Nkongsamba
Nkongsamba | |
Vue sur le mont Nlonako depuis le marché central. | |
Administration | |
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Pays | Cameroun |
Région | Littoral |
Département | Moungo |
Démographie | |
Population | 105 383 hab. (2005) |
Géographie | |
Coordonnées | 4° 57′ nord, 9° 56′ est |
Altitude | 870 m |
Localisation | |
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Nkongsamba est une ville du Cameroun, située à 145 kilomètres au nord de Douala et à 370 kilomètres au nord-ouest de Yaoundé. C'est le chef-lieu du Moungo dans la région du Littoral[1], érigé en Communauté urbaine de Nkongsamba en 2008[2]. Une langue appelée pidgin unit les populations de diverses ethnies de la ville.
Géographie
[modifier | modifier le code]Géographie physique
[modifier | modifier le code]Le massif du Manengouba est un site naturel réputé. Formé par d'anciens volcans, il se prête à de courtes randonnées. Depuis les villages où se cultive le café, on monte en quelques heures au cœur du massif où vivent les éleveurs Bororos. Il n'est pas rare de voir un tel partage de l'espace. Les cultivateurs occupent les plaines et les premiers contreforts, les éleveurs peuls s'installent plus haut.
Cet ancien volcan, qui culmine à 2 411 mètres d'altitude, fait partie de la dorsale volcanique occidentale, comme le mont Cameroun et les monts Bamboutos. Au sommet, la végétation luxuriante disparaît pour laisser place à des collines verdoyantes. On y trouve aussi deux lacs de cratères, où l’on peut se baigner, les lacs Manengouba.
À environ 30 kilomètres de Nkongsamba, sur la route de l'Ouest, entre Nkongsamba et Melong, on prend une piste de 11 kilomètres qui mène au village d'Ekom où l'on peut voir de très belles chutes d’eau, les chutes d'Ekom Nkam. Le Nkam, qui fait la frontière entre les régions du Littoral et de l'Ouest, s'y jette d'une hauteur de 80 m.
Les chutes d'Ekom ont servi de décor au film Greystoke, la légende de Tarzan interprété par Christophe Lambert.
Population
[modifier | modifier le code]La population urbaine de Nkongsamba est recensée à 104 050 habitants en 2005. La communauté urbaine atteint 105 383 habitants en 2005, dont 98,7 % en zone urbaine. Constituée de diverses ethnies camerounaises, la population se compose à côté des autochtones Baneka et Mbô'o, des Bamilékés, des Tikars, des Peuls et des Bororos. L'évolution démographique est relevée par l'Orstom[3] puis par les recensements de la population[4].
Histoire
[modifier | modifier le code]Lorsque le gouvernement allemand proposa au roi de suivre une formation et lui demanda d'aller en Allemagne et d'envoyer ses enfants, il refusa. Il ne faisait pas confiance à l'administration coloniale, qui avait déjà exécuté son parent et meilleur ami, Douala Manga Bell. Ensuite, un sympathisant de la puissance coloniale allemande appelée Pandong enverra ses fils en Allemagne. Ceux-ci organiseront un complot avec l'administration coloniale à Berlin pour diviser le territoire du roi Joseph Ekandjoum. Joseph Ekandjoum est reconnu comme le dernier roi du royaume moungo avant la fondation du Cameroun et descend d'une lignée royale millénaire.
Le roi Joseph Ekandjoum a écrit des livres sur son peuple, les Mbô'o, et son royaume, Moungo.
Son successeur actuel est Joseph Noah Ekandjoum.
Après la construction du chemin de fer dans la ville en 1912 par les Allemands, le nom de Nsamba fut donné à cette dernière par l’administration allemande. Occupée par les Anglais en 1914, la ville passa sous le contrôle français en 1916, avant de devenir un centre administratif en 1923, succédant ainsi à Baré. La commune de plein exercice de Nkongsamba est érigée en 1955[5]. Elle est la troisième ville du Cameroun à obtenir ce statut après les communes de Yaoundé et Douala instaurées en 1941. La communauté urbaine est créée en 2008 et succède aux communes urbaine et rurale[6].
Nkongsamba était le terminus du chemin de fer, partant de Douala en passant par Mbanga avec un embranchement sur Kumba.
Administration
[modifier | modifier le code]La ville est une des trois communes du pays à élire son maire lors des élections municipales de France d'outre-mer en 1956. Le statut de la ville évolue de Commune mixte urbaine (1956-1967) à Commune urbaine plein exercice (1967-1974) puis Commune urbaine à régime spécial (1974-2008), et enfin Communauté urbaine depuis 2008, elle est dirigée par un Super Maire élu par les 75 conseillers municipaux des trois communes d'arrondissement depuis les élections de 2020[7].
Structure administrative
[modifier | modifier le code]La communauté urbaine est constituée de trois communes d'arrondissement et comprend les villages et quartiers suivants[8] :
Communes d'arrondissement | Superficie (km2) |
Population (2005) |
Chef-lieu | Quartiers |
---|---|---|---|---|
Nkongsamba I | 105,5 | 52 434 | Eboum 1 | Barehock • Ekanbeng • Essel • Eboum 1 • Mbaressoumtou-Carrière • Eboum-Dja • Mbaressoumtou-Stade • Mouandja • Mbaressoumtou-Mosquée • Nlonko'o • Ekel-Ko'o • Mouambo'o • Ekel-Mbeng • Edip • Ngalmoa • Eboum-Mbeng • Badjoki |
Nkongsamba II | 25,40 | 37 154 | Ekangte-Mbeng | Baré • Ekangté • Ekangte-Mbeng • Ndogmoa-Mbeng • Ediakap • Edjogmoa • Ehalmoa • Bonangoh • Sosso • Ekangte-Baneka • Ndogmoa-Ko'o |
Nkongsamba III | 48,55 | 15 795 | Mbaressoumtou | Mbonko • Nlongo • Ekol-Mbeng • Mbaressoumtou-Rail-Village • Mbaressoumtou Aviation • Ngwa • Mboriko, Poola. |
Nkongsamba | 179,45 | 105 383 |
Nkongsamba Ier
[modifier | modifier le code]Nkongsamba IIe
[modifier | modifier le code]Nkongsamba IIIe
[modifier | modifier le code]Économie
[modifier | modifier le code]Nkongsamba est un grand centre agricole avec la culture et la commercialisation du café comme activités principales. Blotties dans une cuvette triangulaire et délimitée par des monts fascinants qui sont des cratères volcaniques déchiquetés : Manengouba avec 2 400 mètres, Nlonako et Koupé, où aux dires des villageois habitent les dieux protecteurs de la région.
La principale activité industrielle à Nkongsamba est le décorticage du café. C’est une activité saisonnière qui permet aux habitants de générer leurs revenus sur une moitié de l’année, l’autre moitié étant consacrée aux activités diverses comme la culture du mais, de l’huile de palme et du petit commerce.
Après avoir été la troisième ville du Cameroun dans les années 1960,70 et 80, Nkongsamba a connu une longue agonie due principalement à la chute des cours du café. Mais depuis le début des années 2000, une renaissance est perceptible. Les infrastructures se reconstruisent. Des grands projets de développement voient le jour comme le Nlonako Valley[12]. Une radio a été créée pour stimuler la relance de la ville mythique. Un autre grand symbole des années de gloire de la ville, l'équipe de football l'Aigle Nkongsamba, sort aussi de son long sommeil.
Enseignement
[modifier | modifier le code]Côté éducation, la ville de Nkongsamba compte en 2017, 56 écoles maternelles pour 3 430 élèves et 78 écoles primaires pour 14 358 écoliers[13] et une dizaine d’établissements du second degré (on estime à 14 000 le nombre d'élèves du secondaire). Le lycée du Manengouba, le lycée bilingue de Nkongsamba et le collège Sainte-Jeanne d'Arc comptent parmi les établissements de grande renommée sur toute l’étendue du territoire camerounais.
En plus des établissements d’enseignement secondaire, Nkongsamba possède une école de formation des enseignants du secondaire (ENIEG), l'Institut supérieur de management du Manengouba (ISMAM), l'Institut des Beaux-Arts (IBA) et l'École supérieure de formation des infirmiers d'État. Nkongsamba prend petit à petit des allures de ville universitaire.
Santé
[modifier | modifier le code]L'hôpital régional de Nkongsamba constitue une formation sanitaire publique de niveau intermédiaire classé en 3e catégorie dans le système de santé du Cameroun. En 2017, le district sanitaire de Ngongsamba compte 22 formations sanitaires et 10 aires de santé[14].
Forces armées
[modifier | modifier le code]La ville abrite la caserne du RASS, Régiment d'Artillerie Sol-Sol.
Cultes
[modifier | modifier le code]La cathédrale de l'Immaculée Conception est le siège du diocèse catholique érigé en 1955 à partir du Vicariat apostolique de Foumban. Outre la paroisse cathédrale, la ville compte deux doyennés et 15 paroisses catholiques dont Saint Jude Tadeus de Fraoutown, Sainte Madeleine de Bangui-Chari, Notre-Dame de l'Arche d'Edjogmoa, Notre-Dame du Mont Carmel d'Edjakap, Christ-Roi de Baressoumtou, Sainte Famille de Nzondji, Saint Pierre d'Along Baressoumtou, Saint Paul d'Ekangté, Bon Pasteur d'Eboum I, Saint Michel Archange du RASS, Marie Reine de la Paix de Bonangoh, Saint Denis d'Ehalmoa, Saint Albert Le Grand de Poola Banéka, Saint Thomas Apôtre de Poola. La population musulmane dispose de plusieurs mosquées, la Mosquée de Mbaressomtou, Axe 2-Pont.
Transports
[modifier | modifier le code]La ville est desservie par la route nationale 5 (axe Douala-Bafoussam) à 141 km au nord de Douala et 104 km au sud-ouest de Bafoussam.
Le terrain d'aviation de Nkongsamba est fermé depuis 1982, il est devenu le quartier de Mbaressoumtou Aviation. La ville constitue l'ancien terminus de la ligne de chemin de fer Bonabéri-Nkongsamba (171 km) construite par la colonie allemande en 1906-1911, le tronçon Mbanga-Nkongsamba est désaffecté depuis le [15],[16].
Personnalités nées à Nkongsamba
[modifier | modifier le code]- Thomas Nkuissi (1928-2011), évêque ;
- Ernest Wanko (1934), athlète ;
- Daniel Kamwa (1943), acteur et réalisateur ;
- Alphonse Beni (1946-2023), acteur et réalisateur camerounais.
- Pierre Mila Assouté (1957), homme politique ;
- Angèle Kingué (1958), femme de lettres ;
- Lejeune Mbella Mbella (1949), homme politique et diplomate ;
- Denise Epoté (1954), journaliste ;
- Pascale Marthine Tayou (1966), artiste plasticien ;
- Serge N'Gal (1986), footballeur ;
- Fabien Tchenkoua (1992), footballeur ;
- Joel Tagueu (1993), footballeur.
- Samuel Bowong Tsakou (1971-), enseignant-chercheur
Personnalités décédées à Nkongsamba
[modifier | modifier le code]- Pierre Augustin Tchouanga (1928-1999), évêque
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Loi no 2004/019 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux régions, lire en ligne
- Décret no 2008/025 du 17 janvier 2008 portant création de la communauté urbaine de Nkongsamba, in Cameroon Tribune, no 9018 du vendredi 18 janvier 2008, p. 5
- Orstom Yaoundé, Atlas du Cameroun, Villes et leurs fonctions, Orstom Abidjan, 1973
- Recensements de la population du Cameroun en 1976, 1987, 2005
- Loi organique N° 55/1489 du 18 novembre 1955 relative à la réorganisation municipale en Afrique Occidentale française, en Afrique équatoriale Française, au Togo, à Madagascar et au Cameroun
- Osidimbea, La ville de Nkongsamba
- Nkongsamba.net Tableau de succession des délégués, consulté en 2023
- Ministère de l'Administration du territoire, Décret 2007-115 du 23 avril 2007
- Mapanet
- Mapanet
- Mapanet
- Nlonako Valley
- INS Cameroun, Annuaire statistique du Littoral 2019, pp 71-151
- INS Cameroun, Annuaire statistique du Littoral 2019
- Mathieu Nathanaël Njog, Le Messager, Nkongsamba: les symboles s’effondrent, (cameroon-info.net, 2007)
- Noé Ndjebet Massoussi, Le Messager, Nkongsamba: Le train ne sifflera plus, (peuplesawa.com)
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-René Brutsch, Région du Mungo, subdivision de Nkongsamba, Cameroun (carte figurant les églises et les écoles catholiques et protestantes), document cartographique manuscrit,
- Centre ORSTOM de Yaoundé, Dictionnaire des villages du Mungo, Yaoundé, Centre ORSTOM de Yaoundé, , 48 p. (lire en ligne)
- Jean-Philippe Guiffo, Nkongsamba, mon beau village, Éditions de l'Essoah, 1999, 375 p.
- Goustan Le Bayon, Les Prêtres du Sacré-Cœur et la naissance de l'Église au Cameroun : Kumbo, Foumban, Nkongsamba, Bafoussam, Procure des Missions SCJ, Paris, 1988, 156 p. + pl.
- Marc Magnani, Nkongsamba : monographie urbaine, Université scientifique technologique et médicale, Grenoble, 1986, 161 p. (mémoire)
- Bernard Nkuissi, Nkongsamba : les années obscures de la fondation de 1898 à 1923. Essai de monographie urbaine, Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Lille, 1967, 156 p. (mémoire)
- Alice Tchepannou, Une petite ville à la jonction du système urbain et du monde rural : l'exemple de Nkongsamba au Cameroun, un exemple d'appropriation de l'espace rural environnant par une population urbaine, Université Panthéon-Sorbonne, Paris, 1980, 336 p. (thèse de 3e cycle)
- www.worldcat.org/title/petite-grammaire-de-la-langue-mboo/oclc/12804342&referer=brief_results
- www.sil.org/system/files/reapdata/56/91/06/56910662981794153569036197293913918401/GrammaireMmbooBaneka.pdf
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Nkongsamba Ier, sur le site Communes et villes unies du Cameroun (CVUC)
- Nkongsamba IIe, sur le site CVUC
- Nkongsamba IIIe, sur le site CVUC