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Djahangir Mirza

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Jahangir Mirza
Fonction
Prince
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Famille
Père
Mère
Uljay-Turkan aga (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Pir Muhammad
Muhammad Sultan Mirza (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Djahangir Mirza, aussi orthographié Jahangir Mirza (persan : جهانگیر میرزا), de son nom complet Ghiyas-ud-din Jahangir Mirza, né en 1356 et mort en 1376, est membre et prince de la dynastie Timuride et fils de son fondateur Tamerlan. Il est le fils préféré de Tamerlan et est l'un de ses commandants militaires ainsi que son héritier présumé[1]. Cependant, Djahangir meurt en 1376, précédant son père de près de trente ans.

Djahangir naît en 1356[2] ou 1357[3]. Il est l'un des quatre fils de Tamerlan qui survit à l'enfance[4]. Sa mère serait soit une épouse libre[4], soit petite fille de Qazan[5], soit Turmish Agha qui donne également naissance à deux autres enfants ; Jahanshah, décédé jeune et une fille, Aka Biki, qui est la mère du sultan Husayn Tayichiud[6]. Son nom, Djahangir, signifie « celui qui saisit le monde »[5].

Il existe un certain désaccord quant à savoir si Djahangir ou son frère Umar Shaikh est l'aîné des fils de Tamerlan. Le Mu'izz al-Ansab, source la plus importante concernant la structure de la famille royale timouride durant cette période, est contradictoire sur ce point. Il est indiqué que Djahangir est l'aîné, mais la famille d'Umar Shaikh est présentée en premier dans la généalogie elle-même, ce qui implique que ce dernier est né le premier. Des sources narratives, telles que le Zafarnama de Nizam al-Din Shami et le livre du même nom de Yazdi, soutiennent l'idée que Djahangir est son cadet[7]. Selon les historiens, Oumar Cheikh I est probablement le premier fils de Tamerlan, malgré ce qu'indiquent les sources timourides[8].

En 1267, Tamerlan est en rivalité avec l'émir d'Hérat Husaïn qui exige Djahangir Mirza vienne à sa cour en tant qu'otage. Refusant l'accord, la rivalité prend la forme d'un conflit ouvert[9].

Guerre avec le Moghulistan

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Après la mort de Tughlugh Timur (en), le Khan du Khanat de Djaghataï, un noble nommé Qamar-ud-din Khan Dughlat (en) prend le contrôle de la moitié orientale de son territoire (une zone appelée Moghulistan)[10],[11]. Profitant du désordre, Tamerlan, qui a déjà conquis la moitié occidentale du khanat, mène une expédition contre Dughlat en 1370. En 1375, Dughlat se retire et trouve refuge dans les montagnes de Kök-tepe. Djahangir est envoyé pour poursuivre le noble à travers les gorges étroites entre les sommets, battant divers détachements mongols dans la région en cours de route. Bien que Dughlat lui-même ait échappé à la capture, Djahangir capture sa femme, Tuman Agha, et sa fille, Dilshad Agha[10],[11].

En 1372, Tamerlan lance une invasion du Khorasan, alors sous le contrôle de la dynastie Sufi (en). Bien qu'initialement provocant, le dirigeant du royaume, Yusuf Sufi, finit par se soumettre et offre sa nièce Khanzada Begum en mariage à Djahangir[12]. Khanzada est la fille du frère de Yusuf, Aq Sufi, et de Shakar Beg, fille de Jani Beg, Khan de la Horde d'Or[13].

L'année suivante, Khanzada est envoyée à Samarcande, la capitale de Tamerlan, avec une grande procession transportant des cadeaux, notamment des pierres précieuses, des métaux précieux, des soieries et des tapisseries. Elle est escortée par un cortège de servantes et de soldats à cheval, tandis qu'elle monte elle-même, voilée, sur un chameau blanc[14].

Djahangir a un fils et une fille de ce mariage, Muhammad Sultan Mirza (en) et Yadigar Sultan[15].

Djahangir meurt de maladie seulement 2 ans après son mariage, en 1376[2]. Tamerlan est inconsolable par la mort de son fils, ce qui provoque une interruption dans ses campagnes militaires. Yazdi raconte que « Tout lui devint alors mélancolique et désagréable et ses joues étaient presque toujours baignées de larmes ; il s'habilla de deuil, et sa vie lui devint inquiète. Le royaume tout entier, qui autrefois se réjouissait de l'arrivée de ce grand empereur, fut transformé en un lieu de tristesse et de pleurs »[16].

Djahangir est initialement l'héritier désigné par Tamerlan. Il choisit ensuite son premier fils, Muhammad Sultan Mirza (en), mais celui-ci meurt avant la fin de son règne[8]. Il désigne finalement Pir Muhammad ibn Djahangir, autre fils de Djahangir, comme successeur[17]. Sevin Beg Khanzada (en), veuve de Djahangir dont la lignée est prestigieuse, est remariée à Miran Shah[8].

Il est enterré dans un grand édifice appelé « Tombeau de Djahangir », qui fait partie du complexe du mausolée de Dorussaodat, dans l'actuelle Shahrisabz. Actuellement, la tombe est la partie la mieux conservée de la structure[18]. Ce mausolée est construit en 1392[19].

Généalogie

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Djahangir a six enfants de trois femmes[15] :

Par Sevin Beg Khanzada (en), fille d'Aq Soufi Qongirat

  • Muhammad Sultan Mirza
  • Yadigar Sultan

Par Ruqayya Khanike, fille d'Amir Kai-Khusrau Apardi

  • Jahan Sultan

Par Bakht Malik Agha, fille d'Ilyas Khwaja Tatar Yasauri

Généalogie ascendante

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32. Ichil
(v.1230 - ?) (fils de Qarachar Noyan)
 
 
 
 
 
 
 
16. Aylangir
(v.1260. ?)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8. Burgul Noyan
(v.1285 - ?)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
4. Taragay
(v.1305 - 1360)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
2. Tamerlan
(v.1328 - 18/2/1405 à Otrar)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
5. Tekina Mohbegim
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1. Jahangir Mirza (prince timouride)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
3. Turmish Agha
(v. 1335 - ?)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
[13]

Notes et références

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  1. Roya Marefat, Beyond the Architecture of Death: Shrine of the Shah-i Zinda in Samarqand, Harvard University, (lire en ligne), p. 238
  2. a et b Papas et Toutant 2022, Chronologie fondamentale.
  3. Roux 1991, Chronologie.
  4. a et b Guity Nashat et Lois Beck, Women in Iran from the Rise of Islam to 1800, University of Illinois Press, (ISBN 978-0-252-07121-8, lire en ligne), p. 130
  5. a et b Roux 1991, Les débuts.
  6. Woods 1990, p. 17.
  7. Woods 1990, p. 14.
  8. a b et c Papas et Toutant 2022, repères biographiques.
  9. Jean-Paul Roux, Tamerlan, Fayard, (ISBN 978-2-213-64066-2, lire en ligne)
  10. a et b Vasilii Vladimirovitch Barthold, Four Studies on the History of Central Asia, vol. 1, Brill Archive, , 139–40 p. (lire en ligne)
  11. a et b Ernst J. Grube et Eleanor Sims, Colloquies on Art & Archaeology in Asia, vol. 10, University of London, Percival David Foundation of Chinese Art, School of Oriental and African Studies, (lire en ligne), p. 53
  12. Justin Marozzi, Tamerlane: Sword of Islam, Conqueror of the World, HarperCollins Publishers, , 68–69 p. (ISBN 978-0-00-736973-7, lire en ligne)
  13. a et b John E. Woods, Intellectual studies on Islam: essays written in honor of Martin B. Dickson, University of Utah Press, 1990a (ISBN 978-0-87480-342-6, lire en ligne), « Timur's Genealogy », p. 113
  14. Marozzi 2012, p. 69.
  15. a et b Woods 1990, p. 29, 32.
  16. Marozzi 2012, p. 70.
  17. Papas et Toutant 2022, Les timourides.
  18. John S. King, John Noble et Andrew Humphreys, Central Asia.: Kasachstan, Usbekistan, Turkmenien, Kirgisien, Tadschikistan., Lonely Planet Publications, (ISBN 978-0-86442-358-0, lire en ligne), p. 311
  19. Papas et Toutant 2022, Les arts décoratifs.

Bibliographie

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Liens externes

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