Ce document présente une introduction à une étude sur l'industrialisation du secteur bois au Gabon. Il présente le contexte mondial de l'exploitation forestière et du commerce du bois, ainsi que l'importance économique du secteur bois pour le Gabon. L'étude va analyser les enjeux de la nouvelle politique forestière gabonaise visant à développer la transformation locale du bois.
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Gabriel Ntougou Mémoire de Maîtrise en Sciences Économiques
Ce document présente une introduction à une étude sur l'industrialisation du secteur bois au Gabon. Il présente le contexte mondial de l'exploitation forestière et du commerce du bois, ainsi que l'importance économique du secteur bois pour le Gabon. L'étude va analyser les enjeux de la nouvelle politique forestière gabonaise visant à développer la transformation locale du bois.
Description originale:
Etude mathématique sur l'évolution de la filière bois au Gabon
Titre original
Gabriel Ntougou Mémoire de maîtrise en sciences économiques
Ce document présente une introduction à une étude sur l'industrialisation du secteur bois au Gabon. Il présente le contexte mondial de l'exploitation forestière et du commerce du bois, ainsi que l'importance économique du secteur bois pour le Gabon. L'étude va analyser les enjeux de la nouvelle politique forestière gabonaise visant à développer la transformation locale du bois.
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Gabriel Ntougou Mémoire de Maîtrise en Sciences Économiques
Ce document présente une introduction à une étude sur l'industrialisation du secteur bois au Gabon. Il présente le contexte mondial de l'exploitation forestière et du commerce du bois, ainsi que l'importance économique du secteur bois pour le Gabon. L'étude va analyser les enjeux de la nouvelle politique forestière gabonaise visant à développer la transformation locale du bois.
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Ministere de I'Enseignement superieur De la Recherche Scientifique et
de "Innovation Technologique Charge des Relations avec
les Institutions ConsUtutionnelles
REPUBLIQUE GABONAISE
Union - Travail - Justice
UNIVERSITE OMAR BONGO
Fac ulte de Droit et des Sciences Economiques
Departement d'Economie
MEMOIRE
Pour l'obtention du diplome de maitre en Sciences Economiques
,
Option: Economie d'entreprise
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-THEME:
INDUSTRIALISATION DU SECTEUR BOIS AU GABON:
UNE APPROCHE PAR LA THEORIE DES JEUX
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Presente et soutenu par:
Sous la direction de :
Gabriel NTOUGOU
Monsieur Patrice OTHA Maitre Assistant
Libreville, Septem bre 2001
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-- REMERCIEMENTS
Je remercie mon directeur de memoire Monsieur Patrice OTHA pour avoir bien voulu assurer Ie suivi scientifique de ce travail.
De nombreuses conversations en ville et en usine avec les forestiers et autres
personnalites impliquees dans I'exploitation forestiere au Gabon ont forti fie ce travail. Je tiens it remercier M. Gabriel MOKAMBI (agent a la SNBG), M. Jean Christophe CARRET, M. Pierre-Noel GIRAUD (economistes du Centre d'Economie Industrielle de l'Ecole des Mines de Paris), M. Paul KOUMBA ZAOU le coordonnateur du Projet Forets et Environnement (Ministere des Eaux et Forets, de la Peche, du Reboisernent, Charge de l'Environnement et de la Protection de la Nature), MIle Isabelle FORGE (Conseiller Regional Foret et Environnement), pour m'avoir fait partager leur experience de terrain et leur connaissance de l' exploitation des forets africaines et gabonaises. Leur connaissance et leur arnitie m'ont ete precieuses.
Ce travail de recherche doit beaucoup a la presence de mes freres et sceurs et a celle de rna fiancee, Mile Angela OYANE (Angie). Ils m'ont apporte leur soutient moral et financier. Je les remercie tOUS.
--- ----------------------- ---- -- -- -- - -
Table des matieres
REMERCIEMENTS
IN'TRODUCTION , , .. "" ' , '.' ,.. 1
CHAPITRE PRELIMINAIRE 0 : Rappel sur la theorie des jeux 6
0.1 Historique 6
0.2 Les developpements actuels 9
0.3 Les limites de l'approche 1udale 13
PREMIERE P A.RTIE : .. " , , 1,5
LES BASES DU JEU +1 15
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.
CHAPITRE 1: Les implications du code forestier dans l'exploitation forestiere l?
1.1 Le code forestier ou les nouvelles regles du jeu 17
1.1.1 Les fondements du code forestier 17
1.1.2 Les recommandations relatives au Code 19
1.2 Le cofrt lie a l' amenagement de la foret .. 21
1.2.1 Le plan damenagement forestier 22
1.2.2 Le cout supplementaire de I'amenagement, 22
1.3 Le cout lie a I'industrialisation de la filiere 24
1.3.1 Le plan d' industrialisation 25
1.3.2 Le cofrt supplementaire de l'industrialisation 26
CHAPITRE 2 : Le tissu industriel du secteur bois gabonais 28
2.1 L'exploitation forestiere au Gabon 28
2.1.1 Situation actuelle 28
2.1.2 Le decoupage de I' activite industrielle 29
2.1.3 Les dotations factorielles des entreprises 32
2.2 La structure du marche du bois 34
2.2 .. 1 Le marche local 34
2.2.2 Le marche exterieur 35
2.3 La sante des entreprises forestieres gabonaises 36
1
- - ---_---
--------------- ~ -
-or
DEUXIEME PARTIE : ._ " ", , 38
L' ANAL YSE CONCURRENTIEL.LE 38
CHAPITRE 3 : Le modele 41
3.1 Variables et hypotheses _ 42
3.1.1 Les variables _ 42
3.1.1 Les hypotheses ~_ 43
3.2 Le jeu 48
3.2.1 La matrice des gains _ 49
3.2.2 Interpretation dujeu 50
CHAPITRE 4 : Propositions 55
4.1 Accroitre la taille du marche local 56
4.2 Une aide a l'amenagement et a l'industrialisation 57
4.3 Favoriser la cooperation entre les petits exploitants 57 -
CONCLUSION 59
BIBLIOGRAPHIE 61
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L'lndustriaHsation de la filiere bois: une approche par la lheorie des jeux
INTRODUCTION
Le sommet mondial sur I'environnement tenu a Rio de Janeiro en 1992 et le i~me colloque OAB (Organisation Africaine du Bois) sur la promotion des investissements dans les industries durables du bois en Afrique (Libreville, Avril 1997) sont deux evenements qui ont propulse les problemes de I' exploitation forestiere et le commerce du bois au devant de la scene intemationale. Les principaux objectifs inscrits a lordre du jour de ces colloques etaient centres autour d'une meilleure apprehension des voies et moyens que les Etats devraient mettre en ceuvre afin d'assurer une exploitation optimale des ressources forestieresl.
Ces initiatives tiennent, d'une part, au fait que le marche mondial des bois tropicaux est de plus en plus ouvert a une concurrence rude a laqueUe beaucoup de pays participent. Et que cette prosperite, d'autre part, entraine une disparition non negligeable des forets.
En effet, d'un cote. la production mondiale de bois tropicaux ne cesse de croitre.
EIle est partie de 102 millions de m3 en 1965 a 280 millions de m3 en 1995, pour atteindre 1489 millions de m3 en l'an 2000, so it un taux de croissance annuel d'environ 4,5%. DeI'autre cote, suite a une exploitation expansive des forets pour satisfaire la demande mondiale, le deboisement s' est fortement accru: le taux mondiaI de disparition des forets atteint aujourd'hui 18% (dont 0,6% dans les forets du Bassin du Congo )2. Cette disparition non negligeable des forets se solde par une instabilite des ecosysternes soumis au stress de l'exploitation et perturbe la recomposition de ces ecosystemes apres l'exploitation.
A cote du Bresil et des pays d' Asie du Sud-Est, Ie Gabon constitue Pun des principaux vecteurs du dynamisme actuel de l'industrie forestiere mondiale. L'exploitation du bois y occupe une place importante. Avec 85% de la superficie du
I Les actes du deuxieme colloque DAB sur fa promotion des industries durables du bois en Afrique, avril 1997.
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
pays recouverts de forets, le Gabon fournit environ 3% de la production industrielle mondiale et possede le monopole de deux produits exceptionnels (I'okoume et l'ozigo).
De plus on constate, depuis la fin de hi crise asiatique des annees 97-98, une reprise de I'activite dans l'industrie locale. La surface totale des concessions forestieres a presque double, passant de 6 millions d'hectares en 1994 a 11,5 millions d'hectares en 19994, La production gabonaise de bois continue de saccroitre : de 1,8 millions de m3 en 1998 a 2,3 millions en 1999, eile a atteint 2,6 millions de m3 en 20005, .
1
Malheureusement, cette activite est peu orientee vers la transformation locale du bois. Depuis les annees 60, en effet, les activites relatives a la transformation ont ete sacrifiees au profit de l' exportation de grumes, qui genere a 1 , Etat des recettes financieres importantes, a des couts, pour les entreprises, bien plus inferieurs a ceux qu'aurait entraine la mise en place d'unites de transformation.
1
Mais aujourd'hui, la nouvelle repartition des pieces sur I'echiquier du commerce mondial du bois et les lois concernant la protection de l' environnement modifient categoriquement le paysage industriel international. L' entree de la zone Pacifique dans la competition mondiale et l'essor du commerce des produits transformes ebranlent completement les avantages cornpetitifs de la plupart des pays producteurs et, par la meme occasion, modifient leurs parts du marche mondial".
Par ailleurs, le fait que le bois soit au creur meme de l' environnement conditio nne son exploitation par la volonte de preserver cet environnement, garant de la vie sur terre. C'est dans ce dessein que divers accords inter-Etats 7 sur la production et le commerce du bois sont globalernent entres en vigueur en ran 2000. Ces accords devaient garantir la gestion, la conservation et l' exploitation des res sources forestieres. IIs conditionnent la production et la commercialisation des bois tropicaux par
2 Trade liberalization and its impacts on forests. "an overview of the most relevant issues". FERN, november 2000.pp 22-24.
3 l'Observatoire Mondial des Forets : Un premier regard sur I'exploitation forestiere au Gabon, juin 2000.50 p. 4 idem
5 The A TIBT Newsletter. "50 years offorestry development", N°l4. Summer 2001. Pp 35.
6 Trade liberalization and its impacts on forests. "an overview of the most relevant issues". FERN, november 2000.pp 22-24.
2
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par ta theorie des jeux
l'amenagement durable de la foret d'ou provient le bois, la transformation de ce bois et sa certification''.
Le Gabon, dont le bois constitue 1 'une des principales res sources economiques, se voit contraint - comme les autres pays producteurs - de faire face a cette nouvelle donne de l'exploitation forestiere. La politique traditionnelle de la production et du commerce de cette ressource doit done etre progressivement modifiee, afin de permettre au pays de promouvoir le developpernent de la filiere en particulier et celui du pays en general.
C'est ainsi que le gouvernement a presente au parIernent les gran des lignes de sa nouvelle politique forestiere. Cette politi que, qui s'inscrit dans le nouveau code forestier en preparation, passera par « la mise en place d'une industrie du bois plus diversifiee, plus performante et durable, afin de reduire significativement les exportations de grumes au profit des produits iss us d'une transformation locale »9.
Le Gabon se lance done clairement dans une politique de developpement du secteur bois centree sur I'amenagement de la foret et l'industrialisation de la production.
11 appartient evidemment au gouvemement de chaque Nation delaborer sa propre strategic de developpement economique, en fonction de ses besoins et possibilites, en tenant compte des specificites du pays, de sa propre echelle de valeur et de l' environnement international.
Aussi, est-il important d'effectuer au prealable une analyse economique objective et fiable.
Dans cette idee, une reflexion s'impose sur la strategic nationale de developpement du secteur bois.
7 A I'exernple de l'Organisation Africaine du Bois (OAB), L'Organisation Intemationale des Bois Tropicaux (OIBT) et I'Association Technique Intemationale des Bois Tropicaux CADBT)
8 La certification est une pratique modeme dans l'exploitation et Ie commerce du bois. Elle consiste a marquer La grume vendue d'un signe renseignant sur sa foret d'origine. Certifier une grume stipule qu'elle provient d'une foret amen agee.
9 PRESlDENCE DE LA REpUBLlQUE, 2000. Lot portant code forestier en republique gabonaise. Republique gabonaise, Libreville. 63 p,
3
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
L'ambition de notre rnemoire est danalyser la nouvelle politique de developpement du secteur bois adoptee par Ie gouvemement gabonais .
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--:: _ 'J" . .( \ En clair, nous nous proposons de repondre a la question de savoir quel sera
-, 7: \
.. 'v"!- ) I'impact, sur la structure concurrentielle du rnarche local, de I'amenagement et de
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'I. -1 'industrialisation dans I' exploitation forestiere au Gabon. Cette politique industrielle
I va-t-elle conduire la competition au sein de la branche vers un equilibre satisfaisant / pour tous les acteurs de la branche ou plutot vers une structure imparfaite du marche !
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\ local?
Ces questions tiennent evidemment au fait que la rruse en ceuvre de cette politique de developpement industrielle entraine inevitablement des couts d' exploitation supplementaires induits par la realisation des plans damcnagement de la foret et surtout par I'installation de nouvelles unites de production. 11 s'ensuit done une modification de 1a structure des couts de production des entreprises et done de leurs choix strategiques, car la fonction-objectif d'une entreprise integre necessairement ses couts de
L'objectif de ce travail est done d'envisager a la fois la structure concurrentielle et les consequences sur le marche gabonais du bois apres la mise a norme des entreprises forestieres face au nouveau code forestier.
Pour approcher de facon rigoureuse la realite it laquelle nous sommes confrontes, les economistes ont souvent recours a des modeles theoriques. Aussi, dans Ie cadre de ce memo ire, pour atteindre notre objectif, nous nous servons de 1a theorie des jeux comme outil methodologique.
En outre, ce memoire sera construit en deux articulations:
10 PORTER CM.), 1985. L 'avantage competitif. Harvard University Press. Cite par Ie DEPARTEMENT STRATEGlE et POLITI QUE d'entreprise du GROUPE HEe, 1997. STRATEGOR : Politique generate de L'entreprise ; Strategie, Structure, Decis ion, Identite. Dunod, 3 erne edition, Paris. 55 I p.
Dans cet ouvrage, Ies auteurs montrent Ie poids strategique de la structure des couts dans Ia prise de decisions d'une entreprise en situation concurrentielle.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la tMorie des jeux
Les bases du jeu constituent la premiere partie. Apres un rappel exhaustif sur la theorie des jeux, il s'agit ici de prefigurer la scene de conflit et les differents parametres auxquels les acteurs sont dorenavant confrontes.
La seconde partie sinteresse a I'analyse concurrentielle. La, nous saisissons d'abord Ia confrontation strategique des joueurs au sein de l'industrie. Ensuite, nous abordons l'issue dujeu afin denvisager I'avenir de lindustrie.
5
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
CHAPITRE PRELIMINAlRE 0
Rappel sur la the or le des jeux
La Theorie des Jeux sinteresse aux comportements des individus. Elle a pour but d'analyser les prises de decision d'individus places en situation dInterdependance. L'origine de son appellation se trouve au creur des jeux de societe dont l'analyse necessite a I' evidence la prise en compte de linteraction strategique entre les j oueurs 11. Le champ d'application de la theorie des jeux est extremement vaste; en plus de la politi que, Ia psychologie et la biologic, il englobe particulierement toute la microeconomie traditionnelle et la nouvelle microeconomie.
Dans ce chapitre, il s'agira de presenter brievernent la Theorie des Jeux (TDJ) et declairer Ie lecteur sur son interet theorique.
Ainsi, ferrons-nous d'abord l'historique de la TDJ. Ensuite nous aborderons ses developpements actuels. Nous devoilerons, en dernier ressort, les limites de l'analyse ludale.
0.1 Historique
Les origines de la TDJ se trouvent veritablement au cceur du domaine des ,probabilites.
A partir des conclusions de recherches amsi menees vers Ie XVIJle siecle, Rernond De MONMORT mit au point une analyse de jeu contre la nature fondee sur un principe d'utilite esperee. Ce principe, qui sera axiornatise par VON NEUMANN et MORGENSTERN au xxe siecle, «propose de rationaliser les choix des individus en avenir incertain par la maximisation d'une fonction U de la richesse nette ». Cette derniere sera plus tard appelee fonction d'utilite VON NEUMANN et MORGENSTERN (VNM)12.
lJ DEMANGE (G.), PONSARD (P), 1994. Theorie des jeux et analyse economique. Economie, Presses Universitaires de France, Paris, 1 ere edition. Pp 164-165.
12 VON NEUMANN (J.), MORGENSTERN (0.), 1944. Theory of Games and Economic Behavior. Princeton. Cite par CHOUMETTE (F.) et COlARD (F.) in Histoire de fa Theorie desjeux. Memoire de D,E.A, mars ]997.
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
WALDEGRA YE, pour enoncer 1a notion de minimax etudia un jeu de cartes avec deuxjoueurs appele le Her.
Exposons-le brievernent : Le premier joueur distribue une carte au hasard it l'autre joueur, puis une it Iui-merne. Aucun des joueurs ne sait quelle carte l'autre a en main. Le but du jeu est d'avoir la carte la plus elevee possible a la fin de 1a partie. Si le second joueur n'est pas satisfait de sa carte, il peut demander au premier de I'echanger eontre la sienne. Cependant, cela u'est possible que si le premier joueur ne sest pas distribue un roi. Si tel est le cas, celui qui a distribue a gagne, et un nouveau jeu peut recommencer. Si le donneur n' a pas gagne, le second joueur doit garder sa carte jusqu' a la fin du jeu, ou bien si ce demier n' est pas satisfait, il peut echanger sa carte contre une choisie au hasard dans le paquet de cartes restantes. Cependant, il ne peut tirer un roi, sinon i1 doit declarer forfait. Sinon, dans les autres cas, les joueurs comparent leurs cartes pour determiner le gagnant.
De l'examen de ce jeu W ALDEGRA VE conciue que «tous les jeux de chances sont caracterises par des strategies pures alternatives ». C'est aussi en I'occurrence le cas du jeu appele Ludo. En effet, les joueurs, dans ce type de jeu, ne jouent pas seulement contre la Nature, mais ils sont egalement en competition. Le but de chaque joueur se resume done de definir 1a strategic qui maximisera sa probabilite de gagner. La solution de W ALDEGRA VE est une matrice de probabilites ; par la, il explique qu'un joueur peut sassurer lui-memo une issue certaine, tandis que I'autre peut I'empecher davoir un resultat meilleur.
D'autres travaux inities vers le milieu du XlXe siecle sont consideres comrne
precurseurs de 1a TDJ. 11 s'agit des modeles de COURNOT, de BERTRAND et de
,
ST ACKELBERG.
Dans le modele de COURNOT13, deux entreprises produisent un bien identique dont elies choisissent simultanement, et sans communiquer, les quantites a produire. Un commissaire -priseur annonce le prix de rnaniere it egaliser I' offre totale des deux
IJ VARIAN (H .. R.), 1998. Introduction it La microeconomie. Ouvertures economiques, « premisses », De Boeck Universite, Paris, 30m• edition. Pp 497-520.
7
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1 ,
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la tneorie des jeux
entreprises avec la demande des consommateurs. Puisque les agents sont rationnels, chaque entreprise doit envisager (conjecturer) la decision de production de lautre. 11 s'agit done d'unjeu abstrait a un coup OU chaquejoueur doit deviner les choix de l'autre joueur. Le profit de chaque entreprise est son gain et son espace de strategies est simplement constitue par les quantites qu'elle peut produire.
Dans Ie modele de BERTRAN014, l'espace strategique de l'entreprise n'est plus constitue par les quantites mais plutot par les prix. Le modele de STACKELBERd5, quant a lui, est un modele de concurrence essentiellement it deux temps, dans lequel l'une des deux finnes agit en premier. L'autre firme peut alors observer le choix de production de Ia premiere finne et choisir son propre niveau optimal de production. I1 y a done une firme dominante (leader) et une firme satellite (follower).
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La TO] vit veritablement le jour en 1944 avec les travaux du mathematicien autrichien John VON NEUMANN et de I'economiste americain Oskar MORGENSTERN dans leur celebre ouvrage Theory of Games and Economic Behavior, publie en 1944. Dans ce livre, les auteurs ne considerent pas uniquement les jeux proprement dits, mais egalement les problemes de comportement economique et ceux de l' organisation sociale. Le but de VON NEUMANN et MORGENSTERN (VNM, des initiales de ces auteurs) etait de critiquer le concept neoclassique de concurrence pure et parfaite, et
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surtout de rationalite. Pour ce faire, ils reprennent et axiornatisent le concept d'utilite
esperee de Daniel BERNOUILLI. Sous certains axiomes portant sur la rationalite des choix en environnement risque, VNM definissent une fonction d'utilite lineaire dans les probabilites. Aussi, fondent-ils veritablement les bases mathernatiques de la TDJ.
1
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II est it noter que la TDJ a commence par etudier les jeux a deux joueurs. Souvent, il sagissait des jeux de societe, comme lesechecs ou le jeu de dames. A cet effet, le Theoreme de ZERMELd6 (1912), justifie l'introduction du concept mathematique de jeux a deux joueurs a somme nulle: «Au jeu d'echecs, ou bien les blancs peuvent
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14 idem 15 idem
16 ZERMELO (E.), 1913. Uber eine anwendung del' mengenlehre auf die theorie des shachspiels. Proceeding Fifth International Congress of Mathe matici ens, volume 2. Pp 501-504. Cite par MOULIN (H.), 1983. Fondements mathematiques de fa theorie desjeux. Hermann,« methodes », Paris.
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L'lndustriaHsation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
gagner, ou bien les noirs peuvent gagner a coup sur, ou bien chaque joueur peut s'assurer Ia partie nulle », L'utilite de ce theoreme reside dans le fait de montrer que l'issue d'un jeu comme les echecs est indeterminee, quand bien rneme les joueurs sont rationnels et I'information parfaite ". Aussi, le theoreme de Zermelo a-t-il pennis de mettre en evidence une representation schernatique des strategies des jeux it deux joueurs,
Apres la naissance de la TDJ, d'autres auteurs ont apporte leurs contributions.
0.2 Les developpements actuels
Dans un article publie en 1972, Bertrand MUNIER, de I'Ecole Nonnale Superieure de Cachan, a revisite le theoreme HECKSCHER-OHLIN-SAMUELSON. Ces auteurs dernontraient dans leurs travaux que les Nations fabriquaient et exportaient les biens necessitant les facteurs qu' elles possedent en abondance et qu' elles importaient les biens incorporant les facteurs qui sont les moins abondants. Pour Ie professeur MUNIER, «la Nation apparait comme un groupe de detenteurs de facteurs de production, arbitres et conduits par une puissance dinteret commun : l'Etat ». Selon lui, I'interpretation ludale de la competition internationale doit se faire en termes de groupes detenteurs d' inputs.
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Dans le meme ordre didees, Rene SANDREToI8 (1976) tente d'apporter une explication aux inegalites transnationales par une analyse des echanges internationaux SOliS l'angle de la TDJ. L'auteur, tente de demontrer dans sa these, a cote des approches marxiste et neo-classiques, 1a puissance de I'analyse ludale et du role des Firmes Transnationales quant it 1a determination du rapport des forces enjeu dans le commerce intemati onal.
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Martin SHUBIK evoque, dans son ouvrage Theorie des jeux et sciences sociales, une application de la TDJ a 1a science politique. II demontre ainsi que les processus de vote, Ie pouvoir, la diplomatic, les marchandages, les negociations et done les
17 Nous reviendrons plus loin sur le concept d'information dans la theorie des jeux.
18 SANDRETTO (R.), J 976.1negalites transnationales : une application de fa theorie des jeux. Centre National de la Recherche Scientifique, Paris. 296 p.
9
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
formations de coalition entre les groupes politiques peuvent s'expliquer par Ia TDJ. D'autres auteurs firent suite a ces idee. NOllS pouvons citer a cet effet DOVVNS (1957) qui pensait que les partis politiques cherchaient a maximiser leurs majorites ; mais RIKER (1962) signalait l'importance de f0TI11er des «coalitions gagnantes minimales ». En effet, ce demier avec Peter C. ORDESHOOK 19 (1973) sinterrogeaient sur l' opportunite de remunerer des individus qui ne sont pas indispensables a la formation d'une coalition gagnante ; la moitie des voies plus une est suffisante pour qu'un texte soit accepte a la majorite absolue et ne soit pas conteste. Toutefois, il faut noter que, du point de vue de la modelisation mathernatique, il est difficile de formaliser un jeu approprie aces differentes configurations politico-strategiques, car la determination de la fonction caracteristique et du concept de solution correspondant est souvent conditionnee par des hypotheses bien restrictives.
AUMANN et PELEG (1993) analysent la solution du jeu VNM sans paiements, pour aboutir a la Theorie des jeux cooperatifs. Ces auteurs soutiennent I'Idee selon laquelle une information nouvelle peut toujours ameliorer une situation OU I' equilibre de Nash est insatisfaisant, dans la mesure ou les joueurs obtiennent un gain en-dessous de leurs esperances, Confrontes a ce genre situation, la solution d' AUMANN est que les joueurs doivent absolument cooperer. Plus tard, avec MASCHLER, iis definissent I'ensemble de negociation du jeu et le concept du cceur, Celui-ci est specialement important pour le lien avec les equilibres concurrentiels, La notion de cceur du jeu est essentiellement liee aux jeux cooperatifs : dans de tels jeux, le coeur represente I' ensemble des utilites qui ne sont bloquees par aucune coalition. Une coalition est un groupe d'individus qui se sont unis afin de constituer un super joueur ; et I'utilite, iei, represente le paiement peryu par chacun des membres de coalition.
Le mathematicien George BROVVN proposa lui aussi un algorithme du comportement (appele 'Jeufictif) pour la realisation des jeux it deux joueurs a somme nulle. Ce modele de «jeu fictif » est devenu une pierre d'achoppement aux recents travaux sur la comprehension des modeles evolutionnaires.
19 ORDESHOOK (P. C), 1995. Game theory and political theory: an introduction. Cambridge University, Texas. 511 p.
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A ce propos, on peut ajouter qu'une strategic evolutionnairement stable c'est une strategic teIle que si elle est adoptee par tous les membres d'une population, aucune autre strategic mutante ne pourra venir envahir cette population par les mecanisrnes de la selection naturelle. Alors, un jeu evolutionnairement stable est tel qu'on a un equilibre de Nash, plus une condition de stabilite : soit uex, y) > uty, x), le gain assode a la strategic x contre elle-rneme est stricternent superieur au gain assode a n'irnporte quelle autre strategie y differente de x (x est la rneilleure reponse contre elle-meme) soit u(x, y) = u(y, x) et utx, y) > u(y, x). Ce type de jeu peut etre decompose selon deux perspectives differentes : Ie jeu interne decrit les interactions entre joueurs et Ie jeu externe decrit Ie processus evolutionnaire lui-mente. Ce dernier determine la part relative des strategies dans la population et depend directement de la valeur selective que les individus ont retire de leur confrontation dans le jeu interne. II verifie aussi le principe de selection qui contribue a faire augmenter la proportion de « meilleures reponses » dans la population".
La TO] a ete consacree par l'obtention du prix Nobel d'economie, en 1994, par trois grands auteurs: John F. NASH, John C. HARSANHYT et Reinhard SELTEN.
]
L'apport fondamental de NASH est son concept d'equilibre de Nash. II s'agit notamment d'une generalisation de I'equilibre de COURNOT et celui de STACKELBERG. L 'equilibre de Nash designe «toute combinaison de strategies (une par joueur) teIle qu'aucunjoueur ne regrette son choix apres avoir constate celui des autres joueurs ». Un equilibre de Nash est done une cornbinaison de strategies Oil la strategic de chaque joueur correspond a un choix optimal, etant donnees les strategies choisies par les autres joueurs ". L 'equilibre de Nash pennet done de pre dire une issue a un jeu.
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1 :I
John HARSANYI apporte une reponse, bien qu'elle soit standard, a la question de savoir comment un modele de jeu peut etre utilise a des fins d'analyse de concurrence dans lesquelles des parties possedent une information que les autres n' ont pas, a propos de leurs propres gouts ou de leur propre etat. C' est cette decouverte principalement qui lui offrit Ie prix Nobel.
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2Q PHAN (D.), 2000 in http://www-eco.enst-bretagne.fr/~phan/complexelevolutionljevo!22.htm
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
Reinhard SELTEN est le premier a formuler la notion de « sous-jeu parfait ». Un sous-jeu parfait est un jeu construit en retenant que la suite du jeu a partir d'un certain nceud (qui deviendra la racine du nouveau jeu) tel que I'ensemble d'information auquel appartient ce nceud est un singleton. La notion de sous-jeu parfait constitue un critere clef pennettant de verifier S1 un equilibre de Nash d'un jeu sous forme extensive est fonde sur des menaces ou des strategies credibles. Ce concept est aussi un outil crucial pour I' etude des inter-actions dynamiques.
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Nous ne pouvons achever cet expose sur les developpements actuels de Ia TDJ sans citer son application a. la psychologic sociale par la remarquable innovation connue sous le celebre cas du Dilemme du Prisonnier (1950), enonce pour la premiere fois par le rnathematicien arnericain Albert TUCKER. Le professeur TUCKER crea et enonca le Dilemme du Prisonnier pour illustrer les difflcultes souvent eprouvees dans l'analyse de certains jeux, notamment le fait que des agents rationnels en inter-actions strategiques soient conduits it adopter des strategies dominantes qui ne maximisent nullement leur gain! Plus loin, ce type de jeu, mettanten competition deux ou plusieurs joueurs, est particulierement interessant en ce sens qu'il illustre plusieurs problemes rencontres dans l'application de Ia TDJ aux sciences politiques. Le Dilemme du Prisonnier'i se formule de 1a maniere suivante :
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Deux individus suspectes d'avoir commis ensemble un cambriolage sont captures. L'inspecteur de police les isole dans deux cellules differentes, et leur propose un marche. Chacun peut accuser son partenaire. Mais, si aucun des deux n'accuse l' autre, ils sont liberes et pourront done se partager Ie butin; s' jls s' accusent
. mutuellement, ils ont une 16gere peine de prison; et si l'un d'eux accuse l'autre tandis que I'autre ne le denonce pas, celui qui est denonce a une forte peine de prison et l'autre est libere (et peut done obtenir une plus grande part du butin). Ce qui est surprenant dans ce jeu, c'est que l'equilihre de Nash se traduit ici par une situation dans laquelle les deux prisonniers se denoncent mutuellement, alors qu'ils seraient evidernment dans
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21 KUHN (W. H.), ] 997. Classics in Game theory. Princeton University Press, edited by KHuN W. H. 362p. 22 CAHUC (P.), 1998. La nouvelle microeconomie. La decouverte, « Reperes », Paris. Pp 43-46.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
une situation preferable s'ils pouvaient s'engager a cooperer, cest-a-dire a ne pas se denoncer.
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Le Dilemme du Prisonnier modelise la plupart des situations politiques-cles, notamment les causes de l' echec des politiques gouvernementales, les incitations it la participation aux actions politiques, les paradoxes dans Ies processus de vote, la nonincitation qu' ont les gens a ne pas reveler franchement leur demande pour des fournitures de biens et services publics". Aussi, a partir de l'usage du Dilemme du Prisonnier au sein de la TOJ, a etc introduite une modification des concepts d' equilibre de Nash et d'equilibres de Bayes, aussi bien que les reductions de taxes (appeles mecanismes des preferences revelees) qui sont operees dans le but d'inciter Ies agents a reveler leurs preferences pour les biens que le gouvemement produit ou regule'".
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La vertu de la TOJ par rapport aux diverses methodologies d' analyse des comportements strategiques et des modeles de concurrence est essentiellement clarificatrice : elle permet de definir precisement les hypotheses necessaires a l'obtention du resultat, et done dapprecier d'autant plus la signification, la portee et la limite du modele utilise. Cependant, elle connait quand meme des limites qui meritent d'etre avouees, surtout pour etayer sa comprehension.
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0.3 Les limites de I'approche ludale
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Le point de depart de la critique de la TOJ est marque par V. PAREL25 qui note que malgre sa puissance d'analyse, I'enseignement de cette theorie reste secondaire. Sur ce, il releve deux problemes essentiels. D'une part, le fait que la TDJ soit essentiellement developpee par des mathematiciens suggere qu'elle soit axiornatisee. I1 en decoule de nombreux paradoxes developpes par les mathematiciens qui cherchent a appliquer jusqu'a I'extreme limite le principe de rationalite. D'ailleurs, par l'exemple du Dilemme du Prisonnier, on decouvre que l'exigence d'une representation plus fine de ce que peut etre un comportement rationnel conduit neanmo ins , dans certaines
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23 ORDESHOOK (P. C), 1995. Game theory and political theory: an introduction. Cambridge University, Texas. 511 p.
24 idem
25 Cite par CHOUMETIE (F.) et COLARD (F.) in Histoire de la Theorie desjeux. Memoire de D.E.A, mars 1997.
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circonstances, it des situations absurdes .. D'autre part, bien que VON NEUMANN et MORGENSTERN ne sattacherent pas it trouver une solution unique au jeu en « invoquant » les croyances, (necessairement subjectives), c' est ce point de vue qui domine actuellement en TDJ.
Aussi, le phenomene de la rnultiplicite des equilibres de Nash, qui apparait souvent dans de tres nombreuses situations, suggere que les hypotheses de la TDJ sont \ insuffisantes pour determiner les chaix strategiques it partir des consideration~ luniquement rationnelles. II est generalement necessaire d'adjoindre des hypotheses ilG
relatives aux processus d'apprentissa,gel. ou de faire reference a l'Histaire CQmmune des joueurs (notion de point focal) pour etre capable de determiner la logique de leurs chQix.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lhsorie des jeux
PREMIERE PARTIE:
LES BASESDU JEU
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«Jettes ton pain sur la surface des eaux car avec le temps tu le retrouveras ; donnes-en a sept et meme a huit car tu ne sais pas le malheur qui peut arriver sur la terre. Quand les nuages sont pie ins de pluie, ils la repandent sur la terre; et si un arbre tombe au midi ou au Nord, if reste a fa place au it est tombe. » Ecclesiaste 11, 1-3.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
Face aux contraintes environnementales exigeant une exploitation rationnelle de la foret, a la volonte daccroitre la contribution du secteur bois dans la croissance economique et a la necessite de reduire la dependance de ce secteur aux aleas de la conjoncture internationale, le Gabon s' est engage dans une politique de developpernent de I'industrie forestiere nationale.
l Compte tenu de notre problematique qui consiste a analyser l'impact, sur la [ structure de marche, de la nouvelle politique gabonaise en matiere d'exploitation t forestiere, I' objet de cette premiere partie est de construire les bases de notre modele
d'analyse. En d'autres tennes, i1 s'agit iei de presenter les traits saillants de cette politi que et son poids dans I' exploitation forestiere.
De pius, partant du fait que le paysage concurrentiel qui prevaut actuellement au sem de la branche et la sante de ces entreprises sont des facteurs determinant de l'evolution de la competition au sein de cette branche", il serait judicieux de connaitre le tissu actuel du secteur bois gabonais.
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Sur ce, Ie chapitre 1 aborde les implications du code forestier dans I' exploitation forestiere. Dans le chapitre 2" nous presentons le contexte actuel de l'industrie du bois au Gabon.
26 PORTER (M.), 1985. L'avantage competitif, Harvard University Press, L'auteur, dans cet ouvrage presente les forces concurrentielles qui deterrninenr la rentabilite au sein d'une branche. L'une de ces forces est celie dont nous faisons allusion ici : la rivalite entre les concurrents,
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la tMorie des jeux
CHAPITRE 1
Les implications du code forestier dans I'exploitation fo r est ier e
Ce chapitre comporte un double objectif: dans un premier temps, presenter le nouveau code forestier et les nouvelles regles du jeu ; ensuite, montrer I'Impact economique de cette nouvelle loi sur la structure des couts d'exploitation des entreprises.
1.1 Le code forestier ou les nouvelles regles du jeu
Nous verrons dans un premier paragraphe les fondements du code forestier. Puis nous nous fonnulerons ses recommandations.
1.1.1 Les fondements du code forestier
Alors qu'a I'origine, selon la 10i 1/82 regissant I'exploitation forestiere au Gabon'", 75% des grumes exploitees dans les forets du domaine de l'Etat devaient etre transformees sur place, en realite, I'exploitation forestiere au Gabon avait plutot ete orientee vers l'abattage et l'exportation de grurnes. La majorite des entreprises, sinon toutes, avaient fait de I' exportation de grumes leur principale activite, De plus, le fait que beaucoup de clients etrangers soient en realite les maisons-meres des filiales au cceur de l' exploitation forestiere au Gabon, a contribuer a soutenir cette pratique. Alors, on assistait a un commerce intra-firmes dont les considerations strategiques consistent tout simplernent a exporter des grumes - et non pas des produits transformes - de facon a ne pas concurrencer les unites de transformation basees a l' etranger". A cela, i1 faut ajouter l'Idee que I'exportation de grumes generait a l'Etat des recettes considerables. Malheureusement, sur le terrain, se manifestait une exploitation souvent abusive du bois se soldant par des gaspillages et des degats significatifs sur I' environnement'". Cette demarcation de I 'exploitation, resultant tantot d'un laxisme de l'administration tantot
27 Projet Forets et Environnement (PFE) : «Textes juridiques sur fa protection des forets, de I 'environnement et de la faune au Gabon» (fascicule I), PFE
23 IGUEZA CR. S.), 1993. choix strategiques et competitivite : I 'industries des sciages a Libreville. Universite Omar Bongo, memoire de Maitrise, Libreville. 53p.
29 Observatoire Mondial des Forets : I 'exploitation du bois au Gabon, janvier 2000.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
d'une incapacite des autorites publiques a assurer leur role, n'a que tres peu profite a l'Etaeo.
Fort de ce constat, le gouvernement s'est trace une voie neuve afin de remedier a cette situation; une voie repondant aux enjeux majeurs et actuels du developpement de la filiere bois: l' exploitation soutenue et durable de foret,
Le concept dexploitation soutenue et durable ici est crucial. L'origine la plus directe de I'idee de durabilite est a trouver dans l'exploitation des ressources renouvelables (peche, foret), au I'idee de « rendement maximum soutenu » ou «sustainable maximum yield» en anglais a longtemps servi de rep ere normatif. La soutenabilite est ici celle d'une res source ou d'un ecosysteme et depend d'un equilibre entre taux de prelevement et rythmes de croissance qui assurent au minimum Ie renouvellement de la ressource. Autrement dit, la soutenabilite requiert au minimum le maintien dans le temps d'un stock constant de capital naturer".
De rnaniere complementaire, une deuxieme approche de ce concept est centree sur la capacite d'un systeme productif a maintenir sa productivite malgre les perturbations ou chocs auxquels il est expose. II s' agit alors de la traduction productive de la propriete de resilience, qui prend en compte la variabilite et l'incertitude des conditions naturelles32.
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Enfin, une troisieme approche, centree cette fois sur la satisfaction des besoins humains, est proposee par le rapport Brundtland : « I' exploitation durable est celle qui repond aux besoins du present sans compromettre la capacite des generations futures a repondre a leurs propres besoins+', »
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30 Les actes du deuxieme colloque OAB sur La promotion des industries durables du bois en Afrique, avril 1997.
31 GALTUNG, GLAESER, SACHS, SIMONIS, 1980. Cites par GODARD (0.), BEAUMAIS (0.), 1993. in L 'economie face a I'ecologie. La Decouverte, « La documentation francaise », Paris. Pp 133-270.
L'expression anglaise sustainable development n'a pas de traduction francaise satisfaisante si l'on veut eviter les neologismes, L'expression « soutenable » serait preferable a celle de « durable », car elle met en valeur la capacite d'un processus de developpement it assurer les conditions de sa reproduction et de celle de son environnement. Mais la traduction officielle adoptee est Ie teI1TJe « durable ».
32 PASSET CR.), 1979. L 'economic et Ie vivant. Payot, Paris.
33 GOODLAND CR.), DALY (H.), SERAFY eEL.) et VON DROSTE (B.), 1991. Environmentally sustainable economic development: BUilding on Brundtland. The World Bank, Washington, Paris .
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lheorie des jeux
Pour resumer, l' exploitation soutenue et durable de la foret se concretise par deux plans d'action : I'amcnagement et I'industrialisation. Si le premier permet d'assurer un bon fonctionnement de I' ecosysteme forestier et la regeneration de la ressource exploitee, le second quant a lui vise deux principaux objectifs : d'une part, la creation d'emplois et de richesse, done l'augmentation de la contribution du secteur au PIB (Produit Interieur Brut) ; d'autre part, la diminution du gaspillage et l'augmentation du rendement forestier par la contrainte du cofrt de I' exploitation forestiere,
1.1,2 Les recommandations relatives au Code
Selon le code forestier, destine a remplacer l' actuelle 10i forestiere dite 10i 1182, I'industrialisation et I'amenagement sont done les deux voies essentielles qUI constituent la clef du developpement soutenu et durable du secteur bois gabonais.
Les regles specifiques issues du code forestier precisent que I' exercice de I'activite d'exploitation que realisent les entreprises est subordonnee it la regIe de la superficie maximum: un seuiI de 600 000 hectares est fixe par concession forestiere sous amenagement durable." . Avant meme sa creation et avant le debut de toute exploitation, Ia societe doit obtenir des autorisations du Ministere des Eaux et Forets, de la Peche, du Reboisement, charge de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEFPREPN) : une autorisation prealable pour l' exploitation ou la recolte de tout produit naturel de la foret (article 5) ; une deuxieme autorisation prealable pour 1a participation au capital d'une societe d'exploitation forestiere et la creation d'une societe nouvelle et, enfin, une autorisation d'exploiter delivree par Assiette Annuelle de Coupe (AAC) de trois ans consecutifs pour les Concessions Forestieres sous Amenagement Durable (CFAD) et par allocation de coupe pour les Permis Forestiers Associes (PFA). Ensuite, I'exploitation s'effectuera uniquement qu'apres l'obtention d'un permis forestier"'. Les permis forestiers sont de trois types: les CFAD ; le Permis Forestier Agree et le Permis de Gre a Gre.
34 article 3] et 39 du projet de loi portant orientation de fa politique des Eaux et Forets.
35 article 29 a 49 duprojet de loi partant orientation de fa politique des Eaux et Forets et projet de loi portant sur la nature des titres d'exploitation forestiere et leurs modalites d'attribution, de cession, de transmission et de transfert.
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II est important de s' arreter un instant sur ces trois elements car ils constituent un point essentiel de la nouvelle configuration de l' aire d' exploitation forestiere.
La concession forestiere sous amenagement durable ( CF AD) est un titre dexploitation des forets du domaine classe ". Elle est constituee d'un ou plusieurs tenants dont la superficie unitaire ne peut etre inferieure a 15 000 hectares. Elle a une superficie minimum de 50 000 ha. Sa duree de vie varie entre 20 et 40 ans renouvelables.
Le permis forestier associe est aUSSl un titre d'exploitation des forets de production du domaine classe. 11 est constitue d'un seul tenant qui nexcede pas 15 000 hectares. II est necessairement integre dans une CFAD. Sa duree est de 10 ans renouvelables.
Le permis de gre a gre est un titre dexploitation, appartenant aussi bien aux forets du domaine classe qu'a celles du domaine forestier rural. C'est un permis de coupe par pied attribue a des fins de transformation locale aux seuls nationaux sur des perimetres delimites, amenages et geres par l'administration des Eaux et Forets.
Le code forestier etablit egalement les differentes taches auxquelles sont assignees les societes d'exploitation forestiere, en vue de mener a bien la politique gouvernementale. Ces societes sont appelees a signer une convention dite « convention provisoire d'amenagement, dexploitation et de transformation» (CPAET). II sagit Ia d'une autorisation d'effectuer dans la zone sollicitee diverses operations relatives a l'elaboration des plans d'amenagernent et d'industrialisation.
lei, nous touchons aux points sensibles du code forestier.
En effet, I'elaboration de ees deux types de plans est la condition sine qua non qui autorise definitivement I' exploitation forestiere sur le territoire gabonais. Le plan d' amenagement est regi, dans Ie projet de loi, par les articles 24 a 27 et par les articles 20 a 32 fixant les conditions d'amenagement et de gestion des forets de production de bois d'oeuvre du domaine forestier permanent de I'Etat. Ce plan doit etre realise selon
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lheorie des jeux
des normes techniques nationales qui comportent un certain nombre de rubriques, notamment l' analyse socio-economique et biophysique de 1 'unite forestiere d'amenagement (UFA), les objectifs de l'amenagement, I'amenagement propose, le bilan, la mise en ceuvre, le suivi et la revision de l' amenagernent. Le plan est complete par un cahier des clauses contractuelles qui recapitule les droits et devoirs de toutes les parties impliquees dans I' amenagement de I 'UF A.
D'un autre cote, les dispositions relatives au plan dindustrialisation figurent it. l'article 25 et a l'article 7 du projet de loi definissant la politique d'industrialisation de la filiere bois. L'implantation de toute usine de transformation fait l'objet d'un plan d'industrialisation qui, lui, comporte entre autre une etude de faisabilite du projet, une etude d'impact environnemental, une description des installations et des equipements industriels. L'etude dimpact environnemental a pour but de determiner l'impact sur I'environnement de I'installation des usines en foret.
Ces deux plans sont precedes d'un inventaire realise au niveau des AAC. Celui-ci consiste it quantifier et localiser les tiges exploitables dans l' AAe, en vue doptimiser le trace des pistes de debardage et I'implantation des pares it grumes, de rationaliser l' exploitation et les travaux sylvicoles et de limiter les degats causes a I' environnernent.
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Ainsi peut-on definir succinctement le nouveau cadre reglementaire par lequelle Gouvemement gabonais entend promouvoir le developpement soutenu et durable du secteur bois.
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N otons que ce code impose aux entreprises de prendre en compte des donnees nouvelles qu'elles negligeaient jusqu'a lors (quand bien meme elles etaient tenues de les respecter, conforrnement a I'ancienne loi 1182). De plus, la realisation de deux plans consecutifs dont un plan d'amenagement et un plan d'industrialisation a des repercutions importantes sur la structure des couts des entreprises forestieres.
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1.2 Le coin lie a l'amenagement de la foret
36 Ce sont les forets vouees a la conservation exclusivement.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la tneorie des jeux
Nous presentons dabord la facon dont se realise un plan d'amenagement.
L'evaluation du cout de cet amenagement viendra par la suite.
1.2.1 Le plan d'amenagement forestier
La premiere exigence du code forestier reside dans la realisation du plan damenagement de la foret, L'amenagernent s'articule autour de l'unite forestiere d'amenagement (UFA). Amenager une UFA consiste a definir dans un premier temps les
. objectifs assignes a cette foree7 : production soutenue de bois d'oeuvre, conservation de la biodiversite, satisfaction des besoins des populations locales, eco-tourisme. En second lieu, il s'agira de traduire ces objectifs par le partage de l'UFA en series (serie de production, serie de conservation, serie agricole, serie eco-tourisme) , chaque serie etant prioritairement vouee a l'un des objectifs ci-dessus. Dans un troisieme moment, l'exploitant proprietaire de l'UFA devra planifier les coupes et travaux a entreprendre dans chaque serie. Puis, il devra dresser, par la suite, un tableau economique et financier chiffre et detaille de I'application de toutes ces mesures. Enfin, i1 elabore un plan de gestion pour la mise en ceuvre et le suivi du plan damenagement.
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L' exploitation se fera alors par rotation des coupes. La rotation est l' espace de temps qui separe deux passages en coupe dans la merne AAe. Elle equivaut a la periode qui garantit 75% de reconstitution du nombre de tiges exploitables pour l'ensemble des essences determinees par l'inventaire ; ce taux de reconstitution est lui-merne fonction de I' accroissement en diametre de ce groupe d' essence, de la mortalite naturelle et de l'intensite des degats de J'exploitation". Entre deux passages en coupe, l' AAC est totalement fermee a T' exploitation, ce qui exclut definitivement la pratique de la repasse ".
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II va sans dire que la realisation d'un plan damenagement necessairement des couts de production eleves.
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1.2.2 Le cout supplementaire de I'amenagement
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37 PLAN (J.) : cabinet d'expertise forestiere SYLVAFRICA, 2001.
38 PLAN (1.) : «Le processus de L'amenagement forestier » : Les actes du colloque sur ]'avenir du secteur forst et environnement au Gabon, fevrier 2001.
39 C'est le fait d'exploiter une parcelle qui a deja fait l'objet d'une exploitation anterieure,
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L'JndustriaJisation du secteur bois: une approche par Ja theorie des jeux
Suite aux etudes de faisabilite menees pour Ie compte des exploitants, aux estimations faites a partir des projets en cours delaboration sur des surfaces superieures a 200 000 ha et a quelques enquetes de terrain, nous avons pu constituer une palette de couts de I'amenagement assez etendue. Le tableau 1 presente avec details Ie cout lie ala realisation de I'arnenagement d'une foret exploitee.
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a eau : estima ions u cou e amenagemen e a ore par une en reprise
Composante Quantite Prix unitaire en Total pour 300 000
FCFA ha en millions
FCFA
Cartographic 13 cartes 150 a 300 Flha 45 a 90
Installation d'un SIG40 1 10
Inventaire 80% S 400-600 96 a 144
d' amenagement
Diagnostic ecologique 100% S 40 a60 12 a 18
Etudes socio- 100% S 30 a 50 f/ha 9 a 15
economiques
Inventaire 10 000 ba/an x 3500 a 5500Flha 105 it 165
d' exploitation (AAC) 3 ans
Mission de courte 30 ha/j 100 000 a 300 000 3fl9
duree F/ha.j
Formation du 5 modules 10 a 20000000 50 a 100
personnel de
I' entreprise
Assistance technique 6 rnois 5 a 8 000 000 30 a48
Option I : appui a un F/mois
amenagiste de
l' entreprise
Assistance technique 20 mois 4 a 7 000 000 80 a 140
Option 2 :sous- F/mois
traitance a un bureau
d'etudes
Personnel 36 mois 1 000 000 F Imois 36
d' encadrement Option
1
Personnel
d' encadrement Option
2 : pas de recrutement
Personnel d'execution
Technicien cartographe 36 rnois 700 000 F Imois 25
Operateur de saisie 36 rnois 600 000 F Imois 22 1
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40 Systeme d'Infonnation Geographique. Ce systeme pennet d'inventorier des parceUes de forets.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
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Secretaire 36 mois 500000 F/mois 18
Reunions du cornite de 4 1 500 000 F Imois 6
pilotage
Investissements
communs 23 000 000 F Imois 23
Vehicule 4x4 1 10000000 F/mois 10
Bureau 1 10 000 000 F Imois 10
d' amenagement 10 000 000 F Imois 10
Equipement
bureautique
Materiel technique
F onctionnement du 36 mois 1 300 000 F Irnois 47
projet
Audit exteme pour 15 000000 F/mois 15 I
certificati on I
Total Option 1 : 1940 a 2737 F/ha 582 it 821
amenagiste entreprise
Option 2: sous- 1987 a 2923 F/ba 596 it 877
traitance complete Source : donnees d' enquetes
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Il ressort de ce tableau que la realisation de I' amenagement de la foret imposee aux entreprises fait apparartre un cout fixe moyen supplernentaire d'exploitation compris entre 1 940 et 2 737 FCFA par ha, si I'entreprise realise elle-meme I'amenagernent (option 1); ou un cout compris entre 1 987 et 2 923 FCFA par ha, si l'entreprise realise l'amenagement par sous-traitance (option 2). Plus generalement, pour une exploitation realisee sur 300 000 ha, Ie cout global de I'amenagement se situe entre 582 et 821 millions de FCF A par autofinancement ct, entre 596 et 877 millions de FCFA, si I'amenagernent est realise selon la deuxieme option. Pour une superficie plus grande, le cout de I' amenagernent est necessairernent plus eleve. En revanche, seion les specialistes, merne pour une superficie inferieur a 300 000 hectares, ce cout reste sensiblement le merne. Cela dit, pour des concessions en-dessous de cet;te superficie, I'investissement engage n'est manifestement pas rentable.
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1.3 Le coia tu a l'industrialisation de lafiliere
NOllS montrons d'abord les methodes dindustrialisation. Ensuite, nous en estirnerons le cout fixe supplementaire induit.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lheorie des jeux
1.3.1 Le plan d'industrialisation
L'industrialisation se definit simp lement comme etant 1a transformation des rnatieres premieres en produits semi-finis ou finis. Dans 1a filiere bois, cela se traduit concretement par la transformation des grumes (billes de bois) en placages, contreplaques ou sciages.
Le bois exploite au Gabon donne lieu a trois types de transformation: la premiere transformation consiste dans la fabrication des contreplaques (a base de grumes dokoume de qualite plus basse que la moyenne de celIe des grumes exportees par des usines portuaires), des sciages, des tranchages et la trituration; la deuxieme et la troisieme transformation concement la fabrication des produits reconstitues (lamelles), les parquets, la menuiserie et les moulures.
II existe, generalement, deux facons d'investir dans I'industrialisation dans Ie domaine de l'exploitation forestiere.
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Prernierement, le reconditionnement se fait par Ie changement d'une machine sur une ligne de deroulage existante ou l'ajout d'une seconde ligne afin d'augmenter ou d'ameliorer le rendement matiere41 de la production.
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II y a trois possibilites pour placer la machine: en aval de la ligne de production pour fabriquer un produit plus elabore, par exemple un sechoir ; en deviation de la ligne existante de facon a recuperer des chutes produites par la ligne pour augmenter le rendement matiere (par exemple une jointeuse dans une ligne de deroulage ou une ligne de parquet dans une scierie) ; en parallele, par exemple une deuxierne ligne de sciage dans une scierie, composee d'une scie de tete, d'une scie de reprise et d'une deligneuse multilames.
II est important de noter que si cette augmentation des capacites de production n'a pas ete prevue lors de la creation de l'usine, agrandir une usine est une operation Iaborieuse et fort couteuse.
41 Le rendement matiere c'est Ie rapport entre Ie volume de bois obtenu apres Je passage de la tige dans la machine sur Ie volume de bois avant. Il peut etre a la fois un determinant de la quantite de matiere recueillie lors du processus de transformation.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
La deuxieme facon d'investir consiste carrement dans la construction d'une nouvelle unite de transformation.
Au Gabon, la plupart des unites de transformation exist antes sont bien obsoletes.
Dans ce cas, I' industrialisation du secteur bois induit necessairement un cout d'exploitation supplementaire lie Ii la construction d'usines nouvelles etlou au reconditionnement des anciennes usines deja existantes.
1.3.2 Le coiu supplementaire de I 'industrialisation
Pour calculer l'augmentation des couts qui decoulera de I 'industrialisation, il suffit d'ajouter, au cout moyen de transformation actuel, le cout fixe du reconditionnement et/ou celui de la construction d'une usine neuve, rapporte au m3 du type de produit fini ou semi-fini que l'on desire fabriquer (sciages, placages, contreplaques) et selon la taille de l'usine Ii construire.
Dans Ie tableau 2 ci-dessous, nous presentons la depense moyenne d'investissement qu'une entreprise doit supporter afin de se mettre a norme d' industrialisati on.
Tableau 2 : cout moyen lie a I 'industrialisation pour une entreprise (en FCF A)
Installation d'une nouvelle usine Reconditionnement d'usine
Investissement
Produits
ContreJ!laques 4-5 milliards 100 millions
Placages 2 milliards 80 millions
Sciages 4-6 milliards 75 -100 millions Source .' donnees d' enquetes
D'apres Ie tableau ci-dessus, il apparait c1airement que le cout de I'industrialisation est tres eleve (et c'est d'ailleurs ce cout que redoutent les entreprises forestieres a l'heure actuelle). Son caractere tres eleve sexplique en partie par I'installation d'une deuxierne ligne de deroulage, d'un sechoir et, naturellement, par l'augmentation de la taille des infrastructures. En somme, un exploitant forestier, pour sindustrialiser, devra engager une depense variant entre 100 millions et 4-5 milliards de
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
FCF A (pour la fabrication de contreplaques), entre 80 millions et 2 milliards de FCF A (pour la fabrication de placages) et entre 75-100 millions et 4-6 milliard de FCF A pour la production de sciages.
Precisons au passage, que nous avons calcule ici le cout de I' amenagement et de l'industrialisation sans tenir reellement compte d'autres couts indirects afferents. En effet, Ie fait damenager etlou de construire une nouvelle usine, par exemple, implique la construction de routes dacces a la concession en pleine foret et, done l'usage d'un equipernent lourd. Ceci dit, le cout de l'amenagement et de l'industrialisation est, dans certains cas, nettement plus eleve que la palette de couts que nous venons de presenter.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theone des jeux
CHAPITRE 2
Le tissu industriel du secteur bois gabonais
Le but de ce chapitre est de faire brievement un etat des lieux de la configuration actuelJe de l' exploitation dans Ie secteur bois gabonais. En d' autres termes, i1 s' agit de donner une vision globale de I' organisation de I' exploitation forestiere, du marche du bois et, succinctement, de la sante des entreprises forestieres du pays.
2.1 L'exploitation forestiere au Gabon
_i.:
Nous verrons tour a tour quelques chiffres sur la situation actuelle de l'industrie, Ie decoupage de I'activite et les dotations factorielles des differentes entreprises.
J t j
2.1.1 Situation actuelle
Les ressources forestieres du Gabon sont abondantes et de qualite exceptionnelle.
II y existe un potentiel considerable et une exploitation intensive. Les tableaux 4, 4.1, 4.2 et 4.3 donnent un rapide panorama de la situation actuelle en matiere d'exploitation du bois dans le pays.
Tableau 4 .' situation actuelle de I 'exploitation du bois au Gabon
Description Situation
Niveau de recolte 2578566 rrr'
Superficie exploitee 4000000 ha
Nombre d'essences exploitees sur une 39
base commerciale
Recolte rnoyenne par hectare 0,62 m3/ha
Vente de grumes (okoume et ozigo) 1 721 133 m"
Vente de grumes (bois divers) 857432 nr' Source.' Association Technique Internationale des Bois Tropicaux ("the ATITBT newsletter ", summer 2001, n" 14,pp. 34-35)
28
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
Tableau 4.1 : transf2rmation locale
Descri]!_tion Situation
Volume de grumes 300000 m '
Deroulages et tranchages 80000 nr'
Sciages 220000 m '
Exportations 260000 rrr'
Taux de transformation locale 8% Source: idem
Tableau 4.2 : commercialisation
Description Situation
V olume de produits trans formes 78000 m3
Marche local (sciage) 41 000 m"
Marche exterieur (sciage) 5000 nr'
Marche local (placages) 8000 m3
Marche exterieur placages) 25000 rrr' Source: Les chiffres de fa SNBG, juin 2000
Tableau 4.3 : rendement matiere
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Description Situation
Tranchages et deroulages 43%
Sciages 35% f
Source: donnees d'enquete
D; apres les tableaux ci-dessus, on remarque que I' exploitation forestiere au Gabon demeure une activite importante avec 2,5 millions de m3 de grumes et 300 000 rrr' de bois transforrnes. Mais le plus important a retenir c'est le taux de transformation locale de la ressource qui reste encore tres bas (8%) par rapport a la norme selon la loi 1182 (75%) .. Soit un ecart de 67%. Donc sur 2,230 millions de m3 de grumes vendus seulement 300 000 m3 sont transformes sur place. Par ailleurs, on remarque aussi que le tranchage et Ie deroulage sont des operations de production qui off tent un rendement matiere assez eleve.
2.1.2 Le decoupage de I 'activite industrielle
L'industrie forestiere au Gabon est composee d'entreprises dexploitation (abattage et extraction) qui produisent pour I'essentiel des grumes dokoume et d'czigo
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
et les vendent a la Societe Nationale des Bois du Gabon42 (SNBG) qui, elle, les revend a son tour, a l'Etranger. A l'oppose, les bois divers, n'etant pas soumis au monopole de la SNBG, sont exportes par les entreprises elles-memes'". L'exploitation s'opere dans deux grandes zones: la zone littorale qui couvre environ 15 millions d'hectares dont 5 millions dans l'estuaire et 10 millions dans le bassin de la Ngounie, de la Nyanga et du Moyen-Ogooue jusqua l'Ogooue-Ivindo ; et la zone d'attraction du chemin de fer qui couvre environ 5 millions d'hectares et setend du centre-est au sud-est du pays.
Actuellement, il a ete recense 28 unites dans l'exploitation du bois au Gabon44.
Toutes ces entreprises sont reparties dans les differentes zones d'exploitation classees,
Les grandes entreprises (+ de 10 000 m3 par mois) dont les plus imposantes sur le territoire national sont les societes ROUGIER-Gabon, la Compagnie d'Exploitation des Bois (CBB) CEB-THANRY, LUTEXFO et LEROY-Gabon, operent pour la plupart dans la zone d'attraction du chemin de fer Transgabonais (ZACF). Elles ont des concessions de plus de 100 000 hectares et parfois meme des portefeuilles de concessions dont la surface depasse le demi million d'hectares. La production de bois, de qualite superieure, est acheminee vers Libreville soit par train soit par carnian au par fleuve. Ces grandes firmes realisent parfois a elles seuies plus de la moitie de la production totale du pays.
Les petites entreprises (500 a 1000 nr' par mois) travaillent 1a plupart du temps en fermage 45 dans la zone du littoral dite premiere zone, sur des petites concessions de repasse dans lesquelles la densite darbres de bonne qualite est plus faible que dans la ZACF. Le bois est flotte ou transporte par camion jusqu'a Port-Gentil au Libreville.
Dans cette zone, certaines entreprises exercent leurs activites dans des forets ouvertes. Les infrastructures publiques (voies de communication) existent deja mais sont dans un etat piteux. Elles n'effectuent ainsi aucun investissement de travaux
42 La SNBG est une entreprise para-publique dont le role principal est d'assurer la regulation de l'exploitation du bois. Elle controle, par le biais d'un monopole qui lui est accorde par I'Etat, Ie rythme d'exploitation de la ressource.
43 Parfois, pour contoumer illegalernent la SNBG, les entreprises vendent a l'exportation des grumes d'okoume et d'ozigo SOliS Ie couvert des bois divers.
44 NSlTOU MABJALA & RODA Jean Marc, Facteurs freins it fa competitivite des entreprises d'exploitation forestieres du Gabon, ClRAD-FORET, janvier 2001.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la meorie des jeux
publics. N'ayant pas besoin d'un vaste pare d'engins, I'entreprise peut fonctionner avec quelques tronconneuses, un bulldozer, un tracteur debardeur. De plus, les engins sont en general du materiel d' occasion. En consequence, les pannes sont nombreuses et les reparations, faute de personnel qualific et d 'un stock de pieces detachees, accusent un retard considerable. La productivite du travail de ces entreprises est ainsi tres faible. La devaluation du franc CF A a, en baissant le cout de la main et en augmentant celui du capital importe, favorise cette modification de la proportion de capital et de travail incorpore dans I' exploitation forestiere. Elle etait de 50 nr' par homme par an dans les annees 50, de 300 m3/homme/an dans les annees 70 et elle a atteint 500 m3/homme/an dans les annees 9046. C'est done une activite peu intensive en capital et a faible taux d'utilisation de celui-ci.
En zone d'attraction du chemin de fer par contre, la situation est differente : l'exploitation forestiere se double d'une importante activite de travaux publics. Pour desenclaver les massifs des forets vierges, il faut construire des routes auxquelles il faut ajouter Ies investissements en infrastructures (Iogement, eau, electricite) indispensables a la fixation du salariat dans une zone de faible peuplement. Les economies dechelle sont considerables : une unite de coupe, par exernple, n' est pas rentable en-dessous de 5 000 rrr' par mois, cest-a-dire qu'elle pareourt 700 hectares mensuellement. L'investissement en materiel d'equipement est done plus important qu'en zone cotiere. Du fait done de la predominance des biens d' equipement dans leurs moyens de production, les entreprises de la ZACF doivent consaerer ehaque annee des ressources importantes pour le financement de leurs investissements : environ 73% des profits annuels avant la devaluation du franc CF A 47. Pour atteindre le seuil de rentabilite, I' entreprise est done contrainte, dans nne certaine mesure, de maximiser Ie taux d'utilisation de son capital. Toutefois, que la zone soit moins riehe en okoume de qualite que les inventaires ne le laissaient supposer, que le chemin de fer s' engorge ou que la SNBG reduise ses quotas, les investissements peuvent etre en cas dalea, d'un
45 Le ferrnage consiste, pour un simple pro prieta ire de permis forestier, a ceder l'exploitation de sa parcelle a une entreprise. Le fermage est une forme de rente forestiere,
46 CARRET (lC.), GIRAUD (P_N.), 2000. Reformer la fiscalite forestiere au Gabon: les propositions. Texte presente en atelier organise par le PFE it Librevil1e le 29 novembre 2000. CERNA, Paris. 15 p.
47 RoY, mars] 994.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
rendement tres faible, voire negatif Les conditions materielles d'exploitation comportent des risques financiers importants.
En somme, la structure industrielle du secteur bois au Gabon se caracterise par une bipolarite dont les facteurs discriminants sont : la qualite de la res source forestiere, son mode d'attribution, la taille des entreprises et le mode devacuation du bois.
2.1. 3 Les dotations factorielles des entreprises
Les dotations factorielles d 'une entreprise sont constituees des moyens materiels et technologiques dont elle dispose par rapport a ce que possede sa ou ses concurrentes. En parlant de dotations factorielles d'une entreprise on indue necessairernent son dispositif productif physique, (par exemple, Ie nombre d'usines qu'elle possede et la taille de ces usines). Tous ces elements doivent etre apprehendes en tennes d'echange ou de concurrence, en termes d'avantage ou de desavantage strategique'".
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Bien avant l'arrivee du code fore stier et meme de l'ordonnance du 16 mai 1996 qui exige Ia transformation locale de 75% du bois exploite sur le territoire national, quelques grandes entreprises possedaient deja des usines de transformation. Trois usines de contreplaques appartenant respectivement a Ia societe ROUGIER-Gabon, la Societe de la Haute-Mondah (SHM) et la Compagnie Forestiere du Gabon (CFG) ; sept usines de placages dont les proprietaires respectifs sont les societes TOI, SED, THEBAULTTRANSBOIS, LUTEXFO, CEMA, BASSO TIMBER et LEROY-Gabon; enfin, il existe dixhuit usines de sciages dont les plus importantes - par rapport au volume de productionsont celles de la compagnie d'exploitation de bois CEB THANRY, Ia societe des bois de Lastourville (S.B.L) et la Societe d'Exploitation des Bois (S.RB).
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Ces usines sont construites, pour la plus part, sur le meme principe : deux lignes de deroulage en parallele qui alimentent une ou plusieurs presses a contreplaque. Depuis un certain temps, ces grandes entreprises d'exploitation operant dans la zone d'attraction du chemin de fer ont toutes de nouvelles usines de transformation. ROUGIER, LEROY, eEB et SBL: une usine de deroulage a deux lignes, et LUTEXFO-
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48 CARLTON (D.), PERLOFF (1. M.), 1998. Economie industrielle. Ouvertures economiques, « premisses », De Boeck Universite, Paris, i,me edition. 1086 p.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la iheorie des jeux
SOFORGA possede une scierie d'une capacite de 500 m3 de produits fmis par mois en complement de son usine de deroulage de Lastourville et une usine de tranchage pres de Mayumba. SBL a choisi de construire son usine de tranchage a cote de sa sci erie pour rentabiliser sa chaudiere. ISORY est en train d'achever son usine dans le Port d'Owendo.
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En outre, pour les petites entreprises d'exploitation forestiere qui realisent a peine 40% de la production dokoume et d'ozigo, I'investissement dans une usine de transformation, et principalement dans une usine de deroulage a deux derouleuses et deux sechoirs est tres couteux (2 milliards de FCF A pour du materiel d' occasion, 4 milliards pour du materiel neuf). C'est pourquoi elles sont orientees plutot vers la realisation de petites unites de sciage, completees d' ateliers de menuiseries industrielles utilisant des precedes de reconstitution et orientees vers I' exportation. Ces usines ont ete creees par association de plusieurs exploitants forestiers, aides par des cabinets de conseils pour lingenierie. En effet, elies n'ont pas la taille necessaire pour regler ces questions en interne. Ce passage a ete vraiment delicat car ces usines doivent pouvoir supporter la concurrence des plus grandes.
1
A cote des petites entreprises, il existent d' autres exploitants de plus petite taille encore. Ils sont constitues par les detenteurs des coupes familiales, Les coupes familiaies sont des permis accordes par adjudication regionales dans la limite des 50 pieds (conformement it la 10i 1/82). Leurs proprietaires detiennent, pour la plupart, une scie a tete, et quelques equipernents juste suffisants pour abattre les arbres et les vendre alaSNBG.
1 1
En resume, on constate une inegale dotation des capacites de production des entreprises forestieres au Gabon. Cette inegalite s' observe aussi bien au niveau du capital technique (Ie nombre et la taille du permis d'exploitation et des unites de transformation) qu'a celui du capital financier cest-a-dire les moyens financiers dont disposent ces entreprises pour assurer la realisation de leurs activites'".
1
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
2.2 La structure du marche du bois
Nous nous interesserons a 1a structure des marches local et mondial des bois
tropicaux.
2.2.1 Le marche local
II n'existe pas vraiment un marche gabonais du bois, la plus grande partie de I'exploitation forestiere etant orientee vers l'exportation. Toutefois, on peut apprehender la petite activite qui se pratique sur le plan local, par une approche en termes de segments.
Le segment local des sciages est tres etroit. La production marchande locale annuelle est en moyenne de 46 000 m3 dont 41 000 m ' sont consommes sur place et 5 000 m3 sont exportes. Cependant, les prix eleves de ces produits constituent un facteur dissuasifpour nne large utilisation du bois. En outre, la production n'est pas toujours de tres bonne qualite a cause de I'absence de sechage et du classement par qualite qui n'est pas applique cffectivement'".
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Le segment des placages et des panneaux lattes, par contre, est completement sature par la production existante. Sur 33 000 m3 de grumes produits en moyenne, 8 000 m3 seulement sont demandes sur Ie marche local; le reste est done exporte. L'augmentation des constructions et 1a fabrication des meubles constatee ces demiers temps dans le pays semblerait etre la principale cause de cette saturation car, en general cette demande est toujours faible51• Par ailleurs, Ies couts dacces au marche sont tres eleves pour un nouveau competiteur. Le principal debouche pour ce type de produits reste done I' exportation. Aussi, cette categorie de produits appartient a des marches tres faiblement concurrentiels, cest-a-dire que le nombre d'entreprises en concurrence sur ces marches est tres petit.
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49 Lors de quelques enquetes personneJIes, nous nous somrnes rendus a I'evidence qu'iI existe sans nul doute une taille inegale en ce qui concerne Ie capital social des entreprises forestieres du Gabon. Mais, les exploitants, euxrneme, n'ont pas daigne nous informer davant age sur leurs capitaux propres.
500lBT, 1998. Horizon 2025. « Plan directeur en matiere d'industrialisation )}. Direction du developpement des industries et du commerce du bois. Libreville, fevrier, 8] p. hors annexes.
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la tMorie des jeux
2.2.2 Le marche exterieur
Le Gabon est un pays dont le commerce du bois est essentiellement centre sur I'exportation. Toutefois, la structure du marche mondiale du bois se dessine sous une configuration non totalement differente de celle du marche local, le principal critere de differenciation etant la taille des segments.
Le marche export, en general, a un potentiel faible en raison des reserves limitees par essence. De plus, Ie cout d'acces a ce marche est tres eleve car il se presente sous forme de niches pour Ies essences traditionnelles. Par exemple, le padouk est une espece prisee, mais qui ne se vend vraiment bien qu'au Portugal, Aussi, il n'est facile a n'importe quelle entreprise de conquerir aisement des parts de marche de ce segment mondial.
En revanche, Ie segment du contreplaque est fortement concurrentiel meme si le Gabon possede un avantage competitif dont la source provient de la matiere premiere okourne qui est une espece endemique tres prisee. Par ailleurs, ce segment est fortement menace par des produits de substitution tels que I 'aluminium et les produits plastiques.
1 j
L' evolution du segment des placages depend largement de la qualite du produit : lorsque les produits offerts sont de tres bonne qualite, le marche offre des opportunites de croissance favorables. Par aiIleurs, ce marche est moins concurrentiel que celui du contreplaque ; il presente done des marges beneficiaires plus favorables. Seulement, la commercialisation des placages est tres difficile pour les petites et moyennes entreprises car elle requiert la disposition dequipements tres couteux que ces dernieres n'ont pas souvent les moyens de s' offrire.
En definitive, a 1 'heure actuelle, Ie marche local reste tres etroit paree qu' il est davantage delaisse au profit du marche exterieur. Ce dernier, en revanche, se caracterise par un accroissement mondial des capacites de production chez ses principaux acteurs : l' Asie, 1 'Europe, I' Amerique du Sud, l' Amerique du Nord et la Russie. La demande mondiale augmente tout en elargissant Ie marche qui, dans le meme temps, se deplace de plus en plus des marches traditionnels d'Europe vers ceux d' Asie. Mais quelques
35
L'lndustnalisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
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grandes finnes contr61ent encore les forces du marches par des pratiques classiques qui consistent a jouer sur les quantites pour faire fluctuer les prix mondiaux ".
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2.3 La sante des entreprises forestieres gabonaises
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Le potentiel d' engagement des entreprises forestieres dans la nouvelle donne de I'exploitation depend fondamentalement de leur sante financiere actuelle et future. II est done necessaire ici de dresser un rapide tableau sur la situation actuelle concernant la sante des entreprises du secteur bois.
La plupart des entreprises forestieres gabonaises requiert dimportantes ressources financieres. Cette situation de besoin en financement s'explique d'abord par la crise asiatique qui a frappee l' economic gabonaise durant la peri ode de la fin des annees 90. Cette crise avait fait chutee de moitie la production gabonaise de bois, entrain ant par la meme occasion une baisse importante des recettes des entreprises gabonaises'".
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Merrie si la reprise s'est amorcee depuis deja quelques annees, i1 reste que de nombreuses entreprises n'ont pas jusqu'a l'heure actuelle pu redresser leur situation. C'est par exemple le cas de la Societe Equatoriale de Deroulages (SED) qui enregistra, sous l'effet de la crise, un baisse de plus de 25% de ses recettes. Beaucoup d'autres entreprises de taille voisine ont connu les memes difficultes.
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]
En dehors de la crise asiatique, deux phenomenes menacent de rnaniere evidente la sante des entreprises gabonaises, II s'agit de la montee en puissance, depuis pres de deux ans, des entreprises asiatiques sur le marche mondial du bois, et de l' entree de la zone du Pacifique dans la competition mondiale. En effet, ces deux facteurs entrainent des pertes considerables des parts de marche des entreprises gabonaises au profit de leurs concurrentes asiatiques. Il s' ensuit automatiquement une diminution des recettes et done un tarissement de la tresorerie.
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52 idem
53 GLOBAL FOREST WATCH, 2000. A first look at logging in Gabon. WR1, Washington. 50 p.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lheorie des jeux
Cette situation, caracterisee par des conditions de marche de moins en moms favorables aux entreprises gabonaises, est surtout plus difficile a supporter pour les petites entreprises. Elles eprouvent beaucoup de difficultes a ecouler leurs produits sur Ie marche mondial. En outre, le marche local, tres etroit, leur offre encore moins des opportunites de profit.
En somme, les entreprises forestieres au Gabon, principalement les plus petites, connaissent une sante financiere assez controversee, Et cette situation se fait de plus en plus ressentir avec Ia nouvelle reglementation en cours dapplication.
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
oeUXIEME PARTIE: llANALYSE CONCURRENTIEllE
« - Pilate, je crains que le peuple se rebelle contre ses propres institutions
- Ce n 'est qu 'un jeu, Khalif »
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38
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
L' economic industrielle sinteresse a des questions du type: quelle relation existe-t-il entre la taille d'un marche, la structure des couts et les strategies des finnes ? Lorsqu'il existe des couts fixes supplernentaires relativement eleves par rapport a la taille globale du marche, comment s' organise la concurrence entre les firmes en place et les concurrents potentiels? Sous quelles conditions cette concurrence est-elle susceptible de discipliner le comportement des firmes en place? Y a-t-il un risque de concurrence dcstructricc" ? Pour repondre a ces questions, la plupart des economistes ont de plus en plus recours 11 1a theorie des jeux.
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La premiere partie de notre travail a fait I'objet d'un brefrappel sur la theorie des jeux, pose les bases et redefini I'aire de jeu auxquels les entreprises sont desormais soumises. Aussi, avons-nous montre les nouvelles conditions de l' exploitation forestiere au Gabon et l'impact des politiques damenagement et dindustrialisation sur la structure des couts des entreprises du secteur. Nous avons vu, en effet, sur ce point precis, que ces deux politiques de developpement de la filiere bois ont comme impact de generer des couts de production supplementaires de l' ordre de 500 a 821 millions de FCFA en moyenne pour la realisation d'un plan damenagement ; quant au cout du plan d'industrialisation, il se situe entre 75-100 millions et 4-5 milliards de FCFA selon qu'il s'agit d'un reconditionnement d'usine ou de la construction d'une nouvelle usine moderne adaptee. Puis, nous avons vu que de tels couts d'exploitation sont considerables et ne peuvent, de ce fait, etre supportes par toutes Ies firmes du secteur ; la configuration actuelle de l'industrie du bois etant telle qu'il existe, d'une part, des firmes de grande taille avec des moyens financiers suffisamment importants pour couvrir ces cofrts et, d'autre part, des entreprises de petite taille, ne disposant pas d'un capital financier leur pennettant de supporter un investissement aussi important.
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1
J 54 DE MANGE (G.), PONSARD (J.P.), 1994. Theorie desjeux et analyse economique. Economie, Presses Universitaire de France, Paris. Pp 164.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lheorie des jeux
Fort de ce constat, 1a deuxieme partie de ce mernoire se propose denvisager la nouvelle structure de rnarche local susceptible dapparaitre apres la mise a norme de touts les operateurs forestiers de secteur, conformement a la nouvelle reglementation.
Dans Ie chapitre 3 nous presentons le modele et ses resultats. Dans le chapitre 4 nous nous consacrons a la formulation de quelques propositions sur des mesures d' accompagnement susceptibles de sauver I' avenir de l' industrie gabonaise du bois.
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L'lndustriaJisation du secteur bois: une approche par la theone des jeux
CHAPITRE 3
Le modele
Voyons brievernent comment se construit un modele de jeu.
-
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Un jeu peut etre defini comme un ensemble de cinq e16nents55 .: des joueurs ; des regles du jeu ; des interventions; des choix lies aux interventions et une fonction de resultar.
Les joueurs sont des unites de decision que1conques. Le Hasard ou la Nature est egalement considere comme un joueur d'un type particulier. On lui affecte traditionnellement l'rndice i = O. Ainsi, lorsqu'on parle d'un jeu it n joueurs, on sousentend toujours qu'il s'agit de (n + 1) joueurs, le (n + l j-ieme joueur etant la Nature et pouvant eventuellernent intervenir.
Les regles du jeu precisent comment les joueurs doivent utiliser les res sources dont ils disposent. II est impossible de les transgresser tant que dure la situation de jeu.
Dans un jeu chaque joueur est appele it intervenir au moins une fois dans chaque
1 partie (une etape du deroulement du jeu). On dit aussi que chaque joueur a le trait au
."
moins une fois dans la partie. Les interventions sont souvent en nombre fini, les parties etant supposees bornees, Cbaque intervention de joueur est done pour lui une occasion logique de choix. Le choix ainsi exerce lors d'une intervention conduit it une autre intervention relative it un autre joueur, en application de Ia regle du jeu.
]
De plus, un choix opere correspond it un resultat donne. C'est ce resultat qui represente le gain que les joueurs obtiennent en fonction des strategies qu'ils adopt~nt.
1 1
A partir de ces cinq elements on peut distinguer plusieurs categories de jeux :
Selon le nombre de joueurs, on distingue les jeux it 1, 2, 3, ... , n joueurs. Selon que la somme des gains realisables (resultat) est nulle, constante ou variable, on parle de jeu a somme nulle, a somme constante ou a somme variable. Cependant, de nombreux
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j
55 MUNIER (B.), 1973. Jeux et marches. Presses Universitaires de France, Paris. Pp 14-21.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
resultats de la TDJ s' appliquent a ces trois situations a la fois, on parle a ce moment de jeu a somme quelconque ou a somme generale ou encore de jeu general.
Lorsque, compte tenu des regles du jeu , une communication entre les joueurs est permise ou non, on parle de jeu cooperatif ou de jeu non cooperatif. Enfin, i1 convient de separer lesjeux a information complete desjeux a information incomplete. Dans un jeu a information complete tous les joueurs ont une connaissance parfaite des regles, en d'autres termes ils peuvent explorer I'ensernble des strategies possibles pour tous les joueurs i ainsi que la fonction de resultat dans toutes les hypotheses possibles. Par ailleurs, l'infonnation, dans unjeu, peut etre parfaite ou imparfaite. Dans le premier cas, cela stipule que Ie joueur, lorsqu'il adopte sa tactique, connait exactement celIe de son adversaire. Dans le second cas c'est Ie contraire. Cela dit, les jeux a information parfaite son des jeux ou les joueurs ne jouent pas simultanement ; ils operent I'un apres l'autre (par exemple, lejeu d'echecs).
Passons au modele proprement dit et aux resultats auxquels il aboutit.
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3.1 Variables et hypotheses
Nous detaillerons d' abord les variables du modele. Ensuite, nous formulerons les hypotheses.
3.1.1 Les variables
Notre modele comporte les variables suivantes. Soient :
- N Ie nombre de finnes concurrentes sur le marche ;
- K represente Ia taille maximale actuelle en monnaie du rnarche locaL En d' autres tennes, il represente le prix le plus eleve que peut pratiquer une entreprise sur ce rnarche;
- OJ traduit Ia plus ou moms grande sensibilite de la demande d'une finne par rapport au prix de ses concurrentes. Plus 0) est eleve, plus le marche est homogene. L 'homogeneite traduit le fait que des biens vendus sur le marche soient identiques du point de vue de leur forme (apparence) et/ou de leur usage et qu'il ne font J'objet d'aucune forme de differenciation de la part des clients; .
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- --- -- - -- -----------_------------
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theone des jeux
- F represente le cout fixe supplementaire supporte par chaque entreprise des qu'elle s'implique dans lamenagement et I'industrialisation ;
- p determine Ie prix pratique par une firme sur le marche.
3.1. J Les hypotheses
Les hypotheses qui fondent notre modele sont les suivantes :
- N = 2, soit le nombre de firmes concurrentes. Pour rester conforme a 1a realite tout en reduisant la complexite de notre analyse, nous supposons que l'une des deux entreprises , soit l'entreprise 1, est de grande taille et I'entreprise 2 est de petite taille. La premiere possede deja une usine de transformation, mais qui ne contient qu'une ligne, tandis que la seconde est tout simplement exploitante forestiere (1' essentiel de son activite consiste dans la coupe du bois et la vente de grumes). Ces deux firmes sont appelees a produire des sciages pour Ie marche local. Chacune fixe son prix;
- K, la taille maximale en monnaie du marche local des sciages est egale a 200 000 FCF A. Elle correspond au prix Ie plus eleve du metre cube de sciage sur le marche local.
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j
- F, le cout fixe total supplementaire que chaque finne doit supporter des qu'elle s'implique dans I'exploitation seion la nouvelle reglementation. F equivaut au cout de l'amenagement que l'entreprise doit realiser additionne de celui de l'installation d'une nouvelle usine ou d'une seconde ligne. Soit FJ pour l'entreprise 1 et F2 pour I'entreprise 2. Ces couts sont de :
Fz : 821 millions + 4 milliards de FCFA = 4,821 milliards de FCFA. F2 : 821 millions + 6 milliards de FCF A = 6,821 milliards de FCF A.
- to = 10, ce qui suppose que Ie marche local est tres homogene, Cette tendance est tres remarquable en ce qui concerne les bois trans formes. En effet, lorsque les bois sont de merne essence, la differenciation du produit est quasiment nulle ;
- L' information, dans Ie modele est supposee complete: cela signifie que les deux firmes en concurrence connaissent parfaitement les regles du jeu (le code forestier) et chacune connait les gains (les profits) de I' autre;
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
- La somme des gains est quelconque : un joueur ne perd pas forcement ce que
I' autre gagne ;
- Les joueurs ne communiquent pas avant de choisir leurs strategies; aucun ne connait avec exactitude la strategic qu'adoptera I 'autre. II sagit bien la d'un jeu non cooperatif.
Nous allons etudier la concurrence dans ce modele pour une periode seulernent.
Autrement dit, nous fonnulons un jeu statique ou les memes firrnes interviennent une seule fois et simultanement. A chaque fois que les deux entreprises proposent simultanement leur prix, la demande se repartie alors entre elles. La firme pratiquant les prix plus bas s' arroge la plus grande part de marche et done obtient plus de demande que l' autre qui pratique un prix plus eleve .. Les profits 1[ de la periode sont calcules en fonction des demandes, des prix et des couts uniquement.
Aussi la fonction de demande qui s'adresse 1'1 la finne i, soit dd, (demande de duopole), depend du prix Pi qu' elle propose, mais aussi du prix, Pi de sa concurrente, avec j # i. Dans notre cas OU N = 2, les deux fonctions de demande de duopole ont la forme suivante :
1
i
- ddlp], P2) = (1 + 0) (K - PI + 0) (P2 - PI» I (1 + 20)
- ddiPl, P2) = (1 + 0) (K - P2 + co (PI -P2» I (1 + 2ev)
f
I
j
soit exacternent, en remplacant K et (0 par leurs valeurs respectives :
I
j
- ddlpI, P2) = (2 200 000 - 121pl + 110p2) 121
- ddlpl, P2) = (2 200 000 - 121p2 + nOpI) / 21
Notons au passage que l'utilite de telles fonctions tient du fait qu'elles definissent, sur un graphique, quatre zones dans un plan Pt > 0 et P2 > 0 selon que dd, et dd, sont positives ou negatives, une zone de duopole caracterisee par les demandes positives pour les deux finnes (dd, > 0 et dd2 > 0) ; et 0) est bien un parametre de plus ou moins grande homogeneite du marche : si (0 est tres eleve alors Ia zone de duopole se retrecit autour de la premiere bissectrice et tout ecart de prix entraine l' elimination de la finne qui possede le prix Ie plus eleve,
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lheorie des jeux
Par a ill eurs, en situation de monopole, Ia demande qui s' adresse la firme jest nulle (ddlpi, p) = 0) ; ce qui donne:
PJ = (200 000 + 10p2) / 21
En rempI acant P 1 par cette expression dans dd-, on obtient :
dm- (PJJ = 200 000 - P2
On deduit que :
dm J (P 1) = 200 000 - PI; respectivement les fonctions de
monopole des firmes 1 et 2.
Elaborons des a present notre fonction de profit, cest-a-dire le gain que chaque firme realise. Nous supposons que la firme doit satisfaire toute la demande qui lui est adressee suite a son prix. Le cout fixe supporte par Ia firme est independant de la quantite a produire. Ce cout, conformement a la legislation en cours est engage de maniere irreversible. Des lors, les conditions de gain lrj de la firme i dans le jeu secrivent :
- si d, = 0, alors ITj = 0
- si d, > 0 alors IT' =p.d, fp. Pl.) - P-
I, I I I Ii lJ)/ I
Les fonctions de demande et de profit etant analytiquernent definies, nous pourrons aisement me surer les gains de chaque joueur.
Recapitulons : notre modele est un jeu non cooperatif, statique, a deux joueurs, a somme non nulle et a information complete. 11 sagit done d'un modele d'oligopole en , statique de quantite, Par ailleurs, les entreprises ont comme seule variable strategique le prix ".
La resolution d'un teljeu se fait en trois grandes etapes :
D'abord, il faut presenter le jeu SOllS sa forme normale. Cela revient a construire 1a matrice des paiements ou matrice des gains Oll encore la «payoffs matrix ». Cette
56 En effet, iI n 'est pas souvent evident que la quantite de bois produite constitue une variable strategique assez importante. Car, Ie stockage a un cout parfois eleve et constitue un risque en soit dans la mesure ou le bois peut
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lheorie des jeux
derniere decrit le jeu en montrant le nombre de joueurs, les strategies en leur disposition et les gains qu'ils obtiennent en fonction des combinaison de strategies. La representation d'un jeu sous matricielle est aussi qualifiee de forme strategique du jeu. Elle est particulierement commode en ce sens qu' elle permet de positionner chaque joueur sur les meilleurs choix a operer. Dans Ie cadre de notre jeu it deux joueurs, on pourra etablir une table de resultat. II suffit pour cela de faire correspondre les lignes et les colonnes de la matrice aux choix possibles de I' entreprise 1 et de I' entreprise 2. pour chaque combinaison de choix, Ia fonction de resultat CIa fonction de profit, en fait) prend une certaine valeur que I' on inscrira dans la case correspondante de la matrice des paiements.
Une fois la matrice des paiements construite, on precede ensuite a la recherche de l'equilibre du jeu pour en determiner l'issue. Pour ce faire, on aura recours a la determination de l'equilibre de Nash. NASH considere qu'un equilibre est une combinaison de strategies pour laquelle Ia strategic de chaque joueur est une meilleure reponse aux strategies des autres joueurs. A cette etape de la resolution du jeu, quatre
"
cas de figure peuvent apparaitre :
• D'abord, il peut avoir un seuI equilibre de Nash, auquel cas on predit aisement I'issue du jeu.
I f
• II peut aussi apparaitre plusieurs equilibres de Nash. Ici, precisement, pour resoudre le jeu, l'analyse ludale fait recours a certaines hypotheses: Ie concept d' equilibre correle, par exemple, reposant sur I'hypothese d'une communication prealable aux decisions que prennent les joueurs ; la notion de point focal, dapres SCHELLING57, permet de selectionner les meilleures strategies en se fondant sur I'idee que les joueurs, dans leurs choix, se focalisent sur une donnee (un lieu, une information connue de tous, etc.) qu'ils apprecient communement ; la notion de conventions, eUe, part de 1 'hypothese que Ie fait, pour les individus, d' etre souvent confrontes aux memes situations strategiques peut les conduire it selectionner un equilibre particulier (Ie poids
sub ire une certaine deterioration (defrichage) due au temps et aux conditions de stockage, surtout si celles-ci ne sont pas rempiies.
57 SCHELLING (T.), 1962. The strategy of conflict. Harvard University Press, Mass.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
de l'histoire, des habitudes par exernple, peuvent pousser les joueurs it adopter des comportements conventionnels cest-a-dire it selectionner des strategies parmi leurs ensembles de meilleures reponses en prenant comme reference des situations strategiques identiques deja vecues dans le passe).
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1
• Si, enfin, il n'existe pas d'equilibre de Nash du tout, les choix des joueurs seraient done it priori indetermines. Aloys, dans ee cas, on resout Ie jeu en passant par la determination de strategies mixtes. Par symetrie ala strategic pure qui est une strategic que Ie joueur choisit une fois pour toutes et a laquelle i1 s'en tient, une strategic mixte est une strategic aleatoire, c' est-a-dire que le joueur attribue une probabilite a chacun de ses choix et joue sur la base de ces probabilites. Un equilibre de Nash en strategies mixtes correspond a un equilibre dans lequel chaque joueur choisit la frequence optimale avec laquelle il va jouer ses differentes strategies, compte tenu des frequences choisies par l'autre agent. C'est Ie fameux theoreme de Nash qui fonde I'utilite du concept de strategies mixtes. II senonce comme suit: «soit un jeu general non cooperatif a n joueurs, dans lequel chaque joueurs dispose d'un nombre fini de strategies pures. Un tel jeu admet au moins un point dequilibre en strategies mixtes ». II existe done toujours un equilibre de Nash en strategies mixtes dans n'importe quel jeu. Une fois cet equilibre trouve, on degage automatiquement l' issue du jeu.
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1
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La matrice des paiements construite, I' equilibre du jeu determine, l' issue connue, il faut en derniere etape, analyser la nature de cet equilibre .. A ce niveau, on se demande si l'equilibre de Nash (l'equilibre dujeu) est un resultat efficace au sens de PARETO.
Du point de vue economique, s'il est possible de trouver une facon quelconque d'accroitre la satisfaction de certains individus sans penaliser quelqu'un d'autre, nous avons une affectation inefficace au sens de PARETO. S'il n'est pas possible de trouver une telle amelioration, la situation est efficace au sens de PARETO. Une affectation inefficace au sens de PARETO a le defaut d'engendrer une situation dans laquelle il est possible daccroitre la satisfaction de quelqu'un sans reduire celle des autres. Elle peut presenter d'autres avantages mais le fait qu'elle so it inefficace au sens de PARETO est certainement un defaut.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theone des jeux
Dans la theorie des jeux, si, a ]'issue d'un jeu non cooperatif, linteraction des meilleurs choix des joueurs se caracterise par un gain inferieur a ce que chacun peut obtenir s'ils cooperaient ensemble, on dit que I'equilibre n'est pas optimal. L'exemple le plus caracteristique de ce genre de situations est le Dilemme du Prisonnier ou le cas du «Passager clandestin ». En outre, ces exempies temoignent de Iincapacite du marche a assurer dans certains cas une allocation optimale des ressources. Lorsqu'une telle distorsion prevaut entre le jeu des strategies individuelles et l' optimum collectif, l'intervention de l'Etat est necessaire.
3.2 Lejeu
Passons maintenant ala modelisation proprement dite. Nous mettrons en place la
matrice des paiernents. Puis nous interpreterons ses resultats.
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La demarche la mieux adaptee est, comme nous l'avons presente plus haut, celie qui consiste identifier Ie ou les equilibres de Nash. Compte tenu de nos hypotheses de depart, nous allons done rechercher les points d'intersections des correspondances des meilleures strategies, cest-a-dire la correspondance des meilleures reponses de l'entreprise 1 par rapport au prix P2 pratique par l'entreprise 2. Ceci dit, nous devons distinguer quatre cas :
• lorsque P2 est tres eleve la firme 1 peut ignorer le prix propose par son concurrent et pratiquer son prix de monopole. La eorrespondanee des meilleures strategies consiste alors a pratiquer : p m, le prix de monopole egale a 180 000 PCP A ;
• si Ie prix pratique par la finne 2 est moyennement eleve, alors la correspondanee des meilleurs strategies est telle que ddlcp/p),p) = O. lei, la firme 1 susciterait I'entree de la firme 2 en fixant un prix egal a Pim. Elle choisira alors, pour contrer sa concurrente, le prix le plus eleve qui lui permettrait d'etre la seule a produire: c 'est le prix limite pi, defini par dm(p~ - Fi = O.
• si Pi est moyen, I' entreprise 1 choisit sa meilleure reponse de duopole : cplp) Pid(P) soitpL = 134 158 PCPA ;
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
• on peut aussi determiner un prix dentree qui minimiserait la perte eontre un concurrent qui jouerait l. II sobtient done par la fonnule : Pidd/Pb p) - Fi = O. Soit pe = 124 662 FCF A.
3.2.1 La matrice des gains
La matrice ci-dessous retrace plus clairement, pour certaines valeurs importantes, les resultats de l'interaction strategique entre nos deux entreprises concurrentes sur le marche local des sciages. En haut de la rnatrice sont representes, en franc CF A, les prix fixes par la finne 1, a gauche nous avons les differents prix pratiques par la firme 2. A linterieur de chaque case sont representes, en franc CFA egalement, les gains obtenus par chaque joueur pour le prix qu'il adopte compte tenu du prix de son adversaire. Par exemple, si l' on se situe a la premiere ligne - deuxieme colonne, la confrontation strategique est telle que la finne 1 pratique un prix de 134 158 FCFA et obtient un gain egal a 4 012 231 036 FCFA, tandis que 1a firme 2 joue 180 500 FCF A pour un gain egal a o (cf. tableau).
,. 1
180000 134158 127574 124662
-2 935 320 000 4012231036 0 4570785756
180000 - 4 935 285 714 0 0 0
0 -1 468 680 000 0 4570785 756
134158 - 421 000000 -1 468 680 000 0 0
0 0 18829512 4570785756
127574 0 0 -1 981 170487 0
0 0 0 98506824
124662 2570785756 2570785756 2570785756 -1 901493 175 D'apres notre matrice des gains, la meilleure strategie pour 1a firme 1 consiste a pratiquer un prix de 124 662 FCFA. Ce prix est egalement le prix d'entree qui minimise sa perte si la finne 2 joue le prix limite egale a 127 574 FCFA. Car, si elle ose secarter de ce prix, la firrne 2, en revanche, serait tentee de jouer 124 662 FCFA et s'offrire la
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lheorie des jeux
demande de monopole. D'autre part, la firme 2 a pour meilleures reponses face aux strategies de sa concurrente, les prix 180 000 FCFA, 134 158 FCFA et 127 574 FCFA qui lui offrent la perte minimale egale a O. Si elle joue 124 662 FCFA qui, pourtant est le prix le plus bas, elle obtient un gain negatif
En definitive, notre jeu adrnet trois equilibres de Nash qui sont les couples de pnx : (124 662; 180 000), (124 662; 134 158) et (124 662; 127 574). Ces trois
equilibres sont identiques puisqu'ils offrent aux deux firmes concurrentes les memes gains, soit respectivement 4 570 785 756 FCFA pour la firme 1 et 0 pour la firme 2. On peut done choisir deliberement un de ces trois equilibres comme issue du jeu.
3.2.2 Interpretation dujeu
D'un point de vue strategique, l'equilibre de Nash de ce jeu n'est pas satisfaisant pour la firme 2 qui n' obtient aucun profit a I' equilibre. Tandis que la finne 1 obtient finalement le gain maximal. La principale cause de ce desavantage, pour la deuxieme firme, se situe au niveau du cout tres eleve qu' elle doit supporter pour sa mise a norrne. En effet, dapres Ia matrice des gains, queIque soit le prix de marche qu'eUe pourrait pratiquer, il lui est impossible de realiser un profit consequent compte tenu, bien sur de la reaction de sa concurrente. En fait, elle n'a veritablement pas acces au marche puisque, en jouant ces meilleurs choix 180 000 FCFA, 134 158 FCFA et 127 574 FCFA, son gain est nul. En consequence, elle sort de Ia branche car la demande qui s' offre a elk est nulle. En realite, la firme 1, grace a sa taille et a son cout legerement inferieur a celui de sa concurrente, peut pratiquer Ie prix d'entree 124 662 FCFA. De cette facon elle opere un blocage a l'entree sur le marche et reste la seule en s'offrant la demande de monopole it ce prix. Toutefois, on peut constater que la fume en place ne peut plus pratiquer Ie prix de monopole non contraint (180 000 FCF A), merne lorsqu' el1e est seule sur Ie marche, Car, en fixant un prix superieur a 124662 FCFA, elle induirait une entree profitable pour sa concurrente.
En sornme, I'issue du jeu traduit une situation de monopole bloquant : I 'equilibre de Nash est tel que la firme en place peut pratiquer un prix donne tout en dissuadant l' autre firme de vendre,
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la lheorie des jeux
Sur Ie plan economique, I'equilibre du jeu qui decoule de cette confrontation strategique laisse entendre que le cofit du developpernent du secteur bois que supportent Ies entreprises conduit la competition sur le marche vers une structure de concurrence imparfaite caracterisee par un monopole avec barriere a l' entree.
..
Cette derniere caracteristique, tres importante, stipule que Ie cout de mise a norme imposee par le code forestier se soldera par la disparition du marche local du petit exploitant et par la domination de l'entreprise de grande taille. En fait, le premier, ne pouvant resister a la competition a cause du cout tres eleve qu'elle doit supporter, sort du marche.
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L'equilibre de Nash de ce jeu est done economiquement inefficace. En effet, un monopole, toutes choses egales par aiIleurs, accomplie moins bien Ie bien-etre collectif que la concurrence pure et parfaite. L' entrepreneur en situation de concurrence fixe sa production au point OU le cofrt marginal et le prix sont egaux. Pour le monopoleur, le prix depasse le cout marginal d'un montant substantiel. De la merne rnaniere, Ie cout marginal de long terme represente habituellement le cout social marginal de sa production en situation de monopole, la valeur marginale d'un bien pour la societe depasse Ie cout marginal de sa production. La societe consideree dans son ensemble aura it done avantage a affecter une plus grande part de ses ressources dans la production du bien considere. Le monopoleur qui maximise son profit ne Ie fera pas puis que s'il produisait au niveau OU le prix est egal au cout marginal tout ou presque tout son profit disparaitrair".
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En fait, si nous etendons notre modele a un nombre plus eleve de joueurs, avec la meme hypothese sur lataille des firmes, mais en accroissant legerement celle du marche, seules les grandes firmes qui possedent deja des usines seront viables dans l'industrie. Ces dernieres se partageront alors I'ensemble du marche locaL II s'agira d'un oligopole, c'est-a-dire une structure de marche on Ie nombre d'entreprises est suffisamment reduit face a un nombre tres eleve de consommateurs. En situation doligopole, les entreprises peuvent influencer Ie prix du marche.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
Le code forestier avantagerait done les entreprises de grande taille au detriment des petites. Economiquement, ce resultat ri'ameliore pas Ia structure de l'industrie forestiere.
Toutefois, dans notre modele, le fait que l' entreprise dominante soit contrainte de pratiquer son prix le plus bas, qui est a la fois Ie plus bas du marche, peut etre un avantage pour le consommateur local.
II est interessant de remarquer que, en augmentant la taille du marche, toute choses egales par ailleurs, la firme 2 peut s' offrir un gain positif. Des lors, elle peut forcer Ie partage du marche avec sa concurrente. En effet, si taille du marche passe de 200 a 300 000 FCFA, le nouvel equilibre de Nash serait (124 662, 124 662). A eet equilibre, elle obtient un gain de 4,628 milliards. Cependant, dans la realite, cette situation susciterait, toutes chases egales par ailleurs, des profits supplementaires et done probab1ement l'entree d'une troisieme finne dans le jeu,
Face a une telle situation, une attitude preferable pour la firme 2 consisterait a s'engager dans une cooperation tacite5gen sintegrant verticalemcnt'". De cette facon, elle eviterait des gains negatifs. D'un autre cote, les petits exploitants peuvent se coaliser entre eux et former un super joueur. 11 s'agira alors, dans ce cas de veiller a une satisfaction certaine des membres de la coalition quant a, d'une part la transferabilite des utilites et, d'autre part, le montant de ces utilites transferables.
En ce qui concerne la contribution du secteur bois au PIB, nous pouvons deduire, a partir des resultats de I'analyse strategique, que la future reglementation permet une augmentation, plus ou moins faible, de la part du secteur a Ia croissance economique du pays selon que les petits exploitants sintegrent verticalement ou selon qu'ils se coalisent.
59 PHLJPS (L.), 1995. Competition policy: a game-theoretic perspective. Cambridge University Press, European. Pp 22-181. une coalition tacite consiste a se faire absorber par son concurrent et eviter de la sorte une guerre destructrice. Cependant, la cooperation doit realiser en situation d'information imparfaite. Car, si ce ri'est pas Ie cas, la contestabilite du marche en tant que concurrent potentiel peut etre profitable. Ainsi, l'adversaire ne se coalise pas et Ie monopoleur ne peut pratiquer Je prix predateur,
60 Les petits exploitants cederont en fermage leurs parcelles ou bien feront transformer leur bois par les grands.
L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la tMorie des jeux
La contribution d'un secteur d'activite a la croissance globale se mesure par son volume d'emplois (directs et indirects) qu'i! cree et par la valeur ajoutee qu'il degage.
Actuellement, le secteur bois genere chaque annee 6 420 emplois directs etune valeur ajoutee d'environ 10 milliards de FCFA. Cet output global est genere par 28 unites de production. Mais I'essentiel de l'activite etant realise par 8 grands groupes (SBL, eEB, ROUGIER, LEROY, LUTEXFO, BASSO TIMBER, et CEMA) soit 73% de la main d'ceuvre et 46% de l' exploitation.
En supposant alors la disparition des petits exploitants par I'integration verticale, on peut considerer que cette integration en amont entrainera I' accroissement de la taille des entreprises restantes, Le volume d'emplois des petites entreprises sera reabsorber automatiquement et la valeur ajoutee sera le resultat global des entreprises en activite. Ainsi, a court terme (trois ans), le volume de l'emploi et de la valeur ajoutee du secteur resterons sensiblement identiques. Meme si la politique de I'amenagement impose a l'entreprise d'exploiter annuellement Ie quarantieme ou le trentierne (selon la duree globale de son plan damenagement) de sa superficie d'exploitation, le stock de la ressource exploitable reste sensiblement constant au court du temps. Neanrnoins, l'accroissement de la quantite des concessions forestieres, induisant des gains de competitivite dus it la realisation d'economies dechelle, generera une hausse certaine des profits futurs .. Cette, derniere permettra, a long terme une creation supplementaire d'emplois et de valeur ajoute du secteur.
En outre, en supposant la coalition entre les petits exploitants, le resultat est legerement different. En effet, la coalition permet un plus grand volume d'emplois cree. Les petites unites de production (12 000 m3 par rnois) detiennent environ 27% du volume total d'emplois crees au sein de la branche, soit environ 1733 emplois (en moyenne, 86 emplois par entreprise). Or, une usine moderne de grande taille (200 000 m3 par an) necessite en moyenne 400 emplois. Cela dit, les 20 petits exploitants (28 - 8) qui se regrouperont en deux gran des entreprises creeront 800 emplois au total pour le travail en usine. Alors que sans la coalition, Ie volume total demplois serait de 480.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorie des jeux
En definitive, la coalition produirait done beaucoup plus d'emplois supplementaires que I'integration verticale.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theone des jeux
CHAPITRE4
Propositions
Lorsque le march€ se revele inefficace, Ie recourt a l'intervention de l'Etat est necessaire. Mais le debat reste ouvert.
La tradition marxiste fait de l 'Etat, un instrument dexploitation au service de la classe dominante. L'Etat n'est pas neutre. II est un appareil de domination qui assoit durablement les conditions dexploitation des travailIeurs.
La theorie neoclassique, quant a elle, separe l' interet general des interets prives et fait Ie proces de l'Etat ou plutot celui de ses representants. Or, le jeu de la concurrence entre les agents conduits necessairement a la satisfaction de I'interet general. Des lors, I'mtervention de I'Etat est inutile, sinon perturbatrice.
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Quel que soit le point de vue retenu, il apparait aujourd 'hui impossible de nier le role de I 'Etat. L 'Etat joue manifestement un role fondamental dans la vie des individus . Qu'il soit porteur de 1 'interet general ou simple vehicule des interets prives, it impose, avec contrainte ou persuasion, sa politique aux acteurs. Toute la problematique consiste en effet a determiner le meilleur apport de 1 'Etat quant aux problemes qui se posent.
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Les resultats obtenus de l' analyse strategique du modele doivent, en vue d'ameliorer le jeu de la concurrence, susciter Ia realisation d'actions prioritaires allant comme mesures d'accompagnement afin daccroitre I'efficacite au sein de l'industrie gabonaise du bois et ameliorer le bien-etre social. Ces actions, selon nous, seraient du ressort de l'Etat.
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Les mesures a prendre peuvent sorienter vers trois grandes idees. D'abord, il faut ameliorer la structure du marche local. En d'autres termes, il est indispensable daccroitre la taille de ce marche. II faudra par la suite creer des moyens financiers susceptibles dalleger Ie cout supplernentaire pour une categoric dentreprises impliquees dans I' exploitation forestiere.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la fheorie des jeux
4.1 Accroitre la taille du marche local
Le marche gabonais des sciages est d'une taille assez reduite, Celle-ci, fort negligeable, ne permet pas aux entreprises forestieres de degager des profits suffisamment eleves compte tenu de leurs couts de production. Par ailleurs, la consommation des especes ligneuses dans le monde se presente de facon bien particuliere, En d' autres termes, il existe, pour chaque espece exploitee une demande specifique. Cette specificite ne tient pas surtout it la solvabilite de la demande, mais naif plutot a des considerations propres a des choix culturels. C'est l'exemple du padouk qui est une espece qui ne se vend tres bien qu' au PortugaL II en est de meme du moabi qui est tres prisee en Italie. Cette particularite du commerce et de la consommation de bois a naturellement conduit a un delaissement du marche local au profit d'autres marches etrangers plus grands et plus rentables.
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Cela dit, Ie comportement du consommateur gabonais ne peut favoriser, et, a fortiori, arneliorer le jeu de la concurrence entre les des entreprises locales. De plus, ce comportement ne favorise done pas Ie developpernent d'un marche local. La seule issue possible pour atteindre eet objectif d'accroissement de la taille du marche local est une decision de l'Etat gabonais imposant un taux de consommation local suffisamment eleve pour permettre aux entreprises de deverser une part importante de leur production totale sur place, tout en realisant des profits suffisant pour maintenir leur activite. Plus precisement, 1 'Etat devrait imposer l' utilisation du bois dans la construction des edifices publics ou prives. Par exemple, dans la construction de leurs propres habitations, les populations se verront imposees 1 'usage du bois de construction. En somme, tous les consommateur locaux devraient etre soumis a cette mesure.
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Par ailleurs, une telle idee n'est pas nouvelle dans les pays producteurs de bois.
En effet, dans les annees 30, I'Etat norvegien en avait fait usage afin de promouvoir Ie developpement de l'industrie locale du bois. Aujourd'hui, le secteur bois constitue l'un des secteurs clefs de I' economic norvegienne.
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L'lndustrialisation du secteur bois: une approche par la theorle des jeux
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4.2 Une aide a l'amenagement et a Pindustrialisation
Selon le code forestier, la realisation des plans darnenagement et d'Industrialisation sont des operations qui sont a la charge de I' entreprise elle-rneme. Or, comme nous l' avons vu dans le modele, Ie cout tres eleve de cet investissement entraine des modifications strategiques susceptibles de deboucher sur une structure de marche imparfaite.
Si tant est que cette politique industrielle de developpement du secteur bois vise a accroitre la contribution de ce secteur dans le PIB, elle ne favorise cependant pas Ie developpernent de l' industrie du bois. Car le cout de l' amenagement et de l'industrialisation va conduire a une perte de competitivite des entreprises de petite taille ; il s'agit en particulier des exploitants nationaux. De plus, la decision du gouvernement nepargne pas l'industrie locale des aleas de la conjoncture internationale car le principal debouche pour les produits locaux reste encore le rnarche exterieur. Pour palIier cette difficulte, une solution consiste a accompagner les processusdamenagement et d'industrialisation d'une reduction des couts de production des entreprises'". Pour ce faire, il serait souhaitable de reserver a I'Etat la realisation de I'amenagement sur les 5 millions d'hectares restant dans la premiere zone d'exploitation forestiere (zone I). La raison principale qui justifie cet investissement de la puissance publique dans cette zone est qu'elle est constituee, en majeure partie de petits exploitants n'ayant pas les moyens d'autofinancer I'investissement lie it. la realisation des plans de developpement. En s'engageant lui-meme dans cette depense, l'Etat permettra it. ces petites entreprises de reduire considerablement leurs conts de production de facon ace qu'elles puissent simposer dans Ie jeu contre les grandes entreprises sur le marche local. On evitera ainsi une structure de marche imparfaite.
4.3 Favoriser fa cooperation entre les petits exploitants
Une moyen essentiel d'ameliorer lefficacite de I'industrie forestiere consisterait a favoriser la cooperation entre les petits exploitants forestiers qui n'ont pas assez de ressources pour faire face a la concurrence des grandes firmes.
61 INDUFOR & ECOSECURITIES. Financial mechanisms for sustainable forestry. 24 fevrier 1999. 113 p.
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En effet, selon notre jeu, si les petits joueurs se coalisent entre eux ils ont des chances de ne pas disparaitre de la branche. Cette attitude est benefique pour l'Industrie locale car elle contribue it son developpernent, ne serait-ce qu'en terme de competitivite.
Merrie si en son article 39, le code forestier prevoit la possibilite des transferts de permis pour regroupement des CF AD ou le regroupement des exploitants pour la constitution d'une CFAD, cette procedure necessite l'etablissement de clauses claires et precises sur la facon dont le regroupement devrait soperer. En effet, il n'existe pas, a l'heure actuelle, un cadre juridique suffisamment elabore permettant la realisation des regroupements de concessions forestieres sous amenagement durable.
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II est inevitable que cette initiative provienne de la part de 1 'Etat car i1 en est le principal beneficiaire. En outre, cette proposition peut sembler non concurrentielle dans la mesure OU el1e prone en faveur des petits exploitants et «au detriment» des gros industriels. En effet, favoriser la cooperation des petits c' est, dans une certaine mesure, intensifier la concurrence avec les plus grands.
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Mais il est indispensable que Ie tissu industriel soit suffisamment elargi Sl l'objectif vise est d'accroitre la contribution du secteur bois dans la richesse du pays.
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En principe, ces trois rnesures a prendre pour sauver l' avenir du secteur bois gabonais vont de pair. En effet, reunies, elles sont necessaires pour la realisation de bonnes performances au sein de I'mdustrie. L'amenagement de 1a premiere zone en amont doit etre suivie d'un accroissement a la fois de la taille du rnarche local et de celle des entreprises, en aval. Ainsi, l' exploitation forestiere se fera de facon durable et optimale,
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CONCLUSION
Au terme de cette analyse sur Ia problematique actuelle de I'industrie forestiere au Gabon, notre modele debouche sur la certitude que la politique gouvernementale de developpement du secteur bois, formulee dans le futur code forestier et fondee sur des objectifs environnementaux, sociaux et economiques d'une importance considerable, risque d' instaurer une concurrence imparfaite entre les entreprises nationales sur le marche local et probablement mondial. Elle se soldera par la disparition des petits exploitants et petits industriels, pour laisser l' essentiel de I' exploitation de Ia ressource a quelques gran des firmes.
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A cause de l'importance des enjeux a lechelle territoriale et internationale, les entreprises locales, face a une reglementation neuve, irnposant une vision nouvelle de la structure de production, se trouvent dorenavant contrebalancees entre l' obligation de supporter un cotrt d'exploitation eleve pour proteger I'environnernent et s'offrir de nouveaux debouches a des produits trans formes sur un marche international deja dornine et fortement concurrence par d'autres acteurs ayant accumule une longueur d'avance.
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Pourquoipromouvoir le developpement d'une industrie, assurer une exploitation durable des ressources naturelles alors que ceIa tend a diminuer les opportunites de profit des entreprises en activite dans cette branche ?
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La formulation des politiques de developpernent d'une industrie tout en visant a proteger l'environnement nature I doit, des a present prendre en compte l'environnement concurrentiel auquel I' entreprise est soumise. II est frequent que des politiques industrielles decidees par les pouvoirs publics parviennent a atteindre les objectifs fixes a un cout sensiblement superieur a celui envisage a priori. C'est pourquoi cette analyse
de I'impact econornique ex ante est indispensable, meme si elle fait souvent recourt a~-~>
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l'adoption dhypothcses controversables qu'il est parfois difficile de valider et qui dependent de toute facon de visions de I' avenir (hypotheses sur I' evolution de la demande, sur les innovations techniques, etc.). Neanmoins, quand elle est rnenee avec
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une exigence de precision des jeux d'hypotheses considerees et quelle est arrimee a une vision claire des orientations strategiques, I'analyse ex ante de limpact sur la concurrence a un apport decisif pour: eli miner des options qui se revelent mauvaises ; corriger les defauts d'information dont peuvent souffrir differentes categories d'acteurs dans un contexte d'infonnation tres imparfaite sur les couts et avantages et pour permettre ainsi la formation de perceptions correspondant mieux a }' etat reel des connaissances ; identifier les points critiques du choix entre les options jugees viables ; structurer les jeux de negociations qui entourent generalemcnt Ie processus de decision, en particulier dans la sphere publique.
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1 l'industrie forestiere sans que l'environnement soit a jamais compromis, pourvu que
cette exploitation s' aligne sur le regime des perturbations naturelles, La quantite des
fibres ligneuses extraite doit etre compensee par une res source correspondante ailleurs,
et la confrontation du paysage doit demeurer intacte. Le paysage stable auquel on peut parvenir est essentiel au maintien des valeurs economiques et environnementale.
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Entin, tant la nature des objectifs a retenir que celle des instruments a mobiliser appellent des changements importants. Merne si elles sont progressives, les procedures publiques visant a creer un marche local, quand elles sont indispensables, doivent etre
adoptees, L'integration de I'environnement dans les decisions technologiques et \ \ \
economiques devrait etre recherchee par des moyens donnant _plus de chances k~.J \, ' d'aiteindre un bon niveau d'efficacite economique (minimisation, pour I'entreprise, du
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cout de la realisation d'une performance ~gy_ir.Ol1P~lJl~!lt'!_le donnee).
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ANNEXE
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PROJET DE LOI PORTANT CODE FORE STIER EN REPUBLIQUE GABONAISE
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CHAPITRE DEUXIEME : DE LA GESTION DURABLE DU SECTEUR FORESTIER
Section 1 De I'amenagement forestier
Article 23.- Le domaine forestier est divise en deux zones dont la premiere est reservee aux nationaux etoefinie par voie reqlernentaire.
Article 24. - Toute foret domaniale concedes ou non doit faire t'objet d'un plan d'arnenaqernent inteqrant les objectifs :
- de protection des ecosysternes et de conservation de la biodiversite :
- de regularite et de durabilite de la production .
Article 25. - Tout titulaire d'un permis forestier est tenu dans un delai de trois(3) ans suivant la date de delivrance de son permis, de presenter pour agrement a I'administration des Eaux et Forets, un plan d'arnenaqement tel que prevu a I'article 24 ci-dessus et un plan d'industrialisaticn.
La non presentation dans les delais requis de l'un et de I'autre plans , entraine automatiquement t'annulation du permis.
L'aqrernent vise au paragraphe premier du present article est delivre par arrete du Ministre charge des Eaux et Forets .
. Article 26. - Les travaux de mise en ceuvre d'un plan d'arnenaqernent doivent etre ealises conformernent aux normes techniques nationales definies par I'administration ies Eauxet Forets .
Dans Ie cas des forets ccncedees, ces travaux sont a la charge du titulaire du permis . Les travaux de mise en ceuvre d'un plan d'industrialisation lie a l'arnenaqement doivent etre realises contorrnernent aux normes reconnues en la matiere.
Article 27. - Le controle et Ie suivi de "execution des plans d'amEmagement et d'industrialisation sont du ressort de l'adrninistration des Eaux et Forets.
Article 28. - Pour acceder a certains marches, les industriels et exploitants forestiers . adherent a' un ' .. svsteme de certification forestiere delivre par un organisme
c-ertificateur agre~ par l'administration des Eaux et Forets. '
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Section 2: Des differents types de permis forestiers
Ii et de leurs modalltes d'attribution .
Article 29. ~ L'exploitation d'une foret domaniale productive enreqistree est subordonnee it l'attribution d'un des permis it vocation industrielle suivants :
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- la concession forestiere sous arnenaqernent durable, en abreqe C .F. A. D~
- Ie permis forestier associe, en abreqe P. F. A. ;
- Ie permis de gre a gte.
Article 30. - Une C.F.A.D. peut etre constituee d'un ou plusieurs lots, dont la superflcie unitaire varie entre 15 000 et 200 000 hectares.
Article 31. - La superficie d'une C.F.A.D. ne peut etre interieure it 50 000 hectares.
Dans tous les cas, les superficies d'une ou plusieurs C.F.A.D. attribuees it un rnerns titulaire ne peuvent depasser 600 000 hectares.
Article 32. - La duree minimum d'ine C.F.A.D.ou d'un P.F.A. est eqale it une rotation. Cette rotation est renouvelable.
Article' 33. - Le P.F.A est dehvre aux seuls nationaux. II est inteqre dans Ie plan d'amenaqernent d'une C.F.A.D. sauf pour les nationaux ayant des capacites d'en assurer l'arnenaqernent durable et de developper une. industrie de transformation selon les conditions fixees par voie reqlementaire.
Article 34. - La superficie d'un P. F.A. ne peut exceder 15. 000 hectares lorsqu'il est integra dans une C.F.AD.et 50.000 hectares lorsqu'il fait l'objet d'un amenaqernent par Ie titulaire.
Article 35. - Le permis de gre it gra est un permis de coupe par pied attribue it des fins de transformation' locale aux seuls nationaux, dans des peri metres delirnites, arnenaqes etqeres par l'admmistration des Eaux et Forets. II est delivre selon les
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conditions fixees par voie reqlernentaire.
Article. 36. - En vue de garantir Ie caractere industriel de "exploitation forestiere, il est cree un cornite ci-apres denornrne "Comite pour l'lndustrlalisation de la Filiere Bois", charge·d~examitl~tei.de donner un avis prealable sur tout dossier d'attribution des permis torestiers autres que les permis de gre a gre.
L'~rg~Dis~tiori' ~tle fonctionnernent de ce cornite sont 'fixes par voie raglementaire.
Article 31. - L'exploitation visee a l'article 29 ci-dessus est liee obligatoirement a la creatlond'urie Tridustrre et it l'elaboratlon d'un plan d'arnenaqernent 'pour la C.F.A.D. et Ie p.F.A d'une part, a la transformation locale du bois pour les permis de gre it gre, d'autre Pert
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Article038. - A la fin de I'exploitation prevue dans Ie plan d'amenaqernent, Ie P.F.A. est mis en aUente pour une periode de reconstitution des peuplements au terme de laquelle Ie permis peut etre renouvele ou accords a un tiers.
La duree de cette periode de reconstitution est fixee dans Ie plan o'arnenaqement de la C.F.A.D. a laquelle il est associe.
Article 39. - SontautoriserJ~ns les conditions fixees par voie reglementaire : - Ie transfert des permis pour regroupement des C.F.A.D. ;
- Ie regroupemenl des exploitants pour la constitution d'une C.F.AD.
Dans taus les cas, [a superfide des C.F.AD. reqroupees ne peut depasser 600 000 hectares.
Article 40. - Les titulaires des permis anterieurs a la date de promulgation de la presents loi depassant Ie plafond des 600 000 hectares ne peuvent acquerir de nouveaux permis, ni racheter ou renouveler, ni transferer leurs droits tant que les superficies totales detenues restent superieures ou egales a ce seui!.
Article 41. - Sous peine de retrait.de leurs permis, les titulaires vises a I'article 40 cidessus sont tenus de presenter un plan d'amenagement et un plan d'industrialisation contorrnes aux superficies detenues ..
Article 42. - La participation au capital d'une societe d'exploitation forestiere et la creation d'une societe nouvelle sont soumises a une autorisation prealab!e de I'administration des Eaux et Forets.
Dans taus les cas, ces.operations sont interdites lorsqu'elles concernent les titulaires depassant deja Ie plafond de 600 000. hectares ou lorsqu'elles ont pour eftet de porter les superficies forestieres detenues par un exploitant au-dela de ce plafond.
Article 43. - Pendant la periode de trois ans visee a I'article 25 ci-dessus, Ie titulaire d'un permis forestier est tenu de signer une convention -provtsoire avec I'administration des Eauxet Forets,
Cette convention ne constitue pas un titre d'exploitation, mais une autorisation o'effectuer dans la zone sollicitee • diverses operations relatives a l'elaboration du plan d'amenaqernent et .du plan d'industrialisation,' selon les' modalites arretees
d'accord pcirties.· .
A~icle 44; ~ L'obte_ntjqh d'YI} permis forestier n'ouvre pas dr~it a I'exploitation des . produits forestiers autres que Ie bois.
l.'exploitatlon de ces autres produits fait I'objet de textes particuJiers.
Article 45. - Sans prejudice des dispositions de I'article 25 alinea premier ci-dessus, l'exploitation forestiere ou l'exercice d'une actlvite de transformation du bois est subordormaa a I'obtention d'un agrement dellvre par l'administration des Eaux et Forets.
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tout ou pa,rtie des operations de production de bois pour la transformatio_n locale et, Ie cas echeant, des produits autres que Ie bois ou produits accessoires pour lesquels Ie ou les permis ont ete delivres.
Article 51. - La mise en ceuvre de toute operation relevant d'une exploitation ~'"T~,.;.~ -s- "'-h .. ';:'t~~-pclr~VVlt;·It:::ylt::lI1efni:;.HII:l. laffa executer tout ou partie des operations
d'exploitation de leur permis par Ie titulaire de la C.F.A .. D. it laquelle ils sont associes.
De .l}1ern~j poyr l'execution de certaines operations specifiques Hees a la realisation dLi pran~i'~menagement, les titulaires des C. F.A D. peuvent faire appel a des tiers.
~~j~I~2;~~,~:i.~;·,k~'J~uX de-transformation locale desgrumes, a court. moyen etlong terme. e~} fi~~; a~Ldebut de' chaque annea par r~dfl)j_nistr9ti0r1d~.!? Eauxet Eor~ts. II
d'annee par Ie Ministre charge des Eaux et Forets,
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Article 53. ~ En fonction des fluctuations du rnarche, et dans les limites du plan . d'arnenagement. Ie Ministre charge des Eaux et Forets, peut, par arrete, fixer Ie plafond annuel de production totale d'okoume, d'ozigo et d'autres essences ..
Article 54. ~ Conforrnernent aux dispositions des articles 3, 24 et 43 ci-dessus, toute exploitation Iorestiere 'tidit. participer a la promotion des industries locales de transformation du bois.
A ce titre, l'exportatiori des grumes est contlnqentee au niveau de chaque permis suivant les rnodalites fixees par vole reglementaire.
Article 55. ~ En cas d'inobservation des reqles d'amenaqernent, notamment par une exploitation intensive entrainant la degradation de l'environnernent et compromettant la regeneration naturelle de la Ioret, Ie titulaire du permis est tenu de realiser des travaux de reboisement et de rehabilitation du site selon les rnodalites fixees par voie reqlernentalre.
Article 56. Lorsque l'interet generall'exige, l'adrnlnistration Jes Eaux et Forets peut, a l'inteneur d'une zone concedes ou non concedee :
- mettre en reserve toute espece vegetale ;
- edicter des restrictions a toute forme d'activite ;
- soustraire tout ou partie du ou des permis attribues.
T outetois, les titulaires concernes peuvent dans les conditions fixees par voie reqlementaire, pretendre a des compensations.
Article 57. ~ Tout produit brut ou ouvre est sournis aux reqles de normalisation et de classification definies par voie reqlernentatre.
Article 58. - Dans les forets domaniales productives arnenaqees par i'Etat, "exploitation forestiere peut etre effectuee en regie, selon des rnodalites definies par voie reqlernentaire.