Chrysoline de Gastines, de Balzac Paris : «Le look “tradi-barge” c’est bien s’habiller, avoir le souci du détail et cultiver les touches décalées»
Cofondatrice et directrice artistique de Balzac Paris, elle fête les 10 ans de sa marque avec des collab' et de nouvelles boutiques.
Passer la publicitéMadame Figaro. - Une heure de réveil ?
Chrysoline de Gastines. - 7 heures, 7 h 15. Deux jours par semaine, j'accompagne mes trois enfants à l'école (le quatrième n'a que 2 mois).
Le pitch de votre poste ?
Chapeauter tout ce qui est image (shootings, com', partenariats) en lien direct avec l'équipe marketing et ma directrice de style. Pas une pièce ne sort de chez Balzac Paris sans que je ne l'aie vue.
Des résultats à donner ici et maintenant ?
Une petite centaine d'employés. Trois points de vente à Paris et bientôt quatre, deux en région (à Annecy et Toulouse) et un en Suisse. Plus 25 % de croissance en 2023, et 25 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Si l'on remonte aux origines ?
Une enfance hyperdouce. Cinq filles, une mère qui s'occupait de nous, un père dans la finance. Elle, fan de mode, lui fou de musées, ils ont éduqué notre œil. Nous avions un grand jardin et toujours du monde à la maison : je me rends compte que je reproduis ce schéma !
Un moment qui a tout déclenché ?
Je rêvais d'être journaliste. Après un master II, j'ai effectué un stage chez Version Femina, où Emmanuelle Demarest – aujourd'hui directrice de la rédaction – m'a dit : «L'univers de la presse est bouché, réfléchis à un métier peut-être plus digital.» On commençait à parler des community managers, je suis entrée dans le groupe Marie-Claire pour gérer les réseaux sociaux.
Chrysoline de GastinesPas une pièce ne sort de chez Balzac Paris sans que je ne l'aie vue
Un mentor ?
Là-bas, une boss très smart, marrante et pertinente, Nadège Fougeras. J'ai appris le management en la regardant faire.
Un accélérateur de parcours ?
Une porte claquée avec les clés à l'intérieur, un soir de 2011. Mon mari et moi allons donc dormir chez un ami, Charles. À la télé, un reportage montre une femme qui fabrique des nœuds papillon : il y a la queue dans son escalier. Je dis : «On va faire la même chose.»
Qui vous a fait confiance ?
Mon mari, Victorien de Gastines, et ce fameux Charles (Fourmaux, NDLR), devenus mes associés dans ce qu'on a appelé Balzac Paris. Ils travaillaient dans le conseil et dans un fonds d'investissement. Pendant trois ans, on y a consacré soirées et week-ends. Je n'ai lâché mon travail qu'en 2014.
Chrysoline de GastinesPendant trois ans, on a consacré avec mes associés, nos soirées et nos week-ends à Balzac Paris
Quels défis pour demain ?
Le développement à l'international et la certification B Corp : autrement dit, croissance et ADN responsable.
Que voudriez-vous transmettre ?
Le look «tradi-barge» : bien s'habiller, avoir le souci du détail et cultiver les touches décalées. On peut associer du léopard avec des rayures, des volants ou un col victorien…
Une addiction digitale ?
Magento, notre outil de back-office sur lequel je suis les ventes au moment des lancements de produits.
Chrysoline de GastinesMa définition de l'influence ? Donner l'exemple par l'exemple !
En mode déconnectée ?
Une amie dit toujours : «Moi, ma psy, ce sont les massages.» Et elle a raison ! À Lille, où l'on vit depuis quelques mois, je n'ai pas encore totalement pris mes marques, mais les classiques Oh My Cream et Caudalie sont là !
Une pensée décalée qui vous libère ?
Récemment, j'ai entendu la philosophe Marie Robert dire : «Nous sommes les propres directeurs artistiques de nos vies.»
Votre définition de l'influence ?
Donner l'exemple par l'exemple !
Un déjeuner ?
Dans le Vieux-Lille, chez Méert, spécialiste de la gaufre à la vanille depuis des siècles, mais pas que. On prépare un partenariat autour de la galette des rois.
Une évasion ?
Au Touquet, un lieu rattaché à l'enfance : c'est la ville de tous les possibles, des premières sorties. J'y retrouve mes souvenirs et la mer : décrochage immédiat.
PAULINE mela
le
Quelques jolies pieces mais aucun style reconnaissable, aucun ADN. Lorsqu'on voit du Sézanne ou du Maje on reconnaît les griffes. Ici on fait du picking chez les autres. J'ai travaillé avec des "stylistes" elles ne font que du shopping et change des détails chez certaines marques sans âme. Ça semble être le cas ici.
anonyme
le
"ADN responsable" : ha ha ha ! Ce jargon managérial est juste grotesque.
Marianne
le
Grosse erreur des commentateurs qui pensent qu’ils sont bobo. Ils en sont loin! Ce sont des aristo. Quoi qu’il en soit ses parents sont durs de lui avoir donné un tel prénom. Même chez les aristos on doit peu l’entendre.