des risques adéquats, organiser l’audit indépendant et les
relations avec les auditeurs externes.
• Au Maroc le Code des Bonnes Pratiques de Gouvernance d’Entreprise comporte quatre
chapitres inspirés des principes de Gouvernance d’Entreprise de l’OCDE (2004) et qui
constituent les piliers d’un bon dispositif de Gouvernance d’Entreprise :
– Les responsabilités de l’organe de gouvernance
– Les droits des actionnaires et des associés et leur traitement équitable
– La transparence et la diffusion de l’information financière
– Le rôle des parties prenantes et leur traitement équitable.
  Les intérêts liés à la mise en place d’une bonne gouvernance sont multiples :
• Un excellent moyen de limiter les risques financiers et d’établir un climat de
confiance dans la gestion et le contrôle des activités de l’entreprise;
• Veiller au respect scrupuleux des lois et des règlements et de surveiller le processus
de diffusion de l’information et de communication de l’entreprise concernant en
particulier : Les obligations légales et règlementaires en matière d’information.
 En outre, les différents travaux théoriques et empiriques placent le contrôle interne et
l’audit comme une assurance face aux pouvoirs exagérés des dirigeants et un outil
efficace pour réduire leurs comportements opportunistes. De ce fait, les procédures de
contrôle interne et d’audit contribuent effectivement à la bonne gouvernance des
entreprises.
 Dans le but d’amener les entreprises du secteur bancaire et du secteur des assurances à
maîtriser davantage les risques qu’elles encourent, les régulateurs de ces deux secteurs
ont complété la loi bancaire et le code des assurances par des circulaires pour la mise en
place par ces entreprises d'un système de contrôle interne :
– CIRCULAIRE N° DAPS/EA/08/11 DU 26 AOUT 2008 relative au contrôle interne des
entreprises d'assurances et de réassurance
– CIRCULAIRE DU Wali de BAM N° 4/W/2014 Du 30 Octobre 2014 relative au contrôle
interne des établissements de crédits
 Elles doivent également se doter d’une structure d’audit interne indépendante au sein
des banques et des compagnies d’assurances, axée sur l’examen et l’appréciation du bon
fonctionnement, de l’efficacité et de l’efficience du contrôle interne.
 Le contrôle interne n’est pas un modèle de décision:
• Il ne répond pas à l’interrogation : que faire ? »
• Il répond aux questions : qui fait quoi ? à quel moment ?
dans quel but ?
 D’où une définition :
Le contrôle interne, sous la responsabilité de la direction générale ou du
conseil du directoire de l'entreprise, est un système d’organisation
constitué par un ensemble de structures, méthodes et procédures mises en
œuvre au sein de l’entreprise en vue d’assurer une conduite ordonnée et
efficace de ses activités, et notamment :
- le respect des lois et règlements,
- l’application de la politique générale définie par la direction,
- l’encadrement et la maîtrise des risques liés aux activités,
-la qualité de l’information comptable et financière.

 Les banques et les compagnies d’assurance doivent intégrer la Fonction


Risques aux procédures de prises de décisions et à leur structure
organisationnelle. Le dispositif de gestion des risques doit servir de socle
au système de contrôle interne .
 Les acteurs du Contrôle Interne
• Le Contrôle Interne est l’affaire de tous, des organes de gouvernance (organe
délibérant, organe exécutif) à l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise.
chacun y ayant ses propres devoirs et responsabilités.
• Le système de contrôle des opérations est structuré autour de deux fonctions
de contrôle qui ensemble, forment une structure de contrôle à 3 niveaux.
– Un système de deux fonctions:
• Le Contrôle Permanent :
s’assure au fil de l’eau de la maîtrise des activités réalisées par les
collaborateurs. Le contrôle permanent est assuré, en premier lieu, par
les opérationnels, y compris leur hiérarchie, et en second lieu par des
fonctions de contrôle permanent
• Le Contrôle Périodique :
s’assure périodiquement (selon le programme d’audit) non seulement de
la conformité (vis-à-vis du cadre législatif et réglementaire) des
opérations réalisées, mais également de la pertinence et de l’efficacité
du Contrôle Permanent
– Un système à 3 niveaux
 Déploiement et organisation d’un dispositif de gestion de risque
les politiques de gestion des risques mises en œuvre dans chacun des deux secteurs
financiers recouvrent, assez largement, les mêmes grandes catégories de
risques:
Le risque de crédit, de marché, opérationnels et de conformité
• il convient toutefois de souligner que l’importance relative de ces risques
varie considérablement d’un secteur à l’autre: Chaque secteur financier
comprend toujours, en effet, un ou deux métiers centraux auxquels correspond
à chaque fois une catégorie principale de risque.

• Les deux secteurs financiers ont en commun des normes minimales de


couverture des risques par des fonds propres.
– Pour la banque, les exigences de solvabilité sont particulièrement
importantes : le niveau des risques est comparé à celui des fonds propres.
– Pour l’assurance, les provisions techniques jouent un rôle prépondérant par
rapport aux fonds propres.

• les méthodes pour déterminer les fonds propres et les actifs pondérés en
fonction du risque, obéissent à des règles et des modèles inspirés des
recommandations du comité de Bâle pour le secteur bancaire et celles de l’
International Association of Insurance Supervisors (IAIS = AICA) pour l’assurance .
 Les acteurs de la gestion des risques et du contrôle interne:
La gestion des risques et du contrôle interne est l’affaire de tous, des organes de
gouvernance à l’ensemble des collaborateurs de la société.
 La direction générale ou le directoire
Ils sont chargés de définir, d’impulser et de surveiller le dispositif le mieux adapté
à la situation et à l’activité de la société. Dans ce cadre :
- ils se tiennent régulièrement informés de ses dysfonctionnements, de ses
insuffisances et de ses difficultés d’application, voire de ses excès,
- ils veillent à l’engagement de mesures de prévention et des actions
correctives nécessaires, notamment les Plans de Continuité de l’Activité
(PCA)
- ils informent le Conseil sur les points importants.
 Le conseil d’administration ou de surveillance
Il appartient à la direction générale ou au directoire de rendre compte au conseil
et/ou au comité d'audit des caractéristiques essentielles du dispositif de
contrôle interne.
le conseil peut faire usage de ses pouvoirs généraux pour faire procéder aux
contrôles et vérifications qu’il juge opportuns ou prendre toute autre initiative
qu’il estimerait appropriée en la matière.
 Comité d’Audit et de Contrôle Interne:
une instance de gouvernance qui relève directement de son Conseil d’Administration. Sa
mission est d’assurer un contrôle de 3ème niveau à travers les structures de la Banque et
de la compagnie d’assurance.
-Il apprécie la pertinence et la permanence des méthodes comptables appliquées,
-Il contrôle l’existence, l’adéquation et l’application des procédures internes ainsi que
des dispositifs de mesure, de maîtrise et de surveillance suffisants des risques
bancaires et des ratios prudentiels,
-Il examine les comptes sociaux et consolidés avant leur soumission au Conseil
d’Administration,
-Il veille à la qualité de l’information délivrée aux actionnaires.
 L’audit Interne
l'Audit Interne dépend fonctionnellement du comité d'audit. IL est indépendant de la
direction de l'entreprise. Ce rattachement au comité d'audit lui permet d'évaluer de
manière indépendante les activités de toutes les directions et de tout le personnel.
-Il a la responsabilité d’évaluer le fonctionnement du dispositif de contrôle interne et de
faire toutes préconisations pour l’améliorer, dans le champ couvert par ses missions.
-Il conseille le management et le Conseil d’Administration sur l’exécution de leurs
responsabilités
 Le comité de conformité ( compliance):
En tant que partie intégrante du dispositif de contrôle interne, il est chargé :
• De l’application, au sein de l’établissement, de l’ensemble de règles qui encadrent la
profession: législatives, réglementaires et déontologiques
• Il agit sans interférer dans le règlement des litiges, qui peuvent opposer la société à des
tiers, ni dans les différends d’ordre contractuels.
La Direction de la conformité veille au respect des lois et principes déontologiques spécifiques
aux activités bancaires et d’assurances et au risque de réputation.
La conformité avec la Charia est chargé du développement des produits conformes à la charia
 Le comité de suivi consolidé des risques opérationnels:
• Il assure la conception et le déploiement du dispositif de gestion des risques
opérationnels au sein des métiers
• La gestion centralisée de la collecte des incidents et des pertes de risques
opérationnels
• L’élaboration des reportings internes et externes
 Le gestionnaire des risques
Le Risk manager, assure le contrôle de 2ème niveau, il est responsable du déploiement et de la
mise en œuvre du processus global de gestion des risques tel que défini par la Direction
Générale. A ce titre, il a pour mission de mettre en place un dispositif, adapté à la taille et
aux spécificités de l’entreprise, visant à l’identification, à l’analyse et au traitement des
principaux risques.
 Le personnel de la société
Chaque collaborateur concerné devrait avoir la connaissance et l’information
nécessaires pour établir, faire fonctionner et surveiller le dispositif de contrôle
interne, au regard des objectifs qui lui ont été assignés:
• Il assure le contrôle de 1ier niveau.
• Il est garant du fonctionnement du dispositif de gestion des risques
opérationnel
• En tant que correspondant risques opérationnels, il assure la remontée et
l’analyse des données d’incidents de risque opérationnel et participe à la mise à
jour de la cartographie des risques opérationnels
 Les Commissaires aux comptes
• Les commissaires aux comptes ne sont pas, dans le cadre de leur mission légale,
partie prenante des dispositifs de contrôle interne et de gestion des risques.
• Ils en prennent connaissance, s’appuient sur les travaux de l’audit interne, pour en
obtenir une meilleure appréhension et se font en toute indépendance une opinion
sur leur pertinence.
• Ils certifient les comptes et, dans ce cadre, peuvent identifier au cours de l’exercice
des risques significatifs et des faiblesses majeures de contrôle interne susceptibles
d’avoir une incidence significative sur l’information comptable et financière.

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