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MINISTERE DU DEVELOPPEMENT DURABLE, REPUBLIQUE DU CONGO

DE L’ECONOMIE FORESTIERE ET DE Unité * Travail * Progrès


L’ENVIRONNEMENT *********
****** RC
CABINET
***** UTP
CONFERENCE DES DIRECTEURS
DEPARTEMENTAUX DE L’ECONOMIE
FORESTIERE ET DE L’ENVIRONNEMENT
**************

VERS UN PROGRAMME NATIONAL DE CONSTRUCTION DES


MAISONS EN BOIS

Par Alain Marius NGOYA-KESSY, Ph. D en Economie Forestière,


Ing. Economiste Forestier
Directeur de la Valorisation des Ressources Forestières

La République du Congo regorge d’un potentiel ligneux important et une


superficie forestière de 22.471.271 ha. La superficie concédée aux
sociétés forestières est de 12.669.626 ha soit 56% de la superficie totale
des forêts.
La superficie des forêts certifiées FSC (Forest Stewardship Council) est
de 2.478.943 ha représentant 20% de la superficie concédée, tandis
que celles qui sont aménagées et en cours d’aménagement sont
respectivement 3.260.783 ha et 2.930.565 ha soit 26% et 23% de la
superficie concédée. La production de grumes a augmenté passant de
630 000m3 en 2000 à 1.212.118 000m3 en 2008.

Malheureusement ce potentiel mis en valeur reste encore sous valorisé.


En effet sur plus de 200 essences botaniquement identifiées, il n’y a
qu’une cinquantaine qui fait l’objet d’une exploitation et d’une
transformation commerciale.
Quelles sont les atouts d’une politique nationale de construction des
maisons en bois ou à ossature bois :
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Dans son projet de société le Chemin d’avenir, le Président de la
République, Chef de l’Etat, Son Excellence Denis SASSOU
NGUESSO instruit, je cite « Industrialiser le pays par la transformation
locale de ses ressources naturelles », il s’agira de :
- Favoriser activement la création des industries privées de
transformation de bois en produits finis et semi-finis, demandés sur
le marché intérieur et/ou sur le marché intra-africain,
- Privilégier la formation des filières conférant au Congo une parfaite
maitrise de la chaine de transformation de ses ressources locales ;
- Encourager fortement la consommation nationale des produits
issus des industries implantées sur le territoire national, tout en
accompagnant l’amélioration de la qualité et de la compétitivité de
ces produits, etc ;
- Créer des centres de formation aux métiers du bois et de la forêt
avec un cycle de montage et assemblage des maisons en bois ;

- c’est le cas avec les maisons en bois et tout autre produit de


menuiserie qui peuvent engendrer une filière économique ;

Dans le cadre de la valorisation plus poussée du bois, la loi 16/2000 du


20 novembre 2000 portant code forestier, prévoit la transformation
locale de 85% au moins de la production des grumes et l’exportation de
15%. Ceci constitue la base essentielle de la stratégie nationale
d’industrialisation, qui vise l’augmentation de la valeur ajoutée, la
création d’emplois durables, le désenclavement de l’arrière pays et la
création des pôles de développement industriel et économique.
La contribution de l’Afrique au commerce international des produits
forestiers tropicaux à grande valeur ajoutée est tout à fait dérisoire, en
dépit de l’abondance des ressources, celle-ci est de l’ordre de 1%.
Pour améliorer nos performances, il faut développer la deuxième et la
troisième transformation de bois pour mieux valoriser la ressource
ligneuse.
Dans la perspective de la transformation plus poussée du bois qui
contribue à l’augmentation de la valeur ajoutée locale, le Congo va
développer ses capacités en matière de troisième et quatrième niveau de
transformation, notamment la construction des maisons en bois, etc.

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En 2008, la crise financière mondiale éclate et se transforme en 2009 en
une crise économique qui frappe de plein fouet le secteur forestier. Les
entreprises forestières, les industries de bois ferment les unes après les
autres, la production est en baisse, le secteur en déclin avec son cortège
de malheurs au plan social : chômage, licenciement, arrêt des
investissements, etc.
Les acquis socio-économiques, la contribution du secteur forestier à
l’économie nationale est menacée. Face à cet évènement imprévisible, le
Ministère du Développement Durable, de l’Economie Forestière et de
l’Environnement a eu une réaction positive, en disant aux industriels du
bois lors d’une réunion en 2009, "qu’une crise n’était pas toujours une
mauvaise chose, car, elle est une occasion de réfléchir, de bâtir d’autres
scénarii, d’explorer d’autres marchés et de rebondir. La crise à l’avantage
de mettre en évidence certaines faiblesses structurelles et
conjoncturelles d’un secteur. L’inertie est une solution suicidaire, il faut
au contraire réagir par des investissements pointus bien ciblés, afin de
bénéficier le moment venu, de la reprise".
Cette crise a démontré que le commerce des bois tropicaux dépendait
trop des marchés européens, américains et asiatiques. Ces marchés
souvent trop exigeants, entrainent une exploitation sélective des
essences nobles, laissant à la traine des essences de bois de promotion
aux qualités reconnues. Le marché local et intra-africain était totalement
à l’abandon. Nombreuses sont les sociétés forestières qui n’atteignaient
pas le taux de transformation égale fixé à 85 % du volume total de la
production autorisée.
Lorsque les prix des bois sur le marché international ont chuté jusqu’à un
niveau où ils devenaient inférieur au coût de production, pour certaines
essences le prix pouvait représenter 60% du coût de production. Les
sociétés étaient réellement en difficulté.
Elles devenaient plus ouvertes et sensibles aux solutions alternatives. Au
Congo, les besoins en produits de bois de bonne qualité existent,
cependant, les entreprises forestières ne sont pas outillées pour y faire
face.
Les meubles de nos bureaux et maisons, nos portes et fenêtres ne sont
pas faits avec du bois travaillé selon les règles de l’art. Nous préférons
les carreaux aux parquets. Nous importons les meubles en apparence de
qualité, mais en réalité pas en bois massif, plutôt en substitut de bois
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conçus pour les pays au climat tempéré et mal adapté au climat tropical
avec des taux d’humidité de 80%. Raison pour laquelle, ces meubles ont
une durée de vie très réduite chez nous. Au moindre déplacement, ils
tombent en lambeaux.
C’est ainsi que le département en charge de l’industrie du bois et les
entreprises forestières ont donc initié une réflexion sur la valorisation
plus poussée du bois dans notre pays, le Ministère de la Construction, de
l’Urbanisme et de l’Habitat a été associé à ce terme. L’expérience de
plusieurs pays a été passée en revue dont le Guyana dans le domaine de
la construction des maisons en bois. La capitale du Guyana (Guyane
anglaise) Georgetown est bâtie à 80% des maisons en bois, le climat est
identique à celui de la République du Congo, avec plus d’humidité et les
essences forestières simulables. Ces maisons en bois ont une durée de
vie de 75 ans en moyenne avec des pics de 150 ans pour une cathédrale
entièrement en bois.
D’une part, pour capitaliser l’expérience du Guyana, il a été développé
un Partenariat Public Privé en vue de la création d’une société
d’assemblage des maisons en bois avec une capacité potentielle de 1000
maisons par an.
D’autre part, après des études, le ministère et certaines sociétés
forestières installées au Congo telles que CIB, IFO, Likouala Timber,
Nouvelle Trabec, Rose Wood se sont engagés dans cette belle aventure
de production semi-artisanale industrielle des maisons en bois et à
ossature bois. Elles ont besoin des commandes ont masse pour investir
dans cette nouvelle chaîne de production pour créer plus d’emplois
durables pour nos jeunes. Ces commandes peuvent être individuelles ou
groupées afin de créer des quartiers modernes de maisons en bois
Les maisons en bois permettront d’apporter une valeur ajoutée
additionnelle à l’utilisation de notre bois.
La politique de logements sociaux amorcés par le gouvernement peut
être complétée par ce type de maisons livrées au public à des prix
abordables et adaptés à toutes les bourses. Ces maisons offrent des
avantages comparatifs intéressants, hors mis le fait que le montage se
fait en quelques semaines voir un mois maximum, elles ouvrent la
possibilité d’avoir des prix flexibles et compétitifs.

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Les plus riches peuvent avoir des logements sur mesures, les revenus
moyens supérieurs des logements sur pilotis à des prix compris entre 25
et 35 millions de FCFA maximum, pour 120 m2 avec terrasse, 3 grandes
chambres à coucher, un grand séjour, une grande cuisine, deux salles de
bain et toilettes. Les revenus moyens inférieurs 70 m2 pour 2 chambres à
coucher, etc pour 20 millions FCFA en moyenne. 10 millions maximum
pour des revenus modestes et même dans à l’avenir, développer des
programmes spécifiques pour des maisons à 5 millions.
Une production industrielle en série couplée avec les commandes à
grande échelle feront baisser les coûts de production et donc les prix.
C’est pourquoi, il est nécessaire pour le Gouvernement d’accompagner la
mise en œuvre ce programme par les sociétés forestières.
Le sentiment de propriétaire de son logement acquis rapidement à un
prix compétitif, procure au bénéficiaire un sentiment de noblesse, de
citoyenneté, de reconnaissance envers les gouvernants qu’aucun
discours ni théorie ne peut offrir. C’est un gage pour la paix et cela
repousse d’avantage le cynique de la violence et la destruction des biens
et meubles.
Bien entendu les prix de terrains, la sécurité foncière, le cadastre et le
lotissement ne sont pas compris. L’Etat peut donc offrir ces conditions et
faire des commandes pour des blocs ou quartiers de 15 maisons par
exemples. Notre politique de l’habitat ne sera que renforcée.
Il n’ya pas de raison pour que le bois ne participe pas à la construction
de l’habitat congolais d’autant plus qu’il est disponible, il vient en
complément du ciment.
Le Ministère du Développement Durable, de l’Economie Forestière et de
l’Environnement n’est que porteur du projet en sa qualité de tutelle des
entreprises forestières et connaisseur des bois appropriés pour la
construction, car toutes les essences ne sont pas compatibles à la
construction des maisons en bois. En plus l’auto construction est
totalement à bannir.
Le Ministère de la Construction de l’Urbanisme et de l’Habitat déjà
impliqué prendra ensuite le relais avec sa structure technique SOPROGI,
les banques de la place avec qui nous avons aussi pris des contacts
notamment la Banque Congolaise de l’Habitat (BCH) devraient offrir aux
promoteurs immobiliers ces maisons et faire l’interface entre les

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actionnaires, les clients et les entreprises forestières. Une étude est à
commander pour déterminer la faisabilité du projet.
Les sociétés forestières pourront fabriquer des maisons en Kit, les fournir
à des sociétés congolaises (promoteurs immobiliers) pour le montage et
l’assemblage des maisons en bois, dont les agents seront préalablement
formés. La préoccupation ici est de veiller à ne pas renchérir sur les
marges bénéficiaires. La politique sociale de l’Etat devrait intervenir.
Un état de lieux est en cours pour identifier clairement les besoins en
personnel spécialisé en collaboration avec les entreprises de la filière
forêt-bois. Afin d’adapter la formation dans les écoles existantes aux
besoins du secteur et créer des partenariats entre le secteur privé et les
institutions de formation.

Pas plus tard que avant-hier ici à Pointe-Noire avec l’appui de la FAO
nous avons adopté au cours d’un atelier prélude au Racewood, le
document de projet relatif à la création de cinq centres de formation aux
métiers du bois et de la forêt dans le cadre d’un partenariat incluant les
sociétés forestières

La demande est grande, contrairement à ce que certain croyait, le projet


suscite déjà beaucoup d’intérêts en six mois, sans effort de publicité une
centaine de commande est déjà payée.
Avec cette Racewood, la demande va s’accroît d’avantage.
On peut bâtir des cités en bois pour les fonctionnaires et les services de
l’Etat à l’intérieur du pays, les églises, les hôpitaux et dispensaires, les
écoles, les auberges de campagne, cases de passage, les internats,
centre de formation, des camps de repos, les casernes de policiers,
gendarmes, militaires, les bases vies, bâtiments agricoles et autres….
Il est important d’engager les pouvoirs publics à utiliser des produits bois
locaux et uniquement d’origine légale (fournitures et bâtiments). Le bois
est un matériau de construction noble, écologique, beau, confortable,
vivant… et durable.
Ce programme permettra la création d’une source massive d’emplois
qualifiants potentiellement premiers marchés créateur d’emplois
demandant du personnel formé.

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La maison en bois permet de :
 Favoriser l’indépendance économique ;
 Exploiter le bois, une ressource locale renouvelable et abondante ;
 Minorer les importations de matériaux ;
 Générer la valeur ajoutée localement.
La maison en bois est considérée comme économique si l’on compare le
temps de construction. Elle est facile et rapide à monter. La structure
bois n’exige aucun temps de séchage, puisque le bois est préalablement
séché, traité contre les champignons et insectes avant utilisation.
L’ossature bois est un mode de construction sec ne nécessitant pas de
délais de séchage. Elle n’exige donc aucune attente de finition.
Le faible nombre d’intervenant et la réduction de la durée du chantier
diminue sensiblement le coût de construction. Son mode d’assemblage
ne subit pas des influences climatiques et permet de respecter les délais
de construction ; ce qui réduit de façon importante les frais financiers.
Les murs sont moins épais, à solidité égale. Un mûr en parpaings aura
une épaisseur importante, alors qu’un mûr en ossature bois avec une
isolation thermique, l’épaisseur sera toujours inférieure à celle de la
maison en parpaings. Cette différence se traduit par un gain de surface
de près de 10%.
La sensation de confort et de bien-être dans une maison à ossature bois
est indéniable quelques soient les conditions climatiques.
Les constructions et ossature bois sont unanimement reconnues par leur
performance en qualité d’isolant thermique de haut niveau.
Les performances d’isolation acoustique de bois sont également
reconnues, L’isolant placé dans les mûrs, absorbe les bruits aériens.
La construction à ossature bois est souple. Les extensions sont aisément
réalisables et ceci sur meilleurs prix.
La grande résistance mécanique du bois, élément naturel et durable.
La durabilité est grande à parfaite conservation des anciennes maisons
datant de plusieurs siècles même mal entretenues en témoignent.

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La construction en ossature bois ne nécessite pas d’eau pour sa mise en
œuvre plus saine. Elle n’engendre ni tassement, ni fissure, ni pénétration
d’humidité.
Une bonne conception de la maison et l’utilisation du bois traité ou
naturel garantissent la pérennité des constructions bois et ne nécessitent
pas d’entretien particulier.
La longévité de l’ossature bois est assurée par les technologies,
protection contre les insectes et les champignons lignivores. Cet
entretien concerne essentiellement les bois exposés à l’extérieur.
Contrairement à une idée reçue, le comportement au feu est excellent.
En effet, lorsque le bois est attaqué par les flammes, il se consume,
conserve ses qualités mécaniques pendant de longues minutes.
Contrairement à l’avis général, bois est un mauvais conducteur de
chaleur, il résiste naturellement au feu. Une fois traité par un isolant
incombustible, sa tenue au feu est supérieure aux constructions
traditionnelles. C’est pourquoi, en Occident les portes isolantes sont
faites en bois massif.
Le bois est une ressource renouvelable qui permet de préserver la
ressource bois quelle que soit la latitude sous n’importe quel climat. Les
arbres contribuent à la vie, en répondant à tous les besoins vitaux :
oxygène, eau, nourriture, etc.
Le bois ne dégage pas de gaz, ni radioactivité et encore moins la
poussière. La structure bois est quatre fois moins lourde que le béton.
Elle permet de s’adapter même sur les terrains difficiles d’accès.
Eu égard à ce qui précède, il est nécessaire que le Gouvernement
accompagne ce programme, en s’engageant sur la construction de 1000
logements en bois par an.

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