Année Sociologique 1901-02

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8 R 15i62 i~l-1902

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L'ANNEE

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HtCHARD, '')<"f~ d.- teu~ 4 t't'tut'-niiM ')': Bordet~x.
80UGLÉ, pff'fM'ettr )'t!nit.'r*!t<- de Tuutnm'
WU9EHT e' MtUSS. mtttrM de <'at)Mr.:t).M<t rK'mie ')e< Hwtf.).:t..dM
HUVet.)NetË.LËVY.pf')f«"M<t'tF!tCntt<i')<)r'.it.te).y'.)).
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AU8'N,it)!')Mt'Mr'i't'<dfmif'4A')r!n*
BOUHG~, FAUCONMET, HOURTfOO. 0. PAHOO). F. StM~NO,
*i:~t!f<')'-)'L'tt!M~M.

S!X!ËME ANNÉE (190i.i902)

MÈMO~ES OH~G~NAUX & REVUES GÉNÉRALES


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M. Boue! – ~<'c«f o~x'<«< f/fit ~/tt?«. f.< ,'A<t<t' <x'-
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(rs7ie et,~ arJ,r, uc, crimi.
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FEUX ALCAN, ÉDITEUR

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4) L'uhtftit't de B~rdKtUt.
de MK'ioto~ie
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Chacunedes & prentu'M!années f'~t'meun votunn'In- de h Mt/(o</tf'y«e</e


~/«/MO~/t<<CO))f<'Mtp«<'<)«tf. 10 ti'.

JPrem~j'o aance. – )MO-)M-?.– K. UUHKHHtM prohibition


de l'inceste et Mitorigines. – U. StMMRL Commentles fonnM sociittes ge
tuMinttenneftt.– .tM«/~f< des n-avM!:du t" juillet )<? au 3Ujuin t)i97.
Deuxième année. t8!'7-)M8. – K. DCKKHKtM t)e tadêftxhion
des phéMouxiM'~ religieux. H. HUBHUTet M. MAUSS Sur h nature et fit
fonoiun du MCt'iKca. ~K«~M.
Troisième année. )89<i-f80*<. RA'MKt. Le Sot. Société,
)')!tat. tOCHARL) b's crises t«<:i<tte< et lu Ct'inunaHte.
–STËtXMETX
Chitsineationdes types <ueiaut. .t««<~<fM.
Quatrjéme année. t)!M).tUM).– MOCQLK Sur le t-~ittte des
castes. K.UURKHKtM )h.'tti toi!!do l'évolutionpenitte. – CHA.MtOXT
Sur les causesd'cMiMCttoa de la pt'upfiet6«jrpomtive. ~tfXt~.wA'.
Cinquième année. t9')0-i90[. t'. StMïA~U Sm le pr:x du

charbon,en t't-aOMet au X' siècle. E. UURKUKtM Sur te totoui~ute. –
~K<t/~<'<.

DH Ptnr.OSOl'HIE
!)!HUOTHf-:QL'Ë CO~TEMPOHAtXE

AUTRES TRAVAUX DE M. Emile DUM(WE<M


De la division du Travail Mciat. edit. 1 roi. :a-it< 7 ff. M)
Les Réglée de la Méthode aoototoetque.cdit. t vot.m.t8. 2 tr. St)
Le Sttiotde (<)«<<uctu~f/K''}.) v't). in-s" 7 ff. SO

C. BOCGLH. Les Soiences sociales en Allemagne, cdit.,


tvot.in-t: Xt'r.M
C.BOUOLH.-LeBïdéeeëgaUtaires.tYot.tn-)!- 3 fr. '!&
P. LAPtK. – Les Civilisations tunisiennes (muauttuan!ist-M-
lites, eerupeen!!),f/M~ef/<t'/c/<«~e.<ect«<t'. t vol. in'tS! 3 fr. SC
P. LAPtK. – La JtMttce par l'État. e/f~f '/f mont/eMcia~.
)vot.in-): afr.50
P. LA!E. Logique de la votonté. 1 vol. in-!)* fr. 50
G. RtCttARh. – Le Sooialisme et la Science Mciate, a' edit..
)vo).in-)2. Si'r.&O
0. RtCHARD. – L'idée d'évolution dans la nature et dans
l'histoire )OM''<'n?f f;OM)'MKM~ des .SctMCMHtOfa/M
/Kt<'<tc<!</<'MtX'
<'</M)<t<~<<M),tvoi.in-8°. 7fr.M
L'ANNÉE =

SOCIOLOGIQUE
PUULtMKSOUSLADIKM t)t

ÉMtLE DURKHEtM
Pffetiieut' de socioj~~ie :t i'U!Ut'et'it<: de Bnrdenut.
Ch~r);" de cuurs & la Facotte des tettt't's de t'arit.

AYKC[.A cfU.t.AKOKA'HOX
Mt!MM.
A. MEtLLËT,dirM~ur t. t~o'e des thut<;<-É~')e5i
RtCHARO.<:)ttr);ëde c)<tf<<t t CoheMMde Botd<:«tx
BOUCLÉ.j;mf«'<'t)rit !'L'HJtef!t<de T'jutea~e:
HUBERTut MAUSS,)n!t)tre<dt<cuMf'')'~MC''t <t t'I'~te dc~ HitUtp~-Ktude'
HUVEUMet E. t.ÈWÏ,F)-«h~ur' a lu ttcutt~de dtuit de i~mt!
).A)')E,<:)f<tftf<d<'<-et!rtt<'L')«t<!Mt<d'Ait;
AUBtN,httt;ccteur<)'a''ad~'tMtoaAunUM;
BOUftQttt, FAUCOMMET. HOURTtCa, 0. PAROOt. F. S)M)ANO.
~d~r~~M~

SIXIEME ANNEE ~90i-i902) 1

). M~MtOtS0)))6)M))tETMtUES NÉXtMLM
B. ttttrhhetm et N. MttMXt. – /«' ~Mf~Mm /HfMtf<r~t-<.
Ht~t'rf. f/ <M.t</tf«~«M. C'M<n ri ~'t'~M'/ff/M
<t'/«Me«fK<K.< CMtfC'f«'<'<.
C. Bomtîte. – ytft'xc ~nt'f'ft~' t/f.! //ft'«t-tt'~ t-t't'nt/t't .<
<«f/<f'n'/M<t'«t'f«7.
')).–AMAt.YSES
t)M't-a'tU][dn)"ju)))<'t)U)H~n~Ujuint''t)~a~tn-
<'f/f'/«'MM. Mt'«vf/f f'/ j'«<'«/f'Y<te.<'«'««'-
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PARIS
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L'ANNEE SOC! 0 LOGIQUE
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PREMIÈRE PAR'HE
MÉMOtRES
ORIGINAUX
ET REVUESGENERALES

1
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i)H(:LASStFH:AT)OX
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itHP)tMSt-:X'fATtOXSCm.mCTt\'KS
ParMM.Kotn:Ut'HKHKtM
et )). MAUSS

Lesdécouvertesde la psychologiecontemporaineont mis


onévidencel'illusionsi fréquentequi nousfait prendre pour
simpleset élémentairesdes opérationsmontâtes,en réalité
<nrtfhmp<<"<:f~.~on" M\'nnsmn!ntcnnntde queUen)u!t)p!i-
cité d'élémentss'est formé le mécanismeen vertu duquel
nousconstruisons,projetonsau dehors, localisonsdans t'es-
lace nos représentationsdu mondesensible.Maisce travail
de dissociationne s'est encoreque bien rarementappliqué
aux opérationsproprementlogiques.Lesfacultésde définir,
de déduire,d'induire,sont généralementconsidéréescomme
immédiatementdonnéesdans la constitutionde l'entende-
mentindividuel.Sans doute, on sait depuis longtempsque,
au cours de l'histoire, les hommesont appris à se servirde
mieuxen mieuxde cesdiversesfonctions.Maisil n'y aurait
eu de changementsimportants que dans la manièrede les
employer; dans leurs traits essentiels, elles auraient été
constituéesdes qu'il y a eu une humanité. On ne songeait
mêmepas qu'ellesaient pu se former par un pénibleassem-
H.)))')t);))m'–~t)))'«!'tu)..)))m-)''M. t
blaged'élémentsempruntésaux soureesles plus diMérentes.
les ptus étrangèresà la logique,et laborieusement
organises.
Et cetteconceptionn'avait rien de surprenant tant
que le
devenirdesfacultéslogiquespassait pour ressortirà la seuie
psychologieindividuelle,tant quon n'avait pas encore eu
l'idée de voir dansles méthodesde la penséescientifiquede
véritables institutionssocialesdont la sociologieseule
peut
retraceret expliquerla genèse.
Los remarquesqui précèdents'appliquenttout particuiie-
remeut &ce que nous pourrions appelerta fonctionclassifi-
catrice. Les logicienset même tes psychologues
prennent
d'ordinaire commesimple, commeInné ou, tout au moins,
commeinstituépar les seulesforcesde l'individu,le
procédé
qui consisteà classer les êtres, les événements,les faitsdu
mondeen genres et en espèces,à les subsumerles uns sous
les autres, à déterminerleurs rapportsd'inclusionou d'ex.
clusion.Les logiciensconsidèrentla hiérarchiedes
concepts
commedonnéedans les choseset immédiatementexprimable
par la chaine infiniedes syllogismes.Les psychologuespen.
sent quele simplejeu de l'associationdes idées, des loisde
contiguïtéet de similarité entre les états mentaux, suffisent
à expliqueri'aggtutinationdes images,leur organisationen
concepts, et en concepts classés les uns par rapport aux
autres. Sansdoute, en ces dernierstemps,une théorie moins
simple du devenirpsychologiques'est fait jour. Ou a émis
l'hypothèseque les idéesse groupaientpas seulementd'après
leurs amnités mutuelles, mais aussi suivant les
rapports
qu'fttM ~tiennent nvrc t~ mmn'pmeo~ X~UHiuiuo,
quelleque soit la supériorité de cette explication,elle ne
laisse pas de présenterla classificationcommeun
produit de
l'activitéindividuelle.
Il y pourtant un fait qui, à lui seul, pourrait suffireà
indiquerquecette opérationa d'autres origines c'est que la
manièredont nous l'entendonset la pratiquonsest relative-
ment récente.Pour nous, en effet,classerles choses,c'est les
ranger en groupesdistincts les uns des autres, séparés pur
des lignesde démarcationnettementdéterminées.Dece
que
i'évo!utionnismemodernenie qu'il y ait entre eux un aMme
infranchissable,il ne s'ensuit pas qu'it tes confondejusqu'à
réclamerle droit de les déduire les uns des autres.Il y a, au

1.V.M&nstf!rher~,Np(<ty~j.p.fpf).)e/nt.
tt3: !).), M9eh'.
H. )'L'HK)U!tM – Ct.A~tt'tCATtOX.
KTM.MAt.'Si!. t'tttMt't'n'K!!:}:
fondde notre conceptionde la classe, l'idéed'une circons-
cription aux contours arrût~ et définis. Or, on pourrait
presque dire que cette conceptionde tu classificationne
remontepas au delàd'Aristote,Aristoteestle premierqui ait
proclamél'existenceet la réalitédes difïéreneesspécifiques.
démontre que te moyenétait causeet qu'il n'y avait pas d''
passage direct d'uu genre a l'autre. Piatonavait un bien
moindre sentiment de cette distinctionet de cette organisa-
tion hiérarchique,puisque,pour lui, tesgenresétaient.en u«
sens,itomogeneset pouvaientse réduiretes unsaux autres par
la dialectique.
Nonseulementnotre notionactuellede la classificationa
une histoire, mais cette histoireeiie-memesupposeune pré.
histoireconsidérable.On ne saurait, en e.llet,exagérerl'état
d'iodistinctiond'où l'esprit humain est parti. Mêmeaujour-
d'hui. toute une partie de notrelittératurepopulaire,de nos
mythes, de nos religions,est baséesur uneconfusionfonda-
mentalede toutes les images,de touteslesidées.IJn'eu est
pas pour ainsidire qui soient,avecquelquenetteté,séparées
des autres.Lesmétamorphoses, testransmissionsde qualités.
les substitutionsde personnes, d'âmes et de corps, ies
croyancesrelativesà la matérialisationdes esprits,à ia spi-
ritualisation d'objets matériels, sont des éléments de ht
pensée religieuseou du folklore. Or l'idée même de sem-
blablestransmutationsne pourrait pas naître si les choses
étaient représentéesdans des conceptsdélimitéset classé"
Le dogme cclm~1iell au la lraussuLslaLtiadiuu eat uue cùiàtir-
quencede
quence do cet état d'esprit et peut servir àc~en prouver
et peut h
uu~cuubt'-
généralité.
Cependant,cette mentalité ne subsiste pius aujourd'hui
dans les sociétéseuropéennesqu'à l'état de survivance,et,
mômesous cotteforme, on ne la retrouveplusque dans cer-
tainesfonctions,nettementlocalisées,de la penséecoitective
Mais il y a d'innombrablessociétésoù c'est dans !<;contr
étiologiqueque réside toute l'histoire naturelle, dans les
métamorphoses, toute ia spéculationsur lesespècesvégétales
et animales,dansles cyclesdivinatoires,lescercleset carré}:
magiques,toutela prévisionscientifique.EnChine,dans tout
l'Extrême-Orient,danstoute l'inde moderne,commedans la
Grèceet la Romeanciennes,les notionsrelativesaux actions-
sympathiques,aux correspondancessymboliques,aux in-
fluencesastraies~on seulementétaient ou sont très répan-
t.'AXSKK ~OOOUMfQL'K. )UU!.tM!!

dues, mais encoreépuisaient ou épuisentencorela science


collective.Or ce qu'elles supposent,c'est la croyanceon la
transtormatioMpossibledes chosesles plus hétérogènestes
unes dans les autres et, par suite. l'absenceplus un moins
complètede conceptsdéfinis.
Si nous descendonsjusqu'aux sociétésles moinsévoluées
que nous connaissions,celles que les Allemandsappellent
d'un terme uu peu vague les A'~«ffo<&<'< nous trouverons
une confusion mentale encore plus absolue'. Ici, l'individu
tui-méme perd sa personnalité. Kntre lui et sou âme exté-
rieure, entre lui et son totem, l'indistinctionest complète.Sa
personnalité et celle de son /W~'f.<tM~'«< ne (ont qu'un
L'identificationest telle que l'homme prend tes caractères
de la chose ou de t'animât dont it est ainsi rapproché.l'ar
exemple,à Mabuiag,les gens du clan du crocodilepassent
pouravoir le tempéramentduprocodile ils sonttiers, cruels.
toujours prêts à la bataille Chez certains Sioux.it v a une
sectionde ia tribu quiest dite rougeet quicomprendtesclans
du lion dos montagnes,du buMe,de l'élan, tous animaux
qui se caractérisentpar leurs instincts viotents;les membres
decesclans sont, de naissance,desgens de guerretandis que
les agriculteurs, gens naturellementpaisibles,appartiennent
à des clans dont lestotems sontdes animauxessentiellement
pacitiques
S'it en est ainsi des hommes, a plus forteraisonen est-il
de mêmedes choses.Non seulemententre le signeet l'objet.
'c nom d <!<pcr~nnc. t<'<ti<tx Pttes habitant! il y a unf
indifférenciationcomplète, mais, suivant une très juste
remarque que fait M. von den Steinen à propos des Ba-
kairis' et des Bororos,le « principede la ~K'~to ~/Mteof«
B
est prouvépourle primitif C'estde bônuefoique le Hororo
s'imagineêtre en personneun arara; dû moins,s'il ne doit
en prendre ta forme caractéristiquequ'une fois mort, dûs

Mf'<< <M
). Cf.BMtiitt). )/tt'<'M.M.?< <t''tM: /<<M~tM
.MM«'/)M-MM<t'ceM<MM</f,
iSXH, l, p. ))!.
el Gittcn.
S.Spencer J~~a/M.)"9' p.«)Tt't
\<f/;t-t'r"<tfit t-<'M~'«/
~n.
3. Hitddun, MM'<M«M/c' )''< )' 103.
4. tJOfiiKy,NfOMNH
.'<')t- X)T' Mf/ n//A'' «Mn'MM
.t)Mf). 7.7/<M~
)!M)6,)). ~08.
M':(a<i))etnent
CaM!he.
Anciens surt':Xi))t<)).
)"u)~i<tM
ti..Yt/Mf-t'~Mf)- r<'t)/a~B~<<'<K". M! p. 3!i.
H.tOOtMHfH'TM.MAUSS.–OLASHfMATtOMPHfMtTtVK)! tt

cette vie, ilest à cet animalce que la chenilleest au papillon.


C'estde bonnefût que les Trumajsont réputés être des bêtes
aquatiques. « t).manque à t'fndiennotre déterminationdes
senres tes uns par rapport aux autres, en tant que l'un ne se
mélangepas à l'autre Les animaux,leshommes,tes objets
inanimésont étépresquetoujoursconçusà l'origine comme
soutenantles unsavecles autres des rapportsde la plus par-
faiteidentité. Lesrelationsentre la vachenoire et la pluie,le
chevalblanc ou rouge et le soleilsont des traits caractéris-
tiques de ta tradition indo-européenne~;et l'ou pourrait
multiptiera l'infiniles exemples.
Au reste, cet état mentalne diffèrepas très sensiblementde
celui qui, maintenantencore,a chaquegénération, sert.de
point de départ au développementindividuel.La conscience
n'estalors qu'un flotcontinude représentationsqui se perdent
les unes dans ies autres, et quanddes distinctionscommen-
cent à apparaître, elles sont toutesfragmentaires.Ceciest a
droite et ceciest il gauche,ceciest du passéet ceci du pré-
sent, ceci ressembleà cela, cecia accompagnécela, voilà il
peu près tout ce que pourrait produire même l'esprit de
t'adutte, si l'éducationne venaitlui inculquer des manières ·
de penser qu'il n'aurait jamais pu instaurer par ses seules
forces,et qui sont le fruit de tout le développementbisto-
rique. Unvoittoutela distancequ'il y a entrecesdistinctions
et ces groupementsrudimentaires,et ce qui constituevrai-
ment une classification.
Bienloin donc que l'hommeclassespontanémentet par
tinc ourtcJe uecti~itc-Mtutctie,du J<jbu;t,JtiauuuJiUdUi; t<M
plus indispensablesde ta fonctionclassificatricefont défaut
a t'hnntanite~Usuffit d'ailleurs d'analyser l'idée même,de
classificationpour comprendreque 1 hommen'en pouvait
trouveren tui-métnelesélémentsessentiels.Uneclasse,c'est
un groupede choses orloschosesnese présententpasd'elles-
mêmes ainsi groupéesà l'observation.Nous pouvons bien
apercevoirplus ou moins vaguementleurs ressemblances.
Maisle seul fait de ces similitudesne suffit pas à expliquer
commentnous sommesamenésà assemblerles êtres qui se
ressenthtentainsi, à les réunir en une sorte de milieu idéal.
). /&<'<)).?).
C<d.nx). Pt- tf~M./ttt~i'M. Att~'tJtUt). Mt). – nitMfnnxn. t'm/McAf
?<««< tt'«f-M<M. tsao. p. <i!t). – JaUu!! von Kegetein. Mf t'o/Mm~c/tf
Mf«~fK~ <h'<-«'f;.M('Ht'ot-tf, in~t'hf/o-ty~t' f//o)u~tf. tMt.
)/AfX~HSt«;t<M.tM:)~')t.~M.HM

t'ntermudans des limites déterminéeset que nous oppotons


un genre, nue espèce, etc. Rien ne.nousautorise &supposer
~ue notre esprit, en naissant, porte tout (ait eu tui le proto-
type de ce cadre cicmontairede toute ctassincution, Sans
'toute, le mot peut nousaider à donnerplus d'unité et de coo-
tistance a l'assemblageainsi îorm* maissi le mot est un
moyende mieux réaliser ce groupement«ne fois qu'on en a
conçula possibilité, il ne saurait par tui-memenous eu sug-
~'rer t'idee.LD'unautr&cote. classer, ce n'est pas scutement
'o))!!tHuordesgroupes~c'est disposercesgroupessuivant des
relations h'es sp6ciaie~ Nous.nousles représentonscomme
coordonnesou subordonnésles uns aux autres, nous disons
'lue ceux-cifies espèces)sont inctusdans ceux-là(lesgenres),
<)ueles secondssubsument les premiers,tt en est.qui domi-
nent, d'autres qui sont dontines, d'autres qui sont indépen-
dants les uns des autres. Toute classificationimplique un
ordre hiérarchique dont ni te mondesensibleni notre cons-
cienceue nous ourent le modèle.Uydonc lieude se deman-
der oit noussommesallés techercher.Lesexpressionsmêmes
dont nousnous servonspour te caractériserautorisent a pr6.
sumer que toutes ces notions logiquessont d'origine extra-
logique.Nousdisons que les espacesd'un même genre sou-
tiennent des rapports de parenté; nous appelons certaines
cesses des familles; le mot de genre iui.memene designait-
il pas primitivementun groupe famiiia!.('«);)? Ces (aits ten-
dent à faire. conjecturer que le schémade la classification
«'est pas uu produit spontané de l'entendement abstrait,
mais resutted'uneeiaborationdanstuquettesontentres toutes
sortes
d'élémentst'trangers.
Bienentendu,ces remarquespretintinairesn'ontnullement
pour objet de résoudre te problème,ni même d'en préjuger
la solution, mais seulementde montrerqu'il y a là un pro-
bième qui doit être pose. Loin que t'en soit(ondeà admettre
commeune évidenceque les hommesclassenttout naturelle-
ment. par une sorte denécessitéinternede leur entendement
individuel,ou doit, au contraire, se demanderqu'est-cequi fi
pu les amenerà disposer leurs idéessouscette formeet où ils
ont pu trouver le plande cette remarquabledisposition.Cette
question, nous ne pouvonsmême pas songer à la traiter ici
dans touteson étendue. Mais,après l'avoirposée, nous vou-
drions réunir tin certain nombre de renseignementsqui sont,
croyons-nous,de nature à l'éclairer. Enenet, la seule manière
K. CUHKH)!tU – CLAMtFtCATiu~
KTM. MAt;S<. t'KtM)T)\'KS7

d'y repondreest de rechercherles classificationsles plus rudi-


mentairesqu'aient faites les hommes,afinde voiravec quels
clémentseiles ont été construites. Or nous allons rapporter
dans ce qui suit uu certain nombrede classificationsqui sont
certainementtrès primitiveset dont la significationgénérale
ne parait pas douteuse.
Cettequestionn'a pas .encoreété poséedans les termes que
nous venonsde dire. Maisparmites faitsdont nous aurons it
nousservirau coursde ce trayait, il en est qui ont été déjà
signalés et étudiés par certains auteurs. M. Bastian s'est
occupé,a maintesreprises, des notions cosmologiquesdans
leur ensembleet il en a assezsouventtenté des sortesde sys-
tématisation Mais)1 s'est surtout attachéaux cosmologies
des peuples Orientauxet à cellesdu moyenâge, énumérant
plutôt les faits qu'il ne cherchaità lesexpliquer. Pour c&qui
est desclassifications plus rudimentaires,M.Howittd'abordé
M. FraMr ensuite' en ont donne déjà plusieurs exemples.
Maisni l'un ni l'autren'en ont senti l'importanceau point de
vuede l'histoiredela logique.Kous verronsmêmequel'inter-
prétationque M.Frazer donne de ces faits est exactement
l'inversede celleque nous proposerons.

Les systèmesde classificationles plus humbles que nous


connaissionssontceux que l'on observedans les tribus aus-
traliennes.
Onsait quel estle typed'organisationle plus répandudans
cessortesdesociétés,(chaquetribu estdiviséeendeux grandes
sectionsfondamentalesquenous appelonsdes phratries Cha-
1.B<'fMWto </<w) .~«-~MNf/fM,avectt)MintcntSiiMt (Xi!7);Me<t/<'
tV~/w<tM3). utc.
S.KfOHHaro)andAMf-MHf )t.tt!8 ~f~f .Yo<M
(t8SO). onMe~M~~M')
C<aM ~<eMM<,ia .foxt'm~ </<e
o/' ~M//t<'o~«/<)jr/tc<t<
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(noui!dt~ign'"
fo<Mdoteaavaat cuttopuhtic~Uonpur )c<it)iti)t)''s
J. A.j'.).XVIII.p. M.
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dittoxtuettentent « Cecm'eittpMpMUcuUMf&ces tribus,mais
serencontre
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r<?satk'
desconfaeioni! itvc tciictassestmtnntonittk'!
m~rettab~'s dontil
8 O'Mt-t'.tM
)L'AXXÉK~OC)(fK)U)QUt:.
r
que phratrie, &son tour, comprend un certain nombre de e~ns.
c'est-u-dire de groupes d'individus porteurs d'un même totem.
En principe, les totems d'une phratrie ne se retrouvent pas
dans l'autre phratrie. Outre cette division en clans, chaque
phratrie est divisée en deux classes que nous appellerons ma-
trimoniales. Nous leur donnons ce nom parce que cette
organisation a, avant tout, pour objet de régler les mariages
une classe déterminée d'une phratrie ne peut contracter de
mariage qu'avec une classe déterminée de l'autre phratrie
L'organisation générale de ia tribu prend aussi la forme sui-
vante
<7fMM' M«f/n')t««tff</f Ctjt))<< )')'ttt')M.
.t – <)ttserpt'nt.
)')))ttTM))t
t
(7«M<' «Mf/n'MtMtM/f ()f ta chcoi))' f'tr.
C/<tM''M)M/<'tM<tHM/<'
.t. dM)(a))tt"Ut'"M.
PMtttT)))t:)t
Il (;t!t)t
– ()<'t't'j)"Uttt.
<7f).< x'n~'mtMW/fM' – <tt)t'ot'!)t'<tU.<'tr.)t'.

Les classes désignées par une même )ettr<' (A, A' et Il, M
sont ceues qui ont enh'c elles le connubimn.
Tous les membres de )a tribu se trouvent ainsi classés daos
~es cadres définis et qui s'emboîtent les uns dans les autres.
la f'<«M~aH ~M f~MM t'PpW/M~ ff/~ <X!M~fOM dëx
hommes,
DejaTtirCamerou avait remarque que, chez tml'a-ta-ttiis~. 2.
« toutes les choses de l'Univers sont divisées entre les divers
membres de la tribu « Les uns. dit it. s'attribuent les arbres.
quelques autres les plaines, d'antres le ciel. le vent, ia pluie et
ainsi de suite. Matheureusement.ce renseignement manque

<"itquestion Mn),u pta~ toix. t'uur <hit<')<-('i.)TM)r<. tuotos )t-sfuMtjtt'Mtt


«haen'ateMr)tjtpc))otachtSiieanc phrittrif. nous n.'tt)p)<t('M"0!t le pMMth't'
«tôt p<n'le )!<iK(jtt').
L'unité de la tct'tHtMt'togit' tt'ttthtt p)))s Kn'i)ula tOH<-
et lu
pr<!)t<!n!iiun fompaMisott ttefifints. « i-omit<)'<t)))<'UM. bien d'Mntt))"
<)M l'on 'Mnt'n'ttt uoe M.<pouf t(<ot''9<.u)n'tt)' (<'rt)tit)t')<')<h' si snMtt'n!
<'tnp<oyt?e.
1. Ce iicttfoff Mofcpti'so))))'))Uf i'")').!uni<'M)iu)) f)m' «"us eu)Mit))'')n)).s
<-om<f)« typiqutt. Htc <~tlu ptu~.xOx'raff.Mtt)!tfilinscet'tttin!!t'as ")) M la
trouve tju'attcn'e. Ici.les ch:.<!us ""t tt~'scians ft «'nt t'M)pttM'<'('
tot)itni')H('s
)<ar dt'; (;roup<-i<pm'eMtcxt!) )o<UMt)M.on ne tromc plus de phmtrif.!ni
le chiiiiM. Mt';n)f!. pour t'tn- tout H litil cc)))p)<').it faudrait ajnutt'rMHc
division en f:m)pc< tocaox <)Mitt' f.upMrpu~-i.tun't'tft ttn< <)iti<i'~<f)u
prudent.
R.A'o~tH w~f :f't-tAcjt .~A'fx-~MM/A n'fif~.J. /t. XtV. p. aSC.tt n'Mii)
RM dit d'aiUetxrsqu'i) ne s't~is't' <jncde.< Ta-tM-Ttm. Le)))tf)if<mp)": pti'm!-
dent Hteotiennt'tuut un )t'p')'')rit)U'.
UT M. HACSS. – t;f.AS~t-H:\T[OX!. )')tt!ttThK.< t'
K. OL-KKHKUt

deprécision.Onne nous dit pasà quelsgroupesd'individustes


divers groupes de choses sont ainsi rattachés Maisnous
avonsdes faits d'uootout autre évidence,des documents tout
à faitsignificatifs.
Lestrit'usde la rivière BetMugersont diviséeschacuneen
deuxphratries;or, d'aprèsM.fatmer. cettedivisions'applique
est divisée
également&.ta nature. « Toutela nature, dit-il,
ditesmaies
d'aprèstes noms des phratries'. Les chosessont
ou femeifes.Le soleil, la lune et lesétoiles sont deshommes
et des femmeset appartiennentà tette ou telle phratrietout
commeles Noirseux-mêmes < Cettetribu est assezvoisine
d'uneautretribu, celle dePort-Mackay.dans le Qaeenstand,
oit noustrouvonste .même systèmede .ciassiftcation. D'après
la réponse faite par M. Bridgmannaux questionnairesde
Curr,de Br. Smyth et de LorimerFison,cette tribu et même
les tribus votsinescomprennentdeux phratries, l'une appe-
tëe Yungarpo.l'autre Wutaroo.tt y Ilbien aussi des classes
matrimoniates;maisettesnc paraissentpas avoirattecMles
notionscosmotogiques.Aucontraire,la divisiondesphratries
est considérée.«commeune loi universellede la nature
« Toutesles choses, animéeset inanimées,dit Curr d'après
M. Bridgmanc,sont diviséespar ces tribus en deuxclasses
les choses
appeléesYungarooet Wootaroo" « !)s divisent Ils disent
entre eux, rapporte le même témoin (Br.Smyth).
sont
que iesattigatorssont Yungarooet que les Kangourous
\ootaroo. Le soleil est Yungaroo,la lune Wootaroo,et ainsi
desuitepour tes constellations.les arbres, les plantes,etc.Il
)-:tt-'ison « Tout dans la nature se répartit d'aprèseuxentre
les deux phratries. Le vent appartient ul'une,la pluie it
l'autre. Sion tes interrogesur telle étoiteen particulier,ils
dirontà quelledivisionf phratrie)elle appartient.
t.i.-n.).ot.)iU)'ff-it s'tw~ .<- ni'tn-)iti..<.
). Il s.-ntt)).) ).tn-t:j'cs
.-cM.
!Ut)t)')f{" c.-))e')~t il ~t ptus
'fu.Mtion Ma~
t'Mt).
t..t<in)i.)M'
.(«'une f);'jtftth<e. o"
t/autout-su suft 'ta 't'"t 'tc'-h~-it's. <)«'; tK'u.<t-etu~a.;m~ par~'nu
mnMu)t<:<<-)trnous <'n'v"t". K'ndre !U<
uhMtnfi. ')))))))<; nuU!' )'itv"
)-.<)<))) tc<mi. pourt'Mt. "t )"t!' at~otuttH-nt '-(air.. t~(.t-)uatii)tfm~
'(- f<"<'f'
)..mn~ fit suh-titati.jn .«tos ..). p~v'-Mir to tMteur. (nut'-< H)
.mm )tt!<<t'i't"ut''s sur ht ))'')K' <)'tjtutt'ut's.
.t" M~. X')'. )' !')))). Cf.
3. Patm'-r.)<f<
p. ~M.
4. Curr, .<'M~f/'«M nHtf, )t). )'. M.
Br. S~yU), r/ff .)&o<<M'" e/' )'<e<0).M()8XT v<.t. t. )'.
'). Mr"))) Hn~itt, ~MW/M'f" HM<<K'W«, Il. <<?.
'.AXX)!)-u<:)t)Lmi)<j~H.t!)U).)')Oî

Une telleciassitieationest d'une externe


simplicitépuis-
qu'elle est simplementbipartite. Toutesles chosessont ran-
gées dans deux catégories qui correspondentaux deux
phratries. Le systèmedevient'ptus complexequandce n'est
ptus seulementta divisionen phratries, maisaussi la dtvi.
sion en quatre classes matrimonialesqui sert de cadre à la
distributiondes êtres. C'est le cas chez les Waketbùradu
Queenstand-Nord-Centra). M. Muiritead,foton qui a habité
longtempsdanste payset observateurperspicace,a envoyéà
plusieursreprisesà MM.Curr et Howittdes renseignements
"ur t'orgauisationde ces peuples et sur teur
cosmologie,et
<-esinformations,qui paraissent bien s'étendre à plusieurs
tribus 1. ont été corroboréespar un autre témoin,M. Ci).
'i.
Lowe~.LesWakeibùrasont répartisen deuxphratriesMattera
et \utarù: chacuneest, de plus, divisée.en deux classes
matrimouiates.Les classesde la phratrie Matieraportentles
)tomsde Kurgiiaet de Baube: cellesde ia
phratrie Wntarù
sont appeléesWuagoet Ohù. Or ces deux phratries et ces
deux classes matrimoniales « divisent tout ,l'univers en*s
groupes « Lesdeux phratries, dit Howitt,sont MaUeraou
Wutheru fequh-aieutde Wùtarù);
coM~t«.~ tous les
objetssont i'un ou l'autre DemémoCurr La nourriture
mangéepar les Banbeyet tes.Kargitiaest appeléeMuiiera,et
cciiedes Wongooou Oboo( Obù.) est appetueWothera)'Wù-
tarù)'. Maisnous.trouvonsde ptus unerépartitionparciasses
matrimouiates.« Certainesclasses sont seules autorisées à
manger certainesespèces de nourriture. Ainsi les Banbey
sont restreintsà l'opossum,au kangourou,au chien,au miel
de la petiteabeille, etc. Aux Wongooestattribué
tcmou,te
handieoot,le canard noir, le serpent noir, le serpent brun.
Les Oboose nourrissent de serpents tapis, du miel des
abeilles piquantes,etc. Les Kargillaviventde
porcs-epics,de
dindons desplaines, etc. Deplus, à eux
appartiennentt'eau,
la pluie, le feu et le tonnerre. H y a d'innombrables sortes
t_U.-witt.
f~</M w,//<)~«,,
le.GI
n. a. 0(m~M,). x\'U).
Cun'ttM~-a/'nM
/iffc< t)) jt
r.~
le.
N(rIPR ~!(r'L .l. L. ~1'ttl. 1.,61 Il. a.
t..<«~ nt. p.S- Nousav.< .m);. M.Currquidit.ct-i-
«<(..e
d.n."nt par. t..) .t..).r.<si.,n.u.. n..u.-ntur.MMm
~t~p~ 0). W.t),m.)) ~ait fa<rai)).r.Ad. .Jtos Wonttù
dX Ob~
Wulh'llI,
tt. ttUMKMtitM)ft' M. MAUM.– <:t.AS!itF)(:ATtUMMMMtmt! tt

do nourriture. poissons,gibiersde poi) et deplume. daos ta


distributiondesquellesM.Mutrheadn'entre pas <'
)t parait y avoir, il est vrai, quelque incertitude dans les
renseisoementsrecueillis sur cette tribu. D'aprèsce que dit
M. Howitt, on pourrait croireque c'est par phratries et non
par classesmatrimonialesquese fait lu division.Huetïet,les
choses attribuéesaux Manbeyet aux Kar~iiiaseraienttoutes
Mattera~.Mais la divergencen'est qu'appareute et ''ite est
mêmeinstructive.Ku ett'et,la phratrie est le genre. ia classe
matrimonialeest l'espèce; or le nom du genre convieat à
l'espèce,ce qui no veut pas dire que l'espèceu apash: sien
propre. Memêmeque le chat rentre dans ia classe fluadru-
pède et peut être désignepar ce nom, leschosesde l'espèce
Kargilla ressortissentau genresupérieur MaUera(phratrie)
et peuvent,par suite, être diteseues mêmesMattera.C'est lit
preuveque nousu'avous plusaltaireà une simple dichotomie
des chosesen deux genresopposés,mais, dans chacunde ces
genres, il unevéritableinclusionde conceptshiérarchises.
L'importancede cette classificationest telle qu'elle s'éteud
iltous les faitsde lit vie onen retrouve lit marque dans tous
les rites princtpaux. Ainsi, un sorcier qui est de la phratrie
Mallerane peut se servir pour son art que des choses qui
sont égalementMattera Lorsde l'enterrement, t'echafaud
sur lequelle corps est expose (toujours dans l'hypothèseou

). Curr..)fM<)'«M<fK <(f<f,t)t. )'?. Ot)MUinijm't'u ~jUf<'ha')U'; )'ht.ttfh-


ottct~tiu.sfn~tc )<t
<'t)t)su)<tntt.'rfttttir' )''<nt)i')))tMf
')"i lui ~un) ! m)!iit)tri-
hufs.Or.n')))"Mumos n tf~t'tth'durCM )min). )'<!mito)tM< uin~iMHri)))h's
Munephmtnu"u&onu'-t<ih!i'; ont)j~n't)';)t":tttmt<')tm<'tf)-u tut~«ti))ue
et pursuitelu t'uttsotuttmtton'-n'-ttiut<ik'aux tf)-«up'!id'indh'idU!. aux-
')u<:)<ilsiutttuttt-ihu~. )'-fnitcontritir'-
Pcttt.t'-h-e, ei-t
')uinuui! mjtput' dt'<
AVaketbttra. un cas.'h:<-uthott«tta)i"n
t-oniititue-t-i) t-ituct)'- ')'- )'u')tt<.)t
tutcmi'jue pourh' f;MU))e totMt))i<)Mc cut'rHSj~'ndMxt ?XoM-ine ~urtuns h-
')im.P')Ut-<h'('MU!i!-iy u-t-itdanscuUK 'tb~enution ')))'')')')<; ')h))'
t;t't'<-ut'
pn'tation. Mt-t-uur
tuttjuurs aMs.-i
facilefnt)'-stx~tic~'s t'otnpt'-xes t'td'(tp)"<-
''i~tioM tm~i)ua)ui~e. Il est.Mt) '-)M.Ui<'n mn<Ht'')U)ttth!')ut!tt"-t"<L'tH:.
'fu))t)t)tnth-iMMaXfiM, tMt<t)))c<mx
<t'a)')'<i tju'ohn"Ms)h)))XH. fu)~t'opua-
~NH). te (tindot)dt'<buio-'xw. la
)'- kM)t!t'<))).)wtit< abuit)' t <'u« 'mimuu):
dontla consottunatuju <eh-ouvt! jus)'')))';)))))fr)))M<' aux dt'uxctiM'-t'h
domU<'
)))tttri)t)Ut)i)t)< tfhMtt')! c't~t.&-dit' Mux Kut-t:'U'''L thn))K'y
i<:f.ttowitt.«/mu« //«' .t<M<< <.<<M'' .jth'M<.J..). 1..Xtt.t'
Uowitt. Xoti''t!.s)u'
t'ahtn.'i'M/c<M<"M"' .)'M/<-H/w<t r''< J..). /XtH.
)..:n.i.
j. itewiU. «« .tMmf JfM/t-H~'HKr<-)'<'Mt<)M«'<M/ ~< X)U.
).. 43)!.n. 2.
3. HoWitt.('<)'<')M .t<M/<-«/f'«M<Mf'm~f-Sf;<t. 1.. X\'))). )'. :i;
~'M)-</ff)'.Yo~, J..). A X\'t)), le. tit n. X.
t2 t.<xx)!E!!M:tt)t.W!t~rf!.<9(tt-)'ne

il s agit d'un Maitera' « doit être fait du bois de quelque


arbre appartenant &ht phratrie MaHera ii eu est de même
des branchagesqui recouvrentle cadavre. S'it s'agit d'un
Banbe,on devra employerl'arbre a grande feuiiio car cet
arbre est Hanbe et ce seront des hommes de la môme
phratrie qui procéderontu l'accomplissementdu rite. Lu
mêmeorganisationd'idéessert de buseaux prévisions;c'est
eu la prenantcommeprémisseque l'on interprèteles songea,
que l'on détermineles causes,que ion définitles responsahi-
lités. On sait que, dans toutesces sortesde sociétés,ta mort
u'est jamais considéréecomme,un événementnaturel, dû a
l'actionde causes purementphysiques; elle est presquetou-
joursattribuée à l'influencemagiquede quelquesorcier,et lu
déterminationdu coupable fait partie intégrante des rites
funéraires.Or, chezles Wakeibnra,c'est la classificationdes
chosespar phratrieset par classesmatrimonialesqui fournit
le moyende découvrirla classeà laquelle appartient!e sujet
responsable,et peut-êtrece sujet iui-meme Sous l'échafau-
dage oit repose )e corps et tout autour, les guerriers apla-
nissent soigneusementia terre de telle façon que ia pluc
légèremarquey soitvisible.Lelendemain,on examineatten-
tivementle terrain sous le cadavre.Si un animal a passépar
là, on en découvreaisémentles traces; les noirs en infèrent
la classede la personnequi a causéla mort de leur parente
Par exemple,si l'on trouvedes traces de chien sauvage,on
sauraque le meurtrier est un Malleraet un Banboy car c'est
à cettephratrie et à cette classequ'appartientcet animai".
It y a .plus.Cet ordre logiqueest tellementrigide, le pou-
voir contraignantdeces catégoriessur l'espritde l'Australien
estsi puissantque, danscertainscas.on voittout un ensemble

t. ?;< – cf. )t.iu, /<f/). xv)t).p.<.).


i Hhwit), Un.'w.tt./tM~,f~,)
Mc/tf/i!.J. /t. XHf.)).)'.))x.1.
:).Cu<T..)tM~'a<«f«Ha<t',U).!7.<SinnnoirAV~tt):')aicittttjx! tut)t
n't't- !t
!.<')<), <jt)'i) tu~)))< il <-r~ifM
))tn-)--c).it-. .jn'itvet't'a
) (-)ctM)f.tt)tin
«tt
)t"i)'K'trgitta.
t. ttowttt. f~t .«wc /<)M/<-ff<«f<)
NfA'f/:<.J..). 1.. X)H.j). )!)) te. 1.
:i. Curr, JtM/f'<t<M«;th<-t'. Uf. ).. as.
M. Cut'r .-i<')f<tj)f!
tttf'nx- tu'intifotm't' M j)t'uj!'tj. ~uf ('fs itniuxtux i'uttt
hicn des tuh'ftt.s, et tju'its sont )c:! ttH'tttt's quo les Mttttt'rituroit
nresentet
« tu n<eartMest ttttfi).ue )t <tuc)f)uc )ncn)bn' <te )H tribu datM t'tichoHeati-
)))ont<HM<)m)<t<)t ) <U)innU. oMettMuuff(<mt-.)'i.t inctui. si c'cxt un Mt-pont
ta)'M.'anOttttt),ce x'Ta unOtmd. et )'«n n'tmrit tt)<'itfcchcn'))ci'f)ae)Ob)Mi
c'était «.
– t:US.<tfîCA'noX'! i'tttMtTH'KS t3
K. )));ttKtt~!t HT M. MAL'

d'actes, de signes,de chosesse disposersuivantces principes.


le
Lorsqu'une cérémonied'initiation doit avoir lieu, groupe
local qui prend l'initiative de convoquerles autres groupes
locauxappartenant au mômeclan totémique, les avertit en
leur envoyant un bâton de messagea qui doit appartenir à
)u mêmephratrie que l'envoyeuret le porteur'. Cetteconcor-
danceobligatoireparaitra peut-êtren'avoirriende bienextra.
ordinaire, étant donné que, dans presque toute l'Australie,
l'invitationà une session initiatoirese fait par un messager
porteur de « diabies (ou~MM-t'oaw, ft«'K<<MK, r~'t'K~ qui
sont évidemmentla propriétéde tout ie etau. et par conséquent
du groupe qui invitecommede ceux qui sontinvités<. Maisla
mêmerègle s'applique aux messagesdestinés à assignerun
rendez-vousde chasse et, ici. l'expéditeur,le destinataire, le
la couleur
messager, le bois du message,le gibier désigne,
dont Uest peint, tout s'accorderigoureusementconformément
nu principeposépar la classification Ainsi,dans un exemple
unObù.
ilue nous rapporte Howitt'.ie bâton était envoyépar
Par suite, le bois du bâton était en gydea, sorted'acacia qui
est de la phratrie Wùtarù donttout partie les Obù. Le gibier
animaux
représentésur le bâton était l'émouet le wallaby,
de la même phratrie. Lacouleurdu bâtonétait le bleu, proba-
Momentpour la mêmeraison.Ainsitout se suit ici, à la façon
d'un théorème l'envoyeur,le destinataire, l'objet et l'écri-
ture du message,le boisemployésonttous apparentés. Toutes
ces notions paraissent au primitifse commanderet s'impli-
quer avec une nécessitélogiqueL,
) ttuwin.M".SuMc .t'M/t'a/taff o/~f<«t~o«. J. Xt)t,
<.<'<-MtoMt<M
MS n. 2.Cr.~t. 1..XVIII, p)an.:hcXtV,fix.
V. desex''t))('t'dansllowilt,/&M., p. t3!
3 HowtX. JM~'a<Mf<M?e Sticks,J..1. XYU). )..
XVnt. XtV.lig. SS. '?.
4./AM..f. M'
S Muirh'tt't di).u.'<m-s<)fnt cctt<!
<tU': ')e ~rocmter
tttitnien: ustsui.
vie'~t-tMtribusvoisina. -A cesy~tf-odeWaMbùntily )"<
.ncnttiou<tcmttMherMssi)MM's.-itM ). M.K~th. &pr..pusdMP.t&.
de~Mitaku.)di.
des.\litukwrdi.dM\(.on!t)nuMtt.tnut~
des\aunumurru., voisines
des
toutesvu.itneitdes
t'itm t(te~Ketktdoon.
l'ittu, icsliulkuduon,
H'e~-C'M<M< Queens.
W~etbtrm MM<t;M
(t:</foo<o~c<!< «M<oM!f Me
~L.<. t. W)?. p.S-t.?. Cf.f'~<. Jt..S.< ~«~~< <897,.
d~ ,~H-i.un~)c~cs..ncd'inKn)ietif.nsa .mcma.res «.)..
<:)..quc de tribu..<t<t.vt~M re
.de ou. « toutela noun-itur.' la déposition t'.tttt-
i.M.bt-M «'<-<tc.. t'. <). t'nspnt.e~)p'ctcs de
t'itta Lostndividus 'if lit cta~ed.'AK'K))M)un)u n'!pem-f-ot tM)t<)({et-
<t.tdingojaun. du )).(itp.on jaun. b
t-i<!U.n< )c bandtcoot.
d)))do)td.~ bu)ii!!<'ns,
~) '.7. )' W""Kh"
H tHOt-M
t/~KX~sauMUMH~t'B.
Unautre système de classification.ptus complet et peut-
t~treplus caractéristiqueest celuioHles chosessont réparties
Monptus par phratries et par classesmatrimoaiates, mais
par phratrieset parctansou totems.«Lestotemsaustraliens.
dit Fison, ont chacun leur valeur propre. Quelques-uas
répartissent non seulement l'ttumanite,mais tout l'univers
en ce <{u'onpeut appeterdes divisionsgentittces t) y a
ceht une raison bien simple. C'est que si le totémisme
est, par un certain côté,le groupementdes hommesen clans
suivantles objets naturels (espècestotémiquesassociées),il
estaussi,inversement,ungroupementdesobjetsnaturelssui-
vant les groupementssociaux. « Le sauvagesud-australien.
dit plus loinle mêmeobservateur,considèrel'univers comme
lu grandetribu Mt'une desdivisionsde laquelleil appartient,
et toutes les choses, animéesou inanimées,qui sont de sou
groupesontdes parUesdu corps (&o;~co~o~f) dont il est
iui-m<!me partie. Elles sont absolumentparts de tat-meme,
comme MStewart le remarquehabilement'.
L'exemplele plus connude ces faits est celui sur lequel
M.Mson,Br. Smyttf, Curr,AndrewLang,Frazeront succes-
invomeatappelé l'attention Hse rapporte à la tribu du
Mont'Gambier.Les renseignementssont dus à AI. Stewart
qui a connu intimement<'ettetribu. Elleest diviséeen deux
phratries,appelées l'une Kumiteet l'autre Kroki; ces deux
nomssont d'ailleurs fort répandusdanstout le sud de l'Aus-
tratie on ils sont employésdans le mêmesens. Chacunede

)'ai);)Mfim<))t, )o tf'Hjf" n<'ir.Jf canard « abtiuftmxiutUttnt: otc.; aux


K<Mff<i)))t suHt int'*rdit<)o kon~ourou,te serpent tapis, lu carpe. io otnan)
it Ktc brune et & )!fru<vontr~.diverMi)esptccitd'oiMau<ptongouM. etc.;
aux ttanbani'cm~u,t'' M'fpentJNune,cortai))e captéedo faucon. uneMp~M
!t<!))«fro<)act. ?!uu<an)n< ici Mntout cas, un exemplodo cttMittHeation qui
~ten<t ttt tooins it un groupe 'Mtormm'?d'objets, &sat'oit'dux produits
do ttctMSM'.Kt)-<'tt''t'tm9ai<)fa(inn apour tno<Mecelledf))ttfibt) en quatM
''tMiies))Mtt'i)uonMt)).'s ou '<~rnupc!!pMd<"matfon;tni()uc!i eothme dit
Mtm auh'uf. M. Xfttt) ni' partttt pas avoir rceheMhë si cette divisio))
f'rtotxtititMUre~h' <)'" <-h<tii)". n~turette~.
). ~owA<f'«! ao'/A/«'offt.p. <C8.
~K/ p. )70.(~f.ttt-.S))tyth.~te)'<?<oe«!/1 «-/af-)a.t. p. M,quicmopMttd
''t signât'' t'in)))orta)t< <)'' M fatt sur teque), dit-ti. N i) y a beaucoup &
dire
:L)tt. S«t\)h..tAMt~<«Mo/ ) <e/or<a.t. 09. – fison et tiowitt. X<tMt<<tro'
t)Mt/A'«t't)«t.p. XiX:.\nd)'w )~nj;. ~<M. Cultes. /!<<j~teH.Tmd. fr..
ji. t~ –Fm~o'. !'o/<'Mt~tM. p. ?; Me 0«~«) «/' To~Mton in fo~M~/f~
<(Mw'.<)()?.p. SM. Curr, /t<M/t' /<ecf. (tt, p. 469. Notre o~pO!
!"t fait ')'!tpr<'i.<:Ut'r''t Fit<n)et !)'jwi)t.
KT M. MAt.< – (;t..M.~fU:ATMtX:. )')tHHH\R" t&
.m~M

ces phratries est elle-mêmediviséeeu cinq clans totfmiques


MfiliationutérineC'est entre ces ctans que les chosessont
réparties. Otaeun des ctans ne peut consommeraucun des
objets comestiblesqui se trouvent uinsi lui ~tre attribues.
« Unhommene tue ni ne mangeaucundes animauxquiappar-
tiennenttala mêmesubdivisionque lui-même ='. » Maitt,outre
ces espècesanimaleset mêmevégétâtes"interdites, a chaque
classese rattacheunemultitudeindéfiniede chosesd~toutes
sortes.
« Les phratriesKumiteet Kroke<Kroki~ sont chacunedh'i-
sées en cinq sous-classes(entendezclans totémiques;sous
lesquelles(sic) sont rangés certains objetsqu'ils appetient
<oomMM (qui sigaifiee/M~'jou M't'ttjjfo
'qui signifie«MM;.Toutes
les chosesde ia nature appartiennentà l'un ou n) autre d''
ces dix clans Curr nous indique, mais seulementà titre
d'exemptesquelques-unes des choses qui sont ainsi ces-
sées.
Le premierdes totemsKumite est celui du Muia~ou tuu-
con pêcheur; lui appartiennent,ou, commedisent r'ison et
Howitt, y sont iuclus ta fumée. ie chevrefeuiite, des
arbres, etc.
Le deuxièmeest celui du Ilaratigalou K'ticttn !)U(juei sont
rattachest'arbre &bois noir. les chiens,ie feu. la glace, etc.
Letroisièmeest celuidu Waou corbeau, sous lequel sont
subsumésla pluie, le tonnerre. t'éctair. la ~rete, les nuages.
etc.
Le quatrième totemest celui du Wita ou cacatoisnoir.
auquel sont rapportésla lune, les étoites,etc.
Eufin,au totemduKarato(serpentinottensif/upparticunent
le poisson,l'arbre à filaments,le saumon.le phoque,etc., etc..
Sur les totemsde la phratrie Kroki, nous avonsmoinsde
1.Cut-r.nt.p.46t.
Uson et ttuwtt), t.. t6'.).
3. Curr.tiï. )'. Mi!.
t. (;ufr.)t).p.4C).
S.Currditformettoment quecenesontt(u<'dM c)tent(')'
)i.Cetteexpression ne doit
pas fairt)c roir'' y ait unt hi'')Ttf'hi''
<)M'i)
<'ntfMtcitfhm!).L'ordre pas)uttX'mu
n'Miit c)t<'i!
Hmnt't <-))('/
Curr.K'"t'.
soivum Fiwn.
7.t.anomdechaînetott'tu'stpru)'Md)S <)u))t~)ix<)tnt't
«0tttfm'))p)iveut
<U)'e Me.Nuusl'omettons <huM )<tliste.
8. Cet ~c. indi~ao ()ae la liste dt' dtOifM i'ut~MHtccs n, .~)p!t'')it)ti):t-
tiv<
((t L'AK~t!<'tH!t<H.<'t)~Ct!H'M
lia
renseignements.Saus M'enconnaissonsque trois.Au totem
Werio (Arbreà thé) se relient tes canards, les wallabies,tes
poules, l'écrevisse,etc.; Mceluidu Mùrun (espècede racine
comestible'),le buzard.iedolvich (espècede petitKangourou), i,
tes cailles,etc.; ù celuidu Karaal(cacatoisblanc, sanscrête
le kangourou,le tauxchêne,t'été, le soleil, l'automne(goure
féminin),te vent (mémegenre).
Nous sommesdonc ici en présenced'un systèmeencore
plus conpiexequetes précédentset ptus étendu, t! ne s'agit
plus seulementd'uneclassificationeu deux genresfondamen-
taux (phratries),comprenantchacunedeux espèces(tes deux
classesmatrimoniales).Sans doute, le nombre des genres
fondamentauxest, iciencore,le même,mais celui desespèces
de chaquegenreest beaucoupplus considérable,car tes clans
peuventêtre très nombreux.Mais,en même temps,sur cette
organisationplus diCéreneiée,l'étatde confusioninitiatod'oit
est parti l'esprit humainest toujours sensible,Si ies groupes
distinctssesont multipliés,à l'intérieurde chaquegroupeélf-
mentairerègnela mêmeindistinction.Leschosesattribuéesà
une phratrie sontnettementséparéesde celles qui sontattri-
buées à l'autre; cellesattribuéesaux difîérentsclans d'une
mêmephratrie ne sont pas moins distinguées. Mais toutes
celles qui sont comprisesdans un seul et mêmeclan sont,
dans une large mesure,iuninerenciees.Ëtles sont de môme
nature; il n'y a pas entreellesde lignesde démarcationtran-
chées commeil eu existe entre les variétés ultimesde nos
classifications. Lesindividusdu clan, lesêtres de l'espècetoté.
mique,ceux des espècesqui y sont rattachées, tous ne sont
que desaspectsdiversd'une seule et même réalité.Lesdivi-
sionssocialesappliquéesà la masseprimitivedes représenta-
tions ont bien pu y découperun certain nombrede cadres
délimités,maisl'intérieurde cescadresest resté dans un état
relativementamorphequi témoignede la lenteur et de la dif-
ficultéaveclaquelles'estétabliela fonctionclassificatrice.
Dansquelquescas, il n'est peut-êtrepas impossibled'aper-
1.X'ttpr'M.f:un-.)''totM'u 'tudin<tt)n
~rait''<-)))! ()M.f-t.ttttpt-PMdttut
lese)KHM
j)<u')t)i ''cftaine!)
')uiy Mntt'!tUa';M<;s rit'-)M'<cooxxtihhM. Ce-.
Vttnatiunsn'ontriendu.Mtrj'renttxt.KUMs ~rum'ont AMUh.ftK'Ht estsou.
<ju'it
vontdinh-ito ded'it'-rminw quoite ptmni <-))nii<i!!
uxtM-tutxeftt est. t t)< <)))i
sontainsi t ')<K'it:es
MU& le dan.cuMo <tui ~ d
ort <:
t oh't))
i t toutte Kf"")"
?. M.)''i~'ndit'tuece totun) est)'-f-aMtob ooif.n'<t .-at).< nn''
jUnutp
tMren!'eignMN)''Mt:i
erreur.f:u' 'fuicopiesilllJllelll!!1I1 df M.Sk-WMt-t dit
blanc,f ')')'''st vmi~em)))a)))''t)t';nt
)'h)!<''xact.
H. UUnKMKtMt:T M. MAL'Sfi. – Ct..MStF)(;ATtOXtt'K)M)Tn'ES ni

cevoircertains des principesd'après lesquelsse sont consti-


tuésces groupements.Ainsi,dans cette tribu du Mont.Gam-
bier, ait cacatoisblancest rattachale soleil,t'été, le vent au
cacatoisnoir la lune, tes étoiles, tes astres de la nuit. H
semble que ia couleur ait comme fourni la ligne selon
laquellese sont disposées,d'une manière antititétique.ces
diversesreprésentations.Demême, le corbeaucomprendtout
naturellement,en vertude sa couleur, la pluie, et par suite
l'hiver, tes nuages, et, par eux, t'éctair et le tonnerre.
M. Stewart ayant demandéil un indigèneà quelle division
appartenait le taureau, reçut, après un momentde réflexion,
la réponsesuivante « tt mangede t'herbe,donc il est Boort*
werio.c'est-à-direduclan det'arbre à thé, qui comprendpro-
bablementtous tes herbageset les herbivores» Mais ce
sontta. très probablement,des explicationsaprès coup aux-
quellesle noir recourt pour se justifier li lui-mêmesa classi-
ficationet la ramener à des règles générâtes d'après les-
quellesit se guide. Bien souvent,d'ailleurs, de semblables
questions le prennent à l'improvisteet it se borne, pour
toute réponse, à invoquerla tradition. « Lesraisonsqui ont
faitétablir le cadre ont été oubliées,maisle cadre subsisteet
ou t'applique tant bieu que mal mêmeaux notionsnouvelles
commecettedu bœufqui a été tout récemmentintroduit'H.
A plus forte raisonne faut-ilpas nous étonnerque beaucoup
decesassociationsnousdéroutent.Elles ne sont pas t'œuvre
d'une logiqueidentique&ia notre. Des lois y présidentque
nousae soupçonnonspas.
Uncas analoguenousest fourni par les Wotjobattuk,tribu
desNouvelleGallesdu Sud,l'une des plusévoluéesde toutes
tes tribus australiennes.Nousdevons les renseignementsà
M.Howittlui-mêmedonton connaltlacompétence*. La tribu
est divisée en deux phratries, Krokitchet Gamutch1,qui,
dit-il, semblent eu fait se partager tous tes objets naturels.
Suivant 1 expressiondes indigènes,« tes choses appartien-

i. A<Mt</mcn«<t<<
j).)tiU.
A<«'MUf.
AttMt<«t'Ot, ft): p. )<i9.
3. f«W/«'f- MO<M0« //tf.<M~t-H/t«MCf<Mf.OM.J..t. XVH). )t. t!0 ft
MtV.
Ottvoit)a p~Mntu decet:nuuM
av': ceu!:deKrokia<.de Kumite
euiptoy~)) ttttriba
j))tr du prouvet~uUtenUcitt'decc
Mont-GtnxbiefitCfti
du Mttouvo
)!)'sMtncctassXtottiun'juis'; ainsi~ ut'dtM
pointsaussi''toign'~
J'undot'<mtr<
K.)hnKHEt)).–))ttM's'j';iu)..H')))-)UM.
itt ~AS'iKKSttKKth~t~MMmtS
cent aux phratrieso. Meplus. chaquephratne comprendun
certain nombrede ctans. A titre d'exemples,M.Howittcite
dans la phratrie Krokitctt tes ctans du vent chaud, du caca-
toisblancsanscrête,des choses(tu soleil,et, dans la phratrie
Gamutch.ceuxde la vipère sourde,du cacatoisnoir, du peti.
can'. Maisce ne sont là que des exemptes « J'ai donne.
dit-it, trois totemsde chaquephratrie commeexemples,mais
il y en a plus; huit pour les Krokitehet. pour tes Gamutch.
au moinsquatre' Or. te: classéesdaus chaque phra-
triesuntrépartiesentrett .sctansqu'ette comprend.
De la mémofaçonque la dtvision primaire (ou phratrie) est
de
partagéeen un certain nombre de divisions totémiques,
mêmetousles objetsattribués a la phratrie sontdivisésentre
ces totems.Ainsi chaque totem possède un certain nombre
d'objetsnaturelsqui ne sont pas tous des animaux, car iLya
parmi eux une étoile, le feu, le vent, etc. Les choses ainsi
cessées souschaquetotem, sont appeléespar M.Howittdes
sous-totemsou des pseudo-totems.Le cacatois blanc, par
exemple,en comptequinze et le vent chaud cinq Enfin ta
classificationest poussée à un tel degré de complexitéque.
parfois, à ces totems secondaires des totems tertiaires se
trouvent subordonnés. Ainsi la classe Krokiteh (phratrie;,
comprendcommedivisionle pélican(totem); le péticancom-
prend d'autressous-divisions(sous-totems,espècesde choses
classéessousle totem) parmi lesquellesse trouve le feu et le
feu tui-mëmecomprend, commeune sous-divisiondu troi-
sièmedegré,les signaux (faitsprobablement ùt'aidedu feu)".

). MOW'tt./tM/t~«tM ~W~ Mn/MMM. )Ht('yv/ //)''tt<'j?fM/.t <ft!


&))~M))KtM /M<tW<aH. (). <M3. Sttt.
Howitt.W(<:<f. t't<«-' .Ye<M. '-t< X\'))).p. ttt.
9.Uowitt.tt. 't.
4..4Mt<m~Mp~<<o~inN<'p<')-/ H~M)~«<< <M.3p.818.
5. t~termet;uemp)oientte!.in<<ividai qui contpoMnt cettesous-division
ttuaoan'hnpoursedésigneriixoitieexactement NousnousaverUMttni.
lesaulres
lesU11.4
)csun< tasMtros Vole$. J\'e/M.J..).
(~'M)'<Ac<' A. XVIII,
J. 1.X\'t)(.l.là. 1), – si
p. 66t). Si t'onveut
l'onveut
(n'oiruneid~;e<Mtcdo )a comptexit)' tte ccHectassintation, Hfaut
fneot'fy ajouterun autret'-Mment. les choMsnesontpas seulement
entrelesctftnsdu*
fep)n-tit's vivants. lestnod<.euxaussi,forment
mais dM
dansouionUeuri! totems leurschosesattribueM.
fropres.ptreot)!i<?f]uent
C'estceqa'onappelle lestotemsmortMire: Aini'iquandun Krottitch dn
totentNt~tt(tesoteit) tHMUft.H perd ~n nom. ilce~su ( i'~tfe
N(j;ttutpottf
devenir
do\'onir
Mitbaf;ftu't{r.Écorce
MiUltIgrt1I'gr. il
de
ticorct.' t'arbre
l'arbreM atteo
ullee(Mowitt.f«<'<Aer
Pui,ther
(110%vitt. MO~,
noteir,pour
J. A.L
XVMf. p. M).D'autrepart. entre)e<totems desvivants et ceux dos
morts.il t )" d'' d'~tt'ft'fancp. ))<ntrent dans le mKmesystt'ttte d«
<:)M!tif!<'ati"n.
K. t~MKMtnM Xt M. MA<!M. – ChMMMCATMMi~
ftMMtTH'M i9

Cettecurieuse organisation d'idées, parallèleà cellede ta


société.est, &sa complicationprès, parfaitementanalogue&
cetteque nous avons trouvéechez les tribus du Mont-nam-
bler: elle est analogue également&la divisionsuivant les
classes matrimoniales que nous avons observée dans le
Queeustand.et &la divisiondichotomiquesuivant les phra-
tries que nousavonsrencontréesun peu partout'. Mais,aprëa
avoirdécrit les différentesvariétésde ce systèmed'une ma
niereobjective,telles qu'ellesfonctionnentdansces sociétés,
il serait intéressant de savoirde quelle façonl'Australiense
les représente quelle notion il se fait lui-mêmedes rap-
ports que soutiennent les uns avecles autresles groupesde
choses ainsi classées. Nous pourrions ainsi mieux noua
rendre compte de ce que sont les notions logiquesdu pri-
mitif et de la manière dont elles se sont formées.Or, nous
avons,à proposdes Wotjoballuk,des documentsqui permet-
tent de précisercertains pointsde cette question.
Commeon pouvaits'y attendre,cette représentationse pré-
sentesousdes aspects diOerents.
Tout d'abord,ces relations logiques sont conçuessous la
formede relations de parenté plus ou moinsprochainepar
rapport à l'Individu. Quand la classificationse fait simple-
ment par phratries, sans autre subdivision,chacun se sent
parent et égalementparent des êtres attribuésà la phratrie
dont il est membre; ils sont tous, au mêmetitre, sa chair,
ses amis, tandis qu'il a de tout autres sentimentspour les
êtres de l'autre phratrie. Mais lorsqu'à cette divisionfonda-
mentales'est superposéela division en classesou en clans
totémiques,ces rapports de parentése dllïérenclent.Ainsiuu
Kumitedu Mont-Gambiersent que toutesles chosesKumites
sontsiennes mais celles-làlui tiennentde plusprèsqui sont
de son totem. La parenté, dans ce dernier cas, est plus
proche.« Lenom de phratrie est général,dit Howlttà propos
des Wotjoballuk le nom totémique est, en un sens, indi-
viduel, car il est certainementplus près de l'individuque le
nomde la moitié de la communauté(entendezphratrie) à
laquelle il appartient? Les choses sont ainsi conçues
t. Nouii docotul'action
laissons quepeutat'oireuo<!t division
desindi-
viduseen
vidu!) n f;r«upM sexuelsnettonMnt
Rl'ljUIIC~
sexueis diuëMnciëi!
cl!oluenl surladivision
su)-
diO'l!ronciés ta division
doschostt.4
de::chascs
.'nf~nre~. Mcependant. )&surtoutoù chaqueMMa sontotempfOpK. il
it
fit difncitoqno cetteinttuenfon'aitpas étéeon"i<MraMe.Xotti'nuttii
b or-
)MM)< &siHnaict- M.Pt-azer
)<ttjuesticnapr('<- (\ ~MHt'c~)t- )V,p.8fit).
?-/<./tf'<M«7/M. ~M< i8!3,p. 810.
2U ).<XKt!Ct<'f.U':f'~H.<BO)-t!'M

comme disposéesen une série de cercles concentriquesà


l'individu los plus éloignés, ceux qui correspondent aux
genres les plus généraux, sont ceux qui comprennent tes
chosesqui le touchent le moins; elles lui deviennentmoins
indiuerentes&mesure qu'elles se rapprochent de lui. Aussi,
quand eites sont comestibles, est-ceseulementles plus pro-
ches qui lui sont interdites'.1.
Dans d'autres cas, c'est sous la forme de rapports entre
possédants et possédésque sont pensées ces relations. La
diueronceentre les totems et tes sous-totems est, d'après
Howitt, la suivante « Les uns et les autres sont appelés
M<H(plurielde Mt)< qui signifietotem). Maistandis qu'un de
mes informateurs, un Krokitck, <'mp<MM~' son nom,,Ngaui,
au soleil (totemproprement dit), it possèdeBungill'une des
étoiles fixes (qui est un sous-totem)..<~Levrai totemle pos-
sède, mais it possèdelui-mêmele sous-totem » Demêmeun
membre du clan Wartwut (vent chaud). réclamait comme
« lui appartenant plus spécialement un des cinq sous-
totems, Moiwuk(le serpent-tapis)".A parier exactement,<?
n'est pas l'individuqui possèdepar lui-même te sous-totem
c'est au totem principat qu'appartiennent ceux qui tui sont
subordonnes.L'individu n'est là qu'un intermédiaire. C'est
parce qu'ii a en lui le totem (lequel se retrouve également
cheztous les membresdu clan) qu'il a une sorte de droit de
propriétésur.leschosesattribuéesà ce totem. D'ailleurs,sous
les expressionsque nous venons de rapporter, ou.sontaussi
quelque chose de la conceptionque nous nous oQorcions
d'analyser en premier lieu. Car une chose « qui appartient
spécialementà un individu est aussi plus voisinede lui et
le toucheplusparticulièrement
H est vrai que, dans certains cas, l'Australien parait se
représenter lu hiérarchie des choses dans un ordre exacte-
mentinverse.Cesont les plus éloignéesqui sont considérées
par lui commeles plus importantes. L'un des indigènesdont
). ~)u<haut Xi.noteà [<ru))u;<deta tribuduMoat-GtHubier.
f'<«'<Af<'
))"\vitt, «o/M.)')< p. ti),Hi.
Hf/)<'< < //t" «~M~ < </)<-.~N)<tMM;ffMt<M/ )8M. p. 8)9.
t. U textes <t)ti (ftuCL'detttM <'M)t:ft')tMtt <)U~tM )ttppU)'t!!du !it)U)!'toU:t)t
au tot'~m.
10b'III, non
11011
CI!II"dl/loloill
ct-nx <)u totom &à lu phratMf. Mttis,
ta pbrall'il!, <!videtnment, cos
aluis, é,'idolnmonl, ces dornijl/'s
(ternipM
ont dû t~tte con' us (le lu même n<anicru. Si nous c'avoox pas do tMt~ttqui
nouii Mn~ignent sjM'ciatement f.m- Cf )«)tt<t, c'est tfue tit phratrie ne jou<i
)))M~qu'un rAta cfTac< dans c' tri))0- ';t tient une muiodre p)a<'<i')<ttMte~t
pn~ccupations.
Ë. t))'HK)H:)MKTM. MAL' ':t~S-!tFt(:.n'K)XS)')ttMt'rtYH< ât

nous avous déjà part)',qui avaitpour totem le soleil (Ngaui)


et pour sous-totemuneétoile(Bungit)disait « qu'ilétaitNgaui,
non pas Bungit M'. Un autre dont nous avons égalementfait
mention, dont le totemétait Wartwut(veutchaud)et le sous.
totem Moiwuk(serpenttapis;, était, de t'avis mêmed'un de
t;<'scompagnons, Wartwut, « maisaussi pf«'<«'«eM~t< Moi-
wuk it n'ya qu'une partde lui qui soit serpent-tapis.C'est
ce que signifieégalementune autre expressionque nous rap.
porte M. Howitt.Un Wotjobattuka souventdeuxnoms. l'un
est son totem et l'autre son sous-totem.Le premier est véri-
tablement son nom,l'autre «vient un peu derrière M";il est
secondaireen rang. C'estqu'en onetleschosesles plus essen-
tielles a l'individu ne sont pas les plus voisinesde lui, ceites
qui (jeûnentle ptusétroitementusa personnalitéindividuelle.
L'essence de l'homme,c'est l'humanité. L'essencede t'Aus-
traiien est dansson totemplutdtque dans son sous-totem,et
même, mieux encore,dans l'ensemblede choses qui caracté-
risent sa phratrie. Il n'y a doncrien dans ces textes qui con-
tredise les précédents.Laclassificationy est toujoursconçue
de ta mêmemanière,sauf que les rapportsqui la constituent
y sont considèresd'un autre point de vue.

Il

Apres avoir établi ce type de ctHSsHtcation, il nous faut


chercher à en déterminer,autant qu'il est possible,la géné-
ralité.
Les faits ne nous autorisentpas à dire qu'il se rencontre
dans toute l'Australieni qu'il ait la rn~meextension que t'or-
gantsation tribaleen phratries,classesmatrimoniales et clans
totémiques. Sans doute, noussommespersuades que, si l'on
cherchait bien, on le retrouverait,complet ou altéré, dans
nombre de sociétésaustraliennesoù il est resté jusqu'à pré-
sent inaperçu; mais nous ne pouvons préjuger le résultat
d'observationsqui n'ont pas etu faites. Néanmoins,les docu-
ments dont nous disposonsdes maintenant nous permettent
d'assurer qu'it est on aet' certainementtrès répandu.
t. )t)UAhitUt,
).
(.st ûtt
f«~/«'<- ~o/<w. <')' p. Ct. ))!Ut'. )'' il y !t i'-i Mui\\ituk
syoonynt'' dcM'tiwuh.
3. XowiH, ttM.
82 L'A!<Xt!tt HMt.tUM
<iOt:h)t.<Mt~){.
Toutd'abord, dans biendes casou t'eu na pusdirectement
observenotre forme de classification,on a cependanttrouvé
et l'on nous signaledes totemssecondairesqui, commenous
l'avonsvu, la supposent.C'estce qui est vrai notammentdes
!!esdu détroit de Torrès voisinesde la Nouvelle-Guinée Bri-
tannique. A Kiwai, les clans ont presque tous pour totem,
<M<M)M<M'a) des espècesvégétâtes;l'un d'eux, t'arbreapatme
(M<p'<).a pour totem secondairele crabe, qui habite l'arbre du
mêmenom AMabuiag(ttesituéeà l'ouestdu détroit deTor
rès noustrouvonsuneorganisationdes clansen deux
phra-
tries: celle du petit ««yM(augùdsignifietotem)et cette du
grand <t)«jM.L'une est ta phratrie de la terre, l'autre est ln
phratrie de l'eau; l'une campesous te veut, l'autre vers le
vent; l'une est à l'est, l'autreà l'ouest.Cellede l'eau a pour
totemsle dugonget uuanimalaquatiqueque Haddonappelle
te~oe~-fKMf ~ah'; les totemsde l'autre,à l'exceptiondu cro-
codilequi est un amphibie,sont tousdes animauxterrestres
le crocodile,le serpent,le casoar'.Cesont là évidemmentdes
traces importantesde classification.Maisde plus,M. liaddon
mentionneexpressémentdes « totemssecondairesou subsi-
diaires proprement dits le requin à tête de marteau, le
requin,la tortue, le rayonà aiguillon(<t(<~ray)sont rattachés,
à ce titre, à la phratrie de l'eau; le chien, à la phratrie de la
terre. Deuxautres sous-totemssont,en outre,attribuésà cette
dernière; ce sont des ornementsfaitsde coquillagesen forme
de croissants'. Sil'on songeque, dans ces ties, le totémisme
est partout en pleine décadence,il paraitrad'autant ptuslégi-
timede voir dans ces faits les restesd'un systèmeplus com-
plet de classification.– It est très possiblequ'une organisa-
tionanaloguese rencontreailleursdans le détroitde Terreset
à l'intérieur de la Nouvelle-Guinée. Le.principefondamental,
la divisionpar phratries et clans groupéstrois partrois, a été
constatéformellementà Saibai(liedu détroit)et à Daudaiv.
<.)t)tddon. ~<«/~MM/< LondfM, MO).;).<?.
2.OnMtt(teput~ liaddon(MM<< MMM<em. p. 13.et Me t-/A«o~<M
<<-H~.<-M !-< o/-y«t-)t-w a/-
?<-««<.~t. < X)X.p.38)quel'uunercn.
<tMtffde tot<;t))«!<)tM
(taudanstexliesderOuestetnoM <)an)!
cellesde
Clial. ·
:t. )t)tddon.
//e<M/
~Mf~ffft.
p. )?. M<u~h-~xutx!!
< «oui.')<jt«mtM
auxx
phfatfiM nesont pas doxn'~ purM.Maddun.
t. M'uMon. ~M.. p. )3S.Cf.W.Il. Mvcf).J MM<~c~fe< <f<-<~<o/
c~ee/t/t~.Mh-J. J. iXOO, p. H«t suh.
H. Outtdon. op. t.'t/ p. )'?).
tt. ttUHKHMtt KT M. MAUSit. – tit.AMtffCATtOX~ t'tUMtTtV)!< M

Nousserionstentésde retrouver des traces de cette même


dassUicationaux lies Murray, Mer,Waier et Dauar'. Sans
entrer dansle détail de cette organisationsociale, telle que
nousl'a décriteM.Hunt, nous tenonsà attirer l'attention sur
)c faitsuivant.Uexistechezces peuplesun certain nombrede
totems.Orchacun d'euxconfèreaux individusqui le portent
des pouvoirsvariéssur diuérentes espècesde choses. Ainsi,
les gensqui ont pour totem le.tambouront tes pouvoirssui-
vants c'està eux qu'il appartient de faire la cérémoniequi
consistea imiter les chienset à frapperles tambours; ce sont
eux qui fournissentles sorciers chargés de faire multiplier
les tortues, d'assurer la récolte des bananes, de devinerles
meurtrierspar les mouvementsdu lézard; ce sont eux enfin
qui imposentle taboudu serpent. On peut donc dice avec
assezde vraisemblanceque du clan du tambour relèvent,à
certainségards, outre ie tambour iui-méme, le serpent, les
bananes,les chiens,.les tortues, leslézards.Toutesces choses
ressortissent,au moins partiellement,à un même groupe
socialet, par suite, les deux expressionsétant au fond syno.
nymes,à une mêmeclassed'êtres*.

LamythologieastronomiquedesAustraliensportela marque
de ce mêmesystèmemental. Cettemythologie,en efïet, est,
pourainsidire, mouléesur l'organisationtotémique. Presque
partout les noirs disent que tel astre est tel ancêtre déter-
mine*.Hest plus que probablequ'ondevait mentionnerpour
cet astre, commepour l'individu aveclequel il se confond,à
quellephratrie,à quelle classe, à quel clan il appartient.Par
cela même,il se trouvaitclassé dans un groupe donne; une
parenté, une place déterminéelui étaient assignéesdans la
société.Cequi est certain, c'est que ces conceptionsmytholo-
gitluess'observentdans les sociétésaustraliennes où nous
). ttuut.M/OM~m~/tica~ MoteoOM f/teJtM~-a~ Mftfxt'.J. t.. ))uuv.
t'hn!,t. p.Sotsuh'.
Nous teniuns d appeler t'aHenttunsurMfait,)wec<}a'it nousfournit
CoMMion d'unuremarque t'artoutoùl'onvoitun clanouune
t;Mt)<!f&)e.
K)M)MrM! reHsMUM ciceMor destM~'oirima){ico-t'eU({tenx
surdMeiiptceit
dfchoMs (MtMrentes.ilestlégitimodoMdentMder e'i)n'ya paslà t'indico
d'anoancionne ct)iS!!itic<ttinn
<tth'i))tmn)<'e
it )(MU()c !i0t:it[
cesditMrentes
d't'h'f!).
ci-peco!)
3.U;sdoeutxents surcosujet!ionttMtt'itxeut
ttombt'cuxquenousnetes
ritons toa! Cettemytho~gte c<.t.mt-moteHetnent que,tou-
d6vetopp<5c
vint.lesËttropeCM ontcru'tuo)t'sastres<;t<m!ttt
tes&nM!i desmorts(V.
CMn-, ).p.235.p. M3 tt. p. tï!) nt. p. î:i).
t-'AtSëE iiMMEOCïQFK. <'mt.tt)OÏ

avous trouvé, avectous ses traits caractéristiques,la ctassi.


ficatioudes choseseu phratrieset en clans; dans lestribus du
Moat-Gambier. chezles Wotjobatiuk,dans les tribus du Nord
de Victoria.« Lesoleil, dit Howitt, est une femmeKrokitch
du clan du soleil, qui va chercher tous les jours sou
petit
garçonqu'elleaperdu Guujit(t'etoiie Fomathaut)(ut,avant
de monterau ciel,un puissant cacatois blancde lu
phratrie
Krokitch.H avaitdeux femmes,qui, naturellement,en vertu
de la regte exogamique,appartenaient à la
phratrie opposée,
Camutch.Etiesétaientdes cygnes~probabtemeatdeux sous-
totemsdu pélican).Or ellessont. eites aussi, des étoiles'. –
Les Woivorung,voisinsdes \otjoba!)uk croient que
Bungit
(nomde ia phratrie)est mouteau ciel dans un tourbillonavec
ses fils qui sont tous des êtres totémiques(hommeset ani-
mauxà la fois);il est Fomathaut,commechezles
Wotjobaituk.
et chacunde sesfils est une étoile'; deux sont i~ et
io de
la Croixdu Sud. Assezloinde là, les Myeooioondu Suddu
Queensland classentJes nuages de ia Croix du Sud sousle
totem de l'émou; ia ceinture d'Orion est pour eux du chtn
Marbariogal.chaqueétoile filante du clan Jinbabora.Quand
unede ces étoilestombe,elle vient frapper un arbre Gideaet
elle devient un arbre du n~me nom. Ce qui
indique que cet
arbre était lui aussi eu rapport avecce m~meclan. La tune
<'stun ancienguerrierdont on ne dit ni le nom ni lu classe.
Le ciel est peupléd'ancêtresdes temps imaginaires.
Les mêmes classificationsastronomiquessont eu
usage
chez les Aruntas, dont nous aurons il reparler tout a l'heure
d'un autre pointde vue.Pour eux, le soleil est une femmede
la classematrimonialePanunga,et c'est la
phratrie Panunga-
Huitharaqui est préposéeà la cérémoniereligieusequi le cou-
cerne fi a laissésur la terre des descendantsqui continuent

1.Ou~M/<-a<Mo
.V«/;<M<-
.)/<-«.). x\').p.M.j,.
Hf'witt. On tAf ui<.f/)-<)<;OH
o/ ~«' A«tWft ~)t-m/'«'.<, J..). .t);,
note 1. Cf. ~«'«'< .Yo~ft, ) te.. ~). XVUt. j,. M, “.
3. f«'io' Ne/<'< et). J. J. XYtH. ),. 6)i.
4./AM..j).S9.Cf.là.6: n. S. )).ofi-)).)t)dt-)tt :t)).\.i)~).i~t., .tuht
nMin.
~<W..)).6K.
0.V.f'M)m'!r.at)i'')utitr.~t. L.XIII.il.iii):2''t.
T.Lei(indit'idus
<jui fontlu f~t'cntotoMfiuh'cnt.pourla plupart.<tn)d"
cettephriUrif.V. Spox'rrt-t ):!))<;)).
A'M~n-7'«'t<'<
&<n!<.t«;t/)-afta,
p. S6t.
H.)t')t);))t.:tMETM.MU;.<–CLASOt'tCATtOX'-t'tttMtTh'E't
M
à se réincarner' et qui formentun clan specia).Maisce der-
nier détail de la, tradition mythique doit être de formation
tardée, Car< dans la cérémoniesacrée du soleil, la role
prépoadôrantestjoue.pardesindividusqui appartiennentau
groupe totemiquedu « bandicoot « et à celui du. « grand
lézard M.C'est donc que le soleil devait être autrefoisune
Panuuga,du ctundu ba~dicoot,habitant sur le terrain du
grand lézard.Noussavons,d'ailleurs, qu'il enest ainsido ses
9mu)'s.Or elles se confondentavec lui. H est « )eur petit
enfant", « leur soteiia ensomme,ellesn'en soutqu'undédou-
blement. –Latuneest, dans deuxmythesdifférents,rattachée
au clan dei'opossum.Danst'un d'eux, elle est un hommede
<;eclan' dansl'autre, elleest eite-memo, maiseHea etccnie-
\'6oà un hontmeduciuu et c'est ce dernier qui lui a assigne
sa route.Onne uousditpas, i! estvrai, de quellephratrieelle
était. Maisle clan impliquela phratrie, ou du moins!'impii.
'[uaitdaHsioprincipechezles Aruntas.–Det'etoiiednmatin
Mus savonsqu'elleétait do la classeKumara; ellevaseréfu-
gier tous lessoirsdansune pierre qui est sur leterritoiredes
Ilgrands MzardSM aveclesquelselle semble etreetroitemeHt
Hpparentee'.Le feu est. de même, intimement t'attacheau
totem de l'euro. C'estun itummede ''e cian qui t'a dccouvert
dans l'animaldu mêmenom

Enfin,dans bien des cas ou ces classificationsnesont plus


immediatenteutapparentes,on ue laisse pas de les retrouver.
mais sous une (ot'tueditïet'eutede celle que nousvenonsde
décrire. Des changementssont survenus daus ta structure
sociale,qui ont aitere l'économiede ces systèmes,maisuo))
}usqu'ata rendre comptôtemeutn)cconaaissab)e. D'aitieurs,
ceschangcmeutssontenpartie dos a ces cinssi<!cations elles-
metneset pourraient8uMre:'<tes dece!er.
Ce qui caractériseces demieres. c'est que lesidéesy sont
v
~rsaniscessur un MtHdeieqotestfounnpar la société.Mais*
uue fois que cette ot'~aoisatioude ta meutatitecottective
c.tiste,elle est susceptibicde reagirsur sa causeet de contri-
). Uft!<!ti)'jU)'. t' Anuttft~.
))'))n' t'~ff)trcitM'tHtatiutt
nnisson''t!
<')t'tt[u~
.f.')'t's))t'i(.
'f'UttMttc.'tr.'
nnOti'jUt'
t.U'')f<;t'ioff<i;.
/A«/ j).~it.
:).74K/)..U6u.
t. MM.. ;). !?). in {!<)<
S. /M. ).. ;tt.
~6 L'tXX)tBMcmLûU)t)M.~Mt-t)Mg

buer à la modifier.Nousavons vu comment les espècesde


choses,cesséesdans un clan, y serventdetotemssecondaires
on sous-totems;c'est-à-direque, à l'intérieur du ctau, tel ou
tel groupeparticulier d'individusen vient, sous l'influencede
causesque nous ignorons,à se sentir plus spécialementen
rapports avec telles ou tellesdes chosesqui sont attribuées,
d'une manièregénérale,au clan tout entier. Quemaintenant
celui-ci,devenutrop volumineux,tendeà se segmenter,et ce
sera suivant les lignes marquéespar la classificationque se
fera cotte segmentation.Il faut se garder de croire, en enet,
que ces sécessionssoient nécessairementle produit de mou-
vementsrévolutionnaireset tumultueux.Le plus souvent,il
semble bien qu'Us ont eu lleu suivant un processusparfai-
tement logique.Déjà, dans uu grand nombre de cas, c'est
ainsi que les phratries se sont constituées et partagéesen
claus.Dansplusieurs sociétésaustraliennes,elless'opposent
l'uneà l'autrecommeles deuxtermesd'une antithèse,comme
te blanc et le noir', et, dans les tribus du détroitde Terres,
commela terre et l'eau de plus, les clans qui se sont formés
à l'intérieurde chacune d'eiies soutiennentles uns avecles
autres des rapportsde parenté logique.Ainsi, il est rare en
Australieque le clan du corbeau soit d'une autre phratrie
que celui du tonnerre, des nuages et de l'eau". De même.
dansun clau, quand une segmentationdevientnécessaire,ce
sont les individus groupés autour d'une des chosesclassées
dans le clan qui se détachentdu reste, pour formerunclan
indépendant,et le sous-totemdevient un totem.Le mouve-
ment une foiscommencépeut, d'ailleurs, se poursuivreet
toujoursd'aprèsle mêmeprocédé.Le sous-clanqui s'estainsi
émancipéemporte, en efïet, avec lui, dans son domaine
idéal, outre la chose qui lui sert de totem, quelquesautres
qui sont considéréescommesolidairesde la première.Ces
choses, dans le clan nouveau,remplissentle rôle de sous-
totems,et peuvent, s'it y a lieu, devenir autant de centres
autour desquels se produiront plus tard des segmentations
nouvelles.
).V.t))a<thMt.p. t7.
V.plus)Mtut.p.
3.0))s'<!n
<;u)tV!nn<'t~
<;ndudiwt)Miiiitcs<to<;hms m)phmtt'iM.
rtiptrti!!
fjOC M.Uowitt d'tOno dansses~0<MOM</? jMtM~MH MfMM Sjj~MM,
J. Xt),
p.<t$.' hn!<s esfw<At)'
.Vo/~MK <Ae ~htt~aH.etc..J. /t.
XVUt. p.M !i.). et .titM~Mf«-~OM ~m~C~mSM<<m<, MM..
Xtt.p.i)K,.
X. MMKHKtM
ET M. M. –' t:t.A!MH'tC.HJ'Xt
t'MNfm'KS 3?
Les Wotjobattuknous permettentprecisémeutde saisir ce
pttéuomene.sur le vit, pour ainsi dire, dans ses (apports
avec la ctassiucation P'apt'es M.Mowitt.ua certain nombre
de sous-totemssont des totems en voiede formation Us
conquièrent une sorte d'indépendance'. Ainsi, pour cer-
tains individus, le pétican blanc est un totem, et le soleil un
sous-totem,alors que d'autres tes classenteu ordre inverse.
C'est que, vraisemblablement,ces deux dénominations de-
vaientservir de sous totemsa deuxsectionsd'un clan ancien,
dont le vieux nom serait « tombé et qui comprenait,
parmiles choses qui lui étaient attribuées, et Je pélican et le
soleil.Avecle temps, les deux sectionsse sont détachéesde
leur souchecommune l'une a pris le pélican commetotem
principal, laissant le soleil au second rang, alors que l'autre
faisait le coutraire. Dans d'autres cas, où t'OMne peut pas
observeraussi directement ta manièredont se fait cette seg-
mentation,elle est renduesensible par tes rapports logiques
(lui unissententre eux les sous-clansissus d'un mêmeclan.
Ou voit clairement qu'ils correspondentaux espèces d'un
tnéme genre. C'est co que nous montrerons expressément
plusloin, à propos de certaines sociétésaméricaines
Or it est aisé de voir quels changementscette segmentation
doit introduire dans les classifications.Tant que tes sous-
ctans, issusd'un mêmeclan originaire,conserventle souvenir
(le leur commune origine ils sentent qu'ils sont parents,
associés,qu'ils ne sont que les parties d'un mêmetout; par
suite, leurs totems et les chosesctasséessous ces totems res-
tent subordonnés,eu quelque mesure,au totem commundu

). C'Mt
l. C'ost
)t)t''tnf
wi~me ti<
tcc
co puint
paintdf
rlevuouxcluail'
vueext:htsit'<)MC
tlovrïlltt);tu')iu
yuotto\itt uelurüvtloaes Wotjo-
lVoljo·
etc'estceUot!<))!'n')Mt)ttion
ttattntf, 'iofttisttnt
<tUi, qu'une)n<\)M e~fcpdu
<;)MM!!a
t<M)Mt le cttfMH't'c(fut)totemettantôt<'e)ut d'unsous-toteM. a
n'ndudtnfcitN t)H'on<!Htuti')n't'ttMtableauexact'fost:t)tn!!et destotottti..
i. fM)-<Af<Vo/<'<f.
<;<<p. ? et t.artoatCt.
N..tM<)'M<<a«Ct'oM/) He<«<<o<M, in ~!ppft'</h'S'i/A. t'M/ 1883, p. 818.
t. t'M)-</«-)'.o/e<, (). Kt. 6t, 39.
!i.V.)))tt<
tuitt,p. K. Cuttc<e){))M)tttttiu)) et les tt)otfi<ic<ttio)ti!
')t)i
onf(''<t))tM)t l a dM
dtn)'. ))Mnt)t;)))<i totcatsot 'tesiioue-tutcu)~jtennMttfttt
))tiut.)'tM<t't"f)ttit)uer
unut)arti':u)CLfite
int<!r':Mtntud'M!!<yat('mc!! sociaux.
<tnmit que,''H.~Uiittittx! sonttf~ ({unoMtentent
lestot-'M);)
Mutatxttteut,
ftu-iMtinmux,bo~ucuap plus~t'outintdosohjct!! Onpeutc)'oh''i
i)t)t))it)«'
<)UM toMétaientc)nj)<T)nte!i
prin)itive))ft))tt au txon'tcattim~). Maiitiout
<'Miitutoospt'!)nttihse trouvaient (teKohjet!tinanimé<)ai,p<n'
c))Hi«;:i
do
suite M.'j~xjttttttioMtt,
(ini<i~tttpa)')!tf<:
pt~Mtusau tttOK<tet~tt))nN)n'ijt''i.
)MtUt.
28 L'AXXt!f!~0<:)0).m!K'LE.)fM)-t"t)2

clan totai. Mais,avec le temps, ce sentiments'eiîace.L'imK-


pendancede chaquesection augmente et thit par devenirune
autonomieeompiete.Les liens qui unissaienttous ces clans
et sous-clansen une mêmepin'atrie se détendentencoreplus
aisémentet toutela sociétéfinit par se résoudreen une pous-
sière de petitsgroupesautonomes,égauxles unsaux autres,
sans aucune subordination.Naturellement.la ciassi(!cation
se modifieeu conséquence.Les espècesde chosesattribuées
u chacunede ces subdivisionsconstituentautant de genres
sépares, situéssur ie mêmepian. Toutehiérarchiea disparu
Onpeut bienconcevoirqu'il en reste encorequelquestracet
at'iatérieur de chacunde ces petits clans. Lesêtres, rattachés
au sous-totem,devenu maintenanttotem, continuentà etrf
subsuméssous ce dernier. Maistout d'abord ils ne peuvent
plus être bien nombreux,étant donne le caractèrefraction
naire de ces petits groupes.De plus, pour peuque le mouve-
ment se poursuive,chaquesous.totemfinira par être ciev6 il
la dignité de totem, chaque espèce,chaque variété subor-
donnée sera devenue un genre principal. Alors,l'ancienne
ciassiticationaura fait place il une simple division sans
aucune organisationinterne, à une répartitiondeschosespar
tètes, et non pluspar souches.Mais.en mêmetemps,comtne
ellese fait entre un nombreconsidérablede groupes,elle se
trouveracomprendre,à peu près, l'univers tout entier.
C'estdans cet état que se trouvela sociétédes Aruntas.JI
n'existe pas chez eux de classificationachevée,de système
constitué. Mais,selon les expressionsmêmesemployéespar
MM.Spenceret Citien, « en fait, dans le paysoccupépar les
indigènes,il t)'y Il pas un objet, animé ou inanimé qui t)f
donnesonnom à quelque groupe totémiqued'individus'
Nous trouvonsmentionnéesdans leur ouvragecinquante-
quatre espècesde choses servant de totems a autant de
groupestotémiques et encore, commeces observateursne
sesont paspréoccupésd'établireux-mêmesune listecomplète
de ces totems,celle que nousavons pu dresser, eu réunis-
sant les indicationséparses dans Jeur livre, n'est certaine-
ment pas exhaustive Or,la tribu des Aruntas est certaine-

). ~<7/yt-<-
y~.t c/'cm~ ~tM~-H/w. L'~t<)-<<,~Mtt. m.
3. N~usffoyons n'n'treserviceentt!)iro<)MMMnth'iceHe)Mt')t:t)ettuc
noust'at'oniir<K;on!itituea.
Mioncnt<'t<')N.
nuusw xuhunsau''unurtttu
'fansnotret'nuntemttot) tf
)ovent, i'Mau
.iotti). uunuaffe()'.t )2j.)Mntt.
ta t'hfni))'')rf<c/)< )<-kitttpuuma,h- )'~)'<).t'eatou.)MXcur)ttt){<'it
K. t)t:n):UKtM m' M. mc~. Mf.À~t'tM~'nuxs ~tttt'rtVf:~ ?

ment une de celles où le processus de segmentation s'est


poursuivi presque jusqu'à sa plus extrême limite car, par
fuite des changements survenus dans Ja structure de cette
société, tous les obstacles, susceptibles do le contenir, ont
disparu. Sous t'inituence de causes qui ont été exposées ici
même', tes groupes totémiques des Aruntas ont été amenés
très tôt &sortir du cadre naturel qui tes tenait primitivement
enserrés et qui leur servait, en quelque sorte, d'ossature;
c'est à savoir le cadre de la phratrie. Au lieu de rester stric-
tement localisé dans une moitié déterminée de la tribu,
chacun d'eux s'est librement répandu dans toute l'étendue de
la société. Devenus ainsi étrangers à l'organisation sociale
rugutiere, tombés presque au rang d'associations privées, ils
ont pu se multiplier, s'émietter presque à l'infini.
Cet émiettement dure même encore. Il y a, en enet, des
espèces de choses dont te rang dans la hiérarchie totémique
est encore incertain, do l'aveu même de Spencer et Giiten
on ne sait si ettes sont des totems principaux ou des sous.
totems C'est donc que ces groupes sont encore dans un état
mouvant, comme les clans des Wotjoballuk, D'un autre coté,
entre des totems actuellement assignés à des clans indépen-
dants, il existe parfois des liens qui témoignent qu'ils ont
dû primitivement être classés dans un même clan. C'est le

(p. HO),t'aigte faucon, tectonka (fruit comestit)))').une esp'-code manne.


le chat sauvage, t'imattura (espècedo botbe). la chenittodu papillon ton):i-
cntno. te bandicout, la manne ttpiria. la fourmi & miel. la f;<'uitie, ht
haie ehanhuna, to prunier, le poisson trpungu, l'opossum, le cttien sau-
vaso. t'euro (p. 177et suivantes), le lictlt faucon (p. 29!). le seront tapis
la gmndc chaave'sourh blanche <p.!)()().
(p. !!M).t<tpetit'' c))«t<i)tc. !?)). ta
iiomen''e du f(M"n (p. :Ht). te poifitionittterpitoa (p. Nt6t. )c Mrpaot
t:o)na (p. 3H). le M~m natif, unu autre citpëec do fruit de Mandinia
tp.M). te rat jorboa <p.3N), t'tuUo du Mit' (p. MU),io ){M:tM!ard,le
petit te<!ar<i(p. 3M). le 'petit rat <p. it«9. 3')~, ta MmMncaat<:hantwa
ip.390). une autre csptct! de petit rat (p. 3!)6),le petit faucon (p. 397),to
-.t'rpontokmninft <p. lu dindon MUMS". la pie, ta chauve.souris
t)tunc))e,la potito ctutuvc-Mori!!(p. 40t, tOt. M6).tt y a encore tes clans
't'une certaine Hitpeco de semenceet du );ran't ~<*araMo(p. 4tt), dcspigeonii
tntutiht 'p. 4tC),de la Mte d'eau (p. ttt). du faucon (p. tte). do ta caille,
de ta fourmi ttoute-doKUu (p. MT).ftu deux sortes de tezards (p. M9).du
wattatty (?)a ta ft"< onguléo(p. tH), d'une autre espèce de llour hakea
(p. ttt), d)' la mouette(p. EM),do t'uiMau ctoetMt.p.63U).
t..tKMt~M'<'«)/O~Mf, t. Y, p. tCS.sq.
9. AinsiSpenceret Gittenno savent pas au juste si le pigeon des roctter.}
est un totoxt ou un totem Mcondaire(Cf.p. ttO ot 4M).Uo mémo la valeur
totemiquc des dh'erset e<pece~do lézards n'e~t pas déterminée ainsi te!.
<<?<!tnyttnqae!!qui créeronttes premieMttOtumet(luieurent pour totemte
t<?!ardso traniforn)'n*nten une autre espèce do lézard (p. 3~.
M L'AXXKK t.(tt:h'(.o(.)Qt E. tUOt.Mii
1. a -1 1
eusdela fleur hakeaet du chat sauvage.Ainsi,les marques
gravéessur tes churingasdes hommesdu chatsauvagerepré-
sentent et ne représententque des arbres à fleurs Hakea'. 1.
D'après tes mythes, dans les tempsfabuleux, c'était de ta
fleur hakeaque se nourrissaientles chats sauvages or, los
groupes totémiquesoriginaires sont généralementréputés
s'être nourris de leurs totems*. C'est donc que ces deux
sortes de choses n'ont pas toujours été étrangères l'une &
l'autre, mais ne le sont devenuesque quand le clan unique
qui tes comprenaits'est segmenté.Le clandu prunier semble
être aussi un dérivéde ce mêmeclan complexe gour bakea
–chat sauvage Du totemdu lézardse sontdétachéesditK'-
rentes espècesanimaleset d'autres totems, notammentcelui
du petit rat*. On peut doue être assuré que l'organisation
primitivea été soumiseMun vastetravail de dissociationet
de fractionnementqui n'est mêmepas encoreterminé.
Si douconne trouveplus cheztesAruntasun systèmecom-
plet de classification,ce n'est pasqu'il n'y en ait jamaiseu
c'est qu'il s'est décomposéà mesureque tesclansse fragmen-
taient. L'état où il se trouvene fait que refléterl'état actuel
de l'organisationtotémiquedans cette même tribu; preuve
nouvelledu rapportétroit qui unit entreeux ces deux ordres
de faits. D'ailleurs,il n'a pas disparusans laisser destraces
visiblesdesonexistenceantérieure.DéjAnousen avonssignalé
des survivancesdans la mythologiedes Aruntas.biais on en
trouve de plus démonstrativesencoredans la manièredont
tes êtressont répartis entrelesctaos. Trèssouvent,au totem,
sont rattachéesd'autres espècesde choses, tout commedans
tes classificationscomplètesque nousavonsexaminées.C'est
un dernier vestigede subsumptiou.Ainsiau clan des gré-
nouillesest spécialementassociét'arbreà gomme à l'eauest
rattachée ta poule d'eau Nous avons déjà vu qu'il y a

f.p.w.
p.m. tM.
p.X83.~T.tM.t~t.
t. p. )<M.
i!i0.Mt.
:i. p. 4H.
)i. t<M < ))Ut'it)M<M.
t'e~ (')t)h))')UMindividuels où fiunt censés ftMjfk'r los
«MM dM at)<tft! p«rt''ttt. f)<tf)9le rlan des ~fonoxittM. des mpH~etttatiooit
'te KommieM )f- n't~Xtonies où sont fcpruMttte:) tes «)ythe< du c)<u).
t'omprenncn) h tit<um))on d'un tt~'M f( <it-M:t MKioM (p. tM. <t7. MX.
~fi. n70. f!f. ).. :!2: Xtt rt ti~. K, 7t).
).. H8.

K. Ct'fMfftKttt f!T M. MAt' Ct<ASHMMT<fM fBMtTtV~f 3i

d'étroits rapports entre le totem de l'eau ot le feu d'autre


part,au feusontreliés lesbranchesde l'eucalyptus,lesfouilles
rougesde t'érémophite !e son de ta trompette, ta chaleur et
t'amour~.Auxtotemsdu rat Jerhoase rattache la barbe au
totemdes mouches,lesmaladiesdes yeux Lecas le plus fré-
quent est celuioù l'être ainst mis en relationavecle totemest
un oiseau'. Des fourmis à miel dépendent un petit oiseau
noir, Alatirpa, qui fréquente commee!ies les buissons de
muiga et un autre petit oiseau Alpirtakaqui rechercheles
mêmes habitants~. Une espèce d'oiseaux appelé Thippa-
Thippaesti'aHièe du téxard*. La plante appelée Irriahuru a
pour annexe le perroquet à cou rouge Les gens du clan de
la cheniUewitchettyne mangent pas de certains oiseauxqui
sont dits leurs commensaux(~««/<aW que Spencer et Uiiten
traduisantpar ~<ma~). Le totemdu Kangouroua sous sa
dépendancedeux espècesd'oiseaux et il en est de mêmede
l'euro Cequi achèvede montrer que ces connexionssont
bien des restes d'une ancienne classification,c'est que les
êtres qui sont ainsi associésà d'autres étaient autrefois du
mêmetotemque ces derniers. LesoiseauxKartwuogawuugtt
étaientjadis, d'après la tégende, deshommes Kangourouset
ils mangeaientdu kangourou.Lesdeuxespècesrattachéesau
totemde la fourmià mielétaient autrefoisdes fourmisà miel.
LesUnchurunqa,petits oiseauxd'un beau rouge,étaient pri-
mitivementdu clan de l'euro. Les quatre espècesde lézards
se ramènentà deux couples de deux, dans chacun desquels

t. ii38.9M.
A p. 545.
3p. 3M.
4. p. St6.
8.Spencer et Gillenneparlent<tMe<t'uiseauf. )''fait"tt
Mtt's,enr<'atit'\
beaucoup ptusgénérât.
6.p. 4M.M7.
t. n.t4S.ti}8.6t0. Ont-etnM't))t<'rit qu'Uy u entretcuMnomi.
l'analogie
legrandanc<tre
..tcelui(t'tttttirp". decetotem.
8, p.SOS. Danscertainetccremonte~ dudan. autourdu « tczarde on
fait danserdeux:ndh-idus oiseauxdecetteespec'
ttaircpn:SM)tentdeux
Ht.d'âpre les mythM.cettedanse)?taitdMJ4 en u<agedu t")npsde
t'Atehcrinfpt.
9. p. !!M. Cf. :)S. 3t<
M.p.447,MS.
Il. p. 4M.
)~.M.<
? f/AXXËKSOt;MMetQt;E.t''Ot.t''«ï

l'un est, à h) fois, l'associéet la transformationde l'autre


Mutin,une dernièrepreuveflue nous avonsbien anairc chez
les AruntasIlune formealtéréedes anciennesctassiftcatione,
c'est que l'on peut retrouverla série des j~tatsintermédiaires
par lesquelscette organisationse rattache, presque sanssolu-
tion de continuité,au type classiquedu Mont.Cambier.Chez
les voisinsseptentrionauxdes Aruntas, cheztes Chingatee',
qui habitent le territoire nord de l'Australie méridionale
(golfede Carpentarie),nous trouvons,commechextes Aruntas
eux-mêmes,uneextrêmedispersiondes chosesentre desclans
très nombreux, c'est-à-dire très fragmentes; on y relève
SUtotemsdifférents.Commechez tes Aruntaségalement.les
groupestotémiquesont cesséd'êtreclassessous les phratries;
chacund'euxchevauchesur lesdeuxphratriesqui se partageut
la tribu.Maisla diftusioon'y est pas aussi complète Aulieu
d'être répandus,au hasardet sans regte, dans toute l'étendue
de la société,ils sontrépartis d'après des principes fixeset
localisésdans des groupesdetermtnés, quoiquedinerentade
la phratrie. Chaquephratrie est divisée, en effet, en 8 .classes
matrimo.ntates*; or chaque classe d'une phratrie ne peut se
marier qu'avec une classe déterminée de l'autre, qui com-
prend ou peutcomprendretes mêmestotemsquela première.
Réunies,ces deux classescorrespondantescontiennent donc
un groupedéfinide totemset de choses,qui ne se retrouvent
pas ailleurs.Par exemple,aux deux classes Chongora-Cha-
balye appartiennentles pigeonsde toute sorte, les fourmis.
les guêpes,les moustiques,les centipedes, l'abeille indigène,
t. ?<.< H!t.HM.
2. V. H.)f, Mttth' y/«' tt'Mm~M n/' </ff.tM/t'a/MM
M<Y/'«x:'</ttt«
.tto)-tst))< in~Mf<'icaM .tM~«'<~o<o'<<. K. S.,iMO. )).tMtetsuiv.
3.Sut puUtt ''OKOt'u. il y a une~fu'entc futoxrquabtt!cnt)M CMUe tribu
''t cettettpsArantaii "it.h'ictusscsHtatroooniahis tonttig&tcntent aunombre
'te huit du muins l ecas chM lesAruntas du nord, e t cttozte~'autMii.
la.ttftncsubtth'Mion.det! f)Mtrfchss''i! pt'inutit'esMtoo toiodufpr<a)t-
tion.L)t'tu<e<f<! cesMtiunnetMont e<ttôtm'~tne dans<< deuxsceieMi!
c'esttiitraMfornmtiott deta fitiation ot'?<-in''
en filiation tnuscutine. t)<t
et':tnontrM icint''<Mec«tnfMent cetterevutttttonaurait,uneffet,pourfesn)-
tat')''rendretouttHNrtittfe impossible, quatreclassesittitMoit
si )M no<e
xobdivistient J))K<'e.foe{e< V.p.«Mi.n. <).–C)tM )e~Chiagaiee. co
eh!tn)!ontent t'est d'ailleurs produitd'unetnanieretrèsi!pucia)c. Laphrt-
triuet, parsuite,h cta~ematrimoniate, continuent à :) tr<n)i<mettr<)
e)t
k tfttemsentest Mrttedu pbro.On x'exptiqae
)ign':)n!tt''rn)-t)e; <nn!.i
eotnment chatteetatsod'unephratrie a. danxt'autro.unech~Mcorre!)-
pondant'i qui comprend )~ mentextote<us. C'mtt)Met'enfant apparti(;nt a
uneda~' 'tela plitutrie )naterm:)t< tuaisil a lesn~HtC!; totv))''j)tciion
p':rc.tMtjuc)itpjMu'tientiuttu'<-)aM';<ic t'autre phratfit!.
K. OfKKHKm ET M. MAC~. (H.ASSU'MATtOX~
PtHMtTtVES 33

le gazon, la sauterelle,divers serpents,etc.; au groupeformô


par les classes Chowanet Chowardtngsont attribuées cer-
taines étoiles, le soleil, les nuages, iû pluie, la poule d'eau,
l'ibis, le tonnerre, l'aigle fauconet le txucon brun, le canard
noir, etc.; au groupe.Chamboen-ChangaHa, te veut, J'éctmr,
lu tune, iagreoouiUe,etc.;~)ugroupeChagarra'Chooarroo.-ies
coquittages,le rat M)bi,le corbeau, le porc-épic,le kangou-
rou, etc. Ainsi, en un sens, tes chosessont encore rangées
dans des cadres déterminés, mais ceux-ciont déjà quelque
chosede plus artificielet de moinsconsistantpuisquechacun
d'eux est (orme do deux sections qui ressortissentà deux
phratries difîéreutes.
Avecune autre tribu de la mêmerégion, nous allonsfaire
uu pas do plus daus ta vole de i'orgauisationet de la sys-
tématisation. Che~ les Moorawaria,de ta nvieroCuigoa',
la segmentationdes ctaos est encorepousséeplus loin que
chez les Aruutas; nous y connaissons,en enet, tS2 espaces
d'objets qui serventde totemsil autantde clans différents.
Mais cette nyultitpde innombrablede choses est.régutie*
t'ement encadrée dans les deux phratries tppai'Kumuoet
Kubi-Murri~.Noussontmesdoucici tout près du type'clas-
sique, sauft'6)HiettemeHtdes elnus.Que la société,au.lieu
d'être à ce point dispersée, se concentre, que les ctans,
aiusi réparés., se rejoignent suivant leurs aMuites natu-
relles de manièreà fortner des groupesplus volumineux,
que, par suite, le nombre des totems principaux dimi-
nue (les autres choses, qui serventprésentementde totems,
prenant, par rapport aux précédents,une place subordon-
née) et nous retrouveronsexactementles systèmesdu Moat-
Gambier.
En résumé, st nousno sommespas fondés à dire que cette
manièrede classer les chosesest nécessairementimpliquée
dans le totémisme,il est, en tout cas, certain qu'elle se ren-
contre très fréquemmentdans les sociétésquisont organisées
sur une base totémique.!t y a doncun lien étroit, et non pas
un rapport accidentel,entre ce systèmesocial et ce système

t. R.U.Mdtt))<s.int')'«M<'(<<«M of</)f~M)M'«'a)(Mt7oMH/t«'a/&'oc)'e~
<t'h))<Mto~)tiK).
))<?!.'r.XXXYH. p. IStet sui~ntes.
it.Un'y a pasdtin!!cettetribudonon)!connus<)))! dMignentspéciale-
ntMntles phnttrit's.Nousdésignons <)o))c
chacune')'<'tbsparlesnon)!!
deiiosdeuxc)a:iMS tMttitn'jniatc!nnvoitqueta nomenctatah: Mtcône
du syslimeK<nni)!troi.
E.))t'M):)tEtM.–Ann6cso<'io)..t9))).)'!Oï. 3
34 t/AX~S SOOtOKM~fK.i'Mt-t903

logique. Nous allons voir maintenant comment, a cette forme


primitive de la classification, d'autres peuvent être rattachées
qui présentent un plus haut degré de complexité.

lit

Un des exemples les plus remarquables nous est ottert pur


le peuple des Zunis
Les Zunis, dit M. Poweti « représentent un développement
inusité des conceptions primitives concernant les relations
des choses Chez eux, la notion que ia société a d'eUe-meme
et ta représentation qu'elle s'est faite du monde sont telle-
ment entrelacées et confondues que l'on a pu très justement
qualifier leur organisation de mytho-sociotogique "M. M. Cus.
hing n'exagère donc pas quand, parlant de ses études sur ce
peuple, il dit « Je suis convaincu qu'elles unt de l'impor-
tance pour l'histoire de i'hmnauité. car les Zunis. avec
leurs coutumes et leurs institutions si étrangement locales.
avec les traditions qui concernent ces coutumes, représentent
une phase de civilisation M. Et il se félicite de ce que leur
contact ait éiargi sa compréhension des plus anciennes

i. LtMXntusunt t't'; tithniriibtfnfL-utctudic~ pin M.Cn<i)ttnK </«<!<Cfe«-


/MKJf~M. t!}"' /<<'po<«~//<f /~«<'Mt< o~ .<mc< t'f/«fo<e~}/c/' //< .Sw)</n.
/M<<<i:M. p. :t:'&.et XM~tt'f/«AM. ii"-~< j).M.4!i).t)s iiont &lu Mu,
«
dit cet auteur, pat'txi )f!. ptu~ at'cttuIttNf~«t;t )<at'n<i t tes j'tus dt't'etop-
»
pM. (t~ /<< p. H:!S). U!. o nt une a'iotimbte jtutcno, t-utth ootle btOot
t<M t'<
pGehMqu'ont ttupot-tt-s K~pttgnot! ~unt'fosjuaittieM<t)stit)gu<!<; pon'
'tMt prf'ade deux f'itttii af)!i.ils ont cto en )-<;)ttti)tt))t uvut; tes Mcticntni-.
'Aajuufd'hui, ils snnt cMthutxtuc: ottus ï<:u)M<)«'ttt d uttu <u)mi<'t'u extérieure:
ils ont rotMmy!k-ur:!t'itfM.tcu)-!fusu)te:iet k'ur!i <'n)yMee)i(/<'«< )). 89)!).
)ts habitent tous ct~etHt'h' un (tuebto. c'Mt-A-dircune iicutc vU)c, forn)<!('
';n feetitc(tesix uujcpt «tttituft! ptutôt fjm'<)csix ou iitiptgroupes da mai-
~ons. )))<«' camt'tft-isent ')"n'' j)ar une oxtrottf t'Mtcentmtion i.tt''i<t)e,un
':on:ermti4t)<f)i'otttt'')ua)')ct'n )<)'))«' t~;)t)p~ ')u'; )«n- une <:rnnd<'faeuttt!
')')td<tpt<ttion et d'<o)ution. Si nou:- ne trouvons pas t'hex ''ttx 0' primitif
dont noM puftottt MM. Cu~hinx et t'owM))~:< M~ p. Mn <'t 2<
p. xxTit;. il est t'c'tain ')uc nous <nons !tfutir<'il unu p<'nsuo <)ui s'otit
dt'vetoppeesuiv)t))t'k'.s princi)Mi:itt'cs pnntitif!
t/hiiitoire dt- c)iH.'tribu est rusumA' )))trill. Cuslting. <3"' Me/w~,p. 3!T
''ttuif.; t')typot))';s<iftu'i) pt-opose. <)'uprt!s)a(tU(;)tu tf'sXunit aumicntwne
doubleorigine, n'; nou;! p<n'itttnuttf'tttent prouva, ~iousciteroM ffs (h'a~
om'ra~ de~t. Cashing u t'uid'' d'-s th'u~ xhft'vhtiMti'J!.< ut X.F.
~HtpoW, p. m.
M.Cuthinx. ~MMt <'<'M/~M.V.At. p. :M7<;)pit~int.
H- <M;))K))t:tMKT M. MAL'< – ':H~tt')':ATtu\)! t'KtMrnvES 3S

conditionsde l'humanité, commerien d'autre ne t'aurait pu


faire') 1)
C'est qu'en etïet nous trouvonschezles Xunisuu véritable
arrangement de l'univers'. Tous les ~treset tous les faits de
la nature, « le soleil, la tune, les étoiles,le ciel, la terre et lu
mer avec tous leurs phénomèneset tousleurs éléments, les
êtres inanimés aussi bien que les plantes,les animaux et les
hommes? sont classés, étiquetes,assignésà une place déter-
minéedans « un système uniqueet solidaireet dont toutes
les parties sont coordonnéeset subordonnéesles unes aux
outres suivant « des degrésdeparenté
Telqu'il se présente actuellementù nous,ce systèmea pour
principe une divisionde l'espaceen sept régions celles du
Nord, du Sud, de l'Ouest.de l'Est, du Zénith, du Nadir, et
cnllu celle du Milieu. Toutes tes chosesde l'univers sont
réparties entre ces sept régions. Pour ne parler que des
saisonset des éléments, au Nord sont attribués le vent, le
souffleou l'air, et, comme saison, l'hiver; à t'Ouest, J'eau,
le printemps, les brises humides du printemps; au Sud,
!e feu et t'été; à l'Est, la terre, les semencesde la terre,
les getées qui mûrissent les semenceset achèvent l'an-
née Le pélican, la grue, la grouse, le coq des sauges, le
chêne vert, etc., sont choses du Xord; l'ours, le coyote,
l'herbe de printemps sont choses de l'Ouest. A l'Est sont
classés le daim, l'antilope, le dindon,etc., etc. Non seule-
ment les choses, mais les fonctionssocialessont réparties
de cette manière. Le Nord est régionde la force et de la
destruction; la guerre et la destructionlui appartiennent; à
l'Ouest,la paix (nous traduisonsainsile mot anglais MM~'csrc
que nous ne comprenons pas bien), et la chasse; au Sud,
région de la chaleur, l'agriculture et la médecine; à t'Est.
région du soleil, ta magieet la religion;au mondesupérieur

<.):}"~<<(..37S.
~M.. là. KM.
3. j!<~Nfp., p. U. )). 9. O'uptfs M.Cushi));; t'Mdc){t~<df pa'fnM (x/n-
f<OM</«p) s'')t)bt<;t)t);tt'ctargettK'nt,-iitMt)MUticMmcot, deto'ntmcs ~t' do:!
de~rcsd''t'<!SSHmM<tn<;c)'.Ai))oaM<Xm"'N~M<p.SM!. 370)t'&uteuraIl
<;ruptwuir )t)t))ti'tu<'r!<un!i)s(''))Md'cxjtiicati~ndan)- toute 'ot ngueut'; on
voit quo. en ce tjui t'oncofneles XuRM,il fuut <tr<iphts ~!i';t'M.KuU!!mon-
trerons. est eNr'it.f'ftfbittttire de '< <:)aM)fi)-atio)))!.
s.
-t. Cushinx. < C..tf-, f. 3'i!-370.t~s !<Uteut:);s <)o))t tfrm ctaitjnt Mtt'c-
fois )n';a)i!«;M!t
uu :iUd.
M t. AXX~ESOCtOUMUWE. tMt-tMj

et au monde inférieur sont assignées diverses comhintusotts


de ces fouettons'.l,
A chaque reginn est attribuée une couleur dëtermineo qui
Ja caractérise. Le Xord est jaune parce que, dit-on au lever
etau couche)'(tu soleil, lit lumière y est joune; i'Ouestesthteu,
a cause de it) lumière bieuequ'on y voitoucoucherdu so)ett\
Le Sud est rouge parce que c'est ta région de l'étti et du feu
qui est rouge. L'Est est bjanc parce que cest htcoutour du
jour. Les régions supérieures sont hnriotees comme tes jeux
de ))) lumière dans les «un~es; les relions t))f6rieure8sont
noires commetes profondeurs de lit terre. Quunt au f milieu M,
Hombrit du tnonde. représentant de toutes tes régions. il en
a, il ia fois, toutes les couleurs.
Jusqu'à présent, il semble que nous soyons en présence
d'une ch)ssif!cation tout à fait ditïerente de celles que nous
avons étudiées en prctnier Heu. Mais ce qui permet déjà de
pressentir qu'it y a un lieu étroit entre ces deux systèmes,
f'Mt ~'«' <'<<'<T~a<K </C.< M<(W/M ('.<<
f.M('~M<t'K<Mt<ne~W
celle<<M c<HH.ù <'<'nh'«')~'(~t ~«W< '< Cetui-ci est, lui aussi.
divise, d'une manière qui n'est pas toujours très visible, mais
que les indigènes trouvent très claire, en sept parties. Ces
parties correspondent, non pas peut-être au point de vue des
arrangements topographiques, mais au point de vue de teur
ordre, aux sept quartiers du monde. Ainsi une division est
supposée ôtre en rapport avec le Nord. une autre représente
i'Ouest, une autre te Sud, etc. M Larelation est si étroite que
chacuodecesquartiersdu pueuto a sa couleur caractéristique,
comme les relions; et cette couleur est celle de ia région
correspondante.
Or chacune de ces divisions est un f{''o"ps de trois dans,
sauf celle qui est située au centre et quin'en comprend qu'un,
et « tous ces clans, dit M. Cushing, sont totemiques comme
tous ceux des autres Indiens' Nous en donnons le tableau

~Cu!ihin)i;.Z.<M..)).3Ct,3ST,~S.
S. Nousmpp"rtf'n!!Ms e<p)ications. sansnf<)]!!)M)'t''r~ttrants()MJuuf
valeur.Lesntti-ons<j))! ont pf~idc &))JLr'{)at'Ut)ondesenufeuM sontpro-
babtemontptu:.Mtttjttuxc~ f'nc'<re.M<tiii
)os misottsttonnJpfi ne )iut)tpus
intf~t.
s<n):!
't't 'jt)'; <'<'st&caui.H dubteu'ta )'<tci<f<juc
!).M. Cu!'))i"H «)<ni.
il
n'<!tab)it
pas<)MelesXaf))~ a ientjamais connu t'Of&m.
4. MM.,)<.3ti7.
N. 74«t.,p. 3~0.L~tfi)i)t(iut) y 't )tt)i'rn';))< le tnari tttthitt'ctxn!M
femme.
K. ULHKXHtM – cr~sstnc.WtMS t'H<!ttTtVt! 3?
ET M. ~AU.<-<.

complet car il y aura lieu de s'y reHrer pour comprendretea


observationsqui suivront
.(" .urf/. )'-s <-)tmt de )u- s" – t"
<)':la xrou.'u– "u ''oq des !'uut<
– jaune– uu''hftt<:vrt tcttU)
du <"<)'. )'t'e«tua
'-tt:i))t;.
.< f'«)tf~<. ttitt'tm~ <itit'OKt'.t.
dm'oy"t<' (chien <k'): pt'inrk" 1.
– f~'i'hut)'du;tri)ttut)t['<.
.-t'f Sw~, )M ''tans du tahuc.
– du<))!Hi.
– du M<t<)'?<!K.
A ft'.t/. t!"<''ton.<
dudtut)).
– d<'l'unlilupe.
– (tudindon.
.tf'XtM/t.tK'n.'tiit~du sut-'it ~;tftut).
– de t'f)t~<
du '-M.
.)«.<«/;<)< 'taniiduluf;enoui))' uudu crapaud.
du serpent il sonnftt'
d); rmu.
t'-ct<mdu))t!fi'<)')Met<nac.tW)Ut)'<)rttM)ceta))dupttr.
.)<;c<'Mf<'<
faitmitiutt.

Le rapport entre la répartition des ctans et la répartit:on


desêtres suivant les régionsapparaîtra comme plus évident
encore, si t'on se rappelloque, d'une manière générale,
toutes les fois où l'on rencontredes clans dittérents groupés
ensemblede manière à formeruu tout d'uue certaine unité
morale, on peut être à peu près assuré qu'ils sont dérivés
d'un mêmeclan initiai par voiede segmentation.Si doue on
appliquecotte règle au cas desZunis,il en résuitequ'it a d&y
avoir, dans l'histoire do ce peuple, un moment où chacun
des six groupesde troisclansconstituait un clan unique,où,
par suite, la tribu était diviséeen sept clans", correspondant
exactementaux sept régions.Cettehypothèse.déjà très vrai-
semblablepour cetteraisongénérale,est d'ailleurs expressé-
ment confirméepar un documentorat dont l'antiquité est
certainementconsidérabte'.Nousy trouvons une liste des

t. /<~<p. 368.
a. HncMtputnth'chmdu ecntn-etcn d~torsun
<t<)u)ettantqu't)fot'tn)nt
cettuie&t
!<r.)Ut'a4t)<itrt,e<)<)Mh')Mdusdt-u):tthrtitriesdo3d)tns;douteux.
MSt
3. Let);<k- vo~ittuor tM(uxtcsversin~su consen'<:nt buitueMtp
tniou~quelestuxtesestprose.Il<:steotain. d'atUcuM. que,pourune
tt-"<)!mndepart,losXuM~ au tt;~p!idotearcunv'tston.
avaient, eMt't-
diroouXYn<' tn''svoi!ii))M
tiicde.unem-gani~tiu)) M.Cuetttn)!
docelle(jUti
chu:oux.Lu.ptupartd'i!)
? <:tu')i<!e conMriMt et desdans tmiiu-
existaient
t/AXXÉEMCtomc~rK. t9')t-!)"t:

six grands prêtres qui, dansl'importantecunirérie religieuse


dite « du couteau M.t'eprêsenteutles six groupes de dans.
Or, le prêtre, maître du Xord,y est dit le ~'<*Mtw </aM~
race des o<«.<celui de l'Ouest,le ~<'M!'<'<' ~<!M< <'«ct''/f
coyote;celui du Sud, ~'<'<«x'<' </oo</« ~w<*
</«~«'ffa«; celui
de l'Est, pf<'tH«'<'
<<««<!~Mr«fff<ttth«~f)t; celuidu dessus,~M'f-
tK~<!M<! <'a<v</<' f~t'; celuidu dessous,~'c~tw~ /«
race </«~<'t'/x'H~
Si 1 oaso reporteau tableau des ciaus, OM
verra que les six animaux it la race desquels appartieuuent
ainsi les six grands prêtres serventde totehts à six clans, et
que ces six ctans sont exactementorientes commeles ani-
maux correspondants, à la seule exception de l'ours qui,
dans les classificationsplus récentes, est classé parmi les
êtres de l'Ouest~. Ils appartiennentdonc (toujourssouscette
seule réserve) à autant de groupes diiïerents. Par suite,
chacun de ces clans se trouveim'esti d'une véritable pri-
mauté à t'interieur de songroupe;il en estévidemmentconsi-
déré comme le représentant et le chef, puisque c'esten lui
qu'estpris le personnagechargeeffectivementde cetterepn'.
sentatiou. C'est dire qu'i! est le c)anprimaire dont les autres
ctans du même groupe sont dérivéspar segmentation.C'est
un fait gênerai citez les Pueblos(et même ailleurs,)que ie
premier cian d'une pliratrie en estaussi le ctan originaire
H y a ptus. Non seulementla division des choses par
régions et la divisionde la sociétépar clansse correspondent
exactement, mais elles sont inextricabientententreiaceeset
confondues.On peut dire égalementbien que les chosessont
classées au Nord, au Sud, etc.. ou bien dans les ciaus du
Nord, du Sud, etc. C'est ce qui est tout particulièrementevi'
dent desanimaux totémiques ils sont manifestementclassés
dans leurs clans, en même tempsque dansune régiondéter-
minée tien est ainside touteschoses,et mêmedesfonctions
htmentidenti()n);ii,
commeun t'eutt'~htftir &)tm)f<)' tx~«.s
in.n)-Mr
!<"<Mgistn's df
);M))ti!imanx fittftii-inn
tX.
<V.. :tM).
)<.
i. C..U.,~.HS.
U <'<t prubahtf <;u'av<'<')*' t''th))S <'f t')un a rtjHJtx~d'')t'iHtt)ati"t).
:t. Commenou!' t)"u< u<t)))Hn!< i'-i M-u)<-)t)t'))t()f nx'nt~'t' <)uc )t-~ ~it
XrtMpf-)! <)Mtru)!, dans !<<- sont r~nm' j))n- '-t~tMi-nt~tion 't<- '.i< <')i<))~'tri-
f;i))atffs, nntt~tjti~sottadt' cOtr )<'t)i<-tMU\'it-)tt!<'t«t<. Xc))!!y n'Yif'odn'ns
plus loin,
4. « Ainiti tt' )'n''tt\i-j"-r''< ')t''tt-ra)it)<'rti)tt')u' t)" créature- '') )(' f'))Mus
de )'Mt<?tit de- t't'spuct! -U)t r'<«f)itT)i<M) ![))< ~Mf).-'iu 4-M<): t't'Hes <)<t
t'hivet' t't <te )'cxpaM nû~) !M\ ifn. <)[' ton t ). t'
K. HCHKOKH)HT M. MAM-i. tif.ASSU'tCATMititcmmftVKS 3)t

sociales.~ous avons vu commentettes sont réparties entre


les orients' or cette répartition se réduit en rcatité aune
divisionentre les ctuns.Cesfonctions,eu enet,sont actuelle-
tnentexercéespar de:! confrériesreti~ieusesqui,pour tout ce
qui concerneces diuerents oOices,se sont substituéesaux
<uns. Orcesconfrériesse recrutent sinon uniquement, du
moins principatement,dans les ctnns attribués aux mêmes
régionsqueles fonctionscorrespondantes- Ainsiles sociétés
du couteau,du bâtonde ~taceet du cactus, qui sont les con-
fréries de guerre, sont groupées, non pas d'une manière
absolumentrigoureuse. mais en principes dans les clansdu
nord; dans les ctans de l'ouest sont pris les gens du sacer-
doce, de l'arc et dela chasse dans ceux de l'est, ttes prêtres
de prêtrise », ceux (tu duvet de cotonnier et de l'oiseau
monstre qui forment la confrériede la grandedanse drama-
tique (magieet re)i(;ion) dans ceux du sud, les sociétésdu
!;ran<tfeu oude la braise dont les fonctionsne noua sont pas
expressémentindiquées, mais doivent certainementcon-
cerner t'a~ricuttureet la médecine~.En un mot. à parler
exactement,on ne peut pas dire que les êtres sont classés
parctans, ni par orients, maispar clans orientés.
11s'en faut donc que ce système soit séparépar un aMme
du systèmeaustralien. Si diitérenteque soit en principeune
<:tassincation par clans et uneclassificationpar orients, chez
lesZnnis,ettesse superposentl'une t'autre et se recouvrent
exactement.Nous pouvonsmêmealler plus loin. Plusieurs
faitsdémontrent(tue c'est la classificationpar clans qui est
Ja plusancienneet qu'elle Ilété commele modèlesur lequel
t'uutres'est formée.
tuLadivisiondu mondepar orients n'a pastoujours été ce
qu'ette est depuis un certain temps. Elle aunehistoiredont
ou peut reconstituerles principalesphases.Avantla division
par sept. il yen eut certainementune par six dont noustrou-
vons encoredestraces Etavantla division par six, it y en

1. )'<u'tthn~ inthtt). t)«M-!<)«<)<


«'n'ox ')<?M'ttn e<pM~iun pour daigner
)' r'~ion!rio)))<s.
:.X.C.Jf..t).3'!t')tSf!?-38X.
:t. t'artout, ''n .\)m'-t't')u< il y it un ntppot't t'ntn' )K t'hak-ur. surtout ('e)h'
.tu soleil, et t')tf!ri)'u)tU)t! et tii tHMtecinti. – Qutmt aux cuttMrics qui soot
))ri))f)t<)au.<les t'usions du dessus et du dessous, elles ont pour fonctions
ttt~nMrMtionpUftp~erva.tiondt'tavi).
t. ?!<)!- on'un~ ')u'' la notion du « mi)i'')t t <~t d'uriftixf MtttthetOcnt
M (.X)!H SOCf"U)t!«~K. )!)Ot-)')M

eut une par quatre, correspondantaux quatre poiutscardi-


naux. C'est sansdoute ce qui explique que les Zu~isn'aiout
distingueque quatre éiémeuts, situés en quatre régions
Orii est tout au moinstrès remMt'<tuubiequ'& ces variations
de la ciassincatiou par orients en correspondentd'autres,
exactementparallèles,dans la classificationpur ctans. tt est
souvent questiond'une divisioneu sixclans qui a été évidem-
ment antérieureà ia division par sept c'est ainsi que les
ctaHs parmi lesquels sont choisis les grands-prêtresqui
représentent la tribu dans la confrériedu couteau, sont au
nombre de six. Knnu, la division par six a été eiie-mame
précédéed'une division en deux ciuns primaires ou phra-
tries qui épuisaient la totalitéde la tribu; le fait sera ulté-
rieurementetabiP. Or la divisiond'une tribu on deux phra-
tries correspondà un tableau des orients divisé en quatre
parties. Une phratrie occupele Nord, une autre le Sud, et
entre elles, il y a, pour les séparer, la ligne qui va de l'Est à
i Ouest.Nous observeronsdistinctement citez les Sioux le
rapport qui unit cette organisationsocialeà cette distinction
des quatre pointscardinaux.
~°Un fait qui montre bieu que la classificationdesorients
s'est superposéeplus ou moinstardivementà la classification
par clans, c'est qu'elle n'est parvenueà s'y adapter que ma-
laisémentet à l'aide d'un compromis.Si i'on s'en tient au
principesur lequelreposele premiersystème,chaque espèce
d'êtres devrait être tout entière classée dans une région
déterminée et une seule par exemple, tous les aigles
devraient appartenir a la région supérieure. Or, en fait, le
XuiUsavait qu'il y avait des aigles dans toutes les régions.
On admit alors que chaque espèce avait bien un habitat de
prédilection que là, et là seulement,elleexistesous sa forme
éminenteet partaite. Maisen même temps on supposaque
cettemême espèceavait, dans les autres régions, des repré-
sentants, mais plus petits, moins excellents, et qui se dis-

« futtruu\)'t &un
~)tr'tiv.t.c)tti)i<'u )ttO))tMnt
dt;t<;Ht)iM~'
(~.C.~f.,)).3M,
3M,99t<,ï9'),<oa.~t.t3U).
<<J'V., p. M9.t<t'!i péages :'uivitnt!t'ionttrt!fi~fno()stmti
tit iiMt'c~
p'unt H!)poftufMnt)ostubes <)e~
choMS<u:))MC!t
mu notHhrMdo quatre,
cofreapondant aux niionsdo~hommes, f)« tt&jmrM't'tiMt
te*votantade
divinfttic'a
aunombre dequatre,mrreiipondantauxn'gtonsdeshotnmo!)t
(/&M.. p. 4M.Mt).
i V.infra,p. 43,K.
m'KKHMM
RTM. MAt'-tX. Ct.i!tf!t:ATtO!<S
ftHMtftVKS4t
fÎ11LY111111f.
~nt2Iuns
tu));ucut les ntt tlne 1.r.l~
des autres en ce que chacun a la couleur
caracturistique de lit région à laquelle il "st attribue uiusi
eu dehurs de l'aigle locatif au xéttith, il y a des ai~lei;
fétiches pour toutes les régions il y Il l'aislo janno, 1 uigle
bleu. l'aigle blanc, l'uisie noir Chacun d'eux a dans M
région toutesles vertus attribuées à l'aigle en général.11n'est
pus impossible de reconstituer lu marche qu'a suivie la
pensée des Zu'iis pour uboutir a cette couceptioncotnptexe.
Les choses contt)teae6rentpar ûtre ctasseespar china; chaque
espèce animatofut, par suite, attribuée tout entièreuoctaa
détermiué. Cette attribution totale ue soulevaitaucuoe di<H-
cuM6 car Uu'y avait {tucuHe contradicttou&ce que toute une
espèce fut conçue comme soutenant un rapport de parenté
avec tel ou te~groupe humain. Mais quand la classification
par orients s'établit, surtout quand elle prit le pas sur
l'autre, ulle véritable hnpossibiHtéapparut les faits s'oppo-
Mtienttropévidem<nenta une localisationétroitemetttexctu-
sive. U fallait donc de toute nécessité que l'espèce, tout en
restant concentréeéminemmentsur un point unique, comme
dans l'ancien système, se diversifiât cependantde manièreà
pouvoir se disperser, sous des formes secondaires et des
aspects variés,dans toutes les directions.
3"Dans plusieurs cas on constate que leschosesaoût ou ont
été. à uu momentdooce du passé, directementclasséessous
les clans et ne se rattachent que par l'intermédiairede ces
derniers à leurs orients respectifs.
Tout d'abord, tant que chacun des six clans initiaux était
encore indivis, les choses, devenues depuis les totems des
clans nouveaux qui se sont formés, devaient évidemment
appartenir au clan initial en qualité de sous-totemset être
subordonnéesau totem de ce clan. Elles eu étaient des
espèces.
La même subordination immédiate se retrouve encore
aujourd'hui pour une catégorie déterminéed'êtres, à savoir
pour le gibier. Toutesles espècesde gibier sont réparties en
six classes, et chacunede ces classesest considéréecomme
placée sous la dépendanced'un animal de proie déterminé.
Les animauxauxquels est attribuée cette prérogativehabitent
chacun une région. Cesont au nord, le lion des montagnes
qui est jaune; à l'ouest, l'ours qui est sombre;au sud, le blai-

i. M< ~'eWxM,
)). iS,:t. SS,M.m.YL
).'AX)f6ESO<:tM.Mttt~'t!.Wt-<i'M9

reau qui est blancet noir'; it ('est, le loup blauc; nu xeuitb.


t'aigte au nadir, lit taupe de proie, noirecommeles proton-
deursde ia terre. Leurâme résidedans de petitescoucréttous
de pierres qui sont considéréescommeleurs formeset que
i'ou revêt, le cas échéant,de tourscouleurscaractéristiques
Par exempte, de l'ours dépendent le coyote, ta brebis des
montagnes,etc, Veut-on,par suite, s'assurer une chasse
abondantede coyotesou entretenir la puissancespécifiquede
t'espëce?C'est le fétichede l'ours que t'eu emploiesuivant
des ritesdétermines Or, il est très remarquableque,sur ces
six animaux, trois serventencorede totemsa des ctansexis.
tants et sont orientéscommeces clans eux-mêmes;ce sont
l'ours,le blaireau et t'aigte. D'autre part. le lion des mon-
tagnesn'est que lesubstitutdu coyotequi Jadis était le totem
del'un des ctans du nord'. Quandle coyotepassa u i'ouest,il
laissa, pour le remplacerau nord, une des espècesqui lui
étaient parentes, ti eut donc un momentou quatre de ces
animauxprivilégiesétaient totémiques.Pour ce qui est de la
taapede proieet du loup blanc, il fautobserverqu'aucundes
~tresqui servent de totems aux ctaus des deux régions cor-
respondantes(est et nadir) n'estunanimalde proie".!) fallut
doncbien leur trouverdes substituts.
Ainsi,les dHïerentessortesde gibiers sont conçuescomme

1.U' f!t!i!')t))))'«tt't<t
j.Mft'ij~-t)<<Xuhi'ju~itit'ntf'-ttftt:tsit;ttMtiott
d"
tt[itic(Mttt
tnoM're cotnhien )-)-~u.<ueit<)i'tn.<d'id~c~d-pt-ndent (tu(-)H).L~
'"MtAfait <'tM))t:f!'t tanatuffintfins')upd<')«')t<t'stt..H)(-t~"). LftBd
ftk rou~G et
))«ur<'<tuto))'ottdit (;ue))'htaireeuf'~t du !<«<)
purcf<jM'
't'ottepMt.it
il estbtuttet'tnoir.t't (;))''')')'auht'.h'fuuto'n'c'iftoi
h)<tn'')ti
ttoir(/«<«fe/MAf.<. p. i7L ')<'<
\'t)i)tt i d' 'jui th'ttt
i -untmt
une h'ttiom'
dit)'cn')tt<-
).itt){Uti~rcn)fttt <~fan"tn'.
i ?.<< p.i:
:t. ~<t rt!partiti<t<t dt'.<)tit)i<')..cntn.- tt-') t-i);M)ti))t:tUt'tL-jtf«i'!0!.t
t'xpoo'.o
dam p)M!.it)t)MxtyUM'i) (V. Z, f' (.. tu) Ilui nf- <-f.Mutdo<tt(~ dans tous
les f~t<n)<, tnitis ~ui Mjto~-Mt am- ). tt.tt)f.< ;)) i))':ipe.<.CM diM-ordMtox
~'etpti~nent ui~ment t'H rxiM'x dt". mf<()ifi<()in)t!i')ui i-c MM) prodaitt-s
da)).<i'orio))tutif)t) dps t'ttm.
4. f.'at six «nifttau): ~)i'')M.<tncidcntcMCtM«<-ttt. «Htfdfm, <n-<!t-h";
six attintttUt de proie df). )Hyt)t(" L<t dh't-t~cnc); tifnt
i.itnptonx-nt de t-f
')<te deux )'!i)))'<-<-A ont f-tc r)'m)'t<M-< jtar d''ux itu~ ((M)<?ttuent tpptt.
renMtii aux t'rf;ttth''rt'!f.
:i. Ce qui lu prouve. <) <)))e)p ft'tifttt'd)) «'y'.h'jaun. 'fti est attribt~
au nord coMttfi'' ~pMce ijccandttht-. a f-t')«'))()ant m) Mttt! de pn'M'Mnf'' sur
t<!Miche da Mt~tc Mea, t.'tjUft ').~ de t'ttm-jit. Y. <tM.. ?. :tt.
C. t) y <t bifn )f' .-f:r[))'ftt((Ut t.t totem du nadir )'t <)ai. tt'np)'< ))tM id'S
actuelles, <<) una«i)ou) d'- ptoit-. Mtu.s il n'tt <-i.ttta;- ainsi poo)' )t' Xuhi.
t'oartni. )<<to'-t!~ <)'-proif t)r jMWf-nt .tt' f)M''d(M)«'-t''s ««)))!< de ~fiHos.
K. OfKKttHtM –Ct.A~tt'H:ATt"S!4
KTM.MAt;S!t. 43
t')MM)'ftYEi'

subordonnéesdirectementaux totemsou à dessuccédanésdes


totems.C'estseulementà traverscesderniers qu'ils se ratta-
chent à leurs orients respectifs.C'est donc que la ctassiuco.
tion des choses sous les totems, c'est-à-dire par clans, a
précédél'autre.
Sousun autre pointde vueencore.les mêmesmythesdéno-
tent cette antériorité d'origine. Lessix animaux de proie ne
sont pas seulementpréposesau gibier, mais encore aux six
régions; à chacun d'eux une des six parties:du monde est
affectéeet c'est lui qui en a la garde C'est par son intermé-
diaire que ies êtresplacésdanssa régioncommuniquentavec
)edieu créateur deshommes.La région et tout ce qui y res.
sortit se trouventdonc conçuscomme dans un certain rap-
port do dépendancevis-à-visdes animaux totems. Ce qui
n'aurait jamais pu se produiresi ht classificationpar orients
avait été primitive.
Ainsi, sous la classificationpar régions. qui, au premier
nbord, était seule apparente, nous en retrouvons une autre
qui est, de tous points, identiquecelles que nous avons
observéesdéjà en Australie.Cetteidentité est mêmeplus com-
plète qu'il ne parait d'après ce qui précède. Non seulement
les chosesont été, à un moment, directement classéespar
clans mais ces clans eux-mêmesont été classés en deux
phratries toutcommedans lessociétésaustraliennes.C'estce
qui ressort avec évidence d'un mythe que nous rapporte
,U.Cushing".Le premiergrand prêtre et magicien,racontent
les Xu"is, apporta aux hommesnouvellement venus à la
lumière deux paires d'œufs; l'une était d'un bleu sombre,
merveilleuxcommecelui du ciel; l'autre était d'un rouge
sombre, commela terre-m-h'e.tt dit que dans t'une était t'été
et, dans l'autre, t'hiver,et il invitales hommesà choisir.Les
premiers qui tirent leur choixse décidèrent pour lesbleus:
ils se réjouirent tant que les jeunes n'eurent pas de plumes.
Mais quand celles-ci poussèrent, clles devinrent noires:
c'étaientdes corbeauxdont lesdescendants,véritablesNéaux.
partirent pour le nord. Ceuxqui choisirenttes œufs rouges
virent nattrele brillant perroquetmacaw; ils eurent en par-
tage les semences,la chaleuret la paix. « C'est ainsi, conti-
nue le mythe,que notre nation fut divisée entre les gensde

p. )X.)'
t. MM.,
X. M..p. Mt '-)sxiv.
44 t/AKStM! !KM!MH)':tj)UK.KMt-tttM

l'hiver et les gens de t'été. Les uns devinrent des perroquets


macaw, apparentés uu perroquet macaw ou Muta-kwe, tes
autres devinrent des corbeuux an Kù-ka-kwel Ainsi doue.
la société commença pur être divisée ou deux phratries situées
l'une au nord. l'autre au sud elles avaieut pour totems l'une
le corbeau qui a disparu. l'autre, le perroquet nmcaw qui
subsiste toujours La mythologie a même gardé le souveuir
de ia subdivision de chaque phratrie eu ctaus". Suivant leur
nature, leurs goûts et leurs aptitudes, les gens du Nord ou du
corbeau devinrent, dit le mythe, gens de l'ours. gens du
coyote, du daim, de ta grue, etc., et de même pour les gens
du sud et du perroquet macaw. Kt uue fois constitués, les
clans se partageront les essences des. choses par exemple,
aux étaus appartinrent les semences de la grêle, de ta neige
aux clans du crapaud, les semences de t'eau, etc. l'rouve uou-
velle que les choses commencèrent par être classées par clans
et par totems.

tt est donc permis de croire, d'après ce qui précède, que te


système des Zunis est en réalité uu devetopponeut et une

1. L" mot de K&.ktt-ttwenous setnbk bien''tt~' t'anfica nom du curitotM.


Cfttc identification <tdfni.'fetntneh'iftUttoutes )'~ <)uusti<)ti!t qu~' soulève
~f)ywutuf< "'ut et f'~K' la t' ~& t''t kw)'. Waitor
t'Mwku! rM.w<MA'(«t.-««M. in .ï)' /t< ~M)'of A7/«t..~7, )<.MX, n. 2.
LMcttmdu ))crru<jttot, qui fUttinhitOMt est )Hseul'te lu r)');iM)du )f)U)ou.
ctait donc [)rin)ith'fn«'nt te prMtttit't'eht),)'' ctun .wucttfdMfit )')<mtn<)df
t'
X. p.?0 Cf.p.<?.t~-MO.
4. N"m<disum le iiy.stctu''des Xuffia.ptt)i;e<)Ufc'est<'hei!eux <)U'i)tt fMto
mieux ft lu piut cottiptt'teotm).Mb~'rvc. Muusne ['ouvons [Mi!) <!tabtir
d'unt) tmmi''M tout & fait cmtt~ut'htuuquo tfs autres Indiens t'uebtos ont
pruoide du t)«'t)t't t<mi!inous !.oH<n)Cft
eonYttincui!tjoc tes otudM que font
fnee motnent sut'cefiditftifuntspouph'tiMM. t''cw)<f!). Huur){e,M'*Stevon!Kn).
M. Oonteyconduiront a des fMiiuttatii tifuittifes. qui est certain, c'est t)UM
ch' les )tc))i.<de Waijti et de Tusayan on trouvo neuf f{fouposdo ctuns,
analogues &ceux que nous ttvuniit'encont~i!<'))<)!! hM XuRiit )e jfrennfr
ctan de chacun de ces ({roupesa le f))''<))M nom que te groupe tout ont~r.
';u
pt'euve ')Ut' t<u))'mMttt )Mtda à lit d'un ':h)n initiât
!ie;{'"ent<ttioM
(V.Mindetc))',.1 .S<«<o/' 7'Mt'Mo ~<f/t~<'c/«t'f<HrK.tfa~Kaw/f'Ma.in
t~ e''p0)'<f~</<eM«<a«o/'M/<«a/ iffitO.ttiX~puttii': en iXH).p. ~).
Cus neuf St'oupeiiMnf'jnnunt une muititude innotnhritbtede )ious'tot<!m).
<tuiparaiitiientLien opuisurtoute)<tnature. t)')iutr<!paK. it f'st fait expnM-
tttSntentntenti'tn pour ces dans d'oricuts n)'.t)nf)UMt ftétorntitM?~.
Ainxi h*
ohm du set'pcnt i1sonnettes est t'onu do t'oue~tt't du nord et il c'Mnpfend
un cerhtin noottx'edoc)t0!!csqui iiont,p<trcela mente.orienK'')t (titKt-entes
~nt~fs f)f)ca<:t))S,)M f:o)ot«he! tes mannoth; eh;. t)e t'est fc~t venu )'!
groupe d'' <')<t<t!t
'lui <tpour totem la corne et <)uicomprend.t'Mttitopo.)<)
du.itn, la brebis des montitgn'M.OttUtuegroupe est originaire d'une tegion
KTM.MACS:– CtA~nKATtOXii
K. U~KXHMM t'tttMtTtVKX
M

compUcHtioo du système Australien. Mais ce qui achève de


démontrer la réalité de ce rapport, c'est qu'il est possible de
retrouver les états tntet'm'jdittiros qui retient deux états
extrêmes et, ainsi. d'apercevoir comment le second s'est
dégagé du premier.
La tribu Siou des Omattas. telle que nous t'a décrite
M. t)orsey' se trouve précisément danscette situation mixte
ht ctassiticatioa des choses par clans y est encore et surtout y
a été très nette, mais la notion systématique des régions y est
seulement en voie de formation.
La tribu est divisée en deux phratries qui contiennent cha-
cune ctnq ctaHs. Ces cian:! se recrutent par voie de descen-
dance exclusivement maseutine c'est dire que l'organisation
proprement totemique, le culte du totem y sont en décadence
Chacun d'eux se subdivise à son tour eu sous-ctansqui, par-
fois. se subdi visent oux-)H6mes. NI. Dorseyne nous dit pas que

t)cth')))<M)t urit'ntw. «'autre pur) te svtnttotisux' d< rouh'ur:. c')rM'!p<)K<!


bien t f'-tui ']U'i ))t"tVO'o)))ipft'M Khe:tosXufnsifV.W. Fcu'fMit. it) ~t'
lieliort of </)'*Ilureau or ~</<M.. p. 26Ï et suit'.–Cf. Ma))e)'y.~<c~M
o~ /A)!.o)-</t~H<f)'«-. /Mtf«<M«, in P'' Mfp..)<.M'. Httfin.comne ctu'! les
XuMs<!natL'tt)''n(. les tUtfnstfcit()c pf'uif et les ){i))ioMsont r<?pm't)!< )KU-
r~)! Il y toutffoi!' ceth.' t)i)Kt'M!)eoque icx r~iûHs nf ct)t'ft;spMnd<;nt
p~< «m points MrdinNux.
Le pttctttu fu!n<!'tu S)a !!Hf))t))o avoir coniiervuun souvenir fort nul de
cet état 'tu tit jM'nitJeeoOecUvo(V. StavcMS'tn,Me S<a, ht X)~' ~ep.,
p. M, ~9, M. ?. t).) Ce qui montM bien ))ue tMschuMit y unt 'St'idhisCet
d'abord )M)'ctunti. 'it ensuite par t-e){ioM.c'oiitqa'i) existe dans eha<)<M
n~ion uti Mp)'t''x'ntttt)td'' c)))n)uoanutut) divin. Miti~<i<:(ue)f<'<))enH<;s clans
n'y existent ptui! <)tt'at'etttt de survivance.
Kooscroyut)'!qu'ott troMvutttitthé!! te~XtU'aho-! <)<'set)t)))ab)M)net))M()M
chMifiottt'ic' MitUttew! Me ~<tMAo ~<~<<a<M c/«<M<, in A't~
t8M-)Mt. p. 44MM. Cf. A. W. Mtt<'k)ttt)<). /'e<H/.tof CoH~aW &~)t'teH«M
toorMand cM~fomte/' lhe A'aMtAc ~o«M/aMcAaM<, in J. 7.. XXV),)8')3.
sanit t'(ab)h'
p. 349).Kou!im)ttttM(i~<u)!)!ii ()erf!)))n)' pouvoir ici, ')t)ebean.
coup 't') faits <)« tt sy)«)~))<t){ie<iMttuieitots (cf. plus loin )o c'ttnptt:rendu
do t,t)t«)<«))x..S~ttc<MM «/'</te /<'<«'/t«<At~tMM). Mtft<: c elle de!;Attt<)ue!
« ces )tMt)t'<t'UMMu):eoxttttc dit Morgan '/tMct<K< ~Mt<ot' p. M9;, trou.
vuMiextuxee':pti':aHontt~ci'iivcdt~ns t!<!x faitii dece ft~nre. L'idfo it d'tut-
tfurii MtM MXti~par MM.t'uwou, MilU~t'y Cyrus Thotxas.
et
t. Om</A« .Sfcie~ in W'' «~ N' F~" <88it-t883.p. 2tt ..t suiv.
/< .<?/ 0/' ~iuMM<;««<,in X~ Hep.. 1890,)). ?0 sq.xoMen .SOc-MoM.
~Y~!t7<qM~,p. ~OS«). Cf. tM pubHottiot)!!do textes Tétons (t~kotat),
<)<Ma)nt!! et U<ta){''xdan~Co«(W&K<ioM~o ;Vo<A-/tM)M')'t'<M /!YAw/Ojyy. vof.tt).
parti' t't vol. V), )" pat'tie; Kobter, Zf«' ~Mt'Att'A/e < A'Af,gtott.
«<trt,)8*)~.
Hn ''tft!t, d'uno )Mani''Mg)!t)Mnih:.ta où ht fitiatiuttest tt«t!<:)))ine. to
cttthitut':)ui()Mu t'atMbnt et tond t dispttfattfM(V. ~ufkheitM. pt-o/oM/tOM
f/ef'Mce~f, in ~Mt~eSoc'o~ t. p. 23;. Ett fait. Oor~-ytm-ntionnetadMOt~
dcnKCdes cultes toMtnit)MMi! (SfOMnf«/<.<.p. MU.
46 t.XX)4K .-tUCtOKM~Ut!.
~Mt-~UZ

ces ditïérentsgroupes se répartissenttoutes ies chosesde ce


monde.Maissi la ctassitieatioun'est pas et, peut-être même,
n'a jamaisété rÈeitementexhaustive,certainementelle dA
être, aumoinsdans le passé.trëseomprétteusive.C'estce que
montrel'étudedu seul clan completqui nous ait été conservé;
c'est leclan desChatada.qui fait partie de lu premièrephra-
trie, Noustaisserousde côtéles autres qui sont probablement
mutins etquinous présenteraient,d'ailleurs, tes mômes phé-
nomènes,mais à un moindredegréde complication.
La significationdu mot qui sert u désignerce clanest incer-
taine mais nous avons une liste fort complète des choses
qui y sont rapportées. U comprendquatre suus-ctans.eux-
tnemessectionnés
Le premiersous-clanest celui de l'ours noir. ii comprend
l'ours noir,le Raccoon,l'ours grizzly,le porc épie qui semblent
être destotemsde sections.
Le deuxièmeest celui des « gens qui ne mangent pas les
petits oiseaux Delui dépendentt*'lesfaucous tes oiseaux
noirs qui eux-mêmesse divisenten oiseauxù têtes blanches.
à têtes rouges,à têtes jaunes, à aites rouges; 3" les oiseaux
noir-grisou « gens du tonnerre ?, qui se subdivisentà leur
tour enalouettesdespréset poulesdes prairies; 4"leschouettes
subdiviséeseites-memesen grandes,petites et moyennes.
Le troisièmesous-ctanest celui de t'aigte il comprend
d'abordtrois espècesd'aigies et une quatrième section ne
parait pas se rapporter à un ordre de choses déterminé elle
est intitulée« les travailleursM.
Enfin le quatrième sous-clanest celui de la tortue. H est
en rapports avec le brouillardque ses membresont le pou-
voir d'arrêter~. Sous le genre tortue se trouvent subsumées
quatreespècesparticulièresdu mêmeanimal.
Commeonest fondéà croireque ce cas n'a pas été unique,

1. \St«M«« ~cMc~. p. & !) t)uu~ parait ttii~e;:(tfM~Utttabte quu ce


clan a'it': un ciM de t'ouM: c'est en <:))<;), tf «ottt du j'r''<Hi<riious-etan.
Ue p)u: tu ctiKtqui lui correspond d(tn!i
l es autres trihu~ Siouxest un cttm
de t'oufs.
S. 0)))a~<t!eeie(c;)M,p. !!? et <iUi\. noMeypouf dM.ognfrCMsxroa-
pement!'se sert destxots de genleset d<'«<A-tM/<'<. U nu nous puratt p<"
noceasairod'adopter une expression nouvette pour dMi.ignft'les clans Il
dcscendtMcctnftiicutin' Ce n't qu'une esptco du gen)'<
3. Le broaintu'dest. s<u!<doute, fephisentosous la forme d'une tortue.
le hrouittan)''t )tt tempête retevax'tttdu clan
On Mit ')«'' ehstteii (ro((u<tti!
du fif'vn'. ':t.fnn!er.~tw/ r~fM)MN<.)H fo)-~)~/<f~H<*<))!M'.p. X4t.
K'fM. M.U'«. – ':),A!i''H'M:ATtUX!t
K. Ht«KttHtM )'tHMtTtVti!<
t?

que bien d'autres clans out dd présenter de sentbtabtesdivi-


sionset subdivisions,on peut supposer sanstéméritéque le
systèmede classification,encoreobservablechezles Omahas.
Meu autrefoisune complexitéplus grande qu'aujourd'hui.Or,
a côtéde cette répartition des choses, analogueà celleque
nousavons constatéeen Australie,on voit apparaltre,mais
sousune formerudimentaire, les notions d'orientation.
Lorsquela tribu campe, le campementaffecteune forme
circulaire;or, à l'intérieur de ce cercle, chaquegroupepar'
ticutier a un emplacementdéterminé. Les deux phratries
sont respectivementà droite et à gauche de la route suivie
par la tribu, le point de départ servant de point de repère.A
l'intérieur du demi-cercleoccupé pur chaque phratrie, les
claus,à leur tour, sont nettement localisésles uns par rap-
port aux autres et il en est de même des sous-clans.Les
placesqui leur sont ainsi attribuéesdépendentmoinsde leur
parentéque de leurs fonctionssociales,et, par conséquent,
'te la nature des chosesplacéessous leur dépendanceet sur
lesquellesest censée s'exercer leur activité. Ainsi, il y a,
danschaquephratrie, un clan qui soutientdes rapportsspé-
ciauxavec le tonnerre et avecla guerre; l'unest le clan de
l'élan, le secondest celui des lctasandas, Orils sont placés
l'un en facede l'autre à t'entrée du camp, dont ils ont la
garde, d'ailleurs plus rituelle que récite' c'est par rapport
à eux que lesautres clans sont disposéstoujoursd'après le
mêmeprincipe. Leschosesse trouventdonc situées,decotte
manière, à l'intérieur du camp, en même temps que les
groupessociauxauxquels elles sont attribuées.L'espaceest
partagéentre les clanset entre les êtres, événements,etc..
qui ressortissentà ces clans. Mais on voit que ce qui est
ainsi réparti, ce n'est pas l'espace mondial, c'est seulement
l'espaceoccupépar la tribu. Clans et chosessontorientés,
non pas encore d'après les points cardinaux, mais simple-
ment par rapport au centre du camp. Les divisionscorres-
pondent, non aux orients proprementdits, maisà t'ayantet
à l'arrière, a la droite et à la gauche, à partir de ce point
centrait De plus, cesdivisionsspécialessont attribuéesaux
).MissA.FtMtehct,
ï7«'~<f<Mce of </)f«'a~-<ect (OtMttAa
t-)'<«o/).
inJ. ~t. mtX,p.<:?. Cettedisposition n'estsuhi<!
~au dans)~
)))0)ivenu!t)t!
générauxdela tribu(V.Ow<t/«! tfocMe~,p. ~ttet suiv.,
p.:!M,§<?: Cf.SioMan
.Soctoto;j).226).
PoureoMtpffndM
combien i'nrit'atation
desdus esti)td<itt)mtin<!e
par
48 t90t.tf<H
t/A~t! SM<ot.M))QfË.
ctaus, bien loiu que tes clans tour soient attribués, connno
c'était le cas chez tes Zuni<.
Dansd'autrestribus Sioux, lu notion d'orientationprend
plus de distinction.Commeles Omatms,tes Osasessontdivisés
en deux phratries, situéesl'unea droite et l'autre a gauche
mais tandis que chez les premiers les fonctions des deux
phratries se confondaientpar certains points (nous avonsvu
que l'une et i'autre avaient un clan de lit guerre et du ton-
nerre), Ici, ettessont nettement distinctes. Une moitiéde lu
tribu est préposéea la guerre, l'autre à ta paix. II en résulte
nécessairementune localisationplus exactedes choses.Chez
les Kansas, nous trouvons la mûme organisation. De plus,
chacundesclanset dessous-ctans soutient un rapport défini
avec les quatre point. cardinaux'. Hnfin,citez les Ponkas",
nous faisons uu progrès de ptus. Comme chez les précé-
dents, le cercleformépar ia tribu est divisé en deux moitiés
égales qui correspondentaux deux phratries. D'autrepart,
chaque phratrie comprend quatre clans, tuais qui se rédui-
sent tout naturellementà doux doublets; car le mêmeété-
ment caractéristique est attribué à deux ctans a la fois.
U en résultela disposition suîvaute des gens et deschoses.
Le cercle est divisé en quatre parties. Dans la première,
à gauche de t'eatt'ée, se trouvent deux clans du feu (ou du
tonnerre); dans la partie située derrière, deux claus du
vent dans la premièrea droite, deux clans de l'eau der-
rière, deux clans de la terre. Chacun des quatre éléments
est donc tocatiséexactement dans l'un des quatre secteurs
de la circonférencetotale. Dès.lors, il sutura que l'axe de
cette circonférencecoïncide avec l'un des deux axes de la
rose des ventspour que les clans et les choses soient orien-
tés par rapport aux points cardinaux. Or on sait que, dans

t'apportaut pointscardinaU! il suffitdf.rcp)t;!icnterf)u'<'))):


change ton<-
ptttefncntsuivant 'jaeta route suivie pat'h t tribuva dunordau <)td.oa
d~t'<ixtit l'ouest,un itm'MCtnt'nt. Ait«i,)tM.Dot'My <'t MMCeei~o
sontaventures enr.tpprfx-htnt.autant<tu'n< t'untf<ut.eusystème Omtthit
do t<tctitiiiiitication desclans
eM)np)<:te et dc~ choses« oua les t'egioni(V.
.~(e«<t/t
C«M'.j). et sui\ et MacUee,!<e.StoM«H /w~<tox. p.2MJ.
t..StetM« p.SS; Cf.p.3)t.
.Socf'û/0~.
Dan!'lu'M'))t')nit!decireuu)'ambu)tttiet) autout'de~ peint!)cardinaux.
le point<t'ondoitpartirchaqae~tunvariesuivanttesdan!!t~tûMfM C«/<tt,
t.. MO).
3. ~<'wf<M
.St)<:<e~ p. MO .S«MH« f.'«/h,p. !i~ CettetribM a d'assez
intportattt~xttUi-tutN))-.
K. M~HKMKtM
BT M. MAL'SS. – Cf..t~~t'tt;ATtMXS
f'MMtThK-. <&

ces tribus, l'entrée du camp est généralementtournée vers


l'ouest'.
Maiscette orientation (hypotitétique,d'ailleurs. en partie)
reste encore indirecte. Les groupes secondairesde ta tribu,
avec tout ce qui en dépend, sont situésdans les quartiers du
citinptl(il sont plus ou moinsuettementorientés mais. dans
aucun de ces eus, il u'est dit que tel clan soutientune retu-
tion définie avec tette portion de l'espace en générât. C'est
eucore uniquement de l'espace tribat qu'il estquestion nous
continuons donc ù rester assez loin desZufiis Pournousen
rapprocherdavantage, il va nous falloir quitterl'Amériqueet
revenir en Australie. C'est dans une tribu australienneque
nous attons trouver une partie de ce qui manqueainsi aux
Sioux, preuve nouvelle et particulièrementdécisiveque les
dinéreucesentre ce que nous avons appelé jusqu'ici le sys-
tème américainet le système australien ne tiennentpas uni-
quement à des causes tocateset n'ontrien d'irréductible.
(Jettetribu est cette des Wotjobattutt,que nousavons déjà
étudiée. Sansdoute, M.Howitt,à qui nous devonsces rensei-
gnements, ne nous dit pas que les points cardinaux aient
joué aucun rôle dans la classificationdes choses et nous
n avons aucuneraison de suspecterl'exactitudede ses obser-
vations sur ce point. Mais,pour ce qui est desclans, it n'y a
aucun doute à avoir chacun d'eux est rapportéà un espace
déterminé, qui est vraiment sien. Htil ne s'agit plus cette
fois d'un quartier du camp, mais d'une portiondélimitéede
l'Horizonen générât. Chaquectan peut être ainsisituésur la

1.CheztfsWintx'tMgos, ont'ot)trmt\ctu ttn'')o" r~'M~itinn t)<~<'))t))~


!'t
t)Mchostii.('('Htt'Mf C!)tu i'UUCSt(.(OM~M C«~,p. M~. Cf. )'M)er,//tt/M/<
~cor</«)M< it)~tM«'<')'Cf«'f«t')'«/<t-
/tM/o<'t<'<t<</«<ft, )S8'i,)).(i~S-'Ht.)Mais
<;(!ttM
ut'ifMt&tittn 'nttëf.'ntc
doi'ftttrcett)'n)udi«<: )i(tst'a~jK'ct g~ncrat'ta
cittopetnt'nt.Litmt'mc(tispu~ition <ett'tt'ouv)'
~'HU)).-t)r!.
f'tu'xk'sUtHHhns.
nonpas dans )'NS!M*tttt)Mo ' )f
~n~rt))' totribu,muisdatts)<;s!i~<f)H)))A-~
des
~itfticutiM'eiictatM, ou.toutau «toms,det-~rtait);! dani.Cest nutant-
)<)'ntte<'U!! duf'tanCbttt~du. UMts)f't'erctcqu'i) )'orm!' quimdilsf réunit.
ht tcft'f.lefeu.)tit'f.'Mt
etf'uxusont<itUM cx~ctcHteutdelu «)')<))'tunMit'tu
ddns<)mttru sectfUM ditt~t'untstStOHHM CM~t. ~
)<. St.
U y it pourtantunutrilmSiouoùnousrett'nuvun!< )''s chose.vrai.
toentctoii!);tousdesorieutti. Mutmtte ';))<)c'<Xafti~<'<;sontlesUm'otahs.
Maiti,chez ce jx'uj))'tfs ctansot~ disparuHt,par i-uitc )&rt)t«itic<ttion
parclans.<J'<;at w <)uinousett))<f'<:)M d'enfain-~tittd!tnsuutredtintoos.
tMtion. V..StoMaK C' )'.6S3.p. H* XSO, S~.M7.Cf.Hig); ?'n/t.Aoo-
Wa/t-A'cM (W'usttittgtux. t8!5,[<.6)}. La dasiiiOMtion UMottttt e~ti'inf;u-
tiMfetucnt ttnttugUf &la '')!tMifi';)ttiou''hiuuise
~u'inous<!tudi<:Mns tou~
tt)'))OUM.
K.Ocf)ffttKM.–A<)MWM<-iu)..t'~).)MU. t
5M t/ASSKK S<K:H)).OHt<~K.fKi.tUtfS

t'osedes vents. Le rapport entre le c!<«)<*tsou espace est


mêmetellotnentintimeque sesmembresdoiventêtreenterrés
dans lu directionqui est ainsi déterminée KPar exemple,
un Wartwut, vont chaud est enterrô avec ta tête dirigéeun
peu vers l'Ouest du Nord, c'est-à-diredans la directiond'où
le vent chaud souNe dans leur pays. Les gens du soleil
sontenterrés dans la direction dit tever du soleilet ainsi de
suite pour les autres'.
Cettedivisiondes espacesest si étroitementliéea ce qu'il
y a de plusessentieldans l'organisationsocialede cettetribu.
que M. Howitta pu y voir <fune méthode mécaniqueem-
ployéepar les Wotjobattukpour conserveret pourexposer
le tableau de leurs phratries. de leurs totems, et de leurs
relations avecces ditïérents groupes et les uus par rapport
aux autres Deuxctans ne peuvent pas être parentssans
être, par cela même, rapportés à deux régionsvoisinesde
t'espace. C'est ce que montre la figure ci-contre que
M.Ilowitt a construited'après les indicationsd'un indigène,
d'ailleurs fort intelligent. Celuici. pour décrire l'organisa-
tion de ta tribu, commençapar placer un bâtonexactement
dirigé vers t'Est~carNgaui, le soleil.est le principaltotemet
c'est par rapport à lui que tous tes autres sont déterminés.
En d'autres termes, c'est le clau du soleil et l'orientationEst-
Ouestqui a dû donner l'orientation généraledes deuxphra-
tries Krokitchet Camutch,la premièreétant situéeau-dessus
de la ligne E.-O., l'autre au-dessous.En fait, on peut voir
sur la figureque la phratrie Camutchest tout entièreau Sud,
l'autre presquetout entière au Nord.Unseul clan Krokitch,
le clan 9, dépasse la ligne R.-O.et il y a tout lieu de croire
que cette anomalieest due ou à une erreur d'observationou
à une altération plus ou moins tardive du systèmeprimi-

i. llowitt.~«<<<'ff<<««
m~tctHfM<'«. in J. A. ).. XVt.jt.!tt fto'~f)'
.etM.etc..inJ.A.t., XVIII, p. 0:
S.Lamotde W&rtwut veutdire4htfois~or<)et vontdx ~t.-K.~aest,
uuvontchaud. f«)'<Ae<Vo<M. in J. A.)..XVttt.p.62.n.ii.
3.~M~f.NtM/tftnc M!<K,p. 3t.
t. f«)'<Ao'~<M. p. Met suiv.Cequisuitestie re~Utn)! dutexte.
5.Voici,autant<)u'e)ie
peutêtreétablie.la traduction destermrsindi.
~f-ne! tesclans 1 et 2 (rfttaui)
désignant signifieSoleil3 (Barewun).
Unecave(?);et « (Bttchengat). Petiean:S (Wartwat-Batehan~), Pe-
iicimventchaud:6 (Wartwut) Ventchaud:7 (Moi)Sorpent-tapis 8 et9
(Munya) Kangourou (?) )0(\Vurant),Cacatois noh-:<9(!tf;ungut).
Lamer:
13(Jallan).VipCretnortt-ttu.
t'tttMtTiYK-5t
KTM. MAt'S~.– t:).A!<!Hm:Tt('tS
K. ML'tUCftEMt

tif.On aurait ainsi nue phratrie du Nordet une phratrie du


Miditout it fait aoatoguesitcellesque nous avonsconstatées
dansd'autres sociétés.LaligneNord-Sudest déterminéetrès
exactementdans la partie Xont par le chu)du péiicande ta
phratrie Krohiteh,et, dans lu partie sud. par le cfaa de la

phratrie Gamutchqui porte le même nom.Ona ainsi quatre


secteurs dans lesquelsse localisentles autres clans.Comme
chezles Omahas,l'ordre selonlequelUssontdisposés exprime
les rapportsdo parenté qui existententre leurs totems.Les
espacesqui séparent les clansapparentesportent Jenom du
clan primaire, dont les autressont des segments. Ainsi les
clans 1 et 2 sont appelés, ainsi que J'espaceintermédiaire,
« appartenantau soleil lesctans2 et 4 ainsi que la région
intercaléesont complètementau cacatoisbtanc t. Le caca-

1. HnoHftM.))uw!U mentionne )))i')))t'))tf


')Me~0)]infonu~teu)' !t
t;Msurcepointdt'sttesitatiam. etanesten refttit)'
O'aMtreptu't.ce )<;nt'tH<'
te'-)<tn
.jn<: 8M)n''.<n (tiittinsMe s
f)u':ptn' estotems mortnaitt.s.
52 ).'AX\H)!Su(H«).0<!)'fK.t'Mt-)')M

tois blanc étant un syuonymo do soleil, ainsi que nous


l'avons déjà montré, ou peut dire que tout le secteur qui va
de t'Hst au Nord est chose du soleil. De même les etans qui
vont de 4 a 9,c'est*à-dire qui voutdu Knrdàà l'Ouest sont tous
des segments du pélican de ia première phratrie. On voit
avecquotte régularité les ettoses sont orientées.

En résume, non souiemeut ta ou les deux types de ciassi-


fication coexistent. comme c'est le cas chez les Zunis, nous
avons des raisons de penser que ta classification par ctans et
par totems est ta plus ancienne, muis encore nous avons pu
suivre, à travers les difïérentes sociétés que nous venons de
passer eu revue, ia manière dont le second système est sorti
du premier et s'y est surajouté.
Dans les sociétés dont t'orgauisution u un caractère tote-
mique, c'est une règle générale que tes groupes secondaires
de ia tribu, phratries, clans, sous-ctans. se disposent dans
l'espace suivant tours rapports de pHrentéet les similitudes
on les dittet'ences que présentent leurs fonctions sociales.
Parce que les deux phratries ont des personnalités distinctes.
parce que chacune a un rôle dinereat dans ta vie de la tribu,
eUes s'opposent spatialement l'une s'établit d'uu côte,
l'autre de l'autre; tune est orientée dan-un seus. t'autre
dans le sens oppose. A l'intérieur do chaque phratrie, les
clans sont d'autant plus voisins, ou, au contraire, d'autant
plus éloignes les uns des autres que les choses de leur ressort
sont plus parentes ou plus étrangères les unes aux autres.
L'existence de cette rigle était très apparente dans les sociétés
<tont nous avons purte. Nous avons vu, en effet, cognent.
chez les Zunis. à t'int<:rieur du t'ucbto, chaque clan était
orienté dans le sens de ta région qui lui était assignée com-
ment. chez les Sioux. les deux phratries, chargées de fonc-
tions aussi contraires que possible, étaient situées t'une à
gauche, l'autre à droite. l'une à l'Est, l'autre à t'Ouest. Mais
des faits identiques ou analogues se retrouvent dans bien
d'autres tribus. On signale également cette doubleopposition
des phratries, et quant à la fonction et quant à l'emplace-
ment. chez les troquois chez les Wyandots*, chez les Sémi*
i. V. Morgan.~c«H< t!oc<f~.p. M. M-9ii tcHjifMe
o/ </)<7)'<~Mt)M,
p. 394et suiv. Mi~ E.A. Smith..V~/Mt<A<' ixi!
<~ ffa~wa)~, Aep.e/~«r.
B~<)).,p. m.
CoMntmeN<,
Powoll,tV~<tM<h'< in Hfp.««)'.Mt.. p. 44.
Bt M. MAE~. –
K. M'MKMtMM fK!M)Tf\'H~ S3
Ct.A!MfK!ATM!M

uoles, tribu dégénérée de tu Fioride', chez tesTbttokits, cttM


les Indiens Loucheux ou Dcu6 Diadje, tes plus septentrio-
naux, les pins abâtardis, mais aussi les plus primitifs des
hjdieHS En Metanésio. t'empti'cement respectif des phra-
tries et des cians n'est pas moins rigoureusement détermine.
!t suffit, d'nitieurs, dp se rappeler le fait déjà cite, de ces
tribus divisées en phratrie de t'eau et phratrie de ta terre,
campant t'une sous le veot, l'autre vers le veut Dans beau-
coup de sociétés mélanésiennes, cette division bipartite est
<nemetout ce (lui. reste de l'ancienne organisatiot) EuAus-
trMiie.à maintes reprises, ou a constaté tes mômes pbeuo-
mènes de hK'idisatiuu. Alors metuc tjne les membres de
chaque phratrie sont dispersés t'<travers une multitude de
groupes locaux, a i intérieur de .chacun d'eux eites s'oppo-
seut dans le campement' Mais c'cst.surtout dans iesrassetn-
bietneuts de ta tribu tout eotiëre que ces dispositions sont
opparentes, ainsi que i'orientuUon qui en résulte. C'est le cas
tout particulièrement chez les Aruatas. Nous trouvons, d'ail-
leurs, chez eux. la notion d'une orientfttion spéciale, d'une
direction mythique assignée chaque clan. Le clan de l'eau
appartient à une région qui est censée être celle de t'oau'°,
C'est dans la direction du camp mythique ou sont censés
avoir huhité les ancêtres fabuleux, les Atcheringas, que l'on
oriente le mort. La direction du camp des ancêtres mythiques
deit) mère entre en ligne de compte lors de certaines cérémo-
nies religieuses (le percement du nex. t'extractioa do l'inci-
sive supérieure'). Chez les Kuiin. et dans tout le groupe de
tribus qui habitent ta cote de ta Nouvelle-Galles du Sud. les
clans sont places dans t'assembtee tribale suivant le point de
rhorixon d'où ils viennent".

<.Moonuy. in YOt/< ~AM..it.M-)8i)4. ).. M)7-0t).


t'cUtut.Tf'a~'otMt'o~x'Mttm </«C"'M(/«.\(«f<-OMM< (M't't-'<< 'f"
t'ffpu)..XXV)).)). tii et SO.Ch' f'i UtU<-)«'u.<, it y U)")j'htftt-iedu
t
fin'Jt' unu<)oi~u<'))c et unedu<)'i)i''u.
!).V. plus))m)tp. M.
4. t'ffi)..S7~<'<* ~e<~<</<< p. ?.
S. Mt)'-ttt;rctt!))tun,.MT<-tt'<. )t.3!0. ~'T,2X7.3~ Mt.
0. Spt-ncer et Citt-'n.Mif~.p.<
T. Wf/ )).H)'i.Koui-!iY«n!. Mvi'h'nnnentutfintot<-isuitft un c')tt)tnen-
ct'tocnt.M)it. à un rcst':<)))t"m)t5U[ion(h'st-)a)M.C'st.pt-')y()t~-))f'u:
)))t)t<tt
M«M!ite.Si, cott'txaonttOMtty);<h' t t-d~monh~ ici!'a« dernier. " )' M'htx't
()au tesct<ttts ont 'U~ rt~Mtrti~ k-s))hntt)iC!.
entre ttMp)H')ttri<i.<-M))"K' st)))t
)p6<:tftt):i
)))t'ftf)!i<:t;!i, fttttffÛr~tft.
X.Xowitt, CMftt/Mttt.)tM~'<t<t«t)<f)-('M)OM«'ht' ") J. J. 7..XtH.
St t.'AS\tiHf.')t:tut.ummi:.ttOt.t4t~

<.ecipas. un comprendaisémentcommenth) ctassiiication


pat' orients s'est établie. Leschoses furent d'abord classées
par ctans et pin' totems. Maiscette étroite localisation des
ctans dont nousvouonsde purto'entratnaforcémentune toca
tisation correspondantedes chosesattribuées aux clans. Du
momentque les gensdu loup, par exempte,ressortissentà tei
quartier du camp. il en est nécessairementde ntOne des
chosesde toutessortesqui sont classéessousce mêmetotem.
)'i't- suite, que le camp s'oriente d'une manière définie, et
textes ses parties se trouverontorientéesdu même
coup avec
'"ut cequ'eOes comprennent,choseset gens.Autrementdit,
tous les êtres de la nature seront désormaisconçus comme
"outenaotdes rapports déterminesavec des portions égale.
ment déterminéesde l'espace. Sans doute, c'est seulement
t'espacetribal qui est ainsi divise et réparti. Maisde même
que la tribu constitue pour le primitif toute l'humanité, de
même que t'ancétre fondateurde la tribu est le père et le
créateur des hommes,de mêmeaussi l'idéedu camp se cou-
fond avecl'idéedu monde Lecampest le centrede l'univers
et tout l'univers y est eu raccourci.L'espace mondial et l'es-
pace tribal ne se distinguentdonc que très imparfaitementet
l'esprit passede l'un à l'autresans dinicuité, presque sans en
.'voir conscience.Et ainsi les chosesse trouvent
rapportéesà
tels ou tels orients engénérai. Toutefois,tant que t'orgaoisa.
tion en phratries et en ctaus resta forte, ia classification
par
'-tans resta, prépondérante: c'est, par l'intermédiaire 'des
totems que les choses furent rattachéesaux régions. Nous
Mvousvu que c'était encorele cas chez les Xunis,au moins
pour certains êtres. Maisquetes groupementstotémiques, si
curieusementhiérarchisés,s~évanonissentetsoient remplacés
par des groupementslocaux,simplementjuxtaposésles uns
aux autres, et, dans la même mesure, la classification
par
urientssera désormaista seulepossible'.
p.
fi.iki, 442.
<H,M: I)s~
tt'' du!zKatilllaroiIV.
tri4illi(~.
tf)~ntt.<-ht'i!t<KM)ittH-t)i
~M<tU)Mw~tf~aw
Tièe 1101'1"
'JI'
w~x7M<.
lili/iu-
/MHCffM)M)tM o/'~/«'
A«Mf;«-<}< )t)J.J.
rt-<A<M. XXtV,
)).ttt.MtXX\'
t'. 3M,326~.
1. On trouv.- .-xt-otfit «'ttu.: dM (nn-e< .)f <-cs i.)!;us: KtMw/t~
Kigniae ù
In f«i< lu mon.)') et lu lieu f'ù de n~uoi~aient )M c'Muieo).
L'identinctt-
U~n 'tf fit tribu oa 't'i la cit'~ <:t de t'hatnftnitM n'est
donc p~ duo simpt~-
m<'n<)t rfjta.ttHtion rie )'ot't!Uci) tMtiuxe). tttai~ & un entiouLtc de concep-
tions qui font de la tnhu le M)et'ee<'e<M<e</e <'«n{re)'<.
2. Uans ce M!i. tout ce qui survit de t'MCMMsyitMm< f'est t'<tttt-ihat!on do
K'TttiM pouvoirs aux ~mt)p'-< tocaux. Ainiii, chci! )<;? Kumai.
chMUt;
)!i''<Np'- tofit) f~) tttattm d'un c'-rtiiin vent <}niest Mn!!c veni)' de son c0t<~
K. HUttKHKtMR'f M. MAL'M. CLAMtnCATtUS!; t'ttUttTtYK'i X:;

Ainsi, tes deux types de ctussifieution que nous venons


d'étudier ne font qu'exprimer. sous des aspects dinérents,les
sociétésmêmes au sein desquelleselles se sont étaborees;la
première était, modelée sur l'organisation juridique et reli-
gieusede la tribu, ta secondesur sou organisation morphoto.
gique.Lorsqu'il s'agit d'établir des liens de parenté entre tes
choses,de constituer des famillesde ptus en plus vastesd'êtres
et de phonomeaes,ou a procédéà l'aide des notionsque four-
nissaient ta famille, le ctau, la phratrie et l'on est parti des
mythes totemiques. Lorsqu'il s'est agi d'établir des rapports
entre les espaces,ce sontlesrapportsspatiaux que leshommes
soutiennentà l'intérieur de ta société qui ont servi de point
de repère, Ici, le cadre a été fourni par le clan lui-même,là,
parta marquematérielleque le ctau a mise sur le sot. Maisl'un
et l'autre cadre sont d'origine sociale.

[V

it nousreste maintenantà décrire, au moins dansses prin-


cipes, un dernier type de classification qui présente tous
les caractèresessentiels de ceux qui précèdent saut qu'il est,
depuis qu'il est connu, indépendant de toute organisation
sociale.Le meilleur cas du genre, le plus remarquableet le
plus instructif, nousest offertpar le système divinatoireastro-
nomique,astrologique,géomautiqueet horoscopiquedesChi-
nois. Ce systèmea derrière lui unehistoire qui remonteaux
tempslesplus lointains; car il est certainementantérieuraux
premiersdocumentsauthentiqueset dMtésque nousait conser-
veaia Chine Dèstes premierssièclesde notre ère, ilétait déjà
en plein développement.D'autre part. si nous allons~'étudier
depréférenceen Chine,cen'est pas qu'il soit spécialà ce pays
ou le trouve dans tout l'Extrême-Orient~.Les Siamois, les
Cambodgiens,les Thibetains, les Mongolsle connaissentet
l'emploientégalement. Pour tous ces peuples, il exprimele
« Tao c'est-à-dire la nature, it està la base de toutela phi-
losophie et de tout le culte qu'on appelle vulgairement
Taoisme Il régit en sommetous les dctaits de la viedans le

l. ttcGfuut.T/<<' .~</p')) <<w.)'. St't:t f.pB


Rf~'tXM . Me) suiv.
S. MM..?.?«'.
S. 7<'{f< p.98'
&& t/ASNKKMHttH.MtOP)!.<Mt~9&!

ptus immense groupement de population qu'ait jamais connu


t'humauité.
L'importance même de ce système ne nous permet pas d'en
retracer autre chose que les grandes lignes, Nous nous but'-
neroMsà le décri redansta mesure strictement nécessaire pour
faire voir combien il concorde, dans ses principes généraux,
avec ceux que nous avons décrits jusqu'ici.
Il esKait lui-même de plusieurs systèmes cntremeiHs.
L'un des principes les plus essentiels sur iesquets il repose
est une division de l'espace suivant les quatre points cardi-
uaux. Unanimât préside et donne sou non) à chacune de ces
quatre régions. proprement parler, t'animai se confond avec
sa région le dragon d'azur est l'est, l'oiseau ronge est le sud,
letigre btaucest l'ouest, lu tortue noirete nord. Chaque région
a )a couleur de son animât et, suivant des conditions diverses
que nous ne pouvons exposer ici, ette est favorable ou défavo-
rable. Les êtres symbottquesqui sont ainsi préposés à t'espace
gouvernent daiiteurs aussi bien ta terre que le ciel. Ainsi
une coHine ou une configuration ~eosrHphique qui paratt
ressemblera an ti~re ost du tigre et de t'ouest; si elle rappetie
un dragon, elle est du dragon et de t'est. Par suite, un empla-
cement sera considère comme favorable, si les choses qui
l'entourent sont d'un aspect conforme à teur orientation; par
exemple, si celles qui sont à l'ouest sont du tigre et ceties qui
sont a i'est sont du dt'a~on
Mais l'espace compris entre chaque point cardinal est lui-
même divisé en deux parties de là résulte un total de huit
divisions~ qui correspondent aux huit vents. Ces huit vents.
a leur tour. sont eu rapports étroits avec huit pouvoirs, repré-
sentés par huit trigramtMesqui occupent le centre de lit bous-'
soie divinatoire. Ces huit pouvoirs sont d'abord, aux deux
extrémités (le t"' et le 8" lesdeux substances opposées de la
terre et du ciel; entre eux sont situés les six autres pouvoirs,
a savoir t" les vapeurs, nuages, émanations, etc. le feu,
la chateur, le soleil, la tumiére, t'éctair 3° le tonnerre; 4"le

1. Litc))'M''t!'itd'<ti)k'U)- t'Muru dans chacux);<t<


?))).<''ot))j)ti')ucc
4 rt!f;i!)t)ssont n~Mt-tk-.t
? con.~dta.tions. <)'où tes i8 tKterisnx'ehi-
nois.{Onsuit<f))~i bcaucuup <)'<<n.mt!)attribuentuno Mfigitto au
fhinuiBe
non))j)'ed'Mastet'M)u<< <tani)<<")tt'Of-ient).Lesi«t)t)t)nco!i tornis-
<tstn*)u!
t)'M.atnMJph<'rif[)M)! <'«n':uur).'nt
toutesduns'-c ditdu
jiyst<)ne. Fun~.shut.
«a da ventet da l'eau«. Sm-m sy<t)'t))e. voirr)eGroot.op .c<< t'ttrt.t,
chap. J:M,('t)MSn?fcr';nt-< f-it~o;
2. /<.M.,p. 9M.
K.OOitHHEtM – t:LASStt'K:ATtnSS
M M.MAUSS. t'mMHh'Kit
M
vent et le bois S"les eaux, rh'teres, lacset mer (!°lesmon-
tagnes.
Voilà donc un certain nombred'etemeutsfondamentaux,
classesaux différentspoints de la rosedes vents.Maintenant,
Mchacun d'eux, tout un ensemble de choses~estrapporté
~/t!e)<,le cict, principepur de lu tumiëre,du mate, etc., est
placé au sud'. Il « signifieMt'itnmobititéet la force. la t~te, ta
sphère céieste, un père, un prince, ta rondeur, le jade, te
met!)!,ta t{h)CM, le rou~e,un bon cheval, unvieux cneva),uu
nros cheval, un bancatc, le fruit desarbres, etc. Eu d'autres
termes, le ciel coonoteces différentes sortes do choses,
comme, chez nous, le geure coouutoles espècesqu'il corn-
prend en lui. A''f«M,principe femelle, principe de la terre,
de t'obscuri~, est au nord ù lui ressortisseutta ftocititc,le
hétait. te ventre, luterre mère,tes habits, les chaudrons, la
muttitude, le noir, les grands churrois,etc. Soleil » veut
direpenetratiou; souslui sont subsumesle veut, le bois, tu
longueur, la hauteur, lu volaille,tes cuisses,tantieatnée, les
mouvementsen avantet en arrière, tout gain de 3 pJOO,etc.
Nous nous bornons &ces quelquesexemples. La liste des
espècesd'êtres, d'événements,d'attributs,de substances,d'ac-
cidents ainsi classéssous la rubrique des huit pouvoirsest
vraiment infinie.Elle épuiseu ta façond'une gnose ou d'une
cabale l'ensemble du moude. Sur ce thème, les classiques
et leurs imitateursse livrent à des spéculationssans fin avec
une verveinépuisable.
A côté de cetteclassificationeu huit pouvoirs,on en trouve
une autre qui repartit les chosessouscinqcléments, la terre,
t'eau. le bois, le meta),le leu. On a remarque,d'ailleurs, que
ta premièren'était pas irréductibleil la seconde si, en effet,
on en élimine les montagnes,si, d'autre part, ou confondles
vapeurs avec l'eau et le tonnerre avec le feu,les deux divi-
sions coïncidentexactement.
Quoiqu'il en soitde ta questionde savoirsi ces deuxclas.
siticatiousdérivent t'unode l'autre ou sont surajoutéesl'une
à l'autre, lesétementsjouent le mêmerùteque les pouvoirs.
Nonseulementtoutesleschosesleur sont rapportées,suivant
i. V.<mYih.KiMK.f'' ''httj'.xut.'hit:.J)ttfaduftitu)<)cM.Lc~c.~ffo'f~
/Mh<o/*</<e KfM< (t.X\'); X uusfiuhut)!!h'tuhttMt) dm~su(tu)'M.dt!Ufoot.
c~.<:{<p. Mt.X<tt)tt'):thi)))antce!!<:)!is!iific<tti<'n!! de tout<'e<)a!
t)Mt)')<x'n<
f<MS)!t))t))o
&)tt.toniquet;rce<jne et t'atop~enne.t.). t'ootradit
(ion:te:!dcvia-
ti('M.lesc))HV<tucho)t)Mt)t!!
y (tbondcnt. Ëttcs n et) sont(f'tuNeufii
<)uaplus
inttSMMttnt~ &nosyeu:
M L'AXXKKS'tChtt.ucu~CH.taet-HtM
tes substancesqui les composentou suivant leurs formes,
mais encore les événementshistoriques, les accidents du
sol,etc Lesplanèteseltes-mèmesleur sontattribuées Venus
est l'étoile dumétal.Marsl'étoile du feu,etc. Vautrepart,cette
ctassiticationest reliéeà l'ensembledusystèmeparcefait que
chacundes élémentsest toeatisédans uue division(ondamea*
tale. ti a sutMde mettre,commeil était justed'aiHeurs,ta terre
i'u centredu monde,pourpouvoirta répartirentre tes quatre
régtonsde t'espace,i'ar suite, ils sont, eux aussi, commeles
relions, tjous ou mauvais,puissants ou (aibles,générateurs
ou engendres.
~ous ne poursuivronspas lu peuséechiooisedans sesmille
et mille replis traditionnels.Pour pouvoiradapter aux faits
tes principessur lesquelsreposece système.elle a
multiplié,
complique, sans se lasser, les divisionset subdivisionsdes
espaceset des choses.Htlen'a mêmepascraint les contradic-
tions les plus expresses.Par exemple,on a pu voir que la
terre est alternativementsituée au nord, au nord-estet au
centre.C'estqu'en enët. cetteclassificationavaitsurtoutpour
objet de régler la conduitedes hommes or, ette arrivait à
cette nu, tout en évitant lesdémentisdel'expérience,grâce à
cettecomplexitémôme.
H nous reste pourtant à expliquer une dernièrecomplica-
tion du système chinois comme les espaces, comme les
choseset tes événements,les temps eux-mêmesen font par-
tie. Aux quatre régionscorrespondentles quatre saisons.De
plus, chacune de ces régionsest subdiviséeen six parties, et
ces vingt-quatre subdivisionsdonnent naturottement les
vingt quatresaisons de l'année chinoise Cetteconcordance
n rien qui doivenous surprendre. Danstous les systèmes
de pensée dont nous venonsde parler, la considérationdes
tempsest parallèleà celledes espaces'. Dèsqu'it y a orienta-
tion, les saisons sont rapportéesnécessairementaux points
cardinaux.l'hiverau nord, t'été au midi, etc.Maisla distinc-
tion des saisous n'est qu'un premier pas dans le computdes
temps. Celui-ci, pour être complet, supposeen outre une
divisionen cycles, années, jours, heures, qui permette de
mesurertoutes lesétenduestemporelles,grandes ou petites.

1.)).-<;r-t./&M..
)).?'
ii.)h'<itn.)t.
?«/ p.a'H.
\'mr ;))us ))<tU), )). :).
H. (tUMKMKtM – O.AMni'mMf'!t'HtMtTtVK"!M
HTM. MAL"!}. 9
LesChinoissont arrivésà ce résultat par le procedfsuivant.
ttsont constituédeux cycles,l'uu dedouzedivisionsett'autre
de dix chacunede ces divisionsa son nom et son caractère
propre. etainsi chaque momentdu temps est représentépur
un binômede caractères, empruntés aux deux cycles diuf-
rents'. Ces deux cycles s'emploient concurremmentaussi
))ien pour tes années que pour tes jours, tes mois et tes
heures,et l'on arrive ainsi &une mensurationassez exacte.
Leur combinaison(orme, par suite, un cycle sexagésimal
puisque,après cinq révolutionsdu cycle de douze, et six
révolutionsdu cyclede six, le m<hn<'binantede caractères
revientexactementqualifierle mêmetemps. Toutcommetes
saisons,cesdoux cycles, avecteurs divisions,sontreiiésa ta
rose des vents et, par l'intermédiairedes quatre points
cardinaux,aux cinq éléments; et c'est ainsi que les Chinois
en sont arrives à cette notion,extraordinaire au regard de
nosidéescourantes,d'un tempsnon homogène,syt'nbotisépar
les éléments,les points cardinaux,les couleurs,les chosesde
toute espècequi leur sont subsumées.et dans les dinérentes
partiesduquel prédominentles influencesles ptus variées
Cen'est pas tout. Les douzeannées du cycle sexagénaire
sont rapportées,en outre, à douzeanimaux qui sont ranges
dans l'ordre suivant le rat, la vache, le tigre, le tievre, le
dragon,le serpent, le cheval,la chèvre, le singe, la poute, t''
chienet le porc Cesdouzeanimaux sont repartis trois par
trois entreles quatre points cardinaux, et par là encorecette
divisiondes temps" est reliée au système géncrat. Ainsi,
disent des textes datés du début de notre ère, « une année
« (~ » a pouranimalle rat, et elle appartient au nord et à
i'oau uneannée« trie» appartientau (ou,c'est-à-direau sud,
t. V.duUt'out,
/tM.p.Uti'973.t)'M)< i)-~t~
te;!ptu!.ant-h'nt'')u.i<)u';s
tu nx'n)!!
K)))M))<hit's et tesi2 'infime.
i On suit ')au <<Mdivi~iott.'i duodecint;t)'Jii et st:i[!tt{"t<'s ""t "i ')''
hMe & ta otonsuMttMt ''hinui!M 'in t'en-tc D'.JMtt'. '!) it fit <)iviiii"t) <).- ht
)t"Msiiu)edhitttttmn;.
3. D') Cfw), MK< j). iHi6.
t. MM..;).'tSC-tMS.
ii. MM..p. tt. ?7.
'i. JiuNS t)' jMtttuM.-i
tt')Ue~H<)M'tx;r<)'';)''t)~t'')))''t!'cy't'i't''s douze
'tiviiiiuttif
et tc~duu:)anuM'M t'op~sMntc' )')n''t'-saMimttux n't<nont.a
t'odgino,qu'unoseuleot ftxttoodivisiuudu tettttx,t'un'!fitoturiqU).
t'anh-e exotc~tjue.Unt'[tu lesappelle « tas<h')tx doaxain''lui<')tp)Mtr-
ti'!nnc))t)'ce ')ai paraitbit'n it«ti<jMc)'
<ju'<;))<;ii 'ju'un';~euht
t)''M'ti<'))t
t't)t)t''nn'
'touMincdive)'~<'m'*t)t
!t\tnbuii:icu.
60 L'AXEE sORMt-OOQM. <90i.t909

et sou animât est lie chevat etc. Subsumées sous tes 6)6.
ments tes annéeste sont aussi sous les régions, représentées
elles-mêmes par des animaux. Nous sommes évidemment eu
présence d'une multitude de classemeuts entretaeés et qui,
malgré leurs coutradictions, enserrent la réalité d'assez prés
pour pouvoir guider assez utilement faction~.
Cette ctussincation (tes espaces, des temps, des choses, des
espèces animales domine toute lu vie chinoise. Ktie est le
principe mémode ia fameuse doctrine du Pung-shui, et, par
tu, etic détermine i'orientation des édinces. la fondation des
villes et des maisons, l'établissement des tombes et des cime-
tières si l'on fait ici tels travaux, et là tels autres, si l'on
entreprend certaines afïaires il telle ou telle époque, c'est
pour des raisons fondées sur cette systématique tradition.
nette. Et ces raisons ne sont pas seulement empruntées a la
!;éotnaucie elles sont aussi dérivées des considérations rela-
tives aux heures, aux jours, aux mois, aux années telle
direction, qui est favorable ;<un moment donné, devient défa*
vorable un autre. Les forces sont concourantes ou discor-
dantes suivant les temps. Ainsi, non seulement dans le
temps, comme dans l'espace, tout est hétérogène, mais les
parties hétérogènes dont sont faits ces deux milieux se cor-
respondent, s'opposent et se disposent dans un système un.
Et tons ces éléments, en nombre infini, se combinent pour
déterminer le genre, i'espece des choses naturelles, le sens des
forces en mouvement, les actes qui doivent être accomplis,
donnant ainsi l'impression d'une philosophie à la fois 8ubtilo
et naïve, rudimentaire et raffinée. C'est que nous sommes en
présence d'un cas. particulièrement typique, où ta pensée
cottectivea travaitié, d'une façon réitéchie et savante, sur des
thèmes évidemment primitifs. 1
Un effet, si nous n'avons pas le moyen de rattacher par un
lien historique lesystème chinois aux types de classification

1. t';i)e.<'n~'nt!' ne<unt)))<).<do nouvuau<))!'jutttrc lu terre CM<!<a


'i'~tr.'<~M)nent jxturd'ivenirnn principeptutuier.Cet!ttranK'!ment <!tait
)t(')!ai)'<)pom-(jM'uft pût t-tre<!tab)t
rappot-tnrithtnMtu)u'i Mnh'c)c<<i)u
<tt''t)t<<itfui!(toaxeMtttttauif.
L' cuntra'tieHon!! sont !nf!n!es.
W<:t)~ Wi))i)m).i.rte ~«Mt A'tM~OM..idition 'te <Mt. Il, p. G!)ut

suiv. WiUiMt))~ rMtuitdo plus le eyc)'!dumireaux cin') Mtctnunt!
''htqMecooptettota division dëcimttted~'stffxp!!<:ofrespond<mt
&untiMment,
Hscrititfortpossitth' tus~itjMeludh'isic'nd~ntuft;Mtptiftied'uneorientatiutt
<'n';inq r)!gio))s, tu divisionduodcnuircd' t'oritntittiof)on quittrupuiatt
''itfdinitUï.
K. Bt'ttKMtMM ET M. MA).'it!i. – Ct.ASStMCATtM~ t'ttttUTnK- t;t

que nous avons étudiés précédemment, il n'est pas possibte


de ue pus remarquer qu'il repose sur les marnes principes
que ces derniers. Lit<;)assificntit)ndes choses sous huit chefs,
tes huit pouvoirs, donne une vcritahte division du mondeen
huit familles, comparable, sauf que lit notion du clan en est
«tMettte. aux classifications australiennes. D'autre part.
comme chez les Xunis, nous avons trouvé il la base du sys-
tème une division tout il fait analogue de t'espace en régions
fondamentales. A ces régions se trouvent également rapportés
les étéments, les vents et les saisons. Comme chez les Zunis
encore, chaque région a sa couleur propre et se trouve placée
sous t'inuueuce prépondérante d'un animât déterminé, qui
symbolise, en même temps, les éléments, les pouvoirs et les
moments de la durée. Nous n'avons, il est vrai, aucun moyeu
de prouver péremptoirement que ces animaux aient jamais
été des totems. Quelque importance que les clans aient con-
servée en Chine et bien qu'ils présentent encore le caractère
distinctif des clans les ptus proprement totémiques. il savoir
t'exogamie', il ne semble pourtant pas qu'ils aient autrefois
porté les noms usités dans la dénomination des régions ou
des heures. Mais il est tout au moins curieux qu'au Siam,
d'âpres un auteur contemporaine il y aarait interdiction de
mariage entre gens d'une même année et d'un même anima).
alors même que cette année appartient a deux duodécados
ditïéreutes; c'est-à-dire que le rapport soutenu partes indivi-
dus avec t'animât auquel ils ressortissent agit sur les rela-
tions conjugales exactement comme le rapport qu'ils soutien-
neut, dans d'autres sociétés, avec leurs totems. D'autre part.
nous savons qu'en Chine. l'horoscope, la considération des
huit caractères joue un rôle considérable dans ta consultation

). WiUitUM. t. p. T-ë.
S.Yuunj!. T/'eK<f);~< )'<< «"tf.))!?, p. M.LMMtrf.'imtcu)'
ne Mtenti~nHent t)u<;lucftmutttti'tt)<)'< 'k'vitti et ttt ':unsidt'-Mtion des
cychM. )'a))<;t!«ix.f'w)'<~«'H '< Mo.MMMtc T/Mï.t. p. N3:~«'~«Hft«(t'e
~MtM)CM-aK!a< tntf"t.. p H: (!)t''vit)ant.tf .SMM< et /M.Stfot««'t'arif-.
tKtt9,p. S5: cr. p. ~M;U' )'t Luutwti;.~fito'i~fm~~M <'u.a«Mf'f/c.SM)n.
~t
Att«t<tt)t. )?)<. ). p. 'M!: v"' ",)' "2.
tti~t"in'tt.<iiHi! – AN(:!m)))'")({a.
t'uxtj~iftUt:')'.
Co<'yc)('!if'nth)))av'<it'oaune
)<-cy<')c '-n Chi'x).M«tira.)«f-«t<~«;t'<<)<:
<-itott)'to\t'-t-utntm- <t).<-f-<tt«.
tof/awt. )H7<i. ().t: MaX ni )f.<itu~'UM ))))' r"<tc< t~ <)'intMt'-
))(tt-)ut)t
V. A'tMo'tU'L''fb' Co<~
tti(;tious)M)tt)'in«'ftia)'t'<'tatit'<'iitt'«')(;.(
<:<tMtto<q.jt.Paris.)'<!?). t)f-<t<)<")'- y n t~toutsimptonent
pt'otxtiitcfju'it
unecwydnccd'ori); cx':)usive)))unt (th'iMtuiMett)'aut)t)tt)')U!' ~f)p)thi)'<)
lu divination e hinoi. est )<)us eM u~tje dans ''c-!!.oci~t~.
f)U<3
)iS L'ASXKK MUt.taOS
SM:K)).UUt~<K.

des devins préalable « toute entrevue matrimoniale !t est


vrai qu'aucun des auteurs que nous avons consuls ne mon-
tionne comme légalement interdit un mariage entre deux
individus d'une même année ou de deux années de même
nom. 11est probable pourtant qu'un tel mariage doit être
réputé commeparticulièrementinauspicieux. Eu tout cas, si
nousn'uvonspas en Chinecettesorte d'exogamieentre gens
nés sous un mêmeanimal, il ne laisse pas d'y avoirentre eux.
a un autre point de vue, une relation quasi-familiale.
M. Doolittle,eu effet,nous apprend que chaque individu est
réputé appartenir à un animal déterminé', et tous ceux qui
appartiennentà un même animal lie peuvent pas assister it
t'cnterrementles uns des autres

La Chinen'est pus. d'ailleurs, le seul pays civiliseoù nous


retrouvions tout au moins des traces de classificationqui
rappellent cellesque nous avons observéesdans les sociétés
inférieures.
Tout d'abord, nousvenonsde voir que la classificationchi-
noise était essentiellementun instrument de divination.Or
les méthodesdivinatoiresde la Grèce présentent avec celles
des Chinoisde remarquablessimilitudes,qui dénotentdes pro.
cédés de mêmenaturedans la manièredont sont classéesles
idées fondamentales'.L'attribution des éléments,des métaux
aux planètesest unfait grec,peut-êtrechaldéen, aussibien que
chinois.Marsest le feu,Saturne, l'eau, etc. La relationentre
certaines sortes d'événementset certaines planètes, la consi-
dération simultanéedes espaces et des temps, la correspon-
danceparticulièrede telle région avec tel momentde l'année,
avectelle espèced'entreprise,se rencontrent égalementdans
ces dinérentes sociétés". Uoe coïncidence plus curieuse
encore est colle qui permet de rapprocher l'astrologie et ta
t. V. )t<K.ti)t)f..S'f"<H/<<-o~~Af (.«?<.«-.)X7!<.
t. MMtX').
MM..U. p. 3H.
:). /4M.. p. 3tS.Cf.<tu(!rof't. /(t~. e/'C/ttM,t.i. )).M6,ot)e
mftT)f <'tn-
faitii~tnbte n~ntionn~ sous unefortnodiMeMntf.
4.Oo s'M-tm~mc «'<)n'y avaitpas ouemprunt.directo)t
ttetuftn')~
indiro-t,t)'undeces)M*up)C!! &t'Mtre.
U«uc))M-L<'c)erc< ~~w~te~f~M~.p.390et suiv..p.318.
fi. Hpi''))!'t'critiqaepfëcitutnent les pronosticstife! des animaux
(oite'itt'it) t'ofn'ut'
étantt)<te<!i)
sur rhypothttede ta coincidenca daii
h'tnp~. d'Mdh'()M))!t. ot <)c!)
<:t'~nemcn(j ~u<cit~pur )<tdiviniM(<<</
~')~/<n')<t'n(!)'.~«~M/'m. K'.
)). ). )!)
UUKKttHM KT M. M.~C< – Ct.A~)ft(:AT)"X'- f'mffTftH" <<

physiognomoniedes Chinoisde cette des Créeset, peut-être,


de celle des égyptiens. !<nthéorie grecque(le ht tttt'tothésie
zodiacaleet planétaire qui est, croit-on, d'origineégyptienne
etpour objet d'établir entre certaines partiesdu corps,d'une
part, et, de l'autre, certaines positions des astres, certaines
orientations, certains événements, d'étroites correspondances.
Or il existe également en Chine une doctrine fameusequi
repose sur le même principe. Chaque élémentest rapportéit
un point cardinal, a une constellation,à une couleurdéter-
minée, et ces divers groupes de choses sont censés, a leur
tour, correspondre à diverses espèces d'organes, résidence
des diverses âmes, aux passions et aux difïérentesparties
dontla réunion forme« le caractère nature! Ainsi,te Yan~.
principe mate de la lumière et du ciet, Il pour viscèrele foie.
pour MtCfKMOK lit vessie, pour ouvertures les oreilleset tes
sphincters*. Orcette théorie, dont on voit tagénératité, n'a
pas seulement un intérêt de curiosité elle implique une
certaine manièrede concevoirles choses.Lemondey est, en
effet,rapporté à l'individu; les êtres y sont, en quelquesorte,
exprimés en fonction de l'organisme vivant; c'est propre-
ment la théorie du microcosme.
Hien, d'ailleurs, n'est plus naturel que le rapport ainsi
constaté entre la divination et~tes ctassiHcatioasde choses.
Toutrite divinatoire, si simple soit-il, reposesur une sympa-
thie préalable entre certains êtres, sur une parentétradition-
nellementadmiseentre tel signe et tel événementfutur. De
plus, un rite divinatoire n'est genéraiemeutpas sent: i) fait
partie d'un tout organisé. La science des devins ne constitue
donc pas des groupes isolésde choses, maisreliecesgroupes
les uns aux autres. H y a ainsi, à la base d'un systèmede
divination, un système,au moins implicite,de classification
Mais c'est surtout il travers les mythologiesque i'on voit
apparaltre, d'une manière presque ostensible,des méthodes
do classementtout à fait analogues a cellesdes Australiens
ou des Indiens de l'Amérique du Nord. Chaquemythologie~
est, au fond, une classification,mais qui emprunte ses prin'

<'t.p. 3)').T(t.Mj.Cf.H)Mit~.
t. )tKUc)M't.udut'c'j. )'/<)')'
BifA'i)'pf)'/Ae)<<
A'<t)MM<
(n
B«~M/tMtf/Mti</ ~yp~x. (<4Mt/ A~ Bajw..)t«t/. «M<
M..t. XX),'1897.p. 79M)).1.
3.U'aprê:Pan-Ru,auteurda')eux!t')ne!nActe.<jMi
s'appuiesurdesauteurs
beaucoup V.DeCroo).Me Mt~io'M
plus<n)<-ie))S. o~f~tna,t'aft.
S'/ft/fm
tt. t VoltV.p. t3.bll.
6t Mtt.MOe
f/AX<~B !Wt:HM;<Mtt()L'R.

cipes &des croyances religieuses, et non pus à des notions


scientifiques.Les pantttéonsbien organisés so partagentla
nature, toutcommeailleurs tes ctans se partagent l'univers.
Ainsi t'tnde répartit les choses,en mémo temps que lours
dieux,entre les trois mondesdu ciel, de l'atmosphèreet de
la terre, tout commeles Chinoisclassent tous les êtres sui.
vant les deux principes fondamentauxdu Yang et du Tin.
Attribuertelleset telles choses naturellesà un dieu, revient
à les groupersous une mêmerubrique générique, il les ran-
ger daua une mcme ciassu et les généatogies,tes ideutDtca-
tionsadmisesoutre les divinités impliquentdes rapports de
coordinationou de subordinationentre tes classes de choses
que représententces divinités.QuandXeus,père des hommes
et des dieux, est dit avoir douné naissance à Atheue, la
guerrière, la déesse de i'iatetUgeuce. lu maltresse de la
chouette,etc., c'est proprement deux groupes d'imagesqui
se trouvent reliés et ctasses l'un par rapport a l'autre.
ChaqueDieua ses doublets, qui sont d'autres formesde lui-
meme,tout en ayaat d'autres (onctious par là, des pouvoirs
divers,et leschoses sur tesquettcss'exercentces pouvoirsse
trouventrattachesà une notion centrale ou prépoMderaute,
commet'espèceau genre ou une variétésecondaireà l'espèce
principale.C'estainsiqu'u t~osoidoudieudes eaux, serelient
d'autres personuatit.ésptus pdies,des dieux agraires (Apha-
reus,Aloeus,le laboureur, le batteur.),des dieux de chevaux
(Actor. Htatos,Hippocoon,etc.), ua dieu de la végétation
(Phutatmios).
Cesclassificationssont mêmedes élémentsteHemoutesseu-
tiels des mythologiesdéveloppéesqu'elles ont joué un rôle
importantdansl'évolution do )a penséereligieuse elleseut
facilitéla réductionà l'unité de la multiplicité des dieuxet,
par là, ellesont préparé le monothéisme.L' « Monothéisme'')Il
qui caractérisela mythologiebrahmanique, au moinsune
foisqu'elleeutatteint un certaindéveloppement,consiste,en
réalité,dansune tendanceà réduire de plusen plus tes dieux
les uns aux autres, si bien que chacuna fini par posséderles
attributs detous lesautres et mêmetours noms. Uneclassili-
catiou instable où le genre devient facilement l'espèce et

t. KMMr, <<«<<cAe in Mteinhc/tM~«MUM. t. t~t. p. 3K.


.S~H«t)i/)t)fn,
2. mut <<tde Ma):Mattcr(ju), ffitiHeuci),)')tppH')uot tort aux formes
primitives du brahmanisn)').
B. MMXMMM<iT ?, MACSS. – C~MftCA'ttOS!! t'tUMmVE~ 6S

inversement,mais qui manifeste une tendance croissante


pour l'unité, voilà ce qu'est, d'un certain point de vue, io
panthéismede l'Inde preboudhique:et 11en est de mêmedu
civaîsmeet du vishnouismeclassique'. M. UsenerMégitte-
ment montre' dans la systématisationprogressivedes poty-
théismesgrecset romainsune conditionessentiellede l'avè-
nementdu polythéismeoccidental. Les petits dieux locaux,
spéciaux,se rangent peu à peu sousdes chefsplus généraux,
les grandsdieuxde la nature, et tendentAs'y absorber.Pen-
dant un temps,ia notionde ce que les premiersont de spc-
cial, se maintient;ie nomde l'anciendieu coexisteaveccelui
du grand dieu,maisseulementcommeattribut de ce dernier;
puis son existencedevientde plus en plus fantomatiquejus-
qu'au jour ou les grands dieux subsistentseuls, sinon dans
le cuite, du moinsduns la mythologie.On pourrait presque
dire que les c!assi(!catiousmythologiques,quand elles sont
complèteset systématiques,quand eiies embrassent i'uni-
vers, annoncentla fin des mythologiesproprement dites.
Pan, le Brahman,i'rajùpati, genres suprêmes, êtres absolus
et purs sont des figures mythiques presque aussi pauvres
d'imagesque le Dieutranscendantaldes Chrétiens.
Et par là, il semble que nous nous rapprochionsinsensi-
blement des types abstraits et relativementrationnels qui
sont au sommetdes premièresclassificationsphilosophiques.
Déjàil est certainque la philosophiechinoise,quand elle est
proprementtaoïste, reposeessentiellementsur le systèmede
classificationque nous avonsdécrit. Un Grèce,sans vouloir
rien affirmerrelativementà l'originehistoriquedesdoctrines,
on ne peuts'empêcherde remarquerque les deux principes
de i'jonismehèraciiteen, ia guerre et ia paix, ceux d'Ëmpc'
docle, l'amour et Ja haine, se partagentles choses, comme
font le Yinet le Yangdans la classificationchinoise.Lesrap-
ports établis par les Pythagoriciensentre les nombres, les
éléments,les sexes, et un certain nombred'autres chosesne
sont pas sans rappelerles correspondancesd'originemagico-
religieusedont nousavonseUl'occasiondo parier. D'ailleurs,
même au temps de Piatoa, le monde était encore conçu
commeun vaste systèmede sympathiesclasséeset hiérarchi-
sées~
1.V.Harth.
r/«'fM)'/WMO/M.i!!9).
p.29.p. tCO.s.j.
2. ô'tWffMMeH, <M)R.p. Mt. t.).
ï. La)'hit<Mophio
hin'toue
Mon'fo
unct<ts!ii(!<!ttiuns <)M
correspondantes
H.f)CMMt:))t.–Annceswi<)).,)')Ot-t9M. 5
06 t.'A!<S)!t;S<X:tOf.O)!MrE.t9t)-<9M

Les ctassincations primitives ne constituent donc pas des


sin~uiarités exceptionnelles, sans analogie avec celles qui
sont eu usage chez tes peuples les ptuscuitivés elles sembleut.
au contraire. se rattacher sans solution de continuité aux
premières ciassincationsseienttuques. C'est qu'en efïet, si pro-
fondément qu'elles ditïërent do ces dernières sous certains
rapports, elles ne laissent pas cependant d'en avoir tous les
caractères essentiels. Tout d'abord. cites sont, tout comme les
ctassifications des savants, des systèmes de notions hiérarchi-
sées. Les choses n'y sont pas simplement disposées sous la
forme de groupes isoles les uns des autres, mais ces
groupes
soutiennent les uns avec iesautres des rapports définis et leur
ensemble forme un seul et même tout. De plus, ces systèmes,
tout comme ceux de la science, ont un but tout
spéculatif, Ils
ont pour objet, non de iaciiiter l'action, mais de faire com-
prendre, de rendre intetti);ibtes les relations qui existent
entre les êtres, ratant donné certains concepts considérés
comme fondamentaux, l'esprit éprouve le besoin d'y rattacher
les notions qu'il se fait des autres choses. Detelles ctassiuca'
tiens sont donc. avant tout, destinées à relier les idées entre
elles, à unifier la connaissance: a ce titre, on peut dire sans
Inexactitude qu'eties sont œuvre de science et constituent une
première philosophie de ta nature'. Ce n'est pas en vue de
régler sa conduite ni même pour justifier sa pratique que
l'Australien repartit to monde entre les totems de sa tribu

choses,des 'céments. du: suns. de! hypostases. On truavera enameHieset


communtuMles principalus dans UenMen. ~«~<M<tafCMF/<«-A<e der M<.
losophie.t. 2. p. 8:i. x'J. etc. Une bonne partie des UpanMtmd~ consiste
'))) !tp<!ca)fttion!
sur les ~~nt;<t)ej;i'"i
dit les t-orfoiipondtncei!.
i. t'ar )à. e)hiise diitinRat-nt.tr<-snett'itnentde
<'G<jw'onp'tOfnm<ippetef
les classifications t<!<;).n'j)o«it)ue.i.tt est probable <)uo.de tout temps,
rhontme a plus ou moins nettement e)~e les chMMdont il <e nourrit
suivant te!! prof-cduaqu'il employait Rnur s'MnNUiiit par en
animaux qui t-it-nt 'ians t~u, ou dam les <nri).ot sur la exemple terre. Maiit
d'abord, les ftreape!;ainsi <-on~itue!ine sont pM rctMtles aM aux autres
et systentatise~.Ce sont (tes divisions,dos ftistin'-tio)«do notions,non dm
tabkMit de etossitif-ittion.Uc plus, il fst évident f~t: ces distinctions
sont etroitoncnt Rn~e'-ex dans )<tpr)tti.juedontei)ei!ne font <)n'cxpfime)'
certa.insaspttcti. C'Oiitpour cette raison que nous n'enavonopu parlé dan<
ce tMveit où nous cherchunitsurtout & éclairer un
peu les origines du
procédé logique qui est <t)<tbasede* ctaMificatiM)!.scientifiques.
)!Ti). MAt' – <:t.A''Mf!(:ATtMfB
K.BfXKHMM MtMtTn'KS
07
maisc'est que, la Notiondu totem étant pour lui cardinale,
il est nécessitéà situer par rapport a elle toutes ses autres
connaissances.On peut doncpenser que les conditionsdont
dépendentces classificationstrès anciennesne sont pas sans
avoir joué un rôle importantdans ta genèse de la fonction
classificatriceen généra).
Or il ressortde toute cetteétude que ces conditionssont de
nature sociale. Bien loin que, comme semble l'admettre
M. Fraxer, ce soient les rotations logiquesdes choses qui
nient servi de base aux relations socialesdes hommes,en
réalitéce sontceites'ci qui ont servi de prototypea cettes'ià.
Suivant lui, les hommesse seraient partagés en clans sui-
vant une eiassiftcationpréalabledes choses;or, tout au con.
traire, Ils ont classé tes chosesparce qu'ils étaient partagés
en ctans.
Nousavonsvu, en effet, comment c'est sur l'organisation
socialela plus procheet la plus fondamentaleque ces classi-
ficationsontété modelées. L'expressionest même insuffisante.
Lasociétén'a pas été simplementun modèled'après lequel la
pensée classificatriceaurait travaUté ce sont ses propres
cadresqui ontservide cadresau système.Lespremièrescaté-
gories logiquesont étédes catégoriessociales les premières
classesdechosesentêté des classesd'hommesdans lesquelles
ceschosesontété intégrées.C'estparceque les hommesétaient
groupés et se pensaient sous forme de groupes qu'ils ont
groupé idéalementles autres êtres, et les deux modes de
groupementont commencépar se confondreau point d'être
indistincts. Les phratries ont été les premiers genres les
clans, les premièresespèces.Les chosesétaient censéesfaire
partie intégrantede lasociétéet c'est leurplacedans la société
qui déterminaitleur placedans la nature. Mômeon peut se
demander si la manière schématique dont les genres sont
ordinairementconçusne dépendrait pasen partie des mêmes
influences.C'estun fait d'observationcouranteque les choses
qu'ils comprennent sont généralement imaginées comme
situées dans une sorte de milieu idéal, de circonscription ·
spatialeplus ou moins nettementlimitée.Ce n'est certaine-
ment pas sans cause que, si souvent, les concepts et leurs
rapportsont été figuréspar descerclesconcentriques,excen-
triques, intérieurs, extérieursles uns aux autres, etc. Cette
tendanceà nous représenterdes groupementspurement to-
giques sous une forme qui contraste à ce point avec leur
08 L'AXXÉESOCfUMUtQUE.iMt-tMS

aature véritable ne viendrait-ellepas de ce qu'ils ont com-


mencépar être conçussousta formedégroupes sociaux,occu-
pant, par suite, un emplacementdéterminédans l'espace? ?Kt,
en fait, n'avons-nous pas observécette localisationspatiale
des genres et des espècesdaus uu assez grand nombre de
sociétéstrès diuérentes?
~on seulement ta forme extérieure des classes, mais les
rapports qui les unissent les unesaux autres sont d'origine
sociale.C'est parce que les groupeshumains s'emboîtentles
uns dans les autres, le sous-clandans le clan, le clan dans la
phratrie, la phratrie dans la tribu, que les groupes de choses
se disposentsuivant le mêmeordre. Leur extension régotie-
rementdécroissanteà mesurequ'onpassedu genre à l'espèce,
de l'espèce à la variété,etc., vient de l'extension également
décroissanteque présententles divisionssocialesà mesure
qu'ons'éloignedes plus larges et des plus anciennespour se
rapprocherdes plus récenteset des plus dérivées. Et si la
totalité des choses est conçue comme un système un, c'est
que la sociétéelle-mêmeest conçuede la mêmemanière.Elle
est un tout, ou plutôt elle est le <ox<unique auquel tout
est rapporté. Aiusi la hiérarchielogique n'est qu'un autre
aspect de la hiérarchiesocialeet l'unité de la connaissance
n'est autre choseque l'unité mêmede la collectivité,étendue
à l'univers.
Il y a plus les liensmémesqui unissentsoit les êtres d'un
même groupe, soit les dinérents groupes entre eux, sont
conçuscommedes liens sociaux. Xousrappellions au début
que les expressionspar lesquelles nous désignons encore
aujourd'hui ces rotationsontune significationmorale; mais,
tandis qu'elles ne sont plus guère pour nous que des méta-
phores,primitivementettesavaienttoutleur sens. Les choses
d'unemêmeclasseétaientréellementconsidéréescommepa-
rentesdes individus du même groupe social, et, par Mite,
commeparentes les unes des autres.Ellessont de « la même
chair )', de lamêmefamille.Lesrotationslogiques~ontalors,
en un sens, des relations domestiques.Parfois aussi, nous
l'avonsvu, elles sont de tous pointscomparablesà celles qui
existent entre le maître et la chosepossédée,entre le chefet
ses subordonnés.Onpourraitmêmese demandersi la notion,
si étrange au point de vue positif,de la préce!!encedu genre
sur l'espècen'a pas ici sa formerudimentaire.Demêmeque,
pour le réaliste,l'idéegénéraledominel'individu,de mêmele
K. CL'BKHtitM )'H)M<T)\'t:.<
ETM. MAMS.– CLAS~tCA'nOKS 69

totemdu clandomine celui des sous-clanset, plus encore, le


totempersonneldes individus et ta où la phratrie a gardés~
consistancepremière,elle a sur les divisionsqu'elle comprend
et les êtres particuliers qui y sont compris une sortede pri.
mauté. Bien qu'il soit essentiellementWartwut et partielle-
ment Moiviluk,le Wot~obailukde M. Howittest, avant tout,
un Krokitchou un Gamutch.Chezles Xufiis,les animauxqui
symbolisentles six clans fondamentauxsont préposéssouve-
rainement à leurs sous-cians respectifset aux êtres de toute
sorte qui y sont groupes.
Mais si ce qui précède permet de comprendre comment
a pu se constituer la notion de classes, reliées entre elles
dans un seulet même système,nous ignoronsencore quelles
sont lesforcesqui ont induit les hommesa répartir les choses
entre ces classesselon la méthodequ'ils ont adoptée. De ce
que le cadre extérieur de la classificationest fourni par la
société,il ne suit pas nécessairementque la fa(:ondont ce
cadre a été employé tient à des raisons de même origine.
Il est très possible fi pnot't que des mobiles d'un tout autre
ordre aient déterminé la façon dont les êtres ont été rap-
prochés, confondus, ou .bien, au contraire, distingués et
opposés.
La conceptionsi particulièrequ'on se fait alors des tiens
logiquespermet d'écarter cette hypothèse. Nous venonsde
voir, en euet, qu'ils sont représentés sous in formede liens
familiaux,ou comme des rapports de subordinationécono-
miqueou politique; c'estdonc que les mômessentimentsqui
sont à la basede l'organisationdomestique,sociale, etc., ont
aussi présidéà cette répartition logique des choses.Cettes-ci
s'attirent ou s'opposentde la mêmemanière que les hommes
sont liés par la parenté ou opposéspar la vendetta. Ellesse
confondentcommeles.membresd'une mêmefamillese con-
fondentdans une pensée commune. Ce qui fait que les unes
se subordonnent aux au.tres. c'est quelque chose de tous
points analogue à ce qui fait que l'objet possédé apparaît
commeinférieur à son propriétaire et le sujet à son maître.
Cesont doncdes états <lel'âme collectivequi ont donnénais-
saucea ces groupements,et, de plus, ces états sont manifes-
tementaffectifs.II y a des atnnités sentimentales entre les
chosescommeentre les individus, et c'est d'après cesaffinités
qu'elles se classent.
Nousarrivons ainsi à cette conclusion c'est qu'il est pos-
Tt) L'At)~ M<:H)MOtOC)!.
t9et.t)'0~

sibie de classer autre choseque des concepts et autrement


que suivant les loisdu pur entendement.Car pour que des
notions puissentainsise disposersystématiquementpour des
raisons de sentiment,il faut qu'elles ne soient pas des idées
pures, mais qu'ellessoienteiies. mentes ouvre de sentiment.
Et en euet, pour ceux que l'on appelle des primitifs, une
espècede chosesx'est pas un simpleobjet de connaissance.
mais correspondavanttout à une certaineattitude sentimen-
tale. Toutesorte d'élémentsaffectifsconcourentà la repré-
sentation qu'on s'en fait. Desémotions religieuses notam-
ment, non seulementlui communiquentun coloris spécial,
mais encore lui fontattribuer les propriétésles plus essen-
tielles qui la constituent.Les chosessont avant tout sacrées
ou profanes, pures ou impures amiesou ennemies, favo-
rables ou défavorables' c'est dire que ieurs caractères les
plus fondamentauxnefontqu'exprimerla manièredontcites
aCectentla sensibilitésociale.Les différenceset les ressem-
blances qui déterminentla façondontelles se groupent sont
plus affectivesqu'intellectuelles,Yoiiùcommentil se fait que
les choseschangent,en quelquesorte, de nature suivant les
sociétés; c'est qu'ellesaffectentdifféremmentles sentiments
.jtes groupes. Cequi est conçuici commeparfaitementhomo-
gène est représentéailleurscommeessentiellementhétéro-
gène. Pour nous. l'espace est formé de parties semblables
entre elles, substituabiesles unes aux autres.Nousavonsvu
pourtant que, pour bien des peuptes, il est profondément.
différenciéselon les régions.C'est que chaque région a sa
valeur affectivepropre.Sousl'influencede sentimentsdivers,
eUeest rapportéeà un principereligieuxspécialet, par suite,
elle est douée de vertus «xt ~efM qui la distinguent de
toute autre. Et c'estcettevaleurémotionnelledes notionsqui
joue le rôle prépondérantdans la manièredont tes idéesse
rapprochent ou se séparent.C'est elle qui sert de caractère
dominateurdans lit classification.
On a bien souventdit que l'hommea commencépar se
représenterleschosesen se tes rapportantà tni-méme.Cequi
précèdepermetdemieuxpréciseren quoiconsistecet anthro-
pocentrisme,que t'en appellerait mieux du ~oc«M'Mt<n'M«'.
Le centre des premierssystèmesde la nature, ce n'est pas
i. Maintenant
encore,poar)ocroyantdobiendeicuÛM.tMtdmMttb M
classentavanttoutendft)t xmn<k~nM, lesf;f)M et tes MXtigfM,
et
l'onsaittoutce qu'ilydo Mhjeetifttanscettuc)a!isit)catien.
H. I)UliKliplu
F. t~MKMKtM .4. MAC~.– cL~f~A'n'tXS t~tMrriVKS~t
HTM
F~-r
t
l'individu c'est lit société C'est elle qui s'objective, et non
plus t'hontme. Hien n'est plus démonstratif à cet égard que
ta manière dont les indiens Sioux fout tenir en quelque sorte
le monde tout entier dans les limites de t'espace tribat et
nous avons vu comment l'espace universel lui-même n'est
autre chose que l'emplacement occupé pur ta tribu, mais
indéfiniment étendu au delà de ses limites réelles. C'est en
vertu de la même disposition mentale que tant de peuples ont
placé le centre du monde, te nombril de lu terre o, dans leur
capitale politique ou religieuse~. c'est-à-dire là où se trouve
le centre de leur vie muraie. Uemême encore, mais dans un
autre ordre d'idées, la force créatrice de l'univers et de tout
ce qui s'y trouve a d'abord été connue comme t'ancétre
mythique, générateur de ta société.
Voitacomment il se fait que la notion d'une classification
logique a eu tant de mai a se former, comme nous le mon-
trions au début de ce travail. C'est qu'une classification
logique est une classification de concepts. Or, le concept est
la notion d'un groupe d'êtres nettementdétermine tes limites
eu peuvent être marquées avec précision. Au contraire,
l'émotion, est chose essentiellement tloue et inconsistante.
Son influence contagieuse rayonne bien au dcia de son point
d'origine, s'étend à tout ce qui t'entoure, sans qu'on puisse
dire où s'arrête sa puissance de propagation. Les états do
nature émotionnette participent nécessairement du même
caractère. On ne peut dire ni où ils. commencent,ni où.ils
finissent iis se perdent les uns dans tes autres, metent leurs
propriétés de telle sorte qu'on no peut les catégoriser avec
rigueur. D'un autre côté, pour pouvoir marquer tes limites
d'une classe, encore faut-it avoir analysé tes caractères aux-
quels se reconnaissent les êtres assemblés dans cette classe et
qui les distinguent. Or l'émotion est naturetiement réfractairc
a l'analyse ou, du moins, s'y prête malaisément parce qu'elle
est trop complexe. Surtout quand elle est d'origine collective.
elle défie l'examen critique et raisonne. La pression exercée
par le groupe social sur chacun de ses membres ne permet

t. M. 'te la Grasseriaa d'iVftoppu aMC!! otwoMoent.ctsartoat sans


\'CS,des itl.!cs
pr'-avM.
prl'u idéest~sez
ILssez
anatoRUcs
analogues aau\
ux niltrus
assez ddans
ansses
ses/<<fjy«'M
lteligions
<:<)<n~at'<M
cosiapai-des
au ~'<'M/de vue .tOCtf~~Mf. t'ttitp.t)).
pour)< Romainset tn~tnepourlesZuhi!
Cequi est to<cprche))si)))c
t'Mtmoinspuurtes habitant:!do)'))cdo t'a.)a~,appetueTut'ito-tpUenua
de la terru) maist'iduM
(tM)))t<rn est partuutp<nfait<ment oatoM))e.
7g L'AXEEMCMLOCtQCB.
iWt-iSO!

pas aux individusde jugeren libertéde Motionsque la société


a étaboréa&éite-môme et où elle a mis quelque chose de sa
personnaitté.Depareillesconstructionssont sacréespour les
particuliers. Aussi l'histoire de la classificationscientifique
est-elle, en définitive, t'histoire mêmedes étapes au cours
desquellescet élément d'aiïectivitésociale s'est progressive-
ment affaibli,laissantde plus en plus la placeiihre &la pen-
séeroMchiodes individus.Maisil s'en faut que cesinfluences
lointainesque nous venons d'étudier aient cesséde se faire
sentir aujourdhui. Ellesont laisséderrière ellesun effetqui
leur survit et qui est toujours présent c'est le cadre même
de toute classification,c'est tout cet ensembled'habitudes
mentalesen vertu desquellesnousnous représentonsles êtres
et les faitssous la formede groupescoordonnéset subordon-
nésles uns aux autres.
Onpeut voir parcetexemplede quelletumiéreia sociologie
éciairela genèseet, par suite, le fonctionnementdesopérations
logiques.Ce que nousavons essayéde faire pour la classifi-
cationpourrait être égalementtenté pour les autres fonctions
ou notionsfondamentalesde l'entendement.Déjànous avons
eul'occasiond'indiquer, cheminfaisant, commentmêmedes
idéesaussi abstraites que celles de temps et d'espacesont. à
chaquemomentde leur histoire,en rapport étroitavecl'or-
ganisationsociale correspondante.La même méthodepour-
rait aider égalementà comprendrela manièredontse sontfor
méesles idéesde cause, de substance, les différentesformes ·
du raisonnement,etc.Toutesces questions, que métaphysi-
ciens et psychologuesagitent depuis si longtemps, seront
enfinlibéréesdes reditesoù elles s'attardent,du jour où ettes
serontposéesen termes sociologiques.Il y a ta du moins une
voienouvellequi mérited'être tentée.

EtHMDUMUSM
ETMARCEL
MAUSS.
Il

REVUE GÉNÉRALE DES THÉORIES RÉCENTES

SUR LA DIVISION DU THAYAtL

t'ttrM.BOUum l~

Nous uous proposons de rassembler et de coordonuer ici,


dans une sorte de rapport, les principaux résultats récemment
acquis par les sciences sociales en ce qui concerne la division
du travail, ses formes, ses conséquences et ses causes'. t.

t. )<Mprincipaux travaux ttUiisM pour''u rapport sonUMeuivanti'


K. Biicber.t'/M'~Md'~Moo-e <<fft'eottomff politique. Paris, Atean. i9Ut.
fTntduetittt)(!cta S' édition (tM6~de OttA'<)<.t<<At«)j?f<f)-t'o<~<f«'</Mc/«!<:
lu i' tiditiunest de «!9!tt. L. th-chesM.La ~<'ct<t<Ha~of< et ses coK~-
ences. Paris, Larrtse.tttt (Kxtf.de taHcxMe<t'mMt)M'!epolitique (HOt).
– G. Sd))not)cr. ~fKK<MM (/<'<-/t</jye;of«tcHfo~M'M/MC/ta/'MfA''e.
<" partie. Leipzig, Uuncko-,iaoo (Les chttpttt'Mt4 et 6 du tn'rt- !) n-sumfnt
)K!t)<su)t<tttdes travaux ))Ub)iM!i tmgu~M MarSehwuUet'sur ta division
fiu travail dans )c Ja/«-A«c/</'a<- CM~~M~.~M ft tMO.traduits c«
partie dans la Hetw <fK<<Mo~<<t<< <88')et ,1890)~–H. Oarkheint.
IJe la </ft'tt<oMdu /<'«K<f/social, ï< <'d..i'ari!. Alean, ~!)0!.(La S' t'ttiUon
est au){"'e))tued'une prt;'t'a<'e
fur )<'s~fOM~oHeM/t- pt-o/i'~tOMMe~. La i' 'M.
est de HM3). 0. t'ctreni'. I)ie t'n/f-tcA-~MH~ ~<'t'~Mo~e~MM~<« /.e'
:f~)' Ctttw&c.t'oK)7&tAh ~fine.Leip!'ift.t)un<;)fer. fOt. – A. Coiit' Le
/4tc<e<«'pep«<a<<ott dana <'ft'a<M/'<'<tsociale. in «M~ «)~t'Ma<<'e<)a~ <<f
sociologie,Mat-Mpt''t)t)'ro MOt.– U.Simme).ffAo' sociale ~t/~)'M:'et'Mn'7.
LeipxiK.Oanctor. t89a. P. (JatKttx).La ma)Mf/'<f«tw~f/MeHe dans
l'ancientteM~ce. Paris. AtcM,)')t)0. Spencer.~M <K~i<"<'o)M ptf/~xw-
utiles e<m(/M«/t'«Ke)t. Paris. CuiHauMtin.)St)t. A. Sutith. HecAercAe.'
i'M)'<<tMa~)'cf< /McaM<M</f<«t'f'cAfMf~M M«~t<MM. Avignon.Niet, t79t.
–K. MaM./.eC«/)t/< Traft.Rov. Pari~.)8?a. Rodberms. 0<MCf~Mat.
Berlin. M. W~ncr. tX!)'). HOhfing.CMtwM f/ft-.ttf<o<)«/-<~<<.SoctftMAo-
HeM)<e.Lt:i))zix.Heittund. tS')2.–Ch. Gide. P)-<Hc'pM<<<'o"<'M)ffpo<)<~M<.
t!' ud. Paris,Laf~M,«M. – M.Bi&ctt.LesPt'o~t'~~c la sciencef'eoMOMx/Me.
Paris, GuiMautoin.)MO.– A. Lie!t:!c./<ef)'«rof/«K~po'H/<de fM''MfM-
/(/e. ~M<)'M''<w<-t«/. Paris, Cuittautnin.M'M'.–Ott. ï'a)<<' t/coMO<«t<-
sociale, ï'td., Paris, Fischhachor.t899.– U.Tardu.~e/fa<ea« ~e<!t)o~)~)«'.
Paris, Alcan, tao~. – tt. <;urewit!ich.~'e KH<tt'«:Mu))a f~f M)MMcA<it/<e)t
MCt'/))Mtt-MM</ die sociale C~Me~M~<~)'G<~bc/«t/ï. Loip:)~.Oun'-hcr.
190t. A.La)ande.o<~M<~M/)OH e~p<M''e')~ro!<f<«)H. Pari~.Atcan.iSU'.).
– Ë.Oobtot.les classes~<-t«<M. in ~e<'«e<f~<)MMM)~ poM~MC.jxnviertX!t9.

– A. Bauer.~<d<M~ sociales. Pari~.Hian). ?.?!. Vcbien.rAt rAe'')-
o/«te<M)-e(;~M.Xt'w-Y<)t-k.MacMuUan.M).–J. A. ««bson. ]'AfMcfa<
p~Mem. Londres. NMbtit.l'X)~. G. Richard. /Mt'<- ~w~M') </aM <<t
7t L'.t'{XÉE!:OC!or.O(i)QCH.t9')t.)BM

1
LES t'OKNE~ DE LA HtVISMS OU TRAVAtL

Dans telle sociétédonnée la divisiondu travail se ren-


contre-t-etteà i'état embryonnaireou à l'état développe?Et
sous quelles formes au juste s y manifestc-t.etie? Pour
répondrea ces questionsde fait, encore faut-ilque la notion
metne de )a divisiondu travail soit définie, et les diverses
(ormesdu phénomènedistinguéeset classées. Où trouve-
roHS-uouscesconceptsdirecteurs? '1
A eu croire certainsauteurs, ces conceptsauraientété éla-
borasde mainde maitre. depuislongtempset pour toujours.
La théorie d'AdamSmith sur la division du travail serait
définitive.Depuisson apparitionou n'aurait guèrefait que la
commenterou t'iiiustrerpar de nouveauxexemples,La ma-
tière, quasi du premiercoup, aurait été épuisée'.
l,

Chacun connaltcette théorie, tant de (ois reproduiteen


effet2. Trois exempleset un principe la caractérisent.Les
trois exemplessont l'epingte de !a manufacture,le clou du
forgeron,l'habillementdu journalier. Grâceà la divisiondu
travail, dix-huitouvriersfabriquentensemblepeut-êtredeux
cents(ois autant d'épinglesqu'iis eu fabriqueraientsi chacun
travaillaitde son cote, uu forgeron-ctout.ier
fabriqueprès de
dix fois plus de clousdans sa journéequ'un forgeronordi-
naire, uu humblejournalierde nos pays, enfin,est incompa-
rablemeutmieuxvêtu, abrite, nourri, qu'un monarqueatri-
cain.
Et à quel principe est d~ cet accroissement de la richesse
générale? A l'échange. Otieissant à leur penchant inné pour
i't'change, apparenté tui-meme à leur désir de persuader", tes

'w/<ft'<' <~t/t~M MM/uit-f(Appf~fi'-c F. /.<t /<«'< /« ~oM/«n/w) f< <M~«rf.


f«Hc«f f<««~/M<ift'M)«H<ftt <<'Mt'M<< sociali. – C. Buu~)e..Vo/e ««' la
<'MKM<MM C</t'/)<'<fM. in~t'Mff/f.tyH/A~<<Mur<~«C, tUM.
Qwa.nd nous
Qu,me! nous fcruus ~lIi\"rl! le
hruns ~ui%'M te nI/ru
nom el'urs ilu ifteî
't'un ')': ')' de auhuM<tMl'indicittigin
t'inftie'tti'jn
o~). e<7., c'est ~uu num nutt~ r';t'er':runs à l'un dci uUt'ra{jH3 <'it<'sdttt~
.ttu )Mtt-.
t. V. par )'H))t)c )t. B)u<;k. op. cil.. t. t, chap. ~vn.
i V.A.ëmUi). ).H.lit.
c<< Lhfef,chit)).
<)/).
3. V. )u coufs <ie A. Sfuiti), eitu pur K. na~vy. /.« /f)'m«<<f)H</« <w<«:a-
<MMf~t)~0~/<i~«f. t,p. )Ct.
– Tf~MMfM
BOUOt.É. !tC)tt.AMVtStOX
M!-)'MA\'Att. ~5
individus entrent en rapports d'affaires.Chacuncomprend
qu'it a intérêt à produire telle espèce.d'objetsdont ses sem-
biabtesont besoin,afin d'obtenir d'eux en retour teis autres
objetsdontil a besoinlui-même.Ainsiuait spontanément,
pourrait-on dire, du calcul utilitaire des particuliers.cette
organisationsi conformeAt'interet commun.
Est-il vrai que cottethéoriesoit définitive?à ta foisaussi
complèteet aussiprécisequ'on peut le souhaiter?
Onsait le reprochegénéral adressé par « je sièclede Dus
toire"àl'économie classique. HUeuniversalisaitle présent.
Les catégories économiquesqu'elle constituait et qu'elle
extrayait consciemmentou non de la réalité contemporaine,
elle semblait les tenir pour valablesen tous tempset en tous
lieux; elle ne les reconnaissaitpas,suivantie motde Lassatie,
commedes «catégorieshistoriques)).Lathéoried'AdamSmith
ne porte-t-ellepas la marquede cet état d'esprit?
En rattachant la divisiondu travail à l'échangecomme&
sou principeuniqueet universel,n'élargit-ilpas abusivement
le champ d'uae hypothèsequi ne se vérifiepleinement,peut-
être, que dans un état déterminéde civilisation'?Pour que
tes iadh'idus possèdent, commeceux qu'il nous présente,
l'habitude, ta.faculté,l'idée de marchanderet de dire « /Jo !<t
</M)', n'y faut-il pas la réunion de certainesconditionsqui
sont loin d'être partoutréunies? Toujoursest-il que le peu-
chant à l'échangequ'il prête aux hommessedérobesouvent,
eu fait, au regard des voyageurset des historiens.Ceux-là
nouscitent nombrede tribus qui ne pratiquentpast'échange
et le comprennentdifficilement-:volontierselles donnentou
ptus volontierselles votentrt'amourou la haineentrent aisé-
mentdans leur esprit; mais il se prête mal ce débatd'in.
téréts qui est un marché Leshistoriensnous font remar-
quer de leur côté que, mêmeau sein de civilisationstrès
compliquées,commeà Kome,l'acte de l'échangeproprement
dit, de la venteet de l'achat, est un acte proportionnelle-
ment rare, et longtempssolennel.Jusqu'au moyenâge, ou
a pu dire qu'on n'achetait qu'à la .dernièreextrémité~.Et
ainsi faudrait-t-ilconclure,s'ii est vrai que la division du
travailest étroitementliéeà t'échange,que bien loin d'être
un phénomèneéconomiqueuniverselet élémentaire,la clivi-
). V.Tttrde.o/).<< )f.p.3M-363.
cihnt(Momb. Magetttn. Bougain-
nU'
Huche)'.
0~.c<<)).7t !{. Cf.Schtuotter, t. )).M~.
M<'M'K<<'<
W M~9~~
t/n<)!E~OKMLOOt~rE.
sion du travail n'est elie-memequ'un phénonéme « histo-
rique »
Mais cette intime liaison de concepts est-elle recevable?
Cédant à leur tendance individualiste,les économistesclas-
siques nous montrent la division du travail instituée en
quelque sorte délibérément,après débat et accord, par les
échangistes.Maisc'estprendre sans doute,– commele disait
Rodbertus~en parlantde Bastiat,– unaccidentpour l'essence
c'est ériger ù la dignité deformenaturelleet unique une des
formes particulièreset peut-être récentesde la division du
travail. En fait, le travail se diviselà mêmeoù les individus
ne connaissent pas t'échangeproprementdit; et il n'attend
pas pourse diviserqu'ils aientmesuréleurs intérêts la sphère
de la division du travail est singulièrement plus vaste que
celledes calculsutilitaires. Elles'étendjusqu'aux sociétésles
plus simples, et jusqu'aux êtresvivants.
Laconceptiond'AdamSmithestdoncen réalité trop étroite.
H n'a vu qu'un des milieuxet une des formes de la division
du travail; et nous comprenonsaujourd'hui qu'il faut les
passer tous et toutes en revue, si l'on en veut obtenir enfin
une théorie à la fois préciseet complète.

Danscet élargissementde nosrecherchessur la divisiondu


travail on a vouluvoirunedespreuvesdel'heureuse innuence
exercée,sur le progrésdes sciencessociales,par les conquêtes
des sciences naturelles. On sait en effet le grand rôle que
celles-ciont fait jouer au « principede la ditlérenciation», et
commentelles ont montré,dansla vie des organismessupé-
rieurs, un résultat de la collaborationdes élémentsentre tes'
quels les diverses fonctions se sont réparties. Ces décou-
vertes reculaient notre horixou.Elles nous incitaient&voir,
dans la division du travail, un phénomèned'une généralité
que les économistesn'avaientpu soupçonner;ellesnous ame-
naient aussi, en nous le présentantcommeantérieur à l'hu-
manité même,à le concevoircommemoins« artificieln qu'ils
ne lavaient conçu enfin en assimilant, de si loin que ce
fût, la réalité socialeà la rcalitéorganique, et en nous habi-
tuant à la considérationde l'ensemble,elles nous aidaient
à réagir contre l'excès de leur individualisme". 'l,
i. jtM.. p.!M3.
<~t.< p. M.
3. V.HMf)(MtM, op.<< p.Msfjf).Cf.hurkheim.
op.cM..p. 3.
MNf'i).)!. – TttËontES SfK LA tMVMOM Cf TftAV.tft. 77

Maisil importe d'ajouter que si elles avaient voulu s'en


tenir aux suggestionsdes sciences de la vie et calquer leurs
théoriessur les théories desnaturatistes, !essciencessociales
auraient piétiné, au milieu des métaphores stériles. Xous
avonsessayéde montrer' que la « théorieorganique. si elle
avait pu à un certain momentaider les études sociologiques â
dégagerleur objet, restait en dernière analyse incapablede
leur fournirdes directions précises,et de résoudreaucun de
leurs problèmesparticuliers. Les (ormes socialessont spéci*
tiques, et singulièrement pius compliquées que les formes
organiques.On ne saurait conclure de celles-cià celles-là.
Dansle cas qui nous occupe,l'analogiebiologiquene pouvait
faire penserqu'à l'une desformes que prend dans les sociétés
ia divisiondu travail au régime des castes.Là seulementles
individussont emprisonnésde père en fils dans le métier,
commeles cellules dans l'organe ià seulement une diiïéren*
ciation véritable accompagnela répartition des fonctions~.
Mais,bienloin qu'elle soit unique, c'est là une formede la
divisiondu travail qui se rencontre rarement, au moinsà
l'état pur Or ce sont toutes ses formes, et en eties'mémes,
qu'il importe d'examiner. Pour préparer cette revue, il ne
fallaitrienmoinsque ce grand mouvementde curiositédésin-
téresséequi pousse les historiens contemporainsic décrire
dans leur originale diversité les réalités sociales, des plus
récentesaux plus lointaines.
Pour l'étude des plus récentes, des soucis pratiques colla.
boraientce mouvement.On sait l'impulsion fécondeque le
socialismea donné, sur plus d'un point, aux recherchesdes
économistes.Kn ce qui concernelu division du travail, ses
observationsn'auront pas été inutiles. C'étaitla manufacture
proprementdite que l'économieclassiqueavaitsous les yeux;
et la plupart de ses théoriesse rapportaient au régimeindus-
triel qui correspond à l'âge de la manufacture. C'est sur la
manufacturetransformée par le machinisme, c'est sur la
« machino'facture», ses conditionset ses enets propresque
le socialismeattirera l'attention.Le principal effort de Marx,
dans les chapitres où il résumeet discute les théoriescou-

t. /<MM<!B~</e~<i<«'j'MC
(ta~Ofto/tto/c~~Mp <<;n~«/«'(/M
(.'<M~.
ayn))''M.
g.Cf.La)a))d)'.
o;).<t7..)).S!<8.
3. V. ~t~Mt'X'/C.~t~MF, [. tV, )). t-)S.
Tt t.'AS~BMCtM.'MtOCE.lMi.ttOS

rautessur la divisiondu travail est d'analyser les transfor.


matiousque !a grande industrie impose aux habitudes ios-
talléespar le régime manufacturieret de montrer comment
d'une part. en les mettant nu servicedes machines,elle tend
à uniformiserh majorité des travailleurs. commentd'autre
part elletend &tes mobiliser,en!es toisantpasser d'un genre
de productionà un autre au gré des oscillationsdu marché.
Lesocialismenousforceainsi à réfléchirsur la nouveautédes
(ormesprésentesde la divisiondu travail, et a rechercheren
quoi ellesse distinguentde cellesqui les précèdentimmédia-
tement.
Mais-de qustles formescettes.ci à leur tour étaient.elies
précédées' C'estce que nous font connaîtreavec précisionles
recherchesentreprisessur les métiers, les corporations,les
ghildes.Lesmodesde distributiondu travail dans les classes
ouvrièresau moyent)ge nous sont décrits avec dotait nous
entronsdans une atmosphèrehostileaux spécialisationsiné-
dites, rebelleaussi,dans une certaine mesure, au morcette.
mentde la production,et où chaque atelier cherche, pour y
incorporerle pius possiblede travail, à retenir )e produità
façonnerle pluslongtempspossible; noua acquéronsainsila
visionnetted'un état économiqueoù beaucoupdes traits que
postulaientles théories de l'écouojnieclassiquene se retrou-
ventpas.
Desperspectivesplus nouvellesencorenous sont ouvertes,
si nous allons chercher nos documents plus haut ou plus
loin,– auprèsdes peuplesanciens ou des peupladesencore
primitives.OncoHnattlesrencontresfécondesde la philologie
et de l'ethnographie;et commentelles s'accordentpour nous
montrer, aux premièresphasesde toutes les civilisations,
et non pas seulementdans les races aryennes, – l'humanité
répartieen groupesfamiliauxanalogues,quels que soientles
noms différentsqu'on leur donne Les études inaugurées
par Fustetdo Coulangeset SumnerMaine,étendues et preci*
sées dans tous les sens, nous font de mieux en mieux con'

t.0~.ett.)tap.x'H.Xtv.xv.
V.par Momp).' {.ouflu t-'rance Le~sMur.~ott'e d« tfaMM
eMt-)-ie)tM~
</f<nt<<Mf<-<e
enff-oo<'<«MK< tM9.P)tt~.tt)00 pourt'Aho.
ruulruet~ierko,
))ta):ne Hierku. Uax
CM Ueulaclee
~«<<f<<e <<e(MMe)t<c/)o/'h)'teA<.
lierlin, Bertin.)M8.)88)
18G8·1881
pourt'Anf!)cterru A~tey.?<<«:)'< (~M<<M<rtnM
~CMMMMMM ~n~<.
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TnM). fr..t'an.<,
«MO.
3.V.ptt-ewmpte.G. Colm, Gea)«ntf<'M<)<t/?)<))<a«~eH<)MfMe~a/'<.
UOUC). – TU~MtKii RUK LA tMVfStOXDU TM.Att. /:?

naître ces petitsenclos, avecleurs institutionset leursmœurs


propres. M aussile travailestdivisésans doute,etla division
en est parfoispousséeextrêmementioin. Maisentre t'esctnve
qui, sur l'ordre dit pereet pour ia seule famille,exécutetelle
ou telle besogneet l'ouvrier qui va offrirses brasd'usine.en
usine,Moù Je poussentles fluctuationsdu marcheuniversel,
il y a tout un mondede révolutionséconomiques-
Ainsi, f~race&la conspirationde ces diversesdisciplines.
les milieuxtres.diilérentsque traverse ta divisiondu travail
sont présents à nos esprits, -– ia famiiie,l'atelier, la manu-
facturt', lamacttino-facturo.D'unefaçon-generxte,ia succes-
sion de cesmilieuxcorrespond ta successiondes phases
que les nouveaux économistessont amenés à distinguer,
d'après la nature des rapportsqui s'établissententre la con'
sommationet ia production la phase de l'économiedomes-
tique, – où le groupechercheà se suffire,produitpour lui-
même et consommésur ptacf; – ta phase de l'économie
urbaine on tes.corps do métiers produisentpour d'autres
que pour eux-mOnes,mais encore pour une clientèle res-
treinte et déterminéedont souventils attendentia commande
et reçoiventia matièrea façonner:– ia phase de l'économie
nationute, où l'industrie se procureeite-meateia matière
premièreet n'attendplus les commandes,où lecommerceva
offrirles produitsà unectienteieinconnue,en lesfaisantcir-
culer dans toute la société la phasede l'économiemon-
diale enfin,–oùi'on voit, avecl'extensionquasiindéfiniedu
marché, la grandeindustrie multiplier et varierses produc-
tionsà outrance,guidéepar la spéculationcapitaliste
A mesure qu'on passed'une phaseà une autre, à mesure
que le cercledes consommateurs.s'élargitet que s'acerott.la
distance qui les sépare des producteurs,c'est, nous dit-on,
tout l'ensemble,tout.ie système des relationséconomiques
qui se transforme.La divisiondu travail n'échappentpas a
cette loi. Ellene saurait rester immuablequand tout le reste
varie. Etc'est pourquoi,avertis par l'histoire,nousnerecher-
cherons plus la forme unique qu'etic conserveraitde tout
temps; nous essaieronsde discernerau passageles diverses
formesqu'elle a pu successivementrevêtir.

<. Co sont cex dit'ifionx qu'un retrouve, a tW's peu ttf cttui.f près. ttani
tM (fUt'rttRM <t<iMchtooUct-et dans ''t'ux ')<; Buctfr. Cf. )).' ch<t)'itre do
Ch.idc sur la division du twai).«~.c~)<.)?<')').
80 PASSÉE t90t.iM!
SOCMMQtOPE.
Maisencore ne sufura-t-it pas pour les dégagerdo caracté-
riser fidèlement, eu essayant de restituer t'originatitéde la
réalité historique, tel ou tel stade de l'économie.La jeune
ceotehistorique, entraînée par sa crainte desabstractionset
par son goût pour les descriptions. s'est complueà cette
méthode. Mais t'ou se rend compte aujourd'huique si l'on
veut extraire, du chaos des documents,unevéritablescience
sociale,torce est de constituer, par une abstractionmétho-
dique, les ditïérents « types Hde phénomèneséconomiques
et de dresser le tableau de leurs formes possibles Lathéorie
de la divisiondu travail devait elle aussi porterla marquede
cette réaction contre l'excès de t'historisme.Nousvoyonsen
etïet qu'on essaie, de divers côtés, non plus seulementde
dérouler la succession des différents milieuxque le phéno'
mènetraverse, mais d'établir une classificationsystématique
de ses divers modes.
Si l'on cherche, pour bien comprendre!a naturede la divi-
sion du travail, ce à quoi elle s'opposesymétriquement,on
rencontre,conduit par le langage même, le conceptd'union
du travail. Mais le langage est-il Ici uu bonguide?Ces
idéessont-ettesvraimeatantithétiques?Oubiencelleci nefait-
elle qu'enveloppercette-tà? En un sens, – tous nos auteurs
le reconnaîtraientavec Rodbertus~,– toute divisiondu tra-
vail est encore union de trayait. L'expressionde division du
travail est mal faite si elle nous fait penser la séparationet
à l'isolementdesindividus l'essentieldu phénomène,c'est ta
connexionqu'il établit entre leurs efforts.Maissi l'on entend
par union de travail l'accomplissementde ditlérentessortes
d'activité par une même personne, le cumul de fonctions
qui est le propre <ie la femme dans la maison,de l'ouvrier
bon à tout faire, du mineur qui est en mêmetempsagricui*
teur. alors il faut reconnattre que l'union du travail est bien
le contrairede ladivisiondu travail.Aulieud'êtreinférieure,
la quantité d'énergie productivedont disposel'hommeest ici
supérieure a telle besognéparticulière; il assumedonc plu-
sieurs besognesafin d'occupertout son tempset d'employer

t. C'e~en eu!n'- ';<M ttuchprsoutient~u' pourorgMiMr tesmatu-


il n';fautjm'icr<nn<tr<!
riam~'hi.stoifcc'tnottti'ju'). d'userdost)~tho'tc!t
isotant'M<f''t'ancienne
<<:onoM)i''
[)'))itifjue ct< p.4!i.Cf.ce
!tt<str!tit«,
e~).
<)a~et)ftt'inmt)titWa~)tOf'M/'Mw/«/t'i'</<')'/M/)7McA<'ot)&«MMK',<'partie.)
/<«'.V«<iOH«<'t'toMemff,
et ttictzet(/a/«'Mc/«'<' tMt).
2. 0/ <<,p. Cf.n~-h~nr.o/).<;<<j). ?.
– TMÉMUSS
tMUQUL Sttttt.A BtVtMMM TtJKA~ St
toutesses forces.Or la division du travail ne commence,à
proprementparler, que la où tes activitésse distribuententre
plusieurs mains'.
Maisdirons-nousqu'il suHit,pour qu'apparaissela division
du travail, qu'il y ait aide mutuelleet addition des effortsY
Des hommes,s'assemblentpour pousser une poutre ou pour
faucher un champ. Leursefforts s'ajoutent. mais on ne peut
pas dire qu'ils soient ajustes,précisémentparcequ'ils ne sont
pas différents. Ils collaborent, mais leur coopération est
simple c'est une communautéde travail-. 11faut à la divi.
sion du travail une coopérationcomplexe,où les tacitesdes
différents coopérateurssoient différentes,fi importe, pour
que nousla reconnaissions,non seulementque leserviceéco-
nomiquequi incombaitjusqu'alorsà une seule personnesoi~
reporte sur plusieurs, mais encoreque chacunede ceiles'ci
accomplisseune partie différentede l'ouvragequi jusqu'alors
constituait un tout.
Maisil ne faut.pas que ce trait commun,par où toutesles
formes de la divisioqdu travailse distinguentde la commu-
nauté d'action ou du cumuldes fonctions,nous fasseoublier
les caractères propres il chacune d'elles. Présenter sur la
même plan, à la suite d'AdamSmith, commedes exemples
de travaux divisés; les opérationsqui produisent l'épingle
dans la manufacture,-celtesqui façonnentle clou dans l'aie.
lier du forgeron, celles qui procurentenfin son habillement
au journalier, n'est-ce pas confondredes choses très diffé-
rentes?
Dansle dernier cas, en ellet, nombrede producteursindé-
pendants, le berger,le cardeur,le flleur,le tisserand,le fou-
leur, le teinturier, le tailleur, – ont collaboréa l'achèvement
du produit. Avantd'arriver à sa formedéfinitive,il a change
plusieurs fois de propriétaire, il a traversé plusieurs « éco.
nomies » autonomes.La production nous apparaît doncici
commesectionnée,répartie en tranches différentes.Aucon-
traire, dans le casde l'épingle,c'esta l'intérieur d'une même
section,d'un mêmeorganismeéconomiqueque tout se passe.
Des opérationsqui naguère étaient toutes exécutéespar un
même ouvrier sont distribuées maintenant entre dix-huit

i. V.Bâcher,
op.c<<p.2t2.!22.
9. C'est <-ufjne M. Hacher )tp)x.-))ti.)<-A<eM''<nM/)<t~ et fjM'i) distingue
'te t'/tf'rft'ftot~MM~.

K.OcM:nt!)i).–AMnMU!.oeiot..Me).t!)M. c
82 L'AXM~E M0t-i902
SûCtOMOtQUE.
ouvriers. Le produit change de mains, mais U ce changepas
de propriétaires, il ne sort pas d'une mômeentreprise. Nous
n'assistons plus à uu sectionnementde la production,mais,
à l'intérieur d'une mêmesection,à uneanalyse,à une décom-
position du travail. Le cas du forgeroncioutier est différent
encore. Le forgeron cloutier ne façonnepas seulement une
partie du clou, comme l'ouvrierde manufactureune partie
de l'épingle,et son travail n'est pas plusanalyséque celuidu
forgeron ordinaire. Mais il ne s'applique qu'a une espèce
d'objets. Cet objet no passe entre les mainsni de plusieurs
producteurs ni de plusieurs propriétaires. La fabrication
d'un seul produit par une seuie main, &l'intérieur d'uue
mômeéconomie,telle est la caractéristiquede ce phénomène,
distinct aussi bien de la décompositiondu travail que du
sectionnement de la production. H n'a plus pour résultat
de diviser les travaux en tranches successives, mais en
branches divergentes; les sectionsqu'il trace dans le pro-
cessus de la production sont longitudinales et non plus
transversales. C'est la spécialisation proprement dite qui
nous apparait1.
Mais dans la spécialisation mômeit faut distinguer des
variétés car elle peut se produirede façonsbien différentes.
Tantôt on voit tel genre de travail se détacherduigroupeéco-
nomiqueà l'intérieur duquel et dans l'intérêtduquel il s'exé-
cutait. Désormaisil sert de centre à une économieautonome,
il « nourrit son homme une professionest formée.Ainsi
la plupart des métiers naissent en se séparant du ménage.
Maisil y en a bon nombre aussi qui, au lieu de sortir direc-
tement des premières unités économiques,se sont formés
ultérieurement, et c'est précisémentle cas du forgeron-
cloutier, – par une spécialisationnouvelledes métiersdéjà
spécialisés. II faut donc distinguerde la formation propre-
ment dite la subdivisiondes professions*.
Ajoutonsque danscertainscasdes professionsnaissentque
rien ne faisait prévoir, auxquellesrien d'analoguene corres-
pondait dans les régimes économiquesantérieurs. Elles ne
résultent pas d'un morcellement;c'est l'apparitiond'espèces
de biens jadis inconnus qui les suscite. Tel est le cas par
exemple pour la photographie,la fabricationdes glacesou

< << p. S50-255.


). Cf.Bûcher,
2. /&M..p. 9SM59.
MUQtA – TM6oBtS:t
SUttU MV~tûMtHJTtttV.~th 83
desvélocipèdes.t) y a M. ù vrai dire, non pas division. mais
créationvéritable'.
Ainsi, -formation, subdivision, création des professions,
décompositiondes opérations, sectionnementde la produc.
tion, il faut, si l'on veut que les confusionssoient évitées,
avoir présentsa l'esprit ces ditléreuts modesde la divisiondu
travail; et torsqu'onnous dira que ta divisiondu travail s'est
développéeà telle ou tetto phase de l'évolution économique,
il faudra précisersuivant lequel de ces modes cette division
s'est opérée.
Non qu'il faille s'attendre à une correspondance étroite
entre les phaseshistoriques et les types
que nous venonsde
distinguer.Jamais les catégories auxquellesaboutit t'unatyse
ne s'appliquent,avec une exactitude absolue, à telle ou telle
tranche dela réaiité. Maisce qu'on peut légitimement
espérer
établir, c'estque cette catégorie, ici ou i:'t,prédomine.
Par exemple,s'il est vrai de dire que là ou la division du
travailse développele cumul des fonctionsdeerott, il ne fau-
drait pas en conclure que ce cumul est d'ores et
déjà une
habitudeuniversellementabandonnée, et quedésormais, dans
tes sociétésà civilisationcomplexe, chaque homme n'a
plus
qu'une occupation.Les statistiques récentes prouvent au con-
traire que le progrès des diflérentes formes de la
spécialisa.
tion n'éliminenullementl'union de travail Afortiori ces dif-
férentesformesne s'excluent-elles pas les unes les autres.
Ainsi on peut soutenir que ta décompositiondu travail est
un phénomènecaractéristique de la grande industrie. H no
peut se développerlibrement que ta ou sont concentrés des
ouvriers assez nombreux, comme dans les grands ateliers
modernes.Sesplus remarquables progrès sont déterminés
par le passagede la manufacture à la machinofacture.(~
ainsi que dans la cordonnerie, tandis qu'une manufacture
proprementdite ne comptequ'une dizaine d'opérations dis.

<.Koui! suivonsicilaclassiiication ~r )<u<-)h't'


))r))))<ts''f ~'M/f/Mn.y
– Be''K/M~a«MM</ (ouS/)M<f~<4M/t~M)
–~w/Mt/'nM.~<'<7MM,/
– .)).tt')7.<:(-t~.
f/MH'?.N')U!!))tnx'mi<)Bssut-<)''t)X))ni)t)!)Mu)''ttt<;nt.t)a!i!iupprHnMn!.c<)tttu)o
inutile,contonMtit)t''nt
!m.tobservation!,
duM.th.'t'heiitte'o/).ct< )).t8))(t
'!itct{ori6<)N
df~/ao'MM/f/M /t'<tc<!</
t.~t'Aft'~fCtW/ttftMH~
<.t t)OUSitJ()Utut)!i
cunmten)i<'cs<ajtiru.
cu))fur)))CH)o))t
ttUit«)M<!t't-t)ions<te
M.t'ctrfnz. fw.cil.,
p. t))!t<:)ttM)p)t'i'!ttcc<-ff<<t'Ott<<e;0/f)M
(M<'<'M/:Mf/<C~t«)~j.
2. HuctxirfMntfad'<tphis lesr.~u)t<tt!t
du t-e''<;nMn)<int
<icipt-ofcssions
en AUctntgM ())<?).<)ueprtBdo S mittionsdMpersonnes y exef':('nt.&
e&tu detout'profession
principalo,une pt'ot'Msi<mM''e!.iioiM.
84. (.'A~tt IfH-tMS
SOCMt.OO~CR.

tinctes, une fabriqueen compteprès de cinquante'. Ce n'est


pas Adire toutefoisque dans ses phases antérieuresl'industrie
ignore cette analyse. Les grandes tumiitcs antiques, avant
même qn'ii leur vint l'idée de produire pour d'autres que
pour leurs membres,avaient des ateliers où la spécialisation
des besognes était dejù pousséetrès loin Onverrait de même
que la productiondes livres dans les monastèresdu moyen
ùge,ou des armesdans la cour decertains rois sauvagessup-
poseune décompositiondu travail assez avancée
Inversementon peut soutenir q'~e le phénomènede la for-
mation des professionsappartient aux premièresphases de
l'évolutionéconomique.Hest caractéristiquede.ta période où
1 ou passe de l'économiedomestique à l'économieurbaine.
C'est à ce moment,avec rétablissement des marchés et !a
constitution d'une clientèle, que la plupart des métiers –
travailleurs du fer et du cuir, de ia terre cuiteet du bois, –
se détachentde la famille Croit-oncependantque le phéno-
mèneaitdennttivementcesse? Lafamilleperdencorechaque
jour quoiqu'unede ses attributions. Le blanchissage,la con-
fection et la réparationdes habits, la cuisinemême, autant
de serviceséconomiquesqui, accomplisnaguèreà l'intérieur
de ia maison, le sont aujourd'hui ou vontl'être demain « en
ville'. M
J)
tt n'en reste pas moins que la formation des professions
prédomine ià où l'industrie est encore embryonnaire.C'est
avec t'efttoresceneode l'économieurbaine qu'on les voit se
subdiviser. Maisencorefaut-il, pour qu'ellescontinuent de
se ramifierprogressivement,que les barrièresdu régime des
corporations soient abaissés. De même Il faut une certaine
expansiondu commercepour que s'installe,dans une société,
un sectionnementcomplexedela production.Demêmeencore
c'est grâce aux découvertes.de la science que se multiplient
indéfinimentlescréationsde métiera.
Ainsi s'expliquece fait que la division du travail, malgré
qu'etie soit de tout temps,ait pris, et principalementsous ces
dernières formes, une extensioninome dans la civilisation

op.cil.. p. 75.
t. V.U'*c)tMne,
op.<-«..p. M,5S.)M.
3. V.GuintO').
3.BMtcf.op.e~ p. 2TS. en nnt'
4.V.GuirM't.
citanlXen~phon. p. S3-St.
/&M.,
S. V. Petrenz.o~. cit., p. <9 s')f[.
MuL'ûLH. – 'n))!o)U)M ~L'tt t.A P)V).<<0}!m; T)m'A)f. 83

oecidentatecontemporaine.Jamais on n'a compté un aussi


grand nombrede spéciatités,et jamaison n'a vu ce nombre
s'accroître aussi rapidement. En chiftres ronds il a' a pas
moins,nousditK.Bitcher', de tO.OOOmodesd'Mctivitéhumaiue
dout chacun, dans notre sociétémoderue,peut devenir pour
un individu l'occupationde sa vie. Ht chaque Jour de nou-
vellesvoiess'ouvrent en treize ans, de )8Mà 1895,te chiure
des désignationsde professionsdans !a statistiqueallemande
s'est accrude plus de 4000.Ces résultats seraientplus frap-
pants encoresi l'on pouvait suivrepas a pas. dans unemomo
localité,le développementdesdiiïérentesformesdela division
du travail. C'est ce que M. Petrenza tenté pour Leipzig,en
comparant, à diverses époques depuis 175t, les livres
d'adressesde la .viite.De i75i a t89Ûit compteainsi, pour
4Cformationsde professionset ~3sectionnementsde ia pro-
duction, 72créationset 300subdivisionsde professions.C'est
d'ailleursdepuis i860 surtout que ce mouvementest sensible.
Tandisque de t830à i8u0 M.J'etreuzno marqueque créa.
tions et C8subdivisionsde professions,il marque,de t8UOà
t8!)0,4~deceites-cietiTCdecelles-là Quedes monograptties
de ce genre, guidéespar des classificationsméthodiques,se
multiplient, et l'on-pourra, non plus seulementremarquer
d'une manière vagueque telle formede la divisiondu travail
prédomineà telle ou telle phase do l'évolutionéconomique,
maisétablir ia proportion-précisedans laquelle,a cesdiverses
phases,se rencontrentcesdiversesformes.

Maisil faut pousser plus toiu t'analyse.Nous ne serions


pas encore suJ)isamn)eHtrenseignéssur i'état de la division
du travail dans une société si noussavions seulementdans
quelle proportion s'y rencontre la formation,la subdivision
ou la créationdes professions,iesectionnementdola produc-
tionou la décompositiondes opérations.Le phénomèneveut
être envisagésuccessivementsous tousses aspects.Acôté de
l'aspect technique, il importe d'en éclairer les aspectsplus
proprementsociaux–économiques, juridiques, politiques,
et de discerner, non seulementles relationsde fait que les
formesde la division du travailétablissententre l'hommeet
l'objet ou la partie d'objet à produire, mais les relationsde

1.
). < cil..)).9<)t.
op.c)< p. SX.
a. V.luHbteMd-itiunu,
M t.'AXX~CMLOMQCE.MOf-Wi!

droit,entre les hommeseux-mêmes,auxquellesellesdonnent


lieu.
Onsait combienlongtemps,en économiepolitique,le point
de vuetechniqueet le point de vue proprement économique
ont étéconfondus,et commentle socialisme,loin de dissiper
cette confusion,s'en est servi, au contraire, pour étayer sa
philosophiede l'histoire. Après les discussionsrécentesaux-
quellescotte philosophiea donné lieu, principalementaprès
la critiqueméthodiquede Stammtér', ii semblequel'équi-
voquesoit dénnitivementruinée.On nousa rappeléque si la
vapeura produit dans notre mondesociallestransformations
que t'en sait, cen'est pas eu tant que force matériette,c'esten
tant queforceappropriéepar des possesseursde capitaux la
transformationdes modesde production,n'exerceson action
socialequ'à travers lescodes.Il importe donc de rendre à la
machinece qui vientde la machine,et à la loi ce qui vient de
ta ici. tt importe
de distinguersoigneusement,de leurs tqrmes
techniques, les formes juridiques des phénomènes écono-
miques.Cesremarquesont déjàprovoquéd'utilesKreclasse-
mentsM.C'estainsi qu'on nous proposait,ici même'.de réser-
ver pourdes emploisdistincts les termesde/mcetder~m?
de la production,celui-ci désignant « les institutions de la
productionéconomiquedéfinieset classéesselon.lesrotations
juridiques et socialesqui les caractérisent.», celui-làdési-
gnant« les institutionsde la productionéconomiquedétmies
et classéesselon les relations technologiquesou morpholo-
giquesqui les caractérisent." »
Qu'unepareilledistinction puisseêtre utiliséepour la théo-
rie dela divisiondu travail,ons'en rend aisémentcompte.Kt
en effet,pour apprécierses résultats, ce n'est pas le tout de
savoirsi un homme travailledansune manufactureou dans
un atelier, si son travailest synthéth}ueou analysé, s'il fait
un clouentier ou seulementune partie d'épingte.Maisdans
quelles conditions sopiales travaille-t-il? Voilà ce qu'it
importede préciser. Et pour le préciser, il faudra distinguer
encore,parmi lesrelationsqui caractérisentun régime,celles
qui retientl'homme auxchoses, celles qui le relientdirecte-
mentaux personnes,cellesquidéftnissentsa propriété,celles

1. H'f~/t.«'/<<7 MH<<f< t)f<c/t~fmaferK<~<Mc/<en <;McAt<;A<MM/fiM-


.<KM~.)~)pi!it{.<)<9ti.
'M.Sinuand.a.utun)!'tV.p.5)t. f..
MOL'C).)!.
– T))!!OR(E.<
SCMt.ADm~mxUKTMAVA)). 87

qui délimitent sa liberté. Les unes et les autres sont, à vrai


dire, définies par des règles juridiques, qu'elles soient ou
non expressément formulées. Malxces règles sont tantôt
« réelles », et tantôt « personnelles» tantôt elles se rappor-
tent à l'état des biens, et tantôtà t'étatdes personnes, Il fan.
drait donc distinguer,dans tes régimesmêmesauxquels la
divisiondu travail peut être soumise,entre l'aspectjuridico.
économiqueet l'aspecturidico-politique.
Le travailleurest-il ou non propriétaire des instruments
avec lesquels il exécute sa besognespéciale? Est'ii ou non
acquéreur de la matière première? vendeur du produit
façonné? Reçoit-ii,commeil arrivait souventà t'artisan du
moyenâge, la matièreà façonnerde l'acheteur,qui loue en
quelque sorte ses services? Entre celui qui l'emploieet lui,
y a't-ii communautéà la fois de productionet de eonsom-
mation, commedans la familleantique, ou seulementcom-
munauté de production, sans aucuneespècede communauté
de consommation,commedans l'industrie moderne? L'ou-
vrier spécialiséà domiciletravaille-t-il« à son compte )' ou
au compte d'un entrepreneur? Les ouvriersentre lesquelsle
travail est distribué dans une fabrique participent-ilsen
quelque mesureau bénéiicede la vente? C'esten répondant
à des questions commeceties-ià qu'on classerait les divers
régimesjuridico économiques qu'une mêmeformede spécia-
lisation peut traverser.
Quantaux régimesjuridico-politiques,on lescaractériserait
en répondant à des questionscommecelles-ci la tâche spé-
ciale que le travailleur accomplit,l'a-t-il choisie librement,
et peut-il la quitter à volonté7 Y est-ilrivé par la naissance,
comme il arrive dans la caste, ou du moins pour la vie,
commeil arrivedans la corporation? Y a-t-it dans la société
des catégories de citoyens auxquels certains métiers sont
réservésde par la loi, ou toutes les carrières sont-elles, en
principe, ouvertes à tous ? Y'a-t-il des professionsprivilé-
giéesqui assurentcertainsdroits à leurs détenteurs, ou bien
toutes les professions, quelles qu'elles soient, sont-elles
égales devant le pouvoir politique? C'est seulement après
avoir répondu à ces questionsqu'on pourraitdéterminerdans
quelle mesureet parquets moyensla contrainteou la liberté
présidentà la répartitiondes tacitesdans telleou tettesociété,
et comment, autour des tachesainsi réparties, s'ordonnent
les différentesclassessociales.
Bti ).'AXXK6 St)t;)OMtitQL'E. )90).tM):!

Maiseu répondantà ces questions,ii importede n'oublier


aucune des matièresauxquelles la divisiondu travail peut
s'appliquer et de ue pas restreindreabusivement,commeon
l'a fait longtemps euéconomiepolitique, le sensdu mot tru.
vail.
Lemême auteur qui nous fait remarquerquel'expression
de divisiondu travail pécliepar l'étroitessede sou premier
terme puisque la notion de spéciaiisatiouest pius large
que cellede division, ajouteque le deuxième termerisque-
rait, lui aussi, de restreindre & l'excès le champ de nos
recherches.Al'expressionde ia divisiondu travail,c'est celle
de spécialisationde la productionqu'il nous proposede subs-
tituer car ce u'est pas seulement,nousdit. dans l'organi-
sationdu travail des ouvriers que se manifestele progrèsde
la spécialisation,c'estdans l'ensemblede la productionéco.
nomique,y comprisles choses mêmes,la nature et la ma-
chine. 11faut aller plus loin. Cen'est pas seulementde ia
production proprement économique,c'est de toute espèce
d'activitéqu'il fautse demanderdans quelle mesureet sous
quelle forme elleest spécialisée.
Par exemple, à coté des travaux auxquelson réserve, en
général, le nom de producteurs, il fautfaire entrer en ligne
de compteles travaux dits destructeurs,à côté des travaux
matérielsles travauxproprementspirituels,a côtédu travail
d'exécution ie travaiide direction.Si diftérentesque soient
les opérationsmilitairesdes opérationsindustrielles,on peut
soutenirqu'elles aussi, visentà être productives– la guerre
n'est-ellepas souvent,selon la remarquede B. Constant la
premièreforme de l'industrie? –eties aussi supposentx un
but, des moyens, desobstacles ') eiiesaussi comportent,en
vued'un intérêt social,un déploiementd'activitésdont il est
très important de savoircommenteUessont spécialisées~. De
même,les activitésde toutessortes qui alimententla vie spi-
rituelleet qui otfrentleurs produitsà la compréhensionou à

<.fiechesn'op.c<<p. :iT.
2. M<i~Mf coMMt~fMtncMc. H.p. SU.
S.C'est):tdetinitinnqM)!.Tanh'propose )utravailfJf's
pour<)i<tint{Mer
autrestondesd'Mtivtte. On nu comprend gucre. c'iUe
il h~ite il classerparmi!tMtntvautte~aprf's dëfinittun,
pourquoi opt:ration<
militaires
(V.~cAo~/x'<'cooeM~«e. 1.p. S~MiiS).
t. C'ett ce dont une etadM a eM MfjuiiiiiM dans tes conférences faites jt
Meotede Saint-Cyr, sur ~t'nt~M <<'aM<\t<M<~M.
– T)t&)R[MSPK).A DtV~tO~M TMtV.tth
BOL'ULÉ. 89

l'admiration des hommes,pour moinsvisiblesque soient les


efforts qu'elles commandent,et pour moins aptes qu'elles
paraissentd'ordinaire ù être régléeset disciplinées,n'en sont
pus moinsdes travaux. Et il faut établir, d'une part, si ces
travaux sout cumuléspar certains individus ou spécialisés
d'autre part, s'ils sont réservesa certaines classes ou acces-
siblesà tontes si les organesproducteursde cette espècede
travaux sont concenU'ésdanscertainescouchesde la popula
tion oucommedisséminesdansla masse Onendirait autant
de cesactivités dont le résultatest l'ordre, l'unification,l'or-
ganisationdes autresactivités".Cen'est pas seulementdans
la vie militaire ou économique,c'est jusque dans lit vie spi-
rituelle, c'est dans la viesocialetout entière, que le besoin
de directionse fait sentir et ii est intéressantde constater
par quels procèdes,grâce à quellecatégoriede personnes il
est paré à ce besoin, d'établirsi l'autorité, elle aussi, quoique
formequ'elle reveto,est diminuéeou concentrée,si elleest le
priviiegedecertainescastesou te monopole de fait decertaines
classes,et dans quelle mesurela massedes citoyensest appe.
ice ù en prendre sa part. U est clair, en effet, que pour défi-
nir la situation que la divisiondu travail fait a un homme,
U nesuntt pas de savoirle rôle qu'iljouedans l'industrie pro-
prementdite, il faut connaitreencore le degré et ie mode de
sa participationù ia défense,au gouvernement,à la vie spi-
rituelle de la société.
/?
It faut donc outrepasserdécidémentles limitesordinaires
de l'économiepolitique,en se servant non d'une biologie
transposée, mais d'une histoire analysée, seule capable de
dresser, par ses réponsesà nos questionnairesméthodiques,
un tableau complet des milieuxque traverse la division du
travail, des régimesauxquelselleest soumise,des modessui-
vant lesquels elle s'opère, des matièresauxquelleseUe s'ap-
plique. Ainsi seulement,on embrassesans lesconfondreles
différentsaspects du phénomène,et on peut eu élaborer une
théorievraiment sociologique.
t. C'est<'e')uoSpencer étudieen dwt'hwtth'tt'etnppcntent ')< /<M<<-
/«<t<MM p)'0/'f.W'OtMe«' diiitiMgW
~M'tt 'tes/M<)<«/)OM)H'~M<f//M.
i!. M.Ottfo/<. faitpt<w&')<M
cil.,). p. 110) Honsifierutioni!
de<-c({enM
i(tMt)u'i)
pn)pu!i< ')«distinguer c oux
lestfaMUt yui
(Mfttti tendentit)t
')MOfV)ttion itntivi'))Mt)<i. ceux(luiontpuurbat)a cr~tiuttdf!!instru-
des pM'tuits,– c'ux 'lui ten'kntt
tnenta'htttm'tt)<'tt)t distribatiun
cûnicrvfttiuttiiucitte
tph;tM. pruf<:<~Uf.Mvant.))MM'Mt, sohiat).
? t.'AXX)!ES<)CtUt.O':f~PE.t9M-i9'

II

DELACtVtStOK
LESCOKSÉOUHXCES PUTHAVAtL

II est encore plus important,si l'on veut non plus seule-


ment classer méthodiquementIfs formes, mais juger impar-
tialement les conséquencesde la divisiondu travail, de dis-
tingueravec netteté les différentspointsde vue d'où on peut
l'envisager. C'est la multiplicitéde ces points de vue qui
explique comment l'opinion a oscilléet oscitte encore, en
pareillematière, de l'optimismeau pessimisme.

D'une façon générale, l'ancienneéconomiepolitique, qui


voit le monde à traverstes idéeset pour ainsidire avec les
yeux de la grande industrie naissante,cétébre les bienfaits
de la divisiondu travail.Pour en juger, ellese place surtout
à un point de vue « réet ? et « quantitatife. Elle calcule la
quantité et le prix des chosesjetéessur le marché.Elle loue
doncla spécialisationde fournir plus pour moins –, plus de
produits à moins de frais. Marxeu fait justementl'observa-
tion les apologistesde la divisiondu travail, dans l'anti-
quité, la félicitaientsurtout de cequ'elle raffinaitla qualité
des choses en utilisant pour le mieux les aptitudes des
hommes,de ce qu'elle perfectionnait,en somme, à ta foisle
produit et le producteur.Si, à l'occasion,ils mentionnent
aussi l'accroissementde la massedes produits, c'est aux
valeurs d'usage qu'ils pensent plutôt qu'aux valeurs d'é-
change. L'accroissementdes valeurs d'échange, rabaisse-
ment du prix de revientdes marchandisesest, au contraire,
ce qui frappe d'abord lesmodernes.Lorsqu'ilsescomptentle
bénéficede la spécialisation,ils ont surtout en vue le travail
analysé,et bientôt mécanisédansla fabrique.Là surtout se
cumulent les avantages que leurs théories énumerent'.2,
L'adaptation,non seulementdes organes, mais des instru-
ments aux tâches diversifiéesdevient chaque jour plus
intime. La spécialisationdes entreprisesdiminue le nombre

t. Op.cit. p. <S8.
X.Y.Block, e~.<-<<chap.xvn.
Mf'fCt.)!. – Tm~MES SfH H tttVtMOt DV fKAtAt). 91

des « mobiliersindustriels » complexes,qui seraient néces'


sairos à une société. La concentration des ouvriers et la
décompositionde leurs travaux, eu même temps qu'elles
diminuent tes pertes de temps inséparablesdu transfert des
objetset du changementdes occupations,raccourcissentaussi
le temps nécessairepour apprendre ù confectionnerun objet
complet.
En un mot, grâceà ces économiesde toutes sortes, de temps
et d'espace,de capitauxet d'apprentissage, le rendementdes
forceshumainesteud son maximumdans la manufacture,
etft/'o~tondans la fabrique. C'est sous leurs espècesque
l'économiepolitique admire la division du travail, créatrice
de « l'opulencegénérolf», qui inondele marche universelde
produitschaquejour plus nombreuxet moins coûteux.

Le mouvementdes esprits au x<x"siècle devait, par plus


d'un cote, miner cet optimisme. Ona souvent observé qu'a-
près l'expansionde la philosophieindividualiste,verslaquelle
convergeaient la plupart des doctrines dominantes du
xvnf siècle, un vague besoin semblait s'être fait sentir par-
tout de construire, d'unifier, d'organiser. Le développement
de cette tendance, secondé par l'élargissement de l'horizon
limité auquels'en tenait l'économiepolitique, nous (aitcom-
prendrecommentl'attention devait être attirée sur tesincon.
vénientsde la divisiondu travail.
Cen'estptus seulement dans l'ordre économique, disions-
nous, qu'ons'inquiète des formeset des eitets de la division
du travail c'estdans tous les ordres d'activité,c'est, en par-
ticulier, dans l'ordre intellectuel.Pas ptus que la vie maté-
riette. la vie spirituelle, on s'en rend compte, ne progresse
sans la spécialisation~' pas plus que l'industrie proprement
dite, tascienceett'artmëmen'échappentàcette loi.
Toutefois,dans ce domaine nouveau, cette loi est-elletou-
jours bienfaisante et ne suscite-t-elle que des progrès'?
Pour fart. il est trop évident qu'elle comportedes inconvé-
nients graves,s'il est vrai qu'une véritable œuvre d'art est
commeun tout vivant, sur laquelle une personnalitécréa.

j. C'MU'0!:pr<i6!)one))))))oy~'
purBMtitt(«Hxt'fc*Y),p. M7;.
Ï. C'estce'jtteM.LatandcnoU!! illiola ),j)t"'i,t)):Ht.
jwattoah)i<'f<jMan<t
liona desncccsiiiMi!dula natureftnimtte.et nouiihl pt'ost'ntM
comnM
« i«)p')!!MK
<tde:!~h-cs pur leurcondition't'cttfsxtMt~.mt:.
t)en<i!mt:i
tC~.ct'f.,p. :«).
M t.'AXXKHXUKtOt.UtittiCE.MOt-tUM
trice a mis sa marque.La spécialisationperfectionnerasans
doute Mle métier Met raMinerata technique de l'art mais il
tt'y a que trop de chances pour que ces avantages soient
compensespar tes mutilationsque cette spécialisationmême
imposea l'artiste sa virtuositéne crottra peut-être qu'aux
dépens de son humanité.Mais, pour la science etie-meme,
œuvreévidemmentplus impersonnelle,et a l'avancementde
laquelleon peut véritablementcoopérer,croit-on que la spé-
cialisationsoit tout bénéfice? Grâce t1 sou entremise, nos
découvertesont centuplé sans doute, et chaque jour elle
entassedes connaissancesplus préciseset plus nombreuses.
Maisle but de la sciencen'est pas d'accumuler,c'est d'ordon-
ner, et de fairedes corpsaveclesvérités éparses. Or, le pro-
grès de la « micrologie ne nousfait-il pas, souvent,perdre
de vuecet idéat? et ne dimiuue.t-it pas notre capacité de le
réaliser? Lestêtes encyclopédiques, à fortiori les têtes syn-
thétiquesse fontde plus en plus rares. La sciencemoderne
risquede manquerd'architectes1. Etcelaserait fâcheux, non
seulementpour le progrèsde la philosophiegénérais qu'on
devraitextrairedes sciences,mais pour le progrès mêmede
chacuned'elles en s'isolant, elles se stériliseraient. C'est
sur des argumentsde ce genre que le positivismes'est fondé,
pour dresser le procèsde ladivisiondu travail". Et contreces
arguments,l'apologiedes économistesne saurait servir de
bouclier.CarIl nes'agit plus icide produire le plus possible
dansle moinsde temps le pointde vue réet et quantitatif
n'est plus de mise. Lesvérités ne sont pas des choses. Et
l'importanten matièrede productionintellectuelleest moins
le nombreque l'ordre.
Cetteabsenced'ordre et d'organisationn'est-elle pas d'ail-
leurs, a y bien regarder,aussi préjudiciableen matièred'in-
dustrie qu'en matièrede science?Il est à remarqueren eitet
que le systèmede productionvanté par tes économistes,s'il

1.V.Hobsun. fntK<~e<~<«!<
x)v:Off<q''M')<!<t:«<fo)<
e/i.c<7..<;)tap. life.
Cf.A.Cr<MSun. ~Mc..<«)-t/M-cMMn/fOH. Vantes. < *Mt.Dans desnotes
F.<)'!CoutMfM. pab)M);sparlaM<n« </e~/)<AM<<M'<<M'«e 'juin~!M)t).
de-i'tanf~er~
f)nvui~~a'itsept-MOt-cup~it f Onae
du.</)fc<«<Mn)e plaintfjoe
diinst'indnittrie
ce~enrff))' i'mprit it ttfm))]"in!!
(nn'aUn:tr<!t:it t'tVtn-
htj!dufinirpar faiMdehonnMmontro!. Ene~t-itdela !!eien''f cottttne
det'hof)e~<:rieEttjMMd nousauronst'io't sixcentstrafitifieurf) f)"
t'iauxsurunn)';Hte connattrons-nous
si'vit-, t
tesi'ci«entift'. onrmttt'OM-
ouuiila suei~MCcta estp'.ssiht'*ntai~noncertain
V.<eM<~ t~/<t~o/i/«e/KMt<f)~. tV.p. titt,4S~.
MMOLÉ. –- TttÉtUttEt SUtt t<AMÏMOX Dt: TMVAH.

installea l'intérieur de ses entreprises,entre ouvriers qui se


partagent le travail, des rapports strictementréglementés.
laisseau contraire en dehors(tetoute réglementationles rap-
ports de ces entreprisesentre et tes'. En ce sens, les organes
(lecoordinationmanquentà l'industriemoderne.Sousle coup
de fouet de la concurrence,chaqueentreprise lance sur le
marché le plus de produits qu'elle peut, quitte à avilir les
produitspar la surproduction.Ainsinaissentcescrises pério-
diques on l'on voit.suivant l'expressionde Fourier, la pau.
vretcnaître de la surabondancemême.C'est« t'anarchieéco-
nomiqueM.Ht)eest la preuveque ta divisiondu travail livrée
ù elte'mèmo est capable de bouleverserpar de brusques
secoussesle monde qu'elle supporte. En développantces
remarques, le socialismefaisaità la divisiondu travail, à
proposdes chosesde l'industrie,le mêmeprocèsque lui fai'
sait le positivismeà proposdes chosesde l'esprit. !i appelait
l'attentionsur la nécessitédu travailde direction,et montrait
que, faute d'organesconsacrésà cette tache, ia spécialisation
des industries cciébréepar les économistespouvait aboutir
à des résultats désastreux.

Maisoù le Mciatismetrouvedes raisonsde pousser beau-


coupplus loiu le pesslmisme,.c'estlorsqu'il attire le regard
non plus seulementsur les produitset leur repartition, mais
sur les producteurseux-mêmeset la situationque leur crée
le travaildans la fabrique,Suivanttuieneuet, non seulement
letravailleursoutireindirectement,dans ta société,du carac-
tère « inorganisé ~)de ta grande industrie, mais it souftre
directement, dans t'atetier, de son caractèremécanique. H
n'est pas seulementen butte aux contre-coupsde ces crises,
qui lui imposentles longschômagesou les brusqueschange-
mentsde métiers mais, lors mêmequ'il trouve l'emploide
ses forces, il est asservià des besognesmonotones, fasti-
dieuses, déprimantesqui, commeeiies exigentde moinsen
moins d'apprentissage,exigent do moinsen moins d'initia-
tive. Les travaux qu'onlui demanden'ontplusà aucun degré
le caractèrede l'art; il n'est plus tui-mémequ'une sorte d'ap-
pendicede la machine.Uncertain« rabougrissementdu corps
et de l'esprit » des massesest donc inséparablede la divi-
sion du travail telle que la grande industrie l'organise, elle

.1.Mart,e/).ct<p. iiiS.
? LASSÉ)!M)CtOMMMW:E.MM.tM:!

réduit l'ouvrier à n'être plus qu'une partie d'un homme;elle


eu fait un « travailleur parcellaire»; elle empêcheson déve-
toppementintégrât'.
Ondit quelquefoisaujourd'hui que le socialismeest t'heri*
tier véritablede l'individualisme,qu'il est « l'individualisme
logiqueet complet~,et quetoutes les revendicationsformulées
au uomdesdroits de la personne humaine,il se lesest incor-
porées~.Nutte part cette incorporation n'est plus manifeste
que dans la question de ta division du trayait. Contrecette
mutilationde t'hommepar ta machine,le socialismerecueille
et reprend a son comptetes protestationsles plus véhémentes.
tt répète tes formulesde Schiller et d'Urquhardt « Toutce
qui devait être ua a été violemmentsépare, t~ernettement
enchatoé à une fraction du tout, l'hommene se développe
aussi que commeune fraction au lieu d'empreindrel'huma-
nitédans sa nature, it nedevient qu'une simple empreintede
ce qu'il fait < « Subdiviser un homme,c'est t'exécuters'il a
mérita uue sentence de tnort c'est t'assassiner s'il ne te
mérite pas. La subdivision du travail est l'assassinat d'un
peuple. »
<Ju'ens'appropriant ces protestations, le socialisme ait
exagéré les effets reets de ta division du travail dans les
fabriques,que le servicedes machines,par la culture tech-
nique générale qu'il exige, ait contribué a élever plutôt
qu'à abaisser le niveaumental de la classeouvrière, c'estce
qui est probable",Desenquêtes sur t'influencedu machinisme
démontreraient sans doute que la critique socialistede la
division du travail poussait trop loin sou pessimisme.Elle
avait du moinsle méritede substituerle point de vue « per'
sonnelau point de vue « réel et de faire remonterl'atten-
tiondes marchandisesaux producteurs, deschosesaux indi*
vidus.

Maispour arriver à un point de vue vraimentsocialil fat-


t. /A;<p.<:iO.)'M.
9. V. jMrM..So<)(tfM)M):t< LiAft- ttant la HeMt de ~'o)-M, )" (Mcembro
t8M Fuumifrf, .E~ta! ~w <«<<<fMM<!<<~M.Lu tociatiiftno Mmit f)) cela
tidett! à ti~ p~'n~e de Sistnondi L<!<iniititutiot)!) duiv<;at accomplir les
destin); de l'espèce haniainH ettes aUeisnent d'autant mieux leur but
tju'eUM titt-vent le p)tt!) );t'and non<t)r<- puiiiiibto du citoyon~ & la plus )nato
dittnUMmutate. f
J. V. Liesse, e~. et< ch~t'. vn. Cf. 0*! Bt-ou<-M)t'. Le socialisme )'/ les
<M<t«ec<M<<.< (d)tn!) tu .)fo«<t<'mf«<socialiste du t" juillet )«9'), p. )!! tifj.).
– THEMESSUtt(.ADH'fSMtbu TMAV.Ut. 9a
tMUOf.)!.

lait se poser une questionplus large encoreet se demander


quelle devait être l'influencefavorableou néfastede tadivi.
siondu travail, non plus seulementsurle développementdes
individusconsidérésen quelquesortechacunà chacun, mais
sur leurs relations réciproques,sur tes modalités de leur
groupement,en un mot sur-l'organisationsocialeeile-méme.
Jetencorece qu'on a d'abordaperçuc'esti'tn(!ueucedisper-
sante de la divisiondu travail,c'est son pouvoirdo séparatiou
et de diuérenciation Leprestigede la biologiey prédispo-
sait sans doute les esprits. Dansle corpssocialcommedans
le corps animât on cherchaità retrouverles orgues nette-
ment séparesqui devaientcorrespondreà ta distinctiondes
(onctions.C'estaiusi qu'on en venaità attribuer à ia spécia-
lisation tadivisionde la sociéténonseulementen classesmais
en racesdistinctes.
« Les progrèsde l'industrie, disait sir Robert l'eei, vont
créer une nouvelle race d'hommes ?. Suivant certaines
théories anthropo-sociologiques,il faudrait prendre cette
pensée&la lettre et la généraliser.Detout temps l'exercice
des ditlerentsmétiers a entratnéle développementd'aptitudes
difïerentes, qui s'enregistrentdans l'organismeet se traits-
mettent par t'hérédité. Le métier déposeson empreinte de
plus en plusprofondenonseulementsur l'individu, maissur
sa descendance.Pour peu que des générationsasseznom-
breusesse succèdentdans l'exerciced'une même profession,
c'est vraiment une race qui se forme.Et ainsi s'expliquece
fait que tous ou presque tous les groupessociaux.compren-
nent des sous-groupes, distinctsnon seulementpar le costume
et les coutumes, mais par des facultésmentalesliéeselles-
mêmes à des dispositions physiques,et qui sont comme
autant de « variétés humaines~.
Quellesexagérationset quellesconfusionsse cachentsous
cette thèse, il n'a pas été dinicilede le faire remarquer. Elle
1. « Uivisiun
c'estdispersion u,disaitM.KfipinMi~M <oe<e<MN))<'M«~<<.
p.3!i0).
i!.t<t:hn)ot)urpaM)!-m!taH''rjus<j)t'i't
cuttaU~'M Mcm'ait
tnt'Mju'il ~<t)'-
tMe/t. a )<t
X)Y) quo t'oncUott d'un
))p)!ci<[)<] individu h)ivientn")fsuut)'.
tountdesesaptitudes individMUM etduhusard, muisansiiiduMtcuniititu-
tiunpi);'si'ju':
Htint'itf'tueiie.
d':se.~ tterfi.d'' sestuu!)< toutesf'ho!<es
o
ontunfondomont
ntunffincieiiietit
glui unfundtjfnont
'tutont
yui Ivni~liluirv;
it)'n'dituir<!et-iontd(hitumtintioa
et
otsnnt
%ont ~,torroiW cy put·
J)arunoclmine
ptir unel~-liafne
unu
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f)Uireiieunes)!riodof;t:n<intti"tti!.
UtditMreneo du ranKsurit).do
htrichesse,da htconeifMmtion ''t du revonun'estqu'unec«t)~ae<tCM
«cundairede faditHrencittion Mciatet).
t)!tM )o Ct'MM</)'tM,
lu Hftse est !ttt''))MMmuis non aban'iontxiu.
OC ).'AX!<)iE!K)CML(MH~'X.
M0t.)90~

fait fond d'abord sur la théorie de l'hérédité des qualités


acquises. théorie qui n'est, aux yeux de nombrede biolo-
gistes, rien moins que démontrée eu admettant que des
qualités simples et généralesse transmettentde père en fils,
il en est tout autrementde ces systèmescomplexesd'aptitudes
qui sont nécessairesAl'exerciced'un métierspécial.Quant à
vérifiercette thèse par l'étude directedes faits sociaux, c'est
ce qui est sans doute impossible étant donné que dans les
cas relativementraresoù des générationsasseznombreusesse
succèdent entre les cadres d'une mêmeprofession,l'actionde
l'éducation soustoutesses formesmasquecellede l'hérédité.
et empêche de décider si les qualités de métier sont bien
affaires de race. Que si d'ailleurs on regardede près les cas
les plus favorables&)athèse, et si l'onexaminepar exemple
les conséquencesdu régimedes castesdansla sociétéhindoue,
– ou s'aperçoitqu'il n'est nullementcertainque desaptitudes
héréditaires spécialesy correspondentà la séparationsécu-
laire des professions. A fortiori, s'ii s'agissaitdes sociétés
autres que cette société« privilégiée», le phénomèneserait-
il invraisemblable'.
Mais du moins, à défaut de ces formationsde races, ne
faudra-t-il pas attribuer &la division du travail la création
des classes sociales? N'est-ce pas elle qui a constitué ces
groupes,de mêmerace sans doute ou de races mètées, mais
séparespar les mœurset souvent par les lois, qui se retrou-
ventà l'intérieur de presquetoutesles sociétés?Nombred'au-
teurs paraissent accepter, au moins implicitementcette opi-
nion en assignant aux classes une origine professionnelle".
Le socialisme en particulier parait croire que la division du
travail est la mèredes classes', et que la spécialisationsociale
nait de la spécialisationtechnique.
Laquestion est des moinséclairées.Lesconceptsdirecteurs
des recherches, en matière de répartition sociale,n'ont pas
été méthodiquement dégagés et classés tout ce travail est
encore à faire Mais déjà les distinctions que nous rappe.
lions plus haut, entre les formeset les régimesde la division

1. V.dansta~fatx/e~CMt.nosartictes:
LaMfeMM cM<H'/<ï<MMec~o
)'.K)t.
(novt'mhre Mvfx'r)ae~.etCa~ett~MtcM(<n'fi)
i!)t)tj.
ii.V. Bimer. /.Mt~<M<f«o<'<a<M.
3.C'exU'opiniond't'~tb. Cf.Schm&tter. p.400.
CfMHdffM,
4.C'ostcetrin-tutquelelivrerécentde M.Baunrnufaitm~theufease
mentpas.Y.plusbas,p.tM.
HOMLÉ. – TMKOM6A ?« H MVtStOX nu THAVAn, 97

du travail, entre son aspecttechniqueet son aspect juridico.


économiqueou juridico-politiquepeuvent rendre ici quelques
services.Sur ce pointencoreles explications « matérialistesM
de l'histoire sont ébranlées par ces distinctions. On no peut
pas soutenir, d'une manière générate, que les rapports des
hommesentre euxdérivent(leleurs rapports avec les choses,
et que la distinctiondes classesne fait que décalquer la dis.
tinction préalabledes métiers.Hn réalité bien d'autres difîé-
rences que tes dinérencesdes professions collaborent a la
constitutiondes classes dinérences de prestige religieux,
d'influencepolitique, de pouvoiréconomique'.Kt bien sou-
venttes classesainsiconstituéessont antérieures, en un sens,
illa spécialisationprofessionnette~au lieu qu'on appartienne
atettectasse parcequ'on a pris tel métier, on prend tel métier
parcequ'on appartient à telle classe'. La subordination des
situations commandela répartition des fonctions. U serait
donc vain de chercher,dans la division technique du travail;
l'origine première et l'origine uuique des distinctions de
classes.
H importe d'ailleurs, si l'on veut apprécier les répercus-
sions de la spécialisationdans l'organisation sociale tout
entière,de n'oublieraucun des domaines dans lesquels cette
spécialisationpeut s'exercer, et de ne pas s'en tenir a la
considérationdu travail matériel. Nous avons vu combienil
importede savoir, pour caractériser une société, si le travail
militaire, le travail spirituel et le travtit de directiony sont
réservésà une certaine catégoriede ses membresou partages
entre tous, concentrésou disséminés. !t y a des cas ou la
répartition de ces travauxest calquée sur Ja répartition des
fonctionséconomiques l'exercice de telle do ces fonctions
interdit, de droit, toute participationà ta vie militaire, poti-
tique, intellectuellede la société.Mais, dans les sociétéspro.
gressives,où cesdinérentesespècesd'activités se rattinentet
se compliquent, il est rare que de pareilles barrières subsis-
tent. Et nous voyonspar exempte que dans nos sociétés,ut')
la formede la grande industrieréduit le travailleur manuel

1.V.Scht))f<))<'r.
o/).f~ p.3Msfjq.n<fb)f)t. /")/ )8!).t:f.dans
/<ff.<<')'<
t'.tMMf
Mefu~~up.)V(fXMHtuitf' sur/Mca~/p~).h rofutatif"')';)atMii''
do~oneh))M'w/' t'x'fo/' </<?
c<M<f <M)) 'tuiparaissaitfat-otubtu au
MtatefittistHe
hiittttt'itjae.
2.C'estCM
<juuDùhnnsobjecte itluttx-oric
sociittisto p. 78!.
.f.'«)'<Kt,
3.V.Bitfher.
discutant o~.c<)). ~Oa-Xtt.
SchtoeUt;)-,
)-rhMM6)M.–AnM''M':M.m).)UU2. 7
h'AXXKKSOCtOLOOIQCK.t90t-t9M

a une besogne très spéeiuie.il n'est jamais rivé,en droit, a


sa fonctionéconomique.tl est appelé,par exemple,à servir
pour la défensenationale tes arméesmodernesbrassentet
mêlent, en même temps que toutes les provinces,tous les
métiers de ta Nation.i)e mente,quel que soit leur métier,tous
les citoyenssont préparés, par uu minimumd'instruction,a
prendre leur part. de tu vie intellectuelle.Eu vain certains
économistesout-ils dénouéel'instructionde ta massecomme
contraire aux lois naturelles de la division du travail les
mesures destinéesà rtrpprocireria sciencedu peuplese tnul-
tiptient uuh'erseitcmeut dans les sociétés occidentales.Ku
mêmetemps se multiplientles mesuresqui lui permettentde
participer plus ou moins directementa la souveraineté,eu
déléguantses pouvoirset en contrôlantses délégués.Toutes
ces institutions sont commeautant de contrepoidsaux excès
de ta spécialisationindustrietie' le travailleur n'est pas pri-
sonnier de sa fonction; tous les cercles difîérentsde la vie
socialelui restent ouverts.
Et sans doute le socialismeobserveraque ces possibilités
restent dans bien des cas purement « théoriquesH que
nombre de droits reconnusen principe à tous les citoyens
restent en fait lettres mortespour les prolétaires; que leur
situation économiqueles empêched'enuser librement.L'iné-
gale répartition des propriétésentraveraitainsi l'égalejouis-
sancedes droits personnels.Lescontrecoupsdenotre régime
juridico-économiquerendraient ainsi illusoires la plupart
des précautions de notre régimejuridico-politique.Celui-ci
aurait détruit sans doute d'anciennes catégoriessociales;
mais aussitôt, sur leurs ruines,celui-làenconstruiraitde nou-
velles. Et c'est pourquoi,commenaguère,la divisiondu tra-
vail correspondraitencoreà des classes.
Quoiqu'il en soit, il restequ'entreles classesd'aujourd'hui.
qui dérivent indirectementde l'organisationéconomique,et
les classesd'autrefois, qui découlaientdirectementde l'orga-
nisation politique, les didérencessont profondes,et qu'on
ne peut plus soutenir que les sociétésvont se différenciant,
commeles organismes, à mesure qu'y progressela division
du travail.
En réalité, aufur et à mesurede ces progrès,c'estun phé-
nomènenouveau,inconnuauxorganismes,qui se développe

t. c'7..p.Mu.Cf.Limande,
SchmoUct-,
o/<. "p. cil.,p.?.
)tu(;t!).K. TfOtutttM ~tt f.A tttV~MX M tttAVAtL 09

ce n'est pasla dlflérenclatlon,c'est ce que nousavonsproposé


d'appelerla complication sociale'.Ouvoitdiminuerlenombre
des groupestermes qui embrassaientl'individutout entier et
commandaient&toutes ses activités, tandis qu'augmente le
nombre des groupes ouverts, auxquels l'individu n'adhère
quepar un cOtéde sa personneet ne consacrequ'unepartiede
son énergie,auxquelsil peut participer sansieur appartenir.
En un mot,de plus en plus lescerclesqui se dessinenTa~in-
térieur d'unesociétés'entre-croisent et aux points d'entre-
croisementde ces cercles se dressent les individus, diffé-
rents les uns des autres par celamême que diiïerentce qu'on
pourraitappelerieurscoUectionsde groupements.Ence sens,
et lorsqu'elle se réalise ainsi par une multiplicationdes
cerclessociaux,c'estl'individualisationque ladivisiondu tra-
vail favorise.Elle accroît, par la diversitémêmedes rapports
qui les relient, les petites dinérences qui séparent les per-
sonnes mais elle ne sectionneplus les sociétésen organes
nettementtranches. Elleconcourtà la différenciationindivi-
duellebien plutôt qu'a la différenciationsociale'.

Que la divisiondu travail soit en ellet, en même temps


qu'un principed'émancipationpouf l'individu,un principe,
non de dispersion,mais de cohésionpour ia société,c'est ce
que M. Durkheims'est proposé de démontrer. Nousavons
remarquéque jusqu'ici, en recherchant les effetssociauxde
la divisiondu travail, on était frappé des distinctionset des
séparationsqu'elle introduit. C'est l'autre aspect du phéno-
mèneque M.Durkheimmeten relief.A ses yeux la véritable
fonctionde la spécialisationn'est pas de produirede plus en
plus économiquementplus de choses, mais de relier les
hommesde plus en plus intimement.Instaurer, entre lesindi-
vidualitésdontelle respectepourtant la distinction,une soli-
daritéintime, voilàla conséquenceessentiellede souprogrès.
Et lorsque nous voudrons porter un jugement impartial,
scientifique sur ce progrès, et prendre rationnellement
). Cf./.M«<<'Mt'i/a/~c'M, partie,chap.Ht.C'estce<)ueM. SiMfne)
tippt'He dMscet'L-tes
)'entt'<croit«t)t<;nt soc)M< Mo'a~ef
(t'fto'f<feX''eu:);Hy
Are< <;h<tp. Y<]'<f4f)'MC)'«/<'
~f~e)VM:<t)'«H~).
M.Simmet t'MtuttKjUO
'ju'MntMt*'(tt;ve)opputt)<'nt
det'ancet<)<:
t'autn'.
i) pantfty avoiropposition bit))p)ut-)t <)ue
paMttutisn'e(op.f)< p. t3T).
on trouveraun e'[';mp)tt ' )''s
topi~ae M<)u!vo<juei! aux~Uf))e~ onat'nuUt
~uan'tonn'*f)titpaiicesdxtinctiuns, <tuni
lesarticlos
rucenhdeM.t'rins
(/.M Tendance in Nct'MC
collectiviste, </M~<M.r )3septembre
JtJoM</M, t'JM;.
tOO tMt.t9t2
t.'A!)~B MCtOt.O<HCPB.

parti pourou contre, il faudra noussouvenirde cette consta-


tationde la sociologie,que la fonctionnormaledo ta division
du travailest unefonctionmorale'. l,
Quela divisiondu travail entraîne une solidarité « objec-
tive qu'elle rende, eu (ait, mutuellementdépendants les
êtres qui se partagentles fonctions,les économistesl'avaient
des longtempsdémontré,et les « solidaristesle démontrent
chaquejour MaisM. Uurkheimva plus loin c'est une soli-
darité « subjectivea qu'iifait découlerde la divisiondu tra-
vait. Elleagit, suivant lui, sur les consciencesmêmes. Elle
n'abouchepas seulementles intérêts, elle soude les senti-
ments.Nonseulementelle forceles hommesà s'aider les uns
les autres, mais elle ies incline à se respecter tes uns les
autres. Des servicesmêmes qu'ils échangent natt tout un
systèmed'obligationsmoralesqui les enveloppentet les rap-
prochent. C'est ce côté qu'on avait jusqu'ici laissé dans
l'ombre.Onsemblaitcroire que la coopération,reposantsur
la différencedes activités qu'elle concerte, et les réunissant
pour un momentsur un point unique, n'était qu'un mode
économiquede groupement";pour fonder un groupement
éthique,où les individusse sententmoralementunis, la res-
semblanceseule, sembtait-it,était nécessaireet suffisante.
En réalité la dissemblanceaussi est principe d'union. Ce
qui est vrai desamisdifférentsdetempérament,oude l'homme
et de la femme dans le mariage est vrai aussi, dans l'en-
semblede la société,des coopérateursspécialisés.Par cela
mêmequ'ils différentilsse complètent,et le ressententinces-
samment.La division du travail, en entremêlant leurs fins
d'un boutà l'autre de leur vie, rappellechaquejour à cha-
cun d'eux qu'il ne se suffit pas a lui-même elle l'habitue
à se concerteravecles autres, à régler son activité en fonc-
tionde leur activité;en un mot, à tout instant elle renouvelle
dans son âme le sentiment qu'ii est une partie d'un tout,et
que son bien dépend de ce tout commele bien de ce tout
dépendde lui. Elleest donc moralisatrice.Et si l'on ne s'en
est pas aperçuplus tôt, c'estqu'on se faisaitdes phénomènes
de t'échangeet du contrat, auxquelson liait la théoriede la
divisiondu travail, une idéetrop étroite et trop sèche.

i. Op.cil..p. t'3~.
V. Bû))ff{'*ois,&~Ma)'f/< et le C<M)~<'M
<f</«ca/t'M <oe!a/c, pas-'im).
3. \Dur)<))eim, op. ci< p. iKMt.
))OM).)i.–T)))if.))UJM!tt'H).AOfn-!)''X)'UTMA\H. tOt

H faut considérerles tenantset les aboutissants,et comme


Jerayonnementsocialde ces phénomèneséconomiqueet juri-
dique ce que chacun d'eux implique et ce qu'il produit.
L'acte de l'échange n'est que l'expression momentanéeet
superficielled'un état durable et profond, d'un état de
« manque « qui suscite, dans l'âme de chacundes échan-
gistes, tout un ensemblede sentimentset d'images.Chacun
se représented'une manièreconstante ceux qui le complè-
tent, et dont lu vieest nécessaireà sa vie.Sa penséese reporte
naturetiementnon seulementaux produits maisaux produc-
teurs. Ils prennentune ptaceprivilégiéedans sa vie mentale.
Et ainsi, non par un pur calcul d'intérêts, mais par le jeu
spontanédes sentiments, chacunest porté à se sentir obligé
enversceuxavec lesquelsil coopère
Ces obligationsdépassent d'ailleurs de beaucoup,d'ordi.
naire,cellesqui sont formuléesdans lescontratspar lesquels
nous fixons les conditionsde notre coopération.tt est très
vrai que plus la spécialisationet avecelle ta coopérationse
dfvetoppe,et plus aussi nous réglons nos activitésnon pas
uniquementmais principalementd'après des contrats.Mais
on aurait tort de ne voir, dans l'acte du contrat, que deux
volontés individuellesmomentanémentabouchées.H faut
apercevoirderrière elles la société préexistante,qui seule
prête force impérativoà leurs engagementsqu'elle régte-
mente,et dontelleest capabled'annuler lesuns tandisqu'elle
sanctionneies autres. C'est elle encorequi, du contrat une
foissigné par les coopérateurs,fait découlercertainsdevoirs
qu'elle leur imposealors mêmequ'ils n'y auraientpas pensé,
bien plus, alors même qu'ils auraient voulu s'y soustraire.
Touspouvoirsqui prouventbien que lorsque nouscontrac-
tons pour échanger.tesproduits de nos activitésdiftérentes,
nous sommesenglobésdans un systèmede droitset dedevoirs
définis,antérieuret supérieurau contratmême".Quidit coo-
pérationd'individus spécialisésdit donc soumissionà une
mêmeréglementationsociale.
!t est doncavéré que la divisiondu travail nose développe
pas dans un groupe sans tendre d'un individuà l'autre un
filetde sentiments sociaux, sans faire peser sur tous une
même équerre, en un mot sans convierou obliger inces-

). M«/ p. ~iSfj'
a. MM..)).)Ms.)'
tM )/AXX~ -)CML~M!~t.'E.)90f-t9M

sammentles hommesà respecter leursdevoirsde solidarité.


Ainsis'explique la persistHneedu lien socialau milieudu
progrèsde ht civilisation.Car il est trop clair que dans nos
sociétésvolumineuseset denses, ou tout se méie et où tous
s'agitent, les ressemblancesnon-seulementphysiquesmais
mentalesqui unissaientles individusvont s'etîritant.Et pat-
suite la communautédes consciences,qui reposaitsur ces
ressemblances,s'affaissepeu à peu. Detous côtés ta part des
traditions collectives est rognée. La mode l'emportesur la
coutume,la recherchesur la croyance,l'initiativesur le cou-
formisme.Au milieu de cette décroissancegénéralede l'ho-
mogénéité,commentse fait-ilque la cohésionsocialene soit
pas ébranlée? C'estqu'elle s'appuie à un contrefortnouveau.
Ladivisiondu travailvientprendrela placedela communauté
des conscienceset, par ta quantité,la complexitéet t'intimité
des rapports qu'elleétablit entre les individus,restaurant la
solidarité menacée, elle fournit ses points d'appui néces-
saires à la vie morale
Il faut ajouter seulement que, après cette restauration,
l'axe de la vie moraleest comme déplace. L'anciennesoli-
darité éteignait en quelque sortet'individuatité.La nouvelle
solidaritémet les droits de l'individualitéen lumière.Quand
les ressemblancesqui unissentles membresd'un groupesont
très nombreuses,les sentimentscollectifssont très intenses
Ils s'exprimenten traditions pesantes,d'un caractère reli-
gieux, et eninterdictionsstrictes,d'uncaractèrerépressif.La
consciencecommune e)out!e les consciencespersonuelles.Là
au contraireoù la divisiondu travail est pousséetrès loin,
cette conscienceperd de son empire et laissevarier les indi-
vidus.On leur reconuattla facultéde ditTérer.et si différents
qu'ils soient les uns des autres, on leur conserveles mêmes
droits. La solidarité est « organique et non plus « méca-
nique< c'est-à-direqu'elle impliquela diversitéet la spon-
tanéitédesélémentsqu'elle unit. Les règlesrestitutives,des-
tinées à faire respecterles intérêts individuels,gagnentsur
les règlesrépressives,destinéesà faire respecter l'autorité
des sentiments communs. Le seul sentiment commun qui
grandisseau milieude ces transformationsest précisément
le cultede la personnalitébumaine2,

). /AM..
p. )H<s.).f.
~tf< ),. )M-tH.t97-d')3. idée~aeM.Faguetcon).
f"MtMUfn).n)<i
BH Tn.Att. tM
MCt!).)!. – -ft't!"H))M ~'tt M~UX

Ainsi la divisiondu travailn'assure pas seulementla coite.


sion sociale,elle en modifiela nature, elle imprime une nou-
veUeorientationà notre moralité. Si elle ébranle sur plus
d'un point t'obéissancëaux traditions anciennes, elle fait
de A la solidarité
passer au premier plan lesouci la justice.les incline tous
fondée sur t'annihitation des individus, qui
ensembledevantune forcesupérieureà eux, ellesubstitue une
solidaritéfondéesur le libredévetoppementdesindividus, et
leurs droits person.
qui les invite à respecter mutuellement
nets. C'estdu respectde la personnehumaine qu'eUe fait le
centrede ta morale sociale.

Voicidonc arrêté le jugementpessimiste que nous étions


en train de porter sur la divisiondutravail. Car il est etair
est pour notre moratite
que nous devonslu respecter,si elle
un principe de vie et de progrès,s'il est vrai que spontané-
ment et quasi mécaniquement,rien qu'en continuant son
œuvre de subdivistoudesfonctions,elle harmontseet cgatise.
Encorefaut-il, aHn que cetteœuvred'équité s'accomplisse,
la réunion de certaines conditionspreahtbtes.Et–pour peu
faction
qu'elles manquent, M.Uurkheim te recoxuatt, euh'avee.
bienfaisantedeladivision du travail estetroitement
n importepar.exemplepour que la divisiondes fonctions
aussi exac-
porte tous ses bonsfruits, que ces fonctionssoient
tement adaptéesque possibleà la diversité des {acuités,et
u cette fin qu'elles soientchoisiesen toute liberté. S'il n'yy
a pas corrélationentre lesmétierset les facultés,si nombre
d'individus sont à chaque instant rebutés par leurs occu-
leur enuemie
pations quotidiennes, si leur profession est autre chos.'
intime, si elleleur demandeplus, ou moins, ou
difficile d'har-
que ce qu'ils peuvent donner, il .deviendra
moniserces spéciatisationsmanquées.Un mataises'ensuivra
d'autant plus dangereux pour l'ordre social que cet ordre
n'est plus soutenu par les traditions reçues, et que la con-
sciencecollectivelie pèse plus de tout son poids, pour tes
réduire à la raison, sur les consciencesindividuettes: c'est
travail est pous-
pourquoi,dans les sociétésoula divisiondu
sée très loin, il est si important que les individus soient
vraiment libres dans leur vocation,qu'ils puissent cbcrchcr
H~otc et 'est 't')). 'jU'itUt<'
danssontivren!int surk /JM<v</)MMf,
)clihéralisme
dansunEttttntodurnc,
<'f.n<-)MiM..jae estlaVt-nmbtctorot.-
du jjitU'iutismc.
t~ ).XXKBSUCMU't!tt.'rE.i9('t-tCM

leur voie, essayerteurs forces,gagner lu fonctionà laquelle


la nature les préttispose.
Mais imagine!!que, grâce a la situation économiquede
leurs pareuts. les uns jouissentd'une éducationdéveloppée,
prolongée. raffinéetaudis que les autres sont assujettis des
l'enfance a uu travailmanuelintensif,alors, entre les uus et
les autres, lesconditionsde la concurrencene sont pas égaies.
L'interventiondes « facultés socialestroublele libre jeu, le
juste concoursdesfacultésnaturelles.Dèslors la divisiondu
travail est contrainte,et non spontanée.
Et ainsi il y a bien des chances,les uns étant tout portés et
les autres pt'esqu'écraséspar la force des choses, pour que
l'adaptationdes aptitudes aux fonctionssoit mal réalisée. Eu
d'autres termes, ta où il n'y a pas égalité dans les conditions
extérieuresde la concurrence,il n'y a pas liberté véritable
dans le choix des fonctions et la cohésionsocialeest par là
menacée tt lie suffitdonc pas pour qu'elle soit assurée que
les travaux soientdivisés il faudrait encore que les condi-
tions fussent égalisées.
Par un autre chemin nous rencontrons une conclusion
analogue. Dans tes sociétésoù fp travail est très dh'isé il
importepar-dessustout, puisquede plus en plus les relations
entre individus y prennent la forme contractuelle,que les
contrats soient formésen pleine liberté. Cela est nécessaire
pour que le respecten soit garanti cou seulementpar !aforce
deslois mais par l'uniondes consciences.Quesi nombred'in-
dividusne contresignentles contratsqui règlent leur activité
que contraintset commeà leur corpsdéfendant, l'ordre social
estébranlé. Or à quelleconditionest-on suc que les contrats
seront, de part et d'autre, librementconsentis?A ta condi-
tionqu'il y ait équivalencedansles « causesIldu contrat à
la conditionque les objetsoutes serviceséchangéssoientbien
d'égale valeur, et tels que les parties contractantesaccepte-
raient au besoinde changerde place Mais imaginezmain-
tenant une inégalitédes situations économiques telle que
l'une des parties soit talouuée par la nécessitéet forcée
ainsi de se ptieran'importe quellesexigences,il y a trop de
chances pourqu'il n'y ait paséquivalencedans les « causes».

4./4f' )).3M-367.
V.t'u~iigf~ufle <.:.o)idari~tH!'
hit decettenotionditnste tn'rcdo
M.SuUt'H' Jtitiut).aj'jn'tidi~t.
)t<!t').t.t5. THH'~tUES ~'K LA DtYtOOX PL- TKAY.U). <05

L'un des contractants N'accepteraque des lèvres, non du


cœur, des clausesqu'il n'aurapas débattuesen pleineliberté
Ici encorec'est ia.contrainte,.nonta spontanéitéqui dominera
dans lesrapportsauxquelsdonneralieu ia divisiondu travail;
et par suite c'est un état de guerre, déclarée ou latente.
sociale.
qu'elle engendrera, bien plutôt qu'un état de paix ce
it faut donc ie reconnaitre; pour qu'elle produise qu'on
attend d'elle, pour qu'elle harjnonise les consciences,il fa.ut
donnée~
qu'une certaine structure sociale soit préalablement
La divisiondu.travail ne porte pas sa moisson de solidarité
dans tous les terrains. Que lui fasse défaut un certain milieu
certainedose d'égalité,
juridico-économique,que manqueune aille crois-
que la disproportiondes conditions économiques
sant, et l'on pourra constaterque ladivision du travail oppose
bien plutôt qu'eiten'unit.
s'en
D'ailleurs, t'égaiité des conditions (ût-ette réalisée, il
faudrait encore que ia division du travail imprimât d'etie.
mêmeaux individuscette habitudede régter leur activité,de
se « contrôler eux-mêmesen vue les uns des autres, sans
nous
laquelleii n'ya.pas de vie morale. Et en euet pour que et
contractions de pareilles habitudes il faut une pression,
comme une-conspirationdescirconstancesjournalières;faut
que noussoyonsrappelés a l'ordrepar un groupe permanent,
autorité. Seules
qui consacre ces règles de conduite de son
des associationsde ce genre sont capablesde sauvegarderla
notion et d'assurer le respect des obligations spéciales.aux
membresdes diverses professions. En un mot des groupe-
ments professionnelsdûment organisés sont nécessairesà
l'entretien de ta moralité proprea un régimede coopération.
Là où manquent ces organes protecteurs et directeurs, c'est
bientôtie. régime du désordre, de la discordeentre les pro-
d'elles.
fessions,du désarroi morat a l'intérieur de chacune
Htc'est pourquoiNI.Durkheimajoute, a la deuxièmeédition
de son livre, une préface'.destinée n compléter la liste des
conditionsnécessairesà l'action moralisatricede la division
du travail il montreque pour que cette action pût s'exercer
librement, il faudrait non-seulementun remaniementcom-
une reconsti-
plet des conditions économiques,mais encore

). MM.,)..3<M7t.
t*.)-m. M.))urkt":itur.'t<rfnd d<s
et ()~)u).)M.dan!'Mttc).n:-t'dC'
idéesqu'ittHititindi')U~dansta con<:taniundu~K";tWe.
t<M L.tXfÉË~ocMLMt~s. tMt~MS

tution méthodiquedes corporations,adaptées aux exigences


de l'industriemoderne.
1)'unemanièreplusgénérale,cene sont pas seulementcer'
tainesinstitutions,c'esttout un ensemblede sentimentspréa-
lablesque la divisiondu travail suppose,pour produire de
l'harmonie sociale ce n'est pas seulementun milieu juri-
dique ou économiqueparticulierqui lui est nécessaire,mais
unecertaine atmosphèremorale.Et eu eue;, la coopération
complexene créepas la vie sociale;elle en dérive. Pouc que
les hommesaient non-seulementridée, mais ia faculté de
coopérer,et pourqu'itsacceptentdecoopérersuivantcertaines
règles, il faut déjàqu'ils soient unis et ieurs rapports régies.
Les(onctionsqui se spécialisentne s'adapteraientpas i'une à
l'autre si tes hommes qui se les partagentn'étaient capables
et désireuxde s'entendre,s'ils n'étaientdéjà rapprochesnon-
seulementmatériellement,mais moralement,en un mot si
les ressemblancesne lesavaient misdéjà sur le cheminde la
sympathie.C'estce que M. Durkhetmexprime en constatant
que la solidaritéorganiquene peut fleurir que sur le terrain
préparépar la solidaritémécanique Euce sensla fraternité
apparait commeune conditionpréalablede t'égatité, et la
justice,qui s'accommode desdinérences,n'est qu'une émana-
tion de l'amour,qui fructifiepar les similitudes.
Uira-t-onque cemilieumoralétait nécessairea t'éctosion
de la solidaritéorganique,mais qu'ellepeut désormaisvoler
de ses propres ailes? ou croirons-nous,au contraire, que ce
mêmemilieutui est perpétuellementnécessaireet doit être
quotidiennementrecréé? -On peut craindre, en etïet, que la
divisiondu travail, à mesurequ'ellese perfectionne,ne tende
par certainscôtésà isolerles individus,et ne rende illusoires
cesrapprochementssur lesquelson comptait pour accorder
les personnalités. Quand les relations restent directes et
d'hommeà homme,entre producteurset consommateurs,ou
entre entrepreneurset ouvriers, alors on peut croire que la
spécialisationentraîne,en effet,dans l'esprit de ceux qu'elle
meten présence,certainesassociationsd'imageset de senti-
mentsqui les inclinent naturellementà se respecter. Mais
quandces relationsse distendent,quand on travaille les uns
pour les autres sansse toucher et sans se voir, l'effetmorat
peut-ilêtre le mêmeN'est-ce pas une des conséquencesdu

). f~. c<7.,
p. jM.'jo.
))<));<![.)!.– TH)!oMtM "H t.A MVKMX DU Ta~'Att. t0~

rôle de l'argent dans nos sociétés que do remplacerun peu


partout les rapports concrets, vivantset humains,par des
rapportsimpersonnelset commeabstraits ? Legrand inter-
mfdiaireest aussile grand isolateur.Par sou omniprésence
les âmesse refroidissentet se contractent. Ht ainsi, dans la
mesureoft ta.dtvisiondu trnvailest responsabledu dévelop-
pementde tout le système commercial,on peut dire qu'elle
noushabitueà ue plus voir les hommesderrière les closes,
a traiter les hommescommedeschoses. Pour réagir contre
cesinfluencesiso)antesetdesséchantes,est-cetrop de toutes
les forcesassimilatricesqui par-dessousnos spécialisations
continuentde nous rapprocher, nous rappelant ainsi que
nousdevonsnous traiter commedes semblables,et attisant
en nous la flammevacillantedu senssociaP? H est donc
heureuxque par certains côtésnousne cessionspasde nous
ressembler,s'il est vrai que, fautede cesressemblancesper-
sistantes les sentiments sympathiquesperdraient de teur
chaleur,et que cette chaleur est nécessaireà ta vitalitédu
souci mêmede la justice.
Hest doncdifficilede soutenir que ia diyisioudu travail
produitd'ette-mémeet mécaniquementla solidaritévoulue.
tt faut encore, pour parer aux tiraillementset aux disjonc-
tionsauxquellessoudéveloppement peut donnertieu, un cer-
taiu nombrede conditionspréalables des situationsécono-
miquesenfinégalisées,des groupementsprofessionnelsréor-
ganisés. des consciencesdéjà socialisées.Il se dégagedonc
de l'apologie présentée par M. Durkheimune impression
presqueaussi pessimisteque celleque cherchaientà donner
lescritiquessocialistesde la divisiondu travail. Et eu effet,
pour reprendre un coupled'expressionsdont Comteaimait à
se servir, nous comprenonsbien que les conditionseu ques-
lionsont <findispensablesa la division du travail pour
l'exercicede sa fonctionmorale mais nousne voyonsnulle-
meutqu'elles soient Ilinévitables et se réalisentautomati-
quement. En fait, bien qu'elles se rencontrenttoujours et
partout,on pourrait soutenirqu'ettesn'ont jamais encoreété
pleinementréalisées. Et ainsi M. Durkheimnous découvre
moinsce que la divisiondu travail produit en fait que ce

< <ju'M.f-i!tt)m.')
).C'f.<t t<ont;uenx*nt dansson)hr' <«-
<~v<:)n))[).;
</M
<««~)/ftC 'M/<<.).)'))t!tg.
t'JOU.
/.«f<<Mo<M<<utt
L~im'te, Tarde./.Mlois</<'
<'<Mo<«<)e)t.
pM-im.
i08 ).'ASXKE ~)CMf.u(:fOCË. !90t-t'~

qu'elledevrait produire, moins son enet nécessaireque sou


effetidéal.

Au vrai, il ne nous semble pas qu'on ait réussi à nous


fournir,sur les conséquencesde la division du travail, une
opinionproprementet purement scientitique.Les jugements
pessimisteou optimiste que nous porterons sur elle dépen-
dront sans doute toujours, en dernière analyse, des finsque
nousproposerons&la vie, tant individuelleque sociale.Et
que cesjugementsde valeur doivent se modelersur des juge.
mentsde réalité, que ia connaissancedes loisdoive détermi-
neria positiondes fins, qu'une étude objectivedes différents
« types s sociaux, en nous découvrantleur évolutionuur-
male et ce qui pour chacun d'eux, comme pour chaque
espèceanimale, constitue l'état de santé, doive nous dicter
notreidéal, c'est ce qui ne nous paraît pas encorecertain. i)
y faudrait,en tout cas, des analyses et des comparaisonssiu-
gulièrementplus nombreuseset plus approfondiesque celles
dont la sociologiedispose aujourd'hui.
La sociologiene nous parait donc pas prête, si tant est
qu'elle doive l'être jamais à se substituer à )a morale
Maisque celle-làpuisse d'ores et déjà rendre des servicesa
celle-ci, on s'en est sans doute rendu compte. Après les
recherchesque nous venons de résumer, la question de la
divisiondu travail ne reste plus comme extérieure à la
morale,et abandonnéeaux seules disputes des économistes.
Xousmesuronsses effets non plus seulementsur les choses
maissur les hommes, non plus seulementsur les individus
maissur l'ensemblede la société. Ainsi, de nouvelles
ques-
tions sont poséesà nos consciences,en même
temps que de
nouveauxélémentsd'appréciation leur sont fournis.

III
LESCAUSES
DHLA OtVIStOXPC TKAVAtt.

Onmontreraitaisémentqu'eu ce qui concernela recherche


des causesde la divisiondu travail, l'influenceetargissanto
de !a sociotogien'a pas été moius féconde.

Lescauses,c'était en se repliant sur lui-mêmeque récouo-


NM'Hf.K. Tt~O))t<M M'B LA DtVtHMt DU Tt~VAtt. tU9

miste classique pensait les trouver. Fils d'un monde où


i'écttangeétait la regte, it érigeait en penchantuniverselet
innéla tendance&échangerqu'il y avaitcontractée.Suivant
lui, c'est en obéissantà ce penchantque les individus sont
amenésil comprendre les avantagesde la spécialisation,et
c'est en vue des échangesà venir que chacund'eux se fait
i'honme d'un seul métier.
Mais,nous l'avonsvu, pour démontrerl'étroitessede cette
thèse, il sutiït d énumérerles milieuxque traversela divi-
sion du travail. Nousen avons rencontrequi connaissentla
spécialisationsansconnaître,a proprementparler,i'échHCge:
on a pu dire qu'avant l'expansionde « l'économieurbaine a
la règleest de n'échangerqu'à ta dernièreextrémité La pré-
sencede t'échangene saurait donc être nécessiureà la nais-
sancede !a spécialisation.
Bien plus, la préoccupationd'échangerse retrouvât-elle
partout, elle ne suturait pas encoreà rendrecompte de la
divisiondu travail. La fin ne créepas les moyens.En admet.
tant que les hommesaient comprisque chacund'eux aurait
avantageà produire une choseque les autres ne produisent
pas,encorefaut-il qu'ils soient capablesdedifférencierainsi
leur production,– ce qui supposenon seulementune diver-
sité de métiers inventés, mais une diversité de facultés
données.
it esttropctair, en effet.que pourquelesactivitésdivergent,
il fautque des routesmultiples leursoientouvertes.Toutde
mêmequ'il n'y a pasde photographessansplaquessensiblesou
d'artilleurssanscanons, l'existencede certainescroyanceset
decertainsrites est nécessaireà la formationd'uneclasse de
et de certaines
prêtres, l'existencede certainesconnaissances
recettesest nécessaireà la constitutiondu métier de méde-
cin. Ence sens, M.Tardel'a plus d'unefoisrappelé– l'in-
ventionest mère du progrès de la spécialisationcommede
toutesles transformationséconomiques.Lasubdivisionoula
création des professions dépend immédiatementdes trou-
vantes, humblesou grandioses, de l'esprit.Htta où il s'est
façonnéun instrumentde découvertesqui nes'arrête jamais,
commela science moderne, c'est alors surtout qu'on voit
décupler,nousl'avonsconstaté, le nombredes professions

i. Y. plushMt.p.M.
2. plushaut.p.
110 t.'AXXHE«JC)Ot.OUMt.'E.t9M.e2

distinguées.Leur multiplicationest liée au perfectionnement


de la technique'.l,
Mais il ne suffit pas encore que de nouvettespossibilités
soient ainsi offertes,et de nouveauxcadresouvertsaux arcti-
vitésdes hommes.Il importe,pour qu'il eu découlelesavan-
tagesescomptes,que les activitésdonnéessoientà la hauteur
des métiersinventes, que la diversité des aptitudescorres-
ponde,eu un mot, a la diversité des fonctions.
Smith ne croyait pas a la diversité origiueiiedesaptitudes.
Hien loin que les hommessoient portes ir échanger parce
qu'itsnaissentdiflérents,ils ne deviennentdiftérents.suivant
lui, que parce qu'ils sont portés à échanger. Mais le
x)x" siècle,averti par )a biologie,a ouvertles yeux sur l'es-
sentiellehétérogénéitédes êtres. Les espècesvégétaleset ani-
males voient putiuier les variétés individuellesqui luttent
pour se fixer. L'humanité n'échappepas à cetteloi. Nonseu-
lementses membressont différenciéspar lesmilieuxauxquels
ils s'adaptent, et acquièrentdes qualités différentessuivant
qu'ils habitentle nord ou le sud, la montagneou la plaine, le
bord des fleuvesou les rivagesde ia mer maisles « idiosyn-
crasies » qu'ils apportent eu naissant sont d'une extrême
variété.C'estcette variété qui montre le cheminà la spécia-
lisationEn cesens, bien loin de nousapparattrecommeune
sorte de combinaisonartificielle, résultant de l'ententedes
volontésqui cherchentleur intérêt, la divisiondu travail doit
nous apparaître commefondée en nature elleest i'œuvre
moins d'un calcul préméditéque d'une diversitéspontanée.

t~u'onse garde, toutefois,d'exagérer la part de ces causes


naturelles. Sinous cherchonsà les suivreà traversl'histoire,
nous voyonsaussitôt leur action se méterà l'actionde causes
d'ordre social; et ceiie-ci,non seulementmasquer,maissou-
vent neutraliserceiie-iu.Combiende fois, en effet,n'arrive-
t-il pas qu'un être se trouve voué u telle ou telle fonction
moins en vertu de ses dispositionsindividuellesque de sa
situationsociale? Ainsi,)a force des institutions,politiques
ou économiques,prime les tendancesde la nature.
L'exemplele plus typique s'en rencontredans les sociétés
conjugales.Ons'attendrait ici a ce que la divisiondu travail

1. 0/).t-t' p.M.
A Sj~-ncer. Les w~<<'f<<MKtt'H</Mt<
<'<??'<. (<<t)-t..cho;). «.
Mt~'t.).)!. – Ttt~K))~ St'R ).A MVtttOS t)U THAVAtt. m

fut calquéesur les dinérencesnaturellesqui séparent lesdeux


sexes.En fait, les besognesles plus fatigantes sont réservées
souventau sexe le plus faibie.Le plus fort abuse de sasitua-
tion pour répartir ses travaux lion suivant le vœu de sa
nature, mais suivant ses propres intérêts'. Mais qu'on ne
croie pas que cette divisiondu travail contrainte soit propre
à lit société conjugale.M. Uumptowiczva jusqu'à dire que
jamais le travail lie s'est divisé librement'. Suivant lui, tout
Etat est composéde divers éléments ethniques; mais c'est
moinsleurs dispositionsnaturellesque leur situation respec-
tive qui détermine leurs fonctions.Le groupe qui a le pou-
voir se réservecertainesprofessionset abandonne ou impose
les autres aux groupessubordonnés.En un mot la division
techniquedu travail est précédéeet gouvernéepar la diilé-
reneintioupolitique
U'aiiieurs, là mêmeoù les inégalitéspolitiques sont effa-
cées, il faut se souvenirqueles inégatitéseconomiquesjouent
souvent un ro!e analogueet exercentindirectement la même
pression. C'est ainsi que dans nos sociétés modernes, t'in-
fluencedes dons naturels sur la répartition des taches est
singulièrement réduite, ti lie faut pas dire satis doute que
ces dons ne guident le choix du métier que dans les pre-
mières phases de ia spécialisation l'ouvrier modernetient
compte des aptitudes physiques et intellectuelles de ses
enfants pour les orientervers !a professiond'ébéniste ou de
forgeron, de comptableou de dessinateur*. Mais combien
plus souvent est-il obligé de tenit' compte des ressources
dont il dispose Pour entrer dans telle ou telle carrière il
faut de l'argent, ou il faut du temps, qui est encorede l'ar-
gent. H y a ainsi commedes étages économiquesde profes-
sions, et il est singulièrementdifficilede passer sans aide
d'un étage à l'autre*. En ce sens encore les différenciations

). Y. Bifuer.fjp.cK.,p. M s']').BOchcr remarquejust'ntent')')';ta


division~
tlh'isionMcxuol1e do!-OCeUllo.tium
du.
ouette oecupatiuns d'o.iJleurg
sou\'cnt
jft'uo'tted'aiUeurs
Ilrur,¡"lc Muvent d.!CI")YILlICt!S
')<:<:roy'me''x
sup'')'5titieu!i({).:)S).Cf. conclusionn ta'ju~teith'utit8)tGt)'<r.
uprt'~
iivoircit'i')' f<nbduccUoottturc<o~.cil.. p. ~t):i'.Les0~ 'tu fMteur
suttt a te)p'~intf'ontf.iri'js
)te\'t')tu-}))fy<n)uo par t~'seMs d'autresfitf.
t<urstjtt'onnepeutriendiredetn' précisausuj'*t(tetajxtrt <jU'it pft'n't
danst'or~anxatiun del'industrie
<M~cf/ex t-acM, p. ~Ot. 2t< MS.
3. Cf.tMhfinff,
op.c'< p. 7X.
4. V. P''tK-M, op. ei< p. ti!) s~j'j.
&.V.Uurhcr,
o~.cil..p.3etst('j.
ii~ t/ASXËE~CtOLOO~UB.iMt.i~
socialessont capabiesde neutraiiserles différenciationsnatu-
relles.

Au surplus, eût-onétabli avecprécisionla part qui revieut


aux diitcreuciations de ce genre, on n'aurait pas encore
dégage les causes véritablesdu progrèsde la spécialisation.
Après les réilexious qui précédent,sur la diversitédes pro.
cèdes inventés, des facultés innées,des situatioos acquises,
nous pouvouspressentir dans quel sensse divisera le travail
s'il doit se diviser. Maisla division n'est pas encorerendue
nécessaire par la diversité. En fait, cette diversité (t'est pas
toujours utilisée. Combiende procédésont été inventes,com-
bien de métiers spéciaux étaient techniquementpossibles
avant qu'un vit se produire les diuérenciationsprofession-
nelles correspondantes!Inversement combien d'aptitudes
naturelles ont attendu avant d'être mises en valeur et de
trouver une fonction il teur mesure On ne uous a donc
montré que les conditionsqui rendentla divisiondu travail
possible et non celles qui la rendent indispeusaMe,que des
causes permissives, non des causesnécessitantes Leressort
de l'évolution, iepnwKMtmorfK.f restecacité.
Ce n'est pas eu nous repliant sur nous-mêmes,nous dit
M. Durkheint, que nous le découvrirons,mais en étudiant
objectivement les phénomènessociaux, et d'abordlos plus
extérieurs c'est la « morphologiesocialeM qui détient la
clef du problème.
Ou a longtemps considèrecomme indinerente la forme
extérieure des sociétés qu'elles tussentgrandes ou petites,
denses ou clairsemées, il semblaitque cela ne dût changer
en rien leur constitution intime. Les économistesavaient
signalé l'importance de l'extensiondu marché, et montré
comment elle rend possible,par les perspectivesqu'elleouvre
au calcul des vendeurs, les transformationsde l'industrie;
mais ils ne paraissaient pas remarquer la pressionspéciale
exercée, par la forme même des sociétés, sur la tendance
). V.SchtnuUMt'.o~. e<<)t.MO.
Ourhhcim, op.c'< p.~H.
3.C'est!!umc':tt''ft)bt'i<)uc
tjueM. t)ur)<h<tim
a ~fupus~defanfmr)M
t:tu'tMeuneernimtt'! mtorieure
!it))«(ntm<aHf)';),t)ifunne <)<<sof'Mtes
(V.
.4«n<!eMcM.,U).p. MO). M.A.Costc, /.M
danasesouvrages ~-tMcf~M
J'MMf <ocM~<c )899.et t'~p~MMce
oA/'fe/ft-e. f(MpfMpfM. t(KM.devait
«tuttroen tuttti'-t'e
t'itopurtance~tterittcdc~Mtudci!
< cej{e)tn:
etentirer
«
ce~u'itapjtUeune !.m;iumct)'iu n.
jtftftt~. '– THÉontM SCtt t.A MYfStOX B<: TRAVAtL «X

spontanéede teurs unités composantes.Le positivismeet le


socialisme attirèrent l'attention sur cette pression <)<'
~(')(c«s'.En rechercimnt mÉthodiquementles causes propre-
ment socialesde la division du travail, la sociologiecontem-
porainedevait mettre en pleine lumière sa force contrai-
gnante.
Hest remarquabteen effet quetessocié~ outa subdivision
des professionsprend un développementhors de proportion
avec tout ce qu'on voit ailleurs, sont aussicaractériséespar
une certaineforme elles sont les plus Yoiumineuseset sur-
tout les plus denses. C'est principalementchex elles que la
massesocialese rassemble en centres compacts c'est chez
elles que croissent,en mêmetempsque lenombreet la rapi-
dité descommunications,le nombreet la grandeurdes agglo-
mérationsurbaines, si bien qu'on peut aller jusqu'à dire que
la divisiondu travail varie en raison directedu volumeet
de la densité des sociétés' M. N'est-celà qu'une simple
coïncidenceconstante; ou n'est-it pas possiblede découvrir,
entre cesdeux phénomènes,un rapport decausalité
H suffirapour cela d'utiliser une indicationde la biologie.
I)arwin l'a note la concurrence entre les organismesest
d'autant plus iutensequ'ils sont plus rapprochespar l'espace
et plus analoguespar le type. Où dix membresd'une même
espèce ne peuvent coexister,cent membres d'espècesdifïé-
rentes se développentaisémentcOteà cOte.La concurrence
intensifiéepousse donc naturellement a la divergencedes
caractères tes individus qui sauront sediftérencierles pre-
miers, auront le ptus de chances de survivre.C'est cetteloi
qui s'applique l'humanité condensée.Pressestes uns contre
les autres, tes individus sont obfiges de lutter plus ardem-
mentpour la vie. Par suite, ils sont naturellementportésa
chercherleur salut dans la spécialisation.Ils chercheront
instinctivementune placequi ne soit pas remplie, un emploi
qui ne soit pas tenu. Us se gênent d'autant moins qu'ils
exploitentdesfilons plus divergents,que différentdavantage
i. M.Dut'kht'itMfit''phsicut'sj)MM!!f!id<' Comte f)ùfettcif)~s':trouve
'!<(u')t))M'! <o<«'.<.
<)'M'!i(. IV,4M!.Marxdonnait(tasunc~t)!uneindi);a-
ti~t<mtt)'J){ue.Cf./.e'npf/a/.t.t~ï. ))unt'n~''jttu 'Jivisiott dutravail
<))tn-ila tMMut'Mhtt'c ijuppos): c'mttne))a"e)n)it';rici)M
un eM'tinn nombru
d'om'fMM oecujxii dotuf-tof!
en t))'tt)ot'itnpit, ladivisiondu travail'tans
)!tsociëK' supposeune certaineHt'M't'JU'' 'tela poputation)tc<)tnptf!t)u''
ft'afM )'t:)'tnino
't<'nstt'tintueUc 'tam
!'ag~t«tu'hTitio)t
r.;n)ptac'i ftit~ticr
t)t)t')ihoin),
op.c<<p..i4t.
H. DmKMtM.– Antuie mciut., )UOt.tM2.
tt4 t.'A))X~H -!f)t:tOM<itOUE. )')0!.t9M

les besoinsauxquels ils satisfontou les procèdesdont ils


usent. Le chapelierne prend pas sa cliente~ au cordonnier,
ni t'ocutisteà t'atiéniste. De mêmele prêtre et le guerrier,
l'industrielet le savant, ne visent pas les mêmes buts. ne
chassent passur les mêmesterresCe n'est donc pas seule-
ment dans l'ordre éconotnique,c'est dans tous les ordresde
productionque les hommesont intérêta se spécialiser,s'ils
veulentcoexisteren paix. La densité sociale,en intensifiant
leur concurrence,les force à chercher inlassablement les
voiesnon foulées;sa pressionles lanceen quelque sortedans
toutes les directions, ft faut bien, comme disait Auguste
Comte,qu'ils tentent « de nouveauxefforts pour s'assurer,
par des moyensplus raMnés, une existence qui autrement
deviendraitplus difficile Ainsi s'explique l'accroissement
incroyablede la divisiondu travail dans nos sociétés c'est
qu'étant donnéeleur forme,cette divisiondevientpour leurs
membresune nécessitévitale.
Ainsiia morphologiesociale, en dirigeantnotre regard en
dehorsde nous-mêmes,nous découvrece qui nous manquait
jusqu'ici )a puissancedéterminante,la cause motricedu
progrésde la spécialisation.

Est-cea dire, commeon a paru le croire quelquefois,que


nous noustrouvionsdes lors enfermésdans une théorieà la
fois mécanisteet mystiquede t'évotutionsociale, qui {era.it
découlerimmédiatement les variationsdela conduitehumaine
du moavenMOtspontané d'une reatitésuperieureet extérieure
aux individus,sans se préoccuperen particulier des causes
naturellesni surtout des causes psychologiquesqui peuvent
collaborerà cette évolution?
Tellesne sont pas, nous semble-t-il,les conséquencesde la
théorie que nous résumons. Si elle se contentait de nous
montrerque l'accroissementet la condensationde la masse
socialenécessitentla spécialisationdes individus, sans nous
dire comment,a l'aidede quels intermédiairescela produit
ceci, on pourrait retourner, pour s'en servir contre elle,
l'objectionqu'elle adressait aux théories précédentes; elle
nous montrerait bien pourquoi la divisiondu travail est
indispensable, non comment elle est possible. Mais en
réatitél'explicationproprementsociologique n'étiminopas les

i./AM..p.~t).
BOUGt.É. – TMHUME~i-(;)t LA PW:.(f)X ne nm'.Ut. US

autres explications eUe les englobe e') même temps qu'elle


les complète. La cause mise en avant par la morphoto~o
sociale n'exclut nullement les diverses influences favorables
a ta division du travail signalées jusqu'ici. Ces influences
sont au contraire suscitées et stimulées par ta formemémc des
sociétés elle utilise ces forces disponibles et en facilite te jeu.
Elle rend la division du travail plus aisée eu mente temps
qu'eite la rend plus nécessaire.
C'est ainsi que l'accroissement du volume et de ta densité
sociale favorise t'éctosion de cette diversité d'aptitudes utile à
lit spécialisation. Les réflexions de Spencer trouvent ici leur
plus une société est étendue, plus les milieux naturels
uHelle se développe ont de chances d'être variés plus il y a
de chances aussi pour.que soient variées les aptitudes natu-
relles dont elle disposera D'unefaçon plus généraie, et indé-
pendamment de la diversité des habitants Danvin t'a
remarqué, plus les échantillons d'une même espèce sont
nombreux, plus les variations individuelles sont probables.
Ainsi, ptus une société rassembiera de membres, et plus il
est probable qu'il y nattra des individus capables d'innover.
D'aitteurs. commele fait observer NI. Geste", l'agent io plus
puissant des variations de toutes sortes n'est pas la féconda-
tion croisée? On peut retrouver t'auatogue de ce phénomène
dans nos sociétés denses et mobiies où le métissage est la
règleet oùtoutes les races se métent, pour )e désespoir de t'an-
throposociotogie. H y a donc des chances pour qu'on ne voie
pas dans ces sociétés se former des races nouveiies, aux apti-
tudes nettement fixées par l'hérédité et dont la fixité même
pourrait contrarier le progrés de la spécialisation L'entre-
croisement des hérédités y donnera lieu à des composés plus
complexes, plus hétérogènes, plus instables: c'est-a-dh'equ'it
y préparera les individualités les mieux faites pour se plier
aux innovations spéciaiisatrices.
L'action de l'esprit ne sera d'ailleurs pas moins secondée
sur ce pointque celle de la nature. Pour que ces innovations
puissent se faire jour, encore faut-il que les traditions reçues
ne pèsent pas trop lourdement encore (aut-it que ta conscience
collective supporte les essaisdes consciencesindividueties. Or

1.~'ffMt<j'<t/M'<M<'t~M.
)).:?). <Jf.Outkht'hn.H~.ctf..p. :!M.
/<<')-)«'<'
j'M.-H~w/te.
Mùt-C)'t''mhr<;fut. p. :)'Jti-'M7.
ï.t)t)rkh.;it<t~).c< )).Mt.:ttU.
t(& r.'AX\HE mctOt.MtOt'R. MOt.t'M

c'est précisémentdans les sociétés volumineuses,denseset


mobilesquecelles-cisontle mieuxlibéréesde la tyranniede
celle-là.Plus l'aireque doit gouvernerta consciencecottective
est étendue, plus elle devient fatalementabstraite, indéter-
minée, et par suite tolérante. De même,plus les individus
changentaisémentde milieux, plus ils sont soustraitsà t'in-
fluenceimmobilisantedes anciens. {{ardions des traditions.
Plus enfinils sont «ombreuxet concentres,moins ia surveit-
tance exercéesur chacund'eux est étroite et sévère'. C'est
doncdanslesgrandesnationseten particulierdanslesgrandes
villes que s'abaissent le mieuxlu plupartdes obstaclesque
peuvent rencontrertes innovationsprofessionnelles.!I faut
ajouter que c'est la aussi qu'elles rencontrent les meilleurs
stimulants.Xesait-onpas. enenet.commeM.Tardet'a montre,
qu'une inventionest le plus souvent le résultat d'une inter-
férence, de feutre-croisementde deux traditionsdiverses?
Or tes agglomérationsurbaines, recrutéespar l'immigration
bien plus encore que par la natalité, sont des centres de
rendez-vouspour tes traditions tes plus variéesvenuesdes
quatre coinsde t'horixon.Cesont ces milieuxqui portentà
leur maximumla variabilitéet la souplessementalefavorables
au développementde la divisiondu travail
Ou voit parlà que l'explicationmorphologique n'exclutpas
les explicationspsychologiques si l'accroissementde la
densitépousseà la divisiondu travail, c'estgrâceaux facultés
qu'eHemeten jeu, et qui seulesrendentpossiblele progrès(le
cette division.Maisil faut aller plus loin.Pour expliquerla
possibilitéde ce progrès,cen'est pas seulementle raffinement
desbesoinshumainsqu'il faut faireentreren lignede compte.

t. MM.. ),.:Ï.JM.
M.C<titf <Nt'cil..p. UM;n~utttcinnsi<k.< considérations )tnutu){u«
Je n'dij:nn:ti< pruten'tuiM'cor'ter
aut villesun'i~m't'; de pouvoir n)y~-
de
ti.jmiin<h')Mt)t)a)tt <)'J
leurs
htcotnpu~iU'n habitM~, cotome siunt)an)-
hit;pouvait unoti~ueor
dtitMt-t~'HMpr'xittirf' fitrhuh,t[ud.<<)U); fmMnUMi
in~di<!nt.< 'juct'unyYcrjAt. Jeshutiens uniqaetx'-nt f';i
')t)c t'itk'!sontftes
matraiiuù ~t-fu~mnnent tes racfs,ufts'anoutent lesinstioet!herudi-
')()< n<;utra)i~nt
t&ir';<, les!entim<;nt<ftt'tu~iheth;~)<)')!juf{~ obstinés
dusil)');dN<'a.tiontr~dMionn<'t)(i
ft in\'4ri:t)tt'oùM funnent.parcoMo.
';ucnt.d'5foutesaroorjfhcs d'tHt/f't'tt/fH
fon)j")!'<!e3 dout' d'unerertainf
vttnabiUt' d'unesou)))':ss<:t)X!nt:tt<!
'jailesrendaccOtOtuodahtes a toutes
tf.<i-cinilition~;
Ip. conditions nout')te.<
nd)uvelleid'onesociétéen
ol'une en cours
';OUM dotmnsforiiiatioià
flotransfunnstiun etde
ettiu
civiUMtiunPtU9~'m)e m6me&utenrpatie de CM tatjontoircit
urbaitts.
urlrains,
urhains, uû

oùs'oloère
Plus le4!rfjii(-nient
sbpere lucrr,i;r·roent
(ecrc.iscntent
desirarlitions
destmdition~
destraditions rrtuüae
parle
et où~eccrée
crvielufMufte
es )tla facultd
fatujté»-
rle
de
(le
variation ()uu ))<ettraen'f'avre ta concarrence en
vitate. déterminant une
nouvt'Ue adaptation desfunction-iaux h'soins. < '
))Ut.i).K.–TttHuK))M.<t.'Rt.AM\);-tuXUU)nA\.Uf. it7

Préoccupe de dénoncer l'insuffisance des théories qui se


fient à la seuleintrospection,M.Durhheimmontrejustement
qu'il ne saurait suffire, pour rendre compte de la divisiondu
travail, de postulerciteztousleshommesune vagueaspiration
vers plus de bonheur bonheur incertain, aspiration elle-
mêmeproblématique*. Mais il reconnaitaussi que la division
du travail nesaurait se développerià où les besoinshumains
ne crojtraient pas en nombre, en variété, en délicatesse'.
L'hommepressépar la lutte pourla viechercheraiteu vuin à
vivred'un métierspécial si ce métiern'avait a qui satisfairei
il faut pour quela spécialisationsubsiste,eu faisantsubsister
son homme, qu'elle réponde à quelque exigenceau moins
latente.
Comment donc ce progrés des besoins s'expliquet-ii ?
M. Durkhcim le rattache à la mêmecause qui est, suivant
lui, le moteur.de toute l'évolutionsociale la même conçu<-
rence née de la concentration qui pousse il lu création de
nouveaux moyens,hâte aussi la maturation de besoinsm'u-
veaux. Et, en effet, plus la lutteest ardente, plus les indi.i-
dus demandentà leur organisme,et plus celui-cidemandera
à son tour. Pour restaurer un équilibre sans cesse menacé,
ils se dépensentet s'ingénient de toutes façons. Leur corps
plus viteusé réclame une nourriture plus abondanteet plus
variée.Leur cerveau surexcitédevient plus délicat et plus
difficile.Ainsi, toutes sortes de raffinements,d'ordre maté-
riel ou spirituel, passent au rang de besoinsvitaux, prêts à
utiliser lesoffresde la spécialisationcroissante.L'accroisse-
ment de la densité multiplieet varie,.du même mouvement,
les modesde la consommationet de la production il n'est
pas étonnant, par suite, qu'ils continuentde se correspondre
les uns aux autres'
Onjugera peut-êtreque cette théorievoudrait être complé-
tée, et que,pour rendre comptede.la multiplicationsi rapide
des besoinshumains, c'est trop peu que d'uttirer l'attention
sur les dépenses de l'organismeet leurs répercussions.A
cette explication psycho-physiologique,des explications
psyeho-sociologiquess'ajouteraient utilement. X'est-il pas
vraisemblable, par exemple, comme le fait remarquer

). o/c<< p. stt-~M.
M«/p.:K)K.
M;< ;). jS!i.Si').
tt~ t.XN~ MCtO~tiWB. iWt-t~S
M.Curewitscil quela division mêmedes sociétéseu classes
surexcite singulièrement le déveioppementdes besoins
ttumains? Dans des milieux ainsi disposés,ce n'est pas la
lutte pour lu vie pure et simple qu'on voit se déployer, c'est
encore et surtout la lutte pour la puissaucesociale Ledésir
de se distinguer et te désir de s'assimiler, de marquer les
distances ou de les ettacer.de tenir son rang ou de sortir de
sou rang, voila, saus doute, les ressortssecrets les plus puis-
sants de la consommation Oul'a justement observé de
quelque produit qu'il s'agisse, c'est toujours le luxe qui
t'inaugure et qui le tance et si tant d'objetsde luxe sont si
universellementconsidérés,avec le temps, connue des objets
de première nécessité,c'est que la « capillarite socialeMest
universelle1 l'inférieur fait tout cequ'ilpeut pour se rappro-
cher du supérieur, qui fait tout ce qu'il peut pour ledistan-
~r. Kuce sens encore,et dans la mesure où ce développe-
..t~ntdes besoinsfavorisele développementde la spécialisa-
tion, la division des.sociétésen classesdevrait être rangée
parmi les causes/bien plutôt que parmi les conséquencesde
la division du travail. Et ces causesdevraientêtre cherchées
non plus seulement dans l'influenceexercéesur les facultés
et les besoins des,hommespar lu forme extérieuredes socié-
tés, mais dans l'influenceexercéesur les sentiments mêmes
par leur structure interne, par toutessortes de phénomènes
d'organisation dont l'étuderelèveraitnon plus de la morpho-
logie socialeproprementdite, mais de la sociologiepolitique
ou économique.
D'une façon plus générale,qu'on soit forcé, pour expliquer
le progrès de la spécialisation, de faireentrer en ligne de
compte nombre de sentimentscomplexeset dépendants eux-
mêmesde causestrès variées,on s'en convaincraaisémentsi
l'on fait attention à ta nature de cette « nécessité » qui
impose, nous dit-on, la spécialisationaux sociétés volumi-
neuses et denses. Est-it vraique ce soit une nécessitéd'ordre
tout extérieur et mécanique,une sortede fatatité qui pousse-
rait les hommes sans qu'ils s'en aperçoiventet sans qu'its

t. c~ :i3.7)..S).
± C'f-t f-r~uoi Lan~'at-aittttir. rétention f~et/H'f. pa~in)).
M. Cf. T.u-.t. ~h ele t'iM))tM<ien.p. :M') \i,t~n. Jte T~<'a<-vo/' //tf
/.fMK<v<M<. pas-ifn.
t. t: t'Mj)r.h,n <-ttt).)~ par M. Ounmn', <)ani, Cot/ha/t'an el M.
Mt0t't'<t~'f.
– Tt)K"Mt!st'R t.A MV~f'f ff fttAVAff. <«t
HnfGLK.

puissent, eu toutcas, tu! résister ? Non, sans doute car si la


division du travail s'offrecomme une solution de la lutte
est une
pour la vie, elle n'est pas la solution unique. KHe
solution « adoucie mais d'autres restent possibles vers
lesquellesles hommespourraient pencher, si, pour des.rai.
sons à déterminer,ils n'étaient portés déjà vers )a solutionlu
la
plus douce, la plus paciBante, et pour tout dire, plus
« sociale La divisiondu travail n'est donc indispensable
que sous condition.Pour que tes hommesaient le sentiment
de cettenécessité,il faut non seulementqu'ils veuillent vivre,
–sans quoi ils ne lutteraientmêmepas, mais encorequ'ils
veuillentvivred'une certaine façon,qu'ils soient, en un mot,
attachésà un certain idéal, sans quoi ils auraient pu choi-
sir d'autres dénouements à cette lutte. Parmi ces autres
dénouements,M. Durkheimcite' l'émigration, la résignation
à une existenceplus précaire et plus disputée, enfin t'éiimi-
nation totale des plus faibles, par voie de suicide ou autre.
ment". » Pourquoi ces solutions ne sont-elles pas préiérées,
sinonà cause de certains sentiments. préalablementinstalles
dans l'âme deshommes?S'ils ne se suicident pas, c'est qu'ils
ont des raisons de tenir à la vie. S'ils ne se résignent pas,
c'est qu'ils ont des raisons de tenir à un certain niveaude
vie. S'ils ne se fuientpas, c'est qu'ils ont des raisons de tenir
à une certaine communauté de vie. Le résultat de la
concurrence est donc, d'après les expressions mêmesde
M. Durkheim 3. « contingentdans une certaine mesurea sa
nature dépend des sentimentsque la pression de la densité
sociale rencontre dans la consciencedes hommes.Et sans
aucundoute, cessentiments eux-mêmesdépendent, dans une
large mesure, des formes et des tendances de la société.
Mais,du moins, ils ne découlentpas immédiatementde la
concentrationdes masses.Ils ne sont pas expliqués par elle,
et cependantits sont nécessairespour expliquercommentelle
une
peut pousser à la spécialisation. Ce n'est qu'à travers
série d'états intérieursque les modalitésextérieuresdes grou-
pementsagissent,en définitive,sur la conduite des hommes.

C'estpourquoi nous pourrionsdire que l'explicationsocio-

). t)u~hcitn.
op.<-<p. 253.
KM..p.:7).
ï. Mf'tnu pa<t<
)2U t-'AXXKE St)CtOt.U<it~UK. t9')t.t'JM

,u- 1 _t
logiquen'élimine pas les explicationspsycimiogiquesmais
elleles subsume,elle les implique eu se les subordonnant.
La théorieà laquellenousaboutissonsn'est donc pas exclu-
sive, à vrai dire, des théories prée6dentes la cause mor-
phologiqueque uousavonsmise en relief n'eHacenullement
l'action des autres conditions,naturelles ou intellectuelles,
de la division du travail. La sociologienousa seulement
prouvéque ces conditionsu'etaient pas encoredes raisons
suffisantes et, replaçantchacuneà son rang, elle nous les
montretoutes misesen Œuvrepar une forcemotrice qui est
d'origineproprementsociale,puisqu'elledécoulede la forme
mêmedesgroupements.

Onjugerapeut-être,aprèsce rapport sommaire,qu'il serait


exagèrede soutenirque la théorie de la divisiondu travail,
depuisAdam Smith, n'a fait aucun progrès.Hnoussemble
que l'euort récentdes sciencessocialesn'aura pas été inutile
à cettethéorie. Qu'il s'agisse des formes, des conséquences
ou des causes,elle nousapparait d'oreset déjà commenota-
blementenrichie,à la {oisplus large et plus précise,embras-
sant plus d'aspectset classant mieux les diversaspects du
phénomène.C'estainsi qu'en décrivantles formesde la divi-
sion du travail, nous avons été amenés à distinguer les
« économies qu'elle traverse,les modestechniquessuivant
lesquelselle s'opère, les régimesjundico-poiitiquesou juri-
dico-économiquesauxquels elle est soumise, les matières
enfin auxquelleselle s'applique.Pour apprécierses consé-
quences,nous nous sommesplacés d'abord au point de vue
de la quantité des chosesproduites, puis au pointde vue de
la destinéedes individusspécialisés; en dernier lieu, nous
élevantà un point de vue proprement social, nous nous
sommesdemandé en quoi la division du travailcontribuait
soit à la différenciation,soit à la cohésiondes groupes.En
recherchant, enfin, comment elle s'explique, nous avons
subordonnéles conditionsnaturelles ou intellectuellesqui
favorisent la divisiondu travail aux conditionsmorpliolo-
giquesqui 1 exigent.
Et sans doute, dans cettetriple analyse,ce ne sont pas des
résultatsdéfinitifsque nous'avons consignés nous avions à
classerdes problèmesaussi souvent que des solutions;nous
"C)t ).A M\')~f
Mon,).H. – TOHOUttH UL'Tn\Uf. !2t

avonsmontré plus d'échafaudagesque d'édillcesachevés.11


n'importe les grandes liguesdes constructionsfutures se
laissentdé}:\entrevoir et il noussembleque. mieuxqu'une
coursea travers les abstractions, cette visite aux chantiers
de la sociologiedonne l'idée de ce qu'elle veut et de ce
qu'elle peut, et précise la nature de ses rapports avec la
morale, avec la psychologie,avec tes diverses sciencesde
l'histoire.
On a paru croire naguère que la sociologieprétendaitse
constituer de toutes pièces, il part et en l'air, en spéculant
sur les propriétés d'un objet qu'elle aurait préalablement
crée: que pour étudier cette réalité-!<t<~<'H<'n.supérieureet
extérieure aux individus, elle pensait se passer de psycho-
logieaussi bien que d'histoire: qu'en assimilantcetêtreaux
organismes,elle espérait obtenir des lois pour éclairernon
seulementle passé, mais l'avenir des sociétéset constituer
ainsi, en même temps qu'une science inédite, une morale
touteneuve.L'examen de sesrecherchesconcernantla divi-
siondu travail montre combiennous sommeséloignésde ces
prétentions.
En ce qui concernela morale, nous avonsreconnuque la
sociologien'est nullement près de la suppléer et nousavons
dénoncél'erreur de ceux qui dictent des lois auxsociétésen
leur proposant l'exempledes organismes.Ceuxd'entre nous
qui pensent que, dans l'avenir, la sociologiepourra fournir
des plans de conduite scientifiques,ne se fient pas à ces
métaphores.Cen'est pas en comparantles sociétésaux orga-
nismes, c'est en comparant les sociétésentre elles et en
classant leurs différentstypesqu'ils estimentqu'on pourrait
fixer, pour chacun d'eux, l'état normal, l'état de santé, et
par suite l'idéal. Que maintenantla déterminationde l'état
normalpar la sciencesoitsuffisantepour dicter leur conduite
aux hommes, c'est ce qui peut être matière à discussion.!1
reste que des aujourd'hui, en élargissant notre horizon,en
nous découvrant les tenants et les aboutissantssociaux de
nosdifférentsmodesd'activité,le développementactuel de la
sciencesocialen'est pasinutile&la conscience;s'ilne l'oblige
pas, il l'éclairé, et nous permet uneaction plus méthodique.
Demême, nous l'avons vu, la sociologiene nousparait pas
exclurela psychologie.Pourétablir, entre telle formesociale
et telleorientation de la conduitehumaine, non seulement
un rapport constant mais une relation intelligible,encore
t2Z t'AXSKH ~RtNt.MH.U'H. iWt.t9<~

faut-il que nous analysions les transformationsque la pré-


sencede cette forme impose à nos états intérieurs, et tout ce
qu'elle provoquede combinaisonsd'idées ou de réactions
sentimentales.Maisit reste que nous trouvonsle moteurde
ceséhraniementspsychologiquesdans des phénomènesexté-
rieurs et que par suite, pour découvrirles déterminantesde
la conduitehumaine, nous ne jugeonsplus suffisantde nous
replier sur nous-mêmes c'est sur la masse des phénomènes
historiquesqu'il nous faut porter nos regards,pour y dis-
cerner lescausesproprement sociales.
Dans ce chaos, diverses disciplines essaient depuis long-
temps, chacuuesuivant sa voie, d'introduire de l'ordre. Nous
avons vu que la sociologien'aurait garde, sous prétexte de
rechercherdesterres inexplorées,de négligerles résultatsde
leurs ettorts. Elleessaie seulement de compléteret de coor-
donner ces résultats. D'une part elle met en relief les di<!é-
rentes formes que peuvent prendre ies rapports entre les
hommes, et auxquelles les études de l'économiepolitique,
de la philologieou de l'ethnographie ne touchaientqu'acces-
soirement et comme accidentellement. D'autre part, elle
essaie de distinguer et de classer, de replacer en un motà
leur rang les différents phénomènes d'ordre technique, ou
proprementéconomique,ou juridique, ou politique, mis au
jour par les recherchesspéciales.
En ce sens on peut dire que la sociologieessaie, pour sa
part, d'obvierou de remédier aux inconvénientsde la divi-
sion du travailscientifique,en suivantla méthodedonti'expé'
riencede la vie socialerévèle la supériorité elle ue cherche
pas à gouvernerles scienceshistoriquesdu dehors, et en leur
imposant les conclusions de spéculations qui leur reste-
raient extérieures; c'est du dedans, et en s'assimilant leurs
conquêtes,qu'elle cherche le meilleur moyen de les orga-
niser.

C. BOUCLÉ
DEUXIÈME PARTIE
ANALYSES

!'tm)HKHI-:SECTtu.\
SOCIOLOGIE GKXMttALE

t. -OtUETKTM~T))Ut)H )))':LASOCtOLUCtH
t'ar ))M.A.Auttx. C.B'MH et H.Dt'ttKM6)tt

G. SALYEMIXt.– La storia considerata corne scienza.


~tt'Mfft(/!.SofMo~M, AnnoYi.Fase. l, p. t7-S4.
B. CHOCK. La storla. oonslderata corneaoienza. ~Mf
/<crMp,Anuo\'I, Fasc.2-3.p. 273.27C.
G.SOREL.–StopiaeSctenzesooif.M. 3ff'H)<' 7<c(Kf,Anao
Y!, Fasc.2.3, p. 3(2-227.
Cesdifférentsarticlestraitent de )amêmequestion.H s'agit
(le savoirsi l'histoireest une scieuee~buut)art. M. Sah'emiui
tient pourlit premièrethèse.Et cependantla manièredont il
l'énoncene lui permetpas d'employer,pour la démontrer, les
preuvesordinaires. Généralement,en euet, quand on fait de
l'histoire une science,on lui assigne pour objet, non le
detoitdes événementsparticuliers, mais les institutions, les
m(Burs.tes croyances,les chosescollectiveseu un mot, dont
on opposela constanceet la régularitéà la contingenceet à
l'extrémeHuiditédesfaitsindividuels.M.Salveminin'admet
pas cettedistinction.Pour lui, il n'existerien que des iudi-
vidus les phénomènessociaux ne sont que des phénomènes
indiv)due)sgêneratises; par conséquent,ces choses coHpc-
tives,dont on voudraitfaire ta matièrede l'histoire,ne sont
que desabstraits que l'on ne peut étudierà part des formes
concrètesou ils se réalisent.
Et cependant,suivantlui, l'histoire est une science.Pour-
quoi,dit-il, n'aurait-ettececaractèrequ'à conditionde porter
sur un objetgénérât?Lasciencedu généralne suppose-t-elle
pas, au préatabte, lu science du particulier?« Le lion n'au-
t~t t.'AM~t: -UOMUt'jCE. t90t-t9M

ruit pas pu être déterminé scientifiquement,si t'eu n'avait


eonunencépar observeret par décrire des tiens particuliers
<p.~t). lUende plus évident. Maissi touteslessciencesde la
nature partent des faits concrets,c'est pour s'éleverau géné-
ral, pour constituer des types et des lois; l'histoire, au con.
truire,aurait pour fonctiond'exprimer le particulier en tant
que têt. C'estce que Croce objecte à Salveminiet l'objection
nous parait sans réplique. Même quaud la scienceest pure-
ment descriptive,elle ne décrit pas tels ou tels individus,
mais telle espèce. Sans doute, l'histoire peut-être entendue
de la mémomanière; mais alors elle cessed'être l'histoirede
tel peuple particulier, pour traiter d'une espèce socialeen
générai. Elle n'a plus pour objet la trame d'événementscon-
crets, qui constituela vied'unesociétédéterminée.On revient
a la conceptionque l'auteur écartait. Muisc'est surtout quand
il s'agit d'expliquer, de lier les faits les uns aux autres, que
l'histoireapparaît comme réfractaireà la forme scientifique.
Carcommentpouvons-nouschoisir dans la masseénormede
faits historiquesqui s'accompagnentet se succèdentet dire
que tel est causede tel autre ? Pour remplacerl'expérimen-
tationimpossible,il nous faudraitau moinsla comparaisonet
ta comparaisonsupposeque dans te particulieronfait abstrac-
tion du particulier pour ne voir que le général. La méthode
comparativesatisfaite toutes les exigencesde la science,mais
impliqueque l'étude n'a paspour objet des phénomènesindi-
viduels. Or, cette méthode écartée, il ne reste plus que la
déduction arbitraire. On lie tels et tels événementspar ce
qu'ils semblentse lier logiquement;et, en fait, il parait bien
que, pour l'auteur, toute explicationse ramèneà une cons-
truction idéale.Il ajoute, il est vrai. qu'il y a lieude la con-
trôler, mais sans qu'il nous eu dise les moyens.Sans doute,
l'hypothèsejoue un grand r')e dans toutes les sciencesde
la nature; mais. Ici, les faits qui suggèrent la conjectureet
ceuxqui la vérifientsont différents.Maison ne voit pas com-
ment il en pourrait être ainsi eu histoire, si elle traite de
phénomènesqui sont uniques en leur genre.
Il faut doncchoisir. L'histoire aepeut être une sciencequ'à
condition de s'élever au-dessus de l'individuel; il est vr~u
qu'alors ettecessed'être elle-mêmepour devenir une branche
de la sociologie.Elle se confond avec la sociologiedyna-
mique.Elle ne peut rester une disciplineoriginaleque si elle
se borue l'étude de chaque individualiténationale, prise en
ASALï!H!:i. – Ott)t!T KT MÉTttuDH DE LÀ i-MH~~ti t~~

cité-mêmeeteonsidéréedanslesdiversmomentsde son deve-


nir. Maisalors elle n'cst plus qu'une narration dont l'objet
est surtout pratique. Sa fonctionest de mettre les sociétésen
ftat de se remémorerleur passé; c'est la forme éminente de
la mémoirecollective,Aprèsavoir distingué cesdeux concep.
tiens de l'histoire, il convientd'ailleursd'ajouter que, de plus
f'n pins, elles sont destinéesà devenir inséparables.H n'y a
pius entre elles d'opposition,mais seulement des dinérenees
tie degrés. L'histoire seientinqueou sociologie ne peut se
passer de l'observationdirecte des faits concrets, et, d'un
:)Utrecôté,l'histoire nationale,l'histoire commeart, ne peut
que gagner n se pénétrer des principes généraux auxquels
arrive le sociologue. Car pour bien faire connaître un
peuple son passé, encorefaut-il faire une sélectionentre la
muttitude des faits pour ne retenir que ceux qui sont parti-
cuUërementvitaux et pour cela il faut des critères qui sup-
posentdes comparaisons.Demême, pour pouvoir, avec plus
de suretc, découvrirla manièredont s'encha!nenttes événe-
ments concretsd'une histoiredéterminée,il est hon de cou.
naître les rapports générauxdont ces rapports plus particu-
liers sont des exempleset comme des applications. Il n'y ya
donc pas là en réalité deuxdisciplinesdistinctes, mais deux
points de vue différents,qui, loin de s'exclure, se suppo-
sent mutuellement.Mais ce n'est pas une raison pour les
confondreet attribuerà i'un ce qui est !a caractéristiquede
l'autre.
H. !).

A. BAUER.– Les Classes soctfdes..««~c <A'<« <)<'


Paris, Giardet Brière, t902.3!;3p., in-8".
Mct«<e.
Sur la foi du titre on pourraits'attendreà trouver dans cet
ouvragece qui serait actuellementtrès utile, en effet, à la
sociologie une définilionde ce qui constitue les classes, une
analysedes différentsrapportsqu'elles peuvent soutenir les
unesavecles autres, unerevuedes différentesformesqu'ciies
peuventprendre dansl'histoiredes sociétés.
En réalité le livrede M.Bauerest une dissertation métho-
dulogique. C'est comme mémoire traitant « Des méthodes
applicables t'élude desfaitssociaux" qu'il acte récompense
par l'Institut. Ce n'est que pour illustrer ses préceptes de
méthode que AI.Bauer nous parle des classes sociales il
i;M L'~XXÉK«)CMLOOtQUB.
HOt-t9M

entreprend moinsd'analyser la viesocialeque de nous mon'


trer comment nousdevrions nousy prendrepour l'analyser.
La sociologiedoit étudier non des abstractions forgées&
piuisir, mais les faits sociaux.Maisencorelui faut-i),pour
introduire de l'ordre dans ce chaos,des idéesdirectrices,&la
fois assez larges et assez précises. C'estce que ne saurait
lui fournir ni l'étude de l'humanitéeu général, ni l'étude
des individus en particulier. Avecla première, elle s'en-
volerait dans les généralitésvagues avec la seconde,elle
s'enfoncerait dans le détail des contingences. H lui faut
doue chercher desobjets qui comportentù la foisde i'hétero-
Héueet de l'homogène,des réalitéssocialesdistinctesà t'inte-
rieur desquelles les individus se ressemblent ce seront
précisément les classes <p.Se, ti.'i).Ellesseulesse prêtent a
l'emploi d'une méthodecomparativeet explicative.Détermi-
nées par la nature des occupations.ellesseulesnousoffrenta
la fois les types spécifiques, les éléments simples, et les
causes déterminantes dont nous avonsbesoin. Partiescom-
posantesdes sociétés,ce sontellesqui modèlentlesdifférentes
espèces d'hommes,et qui produisentlesdivers ordres defaits
sociaux. Il nous suffirait, suivantM.Bauer,de conserverpré-
sents a nos esprits ces conceptsdirecteurs pour orienter
décidémentla sociologievers des recherchesà )n foisgéné-
rales et précises.
Combiences conceptsseraientaucontraireinsuffisant:! pour
la
guider recherche, et comment)a théorieimpliquéepar la
méthode ainsi esquisséese heurteaux faits déjà connus,on
s'en rend aisément compte.
Etd'abordl'idée centraleaux yeuxdeM.Bauer,l'idée même
de classe reste obscure et ambiguf. H ne suffit pas pour la
préciser de comparer les classessocialestantôt aux espèces
animales et tantôt aux organesdu corps (p. 91, 93, 33). tl
ne suffit pas non plus de dire qu'une classe repose sur la
similitude des individus. Caron peut sansdoute se ressem-
bler sans appartenir encore à la mêmeclasse. Uira-t-onque
pour constituer une classe, il faut que les individussem-
blables soient entrés en relations, et soient unis par un
« esprit de corps )'? M. Hauer parait l'admettre à cer-
tains moments. Tandis qu'à d'autres il admet que des indi-
vidus disséminés, entre lesquels« les rapportsn'existent pas
ou sont tellement faibles que l'unionne peut se former
constituent encore une classe ~p. HC'. 11sembleen somme
AXALMË! UMETET MÉTthJDË
UK).A!-0<)L')GtK 127

qu'n ses yeux le véritable indicede la classe soit )a corn'


munauté (le profession. Mais il ne semble pas se douter
quebiendes questionsse posentà ce propos qu'il n est pas
sûr qu'on puisseexpliquer, par ta distinctionet la hiérarchie
des professions,la formation des castes, « /'t)t'fw<lu for-
mationdesclasses: que des causes d'ordre économique,ou
politique,ou religieuxvienneut en pareille matière tantôt
seconder,tantôtcontrarierl'action des causes purementpro-
fessionnelles.
D'unemanière plus générale, il semble oublier que c'est
surtoutpar des <<<o<<s. dûmentformulesou tacitementrecon-
nus,que secaractérisentles classessociales,t-tt'on comprend
qu'it l'oublie.Carla méthodequ'il nousproposes'accommoda
malavec ce simple fait. Que signifie.t-ilen effet, sinon que
lesclassesse définissentessentiellementpar des rapports, par
leur placedans un ensemble, par la situation qu'une con-
sciencecommuneleur assigne? Qu'est-ceà dire sinonqu'il est
paradoxalde poserles classescommelogiquementantérieures
i) tasociété,et quec'est un étrangeabus de mots qui assimile
la classeà l'élémentinitial et simple dont il faudrait partir
pourrespecterle préceptecartésien?'p. 34C).
Aussibien,malgrécet attachementaux préceptescartésiens,
lelivrede M.Bauermanque-t-itnon seulementd'une défini.
tion nette de la classe, mais d'une énumérationdes formes
quepeut prendredans les sociétésde types divers,la division
des classes. L'auteur distingue bien les diftérents types
sociauxsuivant que telle ou telle classe y parait dominer.
C'estainsi qu'il définitta cité guerrière, la cité religieuse,la
cité commerçante,la cité industrielle (p. 184-H:4,mais il
parait croire que les différentescatégories qu'it a une fois
distinguées, en s'inspirant de la réalité contemporaine,
législateurs,– juges, chefs d'Etat, – agents exécutifs.
armée. – prêtres, – mattrcsde l'opinion, paysans,
ouvriers,– patrons,–commerçants, – voyageursou trans-
porteurs,– pauvres,–criminels) doiventse retrouverdans
toutes les sociétés.Et si des sociétésse présententqui ne
paraissentpas « cadrer » avecces distinctions,la solutionde
M.Bauerest simple il lesexclutde ta sociologie.
C'estainsi qu'it en écarte '<les familles isolées,les hordes,
lesciauset mêmeles tribus où lesfonctionsne sont pas net-
tementséparées. La naturedeces groupes est tropdinérente
de cellequi est propre aux sociétéspour que cette counais-
<38 L'AXXËK M0t-ti)62
SOCtOLOUtQtK.

sauce assezdifficileà acquérir, – soit d'une véritabte


utilité pour lusociologieM<p.t47).i.
Le remèdeest hëroïque. ~taisil est vraisemblableque h
sociologiel'accepteradifficilement.Cars'it est trop clair que
ses rechercheslie doiventpas se bornerà l'étudedes sociétés
primitives,il est sur aussi que cette étude lui a déjà fourni
et lui fourniraencoreles indicationsles plus fécondes – et
précisémenteu ce qui concerne l'origine des distinctions
sociales, la genèse réelle des classes. On peut dire qu'une
méthodequi nousprescriraitde renoncerpréalablementà ces
sources d'informations sociologiquesserait jugée par là
même.
Comment!a méthodepréconiséepar M. Bauer serait d'ail.
leurs capabledenousameuer,nonseulementà uous priverde
découvertesprécieuses,mais encore:àméconnaîtreun certain
nombrede faitsd'oreset déjà établis, ons'en rendra compte,
si l'oufait attentionà la relation qu'it se croit obliged insti-
tuer entre lescessessocialeset les faitssociaux.Enaffirmant
quetes classessontlesprincipesmoteurset directeursde toute
vie sociale, il essaie de démontrer que les divers ordresde
faits sociaux économiques,religieux, politiques, – ne
sont, chacun à chacun, que les produits de l'activité des
diversesclasses(p. 264). Et a vraidire il recule lui-même,à
de certainsmoments,devant les conséquencesde cette thèse.
C'est ainsi qu'après avoir distingué une classe spéciale de
criminels, il reconnaltpourtant que les crimesne sont pas le
ntonopoted'une classe ~p. 336;, mais sur d'autres points
il se montre plus hardi, et ne craint pas de déHnir les faits
politiques en disant que ce sont Il ceux qui procèdentdes
chefsd'Etat et desfonctionnaireschargésdu pouvoirexécutif
(p. ~ft), commeles faits religieux ne sont autre choseque
« les produitsde l'activité sacerdotale
C'està cesexagérationsque l'onaboutitsi l'on perd de vue,
en étudiantles faits sociaux, l'idée de l'ensembleauquel ils
appartiennent.M.Bauera eu raison sans douted'attirer notre
attention sur le phénomènesi important, et si malétudié
encore, desclassessociales.Maisd'une part malgrél'ingé-
niosité dont il donne la preuve en maints endroits (voy.
par exempleles « portraits du paysanou du moine) il ne
nous sembleavoirréussi ni à définirl'essenceniaà classerles
formes du phénomèneen question. D'autre part la méthode
généralequ'il préconisenous parait inapplicable elle n'irait
~X.U.ME! – "H)HT HT MKfttuUt: OË LA ~uCtOt.0~tE H9

il rien moins qu'à enteverà ta sociologiece sentiment de l'en-


semble et ce souci de l'histoire qui sont indispensables à son
progrès.
C.B.
Il. VtLLAKL – L'histoire est.elle une science ?
t*. LACOMHH.– L'histoire comme science, à propos
d'un article de )1. HtcKHRt.
A. U. XËXOPOL. – 1 Étude critique sur une nouvelle
histoire universelle a' la Psychologie et l'Histoire.
M. K. LAMPRECHT. Une préface suivie d'une Bibtiogra-
phie metttodotogique.
/<fCHC M/Mf/t~f'/«'~on'~«' août HMt-avt'n i9(H.
(<<*

La ~cttc </f .t/M<AM<' /t<.<fnn'(t' verse de nouveaux docu-


ments aux débats qu'elle a ouvert!: fan dermcr sur la uature,
les limites et la méthode de Dnstoire.
M1'. VtUar) pense que pour résoudre ces questions, il
vaudrait mieux substituer aux disputes théoriques des con-
sidérations sur ta marche mOne des éludes historiques dans
les temps modernes. H nous onre. en euet, un tableau des
ditît'rentcs formes qu'eites ont prises, itesitant entre la science
et l'art elles s'enorcext aujourd'itui de relier méthodique-
ment le développement des sociétés au développement de l'es.
prit humain qui en serait comme le modete idéal en même
temps que la conséquence. Mais fauteur estime que maigre
leurs tendances scientifiques, elles ne sauraient se passer du
sentiment. En somme, la conversation de M Villari est inté-
ressante, mais il ne s'eif dégageaucune conctusion bien nette.
M. Xenopoi s'en tient rii'idee qu'il a maintes fois dévelop-
pee c'est chimère que de rechercher en histoire des lois de
production, permettant la prédiction des phénomènes. L'his-
toire est bien une science, mais une science de séries, et non
une science de répétitions.
M. Lamprecht, au eontratre. assure qu'on peut d'ores et
déjà dégager de l'histoire des lois empiriques d'une parfaite
certitude. C'est ainsi que « les périodes de vie symbolique,
typique, conventionnellc, individuelle et subjective, décou-
vertes d'abord dans i'évotution du peuple allemand, sont
d'une valeur absolument gcneraie et se retrouvent dans
l'évolution de tous les peuples du globe sans exception M.
M. Lacombc remarque sagement qu'au tond de toutes ces
discussions, entre partisans de l'histoire considérée comme
– Ann.?.!Mtci..)..)i"))-)!M.
H. XctMMt!"). 9
i30 L'AXEE SOCmf.OCtQt'E.MOt-tM:!

sciencede séries particulière!)et partisans de l'histoire con-


sidérée commesciencede répétitionsgénérâtes,ityasurtout
des ~uereUesde tnots. C. B.

BOL'GLr;.– Le procès de la soototogie biologique.


HMt.t. Il, p. i~i.
/~t'i~ ~/t</M~/t«/tf<
TARDE. La Récité sociale. ~«/ p. 4S8.
La discussionsur la méthodeorganieistea conUnuudansta
/<<'(')«'p/n'b.w~~t<F.Dans l'articleci-dessus, Ai. Hougiéa
répondu à MM.Novico\vet Espiuas.
A M.Novicow,ii objectele caractèrevagueet contradictoire
des conclusionssociologiquesquepeuventfournirles analo-
giesbiologiques.M.Nuvicowarrivequelquefoisà justifiersou
individualisme; mais, par ta mêmeméthode,on justifierait
tout aussi bien uu autreidéalpolitique,t'étatisée oule natio-
natisntc. – Sur ce point,M.H.s'entendavecM. Hspinasqui
admet aussi la stérilitélie cette méthode mais il s'en sépare
en ce qu'il Me recoouait pas, entre les sociétéset t'orga.
nisme. les rapports quafta'mait M.Espinas.
Pour ce dernier, c'est ta famillequi fait le trait d'union
entre les deux mondes,puisqu'elleconstitueune sociététout
en étant biologiqueà sa racine. Mais,répond M. Bouglé,les
sentimentsqui précèdentou suiventl'acte sexuelne dérivent
pas de sescaractèresphysiologiqueset les formesdiverses
que prend ta réglementationdesrapportssexuelsne peuvent,
en aucunefaçon,s'expliquerpar la biologie or, sansunetette
réglementation,il peutbien y avoir contact des épidermes,
mais non pas sociététamitiute.De plus, il est inexact que
toute sociétéreette soit composéede familles. N'est-cepas
mutiler la sociologieque de mettreen dehorsd'elleles socié-
tés contractuelles Lue fois constituées,ces sociétés, elles
aussi, durent, évoluentet agissentsur les individus com-
ment donc,sinon par uu parti pris organiciste,nier qu'elles
sont des êtres ? En admettant,d'aiitcurs,que la nation soit
la seule société réelle, on ne voit pas qu'elle ait une base
organique.M.E. lui-mêmene croit pointque la nationsoit la
(amilleagrandie, et qu'on puissechercherdans la racel'ex-
plication de l'unité nationale. L'unité d'une nation vient
d'idées collectives qui se transmettent de génération en
génération or, il est contraire à toute vraisemblance
d'admettre que cette transmissionse fait par une hérédité
AXAU'~S. – OMt"r ET M)!'f)tODt:PB LA SOCMf.OCt)! i3i

physiologique « )a voix des morts qui parlent en nous »,


« l'hérédité des instincts sous.jacents c'est ta de la littéra-
ture nationaliste cotte transmissionse fait par l'influence
du milieu social sur l'enfant. Donc la réatité propre des
phénomènessociaux est psychiqueet non pas biologlque.
Maisalors ta sociologielie se résout-ellepas en une psycho-
logieindividualistetoute à priori?2
Pour montrer que cettecrainte est chimérique,M.B aurait
pu invoquer des argumentsd'ordresdivers. 11s'est contenté
d'un seul qui le dispensed'en chercherd'autres c'est qu'il
existeen fait unesociologiescientifiquequi ne demanderien
&la biologie,c'est la sociologiedo l'école dont t'.tttHf'esocio-
/M«/M<' est l'organe.Nul n'a antrméavec plus de netteté que
M.Durhheim la rea!Hesociale et la nécessité d'étudier les
phénomènessociauxcommedes« choses», nul n'acondamné
avecplus do force ta méthode introspectivequi réduit la
sucioiogioà un vain jeu do conceptssubjectifs or, M. Durk-
ttpimet ses collaborateursfont de ta viesociale un ensemble
do représentations,vont mêmejusqu'à dire que la sociologie
est une psychologie,psychologiedistincte de ta psychologie
individuelle,et ils ne regardent plus la réalité socialeà tra-
versle prisme simplificateurdes analogiesbiologiques que
l'on jette un coup d'oeilsur le travailde coordination,déplus
en plus satisfaisant, accompli dans l'.tHH~ Mc<o(o~)<)' et
l'on verra que ia biologie no lui a été d'aucun secours.Et,
sans doute, s'il fallait trouver une formule précise pour
exprimer l'essence de la réalité sociale,tous les collabora-
teurs qui, à t'.tMM~'wcto~~Mf,rassemblent,pour les coor-
donner systématiquement,les élémentspositifsd'une socio-
logieobjective et spécifique, ne réussiraient peut-être pas
à s'accorder mais il n'importe il leur suffit, pour tra-
vaitierà t'ouvre commune,d'admettre que tes faits sociaux
sont des choses, sont soumis à des lois qu'on no saurait
dcdoirede ta psychologieindividuelle.
Cepostulat, M.B.est d'accordavecM.Espinaspour enfaire
la condition,-!M<! <«' H""de la sociologie.Et puisquecelui-ci
condamnel'usage des analogiesbiologiquesen sociologie,ils
sont d'accord sur la méthode. Après cola, la question de
savoir si la sociétéa ou non une baseorganiquepeut facile.
mentêtre laisséedécote peut-êtreest-ce ta une de ces dis-
cussionspar lesquelles,d'après M.B. lui-même, la sociolo-
giese fait tort auprès des espritsépris de positivité.
t32 t.s'~E ~ocMLoat'E. tCCt'iM?

M. Tarde, commeM. B. affirmela réalité de l'être social


tout en rejetant la conceptionorganiciste.Et, à M. Espinas
qui lui demandaitpar quel mirage il pourrait, du rapproche.
meut déments individuelsdont chacunexiste par soi, faire
jaillir une réalitésocialedinéreutedécès individus,il répond
par un article reproduisant « sans modificationla subs-
tanced'une de ses leçonsau Collègede France.
La sociétéest un tout, et ce tout, en tant que tel, est réel
car on peut dire qu'un tout est réel et objectifquand ses été.
ments agissentles uns sur les autres, et sa réalité est d'au-
tant plus grande que cesinter-actionssont plus nombreuses
et plus intenses. L'objetdela sociologie,c'estl'étude systéma-
tique de ce tout, c'est-à-direde l'ensemblede ces actions et
réactions,principalementinter-spirituelles,que les individus
exercent les uns sur les autres. Un sentiment, un principe,
un dessein, d'abord individuel, se répand et, en se généra-
lisant, se consolide,s'oppose et résiste au moi de chaque
associé, devient une chose sociale objective. Les choses
socialessont doncdes faits psychiqueset la seule explication
qui leur convienneest une explicationpsychologique.
Mais M. T. ajoute aussitôt que le fait social n'est point
« extérieur et supérieur à l'individu x <p. 461) que le moi
national n'est que « la collection et l'inter-action des moi
individuelsa (479; que les états de la consciencesocialesont
seulement « la similitude et la simultanéité d'empreintes
cérébrales multiples produites par une accumulationet une
consolidation d'actions individuelles» (461).Il va plus loin
encore. Pour lui il n'y a pas de types sociaux ni de lois
sociales et l'évolutiond'unesociétéest d'autant plus contin-
genteque cette sociétéest plus réelle, c'est-à-dire que les
individus ont plus de relations les uns avecles autres. Pour
expliquer un changementdans la société, il faut toujours
remonter à une penséeou à une action individuelle,répercu-
tée ensuite d'individu en individu or, les pensées indivi-
duelles sont « originales».
Voilà qui précise et atténue singulièrementle sens de
cette affirmation la sociétéest un être. La réalité que M.T.
accorde à la société est bien peu do chose les individus
agissent les uns sur les autres, non la sociétésur les indivi-
dus le phénomène social qui résulte de cette inter-action
n'est qu'une ombre, un épiphénoméne.Si doncnous laissons
de coté l'étude desactionsinter-corporellesdes individus, et
– umKTKT MtiTttUDE
.tX.t).Y.«:< OE LA~CtOLOUtt! 133

des actions et réactionsde l'individu et du milieu physique


l'un sur l'autre, tout s'expliquerapar une inter-psychologie
individuelle. M.Tardelui-mêmedit que la sociologieet son
inter-psychoiogioont le même objet seulement l'une étudie
« synthétiquement et « en musse Mce que l'autre étudie
<fanalytiquement et « en détail (4S~. S'it est vrai que des
sciences distinctes doiventavoir un objet distinct, n'est-ce
de la psy-
pas avouer qu'il n'y a pas de sociologiedifférente
chologieinter-individuelie?
Si donc lesdifférencesqui séparaientM.Espinas de M.Bou-
glé étaient de peu d'importanceau fond, M. T. s'opposenette-
ment :t ces deux sociologues.En vain, M. T. dit-il dans une
note que M.Uurkheim,pour qui les phénomènessociauxsont
des choses, « s'est beaucouprapproché dela conceptionpsy-
chologiquedes faits sociauxH il y a là une équivoquecontre
laquelle M.Durkheim a protesté(/~):Mep/«~op/<~<«',t90t, t. 2,
p. 704).M.Durkheimadmetque la viesociale est un système
d'états mentaux, de représentations mais ces représenta-
tions sont difïérentes« en nature » des représentationsde la
conscienceindividuelle telle a toujours été sa pensée et,
comme MM.B. et E., it nie absolument ce que M. T.
admet au contraire, que les phénomènes sociaux « s'expli-
indivi-
quent immédiatementpar les faits de la conscience
dueUe". Or, à ce qu'il semble, c'est bien là, en définitive,le
seul point vraimentcapital, dans la discussionentre MM.Es.
pinas, Bougléet Tarde.
A. A.

H. SOCtALt-TttKOtUKSf:ËX)-;RALES
t'fHLOSOt'Ht):
C.Bot.NH:.
t'ar MM.A. At-BtX. et t). )'Amoot
H.))mKUE)M

B. Ktt)D. – Principles of Western Civilisation. Londres,


Macmiitan,1902,8)8 p. iu-8".
Ou sait le succèsobtenu, dans tes pays protestants, par
t'<~««w MC!«<c, de M. Kidd. Son nouveau volume aura
sans doute la même fortune, car il tend à justifier, de la
même façon, la religionpar la science, le christianisme par
l'év'lutionnisme.
L'auteur ne veut pas opposer, comme tluxley, le « pro-
cessus éthique » au « processus cosmique L'histoire de
134 L'AXSÉH~OCtOUMtm'K.U'Ol-MM

l'humanité n'est !t ses yeux que l'ultime périodede l'histoire


de la vie. Unesociétéqui se vouerait à un idéal autinaturet
serait donc bientôtbrisée par le jeu régulier des lois de la
nature (p.3t, 6C,t3C).Maisil reste &savoirce queréctamont
au juste ceslois.
Il a pu semblerd'abord que la sélectiontravaillait pour io
bien des individus.Darwinlui-mêmene nous montre-t-ilpas
les exemplairessupérieurs de telle ou telle espèce tirant,
daus !a lutte pour )a vie, un profitpersonnelet actuel de leurr
supériorité même? Mais l'auteur entend, comme dans son
premier livre, corrigerDarwinpar Weismann.En cherchant
les raisons du raccourcissementde la vie, celui-cia montré
que les espècesles plus sures de triompher sont souvent
cellesoù lesindividussont le plus sacrifiés,celles en un mot
où les intérêts duprésentsont te plus nettementsubordonnés
aux intérêtsde l'avenir (p. 40.4?).C'est cette idéequi, appli-
quée à la phiiosophiesociato,duit y provoquerde radicales
transformations.
Et en ellet « une ère est closeB, celle où prédominait un
individualismemal compris, utilitaire et matérialiste, tout
imprégné de préjugésde juristes et d'économistes,et qu'on
croyaità tort justifiépar la sciencenaturelle. C'est en effetle
trait communau radicalismephilosophiqueet à l'esprit de
la Révolutionfrançaise,aux manchesterienset auxsocialistes,
que de négligercesintérêtsdel'avenir dont la natureest sur-
tout préoccupée.Les uns et les autres, oublieux de cette
immense majoritéqui est la postérité, veulent organiserla
société dans l'intérêt des individus actuellementvivants;
pour eux le progrèsn'est que la lutte du présent contre le
passé ils poussentau premierplan les préoccupationséco-
nomiques,identifiantle légal et le moral, confondantl'Etat
avecla société(p. 64-72).Ils nous ramènenten un mot, sui-
vant l'auteur, aux conceptions qui dominaient dans les
sociétésantiques,dans la civilisationpréchrétieune(Ch.v<
ï7tf .t<MH~H<f~tC P~'MC~).
H n'a fallu en effet rien moins qu'une religion nouvelle
pour sauvegarderdans nos sociétésoccidentalesles intérêts
de l'avenir,en donnant aux hommes le sentimentde leurs
devoirsenversune réalité qui les déborde (p. 160, ?7). Et à
vrai dire cettereligion,en soudant sa causeà cellede l'Etat,
est devenue« temporellewet par là mêmeoppressive.De
grands effortsont été nécessairespour briser cette alliance
.~SAU.<K'i. – )')))).'<s<Jt'))tË TUH'tmK-:
MOAt.K, <iKXKK.\t.E< t:<5

néfaste.Maisenfinlaconsciencereligieuses'est définitivement
annexéht tolérance(p. 3St). C'estcetteconsciencereligieuse
qui est te tneiileur soutien d'un liMrolismobien compris,
moinssoucieux de l'intérêt des individus vivants que des
droitssacrésde l'avenir (p. 403 et demandant,non pas cette
soi-disantlibre concurrence qui n'est qu'une survivancedo
la barbarie(p. 45H), maisune organisationplus justede l'hu-
manité,quipermetteà toutes ses puissancesde se développer
librement.
it est difficilede discuter, tant ellese tient daus le vague,
cette nouvelle philosophiede l'histoire. L'antithèseautour
de laquelle elle gravite l'oppositiondes intérêtsdu pré-
sent et des intérêts de l'avenir resteobscureà nos yeux.
Car enfin de quel droit soutenir que le peuple romain,par
exempte,n'a pas été aussi soucieuxde son avenir, de sa
mission,que le peuple anglais de nos jours? Et d'autre part,
commentprouver que ce soucide l'avenirest 1 œuvred'une
1j certainereligion? Le patriotismepar exemple,oula croyance
au progrès,n'ont-ils pas éveilléce souci aussi bien que les
sentimentschrétiens?`?
C, B.
C. B,
<
F. Il. GIDDiXGS.– Inductive soctoloery..t <~«<'Mof
?</«)</<,.-t)M/y.<M, <<M'/ «tt~ pt'0ft'<0)!«<~
C<«M</«'«<<n))j!,
/b<'MM/«<c(<~H<('<.Londres et New-York,MacmiUan,i90],
302p. in.8~.
) Cesont moins des résultais que des cadres que nousofh'o
M. Giddings,dans les sommaireset les tabieauxde ce
manuel.H y dresse les questionnairesque les reciterchesdo
J la sociologieauraient suivant lui à ronptir. Et nous recon-
naissons,dans l'organisationde ces questionnaires,l'action
desidéesdirectricesdéjà dégagéespar l'auteurdanscesMM-
ripes(<esociologie que nousavonsanalysésnaguère ici même.
Maissur certains points l'auteur développe,sur d'autresil
amendeou préciseses conceptions.
L'ouvrageest diviseen quatreparties(~'mcH~ A*h <hfonc
j Mftoh~xe. – ~/<mfH~et <)<t'<«rf~c<«~oc<t~ /ot'y«Mt-
.!M<tb)tMfM/t*. /« p<'o.<~ MCM/c) qui correspondentà
;j peuprès aux livres1et Il des P)'<t)c<pM.Lessujetsqui étaient
abordesdans les livres lIt et IV (/fo<«t«w /«<!<on~(«' de <«
soetf~. J~ttloietla c«)MP <~<tM social),ne sont pas
~'p)'of<*MM<!
repris ici. Us ferontsans doute l'objetd'étudesultérieures.
t:)<i ).tXX);K!;Ot:)()).)'.)<K.)W)-it)~

Nous retrouvons, dans la troisième partie du nouveau


volume, la distinction, fundamentate au< yeux de M. Gid.
dings, entre la composition et la constitution sociale. La corn.
position sociale résulte du rapprochement des groupements
homogènes et globaux (familles, villages, cités, etc. Qu'ils
soient « ethniques ou « démotiques fot'tnés par tes des-
cendants d'une même race (agrégation génétique' ou par les
descendants de races diltérentes (congrégation;, ce qui les
caractérise, c'est qu'ils puun'aieut il la rigueur se suffire à
eux-mêmes ils seraient capabtcs de mener une vie indépen-
dante et de perpétuer lu société humaine. La constitution
sociale résulte au contraire du rapprochement de groupe-
ments hétérogènes et partiels (églises, associations « cnttu-
reUes », économiques, politiques, etc.. Ils peuvent eux aussi
unir des gens de même sang, être « ethniques » aussi bien
que détnotiques H.Mais6tantconsaeresa à la recherche d'uue
fin spéciale, Us seraient incapaMesde se snffit'eà enx-mOnes,
de renouveler la société humaine, en ce sens que les groupe-
ments constituants supposent l'existence des groupement!}
composants, dont ils se présentent comme des divisions nou-
vettes.
En résumant naguère ces distinctions, nous faisions remar-
quer qu'elles correspondaient a peu prés a celles qu'établit
M. TOnnies, lorsqu'il distingue entre ta ~<'HtfiH.<fAf</Y et la
<<'M~f~, ou M. Murkheim, lorsqu'il distingue entre la .M~<-
~tn/(' M!«M«jt«<' et la sof<f/(«'<~o~/fN«'~«'.Mais quoique chose
empêche, ajoutions-nous, d identifier les conceptions de ces
sociologues et c'est l'idée singulière que se fait M. Giddings
des rapports qui unissent les individus, à l'intérieur de ces
deux types de groupements là où il y a composition, les
individus sont, à l'intérieur des groupes, plus din'érents les
uns des autres, tandis qu'ils sont plus sembtabies les unsaux
autres, lorsqu'il y a constitution. M. Giddings reprend ici
cette idée, mais il la précise heureusement 'p. Musqq.t, et
l'on s'aperçoit alors qu'il reconnaît, avec tous les autres socio-
logues, que les ressemblances entre individus sont plus nom-
breuses et plus profondes a l'intérieur desgroupesdu premier
type. C'est seulement <*en fonction de ta ftn proposée Het qui
est à vrai dire son seul principe de cohésion que le groupe
proprement constituant, ou spécialisé, réclame l'unité d'acti-
vité de ses adhérents pour tout le reste il les laisse en effet
libres de différer ~p.2~.
AX.U.~E: – fttH.'tSOMf))! i.MfALR, Ttn!t'M)!& <Mi'!ÉKAHM t3'!

Maisc'est surtout pour la recherchedes racinespsychoto-


niques de l'organisationsociale que M. Ciddin(;sapporte le
plus d'indications nouvelles.C'est a proposde tu genèsede
l'esprit socialqu'il muttiptie les analyses(Part.tt). L'esprit
socialn'est en ettetà ses yeuxni unesubstance.ni mêmeune
forceù part; c'est bien plutôt une résultante it est compose
de ces manièresde penser et d'agir, auxquellesles individus
ne seraientjamaisarrivés s'ils avaient vécu isolés,moisqui
sont les conséquencesde leurs rapports, de leur inter-action
<p.()3-(M). Cesontcesrapportsetlesformesdecetteinter-action
qu'ii faut étudier pour comprendrela formationde l'esprit
social.
Pour qu'un esprit socialpuisse se former, il faut d'abord
qu'it existe, entre les individus, un certain nombrede res-
semblances.Il faut que leurs organismeset leurs esprits
« répondent » de façons analogues.On pourra classer ces
« réponsesMsuivantles différentsproblèmesque la vie.pose
u l'homme.On constateraalors que tes hommespeuventse
ressembler ou s'opposer dans leurs manièresd'estimer les
choses(<n'f<«~/K, de s'adapter le milieu (t<<<<t':«<<Mi), de
s'adapter au milieu.f~'af'<fn:«<<0}(), de s'adapterles unsaux
autres (MCM<tj«ft'<ut).(p. 86-89).Onsera ainsi amenéà distin-
guer des types par exemple, parmi les typesdetemp'h'a-
ments, le vigoureux,le fucite,l'austère,le raisounaC!e;parmi i
les types d'esprits, t'ideo-moteur,t'ideo-emotionne),le do};-
matique.umotionne),le critique intellectuel(p.C3).C'estsur
la consctencede ces ressemblanceset de ces différencesque
roule toute lit vie des sociétés. Cette consciencccomporte
d'ailleurs biendes degréset revêtbien desformes.C'estainsi
que l'estimationdesrcssembh'ncespeut aller de la sympathie
purement organiqueà ta sympatitiela plus réfléchie,en pas-
sant par bien des nuances (t'anectionproprementdite, le
désir d'être remarquéet payede retour,etc.).Lorsquetoutes
ces formesde ta sympathieagissent ensemble,alors la M)ts-
('totMHc.M or ttwf, le sentiment qu'on appartientà la même
espèce,atteint son plein épanouissement.
Parfait ou imparfait, développéou embryonnaire,il fautl
que ce sentiment soit présent pour qu'it y ait concert des
volontés, coopérationsimple ou complexe,directe ou indi-
recte (p. ttC sqq). It est à remarquer en effetque la eommu-
jMutudébut n'ameue les hommesà l'actioncommuneque là
où cesentimentest donne,et que, lors mêmequ'ils ont atteint
t38 t/A!)iE t90t-t!'0?
"OC<Ht.f«!)QCE.

les buts pour lesquels Ils s'étaient concertés, il continuede


les unir. H préexiste, et survit, et commandeaux raisons
spécialesque peuventavoir les hommes de s'associer.
tt ne faudra douejamais le perdrede vue lorsqu'onétudiera
les différentesformes que peut prendre ia coopération,lors-
qu'elle tend à développereu même temps qu'a réglementer
les différentesaptitudes des hommes coopérationsde cul-
ture, qui out pour objet les facultésd'appréciation,–coopé-
rations économiques,qui correspondentaux facultésd'utili-
sation, – coopérations morales, qui tendent à la formation
des caractères,– coopérationspolitiques,qui visent&main-
tenir ou à modifierle tien social (p. i~0-t33).
A mesureque se développeainsi, sur ditlérents terrains, la
collaborationdes volontés. à mesure se développeaussi la
communautédes esprits. Et elle peut a son tour revêtirdes
formesqui correspondentaux typesd'esprits quo nous avons
distingués: l'instinct, puis la sympathie, puisl'espritdogma-
tique, puis l'esprit de critique et de discussiony domineront
l'un après l'autre (p. t33-n3). Plus ou se rapprochedesder-
nièresformes, plus le niveau des « choix sociaux» s'éteve.Et
plus se multiplient aussi les associationsproprementvolon-
taires, formées par des personnes pleinement conscientes
des servicesque la société rend à la personnalité.
Avons-nousbesoin d'ajouter que ces classifications,sou-
vent ingénieuseset suggestives,ont à nos yeux le défautde
rester en t'air? Ce n'est qu'à l'user, et après avoir essayéde
les appliquer aux faits qu'on pourra décider de leur valeur.
Alors seulementon pourra déterminer, parmi tant de distinc-
tions, cellesqui sont vraiment fécondes,et celles qui ne sont
qu'arbitraires, – celles qui ouvrent des perspectivessur des
réalités inaperçues, et celles qui ne sont que de « fausses
fenêtres?.
C. H.
A LORIA. Le basi economiche detta. Costituzione
Sociale :AM<<a<!<M MOHom~MM ~e CoKs<<<M<<OM wc«!<c),
3" édition. Turin, Bocca, t9(H,479 p. in-8".
Le grand ouvragede M.Loria, dont il nous onre une3'édi-
lion entièrementrefondue, s'appuie sur une très réeUeinfor-
mation historique et se dévctoppeavec une habiletéet nne
soiiditédialectiquesqu'on ne saurait méconnattre.Lesidées
maltressesen sont connues, et ont été rappelées l'an dernier
A:<Af.YS)M.– t'xn.O'MftffE SOCtAt.)?,TMKOftfH~f:)tX)~.tU!S iM

ici même. Pour M. L., la base de la constitution sociale


tout entière et la sourcede toutesses transformationsréside,
non pas, commepour Marxet Hngels,dans te9 phénomènes
économiquesen général, mais plus particulièrement, depuis
qu'a l'occupationde la terre libre a succèdele régime de la
propriété privée et du capital. dans la divisionde la société
en deux classes fondamentateset hostites, les possédants
d'uu côté, et, de l'autre, ceux qui sont exclus de toute pro-
priété. Toutesles grandes formationssociales, la morale, le
droit, la coustitutioupolitiqueproprementdite ou l'état ne
sont que les moyensplus ou moinsinconsciemmentemployés
par ta premièreclassepour maintenirla secondedans l'ordre
et dans ta sujétion; ellessont représentéespar une troisième
classesociale, celle des « ~'«r(««<'HM », qui, aux
tm~'o<<)«'<</s
gages des possédantsou inconsciemmentconduits par leurs
intérêts, emploientet ta religionou la morale, et le droit, et
la puissance militaireà endormir ouà enrayer ta massedes
déshérites.Mais,que les conditionsde la propriété se modi-
fient en vertu de tuis immanentes,alors les rapports entre
les diverses classes sociales,et, par contre-coup, les idées
morales,juridiques et politiquessetransforment à leur tour
les travailleurs improductifs, prêtres, savants, artistes,
juristes, soldats – sonttes agentsdéterminantsde cescrises,
en s'alliant aux non-possédants,en leur dévoilant les men-
songesqui les dominaient,en teur donnant et la volonté et
les moyens de se libérer. C'estce qui se vérinerait, selon
M.L., dansles troisgrandespériodesde l'histoire proprementt
dite, après l'ère primitivede la terrelibre et de la propriété
commune ce sont l'esclavage,le servage et le salariat,
périodesau delàdesquellesse produirasans doute un retour à
la propriétécommune,maiscettefoisconscientectorganisee.
Danschacunedecesphases,tout lecoursdo l'évolutionsociale
s'expliquepar la subdivisiondes deuxclasses essentiellesen
sous-classes,tour à tour hostiles on alliées contre t'enuonu
commun ainsi ta distinctionet l'oppositionentre le capital
foncieret le capital mobilier est la clef de toute l'histoire
moderne.
Dansla conclusionqu'il a écritepour cetteédition nouvette,
l'auteur, après avoir fait l'historiquede sa théorie, s'attache
à répondreà ses divers critiques, et, en précisant te sons de
ses doctrines, sur biendes pointsil lesrestreint et les limite.
11maintientd'abord sa conception,si contestable, de l'ordre,
~40 ~XX)~B -:0t:ft)f.f<tit~. <Wt-)9M

a ta fois ctu'onotogique et logique, dans lequel agiraient les


diverses institutions morales, juridiques et politiques fac-
tiou morale est considérée comme tu pius primitive. à chaque
phase de t'évotution sociale, parce qu'elle est ht plus écono-
tnique, et faction politique, comme lu plus reconte. – M. L.
se défend d'ailleurs de refuser a ces divers ordres de phéuo-
tMfues toute autonomie il admet qu'une fuis formes, les
divers systèmes de moraie, de droit, ou de politique, sont
capabtes d'évoluer setou leurs lois propres par là, & cote et
sous ta domination de l' « économique les diverses sciences
sociales peuvent se constituer et se développer avec quelque
indépendance; mais seul le ptténomeoe économique de lu
lutte des classes est capubte d'expliquer ies origines, seul il
tonne la base inaperçue de tous les autres ordres de pheno-
mMneset seul les oriente dans leurs directions ("-seutieties.
i)e même, M. L. ne prétend pas nier que les hommes, eu
tant qu'individus, ne puissent parfois agir selon des motifs
(lui n'ont plus rieud'ccunontique, il veut bien que les intérêts
de cet ordre n'expliquent pas t'ame d'un Socrate ou d'un
Jésus mais ils expliqueut seuls et te succès et le fens de
leurs doctrines; et, si l'un prend t'humauite dans sa masse.
comme donuée collective ou sociale, ils apparaissent comme
seuls en état de conduire la moyenne de l'humanité, d'y déter-
tniufr des phénomènes collectifs, et, par suite, de fournir des
explications et des lois sociales.
Dans cette mesure, il n'est pas douteux que la théorie de
M. L. n'acquière une certaine vraisemblance, et qu'elle ne
contieune une part de vérité beaucoup de ses analyses his-
toriques sont ingénieuses et fécondes.Mais, en même temps,
ht doctrine perd un peu de son caractère systématique et ne
justifie plus ses prétentions li l'explication universelle et suf-
fisante. Car, en premier lieu, si i'on avoue que les pbéno-
meues sociaux tels que le droit ou la morale et, it plus forte
raison, d'autres dont M. L. ne parle guère parce qu'ils sont
les moins favorabtesàsa thèse, comme la science ou l'art, ont
des lois propres et peuvent m~me,à leur heure, réagir sur ta
constitution économique, on peut bien dire ensuite que cette
action reste secondaire et restreinte cela revient il reconnattre
simplement, ce que tout le monde accorde, que les besoins
d'ordre physiologique, dont les phénomènes économiques sont
la traduction sociale, sont les plus urgents de tous et que
Jeur action doit être ta plus primitiveet la plus générale mais
AS.U.Y-.f:<. – tWt.OMPtttK <0<;)AH!, TtH~OME-4QÉXÈttALtM itt

ou n'a piusde raison pour prétendre que les autres tendances


de l'âme humaine perdent leur originalité et leur realité, ni
qu'elles ne soient que de simples reflets de la tendance éco-
nomique, ni enfin quecelie-ei fournisse le seul principe d'ex-
– M. L. entend, il est
plication vét'itabieeu matière sociale.
vrai, que si parfois des phénomènes sociaux ont des causes
momies, juridiques ou politiques il suffit de chercher les
causes de ces causes pour les voit' dériver d'innuences 6co-
uomiques antérieures. Or, en vertu do la complication et do
l'enchevêtrement des actions sociales, il est bien probable en
eftetqu'on trouvera toujours, derrière tout phénomène donne.
des intluenceséeonomiques mais il reste à prouver que celles-
ci seront les seules, et l'on pourrait aussi bien dire que, der-
rière tout facteur économique, si l'on remonte la série
causale, on trouvera des inHueuces moraies, juridiques ou
politiques nntcrieures. Des qu'où recule devant le paradoxe
de refuser radicalement à celles-ci toute action et toute exis-
tence sociales, des qu'on ne les déclare pas a priori illusoires,
des qu'on veut bien les voir où elles apparaissent, on les
découvre partout, inextricabionent meifes aux influences
économiques, et, si l'on s'en tient aux données de l'histoire,
aussi universeliesetaussinueieuMesqueceUes-ci. Sans doute,
il faut accorder il M. L. qu'elles sont en général moins puis.
santes sur la masse humaine mais ce n'est plus qu'une ques-
tion de mesure que de déterminer, dans chaque cas, la part
légitime qu'on peut faire, au facteur économique d'une part,
et, d'autre par), à tous les facteurs d'un autre ordre, dans l'ex-
plication sociale.
Mais M. L. semble admettre que si l'on remontait assez
haut le cours du temps, ou trouveraitdes causes économiques
premières, seuls facteurs sociaux vt'aiment originaux et pri-
mitifs, seules vraies causes. Nul doute que ce ne soit alors en
remontant au delà de toute donnée historique positive, eu
abordant au domaine des origines et de la préhistoire mais
là, il nous fautbicu accepter pour guides de nos hypothèses et
la logique et l'étude de l'ùme humaine dans ce qu'elle semble
avoir d'universel et de constant M. L. paraît admettre en e)Ïet
ce recours inévitable &la psychologie. Or, que nous apprend-
elle à cet égard? Hst.il psychologiquementetaini quel'intt'ret
soit le seul élément primordial dans l'âme humaine, et par
conséquent dans la société? Si large que soit le rôle qu'il
faut lui attribuer dans l'association, il semble bien, eu tout
<43 t/AXx~it sumoLOM~fR. tO&t.MOg

cas, impuissantà expliquerl'associationelle-même.Lebesoin


génésiquo.par exemple, et par ta peut être tous les seu.
timents altruistes dans leur germe, semblentd'une impor.
tance aussi primitiveet aussi grande, et imposentpeut-être
des conditionsaussi inéluctablesaux tormes constitutives
de tafamitteoude l'associationhumaine.Et.si les possédants
peuventse servirde la moraleet de ht religion pour asseoir
ou maintenirleur domination,n'est-cepas qu'ils toutservirà
leur profitdesinstinctsou des sentimentsde l'âme humaine
qu'Us necréentpas? Si ces sentimentssont assez forts pour
tromperles déshéritessur leur véritable intérêt et y substi-
tuer des intérêts imaginaires,commentexpliquer qu'ils ne
puissentpas agir autrement encore,et indépendammentdu
facteuréconomique? – !t sembledonc bien, en somme,que
AI. L. doive accepter comme données, inexpliquées par
l'action économiqueet par ta lutte des classes, des tendances
morateset descroyancesreligieuseset l'existenced'un pou-
voir quieommande,réglementeet légifère.Aussine repond-il
rien de décisif&M.Tarde, pourqui la propriété, loindecréer
la puissancepolitique, )a suppose,car ce n'est qu'autant et
parce qu'ils ont la puissanceque certains hommespeuvent
s'approprier la terre et en exclureles autres. M. L. réplique
que l'Étatproprementdit, avecsesorganesessentiels,est tou-
jours postérieurà ta propriété mais ce n'est plus là qu'une
questiondemots si l'État proprerient dit est peut-êtreposte-
rieur à la propriété,il reste que les formesprimitiveset ins-
tinctivesdece qui sera l'État – à savoirla puissanceacceptée
d'un oude plusieurs individussur leurs semblabless'expri-
mant par desordres et des règlesédictés par les uns et obéis
par les autres, semblentantérieuresà la propriété, et, loin
d'en dériver,la fondent.
tt resteraità signalerce qu'il subsiste d'équivoqueou de
confusdansla conceptionque M. L. se fait des lois écoao'
miquesousociales;tantôtellessemblentconçuescommeagis-
sant d'une manière immanenteet inconsciente, inaperçue
de ceux mêmesqu'elles dirigent,et tantôt, surtoutlorsqu'il
s'agit des travailleursimproductifs,elles paraissentleur pro-
poser des fins conscientes,et agirpar l'intermédiairede cal-
culs d'intérêtsindividuetsoucottectifs.– En somme, t'tenvre,
intéressanteet fécondeet l'apport sociologiquetrès réel de
M. L.doiventêtre,semble-t-il,réduitsà desproportionsmoins
ambitieusesque cellesqu'ils prennentdans sespropresécrits
ASAt.Y~. – ftHLOiQt'Hf); SOCfALE, Ttt~M))!j OËXÉXA).~ t43

au lieu d'une théorieintégraleet suffisantede la constitution


sociale, i! nous o)I)'e,et cela doit suffire, une contribution
précieuseà l'étude du facteur econoMiquoet de ses contre-
coupssur tous les autres céments de l'évolutionsocisie.
!). P.
LtNDNHR.– GeschichtaphUosophie. Binteittm~zu einor
Weltgesohiehte seit der Voetkerwanderun~ ~'A<7o.M-
~«'C </<* <'A~fo<rf.
~0(<«f<<OM (} t««' A~fo~-e
«Mt't-fMC~c
«
t'a)-<«' (~ «H'~too~. Stuttgart, Cotta'scheBuchhaudtuuK
Nachfo)ger,)90t.
M. L. qui, en histoire, ne considère les recherchesde
détails que comme un moyende se faire une idée de l'en-
semble. veut, dans cette préface, ramenerle développement
do l'histoire à quetques principes universels.Il
analyseles
principauxconceptshistoriques (peuple,nation, race, État,
iudividHfttisme) et dit quel en est d'après lui le sens et le
rapport.L'histoiresedévelopped'une fa'joncontinue,elle est
une, de sorte qu'on ne peut y distinguer des périodes,si ce
n'est par abstraction(p. 20~. et le devenir est à la fois
per.
sistance (Behan'uug)et transformation (Veritnderung).Les
seuls facteurs du devenir dont l'histoire ait à tenir
sont des facteurs sociaux; M. L. montre la part des compte
princi-
pauxd'entre eux la collectivité,les individus(it attribueaux
grands hommesun rote consIderaMe~, t'activiteéconomique,
la religion, la science.Il ne croit pas d'ailleurs
qu'il y ait de
lois nécessairesdu développementhistorique l'on ne
peut
prévoir ni prévenir les événements; et cela non seulement
par suite de ta complexitédes.causes, mais parcequ'en tus.
toire tes causes ne sont nullement nécessitantes(p. ~83.,et
qu'il y a (tesévenementsdusau hasard (p. ~:9).Celan'empêche
pas,d'ailleurs,l'historiende chercherquellessont cescauses.
A. A.
A. GROPPAL!.– Sociologie,e Fsicologta..
Verone-Padoue.
Urucker. M03,20Sp. in-8".
H a été rendu comptedéjà de la plus
importantede ces
études, consacréeit /<t~o < « ses ~or/M socto~~M~.
Hans la seconde, l'auteur recherchet'état actuelde la «
psy.
chotogiecettutaircH,pour montrer quela nature consciente
et déjàpsychologiquede la cellulen'est rien moins
qu'établie,
144 L'AtXËË iiOCtttt.UUtWt!.
tMt.tifOS

et que, par suite, toute assimilation de et de lit


société manque de fondement. -– Un troisième article est
consacré Ala psychologie sociale et à ta psychologie collec-
tive après un historique de la question, M. G. combat les
doctrines de Pasquate Hussi tV..t«M~ Socto~ t9f)t, p. ~)
et t90: p. t57~. tt conclut eu définissant lu psychologie
sociale comme l'étude du « mécanisme ou de in technique
interne des processus sociopsychiques stables et organisés;
et la psychologie collective comme i'étude des phénomènes
sociopsychiques qui apparaissent dans les agrégats inorga-
niques accidentels et itétéro~èues – Un aperçu sur « l'état
actuel des études sociologiques H termine le votume. – Dans
tous ces écrits, M. G. expose la conception de ta sociologie
comme une sorte de phitosophie particulière, destinée a
coordonner et a unifier tes résultats les plus généraux des.
diverses sciences sociales il y donne son adhésion a un
« matérialisme historique Matténue et éclectique.

A. CHOPPAL!. – Leztoni di Sociologie. Turin, Bocca,


m(M, p. in-8".
Ces leçons, professées à i'Unh'ersit6 poputaire de Mitan,
en t!)00-t90t, sont destinées à faire connaître à un publie
non initié les problèmes et les résultats de la sociologie
contemporaine elles présentent les quatités les plus pré-
cieuses pour l'auditoire auquel ettes s'adressent la clarté,
ta netteté des exposés, ia simplicité des conclusions; mais
l'on peut trouver que l'auteur insiste trop sur les questions
débattues relatives à la méthode, a la valeur de la sociolo-
gie, etc., taudis qu'it est un peu sommnire en ce qui touche
les idées actuelles sur i'évotution religieuse et morale, selon-
tifique et artistique il se contente, eu somme, de résumer
sur ces points les indications données par M. Hibot dans sa
/~c/M~«'~M i!ff!<~t<'Ht.<.Le livre est néanmoins bien htit
et utile. It se divise en 9 chap. La sociologie. Les origines
de la société et de ta famille. – Le problème de la causa)ité
et de la sériation des phénomènes sociaux. Origine et cvo-
lution sociale du phénomène économique. – Du phénomène
juridique. – Du phénomène politique. Du pheuoméoo
moral et religieux. – Des phénomènes artistique et scienti-
fique. Les tois et les prévisions des phénomènes sociaux.
!). P.
ASAMSM. – pmMBOt'tttE SOCtÂLE, Dt~m)! e~S)!HA).8:t ~5

Annales de l'Institut international de Sociologie, pu-


bliéessous ta direction de M. RHSË WonM~t. YItt. Paris,
Giardet Briere,tHO~.
Cevolumecontientle compte rendudu 4' congrèsde l'Ins-
titut internationalde sociologie,qui a discutéla questiondu
jMft~nf<<fM)cAt~or~Kf.
Le mémoireie plus étendu est celuideM.KeitÈs-Krau!qui
exposeie matérialismehistorique, en résumant sur ce point
non seulementMarx et Engets, mais aussi leurs disciples,
Kautsky, Ptetthanoff,Labriota, et mêmeceux qui, sansêtre
marxistes,ont fortementsubi l'influencede Marx commede
Oreef.
Dix-huitmembresdu congrèsont pris part à la discussion
ou ont fait parvenir des mémoirespostérieurementau con-
grès. Cesont MM.Novicow,Loria, Kovatewshy,do la Gras-
série, Coste, Abrikossof,Tüuuies, de Greet, Lester Ward,
Limousin, Groppali,Puglia, de Robert)',Worms, Fouiiiee,
Tarde,Sanz y Escartin, Wiuarski.
Maistous ces travaux, où ne sont exposéesd'ailleurs que
des idéestrès générales, ne constituentpoint uneétude vrai-
ment scientifiqueet positive de ia doctrineen question.La
plupart des auteurs exposent leur propre conceptionsur
l'importancedu facteur économiquedans i'evoiutionsoeiaie,
pour montrer ainsi en quoi la doctrinede Marxdiffèrede la
leur et lui ressemble; quelquesuns même commeMM.de
Creef,de Roberty,Loria, Winarski, renvoientfréquemment,
pour tes faits, à leurs propres ouvrages.M. de Keiies-Krauz,
dans sa réplique, reproche à ses contradicteursbeaucoupde
malentendusprovenant d'une connaissanceimparfaitedela
penséemarxiste. Bref, si t'expose de M.de Keties-Krauzest
exact et objectif,la discussion est restéetoujours généraleet
dialectique.
A. A.
A.YIËHKAKDT. Natur und Kuttur in sozialem Indi-
'vtduum. nfr<<«~'M<u'<~ «'(Mt'Mc/M/~c/x' PAt<ompA<e
«~~oc<o~<c,~02,p.36t.
L'auteurchercheà dennir los deux conceptsde nature et
de civilisation.La civilisationest le produit de la vie collec-
tive la nature, c'est tout ce qui existeindépendammentde
la société.Munide cette définition,it essaiede faire la part
E.ttr)tM)!)w.–AntMes'f<-tt))..<M)-)9M. ~0
i40 L'AXt~Ë SCCtOf.omQCE.
i90t.t903

de ce qui revient a la nature et de ce qui revient&la civilisa-


tion duos le contenu de la conscience enfin, H énumère
les différentessciencesde l'hommequi lui paraissentconsti-
tuer des sciences de la nature; ce sout la psychologie,lu
le Folklore(!'oc<A'<tU)(<<'),
!'of~<')'<~f/tf)h~t< et une science,
au domaineassez indéterminé, qui traiterait des conditions
les plus généralesde la civilisation. L'indéterminationde
cette notion,la pince surprenante faite a des sciencesaussi
évidemmentsociales que le ~~<on' et la !'o<'</«'<My<Ao~«'
montrentassex que la distinctionreste incertaine.D'ailleurs,
elle ne peut être faite dialectiquementet a p/'<o<-<,
à moinsde
s'en tenir à une proposition très généralecommecelle dont
part fauteur. Mais quant à la manièredont elle s'applique
au détail des faits c'est ce qu'on ne peut savoirf</))'<o<'<.
On
ne trouvele simple tc'est-à-direl'individuel)que parune ana-
lyse progressive du complexe(c'est-à-diredu social).
E. D.
S. R. STEtNMETZ. Der erbliche Ra.ssea. und Volksoh~-
rttkter. – )'<'<p</«/)~M<<n/t ~< K'fH~c/<N/if<fc/ff~</o.!o-
phie «M<< t90~,p. 77-t~6.
.SofM/o~t't',
L'auteurse borne à discuter un certain nombrede théories
sur 1 héréditédes caractèresethniqueset descaractèresnatio-
naux, sans conclure d'une manièretrès positive.ii montre
que, surtout pour ce qui concerneles seconds,la question
n'est pas résolue et pose quelques règles de méthodequi,
suivant lui, en hâteraient )a solution.Lesquelquespagesde
notre .SMt'c~où cette question est touchéesont, cheminfai-
sant, discutéespar l'auteur. Nouscraignonsqu'il ne nousait
lu un peu rapidement. Hnous prête ~p.M),comme« extraor-
dinaire ~),fopinion d'aprèslaquellel'espècese définirait,non
par les ressemblances,mais par la communautéd'origine,
l'unité de descendance.La définitionn'est pas de nous, mais
de Quatretages,et nous l'avionsdonnéecommetelle.tt nous
impute cette autre théorie que finttuence de t'hcredité ne
peut être considéréecommectabUeque là où ellese présente
en qualité de facteur unique des phénomènesexpliques.
Nousn'avonsjamais tenu ce lan~e ni eu cettepensée.Nous
avons seulement constate que t iuHuoncede la confession
religieuse, de l'état civil sur le suicideétait manifesteà tra-
vers les chiffres de la statistique, et qu'il n'en était pas do
mêmede l'influencede la race. Nousn'avonsjamaisniéqu'un
AXA~'OK.– t'Htf.<M"P"'E 'tt~E~
:!Ot:tA).K, t.H~tt.U.fMi47
au suicide, était
tempérament nevropathique, prédisposant
transmissible ttercditairement; mais nous avo):s essayé de
n'ufteetaii, pas d'une
prouver que cet état psyc)topat)(ique
manière marquée le taux sociitt des suicides. Nous ne rele-
vous ces errettrs d'intcrprctation que pour ne pas paraitre y
acquiescer par notre silence.
E. D.

WALLIS ~Lono. – The e~pitaUaa-tion of social develop.


ment..tM<'m'«M /otu'HQ<n/<:of<o~j/, Vot. \')t, n" < p. 'm3-
IHC.
La thèse dcvetoppce peut s'énoncer ainsi t'6vo)ution sociale
s'est principalement acconpiiegracea raccmnutation progres-
sive, sous forme de capital, des produits du travail fouruipar
la classe inférieure et a jeurappropriation par unectasse supé-
rieure, relativement peu nombreuse, et « dont les origines
sont contemporaines de t'ot-i~iue mémo dessoci<'tMS fp. 7C8).
L'auteur vérifie cette proposition par une revue sommaire
des peuples anciens et modernes. L'articte se termine par des
conetusions pratiques dans tesqueUes M. Wa))is dectare se
rallier en principe aux théories de Henry Ceorge.
E.D.

L.GUAtPLO~'iCZ. – Una. legge sociologtca, della storia.


Ht'u~fft~«<-di Sociol., Anno V, Fasc. 4, p. 434.44S.
Cette toi est formulée ainsi par j'auteur: « Toutpouvoircen-
tral tend à se subordonner les autres pouvoirs, et, dans la
lutte de ces pouvoirs eu vue de la domination suprême, celui-
là s'élève au-dessus de tous les autres qui est le mieux doué
dans la lutte pourt'existenee. Laproposition ne paraitra pas
Lien neuve. Ce qui en fait, sans doute, t intérêt dans la pensée
de l'auteur, c'est qu'elle illustre sa théorie générale d'après
de con-
taquette les grands systèmes sociaux sont le produit
Hits entre des forces sociales hétérogènes et antagonistes.
E. D.

G. SEML – L'evoluzione In biotogia. e nell' uomo.


/<<rM(titaliana </<ffo~t«, AnnoV, Fasc. 4, p. 413-433.

Article d'une extrême généralité. Suivantt'autcur, la société


a sonorigine dans la constitution anthropologique de l'homme.
Ses racines sont l'instinct sexuel et l'attrait qu'éprouvent les
)!S <tiS<)Cf')LOt!)Q~.ta))t-t9M

uns pour tes autresles membresd'une mémoespèce.Aussi,


à l'origine, ne s'titend-ettepas au delà de petits groupes
familiaux. Maisceux-cis'unissent,f'ormeutdesgroupesptus
étendusqui fusionnentù leur toureutre eux. Ainsiprennent
naissanceles grandescommunautéshumaines.Maisce mou-
vemeut de concentrationet de tusioune peut se poursuivre
indéfiniment car il y a entre les hommes des différences
anthropologiquesqui ne peuventêtre effacéeset qui résistent
il toute concentrationartifieieHe.L'avenirest donca un sys-
tème federatif qui unira les différentescollectivitésen lais-
sant à chacunesou individu!)!ite,dansla mesureoft celle-ci
est fondée dans )a nature orgauicopsychiquedesraces.Mais
cette fedét'atioune pourra comprendreque les sociétéssupé-
rieures, seules capablesde s'éleverà cette haute conception
du progrès. Autrementdit, si nous comprenonsbien fauteur,
l'Europe et t'Anteriquesont appeléesà former un vaste Ktat
téderatit. devantlerlueldispa.'a)trapeuil peu ta partie in!c.
rieure de t'humanHé. Quelécart entre de telles auticip:).
tions de l'expérienceet les donnéespositivesdout nous dis-
posons.
E D.
StMO~S(S.\H.u) E.). SocialMsimUation.?7tfnmM')t-f<H JoMM~~
o/ ~'octo/f~.Vot.MU n"t, p.S~K n'2.p. :!3t-2!8n"3,p. 38C-
40t n'~t, p. S3U-
C. BOt'GLH.– Notesur laDif~renciattonet le Progrès. /~('Mc
avri)<9t)2.
</f~)~/)~c/<t'.<<(M'~Mf,

Ht. L.\MHKT.U.tT):
nHSCt<OH').:S
KTL~t-OOLOU)):
COL~ECTtVE
F;
t'at-MM.
C.H.~
un!.):.t)rttt:)fttM.
M.MACSs.
t).t'.tMb)
et )'.FAt.coxx~T

P. ORANO.– Psicologl&sociale. Bari,Laterza,tM2.3S3p.


Recueild'articles ou d'essaisde caractère tout littéraire.
Lesthèsessocioiogiques quiy sontdéveloppéesouaffirmées,
plutôtqu'établies,sontles suivantes: n n'y adepsycho!ogie
vraiment scientifiqueet positiveque celle qui se fonde,non
surla biologie,maissur la sociologie,celle qui n'est qu'une
psychologiesociale l'hommeisolén'est qu'un animalet n'a
que des fonctionsphysiologiques,il n'a une vie psycholo-
giquequ'en tantqu'ii a uneviesociale.D'autre part, il n'y a
.~f.V;<tM.– DM RKM't'M.ETf.
LA MEXTAt.tT'5 <tC

de doctrinesociologiquevraiment explicativeque cellequi


chercheles raisons des phénomènessociauxdans les condi-
tionséconomiques. Lematérialismehistoriqueest vrai.Enfin,
trois idéessurtout peuventservir à caractérisersocialement
et psychologiquement aussi bien les individusque les peuples
oules partis: ce sont les idéesdu passe, du présent et du
futur.Laprédominancede l'idée du passe et des sentiments
qu'elledéveloppe,regrets, pessimisme,etc., aboutit à l'inac-
tion sociale; l'habitudedo vivre dans le futur fait les uto-
pistes inutiles; le sentimentexclusif du présent définit les
utilitaireshomes les hommes supérieurset vraimentutiles
sontceuxen qui ces trois idées s'équilibrent harmonieuse-
ment, sousla nécessaireet juste suprématiedu sentimentdu
t,
présent.
I). P.
i'. MSSL – 1 suggestionatori e la folla.(~ HtMfM~ et
/o(t~. Turin,Bocca,t902, Xt!80 p. in-t3.
Lesauteursqui ont traitédela « psychologiedesfoules ont
seulementsiguaic t'iuHueMcodes M~«w. et indique trop
brièvementde quelles conditions elle dépend. M. Rossi
reprend la psychologiedes meneurs qu'il avait seulement
euteurce dans ses précédents ouvrages. H distingue les
meneursimmédiatsqui agissent directement,physiquement,
sur la fouleassemblée(acteurs, musiciens,orateurs, mysti-
ques, meueursguerriers et criminels, etc.) et les meneurs
médiats dont l'action s'exerce indirectementsur la foule
dispersée,parl'intermédiairedu livre,par exemple.Danstes
deuxcas, l'actiondu meneur consistedans une suggestion
la fortepersonnatitedumeneurimposca ia fouteamorphedes
manièresdéterminéesdo sentir et de croire. Despropriétés
caractéristiquesdu meneur que signale M. Hossi, la plus
intéressanterelever est cequ'ii appei)ciaM<M~HtM)~ c'est.
à-direl'aptitudeà passer rapidementd'unétat anectifintense,
)i6 à un systèmed'images, à un autre état, lié à un autre
système.Cetteaptitude serait due notammentau développe-
mentde la mémoireémotionnelle,Les meneurs immédiats
agiraientsur ia fouleplutôt par leur sitniiarité, les meneurs
médiatspar leur contraste. Les remarquesintéressantes
ne manquentpas dans ce petit livre (par exemple, sur la
nature du prestigedes grands capitaines,sur les meneurs
e nfants) maislesdéfautsdes précédentsouvragesdeM.Rossi
HO SuCtOLUtUt~K.tMt-tfM
L'AXX~K

saut encoreplus fortementaccusés dans celui-ci. Nous rert-


voyousaux analysesqui eu ont été données dans l'.tMtt~'
.Soc<o<o~«<'et aux observationscritiques que nous avons
présentéessur la sciencedite « psychologiecollective (t. IV,
p. t3t sqq.V., p. t57 sqq.).
P.F.
C. LETOUH~ËAt'.– La payohotogie ethnique. Paris.
Sctdeicher.H)0t,VlH-~t p.. in.K!.
Chosecurieuse,les livresde M.Letourneau marquent tous
la mêmedate dausl'histoirede la science. La sociologieresta
toujourspourlui une subdivisiond'une anthropologietoute
philosophiqueet toute de vulgarisation. Co dernier volume,
une sortede testament(cf. p. Vttt, a précisémenttous les ca-
ractèresdes travauxantérieurs d'uu nomme qui fut, même
pour sa modestepart, un initiateur. « Il sert de lien à ses
atnesu.L'auteur,qui avait successivementétudié « les grands
côtesdel'activitésociateM,s'était fixépour but de synthétiser
les résdtats obtenus.A ta lumière des recherches compara-
tives,« endécelantles mobilesdominants « en mesurant le
degré de dévefoppementmoral ou intellectuel de chaque
peuple il s'est proposéde les ranger suivant une hiérarchie
psychique,et de donner ainsi une idée approximativede
l'évolutionmentaledans le genre humain tout entier.
Leprinciped'une pareille recherche et même la méthode
qu'asuivieM.Letourneaun'ontcertes rien qui nous offusque.
Même,l'idée fondameututenous parait assez juste. C'est en
eftetàt'aidede bonuesmonographiesde chaque grande insti-
tution socialequ'on pourra tracer les ligues de développe-
mentde cesinstitutions.Uelionnes études sur le sacrifice,la
prière, les mythessont les conditions d'une théorie générale
des religions.De bons manuels de sociologiereligieuse, de
sociologieéconomique,technologiquesont, enfin, la condi-
tiond'une sociologiegénérale. En particulier, c'est quand on
aura bien classé tous les types d'industrie, d'organisation
sociale,d'habitats,de moralité, etc., que l'on pourra nette-
ment voircommenttes mélangesdes divers types donnent le
caractèrede chaquegroupe social, aux divers momentsde
son existence,et que l'on pourra ainsi constituer cette partie
de la sociologiegénéraleque nous appelons ici d'ordinaire
t'ethotogiecottective.
Mais,en réalité,M.Letourneaua compliquéle problème,et
AKAmtM. – t.A MKXTAUT~OË.~ UtMUpE~ HTC..i5t
_a 'II _II
a manquéà le résoudre.Il a introduit,soustu notionde peu-
ples, celle de races,etatenteuuepsyehotogie<'ethnique)),
et non plus une psychologiedu caractëre des différentspeu-
pies H a substitué ainsi une notion coutusoù une notion
claire; et il a ilui naturellementpar parler de chosesinexis-
tuntes, car il n'y a pas une psychologiede l'Australleu,du
Polynésien,du perisinique~'), du Mutais,du Peau-Rouge.Il
y a une masse plus ou moins considérablede sociétésqui
sont dites, sans trop de preuves.être de menterace<:)insiles
sociétés Hindouesqui sont, eu réaiité, le produit d'amal-
gamesénormes),et que notre ignorancenous pousseà ras-
sembleren un tout uniquequ'elle ne forment peut-êtrepas.
La faiblessedes généralisationshistoriquesde M.Letour-
neau est assez connue,et nous préféronsjeter une sorte de
voilesur tous les chapitres qui traitent de la mentalitésémi-
tique, de la mentalité romaine, hettéuique, et eufiamédié-
vale.
Unappendicecontientle tableaude l'évolutiondu langage
et de cellede l'industrie. Cesont des résumésclairs, partiels,
et incompletsnaturellement;maisils ont le méritede corn*
homme
pléterl'ensembledesrechercheseacyctopédiquesd'un
M. M.
qui, après tout, eut son heurescientifique.

ROBERTIS RESTA DE).– La patoologta.coltettiva della


BOMia..J«o.<ta<.< .Soc<o< AnnoV, Fasc.5-6.p. 105.730.
P. ROMAXO.– La peda-gogia.neHe Sue relaziont con la
sociologia. ~<p.!fa<.di Sociol.,AnnoV, Fasc. 4, p. 44C-
462.
Nousrapprochonsces deux articlesparce qu'ils sontdomi.
nés par cette même idée que l'éducationest chosesociale.
Mais elle est exprimée assez dinéremmeut par les deux
auteurs. Pour M. Romano, l'éducationest l'ensembledes
de t'h!s.
moyenspar lesquels se réalise, a chaque moment
toire, l'ideai social; la pédagogieserait unesciencesocialeen
ce sens qu'elle aurait pour objet de déterminerles moyens.
Ceseraitune sciencenormativequi enseigneraitia manièrede
mettrela conscienceen mouvementdans le sens marquépar
la sociologiethéorique. Pour M. Kobertis, l'éducation est
chosesociale en un autre sens; c'est que l'écoleest une col.
lectivitéoù s'entre-croisenttoutes sortes d'innuencescolloc-
tives.L'auteur essaie de classer les principales de ces in-
tS2 L'AXXËE St)CtOLCC«)CE. [90t.t902

ttuenees la nationalité,!a nature dela culture qui y est don.


née(littéraire ou scientifiqueou technique~;les courants pé-
dagogiques'tes méthodes employées,méthode intuitive ou
discursive,etc.); lu nature mêmedu groupe scolaire, desélé-
mentsqui y entrent et des actionset réactionsqui s'échan-
gent entre eux; la situation topographique (selon que la
classeest urbaine, rurale, etc. les couchessocialesoù elle
se recrute; la manièredont les classesscolairesse succ&deut.
L'écoleest ainsi le théâtre d'une viesociale~t«~«'~ qu'il
y a lieu d'étudier c'est l'objet do la )Mj~«)<o;jt«'
<'o«<'<'(<ce
(le
l'école,sciencequi est à faire et dont l'auteur montre, eu ter'
minant,l'utilité pratique.
E. D.
E.BOUTMY. – Eléments d'une Psychologie politique du
Peuple a.mérioa.in(La ~'«<<oM La 2'«<«e L'J?(«t
La /<~<OM).Paris, Armand Colin,tSO~,366 p.
Cette«Psychologiedu Peupleaméricainne serapas moins
utileauxsociologuesque la « Psychologiedu PeupleAnglaisu
que nous analysions l'an dernier ici même. A vrai dire. le
nouveaulivre est moins richement nourri, et moins solide.
ment charpentéque l'autre. Maisdu moins, dansces « Elé-
ments» l'auteur fait le mêmeeubrt pour mettreau jour les
causes sous-jacentesdes grands mouvements historiques
tout en utilisant, plus que Tocqueville,les faits particuliers
pour ses descriptions, il cherche dans ses explications, à
« partir de plus bas que Bryce(p. Vttt, 28;.
Par quels caractèresse distinguent doue les idées améri-
cainesde la patrie, de l'État, de la religion'?
Le patriotismedes Ltats-Unisest un sentiment plus utili-
taire que mystique, qui s'appuie sur l'individualisme,bien
loinde le contrarier. Il est tourné vers l'avenir bien plutôt
que versle passe. Ce que le citoyenaime ici dans sa patrie,
c'est le champqu'elle a ouvert et qu'elle ouvre encoreit son
énergieaudacieuse.Il sait gré à cette société neuve de lui
permettrede déployerjoyeusementses forces pour l'exploita-
tion de la nature, et pour l'enseignemeut de l'univers. C'est
danséessentimentsd'exaltation orgueilleusequ'il puisel'idée
d'unemission propreà sa nation <p.86-104).
Quantà l'État, le citoyen parait manquer de respect et de
confianceà son égard. Ou dirait que tout est calculé, dans la
constitutiondes États-Unis, pour neutraliser les forces du
AXAU~EJ.– PH" UHOCftM,KTC.
LAMEXTAt.!TK OX

gouvernement,pour les condamnera l'impuissanceou a l'in-


euhérence(p. ~m, ~). Et tes gouvernésse rendent Lieu
compte,suus doute, des incouvéuieutsde cette organisation,
mais ils paraissent croire qu'Us ont mieuxil faire que do
perdre leur temps à y remédier; ils eu prennent leur parti
avec une aisancequi nousétonne.
La vitalitédu sentimentreligieuxaux États-Unisn'étonne-
rait pas moins sans doutebeaucoupde démocrateseuropéens.
Maisil est à remarquer que le senthneutreligieux, ici, ne pa-
rait pas s'attacher uu dogme, ni se tancer daus les rêveries
mystiques. Le clergé,quiest loin d'ailleursd'avoir le prestige
de nosclergésoccidentaux,y est occupésurtoutde « deraidit'M
et de « desassotnbt'ir la théologie,d'eu laisser tomber ce qui
est « iatprechabie » pour en retenir ce qui pousse à l'action.
La religion est ici en un mot essentieilenieutéthique et pra-
tique (p. 300.3t~.
Comments'expliquent ces caractères?Il tant, si l'ou veut
les comprendre, ue jamais oublier ni les origines des États-
Unis,ni le milieu où leur activités'est déployée.
La persistance du sentiment religieux s'explique sans
doute, en partie, par la survivancede t'etat d'âme des puri-
tains qui furent les premierscotous(p. ~5). Maissi ce senti-
ment n pris la direction que t'en a constatée,cela tient au
genre de vie que ta miseen valeurde leur immenseterritoire
impose aux descendants des premiers immigrants ou aux
immigrants nouveaux. Dans ce monde actif et mobile, ta
science,l'art, la philosophien'ont pas eu le temps de prendre
racine (tig. 290).La religionne rencontredonc aucune puis-
sance pour lui servir de contrepoids,ou de succédané. C'est
pourquoi elle se développelibrement,eu se pliant seulement
aux besoins propres de cette sociéténouvelle, de pionniers
et d hommesd'atïah'es.
La mêmesituation explique la placeet le r~le de t'Htat. H
apparaît ici comme une créationconsciente des individus,
bien loind'être commeune Providencequi les précède et les
protège.Leurlibertéetleur égalité,bienloind'être sesfcuvres,
sont antérieures à sa naissance.Il n'a pas eu non plus à les
défendredes ennemisextérieurstoujoursmenaçants, a recou-
quérir perpétuellementleur sécurité.LesHtats-Uoisont pris
d'embléela forme industrielle,sans passéepar la formemili-
taire (p. i~. Ils constituentessentiellementune sociétééco-
nomique(p. HO).Il n'estdonc pas étonnantque leurs mem-
m L'AXXKK i.oCftH.tMtuCK. t9ttt-t9M

bres. occupa a « courir leur chance» dans le territoire illi.


imitéqui s'ouvrait devant leur activité,se soientmontréspeu
désireux de voir t't~tatintervenirdans leurs rapports, et peu
soucieux, a vrai dire. des défauts de l'organisationpropre.
ment politique. C'est qu'ils out d'autres choseseu téte;e'est
qu'ils escomptent d'autres (urées; c'est que, en vertu même
des habitudes que le milieu leur impose,« l'ordre teurplatt
moinsque la vie (p.
C'estencore par ia nature de ce milieu que s'expliquent
les citractt'respropre:!de leur patriotisme.S'it revêtrarement
la formemystique il laquelle les Occidentauxsont habitues,
c'est qu'il manque en etM de recul .p. M. Les Américains
t)e peuvent aimer leur nation commeon aime uue aïeule
veucruLie,puisqu'ils la voientse formersousleurs yeux,et,
pour ainsi dire, la façonnent eux-mêmesde leurs mains.
Ce n'est que petit a petit, rapprocheschaquejour davantage
et serrés les uns contre les autres, qu'ilsacquièreutune véri-
table consciencecollective.Leur imaginationdemandealors
ù t'avenir les perspectivesque le passé leur refuse. Hxcitée
par l'action même elle magnifiet'ouvre d'exploitation de
la nature à laquelle chacund'euxest fierde collaborerlibre-
ment.
– Cesec résumene peut donner l'idéede la richesseet de
la profondeurdes analyses que M.Boutmydéveloppe,avecle
styie que l'on sait, à la foissentencieuxet image,classiqueet
pittoresque. Mais ce qu'il nous importede noter ici, c'est la
grande place qui revient, parmi ces considérations,à ce que
nousappelonsla « morp)tologiesocia!e~. A plusieursreprises,
M. Boutmyinsiste sur les conséquences,non seulementéco-
nomiques, mais morales, de l'accroissementdu volume, de
la densité, de la mobilité sociales(p. 30-M).It montre par
exempleque, sauf exceptionsexplicables, l'expérience
témoigned'un lien effectifet d'une loi de progressionconcor-
dante entre la densité de la populationet la vigueurdu senti.
ment national » (p. 49, en noter. Il remarque encorecom-
ment la disséminationde la populationpeutnuireà l'intensité
de la vie spirituelle (p. ~79).C'estenfinà la transformation
des conditionsdémographiquesqu'il rattacheles transforma-
tions récentes de la psychologiedu peupleaméricain (p. 8,
tX). Toutes remarquesqui tendent a prouverla féconditéde
la thèse que nous soutenons lorsque nous répétonsqu'on
peut trouver, dans les variationsde ta formemêmedessocié-
AS.U.ÏStM. – CH'tUAAÏ~X EX GKXHUJU. iM

tés, quelques-unesdes causes, – et non des moins impor-


tantes, -de leurs mouvementsinternes.
C.B.
P. LAPIE.– Ethotogte politique V<<'r«c ~c.Uff«~<t<f <~
~«fc, juillet t'
L'auteurmontre,en analysant les études de MM.Fouillée
et Boutmyet en les rapprochant,de collesde Taine,qu'un
progrès a été réalisé pur l'éthologie politique dans le sens
sociotogique Ce n'est plus en generatistUttdes observations
d'individus, c'est en analysant les institutions d'un peuple,
produits sociauxdo sestendances collectives,qu'on cherche
&reconstituersoncaractère,qui s'expliquetui-tnctnenon par
une cause unique, mais par une convergenced'influences
multiples.
C. B.

)\ ClYu.tSA'HOK
):XGÉ~)!tt.\f.
KTTYPt:S))<:C)\'U.)SAT!OX
ParMM.Il.n'HEKTet P. t-n-coxxer

0. SCHRADER.– Rea.llexikon der Indogerma.ntsoheB


Altertumskande. Strasbourg.Trubner, t90i, XL-1048p.
in-8".
MUCH. Die Heimat der Indogermanen im Llchte
der 'Urgeschichtlichen Forachung. Bertin, Il. Coste-
noble, t902,3ttp.in-8'
Nous devons dire quelques mots très courts de ces deux
livres,l'un et l'autre très importants,qui ne nous intéressent
malheureusementici que par les principes de la méthode.
Tousdouxprétendentnous donnerun tableau, t'unde la civi-
lisation, l'autre de l'industriedes premiersaryens, le second
avec l'objet spécialde déterminer leur habitat primitit. La
méthodeconsisteà remonterde la langue ou de l'outillage &
ia race c'est celle que l'année derNierenous avons vu
M.Ridgewayappliquer&un sujet moins vaste. Etantdonné
qu'uneraceou,plus généralement,un groupe humainse dis-
tinguodes autres parlesparticularitésde sa vie,de sa tangue,
de ses instrumentsde travail, de ses armes, on poseen prin-
cipe la propositioninverse un groupe de particularitéslin-
guistiques, un bagagede racines communes,une série spé-
iM t~t-t'J02
L'.M~Ë SOC)')K<UtQUE.

ciale d'outils ou d'ornements suppose un groupe humain ou


une race. On s'aperçoit bien vite que ht proposition, sous cette
forme.abesoiu d'atténuation.
Voici le point de départ de M. Much Ce que les préhisto-
riens appellent t'Age néolithique est caractérise dans toute
l'Europe, mais aussi en dettors de l'Europe, saut certains
points comme eu Egypte, par l'apparition de nouveaux types
d'outils, grossiers, peu varies d'abord, et qui sont complète-
ment ditîerents, comme travail et comme principe, des outils
qu'emptoyaient, a t'epoque précédente, des populations plus.
civilisées qui semblent s'être brusquement ensauvagees ou
avoir disparu totalement. Ces uouveaux outils sont extreme-
meut nombreux dans les gigantesques umas de Kdcb)'t9 de
cuisine des cotes du Danemark. C'est également là qu'on
rencontre les formes les plus parfaites et les plus diiïeren-
ciees. Si l'on s'avancevers le Sud, l'Ouest ou t'Est, ils s'egre.
nent, deviennent plus grossiers et plus uniformes..M. Muclt
en couclut que le bauemark est le centre de dispersion de ces
outils qu'ils furent exploites par des bandes d'émigrants
marchant en éventai),renouvelant leur bagage en route, mais
sans le secours d'ouvriers spécialistes. L'usage de t'ambre, lu
spirale décorative se seraient répandus de la mëtne façon.
Ces envahisseurs, qui ont porte par toute l'Europe leurs
haches poHes, leurs colliers d'ambre et les poteries a spirales
ne peuvent être que les Aryens, puisque l'Europe entière est
aryenne c'est bien ainsi, si je ne me trompe, que raisonne
M. Much mais la conclusion cloche par ta faute des pré-
misses il a passé sur l'Europe d'autres grandes vagues de
peuples et de civilisation est'ce la vague du Danemark qui
a répandu les langues aryennes en même temps que les
haches po)ies' La question peut encore attendre sa réponse.
Hy a d'exceUeutespages de technologie dans les premiers cha-
pitres de M. Muet).Le reste donne l'impression d'être fait. à
coup d'opinions le chapitre sur les monuments mégali-
thiques et le chapitre d'anthropologie sont faibles.
Le lexique de M. Scbrader n'est pas tout à fait une nou-
veauté il codifie les travaux fort nombreux où l'on a tenté
de tirer de la comparaison des langues aryennes des notions
précises sur la civilisation des Aryens primitifs. L'hypothèse
sur iaquette sont bâtis ces travaux peut s'exprimer ainsi
les mots de même racine qui se retrouvent avec la même
signification dans toutes les branches de la famille portent
.\s.\).~K<.– cmu~'nox EX<i)!s~KAt. t57

témoignage(tesnotions,de l'organisationsociale, en un mot,


de tout ce qui constitueta civilisationdes ancêtrescommuns.
M. Schrader recounatt sans peine que l'applicationtrop
rigoureusedu principeconduirait&des conclusionsabsurdes.
Il prétend s'éctairer en tenantcomptedes résultats obtenus
par quelquesautres sciences,l'archéologiepréhistorique,le
droit comparé.l'ethnologiecomparée.Maisil tient à sauver
le principe. On a objecte(A'<'e<M'/tMW, A't'H~tt~ t'Mdie f.'c.
.wA«'A/<'</f~C~'('/««'A<')t (ju'ity avaitdeségalités,sem-
~))'«cA<')
bti)btesàce)!e!;qu'onexploite eufaveurd'un tronccommun,
qui étaient toutes récentes(ainsi~)p<~ ==T:~t~ ==p!'pc<'=
poivre),et que les anciennesdevaients'être produitesde la
mêmefaçon les mots ne seraientpas issusd'un mêmeterme
()<)'rf)'«-«H~), mais empruntés (tc/<)t!por<) en d'autres
termes, les motsauraient voyagéavecles notions,les usages
(/Mr«rM-c(/«. /<'rJ) et les objets;ce qui parait assezvraisem-
blable. M. Setn'aderne le nie pas, il veut bien que tous les
motssoient en )iu de comptedes MMt(ti< mais, pour lui,
tout est questionde date: il s'agit uniquementde savoir si
iagenerattsationde leur emploiremonteaux tempspréhisto-
riques. On objecte encoreque, par l'addition de ces termes
communs,il est impossiMede reconstituerune civilisation,
nisurtout JacivHisationd'une époquedetermtnee.M.Schra-
der ne s'y arrête pas, éblouiqu'il est par le grand nombrede
ces égalités préhistoriques,et il reconua!t volontiers que
!'agedes Aryensunis a pu durer de lougs siècleset leur civi-
Hsation présenter avant qu'ils se séparassent un grand
nombre d'aspects tout à fait différents. On en arriverait
insensiblementu considérercetL'<co<& commeun terme col-
tectif arbitrairement déuni et, en somme, comme quoique
chosede tout a fait schématique.Si, d'uu cote, l'ou admet
qu'une partie des motsde la languecommunesont emprun-
tés, avec les choses qu'ils représentent,aux voisins de )a
race,si, de l'autre, étant donné qu'un ou plusieurs termes
ont pu tomberet que des motsont changédo sens, on supplée
aux tacuHcset a ta variabilitédu langageà t'aidede t'arcbéo-
logieet de l'ethnographiecomparative, ne devons-nouspas
nous demander, à notre tour, ce que deviennentalors les
!odo-Ger<naius et tu fameusesoucheuryeune. H ne s'agit plus
toutsimplementque de préhistoire.
M.Schraderconsacreune bonnepartiede sa préfaceà taire
valoir l'utilité de ses recherchessur les antiquités indo-ger-
<58 L'XËH ~octuMfiWË. tMCt.tM:!

maniques. C'est parce qu'U met a notre portée, sous une


forme commode, ce que t'utude des mots peut nous apprendre
de l'histoire des notions et des représentations, que son travait
a pour nous une grande vuteur. H montre, pur exempte, que
l'idée de chasteté dérive de l'idée de pureté ritneite qu'être
libre, c'est être membre d'une tribu. A ces deux exemptes,
signaics dans )a préface, on peut en joindre une intinit''
d'autres Sacrifice, magie, etc. Il faut se garder seutement (te
passer trop brusquement des notions aux choses p:)r
exempte, de ce que l'idée des morts est associée a cette des
rites, it ne faut pas conclure, comme le fait l'auteur 'division
du temps sacrifice~que le culte des morts soit l'origine de
toute espèce de cuite.
Bien que M. Schrader prétende avoir eu souvent recours a
t'archeotogie préhistorique, la part qu'il lui a faite est très
(aibie. On trouve ';a et ia de bonnes indications, des réfé-
rences à des ouvrages sérieux, mais nul effort de coordina-
tion et d'interprétation, même tendancieuse des faits. Les
rites tuut'ruires n'ont pas t't~ considères commeun moyen de
classement ethnologique. Les instruments sont très mal par-
tages les arguments n tirer de la répartition des formes
manquent totalement
H. t{.
A. GALLO\VAY KELLER.–HomerieSoeiety: (!Mc<o(o~«-(d
~M~/ (/c~««/o~0<<f.w; Xew'York, Longntans.Green
et C \-tn-3Mp.
t90~,
Mettre un auteur en fiches à l'usage des sociologues et
classer les nettes sous un certain nombre de rubriques com-
modes est un travail touahte. sinon fructueux peut-être
pourrait-on dans ce cas simplement dire que l'ordre alpha-
bétique est toujours préférable, n'étant pas trop arbitraire.
et que d'ailleurs, s'il s'agit d'tfomere, nous sommes déjà très

< XoMavons t'e~'u'k notre <u))ufjuMteur. M.A. Meitk't,h nutc~ui.


vaut''
M.Sehtudarciiten fMn~'a)!m ''naritnt')': )'<?tatactueldes<;to')''< ff"
~ttes
tinf{uiiiti')M'i f~nttc~
qu'i)cit'' iont la
pottr )))Mj'<n't c')t'n:cte!t.
Xt~m*
tnoinit)''<fitutcAn'; miiti')uct)t
t)ai-etun t'~tnbi''n <)';
) ]!<))!t<reproduiro
sansverifit'ii.tion)f<n)ut!icit~. Il arrivea M. S<-))ra~'r d!; nupa-i tinf
f't t'~mh'!~pc';rt~inu-i
t'ot're~'tffftt'nt )im)!U' Il y auraitau.<ido ~rav'i
r<~e)'\e.<à faini sur nutnhred'<;tytn')t't);i<Mais -.0)~));b~n~iee'h; 0'
r~ervm. on peut utilier le Hvr';de ~t. Schm~er,fnntmMun re':))';i)
:tj:-Mft)n)pf~td)'s princi~ilux )t:iat)hit)'itrfh'?u'
t)~tMi{!M);<)tit))}ui::U'[u''i
togioindo-européenne.
– <:mU'<ATf"X
AX.U.Yi.tM. KX(j~ft~t. tM
bien munis. Le sous-titre nous apprend que l'auteur veut
nous donner davantage. C'est encore un type de travail
recommanduhip,mais ditucite à bien realiset'et qui exige
unegrande varier de conuaissancessérieuses,que d'étudier
un livre comme document sociologique et miroir d'une
cpoque; dansée cas. il me paratt indispensabiede tenir
comptede ia furmedu livre, qui, mêmeau pointde vuesocio-
logique, nous intéresse commeœuvre d'art, et aussi de la
compositiondttdit livre, de ia façon dont il s'est fo'tn' do
ses sources,etc. C'est précisémentce que ne (ait pas M. Kel-
ter.
Les premières lignes desa préfacenous mettenten défiance.
II part, dit-il, de deux hypothèses, la première e<-tque le
témoignaged'Homèresur i'agehomériqueestdirectet exact,
le second que ce témoignageporte sur une seule époque et,
dans l'ensemble,sur un seul peuple. Or c'est précisémentce
que la critique homérique, si simplement mise à la purto,
met en question. M. Gruppe,dans sa (~'t'cfhMf/tC .t~<«'
que nous verrons plus loin, attribue tant d'importancea la
fameuseéditionde Pisistratequ'il fait descendrepresquevers
S80ce qu'on peut appeler réellementla compositiondes poé-
sies homériques la durée de i'uge homériqueen serait sin-
gulièrement allongée. Quant à nous, nous pensonsque la
sociologien'a pas le droit d'être ignorante si elle passepar-
dessus le travail de la critique, qui après tout lui taille ses
matériaux, il faut qu'elle donneses raisons et que ces raisons
soientbonnes. La bibliographiene nous rassure pas. Elle
est courte, très lacunaire et mal choisie. Cependant, on
pourra relevereu et là quelquesbonnesformules~p. 167,sur
les objets religieux), lire avecprofit les quelquespagesrela-
tivesau sacrificeet les derniers chapitres sur la propriété, le
mariageet la famille. Maisc'esttout.
!LH.

it. HELMOLT. Weltgeachichte (/~<o«-<'xHtW~/e',


t. IV Die R&mdl&nderdes Mittelmeers. Leipziget
Vienne, BibliographischcsInstitut, 1900, x-S~4 p. gr.
in-8".
Xous avons déjà rendu compte (.ttUtA ~ocM~j~MC, t. IV,
p. 136sqq.) du premier volume de cette //M<o;re«M<c<T.t'«<
Nous avons alors exposé le plan général et les principes
tCO f/.tf~R soctOt.O'it~t'R. t9M-)90~

directeurs do t'feuvre.Xousregrettonsquetecadrede!
Mt'<o~«yt<f ne comporte pas un examen complet du dotait
de l'ouvrage qui est naturellementavant tout historiquei
nous ne sommesjuges quedudesseingénératetde la manière
dont Hest réalisé. Remarquoustout de suite qu'il est plus
anthropogéographiqueque sociologique les grands phéno-
mènesuniversels commele christianisme,qui marquent les
étapesde t'évotutiousociale,n'apparaissentpas ensériechro-
nologique,mais dans ordre géographiquede leur lieu d'ori-
gine. On aura beau dire, nous verronstu toujoursune fai-
blesse.
Ce nouveau volume est un bon exemplede la façondont
s'applique la méthode adoptée. Lebassinde la Méditerranée
a, au point de vue géographique,uue unité presqueparfaite
même climat, même régime de pluie, même végétation,
mômesconditionsd'existence,en somme,imposéesaux popu-
lations côtières.La montagneest prochede la côte,à part tes
grandes vallées ouvertes, commeceltesdu Rhône,du Nitet
du Pô.La vie se concentresur les premièrespentes; les !)es
sont nombreuses, les cotesdécoupées,il est possiblede faire
sur mer de longs trajets à petitesjournées. Lamer ne sépare
donc pas les peuples. Leurs histoiresse mêlentet leurscivili-
sations se pénètrent le monde méditerranéenforme uue
umté historique. L'applicationde la méthode est inatta
quabte. Les critiques que nous avonsà faire viennentde ce
qu'elle n'a pas été assez strictement suivie. Ainsi, bien que
l'éditeur s'en justifie dans sa préface, nous trouvonsque le
livre est naté par la préoccupationqu'on a eued'enfaire une
transition entre l'histoire de l'Asie et celle de l'Europe il
noussembleque l'histoirede la Mésopotamie manqueà l'his-
toire de la Méditerranée, bien que le Tigre et t'Euphratese
jettent dans le golfe Persique d'autre part, l'histoirede la
Franceappartienten partie à l'histoireméditerranéenne.Notre
principale critique en sommeest que le plan n'est pas assez
souple. La géographie n'imposait pas la division adoptée
{péninsulepar péninsule) et cette division convientmal à
l'histoire. A l'origine la Crète, la Morée,t'Itatie du sud et les
ites forment uu groupe qui n'a jamais été complètementdis-
socié par la suite les mers de l'Adriatique(ont également
une unité et ainsi de suite, it faudraitarrêter l'histoiredes
régionsgéographiquesau momentoù cettehistoirese mêlea
celle d'une autre formant avecelle une unité plus vaste.Par
AXAUf~.–Ch)).~A'r)Mti'<GËXt!h.U. tOt

exemple, l'histoire d'Alexandreappartient moinsà !'t)istoire


de la Macédoinequ'à celle du monde grec; l'histoire du
cttristianismeest moins unesuite decelle de la Judéequ'une
partie de l'histoiredu mondehettéuistique,et ainsi de suite.
Les quarante-quatre pages du début sont un tabtenu de
t'évotution générate des peuplesméditerranéens écrit par
Ed. Witczeket retravaitiéparl'éditeur il truite de la race,
des migrations, do la participationdes dinérents peuples à la
civilisationcommune. L'ethnologieet la préhistoire y sont
sacrifiées.Or, la race méditerranéenneparaît être une réatih'
et non pus, commete veut l'auteur, une expression conveu
tionnettequiengiobelesdiversesracessémitiques,tibyqueact
aryennesunies à leurs points de contact, ce qui ne veut pas
dire que cette race ne soit pas elle-mêmeun produit, d';
fusion on trouve de bonnesnoticesetbnotogtquesdans tes
chapitres écrits par Il. Schurtz (Afriquedu nord et Pénin-
sule pyrénéenne;.La préhistoirenous révèle par ses monu
ments mégalithiques, ses constructionsà coupoles, sa céra-
mique, une remarquable unitéde civilisationdepuis le fond
de la mer Noirejusqu'au détroitdeGibraltar. C'est une jus-
tificationduplan générât qui n'étaitpas inutile. Nousregret-
tons que la disposition de ce chapitre ne mette pas eo
lumièreuu fuit quinous paraitconsidérable,u savoir, la divi-
sion de la civilisation méditerranéenneen couchescontinues
et uniformes, s'étendantd'un bouta l'autre du bassin.
C'est précisémentce dont le livre de M. Bérard, que nous
analyseronsplus loin (p. 263),nous donne une image fort
heureuse. tt nous montre la Méditerranéeplus ou moins
complètementpossédéepar une suite de domiuations mari-
times, de thatassocraties, pour prendre le terme technique
des Grecs, thalassocratiesqui imposentsur toutes les rives,
langues, cultes, habitudescommerciales,mat'chandises.etc.
La meilleure preuve qu'il donne de la grande étendue de
ta colonisationphénicienne est la répétition constante do
phénomène.Il nous donne d'aitteursun tableau pittoresque
de l'organismede ces civilisationsmaritimes, très cosmopo-
lites, d'après les voyageurset les pirates du xvn'siecto.
H.tt.

– WeKgeaoMchte (~Mfo~eMH~). 1.
H F. HELMOLT.
t. VU L Europe occidentale,
1 ~;I et
1" partie. Leipzig
):.b'tt):ME))).–Ann'~s<j'-iu)..<Mt-)'~?. U
t<Mi L'ASXKt! ~Mt.tMi
SOCtOLOUt~t'Ë.

Institut, 1800,xtt-573p., grand


Vienne,Uibliographisches
in.8".

Le troisième volume,dans l'ordre d'apparition, forme le


tome Vit de l'ouvrage.Selonle programmeprimitif, il devait
contenir l'histoire modernede l'Europejusqu'à ia Ou du
\vm" siècle; le tomeYlll était réservéau X)\*siécie.A t'ex'
cutiou, cette division purementchronologiquea paru peu
scientifique.L'histoiremodernede Europe formeun tout
on y a distingué, par abstraction,de grandes sériesde phé-
nomènesqu'on étudie dans tout leur développement,sans
exclure les faits contemporains.Quelques-unesde ces séries
sont i:) matièredu présent volume;le tomeVU!est réservé
aux autres et formeraainsila secondepartie d'un ensemble.
L'expression Europe occidentale» est une notion histn-
t'ico-géographiqueméthodiquementconstituée.A partir du
xi"siècleenviron, l'Europeest en elletdevenueune unité, une
réalité commetelle, elle a une histoire. Préparéepar l'em-
pire carolingien,cette unité se manifestepour la première
fois par les Croisades.Désormaistous lesgrands événements
intéressenttoute l'Europe;elle formeun systèmede civilisa-
tion relativementclos,dans lequel circulentdes idéescom-
munes et apparaissentles tendancesde cette civilisationa
l'expansion actuelle.L'unité européennen'a pas pour base
géographiquet'Ëuropetout entière maisseulementt'Huropc
occidentale, limitée par une ligne qui laisse en dehors la
Russie, avecla Pologne,et la péninsuledes Baihans,avecla
Hongrie. Les peuplesqui habitent cette Europeparlent des
languesromano-germaniques; leur civilisationest chrétienne
~<nf par oppositiona cellede l'Europeorientale.
Dans ce tome VU,les faits sont groupés et étudiésdans
l'ordre suivant t° Évolutionéconomiquede t Europedepuis
les Croisades histoiredes rivalités commercialesdans la
Méditerranéeet surtoutdans les mers du Nord, la Hanse
inuuenceséconomiquesdes grandesdécouvertes;formesdu
capitalismeet du créditau xn' siècle; système mercantile;
histoireéconomiquedu xtx"siècle; 2°Renaissance,Réforme
et Contre-Réforme histoirede la Franceet de la maison
d'Autriche, de Philippele J)el aux traités de Westphalie,
mêlée de chapitres sur l'esprit de la Renaissanceet de la
Réforme – 3' Le Christianismeoccidental depuis la
Réforme différenciationdes églisesprotestantes;la lutte de
AXAt.YMM.– MVtt.t'~TKMt Rf 0~<!HAt. )<M

ta libre penséeet du christianisme,la propagandeet tes mis-


sions extra-européennes;– 4° l.a questionsociale dévelop-
pement d<*s(tobtrinessocialistes,de la tCgistationouvrière,
de la philanthropie,mouvementouvrier, syndicat,coopératif,
potitiqne social esquisse d'une théorie de l'origine et de
l'avenirdu socialisme,considèrecommeillusiontdstorique-
ment nécessaire;– 8" Formationdes Rrandcspuissancespen-
dant )a secondemoitiedu xvn"etiexvn)''siectes;decadencede
la Francectde l'Autriche;Angleterre.Suède.Hussie.Prusse.
Cesindicationsmontrent que les rédacteursde cette his-
toire universellene se contentent pas, commela plupart de
leursdevanciers,de rassemblersousune mêmecouverturedes
chapitresde l'histoirede tousles pays.Ils fontdeseffortspour
constituerdes unités historiques,c'est-à-diredesgroupesde
sociétésayant participependant quelques sièclesà une vie
commune,ayantdoncformé une société plus ou moinscohé-
rente pour les limiterdans l'espace et dans le temps, pour
ramenertes manifestationsde cette vie communeà quelques
grandes sériesde phénomèneséconomiques,religieux,poli-
tiques pour donnerà ceux de ces phénomènesquo cachent
souventles incidentsdramatiquesla placequi leur convient.
Ceseffortstendenten sommen introduiredans l'observation
historiquedes procédésd'abstraction,de ctassUication, d'ana-
lyse. Voit.'tpourquoi,mâture les réservesfintesci-dessusà
proposdu tometV. malgré i<~défautssi apparentsdu plan
dont nousvenonsde marquer les !;r:u)dstraits, nous signa-
lons à nouveaul'apparition de cetteouvre collectivecomme
un signe des transformationsque subissent lesétudeshisto-
riques sousl'influencedesidées qui déterminentd'autre part
ta spéculationsociologique.
P. F.

F. STAHit. Strange Peoples. A'<AHo;jf<'(~v<pA<c /<<M</M-,


n'' 1. Boston,Meathet C' t9Ût, !8Hp., in-16.
F. STARR.– AmerIcaBIndians (~ ? 2).Ib.,242p., in-tM.
Noussignalonsqu'en Amériquel'ethnologiecommenceà
devenirun objetpropre de l'éducation ces petitslivresclairs
et bien illustréssontdestines pour ainsi dire aux enfants.fis
contiennentpourtant plus de matière que ici et tel livre de
~ociotogues. Sur les sociétésiudiennes,en particulier, M.8.
fournitunesobrebibliographiecritique.
iCt L'AXXXBMCM~OQM.ttOt.teO!

– HtSTOtRËOKLASOCIOLOGIE
)'!H-)t.t).PA)tOt')

LESTERWARD.– Contempofary Sooioloa~y.3 articles


extraits de The an«'r<f«M
7ot«'K«<o/' Soct'o~y. Chicago,
1902.
M. W. passe en revue les douze principales théories sur
lesquelleson a essayé,selun lui, de fonderla sociologiecon-
temporaine,touteslégitimeset vraiesau moinsen partie, mais
toutesaussi exagéréespar leurs auteurs et indûment élevées
au rang de principes d'explicationuniverselleet suffisante.
Voicices théories, dans l'ordre mêmeoù M.W. les analyse,
sansen tenter d'ailleurs ni une classificationni une critique
approfondie la sociologiephilanthropique anthropolo-
gique biologique;économique;la sociologiecomme philo-
sophiede l'histoire; commecollectiondes sciencessociales
particulières;comme descriptiondes faits sociaux; comme
sciencede l'association;commethéoriede la divisiondu tra-
vail(M.Durkheim) commethéoriede l'imitation(M.Tarde
commesciencede la contraintesocialeinconsciente(Spencer,
Durkheim,Stein); commethéoriede la lutte des races (Gum-
plowicz).

F. SQUILLACE.– Le Dottrine Sociologiche. Rome, Co-


lombo,i9(M,539 p.
Dansce livre, qui en annonce trois autres, consacres~is-
pectivementaux problèmesfondamentauxde la sociolog!e,
aux loissociologiques,et enfinà l'établissementdes principes
d'unesociologievraimentscientifique,l'auteur passeen revue
un très grand nombrede doctrines, sans assez distinguer les
maîtresdes disciples, ni les écrivains qui comptent de la
m:tssedes autres; sans assezdégageraussi, dans chaquedoc-
trine,l'essentiel; l'éruditionde M.S. sembled'ailteurs plus
abondanteet étendue qu'approfondie.Les systèmes sociolo-
giquescontemporainssont distribuésen quatregroupes,selon
qu'ils empruntent leurs principes aux sciencesphysiques et
naturelles,ou à la biologie,ou à la psychologie,ou enfinaux
sciencessocialesparticulières. f Parmi les doctrinesà base
AXAMMS. – ttt&TOM)! OR LA S<JCMU)OM iM

« au
physique, figurent d'abord les sociologies mécanistes~
nombredesquellesM.S. compteSpencer; puis les ethnogra
pho-anthropoiogistes, enfinta sociologiegéographique(Ratze),
De~motins) l'uuteuressaie de déterminer les postulatsde
chaquedoctrine, et de les critiquer. 2° Les sociologuesqui
ont prétendu fonderla sociologiesur la biologiesont nom-
breux et connus M. S. repousse toute assimilationde ht
sociétéà un organisme.3"11divise ensuite les systèmesqui
fondentta sociologiesur la psychologieen deuxsousgroupes
pourtes uns, les loissociologiquessont conçuescommeana-
loguesaux lois de l'âme Individuelle,c'est le pointde vue de
Ward,de Stein, de Tarde,etc., et l'auteur le déclareinadmis-
sible pour d'autres, l'individu étant lui mêmeun produit
social,c'est la psychologiecollectivequi est lu base véritable
de la sociologie.4°Enfin,dans un dernier groupe,M.S. réu-
nit desdoctrines,trèsdifférentes,qui s'accordentpourfonder
la sociologiesur dessciencessocialesparticulières;tantôtsur
une seule de ces sciences,l'économiepolitique, ou bien la
démographie,ou bien le droit; tantôt sur toutes les sciences
socialesà la fois c'est la seule méthodevraimentobjective,
cellede Durkheimen France ou de Simmelen Allemagne,et
l'autourdéclare s'y rallier.
Cette classificationpeut être commode nul doute néan-
moinsqu'elle ne simplifieun peu arbitrairementlesdoctrines
pour les faire rentrer dans ses cadres.
D. P.
M.DEFOURNY. – La sociologieposKMste;Aug. Comte.Lou-
vain,Dibl.de Hmututsup. de phitosopMë, et Paris,t- Atean.
1902;!HOp.
UEUXt~MËSËC'ftOX

SOCIOLOGIE REUCtEUSH
!'<trMM.
Il. JhfiEXTet M.tncËt.M.tt-is
S

t. COKCEPTtON
Gt~ËRALHKT MËTHOOOt.OCtK

MORtttSJA8TROW. The Study of Religion. Londres,


WalterScott, 1901,xvt-Mt p., petit in 8°.
Laposition de M.J. parmi les auteurs qui se sont
occupfs
de la sciencedes religious en générât est des plus
éciectiquus.
Onpourrait dire qu'il n'y a aucunedes théoriesémises
depuis
trenteans ù laquelle il ue s'etiorcede (aire uue place. Sur les
deux probtetMestes plus généraux, il cherche avant tout il
trouverune sorte de juste milieu. Sur la deuuitionet le carne.
terede la religion (t, clrap. m), il accepteà peu
près tous les
critèresqui ont été proposéspar tesdivers auteurs. La seusa.
tion de la dépendance à t'égard d'un pouvoir
supérieur
(p. tC8),la reconnaissancede ce pouvoir, l'existenced'un
culte,seraient tes trois signes d'une religion. Onrecoouaitlà
un eiïort pour concilier tes théoriesde Tiete, de Max Mu)
ter, de M. Réville. tt accepteaussi la théorie qui veut que ta
religionse caractérise par son etïet sur la vie individueiie,sur
la vie morale en particulier. De même en ce
qui concerne
l'originede la religion, M.J. constatel'existenced'un sens de
l'infini.p. tU: sans rejeter pour autant ta théorie de t ani-
misme(cf. p. tOt). Sur la classificationdes
retirions, M.J.
adopte,en somme, une etassincation intermédiaire entre in
classificationde Tiete et celle qu'un sociologue
pourrait
présenterfp. tt7; Religionsdes sauvages,de la civilisation
primitive, de la civilisation perfectionnce (!ude, Chine,
Babylone)et enfin religions « de l'accord entre lu vie et ta
religion (religions universalisteset éthiques proprement
Lesproblèmesspéciaux sont ceux qui concernent tes reta.
lionsde la science de la religion avec tes sciencesvoisines.
Ence qui concernetes rapports de la science des
religionset
AXAt~MtM. -– MCt~QMK BtfHOtKU~ MX CÉSÉttAt. fil

do lu psychologie(p. S73sq.), M.J. maintienttes droits de la


recherche tdstorique,portantsur des phénomènescotteetits,
au fond vraiment explicatifs; mais H reconnaît aussi les
droits d'une psychologiereligieuseà indiquer les conditions
les plusgénérâtesde l'acte religieux,et à distinguerles phé-
nomènesreligieuxnormauxdes phénomènespathologiques.
A propos des rotations delu moraleet de ia sciencedes reti
gious. M. J. traite en réalitédes rapports des faits moraux
avec les faits religieux. Par contre, nous ne pouvons nous
expliquerque pitr un vo'Uftbteabusdo iangagela discussion
qu'instaureM.J. sur ta religionet la mythologie(chap. vmj.
Tous les mythes, pour lui, ne seraient pas nécessairement
religieux. Mais,pour nous, il faudraitjustementsavoir si on
doit appelermythe une représentationcollectivequi u'est pas
religieuse.
Nousne mentionnerionspas tedernier chapitre,tout entier
destinéaux questions pratiques, s'it ne soulevaitdeux pro-
ttiëmesthéoriques. Le premierest cetnide la méthode histo-
rique. M. J. voudruit qu'on procédât toujours par études
approfondiesde phénomèneschoisis.Nousapprouvonstrop
cette Manièrede fitirepour n'être pas du cet avis. Mais nous
nous séparonsde M.J. quand il réclamedu savant (chap. xm
une attitude sympathiquevis-â-visdes faits Si M. J. veut
dire qu'il faut vouloircomprendreet non pascritiquer, il ne
dit rien qui n'exprime les conditionsmêmesde lu science.
La sciencea, avant tout, le respectdes faits.Maisil s'agit, au
fond, non pas seulementd'inteitigence.maisencore de senti-
ment, et ators nous ne pouvonsnous empêcherdo voir dans
ce préceptede M.Jastrowle résidu de préjugesthéotogiquef!
qui percent ç&et là encoredans ce petit manuel, d'aUteurs
clair et utile.

H. HOl'TMANN-KKAYËtt. – Die Volkskunde a.Is Wts


88nsoha.ft<« VolkskuudefowMC~~fc).Zurich, Amber-
ger, H)0~,34p., iu-8'.
M.K. met dans une singulièreclarté les noUonscourantes
en AOetnagoecoucemantla '< Fo~<!M<t~t' » ou /b~or< U
indique furt nettonent les limites, les espèces,les pt'obtëmes,
tes m'*tttodesde cettediscipline.Il nous rendainsi le signalé
serviced'en désignerles pointstaibtes à la critique.
Si tes recherches d'ethnographie,d'histoire des civilisa-
tCS L'AXXKK tMt.iM~
iMCtOt.OQtQt.'E.
lions et de folklore, chevauchentcontinuellementet ne s<*
distinguentque suivantdes principesrelativementarbitraires,
c'est qu'eu réalité ces divisionsn'ont qu'une valeur histo
rique, une utilité pratique, mais qu'elles n'out pas, et M'ont
jamais eu un fondementlogique.L'ethnographieétudie des
peuples particuliers (tous les peuplesextra-Méditerranéens.
non Aryenset non Sémites); l'histoiredes civitisatiousest,
en réalité, celle de nos sociétéseuropéennes;le folklore ne
fait qu'étudier des couches diftérentesde pensée dans ces
mêmessociétés (cf. p. 10;. Eu réalité toutes ces recherches
portent exclusivementsur des phénomènessociaux. Et il
n'y a d'autres différencesentre ces faits que celle de leur
mode d'existence. Les faits de folklore sont populaires,
désintégrés; ce sont des survivances,et. en général, ils ne
répondentplus à des états, à des fonctionsessentielsde la
société,taudis quetesinstitutions, tes techniques,tes régimes,
qu'étudient l'histoireet l'ethnographiesontdes faits intégrés,
organiques, caractéristiques des sociétésétudiées. Mais il
s'en hut du tout au tout que l'existencedu folkloresoit un
apanage de la civilisation asiatico-européenne.L'Extrême'
Orient a son folklore, l'Amériquedu Nord a ses contes et
ses traditions tout comme l'Afriquedu Sud. Dansles socié-
tés australiennes, il y a aussi du folklore.C'est qu'it n'y a
pas de sociétéconnuequi n'ait évolué.Leshommesles plus
primitifs out un immense passé derrière eux; la tradition
diSuse,la survivancejouentdonc un rôle, mêmechezeux.
Le second point du travail de M. H. K. est l'étude des
« espèces de la t'o~'MMf~ l'uneest « ethnique», l'autre
« générale ». L'une a pour but de retracer, dans un groupe
social plus ou moins étendu, mais toujoursplus ou moins
homogène(p. t7), les particularités historiquesde tel ou
tel tait. L'autre a pour objet de comparerdans des sociétés
très diversesou hétérogènes,les facteursgénérauxdes faits
concordants.L'uneest historiéedescripth'e,l'autre historico.
comparative, l'une est la base de l'autre et celle-ci,à son
tour, sert de guide aux tentativeshistoriquesde la première.
La P'o~MtMK<<e aurait donc à traiter deuxsortesde problèmes
correspondantà ces deux parties de la science.Dansles pre-
miers (historico-descripttfs)on chercheraita remonter de
l'usageou de la croyanceobservéea sa soucheprimitive; on
obtiendraitainsi une série de relationshistoriquesentre des
faits dérivés les uns des autres. Dansles seconds(historico-
*X.U.Y~s. – SOUKM.Ut.t)! HKt.tttmUiiK KX at~MAL iM

1 _t. _i ..i,i.i.,
les ainsi obtenus de
comparatifs) on comparerait prototypes
maoiëfe à déterminer leurs conditions.

L'explication,commeou !e voit, ne serait qu'exceptionnel-


lementsociotogiqueet comparative.Saut pour les tatts sou-
ches, tout s'expliquerait par le moyeu d'emprunts; et le
nombrecommel'importancede ces faits, suivantl'auteur, ne
doivent pas être exagères. La comparaisonn'interviendrait
doncqu'eu dernière analyse,quand les recherchesconcrètes
cesseraientd'aboutir, et cela n'aurait Heuque dans des cas
relativementrares. Nouscroyonsque cetteopinion ue repré-
sente pas t'état actuelde la ~o~/nut~f classique. Tousles
grands travaux explicatifsqui ressortissentà cette science,
sont dès maintenant presque purement comparatifs. Les
ouvragesde M.H"uersur ia médecineallemandeue coutieu-
nent qu'un minimumd'histoire.La raisoneu est que le fait
populaire est presque immuable par définition il n'a pas
d'histoire. Certains contes irlandais se retrouvent presque
identiquesdans les vieux manuscrits et dans la bouchedes
vieuxpaysans. Il y a plus. Mêmela simpledescriptionhisto-
riquesuppose la comparaisonet l'emploi de notions propre-
ment sociologiques.11est très rare, ea efïet. qu'on puisse
suivreà traversdesdocumentsdatés la manièredout un fait
populaire,usage, dictou, etc., s'est transmiset propagédans
un groupe de nations originairement apparentées un cas
commecelui de l'Arbrede Noëtest tout à fait exceptionnel.
D'ordinaire,tout ce qu'on peut faire c'est de constituer par
voiede comparaisonstes formes d'un mêmefait et de les rat-
tacher les unes aux autres suivant leurs rapports logiques.
Quand,au contraire, on veut à toute force établir des rela-
tions chronologiqueset d'emprunt, on tombefacilementdans
l'arbitraire, que t'en croyait éviter. C'estpour avoir pratiqué
cetteméthodeque M.K. a cru devoirfaire venir de l'Indele
rite des coupsdonnésavecles rameauxte dimanchequi pré-
cèdePâques.
Ces conceptionsméthodologiquesreposent,d'ailleurs,sur
unecertaine tendanceà rartificiatisme(p. 3t). M. K. incline
volontiersà chercherdans de puissantesindividualitésl'ori-
gine des faits populaires. Dans les idées et les sentiments
collectifs,il voit surtoutdes facteursaveclesquels les inven-
teurs doivent compter, plutôt que des forces agissanteset
créatrices; toute leur importance viendraitde ca que, dans
les sociétésprimitiveset dans les couchesinférieuresdes
Ot) tWt-)%2
L'ASS~MCMLOQtQt'R.
sociétésplus cultivées, les fortes pcrsounaUtesfont défaut.
C'est une opinion que l'unestassezétonnederencontrerchez
un ethnographe.
M. M.

LANG(A~DHKW).– Magtc and Religion. Londres,Lon~-


tnaos, Greenet C",~Ut, x.3tCp.. in-8".
La ptupart des chapitresdece livreont déjàparuen articles
daus plusieursgrandesRevueset traitent(le sujetstrès divers;
un seul de ces essais, celuiqui est intitute .)/«~<c
MM~~c<~f'o«
(p. 46-70;correspond au titre que l'auteur a donnéau livre.
La ptupart des autres sontexclusivementconsacresà la cri-
tique, constante et systématique, du (t0/<< /~«y/< de
M.Frazer. Eu particulier,c'est ù la discussionde la théorie
de M. Frazersur les originesde ta légendechrétienneque tes
essais IV-Xsont exclusivementconsacres.Rendonscompte
tout de suite de cette partiedu travail.
On se rappelle le raisonnementcompliqué par lequel
M. Frazer avait tente de démontrerque le Christaurait été
tué par les Juifs au coursd'un véritablesao'ittee du dieu.
M. Lang n'a pas de peine a faire remarquer le caractère
extrêmement hypothétiquede ces déductions. M. Frazer
supposait que, pendant la fête de Purim. les Juifs anraient
misà mort un hommedieuet roi, et retachcun autre homme,
pendant du premier, tout comme, dans l'histoire d'Usiner.
Hamanest tué et Mot'dfeinexatte. Mais nu!)e part il n'est
attesté que les Juifs auraient t'eeifementpratique ce rite
(p. tS~. NI.Frazeradmetd'autre part UHeidentincatiou de la
fête persanedes Sacaeaet de la fêtebabyloniennedeZakmuk
(p. t40, t47<,qui est touta fait arbitraire, puisqueentre ces
deux (êtes il y avait un intervallede près de trois mois.De
plus, mêmes'il y avait eu coïncidence,on ne saurait voir
dans l'esclave, devenu ua instant roi pour rire, battu et
pendu, une incarnation d'un dieu ni le représentantdu roi
de liabyloue.autrefoismis mort chaqueannée,outre qu'une
telle coutume aurait cte absurde et impossible(p. 118
et suiv.).
Sur ce terrain strictementhistorique,t'argumeutationde
M. Lang est très forte. Nous avons fait. ian dernier, à
M.Frazerdes critiquesanalogues.Maisce qu'il y a de solide
dans la thèse de ce derniern'est pas ébranle par ces ar~u-
AMM~S. – MCMUMtE MKt.MtM~ ES CHXKHAL H)

ments(V.~MMA Soctb~ V.p. :!U!h. Quoiqu'eu disenotreauteur


actuel, i) sembleincontestableque, dans toute l'AsieAnté-
rieure.)a Syrie,la Bnbytooie,on ait cru à desdieux mortset
ressuscitesau coursdu sacrince (Tammuz,Sanduu,Adonis,
Marduk) on conçoitdonc aisémentque cette notiondusacri-
ficedu dieuait pu facilementformer t'aureotedivine dontles
premierst'in-etiensentourerontle fait de la mort du Christ.
De meute,s'il fautconvenir avec M. Lang-que l'histoire de
saint Uasius,tnartyr, représentantde Saturne et mismort
commetelau n'"siectedonotre ère, en Moesie.par doslégion-
naires, ne prouve nullement que les Hotnaiusaient eu uu
dieu Saturne, régulièrement iacarne et tnis it mort, ni les
Grecs,uu Kf'onosqui aurait eu le m~)ncsort, it n'eu est pas
moinsvraique ie thèmedes dieux «tortsnu cours d'uuiiito'i-
nce n'étaitnuttefnentétranger au mondegrcco-romain.Par
suite, là encore,les idées chrétiennesne t'encoutrentaucun
obstacle.Ainsi,au point de vue mythologique,t'hypothescde
M.Frazersemblebien être d'une profondeveritc. Seulement,
le caractèrepurementmythologiquede ces drames rituelsest
une nouvelleraison pour ne pas admettre le lieu historique
direct que M. Frazerprétend établirentre ia mort du Christ
et ceux de ces rites qui étaient en usage chez les Juifs ou
autour d'eux. Son explicationsuppose,en ctlet, que le roi-
dieu était réellementmis à mort; or il était rare quetacÈrc-
mnniofut pousséejusqu'à cette extrémité. Généralement,
le sacrificeétait tout fictif. La mort du Christ ne peut donc
guère avoir été la simple imitationmato'ietta d'un rite que
lesJuifs avaientsousles yenx maisla mythotogiequi étaita
la basede ce ritea fraye les voiesà ta mythologiechrétienne.
D'autresessaissont encore consacrésà la discussiondu
<joMot Nox~).Xoosans raison, M Langremarquequ'il n'est
pascertainqu'il y nit identitéentre le « rameau d'or que
devaitdétacher)o meurtrier du prêtre de Nemiet ceiuidout
parie Virgileet qui ouvre à Enceles portes de l'enfer. Mais
t'expiicationterreù terre que fauteur proposedu meurtredu
prêtre nous parait bien peu convaincante.De môme, il est
impossibled'accepterla théorie simplisted'après taqueitetes
tabousdes premiersfruits seraient dictes par l'utilité de
garderles t'écoites(p. 2~. D'unemanière generaio.M.Lang
a vraimentmontredans ce livre un goût quoique peu rétro-
grade pour les explicationsnaïve!;et d'uue bonhomiesans
mesure.C'estainsique, pour lui, si le clan ne consommepas
Hi! t.'ASXÉË SOCtOhOCtOUB.MOt-tM.

son totem, c'est pour éviter la destruction d'uuu espèce


utile.
C'est le mômesimplisme qui lui fait maintenirenverset
contre tous sa Uxjonede la révétatiouprimitive.Ouse rap-
peite(V. ~tHH..So<'<o< UI.p. H)9jque M.Langcroit à unstade
« préanimistique de la religion. L'hommeprimitifaurait eu
« une hautereligion» (p. ?9); il aurait cru eu un grand dieu
éternet et auteurde toute chose.Pour maintenircettethéorie.
il fallait réfuter trois sortes d'objections.D'abord, il fallait
prouver quela notioude Hmmortaiitédu dieu était parfaite-
ment originelle~p.?;. M. L. penseavoir ûté toute significa-
tion aux faitscités par AI.Fraxpr et où l'ou voit mourir des
dieux, en montrantleur caractère purementmythique.!t ue
s'aperçoit pasque la notiond'immortaiitéest aussi mythique
que celle de mort ou de naissanceet que mente,en mytho-
logie, la premièrene contredit nutiemeut lu seconde. Un
dieu immortetpeutmourirconstatnmeutd'unemortmythique
et renaitre de même. – H (aUaitensuiteréfuter l'interpréta-
tion que M. SidneyHarttand avait donnée de certains faits
sud-africains;suivant celui-ci,l'idée de créationne se serait
introduite dansla mythologiedes Xutusque sous l'influence
des missionnaires(V.~MM.oct'o~V, p. 2)4).M.L.croit que
ie fait n'est passuMsammentétabli (p. 333et suiv.); il estime
que les Zulus,d'eux-mêmes,seraient arrivés à la conception
d'un créateur.Nousn'y contredisonspas. Maisil ne s'en suit
nullement que cette idée ait été à )a base de leur culte or
c'est ce qui est en question. L'argumentationpar laquelle
M.Hartlanda démontréque leur religionn'était qu'un toté-
misme dégénéréen cultes ancestraux subsiste tout entière.
–- Il restait enfin à réfuter la théorie de M. Tylor, suivant
laquelle les grands dieux des religions primitivesauraient
tous été des dieuxd'emprunt (V.Jbm'tMto~ne~tHt~'op. J~Mt-,
~892,vot. XXtt,p. ?0 sq. M.Laug prouve assezaisément
que l'ou n'estpas sans trouver en Australiecertainesnotions
d'un dieu bon, moralet créateur. Maisil est forcéde con-
venir qu'elles ne se traduisent pas dans le cuite. De son
propre aveu, cesgrandsdieux, qui, d'ailleurs, sont souvent
déQniscommedes hommes,ne sout l'objetque de très vagues
croyances,sansactionsur la pratique. Ilaurait du remarquer
de plus qu'au fond ce sont simplementdes dieux desmys
tëres masculins,et, en réaiitc, d'un rang très secondairepar
rapport aux ritesoù l'on prétendqu'ils paraissent. Au reste,
AXAMFSB~
– SOCMMOM M O~RAL
BBMMB~B
sur ce point. M.L. déttguretui.mémo lesfaits.11est impossible
d'admettre commecertaine l'existence, en Australie,d'une
prière pourlesmortsadressée&ungrand dieufp. 36etsuiv.).
On n'y trouve ni ta prière proprement dite, ni, à plus forte
raison, la prière pour !e mort, cette forme si récente du
rituel. Il est faux que le nomde MunganNgaur(notrepère)
ait été un nom ésotérique bien au contraire,le texte de
M. Howitt, que cite M. Lang, dit que c'est tui que l'on pro-
noncedevantles femmes.Le nom secret est Daramuiun,qui,
en réalité, est simplement l'incarnation do la sainteté des
mystèresinitiatoires.et des «diables que l'ou y tait sonner.
– Le théisme primitif n'est donc pas démontrédavantageà
la suite du nouveleffortde M.Lang.
MaisM.Frazeravait proposéune hypothèsedes plus graves
contrela théoriequi veut que l'hommeait été primitivement
religieux. Pour lui. il y avait eu, dans l'histoiredesreligions,
une première phase, actuellementencore représentéedansle
centre de t'Austratie,où les hommes,sans aucunenotionde
dieux, d'esprits, d'êtres sacrés, auraient cru exclusivement
à t'emcacité de rites purement magiques. La discussionà
laquellese livreM. Langa pour principe qu'il est inadmis.
sible de ne faire commencerla religion que là où commen-
cent la prière et le sacrifice fp. <)). Nousestimons,nous
aussi, et nous t'avons dit, que les.rites que M.Frazercite à
l'appui de sa théorie, sont, à quelque degré,religieuxet que
les croyancesdes Australiensnesont pas de simplest(supers-
titions». Mais,d'un autre côté,les faits de M.Frazerprouvent
tout au moins que. dans ces sociétés, ta religionest intime-
ment tnéiée à la magie. Si la notion d'esprits n'en est pas
absente, elle y est encore bien obscure et rudimentaireet
constitueà peine un premier commencementde religion,au
sensoù M. Langentend ce mot.
Les deux seuls mémoires vraiment originauxsont consa-
crés t'un à l'étude du rite de la promenadeau feu (p. 270)
dontM. L. nous donne de nouveaux exemples,l'autre à un
rapprochementingénieux, mais aventureux, entre certains
symboles usités dans l'Australie centrale (les churingas)el.
certainesgravures sur rocs ou sur pierresdétachéesque l'on
a découvertesen Ecosse'. 1.

(t) LaU~ufie M.t~n~tK~tc


<)<' fii~'u~ pur M.Bfdbru'));,
<t<u~M<'<'<
–foM-toft, nMM
<Mf))<i«<~MfM<, p. <S-2".
t90:}.
Ht t.'ASXMK i'OCfMOOW' mOt.tW?

V.JAECKEL.– Studien zurvorartetchenden Votkerkunde


mit besonderer Beracketchtigung des Fr~wentebeas
~«<~ ~'cf/tM«y/ff <'on)p< Bertin,Cronhacti,(90).
xn-t44p., in.8".
Ce livre est destiné aux « amis des recherchescompara-
tives M.C'est un recueil un peu décousu(fessaisamusants,
où sont enumeresune foulede faits tout nus ~<<;M~ 7'M-
'<M).Lesrapprochetneatsabomteut,parfoisingcuifux: muis
l'ordre et la co))6reucefout défaut.
Quoiqu'en dise)e sous-titre, c'est sur les ptténoutèxesreli-
gieux eu geuera). et non pas sur h) question(le tu tnoraiite
sexuelle,que porte le livre. Un certain nombred'essaissont
consacrésaux notions concernantrame. le rêve, tes ancêtres
et leur divinisation~().93 et suiv., p. 37-S7 D'autressontrota-
tifs au cuite p. HC-t34).Ainsi, c'est desoriginesreligieuses
(jue M.J. tentede rattacher ht dause et l'habitudedefumer
fp. t00.t!0, p. «O.H~, tes parentes artificielles(p. 7C-8i);
mêmequand il traite de ta positionsocialedes femmes,c'est
encoreleur situatiou religieuse,leur sacerdocequi paraissent
t'intéresser)e plus (p. 8i.8C). – Le restedu tivrc est consacré
à t'étudede la condition économiqueet moralede la femme
dans l'humanité. L'auteur y expose les idéescourantessur
t'achat de la fiancée,tes raisons d'être de la polygamie,etc.
Mais tes faits qui sont empruntés pour la plupart à des
ouvragesgéuérauxd'ethnographieet desociologienesont pas
toujours exactementrapportés. De plus, M.J. n'est pas très
informf; c'est ainsi qu'il ne dit rien des tabous de commen-
sniitc.de sexualité,etc.
M. M

JUENHST(Joo.). – Kuttus und Gesehichtsretjgton. Pela.


nn</ .tx~Ht~mM. ~tMN<'<<r~
~«nt<<M«<! ~xr M~i'MM
/cA~ und Fo~fAMM</< Giessen, tUctter,t90t, 79 p.,
in-8\
Cetitre intraduisible nousannonce un essai de ctassint::)-
tiondes formesde la vie religieuse.L'Augustinismo ette Peia-
gianisme ne sont pas étndiés ici comme doctrines, mais
commeprincipes de vie. on plutôt l'oppositionde ces deux
doctrineshistoriques est choisiecommesymbolede deuxten-
(titttcps,spécifiquementdistinctes, dont chacuned'ettesa res-
A}tAt.~E:t. iiOCMt.OOtE M).t(:tR<R ES 0)!s6t<~ n&

peetivement donne lu théorie. C'est pour des raisons de


méthodeexposéestout au longdans h)préfaceque M.Jungst
détourne son attention de la titéotogie.Le premier objet de
l'étude scientifique d'uue religion, pense-t-II, doit être le
groupede fidèlesqui ta pratique. Ou aurait une idée fausse
de l'état religieux de t'Hnropeactuellesi t'en se contentait
d'interroger les docteurs de ses églisescatttoiiques et réfor-
mées. Hn fait. pu pays protestant comme ailleurs, in grande
masse du peuple est pétagienne,t'éiito seule des chrétiens
)';ctairésest augustiuieune.
En quoidouedifïerent-iis?Les(fde)esà tendancepétagienne
appellent l'intervention continuellede ia divinité en faveur
de leurs moindres dcsirs et besoinsindividuets; ils achè-
tent cette intervention par le culte; la grâce est le prix de la
piété; leur religion est une A''<W<w«, pnrco que le culte
en est i'utetnent essentiel. Les augustiniens vivent dans la
penséeet la méditationconstanted'un événementhistorique
d'où le termede C<«'/t«'/t~r<'<~«)M);t'iuterventiondivines'est
produite une foisau cours des temps; l'uvenirdes individus
est subordonné au plan divin et à l'avenir de t'Ëgtise; t'idée
de l'Ègtisodomine tout; t'hommeattend et croit; sa religion
consistedans ta foi; il ne s'éveillede sa passivité que pour ta
prédication. Mntreces deux types extrêmesil y a naturelle-
ment des degrés; plus l'idéal de la féticité individuellese
détermine et s'uniformise,plus le culte tend vers la simple
contemplatiou il se forme d'étroites aristocraties de mys-
tiques, des quiétistesqui se tivrentaun prosélytismerestreint.
D'autre part plus une égtise augustiniennes'étend, piuseiie
estobtigéedemuitipticries manifestationsrégutiéresdeta vie
religieuse, et de se rapprocher des églisespétagiennes.Cette
passivité augustinienne est un typesi instable et si particu-
lier de religiosité que M.Jungst est obligé de nous le pré-
senter comme une exception.Tandisque la A~<u<«'~«M<7«/,
étant normale, n'a pas d'histoire, l'augustinismeen a une.tt
est sorti de ht solution donnéecitezles Juifs au problèmede
la justificationindividuellepar le prophetismeet le messia-
Nisme (.tKMt'eMc<c~M< t. tV. p. t9(! snq.) il arrive à
une expressiontypique citezsaint Paut quand l'attention du
fidèleest portée du royaumede i)iouà venir sur le sacrifice
rédempteur passé Marcion, puis saint Augustin sontensuite
ses protagonistes.
S'il ne s'agirait que de deux tendances,de deux éléments
t-~ iMt-MM
L'ATHEESOCMMO~<:E.

associés en proportionsvariablesdans toute vie religieuse,


nous ne ferionsà M.Jungst qu'une querellede forme; mais
ai, commeil paratt, il s'agit ici de types,d'espècesreligieuses
représentéesà l'état presquepur daus des groupessuffisam.
ment nombreux,le principede distinctionnoussembiefaux.
C'est un fuit que les religionstendentà fairede leurs têtes)a
répétitiondramatiqueou la commémoration d'actes de la vie
divine. Ledieu est à la foisle prêtre et la victimedu sacrifice.
commedans saint Anselme(Cf.Jùugst, p. nous l'avons
montré ici même (V..tnM('<- Mc<o<o~)«',t. U. p. ~S sqq.).
Enfin tout acte religieuximplique des préoccupationsqui
dépassent la simple poursuitede finsindividuelles.Oncher-
che à les atteindre par l'accomplissement de rites, c'est-à-dire
d'actes traditionnelset prescrits, par l'observancede règles
communes. L'individus'y adapte à i'idéa!et aux méthodes
de la collectivité.Sa ~«<ftM<'<(MtMt est toute pénétréede
foi. La distinction des types de vie religieuseque nous pré-
sente M.Jüngstesl réelle,maisle principede distinctionreste
à chercher.
H. H.

Tu.ACHELIS.–Die Extase, A'<<<o~))W('<'Cf'jifPH)Mt~,1


fZ.rtfMP; Pro~mMla <'<r<<<~<OM (h<temps~'<~)f, t~.
Berlin,Mde,i902, vm-MSp., in-8".
L'importancedu phénomènede l'extaseest incontestable.
Non seulement il est très fréquent dans une multitude de
sociétésen dehorsde l'Europe,maison le retrouvemémoen
Europe, chez des peuples très avancéset dans des temps
très proches de nous (aux États-Unisdans certaines sectes
méthodistes, au Brésilchez les coMeMtf«'<M, en Itussie chez
les Doukhobors,etc.). Deplus il a joué un rôle considérable
dans la piupart des sociétés.C'està montrerce rôle que ce
livre, dont le caractèreest volontairementassez populaire
~p.v), est consacré.Toutefois,bien que tel en ait été le but
primitif, il semble que, chemin faisant, le plan ait déviéet
que M. A. ait superposéa son étude socioiogiquede l'extase
une étude psychologique(Ch. m). Dans celle-ci,il donne la
théorie de Ribot, devenuepresqueclassique,sur i'aitération
de ~a personnalité (p. tiS et suiv.), l'arrêt du mouvement
normat, la surexcitationde l'intelligence,et il rattache l'ex-
tase aux faits connexesdu somnambulisme,dei'hallueina-
AXALYSM. – i.OCMLOUtftMKLMttU~K t-X UtMttAL m

tion, et de t'hypuose.Nousne suivrons pas M.A.sur ce ter-


rain hors de notrecompétence,où d'ailleurs il sembleavoir
peuajoutéaux travauxantérieurs,si mêmeit lesconnaîtbien
tous (les travaux de Janet, par exemple, semblent lui être
inconnus).
L'essentieldu livre consiste,à notre point de vue, dans la
revuedes faits (if), dans l'étude des causes (!.),dans l'étude
des ellets (IV,V, VI;.Suivonscet ordre dans notre compte
rendu.
H est à remarquerque M.A. n'a jamais éprouvé le besoin
de définir, avecdes formeset des précisions suffisantes,ce
qu'ildésignesousle nom d'extase.Un vague véritables'en-
suit qui obscurcittoutte livre,tt écrit dans sa préface l'ex-
tase, c'est-à-direune augmentationde notre consciencenor-
male(p. 5. cf. p. 78;. Maisil ne justifiepas cette définitionet
mômene l'expliquepas, bieu qu'elle ait besoind'un large
commentaire,à causede son obscurité. En particulier, il ne
nousdit pas si toute excitationextraordinairede l'esprit est
un état d'extase.Hentend évidemmentle motsuivantle sens
le plus largepossible,car ilrattacheà l'extase mêmedes faits
très éloignésde ce qu'on appelle de ce nom, commel'ascen-
dant d'un grand généralsur ses soldats (p. t9 sq.). Par ce
coté,le travailde NI.A. est plutôt descriptif, et même,à un
certaindegré,littéraire. Deià le caractèreque revêti'étude
des faits.Ceux-cisont plutôt enumérés que ctassés. La plu-
part do ceuxquisont empruntésaux « KaturvuikerMconcer-
nent presqueexclusivementles états extatiquesqui caracté-
risentcertainsrites d'initiation soit du jeune homme,soit,
plus particulièrement,du futur sorcier (Bamba,Bellipaato,
etc. p. 80sq.). Untrès petit nombreconcerne le shamanisme
proprementdit. PuisM.A. passeaux « Kutturvother et cite
des faits qui sont plutôt des cas de rêves extatiques (en
Hgypte),oud'intoxicationreligieuse(par te Somadansi'Inde);
uatureitemeutitsignalelespratiques des adeptesde la philo-
sophiehindouedu Yoga,le délire collectifdes cultes diony-
siaques,le soufismeislamite,le uéo-atexandrinisme.la mys-
tiqueallemandedu moyenâge. celledes nonnesespagnoles,
enfin celle de quelques sectes russes et méthodistes. Le
nombre des faits typiquesqu'une énumération de ce genre
négligeest,naturellement,des plusconsidérables teisles cas
d'extasedausle bouddhisme.Inversement,M.A.aurait pu se
dispenserde citercertainsfaits qui ne rentrent pas dans son
K.Ht'MHe)M.–Ann~e!!<jcio).,t90)-t902. )~
i-M LAXXÉE !!0<:t(tt.om~'E. Wt.fMi

sujet ainsi t'iuitiationsimpledu jeune Brattmane,et même


le repaseu commun(p.S6).
L'étudedes causesest, elle aussi, conduite plutôt d'une
façonénumérativeque suivant une sévère induction. 11y Il
d'abord des causes physiologiques,des états d'intoxication
ccrébratevolontairepar la fumée (Amérique),par les narco-
tiques(haschisch,kava).par le jeune et les observances.Nous
t'attacheronsà cesujetle paragraphe intéressant sur les états
extatiquesproduitspar la danse (p. t0~. 11sembleéton
naut que M. A. n'ait pas consacré un chapitre spécial aux
causesd'ordre psychologique.Il n'est pas douteux, en effet,
que l'état de muuoîdéismevolontairementprovoquésur soi-
mêmeest une causede crise; mais c'est encore plutôt une
causequ'un momentde l'extase.
Lesetlets sont, les uns psychologiques,les autres sociolo-
giques. Les premiersconsistent en visions, hallucinations,
manifestationssomuambuliques,dont l'extase se rapproche,
étant elle-même,commeeux, un produit de Ja suggestion.
Lesautres sontsociologiques. Au point de vue religieux,l'ex-
tase joue un rôle humease d'elle dépend tout le côté mys-
tique des diverses religions;et c'est d'elle que résulte ce
transport de l'individu au delà de soi-même, dans lequel
consistetout état vraimentreligieux. Bon nombre de rites
n'ont d'autre but que de la provoquer. Aussi, suivant une
ingénieuse remarque de M. A. ~p. 5~, plusieurs peuples
attribuent au sorcierou au prêtre d'autant plus de pouvoir
qu'il aurait une puissanceextatique plus grande. Au point
de vuede la morale,de l'organisationsociale, l'extase expli-
querait certains des caractères que t'uu observe dans les
mouvementsdesfouies(croisades,révolutions),chezles mar-
tyrs, etc. – Au pointdevueartistique, elle serait proprement
t'etat mental dans lequel les hommes de génie créeraient
t'œuvred'art ellecoustitueraitla sourcede la lyrique (p. 2~.
M. ne pouvait manquerde suivre Robde daus son hypo-
thèsesur t'extaseorgiastique,causeet origine du drame grec.
Kurésume,M.A., touten exprimant certainesidéesremar-
quables,enregistre surtout des résultats déjà acquis. C'était
d'aitteurssa seute prétention.Mêmeune très grande quantité
des faits citéssontempruntésaux grands recueilsde Tyloret
de Bastian(ex. p. 36, p. 42). De là quelques erreurs comme
par exemplecelle qui consiste à reproduire les fautes que
Bastiana commisesen analysant les informationsde Howitt
AX.tLMES. – t<M:tf)).<m)K ttn.tCtBMK EX OfMH.U.

sur certaines initiations dans la-Nouvette Gattes du Sud.


De là quelques fautes de dotait qui proviennent nécessaire-
ment de ce que l'auteur u'a pas puise aux sources marnes
«<<«'pour (/f«'M, daus l'Avesta, p. t3~. </<'<fo
p. C9, les danses
des Hopis, rituelles s'il en fut, comparées aux danses orphi-
ques, p. 79, etc.). De plus, on a pu remarquer que M.A. n'a
tente ni une classification des formes de t'extase, ni une véri-
table étiologie. Ceilfs ci auraient pu le mettre sur )a voiede
deux questions importantes pour ta sociologie. Kous devons
attirer de ce côté, des maintenant, l'attentiou des travail-
leurs.
M. A. dit (p. f8~, )!)<);que l'extuse est un phénomènepar
lequel l'individu sort.de soi-même Het se conforme~))f< il
l'espèce. Cette remarque aurait pu fournir au motos uo
poiut de départ pour une recherche nouvelle. !t est jtnssibie
qu'au fond, anthropoio~iquemeut pariant, t'extasf soit bien
un moyen pour l'individu de se perdre dans t'cspece, mais ce
n'est pas sur. Au contraire, il est certain que i'extftse est
réputée 6tre un état éminemment important pour l'individu
et pour la société, que celle-ci soit simple spectatrice, ou
qu'eUe soit animée d'une metne mentalité. D'ailleurs l'espèce
humaine n'est pas objet de représentation citez la plupart des
extatiques, au contraire les notions collectives, religieuses ou
autres, sont le propre but du transport mystique. Si nous
laissons de côté les phénomènes physiologiques, nous dirons
que l'individu, daus l'extase, se conforme a la société et non
pas à l'espèce. U poursuit des buts transcendants, mais que
le groupe lui fixe telle, par exemple, l'obtention des pouvoirs
magiques. Il parcourt des lieux surnaturels, mais les images
qui remplissent sou esprit sont orthodoxes le plus souvent,
et alors même qu'elles sont hétérodoxes, elles suivent tou-
jours des (ormes tradiUonneUes les voyages des sorcièresen
enfer sont aussi bien figures par des représentations coavn-
tiunnelles que les voyages des saints en paradis. It y a dans
ce caractère de l'extase quelque chose de si essentiel, que
c'est lui qui explique comment les rêves elles pratiques exta-
tiques ont été, dans bon nombre de sociétés, un etement
essentiel de t'initiatiou. Celle-ci marque le moment de la
pleine sociabilité du jeune homme, ft n'est rcpute capable
d'être initiéttue lorsque, au cours de pérégrinations sotitaires,
de jeûnes, d'observances muttiptes, il aperçoit, pendant un
rêve extatique, son toton) individuel, ses génies familiers, sou
tSO t. ASN&E
SOCtOt.OG~CR.
IMt-HMii

dieu personnel. Son entrée en extase se confond avecson


entrée dans la société.Lui aussi a le don, commeses pré-
décesseursdans la société des mates. C'est peut-être aussi
l'extasequi explique presque tout le thème foadamenta)des
ritesd'initiation.Onconnalt t'hypothèaegénéralede M.Frazer
sur ce sujet. L'initiatiouserait essentiellementune introduc-
tion solennelle de i'ame extérieure dans le sein du jeune
homme.!) est étonnant que M. A. n'ait pas connucette
théorie,si instructive pour lui. L'initiationest le plussouvent
un simple drame de mise à mort figurée, de sommeil,de
réveildu jeune homme qui est réputé avoir accédéà une
nouvellevie. Cedépart de t'âme, cette viesupérieuredu jeune
initié, toutes ces croyancesmisesen actionn'ont-etiespasem-
prunté&ta série des divers momentsdes états extatiques.
Lesétats extatiques les plus importants primitivementne
sont peut-êtrepas,en eflet, ceux qui nefoutplus quesurvivre
dans nos sociétésà nous. L'extaseest, commetousles phéno-
mènes de suggestion, un état psychologiquequi suppose,
normalement,plusieurspersonnesen contact. Elleest chose
éminemmentcontagieuse, épidémique. Or ce caractèreest
encoreplus marqué dans les groupementsreligieuxanciens,
ou prétendus sauvages. Là l'extase collectivea pu êtrefort
bienle cas le plus fréquent, et surtout le cas le plus grave.
Voilàun problèmeque nous croyonsdevoirsignalerà l'atten-
tion,car il est évident que, tant dans sa nature que dans ses
effets,l'extaseen commun, avecses hallucinationspartagées,
peutavoir une tout autre forceque l'extase individuelle.
M. M.

JASTROW(JosEt'ft). – Fact and FaMe in Paycholoery.


Londres,Macmitian.1901,xvtn-370p., petit in 8".
Lu question des erreurs d'interprétation, celledes phéno-
mènes d'hypnose,de suggestion, d'attente et de déception,
celle du rote des mouvements volontaireset involontaires
dans la perceptionest définitivementà l'ordre du jour chez
les psychologues.Nul doute que leurs solutions ne servent
graudementun jour à rétablissement des théoriesde socio-
logiereligieuse. Car précisémentce sont des phénomènesde
ce genre, mais collectifs,qui peuventexpliquer bon nombre
de phénomènesreligieux. Tout progrèsde la psychologiede
cecoté tourneraà bien pour nosétudes et c'est pourquoinous
ANALYSES. -– SOCrOMOtE nELMtEPiiB R!t CÉ~HAL i8<

signalonsici le recueild'articles mi-populairesque M. J. a


rassembléscommes'Usformaieutuneétudegénéraledestinée
à montrer le rûie psychologiquede l'imaginationet la façon
dont elle se superpose& la sensationjusqu'à on prendre la
place.
L'analysed'un certain nombre de phénomènesqui ne sont
plus, pour nous, des phénomènesreligieux,mais qui ont été
et qui restent, pour une grande partie du public, des phéno-
mènes transcendants, est précisémentdes plus utiles. La
notion de l'occultisme, celle du spiritisme (p. 134-166),se
rattacheraient, pour M. J. commepour M. Lehmann, à des
défauts d'analyse, à une réceptivitétrop grande, à des états
d'attente et de prépossession(p. i64),à des cas de contagion
mentale(p. Î54).Noussommestoutdisposésà admettre cette
hypothèse,mais en y ajoutant ce correctifque ces préposses-
sions sont, en bon nombrede cas,d'originesociate.En effet,
dans certaines classes de nos sociétés,il reste, au moinsà
t'état latent, des traditions magiqueset religieusesqui impo-
sent nécessairementla croyanceaux esprits, aux guérisons
surnaturelles.Le « scientismechrétien », pathologique en
paysprotestant, ne l'est pas en payscatholiqueoù la prière
est souvent réputée plus efficacequele médecin.
ti nous faut marquer tout spécialementl'intérêt du cha-
pitre intitulé « Histoire naturelle de i'anatogie(p. 238 et
suiv.).Enfin,les psychologuesprennentconsciencede l'intérêt
qu'ils ont à puiser dans l'arsenal immensede faits que leur
ouvre la sociologie. Ils commencent étudier les processus
psychiquesà traversles diversesformesqu'ils ont prises dans
lesdiverses parties de l'humanité.Le rôle considérableque
l'analogiea du jouer dansla formationdela mentalitéhumaine
est, en ellet, plus évidentdans l'étudedes sociétésdites sau-
vagesque dans l'analyse des états de consciencemême de
l'enfant européen.M.J. lui-mêmeciteinfinimentplus de faits
empruntésau rituel de la magie,aux croyancesdivinatoires
que de faits de psychologieinfantile. Dansune certaine me-
sure,d'ailleurs, il arrive à des conclusions(p. 218~que nous
avonsdéveloppéesplus haut. Maisil n'a fait que constater
les faits, taudis que nous avons tenté de les expliquer. H
était probabtetnent,de par la nature de ses recherches, hors
d'état de trouver les véritablescausesqui dérivent peut-être
toutes de la présence et de l'actionde la société.
M M
(? )90t.tWT
L'.tXXt!ES(M:fOt.on<Qf.'E.

H'JMFFDtXG (HAKALt)'.– ReUgionsphUosophie. (Tt-aduitdu da-


t9Ut,gf. h)-
nois.)Leipzig,Rei!t)aod,
A.VtERKAXDT. – DieSeibsterhattungderreUgiœseoSystème
t<')'~M)«'/t.
t'f'f~()«/))'<'OC/«')'<<'<)' P/O'/O~/tXM. i902,
~OC~/Ojft'f,
p. 20~-220.
G. D'ALVfËLLA.Del'emploide la méthode comparativedans
l'étude des phénomènesreligieux. /~)'«?~f~7/M<ot'MReli-
'/<o/ tUOi,H, p. ).t5.
M.MAfSS. 1. enseignement de l'histoire des Religionsdes
peuplesnon civilisés./~rMf<<<7/«<u<e avri))902.
'<'</<t'/<t'MM,

tt. FORMESË[.~MEXTA!RËS
nE LAVIERELIGIEUSE

A. /<f~t'OM~«'M)<«'CM.

KtXGSLEY(~MAm H. West AMcanStudies. 2'' Mit.,


<f<f/t<!(/d~<0tt«/f~<p<<'< (JEfK~M <(«'<WgMe OCC«/eH/«~).
Londres, Mac<niHan,)901,xxx-507p., m-8".
Celivre est une rééditionposthumedes MM~/)'<c<!H~)«/<M
que nous avons signaléesen leur temps.Deuxchapitres sont
neufs, et importauts tant pour la sociologiereligieuse que
pour la sociologiejuridique. D'autre part, ousait avec queUe
conscience, quelle impartialité, quelle compétence,Afiss
Kingsleyavait étudié les sociétésnègres cettenouvelleédi-
tion, enrichie, sera donc la bienvenue.
Des deux chapitres nouveaux,l'un traitedu systèmejuridi-
que dans les états nègres du Congoet du Béuin.(Chap.xtx).
Les divers systèmes d'institutions de ces sociétéssi nom-
breuses et si variées ~p. 390 sq); les caractèresdu pouvoir
royal lâ où il existe, la nature des droits de propriété qui se
subdivisenten ancestraux, familiaux(inaliénables)et privés
<'p.H86j;les régimes de succession(ligne maternellep. ?7),
du mariage(droit de propriétédu mari sur la femme),de l'es-
clavage, sont l'objetd'indicationsintéressantes.
Mais le chapitre xx qui traite des relationsde la religion
'improprement appelée fétichisme~et du droit doit être tout
particulièrement signalé ici. Miss Kingsleyinsiste très
heureusementsur la nature des prescriptionsjuridiquescon-
cernant la magie; sur la nature des sociétéssecrètes (entre
autres celles des Fjorts), leur pouvoircivilet leurs droits de
AXAt-YStM.– MHMfM ~LëMHXf.U~S~ CE t.A \'t6 XELtGtEUS)! t83

police(p. 400sq.), leursfonctionsreligieuses,leurs mythes;


sur les fétiches de propriété sur la nature religieusedu
pouvoirroyal; sur le caractère religieuxdes lois fp. 4t3).
Partoutelle donnedesaperçusfortsconcretset probablement
tort justes.
Mais il nous sera permis de faire une restriction. Miss
Kiugsleyn'a pas tenu comptedes observationsqui lui avaient
été faiteslors de la publicationdeses premiers ouvrages.La
terminologieest devenuede plus en plus contuse à mesure
qu'elle a teutéd'écrirepourun plus grandpublie; des notions
commecelledefétiche,de HMA'<));«~t'~ ne peuveutque faire
dévierta science.D'autrepart deslacunesdéjà signaléessub-
sistent encore; telle celle qui a trait u l'initiation dans les
sociétéssecrètes.
M.M.
C. HAUDON.– Head Hunters; Bl&ok, White and
Brown. Londres,Methuen,i90t, iu-8".
Il ne faut pas entendre le titre de ce livre commes'il por.
tait sur la chasseaux têtes,ni commesi, parmi tes chasseurs
aux tètes, était une populationde race blanche. Ce titre est
un simple« catcbword et le livreest en réalité un livre de
sociologiedescriptive les noirs du détroit de Torrèset de la
cOtedela NouvetieCuiueebritannique,iesbruns de Sarawak
et de t'interieur de Bornéosont successivementconsidères.
11 ne faut même pas s'attendre à trouver ici autre chose
qu'un résumedes travauxde la grande expéditionanthropo-
logiqueque M.Haddondirigeaavectaut de talent et, semble-
t-il, avecun suffisantbonheur.Lesrésultatsscientifiques,les
observationsdéfinitivesseront publiés ailleurs (v. p. 9~.11
faut tes attendre avec impatience.Les comptesrendus som-
mairesexcitentnotrecuriositéet ne la satisfontpas.
Onconnaîtla compétencede M. Haddonen ethnographie,
et particulièrementen technologie. Entouré du regretté
Within, de M. Ray, un spécialistede la linguistiquemélané-
sienne,de M.Rivers,un psychologueexpérimenté,et d'autres
savantsconnuset estimés,M.Haddons'est livré à une explo-
ration psycho-physiotogique, psychologiqueet sociologique
approfondie.Us ont réussi à intéresserà leurs proprestra-
vaux non seulement tes résidentseuropceus, mais tes indt-
gèneseux-mêmes(p. 127;.En fort peu de temps, ils ont cot-
<8t t/AXXët!SOCMLOCtQCE.
t90t.t90:

tectioané,grâce à unesavantedivisiondu travail, une masse


considérablede documents,de faits et d'objetsqui sonteux-
mêmesdes faits, tels lesdodomsdes faiseursde pluie (p. 33
sq.~ou les iustrumentsde pierre et de copultage.C'est peut-
être même cette tacite de l'expédition qui fut te plus fruc-
tueuse,et, en réalité,elledutêtre le vraibut. MaisM.Haddon
réserve pour des publicationsplus techniques le soin d'en
fournir l'inventaire.Onne peut pas considérercommevrai-
ment exhaustifs les résultatsdes recherchessociologiques,
mêmesur les Iles du détroitde Torrès, que M.Haddoncon-
naissait déjà si bien, maisqu'iln'a pas étudiéestout entières,
où il n'a trouvé que dessociétéseu voiede véritabledécom.
position, sans avoir eu le tempsde rechercherquel fut exac-
tement leur état précèdent.A ce titre, d'ailleurs, ces docu-
ments auront un jour une valeur inestimable, car ce sont
peut-êtrelesderniers qui aurontété pris et pourrontêtre pris.
L'ethnographieanglaises'honoreeu ne laissantpas se perdre
des faits qui, daus quelquesanuées, auraientété déuuitive-
ment perdus pour la science.C'est précisémentce qui fait
que nous regrettonsque nous n'en ayonspas dès aujourd'hui
un tableaudéfinitif.
Au point de vue dela morphologiesociale,les indications
sur les répartitions des groupes, sur les formes d'habitats
(maisondectande la Xouvette-Guinée grandemaisonde Sara-
w:)k; sont fort importantes.Au point de vue économique,
l'étude des relations entre les divers groupes néo guinéens
(britanniques)est des plus notables. Au point de vue de la
aociotogiereligieuse,je signaleraitout particulièrementles
renseignementssur le totémismeet l'initiationdansle détroit
de Terres, sur les oiseauxdedivinationet le culte des crânes
à Sarawak.La rigueurdeFobservatiouet souventla sûreté
d'interprétation font augurerau mieuxdu compterendudéfi-
nitif des travauxde l'expédition.
M.M

Ça. \V. ABEL. – Savage Ltfe in New-Goiaea. Londres,


LondonMissionarySociet; 1903,~2 p., gr. in-8".
Cepetit livre de vulgarisationcontient peu de faits, mais
un certain nombred'anecdotes,et d'intéressantes remarques
sur les Papous de t'Est (Kwato)de la Nouveite-Guinée. Nous
signaleronsce qui concerne les rites funéraireset la destinée
AttAt-TMS. FOHMBt )~~6M~TA!M M H V<)! BBUOKUiiB t9&

de l'Ame(p. 88 sq.), un curieux événementde prophétie


(p. 104sq.), une histoire tort complètede vendettaavecfestin
cannibale(p. t33 sq.). Sur la famille,la répartition des vil-
)ages, le commerce, la technologiede ces sociétés,M.A. ne
nousinformeque d'une façontrès sommaire.

CABATON (AtTosE). Nouvelles recherches sur les


Chams, (Pt~caft'oHj!de~co~ ~'<!tt;tM ~J<~mF. 0~ttt, 1).
Paris,Leroux,190!,211p.
LesChams,dont il est questiondans ce travail, sont une
populationfort dégénéréede son ancienétat et dont les com-
munautéssont éparses dans le Cambodgeet la Cochinchine
française. Leur religion est un mélange bâtard d'éléments
complètementdéformés,dontles originessont des plus hété-
roclites un ancien culte national, une fortedosed'indouisme
un mahomètismetrès altéré. Aussi, au point de vuedes
régressionsreligieuses,les Chamsfournissentun cas typique
et facileà étudier.
Letravail de M.Cabatonest diviséen deux parties. L'une
secomposed'unensembledenoticesisoléessurdifférentspoints
de la vie religieuseet socialedes Chams;dans l'autre, l'au-
teur nous donne uu certain nombrede documentsreligieux,
habilementexhumés et peut-être plus intéressants que los
notices qui les précédent. Ces documents se composent
d'hymnes et de manuels de liturgie, assez expliciteset élu-
cidéspour que la sciencecomparativepuisse dès maintenant
s'en emparer l'étude sociologiquedu calendrier, des têtes,
des principes rituels généraux et, spécialementdes rites
funéraires, pourra certainement en profiter <V. p. 149 et
suiv.).Nous signalerons aussi commetrès curieux le texte
concernant les interdictionsalimentaires des prêtres et la
manièredont les interdictions varient avec les jours et les
mois(p. 3ti~.
Dans les noticesqui composentla première partie, M.C.
étudiesuccessivemenUamythologie(p. 14;, les fêtes (p. 3f)1
les plustypiques, certains rituels spéciaux; à ce propos,il
mentionne(p. 44) un cas nouveaude langagedesesprits. Les
tabousn'ont peut-être pas été suffisammentrecherchés.Par
contre, on trouvera une excellentedescription des iustru-
mentsduculte.
Nousavons réservé pour une mentionspéciale les pages
186 L'AXEE SOCMtOOt~Ct!.
t9tt49M

consacréesaux prêtres, à l'initiation du Mo<<<t'o!t


(magicien),
de ta ~a) prétresse, magicienne) et au rituel employédansta
consultationde cette prêtresse.
Ce travail a été publié par l'Ecole française d'Extrême-
Orient.Nouspouvonscompterque nous devronsà cettenou-
velleinstitutiond'autres et Importantescontributionssocio-
logiques.
M.M.
ZAPLETAL 0. P.). Der Totemismus und die
(Vtxc):ST
Religion Israels. (C<~<'f/«H<'a
fn<'t<~pM<«, Neue Folge,
Fasc. 1~. Freiburg (Schweiz),Uaiversitutsbuchhandiung
f.B.Veith),tUOt,x-nHp.,in-
Pour le savantprofesseurde l'Universitécatholiquede Fri-
bourg, Israël reste le « peupleélu et le livre porte la trace
d'un zéle apologétiquequi se maniteste par des tentatives
assez puérilesd'exégèse(voirsurtout pp. t34etsuiv.) elles
pourraient mettreen défiancele lecteur non prévenu. L'ou-
vrage est pourtant animé, dans son ensemble,d'un esprit
scientifique,et la théorie de l'auteur nous parait, dans la
mesure que nous indiquerons,pleinementjustifiée.
M. Zapietala soumisà unecritique attentivela théorie de
RobertsonSmithsur le totémismeprimitifdes Israélites,ou
plutôt des Sémitesen général.Il montre qu'on ne trouvede
vestiges spécifiquesdu totémisme ni dans l'onomastique
(contre Rob. Smith, qui interprétait dans l'intérêt de son
systèmeles nomsd'animauxemployéscommenomspropres,
M.Z. reprend avecraisonles fortes objectionsformuléespar
Noeldeke,dans son magistralcompte rendu de A'<M~and
J/«n'M~). ni dans l'adorationdes astres, des pierres, des
sources, des arbres, des animauxsacrés, ni dans les interdic.
tions alimentaires,ni dans le sacrifice,ni dans la structure
de la famille. Biendes détails prêtent à la critique mais,
pour l'essentiel,la conclusionde l'auteur s'impose. Dans
l'état de nos connaissances,l'admirable effort de R. Smith
n'aboutit pas à démontrerque le monde sémitiqueait certai-
nementtraversél'étape du totémisme.
Il ne faut pas exagérertoutefoisla portéede cetteconsta-
tation, car nous ne connaissonsles sociétéssémitiquesque
sous des formesde civilisationtrès avancées la Babylonie
nousapparaît, quarante sièclesavant l'ère chrétienne, avec
AJMt-y~. – FOttMM )!<.ÉM)MTAtHMBH t.* VtK aSt.t'itKCSB tM

une culture qui suppose une si longue évolutionque Smith


n'a presque pas trouvé à glaner dans les monumentscunéi-
formesles plus archaïques,et que les élémentsessentielsde
sa démonstration sont empruntésau monde plus conserva-
teur des populations du désert, des nomades. Mais,de ce
côté, nos renseignementsne remontent qu'à l'époqueoù le
christianismeavait pénétré en Arabie.Ornoussavonsaujour-
d'hui qu'à cette époque l'Arabieconnaissait,depuisplus d'un
millénium, queiques-uusdes produits d'une civilisationtrès
évoluée t'écriture, le transit international, etc. Si l'on songe
que la comparaison des langues sémitiques prouve qu'à
l'époque, prodigieusementhaute, qui a précédéla sépara*
tion des ditïérentes tribus, lesformes de la parentéqui leur
sont communesà toutes, étaient uxées. la disparitioncom-
plète desinstitutions totémistiquescaractéristiquespeut sem-
bler possible, et leur absencedes documentsà nous connus
pourrait être interprétée, par ceux qui croient que le toté-
mismea été une phase nécessairedu développementhumain,
commeun simplerésultat de t'évotutiou.
I. LHVV.

J. H.MULLEK. –ReUgiomsgesohichtUohe Bilder.t. FetischismM


und SeeienveMhrung bei Xaturvoetkern und Ctunesen. Bremen,
J.-H. Mutter,3t p., ht-8".(Simpleouvragede vu)gMis&Hon.)
J. KOttLER. – UeberdenGeistergtaubender Naturvoelker.~r-
chiv/'M)'~)OMj!U'<M~~7<«/Y, tV,t. t90t,p. 338.Ï48.
A.MAASS. – Bel Uebemswardigen Wilden. ~'«'). A'eHKfH. d.
.)~H<«tM<M.!tM~Mer. Bertin,Süsserot,t902.
N.YA31ASAKI. Eui Besùohin denKop~agerdorfemauf For-
mosa. ~'«/tet<«t~cM~M<c/oF)'j!cAMGM<t'/<t/) H't'fM,
i90!,p. 2~-37.
C. HOSEet W. MeDOCGAt.L. The relations between Men
andAmimalsin Sarawak. JoM)'Ha/ o/Ae ~M(A<-o/ /<))! t90),
XXXt,p. n3-2tt. (Etudesurdes ritesdedivination.)
Rnf)WE<i(MATM. jMEt).–DieBewohQerderInselTumleo,Ber-
linhafen, DeutschNeu-Guinoa. <<M'
J/)'<t<'t7tM)~Mt /Utf/o'<~o~i'
K/tM~eM~c/tf)~ <9M.p.2~S-X)0.
Ut H'<'M,
F. MUi.LER. Fetisohistisohesaus Atakpame~Deu~ch-Togo).
Globus,7t. p. 279.28t.
J. STAtXJXC. – Shamaniam.CoH~m/MM'-)/ janviert90).
~<'('t'<-)'
t88 <9<)t-t9M
L'ASIESÛCtOLOOH)t'E.

B. – c~aKW c~pratiqtiesp<~x<<wM
<t:o)'yaHf~M.

F. TETZNER– Die Sittwen in DeutsoMand. BMtt'~c~Kr


Fo~&«t<~der P'-CMMM, etc. Braunschweig,Vieweg,1902,
xx.S20p., iu-8".
Le manuel d'ethnographiesur les Slaves de l'Empirealle-·
mand manquait les savants allemands dont les travaux
abondentsur le folklorede leur pays avaient négligé, sinon
d'enregistrer, du moins de systématiserles résultatsacquis;
mêmebon nombre de faits ont disparu avant d'avoirpu être
observés.Nul doute que le livre de M.Tetznerne rendedes
servicesconsidérables,au moins jusqu'à nouvelordre. L'au-
teur est d'une compétenceéprouvée; d'ailleurs un certain
nombredes chapitresde ce livre ontdéjàété publiéssousune
forme plus populaire ou plus savante.
Par Slaves allemands M. T. désigne t° Les populations
baltiques, les anciens Prussiens, les Lithuaniens,iesLettons
de Courlande(qui subsistent encore sur le bord d'une des
lagunesallemandes) 2° les populationsslaves-occidentales,
Masures, Philippons, Tchèques, Moraves, Sorbes, Polaves,
Slowinges,Kaschubes,et enfin Polonais.Le plan de chacune
de ces monographiesest io suivant bibliographie,histoire,
(histoirelittéraire quand il ya lieu, ex. Lithuaniens),moeurs,
coutumes et traditions, formes de la maison et de la vie
économique.
La dernière de ces rubriques, surtout ce qui concernela
formede la maison et la répartition desmaisonsà l'intérieur
du village semble particulièrement soignée et sera utile à
ceux qui s'occupent de morphologiesociale.(Voiren parti-
culier p. 294ce qui concerneles Sorbes.)
Nousnous sommessurtout intéressésau folklore, ou plutôt
aux traditions d'origine ou de genre religieuxencoreen cours
dans ces sociétés,tl faut avouer que, par exemple,les rites
agraires, pour nombreux qu'ils soient et sufusammentcon-
servés, ne présentent pas de notables particularités.Lescou-
tumesMasures« du dernier a au retour dela moissonrentrent
dans les cadres connus. Peut-être des monographiesplus
détailléesauraient donné des résultats plus intéressants.Les
usages de Pâques ou de Noëi portent toujours le caractère
bien accusédes rites a. raires (p. 260; et fournirontde nom-
ASAMSJM. – fOMtES ÉLÉMBSTA!tMSOti LA ME MUOMtUSE t89

breux équivalentsaux folkloristes.M.T. a négligé, la place


l'y obligeait, toute la partie du folklore qui consiste eu
légendeset coûtes. H n'a étudié queles représentationspopu-
laires qui étaient des survivancesde cultes que l'on a pu
analysersoit à travers d'ancienstextes,soità travers les faits
encoreactuels; c'est le cas pour les Lithuaniens, les Polonais
et les Sorbes.
M. Tetzner a fort modestementajouté beaucoup d'obser.
vations personnellesaux faits déjàconnuspar une littérature
assez abondante. H a enregistré un très grand nombre des
faits les plus caractéristiques,et son livre est un abondaut
répertoire de documents. Il faut simplement regretter que,
forcément, la ptupart aient été donnéssous une forme trop
schématique. Par une contradictionassez forte, M. T. qui a
voulucontribuer à déterminer la part des Slavesdans la for-
mation de la culture germanique,a précisément omis de
noter et de localiserles survivancesqui existent en Prusse des
cultes des anciens Prussiens.
M. M.
F.TETXXER. -Die DrawehnerimhannovorisohenWendIando
um das Jahr 1700. C~M, i902,t, p. 3C9.372.
F. TETZ~KR.– Finnisoh-ugrisohevolkskuncUioheStudien.
Cfo&tM, t9t)i,U,p. 233-235.
E. GLOYEK. – Jeypur. DasHaupt&rbettsMd der ScMeswig-Hotstei.
Berlin,Wtd)-
nischenevMgetiSHh-tutherischenMtssionsgesettsehaft.
roth,i90t,7t p.
G.HERTEL. – AberglaubtsoheG~brauoheausdemMittelalter
~w/<n'/?</M~WM/<'i''t'~M«K~,tOOt,p. 212-Z79.
A.E.SOtOKBACU.ZeugniMezur deutsohenVolkskunde des
Mittelalters. Ze~c/tt't/l!des r<r<f<M tCO~
/'M<'t'oM-<tAt«xfc,
p. t.
SÉBtLLOT (PAU).). Le culte des pierres en France. /!cn<e</<-
<eote<<K<Af<~M~M, i902,p. n5 sq.,20Xsq.
A. GOODMC)! FMEER. More folklore from the Hébrides
fo~ot-e, 1901,p. 29-62.
MABEL PEACOCK. – The tolklore of Linoolnehire. /oM<<x'f,
t90i, p. 16t-t80.
R. HEtCHttARDT. Sagen aus Nordthtiringen.~et~cAft~des
Vtre<')t< t'oM~M~,<90t,p. 6t sq. i~, p. 00sq.
0. SCHUTTE. – BraunsohweigischeSagen. Zcf~cAn/7 des t f-
·
/'«<-roMtAtM~iUU),p. 338.355.
fet'tM
i 90 ).'MSt!K !iOC«)MUt~t'H. tMt.tWUa

A. MRUNCK. –VoUcsttundiiohMMaGMdgor. fRxtraitdesB/tK~f


~«- fuMMMW/te t'oM~M~.)90t, 3,4, 6, 7). Labes.Straube,tnui,
C0p.,tn-
J. HACHER. –Von demdeutsohen GreazpoBtenLuzern tm Wal-
9chenSQdtIrol.t'/«-<7<~M r<'<M<K''roM~w~c, t~t.p. 2W-
296; t90~. p. m-f:9.
C. v. MAUX. –SittemundGebrauoheiaImeretien. MeAtM, <9C),
)t, p. 3<3"6.

n). L.\ MAUtE

J. G. FHAZEH – On Some Cérémonies of the Central


.tMOCM~'OH
Austï'nlia.aTrlbo8..UMf<'«~«!<f<« /b/' f/tf/t</t'«tt-
fcmf~~o/'&'wifc. Meth~urue,t9()t, p. 3)3 3~

Duns cet important article Frazer tente, à t'aide de la


ritologie comparée, d'expliquer un certain nombre de rites
des Aruntas, et, chemin faisant quelques types de rites. !t
revient sur la nature des rites d'initiation, qui est de symbo-
liser la renaissance et la mort (p. 2t~ et rend ainsi compte
de certains rituels australiens ainsi que des mythes grecs du
passage au feu des héros devenant dieux, qui seraient, eux
aussi. symboHquesd'iuitiatiousrituelles. Onsait que la plupart
des rites d initiation Aruntas s'accomplissent à l'aide de ces
fAtt/H~dunt nous avons eu souvent à parler, et qui sont,
pour leur (orme et pour certains de leurs usages, les parfaits
équivalents des « diables ~<~<'<M<w<, ~(n<~«Hx, etc., que
toute 1 humanité a connus.Il. Frazer eu vieut assez naturelle-
ment à supposer que, dans bon nombrede cas, surtout enAus-
tralie et dans les Iles du détroit de Turrès, l'analogie est com-
plète, et que les yunthas des Dieri (p. 3~0;et d'autres repré-
sentent, en même temps que la voix de l'esprit des mystères,
une force magique souvent étroitement associée à des clans
totémiques, ou même à des individus. Le « diable Maurait
des pouvoirs d'initiation et de fécondation. M. F., sur ce point,
discute précisément la théorie exposée par M. Haddon dans
son //<'«</H«K<<'r<suivant laquelle la cérémonie d'initiation
aurait été magico-agraire avant d'être sociale, et maintient la
théorie inverse c'est parce qu'elle aurait eu pour effet de
faire renaître les hommes, qu'elle aurait en ensuite pour ettet
de faire naître les choses (p. 3~. Sur tous ces points, M. F.
nous semble avoir, pour une bonne partie, raison; il en est de
– LAMA(ME
ANAt-ME~. 191
même pour ce qu'il dit du sacrement totémique Arunta
l,
<p.31t!).
Maisnousne pouvonsplus le suivre lorsqu'ilinsistesur la
nature magiquedes cérémoniesdu clan totérniquecitezles
Aruntas,cérémoniesditesde Hutichiuma(p.314,318,317~, et
lorsqu'il maintient (p. 3)f) le caractère intentionnelde la
répartitiondes pouvoirs magiques entre les clans. 11nous
semblequ'ily a, dans toute la théoriede M.P. sur ces faits,
un malentendude principe. Il définit magiquesdes cérémo-
uies qui « ne comportent pas appel à une divinité par le
moyeude prièreet de sacrifice,et qui sontsupposéesproduire
l'ettet désiré sans Mnterventioud'aucun pouvoir spirituel
supérieurH.Ensomme,la magie,c'est l'absencede religion,
et la religion, c'est le sacrifice et la prière. Libre à M. F.
d'admettrecette définition,mais il ue prouvepas qu'ellesoit
fondéedans les choses, 11est d'ailleurs étonnant que le fon-
dateurde l'étude des tabous n'ait pas plus fait attentionà
l'importance,pour la définitiond'un phénomènereligieuxou
magique,de la présenceou de l'absence d'une chosesacrée.
Pournous, la mentiond'une chose sacréeest le sûr indice
qu'un phénomèneest un phénomènereligieux,au moins en
partie. Letotemest chosesacréepour l'Arunta,les Churingas
aveclesquelsii pratique les ritessont chosessacrées, tabouées
aux femmes,aux non initiés <Cf.p 315,317,318,etc.). Il y
a là des chosesqui ne sont appelées ni par la prière ni par
le sacrificeet qui n'en sont pas moins l'objet d'un culte,
témoincesonctionsrégulièrementpratiquéespar lesAruntas
sur leurs Churingas.
M.M.

BATtFFOL(Louis). Un magicien brute vif en 1623.


/<cf«f~ /'ans, t9M,Il, p. 3~-392.
COGNART (Cu.DE).– Unesorcière au xvnr'siècle Marie-
Anne de la Ville (i 680-17~.Paris, Machetteet C",HXM,
n'C p., iu-t2.
On trouve dans ces travaux d'excellents matériaux qui,
d'ailleurs, ne sont pas élaborés par l'étude des conditions
sociologiques de l'exercicedela magie. Le magiciendo 1623,
Jean Michel,est un curieux et un hallucinéqui parait bien
intentionné.Il est pieux, très respectueux des choses reli-
gieuses,neveud'un prêtre, associét. des prêtres et toujours
t9S t-'ASt~ soemuMt~B. t90t.t9M

pourvude chosessaintes.U jouitde la visiondirectede Dieu.


Maisil prête tous les ans à uu esprit renfermédans unebou-
teilletitt sermentd'ab{uratio<i.
Lavitiede MouHns,oùil opère
après avoir circuléà travers l'Europe, parait pleinede sor-
cierset d'ensorcelés.Lescroyancesdes juges sont noter.
Cequi est intéressantdaus le livre de M. do Cogaart,c'est
le milieudans lequelse déroulent les phénomènesexposés.
11s'agit d'une bandequi se grossit peu à peu, les adhérents
mettant en communleurs informationspersonnelles;un cer-
tain nombrede rites demandeut un nombre fixe de partici-
pants. Les prêtres sont faciles à dévoyer et la bande en
compte plusieurs.La foi résiste aux insuccès.La machina-
triceprincipale,habileventriloque,finitpar s'iiiusionnerette-
méme. Ellea connu M"' Guyon,et chez elle le quiétismea
dégénéréen charlatanismeet en sorcellerie.
H.H.

ROLFI(R. P. PtËMtcaEL). La magie moderne ou l'hyp-


notisme de nos jours. 'Traduct. de l'italien par t'ABBË
M.DoRAXCHON). Paris, P. Téqui,t902, 3t!8p., in 8'.
Le livre est à signaler comme un document significatif.
Munide toutesles approbationsnécessaires,ii est conformeà
la doctrine présenteet passéede i'Hgiise catholiquesur la
magie.L'auteur range dans la magie tous les phénomènes,
toutesles expériencesd'hypnotismeet de télépathie. La pro-
duction de ces phénomènesest attribuée à l'intervention
d'espritsdiaboliques.JIest intéressantde voir où est poséela
limitede la magie. Est magiquetout ce qui dépasseles pou-
voirsnaturelsde i'homme,est anormal, échappeà la surveil-
lance de i Église,contredit des textes formels des Écritures.
enfreint les règles de la moralitéou est susceptiblede con-
séquencesimmorales.
Lesurnaturelqui ne tombepas sous ces divers cas de sus-
picionest miraculeuxet divin.
H.Ii.
H.MtJBEKT. -Magia. /)<c«'oHH<!u'<
des AM«~)«'<~
~'«~«M<:<) o-
MttMM, T. V,p. ~t.
\nx SCMA~X. – Aberglaubeund Zauberei.~M < )M<. A'on~
A'atA.
Cet.,p. ~3-)M.
V"xSCHA~X. – ZaubeMiund Wahrsagerei. HinretigionsgeMh.
A~AMfSB~. – CMtyAXCtMRT n!TM mxCEtMAST LKS M'JXTS )!)3

u. psyeh~ogiMhe:Problem. ï'o. ~««)'<a/wA' XXXHf, p. l.i!


J. TUCMMANX. – La fascination. J/<'fM«Mf, X, p. ZM.2M.
H. F. FEH.BEMG. Der bose BUch in nordisoher Ueborliofe.
rung. ~e)'<MAr<< tles t'M'fOM /'<'ift'«M~Mtt<t90), p. 3U4.3:)0.
WËRHUnG(A~DKtAx). Russische VolkBzauborBprttcho..M'
f/</y.<<.~M</< CM.t'o ~tM, titUt, p. t32. s'
0. 8TOLL. Die Erhebungen ttber Volksmedizln ln der
Sohweiz..S'e/xc.~<-(-/<. y. !'M~/f.,~t)t.
A.EUMAX. –Zauberspr<tohe fttrMuttor und Kindaus dem Pa-
pyrus 3086 des Berliner Muséums..t<t. <~<'A' ~-cj<M..)/.<
~t'M., t90i, S2p..)n-4~.
S. KARPPE.– Études sur les origines et la nature du Zohar,
précédéesd'une A'<M</p &<«'<«'&<ot'<'e </e~(A'a&tafe.Paris, F. Akan,
t90t, 6'Jtp.,itt-8".
BUG)EL.– La démonologie du peuple polonais. ~ct'M~c
r//<<!fo<'<'cf/M/M~<o)M,ti)u~,), p. tSM-no.
~)UtU~(Lot.-t:i). – Les sorciers dans la région troyenne. ~fMM
(/M<<'<<<<fo)« /~M/f«'<-M, tUUt,p. 153Sf{.,20~S<(.
Il. SCHL'HTZ.– Zaubermittel der Evheer (Aosdem SUi.Hischen
)tuseutnin Uretncn). /<tf<)'M«~u««fM~;e/t<'f/<)'AHo~rf<«< t90),
Xt\p. <-iS.
<J.Sf'tKSS. – Zaubermittel der Evheer in Togo. C~)M. t902,
p. 3t4 sq.
XAXTËLSMAX~.–Dasmodizinische Koennomder Naturvoeiker.
Separ. Abd. a. d. //<?. < CMc/tf'c/<<p (<tMf'jf'tt ~p.ttt.tn )ena,
Fiicher, tMt.

)\ CMuY.\XC):s
):T tUT)-:sœKCHHXAXT
).t-:SMuttï.-

t: BOHKLMN. – Die Verwandtschaft der Judisch-


christlichen mit der Farsischea Eschatologie 'r««'Hfc
de /'MC/t(~0~<f ~'«~0-(-/<rc<<'f't!/«'
«CfC<'Mt'/t«<0/Oy/<
~«/<
C'Utingen, Vaudenhoek et Itupi'echt, )U02,n-.tSUp., iu-8".
Ce travail est indépendant de celui de M. Suderbtum que
nous avoussiguatc l'au dernier, tt est, d'ailleurs, conçu d'une
tout autre façon et, eu somme, le compteteet. le rectifie lieu-
reusemeut. C'est, avuut tout, une étude d'histoire littéraire
comparée, fort bieu conduite, encore que retuth'etxent par-
tie))e. L'auteur hous donne uue espèce de aotneoctature des
E. UmtfttKtt).– .~nt)'e sùciot., taot.tfOï. )3
tM L'.tKXKKSOCtoMGtQUE.
19tt.t9M

concordances qui existent eutre les textes et les croyances


zoroastrienaes et les texteset les croyances judéo-chrétiennes.
Mais ces dernières croyances sont sérieusement analysées M
t'aide, non plus seulement de la littérature évangèlique. mais
aussi un peu à t'aide de la littérature talmudique, et surtout
à t'aide de cette littérature des apocryphes, à l'intérêt de
laquelle les historiens rendent enfin pleine justice. Cela rem)
très sérieuse la portée de ce travai). Peut-6tre une étude plus
approfondie encore des dogmes du millénarisme, de la résur-
rection, de la « vie eu gloire M,à t'aide des textes midras-
chiques eu particulier, aurait elle été encore plus fertile.
L'auteur conclut à une concordancepresque constanteentrc
les idées escitatologiques des Juifs et celles des sectateurs de
Xoroastre, mais ne constate pas d'emprunt rcd, ni d'uu eu)'-
ni de l'autre. Cette attitude interrogative nous paratt excct-
lente. Elle est, d'aitteurs, loin de u'etre pas sociologique. tt
faut bien se rap''etet' en eflet. qu'il y eut près de six cents ans
pendant lesquels l'erses et Juifs tirent partie, en réalité, d'uac
sorte de société uniquesiuon d'un seul empire, sansqu'ii y ait
eu necessaireu)enten)pruut il y a eu, a quelques degrés, une
ambiance commune, un même monde d'idées. Le nombre des
ressemhiances et des dinéreuees entre les eschatologies peut
donc être inliui. 11 faut, de plus, se rappeler que le centre de
cette quasi société était non pas en Syrie ni a Suse, mais et)
Babylonie. Une preuve en est l'extension jusque chez les
Grecs de mythes scientifiques, babyloniens, commecelui de la
grande année, mythe que M. B. n'a pas suffisamment
reconnu, p. 130, dans les diverses eschatologies. C'est celle
immense et trouble agglomération humaine aux idées désor-
ganisées. allant des confins de l'Inde aux confias do l'Eu-
rope, qui fut le creuset où furent fondusles dogmesparsisd'uuf
part, juifs et chrétiens de l'autre, et bien d'autres dogmes
encore dont nous n'avons plus que de rares vestiges.

)). W. BOUSSET. – Die Himmeisreise der Seele <


ro~t'Jt' ~'fhMfht~ <<'c«'c/)/c /'«/' ~oM(n<M<i.!fA~,
l!Mt. p. )36-iC9, ~9.~71.

M. Bousset montre comment des religions contemporaines


et qui voisinent vivent sur un fonds d'idées semblables. L:'
doctrine du voyage de rame à travers les cercles du ci''t et des
enfers, soit pendant la vie par l'extase, soit symboliquement
AXAt.YStM.–(.)}MT(;H. i9!l
dans l'initiation, soit après la mort, apparaît dans les apo-
cryphes juifs, s'exprime avec discrétiondans la littérature
chrétienneorthodoxeet triomphe chezles gnostiques. Trois
points sont reievés par M. Bousset fonctiond'huile et son
enetsacramentel,t'enveloppecélesteque revêt t'ame au sep-
tièmeciel, la lutte contre les démonsaux diversesétapes du
voyage.Lalittérature iranienne présentela même doctrine.
M.Boussetprétend qu'elle est d'origine Iranienne et que le
culte de Mithra l'a répandue dans l'Asie occidentale. Il
relève eu Grècequelques tracesd'idéessemblables.
H. H.
0.SCMELL.DerVolksglauben im Bergisohen andie Fortdauer
der Seele naoh dem Tode. Aft-Afo /'<«'~f/t~fuMw~eMMAH/'f,
i<t0t,p. 305-3~.
M.MOEFt.ER. DasSterbebrot boi Sterbefallem. C~tM, t90t, Il,
p.Ct-97.
P. SARTORt. Ersatzmitgabenan Tote.~~<t. ~t' /!t.<.M<-
it't'Mft~cAa/Y, <902,p. 6t.77.
FOL'CAnT (GEon<!H).– Sur le culte des statuesfunéraires dans
l'ancienne Egypte. ~M</<' r//<~o«'e~MReligions,t~u), Il,
p. 40.01et 33~-M9.
J. YoxXME).E)~.– Die Retse der Seoleins Jenseits. <?f~-
(lest'c)'eM<<:rt'<)M<At<))(/<,
«'/))')'/T 190i,p. <0-2S,149-158et 203-
271.
L.MESSEttSCHMtDT. – Ein vergessenesHades. Relief.Ot-'c~
/<~c/tf /«fM</w'M)7MMy, t90i,p. n3-)80.
L. JACQUOT. – Rites et usages funéraires./f<'t'Mc</M<)'<!</</t'o)~
~~«/«~'M,i90f, p. 27!!<}.

V. L): H)TU):L
r.
A. – le f«~M(~'«'<' les/t'<M.
<'f<<'jj)tft<J,
G, A. DORSEYet H. R. YOTH. The Oralbl Soyal
Ceremony. (StanieyMc. CormickMopiexpédition. Fieid
CoiumbianMuseum,Pubtication5S,Authropological
séries,
III, 2). Chicago,)!'0t, M p., in-8".
Il. R. VOTit. – The Oraibi Fowa.mu Ceremony. (tbid.,
D°6t,voi.m,N<'2,p.07.t58;.
Les ethuoiogues américainss'attaquent délibérément à
<M t/tf~E suctot.ootops. ttM-t9M
Fétudedes phénomènes religieux chez les Indiens Pueblos de
t'Arizonaetdu Nouveau-Mexique, et il n'y pas d'exagération
à dire que leurs recherches sont appelées à avoir un
grand
retentissement sur toutes les études de sociologie religieuse.
Nous trouvons dansées deux travaux, décrites avec un soin
parfait, deux cérémonies très compliquées des Hopis du
Pnebto d Oraibi. Ces cérémonies sont celles de deux confré-
ries, celle des Soyail et celle des Powamu. L'une est un rite
du solstice d'hiver, l'autre une cérémonie
spéciale du culte
d'hiver mensuel, célébrée a t'entrée du premier mois
après
le solstice d'hiver. A certains points de vue tesschèmesde ces
deux cérémonies coïncident elles comportent toutes deux,
d'une part, des séries d'on'randes, de drames mimés, de rites
sympathiques, agraires, germinatifs. ptuviauxetsotaires. et,
d'autre part, des initiations. Mais dans la seconde, les
masques de dunse <~e<~<) jouent un rote beaucoup plus
important. Le développement de l'une et de l'autre est. d'aii-
leurs, assez cot)sid'!rubto. Un grand nombre de dieux y sout
incarnés dans leurs prêtres respectifs.
Les fonctions religieuses, comme les r';gious et les
dieux,
appartiennent à des clans déterminés. D'autre part, comme
chaque confrérie a des fouettons différentes, est chargée d''
cérétnouies diverses, elle se recrute dans des ctaus difïérent'
Les deux écrivains ont noté avec soin ces relations des con-
fréries avec les ctans et on en voit tout l'intérêt. La rotation
est même encore ptusétroitement définie car ce n'est
pas
seulement au clan en générât qu'est attribuée la fonction,
mats, a t'intérieur du clan, à âne famille déterminée et même,
à l'intérieur de ta famille, une personnalité
unique désignée
d'après un procédé mal connu.
Bien que traitant de sujets moins intéressants, la brochure
de M. Voth rendra peut-être plus de services
parce qu'elle est
ptus explicative. La portée des rites y est indiquée en même
temps que le texte des formules, tandis que M. Dorsey, par
excès de scrupules, s'interdit ces indications
qui seraient
pourtant fort utiles.
M. M.
R. WLEXSCH.– DMFr<tMingsfest der Insel Malta. A~<
/.<C<< JW-C<W/«<</f</<'<-atf~/MM /<~OM (~.«/<</«jf«K-
fM~ « <c .t/~c). Leip!i~. Teubner, )90~ 70 p., in-i~.
Les faits rassemblés ici sont d'un fort grand
intérêt, mais
Ax.\LMM.– LEtUTUEt. )9?

la méthode dtnterprétation est mauvaise et, pour en rectifier


les résultats, ii nous taut rappeler i'Httention sur un certain
nombre de points déjà bien nettement thés de t'étude des
têtes. Uu pareil livre fait regretter l'absence d'un manuel qui
puisse servir de guide, en ces recherches délicates, aux phiio.
logues de bonne volonté.
Le témoignage d'un prisonnier arabe, rapporté daus les bio-
graphies de Ai Husau ai Burtut, nous apprend que l'ou célé-
brait a Maite vers 1S91la fête de saint Jean do lit taçon sui-
vante. Le jour venu, les prêtres aiiaieut cacher ia statue du
saint sous des fèves en fleurs (ia fête se passait doue au mois
de mars; et ils publiaient le départ du protecteur. Le peuple
alors prenait le deuil et les femmes le pleuraient bruyam-
ment. Trois joursapres on le revêtait une procession allait )e
relever et le ramenait en grande pompe dans son sanctuaire.
La fête peut être tenue pour beaucoup plus ancienne et pour
itutochthoue si l'on considère que les chevaliers de Saint-Jean
établis à Maite en IS30 n'avaient pas & Hhodes, dans le calen-
drier, de fête de saint Jean au mois de mars.
Avec une alternance de deuil bruyaut et de joie exuitante,
cette fête rappetietes vieilles Adunies phéniciennes ~ù le dieu
fneurt et ressuscite égaiemeut. I)e fait, les Phéniciens ayant
occupé Maite, itsyout sans doute célèbre des Adouies. D'autre
part M. Wunsch démontre qu'en un grand nombre de cas
saint Jean-Baptiste a remplace Adonis. Lucien raconte qu'a
Bybtos, aux Mtesd'Adonis, les flots apportaient d'Egypte une
tête coupée. Ou en dit autant ailleurs de la tête de saint Jean
et elle donne lieu à des fctes sembtitbies. Eu tous cas, cette
fête de Bybtos avait lieu au mois de mars, commenotre feted'j
Matteet, si t'ou dresse le tabicau destutnoignages relatifs aux
Adonies, il est facile de coustaterque leur ceiehratiou tombe
tantôt au commencementdu printemps, vers t'equinoxee). nu
renouveau de la végétation, tantôt en été. vers le solstice et à
lit récolte.
Maisit ya dansiesAdouies uu ritetjue M.\uuscit ()uaiiue
d essentiel et que nous ne retrouvons pns à Xtatte. L'eftigie du
dieu, les fleurs que l'ou fait pousser en son honneur, ou tout
autre objet, sont jetés ou momentanemeut ptongésdansi'eau,
ou simplement d'eau. L'enfouissement sous les fieurs
de fèves n'est donc pas ot'igine!, mais témoigne d'une conta-
mination du rite. Or en Italie et en Urece les fèves sont des
pinutes sacrées. On sait que les Pythagoriciens s'en abste-
tM L'ANNÉESOCtOt-OOt~CB.
M04.)9e!

naient et qu'elles étaient interdites ù Rome au /f«M)e«<«~.


Ou eu faisait des offrandes aux esprits infernaux (P<t~oh<<<«).
On explique ces attributions, ces interdictions et certaines
superstitions par lu croyanceque les âmes des morts aiment
à s'y incorporer. Si les fèves représentent les morts, les fleurs
de fèves qui poussent au printemps représentent la sortie des
âmes et par suite la fête de saint Jean rappelle une autre fête
des fleurs qui est également une tête de la sortie des âmes, les
~Mf/«M~'<M.Celles-ci tombent à ta même époque, sinon tout
à f.tit le même jour, comme M. Wunscb voudrait le démon-
trer et t'en est tenté de conclure que les Authestéries io-
niennes ont été superposées par les colous ioniens aux Ado-
nies phéniciennes. Telle est la thèse.
M. Wunsch semble donc considérer les fêtes comme des
drames symboliques bâtis sur un plan arbitraire, scrupuleu-
sentent observé dans un groupe ethnique donné, it ne s'in'
quiète pas de la fonction des rites qui s'y accomplissentet de
l'effet immédiat qu'on a du leur supposer avant le temps, du
moins, où ils ne subsistent plus que par imitation et force
d'inertie. L'importance relative des actes d'une fête tient donc
à des raisons d'ordre esthétique et non à des considérations
pratiques. Lorsque deux groupes se superposent et se pénè-
trent, ce sont des raisons analogues qui président à lit fusion
de leurs rites. Nous ne pensons pas trahir par cet exposé la
pensée, d'ailleurs non exprimée, de M. Wunsch.
Nous ne voyons pas tout à fait tes choses comme lui. Ainsi,
dans les Adouies, le rite de l'eau ne nous parait pas un rite
centrât, mais un rite symbolique accessoire, destinéàproduire
la piuie par réaction sympathique, et qui, nécessaire à la fête
d'été pour assurer les pluies d'automne, peut manquer à la
fête du printemps. Entre tous les rites des fêtes agraires, c'est
un des plus vivaces et celui dont l'explication a le moins
changé. La croyance à son efficacité a survécu à l'antiquité.
On s'étonne de ne pas le retrouver dans la fête de Maite, s'il
en a jamais fait partie.
Quant à l'enfouissement sousdes fleurs de fève, il est témé-
raire de t'expliquer en recourant à des traditions flottantes
sur les vertus de cette plante. A Rome même. les fèves don-
nent lieu à deux séries d'usages contradictoires. Elles sont
l'objet d'interdictions utilisées dans les fêtes des morts; mais,
d'autre part, ou les mange, on les cultive, et leur culture com-
porte, comme toutes les autres, des pratiques religieuses et
At.tt.MtS. – M tUTMtit. t99

des têtes eommuoiettes (fête de c'«fw<.te t" juin, cf. Warde.


Fowter, ~OM««)fM<<r«/.<, p. t~Hsqq.). C'est précisément te cas
a Matte dont uue vallée, aous dit fauteur (p. C~,s'appelle le
Val du père des fèves. Le dieu cache sous les fèves est un
esprit de tu végétation et spécialement un espt'it des fèves. U
xe faut pus perdre de vue qu'un rite a un effet immédiat sur
les choses qui y sont immédiatement concentrées. Ceux qui
pensent qu'une fête cotnme les Adonies représentent symbo-
tiquemcnt le retour du printemps devraient nous expliquer
pourquoi la mort et ta résurrection du dieu se passent en
trois jours. Pour nous. ce symbolisme est tardif.
Xousadtnettonsvolontiers que ta fête est uue fête des morts.
Maistoutes les fêtes le sont plus ou moins. Ici nous en avons
une bonne preuve, que fauteur, it est vrai. ne{;iige. C'est que
te rite du deuil du printemps parait s'être reporte, vers tC76,
au mercredi des Cendres et a fenten'emeut de Carnaval
(p.
Ajoutons par prudence qu'il est hasardeux de conclure des
détails du rituet d'une fête cetebree eu iM)i à ceux de son ori-
~inat antique et, d'autre part, que, sans doute, les Adonies
phéniciennes out été précédées de quoique fête an!th)gue dont
it's fèves, culture ancienne, étaient peut-être le principai
objet.
L'histoire de la fête est instructive. Nous y retrouvons des
traits connus (V..htMM' .')«c<o<f~~t«',t. IV, p. ~tC~. La
f';te de saint Jean a disparu, reformée peut être par un visi-
t<!ur papai, M" Busa, qui séjourna daus ftte à ta fin du
x\t' siècte. Htte est remplacée par ta fête de saint Grégoire le
i'apedu t~ mars. Celle-ci commémore un {ait historique, dé-
faite des Turcs ou peste. Ou lu retrouve peut-être aussi au
xvn"et au xvm" siecie dans les réjouissances populaires du
Carnavat.
Cette histoire nous fait constater une fois de plus le carac-
tère flottant et ehao~cant du dieu des fêtes populaires. Sou-
vent, ou éprouve le besoin de le rajeunir et sou nom est ins-
table. Les traits particuliers de sa figure et tes défaits de son
histoire, la date précise de la fête et les motifs conscients de
sa célébration sont imposes par tes systèmes religieux <;om-
ptets élabores aitieurs. Kous voyons ici comment la religion
primitive ou paysanne s'attache aux religions savantes et dif-
férenciées.
H H.
900 ).'A!t;t~ SOCtOMO~rE t9<H.t9M.

LHVYtkuwRE).– Cultes et rites syriens dMSie Taimud.


/h'n«' <<M
A'ft<~ /x!'t-M,t90), H, p. d83-20S.
L'intérêt de ce travail est de rattacher certains mythes du
déluge, répandus eu Syrie, a des rites ayant pour objet de
produire l'eau, d'appeler la ptuie par un versement solenuel
de l'eau elle-même. Xous verrons que M. Gruppe, dans au
ouvrage analysé plus loin, a fait, pour le monde grec, le même
rapprochement. Cette idée, que nous avous eu l'occasion de
soutenir ici même, commence donc à se répandre.

L. v. SCMMEDER. – Lmgo (Refrain der ieitischeu Sonu-


weudfeier,M/~A?t<(«~ct! ~)' ~tt~o'o~oh~t~'AfH(;o!('«<!c~t~
<)'«'?,t90~ p. t-ii.
FH. KLUGE. Ôst&rûn. ~<'<~('</f /< <~«~(-/tf !ror//b;.
M-/<K«y. t90t, p. 4~ sqq.
Un hymnedu Rig.Vedn ~'H, 87,5~appeHe iesoleii unebatau-
çoire d'or. Le rituel de ia fête du solstice d'hiver (.~</«!f/-«<«)
comporte une balançoire sur laquelle monte le //o/f«-.La b:).
tançoire est expressément désignée dans le chant liturgique
correspondant comme le soleil. Or le mot lithuanien /<7~ose
rattache à un verbe, ~of, qui signifie précisément sauter et
se balancer. Il est donc à croire que l'ancienne fête lithua-
nienne du solstice comprenait, comme la fête indienne, un
rite du balancement.
Ailleurs (l'auteur ne cite que des exemples indo-européens),
le balancement rituel est remplacé par des sauts et par des
danses. Ces cérémonies se pratiquent aussi bien au printemps,
ou au commencement de l'année, qu'aux solstices, en tous cas
aux époques cardinales de l'année solaire. Cesont évidemment
des cérémonies sympathiques qui impliquent une représenta-
tion, un mythe correspondant du soleil, de son cours et des
dites époques. L'idée de la danse du soleil se rencontre un peu
partout et a créé des figures spéciales et vivaces, l'Aurore
dansante, {~M<:germanique, déesse de la danse solaire de
Pâques, cest-à-dire du printemps. Celle du soleil balancé
semble atrophiée. Du rnoinsM. Schroeder n'en suit pas le dé-
veloppement. Peut-être devrons-nous la chercher dans des
mythes correspondant à d'autres balancements rituels,comme
le mythe d'Mrigone et de la (été des tcaria a Athènes, qui
appartiennent au cycle des mythes et des tètes Dionyslaques.
AX.\).YSES.–).HMTfHt. SMt

Dansce cas, il y aurait eu déviationet spécialisationdu mythe


et de ta fête.
Dansun appendiceau 2' vol.doson Co~tt Cc«j/A,M.Frazer
donne (p. 48~ des exemplesde balancementrituel à Noëtet
dansla quinzainede Pâques.Lerite figureaussidansdestêtes
spécialesde lit végétation. N'aurait-il pas été appliqué par
analogieau soleil,entratnant l'image'1
M. Schroederfait venir de M)~oles mots<«o«, <««)<H«
qui signifient le fianceet lit fiancée.La fête du soleil est eu
effetun mariage sacré, type des mariagesterrestres.
M. Kluge nous parle dans l'article ci-dessusmentionné
d'une déesse germaniquedé Pâques qui serait l'équivalent
d'Ushas,la déessedansante. Ouexpliquele non)germanique
de Pâques (Osterfest;au moyendu nom hypothétiqued'une
déessedu printempsO~a~'aet d'uu autre, Ji~<r«,donné par
Bede.L'auteur identifie,en s'appuyant sur Hittebrandt( !'<'<
?/< IL 2C~les divinités de t'aurore et celles du prin-
temps.
Il. li.

(! PITRE.–Curioait&diM8ipopola.ri.Catauiu,Grannotta,
t902, t66p.,in-8".
Parmi les c«~o.s«<~que l'auteur a reuuiesdans ce petit
livre, sans aucune prétention scientifique,il y en a piusieurs
dunt nous pouvonsfaire notre profit. Onconstateque régu-
Herementaux rites positifs ou négatifs correspondentdes
fnythes, les uns tout populaires, sans développements,
simplesénoncés de faits; les autres, compliquéset parfois
empruntes.Citonsun mythedu vendreditp.<!(! Unvendredi,
Jésus demandede t'eau a une personnequi se peignait; elle
la lui refuse et il la maudit; une autre femme,qui pétrissait
la farine pour sou pain de la semaine, lui donneà boireet il
lit bénit: conclusion ne pas se peignerte vendredi,pétrir le
vendredi. Signalonsencore ceux des pages98 et suivantes.
L'article sur les fêtes du printemps complètele livre sur les
fêtespatronatesde Sicile dont nousavons rendu compteil y
a deux ans (.tM~ .Soc<obsff~xc, t. tV,p. ~4usqq. Unedes tra'
ditions rapportées tradition romaine) est a noter spéeiaie-
ment litnuit de l'Ascension,Jésus, avantde monterau ciel,
bénit les champs, les villes, les maisonset tout ce qui est en
plein air; les femmesmettentaux fenêtres un pot plein d'eau,
20: L'Aft~K SOCMLOOQCB.
tMt.)9tH

une corbeille avec un couf 'pondu te vendredi saint) et une


chandelle atiumee. Ou voit ici que l'acte mythique se trouve
répète à chaque fôte. tt est à noter également que la religio-
sité du vendredi a produit une figure spéciale du système
chrétien, une saiute, sauta Vénéra (p. 9U Saint-Frauçoisde
faute est un saint du vendredi.
Un grand nombre de croyances illustrent les qualités des
jours de fêtes, jours de concentration des puissances surnutu-
rettes. NI. Pitrô insiste longuement, d'une part, sur les pou-
voirs des enfants nés le vendredi, qui sont à l'abri de la
magie, de l'autre, sur les pronostics des fêtes du printemps.
Dansce cas, la fête est censée représenter en abrège ta période
qu'elle ouvre.
Sur la relation des fêtes avec la vie et sur les fêtes accouplées
nous trouvons une note intéressante à la page 133; le fait est
tiré du statut de la ville de Trente les citoyens avaient le
droit de pâture depuis la fête de la Purification jusqu'à celle
de saint Georges; à cette date. les bergers rentraient proces-
siouncttement dans la ville avec des prémices.
Le premier article traite du poisson d'avril, mais sans
expliquer son origine. Uny voit comment se répand une cou-
tume. A peu près inconnu eu Sicile il y a un demi.siècle, il
l'est encore tout à fait à la campagne; l'usage des plaisan-
teries du i'~ avril vient de France ou de Cènes.
Signalons pour finir un article sur les facultés médicales de
certaines familles. Ici encore, nous rencontrons le mythe
d'origine. Nous y lisons des notes intéressantes sur la parti-
cipatiun (tes femmes à ces pouvoirs. Dans un certain nombre
de cas, ils paraissent tcgaiises part'Egiise.
Il. tt.

RfETSCHËL~G~OKH). – Welhnachton in Kirche. Kanst


und Leben. Sammtung itiustrierter Afonograpbiecn f~<
!<)«<<~A<~f<
<<<.«', (<<««<'f<tfft~m.~ h n'o. Hietefeidet
Leipzig. Veth.fgen et Kiasing. t~, )0') p.. in-4'.
Nous n'avons pas grand chose a dire de monographies du
genre de celles (le M. ftietschet. Mais n'jus croyons devoir les
car eites peuvent être utiles. C'est un livre purement
descriptif. Mais ta description est intéressante, assez précise
et sumsamment riche. Le premier chapitre sur l'histoire de
la fête fait honneur à 1 érudition de son auteur. Les cha-
AMt-ÏSES. – t.E tt!TCt!t. 309

pitres de folk-lore (Usagesde Noëi;présents de ~)oëi;arbre


de Noët;soutpeut être un peucourtspour miiivre pittoresque,
maisils sontcependantsuntsammentnourris. C'est ensomme
un assez bon texte historiquequi encudreune très riche série
d'illustrations, Celles-cisont des plus intéressantes.Ce sont
uniquement des reproductionsde monnmeuts, tableaux et
sculptures, représentantta Nativité;l'illustration prolongeà
traversle livreentier t'histoiredes représentationsde ia Nati-
vité qui fait l'objet du deuxième chapitre comme étude
d'iconographie,t'ouvrageestdonctort important. Afeuilleter
cette suite do figures, la tendancevers le type, t'influencede
ia tradition y est manifeste;mais les faits sont simptetnent
juxtaposésdans un ordre chronologique;le travail de classi-
fieatioun'est pas apparent.Me:aeobservationpour le chapitre
sur les cltantsde Noetet sur les représentationsdramatiques
du mythe.
H. H.

)). HOLER. St-Nikolaus-Gebâok in Deutsohiand. /<'«<<<,


t~rcutt t'o~A-,t'J~, p. 8U-89, t')S-~U3.
F. LOOSE.–Die Eiserkuohender Zorbstergogend.yci~c/u'.d.
r<)'efM/ t'uM'~t«t</<tWt.p.
Il.t- FEtLBEXG. – HochMitMoMsae, NeujahrsBcMsse.~tt-cA~
/'«;<oM)t-('()«'A~<, tMi, j). ro-t'n. ~4.2)i9.
nOt.DXHtEH.UeberdasBrauohder Mahja-VersammIungen
im Islam. M'fc«t'<' y. d. A'M'tf/c
/<')'<<c/u'. <<'yc' )~oi, XV,
p. 187~).
E~L~ At.JO~ES.– GratefutFrejus./</M-<< t90t,p. 3~7-3iS.
S. 0. AUUY. – Garlanddayat Castleton.f«M-/o)-c, t9<J),p. 394-
43U.Hitedu roi et de la reinedeMai.
nOE)-'mt< (MAX;. – SanktMichaolsbrot.~<c/u-<7Y</M r«'<-)'))~
~o~AMo~,p. t93-2m.
tHLLEft VusCAEHTK)~GËN. – Bine Karmeonfeierin Thera.
//f)-MM,1901.p. )3t-t40.
J. CAPAtH'.– La fête de frapper les Anou. Kft'M</<'('6-
~<'x~MM. H'O),), p. 2t'J2~t.
<ot')'<?
H.SAMTHK.Familienfostoder Grieohonund Romer Mer)it),
G.tteimcr,<Wi,v-t28p., it)-
C.XEt.LEM.–DerNikolausabondamAberseehnSalzburgischen.
~e<<M/u')</M t'<'<-<'«M/'M)' )90),)'. :M~i.().
t'o/M'Mf/f.
SUt tMt t9M
L'.tfNëe MCtOLOOtQfe.

B. Mt~MfttMCOft~fM,)'tfMMMHttP~.

H.KLOSË.– ReUgicose Ansohtmum~enund Menaohon-


opfepinTogo. ~o~M,Vot.7t, t902,p. W sqq., i9&,sq.
Renseignementsgénéraux sur les religions des Evhe du
Togo(mythede création,tabouset sanctionsdes tabous),sur
les cultesfunéraireset ancestrauxfp. 190;,sur les croyances
aux esprits. Lessacrificeshumainsseraieut le fesuttatpréci-
sémeutsoit des usagesreligieux,c'est-à-direde la consécra-
tioa à une diviuite de quetqu'uuquia viotésou tabou,soit
des usagesfunéraireset de la nécessitéde vengerla mortsur-
venue par magie, ou de donnerau défunt des esclavesdaus
l'autre monde. Et leur systèmeaurait été considérablement
plus développéautrefoisque maintenant.
M M.

R. LASCH.– Die VorstUmme~ng der Zhame in Ame-


rika uud Bemerkungenzur Z:ittuendeformieruag iu Attge-
tneioeu..)/<W<~««~<(<<'r.ht</u'('p. (jc~«! ut «'<~ 1901,
p. i3 et suiv.
L'auteur u'adtuetpas'p. 18)la théoriede Witkeusur l'ori-
gine religieuseet sacrificielledesdéformationsrégulièresdes
deutsdausdiversessociétés(extraction,métaUisatiot), colora-
tiuu/. Ceserait primitivementua usaged'urnemeutation,qui
se transformeraiten rite d'épreuvelà où it est employédaus
te:)cérémoniesd'initiation;il serviraitaussi, mais exception-
ueiiement.de rite de deuil. Mais,en principe,ce serait uue
« habitude cosmétiqueo, nécessitéepeut-êtrepar la défor-
mation que l'usage techniquedevait faire subir aux dents
incisives.
M. M.

L. D. BUMDfCK. – FoM.ad&tlom Rites, M'<~t


sontf A'<)t<f)'~
<'<c.New-York,Thé AbbeyPress.M8p., iu-~
<<;<'<'mo)«e<
fsaosdate'.
L'anthropologieretigieusesortavecuneveritabtedifficulté
de la phaseoù les savantset les amateursse confondent,et
où les faitsont plusd'intérêten eux-mêmesqu'en vuedeleur
liaison. Quantitéd'auteurs consacrentleurs forces à collec-
ANAt.Y~. – t-R KtTCKL BC5

tionner tes faits curieux ou amusants, plutôt qu'à les systé-


matiser suivant leurs caractères intrinsèques. Les études de
folk-lore en restent plus particulièrement à ce stade de la
science en enfance. Les coutumes et tes croyances sont cata-
loguées, non pas d'après leur nature, mais d'après les objets
qu'eues concernent.
C'est ainsi que M. B. a procédé dans cet ouvrage, relative
ment utile d'ailleurs. !t a réuni tous les faits possibles con-
cernant les usages et les notions qui se rattachent à la fou-
dation des vittes et des maisons, à la consécration des lieux
habités et des bateaux, des termes et des limites. Ce n'est pas
que son dépouillement ait été exhaustif, par exemple il
ignore le travail de M. Sarlori sur le sacrifice de construc-
tion (V..f~e &'ocfb/o~t~)«'.n, p. ~36; mais il étend suf-
tisammeut les données dont se sont servis Tylor, Speth,
Simpson, etc.
L'hypothèse fondamentale est que les rites de construction
se rattachent tous au sacrifice, voire au sacrifice humain. Le
but est « la sécurité de t'édifiée »; le moyen est de lui fournir
un esprit, une vie, ou de rendre propices les êtres spirituels,
possesseurs du soi fp. t~. De ce sacrifice humain primitif, la
mythologie antique aurait gardé des souvenirs assez nets
Homntus et Remus, Osiris ('~ seraient d'anciennes victimes
de la fondation; il serait certain que les Sémites auraient
pratiqué ce rite. De nombreuses traces auraient subsista dans
le folk-lore européen. Partout il s'agit ou de donner une âme
au pont, a t'édifiée: ou de racheter la vie du constructeur
'maçon ou propriétaire~ par une autre vio, le plus souvent
celle d'un parent, fils, épouse, etc. Le rite se serait ensuite
atténue progressivement; à la victime humuiue auraient été
substitués des animaux, puis des produits animaux, desfcufs
par exemple; de là on serait facilement passe au sitcritice des
choses végétâtes. Un autre procédé aurait été fourni par
l'équivalence admise entre l'individu, d'uue part, et. de
l'autre, sou image ou son nom. Le sacrifice primitif se serait.
alors réduit a une simple inscription du nom du fondateur
(p. t39). Cette dernière hypothèse paruttra encore plus osée
que la précédente.
M.B. n'a pas senti combien ta plupart des rites qu'il avait
à étudier ensuite différent de ceux qui précédent ils sont d'un
tout autre type. Ils se rattacheut, en effet, au système de la
consécration,et non ncetui du sacrifice. Les processiouscireum-
300 t90t.t9M
L'ASXt~ MCtOMGtQL'K.

ambulatoires, autour d'édifices construits ou eu voie de


construction,les peintures de couleurs symboliquessur cer-
tains monuments,le dépôtde pierresà vertu spéciale,à forme
spéciate,enfinsurtout les rites, uctuels encore, de l'achève-
ment du bâtimentet du baptême du vaisseau, tous consti-
tuent bien nettemeutdes pratiques consécratoires,et n'ont
pas nécessairementune origine sacrificielle. De métne les
rites concernantles termes (bornes, fossés,limites)se ratta-
chent avant tout aux imprécationset aux tabous de pro-
priété. Dans tous ces cas, le sacrifice, s'il a lieu, ne vient
que renforcerla simplo sacralisation par contact ou par
incantation.
Au fond de toute lit théorie de M. B. il y a, d'ailleurs, un
simplismeexcessif.Lui aussi part de l'hypothèsedu sacrifice
humain primitif,alors que le sacrifice,et &ptjts forte raison,
le sacrificehumainne sont ni logiquement,ni chronologique
ment, tesrites.tesplussimpleset les plus anciens.Lesrites con-
sécratoireset dedicatoiressont infinimentplus Mtémentaires
et contiennent,en réalité, le sacrificeen germe. Avantd'avoir
construitdes maisonsou des huttes sur pilotis, ou des canots
de guerre que l'ondoued'une âme humaine, on a eu des pro-
priétés dont on protégeaitles timitespar despierres enchan-
tées ou des cerctes magiques.Ace point de vue, les formes
les plus doucesdes rites de constructionne sont pas nécessai-
rement les plus récentes.Ce n'est pas par suite de l'évolution
qu'on trouve dans les ptus anciennesruines de Nippour un
(eut encastré dans le mur. MaisM. B. est évidemment
dominé par l'ancienneconceptionqui prêtait au « primitif
une cruauté et une barbarie irréductibles.
Celivre n'est pas sans présenterun réel intérêt historique.
Mais, sur la valeur des faits aiiégnés, nous devons faire de
gravesréserves.La plupartsont empruntésà des traductions,
à des livres de secondeet de troisième main; aussi sont-ils
souvent inexacts (p. ~6, les cinq têtes du sacrificebrahma-
nique sont destinéesà la fondationde l'autel, non des villes
page 1M),le sacrificedu chameauchez les Arabesest un fait
fort ancienet mal établi, etc.). Beaucoupn'ont pas de rapport
immédiat avec le sujet, l'auteur énuméraut toute sorte de
faits, alors mêmequ'ils ne sont pas des rites de fondation,
pour peu qu'ils aient des caractèrescommunsavec ces der-
niers. Enfin,il admet souvent,un peu à ta légère, des théories
aventureusescommecette de M Trumbuti qui voit dans le
A!<AH'~ES.– H! tUTCEt. 207

templele dévetoppementdu seuil,ou celledeGrantAllen qui


le dérivede l'autet-tombeau.
M. M.

A. USEXER. – MHch und Honig (Le miel et le lait).


/</«'<t«'~M t902,p. m-t98.
.VM<'«)<),

LorsqueBacchusparaît, coulentdes flotsde lait et de miel.


Bacchusest inventeurdu mie) il traitdes lionnes en somme
it fail descendrele cielsur la terre, carle tait et le mielsontla
nourriture des dieux. Le miraclede lit téophaniebacchique
se perpétuede jour en jour dans les Champs-Elysées, renou-
veléde i'age d'or. Cetteimage de ruisseauxde lait et de miel
appartient au bagage mythologique elle exprime ta féticitu
sans borne et la surabondancedes bénédictions.Avant de
sortir de la tégende,rappelonstes poèteset leshommesdivins
dont les livres sont oints de miel.
Orle lait et le mietfigurentdansteeutte ils sont employés
dans les libations funéraires et considéréscommel'aliment
des âmes.Ilsrestentdans lescérémoniesmithriaquesd'initia-
tion. On les retrouve enfindans le baptêmechrétien. L'usage
conservepas les Copteset les Éthiopiensdedonnerau nouveau
baptisé un mélange de tait et de miel apparult pour la pre-
mièrefoisdans les fragmentstatinsnouvellementdécouverts
de la Df<<<M<'a<«< .tp(M<o<on<M; à la messequi suit le baptême
on consacre,outre le pain, trois calices,l'un de vin et d'eau,
l'autre de lait et de miel, le troisièmed'eau.L'usageestatteste
parles canonsd'Hippolyte interditpar le concitedeCarthage
de 397, il durait encore dans t'Agiiseromaineau vr*siècle
parmi les formules du baptêmede Pâques que donne le
Sao'amcHfaWMM figureunebénédictiondu lait et du
J'.t'ontn«M)
miel. Cette formate a disparu du.Sa<*r«wf<tf(tr<«m ~fMttfHtOM
(vjf siècle),puiselleréparait en somme,icila prièrea survécu
au rite manuel.
M.Usenerne peut s'empêcherde penserque cet usage qui
s'est conservéen Egypten'est pas d'origineégyptienne,mais
que c'est un des legs faits par t'hetténismeau christianisme;
ce dernier perpétue les rites des mystères. L'allusion aux
termesde la descriptionbibliquede la terre promiseoù cou-
lent des ruisseauxde lait et de mielqui sembleêtre contenue
dans'terite n'en justifienullementla persistance.
D'oùvient qu'on en ait fait un rite du baptême? Est-ce
9(M t/AX~e SO(:MLOUK)U6.t90t.t9t!!
-1 .1.- "r"
parce qu'on mettait du miel dans la bouche de l'enfant avant
la première tétée ? M. Usener croit que t'anectation du rite Hété
encore détermine par la nature des représentations de nature
mythologique qui s'attachent à l'usage religieux du miel et
du lait. Le baptêmeaccompagné dece ritecommuniet est une
entrée dans lit vie divine.
H. H.

RRNST(Jo))A.f<). – Die Ketzertaufangelegenheit in der


ttttchriBtUcheo Kirchenach Cyprian(fo<c/< ««;/<'? j)«
C/tn'~t'~M/.<c/'<t~< «Mf/~Mf'c/xt'A~ U, 4). Mayencc,
Kirchheim, t901, vm-9t p., in-8".

Ce qu'il y a d'intéressant pour nous daus )a controverse sur


le baptême des hérétiques, c'est qu'elle nous fait voir com-
ment une église peut hésiter sur la nature de ses rites. H s'agit
de savoir à quetieconditionunrite peut être considéré comme
vaiabte, ce qui revient a décider queis sont, entre ses éléments.
ceux qui sont essentiels et ceux qui sont secondaires. Dans lecas
présent, on s'est demandé si le baptême valait par la qualité
de ceux qui le coûtèrent, par l'exécution du geste et le pro-
noncé de la formule, ou pari'acte de fui qui t'accompagnait si
souefttcacité venait du rituel, de t'exécutant ou de l'intention.
La question était d importance, car il est dangereux de répéter
un rite dont l'effet est iueuacabtc. C'est ce qui soulevait les
scrupules des docteurs. Cyprien prétendait qu'ii fattait rebap-
tiser tous les schismatiques et les hérétiques convertis par ta
raison que les hérétiques, étant dépourvus de lit grâce, ne
peuvent pas lit conférer, qu'ils lie sont pas investis de l'auto-
rité divine et enfin qu'ils lie peuvent pas baptiser au nom de
la Trinité iégitime, puisqu'ils ne croient pas au même Uieu
que l'Eglise catholique. Ce demi-argument est le principal et
c'est celui qui décide l'opinion des docteurs. Précisément, à ce
point de vue, une distinction tend u s'établir entre les divers
membres détachés de t'~tise; un incline a reconnaître
comme vatabte te baptême dessimptesschismatiquesetcomme
non avenu )e baptême des hérétiques proprement dits dont
l'erreur porte sur t'idée même de lit divinité invoquée dans la
formule baptismaie. Saint Rasiie par exempte anuute le
baptême de~tontanistes parce qu'ils ne baptisent pas au nom
du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais au nom du Père, du
t-'iiset de Montanus ou de Priseitia qui jouent le rôle de t'ara-
AX.tt.YittM. –f.EmTCBr. M9

_n. a_ 1. _t.I._t.1. >- '1I~1.1t Il


etet.Cettedistinctiontond & prévaloirdans l'Hittitegrecque.
Le baptême dos hérétiques est en somme inetficace parce
qu'il y manque la force naissante.c'est-à-direi<; dieu h")
hérétiquesinvoquentun dieu qui n'existe p. leur rite n'est
qu'une simagrép.A vrai dire, les pères grecs se représentent
les chosesd'une fa'~onplus iutetiectuaiiste.Les rituaiistes se
demandentsi ta tonnute, quandelleest exacte,ne sutUtpaspar
elle-mêmemalgrét'erreurde la pensée.C'estainsi quoraison-
nentsaiot Augustinet l'Égliseromaine.Onfinitpar admettrele
baptêmedesAriens tnatgreleserreurs deehristoio~ie:cepcn-
daut, on spéculetoujom'ssurlu rectitudede t'intention et on
iitdanssaintAagustin tui-memedes phrasescommeceiteci:
a Uudeistatantavit'tusaquae (iMptistnatis;.ut corpustangat
et cor abluat, ui facientcverbo oot ~««t J<('t'<<u', M~~«f'«
'-<'F</<<xri'(Tract. 80 inJoh. n.
On est tentédeconcluredesfaitsexposésa la nature du rite,
à la raison qui présideta juxtapositionde ces parties, aux
représentationsqui s'y joignent.CeHes.ci sontessentiellement
vagueset ne se traduiseat pas aisémenten tangige continu.
Deta. l'incertitudeet leserreursdes théoriessur les mythes.
Lescontroversesqui forcenta s'expliquermettenten lumière
les hésitations.
La discussiona donc porté surl'etficacitédu rite, mais on
aurait pu considérerle baptêmecommeune simpletormatit6
d'inscriptiondans une société.Ilseseraitagi du décider alors
jusqu'à quel point tes hérétiquesfaisaientpartie de ta société
chrétienne.Lesdiversesclassificationsd'hérésiedont on nous
parle pouvaientconduireà desconsidérationsde cette sorte.
Leproblèmeserait devenu alors une questionde discipline.
En tout cas c'est là un point de vue secondaireet M. Ernst
hésite a s'y placer (commentairedu t9° canon de Nicée, et
p. 86).
Le livre est une énutnerationde décisionset d'opinions,
sans plus.
It.tt.

J. P. KEATtNC.–Thé Agape and the Eueharist in the


early Chureh (/ft~<pt'et <'et<f/t~'M<f'e
</<tn.!<<Mc pr/w;
~ce). Londres,Methuen,t90), xn-207p., in 8°.
Ce livre serait de ceux qui devraientnous intéresser tout
particulièrement,si ce n'était unethèsede théologie.H s'unit
H. DoMNSM.– Ann<!eMe.u).. )90).t9<H. <t
~W t.tif! i~CtM.MH.tt'K. <'KH-tM?

de sHvoirquels sout les apports historiques de t'.tgnpeet de


i'euchuristio,du repas en communet do iacomméntoratiutt
de la cène l'agape et i'eueiun'isticue sont-ellesà t'origine
qu'une seule chose, sont-elles deux institutions difïérentcs
que t'insufftsancede nos textesne nous permetpas de distin
guer? confonduesau début de 1 histoire,commentse sont-eiies
difTerenc~'e~? Cotnmeat le sitcremcnt est!! sort! du repas
coutumier? M'dsou ue peut répondre d'une f.)(;ondécisive
ces questionsembarrassanteset suppléer u l'évidencedirecte
des textes si i'ou n'étudie les deux tenncseu présence comme
des phouoneuessociaux, susceptib!e':d'uueévolutionlogique
que leseircoostances historiquesmodifientsimplementetque
les tétnoign!)ges(tes textes pourraient, ù la rigueur, suffireu
jalonner. M. Keating, historien consciencieux,suit lestextes
et n'y ajoute qu'à tu lumière de sa consciencereligieuse.Au
momeutoH parut le christianisme, nous dit-il, t'usine d'-s
repas en contotun était générât chez les païens ~réeo-
romaius et chez les juifs. Ces repas N'étaientpas, dit t'au.
teur, « sans avoir aucune iulluence morale; mais il n'y :)
pas de preuves suffisantesqu'ils aient été, à ce pointde vue.
au mêmeniveauque les agapeschrétiennes et par conséquent
il n'est pas probablequ'ils aient eu une influencedirectesur
leur origine, bien qu'ils leur aient fr.)yeta route, pour ainsi
dire, et qu'ensuite ils aient exercésur eux une iuuueucecor.
ruptrice ». Leraisonnementn'est-il pas lumineux?Demême,
les juifs avaient des repascommuns, maisces repasqui se fai
saieut eu commun « /b<'pK~o.<M o/' t\<'t'~M«w
« (p. H4)ou en
vue de Fobservaucede règles de pureté céremoftieiieditte-
raieutessetttieitetneutdes agapes; M Koatixgobserveseule-
ment qu'ils avaient un caractère sacrificielet que ce carac-
tère a du influer fortement sur l'origine de i'Hucharistie.
M. Keating inclineà penser, surtout d'après le témoignage de
Paul que t Eucharistieétait déjàdistinguée de l'agapedansla
primitive égiise. H expose chronologiquementlu sériedes
témoignages, malheureusement courte et contradictoire.
L'évolutiondes deux institutions a dû être inttuenceepar la
iégistation romaiue; i'agape paraît se célébrer regutieremeut
à la findu n' siècle en conformitéavec les règlementset ies
''oH<'y<a/'MM~'«<tt'<'«.Auta' siècle, la séparationdesdeuxrites
est achevée et universelle. Les témoignagesmontrentque le
rituel était susceptiblede iarges variations.
H.'f.1.
.fMYMM. –* t.E tMTPKf. 2itf

t.. MUESf<G. – ïranisoherMondkult..t)'c/< /<<«~(M'M., tV.


t,<W),p.3t9«).
t.. V.SCHftOEfER.– Der Bohnenverbot bol Pythagoras und
imVeda. ~<e)te<<*f'~t'/«'<7t'(/.A'«H'<<'fy..Mo)'~t/ tfui, vu!.XV.
p. t87f!(}.
STXATE~(AxvRc).–Blutmord. Biutzaubor, Aberglauben!/«!'
~t~t'i!KC~MH</ Me)'<7t)'<! t«t~<?))'~W<M)'«'~M
t'<:t't)'ef(«M;; .<t(/'i)'<'f<')t
bei«</Mt'dM'ft'tt Mf't&<MM</frM'/<f<cAttt'<~<~)~ f/ft~«'/«fA<')t)'M/-
tM. ~t<t' ~«/iKa<'rt<ny Je)' ~«fMo<'<~<~)'~f~< Sif~en, W<t-
doutseheV<rta):<ansta)t, t90t, tv-tOSp., tn.8".
a. DE L.\ GRASSEntR.– Du rôle social du sacrifice religieux.
/<<'t'«fde <Y/M<c'r<'t/M/<~t'o;M, <90t. H. p. tC39.
f. COXYHRAnE. – Les sacrifices d'animauxdans les anciennes
églises ohrôtieanes. Revuede <<'<t~<Mt~ //<<y~M. t9m, t!.
p. t08.ttt.
)!ASSHT()tKXH).– Les rites de la construction. ~t'«c</<'s~'<!</<
tt'otM~o/<M<a't'M, t90), p. toi sq.
COtOXT~n\xx). Le Taurobole et le culte de Beltono. ?-' «f
</7/«/o)'<'c<<</<'A<'M~<t<Mt'<
rf~ffM' tOU).p. !)7-t)0.
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MMm,<00i, p. 3'2-HO.
KUTXA.– Studien Ober die Besotmeidung. t! tJr':p)ttH(t
der Be.chM<'n)ttn)!
und Bed''))h)<)t; bei di'n i'!tw)itet). ~fntM~c/))'(
/'f~MC/<A<eKM</ W'f'X<CMM/«t/Myt«~~«MM, iM), t0-)2.
Il. G.UDOZ.– La réquisition d'amour et le symbolisme de la
pomme. Ec")e pratique des Hautes Mtodes; section dex scicn't.
ttiston'tuesct philologiques :~)«)Mf<t')'< t902, m p.,m-8.

C. – ~<(e<o<'(!tM.

H voxUHM GOLTZ. – Das Gebet in der aeltesten Chris'


tenhett (tf< pr<c dans le C~'<sff'«Mf'!H)c
p/'<mt'<</).Leipzig,
)nnt-ich8,t90). xvt-3C8p.
Ce Hvt'e combte une importante lacune dans )'histoi)'<' )u
christianistoe. Jusqu'ici, la priëre cht'ctieutte ancieuuc n'avait
M2 t.X~E -)Ctnt.u'!)Ott:. )W(.!OM

été étudiée que fra~mentitirement et par approxim:tti"tt-


pour ainsi dire. Ette n'avait intéressé que tes tt)éolo;ticn'<.ou
tes historiens du dogme, ou les historiens de la liturgie. S);s
caractères propres. souévotntion spéeiate n'avaient pas (ait.
par eux-mêmes, l'objet de recherches particulières. Cette
lacune était d'autant plus sensible que les travaux de ta cri-
tique historique ont fuit surgir de nouveaux documents et
modifie l'autorité de ceux qui étaient déjà connus.
Mais l'étude de la prière chrétienne la plus ancienne a ptu~
qu'un intérêt historique et speeta). Elle est indispensabtf
il une théorie scientifique de !a prière. S'il est une reti~iou.
en elïct. qui ait profondément développé le système des ritt.
précatifs. c'est leCt)ristiauisme;cedévetuppement s'est
même opéré dans tous les sens. y compris cetuide la régrt's-
sion. (:')t)nne, de ptus. il pt'utétre suivi a travers des docu-
ments (titt'faitement historiques et suftisittutnent complets, il
ottre une truetueusp et irremptaçahie matière M quicouque
voudruitétudier l'évolution de ta prière en général. –Voyons
dans quelle mesure le travail de M. vou der Goltz constitue
une contribution a cette étude.
Si l'on s'en tient il la forme extérieure du livre, et aux
intentions de l'auteur, sa méthode est proprement historique:
c'est ce qu'indique le sous-titre /<<'c/tt'r(-/<M/tM(M-«/«M. A c~'
point de vue, la prière est traitée d'une manière strictement
positive. Les di(!crentes formes revêtues cette institutiot)
sont classées et rattachées aux diverses causes qui ont pu
provoquer leur apparition par exemple, les caractères de !:<
pricre paulinienuc sont rattaches aux conditions speci:th'
dans lesquelles s'est exerce l'apostolat de Paul. Même, san--
s'en rendre compte. M. von dcr Guttx fait de l'histoire dan-
un esprit sociologique. Hu clïet, pouf lui, les textes d'un
Cyprien et d'un Eusebe ne sont que les signes d'ua état d'-
choses qu'il s'efforce de retrouver. Une importance miuim''
est donnée aux hommes, une importance maxima aux pheuo
mènes eux-mêmes, en particulier aux relations entre ta
prière, sa fixation et ta tendance du christianisme ancien ver'
l'immutabititô catholique. La notion d'Église, le fait de sn
constitution sont par exempte,pour l'auteur, les faits les ptu'-
importants, les plus explicatifs pour la détermination d<-s
caractères de la prière pautinienue.
Le domaine historique que parcourt M. v. d.G. est le sui-
vant la prière de Jésus '1'. celle dct'aul (IL, la prière des
.t.'<t),y';H<.–).H)tt'n'Kt. 2t:t

t-hretieusaux temps aposto)iqucctpostapostoHque~!h. DitHs


)i)dernière partie de son travail (IV), cette qui concerne lit for-
tnation du rituel cathotique, fauteur lie fait plus que <'utt~-<
<<t<f'rat'etude.
Husomme, cette timitittionexctut deux questions historiques
-tpitaies: celle deîorigiiies proprementlilstoriques, celle des
aboutissants. Le tratvail n'est complet que sur trois points
Jésus, faut. l'époque apostolique.
La prière de Jésus aurait, selon notre auteur, présente un
caractère fort remarquable son formnjairo ue serait pus
f'ssentietiementnouveau; il serait, piusoncoreque les formutes
postérieures, emprciut de t'ambiance juive. Ce serait le cas
n~me de lit priët'e dotHinicate. Louvre propre de Jésus
ifUtaitéte d'introduire dans cette matière aucieone un nouvel
esprit prccatit (p. lofait de tendresse, de douceur, de simpii
cité et d'amour.
La prière du Christ avait naturellement un caractère de
titiaHté.de sécurité etd'immedMtioa iuitnitabtes. La prière de
t'aui devait avoir un caractère déjà déforme. Kn premier lieu,
ellecommence à se regier quanluux heures, aux circoostances,
aux occasions. Ensuite elle devient uu rite puhUc, celui de lu
t.-oumunaute; )esformutesrituenes,tcM.)r.)natt)a,)'afne)),ptc.,
apparaissent, tous sigues de la prière commuue et moulée
suivant des (ormes déjà ptus ou moins ohtigatoires. Mais,
chose remarquable, en même temps qu'elle se fixe. !a prière
conquiert déjà un nouveau formutaire, et t'inttueHce juive
cessede se faire autant seutirquodaustescoagregationschre-
tienues de la Palestine. L'apôtre des!;enti)s instaure ut'e termi-
nologie à lui quoique sa prière soit encore, par bien des
côtes, judaïque, c'est citez lui que s'opère la séparation avec
le judaïsme. C'est a ce moment que la prière devient chré-
tienne mais elle ne se transforme qu'en perdant son caractère
de primitive immediation et de parfaite simplicité, Jésus et
ses disciples prochains ue pouvaient prier qu'à Dieu le Per<
Pau) peut prier au uom do Jésus. C'est par la foi en Christ
que la prière s'exauce.
La troisième partie du trayait est triple. H y a une partie
d'histoire presque purement littéraire sur les prières que l'ou
retrouve à titre edificaUf dans la période apostolique et post-
aposto)ique(p. '252~.!t ya une étudeàdemi philosophique, et
à demi historique sur les plus anciennes prières du cutto
ecclésiastique ~p. )77-). Il a euHnune tentative interes
~tt soCt'tt.WtCCH.tWt-t~'i*
t.'A:<XH)t

sautepourcaractériser.en générai.lu prière(les deuxpremit.'rs


siècles.L'auteurnous montrecommentuuo sorte de tangage
rituelse formeiente<neuttcf. p. Uu toxiqueconventioooet
se crée tout commete dogmeet taconstitutiuuecctésiastiqm'
naissent peu tt peu. Certes,le contenu reste encore d'uue
pure teadresse, t'invocatioureste toujours emproiute d'une
parfMiteeouuaaee. Mais,déjà ta distinction devient tous tes
jours plus importante qui sépare, d'une part. )a prière du
culte public, et d'autre part, i'eiau individuelde i'atne des
chrétiens(c{. p. )M~. Ucja Ot'igèoedistingue te!; diverses
sortesde prières. La xo/ix qu'avait proscrite Jésusdevient
uue sorte de r~te pieuse,ce qu'elle est restéed'aUteursdans
lit piupitrtdesgruudesegiisesciu'etieuues. H.tusune large
mesurece mouvementétait foudc daus la nature des choses.
La prièrechretienuose composaituaturetietnetttde gtorifica-
tious,de grâces, de supplications,de dox'es, de confes
sious et de prières pour autrui. Sur ce point, lit liturgie tout
eatiëres'etuit, pour ainsi dire, tnudeieesuivant tes principes
d'une rhétorique inhérenteà la façon dont le chrétien et
t'homme peut converseravecson dieu. De metneia fixation
d'un rituel sévèreétait la coudition n)6tt)edo la turco et de ia
résistanced'une cotiseexposéeaux persécutions,aux dévia-
tions, aux hérésies. L'espritde la prière chrétienne n'auroit
reHu.a ce moment, selonM. v. d. G., que les déformations
nécessaires.D'tailleurs,ntèmedaosie cuite,un sain équilibre
était conservéeutre ia libertéet la règte (cf.p. 177su.
Cet eqnitibre est rompu dans l'époque qui va suivre.
L'Élise est constituée,à peu près, vers ia fin du n"siècle.
Hiietend tneme,des lors,à ia catholicité, La uutioude culte
et de sacriiiee. jusque-là simpietneut secondaire, passe au
premierptau (p. ~4)~.Lesprières rituelles se développentà
ce poiutque M. v. d. G.est reiativeHteutfuuduà Ltirede la
brièvetéet de la simplicitéuu signe de t'autiquité des for-
mules.Hfaut regretterque ce moment importautde l'évolu-
tion du systèmeprécatif n'ait pas été étudié avec plus de
détails, ii est vrai qu'il eùtfaiiu faire intervenir eu pitrticu-
lier toutel'histoireiiturgique,ce que l'auteur ne voulait prc-
ciaémeut pas. Une analyse et un commentairedes écrits
ancienssur ia prière formenUano de cette dernière partie.
lis août desplus intéressantspouf les spécialistes,Ilsauraient
pu l'étre plus pour le pubiic.
Nous.nerelèveronspas un certain nombrede petitesfautes
ASAMSKM – t<« KnUKt. 3)~

<tedetoi). Attachoos-uoussimptement a taire ressortir les


tendancesgénérateadu livre et il les discuter
Hndépit desintentions de Fauteur, l'esprit de son travail
reste éminemment théotogique.La prière n'est pas pour lui
uu ptténomènecommeun autre. C'est une chofe particulière-
ment « tendre « délicatex, a intimea. C'estunechoseindi-
viduette,en principe elle échappe&t'analyse.Et'e est un don
df Dieu,et la prière chrétienneest undondeJésus. Suaévolu-
tionseule. et non pas son principe, est dominée par l'his-
M.v. d. (!.
toire.Jusqu'ici, it est vrai, la thèse th6oio!{"{uede
est cellede tous les auteurs chrétiens. EHeest,depiu<, celle
du christionismeprotestant, voire luthérien. La prière pure
xetrouveraitdans tes Évaugiles,et à ta rigueur, dans Paul.
Commel'Égliseette même,elleaurait peu à peudéviéet dege.
uereà tnesurequetecathotictsme naissait, jusqu'à la pat'taite
['génération que fut la Reforme(cf. p. 32C,Couctusion).De
jmrGtttestttesesne peuventêtre critiquées. Kt nous ne pou-
vonsici que marquer la partiaiite primitivede l'auteur. Par
exemple, contrairement a tous les auteurs catholiques,
M v. d. G. laisse presque nécessairementdans l'ombre la
questionde la primauté du rituel romain.
Mais c'est lit une lacune tacite &comb)er il en est
d autresplus graves, qui résultent de la mêmetendance. La
première consistedans l'absenced'une étude suntsantedes
conditionsde lit prière. M. v. d. G. nous prévient qu'il en
hit abstraction, et toute abstraction est légitimequand elle
estnécessaire a t'élude. Mais précisément ici, il est impos-
sible de séparer la prière de ses environs rituels, sans en
rendre impossible t'exptication scientifique.La prière est.
avant tout, un rite, une choseemcace.Elleproduit un certain
effet,parcequ'elle a certains pouvoirs.Elleest réputée puis-
sante parce qu'elle est dite daus telles et telles conditions
psychotogiqneset socialesqui tout que celui qui t'adite et
ceuxqui l'entendentcroient Cgatementen savertu. La consi
(tt-rationdu contenude la prière, celle de sa forme.celle de
ses conditions, celle de ses enets sont indissolubles.Kous
entendonsbien qu'en l'espèceces conditions turent, à l'ori-
gine duchristianisme,surtoutspirituelleset individueties;)a
prière « en esprit et vérité semble, en effet,avoir domine
tes débutsdecette religion.Mittsmêmecette prière a des eon
ditions rituellesqui font que cettecroyanceen sa vertuet ces
conditionseussentdû être étudiées.Nutdouteque, ce faisant.
:!<C L'AXXKE
SOOOLOGt~L'K.
m0t-t90i!
M.v.d. G.eut pu mettreau jour des phénomènesimportants.
La seconde lacune consistedans l'absence d'une bonne
théoriedes origines de la prière chrétienne.Le pointde vue
théotogitjuequi veut que Ja prière soit un don du Christa
tinxte des etïorts qui eussent pu être intéressantsau plus
haut degt'M.Lefait que lit prière de Jésus et de la commu-
uauté gitjjjéeunene se distingue pas de I:<prière juivede lit
mêmeépuque.est, eu effet, des plus importants.Latermino-
tugieest la même. Le matérielet la forme sont identiques
seul i'esprit parait avoir changé. Cefait pourraitexpliquer
bien des choses, et même jeter un certain jour sur l'origine
du <;hristi:misme,d'une part, et, de l'autre, sur la nais-
sance, quasi extraordinaire, en Judée, de la prière libre et
individuelle.
U nous faut développer ce pointqui est sociologiqueau
plus haut degré. Dans une certaine mesureet à un certain
point de vue, on pourrait dire quêta prière elle-mémefut
étrangère au rituel du temple,au rituel tévitique. Les rites
manuels semblent avoir absorbé tout t'etiort du peuple. La
Synagogue.au contraire, semble avoir été surtout unecon-
grégation popuiaire, et non plus sacerdotale,de gens qui
se réunissaient pour prier. Ellese formesur les basesqu'a-
vait fondéescetteanciennecommunautédespauvresà laquelle
sont dus les psaumes, ces tardivesprières que. connut le
judaïsmepost-exilique.Elleest longtempstenueà l'écartdu
temple, et n'y pénètre, pour ainsi dire, que dans lesparties
non vraiment saintes. Jusqu'à la destructiondu temple, la
prière ne s est dite que loin du sanctuaire La Synagogueest,
avant tout, de ce point de vue, une sociétéde prières. Ce
mouvement précatif qui anime la Synagogue,mouvement
intensepartessectes, parlesdéviationsqu'iiproduisit, semble
être précisétnentcelui qui anima la prédicationMessianique,
celle de Jean.Haptisteet celle de Jésus.A l'intérieur de la
communauté priante, se forment des sous communautés,
Ebiouites,Esséniens,Chrétiens.Le rituelreste le même.Les
dix-huit bénédictions,le schéma,la litaniede supplications,
les psaumessont la littérature fondamentale l'esprit seul
varie. Le rote du Christ fut précisémentd'avoir extraitde ce
matérielune sorte de schèmecondenséde la prière, tel qu'il
pot servir la piété indivtduelteaulieud être réservé,comme
l'était encore la prière synagoguale,à l'action efficacedela
congrégationou église réunie.
AXAMES. – !.t! tUTEEt. St77

CetÉtat est, d'ailleurs. tellement instaljleque. dès les géné-


rations suivantes, par suite de l'établissementdu culte citré-
tien proprementdit, litprière exclusivementcommune.ryth-
mée, mécanique, recommençaà prendre le dessus.Mais il
n'y avait là aucun fait de dégénérescence cette évolution
était inévitable.Si, au seind'une communautétrès resset'ree,
'jù les sentiments de sympathie mutuelle atteignaient une
intensitéexceptionnelle, un nouveau système de prière avait
pu se former cote des systèmes plus anciens, il ne pouvait
recevoirson plein et entier développement que beaucoupplus
tard et dans des civilisationstrès difïerentes. La prière indi-
viduelleet spirituelle ne pouvaitreaiiser vraimentsa nature
que dans des religions dont l'individu, et non pas l'église,
était l'ngent fondamentai,et, par suite, dans des sociétésoù
l'individualisme était orgunise. Voilàpourquoi la semence
créée à ce moment, n'arrive à sa véritablefloraisonque dans
certaines formesdu protestantisme.Jusque-là, elle dut sou{-
f)'it'le contact des autres systèmes(hymne, incantation reli-
gieuse, supplication publique; qui même, pendant un long
intervalle la rejetèrent au secondplan. L'étudedes oscil-
lations par lesquellesa ainsi passe la prière chrétiennes'im
poseaprès cette ~tudetrès utile, sinon denuitive,des origines,
que l'on trouve dans le présent ouvrage.
M. M.

C M. ROBERTS.– A trea.tise on the Htstory of Confes-


sion until it devctoppodiuto uuricular Contessiou.A.-D.
1218 (M~toM'c de la coM/pMt'OM, Londres, Cambridge Uni-
versity Press, 1901,vut-l~ p., in-8".
On trouvera dans ce très utile manuel, rangés suivant un
ordre « strictement chronologique », la plupart des textes
importants, relatifs à ta confession chrétienne, depuis le
second jusqu'au xm. sièclede notre ère. Au delà, pour tout
ce qui concernel'histoire dela confessionauriculuire.l'auteur
passela main à M.H. C. Lea qui a laisse (189~ uu ouvrage
classiquesur cette question.
Cette division du travail entre deux auteurs correspond
d'ailleurs à une division réelle des faits. Car c'est le qua
trieme concilede Latrao, en 12to, qui, le premier, fit lie la
confessionsecrèteau prêtre une stricte obligation.
C'est à la naissance de cetteinstitution que M.H. nous fait
2ttttt t.'Ax'ojK~etOKMr~.tMt.MM

donc assis'er. Et, déjà do ce point de vue, son petit livre pré-
sente pour le sociologue uu intérêt très vif, puisqu'il nous
montre comment s'est systématisée nue partie tort impor-
tante de lit vie religieuse. Ue ptus, l'étude de la confession
intéresse ta théorie du fonctionnement intérieur de Ëgtise.
Elle est, eu ettet. une iustitutionessentiftiement disciplinaire
qui. au cours de sou évolution, s'est ptiee de plus eu ptus &ta
hiérurchie de lu société ecclésiastique, jnsqu'ù devenir l'apa-
nage exclusif du prêtre. Ou pourrait direHussi que ia maiu-
mise sur lit confession a été ua eMtneut iutuurtaut de force
pour le sacerdoce, et t'en s'expliquerait ahtsi les luttes que,
peaduut prë!! de douze siècles, le etet'gc soutint coutre les
iaïques plus ou moins récalcitrants. Labmdon de façons
cieuce iudivutuetto aux mains de directeurs de cette cons-
cience est. avant tout, un signe de lu force de i'égiise. –
Hnfiu le système de lu contessioa est intimement lié à celui
de III pèt)ite<t('fet de l'absolution, et pari!), a toute l'organi.
satiou moruie de nos sociétés occidentales: les vertus moraies,
expiatuires. de l'aveu, de la confession, du repentir, sont des
phéuomèues trup importants pour que nous ne signalions pas
l'int''ret qu'il y a à les étudier dans leurs relations avec le
mécanisme de la confession.
Les résultats du travail de M. R. sont. sommairement, les
suivants. H y aurait diitereutes origines de la confession
sacramentelle. Elle se rattacherait d'abord (p. ~3 sq.) au
pouvoir que s'attribuait t'égtise (juive, chrétienne) d'absoudre
les pèches. Si les apôtres, suivant t'instructiun de Jésus,
« tient n et « détient « sur terre et au ciel c'est que les
fautes teur ont été avouées. Mais d'un autre côte, cette con-
ft'ssiou et cette absolution avaient lieu surtout dans deux
pnneipates occasions conversion d'uu gentil entr<mt dans
J'église et répudiant ses anciennes erreurs aveu de fautes
graves et pubhques (p. ~)àl intérieur de t'egiise (tett'inceste
d'un diacre) Ou peut dire qu'à ce moment l'aveu des péchés
était un moyeu de rester chréUeuetun moyen de le devenir.
– La confession n'aurait
pris que vers le n)"siëcte le carac-
tère d une pénitence et ce ne serait qu'à cette époque que les
prêtres y auraient joue uu rôle prépondérant. Jusque ta, il
~'agissait d'ordinaire d'un aveu publie, d nue absolution par
l'assemblée ecclésiastique. Maintenaut. dans te cas de l'aveu
public, le prêtre, t'évoque prie pour le pécheur et dan~ un
certain nombre de cas, les lidèles s'adressent directement au
– !.EtttTCKt.
AXAH'~t:S. S)~

prêtre qui les absout.Laconfessionsacerdotaleet privéeest


JUStitUfC.
Maiselle reste toujours facultative même nulle part ou
lieparte de lu confessionpublique comme d'une institution
obligatoire.Tuudis(jue h théorieet le rituel duta pénitence
~edetinissentde façon de plus CMplus cumptete.pendaut
tout le <v"sifcte, trois sortes de confessionse côtoient l'une
que l'on fait a Dieu, l'autre au corps des ndètes assemblés,
f'autre au prêtreou à quelquesaint homme'p 57/.
tt était nature)que t'autot'itecroissantede i'Égtise.celledu
cierge,te besoind'unedisciplinep)us solide que le dévelop-
pementcontinu du christianismerendait nécessaire,susci-
tassentdes moyensd'enquêteet du controteindividuelsde
jttus eu ptns efficaces.Et d'autre part, il tatiait que lit chose
(ut possiblesans do trop grands sacriticesindividueis.La
coufessiouprivée au prêtre reçut donc un développement
coasiderahteà partir duvm" siècle. Elle est pr~utabteà la
pénitence elleest reconnuecommeun puissantfécoufortant
pourie pécheur, et. commeun moyeupratiquede se mettre
en régie avecrelise. –Mais elle n'est encoreni périodique
ni obligatoire,et ta confessiondirecte à Dieusubsiste tou-
jours.C'estseulementau début du moyen àt;e que1 Ëgiiseen
fait peu à peu une condition nécessairede l'absolution, et
fjH'etiel'imposepériodiquementà tous ses adhérents. L'un
des principaux organesde discipline et de dominationest
définitivementconstitue.
Quelquestacunes sont à signaler dans ce travaH.M. H.
négligeies églisesd'Orient.Il ne fait peut-être pas suHisam-
ment sentir toute t importancequ'a eue, pour favoriser Je
développementde la confession,la discipline monacale.Ce
n est pas qu'il ne signaleles faits'.p. 4U,6t, 70, t~t). Mais il
uc semblepasavoir fait de ce sujet une étude spuciate.II est
pourtantcertain que la confessionrégulière, secrète et obli-
gatoire,a été imposéeavant tout aux moines c'est à partirl'
d'eux qu'elle s'est progressivementétendue duus l'église
catnotiquti.– Enfin,il auraitété possibteà AI.R de marquer
que le Judaïsme,peut-êtremornele Mosaïsmeconnaissaient
au moinsl'aveudirectdes pèchesa Dieu formulairecollectif,
générâtdansle rituel du jour du pardon, il n'en existait pas
moinsbien avant les derniers jours du secondtemple. C'est
peutêtreà cetteconfessiondu peupleà Dieuque se rattachent
les premiersusageschrétiens.L'aveudu péchéjoue aussi un
M-t t.t\x)!t! '<"):fot.on)ocs. ttOt-t!)M

certain n'te dans plusieurs autres retigioos maxdeisntc.


boudditistne. Peut-être même y auraitit lieu de le rattucht'r
ausystëaiedesordaties t'etigieusescotnme& sou oriKiuf' pf'-
tniërc. Mais l'auteur a hussc de cùte tout ce qui com'emc
t htstoire cotnparÈede la coufessîoH.
Les tendances protestantes de l'auteur (p. Y~ont peut-~tt'c
ionué sur sa tuéorie du pouvoir sucerdotat en matière de
confession. Ce pouvait-, quant à nous, nous semble dater
presque de l'époque apostolique elle-même. Sans doute, il m;
s'exerçait ni re~utiÈrutuent, ui obtigutuiretneut, ni exclusive-
meut. Alais il setnbte que t'Év'éque et le presbytre en ont utt'
investis beaucoup plus tût que M. R. ne dit.
M.M.
t-'H.OHSEOMECHT.Dioaittostamentliche Schitzung des Got
tesnamens und ihre gesehichtUohe Grundtage. K'~nigsbet
)Wt. tttp.. in-

D. Objels<'f<<f<U'
</C<M/

A. J. EVANS. – The mycenean tree and pillar cuit


and it6 mediterranean relations, « ((~ illuxtrationx /'<-oM)
«'(.-fK<C<W<N< fitlds. Extrait du Jot«'M'<<o/ //c~;«- .<<~<M.
Loudrcs. MaernUtHn,t90!, x'i-KJt)p., iu-8".
L. A. M!LANL – Mundus e templum «t Mna p<«(««
p<'M~<<tf« </t~~<t«-«tfo</<OtOMo,<« c~MM, <MA'<<'MWa e Mc<
/br0 t'OMOHO. /<<'<f(<<(-OK/f
</<Mt'fa~ .tt't'«~M<«dei /,)HC<'<,X.
i9niai)UOt,~Sp.
L. A. MtLANL – L'arte e la religione preeUenica. alla
luce dei bfoazi dell'antro ideo cretese e dei monu-
menti hetoi. S<)«~t' HXt<ftM<<</<H~'cAco~Mft«tn:Mm«<<fM.
t. !t. !?), p. tt!)-~4.
A. MAYR. – Die vorgesohichtiichen Denkma.Ier von
Ma.tt&iM«H<<~«t;jft'M (~' A. <Mj/<'<)tff</t'M«'''/c~ )t'M.'c«-
.cA~ XXt, )t)0t, p. 046-7~.
CLËRMONTGAXXËAU.– Le Zeus Madbachos et le Zeus
Bûmosdea Sémites. /<f<«'<<<f/t~o~«' «~fc~~t/f, 1.1\
a i8, p. 164 sq.
LËVY(ts)BOM). OnKes et rites syriens dans le Ta!
mad, IV Nadbai<a./<t'<-)«'</M ~<)«~ ««CM,t!~t, It, p. ~t))
~05.
A~.U.Y~.–t.HtUTt.'KL Rt

)'. TutU!):. Aschera. und Aat&rte. Hin Heitras xur


gemiti~'tx'n ttt.'ti~ions~escbichtu. Leipzig, iiinricits, t~.
:.8p.,h)8'.
M. A. J'ans,quia)'€[nisuujout'IesauctU!<i)'f'Je)'idi).
Cortyne et peut-être le Labyrinthe, u voulu retirer de ses
découvertes ce qu'ettes contenaient de rensei~aetnt'nts précis
sur les retirions du vieux monde egecu. Sou travail est mu'
contribution remarquabte a l'étude des sanctuaires et. a f'cttf
des dieux, en tant que ta notion du dieu est rattacha a ceik'
du sanctuaire.
).es petits t))uuuux'))tAd<'ia~typUqupmycet .enneeHessaac.
tuaires jusqu'à présent d~bii'yes nous foutt.;m!)!t)'ecom)nt'
objets de eutte (tes .tt'hre.sSitcf's 'O~uiprs, pi)))))icrs.t'tc. des
piliers (pitiersquadranKutaires, cotonnes.betyies.eHa hache
bipe)!He'/x~d'tu't labyrinthe,p. tt..t:ttnaisoud('ta ttache.
Ces trois sortes d'idoles paraissent interctutugeubtcs non pas
que les cuites locaux n'aient adopte t'unc ou l'autre de pret'
rence ou toutes les trois simultanément, mais tes trois signes.
présentes par les mouutoeuts dans des rotations sembtitbtes,
thnques de démons et autres supports ht'ratdiques, ou enca-
dres entre les cornes de consécration de t'autet. paraissent
avoir la même vateur et la même (onction. D'aitteut'sta
colonne peut être tout simplement un arbre sacre modifieet
utilise. Une autre figurR moins fréquente est celle d'un bou-
'tier eu forme de huit, te pendant des «/t'<(( de Hon)' uui
e!.tquelquefois anthropomorphist'
L'arbre et le pitier nesontpas simptement dos idotcsd.u)sun
sanctuaire, its créent le sanctuaire. Le tempte est t'enctosqui
entoure te pied de t'arhre. Le pitier supporte le toit de fa cha-
pette ou te tinteau de ta porte, tt y eu a de nombreux exemptes.
Le pitier, ou )o sanctuaire supporte parie pitier centra), :<
donne te modete d'uue sorte d'autet ou de tut)te d'om'andc.
La table destiaee à recevoir ies libations ou tes onrandes
riches repose sur ta betyte Manque souvent de piliers acces-
soires qui consolident ta construction.
Eunn une comparaison s'établit entre le pilier sacre et tu
stete iuueraire. Le sanctuaire est assinute à la chambre des
tombeaux dotmeniqucs la ehapette est devant un lombeau
le dieu devient un dieu mort, ou un héros. La notion du sacri-
fice du dieu, dout M. Evans n'était pas obtige de parier ici, a
sans doute contribue à ta confusion.
L'-tXtKE ~ûCMLO<:<m;E. tVUt-t!)U.:

De t'ohjet. sucré on passe nu dieu. Ceux'i


sont frequenh
ment représentés sur les chatons de bagues et les
petits mu.
numeots qui représentent des scènes religieuses. Le bonc!it'r
sacré, par exempte, se complète d'une tête. de pieds et d''
brus, puis. le dieu s'en détache et le tient a la main, enfin t~'
houclier disparait tout a fuit et le dieu
anthropomorphe est
simplemeut arme de ta tance. Aiitcurs on voit un dieu solaire.
(les rayons aux épaules, descendre devaut le
poteau de sa
chapelle; des déesses sont assises devant t'astre sacre ou
devant h porte du sanctuaire au pilier. Entre les natifs dc<
anitnaux hecittdinues. ta cotoMMeou l'arbre disparut et l'ou
voit tigurer n tt tr place soit le soleil, soit uu dieu nsllle, soi)
une déesse.
~ousassistonssans sortir du sanctuaire &ta ntultiplicalion
des dieux. L'objet sacre, souvent unique,
parait se transfor-
mer en un groupe de ),iraitetes, compose d'un uontbre denui
d'unités 'deux, trois, six, neuf). Daus le cas de deux coiooHes
soutenant le tiuteitu ou nanquaut la porte du
sanctuntre,
l'identité foncière deséientents du groupe est asgrante. Dans
tes autres cas, elle est presutnnhtc; a dcfaut d'autres L'ctair-
eis<.e<nentsd'aitteurs, ta ioi des nombres ta met en imniere.
En etîet tes lois anémies des représentations
auxquctfesnuu-;
avons (ait attnsion) année
deroiere .)«K~wcM~~Mf., L
p. s'appliquent ici. La division correspond donc. soit à ta
diversité des fonctions divines (dont le catalogue s'~tabtit en
tenant compte par analogie des nombres qui
s'imposent par
aitteursitux itnaginatiotts), soit à une détermination de mo-
ments résultant (tu compromis qui s'ctabtit eutre t idée de
sacré et les notions d'espace et de temps. Les
groupes d'objets
sacrés sont à comparer aux groupes de divinités de même
nom, et de tuemf {onction ~Cour6tes, Uactytes, Heures,
Nym-
phes. ele.).
Un deuxième type de groupe divin, dout la loi
parait dHI.
rente, est celui que forment sur certains monuments l'asso-
ciation d'une déesse et d'un dieu.
Les phénomènes groupés par M. Ëvans sont des
phéno-
mènes généraux, tnaisitsse présentent, avec tes
particularités
qu'it expose, dans le monde méditerranéen depuis l'Espagne
et lesBaléares jusqu'à la Syrie. La religion de l'ancienne Home
parait être constamment en parallèle avec celle de ta Crète
retrouvée. Les mêmes usages et probablement les mé.ncs
croyances se sont conservées en Syrie avec ptns de prn-pt~
AM.tLtStM.–t.KMtTMt. <-}:<

qu'eu Grèce; ils y forment, suivant M. Evans, un substratun)


coxtiHUft sotide de reti~iou uoo sémitique. Enfin, h's monu-
meuts mycéaiens et o-étois trahissent par les accessoires d''
leurs piliers sacrés, la forme de leurs animaux héraldiques.
une iuHuexceé~yptic'ttte.
M. Mitaxi revendique la priorité des découvertes de
M Evaus. Htraite 'doment du sanctuaire. Le m't~Kf et if
<fM)~t<m sont les étéments essentiels d'un lien sacré type. L<*
premier représente le monde souterrain (t'où sorteot )p-<
tuuuesaux jours 7'<'<<y!'o.!t; ['autre represeute le mootte supu-
rieur qui Hptre <)<eut dans tes opt''r.)ti')t)s augurâtes
<<'M<~<t<nt«'<UY<<<' chiddéen et de Piacenx!'). M M. otumcn'
p. i5 les étetnents essentiels du mobilier du fcm/~MOt.Il
t'eeoonatt le t''<t)p~<m et le M<Mtt</«s
sur uue peinture de Cuossc
pubHée par M. Hv~ns.
Le culte ttvf'it pour objet selon M. M. un quadmptc pitier
(jurant on quadrupte Zeus, e~idetneut représfntép!u' ta hache
bipenne. M. M. vott daus tes différences de couleurs que pre-
sente la peiutttre de Cnosse les traces d'un sytuboiistne cos-
mique. i! t'i<tt!tchet'ettsentbie de ces hits à une origine
heteenueet tueme Éhunite. C'est beaucoup prt'smner.
Le travait mosittémbtequ'il pubtie ditns )es.S/M/< <'H)«~'<«~
est bien autrement sujet à caution. U s'écarte (te ):) méthode
prudente, que tious avoustrouvée si fructueuse, de Aï. Evans.
Il at'atHbiHuu de recoustruire la tnythoto~ie et (le donner des
noms aux persoumt~'s qui <ii{ureutsurtes monutuents.H faut
avouer qu'il fait de fort iogeuieux efforts de syn)b«!istnc et
il n'est pas mterdit d'espérer que t'oa aUeigoe un jour le poiut
où il veut en vêt)))'. Mais il faudra procède)'p!<r h) méthode
régressive et soumettre ta mythologie des peuptes méditer-
ntaéeos et ses symboles à une aaatyse qui en dégage les éte-
tneutsîoudamentxux, analyse que nous attendons Rucore.
Les sanctuaires mé};aHthiquesde rt)e de Matte (ouruisseu)
à M.Evaos des exemptes d'auteta betytiques. Ces sauctuaires
sout décrits minutieusement et, pour ainsi diro, pierre a
pierre daus le mémoire de M. Mnyr. Ceiui-ci se fait une
autre idée de t'enchatnement des notions de totobeau, do
sanctuaire. d'autc),de tabernacto et de dieu 'p. 7~i! sqq). Le
point de départ est )a chambre funéraire dottnétuque, table
de pierre portée sx)' des dalles verticales, ttabitat de l'esprit
du mort; elle donne te modèle de la chapette du dieu; le
dieu ou l'esprit s'incarneut dans te sanctuaire; puis l'attention
t.'ASXK6
S(K:tOt.MML'(!.
t90t-ttM:t
se porte sur ta partie caractéristique du monument, c'est-à-
dire sur h table. en sortf qu'une datte ttorixoutaie, supportée
par une pierre verticale (Baléares), un autei assexbas et à un
seul support remplace lu chambre originaire. Maisl'évolution
peut suivre une autre voie et ta chambre se transformer eu
niche ou io~c l'idole, quelle que soit sa forme.
La solutiou du problème religieux doit être donm'e parceiie
d'un double probtème detechnoto~ieetd'ethnosraphie. Les
monuments de Malte et de Goxzase placent dam une série de
constructions, pour la plupart funéraires, qui jalonnent les
cotes de la Méditerranée et contournent l'Europe occidentale.
M. Montetius tjui les a étudiées, dans un livre sur lequel nous
aurons peut-être à revenir (.t«<fM «))<<~<«'o~t, t89'f,
montre que ces monuments se divisent en deux séries à peu
près paratteies, dont les aires d'extension ne correspondeot
pas tout à fait entre cites t" chambre dotmeuique à l'air
libre; chambre ù couloir, à demi ou totalement enterrée.
les unes et tes autres reproduisant avec une inégate perfec-
tion le type usuet de l'habitation, dont ta tombe fournit aa
mort t'équivalent.
Les deux séries sont indépendantes. Là où elles coïncideat
on attend encore les transitions. Or les monuments de MitH';
appartiennent à la deuxième série. Si l'ou pouvait démontrn'
qu'iis dérivent par une évolution normale et sans à-coup <ia
type du dolmen, t hypothèse de M. Mayr pourrait être consi
derée comme acquise. Mais si l'on ne peut pas nous donner
des raisons de penser que les chambres funéraires des cons-
tructions de ces sanctuaires aient été jamais de simples dot
mens, tes tables monoiithiques redeviennent de simples autels
et les supports centraux des pièces d'importance, des bétytM
et des idoles, comme le voudrait M. Evans. Par mathcu).
M. Mayr no s'est pas pose méthodiquement ce problème doxt
la solution nous inquiète.
Nous avons en Syrie un Zeus ~)t< un Zeus-aute! qu'il
faut rapprocher du dieu-autel de M. Evans. Son nom syrieo
M. Levy nous montre ici que la traduction <)''
est J/a</t<MAo.<.
.Vf~aeAcMpar ~<i; est un contre sens récent. Le dieu ii
faut bien dire que l'orthographe sémitique de son nom est
inconnue) est un homonyme de AM<(«, dieu de Ptolémats-
Akko c'est un dieu-rocher ou falaise et non plus un dieu-
autet. M. Lcvy ajoute qu'il est peu probable qu'un nom aussi
transparent que celui de ~/w~«t'A-M:<'<'f<c/< (tieu do sacrifice~
AK.tMi. – ttKt'H~B'<TA'TtnK.<)tf!UGH!f-!)M g2S
..1.u_-
ait donné naissance &une porsonnatité divine Il est incon-
testable néanmoins que, méprise ou non,onaadmisdans):)
région du Ujebei Barakut un dieu.autei. Lit méprise est oUe
récente, s'agit-il d'une« exégèse de basse époque 0. commedit
l'auteur, il est ditneite d'en juger.
M. Torge fait nae revue minutieuse des textes hibtiques rela-
tifs aux arbres et aux piliers sacrés, à i'M<t<'<Y<
et a son culte.
L'(wAcn<est bien uu poteau qui se dresse dans tous les sanc-
tuaires, même ceux do Jutnve, à côté de lu pn'rre tevce
(«tf<?j('/t«)et (te t'autet. Néanmoins )'a.!f/Wf<représeute de
preféreuce une divinité spéciaio. Dans un certain nombre de
pMMges, ia meotion de t'<McAfr<t remplace cet ta d\t~a~<
Fautit en conclure que l'idée de la déesse se soit si intime-
ment associée a ce mode de figuration que les deux noms
soient devenus échangeables, ou que les réditt'teurs aient
intantionneiiemettt supprimé le nom d'.4s(<t)'t< L't question
reste ouverte. Mitisdautrepart, M.Torge pf'étcnd que t'~f/tc~
tient son nom d'une divinité comme les C'/tftmntumde BfM<-
r/tamao. L'objet n'est pour lui que le support d'une divi-
nité individueite soit que cette divinité se soit effacée
dans des cultes auxquels elle était associée. suit que le
mot ou le symbolese soient propagés par analogie. le nom
de sa représentation favorite est devenu ~"érique. Cette
divinité apparait encore dans ies inscriptions' de Tell-el-
Amarna et un nom sembiabie figurait dans les panthéons de
l'Arabie païenne. M. Torge n'atteint pas encore uu degré très
primitif de i'évoiution des divinités et des symboles et ses
constatations n'infirment pas les conclusions de M. Evans.
i!.H.

Yt. – MEPtU~SEKTATfOXS
BELtUtECSKS
/t. ~~pMfa<<otMff~yx'MMJi; <<M < ~c phénomènes
N<!<«t'f<f<
(L'tn)t't)tvi(i,).nt))tUu!tio,)e
temps.!<j)n<'o,etc.)
Laconclusiontoniquedu Mémoireque nous nvons préseoté
plus haut aurait du être l'ouverture dans )'.4HH<'fd'une ru-
briqueconcernantlesreprésentationsco))cc)ivesf/~ude des
contes,celledes cosmologies, en général, celle de )a science,
celle des notions concernant t'ume, le temps, t'espace, la
H. DmKMHM.
– Annfe suciol.,i90).I!)M. )3
~6 ).'AXXËESOC[OLOC!Q).'(!.iMt.t9U:!

cause, !a loi (pour éuumérer en désordre les divers sujets), y


auraient d<~t'ertaiuement être entreprises; celle des retapions
générâtes d'un groupe et de son milieu avec sa montatitc,
eussent pu. elles aussi, taire l'objet d'une étude encore plus
géuérate. Matheureusonent, nous n'avons pu donner à ces
faits leur juste place, parce que t'état de la science ne nous
permet pas encore de teuter l'étude des représentations col-
lectives en tant que telles. Nous sommes eucore forcés de
n'étudier en réalité cesdernières que par teur biais religieux.
Nous y sommes, d'uilleurs, un peu autorisés par la nature
même des faits. La plupart de ces notions se sont formées au
sein de lit religion, ou bien ont revêtu à teurorigiue un carac-
tère profondément religieux. Nous avons vu en effet plus
haut que, même des procédés apparemment tout logiques,
comme ta classification, ont débuté par des formes en grande
partie religieuses. De même,nous allons voir la notion d'amc
se former en grande partie à cause et eu vue des notions et
des rites concernant les morts. De même encore dans t'lude
védique, la notion de toi, celle de toi morale, celle de toi uatu'
rette, étaient pour ainsi dire des dérivées de ta notion de t'eni-
cacité fatale des rites, et de celle du conformisme rituel. C'est
pourquoi nous appelons encore provisoirement représenta-
tions religieuses des notions que nous savons être d'un genre
plus vaste que celui-là.

J. J. M. uKGROOT. – The religions System of China.


Hook tV Ou the Sout and Ancestral Worship Part. 1
Thé Soul in Philosophy and Folk Conception (Vol. i\
<<hn<' ~<!M~<philosophieet les <'o))f~t'oK<po~x<(!tt'M).
Lei-
den, Brill, t90t,x.464p., in-
Nous ne répéterons pas à propos de ce quatrième votum'
ce que nous pensons du travail magistrat de M. de Groot. t)
est destiné à exercer une influence considérable sur les re-
cherches, non seulement des spécialistes, mais des socio-
logues. Les faits sociaux que présente la Chine sont désor-
mais plus observables; or, par leur variété, leur continuité.
leur parfaite authenticité, la netteté des localisations dont ils
sont susceptibles, ils ont une valeur sociologique incompa-
raMe. C'est surtout dans l'étude des représentations collec-
tives, qu'ils peuvent rendre de très grands services. On a vu
plus haut la part que nous leur avons faite en traitant des
AX.tt.ï.tE.'t. – t)Et'ttK<E!<TATi"X.HELfOKL'.SES i:~7

formes primitives de classification. Le volume actuel de


M. de Groot montre qu'il est paiement indispensable d'y
recourir pour faire une théorie des représentations cotteetives
''onceraant t'ame.
Car ht notiot d'Orne est donnée dans des représentations
collectives. Htte dépend,en effet, nondes faits deta conscience
individnette. mais de t'état des civilisations pour n'eu citer
qu'un exemple, on sait toute la dinerence qu'i) y a entre les
idéesgrecques et les idées hindoues relatives il )'ame. Même
les idées philosophiques, les plus rationnelles en apparence,
sont souvent extraites des préjuges en cours dans un peuple
déterminé. Précisément le livre de M de Groot nous tait voir
quelle rotation uuit eo Chine les conceptions populaires aux
conceptions philosophiques. It nous fait voir les di'!6rentes
actions et reactions des croyances, des survivances, sur les
subtilités des philosophes, des médecins, et de celles-ci sur
cottesta. Très souvent un principe scieatifique natt d'une
croyance magique et. en retour, vient aider à coordonner tel
ou tel rite de médecine magique, de magie medicate.
Le livre se compose de deux parties. L'une est consacrée
aux idées philosophiques exprimées par les docteurs du
Taoïsme.L'autre est consacrée aux notions populaires; cettes-
ci sont étudiées surtout & travers les contes et les récits, soi-
disaut historiques, de faits merveilleux.
On peut dire que la Chine présente l'ensemble le plus com-
plet possible de notions concernant t'ame humaine. L'âme
Mt, par certains côtés, identique a l'ombre (Chap. v, très
court). Elle est mobileet n'est pas nécessairement attachée au
corps les rêves sont en particulier les résultats de ses réelles
pérégrinations (p. Ht sq.); son absence cause tes crises, le
coma, la catalepsie. Ses maladies produisent les maladies du
corps son départ définitif est la mort (Chap. vt). Cependant
elle peutse séparer du corps provisoirement et mêmecertains
hommesont pu l'envoyer hors d'eux-mêmes (p. 97 et suiv.).'i.
Ici, on I« voit, M. de G. touche à la théorie de t'ame exte
Heure et du gage de vie. !t est étonnant qu'il n'ait pas trouvé
plus de faits de ce genre dans un fotktore aussi riche et aussi
ancien et. n'était sa conscience de phitotogue, nous soupçon-
nerions peut-être quelques lacunes sur ce point.
Mais la mort n'est pas, par définition, la disparition des
diverses parties de t'âme et de t'ame otte-mëme. Au contraire,
t'ame libérée peut toujours revivre, a condition qu'elle trouve
~!8 !tx~E socroMcfQL'f!.19M.t9M

un corps ce corps peut être d'ititteurs celui d'un hommeon


celui d'un animât. et t'en H ainsi d'une part lit réincarnation.
et dautre part lu iioanthropie propretnent dite. La réincarna-
tion peut être lit simple réanimation du corps. lit conquête
du corps d'un autre mort. lu renaissance p:u' une nonveth'
gestation ~p. )33-)4'). Mais, si nous t'n croyons l'auteur, h's
notions populaires des Chinois sur ce dernier point n'ont p;
été très anectées par le bouddhisme 'p. tSt'. La théorie du
transfert immédiat de l'âme du mourant dans le seind'un~
temme qui conçoit, ce fondement de )a metempsychosc
ttindouc et bouddhique, ne semble pas avoir jouu eu Chine un
rùie considerabte. Ou en peut dire autant de )a zoanthropie.
Httese rciie plutôt au Taoïsmeet, en fait. consiste plutôt dan~
une simple expression popuhure des croyances qui régissent
encore citez nous tous les faits connus du loup garou, de la
tycanthropip. M.de G., qui a pour ce sujet une sorte de prédi-
lection, nous donne un abondant catf'iop'ue de contes et d<
récits, pour lit plupart fort typiques, de tigres garous idoc-
trine fort cotnptète), de loups garons, de chiens garous, dt-
renards garons ù notersur ce point une curieuse histoire
d'etymotogie populaire, p. tt5j, de singes, de boeufs, d'ani
maux domestiques, qui avaient été autrefois des hommes
~chap. x).
A lit considération de t'ame humaine doit donc se rattacher
celle de t'amc des animaux. La série des métamorphose;.
embrasse toute t'éehette animale. C'est qu'il y a une per
meabiiité absolue entre les espèces. Au surplus, en enet
<v. elrap. xt), les Irisloires sont nombreuses qui traitent dc>
origines animâtes de tel ou tel homme, ou même de nations
entières les Turcs et Oïgours descendent, en efïet. pour t''
Chinois, du loup. Mais,(ait remarquable (p. 2S<).une pareille
doctrine ne dérive pas d'un totémismedont on pourrait encore
déceler les traces dans les plus anciens documents. En réalité,
c'est à un animisme généra), universel, absolu, que se ratta
chent toutes ces notions, et c'est au fond à i'étude de cet ani
misme qu'est consacré le travail de M. de G. (p. vm;. Les
plantes eties-memes sont animées, soit qu'elles aient une âme
à forme animate. soit qu'elles en aient une amorphe. En tout
cas, c'est surtout par leur âme, par leur vertu spirituelle
qu'elles peuvent avoir une action médicale. Tous les faits que
11.de G. énonce sur ce point ont la plus grande importance
pour l'étude et de la magie et des origines de la médecine;
9~
\NALÏM!i!. – m:MMi~TA'HO!M KtiUUtRM~s

uinsi te huneux~M' dont it se fait un immense commerce,


tes
dérive sou pouvoir (p. 3t5) de ce que sa tonne représente
ruines, i'&mo de la terre (p. 3H' 3~t); ta ptante medieinate
correspond
<('«<tj/ au soteit, a la force solaire. et doit
appelée
choses inani-
être cueillie dans certaines conditions. Les
mées ettes-memes ont une âme (chap. <v).Un certain nombt'e,
d aitteurs, neaoût pas pour le Chinois des choses non vivantes
nforts
telles les œufs, le sang. t'urine, les restes des individus
demortviotexte. EUessontan contraire parfaitentextanintees.
et leur vertu vita'o a suscité certaines (ormes d'anthropo-
M. de C. traite à ce pro-
phagie ~hap. xv. p. 3M, 37!!). –
ou figurées et des objets
pos de t identité dus images plastiques il seinbte
représentes (ch.'p. x~, des statues animées, etc.
bien qu'il eut pu et du en traiter ailleurs.
Kn somme, pour te Chinois du peuple, tout est animé et
lit
tameest partouticteutiquM. La même conception est eucoreà
te
basedes notions qu'ont créées les docteurs qui ont enseigne
se le rappeite,
T'ao, ou lu nature des choses. Cette théorie, on
dit que toutes choses sont le produit des deux pouvoirs phy-
et du yin
sico-spiritueis, du Yang (lumière, mate, ciei). a
(femelle, obscurité, terre). L'âme humaine n'échappe pus
cette règle elle est double. Elle est Shen ou spirituelle et A'<t"
ou matérieiie. i)e plus, elle se dédouble en uu certain nombre
de formes suivant, ses relations, elle se divise en p.n-ti'-ssui-
vant ses {onctions. Mais ces réduplications sont directement
de la vieetde ta créa-
en rapports avec les ditïerents moments
tion du monde par ces deux pouvoirs fondamentaux. Les
diverses parties
correspondances sont donc absotues entre les
du monde, de t'espitce, du temps, et les diverses parties du
cette double âme, ses fonctions, ses passions, ses ditterents
connue
sièges. Cette théorie du microcosme est la seuioqu ait
la Chine; elle n'est au fond que l'expression d'un animisme
sur cet ani-
persistant et gen6raiis6. t~tte a, d'ailleurs, réagi
misme et la plupart des contes et légendes out adopte uue
terminologie conforme à la philosophie. Même les notions
sur les apparitions, et les interventions des esprits dans le
monde des hommes, ta ctassincation des revenants ,chap. xv
et xvt~se sout mises progressivement d'accord avec les dogmes
du Taoïsme.
tt est impossible à quoiqu'un qui n'est pas sinoiogue de
il est cer-
songer a coutredtre les faits cités par M. de Groot:
tain, d'autre part, qu'il tire de ces faits des conclusions tout
~0 t.'AS!~K MCtOt.OG)~K. tWt-fM

A fait logiques. Dans une certaine mesure nous n'avons duuc


qu'à les accepter. Peut-être aurait-il shnpteoteut été bon de
marquer le de~re de croyance, et, s'il y a lieu, de croyance
religieuse, attribué aux récits populaires sur tesqu~s'ujtpuic
t'auteur. Le conte chinois est toujours daté, ioc~tisé. Muis
peut être n'en est-il pus moins pleinement uu coûte, m~me
pour celui qui ledit sous forme historique.
M. M.

.). W. PO\ELL. – The lessons of folklore. /<M~-<(-«t<


jM//t<M~ tHUO,ti, p. i-30.
HERMA~T ~'AUD. – A propos du fantastique dans les
contes populaires. /<fr)«' <(«/<(f'o/~ jM~M<t<«'M, iUO~.
p.n.
\V. H. ROSCiŒtt. – Ephialtes. Ëiue pathotogisch-mytito
togischeAbhaudtuug uberdie A)ptraume uud Atpdtimoue))
des tdussischeu Altertums (~M<!ft~x~f/! (/< ~A<7o~f-/t
/<M<0<cAf'«~M<' <<f<' A'!jf<S'W/M. </f/'tt'i'Wt't'-
}(tM<'<h<'A«/if
s~</)fM,t.XX, u"tt). Leipzig. Teubuer, t90'), ):~p., iu-8'.
V. VASCit~H et H. t'tKRO~. Le rêve prophétique
dans les croyances et les traditions des peuples sau-
vages. H««c<<M </<'<«Société ~M</t/'o~h~«', t!M), p. t94-
~05.
V. VASCmbE et it. PtËitOX. Contribution à la sëméio-
logiedur6ve.B«~<M de /« .SOctf~(<ltt</<~oh~< i~Ol,
p. 2~-KCU.
Y. VASCHtDË et H. PIÈHOX. Le rêve prophétique
dans la, croyance et la philosophie des Arabes /~<<
/c<</t /« .~t<~f' 't<<o~o/o~«', m~, p. ~8-~43.

La leçon que M. Powell tire pour nous de l'étude du foik-


!ore, c'est que la pensée des civilisés répète, eu bonne partif,
les essais des sauvages; le langage conserve à titre d'images
et de symboles des expressions qui, pour les ignorauts. repou-
dent encore à de véritables croyances de sou cûtc, ia Méta-
physique perpétue des notions qui devraient être mortes. Un
peut en conclure que ta pensée est traditionnelle, qu'elle n'est
pas autonotne ou bien que la logique est variable et que
l'étude de ces variations retève de la sociologie. Ce n'est pas
là que veut en venir AL Powell. Mais il semble qu'il veuttte
donner l'esquisse d'une science qui montrerait qu'au moins
une partie des associations habituelles d'idées, des préoccu-
ASAt-MM. – HRPH~Et'fA'n'Mt:! XEt.XHEP!~ 9:tt

palions et des notions que l'on serait tenté de considérer


comme immédiates,fondamentales,nécessaires,et objetsde
spéculation philosophique,ont une histoire qui seule les
explique. M. Poweil donne deux exemples, 11s'agit, d'une
part, de ta cosmologiedes primitifs, de l'autre de la notion
desprit. Le primitif conçoit le monde comme une grande
case,à ta voûte bleue, peupléed'animaux, au centre de la-
quelleil setrouve.Unpas plus ioiu.il conçoitd'autres centres
du)')viennent les êtres qui le surprennent, et il arrive à les
cataloguer,tt compteun mondede i'Orient.un du Couchant,
unautre du Sud, un autredu Nord,puis un mondedu zénith
et un monde du nadir, chacun d'eux étant respectivement
semblableau sieu: ce qui tait sept mondes.Le compted'ail-
leurs peut s'arrêter à trois. Entre lesmondeset tes régionsou
repartit lesêtres, lescouleurset lesqualités H en résulte une
classificationrudimentaire dont les débris subsistent; cette
cosmologienous a léguédes nombres,la distinctiondes cou-
leurs,1 habitudede tout localiserdans t'espace,fut-ce par le
tangage~Exemple a <<e/<-ont A?«,etc.). Plus tard tes régions
deviennentdes étéments. dont le nombreest déterminé par
les spéculationsde l'âgeprécédent.Avrai dire, M.Powell est
loinde satisfaire notre curiosité miseen éveil. Le choix des
directionscardinateset la limitationde leur nombredevront
peut-êtreattirer l'attention; d'autre part, le mécanismede la
classificationet de la localisationappelle une étude spéciale.
Passonsà la notiond'esprit. Toutest conçucommecorps et
espritparce que tout est animal. L'idéed'esprit vientdu rêve
oùl'hommese voit agir et fairedes merveiitesauxquellesson
corpsimmobilene participe point. Illusiontenace, qui nous
vaut,pour finir, unediatribe contre le spiritualismeen parti-
culieret la métaphysiqueen général.
Cheminfaisant, l'auteur nous fait entrevoir que la méta-
physiqueprimitiveimplique une notionde la causalité dont
sa descendancen'est pas débarrassée.Dans un monde fait
d'animaux,le type de la causalitéest naturellementla péné-
tration; mais celle-cin'est qu'un cas de la causalité « ma-
gique ». Tout se fait par '( magie Ici, par malheur, nous
sommesà court d'explication.En touscas, le magicien,c'est
l'esprit et, dans le défiléd'images qu'ench.nnc le rêve, ia
magie,ou, plus exactement,la causalitémagiquetriomphe.
Est-ceune notionqui vientdu rêve? C'est une question mais
il en est d'autres.
gM L'Actif! MCtut.t~~fË. tM'H-)M;!

My ena trois qui nous préoccupent ici t'Jusqu'à quel point


lu tonique de ce que nous appelons tu pensée cu))ecth'e est-elle
semblable a celle du rêve? Les rêves des individus subis-
sent-its t'intittenee de la vie en commune 3° D'envient que les
imaginations du rêve deviennent ou cessent d'être objets de
croyance?
M. P. Hermaut répond à peuprésa ta première question. Les
contes merveilleux, nous dit-il, out été crées et écoutés dans
des états de demi-sommeil, le soir venu, à l'heure du délas-
sement, oit ifs muscles se retàcheat et s'oubtient. L'imagina-
tion, surexcitée par )Mfatigue, n'est piuseuchittoeeutors par
les sensations de la vie active; !a votoute et t'atteutioa sont
réduites, le st'ns de l'effort musculaire, le sens de la résis-
tance est supprime. De là quelques-uns des traits du monde
idéat des contes et des rêves. Les forces u y ont pas de limites,
ni les choses, de nu'sure; l'espace et le temps s'envotent, les
formes 8'.))tet'ent. se métangent et se transmettent à l'infini.
Cependant, dans la série des transmutations. il y a des éte-
meuts stables. M. Paul Hennaut observe que lit couleur d'uu
être ou d'une chose est rarement changée seule et que, sou-
vent, tacuotfurnest pas altérée parles métamorphoses. Même
observation pour lit parole. Nous dirions d'une façon gène-
rate que les eh'ments considérés comme essentiels et caracté-
ristiques des êtres sont invariables. Mais il y a lieu de croire
que ce sont précisément ceux qui, dans t'état de veille, sont
tonus pour e-seutiels et caractéristiques et arrêtent principa-
lement t'atteotion.
!i est regrettable que M. Faut Hennant procède par accu-
mutation (le références, au lieu d'analyser c'onpietemeut un
petit nombre d'exemples, tt est fatal que. dans ces énuméra-
tions, le classement des faits soit superficiel. Les métamor-
phoses du fonte des /.)f)M'F~'M et, de même, t'ittusion de la
transmigration personnette ou du dédoublement ne peuvent
pas s'expiiq'ter simplement par t'ahoiition accidentette et mo-
mentanée du sens de la résistance et de l'attention. Entre
l'état physique qui favorise le déploiement de l'imagination
et ses produits, il se glisse ici une longue suite d'intermé-
diaires. et t'en est bien loin du point de départ choisi. L'au-
teur constate d'ailleurs avec finesse que le monde des contes
n'est pas incohérent, qu'it a ses lois. C'est précisément ce dont
il faut rendre compte. Mieux vaudrait donc s'en tenir aux
laits simples et ne pas vouloir trop expliquer d'un coup.
.~t)~H<. – HKPMH~KXT.t'HtMS
MHt.ttHEE'-iHS 233

Il s'agit egatemeutde rêve et de tnythotogiedanste mémoire


(teM.Roscher. Le prohteme générât dont it envis:tj;eune face
est de savoir comment se coordonnent les sensations dans te
sommei). en d'outrés termes, quettes representatiot's corres-
pondent dans le sommet) aux modifications de t'ctat normal.
La réponse peut nous instruire sur la marche habitueOe de
ta pensée dans les rêves. Mais M. Roscher m' no~tsmène pus
lit et il nous laisse egatement le soit) de juger si tesproced's
dit rêve sont se)nh)at))esà ceux de t'imaginatiun créatrice de
mythes, tt s'est ))orn6ù l'étude d'uu pitônomem' bi''n défini,
le cauchemar, of)t'on peutdetermineravec prct'i~ion icscou-
ditions physiques du rêve. C'est un cas pat))<)h~i')ne'tui pré
sente avec ex.'gération certains caractères des etid~not'maux.
De tnètne, M. Pau) Hennaut voyait dans ta pit)'!))ysiM{;6tmrate
le type exagère des états physiquesqui mènent i'itHM~ination
au fantastique dt's contes n va de soi qu'H [aut interpréter
les solutions. M. i~scher emprunte aux medt'cins la deum
tion etta description du cauchemar (~</n<c/). Ettepst miuu-
tieuse et fortement assaisonnée df références. Le cauchemar
est provoque pi)r t'ohstructiou accideuteOo des voie:!t'espira-
toires ta fièvre, uue mauvaise digestion, y exposent. Le
dormeur se croit evei)te et se représente à (:tnx ta position
<ju'it occupe. H se sent assaitti par un être qai s'est lente-
ment gtisse daus sa chambre, un être velu, ani'naf ou figure
bâtarde, nti-homme, )ni hôte, da figure repn'sentee varie
d atHeurs. mais peu, avec les causes de i'oppn'ssioa) ta tor-
ture et t'angoisse s'accompagnent de manifestations ero-
tiques. Lesenfants et les animaux sont sujets i'tdes maladies
semhtabtes.qneceuxqui tesohserventattribuent à de~causes
auatogues. La repetitiou fréquente du cauchemar est dange-
reuse. D'autre part, ou cite des exemptes de cauchemar conta
gieux ou surprenant )a fois plusieurs individus Dansée der-
nier cas (et t'exempte cité. celui d'un bataitton [macais cau-
tonue dans t'ahbayede Tropea en Caiahre, est typique tous les
individus du groupe se trouvant dans les mûmes conditions
sont exposes à des phénomènes semhiabtcs (p. sq.). L'ex-
piication ne suftit pas pour les épidémies de cauchemar
mais ce n'est pas ce qui nous intéresse ici. Ce qui doit nous
arrêter, c'est ta constance des représentations du cauchemar.
D'une part. te ))):dest attribue a la présence d'un être vivant,
très corporel d'outre part, les formes de cetêtre varient peu
ou, du moins, tes variations ne paraissent pas autonomes.
Mt f..UMÉSsaMOt~Ot~t'B.tMt.<Mt

Les médecins décrivent ces phénomènes en des termes


qui rappettent de près tes dénnitious modernes. Une série
d'exemples tirés des littératures anciennes complètent tes
descriptions. Nous relevons parmi ces exemples 1 ttistoire du
souge de Jacob et de la lutte coutre Htobim a Bfthet. Les
noms usuels du dcmou sont 'E*x).r;;ou 'K'~i/.T-r, 'Exm/.T,;et
Mt?.Yj!.celui qui assaitte: ir.-f~ démon de ta tièvre,
!t'/t-Mv celui qui étoutte, etc.; en tatin nous trouvons
les incubes, les /«t<H<et /«<'«' /«w«, les pilosi et le dieu
./t<HM(p. 60, celui qui s'accroupit sur.), etc. Junus. Faunus
et Sitvanus, qui paratt aussi dans les cauchetoars. sont des
dieux. L'K~'M~M grec u'est autre que Pan. Ainsi, les génies
du cauchemar ne restent pas des Ogut'esquelconques. Ou y
reconuatt in)mediaten)ent ta manitestation d'un pouvoir de.
fini et ctasse, ce sont des dieux comme t'Eiohun de Jacob,
des satyres, des sorcières dans Apulée; aiHeurs. ce sont des
fées ou des vampires (V./tHM~.<o''<b~«yt<f, t. V. p. 2H sqq.
Le cauehemardevient ators. suivant les cas, un état reH~ieux
ou magique on le reproduit artincieiiemettt pour obtenir des
oractes dans des sanctuaires de Pan et de Faunus. sans qu'il
faiiie d'ailleurs faire procéder du cauchemar rituel tous les
oracles à incubation. En outre la bénédiction qui suit la lutte
de Jacob avec Etohim est un trait dont on a de nombreux
exemples (p. 4~ d'où le nom d"U~.v, l'utile. donné au
démon, ce nom étant donné spécialement à un génie serviteur
(I'ASCIepios,~T<Y,; ~xr.')<M'<xA-fjn~ qui a un oracle
a songes. Ainsi les données immédiates de la sensation qui
ont ici une importance considérable sont cûmptetéea par les
idées et les images acquises, idées et images élaborées dans
le milieu social. Eu outre, les représeutatious correspondantes
tendent à reproduire un nombre réduit, et probablement
décroissant jusqu'à un certain point, de modèles donnés. C'est
un phénomène de collaboration sociale auquel t'être de ces
mythes peut fournir un parallèle. Nousavons lieu d'ohserver
que cette réduction du nombre des représentations, dans le
cas du cauchemar et dans le milieu étudié par M. Hoscher est.
en quelque sorte, spontanée, car la préparation du rêve dans
la veitie est inconsciente; aucune force sociale spécialisée ne
hâte, comme dans t'évotutton du mythe, la fixation des traits,
et te cauchemar ne devient qu'au terme de sou évolution
l'objet d'une institution spéciale comme l'oracle incubation.
Non moins spontanée est ta coordination des sensations en
ASALUE~. – KËPttHSEXTATMX~MHKtm!(.<Et 335

fi~urps vivantes et leur explication par (tes causes person-


uc)tes.Mt)is ici nous risquons de (luitter très vite le terrain
detasociotogie
L'illusion de ia veille et t'air de réalité (tes (igures s'ex-
plique par le cauchemar, par l'acuité anormale de sensations
~cnéraiement amorties par le sommeil. Mais il est loin d'être
inditMrent que t'on reeoanaisse dans les apparitions des
êtres dont lit réalité est objet de croyance. Nous revenons &
M Powell. A t'etat de veille, dit-il, la pensée est acconpxgnee
ou suivie d'action efïective. Supposons un moyen quelconque
de rendre ellective i'hatiucinatioa, it nesera plus possible de
distinguer les représentations de ta veille de celles du rêve.
C'est le cas de nos oracles à incubation NI. t'oweH cite celui
des frateruiteset sociétés secrètes destinées à agir sur des eate-
i:(tt'ies spticifdes d'esprits et cultivant dans leurs rites t'haHu-
ci nationartiueieHe. La limite connue peut doue être déplacée
et le critérium est chose sociale.
Les mémoires de MM. Vaschide et Piéron sont sans réel
intérêt.
H. H.

< RAYXA~f).– Les nombres sacrés et les signes cruciformes


dans la moyenne Amérique précolombienne. /«e </<;/M-
<of<'e'(c~<oM. i9Ut, ji,p. 23i)-MO.
t. GOLDXUtËH. Ueber Zahlenaberglauben im Islam. Mo&<M,
t90t,p.3tsq.
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~('<j!c/</T/<«'~'f/tHO<o~ff,i90t, p. i- (Hepfeseutatiun tt)ila[être
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ker. <)f<«A<)'/K'~M <~)' ~H</t)'0/M~M!<M (;Mf/~)f<~0) U't'H),
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undMythusdorGrieohen. M<7u~tM,Htut.p. MU-3M.
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Aer.xA~-< t'f/Mtx~. il. K. S<7t'/x.GMp//M/<?d. ~t N<-Mc/<.
~tp! t9t)t, tt.
~!EGEt.Ë)?) (Jum's v')~. –Die volksthumHche Bedeutnngder
weisaen Farbe. Xft'~<t)' f4'</tM«/ )(")), p. 53-S8.
J. \oxNECELEtN. Seele aïs Vogel. G/ot<M,t9')t, t, p. 3H-36),
Mt-384.
-t. \ox NËGELEtX.– Das Pferd im Seelenglaubon und Toten-
~3tt t.'AXXHS'ioetOM~M.t'Wt'M
kult. J?<c~-<)'<'< t'f~jt/'Mf t'u/A~Mf~f.tOU),p. H'<!s(j.; )'
p.mq.
J. \<~SHUELËt\. –Bitd.Spi9ge!andSohattentmVoUt8g!au
bcn. ~fcA~tit' /<<<y<u/t~t'~Mj.t-A'<f, mm. p. !<
"<.W. THOMAS. Animal superstitions. /oM~< t9~t, p. )8"
~4.
W.THOMAS.–AnimaiFolklore inGoorgia.< )Mt, p. H
H.K. BLLMMH et A.J. «OtT. Die Verwondun~ der paanzen
duroh die Kinder ia Doutschbbhmon und Nioderbsterreioh.
t~M!'<'<'<'<<-<
2c<~t'/t<'</? t'uM~'««:/< m~t, p. ~J-HL.«t'/t~v~
p. 2M-2M.
– Die Etbo in der Volkskumde. /<'<~<«-<
LEHKE()-:U!.A)tt!Tn'.
~-c««/< t~M~-««- )'J~. p. ~S. t87-t'S.

– ~fpn~K'M~m/M(~ ''<? <'<«'x~


'H~rits. Uieux.Sititits.))ctttt)n!i.)

BLOOMi-'iELU 'MALiucH). Thé Symboîlo Goda. (Extr. 'te


.S««<<M</</<o<tf<'of <;<Mc/<vf< Htthituore, H).
p.~48.
Ce petit travail est important au point de vue théorique, et
la grande compétence de l'auteur sur un point au moins de
l'histoire des religions douue à la ttMorie soutenue une réelle
autorité. La thèse, autant que nous pouvons la dettteier,
se trouve formulée dans le « mot de ta fui H, cunune ou dit
« Le désir est « le père du dieu Biou des dieux abstraits
ne sont autre chose que des « souhaits oxpt'ixtcs » (p. 49).
C'est parce qu'où souhaite uuutiiisc une condition, uuequa-
tité bonue ou uuisihte, que celle-ci a pris uu caractère divin.
Le symbolisme mythologique est donc base sur t'idee que les
quaiités out uue sorte d'existence iudÉpeudante des objets con-
crets. A partir de cette notion primitive, diverses phases peu-
vent être déterminées daus révolution des concepts M. Il. les
suit en particulier, et excellemment. au cours de ta destinée
du dieu fMtitit (rouge, nèvre, soleil) daus i'tude. Une fois le
nom créé et devenu personnel, ce nom a sou tour crée d'autres
personnages; Rohita devient Robia!. – D'anciennes epithetes
devienuent des dieux, etc. C'est ici que s'apptiquerait a la
lettre, seiou notre auteur, la théorie célèbre, désormais
réduite, de la (c mythologie maladie du tangage M.
Presque toutes les idées exprimées ici :!ont justes, nous
.A).~t:<. t<Et'K~BXT.tT)OX!< t(E<.tO))!t:~E'! 2:n

avouons d'uilteurs n'avuir pas bien compris les premières


pagesconcernant l'autoutorphistnedesmythes,le naturisme,
i'animisute spiritiste. et c'est pourquoinous nous abstenons
de les critiquer.
M. M.

(;. W18SOWA.– Religion und Cultus derRomer (//t)'


)tgg. v. tw~
~«f'A</<'r~«M).('f'« .t~f~AMMt~tt'MCM.w/t~.
v. M(u.mn,V. 4). Muuchen, G. H. Beck,1902, xu-834p.,
in-8".
Nousreviendronsailleurs sur ce manuel de M. \V!ssowa.
Muisnous croyonsdevoir examinerici à pMt'tles chapitres
relatifs aux dieux. Ils formentd'ailleurs une partie cousidé-
rabte de l'ouvrage; do plus ils nous présententun système
de faits vraiment homogène,completet qui Invite aux con-
ctusionR.
La religion romaine oKre,en effet, un terrain exception-
ne))en)ent favorableà l'étude des dieux, j'entends n une
étude sociologique,et cela pour les raisons mêmes qui la
rendent peu attrayante. Nousavonsla bonnefortune de cou-
naître l'histoire de RontCavant le temps où elle fut en état
de produire unelittérature et une mythologiepoétique. Nous
connaissonsdonc toute une série de dieux qui n'ont pas ce
que l'on est convenud'appeler des mythesou plutôt dont les
mythesconsistenten simples formulesliturgiques, où s'ex-
priment, exactementet sans commentaires,leurs fonctions,
on pourrait dire leurs attitudes et leurs gestes. Leur notion
se trouve donc réduite autant que possibleà des éléments
essentiels. A vrai dire. nos connaissancessont lacunaires,
maisnous avonssur beaucoupde points d'excellents docu-
nients, litanies, prières, définitions,listes de tètes, témoins
directset reliquesauthentiquesde la viereligieuse,collective.
Nousavons en outre des notesde théologiensou plutôt de
juristeset d'archéologues,sans compterque despoètes comme
Virgileet Ovideont eu parfoisdes préoccupationsd'exacti-
tude archéologique. Toute cette littérature témoigne d'un
travail de réflexion,non sans objetpratique,qui s'exerça sur
les données de la tradition. Ce travail aboutitnotammentà
desdétinitionseta desclassificationsque nousavonsà retenir.
Enfin,les divinités romainesne sont pas commeles dieux
grecs des figures souples et mobiles,susceptiblesd'évoluer
338 L'AXXHKSOCtOL'Mt'L'Ë.t'Mt-ttM):!

à la suite de leurs ndètes, et dont les portraits composites et


instables sont toujours t'muvre du temps. On peut dire qua
part un très petit nombre de notables exceptions, tesdivinités
romaines n'évotuèreut poiut. C'est lé un des caractères géné-
raux de la religion romaine. Les Romains empruntèrent, sui-
vaut tours besoins, des divinités toutes faites ou dt'hors. A
cttaque étage du développement de la notion de divinité cor-
respoud une couche de divinités nouvettes. Les précédentes
conservent iuattérubtes leurs traits typiques. L'anatyse est
donc en partie fuite par l'histoire ette-meme.
Ou peut dresser une to'oniere liste de dieux à t'aide de ta
partie du calendrier qui reproduit les F«.~t «M<«~«<MNM<.
Pour cela, ou u'a qu'ù à déduirele uom du dieu du nom de la
fête 'ex Carmeuta, C«nt«'n~<~«), sauf un nombre thnit~
d'exceptions. Cette liste comprend desetémeuts très divers.
Ce qui frappe, c'est la présence de noms comme f/o<«.
V'ontOHH. etc., noms de quutites. d'attributs et de fonctions,
qui rappellent inunediatement les divinités des ~!<<<~t<«'WMfff,
ou euumeratiot) rituelle des noms spéciaux des dieux. De ces
divinités, les prennt'rcs out des fêtes et des prett't's, )<'s
deuxièmes u'ont que des cultes et des sanctuaires (ex. p. tUt~.
Mais puisque les unes et les autres sont l'objet de rites, il
s'ensuit que ce ne sont pas des abstractions et desappeUa-
tious accidentelles, mais de véritables êtres divins dont
l'existence est conçue comme permanente ou périodique et
qui ont, jusqu'à un certain point, une existence indépen-
dante mais il faut se garder de rien conclure de ce dernier
caractère. La plupart des <M~<~<OH~,mêmesi ellesdonnent
lieu à un culte spécial, sont rattachées à quoique nom divin
qui répond à une image plus complexe. Le plus souvent en
enet ces divinités se présentent comme des noms supplé-
mentaires et qualificatifs ou des oppositions Jupiter est
&MCf<t!M, Elicius, FMfsw, Liber, etc. Deux hypothèses sont
donc possibles. Ou les indigitations, indépendantes~ l'origine,
se sont progressivement groupées autour de divers noms com-
muns, c'est-à-dire autour d'autres indigitations, ou bien elles
ne sont que le nom des fonctions et des attributs d'une divi
nité déjà douée d'un nom propre et d'une figure déterminée?
Mais nous avons un moyen de trancher cette question. Si
nous revenons à la liste divine et si nous y relevons des noms
de divinités qui paraissenttout à fait personnelles, nous trou-
vons que leur forme adjectivale laisse à penser (A'««.
AXAUSE!). -– nE)'K~!t)"<TAT(0~~nSLtOM~). 3:0

)'<~('(«x«,p. :?); (~««'(Mx.t'nn des trois principaux dieux, se


distingue mal de Morsoude Jupiter qui d'autre part ressemble
egaiemeut à Janus 11ne reste guère, au triage de la liste, que
deux véritables noms propres, Jupiter (~o);('.f)et Murs; tes
autres sont des noms communs personnatisés (Janus, Ops,
Teiïus~ et des indigitations Celles-ci sont donc des formes
originaires de la représentation des dieux
Le même phéxomëne se poursuit, et l'on peut assister i'<sou
évolution, Nonseulement dans ia formation de dieux comme
Summanus et Terminus, qui se détachent l'un et l'autre du
Jupiter, mais dans celle des divinités abstraites. Fides, Saius.
Beitoua, etc. Fides remplace Dius Hdius; Libertas, Jupiter
Liber; on peut so représenter de même l'évolution des autres.
qui, d'aitieurs, sont adorées dans le voisinage et, pour ainsi
dire, à l'ombro de la divinité souche. Jupiter ou Mars.
M. Wissowa insiste beaucoup fp. 48, )99, t~O sqq.) sur Cf
mode de formation de divinités nouvelles qui, si t'on en juge
par sa fécondité sous ta République et sous l'Empire, devait
être particulièrement conforme aux idées genendes des
Romains sur ta divinité. Il faut ajouter que le système des
indigitations est resté longtemps très vivace tp. <9u sqq.).
ti est uu point que M. Wissowa laisse dans l'ombre, faute
sans doute d être conduit par des guides satisfaisants. Ces
divinités féminines, aux noms abstraits, n'étaient pas des
figures complètement nouvelles dans le catatogue des dieux.
Dès l'origine, ceux-ci sont groupes par couples de maies et de
{emeites, mais parmi les déesses, il y en a dont le nom n'est
que la forme féminine d'une indigitation masculine Janus
Matutinus correspond Matuta (p. H7);àJanusEgerius, Ëgeria.
etc. Nous avons donc aHaire à un mécanisme fondamentat.
Cesdivinités féminines ont-elles plus d'indépendance que les
indigitations masculines correspondantes? C'est peu probable.
Certes, certaines figures comme A'M, mn~' ~/<!<M<<t sontt
arrivées à une véritable personnalité qui s'explique sans
doute, dans l'espèce, par l'importance prise par le culte fies
.)/«<)'(t<«t).Mais ips autres se présentent souvent comme des
indigitations dejunon Jt<HO/.Mc<t!<«Ho Core~t. Il y a pius
y«t)on'est pas essentiellement un nom propre (7MKo-=c<'M!')M).
Ceci nous amène à la notion de ~cHtx.!sur laquelle nous
avons déjà attiré l'attention (A. -S' t. tV, p. ?9 sqq.). M. Wis
sowa nous montre que t'idéc de jjfeHOM est une notion qui se
développe et qui s'élargit dans l'histoire romaine. A l'origine,
L'ASXHKMtCtOt.UUWK. t90t.t9"~

t'emptoi <tu mot est assez spécial. Le ~fM«Mest attacitf <'<t.)


personne comme le /.< est attuetté au lieu; c'est un principe
de vie et de fécondité qui est fêté un jour de naissance,
comme d'arilleurs tout autre dieu est fête au dies nafH/Mde
son temple. Des expressions comme Cmt'tM~«~ t'OtK(«x,
/m'<,ne sont pas très anciennes. Le ~n<K.<loci a pour
~'t'Kf'M.!
synonymes (tes expressions comme <M <? <*M~<.<! ~~f~< /<f<'
/o<'tM(' ;/<'«. f«~«~(ou~H<tH ~«~<f) et enfin r«f<'<«.L'en-
semble de ces notions de /t<~<< de <<!r,de ~N<< fpr/NMet
w«.<, équivatfnts italiques de ~<'nt)M,né nous rapprochent-
elles pas de idée mal déterminée qui se trouve à la fois der-
rière les !W~a<fo«.! indépendantes et derrière les dieux
personuets Un dieu est une sorte de ~fK<M.< muni (te determi-
natifs; tel est Jaous, (<«o/«HfM'«!. tel est le Ccr/tM~a~t'iM
dont le doutttet féminin est une /~<c~<7<!~r/f(t Ocr/<?«'<«'.
Si donc t'on pouvait tirer des noms divins, epithetes ou
autres, qm'hjue idée de la manière dont était conçu le rapport
de la divit'ite avec les choses, ou connaîtrait, semblet-it, un
des etémexts principaux de la notion de divinité. Or nous
avons d abord un certain nombre de noms d agents, comme
~a~' (ou t''s noms de la litanie du flamen ceriatis, citée
p. 22), puis des adjectifs indiquant une relation non définie,
~v<ntM, etc. enfin des noms abstraits et des noms de choses
concrètes litchose signifiée est divinisée, abstraction faite du
genre d'action de la divinité incluse. En générât, la forme
grammatic'tte du nom est dénuée de toute valeur précise
CA~'itM, doubtet mascutiu d'Egeria, déesse qui assiste les
femmes en cotx'bes; ~t~o, surnom de Jupiter recevant t'~x-
<t<M<, p. tO~'). En somme, it s'i'git d'une retation de la nature
la plus incertaine, de la simple présence de la divinité dans
l'acte ou dans la chose Jupiter est nommé <fa/M<M, parce
qu'il réside dnns t'otïrande (~o~M).~<c<tM,parce qu'il est
impliqué dans les rites de t'a~M~tO'KM.Nous restons ainsi
dans le va~t'e. Reste a savoir s'il n'est pas nécessaire, au
moins à ce point de vue, d'y rester. Or, à l'étage do l'évolu-
tion religieuse où en est la religion romaine. prise dans sa
forme proprement nationale, lesdivinités même personnelles
paraissent être confinées par leurs noms ou leurs épithétes
dans des actes. des phénomènes et des objets définis. Janus
appartient aux portes, Vesta au foyer, Saturnus aux semaines,
Anna Perenna, au changement d'année, JI n'y a pas, à pro-
prement parler, de dieux de la nature, de dieux répondant à
A?!At.Y: – HB)'tt)t!!t:KTAT)0!!S
HBU(!tR(;M 2tt
uu phénomèneuniversel,commela lumière,et mêmeJupiter
ne fait pas exception~p. 2t). Le dieu, commele ~t««!, est
t'étémentreligieux des cttoses. des actes et des personnes;i
c'estta partiefixeet résistantede la notion.La nature de cet
élémentest d'ailleurs indéfinieet mystérieuse,comme son
nom véritableet non prononcé.Logiquement,la distinction
de cet ététnentreligieuxest précédéeou accompagnéed'une
généralisation on distingue dans les individuset les faits
particuliersquelque chosede permanentet de généra) c'est
cedont témoignentnotammentles cultes instituésù des divi-
nitésds nom abstrait ou communà propos de circonstances
particulières(p. 272).
Toutcecine veut pas dire, d'ailleurs, que l'abstractionsoit
à l'origine,leschosessocialesn'étant pas nécessairementdes
abstractions.Lesdieuxavaient un rudimentde personnalité.
Usavaient un sexe, changeant à vrai dire avec la langue,
commenouseu avonsvu des exemples. Les accouplements
sont à peine conçus comme des mariages ou des amours
divines:lesmythescorrespondantssont tardifs,flottants,sans
valeurréelleet dus à l'influencegrecque.Quantaux familles
divines.commecellequi fut forméeavecJanus,MaterMatuta
et Portunus, elles ontla mêmeorigine; MaterMatutu,t'Aurore,
fut identifiéeavec Ino-Leucotheaet Portunus, devenant
Palsemon,devint fils de Janus. Dans lit vieille religion, les
couplesne sontque desjuxtapositions liturgiquesanalogues
auxformules,st'ccma!,m'f /<'mfM,~'rc (<('«.M'ce<~«.Hfaut
égalementtes rapprocher des associationsde noms du type
Pt<«n(tHM< etffCKm;Ht« et d'autres du type 0~<C'o)M<):<«,
J«H'M
y«HOHttM; ou bien ellessemblentsuppléerà l'insuffisancedu
langageet remplacerun terme collectifqui manque, ou bien
ellesrépondentà la collaborationde deux puissancesdans un
mêmeacteet de leurs prêtres dans un mêmerite.
La retigionromaineest arrivée à la notionde dieux com-
plètementdinérenciésqui peuvent changer d'adorateurs et
mêmese charger de fonctionsnouvelles; tels sont les dieux
adoptéspar les corporations.Ellea connudesdieux de l'uni-
vers et mêmedes dieux panthées. Maiselle les a pris tout
faits. La pensée religieuses'est donc développée,mais'en
dehorsde la religion officielleprimitive. La fixité des for-
mulesrituelleset le caractèredesdonnéespremièresn'eurent
qu'une influencesecondairesur la productionde ce phéno-
mène.
E. DcMMm. AnnéeMti")., OOt.tao~. <C
2t~ )/AtSKE ~OCtOLOOXtCS.iMt-ttOS

r.t.n.1.
La classification des ,)L.1.1.1
dieux dépend .t,v. .t..e
précisément des condi-
tions historiques du développement de ta religion romaine.
Des divinités malfaisantes comme .V<< ~rM. ne torment
pas une etasse part; on ne distingue pas de pouvoirs aux-
quels ta magie seule ait recours. Mais tes dieux sont classés
en raison de teur qualification ci vite. Ils ont divisés en
t'M<~<<M, dieux de lit vieille cité des premiers rois. dout ta
liste est déjà composite, Morcti.fiWc.f. dieux nouvctiement ins-
tattés, italiques ou grecs, H0t' diviuités nouvettement connues
comme les divinités abstraites; pc«~/H<, dieux étrangers,
d'origine barbare qui attendaient en dehors du pomfnMM;
fp. 4~. La réalité de ces différentes espèces de dieux ne fai-
sait pas question, non plus que le droit de chacun de tes
honorer conune Il l'entendait, sans tt'oubter l'ordre puhlic,
mais Ils n'existaient pour t'Ëtat que dans ta mesure ou its
appartenaient à la cite et à partir du moment où les rapports
réciproques avaient été définis par une loi. Cette partie de
l'histoire de la religion romaine nous présente une notable
série de faits et de définitions dont Il faudra toujours tenir
compte dans l'étude des dieux.
Il. M.
J. EDGE-PAnTfXHTOX. – Note on the Matua tonga imthe Art
Gallery, Auckland. New-Zoaland.UoH, <')))).p. 30.
L. RUTtMEYËX. Ueber westafrikanische Steimidole.C~tM,
1901,2, p. tt-t: Cf.At/wt. <h'c/).y. JE'</<M~ t9U),XtV,p. t9t sq.
tj). MOXTET.– De la notion de divinité contenue dans les
mots Elohim, Eloah. El et Jaheweh. ~ft~ de <«)?)'<'<'</Mlieli-
gions, out, )t. p. i89-~2.
FH.THL'REAU-DAXt.tX.La famille et la cour d'un dieu chal-
<<7/«!/oo'e
déen./if<'fM<' et de ~tW''«~c t'~t'eMsM,)!)0t,p.48t49t.
J. M.PntCE. Le Panthéon de Goadea./&<'<298307.
TH.PECHES.– Observations sur la religion babylonienne. /<
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G.A.BARTOX. An Androgynous babylontan divinity. yo'H-«(~
o/'(A<MMn'MM ~-«'M~<5oct<'<y. 190t,), p.i85-)87.
G.A. BARTOX. The genesis of the god Ethmun. yo«~tf</n/
<Ae.4m<n'M)t 9r<M<a< ~octe~,<90),t, p. <M-i90.
FKCUMOXT.– Le dieu Orotalt d'Hérodote. HcoMe OM/~o/n-
~~«<i90~2M.:iOO.
FK.CUMOXT. Le Zeus Stratios de Mithridate. ~fCKef/c<7/<.<-
<cfr<des ~e~'atM. t90i, l, p. t'?.!)7.
î.
AXAL~EN. – MRPtt~f:XTATtOX.<MHt.tufHCSKS X,~

(:. ALBEf<S.– De diis ialooia Oditisoultisapud Graeoos.


Leinxi~
Pl
T)tiet))e,t90i,t0«p.,itt.
SA~ÉA~t,LAZAB)!). – Les Mes môohamtes
d'âpres les croyances
du peuple roumain. Jf.~<M/< t. X, p. ~j7,22~, ~i3.
t!)tHC))S).EH(t'At't.).DerWassermanaim scMosisohenVoUts-
glaubon. /t'~<t<'<(/M t'crt'f't<.</f«'
~uM~;(;(~f.,t90), p.goi-
ZAH~(Uutto~. – Sa~o vom Bubezahl .Hog~eist'.
~t'bc/«'<<
~M~f<'f)'M/<«'VMM~<««/< <<«)).p.:):)(:().
F. 8AMO. – ïl cutto di 8 Vittoro a Bavenna. JV«~ &«~'</to
.U-C/tM~/Mcn'«f<tM<t90j. p. i8X-)9t.
)' fOM))):!)Oh.– Origines du culte dos vierges noires, ~«~tx
f<Mt'M«)f'f-('<!
de ~W~a~/t~f~t'f, ~Qt, p. S:i-8)j.
< V. FnEYDOXF.– Zwanzier deutsohe Sohrelwahrzelohon und
derGerûstestaat. ~</<cAt'. A'~«~M<-A.,VtH, t). t'~t, p. 385.
tt)5.

C.–ZMMy/AM.

tXTaODCCTtOX

Dans les cinq précédents volumes de !h;~<' nous avons


fitit une large ptaee à l'étude de )a mythotogie,sacs avoir
jamaiseu l'occasionde dire en quoi consistaitpour nousFin-
teretsociotogiquede cette étude. Nousavons successivement
examinéuu certain nombre de questionssur lesquellesdis-
cutentles mythologuessans essayerde les coordonner,Il va
desoi que nous considéronsle mythe comme un fait sociai,
c'est-à-direcomme un produit ou une manifestationnormale
de l'activité collective.Cela revientà dire que, sous bénéfice
dela démonstrationqui pourra en être faite, nousne consi-
déronspas les mythes, dans une sociétédonnée, commequoi-
quechosedecontingentetdesuréroRatoire;méfneempruntés,
ce ne sont pas des hibetots exotiques;on ne peut pas faire
abstraction,eu pensant aux mythes,de la coiiaborationdes
hommesqui les out adoptés,qui les pensent, qui les répètent
et qui en somme croient à leur vérité.Les mythessont dos
institutionssociales. Celaposé, nous pourronslesétudiertour
a tour de deux points de vue 1" Chercherà déterminerle
mécanismede ta formationdes mythes,et les procèdeshahi
tueladetimaginationcréatricede mythes,ce qui revient a cher-
cherquelques-unesdes lois de l'activitémeutalc de l'homme
9t4 t.'AXf~E .<M)ft.O'!tt}t'f!.t9Ct-)<~

eu société: Porter alors notre attention sur lit fonetiuo


sociologique et spécialement sur la fonction religieuse du
mythe; nous demander ce qu'it y a eu lui de particuiiérement
religieux, quelle place il occupe dans le système des chose-.
religieuses, quels objets it représente. :) quels besoins il
répond et comment il les satisfait; faire, un uu mot, tout ce
que comporte une étude de fonction.
La première recherche se divise naturellement en deux
une étude de psychologie et de logique collectives. Decette-ci
nous avons déjà parié (t. Ht, p. 270 sq.), comme d'une sorte
d'analyse mythotogique ou de rhétorique de )a mythotogx'
dont l'objet serait de montrer commenttes lois foudamentates.
psycttotogiqttes ou indiques, de la pensée sont conditionnées
dans la fabrication des mythes. Le mythe applique à ses objets
des procèdes d'analyse qui lui sont propres; il présente des
modes particutiers d'associations d'images, enfin tout un
appareil logique spécial.
Malheureusement, il n'est pas encore possible de pour-
suivre à part et d'une (a'~ontout à fait théorique ces diverses
études. Nous en sommes eucore à préparer les matériaux
d'une mythologie et bien souvent à démontrer simplement
que les mythes sont des phénomènes sociaux. La mythologie,
pour le moment, doit être surtout historique. Mais nous écar-
tons d'abord ta question de savoir si les mythes proviennent
d'uu ou de plusieurs centres de dispersion et quels ils sont.
Cette question ne nous intéresse pas directement la réponse
aurait un intérêt surtout ethnographique, l'attribution des
mythes ou de certaines séries de mythes à des groupes
humains servant d'abord a compléter leur caractéristique.
Pour nous, le triage critique des ensembles de faits donnés
est simplement une bonne préparation à l'étude des mythes;
de plus, il est bon de savoir d'une façon préciseque les mythes
peuvent se transmettre en restant ou en redevenant mythes.
Une question capitale est celle de la relation des rites avec
les mythes. On constate très fréquemment qu'à un rite régu'
fièrement pratiqué correspond un mythe le mythe donne lit
raison de l'accomplissement du rite en racontant le fait qu'il
commémore ou simplement imite. On peut se demander
d'abord si cette coïncidence est universelle ou seulement tn's
générate et jusqu') quel point elle l'est. De la réponse à cette
question, encore insoluble, dépend en partie la définition du
mythe, considéré comme phénomène religieux. Ou se de-
– ttfit'~SHt'MfOX:!
AXAU-~KS. ttEt.tGtË(.E< g~
mandeplus souventencorelequeldesdeux, rite ou mythe,est
antérieur à l'autre et lui a donné naissance.Nousavons vu
(.tHH~sociologique, t. m, p. 27~)qu'il y a encoredes mytho-
loguesqui considèrentle rite commeune représentationdra'
matiqued'un mythepréexistant. D'autressoutiennenttecon.
traire. Nous croyons,quant a nous, ia question mal posée,
et nous nous sommesdéjà expliqueslà-dessus<.tM«'esociolo.
!/t'yxc,t. U, p. ~t3 et 245). « Le mytheet iorite, disions-nous,
ne peuventêtre dissociésqu'abstraitement.Le mythejoint
nu rite n'est pas autre chose que ta représentationde l'acte
qui accompagnel'acte suivant les cas, l'un ou l'autre des
membresdu couple peut être prépondérant on a des rites
très fortement inspires par les procèdesde représentation
propres au mytheet des mythessurchargésde détails incohé-
rents empruntes aux enets adventicesdu rite 'actions sympa-
thiquessupplémentaires)et non pas à son action principale;
remarquons en outre que les deux termes suivent l'un et
l'autre leur évolutionpropre.Il y a desrites presque videsdo
sens mystique.H y a des mythes qui ne sont plus la repré-
sentationdirecte du rite qui leur correspond ajoutonsenfin
qu'il y a des rites qui sont escortesd'uue suite de mythes
d'âges divers. D'antre part, il est évident que si le rite se
doubleen général de mythe de la façonque nous avons dite,
les mythesindépendants,ceux qui nesont pas attachesà des
rites, doivent créer à leur tour des rites par analogie. En
somme,cette question ne nous paraît pas susceptible d'une
réponsegénérale. L'examen des faits nous fera toucher au
mécanismedes mythes. A supposerdémontré qu'il ne tra-
vaille pas à vide, on peut juger de la sorte do déformation
qu'il imposeau réet par les différencesqui séparent l'acte
rituel de l'acte mythiquecorrespondant.
Noussommes ainsi conduits à aborderl'étude de la fouc-
tiondes mythespar soncôté le plus accessible;nonseulement
leur nature religieuseest éclairéepar celle des actes qu'ils
expliquent et des choses qu'ils concernent, mais leur place
se trouveen généraldéterminée par leur rôle liturgique,étant
donnéque, dans un grand nombredecas connus,la récitation
du mythe fait partie de la cérémonierituelle.
Une autre partie qui mérite d'êtreétudiéetout au long est
celle de la compositiondes mythes. On ne peut manquer
d'être frappé par le peu de variétédes épisodeset de leurs
combinaisons il y a des types de mythes, en petit nombre,
~tO t.ti)fS tMt.t9M
SOCMLOat(tt;S.

et dans ta multitudedes exemplairesde chaquetype, tes pin'.


ties se pt't'sententdans un ordre à peu près constant. Cet
ordre est loiu d'être toujourscetuiqui pour nousserait nutu
ret. Cetillogismeapparent du mythe révèle sa logique spé-
cialeet h) persistancede sesformesobscuresest un indicede
sa fonction.

M. WtXTHKXn'X. Die Flutaagoa des Altertums und


der Naturvother 1 Les~<'t«/M<<«fMMye df«)~/'«Mf«yt«;'
t'/«'J/M~«/t/t~/t~. (~ .~jt/o~. CMf~ )<'«'
tW, vu).XXX!,p.30S-33t.
Cetteétudeest uue des plus cofnptetesqui aieutparu sur o.'
sujet. Httemet eu cotnparaisuu serrée et suivie euviron
soixaute-treizcformesde légendesdituvieuues,les classe, les
decot))p()seetdemoutretours rapportsmutuels.La ctassiftca-
tiot) proposéeest la sutvaute: 1"Les tegeude~dituvieaaes!n)
propretneutdites, où u'est racontéequ une immeuseiuouda-
tiou les légeudes diluviennes propretneut dites, qui
intéressentle sort de t homme et qui se divisenteu tégeudes
avecun héros, et rendes sans héros (p. 3)~.3)4~.Un cer-
tmu nombre de thèmes composentchacun de ces types
de mythes, et lu légende sémitique .HebMcoBabylonienne,
serait simplementle type le pluscomptet,comprenaut,dans
un ordre ratiounel,tous les thèmes.Là où l'ordre aurait été
très prochede l'ordre biblique, M. W.supposeun emprunt
au muxde sémitique(p. 33~, chez tes Hiudouset les Persei-
en particutier (le poisson cornu de Manou ressembleraita
Eabanttes~
L'originede tous ces mythes serait un phénomènehisto-
rique, une inondation~rave (p. 333,et non pas un symbo-
lismedespluiesprintanières (M.Muller)ni un mythesoiairc
f.Usener~.
La nt6thodcsuivie par NI. W. nous parait d'une parfaite
sûreté et nous souscrivonsaisément à tout <:equ'il dit sur
l'intérêt de la comparaisondes faits primitifs avec ceux (!f
la Grèceet de l'Orient sémitiqueet indo-européen.Peut-être
le champdecescomparaisonsn'est-ilpas mêmeassezÉtendu
il est ptus difficileque ne le pense M.W.de trouverdes socié-
tés oùtoutmythed'ent portementpar teseanx.desubmersion.
soit Mt'<<«HemcM< absent. Un grand nombred'histoiresde ce
genre se trouventcheztes Australienspar exemple,Chez les
AX.tLÏSM. – KKPH~RKTATM~S MKHOOietK" 3tT

Aruutas. i'aneetrechut sauvagede t'Aicheringaa provoqué


une inondationqui noya toutle monde de mêmechez les
Narinyerri, etc., et ii y a des itèressauves duos ces légendes.
– D'autrepart. nousnepouvottsadmettrei'))yp')ti)ësefinatede
M W. La mythologiedeseaux n'est pas necessairententliée
a des évéuementsgéologiquesou ciimatériquat. L'eau est, t,
commele soie!),le feu,uue choseessentielleà ta vie dont les
groupessociauxont dû se constituerdes mythes, et qui est
l'objetdo nombreuxrites.Le rapprochemententre ces riteset
ces mythes est une couditioanécessairede toute étude sur
les légendes diluviennes.Or, nous trouvonsque. dans bien
des cas, chezles Huichois,en Grèce,eu Syrie, par exempte,
la légendese rattacheà des rites définisde la productionde
l'eau. Eufitt.à notre avis, la vraie conclusionà tirer des
faits serait légèrementcontraire à cellede M. W. Lesvéri-
tables tégendes primitives, ce sont celles de la « terre
pechée (par certainscôtés,le poissonde Manonest ta terre;.
L'existencedes eaux, de l'obscurité au commencementdes
chosesest un trait de beaucoupde mythologiesdéveloppées.
La terre y n:t!t.Lategendediluvienneproprementdite pour-
rait bien n'être dans certains cas que le double (en sens
inverserde ia tcgendocosmogomque:l'hommevenant après
leseaux serait l'homme venuavantles eaux.
M.M.

Memoirs of the Amerioan Museum of Natural Hts-


tory. Anthropology. Jesup North Pa,ciac Expedi-
tion. Vut.H, Part. II F. BoAS.r/tc .t~</M~o/'<Ae J?e~h
Coo/«/«</taM.Nov. )8~p.~5 i~.pt.Vtt XH.iu-f.–VoLV,
Part. t F.BuAset G.HuM.A'<(-«M«« r<<.<.t9M,p. t-27f).
– Vol. III, Part LuMnonx.ï'Ac.~M~o~'jtw
CAftt. o/ </«'
~««-/M~~<~at))!.1900,p. t-2~8.
L'intérêt de ces publicationssaurait dimciiement être
exagéré. H se poursuit,en ce moment, est Amériqueet en
Austratie, toute unesérie de travaux ethnographiquesdont
lesrésultats doiventêtresoigneusementenregistrés,vu qu'un
boa nombred'entre eux sont d'une vaicur sociotogiquede
premierordre, tellesquebientôttout essai tait sans eux, hors
d'eux, sera d'une portéesingulièrementrestreinte. Des mé-
moiresqu'a publiésieMuséeatnéricaind'HistoireNatureite,à
)a suite de l'expéditionanthroputogiqueorganiséepar lui,
M8 L'AXXKt! tSCt.fO~
MCMt.OO~t'1!.
aux frais de M. Jesup, nous ne retenons ici que la séné qui a
trait à la mythologie. D'autres, que nous aurions du signaler
eu leur temps, se rapportent à l'organisation sociale':
d'autres ont trait à l'esthétique des sociétés riveraines du
Pacifique nord Maisla raison qui nous a guidés à choisir
ainsi dans une masse de travaux est que nous estimons
que le domaine sociologique où l'activité des ethnographes
américains s'est exercée avec le plus de bonheur, c'est
encore ta mythologie. Leur contribution est des plus impor-
tantes.
Les deux travaux de M. Boas sont consacrés à des études
mythologiques. L'un consiste dans une étude systématique
de la mythologie de la tribu des Bella Coola (Colornbie Bri-
tannique', l'autre, dans l'édition et la traduction des textes
mythologiques recueillis de la bouche des Kwahiutts, tribu
voisine des Bella Coola, et dont M. Boas a déjà décrit l'or-
ganisation sociale, les sociétés religieuses et leurs rites
(V. /<!«)<'<'Mt'to/o~Mf, t. Ht. p. 336).
Commençons par ce dernier travail où il est fait la moindre
part à toute espèce de théorie. Les textes sont tous des tradi-
tions de vi Ilageset de sociétés ils relatent tous des questions
d'origine, d'ascendance, de révélation des rites, de conquêtes,
de pouvoirs et de masques, de droits à jouer tel ou tel rôle
pendant la « danse d'hiver)', ce tissu étrangement compliqué
de cérémonies divisées à l'excès entre des confréries et à l'in-
térieur de ces confréries. Toutecette mythologie n'est, pour
ainsi dire, qu'un commentaire infini de l'organisation reli-
gieuse et sociale de cette importante tribu. Le caractère étio-
logique de cette mythologie est même assez restreint. L'essen-
tiel, ce sont des aventures merveilleuses de héros, aventures
dont font partie, à simple titre d'épisodes, des thèmes rela-
tifs à des créations (soleil, etc.), des déluges. Nous avons dit
mythes de héros, parce qu'à proprement parler ces ancêtres,
bien que doués de pouvoirs surnaturels (c'est même un de
leurs titres, ex 230, ne sont pas des dieux, et que même
la vie de la plupart d'entre eux est positivement rapportée a
une époque récente (à partir de la partie Ht. les mythes ne

). J. Teit, !*A<rAompMH M)<!Mc/ Bn~/t Ce~oM&xt M. ib., )!w).


P.H6.3M).
3. TelssontMtuid'' M.B<t.i?. surles pf-intures df-la face (1898).e~-tu
rlo1r.
des li.
M.B. f~M~'t-,TAfT he
J.nu(,'r, Dv.cnr·nliee
/h'<Mf~fx.
;frr &y IheAmurTribea
o/'//te j~to- 7'n'AM
dessociété ~rd-A~Mti'tucs., porte<ur
(feooo)
(lequnlporte:ur
M.,M.,t90t, v~. VU.t. p. t-T!)
AftMitM.– t<Bt'n~)!TAT!0'<9
MMC!Ef~ a~O
racontent plus que des événementssurvenus après t'age
mythique).
La mythologiedes Bella Coolaest, au regard de celle des
Kwakiutts,uu systèmeplus élaboréet plus complet.Eu pre-
mier lieu, elle comprend un panthéonproprement dit, une
« maisonde ou des mythesa. dont le maîtreest le soleil,et
cesdieuxen nombre presqueindéterminé,a fonctionsassez
définies,sout tous l'objet de cérémonies,ou mêmeen sont
censésles agents; telle lu cérémoniedu Kusiut que fait la
lune lors d'une éclipse (p. 3t). Lestraits principaux decette
mythologiesont d'une relativebanalité, surtout si on litcom-
pare aux autres mythologiesde ta côte du PacifiqueNord.
Deslégendesde naissancemiraculeusede filsdu soleil(p. 84),
des mythes diluviens (p. 96, avec canot, montagne, etc.),
n'ont rien d'extraordinaire.En secondlieu, ce systèmemy-
thologiqueest directementrelié aux cérémoniesdes confré-
ries qui, chez les Bella Coolacomme chez les Kwakiutis,
absorbentle culte public. Dansesd'hiveret sociétésdu can-
nibalereçoiventleurs illustrationsmythiques,et les mythes
se trouvent représentes dans les masquesdont nous possé-
dions déjà des descriptions.Mais voiciuu fait encore plus
remarquable;si nous en croyonsIl. Boas,un bon nombrede
ces traditions se rattachentà certains rites qui sont la pro-
priété de certains clans (à descendanceà ta fois utérineet
masculinecommechez les Kwakiutls).Les unités sociales
coïncideraientavec les unités mythologiques.Mêmecesder-
nièresseraient, par un curieux retour, les causesd'une orga-
uisationtoute spécialeaux BellaCoola.Pour assurerla trans-
missionexclusivede ces rites, deces mythes,do cespouvoirs,
dansdes lignéesde parents, les clans locauxseraientdevenus
strictementendogames(p. t2t-t2S), sauf pour tes chefs, qui,
en ajoutant à leurs femmes parentes des femmesd'autres
clans, peuvent ajouter à leur fortune les masques et les
richessesmagiquesd'autres familleset d'autres clans. Le
fait serait intéressant s'il était certain, mais les renseigne-
mentsde M.Boasont tout le caractèred'une hypothèse.
Le travail de M. Lumholtisur le symbolismedes Indous
Huiehotsnous transporte dans un tout autre mondede faits
et nousramène, pour une part,au sujet du Mémoireque nous
avons présenté plus haut. Les Muichotssont des Indiens
Pueblos,du centre Mexicain.Leur-civilisatiun,teurmytho-
logiesont à mi-cheminentre la civilisationdes Xufuset celle
?0 L'AXEE t9M-ttM
:!OCtOK)<H!N.
des anciens Axtèques.Leur symbolismetrès particulier et
teurmytho)ogiesont (ouest vite devenuunanimesur ce point
dans ta science~un sujet des plus intéressants.Leur étude
éclaired'un jour tout nouveau.et la mythotosieeu générai.
et la my)bo)f),ecomparéedes retigions du Sud de t'Amé-
rique du Nurd. D'autre part, tes renseignementsque nous
transmetM L. sur ces ditïereuts poiuts sontd'uuo autorité
et d'uue extmustivitédout, à notre avis, rieu n'approche, ui
dans les travauxconcernant t'autiquité ctassique, ni même
dansceux que les ethnographesoui produits dans les der-
nierstemps. Le système des croyanceset des figurationsest
étudiecomptetement,d'après des objetsfabriqueset identifiés
sur ptaee,décrits et expliquéspar les croyants eux-mêmes.
A uu cortitiupoint de vue, nous dirions presque que le
meiueur documentd'iconographiereligieuse, actuetiemeut
connu,c'estt'e travaii sur les )tuic)tois.
Xous ne ferons porter ici nos remarques que sur deux
points,qui sont, d'uilleurs, ceux auxquels M. L. a consacre
sa conclusion.
Le premierest la re!ationde la prière aux symboles m y
thiques.L'exemptedes Huichotsest d'autant plus important
qu'il exprime, d'uue façon typique, uue multitude de faits
NordAtm'ricains',et. peut-être, illustre uu nombreiucalcu-
iabtede faits empruntés à toutes les civilisations.La repré-
sentationfigurée,écrite pour ainsi dire, des mythes a. chex
les Hun'hotset bien ailleurs, une valeur precath'e; elle est
une prière eiie-meme.Et iuversemeut, l'un des modes les
plus importants d'entrer en rotations preeatives avec les
puissancesreligieuses,l'un des moyensde les prier, c'est de
les représenter,de les figurer. Ainsi, nous arrivons à ce fait
importantque le mythese matérialisesouventà l'occasionde
la prière, et que, inversement,l'un des moyens les plus fré-
quentsde prier, c'estde matérialiser,par une figurationrela-
tivementpermanente,t'être religieuxauquelou s'adresse.Par
ce côté. le rite oral, le mythe et la représentationdu mythe
coïncidentréeitement.Il y a même dans t'ima~inatioareli-
gieuseune sortede tangageintérieur, et cetafait que ta seule
objectivutiundes imagespeut avoir une vertu efHcace.Dresser
une statue,c'estfaireuu ex-voto,une une prière, comme

). Cf. )<.89. t'~vis do Cu~hinf;'lui rappruche L-iinf'chM-prif'rMde~ ))ui-


':ho)tet los «t'fohcsCMnimonL'U).) d).:<f
autres Pu<ibtos.
.\X.\f.Y<s. – ttKt'tt~ENTATtO'KBf.MtEt'~K~ Mt

disent les inscriptions grecques; c'est un contact, oral en par-


tie, étabti avec le dieu. Le fait des Huichotsest singulièrement
démonstratif qu'on est juge. Les temples des Uuichots sont
littéralement encotntn'és d'objets symboliques qui sout des
prières (et. p. 2t9-~t, appendice où tous les toits sont soi-
gneusement rnsscmbtés suivant l'objet des prières symboii-
sée~. Ces objets sont les uns déposes et fabriques par les
prêtres ~M.L les appelle indûment shamanes~ au nom de ta
tribu, lors des fêtes, et symbolisent les prières publiques
les autres symbolisent des prières individuelles. Mais les uns
et les autres sont de même genre, de même forme, et tes
décorations, qui sont les symboles des dieux, suivent les
mômes principes. Les différences de dimension, do couleur,
de disposition s'expliquent toutes suivant des principes rituels
fixés ou des accidents naturels de technique. Les uns, et
ceux-là ressortissent plutôt au culte public, sont tes disques
placés sous lcs idoles, et les idoles mêmes des dieux. Les
autres sont des boucliers à prières, des neches û prières, des
bouteilles votives, des yeux de dieux. D'ailleurs, tous les objets
du culte out, chez ces Puebtos, une valeur représentative et
precative à la fois. C'est ainsi que les plumes du shaman, les
gâteaux d'offrande. les pointures rituelles de la face lors des
(êtes sont des moyens de consécration, des prières, et aussi.
en quelque sorte, la transcription des divers mythes.
Le second point que nous voûtons étudier, c'est le rapport
qui existe entre le mythe et sa figuration, far suite de cette
nécessite où se trouve le tnythe des'ex primereu idéogrammes
rituels, il se crée un certain nombre de symboles qui sont de
véritables écritures conventionnettes désignant les dieux.
Nous saisissons donc ici un moment de révolution mytholo-
girlue où, contrairement, à ce que t'eu rencontre dans d'autres
sociétés, le signe est relativement indépendant de la chose
signifiée; il n'est qu'un moyen d'évocation; il n'est plus le
dieu, la force religieuse. Lorsqu'au cours d'un de ses rites
totémiques, t'Arunta représente l'espèce totémique, rOnou
par exempte', par des dessins faits avec le sxng de gens du
totem de t'emou, c'cst bien t'espèce tout entière qui est ainsi
immédiatement rendue présente. Mais uue mythologie ptus
savante, un rituel plus complexe, ont nécessité chez les ftui-

1. Cf.Sp~'occret (iitt.'n,!«- H~tt-crntM o~C<-M/«< f. t~


J<M<<-(~M,
vt :'tuv.
3M t.ts;~)! ~CtOt.Mt~t.T. t90t-fW~

chotg rétablissement de tout un système de signes. Cesiiigues.


d6s tors, sont des sortes d'écriture eu voie de formation its
symbolisent et ne reproduisent plus. Ils sont devenus, dans
une certaine mesure, couventionnets, urtificiets ils out une
vie par eux-mêmes. Les uns sont destinés à noter des idée;.
abstraites, que sont tes dieux (ex. CruudAtere Croissance.
D'autres, des idées concrètes. Mais ils n'ont que des rapports
indirects avec le mythe, quelle que soit l'exactitude avec
laquelle ils finissent par le materiatiser.
Lu méthode qu'a suivi t'esprit collectif dans la création de
ces systèmes peut être aisément suivie, et elle illustre assez
ce que nous avons dit ptus haut. Un petit nombre d'objets,
mais d'importance cunsidcrabte au point de vue retisieux,
fournissent les quasi-idfogrnnnnps qui servent de clefs aux
autres. Ainsi, la notion du serpent joue un rôle cousiderabh*
dans la myUtoiogie: le serpent devient donc le principe d'une
foule de représentations p. jt t j les dieux sont. pour la plu-
part. des serpents; les déesses le sont toutes; il en est ainsi
des cours d'eau, du vent, de t ectair, des rivières, de la pluie,
des rayons du soleil, des tangues du teu, de tous les phéno-
mènes naturels. Mais les choses humaines sont aussi des ser.
pents c'est le cas de ta <!eche.de t'arc, du cheveu, de la cein<
ture, du maïs. des sentiers. H y a, on le voit, un processus
d'identification forcée une notion est donnée, qui. revêtue
d'une force considéra Lie, attire à elle les autres, et leur sert
ainsi de symbole.
Mais néanmoins nous en restons encore a uu stade primitif
du symbolisme. En premier lieu, la signification de tel ou
tel trait, de telle ou telle couleur n'est pas unique elle varie
suivant les autres signes associés. Ainsi, des ligues iongitudi'
nales signifient un lit, une trace, là pluie, des plumes d'aigle,
l'aigte tes mêmes lignes, mais plus courtes, représentent la
plante de mais, etc. disposées comme des rayons dans un
cercle, ce sont d'autres plantes s'échappant d'une circonfé-
rence, ce sont des rayons de soleil. Les valeurs des signes sont
donc multiples. Il en est de même dans les symnotismes les
plus primitifs connus, par exemple chez les Aruutas.
En second lieu, et ceci est un corollaire de ce (lui précède,
le rapport des diverses représentations est éminemment syn-
thétique. Ce qui est représenté, c'est le tout; le sens des par-
ties du dessin symbolique n'est fixé que par rapport à t'en-
semble de t'événemeat mythique représenté. Car un dieu est
AtALY:.)M. MPR~KKTtTMX~ BEHQfEC!iE!i 353

toujoursaccompagnedesesanimauxassocies,de sespouvoirs,
de sou u)il.de ses flèches,des chotcs qu'il produit et que la
figuration:) pour objetde l'inviter n reproduire; sou mytiie
est tout entier retracesur tes grands disques,Marrive même,
en particuliereu cequi concernela barquedu déluge ~p.16ih,
qu'un nombreconsidérablede choseset de personnagesmy-
thiquesse trouventreprésentes.(Cettebarquesert, p. t7~, de
moyenextrêmepourprovoquerta pluie).
Ou pourrait assezbienconcluredes signesaux représenta-
tions que tes Huichoisse fout de ta naturedes dieux et des
rapportsqui relient leurs diversesnotions mythiques.On y
trouverait tes mêmescaractères: prédominancedes classifi-
cationsanalogiques,existencede touts synthétiqueset d'ori.
gine sentimentale.Maisnous devons, pour concluresur ce
point, attendre les renseignementsque M. LumhoUi!devra
nous faire parvenirsur la mythologie.les fêteset les rites
desHuichols.Cetravailn'est pas aussi utilisablequ'il semble,
précisémentparcequ'il est tout partiel.
Nousregrettonsparticulièrementde n'être pas mieuxinfor-
mes sur l'organisationsociale' les rapportsde celle-ciavec
le culte, du culte avec les mythes, des mythes avec leurs
symboles.Sans aucundoute, les faits qui nousseronsfournis
ultérieurementserontcapitauxpourla science.Enattendant,
la théoriecomplètede cette mythologiereste encoreen sus-
pens.Maisil est certaindes maintenantque nousne pouvons
pas encoreaccepterles expressionsde M.L. (p. 16~,suivant
lesquellestoutes leschosessacréessont des symbolespour
l'hommeprimitif ni admettreque la religion soit, pour les
Huicholsuuo ailairoindividuelle.
M. M.

K. Tu. PRËUSS.– Kosmische Hieroglyphen der Mexi-


kaner. /fc«M/t. M/tM-,19Ut,p. 1-48.
Cetarticleest importantpar les renseignementsqu'il donne
sur la symbolique mythologiqueet la représentation des
figuresmythologiques,sur les rapports des diversesnotions
mythologiquesentre elles, sur l'évolution de ces symboles
qui vontde la représentationsignificativeà la simplefigure
géométriqueet décorative.
i. Cf.p. l-t4 et Lumt.f, ?/« ~Mte/t~ in ~K«.o/'</«~w'.
/'«<«tM
.MtM. /<fff<X,iM)!.
e/ A'<t<«ra(
$H$ t.'A'<x6tt $OC!OCt<}eB. t90!.)9~

0. (tHUl'PK. – Griechische Mythologie undReUgions


geschichte.n, L (7/««~«t'/<~«stMt'Acx .4<<fr('<Mti!<('t.s
«'Mc~/f. V, Muuehen,G. H. Heck,t!)<M, p. ?5-768.
Nousavons dejù parte <o«'<' ;Sot't< p. ~M)du livre de
M.Gruppedont nous u'avousencoreici que te deuxièmefas-
cicule t'ouvre s'auuoncecommemouumentato.Aprèsavoir
classé les mythes grecs par pays et par sanctuaire.l'auteur
abordemaintenant l'étndedes mythescomplexes(,t/<CM<'oM)-
~MT)c'est à-diredes mythesgroupesen cyclesd'après t'ani-
nitéde teurs sujets. H distingue neut cycles t"les mythes
cosmotogtqoes; theogouiqups;3' retutihàht gi~HMtoma-
chie 4°nuthropogoniques 5" le cycled'Héraclès u" te cycte
deThëbes; 'cettn d'Argos; 8 de Thescc; H"de Troie
M. Gruppe ue nous dit pas pourquoi il n'a pas distingue
d'autres mythes complexes. Il sembte n'avoir cottsiderc
cotMtaetels que ceux qui ont donnélieu &des œuvres!itte-
fait'escouserveesourecoustituabies.ceux, eo d'autres termes,
qui se sont développésdans la littérature, cycles !itteruit'es
et thèmes d'~popëe.Cependant,mêmede ce poiut de vue, il
eùtfitUu compter au moins un cycledionysiaqueou de riu-
veutioudu viu; Il sunit de songeraux Baech:)Mtes d'Euri-
pide. D'autre part, un my'ite comme celui de Persée, soit
seul, soit joint à cetui de Bellérophon,formebien ce qu'on
pourrait appeler uu cycle de mythesou un mythecomposite,
iudepeudaut des sauctuaires ou ses diflereutesbranches se
soutdéveloppées.
D'une manière geuerale, d'ttilleurs, le cadredu livre est
assezlâche. Commedans la premièrepartie, les détailss'ac-
cumulent, s'enchevêtrent tes dissertationss&pressentet tes
notes complémentaires s'étagent. Derrièrecet échatuudage
compliqué on peut bien entrevoir tes grandeslignes(l'une
théoriemythologique mais nousneserons eu etatde t'appr6
cier qu'après l'achèvement de la troisième partie. Ce qui
manqueencore, et cela frappe dansun livre aussiHcutet (lui
supposetant de réflexion, ce sont les définitionset les posi-
tionsde principes. L'auteur ou bien ignoreou bien ne veut
pasciter les travaux où s'élaborenttes notionsqui permet*
tent la classificationdes faits et leur interprétatif. Est-ce
désir d'objectivité? Dans ce cas, il se fait iitusiou car juste-
mentles heDeuisautssont bieomu)servis par leurs dounees.
fi y en a trop et trop peu de bonnes.Le m:dheurest qu'eu
\\A[.Y<KS. – nEt'MÉSKXTATtuXS)tt!t.)U)Et.'<E< ?33

généralils s'eu contentent trus tacitement.L:) conjecture


passevitepour {Mit et toutencouragela conjecture.M.Gruppe
semblese plaire au cumut des références.taute de faits bien
connus.Les pages 4884M, relativesau cultedu mont Oetu,
à la mortd'Hercule,à t'asshnitationdet'Oetaà t'Attas,à t'asso-
ciati"n des Ilespéridesaux pommes d'or avecle sanctuaire
de t'Oetasout un exemptetypiquede cet excèsd'ingéniosité
qui gâtecet ouvrageexcetteut.
Nousaurons tacitementcaractérisé ta méthode00 disant
qu'elle est historique; avant,d'analyser !estnyt))es,fauteur
se préoccupede savoir où et quand ils se sont constituas,
quellesturent leurs formes successives,et cuuuueutils out
été fixés.Dansses Gn''c/tMc/tc CulteMM~ ~<t, pubiiei!i) y a
quelquesannées,M. Gruppe établissaitles principes d'uue
sortede monogenistnehistorique. 11ne semblepas y avoir
complètement renoncé. Ainsi, pour lui, la représentatioude
la barquedesmorts.l'incested'GEdipeavecsa mère sont des
empruntsfaitsà l'Egypte.Dansle précédentfascicule,i! rat-
tachaitun certainnombrede tnythesgrecs à des antécédents
phéniciens;ta théorie repara!t, à la Oudu livre, à proposde
l'originedu sacrificegrec, sur laqueHenousauronsà revenirà
proposdu prochainfascicule.Cependant,partoutaiHeurs,les
recherchesd'originese confondentavect'anatysedes mythes
ou la préparent Car les mythesgrecs, tels que la littérature
nousles a transmis, sont des résultantesou des sommesde
variantesantérieures.M. Gruppetente donc simplement de
faire,pour les mythesgrecs, ce que d'autres ont fait pour la
littérature poétique,romanesqueet, au fond, mythique, du
moyenâge. H chercheles prototypes,les sourcespremières.
Malheureusement il n'est pas soutenu par l'histoire; car, en
Grèce,les modèleset les premièreséditionsdes mythes ue
peuventêtre reconstituésque par des séries de conjectures.
Celles-ciportentsurtout,dansce livre, sur tes nomspropres
qui figurentdans les mythes. Elles dépendent eu grande
partiedupostutatsuivaut lu géographiedesmythestémoigne
des déplacementsde leur thëtneprincipal. Autrementdit, là
où le mythe conduit un héros, ou est à peu prés sûr de
trouverson nom, soit dans les cultes publics, soit dans les
cultes privés.Tel est le cas d'Achitteen Troade;son sanc-
tuaireétait un tombeaufp. 6t8). On remarqued'ailleurs que
les figuresdivines attachées à un sanctuaire se retrouvent
danssessuccursales et mêmequetes nomsde tieux voyagent
L'AXS~B 190t.t909
$OCt~OQt<tCE.
avecles dieuxet les héros. Grâceaux Argiens, ou trouve eu
AsieMineureLaerK's.pered'Utysse. O~ygia,les Cyctopes,etc.
<p. M7). Les noms propres de la poésie mythique étant
abondamment pourvusd'homonymes,on peut arriver, de
procheeu proche,et en tenant compte des circonstances,ù
déterminerla patrie des récits primitifs. Sur ce point, Je tra.
vaUde M. G. est systématique;et, malgré l'incertitudedu
détail, l'ensembleeuest piutûtfructueux. Caril yaun intérêt,
même théorique,à suivre uu mythe dans sou passaged'une
formeà uue autreaufur età mesuredeses migrations.Eu effet,
pour étudier tes mythesen taut quephénomènessociaux, il
fautsoigneusementdistinguerleurs parties constanteset ieurs
parties adventices.Par exempte,il est bon de savoir que le
nombredes travaux d'Héractésa pu varier, et que le mythe
définitifcotnprend,superposésà uu mytheargien,desmythes
thébains et tt'achiuiens,sans compterceux qui se sont déve-
loppés chez les Heractidesd'AsieMineure. Un mythe de ce
genre, compositeet déforméde mille manières. n'appartient
pas au mémo typede phéuontëuequ'un mythepopulaireou
sacerdotald'un lieuoud'un sanctuairedétermines.
Maisici une questionpréliminairese pose.Pourpeu qu'on
se préoccupede donner une théoriedu mythe qui tienne
comptede sa fonctionreligieuse,on est dérouté par l'incohé-
rence de ce qu'oa est convenud'appelerdes mythotogies.Lu
mythologiegrecquequi est en ce moment, pour nous, la
mythotogie-type,nousprésente,en particulier,touteunesérie
de récits dont la principaleraison d'être groupésest d'avoir
pour principaux personnagesdes dieux ou des héros. Mais
cetteraison n'est pas un élémentsuffisantde définition.Dans
cet assemblage,qui n'est d'aitteurs qu'en partie artificiel, il
est extrêmementdifficilede distinguer ce qui est mythe.
c'est-à-direce qui est à proprementparier religieux,et ce qui
est légende,conteou roman. Derrièrel'épopée et les contes,
il y a souvent chancede rencontrerles mythes. M. Usener
(Ci./tMH<~Soeto(o~«< H, p. 230sq.), s'y est appliqué avec
8uccÈs.M. Gruppecontinuedans le mûme sens.Achiitcest
un dieu, dieu de l'autre mondeet dieu médecin; son épee est
adoréePhasetisfp. 6i6~; Médéeet Iphigénië (p.6t7). Aga-
memnoo et Ménéias(p. M)j sont des dieux, etc. Il y a a
i. Lemythed'Aphrodite de Toulis(Aphrodite
Ktesytta &)a pontOte)
n'estconnuquesouslaforme(tuconted'Hermochari!) et Ktosylla
(V.1101.
land,jyyMo~)'<!pAt<eAe~)M~M<M<'$'<<,MOû, p.Stt).
A~ALÏXKS. – KH'Kt~NSïA'nc'M ttBt-MtHC~~ 2X7

cette nature indécise de ht mythologie deux sortes de raisons.


La première est que souvent, au point de départ de ta com-
position d'un mytite cyclique, it y a un phenomëue historique
ou plutôt social do ce point de vue, l'épopée, l'histoire et le
mythe se confondent. Ainsi, selon M. Cruppe, les ceuvres
hypotttetiques qui ont fini par constituer )es mytites cycliques
étaient avant tout des compositions d'un intérêt nationat ou
politique. L'HèracK'ide Argienne était destinée a fonder le
droit des Héraciides (p. 4GO:.Les Pisistratides ont contribué
fortement a tu formation du mythe de Thésée (p. MC). Un
mythe national on s'élevait natureiiement au mytttc uni-
versel. L'origine d'une famine ou d'une tribu devint i'ori~ine
de t'humauite 'p. 43~. Xotons d'aiHeurs que, par un curieux
retour, les compositions u'unt eu, en leur temps, de vaifur
historique qu'autant qu'elles s'imposaient à ia croyance,
autrement dit qu'elles étaient des mythes. La seconde
raison de ce caractère indécis est ia sorte de déviation et de
déformation que subit un mythe quand il sort du sanctuaire
auquel il était attache pour entrer dans un cycle auquel il
était souvent étranger. D'abord, il est nécessairement sujet à
une sorte de nouvelle interprétation il se crée une sorte de
mythe de ce mythe. Ensuite, c'est dans une composition iitte-
raire qu'il pénètre et il eu accepte les lois. Celle-ci présente
à son tour le mythe sous une forme nouvelle. Tous les poèmes
mythologiques, suivant leur plus ou moins grande popula-
rite, ont été, & des degrés divers, des livres sacrés: ainsi
i'Uiade et l'Odyssée. Ils out impose des formes et des direc.
tions à ia pensée commune. Deià vient probahiement que
certains mythes qui étaient devenus de simples sujets Httc-
raires fout retour à la religion après en être sortis. Les sanc-
tuaires locaux ont souvent emprunté des héros à des poèmes
mythiques. Ainsi, scion M. Gruppe, s expliquerait ta pres"ucc
de Céphee et de Phinee dans les cultes de Te~ee.
Après avoir lait l'histoire d'un mythe complexe, il reste a
faire l'étude de ses thèmes, et à en donner l'explication. Par
thème nous entendons les épisodes élémentaires, les actes
dont la suite compose le mythe. Cesont les parties do la nar-
ration qui résisteut il t'anatyse. La première question qu'on
peut se poser à leur sujet est de savoir dans quette mesure its
sont quelque chose de spécialement religieux. NI. Gruppe
adopte, jusqu'à un certain point, une attitude éclectique. Cer-
tains thèmes sont, pour lui, purement esthétiques, tel celui
K. t)CMMMt. Ann.!csocio).,tM).)9~. 17
Mtt L'AXXÉESOC!M.OO!OC)E.
l<KH.t!)M

de la conquête d'une nancée par la solution d'une énigme


(p. 805).D'autresont une origine politique,ainsi l'histoirede
la dépendance d'Héraclès à l'égard d'Eurysthée (p. 4~i).
D'autresse rattachent à un fait d'histoirerelieuse tesluttes
de dieux se réduiraient à des luttes deculte (p. 898).Maisla
théoriele plus génératementappliquéeest celle qui consiste
à expliquer les thèmes mythiques par des rites d'un sanc-
tuaire donne'. Le grand nombre des faits allégués tend à
donnerà leur enchatuement l'allure d'uu système.Malheu-
reusement, !a part de la conjecture reste surabondante.Le
but seul est bien défini déterminer avecprécision ia nature
du rite cachéderrière le mythe. Donnonsquelquesexemples,
entreautres (p. 4S5,4S7,400,614,619,CM; l'imagedu bmuf
passeur qui porte les âmes dans l'autre mondeest fournie
par le sacrifice funéraire (p. 403 sq.) le mythe du déluge
correspondà uue cérémoniedont la partie principaleétait un
charmepour la pluie (p. 443 sq.). A ce propos,faisonsremar-
querqu'une partie des légendesdu délugene peuventpas se
rattacher au seul rite du versementde l'eau, mais doivent
l'êtreà une processioncommeen présententsouventles fêtes
du printemps. Desexpressions de M. Gruppe,on est en droit
de conclure,ou nous nous tromponsfort,que, dans cesdivers
cas, il considèrele mythe comme un phénomènesecondaire
logiquementet chronologiquementpostérieur au rite. Nous
noussommes déjà expliqués là-dessus.On peut dire seule-
ment que, en fait de mythologiegrecque, il y a de grandes
chancespour que nous ne connaissionspas la forme immé-
diatedu mythe rituel, celle que le rite représenteseule.Trop
de formesintermédiairesse sont intercaléesentre le rite et le
mythe. Pourtant, il y a des exemplesfavorablesà sa thèse
que M. Gruppe aurait pu utiliser et qu'il a négligés. Par
exempleil aurait pu analyser i'idée du bceufpasseur, animal
sacrificield'ici-bas et dieu de l'autre monde, pour donner
uneidéede la pénétration du riteetdu mythel'un parl'autre,
pour faire voir l'organisme vivant qu'ils forment par leur
réunion. Cette lacune provient probablement de ce que
). C'estuneMpth'ation
de ce ~nre fjueM.Gardncr a proposco )';
pf)Uf
tnvth);d<-f'and'ffM (AncwPand'jra YMC. ~oM<-na< of M<'«<t)i<-
S<m/<M.
)i)0).9 p.). t)M<n')nû.M.S. KeiMCh mttMttt: les rcpt'M'ntdtioMs
'fc
t'arcHxchettMnt (leXousau tct~piemcgaricn des ttithyes(L'ntxM-~ti<-f
io'ditdu MusM- de CMi.tantin'p~e.
~t'. </M~/w/~ .K~M~,)!?).p.)~7.
t; <)<; nx'-tx''
M.ttactditu
rattachecertaineitm~ed'Ërosa desritesde,
Adunies (Einneue)'Erostnythus,
M</«/«~tM.
)!)<)),p. 92t-330;.
AXALYSM.– Mt'tttMKXTATtOXS
MUttKUSE-i 35~

M. Gruppe ne voit dans le rite que quelque chose de tout


mécaniqueet formelsde simplement traditionnel,de pures
habitudesd'un grouped'hommesétroitementtocaiisés.
Commel'explicationritualiste des mythesest ence moment
eu faveur, it n'est pas mauvaisde rappelerqu'elle ne répond
))!)8ù tout. Il n'y a pas de culte des Titans,ni de culte de
Téthis (p. 4~. D'autre part l'enrichissementpropre de la
mythotogieeu générât,celui dela mythologiegrecqueeu par-
ticulier; peut n'avoir pas de relation avecle rituel it peut y
avoir accroissementpar emprunt à des mythologiesétran-
gères. Le mérite le plus sérieux de l'interprétationritualiste
est qu'elle teud plus que toute autre à rapprocherte mythe
desfaits les plus immédiatementvoisins,à savoirdes rites.
Mais mOneceiane nous renseigne qu'assezimparfaitement
sur la nature intrinsèque de ces faits. La considération de
certains éléments plus particuliers au mythe est à certains
points de vue plus instructive.
L'une des premièresétapes de la formationdu mythe et
du thème, c'est-à-dire de l'image de t'être dout le mythe
raconteles actes, est à coup sur la fixationdu nomde cet être
encorevague. Une fois crée, le uom crée à son tour les per-
sonnalitésdivines, lesquellesteudeut alors à se détacher des
choses.Lenom produitune personne,parcequ'il une valeur
ilsoi, représentativeet sacrée.Les quatitcsdistinguéeset <tési-
gt)éesparle langagedeviennentdespersonnesautonomes. Kon
seulementles noms produisentles dieux, mais les rapports
to~iquesetgrammaticauxdesuomsentre euxet avecleschoses
produisentde nouveaux mythes1. Cechampde la recherche
:)été magistralementouvert par M.Useuerdansses G~<enM-
fftfK.M. Gruppe en continue !'exp!oratioo.L'interprétation
desnomsconsidéréscommeépithétesdivinesl'aide a grouper
lesépithetesMettanteset vagues,lesnomspropresdehéros,les
termesde la géographiemythique, autour de types divins et
de mythes déterminés. Les noms décèlentainsi l'élément
commun des mythes. On voit à des nomscomme Jolcos
siitoo doré). Jasou (tasion. héros agrairedu siitou', que ia
)'ende des Argonautes contient des élémentsde mythe
.praire.
Le mythe, &ce point de vue, participe doncde la nature du
iangage.Aussipeut-onconstaterque,toutcommele tangage, iI
)).263.
'tulivreduY.UMMt'd,
). Cf.t'<HHt)\M
SM ~uC)')).0(it~(.-K.'Wt.t'JOS
t.'AfXHK

répètesouventà vide,et d'ordinairemalà propos,des formules


toutes fuites.Lui aussi estgouvernépar l'habitude.Commeta
penséesuit les mots, ellesuit aussiles mythesantérieurement
formes. Elledéformeles chosesà l'imagedes idées dont elle
est peuplée. C'est ainsi que le mondeest conçusur un
plan
t.
théoriqueimposé(cf..tKK~, V, p. ~0), suivant lequel la
realité s'alignetant bienque mal.Surce point,nous trouvons
heureuse la théorie que M. G. propose de la géographie
mythiqueau début de sonlivre. Il montreque, sans doute, le
système des notions grecquesn'est pas entièrementfactice;
certains élémentssont empruntesà la réalité par exempte,
le jardin des Hespéridesest le pendantdes jardins sacresde
l'Œta p. 384;. Nousdirions donceu ce sensquete mythene fait
qu'exprimer la réalité religieuse.Maiseesétémeutsréels, une
fois détachesdes choses terrestrespar le mythe, reviennent
sur terre quand le reste du systèmemythiquey revient lui-
même. Le monde s'ordonne autour des sanctuairescomme
centres, d'où rayonnentles neuvesdivins, que dominent les
montagnesdivines, à quelquespasdesquellesse creusent les
portes des enfers. Le même procédéest appliqué à la repré-
sentation du ciel et la domine. Les dieux y sont établis à
leurs places mythiqueset les scènesmythiquesy sont
figu-
rées. Ace sujet, il nous parait regrettableque M.Gruppe ne
parle pas des ('«~f~-t'.mtM.
En résumé, le mythe commenceà la simple conception.
imaginât!ve il estvrai, des chosesreligieuses,et s'achèvedans
un systèmed'imageset de notionsquiles encadrent.Lemythe
en somme est originairementexpressif,significatif,il n'est
pas d'abord symbolique. Il ledevientnaturellement.Dans le
principe, il n'est pas une sorte de vêtementallégoriquedont
les groupes sociaux auraientrevétuta réalité, il est lit réalité
qu'ils n'auraient pu concevoirautrement.Maiss'il est une
simpleexpression,il est comme lesmotsenfaveur,susceptible
d'un nombrede sens illimité; il a une forcequi fait qu'il
peut
devenir une choseà part, autonome,et s'opposer désormais
aux chosescommeun symbole.
La considérationthéoriquedes types de mythesest restée
malheureusementétrangère au travailde M.Gruppe,il n'ena
tenu compteque d'un point de vue historiqueet n'a fait que
marquer qu'il s'en préoccupaiten étudiant en historien les
mythes par groupesorganiques.!tn'a pas étudiéces groupes
commedes associationsnaturellesde thèmesdont le plan de
– )tH)'RK<HXTAT)Ot~
AXAf.YSE-. HH<.X.t)!L'E.< ~Oi

compositiona quetquechosedonécessaire.Cetteconsidération
au contrairen'est pas étrangèreau travail de M.Stuekeu que
uousaHommaintenantétudier.
H.tt. et M.M.

STUCKEK.– AstrMmythen der Hebràer, Babylonier


und Aegypter. ~<<o))~f.<F/t.t'n~'r~Kf/t.,4. Ti, A'.«<x.
Leipzig,E. Pfeiffer,t90t,p. 189.430,gr. in.8°.
La considérationdes types de mythes, S(~fM~M<ai<pH, dis-
tinguéede celledes thèmes, J~/ffMfttO~'t'c, est prédominante
chez M. 8. Il ne tend rien moins qu'à nous en donner uue
théoriegénérale.
La méthode est, dans toute son ampleur, presque avec
excès, la méthodecomparative.Nous avons critiqué déjà la
manière dont l'emploiel'auteur (t. III, p. 373~et nous ne
reviendronspas sur cette question. Au hasard de lectures
considérables,Il. S. relève,dans toutesles mythologiesindis-
tinctement, les exemplairesde certains récits mythiques.
C'est, àquetquesdivergencesprès.taméthodedesfolkloristes.
L'essentiel est de collectionnerdes récits parallèles pour
reconstituerun type.Lesfaits s'entrainent les uns les autres.
H n'y a de distinctionni de lieu, ni de dates, ni de société,
et tout finitpar se confondre.– Lesdéfauts méthodiquesdu
livre se compliquentencorede défauts de formeet de fond.
L'exactitudeelleaussi laissesouventà désirer par exemple
on croirait à le lire que Zagreusest fils de Sémélé.
Les imperfections, même méthodiques, ne diminuent
pourtant pas l'intérêt de la thèse générale que nous avons
a analyser et discuter. M.S. est partisan, en ce qui concerne
les mythes et les types de mythes, d'une sorte de monogé-
aisme. Tousse rattacheraientil un mythe souche:quels que
soient le domainegéographiqueoù ils ont pris naissance,les
dates de leur développement,leurs formes diverses, tous
auraient un principe commun tous seraient semblables,et
leur similitude se réduiraitau fait de l'identité de l'esprit
humain. Le mythepar excellence,c'est celui de la création.
Toustes mythes s'y rattachent (p. t89<.M. S. t'analysedonc,
motifpar motif,c'est à-direthème par thème. Il comprendrait
primitivementl'histoire de la première famille de dieux,
celle des générationsqui en sont descendueset enfin divers
épisodes auxquels peut s'attacher l'histoire de l'humanité
2tt3 L'AXXt!ESOCtOt.OGï<)L'E.t90).H'M

même. Voici dansquel ordre sont énumérés ces théines t" Les
anciens dieux sont repousses dans le seiu de leur mère de ce
thème dérivent les trois suivants; 2"la mère ne peut enfanter
3" souffrances:4°tes enfants agissent. Dans quelques exemples,
le motif qui vient ensuite, et qui se subdivise en trois thèmes
secondaires, est formellement rattaché aux précédents c'est
la séparation du coupleprimitif, la castration du dieu-père,
la semence perdue (Océan. Ouranos). Les derniers thèmes
de ce premier type du mythe souche seraient celui du père
maltraité par ses flls et servi par eux !?<oé),le sommeil du
premier père ~oé, Lotir et ses nites). Quant au second groupe
des mythes primitifs qui concerne la seconde génération des
dieux, il est étudié de même. M. S. le déduit souvent du
premier: par exemple 'p. Kronos~ le père venge les
souffrances de la mère. M. Stucken énumére ainsi toute une
série de motifs secondaires, sans les classer, et nous amène
'p. ~9t) à la liste des thèmes qu'on peut appeler type de t'oty-
phéme. Parmi ces thèmes figure celui du vot du feu.
Ainsi tous les mythes principaux de toutes les mythologie.:
s'enchaîneraient suivant une série continue. Mais à les voir
ainsi tous sur le même plan, on devient incapable d'aperce-
voir l'ordre de ieurenchatnement nécessaire. En fait, fauteur
s'en soucie peu. H n'a pas à expliquer, par un mécanisme
logique ou psychologique, le retour constant des mêmes
suites de thèmes dans des mythologies et dans des mythes
différents, puisqu'au fond, c'est un modèle commun qui s'y
reproduit effectivement. Son but principal n'est donc pas de
montrer la raison d'être des mythes et l'analyse des thèmes
n'est qu'un moyen, pour lui, de retrouver leur primitif'
identité.
Pour résoudre le problème qui nous préoccupe, it faut pro-
céder autrement. ft fatutavant tout écarter t'hypothëM invéri-
fiable d'un modéte primitif. Rnsuite. pour expliquer le:
mythes, l'analyse devra passer par plusieurs phases. Le prc
mier travail ne sera pas de ranger à la file tous les motifs qui.
de près ou de loin, se trouvent associés soit accidentellement.
soit généralement, soit nécessairement. Ce sera avant tout d''
constituer, dans des sociétés déterminées, des goupes irr'
ductibtM d'épisodes, eux-mêmes irréductibles, et de remonte)
ainsi autant que possible aux types de groupements les ptus
primitifs. Car les mythes ont des âges et l'on ne doit comparer
que des mythes de même âge. U est nécessaire de distinguer
ASALYSM. – MEPttÉitEXTATMMMLMÏEU~ES 203

les mythesqui sont encoretout près de leur originedeceux


qui ne nous sont parvenusqu'au bout d'une longueélabora-
tion, populaire.ousavante.
H. H. et M.M.
H.H,et~I.M,

F. HANNtG.– De Pegaao (~'p~a«~' ~«'<o~Mc~ .t~


VtH,4). Breslau,Marcus,t902, tM p., in-8".
Destravaux commecelui de M.Il. sont une utHe prépara.
tionà l'étude théoriquedes typesde mythes.Nousy trouvons
l'histoired'une figure divine, et surtout cette d'un cycte de
mythesqui sont unis par la présencede cettefigure,maisqui
ont aussi des liens avecd'autres faits religieux. L'auteur a
tiré de cetravail tout ce que peut donnerle criblagerationnel
des monumentset des textes. Sa méthodeest régressive,il
procèdepar réduction.Unepersonnemythiqueétant donnée,
cellede Pégase,il la démontepièceà piècecommeil suit
Pégase est issu d'un Poseidon-chevaiet d'une Méduse-
jument. Il est étranger à la fable de l'ersée et n'est devenu
quefort tard le chevalde ce héros, par assimilationavecBel.
lérophot).Le mythe s'est forméen Créée,mais il s'est très vite
transportéen Asie.Associédéjà à Corintheavec le mythede
BeMérophon, Il s'est
il s'est associélà au mythe de ta Chimère.
surchargéde plus en plus de détailsétrangers; c'estainsi que
par suite d'étymologiespopulaires fausses, il a été associé
(-:T,r,= source) aux fontaines Hippocrène,Castalie, Pi*
rêne, etc. Au coursdeses migrationsdans le mythede Tarse,
l'aile ~<) perdue par Pégaso semble rappeler celle
d'Icare. M. Hanuigaurait pu aussi expliquer la présencede
PégaseetdeBettérophondanscertains mythesetsurcertaines
monnaiesde l'Asie grecque par une assimilationde Bcttero-
phon-Pégaseavecle dieu-cavalierasiatique.
Ainsiles formesd'un mêmemythes'étagentd'entre-croise.
mentsenentre-croisementsdans l'art et dans la penséecom-
mune.Maison le voit, le noyaudu mythereste impénétrable
à cette analyse qui ne fait que le dépouillerdes enveloppes
dontil a été successivementrevêtu.
H. IL

V.BHRARD. Les Phéniciens et l'Odyssée. Tomet. Paris,


ArmandColin,1902,vn-3Utp.,in-8°.
Lesnomsdes dieux et des êtres divins,avons nousdit, ont
Mt t.'A\XÈE «tCtOLOCt~fB. t90t.t909

entre euxdes rapports logiqueset grammaticauxqui produi-


sent souventdes mythes. Nous trouverionsdecefait de notn.
breux et excédentsexemplesdans le livre de M.Bérardsi la
théorieétymotogiquequi lui sert de principe n'était sujette à
caution. H s'agit de cas ou l'onomastique géographique
cause la formationde mythes. Un grand nombre de villes,
caps et autres lieux, portaient en Grècedeux noms 1 un
grec, l'autre d'origine sémitique. Dans certaines eircons-
tances, l'un des équivalents a cesséd'être un nom de lieu
pour devenirun nom de personne divine.Les Grecsauraient
tendu àexptiquer par des noms proprestes motsdontle seus
leuréchappait.Ainsi Xagidosaurait reçu sonnomd'un certain
piloteNagidos(or tfa~ veutdire pilote,p. :t3t). Quelquefois
lesdeuxnomsont été personaitiés exemptedans le mythe de
Samoa(p. 34C;.Quelquefoisles relations grammaticales des
étémeats du nom étranger sont devenuesdes relations de
parenté Skytia. fille d'Abrole,viendraitde ~OM~<«<t. la
rocheaux oiseaux,etc. Les doubletsfournissent desfrères ou
desjumeaux,Metikertesqui devientPaiemonserait un Metkart
Bal Emon, chef du peuple 'cf. p. tM pour un autre fait).
L'interprétationmythologiquede nomsgéographiquesaurait
joué un rôle considérable,selonM. Burard.
Malheureusementla théorie, dans sa génératite, est diseu-
table. Le nom divin n'est en général pas un ancien nom du
lieu, nomdivinisé.Au contraire, il arrive plus souvent que le
nomd'un lieusoit celui d'un dieu. Mêmeen ce qui concerne
lesdoubletsgéographiques,M Gruppenous donne desexem-
ptes(p. 7M)où l'un des nomsa toujours été un nom propre
divin, et l'autre a été uniquement descriptif.
H.H.etM.M.
H.ZfMMERN.– The Babylonia-n and the Hebrew Gène-
sis. Translatedbyj. Ht;Tcmxso'<.
Londres,DavidXutt, tUUt.
C4p., in-8*.r/tCHw~H~ JF~f, u" 3.
Onne croit plus aujourd'hui que les premiers chapitres de
la Genèsecontiennentle souvenird'une révélationdivinesur
l'originedu mondeet de t humanité.Maisde nouveaux pro-
blèmesont surgi le récit du déluge a-t-il quelque fondement
historique, ou bien est-il, comme celuide la création, pure-
ment mythique'?D'oùviennent ces mythes, et que) en est le
sens?Les possédons-noussousleur (orme originale? sont-ils
AXAt-Y~M. HKt.Mt~~M
B<!P)M5sEXTATtWM 2M

nés en Israël, ou ont-ils été empruntésà quelque contrée voi-


sine? Les découvertesde t'assyriotogienous permettent de
Ona retrouvé
répoudreà un certainnombrede ces questions.
dans la bibliothèque d'Aehourbanipatles légendes babylo-
niennes de la création et du déluge, et, dans les ruines du
av. le
palais d'AménophisIII et IV (xv"siècle JésusChrist),
a.
prototypedu contemoral « le Paradis perdu
Le récit de la création, tel qu'il nous est présenté dans la
Genèse,porte les traces de t'influencesacerdotalequi, vers le
vf siècle, u fait remanier dans le sens monothéistetoutes les
traditions d'Israël et nous a valu ta compilationconnue sous
le nom de Pentateuque. Mais on retrouve en différents
endroits de la Bible des traces d'une tradition primitive où
Jahvé n'est pas encore le dieu unique et tout-puissant, dont
la seule parole crée le monde, maisoù il lutte contre un per-
sonnage mythique, qui sousles nomsde Rahab, Lcviathan,
dragon,serpent, personnifiel'océan, et qu'il doit tuer avant
d'organiserl'univers. Le poèmebabyloniendécrit également,
à l'origine des choses, un monstre marin, Tiamat (le Tehom
de la Genèse),que Mardouk,le dieu créateur, combat, défait
et coupeen deux, et dont une moitiéva formerle firmament,
destiné commedans la Genèse,à séparer et à maintenir les
eauxduciel. Ensuitevientla créationdescorpscélestes,soleil,
planètes, ctoites fixes.Ici le texte babylonienest malheureu-
sement perdu, mais nous avons de fortes raisons de croire
que dans cette lacune se plaçaitia créationde la terre ferme,
des plantes, des animaux et de l'homme,ce dernier fait du
sang d'un dieu et de terre. Si l'on compare les traditions
biblique et babylonienne,on voit que toutes deux conçoi-
vent le chaos primitif commeune énorme masse d'eau les
deux mythes le personnifientsous la forme d'un dragon à
mons-
plusieurstêtes, et l'entourent d'auxiliairesnon moins
trueux. Desdeux côtés, l'apparitionde la lumière annonce le
nome) ordre de choses, ~ous ne trouvons rien, il est vrai,
dans le mythebabylonien,sur la répartitionde la création en
six jours; maiscela est asseznaturel, carce trait de la Genèse
n'est pas primitif, ftyy a donc,de touteévidence,une retation
historique entre les deux mythes.Commentl'expliquer? Ou
bien les Babyloniensont emprunté le mythe aux Israélites;
ou bien les deux récits sont dérives d'une sourcecommune
ou bien enfin les Israélites ont emprunté leur tradition aux
Babyloniens.La premièresuppositionne soutient pas l'exa-
9M t.Hf~E soctor.octOCB. 190).<902

men: la seconden'est pas de tout point satisfaisante;h troi-


sièmeseuleexplique l'importance de la mer et de sesperson-
nifIcatiousdans le mythe hébreu; le combat de Mardouk,dieu
du soleil printanier, contre la mer chaotique n'a pu être ins-
piré quepar le spectacle des inondationsde la basseChatdée.
A quelle époque les Juifs ont-ils fait cet emprunt à la Baby-
tonie? Certainementavant l'exil, et même avant l'établisse-
ment desJuifsen Palestine, car ila fallu de longssièclespour
que le mythe sublt les transformations que l'on remarque
dans la Bible.
De même, la légende d'Adapa nous présente le prototype
de la légendehébraïque du fruit défendu, et la liste des rois
antédiluviensde Bérose offredes analogies frappantesavec
le chapitre de la Genèse consacréaux patriarches.Enfinles
ressemblancesentre le récit babylonien et le récit biblique
du délugesont trop évidenteset trop connues pour qu'il soit
utile d'y insister. Rappelons seulement que nous avons
maintenant un fragment du récit babylonien daté du
xxt*siécteavant J.-C., époque où les Israélitesétaientencore
des nomades errant dans le désert d'Arabie. La question
d'origineest ainsi tranchée sans contestation.
C. F<MSËY.

H. W1NCKLER.– Himmels- und Weltenbild der Ba-by-


lonier aïs Grandie der Weltanschauung und My-
thologie aller VoBlker,"nnt zwei Abbitduogen.Dcr <~f''
0)')c~t(,3' année, fasc. 2-3.
M. Winektera écrit cette esquisse pour montrerque toute
mythologie,biblique, gréco-romaine,ou islamique,dérivedf
ia mythologiebabylonienneet que celle-ciest esseutiettement
t
une mythologieastrale. La thèse est soutenueavecbeaucoup
de verve,et les rapprochementsde M. Wincklersontsouvent
spécieux,sinon décisifs. Quelques-unssont tellementforcés
qu'il est à peine besoin de mettre le lecteur en garde on
croira difticitementque tes combats de gladiateurssoient
une reproductionde l'antique combatde MardukcontreTia-
mat, un reste de la fête babyloniennedu nouvelan )).
C. FussËï.

FLOREXZKARL).– Nihongi, « Zeitalter der Gotter


nebst~<<!MX)t)t~t'H
a««!H~t'Ka«~! QMeMfMM'M'~H.
MitH!US-
2û7
AXALY~s. – nEPt~EXTA'no~ REt.MtEU~KS

trationen (Supplbd.der .W~A.d'et~«f. Ges. <V«<M<' Il.


r6<A<<M<<e 0~tWH<!). Tokio, Hubunsha, 1901, <x-3H
p.,in-8°.
Traductionallemandedes deuxpremierslivres du ~'AoH~t,
et, dans un appendice,des mythesdu Kojiki, du A«~t, et
des f«'/oM qui y manquent. L'éditeur a introduit une divi-
sion en chapitres. H a indiqué et numéroté les variantes
d'uu même mythe, d'une même généalogie, (introduites
dans le texte en générât par la phrase « un autre texte
dit o). Enfin il a flanqué le texte de notes très nom-
les
breuses, où sont traduits et souvent commentés tous
elle
nomspropres; or la liste de ces noms propresconstitueà
seule une grande partie et la plus difficiledu Nihongi. La
sur des noms
mythologiejaponaiseroule pour la plupart les dieux les
d'ties, de régions, de montagnes,de neuves
les
créent, les engendrent, et inversement; puis viennent
famillesdes prêtreset lescultes. Sans avoiréclairé cesnoms.
travail philologiquefort difficileet pas toujours fructueux, il
sera impossibled'étudier scientifiquementcette mythologie,
Voiciquelques brèvesindication sur le contenu du livre.
Livre I. Mythed'~OH~ et d'fMM«M';mariagedivin; fj<t-
K~'t'brûiee par son enfant, le feu; descented'~aH<~ aux
et
enfers; perte desa femmepour l'avoir regardée;sonretour
purification.
Leurs enfants .ima~M )tesoleil)et &«aM«'oqui monte
la trouver au ciel;ilsengendrenten s'empruntant des objets;
S'fMffMOit'oinsulte sa smur qui disparatt; les dieux du ciel la
rappellent.
redescendsur terre et tue le serpent mangeur
.<;)<.M)to<('o
d'enfants, en t'enivrant;il'pacifiele monde.
Livre!t. Lesdieuxdu ciel, pour chasserles mauvaisesprits
de la terre, envoiententre autres .t~o-At&o. Lorsqu))
ne revient pas, ils envoientun faisanqui, percé par la ftéehc
et tue
du dieu, revient mourirau ciel. La flècheest renvoyée
i archer.–Rites funéraires.
«''
Descenteduneveucéleste,~)<?<;accoutrementet objets
culte 'himorogi);mariage preuvepar le feu de la tégmnut.'
de ses enfants.
Leursenfants /~<«M-<et //<7.o-AoJtO.mtse querellent
mer.
sur le hameçon.Descentede ce dernier au palaisde la
et
Scèneà la fontaineet mariage. Retour avec le hameçon
M8 L'AtXRBSOM<H.OOt~B.
tMt.tW~

les objets magiques. Sou frère lui asservit à jamais ses des-
cendants danse religieuse.
J. T. STtCKKËÏ.
J. TOUTAt~ Note sur la méthode à suivre en mythologie
grecque. ~t')«tW//('~f'~M/M~t'< t9Ut, t, p. (84-tM.
SCHREt~EM ,JusKrn). Elysium und Hades, ~)c <-f/<y.'oM~f.<-
t'/t<'t'tt'/<~~<M</fc.
MiteincrKarte.Mmu'Mckweig et Leipzig,Hichard
Sattter, t~2, il p., in-8". Sansvaleur.
GLASER ();hL-.tKD).– Jehowah. Jov!tmmddiedreiSohmeNoah's.
A't~Bct'jM)' t'f~/f«'/tf<t</<'M G'Mt')'/<<rf. MNnehen.G.t'Mt)!'«;))<;
Hufbuchhattdtung.)90t, 28 p., )n-!i".–Tr~ peu sûr.
A.!.0)SY. – Les mythes babylonienset les premiers chapitres
de la Genèse. /~t'Kf <«/o<)-<' ~t7~'f<<K/-c<'f/~<'<MM,t9~t.
<H-tSO,193-234,3t8-384.
P.JEXSEX. Das Gilgamesh Epos und Homer. ?<t~c/<t'<< ~Kt-
~M~n'o~'f, <902.X\'t,p. 125-131.
E. 8TUCKEX.–Schamohazi.<M<f<<M/MeA<<.<'«~'<!<«)'Mt<«t);y,t'jm,
p. 279sq.
MURAO (FMEDMfKH).– Ararat und Masis.Studienzur armenischen
Alterthumskunde und Litteratur. Meidctberg,Carl Winter,
t90<,iUtp.,in-8".
J. HALÉVY.– L'épisode de la femmeadultère. ~ft'Me.S~x'<<t<
t90t,p.a~-257.
J. HALËVY. – La tentation de Jésus. /!ft-M~m~~w, )9U2,p. ):)-
60.
J. HALËVY. – ABan, KhilUtotMlUlt./OMm<!<.t~'n~< t902, ).
p. 3M-3M.
F. E. PEISER. – Sesam, thue dich auf. 0<-wt<a~«Mc/« /.<~o-!<<«f-
~M)~. t903, p. 28:28S.
E. v. MESS.– Der Typhonmythus bel Pindar und JEsohylus.
NAe«)McAM JftMCMm/'<«'Mt't'e, t90t, p. t66-n4.
J. TOtJT.U~.– La légende de Mithra étudiée surtout dans les
bas-reliefs mithriaques. Jkt'Me(f/o)'M des /Mfy<MM, )9ua.
p. t4t-t57.
ttCLL~E~.E.~u~ ThesUverboughinIrishLegend. foM-
1901,p. 43i-~S.

cf)x<:).L-stax

De toutes ces études relatives aux mythes, it ne ressort pas


que la question de l'origine des mythes ait reçu une solution.
AtALYSK~. Mt't~ESTATttMiS itEt.MH!USHS MM

Seulesnousont paru progresserles recherchesqui se rappor-


tent a la matièredes mythes,à la façondont elles'est accrue,
des épisodes,par l'in-
par dédoublementdes personnageset
terventiondediversesparticularités. Nousavonsvu aussi de
tout un ensemblede travaux se dégager certains types de
la formation.
mythes,sans qu'on en puisseencore expliquer
A plus forte raison, ne peut-on expliquer la façon dont se
sont formaslescycles et comment ces cadres de la pensée
collectiveont persiste au point qu'ils se sont Imposésau
roman lors de l'entrée de la légende dans la littérature. Si
la
donc't'anatvsed'un certain nombre de phénoméuesde
sontencoreiucon-
mythologieest en voiede progrès,combien
nus
Maisdenotretravailde cette annéenous pouvonsau moins
retirer une définition,ou plutôt une descriptionde ce que
nousentendonspar ce motde mythe.
Le mythen'est pas un jeu d'Imagescommele conte il est
caractériser.
objetde croyance.Maiscecine suffitpas pour le
se for.
ouandl'objetde la croyanceest un concept,qu'il peut
muteren unepropositionet prendre place dans un f<-<~o, on
j'appelledogme.D'autrepart, le récit d'une expérience per.
sonnellepeutêtre égalementobjet de croyance.Maisle mythe
est antérieurà toute expérience possible; c'est une chose de
la collectivitéqui s'imposeà l'individu commeune catégorie
de sa pensée.Ainsi les récits relatifs aux héros,c'est-à-dire
u des personnagesayant vécu ou censés avoir vécu, peuvent
être jusqu'à un certain point considèrescommedes mythes,
le fait qu'ils racontent
parcequ'ils eu jouent le rôle lorsque
est commémorépar une fête; cependant ils différent des
en ceci que leur action se passe dans le temps, est à
mythes
datée et n'est pas susceptible de se reproduire; au
peu prés
contrairelesactesmythiquessontcontinus, se répètent indé-
finiment'cf. p., l'Ascension,C. R. de Pitré~ou se perpétuent
un passé généralement
par leurs effets.En les plaçant dans
mal défini on les met en réalité en dehors du temps. Les
but l'explica-
mythes,par exemplela cosmologie,ont pour des
tion de faits éternels. Il suit de là, et c'est un princi-
l'action comme
paux caractèresdu mythe, qu'il commande sur sa
la science;la représentationdu soleil voguant barque
ou sousla formed'une roue est un mythe par la raison qu en
ou
traînant dans des circonstances spéciales un bateau
une roue on agit sur le cours du soleil; le mythese répète
2?0 t-tXXEE SOCMMUtQCE.
'90).t9C!

par !a vertu du rite, du geste, du charme; ou peut dire qu'il


est une prière. Et nous avons vu le fait pleinementréalisé
chez les Huiebotsdu Mexique.La penséemême tient lieu
d'action, commele remarquehl. Powell dans une analyse de
la psychologiedu sauvagepenseurde mythes(.tm?/tM~o~.
Ht, p. 57) c'estainsi que le rite et le mythe associésforment
un tout inséparable ajoutonsque l'idée de pouvoirn'est pas
impliquéeseulementdans les mythessimples, ceux liés aux
rites, mais dans tout effort de t'itnagioation créatrice de
mythes tendantù encadrerles mythes du rituel et à consti-
tuer une représentationsystématiquedes forcesuniverselles
et sacrées qui se manifestentdans le monde.
La croyance attachée au mythe suppose nécessairement
qu'it est, comme nous l'avons déjà dit, représentatif ou
expressif. U est uu systèmede signes, il reproduit, commele
langage, avecses moyenspropres, une réalité construite ou
perçue. Maisil a en tui-méme une force, une autonomie.
ti se présente souventcommeune imagecontinuée.La statue
de Henri IV, dans le souvenird'un enfant qui l'a beaucoup
regardée, s'avanceindéfinimentd'un pas régulier; la distinc-
tion entre l'original immobileet l'image mobileest confuse,
maiselle est faite; cette impressiond'enfant est un rudiment
de mythe; un mytheparfait transporteraità l'originela che-
vauchéed'Henri IV ou dans un mondedivin; elleserait a ia
fois temporaireet continuette;ainsi le mythe essaiede fixer
des choses qui sont continues;il encadre ses objetsdans des
catégoriesde tempset d espace.
Le mythe metd'autre part en ceuvreune formespécialede
l'idée de cause. Le mythe a pour caractère spécial. dit
M.Powell '<< p. uu,de créer descorps imaginairesauxquels
on attribue la production des phénomènes.Le mêmeécri-
vain dit ailleurs que la causalitédans le mytheest lu causa-
lité magique, deux propositionségalementexactespour peu
qu'on n'en exagèrepas la portée.
Le mythe est essentiellementvague et multiforme. Les
rédactionsliturgiques,quand ellessont anciennes,sont rudi.
mentaires, incohérenteset susceptiblesd'être développéeset
commentéesde plusieursfaçons.D'autre part, desqu'on con-
nait bien un lieu de culte, on est sur d'être en présencede
plusieurs versions fort dilïéreotesdo mythesspéciaux il ne
s'ensuit pas que leur variabilitésoit indéfinie; ii y a bien
quelquespointsfixes;cequi varie, ce sont les attacheset c'est
A\AL~E: – MtM'nëSEXTATMXi!KEHG!KU~M ~7<

le remplissage.Le mythe nous apparat ici commeun état de


penséeassez confus et presque subconscient,mais commun
à tousles membres d'un mômegroupe. On s'aperçoit,d'autre
part,que l'union des parties du mythe n'est pas logique et
qu'ellene peut pas s'exprimerd'une façonadéquateen termes
rationnels;elle est donnée par la matièredu mythe,ou bien
elleest sentimentale.
Hrésulte de là que ce qu'on pourrait appeler la significa-
tiondu mythe est aussi flottant que sa forme.On risquede le
fausserà vouloir le spécialiser. En réalité, il suggère les
chosesplutôt qu'il ne les désigne. Dèsqu'on veut eu donner
uneexplicationrationnelle, il meurt ou plutôt il se métamor-
phose.Nousne le suivrons pas dans ces transformations.
H. li.

D. et CON<M.
/.<~CMt/M
SAtNÈAN (LAXAHE).L'était actuel des études de folk-
lore. (Extrait de la /<<'c«<?
</f.~M</fMC /«~o<'«j~e).Paris,
Cerf,)9(M,30 p.
SAtNÉAN (LAZARE).– Les rites de la construction d'après
la poésie populaire de l'Europe orientale. ~C!«?</<-
r~<~0!~</M~f<~<oHi!, 1902,1, p. 3S9.396.
M.S. exposedans lepremier article quelquesidéesgénérales
surl'origine des contes. Après avoir jugé entre l'écoleorien-
talisteet l'écoleanthropologique,il essaiede définirsa propre
position.Il ne considèrepas uniquementles contes,à la façon
deLanget de son école,commedes témoinsde la préhistoire,
transmettantjusqu'à nous des imagesdéfigurées d'institu-
tions primitives, mais comme l'expression d'une morale
populaire,très simple, universelle on préfère les faibleset
les ingénieux; on se méf!edes apparences; on opposeà la
méchancetéde l'homme la bonté des animaux, etc. Si l'on
joint,au très petit nombre de thèmes qui sumsentà l'expres-
sionde cettemorale populaire, un nombreégalementrestreint
demotifs merveilleux,on tient à peu près la série complète
des éléments essentiels des contes. Ces éléments sont si
simplesqu'il n'est généralementpas nécessairede recourirà
t hypothèsede l'emprunt. Quant aux influences littéraires,
M.Sainéanles croit innnitésimates.Lefolkloreentre dans la
littératureà plus forte dose que la littératuredans le folklore.
272 SUCt~Lum~E. t~t'fOS
L'AXXKË

En somme, M. Sainéau a cté amen6à constaterque les


contesfoutpartie du systèmedes représentationsde h société
où ou les relève. Mais, immédiatement,le problèmechange
de face. Si les contessont l'expressiondirectedu trésor com-
mua d'expériences,de rénexiunset de conceptionsmorales,il
y a des chances pour qu'une collection suffisantede contes
nous donne uue image ftdètede l'état intellectuelet desdis.
positionsmoralesd'un groupe; cette série de contesduit être
représentative;la statistique des notionsexpriméesdoitêtre
significative;ia portée des conclusions immédiatesne peut
se juger qu'à la valeur de collection. Et il est, en enet, bien
évidentqu'une sociétése mire. jusqu'à un certainpoint,dans
ses contes; mais jusqu'à quel point? Tout d'abord, i) faut
distinguerici entre les idées expriméeset lesmodesd'expres.
sions adoptés, et, d'autre part, entre les idées priueipa!es
formant desmotifscentrauxet lesidéesaccidentellesouacces-
soires. Or, s'il nous arrive de constater qu'il y a choix,répé-
tition de certains motifs à l'exclusion des autres, adoption
d'expressions favorites qui deviennent expressionsconsa-
crées, nous nous trouveronseu présencedo phénomènestout
autres; c'estce que nous nous étonnonsde nepas voir signale
dans l'article de M. Sainéan. 11s'agit ici d'esthétique au
moinsautant que de morale.
Nousrevenonsà ia questiond'origine. L'étadeen est iucom
plète si elle ne porte pas sur les assemblagesdo motifset sur
les types d'assemblage.La persistance de certainsmodesde
groupements de thèmes hétérogènes n'est pas un phéno-
mène sans importance. Les modificationspar déplacement,
adjonction de motifs ou associationd'autres t'om~~tMprou-
vent que i inventiontravaiiie sur un canevasà peu près
immuablefourni par la tradition. Quantà la diversitéd'ori-
gine des éléments de cette tradition, le problèmen'est pas
spécial à t'etude des contes, et il y aurait avantageà ne pas
s'enfermer dans cette étude particulière pour ie résoudre.
Quantaà la littérature, il me semblequ'elle intervientcomme
principede choix et de durée.
Le deuxième article euumère des variantes de chansons
déjà bien connuessur les femmes emmurées,la chansondu
pont sur i'Arta et cellede Mausole.
M.H.

L. PINEAU. – Les vieux chants populaires soandi-


ASAMSBS. – nSPR~ES'FATMSS MHOBUSES 273

naves (E(M<~(le ~<tf<'r<!<«~fom~a~). Paris, Bouillon,


d901,S84p., in-8".
L. PINEAU. Httgbttd et Signe. Une forme nordique du
mythe de Jupiter et de Danaé./<~Me <'Wt~.(les/<<'<!y.,
1901,t!,p.3'!0.
F. PANZER. – BUlde Gadrnn. J?tHeSagen.MHt~ /<<t~<«'~<
KAi'c/t~t'c~c Halle,Niemeyer,1901,x!.4ul p.,
t<'H~M«c/<M~,
in-8".
JOHN(tvoR B.). The Mabinogion (/~pK<ar.<«<~tM ~t
~to~). Londres,D. Nutt, tM), 85 p., io.tC.
WESTOK(JESst)!L.). The Legend of Lancelot du Lao.
Londres, D. Nutt, 1901,xm-252p., in-8'.
G.H.MAYNADIER. – The Wife of Bath's Tale. Londres,
D. Nutt, t90t, xit.822p., in.8".
Tous ces ouvragesont ceci de commun qu'ils traitent de
légendeset de représentationslittéraires, mais que les uns et
les autres fournissentd'utiles contributionsà l'étude des ra p-
ports de la légendeet du mythe. La plupart des compositions
nordiqueset celtiques ont en eiïet une origine mythique et
religieuse. Leur étude est donc des plus favorables à une
détermination des déformationsque le mythe subit à son
entrée dans la littérature.
Lesdifficultésque soulèvel'étude des mythologiesde l'Eu-
rope septentrionalesont encore plus grandes que celles que
présente n'importe quelle autre étude des mythes et des
légendes.Nous no les connaissonsque par des œuvres con-
temporainesdu christianisme, sinon chrétiennes. L'assem-
blagedu conte, du roman, de la légende,du mythe y est plus
étroit que partout ailleurs.Onest mêmeautoriséà penser que
bonnombre desépisodesde ces œuvressont le fruit d'inven-
tions littéraires, volontaires.Maisà supposerque la plupart
des mythes septentrionauxn'aient pas été artificiels, il est
encorenécessairede se demanderjusqu'à quel point ils sont
des phénomènesreligieux.Par exemple,on voudraitsavoirsi
les dieux, sous la forme héroïque, brutale, naïve ou même
bouffonne,que leur prêtent les chansons populairesScandi-
naves, sont encoredes objetsde croyance religieusepropre-
mentdite. Car il n'est pas évidentque le christianismeles ait
totalementdétrônés.La questionde la mythologieelle-même
E.nt;M)tt!t!t.–Ann('So<-iuL,t')0).iM2. )8
ZTt L'.tXX~e SOCtOMGIQPB. tMt-tW?

est ici indissolublementliée à la questionde la légende,du


conte,et de l'histoirelittéraire.
Lalittérature nordiqueest tisséede mythologie.Cesont les
mêmesévénements.'iesmêmesthèmes,qui font la matièredes
mythesdivins, des chansonset des contes,et souventde i'his-
toire.M.Pineaune cessede comparerla mythologieancienne
aux matériaux de ses chansonset de les éclairer par leur
constantecomparaison.Mémo,lecasdeschansonspopulaires
scandinavesprésente ce phénomènecurieuxqu'elles parais-
sent être moins éloignéesde la forme primitive des mythes
que les poèmesmythiquesde i'Edda(p. i3i, t66, etc.). t) y a
donc lieu de se demander, à proposde chaque poème ou
roman, s'il ne remontepas à tel mythedéterminéou s'il ne
nousen fait pas connaîtreunedesformespossibles.La forme
eddique du mythe peut n'être qu'une autre branche issue
d'un mêmetronc. Par exemple,le thèmedu combat de Wat-
ther dans le romanparalt être dérivéd'unemêmesoucheque
celui ducombatau Wathâttentredeuxdieuxpourta conquête
du collierde Freya(p. 472,cf. pour des casdu mêmegenre,
p. 4i3~.C'est le mêmegenre d'interprétationque NI.Pineau
propose,dans l'article que nousavons cité, pour la légende
d'Hagbadet Signe elle se rattacheraità un ancien mythe
solaireéquivalentdu mythede Danaé(Lemotifde la barque
guidéepar une incantationnous sembleraitplutôt ressortir
au cycledes mythessolaires et diluviensdontparte M.Usener,
(cf. Année sociologique, III, p. 263).Les artifices des héros
correspondraientaux anciennesmétamorphosesdes dieux. A
la naissance, toute récenteencore,de certainesformeslitté-
raires, les représentationsqui s'agglomèrenten récits sont
donc religieusespar leur origine.
Les mythes sont, d'ailleurs, un élémentimportant de la
façondont un groupese représenteson histoire,mêmequand
il pensesimplementà transmettreles faits', Ils sont un des
principes,non seulementde la littératureromanesque,mais
encorede la tradition historique. Les généalogiesqui ratta-
chaient les tribus à leursdieuxont eu un succès,un dévelop-
pementconsidérables.AussiM.Pineaua-t-Hrassemblé,dans
un chapitrepréliminaireà sesétudessur la légendehéroïque,

). M. Xovtti (Du duel de Pépin le Mrcfcontre le Mtnon, ~!et'M< <«.!


<o')'f et </<~/<<'M<M)'et't~tftttf.t. )90t. p. M4)) ntthtcho cet épisodede la
du Pépin 4 un ancien mytitegennttni'tue.
vie ))jg);n')<tire
nEt.tOtKt.'SKS
AXAf.Y!iM. MI'Kt~EKTA'noX!! 27S

les témoignagesrelatifs aux histoires mythiques' des Ger-


mains. Le mythe,de ce point de vue, ne peut être distingue
de la légendeet celle-cide la pensée historique. Tout cet
ensemblede faitsforme une sorte de bloc indissoluble.Le
mythe et la légendeont une fonction, une valeur histo-
rique. Maisils l'ont précisémentparce qu'ils s'imposentà ia
croyance,parcequ'ils sont des choses religieuses,ou, à tout
le moins,des chosessociales.M. Pineau est donc fondéen
droit à rechercherquellessociétésont expriméles légendes
et les mytheset a conclurede la nature des uns à In nature
des autres. Malheureusement,des hypothèsesinvérifiables
remplacenttropsouventles simplesremarquessociologiques.
C'estainsi que les deux famillesdes dieux Aseset Vanes
'l'une condamnant,l'autreapprouvantle mariageentre frères
et smurs)seraientles dieuxde deux sociétésdifférentes;Thor
seraitledieu d'une populationrefoulée(p. 100).
En somme,le passagedu mytheà la légende,au romanet
à l'histoire est un fait normal.Mais nulle part ses effetsne
peuventêtre mieuxétudiésque sur le terrain choisi par nos
auteurs. La persistancedu mythe, du type de mythe est
extraordinaire.Lesexemplesde ce faitabondentdans le livre
de M. Pineau, mais le meilleur peut-être, parmi ceux que
nousavonsà signaler,est encore celui de l' « histoire de la
femmede Bath » dont M. Maynadierest à mêmede nous
retracersuccessivementtous les avatars.Il est d'autant plus
caractéristiquemêmeque le dernier exemplaireconsidéréest
une œuvre littéraire, celle d'un génie des plus individuels,
Chaucer.Souslecontemoralet satirique, M. Maynadiernous
faitapercevoirle vieuxcontede fées, le mytheceltiquequi a
rayonnésur l'Europe,apporté par les moines Irlandais, et
qui fut mélangéd'élémentsdivers qu'y introduisirent les
Scandinaves,colonsdelAngleterre.Pendanttoutescesmigra-
tions,les exemplairesrestentencoreassezvoisinspour qu'on
puisseconstater l'imitationintentionnelle, et, en tout cas,
lesouciconstantdu modèlepopulaireou littéraire; des simi-
litudesaussi flagrantes(v. p. 144 et tout le cliap. vn; sont
extraordinaires.Nousy voyons,sous une formesaisissanteet
brutale, ce qui se passe constammentdans la prolifération

uninventaire
1.M.Julllana tenMdex~tnetur 'tesbasesbienft-af;i)'s
de!)<~etKt). desGaulois<n'-ta tittcKtture
)''straditions
quieotxpMai'nt
desGaulois,
))wti')ue J!efM<
«tc/t~/o~Mf, t9M,t, p. 3M-it:!7).
l.
27'} MOt.tHM
t-'AS!!)~SOC!0).00!QCE.

des mytheset descontes.Lefaitessentielest que les éléments


des typessubsistentdaus leur ordre, sans que leur enchaîne-
ment soit conservé;il y a une sorte d'usure des parties les
moinsrésistantes,la suite des épisodestendà devenirinintel-
ligible et appelle des justificationstoujours imparfaites et
instables.Maisles typesmythiquesse conserventdans leurs
élémentscaractéristiques;ils forment desséries de points de
repèreautourdesquelss'attache l'imagination.La persistance
de ces cadres mentauxest un des phénomènescapitaux de
l'histoirede la penséecollective.
Maiscettepersistanceue va pas sans des déviations et des
déformationsqu'il est intéressant et facile d'étudier ici, et
surtout&l'aide des livres de M.Panzer sur Hilde Gudrun, et
de MissJ. L. Westonsur Laucelotdu Lac. D'abord mythoto
gie et poésiedeviennentune seuleet mêmechose. On codilie
la mythologieen prose à l'usagedes poètes. Ainsi, l'Edda de
Snor est un recueilde sujets et d'allusionsen grande partie
mythologiques,tels sont égalementles Mabinogiongultois
'V. I. B. John, op. rit., p. 9) A leur tour, ces poèmes ont
imposéleursformesà la penséecommune.
La principale déformationconsiste, d'ailleurs, dans des
changements profondsde compositionqui enrichissent le
type fondamental.Des éléments disparates s'assemblent et
forment des types nouveaux.Ainsi le conte de la femmede
Bath paraitappartenirà un type défini. Or, M. Maynadiery y
distinguecependantdes éléments hétérogènes, appartenant
les uns à uue série scandinave,les autres à une série irlan-
daise de légendesparallèles, qui ont réussi à s'associer
presque intimement(p. t28}. Même certain épisode pour
rait venirde la littérature antique. M.Panzer tente de mérn''
(0;).f<t., p. ~o0sq., 350 sq.' d'apercevoirles débris, confo!)
dus et assimilés,de contes et de romans au milieu du type
mythiqued'HiideGudrun.
A ce point de vue de l'assimilationdes thèmes, une etud';
commecelle de MissJ. L. Westonsur i'évotution et lu for
mation d'un roman peut être des plus instructives. U s'agit
du roman de Lancelot. Ce personnage est originairement
étranger au cycle d'Arthur dont il est devenu l'une de<
figuresprincipales.Son histoirese composed'épisodes sans

1. XM<iU'otHvu dans le tome V (~'t'.t«f)~e 'p. &S9..~uc iii.tiun~' <?t.


prohaMetnenttt! huit d'un n'tU'aU<tccu'tiUcittiond~'cc~enr~
ASAt-Y~K~.– tttit'MKSEXTAT)~ KKmUECSt!~ ST?

liens. H est élevé par une « Damedu tac ?. n part pour la


conquêtede sou héritage it traverse plusieurs mariages,
il triomphe d'un animal invincible.Il est dépossédépar un
trattre du signe de sa victoire. Enfin, il est l'amant de Gui-
neuvre, femme d'Arthur. C'est une série de compositions
de lais isolés. Comments'est-elletransforméeen une bio-
uraphie, ayaut une apparence d'unité ? C'est, nous dit-on,
sousl'influenced'un épisodesur lequel s'est portée l'atten-
tion. L'épisodechoisiest celui de la liaison avecla reine,11
repoussedans l'ombre lesautres aventures galantesde Lan-
celot.Dèslors, l'unité du personnageapparaît. Maisensuiteil
se répète et se différencie&l'infini et, en même temps,il s'ac-
cuse. Mordur, le neveu félon d'Arthur, Lancelot,Ga\vain,
Tristan, se ressemblent jusqu'à un certain point. On fait
ellortpour les individualiser.Galahad.au contraire, qui doit
t'enquérir le Graal, n'est qu'un dédoublementde Laucelot,
lequel, a causede sa liaison, n'est plus tout à fait dignede la
causesainte. H ne nousappartient pas d'en dire plus long.
U'aitieurs,Miss Westonayant eu fort à faire avec la compa-
raisondes versionsne nous donnepas ce que nous attendions
des premièrespages de sonlivre.
H.if.

G. DOTT1N.– Contes et légendes d'Irlande traduits du


ga-ëUque.Le Havre, Édition de « La Province 1901.
218p., in-8".
Celivre fait pendantà celuidont nousavonsrendu compte
l'annéedernière (année sodoha~Mf,t. V, p. 294),et appelle,
en partie, les mêmesobservations.Cesont des contesdefées.
'tes contes merveiiieux,contesde géantset de magiciensvain-
cus par le bonheur ou l'habileté d'un très simple héros,et
enfindes facéties qui encadrentuu bon mot ou un mauvais
tour. Cettefois-ci, M. Dottina accompagnéson livre d'une
courtepréface.Il observe,et le fait està noter, que l'ancienne
littérature épique de l'Irlanden'a point laissé de tracespro-
tondes dans les récits modernes(p. 3). Cependant,dans la
littérature populaire, les récits rotatifsau héros Fronn Mac
Cumailltiennent une large place; mais ce sont des contes
fantastiquesrevêtusde noms propres. Nousne sommespas
aussi frappés que M.Dottinde la variahitité des types des
contes nous nous sommesexpliqués là-dessusà proposdes
27S L'<<XK)iM(;)0).0(,t'fi.t90t.t'JM

mythes. Quant à l'objet même de la méthode comparative,


nous ne sommes pas non plus absolument d'accord avec lui.
Il sembledemander surtout & Fetude comparative de restituer
le patrimoine littéraire d'une race. Nous reconnaissons d'ait
leurs, et nous l'avons dit, qu'il est réeUemeat indisponsabt"
défaire un bon classement ethnographique des données avant
d'entreprendre une étude quelconque sur le fond même des
contes comme des mythes.
H. H.
J. BOLTE.– Ein danisohes Maerohen von Petrus und dem
Ursprunge der bosen Weiber. ~<<M/tr/ (les ~'<'f;M/*< r«M<-
AM<t</< t9()t. p. 252-2M.
KHETSCt!MER ~PAt-f.).
–DaaMarchonvonBlaubart..M«/M~f))
~<'<'f<t)f/o'n;M/o~w/<t)CM<e/M/? <<«'f<'H.tMi. p. 62-70.
F. Il. Ct'SHfXG. Zuni Folk Tales. Xew-Yurk,Putnam, i90!,
in-X'
J. M. WEEKS.– Stories and Notes from the Upper Congo.
FoM-<<M'c, Xtt, t90), p. itH et suiv., p. ~Se~uiv. curieux équi-
vatetttdu prucusde Shytock.;
E. C.SYKES. Persian Folklore. /oM.f, IMt. Xtt, p. 2';).280.
H.RAFt' – Bayerisohe Geschiohtoa. ~<'<'f~<ff'/7 </M.Vf)v«M /'K'
!o<~KMf/f,i'JOU,p. Mt.M7.«c/t<«~, t9Ut, p. ~tM.
M.RAFF.– Gesohichten aus Bamberg. /<«' tfO), p. 37-39.
W. R. PATU~. – Folk tales from the ~Egean. /o~<'c, tOOi,
p. iU7-2M,3t7-3M.
K. D!ETEm<;H.-Die Volksdiohtung der Balkanlanderin ihren
gemeinsamen Elementen. Ein Heiua~zur vergteiehen'tenVoth"-
kunde.~<'<~e/<)'</)</M t'<)'ft'<t<< t'oM~MW/c, 19U2,p. i45-tX5.
BASSET:RHXH'. – Notessur les MUte et une nuits. J!<-t'«e dMn'«-
fft<t'oM.t/jo~t<M.t9')t, p. ~<,7t, t*<3.
J. B. DECOtj'f<DE.~)AXC))E. – Notes sur le livre de Sendabad.
J!ft-M«/M<M<<)'<t'fJM<)/)M~<)'M, t'JUS.p.t3-t4.
!). BASSET.– Contes et légendes arabes, ~e ~< /M'<)).<
~w/<?«-M,iOO). p. 37, <08sq~ lU5sqq., 2M sqq., 39j s'}q., et
i902. p. 91sqq., tt8 sq'f.
R. BASSET.– Contes et légendes de l'Extrême-Orient. /AM..
p. i35sq.
MtNASTCHERAZ.– La légende d'Alexandre le Grand chez les
Arméniens. ~'t«'~<'<Y/<.<M<'f-</M/f.<t'w)<,)9u), t, p. 345-35).
BAGUAT CjtALATtAXX.–Die armenisohe Heldensage, I. ~<'«-
MA<'<)(/M~'e)'WM/'M<- ~M~«H~, 1902,p. t3~-t<4.
AXA).y~E: nKt'n~tMTATmxs nËt.fa<K[')!< 2~9

W.8KEAT– Fables and Fok-tales û'oman Eastern Forest.


CambridgeUniveMityPress,1901.tn-a".
BASSET ~'a<<
(n~6). –Lw formulesdaasles contes.~<t'Me<~M
p. 233-243.
<t'onit~o~)</<t)'rM,
1903,

Dogmes.
HAPPEL(Juuus). – Die reUgioMn und phitoaophischen
Grundansohauungen der Inder (/~M /cH<<atH<'Mt«<M des
~<H<<o<M en m<!<t~'e (le<'<<b<tet de p/x~oMpAt?).Giessen,
Ricker, t902, vtt!.M2p.. iu-8".
Le potat de vue auquel se placeM.H. est, de prime abord,
des plus étranges. Le titre completporte « les institutions
religieuseset philosophiques fondamentalesdes Hindous,
d'aprèsles sourcessanscrites, exposéeset jugéesdu point de
vuede l'histoire socialedu christianisme?. Il s'agit donc de
démontrer,après Bossuet,que l'histoire universelletond vers
le christianisme,qui seul pourra libérer l'Inde d'un certain
nombrede vicesIntellectuels(v. p. 228,p. GS,entre autres).
Cependant,commecelivre contient,fortclairementordon-
nés, les résultats de lecturesconsidérableset bienfaites, n ne
laisse pas d'être utile.
Lesidéesthéotogiquesde l'auteur n'ont pas été, il est vrai,
sans influencesur l'ordre qu'il a suivi.U a recherchésucces-
sivement,comme il aurait fait pour un philosophechrétien,
quelles furent les opinions soutenuesdans t'lude touchant
Dieu,le monde, la destinée de l'homme,le péchéet le salut.
Tellessont les grandes divisions de l'ouvrage elles sont, on
le voit, difficilementapplicables à un système de pensée
qui n'a jamais connu ces catégories.Maisle livre n'est heu-
reusement pas très fidèle au proposdo l'auteur. C'est un
autre point de vue qui domine, celui de « l'histoire sociale n
et de la psychologiesociale ~p. t et 2;. D'abord,parmi les
notionsquieurentcoursdansl'lude.M. H.s'attacheexclusive-
mentà celles qui forment le fond le plus « immuableMdela
penséeHiudoue,et laisse par conséquentde côtétes opinions
rares, curieuseset individuellespour mettre en relief celles
qui, étant le plus anonymes, furent les plus générâtes et les
moins périssables. De plus, il a tenté, d'une façon tort
curieuse,derattacher chaque fois les notions philosophiques
aux mythes plus populaires. Plusieurs des chapitres(t-tt.tv)
MO ).'AX<t~B90CtO<.06tQCB.
i90t.t9M

sont doncdivisésen deux parties où sont étudiéeslesmêmes


idéesd'abord sous leur forme « religieuseimmédiate puis
sousleur formespéculative. En ce sens, le travailde M.H. est
sociologique.
La conclusionde l'ouvrage est fort simpleet t'en pourrait
dire que l'auteur voit dans le Vedâuta,c'est-à-diredans le
panthéismeorthodoxe,le principe et le termede la phiioso-
phie et de la religion hindoue. Même le bouddhismelui est
rattache commeune simple déviation(v. p. 266sq) le Nir-
vanabouddhistene serait qu'une formepiuspauvroduBrahma
Nirvana l'anéantissement dans le vide serait une variété
de l'anéantissementdans t'être absolu.Sur ce point, M.Hap-
pet est d'accord avec la tradition scientifiqueactuellement
établie. De plus en plus, en effet,le bouddhismecessed'être
caractéristique de l'Inde et n'est plus qu'un momentde la
vie religieusedescollectivités hindoues.
Dece panthéismefondamental, l'Inde serait restée prison-
nière. Dès les premiers balbutiements de leur mythologie,
tant théologiqueque cosmologique,les Brahmaneset leurs
Mètes auraient été sur la voie de l'idée maltresse qui
enchatna leur esprit dans un perpétuel repos, une pure rési-
gnation. Le monde apparut de suite à leurs yeux comme
énorme,sensible, un, fuyant, illusoire (p. 110sq.), peupléde
dieux à la figure peu précise, confondus les uns dans les
autres, et où l'ordre des rites de la foi et celuides chosesne
faisaientqu'un (p.3t). La spéculations'emparetrès tûtde ces
données religieuses,le dieu suprême, unique, pur, absorbe
tout t'être, et le mondesensible, avecson tourbilloninfinides
âmes,n'est pius.qu'uneitiusion.réeiteet irréeiteatafois,une
sortede prison pour l'esprit.
Sur ce point, M. Happel a fait une tentative intéressante
pour le sociologue.tt a, par instants tout au moins,rattaché
ces notions à certains traits caractéristiquesde la société
hindoue la plus ancienne. Cela est surtout sensiblelorsqu'il
en vient à l'étude du problème de la destinéede l'homme.H
est obligé deconfesserque, pour les religionsphilosophiques
de l'Inde, unepareille question ne se posepas, maisen même
tempsil expliquel'absence de la notionde la dignitéhumaine
par l'existence de la caste (p. 2t4sq.t, l'absencede la notion
d'amour paternel, par le caractèreindividueldu culte et des
pratiques ascétiques, par l'absenced'une communautéreli-
gieusesuffisammentvaste etégatitaire. –Dememe, il rattache
– MtPBËSmTATKtSS
A!tAMMS. REUNIES 28)
à maintesreprisesau despotismeorientalcertainstraits de la
moraleet de la théologiehindoue sensualisme,résignation,
fonctionscruellesdes dieux, à ta fois créateurs et destruc'
tours du monde(v. p. 96, 98, i4S, etc.). De même encore,
pour lui, une bonnepartie du polythéismeserait due à l'ab-
sorptionparla brahmanismedes cultes indigènes,progressi-
vementhindouises.D'autresfois, M.Happelmontreles iiens
étroits qui unissent certains dogmes à certains autres, et,
par exemple, Il dit assez heureusementque la notion de
rétributionest à la basede l'imageque l'Hindouse fait du
monde(page i81).
Ces rapprochements,tout au moins partiellementvrais, en
tout cas fort hardis, rendent très étonnantes certainesaffir-
mationsantiévolutionnistes,antipositivesde l'auteur (p. 40,
il est parlé de « ia théoriesi faible de l'évolution») et cer-
taines critiques systématiques contre MM. Oldenberg et
Deussen,auxquelsil est, en fin de compte, souvent obligéde
donner raison (p. 80,p. 200,à propos du caractèrebarbare
du culte). D'autrepart, leur relativeoriginalité fait regretter
quelqueserreurs assezsérieuses.Tellecette affirmation,cou-
rante d'ailleurs, qu'il n'y a pas eu de fortes individualités
dans l'Inde, commesi les dynastesMauryas(uf siècle avant
J..C.) et Guptas fv' après J.-C-), fondateurs d'immenses
empires, protecteurs des lettres, des arts, des religions,
législateursémérites,n'avaientpas été, eux aussi,des person-
nalités historiquesmarquantes. On peut regretter aussi que
l'auteur, dans un travail de théologie,ait négligé les textes
les plus théologiquesde l'Inde, les Brâhmanas.
M. M.

F. RE~CK. –Die Geschichte des Messopfer-Begriffs'~


concept<<«MM't/!cede <smesseet soit /t~fo«'c)I. B. Altertum
und Mittelalter.Freising, En comm. chez Datterer et C'*
IMt, xn-8)C p., in-8".
L'ouvrageporte en sous titre « L'anciennecro)/«Mfc et les
MKre~M~<M'<f~!W<! M«~M'e</x McW/!ce «ot<sanglant,MC'est
un ouvragepourainsidire depure théologie.Il s'agit toujours
de la discussionsur la réalité, l'etticacitédu sacrificeEucha-
ristique. Naturellementle but de ce travai). pleinementapo-
logétique,c'est deprouverque l'hostieest victime,que Jésus
y e&tincarné, queles parolesdu prêtre opèrent la transsubs-
~8S b'SÈK SOCtftMCtQt'B. t90t-)!WÏ

tantiation. De ce point de vue, ce travail ne nous intéresse


qu'à titre de document, do dernier document d'une série
presque indéfinieet qui n'est pas près d'être close. Car ces
questions passionnent encore des parties de l'humanité.
Mêmeles premierschapitresreprésententune curieuse forme
de penséequ'on croyaitun peudisparue,Ils sonttout entiers
consacrésà une sorte d'interprétationsymbolique des textes
bibliques concernantle sacrificeet bien d'autres choses, la
création par exemple.
Maisc'est aussiun signedestempsque cet immensetravail
se présente pour toute la secondepartiesousune formehisto-
rique. C'està ce point devue qu'il nousintéresse.Il s'agit de
démontrer, par une revuecomplètedestextes, que la théorie,
la tradition unique, uniformede l'Églisea été que le rite de
la messe était un véritablesacrificeréel. Dansune certaine
mesure nous avouons que les textesrassemblés par M. R.
sont convaincants,Ils semblentd'ailleursêtre recueillis avec
tout le soin nécessaireet traduitssanstrop d'exégèse(v. pour-
tant par ex. p. 297,etc.). Aumoinsà partir de l'établissement
régulier de la messecommemystère,l'Eucharistiefut, de par
le dogme, autre chose qu'une simple commémoration,ou
qu'une répétition ici.basd'un sacrificemystiqueconcordant
de Jésus au ciet. L'hostiefut, desl'Égliseprénicénienne, une
véritable victime la consécrationfut uneréelle consécration,
et la participationau corpsdivinfut réputéeune communion
avec la chair et le sang de Jésusincarné. Loin que la phra-
séologieliturgique, cellede l'épicleseet du canonsurtout, ait
été sur ce point trop formelle,plusformelleque les lères et
les théologiens,c'est tout le contrairequi s'est produit. La
scolastique, la métaphysiquela plus abstruse de la messe
n'en a jamais été que l'explication.
Le travail de M. R. est loinde ne pas venir à son heure, 11
a été utile en particulierau momentoù, de plus en plus, on
devenait incertain sur la naturedu sacrifice eucharistique.
Il est évident que nécessairementil a fallu croire à la réalité
du sacrifice.Maisl'auteur n'a recherchéque les concordances
entre les divers momentsde la penséechrétienne. Il n'a pas
noté les différences,ni les degrésde l'évolution.Car enfin il
reste du travail des auteurs protestantsque la doctrine de
l'Église a évolué en ce qui concernela messe entre des
extrêmes, et il reste surtout que le dogmedu sacrificemys-
tique n'apparalt dans la primitiveÉglisequ'avec des textes
AXAU'SË! t.ASOCT)!T)!n)!t.mtEr!!t! 883

relativement tardits. La vérité se trouve probablement dans


une espèce de juste milieu, sociologiquement vrai, togique.
ment intenable le sacrifice chrétien a été comme tous les
saeriucesdn dieu, une chose mythique par nature et pourtant
réelle au suprême degré pour les croyants.
M M.

M.FtUEDLE~DER. – Der Antiohrist in den vorohriatUohen jû-


disohen QueUen. Goningen, Yandenhoeeket Muprecht, 1901,
xxYUt-t93p., in'8'.
V.ERMO~t.–Les phases sucoessives de l'erreur millénariste'
~t'tM ~M~MM/t'otMA~on'~Me!, 190t, t. XX,p. 3S3-388.
DOMCHAMARD. – Les origines du symbole des apôtres. Revue
des~MMftCM A)'i!<0~«M. i90), t. XIX, p. 33~.
Ct..MUART.– Sur les variations de certains dogmes de Ha-
lamisme aux trois premiers siècles de l'hégire. /!ft'Me<<cr//«-
<o<)'<-
<<MReligions,t90t, t, p. 3M-36t.
M.MARÇAtS. Le Ta~rth de En-Nawawi, Traduit et annoté.
yoK)t)a<<!<)'<t<~t«',t90p.
p. 3t5-346.

\'n.-LASOCtËT~R)-:Uf:H;U8)-:

E.v.MBSCHUETZ. – Die UrohrisMtehenGemeIndett. Sit-


teNgesohichtIiohe Bilder. Leipzig, ttinrichs, xtv.300p.,
in-8".
La sociétédont it s'agit ici est une sociétéen formation.La
communautéjudéo-chrétiennede Palestinea grand peineà se
distinguerde la sociétéjuive où elle est engagéeet dontelle
s'CMorce de réaliser un idéa!. Quant aux communautéspau-
liniennesellesse recrutent parmi les élémentsmal encadrés
desvilles heHéuiques,juifs haiténisauts,étrangers, esclaves,
veuves,tout un monde nerveuxet mystique, aux aspirations
mal déCnies et souvent inconciliables.Or le dogme n'est
encorequ'en puissance, le rituel rudimentaire esUtottant;
tes Mtessont les fêtes juives; en dehors des prières juives.
il n'y a qu'une prière fixe, l'oraison dominicale,pas encore
de rites sacrificielsproprementdits pas de cuite, en un mot,
sinonle culte juif du templede Jérusalem. Celarevientà dire
que la communautén'a ni penséescommunesqui soientdéu-
nies,ni gestesqui soient régies. Quant à ta vie, les membres
Mt t/ASS~E SOCMUMt')t'R. <9M't9M

de l'égtisonaissantela partagent, chacunselonsa condition,


avec leurs parents, leurs voisins, leurs collègues ou leurs
maîtrespaïens.Eu somme,si les chrétiensobservaientMele-
ment les rites du judaïsme,ils se confondaientavec les juifs;
s'ils les rejetaient,avecsaint Paul, en particulier s'ils renon-
çaient aux ioterdictiunset aux règles de pureté caractéris-
tiques de la sociétéjuive, ils risquaient de se noyer dans la
sociétépaïenne.Commentl'Église naissanteéehappa-t-etteà
ces deuxchancesd'anéantissement? Tel est le problème.La
secte portaitavecelle des le début, comme les autres sectes
juives, son idéal de perfection plutôtspirituelleque morale.
et qui dépendait en partie de l'intelligencede la toi d'autre
part, sonmécanismecomportaitdes promessespourl'au-delà,
uncertainsentimentd'union presqueparfaiteavectadivinité:
elle avaitla consciencede former un petit cercled'étus, con-
fidentsimmédiatsde la bonne nouvelle,jouissantde l'avoir
toute fralche,sanctifiéspar le rayonnementimmédiatde la
paroledu maîtreet participantde pouvoirssurhumains.Une
choseest sure.c'est que leschrétienscherchaientdans l'asso.
ciationles moyensde réaliser le salut individuel.Le gnosti-
cisme nous montrece que pouvait devenir le christianisme
s'ilavaitspéculéprincipalementsur le caractèreexceptionnel
de sa révélationet les privilègesqui en résultent, ti se serait
éparpilléen sectesinfinitésimales,petites coteriesde parfaits
échauffantréciproquementles individualismeset collaborant
à surexciterleurs facultés individuelles.Faute d'un rituel
donné,les gnostiquesavaientà chercherles élémentsduleur
à droiteet à gauche ils étaient tout près de la magie.
La sociéténe pouvait subsister que par l'effortcontinudes
individuspourresterunis.Sa duréedépendaitprincipalement t
de leur conduiteindividuelledans tes relations qu'ils avaient
entre eux. Le sentimentsocialqui les inspire se traduit par
desactesmoraux.C'estce que virent très bien, plus oumoins
consciemment,saint Paul, ses auxiliaires et ses successeurs.
La moraleest la principale de leurs préoccupationset tient
dans les écritsunetrès largeplace.
Lelivre de M.Dobschutz,qui suit pas à pas les écrits apos-
toliquespour décrirela vieintérieure des égliseschrétiennes,
paraît doncêtreavant tout une étude de la moralitédes pre-
mierschrétiens.IIexaminesuccessivementleur idéal, la façon
dont ils se distinguent,par leur morale,de leurs voisinsjuifs
et païenset, en troisièmelieu, leurs imperfectionset teurx
A?fAt.)fM!$. – LA MCtÉT~ MUOte~B ?5

chutes. C'est une sorte de statistique monde. Par la nature


même du sujet, l'intérêt porte sur Lesmenusincidentsde la
vie individuelleet socialeplutôt que sur l'organisationde la
société.Nouscuvons pas d'ailleurs à nouseu ptaindre.
Est-ceà dire que la moralesoit une chosereligieuse? '1
H. H.

HORNSBROECK (GRAt-v.). Das Papstthum la seiner


SoztaJ-KultureUen Wirkseunkett. H, Die)d~'«M!OM(f<Mf
~/<M'(!Leipzig,Breitkopfet Htirtel, 1U02,xx62t p., in-8".
Nousavonssignalé l'annéedernière (t. V, p. 307)le premier
volume de ce très gros ouvrage. Nous n'avons guère qu'à
répéter ce que nous avons déjà dit. C'est un volumineux
pamphlet. L'auteur démontreque la papautéest responsable
de la moraleultramontaine.Hfaut reconnaîtred'ailleurs que
son livre est bourré d'érudition et, à ce point de vue, peut
être utile.
H. H.
A. HAUCK. Kirohenge8cMchteDeutscMfmds.t!t"Tit.,
i896. IV' Th., l' Hititte, t902. Leipzig,Hinrichs, vfu.iOM
et t.4i6 p., io-8".
Nous avons signalé en leur temps les deux premiers
volumesdu grand ouvrage de M. Hauck(~tHt'e,IV, p. 209).
La secondeédition poursuit sa publicationrégulière,et nous
devonsindiquer le profitque les sociologuesen peuveut et eu
doiventtirer.
Le 3*et le 4"volumesnous plongentpeut-être encore plus
dans l'histoire pure que les deux premiers. L'influencelente
des courants sociaux était plus apparentelorsqu'il s'est agi
de la fondationet de la premièreorganisationdu christianisme
en Allemagne la part des individus était moinsconnue.Il
n'y en avait pas qui disposassentd'un pouvoiraussi cousidé-
rableque celui qu'eurent, dansla périodemaintenantétudiée,
le pape,l'empereur, lesducs,les évequesélecteurs L'existence
de ces pouvoirspersonnelspermet maintenantt'influencesur
l'histoire de caractères fortement trempes. Les Empereurs
Saxonset Franconiens,les papes commeGrégoireVU,ont un
rote personnel,queM.H.septatt tout particuliet'ementà ana-
lyser. Maisnous pensonsque la plus grandepart de vérité se
retrouvedans la façon dont M. Ilauck a excellemmentfiguré
SM t/AtKKE SOCMMGtQt'R. Wt.t90:

les diverses relations des forcessocialeset religieusesen pré-


sence. Ces relations sont souventextrêmementbiendéfinies
(!H,p. 204).Ainsi M.Hauck rattacheau mouvementd'expan.
sion germanique, à celuidu commencementde la formation
d'un esprit national allemand,aux <x'et x"siècles,uncertain
nombredes faitsqui se produirontplus tard. Dansla poussière
trouble d'États amorphes, inorganiques,qui caractérise le
début du moyen âge, l'influence romainecessed'avoir des
effetsnotables. Lesducs, le pouvoirséculiersontmaîtresdans
l'Églisegermanique. Le Saint Empire Romain Germanique
intervient avec les Ottons, et, même, pendant un momeut,
est maître de l'Église romaine. Maisce rétablissement
des relations avec Rome a des effets contradictoiresà ceux
qu'on en pouvait attendre. Les évoques, déjà devenus
ducs et princes (chap. i), pourvus d'un pouvoirtemporel,
ne tendent qu'à se rattacher à la hiérarchie papale, afin
de s'en rendre indépendants; la tutte s'établit. Le mona-
chisme à la réforme duquel des générationsse consacrent
III, p. 312 sq., 441sq.) et qui voitsecréer les nouveaux
ordres tV, p. 311 sq.), apporteenfin au papismel'appoint de
forcesdécisives. L'histoire de l'Égliseseradoncl'histoire des
ruptures et des rétablissementsd'équilibre entre ces deux
puissances.L'influencelaiqueet royale,décisiveà un moment
donné, maltresse même de la papauté, est ensuite vaincue,
et l'Église allemande devient chose ultramontaine.La réac-
tion sous Frédéric 1et les Hobeastaufen(IV,p. 184)n'aboutit
qu'à un compromis momentané, que bientôt l'action toute
dévouéeau pape du monachismeva compromettre.
Chemin faisant, M. IL nous renseignesur les progrèsen
extensionde 1 Églised'Allemagne,sur les progrèsde sa théo-
logie, de sa littérature et de ses arts, de son organisation,et
nous raconte sa prise de plus en plus complètesur unemasse
de Mêles qu'il a fallu des siècles pour organiser.
Le seul inconvénientde cet ouvrage est d'être un ouvrage
d'histoire encore trop locale par rapport aux faits qui
furent à cette époque des faits quasi mondiaux.Les croi-
sades, les hérésies, l'influencemorale de Rome, la rupture
avec l'Orient, sont le milieu historique, souventextra-Alle-
mand, où se développent les faits qui ont conditionnéles
rapports de l'Église et de l'Empire allemands.M.H. ne leur
fait peut-être pas leur part légitime.
M. M.
– t.ASOO~T~)t)!t.t0tt!t;~
ASALVMS. 8M

LEA (HtMitu.CaAMt.Es). – Histoire de l'Inquisition a.u


Moyen Age. Traduit par SALOMOs RËtSAcu
sur l'exemplaire
revu et corrigé par l'auteur. Paris, Société nouvelle de
librairie et d'édition,3 vol.in-12.
« L'inquisition estuneinstitution biendifficileà expliquer,
quand on songe qu'elle s'est développéedans le sein d'une
église qui se réclame de l'Évangile. Comment une religion
toute d'amour et de tolérancea-t-elle pu être amenéeà brûler
vifsceux qui n'acceptaientpas librementses enseignements?
Telest le problème (!ntrod.de M. Fred, p. V).
Pour le résoudre,l'auteur suit une méthodequi, consciem-
mentou non, s'inspire de principes'sociologiques.ti se retuse
à voir dans l'Inquisition le simple produit d'erreurs indivi-
duellesou même !a mise en a'uvre d'un plan prémédité en
vue d'assurer la prépondérancede l'Église. « L'Inquisition,
dit-il, n'a pas été une organisation~arbitrairementconçue et
imposéeau mondepar l'ambitionou ie fanatismede l'Église.
Elle a plutôt été le produit d'une évolution naturelle, on
dirait presque nécessaire,des diverses forces en action nu
xm*siècle ))(p. xxtx).Et ii ajouted'unemanière généraie «Je
me suis rapidement convaincuque le fondement le plus sûr
de nos connaissances,pour une époquedonnée de l'histoire,
n'estautre que l'étudede sa jurisprudenceoù se révèlentà la
fois ses aspirations et les moyensjugés les plus efficacesde
tessatisfaire (p. xxx).
Appliquant ce principe, M.Lea nous trace dans le tome 1
un tableaude l'Égiiseà la findu xn" siècle, de sa puissance,
de ses privilèges, de ses prétentionset aussi de la corruption
qui s'attachait à elleau momentde son triomphe, la simonie,
la vénalitédes gensd'Église,lu violencedes prélats, les scan-
dalesde tous genres. « Tout ce)a était inévitable dans l'état
de la sociétéaux premiers siècles du moyen âge. Il aurait
fallu des anges pour exercer d'une manière irréprochable
l'effroyableautorité revendiquée et acquise par l'Église »
(p. 6). Les modes de recrutement du clergé favorisant ce
triste état de choses, l'immixtion du pouvoir spirituel dans
les aHairestemporelles,l'indignité trop fréquente des prélats
et parfois des papes, tous les vices de cette organisation for-
midablenous amènentaux réactions contre les abus réac-
tionà l'extérieur de l'Église,sous forme d'hérésie, réaction à
) intérieur,suscitant do nouveauxorganes qui vont se cor.
aM L'ASX~ SOCIOLOOIQUR.
19tt.t902

rompre à leur tour. L'histoiredes Vaudois,des Cathareset


desCroisadesalbigeoisesd'un côte, et celle de la fondation
des ordres mendiants et de l'établissementde l'inquisition
d'autre part, développentcedoublepoint de vue.
Nousassistonsensuiteaux efIortsde la papautépour cen-
traliser le pouvoir,tant spirituelque politique,aux tâtonne-
mentspour se formerdes organesqui remplirontincomplète-
ment leur fonction (inquisitionsépiscopaleet légatine,puis
pontificale,rivalité des ordres, incertitudesde la procédure,
conflitsentre les diverses juridictions,etc.). Tout cela nous
donneune idée assez exacte du développementgraduel de
l'Inquisition.Ce ne fut pas une institutionmûrementconçue
et méthodiquementétablie, maisle produit lent d'uneévolu-
tionà laquelle contribuèrentles élémentsalors disponibles
en vuedu but à atteindre ~p.373).
Nousne suivrons pas l'auteur dans l'étude qu'il fait de la
procédureinquisitoriale et des abus auxquels elle a donné
lieu. On trouvera pourtant danscette partie de l'ouvragede
très flnes analysessur l'étrangeduplicitéqu'imposaientaux
inquisiteursde très réels scrupuleset les canons eeclésias'
tiques antérieurs, sur le crime de suspicion, sur la mau-
vaisefoi du juge légitiméepar les textes, sur l'impossibilité
de la défense, sur les confiscationssuscitant les rapacités,
etc.
Letome11reprend en détaill'histoirede l'Inquisitiondans
les divers pays de la chrétienté.Nous voyons les résultats
qu'elleeut au point de vue économique, moralet social,et les
diversesmanières dont cetteinstitutionfut accueilliepar les
ditïérentspeuptesd'Europe.
Le tome 111est consacréd'abordà l'histoire de certains
ordresinquisitoriaux. 11nous montre commentles hérésies
ontété utiliséesdansdes butspolitiquespar l'Église(Savona-
role, les Colonna,etc.) ou par l'État (Jeanned'Arc, les Tem-
pliers). Une partie importantede ce volumeest employéeà
exposerla façon dont l'Inquisitiona combattula magie,et,
à cetteoccasion,la nature de la magieet des arts occultesau
moyenâge. On y voit, fait intéressant,commentla persécu-
tion, dont la magie fut ainsi l'objet, a eu pour effetde ):<
propager. On peut mêmedire que ce fut l'Inquisitionqui
imposaà la conscience populairela manière dont celle-ci
s'estreprésente le sabbatdessorciers.
Aprèsnous avoir montré l'attitude relativementtolérante
AXAU'St! t.A SOUtKTX
RRf.fCtKt'~t: ~M

qu'eut t'tuftuisitinn vis a vis de certaines hérésies ittteth'c.


tuc))es(renaissitucepaïfnuc,Averruïsme,etc ).t'autt'ur, dans
un dernierchapitre, nous fait assistoràsacomptete impuis-
sancedevanttesabus intérieursde i'i~tise.
Un résumé, l'Inquisition n'n pas été t'ouvre de quelques
individuaiités.MêmeM Lca. qui juge pourtantCittstitution
elle-mêmeavecia plus grande sévérité,rend justice ù la plu.
part deshommes<}u!y ont participé. Elle t'6suttudecauseii
~ÉMéndes,impersouueties, sociales au premier chef, qui
s'imposèrentaux individuseux-mômes.H faut aiter en cher-
cher l'originedans l'organisationmêmedet'Ègtisecatholique
romaine,dans ce pr!ucipofondamentaleu vertu duque) elle
prétendposséderà elle seuletoutela vérité.Quand mi abso-
lutismede cegenre disposede moyenspolitiques,il est forcé
d'appliquer rottotérauce dans toute sa rigueur. En raison
mêmede sa constitution,rÉgHseétait nécessitéeà se créer uu
régimede ce ~enrc.
It.Cu.ULLË.
A.STRUCK.– Die verborgenjMiache Sekte der Donme
la Saloatk. Globus,1902,I, p. 219-224.
LesDcHmJsont lessectateursdu Messiejuif du xvn'' siècle,
SabetaiS''wi.CeMessie,peu sur de lui, préféra t'Istamisme
à la mort.Ses partisans lui restèrent fidèleset le suivirent à
SatoniqueDepuislors, Us y forment unesectequi, musul-
mane en apparence,pratique le judaïsme comme religion
secrète. Aujourd'hui, elle est diviséeen trois partis. Les
divisionscorrespondentà peu prèsà des iuegatitesde fortune
et de condition.Ellesont corresponduen partie il des ditïe-
rencesde métier Lesgroupes habilentà part et ont descime-
tières séparés.Dès l'origine, le mariage de groupe a groupe
était interdit, mais il s'est produit entre un groupe mal
pourvude femmeset un groupe plus favoriséune transaction
curieuse;le deuxièmea dû fournis-au premier des femmes
a concurrenced'un nombre egat de garçonsà nattce de leur
mariage.LesZMHnt~ d'ailleurs se marient entreeux.
H. IL
MOXCEACX 'PAUL). Les coloniesjuives dans l'Afrique ro-
maine.~f)<e'<M~t«/M~'M)'PM,)0u2,),p. )-?.
MOXCEAUX .PAC)~.–Païens
judatsants. ~«cftt-cAc'~o~M,t9M
l, p.aoS-gM.
K.~MMM. –AnnA'sociu)..)90).t''0:. t'
290 t.KK tMt-t902
~OCMLQGWE.

E. MOMET.– Les confréries religieuses de lïslam marocain.


leur rôle religieux. politique et social. 7~<t<ed<'/t~t«'rf ~<M
~<MM,tUU2.t.j).t-M.
G. SNUL'CKm')U:)t(~'Jt;. Les confréries religieuses. La
Mecque et le panislamisme. «<'<'«<' ~<ot'~ cles/M'~tjt.
H)t)),)),p.2M~st.
!f. GELZEH.– Das Verhaltniss von Staat und Kirohe in By.
zam!M~-t~/<t'~<'<<jc/u'?,)Wt,f, p. t'252.

\')tt. ETUDES
U'EXSEMBLE
SURLESGRANDES
KEt.tGtOXS
G. \iSSOWA. –Religion und Kultus der Romer (Mn~-
<'«f/<
<<f/'
A'MMf/X'M .t/~C/itfM~M'~CM~'Aa~, bgg. V. t\VA!<V.
V,4;. Muuehen,G.!t. Beck, t90~,xn-S34p., in-8".
Mut-t-EK,
Ce nouveaumanue)' de la religion romaine (lui est nu
ouvrage considérableet un excellent livre ne conduit certai-
nement pas des vues inattenduessur Fensentbtede la reti-
gion romaine.C'estle couronnement du travail d'un historien
minutieux, qui est aussi un lexicographe, et. comme tel,
doit être exposéà voir les choses, uue à une. à la loupe. De
fait, malgré les quatre-vingt-dixpages du début sur i'evoiu-
tion de la religionromaine,nous ne trouvons pas ici une
étude de systèmereligieux,telle que nous la concevons,étude
qui expliqueraitl'agencementdes diversesparties d'une reli-
gion et qui rendraitcompteautant que possibledes singula-
rités qu'elle présente. Nousne faisons certes pas un grief à
l'auteur de n'avoirpas nos préoccupations.
Desétudesobjectivescommela sienne, où tout est sacrifié
à l'expositioncomplètedes documents et à l'enchaînement
historiquedes faits,sont d'une utilité inappréciable pour les
recherches que nous préconisonsici; nous regrettons même
que M. Wissowan'ait pas été toujours assez strictement
objectif. D'autre part, il s'agit ici de religion romaine, c'est
dire que le travail d'abstractionet de généralisation est déjà
fort avancé;presquetout aboutit à des formules juridiques,
exprimant, par des définitions,des rapports généraux, qui
appellent immédiatementdes généralisationsplus larges.
L'impressiond'ensembleest la même que celle que nous
t. Xuust\-onsMaty~M
plushaut,p.M?,ce~atconcerne
lesdieo\.
– ÉtCDBS
AXALMM. C'M~Mttt.E
<!CK
HBOMXM-:
KEt.tf.tOX-!
2')t
dégagionsil y a deux ans de la lecture de M. Aust (T. IV,
p. 289 et suh'.). L'histoire de ta religion romainen'est pas
t'évotutionnormated'un gennedonné. Le ~erme(et, dansée
cas, ce sont les cultes du t'atatin) se dessècheet se conserveà
i'état de fossiie. La religion romaineestceifc d'une société
politiqueen croissancerapide, mais qui s'accrott en absor-
bant, et souventde mauvaisegrâce,des ctémcMts hétérogènes.
Decesétéments, les uns sont très résistants,ce sontlescom-
munautés, familles. </FH~,tribus, cites alliéesou vaincues;
les autres sont à t'ôtat fluide, mais pourtant inassimilables,
c'est la populationflottantedes étrangers, esclaveset affran-
chis, fouleinorganique.On peut déjàdistinguer,dansla liste
des dieux t'H~t'/c.<.l'apport des diversétémentsethniquesdo
la population primitive (p. ~C.~7).A cette premièrecouche
decuitessesuperposèrentles euitesd'atiiance.auxquels Home
avait d'abord participéà titre de simplemembredesdiverses
ligueslatines; tel le cultede la Dianed'Aricie,transportésur
l'Aventinquand Rome prit la tête de la Confédération;tel
encoreceluide YMp! ~afM<'t4'. n faut y joindrelescultesdes
villeslatines assimiléeset plus ou moins annulées; ainsi les
SacerdotesA<!KKC!H< et ï'tMcx/at)<'d'une part. les .<;«<'t'</o~
C<!&e/Met Sucuttat)!,de l'autre, sontdes.S'f«'c/v/o<f<
p<tt<c<de
Rome.Viennentensuite les cultes des villes conquises;tel
celuide la ~'HM'caCaptade Fateries; puis les cultes privés
des famUtes d'immigrants ou des j~M de la banlieue,
englobésdaus le culte publie à desdates qu'il est parfoispos-
sible de déterminer, tel te culte de t'.U'a J/«j'«Mf<; enfin la
longueliste des cultes grecs institués après consultationdes
~cMtort MC)'M/<!c<'f<H(/ d'après les oractes obscurs des
Livres Sibyllins. H est à noter que ce collège,qui présidait
aux institutionsde cultes, est le premier qui ait été ouvert
aux plébéiens.Ceux-cise fabriquaient une religionde toutes
pièces,tandis que les dieux antiques restaient inabordables
et enfermésdans la vieillecité. A chaqueélargissementde la
citécorrespondaitun apport de culte.Il est logiqueque Cara-
callaqui généralisate droit de cité ait ouvertle pom<«maux
cultes étrangers.
Il va de soi que la religion romaine,étant en partie artin-
cielle,a dû développertout un systèmede fictionsrituettes et
légalesqui révèlent quelques-unesdes conditionsessentielles
delavied'une religion.Lefonctionnementdesorganesd'unité
(lecollègedes pontifeset des quindécemvirs)est particulière-
~2 t9M-t90ï
):'<TM)t(!iMCtOt.OOt~t'f.

meut intéressantà étudier.Le deuxième tegutisetes cultes; )c


premier est un conseit suprême des cultes comprenant les
plus importantsdes prêtres spéciutiséset des magistrats spé-
ciaux, les pontifes.Ceux-ciont des fonctionsde poticeet des
(onctionsjudiciaires:ils surveittt'nt tes cuttesautorisés,veil-
ieot i)umaintiendes rites et des traditions. A t'égard de la
retigionprivée. ils se comportentcomme le préteur en face
desi'thires civiles;ils fout durer les choses étabiies. prési-
dentu t'institutioude rapportsretigieuxnouveauxet donnent
des réponsesde droit. On retrouve dans la religion la ~<if
<«'<<«.M-tistes pontifes,eu somme, représententt'anciendroit
ut l'nueieuDe rctigiou, les quindeeemvirs, lu religion renou-
velee;it n'est pas iuditïéreut, saus doute, qu'Augusteait été
quiudécentviravant d'être graud pontife. Derrièreces deux
cotieges,il y avait tes magistrats, qui, à leurs heures,étaient
prêtres, et lesa-~embteeste~istatives.sénat et assembléesdu
peupled'où émanaient tes legesreligieuses. Ce qui concerne
la parucipatioudes magistratsa t'accomptissemeutdes actes
religieuxsuivantl'autorité des uns et le degré de religiosité-
des autresdoit être signate (p. 340 sq.).
Unechosequi s'est développéeavec ampleur dans ta reti-
gion romaine,c'est la notion de sacré. Ou trouvera l'énumé-
rationet la déuniUondes termesdansles paragraphesintitules
.s<tc;-H<twM«.'AeC)'«M(~<~H etdie 0~«'AA'f!'<pM~MC«~«. Les
dcnnitiousdu /Mt;~«Mp. 403~,espace <n~«~u'~de la con-
ï<'c<'«ftoetde la (Mt~t'o (p. 404 sqq.), celle de la condition
particulièredes temples consacrés par les particuliers ~ocH
pro/~a, mais~ft'ft commfrctMm, p. 408) doivent attirer l'at-
tention. Ces dénuitions et ces classificationshiérarchiques
des chosessacréessont faitesau point de vue de l'État et sont
uneoeuvred'État.
Uneautre facede la mêmeœuvre est la constitution d'un
systèmedu temps considéréau point de vue de la religion,
systèmecomportantà la foisla déterminationdes périodes, la
qualificationreligieusedes jours, et ta fixationde ta date des
fêtes.L'établissementdu calendrier dépend des pontifes. Les
fêtesM<«<M des nouveaux cultes sont instituées par la
de leur temple. Quant à la question des jours, it suffit de
signalerce que M. Wissowadit de la mention NP, réservée
aux/en~ publiene,appliquée aux grands jeux d'institution
récente(p. 37t, 389; et des jours néfastes, vigiles de fêtes
publiques(p. 37~. Pour les fêtes, nous n'avons à signaler
AX.U.YSH: – tiïfMM O'KXSEM~Ë ~'K t.)MU)t.HËS)tt:tJ.:ro~SSU't
~&
aucun ~u& _1. v a v.n.
effort appréciable d'interprétation et de groupement.
Nous dirions vutontiers lu m&mechose des pages qui traitent
du rituel. Le sacrifice est étudie très amptemeut.tnxis d'un
point de vue purement ttistori.jue; l'étude des enfts du sacri-
fice, des circonstanecsef de l'adaptation des rites leurs lius est
u~tigee. 11 n'est, pas néccssHire de supposer que tes poupées
des .t<~t'<,jf'tees dans te Tibrete t4 mai, soient des substituts de
victimes humaines; il faudrait en dire autant des .M~r<Mpro-
nteues au carnaval et dans les autres fêtes populaires de
l'Europe moderne (p. S4, 3~:4).
Hreste des parties du système forme par )a religion romaine
qui ne sont qu'et'Hem'ees oceasionuetioneut. it y aurait inté-
rêt à truit'T largement, dans un iivre p:n'eii. des associations
religieuses privées ce (lui u pu être dit au cours de t'élude
des cultes ue suffit pas. L'étude de la législation répressive des
crimes religieux manque ~aietnent à peu près il est vrai
qu'etie se développe eu dehors du droit sacre, dont h) partie
crhniuette est atrophiée. Quant à la )n:ti;io, elle dispamit
totatemeut. Est-ce il dessein? Est-ce un ouhii?
tt.H.

SCHÛHER(EMtL).–Geschichte des JMtschen Volkes im


Zettalter Jesu Christi. Dritte Auttage. Hrster Hand
A'<M~'<((«t~)M</;;o~f<to (;~f/tfc/<ff.Leipxig. itiuricits, vn.
780 p., iu-

Avec le présent volume s'achève la retonte, vaillamment


entreprise par M. Schurer.desa tnouumeutaio iustoire du
peuple juit pendant les siècies qui ont précède et suivi
t'epoque du Christ. Entièrement consacré à l'exposé des faits
historiques de )a période qui va du soulèvement de" Maccha-
bées à la Iutle suprême du peuple juif contre tes Romains
sous Hadrien, et a une substantielle étude des sources, il n'a
pas l'intérêt socioiogique immédiat de sesatnes (.ttt~<' Mf-,
t. 11I, p. 3 '{~, et ce n'est que par hasard qu'on y trouve d'ins-
tructives notices sur le calendrier juit (pp. ~-76); ou sur les
Mtes anniversaires <pp. 439-H). Sous sa nouvelle tortne, la
<tM<'Afc/t<t' reste, non seutemcut uu trésor inappret'iahte de
réterences et de faits, mais encore le manuel te mieux tait,
par son objectivité et sa ctarte. pour initier le pro!ane à ta
connaissance do l'époque qui vit la constitution définitive du
judaisme, qui devait bientôt s'immobiliser ets'ossinor dans le
~'4 L'AXXHf! MCMLOGf~CË. t90t.t-)M

tut'matismetuhuudtque.et les autécédeuts,puis lu formation


du cht-istiaaistne.L historieu du droit lira avec prutit, daus
ce voiuntp,les pagesconsacreesà ta d6ftuHiouduTahnud.
1. LEYY.
-tACKSOX (A. \\uj.).ut\ – Thé reU~ionof thé Achaornenian
Kings. ThérdMioanccordingto the tnMt-i~mns. Jo«n«tf <~
'tWt'<-)Ctt;t<M«t<<e
~t)c«'<y,
t9Ut,t. p. i60-)St.
TROiStËMHSECTIOK

SOCIOLOGIE JURIDIQUE ET MORALE

(É<M<<«~
f~M./M''«/«<Me< t/MM<~«f'irMMt'
<i)Jt'a<MCOM!t(/<'t'<

t. – TtU~OttUtS SURLAMORALE
GHXËRALES ETLE[tRurr
ParMM.
H.DeMHfiti),
E.Levv.et P. Ln-M

G. RATZEXttOFERPositive Bthtk. Leipzig,Broekitaus,


1901,xtv.3~ p., in-8".
Cette« EthiquepositiveHfait une placeassez large au sen-
timent religieux non seulementelle en constate l'existence
mais elle détermineles conditions qu'ii doit remplir pour
avoirune valeurmorale.Maiselle ne fondeses préceptes ni
sur un principereligieuxni sur un principe métaphysique
la ici morale est dérivéed'une loi naturelle (p. tt8), de
l'uniquetoi à laquelleobéisse!a Force, de la loi d'attraction
et de répulsion(p. 40). A la répulsioncorrespond, chez les
êtres organiséset particulièrementchezl'homme, la tendance
de l'être à s'individualiseret à développerson individualité
mêmeaux déponsd'autrui. Al'attractioncorrespond,au con-
traire, la tendancede t'être il s'unir avec autrui, mêmeaux
dépensde sa propreindividualité.Deuxtendanceségalement
nécessaires; cependantla répulsion n'est qu'un état provi-
soire, l'attractionfinitpar tout embrasser(p. 33) de même.
le sentiment individuel,moral dans une certaine mesure,
doits'inclinerdevantle sentimentsooial l'idéal, ce n'est pas
pas le plaisir, c'est le renoncement(p. 36;. L'éthique de
Ratzenlioterest une éthique évolutionnistc est bon l'acte
contormoà l'évolution,utile à l'espèce. M.ds cette morale
évolutionnisten'est pas eudémouiste ce qui est bon pour
l'espècen'est pasnécessairementngréabieà l'individu l'inté-
jM t.'AX'<KH~ilut.Otix.!Ut;.t'JO)-)'JM

rôt de l'espèce exige, au contraire, que nous renoncions a


certains plaisirs.
C'est que le devoir est d'origine sociale. Sans société, pas
de Si les hommes vivaient isolés, ils pourraient
laisser leu )'égoïsme se déployer eu toute liberté, de même que
des atomes perdus dans l'espace n'obéiraient a aucune toi d'at-
traction. Mais par cela même qu'its vivent eu société. fis doi-
vent restreindre leurs appétits l'espèce ne vivrait pas si les
individus qui la composent étaient livrés des passions sans
frein elle vivrait mai si ses membres ne se faisaient les uns
aux autres des concessions, s'ils ne se gênaient pas les uns
pour les autres. L'instinct sexuel est le premier des instincts
moraux parce que l'individu, pour le satisfaire, est obligé.
tout en agissant dans son propre intérêt, de travailler à celui
de l'espèce. Aussi l'auteur accorde-t-il a l'organisation de la
famille la plus grande importance morale. Kn faisant dans la
familie l'éducation de son sens social, l'homme fait l'éduca-
tion de son sens moral (p. *?8,voy. ehap. xtx et xx).
Non seu tement le devoir est d'origine sociale, tnais les
autres notions morales n'ont de sens qu'en fonction de la
société. La responsabilité n'existe qu'envers lasociété fp. nCt.
La vertu n'est telle que si elle est socialement utiie p. ~93et
suiv.). Le sentiment religieux n'est moral que si, au lieu de
satisfaire indirectementnotre intérêt individuel, il satisfait au
plus haut point, notre besoin social, en nous faisant sentir le
lien qui nous unit à tous les êtres de la nature (voy. chap.
xo, particulièrement p. 109~.
L'histoire de léthique, comme l'analyse des notions
morales, révèle l'influence des facteurs sociologiques. La
principale cause de l'immoralité, c'est l'inégalité des condi-
tions (p. S4, 88. !S), etc.) une cause presque aussi impor-
tante, c'est l'exogamie. Une société dans laquelle les classes
seraient nettement séparées et dans laquelle, par suite de
l'habitude de prendre femme au dehors, le lien familial serait
lâche, serait condamnée à l'immoralité. L'auteur décrit toutes
les phases du progrès et du rcgres moral eu fonction de ces
deux facteurs.
Par suite, ses préceptes moraux sont des préceptes sociaux.
La question morale est une question sociale (p. t7C~. inutile
d'adresser aux individus des exhortations ils obéissent au
déterminisme (tes lois naturelles. Mais on peut modifier les
conditions sociales dans lesquelles ils vivent. L Etat a une
AX\).YSE~.–-<.)<:fOtJ)utK)L'R)Ot~L'HK'<(iK\L N~

(onction moratt'; on pourrait dire n'a qu'une fonction morate


(p. i4(:,voy.chap.xxtv). C'est a t'Ëtat qui) appartient de
ou pour attunuer i'ine-
prendre des mesures pour prévenir
gatite des fortunes, pour protéger le foyer domestique :inter-
dictiou du divorce) c'est à t'Etat qu'il appartient de prendre
des mesures, pacifiques ou violentes 'in ~uerrn est morate,
car elle détruit les nations moratemcntinfet'ietx'es, p. ~Cff,
institu-
pour remédier à la corruption des peuptc's. Toute
tion sociatequt restreint l'activité iudividueitedaast:'
mesure où cette restriction est nécessaire pour l'espèce, et
sans aller jusqu'à compromettre i'individuatité cité-même
nécessaire a l'espèce, contribue à 4-leverlit mo)-:))i)' Ht réci-
dcstim''c
proquement t'educutiou mora!edoit être uniquetnent
ù taire compreudre à l'individu te devoir de sotidarite sucitdc.
Ouvrage curieux par les doctrines en apparence contraires
est pourtant
qu'il unit. liustile à toute diatectiqup, t'auteur
enthousiaste de Spinoza. JI est ta fuis positiviste et pan-
théiste. Evotutiomnste, il croit que radoucissenx'nt de la
lutte pour lu vie est nécessaire pour t'adaptât!'))) de t'espece
àsesconditionsd'cxistence. D'une part, itp!tra:tr"u)prHavcc
les traditions morates des écoles ctassiques puisqu'ii pro-
de
clameque le libre arbitre !t'est pas le postut.tt m'<'cssait'c
de responsa-
l'éthique et qu'it ne reconnait pas u t individu
bitité proprement dite. Ht d'autre part. il parait être un con-
servateurénergique qui affirme i'immoratite du divorce et du
féminisme etqui fait t'apotogic de la guerre. Impartial dans
ta plupart des cas, il a cependant pour le « germanisme Mune
des Germains pri-
preditcctinn tettequit atU'ibuc aux m'eurs
mitifs une innueneccivitisatriceptus considérable que celle du
ctn-istianismeet qu'it met sur te mêmerang, p:n'mi les héros
de la morate, Bismarck et Washington. Eu ce qui concerne
l'influence des conditions sociales sur la morale, on souhai-
teri)it uue démoustrutiou plus rigoureuse, des t.'its plus pré
cis et des arguments ptus scientifiques. Mais fauteur met en
pleine lumière, d'une tacon souvent ingénieuse, cette influence
indiscutable.
P.L.

DORNER. – Zur Gesohichte des aittiiohen Denkens und


Lebens (/'OM)'r/<M<o«'e'<<'<« ~MMf et <~ la < M<o<'<e<).
Hambourg et Leipzig, Voss, tHOt, xu-!99p-, iu 8'.
Dans une revue philosophique, cet ouvrage suggestif meri.
"M t/.tXXht: ~OCIULmitQ).'Ë. tO~t.t~

ferait une tondue analyse Il contraste par l'érudition qu'il


suppose 3t par la libertéaveclaquelle il toucheauxquestions
religieuses avec tes livres auxquels est habitué le public
français. MaisFauteur reeouuattqu'il u'u pas pu, duns des
CoM/cxcM,donner toutes les preuves de ses assertions
ouvragede vulgarisation,son livre ne se présente pas avec
l'apfiareilscientifiquequi nouspermettrait d'eu discuteruti-
lementles thèses.Au point de vue sociologique,nousdevons
laisser de côte. malgré les rapprochementsingénieux et les
réftexionspénétrantes qu'elles contiennent, les deux pre-
mièresconférencescuusacréesà la classificationdes formes
de l'idéal moral, pour iusister sur tes sept autres desHnéesà
étudier les rapportsde la moraleavecles autres eiemeatsde
ta civilisation reti~tou.droit, art et science.
Intimement unis à l'origine des sociétés, ces diverséte-
ments se séparent peu à peu. L'évolutionde ia religion et
celle de la morale sont parallèles, et, bien que la religion
édicté toujoursdes préceptesrituels ou utilitaires qui n'ont
rien à voir avecla morale,elle contient la morale jusqu'au
momentoù, arrêtéedans son développementpar la codifica-
tion de ses « commandements') dans un livre sacré, elle ne
peut plus suivre la libre évotutionde l'éthique, et s'adapter,
commeelle,aux changementsqui surviennentdans les socié-
tés humaines.Le divorcedurera tant que la religionne s'af-
franchira pas du texte qui t'immobilise. De son côté, le
droit se séparede la moraleen tant qu'il usede ta force,élé-
ment étrangerà l'éthique. L'art et la science,d'abordsubor-
donnés à t'Ëgiiseet à t'Ètat, par suite à la morale, elle-
même tiéeà la religionou au droit s'en affranchissentà
leur tour. Ainsi l'évolution sociale s'eflectue en allant du
simple au complexe. Maisce n'est pasn dire que les divers
facteursde la civilisationsoient devenus absolumentétran-
gers t'un a l'autre. L'art et la sciencepeuventse développer
librement, mats fart n'est pas d'autant plus prés du beau
qu'il est plus loiu du bien, et la recherchedu vrai est par
elle. même une vertu, en mêmetemps qu'ettesupposel'exer-
cice d'autresvertus. L'Etatusede la force ce qui distingue
le droit de la morale mais il a pour obligationmoralede
n'en pas abuser. Enfinla religionet la moralese sont sépa-
rées, mais la religion et)e-memeue peut progresserqu'eu
obéissantaux exigencesde la consciencemorale. Ainsi,
malgré la distinctionde plusieursdomainesautrefoisconfon-
AX.U-Y~. – SOCtOLOGtEa'MCtQt-'E EX OHK~R.U. 399

dus. l'éthique demeure le moteur central de la civilisation


c'est eu vue d un même bien supérieur que travaillentle
prêtre, l'hommed'État, l'artisteet le savant.
A cette thèse il faudrait joindre uue autre idée &laquelle
l'auteur parait tenir beaucoup mais quil développepeu
c'est que l'ëvolutiuude ta monde nedunue pas gain de cause
aux sceptiques eu dépitde ses variations, la moraledemeure
'«te: son histoire ne doit pas porteratteinte a son crédit.
P.L.

(!. VibARt. – Elément! di Ettoa. Milano, Hœpli, 1902,


xvt-335p., m-16tMaouelsllfapii,n<"3~0.32t.).
Manueide ntorateà l'usage des ctasses, ce petit volumese
distinguedes ouvragesfrançaissimilaires par les préoccupa-
tionssocioiogiquesde sou auteur. M.Vidari deterouuel'idéal
moraleu cherchant iuductivemeutquelles sont les finspour.
suiviesen fuit pur les hommes il reconnaît à t'Kthiqueun
doubletoudetneutsociotogiqueparcequ'il étudie lu formation
sociologiquedes coutumes collectiveset des volontésindivi.
duelles. Cette étude l'amène à penserque t ideatmoral est à
la fois sotidarite et liberté il se réaiise quand la personne
humainepeut développer librementson activité individuelle
et sa raisonunivcrsette; il est réalisé grâceà une justiceidéale
supérieureà la « justice juridique» et à la charité.
P.L.

V. MtŒU. – Stadt dl PsIcoK'gta. del DMtto. Studio


primo Le basi psieotogichedet Diritto. Perugia, Uaione
tipograticacooperativa,1902,190p., in-8*.
Première partie d'un ouvrage qui en comprendra trois
autres: 2.<tconsciencesociale; L« conscience~tu'<'(<<g«t';
liap-
portsde la conscience ~xn~t~te et dic(//w'f. Dans ce premier
volume,l'auteur se borne à indiquer sa thèse principaleet à
montrerl'importancedes « basespsychologiquesdu DroitM.
Sa thèse principale c'est que tout fait socialreposesur un
substratde faits psychologiques « c'est seulementdu point
de vue psychologiquequ'il est possible de réduire au même
denonnuateurtous les phénomènessociaux H(p 7). On peut,
sans doute, expliquer le droit par descauses économiquesou
par « les conditions de coexistencede l'agrégat humain »
(p. 13,et les transformationsdu droit par les transformations
300 t.t'!i!:KS iiOCMLOGtOCE.
MOt-HK)~

des conditions sociales ~p.48;, jnais c'est que ces causes ëc')-
nomiques, ces conditions sociales su~gereut dans la con--
cience (tes idées, des besoins, des votitions. Le droit est
avant tout uu pt~tiotnene d<:psychologie sociale a (p. S).
L'importance des bases psychologiques du droit est protn'
de deux ma~iërcs. M Miceti montre d'abord que tout cod'f't
toute ttteorie du droit doivent leurs caractères a la psy<)tf))<
gie de leurs auteurs. Lu philosophie ethico-jnridique df-
Urecs dépend des Utéories psychotoniques du Hocrate, de i'tu
ton, d'Aristute, des Hpicurieus et des Stoïciens (chap. ttj. fj'
droit rotnain dépend des « qualités psychiques du pe'tph-
rotuaiu eu particutier, si ta théorie du droit Uidurei perd !<
home son caractère )netap))ysiqttoetsert seutuuteut.'t uto'ti
fier, au uom de t'fquite. le droit positif, ceht tieutut'espnt
pratique et positif des Latius 'chup. m). Si ic tm'yeu a~e cot)
Naît surtout le druit coutumier, c'est que ht coutume est t"
mode d'activitc qui com'ieut à uu a~e où le utode habitue) d.-
eouuatssuuce estht cruyauce et où le seuthncut 1)1.illeil)dl 't
le respect de t'autorite. Vietine une période de discussion, "u
la croyance soit soumise ù l'exameu, oit le respect de t'auto
rite fasse place au setttimeut d'iudépeudaucc, au lieu d'ubt'ir
à la coutume, ou cherchera uue expticution ratiouuctie du
juste et de l'injuste ou invoquera uu « droit nature) et la
source principale du droit sera uou la tradition mais lit lui
(chap. n' Et))tu. pur reacttou contre la théorie du droit uatu
re!, d'autres doctrines sont proposées celles de l'écule ttistu-
rique et celles du réalisme juridique. Leur apparition s'ex
plique aussi par desconditious psycho-sociules 'ch.)p. \').
toute époque te droit teud à refMter les états de conscience.
les iuctiaatious. tes setdimeutset les idées qui prédominent.
comme aussi les doctrines psychologiques relatives a ta cons-
cience de Fhomtne. (p. 190, cf. p. 8~.
D'autre part, ta valeur d'une théorie du droit se mesure au
compte qu'elle tieut des facteurs psychologiques. Puisque In
conscience résulte de processus représentants, de processu?
afïectifs et de processus volitifs réunis en une même syuthes'
une théorie ue peut être qu'unitatcrate et erronée quand et)''
dissout cette synthèse et prétend se fonder sur l'une ou t'autrr
de ces catéguries Je processus (p. M Sans forcer )a peu
see de M. Miceti, on pourrait dire que la théorie du droit
naturel e~t iusuuisante parce qu'elle ne voit dans t'homn)~'
qu'une raison pure 'p. 8!)), mais que d'uutres théories n<'
– MCtOLOOE
AXALY~S. EXt!ÉXt!)tAt.
)t'!t!n!<)t'K 30t

valent p! mieux p'n'c''quittes ne voient dans l'homme


qu'une volonté(p. t3f, t3~. Telleest ta doctrine qui fait du
droit t'ouvre arbitraire du t('gis)ateur;ou celle qui fait du
droit une creatiou de l'Etat. La critique de cette dernièreopi-
uion (reaiisme juridique) occupele chapitre le plus impor-
taut de l'ouvrage. L'Etat, selou fauteur, ne crée pas tout
droit; la jUt'fsprudotcp.parexemple,est. àc<)[<'dela yotont~
suuvct'aim',une source abondantedu droit le droit subjec-
tif, d'autre p!)rt.n'est pas créé mais simplementreconnu par
l'Etat. La règlejuridique se distingue de ia règle morato par
ta contrainte qui la sauctiuuue mais l'Etat ue dispose pas ù
son gré de la contrainte; il no peut contraindra it faire tel
acte.à s'abstenir de tel autre que si eertaiuesconditionspsy-
cho-sociatessont remplies.si, par exempte,i'upiuionpublique
obligeette mêmeà faire cet acte, à s'abstenir de cet autre. A
cùtédes sanctions de l'Etat se trouve un « système complé-
mentaire de sanctions Mqui donne aux sanctions de t'Etat
leur eflicacitcet qui coutraint a agir ceux mentes que n'at-
teint pas la contrainte de t'Etat (te pouvoirexecutif, le tribu-
nal suprême, etc.). Or ce systèmeest établi par la conscience
sociale. Enfin ni le législateur, ni i'Etat, Ni la conscience
sociale ne dénoit arbitrairement le droit la volonté n'agit
pas indépendammentde l'intelligence. Une dernière doc-
trine est contrediteà la fois par les phénomènesreprésenta-
nts, affectifset volitifsde la consciencesociale c'est celle qui
explique le droit par la volontéde'! classesdominantes. H))e
supposeque ces classes tiennent les ciassesioferieures dans
une ignorance absolue et eternette de leurs véritables inté-
rêts ur il estimpossiblequ'ellesy réussissent elle suppose
que t' « égoïsmede classe est l'unique sentiment social or,
toutes sortes de sentiments (egoïsmesde clocher, egoïsmesde
parti, egoïstnettatioaa! altruisme, ego-attruismc),combat-
tent t'egoïsmedéclasse; elle ignoreenfin, sans parter d'autres
lois psychologiques, que l'imitation, l'habitude forcent la
volontéil pratiquer les actes utiles non seulement à une
classe mais à la société tout entière. Ainsi la psychologie
sociale fournit un critérium permettant d'apprécier tes
diversesthéoriesdu droit.
L'.i)U<e''.<o<'w<o~«ea trop souventparlé des rapports de la
psychologieet de la sociologiepour qu'il soit utile de discu-
ter la méthodede M.Miceti.Quoiqu'on en pense au point de
vue soctotogique, on ne peut qu'être frappe de i'iuteret
303 t-MftfKË t90t.t9M
!ioetttM<n<tf);.

qu'elle présente au puittt de vue juridique elle fctaire tes


origines et i'évoiutiou du droit en montruntteursreiatiot~
avec iesuutres pheoomèoes psycho-sociaux (habitudes intet
lectueltes, idées courantes, sentiments dominants). Mih'
enlève au droit son caractère abstrait et elle exige (tes theori
ciens une connaissance concrète des hommes et des société
Mais on peut regretter que M. Mieeii n'ait pas devetop~
davantage les chapitres où sa compétence personnelle lui n
suggéré les idées les )))us intéressantes (voir. par exempt'
sa théorie de la contrainte) et n'ait pas é)itnin6 ceux qui ne
nous apprennent rien (les chapitres sur ta Grèce et sur HutUt'
sont de seconde ou de troisième main) et ceux qui utiiiseot
des hypothèses psychotiques très discutables (voir p. iX<.
la « toi d'accroissement de l'énergie psychique M\
l'.P.L.L.

L. vox SAYtGXY. – Das NaturreohtsproMem und di'?


Methode seiner Lœsung. ~«/<<t'/< /)t~'(<M~~«!ty, t'<
M'a<f<tN~t<n<< i90t, p. K)7.
t'o!~)('N'fffC/f«/i',
R. SALËtLLES. – Ecole historique et droit nature!
d'après quelques ouvrages récents. Ht'rMf<«'«)M<W~<c<
droit f/nY, !!)0~,p. 80.

A travers les livres récents de Stammter, de Gény, de


Doguit se manifeste une certaine tendance à restaurer, sou<
une forme un peu nouveite et surtout très atténuée, l'an-
cienne conception du droit naturel. L'article de L. von Savi-
gny s'inspire de la même idée. On reproche à l'école histo-
rique son immobilisme, son impuissance à innover et l'on ue
voit d'autre ressource contre cette stérilité pratique qu'un
retour à la notion d'une justice immanente et immuable dans
son essence, malgré la contingence des formes sous lesquelles
elle se réalise successivement danst'histoire.
L'intéressant article de M. Saleilles a pour objet de sign:
ler cette tendance, d'en caractériser les principales manites.
tations et aussi d'en faire la critique. Lui aussi il admet et il
démontre nouveau, et fortement, t'impuissancede i'ancienn''
école historique. !) faut que le législateur, il faut surtout que
le juge puisse concourir activement à l'évolution du drnit. 0
faut donc qu'il ne se borne pas à l'application littérale du
code, mais qu'i! ne craigne pas d'innover. Seulement, et sur
ce point M. Saleilles se sépare très heureusement des ecri
– ~OCtOMfitE
AXAM'SE~. KXOt~H.U:
jURIMt~'Ë 309

vains dont nous partionsplus haut, il ne faut pas que ses


innovationsexprimentsimplementl'idée qu'il se fuit person-
nellement do ta justice. Une conceptionaussi subjective
manque d'autorité et laisse trop de piaco à l'arbitraire. !)
faut, pourqu'il ait le droit d'innover, qu'il puisses'appuyer
sur des élémentsobjectifs.M. Saieiitesen signale trois qui
doiventservir protégerJejuge contret'exctusivismcde ses
sentimentsindividuels.Cesont l'analogielégislative~xteu.
sion par voied'analogiedes règles existantes),la conscience
juridique collectiveoù le droit nouveauest en formation,le
droit comparéoù il apparaît parfoistout formé.
Mais nous ne voyonsaucunementpourquoi ce droit nou-
veau dont s'inspire le juge est appelépar l'auteur le droit
naturel. Il n'est pas plus, Himoins naturei que celui d'hier
qu'it remplace,ou celui de demuiaqu'il prépare, Il corres-
poud à des changementsqui se sont produitsdans i'utat des
sociétésoù il s'élabore,commeceluidu passérépondaità un
état qui n'est plus. Nous ne voyonsqu'inconvénientset pas
d'avantagesà ce que ce vocable, origine de tant de discus-
sions confuses,soit remisen usage,à moins qu'on ne t'en-
tende dans un sens très large qui le rend inutile. Eu cflet,
abstractionfaitedescas morbides,tout droit est naturel puis-
qu'il est fondé dans l'état social dont il dépend. Maisalors
l'épithète fait piéonastne.Peut-être, mais nous ne sommes
pas sûr de bien interpréter sa pensée.M.Saleillesentendii
que l'évolutiondes intérêts matériels est seule susceptible
d'explicationscientifique,et que t'idée ou les Idées relatives
à la justiceéchappentà la science,constituent uu fondinac-
cessibleà l'investigationdu savant. Nous n'avons pas besoin
de dire que nousne saurionsacceptercette hypothèse.
E. D.

J. KOHLER.– EinfMutmg in die Rechtswissenscha-ft,


dit droit),Leipzig,G. Buhne,1902,
la M'OHM
(~t<ro~Mct<oM
M8p.
Cetteintroductionà l'étude du droit est un tableau de ce
qu'onenseignedans les {acuitésde droit, droit privé, droit
public, droit des gens- Droit privé d'abord (droit des per-
sonnes, des biens, des obligations, droit commercial, rap-
ports de familleet de succession);droit public ensuite (pro-
cédurecivile, droit péoai, instruction criminelle, et, en tête
304 t.'AXXKE iW.tOt.Mt~t'K. tM))-t9M

(le cette section les principes sur le droit constitutionnel et


les rapports de l'Etat avec rEgHi~ enfin droit des gens,
public et prive.
L'ne préface très courte, fort nette, sur les principes (tu droit,
ses méthodes.
C'est dans l'ensemble un modèle convenable; d'autant plus
que l'auteur n'u pas né~ti~e tes Uens entre le droit, lu socio-
togie, fitscience des religions. Mais lu manière même dont il
présente cela indique assez que la premier chapitre est sur
ces points un peu (luttant. AtUeurs le professeur procède trop
souvent ainsi voiciune grosse question il sait d'aitteurs très
bien quelles sont les grosses questions, sauf du moins celles
que nous appelons les questions sociales.
E. L.

P. BOMFAUTE.– La progressiva diversiaoa.ztone de!


diritto publico e privato. ~<c<st«t<<!<MH« </<Sodo~w,
Anno V!. fuse. t, p. t-t6.

Atorsqu'aujnurd'ftui l'opposition est très marquée entre le


droit public et le droit privé, it Rome ces deux fonnes juri-
diques étaient presque indistinctes. L'auteur en donn''
comme preuve tes analogies que présente t'or~anisation de ta
famille et ceiie de l'Etat. La famille, comme t'Ktat, a sa reli-
gion; le père en est le prêtre: it a. en même te<nps. tous les
caractères du magistrat. Or, suivant ta formule consacrée, te
droit public consiste « <HMcnf!, <H!M~)'7!<~M~,f'M j<f<t'f/<
<~)« Le pittrimoine domestique est aussi ferme aux
influences ex~rieures que cetni de l'Etat. Les )iens mêmes
qui se forment entre les particuliers se contractent suivant
des formes qui se retrouvent dans l'ordre public (!a~oM<o~.
La dissociation des deux droits ne se serait produite que
quand Rome s'unit aux autres peuples latins en une sorte dp
fédération et teur accorda les droits privés dont jouissaient
tes citoyens romains, mais non les droits pnbtics. La scission
s'accentue tors des invasions, les sociétés nouvelles ayant em-
prunté le droit politique aux peuples de Germanie, le droit
privé à Rome. – Toute l'étude suppose que la distinction.
admise par les juristes, entre ces deux sortes de droit est
fondée. Mais t indistinction même que t'en constate a l'ori-
gine ne prouvet-ette pas !e contraire? Car s'ils étaient à ce
point dinerents par nature, comment auraient-ils pu se con-
AXA~tS. – SY.STÈMM
jnttM'~tM 30S

f~tdt'o? Est-ce que, aujourd'hui encore, toute la pnrtiedu


droit dit privé qui concerne t'etat des personnesn'a pas uu
cttractet'epubtic?
H.D.

U. – SYSTÈMESJL'tUDtQCt~
t';n'MM.f)t'tt):t)t!to''t)'.F'.f<;ox.'fET

Les divers ptteuomenes juridiques ne sont. pas isolés tes


«os des autres; mais il y entre eux toute sorte de rapports
t'tiis se composent les uns avec les autres de «tanière à former,
t):)nschaque société, un tout, un ensemble qui a son unité et
son individualité. Si l'on se décidait enf!n à adopter une ter
minutogie plus rigoureuse que cette qui est couramment en
usage, il y aurait lieu de distinguer des degrés ditïerents dans
cette systématisation de lavie juridique.J) y a tout d'abord les
jthcttomeuesles pius efonentaires, ceux qui consistent dans un
acte unique, défini et déterminé, qu'il soit d'aiiieurs positif
nu négatit; ou pourrait les appeler ~'H~'fM~rM~MM. Par
exemple, t'exogamic est une pratique juridique, de nature
négative,qui tient tout entière dans la prohibition du mariage
'-utrc individus détermines. Mais chaque pratiqaeest immé-
diatement solidaire d'autres pratiques avec lesquelles elle
(orme un tout qui présente déjà une certaine autonomie: ce
tout du premier degré pourrait être appeie «t.~<(«<<oH. Par
exemple, t'exogamic entre comme élément composant dans
t'ensembte de pratiques qui constitue l'institution matrimo-
))iato. Enfin, toutes les institutions juridiques d'un même
peuple sont solidaires les unes des autres; elles forment, par
leur réunion, un cnsonLie nouveau, plus hautement composé:
c'est le système juridique de la société considérée.
Quand la sociologie sera plus avancée, elle montrera com
)nont les éléments d'un )n6me système juridique tiennent tes
unsaux autres, comment ils sont tous placés soust'influence de
quelque élément dominateur. Mais actuellement cette étude
synthctiquen'ost puero encore qu'un A'.f«f<'ra~<Mt de!ascience.
Néanmoins, il nous a paru utile de consacrer un chapitre
spécial à l'analyse des travaux où le droit d'un peuple. ou
d'un type social est étudié dans son ensemble. C'est un moyen
de préparer cette synthèse dont on ne saurait contester i'uti-
tite. E. D.
E. t)MKH)M.– Année Eocio)..)90t.)W2. !!<
?'< t.'tXXKH -tttCtOtftCt~t'C. <9<H-H'~

J. KOttLEK. – Rechte der deutschen Schutzgebiete.


Y. Ras ttectttder Metscbuauft): Vf. Uas Hecbt de)- Xutk'n
toten (/.f f~ Rc~cAf«fi«.<
< </M7/tt~f~. /<'(~<« </<
/«)- r''<-i/i<')'c~'M~~
/<<'(-«-~M)<K'/<ff/XV Hand. iH" ik'ft.
p Mt-3CU.
M Kohier poursuit son enquête sur le droit des societt:
pritnitives ptacfes sous le patronat de rAtietnagnt. Le pré-
sent nrticte comprend deux études, l'nue sur le droit des Bet-
chouans. t'autresurcetuidesHotteutots. Xous cotnmeuceron~
p:u' ta secoude qui est de beaucoup lu ptus importante.
Les tribus de Huttentots suriesquettes Koiticr nous inform''
sont origiaairesdR la coitjttie du Cap; elles uut umui~œ dau-
le territoire occupe par tes Attemandsit y a une soixitutitith'
d'années. Unju, dans icuretabtissoneut primitif, elles avaient
fortement subi t'inUm'nce des Hoers. Cepeadant elles ontf
{tarde fidèlement certaines de leurs coutumes. Les rfuseigm*
meuts recueittis par Kohter se rapporteut plus spechdement
à la tribu des Kowese.
Cette société est un agn'sat de sept Sfot'w~f; uous citons
textuellement le mot aHemand parce (tue, comme il arriv~-
trop souvent en paroit cas, il est emptoyc sans aucune expli-
cation et comme s'il avait un sens clair par lui-même. Xou-
conjecturons qu'il s'agit de sept groupes à la fois ethniques et
locaux. Xous disons qn'its sont ethniques à cause de t'ctroitt-
so)idarit)''qui en unit les membres et qui rappelle celle qu~
l'un observe dans tous les groupements familiaux. Chaque
membre du S~<M<« est tenu a assister ses compagnons dan-~
t embarras. En temps de guerre, chaque .S~MiMoccupe uuc
partie déterminée du camp. De plus, chacun d'eux esteumpo~
d'un nombre détermine et immuable de familles (il y en a :n
dans toute la tribu et l'on ne fait partie du S~<M!Ht que si !'ou
appartient a i'unede cesfamiites ip. 339, cf. p. 3S7j. L'orga-
nisation a donc, en un sens, une base familiale; '< toute !a
tribu, dit un observateur, est une grande famille o. Mais d'un
autre cùt6, chacun de ces groupesa, en même temps, unebasr;
morphologique il forme un village dont toutes les huttes
sont étroitement serrées les unes sur les autres. JI est donc
permis d'y voir d'anciens clans qui, en adoptant ta fiiiation
en ligne paternelle, out eu même temps forme des villages.
Le sol appartient collectivement au groupe. C'est le chef du
groupe qui assigne à chaque famitte ~on habitation. Mais les
AKA).<E<.–t:f')'AM)MJt'H)t)f~)'(i< ?7

meublessontl'objetd'une propriétépersonnetie~p.350).Néan-
moins, l'anciencommunismesemblesurvivredans certaines
coutumesquiobiigentpresquechaquo individu&partageravec
les autres ce qu'il a. Pour éviterta réprobationdont il serait
l'objet, « il laissetraiter son bien, commesi c'était le bien de
tout le groupe;par exemple,il permettranquillementque des
gens, s'iissont auames, viennentabattre sur sonchamp une
piècede son bétail M(p. 34~. Aussi les échangessont-iis
encore peu développés. Le créancier insoh'~bie est puni
d'une peineoorporetie. La responsabilitédes dettes est col-
iecth'e.
La famillese recrute par voiede filiationmasculine;mais
destracesde familleutérine sontencoreperceptibles.Le mari
habitechez la femmependantia premièreannée du mariage.
et, pendant tout ce temps, il est traité commeun mineur en
tutelle; tout ce qu'il possèdeappartient à sa femme; il n'en
peut pasdisposer tibretnent; c'est à la femme (nous devons
sansdouteentendre par là la famillede la femme~que revient
le soinde pourvoirà ses besoins.Hne peuts'affranchirde cet
état de dépendancequ'une fois que des enfantssont nés du
mariage;encoredoit-il au preaiabiefairedon à sa beiie-mëre
d'nnevachelaitière(p.3t3344).Kohier croit retrouverun autre
vestige de filiationutérine dansla manière dont !es enfants
sont nommés les fils reçoiventte nomde leur grand-père
maternel, les filles celui de leur grand'mère paternelle. Or,
ce curieux usages'explique assezbien si i'on admet que les
mariages se contractaient primitivemententre deux clans
exogamesdétermineset oùia filiationsefaisaiten ligne mater-
nelle. En elfet, sous ce régime,la mère de mon père (grand'-
mère pateruetie)et mon pèresont, par hypothèse, du même
clan. Maisle père de ma mère (grand-pèrematernei; en fait
égalementpartie; car il est nécessairementdu clan auquel
n'appartient pas ma mère; c'est dire qu'il ressortit au clan de
mon père. Pour la même raison,tant que la filiationest utc-
rine, je suis, au contraire, du clan dont ils ne sont pas mem-
bres, puisque i'eutant suit sa mère. Mais que la filiation
devienne masculine, je suis rattache au clan paternel; et
commemongrand-pèremuterneietmagrand'mère paternelle
en font égalementpartie, il est tout naturel que le nom du
premier me soit donne si je suis un garçon, ie nom de la
seconde,si je suis une fille. C'est,en effet,une règle très fru-
quente que les enfants portent le mêmenomque leurs grands
3tM L'AX~Ét! M<MtuLUtHm.'K.tWt.t))~

parents: on sait que ce principe sert de bits'*a i'organisatiou


des classes australiennes. L'exptk'atiou est ingénieuse et
méritttitd'ètre rapportée.
Sur le mnriage eu tui-tnOnc nous ne relevons rien de parti-
cutiërement intéressant. Ou nous parte bien d'une régie exo-
gfttnifjue qui serait curieuse, si elle était bien étabtie le
mariage serait permis eutre un bonnne et laititte du frère de
sa mère. interdit entre une jeune fitte et le fils du frère de sa
mèt'e. Mais le fait pandt suspect (p. 34t 34~) à hohtf'r lui-
mème Nous signalerons seulement des traces de tabou sexuel
eutre époux (p. N43),et, si t'observatiou est exuctf. une assez
grande force du lien conjugal les époux ne pourraient pas
te rompre par le seul fait de teur volonté. !) resterait à savoir
si cette iudissotubiiite retative n'est pas due à l'influence
chrétienne.
Chaque .S/~<M a à sa tête un chef, assisté d'un conseil la
dignité de chef est héréditaire. L'un de ces chefs acquiert par.
fois sur les autres une véritable hégémonie; mais ta couféde
ration furtnee par ces sept groupes n'a pas atteint le degré
d'unité politique que l'on trouve chez tesZoutous.
Le système juridique des Betschouaus n'est pas très éloigné
du précédent il paraît en représenter une forme un peu infé-
rieure. U y a peu de temps, les traces d'organisations totémi-
ques étaient encore apparentes (p. 3~2-MN;; Casâtes en a
observées de manifestes dans ta première moitié du x)x*siècle
<)8:M-)8~9).L'oncle maternel a conservé dans la famille sa
situation privilégiée (p. 32~). La plus grande retenue sexuelle
serait imposée aux jeunes gens et aux jeunes filles fp. M7-
:~8).

L. COXRADT – Die Ngumb& in Stldkamernn. CM<«,


t!W, vot. 7t, p. 333-338, 350 334, 369.373.
Cette série d'articles est un intéressant travail sur le sys-
tème juridique des Ngumba leur organisation sociale (chefs,
esclaves), le mariage (exogamie tocate. p. 336, le mariage par
achttt~, les maisons des jeunes gens (p. 333, 3S4;. les rapports
entre débiteur et créancier fp. 324j. La magie tp. 334) et la
médecine magique par exemple, les procédés pour rappeler
t'âme fp. 350), les rites funéraires (p. 3~ sont, comtne les
phéuotnënes religieux proprement dits, l'objet d'études sché-
matiques, mais instructives (p. 3M et suiv.).
ANAM~S. – !tKTÈM)M t<momUEi

T. KOf:H. Die Guaikurt8ta,emme. C~tM, tHO~,vu). 7),


p. t-7,~ W,o<).7X, )05.t)3.
Ou trouvera dans ces articles, à propos des Kadineo, une
boune discussion sur t'or~anisatioa sociale eu classes 'p. 4~,
une étude sur les signes de propriété, un curieux cas de relu-
tion entre le totémisme et les rites du mariage ip. 4S), outre
une description très schématique de la religion. Les systèmes
juridique et moral des Tobas, en particulier leur tnari!)i;e
p. tmi), leurs fûtes, leur magie, sont aussi l'objet d'indica.
tiens sufUsammeut explicites.

\tAXZ\HMjL\. – Le istituzioni gturidtche di una tribu


deU'Amerioa.settontrionttle. ~<t. <<'<<- </<.SocM.,Anuu Vt.
t-'asc.i, p. S5-«-t
KesumM du travail cetèbre de Dut'sey sur le syst&mojuridi-
destinés
que des Otnithas. L'auteur y ajoute des eotnmeutnires
à faire reutrer ces iuslitutions dans des cadres détermines.
Ces cadres sont ceux qui servent assez couram'ueut aux
de
ethnographes (mariage ambifiea, système classillcaioire
il s'en
parent' etc. quelques services qu'iis aient pu rendre,
une valeur
fautqu'on puisse les employer commes'iisavaieut
uu con-
objective reconnue. La plupart de ces notions ont.
tnnre, besoin d'être reformées; c'est a quoi doivent travaiitt-'t-
les sociologues.

BOC'J~AS. – The Chukeht of Northern Asi~<


~w< .),«/<~o~ Ht, I. i90t, p. M.tO'J.
Contient des renseignetuents importants sur les clams, ieur
isotement religieux fp. t03-t03), le mariage, tes droits des
et des vieillards.
parents de la femme, la situation des enfants
– Le rcgime criminel, commerciat, technique, sont l'objet de
shama-
remarques. Sur tes phénomènes religieux (tabous,
uismcavec transformation sexuelle, courses religieuses, etc.
v. p. UOsq.

(tAUTtEtt(.TOK). La langue, les noms et le droit des


anciens Germains, ticrtin, Paetet, H)')t, ~M p., in-M'.
do cnnturmitcs
L'objet de ce livre est d'établir l'existence
ou d'analogies remarquabtes entre les dispositions de la loi
3)0 t9(tt.t9C3
L'.tXX~!:OCtOLO(!<QCE.

salique.et celles que l'on trouvedans les aucieus coutumiers


de la Ftandre uéet-taudaise, de la partie germaniquede l'an.
cienne principauté de Liège,eu Zélande,« eu un mot, sur
toutel'étenduede ht Hollandeactuelle, commedaus toutela
partie flamandedela Belgiqueet du départementfrançais du
Nord. c'est-à-diresur un espacede terre ethuo-germanique
où vivent de nos jours près de dix mitHonsd'habitants u
'p. ~-)t;. Dans toutesces contrées, le droit salique serait
donc resté en vigueurjusqu'à )afin du siècledernier, c'est-à-
dire jusqu'au Momentoù les nouvelles idées issues de
Franceseraient venuesle détruire. Ainsientre le vieuxdroit
germaniqueet notre droit contemporainla continuité serait
parfaite.
U en est de même pour la langue. « La langue franque
salienne, dit l'auteur, est encore en usageà présent dans
ces mêmesrégions; ellesubsiste dans le tangagepopulaire.
Par là, on a enfin un moyen de déterminer avec sûreté le
sens des devises germaniquesque l'on trouve dans les lois
barbares. C'est ce que M. Gautiera essayé de faire spéciale-
ment pour les expressionsde ce genre que contient la loi
salique. De là il conclutque la Gauledu Nordétait germa-
nique, et non celtique d'origine. Si, dit-il, elle n'avait été
germaniqueque lors de l'arrivée des Francs, on n'y parlerait
pas un dialecte qui est bien antérieur à la loi salique, à
savoir celui dans lequelsont écritesles glosesmalbergiques.
E. D.

R. DARESTE. – Nouvelles études d histoire da droit.


Paris, Larose, t~C2,vnt-37G
p., in.8".
Commeles ~<)«<M paruesen 1889,ce nouveauvolumeest
un recueild'articles, indépendantsles uns des autres, ayant
chacun pour objet l'analysed'un texte juridique ancien les
droits étudiés sont d'une part le droit grec, de l'autre plu-
sieurs législations asiatiques. Dans sa préface, l'autour
affirmeà nouveau que l'heure n'est pas venuede construire
des théoriesdes phénomènesjuridiques fondéessur l'histoire
comparative il s'abstientmêmede toutes vues d'ensemble.
En outre il déclare vaineset peu sûres les recherchesethno-
logiques,sous prétexteque les faits sont mal établis et que,
d'ailleurs, leur interprétation méthodiquen'est pas possible.
La seule conclusionque sesétudes semblentlui suggérer,
– --Y;.TÈ!t<)H
AX.U.YSK: a'X~fQt.'ES :)tt

et encorelaisse-t-il seulement entrevoir qu'ette se dégagera


dans t'avenir. – c'est que « tes ancienneslois, du Kordau
Sudet de l'Orientà l'Occident,s'expliquent tes unes pur les
autres, parcequ'après tout elles ont toutes un fond commun,
qui esttunaturehumaine.Cette formuteestexactementcette
desfondateursde l'~AKo~~cAey«r<~<f«~«j elle ne suffit
plustours successeursallemandsque la t'echorchcdes ana-
logiesn'occupeplus exclusivement,mais qui s'efforcentde
déterminerles rapports réguliers que soutiennententre eux
lesdivers phénomènesjuridiques. Toute tentative pourcons-
tituer des types, pour établir des rapports, fait dut'autdans
les travaux de M. Dareste.Ils demeurent de simples ana-
lyses, très précieuses d'ailleurs quand elles out pour objet
des textes difficilementaccessibles même dans ta traduc-
tion. Nous signalerons ici les faits juridiques les plus im-
portants observés chez les populations asiatiques relative-
mentà l'organisation de la îamitJe, au mariage et au droit
pénal.
~oMjjfo~. D'après les relations des voyageurset lesécrits
de quelqueshistoriens arabes et persans, on peut reconsti-
tuerquelquepeu te droit civil des Mongols,tel que t'a codifié
Tchingis Khanau xm°siècle. La polygamieest ta règle, mais
l'épousela plus noble et la plus ancienne a le pas sur les
autres. Le mariage se contracte par achat le prix est payé
au père ou aux parents de la fille ette-memereçoit un
douairedont elle disposelibrement. Lescérémoniestnatrimo-
niolescomportent un simulacre de rapt. Seule lu parenteen
ligne directe et entre frères et sœurs empêchele mariage;
l'alliancene l'empêchepas; à la mort du père, ses femmes
passentà son fils dont elles deviennenttes épouses.Le frère
est tenud'épouser la veuvede son aîné, le neveu cellede son
oncle.A cotéde ta parenté,qui va jusqu'à la descendancedu
sixièmeaïeul, la parenté artificielle est reconnue deux
hommess'unissent en mélangeantleur sang, deux familles
par la célébration d'un mariage fictif entre deux enfants
morts l'adoption est fréquente. Le père peut diviser a son
gré sa successionentre ses fils. S'il meure intestat, les fils
héritentà l'exclusiondes filles, ceux de la première femme
passantavant ceux des autres épouses; la terre et te foyer
paternelvontau plus jeune. Ledroit criminelsembleexclure
la vengeanceet la compositionentre les parties; il édictéla
peinede mort, en cas de flagrant délit ou d'aveu, pour les
:tt3 <<'AXXEKMCtOLCUtQ~Ë. t90t-tUU~

crimes d'homicide, de viot, dévot; mais le vuteur et, dans


certains cas, l'homicide peuvent se t'acheter.
Nous possédons d'autre part un code katmouk du xvn siecte.
Dans t'ensembte les règles concernant le mariage sont, avec
plus de dèttiis, les mêmes que dans le code du xnf siée)'
Les dispositions les plus nombreuses sont pénates la peim-
ordiHittt'e est ici l'mneude, consistant eu têtes de b6tnit tf
cond:nnné insotvabte est adjugé au créancier et astreint an
travail jusquà libération. La loi fixe aussi un tarif de récent
penses; ainsi le soldat qui sauve un cfief, l'homme qui éteint
un incendie, qui retire un homme de l'eau, qui retrouve uu
objet voie. etc., a droit à une récompense déterminée.
t'/HMc. M. Uareste s'efforce de reconstituer le droit chi)
dont les régies ne sont jamais formulées qu'indirectement
par )eCode. qui attache uue sanction à chaque infraction. L''
droit civil u'a pas t'eussi, en Chine comme eu Europe, ù se
dégi~er de la coutume. Jt participe par suite au curactcn.'
sacré de la tradition et reste immuable depuis des tuiiti<'ts
d'années. Nous ne le connaissons que par ta pratique, ce qui
explique les difficultés de son étude. Lorgauisatiun de la
famille est étroitement liée au culte des ancêtres. Le tnaria~e
se contracte par l'achat de la femme: le futur otïre des pré-
sents d'une grande valeur, la future n'apporte que sou trous-
seau. Les nançaittes sont un contrat, non entre les futur.
mais entre tes hunittes elles consistent en une promesse d'-
vente, obligatoire pour les deux parties, cunfirmce par d<~
arrhes et pourvue d'une sanction penate. Eu principe le ma
riage est interdit entre personnes portant le même uom ()'-
famitte comme il n'existe en Chine que ~M noms d''
famille, ta prohibition, dans la pratique, n'est pas observée.
L'homme qui épouse la. veuve d'un de ses ascendants on (h;
son frère est puni de mort; le tevirat est inconnu. Un Chinois
ne peut avoir qu'une femme légitime; mais il peut prend)'-
des femmes de rang hnérieur dont tes enfants sont. regard'
comme enfants de la femme légitime. Le pouvoir du mari sm
la femme est absolu. Le divorce par consentement nmtuet t'-t
permis; il est obligatoire eu cas d'adultère. Si la femme cou
pabtese remarie, c'est le premier époux qui touche le prix (h'
la vente. La veuve a toujours un tuteur, son pore. son frert-
ou sou fils atné; la loi lui permet, t'us'fge tui interdit un
second mariage. Les enfants sont tenus au plus profond res
pect envers leurs parents qui ont sur eux le droit de correc-
AXALÏ'.t:s. – .-H'iiTKME~
JL'tttUn))):~ 3t~

tiou le plus étendu. La puissauce paterueite comporte, pour


le père, te droit de vendre sou fiis.tnais non ses brus;d'em-
de
poctter ses enfants de former un etubtissoment sépare et
les déshériter par testameut.L'enfante.~tpuui de mort en cas
d'inceste avec une femme de son père ou de son grand-père,
eu cas de parricide, de voie de {ait euvers ses parents, uu cils
même où, pur s.) conduite, it détermine ses parents au sui-
cide it tui est interdit, sous des peines sévères, de porter
coutre ses ascendants une accusation même fondée. Le deuil
et les pratiques funéraires sont ri~oureusemeut imposées et
sanctionnées. M. Daresto observe que peu à peu le droit de
puissance paternelle s'est tt'ansfornte eu un sitnpte pouvoir
de tutelle, qu'il s'est conservé surtout par les rites et se per-
pétue par le culte des aocôtt'es. Le père peut toujours se
démettre de la puissance pateruette la fille douuee eu tna-
riage passe sous la puissance du mari et peut, tneme après
dissolution du tnanage, ue pas retoMher souscetie du père
la puissance passe, au dece:; du d'abord à la tuere puis
au tiisaiue. L'adoptiou est très (rôqueuto t'adopte ne peut
être pris que panai les familles qui portent le tueute uorn que
i'adoptaut c'est uaturetiemeut le ptus proche pureut. Duus
les proviuces u)6ridionates, le uevuu d'un homme sans fils
inverse de
peut être appeie par lui u jouer à sou e~ard le rôle
celui de i'epictere dans le droit hetteuique. Le jeune homme
preud deux iontHes légitimes et org:mise deux ménages
fils
séparés les enfants de l'une des fetmnes deviennent les
de t'oncie. La successiou appartient d'abord aux uts, à l'ex-
ctusion des filles eu ligne cottateraie, ou suit t'ordre des
parentèles. L'aine des nis preud la chi'rge du culte des
ancêtres et succède au père dans ses fonctions héréditaires.
J«;M)t. Le plus ancien code Japonais connu ne remonte
pas au deia du vu' siecte il est très rapproche des coutumes
chinoises. La vengeauce du sang n'a été abolie qu'nu xtx"sic
cte; elle était soumise à des rentes le poursuivant, avant de
t'exercer, devait exposer ses griefs au chef de cian et obtenir
de lui une permission écrite. Mais dès le vu" siècle t'État a
organisé une justice crimineHe. Les crimes atroces (cuntn'
l'empereur, sacritège, emigration. meurtre d'un proche
tes
pareut~ eutratncnt la mort; une peine plus h'gere trappe
parents du coupable. Aux autres crimes répondent la mort.
la déportation, tes travaux furces, la bastonnade, les verges.
La composition avec ta partie est interdite le poursui-
3(t L\XXEË:.OCMt.Oti)~'Ë.Wt-tW;;

vaut qui l'accepte est puni comme voteur. Maisia peine peut
être rachetée au moyen d une somme payée à t'HtMt ta loi
établit un tarit. Les parents de ia victime d'un crime suut
obligés de poursuivre le meurtrier c'est iuformeuouvetic d<'
i'aucienne obligation de vengeance. La procédure comporte
l'usage des ordaHes et de la torture. La constitution de ta
(amitié est la même qu'eu Chine, sauf eu ce qui concerne le
régime successoral u iu mort du muri, la veuve, la bette-
mère, le titsainé prennent chacun deux part~. les autres tits
chacun une part, tesnites chacune une demiepart. Quand un
homme meurt sans enfants, ses esclaves sout aiïranchis. une
partie de ses biens sert a des cérémonies (uuebr' le reste <'stt
remis au groupe de ciuq familles dont le défunt faisait partie.
M Dareste analyse en outre sommairement le code feodat <)<'
1~ cf. J/tK<'fsoc<o~«y'«', t. IV, p. 40~, et les données de
l'enquête sur les anciennes coutumes faite en )877 par ordre
du gouvernement japonais.
C«m~o<c. Lesie~istationsdc t'Indo-ChineoMtpour prin-
cipale source les lois de Manou, plus ou moins défigurées
leur innuence se fait sentir jusque sur ie droit annamite qui
cependant dérive directement du droit chinois. M.Dareste nf
s'étend que sur le droit cambodgien. La polygamie est per-
mise mais pratiquée seulement par les gens riches; le rang
des épouses légitimes dépend des cérémonies du mariage;
leurs droits sur la succession du mari sont inégaux. La
parenté ou l'alliance constituent un empêchement; les
jeunes Httes ettes-mémes ne peuvent être mariées sans leur
consentement. Précédées des fiancaiiies, les cérémonies com-
pliquées du mariage s'accomplissent dans la famille, sans
intervention de l'autorité publique. Le mariage peut aussi
résulter de ta cohabitation prolongée ou de la naissance d'en-
fants. Le mariage est un achat de la femme les droits que
le mari acquière ainsi sur la femme no sont pas absolus; il
ne peut la maltraiter sans encourir une peine, ni la donner
en gage, ni la vendre, ni se vendre tui-méme comme esclave
sans son consentement. Par suite il ne peut, sans ce même
consentement, se porter caution, car le cautionnement peut
avoir pour conséquence la réduction en esclavagedu mari.
de la femme et des enfants. Le divorce est autorisé dans cer-
tains cas la femme divorcée, si elle ne rentre p:)s chez son
père, jouit d'une entière tibert' comme la veuve,qui succède
à la puissance paternelle elles ont besoin d'un tuteur seule-
AXAi~M.– -~TËMESJUKtU~t'KS ~'55

ment pour ester en justice. Le régime matrimonial est celui


de lu séparationpour les biens apportes eu mariagepar cha-
cun des époux, celui de la communautépour tous les autres.
Lasuccessionappartient aux enfants,mais i'époux survivant
a in tutelle et jouit des revenus.Le père est le maître de ses
enfants et peut les vendre mais, à dix-huit ans, les fils peu-
vent quitter ta maison paternelle, L'adoption et la parente
contractuetie sont en usage. La parenté naturelle n'a d'efïet
tcgat que jusqu'aux cousins germains. Le droit pénat s'est
profondémenttransformé au cours des derniers siècles et
surtout depuis t'étabtissement du protectorat français. Il a
connuautrefois des peines nombreuseset cruelles, lit confis-
cation des biens, la réduction en esclavagedu condamne
insolvableet do toute sa famille, la responsabilité collective
de ta tribu, du vitiage, de la famiiie, la torture, un système
compliquéd'ordalies. Aujourd'huita peine la plus générale-
mentappliquéeest l'amende, proportionuelleà l'importance
du dom'xage et à la situation socialedu coupable, et dont le
montant est réparti entre l'État, les juges, ta victime et les
personnesqui ont aidé à découvrir le coupable. L'ancienne
compositionen cas de meurtre, dont le montant est fixé par
la loi, est devenueune simpleamende.Lanotion de compli-
cité s'étend à tous ceux qui, d'une manière quelconque,ont
profitédu crime ou l'out connusans t'empocherni le révéler.
Laprescription, inconnueen droit civil,est acquiseen matière
eriminetteà l'avenetneutdo chaquesouverainnouveau.
Les études de droit grec contenuesdans le volume de
M.Daresteont poursujets principaux:la justicecriminelledes
tempshéroïques (explication de ta scènejudiciaire représen-
tée sur le bouclier d'Achitte, /M<XVn!,497sqq.); lescons-
titutionsdes législateurs tocriensZaieucoset Charondas:l'ex-
piicatioade la loi de Sotonrelativeà la fitteépicicre; le droit
de représaittes contre les compatriotesde i'étranger auteur
d'un méfait (en Grèce, à Rome,chezles Kabytes.survivances
dans les droits modernes le mariage,ta famille.la propriété,
les successions,les contrats, le servage, ta responsabilitédu
faitdesesclavesà Athènes; la conditionjuridique desdiverses
écoles philosophiquesd'Athènes (libertéde renseignement,
nature des fondations) le droit grec et le droit romaindans
Ptaute (quand Pfaute parle de droit, c'est généralement de
droit grec qu'il s'agit, alors même qu'il emploie des termes
tatins).
3)0 )/A!!XEt!UCtULM:tQfN.W)-t!hM
_iuL_ ..1-
Eu dehors des deux groupes d'urtictes que nous veuous de
siguster, le vututue reufenoe encore une recousUtutiuu du
droit égyptien de t'epoque rotuaiue d'après les papyrus (~yj)-
tieui); une:)md;so des coutumes des popututiuos du Caucase
d'uprës tuuvD~e russe df Kovatewskipub)i6 eu t~O, de cettt's
des Mai~x'ht's 'et. t~wf Mt'M~t~ tome tV. p. 34~j et d'-
celles du Pays de Galles; enfin queiques ubservatious sur ht
Z~dru~a dans te druit shn'e.
P. F.
T. C. HOOSO~.-The Native Trtbos of Manipur. ~H~f</t'f
~o<Aro~./<t« <K~, S., tw), )U, p. 30Us.j.
S.)t. C. )!\wr)tt;Y. TheLengua ïndians of the Paraguayan
Ohaoo. yo'«'/t'<<o/'<Ae
.tft~))'A)~<7M<p,t9Ut, S.)),p.
~u~).
P. 'rf!\):GHtt – Da: Gawohaheitsreoht der Hoohlaender tn
AthanieN. /ft'<'b<A. /tf<e~ t9).H,p. ~52et suiv.

Ht.-ORC.\XtS.\Tt'SOC)A).): 1-'

trustent Htat, il existe des groupenteuts, juridiquemet~


constitues eu deitors de i'or~auisatiou propremeut poiitique
tels sout les castes, tes chtsses.en taut du moins qu'elles ot)t
uue base te~Hteet uuu pas sunptetneut écottomi'tue, ies eut))
tNuaes. D'un autre cùté, il y a des sociétés où il n'existe pi)-.
encore d'Htat et qui pourtaut ue sout pas sans uue certain;
orgaMisation telles sout les tribus avec les divers segments
doutelles suut composées. CetteorgauisMttouest dittercute d~'
rorgauisatiou politique et demande à etreciasséeet etudi~-
à part. Hiie sera t'ubjet du préseut ehapitrH; ii y sera trait'-
par cousMtfUHut des groupes primaires des sociétés uou cous
tituees eu Htats, et des groupesjuridiques secoudaires da)t-
tesËtatspropremetttdits.
On p<)urr;titdu)tes'atteudreà y y trouver les ouvrages r<'i.~
tifs à la (a<niiie, et aux corporatioos économiques, ces df'o\
sortes de groupes r6poudant aux conditious précitées. Mai-
il nous a paru couveuabie de consacrer ua chapitre sped:
à la famiite. A cause de sou importance exceptionnelle et.
d'autre part, de rattacher les corporations à ia socioio~h-
econotnique, eu raison des rapports étroits qu'eties soutifx
uent avec la vie indu.<triei)eet commerciale,
E.J).
AX.U.Y'itM. – 'HMASMATtOS ~OCtA~ 3)?

A. – /0<'MM(~t'M)CM~«n';t
(/f <'M'~<H!.s«/!f«t
4'0ft'«/<'
PttrMM.):.n)KKM<!)Mt.t)'.t'(;<)!)fET

SCHL'UTZ~!H)'<nt(;))'. – AKersMassen und Maenner-


bunde HineDarstettungder Grundfurmcu dft-Gesetiscitatt.
ma~CM~M.~~«~'ffMr~</<«'<)«'.<
(C~MMM~f el <!MOf«f~'Ot).<
/btt(~<MW)~M<so<'Mc). Berlin, Rdmer, )!'02, )x-4!i8p.,
iu-8".
Cet ouvrage ne se présente pas comme une simph' ctude
d'ethnographie comparée, mais comme une tentative en vue
de déterminer les formes eicmeutaires de t'orgaoisntion
sociale eu ~nO'ai.
Les groupements sociaux de toute nature peuvent, suivant
fauteur, etrectasses en deux grands genres (ondantentaux;
il y a ceux qui reposent sur la consanguinité, les groupe-
ments familiaux ou ethniques (~w/t/f'f~)' et ceux
rlui dérivent d'aftinites électives dues à la similitude de t'age,
du sexe, de la profession, des croyances politiques, religieuses.
artistiques, etc. Ou a que)quetois appelé ces derniers arti-
neiets, par opposition aux autres qui semblent plus naturels:
mais M. Sciturtx rejette cette expressiooqu'iitt'ottve défec-
tueuse et propose celle, difnciietncnt truduisittte, (te CM<
A'ct~cct'&fOM/t'.Les formes extrêmes de ces deux types sont,
d'une part, la famille au sens du mot, de i'uutre, une
société commerciale. L'opposition entre ces deux sortes de
vie collective est même tettRmont tranchée que i'on ne sau-
rait être également apte à l'une et à l'autre à ia fois. C'est
ainsi que la femme, qui a une aptitude très marquée a la vie
domestique, ne forme que rarementdes associations électives,
lesquelles supposent une sociabilité très différente. L'inverse
a lieu pour i'homme. Chacun de nous appartient il une mul-
titude de cercles, de sociétés autres que la famille et qui tien-
nent dans notre existence une place considérable.
Un contraste aussi marqué ne permet pas d admettre que
ta famitieaitété le prototype d'où les autres espèces de grou-
pements seraient dérivées par voie de développement. Bien
loin d'être comme des prolongements de la famille, ils se sont
dès le début constitués en dehors d'ette et coutre elle. Ce
qui leur a donné naissance, c'est que la société domestique
est pleine de contradictions qui sont des sources de conflits
3tX L'AXXKK H'0t-t90~
~OLtOLOtit~CK.

ft qui nécessitent d'autres arrangements sociaux. Htteeom


prend. eu nombre a peu près é~tt. des individus de sexe
différent. Or si les deux sexes s'attirent dans des conditions
déterminées. ils ne laissent pas de se repousser eu raison de
leurs différences. tt y a entre eux un antagonisme tradition-
nel. Certaines des fonctions naturelles de la femme inspirent
à Mtommeun véritabtedégout p. 4~ son humeur fantasque,
ses caprices, son dédain de ta logique, son goût pour les
petites choses sont autant de sources d'antipathie p. 47.) Sous
l'influencede ces causes, l'homme tend à chercher, en dehors
de la famille, des compagnons de même sexe et à s'associerl'
avec eux. D'autre part. a l'intérieur de la (amitte, les âges
les plus différents se trouvent rapproches. Or il y a entre les
vieux et les jeuues une opposition qui est aussi vieille que
t humanité. Voilà donc encore des éléments de ta {amitié
'[ui sont enclins à se séparer en des groupes différents, et
chacun de ces groupes est tui-meme porté à s'unir aux
groupes similaires des familles voisines, de manière à former
par cette union des associations plus vastes et d'un caractère
tout différent.
Ainsi, toute une organisation sociale était nécessitée à sf
développer par-dessus la famille. Les hommes de plusieurs
famittesdtivaieuts'agrégerenuae même société dont l'unique
objet ctait d'exprimerles idées, les sentiments, et les intérêts
propres au sexe masculin; et cette société à son tour devait
se subdiviser en des sous-groupes distincts, correspondant
aux différents âges de la vie les enfants, les adultes non
mariés, les adultes mariés, les vieillards. Théoriquement, les
femme!}eussent du, pour les mêmes raisous, formerdesasso-
ciations de même nature. Mais, suivant notre auteur, le cas
ne s'est rencontré que rarement, parce que la femme, comme
nous l'avons montré, n'est que faiblement prédisposée à la
vie extra-domestique. Elle est donc restée le centre de la
maison, t'ame du foyer, it se serait ainsi fait entre les deux
sexes une sorte de partage des fonctions chacun aurait pris
une part différente à la formation des sociétés. La femm''
aurait été la gardienne et l'organisatrice de la vie familiale.
taudis que l'homme serait atté, en dehors de la famille, créer
ces cadres sociaux, plus étendus, plus souples et plus libres.
qui ont donné naissance aux sociétés politiques. Car, selon
H. Schurti:, ce seraient les associations masculines et les
groupes d'âge qui auraient constitué la première des sociétés
AXAU-KS.–())(UAX)SAT)OXsn(:fA<.E 319

politiques, le ctan. Celui-ci se serait forme par t'nnion de


(eus les hommes appurtenantàun certain nombre de familles
eu une association «« ~<'<«TM, divisée elle-même en groupes
d âge Il aurait doue été chose esseutiftiement mascutiue.
Nous ne nous arrêterons pas il montrer tout ce qu il y a de
simplisme dans ta psychologie qui est a la base de cette
théorie. Lesditlerences sexuelles ou celles quiresuttentde
l'âge sont, au moins autant, des sources d'attrait ou des prin-
cipes d'organisation que des causes de rcput.siou et de désa-
grégation. L'iltogistnc de ta femme a sou charme que t Ifomme
connaît bien et recherche et l'expérience de t'a~ donnesou-
vent aux plus vieux une autorité a jaquette les ptus jeunes se
soumettent. C'est même cette subordination qui fait est partie
la cohésion de la {amitié, bien loin que les diflereuces qui
tiennent à l'âge ne puissent s'organiser et se développer qu'en
dehors du cadre domestique. Mais quoi que vaille cette
théorie, il y a une question de fait qui doit être examinée
tout d'abord en elle-même, Les associations mascutiues et
les groupes d'a~e ont-ils réellement existe et out-ils joué dans
l'histoire le rûie qui leur est attribue?
L'auteur a entrepris de justifier son hypothèse par une
documentation assez ctendue. Mais, au moins pour ce qui est
des groupes d'~ge, les faits qui sont rapportes nous paraissent
manquer de valeur démonstrative.
Eu premier lieu, puisque, d'âpres la théorie, ces groupes
seraient les premiers qui se fussent formes en dehors do la
famille, puisqu'ils seraient à la base du ctan et la (orme ori-
ginelle de toute organisation politique, ou devrait tes trouver
pleinement développes et particulièrement apparents dans
les sociétés inférieures. Or. tout au contraire, ils sont, de
l'aveu même de M. Schurti:«beaucoup moins ff-cquents
qu'on ne pourrait s'y attendre » (p. )~. Mais il y a ptus
nous ne croyons pas que, dans aucun des cas cités, on se
trouve vraiment en présence d'un système de groupements
sociaux qui repose essentiellemeut sur l'âge.
Que, chez un peuple militaire, il y ait un groupe de guer-
riers, vivant ensemble, et qui comprenne principalement des
jeunes gens; que les anciens remplissent des fonctions dine-
rentes de celles qui reviennent aux jeunes, rien n'est plus
naturel mais t'age ne joue en tout ceci qu'un rûto très secon-
claire. C'est avant tout la similitude de la fonction qui rap-
dans lu
proche ainsi les hommes, et l'âge n'y intervient que
Mt) t-'AXXÉK tfOt.tUO~
SOCtOLOMQt.'K.
mesure où il anectf les aptitudes professionm'Ues; il est trop
<')itir, eoenet, que jeunes gens et vieiXards lie sont pas aptes
aux mêmes fonctions sociales Or tel est le caractet'f de tous
iesfaitsempruntesaux peupicsafticainM p. t38tH):ot)\ y
voit un groupe de guerriers qui sont, plus uu moins, dans la
tteur de i'ag~ et ungroupe d'anciens qui sont préposes il t'ad-
tuinistt'Mtiondes anaires publiques. Parfois, a t'iutt''rieurde
chacun de ces groupements, on trouve des sous-divisions
hiérarchisées qui. suivant M. Schurtz, eorrcspoudt'atcnt aux
diitereats âges. ~tais, ce qui montre bieu qm' cette hiérarchie
a un tout autre seus. c'est que t'on passe d'uu dp~rc a i'autt'e
tttoyeuuaut nuances 'p. 133/. Les faits observL's eu Ajneriquc
uut plus Hettenteut encore la ntOne si~uiucatiuu. Ou signaic
d.)us un certain umnbre de sociétés une pturaiite df ctasse-:
superposées, tuais (?)! sont sans rapport avec t'u~e. puisqu'eites
se recruteut par choix et cooptation.
L'auteur tui-tnetne recounatt qu'aux groupes d'a~e se sontt
substitues des groupes d'une autre sort'' p t~t;. Ku A-je. i)
ne cite qu'un casetii avoue que le sens eu est douteux p. t~U;.
Reste l'Australie. Ici, pour trouver des faits à l'appui de sa
thèse, M.Schurtz est obligé de présenter t'institutiou, si gène-
raie eu Australie, des classes matrimouiMies comme une
simple transfurmatiou des groupes d'âge. Or cette thèse, em-
pruntée Ji CuNow,est tout a fait arbitraire nous en avons
fait ta demoastratiou ici tnptne ;.U««''f~oc<o< p. t4 et suiv.
Qu'actueitement les clusses matrituoniaies n'aient aucun
rapport avec t'age, c'est ce qui est de toute évidence, puisque
l'on appartient à la même classe pendant toute la durée de
la vie. Or pourquoi des groupes où t'eu n'entrait qu'à un
certain âge et d'où l'on sortait à un certain âge seraient-ils
devenus tout d'un coup des groupes à vie ? C'est ce que l'on
n'explique pas fp. De plus, les classes matrimoniales ne
sont nullement des groupes définis dont les membres vivent
une tneme vie, pratiquent un mente culte, etc. ils ressortis-
seut au contraire aux cultes tote[niquestesp)usdiu':rentset
aux associations locales les plus diverses. Ils n'ont d'autre
caractéristique commune que l'interdiction de se marier
entre eux.
Ce n'est pas à dire cependant qu'it n'y ait rien à garder des
observations et (tes théories de M. Schurtz. S'il n'est pas vrai
que la population soit organisée d'une manière générale sm'
la base de l'âge, cependant, dans un assez grand nombre de
A'<AH'<.–0)M\Kt~'noX!!OC)Af.H 3~t

sociétés, il existe au moins un groupe qui n'est pas sans unité


et dont les membres sont assez sensiblement du même âge.
tt comprend, en gros, tous les jeunes gens qui ont subi les
épreuves de t'initiution sans avoir encore contracte de ma-
riage. fis vivent ensemble, habitent ensemble dans une
mémo maison commune. 1)'autre part. tes hommes mariés,
qui, pendant leur jeunesse, avaient i'))abitude do passer dnns
cette maison une grande partie do leur existence, continuent
ata fréquenter même aprë-iteur mariage. Htte devient ainsi
le centre d'une association dont font partie, a dos titres et a
des degrés divers, tous tes hommes du ctan ou du village.
Mais ta cause de ces groupements n'est aucunement celle
que suppose M. Schurtz. Ce qui leur a donné naissance, ce
n'est pas une sorte de pencbimt à la vieextra-familiale, propre
au sexe masculin, mais simplement l'ensemble d'idées et de
croyances qui fait que chaque sexe est strictement tabou pour
l'autre et qui rend tout commerce entre eux dangereux tant
Pour
que les rites nuptiaux ne lui ont pas ûte ce caractère.
cette raison, jeunes gens et jeunes filles doivent vivre stric-
tement séparés, sans se connaître pour ainsi dire. Il est donc
con-
impossible, ou tout au moins diuicite, que )es jeunesgens
tinuent à vivre dans tours familles ou ils sont exposes a des
contacts continuels avec leurs sœurs, cousines, etc. Ce qui
montre bien que cette explication est ta vraie, c'est que les
jeunes filles et les femmes forment souvent des associations
du même genre. M Schurtz y voit une simple imitation, un
reflet des sociétés masculines. Mais ce qui prouve que cette
des femmes.
explication n'est pas fondée, c'est que ces maisons
ou les lieux on elles se renaissent, sont aussi rigoureusement
interdits aux hommes, que les maisons des hommes le sont
aux femmes. Le tabou est réciproque. C'est donc que ces deux
des
organisations reposent sur le même principe et sur
f-royances communes. !) est vrai que, d'après notre auteur,
les jeunes gens, au lendemain de l'initiation, bien loin d'être
tenus à une sévère réserve sexuelle, auraient, au contraire,
joui d'une licence sans frein et les interdictions n'auraient
commence qu'avec le mariage. Maisitsnnit de lire le tivne
de Crawiey, analysé plus loin, pour s'assurer qu'une telle
atHrmation est contraire aux faits les mieux établis. En prin.
cipe, la relation sexuelle, chez le primitif, est hautement re-
doutée le mariage seul la rend relativement inoffensive et,
ta
pour ce motif, tes jeunes doivent s'en abstenir. t)'<tHteurs,
E. HrMM)M.– Annt-t: i')c'm)..)90)-)ao~ 2t
332 t.'ASSKK SOe)ULOUH}t:E. t90t-(963

règle ds l'exogamie suttit à elle sente, pendantlongtemps,a


empêcher toute union entre membres d'un mémo clan ou
d'une même phratrie. Lesfaitscoutrairescitéspar M.Schurtz
se rapportent à des peuples relativement évolués, où les
anciennes conceptions relatives aux rapports sexuels sont
oubliées et où, par suite, les maisonsd'hommesn'ont p)u-
leur caractère initiât. Au lieu de rester ce qu'elles étaient
d'abord, un moyende mieuxmaintenir la barrièrequi sépare
les sexes,elles y sont devenuesdes sortes de casernesoù de
jeunesguerriers mènenten communlavieiibreet mêmeiicen-
cieusequ'imptiquentfacilementteurageet leur protession.
tl n'en t'este pas moins à l'auteur le très grand méritf
d'avoir attiré l'attention sur ces maisonsd'hommesqui ont
certainement joué un rôle important dansl'histoire. C'estce
qui fuit l'intérêt de la troisièmesection de l'ouvrage~p.2tM-
307.)où ce sujet est spécialementtraité c'estde beaucoup,a
notre sens, la meilleurepartie du livre. Parceque la viemas-
culineétait, en grande partie, concentréedansces maisons,et
que. d'autre part, la vie politiqueet religieusea toujoursété la
grandeoccupationdu sexemasculin, il en est résulté que ces
maisonsd'hommes sont devenuesle centrede l'activitémas-
culine. De là, tout d'abord, l'importanceet le développement
qu'elles ont pris, par opposition à l'état rudimentaire qu''
n'ont pas dépassé les maisonsde femmes.Delà aussi la mu)-
tiplicitéde fonctionsauxquellesellesont servisuivanttes cir-
constances. Ici, ellesdeviennentle siègedesassembléesdéti-
herantesou judiciaires; là, ellesse transformenten des sortes
de temples, ou bien en lieux de récréationscollectives,ou
encore en écolespubliques,etc. Trèssouvent,ellesprésentent
plusieurs de ces caractèresà la fois. Sans doute,on peutjus-
tement reprocher à M.Schurtz d'avoir rattaché&ce type de
la maison d'hommes des institutions d'une nature très dif-
férente et d'avoir étendu, sans une critique toujours suni-
sante, la portée de cette expression.Cependant,il est certain
que, dans un nombre important de cas, le tien de filiation
entre les divers établissementsdécrits par cet auteur et la
maison d'hommes est rendu manifeste par ce fait que les
jeunes gens y habitent et notamment y couchent.La survi-
vancede cet usage témoignede l'emploi primitifauquel ser-
vaientces maisons et l'on peut voir ainsi la manièredont les
formesdiverses qu'ellesprésententse rattachentà une souche
commune.
– OnCtX~ATtCXSOcmE
AX.U-YStK. XM

Dansune dernièrepartie de son livre, M.Schurtzessaiede


rattacher aux maisonsd'hommes l'institution des sociétés
secrètes.Maiscette Htiationnous paratt des moins prouvées.
Lesmaisonsd'hommeset lesassembléesqui s'y tiennentsont
secrètespour lesfemmesseulement;les sociétéssecrètessont
interdites a tous les individusqui n'en font pas partie, quel
que soit leursexe.Les premièrescomprenxentrégulièrement
toute la partiemasculinedu ctan ou du village;les autres ne
comprennentque ceux qui veulent être admis et qui par-
viennent à s'y faire admettre; il n'y a aucune obligation
directe à en être membres'. Inversement,une mêmesociété
secrètepeuts'étendrea plusieursvillagesoumêmeà plusieurs
tribus; elle est facilement internationale. Si les maisons
d'hommess'enveloppentelles aussi de mystère, c'est qu'un
culte s'y ceiebreet que tout culte a quelque chose de mysté-
rieux tout ce qui se passedans un lieu sacré doit être plus
ou moinssoustraitaux regardsdes profanes. Maistandis que
le culte qui se célèbredansces maisonsest le culte régulier,
omciet, normal, celui des sociétés secrètes, au contraire, a
quelque chosed'irregutier,d'auormat c'est un culte(<'<) <'t!<<~
il voisinela sorcellerie.Tant qu'on n'a pas rendu comptede
ce caractèrespécial, on n'auuiiement expliqué la formation
de ces sociétés.
E. D.

W.J. X! Ci!R. –ThéSerl Indiana, H'" .<HH)«t<


/<cpo~o/*
18HS-)M6.Daté18!)8,publié t!'0t.
M<'/~w<Ho/'AYAn<~)/.
Part. i, p. 9.330
A certainspoints de vue, la découverte,ou plutôt,l'explo-
ration des Seris est un véritabie événement sociologique.
Cette société,par quetques cOtés,doit être rangéeparmi les
plus primitivesde toutes eeties connues.Parfaitementisolés
dans une lie au milieu du golfe de Californie, ils se sont.
maintenusdansun étatd'extraordinairounificationet desta-
gnation. Ils ont acquis, en s'adaptant à leur milieu, une
exceptionnelleaptitude à la marche, au portage des ottas
pleines d'eau (poteriescurieuses, tout à fait primitives).Ils
na connaissentpas le couteau, bien qu'ils connaissent le
t. AbstracUoMfaitedoscasoùta sociëtu
Mcr&te esttcncmcntpuissante
'ju'itCttdinici)''
don'ypas entrer. tntttte
Mai~. il
tt)ot's, n'y pas d'obH-
t
sationdirectu.
Mt ).'AttSËESt)CMt.O~UK.tWt-H)M

canot, h) flèche. l'arc, h) iance: iis présentent ainsi uu cas


presque unique en tecnnoiogie. Leur aiitnentatiou, cruo, leur
manier'' de combattre, dépendent en grande partie de cette
tacune technique.
L'organisation sociale est est quatre claus totémiques et
exogamiques. avec descendance utérine. Uieu que le chef soit
toujours un homme <p. S7u, la situation des femmes est
remarquable. Les formes du mariage sont très importantes,
elles aussi, bien qu'elles n'aient peut-être pas toute lit valeur
que M. Me Gee (p. M~, et M i'oweit (p. LXVit du métne
voiume) leur attribuent. H y aurait ~p.283) de vagues traces
de mariage par groupes. Chaque ctan a sa « mère o, et tes
mariages sont la chose des deux Mères de claus.
Sur la religion, nous n'avons que de values indications,
sauf sur les rites funéraires (p. ?7~, et quelques allusions a
des tabous totémiques et au caractère ceremoniet des chasse.<.

SZAK't'O (HMU.).– Die Grieohischen Phylen (AM /«7««


~ft'</MM).(Extrait desSf~!<«'f< A'«~<~«/t'Ht«'
t~<.Mf<tsf/<«/<ttM U'ft'M,Pitiiosopinsch-Historischo Ctass)'.
B. CXLiV'. – Vienne, Car! Ceroid's Soitu, tUU), 7't p
in-8".
f,. HOLZAPFËL – Die drei aeltesten roemischen Tribus
(Z~ <OMplus aMt'«'M/<M ~'<<"M ~<</v«'y<'jMt''<<
/'aM<«~<'jt/.
~'<«f/«t', i" Band, p. ~8.~5. Leipzig, Dietricb, 190).
Ces deux études se rapportent a la même question et ten-
dent à la résoudre dans le même sens. II s'agit de savoir
quetie était la nature de la <f~ des Grecs et de la <WtMdes
Homains, cette division supérieure des cités grecques et
latines. Faut-il voir dans les groupes ainsi dénommes autant
de sociétés qui, primitivement autonomes, se seraient cou-
lisées pour former chaque cite" Ou bien, au contraire, nf
sont-eiies que des divisions artificielles introduites au sein de
sociétés déjà constituées? On conçoit l'iutére). du probtéme
la manière dont il convient de se représenter ia gonesa et ):)
structure de la cité dépend de la solution que i'on adopte. Or
c'est la seconde que défendent nos deux auteurs, i'uu pour )es
Grecs et l'autre pour les Romains.
Pour ce qui est de la Grèce, voici comment M Szanto pro
cède à sa démonstration, ii croit pouvoir ramener les diffé-
rents systèmes de deux types primitifs dont les autre:;
AKAt.V!:)! – 'mfi~tSA'HMt MtKtAt.tt 32:t

ne seraient que des dérives le type dorien et le type attiquc.


))au9 le premier. ta cité est divisée en trois tribus les Hyt-
tecns, les !)ymanps, les Pamphyics. Comme cette division tri-
dans tes
partite, avec la même terminotogie, est générale
h:t!ttsdorions. il est évident qu'elle devait déjà se trouver
daos lit nation dorienno avant sa dispersion ou cites dine-
rentes. ~tais d'autre part comme on ne voit jamais ces tribus
:)};irenqualité d'individuatites collectives, retativement auto-
nomes. comme les membres de deux t~tats diHerents ne sont
))!)s)ies les uns aux autres par (les obligations spéciales par
cetasent qu'its portent le non) d'une même tribu, toute raison
être
manque pour admettre que ces tribus ont commencé par
des sociétés indépendantes dont l'association aurait forme lit
urande nation dorieune. U'ou il suit que cette dernière a du
se diviser eHc-mente. ù un (noment donne, en trois parties.
';ette Ot'Kanisation aurait été volontairement instituée u la
suite de la ''enquête. Pour faciliter le partage du sot. celui-ci
aurait été d'abord divise en trois parties, qui auraient été
affectées a trois parties difïet'entes de la C'est la divi-
sion des terres qui aurait été la base de ta division du peuple;
celle-ci aurait donc etc d'abord purement territoriale et n'au-
rait pris une apparence gentiiice qu'à !a longue, par suite de
la transmission des mêmes terres dans les mêmes famiUes
degeneratiou en génération. – Quant au type attique, qui com-
prend quatre tribus et non pas trois, il dinererait du précè-
dent en ce qu'il aurait fait son apparition, non au moment
de !a conquête, 'nais alors que les ditlerentes populations (le
i'Attique étaient déjà unifiées moralement à un tel point qu'il
n'y avait plus de distinction entre vainqueurs et vaincus. Hen
est rësu!tc que l'organisation en tribus comprenait à Athènes
tous les habitants réguliers de t'Attique, tandis que, chez les
itérions, elle ne comprenait que les seuls vainqueurs. Mais
dans un cas comme dans l'autre, elle ne serait qu'un procède
artineie!, une mesure administrative.
Mais la gencratité même de l'organisation dorienno rend
cette théorie dimcitement representabte. Si la nation lie
s'était divisée en trois tribus qu'après s'être fixée sur le soi et
si chaque tribu avait commence par n'être qu'une division
ten-itoriate, il y aurait eu un moment où tout le pays occupe
par les envahisseurs aurait et'- partage en trois grands terri-
toires, en trois provinces géographiques, indépendantes ou
non, alors qu'on ne signale aucune trace d'un têt partage.
320 t/AXXÉK St)<:«)t.OUtQt'E. r90t-)'Wiî

Mais, comment admettre qu'une division toute artiticieOe.


sans racines dans la conscience morale des peuples, eût etc
aussi religieusement imitée et reproduite, jusque duos t:t
nomenclature adoptée, par les difïerentes cités doriennes. um'
fois que celles-ci se constitueront d'uue manière indépen-
dante ? tt paraît donc beaucoup plus naturel de supposer que
les Dorieus étaient ainsi divisés dès l'origine, c'est-a-dirc
alors qu'ils n'étaient encore qu'un groupe ethnique sans base
territoriale. four faire cette hypothèse, il n'est, d'ailleurs, p:)s
nécessaire d'imaginer que ces trois tribus avaient été d'abord
trois sociétés distinctes. 11sutïtt de voir dans chaque tribu
primitive uu groupe naturel de phratries unies les une:! aux
autres par des liens spéciaux, de même que chaque phratrie
était un groupe naturel de De cette façon on s'exptiqu''
que, beaucoup plus tard, quand les phratries, après s'être éta-
blies sur le sol et s'être dispersées en villages, se concentrè-
rent a nouveau de manière à former les cites, on ait éprom~
le besoin et senti comme l'obligation de faire revivre cett''
ancienne tripartitiou qui, consacrée par une longue tradition,
solidaire de vieilles croyances et pratiques religieuses, appa-
raissait comme le fondement nécessaire de toute organisation
sociale. Si ce modèle n'avait pas eu pour lui une te)te auto
rite, s it n'avaitété des l'origine qu'un arrangetneHt conven-
tiounel, il n'eût pas été reproduit partout avec une telle i)d'"
tité.
Ainsi lit tribu doit être considérée comme un groupf! natu-
rel, en ce sens que c'est sous l'influence d'aniuités natureftcs
qu'elle s'est formée primitivement; c'est la seule manière
d'expliquer son extrême généralité, non seulement en Grèce
mais en Italie. Maisd'un autre côté, lestribus, telles que nous
les trouvons dans les cités grecques, une fois qu'elles sont
organisées, n'ont plus ce caractère que partiellement. Httes
sont naturelles en tant qu'elles reproduisent une forme d'or-
ganisation qui s était produitenaturellement. Mais la symétrie
de leurs subdivisions en phratries et- démontre évidem-
ment l'intervention du législateur. Telles que nous les con-
naissons & travers les documents historiques, elles ne sont
plus le produit d'une formation spontanée. Mais elles ne sont
pas davantage des cadres de pure convention, créés de toutes
pièces par les homntes d'État.
Toutes ces observations s'appliquent aux tribus romaines
et au travail de M. Hotzapfet. Après avoif critique les rai-
ASA).Y.<Ë!4.– ON(.~St.M')')}! iiOKtALE Ml

sous qui ont déterminé certains historiens, et notamment


Mommsenà voir dans tes tribus primitives de Romeautaut do
peuples autonomes, l'auteur conclut do son examen que,
D'ayant pas eu cette autonomie, elles no peuvent avoir été
quedes constructions artificielles. Nousvenonsde voir qu'une
autre solution est possible. L'auteur ucu:! fournit, d'aitieurs,
lui mêmedes raisons à i'appui de notre thèse. Toute la pre-
mière partie de son travail a pour objet de démontrer com-
ment la division en trois tribus a nilecté protoudémeut toute
ta structure do la cité romaine. Dans tout io détail do l'or-
ganisation politique, religieuse, mititaire, on retrouve ce
nombre trois. Combien il est peu probable qu'un arrange-
ment tout artificiel, destitué de toute base morale, ait pu
avoir uue telle influence. L'auteur lut mémose rend compte
(le lit dimeuttu et il est obligé do faire appel a la vertu mys-
tique que toute l'antiquité latine aurait prêtée au nombre
trois. 11est bien malaisé d'admettre que cette croyance magi-
que ait pu servir do base à toute une organisation sociale.
H. t).

t'. 8EEH011M. – Tribal Custom in Anglo-Saxon Law


(/.« fOM~Htftribale <<«)).< loii H~o.w.fonxM). Londres,
Longmans, Greeu and C", t902, xvt-538 p., in-8".
Comme le livre bien connu du même auteur sur la C'n~mu-
«nx~~ct/~t' CM.tM~fn'c, le nouvel ouvrage de M. Soe-
hubm est une étude sur l'organisation des sociétés anglo-
saxonnes, et sur lu condition des personnes et des terres dans
ces sociétés. Le premier travail consistait dans une analyse
du .<t/.<<fnte
HMtto<'<a<des caractères de ce système au moyen
âge, l'auteur remontait aux caractères du type social où il
avait pris naissance. C'est maintenant du point de vue de
la coutume tribale que M. Seebohm interprète les lois
anglo-saxonnes et les documents juridiques qui les complè-
tent. Il estime que c'est seulement en la considérant tour a
tour sous des aspects dinéreuts qu'il sera possible de recons-
tituer avec précision l'organisation des sociétés qu'il étudie.
M. Seehohm ne définit pas le st/H)e <t M et ce terme ne
correspond certainement pas à la notion méthodiquement
formée d'un type social qui aurait sa place déterminée dans
la classification des types sociaux. M. Seebohm appelle tribu
un groupe politico-familial dont tous les membres sont
3:!8 t.NKK MCtOMUtQt'E. t90t-t90~

parents, en tant que descendants d'un uncétre commun, et


dans l'intérieur duquel sout organisées des familles plus res-
treintes autrement dit la tribu est une forme d'organisation
sociale foudre sur des rapports de parenté, (Maisplus vaste
que la famille proprement dite et comptant des subdivisions
propretnent domestiques fkiudred'. C'est la tribu qui est le
propriétaire collectif du sut dout une partie reste toujour"
commune mais les famittes reçoivent des lots et les exploi-
tent. L'établissement d'étrangers complique peu à peu h'
système, mais c'est toujours eu remoutaut a ses caractère.
fondamentaux qu'ou peut expliquer les formes varices de la
condition des personnes et de la tenure du sot.
La méthode adoptée pur M. Seebohm est, pour nous, extre-
memeot tutcressante sous deux rapports. Eu premier lieu.
c'est une méthode comparative: pour écluirer les institutions
angto saxouucs sur lesquelles les textes de lois uous don-
uentdes renseignements obscurs, l'auteur les rapproche des
institutions analogues observées duusles sociétés européennes
du même type. C'est uiusi qu'it présente son ouvrage antérieur
sur le S~M<' fr<~(<f~M.!/<'p«~<t(~ (;«</Mcom)ne une iutt-o
duetioa à celui-ci, les résultats obtenus dans le premier
devant servir de « clef pour comprendre les survivances de
coutume tribale dans tes lois des tribus continentales parentes
de celles qui ont envahi la Grande-Bretagne et en définitive
dans les lois angio-saxonnes elles-mêmes, n 1l signale comme
pouvant remplir le même oinco le livre de son flls sur In
S<rMt'<«~de /« sociélé ~'<<'«/<'~-<'f~«t'.Les rectterches sur )<
Pays de Galles sont résumées dans le chapitre n du présent
ouvrage. Puis M. Seebohm étudie l'organisation tribale dans
les lois irlandaises 'ch. )v;, dans les lois des Burgondes et
des Wisigoths (v;. des Francs, des Atamans et des Bavarois
(vi), des Frisons, Saxons, Thuringiens et Chamaves (vn), des
Scandinaves (vm) et des écossais (tx;. Et c'est seulement
après ces recherches préliminaires qu'il passe à l'analyse des
lois anglo-saxonnes ou des renseignements fournis par les
envahisseurs (Normands, Danois, Viking) qui ont eu à inter
préter les coutumes angto saxonnes et à les adapter aux leurs
(ch. x à xtvj. C'est en particulier par le rapprochement des
classes angio saxonnes et des classes scandinaves qu'it a
réussi à déterminer le sens des termes qui désignent les
premières. En second lieu la méthode de M. Seebohm implique
ce principe que les institutions sociales soutiennent entre
AKAt.YfH- – (jMASt-iAHOS Sôt~.U.R 329

elles des rapports définis et qu'un peut conciurede l'existence


constatée d'une institution dans une société donnée ù l'exis-
teuce contemporaine ou antérieure d une outre institution
moins apparenteoudéju transformée. U)tdes caractères essen-
tietsdusystéme tribid.c'est ta régtementationdeia vengeance
(tu sang on de tu composition qui la remplace solidarité des
membres de la tribu pour exercer ou subir ta vengeance,
pour payer ou recevoir une partie de tu composition, degrés
divers de solidarité suivant les degrés de parente, taux din'
rents de composition selon la situatiot sociale de ta victime,
exclusion do !a vengeance entre pareuts, etc. Or c'est prin-
cipalement par l'étude des règles de ia composition et des
taux de «w~fM que M. Seebohm établit le caractère tribat des
sociétés exatniuées. H essaye de démontrer que le taux du
wergeid de l'homme libre est le ttteme dans toutes ces
sociétés, quels ((ne soient les o)){ets ou les monnaies variées
(lui servent au paiement les tarifs de composition peuvent
donc servir il reconstituer le tabieau des diverses conditions
personneDes. Mt ia proportion dans taquette les diuerentes
parties intéressées contribuent a payer ou se partagent te
wergetd et les autres éléments de la composition est le signe
des relations juridiques que soutiennent entre elles ces par-
lies.
D'après ce qui précède, ou conçoit que te iivre de M. Sce-
buiun soit très riche en renseignements d'une part sur
l'institution de la vengeance et de la composition, de l'autre
sur les rapports de t'orgauisatiou domestique et de l'organisa-
tiou politique, sur ia condition des dittérentes classes df
personnes et sur les formes de propriété et du tcnurc fuu-
ciêres. Les résultats généraux les plus importants de ta
recherche sont les suivants saut exception, le wergcid
normal de l'homme pleinement libre (/~<c«< /'<'<'<'MMH) repré-
sente traditioanettemeMt cent têtes de bétait (iUOsous d'or
dans la loi salique) il est trop éteve pour pouvoir être
acquitté par le meurtrier seul c'est le groupe de parents,
véritable propriétaire du sol et des troupeaux, qui pnye
solidairement, comme c'est lui qui reçoit la composition
payée pour le meurtre d'uu de ses membres. Dans l'intérieur
de ce groupe il ne peut y avoir ni vengeance ni composition.
Les parents maternels interviennent comme les parents pater-
nels pour payer et recevoir ta composition, les premiers dans
la proportion d'un tiers seulement. Mais quoique les entants
3M t.'A~)!t!SO).:)OMG)QfK.t90f.h'M

appartiennent ainsi à ta fois au groupe de leur père et ù celui


(le leur mère, tes époux ne sout pas responsables t'uu pour
l'autre seuls les parents du mari payeut le prix de sou acte
ou partugeot te prix de son saug et de même la femme reste
soHdait'e de ses parents et d'eux seuls. Dans leurs rapports
avec tes étrangers établis dans leur voisinage et ayant leurs
fois propres, tes tribus n'appliquaient pas un régime unique
les francs Sidieus et Hipuaires reconnaissaient aux hommes
libres des autres tribus germaniques un wergeld égal au
wergetdde leurs propres hommes libres, et les Danois et Au-
j~iais faisaient de tnefoe entre eux mais les ûatio-Romains
avaient seulement un demi-wergeld. Cette intériorité de
l'étranger qui n'est pas membre d'une société tribale vient
précisément de ce qu'il est isoie; ce qui fait la force de l'in-
dividu dans ce système, c'est qu'ii s'appuie perpetueUement
sur le groupe de ses parents. L'tmmme qui n'a pas de
parents, autour duquel ne s'est pas encore forme un groupe de
parents, par exemple ra~rancui, t'immigrant, est réduit à
reciamer l'appui d'un protecteur il tombe dans uue situation
subalterne et, quoique jouissant de la liberté, il n'appar-
tient pas à la même classe que les membres de groupes
organises. Son wergeld est moitié moindre i) est seulement
tenancier de ia terre qu'il cultive ilest soumis à la procédure
des ordalies puisqu'il ne peut prouver ses dires par le ser-
ment de ses proches. D'ailleurs, il est possible de passer de ia
classe inférieure dans la classe supérieure mais la condition
de ce changement est la croissance d'un groupe de parents
pendant un nombre détermine de générations, capable de
df'tf'ndre ses membres, de payer pour eux, capable aussi
d'exploiter sou propre fonds.
Ce que nous venons de dire dutivredeM. Seebohm pourrait
est donner une idée inexacte si nous ne rappelions que cette
théorie générale du ~Mf <n<'«<est seulement pour fauteur
un moyen d'interpréter les ioisangio'saxonnes; il s'attache
surtout à démontrer l'origine ~'Aa~ de plusieurs relations
juridiques qu'on retrouve encore, plus ou moins modifiées,
dans i'Angteterre du moyen âge vestiges de propriété com-
mune du soi, situation des hommes libres de rang inférieur,
liens de vassalité qui les attachent à un <on/. Nous ne pour-
rions, sans de iongues explications, entrer ici dans l'analyse
difncite des résultats obtenus. Signalons un curieux cha-
pitre dans lequel l'auteur établit tes régies de la vengeance et
AXAt-ÏSM. – SOOALE
OMOAXt~ATtO.f 39)

(tes guerres de groupes d'après les données du poème de


Ueowutf.
P.F.

ii.–~MC~MM.
t'arM.t'DuK)i)tt:)x

tTTiCH(WEKNËH). Die Fra,ere der Freibauern. Unter-


sucttungen ueber die soxiuie Giiederung des deutschen
Vollies in aitgermanisciter uud frubkaroiingischcr Xeit
(~.M~XM~f'OM <~ p«)/.M~ ~M. /<f<<C<'<<M Xt«'<'f~(in'J!afMH
)!0<«<f(/Mpftt~ica«PO<a)!~fttM tt'MJM
~t'<t«Mif/«Met MfOftH
Weimar, Doe))!ausNaettfo)ger, tHO!, !t! p.
~f('M.f).

D'après une opiuioH très répandue, la propriété foncière et


t'urgnnisatio))sociale, dans les sociétés germaniques, auraient
passé par les trois phases suivantes i" Commuuistneagraire.
La terre est possédée en commun et exploitée au moyen de
partages périodiques. 2"Établissement de la propriété indivi-
duetle. Chaque famille devient propriétaire de sa part et les
parts sont égaies. H eu resuite une organisation esseutielle-
ment démocratique et a~icoie. Chacun est propriétaire, cul-
tive lui-même le lot qui lui appartient, et entre tous les culti-
vateurs ni distinction de rang ni dépendance d'aucune sorte.
La société est formée de paysans libres do toute sujétion
<<'c~a)«'<-).C'est encore cette organisation que t'en croyait
«'trouver dans les sociétés germaniques au début de l'époque
< aroiingieune.On estimait, en effet, que ta classe des paysans
libres continuait à en former la partie de beaucoup ia plus
importante, et que, s'it y existait des nobles plus ou moins
t'traogers a la vie agricole, ceux-ci n'étaient qu'une iufimo
minorité. Leur nombre, par suite, ne paraissait pas suffisant
pour altérer gravement le caractère démocratique de ces
sociétés. 3" C'est seulement ensuite que le nombre des libres
aurait diminué et que la classe aristocratique se serait dévc-
toppée.
C'est contre cette conception que s'élève M. Wittich. Sa
thèse, exposée dans un précèdent travail, avait soulevé d'assez
vives critiques, de la part de Brunner et de Mecttnotamment.
Dans le présent ouvrage, il la repreud eu ta justifiant par de
nouvelles raisons et en répondant aux objections qui lui ont
M8 t.'AStKR':0<:rf)t.O<!W)!.tMt.t9M

été adressées. Dans une discussion très serrée et où it fait


preuve de rentarquahtes qualités dialectiques, its'eMbrce de
montrer que h dusse des paysans libres n'avait nuttement.
nu commencement de l'époque caroiingienne, la prépondé-
rance qu'on lui attribue. En Saxe notamment, il trouve des
nobtes qui n'exploitent eux-mêmes ta terre qu'exceptionnct
lernent, et de qui dépendent tes paysans. Ceux qui cultivent
sol sont, d'une manière générale. ou hien des serfs qui tra-
vaittentdirectf.'meutpour le mattre. on hien des paysans qui
tiennent d'un notde dont ils dépendent la terre qu'ils font
valoir, ti y aurait donc des lors un commencement d'or~ani
sation féodate des propriétaires fonciers qui seuls jouissentt
d'une entière liberté, des tenanciers qui lie seraient que des
demi-tibres.des serfs attaches les uns aux propriétaires, tes
autres aux tenanciers.
Remontant jusqu'aux Cermainsdu temps de Tacite, fau-
teur croit retrouver dans la société que nous décrit histo
rien latin le germe de cette organisation. A cette époque, dit
il, l'agriculture n'avait qu'une importance économique tout
a fait secondaire. C'était la chasse, la pèche et surtout h'
guerre qui constituaient les fonctions sociales émiaentes. Les
travaux agricoles étaient considères comme des (cuvrcs ser-
viles, indignes des hommes libres. C'etaientdoncdes esclaves.
des demi-libres qui en étaient chargés; mais en raison mônn-
de leur qualité, ils n'étaient pas propriétaires. Seuls, )c'-
citoyeus pleinement libres avaient des droits sur le sol et H-
constituaient ainsi une noblesse. Et M. Wittich confirme cette
vue par une interprétation ingénieuse du fameux texte ~«
pro <tMMi~'Ot'«~orKHt f<t«M«;f/M<M)'«'M Ot'<'Mpf<M<t<r~«0< «<H.r
M~'<<'C)<H</MM <tt(~/OK<'H<p(~-<(Hn~ Le «'CXHf<MM) f/)f<-
~OHfmimpUquerait qu'H existait une hiérarchie et des ineg!)-
iités économiques correspondant à ces inégatités soeiates.
L'auteur entend donc que i'ensembte des libres (KM<);M.<'
divisaient le sol à partager en autant de portions qu'il y avait
de travailleurs (fM~orM)disponibles dans la communauté. L:)
portion correspondait à la quantité de terre qu'un homnx-
pouvait cultiver par ses seules forces. Puis chaque libre rece-
vait un nombre de ces lots proportionnel à son rang ~<'M«
(/MM( <~M<Mf«'M).c'est-à-dire proportionnel au nombre des
serfs ou demMibres qu'il tenait sous sa dépendance.
M. Wittich ne donne d'aitteurs cette interprétation des faits
que pour une hypothèse il est certain, en effet, qu'ettc soutévc
AtALï~M. – OtMtAS~AT~S )!Ut:tAt.H

des ditncuttes. Mitis il se propose surtout de montrer que la


conception t'onraMi<«entadmise a grand besoin d'être refor-
tnue. En tout cas, il estinteressantde rapprochercette tl)6orie
de celle que t-'ustel de Coulanges a soutenue ehex nous et qui
tend également &taire remonter beaucoup plus itaut qu'on ne
lefaisait jusqu'alors les origines premières du régime féodal1.
four l'un et l'autre écrivain, ia grande proprictcne serait pas
un phénomène aussi tardif qu'on l'a dit.
M. 1).

P. CUiLHtMUMOZ.– Essai suri origine de la noblesse


en France, i'aris, Alphonse l'icard et nts, )UO~,502 p.,
Kr. in-8".
La noblesse est dufinie par l'auteur « une classe sociale, a
taqueUe le droit recounatt des privite~es se traustnettant tierf-
ditairemeut par le seui fait de la naissance o. Trois etétnents
servent donc & la caractériser l'existence de privilèges –
.'tttuches il la seule Haissauce juridiquement reconnus. Elle
se distingue par là des simples aristocraties dont ia situation
privitégiee ou n'a rien d'héréditaire ou n'est héréditaire qu'en
(ait, et non en droit. L'objet du livre est de rechercher
(le quelle uvotutiou lu noblesse française est resuttce. t)es
comparaisons fréquentes avec d'autres peuples d'Europe fout,
d'aiiieurs, que tes conclusions du livre ne sont pas iinutccs a
notre seul pays.
La première question que se pose M. Uuiiiuermox est celle
de savoir à quel peuple nous avons emprunte le prototype de
cette organisation. Nous trouvons citez les Cermains, d'une
part, citez les Romains, de l'autre, deux institutions qui s'en
rapprochent. Chez les Cermains, les princes étaient entoures
d'hommes libres que Tacite appelle leurs compagnons
(coM~cx) composés de guerriers choisis, ils formaient une
garde d'eiite, qui vivait aux frais du chef qu'ils servaient.
Dans l'empire romain, autour des généraux, des gouveruenrs,
des empereurs, il existait également, dès le v siècle, des
sortes de soldats domestiques appelés <'«cct'«<«'«et formant
une garde appelée sc/<ota.Entre lecomt<«<(M germanique et la
.fcAotH prétorienne, il yu a cettegraudcdifférence(lue le premier
ne comprenaitque dessujetsde choix, pris dans les meilleures
familles, tundis que les &tMCf~)'«étaient des mercenaires,
ne jouissant d'aucune considération sociale. D'après fauteur,
M~ ).'ASXHESOCtOt.OOtQCR.
t9<H-t9<H

c'estdecessoldatsdomestiquesqueseraientdérivéstesancions
vassauxfraucs ii trouve, en effet, chez les Wisigoths,chpx
lesLombardset, enflu, dans la Gaule franque, une organisa-
tion tout à fait analogue. Les rois et les seigneurs mérovin-
giensétaient entouresde serviteursdont les fonctionsétaient
surtout militaires on les appelait pxch.vos~ ou autrustions.
Chezles Wisigoths,ils portaient le même nom que chez les
Homaius,~M<'f<<«'«.
La situation morale de ces clients militaires était assez
humble. Ëttese releva avec les Carolingiens.D'une part, chez
les AngioSaxons, on trouve une institution analogue avec
cette différencetoutefois qu'elle se rapproche davantagedu
('OM)<<a<)Mgermanique. Les ~(n!Mdes rois. qui jouaient )c
mêmerote que les antrustions du continent, étaientsouvent 1
des personnagesdu plus haut rang; et il en était de même.
quoique à un moindre degré, des ~M~/<par rapport aux
simples seigneurs. Les uns et les autres jouissaient d'une
grandeconsidération.Or les fondateursde la dynastie caro-
lingienne subirent fortement l'influence angto-saxonne. it
n'est donc pas impossible qu'ils aient imité sur ce point,
commesur plusieurs autres, les idées et tes usagesanglo-
saxons.De plus, la révolutionsurvenuedans la tactiquemili
taireà partir de Charles Martelcontribua au mêmerésultat.
Pour lutter contre les Arabes, ChartesMartel dut accroître
dans d'énormes proportions l'importance numérique de ta
cavalerie.Pour cela, il développa l'antrustionat, c'est-à-dire
qu'il cherchaà se rattacher par le liende la vassalité le plus
grand nombre d'hommes libres possible. En même temps,
pour les mettreen état de supporter les charges dece service.
il leur distribua des terres. Les concessionsterritoriales aux
MM<étaient,depuislongtemps,en usage.Mais,outre qu'elles
se multiplièrentà ce moment,elles prirent un nouveaucarac-
tère. CharlesMartetfut obligéde prendre à t'Egtiseles terres
dontil avait besoin; seulement il consentitque t'Egtiserestât
propriétairedes terres ainsi concédées.Lesconcessionnaires
en avaientseulementl'usufruit. Le type de la tenure vassa-
tique était ainsi créé. Une fois constitué, il s'étendit tout
naturellementmême aux concessionsqui n'étaient pas faites
au moyen de terres ecclésiastiques.
Le systèmeainsi employépar les rois dans leurs rapports
avec les principaux seigneurs était employé égalementpar
ces derniersvis'à-vis despersonnagesde moindre importance
AXU.Y!:KS. – OMASXATtUX SOC~f.R

Lesdomainesconcèdespar le roi étaient genératement éten-


dus. Le bénéficiaireen concédait doue des parties à des
hommeslibres qui devenaientses vassaux, connue it était le
vassal du roi. Ainsis'établit une hiérarchiedont lit forme se
modifiasuivantles temps, maisdontle principeétait dès lors
étabti. Mais,dans cette hiérarchie, la différencedes degrés
reposaitdésormais,non plus sur ia qualité de ia personttcdu
vassa),mais sur ia quaiité de son flet. Ungrand changement
s'était doue produit cheminfaisant dans l'institution vassa-
tique. A l'origine,la vassalitéétait absolument indépendante
du bénéfice. Maintenanton n'est plus vassalque si l'on pos-
sède unfief ta vassalité,Jadis lieu personnel,est devenueun
tien réel. Elleest devenueta féodalité.
Maisia féodalitéet la noblessesont et surtout étaient &t'o-
riginechosesdistinctes. Primitivement,en effet,étaient appe-
ifs Ko~Met jouissaient de tous les avantages attaches à ce
titre, tous les hommeslibres.11n'y avait que deux classes en
présence,d'une part les libres, qu'ils fussentvassaux ou uou,
et les non-libres.Cequi faisaitla noblessedespremiers, c'était
la noblessedeleursfonctions,quietaientesseutietiementmili-
taires. On les appelaitles M~ow, tes mt/t'cM par opposition
aux non-libresque l'on désignaitpar les motsde <'M~tCt ou de
f;~(!n<.Cen'est pas que ceux-cifussent exemptsdes charges
de la guerre; mais les premiers seuls combattaient avec
l'armure complète, qui caractérisa tes cA~M~ Aussi ne
pouvait-on appartenir laclassedes noblesou des libres qu'à
condition de se faire armer chevalier. Le principe était tel-
lement rigoureux qu'un fils de chevalier qui ne prenait
pas soin de se fairearmer tombaitipso/ac<odans la ctassodes
n~t'ct. Cettecérémoniede MoM&eMCM< était donc tout à fait
essentielle; des conséquencesjuridiques de la plus haute im.
portancey étaientattachées.C'étaitelle qui conféraitau jeune
homme tous les privilègesdistinctifs de lu noblesse(p. 393).
L'auteur ne peut pas s'empêcherde remarquer combien elle
ressembleà la cérémoniede la remisedesarmes au jeune Ger-
main, telle que nousl'a décrite Tacite, et Il admet que l'une
procèdedel'autre.ToutcommelesjeunesGermainsétaient éto-
vés auprès des rois ou des princesqui, ensuite, les faisaient
entrer dans leur fom<fa<«s, de mémo le futur chevalier s'en
allait vivre auprès de quelque grand seigneur, qui, le jour
venu,l'armait et a qui il restait attaché par un tien personnel.
t! y avait doncalors deux systèmes différentsqui coexis-
33~ t. ASKKR St)t:HtLQatQHf. tW)-t~

taient -Musse recouvrir exactement lu ttierarehie vussutiqm'


ou Mystftneteoda). d'une part. et la chevatene, de l'autre. Ou
pouvait très bien être chevalier sans être te vassa) de per-
sonne. Cequi ramena ces deux institutionsat'unite, c'est que
lu vassatite finit parabsorber toute iactassedestibros. t?n efh't.
avec le temps, les charges militaires devinrent très lourdes:
il en résulta qu'on ne pouvait les supporter sans d'asscx
grandes ressources. Les hommes tibresqui ne les possédaient
pas n'eurent donc d'autre alternative que de renonceraux pri
vitèges de la liberté et de descendre au rang de f«~f't'<,ou de
remettre leurs biens en précaire quelque sei~Meur qui, en
échange, leur fournissait tes ressources nécessaires et dont
ils devenaient les vassaux. C'est ainsi qu'il n'y eut plus eu
présence que des vassaux nobles, d'une part, des nou-iibres.
(tes roturiers de t'autre.
Pour que ta noblesse tilt définitivement constituée, il suf-
lisait des tors qu'ette se ft;rn)à~au dehors, que la naissance
seule y donnât accès. Ce changement se lit en deux étapes.
Tout d'abord, une lois que, par suite des progrès de la paci-
fication, les seigneurs eurent moins besoin de se procurer des
chevaliers par tous les procédés possibles, « t'opiuion ne tarda
pas à se prononcer contre l'admission a la chevalerie de qui-
conque n'était pas lui-même fils de chevalier"; et la royaut'-
consacra tegistativement cette doctrine. Dèslors, la naissance
était la condition nécessaire d'entrée dans la chevalerie; mais
cite n'eu était pas encore la condition suffisante. Pour devenir
chevalier, il ne suffisait pas d'être ne fils d'un chevalier, il
fallait eucore avoir passe par la cérémonie de t'adoubement.
Mais comme t'annement coûtait fort cher, beaucoup de jeunes
~ens ne se trouvaient pas en état de se faire anner chevaliers
bien qu'its remplissent toutes les conditions de naissance.
Pour eux, on prit l'habitude de retarder l'époque où ce rite
devait s'accomplir. Puis ce premier retard légat devint peu
et peu un ajournement ~'Hf(f«', et « alors se trouva dennitivc-
tnent constituée la noblesse, c'est-à-dire un état social jouis-
saut de tous les anciens privilèges juridiques de la chevalerie.
mais ouvert par le seul fait de la naissance e.
Nous nous sommes enorcé de reproduire aussi Metement
que possible ta suite des idées exposées dans ce livre, mais
sans être certain d'y être parvenu; car, bien souvent, le lien
(lui enchalne les faits et leur place daus l'ensemble de ):)
démonstration n'apparaissent pas avec une parfaite évidence.
ASAt-tSM. – ~M.~tMT!0'< SOCtALE 337

L'intérêt principal (te ce travail nous paraît être d'avoir attiré


de nouveau l'attention sur i ttnportance de t'éiément militaire
daus la constitution de ta société féodale alors que, dans des
temps récents, on tendait peut-être a accorder une prépondé-
rance trop exclusive au facteur économique. Mais, si t'un
trouve dans ce livre un très ~rand nombre do vues intéres-
santes sur des questions de détail, U ne semble pas qu'il itit
fait beaucoup avancerie problème fondamental qui y est trait'
a savoir le probiéme des origines de la noblesse. L'auteur
établit iui-méme que ia vassatité est chose distincte de ht
noblesse, au moins dans io principe. Ce qui serait à la racine
de la noblesse, ce serait la chevalerie. Or c'est un fait tD's
remarquabte que lu chevalerie n'occupe que ia moindre partie
de l'ouvrage fp. 340-490;. Et dans cette partie les questions
sur lesquelles on éprouverait le plus io besoin d'être rensei-
gne sont plus ou moins néKtigées. On lie sait pas ce qui a
déterminé le Mm~«<x.sgermanique se survivre sous ecth'
forme, d'où venait l'importance si considérable attachée a la
cérémonie de i'<t'/o«tc«t<'Htqui fait le chevalier, On n'tt pits
expliqué la eitevaierie, avec ses privité~es, en faisant remar-
quer la condition d'hommes libres des chevaliers primitifs, ni
l'importance mititaire de la cavaieric, puisque le chevaiit'r
n'est pas seulement un cavaHer, et puisque, pour être cheva-
lier, il ne suffisait pas d'être né libre, mais il faHait pncot't'
s'être fait armer ceremonieitement. Ce rite si essentiel deman-
dait doncà être étudiéen iui.mcme. En somme, c'est surtout a
l'étude de ta vassalité que le livre de M. Gniihiennoz apporte
une importante contribution.
E.D.
DPPEHT ;Jfm-s). – Ueber don Ursprung des Adels, an der
Hand der Geschichte des Adels in Boehmen. Zcf~c/)'< /7i/-
5ocM~'f'MMM<)<t/ i9M, \U-, P.XM7-40S.
M.KOVALEWSKY. -Le droit seigneurial et la situation écono-
mique et sociale du paysan à la fin du siècle dernier. /~«<f'
!'H/f<w<<t'MM/e )!)0t,p. MU-SJt.
.S'ot'<o/o~)'f,jt))n

C. – /.M CownxutM
fur )t. E. t)Htt!)tf!tM

Y'iOLLET(P~u~. Les Communes françaises au moyen


âge t Extraitdes ~e'Hto«-<'j!
de NcK~'mtc <~ /sc?'t~<oH~ )'f
H. Ut.MnMtt. AnnM suciul., )M).)U~. 2~
M~ t/AX~R soetfLOtitoKË.t!Mt.t9)M

~M.M, t. XXXVf, p. 3~8-~2). Paris, Ktiacksieek,


~OOJS!)p.,in4".

« L'activité de ta société est en raison inverse de l'activité de


t'&tata au début de son travail, fauteur rappeiie ce propos de
Héveittère et le prend il son compte. H croit en trouver une
vérification daus l'histoire des xi" et xn' siècles. A ce moment,
« l'activité de t'Ètat est nutte ou presque tiuUe rnais une
activité merveilleuse accompagna partout en Europe « cet
eilondrement du pouvoir centrai l'organisation communale
serait un produit de cette activité.
Qu'est-ce donc que la commune, au moins dans ce qu'elle a
d'essentiel? L'auteur !a ramené « au droit d'un groupe lui-
portant d'habitants d'avoir des mandataires ou représentants
permanent-! <'p. t4). Mais cette représentation n'est qu'un
signe extérieur qui atteste que ce groupe d'habitants est passé
a l'état de corps constitue. C'est ce qu'indique bien l'expres-
sion !atine par laquelle on t'a souvent définie !Kfo<«r«Htt«'~
<tM(o~<'<<tMH/rf~t~. En définitive, la conuouue. c'est une
persounatitc collective d'un gellre nouveau qui se dégage de
ta masse sociale, et se constitue en face de celles qui exis-
taient antérieurement. Elle résulte d'un mouvement de ditM-
renciation et d'individuation de la plus haute importance.
Tandisque, jusqu'alors, les agrégats d'habitants qui ont servi
à constituer les communes n'étaient que des dépendances de la
puissance seigneuriale, ils vont désormais constituer des puis.
sances sociales nouvelles, douées d'une certaine autonomie,
capables, par suite, d'agir avec initiative.
A l'origine tout au moins, la commune comprit tous tes
habitants domiciliés dans l'endroit, à la seule exclusion de la
population flottante. Certaines chartes, it est vrai. paraissent
exiger, outre le domicile, la possession d'une maison ou d'un
emplacement. Mais il est probable qu'au fond les deux con-
ditions n'en font qu'une, pour la raison bieu simple que notre
système de location était alors fort rare. Quiconque s établis-
sait à domicile prenait une maison à cens ou à rente perpé-
tuelle il était ainsi propriétaire ou quasi-propriétaire (p. 4~.
Même les membres des classes privilégiées, nobles ou gens
dcgtise, faisaient, à certains égards, partie de la commune,
bien que la situation réette qu'ils yoccupaieHtsoitsouventbien
<tiMci)eà déterminer (p. 47 et suit'
Tous les membres de la commune se doivent les uns aux
~ttAM-Xi:. – fttMANMATKMSOSfAt.)! M9

autres foi, assistanceet conseil,/<~M,<!M.F<<<)<Mt


m«s)'~HMt~M<
t.'objet de ces diverses obtigationsétait d'assurerta sécurité,
ta paix. Les mots de ~«.f.d'<H~<<<t<~o pac~ serventsouventà
désigner la communecite-même.La charte communateest
souventappeléef«)'<f< ~«'M.Onvoitpar là que l'institutiondes
communesse rattacheau grand mouvementd'oùsont néesles
trêveset les paix de Dieu. C'estun des multiplesmoyensaux-
(juetsles hommesdu moyenâge ont eu recours pour suppri-
mer ou atténuer les conflits dont était porpetuetiement
secouéeia société, c'est-à-dire,en somme, pour institueruu
ordresocial régulier. Cette paix avait, d'ailleurs,ses racines
dans un sentimentde solidarité qui prenait parfoisl'aspect
d'unevéritabtefraternité. C'estainsi que. dans certainescom-
munes,chaque habitant avait le droit d'intervenirdanstoute
transactionfaite par un de ses concitoyenset de prendresa
part du marché (p. SK-CO).
Telleétant la commune,comment a-t-etiepris naissance?
SuivantM. Viollet,elle n'a été que l'organisationet la con-
solidationd'un régimeantérieur où la libertéétait en germe.
Alors que la communen'existait pas encore,la communauté
des habitants, sans avoir do représentants régulierset per-
manents,ne laissait pas d'intervenir collectivementdans la
viepublique.On voitsouventle peuple se réuniret délibérer
il prend part aux élections des évoquesqui. dans certaines
anaires.te consultent spontanément (p. 2H-24).C'estlui qui
régie tout ce qui concerne les droits de pacage,l'utilisation
des communaux,etc. C'est ce germequi, en se développant,
devint la commune. « Lescommunes apparurent le jour où
les intérêts des groupes, devenus plus considérableset se
st'paraot de plus en plus des intérêts seigneuriaux,se déve-
loppèrentet prirent corps » (p. 28).Les moyenspar lesquels
se produisitcette évolutionfurent très dissemblablessur les
différents points du pays et dans les différentspays. Les
forcessociales qui prirent la direction du mouvementne
furent pas partout les mêmes ici, c'est autour d'anciens
officiersroyaux ou seigneuriaux (échevins,consuls)que le
peuplese groupa,!a, c'est autour de corporationspuissantes;
aitteurs.c'est eu lui seul qu'il cherchales forcesdont il avait
besoin.Maiscette diversité dans les procédésest secondaire
et ne fait pas varier l'aspectgénérât du phénomène.Partout,
il s'agit d'une coalition d'intérêts solidaires, qui prennent
consciencede leur sotidaritcet de leur antagonismepar rap-
MO L'AXEE~Cfuf.'JCt~CE.t'Mf-tM:'

port il des intérêts dinerents qui les absorbaient primitive-


meut. L'idée de coalition était même uu clément si essentiel
de ta notion de commune que les deux mots de t'o~H)tun«et
de''o«/«r(«<u sont souvent emptoves comme des synonymes
!?. tU
C'est surtout dans les villes que ces coalitions se produi-
sirent et qu'elles aboutirent l'auteur uous eu dit lu raison
un peu brièvement. it fait remarquer d'une part que tesvitte-
de fondation aucieune étaient plus riches que les campagne-.
eu éléments originairement libres. D'autre part, les villes de
création nouvelle renfermaient ettes-memes une populatiun
plus avancée et plus aisée que celle des viUages. Les besoins
des unes et des autres étaient « plus importants et ptus
varies que ceux des campagues~. C'est pourquoi elles seu-
th'eut plus vivemeut « le besoin de s'organiser et des'admi-
uistrer ettes-meutes, eu se de~eaut de ta sujétion des
sei~uRurs laïques ou des seigneurs ecclésiastiques mp. t3..
La réponse a une question aussi importante est uu peu som-
maire. Car, puisque le mouvement communal a été essentiet-
lement urbain, il importait de faire voir avec précision quels
sont les facteurs de la constitution urbaine qui y prédispo-
saient tes villes et quelle est la part de chacun. Sans doute.
il y a des villes saus commune, de même qu'ii existe de-
communes t'urates. Mais ces exceptions mêmes ont besoin
d'être expliquées en même temps qu'elles aideraient a com-
prendre les conditions générâtes du phénomène.
Ainsi considérée. la commune apparaît exclusivement
comme le résultat d'un processus de dissociation et de désin-
tégration du groupement se sont détaches les groupes
communaux dont l'autonomie vis-à-vis des autorités dont its
dépendaient primitivement est allée en croissant. Mais ce
n'est ta qu'un aspect de cette évolution. A côté de ce proces-
sus de désintégration il y en eut un autre tout contraire.
En même temps que les communes s'anranchirent des puis-
sances (codâtes, elles se rattachèrent au pouvoir royal etb's
se plaçaient sous son influence pour mieux lutter contre les
seigneurs el, de lui-même, il tendait spontanément à se les
subordonner. t)es le début, il intervint daus leur formation
et, plus tard, dans leur organisation. Sans se prononcer
expressément. M. VioHet semble considérer ce processus cen-
traUsateur comme plus ou moins regrettable et morbide
c'est ce que paraissait indiquer déjà la profession de foi tihf'
.\X.U.Y.M. – nnfiAXmïtOX MCtAt.K 3H

rate par laquelle commence son travail et dont nous avons


reproduit les termes. C'est cependant cette centralisation qui
Hfait les grandes sociétés modernes et donné aux communes.
tout particulièrement aux communes françaises, une partie
')e leurs caractères distinctifs Si, en se constituant, elles
n'avaient été reliées les unes aux autres par un fort pouvoir
~ouvernementat, si, pur l'intermédiaire de l'État, elles
n'avaient pris le sentiment de leur unité morale et de leur
soiidarité. on aurait assiste a une dispersion des sociétés
médiévates qui aurait rendu impossibles les progrès utté-
) leurs. On aurait vu tes communesse transformer en autant de
petites republiques autonomes, indépendantes lès unes des
autres, mais dont te dévetoppement intellectuel et moral
aurait été borné par les limites mêmes de leur étendue terri-
toriale. Cette tendance dispersive est même tellement inhé.
rente à la constitution de la commune qu'on t'a vue se mani-
fester avec ectat toutes tes fois que, dans le cours de notre
histoire, l'action gouvernementale s'est retachec fi l'excès. tt
s'en faut donc que le rùle de i'Ëtat ait été négatif. C'est lui
<)uia empêche les forces sociales qui s'étaient ainsi dégagées
(te s'isoler stérilement les unes des autres c'est lui
qui, en
les concentrant, leur a donne toute leur produeth-ite.
M. Vioitet expose, dans les derniers chapitres de son mc-
moire, l'organisation intérieure de la commune, tt estime
que t'évotution, au moins eu senerat, s'est faite dans le sens
d'une oligarchie croissante p. t)9). A vrai dire, fauteur
reconnatt tui-meme que, des le début, le régime démocra-
tique et le régime aristocratique se rencontrent c~atemeut
et cette diversité de types se comprend saus peine, étant
donné que les communes se sont constituées de manières
très différentes, s'appuyant ici sur des autorités d'origine
seigneuriale, ta sur de riches marchands, ailleurs sur t.t
force populaire toute seule. Si, cependant, le caractère oligar-
t'hique paraît être devenu prépondérant dans la suite, c'est
--m-tout, sembte-t-it, sous l'influence du pouvoir centra). On
''oncoit, en eflet, que fHtat ait eu quelque eioignement pour
les assemblées populaires: leur instabilité, leur nature tumul-
t ueuseeu faisait des organes malpropros à recevoir et à trans-
mettre son action, que caractérisent avant tout l'esprit du
suite, l'ordre, la régularité.

H LONCAO. – La genesi sociale dei Communt italiani


3~2 L'A'<fHESOCtOMOt~t:E.t'")t-t9M

7?)'F<~« (~' .s'oftC~M,Anuo V, fasc. ?~U,p. MK-


<~<<<«nM
688.
Fuit du facteur économiqueta causedetennittautedu mou
ventent communai. L'accroissementde la population, en
nécessitautune productionplus abondante,aurait obligé les
propriétairesdu sol à atténuer progressiveoteotraucieu sys
terne servile. Pour que le travail devint plus productif, on
sentit la nécessitéd'y intéresser le travailleuret, pourcela.
on lui accordade plus eu plus de liberté.Le meuif mouve-
ment se produisit dans les métiers, qui, d'abord simple
dépendancede chaque f«r~.t, nuireut par s'eu ailraucitir et
par se constituer et s'organiserd'une manièreautonome.La
populationainsi libérée éprouvale besoinuaturei de se faire
une organisation('ropre qui, par suite, se trouva nécessaire-
ment en antagonismeavec l'organisationféodale,ne pouvant
se développerqu'au détriment de cettedernière ce (ut l'or-
ganisation communale.
JEXKS(Efw-AHt),. – Essai sur le gouvernementlocalen Angle.
terre. Tnutttctionft-attcaise
deJ. Wt).HKt.t.t'aris,Uiat-det Uriete.
t9U2,xxvt.327p.. in-t2. Utilemauuet.
J. DECLU<EUtL. – Quelquesproblèmesd'histoiredes institu-
tions municipalesau tempsde l'empireromain.~'oKt-t/fe /~("<-
/t)f<0)'~Mf(<f
~fO)'<)'«M;-<))«< t"M, M"3,p. 2:)3-20'
f't)-(«)~u'.

)\. –"HG.).S.\T)nX))'H)):s'))Q)')':
t'dr~t.t-t))htLMmM

A.–~F'~f~

A. LAYALLKE. – Notes ethnographiques sur diverses


tribws du sud-est de l'ïndo-Chine. ~M~c«H </e<'ÂM/
/W<M{-afMf<«'~«'.Ofw<t,t, IMtt, p. ~J-3H.
Nous si~aa)ous ici ces notices sot))n):th'cs, les prennercs
sérieuses qui nous parviennent sur des tribus dont l'étude
promet beaucoup aux sociologues. Le (ait doninaat nous
parait être t'existence de !a famille a descendance utérine, et
peut-être tnetne une sorte de matriarcat, citezles Radeh en par-
ticulier <p. 309, et. p. 30t). t/organisation de clans reste a
constater nous ne doutons pas qu'elle ait htissé des traces
AXAf.YXH- – U)«.A\X.vrMX t)OMK<T"B 3<3

La« maisondeshommes» a étéremarquée à peu près partout.


Au point de vue des phénomènesreligieux, ta découverte
importantodesHroisdol'Eauetdu Feu Djiarat parfaitséqui-
v:)ientsdu prêtre do Némi. l'étude (tes rites d'interdiction.
reudentcet article remarquable.

F. G. NICilOLAS.– The Aborigines of the Province of


ttt, 4, 1901.
Saota Maria..tt<«'<'<c«M.tK<Af'opo<o~«!
p. 606.049.
Cetarticle reproduit l'ancienne et importantemonographie
du P. de la Rosa,et ajoute des renseignementssur l'absotu
tabou do commensalitéentre mari et femmechez les Auro-
huacos (p. 637), sur les droits de l'oncte materuel et la suc-
cessionen ligne utérine citez les Uoajiros~p.647).

S. RUNDSTEtN.– Die vergletohende Methode in ihrer


Anwendung auf die sla-wische Rechtsgeschichte (t«
mt~Aodecom~rattce </<tK~ MM«~<c<~«w l'ltistoire d«
~t'o<'t~arf). ~e<~f/t<'</Ï /<<'cA<~<t'M<'t«cAa/!f,
/ut' )'c<<<'<eA<'M</p
XV" Band,M"Heft. p. ~t0-2t9.
C'esl le résuméd'un article de Balzerparu dans les .S<t«~t
:Mf-po<K)M't<'K 7<fcA~Mc/xe/~e (I. Bd., S. Hett,Lemberg,1900)
sur l'histoire comparéedes droits slaves. Suivant l'auteur, ta
principato utilité de la méthode comparativeappliquée au
droit et aux coutumes des dinerents peuples slaves serait
d'arriver à reconstituer ce qu'était ce droit, alors que les
différentesbranchesde la race n'étaient pas encore séparées.
Nousavonsbiensouventsignale ici tous les dangersde la com-
paraison ainsi entendue. Les similitudes que l'on constate
citezdes peuples de mêmerace ne sont pas nécessairement
imputablesà leur communeorigine ethnique. Elles peuvent
être dues, non à la transmission pure et simple d'un même
droit primitif, maisà la similitude des conditionsd'existence
dans lesquellesse sont trouvés placés ces différents peuples
après leur séparation. La cité romaine et la cité grecque sont
certainementchoses comparables,et cependant le régimede
lacité n'est pas d'originearyenne, puisqu'on ne le retrouveni
chezles Germainsni citez les Slaves. Sans doute, quand une
institution est absolument générale dans toute l'étendue
d'une race, les chances sont plus grandes pour qu'elle soit
J~ L'A~SKR MetOt.umoUE. t90t-t9M

d'origine primitive; il s'eu faut cependantque ces chances


('-quivaiUent à unecertitude.D'uilieurs,pourqu'une institution
présentecette généralité,encoretaut-il qu'elle trouve partout
tesconditionsd'existencequil'ont suscitéeet qui t'exptiqueot;
'-ar pour qu'elledure, il ne suffit pas qu'elle ait existé. C'est
doue toujoursa la considérationdes conditions d'existence
'ju'ii eu fautreveniret le vrairôle de la méthodecomparative
est d'aider à les déterminer.
Quoiqu'il eu soit decette question de méthodologie,voici
t'is résultats auxquelsBalzerest arrive eu se sen'aut de lu
comparaisonpour retrouverles formes origiuellesdu droit
."[ave.
t" Ontrouvecitezles Slaves,commemoyende prévenir la
vendetta et de t'arrêter, uue sorte d'expiation cérémoniette,
:~ppetéepoA'w'«. oùte coupablesupplieet s'itumilie.On croyait
<-ettepratiquerécenteet on la rattachait aux influenceschré-
tiennes. Balzer établit qu'elle est primitive et dépend des
idées mêmesqui sonta ta basede l'expiationréelle.
2*Dansle partagedes bieusde la Zadruga,deux systèmes
sont coneurrenuneutemployés le partagepar têtes et le par-
tagepar souches.Lequelest primitif? D'âpresie mêmeauteur,
If secondaurait été entpioyequand les bieus out été reçus
par héritagedesfondateursdela Zadruga,le prenner quand ils
uut été acquis par lesgénérationsrécentes.Ce qui revient a
dire, peosous-nous,que le partage par souchess'applique au
patrimoinefamiliai,et, conunecelui-cifut certainement pen-
dant longtempsle toutde la richesse,on peut croire que ce
t-ystëmede partageest te plus ancien.
3" Sur la préexistenced'uu droit materneldans la famille.
<:alzercroit qu'il est impossiblede se prononceraetuettemeut.
Il signaledes faits qui lui paraissentse contredire 217;.
(p.
4" La propriétéprivée se serait constituée par le
partage
de la propriétécommunede la Zadrugaeti'attributiou
par le
sort des différentslots.L'auteur s'appuie sur ce fait que chez
tes Russeset les Slavesdu sud la propriétéprivée est dési-
gnée par le motM/w.La preuve est-ellebien démonstrative?:r
Hn tout cas, le rotedu sort aurait été biensecondairedans le
phénomène.Cequi est autrement important,c'est le démem-
brement mêmede la Zadruga.
S" Il existechez les Slaves des associationsterritoriates,
comprenantplusieursgroupeslocaux, qui ont une vie poli-
tique et administrativecommuneet qui sont collectivement
A!t.Y~. – UtttiAXtSAT~S
MMK~Tt'H 345

tCsponsaMes des crimescommissur leurterritoire.On y avait


vu souventdes institutionscrééesm'tiucicllementpar l'état i
ur ellesse seraientconstituéesspontanémentbienavant que
i Htatexistât.

.UARCHAND (Lcctsx;.– I.ea Card orphénes ALille. A'OM


ce~e~<'o«'~<o<«c '/c D<o<'f ff <ftt!;y<'r,DM,
p'«M{'<t)s
n*3, p. 268299.
Cas curieux d'interventionde la communedans ta vie
domestique.Les gard'orphénesétaient des officiersmunici-
pauxqui, à Lille et daus plusieurs villes du Nord, avaient
pour missionde s'occuperdes intérêtsdes mineurs.lis notn-
tnuientdestuteurs en cas de besoin,contrôlaientla moralité
des tuteurs datifs, etc. L'auteurdécrit cetteintéressanteins-
titutionet son fonctionnement.

li. CAtLLEMËR. – Origines et développement de l'exécu-


tion testa-menta-ire époque franqueet moyena~. Lyon,
A.Rey, t901,740p..f!in.8<.
L'exécutiontestamentaire,quin'occupeplus dans le Code
civilqu'uneplace très effacée,a joué, pendanttoute la durée
du moyenâge, un rôle considerabie.M.Caittetners'est pro-
poséde déterminerquels besoinsont suscitécetteinstitution,
sur quelles idéeselle reposaitet de quelle manièreelle a
'volue. Les éiéments de son étude ne sont pas, d'ailleurs,
empruntésà ia seulehistoiredudroit français;mais, comme
l'exécutiontestamentaireprésentetes mentescaractèresessen-
tielsdans tous les pays d'Occident,it a soinde comparerles
prescriptionsde notre droit sur ce point avec cellesqui ont
t'té en usage en Allemagne,en Angleterre,en ttalie et en
Espagne.
L'exécutiontestamentaireapparaît dés le \m'' siècle.A ce
moment,elle avait pour fonctionprincipaleet mêmepresque
exclusivede fournir uumoyenjuridiquequipermttde réaliser
certainesdispositionstrès spécialespour cause de mort: ce
sont les dons p/'oKHf'M~. On donnaitce nom aux donations
pieusesfaites <HM<t'eM)M par t':mouranten vue d'assurer le
salut de son âme. Eu (ait, sinon eu droit, ces donations
étaientdevenuesobligatoires,le prêtre ayantpris l'habitude
de les exigercommela conditionmêmede l'absolution.Mais
3~ t.AXXKEMt:M).tM)~H. Mtt-t))(H

sous quelle forme juridique tes r~utiser? Le principe lesta-


mentttire nes'etaitmaintenu que dans tes payswisigothiques:
partout ailleurs, ou bien il était reste inconnu (c'est le cas
de t'Attemaguc), ou bieu, tu oit il avait pénètre & la suite de la
conquête romaine, il était tombe en désuétude et avait disparu.
Un seul moyen subsistait donc pour ettectuer une tiberatit''
posthume un acte entre vifs, une donation ;]<Mf ntorffM),con-
tenaut toutes les réserves nécessaires au profit du donateur,
mais ayant pour enet d'ensuisiner immédiatement et deftniti-
vement-fedonataire. Or ce procède ëtaittres souvent impra-
ticable ou d'uue application tnaiaisée, outre qu'il ue repon-
dait que trcs imparfaitement aux besoins qu'il s'agissait
de satisfaire. En effet. ces tibératites avaient surtout pour
objet des immeubles, et le transfert de ia propriété immobi-
lière ue pouvait se faire sansdes formatites compliquées dont
le mourant ue pouvait pas facitetnent s'acquitter. Il est vrni
que ces donations auraient pu être faites avant les derniers
moments; mais elles passaient pour avoir plus d'efficacité
relieuse quand elles étaient faites, lion seulement à l'instaut
de lu mort, ntais au jour même des obsèques De plus, une
fois faites, elles n'étaient pas révocables au gré du donateur.
C'est ainsi qu'on sentit le besoin d'intercaler entre le disposant
et le bénéficiaire un intermédiaire dont le rôle serait de faire
passer au second, une fois le moment venu, le don consenti
par le premier ce tut l'exécuteur testamentaire. Sans dout'
une fuis l'exécuteur investi de ses pouvoirs, ceux-ci ne pou-
vaient plus cire révoques sans son cotisenteinent. Mais,
comme il n'avait, pas d'intérêt dans l'opération, ce consente-
ment ne pouvait être dtfneite a obtenir. Il n'avait aucune rai.
son pour ne pas se conformer aux désirs du donateur, même
s'ils venaient à changer, Il n'en eut pas été de même si la
propriété des biens ténues avait été directement transmis!'
au monastère qui en devait betn:ttcier.
L'exécutionapparalt donc comme un moyen destiné à rendre
possibles les legs en l'absence de testament. C'était un substi-
tut de l'institution testamentaire à laquelle, en même temps,

t. L'ttutear
faitjustementMtnMfjUcr ')ueces o'oyancMsontprob<tb)en)Mnt
't'ofi~infpr~hf'tietmt. LM <ux;i'n<
Uermtunsfaisaientbnitet-surluLûch'f
dumof-tses Md~-M.sM t:tn!V.mx, utc. L't.glisone tit <)uedétourne)'<
anciensasit~a <)uleur ~igniticatiunpr<'mi<;t-c.Lesamis du mort. Mti';u
dodétruireles obj';t.<<[u:lui ay:m;nt to~dunntrent&t't-~jti~
!t{)}titrtcnu.
Mius,<:onfonn<'n«.-ot aux idées primitiveit,ces dunation:eonttnutrettt:t
)i0fairelejour desobs<;<)acs.
AKAU'SK-– OK.AX~ATtO))
MME.TXitft: 3~
elle ouvrait les voies.U semble donc qu'on devrait la voir
n'gresseret disparaître à partir du momentoù le testament
lit sa réapparition,c'est-dire dès le xnf siècle.l)6slors, en
ellet,elle M'étaitplus nécessairepour réaliser juridiquement
desdispositionsrévocables,puisque le testamentétait révo-
cable lui-même. Et cependant, non seulement l'exécuteur
gardeses anciennesfonctions,mais encoresonrôle s'étend et
s élargit.Ledon ~'o «y:<m«ou ne portait jamais
pro <!<«<<t<)'«
que sur quelquesbiens, sur tel ou tel immeuble le testament,
au contraire, a une portée plus génerate,il s'applique à ta
totalité du patrimoine disponible, a l'ensembledes biens,
dettes et créanceslaissespur le disposant.A cet ensemble,
il fallait un liquidateur; ce fut l'exécuteurtestamentaire'. tt
est désormaisle protecteuret le defenssurdu testament il
en Interprète,s'it y a lieu, les clausesobscures, peut même,
sit'occasion,les modifier'p. 77),surveilleparfoisla manière
dout les légataires emploient tes sommesqui leur sont
fégUHesdes coutumes locales vont jusqu'à lui attribuer la
tutelle de ta veuve et des enfants du légataire(p. !)7~.Son
rôleest donc capital dans le règlementde l'héréditéet rap-
pellede tous pointscelui de l'héritier institué dans le droit
romain.
C'e&tque les coutumesrestaient réfractairesà l'institution
d'héritier universel,mêmeaprèsta renaissancedu testament.
La plupart du temps, on n'instituait que des héritiers <
rc <;fW<(, qui, par suite, n'avaient guèreplusde droits que de
simpleslégataires.lis ne constituaientpas descontinuateurs
juridiquesdcla porsonuatitedu dcfnnt.II fallaitpourtant que
la continuité entre le testateur et ceux qu'il appelait à son
héritagefut assurée ce fut par l'exécuteurqu'elle se réalisa.
Ainsi,après avoir été primitivementun substitut du testa-
ment, it devint, une fois le testament retabti, le substitut de
i'hcriticr institué il en tint lieu, en remplit ta fonction
essentieitequi est de représenter celuiqui n'est plus jusqu'à
<:eque les réarrangements juridiques, nécessités par les
volontésdu mort, soient nnfait accompli.Maisaussi, a partir
du momentou l'institution d'héritier universelentra davan-
tagedans l'usage et se ~ént'raUsa,l'exécutiontestamentaire
"'avait plus de raisond'être cette fois,elleétait condamnée e
).C'<;5t
!Mt)}tt)C))H
partit'd''C!'<)tut))ent<;u'i)
pcMtt'tfvt'!<itHt.'nt<tp))t')t'
ou-c'~tMUkttteot
h'statocntttin': a purtirdeet:tuo~ent'[u'itpu~Mtre
d)'i-
)")'')Ktt'
unt''Kt:u))<nt.
34S t/ASf~f! SOCtOKKitQt'E. t9Mt-t9<2

dispara!tre. Et eu effet, on la voit reculer progressivement a


mesure que l'institution nouvelle se développe.
TeDes étant les fonctions de l'exécuteur, quels étaient st's
pouvoirs, ses droits sur les biens qu'il était chargé de trans-
mettre ? Cette question est peut-être la plus intéressante qui
soit traitée dans ce livre; car elle touche A la notion que t'en
se faisait du droit de propriété à l'époque franque et même
au moyen a~e.
On a dit souvent que l'exécuteur n'était qu'un mandatai)'
du défunt. Dans ce cas, ii n'aurait aucun droit réet sur les
biens de l'exécution en les transmettant, en les attenant, il
n'agirait pas en son nom personne!, mais au nom du dispo-
saut dont il ne serait que le représentant? Mais l'auteur
montre très fortement que telle n'était pas sa situation juri-
dique. Si. à lu mort du disposant, la propriété de ses biens
n'appartient pas a l'exécuteur, elle passe nécessairement sur
ia tête de ses héritiers naturels. Ce sont eux alors qui reprc-
sentent le bien vis-à-vis des tiers; ce sont eux qui ont le
droit de t'aliéner. Mais comment concevoir que ce droit
puisse coexister avec le pouvoir, de tous points égaux, dont
l'exécuteur jouit au même moment relativement aux mêmes
choses; l'un de ces droits exclut l'autre et, par suite, h'
second, qui est certain, rend impossible le premier. On pour-
rait croire, il est vrai, que l'exécuteur n'agit pas par lui-
m&me que c'est le défunt qui donne ou cède par son entre-
mise. Mais, outre les difficultés juridiques d'une te)))'
conception, en fait, les exécuteurs se présentent toujours
comme les véritables ntiénateurs dans d'innombrabtM
actes de disposition, ils se qualifient eux-mêmes et eux seuts
de donateurs, de vendeurs, etc. fp. 119 et suiv.). Ils déclarent
qu'iis possèdent le bien qu'ils transfèrent, qu'ils t'ont dans
leur ~M<M<«M.sous leur po~s-~M,etc. (p. i~. et ce mot d''
/)f)<M<<H est employé pour désigner à la fois la saisine du
propriétaire et celle de l'usufruitier (p. )3~. Cette situation
de t'exécuteur est peut-être encore plus nettement accusé''
après la résurrection du testament, puisqu'il tient alors lieu
d'héritier, tt est le successeur véritable, et il agit en vertu du
droit propre qu'il tient de cette qualité. Même quand i) arriv
à l'héritier d'intervenir, ce n'est pas en son nom
personne).
mais au nom de l'exécuteur ~p- ~t5).
Celui-ci avait donc sur les choses de t'exécution un droit
réc-t.Mais il ne faut pas chercher & classer ce droit dans telle
ASALYSE:). OHQAXtS&TMS MOME~Tt~L't! ~Hf

ou telle catégorie juridique déterminée. Car pour les socié-


tés germaniques, it n'y avait qu'un seul droit réel, c'était te
droit de propriété. Celui ta était considéré comme le proprié-
taire d'une chose qui en jouissait ù quelques égards. Ainsi,
de ce point de vue, « l'usufruitier n'est pas le titulaire d'un
/«<!<Mt'c a/tCHft,tnuis un propriétaire «</~~«pt«. Le créancier
t;a~iste n'est pas un titutaire de droits réels sur ta chose du
débiteur, il est un propriétaire momentaué <!ubien doMué eu
tt:tge,etc. Toutes ces personnes ontia propriété des choses; ce
qui les difïérencie, ce n'est pas la nature de leur droit sur lu
chose, c'est su plus ou moins grande durée (p. 33! A par-
ter exactement, it ne sembte pas que toutes les manières pos-
sibtes d'exercer le droit de propriété ne se distinguent tes
unes des autres que par leur durée inégale; le pouvoir de
jouir n'est pas également étendu dans tous les cas. Mais ce
qui paraît bien établi, c'est que ces différentes relations
juridiques n'étaient pas conçues comme des entités distinctes,
mais comme des aspects variés d'un même droit fondamen-
tal le droit de propriété, qui est tantôt plus large et tantôt
plus restreint, mais qui reste toujours le même daus cequ'H
a de vraiment essentiel. C'est dans ce sens qu'it est permis (te
dire que l'exécuteur est propriétaire des biens qui lui sont
confiés; seulement son droit de propriété était, selon les cir-
constances, ou très étendu ou très étroitement Hmité.
Cette notion très souple d'un droit de propriété susceptible
de s'étendre ou de se contracter indéfiniment tout en restant
iui-metno est, croyons-nous, fondamentaie dans t'organisation
médiévale, II serait intéressant de rechercher quel est l'état de
la mentalité collective qui t'a rendu possible. Xous ne pou-
vons nous poser ici la question. Mais ce qu'on entrevoit aisé-
ment, c'est ta manière dont il répondait aux nécessités
d'alors. L'insécurité des rotations faisait que nombre d'indi\ i-
dus n'avaient pas la force sociale suffisante pour défendre eux-
mcmes les droits de propriété dont ils se trouvaient investis
d'où la nécessité d'intermédiaires, de garants auxquels ce
droit de propriété était remis, mais plus ou moins limité
ces limitations laissaient aux titulaires primitifs du droit lit
réalité de la jouissance, sinon en totalité, du moins en grande
partie, tandis que l'autorité du titulaire nouveau donnait il ce
droit ce qui lui était nécessaire pour être respecté. Au fond,
l'exécuteur testamentaire a dû être le plus souvent un homme
puissant dont la situation garantissait au disposant le respect
~SM L'~XHt! '!OCt<HOJH~t'K. t~t-t90~

de ses volontés; et, en (intuitive, n'est-ce pas sur ce menu'


principe que repose, dans ce qu'elle a de plus essentiel, t'or
ganisation féodute? Aussi comprenons-nous matl'espèce d'hé
sitation avec laquelle l'auteur résout la question de savoir si
les origines de l'exécution testamentaire sont germaniques ou
romaines, H est Lien évident qu'elle a pom- racines tout un
ensemble d'idées germaniques.
K. D.

HEMRHROSŒ<'HtQCHU.u)CtAi.La suoeston oontrMtu~t


~r< ~«cfCMtoMt'o<)~'«c~<c«<').
Madrid, t902. xxut-iSO H
in.t2.

La question que l'auteur se propose de résoudre est la sui-


vante La forme juridique du contrat est.etie applicable A
toutes les institutions de la succession morfM<'«MM"i)divis'
son travail en trois parties I. t~tude de la forme
juridique du
contrat Il. Oassification des institutions que comprend la
succession Mto~ ca«.<f<;HI. Application de la forme juri-
dique du contrat aux institutions successorales.

I. La première partie tend surtout à distinguer le contrat


de la simple convention, et à poser en principe
que le contrat
a sa cause efficiente dans <'la dectaration intentionnellement
contenue de la volonté des contractants u. Sans l'accord de
volontés, il peut y avoir adhésion à une institution préexis-
tante, it ne peut y avoir contrat.

Il. La seconde partie est consacréeà ta définition de la succes-


sion a cause de mort, t'analyse de ses traits
caractéristiques,
et à l'examen des bases sur lesquelles elle
repose. Sur ce der-
nier point l'auteur concilie les principaux systèmes
proposés
école (tu droit naturel, école historique et éeote
biologique).
et admet que la succession est fondée sur trois
principes soli-
dairement unis le droit de libre disposition du
propriétaire,
fa copropriété de la famille et de t'Ètat. la continuation de la
personnalité du défunt par ses descendants. f) note aussi que
la succession Mto~<;< fa«M met en jeu deux sortes d'institu
tions, les unes, de caractère économique, relatives à la trams-
mission des biens, et les autres, sans caractère
économique.
relatives à la transmission de droits et de devoirs
privés qui
peuvent survivre au défunt (tutelle, fondations, etc.). L'ana-
AX.tt.Y-KS. – (HK:.tSt''ATt~?) 35t
BOMHSTt~'ft

lyse ainsi ébauchée aboutit a répartir tes ptténoménes succes-


soraux en deux ctasses

SII"es. <t''act~tc!<f)uit)'()-an'rL'))t&h)tturt,et
<ui dëten.,ne.t
).)'M..oM.M«. n..mp.decamct.re~i.)u..K)(.~«-
bieiàs
~~hh~M~d~
dispo.
<~<M. ni)jle (le
1)otirle cetjsivtleys~.
nit'tepourtcf/fcK~'fMt~x).
ft.)'ar)ttCt)n)tnu))<t)ttt'fHtni)intet't<ocia)e
~'Ph<nnu)t''ne!!urc('!t-~ ~tt'tt'rvedp)'6puux!'urth'<mt.iu'))6tsuc-
't'auxquiscd<'t''n))inent, cptsnrtU.t'tc;.
).!<)'dautres causea. f t. t'af le lieu du !tan!!~HetffVt' tte: deMfn-
<hht".

m. Il est facile dès lors, en combinant les principes poses


dans les deux premiÈres parties, de voir dans qnene mesure
le contrat peut s'adapter aux institutions successorates lit
fonne juridique du contrat convient à toute ta partie des suc-
cessions où la votonté du '/<'<'M~f.<joue un rôle prépondérant.
L'auteur fait l'application de cette idée à lu nomination d'un
tuteur ou d'un exécuteur testamentaire, et ù lu transmission
<tfM'/Mcausa de ta quotité dispontbte. C'est en vain qu'on
oppose à ta succession contractuelle certaines objections théo-
riques ou pratiques, celles qu'on tire notamment des dangers
qu'eue ferait courir au crédit immobilier ou de l'espèce d'in-
convenance que supposerait un contrat impliquant un n~MM
MoWi'.<- M. Herreros tait justice de ces griefs, et termine son
trayait par une histoire comparative, -assez neuve dans sa
partie consacréeau droit espagnol, qui lui sert il montrer
'[nette place ont occupée ou occupent les pactes successoraux
dans les diverses législations. Un appendice ptacé it lu fin du
vutume résume et précise, en suivant l'ordre du code civil
espagnol les conclusions t~ishuh'es de l'auteur.
P.tt.
H..A.nOSE. – Uniucky ChUdren. /'oM.f. t'M2, X)n, p. 63-
07. (Surla situationdescurantsdftnstafanntte suivantleur âge).
-C. WtXTEn.– Toten und Aussetzen Neugeborener bei den
Esthen in vorgeBchiohtticher Zeit. CMtM, vol. '!), p. i99 et
suiv.
<.AHTtEf( (ERSKST:. Le célibat à Rome. Paris, Monet Nourrit.
<902.<59p., in-iZ. – Oun'aj{cd'un humanismectdgaot,sans pré-
tention scientifique.
AHON (GMTAYB).JÈtude sur les lois successorales de la Révo-
lution, depuis i?89 jusqu à la promulgation du Code civil.
:)M L'AX~KK tWt.ttO~
~OCtuLOtttUCH.
~OKt!f/~AffMtAt~ort~Mf
de ~)'0<(/'«««'««f<t'«t)~f< t9('t, )t"
p.M489;K"0,)'.5<!5-6~.

B. ~f M!a<'<~('
et ~<MM/'«<<~
~fMf~t'. ~«COH</<fMM
lie ~</<'<)<?<

CiL~YLEY~ËH~HST). – Thé mysMc Rose. A study of pri-


mitive marriage (Af< Me~<<<«/'<c.~«f/c «u' le M)a/-<ftyt'
Londres, Maouittau, tt)0: p. xt-49i
~'fM)<f</).
Cet ouvrage présente au plus haut point les qualités et les
défauts qui peuvent servir à caractériser l'écoie anglaise d'an-
tia'opot~ie religieuse. On y trouve assurément des vues intf
fessantes que nous allons avoir Mrelever. Mais la métttodf
manque, à un degré rare, de critique et de discernement.
Pour prouver une assertion, l'auteur n'hésite pas u rappro-
cher confusément des faits empruntes aux sociétés les pins
hétérogènes. Tous les continents sont parcourus sans ordre,
sans distinction les documents du Folk-lore européen, ceux
qui se t'apportent aux sociétés australiennes, à l'Egypte, à ht
Chine, etc., sont continuellement mis sur le même piao, H
en résulte que l'impression qui se dégage de ce tourbitionn)"
ment de faits est elle-même confuse et flottante. En même
temps, l'extrême facilité avec laquelle sont parfois acceptes.
sans examen préalable, tous les renseignements qui peuvent
servir à confirmer les thèses énoncées, nuit à l'autorité des
conclusions. Enfin, les théories proposées pour rendr''
compte des faits sout d'un simplisme véritablement intrf-
pide.
Letitre du livre en dit bien mal l'objet. H n'y~est nullement1
question des mythes relatifs à la Rosé Mystique, à la Vierge
Mère une simple allusion y est faite dans les dernières lignes
du dernier chapitre. La question traitée est tout autre, i)
s'agit du tabou sexuel et de ses rapports avec les formes pri-
mitives du mariage.
Toute la première partie du travail ch.t-tx) est consacrée
une description et à une explication du tabou sexuel. Kuns
avons dit ici bien souvent en quoi il consiste'. Tout d'abord.
il y a a l'intérieur d'une multitude de sociétés, une sorte d~
répulsion mutuelle entre chaque sexe et son contraire. Les
contacts entre eux sont sévèrement interdits. Jeunes gens et

1.V./)/)H~SoCtO~f~M'
t. j). 1.
A~tvV~S. – OtMA~MATfOXBNMB~TtQt't! 353

jeunes filles,fréreset sn;urs ne peuventpas habiterdans une


même maison et parfois même, sous des (ormesdiverses,
l'interdiction s'étend aux gens marifs(p. 37 ctsuiv.), soit
qu'it y ait une maison spécialepour les hommeset une autre
pour les femmes, soit que chaque habitationsoit diviséeen
deux parties nettementdistinctes. Choquesexe vit d'une vie
propre. Cette séparation dégénère même,dans certainscas,
en uu véritHbteantagonisme. Les femmes, d'une part, les
hommes,de l'autre, formentdeux corporationsqui sont l'une
vis à vis de l'autre sur uu pied do guerre. Cet étoigncment
mutuelatteint son maximumd'intensité à l'accouchementet
pendant la grossesse, fi ta puberté, a chaque périodemens-
truelle. L'auteur reconnaît très nettement le caractère reti-
gicuxde cesinterdictions.Chaquesexeest taboupour l'autre.
Maisde toutes les relationsentre les sexes,cettes qui pré-
sentent ce caractère peut-être au plus haut point sont h's
relations proprement sexuelles. C'est pourquoi elles sont
souvent tenues de rester secrètes (p. t8u). Ët)essont stricte-
ment interdites dans toutes les circonstancesgraves, à ta
guerre ou il la veille do la guerre, a la veilledela chasse, etc.
Elles sont toujours regardées commedangereuses.De lit un
certain nombrede croyancesou de rites rotatifsaux organes
de la génération.
M. Crawtey ne se borno pas à établir l'existencede ces
tabous il en recherche les causes.Pour cela, il les rattache
à tous les tabousde contactdont il fait une revueasseztumul-
tueuse <'chap.tv-vn). Toutes ces interdictions diverses lui
paraissent reposer sur une certaine notiondu contact et de
ses effets. Pour le primitif, toutes les propriétés d'un sujet
sont susceptibles de se transmettre contagieusementà un
autre sujet parle simple rapprochementmatériel,soit direct,
soit indirect. Tout attribut, toute qualité aurait commeune
tendance à se répandre au dehors et à se communiquer.Le
seul fait de toucher une personne, ou un objet qui l'a tou-
chée, ou une image qui la représente, ou bien de manger a
côté d'elle, ou de se trouver simplementdans',son voisinage
suffità produire la contagion. D'où la nécessitéde se tenir a
distance de quiconque passe pour dégager des influences
dangereuses.Or tout ce qui est nouveau,étrange, inconnu,
paraît facilementinquiétant. Par cela seulque les sexes ditt''
rent par leurs caractères physiologiques,leurs occupations
sociales, leur humeur, etc., chacund'eux est pour l'autre un
E. DrntttMM.– Anm'e Mcio)., t9))t-t9M. 83
994 ).'AX~)!t! ~OCtOt.OtitQUfi.MCr-tMS

inconnu, une chose mystérieuseet, par conséquent,redou.


tée.Delà une premièretendanceà un mutuel étoignement.Ce
qui vient encorerenforcercette répulsion,c'est que la femme
passe pour être plus faibleque l'homme,parcequ'elle lui est
inférieureen force physiqueet en tuille. Le contact risque-
rait donc de communiquerà t'hommola faiblesseféminine,
raison nouvelle pour qu'il soit réduit au minimumiudispen*
sable. C'estce qui expliqueraitle caractère magico-religieux
dont est investie la femme et qui fait le vide autour d'elle
(p. 208et suiv.). Quant au commerceproprementsexuel,il
serait considéré comme plus redoutable encore que tout
autre, d'abord en raisonde son intimité, ensuite parcequ'il
intéresse une importante fonction organique. Tout contact
réputé malfaisant est particulièrement évité ou proscrit à
tous les momentsde la vie où quelque fonctionvitaleest en
jeu car l'organisme est alors exceptionnellementréceptif
aux mauvaisesinfluencesC'estainsi que les repas de chaque
individusont tenus de se renfermer dans le mêmesecret et
le mêmemystèreque l'union des sexes(p. 148et suiv.).
Quiconquesait l'énormedistancequ'il y a entreun acte de
mauvaisehygièneet un sacrilègesentiraaisémentla faiblesse e
de cette explication. Si la femme n'était dangereuse qu'en
raison de son infériorité physique, il pourrait bien y avoir
imprudence, non impiété,à t'approcher.Ou déconseitterait
aux individus de s'y risquer, sans punir pour autant cRtuiy
qui passeraitoutre. Pourque la sociétéintervienneet réprime
de tels actes, il faut qu'ils ne soient pas simplementnuisibles
à l'agent, mais constituent des attentats dirigés contre uu
principe religieux, contre un être sacré. Or, on ne voitrien
dans l'infériorité prétenduede ta femmequi impliquenéces-
sairementune notion de ce genre. En fait, bien loin qu'elle
soit toujours conçue sous la forme d'un être inférieur,elle
est, au contraire, empreinted'un caractèremystérieuxqui en
fait une sorte de prétresse,de magiciennenée, et qui impose
le respect(p. M6).D'où peut venir ce mystère?On argue de
la différencedes sexes.Mais la vie masculineest tout aussi
inconnuede la femmeque la vie fémininel'estde l'homme
commentse fait-il que cette remarquable religiosité soit le
privilègede la femmesente? D'ailleurs,si l'onécartetoutes
les idéeset toutes lesdifférencesqui ont pu se formersous
l'influencede la sociétéau cours de l'évolution,on n'aperçoit
pas ce que les sexespouvaientbienavoirde mystérieuxl'un
AfAt-VSK". – OMfi.tXt~'noS OOMK~TtQUK 35!t

pour l'autre. Tant que les animauxsuivent le seul instinct,


tfiateset (émettesmènent la mêmeexistence, vivent sousles
yeux les uns des autres. S'il ena été autrementdans l'huma-
nité, ce doit donc être pour des raisons étrangères auxfonc-
tions organiques. Le mystère dont certainesd'entre ettes se
sont enveloppéesest un produit,non de la nature animale,
mais de l'histoire.Surtout quandon songeu la force de l'ins-
tinct qui pousseles deux sexesl'un vers l'autre et les incite
Hse rapprocher, il devientévidentque leur surprenant anta-
gonismedoitêtre le résultatde caasesqui ont tait violenceaux
tendancesnaturelles, loin d'enêtre un simpledéveloppement.
Htudiantcette même questiondans le tome 1 de t'~n<~
<oc<o~</M?. nous avions cru trouver dans les superstitions
relatives au sang un (ait symptomatiquedes idées qui ont
(tonné naissance à cette séparation des sexes. L'auteur
repoussecetteexplicationsous prétexteque le sang n'a pas,
Muxyeux du primitif, de vertu particulièrement sacrée. Il
cite à l'appui de cette opinionquelquesfaits desquelsil res-
sort que le sang est souvent employé comme un simple
moyendedonneraux hommesforceet courage.MaisM.Craw-
ley sait bien qu'une substancereligieuse peut servir d'ati-
ment, si sacrée sott.etto c'estsur ce principeque repose la
pratique de la communion.D'autre part, it n'est pas contes-
tableque cecaractère religieuxde la femmeapparaît comme
Miroitementlié à un certain nombrede manifestationsde la
vie féminine qui ont pour caractéristiqueessentielled'être
sanglantes puberté, menstruation,accouchement.Oncroit
t'xptiquer cette relation si remarquableen disant (p. 213)que
ces moments,étant ceuxoù la natureféminineest plus spé-
cialementmiseen évidence,sontaussi ceuxoù elle est le plus
redoutée.Maisai ce qui est à craindre, c'est la faiblessecon-
tagieusede la femme, celle-ciest à redouter à tous les mo-
ments de la vie. D'un autre côté. it semble que la femme
n'ait qu'à gagner au contact de l'homme,puisque ce serait
pour elle un moyend'acquérirplus de force pourtant nous
savons que le tabou est réciproqueet que chaque sexe est
dangereux à l'atitre. Au reste, c'est aller contre l'évidence
que de méconnattrele'rôle capital du sang dans la vie reli-
gieuse. Sans doute, d'autres parties de l'organismepeuvent
servir de véhiculeaux principessacrés; mais il n'en est pas
qui ait ce caractèreà un degré aussi éminent que le sang. Il
n'en est pas qui passe pour avoirla memeefncanité.
MU [.'A'!XëH.(j(:H)).Ot!)~fK.<9<))-)'")ï

Mais ta seconde partie de l'ouvrage contient uneidw


fort intéressante et qui mérite d'être retenue. De quctqu''
mautere qu'on explique le tabou sexuel, il tend il rendu'
impossible le mariage, dont aucune société constituée n''
peut pourtant se passer. Les hommes se trouvaient ainsi
pinces eu face d'une alternative dont les deux termes étaient
égatemeut redoutubtes ou bien violer une grave interdictio!)
religieuse, ou bien renoncer un acte que réclament à lu foi<
et le plus puissaut des instincts et les nécessites impérieuse
de la vie sociaie. Le seul moyen de résoudre la diMcutté ''tait
de lever ou d'atténuer ce tabou, c'est-à-dire de supprimer ou
de diminuer le danger inhérent au commerce des sexes
M. Crawtey suppose que les pratiques matrimoniales sont
des rites destines u produire cet etïet et nous croyons t'byp"
thèse juste et féconde. Sans doute, la manière dont il expliqu'-
l'etneacité attribuée à ces rites est souvent très peu satisfai
sante mais te priucipe de l'explication n'en reste pas moins.
Par exempte, les lustralious purificatrices auxquelles sont
soumis les époux sont destinées à rendre leur contact moins
dangereux L'usage de voiles, de personnes interposées :t
pour objet d'amortir, en quoique sorte, les influences nocive
qu'il tant conjurer. C'est dans le même but qu'on les tien)
sépares le plus possible pendant les premiers temps, qu'on
réduit les contacts au minimum, comme si. par une sort"
d'accoutumance, on voulait les vacciner contre le mal. th-
là, la tendance de )a jeune titte a fuir sou fiancé, à s'échapper.
a ne céder qu'il ta force. t)e là, d'une manière générale. lu
resistauce de tout l'entourage à laisser se consommer un
acte redouté. De ce point de vue, la pratique de la capture
apparaît sous uu tout autre aspect. Ce n'est plus un moyen
d'établir un droit de propriété du mari sur la femme; c'est
uu rite dont le but est de désarmer les puissances ennemies
que met eo jeu le commerce sexuel. D'autres usages
ont une fonction plus positive. Ils créent le lien qui unit
les époux. Ce sont des formes diverses de communion
(repas eu commun, boisson commune, échange de vête
ments, (-te.). L'auteur fait rentrer dans cette catégorie t'usa~
des présents échangés entre tiancés et il a raison; mais il a
tort de ne voir dans l'achat de la femme qu'une forme d<'
cadeau. Cet achat est bien réel. C'est une pratique juridique
très distincte de la pratique magique constituée par les don'.
mutuels.
AS.\t.YSKS. – OMt..tXt!tATMK ?!)'!
MMKSTtqUK

~.t.I_u-
Les trois dernifrs _.I.I. .1. &11.& _1.- 11-
chapitres du livre traitent de divers
u'ingesque i'autem' rattache plus ou moins ituurensctnentau*1
principe(ht tabousexuel.C'estd'abordte fameuxtabou (teta
bette-mère.Pour M.Crawtey. lu bette-mèreserait tabou pour
le gendre parce qu'etto serait considéréecmnmoune mère.
Xous renonçons li exposer lu manière dont il justifie son
expiication, tant elle nous paraît confuse et peu cohérentf
p. 40Set suiv.). Lu eouvadeest présentéecommenm*consé-
quence des liens que le mariage établit entre Ja femme, le
p''re et )ps enfants.Le père sitnuterait )a femmeen couches
pour détourner sur lui les esprits malfaisantsqui menacent
t'entant et !a n)ërc~p.414 et suiv.). Ontrouveraenfin dans le
dernier chapitre une théorie de l'exogamie.L'auteur, (lui, ü
un certain endroit, combatla théorie que nous avonsexposée
ici tnétne, oublie de dire que ta sienne reposesur le même
principeque la nôtre l'interdiction exogamiquoest consi-
dérée commeunesuite de l'eusemblede tabousqui séparent
lessexes eu ancrai. Cetaccord sur un point essentiel méri-
tait d'être signale (v. p. 4t*!i. La divergence«rave ne com-
mence qu'avec ta question de savoir ce qui a détermine la
séparationdes sexes.
H y a, dominant tout ce livre, une idée qu'it couviontdt'
signaler,a ta foispour ce qu'elle a de fauxet de partiottement
exact. L'autour combatles théories sur le communismepri
mitif des femmeset la promiscuitéobligatoire;et nous avons
dit souventcombieneites nous paraissent, à nousaussi, con
testanteset surannées.Mais il généraliseson opinion sur ce
point; suivant lui, c'est toute espèce de communismequ'il ü
faudrait nier des formes inférieures de la civilisation, ti
répète sans cesseque l'homme a commencépar être un indi-
vidualiste intransigeant et que le socialismeou contraire
'qu'it confondavec le communismeinitial) est un produit de
l'histoire. Pour justifier son assertion, il s'appuie sur ce fait
que le primitif, en vertu de ses idéessur lit contagionsympa-
thique, a une véritablehorreur de tout contactavecses sem-
btabtcs, cherche, par suite, il les éviter et il s'isoler aussi
complètementque possible. Cette situation insulaire de l'in-
dividu à l'intérieur de la société qui l'entoure n'est-elle pas
le signe extérieur de l'individualisme? MaisM. Crawteyne
voit pas que les croyances mêmes en la contagionsympa-
thique de toutes les influences prouve précisémentqu'à ce
momentl'hommen'a aucun sentimentde t'individuation.Car
3M ï.'AXXËf!M)t:tf)t.O(itQn:.t'"M.t9M
s')! se représentaitchaquepersonnalitéindividuelle comnK'
nettement déterminéedans su constitution intrinsèque et
dans ses contoursextérieurs, il ne songerait même pas n
admettreque despersonnalitésdiverses pussent aussi fucite-
ment se pénétrer tes unesles autres, mêler tours éléments
au pointqu'etteseudeviennentindistincteset que tout ce quii
passe dans l'une retentitdans les autres et réciproquement.
Un tel état d'esprit est manifestementla négation de t:t
croyanceindividualiste.La tendancede l'individu à fuir les
rapports avec le dehorset à s'isoter n'est donc qu'un effort
laborieuxpour échapperà ce communisme,a cet imperson-
natismequil'enveloppe,qui s'imposeà lui avecune necessitt-
physique. C'est uue réactioncontre les excès d'un état de
chosescontraire,qui est donnécomme lu base de la réatitc
morale. On peut bien y voirun premier germe d individua-
lisme qui essaiede s'amrmer; et dans cette mesure, il est
juste de dire qu'ily a déjà de l'individualismeà ce stade d'~
l'évolution.Mais ce n'est encore qu'un germe, humbte et
timide, que toutmenaceet tend&étouffer.
En terminantcette analyse,nous devonsmettre le tecteur
en gardecontrel'exactitudedesfaitscités parM.
Crawtoy;ils
ne semblent pas avoir toujoursété contrôlés avec assez de
soin.Par exemple,page4564S7,s'appuyant sur t'autonté de
Fisonet Howitt,il attribue aux Kamilaroi une classification
des choses par groupes totémiques,alors que, au
passade
indiqué, ces observateursla signaient dans de tout autn'
tribus. Les renvoisne sont pas toujoursexactsou la manict'f
dont les faits sont rapportes trop éloignée (te la réalité
(v. p. 4)3,les faitsempruntesifSpenceret Gittcnà propos du
taboude la belle-mère),

THOMAS(W)f.uAM). – Der Ursprung der Exogamie.


t9M, t'H p. t-18.
~«f!f/u-t/if/'«<0(-<«~e<MM<M/ta/j',
Cetravailest très imparfaitementau courant de t'etat
pré-
sent de ta question;le caractèrereligieuxde l'exogamie
y est
entièrementignoré.La solutionest très simpleet n'a rien de
neuf; elle a été proposée,il y a longtemps, par Kautsky.
L'exogamieserait due au peu d'attrait sexuel qu'inspirent
des femmesaveclesquellesonvit famiticremeutdès l'enfance.
Pour satisfairece désir du nouveau,ce besoind'inconnu, tes
hommesauraientpris l'habituded'aller chercherleurs femmes
AtAt.YiM! – OXSA!f«A'rtO't MMK~T~ 3M

au dehors et, avec le temps, i'hahitude serait devenueune


règle.Onvoit malcommentl'habitudede satisfaireagréabte-
ment un instinct peut devenir une loi sanctionnéepar les
peinesles plussévères.Lapsycitotogiedupritttitifsurtaquette
s'appuie toute cette théorie est, d'ailleurs, d'un simplisme
excessif.Pour notre auteur, l'Australienserait un être émi-
nemmentsensuel, dans la vie duquel le plaisir sexuel tien-
drait une place presqueprépondérante.L'analysedu ~~<<c
/hM<'a montréce qu'était, pour le primitif, le commercedes
sexes.

A.ESME1N.– Les coutumes primitives dans les écrits


des mythologues grecs et romains. AoMM~~f«e his-
<of<~ Droit /<'aMy«M et J~'att~ t902, n" 1, p. S'32 et
n"2,p. 113.146.
A travers les mythes de l'antiquité, M. Esmeinessaiede
reconstituerles coutumesdes peuplesqui les ont élaborés.
Danscesdeux articles, it s'occupespécialementde la famille
et surtout du mariage.
Dansles vicilles légendesde la Grèce,on trouve déjà un
rudimentde familleet de mariage,mais qui parait relative.
ment récent; il se serait « superposéà un état antérieur de
promiscuitépresquecomplèteentre les sexes, qui sans doute
n'existe plus, mais dont les survivancespartielles sont si
nombreusesque sonexistenceprécédentene peut être révo-
quéeen doute » (p. 8-Uj.Cessurvivancessont lessuivantes
t" Fréquencedes rapports sexuelsen dehors du mariage et
l'absolueindulgencedont ils bénéficient; La coutumequi
permetou prescrit au mari de prêter à un hôtede marque sa
filleou sa femme;3"La pratiquede t'inceste;4°L'absencede
toute différencejuridique entreia filiationlégitimeet la filia-
tion naturelle. Quant à l'explicationde cette « targe promis-
cuité? qu'auraient pratiquée les hommesalors que pourtant
ils étaient « déjà réunis en petitessociétés l'auteur croit ta
trouverdans ce fait que l'acte sexuel était considérécomme
religieux commepreuvede ce caractère, il signale la pros-
titutionsacréeet les véritablesrites auxquelsest soumis,chez
le primitif, le commercedes sexes.Il cite un certain nombre
de faits qui démontrent que le tabou sexuelétait connu des
Grecs; plusieurs mythes ou contes le supposent manifeste-
ment.
3M L'AXXKH t9t)t.tW~
sociOLONt~t;)5.

Mais. si intéressants que soient par ailleurs les faits


qu'a
réunis M. Hsmein. il nous parutt très téméraire
d'y voir des
vestiges d'un état primitif de promiscuité. L'usage de prêter sa
femme à sou bote, bien loin d'impliquer une absence com-
ptete de toute régtomentatiun matrimoniale, suppose, au con-
traire, que le mari a des droits définis sur sa femme et, par
conséquent, que le mariage est déjà institué. Eu tait, on ren-
contre cette coutume chez des peuples qui ont
déjà atteint ut)
certain degrédecivitisation. Lu facititéavectuquetieso nouent
les relations sexuelles n'est pas plus
démonstrative; elle co.
''xiste très souvent avec un mariage parfaitement
réglementé.
Le sentiment de la pudeur et l'institution matrimoniale sont
'-ttoses dinérentes et qui dépendent de causes dinérentes.
L'absence de toute ditlérence entre la condition des enfants
naturets et celle des enfants iegithnes s'observait chez k's
anciens Germains (lui pourtant avaient des mmurs
couju-
~a)es très sévères. <Juant aux cas d'inceste, si nombreux en
''net dans les vieilles légendes, il est bien difficile
d'y voir
t'eeho d'un temps où les relations incestueuses étaient
per-
mises, si l'un songe que nous ne connaissons pas de
peuplade.
si grossière soit-elle, qui pratique une telle tolérance. Tout
démontre que du jour où les sociétés humaines ont
compris
un minimum de deux ctans, l'exogamie a
apparu. Elle es)
contemporaine de l'organisation sociale la plus basse qu'il
nous ait été donné d'observer directement. Les
grandes
nations qui sont venues conquérir et civiliser la Grèce,
avaient, quand elles sont arrivées dans ce pays, dépassa
depuis longtemps sans doute, ce stade inférieur, Il est donc
hten invraisembtabte que les mythes, parvenus
jusqu'à nous,
aient pu reneter un état moral et social encore
plus lointain.
H reste, il est vrai.àà expliquer comment
l'imagination popu.
laire a pu aussi facilement prêter à des dieux des actes
qui
étaient interdits à des hommes. Mais c'est
précisément parce
que des dieux ne sont pas des hommes. I)ans bien des sociétés
où i'inceste est défenduau vulgaire, il est légalement
pratiqué
par les classes aristocratiques, ies familles royales, etc. Si
l'opinion a pu admettre que les puissants de ce monde jouis-
sent d'uu tel privitege, il est très explicable
qu'ette n'ait vu
aucun mal a concevoir que des divinités aient
également pu
s'affranchir de la réglementation commune.
La raison même que donne fauteur pour
justifier sa thèse
nous sembtf se retourner contre elle. II est très vrai 'c'est un
AXAUSKS. – mttiÀXHAHUS 3C<
UUMti~T~CH

_me__l. u 1.. r u- n.. -à


pointsur lequelnousuc cessonsd'insisterici) quel'actesexuel
a un caractèrereligieuxpour le primitif.Mais,par ec!a même,
il devaitôtre soumisMdes rites; et l'idée mêmed'une reRte-
tneutationritueUeexclut i'idéecontraire de ta promiscuité.
<:en'est pas &dire que nous croyionsqu'il aitexisté, d'embtée.
chezle primitif, un tnariugeproprementdit, analogueà l'ins-
titutionque nous appelonsde ce nom. Cependant,on doit y
retrouverquelquechosequi a du servir de germeu l'évolution
d'oùle mariageest sorti. Le vrai problèmeserait de chercher
en quoia pu consistercet état complexeet ambigu. M Ësmein
en exprimecertainemeutun caractèrequand,dans la seconde
partiede son travail, il dit que le mariagefut d'abord un rap-
purtde fait plus qu'une relation juridique. Maiscette carac-
téristiqueest peut-êtretrop mwtive et aurait besoin d'être
c~npiétée.

Xt~'HSZ(GHXA).–Das Tra-uef~fthrder Wittwe (A'MHMc'f


f~(/f<«'<
de <arpto-c)./<'<~('/tr</f/'<rcr~~<f/tfH~<'
f<('/t~<t'o!-
Mow/ta/i',XV'Baad, Ht" lteft, p. 36t-405.
Ousait que chez presque tous les peuples,civitisesou noa,
il est interdit à ia veuve de se remarieravant qu'un certain
temps se soit écoulé depuis ia mort du mari. L'article de
M.Revesza pour objet de nous retracer la genèse de cette
coutume.
Les origines toiutaines eu seraient exctush'eo:e!)treii-
sieuses. D'aprèsdes croyancesà peu près universellesdans
les sociétésintérieures, i'ame de l'homme, une fois dégagea
du corps par la mort, devientun esprit, generaiementmal-
veillant et redoutable aux vivants, surtout à ses proches.
Ceux-ci,pour se protéger contrele dangerdont ils se sentent
perpétuellemententoures, ont recoursa différentsmoyens;
l'undes procédésemployésconsisteà apaiser t'amo do celui
quin'est plus au moyende sacrifices,d'onrandesexpiatoires.
Or,précisémenten raison des liens étroits qui t'attachent au
mort, sa femmeest peut-être l'être humain qui a le ptus à
redouter de lui elle cherchedoncà le calmerau moyende
dons,d'expiations.Maisle sacrificesuprêmepour la femme
consisteà suivre son mari dans la mort. De ta serait venu
l'usage d'après lequel la veuvene devaitpas survivre à sou
mari. L'auteur entend sans doute, bien qu it ne le dise pas
expressément,que, dans l'intérêt publie, la tamiite ou te yit-
3<tS L'AXÉE Mt:tm.ut:~t:K. tt'n.t9M

luge imposaientce sacrificea ta victimecommeun devoirobti


gatoire. –Mais avecle temps, cette institutionbarbare serait
tombée en désuétude;une des causesqui auraientle
plus cou-
tribué u amenerce résultat serait la pratiquede l'iutautieide
féminin qui, en cruunt uue disette de femmes,aurait
obligé
les peuples ù se montrer moins prodiguesd'existencesfémi-
nines. Seutement, une institution ue disparait
jamais tout
d'un coup. L'expiation primitive fut simplement
remptitccc
par un autre sacrificemoinscompletet moinscruet; la veuve
ne fut plus miseà mort, mais, pour apaiser l'esprit du mari
défunt, elle dut renoncer a se remarier. L'interdiction fut
d'abord absolue,puis, sous l'iufluencede la mêmecause uti-
litaire, elle devint temporaire. Le deuilde la femme, suivant
les sociétés, fut de quoique annéesuu de quelquesmois.
Cet usage, uue fois établi, se consolida,d'ailleurs,
pour
d'autres raisonsque celles qui lui avaient donné naissance.
L'idée que le cadavre était impur lit son
apparition. Cette
impureté, conçue d'abord comme purement religieuse,puis
commephysique,était censéese
communiqueratout l'entou-
rage, mais spécialementà la veuvequi, par suite, était tenue
de se retirer, pendant un certain
temps, de la circulation.
!<aturettement,tant qu'elle était dans cet état, il lui était
interdit dese marier. Enfin, une foisque l'institutiondômes
tique eut atteint un certain développement,le besoin de ne
pas laisser un étranger se glisser dans une famille dont il hf
fait pas partie par le sang, devint un nouveauet puissant mo-
tif pour ne pas laisser tes veuvesse remarierlibrement.Autre-
meut, elles auraient pu introduire dans la famille de teur
nouveau mari un enfant conçu des œuvresde l'ancien. C'est
pour cette raison,dit-on, qu~, mêmechezles peuplesles plus
civilisés,elles doivent attendre un certain temps pour
voir contracter un second mariage. pou-
Nouspeusons,nousaussi, que l'espècededeuiltégalauquel
sont encore soumisesles veuvesavait
pour origine première
certaines croyancesreligieuses. Nous irons même
plus loin
que l'auteur; nous croyons que ces croyancesne sont. pas
étrangères même aux mesures qu'édictentsur ce point les
codesles plus modernes.M.Rèvészestime le motif initial
a disparu et a été remplacé par un autre, àque savoirla préoccu-
pation de ne pas laisser un intrus prendredans une famille
une place à laquelleil n'a pas droit. Maissi cette raison était
aujourd'hui la seule,si c'était elle qui avait inspiréexclusive-
AKAt.)fftM. – <M)OA:M8AT<M< BOMMTt~K 3tM

ment ou principalement
t.t.tn~t)~tA~)~t~
le législaleur, t~.t!t!i..
les dispositions du
codene serment,pasce qu'elles sont. Ellesne seraient pasaussi
absolues.Laveuvequi aurait accouchéd'un eafant posthume
pourrait se remariereu toute liberté alors mômeque le délai
légatne sentit pus écoulé. De plus, ce déiai ne dépasserait
jamais neuf ou dix moisalors qu'ii est ou a été souvent d'un
au (Rome, la Prusse).Enfince qui montre bien que, actuel-
lementencore, d'autres idées sont en jeu, c'est que l'opinion
voit toujoursd'uu mauvaisoeil tes secondsmariagestrop rapi-
dement contractésaprès la dissolution du premier; elle les
Marne.11est bien difficileque les idéesdont s'inspire ainsi la
consciencepubliqueaient été sans action sur les législateurs.
Mais quelles sont ces idées? Nous avons d'importantes
réservesà faire sur ia manière dont notre autour nousles u
présentées.
D'abord,il ne nous parait ni démontréni même vraisem-
blableque toujourset partout le deuii tégalde la veuveaitété
un succédanéd'un sacrificeplus complet. Ce sacrificene se
présente,commeun rite obligatoire, que dans des conditions
socialesdéterminéeset relativementrares. Cen'est nullement
chez les peuplesles plus inférieurs qu'il est le plus fréquent.
Il est possible, et même assez probable, que ces deux
sortes de pratiques tiennent, eu partie, aux mêmesidées.
Mais pour que ces idées acquièrent une énergie suffisante
pourimposerà la femmele sacrificede la vie, il faut uu con-
coursdecirconstancesrelativementexceptionnel.L'obligation
imposéeà la veuvede ne pas se remarier, ou de ne pas se
remarier sans délai s'est certainement constituée d'emblée
dansbien des cas, sans avoirau préalablepassépur uneforme
plus rigoureuse.
Quantaux croyancesqui l'ont déterminée, elles auraient été
de deux s.ortesd'après notre auteur; il y aurait eu d'abord la
crainte de l'esprit du mort et le désir du mort. ensuite l'idée
d'impureté religieuse, forme anticipée de l'impureté réelle
qui fait de tout cadavreun danger. Nouscroyonsque les faits
se sont succédésdaus l'ordre inverse. Ce qui est primitif et
fondamental,c'est cette idée que le mort est tabo u; il est mar-
qué de ce caractèret!«t~fttM'M qui fait le vide autourdes êtres
de toute sorte qui en sont investis. Ce caractère se commu-
niquecontagieusementà tout ce qui se trouveou s'est trouvé
en contactavecle défunt sa femme, ses parents, .samaison,
les objetsdont il se servaitjournellement.Voilàd'oa viennent
30t t'ASX)!E ~Ot:)Ot.u(itQUË. t9tt-)9M

tes pratiques du deuil, elles ont pour objet d'isoler ta famitie


et d'atténuer progressivement cette vertu singulière qui ta
rend dangereuse. A plus forte raison eu est-il ainsi de ta
femme, par suite des rapports spécialement intimes qu'elle a
eus avec sou mari. C'est pourquoi elle est obtigee de vivre
pendant quelque temps dans lit retraite. Surtout les relations
sexuelles, eu raison du caractère religieux qui leur est alors
!)ttribm' "unt considérées comme redoutables, et c'est ce qui
fait qu'il lui est interdit d'en avoir tant que le temps et des
rites appropries ne l'ont pas rendue inonensive. Quant a h)
nntiou des esprits et des devoirs qui teur sont dus, elle n'est
intervenue que secondairement, comme un moyen de rettdrc
intelligibles les pratiquesexistantes, p)usqu'e))ene les sus
citées.
Cette explication permet, d'ailleurs, de rattacher nos con-
ceptions actuelles aux croyances les plus lointaine!}. En un
sens, les premières ne sont qu'une nouvelle forme des secondes.
S'it nousrupu~nc qu'une femme épouse un nouveau mari peu
de temps après qu'elle est devenue veuve, c'est que nous nous
lu représentons comme encore toute imprégnée de l'homme
avec lequel elle avait antérieurement vécu, comme portant sa
marque, en quelque sorte; et nous sentons une sorte de cou-
tradiction pénible ce que cette marque, tant qu'elle subsiste,
c'cst-a-dire tant que le temps ne t'a pas euacce de nos esprits.
vienne se confondre avec une autre. H y u ta comme deux
états moraux qui nous paraissent s'exclure. Or c'est le même
mécanisme psychologique qui est a lu base des croyances d'ou
résulte primitivement le deuil obligatoire de la veuve. Là, ce
sont tes caractères constitutifs de ta personnalité du mari qui
se communiquent :'t la femme; ici, c'est le caractère religieux
que ta mort a imprimé au corps du mari; mais de part et
d'autre, c'est une contagion psychique, aitant du mari a la
femme, qui a produit le résultat. Les difïérences viennent de
ce que les caractères propagés ne sont pas les mêmes dans te<!
deux cas. tt est intéressant de remarquer comment nos idées
actuelles et les croyances les plus archaïques ne (ont parfois
qu'exprimer sous des formes différentes un seul et même pro-
cessus mentai.
C'est ce processus qui a été le facteur déterminant et qui
reste un facteur important de l'interdiction spéciale à taquette
ta veuve est ou a été soumise. Sans doute, te désir de mettre
obstacle au mélange des sangs est une des raisons par
Af.U.Y~. – MMi~t~ftM BOM'!&Tt<!CË :M:;

lesquellesnous nous expliquonsà nous-mêmescette dispusi-


tio))de ta ici, et il est évidentque h) confusionredoutéeest
évitée par ce procédé.Mais rien n'assure que. si ce mobile
avait été seul, il eut suffi pour susciter )a pratique si elle
n'avait prëexistc,ou mêmepourht mrtintenir.Hntout cas, il
lie t'eût pas Maintenuesous sa forme présente. Peut-être
mêmefaut-il y voir un ellet plutôtqu'une cause.Si, pour des
raisons ctntttgèresJt toute consideratioftd'etut civil, ou ne
s'était habitue il etubUr entre uu premier et ua second
uiarhtge une veritabte solutionde continuité, la confusion
aurait probautetnentparu moins redoutable,et n'aurait pas
été prohibéeaussiséverentent.
Xousne dirons rien de t'hypothesed'après laquellela pra-
tique de l'infanticideféminin et la rareté de fennnesqui en
résultaaut'aitétépourquoiquechosedansl'adoucissement pro-
!~ress!fdo l'interdictiott. On est tout étonne do voir encore
une conception aussi surannée présentée comme une évi-
dence.

U. WHfTXHCKHR. – La. Donna fra 1 Basuto (La /Mo<)''


c/t; tes M«~oMfo.).
<i<'c/t<c<o e ~~(no~)«,
peu<tn<~)ohMjt<f<
vol. XXXt,190! (tu memonade! XXXAnao, etc.), p. 4:M-
418.
Contientdes renseignementsimportants sur l'initiation et
lacirconcisiondesjeunes nttes, les interdictionssexuelles l,
le droit matrimonial (mariagepar achat, lévirat, poiyga<nie).
lesdiversrangsdesdiversesfemmes,le devoirde procréation
voiren particulier les ritesconcernantla poupéereprésenta-
tivede l'enfant (,p.474),la positionsociale des femmes, en
matièrecivile, politiqueet religieuse(tV et V).

Cn.LEFEBVRE.– Le mariage civil n'est-il qu'un con-


trat? JVoxcc~e
y<e)!)<f (~ ~t'otf/)'a<t;'aM
/<ts<o)-t~xe f( e'aM-
~1903, n'a, p. MO-334.
Sous l'influencede préoccupationspratiques et parceque
la théorie qui voit dans le mariageun contratlui paraît con-
duire logiquement à l'apologie de l'union libre, l'autour
répondnégativementà la questionqu'il M pose.Le principal
de son argumentationconsisteà faire voir que le mariagene
rentre pas dans une dénnitioa, préalablementposée, du con-
360 L'AXXÊE !9e<90:i
:!OCtOM(!tQC)S.
trat. PourM.Lefebvre.te contrat est un pactejuridique « où
t'enn'estfié en principeque comme on t'a vouluet tant qu'on
l'a vouluH.{)est trop clairquo, ce postulatadmis, le mariage
ne saurait être considère comme un contrat Mais où sont
donclespactesqui, ù ce compte, mériteraientcettequalifica-
tion? Toutesles fois que nous contractons,outre les engage-
méatsque nousvoulons,it en est d'autres que nous prenons
fans lesavoir voulus explicitement.Noussommestenus, par
exempte,à nous acquitter des obligations imposéespar lu
coutume,alors même que nous les ignorions.Très souvent,
en dehorsde la coutume,la loi nous en imposed'autres. Le
patronet l'ouvrier qui se lient par un contrat de louagene
peuventpas faire que le premier ne doiveau secondl'indem-
nité léguleen cas d'accident. Tous les contrats sont régle-
mentés,et, aux engagementsexplicitementcontenusdans la
convention,la réglementationen ajoute d'autres, au nomde
i'inter&tpublic, commecorollairesdes premiers. A cet égard
on voitmal comment le mariagecivit se distinguodes con-
trats.

RULLKOETER (\V)t.[.<A!n).The legal protection of Wo-


manamong the anoieat Germans La pro~c~'OH légale
~rnox' cAf:les<tttc<ftts
Gct-matH~).
Chicago,University
Press,t900.96 p., in-8".
L'auteurattribue à une supériorité nativedes peuplesger-
maniquesla conditionrelativementélevéedont y jouissaitla
femmeet que Taciteavait déjà remarquée,non sans surprise.
Ceseraitl'originede ce prestigetrès partieuticrdont la femme
a jouidèsle moyenâge. Maistout d'abord, itya quelquepar-
tialité dansla manièredonton nous présentela situationfaite
à la femmegermaine cette peinture ressembletrop a un
plaidoyer.Si, d'après la plupart des lois barbares,le wergeld
de la femmeest égal et même souventsupérieur à celui de
l'hommede condition égale, ce n'est certainement pas par
suite d'un idéalismeprécocedont ces racesauraienteu le pri-
vilège maisc'est que la femmeest acquiseà prix d'argent et
que,de plus, elle contienten elle, pour ainsi dire, une ptura-
titéd'existences.C'estsaféconditéqui faitsa valeur:aussicette
élévationdu wergeldn'a-t-ellegéneratementlieuque pendant
la périodeoù la femmeest en âge de procréer. D'autre part,
on ne peut,sans parti pris, méconnattret'état d'intérioritéoù
AXU.~)M. – OM~f.tTUM BOMB~TWt) 367

elle se trouvait vis'&'visde son mari. L'adultèrede l'épouse


était seul sévèrementpuni, et tout ce que parvientà établir
fauteur, c'est que les mmurssemblentavoirégaiementblâmé
t'adultèrede l'époux;et encoreses exemplessontils relative-
mentrécents (p.74). !)e même, ledroitdu marirépudier sa
femmeétait certainementtrès étendu,bienqu'unelégislation
la femme
plus récente ait cherchéà le limiter. Enfin,c'étaità
c'est-
querevenaient,d'aprèsTacite, lesoccupationsagricoles,
à-dire serviles. 11 n'en reste pas moins qu'eHoétait l'objet
des
d'égards qui ne lui sont pas toujoursrendusmêmedans
sociétés plus élevées. Mais elle jouit des mêmesavantages
dans toutesles sociétésoh ia familleutérinea assezduré pour
auecterprofondémentles mccursdomestiqueset les institu-
tionsjuridiques. Orc'est certainementle casdes sociétésger-
maniques.Il n'y a donc pas u rechercherd'autre explication.
Si l'auteur ne s'en est pas contenté, c'est qu'il a embelli à
t'excésla conditionde la femmegermainejusqu'à en faire,
maisà tort, un cas unique dans l'histoire.

COURANT(MAUHtC)!).En Chine. Mmurset institutions


Hommeset faits. Paris, F. Alcan,tHOt,n-275p., in-t2.
Ce très intéressant ouvrage contientplusieurs chapitres
instructifs pour le sociologue.Ce sontsurtout les tt'. Ht', et
tV. Les deux premiers traitent des corporationset des asso.
ciations en Chine (Ch. n et m). Commeils ont été déjà
publiéssous formed'articleset analysésicimêmeau moment
de leur apparition (T. ït!, p. 354et 380)nous nous arrê-
terons de préférencesur le chapitre tv qui est inédit et
où it est traité du rôle de la femmedans la famille et la
société.
Un des traits caractéristiquesde la conditionde la femme
en Chine, c'est l'intensité du caractèremagico-religieux qui
lui est attribuéet qui t'isoledu milieuambiant.Alorsque les
diversnoms de l'homme sont dans le domainepublic,-ceux
de la femmesont rigoureusementretirés de la circulation.
Le mari lui-même ne n'en sert pas; il dit mon épouse, ou
madame,ou bien encore il recourt à la troisièmepersonne
« l'emploi du nom personnel serait d'une inconvenance
détruisantla barrière que la moraleélèveentrela femmeet
le mondeextérieur » (p. 98). Aussile principede la sépara-
tiondes sexes, c'est-à-diredu tabou sexuel,est-ilentendu et
3M ).'AXXKt:!MCt'<t.m;t'.i):H.!tMtt'.)u!

applique avec une extrême rigueur. Des six ou sept ans, la


petite fitte est séparée des garçons de sou âge et même
de ses frères qui ne doivent plus avoir de rapports avec te"
filles. tt eu résulte qu'il n'y a pas de repas commun à toute
la famille, les deux sexes ne pouvant être reunis A la m6)m'
table. Ce principe confère il ta femme certains privitenes
Ainsi les employés de t'octroi ne (omttcut pas les femmes
ce qui facilite les fraudes. Les constatations judiciaires sur
les cadavres de femmes ou sur tes btessees lie peuvent ~tn'
faites (lue par des femmes. Le code n'' permet d'emprisonner
les fomnesque pour les crimes tes ptus graves; elles sout
alors confiées à uue geôlière ttors de la maison con)t))unf.
Pour les delits moins importants, elles sont remises au mari
ou au chef de(antiite qui est tenu pour responsable. Quand et tes
sont condamnées à la bastonnade, le châtiment teur est
appliqué sur les vêtements et non .surta peau. Nous n'avon-:
pas besoin d'ajouter qu'attribuer ces mesures à un sens
exquis de la pudeur serait commettre un anachronisme et
prendre la cause pour t'etïet. H n'est pas impossible, au con-
traire, que cette séparation absolue des sexes, en entourant
la femme de mystère, ait stimule le sens sexuel et exptiqn;'
en partie ta sensualité ramnee du <:hinois. D'autre part.
il est intéressant de noter que te tabou des naoces et te tabou
du beau-père sont aussi rigoureux que le tabou sexuel (p. tOK
et tt~. preuve nouvelle que ces différentes sortes de pra-
tiques sont étroitement solidaires.
En analysant les chapitres déjà purus de ce livre, nous
avons fait remarquer les analogies qui existent entre ta
famille chinoise et la famille romaine. Nous les retrouvons
dans les effets du mariage. Comme la famille chinoise est
très fortement constituée, elle absorbe en grande partie la
femme que le mariage y fait entrer. Elle ne sort pas entière-
ment de la famille natate mais le lien est détendu. Au décès
de ses parents, elle ne porte le deuil qu'un an, et non troi"
ans. Bien qu'il lui arrive d'assister aux sacrifices cétebn'
chez ses parents, elle appartient avant tout au culte domes-
tique de son mari. Elle passe, par le fait du mariage, en la
même puissance paternelle sous laquelle se trouve son mari.
Elle a, auprès de ses beaux-parents, la place d'une fille et
même, comme c'est par elle que doit se perpétuer la famith'.
elle a )ç pas sur les filles non mariées. Toutefois, il faut
que la famille utérine ait fortement affecté l'organisation
A~.U.KE<. – L'UMGA~ATMX POUHQUK 3~

domestique des Chinois car outre que lu femmeconserve


des rapports religieux avecsa famille, le nMri tui-méme
entre dans la famillede sa femme, mais a titre de parent
éloigné. Quand ses boaux-purentsmeurent, il prend te cin-
quième degré du deuit (p. itt). On ne nous dit pas s'il y a
quoiquetrace de tabououtrelui et sa bette-mère.Le rensei-
gnementaurait un grand intérêt.
Bienque Je sort de ht nite soit peu enviable(ou sait que
l'infanticide féminin n'est pas rare), et bien que ta femme
mariéesoit, en droit, très dépendantede son mari, te mariage
et surtout la maternitééteventsingulièrementsa condition.
Elle acquiert par là une dignité qui est neutralisée par )a
dignité plus ttaute du mari pendant !a vie de celui-ci,mais
qui apparaît clairementau veuvage.Alors,cite a autorite sur
touteia maison. Méme.quand ienisest en basa~e.c'est!a veuve
qui a le rôle principal dansles sacrificesdomestiques,et, si
le mort n'a pas iaissé de fils,c'est elle qui a pouvoirde lui
choisir un héritier parmi ses agnats. Cette situationde la
veuveest mêmetellemeuteonsidérabteque nousserionstoute
d'y voir un efïet de souvenirslaisses par lu familleutérine.
Le régime matrimonialest la monogamie(saufpour i'Hm-
pereurquipeut avoir trois épousesrituellesi, maisune mono-
gamie tempérée par le concubinat. Les enfants des concu-
binessontréputés issusdela principaleépouse ilsne donnent
à leurmère véritable que le nomde tante (p. 13~
F. WAR~ECK. – Daa Ehereoht boi den Toba-Batak.~t~-f!-
~ett<o< t~t) .Y~et'/aw~c/t
de y<if«<Z.««<c))-)'oM<'«At(M(/e ~)(/«'
)W),vf S., vol.tX,34. p.5~MH.
M. V. SMttJAXIC. DieSpuren der Raub- und Kaufehe bei
dea Serben. /M<. ~<'c/<.A'</MO~< <CO?,XV,p. ~-S3.

L'ORUA~ttiATtOX POLt')fQCH
Pm'MM.K.))tn):H':ttt,H. tturxTH:.),(!. RtotAKO

L. POLIERet R. CEMARANS.– Esqoisse d'une théorie


des Etats composés. Toulouse,Privat, t{K)2,
7~ p.
Livrede droit pur. L'existencedes Etats composesse heur-
tant a ta conceptionclassiquede t'Etat, une personnalitéjuri-
dique souveraine, les auteursveulent trouver unedcnuition
E.ULH)!))t!)tt.–A)ffM<<')..)U!)t.)')<): Ït
-t10 L'ASSÉË~uCMLMtQUK.
m')t-19(t:!

capable de s'appliquer à toutes les formes d'Etats. La notion


classique delà souveraineté est toute furmeUo. JI faut définir
l'Etat par son but un pouvoir de domination qui ex primeet
transforme en lois les idées sociales. L'organe législatif M'est
pas nécessairement souverain. H peut donc y avoir un Etat
d'Etats: c'est lorsque les organes législatifs de divers pays
sont soumis un métne commandement, l'Empire allemand,
par exemple.
R. H.

M. UKSLANURHS. – La crise de la science politique


et le problème de la méthode. Paris,
Chevaiier-Marescu,
190~. vn.~utp.

Uuvmgo surtout critique, préface à des travaux de science


politique auxquels M. Ueslandres voudrait se livrer. Cette
science est de nos jours à demi abandonnée. Les causes de
cet abandon ne paraissent pas à l'auteur assez fortes pour
faire oublier complètement la science politique, surtout a
l'heure présente car, par suite de la formation des grandes
nationatités, et du rodoubtement de leurs rivalités, il est
nécessaire que l'Etat soit fort. Maisia démocratie, qui pru-
gresse invinciblement partout en Europe, tend à afîaiblir le
pouvoir central; de la un antagonisme que la science doit
résoudre.
Le peu de progrès obtenu dans cet ordre d'études tient aux
méthodes employées. Aussi, avant de décrire sa propre mé-
thode, M. Desiandres consacre la plus grande partie de sou
livre à critiquer les méthodes suivies jusqu'ici. Il ne change
rien à l'idée essentielle que l'on s'est faite de la science
poli-
tique. Celle-ci sera surtout pratique et dira non seulement ce
qui est, mais ce qui duit être. Aussi, un des principaux griefs
contre la méthode sociologique est qu'elle ne réussit
pas a
juger les institutions et à décider dans quel sens elles doivent
évoluer.
M. Deslandres critique tour à tour cinq méthodes. ii
rejette la méthode sociologique parce que ceux qui préten-
deut l'employer lui sont infidèles <ilcite ici Comte,
Spencer,
MM. tarde et Letourneau) parce qu'eite n'a pas fait l'accord
entre les sociologues, et parce qu'elle ne peut servir à diriger
l'évolution. JI nous semble que les deux premières critiques
doivent être adressées non à la méthode, mais à ceux qui
A\.u.r~t~. – t.'uftCAXf.nox t'ot.n'tof'E a~t

t'roient l'employer et qu'elles prouvent seutemeat qu'il est


ditncile de t'observer avec rigueur. Lu troisième objection est
plus forte. M. Uestaudres rappelle, il est vrai, lu distinction
établie par M. Durkheun entre le normal, « ce qui est g6tt6)'at
dans toute t'etpndue d'une espèce M,et te pathologique; tuais
il objecte d'abord que les institutions politiques différent trop
d'un paysâl'autre pour pouvoir constituer des genres et des
espèces, puisque, suivant ce critérium, ce qui doit être serait
détermine par tu moyenne de ce qui est; on ne devrait pas
sortir des types actuels le progrès serait impossible. Quoi
qu'it ou soit de f'es critiques, il en résulterait que la méthode
sociologique est incapable, non pas de fitiro conuattre la
nature des institutions politiques, mais de résoudre à elle
seule toutes les questions pratiques. L'auteur oublie due la
méthode historique adoptée par tui soutire ia même difficulté.
Des tors, pourquoi préférer l'une à l'autre? M. Uestaudres
critique ensuite avec force la méthode juridique, appliquée
surtout eu Attemagne. Interpréter, compléter et systématiser
le texte d'une constitution, en négligeant ta réalité, si elle
n'est pas conforme it ta constitution écrite, c'est traiter t'Htat
conxne un système artinciet, rigide, et oublier qu'il est régi
non par le droit, mais par des forces supérieures au droit.
Contre la méthode dogmatique (cette de Rousseau et de
i'ecoto théocratique par exempte), fauteur condense tes pria-
cipates critiques que les sociologues lui ont adressées.
Sous le nom de méthode comparative, M. Uestaudres
désigne le procède de ceux qui, par « le rapprochement uni-
verset de toutes les législations, dégagent un ideat abstrait,
un ou quelques types à imiter o (Tocquevitte, Laboutaye,
MM. Lambert et Suteittes). Mais cette méthode, comme la
méthode sociotogique, nous enferme dans le cercle étroit des
institutions existantes.
Après un rapide examen de la « méthode du bon sens »
c'est-à-dire de l'expérience personuetie, l'auteur accepte une
méthode «historique critique H faudra étudier l'histoire des
institutions politiques et cette des grandes transformations
sociales qui commandent les grandes transformations poU-
tiques par elle seule nous connaîtrons la psychologie poli-
tique d'une nation, les conditions de son organisation, les
ressources qn'elte ouro au législateur et la direction du mou-
vement que révolution doit suivre; elle nous permettra d'etl-
miner définitivement les institutions devenues impossibles. Ce
~& t.'AXXÉBSOCtt)t.Ut.t~L')!.t90t.ta(H

sont donc des études d'ttistoire coustitutiottuciie que M. Des.


tandt'es « appeiie de tous ses vœux Mais. ta méthode histu-
rique ue sufusant paspourréatiset'entiet'etueut le programmft'
résumé ici, l'auteur emprunte quelque chose aux métttude'
qu'il a critiquées à tu méthode dogmatique par exemph'
fempioi d'uu principe morat supérieur a l'histoire, ù la
meUtode comparative sou procédé « pour coutrûter !e carac-
tère des mouvemeuts que l'ou peut observer daus uu pitys
par l'exameu de ce qui se passe ailleurs ». Les couctusions (h-
M. U. sout douc uu peu indécises. Sou livre u'ajoute p.)-
grand'chose aux omubreuses études de méthodologie faitf-:
jusqu'à ce jour. Sa méthode u'est présentée ui comme eutic-
remeot nouvelle, ui comme l'applicatioti exclusive et rigou-
reuse d'une des méthodes connues, Elle ue peut être appréciée
que par les résultats qu'en tirera l'auteur. Bien que. pourl'
l'illustrer, ce dernier cite les ouvrages de Duvergier de Hau-
rauueet de Taiue, uous ue pouvouslu juger d'âpres eux; car.
selon M. U. iui-meme, elle n'est pas suivie eux av'r
rigueur.
R. H.

YIERKANDT(ALmKu).– Die politischen Verhaeltnisse


der N&turvœUter (~<tM<.t<~<oM des .'<ot'<t?<M
po<<<<~M<' ;t«
Ht~t'cM). ~ft~e~ y. &<c<«/«'<MfM<<a~,
t'Mt, '?" i!
p.4t9.426,et~H.,p.497.3iO.
Etude sonnuaire au cours de laquelle l'auteur distiu~
trois types d'organisation politique citez les A'«<(«-M'/A'<r.
i) y
a d'abord les sociétés anarchiques ou demi-anarchiques, ou.1
le chef u'a pas de pouvoirs dcuuis et se distingue à peine th-
ses compagnons. Jt y a celles où une certaine souveraiue)<-
s'étabHt à l'occasion de ht guerre, souveraineté temporaire <
permanente selon que la guerre eHe-tueme est plus ou moins
fréquente ip. MOet suiv.). H y a enfin les États organisa
aristocratiquemeut (t'oiynesie, Micronesie). Un voit que i:)
ciassincatiou est très Kéneraic. Pour arriver à classer h's
formes politiques des prétendus primitifs, des analyses pn;.
liminaires seraient nécessaires qui ne sont pas faites. L''s
explications ont le même caractère d'extréme géuo-aiitt'
Ainsi l'absence de tout État constitué daus les sociétés i''s
plus inférieures est expliquée par lit sociabilité .naturelle de
l'homme (p. M)8)qui rend possible la vie en commun s;)))-!
–- t.'<()«tt!<t''AT)OM
AX.t).Y'!f''t. Mt.tTtQt'f! :}'!?

qu'une organisation politique soit nécessaire. Signalons une


fuis de plus l'extrême indétermination de t'c mot de A'«<)u'.
<-(/-< et les contusions qui eu résuttent. Le Dahomey est, H
plusieurs reprises, considère comme un A'~fM<'ro<N'y a-t-it
pas même des inconvénients a confondre sous une môme
rubrique les sociétés australiennes les plus rudimeutaires et
tes sociétés polynésienne! déjà si dinerenciées.
H. t).

t'HANCOTTR~HMSM)). – Formation des villes, des Etats,


des confédérations et des ligues dans la Grèce
ancienne ~Hxtraitdes H«~otA' (/f ~i~<fMM!<' (/c 7~
<'o</<{<<'
')M', Cinssedes lettres, tt~i, tr"!)-!0<. Paris. Kntiie Bouil-
)on, )9f) ),<??.. h) .8".

Quand les Grecs pénétrèrent dans le pays (lui devait porter


ffur non), ils formaient de grands groupements ethniques,
Arcadiens, Dorieus, etc.. qui comprenuient, à leur tout'<
d'autres groupements do même nature, mais de moindre
''tendue (Mainatieus. Parrhasiens, etc.). Une fois qu'ils se
furent fixés sur le sot, un double mouvement se produisit
d'abord, tes grandesnations de l'origine se désintégrèrent, so
dispersèrent en une multitude de petits villages (aibtentent
rt'ties les uns aux autres; puis, ces villages se concentrèrent,
s'intégrèrent de manière il former des groupes plus vastes
qui, sans reproduire exactement ceux d'autrefois, ne lais-
saient pas de s'en rapprocher. Cemouvement de concentration
a pris plusieurs formes différentes, Le synœcisme est la plus
simple de ces formes. C'est celle qui est principalement étu-
diée par M. Francotte! les autres n'en sont que des combinai-
sons variées.
Le synœcisme est une réunion de groupes élémentaires qui
s'agrègent les unsaux autres et s'absorbent (ou sontabsorbes)
dans un seul et mémo Htat. it présente tui-meme des variétés
différentes suivant ta nature des groupes qui se combinent et
suivant les résultats do cette combinaison. La forme ta plus
simple (bien qu'eue ne soit pas mentionnée en premier lieu
par fauteur) est celle où les éléments composants sont des
demes ou vittages; et alors il y a lieu de distinguer soton que
cette intégration de vittages donne ou non naissance à une
t'itJe. Sparte est un exempte du premier genre, Mégatopotis
et peut-être Athènes) du second. La forme plus compliquée
~t t.'AXS~~OOt.OOt~t'K.tMt-t'M~
est celle où le synœcisme a lieu entre des villes (n.
duj.t
constituées; dans ce cas. comme dans le pt-edent. i) y a lieu
de distinguer suivant que rie cette concentration résutte on
non nue ville nouvelle. Quand il s'en fonde une. tes villes
pn.
existantes disparaissent et leur population se
groupe dans la
nouvelle enceinte; c'est ainsi que s'est formée la ville (le
Hhodes. Oaus le cas contraire, les villes
composantes sub-
sistent, mais l'une d'elles devient le siège de t'Ktat.
On voit par tu (jue le synœcismeest un fait social très com-
plexe. ti pr'-sente un double aspect. C'est, en partie, unpheno-
nt~ne politique, puisqu'il i)np)if;ue toujours in constitution on
la transformattou d'un ou de plusieurs États. 11a
pour enct
d'associer dans une même vie puhlique des
groupes sociaux
qui, jusque )a, étaient retativement indépendants les uns des
autres. Mais, en même temps, c'est un phénomène
morphoto.
gique. t) suppose une distribution nouvelle de la poputation.
surtout quand il y a fondation de ville; car les habitant!! des
campagnes ou des villes déjà existantes quittent ators teur
habitat primitif pour venir s'étitbtir dans ta ville fondée. Pom-
notre auteur, c'est t'unincation
politique qui est te caractère
essentiel de tout synœcisme. Cette définition très
large a
l'inconvénient de confondre sous un même terme deux ordres
de faits aussi différents qu'une organisation
politique et un<'
opération géographique. L'auteur donne comme raison que ie
synœcisme a le plus souvent pour point de une ville
préexistante; que. seuls, tes plus récents ont donne lieu a des
fondations de villes et, par conséquent, a des
phénomènes
morphologiques de quelque importance. L'assertion sur-
prend est-ce que les villes primitives de la Créée ne sont pas
ettes.memes le produit d'un synœcisme d'un certain
genre?
Quoi qu'it en soit de ce point, ces transformations, soit poti
tiques soit morphologiques, nécessitaient un renouvellement
des cadres sociaux car il fallait
que les groupes élémentaire..
vinssent se fondre dans une même organisation. Deux
types
de groupement étaient possibles: t'un purement
gentiiice.
l'autre purement territorial. Dans le premier, les hommes
sont groupes suivant leurs rapports de parenté (réet)e ou
sup-
posée. il n'importer; dans le second, suivant teurs rapport'-
avec le sot. Ni l'un ni l'autre principe n'a servi de base
exclusive aux dinërents synœcismes. Partout, nous retrou-
vons dans les {ormes primitives de la cité
l'organisation
gentilice, généralement avec ses trois degrés, phratries,
AX.U.YSE-– t.'onn.~t.~TMX POUTtQL'E 37S

p/)~<. Mais elle n'y est plus à l'état de pureté. En efïet. par
elle-même, elle ne comporte aucune forme régulière. puis-
qu'elle dépend du hasard des naissances, des morts, des
adoptions, de l'extinction ou du développement des groupes
familiaux elle ue saurait donc s'enfermer dans des cadres
rigoureusement définis. Or, en Grèce, elle se présente tou-
joursavec une symétrie parfaite quiindique ta main du législa-
teur, chaque;~t«~ contient tant de phratries, chaque phratrie
tant de ~fM~.Nous sommes donc en présence d'un régime
gentiiice remanié par l'art politique et, par suite, plus ou
moins altéré, sans qu'il nous soit possible d'apercevoir en
quoi consistèrent exactement ces altérations. – On sait com-
ment, dans la suite de l'histoire, ce caractère gentilice, dès
lors entamé mais dans une mesure restreinte, alla de plus en
plus en s'affaiblissant. Cette organisation, en se développant.
devint étroitement aristocratique: il fallut donc la briser et la
remplacer le jour où la démocratie futen état de faire valoir ses
droits. La meilleure manière d'effacer les distinctions sociales
qui avaient ainsi pris naissance, fut de prendre directement
pour base des groupements sociaux les groupements territo-
riaux (les dèmes) c'est ainsi, notamment, que procéda Clis-
thène &Athènes. Et cependant, tant était forte la puissance de
la tradition, les nouveaux cadres sociaux furent conçus, jus-
qu'à un certain point, sur le modèledes anciens. H y eut tou-
jours des p/tj/~«, des phratries, etc.; d'ailleurs, c'était la filia-
tion, principe essentiellement gentitice. qui déterminait
l'appartenance au déme. On peut donc dire que l'idée d'une
souveraineté strictement territoriale ne s'est jamais déve-
loppée en Grèce d'une façon complète » ;p. M). Sous le
régime nouveau, le régime ancien transparaît, quoique plus
effacé 11ne disparut jamais entièrement, et pourtant, depuis
l'apparition des villes, il n'exista jamais que tnitigé et af-
faibli.
Ce rôle du principe gentilice dans le synœeisme nous parait
inexplicable si l'on perd de vue que ce dernier phénomène
est tout aussi morphologique que politique. Si les démes ne
s'étaient groupés que politiquement, ils auraient pu entrer
tels quels dans l'organisation nouvelle qui, par suite, aurait
été territoriale à sa base t'Htat aurait été une confédération,
plus ou moins étroite, de villages. Mais il n'en pouvait plus
être ainsi du moment où cette concentration morale et poli-
tique était accompagnée d'une concentration matérielle, c'est-
~<* t'ASK~E i'OCMf.oat~t')! Wt.tM?

ù-dire du momeut où une uuite


morphologique, genre
uouveau. la ville, se superposait & celles qui existaient
précé-
demment 'viiiage~. Cm-le village ne pouvait
plus rester le
cadre social élémentaire, puisque ta ville M'était
pas un com-
posé de villages. Le seul principe qui fût dès lors commun à
la ville et ù la campagne se trouvait donc être le
principe gen-
t'Hcequi.basepremiéredesancieuuesorganisationsetitniques,
n'avait jamais complètement disparu on peut mente croire
que chaque village n'était, a l'origine, qu'un cian fixé. Ou
n'eut donc aucun mal à restaurer ce
principe. Mais précisé-
ment parce qu'il fut restauré d'une manièrevolontaire,
adopte
a une société pour laquelle il n'était pas fait
naturellement, il
fallut le retoucher; de ia cette symétrie, cette
régularité que
présente !a manière dont il fut mis en (ouvre et qui caracté.
risent les œuvres déiiberées de l'homme.
Nous n'insistons pas sur les autres formes de concentration
polique étudiées par l'auteur. H en distingue trois la sym-
politie, ia ligue et le périmcisme. Cette terminologie n'est
pas sans quoique confusion. A parler rigoureusement, il y a
déjà sympolitie confédération de T':).~) dans le synœeisme
simple, toutes les fois où il s'étabtit entre des cités déjà cons
tituées, à Rhodes par exempte. Mais sans doute M. Francotte
réserve le mot pour les cas où les cités confédérées
gardf'nt
leur persoonatitédans un État fédérai d'une certaine étendue;
telle, la confédération Aehéenne. Il y a périœcisme,
une des cités composantes se subordonne t autre ou les quand
autres,
les réduit à t'état dedémes mais c'était
déjà le cas de Stiris
et de Medéon dont t'union était pourtant considérée comme
une forme de synœeisme. La ligue est une confération tem-
poraire, en vue d'un butdéterminé, et placée sous t'hégémonie
d'un état déterminé. Ce qu'il faut surtout retenir de cette
classification, c'est la preuve de la tendance qu'eurent les
Grecs à former des groupements sociaux de
plus en plus vastes,
qui rappelaient, toutenendiftérant, les groupements de l'ori-
gine.
Cette tendance, d'ailleurs, n'est pas spéciale à la Grèce, 11
n'y a peut-être pas de groupe ethnique qui, une fois disperse.
ne cherche à reconstituer son unité
première, mais sous des
espèces nouvelles. Le panlatinisme, le panslavisme, le
pan.
germanisme, etc., ne sont que des formes difïérentes de ce
même phénomène.
E. t).
AXA'.Ï~H<. – t.'ttXMNX.~I'Mt CttUTt~t-M M?

A. POSADA. EÏSuf~agto~.f xt~'f~ Barcelone, Monnet


Soler,1901.1':0p,in-t2.
Ce petit volume est surtout destiné à l'éducation politique
de l'Espagne. Les sociologues de tous les pays le tit'ont eepen-
(tant avecintérêt, car leur méthode est appliquée à l'étude de
t'cproMemequi, sous une forme pratique, en résume beau-
roup d'autres. Posada s't'l've contre les deux doctrines abso-
tues. longtemps rivales, dont t'unc fait du suffrage un droit
que choque homme peut prétendre exercer sur l'Etat en s:)
seule qualité d'honxne, penditnt que l'autre y voit une fonc-
tion exigeant une telle préparation qu'elle ne peut être confiée
qu'a une étitetrés restreinte. La première théorie n'est qu'une
conséquence du mode d'étabtissetnent du suitrage. a la suite
d'une série de révolutions; t'autro est une forme de Ist résis-
t.mce que les classes et les partis conservateurs opposent 6
ta démocratie. Avant de décider si te suffrage est exclusive-
ment un droit ou une fonction, il faut eu étudier objective.
ment le rapport avec la vie det'Etat. End'autres termes, avant
de considérer le droit de vote citez t'individu, il faut avoir
étudié sociologiquement le corps <'<<'<'<<)<'«<.Ce corps n'est ni
l'Etat, ni le peuple; car le suilrttge n'est jamais universel au
sens absolu du mot. Le corps électoral n'est qu'un organe de
t'Etat. Si l'on se l'appelle h) distinction que dans sa C«Wtf)
;'o<<(f'm l'auteur a taite entre i'~«< ~OM<«nc ~ouconscience co)
iective du peuple) et i'~<< o~!<-«' t'en voit que le co~.<!(~f-
/M'a<est l'organe chargé de mettre le plus directement t'Ktat
spontané en rapport avec t'Etat officiel. L'éiecteurqui y prend
place est donc enveloppe par le milieu social et it n'a pas
besoin pour agir d'avoir cette préparation technique compli-
quée ffueTaine. par exemple, paraissait exiger de lui. Nean
moins le suffrage n'est rieu moins qu'un droit naturel de
l'homme, s'il est encore permis de faire usage d'uuc telle ter-
minologie. C'estundroit toujours historiquement conditionné;
c'est le moment historique, conditionné tui-mémo par le déve-
loppement de l'Etat et de la culture nationale, qui détermine
la composition et l'extension du corps électoral. Le suHrage
est alors Je droit à t'cmptir la fonction politique la plus
simple de toutes, l'expression officielle de l'opinion publique.
<)el&une double conséquence morale et politique. La (onc-
tion du suffrage est un devoir régie par la morale civique tout
entière et le devoir ne peut être rempli si lesunrage n'est pas
3*~ L'stttt snctOMOt~rK.)Mt.H)02

organise. Le voteoUigatoire et iit t-eprésentation pt-oportiot)-


nolle ne sont que des expédients. Ceux
qui s'eo contentent
avec l'espoir de moratiset' et d'o-si'oisGt' H:usi le
son)'
tnoatreut qu'its n'ont pas ht notion ctaire des
probtemes.
Posada aspire à une organismion corporative
qui u'exchn'ait
pasd'uiiiem's le voteiudh-idue). Onvoit quesoo livre peut
être lu avec profit ailleurs qu'en Espagne.
G. R.
G. LOMRAMt. Lo Stato. ~apte~. f~H'Mt-o,)9))2,t63
p.. in.s
– (Cfjnftts et bientnMioeremcntinfon))')
C. «OL'cm. – La Science contre la Démocratie. G)-n)tt<<' n~'tjf.
xovembre t')0) et Mvfiet-ttttta.

\).-n:))ROt')'))):t'Rm')u)~'f).:
t'at'M.\f.)-))rK):)<R))t,Ë.r~-yctP.))tYt!t.tX
TSCHUPROW (AMXAMEK A,). – Die Feidgemeinschaft.
eine morphoto~sche Untersuohung (La f'OHOMttN'
~F/'ft~V,/-f<<e/-f/tMHM~/<0/0~«C.sL.tMt~K<««ngPM «!< (<f)<)
:;< -S7r«.MA)<t-~(de
«~~<~w~'M.!(-/(f<f/t'(.tt'M.S;<.m<tM/- Kuappi,l,
XYHt" fasc Strasbourg, Teubuer, tOM, vttt-304 io.8\
p.,
Af. Tschuprow se propose d'étudier ta communauté
agraire
et se sert surtout à cet edet des sources russes. La
premierf
difncutte. et not) la moindre, est d'eH donner ta définition.
Pour l'auteur ~p. 4 toute conunuHautc agmire
suppose t'at
tribution de ja possession du sol n un ensonbfe de
groupe-
ments économiques (ia comntunaute agraire se différencie
précisément de la communauté fatnitiitie en ceque ta premier''
comprend )<)) ftt.wmMfde groupements économiques, ht
seconde un groupement )(Kt<y'«.), et se caractérise juridique-
ment par ce trait essentiel, que la communauté est autorisée
à certains empiétements sur les droits
que chaque grourx'
isolé pourrait prétendre sur la terre.
Le trait caractéristique du système, c'est donc
l'existence
de certaines limitations du droit de
propriété de chaque
groupe au de
profit la communauté. Les limitations en ques-
tion sont rotatives:
1" Tantôt d ~po~M-ocH. L'ingérence de la
communauté eu
cette matière se marque A. Soit <.? ce
qui eoK<ww <'f'<<'M<
de la ~MMjfMHreconnue à chaque
groupe (p. 11 et suiv.). La
ANAMtM. – U! MO!T M MOt'MKTH :t~

communauté a le droit de changer les bases de ta répartition


du sol, Boit partieitement, soit en totalité <L't)t(/)f<<«M~).Les
ctmngements ~«u' de répartition se (ont entre les groupe-
ments intéressés, soit au prorata de teurs besoins, soit au
prorata de leur capacité de production économique. Les rai-
sons de choisir entre ces deux modes de répartition varient
fdans le mir russe, elles sont surtout fiscales les répartitions
nouvelles se font au prorata des besoins )ù ou les redevances
et charges grevant te sol sont inférieures à son revenu; au
prorata de lu capacité de production, dans le cas contraire!.
On procède u des répartitions nouvelles, soit parce que, lors
des répartitions anciennes, on leur a assigné une durée limi-
tée, soit parce que ta communauté ou la majorité de ses
membres le juge bon. La répartition ~<tr<«'~ s'entend
dans deux sens (antOt il s'agit d'une modification des parts
préexistantes, mais ne touehi'nt qu'un certain nombre des
membres de tu communautL' tantôt il s'agit d'une modifica-
tion qui les touche tous, mais eu laissant subsister t'indivi-
duatité de leurs parts, qui sont proportionnellement aug-
mentées ou réduites. Outre le droit de procéder à des
changements de répartition, la communauté a le droit de pro-
céder a des rectilications de parts (.tt<<'«'AM~), lorsque ces
parts se sont en fait écartées de leurs limites régulières.
H.*M M ff~Mt cMfpntc <«~p (<<'<« ~oMM.tMH (t'étendue de la
terre concédée restant d'ailleurs la même'. La communauté
peut donc effectuer de nouveaux allotissements ~YcMrcW'M-
MH~).Ces aitotissements ne comprennent pas nécessairement
toute la terre disponible des portions importantes du sol
restent souvent soustraites à t'aitotissement, et demeurent
affectéesà ta jouissance commune (parce qu'on veut se ména-
ger des réserves; – ou parce qu'on ue peut tirer parti de cer-
taines terres si on les divise).
Tantôt w< droit <A'</M/KM<7«w des possesseurs sur le sol
(p. OHet suiv.). De ta des réglementations limitatives du droit
de disposer à cause de mort 'succession testamentaire ou «/<
)~M~<~ ou entre vifs (vente, actes générateurs d'obligations,
notamment louage).
3° Tantôt ~x <fn)~ t~oMt'MMux'c des possesseurs (p. 7t1 et
suiv.). ho lé une réglementation minutieuse portant sur les
espèces de culture et les époques des travaux des champs
(Ff)«'j;<MM~rotation obligatoire des cultures; droit de par-
cours et de vaine pâture, etc.).
t-'AXXKH t90t.tMi}
iioCtOLOCtQCE.
La communauté agraire atlecte des formes dinerentes
fp. 8')
et suiv.t. seton qu'un
cttamp ptus ou moins large est ouvert a
t'interventiou (ht groupe dans les droits de ses membres. Un
peut distinguer t'des communautés on t'étenduc de h) pos.
'.ession(te chaque membre dépend des décisionsde ta cuttec-
tivité. Cesont les communautés dites fom~MM~M,comme te
w'r rutse, ta </<-M« javunaiso, t'~<Mf)~ suisse, etc. t)es
communautés où t'étendue de la possession de chaque membre
ne (tepond point de ta collectivité. f:e sont les conununi'utés
dite.< fM</o'/f/««~M ~tcc~M irlandais; cotmnunatttos
indoues; peut-être communautés ~ermaxiques de ctan. Quet
(juefoisles formes se comptiquent d'un lien de vassalitéou de
dépendance il y a des types de communautés de tenanciers
soumis il i'autorited'un sei~neurfoncier, et des
types de com-
munautés entre titulaires d'un droit éminent de
propriett'
~'w~f//t~H~-) de ({ui dépend toute une population f)~ri-
cote.
Comment se développe ttistoriftuemeut la communaut''
agraire (p. t06 et suiv.)? Après les travaux de L'tveteye,on :t
admis longtemps que, dans tous tes tnitieux. la communant''
agraire a évolue de la même façon. La commm)ant6a toujours
commence par être (WMM«K!< elle a tendu de plus en plus
vers la forme w//f.~M<< et a fini par céderla
place à la pro
pricte iudividuelle. j)'antre part, le cercle des communistes.
toujours très large t'ori~ine. estatté se rétrécissant sans cesse
en se fractionnant il a existé d'abord des communautés de
marche (.m~t'Af~n), puis des communautés de vil-
lage <Y'M'/yM«'<MM/M/i'<'H), puis des communautés de maison
~~fM~tfttMcA~CM). en<in des groupes familiaux du type
moderne. – Aujourd'hui cette théorie de Laveleye, d'une
logique trop simpliste, est do plus en plus abandonnée. Non
point qu'on ne puisse trouver certains exemples qui lui
soient favombtes. Mais j'évolution atteguee n'est pas générale:
les diverses civilisations sont loin d'avoir suivi en ccttf
matière un processus uniforme. j)ans un grand nombre de
paysil est arrivé, d'une part, que t'evotution s'est opérée dans
le sens d'une réaction contre l'individualisme et d'un renfor-
cement du caractère communiste de ta communauté agraire.
d'autre part que le cercte des communistes, au lieu de se
rétrécir par voie de sectionnement, s'est etargi en s'annexant
des cercles préexistants plus étroits. Tel est le cas pour le M/<-
des colons sibériens et pour de nombreuses communautés
A.~H.'MM. – MtMT DE t'MUfMtKt'M ~t

agraires russes dont M. Tschuprowétudie eu détail le déve-


loppement, 11 M'ya pas, sur ce point, de toi unifurme. et
lesconouunautésdeviennentplusindividualistesoupiuscotn-
utttnistcs,se scindentou s'unissent,sous i'infiueacede fac-
teurs variableset complexes,parmi lesquels Jes facteurs
économiqueset politiquestienuentle premier rang.
La communautéagraire n'est poiot,commeon le croit trop
souvent,uneinstitutionfigéedausi'immobiiité,conservatrice,
saHSsoopiesseni piasticité.Elleest vivante,capable de pro-
grès, susceptiblede prendredesformestrès variables et de
s'adapter uux conditionset auxmilieuxles plus divers. C'est
ce jeu du systèmedaus ses diiterentesapplicationsqu'étudie
M. Tsclutprowdans la dernière partie de son livre ~p. 170
et suiv.). ii examined'abordcommentle principe de ia com-
muuuuteagraire s'adapteaux diversessortes possiblesd'im-
meubles communs (terresarables,jardins,près, pacages,bois.
cours d'eau, moulins,etc.). 11examineensuite commentil sf
concilieavecles dittereuts systèmes producteursde l'économie
rurale d'abord avec l'élevagenomadedes troupeaux; avec
l'exploitationdes prairies naturelleset artificielles; avec ia
culture de terres récemmentécobuéeset défrichées; avech)
pratique de i'assoiement, soit dans ses formes primitives
~assolement triennat~soitdansles formesplusperfectionnées,
de périodicitéplus rapprochée,quêtait naître un emploiplus
fréquent des labours et des engrais; enfin avec les pro-
cédésles plus modernesdela cultureintensive.tJn appendice
fp. 34MU4~est consacreà l'examen spécial et détaitié de
quelques questions importantes soulevéesdans le livre
méthodesde changementsde répartition du soi rapports
entre ces changementset les nouveauxaiiotisse.neuts fré-
quencedes uns et des autres, etc.
Le résuitatde l'étude de M.Tschuprowest négatif. Onavait
souventprétendu que la communautéagraire représentait la
formeoriginaire dela propriété,et que cette formearchaïque
était appeléeà disparaitro partout de la même façou. parce
qu'elleconstituait un obstacleà ia divisiondu travail, et, par
suite, au progrès économiqueet social. Les faits nombreux
réunis par M. TsehuproH'ébranlentcette théorie.Si celle-ui
se vérifiedans certains milieux,cite ne saurait être géuém
iisée.t) convient de chercherailleurs une explicationd'eu-
semble de ia communautéagraire. D'autres étudieront, <;e
que M. Tschuprow n'a pas suffisammentfait, les causes
3M L'AXSKK HMH-M09
~tt<:tU(.uUt~fË.
dont ce système procède, celles (tout it vit, et eettos qui le
tout mourir.
P. H.

P~t~fSKi <LE"). -Begrriffund Grenzen des Eigenthums


rechts na.oh romischen Recht (Le </<-o<< </p;o~-<w <t\
le droit <'OMtH!H).
Wiea, Maux, t9u2, ~8 p., ju.8".

Ouvrage inspiré d'Jhenug, tnais.d'ttne mise en (juuvreusscx


persoMuetteet trÈ:! tenue.H oppose à la conception de )a pm.
pricté couside~e conimc domination physique et absolue sm-i-
uue chose la couception d'uu droit plus targe, or~uise cou-
for)))6)Ufutaux Ufeessites ecoHomiqucs du milieu. Et uioMte
principe u'est plus celui d'uu droit exclusif, abstrait, uu
droit à part, mais d'uu droit uormaletnent eu rapport avec
les autres droits la servitude n'est pas coosideree comme une
exceptiou, et )e propriétaire peut être obligé envers sou
voisin iudepeudammtiut de toute servitude. Les emprises
indirectes sur ta chose d'un autre sont perunses si elles sont
nécessaires et ne uuiseut pas au propriétaire, et
simplement
si elles sont utiles et que te propriétaire u'ait aucun iuteret M
les empêcher. Les emprises directes sont permises si elles
uo uuiseut point au voisin ou encore quand elles sont u))~
conséquence normale des besoins du milieu, qu'elles corres-
poudeut à des habitudes, qu'elles sont imposées par ta jouis-
sance même de notre droit. Mais pourquoi
appuyer cela sur
des textes romains? cela est actuel. it y a dans ce
procède
uue transposition à mon avis vaine et dangereuse.
H.L.

AXUELiOMANGANOŒ. Dt) – Sulle forme primitive


dellaproprieta fomdiariainRoma. ~ticerchecritiche~.
Catauia,Gianaetta,tUOt,8tp.,in.8'
11faut critiquer le sous-titre, car cette brochure n'est dans
l'ensemble qu'un résumé clair et consciencieux de ce
que
déjà nous savons.
Une première partiesurles diverses formesde
propriété cot-
tective, particutièrententchez les peupiesindo.europeens. Une
secondepartie suriesformes primitives de la propheteà Home.
Unedernière sur les survivances de ces formes
primitives, à
Rome et en Italie. L'auteur montre bien, et il n'est
pas seul
AKA).Ï~M. t.H UKOtTt)H t'ttut'MHh'6 383

a montrer que tes conceptions des historiens romains sur les


assignations de terre à l'époque prétendue do ta fondation de
Rome s'expliquent fort bien p!)r une adaptation à un état
social différent de tt~'oriescréées dans un état social nouveau.
Muistui-méme u'a-t-it pas le tortde commencer son étude pur
unasspxiong rappel des tlh'ories génératement admises sur la
forme collective de tu propriété primitive? f) y a ià une hypo-
thèse eu faveur de laquelle nous attendions de lui des argu-
monts nouveaux, dont nous aurions voulu surtout quelle fut
définie d'uue manière plus précise, plus correcte. Car réduit à
ses termes théoriques, ou voit matioujet du dchat, t'uu appe-
tunt lit propriété unique (t'un chef ce que t'autre MppcUe
propriété collective d'un groupe. Ce qui nous a paru sur-
tout & noter dans ce h'avait c'est uu etiort pour Her l'his-
toire 'te la formation de ta cite romaine a celle même de ta
propriété primitive.
H.L.

tOVANOVtC(MtLAN P.tt.f.. – Die agrarischen Rechtsver


haeltnisse im tûrkiaohen Reiche (/.f< ~<~<<<M ~«r /«
~««t ~'<'«t;)u'f~~v, ~<'<7.7«- /<«' fM'.
propriété /bMc<c<'<'
~h'ffAfM(~/<)'cA~iC!Mt'«-A«/),
xvBand.tf'tteft, p. ~S-3M).
Ce qu'a de particulier le droit turc en cette matière, c'est ta
distinction très nette entre deux sortes de propriété foncière.
H ;'a d'abord ia propriété pleine, eutiere, sans réserve, dont
)')M(i)viduqui ta détient peut disposer eu toute iiherté eUc
est appelée .</«? dans la tertninotogic juridique. Eite ue com-
prend que ta maison avec ses dépendauces immédiates, au
sens le plus étroit du mot, c'est-à-dire ta cour. tejardm, sous
réserve de ne pas dépasser une étendue superficielle détermi-
née. Toutefois (ont partie de ta meaiccatégorie tous les biens
fonciers qui ont été détaches du domaine de t'Htat et concédés
eu toute propriété à un particulier. Tout le reste des terres
est propriété de l'Etat. Ce n'est pas que t'Mtat tes exploite lui-
même. !t les octroie très souveut à des particuliers, mais qui
n'ont sur elles qu'un droit de propriété limité. Tout d'abord,
il doit payer à t'Etat la diute des revenus qu'il tire de son
fonds, il ne peut le transmettre par voie de contrat qu'avec
l'assentiment de l'autorité; celle-ci surveille son exploitation,
et, dans le cas on il laisse la terre en friche pendant une
durée de trois ans, peut lui retirer ta concession. Enfin, eu ce
3M L'AXXKK
SOt:H)t.ttt:t~t:):. t9'HH)0~

qui concerne cette sorte de propriété '(}ui a reçu le non) th'


~«'</<'), toute disposition testamentaire est interdite et la
transmission ttéréditaire est res'e pat' un droit spéeia). Tan-
dis que. quand it s'agit de biens .</«?, tous les parents. jus.
qu'au degré le ptusétoigné, peuvent être uppetés ùt'ttéritit~
ici. seuls, les parente et les enf-tnts sont hentiers de droit.
Ht) teurabsenee. le bien était primitivement considéré eonxm'
vacant. sauf que les parents tes plus proches avaient un droit
de préférence pour racheter les concessions (p. ~77). JRécen)-
ment, le droit successoral commun u été étendu it la pru.
priéte .)/«-~f. ce qui t'a rapprochce de la propriété .)/«/
'p. ~~83).
Uu des traits distiuctifs du droit de propriété, tel qu'il est
euteududaust'et)]pire turc. c'est qu'il n'aaucunentent tf
('Ki'actereiudividua)iste qu'il avait it Home cheztes Rootajus.
le dontaiue d'ua individu est ctroitctm'ut ferme au dehors
nul autre ue peut.s'y introduire et y anir en qualité de pro-
priétaire. C'est pourquoi il n'était pas admis que ta chose et
ce qui s'ajoute à la chose puissent avoir deux propriétaire,
duïereMts. Nous ue retrouvons pas ta même occlusion en
Turquie. La propriété du fonds ne s'étend pas aux arbres plan
tés ou aux constructions élevées sur ce fuuds. Ainsi, daus une
propriété Jh'n~, le sol est à l'Etat, mais le concesiiionnain'
possède eu pleine propriété ~«<~ tout ce qu'it a ajouté au
sol. Si le sot revient au domaine publie, il n'en est pas de
tneme des plantations ou des bâtiments.
Suivant notre auteur, cette conception viendrait de ce que.
en Turquie, la rente du sot est sans importance econonnqu'
taudis que te travail humain a une haute valeur fp. 2M:)
C'est le travail qui est, par suite, lu vraie source de la prc
priete. C'est ainsi quele propriétaire perd son droit surle sol
qu'il ne cultive pas. Pour ta même raison, le détenteur.
même de mauvaise toi, a droit aux fruits et aux semences titi
champ qu'il a cultivé, et non le propriétaire tégitittx-
<p. ~83). Quant au détenteur de bonne fui, il est encore plus
avantage si ses plantations ou constructions valent ptus
que le fonds lui-même, it devient propriétaire de ce dernier.
sauf à désintéresser !e propriétaire primitif. – Mais rexpti-
cation que l'auteur nous propose de ces diverses particulari-
tés ne nous parait pas très convaincante. Si ettes avaient
vraiment pour origine t insigninance économique de la renh'
du sol et l'importance attribuée au factenf-travait, i'Ëtat n'u-
ASAM'SKS.– t.)! t)K«tTC)M (mUUAtMM 38a
'1 I-A
rampas sur la propriété foncière des droits nusst étendus. Ce
qui sentbte plutôt ressot'tir des faits, c'est une distinction très
nette outre deux sortes de propriétés lu propriété du fonds
qui, en priticipe, appartient a t'Ktat, et qui n'est que concé-
dée, avec ou sans restriction, aux particuliers, et la propriété
des fruits du sot, etc., qui est le produit du travail, qui
revient, parsuitc, u celui qui Hfourni le travai), et qui consti-
tue une catégorie distincte. Précisément parce 'ju'its sont
incomparabtes. ces deux droits peuvent se croiser, s'entreta-
cer sans qu'il y ait de raison pour que l'un d'eux se subor-
donne a t'autre. resterait ù savoir d'où vient le lien qui unit
si directement et si étroitonent lit terre u t'Htat.
La dernière partie du travait est consacrée aux origine!; de
l'institution féodale eu ,Turquio (p. ~97;. Elle serait essea-
tiettetnent une création d'Htat. Les revenus de certains des
biens-fonds possèdes par l'Etat auraient été auectcs a des par-
tieutiers qui, en échange, devaient fournir uue force niititaire
determim'e. Ces bénéfices n'étaient pas héréditaire' mais
personuets. Seutonent. avec te temps, le système se corrotn-
pit les bénéficiaires se considérèrent connoe propriétaires des
terres dont tes revenus leur étaient atlectes ce qui tout
a fait contraire au principe de l'institution. Cette-ci fut abolie
eu )S:U.
E.D.
W. v. MULOW.– Das Landbesitz auf der Insel Sawai (Deutsch
S:unua). C<oAMi!.tU" vo). 7t, p. ?-?.
HHYËXm(KusHA)' Gruadoigenthumaverhaeltnisse und Bar-
gerreoht im mitteIalterUchen Konstanz. Ucidctber)!,Winter,
<UU~,\')-S3~p., gc. ift-8".– Oecuci)t)e )e.<iM.
fi. CAHAXKS.– Des cheptels et plus spécialement .du cheptel
confié au colon partiaire, ou cheptel de métayage. Paris, Mar-
chât et Mittard,)U' tH) p., itt-t!<.

\')[. LEUROtTUt:Sf))!H(.T)OXS):TLHOttorTCOX'fHACTL'EL
l'ur MM. ncvfsuxt.-tH.thuKMEttt

RAPAPORT(Ato)tMHÉ W.). – Der Talmud und sein Recht.


!V. Formen der Obligation (/.<' ïf<<w< ~K droit.
FO!'MM(ff <'0/~<(y<!<t'<!M).
X<'««<'At'. 7<M/)~<fM-
/'Mt')'('~<'<(7<t'M<<C
XV (t90t),
<tfMM/t«/'f, tasc., p. tCt-MU.
L'auteur débute en opposant le droit des obligations du
K.)h;im:))!t)).–AnnM'swiu)..t90t-t'K)i
380 L'AXER SOCtOt.OtMQCE.
tMt-1902

Talmud à celui des jurisconsuttes romains (p. tSt.~CC). Le


premier se distinguerait du second par son caractère reli-
gieux. d'où découleraient des procédés d'interprétation parti-
cutièrement respectueux des préceptes révélés, et un souci
spécial de déduire, par les procédés d'une logique minutieuse,
les plus extrêmes conséquences décès préceptes. Maisen cela
il méconnaît le caractère du droit romain, dont les origines
religieuses ne sont pas sérieusement contestantes, et celui de
l'interprétation romaine, qui témoigne pour les révélations
des XII Tables autant de vénération que l'interprétation tat-
mudique pour les Tables de la Loi. et qui les traite par les
mêmes procédés de déduction casuistique. Le Tulmud n'oc-
cupe point sous ce rapport une pince à part. Tout droit a des
origines religieuses, et toute interprétation est d'abord théo-
logique. Nos droits contemporains en portent eux-mêmes ta
marque.
Pour toutes les obligations, le Talmuda une dénomination
d'ensemble. Cesont tes<«Mf<t <'Kf<'<'
«Kf ~tTMKMpet MM~'oc/MfK.
Cela comprend i" les obligations pourvues seulement de
sanctions religieuses 2" ies obligations pourvues de sanctions
répressives; 3" lesobligations pourvues de sanctions restitu-
tives. M. Rapaport tente à ce propos des rapprochements peu
heureux avec le droit romain. Les obligations de la première
catégorie seraient, selon lui. à rapprocher des o~~Hf~s-
M<x?'<'«M romaines p. t73, i74). Or ces dernières sont des
créations tardives de !a jurisprudence, dues à la conception
stoïcienne du droit naturel. Mais il existe par contre, jusque
dans le droit de la fin de la Itepubtique romaine, trois types
d'obligations, issues de moments ditïérents de l'évolution, qui
correspondent a~ez exactement aux trois catégories du Tai-
ntud i" i'obiigntion pnrementreiisipuse (très fréquente d:ms
tpsXMTitbtes; i'ohii~ation sanctionnée parune~«M~'r/<'cf«
n'en est sans doute qu'une survivance); 2" t'ob)igation;w)<w
~'wcM~'M t'obiigation <'t'tpc<wc«~-M.
L'oi)iig:)tion p6n:de npparait dans le Tatmufi nu prefoier
pi:)n. C'est !)upoint de vue pt'na) que les obligations <-o))tctas-
sées on cnmncre les ~<'At. tes <«MMf/M causes a nutrui.
Cette Mnuménttinn qui. dans ses (ormes les nius cotoprchen-
sivcs. group" ~7articles din<'rcnts. comprend des faits gt'oé-
r:tt';u)'s fi'ubtigations très disscmbinides; ritvage d'un fonds
par )':)nima) d autrui incendie; prêt d'un corps certain sans
rén)un(')':)tion ou avec rémunération ttouage~; vo! simple ou
AXAMS)! – m ttMOfT OES OBLIGATIONS 387

qualifié (vol d'un bfauf~; viol profanation sacrilège, etc.


Certaines formes d'obligations résultant d'un accord de votoo.
tés (prêt, louage, par exemple Hgurentdans cette liste, mais
seulement parce qu'on considère comme un délit le fait de
manquer a la foi promise. Elles ont une sanction répressive,
et non restitutive. Ht sur ce point encore le droit romain
ancien fournit, comme tout autre droit primitif, tes plus
grandes analogies avec le droit du Talmud. L'opposition
alléguée par M. Rapaport n'existe pas (p. t80-t8~. (Voy. par
exempte ta sanction penateaudoubiedonttutoidesXUTabtes
punit le dépositaire infidete. Faut, C'o< 10, 7. it.)
Le Tatmud connHtt i" coM~'«</b/w<'< résultant de la
déclaration pur laquelle une personne se reconnaît débitrice
d'une autre 'p ~t Il ne connait pas de véritable contrat lit-
téral (p. t9~.
3~ ~M coHffa~ ft'ch. Tels sont le prêt de consommation,
analogue aa Mt«<t<«Ht romain (p. t83), le prêt a usage, analogue
au eommodnt p. t8~, et le gage. – L'échange n'est point un
contrat c'est un mode de transférer )a propriété d'une chose,
moyennant une contre-prestation immédiate ~en nature, non
en argent) cette contre-prestation peut être de valeur à peu
près équivalente l'objet acquis (échange propre, dit '«'<«y!'M),
ou de valeur insignifiante ~par exempte un pan de vêtement
('change appete A~OH) tp. 18S et suiv.). Cet échange avec
coatre'vateor nctiverappetteassex exactement ia mancipation
romaine, toute question de monnaie mise a part.
3'' Mais te Tahnud ignore <<'< mH~'f;~ <~n se /b<'«tp«f~<«'
MM< accord </eco~M~M. La convention de vente n'est pas pro-
ductive d'obligations civiles. se reatise par t'accomptisse-
ment des prestations des deux parties. Jusque ta, elle n'est
pas parfaite et peut '~re résiliée. Si te prix est pnye. et que
l'objet vendu soit iivre, les parties peuvent encore se dédire,
sauf à encourirunc peine refigicusc (ma!6f)iction du Mi-Sche-
parit). Au cas de dt'dit, le prix doit être restitut' par tf ven-
deur qui est ruputc n'en être que dépositaire. L acheteur us<<
uotamment du dmit d(! se d'-dirc quitnd- ta chose achett'e et
non encore livrée a péri ou a subi des dt'terioratious depuis la
convention intervenue. HxcPptionncO'tnent il f'n peut user
aussi au cas d'éviction, :') conditionqu'it tt'ait pas encore
commence il jouir do ta chose au eus cout)'i)ire, l'éviction ne
donne ouverture qu'à une indemnit'' ~p. t'~i-)9S~.Le toua~e
se présente cotntue une vente temporaire ( p. i!M.~(M ). LeTaI-
?8 t-'ASX~t!SttCtm.Otit~-)!.H"<t.t90a

mud ne commît pas le contrat (te sociétt' it commit seutemcnt


des formes d'indivision et de copropriété (ce qui Me contraste
point du tout. quoi qu'eu t)ense M. Hapaport, p. 203, avec le
droit t'otuain. A ttom'' aussi. la forme originaire de la société
est une communnuté entre cohéritiers;. Le mandat etuin n'est
pas uu contrat, et le mandant n'a ;):ts de moyeu d'obliger le
uuuultttatire it exécuter ce dont il s'est charge ~p. ~'));t.
t'!)f les <t6s f!tibtes que nous m'ons t-fteves. cette ~tude,
int~t'cssnnte CMeHetnètne. revête te dHt~ct'd'une tncthode
c<Jt))p!H'.ttive Mpptitju~H:'t faux. H ne faut co)))[)!))'Pt'que des
choses cotnpat'abics. Le droit encore pt'ituitif du Tattnud peut
être mis en ~m'Httuteavec le très ittteieu droit t-onntit); tnais
il ne sam'ait être t'!)ppro(;)m du droit classique. M. Hapaport
est i)n)t'n< par le défaut <te SMmeHtude,a coosidt'rer le droit
du Talmud connue un droit il port. C'est la même erreur qui
eugi~e d'autres auteurs à regarder te droit romain comme un
droit anot'tnat. unesoi-te de monstre juridique, issudequeique
itOjtoi-sit'tt' mirix.'tf.
P. it.
!K'\ HLtX. – Les tablettes magiques et le droit
romain ~xtri)it des ~~u<«~ <M~fn«~<ow</M <<M~u'<
Maçon, tn)p. Protat frëres, 60 p.. in-M'.
Cetrès intéressant travail montre, sur un point particulier.
les étroits rapports qui unissent le droit à !a reiigion. II s'agit
de i'ohii~atton romaine le lien qu'elle implique aurait été de
nature religieuse avant de devenir purement juridique, et,
dans ces termes généraux, la proposition n'est guère douteuse.
Primitivement, il aurait été crcé par ces rites spéciaux que
t'utt appelle des f/ff~«7H<'<.La </fco<<o a pour effet de lier un
individu, de le mettre sous la dépendance d'une force re)i-
gieuse déterminée, au moyen de formules ou de cérémonies
déterminées. Celui qui est dévoué ne s'appartient plus it
appartient à Ja divinité à l'action de iaquetie il ne peut échap-
per. Que !a </ffo(to,au lieu d'être définitive, soit simplement
employée d'une manière conditionneiie, comme une sanction
'ventueiie au cas oit un certain acte ne serait pas accompli.
etiten résulte pour le ~'r~)M uneobiigation proprement dite.
S'il ne fait pas ce qu'ii doit, ce à quoi il s'est engagé, alors la
sanction s'apptique; il est (/~tMHfHi! et c'est ta crainte de ce
résultat inévitable qui fait la force de l'engagement contracté,
.\X\).t.<K.<.– LKOnotT HK.S<)U).)':ATK)X'; 389

qui produit le HMXMpar tequet les volontés sont tices. Que


des sanctions civiles remplacent ces sunctions religieuses et
l'obligation purement juridique sera constituée.
Quant aux raisons pour lesquelles la divinité intervient
ainsi dans les rapports qui s'Établissent entre les hommes,
fauteur croit les trouver dans la théorie de ta Nemesis. tt y u
une loi de partage, qui estta toi mêmede tu fatutite.eten vertu
de laquelle ct chaque être, en naissant, reçoit sou lut, inva-
riante en ce sens que le rapport des etuments qui le composent
constitue une somme donnée )' (p. 7~. Par suite, si l'un des
termes du rapport a varie, les autres doivent varier eu même
temps. Ainsi quiconque a diminué le lotd'autrui, par un fait
licite ouillicite, doit compenser cette diminution par une com-
pensation équivalente. La Ncmesisdes Grecs, tesn«<Mfw<des
Latins sout charges de maintenir cet équilibre « des éléments
positifset négatifs dans tes existences humaines et les rites
de ta </f)ofMsont precist'ment les moyens tie mettre en acti-
vité ces puissances suruaturelles, de les obliger a remplir teur
fonction quand il arrive qu'elles ne s'en acquittent pas spon-
tanément.
Mais cette théorie, très intellectualiste, nous parait plutôt
exprimer l'aspect extericur.du mécanisme qu'en expliquer le
fond. On pose qu'il y a un ordre fixe, voulu par tes dieux,
et que nulle variation n'y peut être introduite qui ne soit
contre-balancée par des variations compensatoires en sens
inverse. Mais qu'est-ce qui constitue une compensation suffi-
sante? Hn'y a évidemment, pas plus autrefois qu'aujourd'hui,
aucun critère qui permette de reeonnattre quand deux presta-
tions s'équivalent, pour ta raison très simple qu'en ces
matières une équivalence objective est impossibte. Si donc
une prestation promise doit être ettectuee, ce n'est pas parce
qu'elle est réellement l'égale de telle autre, c'est parce qu'ette
a été promise, du moins parce qu'elle n été promise d'une cer-
taine manière. Hn fait. nous savons bien que, pendant des
siècles, les contrats ont lié les parties, ntors même qu'iisetaient
le produit de la violence et de lit ruse, alors même qu'ils
étaient manifestementléonins, et, par conséquent, troublaient
t'ordro etabH par les dieux. La vertu magicoreligieuse qui
fait lu force contraignante de t'obtigntion doit donc être cher-
chée. croyons nous, non dans cette conception philosophique
et abstraite de lit Nemésis, mais dans les formes même qu'elle
est tenue de revêtir pour avoir le pouvoir de lier. C'est l'aua-
390 t/AXS)~ tiOCMMMMQff!. <9Mt.tM~

lyse du formalisme religieux, pris eu lui-même, qui duit,


croyons-nous. fournir l'explication cherchée.
On trouvera dans cet opusculenombre devuesintéressantes.
notamment sur le caractère religieux de !a ~OH~<o.de la <<«w
Ka<!b(p. 42 et suiv.), sur la siguiftcatiou du mot MomfM
(p. 28), sur les rapports entre lu /M et )a formule magique
(p. 19, note t). Cette dernière idée, quoique hypothétique, est
particulièrement intéressante.
E. J).

L. M!TTEtS. Ueber das Nexum (s~ <(' t)f.r«m).~pi~cA~.


~-&!e~<~M~/«/(ecA~McA<c/t~, XXXV,t90t, /MM<.
.4&</).,p. 96.123.
Rien n'est plus enigtnatique que i'ancieu coutrat solenuel
romain qu'on désigne hitbitueHement du nom de Mf-fM~.
Depuis les travaux de Huschske (1845), uue doctrine est
admise, &quelques détails près, par la plupartdes itistoriens.
Le w~<m est uu rite (ornudiste, etïectué par l'airain et la
balance f<M ~'«n~, qui sert à faire naitre des obtiga-
tions d'argent, comme la tnaucipation est un rite formaiiste
par t'airain et ia balance servant à transférer ia propriété.
On donne quelquefois aussi, il est vrai, à Ja
tnaucipation le
nom de Nf-rM~,mais c'est en tant qu'elle fait uaitre accessoi-
rementcertaines obligations f parexempte obligation de garan-
tie sanctionnée par l'action at«'for<<a<M).Le cérémonial du
M~XMcomporte deux éléments t" La pesée des lingots ser-
vant de monnaie, devant cinq témoins romains et pubères et
un M'n~M (pesée devenue fictive quand la monnaie
comp
tée a remplacé l'ancienne monnaie pesée) 2" Une formule
orale prononcée par le créancier, et dont la partie essentiello
consiste dans une ~m~to, analogue à celle que
prononce le
législateur dans la toi.t~ta.te testateur dans ie legs ~«M<
~«OMcm, ou le juge dans certaines instances coutre le défen-
deur qui succombe. La damnatio, dans tous ces cas, a
pour
sanction une MtaMMtK~'e«o. b'où le trait
caractéristique
remarquable qui distingue le MMMm des autres modes, plus
récents, de contracter il est immédiatement exécutoire,
c'est-à dire que le créancier non payé à l'échéance
peut, sans
jugement, faire m«ntMinjectio sur son débiteur. Comment
expliquer cette force exécutoire particulière ? Par ce fait que
l'obligation contractée devant cinq témoins et un M~pfM a,
– t.K OHOtT
A'MMT!!(M. OM OBt-fQATHMM 39t
par su forme même, un caractère ~«c, comme une véritable
sentence judiciaire. La <<«mt)f«''odu Hcj-Mwest une véritubte
et donne, pur suite, ouverture aux mêmes voies
<'OM<<(tH)M<t<<ott,
d'exécution.
M. Mitteis n'a pus ou grand enort à taire pour renverser cette
dernière explication. h n'est pasarrivé, il est vrai, itdémontrer
(p. t t~) l'inexistence de la <<«m)M<ft'odans le HM«m; mais H a
facilement prouvé que cette ~Mn<a<<on'avait aucun caractère
pubiic. Par ta l'explication que Huschko donne du caractère
exécutoire du Me~tHttombe. Mais cette explication n'est pas
ta hase indispensable de toutie système et, si l'on établit, par
exempte, que la <<aH!n«<<o, par sou carnctèrode rite religieux
exsÉcratoire, conduit nécessairement à la M~tUMt'~cc~o, on
s'expliquera que le !iM«w,quicontientcette(<(<M)t«<<o,puisse
doutter immédiatement ouverture à cette voie d'exécution,
tandis que les autres contrats, qui ne la contiennent pas, ne
puissent être exécutes qu'après jugement. Le reste de la théo-
rie de Huscttke se soutient fort bien.
Mais M. Mitteis entreprend do la renverser tout entière, t!
veut démontrer que le cérémonial p~' «M et M/'aM n'est pas
lié comme une solennité nécessaire au MF.rttm.La pesée a
souventsa raison d'être, dans tes pfets d'argent, à unR époque
où lu monnaie se pèse encore et ne se compte pas; mais cette
pesée n'a pas ta valeur d'un élément formel indispensable.
AM-)(M<, dans l'usage ancien de la langue romaine, désigne
simplement l'aCe productif d'obligations, quel qu'il soit,
même en dehors de toute pesée. Cependant M. Mitteis se
heurte à des témoignages anciens qui lui sont défavorables
Manitius, .Hiius Cattus, s'il faut eu croire Varron (t. VU,
tM:) et Festus (p. )6~, définissent le KMt~M« omne quod per
tibram et nes geritur M.M. Mitteis écarte ces textes en quel-
ques mots (p. 104) ces définitions sont, pour lui, nfes du
désir de trouver uu élément d'opposition doctrinale entre les
anciens modes do s'obliger et les modes récents du ~M~tt-
<<«M.Rocore faudrait-il (Montrer, ce qu'il ne fait pas, que Jes
contrats du ~H ~e~tum avaient déjà pris quelque développe-
ment a Rome au temps de Manilius (cos. 603 U. C.t.
Le M&fMM a-t-il un moins ce caractère intrinsèque d'autori-
ser le créancier à mettre, sans jugement, la main sur le débi-
teur qui ne paie pas ? NI. Mitteis ne le croit pas. Les textes de
l'époque classique (par exempte Caius, IV, ~) et suiv.) sont
opposés à l'idée d'une MttnoM<M~c<<osanctionnantdirectement
399 L'A'<XHHSUt:))))."t!t'JL'K.tm)).)M~

le <!f~<M<. Us ne connaissent en euft qu'une application t'e~n-


tière et normale de M'tte voie d'exécution c'est celle ou elle
sert ut'executiou d'uno sentence judiciaire (M.<<'<<c«~).Les
autres Mppticationsdf ta <tt.<.ne sont que des extensions arti-
ticiettes t~eneratement dues Mdes dispositions législatives~
du tu premicre. t~eur dénomination même eu témoigne, puis-
qu'on tes appette m. <. ~ro ~/«' Quant aux textes titte-
raires qu'on invo({uepour attester l'existence ancienne de ht
M<.<. comme sanction du <«'.<'«)«. ils s'expliquent aussi bit'))
par t'idee d'uue convention intervenue entre le créancier et
le débiteur, soit au moment ntôfne du contrat, a titre condi-
tiunnei. suit postérieurement a titre pur et simple, lorsque
le débiteur se trouve hors d'état de payer. Par cette com'oxtion.
le débiteur s'en~a~e 'en de))ors de toute M<!«t<.< /«/<'df0)il ser-
vir sou <')'f!tucierjusqu'à extinction de sa dette. Le droit com
pare fournit d'aiHeurs de nombreux exempies de pareitic
servitndeconventionnettede ta dette .s'('/<t</<<At«'('/<<.M'/t~).L'uti-
tite propre de cette servitude consiste donc ù éviter au débi-
teur tes rigueurs de t'executiun sat' ta personne «nisea mort
ou vente ~'««~ 7'<7~'<'w). Comment se réalise ta .s'<tM~wr/<<-
xt'/t~/</P:u'unetnancijtation: te débiteur se maocipetui-m~tnc
au créancier jusqu'au temps ou le prix de ses services anr:)
balance sa dette.
Ces idées exposées par M. Atitteis laissent subsister plus
d'un doute. M. Mittcis ne s'explique pas sur la question de
savoir si ta distinction classique des M««f<.< /~<'<MMM en f.
y'w/<Mf<et~Y)~/tfvf/~ne serait pas une tentative doctrinale
tardive*ponr classer les w. <. aucienncs qu'on ne comprenait
plus {;nen' (tentative un peu analogue il celle qui classa les
obligations f/fM.<!<f'.fff~<<('< ou ~«'Mt~' </<'f<c/oac6tcdes obli-
gations t'f cf<o<~«'<t< ou <<' ~f'<o. il n'examine pasnon plus si
ta .s<t<MA''tft'/tfM/~</fconventionnette ne résulterait pas prt'Ki-
sément de t'arrangenteut intervenu entre le créancier et te
débiteur sur qui iaw. <-a été pratiquée, pendant tes soixante
jours de détention tegate que le débiteur subit it suppose,
contrairement a tout ce qu'on sait de ta mancipation, qu'on
pentse manciper soi-même, et qu'on peut manciperà terme,
et il se borne, à ce propos, à proclamer qu'il ne faut pas se
laisser guider, dans l'étude de la préhistoire juridique, par

t. L'inmt'tinn
[xu'ttt<)')c)rif)e
')' )))otsp<'oyt«/fcHh diu~tt m.f. t)6ht
loift«'«t <M~<t)neH/<t<'<o
c.'itatt<t~ p!t)'tjitus. tV, ~t.
AXALYSKt.–LHUHUtTUMuMt.ttU'ftO?; 3M

des notions empruntées au droit postérieur. Que n'a-t-il usé


toujours de ta même prudence.et évité des'appuyer, dans le
reste do sonétttfto, sur d'autres notion.é~!))Gtnc)ttrécentes, et
empruntées au droit ctassi([ue([). ex. p. ))7, l'idée que ta
.tpf~M<on'a ~)))f«<!ou force exécutoire immédiate, n'a ~<w<f
donué di)'ecte)))('))touverture a ta WftM'««t~t~? Se< con-
ctusioospandtraientptussotidement établies'.r.
i'.tt.

))E MEDtO (A'-mHM).– Contributo alla atorla de! con-


'<<«.t<'p </«ron-
tratto di societ&tn Roma. ~'M;<«~<f<M(
frf<<<MCf~« ~OMf).Messine, t!<0i,10 p iu-K°.
Les origines du contrat do société ù Romesont fort obscures.
L'opinion courante tes cherche dans ht forme de comntunaute
fatnitinie anciennement connue sous le nom de <'oMs~'<«fM).
On sait ce qu'on désigne sous ce nom souvent.. après la ntort
du père, tes enfants restent dans l'indivision, et continuent.
par nn acte devotonte exprès ou tacite, h)communauté de vie
préexistante. Cet usage a son cnuivatent dans bien de!- civiti-
sattons (communautés taisihtes du moyen-âge par exempte).
On rencontre parfots des formes plus iitr~esde c~t.'M<'<t'<M.Ce
sout des communautés qui comprennent des personnes de
famines ditïerentes, réalisant ct~cuuc un apport eftectif.
Ainsi !'on voit se joindre au co<)Mt'tf«Mdes enfants éman-

cipés, – sortis par conséquent de leur fatniito agnatique,
qui reprennenHear ptace au foyer commun eu y rapportant
les biens qu'ils ont pu acquérir à ta faveur de t'emancipation.
Par cette transition t'oo passe du <'o/MO/<«~à lu soct't'ffMOM-
<t<MM< &o)<M<-KW,société universette de tous bieus présents et a
venir, entre personnes de (arniHesdinerentes. C'est ta forme de
société ta plus ancienne de toutes. La c~'f~'Mf' en est la
base juridique esseutiette. Mais de bonne heure, au fureta Ii
mesure que t<*ssociétés de ce genre s'étendent, et qu'entes
utilise pour atteindre des buts économiques plus éteignes de

<.f.'nin-ti<-)'kM.OU~[~tt'-)!int-)'it'~n)<'suJ!'tvinnt't''pat'at)r')!H~
t. XXXVti)'~). de la ~<<M-/«'. .<?«tt' L'tmt' tu)uj)t.mt
<<<-<-SMt-t.M'/
lei <)n'')'):.i'jn'-duMiHf~,vu)<)u.~)"in~uc)m,en'r~'tts')')'))''«tth'tc
tfh'-ttt';
t'c\i.t<n';u d''m<:ottU-itt
~'))M<m':t "M '*</fAff<w. .)-tU)ftt)'
t/M<:t''
de tu. ~<<MM~<'c/<<c/f'f/Y n'u~t))t)mt«nu MiUtcijtatiun.f;ut)ttnetu ''n'K
et <'))W")t"! <'<«<«" 'lui sent~ (t-'mh'iu-
Mittei~.tutu;;<t;s(t'an':)):))
n'otent tt )'u(<itu"n<-nm-:tnte) '-ntMptt-U'-uticr.t.
ufiM'ht)" )'Mr:t))))m'~ '-t
fjU:aur.tit U!tU'~f<)UtiNt)!ltt!t)uj{Uti!'tC()HM<h')ttM''<f<K<f'
aftict'' st't'u.aouh~ danstu tutoo\'<tde t'.tMtx'c.
t/AS!<)f)t SOUMMO~UK. «)Ot46<M

ceuxde l'anciennecommunautéfamitiate,it devientuécessaire


de réglerpur des conventionsun certainnombrede questions
essentielles:questiondesaequisitionsa venir,de lurepartition
des gains, etc. L'idée de copropriétépasse uu second
pian
l'idée de contrat passeau premier. Et ainsi apparaissent les
diversesfonnesdesociétésparticulières,Notammentlitsociété
d'acquêtst~oc«'/Mj!~tMM~M)Mt;. Cetteoriginefamilialerend fort
bien compte de certaines régies,sanscela inexplicables, du
contrat de société, par exemplede la régie par iaqueiie les
profitset les pertessont répartiségatemeutentre les associés,
mômesi les apportssont Inégaux;par exempteaussi du
pria
cipe souvent invoquépar les jurisconsultesromains, d'après
lequel la société implique une idée de fraternité entre les
associés '( jus fraternltatisin se habet Ce principe a des
conséquencesjuridiques importantes commeil est particu-
lièrementdéloyalde tromperia confiance d'un frère, la sanc-
tion du contrat (l'action pro Mc<o) entratnol'infamie contre
celui qui ysuccombe;et. commeaussi ilest particulièrement
inhumaind'exercer contreun frère toutela rigueur de l'exé-
cution forcée,f actionpro Me<o n'estdonnéecontreun associe
que dans la limite de ses ressources(?'<!<</«.'<'de com~HM'.
Ainsi les règles mêmes de ta sociétéattestent son origine
familiale.
A cette doctrine, certains historiensproposentdes correc
tiens. Plusieursestiment que lessociétésparticulières,dont
parlent déjà lesformulairesdo Catont'Aucien(/)e~'en<~<c<t,
i44~ ne sont pas issues de la MoeffMom))<um toMM'MHt mais
ont des originesindépendantes,et se rattachent,parexempte,
aux collègeset corporationsde marchands.
M. DeMediose borneà résumeret à critiquer les diverses
théories proposées, et s'en tient à funité d'origine de la
Mc/ehMOMHtMW ~M<M'«M et des sociétésparticutières.Surutt
pointseulement(p. 47-68)it ajouteune contributionnouvelle
à l'apport dé ses devanciers c'est à proposdes sociétéscorn
merciates sociétésde banquiers,d'une part; sociétésde sou
missionnairesde travaux publics et de fermiers d'impôts
f.'toe<~<MpK&<<n<Hon<M, Mc~a~'Mm) d'autre part. Pourlui, il
faut tenir comptede l'iufluencegrecquedans ces deux sortes
de sociétés.
Pour les. premières<s.d'armant), il ne fournitguère qua
des présomptions le commercede l'argentetdu crédit paraît
constituéà Romesur les mêmesprincipes qu'en Grèce; les
AKALÏMS. –- CHOtT Mtt~ OMJMATttMM 395

ar~fHtftWt romainset les trapézitesgrecseffectuentles mêmes


affaires. C'est &partir du V)' siècle, depuis que le monde
romain prend un essor économique nouveaudu au contact
avec la civilisationgrecque, que les sociétésd'a~H~'tt se
développent.Mais.à vrai dire, la structure juridique de ce
typede sociétésne dtfïèrcpas de cetiedesautres types d'ori-
gine romaine.Aussibien que les premières, les secondesse
formentpar leseul consentement!et si les statuts dessociétés
de banque admettent fréquemment,par dérogationaudroit
commun,que lesprofitset les pertes serontproportionneisaux
apports, ou que les associes répondront solidairementdes
dettes sociales,ce nesont là que des régiesconventionnelles,
qui ne sont pas de l'essencedu contrat et doiventfaire l'objet
de clauses expresses. Ces clauses, devenuessans doute de
style avec le temps, sont peut-être inspiréespar les usages
anttfoguesdepuislongtempsconsacrésdans la pratique des
x~t~hn.ypv.j~tvgrecques.Oune peut rien affirmerde plus.
L'influencegrecqueest ptui*sensibledans les .fOf<p<«<MpMMt'-
<-<M<MWM, Mc~a~Mt. II existe, entre celles-ciet les sociétés
correspondantesdeGrèce,destraits caractéristtquescommuns
qui laissentmoinsdo pince au doute. L'organisationinterne
est semblabledansses traits essentiels L'J~y. de ta société
grecque a son équivalent dans le M«:tc< de ta société
romaine; les legescfMo~c qui régissentles rapports de la
sociétéavect'Ëtat sont calquéessur les -M-<M~;et l'ou
peut conjecturerque l'on doit à l'imitationdu droit attique
les règles juridiques spéciales qui séparent, selon Utpien
(~ xv)t,2, fr. ~,teSMc<f'~<<('pM~Mf!)on<M, rcc~M~MMfdes
autres sociétés(notammentla régie de ia non-extinctionde
la sociétépar la mort de chaqueassocié,et la faculté donnée
a tout associéde cédersa part). Maissur ces derniers points,
les justificationsde M. de Modiosont bien faibles. A peine
s'il peutétablir, par un seul texte d'interprétationd'ailleurs
douteuse (Lye-,H<<c. Acoo' 88) que les sociétés attiques de
fermier;! d'impôts sont divisées en parts mais il ne
démontre point que ces parts soient cessibles. Une ana-
lyse plus serréedu droit grec était nécessairepour appuyerun
systèmeen soi vraisembiabte;et M. i)e Medioiguoredestra-
vaux essentiels,commele (~'tf-c/t~e/fM t'M't'tMM-'Mw
de Xie-
barth. ti n'estguèredouteuxquele droitgrecait trèsfortement
contribuéà ta constitutiondu droit romaindes obligations,à
partir du vu*siècleU. C. c'est peut-êtreà son influenceque
3M ~AttKÉttSO<:tf)LO<t~UC.
tMH.tttt~

l'on doit l'introduction des contrats dits consensueis. La


démonstration est sans doute possibio pour ht société comme
elle le serait pour ia vente; mais it faudrait
Fontroprendre
scientinquement.
P. if.

E. FRHNSDORFF. Der Makler im Hansageblete ~<'


C0«/ t~fM/M ft'~M./<'/« //«MSC).tu f''M~f<te(<<'<-
t;ti«U)~(~-
J«rM~'K~t<f~ ~<'M<<T, Leipzig. t90i,4!3p
in-8" pp. 255-3)6.
Parmi les contrats commerciaux, le courtage est un de ceux
qui ont le plus haut intérêt socioiogique, un de ceux aussi
dont l'histoire jette le plus de lumière sur ies origines du droit
commercial. Le trait caractéristi'{uc du commerce primitif est
en effet d'unir par des échanges réciproques des hommes
apparteuaut à des races dinereutes, c'est-à-dire des ennemis.
Il n'est donc de commerce possibio qu'à ia faveur d'une trêve.
Les conditions de cette trêve sont les premiers germes d'un
droit commercial, Il existe plusieurs moyens d'établir une
paix temporaire ou permanente entre hommes de sangs dine
rents. L'hospitalité est un de ces moyens. Accueiiiir unett'an.
ger à son foyer, c'est lui assurer le moyeu d'eugager des rap-
ports non hostiles avec les membres de la horde &iaqueite on
appartient, c'est lui donner le moyen de faire le commerce
avec eux. L'étranger n'a d'existence juridique que par son
hôte c'est ce dernier qui le représente en justice, le defeud
auprès des autorités publiques, répond de ses engagements,
se fait son truchement, lui facilite ses ventes et ses achats, etc.
Jusque dans des civilisations assez avancées, les fonctions d<*
courtier, de commissionnaire, de caution, de témoin, d'inter-
prète et d'aubergiste sont réunies dans les mêmes mains.
L'étude de M. t''rensdor(! sur les courtiersdans les villes de
la Hanse relève, pour ie moyen âge, des traits
caractéristiques.
dont cette origine historique du courtage rendrait bien
compte, bien que J'auteur ne s'explique pas sur ce point.
Le courtier, dans les villes de ta Hanse, s'appelle au
xtVsiëcie ~t<M'Ao~f/'(t/M<<'rM«/M\)intermédiaire de vente.
C'est là en enet sa fonction essentielle. Plus tard, son roto
s'élargissant, il prend le nom de /?<c~«r (ma~ do tNa~eM,
macAcK,faire. Cf. le français M~M~KOt~. Pour donner à un
étranger ia garantie de l'hospitalité dans un groupe détermine,
~XAt.vsH<. – r.t? cnotT <!):<!n)tf,tnA'ff"'<s 397

il faut nécessairement nppartenir a ce groupe c'est pourquoi


il faut, dans ta itanse, être bourgeois d'une ville pour y être
courtier (p. 27)). L'entt'emise d'un hôte ne se conçoit qu'entre
un compatriote do t'hôte et un étranger. Mie ne se conçoit
pas entre deux étrangers. De lit une )i<nitation importante il
l'activité du courtier on lui défend do mettre en rapports
deux étrangers « hospitem ad itospitem portare ad emendum
aut vendendum aiiqua hona H. On ne saurait expliquer
cette régie, comme ie fait J\f. i''rensdorfî (p. ~!)~. par le seul
intérêt commerciat de )a ville qui l'a édictée. Ces traits, et
d'autresencore. revetentassex ciairement les liens originaires
du courtage et det'hospitatite.
D'autres traits au contraire revêtent des modifications de la
conception primitive. (:elle-ci suppose nécessairement que
t'entremise du courtiecest obti~ttoire (.)A<Mt't'~<MH~) il eu est
ainsi cuectivetncnt dans nombre de centres commerciaux.
Mais.dans les villes de ht Hanse, le ministère du courtier est
devenu facultatif (p. ~~). De même, beaucoup de statuts
défendent au courtier d'être en même temps aubergiste
~p. :?) ces statuts témoignent a ia fois d'un état différent du
droit antérieur 'et d'une spécialisation de fonctions en voie
d'accomptissemeut.
P. H.

it. Gt~ESTAL. Rôle des monastères comme éta-bUs-


sements de crédit, étudié en Normandie du xf & la
fin du xm" siècle. Paris, )90), 230 p., in-8".

La prohibition canonique du prêt à intérêt ne tua pas au


moyeu âge le crédit; elle développa seulement des (ormes de
crédit spéciales. Parmi les capitatistes qui usèrent de ces
(ormes de crédit nouvelles, et qui contribuèrent le plus à leur
développement, se Illacent au premier run~ tesétabiissements
religieux, les principaux capitaiistes d'alors. M. Hénestai a
étudié les opérations de crédit des monastères normands jus-
qu'à la nn du xm" siècle, d'après les documents originaux,
pour la plupart inédits. Son étude précise et solide jette un
jour nouveau sur le rôle économique de deux contrats impor-
tants, par lesquels se réalisent presque exctusivement les plu-
cementsnon commerciaux au moyenâge, t'engagemcntimmo-
bilier, et l'achat de rentes.
Ces deux contrats n'ont pas fleuri simultanément. Le plus
398 L'ANNA MCMKKttC~ lMi.i9M

ancien est !'fMy<~fm~ tMmoM~r. Les monastères normands


t'emploient dès le x"siècle dans ses deux formes de )nort-y«~
(c'est-à-dire d'engagement dans lequel le gagiste ne restitue pas
les fruits perçus, et conserve, par conséquent, un intérêt) et
de et/~a~e (c'est-à-dire d'engagement dans lequel le gagiste
doit imputer les fruits perçus sur le capital et ue retire nor.
malement de l'opération aucun bénéfice). Mais ils emploient
plutôt le mort-gage, qui leur permet de faire valoir leurs
capitaux, que le vif gage, acte de pure bienfaisance.
La structure juridique de l'engagement immobitierest con-
nue. Ou sait que le créancier jouit, pendant ta durée de l'en-
gagemeut, des droits de t'engageant lui-même. Ce dernier est
donc dépossédé de son itnmeubie mais Il peut, pendant
trente ans (en Normandie du moins), rembourser le capital
avancé, et reprendre son bien. Après trente ans, il est dépos-
sédé définitivement au profit du créancier.
Cette organisation juridique du contrat détermine son rôle
économique, qui est moins targe qu'on ne pourrait ie penser
(p. S4et suiv.). H suppose en e)!et que celui qui engage a t'in-
teulion de rembourser avant trente ans: sans cela ii vendrait,
et n'engagerait pas. Donc il ne peut servir qu'à réaliser des
prêts à échéance assez courte. Onconstate qu'il n'est employé
qu'à contracter des prêts de consommation, non des prêts de
production. Ce n'est donc point une institution de créditagri-
cole. D'autre part le gage immobilier comporte le dessaisisse-
ment de l'emprunteur il est doue fermé à tous ceux qui ont
besoin de leur terre pour vivre aux petits, aux travailleurs.
Il ne sertqu'aux riches momentanément gênés, et il leur offre
une ressource fort onéreuse, puisque le taux de l'intérêt parait
n'avoir guère été inférieur a Ut p. tOO.On constate aussi que
les sommes empruntées sont généralement élevées.
Pour le prêteur, le mort-gage a les qualités essentielles
d'un bon placement; il est rémunérateur et sur. Mais il a le
défnut d'être temporaire d'oit l'insertion fréquente dans en
contrat df clauses restreignant la faculté pour le débiteur d''
rembourser quand il lui platt. Pratiquement, un grand
nombre de mort-gages aboutissent à l'acquisition de la pro-
priété par le créancier. L'engagemcntest moins unpIacemGttt
mobilier qu'une acquisition d'immeuble.
Dans les premières années du xm" siècle, le gage immobilifr
disparaît de la pratique des :tbb:);'es normandes. La cause f'n
est peut-être moins dans une décrétale du pape Alexandre 111
AtfAt.ïSM. – U! MtOtT CM OttHOATt(MM 39~

(H89.H8t). qui prohibe le mort-gage comme usuraire, que


dans le développement d'un nouveau mode de placement, la
t-ente, qui a de nombreux avantages sur son devancier.
La vente, contre un certain capital, d'une rente préexistante
(rfH~«nctcmKe)ou d'une rente qu'on orée (reste MOMcc~),sur
une terre déterminée, apparaît en effet vers cette époque. La
vente de rente ancienne existe dès la deuxième moitié du
m" siècle, la vente do rente nouvelle, imitée de ia précé-
dente, dès tes premières années du xtn" siècle. Or ce contrat,
par son organisation juridique, oltre aux abbayes les mêmes
garanties que le gage. Sa seule infériorité résulte do ce que
l'abbaye n'a pas ia terre entre les mttius, le vendeur conser-
vant par suite la possibilité de t'aliéner, de la grever de
charges nouvelles, de la laisser en friche. Mais des clauses
spéciales ont été justement inventées pour parer à ces dan-
gers. Et même ou a étendu le gage de l'abbaye créancière
en le faisant porter sur d'autres immeubles que t'immeubte
grevé. La rente a donc tous les avantages de l'engagement
sans en avoir les inconvénients; elle est autorisée, taudis que
le mort-gage est, depuis la fin du xn"siècle, illicite. Oucom.
prend avec quel empressement les abbayes ont usé de ce mode
de placement.
Pour le capitaliste acheteur de rente, ce contrat a sur le
gage l'avantage d'être un placement perpétuel (chose particu-
lièrement précieuse pour les monastères, étant donné te sys-
tème assez rudimentaire de leur organisation financière).
Beaucoup de rentes sont payabtes, non en argent, mais en
nature. Il est même à croire qu'à une époque ancienne, alors
que le paysan ne vend pas lui-même ses produits, les monas-
tères ont le monopote du commerce des denrées agricoles
ainsi s'expliquent tes nombreux privilèges commerciaux dont
elles sont gratifiées.
Pour le vendeur de rente, le contrat a une utilité écouo-
mique dinéreute selon qu'il s'agit d'une rente ancienne ou
d'une rente nouvelle. Pour vendre nue rente ancienne, il faut
être soi-même créancier do rente pour vendre une rente
nouvelle, il suflit d'être tenant d'une parceiie de terre la
vente de rente nouvelle est donc un instrument de crédit
ouvert aux humbles, aux petits, et c'est son grand rôtesucint.
M. Génestal appuie celte constatation sur un examen des
capitaux empruntés et des rentes vendues, qui apparaissent
tré:i minimesdans les chartes normandes; les immeubles gré'
4m) L'AXÉE
SOm)t.O(:tQ).'K.)')tl-t9M
vus de rentes sont de petites tenures rurales, et très rarement
des maisons. H semble même que les abbayes fournissent de
préférence du crédit à tours propres tenanciers. Kn outre ta
vente de rente, &ht différence du gage. sert à réaliser des
prêts de production plutôt que de consommntion. C'est donc
uu véritabte instrument def/tY «~('<~< Le taux de l'intérêt,
qui oscille, comme it résulte d'un tabteau dresse par M.Cénes-
ta), autour de tUp. )UO, n'est poiot exagéré pour t'époquc.
Majore ces avauta~es. ce tnodede crédit [tcut avoir des incou-
veuieuts. Au cas oit la tiotite de lu charge que pf'ut supporter
une terre detertnmee est dépassée par des créations impru-
dentes de rentes trop tourdes, le débiteur peut être ruiné et
onU~e d'abandonner la terre f~w~Mf'Mf' c'est ce que l'on
constate dès ta deuxième moitié du xm"siede.
P. it.

BOXOHS ~Guttto). Svolgimento storico dell'assieura-


zione in ItaJtia (/~e<f~fMt<'M//fM~«jt)«'</<-~'aMt~v~tvPH
~«~). t'toreuce, tUOt, t30 p.;in.8".
L'assurance a pris depuis un siècle un tnerveiHeux essor,
et s'est u!nr)nee f'onxne le plus fécond des contrats qui ten-
dent à subordonner les forces extérieures aux forces sociales,
et, par là, à augmenter la liberté humaine. H est donc parU-
cutierement intéressant pour le sociotogue de rechercher les
origines historiques de cette institution.
Il y a deux etements dans le contrat d'assurance. ('/t'-
M«'M< ~«-w c'est le fait par une personne d'assumer les
conséquences d'un risque couru par une autre; – (/? <
wf~ ~K~M~MC.' c'est ia répartition des risques entre un
grand nombre de personnes associées pour contribuer
d'avance à ces risques par !e paiement d'une prime, tantôt
établie à forfait (assurance dite « prime/<jr<')
et tantôt variable
proportionnellement au montant des siuistres (assurance dite
Mt'<<M<bien qu'elle ne se distingue pas à ce point de vue
de ia précédente, (lui repose également sur i'idée do mutua-
lité). Cesprécisions, que M. Bonolis a négtigé de faire, sont
nécessaires, car il n'y a vraiment assurance que ta où les
deux éléments sont réunis.
Par ià on écarte d'emblée certaines institutions où l'on pré-
tend parfois reconnattre l'assurance (prêt à ta grosse gréco-
romain stipulation pMt Mw<<'m Mx'antdu Bas-Empire
ANAt-MM. – H! PXOtT CM oet.MATt'MC' 4&t

romain),mutadont l'élémentde mutualité est absent. C'est


seulementau moyenâge, à partir du x)V siècle, et dans le
paysoù le commerceprend son essor le plus brillant, en ïta-
lie, (luedevéritabtesassurances apparaissent(p. 4 et suiv.).
Encoretesplus ancienstextesque M. Bonolisciteen ce sens,
après Goidschmidtet Bensa, ne sont-ils pas tous également
décisifs plusieurs peuvent s'entendreaussibiex de contrats
de commandeou de prêt à lagrosse. Onvoudraitsavoiraussi
si le développementde ta pratique des associations(particu-
lièrementdes sociétés commerciales)a exercé quelque
influencesur la constitutionde l'assurance il est vraisen)-
blablequ'it a dd contribuerà dégager te principefondamen-
talde la divisiondes risques entre un grand nombre de par-
ticipants.
L'assurancen'a été régied'abord que parla coutume.L'Etat
estintervenurarementà l'originedans sonorganisation,par-
foisdans un but politique(défensesd'assurer les marchan-
dises et les navires étrangers), parfoisdans un but d'ordre
public (facilitésdonnéesà la procédured'exécution ou
mesuresde protectioncontre les assurances usuraires). Les
premièreslois italiennes sur l'assurance sont peu nom-
breuseset peu développées(Statut génois de t369; loi uo-
rcutinede ~393).C'est en Espagne, dans la place maritime
autrefoissi florissantede Barcelonequ'apparatt,en t43S,le
premierrèglementdétaillérelatif à notre institution, règle-
ment qui, souvent reviséet augmentédepuis, a exerce une
grande influence,mêmeen ttatie. M.Bonolissuit le dévelop-
pement législatifitalien sur les assurancesdans les statuts
des principaux Etats commerçants(Gènes,Florence, Venise,
DeuxSicites, Albenga.Savonoet Lucques), puis dans tes
codesde commerce partieutaristesdux)x'si6c)ejusqu'au code
uniquede t868 et à celui de t883, actuellementen vigueur.
Après cette esquisse de t'AM<ou'f M<He de t'assut'ance,
A!. Bouolisaborde son /x'.<<o/<'e <H<fTMf.La première forme
d'assurance,et presquela seuleà l'origine,est l'assurancedes
risques dans los transports maritimes; beaucoupplus tard,
on voit apparaîtrel'assuranceterrestre (transportsterrestres,
puis incendie,grëtc, etc.), et l'assurancesur la vie. L'assu-
rancesur la vie,à ses débuts,n'a pour fonctionque d'indem-
niserune personnedu préjudicepécuniaireque peut lui cau-
ser ta mortd'uneautre personne on assure d'abordta viede
sonesclave,puis celledesa femme,de ses parents,d'un étran-
t- Ut')')i)M)i).– Ann~c socioL, iSOt.tUOS. 2G
.tOâ t/ASS~B M<:tOt.onKtUB. )M).)9<~

ger (par exemple d'un débiteur, ete.) (Boaotis, p. H p. 89 et


suiv.) cette forme d'assurance est licite, puisqu'elle a pour
but de prévenir un risque réellement couru. Elle constitue,
disent les jurisconsultes, i'«.Wt't<~<opf-o~r/'t. Mais. à côte
d'elle, it s'en introduit une autre (fM~ccKf«<<o <M)~'op<«)qui
u'est au fond qu'une espèce de convention atoatoire, ou df
p:tri <.<MKx<o) c'est l'assurance sur la vie de certains person-
nages dont )a survie n'intéresse nullement les contractants.
Cette convention doit naturettement être soumise a des res-
trictions ou même .'(des prohibitions tegaies. Cesrestrictions
et ces prohibitions des ~K~OMM nuisent au développement
de l'assurance sur la vie dans sa forme régulière. Aussi est-ce
à peine si quelques auteurs, Scacciu par exemple, prévoient
que l'assurance sur la vie peut jouer le rôle d'une institution
de prévoyance. tt faut arriver au x<x"siecie pour que cette
assurance, comme les autres assurances terrestres, prenne Sun
plein essor.
L'assurance maritime, ayant précède toutes les autres, a
fourni le modèle de leur structure juridique. Elle avait of
eUe-mente beaucoup de peine à s'organiser. Elle avait e)M
prunté d'abord ses formes à des contrats préexistants, nota)))
tnent au prêt conditionnei d'assureur feignait d'uvoir reçu In
somme assurée, et promettait de la restituer, sauf au cas un
le navire serait arrivé sain et sauf au lieu de destination ) on
à la vente sous condition résolutoire (l'assureur feign:)))
d'avoir acheté les marchandises assurées et s'engageait a ''))
payer le prix, sauf au cas ou ces tnarchandises seraient arri-
vées a bon port), l'eu à peu t on se passa de ces expédient'
et l'assurance se constituacomme un contrat indépendant. L:t
jurisprudence et, plus tard, les statuts en dégagèrent t'
regtos spécifiques. Les jurisconsultes (Pierre de Santaret)).
tS30; Straccha, lut)!); Scaecia, t6t8 Casaregis, t707 B:t)-
dasseroni, t7M)s'etIorcerentd'en établir les bases théoriques.
Leurs spéculations s'exercèrent sur l'institution tette que t<f
pratique l'avait organisée elles tendirent surtout vers un
double but t" prouver que l'assurance n'était point contrain'
à la prohibition canonique du pr~t il intérêt la prime reçue
par l'assureur n'avait rien d'usuraire, disaient-ils, du moment
qu'elle était le prix d'un risque assumé (pHi~'o c< n'Mt/~w
~t'«'M<<) 2* classer l'assurance dans une des catégories de
contrats reconnues par ledroit romain. Ils hésitaient entre te
contrat innommé du schéma Do «< /MC«Met la vente. Puis,
ANALYSES. M DMtT DES OBUOATKXS

partant des principes dégâts, ils donnaient réponse aux


questions pratiques qui se posaient Qui peut s'assurer 7
Quelles sont les obligations de t'assuré et de l'assureur ? Quel
est le caractère de la prime? Quelles choses peut-on assurer
et contre quels risques? Comment évatuet-on )e risque
garanti? L'assuré qui a subi une perte partielle peut-il exi-
ger l'indemnité totale en abandonnant ce qui lui reste de ta
chose assurée ? Les réassurances sont-cUes admises ? On peut
apprécier par l'examen de ces questions, que M. Bonoiis étu-
die à la suite des jurisconsultes (p. 42 et suiv.), t'innuence
considérante que toute cette formation coutumiere a exercée
sur la réglementation de l'assurance, non seulement en Italie,
mais encore dans toute l'Europe occideutate.
Ai. Bonolis n'étudie cette influence qu'en Italie Cp. t03 et
suiv.) mais l'intérêt de son étude déborde le cadre qu'il s'est
fixé on n'ignore pas que les codes italiens de )8Metde 18~8
ont imité de près le code de commerce français de t807, qui
lui-même, par l'intermédiaire des grandes ordonnances com-
merciales de Louis XtV, a beaucoup emprunté aux coutumes
marchandes d'Italie, Il n'est pas utile toutefois de suivre
M. Bonolisdans t'exposé, étroitementjuridique, qu'il consacre
à ta notion moderne de l'assurunce, contrat d'indemnité,
excluant désormais toute idée de jeu –aux régies nouveties
sur tes risques, l'abandon de ta chose assurée et partietlement
perdue, sur les conditions modernes du fonctionnement de
l'assurance sur la vie, etc.
Bien des questions sur te développement de l'assurance ne
sont pas touchées par M. Bonotis. 11est curieux de constater
que les jurisconsultes anciens n'examinent cette institution
que sous son aspect juridique. Ils définissent l'assurance
(Pierre de Santarem, cité par Bonotis, p. 3t) « Convenue
qua uuus infortuniam atterius in se suscipit pretio perieuti
convento. a Nulle part ils ne se préoccupent de t'idée de
mutualité. On regrette que M. Bonotis n'ait pas cherché :'<
eomhter, par t'examen direct des faits, cette lucune de la doc-
trine. Il n'eut pas été superflu, par exemple, dans ce résumé
clair et complet des résultats historiques acquis en notre
matière, de rechercher comment, sous quelles influences, a
quelle époque l'assurance a pu se constituer scientifiquement
par l'emploi des principes du calcul des probabilités et de
la loi des grands nombres.
t'. X.
4Ct t/ANtt~ soemtootQt'E. <90t <M?

VUt. – LEDROITCRtMtNRL
t'arM.P.FACco~!<)!T

A LANDRY. La Responsabilité pénale. Paris, F. Atcan,


t902, 195p., in-~8.
Le problèmeque pose M.Landryest un problèmepratique,
et ht marcheà suivre pour le résoudreest, dit l'auteur, néces-
sairementla suivante il faut décider d'abord ce que l'on
veut, pour ensuitedéduire du principe choisi la règle ou les
règlesque ton suivra. Queveut-ou lorsqu'on puuit, autre-
ment dit quelle est la fin de la peine, (la peine étant définie,
la souffranceinfligée au condamné, non point commeune
conséquenceindirecte et fatate de mesures de prévention,
d'éliminationou d'amendement, mais la souffranceinfligée
volontairementet pour etie-mème,en considérationdeseiïots
qui en résuiteront)? Telleest ta première question à laquelle
la premièrepartie de l'ouvrage.p. i7-t09) répond ainsi en
punissant on ne peut vouloir que de deux choses l'une, ou
bien faireexpierau coupableson crime, ou bien combattrela
criminalitéafinde rendre lescrimes moins fréquents. Toutes
les théoriesqu'on peut proposersur le fondementde la peine
se ramènentà deux la théorie de l'expiation et la théorie
utilitaire.Orla première est un tissu de paratogismes:t'ana-
lyse critique de cette doctrine et i'étude historique de sa
genèse s'accordentà montrer que ses idées maltressessont
d'origineutilitaire. C'estdoncla secondethéorie qui seuleest
la vraieet il faut t'adopter sans faire liamoindre concessionni
à l'opinionvulgaire ni à certainesdoctrines contemporaines
qui toutesconserventquelque chosedes préjugésclassiques.
La peine a donc exclusivementpour raison d'être l'utilité
qu'elle peut procurer; et elle remplit sa fonctionutile d'un
côté par <M~nM (intimidationde tous ceux qui seraient
tentésd'imiter le condamnée de l'autre par tn~mM<!<MH <da
coupabletui'mémeen lui faisantsentir les dangersde la réci-
dive).
Telleétantla finde ta peine,quelles doivent être les règles
de son application? Ces rentes doivent être formuléesde
manièreque la peine,qui a des inconvénientsgraves (citefait
ANALYSES.– LE MUtT CtttM~Kt. 408

souffrir celui qui la subit, elle coûtecher à la société, elle


démoralise ceux qui l'infligent) rende dans chaque cas le
maximumd'eitet utile. Queilesera,danscl)aquecasconcret,ta
peine la ptus efficace? C'est un problèmeexpérimentai que
M. Landry laisse à la criminologie le soin de résoudre, tt
veut seulement (p. 110-19~)poser les principes logiques et
définir les conditionsabstraites docettedétermination,c'est-
à dire les principes de la responsabilité.« La responsabilité
pÉnute,dans la doctriue utilitaire, est quelquechosequi fait
que nous devons, pour le bien général,être puuis, et être
punis d'une peine plutôt que d'une autre. Par suite, les
seuls irresponsables seront ceux dontla punition n'aurait ni
actionintimidante (sur Gux-mômeii) ni actionexemplaire(sur
autrui). Mais les individualistesout tout à fait tort de penser
qu'une peine ne peut être exemplaireque si elle est intimi-
doute. Les inintimidubtes ne portent sur leur front aucun
signequi puisse lesfaire infailliblementreconnaître.Ou peut
avoir grand tort de ne pas punir un criminelinintimidable,
puisque des gens qui estiment à tort être tout aussi ininti-
midables que lui et mériter la mêmeindulgencerenouvelle-
ront un crime qu'ils n'aut'aieut pus commiss'iis avaient été
arrôtes par l'exemplede la peine. D'autrepart l'intimidabilité
des individus n'est pas une chose qui se mesure exactement;
il faudra donc déterminer des genres,(tennispar des carac-
tères très apparents, dans lesquels serontgroupés tous ceux
qui, approximativement,sont égalementintimidanteset dont
la punition peut être égalementexemplaire; chacunde ces
«enresrecevraun traitement défini,qui serasoit celuide l'ir-
responsabilité,soit celui de la responsabilité,la responsabi-
lité comportant au reste des degrés; on déterminerale traite-
ment qui convientle mieux a chaque genre en considérant,
pour ce qui est do l'intimidation, les individus mêmes qui
composentle genre en question, pource qui estde l'exempta.
rite, la collectivitédes individus qui penseraientdevoir obte'
nir le traitement réservé à notre genre, et en tenant compte
d'autre part des maux que cause l'applicationdes peines. »
11 y a bien des remarques justes dans les critiques que
M.Landry adresseaux théoriespénologiquescontemporaines,
qui manquent souvent de conséquenceet de netteté; il était
intéressant de distinguer les conditionsde l'intimidabitité et
cellesde l'exemplarité, do montrer les conséquencesdu prin-
cipe que l'intimidabilité n'est pas exactementmesurable.
4M t.'ASNttt! SOCtOUKM~t!.<)Mt-t9t9

Maislescriminalistesqu'il critiquerépondraientsans doute


à M.Landryqu'il est difficilede rester conséquentlorsqu'on
essayede formuler autre choseque des principesabstraits et
généraux. Pour qu'une déductioncommecellede M.Landry
pratiqueet ef)!cace,ii fau-
put aboutirà uue véritableM('f/<o<<c,
drait qu'elleeut pour point de départ une notion exacte de
la nature de ta peine et de sa fonctionactuetie. Il ne nous
paratt pasque Aï.Landry ait démontrédans sa préface que
cette notion pouvait être obtenuepar la seule dialectique,et
que lu théoriesociologiquede ta peine fût sans rapport avec
le problèmequ'il posait.

(:. C.MËSSA.– Dell'Infamia secondoil diritto romano.


Societâeditrice tibrari:), t90i, 34 p., in.8".

Jusqu'à la basse époque. ou a donnéle nom d'/K/«M«'aà


diversessortes d'indignités, ayant des origineset entraînant
des incapacitésbien diuérentes.Au lieu de suivre dans leur
développementhistorique ces diverses institutions, cette
monographieles confonddanstanotiond'uneindignitéunique
dont les causes et les elletsseraient systématiquementdéter-
minés.Distinctiondei'infantieimmédiate(qu'eutratnentspou-
tanément certainsactescommel'exercicede métiers abjects,
la bigamie'et de l'infamie médiate,conséquencede certaines
condamnations.

OLDFIELD(JostAu).– The penalty of death or the pro-


blem of c&pitaî punishment (/,a peine<~niortoitle pro-
&~n<ede ~t peine capitale).Londres, GeorgesBell et <Hs,
~90t,M4p.,iM-8".
Quoiquece livre soit avant tout une oeuvrede polémique
dirigée contrele maintiende la peinede mort, plusieurscha-
pitres ofïrent un réel intérêt sociologique.L'auteur étudie
les originesde la peine de mort et démontrepar une étude
statistique dont ies chidressontsurtout empruntesà la Suède
l'existence d'une correspondanceentre la décroissancedu
nombre des exécutions capitales et celle du nombre des
crimes de sang.
G. R.
CROSS(ttAss).– Encyclopédie der KrimiBatlstih.Leip!!)g,
A'~f.Y.OM. – (.'aH<:AN)i:ATM!< tttBt~tAtRR 407

F.C. W. Vo~e).t90t. <")p., in- –Lpfifjue de criminoto~e dont


)eca)''tctc)'CMt~)))')uutpnti(t"e.
il. oHt. CXASSmt))'– De la otassiRoation des aotea criminels.
</e.S'oefu~)' t'JO),p. Ot3.
/t''t'((ct'M<<'<'<)«<«)<)ff<<'

)X.-L'OH':AXf.SAT)OXJUUtCfAHU:
t'Mt-)). )'. fArHHXtKT

P F. CtRAiti). – Histoire de l'organisation judiciaire


des Romains. Tome1 Los -s~-~vtttt'c~ ~~c~M</<* ~oM)p.
!u-i~, Houssenu, t90t, xxx-339 p., in-8".
On pourrait appliquer au travail de M. Ch'ard ta cat'acte-
t'istique qu'il doune lui-même du /o<< p«/~f'cde Mounaseu,
« pm'fuit modèle de dt'pouiUetnent systématique de t'iutegt'a-
tite des sources eu même temps que de domination scicoti-
ttquede t'et)semb)ectdesd6tai)s M.Et ce que nous devons ici
plus partieuiiet'ement noter, ce sont les preoccupatioMSsoc:o-
to~iques de l'autour qui. dit-it, s'est attachô dans toute son
t'tnde « à suivre le travail organique par lequel les institu-
tions grandissent et se transforment, les conséquences éton-
namment diverses que le jeu des mêmes forces produit
successivement dans les temps et les lieux divers, lit logique
incxorahtoavec laquelle les moindres modifications du milieu
ambiant se répercutent dans ia conformation et te fonctionne-
ment des organes sociaux
Considérée dans son ensemble, depuis l'introduction de la
procédure formulaire jusqu'à ta chute de l'Empire d'Occident,
l'histoire do l'organisation judiciaire de Rome retrace lévolu-
tiou de l'institution du jury qui « déjà assise alors eu matière
civile, puis étendue aux matières criminelles par ta fondation
des ~)M<')!<<w«'.< et transportée par imitation dans à
pc<'pc/«<«'
peu près tous Ics domaines où t'on trouvait l'apparence d'un
Hugo à trancher, a, dans le dernier siècle de la Hepubtique,
atteint probablement l'extension la ptus surprenante qu'elle
ait jamais connue, pour arriver ensuite, par une décadence
continue, à disparaître plus intégralement qu'elle n'a peut-
être (iut dans aucun autre milieu j).
Cette histoire se divise en trois périodes bien tranchées
que précède une longue période do formation s'étendant de
ta fondation de Rome au début du vite siècle.Au cours do cette
408 t.'AKNfh! MCtOMGfOCB. ~t-MM

première période,la justice, concentréed'abord tout entière


entre les mainsdu roi, s'est peu &peu ditïéreuciéeen justice
administrative,à laquellel'institutionde la censuroadonuf
une individualitémarquée,en justice eriminette que tes toi.s
sur ta proFOM(<o «<<popK<Mm ont pratiquement transportée,
pour les cas les plus graves,à t'assembléedu peuple; et en
justicecivile, caractériséepar la distinctiondu /<Met du /<«/<-
ct'Mm et parl'institutionde la préture. -Le derniersièclede la
République,qui forme la secondepériode, voit s'accomptir
tes grandes transformationsqui ont révolutionné l'organisa-
tion judiciaire introductionde la procédure formutaire,
épanouissementde l'institutiondu jury, formationdu droit
honoraire,et, en matièrecriminette,établissementdes <~MM-
«OMM pc~f<M(!< – Dans la troisièmepériode (d'Augustea
Dioctétien)« se soulèveet se résoutle coullitentre tesanciens
tribunaux populairesorganisesou présidés par des magis-
trats de la Républiqueet la justice fondéesur l'autorité du
prince, rendue par tui-mémeou par ses agents à la façon
ordinaire des décisionsadministrativesM le jury criminel.
le jury civil, les anciens magistrats, l'ancienne procédure
disparaissent;et un personneljudiciaire nouveauétablit peu
à peu uue procédurenouvelle. La quatrième période,de
Dioctétienà ta chute de l'Empired'Occident,est celle« de la
justice bureaucratiqueet hiérarchiséej,.
Le tome1 del'ouvrage,seul paru,correspond à ta première
périodeet se diviseen trois chapitres I. Epoqueroyale; Il.
De la chute des rois aux lois tieiniennes; HL Deslois lici-
niennesau débutdu vn"siècle.
A l'époqueroyale,le roi estle seul magistrat. Ses attribu-
tions judiciaires ne nous sont pas connues par des témoi
gaages directs, mais il est possiblede les reconstituer t" en
réunissantentre les mainsdu roi, sans limitations ni démar-
cationsd'aucune sorte, les pouvoirs définis qu'ont exercé,
séparément tes divers magistratsde la Hépubtique; en
supprimant toutes les distinctions postérieures entre les
diversesjuridictionset en considérantque le roi intervient
toujours en sa qualité de chefuniqueà la fuis civil, militaire
et religieux; 3~enrappelantque l'autorité du roi, absolueen
principe,est onfait uneautoritérégtéepar la coutume.s'exer-
cant par suite dansdes conditionsde lieu et surtoutde temps
très précises,et même dans des formes quelque peu régu-
lières.
AKtht~t. – t.'OBMNtSATMM tUMOtAtHB 409

La justice pénatodu roi n'est, dans son essence,qu'une


dérivationdu systèmede la vengeancequi fonctionnaitavant
elle comme le particulier i'Etat venge ses torts avec les
moyensque lui fournissentles pouvoirs royaux.Parmiles
actes punispar le roi, les uns atteignent directementt'Ëtat
ainsi la pw~f~'o qui assimilele citoyen trattre il l'ennemi
prisonnierqu'onmet &mort par les verges ainsiia violation
des muraillesde la cité qui fait du coupableun AomoMcer,
un hommedévouea la vengeancedes dieux, ce qui implique
pourte roi le devoiret pour chaque citoyen probablementle
droit de le mettre à mort. D'autres actes sont des attentats
contrelesdieux ainsi le faux serment, l'acte de la prostituée
qui touchel'autel de Junon (amende d'une brebis),celuide
la vestalequi laisseéteindre lefeu sacré (peinedes verges)ou
qui manqueil son vu~ude chasteté (elle est enterrée vive,
son complicemisù mort partes verges).Enfincertainsdélits
contre les particuliers entraînent une répressionpublique
le déplacementdeslimitesd'un champ, la ventede la femme
par le mari,le manquementau devoir du patronat et de la
clientèle, les coups donnés par les enfants aux parents (le
coupableest MCfr);le meurtre des ascendants, le meurtre
votoutaired'uncitoyen. M.Girardremarqueque malgréleurs
dissemblancesextérieures, ces actes sont tous considérés
commedes crimes pour une mémoraison, c'est qu'ils attei-
gnent à la foisi'Etat et les dieux. Ce n'est pas en tant qu'ils
lèsent les particuliers ni même qu'ils troublent la sûreté
généraleque le meurtre ou le déplacementdes bornes du
champ mettenten mouvementla justice du roi. Card'autres
actes,des plus dangereux, comme le vol, les coupset bles-
sures,ne déterminentpas de peine publique, maisseulement
des actes de vengeanceprivée ou de procédure civile. Et
d'autre part le caractèrenettementreligieux des peinesinfli-
géespar leroi prouvelecaractèrereligieuxdescrimesqu'elles
sanctionnent lesamendesprononcéesen tete<de bétail sont
généralementemployéesen sacrificesexpiatoires,et l'exécu-
tion capitale est toujours un sacrificeaccomplien t honneur
d'un dieudéterminé.Seulementle fait que le meurtre d'un
citoyenest un crime religieux et un crime d'Etat, par suite
est puni par le roi et non vengé par les parents du mort,
prouve que l'Etat romain, à l'époque de ses origineshisto-
riques, appartientdéjà à un type élevéde société.
En matièrecivile, le roi usede ses attributions « en auto-
~'0 L'AKXHH )90t.t90j
SOCMLOUtQEE.
rite qui n'a pas encore pleine conscience do sou rote
L analysedesformesde la plus ancienneprocédure romaine,
en particulier de la actio ~f<M'<!Mx'K/<
permet, peut-ôtre
ptus que toute autre de
étude, discerner« commenton en est
venu, pour terminer les contestations privées, a soumettre
leur solutionà uneautorité supérieure M.Girardavait
déjà
indique dans son ~<ttf«~ses idées, si remarquables, sur les
originesde la procédurecivile; il lesdéveloppeici. Avant
que toute idée de procèscivil apparaisse, la coutume meta
la dispositionde l'hommetése dans ses droits divers rituels
(luirèglent la conduitequ'il doit teuir pour obtenir satisfac-
tion d'une manière tégate. Ces rituels, dans le plus ancien
droit romain, sont les suivants lu victime d'un vol peut
s'emparer de la personnedu voleur pris sur le fait (/«/' mani-
/<<«.<ou procéderchezle voleur soupçonnéà une perquisi-
tion qui, si elle donne des résultats, rend le délit flagrant
<~<fM<<o <a«M~c«~<K'); )e créancier peuts'emparer du débi-
teur qui ne paie pas mais qui reconnaît sa dette (monM.<
<~fc~o),à moinsqu'un tiers (fMf.r,) n'intervienne pour s'y
opposer,ou rendre certaine une créanceen t'affirmantsoten-
nellement sans que le prétendu débiteur oppose à i'a(f)r-
mation une négation également solennelle et symétrique i
celui qui affirme son droit de propriété sur une choseeu
mettant la mainsur cette choseen devient légalement
pro-
priétaire, à moins qu'une autre personne ne vienne faire le
mêmeacte et affirmercontradictoirementses droits (rM<M.
«~ eoK~'aeotf/tc~). Toutes ces procédures ont commencé
par fonctionnerhorsde la présencedu magistrat; ce sontdes
procédures extra-judiciaires.Kn cas d'oppositionrégulière-
mentproduite(<'o~'<!p<H</«'<~tb. interventiond'un cttx~, etc.),
elles n'avaient pas d'issues pacifiques. Ces oppositions
rituelles, se paralysant l'une l'autre, pouvaient devenir les
élémentsd'une contestationrégulière, et l'on conçoitqu'elles
aient rendu possibles,lorsqu'une autorité reconnuedes deux
partiesa été appeléeà trancherle débat, de véritables procès.
Maisil n'y a rien, dans ces procéduresprimitives elles-mêmes
qui expliquel'interventionultérieure de cette autorité, indif-
férenteen elle-mêmeaux rivalités individuelles. Dansbeau-
coupde sociétésinférieures,c'est par le recours à desarbitres
librementchoisis par les parties qu'on a tenté de mettrefin
anxiitiget dans ce cas l'exécutiondes décisions arbitrales,
quellesque fussent les précautions prisesà l'avance,dépen-
A~t.MH'4. – t.'unUAXMATtuK<UUtCtA)HK 4H

(tuit toujours largement du bon vouloirdu perdant (voir, à


ce sujet, Année.Soc(o<o~t~'«', tome V, p. 42t sqq.). Dans ht
société romaine,c'est le roi lui-mêmequi, grâce &un artifice
est devenu l'arbitre obligatoire tes parties ont pris t'habi-
tude d'affirmersous serment la vérité de leurs prétentions,
et ie roi s'est trouvedans l'obligationde chercherquia raison
et qui doit subir la peinedu parjure. Le litige, intéressantles
dieux, intéressedésormaisle roi et, par un détour, un juge-
ment civil est rendu en mêmetempset par la mêmeautorité
qu'un jugementcriminel. Telleest l'origine delu procédure
du s<M/<M<'M~<m. C'est en vertu de cette intervention évcn-
tuelle duroi qu'on est arrive &accomplirdevant lui, <Hjure,
les procéduresqui, désormais,et grâce à la constitution du
.««'<'«m<'H<«m, pourront donnerlieu à un procès.
L'établissementde la Républiquea eu pour effetla substi-
tution au roi, unique et viager, d'un collègede deux magis-
trats annuels.par suite responsables;ta séparation radicale
des fonctionscivileset militairesd'une part et dos fonctions
religieusesde l'autre; enfinle fractionnementet l'attribution
à des autoritésdistinctes des étémchtsde t'ancienne puis-
sance royale. Désormaisles chefs de l'Etat ne sont plus les
chefsde la religion,les pontifesn'ont plus, sauf exceptions,
d'autorite civile.Par suite le caractère religieux des institu-
tions juridiques commenceà s'effacer les X!f Tabtes pres-
crivent.encore,par exemple,un sacrificeexpiatoireà l'auteur
d'un meurtre Involontaire,lesexécutionscapitalesgarderont
toujours la marquede leurs origines; mais les délits contre
les dieux finirontpar être, pratiquement,impuuis par cette
raison, que les pontifesn'ont plus le droit de punir et que les
magistrats, seuls détenteurs de ce droit, ne s'occupentplus
des choses divines la procédure du .Mf~Mcntwnse main-
tient, mais le serment, qui en avait été l'origine, sort de
l'usage et la procéduredevient purementlaïque. En môme
temps les juridictions pénaleset civiles se sont différenciées
et toutesdeuxont pris desformesmoinsarbitraires. Jusqu'à
l'institution de la preture, les consuls gardent la juridiction
civile, mais ilssont obligesde renvoyerla solution du litige
à un juré qu'ils désignent, une fois la ~t.< «<:«oaccomplie
devant eux. En matière criminellela coercitions'estdistin-
guée de la juridiction proprementdite les consulsgardent
la première, et déléguent obligatoirementla secoude aux
questeurs ou aux ~M)<mc<W pwfx~fOHM, les condamnations
L'A!fS)!E SOCMLOa~UB. iMt.t9Qe

prononcéespar ces délégués étant susceptiblesd'appel


cot-««oa~ ~«/«M~ ce qui a pratiquement <M'o-
transporté a t'as-
sembléedu peuple le droit de juridiction eu matière
hntin la création de tu censure a donné un capitale.
organedistinct à
fa justice administrative.
Nousavons eu précédemmentl'occasion de
signaler ici tes
caractèrestes plus importants de la justice criminellede la
Hépubtique(cf..t~~ ~t-<o/o~Mc.tomes itt, p. 441 et IV,
p.377sqq.). Nous relevous seulement dans le chapitre !fde
M. Girard quelques renseignementsnouveaux. La loides
XHTables, eu donnant au système formatiste de
procédure
sa marquedeQuitive. a fuit du magistrat uu véritable auto-
mate. Son rôle consiste uniquement à assister aux actes
rituels accomplis par les parties. Les actions sont données
par la loi; il n'a pas à déciders'il y a lieu ou non d~organiser
une instanceeu forme. C'est aux parties de cor-
rectementdu cérémonial fixé par ta toi, c'ests'acquitter
au demandeur
à assurer ta comparution du défendeur. Le
procès ue peut se
lier que devant le magistrat, mais celui-ci n'a aucune initia-
tive. Et uue fois le procès lié, ce n'est
pas lui, mais un parti-
culier, désigné par lui comme juré, qui statue. De cette
secondephase de la procédure
«M~'ct~to formalismeest
complètementbanni. La manièredontla juridiction crimi-
nette a été retirée, pratiquement, aux
consuls, est intéres-
sante.Cettediminution de leur autorité n'a jamais été voulue
pourette-méme, elle a été la conséquenceindirectede i'éta-
blissementdu droit de provocation. Pour éviter
qu'une con-
damnationprononcéepar un magistrat fut
maigre lui effacée
le
par peuple, et que deux autorités se trouvassent ainsi en
comttt,les consuls ont du abandonnerta poursuite descrimes
les plus graves, comportant des condamnations
de provocation,A des agents inférieurs. Mais ces susceptibles
agents ne
pourraientaccomplir leurs fonctions,s'tts
n'empruntaientper-
petuettemeutt'autoritÈ des consuts. Car l'accomplissement
de ces fonctionscomporte la convocationdes comices
dée d'auspices,l'emprisonnementdu precé.
prévenu,l'exécutionpar
les licteurs, toutes mesures réservées aux
magistrats supé-
rieurs, investis de t'<m~-<MM et des auspices. Ce sont donc
en réalitéles consuls qui, par l'intermédiaire
obligatoiredes
questeurscontinuent en droit à exercer la juridiction crimi-
neite. Ou remarquera, commeun trait
singulier du droit
romain,qu'en matière civile tes usticiablessont admirable-
AtAM~K;. – MVMMM tttAT~t'M ~ntftOUM 4t3

ment protégés contre l'arbitraire, d'un côté par le forma-


lismede la procédure ~xt'e,de l'autre par la division des
pouvoirsentre le magistratet le juré; tandis qu'en matière
crimiuelle le magistrat dispose presque arbitrairement de
sou droit de punir. Le domainede ia co~'c/<<o est eu eftet
beaucouppins vasteque celui de la juridiction avec provoca*
tion, Les individussont donc presque sans protectioncontre
les excès de l'autorité répressive,alors que le droit les pré-
munit admirablementcontre la partialitédes jugescivils.
Pendant ia périodequ'embrassele chapitre m, les institu-
tions judiciaires sont demeuréesles mêmesdans les grandes
lignes. Le fait le plus importantest lu créationde ia préture.

X. DtVKRSES PRATtQt'KS JURHJtQtJES ET MORALH8


t'!tt-M.H.t)t-))):Mt)M

LONCAO(EtHMO).– L'iavIoIaMUt~ del domicllio nell'an-


Mco diritto germunioo. Paterme, Tip. Domenico Vena,
d90t,28p.. ia.t8.
Dans le droit romain, dans le droit moderne. tes régies qui
protègent t'invioiabitité du domicile relèvent du droit privé; i
dans tes sociétés germaniques, du droit public la viotation
de la paix domestique est considérée comme une violation de
la paix publique et punie comme telle. D'où vient cette diffé-
rence ? Suivant Fauteur, elle tiendrait:') l'intérêt exceptiun-
nellement pressant~qu'ont tes sociétés encore instables et mal
organisées, comme tes tribus de Germanie, à prévenir les
conflits intestins qui rendraient impossible l'établissement de
l'ordre social. Plus tard, une fois l'association consolidée,
l'inviolabilité du domicile aurait cessé d'intéresser immédia-
tement t'Ëtat et aurait, par suite, perdu tout naturoitetneat
sou caractère primitif. Cette explication est, pour le moins,
incomplète. Si, en Germanie, ta paix domestique n'est qu'un
succédané de ta paix publique. c'est qu'elle n'a pas encore
d'existence propre. La maison n'est pas protégée parce qu'ette
est sainte par cite même, mais parce que t't~tat a un intérêt
à ta protéger. A Rome, au contraire, et de nos jours. il y a une
paix spéciale de )a maison, du foyer et même de ta personne.
Par suite de sentiments nouveaux qui sont nés, le sujet actif
du droit à la paix n'est plus le même ce n'est plus t'Mtat,
4tt t/At~t! tWt-tWS
'MetM.MK~UK.

c'est la famille, sou chef, l'individu. Ce (lui les protège, c'est


le respect ««i/<wrM dont ils sontl'objet, noncelui (lui estdt~
aux pouvoirs publics. Aussi cette paix est elle beaucoup plus
comptëte elle défend ta maison même contre i'Ëtat alors que.
en Cermanie, sou intervention dans te domicile prive ne
parait pus avoir été soumise a des régies définies.

G. IIELVECCHtO. – L'evotuzioNO deUospIta-MtA. ~<r<~«


<<«<<'«««
(fi Soft'of., Anno Yt, Fuse. ~.3, p. 3342K}.

Pourrait s'intituler </Mo/t'MMf/Mf/roff <M<fn<M<<OHM< p<-<fc.


L'auteur, en ellet, moutre très justement dans l'inslitution
de i'hospituiite, telle qu'eite fouctionne dans les sociétés
intérieures, la forme primitive de ce droit. A t'origine. i'etran.
};er est sans droit, parceia mOnequ'il n'est pus membre de
la communauté dans iaq'teite il s'introduit. L'hospitalité i'y
{.dteutrer d'une manière aumuins temporaire on partieUe;
le lieu qui s'établit entre t'etrm~er et son bote est très sem-
blable à celui qui résulte d'une adoption. Par cela mOne, le
premier se trouve assure d'une protection. Cette protection
devient plus efficace quand t'HtHtlui-même intervient, prend
suin de no pas laisser ses nationaux sans tutelle, mais chinée
un citoyen détermine de i'Htat étranger de cette fonction
pro-
tectrice. C'e-it i'institutiondu ~~t- premier j~ermede notre
consulat moderne. Plus tard. des traites se contractent dans
le même but entre les dinereuts États ~/<'<'« Ao~to; ils
se garantissent mutueiiementi'egaiite des droits civils. Des
tribunaux se fondent dont l'objet spécial est de rendre la jus-
tice aux étrangers fte~<wc~-<MtM de RomeL C'est ainsi
que peu à peu la distance diminue entre lasituation juridique
des nationaux et celle des étrangers.
Cette genèse pamit vraisemblable dans ses lignes générâtes.
Muisla maniëredontseseraitconstitue.scton t'auteur.te droit
primitif d'hospitalité appelle, au contraire, des réserves. Ce
serait la pitié inspirée par un étranger désarme, isote, impuis-
sant, qui aurait eveiite des sentiments bienveillants à son
<'gard. tt y a tout autre chose dans cette notion générale que
i'M~M<s<t(' L'ne telle expression temoi~aequ'it était revêtu
d'un caractère religieux. L'auteur reconnaît, d'aiiteurs, mais
à titre secondaire, qu'il pouvait bien y avoir une certaine
crainte religieuse dans les sentiments dont l'étranger était
l'objet.
Qt;A.THt~MKSKCTt'J\

SOCH)LOC!Ë CHtMtNHLLE
KT STATISTIQUE MUHALH

t'/K<<<'<~ f<Mo<'H/M
n'<yt<' Mtf/MCt <'<"<tMff'feo</«t)t~Mf'/«<)ct)Cf)t)f/«<'Mf.)

). – STA~'t.STtQt.'H
UHt.A VU-:OOMH.STtQL't:
t:T COXJDUAU:
PurM.H.McKKHt:'u

POUXOL(At'K). – La. recherche de la paternité. 7~'«<f


M'<<<~«pf~ Mcw~t'e et </e~<.<~(~o)tt'OMptn'~c.Paris, Ciard
et Bt'iÈre,t90~, xt[-S7np.. tu-8".

Cet ouvrage eontpreud trois parties. La pt'ouiûro expose


l'histoire des variations par lequelles passe notre droit reta.
tivement à la recherche de la paternité et l'état actuei des
législations étrangères sur la tnetne questiou. Cet expose
n'ajoute rien à celui que M. Dupré La Tour nous avait déjà
donn6 dans son livre sur Lit /~c/ft'<'c/«'</<'
~<~'t<<('rM;<f'c;t
droit
MM)~n- analysé ici tnëmo i'anueederuiere.Hcmarquousseu.
tement que l'auteur, en attribuant à la votontô persottnetiu de
Napoieontes sévérités injustes de notre Code,estd'uusimptistne
excessif. Si, en prohibant ta recherche de la pateruitc, notre
droit n'avait fait que traduire un sentiment individuel, si
puissant qu'il put être. la prohibition n'aurait pas survécu .t
son auteur; elle n'aurait pas resist6 à toutes les attaques dont
elle a été t'objet; cite ne compterait pas encore tant de défen-
seurs. D'ititteurs, elle u'est pas spéciale à la France; on la
retrouve en Italie, en Belgique, eu Mspagne, eu un mot dans
la plupart des pays catholiques. Sans doute, nous croyons,
nous aussi, qu'elle constitue un phénomène morbide; mais
les causes dont dépend cet état anormal sout certainement
plus générâtes et plus profondes.
La seconde partie du livre a un caractère principatemeut
4t0 ).A9(Xt!)! tWOt-titUS
$uC<QH)t:tOBB.
dialectique. L'auteur y établit, mais d'une manière surtout
déductivo. les inconvénients du système français, en même
temps qu'il discute les objections faites couramment au sys-
tème opposé. Quelques données objectives se trouvent bien
mêlées &la discussion, mais elles sont reproduites, parfois eu
termes identiques, dans la dernière partie qui chevauche sur
la précédente, au détriment de la composition.
Cette troisième partie est ta seule qui ait nu intérêt vrai-
meut sociologique. Elle a pour objet de déterminer ta mau-
vaise influence exercée par le système prohibitif sur ta mora-
lité publique. C'est pour cette raison que nous avons rangé
ici t'analyse de l'ouvrage. Malheureusement, des deux cents
pages qui sont consacrées à cette étude, il ne se dégage que
bien peu de chose qui mérite d'être signaté.
L'auteur traite successivement quatre questions.
Influence du «i/~Me prohibitif M~' ~<Mf</«~ f«~t«w('.
L'auteur, qui ne fait d'ailleurs que reproduire sur ce point
t'argutnentation de J. Bertiiton. s'efforce de prouver que la
prohibition de la recherche de la paternité a pour ellet
d'élever le coeilicient d'illégitimité. Malheureusement, les
faits ue paraissent guère se prêter a cette interprétation.
En effet, l'empire germanique eu générât, la Haviere. ia
Saxe, l'Autriche, le Danemark, )a Suéde, tous pays qui
admettent le principe de lit recherche et de la responsabi-
lité paternelle, ont un coefficient sensiblement plus élevé que
la France, la Belgique, l'Itatie qui pratiquent un régime con-
traire (8,87; i2,9M; i3.04; ti,93; t0,69; ~,M; au lieu de
7,26; 6.93; 7.28 en 1874). M. Pouzol croit pouvoir rendre
compte de cette anomalie en t'attribuant aux obstacles variés
que la législation ou les usages de ces différents pays appor-
tent au mariage et qui incitent naturellement aux unions
extra-tégates. Mais, si cette explication était fondée, ce serait
en reudant les mariages plus rares, parce que ptusnifnciies,
que la cause supposée produirait l'eiletqui lui est imputé. On
devrait donc trouver chezces peuples une nuptiatite médiocre;
or, tout au contraire, elle est excellente. Par mille habitants,
il y a, chaque année, 8,4 mariages en Allemagne, 8,4 égale-
ment en Bavière, 9.2 en Saxe, 8,5 dans l'Autriche eisieithane
et 10,3 en Hongrie. Htla précocité des mariages y est égale :)
leur fréquence. Ce n'est pas a dire assurément qu'une
législation favorable aux enfants naturels les multiplie néces-
sairement. Ce qui parait plutôt ressortirdes enseignementsde
– STAttSTWR)t~ LA \'tK tMMtttfKtUtt 4n
A'<A).1MK<.

ht ~.1,6! !II.u_o_ ..I.t f t-


statistique, interprétés sans parti pris. c'est qu'il n'y Mpas
entre ces deux ordres de faits de rapports dénuis. Le taux de
ta natalité illégitime dépend de causes autrement profondes
du moins, si ces dispositions tegistativesontqueique influence,
n'est pas très apparente et ne doit avoir qu'une impor-
tance secondaire. C'est ce que nous avons déjà eu l'occasion
de montrer dans !)MM<~à propos de la Bavière (T. IV,
p.4H). s.
/«/<M<'HM (<« ~y«<<M<' pr0/f)tt't< XX)' HM<-<iMf<f«<t<~ t'M~t-
<;M«'. Ici les faits paraissent assez concordants. Partout la
murtinatatité est plus considérable pour les ittegitiincs que
pour les légitimes et le coeMicientd'aggravation tui.meme est
plus élevé dans les pays oit la recherche do liepaternité est
interdite (p. 384et suiv.). Ce résultat n'a rien de surprenant;
étant donné que ta tnortinatatité illégitime est due à l'état de
tnism'f, physiologique et autre, où se trouve la fitte-mere,
quand elle aœouctte. il est tout naturel que, là où elle n'a
.tucuu recours contre le père de son enfant, cette misère soit
ptus grande eucore et produise des effets plus désastreux.
3" /M/<«cKc<! </t<.f~ttp ~<'o/«&<f< .<«<' MM~<«~. – La
nuptiatité est certainement meitteure là où ta recherche de
la paternité est permise (p. 439). Ce qui enlève à ce fait un
peu de sa valeur démonstrative, c'est que, dans ces mêmes
pays, ta natalité illégitime est en mémo temps très forte
comme nous l'avons montré plus haut. Faut-il en conclure
que beaucoup d'enfants, nés à l'état d'ittégitimité, sont ensuite
ic~itimcs par te mariage ?`l
4" ~)/<MfHCe<<M St/~<'me}M'0/))M<S)«'<« tT<WtMH<<<t'<'M
jj~M~'«<
Wp<)<<<'e<'a<<'wf)tf ~«' la t')'/Mtt'<tf<<<~«t/«H<<<< Toute cette
partie de la démonstration nousparait sans aucune force pro-
bante. L'auteur se borne à montrer que la criminalité générate
et ta criminalité infantile croissent eu France et tendent à
décroître en Angleterre. Mais de ces fails il n'y a rien ù con-
clure relativement à ta question qui nous occupe. Ce n'est
pas a t'étatdeta législation relativement aux enfants naturels
que cette difterence peut être attribuée, car le régime anglais
ne leur est pas particulièrement favorable. La mère peut bien
intenter uneaction au père mais tout ce qu'elle poutobtenir,
c'estune somme fixe de 3~5francs par an, jusqu'à la seizième
année, jamais davantage. De plus, en dehors de ce secours
pécuniaire, déjàsi restreint, l'eutant naturel n'a aucun droit i
il est étranger à toute famille, il ne peut porter ni le nom de
– Année suci~ ttOt-tOM.
H. )J);m(M)]). 2t
4iS L'ASKÉE t90t-tBOS
SOCtOt.<M:K)fK.
sou père, ni celui de sa mère, il n'est appelé en aucun cils
&la succession de ses parents. Ce no sont évidemment pus ces
?5 francs par un qui peuvent expliquer ta meilleure moralité
dont jouirait l'Angleterre et. plus spéeiaiement, la jeunesse
anglaise. Pour qu'ou put attribuera ta législation une influence
aussi bieufaisaote, il faudrait qu'ou assurât à l'enfant un
milieu moral, unefamiitequi le format et le soutînt; or c'est
un soin dont elle ue s'est aucunement préoccupée. – D'un
autre côte, on conçoit aisément qu'en tout état de cause lu
comparaison de deux pays seulement ue saurait être démons.
trative. Nombreuses sont les sociétés où JacrimiMaiiteJuveuite
s'accroit et où pourtant la recherche de la paternité est per-
mise.
On voit par cet exemple que l'auteur n'est pas très soucieux
de donner ses preuves un caractère scientinque. Son livre
est surtout un plaidoyer, où l'on fuit argument de tout ce
qui
peut serviraà la thèse, ne fut-ce qu'en apparence, ou l'on est
plus préoccupé de s'appuyer sur des autorités que sur des
faits et où toutes sortes de questions, limitrophes mais dis-
tinctes de celle qui est traitée, sontsuperftcjettetnentemeu-
rées (questions du mariage, de la criminaiité générale, de
l'éducation laïque, etc. Certes nous pensons, nous aussi,
que
le régime prohibitif est anormal mais nous craignons
qu'une
telle argumentation n'ajoute pas beaucoup de force à um'
opinion dont nous ne laissons pas d'accepter le principe.

J. DËPfNAY. – Le régime dotal. Étude historique,


critique
et pratique. Paris, Marchât et BiHard, 1H02,
vm-MOn..
in-8".
GmVEAL' )PAUt.) Le régime dotât en France ses
avantages et ses inconvénients. Paris, Marchât et Hitiard.
t9M,)75p.,in.R'
Le régime dotal est uu phénomène juridique qui pose une
question fort intéressante pour le sociologue. Né à Home sous
l'empire de circonstances passagères, il a survécu pendant
des siècles aux causes qui semblaient lui avoir donné nais.
sance, et, malgré des attaques passionnées et répétées, il est
parvenu à se maintenir jusqu'à nos jours. D'où lui est venue
une telle force de résistance? Serait-etie un
simple effet des
habitudes prises ou jouerait-il, en dépit des
critiques, quelque
fonction sociale, vraiment utile ? Pour répondre à ces ques
– STATtSTtQfK
A!<At.MM; M t.AVtROOMK~T~UBti~
tiens, autrement que par des raisons de sentiment ou des
arguments purement dialectiques, il faudrait d'abord dresser
une géographie aussi complète que possible du régime dotal,
rechercher si cette géographie a varié avec les temps on
serait alors en mesure de déterminer les conditions princi-
pales dont il dépend et qui constituent sa raison d'être.
Ou trouvera sur le premier de ces points quelques rensei-
gnements utiles dans lesdeux ouvrages dont on vient do lire
les titres, ouvrages composés sur le même ptan, d'après un
programme fixé par l'Académie des sciences morales. Le livre
de M. Dépinay est le plus documenté des deux. Des faits qu'il
a réunis, empruntés les tins aux statistiques ouiciettes, les
autres a une enquête personnelle et assez étendue à laquelle
l'auteur a procédé, il résuite tout d'abord que le régime dotal
ne joue plus qu'un rôle très minime dans la vie juridique du
pays. En effet, les contrats dotaux représentent le huitième
de l'ensemble des contrats de mariage, et comme, d'autre
part, il n'y a que ~9 p. 100 des mariages célébrés qui soient
précédés de contrats, on voit combien est petite la place taito
à l'institution dotale par nos mœurs domestiques.
Pour ce qui est de la distribution géographique, quinze
départements ignorent absolument la dotatite. Dans trente-
huit autres, on n'en trouve que des traces à peine percep.
tibles. Dans les départements restants, la proportion des
contrats dotaux par rapport à la totalité des contrats varie
entre 4 p. tOO(Orne) et 00 p. <00 (Basses et Hautes-Atpes).
Dans treize départements, plus de la moitié des contrats sont
dotaux. C'est le Midi <spéciatemeut le Languedoc) et la Nor-
mandie qui sont le terrain de prédilection de ce régime ma-
trimonial. En dehors de la France, il est prépondérant dans
le midi do l'Europe 'Grèce, ttatie, Espagne, Portugal). Mais il
est totalement inconnu dans te nord; dans le centre, l'Au-
tt'iche est le seul pays où, sous une forme d'uilleurs atténuée,
il soit de droit commun.
Ce qui se dégage de ces faits, c'est que le régime dotal est
lié à une certaine conception du mariage. Ou le trouve, en
f'ffet, dans tous les pays où le droit romain a eu une profonde
influence or, pour les Romains, le mari était </OM«)«.! (<o<M.
D'après les coutumes normandes également, ta personnalité
de la femme était confondue dans celle du mari. L'étendue
même de ces pouvoirs fit sentir ta nécessité de les limiter
d'où le régime dotât. Mais puisque cotte conception n'est plus
4~ L'AX'<t!K SOCtOLtJOtOCt!. tWt'MO~

la notre. il semble bien en résulter que ce régime matrimo-


nial suit désormais sans raisond'être et, en fait. il est par-
tout eu voie de régression.Nosdeux auteurs arrivent pour-
tantà une conclusiontrès diiïérente.Ils (ont remarquer que,
si le systèmede la dotaiitécomplèteperd,en enet. du terrain
mêmedans tes paysqui l'out pratiquéle plus fidèlement,en
revanche,des clausesdotâtespartiettes(dotatitéavec société
d'acquêts,atiénabiiitédes biens dotaux mais avec remploi
obligatoireet déterminé)sontde ptus en plusemployéesdans
des régionsqui, jusqu'àprésent,les avaientignorées. Ce sys.
tèmemitigé teur paratt donc avoir de l'avenir. Mais ils lui
assignent une fonction très difïérentede celle qu'il a eue
primitivement ce ne serait plus qu'une mesure protectrice
en faveurde la femmeet des enfants.Cependant,mêmesous
cette forme, il se trouve en contradictionavec des idées
moralestout à fait essentielles.Tout ce qu'on en peut dire
par conséquent,c'est que la loi peut-êtrene doit pas le pros-
crire.Mais son caractèresporadiquemontre bien qu'il n'est
utilementapplicablequ'à descas relativementexceptionnels,
presque anormaux, c'est-à-direà ceux où ta moralité du
mari inspire desdéfiancesjustifiées.Et encore, mêmedansces
conditions,son etHcacitéest-elledouteuse.

F. BUOMBERGËR. – Die schwetzerische Ehegesetzge.


bons im Mohte der Stfttiatik (~a /<~M/a<<oK suissej;)«'
le m««M~ <«~(Mtt~'c de ~<i!f<~<~MP). Fribourg, Univer-
sitaets-Bucbhandtung,i90t, 30p., in-t8.
LaSuisseest ta veillede codifierson droit civil un pro-
jet de codificationa mêmeété déposé.En ce qui concerne le
mariage, il proposed'éteverl'âge légal de dix-huit à vingt
ans pour l'homme,et de seizeà dix.huit ans pour la femmei
d'autre part, il confirmela législation existante sur le
divorce.M. Buombergersignaleà l'attentionpublique le dan-
gerqueprésentent, sur cesdeux points,les dispositionspro-
poséeset, commesa démonstrations'appuie sur la statistique,
quelques-uuesde ses observationsméritent d'être retenues.
Pource qui est de t'âge du mariage, la restriction propo-
sée abaisserait sensiblementla nuptialité, car elle n'attein-
drait pas seulement les âges auxquels le mariage serait
désormaisinterdit. Il se trouve en effetque 72 p. 100 des
hommesqui se marientavant vingtans épousentdes femmes
ASAt-tS)! – STA'ftSTtOUË nR LA VtK COMESTtQfK 42(

de plus de vingt ans, et M p. dOOdes femmesde seize à dix-


neuf ans épousentdes hommes de plus de vingt-cinq aus.
D'autrepart, ceserait une erreur d'attribuer cesmariagespré-
cocesà lutégèretéet à l'irréflexion.Ilssontt'ettet de nécessites
économiques.En effet, ils sont surtout fréquents dans les
métiersqui se pratiquent en farnllle, et où l'homme a besoin
d'avoiraussitôtque possibleune associéequi le seconde.
Maisia partie la plus intéressante du travailest cetie qui
est consacréeau divorce. Tout d'abord, ou y peut voir lu
preuve do l'influence considérable que la législation du
divorceexercesur le mariage. La Suisseest toléranteà l'ex-
cèsen matièrede divorce elle adtnet le divorce par consen-
tement mutuel, pour condamnations infamantes, et même
pour touteslescausesqui peuventparaîtreau juge de nature
à troubleria société conjugale. Il en résulte que le taux des
divorcesest plus élevé en Suisse que dans lesautres pays
d'Europe.Cetteinfluenceest si marquée qu'elle se fait sentir
a travers toutes les autres. On sait que le catholiquedivorce
moins que le protestant mais le catholiquesuisse divorce
plus que lesautres catholiquesd'Europe.
Sur l'influence confessionnelleelle-même, l'auteur nous
donne d'intéressants renseignements. En Suisse comme
ailleurs,le protestantdivorceplus que le catholique mais les
mariagesqui atteignent le maximumde fragilité sont les
mariages mixtes. Ce qui est plus remarquable, c'est que
l'aggravationparatt plus importante quandle mari est catho-
liqueet la femmeprotestante que dans le cas inverse. Dans
les ménageson le mari seul est catholique, le divorceest
cinq foisplusfréquentque quand les deux époux sont catho-
liquesÉgalement au contraire, là oft le mari seul est pro-
testant,le divorcen'est mêmepas deux foisplus fréquentque
là où les deuxépouxsont de ta religionréformée.Étant donné
que l'intensité de la tendance au divorce dans un groupe
socialdonnédépendsurtout de l'intensitéde cette mêmeton-
dancedans la partie masculinede ce groupe, il semble bien
résulterdeschiftresprécédentsque,dans tes mariagesmixtes,
le catholicismeest un moins bonpréservatifque le protestan-
tisme.Cesfaits n'ont, d'ailleurs, rien que de très explicable.
Les unionsde ce genre supposent chez ceux (lui les con-
tractent une rupture de l'équilibre moral traditionnel et,
commela plupart d'entre eux ne sont pas capables de s'en
refaire un nouveau par leurs seules forces il en résulte un
42i! L't: t90t-)M2
SOCtOMOtOU)!.
état d'instabilité qui ouvre tout MUtureiiementla porte au
divorce.'D'autrepart, parceque le protestantisme(ait moins
appet a la tradition, parce qu'il s'adresse davantageà Fini
tiative des individus,il les met mieux en état de faire faceà
ces situtitionstroubtées.
H est égalementcurieux de remarquer que t'immuuitu
relativedont jouissentiescampagnes,par rapport aux villes,
au point de vue du divorce, disparaît dans les ménages
mixtes; ce qui prouve bien qu'elle tient essentiellementà
des causesmorales.Même,dans ce cas, ce sontles campagnes
qui tiennentia tête.surtoutquand c'est le mari qui est catho-
lique (~divorces par 100.ùOO mariagescontreN03a la ville).
C'est une nouvellepreuve de la moindre préservation que
confèrele catholicismedans cette situation particuiière.

PRtNZtNU(Ffnt:n«tctt). – Die Ehesoheiduneren in Berlin


undaoderw&ertN~Mf/tt'o~'M~ N<'W<« <*< ~)(-
a<</<'fu'<).
i90t, t i" H,p. 723.734.
M/<f /'<«'.So<'M/<t't'M''MMA«/<
Parmi les faits exposésuu peu confusémentau cours de
cet article, nous noteronsles suivants comme les plus inte.
ressauts.
Noustrouvonsd'abord une confirmationde l'aggravation
que produisentles mariages mixtes et que nous venonsdo
signaler à proposde la Suisse (p. 726). Maisil est remar-
quable qu'elle est beaucoupmoindre à Berlin que dans ce
dernier pays. Le Berlinois peut plus facilement que le
Suisse se passer de la culture traditionnelle, probablement
parce qu'il reçoit une cultureplus t'ationnette.Les Juifs seuls
fout exception chezeux.les mariages mixtesont des effets
déplorables ils font passer l'intensité de la tendanceau
divorce du simple au triple. Peut-êtrela cause en estetteàà
la trop grande différenceque présente, danscecas, la culture
des deux époux.
A Berlincommeailleurs, les divorces vonten augmentant.
Ce qui contribue le plus à cette augmentation, ce sont les
divorcespouradultère ~passésde t ta pour tCOOmariagesen
t88S ~9à t34en ~89698),mais surtout les divorces par con-
sentement mutuel (passés de 64 p. !000 à t33,9~. C'est la
preuve évidenteque le lien conjurât perd de sa force, au
regard de l'opiuionet des tribunaux (p. 727~.On est même
fondé à croire que, dans un nombre important de cas, la
ASAt.YiiHj.. MATi~TtQL'E DK LA VIE OOMfi~TMUB 4S3

causevraiedu divorce esttout simplement le désir'de con-


voteren de nouvellesnoces.Hn effet, '20 p. tOOdes époux
divorcésse remarient daosi'annf'equi suit ta dissolutiondu
premiermariage ~p. 733) il est bien difficilede croire qu'un
mariageaussi prompt n'ait pas été prévu et escomptepar
avance.
Le nombredes divorcesprononcesau bout de deux ans de
mariage tend il augmenter à Berlin de !88S a )898. il a
triple, ft y a là un véritableabus. Nombrede divorcespour-
raientêtre évites, si renforçait les époux a attendredavan-
tage.C'estce que prouvela fréquencerelative des cas où les
épouxdivorcésse remariententre eux ~p.'~33~.tt y a là un
fait dont la tégisiatiou et ta jurisprudence devraient tenir
compte.
La statistique berlinoiseconfirmece que l'on savait déjà
sur t'extrôme fragilité des mariagesprécoces. Sur tOOma-
riagesoù le mari u moinsdo vingt ans, il y en a (!8qui se
dissolventpar le divorce.

PRINZtNC (FHtKnHtcn).-Die unehetiche Fraohtbarkeltin


DentaoMtmd( F~Mn</<W !'<<Me ~t .'t«fm~H<').
~f<<4'cAn/~
/<So<-<«/<pts.CHsc/M~, 1902,1" tL, p. 37-46.
L'auteur montre par quelques exemples que les causes
dont dépendta natalité itiégitimcne sont pas cellesou fonc-
tiondesquellesvarie la natalitélégitime. C'estainsi que l'état
économiquene parait pas avoird'influencesur la première,
alors qu'il agit certainementsur la seconde.Mémoi'etevation
de la nuptialité n'a pas régulièrement pour résultat une
diminutiondes naissancesnaturelles, commeon pourrait s'y
attendre. Sans nier l'actiond'autres causes (mœurs,législa-
tion, etc.), M.Prinzing estime que le facteur principal dont
dépendent les variations de ta natalité ittegitime consiste
dans le rapport entre te nombredes célibataires masculins
et celuides célibataires fémininsarrives à l'âge adulte.Plus
t'hommea de choix, plus il lui est facile « d'épouserl'une et
de séduiret'autre Il moinsla jeune ntte a de chances d'être
épouséerégulièrement, plus elle est exposée a se donner.
L'auteurest obligé tui-mémedo reconnattreque sa loi nese
vérifiepas dans tous les cas.

BOECK. Recherches sur les premiers, seconds, troi.


4!~ tj'Af!<Kt! «tEtOt.O~tQt'K. t90t.)MWj

wlA.r.t~ _n_W _e~


aiemes mariages oonaldérëa au moment de leurdis-
sointton..t'" t'OM<yr~;n<<Tf<f<<)OM«<
(<'A~<~)cet de ~Mto~u.
~«f (~tM« /'M<~ <'M)900. Paris, Massoo, )070 p., gr. i)).i<.
L'auteur rechereite quels reuseignoneuts il faudruit obte-
nir pour que la statistique pttt cutcutercxactetnent pendant
quel temps chaftue personne a vécu eu ctat de tnariaito.
Ft.OUHDHSAt~T.CËKt~.– Les contrats de mariage en France.
VoM~M/t/f <(<~nc«'/t'</f~<t/<'<ift~M<'
</<;/~<'<jt)iu 1902,p. <M.

U. )<A(:M)M)XAHT~
G):Xf-:R.\).)-:
UA~S)<);S)))FF)-:HHXTS
)'Y.-t
t'.trM.G.RtCtmf'

LOMBHOSO~CH~x~. – DeHtti veochi et delitti nuovl.


(~t~'MM <tn<'<('MKf.et M~Mt-f~/M t/c (-<M)<M<~< Turin.
Bocca, !')02, xxt-33~ p., 1 vo). gr. [u-8" (ic la BibHoth~Ut'
antlrropologique et juridique.
Ce livre est un des plus intéressants (lui soient sortis de h
plume de l'auteur il atteste une trans(orn)atiou dans sa
conception de t'expticHtion crimioologique; it monH-ô la
nécessité d'une expHcation plus profonde encore.
En deux mots. C. Lombroso cherche a ajouter à t'exptica-
tion par cvoiutioti la recherche des lois causales ou des lois
des facteurs de la criminalité. Mais comme il ne se resigm-
pas à abandonner la prévision sociologique fondée sur la toi
d'évolution, il en résulte une obscurité que la critique doit
constater en raison mémede l'importance de toutes tesoiuvrp.s
de ce fécond et vigoureux génie.
Le livre que Lombroso présente au public est une contri-
bution à la sociologie criminelle comparée; il comprend deux
parties, l'une, proprement sociologique, t'autre ethotogique.
Dans la première, l'auteur, supposant connues ses vues sur
la criminalité européenne (qu'il se borne
à rappeler sommai-
rementj prend comme termes de comparaison les sociétés
coloniales. !t étudie le Mexique, tes États-Unis et t'Austratic
dont chacun représente, au point de vue de l'instruction et
de l'activité industrielle, un stade social. A vrai dire ces trois
États ou colonies n'ont pas des statistiques officielles compa-
rables à celles de l'Europe et Lombroso doit'se contenter de
travaux dus il des particuliers. Ses sources sont, pour les
AtAMTSM. – LA camHAUTK U~t~At.R 425

Etats-Unis,te mémoirede Boscoque nous avons analysé ici


mêmeeu t8U8;pourl'Australie, le livrede Coghttto()~c««/<
«H<<pro~~ û/ A'<*«' &~«~<<r<~M), pourle Mexique,ceux de
<fc<~foxo<T;o«tt«<
Herrcra (&'s(«(/<i!<<f« en ~</<<'pMA<<ean<M'<.
<'an«')et de Durante (~f<C<'<M))M<~«« ttc< 3fM<eo).Ou sait
combienles statistiquesqui ne sont pas rigoureusementoffi-
ciellessont sujettes it cautionet peuventégarer le raisonne-
meut inductif. Néanmoins,fauteur soumettantles données
brutes&une critique attentive,noustiendronsles matériaux
de soninduction pour solides.
Moisnous ne devonsqu'en soulignerdavantage !a diffé-
renceentre l'étude comparativedes facteursdu crime et les
conclusionsdéduitesdu postulatévolutionniste.
Le Mexique,les États-Unis,i'Austrxtiesont trois sociétés
comparablesà un triple point de vue; ettes sont toutes trois
issuesde l'Europeoccidentale:elles se développentdans des
milieuxgéographiquestrès ditlerentsde l'Europe et sous des
eiimatsgÔHeratementp) us chaudsellessont peupléesde races
hétérogèneset leur hétérogénéitéethniqueest encore accrue
par t'itnmigration. Au point de vuepolitique, les institu-
tionssont en apparence les mêmes,répulilicaiiieset fédéra-
tives'. Au point de vue religieux,le Mexiquea reçu toute sa
culturede t'Europe catholique, les États-Uniset l'Australie
tiennent!a leur de l'Europeprotestante.
Or ta criminalité de ces trois pnysprésente une marche
tresdinerente.Au Mexique,depuis-1871, elleaugmente d'une
façonà peu près ininterrompue(voir le graphique de ta
page48); elle était plus forte en 187?qu'en i8Tt; beaucoup
plus forte en t8S5 qu'en 1877. Lesdeux grandes classes
d'infractionprésentent une augmentation,toutefoist'accete-
rationde la criminalité sanglanteest plusfrappante que celle
de la criminalité économique(comparezles graphiques des
pages47 et M).
AuxÉtats-Unistoutes tes manifestationscriminettes sont
t'gatemcntenvoied'accroissement.Mais,chose remarquable,
lacriminalitésanglantecroit plusrapidementque touteautre.
Lenombredes homicidesétait de 4 NOen t8%; de S 906en
)«9); de CC9ten i892; de CC~Cen)8!)3;de9 800en ~89~;de
tOSOO en 189S(p. 6). Noustrouvonsen défaut la loi d'uvotu-

t. Mexico.
)800.
quet'Austrittie
Rttppctons est<))!k'icttenMnt
Mf)'xntoonweidth.
M6 t/ASXÉE SOCIOLOGIQUE. t9tt.t9U2

tioneriminotogique selon taquettetescrimes de sang devraient


devenir de ptus eu plus rares au mitieu (tes populations riches
et instruites. Lombroso analyse donc après Bosco et diverses
autres sources les facteurs de la criminalité atnericaiue et,
constatant que dans les États de la Nouvelle Angleterre t'ho-
micide n'excède pas S pour t mittiou d'habitants, il attribue
l'excès de ta criminalité sanglante à trois facteurs, t" la tem-
pérature, S'' l'immigration européenne, provenant do pays
on t'itomicide est plus développe que chez les Américains
de vieille souche, 3" la présence de t'étément noir qui contri-
bue à l'homicide plus que pour sa part virile. Mais si Lom-
broso nous explique pourquoi les États-Unis out ptusd'homi-
cides que les sociétés européennes de même civilisation. il
laisse sans réponse le vrai problème pourquoi l'homicide
s'accroît,it ici absolument et relativement plus qu'en Europe '?1
car les noirs n'étaient pas plus nombreux eu t89S qu'en t890
et ils avaient le même tempérament. Quant à la température.
a-t-ette varié depuis tes M~<M<f«< ?
En Australie. à mesure que s'accrott la poputation, la cri-
minalité générate diminue, notamment la criminalité homi-
cide. Le nombre des divorces tend même à decrottre. Seule
la criminalité obscène, principalement l'attentat à la pudeur
sur les entants est en augmentation. L'auteur attribue ce
remarquable résultat généra! aux lois qui protègent les
ouvriers et aux mesures de prophylaxie morale, telles que ta
lutte contre l'alcoolisme.
Après cette étude l'auteur croit devoir maintenir ses vues
criminutogiques essentielles: t" il y a deux types do crimina-
lité l'une antérieure. l'autre postérieure à la civilisation
scientifique et industrielle; la première a pour mode la vio-
lence, et la seconde, la fraude; 2" la criminalité sanglante ne
peut entièrement disparaître parce que l'atavisme fait tou-
jours reparattre le criminel né; !<°les sociétés supérieures
doivent l'adoucissement de la lutte pour la vie à la moindre
fréquence de la nuptialité et de la natalité; aussi sont-ettes
éprouvées par la prostitution, la criminalité obscène et le sui-
cide qui les accompagne.
La 2~ partie du livre, de moindre intérêt pour nous, est
consacrée à une série d'études sur des criminels du type
ancien (Vacher, Tiburzi. Musotino) et à des criminels du type
nouveau'Hotmès, Bresci, etc ).
J'estime que ce livre aidera à constater la déroute dénni-
AN.~t.TfSM. fAUTRftM OtVEHi.CE LA CtUMtSAUTt! 4Z7

tive de l'évolutionnismeuniiutérai eu criminologie.Les évo-


lutionnistesnous présentent d'ordinaire tes coloniescomme
des sociétésembryonnairesqui doivent reproduire plus tard
le typede la métropole.L'état présent du Mexique,des Ëtats-
Uuis, de l'Australie correspondraitdouc à diiïérentsstades
du passéde l'Europe:il est donc vain, mémodans l'hypothèse
évoiutionuistede citerchorà y iire l'avenir de l'Europe.Mais
eu réalité, pour ia logiquede lu science, l'évolutionexctutta
prévision.
Lapartiefécondeduiivrede Lotnbrosocsti'etudecompara-
tive des facteursde la crirniHaUte.Nous y voyouscomment
uneterre peupléedecoovictspuis d'aventuriers ù la recherche
de i'or a pu se pacifieret se moraliseren mettant ie perfec-
tionnementde ses membresau-dessusm~mede la prospérité
matérielle.Nous apprenons aussi comment les États-Unis
ont perdu leur consciencesocialeet juridique et se sont rap-
prochésdeta barbarie mexicaine c'est qu'ils ont laissésans
frein le dérèglementdes forces économiques.
F. UKBLASO. – Nel paeae délia oamorra (Ali~«~ la <«-
MM-M). XaptM,Luit!)t'ien'o.a~ p.. in-8".

tH.–FACTHt'RS)UV):RS))Ht.f:tUM~A).tT«I~
l·;
)-:Tt)):).'tMMOKAt.n'ËGt~HttA).t:
)'<tt-M.(:.)<)c)m<c

A. KROSM.– Der EInOuss der Konfesaton auf die


Sittitchkeit ma,chden Ersrebnissen der Statistik (t'tM-
/~t<enMde CO~/CMtOK <!<r MOM~ donnéesf<<'
ta ~a(M<t'~<f).t''ribom'g-en-Br)sgau,t900, iOt p., m-8".
L'auteur veut justifier la poputatiou catholiquede rAne-
maguedu reproched'être moratement!uferieureah popula-
tion protestante, tt étudie assez objectivementlu statistique
crimiuettodes deux confessionsen Allemagne et mOneen
quelques villesdes États Unis(New-York,Boston).La sta-
tistiqueparaît montrerque, touteschoses égaies,lesdivorces,
les suicides, les naissancesillégitimes, sont plus nombreux
et s'accroissentplus rapidement parmi les populationspro-
testantes que parmi les populationscatholiques, tandis que
les crimeset les detits contre les biens et surtout contre les
personnessontcommisplus fréquemmentpar lescatholiques.
4&S h'ASSÉRSMMLOOt~. Wt.tWa

L'auteur en conclut que le catholicismecouvre une immunitt-


moratc supérieure àcelledu protestauttsmecar la criminalité
proprement dite peut être favorisée par la misère et l'igno.
rnncequi sont plus grandes parmi les populations catholiques
de l'empire ~u nombre desquelles it faut
comprendre les
Slaves de l'Hst) taudis que l'accroissement du nombre des
suicides, des divorces et des naisances Illégitimes au milieu
de populations instruites et aisées témoigne d'un réel af!ai-
blissement de la moralité sexuelle et domestique. L'auteur
n'accuse pas le protestantisme de favoriser l'action des dis-
solvants de la morale domestique et conjugale, mais bieu
d'être impuissant à les neutraliser. Nous ne le voyons
pas
justifier le catholicisme du reproche de ne pas neutraliser les
causes sociales qui rendent tes hommes étrangers au respect
du droit d'autrui.
A notre avis l'étude de l'auteur, approuvée par
l'archevêque
de Fribourg. réussit surtout à mettre en lumière
t'impuis-
sance morale des églises, telles qu'elles sont aetuettemont
constituées et ta vanité de leur prétention à enseigner seules la
morale ou même à représenter t'ideat évangétique. Le protes-
tantisme tavorise l'instruction et la richesse, mais i) ne peut
arrêter ta dissolution de la famille qui résulte des
progrès
mêmes de t'activité industrielle ainsi que du dérèglement
économique. Le catholicisme n'enraye ces causes de dissolu-
tion qu'en arrêtant le dévetoppement économique et intellec-
tuel des populations et en étoufïant la conscience du droit
personnel ainsi que le respect de la vie humaine. On serait en
présence d'une vraie banqueroute morale des églises.
Mais je m'empresse de dire que les statistiques de Krose
sont hâtives et peu concluantes, Il faudrait à notre avis étu-
dier la statistique moraie des catholiques aitteurs
que dans
les populations rurales (en Belgique par exemple) et celle des
protestants ailleurs que dans les populations industrielles
(par exemple en Suisse, dans les arrondissements {t'ançai-!
des Cévennes, dans la Haute-Ecnsse, chez les Vaudois du Pié-
mont). L'induction qu'on tirerait de cette statistique compara-
tive serait, comme le pense Lombroso, plutôt favorable au
protestantisme.

BERG. –Oetreidepreise und tMmlnaltt&t in Deutaeh.


land aeit 1882 (le ~<-<j-
f/M~-«<«.!<'< cntn<M~)'~en ~«f-
MM~Kf~t(M 188~).
t))VHt~"K ).A(:)(fMt\'At.tT)!429
ANAU'K<. t'A(:Tt!CM.<
Ou devine, en lisant l'étude de statistique de Berg, que
l'auteur assiste autrement qu'eu tétnoiu passif à !a lutte des
agrarieus et des défenseurs de la vie à bon marché. Les statis-
ticiens favorabtes au parti a~rarieaont soutenu eu Attemaguo
cette tbéso que si le bus prix des céréales a pour etiet une
tendance du taux des vois & déerottro, en revanche le nombre
(tes attentats aux personnes s'éiéve régulièrement quand le
prix des subsistances est plus bas. L'alcoolisme se dévelop-
pet'ait alors et avec l'alcoolisme les rixes et les violences de
toute nature.
Berg prend corps A corps cotte théorie tendancieuse;i
t'étude de la statistique crimiuette depuis t88~ teud ù démon-
trer t" que de 188~ a t~H8 la uiarctte des attentats au droit
de propriété est dans une étroite dépendance à l'égard du
prix des grains; 2"que dans cette même période il est impos-
sible de découvrir la moindre relation entre les variations de
la criminalité violeule et celle du prix des cereates.
La statistique morale ne témoigne donc pas en faveur de
ceux qui enseigueut que les mentes causes qui font décroître
le vol élèvent le nombre des attentats aux personnes.
Donner te pain dans des conditions plus équitables, c'est
rendre l'occasion et ta tentation de voler plus rare et plus
faibie. Ou ne peut opposer aux crimes contre les personnes un
remède aussi simple, mais de ce côté encore, il faut remédier
au paupérisme, si l'ou veut faire obstacle à l'accroissement
du crime tout en respectant les conditions de la culture iutel-
lectuelle.

Cu. tUCHMON)) H)-:M)HRSOX. – Introduction to the


study of the dépendent, defective and delinquent
classes aad thetr social treatment (fM~'o</«c<MM H
<)«<e </Mfh.W. ~<W/f<Mt< <0''«<MM < <~<<M</«f<K<M ~C
<ft«' <r(«<<'mfHf Hoston. Heatt) et C" tHOt, 398 p.,
A-n<'<«<).
in-8".

Le livre d'ttenderson, professeur de sociologiea l'université


de Chicago, a pour objet l'étude du rapport entre te crime et
la misère aux Etats-Unis. L'auteur, cédant à une habitude
invétérée, croit devoir partir des sciences naturelles, mais il
se refuse à faire un choix entre les vues des tamarekistes et
celles des darwinistes; il accepte donc ta double idée de la
sélection naturelle et de son atténuation par l'altruisme. Mais
430 L'ASSË: MCMt.tMtOUB. t9&t-t9~
1 l'
it taisse là, bien vite et avec raison, ces vagues considérations
de biologie sociale pour procéder en sociologue et en mora-
liste. Le souci de l'application l'emporte même chez lui sur
celui de l'investigation sociologique exacte et l'on pourrait
souhaiter que des tableaux statistiques vinssent ptus souvent
apporter &ses inductions les preuves qui leur font souvent
défaut.
Si t'en fait abstraction des conseils pratiques qui sont fort
judicieux, mais que nous ne pouvons songer à résumer ici,
quelque désir que nous ayons de les voir suivis, la thèse peut
être résumée en quelques lignes le crime dérive d'un parasi-
tisme innocent auquel il peut être remédie. La misère peut
être considérée comme un effet de la dégénérescence et l'on
peut voir en celle-ci une conséquence du défaut d'adaptation
aux conditions du travail.
La population non adaptée peut être sommairement divi-
sée en trois couches, les dépendants, les infirmes, tes délin-
quants.
La première classe comprend ceux qui dépendent des
autres pour leur subsistance 1 Partie Il, chap. vt~. Mais ce
n'est encore ta qu'une notion confuse. Les dc~H~Mfs se divi-
sent eux-mêmes en trois groupes t" ceux qui sont momenta-
nément sans emploi, mais qui ont quelques ressources; 2" les
personnes sans ressources, susceptibles cependant d'être em-
ployées et formant t'armée de réserve de la grande industrie.
La grande distinction à faire parmi eux est celle des gens qui
ont un domicile fixe et 3"celle des employés sans résidence
fixe (t)omeiess,).C'est parmi eux que se recruteront tes vaga-
bonds.
La seconde classe (détectives) comprend ceux auxquels
manque un organe ou une faculté ou un sens pour être
capables de subvenir à icurs besoins (aveugles, aliénés, etc.).
C'est comme la première une classe de parasites involontaires
avec cette différence que leur état de dépendance n'est pas
temporaire, mais pennauent.
Viennent enfin les deiinquants. lis se distinguent des
précédents en ce que la ici pourvoit à teur subsistance peu-
dant que les autres dépendent de l'assistance libre ou orga-
nisée.
Une première œuvre de prophylaxie sociale est de veiller il
ce que les deux premières classes ne fournissent pas de recrues
à la troisième. Henderson conurme donc ia conclusion que
ASALYStM. t'ACTEUttS NYËM DE ).A CKtMtXAt.tTÉ 4ït

Florian et Cavagtiet'i avaient ttreo de leurs études sur les vnga.


bonds. A coté des réformes sociales, l'organisation de t'assis-
tance « sa place et l'assistance publique ue reud pus inutile
t'assistance privée. Mats cette-eidoit reposer sur une véritable
<«~o~«'. tt faut coordonner tesetïorts, éviter te gaspittage,
éviter surtout l'encouragement indirect à la mendicité et au
vagabondage. Plus grande est ta ville et plus complète doit
Mre l'organisation. Secourir la misère est uu objet insuffisant;
il faut ia prévenir en promouvant toutes les mesures d'éduca-
tion, d'hygiène, de progrès économique. Point de rivalité
entre les églises, les associations, mais la bonne volonté de
s'aider, de se renseigner mutuellement. Le système dit d'Hi-
herfetd est le sent qui donne des résultats dans le domaine de
la bienfaisance
Mais l'orgauisation de la bienfaisance ne suturait pas a
assurer la prévention du crime, car la formation du criminel
a des causes propres. U faut chercher si les facteurs du crime
sont physiques et organiques, échappant ainsi it faction
humaine ou s'its sont sociaux et susceptibles d'être lentement
modifiés, Aussi l'auteur ebauche-t-H une etioiogie du crim''
aux Etats-Unis (tV partie, cb. n).
En raison desa netteté, la conclusion mérite d'être retenue.
Lescauses physiques, comme le climat, la saison, t'tgp, le
sexe sont plus rythmiques et plus régulières, les plus diffi.
dtes à soumettre à faction humaine, mais les moins impor-
tantes. »
« Les ctasses chez lesquelles les impulsions héréditaires et
morbides sont irrésistibles donnentles nombres les plus rÉgu-
liers mais les plus petits
« Les causes sociales, telles qu'une pauvreté profonde, le
travail des enfants dans les manufactures, l'entassement dans
les cités, le mauvais système des prisons sont les plus
influentes. On leur doit les délinquants d'occasion (''«.<!<«/
o~'w/<'< Eties sont très variables et accessibles au pouvoir
modificateur de l'activité humaine. Même avec les criminets
instinctifs les causes sociales sont agissantes, quoique à un
moindre degré. »
« Hn résume nous pouvons conclure que lescauses du crime
les ptus importantes sont précisément les ptus sujettes à lu

t. C<*
syst<-tncfutxtionneen France,au n~'fe. a<'<'<:
)<"<ttfei))<'t)M
''?)-.
H.
t:}~ t90t.t!'OÎ
t/AXXEESOCtOLOQIQUE.

direction et nu contre social. Cette conclusion est le pointt


de départ d'un ettort dont on peut se promettre une grande
espérance <tV" partie, tL 4).

CAHNtHH 'PAUL'. – La criminalité juvénile. Etiologie


du meurtre (~ ('o<t~ tM<<'rHH<<un(!<f/'«M//<r~o~<' c<-('.
M<Hf~). tr('/«rM~'f<n</u'~o~ftV<Ht(K<f,~t!année, n"9C.

L'auteur de ce mémoire a donné & sou induction une base


un peu étroite, car il a pris pour point d'appui une monogra-
phie de la criminaiite juvénile à Paris, de t888 à t9u0. Il est
vrai qu'il voulait ue s'en fier qu'a l'observation directe, mais
n'auruit-it pas du eu ce cas, ou bien mesurer ia portée de ses
conctusious ou bieu élargir les bases de ses inductions eu met
tant à profit les études eriminotogiques faites sur d'autres
mitienx que Paris? Les médecins qui fout si volontiers parler
la statistique dans le sens de leurs préjugés ne pourraient-ils
pas apprendre les conditions du maniement de cotte me
thode?'l
L'analyse de ce mémoire, d'allure nu peu tapageuse, sera
brëve. L'auteur constate que de i888 à 1900la cmuinatitc
adulte sanglante reste constante pendant que la criminaiite
juvénile passe de 20 à t40. L'accroissement est cependant
interrompu à trois reprises de i892 à t894 de !?? à 18U6
de i898à t899.
L'adolescent criminel u'a pas de signes distinctifs qui le
rendraient isolable ctiniquemeut. Le futur héros de ta cour
d'assises est d'ordinaire à l'école un enfant normal. Mais it nu
résiste pas à la crise qui accompagne la puberté, ti a des attri
buts d'un ordre tout régressif que l'auteur ramène à cinq
l'anesthésie psychique, t'amoratité. t'impuisivite, la matfai
sance instinctive, l'absence de remords. H nous semble que
cette liste pourrait être abrégée, l'absence de remords se con-
fondant avec t'anesthesie psychique et l'amoratiteavec ta mat
htisance instinctive.
!i faut noter que la tendance au meurtre et l'habitude d(;
vivre de la prostitution d'autrui vont de pair.
M. P. Caruier propose dès maintenant d'opposer à cette
recrudescence des crimes de sang un double remède, l'insti-
tution de mesures antialcooliques un peu moins bénignes que
celles dont on s'est contente jusqu'ici en sacrifiant toujours ta
sécurité sociale aux intérêts commerciaux les plus vils et
AXAt-MM. t'AUTEUM t)t\'Ett< ))K t<\ CHtMtXAf.t))! ~3

l'institution d'asiles (te sur<'te rcscrvt's aux adolescents d'un


type hybride qui ne sont a teur place ni dans une prisun ni
dans un asi te de traitement.
Telle qu'elle est, cette étude contribuera a fortiner la dis-
tinction nécessaire entre ta<'r«««)f<~t'' f«/<«tf<<et ):)<<Mtf«'<-
~f~;'«t'<~t! si souvent confondues pin' l'opinion, quoiqu'elles
aient des attures et des origines dineretites. Kite enseigne
avec queUe prudence il faut accueittir ces formufes absoiues
de t'ecoie itatienne d'après iaquetie ta criminaiitc san~tanto
diminue inevitnMentent sous l'intlueneo de lu civilisation
m'baine.

M.\R!tO ~A~rotSE).– La puberté chez l'homme et chez


la femme. Traduit par J. Mun~t sur la i!" éditionitalienne.
Hibtiothef{ucdes sciences anthropologiques. Paris, S<;hiei-
cher,!9M,S30p.,in-8'.
Cet ouvrage peut être étudie ù deux points de vue. C'est à
ia fois une contribution ti la science des mœurs et a )'ctioto-
gie du crime preuve que ia science des mfjfurs et ta crimi-
no!ogie ue peuvent pas être séparées et que l'une et l'autre
sont nécessaires à ia constitution d'une veritabio science de
l'éducation.
Le point de vue critninoiogique est celui qui nous intéresse
directement ici. On trouvera dans le livre de Marro une étude
sommaire de la criminalité étiez les adolescents (ou crimina-
iit6 juvénile) (chapitres vu et X)X et une étude approfondie
des mesures préventives et éducatives qui peuvent y être
opposées (du chapitre xm au xxt).
La thèse foudatnentato de Marro est qu'il y a une correspon-
dance entre l'instinct .«'.m~ et la ro~/M~'); l'adolescent du
sexe mate est donc porte a ia lutte qui réveille ou surexcite le
penchant a ta cruauté.
« La manifestation de la criminaiite contre les personnes
trouve dans le deveioppetnent de la puberté une condition
prédisposante sur taqueite l'attention des unthropologues et
des psychologues ne s'est pas assez fixée. L'activitegeneraiisee
naissante provoque, non seulement un mouvementemot!onnet
en rapport direct avecla satisfaction de l'instinct sexuel, mais
encore une émotion qui se manifeste par une tendance à t:t
combativité, moyen complémentaire de satisfaction pour ce
môme instinct. »
– Annuc suciu)., t90t.)9M.
K. Ut-MMËU). S8
43t ).'AXS)!HSMtuH)m)));K.iM(.t9M

Lorsque ta puberté se produit, il survient des modinca-


tions importantes, qui semblent marquer un retour en urrièt'e
dans les conditions physiques de l'homme, considère comnx;
intelligence servie par des organes. Marro note te dévelop-
pement de la partie du visage utiectee aux orgues des sen-i.
des sinus frontaux et de la mâchoire, du système tnuscutaire,
des crêtes et des saiities des os. Ce développement donne au
jeuue hotunte l'aspect viril et lui fournit tes armes prmntivt's
pour la lutte contre les rivaux.
« Tandis que le physique se modifie, d'autres ehaonetnents
s'opèrent sitnuitHnémeot daos )p morat. Les excitations
externes, qui tout d'abord étaient plus faciiement re'ucs
connue etentents d'études, provoquent avec pins de facHit~
des réactions etnotionnettes internes et externes. Ce)tes-ci,p:)t
un tnecanisme preetabH (taus la vie attimaie, viennent se
résoudre (tans un esprit de combativité, souvenir atavique d)":
luttes contre h"; rivaux. On ne peut donc s'étonner qu'avec
ce pius ~raud dcvetoppementde force physique, avec l'instinct
de combativité qui aecmnp~ne ia puberté, t'individu soit
appe)e à rentpiir un rote bit'n (ti)Mrent de celui de t'a~e ante
rieur dans )a société, u
« La preuve la plus évidente de cet état momentané d'inva-
sion des tendances antisociales nous est fournie par la statis-
tique du crime. H est évident que tes manifestations de l'ins-
tinct de combativité sont recherchées de préférence dans les
délits de violence contre tes personnes. Or nous observons
justement que, tandis qu'elles n'étaient presque 'pas sen-
sibles durant le premier âge. eties arrivent peu il peu, durant
la période de dévetoppemeat de t'age pubère, iv atteindre le
maximum de fréquence, o
« D'un faible degré, ta criminalité violente monte rapide-
ment dans la période de seize a vingt ans, pour atteindre son
point culminant dans celle de vingt-un à vingt-cinq ans:
durant ces deux périodes reunies, c'est à dire de seize à vingt-
cinq ans, la criminalité violente se deetare et atteint son
apogée, tt semble que cet instinct de cruauté s'eveitte avec les
premiers embrassements sexuels; il incite le jeune homme a
commettre des actes qui sont parfois tout à fait en contraste
avec sa vie antérieure et lui fait mépriser la vie du prochain
ainsi que si propre existence M

). CeseitatioMsontextrititMdu chapitt' Vtt'.


AXA).Ï.<E~. – t'AUTËf~ ))t\'t!tt< MK LA OUMtXAt.t'fÉ 43~

Chezle sujet noriiiul, les ~</cA<MM </<'<« ~M~cpeuvent être


facilement modérées par une bonne hygiène et un bon régime
mental. Mais il n'en est pas de môme chez tes dégénérés. La
dégénérescence favorise ht précocité de l'instinct sexuel.
Toutes les causes qui la déterminent rendent plus grave la
crise de ia puberté.
Ces causes 'étudiées au chapitre xr'; sont l'hérédité mor-
bide, i'aicooiisme des parents, et t'influence de ia trop grande
jeunesse ou de la trop grande vieillesse des parents sur les
caractères psyeho-pbysiques des enfants. – Viennent ensuite
les ettets de ta fatigue physique et mentale, de la faim, du
froid et des émotions. (chap. xn).
De t'etiotogie, le passade u t'hygiène et à ta prophylaxie est
relativement facile. L'auteur étudie successivement t'hygiène
physique, t'hygiène de l'intelligence, l'hygiène morale et la
lutte contre les manifestations degeueratives. )C)tap.x<uà xvn;.
it conclut à une <f ti)6mpeutique des manifestations degene-
ratives psychiques à l'époque pubère M.
A notre avis cette œuvre, où la science pure peut trouver à
redire d'auteur restant trop indécis entre le u<'o darwinisme
et le tamarctdstne) a une haute portée morale et nous souhai-
tons qu'ette ait beaucoup de lecteurs. – L'auteur remet l'édu-
cation à sa vraie place dans la lutte contre le crime et il
montre aux pMtxgogistescombien ils auraient tort de consi-
dérer les études criminotogiques comme étrangères à leur
objet. S'il met, à la lumière de la critninoiogie, la crise de
puberté au premier rang des préoccupations de l'éducateur,
il ne fait que reatrcr dans la voie ouverte par ta pédagogie
dite m''taphysiquoeUdeatiste M.
Happeiterons-uous qae la prophylaxie et ta cure de cette
crise font l'objet principal de t'Hmite?

t'KRRI)ËX!Uc')).– Studi sulla. criminalità ed altri aaggi.


Stu' <«e~««M<t'<e('f«t<fn'~
(~<)<t/M eM««). Turin, Bocea,!90t,
xxxtv-5~ p., gr. iu-8".

M. Ferri a réuni eu un volume une série d'articles, de rap-


ports et de mémoires pubHes ta ptupart dcju dans ta &'«o<N
poi;<<e«.Nous avons signalé ou analyse déjà la ptupart d'entre
eux. D'autres n'ont qu'une valeur polémique. Ce volume
prouve plutôt la graude fccoudite de l'auteur qu'it n'ajoute au
4M t.<XXKEMEtO[.OCtQL'E.0!-tVe*

système d'idées ou au matériel défaits qu'il avait précédem-


ment exposés. Notons deux études destinées à démontrer
contre les purssociologistes t'inituenco du facteur tellurique
sur les oscillations do )a criminatité. t" la criminalité dans
ses rapports avec les variations thermométriques annuettes
(p. 60 a U7); variations titermométriques annueih's (p. 08
a t03). Ce dernier est comme la conctusion des statisti(}ues
exposées dans le premier. Les lignes suivantes que nous en
extrayons, eu sout la quintessence.
'<En prenant le résumé de M. Coiajanni (p. SOt-Mt) ou voit
que pour les crimes de sang comparés avec la température et
la consommation de vin, alcool et viande, il y a eu (entre la
température et la criminalité) SO parallélismes (t3 partiels
et 7 totaux) eUG inversions. pour les attentats aux mœurs,
)3 paratiétismes tU partiets et 4 totaux) et ~2 inversions
(ti partieiies, 6 totales, S remarquables), .itt <«/«<33 /M~/<
~HM 38 !/t)'p~<oH< Les paraiietismes sont donc a peu
près aussi nombreux que les inversions! tel est le résultat
de tous ces chiures a.
« M. Coiajanni est parti de cette idée fixe ta température
pour eux est la cause w!f'<~<f des crimes; il faut donc qu'it y
ait paraiiftisme constant, année par année, entre les deux
courbes, tt examine alors mes statistiques et ne trouve pas ce
paraiiéiistne constant. H suit ensuite ses statistiques person-
neiies et ceties-ei te conduisent à un résultat qui est la cou-
damnation de sa thèse. En effet, même avec la seule logique
abstraite, si le lien entre la criminalité et la température
n'existe pas (comme il prétend) tes cas d'inversion devraient
être bien plus nombreux que les cas de parallélisme. Mais
d'après la logique positive des choses, la température n'étant
qu'un seul des nombreux facteurs du crime, la statistique ne
peut eu donner un paraiietismc constant, et elle donnera au
contraire tantôt parallélisme et tantôt inversion, selon que tes
variations de ta température prédominent ou non, en tetieet
telle année et qu'il y aura en même temps de moindres varia-
tions des autres facteurs physiques et sociaux. « <pp. H~-
H~.
Cette discussion n'est évidemment pas de celles d'où jaillit
une lumière éctatante. L'obscurité des idées est ici le résultat
de la complexité des faits et de la ditHeutté de les analyser
d'une manière exhaustive. La sociologie criminelle doit cher-
cher, croyons-nous, à faire la synthèse des deux théories.
AS.\).Y-!): – t'ACTKCK.
CtYKMCK t. CtUM~AUtH 437

L'activité industrielle ou agricole qui réunit ou fait cesser do


grandes a~ionératious itumaines est sous i'iniïuence des
variations de la température. Le crime peut n'avoir pour
facteursque des faits sociaux alorsque le statisticien note. avec
raison, sur sa table de concordance, des rapports entre les
variations thermometriques et les oscillations de la crimina-
iiU'

AL'Hi:itT .A).F)<E))).
– Le Médio.Socia.1. Paris, Aloll, 1UU2,
xv-~2'?p., in.8".

!i est regrcttabie que ce livre, qui atteste une réelle puis-


sauce d'analyse et tout au moins une pensée originale, soit
écrit en une iau~ue obscure et fatigante à force d'être sur-
charge d'inutiies neoiogismes. H interesse !a psychologie
soeiate et ia crimino)ogic;ii en indique le lien.
Le probieme pose par A. peut être énonce ainsi Com-
ment en un initieu uniforme, nivute, où triomphe l'homme
moyt'n, ia fornuttion de l'homme cxtra-sociat est eiie pos-
sibie?
La réponse est que iedétinqnant présente l'exagération mor-
bide des caractères que présente i'honme moyen, le médio-
sociai.
La multitude des délits qu'enregistre !a statistique peut
(*'treattribuée a des pAot«'.<et à des psychoses résultant « de
préoccupation dominatrice dans i'appiieation de la mentalité
aux fins du régime social ').
Les phobies « se rapportent aux vicissitudes et au décorum
(te l'existence qui absorbent l'activité intellectuelle du medio-
socia), dont le désir suprême consiste on une sécurité de bien-
être et subsidiairement en un accessoire de crédit, et de cou-
sidération » (p. 8t~.
Eiies sont au nombre de trois; I" le sentiment de la vie
manquee (lipothymie psycho-sociaic); la terreur de la pau-
vreté* (peuiaphobio; 3' la terreur du l'opprobre ~aischro-
phobie).
Les psychoses sont 1"la psychose du jeu; 2"celle du ehrc-
tnatisme: H"celle de la dispute; 4" celle de la philothnie (ou
déshonneurs extérieurs).
Cesétats psychopathiques se retrouvent plus ou moins chez
l'homme ntoyeu dès que le système nerveux est chranlé ou
épuise. – II y est sujet, précisément parce qu'il est. un hommu
-43S iM).)90i!
t/AXt~ :;nc!OLom<)UE.

moyen, un gt'egarien sépare de toute ctassifteatiou sociale tra-


ditionuelle.
Après avoir décrit chacuue des phobies et des psychoses.
l'auteur passe & l'étude des ~«(/M de /ff <<t'<<H~<«~n'f
Sa langue factice distingue t'«/MmMM<'fditïerenciation du
d6tiuquant et du milieu) et t'<<MMftu<'<o~ (organisation d'une
vie hostiie au milieu;. – La délinquance proprement dite
resuite de t'ônautiobiose qui est préparée et favorisée par le
Mn'<<Mwfet ie~f«'<M<<wM.– HUe traverse deux stades; ia
protéro-déiinquance, dont les sujets sontgenÉraiemeut dex
jeunes qui subissent ou viennent do subir les crises psycho-
physiotogiques de la puberté »; la deutero-détinquance (réci-
dive et crime professionnel). « L'enautiobiose est devenue
ta complexion ordinaire du sujet elle a renversé sa constitu-
tiou mentale ett'atrausformeeen un facteur hostitetoeut con-
traire à t'honnne socialisé et a l'ensemble des coltumuins. u
(p. t6U).
Les derniers cttapitres ont pourobjet la propttytaxic sociale
et privée. « Il faut que le medio-sociat tout entier, en activité
d'esprit et de corps, rencontre une contribution de synergie
qui le maintienne à son poste d'adapttttion; que quoique
groupement d'intérêts solidement abrèges soit le soutien de
ses débuts, le promoteur de son action professionnetto, etc.

t\–H:SL't(.:H)K J.-
t'itt'M.tt.HtCMmx
u

A. BAER. – Der Selbstmord im Klndlichen Lebens-


alter (~t'x<«t'«/<'~«H.<!
/M ~t'~«7't'.< aHH<~
f/e la f<t' Leip-
zig,ThiemG,t90t,H4p.,gt-.in-8'.
Cett<}œ<n'rcest telle qu'on pouvait l'attendre de riHustre
ctiminaUstc et anthropologiste qui t'a signée. L'étude de lu
statistique comparée des suicides comotis par les enfants et
les adotesccuts est l'occasion d'une enquête approfondie sur
ut) ensembtede phénomènes sociaux morbides qui se duve-
loppent Sitnsqu'on y prête une attention sufttsante.
Les suicides d'enfauts'ontétc considères longtemps comme

t. L'.n)tuurent'n'tpiir):tk"i enfanta f'th~a')otfjCt:nti.M-dt-u't"


tjuinMitns.
ASAt-YSM.–U:!iU(:)UK 430
des faitsexceptionnel et ftceideute)s.Leur fréquence crois-
santene permetplus d'ettavoirune telle opinion. Nulle part
cet uccroissementn'est plus sensibiequ'eu Prusse. Letabieou
suivantpermetde s'eu rendrecompte

SHOU):U'KXFAXTt'AKttAMtTAXM
ftntOUF
*MM~–MMM
tfto)CMM<*aMMueUt'.
ruï.n. MA!t.t.M FËMt~tt

iM9.t8'?3 CM.2 402.~ 3 2.283.MO


t8-:t.)8-?!< 6M.8';3 405.tCO .5t2.t9t 1
i~M 435.982 a~ .)30.!i2t
i884-)88S 49t.tt)0 :t2-1M .O44.30
1889-1893 4:!t.9M 2M.)M .t~.S~t
i89t.t8U8 A97.8t'i :<U:m .3-!7.390

Ainsi, un acct'oissemeat continu du suicide infantile t'cteve


de t sur ?6 CMdans ta période t8C9.73 à 1 sur 497 8tS dans
la période de t894-t898. L'accroissement est plus fort pour le
sexe fcntiniu que pour le sexe masculin ip. )3).
Ce phénomène n'est pas particulier a ht Prusse. Acût6 de la
i'russe marchent la France et le Danemark.
L'Angleterre, la Suisse et t'ttatie sont les pays les moins
affectes.
Selon Prinzing, c'est surtout dans tes grandes villes que
l'accroissement du suicide infantile est sensible.
Quelles sont les causes de ce phénomène ? On ne peut tes
demandera unsimptedepouittemeutdosbuHetins statistiques.
Hfaut constituer inductivementune véritable etiotogie. corn me
on l'a fait pour la criminalité infantile, On devra distinguer
setonBner entre les causes qui sont int~rentesa t'organisme
de l'enfant et celles qui procèdent du milieu oit il se déve-
loppe.
Les causes organique~ sont au nombre de quatre, la dissolu-
tion mentale (ft'pMfc.Mtcno~).une organisation trop impar-
faite (Mux/f~cc~f 0<'jjM<tw«fo«),la descendance et t'in-
ttuence d'une maladie. Baer reconnatt que cette distinction
est en partie factice, vu que la maladie qui occasionne ou
détermine le suicide n'est bien souvent que la maoifestatiott
d'une infériorité organique qui ette-ntëme est l'effet de t'here-
4M ).XXKK !.«CluLOCt~L'K. t'Jut.i'JM

dite, notamment de l'hérédité aicootique.–L'action de


chacune de ces causes ne doit pas être radicalement séparée
par le statisticien. Ou peut sans erreur ranger sous ces dine-
t'ents chefs lit plupart des suicides infantiles dont ta cause est
réputée incounue.
Les causes extérieures ai'orgauisme infahti)esont!eniiHeu
social au sens )ar~' ())'c<<(T<'tMt~'<<«;);/et le milieu social au
sens étroit, c'est-à-dire lu fanuiie et l'ecote.
La grande viHe estle milieu social où le suicide hti'antiie et
JHvéniie se développe le plus faciietnent. La grande ville ins-
pire le debout de i'existcncc aussi bien a t'enfaut riche qu'a
l'enfant pauvre. Celui-ci est arrache prématurément u i'ecufc
pour ~aguer un sotaire, prix de t'epuisement de ses forces
ceiui-ia est sature de ptaisirs qui ne sont pa's faits pour sf)n
âge, théâtre, suiree, hais, etc. L'uu et l'autre sont e~afemott
prives 'tu repos cet-ehra) dont teur croissance leur fait un
besoin.
dotons ce tuhteau {lui <neteu iuntiure le paraiteiisnteentr''
le nombre des enfants employés dans les manufactures etcetui
des suicides infantiies.

'X"M))t<H ~HtfMJ: “.““““ 1ns111f1i!:


~)HH!:
““)..«..f. '-1U11Illil:
.).)&“ II .m.
.).<: .i~. !nn.~d.
.Lws.ht.t)~Ir, jt~).)it!Hti.~ '?. !i'M.
.hir."1 1~~lhuli!t.)-.
1IIlJlUhl't~ ~UWIII'"
.m~

Pfusseorientate. :i:~) :3t;tj)~ t.~j ~.);


Pru"!i<'t)Ct;i(ienta.tt' :i!)).i ~o~! ~.)S ).)i
ViHedcttt'riiu. ~j.)Kj. )'J'<):)') ):<b 4.~
t'rovincedeBt-MdcItoutj. ~i.ttu i~).U'm :i.H to.t;
Pomet'ani' 7.UUM ~9UC ~7'! t.fj.
Posen. H~~ 1 :i~U.KM ).4
t.80
Sieste. :tt.7M :H.;t:M c.SH H.4
Saxe. -()M 1:J8 n.7 i j:j.~,)
Schtcswig-no~tein )'J.t)t:< ~tt.K'~i !H7 2~._>
Hanovre. t7.5t8 !M) 1.4'i 4.0
Westphittic. ~~M -H' :<:< ~.()C.
H';ssc-~ssa.u. <t9) ~t:8.)()~ !Cti
Ht'in. !i().)(,3 4.0
M:t.U~i !8t

Après )e milieu social .w~<, c'est la famitte qui a ht


plus grande responsabiti~. L'enfant se suicide très sou-
vent pour échapper aux mauvais traitements que lui intH~c
soit une belle-mère haineuse, soit un père ivrogne. La mi-
A<;A).Y;iK<.–LH !.(')(:«'<: 44t

scre dans iaqueUe tu très jeune fiUe voit ta famiite plongée


peut être en maintes circonstances une suggestion do sui-
cide.
Ici le grand milieu réagit sur !o petit. Mais l'école, si sou-
vent dénoncée cunune principalement responsable des anomu-
lies morales de l'enfance devrait au contraire être absoute. Le
travaii sectaire ne muttiptie pas les de{;6n';t'6scomme ou l'en
a souvent accuse. Hn réponse u une enquête ouverte en I883
parie ministère de i'ituurieur de Prusse auprès des directeurs
et médecins d'asiles d'aiicncs, il fut uffif'ttte par un grand
nombre de médecins que le nombre proportionnel des aliènes
n'était pas plus }j;raud parmi les anciens etèves des écoles
supérieures que parmi ceux des écoles poputaires et que
le trayait intellectuel est plutôt une protection contre )a
psychose qu'une occasion d'y tomber. – L'école ne serait.
comme telle, qu'exceptionneHoment la cause du suicide.
Cependant elle of!ro indirectement à t'entant prédispose l'oc-
casion de le cotnmettt'c. L'aversion de l'assiduité scolaire, ia
crainte des examens, pur-dessus tout ia crainte des puni-
tions, voila autant d'occasions asscx fréquentes du suicide
infantite.
Le suicide infantile est donc en partie t'couvre d'enfants
malades, en partie celle d'enfants victimes d'une éducation
qui tcur impose soit uue surexcitation mentato sans rapport
avec leurs forcescerehraies soit des soucis prématurés. Veitier
à ce que la civilisation urbaiue n'impose pas &l'enfance une
précocité anonnaie, telle est la véritable prophylaxie de cette
maladie moraie si inquiétante. L'étude du suicide infantile,
on le voit, était une contribution nécessaire à ta science
de l'éducation.

MAYtt ~GtMR<tVos). –Selbtsmordsta.tlstlk (/.«.<«y<A-~(/«''


Kxtrnit du ~MM~<t'<ir<<«;/<</M'.S<aM<it'<A-<'H-
</M~M/t'<W<').
~<a/'<<~), cd., C" volume, tena, Fischer, t90t.

Il est plus aise de recommander la lecture de cetarUctc et


d'en appt-cciet' le solide mérite que de l'ubrc~er, tant l'expo-
sition est sobre et la pensée substantielle.
L'auteur étudie d'abord la méthode de lit statistique du
suicide et cherche à quettcs conditions elle peut devenir plus
exacte, fuis il passe en revue tes resuttats qu'eHea donnés,en
4~ t-XEE MCtot-OOtQrK. H'Ut.t9'.)2

les ramenant&quatre relationsqui soatde véritablescatégo-


ries, retutionsde condition,relation phénoménale,relation
<évo)utiou,relationcausido.Teutonsde résumer brièvement
ses conclusions.
Danschaquenation, la recherchedessuicideset ta réunion
de la massedes faitsobservablesest Ftcuvrode la policejudi-
ciaire et des bureauxofficielsde statistique, mais l'étude
internationaledu suicidea6té jusqu'Ici exclusivement laissée
aux soinsdesstatisticiensparticuliers.Lacréationd'unbureau
internationatde statistiqueserait une incontestableaméliora-
tion, carte statisticienIsoléne disposed'ordinaire que d'une
documentationinsuffisante.
Par les retationsde conditions (/«~«w~t't'M/<)ttM<') Fau-
teur entend la répartition des nombres absolus selon les
tempset les payset ta dittérenciationobjectiveet subjectivede
la massedessuicides.End'autres termesc'est une etassiuca-
tion des suicidesselonles pays (Allemagne,autres nations
européennes,Japon),selonles saisonset selon les sexes.Elle
confirme,eo les précisant ù l'aide de donnéesnouvelles,les
résultatsbienconuusdéjàdes lecteursdesœuvres deMorsetti
et de M. Durkheim.
La secondeétude '<'<~t('Mr<Wtf!~tt'M<') porte sur ta distri-
bution des chiffresselollles années et selon les groupesde
populations(urbainset ruraux). L'auteur note la constance
genératedesmoyenneset la tendanceà l'accroissementdans
les villes. !i passeensuite à la distributiondu suicideselon
les âgesettes confessions. Hconstate unetendanceà l'accrois-
sement du suicide chezles jeunes gens. La répartitionselon
les confessionslui paraitdonnerdes résultatsambigus,car si
en Aitemagneles protestantsse tuent plus souvent que les
catholiques,les protestantsscandinavesont une immunité
beaucoupplusgrandeque les catholiquesde France.
L'étudedes rapports d'évolution conduit l'auteur à une
conclusionnégative.Kn tui-méme,le suicideest un phéno-
mène qui n'évolue pas. L'évolutiondu suicide consisterait
donc dans l'ensembledes transformationsde ses conditions.
Maispoursuivrecetteévotution,it faudraitavoirperfectionné
plus qu'on ue peut l'espérer d'ici longtempsla statistique
géuéraiede la population.
Lastatistiquedescausesestd'abordce)tedesmotifs,puisceUe
des causesobjectives.La premièreest donnéepar le dépouil-
lement desbulletinsdestatistique elle attesteraittaprépon-
ANALYSE: – Df srsTËMK ttët'KRMtf
).K FOXCTtMXXKMEST 4~3

deranco des tnatadias mentales. La recherchedes causes


objectivesrequiertta combinaisonde piusieursdonnéesstatis-
tiques. Maison peut opérerici de deux façonsdifTerentes, ou
bienla recherchesera démographiqueouellesera historique.
Dansle premier cas le taux du suicide sera étudié dans ses
reiationsaveciadensité de if)populationet ies causes
physiques;
qui agissentsur elle, dans le secondcas avecles crisespoli-
tiquesou économiquesqui travaillentlit société.

(.ROTWAttL.– Bettra-g zur Lehre vom Selbstmord


Kiel, impr. de Peters,
f! <'('f«Jedll ~)«cM<').
((,'oK~'<<'MffOH
190t.
L'auteur de cette thèse pour le doctorateu médecineveut
prouverque le suicide n'est pas t'eMetordinaired'un acte do
volontéréfléchie,mais qu'il résulte des autopsiesque le sui-
cide était toujours sous l'influence d'un organe malade.
L'analyse do dix-huit autopsies personnellesfait suite à la
thèse.
Retenonscette intéressante statistique de Heiier. Sur
78 femmes suicidées, 33 se trouvaient sous t'influencedes
organessexuels,savoir
Sous t'influencede la grossesse 7 suit iO p. 100.
de la menstruation ? HS.Up.tOO.
– deiaparturitiou 1 t.Sp.tuu.

V. – H-: t.'OKCTt~XHMKX'r )'U SYSTEM':RËf'RËSStF


Pin'M.ti.KtCM.U't)

SUTHERLAKt).– Résultats de la, déportation en Ans


tralie. (Mcmoh'e présente au Cox~t-M«tf('r««<t'oKf<<'t'f'n-
<oj')f~t't' c~'Mti'MC~f,tenu à Amsterdam en 190);. lu
.s'cMO~ po~«-«, Ana. X!, a'" 11 et 12.
Cet tntcressant mOnoire est t'expose d'uue thèse optimiste
ot't i'inspiration dat-wnnste est manifeste. La nature, d après
Suthertand, épure te monde crimiuet. Si 1'on t'eticut )a dis-
tinction de trois types do deHnquants, le criminel par acci-
dent, qui est toujours corrigible, Je crh))if)e)-netutettigent,
qui t'est aussi en une grande mesure, et te criminet-ne auquel
4~ f.A.'i.\KKS<)t;)U).U)i)uL'):.)Mt-t'~

manquent fgatement l'esprit et ht sensibilité morale, et qui


est incorrij~ibte, ou voit que la nature etimiue cette dernier';
classe d'tionmes en teur refusant une postérité.
La population actuette de t'Austratie descend en partie de
(orcuts; te taux du crime n'y est pas ptus eteve que dans tes
autres pays civilisa; il ne tend pas à augmenter. Le nofnbre
des personnes coupables d'attentats graves était sur lUOuu
habitants de 13 eu )8C1, de 8 eu ti~t, de 7 eu 1881, de C en
t~tt.de 4ent~).S.
De toutes les colonies uustrutasiennes, c'est ta Tasmuni~'
qui a reçu tu ptus de forçats. Ktte n'a reçu jusqu'à nos
jours que M innui~t-ants Hbrcs. Les )8~00Uhabitants quf
t'on y trouve )))!tintcn!)ntsont les descendants de 671~) f~r-
t'at! et de~ :H8personnes libres. Maigre cela c'est uoe popu-
lation singutiercmetit docite et bien regtee. Hiie obéit aux
lois avec une soumission remarquaMe ette est catme, cou-
tente et prospère. Victoria, Sonth Austratia et New SouHf
\<ties n'ont j!un:ns reçu de forçats. Leur condition par rap-
port au nombre des crimes estexcei)ente, mais ei)e n'est pas
meiUeure que celle de Tasmunie. Un ettet, en )899, sur
iOOOOO habitants, on comptait dans l'Austraiie oecidentah'
!),3 auteurs de crimes graves, dans la Xouve))e-(j.ti)es du
Sud SJ au Queenstand5.3 dans la NouveHe-Zeiande4,.S
dans t'Austrune du Sud 4,3 dans ta Victoria 3,u en Tas)M:t-
niet.U.
L'exptication de ce résultat surprenant, si contraire au pré
mier abord a l'idée de ('hérédité, est que les forçats par acci
dent, dont les crimes ne sont que « tes manifestations d'un''
GOt'r~ie )na) dirigée deviennent de nouveaux hom)n<
quand on leur ouvre une nouveHe carrière. Au contrain-
« l'individu anonnai, qui ne fuit attention à rien
qu'à ses
désirs et qui n'a pas d'égards aux droits d'autrui, u est rendu
par i'ivro~nprie et la tubricite incapable d'avoir uue postc-
t'Hé. En Tasmanie" fe crimineidu type vraitnent vicieux s'est
tué par ses propres excès. L'ivresse, les maladies qui suivent
tes excès sexuels, tesquerettes, la fotie en faisaient disparaitrc
ta plupart o. Onpeut suivre les opérations de cette loi natu-
rette dans les dix années qui ontsuivi t'abotition de ta trans-
portation. Suthertand conetut a t'actiuti générale de celte loi
et u t'im'-vitabte disjtarition des grands criminels du mond'-
moderne.
A'<ALt:'E'i. t.B MMTMXXKMEXT Ut! SYSTJtMKM~t'KKMtt' tM

PHtUUER (CHARLHs).La vie en prison..t/'t'Ao'M (<'«M~«'o-


pologie c;'<Mt<t«' t. XYH, i7" année, M"'Oitet 100.

Le preunet'de ces deux arUctesconHent des renseigne-


ments sur le personnel administratif de la prison et le régime
alimentaire. L'auteur s'attucho à mettre eu lumière l'insuffi-
sance des directeurs de prisons comme agents de lu moratisa-
tiun des condumnes. Telle serait cependant leur veritabte
fonction.
Plus intéressant !e secondarticle nous (ait un tabteau de la
\'ic tttorate et tnatériette des prisonuiors. Les faits sont ijieu
choisis et classés en un assez bon ordre pour que le lecteur
soit convaincu que )a prison, bien toin de réadapter le cou-
damne il !a vie norntate, le dispose seulement à ta profession
critnineHe. Lu vie de ta prison détruit toute habitude de pro-
prête elle enseigne l'habitude uuiverselle du vol, aux dépens
des coufeetionuaires d'abord, puis des camarades (vuts de
vivres et de htbac). Tout vol a pour conséquence une rixe.
Voita te délinquant contre la propriété préparé à commettre
des attentats aux personnes. Toutes ces fautes sont puuies à
titre d'infractions aux règlements. Tous les jours les délin-
quants comparaissent (tans le ~/o<< devant nue sorte de
tribunal administratif; ils assisteut à une grotesque paro-
die de la justice. En sévissant toujours contre les caractères
relativement droits tandis qu'on ménagetes dénonciateurs et
les caractères servites, on achevé de dissoudre les deruiefs
vestiges de la conscience. On rendra a la société un candidat
a ta récidive.
Les articles et les études do M. Perrier sont des actes mé-
ritoires il faut du courage, il faut le sentiment du devoir
social pour dénoncer ainsi les vices d'une :)dnunistration
dont ou relève. Au point de vue eriminotogique. ces observa-
tions nous enseignent il mettre, dans ta formation du crimi-
nel de profession, l'action du milieu social artificiel au-
dessus des prédispositions organiques ou même du mitieu
tamitiat.

DORADO. – Asllos pa.ra bebedores poxr ~<-


(.ti!<<ci!
rpKr.!).
Sous une forme speeiate et un titre modeste cette étude
US t.tXXt;)i SOCMLfMt~fË.
t9t)t-t9M

est en reaiit'' une importante contribution a ta théorie du


droit penai préventif, a !))<)ue))eFauteur a attache son nom.
C'est toujours l'opposition de )Mpenatité M(~<'<'f<'f«/'aia pena-
tite répressive tf/'fM ~<'<'M~MHc.
La statistique parait etaMir que beaucoup de faits erimi-
neis sont dus a i'iticoonsme et que dans les prisons in majo-
rité des criminels sout atcnotiques. Ku plusieurs pays la cri.
minaiité a varie conxne i'Mtcooiistne,s'abaissant avec lui en
Norvège, s'éievant avec lui a BruxeUes'.r.
Or le rapport de lu crimittHtite a l'alcoolisme pose um'
question de responsabitite deticate et metne inexu'icabte.
D'un cote, au point de vue de ta défense sociale, ritnpuuit''
de t'atcootique est inacceptable/de l'autre ta théorie classique.
loiu de voir daus l'ivresse uadeiit, eu feroit piutut une cir-
constattcc atteuuaute.
L'etnprisouuement temporaire est une mesure qui u'cxerct'
aucune action sur le buveur. Le système préventif peut seul
donu't' unesututiou au probieate. L'institution a gétieraiiscr
est t'f<.«/<'
</<'
tt«'<'t').<,er~' en Amérique et introduit en Kuropc.
surtout en Suisse, en Aiiema~ue et eu Angleterre. Partout
il en résulte des cures moraies indeniabtes. L'auteur tait
t'historiquo des asites suisses, américains, angiais. H ctu-
dic de pr<'s ta te~istation uord-anterieaine, celle de t'Angic.
terre 'où depuis le bit) Durtympie, )8':H, la coercition est
en propres constant), les projets de tôt eu Atiemagne, en
Autriche, etc.
Le proDeme de la durée de t'internemeut du matade est
aujourd'hui le plus grave, car ies conditions d'une cure véri-
tahie sont en contradiction avec la conception classique de la
liberté personneHe.
L'auteur tend à t'excès à assimiler le buveur a FaUene il
oubiie que ia distinction précise de i'nn et de l'autre a et''
faite par l'homme le plus compétent pcut-ett'c eu cette ma-
tiére, Auguste r'orei, dans un mémoire pr~sentu au Contres
antiaicooiique internatiouai de )!~)0 et insère dans les actes
de ce Congre!

CL'TRERA.– Sur les moyens de prévenir le crime en


Italle. rapport présenteau Co~-cs u(~w<«OM<~
~'«M~o-

t.L'itutcut'put)
t-t'aitajouter;dM!)tt:!)A~turiM.
AXALYSH". – t.K t'OXCTXMSHMKST DU SYSTÈME MKt'ttH~tf 44f

po<o~' c/tMfux' tenu & Amsterdam eu H)0i). tu Sf<tu<«


~<(tfn,Ann.Xtt,n°3.

LH sociologie crimineUe enseigne & combattre le crime


avant qu'ii se devetoppe. Le devoir de )'Htat est de prévenir
les matufestations Ct'hnineties chez les êtres impfu'hitemeut
eonstih)'s que )em'orj:;tmisath)n et )e milieu oHHs vivent
pt'edisposettt f)t) o'ioie. Ayant formute ces deux axiotnes,
i'autear chercite eounnent i'Htat itaHen re<np)it son devoir.
II étudie notamment tcsremf'des opposes a )acrin)it)aiite
des mineurs. Apres avoir critique conune insuffisante t'insti-
tntion de t'o~t~oM~w~p tincarceration préventive) qui s'ap-
plique seulement aux majeurs de dix-huit ans, aiusi que
l'éducation corruptrice des maisons de correction, it étudie
tes conditions d'une véritable éducation préventive du crime.
Il conclut M ia nécessite de séparer ies mineurs eu deux
grandes catégories. Dans ia première ou classerait ceux qui,
sans être proprement crimineis, ne peuvent 6tre bien éieves
pariafamiti'(:csontiess!)))s-f:m)ii)e.!es:.himdunnes,ies
dept'avt''s. La seconde ciasse comprend les mineurs criminels
qui se subdivisent eux-mêmes en con'igihies et en incorri-
gii)ies. Outrera propose de placer les corrigibles dans des
maisons on un métier leur serait enseigne et d'où ils ne pour-
raient sortir qu'après avoir (ait preuve d'un sérieux amcnde-
ment. Les incorrigibies seraient t'nferntcs dans des maisons
speciitiesanalogues aux hôpitaux.

H. I''ER!U. – La. symbiose da crime. (Rapport présente


au ('fM~'M ~<<t'<'H«</oMa<
<<'(Ut<A)'f~<' <'r<'MN«'<tenu à
Amsterdam~. lu .h'c/ft'r~- </<;<'«tt(/«'o~o~'<' n'<'Mtt'Ht'«c,
!6"anHue, n"9H.

Apres une mpidc expositinx des idées criminoto~iquos


deve)<)pp6esdans ses ouvrages et sou enseisucment, rcsumces
d'ailleurs dans sa y~/n' ~~<«/ fauteur duuuit la ~/H)/<to.«'
dit c~'t'tMe.
H entend par « l'utilisation des énergies du crt-
iiiiiiel en les canalisant dans des formes moins nuisibles ou
plus favorabtes a h collectivité Les anormaux dont il veut
restituer t'euergioà )a société sont tes uns involutifs ou rétro-
grades, les autres évolutifs ou aptes au pn~rcs.Lathësedeta
symbiose ne peut être apptiquce d'une façon cumpiute qu'aux
}t8 t.'AXXËK.~CtOUMXjt'K.f'Ot-ifM

« ~!MW««.f ct'o~<tt/< L'énergie des anormaux iuvolutifs .)


ne pct)t6t['ecauaUsceetsoc):t)en)eut utilisée qn'i't mtf:)ibh'
degru « pendant leur s6g<'6gatiuuiud'jtemuuMeapt~s le crime
cotami~ Le vice de ror~uisution actuelle est qu'elle ob)i~<'
beaucoup d'individus à dëcttargerteur énergie dans le cntnc,
ta folie, le suicide ou t'uk'outistne.
OKQUtÈMESECTION

SOCIOLOGIE ÉCONOMIQUE

ÉTUDESGÉNÉRALES
ParMM.M.BocxGttt
etF.StiOAXh

C. COLSON.– Cours d économie politique, professé à


l'Écolenationale des ponts et chaussées.Tome1 Exposé
généraldes p~~om~t)~~coMomt~MM. Le <raco~et les ~«M.
~'OMoMor<M.Paris, Gauthier-Villarset Guillaumin,i90t,
896p., ia-8".
Cevolumefait partie de l'Encyclopédie destravaux publics
fondée par M. Lechalas. Il est !e premiertome d'un CoM~<!
~coKomfcpolitiquequi constituera,quand it seraachevé, un
ouvrageconsidérable.Cecoursa un caractèreun peuspécial
il « est destiné à des ingénieurs» par suite, il contient
« beaucoupde renseignementsde fait et d'explications,soit
sur d~s questions de droit civil et commercial,soit sur des
questionsd'aiïàireset de finances,que les éiévesdesFacultés
ou des Écolesde commercerecueillentdans d'autres cours »;
en secondlieu, s'adressant « à des éièvesfamiliarisésavecles
méthodeset tes raisonnements mathématiques», il serre
« d'un peu plus prèsqu'on ne le fait souventla théoriede lu
valeuret des prix, qui enveloppetous les phénomèneséco-
nomiques». Au reste, l'auteurs'est « gardéavecsoinde tom-
ber dans l'applicationdirectedu calculà ces phénomènes»;
car « tes donnéesdont ils dépendentsont trop multiples ou
trop peu connues pour qu'on puisse les faire entrer dans
des équations». Néanmoins,« si l'on ne peut étabtirles véri-
tés économiquespar le calcul, on peut, par certainesanalo-
gies, faire mieux comprendrele caractèrede quelques-unes
de ces vérités on peut, surtout, distinguer les cas ou tes
résuitats, que l'on ne saurait chiffrer,sont soumisà assez de
conditionsnécessaires pour être déterminés,de ceux où, au
– Année MtM)., t90t.~M.
E. BL-nKXtn).
4M L'~xx~E ~oeioLOGtQL'Ë. t90t.!M9

-& ~I. f. ~·n.. W.


contraire, ils restent indéterminés. Enfin, l'usage courant1
des représentations graphiques, familières aux mathémati-
ciens, simpiine et éclaircit beaucoup d'explications trèsdiffi-
ciles présenter sans ce secours a <p. i et 2). C'est dans cette
mesure, et dans cette mesure seulement que M. Cotsou u
voulu se servir des mathématiques dans sou cours d'écono-
mie politique.
Le plan adopté pour ce cours, « et qui est devenu le pro-
gramme officiel de l'École des ponts et chaussées ') <p.2', est
le suivant, ti commence par une « Théorie généraie des p)té-
nomènes économiques », que M. Colson s'est « résigné a Ii
maintenir eu tête de son ouvrage « pour plus de clarté i
car, « dans la vie économique, tout n'est qu'action et réac-
tion, et tous les phénomènes s'enchevêtrent de telle sorte
qu'iiest impossible de (aire une étude sérieuse et approfon-
die d'une question sans avoir un aperçu préalable de toutes
les autres les « preuves viendront ensuite, peu à peu,
vét'itier l'exactitude des conclusions théoriques qui les pré-
cédent La seconde partie « traite du travail et des salaires.
ainsi que des problèmes relatifs a ia prévoyance et à l'assis-
tance ~) !a troisième des « biens jouant le rôle do capitai,
qu'ils proviennent de t'épargne ou de l'appropriation de:
agents natureis la quatrième du commerce, ia cinquième
des nuances publiques ~p. et 3~. Cette cinquième partie
a été plus développée qu'on n'a l'habitude de le faire dans
les traités d'économie politique; mais c'est que les ques-
tions financières K doivent être considérées comme un ék"
ment essentiel de l'étude des probiémes économiques. En
efïet, i'interventiou de l'État dans les relations entre entrepre-
neurs et travailleurs, entre producteurs et consommateurs,
qui se développe sans cesse, préconisée par une partie des
hommes publics et acceptée avec résignation par presque
tous les autres, se traduit ordiuah'ement, eu fin de compte.
par des subventions budgétaires combinées avec des sortes
de taxes grevant une partie des citoyens au profit des autres"Pi
<p. 3). Enfin la sixième partie, beaucoup plus spéciale, est
consacrée aux travaux publics.
Ce cours, très volumineux, n'est pourtant, au dire nx'-mcde
fauteur, qu'un résumé; c'est pour cette raison, déciare-t-ii
aussi, que les doctrines sont succinctement exposées, sans
citations ni références, et que les statistiques sont présentées
sans qu'il soit fourni « sur la manière dont elles sont faites.
– ~TfOEïoMXAt.S~
Af.tLYSES. 4!;[
1
les renseignementsprécisqui permettraientseuls d'en appré-
cier la valeur(p. 4).
EnfinM.Colsona vouluêtre impartial. « Il n'y a pas d'w-
~to~oj'tceu matièrede scienceet, quoi qu'on en dise, ii n'y
en a pas enéconomiepolitique (p. 4-5). « La seule préten-
tion » qu'ait eue M. Colson,en présentant « sou cours com-
plet d'Économiepolitiquesous un volumeaussi restreint »,
ç'a été « de mettre le lecteur qui voudrait, ensuite, étudier à
fond tel ou tel point, en situation de le faire, sans oublier
aucun des éiemeuts essentiels do ia question ou de ses
tenants et aboutissants(p. 8).
Le présentvolumecontient les deux premièresparties du
cours. Le livre premier comprend l' « exposegeuerai des
phénomèneséconomiques». JIcommencepar des définitions,
parmi lesquelles la dé{iuition de l'économie politique
<<A'<'COHOM!«'poM<«'a pOM~'O~'etM«~ (/M/OM~(~)'</<~<
la ~'Of~KC~'O?!,
f! la t'(~<f<~0?:,à la fWM~'OHf<<} COM.
JtOMMMftOtt <~M)')'cAfMM, fH ~tt~ ~«pces lois <~CO)~CK~ (le
!ta<«rcet dit derf~cm~f <'M~<AuM(«'M ~p. ~0). Elle
constitue un art en même temps qu'une science. Puis est
exposée la question de mf~Of/f.H semblequ'il y ait lieu de
choisir entre deux méthodes,la méthode('p(~<MfM/«/<' et la
méthode (M/Mc~'t'c. La méthodeexpérimentaie,en économie
politique,s'appliquesous deuxformes l'observationdirecte
et l'étude des statistiques. « L'observationdirecte du {ait
~Mt/tt'a~, suivant la méthodepréconiséeet appliquée par
Taiue avectant d'éclat, est la seule manière de prendre la
réalité sur le vif Il (p.12) maisil est difficiled'échapper aux
influencespersonnellesqui faussentl'observation,et, d'autre
part, de distinguerle fait vraiment typique. La statistique
« constitue un instrumentindispensabledetoutes les études
sociales mais elle doit être employéeavecréserve et pré-
caution (p. 13) elle est souventinexacte(erreursacciden-
telles ou systématiques);elle ne donne pastoujours les ren-
seignementsqu'elleparait donner elleest toujourstrès diffi-
cile à interpréter(difficultésparticulières de la statistique
comparée).11est donc malaiséde tirer des conclusionsscien-
tifiques de la statistique commede l'observation.« Les con-
clusions hâtives,baséessur des enquêtesimparfaitesou mal
interprétées,sont devenues,dans les études économiques,un
mal aussi grandqu'était jadis l'abusdes raisonnementsabs-
traits (p. 16). La méthodedéductive est raisonnable et
4M t'AttXËE soctOMOt~CB. <9M.t9M

solide en principe seules sont vicieusesles applications


arbitraires ou aventureusesqui en sont faites.En conclusion,
M. Cotsonpensequ'il est indispensabled'employer coMCMr.
remmentla méthode expérimentale et la méthodedéductive,
de Illes appuyer l'une par l'autre », et que « leur unionseule
peut donner des résultats certainsx (p. M). « C'estl'observa-
tiondes faits qui sert de point de départa toutesles théories;
c'est par elle que sont suggérées les idées justeset fécondesi
c'est elle, enfin,qui doit constammentcontrôlerles résultats
obtenus.Maisl'analyse rationnellepermetseule de tirer des
faits de véritableslois; elle seule conduità des conclusions
assezgénérales pour expliquer les faits connus et pour en
faire prévoir d'autres. Enfin la déduction rationnelle sert
à contrôler l'expérience (p. 21). – Cesprolégomènesmé-
thodologiquescontiennentd'excellentesremarquesde détail.
des remarques préventives qui appellent l'attention sur la
ditOcultédes rechercheset sur les précautionsqui doiventy
être apportées mais il est impossibled'en accepterles prin-
cipesgénéraux Tropgrande et trop indéterminéeest la place
laissée à la déduction, et très incertainesles règles qui sont
supposéesnécessairesà l'élaboration des lois. M. Colsonne
dissimule pas assezsa défiance,non pas à l'égard des statisti-
ciensfantaisistes, ce qui serait légitime,mais à l'égard de la
statistique elle même.Dès ces premières pages de discus-
sion, il semble qu'il ait ses préférencesdéclarées,et que son
jugement ne soit pas tout à fait libre.
Cespréférencesapparaissent plus nettementdans la brève
/)M<o<<' de fAoHomM politiquequi s'étend de la page 2t à la
page39 ellesvontà l'école libérale.Uneréfutationdu socia-
lismeest esquissée M.Colsonen ajournela réfutationappro.
fondie pour la reporter, en détail, « à propos des diverses
questions que soulèvent les salaires, la propriété, le com-
merce ?, dans les parties ultérieures de son cours (p. 2'!)i
procédéfâcheuxqui aura pour inévitablerésultat d'embarras
ser l'expositiondes faits et d'y apporter,presquecontinuelle-
ment, une note tendancieuse. Enfin,sur le socialismed'État,
M.Colsonfait des réserves formelles.
Les chapitres qui suivent ce chapitre d'introduction sont
ainsi disposés Ch. 2. La production,la propn'e~ et
l'échange les trois agents de la production(agents naturels,
capital, travail); fondements de la propriété individuelle
(légitimée par le droit naturel et par l'intérêt générai!, et
ASALYSM.~TUMtO~~RAf.B9 453
réfutation du communismeet du collectivismefp. 40.4H
l'échange,la valeuret les prix (loisde l'offre et dela demande.
représentationsde la courbede l'offre et de la courbe de la
demande), Ch. 3. L'organisation de ia ~'offMctxwet la
~p<f~<'«ott des produits l'entrepreneur et son profit (ce pro-
fit est légitime Il récompensela sagacitéde l'entrepreneur;i
d'autre part il est juste que « celui qui accepteles mauvaises
chancesprofitedes chances favorables; sans doute, l'entre-
preneur fait plus souvent fortune que le salarié ou que le
capitalistequi fait dos placements do tout repos; mais c'est
la compensationdes risques qu'il court, et cette compensa-
tion est d'autant plusjuste que, si le hasard joue un certain
rOle dans l'issue de toute entreprise, la proportion des
chances favorablesdépend, dans une très large mesure, de
l'activitéet de la sagacitédéployéespar celui qui en assume
la responsabilité», p. 8S) – rapport du taux de l'intérêt et
du tauxdessalaires c'est « celui qui assure l'emploidu capi-
tal et du travaildansla proportionoù iis sont offertsM(p. 75);
« la rémunération du travail et du capital, dans un état donné
de l'art industriel,du chiffre de la populationet du montant
del'épargneaccumulée,est absolumentdéterminéeo (p. 74),
et « il ne dépendde personne de modifiercette répartition »
(p. 73) « la rémunération totale du capital et du travail
dépend de l'importancede la production », donc capital et
travail doivent avoir pour but d'accroltre la production
(p. 78.76) -la rente pratiquement,le revenu-rentese con-
fondavec le revenu-intérêt,et « la légitimité de la propriété
territorialese confondaveccelle dela propriétédu capital »
(p. 92). 11est impossiblede faire, par des mesureslégisla-
tives, baisserlerevenu des capitaux et de la terre, ou haus.
ser les salaires; « la propriété individuelle des instruments
de production,baséesur le travail, l'épargne et au besoin la
prescription,est conformeà l'intérêt général, et notammentt
à l'intérêtdesclassesouvrières (p. t07). Ch.4. La <*trcM<a-
tt'ottdes richesses,le coMMtMW, la productionen ~'«H<< et la
co<ont'M<<o)t. –Ch. S. La cotMontm«ftOH; le luxe et l'épargne.
Ch.6. Théoriede la ca~' et des pn'jf; lois de la demande
(loi de M<<aMt(J « le sacrifice que chacun est disposé à
faire, pourdonnersatisfactionà un besoin déterminé, décroît
au fur et à mesureque ce besoin,étant satisfait partiellement
dans une proportiondo plus en plus grande, diminue pro-
gressivementd'intensitéM,p. t47; loi de w~<<<M<!Ott « une
~*t t/A!t:<t!E SOCMLOQtttCB.tMt-tMj!
n
consommationsesubstitue à une autre quand le prix de cette*
ci dépasse une certaine limite », p. 148); lois de <<–
Ch. 7. /~<f </cfF~tf, comme« organecollectifde la nation »
(p. 202i,et comme entrepreneur des servicespublics (l'action
de t'Htat comme entrepreneur des servicespublics doit être
limitée pour des raisons politiques ne pas muitipiier les
fonctionnaires,nepasaco'ottrela puissancede l'action admi-
nistrutive, – et pour des raisons économiques « action
déprimante que l'interventionde l'action publique, dans une
catégorie d'affaires,exerce sur i'iuitiative privée p. 2!
les subdivisions et les auxiliaires de l'État; les déviations
du rôle del'État ? ('p. interventionnisme,socialisme.
Cit.S. Le ~<-f< A'oMOH!tf/«<' il se réalise par !a concurrence
et par la liberté.
L'examende ce premier livre du cours de M. Colson peut
donner une idée suffisante de ta manière de l'auteur, de sa
méthode et de ses tendances. Ce qu'il y a de meilleur chez
M. Colson,c'est ta forceet la subtilité de i'auatyse. Les pages
dans lesquelles il décrit les formes diversesde ta cm«'<«</c
<<fwaw/f,ou les diflérentes applications des lois </<'<'o/f
selon qu'il s'agit de marchandises« dont le prix de revient est
indépendant de ta quantité produite (p. tM), ou de mar-
chandises « dont le prix de revient diminue par la produc.
tion en grand » (p. 1C3;,ou de marchandises« dont le prix
de revient augmente avec ta quantité produite » (p. )C! ces
pagessont instructiveset elles font réjtfehit'.Maisdéjà t'ana-
lyse, si minutieuse et si clairvoyante, est trop abstraite. Les
propositionsse présententsous la forme nette et précise de
propositions mathématiques mais on cherche eu vain, pour
tes vérifier,les donnéespositivestiréesde l'observationscien-
tifique des faits. Il n'y a pas lieu d attéguer ici que la place
eût manqué si ces preuves et ces confirmationsavaient du
être fournies: l'ouvragede M. Colsouest assez volumineux
pour comporter cet appareil de preuves et, eu tout état de
cause, elles devaientêtre fournies.
Maisleur place a été prise par autre chose,qui n'en tient
pas lieu, par des raisonnementset par des discussionsdans
l'abstrait. Discussionset raisonnements qui, souvent, sont
bien conduits, qui, souventaussi, s'égarent, qui, eu tout cas,
ne sauraient suture, tts reposent souvent sur des axiomes,
sur des propositionsIl priori.Par exemple,il s'agit de démon-
trer que « le droit de posséderet de transmettre les
capitaux
AtAM~Es. – )!Tcms n~x~At-Kit 4!H

et les agents naturel, conforme à l'équité, est légitimé en


outre pur t'interét générai » la propositionsuivantetient lieu
de preuve « ti est facile de comprendreque, pour inciter
chaquehomme à travailler, à conserverles biens qu'il pos-
sède, à épargner pouf les accroître, il faut lui garantir le
bénéficede ses efforts» ( p.4~). Desemblablesdémonstrations,
s'il est permis de les appeler ainsi, ne sont pas rares dans ce
volume. Les fautes, les vices do raisonnement ne sont pas
rares non plus. Le chapitre qui concernele commerce, en
particulier, eu présente un grand nombre, entre lesquels il
faut icichoisir. Question « Les intermédiairessontsouvent
présentéscommede simples parasites, qui viennentprélever
un bénéficeillégitimesur le producteuret leconsommateur.N
Réponse « Puisqu'on trouve intérêt a s'adressera eux, c'est
qu'ils rendent desservices (p. ti~). » Proposition « L'idée
d'une surproduction générale est une idée contradictoire. Il
))pmonstra)ion «Il suffit de regarder autour de soi pour voir
que les besoinsdeshommes sont loin d'être satisfaitsjusqu'à
ta satiété non seulementla grande masse de la population
est loin de consommer tout ce qui lui serait utile, mais il
n'est presque personne, même dans les classes riches, dont
tous les désirssoient comblés 'p. H7)
Leserreurs initialesde méthodedeM.CoIsonne suffiraient
sans doute pas à expliquer tout ce qu'il y a, dans ses raison-
nements et dans ses déductions, de gravementdéfectueux
ce qui l'explique,principalement, essentiellement,c'est que
ce livre est un livre de doctrine particulièreet de parti pris
ce cours est un cours d'économie libérale et autisocialiste.
L'auteur ne s'en cache pas, puisqu'il déclare à maintes
reprises qu'il veut défendre les théories de i'écolelibérale
contre d'injustes accusations, et puisque,d'autre part, il fait
suivre l'expositiondes principales questionsd'une réfutation
des théoriessocialistes se référant a ces questions.Ainsi la
partialité est dans la conception même de l'ouvrage et elle
apparaît à chaque instant dans le cours du développement.
< Le chômage frappe parfois toute une poputation mais,
dans les circonstances ordinaires, il n'atteint guère que le
personnelMettant,composé de mauvaisouvriers, qui ne tra-
vaillent que dans la mesure où ils y sont absolumentforcés
par le besoin, et que les patrons no gardentque quand ils
ne peuventpas se passer d'eux » (p. ()*n de semblablesaHé-
gutions,que rien nesoutient, se présententtrop souventdans
M6 L'ASSIS MCtOMOtQCB. IMt-tMS

ce premiervolumepour ne pas enlever peuà peu la confiance


et il n'est pas degaranties suffisantesqui puissent la retenir.
Avec ses mérites, avec plusieurs parties remarquables,
l'oeuvrede M.Colsonn'est pusune œuvrede sciencevraiment
désintéressée elle est de celles dont it faut se délier en rai-
son mêmedu talent de l'auteur.
Lelivredeuxième,avecle mêmeesprit et la mômeméthode
que le premier, et peut-êtreavecplus d'apretédansl'affirma.
tion et dans ia discussiontraite du ~'ap««et des ~!<M<!<oM
oKcn~'M.Le plan en est le suivant –Ch. t. La population
et les salaires;leurs rapports ia loi de Maithus,réfutation
natalité,mortalité,émigration, immigration.– Ch.2. Modes
diversde n~M«Kt'r«~'oM </j<~'<!ro<<esclavage,servageet cor-
porations,liberté du travailet salariat (lesalaire rétribution
à forfait,risques assuméspar l'entrepreneuret avancesfaites
par lui),participationaux bénéuces,associationcoopérative
de production.– Ch. 3. La /'('~<'m<<it<t'oM dit ~'<tMt!~el des
fH~'cpatronset o!<t't'w<
~-appo<-<jf (les associationsprofession.
nelles sont étudiées dans ce chapitre) c'est une critique
violentede la législationdu travait et de l'organisationsyn.
dicate.– Ch.4. Les a~M/'aKC~ sociales. Ch.3. L'<w~a<tM
publiqueel p~<r~. Ch.6. L'am<~o;-««<~ ditsort des <t-aM<
/fM~. Les « conclusionsgénérales » sont les suivantes
« Si l'écolelibérale reste fidèle aux principes
économiques
que l'opinionpublique délaisse aujourd'hui presquepartout,
ce n'est pas parce qu'elle est indinérenteà l'améliorationdu
sort de la partie la plus nombreusede la population,comme
on l'en accuse trop souvent, mais parce qu'elle croit que le
vrai moyende la réaliser,c'est de s'attacheraux seules
pra-
tiquesqui soient conformesaux enseignementsde ia science
et qui aientfait leurs preuvesexpérimentales» (p. 588~.
H.B.

H.LEVA8SEUR.– Histoire des ctasses ouvrières et de


l'industrie en France avant 1789. 2'édit., entièrement
refondue.Paris,Rousseau,1900-1901.2 vol. in-8",mxvm-
7i3 et 988p.
Cettesecondeédition d'une œuvre devenueclassique,et
depuis longtempsépuisée en librairie, est en réalité une
refonteentièredece grand travail. Le plan générai n'ena pas
été changé.M. Levasseursuit et exposepar périodes,depuis
ANALMM. – )~OMM G~tt~ms 4S7

les originesgauloiseset gallo-romaines jusqu'àla Révolution


de t789, l'histoire économiquefrançaise.Cespériodes sont
découpéesle plus souventsur ies divisionsde l'histoire poli-
tique ou de l'histoire généraleordinaire.Et l'histoirequi nous
est donnéeest plusqu'une histoireproprementditedesclasses
ouvrières sauf l'agriculturequ'elle laissedeeûté complète.
ment, ou peut dire qu'elleembrassepresquetout le domaine
économique,industrie, production,régimesdela production,
grande et petite industrie, commerce,commerceextérieur,
action de l'État sur la vieéconomique,classeséconomiques,
conditiondespersonnes; elleinsistesansdoutesur l'étude des
classes ouvrières,sur celledessalaires,ducoûtde la vie,mais
seulementdansla médiocremesureoùcetteeatégoriedephéno-
mènes économiquesestaccessibledansle passé; en réalité, de
la conditiondesouvriers proprementdits,et mêmede celledes
artisans, des producteursélémentaires, enbeaucoupde longues
périodes,nousne savons,jusqu'ici,rienque devagueet de fort
incomplet, et nous ne trouvonspas,danscetouvrage,les élé-
ments d'une connaissancesatisfaisante.AussiM. Levasseur
a-t-ilavec raison complétésoutitre (Histoiredes classesou-
vrièreset lie~M<<M~'«') et indiquépar là queson(Buvredépas.
sait l'étude propre des classesouvrières.Et cettemultiplicité
de matièreest la raison pour laquellecelivreest placéici sous
la rubrique des .~(M<~ ~He<'a<Mil n'y a en effet aucune de
nos sections (systèmeséconomiques,régimeset formesde la
production,répartition, classeséconomiques, etc.)qui n'aurait
à y prendre. L'objet dominant,nous dit l'auteur,est l'organi-
sation du travail industrielet la conditiondes travailleurs
de l'industrie mais les étudesréunies par lui autour de cet
objet principal sont trop importantespour que nous rete-
nionsde l'ensembleseulementune part.
Il n'est pas possible de reprendreici, danstout l'abondant
détail qui en fait la valeur et l'intérêt, la suitede toute cette
histoire. Après avoir rappeléles quelquesnotionsque nous
pouvonsavoir de l'étatsociatet économiquede la Gauleavant
la conquête, M.Levasseur retraced'abord l'organisationde
l'industrie sous l'Empire romain, en ~'JMMMt~ qu'elle se
retrouva sansdoute pareilledanslaGauleromaineinstitution
des collègesprofessionnels,vicissitudesdecette organisation
jusqu'à ce qu'elle soit régulariséeet systématiséepar les
empereurs, rôledu travailesclaveetdu travaillibre, astreinte
de plus eu plus étroite et coercitiveà la fonctionpublique,
4M t/AX~M:!ueMKM)tQt:E.iMt.t~

ateliersd'État,etc. Puis, dans la périodetrès mulconnuequi


des invasionss'étend jusqu'à !aconstitutiondu régimeféodul,
sont surtout dégagés luconstitutiondes domainesseigneu-
riaux, le régime du travail dans la villa, l'état des villes,
l'importance du travail des monastères.Au xn" et au
xur siècles,ta matièredevientplusabondante c'est le déve-
loppementetl'aitranehissementdes groupementsurbains, la
constitutiondes corps de métiers,étudiesdans leurs origines
(ollicesseigneuriaux,groupementsspontanés, etc. et dans
leurs premiers caractères, les premiers règlements, et les
premièresdifficultésde cette organisationprofessionnelle,le
développement du commerce(Hanse),la conditionaméliorée
des personnes.La guerre de Centans, l'appauvrissementet
t'arrètde développementqui y correspondentmènent à nue
nouvellepérioded'expansionet d'organisationindustrielle
fChartesVILLouisXI, xv"siècle les corpsde métiersse mul-
tiplient; en mêmetemps se développe l'organisationparallèle
desconfréries,et se manifesteaveclecampagnonnageuncom-
mencementd'organisationouvrièrespéciale.Avecla Renais-
sauce,et lesgrandesdécou vertes, deprofondestransformations
économiques se produisent: l'abondancede l'or du nouveau
mondeamèneun bouleversementdansles prix, mal compris
des contemporains,qui, en ce qui concerne les ouvriers,
aboutit, d'après M. Levasseur,à une diminutiondu salaire
n/<-<;le roi et les villes créent des corps de métiers, essaient
même de généraliserl'institution dont les abus cependant
commencentà s'étendre des mouvementsouvriers plus ou
moinsviolentssont réprimés. Le trouble général augmente
pendant la période des guerres de religion. La monarchie
absoluede Henri IV, d'une part,s'appliqueà généraliseret à
systématiserle régimede la corporationde métier, renforce
les réglementationsde la fabrication,et d'autre part créeet
protègedes manufacturesc royales w, indépendantesdes
corporations,origine de la grande industrie moderne; le
commerceest développépar le régimedes compagnies,parle
systèmede protectionque Colberta définitivementconstitué,
par la réglementationdes marchés;cependantles privilèges
et les monopolesse heurtentet engendrentdes abus crois-
sants,des querellesnuisibles; la fiscalitéroyaleaggravele
mal.Sous LouisXV, )a réglementationd'État, les créations
d'offices,le régimedes manufacturesd'État se poursuivent
les mesuresde coercitioncontreles ouvriers s'accentuent.
AtAMMS. ~TCDES
0)b!t!)t.tt.BS 4M

Maisunetransformationéconomiques'annonce.Les écono-
mistesta préparentparleurs théorieslibérâtes Turgottente
une réformecomplètedu régime industrielqui sera réalisée
seulement par la Hévoiution. A chacune de ces grandes
périodes, M. Levasseurs'attache, en uue étude spéciale, à
réunir les donnéessur la condition professionnelle,sur la
situation des classesoccupées dans l'industrie. A la fin de
l'ouvrage,après un résume chronologique,il reprend, hors
du cadrechronologique,chacuu des grands objets étudiés:
développementde l'industrie, corporations, métiers libres,
régimede la réglementation,grande industrie, rôle de l'ad-
ministration, condition des maîtres, des apprentis, des
ouvriers,salaireset conditionsde ia vie.
JI n'est pas besoind'insister sur la valeur de cette (cuvre
et sur les servicesqu'elle est en mesurede rendre à la science
économique.Le texte présent en est tout nouveau,la matière
est grossie de l'utilisation savantede tous les travaux et
documents parus depuis la première édition, et de nom-
breusesdonnéesrecueittiespar M.Levasseuroua sa demande.
Les problèmesrencontrés, de scienceou d'érudition, sont
posésavecprécision,et sinon toujoursrésolus, du moinsmis
en état avec sûreté et critique. L'ensembleest une mine
abondanteoù l'économiepositivepourrapuiser, et d'où elle
devra partir pourde nouvelleset autres recherches. 11 faut
en terminant signaler avec ptuisirque M. Levasseurnous
prometnon seulementune secondeéditionde l'autre partie
de la premièreœuvre, l'histoire des classesouvrièresaprès
1789 et jusque vers la fin du secondempire, mais de plus
une suiteentièrementnouvelle qui continueracette histoire
sous la 3' Républiquejusqu'à l'époqueprésente.
F. S.

G. TARDE.–Psychologie économique. (Bibliothèquede


philosophiecontemporaine).Paris,F. Alcun,t9<M,2 vol.
in-8",383et449p.
Abordant, après divers autres domaines do la scieace
sociaic,le domaineéconomique, M.Tarde y reprend pour
guides,dès l'origine,les trois grandescatégoriesoù pourlui
se résumela vie sociale répétition,opposition,adaptation.
Et voicidés lorscommentla matièrelui paraitse répartir, de
façonheureuseet nouvelle, sous ces trois rubriques. Dans
4M MM.t909
t.'ANX~soemMMMOftt.
le livre de la répétitionéconomique,il traite du rôle écono.
mique du désir et de la croyance,des besoins, des travaux,
dela monnaie,du capital. Dansle livre de l'oppositionéco-
nomique,il traite des prix (théoriede la valeur), des luttes
(externes),des crises(luttesaiguës),des rythmes (opposition
determes successifs).Dansceluide l'adaptationéconomique,
il traite de l'imagination économiqueet de ses développe-
ments, de la propriété, de t'échange,de l'association, de la
population. Voiciencore, à titre d'exemple,le contenud'un
ou deux de ceschapitres.Lechapitrede la monnaie s'analyse
ainsi (pour l'auteur lui-même) Commenta pu se pro-
duire ce caractère de désirabilité constante, universelleet
indéfinie, qui est propre à la monnaie et qui explique son
échangeabititéuniverselle.H.Nature de la monnaie.Elleest
économiquementce que les mathématiquessont intellectuel-
lement. 111.Pourquoielle nesert pas de moyens d'échange
aux « valeurs-vérités». IV.Caractère(<M<( <Mt/cc<t/'de ta mon-
naie. V. Le pouvoir,le droit, l'argent. VI. La terre et l'ar-
gent, ressemblanceset difïérences entre leurs rotes écono-
miques,entre leurs modesd'accroissementet de répartition.
VII.Effetspsychologiquesdu règne de l'argent, sesbienfaits,
substitution des paiements en argent aux paiements eu
nature, facilitésde voyages,etc.VIiL Ses M~/<!<<<. La liberté
terrienne et la liberté monétaire, le droit terrien et le droit
monétaire.IX. Loides transformationsmonétaires diminu-
tion du nombre des monnaies en cours et extension du
domainedes survivantes.Attachementdes modernesmêmes
aux monnaiesnationales. X. Petits problèmes relatifs à la
monnaie. Le chapitredes luttes (luttes externes ou de per-
sonne à personne)comprend I. Luttes de la production
avecelle-mêmed'abord,entre coproducteursd'un même ate-
tier. Il. Puis entre producteursnationaux d'un même article
(concurrence).Limites,causes,effetsde la concurrence. Mo-
nopoles,trusts. HI. Puis entre producteursnationaux et pro-
ducteurs étrangersdu mêmearticle.Libre échange et protec-
tection. IV. Spécialement entre production nationale et
productionétrangère des armes. L'industrie militaire, ses
caractèreset ses lois propres.Comparaisonavec l'industrie
religieuse.V. Enfinentre producteurs d'articles hétérogènes.
Loisdes débouchés,question du luxe. VI. Conflitsde la con-
sommationavecetie même.Lois somptuaires.VII. Luttes de
la productionavecla consommation.VIH.Conflitsmonétaires.
– 6TPNM
ANALYSES. mttt~KALM 4M
On voit que, dans cet ouvrage, l'ordonnancede la matière
est très libre et (inconsciemmentje crois) très fantaisiste,
qu'elte s'écarte sans doute des cadres traditionnels, mais
qu'elle ne se souciepas d'être un plancohérentet de présenter
une étude objective,dûment (ondée. On trouvera, au cours
du développement,un certainnombrede vues ingénieuseset
do relations suggestivesdont on pourra tirer profit. L'infor-
mation de fait ou de doctrine laisse, en plus d'un endroit,
fort à désirer.
F. S.

PATTEN(StMOS N.). – The theory of prosperity (Théorie


lie la pfo~'< New-York,Macmi!!an,1902,tx-237 p.,
in.8".

Pourquoi l'évolutionéconomiquen'a pas amenéautant de


bien-êtreque la théoriedeséconomistesl'avait donnéà espé-
rer, tel est le problèmedont part M.Pattea dansla présente
étude. On voit qu'il est tétéologiqueplus que positif; et it est
traité selon une méthode dialectique abstraite. M. Patten
attache un grand prix à une distinction qui dominet'étude.
Les« loiséconomiques exprimentla relationdel'hommeau
milieu présent mais tes milieux passés continuent d'agir
sur lui par la suite des coutumes,des habitudes, des ten-
dances,par cequeM.Paltenréunit sousun mot « l'hérédité
11y a, dans l'étude de la situation économique,à faire, d'un
côté, la part de l'actiondes conditionsprésenteset, de l'autre,
la part de l'actiondesconditionspasséesoude l'hérédité(Pre-
mière partie du livre le Revenueu tant qu'il est déterminé
par les conditionsexistantes;deuxièmepartie le Revenu,en
tant qu'il est déterminépar l'hérédité~.– En réaiité l'une et
l'autre étudessont,dansl'ensemble,des analysesconceptuelles
selonla méthodehabituellede l'économieaprioriqueet n'ap.
portent pas un renouvellementde la doctrine.Ce qui peut
nous intéresserle plus ici est de trouverdans cetteconstruc-
tion idéologiquel'utilisationde données psychologiquesqui
sont des donnéesde psychologiesociale,et d'une psychologie
socialetrès concrète certains points de l'analysede M.Pat-
ten expriment vraimentet exprimentseulementuneattitude
psychologiquequi sans doute caractériseassezbien la société
américaineactuelle.Maisl'auteur ne semble pass'être rendu
comptede cettedonnéede fait, de son caractèreparticulier,
4M L'AXS~ SOC!OMO)aUE.iMt.tM~

de sa valeur relative,et rien dans rouvre n'en manifesteou


n'en prépare une utilisation ~oc«~o~«f et ~o<!)f<t'p.

A. NORDEXHOLZ. – Allgemeine Théorie der gesell.


scha.ftMoheaProduktion ( ï'A~or~
~«~ <<o pro<<«cf<o;t
Mc<«<f).Munciten,Beck, 1903,x-~ p., in-8".
Amenéparle problèmede la valeur d'échangeau problème
générai de la production, M. Nordenholzétudie tes éléments
de la production, lesconditionsde!a productivité,lesformes
d'organisationde la production sociale, etc. Il se préoccupe
d'abord, essentiellement,du rapport de la productionà la
répartition,de la valeurd échangeà la « valeurderépartition
entre les facteurs de la production,puis du rote des facteurs
nonéconomiqueset descausesantitgonistesqui se manifestent
dansio système économiqueactuel,puis de étendue de la
production, du problèmede ta surproductionet de la sous-
consommation.Cetravailest fait selon la méthoded'anatyse
abstraite qui aboutit à des élaborations dialectique:)plutôt
qu'à des résultats desciencepositive.

J.-E. CAtRNES. – Le cara-ctere et la méthode logique


de récoNomie politique. Traduitsur la 3' éditionan~taise
paru. VALftAx.
Paris, Giard et Brière, t902, 27~p., in-8".
Bienque déjà ancienne(t815pour tasecondeédition),cette
œuvre est encore de lecture actuelle,et la traduction frau
caisequi nous en est donnée est utile.En somme,ou n'a pas
trouvé, depuis, d'arguments meilleurs pour défendrela mé-
thode logique K en économie politique », et rarement un
partisan de cette méthodea lui mêmemis en évidenceavec
autant d'ingéniositéet de soin les postulats et les impuis-
sancesde cette position méthodique certitude Mw«<«M<'
des principes psychologiquesde l'action économiquedécou-
verts par une simple analyse de conscienceindividuelle,
déduction purementanalytique des conséquences,contrôle
approximatifpar tesfaits(quandil réussit, tant mieux;quand
il échoue,c'est que la réatité est trop complexe),difïicuttede
l'expérienceen matière économique(comme si la difueulté,
en enet très grande, de la méthodeinductive en diminuaiteu
rien la oénessité;,sxp~tortfë de la scienceéconomiquesur les
sciencesphysiquesen ce que celle-làatteint (<<~c~HM< ses
ASAtY~ff. ~Tt'NM ~)tA~Bi! 403

principesultimes (renversementde l'ordrede développement


dessciencesqui ne voit pas les erreurs et les confusionsfla-
rrantes où il se fonde,etc.). Les chapitresn, m et tv sont,
pouria critique, particulièrementprécieux.

HtSLER(RûBKttï).– Studien zarWerttheorte (A)<(/<)u'~t


tltéol'ic'de/« <'«~«r).Leipzig,Dunekeru.Humbtot,i!)(M, xn-
H2p.,in-8".
La théorie de la valeurdontil est présenteun essaidans ce
livre est tropéloignéedecellede ia valeur économiquepour
qu'il puisse en être tiré profità cetteplace.D'aitieurs,le poiut
de vue n'est pas celuide !a sociologie.M.Ëisters'est propose
d'étudier philosophiquement les jugementsdo vateur et est
entrédanscette recherchesurtoutavecle soucide la valeurau
point de vue esthétique.

KREtBtG (JosEFCLËMStts~.– Psychologlsche Grundle-


guaëf eiaes Systems der Wert-Theorie (fo~M ~y-
<<<?
c/to<o~f~MC ~~Mp (<c< A~or«*
de lu c(;<t'tH').
Wien, U'it-
der, tU02.
Commele précèdentouvrage,le livrede M. Kreibig,par
l'objet autant que par la méthode,ne rentre pasdans le cadre
de la sociologieéconomique.Le desseinen est d'6tab[irles
caractéristiquespsychologiques et les retationsduphcnonteuc
de valeur, et de fondersur cette hase descriptiveun système
philosophiquede« timologie». Maisvaleurest pris daus un
sens très générât lefacteurde sentiment,la tonaiiteanective
qui accompagnetoutesnos représentationset nos volitions,
voilàce qui est étudiesous le nomde phénomènede valeur.
Onvoit que cettethéoretiquerelève de la philosophiegéné-
rale ou de la philosophieéthique, esthétique,et n'intéresse
que fort indirectementl'économique.

DHNtS(HKCTon).Les théories de la.valeur et les con-


ceptions du système monétaire. IV étude A. KtTso~.
Extrait des ~)Ut«~ (<f ~tjMM< des ~'«'MMïow<<M.
Bruxelles,au siègede l'Institut, 190t,tC! p., in8°.
M.Denis, danscette étude,analyseet critique la théorie de
la valeur et de la monnaie exposée dans l'ouvrage de
M. A. Kitson intitulé « A scientificsolution of thé money
4<~ t.WHh: sccMMOtOM. MM.t9M

question w. La solution de la question monétaire y est présen-


tée comme uue déduction de la théorie de la valeur proposée
par les écoles anglaise et autrichienne contemporaiaes.
BRENTANO (Lw). Le concept de l'éthique et de lôoomomie
politique dans l'histoire. ~M«' <f<'<t«)omt'c ~o<)'«'9«c,janvier
1902(intéressant).
BOUVIER (É~tLE).– La méthode mathématique en économie
politique. Paris, Larose,1902,etaM'M<'(<V<'oMcmt'c~oM)'?«~ao&t,
sept. et déc. t902. (Favorableà cette méthode).
H. J. DAVENPORT.– Proposed modiBoationa in austrian
theory and terminology. The ~t«t)'<M-~ </oMnM)<of FeonoHtt'M,
may 190S. (Re~te dans la mêmetendanceméthodique.)
SPtETHOFF –Vorbemerkangen zu einer Theorie der
(AaTHt.'R).
Ueberprodaktion (~Mar~MMpt't'Mat'fM à une ~o<'<ede lo
<)«pM</«c(<on). Vortrag.S'AmoM~ /«A''& i902,2, p. 207-306.

tt. SYSTÈMES
ËCONOMtQUKS
Par M. FttAXçet! SttttAite

SOMBART(WEKSËB). – Der moderne K&pltaJismas.


t~ Bd.Die Genesis des Ka.pitaJiamas. 2'" Bd.Die Theo-
rie der kapltalistlsohen Entwioklung (LeM/~a/w/tf
moderne.CMt~c<<«c«~<f«~M)p. y/~o~-t'f du ~c~o~nx-of
c«~«a~Mtf).Leipzig,Duaeker u. Humblot,1902,xxxtv-6GO
etMCp., in-8".
I. Cesdeux gros volumessont ia premièrepart seulement
de t'œuvredont M.Sombartaconçule dessein.Ils sont desti-
nés~ nous donner i'ioteUt~eocode Jadernièregrande phase
économiquequi se soit produite, de la phasedu systèmecapi-
taliste,ait point</<-
ruec<!<M<!< i'auteur s'y donne la tùche, eu
appliquant une méthode historico-théonque,de suivre le
déveioppementde ce système de son origineà ce jour. de
découvrirles lois propres de son développementet de déga-
ger la tendanceà passer dans l'avenirà une nouvellephase.
Sur la hase de cette étude historiée-théoriquedes faits.
l'auteur se proposeensuitede fonder un systèmescientifique
d'actionpratique, c'est-à-direun systèmede politiquesociaie
ici !e point de vue sera téléologique.
– SYST&MHS
AXAt-YSRS. ëCOXOMtQUKS 46S

Ennn le couronnementde t'œuvresera un système de phi-


losophiesociale le point de vuesera c<'<«'.
Dansce vaste pian, ia premièrepartie, qui nous est aujour-
d'hui donnée,l'analysecausaledesfaits, est ce qui appartient
à la sciencepositive,et ce qui nousintéresse proprement ici.
Voicil'ordonnancegénéraledu présent ouvrage Dans une
introductionétendue(t, p. 3.7~),M.Sombart nous donneun
aperçu systématique,une ctassiticationdes divers types de
productionet de travailéconomique.Le premier livre du pre-
mier volume(t, p. 73-t9~)est consacréà exposer &grands
traits le systèmeéconomiquequi précédé immédiatement
le systèmecapitalisteet qui formele point de départ de son
développement,ia phase où le type économique est le
Lesecondiivredu premiervolume, beaucoupplus
//aK<<<ff<'A.
étendu 't. p. 193à 669)nous exposeia genèse et le dévelop-
pementdu capitalisme après une définitiondu capitalisme
et une positionpréaiabiedes termes du problème ~première
sectiondu secondlivre, p. i95-2t7), la deuxième et la troi-
sièmesectionsrecherchentcommentse sout réaliséeslescon-
ditionsdu systèmecapitaliste, conditionssociales (existence
du capital)et conditionspsychologiques(existencede l'esprit
capitaliste) les autres sections du livre (sections 4 à 7) sont
employéesàdécrirela formationetl'extensiondu capitalisme
industriel, en étudiant,d'une part, les origines de ce système,
l'étatde l'industrieet les conditions économiquesà 1 époque
où il commence,et, d'autre part, la marche victorieusede ce
typeéconomiqueà l'époque de son épanouissement,dans la
secondemoitié du x<x' siècle, et l'état présent du type (le
Handwerk)qu'il a remplacé.
Cetteétude « génétiqueMdu capitalismeen a préparé une
étude « systématique», à laquelle est consacré le second
volume.Le plan de ce volumeest d'étudiercomment le capi-
talismea envahi et dominétout le champ de la production
industrielle, commentla vie économiques'ordonne sur de
nouvellesbases (droit,technique, organisation économique)
qui lui sont favorables(premier livredu second volume)
commentse transforment,dans le sens qui peut le mieuxle
servir, tous lesautres domaineséconomiques(deuxièmelivre
du secondvolume):transformationde l'agriculture, trnnsfor.
mationdémographiquepar le développementdesvilles, trans-
formationdes besoins,transformationducommerce; –enfin
comment,touteslesconditionsfavorablesétant ainsi réunies,
E. DMKHHt). Année tocio)., )9CI.)90S. M
°
M& t.'Ai~BSOCtOt.OOtQt'B.tWt.MM

le capitalismea menéla lutte qui devait le conduireà la vic-


toire (troisièmelivreet dernier du second volume) concur-
rence dans la production,concurrence dans les prix, te livre
s'achevantsur la descriptiondes dernières entravesopposées
à cette marche.
Cet aperçu initiât suffità montrer l'étendue,le nombre, ta
diversitédes objetsembrassesdans ce travail.Mais il ne dit
pas toute l'abondancede matière, toute la massede faits et
dedocumentsdont l'auteur a su remplir ce cadre grandiose.
H ne dit pas non plus combiend'idéesneuvesou renouvelées,
combien de suggestionsvariées, souvent heureuses,l'esprit
turbulent, la vervenaturelle et l'originalité cherchéedu pro-
fesseur Sombart ont jetées au cours de ce vaste développe-
ment. tt n'est pas possibled'eu faire ici l'inventaire, ni de
suivre t'exposédans tous ses détails. A cet égard il convient
seulement de renvoyerà l'ouvrage même. Mais il paratt
indispensablede fairedes réservesgénérâtes i* Maigreun
grand enurt d'érudition, l'information de l'auteur (et pom-
meuten serait-il autrement en un travail aussi eomprehen-
sif ?) parait, en plus d'un point, être assez indirecte et
n'avoir pas subi une critique personnelle approfondie.
Les matériaux sont, eu certains endroits de la construc-
tion, peu abondants, et quelques chapitres sont des cadres ù
une étude plutôt que cette étude même. – 3" En beaucoup
de points, l'investigationdu professeur Sombart(etcette ori-
ginalitéest certes fort louableet souvent fort heureuse)s'at-
taque à desdomainesinexplorésou insuffisammentconnus
le travail propre de M.Sombart, actif, ingénieux,puissant
même.arrive bien à desrésultats non négligeables mais ils
ne sont peut-être pas, néanmoins, assez complets et assez
sûrement élaborés pour prendre une place certaine dans un
système scientifique. L'auteur a visé entre autres objets,
nous dit-il (p. x)t). à constituer un répertoire bien ordonné
des matériaux de sciencesociale positivede notre temps, t)
faut bien dire qu'à cet égard il n'a pas atteint pleinementson
but, que, commerépertoirede matériaux, le ~<tM</<o~'<M'&M<-A
<S<<M~M)MMK.!e/M/~n, par exemple, reste bien supérieur,
qu'il est. sous cette forme,plus utile et mieuxappropriéà la
fin d'information. La tentative, par un seul homme, d'em-
brasser dans une seule œuvre toute la matière économique
existante, aboutit, même servie par des moyensexception-
nels, à un ensembleforcémentinégal de valeur,incomplet,
~X.<t.Ï!.fM. – SYSTÈMEStScoxuMtQUS~ 497

chaotique.Dégagéde cette ambitionet de ce souci, M.Som-


bart, au lieu de chercher personnellement il traiter en eux-
mêmestous les sujets abordés, d'y réussir imparfaitement,
d'alourdir son exposé par l'incorporation de recherches
accessoires,de travaux d'approche, de hors-d'œuvrc, n'eût
rcteuu de l'élaboration acquise(par lui ou par d'autres; que
ce qui importait proprement à sa construction synthétique,
n'eût faitétat des connaissancessur les divers sujetsque dans
la mesure où elles sont respectivementvalantes, ne se fut pas
donnel'illusion de combler, par des apports hâtifset insuffi-
sants, les trop nombreuses lacunesde notre information.
Aussibien cette intention encyclopédiquen'est pas tout le
desseinde M. Sombart. Répertoire~'ot on/ot;)~, dit-ii. C'est
cette ordonnance, c'est la construction synthétique de l'en-
semble des faits qui lui importe davantage, et aussi qui, à
cette place, mérited'arrêter pius longuement notre examen.
– Etudiant un systèmeéconomiquepour l'exprimer en son
caractèredominant et pour le relier causalementau système «e
antérieur, M. Sombart a jugé nécessaired'esquisser d'abord
un cadre général de classificationet d'analyse de la réalité
économique.Bien que cet aperçu d'ensemblene soit qu'une
introductionà l'oeuvre proprement dite, la tentative métho-
dologiquequi y est faite nous intéressespécialementici, et ia
seconde partie de ce compte rendu va être consacrée tout
entièreà l'exposeret à l'examiner.

IL Le travail, dès qu'il est accompli en commua, exige


une organisation, qui est une réglementation objective.
M. Sombart appelle o/tMf~t'tw t't'onoMt~M ()r<c/M/h-
la
o~K«Hy) matière de toutesles règles qui dirigent du
dehors l'action économiquedes hommes.Dans toute organi-
sationéconomique,il y a une ou plusieurs personnesdontla
volontéest le pouvoir déterminant pour toute l'organisation
et pour tousles individus qui y sontcompris: M.Sombartles
appettetes.ot~t'coHom~MM,))~~c/f~~«/~<f<c,(dansl'orga-
nisationcapitaliste,ce sont les patrons, les chefs d'entreprise,
et nullement les ouvriers~.Les motifsdominantsde l'action
de ces individus sont donc l'explication dernière de la vie
économiqued'une époque ce sont les ~M<'t'pM<coHOM«yxM
~r<~t'/M/7;</)n'~<pwt;.M. Sombart appelle ~.<<<~)C ~co«o-
Htt'~Me( X'u'~c/ta/ÏM~f/ew)une organisationéconomiquequi
est dominéepar un principeéconomiqueprépondérant.– Des
M8 L'<)CtOLOmQt'E.<90).)90!

relationsstabtess'étaMissententre les hommes;ettesarrivent


a constituerdesorgane$économiques,desunitéséconomiques.
Ces trt~c/t«/b/bnHfMsont caractériséesessentiellementpar
le principed'action, par le but des « sujets économiques qui
y dominentet qui en déterminent l'unité. La ))'«'fw/ta/ht/<M'M
est doue déterminée par le processus d'utilisation [)~'<t't'r.
/«M~?-o~<)de l'activitééconomique.
Dèslors une distinction essentielle, à laquelleM.Sombart
attache beaucoupde prix et dont il s'attribue le mérite, doit
être'faite entre la tFi~c/ta/b~wet la /h'<p<'</bn« (les mots
allemandssout conservésà desseinet doiventresterconstam-
ment présents à l'esprit, parce que. on le verra, ils permet-
tent seuls une équivoque et une confusionde concepts qui
seront signaléesplus loin) dans le premier cas, il s'agit d<-
l'organe d'utilisation de l'activité économique(organisation
par le sujet économiquepour la réalisationdu principe);dans
le second, il s'agit du moded'organisationdu travail, de l'or-
gane d'exécution de l'unité d'ordonnancedu travail. L'<x'
même H''«'~t'/<f</7s/M'H)ou « forme d'économie? se rencontre
associéeavec des ~tc~/b/'mcK ou « formesd'exploitation
dinérentes l'économiefamiliale, par exemple,comporte ta
formede la petite industrieet aussi celle de la grandeindus-
trie l'entreprise capitaliste se sert tour à tour de ta formede
la petite industrie, de la grande, de la manufacture,de la
fabrique. Une même « économie » 'H'~c~o/i'). comprend
normalementplusieurs « exploitations (/?<«'&<')uue éco
nomiefamiliale comprendune exploitationagricole et une
exploitationindustrielle, une entreprise capitalistecomprend
souvent plusieurs productions,plusieurs sectionsqui sont
des exploitations dinérentes (tes dinérontes sections de
l'usine Krupp, par exempter. Inversement une même
« exploitation ? » (Belrieb)peut se rattacher à plusieurs« éco-
nomiesM,exemple les fouteries, les calandresutilisées par
plusieurs artisans, etc. C'est t'uuite d'organisation, t'unit'
d'ordonnancedu travail qui délimite le ~n~ t préparation
de la production constitution du processusde travail
exécution) ainsi une entreprisequi comprenda desendroits
très divers une imprimerie, une filature, un tissage,ne cons-
titue pas une seule exploitation,mais plusieurs; maisla blan-
chisserieet ia teinturerie d'un tissagepeuvent en être maté
riellementséparées et pourtant forment avecluiune seuleet
mêmeexploitation (p. l-i7).
ANALYSES. ~Y~TÈMt!~ ~COXOMt~UKi! 409

.v.v_
M. Sombart nous donnealorsune classificationdesC<<~<?,
faite non pas au point de vue de ta grandeur, nt celui du
processus du travail, commeou l'a tenté jusqu'ici, maisau
point de vue de l'ordonuancedes facteursde la production
nature extérieure (comprenant les objets du travail et les
moyensde travail au sens large) et travail humain (qui s'or.
ganise suivant deux principes, spécialisation, association,
combinés entre eux diversement).Une distinction majeure
est faite entre i7M<e«/<M/&e<<e< « exploitation individuelle
fou le produit est l'oeuvred'un individu)et le ~M~cAa/Mt'c~
~<<e~ exploitation sociale (où le produit est une tBUvre
collective) entre les deux se place un type de transition,
L'~e~tn~p/rt'ct. Puis, par applicationdes critères indiqués,
M. Sombart distingue huit formes d'exploitation, dont les
trois premières appartiennent au type individuel, les trois
suivantes au type de transition, les deux dernièresau type
social (d'autre part, les formes1 à 3 correspondentce qu'on
appelle petite industrie, ~f')~('<<ft, les formes 4 et S à la
moyenne industrie, les formes6, 7, 8 à ia grande industrie),
savoir
1° ~<'«t6~'«'&, exploitation isolée (un seul producteur
accomplissant toutes les parts de la confectiondu produit,
uvecou sans machine);
~° ~<n<:<«'M~n'f~, exploitationfamiliale (agriculture, tis-
sage à domicile,avec eoiiaboratioade la femmeet de l'enfant,
division physiologiquedu travail entre le chef de familleet
les « petites mains ~);
3° Cp/«7/<?M<w~'M, exploitationà compagnons(forgerons,
ateliers de taiiieurs, de cordonniers; travail peu différencie,
technique peu avancée,faibles moyensde production)
4" ~'<ce< (t'c/t<7/~))&e~'<'f&, exploitationcompagnons,
de forme agrandie, (forgeavec plusieurs aides, boulangerieà
plusieurs fours, etc. le chefde l'exploitationa ici une tache
différenciéede surveillancegénérale)
5°fH<);«/MN~e<rte~ !tM~'<M.wt, exploitation individuetteen
grand (par exemple une grande entreprise de peinture tout
le processus de production y est encore accompli par un
même travailleur, avec la même technique que dans la pro-
duction isolée proprement dite)
6° CM<c/«t/~MAeZMf'M<H)~e<MCK, exploitation sociale
en petit (atelier de sous entrepreneursde chaussures confec-
tionnées, par exemple,se distinguantd'un atelier de cordon-
470 L'AftÉK itMtOf.OGt~'B.iMt-t9M

niers du type 4 qui grouperait le mômenombre de travail-


leurs, encequ'ici Jetravaildes individusgroupésest fortement
difïéreucié,l'unité du produit résultede la collaboration,et
non plusdu travail d'un seul, les moyensde productionsont
utiliséseu commun)
7" JfaMM/«A~manufacture(grande exploitation,du type
social, danslaquellete travailà la mainaccomplitencoredes
parts importantesde la production)
8° Fo~'t~ fabrique, (graudeexploitationavec production
collective,ayant les caractèressuivants: production, par
grandes quantités, de produits uniformes – emploi étendu
des machines,mais ce caractère n'est pas décisif exemple,
lit grande industrie chimique; – processusde production
tendant à devenirautomatique).
Contrairementà l'opinioncourante,il ne faut pas considé-
rer ni que toute industrie passant de la production indivi-
duelle à la production socialeprend d'abordla formemanu-
facture, ensuiteia forme fabrique(it y a des cas où la forme
fabrique est atteinte directement~ni que toute industrie à
forme de manufacture doit évoluernécessairementvers la
formefabriquera formemanufacture,en certainscas, -fabri-
cation de la porcelaine, fabricationen grand des meubles
artistiques,–peut apparaître commedéfinitive, le travaila ia
main devantconservertoujoursun grand rôle;. D'autre part,
il faut se garder de confondre,ainsi qu'on le fait communé-
ment, la notion d'entreprise capitaliste, qui est une tt'<
M/ta/M'Mt, avec celle de fabrique, qui est une /Mn<
/bnM(p. 1~-50).
Venonsaux systèmeséconomiques.Bûcheren a donné une
classificationcélèbre économiefermée, économieurbaine,
économienationale. M. Sombartcritique cette classification
le chemindu producteur au consommateur,qui est le crité-
rium essentielde cette distinction, n'est pas plus long en
beaucoupde cas (petite boulangerie,ou grande boulangerie
moderne, efforts modernesdu producteurpour atteindre
directement le consommateur; dans notre systèmeécono-
mique que dans celui du moyenâge la classificationde
Bûchera le défaut capital de se fonder sur des caractères
extérieurs, au lieu de prendre pour critériumde distinction
l'élémentinterne essentiel,l'esprit du système économique.
Aussi M.Sombart veut-il en fonder une nouvelle,nettement
conscientede son principe,rigoureuse, complète.Le carac-
– WT&MES
ASALY~M. ~COXOMtQCES 47i
tère dominantqui doit lu fonder est, après examen,le degré
de différenciationéconomique,qui est l'expressiondu degré
de développementdes forces productives le degré de spé.
cialisationdes activités économiquesdécide du degré de
socialisationde lu vieéconomique.A cet égardse distinguent
trois stades économiques,H''<~cA«/~<M/fM Mtc~«<!<-
Mt't'~a~, économieindividuelle, dans laquolle l'ensemble
de la consommationnécessaireà une économieest produit
dans cette même économie 2' [/<~<<t)~)<t~fc/«t/~écono-
miede transition,dans laquelle une séparationde l'économie
productriceet de l'économieconsommatrices'établit déjà,
mais oùla socialisationéconomiquen'est pasencoretrèsavan-
c~e ni très diflérencice 3' CM<c/<f<<o<~c~, économie
socialede degrésupérieur, où la différenciationdeséconomies
productivesest très grandeet ou l'interdépendancedes unités
économiquesest extrême. Mais ce ne sont encore ta que
des cadres.Cequi caractérisevraiment une vie économique,
c'est le <~<~e <'f<MOM<«c, parcequ'en lui se réalise l'action
créatricedu « sujet économique».
Par systèmeéconomique,on t'a vu,M. Sombartentend une
organisationéconomiquedéterminéeoù se réalisentdes prin-
cipes économiquesdéterminés. Faut-il classer les systèmes
seloncesprincipesouselon ces organisationséconomiques?
Les principesdirecteursde ta conduite économique,tels
qu'on lesa observésjusqu'ici, tels même qu'on peut les pré-
vuir, sont au nombre de deux l'un selon lequel l'activité
économiques'exercecommemoyenpour la satisfactiondes
besoins,l'autre selon lequel l'activité économiques'exerce
pourl'acquisitiondela richesse,pourle gaincommebut. D'où
une grande division des systèmes économiques en deux
groupes:/~<r/~<'c/MM~<o<cA<~tt, systèmeséconomiques
tendant à la satisfaction des besoins J~'tpcr~fcn'~cAa/H,
systèmeséconomiquestendant au gain. – Quantaux organi-
sationséconomiques,elles sont aussi nombreuseset diverses
que lesconditionsde mmurs, de droit, les habitudesles ont
produites i) convientdoued'en dégagerseulementles types
dominantsqui définissentles systèmes. Les organisationsà
principede recherchedu gain supposentla production pour
l'échange,et aussila liberté de production elles se divisent
au pointde vuede la conditionjuridiquedu travail (esclavage
ou salariat).Les organisationsà principe de satisfactiondu
besoinse classenten quatre catégoriesselon que le besoin
4?3 L'ASXËE SOCMLMtOCR-190t-t9t!

propre de l'individu est satisfait par le travail propre (écoao.


mies individuelles, communautés sexuelles
primitives), que
le besoin propre est satisfait par le travail d'autrui (famitia
étendue, vitia; romaines, manoir féodal), que le besoiu d'au.
trui est satisfait par le travail propre (échange
réciproque.
ville du moyen âge), que le besoin d'autrui est satisfait
par
le travail d'autrui (type de pure symétrie, non eucore réalisé,
communauté socialiste). Aiusi est détermioé le cercle de tous
les systèmes concevables, pense M. Sonbart.
Voici flnalement les dix types distingués
t. t/nt'«c/M~<;(.M<t/fc/~<'r-.)<'«'<.«'/<«~,
économie du groupe-
ment familial primitif;
2. //<!«<tAomm!<H!M<'n communau-
C/'oM~mt~
tés familiules, économie de la famille au sens large
(famiiia)
3. Erll'eitel'te~<'M.H'<c/<«/? <M<7 tF~c/t()~.A'<M/ écono.
mie personueife étendue (avec unité d'économie)
4. AV'M- ~fH-)r<s<)«~ m/'f~'M~fK tF<r~c/«ï~f«)-
/<~f« (Grunditerrschaften), économie personuette étendue,
avec unités d'économie distinctes;
5. ~o/t'~c/M/ï, économie de village
6. y<!«.C/t-,insbes. S~-)rM.«-/tM/?, économie
d'échange et
spécintement économie urbaine
7..SocM~tw/it' H't~fA~, économie socialiste i
(les~<mjf,
8..<M-~r<'K-))';f'~<<a/i' économie à esclaves de
l'antiquité;
S/cfH-X~o/'f f/p;- mo<Kf)t A'o~otPM,économie à
esclaves des colonies modernes
10. A'~«~<.M/!e t~A<<-)r«'~c/t<?
Mt~/)v<o/<Ma<'<'<'<
économie d'échange capitaliste avec travail salarié libre.
Quel est le rapport des )r<w/</</h.faux !<<a/
s<«/<'M ? Les systèmes t à 3 correspondent au stade, t~
c/M/~«/< de l'économie individuelle les systèmes 4 à 6 a
celui de l'économiede transition, les systèmes 8 à 10à celui de
l'économie sociale. –D'autre part, les systèmes t à 7 forment
le groupe des systèmes où domine le
principe de satisfaction
debcsoins; les systèmes8 10, celui des systèmes où règne
le principe de l'acquisition du gain.
Enfin quel est le rapport des
!r<cAf</h/bnH<'Maux sys-
tèmes économiques? Dansles systèmes du
premier stade ne se
rencontrentpas d'organes distincts de t'économie productrice
(forme d'économie familiale) au degré de l'économie person-
nelle étendue, se distingue déjà l' « o<A<M x, la cilla à cetui
AXAt. – !!YtT&MES UeoKOMtOUM

de l'économiede village,le régime communalou celui de la


productionpaysanne acesdeux derniers et surtout &celui
de l'économieurbaine, se rencontre l'organisatioudu //OK<<-
MW&; enfin, dans une économiesocialiste,se rencontreraient
desdirectionsde servicescommuns,ou sousformede détail,
des coopérativesde production).Les-tr~cAa/bfm~ cor-
respondantaux systèmesà principede gain peuventtoutesse
groupersous la rubriquecommunel'vpn~ (p. 506!)).
Telle est la « systématisationB des institutionsécono-
miquesque M.Sombartexposeen tête de son oeuvre.Il peut
sembler que cette théoried'ensemblec'était pas une indis-
pensableintroductionet qu'ileut sutïl de définirles termeset
lesobjets propresà l'étudeentrepriseensuite. Maissi, à cette
place, il a paru utile de rapporteren détait cetteconstruction
toutïue,c'est qu'elle peut êtreune occasionheureusede revoir
et d'éprouver la classillcationdes institutions économiques
qui a été proposéeici depuisdeuxans.
a) Ces définitionsont lecaractèrecommund'impliquerune
doctrine préconçue. M.Sombartconsidèreque l'explication
eu matièresociologiquedoit, pour être satisfaisante,remon-
ter jusqu'aux motifsdes agentshumains Il cherchedansles
organisationséconomiquesles individus dont l'action est
directrice.Et c'est avecles intentions, l'esprit,l'actiondeces
« sujets économiques qu'it caractérise essentiellementles
institutions [quel est le principe, le but dominant,de la vie
économique d'une époque(Wirtschaftssystem); comment
l'agentorganise la miseen valeur de l'activité économique
(Wircha(tsformen) commentl'agent ordonneet organise le
travail (Betriebsformen);etc.]. Cette pratique est, dans
un système de science positive, un vice de méthoderadi-
cal. Je ne veux pas pour le moment cQntesteren
eux-mêmes ce principeexplicatif et cette conception des
actionsdominantes. Que les caractères du régime de l'en-
treprise s'expliquent ou non essentiellementpar l'actionde
« l'esprit capitaliste a chezles chefs d'entreprise,que les
systèmeséconomiquessoientou non déterminésessentiel-
lementpar les mobilesprépondérantsde certains individus,
que les institutions économiquessoient ou non l'œuvre
consciente d'agents ordonnateurs, toujours est-il que ces
propositions ne peuvent être que des résultats tirés de
l'étude préalablodesfaits,ou que des hypothèsesexplicatives
plusou moinsgénérales,plus ou moinsapprochées,dégagées
474 L'AXX~BsootOLoatQUB.<Mi-t9M

d'un travail inductif et d'une analyse régressive elles ne


peuvent être postuiées, affirmées sans preuve au début
mêmede la recherche. Elles ne peuvent fonderdes t~/<n<f<oM
initiales. Les notions sur lesquelles s'établit une étude do!.
ventse garderd'être par avance interprétatives. La délimita-
tion d'une institution doit se fonder sur les caractères objec-
tifs, observésdans les cas soumisà l'étude tu classification
doit s'appliquer a grouper les objets selon des rapports
objectifs.LorsqueSombart reproche à la classificationdes
systèmeséconomiquesde Bûcherde se fonderuuiquemeutsur
des caractèresextérieurs (I, p. SS).et de n'avoir pas pris pour
critérium principalla différenced'<< ii fait donc un grief
de ce qui est précisément le mérite de la classificationde
Bûcher l'objectivité,la définitiondes systèmeséconomiques
par des caractères économiques objectifs, l'élimination de
donnéesarbitraires ou d'hypothèses ayant besoin d'être fon-
dées par une recherche ultérieure.
Si l'établissementdes types et la classificationdes insti-
tutionséconomiquesdoitêtre une Œuvred'élaboration positive
d'après les faits et rapports de faits, il apparaîtaussi tût que la
déductiona priori doit être exclue d'un pareil travail. Or, à
diversesreprises, M. Sombart essaie d'établir par voie d'ana-
lyse conceptuellela liste des formeset des types qui doivent
être distingués.Enfait, il se guide bien, je crois, consciem-
mentou non. sur tes donnéespositivesauxquellessa systéma-
tique doit finalementplus ou moins bien s'appliquer. Maisle
graveest qu'il essaiede se donner l'illusion d'une déduction i
qu'il arrive par suite à considérer qu'une ctassiQcation
embrassenon seulementtous les types véritablesqui existent.
maisencoretous les typesp<M~<f.<. Que l'esprit n'! conçoive
pas d'autres formes n'est, au point de vued'une science posi-
tive, nullementune raison suffisantepour déclarer qu'il n'en
peut pas exister.
c~Cetteconfusion de la définition et de l'hypothèse,cette
dialectique illusoire sont peut-être la principale cause d'un
trait égalementtrès apparent de la systématique de M. Som-
bart le manque de clarté. La faute n'en est pas seulement,
en effet,à l'emploi(qui pourtant aurait pu être évité avec pro-
fit) de mots à sens vague ou peu habituel, ou encore de mots
à sens multiples et complexes (tels que !r<~M&< Betrieb)
sansque l'acceptionen soit expresseni constante. Je sais
bien, d'autre part, que la réalité étudiée est complexe,que
– M'iiT&MRB
AttAt.t!:tM. ~COXOMtQKB!! 41&
des cadrestrop simplesen laissentéchapperbeaucouptrop et
n'en avancent pas la connaissance que sans doute it est
nécessaire,pour l'enserrer convenablement, docombiner des
cadres, ou, si t'en veut. des plans d'abstraction qui se
recoupententre eux. Maisil n'enest que d'autant plus indis-
pensabled'analyser nettementles processusde classification
que l'onsuit et leur idéedirectrice.Or,lesclassificationsqui,
chez M. Sombart. se succèdent, se mêlentpartiellement, se
chevauchent,manquent d'un principechaquefoisclairement
dégagé, et chacune d'elles no procède pas d'un principe
unique et bieu défini.
Ladistinctionfaite parM.Somhartentreles tt~cAa~-
/<M'm~et les Bc<<'M)t/b)'Me<t se rapproche beaucoup du
moinsquant &la matière,mise,en fuit,sous chaquerubrique
– de celle que nous avons faite ici', entre les <-<~<M~ (le<«
pro~MC<«weHes/<M'MM de h p<'o</MC<oM.
Maisles délluitious
ne sont pasles mômes:t"!i nousparaitutile de mettre eu évi-
dence, d'abord, qu'il s'agit ici d'institutions économiques
considéréesaupoint devue de lap;'oJ«c<<u<( (le mot tF!c/<«/î
ue l'indiquepas); 2' Les « régimesM,pour nous, sout distin-
guablesdes « formes à des caractèresobjectifs(ni « le plan
d'applicationde l'activité ni « le plan d'ordonnancede tra-
vail a, n'interviennentdans leur définition) les régimes se
caractérisent par des relations juridiques ou sociales les
formespar des relationstechnologiquesou morphologiques.
Ainsi la production familialeest « régimede la production «
au point de vuede la relation juridique et sociale qui lie les
membresdela famille,et elle est « formede la productionMau
poiut de vue de la relation technologiquequi existeentre eux
(divisiondu travail entre le chef de famille, plus fort, exer-
çant le métier propre, et la femmeet l'enfant, pius faibles,
travailleurssecondaireset aides).Oupourra, se tenant rigou-
reusementà la distinctionfaite, reprendreen détailles carac-
tères attribués par M. Sombart (1, p. ?-49~ aux huit
/~W~/b/'Mf~ qu'il reconnaît, pour vérifier s'il n'intervient
pas quelque élément juridique ou social on trouvera, je
crois, que l'élimination eu a été assez exactement faite, ce
qui confirmenotre principe(bienqu'il ne soit pas expressé-
ment formulé par M. Sombart. Eu revanche, ou trouvera

). Voh'~nn<'<'.~cM.j.-ymMe,
t. tV. t999-t9M.p. Stt et t. Y, tHM.tOOt,
)'
47C t/AN~BSOCIOLOOtQCB.
i90t.tt0!
sans doute (saoschtcaner sur la plus ou moinsgrande impor
tance de telle ou telle forme distinguéepar lui), qu'en tout
cas sou énumératioHest incomplète ta Il fabrique collec-
tive et aussi l'usine, par exemple, sont des formes dont h)
distinction pur des caractères morphologiquesou technolo-
giques est netteet parait utile.
c) Maisdans les actionsde régimeet de termede la produc-
tion, deHniescomme il vient d'être dit, n'intervient aucune-
ment la considérationde ta matièrede ta production, de l'es-
pèce et de la nature des produits. C'estdonc par une confu-
sionde notions (facilitéepar le mot /~<n<'&), que M.Sombart,
traitant des )r<~c/M/?.</b/'mw et des ~f/w~/bf-MtfM, se met a
distinguer plusieurs « /<~ dans une « tn<d)«/Ï lors-
qu'il y a, par exemple,plusieurs productionsgroupéesdans la
même entreprise. Ce phénomène est loin d'être indinérent
il est intéressant d'étudier si les unités productricesspécia-
lisent leur production ou au contraire réunissent, agglo-
mèrenttes productionsvoisines, mais distinctes.Maisle fait
qu'il y ait dans un établissementplusieurs« rayons a, dans
une entreprise plusieurs branches de production est d'un
autre ordre que le fait, pour cet établissementou cette entre-
prise, de rentrer dans le type de la petite ou de la grande
production, dans le type de ia manufactureou dans celui
de l'usine c'est un nouvel ordre de phénomènesà séparer
des deux autres.
Nousavons employéici égalementle termede « système
économiquedont se sert aussi M.Sombart.Mais,pour n:)us,
il se distinguait très nettement du régime et de la formede
la production il nes'agit plus seulementde production nous
appelonssystèmeéconomiquel'ensembledes relationset ins-
titutions qui caractérisent l'économied'une société Unsys-
tème comprend donc le cercle complet de la productionà lu
consommation.La définitionque M. Sombartdonne du mot
correspondant tF~cAa~M~~m ~une organisation écono-
mique où se réalisent des principes déterminés)ne lait pas
ressortirce caractère « organisationéconomique est vague
peut-être les « principes » visés fourniraient-ilscet élément
de généralitécaractéristique; mais nousavonsvu.qu'ils sont
beaucoup moins nombreux que les systèmesdistingués par
M.Sombart par conséquent les systèmesse différencient

t. ~/)M~cMo~'«-, fY,iM9-i''60,p.M3etV..
taot-t9~,p. MO.
AXAt.Y!!M.– SYSTÈMESËCO'<OHtQU)!S 47~ î

d'aprèsles « organisationséconomiques S'agit-il de l'orga-


nisationéconomiquedanssonensembto,ou de l'organisation
économiqueau point de vue de lu production? Cettenotion
n'ayant pas été nettementanatysée,il arriveque, parmi les
systèmesde M. Sombart,les uns sout systèmesil notre sens
tte système6, ï'(!tMcA-H'n'f<eA«/ c'est-à-direun cercle cojn-
piet de relationséconomiques,caractérisede certaine facon~,
les autresne sontautrechoseque des ~t'm~/e /« ~ro<<Mt'<<fM,
au sens que nousavonsdéfini,t) n'y :) pas deditïérenceréette
entre le H~cAo/h~~M n'' 10 (AM~<<(~<fMc/«' ~'Mt-
)t~c~) et la tt'/r~cA~~rMt de t'eutreprise capitaliste,
siuou que dans la premièrenotion est !nei6econfusément
l'idéed'économieà échangeindirect autrementdit, il s'agit
nond'un systèmeproprementdit, mais d'un certain régime
considérédans un certain de nos grands systèmes. Les
8 et U,économiesà esclaves,ne se distin-
)Fo'~cA<<.M</<!<fH!<'
guentdu type iOque par la substitutionde « travuiiserviie»
à « travailsalarié a, c'est-à-direpar une diitéreaeedans les
rapportsjuridiqueseutreles individusemployésà la produc-
tion il s'agit doncbiende régimesde lu productionausens
précisqui a étédit. En réalité,cesont les t)'«'~c/<N/'<M(<(/'<'M
de M.Sombartqui correspondentà notre notion de système
économique et il fautbien constaterqu'après avoir critiqué
lacélèbreclassificationen troisgrands types faitepar Bûcher.
M.Sombartne fait que la reprendre avec des mots un peu
ditïerents(d'ailleursen partie moinsheureux)et desdenni-
tionsmoinstopiques'.Les tt'~M/Mt/h~cMf'laborieusement
définispas M.Sombartnesontou bien que des variétésde ces
grands types, – variétésdout la distinctionn'est pas inutile
sans doute, mais n'ajoute ni ne change rien à la notionde
systèmeéconomiqueeu ette-meme ou bien que, à propre-
mentdistinguer,des régimesde la production.
Il n'est pas sans avantage,même pour la critique propre
du corpsde l'ouvragede ~f. Sombart, d'avoir pu iusistersur
cettesystématiqueinitiale.L'examenprécèdentva nous per-
mettre, dans la troisièmepartie de ce compte rendu, d'ana

t. dotons. par exempte,qu'on devrait s'interdire du<;ar)n;t);riser un sys.


tcnt'ouNn(!fon))e,CMt'!tppehttt'')'ysttttm,fom)«</e<<'<ttMt<«)t)t):c<)tt«tt'*
si tout systHmenotait p<ts « ()<'transition cntrMcelui 'lui tf ))nM'h' et
''<!)(tiqai Je suit. !) est vrai 'j't'Mn)'j)'<;o, pour M. Sout~art, )Mtruisit'-tnf
systetue M sera pM suivi d'un <)u<ttn~tnu mttisjustement cela n'ett )'!t!'
une vau poittit'e.
4?8 t.'A:H!)fB
SOCNMQtQUS.MM.tSM

lyser plus vite et plus exactement lu thèse essentiettode


M. Sombart, et d'apprécieravec plus de fondements
précis
l'ensemblede cette(Buvrecousidérabie.

U!.L'idée maîtressede l'oeuvrede M.Sombartest de four


nir un fit conducteurà travers la complexitédu développe-
meut économiquemoderne,en moutrant que tout ce déve.
loppement se ramëueessentiellementà une évolutionde ta
formedu /<(w/f ilcelledu capitalisme.
Qu'est-cedoncquele /~«/<t'e~ et que le capitalismed'aprc<
notre auteur? a Le //«m<<wAest la forme économique
(Wirtsehaftsform)qui se produit lorsqu'un travailleur de
métier tâche d'employerson habileté, qui tientlemilieuentre
l'art et le travail muuuetdevenu habitude, à préparer ou a
façonner des objets industriels de consommation,de telle
sorte qu'it assurel'entretiende sa vie en échangeantses pres-
tationsou sesproduitscoutredeséquivatentscorrespondantsIl
(i, p. 76-77).
L'entreprisecapitalisteest K !a forme économiquedont le
but est, par une sériede conclusionsde contrats portant sur
des prestationset contre-prestationsévaluéesen monnaie,de
faire valoir une sommede biens, c'est-à-dire de la
repro-
duire pour le propriétaire avec uue hausse ~profit).f.'uL-
sommede bieusdontil est fait cet usage s'appelle
capital .j
(t, ?.!?).
L'étabtissementdecesdeux notions est le fondementde la
vaste constructionsynthétiquefaite par M. Sombart.JI vaut
donc la peinede lesexaminer.//«M</<o~-A et Entreprisecapi-
taliste sont dus)t'</h-c/M/h/<H<('<(,
ou. dans notrevocabutair'
des régitnesde)a production.Lesdeunitionsqui nous en sout
données caractérisent-eiiesbien des régimesde la
produc-
tion et non autre chose?
L'analyse,sembie-t ii, découvredans la définitionde /A<
tC<*)'
i" L'ne notion de formede production (et nonde
régime,
voir plus haut p. 475) la nature du travail «
qui tient le
milieu entre l'art et le travail manuel devenu habitude est
très évidemmentune relationtechnologique
[Jne notion de spécialisationdes industries (et non de
régime de la production,voir plus haut p. 476) le travail
tend à des produitsde métieri
3" Une notion de système économique économieavec
ASAMSES. &Y&T&MES
~CQSOMteCE!t 479

échange (sans qu'il soit dit expressément, Il est vrai, s'il


s'agit d'échangeimmédiatou médiat).
En revanchela notion propre de ~«Hc, c'est-à-direla rela-
tionjuridique et socialequi définit le Hundwortt,ou,dirons-
nous,le régime de la productionartisans (indépendancedu
producteur,en relationpersonnelleavec lesacheteursde ses
produits)est absentede cette définition (on la retrouverait
seulementdans lecours du développementde M. Sombart).
Passonsà ia secondedéfinition.Nousyremarquonsd'abord
(commedéjà dansia précédented'ailleurs, mais ici de façon
plusfrappante encore),une interprétation d'action humaine,
unesuppositiondétins poursuivies,qui, pourles raisonsdon-
nées plus haut ip. 473), ne peut être légitimementpostulée
dans une définition.Commeéléments objectifsnousy trou-
vons
1" Une notion de système économique économieavec
échange, et avec échange médiat, fuit avec monnaie (con-
trats sur prestationset contre-prestationsévaluéesen mon-
naie)i
~° Une notion de forme d'industrie la présenced'une
sommede biens dont l'emploi est nécessaireà la production.
Enréalitéii y a pareiiioconsommationd'une c provision dans
toutetonne d'industrie mais ii est sous-entenduici qu'elle
est considérable et en effet,dans ta /bnM<' de la grandeindus-
trie, les avances en biens déjà produits, nécessairesa i'œuvre
de production, les instruments, machines, installation,etc.,
constituentun caractèretrès important, mais <<'«xe /wme cld
)!OM
/« p<'Ot/«C<<OM. <<'«M~««P.
Par contre, il manquedans cettedéfinitionla relationjuri-
dique et sociale qui justement caractérise le <'<~(M<' de t'en-
treprise(un individupropriétairedes moyensde production,
propriétaire légal des produits, et un oa plusieurs autres
individus,juridiquonentiibres, ne possédantpasles moyens
de productionet louantieurtravailau premier, -toutes rela-
tionsjuridiques).
Lerôle du capitalen tant que capital necaractérisepas plus
le t'~MC de l'entreprisequ'il ne caractérise (par défaut le
~«M de la corporationou celui de lit productionartisane.
Hurevanche,il prenddans tu distinction ~<M/bn«M<<t'o</«c-
<<OH une importancequi peut en faire, en ellet, un caractère
essentiel dans iaformedeta grandeproduction,tesavances,
les frais de premier établissement, les frais de mise eu
480 L'ASX~Ë t90Mi)M
sbctOLomQU)!.
train, le machinisme représentent une masse considérable de
biens employés à la reproduction d'autres biens (définition
classique du capital), et dans la forme dela petite production
une bien moindre masse est nécessaire. La preuve que l'im-
portance du capital tient à ia /<M'M<* de ~'0(/«<'<<OH
et non au
r~tf est que le régime peut changer, le régime de l'exploi-
tation par l'État ou celui de la coopération peut être substitue
à l'entreprise le rôie du capital ne sera pas changé, il sera
graud dans la grande production, petit dans ia petite produc-
tion Le capital n'entre dans la notion du régime qu'au point
de vue du droit de propriété qu'a sur lui le chef d'entreprise.
ou bien une collectivité, ou bien un groupe, c'est-à-dire qu'au
point de vue d'xKct'c~on ~«'<W<7/«emais justement, dans ia
définition d'un régime qui nous est dounée, ce trait n'est visé
qu'implicitement.
Ce n'est pas là simple querelle verbale. Cette confusion de
concepts est au centre de toute i'œuvre du professeur Som-
bart et elle est d'ailleurs fort fréquente dans la littérature
économique contemporaine. Le concept de « capitalisme est
un concept complexe, que ia recherche économique gagne a
dissocier en ses éléments et à ne pas utiliser tel quel sans
analyse et sans critique L'évolution de l'économie médiévale
à l'économie moderne ne réussit à être réduite à cette évolu-
tion du Handwerk au capitalisme qu'à la faveur de cette con-
fusion. En réaiité il y dans cette évolution plusieurs groupes
de phénomènes économiques qu'il me paratt d'une bonne
méthode de distinguer (bien qu'à coup sur ils aient été en
relation constante d'interdépendance). H y a
1° Passage d'un système économique à un autre système
économique, du système de t'échange immédiat à celui de
t'échange médiat, de i'écouomie urbaine (et même encore,
pour une part, de l'économie fermée, de village ou de famille

1. Je suis bien qu'on distingue le « capital M de la provision do biens


nuce~ait'c& toute production. on disant qu'il y a capital seuicmettt tors-
qu'ii y a tisprit capitaliste ntais c'est encore t&de t'interpt'ut<ition
subjectivepreatftbte.d''j&criti-juce.
S. Ce Kotoptt!rundu et~tit t!<;t-it,)oM<tWC j'ai lu, dans J'etudc coniittcrue
par M. SchtttoXeru t'o:uyro de M. Sombttt't, une vivo critifjuo de o-tte
ntetne notion de<f~)t'<a~Mf « c'extun concept miroitant, vague. )m)bi);u.
obscur et pour eeht nt~tneen t'oguu dans les débats des joumatiiites. Il nu
disparattM pas de taprMse quotidienne. Mais cluit-ildans la s':iencejouer
te grand rôle que Sombart lui attribue, j'en doute. (Ja/tf'tMf/t /'a<'
<:M<?e& «03. t, p. S$7j.
AX~YSES. – SYSTÈMES ÉCOXOHtQfK! tS!

Ii une économienationate, et, pour une part même, mon-


diate;
2° Substitutiond'un nouveaurégimeéconomiquecomme
régimedominant,au ou aux régimeséconomiquesqui domi-
naient, du régimede l'entreprise à celui de ta corporation,a
celuide ta manufactured'État, à celuiaussi de la production
artisune
3°Développementd'une forme nouvellede la production,
en restriction, au moins relative, desformesd'industrie pré-
vaioates développementde la grandeindustrie (grandcapi'
tal, machinisme),restriction ou transformationde la petite
industrie, de l'industrie à domicile développementde la
manufacture,de la fabrique, de l'usine, etc.
H y a aussi changementconsidérabledu droit économique
(action de l'État sur la vie économique) substitution du
principe de la liberté économiqueaux principesdivers de
réglementationcorporativeou royale.
La place manqueici pour suivre tout t'exposéde M.Som-
bart de manièreà montrer qu'en fait tous ces élémentsde
t'évotutiou économiquey prennent une piace. Seulement
par le vice de la conceptiond'ensemble, par le manque de
rigueurdela thèsegénérale,par.Iasimplificationarbitraire–
et d'ailleurs nonabsolument nouvelle de toute une évolu-
tion complexe,cette place faite aux difïérentsphénomènes
n'est pas toujoursproportionnéeà leur importance(Voirpar
exemplela placerestreintedounéeài'évoiutiondudroit).t°La
conceptiond'ensemblea le défautde donner pour fondement
à une évolutionsociale un mobile psychologique,établi par
thèse apriorique plus que par hypothèse explicative, de
croire à l'actioncausante d'individus spécialementplacés,
de donner pourcause d'un développementun état psycholo-
gique qui peut aussi bien en être le résultat, d'impliquer
enfinun véritablefinalismemalgréque l'explicationprétende
rester purementcausale.2"La thèsegénéralen'est pas rigou-
reuseen ce qu'ellepart de conceptsinsuffisammentanalysés
et critiqués en ce qu'elle se contentede s'appuyer sur des
concomitances,des corrélationsplutôt que sur des rapports
de causatiou vraiment établis et dans le sens qu'elle exige
(car souvent le rapport de causation pourrait, avec grande
1.M.8ott)bart ne«'anache f)«'aMUe<)<'tni<'tt',
etne«tnsidt're
pasque
la corporationsoitpMpt'etoetttte <)f
n'~inx' attttjctMeut
jn'fxtm'tio)) metf
MUt* positionesthtt cttti''a)')e.
K.)x-t));n<')M.-Antt.~M't.. )')-)!'?. 3)
4M t.'AKKËt!SOCMLOOtQCK.<9Mt90i!

vraisemblanceêtre renversé et par suite établir une thèse


généraleinverse) en ce qu'elle présente,dans le dévoloppc-
meat, unesolutionde continuitéfrappante,dont une justifica-
tion suffisanteparaît manquer tout fait eu ce qu'elle limite
son champ d'observation, c'est-à-dire tout son fondement
positif, sans limiter, par des réserves correspondantes,au
moins provisoires, !a généralité do son application'. 3' Et
enfin la simplification est arbitraire, en ce qu'elle laisse
dans l'ombretout un ordre de faits où l'étude de M.Sombart
netoucheque partiellement (l'agriculture dont l'évolution
estloin de se réduire à la formuleadmisepour l'industrie) en
ce qu'ellenégligetout uu ordre de phénomèneséconomiques.
peut être aussi importants pour l'explicationévolutive, les
phénomènesde la répartition.
En fait, par la formule, – réduction de toute l'évolution
économiquemoderne au fait dominateurdu développement
de la productiondite « capitaliste », – la thèse de M.Som-
bart reproduitla thèse marxiste connue. Maisle principe en
est autre. Le système marxiste, considérant les états de la
production comme le facteur décisit de l'évolution écono
mique, explique l'évolution moderne par le changement
essentielde formede productionqui s'y est produit. M.Som
hartsubstituecomme facteur essentiel« l'esprit n de la pro
duction. Maiscomment l'esprit capitaliste, l'esprit de pro-
ductionpour le lucre a.t il remplacél'esprit de production
pour l'utilité Immédiate?Cechangementn'est-ilpas effetplus
que cause?N'est-cepas d'abord le systèmeéconomiquequi a
changé,le systèmede l'économieà échangemédiat,à échange
compliqueet étendu qui s'est substitué (pour des raisonsà
cherche")au système sans échange ou au système avec
échangeimmédiat? L'individu placé dans ce système ne
peut satisfaireà ses besoinsni par productiondirecte ni par
échange immédiat des biens utilisables n'est-il pas forcé
que,par l'effetf/x~me <'coKomx/Mf, la directionde son acti-
vitése tournenon plus vers les biens eux-mêmes,mais vers
<.M.SomhMt ~autesansh'-tn~itionduxv)'aumilieuduïtx'siècle(cntn'
litt'et la S'sectiondu 2*livredutotnet).Ueiigrande'!m'otution:!
t'run«-
iniquesoccid'Htatei, il n'étudieen Mtntoe,seficust'ntent.
(luecdk d<'
)At)om<t~nc.
!t.JesaisbienqueM.Sombartnousjo-onxit desvotumM opëciaux sur
fNm~titrcsmaisit c&tfttoMctu<)'uno bonnett~thodo d'attendreles
<t:m)t!tts
decesrecherches et de ne paspuserd'itt-ance
de:)conctasion.:
fi<a<r!tte9
qu'ilspourraient entamer.
pent-f'tre
– MST&MB&
AtAMf!MM. XcetOMWHt 4M

te moyencommund'échange,indispensabledans une organi-


sation économiqueà échanges multiples et complexes? La
possibilitéde grands gains, seulementtrouvéeduns !a grande
production,en régime d'entreprise, n'estette pas Mit.wque
l'esprit de gain se développe? En un mot, l'esprit capitaliste
ne natt-it pas du capitalisme,beaucoupplutOtque io capita-
lismene naît de tut ? Avrai dire les thèses générâtesde cette
sorte ne sont pas susceptiblesde preuve positiveet restent
étrangèresà une explicationsociologiquepropre.La thèse de
M.Sombart et la thèse marxisteont le mêmedéfaut (celuide
prétendreà une explicationunitaireet gtobaied'un ensemble
très complexe) mais cellede M.Sombart n'a pas la qualité
qu'avait l'autre de cohérenceet d'ob}ectivité.Ht ne semble-
t il pasque M.Sombart ait vouluconserverune construction
sans ta charpente même qui en faisait toute ta solidité?
Maisquelque critiquableque soit la synthèse,les éléments
n'en sont pas moins précieux et pour une part excellentset
neufs je regrettedene pouvoiriciétudier encoreavecdétails,
par exemple,tes chapitres consacrésau déetindu Handwerk,
l'essai suggestifsur l'évolution du goût et de tu mode, l'ana-
lyse nouvelledu besoin signaler toutes lesvues ingénieuses
semées ici et )à (par exemple les vues sur le rôle de la
techniquede ta comptabilitéet notammentde la comptabilité
en partiedouble), examiner telle et telle interprétationinté-
ressante des faits (par exemple, la corporationconsidérée
commeorganisme de défensedu Handwerk menacé. l'ori-
gine des grandes accumulationsde fortunecherchéedans la
rentedu sol, surtout lu rente urbaine, et non dans le béné-
ficedu commerce thèses brillammentprésentéesmais, on
le verra aisément, très contestablesdans leur forme abso-
lue), etc. Pour toute cette abondancedo donnéeset d'idées,
onne peut que renvoyerà l'ouvragemême Ensommefeeuvre
du professeurSombart est un (ouvre d'importancequi peut
être féconde.

THONNAH (Au)KHT). Essa-l sur le système économique


des primitifs, d'après les populationsde t'Ëtat indépen-
dant du Congo.Bruxelles, Weissenbruch,Mût, xvt-2 p.,
in-8".
U serait très important pour la constitutiond'une science
économiquepositive et pour une meilleure intelligence des
4M t.'AMU'KM<:îOf.o<:Wtt. t90<-)909

économiescomplexes, des évolutionsavancéeset des survi-


vancesobscures,que l'économiedes primitifs fut mieuxcoti-
nue, et scientifiquementanalysée. La vue d'ensemblejetée
sur ce domainepar K.Bûcher(Cf..t~~oct'o~/f/MC. It, p.454)
ou telle nionograpliiedocumentéecommecelle de M.Schurtz
sur la monnaie(Cf..tM~f.<;of<o~<~«f,tt, p. 457)donnent,par
les aperçus ouverts et les relations nouvellementposées,le
désir que les phénotneneséconomiquesobservablesdaus tes
sociétéstes moins développéessoient convenablementétudins
et viennent éclairer l'étude des phénomènescorrespondants
considérésailleurs. Onne peut dire que le travail de M.Thon-
nar apporte une grande satisfactionà ce désir.
M.Thonnaressaie de présenter uu tableau de la vieécoa<j-
tuiqueprimitived'après les renseignements possèdessur les
peupladesdu Congo belge,pygmées nomadeset populations
agricolesde race bantou (les seconds, mieux connus,faisant
l'objetprincipal de l'étude). L'auteur n'apporte pas de docu-
mentsnouveaux, il tnet seulement à profit les récitsde voya-
geurs et d'explorateurs, les bulletins géographiqueset jus-
qu'aux guidesdu colon. A défaut d'une enquête nouvelleet
directe, peut-être n'avait-il pas de meitieuressourcesà utili-
ser.Encoredemandaient-ellesà être utiliséesavecplus decri-
tique. Ce qui nous en est cité met en défiance,par des habi-
tudes manifestesde mêlerl'interprétation à l'observation,par
des ignorancessurprenantes de phénomènessociauxétémen-
taires, par une incapacitéà comprendre,et même seulement
à bien voir une organisation sociale ou des relations juri-
diques ou économiquesautrement que selon les catégories,
suivant tes formes et dans les termes de la civilisationocci.
dentale. M. Thonnar tui-tnéme, s'il est guidé d'une façon
génératedansson travail par tes idées de Bûcher, ne sembto
pas soupçonner toujours la véritable significationsociolo-
gique des données qu'il a devant lui. Et enfin l'ordonnance
de l'exposé est confuse et difficile à suivre. Sans le béné-
ficede ces réserves, la matière de ce travail est d'un grand
intérêt.
M.Thonnarétudie d'abordles populationserrantes, pygmées
du bassin du Congo. Constituéesen groupes de petites« pa-
rentés ellesse déplacentsur un territoiredont elless'attri-
buent une jouissancecollective.Le fait bien connude ta sépa-
ration économiquedes sexes y est nettementmis en évidence
saufdanstroiscassignalés,la femmecultiveet vit de végétaux,
AtAf.T~ – SYÏTËMKS KCOXOMtQfES 48!:

l'hommechasseou pèche, élèvedes animaux et ça vit. On y


signaledeplusque,mêmedans chaquesexe, l'individus'isole
(tesautres pourprendrela nourriture ce fait important, cet
isolementéconomiquecomplet dont peut-être il y aurait
beaucoupà tirer ou à induire, s'il est vraiment primitif) n'est
pas sufïisammentanatysc. Ces tribus ne sont peut-être pas
d'aitteurs&un stade tout primitif. Ellesvivent, dans unecer-
tainemesure, aux dépens des populationsagricoles voisines
qu'ellespillent oudont ellesobtiennentdes vivres eu échange
degibier.
Maisla plus grossepart de t'étude de M.Thonnar est con-
sacréeaux populationsagricolesrelativementsédentairesde
racebantou. H n'est pas ai~éde constituer une notion ctah'o
du systèmeéconomiquedont il veut présenter les caractères.
Maisla faute en remontepeut-êtreà ses auteurs; l'un d'eux,
Costermans,n'écrit-itpas Uansle village,au tien primitif
du sang.s'est substituéeune ~«rcK~/ic~r<'entre tes membres
dediuérentesfamilles;le ci'ef du villageporto encorele nom
de père; tes habitantsdes viiiagess'appeUentfrères, mais il
faut distinguer entre cette fraternité et la fraternité par le
ventre.On voitpar là <<w/<~<Ht de Mf«'M~H«'
<'H~<'H)'ctM<' <e<t
<h'Mt<'H«dit cfrc<<'
po<<<<~Meainsi etargi. » Il est ctuir que des
observateursprenantpour une parentéfielive,pour une habi-
leté politique, ingénieuse,l'organisationsociale esseutiette
despeuplesobservesn'ont puvoirquetrès malles phénomènes
caractéristiques. La « parentéest composée,nous dit-on
<p.30),d'unchefricheenfemmeset en esclaves,deses épouses
libreset de ses concubinesesclaves,de sesenfants esclaves,
tifsdes concubinesesclaves(tes enfants des femmes libres
retournenten effet,sauf exception,dans le groupe du frère
ntnéde la mère – l'importanceet l'intérêt de cet indicede
filiationutérinene paraissentpas du reste avoir frappe l'uu-
teur,qui n'insistepas).
H y a plusieursparentésdansun vitiage l'un des chefsde
parenté y prédominemais n'a d'influenceréette que sur
sa propreparenté(p. 22).Uexisteentre des individus do dif-
férentsvillagesunecommunautéde tatouage, ou une ciselure
phreittedes dents « correspondantau nom générique d'une
tribu (c'est-à-direun lientotemiquoaffaibli).L'accroissement
de puissance,l'établissementdes dominationspar conquête
sefait par extensionde la parenté,par incorporationdans la
parentédu chefd'un nombreplus grand d'individus esclaves
4M L'AKNKS SQUtOt.OGtOUE.iMt.i9M

et notammentde femmes.L'organisationêtémentairoestdonc
bien !a parenté.
Elle est une unité économique,complète,uneassociation
it la fois do productionet de consommation.Les femmes.
employées aux durs travaux, y sont source de richesse,
elles sont aussi matière &échange. L'aîné s'achèteune ou
plusieursfemmeset en achèteà ses cadets et à son esclave,
ou à défaut, l'oncle maternel. Les membresd'un groupe
sont soliduires les uns des autres pour les compositions,
les amendes, les prix des femmes, etc. Le chefdo la pa-
renté est une sorte d'administrateur de l'avoir commun
(p. 33).H répond des crimes et dettes et exercela vengeant;)!
au nom du groupe; il reçoit le paiement des achats de
femmes, t) pourvoit aux besoins de la communauté.Les
esctavessont traites avec douceur ils peuventpar un acte
symbolique(en arrachant le pagne, eu brisantun ustensile)
rompre le tien, et choisir un autre maître. Les hommes
libres peuvent recourir, si le chef n'accomplitpasses obliga-
tions, aux oucles maternels. L'hommelibre dMFere de t'es-
claveeu ce qu'il ne peut être vendu, qu'il peutdevenirchefa
son tour; mais, sauf exception, il travailledansla commu-
nautécommel'esclave.
Ladivisiondu travail, mômedans les communautésnom-
breuses,est très peudéveloppée,Il existeseulementune sépa-
ration très nette et absolue entre les occupationsdes deux
sexes(aux femmes,les soins du ménage, les travauxde cul-
ture sauf le déboisement;elles sont dirigéesparia première
femmelibre du chef – tes hommesont le déboisement,t.)
chasseet ta pècheet ta fabricationdes instrumentsqui y sont
nécessaires).H semble que, dans certains cas observés,les
repas se prennent en commun. Les hommeslibres pauvres
doiventfournir au groupe une part du produitdeleur chasse
ou de leur pcehe. une part des gains réaiisés.
JIn'y a peut êtrepas d'industrie qui soit détachéedu groupe
familial,sinoncelledu forgeron encore M.Thonnarn'arrive-
t-il pas il donner une notion clairedo sa situation)et celledu
médecinou féticheurqui se rend de parentésen parentés,
reçoit la nourriture et une rémunération.
L'individu, libre ou esclave, enfant ou marié,a une pro-
priété personnelle des objets mobiliers (dans un certain
nombredo cas seulementcet avoir peut être réctaméde tous
pour un intérêt commun), notamment la propriétédes ani-
ANALYSES.
SYSTÈMES
ECOXOMtOBE~ 48?
mauxqu'il ét6ve,des esclavesacquis ou donnés(un esclave
peut lui-mêmeposséderdes esclaves,p. 48).
Quant&ta propriétéfoncière,elle a un caractèreet un rôle
très particulier.Il y a un lien étroitentre la tribu et le sol où
elle réside (mêmepourlestribus errantes, entre chaquetribu
et to cercle où elle se déplace).Le groupe est propriétaire
commun.H ne peut aliéner sa propriété.Il permetaux paren*
tes d'occuper temporairementtelle ou telle parcelle. Les
membresmêmelibres n'ont jamaisqu'une jouissancetempo-
raire. Les tribus dites agricolesne sont d'ailleurs pas absolu-
mentsédentaires souvent,par exempte,le villageà la mort
du chef, ou bien à la suite d'une épidémie, d'une chute do
foudre,se transporteen un nouvelétablissement(l'auteur ne
cherche pas à dégagerle caractèreévidemmentreligieuxde
cesphénomènes). Unétrangerou une parentéétrangèreau
groupene peut avoiraucuneprétentionsur le sol occupépar
la tribu, il ne peut s'y établir qu'après avoir été admispar le
chefet par t'assetnbiée,et après avoir fait t'échangedu sang
(c'est-à-direaprès êtreentré dansle groupe)et avoiraccompli
certainsrites (remised'un bananiera planter, p. S4,toucher
la terre, p. S8) le blanctui-mémeaprèscescérémonies«cesse
d'être uu étranger L'idéemêmed'aliénationest absente
il ne peut y avoir qu'une locationindéfinie.Aliénerserait se
reconnaître l'esclave du nouveau propriétaire il n'y a
d'hommelibre que parla propriétéimmédiated'un territoire
déterminé(p. 87).C'estle lien avecla terre qui fondela con-
dition de l'homme.A cette idée se rattache l'interdiction
pour le chefde quitter le territoiredelà tribu (en terreétran-
gère il serait dans la situationd'un esclave).
L'occupationdu sotpar les diltéreutesfamillesest régléeen
générâtparle chef; elle a, on t'a vu, un caractèretemporaire.
La prise de possessions'accompagnede certains rites un
féticheest plantéà l'emplacementdes culturesnouvelles.–
Cequi reste inoccupédela zonevaguequi entoureles villages
est soumisa un droit communde jouissance. – Le produit
des pèchesest ordinairementalloti.
Pour certaines taches exceptionnelles(grandes citasses.
pêcheries,par exemple)se formentdes communautéstempo-
rairesde travail, appeléesff~o, qui débordentles limitesde
la parentéet mêmedu village elles comportentdes engage.
ments pris en formesrituelles.
M.Thonnarcroit devoirdistinguerdu systèmepatriarcalde
4M;) L'ASSHK SQCtOt.OatOL'K. l'JUt.t'JM

propre un commencementde systèmeféodat une parent


conquéranteou dominatrices'imposeà d'autres parents: te
cttef de cetteparenté dominantese considèrecommele maître
de la terre,et les membresde sa parentésont répartis comme
des représentantsde sou pouvoir il établit alors un tribut
ou des prestationsen naturesur les parentésvassales.Maisce
système est très peu nettementdégagede textes très incer-
tains et pleinsd'interprétationseuropéennes.
Dans unedernière partie,i'auteur étudiele rôlede l'échange
et l'originedesmarcheset du commerce.Dansle systèmeéco-
nomiqueoù le groupeproduittout ce qu'il consomme,it n'y
a lieu à échangeque pourdesproduitsexceptionnelsexigeant
un travail spécialiséou pour des matièresqui par nature ne
se trouventpas partoutffer, sel). Cependant,dans le cadre
étudie, se présententdescas d'évolutionvers un systèmeoù
t'échange assure non plus une part exceptionneiieet très
petite, maisune part essentiellede la satisfactiondes be-
soins. Il conviendraitd'abord de mettre à part (bien que
M. Thonnar ne fasse pas nettement cette distinction) l'in.
fluence directe du voisinaged'une civilisation pratiquant
l'échange la demandepar les Européensde certainsproduits
de l'intérieura entraine.avantque les Européensnepénètrent
dans l'intérieur du pays, l'institution d'échangesréguliers.
mais sous une forme assezcompliquée du lieu d'origine a
l'établissementeuropéen, ces produits sont successivement
transmis detribu en tribu (le passagesur le territoire d'une
tribu paraissant un droit exclusif réservéà ses membres)
et il arrive souventque chacundes transmetteursattend res-
pectivement,au retai où il s'arrête, que ta contre-partie de
t'échange lui parvienne en retour pnr ta même voie éche-
lonnée. L'importancede ce transit est, en certains points.
devenue telleque les tribus s'y adonnantont cesséde satis-
faire directementà leurs besoins,et, grâceau profitretiré du
commerce. tirent leurs vivres,par echange.destribus restées
agricoles.
Mais plusintéressanteencoreest une évolutionqui ne tient
pas à l'accidentd'un contactavecune civilisationautre. Une
spécialisationimportanteparait s'être produite en certaines
régions, quia entraîné, entre des groupeséconomiquesdiffé-
rents, des relationsd'échangeportant sur des produitsindis-
pensables.Lestribus voisinesdes fleuvesse sont consacrées
exclusivementà la pèche, les femmesne cultivent plus ta
AS.U.Y'tK' – !~rÈM)~ Kt:uSuMHfL){~ 4M

terre, ettes extraientle sel d'herbes aquatiques. Ces tribus


sont aiors, pour touteta nourriture végétate, en une dépen-
dance éconotniquedirecte des tribus Hgricotesvoisines. t)
s'établit,entre cesdeuxespècesde tribus, des relationsrégu-
iiéres.des HMt'f/t~où,contre les produits végétauxdes uns.
s'échangentle poissonet le seldes autres. Il arrive mêmeque
lestribus de pécheursdeviennentde véritablesmarchands,
troquant le poisson contre des canots, des armes, d'autres
produits,dont le bénéficeleur sert. s'il y a lieu,obtenir des
produitsvégétaux.
Le marchése fixeen des lieux déterminés; il a lieu il des
jours fixes(tousles huit jours par exemple); il emporte une
trêvefort remarquablea toutesles luttes et querelles si fré-
quentes entre tribus; les règles du marche sont les seules
règlescommunesà plusieurs groupes; un paiitbresotennc)
entre plusieursviitagesen préparet'institution; le lieuen est
choisi/fOMdes villages; it est planté d'arbres à ombrage un
fusily estenterrela crosseen t'air, « symbolede la neutralité
du lieu (p.103);il est interdit d'y venir en armes.La vio-
tationdes règles entratne une responsabilitédes groupes et
une série indéfiniede représaittes,jusqu'à ce que le marché
soit purgé de !a souittut'e. Les différents produits y sont
rangésa des placesdistinctes.L'échanges'y fait presquetou-
jours au moyen d'une tierce denrée, qui joue le rote de
monnaieet qu'on se procure auprès de véritables « chan-
geurs » (d'ordinaire, dit un auteur, c'est l'objet du trafic
régulierqui est pris pourétalon, en raison dece qu'il est très
désiré, facilement acceptéà t'échange, p. t09<.l'eut être
mêmeles prixsont-itst'objetd'uneentente communeexpresse
(p. ttO.ttt).
it y aurait à établirdes corrélationsintéressantes avec les
pratiqueset les institutionscorrespondantesd'autressociétés
et notammentde nos sociétésoccidentales, de nos sociétés
médiévalessurtout. L'auteur le fuit une ou deux fois. Mais
il ne parait pas tirer tout le parti possible de cette voie
d'études proprementsociologiques.JI ne met pas en assez
grande évidencedes faits qui, s'ils étaient bien étudiés,
deviendraienttrès importants par exemple,page8~,en note,
il signale que les indigènes,(lesquels, on le sait, se font
obligatoirementdes cadeauxréciproques en vertu de l'hos.
pitatité) réclamentde même de sembtates cadeaux (mata-
biehe)f)t cas<f<fcAf<ny<'il y a là une notion intéressantesur
L'A~ti t9et.<!)M
itOCiOLOUtQUB.

i'origiuc et te sens pi-huitif de l'échange qui demanderttit ù


6tre approfoufiie.
ftAUSËH(tit:Kto).– Les origines du capitaUsme moderne en
Ffance. /~c<«-<r/t'<«<.pul., <naMet avril fUU~[iotureMant n
t)ti)e~.

tU.-K):tj)MhSf)t;LA)'KO))t'CT<0?<
x
)'tM'M.))t.'t)):ttTt)'M<;).\

A. – /~<mc </«//<M<.

CLAHK fjutts B.~TES). – The Control of Trusts. An argu-


ment in fuvot' of curbijtg thé power of monopoly by a natu-
rui methodt/.c fOMtru~des ~-tH«). New-York, MacmiUan.
t'Wt,88p.,in.8°.
CotmneNt fléchir la puissance des trusts par uHe méthode
natureMe.tetteesHaquesttoaqueseposeM. Ctark. C'est une
question de politique sociale, et elle n'est point traitée scien'
titiquetuent. L'autour croit pouvoir se passer de chinres, et ne
retieatdes faits, sans argumentation, sansdiscussiou, que des
propositions très générales et d'un caractère subjectif. La
science, ou siiiipleiiietit l'étude positive, est ici remplacée par
i'idéutogie. Ëcrivantpour le gros publie, et s'adressant al'opi-
nion, M. Clark n'apporte guère, en somme, à l'appui do ses
anit'tnatiuus, qae sa propre opiniuu.

DOS PASSOS (Juu\ !{.). – Commercial Trusts. Thé growti)


aud rights of a~regated capital, an argument detivered
before thé industriat commission at Washington. t89!), cor-
rected aud reviscd (/.c~ ~-fM~ <'OMtmM-c<a«~. NetY-Yorh,
Putnam, tMt, vnt-i37 p.,in-8'.
Un volume de la collection des ~MM~'oM.< a/' ~p ~< une
déposition en faveur des trusts devant la C'OMWt'.M<of< t)t(<t«!-
~'< pendant ta grande enquête do i8~ reprise etdéve-
loppée en près de t~Opages assez vides une œuvre de publi-
ciste et uoe œuvre de parti; des dissertations abstraites et du
verbiage.
1. Sur)o rappfM-t
<h'ht cufttxiijitiun cf..t/xtf'f tOtM/o~Mf,
i))d)ttitm.')k',
t.<V.<8),)9.t90M,p.S~.
ANAKfSM. – BÉfMMËSDE PMttUCTMS 49t

MEARE(ËMWAKo SMMwoou). – CapÏtalizatton of thé United Statea


Steel Corporation (<<aMi!<t<t'o<t << t<'<M(de <'Hc<ernt<.<;J!t'<a<
)9Utet febr. 19~.
6'~). (/t<ar<FWi/~K~ta<e/'7i'cooom<'<'<,aug.
)tOUS!EHS DE). Les syndioatsindastriels de produotearB
(PAUL
en Franoe et à l'étranger. (Truets, eat'tetta,oom~tuiM).t'ari!,
ArmandColin, iW), V)U-290p., in-18 (contient notamment une
ctudesurte cumptoit'de Longwy).
Il. WAË?)TtC.–tndustriekarteUetUMt Truste uaddMProblem
ihrer reohtliohen Begelung (Ca~e~ u<f<M~'t'~ et <r«~ et <c<<t-
Jtt/«'<'«c/<,1901,4, p. )-32(itopurtant).
~cAmo«<')''<
t'<~M)Mt~)<tOH).
DHFMAMN (noMtiKT).–Krtseaund KarteUs (/.Mcriseset lesc<tt-<f~.
.S'<(mo~< ~<trtKC/t,i9U2,2.

B. /M~tme de la coojM~'a<fOH.
SHRVOS (At.oïs). Die Entwickelung des landwirt-
scha.ftlïchen Genossenschaftswesens in der Rhein.
provinz (~,e</<~f<op;x'ntM( de </<<'oop~'«<<OM
~<'<co~f(<<u)<!

;o<'«fcc <<«/</«'H).DissertaUon inaugurale. Tubtugeu. )900,
t36p.,in-8°.
Pour étudier la coopération agricole, M. Servos a choisi un
terraiu thnité et hien deHnutc, la province du hhin. M est
possihto d'y saisir les débuts mêmes du mouvement coupé-
t'atit, et d'en suivre les progrès jusqu'au momcut présent
c'est ce que M. Servos s'est proposé de faire. il H etudit! la
coopération sur ptace, et de prës sa monographie repose sur
une enquête personnelle, counnnce par la lecture des publi-
cations qui out été faites sur te sujet; il est seulement a
regretterque cette lecture, a eu juger par ta bibliographie peu
''taire disposée à la fin du vututne, ait été souventincomplète
ou peu méthodique. Le volume lui-même est mal équilibre,
mal distribué l'histoire, la statistique, les discussiuus théo-
riques y sont le plus souvent confondues.
Ce que M. Servos s'est essentiellement proposé, c'est t'ana-
lyse des conditions dans lesquelles les sociétés coopératives
agricoles sont nées, se sont développées et doivent vivre. Une
semblable analyse demandait ù être conduite d'une manière
très positive, avec des faits, avec des chinres: M. Serves t'a
surtout faite avec des raisonnements. Raisonnements judi-
cieux le plus souvent, mais raisonnements abstraits qui ue
prennent de solidité que quand les faits, heureusement rap-
4t'~ (.'AXXtiKsoctttt.um~K. ittt.tSM

pétés, arrivent à t'appui. A quoi bonces discussionssur la


valeur de certains statuts, de certainsrèglementsd'organisa-
tion intérieure, tant que l'expérience,métjtodiquementr<
cueillie, ne vient pas couflrmerou infirmerdes opinionsou
des déductionstrès vaines? A quoi bon ces dissertationssur
le « pour et le « contre o du capitalsocial dans les sociétés
coopératives,puisque des chiffresbienétablis et bien inter-
prétés peuvent trancher ie différendet donner la solution
A quoi bon, enfin,cesprévisions,ces espérances,ces craintes
surtout crainte que le crédit ne s'étende trop dans cer-
taiues banquespopulaires,crainte que t'activité des associa-
tions ne débordeau delàde ses limitesraisonnables si les
faits uo sont pas là pour dire d'abord ce qui est, et ensuitece
Il uiprobablementsera?'l
Tout ce qu'il y a de mauvais dans le livre de M. Servus
vient de ce que la méthodepositiven'a pas été appliquéea i;'
recherche et ù l'analyse des phénomènesobservés; tout c''
qu'il y a de bon vient de ce qu'eue a été appliquée. Quand
M. Servoslaisse de côtéles déductionsf<priori pour suivn'
de près, attentivement,minutieusement,tous les faits qui
intéressent,ia vie et le développementdes sociétés coopéra-
tives, il voit juste, il pose exactementles problèmes,it fait
comprendreles questions,il exptiqueiesdifficuités.H montre
alors avec beaucoupde précisionen quoi consiste l'activité
des sociétés qu'il a étudiées, leur activité réejie. !i montre.
par exemptefp.?;, commenUesbanquespoputaires(Darteht)-
kassen~,menacéespar la loi, en ~889,de ne pouvoirgarder
de capital indivis, imaginèrentcertaines ctaxses statutaires
qui leur permettaient, en tournant la loi, de conserverdans
l'indivisionce fondssocialauquelelles tenaient.H montrede
même(p. Cdsqq.) commentles banques,en intervenantdans
les échangesterritoriaux pour préter secoursaux petits pro-
priétaires morceléscontre les acquéreurs de biens, ont pu
défendre i'agricuiture et exercer une large action sociale.
C'est par des raisonnements,mais c'est aussi par des faits
qu'est justifiée l'institution des laiteries coopératives de ia
la solidité des conclusionsen leur faveur(p. !?;. Enfin,ta
description du conflit entreles associationsde propriétaire-!
vignerons et les négociantsen vins, en faisant sortir de la
rcaiité mêmeles donnéesdu problèmede l'organisationcoo-
pérative de la vente dans les sociétésviticoles,le poseavec
beaucoupde netteté 'p. t30sqqj; quand l'auteur allègueici
AtALYStB. nÉOtMM M Lt PMOCCTMHf 4S3

ln difficultédu problème,ou quand il indiqueque ln solution


pourrait être cherchéedans une centralisationplus grande
desorganescoopératifs,les faits justifientimmédiatementet
positivementce qu'il avance.
La conclusionde M.Servosestprécise,en mêmetempsque
très simple il y fait le bilan des diversesformes d'associa-
tionscoopérativesdont il s'est occupedans son ouvn'ge.
Y.~DEUVELDE – La ooop~rattonrurale en Belgique.
(É)))).H).
~M')<e jath'. )90~.
(<'('<oMOMt'e~o<t'~«t',

C. ~<nt<~de ~<p/'o</«c<<H
f<~M««<

MUMMENHOFF (En~r). Der Hfmdwerker in der deut-


schen Verga.mgenheit (~'fu'/t'KUt ~«tx ~'«;<c«'<t)«'
.-i~<
«)~'<~ Leipzig,Diedenchs. )9"t, t4t p., gr. in-8'.
Cet ouvrage,orné de t5t gravures ou reproductions de
documentsoriginaux du xv"au x\')n"siëcte, appartient à ia
collectiondes ~oMo~'ap/«fM ~xt' <<f«<<c/'fM
~«««!Mc/t<t'<t'
c'est uu ouvragede vulgarisation. Ou n'y trouvera ni une
étudescientifiqueni même une descriptionneuvedu phéno-
mèneétudié. L'auteur paratt éviter mOne les termes précis
que la scienceéconomiquea imaginéspour désignercertains
faits que l'analysepermet de découvriret qui peu à peusotti'
citent la créationd'un vocabulairespécial. Les retérences
fontdéfaut.La ptace est laissée parfois indiscrètementà des
développementspurement historiquesou même littéraires.
11y a beaucoupde banalitésdans l'expositionet l'explication
desfaits.Lesconclusionsmanquentde vigueur.– Et pourtant
ce livre vaut mieuxque sa destination pouvait le faire sup-
poser les vicesde la méthodeet de la conceptionne doivent
pas faire tort à ce qu'il a de bon. Si elle est souventde
secondemain, la documentation atteint souvent aussi les
texteseux-mêmes,textes de lois, de règlements, de statuts
les reproductionsde documents,qui sont faites pour le gros
public,peuvent oCrir de l'intérêt pour les étudiants et les
travailleurseux-mêmes.L'histoireest assezbien conduiteet
la description.bien composée,simptoet nette. L'ouvrage,au
total, est instructif.
!t se divise en cinq grandes parties t" les métiers acaMt
l'organisationdes fOMMMKM;les métiers sous !e rf~'w
<9t ). AX'0~SttUtOMUtOUf!.
~Mt.tW~

cont)nMM<!<;3°o~<tMM«f(OM des métiers 4°~<«(!<tot( )t(a<<fr«'~<-


ft morftledes artisans; !1"~«~fHcc rxtNfdu régime des
métiers. La troisièmeet la quatrièmepartie sontles plus m*
thodirlues,les plus riches,les plus intéressantes:ia troisième
surtout fauteur y étudiesuccessivementce qui concerneles
<!p/v<'n<M,les com~noM et les tHa~fM.Le résuméde cett)'
troisièmepartie pourrait être le suivant
L'o~renfMM~,qui d'ubordn'était point considérécomme
obligatoire, le devint peu à peu aux xtn"et x<v'siècles,et
fobtigationen fut ensuitegénératiséo.Lesconditionsde l'ap-
prentissageétaientles suivantes le sexe mate;–pourtant
cette conditionn'était ni primitiveoi générate;etten'existait
pas daus les premièrescorporations il y avait, avant h'
xvf siècle, des corporationsde femmes, et d'autre part tes
femmesavaientdroit d'entréedanscertaines corporations;ta
place laisséeaux femmesdans l'organisationcorporativeleur
fut conservéejusqu'au xvr-et môme au xvu' siècles 2" la
naissancelibre et légitime 3"la religionchrétienne. Suit
une étude des rapports de l'apprenti avec le maltre et de"
conditionsde sa viechezle mettre.
Ensuite est décrite la situation des comp~HOH!: (tour de
pays, durée du travail, salaires, confréries). Les confréries
de compagnonsétaientdes institutionsqui avaientessentiel-
tement pour but de soutenir les pauvres et les maladeset
d'enterrer dignementles morts. Les ouvriers compagnonsse
répartissaienten deuxgrandescatégories,selonqu'ilsappar-
tenaientà des métiersoxrpr~ aux ouvriers voyageurs,ou il
des métiers /cn~. Certaines confréries possédaient des
aubergesde gîteset de placement. Suit une descriptionde
la viedes ouvriers.
Enfin l'auteur étudiela conditiondes ma~'cset leur vie.

– M<-<'n-.

PICCtNELU(FHRMXAXM;. – Le soolot& ImdostriaU ita-


liane per azioni (LesMo~ <Hd«<tW<~<M pa<-f<c«o)M
t'x
~<~) Mitano, Itœpti, t902, \xxvt.S34p., in-~6(Manueis
ifœpii).
Cepetit manuel,qui n'a rien de scientifique,est surtoutun
répertoire commodedes sociétéspar actions en Hatic.U se
diviseen deux parties t" une partie«théoriqueet
pratique
AXALYiHM.
–fOMMtH un t.A PXOMMMtt 49!;

comprendquatrechapitres Notionsgénérâtes 2.Cous.


({<){
titution 3. Fonctionnement4. Dissolutionet liquidation –
une partie « pratique » qui comprend l'énumérationet la
ciassincationde toutes les sociétésanonymeset en comman-
dite par actions, avecdes notices « historiques, statistiques
et économiques
H.A.FUHR.– NoueBeitraege zur Gewinnbetolligumg(.V~<-
MMMCOM~'<<'t<<t'Of)!j!M)'
la ~<H'<t'C)'t'W)
«)M'<'('M('/?eM).
~ff~fA.
tOH),
~m.~<Mhx')'M., 3, p. 4t9-U2.

)\ – t-'OMM):8OHt.A )'ROt)UCTfn'<
t'at-MM.tt.)~t-M.ixctI'Sti)~!it).

TitiSSEN. Beltraege zur GesohioMe des H&ndwerks 1


lnPreu8sen(('t)KM~K<<on <tf'f!/o<<' (le<'«fe<wcHPn~M).
Tubingen. VertagderH. Laupp'schen Huchitandtung, 't90),
xtx.aSOp., iu-8'.

Cet ouvrage appartient a la collection des MrH~ j«r (.c.


JtCAtC/~e(~' /~ffM'<'<'MK~ t'« 7~<'«~fA<(!Kf<
<<')<</<'<))
~K/«)i~ des
A7A'.J'a/tt'/tMtX/c~ ëditee par Friedrich JuHus Neumana. La
préface en a été écrite par Neumann lui-même, dont lucoHa-
boration, au reste, s'est étendue d'uue manière guneraie au
livre tout eutier.
Dans cette préface, Neumann deciaro que Fetudc du plté-
nomène observe, t'~f~ct', a été deiibcrentent limitée dans
t'espace et dans le temps la Prusse, le x)x" siëcte, les indus-
tries les plus importantes, telles sont les limites qui ont été
choisies. Neumann déclare, eu second lieu, que Thisseu et
lui ne se sont pas dissimule les difficultés de i'ctude entre-
prise par eux, ni le caractère tout relatif et approximatif des
résultats auxquels ils sont, avec beaucoup de peine, arrivés.

1.C'estat'cf;t'<')k":i'<n
fjncnousc'a~sansh; ~«Mf/tt'ft'A' tantôtc<))t)tne
t)!)
n~Mtecttantôt f'Muneune /f't'M)c </<*la ~)'of/«t'oH.Cettexntione~tcom-
)')~t~HUcest 'i'tttv'nt toutunah'iicH ))'ai))euMU
;)ark':<aut).'ut's. rstnatu.
s'fit
r';)(jn'unt)'jt'd'institution d'autanttt)Hin.'i')i<)'Mrenett:<)u'itMt moins
.iYMt<;udans )'t'ututi<jn,et fju'auxstttde<uit~f~ur:<suu)et))';nt)e n~ime<')
la fonm)dindustticn)ontrcntnatt);mt!nt ieur indepundMt'e. Nmn<noi)M
no)M ttvonitcru utile fientetttf en ~videno;que dans t'cmntotde cett)'
notiondeM<tM<<M-f~, on t'iMtantôtsurtoutun « rcRitnede lu pt-oftucti~n
fc){)Mt(* prn'tuetiontn-tisanc") tant(')tsurtout una n formede la
dela
production M(fomtcde la petite in'tustt-M.fot'toe de t'atuticr).
49C L'ASXKK SUUMLOCt~CE. tt)tttH)tti

La plupart de leurs eunctusions, its s'en rendent comptent,


restent conjecturâtes du moins. ils se sont cttorces de rap-
procher. autant qu'il leur a ctc possible. ces conjectures de
la réalité.
Partni les diiïicuttés rencontrées dans la rectterehe outre.
prise, Neumann mentionne tout particuiiéremeut et il im-
porte de mentionner après lui celles qui proviennent des sta-
tistiques ofueieties, telles qu'elles ont été étabiies durant le
cours du xtx" siècle. ti y a entre ces différentes statistiques
des discordances sensibles et apparentes, surtout eu ce qui
concerne le groupement des individus dans les catégories
d'industrie. Par exemple, les charpentiers ordinaires et les
charpentiers maritimes, les maçons et les couvreurs se trou-
vent tantôt sépares, tantôt réunis dans les classificaitïous il
est résulte des incertitudes dans l'interprétation des chiures.
La question essentielle que pose l'ouvrage de Thissen, c'est
celle de la «<f<a<<oH </coMOM<ç«p et sociale </<*<'t~K~Wf ~'a<<
<«'< et de ses rapports avec la c<«Mcn<o</c/fMfla préface )c
déclare nettement et elle fournit aussitôt les réponses aux-
quelles a conduit l'investigation i" te MMttn' des u)(/<'f«/«.<
employés dans des ateliers, non seulement n'a pas ditniou<-
pendant le xtx" siècle, mais a cru «~o<«M~ttet <'<<r<'M«'~a
la population dans la Prusse entière et dans tous les districts
sauf un 2~le nom~'ff/M p«/<'oM< ou des individus travaillant
<'H~M«<«t!~n'a augmente que dans les districts do l'est et
dans quelques districts du centre; il est resté stationnaire ou
même a baissé, parfois considérablement, dans tous les
autres. Mais, ces résultats une fois enregistrés, M. Neumann
a hâte d'ajouter qu'on ne saurait aucunement en conctun;
que la classe moyenne ait subi une régression; au contraire,
pendant la seconde moitié du xtx" siècle, la classe moyenne
s'est développée partout, même dans les régions où s'est
accomplie la régression industrieitedùmentohservée; on cons-
tate même, d'après les statistiques de i'tH~ot.!)«' le ~MMx,
que la classe moyenne s'est développée surtout dans les
régions où t'industrie d'atelier a fait place à la grande indus-
trie. Un exemple, apporté à cet endroit de ta préface par
M. Neumann comme un exemple tout à fait convaincant,
peut jeter quelques doutes sur sa manière d'apprécier et d'in-
terpréter les chiffres. Pour faire voir la relation dont il afnrnte
l'existence entre les progrès de la grande industrie et la situa-
tion de la classe moyenne, il cite une fabrique bien connue
ANAUSKS.– KMMtMt)K LA MUM)Ut:T)(M 4t7

de lui, qui occupe environ 2SUOpersonnes pouvant se répar-


tir ainsi qn'it suit: t't4~U ouvriers inferieuM environ;
7:!0 environ qui gagnent de 7~0 à 2USO rnhs; 3' 2!! qui
gagnent de t )?:0àt 8tit) mks; 4" 40 qui gagnent de t 400 A
HtûO mhs; )00 qui gagnent <te plus hauts sataires. Kn
s'appuyant sur ces chiures. et en admettant. d'autre part.
qu'un individu qui gagne nu moins !jUO mks appartient à ta
classe moyenne, M. Neumann f'n arrive faeitofnent à deeia-
rer. comme une vérité de fait, objective et démontrable,
qu'il se trouve, dans h fabrique considérée, relativement
plus d'individus appartenant a ia classe moyenne que dans
les districts prussiens on ia proportion est ta plus forte.
Ainsi apparatt le vice de ta méthode de M. Nonnann un
<t<~)'eest donne <«M~r««ot<.<<«'</M pour fournir une base
a i'interpretatiou d'autres chiffres, et cette interprétation de
chitires sert eite-môtne a l'interprétation d'un phénomène
qui, tant que les chiftres n'ont pas etu interprétés, est complè-
tement indéterminé. Peu importe que les statistiques aient
été soigneusement recueillies et sérieusement discutées, si
c'est pour être ramenées ù ces catcuts et à ces explications.
La courte mais très explicite préface de M Thissen permet
de comprendre d'en provient le vice do méthode que révèle
la préface de M. Neumann. L'ouvrage de M. Thissen qui est,
par sou origine, un travail d'université, a des intentions pra-
tiques et politiques très marquées c'est nu ouvrage eu faveur
de l'atelier et de ia classe moyenne, ce n'est pas un ouvrage
de science désintéressée. Par son livre, M. Thissen veut
apporter un secours à tous ceux qui travaitteut au relèvement,
à la reprise de l'industrie d'atelier, cette industrie qui, pour
M. Thissen, est si forte, si active, si capabie et si digue de
vivre. Ces déclarations, fort nettes, no doivent pas être per-
dues de vue a ta lecture de l'ouvrage.
Cet ouvrage se divise en trois parties. Dans la première,
M. Thissen se propose d'étudier l'atelier dans sa situation
passée (au début du siècle) et dans sa situation présente, et,
d'autre part, dans ses rapports avec les progrès du bien-être
générât, avec l'augmentation de la concentration urbaine et
la division de la grande propriété. Cette étude veut être à la
fois historique et statistique. M. Thissen discute préaiabte-
ment ta valeur comparée des diiTérentes statistiques, établies
sur des bases différentes; sur ce point, ses observations sont
judicieuses. Il discute aussi la définition môme et la détermi.
H. nmtMMM. Ann<?''
soci')).. tMi-tOO:
4M t.'AX'iKH~)t:tUt.'H.t'j!t:.t~)t.t!)M

nation du terme //««</«' et il semble que. sur ce second


point, son d~sir d'arriver n des conctutiuns un'or.djtes a ses
propres opinions fausse quoique peu se-! procfdt's de déter-
mination. 11itt'~ue des variations qui se sont produites dfms
tes classifications professionuettes; U ar~ue dfSttiOif'uttes de
detimitation entre les formes d'industrie en reatite, H tend
ae)a)'j{ir lit cootprcitcnsion de ).t categori'cuuotnnjucchoisK'
par lui cunnoe objet df sou étude. C'est ua vk't' initial, (jui
impuiif ta nécessite d'apportet- un'' correction t-estt-ictivei'tses
cunciusious.
La méthode etnpioyce par M. Xeumann pout'etuh)irt.)ba!
de son enquête est nue Méthode de répartition statistique. Jt
groupe les cercles de t'ctat prussien 10 se)<mic <'(~;M<(</<' ft;
;.M/(w~<f-~<' f</« ~tf~fM/f «/~(«'/<f; setot) te tMO~'c<r-
«)f«< /<-<f~/f)t)<'<~v,- 30 selon t'c7«/ </«//tt'('(''<j~-<
Les deux premières ctuMifications s.e'des!)~ent très facile-
toent et très simptefneHtd'un petit uotubrcdf statistiques; la
troisième est plus dinicite il reatiser avec (jueique precisiou
M. Xemnaau s'est servi des statistiques pubtiees sur le pro-
duit de t'impôt sur le revenu les résultats auxquels il est
arrive sont doue nécessairement partiels et la réponse qu'i)
(ait a sa troisième question lie peut être qu'incompiete.
Quoi qu'il en soit, avec beaucoup de soin ont etc construites
parées procèdes plusieurs séries d'echettes on les cerctes. pris
comme unités de population, se trouvent disposés dans un
ordre ditterent selon le principe de ta classification et ta date
de l'observation. La comparaison de ces t'eheites est tout M
fait instructive.
Toute cette première partie de t'ouvrnge est ainsi remplie
par des calculs, des classifications et des interprétations de
ctunres l'auteur se contente d'y poser les données du pru.
Même tel qu'il le conçoit. It a soin, pourtant, avant d'en
rechercher, dans la seconde partie, la solution, de rappeler
l'allégation de Bûcher, eu laquelle il déclare avoir une entière
confiance, et d'après laquelle l'industrie d'atelier compren-
drait aujourd'hui un plus grand nombre de personnes que
jamais. Précaution en tout cas inutile avant toute démonstra-
tion positive, et que la méthode positive doit condamner.
Cette démonstration fait l'objet de la seconde partie, où sont
utilisées surtout les statistiques de t849et de t895. Ëtiejusti-
fie, en une certaine mesure, celle qu'ont permis de fixer tes
reservesfaites surla methodedeM. Thissen,–les conclusions
Af.U.Y<f! – )~)(MM ))B f.t )'ft'WM:THM M~

inscrites par M. Xeumann dans sa préface. Mais M. Titixsen


))f su itornf pas a montrer, par des statistiques, te d'ctoppe-
metttdt't'industried'atc)ier:it en recherche et il en explique
les causes; reciiercitc ))ou tnétbodique et explication souvent
confuse de causes tantôt historiques et tantôt ecunontiques.
AI. Thissen a eu le soin de résumer et de classer a )a fin de
la seconde partie de son tivre tes résultats de i'etude ù taqueiie
il s'est tivré. Ces résnttats sont les suivants t" durant la
seconde moitié du X)X"siècle, le ~t~w~n' //<u< occupées
dans t'industt-io d'ateHct' n'a point décru, ni absotutnent ui
retativetnent au chifire dota popuiatiomii impôt te de remar-
quer ici la forme négative de )a proposition~; cettu consta-
tation vaut, non pas seulement ~t«' /'n<M<'fjtf<f''«'consi-
dérée dans sa totaHte, ntais p«M/' ~<<'rt'H<('.<r'<~M~, pour
tes différents cercles, sauf ce!ui d'Arnstjer~ seut; H"ie M<
f-f~<<(<'«ffr«<.<<'M;f/~n'a pas baisse dans la seconde partie du
siècle; 4° te nombre des «<M'<'x'«t~ H (petits patrons,
isolés~ s'est eieve. absotutnent, dans t'ensemble dn territoire
etdanstou8iescerc)essaufun,ce)uideCubienx;~ie
nombre des « ~f'«~«~ s'est 6tcve partout ))e.)ucoup ptus
vite, mais le nombre des « indépendants s'est élève, même
relativement, c'est-à-dire proportionnettement au cttifh'e de
lu poputation, dans ta grande majorité des cercif's (cette
seconde proposition n'est pas ta contre-partie de la première;
il importait d'établir le rapport de t'accroissement des deux
catégories, « dépendants Met « indépendants M;rien ne s'op-
posait, en fait. àt'etabtissementdecorapport pourquoi n'a-
t-it pas été catcuie. reciiercitc'); M"il s'est produit, dans
<tue)ques régions, non pas un recn), mais une stagnation dans
t'augmentation du ~OMt~'c</M« !<tf/t~c<t(~)~ ctutTres abso-
lus il s'est produit nu reçu) dans te H~ /'<~«<<~
« !H(/<~<(/««~ dans H cercles, contre )fi dans fesquets s'est
produit un accroissement. – Maigre les vices de méthode qui
ont pu les fausser partiellement, ma)gr6 les précautions avec
tesquettes elles sont présentées, maigre le souci apparent d'en
montrer toujours le côte te plus favorable à la thèse qu'ettes
sont destinées à soutenir, ces conclusions ont uue vatenr
objective et uue force reette sur taquette se brisent une partie
des propositions preatabtonent énoncées et offertes à ta
démonstration. U faut attribuer ce résultat aux statistiques
bien établies et aux cajcuts sérieux dont M. Thissen n'a pas
été écarte môtne par une idée préconçue.
SOO L'ASSÉE SOCtOMQtOt'H. <9t)-t9e~

La troisième partie de l'ouvrage, ta ptua étendue, compreud


t'étude de diuérentes tudustries, prises à part, et classées en
trois groupes industries dans lesquelles s'est produite une
régression, industries dont le développement est génerate-
ment uniforme, industries dont le dévetoppement estdittérent
d'un cercle à l'autre.
Denombreux tableaux statistiques, beaucoup de renseigne-
ments, beaucoup do chiures complètent t'œuvre iucgate,
incomptéte, sur plusieurs points vicieuse, mais intéressante et
souvent instructive, de MM.Thissen et Neumann.
H. B.

SCHOMERUS(f'HiËDHfcn). – Dae Kleingewerbe ineonder-


heit dae Baecker, Konditor-und F!eiachergowerbe(Z~
petite <K~'«<r«',<'Kpa/ «'!<<)<'<'<<aM
la &oK<ftK~f~'<e,
<acon/tMt'tt'
et da ~MfAfn'c). Stutt{!rt, KuhUtamtner, i902, vm-94 p.,
in-8".

Cet ouvrage est, comme cetui de M. Thissen, un travait


d'université. La question qu'il traite est celle de la coHceK-
tration <M<<tM<t'«'«<ainsi posée ta concentration industrielle
s'est-ette étendue à ia ~<f !'M~)<.</r<c? Comment s'y est'ettc
''tendue ? Contment ta petite industrie a-t-elle résisté
M. Schomerus a soin et sa hâte dénote une préoccupa-
tion qui n'est point méthodique ni exclusivement scien-
tifique – de noter toutes les circonstances qui ont rendu
ptusdifUcite la résistance de ia petite industrie; la boulan-
gerie en particulier, qui est un des objets principaux de la
présente étude, a eu à souttrir de plusieurs crises, de ta con-
currence des sociétés coopératives, de la surabondance
d'agents.
Le livre de M. Schomorus se divise en deux parties fort
inégales. La première, très brève, est tout à fait générale.
M. Schomerus y compare les résultats des enquêtes du
t~M<tt/«<Soj;<!<poM<'&surft'M~M~n'<' ~'<w et les résultats
des statistiques de l'empire allemand. L'étude des statisti-
ques détruit partiellement et confirme partiellement les con-
clusions du FM'~H elle montre t" t'aM~M<eM<a<!OM ~)t MOMttv
des <n<<<):~tM employés dans les grande." entreprises; 8' la
<«M!<MMf<o<t <<«nombre des entreprises où le maître travaitte
seut (~~pfH~K'f&f), du nombre des petits artisans isolés
cette constatation est la seule qui s'accorde avec les aitéga-
AMt-VSK)!. – )'0)tttK!< CE LA pmUUCTiOt Mt

tions de ceux qui ont proclame le recul et la chute du ~<MK<-


<('<'<(;~° t'~«~M:<'M~<<<OM <<« KOM~'edes petites fHfrc~'MM
(de t atO employés), et <'aM~teK~(<fO)K<)t«OM<c<<M (K<<)'Ct'<<«.'<
employés pur elles, c'est-à-dire l'accroissement de leurs
forces. Donc la concentration iudustriette est un ptténooene
réet, important, bien étabti; seulementil importe de cons-
tater qu'elle s'accomplit uniquement aux dépens des ~iMetft-
&e<n<'&t',aux dépens de l'industrie parcellaire. Uest aussi a
remarquer que le développement des petites industries
(Kleiooetl'iebe)est plus rapide et plus intense dans les villes
que dans les campagnes. – Les analyses et les interprétations
de faits complexes à la suite desquelles M. Schomerus est
arrivé à ces conclusions sont faites par lui avec beaucoup de
soin, de méthode et de prudence.
Dans la seconde partie de son livre, M. Schomerus étudie
particulièrement, eu une série de trois monographies spé-
ciales, la situation do la tox~f/'M', de la coH//sfncetdcta
~Kc/tcne en Allemagne. U ne procède pas autreinentque dans
ta première partie il confrontet'enquete du t~'o'M /!«'.So~«<-
/~<<<Aavec les statistiques. Les résultats sont les mêmes les
conclusions particulières, pour chacune des trois industries
considérées, sont fondées sur uue documentation abondante,
sur beaucoup de chiffres bien exposés et bien expliqués, sur
des analyses bieu faites elles confirment les conclusions
générâtes de la première partie. Il ne paratt pas douteux que
M. Schomerus ait eu le désir préalable d'arriver aux solu-
tions que son travail lui a permis de donner au problème posé
par lui; néanmoins, il a su s'affranchir des dispositions per-
sonnelles avec lesquelles il abordait ce problème, et faire
'cuvre de bonne critique économique.
tt. B.

DUBOtS (EtttŒST;et JULIN (AMX~))). Les moteurs élec-


triques dans les industries & domicile. – t. ~M(<«!<«<'
/t«Wo~'<;St«Mf. It. Le lissagelie la .Mt~~)/OH. –IH. Z,'Mt-
~(M<r<e la ~'«~«MHM't'e « .Sat'M<<<eHM< (Royaume de Bel-
gique, Officedu trayait. Kapport présenté à M. te Ministre
de l'industrie et du travail. Rruxettes, Lehegue et
Seliepetis et C' t90~2M p., in-8".
Par « industries à domicile, MMM.Dubois et Julin enten-
dent ici exclusivement désigner les « fabriques collectives »,
6M f-'ASSHE s~Ct'tt.O<!t(;f)?. t'Wtt.OO*

c'est-à-dire celte forme de grande industrie dans iaqueiie les


ouvriers, au lieu d'être coocontret dans un etabHssement
commun (le travaii, commedans ia fabrique proprement dite.
travaillent il domicile, eu petits atetiers dissémines. Cettf
organisation est a distinguer nettement de la production a
domicile isolée qui appartient proprement à lu petite indus.
trie. Cette organisation, on le voit, se définit pardes caractères
morphologiques elle est donc bien une/M'mp de ja produc
tion au sens que nous donnons ici à ce terme.
MM. Dubois et Juiiu ont traite scientifiquement une ques-
tion posée avec une intention pratique. Le sort de t'industrh'
a domicile intéresse en effet beaucoup de gens pour des
motifs extra-scientifiques, pour les avantages moraux ou
sociaux que cette forme d'organisation du travail leur paratt
présenter. Une opinion simpliste, assez accréditée, ayont vu
dans le machinisme et le moteur mécanique la cause essen-
tieite de ia concentration en fabrique et de ta disparition do
l'industrie à domicile, il est naturel que la distribution d''
force motrice à domicile, rendue possible par Feieetricitc, ait
paru devoir retarder ou m'~me empêcher cette concentration
et préserver l'industrie à domicile.
Les auteurs de l'enquête qui nous est prcsentue dans ce
volume se sont propose detudier si les faits confirmaient
cette vue, et pour cela d'observer et d'analyser les cas d'expe
rience existants. Le problème, pris en soi, et indépendamment
des mobiles de sentiment qui l'ont fait poser, est strictement
scientifique et même fort intéressant pour la science écono-
mique le passagedfta forme dispersée à la forme concentrée
a-t-ii pour cause – ou au moins pour cause prédominante –
t'empioidevenuindispensabted'un moteur mécanique, ou bien
a-t'il d'autres causes, technotogique, économique, etc. L'ap-
plication dela forceélectrique à des moteurs à domiciie forme
vraiment une expérience cruciale ie besoin d'un moteur
mécanique n'entraine pins, comme une conséquence néces-
saire, la concentration en un même établissement cette con-
centration s'arrète-t-elle donc, là où la distribution de force
électrique à domicile est réalisée:'
MM.Dubois et Juiin ont étudie a ce point de vue l'industrie
horlogère suisse, ic tissage de la soie Lyon. et ia passemen-
terie à Saint-Etienne. t'our chacune de ces industries, ils ne
se contentent pas de nous donner des renseignements sur
emploi des moteurs électriques et la situation actuelle ils
– fnnMKst)<:f. pnoDt'cTt'M
AXA).Y-!K.<. SM

unt bien vu que. pourpre explicative et concluante, leur


étude devait et) outre anaty-cr tes conditions eeonotniqm's d<*
t'es industries, t'ot'~tnis!ttjon du travait dans son d''vetoppe-
meut. t'tivotution de la tccttuique. la nature des produits et
ttes deboucttes, t'evotution des metttodes de production et des
besoins de ta con.~mmation.t) n'est pas possible de repro-
duire ici tout t'int'iressant dotait du tours constatatiotts. Lem'
rcchorehe est toujours consciencieuse et nbjecti\'(':)('sco)t
ctusions auxqucUcs ils sont c«))(h)its par les faits Sont pré-
sentées avec toutes les r<ervcs If~itimes et ta prudence de
j~enerutisation qui convient.
Dans l'industrie itorto~'re suisse.ia fabrique coiieetivet'itait
la forme traditionueiiedfia production ~ouvriers spécialises
tt'avaiiiant à domicito. coufectiounaot les pièces pour un
patron." t'établissent'()ui constituait ta moutret. La con
currcnce américaine a amené une transfortnation fa réunion
en fabrique a permis une division du trayait p)usetendne<t:'
montre Ornera se compose de t44 pièces, nécessite pour sa
fabrication i<i< opérations successivesi, Uttc productioupar
types plus tnetttodique, plus précise, plus comptete. un
outittajfe savant qui se perfectionne sans cesse, un rendement
bien supérieur; Ja grande industrie, sous sa forme la plus
puissante, a prévalu. Le moteur mécanique n'a pas joué un
~rand rôle dans cette évolution même il u'a pas, dans te
trayait en~rand établissement. une importance très considé-
rable. Le moteur a domicile ici lie peut avoir pour enct de
désintégrer les éléments assembles pour des raisons qui sub-
sistent tout entières. –L'industrie de ta soie. tettequ'etie était
pratiquée à Lyon, est en une décadence qui, pour une part,
est irrémédiable le tisseur de métier, travailleur domicile
)e canut;, est en train de disparaître. La production se con-
centre en des usines de tissage; et aussi cite se transporte a
ta campagne. L'article de luxe, qui était la spécialité tradi
tionnette, perd du terrain. Pour la production courante, te
tissage en usine est plus avantageux. Le moteur à domicile
peut p''rmettrc au canut » de résister peut-être plus long-
temps. tn:)is a ta condition de modifier fortement et coùteuse-
ment son ouUiiage et ses procèdes de travail. Dans ta pas
semontorie de Saint-Ëtieanc. le moteur électrique a fait son
apparition au moment où ta concentration en usine commen-
çait. Ici les conditions de la technique et de la production
peuvent lui réserver quelque avenir; l'adaptation aux métiers
Mt L'ANSËM .OCt«t.O<:K}t!tt. tMt-tMg

existants est {aciieet peu coùteuse mais encore t:<production


urbaine est-elle menacée par la production des campagnes,
tooins chère et plus commune et encore le maintien des posi
tions acquises est-it menacepur t'iutroduetion d'un outillage
nouveau et par une transformation peut être déjà commencée.
en tout cas previsibte, do la production passementicre.
Quant aux efïetsde l'emploi du moteur électrique sur la con-
ditiou même des ouvriers « domicile, ils lie se laissent pas
caractériser avec certitude, ht baisse desprix de tacon pouvaut
tenir à dos causes ~éMeratesaussi bien qu'au seul accroisse-
ment de rendement, et une baisse du prix aux pièces n'étant
pas iorcement une diminution du salaire.
En somme, le moteur à domicile ne suffit pas à modifier
) organisation de la production, laquelle, suivant les indus-
tries et les circonstances, dépend de bien d'autres (acteurs
que du facteur mécanique. Son action sur le maintien d'une
tonne de la production dépend du stade atteint et des eondi-
tions particulières acquises par l'industrie considérée. Et te
passage d'une forme a une autre est un phénomène plus
complexe, condilionué par d'autres éléments plus spécifiques.
F. S.
Il. StHVEKfXC. Aus venetianisohen HaDdIumgsbttohent. Eh)
Heitra~Mtf (tcschichtet~'s drosshendetsitn tS.Jahrhundert (&(«'
les livresdeMm/~et'Mtt/MtM. (.'wt/<«<<w< ~7«'j;/o<'<-e
<<~<'o<Mw-
MM'ccfM et t!<U2,
xv'o'f't.).)'f'AmH//f/J«/«'A., J90i, t, {).29U-33i!,
t, p. t89-2~)i(itnput-taotet ducotneot~

\.–)-:Mt-~Ts))HL.\)tth'An')rrK)x X

<'tH'M.F)t.\X<;Ot'iStM)\Xt)

VARLEZ (Louts). – Les salaires dans l'industrie gan-


toise. A'<n~«.!<r<f
cofoKHtc~.Rapport et enquôte. (Royaume
de Belgique, Office du travai)). Bruxelles, Scftcpens. t90t.
x<v.at3-S96p., )))-8".

L'Officedu tntv:)H helge a charge M. Varie!!d'une enquête


sur les saluires danst'industric gantoise. U a surveiUe etcon-
trû!6 les mëthodes d'investigation proposées et employées par
lui. Du reste, la publication nous oure, autant que possible
(en SOSpages d'annexes dans ce volume), les documents eux-
– )'t.)!M)!NTA
~NALViiK- )? LAH)4ftHT)TtO!< !)<Mt

mêmes, extraits d'archives, extraits des livres de paye, d'en-


quêtes, tableaux statistiques, tarifs, données multiples, sur
tesquettesM. Vartex a travaitte. Ses recherches unt été tabo
rieuses. détaillées, complètes. L'importance de l'industrie
cotonniere gantoise, (ù taqueito est consacre tout entier ce
premier volume), justifiait ce soin. M. Varie:! est remonte
aussi haut qu'il a pu dans le passe; pour étudie)' ta condition
présente, ils'est servi, d'une part, des résultats contrôles d'une
eu({uûteouvrière, d'autre part. des livres de paye de plusieurs
établissements. En même temps que te salaire proprementdit.
il étudiait la durée du travaii journatinr. )a régularité d'etn-
ptoi. H s'efforçait d'étahtir te budget complet (te la famille
ouvrière, en tenant compte des ressources autres que le salaire
de l'ouvrier chef do famille. 1111 a joint enfin des données sur
les salaires des ouvriers du coton dans les pays étrangers
~Angleterre, France. Autriche, Allemagne. Suisse, t'ays-Bas.
ttalie, Mtats-Unis. Japon. Hindoustam. – t)aas un travail
étendu (~t3 pages), M. Vartex a analyse les résultats de ses
recherches, en a fait ressortir les points intéressants, et fourni,
a différentes reprises, de précieuses contributions à la théorie
positive du salaire et de lu condition ouvrière.
cmmo:<S (JoMx M.). Wages in municipal employment
(.S'<X'< </<MMKHt'X't'ff
Mt~~&!/W /M m«)t)'C)~f<<'<<'<). ~OUfH.
~«f<)'<.
«/'A'fw< tnay t9U:i,p. 4M4M (comparaisoniutéressimtfi).

SCULUSS(DAVU)). – Les modes de rémunération du tra.-


vail. Traduit sur la Sédition, précédé d'une introduction
et augmente de notes et d'appendices par CaAams HtST.
Paris, ûiard et Briere, t!)02, xLvm-383 p., in 8°.
On connatt le livre justement réputé où M. David Schloss a
décrit et anatys6 (d'après l'expérience anglaise) les types
divers, plus nombreux et plus complexes qu'on ne le croit
communément, de rémunération du trayait, c'est-à-dire d'éta-
blissement du salaire salaire au temps, salaire à la tâche.
salaire aux pièces, salaires progressifs, salaire aux pi'ices
collectif, salaire progressif collectif, travail à l'entreprise,
travail coopératif, marchandage ~sweatinR system;. partici-
pation aux bénéfices, coopération. M. Rist, eu donnant an
public français une utile traduction de cette (Buvro clas-
sique, y a placé une introduction substantidte et ori~inate,
où, mettant à profit a ta fois les faits dégages par M. Schtoss.
!? t.XXKH sut:t')t.'tt!t<}t'H. <9<)t-t')M

·
et le résultat de .'eeherehes personoettes sur les faits cor
respondants eu i-'rance, il étudie « les transformations
<tu contrat de salaire et leur influence sur )a retrihutiun de
i'ouvrier M.K))c vaut qu'on s'y arrête.
Le contrat de sataireest anjourd'imi beaucoup piuscom
ptexe que tu ctassique (tivision eu sataire au temps et suaire
aux pièces ne ie laisse supposer ni ia (tur6e ni ia producti
vite du travai) ne sout la mesure de remunerntion que )''
contrat veut cti)b!n'. HnreaiitMc'est sur ta mesure df t'etiort
<;ueia r<;)))Ut)t'ratiot)cttcrctte a se fouder avec une pmcisitXt
croissante. t.<ut'e. d'une part, mais aussi intensité, d'autre
part, caractérisent cet euort de l'ouvrier. Aussi de ces deux
''temeuts )a fixation du salaire s'applique & tenir compte cou-
jointement de ii'tvient que nous voyons sans cesse joindre n
un salaire a hitsede temps iastipuiation d'un rendement mini
mum par unitt' de temps, et à un saimre aux pièces )a stipu-
ifftion d'un saiaire tninhnum par jour. ti n'en a pas toujours
été ainsi, pense M. Hist. Hestime que, dans ta première parti'-
du x)x"siecie, ie contrat desaiaire restait beaucoup piusvi~uo.
que I'ouvri''t' livrait sa journée, son temps, sans précision cor
retative de i\-f!ort à fournir, ou qu'it acceptait un tarif aux
pièces sans <va)uation correspondante de ):) remunt't'ittit)))
journniiere. Il y a eu un progrès dans ia détermination d''
i'eflort fourni ou a fournir, qui a abouti aux contrats com-
ptexes dont nous avons aujourd'hui de muitipies exempics.
Cctt<'détermination plus précise de )\'nort a eu pour resuf-
lat d'établir pius d'équité dans la repat-tition du sataireentr)'
les ouvriers d'uue même profession. Hitea permisdf propor-
tionner ia rémunération a i'enort, d'appiifjuer ta douhif! re~c
« à travai) ine~ai, salaire inej;ai Met a travail e~at. saiairc
egai)'. L'opposition des ouvriers à certains procédés de rentu-
neratiun vient non de ce que ces procèdes proportionnent ie
salaire a t'efïort, mais decequ'iis peuvent entraioer indirec
tetnent un abaissement du salaire. Kt cette e~atisatiou du
satairo tend même a s'appliquer, non seulement a un eta-
hiissement, mais a t'onsembie d'une industrie
Les perfectionnements apportes au paiement de l'ouvrier
ont-ils amené une repartition plus equitaDe entre te patron
et t'(<uvrier ou permettent-iis d'en apercevoir une ïormuie
tmpiiquent-its que t'industriei cesse de s'enorcer do réduire
te prix de. revient, et notamment le coût (ht travail Nu))e-
mcnt. L'analyse des faits montre que les primes à )a produc-
A\t.Y.<Kt.– t!t.t!!HH\T<
t'H '.A M)'t'.tt)T)Tt"\ !K)'

honaccruc.autravaiisuppicmentaix'.aurendcmenttneiiteur.
que ia participation aux bénéfices s'établissent et se dévelop-
peut A lu condition de fournir un avantage au patron, une
réduction du prix do revient du travail. Ainsi dans i'etabiis-
M'meatd'une nouvetie hase de saiaire, la formuic A travail
t'gai. salaire égal ne s'uppiique p)ns. et la part de chacune
des parties contractantes est uniquement déterminée, eomnn'
jadis, par leur force respective.
Du reste l'application comp)6tede la régie (qui cntratnerait
l'abandon il l'ouvrier de tout t'accroissonent du produit.
f;uand Bonouort augmente autaut que ia productivit' i'Hban-
don d'une part proportiounelle seulement ou même de rien
du tout quand, au contraire, son efhx't augmente moins (lue
la productivité ou n'augmente pas du tout), n'est ni possible
nidesirabie. Les progrès dans la production, dus aune
tneitteure organisation ou à un perfectionnement des ma-
chines, ne peuvent, dans le régime actuel, se n'atiser <)uesi
une part de l'avantage obtenu va au patron. D'autre part la
règle se retournerait contre les ouvriers (cas de ia réduction
légale de ia journ< de travai!. ou les ouvriers veuient con-
server le memesniairc quotidien, cils de l'echeite mobile où
ils n'acceptent pas une baisse du salaire proportionnelle a
celle du prix du produit; et ils entendent bien profiter même
des améliorations de l'industrie qui na sont pas de leur fait et
qui sont indépendantes de leur action. A chaque nouvt'iic
modification de la production, la répartition entre patrons et
ouvriers ne se fait encore suivant aucune régie consciente; ft.
un principe d'équité qui puisse y présider sans compromettre
le progrès industriel n'est pas encore découvert. La classe
ouvrière devrait doue, setou M. Rist, se tenir fortement à un
seul principe doctrinai, le minimum do salaire journalier par
profession.
-Au point de vue, qui est le notre ici, de l'application d'une
méthode positive :'<l'étude des phénomènes économiques, lu
position du probtente adopte nous parait appeler quelques
observations. M. Rist recherche dans quelle mesure révolution
constatée dans le mode d'établissement de la rémunération
ouvrière aboutit à formuler une règle d'équité applicable à ia
fixation du salaire. C'est là, sembie-tii, meier deux questions
d'ordre dinerent )*Queiie est la formule qui parait exprimer
l'évolution suivie par le mode d'établissement du salaire
Cette formule est-elle une règle d'équité? La première de
S'~ <<XXHK HMt-Oa~
SOCtOf.CGtQUK.

ces questions. seule, relève d'une recherche positive. Je ne


veux pas dire, par là, comme lit doctrine orthodoxe le sou-
tient, que les cousidérationséthiques ne doivent pas interveuir
dans la science économique. L'observation et J'analyse des
faits, qui est ta regte de ta recherche positive, doit étudier les
éléments moraux qui peuveut se rencontrer dans ta vie éco-
nomique, <'«n<m<'tout autre élément. Mais elle ne doit pus non
plus tes étudier «M~VMt'H~. Elle les considère comme des faits.
Htte eu cherche l'explication, ctte en cherche les conséquences.
de la tneme façon que pour les autres faits de vie sociale. Et
c'est tout. On sort de la recherche proprement positive des
que, plus ou moins consciemment, on confronte ces déments
moraux avec tel ou tel principe do moraleabstraite dès qu'on
se préoccupe de ./«~M',dans l'absolu, eu vertu de telle ou te)tt'
conception pragmatique geuerate, qu'ils sontequitubtes, qu'iis
sont justes ou qu'Us ne le sont pas. –« L'évolution des modes
de rémunération aboutit a ce que, de plus en plus, dans une
même profession, la rémunération soit proportionnée à t'ef.
fort Soit ceci est une proposition d'ordre scientifique et
positif. Ou peut l'admettre, ou peut la contester, mais tou-
jours et seulement par des arguments tiresdes faits. « Ainsi
s'établit une repurtition plus équitables. Ceci est une propo-
sition d'un autre, ordre, qui n'est plus l'ordre scientifique et
positif. Qu'est-ce à dire en effetf Ette siguille « Cette répar-
t-ttiou Mtf p(««i< équitable M,ou encore « Cette formule
rentre dans une formule plus geuuraio seiou iaqueHe/M<<Mf
;<M<c que la rémunération soit proportionnée à l'ellort. < Mais
s'il se trouve que j'estime juste un autre principe de
réparti-
tion? que,seule, une rémunération tenant compte des besoins.
et non de tel ou tel autre élément, me paraisse équitable?
J'écrirai aiorsavec autant de fondement: « Ainsi s'émbiit. une
répartition aussi peu équitable que Ja répartition antérieure~
De ces deux jugements contraires lequel choisir par des rai-
sons <j~«<KWM< der <-MMOK< ~<Mf<<t:M Je suis en enet sorti d<'
l'ordre positif et cela parce que je n'ai pas considéré MK/f-
Mf~ eoMoMe /f«'~ les éléments éthiques où mon analyse
m'a conduit. Voyons ce que pourrait devenir ta recherche au
point de vue positif seul
t"Je trouve que )a rémunération, dans une même
profes-
sion, tend à se fixer suivant la régie « A travail égat, sataire
égal Quel est donc, daus les faits, daas le milieu social oit
etto est née, le sens de cette règle Je suppose que mu re-
AtU.V' "– )!t.)!ME!<T'!t)K f.A )t)!pAKT!T)"N 'i09

cherche (appuyée sur des preuves qui ne peuvent être rappor-


tées ici)aboutisse au résultat suivant tes .ouvriers ont eu. au
xtx"sièclo, constamment à se défendre contre 'une concur-
rence des bras que ne limitait plus aucune obligation d'ap-
prentissage ni aucune régie corporative, contre une concur-
rence des métiers entre eux, que n'empêchait plus aucun
privitego de fabrication, contre une pression constante vers
la baisse du prix de revient, que causait une concurrence
ittimitee entre les producteurs, entre les pays, sur un marche
plus étendu et dans des conditions de production sans cesse
renouvelées; et après de multiples essais de résistance en des
sens divers, ils ont trouvé que, pour lutter efficacement
contre toutes ces' causes constantes de baisse des salaires,
leur effortdevait tendre a établir 'ftx* n'<<' f/f .~<~<< ù obte
nir et à maintenir un salaire uniforme dans les mêmes condi-
tions pour se défendre contre les moyens indirects de tour;
ner un tarif, contre toutes les facilités qu'a l'iudustrie
moderne de changer la nature du travail et les conditions de
la production, ils ont dn s'attacher à déf!nh', pour leur règle
de salaire, les espèces précises de travait auxquelles s'appli-
quait le tarif. Mais,si tetteestbien la pratiquesuivie. iarégte
« à travail égal, salaire égal », apparatt sous un tout autre
aspect qu'à l'introspection apriorique cite est un principe
de défense intéressée elle ne procède nullement d'un désir
d'appliquer une répartition juste, c'est-à-dire égaie pour tous;
elle ne signifie pas qu'il a paru immoral que A ait ta chance
degagoerS francs, alors que B, de ia même profession et pour
le même travail, avait la mateehance de gagner 4 fr. 50
seulement; elle signifie que le fait que R ga~ne 4 fr. 50 est un
danger pour A de perdre son saiaire de S francs elle procède
essentiellement do ta votonte pour chacun de défendre son
salaire cette volonté a trouvé que le meilleur moyen était
pour cela d'unifier les salaires par profession et d'exercer un
contrôle réciproque et collectif sur la rémunération du tra-
vail. Mais n'apparatt'it pas cependant, dans toute cette
action, quelque élément éthique, quelque principe de justice,
– non pas juste à mon opinion, mais juste à la conscience de
la collectivité étudiée? Ce qui parait juste, aux ouvriers, dans
le cas qui nous occupe, c'est que le salaire ne baisse pas par
des causes indépendantes de l'individu c'est pour chacun le
droit au mémo salaire aujourd'hui qu'hier pour le même tra-
vail, c'est le droit à ne pas donner plus de travait aujourd'hui
StO t.'A:!XHH.St~Mf.<~UH.t90t.H)tM
.·v, n 1 1
qu'hier pour lu même remuut'ratiun, qui est le principe de
justice reconnu et suivi.
~Si cette esquisse d'explication est exacte, elle fait c«m-
prendre immédiatement pourquoi ~ainsi que te constate inci-
demment Aï. Hist sans l'expliquer'la t'tusse ouvrière s'attache
ala formule''atravaile~al,salaire e~al Metse préoccupe peu
ou ne se préoccupe pas du tout de /« n''t'<~w~<' « à salain'
fKal. travaile~al » ou (ce qui revient au m~me~ de /'<co;<f/'a«'
'<il travail inégal, salaire inégal En etîct. s! c'est essentielle-
ment: une mesure (te défense de mon satait'f (tue la t'È~te« a tra-
vait <H satairec~at et nou pas tappUcatiou d'un prhtctju'
S<)terat de juste répartition qui serait la proportiontxtiite deia
n'mnucratio)) il i'etîort. je n'ai pas de raison puissiUttede tirer
lit )'(;i))t'))que ou ta contraire H netnc ~ne pas, moi maçon.
qui gagne ?j francs, que le bardeur ou le man'uuvre vicnno il
~aj;ner 5 francs aussi, si ce que je cherche est surtout de con-
server u)oa salaire (le francs. mon '< standard of life et
lion pas de sa~er un salaire proportiotiud a t'especc du mon
travail cette assimilation ne peut tne ~èncr que (tans la
mesure uit tnon « standard o( iife est défini purcotaparaison,
c'est-a.dire ou la condition de l'ouvrier qualifie que je suis se
définit par nue différence de niveau avt;c in condition du
manœuvre mais. dans cette hypothèse même, on voit que ta
proportionnalité du salaire serait réclamée noa comme juste
eu raison de l'effort ou du travail fourni, mais comme juste
eu raisou d'autres éléments d'appréciation~. Ea revanche il
apparait aisément que cette e~alisatiou <qui se ferait par en
haut~ ne peut convenir aux patrons, et que, beaucoup d'autres
raisous (dont l'analyse n'importe pas ici) les y poussant, ils
s'attachent, eux, surtout ù la seconde proposition '<a travail
iuégat, salaire inégal M.
Eu recherchant parla même méthode d'où vient que l'action
ouvrière non seulement ne se préoccupe pas de réaliser cette
seconde part de la proportionnalité du salaire à l'eflort mais
môme, en divers cas, proteste contre des conséquences logi-
quement tirées de ce principe, on trouverait peut.et.re qu'il
n'y a pas plus ici à regretter l'absence d'une formule d'équité
encore à trouver, qu'il n'y avait tout à l'heure sujet de se (eli-
citer d'en avoir découvert une qu'il y a bien une formule,
qu'elle est autre, mais exactement de mémo ordre. Elle
exprime une disposition psychologique commune à une classe
(par exemple je suppose ]e postulat du maintien d'un certain
ASAt.mfM. – tibHMKXT~ MK LA ttHt'AMt'H' ut)

standard of lite a considère comme normal, comme légitime.


d'où résulte l'opposition à toute réduction de s:dairc fondée ou
non sur uue moindre difttcultedu travail,ou sur uoe transfor-
mation du travail). On trouverait peut-être aussi. parlunh'mc
voie. eu qm'l sens et dans quelles conditions te"standard of
tife tend non seulement a se maintenir mais i'ts'.tm'liorer
on trouverait peut-~tro que la répartition (tubuneftec t)ouvcau
tt'cstjMS, autuut.(;u'i) setnhk, un resuttat :n'))it)'ntmni tuëutc
ua rusuitat n)ccaui'[ue de l'action du plus fort i'auitiyse posi-
tive des actes et des conditions découvrirait nrohabtetoeot
(jueiquc l'esté de caractère smubtabte il celles d')ut ou aurait.
dans tes autres cils, recoauu t'efTet.et qui, counn'' elle, serait,
vraiment et seutetnent explicative. Htia tache de ta rectterctu'
positive et sociologue serait accomplie.

m.'XHAU~t'ACt.). Le oontra.t de travail. At'~e '/('.<<!t/«-


f/«;«/.f~/Y)/fM~KKfh.~ibtiotiiëque guuerate de;! Scieuces
sociales.) Paris, t'\ Alcan, t90~, ~u p., iu-8'.
)" Un taHeau des fâcheux etiets de l'instabilité des reiaUous
''ntre empieyem' et ouvriers sous le t'e~hne du contrat indi-
viduel grèves incohérentes, mouvements tumuituait'es, con-
duite inconSHqueutedes deuxparties.difncuiteset vices des con-
trats, nteeoutentement toujours reuaissaut des deux parts; –
Uuessai de preuve, par les faits, des conséquences fâcheuses
du coutrut individuel sur le salaire la loi de.<sataires en
iihre concurrence et avec contrat individuel est la loi d'ait'aiu;
conlinnation pitt*des arguments d'ordre, de valeur et de fon-
dement fort divers; – 3" Un expose du remède le contrat
collectif de travail, rendu possible par la cohésion accrue des
ouvriers; examen des objections et détermination des condi-
tions de sa pleine valeur et de son action salutaire. Daus
l'ensemble, livre intéressant à lire, mais uu peu maigre, argu-
mentation souvent criticable 'notamment dans la partie relu-
tive à la théorie du salaire).
HAY~AUD (H.un'Hm.Mtv).Le contrat collectif de travail. Paris,
HouBMau,t90t, xm-3<Mp., in-8< (Travail tre.~ sérieux et Ires
intéressant,de nature juridique autant qu'eeouon)i')ue;.
SMAHT(Wu.).)AM). La répartition du revenu national. Traduit
avec l'autorisationde l'auteur par GeorgesGn!Kot:).'r.
Paris, Giar't
et Briere,i90), xnt-3S8p., in-8".
BOEttM.BAWERK (Euo~Evox).–Hiatoire critique des théories
Ma f.'AX!<~)! SomM.«~K. )9M-t909

de l'imMretdu capital. Tome t". Traduit sur la édition par


JosHpHUxMXAHU. Paris, Ciard et ):nere, <90Z,x)nv-4!it p., in-8"
fSet'aÉtoJttiavec:le secondvotmncet ta deuxiuntepitt'tie).
ttAWt.RY (FftKUKMu;)! Beply to final objections to the risk
theory of proCt. (~<«<' ««r o~ec<<oH< /iMf<~« /<! ~t('M-<e
</«
«/'A'Mt< a"({. tMUt.
/0/t)))</t'<'M«'/f)-<M/«<').~M«W.7o«t'M.

V).–MLA.S.St:St;C<)'«)M)QU)':S
f'arM.t''MAX')iiStM).t'«)

(iROTJAHN (Au'NHt)). Ueber Wandlungen in der


Vel]t8ernaehrung f.s'M<-/M c/tH~fmcK~ <'f~<M)CM<a/MM
~pM<«!r~.&'<f<a~-
M.<f~c<f(~r/.M<<.fc/«f/<tf/urM/<)<H~eH,
/<
p. <&-AM<o«fr,XX, a. I-eipzig. Uunckerct Humbtot, t9M,
7~p.,iu8.
Ii serait très important pour caractériser les classes écono-
tniques avec une précision objective do pouvoir « doser Men
quoique manière le degré de satisfaction des besoins humains
que le revenu ou le geure de vie de chacune do ces classes
comporte. La recherche économique positive est ù cet égard
très peu avancée. Le procédé d'investigation cotntnuncment
suivi est l'établissement des « budgets de fantiiie M, ou l'on
tache, par l'observation concrète de cas plus ou moins nom-
breux, de déterminer, sur le total des dépenses, quelle
dépense est appliquée à la nourriture, quelle au logement,
quetie au vêtement, etc. Ou, entrant dans un plus grand
détait, on détermine la nature, la quantité et les prix des
divers éiéments qui contribuent la satisfaction d'un besoin,
notamment du besoin alimentaire.
Voici une étude qui, conçue en dehors des préoccupations
habituelles aux économistes, parait ouvrir une voie où l'écono-
mie pourrait obtenir des résultats intéressants. M. Grotjahn,
docteur en médecine, a été incidemment conduit, dans des
recherches sur t'aicoolismo. a étudier l'alimentation ouvrière
et les variations qui s'y sont produites à notre époque. Encou-
ragé par M. SchmoUer à traiter ce sujet en iui.meme, it a
relevé, dans tes monographies de l'école de Le Play ou
d'aut&s origines, dans les diverses enquetesaurles conditions
de la vie, toutes les données qu'il a pu trouver sur tes ~t«~-
AXAUSM. – CLAM)M HCOSOMX.'fM 5)3

~<t (non le coût) des difïérentes sortes d'aliments entrant


dans la nourriture des familles et des classes étudiées. En
analysant ces données il dégage et constitue des « types de
nourriture correspondant it diverses catégories sociales
Nourriture des gens a!ses ici le goût personnel choisit
librement nourriture des artisans des villes, des petits
fonctionnaires et des ouvriers aises, moins libre et plus exté-
rieurement de)!nie; nourriture des paysans, des ouvriers
agricoles, journaiiers, domestiques celle-ci dépend étroite-
mont des éléments qui entrent directement, sans échange,
dansïa consommation; elle a par suite un caractère ioca) très
marque – nourriture des ouvriers de la grande industrie et
des grandes villes aucun ciement de consommation n'entre
plus en nature, comme prestation ou comme produit directe-
!nent obtenu, le salaire étant exclusivement salaire d'argent
le genre de vie devient indépendant des conditions naturettes
et locales. Les conclusions où aboutit l'analyse de M. Rrot-
jahn sont t" La tendance a l'abandon des types locaux de
nourriture représente en même temps une tendance a l'uni-
formisation de ta consommation, qui se détermine en fonction
de la classe sociale et de ta hauteur du revenu; ~° Les
types de nourriture suivants se distinguent ~) nourriture
tihrement choisie des gens aises; <<)nourriture a caractère
iocat très marque, qui en générât est rationnette'aa point dn
vue physiologique'; mais ce type estentraindedisparattre;
c) nourriture (les ouvriers rémunères en argent seulement,
indépendants de toute prestation en nature elle est ration-
nette pour la nature des aliments 'etie cherche en effet à
reproduire le premier type, ta nourriture des gens aises
mais. pour la quantité, elle n'est suffisante que chcx les
ouvriers les mieux payes le ptus ~rand nombre des ouvriers
industriels sont arrêtes, entre les deux régimes, celui du
paysan et celui des gens aises, a un type de nourriture qui ne
renferme p<t« «M< des ch'ments domiuants du type tocat
légumineuses, eereates inft'rieures, matières grasses végé-
tales) et ne contient~! <'«''o/'<'Hw~des eh'meuts dominants
du type aise (viande, pain btanc, beurre, sucre). A ccHc
tendance a uue sous-nutrition chronique des ouvrier;) des
villes correspond une deuxième tendance dans ta population
ouvrière agricole les produit)! alimentaire! qui n'avaient
auparavant de valeur que pour ta consommation propre,
prennent une valeur de marche, sont livres au marché urbain
t-U<;«):)tEtM.–A))t~K"io).,mu)-t'M: ?
Stt t/AXXHRSf)C(u)t.oct~E.i'JOt.IUUï

et mente a t'échange général, et sont ainsi retires de la con-


sommation iucute.

D. CUHKWiTSCtt. –DieEatwicMung der mensohMchen


Bodarfniase und die sociale Gitederungr der GaseU-
8Ch&ftfA('<f'/f~'Mf </M<«'M<~</«t))if!fHS<*f~< ~<Nf<M'
<WM</<<('~M<Mf<'<M~/« .<W<t'/<'t..Sfff~-M..Mf:f<«'t.M<'M.W/<«/f
/u«!('/tM~fH, f. f;. ~c/~t~<'< x!x, 4. Leipxig, Duncto'r
pmum)jiot,t!W),t:'Up.,i)t-8'.
Le duvetoppetxent des besoins hmnaius datts la socit'tf.
depuis i'ftut }))-it))iti(jusqu'ù uotrech-itisation, Hos'cxp)if)u~
pi)s sufUsatOfneot,conttne on n tenté de )<*faire, ni par t'-
tnobiie pur et sintpie de ia conservatiua ni par le mobih'
esti)etif)ue. L'interveution d'une autre force est nécessaire puut
rendre compte des faits, et cette force est rettort. vers )a puis
sauce sociale. Ce mûhite de l'activité itmnaine n'aboutit pas
seulement a une satisfaction croissinite des besoins et a u))'-
compucation des organisations de truvaU appropriées a te-.
satisfaire: itfonde,eo)mne un cfetnent indispensabtedudev
ioppement des besoins et des activités, la dinereneiation
sociale des ciasses. Cette dinereociation sociale est ta condi
tion de t'eqniii))re éconorniqne tour à tour rompu et rctabH.
– Tetie est la thèse ~en<'ra)e
que dans ce travail M.Gurewitxdt
essaie d'appuyer sur des preuves de fait inteUigenuneut et
studieusement réunies. Par sa generatite, elle dupasse t~
socioto;;ieccot)0)nifjuepropre, etparsa f!n pratique itmoediatc
et son souci pra~tnatiqne trop apparent, eHe déborde ntenn-
la science purement positive. On reconnattra dans t'ensonb)''
t'inituence des idées connues de AI. Schmotiersur la diflureu
ciatioa des classes sociales. L'econontiste trouvera dans cett''
étude nombre de faits intéressants et de relations utiles.
A.KL'SSXAL'M. – Zur reohtUchon Lage derLandarboiter !.S'f/
~f~K~/t'O):
~'t'7<M'i </<<<r~t'at'<M <7~<('«/<).<'f-/tMf<('<
Ja/t;
<'t«7<,
)9Ut,:(,p.~5-S20.
ML'EXSTHfOtEtX: – Bericht Ober die 21. Jahrosversanun
(<;)(«.).
lung des deutschen Vereins fttr Armenpaege und WoMtha
tigkeit ;/?< ««- ~<2)' M~~Mt~e <!M~M<f </<-
f.tMoc<<<Mo a«;-
MHw<~ /'<
~ot~' &<~)/~tM«Mt-< ~c/M)o~< VH/A., iuu~. 2, n ïK;-
384.
(JcuLs).– Zur neueren Armen-und Heimatgosetzga-
BtJXXEL
AX.U.ViitM. – A<St)(:)A'n'<:M fnWH~t'MSRH.)! Kt5

bung ln Oesterretoh. /<'<~c/t.y. ~M.<M'<?., t90i, n,


)).7.M!i.
– L'hygiène sociale. ()tib)iuthequegM))cra!e
M. ))L'CLAt.'X. de~
t'at-is,)' Atcan,)~, ia-M".
SciettccssucitUM).

Y)). ASSO(;t.\Ttf)X.!'t)OFR~fOXX)':r.~t:.S
t'ar M. Il. tt&ftto.'i

H. MAttTtN SA!XT-Lr;ON. – Le compagnonnage, son


histoire, ses coutumes, ses règlements et ses rites.
Paris. Armand Cotin, H'U), xxvtt-374 p., in-i8.
C'est l'étude d'une institution morte ou mourante (p. v;,
que M. Martin Saint-Lcon a entreprise dans ce )i\'rc. Lemo-
ment lui a paru c particutiôrement favorable » (p.v;))àcette
étude pour deux raisons t" le compa~nonn!)~' '< n'a pas
encore dÉfi))iti\'etnG))t(tisparu 2° it a cesse d't'mouvoir tes
opinious et les passions, et peut se prêter à une description
impartiale (p. vn et Vtn/. Cette seconde raison, toute spé-
cieuse qu'elle est, n'est point bonne absotument: M. Martin
Saint-Léon le demoutrcra par sou propre exempte et la pre-
mière ne dissimule point la difucutte et le danger d'une étude
dont l'objet, subsistant encore aujourd'hui, n'est point reslé
constant avec tui-meme et n'est plus rien de ce qu'il était.
HUmtdonne )a nature de cet objet, la méthode de documen-
tation (ie M. Saint-Léon a été !a suivante il s'est servi à !a
fois des textes compa~nonniques, des ouvrages pubties sur!a
question, et du témoignage des hommes mctos aujourd'hui
encore a la vie des sociétés de compagnons. Son enquête,
sembte-t i), a été sérieuse et étendue. JI a bien lu les docu-
ments, s'il ne les a pas toujours pteinement et lumiueuse-
ment interprètes. H s'est montré un peu sévère pour ses de-
vanciers. eu particulier pour ceux à qui nous devons la très
importante publication de t'0//<c<'</<(~Y<f«~sur les .tMM't'f!.
y/o<t$pt-o/c.MMMMf'HM oxtTtw~ il est faux que cette œuvre
ait « un caractère purement documentaire », que ce soit
presque uniquement un recueil de textes ') (p. X); M. Mar-
tin Saint Léona oublielu très instructive et très solide /M~'o-
(/«c</oM du premier volume.

1.Cf.J;0)FfMCt'~M~t'~MC,
t. tV.p. ~t0s )'(.
S(C f.'AXX)!)!OU[))LUt:)~UE.t'H)t-t90:!
M. Murtiu Saiat-Leou u voulu tuire une couvre plus synthé-
tique et plus explicative que celles de ses devanciers; (Hais
il n'a pas utilisé su dueumentation avec toute lit méthode que
rendait indispensable une telle ambition. Trop de documents
sont longuement cités par lui sans un commenhure sumsaot
ou même sans commentaire t'iuterprctatioa fait detautà côté
des textes rapportes. Certaines autorités rm'oivent une impor-
tance disproportionnée a leur vateur ainsi ta description
partiale de ia France révolutionnaire laissée par Taine sert a
justifier ici quelques attestions peufondees(p. 77). Beaucoup
de faits sont mentionnes sans réfereuces il y a quelquefois
de ta confusion dans les faits et même dans les dates. L'en-
semble ne parait pas absolument solide et sûr.
Le pian de l'ouvrage n'est point satisfaisant non plus. Les
deux premiers livres contiennent t'/«'~o</v</t<comp~MOHH«~'
depuis ses origines jusqu'à ta Revotutiun, et depuis ta Révo-
lution jusqu'à nos jours; le troisième livre décrit <<</~M. /('.<
MM'M/'s < << fo)<7)<Mi<'<
~tt cuMt~M~KOMHf~f caftn le quatrième
livre expose ta .«/t<«/<OM f/M<;oc«'< coM/M~MOMK«jf«M en t')0t,
et conclut. Daus ces quatre livres, ta partie historique et la
partie descriptive empiètent t'uno sur l'autre l'auteur n'aa
point su prendre nettement position, il n'a point su choisir
entre l'histoire ett'anatyse explicative, f) lui arrive assez sou-
vent d'être obti~e, pour ta ctarte de l'exposition, de renvoyer
de l'historique à la description, et vice versa (par exempte
p. (M L'historique tui mêmen'est pas toujours routier il
se presse ou se ralentit il se contente souvent de termes très
vagues, par exempte « L'évolution industriette s'accentue,
elle est relativement avancée, elle commence à peine. Le
compagnonnage correspondait il un régime industriel tout
dmerent. )' p. 147-H8). On y trouve desan'ets, des retours en
arrière -par exemple, p. ~7)). Le dernier chapitre du votume.
a peu près en entier, ne conclut pas te livre, ne termine pas
t'histuire c'est un épilogue, qui n'est pas a sa ptace, sur tes
formes nouvettes de l'association ouvrière et sur t'avenir du
syndicat.
Enfin, si le livre n'est pas méthodiquement construit, il
n'est pas scientinquemcut con';u il n'est pas objectif et il
n'est pas impartial. Dans son étude du passe et dans sa com-
paraison du pissé et du présent, l'auteur est en quelque sorte
domine par une certaine vue du présent, que lui ont (aite ses
sentiments, ses opinions, son observation personnelle et une
Ax.u.)'–A~soc).r)ox.<)'n<)Ft:~)'MXHt.).K.< !H7

certaine psychologie un peu banale. Hien souvent, lorsqu'il


parte des compagnons, des ouvriers d'autrefois, i) sembte que
M. Martit) Saint-Léon ne puisse se défendre de penser à
« l'ouvrier de !!?) o, tel qu'it te voit, « anime, lui aussi, dans
t intimité do sa conscience et par un incoercibte instinct de
race, de sentiments nobles et généreux, mais sceptique, rail.
t'*))r,pessimiste, se défendant de t'émotion comme d'un ridi-
cu)e, confondant trop aisément le respect avec ia servitité.
trop enclin surtout H se laisser séduire par des théories dont
les prédicttteurs s'etïoreent d'éveitter Gului des convoitises au
iieu de parier ù sa rais'jn et à son c'cur fp. )x-x).De sem-
btatues considérations seraient déptacées dans une œuvre de
science des les premières pages, eiies sont de nature u jeter
la suspicion sur tonvrago. Ht pourtant cet ouvrage est hon-
nête mais il est vicieux et profondément défectueux chaque
fois que iapet'sonnaiite de fauteur se manifeste ainsi, con-
trairement il toute bonne méthode. Les principaics conctu-
sious en sont faussées si le rôie du compagnonnage est
démesurément grandi (par exempte, p. <!8;,si l'importance
du compagnonnage dans la société contemporaine est con-
siderahtement exagérée, la faute en est au caractère subjectif
det'etudcctdet'ajtpreciation.
Subjectif et même souvent tendancieux il suftit do lire,
p. t7U, que « ta contagion des doctrines antireligieuses et
antisociales n'est pas moins a craindre que t'atcootisme et ta
débauche M;p. 33S, que, dans te compagnonnage. t'œuvre
de déchristianisation que poursuit la maçonnerie avec tantde
tenaciteetd'habiteperftdien'apitsetctoutàfait vainc",qn'"ici
comme aitteurs ta guerre a ta foi, ta guerreà l'idéal ont exerce
leurs ravages et renverse dans bien des cmurs ces autels inté-
rieurs auprès desquels l'homme vient, aux henres de doute et
d'amertuntc, chercher ta ennsotation et te reconfort p. 336,
que t'Kinnuence, souvent inconsciente, exercée parta morate
chrétienne sur te compagnonnage n'a pas peu contribue a
imprimer à ta vie du compagnon ce caractère de dignité qui
t'eteve si fort au-dessus des autres ouvriers du même corps
d'état p. 331, que te compagnonnage a eu la « sagesse » de
n'être « nuttement hostite, de parti pris. aux patrons il
suftit de th'e ces passages, et, guide par les indications très
nettes qui y sont contenues, de suivre à travers le livre entier
ta pensée pratique et politique de fauteur, pour reeonnattro
que ce livre, nourri et sérieux, est un livre d'école et de
!U8 L'AXXttH soctOha~QUK. i9&t-t90i

parti. La doctrine de cette ecote et tes intentions de ce parti,


du reste, sont assez explicitement résumées à ia fia du cita
pitre (tivre 4, chap. n) intitule Le t'ow/M~oMM~t'««.<
potMfo/f rtx't't'wtjr, ~t0t-«<ft.wci«<M voici en <)ueistermes
« Si, connue nous t'espérons, ta classe ouvrière
parvient
enfin & s'organiser, non dans un but revoiutiounaire, mais
pour rectamer. pitr des moyens h'gaux. une part plus équi-
table dans la répartition des produits de son travati. pour se
prémunit'contre les risques multiples auxquels elle est expo-
sée, pour s'élever moratement et materiettement au-dessus de
sa situation aetueHe, demeurée, en dépit de tout, si inférieure
et si précaire, si les ouvriers prennent nettement consfience
de tours devoirs en même temps que de leurs si ie
proteturiat, sans rien perdre de sa vitatite et de son énergie,
se discipline, s'assagit et s'eciaire, it nous parait certain que le
cotnpagnouuaitc aura été, par son exemple bien p)us encor''
que par son action sur les quelques corporatious ou il a con-
servé son influence. l'un des agents d'une si dMirabic et
bienfaisante transformation M~p.<):?;.
Les préventions et les préoccupations pratiques ou senti-
mentales de M. Martin Saint-Léon lui ont nui dans ia
recherche des explications et l'analyse des causes; peut-être
aussi n'apporte t-il pas à cette recherche et a cette anatyse
toute la rigueur nécessaire. Des rapprochements de faits lui
tiennent parfois tieu de raisons ip. M, tM ou bien il se con-
tente de présomptions très vagues 'p. ~4). Ce qu'it va de pin'.
grave, c'est que, manifestement, en plusieurs endroits, la
conception des causes préexiste à l'étude qui est censée faite
pour les découvrir. Par exempte, quatre causes sont indiquées
pour expliquer ta décadence du catnpagaonnHge sous te
second onpire or, seule la première, ainsi (ormuiee: « divi-
sions intestines, schismes nouveaux se dégage en quoique
sorte des faits; ta dernière, « évolution dans les croyances et
les mœurs de la classe ouvrière, affaiblissement du senti-
ment religieux n'est en reatitc qu'une interprétation toute
subjective de la psychologie ouvrière, perçue en gros ( « l'ou-
vrier des villes, demeure jusqu'en t848 idéaliste, déiste même,
sinon chrétien pratiquant, se Inisse peu à peu conquérir par
les doctrines matérialistes "); et quanta ia seconde. « pro-
grès de la concentration industrielle et de la division du tra-
vail ~),et à la troisième, « les chemins de fer < elles sont com-
plètement p/'f'/M~M,~'<M«pp(M<'M; à têt point, et même avec
AXALIf~BS. – ASMC!ATHM!it'HOfK~'tt'XtXKt.LH:! &t9

une telle naïveté que, dans les paragraphes qui tes concer-
uent, il n'cil est fait ««c«)«' ~«'«f<n<( ~M/</<nM«t~M'' <~)t'c~M
!<~<f<v/)<t<</M «co< ~;t)f/«~ quelques dévetoppentents très
~'néraux et d'une grande banatité tiennent )a place de tu
véritabte « explication attendue (p. t5!)-!7t).
De toutes ces observations, it ressort que ce qu'i) y a de pire
dans )'ouvr!)go de M. Mitrtin Saint-Léoo, c'est )ft m'Utod< et
.urtout la )n6thode d'exposition et d'explication. De ce ih'ro
iustructif. utile nt~nc, et qui doit rendre des s''n'i';es, ou ne
saurait se servir ({u':t\'ec beaucoup do précautions.
Xou'! donnons ici le resunte de la )ni)th''re qu'i) renfertne
). Origines du compi~nonnoge, ta ie~eudo et t'histoire, le
compagnonnage au XYt"siecte surtout les actes puhties, tes
actes royaux qui le concernent); le compagnonnage à Paris et
dans quelques grandes vittes aux xv!t"et xvm'' siècles organi-
sation du compagnonnage sous l'ancien régime ~réception,
hiérarchie, Tour de France, rivantes, conflits, etc.. – La
dévolution loi du )4 juin )7m); du consutat au second em-
pire, décadence du compagnonnage ta /t~r«<~M f'OMp~M)!-
M)<jf«('ett'rH~«fo~M~«MK«~<f'sou8ia troisième république,
tours congres; tes compagnons restés fidetesau /~<~«'M(t'«fet
:tu /~fo«'. –3. Hites, mœurs etcoutumes initiation rituet.
catéchisme, iustruction.), Tour de France (vie et travnit. pta-
cement, enseignement professionnel, fraternité et ntutuatite.
etc.), insignes et onbiemes, (êtes, pèlerinages, le /'<<' et ~<
.M~v.rivatités, chansons. –- 4. Le compagnonnage en t~ut
organisation et regiemcntittion des sociétés encore existantes
iecon)p!)gnonn:)goaux pointsde vue retigieux, )norat etsociat
les associatiotts ouvriëres au début du xx' si6f;)o~coopération
de production, coopération de consommation, tecote de
Xtmes, tesyndicat); t'avenir du syndicat « fusion ou attianco
(lu syndicat et de la société de secours mutuels, nécessité de
transformer les syndicats parliculttrisles en associations cor-
porath'es groupant tous les tmvaiiteurs de la profession
organisation du travail etde l'assurance sociale par lu corpo-
ration » (p. xxvnt).

DL'PtN~AxDRt~. -Du mouvement syndical ouvrier dans


l'industrie allemande. Paris, Housseau, HX~, x)t-404 p.,
in8".

Il y a dans ce tivro beaucoup de travail et un effort sérieux


BM t.tXXËE MRtOt-OOtOCR.
tMt-tMS

de recherche approfondie et d'exposition impartiale; H y a d''


tt'~s bonnes intentions que, souvent, ie resuttat n'a point sui-
vies, eu raison de vices de méthode graves.
L'ouvrage se divine en trois parties. – I. //<jf/o<<'(/«w~t'-
rfM~ ~)t'/«'n< ofa'/«'<' (';<.t~<'m«;/)«' faits économiques et
sociaux preatubtes, de t~40 a t8u8 (aperçu peu instructif; tes
premiers syndicats; quatre groupe:! de syndicats t"syndicat-
crees par Scttweitxer; syndicats a tendance marxiste nis
s'upposeot, eot)nne crcatiott de la fiasse ouvrifre, aux syndi
cats precedeut~.dusa i'initiativcd'un honftne; trois pcriodcs
avant, pendant et après la loi de 1878contre ta dentoerath-
sociaic; tnttes entre ~t'«<<</<<et fUt<o«M~ H" syndicut--
Hirsctt-Jhtuket'; t syndicats chrétiens: – conditions juri-
diques dims lesquelles ont vécu et continuent u vivre té-
syndicat:! 'tois qui leur sont appliquées; divergences d~-
la jurisprudence M leur egart), seion qu'Us sont considere-
comtne associations s'occupant des affaires publiques, eomm''
associations poUtiques, conunc etabtissemcnts d'assurance:
arbitraire du pouvoir. – H..S~)~/«M et dc~tt'~ <f~<
!f~«ffo~ statistique des divers groupes syndicaux le mou-
vement syndicat dans quetques industries (mineurs, che
mins de fer, postes et télégraphes, employés de commerce
organisation syndicale des ouvrières (mesures prises par k's
syndicats ouvriers contre ia dépréciation du travail masculin
par le travail féminin;; constitution interne des syndicats
dans les dinereuts groupes. – Ht. <K«f<'M<~ /)ro;««o)tM. Cette
partie est divisue en trois titres entre lesquels sont reparties
les dHferentes formes de i* <' assistance <jue les syndicat-
fournissent aux ouvriers. A..i.<)f<«M /<'coH~<~ fA' ~<-
r(«< (/«'<<' 'dt'oit <ie~reve, contrat cottectit de travait), fHt~
<'<'t-/f(tes syndicats et la I~istation ouvriercj. B..tM/s~t~t*
ro«(-<'<t' <<M</'<M/<M.«&<~7~< de ~'«f«t«c/- les syndicats
l'assurance contre la maladie, contre les accidents, contre t!t
vicittesse et t'invatiditu; les syndicats et le chômage invoton
taire (bureaux de statistique et de placement, assistance en
cas de voyage;; réglementation de t'apprentissage.C..<«<-
<«~<'f</<'~'oxe~t~' f/'«f.f <««<('.< <fW)<anfM secrétariat~
ouvriers (euvre intcttectuette et morate syndicats et coopt"
fatives; rotations internationates. Un quatrième titre est
réservé à l'étude des /~M/< ~<t' <'«('</«« .«f/tt'«~<'< /'«c~(~
~~<7<f/<(c des syndicats attemands.
Ce plan n'est point bon il n'est pas construit avec assez de
AXA).ïSH!i.– AC'nox DE L'ETAT~'tt ).A \')Ë )!c'jXOM~t.'E !;2<

souci de la vente objective et de t'expiication méthodique:


tesdiflereutes parties qu'il comprend se îuut entre elles des
échanges d'où résultent souvent le désordre et tu confusion.
La documentation a été trop )imit''e; M. t)upin a renonce
trop htciiemeut a des sources qu'il lui a paru maiaise d'at-
teindre. Ku<in il appura!t, daus tout le cours de i ouvrage,
uu certain nombre de /~t'fM~~ et de /~t<~ qui doivent
necessairemeut déprécier les conclusions.

WtUG))T;CAHM<)).).!).).The national amalgamated association


ofiron.steel amdtim workors, t8Ut-)Mut ~/MMm'~<<f'<'<t )~</<uH~
</<< <)'<)t'fff~f«M</M/ft', </c <'«'<c)'<'<</f /'<'<f«'/t).~<f<«'
ffmft~<m''c
~oxtw<<o/('o<t.,t)OY. itOi, p. 3'8.
FRtSC)) ,WA<.THH)t).Der UnterstQtzungsvorein ftir allô in der
Hut-u. FHzwaronindustrie beschaftigten Arbeiter u. Arbei-
terimien [~'«.<M<'t~<«))tde M('f')«'j!oto' tuxjt~< ~Mf't't'c~t'<n«ff)A'M
OCC't/~ </nM</'«ff/K.</ff'fdes f/tft~t«M* P< f/« /~</)'f)..S't'AMtO~f~
J'o't., tCita, <, p. M~-MS.et tum, 2, p. :&)0. (Mono};tiie
interes~tte d'un cas important).

!'ELLOUt'n-:M.FK)tx.tX))'.– Histoire des bourses du travail. 0'


j/t'M' /M/<fM<)'oM. /ttf'))'<' ~)Kuvt'e posthmnc'. P'iu'iii, Schtcichet',
tU02, xx. p., it)-t2. (t)ocu))tet)ts tntcfess~nt!.)

Vm.–ACT)U)f ))<t/rATSt'XL.~Vtt: E
)!(:f)XOM)QLt:
hn'))M.tt.))omm!.t;tI'))tnx).

Les pttenomenesctassessous cette rubrique uouvettc étaient


précédemment ranges dans des sectious indépendantes, et
souvent, dans les études actuelles, ils se présentent metés a
d'autres phénomènes qui nous paraissent être, eureant' dis-
tincts. Uy a avantage, nous senibie-t it, ù dégager et u étu-
dier il part, en cUe mOnc, la r''tation du corps politique à la
vie eeunomique, dans ses difffrents cas. Sans doute cette rela-
tiou est atteinte eu divers endroits par des recherches autre-
ment defiuies; et sans doute aussi faction de t'Ktatse montre
metee et combinée avec d'autres actions et interactions. Mais
le p))euu)))èuecaractérise ue mérite ti! pas une étude directe
et propre?'1
Dans t'élude des régimes et des formes de la production,
daus celledes etements de la repartition et des classes écono-
miques, on considère les phénomènes suivant les catégories
S22 L'AXXKH ~ocfOt.OMtQt.'K.ttOt-tSM

d'une fonction économique générale ceta est légitime, car il


y a des restions cotmnnu("; au régime de l'entreprise dnns
l'industrie et nu régime de l'entreprise dans l'agriculture. à
ta coopération (tans t industrie et il ta coopération dans ic
commerce, a ta grande exploitation dans t'agricuiture, dans
l'industrie et dans ie commerce. aux salaires ouvriers indus-
triels, cotnmercianx ou' agricoles, etc. D'autre part dans
t'étuue des « (''conomies spéciales », on considère les phpno-
ménes suivant les branches de t'activité économiqne difïét-en-
ciée: il y u. eu efïct, des relations qui sont propres au
contmerco consifift-c dans t'eusonhie de ses conditions, a
t'a~ricutture étudiée dans t'ensembte de ses éléments carac-
téristiques, etc. –L'action du corps poiitique, ou la tentative
consciente par uxe societc organisée de modifier son organi-
sation ou son évolution cconomique, s'exerce ou peut s'ex'r-
ner dons ces divers domaines et peut s'étudier à ces divers
points de vue lit « politi(lue de )a ciasse moyenne», c'est:'t.
dire les tnesuresd'Ktat essayées pour arrêter ta eoncentratiun
industriette, la politique destinée ù conserver ta petite indus-
trie ou le petit commerce ont leur place d'étude (au point de
vue non des fins. mais des ellets, non des intentions, mais
des re)atious causales objectivement établies) dans t'etudo
propre des formes de la production. La « politique agraire «,
l'ensemble des mesures d'Ktat prises au sujet de t'agricuttnr'i
considérée spécifiquement, a sa place d'étude dans « t'econu-
mie spéciale agraire ». Les mesures d'État protectrices, et
môme, dans certains cas. constitutrices des sataires ress~r-
tisseut à cet e~ard a )'<'tudedu saiaire. Et ainsi de suite.
Maisces ditteretttes actions du corps politique ne procëdeot-
elles pas d'une action commune dont ta cause et les etïets su-
cioio~iquessontà dégager? étudiée ainsi par morceaux, se
revete-t-ette tout entière? tt ne s'agit pns ici bien entendu de
systématiser au point de vue pratique, de « justifier », ni de
« juger cette politique. Comme dans l'étude de tous les
autres phénomènes économiques, c'est une recherche objec-
tive, une investigation purementscientifique sur des rotations
de cause à effet qui est la tâche proposée. L'ensemble de ces
phénomènes, pris à part et considéré on lui-même, n'est-il pas
propre à mettre en évidence des relations sociologiques que
nous n'atteignions pas encore? Voilà à que) objet est destiné
ie groupement que nous tentons sous cette nouvelle rubrique.
Nous y ptacons ie groupe des phénomènes étudiés commu.
– A':TtMtM ~ÉTATSt-'Ht.AV<BH(;f<'<OMt$t?B
*MAt~K<. M~
nement sous le nom de <flégislation sociale ou de « tegisia-
tiott ouvrière < Les diflereutes parts de cette législation ont
un retentissement sur des phénomènes économiques speci-
nes et sont à ce point de vue il reprendre ailleurs mais la
constitution de t'ensembte, t'évolution correspondante des
branches multiples, le devetoppement corrélatif de ce droit
économique nouveau dans les diverses sociétés contempo-
raines sont. en eux-mêmes, des phénomènes importants et
caractérises qui demandent une étude propre.
On rattache souvent à t'etude du commerce, à l'économie
spéciale du commerce, l'étude du commerce entre les nations
et do ta politique qui y correspond. Le commerce avec les
nations étrangères est bien ea e<îet. plus encore que le com-
merce intérieur peut-être, accompli par des organes spéciati-
S)';s,régi par des relations speciates, et peut bien faire l'objet
d'une section de l'économie proprement commerciale. Mais,
dans ta politique dHecommerciate.dans la politique du libre
cKhaugoou du protectionnisme, ce n'est pas tu considération
directe ni exclusive des organes spécialises au commerce
extérieur qui domine ou même qui importe beaucoup le
protectionnisme contemporain, par exemple, des nations
occidentates, s'it devait être rattache a une des économies
spéciales et à une des politiques spéciales, relèverait plus
exactement de t'économie et de la politique agraires que de
l'économie commerciatc; le libre échangisme de telle autre
époque se referait autant aux conditions et intérêts de l'in-
dustrie proprement dite qu'il ceux du commerce même. Plus
généralement, il sembleque le facteur dominant est ia consi-
dération de la vie économique du pays dans son ensemble.
Le rôle et )e sens de la politique portant sur t'échange exté-
rieur nous paraissent donc en fixer la place ici plutôt que
dans le cadre de l'économie spéciale du commerce.
F. S.

A. – /M<? t'OMMM'<'M/<

GRUNZRL(JosEf). – System der Ha.ndelspotittk <.s~mt'


de po~t~xe coM)m<T<'<«~.
Leipxig, Uuucker et Humbtot,
-t90t,tx-f)t4p.,in-
Dans l'introduction de cet important ouvrage, M. (!runze!
fait excellemment la distinction que nous venons de sommai-
S2t L'AMIE MCMt.COt~'ti. <9<H.MM

rement fonder entre le point de vue du commerce interieur


et celui du comntcrco extérieur. Cette seconde
partie sera
ctassee ici et ta première a l'économie
specmte du conxnerce.
L'expose qui nous est donne de ta politique du commerce
cxtét-ieur est très complet, très m6t))odique et très scient:
tique. C'est d'abord une étude senerate des H's systèmes
système prohibitif mercuntitiste, système du libre échange.
système de ta protection douanière; M. Crunxet donne, avec
indépendance, objectivité et bonne informution. t'exposé his
torique et theoriq.ue de cttitcune du ces gt-andes doctrines.
Puis ii expose les moyens
onptoyes par t'Ëtat pour :!gir sur te
commerce internationat tes droits et les
prohibitions, droits
a t'importation, droits u t'exportation et au transit,
prohibi-
tions a l'importation, a l'exportation ou au –
transit; et spé-
cialement tes ~(/'< douaniers, principes d'en ils
procèdent,
droits f~ f~n'M ou droits
spécifiques, droits dinerentiets,
tontes théories assez deticutes qui sont traitées avec
ciiu-téct
précision. L'étude des traites de commerce
indique teurs
(ormes et tours espèces. leur
contenu, explique speciatonent
ta ctause de réciprocité et de ta nation ta
plus favorisée, et le
système d'union douanière. L'auteur traite ensuite de mesures
indirectes, dont t'etude n'est pas toujours rattachée aussi net-
tement a la politique du commerce extérieur, et
qui ontd'ait-
leurs pris plus d'importance dans ta
période contemporaine
'mpôts intérieurs frappant spécialement tes produits étran-
gers, remboursements d'impots ou de droits de douane en
faveur des nationaux, primes à
l'exportation et spécialement
prunes sucrieres; – mesures propres a favoriser t'Échange,
mesures speciatesau commerce des~nes
frontières, mesures
concernant l'admission provisoire et facilitant les
retour'!
mesures concernant l'admission des matières
destinées ii être
traustormees. U autres institutions concourent encore
à deve-
lopper te commerce extérieur en t'affranchissant,
pour unf.
part, (tes gènes du système douanier entrepôts douaniers
ports francs, zones franches. M. Crunxe) signato aussi les ins-
tttuttons destinées a encourager et a
organiser les rotations
avec les pays étrangers. te))es
que les musées commerciaux,
les expositions, les syndicats
d'exportation, t-organisation
des mformations consulaires. Hufin il
consacre un chapitre a
i examen des moyens d'étude
qu'on peut avoir sur to com-
merce extérieur Statistique des
exportations et des importa.
nous), et à la méthode d'interprétation des résultats suivant le
AXAMES. – ACTtOK UK L'ETAT .<L'KLA V)H f!<:uXOM)QL'E !i:S

systemede la balance du commerce, de ta balance des comptes


etdetabataneeéeonomique. –Onvoit par cesimple sommaire
combien ledomaine embrassé est étudié de façon ordonnée et
compiete. Le ton est celui d'une rcciterche positive et l'infur-
mntion précise et sure. F. S.

SCHtPt'ËL (M.\x). – Grundzûge der H~ndelapolitik. Zur


Orientierunginden wirtscttafttichen K'impfen(~'<M<'<pM
</<'
~'(«~w <'o<HM«'<'f<o~).Heriin et Berne, Edetheim, iM~,
?2 p., in-8".

Ce livre, composé par un homme de parti et pour servir à


des luttes de parti, a cependant une valeur scientifique propre.
L'auteur s'est donné la tâche de reprendre d'assez haut et
d'assez )oin, et en dehors des controverses passionnées, ou-
vertes en Allemagne a ce moment, les expériences typiques et
les divers systèmes successifs de politique eommercinte exté'
rieure, d'en anoiyser ies conditionset le développement, et d'en
dégager les traits caractéristiques et la portée exemptaire, spé-
cialement d'en tirer des données propres &fonder le jugement
de !a classe ouvrière sur la question f Libre échange en
Angleterre au x'x" siècle, lutte de la classe num'eUe indus-
trielle coutre l'aristocratie terrienne, position, dansi':t<Iairp.
des ouvriers industriels et des ouvriers agricoles, ligue contre
icsdroitssur tes blés, défaite duprotectionnistne,etah)issemcnt
progressif du libre échange – La protection de l'industrie
en Aiiemagne dans )a première moitié du x)x"siècle, condition
defagrieuttureet de rindustrieanemandesau début du si6cie;
système de protection de la Prusse et du Zoih'ercin, titéories de
List et leur influence; 3' Le Hbro échange en Aiiemagne,
action de divers théoriciens, Hbéraiistne aiiemand. évolution
de la politique internationale, notamment en France avec
Napoléon t!f, et réformes dans le sens libre échangiste de
)<?(!et t87(); –4" Protectionnisme nouveau, a la fois indus-
triet et agricoie, par t'cfïet de conditions citangces, de la con-
currence des pays neufs, do la crise agricole, de la situation
précaire de l'industrie; exceptéen Angteterreteiibreéchange
sombre à nouveau et la solution apparatt très incertaine (evo-
iution vers un État surtout industrie) ? refoute du système
agricole, sociatisatiou de ta production agricole?,); on fait la
protection agrariennc se développe 5" La politique des
traités intervient, au moins en d'autres pays que i'Attetnagne,
MO LA;<'fK)!!iO~M.<M)~L-E.liW-t98:!
et agit indirectement sur cite. Conduit it ce point,
l'exposé de
M. Schippet entre dans t'analyse de ta situation toute contem-
poraine, de h. crise agraire plus aiguë, des diverses tendances
économiques représentées par les partis po!iti<)uesde t'AHe-
magno actuelle, et une synthèse tennimtte dégage, au point de
vue spécial de la etasse ouvrière en présence de ta
politique
contfnereiate bourgeoise, les positions propres du probtemeet
les éléments ttistoriques et doctrinaux qui peuvent lui
per-
mettre de prendre parti en connaissance de cause. Ces con-
clusions de pratique toute concrète n'entrent pas ici dans
notre cadre. C'est la part d'élaboration puretnot't
scientifique
des faits contenue dans t'ouvre que nous avons seuiementail
retenir. On ne peut nier que l'intention
pragmatique n'ait mis
sa marque sur tout t'expose. Mais le sentiment de t'evotutiou
historique est assez fort citez Fauteur pour que ta vateur
objective de son œuvre soit sérieuse et que i'en)p)oi scieuti-
tique en soit prontabte. j.\ S.
ECKERTiCHHtsTnx'. – Zcr
Vorgoschiohto des deutschen Zoll
verein8. Die preussisoh-heBsische Zollunion vom i4. Febr.
1828 ;f/«)«'tM~OKHMt't'eM<<M/'<-<~cc~/M//f~<.du Il
/~t')'.
<828;S'<tmo//f?-'ii~/«'&1002,2, p. St-toa.
SCuA'.OT()tj.u.M.\)t). – Inhalt und Kritit des ZoUtarifont-
wurts von Standpunkt der deutschen Industrie ;C«~MM c;<
<~MC </)<
~M~<'< ~t- ~n'</MMf«))'(-<- ~<')~</<.vitede /)(~M~')'e~~c-
M(M'/<').tm«/a/f)-& )UO- p. 307.3M [critioue itnpor.
tante;.

)t. – ~A/M<«~wtMt'<f~e

MHTfX (Af.HEMT). Le socialisme sans doctrines. Z«


~xM
~~<tf<f<x-e et <«f/HM~oM o)<«'w fo ~tH~-a~e en ?:<-
(-c/«M</< (Bi)j)iot))equegenerute des sciences sociales)
Paris, F. Alcau, )UOt,t)t-28) p.. in.8".
Dans ce votume, At. Metin s'est proposé de « mettre à lu
portée d'un plus ~rand nombre de lecteurs te rapport rédige
à la suite de t'enquete dont il fut cbnrgé par le ministère du
Commerce lors d'un voyagede dix-huit mois autour du monde
(i898-)U(JO) L'ouvrageest double il comprend une etudode
i. Cut-apporta et.?pu).Mpar t'Cnicedu travailsou:,lu titredo
/)oncMt-)'«-M
e<socialeen ~M<M~<. f/ .VeMt'f~c-/<NX(/f. ~M.
j90). in- «t-
¡¡UU1).
– ACTX~ M t.'HTAT Mh t-A VU! t!f:OXCMt~fK
ASA'<.H.<. SM

la ~).<oKM<'«!/c ex Austrutasie, et uueétudedc t'oHo~tc


.<<«~ que la colonisation y u eonstitm'e cette dernière
partie devant être analysée plus loin, ou ne considérera ici
que ta première, qui est de beaucoup ta plus importante.
Ce rapprochement dans un même ouvrage de deux études
dont te sujet est assez différent, et assez différentes aussi, par
suite, ta méthode et ta portée, pouvait n'avoir que (tes avan-
tages si lu ptan de l'ouvrage avait ''te ptussotide, et si t'eco-
nomiospéciatodet'Austratasieavait été posée comme ta condi-
tion de tous tes essais et de toutes tes mesures de la législation
sociale il n'en est pas ainsi il y :) ptutot juxtaposition, et
parfois métangc ou confusion, que combinaison et structure
scientifiques (voy. particulièrement i'étude sur tes cn<OM)fj!
cxrn~'M. p. iU4 sqq. fauteur ne montre pas comment tes
conditions spéciates de t'economie rendent possibie ou faciti'
tent les institutions qu'il décrite Mais, si l'ouvrage de M. Mc-
tin manque de rigueur scientifique, s'il n'est pas vraiment
nue construction scientifique que ta science <'<'onon)iquepuisse
s'annexer, il semble qu'il n'en est pas d'antre raison que le
défaut de direction et de discipline sociologique. Un vérité,
M. Metin n'a pas écrit, n'a pas étudie et observe en sociologue,
et, s'itne t'a pointvoulu, on ne peuttui en faire un grief, on ne
peut ici que te regretter. On le regrette d'autant plus que
toute lit préparation du travail de M. Métin est excellente sa
bibliographie est abondante, et il connatt bien ta littérature
du sujet; d'autre part, it a étudie sur place presque tout ce
dont il parle, et, comme il le dit lui-même, il a <rcherché les
informations à toutes les sources o, il a "consulté les inté-
ressés de toute catégorie M.il s'est '< toujours cflurcé do ro-
cueittir les objections, les critiques, tes protestations (p. !!).
Son œuvre est impartiale et probe.
La matière du livre de M. Métin, pour ce qui concerne la
législation sociale, se répartit de la manière suivante en uue
série de chapitres dont ta suite et surtout le groupement ne
supposent pas un plan assez précis. systématique et synthé-
tique.
t. Af<f/Xf'~OMf~'(!< – Cette question a, en Austratasie,
une très grande importance, parce que la vateur productive
de ta terre y est très grande. Dans ta première période de la
cotonisation, t'œuvre do la législation fut d'accorder aux
moyens et petits cultivateurs de très nombreuses fwxv.'MMM,
même a l'intérieur des immenses domaines loués primitive-
M8 t/AMi~t!SOCtOMOtQUE.
M6t.t90Ï

ment par t_-


les Il
grands rêveurs de moutons (.~«o<~) le « pi).
lage du patrimoine cotoniai (p. 24) qui résulta de ce système
de concessions devint rapidement tetqu'it futtut t'abandonner
(entre t884 et )89~); certains gouvernements durent même
racheter des terres trop tiberaiement aiienées. Aujourd'ttui,
la tegistation de i'Austraiasio est favorable a la
petite et a la
moyenne propriété. Une<<M<W<bM est imposée & l'étendue de
terrain que peut posséder une seule personne les concessions,
d'tailleurs très considérantes, qui ont Été faites dans les pays
incultes et déserts (principalement pour t'etevage des mou-
tous, devenu une spéculation fructueuse), sont etics-memes
limitées les gouvernements s'efforcent de développer ia cul-
ture et d'accrottre le rendement du sol. Les théories do
Henry
George ont eu quoique influence en Austratasie; mais on y
voit surtout une protestation « contre t'immobiiisation du
capital dans ia spéculation sur les terrains u (p. 33 Aussi
les partisans de ta .f<M~<' ~.f sout-iis souvent des industriels et
des commerçants; « le georgisme est souvent le cas d'entre.
preneurs disputant à la terre l'emploi des capitaux et cher-
chant u fermer ce placement si tentant pour tes capitalistes »
'p. 3. Quoiqu'il en soit, le ministère Kingston, en Sud-Aus-
tralie, établissant. en t8')3, un impôt foncier progressif, n'a
frappé que t'«M(w'M<W fMc~'MCM~, déterminé par des enquêtes
périodiques. En Nouvette-Zetandc, il a été de môme établi un
impôt foncier progressif, qui n'atteint que tes grands proprié-
taires mais, de plus, il a été institu6 te ra<'Aa<oM/~<r''
<t-0t~«/ <<u-<w) des grandes propriétés dont t'Atat a
décide le tnorceHemeut,afin de favoriser, pardes concessions.
la petite proprifte et la culture. Ces mesures tendent à se
generaiiserdans toute t'Anstratasie. D'autres mesures ont pour
but d'accrottre et de deveiopper directement la
moyenne et la
petite propriété. La Nouveite-Xeiande pratique le ~«7 <«/.
<f~Mt' de !)99ans, la propriété restant à t'Ètat c'est « un
procède pour (acititer la possession du sol à ceux qui n'ont
pas le capital nécessaire pour l'acheter a elle pratique aussi
la ~ff«<f)tt«rcc pt-nttX'fMf</<-rctt~ « le locataire doit cultiver
une partie du sol, etever des constructions; s'il a
rempli ces
conditions, et au bout de dix ans, il peut acheter la terre M
(p. 4i~. Le syst&medutMi! perpétue) est surtout employé a
augmenter le nombre des ~f~ <-K~<ra/M~():<~M- qui
fournissaient naguère la main d'œuvre aux .«~<~ et aux
/H<-m~, et qui apparaissent aujourd'hui au gouvernement
.t\u.Y<H<. – .t';TfM ~x t.')!r.tr st'ft t.A nE Hcoxonro~'E S29

conune les mciiteurs agents de colonisation et d'exploitation.


Dans tous ces cas, un ('este. K t'etondue (ht terrain ':om;edÈ,à
bai) ou en toute propriété, est strictement timite<)(p. 4!
Knfin,dans la plupart des I~tatsde i'Austratasie, les };ouver-
nements sont autorise-! à consentir des ~<~ aux petits et
moyens pr'))<rietaires.Hn tet'n)iu!t))t son ctu'tedciit situa-
tion agraire, M. Mctin exprime i'avis que « les etturtsdes
pouvoirs pubtics ont de grandes chances du succès, car ils
vont dans le même sens que icvututiou uconomittue et
so';i!))e~'p.~7-5~.
ji. /< ~<t~' f/C/«''«;< C~ p<'f~<'t' ~f</C n)«T<e/<.
– Tandis (juo" ta jourMee de huit hem'cspnut' t'uuvrier
:)dn)te :<uté étithtie et mithttoute p«r f~'t'w'f/.s'''o~c .«~tf/<M<.<
< /«.< .<t.s- <(<<('('««OK ~c <« M p. )Ht), ta iimitatiou
dutt'in'ttii des femmt'setdeseu fantsactu l'objet de luis uom-
bt'cus''s di'os tes difMt'eots Htuts. Hn outt'c, tes cnM</</M«.< </«
la toi. )'n ppt'soxttei oombrcux
/««''«< s'tot r<'}!)~)t)'')'t6<'sp!)r
d'inspm'tcut's (ht tt'avail est rendu par JH m'CMsaire; mais
sans eotnptet' que h) ptupm't des mesures te~isiittives avaient
<)eja rcçtt an moins mi commeneonent d'exécution avant
d'être édictées, les inspecteurs sont aides dans tcur~uvro par
ia coitabm'ation spontanée et active du pxhiic (journaux,
j'éunions, pétitions, associations cotn)))(')'/)tt~<'<'f''</<~A~«<
:<y))dicatsouvriersLf:Mtte)(''sis)ation''H'app)ica)io))(tuienest
faite ne soutuvent plus aujourd'hui, en Austraiasie, aucune
opposition.
Ht. /.p M«H~MM< –
</<'.<!H<«~'< i.a fixation officieiiod'un
sataire tninitnmn en Victoria a etc adoptée conttnenn remède
contre te.f'n'a/<My.s(<'M ~p )3t,. Kn vertu de ta toi, des
<M.f('<h.fp<'cM«J .<pc<«</~«<) doivent, être institues par un
décret du gouverneur dans les professions tneoitcees par le
.~n'«/tHy.ft/m; ils sont élus moitié par tes patrons, moitié
par ies ouvriers; ils ont cotnme attributions de fixer )" te
.~«'<' M«'M<"w<M< au temps ou aux pièces :)<' «~t~v~M~-
~)f« au-dessous de dix-huit ans. Les résultats obtenus par
ces conseils ()o! de t898) ne peuvent pas encore être complè-
tement détermines et apprécies, it semble que h'ssaiairesont
été reieves et maifttenuspat'eux. D'autre part. ils unisoutevé
deux susses difncuites t" La fixation d'un minimum de
sataire parait avoir pour conséquence l'exclusion des ouvriers
ients ou maladroits. Or, rien n'a été prévu dans la ici à leur
sujet; 3" Plusieurs conseils u'ont pu réussir a fixer le salaire
H. HmKttEtM. Anne; s'fcM., MUt-tfM. 3t
MO L'AXXtiH t9Ut-)90;i
Sut:)0).«t.)QUB.

aux pièces ceux qui y sout parvenus ne font pas fixe d'une
manière satisfaisante. Jtsembteque ce qaiamanque surfont
aux conseiiters, ce sont tes connaissances techniques. D'autre
part, l'expérience sociale montre qu'une sotide organisation
syndicato est nécessaire aux ouvriers pour qu'iis puissent
traitera egatite avec tes patrons eu vue de rétablissement des
tarifs.
iV. /.« CfWt~M); – Lesdinereatcs lois
r<«'~(~Y<iyf. qui,
enAustraiasie.ontet!t))tit'~<7/'«.«'«~<<<n'ontouqu('
peu de succès et peu d'eftet. En Nouveite-Z')andeaCtu institue
I'«r<'f<< o~~t/ot'n'.et, « jusqu'à présent, les efïets de ta
conciliation ofticieiie ont etù d'empectter tes grevés et <')<
ox~, et surtout de créer une jurisprudence nouveite. interpré-
tant tesanciennf's lois, ou encore innovanthardimcnten faveur
des syndicats oavriers o (p. tG~. !'ar suite de ces interpréta-
tions et .de ces innovations, "te proKraxtXtedes syndicats,
contenu jusqu'alors par tes barrières rigides des )ois{;cneraies,
a pénètre, );r"ce aux petites brèches desdecisions particulières.
jusqu'au fond mémodu contrat entre patron et ouvrier, qui,
sous son influence, a change de nature <p. )<}~.Les conseils
ot ta cour de conciliation ont t" fixe te dotait des arrange-
ments concernant la ~«nx.W<'At«'f /)('Mrc. 2" nxe, dans beau-
coupde cas particuliers. ie.f</4«n'M'«'«)<MW,endécidant que
ce serait le saiairo de i'o«rr«' wof/<'«(contre t''s trade unions
qui voudraient que ce (ut celui du bon ouvrier; tixe, dans
plusieurs cas, une proportion entre le nombre des ouvriers
et celui des apprentis. Les patrons n'ont pas cesse de (aire ta
plus vive opposition a la fui sur ta concitiittion et l'arbitrage;
« tous se sont plaints de t'etcvation et fte t'unif"rntite des
sataires qui est ta principale raison de ta faveur que tes ou-
vriers témoignent a ta loi ~) p. tT ). Lesautres raisonsde cette
faveur, c'est que les ouvriers voient dans ta toi le moyen de
rendre a peu près obligatoires le syndicat ouvrier, je mM<<-<!<
eo~'<-(/ enfin t'introduction dans te contrat de ta <w</MMf </<*
M<'7<(avantages reetan]'~ par les ouvriers et accordes partes
patrons dans des circonstancesexceptionxeites et passagères).
V. ~< ~MM<<OM (<« C/t0~!f<~t',< /M <'M'M.<<0)M </<*ff'n'M
pMM<~t«'! ~<'<n'<f)'w. – La plupart desHtats ont annexe a
leur Mf;<(~<'<''< ~'«ra;'< f/«<'0)u' (/<)«/'<«)(';<<)
un service de
~«c<M<'nf~v<<M'< (<«&o<«'~Mt'fatf).Cette institution it rendu
de grands services, a été peu coûteuse, et, grâce Munombre
considérable d'emplois qu'ofïrent en Austratasie les indus-
Af.tt.ME<. – ACTtM M t.'ÉT.tT "CR H VfR ~Mf'Mtt~t-t: !;3t

tries et. les services publics, a vraiment réalise ta </<o<f


f<t<«ff«<. – La NouveiieXéiande a fait. fessai d'f<Moc<~fuH.<
'Mf/'«' MMm~MfMc pour l'exécution des travaux
publics 'foo/wft~'cc -<!<s-/<'«~.ti s<mb)e que l'avantage prin-
cipal (te ce!) associations soit de fournir une occupation
aux ouvriers de capacité inférieure que la pratique <tu mini-
mum de saiaire tend a éliminer car tes groupes de comman.
dite se forment par sympathie et constituent des sociétés mo-
raiesdont tous les memix'es sont t'~aux. –Pour remédier au
citômagc, ies différents Ktatsont fondédesM~M<tHf«t~s'</cr<<-
~c (t't'f co<ttM<«t«'<<, t'<<~f .<M;<<.<, des f«.MfM~«.<
'/c /'(M«7/ <<OM)M~M'/ des ('oho«'.f ~«r/'f'c/'M
M.'(.<f0<'f't(<<o<).<j,
t~tf)t«' co~t'M). Les resuttats de cesdiflerentes institutions
ont été assex divers, et. ils ne permettent pas encore une
appréciation generate; ics unes ont donne naissance il des
muvrcs ouvrières, ies autres il de simples entrf'prist's de colo-
nisation. – L'Ktatde Sud-Anstraiieconeed'} aux ouvriers des
parceiies a bâtir Mnc/t' dedin)ensionsdint'')-entes. et pouvant
se ctasser dans tes catégories suivantes t" Mw/< suburbains
qui doivent donner un /f~te aux ouvriers qui ont du travait
assure; :<~m'< destines a ta résidence des fatniHes dont ie
c))cf a mi emploi incertain, intermittent, souvent ctoi~ne;
Mw/s- pour jardins et vergers; t"ot's-de cuiturerestreinte
pour ouvriers agricoles qui fourniront )a main-d'feuvre aux
/wt~'x !)" ~hf/M pour i'eteva~e des bêtes à iait < /</f)c/M
d'exptoitation, il irriguer. Les résuitats de ces concessions
paraissent satisfaisants. De m')))c ia Nouveiie-Zeiande fait des
concessions de ~(')«<?<t<< ot«'<<'< (<y'o?'MfM'.<
/t0«)<
\'L A<<<!f'f<H«/<' <f~, f/ /Mr<'<<-f<f<<t«'/« r~f~e. –
Les services pubtics sont extretnemcut. developpusen Austra-
iasie. Les entreprises d'État y sont plus nombreuses et pius
considérables que partout aiiteurs. –En Sud-AustraHe et en
Victoria, i'Htat s'est c))ar~e de i'f.f~w~/tOH de certains pro-
.duits agricoles (t'<H.<,~fM/w, /<Y'w~f. etc.). – Kn Xonvette*
Zeiande. t'Htat a organise une ('K~'<M't.«? ~~<<OH«<<'
f/'«s-.s-M;'MH<'M
««'h )'<' et il a institué despt'~toxx de <'W/Y<~e ;Mt~'h c<pf<-
<f.tM,pour tcsqueiies i! ne demande aucun versement aux
bénéficiaires (sur cette institution, au reste, i'ctude de
M. Mctin estincompiMte et insunisante). – La multiplication
et )e développement des fonctions de t'Htat en Austratasie
n'ont pas cause nue augmentation proportionnelle du aomitre
des fonctionnaires, et ce nombre, depuis queiques années,
SM t.'AXXKH iStM:m).ttUt<)t;6. )90t-t90S

tend ptutot Ms'abaisser. Au reste. tous les fonctionnaires de


ht XouveHe-Xe)ande.où retatistnc esUc pius deveioppe. sont
<'t;ouvernet))('ntaux et optimistes n; mais M. Afetin ne veut
pas traucber la question que cette constatation mitait poser,
et dont pourtantitindique la solution: « Si ie gouvernement
nctt-Xt'taudaisest afin au défi''de )a nécessite qui s'imposeaal
tuutedcmocraticrt'forntatt'ice: faire nppiiquer ses tois par
des partisatis des reformes et de )a démocratie o(p. J.
Le devt'tojtpement de )aie;;isiation sociale en Austratasie
n'est très considerabie que depuis )8')O.Jnsqu'en ~90, ia
classe ouvrière se contentait de t'nctiottsyndicide; mais de
S''imdes grèves dont l'issue fut maiiteureuse lu détournèrent
dcf'actioasYndicate, que d'aiiienrsefic n'abandonna point,
vers )'i~<:tiuupoHtique. i~tns la pht))!))'t dt's )~ti)ts,le gouver-
m'nt'nt dépend, plusou moins,d') parti on\'tn't-;sa politique
est nne p'tHtiqne d'idfah'cs. ta potitique d'hommes qui se ser-
vent des luis sociates pour se mainteuir au pouvoir: « cite
peut être sueiatistc dans ses résultats, ei)e ne t'est pas tou-
jouM d'inspiration Mtp. ~M Cette conctusion ue M. Métin
mériterait discussion. U'abord cite diminue beaucoup ta part
qu'ont dans la te~ishttion les préoccupations théoriques.
démocratiques, etatistes ou socialistes; et il sembie qu'il y
ait ta une exagération a reixjurs, s it faut en jn};er par cer-
tains chapitres du Hvretui-meme, que tu conctusiun contreftit
partieitement. l'nis, et c'est la ce qu'il y a de piui! graye.
M. Metin a attache trop d'importance à lu politique de parti
et de gouvernement. Qu'un grand parti,qu'un gouvernement
HitteiteouteHe doctrine soci:t)e iuscritedansson programme,
suivie dans son action, c'est un phénomène sociat qui n'est
poiut négti~Gaide; mais ce qui mente encore p)us étude et
considération,ce qui compte bien davantage, ce sont tes faits
sociaux eux-mêmes, têts qu'ils apparaissent et su traduisent
dans ta vie potitique, dans la h'~istatio)) des Étids, dans te
mouvementettes relations des ciasses. Ce qui importe, quand
on observe et qu'on (-ttercheaexptiquer te'ociidistne sans
doctrines .)dc )Austratitsie, c'est que ce socialisme ait pu se
formuteret se reati'.er, qu'it ait produit des institutions
viables et fortes; c'est d'antre part, que les mesures pa)-tes-
qnettesit s'est exprime aient et'- voutucsparunectasse
ouvrière dont. il a satisfait tes revendications, et qui a pu ics
imposer, sans faire :q)pct a ta force, a un ~erttcment qui
net.ait pas ouvrier. M. MeUu prétend que « i'in(!uenec
A'<Ar.t'E?.–A<:T)')'<)'t:).TA'r-!('ttH\'tK~:uX')it)tQ);H !j33

actuetjc
1~t1)fo~(1 des 1111(rl·1f11·s:
flou
ouvriers Wât·i1·n
dérive en
nW
partie lade IHHI~rac!
r1W ·fin
causes nvnnnlinn.
exception-
nettes » ~p.~5H;; mais ces causes. H tes fait remonter H une
époque fort antérieure, et leur action il celte époque ne sau-
rait exptiquct' le pttenonf'ne actnet Au reste, qu'it faiUe
attribuer ce phénomène:') des causes exceptionnettes ou a des
causes normaie': et permanentes, c'est justement ta detnons-
tratiou (te ces rapports de causalité ~ui fait trop souvent
défaut dans t'ouvra~e de ~t. Metin. Il n'a pas asscx ct)erct)e
ou il n'a pas snftisamntent montre dans les faits sociaux,
<j[U'it a pourtauthiendécrits e))eux-n~'ntes 'situation aurttirG.
dévotopponettt industrif), mouvement ouvrier, rotations d''s
'tasses econotnitjues et suciates, mouvetnent de ta poputa-
tion.ete.), les causes de ce Kran't fait social qui est iat~istation
eontetnporaine de t'Au.stratasie. Aussi son onvr!);fc est-ii
moins instructif qu'il n'est intéressant, et, après des descrip-
tions complètes et exactes, ses conclusions n)!)t)((uent-ettt's
parfois de vigueur et de netteté, ft faut seulement ajouto'que
t'experience sociate de t'Austratasie est encore bien récente,
et que, si M. ~L''tin a manifeste parfois quoique imprécision
ou quciqae timidité dans I'a(nrntati"n, lu nouveauté du phé-
nomène qu'it étudiait en est pour une part responsable.
tt. i:.
Aonuatro do la Mgislation dtttravatt. (ODi~cdit tra~i) <)'')<-).
t{i~ue). Muce, )UOt.Xt'uxfUcs.Schepct)!)~m, ia-S".~omitt'):t-
tiuu de ce rtcueit trcs pMeicu):
JAY («ton. – La protection légale des travailleurs est-elle
nécessaire'' /t'«<' f<'e'o«. tt;vt'ier )'jm, p. )m-t<}'?.
JAY ;)<Aurt.).– La loi des dix heures en Angleterre. /f. <<c.
mai )UU2,p. 422-t3~.
E. ttOt-'t-'MAXX.–Die Entwickiungdes kantonalon Arbeiter-
schutzos in der Sohweiz < f/A'f/<M)f«~ A'~</<'h'e~'t'/t(Y<«/«-
~«~ </M ~(t'~«7/<'<«'~ CM.S''«MC;.~f/~C/t. < y'i!. ~<'fff<«'<<.<
fO: t, p. t!)tiT.
0. vux XWn:)))X)-:CK. – Das Projekt eines Zwangspensions-
Versicherung fUr ANgostollte in Oesterreioh ~.c/f< </xx''
«Mt<)'~<t<'<«j!<M/f MM/j/H<0~'C~t)M<' <'<M/C<tM .4«/<'«').
.')'c/'w~/<'<«/<t'< <«, 4. p. ~u.
CAJ!.)J!UX(Étfut.un').– La question dearegioments d'atelier on
France.Aet'. <tp. po/ Mût, sept., oct. et nov. tMO).
E. SOtWfEDLAXt).– Behôrdiiohe Mindosttohnsatzungen in
M4 L'AXXKKSUCMMOOCB. t9&t.tMe

Australien 11 (/'f'.M<<uH.t ~/y?c<f~.< .w/fo'rc ~«'MtMw e;; ~(M~ï<-


<<'f)..S'<t;<t.~<-)-'j:
./«/()-& mo~, p. tn-auû ~MttH-esMttt).
L. t'Ott).)- Die Erhebungen der Gewerbe Aufsichtsboam
ton (tber die Fabrikarbeit verheirateter Frauen :M
e«'/«('<M
<~ <'«~f<. («-j! t/f <'<</t<~<-«..«(;.le ~-«t'«)7 </M
<)</«&<-j~tff /<-MM)f<
M<!r<'t'M.<t-/tMu~y«/tt6., tM), 4, p. )~ et iwa,), j). )t7-
t48. (Autttyse soii;t)ee..i
iHftSCtt ;tA\ – Das Verbot der Naohtarbeit (L ~e~'oH </«
~v<t't<7'~ !««'<)..S'<<M~/c<y«/)f-t., juot, 4, p. CT.ttC.
Il. \ux FttANKË~XEttC. – Die
Versicherung Erwerbsloser
(~'«M«rf«t<'f co; t'/<dm~<-).&<<M~y«/< tUt)),3, p. )3~-
iU~. ~Uottexpusé de l'état de la quMtiut~

tX. MOXOMt):S
S)'i~:t.U.KS.Aun.U)t):.~i)U.STRH:)J.t.
CMtM):MCf.UJ:.t-:rc.
)'arMM.U.nm)M<xctF.S)ttt.t\u

MHTIX (A).uEftt,.– Le socialisme sansdoetrines. /.« ~«M-


~b;t ~<-(«M'P< ~<</«MffoHOMC~-t'M-cfM /itM~-(t<t'<'<
t'M,YOM-
rc<7«/«/< (Voy. ptus haut, p. M6;.
L'ouvrage de M. Mctiu, dont !u partie la plus importante,
celle quieuneerne la ~<<~ .wc/K/t', est
analysée plus haut,
renferme quelques chapitres où l'auteur étudie, mt moins
partieHemeut, l'économie spéciale de t'Austratasie, daussou
passage de la t-o/o/tM~/to~taux modes de ia p/e~c <b</<!<<oM
<f~'t'o~<'( <w/«.~n'< A vrai dire, il y a là plusieurs econo-
tnies spéciales dont Metiu n'a a pustoujours MHMtrcavec
assez de précision la place dans le
temps et dans l'organisa-
tion sociale.
I. A'M<tOM<p a~M~v. Dès le début de la cotuuisatio)).
deux ciasses se forment, opposées, rivales t" les
petits cutti-
vateurs 2" tes grands éleveurs de moutons (.~<a<~), pro-
priétaires ou tocataires d'immenses terrains. Favorises par
une tegistation démocratique, les
petits et moyens proprié-
taires ~-mc~ se dévetoppent aux dépeus des grands
pro-
priétaires. Le /<«-tM<'raustraiienest uuesorte de propriétaire-
négociant comme le ~«w~- américain, ti vend à peu près
tout ce qu'il recofte, il achète a peu près tout ce
qu'il con-
somme ? (p. 47). C'est un homme d'aflaires, partisan de la
AX.U.)'K:<. – KCOXOMtE'i SPÉCtALE!! S3S
1
politique d'aunires. Il reciame l'intervention de t'Htat en sa
faveur. tt est. au reste, l'agent d'une économie agraire où la
pffth' ~«'tJet ta «<M/<'HHep<-<<J<t' tendent a se substituer
u ta grande propriété, et on la c«<<wc<!~<w <'<'<«/<'Nff<~ tend à
remptaf'er ta pâture et t'étevage.
n A'co«ott«f<)t~tM~-t<~<f.–Lu découverte det'orcnAustra-
tasie y marque te commencement de t'cro indui!h'i)')!e
tuodet'xe. L'ifn)t)i~)'!ttiou y apporte une poputatiou ouvrière
()ui vient pour n'atiser des gaiuscteves, et qai, rapidcnteut,
cQoxneoce )a Juttc contre les grands propriétaires, ot'Kaniso
le txouventeut ouvrier, obtient des institutions très detnoct-a-
tiques. L'industrie se dcveioppe, les viHes s'accroissent. Une
<«M<'~«f/'t~t- se constitue fies principates catégories d'ou-
vriers sont cetiesdes ouvriers des ports, marins et chauffeurs,
– des tondeur:) df moutons, – des ouvriers a~ricoies. – des
mineurs d or, – des ouvriers du butitnent'. Jusqu'en)8!)<), la
classe ouvrière ne pratique ~uëre que faction syttdicaio
mais, a partir de )890, après des grèves ntaiitcureuses, elle
pratique faction poHtique. Les partis ouvriers, en Austra-
tasie. « t'essemutent Hu tradeunionisme an~iais par leur char-
pente eonposcede syndicats, par leur c:u'actere exciusivonent
pratique, par teur pt'ogratMmede retormes tneuuesct imme-
diatoneut n'aiisabies, par la raretu et le va~ue de teurs
deciat'atioossociatistesetdes principes geauraux qui peuvent
se trouver dans leurs publications ofuciettes') 'p. 7~); d'autre
part. ils sont organises en partis politiques spéciaux et dis-
tiucts.
Comme on io voit, dans les econonups speciaies qu'il a pu
observer, M. Metin s'est surtout interesse aux t-~f-~Mf'co)io-
M«<yt«'.t<jui s'y sont constituées. Il s'est efïorcô do montrer
comment ces classes sont des produits des conditions écono-
miques particuticres que l'agriculture et t'industric out trou-
vées eu Austruiasie.
IL B.

GRUXXEL (JosKF).– System der Ha.ndelBpolltih. (Voy.


plus ))aut, p. 5~3).
Une des parties de ce livre a été étudiée plus ttaut, pour des
raisons de division méthodique qui ont été indiquées en tête
de ta section VUL Ou a dit quetie était ta vateur de ce traité
complet, bien ordoaaé, scicntiuquo de fond et de forme. La
MO t/AXXfSKMCtM.OCML'H. H'()t.t902

partie qui a été anaiysee, relative uu commerce extérieur,


était proprement étude de politique économique. Uuns fit
partie qui reste aexantiner.intitttiee~wc/~tt/M~/A-.
M. (tt'm)xe) n'a pas seuiement analyse et ciasse les mesures
d'état reiatives un commerce inteneur, if nous a (tonne en
reaiite une étude des (ormes du conxnerce, des institutions
économiques propres au commerce, et' qui vaut par eiie-
meme c'est une étude de ~'«'Mt'céconomique, d'A'f~<ow<f </t<
Mw<~wautant et plus que de poHtique ceonomique, de po)i-
tique du commerce. On trouvera d'abord une description et
une classification très précises des formes de l'exploitation
commereiaie ~ros et petit commerce, bazars et grands maga-
sins, coopératives de consommation, cofporta~e, magasins de
« sotdes (non fixes), commerce par représentants et par
voyageurs pour le detaii. commerce par bons et a la petite
semaine. – Puis les tnarci)(''set les foires, et. de façon très
comptete, les bourse: bourses do valeurs, de marchandises.
technique des opérations de bourse, roiedes bourses pour la
fixation des cours. Avec l'étude de ia concurrence et, u cette
occasion, de )a rectame (considérée comme moyen de iutte
concurrente), t'ctude se rapproche davantage du domaine de
la poiitiquc du commerce reniements de police, protection
des marques de fabrique, législation contre ia concurrence
deioyaie. L'étude des sociétés commerciaios, celle de la reprt'
seutation des intérêts commerciaux auprès des pouvoirs
pubiics, celle (ic l'enseignement professiotine! commerciai y
toucitent encore plus. H faut noter un dernier chapitre sur ia
condition des employés do commerce, et, au point de vue pra-
tique, sur ia ie~isiation réformatrice contmeueee ou projetée
en leur faveur.
F. S.

NICOLAS-OX.– Histoire du déveLoppement économique


de la Russie depuis ï'a.ft'rancMssemoat des ssrfs Tra
duit du russe par Gu. Paris, Ciard et Briere,i9U: vn-5~3p.,
iu.8".

Kn même temps qu'une préoccupation pratique très appa-


rente et d'aiiicurs très avouée, et en mêmetemps aussi qu'une
trace de culture marxiste, un trouvera dans ce livre, dont une
traduction française nous est heureusement donnée, uneana-
tyso économique scientifique et positive de l'économie de la
AXAt.Y.Oit. – <!(:OSO!ttBS SP)!):fAf.E'! 597

Hussie contemporaine cas d'étude très intéressant. dissuiu-


tion de l'économie famiiiate. séparation des industries, déve-
loppement de ht grande industrie, transforntationdet'aKri-
culture et du ta condition paysanne. C'est surtout a ia situation
a(;rieote, a ta décadence des exploitations paysannes, à
l'appauvrissement de ia production asricote ({ue fauteur a
attache son attention, t) a suivi t'influence croissante de
décomposition (tes anciennes tortnes econo)ni<(ucs exer~'c
parie cajtitatisme, capitalisme cummerciai, capitaiisme
industrictUs'cstectairearoccasion de comparaisons prises
en une uutt'e société, ia société atnerieaine. t) y a dans tout
ce travait, beaucoup de faits, de documents, de su~estions
dont, a son point de vue propre, la science économique posi-
tive tirera grand profit.
P. S.
ntT!Ert'J"<t:)'H'.– L'agriculture moderne et sa tendance à s'in-
dustrialiser. /tef. </<juit. ti((J)(suitt-

SCHAt-U-'('').):.–DieNotwend!gkoitexaktentwickelung9gesoM-
chtiicher Erkiârung und exakt entwiokelungsgesetziicher
Behandtung uasoror ohroniaohen Landwirtsohaftsbedran.
gniss. ). /~<M/<.y. < ~M.S<f«!~<w tum, 2, p. 3iti-3:;2.
W. tt.YSiiA':tt.– Zur Oharakteristik der engtisohen Industrie. I
(.SM<'~M<Y«'a<*<<'fM /0'M/X'M (/<'<M«~'f't' f«~f'(«f~Sc/<MM~f/~
J«/«-& i902. p. !)() (i)nportant;.
WtES)-:(t.K.)).).))\ux). – Die rhoimisoh-westfalisohe Eisen-
industrie in der gegenwàrtigen Krisis ~'<«~M).«'<~</<-<''/<(
/?/« e<</eh ~M~/t'~<'c<<0f)j! ~<(-<'<'«
~)'<<f<tff).
&'t'/<NtuM<'<JH/o'h.,
iW2,<,p.UU:~t.
SCMUt.'rE (A).ov. – Garbound Norenz. Xurfu-schichteder Wo)t-
pftdoktion hn MiUetatter~"x~M/t'~t f(/'A<Hf<'e~<' ~<w/<«'/M)t
f/e/f<~«'0'' MMMO//Mf~ y<'t'~f-/<< i/M..Sff<f<<jf<«i! t9U: ),
p. 39-47.
.M.DHLRKUHCK. –Die Lage des Brennoreigewerbes (~<f!f'<t<M-
~t'm<</<;/<;t'/fM/)-<e(/e
~f (/t'.<ff'«'S'-AM'r'< J't/o't., )UOt,:<.
p.2H-i!
H. StEVHKtXG.– Die ôsterroicMsohen Bahnprojekto i~M
~r~'c~ f.-A<'M«'«i: t!t-/<wu.t'x~</«-A.,tSt)), 4,
</<f<'t«f/ft.<«'<)it.
p.i'Mt-:<!Ut:.
W. MU.\)MS); – Wirtschaftiiche Entwicklung und engUs-
chor EinNuss in Austratasien (~M/fmcH~ t'w<tuM)'<fe f/
S33 h'AxxMK teet.ttM
!!t)CtoM(:t«t<i!.
H~~f'ite CM~<M<<-ft~M~)..Sc/tMO~M-'i,-
M/?«fM<'<? Jf</tt-& t90<, t
p.22t-2M).
t)Ht<MA!<~~HMf.t A. – Zur Regelung ln don
derLandfrago
Kolonien (~~«t- /a rc~/em<'<t/«<)'wt
</<- ~«MOco f~n«'~ ~«M
fo~oM). ~t'~t'/t. d. ~<'<S<«<t«tMM.,t;)m, a, p. HUU-3t5

COLDSCHMtOT.Jtj.n~ZurKrMhderdentsohenHypotheken-
banken (Crt'f~Hc </M&M<~«M/tj//MiA('e«(')-C)!
«~MXttt~i!). &tM<u<-
/<< ~<A~ mot, 3, p. S~t-aM.
J.-W. t.UETXËLHH Die Schatzung von GrundstOokem far die
BeIeUMng..ScAMM//H''<!j«/«-&tMa, i, p. ut-)4G.
WEHMHRT,H~H. ). – Ueber den volkawirtsohaftUohen u. reoh
tliohon BegrMf der Bôrse (t!f«'<<* <;<~«'t(<<~Mf
c«Mc~)<A'oMoMtt'f/xe
tle ~ut<M". ~<'«.<c/«'.y. Gt.<. ~ft«~<t' i9U2, 2, p. )M-2MU
(important'.
StXH~tKSHCTtOX

MO!U'H()LOmKSOCtALI-

t.-LHS HASt:!}(jt!OtjB.U')t)QL'):S)));).\V)H.SOC)At.t-:
t'!H-)t.Dt'M)i)U:iii

SCttRADEM(FRANx). – Le Facteur planétaire de t évolu-


tion hum&tne. /<<'t-t<C
!'M~-Ma«0)M/C
f/C.Sot'M~fC,19M.
Lois terrestres et coutumes humaines. ~cf«t' <o~
janvier ~902.
ff.<K~~op~<oy«',
« Aucune manifestation de vie ne peut se développer indé-
pendamment des conditions et des forces qui lui ont donne
naissance et lui permettent de persister. C'est pourquoi il me
parott, eonxne à bien d'autres du reste, que t'itununc, né de
ta Terre, ctie-meme iiee au sotei), demeure dépendant comme
activité et comme espèce, do i'activit'' terrestre et solaire M.
C'est à iUustrer ces idées par uu certain nombre d'exemptes
et à la justifier par quelques considérations gener:))es que
sont consacrées ces deux brochures. H s'agit en somme de
montrer comment tes besoins humains élémentaires, com-
bines avec t'etat du milieu cosmique au sein duquet ils se
développaient, ont donne naissance aux premières coutumes
humaines, aux premiers arrangements sociaux. Pou)' les
tonnes tes plus primitives, comme eiies ne sont plus directe
ment observables, l'auteur cherche a les atteindre à travers
les renseignements de ta mythologie Pour lui, les anciens
mythes racontent ta lutte de t'homme contre le milieu ter-
restre, ou ptutût planétaire, et ses enorts pour s'y adapter.
La guerre est ainsi rattachée au besoin de nourriture ta
maison et te foyer domestique, au besoin de s'abriter contre
te froid; les rythmes do ta vie sociale, aux rythmes diurnes
ou saisonniers do la nature. La difïerence profonde entre
nomades et sédentaires serait due à ta différence non moins
profonde entre pays « où une seule saison peut fournir la
CM t.t{ SW)OL<MMt:j!. t9(H,t!)«2

provision de t'cmuee o et pays qui ne fournissent « pas en un


même lieu de que: franchit'ta saison mauvaise.~u
Nous n'avons pas besoin d'insister sur les reso'ves qu<'
nous parait appctt'r t'interpretation réaliste que M. Sehrader
donne des mytttes primitifs, ti est plus ((uc douteux que tes
mythes du d~'it)~soient des échos d'un cutuctysmc c<M)nk)ne
Quant à la thèse s'~eraie, elle nous pat'tttt incoMtestabie et)
tant uu'eiie se borne a rappeler que ia vie sociale n'est pas eu
t'air,qn'enede))et)ddn';oi,dt)cti)nat,enuun)ot, pour
repreudre t'expres-tion de i'autcur. du facteur ptanctaire.
.Maison peut admettre pftte importante vorite sans {.)i)'edes
besoins physiques de t'homme le prftnier et presque j'unifme
ressort du prt~res a i'ori~ne. Si loin que nous remontions
dans te passé, ù lu racine des formes d'organisation sociaie
)!)eme tes ptus simptes ({ne nous connaissions, nous trouvons
toujours des sentiments d'une tout autre nature, tt est vt-ai
que toutes nos observations portent sur des hotnmes qui
vivent déjà eu sociétés depuis des siecies. Mais est-on foudt''
a parter do ce qu'était l'homme antérieurement ù tout t'tat
social?
Ë.D.

H.–Ut:L.\t'0)'L').rtn~):~H)~t:t<AL
t'.tt-)m.):.ï)m)fftt:t]t.)'.t't).'co.xt:T.'tC.KtCH.un)

COSTE. – La facteur population dans l'évolution


sooiaJe. ~<-w /M~<. </<So<;<o~«',MOt, p. S70-6):

L'auteur expose et discute les vues d'Adam Smith, de


Comte, d'Hnrico i-'erri et de Loria, enfin tes HÔtressur le r<Me
du facteur donotogifjue dans l'évolution sociale. Il adopte
notre conception telle qu'eHe a etc exposée dans notre ~<ft-
.stott(<x~'aM<<M<-<M<, mais entreprend de la compieter sur
deux points, t) nous reproche de n'avoir pas explique con)-
ment se fait t'accroissement persistant de ta population <-t.
comment cet accroissement a pour effet de stimuler la têt).
dance à la spécialisation. Suivant tui, ta procréation ne petit
suture à expliquer )e premier fait; ce que nous accordons
volontiers. La population ne s'accroit, dit-il, que quand l'or-
ganisation sociale se pertectiouue. Quant aux progrès do la
spécialisation. ils seraient dus au mélange des races, à des
AM~K-t. – Mt t.t ï'(~t.'t..t'rtMX
K~ Gt~ft.u. Stt
mterterences de qualités ethniques (lui se rencontrent tout
naturettemeut au seiu de sociétés ptus vastes.
E~ D.
E.t).

LASCtt ~ttcuAKh). Ueber Vermehrun~stendenzbei den


Na-turvœtkern und ihre Gegenwirkungen.
~(<-<f/u<Yf
/7~- .s'nrM~MfKMAff~,t~O~; JL, j). 82- 3 H.. n )(}-
'HU:4"H..p.3H-3?~.
Se propose de montrer que ta loi de Matthus
s'applique
nux pt-i)t)itifs eontme aux tnoderncs. entre la
L'ui)ihre
))')))uh)tiottet les subsistances y est assure pin' deux sortes de
«tuyeus. Les uns sont naturei. steri)ite rotative des femmes
due aux tnauvHisH-aitemeuts, a t'exces de travait,
etc mot--
tatite infautitc ctuvee par .suite de la misère, etc. Les autres
s~tt iu-titicieis avortetucuts vuioutaires, iofauticides, tuise
a tnort des vieH)ards, pratiques de )a subiuctsiou. L'auteur
se)t)b)e admettre que ces divers procèdes ont été
ouptoyes
ititcntio))))e))eme)tten vue d'empêcher )(' crott de tu popuiu-
tio)). Certaiftoneot, beaucoup de ces
pratiques out de tout
autres causes et ne peuvent avoir eu sur !'<-tat
démographique
que des contre-coups imprévus. Ce qui pi-t particutieronent
contestaUe, c'est que la suhiocision ait eu, non seuionent le
Lut, mais tneme t ettet qu'on lui attribue.

C. CAL'OHXUHR. – Les Lois de ta. Population en


France. Avec une préface par H. LHVAS~KCtt. Paris, Cuit-
jattmi!), i' L'n vot. K' 'n-8'dex)x-t84p.,ctunatias
de cartes.
La première partie de cet important ouvi'!)~' est ua résume
de h) théorie generate que t'aut'iur a propost-edans son travail
antérieur sur ~<<Ao<.< de /~)M~MM nous en avons dej&
donne t'analyse (.hutA' .S'ofMw/~w, t. t\ p. M!:)sq't.). Ou y
trouve e!;aie)nent des considérations )n'-t))odoio{;iques
I" M. Caudertier rejette iescoenicientsde nuptiaHté, nittatite,
tnortaHte, dont se servent hithituenetnent tes démographes,
comme défectueux ou tropcompiexes. Ce n'est pas le rapport
du notnbre des tnariages on des naissances a ta popntation
totate qu'it faut analyser puur découvrir tes lois quiretiennes
t. t.!t ))ro<:hur''
'tu m~-meimtt'n)- /s roM~M f/e lit <<M~</MMrie da
~7<t-t-~'tiris,Uuinituotitt,
)W),<) p., iu-tc;estutth~mu~du.t Mm-ruge.
542 L'AXXKEiiUUtM.OUt~fK.liKH-tSM

mariages on tes naissances, mais te rapport des mariages par


Ages a ht géut'ratiou féminine <mariabitité), le rapport des
naissances légitimes aux femmes mariées fécondabtes en
tenant compte do t'i~e de )a femme et de ta durée de son
mariage ffécondabitité~.C'est )e catcut de cescoenicients nou-
veaux et. d'autres analogues qui constitue te travail consid'
rabied'étaboration que M.Caudertier a entrepris, travail dont
les résultats sont consignés. sous une forme excellente, dans
t'annexe du )i\'re et dans le gros attas qui t'accompagne
L'auteur reproche aux démographes de comparer entre eux
<'te-!cuet!!cieuts obtenu!;dans ptusieurspays didereuts, dans
plusieurs provinces diderentes d'un même pays, ou dans plu-
sieurs cesses diHereutes d'une mcmo viUe 0, parce que, dit-
il, tes ([iderences de moeurs, de race. de composition sociaie
Yiet)m'nt obscurcir faction des lois démographiques. On éli-
mine t'ionuence de tous ces facteurs de façon a faire appa-
t'idu'e l'action de ces bis seules en comparant toujours uuc
population a eiie-m<hncdans ta suite des temps. Les cartes
auxque))es Fauteur attache le plus d'importance sont donc
c'ettes qui représentent ia <M~'«jM/t<e~M<tm<~«cde chaque
departenx'nt français, c'est-à-dire les variations que subissent
d'une période :'<t'autrc les divers coeuicients; 3*Enfin M. Cau-
deriier s'est efforcede corriger approximath'ement les erreurs
certaine:; ou probabtes dont sont entachées les statistiques
françaises, et un {fraad nombre de ses cartes sont accompu-
gnées de cartes rectifit'fs qui pourront rendre de grands ser-
vices.
La seconde partie est t'appiication de ta théorie genérate a
la France, t'etude detaiitee de ta population par département
venunt, seton fauteur, corroborer cette théorie. – jMa~'o~t's.
M. Caudertier cherche à établi rqu'it y a concomitanceentre les
variations des coefficientsde nuptialité et de matrimoniatité
'rapport du nombre des mariages à celui des femmes cétiba-
tairesdeqxinxe a quarante cinq ans) pourchaque département
et les variationsde ta situation économique de ce département.
Pourde)nu))trer ce rapport, ita divisé l'histoire économique do
la France depuis t8M en périodes quinquenaatesqu'it consi.
dère comme des périodes de prospérité ou de crises i8u2-SM,
t83T-(!).prospérité industrielle croissante, chemins de fer;
)86~-CC,déplacement de cette prospérité par l'introduction
du tihrc échange; t867.'H, crise avant et pondant la guerre;
t872-7C, prospérité factice due aux énormes dépenses de
AKAhMfM. DE tA fOt'C.ht'fMX Bt O~SÉttAL M3
.Il' a.
l'État ~77-8t. crise provoquée par l'augmentation des
impôts; 1882-H6,amétioration lente; ~87.H), crises finan-
cières. invasion du phylloxéra; 1892-M, reconstitution des
vignobles, stabilité financière, améiioration généraie. La
démonstration aboutit à ta ici des marines; leurs coellicients
augmentent ou diminuent comme ta facilité a se procurer tes
ressources nécessaires à la vie.

Il. A'f<w«t'<<.– Nous ne pouvons exposer ici la manière


dont M. Cauderiiet- détermine le cm'«'<~t< ~coM~tM~
et t'u<(~<w/f~, quantité plus facile a mesurer, (onction
de la précédente, dont l'étude remplace l'étude directe <iela
(écondabiiité, impossible actuellement fcf. p. m.M). Cette
étude permet a fauteur de formuler ta loi suivante Lafécon-
dité'légitime est une constante pourvu que tes conditions
econotniqut's ainsi que les circonstances d'a~e, d'habitat et de
durée du ntari!){;ene varient pas. La fecondit. tc~itime aug-
mente )" Lorsque les conditions économiques s'améliorent;
2° Lorsque !'a;;e moyenau moment du mariage diminue;
3~Lorsque lu durée moyenne du mariage diminue; 4° Lorsque
la proportion de la population des viites relativement a celle
descampaKnesdimhme. La fécondité légitime (timinuetorsquo
les cas inverses se présentent. Cette loi s'applique a l'Europe
entière en franco comme ailleurs le nombre des mariages,
détermine par les circonstances économiques, in)!ue immé-
diatement sur ta fécondité, tes mariages récents étant beau-
coup plus féconds que les mariages anciens. Maisfa France
présente un phénomène singulier c'est t'extraordinairo peti-
tesseet la baisse des indices de fécondité. Tandis que quelques
départements ont des indices de fécondité à tendance cons-
tante suivant la loi ci-dessus, une seconde catégorie de
départements a des indices qui baissent constamment depuis
1852,et une troisième catégorie a des indices constants depuis
t8!): mais si petits dès cette époque qu'ii faut tes considérer
comme anormaux. Le nombre des mariages n'étant pas
sensiblement plus petit en France que dans certains pays
à population croissante, c'est l'explication de ces condi-
tions particulières des indices qui doit être ta clef du pro-
Même de la population. Voici celle que propose M. Cau-
derlier ta diminution constante de l'indice dans )a plupart
des départements et la légère tendance à augmenter dans
d'autres a pour cause t'emigratiou ou l'immigration des
SMt t.'AMKBXOCiM.OM~tMt.MM

jeunes hommes chassés ou attirés par tes conditions eeono.


miques. L'émiftt'ationvers Paris et vers Uordeaux. eomtxoncée
des le xv)n" siécte, explique la faibtesse de l'indice avant
t~)~ dans tes départements situés autour de ces deux villes.
JI faut ajouter <)ue,matgré fomigration, l'indice s'abaisse
dans ies dfpartementi!ou se trouve une ({rande vitte en crois-
sance. D'aprèsfauteur, cette Utcurie rend compte de tous
les faits observésen France, et notamment des mouvetnents
de ta natatité soigneusement ctudiés par Arsène Uumont dans
ptusteurscotntuunesuu cantons et expliclués, d'après lui, par
lu C~<~«n<<'.mrt<t/f.

tH. /~t'M. – M. Caudodier a calculé pour cttaquc départc-


jnent les cueuicientsde ntortatitu par sexe et par a~e (de Ua
t au, de t a X.tte a )". etc. et les variations de ces coeHi.
cietits de périodeen période, n montre que ta mortaiitô fémi-
nine a diminue il tous les u~es dans presque tuus les départe-
ments. taadis que lu mortaiite t))ascu)ino a diminue seule-
ment jusqu'à) âge de vingt ans, et qu'à partir de cet a~e elle
a cuntinueitemeut augmente, surtout daus les departonents
du Kord et du Atidi, diminuant scutomeut dans les départe-
ments du Centre. Uattribue les diminutions aux progrès de
i'hygiène et les augmentations nux progrès de i'aicooiisme.
Ainsi se trouve vérifiée pour la Franco ia loi de ta mortatite
qu'il a établiedans son ouvrage antérieur, loi suivant Jaquette
les conditions économiques n'ont pas sur ta mortalité faction
directe qu'on leur reeounatt ordinairement, mais seulement
une action indirecte. Un fait digue de remarque, c'est que ta
population fraucaise s'éloigne des départements a faibte ntor-
talité et émigre vers les départements à mortatité élevée.
tt résulterait de ces recherches que la dépopulation se fait
par témigration des jeunes hommes, ta diminutiou des
mariages et la diminution de la fécondité légitime. L'émigra-
tion est le facteur principal. Ces dinérents phénomènes réa-
gissent tes uns sur les autres d'uuo manière assez régulière,
pour qu'on puisse décrire les cinq phases par tesquettes passe
en générât ta dépopulation dans uu département (p.) t3- H4).
Les causes de la dépopulation dé la France sout les guerres
de la Hépuutique et de l'Empire; la concentration urbaine;
fappauvrissement du a ta progression des impôts, aux crises
nnaucieres et au phyUoxera; et fexcësdemo'-tatité, dans cer-
tains départements, par suite desmauvaisescouditions hygié-
A')At~H!t. –MM-t'OPt'f.ATmXEXGMftAt. SM

niques et des progrès do t'atcootisme. Le simplo énoncé des


causes contient l'indication des remèdes. M. Cauderlier
défeud sa théorie qu'on a accusée de conduire au fatalisme
sociologique. Elle combat seulement la doctrine répandue sui-
vant laquelle la dépopulation serait t'(Buvredo h) libre volonté
des pères de famille limitant leur progéniture. Mais te rote de
ia volonté collective en devient plus cunsidérabie puisqu'il
sufïirait qu'etto remédiât a l'appauvrissement de )a France,
du à son insutttsance industrielle, pour que les coefficients
de mariabitité. (écondabitité et mortabiiité, naturellement
constants, reprissent la valeur que seules peuveut leur faire
perdre des conditions économiques défectueuses.
Ce nouvel ouvrage do M. CauderHcr soulève naturellement
lit même objection essentielle que te procèdent ~t~Hef Mc<o<
~~«p, t. IV. p. S7) cf. t. V, p. S62) il n'est nullemeut eta'
bti que les conditions économiques soient la seule cause tu
metne la cause principale (les variations den)o~r:)pt)i(}t)es.
M. Caudertier prétend qu'on n'est pas fondé a lui reprocher
de upg)iger!'tnnueneedei'et6n)ent fnorat, votuntehnmaitte,
désir de science, idées morates et religieuses, etc. il recon-
natt en ellet que tous ces facteurs interviennent. Seulement,
dit-il, « ils agissent tous par le même procède en angtoentaut
ou on diminuant te rapport entre les ressourceset tes besoins,o
Or si ces {acteurs moraux peuvent a~ir sur les <'Mo<M, s'ils
sont assez puissants pour qu'un type de vie précédemment
accepte devienne inaceeptabte, il est bien invriusembiahte
qu'Us n'agissent pas directement sur le taux de la nuptialité
et de la nataiité. Abstraction faite de toutes les raisons que
nous avons d'admettre que c'est principatement de conditions
morales que dépend le fonctionnement de l'institution mo*
raie du mariage, nous serions en droit de le supposer des
qu'on nous déclare que ces conditions modifient les &MO<H~.
D'autre part, M.Caudoriier érige en principe do méthodecette
règle, qu'il tant comparer, sous le rapport démographique,
une unité sociale (le département on est-il une?) à ette-méme
dans ia suite des temps, et non dos unités diflérentesa une même
époque. Et pourquoi? Parce que les unités étant différentes
sous le rapport moratetque, par suite, le rapport des besoins
aux ressources étant ie même, le taux de la nuptialité ou de
la natalité peuvent y être diHérents. Les dittéreoces de race,
do MMM«'de n'<~KW viendraient ainsi « obscurcir l'action
des lois démographiques M.Mais si ces diftérences morales
E. DfMMttt.–AnnMCMcio)., iOOt-tOM. 35
S~ h'A!H~t!MCnM.fMMOt:M. t)HH-.tBa3

peuvent donner à des unités sociales des taux démogra-


phiques difïéreuts, pourquoi la variation des taux d'une
menteunité n'aurait-eltc pas, elleaussi, des causes morales?
l'uurquoiles variationsdans le temps seraient-ellesdues &de
tout autres causesque tes variations dans t'espace?M. Cau.
derlier postuleque les conditionsmorales sont sensiblement
stabtesetque, parsuite, lesvariatjonsanuuelieaou quinquen-
nalesdes taux démographiquesen sont indépendantes.C'est
précisémentce postulatque nousrejetons. !t n'y a pas seule
moutdes criseséconomiques,maisaussi descfisesn)ora]es,et
l'étude comparativedes taux démographiquespourrait per-
mettrede tes découvriret d'apprécier par suite iefonctiouue-
ment actueldes institutions. P. F.

VRRR!JNSTUART(C.-A-). Untersuohungen ûber die


Beziehung zwisehen WoMNt&nd,Na-tMitàt und Kin-
dersterblichkeit In den Niederl~aden (.SM~
lest-appot'~
C~V/f &«'K-<<la MH<«<~f~ f~ MO)'<M~<«~«K<<f f/aK&
fa~Mi. y~MA~/«;- ~acM<<t-~<c/<f~,190i,i0'" M..
p. U49-t)62.
D'ordtuaire, pour traiter la question des rapports cotre
l'etat économiqueet la uatatité oula mortatite, ou se contente
de partager une poputatioudouuéeeu diiïereutsgroupes dout
ou détermine l'aisauce moyenne d'après certains critères
convenus après quoi, ou cherchequel est, dans chacun de
ces groupes, le taux de la natalitéet de la mortalité.La mé-
thodesuivie par l'auteur est beaucoupplus exacte; elle per-
met d'approcher de plus près le détail des faits. Au lieu
d'opérersur uuecommuneou sur te quartier d'une ville pris
en bloc, il a pris une à une chaquefamille, a établi indivi-
duellementsoa degré d'aisance,et a pu alors constituer des
groupes naturels, ne comprenant que des familles dont la
situationétait sensiblementanalogue.En mêmetemps il a pu
mettre ces groupes en rapport non pas seulementavec le
tauxde la natalité ou de la mortalité en général, mais avec
le nombredes enfantsnés dans chaque famille, et de môme
pour les morts. Ce calcul a été fait pour les deux villes de
Rotterdamet de Dordrecht,et aussipour ~communes rurales
choisiesdans dix des provincesque contient le royaume ce
qui permet de comparer à ce pointde vue spécial les villes
aux campagnes.
AX.U.YSKS.– PK LA POPULATtOSHK UHXKKAL 847

Les principaux résultats de cette recherchesont les sui-


vants. D'abord,elle confirmeque le nombredes enfants par
famine décroîtà mesure que l'aisances'éièvo ht loi est d'une
parfaite régularité. Sur ~00famillespeu fortuuées,ii y en a
S2 qui ont plus de <!enfants,tandis qu'il n'y en a que 3t sur
)00 familles riches. La mortalité obéità la mêmeici elle
s'élèveà mesureque l'aisance diminue. Maisil n'en est pas
de mêmede la morti-natalité.ï~s famillesétant réparties en
quatre groupes suivant leur degré d'aisancecroissante, la
morU.nataiitécroit avec l'aisance jusqu'au troisièmegroupe
inctus, décrolt du troisième au quatrième; encore cette
dernière exception n'est-elle peut-être qu'apparente.Voilà
un fait qui ne fait pas voir sous un jour favorablele genre
de vie menépar les classesaisées.
Pour ce qui est de Fagedu mariage,l'aisance pour eiletde
le retarder chezl'homme.Dans le quatrièmegroupe, le plus
favorisé par IIIfortune, 82 p. -t00des hommesse marient de
vingt-cinqa cinquante ans, encore la grande moitié de ces
mariages tardifs ont lieu après la trentaine,tandis que, dans
le secondgroupe.73 p. tOOdesmariagesont lien avant trente
ans. Maisle mômeécart ne se retrouvepas chezles femmes.
Lu meiiteureféconditédes femmesdanslesclasses
pauvresne
tient donc pasà ce qu'elles seraient, en moyenne,plus jeunes.
Lesmêmesloiss'appliquent à la campagneet à la ville.Les
seules différencesnotabies sont les suivantes.La fécondité
tégitimo est plusgrande dans les villes, saufpour ce qui con-
cerne les deuxgroupes les plus aisés; maisla mortalitéInfan-
tile y est aussiplus éievée.Lesfamillescomplètementstériles
sont plus raresà la campagne, mais, par compensation,il en
est demêmedesfamillesde 6 enfantset au delà.
E. D.

MARANELLï(CABLO).– La distrlbuione deUa popo-


lazione nel grappe deU*Aspromonte (La(/t«t<w de
fapo~M<a«<MKf<MM fc~oxpedc ~DroMXMtfp).
Rome,Mariant,
-t90i,84p.,in.8".
Après avoir rappelé en quelques pages lucideset pleines
l'objet véritabledel'anthropogéograptneeUestiensquit'unis.
sent à la sociologie,l'auteur aborde l'étude du massifmonta-
gneux qui terminela Calabremeridionate.Cetterégionest de
celles où la civilisationa constammentrétrogradédepuis la
M& t;'t!f~tî mctof.omQt'K. t09t-t90S

conquête de la Grande Grèce par les Romains. Le rapport de


ia population au sot n'y serait-il pour rien? L'autour s'attache
à nous montrer in réactionconstante du facteur géographique
et de l'ensemble des facteurs sociaux l'un sur l'autre. Pas de
lieu des populations rurales avec Ja mer, si ce n'est transitoi-
rement. au moment de l'exportation de )a recette des olives.
feu de lien entre les populations rurates. Sur un espace res-
treint, l'Aspromonte présente cinq régions différentes que
!'on peut ramener a deux, celle des cultures intensives
(région de t'oranger et du citronnier, région de lu vigne et de
t'oiivier; et celle des cultures extensives (région des cotiines
sèches ou de la xx~a, région des terres froides ou des hauts
plateaux, région des châtaigniers et des sapins). Les deux
premières, qui ne forment pas uu tout continu, ont chacune
une population tissez dense, mais peu concentrée dans la
région de l'oranger. La populution des régions boisées et des
hauts plateaux est due à une immigration annuelle et tempo-
raire. Celle des collines sèches est permanente, mais ctair-
semée et misérable.
Mescommunications maritimes et terrestres bien organi-
sées auraient remédié à cette liuison si incomplète entre le
sol et le travail de l'homme. Ji semble en avoir été ainsi ait
temps où taCaiabre faisait partie de lu Grande Grëce. Mais à
dater de l'unification du monde romain, lu prépondérance
passant de la Méditerranée orientale a la Méditerranée occi-
deotate, ta prospérité de la Catahre déclina. EUe disparut au
moyen âge. Les corsaires sarrasins et, pins tard, barbaresques,
rendirent périlleux non seulement la voie maritime, mais le
séjour des côtes. Mais pendant que Jes populations se réfu'
giaient vers t'intérieur, le régime féodat leur fermait les
commnuicittions avec le centre de HtaUo. Aucune ville ne
put se former et le moyen Age persista jusqu'à la fin du
xvm"8it;cte. Un cataclysme physique, le tremblement de terre
de t783, tout en causant la mort de 30 OÛO personnes dans la
Calabre, secoue et fait choir tout un passé de barbarie. Depuis
lors, les agglomérations formées autour des châteaux féo-
daux, sur les hauteurs qui rendaient la défense facile, dépé-
rissent et peu il peu se constituent de nouveaux centres dans
les vatiéos et près du littoral. La formation du royaume uni-
taire, on hâtant la construction des voies ferrées. aurait pu
être un bienfait pour le pays si l'accroissement démesuré des
taxes n'en avait été la conséquence.
AXA).Y.<KS.
– MK).~ t'OPCt.ATtoX
K\ UÉXÉttAt. S49

L'Étude do Maram'Ut montre aux sociologues quel secours


peut leur apporter i'anthropogeograpkie, soit qu'ils analysent
la division du travail, soit qu'ils donnent leur attention aux
relations du présent au passé social.
G. R.

C. OT'rOLENGlit. – l.a popolazione del Plemonte ne!


seoolo XVI. /<«:<~(«a<<(tH(t
<~.Soc(ob~f«,Auuo V,{use. S et
M,p. 689-705.
Les conclusions gÈnt-Taiesqui se df~tgentde ce travail sont
les suivantes t" Au xyt" siècle, ïasmom'etnents anormaux de
la population, dans to sens de l'accroissement ou de lu dimi-
nution, étaient beaucoup plus fréquents que de notre temps;
c'est le resuttat des guerres, disettes, épidémies, etc. En
temps normal, la uatattt& générale n'était pas tt'es ditlerente
de celle qu'on observe encore dans le Piémont elle se carac-
térise seulement par do forles variations iocaies. 3" En temps
anorma), te taux de la natalité s'etevait ou s'abaissait beau-
coup plus qu'il ne fait aujourd'hui dans les mêmes condi-
tions.

X' Congrès interna.tiona.l d'hygiène et de démoer&


phie; Paris, ~!)00. Compte rendu publié par le secrétariat
général du Congrès. Paris, Masson, 1070 p., gr. in-8".
Nous n'avons rien a dire ici des rapports, relatifs aux
questions d'hygiène, qui occupent plus des neuf dixièmes de
ce volume. Parmi les rapports présentes à la deuxième divi-
sion du Congrès (Démographie, pages H4M030) quelques-uns
ont trait à des questions de statistique morale et ont été
signalés ci-dessus (IV section, $1).Nous relevons seulement
ceux qui ne rentrent pas dans cette première catégorie
J. Bertillon JMoKMMtCMt de pop«<<!(/OM catMf.!(~ ~c~
selon le degré d'aisance à Paris. Les divers arrondissements
de Paris, Berlin et Vieuue 6tant répartis en six groupes (très
pauvres, pauvres, aisés, très aisés, riches, très riches) d'après
la statistique, fauteur montre que la nuptialité est par-
tout plus faible (environ deux (ois) dans les arrondissements
riches que dans tes pauvres; la natalité est trois ou quatre
fois plus forte dans los arrondissements pauvres que dans les
riches; à Paris et à Berlin, la proportion des naissances iUégi.
9S& t/AXt:~
SOCMMMWR..ta<tH9M
times est plus grandedans les arrondissementsde moyenne
aisanceque dans les pauvres (proportion minima&Berlin)
ou que dans les riches (proportion minima à Paris) 3° la
morti-natatiteest plusfaibledausles arrondissementspauvres
que dons les arrondissementsriches; 4° la mortalitédes
pauvresl'emportesur celle des riches, mais touteslescauses
de mort ne contribuentpas dans ta même mesureà ce résul-
tat certaines maladies (tuberculose, méningite, varioie,
rougeole,scarlatine,coqueluche,diphtérie, pneumonie,diar-
rhée intantite) sont beaucoup plus fréquentes chez les
pauvres d'autres au contraire (lu fièvre typhoïdepar
exempte)ue saut pas influencéespar le degré d'aisance.
Caudertier D<'mo~-«/?/t«' <~ F/'aMM(mêmesthéories
que celles qu'on trouvedans l'ouvrage analysé ci-dessus
explicationpar les progrèsde l'alcoolismede i'augnteutatiou
dela mortalité des hommesduos certains pays et notamment
en France).
Noussignaleronsencore: H. Longuet,~<~M~p~<o)tft.
Livi, n<O~M.; p«;'/~KC~ ~'(M'M<'fpeut COM~'t~Mf<<< «F«M-
cetHontdelit ~fMio~Atc.

E. FOUHNÎERDE FLAIX. – Statistique et oonsiatance


des religions à la fin du x)x' ai6cl8 (Mémoirecommu-
Diqué au <~t~.ï tH<M-M«(to)M< de <'AM<o<t'e M~MHs
en i900). Paris, Leroux,i90i, 27 p., in.8'.

L'auteur reprend,en ies mettantsjour, les conclusionsd'un


mémoireparu en 1890dans le Bulletindo l'Institut ioterna-
tionaido statistique. i! s'agit de déterminerla répartitiondes
principales religions de l'humanité à la fin du x).\°siècle.
L'objetprincipal du travailest de réduire l'évaluationcertai.
nementexagéréequi avaitété faite autrefoisde la population
bouddhistedans te monde.Le bouddhisme,en effet,a long-
temps été regardé comme ta religion la plus importante
numériquement. On arrivait à ce résultat en comptanttous
les Chinoiscomme des bouddhistes.En ces termes,l'asser-
tionétait manifestementerronée.Maissi l'on n'est pasfondé
à considérertous tes Chinoiscommedes sectateursdeBoud-
dha, on n'est guère plusautoriséà tes mettre tousou presque
tousen dehors du bouddhisme (M.Fournier ne compteque
36000000de bouddhistesen Chine). La vérité est que toute
ctassiftcationrigoureuseest, ici, impossible.Si tout Chinois
A!fAt.~M.–nE;t.AfOPp)~TM)f~f(:<!X)!)tAt. SS)

n'est pas un bouddhiste eu acte, il n'en est pas qui ne soit un


bouddhiste virtuel. Que, dans une circonstance déterminée.
)e prêtre taoïste n'ait pas rendu les services qu'on attendait
de lui, et t'eu s'adressera au bouddhiste; ou bief] encore on
fera venir l'un et l'autre à la fois. Ondira que ce ne sont là
des religions
que des pratiques magiques? Mais U y Il bien
qui ne sont guère faites que de pratiques de ce genre.
Dans ia conclusion de son travai), i'axteur reproduit une
assertion que contenait dejf) son premier mémoire relative-
ment a la situation du catholicisme en France et, plus spé-
cialement, il Paris. Paris y est présente comme une ville
essentiellement catholique, comme « le plus grand foyer reli-
gieux de l'humanité » (p. 23). C'est il Paris que se montrerait
te plus nettement « l'énergie de résistance irruductibiu des
reiigionsen général et ducatholicisme en particulier. M.t''our-
nier donne comme preuve de cette proposition un peu sur-
et des
prenante le nombre des baptêmes, des mariages
enterrements religieux en ~875et t883. La preuve est bien
insuffisante. Le nombre de ces actes religieux est nn bien
mauvais critère de lit force des croyances; car, bien souvent,
on consent à ces rites pour des raisons qui n'ont rien de reli-
subit par
gieux. Onn'y voit que des actes extérieurs, que l'ou
tradition, sans se croire engage pour autant. H est, d'aiiteurs,
bien remarquable qu'ils vont en diminuant. Hn 1873. sur
tOOmariages il y avait ? bénédictions nuptinles à l'Ëgiise;
en 1885,il n'y en a plus que 70. Le nombre proportiounel des
baptêmes a également baissé.
10:.D.
K. D,

itUBKER(Orru). – GeographiMh-st&tistisohe Tabellen aUer


LaenderderErde. herausgegebenvonFf. v-Juraschek (7'a6<<'<!<M
~<'a/~)~MM e<N<a<~(~MM~ tous /M~<!y«/e ~n'e). I''raakfaft
a.M.,Ketiet-,f90t, 97p.
CAUDEnLtEH. – La loi qui règle les naissances. VoM'MC~ de la
~'ot-t~~M~M~ <U02.p. ii-27, 4t-62. – DiseuMioa
~a<-)'<,
surcetteloi, /<'<<<p. ~-83, «9-)~.
WË8TERGARD. – Die Lobre von der MortaUtaet und Morbi-
ditaet, lena, Fischer, )UfH.
A.GOTTSTEtX.– Die TodeMrsaehenin traherer Zett und ln
der Gegenwart und die Beziehungem zwischem Kranhheit
undSterblichkeit. Xef«c/tr~</'MrSoct(t<)<)<M<HM/t<t/<,<M2,f H.,
p.SM-23tet B" M.. p. 409-4t8.
SSS t.tS~B SOCMtOOMUE. Mtt-tSM

nt.-LKSGMOUt'KMKXTSUm.UXS S
!'<trM.H.HcnK)))!ts

JULL!A\ ~CAMtt.).);).
– Notes gallo-romaines. Sur les ori-
gines de quelques villes françaises, ~ccw </M~w/M
Tome ftt, p. 316.
«M<-<CMMM,
Il s'agit surtout des villes de !:( Gaute indépendante mett.
tionnôes par César il y en a une trentaine. Httes ressortissent
à quatre types ditïérents les villes de montagne, etahiiossur
de vastes sommets, I'o~«/«;H de marais bâti sur une très
M~re hautem-, mais protégé j)iu' des ntarec~es, i'op~KM
fluvial coustruit daHadesites de rivière (co)ntneParis) et, enfin,
tes villes qui commandent uu pout ou le passaged'uuo rivière.
LeureMtpiacetne)tt<nontreque leur rôle étaitsurtuut ntiiitaire.
C'etaieut pritteipaietnent des lieux où s'entassaient femmes,
enfaats, bestiaux, sotdats. etc. Aussi, primitivemeut, i'o~Mxm
guutois N'exerçait-it aucune supt-6tt)atie sur la région avoisi-
aaNte; aucune ville n'avait ie caractère d'une capitale. Mais
à partir du milieu du premier siècle, OMvoit se
produire un
véritable Tj-wx~ Au contre do la nation, J&du moins où
elle atteint un certain degré d'unité, apparatt un
opp~ttM
centrât qui est considéré comme la ville la plus importante.
Peu à peu les orgaues les plus essentiels de la vie sociale
s'y
concentrent. Ainsi Il les Celtes s acheminaient vers te même
régime municipal qua les autres peuples de t'antiquitc, lorsque
)&conquête romaine vint rendre cette marche
plus rapide «.

ALLKNDORF ~t!Axs).– Der Zuzug in die StMdte. Seine


Gestattung nnd Bedeutunj; furdtesetben in derGegenwart.
Rin Beitrag zur StaUstik der Binnenwanderungen mit
besonderer Berueksichtigung der Xuzugsverhaettnisse der
Stadt Huile a. S. im tahre 18M9~Vm~-«<MK wx )-<~).
ïena, Fischer, 1901, v)n 80 p., gr. tn.8".
Cetravail est divisé en trois parties. Dans ta première sont
résumées et brièvement examinées les théories qui ont pour
objet d'ex ptiquersysténtatiquement les phénomènes demigra-
tions urbaines (théories de ttansen, d'Amman et d'Oppenhei-
mer~. Sont ensuite exposés un certain nombre de faits démo-
A:<A).Yii)M.– h)MtiMOL'CKMKtTa
L'MBAf<.< 5M

graphiques,relatifsà la mômequestion,et dont plusieurssont


dus il des recherchespersonnellesfaites par l'autour sur la
populationde Hatto.Enfin,dansla troisième, est discutée lu
questionde savoirsi les villessont susceptiblesde subsister
par elles-mêmesou bien, au contraire,si elles ne se recrutent
que parImmigration.Aufond,c'estcette questionqui domine
tout le livre; car elle est à la basede la théorie de Hansen,de
Ammon, et les faits exposésdans la deuxièmepartie sont
surtout destinésà étudierce mêmeproblème.Nousen ferons
donc le centrede notre analyse ce sera le meilleur moyen
d'éviter des reditesque le plan suivi par t'auteuriui imposait,
et qu'il reconnaîtd'ailleurslui-même(p. 4).
Les principauxargumentsde Hansenpour soutenirque les
villes disparaîtraientsi les immigrants ruraux ne venaient
comblerpériodiquementles vides de la population urbaine
sont au nombrede trois
1*)Dansles villes, la proportion des habitants indigènes
diminue régulièrementd'âge on âge jusqu'à vingt-cinquns
elle est encoredo70p. -tOO (nombresronds)pour tu population
de cinq à six ans; elle n'est plusque de 30 p. tOOde quinze à
vingt ans, de 20p. tOOde vingtà vingt-cinq. Cettedécrois-
sance régulière lui parait indiquer un aMux considérable
d'immigrants. D'autre part, ces immigrants, suivant lui,
ne sont pas des hôtesde passage, mais s'établissent pour ta
plupart à demeure.H en donnecomme preuve que si, après
trente ans, la proportion des habitants indigènescesse de
décroître et même augmente, ce n'est que dans une faible
mesure.C'estdonc que, parmi les étrangersqui ontimmigre
aux âgesprécédents,il en est relativementpeu qui quittent
la ville après un séjour temporaire. Le fait lui parait.
encore plus frappant quand on compte par familles, et tion
plus seulementpar têtes d'individus.C'estainsi qu'il trouve
à Leipzig33,83famillesindigènespour 7C.47(an)ittesimmi-
grées. Posant que sur ces 75p. 00 d'immigrées,il y en a
~Sp. MOvenuesd'autres villes, il conclut que la population
urbaine est composée, en parties égales, d'indigènes et
d'étrangers venusde la campagne.

1. Nousnousen tenonsauxarguments tt enestun autre


principaux,
<[uenousnoushornoniin M~teter. carilestpouprub)H)t.
t~MenMtoanju''
')ue.dMi:d osvi))~ttUhtfoM <t'!<-an)pa~n'i
tuai~MntoMt-utM
protciitantes,
h tnajoritti
'*uU)o)i<)UM. n'est))!asprotestante Oncuw.'oit
tmjourd'tttti. que
çafaitpeuttenir&biendesetHMes.
.:&SA' L'M!tAEMCMt.06~C)!:tWt-MM
8" Hansen admet que tes habitants de la campagne qui
immigrent vers les villesy sont attirés par la perspectived'y
trouver uu emploi plus profitabledes talentsqu'ils sentent en
eux. Ceseraient donc,en générât, des sujetsbien doués,supé-
rieurs, moratemeut et intellectuellement,aux citadins; par
conséquent, dans la lutte qu'ils engagentcontreces derniers.
ils ne peuvent manquer (t'avoir le dessus. Ils dépossèdent
donc la population urbaine, la rejettent dans des situations
intérieures et finalementia font disparattreen la remplaçant.
Ainsi c'est par nu ilôt continu d'immigrantsruraux que se
recrutent perpétuellementles villes.
3" Enfin,la démographieurbaine sembleétablir que l'excé-
dent des naissancessur tes décos dans les villesou bien est
négatif, ou bien n'est pas suffisantpourqu'ellespuissent sub-
sister par leurs seulesforces.
Contrele premier argument, M. Aiiendorffait remarquer
que la faible proportion des indigènes peut avoir pour cause
une forte émigration de la population urbaine, aussi' bien
qu'une forte immigration de la populationrurale. Or à Ber-
lin, par exempte, i'étnigration n'est inférieure que d'un
quart à l'immigration fp. 89).– D'autrepart, c'est tout à fait
arbitrairement que Hansensupposeque les immigrantssont
en majeure partie d'origine rurale. A Hatie, en 1899, sur
23lt4 immigrésii y en avait 7t.2 p. 100qui étaient d'origine
urbaine (p. 28 cf. p. 25). A Francfort, lesvilles fournissent
à l'immigration un contingent légèrementsupérieur à celui
des campagnes,proportionnellementà leurs populations res-
pectives. Il n'y a donc pas lieu de parier d'un dépeuplement
des campagnesau profit des villes.
Contre l'argument d'après lequel les ruraux éiiminoraieu.t
nécessairementles citadinsindigènes, l'auteurfaitvaloir que.
d'après le résultat do ses propres observationssur la ville
de Halle, les immigrés appartiennent, au contraire, aux
classes et aux professionsles plus intérieures. Il y en a 34
p. MOqui sont domestiquesou ouvriers; en y ajoutantsimple-
ment ceux qui sont sans profession,ou arrive à une propor-
tion de 50 p. 100.Or il y a, en outre, les petitsemployés,les
ambulants de toutes sortes, etc. Il ne semblepas que ce soit
ta des adversairesbien redoutables pour la populationbour-
geoise établie. Haasen faisait remarquer à l'appui de sa thèse
que les immigrants doivents'établir dans les quartiers cen-
traux, c'est-à-dire les plus aisés des villes, car c'est dans
·
A:<U.)[!HM.– LES QHOCPKMKXTS
UHUAtX~ SM

tes quartiers excentriquesqu'ils sont les moinsnombreuxpar


rapport &l'ensemblede ta population H lui semblait donc
qu'ils repoussaientles bourgeoisdu centre vorata périphérie.
ce qui témoignequ'ils les étiminent et les remplacent.Mai!;
M.Allendorffaitobserverque s'ils sontproportiounettetnent
plus nombreuxdans les régionscentrales, c'est que ta popu-
lation y estmoinsdense,parceque la place y est occupéepar
des magasins, comptoirs,établissements publics, etc. Par
suite, la part proportionnelledes immigrés dans cette popu-
lation spécialepourray apparattre comme plus élevéequ'a ta
périphérie, bien que leur nombre absolu soit dans un tout
autre rapport (p.33 et suiv.)..
Reste la questiondesavoirsi t'excèdent des naissancesur-
baines sur les décèsest suffisantà l'entretien des villes.On
avait objectéa Hansenque si le budget démographiquedes
villes se soldaitautrefois par un dencit, il n'en est plus de
môme aujourd'hui Hasse.Kucxynskiestiment qne. grâce à
une meitteurehygiène,les villessont désormaisen état de se
suture. Mais,avec Hansen,Atiendortobjecte que cetteamé-
lioration de la situationpeut très bien être due il ce tait que
le mouvementd'immigrationprend tous les jours plus d'in-
tensité car, commeles immigrants sont, pour la plupart,
dans ta fleurde t'age, c'est à dire à t'age où ta féconditéest
maxima, leur nombreplus considérabledoit nécessairement
avoir pour enet d'élever la natalité. Mais, s'il en est ainsi,
cette natalité meilleure, loin d'indiquer que les villes se
recrutent par ettes-memes,prouverait, au contraire, qu'elles
reçoiventplusd'élément'}étrangers que par le passé.
Pour tranchercette questionsi grave, il faudrait, de l'avis
de notre auteur,déterminerce que serait le rapport des nais-
sances auxdécès,abstractionfaite de l'immigration et deson
influence. Battoda essayé d'éliminer ce facteur perturba-
teur il a calculéce que deviendraitune population urbaine
abandonnéoàette-meme,c'est-à-direqu'un courant immigra-
teur ne viendraitpas continuellementrevivifier. Son calcul
fait, it a trouvéque, dans cette hypothèse, l'excédentactuel
des naissancesoudispamttntitouserait singulièrementréduit.
Finalement, il a conclucontre les villes. M. Allendorf croit
excellent le principe do cette méthode, mais il estime que
des conséquencestout à fait contraires en peuventêtretirées.
Tout d'abord, il fait remarquer que ces calculs mêmeslais-
sent subsister au profit des .villes, dans la plupart des cas
5S& t.'ASXt!t!NK:<Ot.OOt))t!8.f!NttMÏ
tout au moins, un excédent de naissances qui est môme par-
fois assez considérable. D'autre part, il reproche a Ballod
deux erreurs qui vicient sa conclusion. Baitod a contondu la
natalité iégitime et lit natalité iiiégitime. Ot- it eut faitu les
distinguer de manière a pouvoir comparer ta fécondité des
femmes mariées à ia ville et à lu campagne Car si in natalité
urbaine apparaît comme insuflisante, c'est en partie parce
qu'il y a moins de femmes mariées à la ville qu'à la cam-
pagne, et non parce que les sources mêmes do tu vie y sont
taries. D'autre part. Baiiod n'a pas tenu compte de ce fait que
les femmes de quarante à quarante-cinq uns sont proportion-
neiiemeut plus nombreuses à ta ville, ce qui contribue aussi
à produire un abaissement do ia natalité qui, pourtant, no
symptomati~e aucunement nue sorte d'épuisement des forces
vitales.
Quoique ingénieuses que soient ces objections, elles n'auto-
risent cependant pas à conclure, comme le fait notre auteur,
que l'immigration n'est pas condition de l'existence des villes.
Tout au plus en résutte-t-ii que les culculs de Ballod ont
besoin d'être revisés et complétés, sans qu'il soit possible de
dire avec exactitude f<pt'toft ce que donnerait cette revision.
Même le premier argument nous parait pou démonstratif de
toute manière. Car que lu natalité soit rédaite par suite d'une
moindre fécondité, ou par suite d'une moiasbonne nuptiaiité,
il reste, dans un cas comme dans l'autre, que la population
urbaine ne produit pas assez d'entants pour pouvoirse sufnro.
Que la constitution des villes restreigne les naissances parce
qu'elle restreint ies mariages ou parce qu'elle épuise tes indi-
vidus, le résultat final est te même.

P. MEURtOT. – L& population de Berlin et de Vienne


d'après les dénombrements récents..hM<ntoMc la &)C)~f'
</csM<M<~Me de Paris, i89t, p. 347.
A Berlin comme à Vienne, on constate une tendance mar-
quée de la population à se porter versla périphérie. A Vienne,
les quartiers du centre augmentent encore, mais beaucoup
plus faiblement que ceux de la périphérie. ~0 et )2 p. ~0 au
lieu. de 3~ et 36. A Bertin, les quartiers centraux accusent
même une diminution. Les deux B~'Aequi formaient le
cœurdn yieux Berlin ont perdu le dixième de leur popula-
tion. Au contraire, les quartiers excentriques et même la
ÂKAt.YSK!–)/MAfn.<T<o:< est
banlieue ue cessent d'augmenter et dans des proportions con-
sidérables.

A. COSTH. – De l'influence des agglomérations


urbaines sur l'état omtërtet et moral d'un pays.
Congrès~fet'K<«<OK«<
<<{;~HC~ de ~Mtogt-a~te. Paris,
Massou, t902.
L'iunueoeo des aggtomerations urb:)ines serait toujours
favorable au progrès NodMt.Mais, notamnMut dans les cas où
le progrès a été trop rapide, il peut y avoir un détaut de
simuttaneite outre ics eHets politiques, économiques et intet-
tectuets d'une part, et, de t'autt'e, « tes enets mon~ux qui
dictent ta conduitedes individus et des {umiites ». Uon résul-
terait alors uue perturbation temporaire duos certains phé-
nomènes démographiques, nuptialité, natalité mais cette
perturbation preudrait fin quand ies familles se seraient
adaptées aux nouvelles conditions de l'existence sociale.
P. MEURtOT. – ïta démographie d'une petite ville au xtx"siècle.
Journal de <aSoet<!<<'
de <<<t<t'<!<tg«e
<<c/'«)'t<t,~Ot, p. 407.

tV.–L'HAtUTATtOX

Générai L. DR HEYL1È. – L'habitation byzantine. Gre-


nobie, Faique et Pcrrin, et Paris, Leroux, 1902, xv-~8 p.,
in4".

La pubiication érudite et pittoresque du général de Beylié


nous raconte un :ntport!mt chapHre do t'évotution de t'habi-
tation médtterraneenne sou objet propre est t'ctude de l'ar-
chitecture civile des Byzantius, mais son point de départ est
in maison romaine do l'ère impériale, et son point (t'arrivee
la maison italienne du moyen ~ge. M. de Beylié ne s'est pas
préoccupe de systematiser,.)nais de décrire le développement
d'une forme archéologique typique. H a cependant assez judi-
cieusement expliqué par l'histoire les transformations des
monuments pour qu'il soit facile do tirer, des documents
qu'il a réunis, quelques indications sociologiques. La matière,
d'ailleurs, nous y invite l'architecture est, de tous les arts,
celui qui traduit le plus directement tes besoins sociaux, et
manifeste le plus clairement, dans des applications publiques
?? ).'AXXÉKiiactuhomwE.MM-t!)Oi!_
ou privées, la structure (lescotteetivitésplus ou moins éten-
duesqui modèlent:'t leurimageses créations.
Dans les monuments privés, on distingue d'abord deux
types: la demeure Kpatricienne», litmaisondu riche, propre
aux classes supérieures (c'est la seule dont des spécimens
nous aient été eonservési,et ht maisondu petit bourgeois,de
l'artisan et du paysan celle-cia sans doute longtempscon-
serveles vieilles formesindigènes. L'habitationde i'aristo.
cratie, au contraire, est d'importationétrangère ce sont ta
maison patricienne romaine(qui tut naturellement trans-
ptauteeà Cottstantiuoptt).nouvettecapitale)et !a maison est
pierre de la Syrie du Kordqui ont fourni les modèlesnou-
veaux.Seule l'aristocratiede ta richessepeut s'offrirle luxe
des innovations.Les classespauvres sont conservatricespar
ignoranceet par pauvreté.
L'architecture publiquea le même caractère que t'archi-
tectureprivée aristocratique ellesait être dédaigneusede ta
tradition, et élabore avec l'aide d'élémentsétrangersses for-
matioas CHractéristiques. C'est par des empruntsque se réa-
lisa un type urbain en partie nouveau de la Syrie vinrent
l'usagede ta large avenuecentrale, les portiquesbordant les
rues. les réservoirs à ciel ouvertdu servicedes eaux quand
la placevint à manquer pour ceux-ci, Alexandriefournit le
modèlede ta citerne souterraine.
C'estdonc un art cosmopolitequi se formesur les ruines
de celui qui s'était développéavec tant d'éciat et de vitalité
dans les villes démocratiqueset particularistesde la Grèce.
La questiondes causes profondesdo cette transformationne
saurait être posée à proposd'un livre qui no traite que de
t'une desfonctionsdel'architecture disonscependantqu'elle
est connexe & celle de la décadence de la vie
publique
antique, dont Liebenama dégagé la raison essentielle (Cf.
~Hn<'e,tometv, p. 338).
Notons,pour terminer, de remarquablesréactionsde l'art
religieuxet de J'architectureiaîque. Le monastère byzantin
primitifdérive :mmédiatementdo la maisonsyrienne à une
époquepostérieure, c'est l'églisequi fournit aux palais impé-
riaux le type de la salle à coupolesprécédéedu narthex. C'est
là une formation analogique le phénomène, défini d'abord
par les philologues.se manifestedans tous tes domainesde
l'activitéhanMiae.
LL.
– h'MABfMTtMt
ANAbVSM; Saf

K.FUCUS. -Der Btir~ealaandeï'Hof..M«</«~~M < /tt)</M-op.


<M), p. 213-296.
Gesell,t'MW'<M,
K.FUCIIS. Ueber du SzeUor Haas. ~M., p. 33~.339.
R.DUNKER. -Du Bauermhaa9 am Mitteïetœter See imKarm.
teia. /tM., <902,p. 339.S73.
SEP'HËMKSKCTiuN

!)<VER8

JO;
).-).'KST)tÈTtQU):
ParMM.)). UuttKKT
et M.MAMSt

GUMMEUt': (FnMmsB.). Thé Beefinotaarsofpoetry ~M


coMttMH)''<'M<'M<j)<~
<«pot~. New-York,Macmiiian, 1901,
4f3 p., in-8".
Avec ce livre, l'esthétique devient définitivementune
branchede la sociologie.L'auteur nous propose,eu euet. sur
la poésie,ses formesélémentaires,son évolution,une théorie
essëntioiietncntsocioiogique.H étudie la poésiecomme un
fait objectif dont il recherche les causes, et, d'autre part, il
voitdans ce fait, non une manifestationprivéequi aurait son
origine dernière dans tei ou tel sentiment individuel, mais
une « institution sociale a (prêt., cf. p. S), qui joue un rûte
« dans la vie puLHqne» (p. 7) c'est-ù-dire qu'il l'étudie
commeun phénomèneessentiellementcollectif.
Maisqoe faut-il entendre par poésie(ch. <))?« La poésie
est un langage rythmique ayant généralement une origine
émotionnellen fp. 30).îi n'y a poésieque là oùUya rythme.
Lesdéfinitionsqui font rentrer la prose poétiquedans la pué.
sie, cellesqui se refusentà faire du rythme la caractéristique
essentielle,celles qui ne s'attachent qu'au sty)esont succes-
sivement écartées; et les arguments que donne M.G. pour
justifierces exclusionssont souventtrès démonstratifs.C'est
ainsi qu'il remarqueque le meilleurpoèmeen prose de Louis
Bertrandest proprementen vers (p. 33) ni Sainte-Beuveni
Baudelairene s'en étaient aperçus, tant ia métriquescienti-
fiqueest éloignéedusimpleempirismedu poète. Sans doute,
il ne peutêtre questionde nier l'existencede prosesrythmées
la proseoratoire surtout a ce caractère. Mais,dans tous ces
cas, le rythme n'est pas là pour lui-même il ne fait guère
ASAM~KS.– h'tMTHKTtQt'ti SCt

que reproduire la marche logique do la pensée par suite,


nous restons à mi-chemin entre la prose pure, où la série des
accents n'existe pas, et la vers où la seriation des accents est
ie tout de l'expression.
Cette définition n'est pas simplement pour notre auteur
une définition provisoire destinée à déterminer d'après des
sigues facilement perceptibles l'objet de la recherche. Le
rythma n'est pas seulement, pour lui, le caractère extérieur
et apparent de ta poésie; c'en est l'élément essentiel. Pour
démontrer cette thèse, M. (!. procède, d'une façon peut'etro
un peu scolaire, à la réfutation successive de toutes les
théories adverses. H y a d'abord la théorie do Darwin sur
l'origine sexuelle de la poésie elle so heurte à ce fait
que los formes les plus primitives goût infiniment peu ero-
tiques (p. 88). Il y a ensuite celle de Spencer et surtout celle
de Norden (/tH<<A'e ~M~'tMa), suivant laquelle il y aurait
eu d'abord une prose a allure (orn)uiaire do laquelle la poésie
se serait ensuite détachée. La prose serait devenue la poésie,
en se rythmant davantage sous l'effet de l'émotion (p. u4-(tf!,
70, 78, 90;. Maiscette théorie est inconcitiabte avec ce fuit que
nous trouvons partout le vers nettement différencié do la
prose. Deplus, il y a impossibilité absolue à passer du rythme
de la voix ordinaire, mémo de la voix oratoire, au ryttune
commun, uniforme, consenti, de ta poésie proprement dite.
Mais si le rythme est un caractère quasi extrinsèque au
langage courant, d'où vient-it ? Des conditions spéciales (tuns
lesquelles la poésie s'est formée. Hn effet, celle-ci a été primi-
tivement, régulièrement, nécessairement chantée. Aussi
bien citez les sauvages que dans les divers pays d'Europe, la
poésie primitive a été essentiellement une chose dite en
chœur. Le « chaut en commun N, le chorat, voilà la cause du
rythme. Maison a soutenu (M. Wattascheh~que la musique,
fondement du ryttune poétique, se rattachait à un « sens
musculaire du rythme. Sans nier l'existence de ces condi-
tions physio-psychotogiques, M. (<- croit qu'il est pos-
sibte d'assigner au rythme poétique d'autres causes. Ces
causes sont d'ordre sociologique. Le chorat primitif suppose,
non seulement un groupe d'hommes, mais encore un groupe
d'hommes qui concerteut leurs voix ainsi que leurs gestes,
qui forment une marne masse (7'Af'OH~) dansante. La commu-
nauté animée de mouvements rythmiques, voilà ta condition
immédiate, nécessaire et suffisante de l'expression rythmique
E. UCMHMM. Annco ooeioi., l9M.t9M. 36
§<? t.'ANNËtt «tCtM.OOt~UK. «Mtt.t909
-iL!L_U.-_1---11.1.-
de cette communauté.1. M. C. profite
_AI.
des sentiments sur ce
point des dernières recherches sur l'ancien mètre européen,
sur les formes de la strophe (p. 82 sq.) leur correspon.
dance avec la danse démontre l'origine sociale de la poésie.
Ainsi derrière le simple fait du rythme apparaît une réalité
sociale, un groupe déterminé d'individus chantant et dansant.
Le rythme, faculté d'ensemble, vient directement d'une
action faite d'ensemble.
Alais avant de pousserplus loin la démonstration etde pro-
céder à une théorie définitivement explicative et abstraite,
M. G. a voulu s'assurer que c'était bien ainsi qu'on fait les
choses se sont passées, it s'agit d'étabtir que les éléments
« communaux » prédominent dans la poésie primitive. La
démonstration en est faite principalement par l'analyse de
deux formes de poésies qui ont dominé primitivement en
Hurope, la baiiade et le vocero cette analyse est confirmée.
d'ailleurs, par une revue rapide des faits ethnographiques et
de formes poétiques diverses. La ballade, il est vrai, a aujour-
d'hui presque disparu, en tant que fait vraiment social. Mais
quand on remonte à ses formes les plus anciennes, ou trouve
un poème qui est essentiellement un chant choral et de danse
(p. 174; derrière elle, on ne trouve pas d'auteur, ni barde a
cheveux htimcs et à lyre, ni ménestrei, ni chevalier, mais le
cian, la guilde réunis chantant et dansant. De là Ja prédomi-
nance du retrain, partie primitive, uniforme, qui a servi de
fond sur lequel les variations des stances ou des strophes
élémentaires sont simplement brochées. D'ailleurs, la nature
de ces variations mêmes, la forme de la stance qui est d'ordi-
naire simplement « incrémentale », démontrent bien que ta
ballade s'est développée autour du refrain, et non pas autour
de ce qui constitue la trame môme du récit. Le refrain de
danse, indéfiniment répété, voità donc l'origine de la ballade,
et, par elle, d'une bonne part de la poésie.
Une autre forme poétique, également très primitive, c'est le
« vocero » (p. 222, sq.) ou chant de lamentation. L'usage du
vocero est extrêmement répandu et déjà (p. 24S-249~le vieux
huguenot Jean de Léry (xvi* siècle; remarquait la parfaite
analogie entre les chants de mort que proféraient les Basques
et ceux que proféraienttes Indiens du Brésil. Ici les cris ryth-
mésj ta danse de la vocératrice sont le principe mais il y a
aussi texo'is d'un groupe; c'est cetui que forment les parents
(processifs, etc.) soutenus par l'audience des amis et alliés.
AXAt.ysM. t.'ti'mtth'WR 503

Une conHrmaHon importante de cette théorie est fournie


par l'analyse d'un (tétait de la poésie primitive. Souvent, dans
les ballades, semble apparaître un individu, un « Je '). Ce
'< Je des ballades correspond-il à l'expression de senti-
ments personaets d'un auteur? il n'en est rien; nou seule.
ment ce « Je » apparatt toujours d'une façon secondaire. mais
encore, comme dans la poésie hébraïque~cf..4HH~ Mc~o-
~M, t. Il, p. MM),il désigne a vrai dire, le plus souvent, ta
foule, quand la mention d'une personne n'est pas le fruit d'une
sorte de mystification (p. t87~.
Ces faits établis, M. G. réfute aisément et ta théorie
impru-
dente de Tarde sur l'initiative personnelle et l'imitation gré-
gaire. et celle de Groos qui, tout en insistant avec raison sar
le rôle de l'instinct et do l'imitation eu groupe, në~tige d'attri-
buer toute son importance au fait chorat et communal, à ta
vertu poétique de la personnalité collective. Comme le dit
très justement notre auteur, il y a « une véritable antithèse
entre l'action collective et l'action simplement imitée it t'inté.
rieur d'un groupe social M(p. 3(Mi. Aussi pour que le rythme
apparaisse, il ne suffit pas d'une foute (p. 37t~ il faut qu'une
société constituée, une « borde homogène animée d'une
même idée soit rassemblée et exprime par ses restes et son
langage l'idée qui t'anime. Alors le langage devient naturel-
lement rythmé parce que le rythme est le seul moyen d'éta.
btir un concert juste des différents enorts voclux. Ht aussi te
rythme est bien le résultat de l'association les forces indivi-
duelles n'auraient jamais rieu produit de pareil si elles
étaient restées isolées (voy. p. 386 et suiv.).
Cette théorie permet d'expliquer un caractère fondamental
de la poésie primitive en même temps que la manière dont
ette a évolué. Ce caractère, c'est son objectivité et sa simpli-
cité. En ce sens, elle est vraiment, comme l'avaient vu les
fondateurs de l'esthétique allemande, un produit de ta nature
(eh. n, cf. p. 400, !~). Elle consiste ordinairement dans
renonciation pure et simple d'une chose ou d'un fait, sans
que ta métaphore, la note sentimentale individuette, inter.
viennent. Les sentiments et les images de la masse s'expri-
ment seuls et ils sont objectifs parce qu'ils sont collectifs.
Étant donné ce point de départ, il est aisé de prévoir dans
quel sens s'est faite l'évolution. Communale, objective et
naturelle à l'origine, elle est devenue de plus en plus indivi-
duelle, subjective et artistique. Dans le principe, la nature,
SOt </A!MttiE
!tM;mM)at9N!.taot~wta

l'impression et t'invention immédiates; n la fiu, la rénexion,


l'action de l'individu sur l'individu en vue de forces esthe.
tiques, le livre. M. G. fait quelques efïortshfureux pour nous
retracer les divers processus de diilurencifttion qui ont menu
la poésie de sou état primitif a son état actuel.
Le (acteur essentiel c'est, lit comme ailleurs en sociologie.
t'appnrition de l'individu, ta formation et ti) lixation de forces
centrifuges (p. 44t, 4*!t). Maisl'individu n'aurait pu prendre
cette place dans le développement de la poésie, s'il n'avait
joué quelque rôle des l'origine, et si ta musse avait eu, comme
le voulait drimm, une sorte de htcuttô créatrice. M. G. tait
donc une juste part a l'action individuelle. La ronde, la
danse, le rythme, sont t œuvrede in )bu)e tnais sur le fonddu
thème ainsi donne, les individus apportent des variations
personueiies. Daus ia horde itomogëue, les dons d'improvi-
satiou sont di)Ius, chaque individu se succède dans la danse,
jette sou mot qui est accueilli, répète par la foule et qui entre
dans le trésor eomutttn.
La série des difterencintions, qui se sout progressivement
produites au sein de la poésie, eu precisemeut pour enet de
rendre les ~ruuds rôles poétiques accessibles aux individus
(chap. vn). Un premier processus est en quoique sorte un
phenomëne de sissiparite ia récitation particuUÈre par un
individu au milieu de ia foule, récitation qui est souvent reli-
gieuse, est réputée être uu don spécial, une faveur; elle con-
tëre une autorité particulière à l'individu qui s'acquitte de
cette foucliou et qui, par cela tnÈme, se détache de la foule
de )a des formes comme le duel poétique t'itmois. comme la
satire, le vers alterne, le xc/fK~~f/'Af~ des pays aliemauds.
– D'autre part, le rythme de la parole, la poésie se séparent
de ta danse (1).Mû), deviennent une institution dincreuciee,
par opposition a l'état d'indiiîéreuciation primitive (sur ce
dernier, voy. p. i!2;. Elle conquiert ainsi une indépendance
qui s'étend au poète celui-ci n'est plus teuu a un succès
immédiat, comme au temps où il devait être immédiatement
consacre par la foule. M. G. nous fait assister ensuite a la
naissance des genres, de la lyrique et du dnune à colle des
formes, stances et poèmes; a celle de la touruure d'esprit et
du style que t'en appelle maintenant poétiques et qui dans le
principe n'étaient pas des traits essentiels de la poésie. Nous
ne le suivrons pas dans le détail de ses démonstrations mais
nous devons signaler ici, comme intéressant spécialement la
.~At.~RS.t.'M'rt~TWH M&

sociologie,les pagesoù se trouveexposéela façondont s'est


reconstituéela poésie persounettoa t'époquede ht Renaissance
en France,en Angleterre,en ttidie,en facedel'anciennepoésie
du clan, du vittage, de ta guiide, de t'Élise (p. t30 et suiv.).
Maisentre cesformessi hétérogènes,Hreste toujoursquel-
que chosedo commun c'est le rythme. Le rythme remplit
encore, pour le poète individuel qui écrit en vue d'être lu,
une fonctionanalogueà cetiequ'it remptissaitautrefois,dans
<amassehomogèneprimitive où tout le mondeétait il )a fois
poèteet auditeur, II est toujours une règlefp. CO),une chose
sociale il est la conditionmentede cettesympathieque crée
la poésiedans un ensemble d'hommes,et qui reste toujours
une « facutté d'ensemble» (p. ~Ot).La poésie,mêmeune fois
que le tien qui la mettait sous ta dépendancedu groupeet de
la nature se fut détendu, une fois qu'elle fut devenueune
réaction pure de l'individu, conservatoujours sa forme
sociale,instrument nécessairede sonaction.
Nousne trouvons rien à objecterà cette théorie,sinon que
M.G.n'a peut être pas insisté suffisamment sur lesconditions
religieusesdes premièresformesde poésie.Ces « massesen
fêtes»,ces « clansen mouvementM,cesvillageoisà la moisson,
chantantleur « ~o'cMt /jfomc» sont dans un état d'âme non
seulementesthétique, mais religieux.
M. M.

KUSKE(BHUtto).– Der Stand der Om&menttkfra-ge.


(;M)M,t902,n,p.l49-183.
H faut remercier M. Br. Kusked'avoirsongé à ramasser
dans quelques colonnesdu f~otxsles idées actuellementen
faveurparmi tes ethnographessur l'évolutionde l'ornement.
C'est un sujet sur lequel il vaut la peine de philosopher
aujourd'hui d'abondants matériauxsont entassésdans les
musées d'ethnographie et d'archéologiepréhistorique; on
comptedéjà un nombre considérablede remarquablesmono-
graphies et les hypothèsesprovisoiresne manquentpas. 11y
a quelques années, on établissait une distinction d'espèce
entre l'ornement géométrique et l'ornement naturaliste;
t'ornement géométrique procédant d'une aptitude particu-
lière, non dé(tnie de l'esprit humain. On tend à admettre
aujourd'hui que les ornements géométriquesdérivent par
abstractionet par stylisation de modèlesconcrets.
&66 LAXNÉ&SQEtaLON~Utt.HMt.HMa

L'tnexpérieucedu dessinateur,l'imperfectiondesoutils, la
répétitionfréquented'une figure,la matièremétnode tachose
à décorerou sa formeentraînent toute une sériede simplid'
cationset de déformationsdes données.Lesschèmescréés se
perpétuent. Ce sont choses sociales, dit l'auteur. Certaines
figuressont produitespurta multiplicationdescontoursd'un
premier dessin. D'autresrésultent d'un travail de réduction
qui tendà représenter un tout par une partie. Ici d'ailleurs,
l'auteur devrait rappeler que nous nous retrouvonsen pré-
senced'uneloi généraiedes représentations,dont le toiittore,
l'ethnographieet l'histoire religieusefournissentun nombre
infinid'exemples.
ii s'agit donc de retrouverderrière les ornementsgéomé-
triques les objets et les groupesd'objetsdont ils ontcesséde
rappeler la forme. Le problème est quelquefoisinsoluble.
Mai!!souvent une connaissanceétenduedes institutions,de
ta mythotogie,du genre de vie et de l'outillaged'un peuple
donné permet d'y répondreavec précision. Dansun certain
nombrede cas,le nommêmedes ornementset lesenssymbo'
liquequ'on leur attribue conservele souvenirdeleurorigine.
On passede là à la classificationdes motifsde l'ornementa-
tion. Les uns viennent de ta « civilisation matérielle», les
autres de la « civilisationintellectuelle». Les premierssont
empruntés~l'atimentationhabituelleourépètentl'aspectd'ob-
jets usueis:tes poteriespar exemplesimulentdespaniers.Les
secondsrappellent lesrelationsde l'hommeoude songroupe
avecles espècesanimales,sesancêtres et enfinsesdieux.
En conclusion nous trouvons des considérationssur le
développementdu style dans l'évolution de l'art décoratifet
des motifs purement esthétiques et d'autres, qui nous tou-
chent moins,sur l'utilité de l'étude des ornements.
Il n'est pas exact de direqueles motifs végétauxmanquentà
la décorationprimitive.Oupeut en releverun certainnombre
d'exemplessur les os gravésde l'époquede La.Madeleine.
H. H.

A. L. KROEBER.– Décorative symbolism oftheAra-


paho. ~mfncoM.tM~-o;wh~, t901, p. 301-336.
L'art décoratifdes Arapaboest une pictographie.Aumoyen
de figuresgéométriques il représente conventionnettement
des êtres et des objets un triangle représente unecolline,
– 'MCtHtM.ONN
ASAMMM. SC~
cinq carrés unis par les coinsune tortue, etc. La forme géo*
Métriquedans Je casdes objetsdécritsest imposée,pourainsi
dire, par la matière de la décoration(broderiede pertes).Ces
figures sont groupées et servent &représenter des scènes.
chasse au bufite,initiation de magicien.L'auteur Interprète
minutieusementla décorationd'un certainnombrede mocas-
sins, de sacsa médecine,etc.Nousavons signalé ici tannée
dernière des travaux qui appelaientl'attention sur les parti-
cularités des imagesremémoréeschezles primitifs et sur leur
transcription. Les dessins reproduits par M. Kroeber prête-
raient à des observationsdu même genre, mais il n'y insiste
pas. Par contre il fait remarquer la fréquence du redouble-
ment symétrique des figures, de leur multiplicationdécora.
tive et de leur répétition indéfinie.En sommeil y a derrière
ces figures uu principe réaliste; mais ce qui saute aux yeux
tout de suite c'est leur couventionnalismedécoratif.Réaliste,
décoratif, symbolique et conveutionnel,l'art l'est partout à
des degrés divers. Ces quatitésrépondentà des tendancesfon-
damentates, tendances inséparables,auxquelles peut-êtreit
faut en joindre d'autres. Unenote(p.332)nous avertit, et c'est
pour cela que nous insistons sur ce travail, qu'il s'agit ici de
tendancesde l'hommesocialet non pas de l'homme pris indi-
viduellement.Deces tendances,y ena-t-ii une qui soit primi-
tive ? ou du moins qui l'ait emportéà l'origine? Par quoi a
commencél'art des Arapaho? M. Kroeberrépond à ces ques-
tious qu'il écarte par des remarquesauxquelles nousne pou-
vons que souscrirecarelles touchentaux principesdirecteurs
de notre méthode.Oune peut pasdiscutersur l'origine d'une
chose dont on ne connatt pas l'histoire, mais si l'analyse y
découvre des éléments, il y a chancepour qu Us existent en
germe dans sa forme originelle.A l'origino est l'unité, c'est-
à-dire l'indistinction,la confusion,la continuité.
Il. H.

H. – THCHXOLOUH:
t'arM.)t.Hmt!KT

INTRODUCTION

Nous continuonsà laisserouvertecette rubrique sans pré-


tendre le moinsdu mondeà êtrecomplets.Si nous citonsdes
6M L'Asx~ iittCMMt.tttHR. tWt'mas

articles un peuspéciaux,sur lu poteriekabyle,ou les instru-


ments de musique,pur exemple, c'est qu'ils complètentdes
études déjà siguatées dans t'.tMK~ou qu'ils en amorcent
d'autres qui doiventnous intéresser,croyons-nous. Cequ'il y
a de régutier et d'apparemmentnécessairedans les phéno
mènes, dans la successiondes âges et l'étagementdes indus-
tries, par exemple,nous a paru prêter a uneétude sociolo-
gique. Notreattentionaété attirée cette annéeparta question
de l'invention des formes. L'inventionne résout pas un
simple problèmede mécanique.Entrele problèmeet la solu-
tion s'intercalent toute une série de tâtonnements, sons
compter les données étrangères; c'est ià-dessus que doit
s'exercer la recherchesociotogique.A vrai dire. l'invention
proprementditedes formeséchappeengénéraià notreobser-
vation nouspouvonsconstater, au contraire,aisémentl'obs-
tintttionà conserverles formes déjà données.Maisau point
de vue soeiotogique,l'invention des formeset leur conserva-
tion paraissentêtre un seulet mémophénomène la deuxième
peut nousrenseignersur ta première.Dansl'unet dansl'autre
fait doivents'exprimer égalementbienles procédésd'imagi-
nation des hommesen société. Il se passeen sommeen tech-
nologiece qu'on observe en esthétique;des typesse consti-
tuent, les typesd'outils commeles typesd'œuvresd'art sont
des chosessocialeset de véritablesinstitutions.
H s'introduitdonc parmi les donnéesdu problèmeréeldes
élémentsqui ne font pas partie des donnéesdu problèmede
mécanique, éléments obscurs, inconscients, résultante de
tout ce qui fait la caractéristique d'un groupe et, dans le
groupe, de l'individu. Le systèmetotal des représentations
du groupe s'y trouve impliqué. C'est un fait qui apparat!
ctairementquandon comparela notiond'outilou demachine
de notre âgescientifiqueà celledu tempsoù l'on donnaitune
âme aux armeset aux instruments.Ainsiil esta noterqu'en
générât les particularitésde l'objetlui fontune individualité;
telle est celleque, de nos jours encore,les soldatsdonnent à
leur fusil.
L'outit, l'arme et tout ce qui est objet de technologieest le
produit de toutessortes de chosessociales.Le rapportqu'il y
a entre les outillageset les sociétésest un problèmegénéral
de sociologiedont nous nous sommesdéjà occupéailleurs.
Nousn'avonsà en considérerici que le premierterme.
H. H.
ANAMMXii. – Tf.CMXOt.OUm ?9

UtGLIOU(E. HH.t.YKH~.Materlati per lo studio della


Et& della Pietra, dai tempi preistorici all'epooa
attuale. Hot-eneo,8a!vatoreLandi.Mu). 248p., in-8".
E. H.GtCUOLt. – Delle ascie litiohe di Mangaia e ptù
spectatemente della « (o/<tma/nM simbolo di pace e
della tripUoe « toki taue-matuat-ik!M(tabornncoto(ttDio).
~fc/ttpfMpcr<tt(rop<~M e h etMo~oy<«, 1902,p. 29t-3tM.
Ë. H. CtCHOH. Di due forohettoni canntbalesohi
fatti conoasadaUaNuova Caledonia. /&M-,p. 303-30e.
H. SCHURTX.– Steia-und Knoohengerathe der Cha.
titam tnautaner (Moriori).ye~c~t/Ï /<!f~~Utofojj'M, 1HM,
p. I.M, pl. 1-V.
Cesmateriali sont une descriptmn sommaire de la collec-
tion ethnographiqueréunieà Ftorencepar M.CtgUoti.Lactas-
sincatioudos documentsest assez significativeet leur inter-
prétationassezavancéepour qu'il nous soit possibled'étudier
ici ie cataloguequi nousen est donné. Il suffitde se reporter
&notre introduction pour voir que les préoccupationsqui ont
inspiré l'auteur sont de ce)ies qui doivent nous intéresser
particulièrement ici. Il a voulu se rendre compte de'!tâton-
uemeutsde l'humanité dans l'adaptationdes matériauxsus-
ceptiblesd'être utilisés par sonoutittage, avant l'inventionde
la métaliurgie, aux multiples besoinsde la vie individuelieet
sociale. Unesemblablecollectionne peut pas encoreaujour-
d'hui nous apprendre si ces tâtonnements ont abouti à peu
près partout aux mômes formes, si l'évotution des formes
présente partout les mêmes termes, autrement dit si l'évolu-
tion technologiqueque les préhistorienspeuventretracerpour
l'Europe présente un caractèredû nécessité. La plupart des
groupes humains représentéspar leur outillage chez M. Gi-
glioli ne nous apparaissentqu'a un seul étage de leur déve-
loppement.En revanche,un phénomëoequiest illustré par un
très grand nombre de bonsexemples,c'est la persistancedes
formesetleur accommodationà une grande diversitéd'usages.
Nousavons déjà signaléune étudede l'emploi de l'arc comme
instrument de musique (.4M!«fe socto~t~xe, t. IV, p. B94)
nous le retrouvonsici adaptéà une lancette à saigner(p. 102.
île Moresby,Nouvelle-Guinée) et surtout à des tarières; l'her-
minette polynésienne se transforme chez les Maorisen une
sorte de bêche qui sert à déterrerdes racines; un des meil-
MO L'AMt)~ SOCMLOtM~E. 19(H-i9M

leurs exemples, que malheureusementl'absence d'illustra-


tionsrend moins frappantqu'il ne pourraitêtre, est celui que
fournitla sériedes formesque prend le grand couteau-spatule
caractéristique de la Nouvetto-Zétande (<H< ou p«(om)sui-
vant qu'il est fait eu mâchoirede cachalotou de bœuf, en
bois, en jade ou en jadéite(p.3~sqq.). M.Gigliolitient à con-
naître avec beaucoupd'exactitudeles nomslocauxdes objets
et non moins expressémentles ornements qu'its peuvent
recevoiret les accessoiresdontils sont génératemeutou acci-
deotettemeut pourvus; de cette accumulationde détails se
dégageavec beaucoupde clartécette conclusionque lesoutils
et les armes sont l'objet de représentationsoù entrent d'autres
étéments que la notion de leur usage,doleur matière ou de
leur appartenance. Ils ont une personnalité,une individua-
lité, un sexe, une sorte d'état civil, un esprit et en somme un
pouvoirmagique.
M. Gigliolipossède maints exemples de t'aatbropomor-
phisme,généralementphallique,des armesou outils.
Quelques-unesdes représentationsobscures qui y sont
attachées trouvent leur expressiondans l'emploi des iustru-
meuts, comme monuments funéraires, objets cérémoniels,
trophées, insignes de chef. Les herminettes(loki)de i'!te de
Mangaia(archipel Cook)dont M. Giglioli,dans sou dernier
article, publie une belle série, sont à citer ici. Il on compte
cinqespèces t'une dépourvued'urnementsest un instrument,
la seconde dont le mancheest orné est une arme de guerre;
la troisièmement,()'M,~At)un monumentfunéraire la qua-
trième (toki ma/«a~un monumentde traité ou d'alliance; la
cinquième, ta plus rare, représentéepar trois exemplaires,
probablement réunis d'abord sur le même mancite,pst une
véritableIdole. Dans ces cinq espècesla forme de la lame
d'herminettene se modifiepoint, ou plutôt les modifications
qu'elle subit ont pour effetd'enaccentuerles arêtes. Quantau
mancheil est décorédo deuxgroupesd'ornementsdistingués
par le langage le principal se composede la répétition indé-
finie de la <<At c'est-à-dire de la figure de l'esprit féminin
ancestral le deuxième (mMMMM~o) est formé de dents de
poissons; sur les toki mahiaon y ajoutel'emblèmedes tribus
contractantes.La décorationdu manchese compliqueoatu-
rellenrent d'espèceen espèce; dans les trois dernières, il est
percé de fenêtresqui sont égalementsymboliques,représen-
tant les quatre vents,ieshuitfamiilessacerdotalesde Mangaia.
AXALYSM. – TËOtKQt.OCtE S?i

Nousavonsanaireici sans doute à un cas extrême. L'objet


ainsi décoréet surchargéd'emblèmesse présente avecclarté
commeune chosesociale.Mais, en somme,toujours et par-
tout, l'arme et l'outil, commel'ornement,ont quelque chose
de l'amulette et du fétiche. Il y a dans la manière dont Us
sont fabriqués et conçus, comme dans celle dont ou les
emploie,quelque chosedo traditionnelet de rituel.
Le classementgéographiqueou plutôt ethnologique des
objets met en lumière une dos conséquencesdes deux faits
qui viennentd'êtresignâtes,à savoirque les groupeshumains
ont des formesd'outils et des outilsdistinctifs. LesAustra-
lions, qui en sont encoreà l'âge de la pierre éclatée ont des
haches et des poignardsassezsemblablesles uns aux autres
et agissant par la pointe les Polynésiensont des herminettes
et pas de haches, les Papous des hachespolies, les Microné-
siens des poignardset des lances garniesdedents de squales;
les habitants de la Nouvelle-Guinéeet de l'arcltipel Bismarck
ont des massuesspécialesà tête ronde ou étoilée, etc. Les
groupes hétérogènesont un outillage composite ou trouve
en Nouvelle-Zélande à la fois des hacheset des hermine'.tesi
au contact de la Papouasieet de la Polynésie,dans les ites
des Anachorètesl'outil peut être utilisé tour a tour comme
hache et commeherminette.Un bon exempleà ajouter&ceux
de M. Giglioliest celui que nous donneM. Schurtz dans sa
monographiesur l'outillage des indigènesdes lies Chatham
où diverses couchesdo Polynésienssesontsuperposéessurun
fond d'autoehthones.Le phénomènese présente dans l'étude
des civilisationsrudimentairesavec une clarté qu'il n'a plus
en Europe dès qu'on arrive à luge des métaux; l'évolution
de l'industrie paraissant réduite à un seul stade et d'autre
part les besoinsassez simples pour qu'un outillage complet
puisse se déduire d'une seule forme typique, sans compter
l'isolement.Lesformesont d'autant plusdo chances de per-
sister que, dans bien des cas, armes et outils sont des choses
précieuses et solidesqui durent longtemps.Les armes sont
enterrées pendantla paix, les hachesse transmettentde géné-
ration en génération,à tei point qu'en Nouvelle.Guinée.avant
la colonisationeuropéenne,la fabricationparaissait interrom-
pue depuis un nombred'années incalculable.
Dans les divers cas mentionnés, le phénomènes'explique
par l'inertie des habitudes,par des procédésd'imaginationou
par des tactiques traditionnelles, s'il s'agit des armes, sans
5?~ t.'Asx~s.ocMK)et<tUE.MM.iM2

que l'on puisse se rendre compte avec clarté des représenta-


tious qui atîectent ia forme de t'outiiiagp et de leur caractère
diitérentiei. Il eu est tout autrement lorsque l'on tt a(îtdre an
matériel speciat (~impose une institution conHuecommo la
chasse aux crAnos ou t'anthropophagio ritueito; dans ces
deux cas, oft les instruments employés M'ont génératetnent
pas d'autre usage et où la tnatiere et ta (ot'tue des objets saut
en gênerai (ouruies par les produits mômes de l'institution,
io problème se présente très simplifié.
Nous pensons avoir coordonné ainsi ce qui peut attirer
l'attention des sociologues dans le livre de M. Giglioli. Nous
n'avons donnéqu'une faible idée de rinteret de sa coitection.
Nous souhaitons que la publication d'un album illustré et
d'un catalogue méthodique mette entre les mains de ceux
qui n'ont pas eu ht bonne fortune de pouvoir t'etudiet' sur
place un répertoire ethnographique inappréciable.
H. H.
J..n. DUXKER.– DasBauwnhMs am MiUstœtter Seo inKœrn.
teim..M<<t<'<7««~) </<-<'
~K</tro~o/o~<)!c/<M <« H'«'«,
GM<<<M'/«t/'<
<002.p. <a-i03.

n).-HN<!tnsT!Q!;H
PitrM.A.Mctf.t.KT

La bibliographiedes travauxrelatifsà la linguistique pro-


prementdite ne saurait naturellementavoir place ici ht
plupart sont faits à un point de vue tout à fait technique
physiologique,grammatical.philologiqueou historique, et
n'iNtéressentpas la sociologied'une manièreimmédiate.
Néanmoinsla linguistiquenepeut pas être omise le carac-
tèreéminemmentsocialdu langageest tropévident, et beau-
coup de linguistes comprennentmaintenant que les 1 cotises
initialesdes phénomènesqu'ils étudient no se trouvent pas
dansles langueselles.mêmes les conditionsphysiologiques
et psychiques sont, d'autrepart, sensiblementidentiquesdans
toutesles langues, car il s'agit là de faitsélémentaireset dont
lesloissonttes mêmescheztousles hommes,et, en tesétudiant,
on pourra déterminer les conditionsgénérâtesde développe-
mentdela langue,cequi est esseatiel,maisonn'expliquerapas
les particularités propresà chacune en effet,ce qui varied'un
cas à l'autre, ce sont les populationsqui parlent les langues,
A~Ï~.–'M!MttMt.'n~)i S~

leur organisation sociale et les circonstances historiques. Le


problème de faction des faits sociaux sur le tangage est ainsi
l'un des ptus essentiels de la linguistique il n'y aura lieu de
signaler et de discuter dans ce recueil d'autres publications
que celles où il est aborde.
Commeexemple do l'innuence possible d'un fait social sur
le développementdu langage, on pourrait signaler notamment
les institutious retatives au mariage )a transmission d'une
langue lieu de manière toutedifïerente, suivant que lessujets
parlants pratiquent l'exogamie out'endu~amie ta où, conmxt
en générât chez les peuples qui parlenttes tangues indo-euro.
peennes, il y a mariageat'intenem'mëmedu groupe socinl, et
par suite entre gens ayant sensiblement le môme parier, ta
langue a chance de se maintenir sans changements essentiels
durant de longues suites de Hencrations, car les influences
auxquelles sont soumis les enfants sont toutes dans le même
sens, sauf tes anomaiiesindividuettes qui n'exercent pas d'ac-
tion ta on, au contraire, it n'y a mariage qu'entre individus
appartenant à des groupes différents, et ayant par suite des
parters dinerents, l'enfant se trouve soumis il des innueaces
contradictoires et l'on doit attendre une stabilité beaucoup
moindre. C'est ainsi que presque chaque institution sociale
agit directement ou indirectement sur le développement lin-
guistique.

W. \VUK!)T. – Spra-chgeschiohte und Spr&chpsycholo-


gle (~M<o<re<<H~tM<~Me et p<!)/c/to~«' <<H.t<M<«~«')
mit
Hucksicht auf B. Deibrucks « Grundfragen der Spructtfor-
schung M.Leipzig, Hngeimann, i90), tiO p., in-8'
En répondant à la critique de M. Detbruck dont le titre est
reproduit dans t'intitulé de cet ouvragemême, M. Wundt reste
à peu près constamment sur le terrain de la psychologie où il
s'est placé dans sa -Spr<tc/t<et ta plupart de ses discussions
n'appetteut ici aucune observation. Mais il importe de signa-
ler quelques pages, p. !M)-C3,où il touche brièvement à une
question capitale. La plupart des tinguistesattcmands croient
que les changements linguistiques ne sont pas originairement
et dès le principe communsà tout un groupe d'hommes, mais
proviennent d'innovations individuelles généralisées par imi-
tation. M. Wundt montre très bienque cette manière de voir est
peu justinéo « Uneinnovation individuelle n'a chance de sub'
M Wt'tMX
t.'AM!)5Ei!fH!tM.<MMt!6.
sisteretde se répandre, dit-itavec raison, que sitesdinéronts
membres du groupe linguistique ont une tendance it cette
innovation. MOr, en effet, un examen du détail des faits lin.
guistiques montre que l'imitation ne saurait rendre compte
des changements phonétiques par exempte, et que c'est en
dépitde l'imitation, bien plutôt que par l'imitation,qu'il Inter-
vient des innovations la déUcatesse même des dévitttions
suppose que celles-cise produisent spontanément chei!chaque
individu, et la eottésion, ie caractère systématiquodu dévelop-
pement linguistique seraient inexplicables s'il s'agissait de
faits Individuels généralisés.
Eu revanche, il parattra sans doute un peu surprenant que
M. Wundts'ohstine à maintenir son explication dela mutation
consonautique du germanique par une accélération du temps
du discours. Cette théorie est sûrement insoutenable; il est
superflu de ia discuter ici après ia réfutation décisive qu'en
a donnée M. Sutteriin dans une critique récente de la ~'ae&e
df M. Wundt (Sutter)in. /~M M~M < .!pr<!c/<MpKC~t~c,
~Mc/tfaeMf~'AMH~MJM)F. )rKM~<Sprac/tpst/c/to<o~<e, Heidei
berg', )902.p.39etsuivantes).M. Wuudtn'estpassatisfaitdo
J'explication par i'innueneG des changements de langue à
laquelle on recourt volontiers cette explication en ellet n'est
pas directement dèmontrabte, puisqu'elle suppose un fait
historique nou attesté mais elle a la plus grande vraisem-
blance; car l'extension de l'indo-européen sur l'aire très vaste
qu'il occupe ne saurait s'expliquer autrement que par le fait
du transport do l'indo-européen sur des domaines où exis-
taient auparavant d'autres idiomes de pareilles substitutions
no vont pas sans un changement des conditions générâtes do
transmission de la langue, changement qui a pour consé-
quence naturelle et nécessaire des altérations linguistiques
plus ou moins profondes. Matheureusement, on n'a guère l'oc-
casion d'étudier ces substitutions de langues que dans des
périodes relativement modernes où i'inuuence de l'école et de
l'écriture introduit un élément nouveau et chauge complète-
ment les conditions.

W. MEYER-LUBKE. – EinMUutmg in das Studium der


rom&nlschen Spra.ohwi8aenachaft(~ro<<Mc<MHd <«<<c
Winter, 1901,x-224p.,
<~ <<t~!<M<~t«'Mm<tMc).Heidetberg,
in-8".
M. W. ?4eyer-Lübke,
!'un desprincipaux maîtresdu roma-
ANA~im.––t.MOUM'HQmi B~

nisme contemporain, a voulu orienter son lecteur sur l'état


actuel des problèmes que discutent les romanistes. Bien
qu'il ait évité d'exposer les principes de la linguistique gêné-
raie. il n'a pu réaliser son dessein sans prendre position, et
son livre, précisément parce qu'il est l'ouvre d'un homme du
métier, est éminemment propre & indiquer comment un lin-
guiste envisage la développement des langues. Quoique très
dense et très plein de faits positifs, il est en somme clair et
facile &lire sans grande préparation préalable pour tout iec-
teurquisaitdu latin.
Le chapitre le plus intéressant & relever ici est celui où
l'auteur aborde le problème très délicat de l'inituence qu'ont
pa avoir sur le développement du latin les langues parlées
antérieurement à la généralisation du latill dans chacune des
parties de l'empire romain, (p. i70 et suivantes). Après une
discussion précise et serrée, M. Meyer Lubke conclut que, si
certains changements du latin sur les domaines anciens de
langue gauloise sontpoMt~M, du moins aucune action du
gaulois n'est rigoureusement <Mmon(«'e,et de m6me pour les
autres cas analogues. Mais il ne faudrait pas exagérer ta por-
tée de cette conclusion négative. Eu euet, il se trouve par
malheur qu'on n'est exactement renseigné sur aucune des
langues parlées sur le domaine roman actuel antérieurement
au latin, et M. Meyer-Lûbke montre bien quels travaux sont
nécessaires pour-serrer le problème de plus près qu'on ne t'a
fait. L'auteur s'est posé la question sous sa forme la plus
précise, mais aussi la plus étroite: trouve-t-on sur le domaine
lutin, anciennemeut gaulois, des particularités identiques à
des particularités gauloises? Le problème est en réaiité plus
compliqué ii y a enprésence, d'une part une population ayant
certaines habitudes et certaines tendances linguistiques, de
l'autre uue ianguo nouvelle dans l'adaptation qui se produit,
la langueétrangère acceptéesubit des changements complexes
qui ne se traduisent pas nécessairement par la conservation
pure et simple de telou tel détail de la langue parlée antérieu-
rement. De plus, les diverses populations européennes se sont
montrées capables de s'assimiler assez exactement ta langue
d'un autre peuple européen sans en déformer d'une manière
radicale la prononciation et la grammaire; il n'en est pas de
môme des populations nègres, comme le montre l'altération
radicatedeslanguesindo-européennesdans les parlers créoles;
de même rinuuence de la langue des indigènes sur l'espagnol
M~ I.'AXS~SOCMMQt~H~.MM.tMa

parlé au Chitt est indéniabto, comme le signale l'autour


d'après M. Lenz. Même sur le domaine européen, certaines
coïncidences sont frappantes: aujourd'hui encore les Toscans
prononcent les occlusives (ou autrement dit les muettes) autre-
ment que les autres Italiens, les sourdes p, t, k, plus aspirées
(ce qui a eu pour conséquence une attûration ultérieure de p,
t, &entre voyelles), et les sonores b, < en commençant les
vibrations glottales plus tard; or, les Étrusques ignoraient les
consonnes sonores il en juger d'après leur alphabet où les
sonores < ne sont plis représentées. Sans exagérer la
portée de ces concordances et sans vouloir faire des change-
ments do tangue ta cause unique ou la cause principate des
innovations linguistiques, it importe donc de ne pas perdre
de vue cet ordre de causes.

A. TttUMB. – Die grieohische Sprache im Zeltftiter des


BEollenismua. Meitrii~oxurCesctticttte und Bourteitungdet'
K- (A« htt~xe grecque «« <f<Mp.t de <)e«~tMM(e).Stras-
bourg, Trubner, t90!, vtt-278 p., ia-8".
Entre tous les changements que la variation des conditions
sociales fait subir aux tangues, le plus évident est ta substi-
tution d'une tangue commune aux parlers locaux dans les
périodes historiques où un gouvernement central s'établit sur
les diverses parties d'un empire. Cette substitution, qui se
produit actuellement en France et dans la plupart des pays
de t'Hurope, a eu lieu autrefois eu Grèce et à Home; maigre
son extrême importance et Ma)j;r<'te grand nombre des faits
dont on dispose, – ou peut-~tre à cause de ce grand nombre
de faits, cette étude a été assez négligée jusqu'à présent.
M. Thumb a eu l'heureuse idée do tracer les grandes lignes
du sujet en ce qui concerne le grec avec un jugement sur et
une connaissance très sérieuse des faits dans ta mesure où ils
sont établis.
La x«~ grecque a commencé de se constituer du jour où
Athènes a été à la tête de l'alliance des cités ioniennes. Des
lors i indépendance de chaque cité devieutde moins en moins
réelle et par suite la tangue locale qui suffisait jusque ta tend
à céder la place à uu moyen do communication universel
entre tons tes Hellènes; aussitôt apresAtexandrc, il se constitue
ainsi une langue commune de l'hcttéaisntc tout entier, devant
laquelle les parlers locaux disparaissent progressivement
AXAt.YS)!S.–UffH:<!tTH)L't! M?

c'est une simple conséquencedu fait historiqueque, à dater


de ce moment, l'hellénismeforme une unité, sinonune unité
politique, du moins une unité de civilisation. M. Thumb
esquisse très bien cette histoire, p. 233et suivantes de son
livre.
Resteà savoir comments'opèrecette transformation.Dans
un opusculequi a paru à peu près en mêmetempsque le livre
de M. Thumb, un autre linguiste distingué, M. Kretscbmer,
a soutenu cette thèse bizarre que la langue grecque com-
mune serait un mélangede tous les dialectes il y retrouvea
doses différentesdu béotien et de l'attique, de l'éolienet du
dorien, etc. CDt'e A'KMf/out~ AotM,Vienne,1900,dans les
.S<~KK~ft'!c/<~ de l'Académiedes sciencesde Vienne,classe
hist. phil., vol. CXU1I)..i ~'ioW, il est clair qu'on ne sau-
rait imaginer commentse serait produit un pareil mélange
de dialecteset, en fait, il n'est pasdifficilede montrer que les
arguments de M. Kretsehmerne prouvent pas ce qu'il veut
démontrer.Dansla créationd'une langue commune,il y a un
dialectedominant et, làoù ce dialecten'est pas imposépar la
politique,il l'est par la supériorité de la civilisation,comme
il est arrivé en Grèceoula langue d'Athèness'est généralisée
grâceà l'ascendant de la civilisationathénienne.Ce dialecte
dominant s'étend par voie de substitutions les Grecs de
chaque région avaient en etïet le sentiment de parler une
mômelangue et il leursuffisaitde pratiquer dansleur parler
certainessubstitutions pour le rapprocher de l'atlique; par
exemple, pour les Doriens, de remplacer les x longs par
des 'fj, exactement commeun paysan français remplace <re
par Mwf/'<t'fpar/*<M dansle mot/ht par exemple)pour parler le
françaiscommun.Si les substitutionsde ce genre avaientété
complètes,la languecommuneserait purement de l'attique.
Maiscellesdes particularités do l'attique qui étaient stricte-
ment localesn'ont pu s'imposer à l'hellénismetout entier et
par suite ont disparu à Athènesmême. Enfin,sauf dans quel-
(lues régions privées de communications régulières avec le
reste du pays, la langue s'est uniuée tous les parlers grecs
d'aujourd'hui reposent sur cette x'~v; et n'ont rien à faire,
ou peu s'en faut, avec les anciens pariers locaux.
tl y a un trait de cettehistoire que M. Thumb a négligé,et
qui aurait mérité d'êtro mis en pleine lumière par le fait
mêmeque le grec perdaitses particularités locales,qu'il deve-
nait la langued'une vastecommunautécomprenantune foule
E. DmtfUMM.– Ann)!escciut., 1901-1002. 37
M8 L'ANtXB SOCMLOBtQCM.M0t.<9<)~

de genspourqui le grec était une langue apprise soit par eux-


mêmes,soit par leurs ascendants immédiats, les finessesde
l'idiome,ses originalitéspropres ont tendu a disparaître. Le
grec ancien n'avait pas, comme la plupart des langues
modernesde l'Europe,un rythme d'intensité, mais un rythme
quantitatif,et sonaccentne consistait pas en un renforcement,
mais eu uneélévationdo la voix; avec la fixationde la langue
commune,et sansdouteeu partie sous l'influencedes popula-
tions étrangèreshellénisées,l'accent est devenul'accent d'in-
tensitéqu'it est déjàpleinementà l'époquebyzantine;l'ancien
rythme quantitatif a disparu devant ce nouveaurythme d'in-
tensité.et les syllabesontperdu leur quantité propre.Cechan-
gementaétédécisifpour toutel'histoire ultérieuredela langue.
Legrand méritede M.Thumba été de posertrèsclairement
le problèmede l'origine de la xw~ au pointde vue historique,
et il a rendu par là uu serviceéminent.

n'. –t.HsoctALts.M):
Pitt'M.P.F.H'COfXKT

Ondonnele nomde socialismeà tout un ensemblede faits


contemporains transformationséconomiques,apparition et
développementd'institutions nouvelles, actionpolitiquede la
classeouvrièreorganisée,éclosionet propagationde nouvelles
doctrinesmorales et juridiques. Tous ces faits peuvent être
étudiés par le sociologued'un point de vue purementscienti-
fique et abstraction faite de toute préoccupationpratique au
moins immédiate.On peut essayer de définir le socialisme,
d'en indiquer les origines, d'en marquer les étapes, d'en dis-
tinguer les espèces,d'en déterminer les causes,et ces ques-
tions relèventabsolumentde la même méthodeque toutes les
questionssociologiques.L'apparitiondesdiflérentesdoctrines
socialistesest un fait à prendre alors en considérationau
même titre que l'apparition des différentes doctrines sur
l'État ou sur la peine,pour l'étude sociologiquede i'Ëtat ou
de la peine. – It est inutile de faire remarquer que la plupart
des ouvragesqui traitent du socialisme sont ou des livres de
polémiqueou des livres destinés à provoquerl'action. Nous
ne signalonsici que des travaux de nature à faire progresser
la théoriesociologiquedu socialisme.
AXAt.ïi!)!&. Ut SOCtAMSMR &f9

J. PEiXOTTO.– The ffeoch Revolution and modern


french SooI&Msm.New-Yorh,ThomasY. Crowettand C",
1901.xv.409p., in-8*.
L'étude de M. Peixotto est faiteavecsoin et Impartialité,
maisle problèmeque pose l'auteurest en sommefacticeet la
recherchene pouvaitpas aboutir à desrésultatsbien impor-
tants. M. Peixottone se demandepas dans quelle mesure le
mouvement socialiste contemporainest détermine par les
mêmes causes que la Révolutionfrançaiseet tend à réa-
liser des réformesimplicitementou explicitementréclamées
par les hommesde la Révolution.Il est seulementfrappé de
l'analogie que présentent l'état de la France à la fin du
xvuf siècleet son état actuel. Il constateque les principesde
la ~o<K<!onet les pn'MtpM~MMc<«<Mmp /)aM;'aMcon~Mpo-
nMH, bien loin d'être opposéscommeou le prétend souvent,
sont animésdu morneesprit et il se coutentode formuler ces
deux séries de principeset d'instituer entre elles une com-
paraison minutieuse qu'un tableauà deuxcolonnespermet
de pousser jusque dans les détails. Lesdeux chapitres préli-
minaires de la première partie dans lesquelsil analyse l'in-
fluenceque les théoriesphilosophiquesdu xvnr siècled'une
part, les transformationssocialesd'autre part (décadencede
l'ancienrégime, progrésdu tiers état, manifestationsde l'opi-
nion parisienne)ont eue sur lesidéesrévolutionnaires,ne sau-
raient apprendregrand'chose à des Français. Les chapitres
parallèles de la seconde partie dans lesquels il étudie les
théoriessocialistesde la premièrepartie du xtx"siècleet les
faits sociaux qui ont déterminé l'apparitiond'un socialisme
nouveau, pratique et militant (développementde l'esprit
scientifique,progrèsde la démocratie,modificationsdu sys-
tèmeéconomique,innuencede Marx),necontiennentque des
considérationstrop généralespour avancerbeaucoupla solu-
tionduvéritableproblèmequ'il faudraitrésoudre.L'énoncédes
principes du socialismecontemporain,sous la double forme
du socialismeintégral de Malonet du socialisme
MtCM~Kc
des Marxistes, donne une idéeassezexactede la philosophie
des écrivainssocialistesplutôt qu'il nefait connaître l'esprit
qui anime réellementla politique effectivedes partis socia-
listes.
De la comparaisoninstituée dansla troisièmepartie, il rea-
MO h'A}M!MCMMO'<t~9<H4~

sort que les principes révolutionnaireset les principes socia-


listes présentent, malgré une terminologie difïérente, une
similitudegénérale. Les deux théories posent commefin te
bonheurindividuelet affirment le droit au bonheur. Maiste
socialismea une notion plus nette de ce bonheur et de ses
conditions:il consistedans un accroissementdela facultéde
jouir, dansun affranchissementprogressif des nécessitesde
la tutte pour l'existence permettant à t'iudividu de se déve-
lopper cérébratement; ses conditionssont donc essentielle-
ment économiques.Le véritable bonheur n'est possib'epour
chacun que s'ii est possible pour tous. Par cette affirmation
le socialismesemble dépasser l'individualisme révolution-
naire il n'admetpas que le bonheur de tous résulte oécessai.
rementde la poursuite parchacun de son bonheur individuel.
En réalitéta/ra~n;~ révolutionnaireest l'équivalent de la
M<«/<tn'~ socialiste; le socialisme insiste seulementdavan-
tage sur la dépendanceréciproque des intérêts particuliers.
– Lesdeuxdoctrinesproclamentque le bonheurne peut être
obtenu que par le moyeu de l'association les institutions
socialessont indispensablespour assurer la protectiondes
faibles.Maisla Révolutionn'accepteeu sommeta sociétéqu'à
regret; elleadmetun état de nature supérieur à t'état social
et l'originecontractuellede la société.Le socialismeau con-
traire préfère une théorie biologique et historique selon
laquellel'associationest la condition de toute vie intellec-
tuelleet de tout progrès. Pour les deux doctrines, l'orga-
nisationla plus démocratiqueest la seule qui soit adaptéea
son but; elle doit assurer à chacun le maximum de liberté
individuellepossible. L'État est un expédient, nécessaireen
fait pourle maintiende lit justice, à cause de l'intelligenceet
de la méchancetédes hommes.Le gouvernementdoit se rap-
procher autant que possible du gouvernementdirect parte
peuple.Surla nature des droits individuelsles deux théories
coïncidentà peuprès, le socialisme conservantbeaucoupdu
<7/'<H7M<«)'<~ de la Révolution. C'estprincipalementquand
elles déterminentnon plus la structure, mais les fonctionsde
t'Étatque les deux doctrines divergent. l'État révolutionnaire
doit seulementmaintenir t'égatitéet la liberté politiques; en
matièreéconomique,il laisse faire. Pour le socialismel'éga-
lité politiquedépend de l'égalité économique; t'individu a
droit à la satisfactionde ses besoins économiques,d'où il suit
quet'État a desdevoirséconomiques.–Sur l'origine du droit
ASAt.)rSM.–~MetAU!'ME Mt

de propriété,la Révolutiona professédeuxthéoriesopposées,


l'une selon laquelle l'État protègeseulementl'exerciced'un
droit naturel sur les produits du travail personnel, l'autre
selon laquellel'État est le seul véritablepropriétaire, l'indi-
vidu étant seulementdéléguépourbienjouir de la propriété.
Cettedernièrethéorieest cellequesoutiennentles socialistes.
Seulementte socialismemaintientque le bien-être public et
individuela pour conditionla productioncollectiveou col-
lectivisme,alors que la Révolutionavait pleine confiance
dans l'initiative individuetteet voulaitque l'État gênât le
moins possiblela production. En réalité les tendancesdes
deux doctrinessont les mêmes,maisle Mc<«<~Mte de la Révo-
lution était tenu en échec par la nécessitémomentanéede
lutter contre le mercantilismeet tes autres obstacles qui
arrêtaient l'essoréconomique.– Ainsi ta caractéristiquedu
socialismemodernen'est pas de considérerla sociétéorgani-
sée en Étatcommel'agent qui doitnon pas seulementproté-
ger l'individu mais assurer son bonheur,car ia Révolution
lui assignait la même fonction.L'originalitédu socialisme
consisteà vouloirque l'État libèrepar son interventionéco-
nomiquel'individudes diMcuitésdetalutte pour l'existence,
afin de lui permettrede fairedeseffortspersonnelspour jouir
de l'existence.

G. LE BON. Psychologie du socialisme. 3' édition


retondue et entièrement remaniée.Paris, F. Alcan, d902,
xn-489p., in.8".
Le livre de M.Le Bon est un livredecombat.H a pour but
de déterminerle senset le facteurde révolutionactuelle des
sociétéset de montrer que les aspirationssocialistesne con-
cordent quebien rarementaveccette évolution,qu'elles sont
pour la plupart « en contradictionflagranteavec les nécessi-
tés qui dirigent le monde moderne,et que leur réalisation
nous ramènerait à des phases intérieuresdépasséesdepuis
longtemps.Mais commele socialisme,« bieu que contraire
à toutesles donnéesde la sciencemoderne,possèdeune force
immensepar le seul fait qu'il tend à revêtir une forme reli.
gieuse», il constitueun redoutabledangerpour les sociétés
actuelles. Orles nationslatineseten particulier la France se
trouvent plus menacées que toutes autres, parce que d'une
part'ce sont des nations faibles,incapablesde supporter une
M~ ~'A~ËSoCtMca~pE.~MMW

expériencequi les affaibliraitencoreet ferait d'elles une proie


plus facile pour les peuples forts,et que, d'autre part, elles
sont plus disposéespar leur passéà adopter le socialisme.
On ue cherchera dans le livre 1 (Les (~ortM socialisteset
leursa~~px) ni une définition objectivedu socialismemo-
derne, ni une détermination méthodiquedes causesqui ont
amenésa naissance et son déveioppemeot.Pour M.Le Boa, le
socialismec'est la doctrine paresseuseet utopique qui veut
déchargerl'individu de toute responsabilité et de toute ini-
tiativeet assurer à tous, par l'intermédiaire de l'État, une
existencemédiocre et uniforme.Et voici quelques-unesdes
causesqu'il ludique surexcitation des besoins de luxe par
l'industrie,mécontentementrésultant de l'impossibilitéde les
satisfaire,abaissementgénérai de la moralité, diminutionde
la valeur et du prestige de la bourgeoisie,scandalesfinan-
ciers, multiplication du nombre des déclassés et (dans les
payslatins~du nombredes fauxsavants,pervertis par le ratio-
nalisme universitaire, etc. – Lelivre H traite du .S'oo'a~mc
commecroyanceet montre commentle socialismeévoluevers
une forme religieuse, c'est-à-dire se propage et s'enracine
dansles masses pour des raisons qui n'ont rien de commun
avecsa valeur théorique. C'estun des morceauxles meilleurs
du livre. La première partie du livre III (LeSocialisme<Mt-
MMtles ~<<'M)fournit sur le socialismeen Allemagne,en
Angleterreet aux r~tats-Unisdes renseignements bien som-
maires et qui n'eu donnent pas une idée exacte. La concep-
tionétroite que M. Le Bouse fait du socialisme et l'aversion
qu'il a pour lui l'empêchent de voir toute l'importance des
manifestationssocialistes chez les peuples qu'il admire. La
secondepartie du même livre formele centre de i'ouvrage
c'est un tableau de l'état actueldes peuples latins, une ana-
lysede leur conception de l'État, de la religion, de l'éduca-
tion,dans lesquels il y a beaucoup de vérité, croyons-nous.
Onpeut penser que la ~'acene jouepas le rôle prépondérant
que lui assigne M. Le Bon, et que les phénomènes indiqués
commeles causes de la décadencedes sociétés latines en sont
plutôt les symptômes mais l'ensemblede ces symptômesest
groupéde manière à faire utilementréfléchir. – Le livre IV
montreà quelles conditions nouvellesdoivent s'adapter les
peupleseuropéens pour ne pas êtrevictimes de la lutte éco-
nomiqueengagée entre l'Orient et l'Occident et entre les
diverses sociétés occidentales ettes-mémes; il signale les
AXAMES. – LU suCtAU~MK 589

t 1. _11- _o. 'M~ &! ~s.


causes de l'inférioritééconomiquedes peupleslatins qu'ag,
graverait encore le socialisme.– Le livre V expose qu'en
vertudes lois de l'évolution,les luttes entre les Individus, les
ctasseset les peuples seront de plus en plus vives, et que
d'autre part le nombredes inadaptésva sans cesse en crois-
sant, que par suite le problèmedo i'M~M<t<tOtt d<M tHd~p~
se pose sans doute, mais que les solutionsdémocratiques et
socialistesde ce problèmesonten contradictionavec les don-
néesde la scienceet ne peuvent,si ellessont appliquées,pro-
voquerque des désastres.–Leslivres VI (~cof«<Mwde <'o<
j/<M';M!~OM sociale)et Vil(LesDM«H<'es </K<oc<a/MH«'~ formulent
en somme les conclusionspolitiquesde l'auteur il préconise
l'associationdes intérêts similaires,sans compter beaucoup
sur l'efficacitédu remède, et multiplie les sombres prévi-
sionssur les catastrophesqu'entraînerale triomphe momen-
tané du socialisme.
11ne nous semblepas que M.Le Bon ait analysé exacte-
mentl'ensemblede phénomènescontemporainsauxquels on
donnele nomdesocialisme.D'autrepart, les idées fondamen-
talesde l'auteur, par exemple, sa notion de la race, sa con-
ception de la nature et du rôledes institutions, sont trop peu
précisespour qu'ii soit possible,sans une discussion minu-
tieuse qui suivrait l'argumentationpage à page, de distinguer
ce qui est acceptablede ce qui ne l'est pas. Et le livre a trop
iocaractèred'un écrit de circonstancespour qu'une discus-
sion de ce genres'impose.M.LeDona beaucoupd'idées inté-
ressantes mais on ne peutpasdire qu'il fasse un effortscien-
tifiquepour établir les faits avecprécision et les interpréter
d'une manière vraiment démoustrative.– Cependant, abs-
tractionfaite des remarquesjustesqu'il contient sur l'état
actueldes sociétéslatines, cet ouvrage mot en lumière une
véritéqui nous sembleimportante: c'est que ie socialisme,
malgré le caractère internationaldes causesqui en détermi-
nent l'essor, présentedans chaquesociétédes traits particu-
liers. Les écrivains socialisteset même la plupart de ceux
qui étudient le mouvementsocialistesans parti-pris hostile,
sont trop portés à signaler exclusivementles causes poli-
tiques et économiquestrès généralesqui agissent uniformé-
ment sur toutes les sociétésdu type européenet y délermi-
nent des phénomènesde réorganisationéconomiqueou des
systèmesderevendicationsjuridiquesqui, en gros, sont par-
tout analogues.Cessociétés,malgrédes ressemblances géné-
S84 L'ASS&KMCtOMatQUM.iMMM~

raies, présententdes diiïéreneesimportantesdans leur orga.


msatton la structure et le rôle do i Étatn'y sont pas partout
les mûmes, la centralisationy atteint des degrés divers, les
formes d'association autres que l'État y sont inégalement
développées,par suite les individussont ici plus fortement
intégres que là, la distribution de la propriété foncière,
l'importance relativedes modesd'activitééconomiqueno sont
pas les mêmes, etc. Aussi le développementdu socialisme
auecte-t-ildans les diuérentessociétés des formes distinctes
autrement dit, le développementdu socialismeest solidaire.
dans chaque société, du développement des institutions
sociales. Les causes qui déterminent la décadencede tette
société agissent égalementsur le socialismede cette société,
si l'on peut ainsi parler, Acet égard, bien des observations
faites par M.Le Bon sont précieuseset méritent de fixer l'at-
tention. Nousne pensons pas avec lui que le socialismesoit
une maladie latine mais il est vrai, croyons-nous,que le
socialisme de telle ou telle société a des caractères secon-
daires qui lui sont particuliers l'étude de ces caractères
fournirait des éléments essentielsà toute enquête sur l'état
général de cette société, et Inversementil faudrait considérer
ces caractères secondaires et les rapports que soutient le
socialismede cette sociétéavecl'ensemblede son organisation
pour apprécier sainement ce socialisme, c'est-à-dire pour
prévoir son développementultérieur et les conséquencesde
ce développement.
P.F.
TABLE DES MATIERES

PREMIÈRE PARTIE

MÉMOIRES ORIGINAUX ET REVUES GÉNÉRALES

1. 0e quelques formes primitives de o/attMcat/M. Contpibution A


~tude des fepfeMMtaMontcoMeo<~M,par MM. E. Ht.'MKHHtM
et M. M.n:M. i t
n. Revue générale des théories rëoentet sur la division du <ra-
Mt~ par M. C. Buret.& 73

OEUXIËME PARTIE

ANALYSES

PMMtÊRH SECTtON. – Sooiologie générale.

). OBJET HTMÈTMOME t'EU SOOOt.OCHi


C.
ParMtt.A. AoMit, B«t:ettet E. t)':t".<t«x.
8jn.vM)xt.– Lt ttorta ceneMerata corne ectenM ~a
CMCt!.– La eterta considerata oome eeienM.
SeMEt..– Steria e BcieMeMeiaU
B.tMN.– Lee etMtee Mciate* iM
Vtu.t)M. L'hittetre Mt~Ue une eotenM <M
LMo]<te.– t/hiBteiM oomme science M9
X~ocoL. – ~twdecritique sur une nouvelle MstaiM universelle. iM
L.tHM)!o<T.– Une prthee. <M
Boco~.–tteproe6adettMe!ele~ieMe!egiqme <30
T*BM. La réalité tecMe. MO

Il. f'Mtt.OSOPMtE
!MCfALB. T)t60)MBS OËNÈnALES
Pu MX.A. AcM,C.Bwcu!.B. nextmtttel C. PtMM.
&<M. – Prigoiples ot Western CtvUtMtien iM
GtocMos. tndaettve Soc!ot<9y M&
586 TABLEDtMMATt&«&!

~oM~.–LebMteeoMmtotMdeU~cMtttMtoMMcMe. 13s
C' LtXMM.–
CMeMchtephUeMphie. )M
~Cht~u.–SeeiotoeiaePttiM~ia. j~
oS5?M).t. – LMMat di SoeMogta. )~t
~~AnMtet det'tMtitMtiaternationatde us
Soetetegte.
~P~' Natur und Kultur in seztatem ïndMdanm ns
ST~oftteT! – Der orbliohe Rateen- und VoUMchMaMw ) ta
W.mM. Thé eapttaUMMan et <ec!at
dewtapntent t47
G):i)pt.ow<t:z.–CMte99e<edeto9ieadeUattori< 147
SfMt.–t.'eMtuztonetnMetegiaenen'uotnc.. )M
Indications bib)tt)graphi')uet. m
tU. t.A MËXTAHT6 t))!i!UKt)LTKSliT ).'ÈT))Ut.OG)B
COLLECTIVE
l'ar MM.C. )h~ H. f)mt.,t. f. t-~eo~Kt.M.Njn.K.tt). PAM.
0«AK< – Fticetogia Mcttte. )M
\ttoss). ï1 tuggeetionatori
suggestionatori a9 la
la folie..
feUa. 149
tf)
~II.\NO'
LETOL-ftXMU. – La payohotogie ethnique. )se
~OKRMMTt:.–apeiehete9:<ooUettiva<MaMneh )St
~Kott~xo. – La pédala nelle twe retazioni con la Metotegia. )St
BoBritY. – ~Mmenta d'une p<ycheto9:epeUUqM du
peuple améri-
cain.
L.u't)!.–BthoiogiepoUt)qtte. )~
n. C)\')LtSATtONt:XOË~ttA).)tT-m'ES M OVtDSATm
t'M MM.M. ttMt.r P. t'ncoxj.ET.
ScMKtMR.– ReaUexHtoader indegannaotMhen AtttrtunMttttnde..
tSb
Beimat der Indogermanon im Lichte der urMMhicht-
Iichen Forschung
GAt.t.<)w.<YK.):t.t.m.–Bomer:oSociety. j~
HELMot.T. WettttesoMchte. tV DieKand~oder de<MittatmeereB. iS9
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Weatenropa )6<
8TAM. – Strange peoptee.
~3
ST-mo. Americaa Indiana.
(03
V. M)STO)KE t)H).ASOCIOLOGIE
l'ar M.t). t'A<Mt(.t.
`
LtiSTMWAno. – CentMnpMMy
Soctctegy. t64
L~Soutb~M.
– Le dottrine McMegtChe
<64
IndiMtionsMMiographiquett. j~

MKUXtËMESËCTfON.
Soettfo~ere~eMe
Par MM.M.McMEttt
et M. M*ts~.
<:0~<:H)'TM?)S
GÉ~tÉftAt.tM
tSTMËTttOnOMGt)!
~MTxew. – The atady et reUg<en.
)st,
M«fMA~.KaMM.-DieVeBt<kandeatsWie<eoMh«tt~ )e7
TA)t).EUt!MAT)H)tt!'< 887

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J~cML. – Studien sur vergtetoheodM VMtterhande ~74
Jt'eMM.–KuttM-andOeBcMehtMeUcion. m
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HoeMM. A treatise oï the history ot con<9«:OB 8t7
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retatiena ~o
M)t.t. – Mundttt e temptttm. 3~0
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MA<n. Die versMcMchtUehee Denkmltler von Malta 2:0
Ct.MMOKT.GAXM~Le tous Madbachoo et te ZenBBtmee des Se.
miteB g~
L6v)r(h)doM).–Mte<etrite<tydenedaMteTat))tud. SM
ToME.-AeeheraundAetarte. 221

Vt. BEPXË!!B'<TAT)OX8
t<E).)G)ËUSES
A. Hf~t~KMM <'<<M<M <<-e~ el <<ep~oom~e~ Ha<«t'<&
tSTBODMCTM~ 2i5
DEGMoT. Thé religions tyetem ot China z~O
Pow~t..–TheteMeMe<Mktere. 230
HM]<Ax-r.ApMpeBdut<tntattiqaed<meteacentetpepataiMB.. MO
Ro:c))Bx.– EphiaMaa MO
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lee traditions det peuples sauvages. croyances et
Contribution &ta séméio-
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pMiMopMedeaArabee. 130
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B. ~)~eM<a<tOMdes ~t< '~X«.r.
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!o()!c<ttioMbtbtiogfaphique* M~
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TABt.EMNMA'n&MS JtM

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B(Mt)rfMt;M.–Kw<MettTMts. ~7
LmHOLTi!. Thé eymbeUem ot thé Hoiehet tndiant ~t7
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HxtTft!. OrtechtMhe Mythologie aod ReMgtenxgMcbichta. jSt
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HM~~–~F~MO. ïN
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B~RAtt)). NH
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WMoft.Ktt.– Himmeit-and WettenMtd der ïM
Babylonier
FK)(tM)!.–Nthongi*Ze:ta!terde)rOOtter" M6
t<td!catioMbibUographif)uea. ~M
CM~M~ j))jj

D. f/ COK/M.
~.('j/CHt/CK
S*<)tÉ. – L'état aotuet dee étude* de teUttore. Les rites de ta
Mn~M~ ~)
Ptxs n. Les vieax chant* poputairee ecandtnavet. Haabad et
Signe ~3
t'tt.–Hitdeeadmn. ~:t
Jux'i.–TheMaMnogien. 3
W~iTox. Thé teoend of Lancetot du Lac :!7N
AtAYSA~Ka.Thé wite of Bath't tate ~x
UoTïts. – Contéeet légendes d'Irlande ~n
<ndtcation)tMb)iographi()ue! s~

E. –– ~Mj/MtM
tht'ft!).. – Die retigititen pMtesephtMhea OrnndanMhauMnaender
Inder 279
HBMK. Die Getohichte dae MeaMpterbegrith ~8)
<nd)cat)OM))iMi~raphi([)tes. ~!0

\')).-t.AS'JCtM:)tHt.«.)Kt.'St!
V'~ Doe~m EM. – Die urchrtsUiehan Gemeieden ~83
t)os<i)t))6<:):. Dae Papatthum in tetner tCMat huttureUen Wirk-
tamheit.
fhMK. Kirehengetebjchte Deut<cMand< jS5
LM. Histoire de HnqMieitton au moyen âge ~7
STtu'c):. – Die verborgenjûdteche Sekte der Danme in Satenth. ~<i)
9
tndtc<tt)on!Mb)iograpt)iq')eft. 'JM

VIII. ÈTr))ESCKXSEXUt.K
<t.)t ).KS',MAXUt;'i«Kt.tCtOXS
WtssowA.– NeMgienund Kattus der Namer. N0
Sctn'Mtstt. Ceechichte de* }QdiMhen Vetkee im Zettatter Jean
Christi. jM
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500 TABU! M!& MATtÈMit

TKOtStÈME SECTfOX. Sociologie juridique et morale


(ËTOBBt)M HtOK!ttt'XHUQCts
M tMMtAt.MCOf~O~h~ MXt MMtGM~M)

). TM~OM))!S OËS&RAHH SCt<f.AMOMAt.B KTLEUMtT


Par MM.H. U'.m.tmt.ti. Hn et f. t~nt:

~TtADiEtMfsn. Pet!tive EtMtt. ?
~-DoRfM. Zar QeteMchte des aiMichen DenhenBuud LebeM M
V<t).tM. Etetoettti di Etica M!)
Mtc)!u. Studi di Mcetogia dei diritto. !'M
~Vot SAttotf. – Des NtturrMhtBproMem und die Nethode Mtoer
HtBuag aos
SAm).t.)!!t.– Eeete historique et droit naturel JM
~~KoM~ft. – EMahrung in die RechttwiMeaeehott. XOï
Bo~fAtM. – La progMMiva diveMiNM~ene de! diritto publieo e
privato Mi

H- SYSTÈMES ~'KHM~UEA
l'ar MM.K.t)MK«c)'.ft )'. Fjno,M~.
Koxt.)!)).– Reohta der dMtMhen Sehut~eMett 30).
CotfaAhï. Die Ngumba in sadhamerun 30!t
KocM. Die OuaikunMttttMM M
MAK!*HE<.t..t.Le istigusioni giuridiohe di una trii~n deM'America
aettentrioMie. SM
~-BoooMa. TheChuttchiotNerthernAtia. 3M
CAUTtM. – La langue. lea noms et le droit des anciens Germains. 309
~"BSTti.–NQaMiiMétadeadMeteire du droit. 9te
!ndiMtioo<bfMographiquM 9)t

III. ORGAXtSATtOX
SOCtAtB
A.– ~'ot'Hte!;t'MctM~att'Mde fat~<tn<w<<oK
Mc<<t<e.
t'o- MM.B. th:tM<MKt
et t'McotsET.
Scart~. AttenMaMen and MttMerMnde. 3)7
MeGM. – Thé Seri Indiana 3~
SMSTO.– Die grieehieehen Phyten.
Hot.)'M' – Diedrei ititettan rttn)it)chea Tribus M)
SMeottM.– Tribal Caotem ta angto-Mxon taw 3~
B. – Les C<<t<Mt.
('MM.E. DCMMM.
WtïTtCH.– Die FMge der rreibauern 33t
GotmtBMO)!. Essai Mr l'origine de ta neMetoe en France 333
tndicatioM MMiographtquM. 337
C. – ~M C<w)M«Het.
t'MM.E. ttctmtttnt.
YMtLm. – Les ommunes françaises an moyen Age. 337
TAMB PBit MATt~SX &?)

LMCAO. La ~MMt sociale det eommaot ttaMfmi. 3~i


todicatioM MMio~rapMqueB. :HS

)V. OMtAXtSAtKM UOMESTtQCË


t'tr M.ti. t)rt«:Mtti).
A. – /.« Ff<)<t'«f.
LA~n&E. Notes ethnographiques aur diversea tribus du sud-
est de l'!)tdû CMne 9iS
NtoxoLAs.– Thé aborigines of thé Province ot Santa Maria 343
HMMTMt.– Die verffteichende Méthode ia ibrer Anwendung <m!
die <tawi<eh9 Recht~etchtchte. :tt3
MtXHHAxo. – Les gard'orphenee 4 UUe i!<S
CAtueMa.– Ortgine et dtve!eppemeat de t'MecuMonteatttmentMre. 345
tttfMKHO!– La Buceetoncontractaat. 35~
tnd[catt«tn btbhographiques 3St

B. le M)at'<«~?et la «tUt'a~MMjM~/f. <<tcoK~tCH</<la /'fMMC.


CttA~~tiv.– Thé mytMc rose. A study et primitive marriage 3SS
TMttAs. -DerUMpnMedMEM~amte 3Sf!
ËMEtx. Les aoutomes pnmfttvM dans les hérita dM mythologues
grecs et romaine 3S9
Mv~. Dae TraNertah)-der Wtttwe. 36t
– La donna fra i BMUto
WetT:!K':Kett. 365
f~fEBtM.–Lema~eetvUa'Mt-Uqn'MContMH. 365
H''u.KOTt!H.– Thé tegat protection et WMnan among thé ancien
Oermane. 366
CoutMXT. EnCMne 367
tndication* bih)iog)-<tphtques. 3M

V. t.'OM.tXMAT)'~ M).)T)UUH
tt 0. RtouM.
t'<u-MN.E. Omottt*.li. H~OttïM~
PouM ETet! Mu~ss. – EoqtiMe d'une théorie des Ët<t<composés. 36~
DM).AKcm'.– La crise de la science poMttqM et le proMeme de
ttméthode. 3T&
0
VMBKAxcr. – Die petitiMhen Ve)'h!ttttt!eMder NatMviMJMr. 372
pM~eoTTE. FoniMtion des v!tte<, dee Étate, dM contederatioM ––-
et des ligues domta Grèce Mcienxe. 37~
POMM. El BNtMete. 377
tndicaHoM MMtogMph!quee. 37&

V). <.EOKOtT t)Ef'MOrtU~


Pt~MM.E. tX.ttttttit'H.Un e( ('. ttM.ux.
TMHupMw.–Die retd~MMiMchatt 378
FM)«!)M. Beantfand OMBZMdea Eiaenthamereehto noeh rbmis-
chem Recht. M:
De An~eMeM<mgaM. – SoMeterme primitive della proprieta ton-
diaria in Roma 38Z
SM T~ttM CKS MATt&BEi!

tov~oYtc. Die agrariMhen RecM<wrt)MtBiBteim MrhiKhen


Reiche.
)ndicaUcMbiMiogmpMf)t)t't. ~M

Ytt.-LE OttO)Tt)ESOB).)fiAT)OXS)n-).BMO)T COXTKACTUEL


P))tM!).t'.))mt).'«'tj!.))t)t)tHt:n).
MAMpoet. Der Talmud und Ba!n ReeM. 3<s
M['v)!).)K.-LMtaMettMmt9iqaeeettedroitrom<tin. ïNj
M'TTM)!.–Cetera NMMm. ~o
t)BMt!<.)o. Contributo alla tteria del centratto di tocietA la
Roma.
FMMMOMt'DerMaMerimHMMgoMete. MM
(i~MtTAt.. Mte des monastères comme établissements de crédit. ïN
Bosot.)t.–8vo)9imentoeto)'tMdeM'aK:cM'Mtoneiatt<ttia. Mt)

\'m. ).BOBOtT CKtM~EL


f'M)t.)'. t'AMM.T.

LA'(t)KY.–LaM)(pot)MMMMp<na)e.
~t
-Mt<M. Dell'infamia secondo 11diritto romano. MM
"u.)'))!t.D.-Thepenattyot<!e<tth. ~i
)n')icationsbib)iogmphif)ue<

)X. (.'UKCAXtSA'rtoxjCDtcmKK
far M. t'. F~Mn.

tj)MKt).Histoire de J'organisation judioiaire dea Romains. to?

X. OtYtttSES)'HAT)'Jt'ËS ETMOftAt-ES
JCMOt~t.'ËS
)'tf M.E.Dm)Mt«.
Ln%r..to. L'inviolabilité del domioilio nell' antico diritto
germa.
"iM. m
\)!cmo.–t.'evetMtone deU'otpitaUta. 4;~

~L-ATMiËMKSECTfO~. Sociologie criminelle


et Statistique <nofa/<
(ÈTtM MS ft~Lt: ~-tttUtQrE!M XOM).t:!tCOXi)M~t:E!i
XASS t.EtH t'ÛS'~)oxX)!M)!.<!T)

1. UE).AVt):DOMESTXjt't.:
!:TAT)ST)m'E ETCO\Jf.-(itt
t
f'M)t.E.)).t,)i,n,.
t'utx..).. –LaMeherche detapateraiM.
<
t)~-)tAY. Le régime datât.
<~
(jtxvcAr.– !.e régime dotal en France.
~.t.
~S"' Die ochweizerische
EhetfeMt~ebungim Lichte der
'}9))
t'KtMtXti. Die Ehescheidan~en in BerMn.
t~
t'M~Mu. Die uneholiahe rraehttarMt
Deattcatand~ M3
TABLEtfK.<MAttËBEt ~g
m~ premiers. seconds, trobMmM.
wana~wN. t~
tnttfcattontMMio~t-aphique: ~M
t'. ).A CKm)XA).)TËGf:?!ÉHALH
OAKSt.Ë~Utt-t'&RBXTS
PA~
PtrM.d.KtcM~
L"Mno~Det!tti~eMMe deMttt nuevi.
)o't)cattont!MMio);raphtque<
FACTBfKS UtYStSOH).ACXtMtXAUTË HTM t. ))f!X.KAHTË cMmu;
)'<trt).G.)<)a<tM.
KMte. Die EinCaBBderKoa<eMien aaf die
StttUeh)<9tt M7
BzM. OetMidepreit und MminaUtat in DeutMhhnd
eeit i8M )-")
Introduction t. the .tudy ot th. d.paa..nt~
MectiM and deMaquent cta..e< and their social
treatment. tM
~'MtM.-t.acrimtnaUMjuvenite. m
MMxc.–ï.apubMMehezt'hemmeetohMtafemme.
FtMt. Stnd: ottUa criminalité ed altri taaat ;-<
A~Ettï. – Le
médie-eoetat. ~7
n't.KsmctM!
t'M!t.O.K.ctt4'
HAM. Der 8<)b<ttmordim kindlicheu ï,ebenMtter
;38
VotMAYH.–SetbttmerdBtathMk. m
Gtt<)Tw.utt..–Beitragznrt.ehrevemSetb<t)aora. H3
V. t.K t-OXCTtOXXKtttXT))U~YSTËME Kf;)'K~~)t
P<tfM.C. K)~t..
St-TMEOt-AXh. – Rtotttate de la déportation en Auetraiie na
PMOtBH.–ï.avieenpriaett. ~g
UoMM.–ABi!o8par<tbebedoret.
CtTt))!)tA. Sur les moyens de prévenir le crime en ttatie.
tM
f'tt)t)ti.–t,a<ymMeMducr<me. U7

CtX()t;IË)JË SËCTIOX. Sociologie ëcono~Me.


1. ÈTUttKS G&X~K.U.KS
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et )- S<)t!~b.
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fMnee avant i7M.
{M
TAM.E. Psychologie économique
tg~
PA-rrEx. Thé theory of pfMperity.
;')(
J<OM.t!X!.ou!. Allgemeine Theorie der geMUMhaMichenProduk.
MOtt. ~M
CAtMBS. Studien zur
Werttheerie. ~3
EtH.M. Studien zur Werttheorie
t63
KHHttt~ Ptychetoghehe Grundlegung eiM< Systems der Wert.
tneerie. tM
"s théorie: de la valeur et tee MMeptien* du ayetem.
mondtaire.
Indications bib)ioeraphtque)).J.
indication)) bibliographillues.. .IG"
t~
F.. DMKM~M. Annuc Meio)., <t)0t.t90a. 3)}
Mt TA<M.t!MMMAT~M!t

tt. SYSTtME~ECOXOMtOLES
t'tn'M.f.Sttu-
SoMMMT.–DefmedemeKapKaMtmM. 40t
Tf)osMa.–BMa)turte<yBteme<eeBemtqaedetprimttitt. 4M
tndieatioMMbtiographtfjW~ 4*)0

tU. «6<j)MESus LAt'XOttL'CTtU~!


)'XfX. Mt'WtrMemoH.
A. – ~<)<«f </«h'f«<.
C).m)f. Thé eontret et trust! Mt)
Dos PAMos.–CommerciatTrMtt. MO
todieatioMMMtugrafhtques. Mt1
B. <~h eoo~M~oM.
«t'jir<M<?
Sexvos. Die Bntwioketung des landwimohaftliohou aeaoMen-
BchaftsweMMieder RhetnproviM Mt
tndtcatiooitbibHographifjues. 4M
C. ~<Me <<<* la ~f<K<Mc<mM
a<<M<M<e.
Mnt!)Ex«ott.– Der HandwertMr ln der deutoehen Vergangettheit. 493
11. ~iMt'.t.
h<t'<t:).u.–eMctet&iadu!trMHtatianeperM:ont. M4
!o<)icatioMMb)iogmphiques. ~3

n'. FORMES ))E)~ )'Mt)UCTMX


l'ar N11.Il. et elF.Smurn,
)'u-HM.tt.))omi.HctF.Sti«M..
TuMEX. – Beitrage zar a<BcMcht<des Nandwarb in Preuaten.. 493
ScMoMMt's.–BMKteingewer.be. MO
Ut'eots KTJuu! – Les moteurs «MtriqoM daM le< industries 4
domieite. M)
tndiMtiOMMMicgrapbiques. SOt

V. Ëf.ÈMKXT~ UE<.AKËt'AKTtTtOX
t'tfM.F.A)"

Vjmt.ex.–tetMtaireBdaMt'indMtneeantoise. set
ladications bibliographtques. Ma
8cMMS! Les modes de rtman~ratien du travail. SOS
Bt'KM)-.–Le centrât de travail. &H
tndicaHoMMMiographiqaet. 5it

V). CLASSES HCOXOMtQKES


t'trM.F.S'*<JUi".
GttMMHN. Ueber Wandtanaen tn der VethMnttthrang. S)2
GcMwmcB. Die BntwietMtang der menschMehen B<dart)ti<M
und die sociale GMedefMn~der 6eM!hch<ttt. 5)4
!ndlcatioBsMMtog)'aph!q)iet. 5t4
fABhKO~MAT~HE:' S93

V)[.-A!'SOCtATtOtSf'MOHiSStOS?!E).t.<iS
t't«M.M.)j.)t:M)!t.
MAKTtiiSAtfT-t.tox.–LeMtnpa~aonMtte. 5t5
Uuwx. – Du mouvement tyndtcat ouvrier d«M t'tnduetde aiie
mande. !<t9
JndicaUootMMto~raphiqueit. Mt
M)). AC'D'JX
))HL'tTATSURt.AV)t!ÉCOXOM~L'E
PmMa.)t.B"m.tt«tTP.SMMC<
h~MMMW~ S2t
A. – ~«<<<<~Me
ccmMt~'oa~.
CHu~et.. Sytiem der Handehpotitik S29
ScMtpftt.. – Orund<age der HandetBpottttt: S~
tndicattontbibttujfraphiquet. M):
B. /M/s/tott sociale.
M&T)K. Le Mcia)i:me Mna doctrines SM
tndteatioMbibtiographiquet. M!
IX. ËCOXOMftM
St'ÈOAH! Af.R.UHH.M))USTMt6t.).B, ETC.
CfMtMBKCtAU!.
FAXMX.U. Bom'.txtï )- 8)f)*m.
MtiTts.– Le socialisme tan9 deotrinea 53t
GttcxisEt..– Sfetam der HandetBpoUtUt. S3S
Ntco<.A!ox.– Histoire du devetoppement économique de la RuMie
depuis !'a&'ancMMemeatdet Mrtt S36
tndicatioMbtbHogMphiquet. 537

S)Xtt:Mt! SEC'i'tOX. – Morphologiesociale.


i. LESBASE:i ))BLAV)eSOaALE
OÉOCRAt'0)UL't:S
)'*« M.H. t~Mtmx.
ScMHAUBft.–Lefacteur planétaire de t'ëvetMtte&homaime. 538
)t. – M LAfOf'O.ATfON EXOÉ'<f:HA).
P*t)MM.E. bmMtttt.P. Fjn.co'iMrtr G. RtmtM
CoMB. Le faoteur population dans l'évolution «'ciate StO
LAM«.– Ueber Vennehmn~etendenz bei den NatnrvBUMntund
ihreSegeawirkangen. &H
CAUMouEtt. Les lois de la population en franee Mt
YEt'MjxSTMKT. Unter8uohungen ûber die Be~ehon~ zwieehen
WohietMd.NataUtat und KiadentterMtcMtett in den Niedertan-
den. 5M
M~HAittt.u. La diatribuztene della popolazione aet antppo dell'
~~MmM~ S47
OTro~MCMt. La popotMtoee del Piementt net Meato XV! M9
X* Congrés toternatienat d'hygiéne et de demogMphie. S49
FoufMttB DEFL.ux. – Statistique et consistance dM religions &la
aadnxt'c'xtëcte. 550
Indlcal10na bibliograpbiques.. Mt
6M TABt.E 0~ MAtt6)t)!!<

)tt. t.ËSOMUt'EMËXTS UKttAtXS


t'MM.t!.fm)t)ttM

Jt't.mx. –Nete~gaUo-remaiMt. SM
AmxBoxF.–BerZoaagittdteStadte. M2
MMttoT. –ï.apopahtioadeBerMn et de Vtenned'aprte iee denon)-
bMmM~p~M~ ssc
CosT)!.– Det'inBuenee dexaggtomeMttoM urbttnet aur t'ëtat maM-
rietetmoratd'unpay)). SM
ttKticOLt~MMbHogt'aphtqw.

n. mAmTATtof
t)e BK~ue.– L'habitattoa byzantine S57
tndi<atiuMMb)Mgrapht<)ue); ?9

SEPT)Ë)tH SECTtOX. – DfMfS.

t. t.'tST)tËT)OtJE
t'jut Mtt.M.t(n.ctTar M.Mt~M
GmMtRE.– Thé beginntaga et poet<Tf sao
KtSttc.–Der Stand der OrnamentiMrage. !)?
KaotEK.– Decorattve Sytnhe!i"m ot thé Arapaho M6

tt.-Tt'CXtOt.OGtt!
t'~M.)).Hu.mï
!xT)tfit"'CT)OX. !i67
Ctuuo).). – MttertaU per te etudto deHa ett deMapietra. – Dette
ateie Utiehe di Manaaia. – Di due torchettom cannibttMcM
tatt) con «Ma dath Nuova Catedonia. SM9
ScMUttTx.–Stetn-UNdKnechengerathedarChathamtMutane! 669
tndicatmnbibticgraphique.

))). UMOS'WB
)'AnN.A.MtM~<!T.

W~st'T. – Sprachaeachtehte und Sprachpeychetoeie. SM


M)!M)tLatKK. – Einïahrung in dae Studium der romaniMhen
SpraehwiMMBchatt. S7t
Tome. – Die griecMeche Spraehe tm Zettatter des BeUentemut !i79

)V. ).tiSOCHUSME
<f. M. f. t~tb~ttr.
t'HxoTto. – Thé trench Revotntion and modéra trench MchUMn S79
Lt Bo! – Ptychetosie du aociathme Mt
INDEX DES NOMS D'AUTEURS

DOKT LES TRAVAUX SONT L'OBJET D'ANALYSES


00 O'ttfOtCATtOKS
BIBf.tOOtAt'HtQCE~

'M Brentano(Lu)o). Mt
Abe). MO
Acheth, 116 Hrunek.
M3 Bugie). <Mt
Addy, 38!}
Albers, BOtow(von).
652 BQntter. SS9
Allendort, Mt
A)vieHa((t'). t~ BuMet,
Buot)tberj{e< ?0
Andrian(von),
Aron, 3M Burdick.
M7 Bureau, SU
1
Aubert,
<90 CahMOB. M3
Bâcher.
Baer, 438 Cabaton.
<M Cai)teme)'(R.). M"
Bartels, S33
Barton, ÏM Caitteux.
Basset, 2tt,M8,~9 Cannes.
Batiffol, Copart,
BMW. '? Cartier,
Bérard, iM3 Cauderttef. B4t,SM,S5t
M8 ChataUtUM (Bagrat). 2Ï8
Berg,
Bertillon, 5M Chamard,
Beyerto. 3S5 Oark.
M? Ctermont-Ganneau, SM
Beyllé(de),
Blaso(de), M7 CogMt-Kde),
M Cotion. *M
BtoomHetd.
BtOtnmeetHott, S90 CommoM,
S~ Conradt, SM
Boas,
Boaset Ilunt, Conybeare, .f*
BOck. Cotte. SM.~T
Bocoras. 309 Courant. ~7
B&bm-Bawerk(von). SX CMwtey,
B&kten. <93 Cfoce,
Botte. SM Cumont.
3M CM).)!. SM
Bonfaute.
Bonoti*. MO CtttreM,
Bouglé. MO,iM,9M
<M Darette. 3t<t
BouMet.
Botttmy. <!S Davenport,
Mt Cectareui). SM
Bouv:e)',
Brecheter. M3 Oecourdemaoehe. M"
<?$ tNCKSMS !'0)tt&~AOMOM!)
Defoumy. !? OoUziher. SM,MS
CetbfQ'.k. 537 Gott~fvonder), :)t
DenittM), 4M Coedf'eh-Ffeet. )M
D&ptnay. <H8 Gottttein, 6M
OcetMdfe*, 379 GmMerte(de)a), !H,M7
OieteHeh, 278 Gfh'eau. tts
Dotnch0b(\-on). 283 Groot(de), !29 r
Dorado, tt!) IM~M
S.fPP'"i.
Dot-oer, ui'o!)<. M&
BoMey et Yoth, M?) Grot))i))a, jitg
Doot'aMOt, 490 Grotwah), ~3
Dottfn, ~7 GruMet. SM.SSS
Duboh et Jutin, Mt Gruppe. ~t
Duclaux, 6))! Guithiefmoz, 333
Dunker, 5H Guntmere, soo
Dupin, &t9 ~tueaptowtM, )M
GuMwitKh. 9it
Kckert. M6
EdgePartington, fM Haddon. )83
Eisier, 463 )ht)a(von), 190
Erdweg, t87 HaXvy. eM
Eruton, 193 ttancig, S63
Ermoni, SM Mtppet. !79
ErMt. 208 it<BbMh. M7
Etmeio. ?9 Mattck. ?&
Evant!. MO ttaMM)', 4M
thwtey. Ma
Fet)tx)'g. )M.M3 !!<*wtrey. 3)6
Ferri, 43S,4t7 HehMott. <M,<6i
Florenz, 266 HefoxtMn. !i38
MourdeSafot-Gonit, Mt tfermant, N0
Foucart. 1M ttetTeroi), !)50
Fournier de Flaix, 550 liertel, 189
Francotte. 373 ttifMh, SM
Frankenbefg (von), S3t thMer. ?7
Frayer. ~90 Hodaon. !))6
Fretudortf, 996 tton'ding. <?
Freydorf, ~9 Hoffmann, 5M
Friedlander, g!t3 UotrMtMn-Kmyer, i67
Ft-iech, Mt "Oue)-, t95,M:
Fusch, Ma Hokapfe), 3!'t
Fuhr, t93 ni)ni!b~ck(von), ?5
MoMet McDeu~at), )M
Ga!do! ~n Haart. 9M
Ga)tow«tyKe!t''r, <? Hubert. tM
Garnier, <M Habner. SSt
Oaftfiogen (von), 208 Hun. SM
Gautier, 309 ttunt, M7
Gelzor, 290 nOfting. 2tt
GeaMta). 397 Havetin, 3M
GiddtnffB. <3S
G)e<ebrecht, &? Jovanovic, 383
G)S!)!oti, S69
Girard. 407 Jacke). n*
Glaser, 268 Jackoon, iM
Gtoye)-. 189 Jacquot, <95
Gotdiehmidt, 538 Jafttrow(J.), 180
ttCEXnMt!OM~&'A)'TMNKA M9

MO Marchand, MB
Ja«trew(M.).
Marro, MS
Jey. S<S
J.nht, 3M Martin Saint-Léon.
Jensen, Mamo, <M
173 Maynadief, K3
John,
Jones, ~3 Mayr. ?0
Julin, SOt Mayr (von). Mt
Jnttian. M'S MMMretta. M9
'M MeDouxaU. <M
JOng't,
MeGee, 3M
193 Meade, Mi
Karppe, !'9N
Keating, ~9 Medio(del,
<M MeM. !M
Ktdd,
'M AteMa. MC
Ktnf;ey. Mû
Klole, Mt MetMrMhmMt,
Kluge, MO M«:n. 5S6.Mt
Koch. M9 Meuriot, eSO,!i6~
)M,M9,3M Meyer-t.Obko, Mt
Kohter,
Kovatewitky, MiceH.
Mitant. aM
Kreibig. !"?
KreHehmer. ~,M7 MitteiB.
Me Mommsen. NH
Krobef,
tM Monceaux, ?9
KMoe.
Ku<.ke. Montet. Mï.MO
Kutna, i Morin.
Mueh, ~SS
~9 MOUertF.). ~7
Lacombe,
MOUer~-H.), W
Lampreeht,
Landry, ~t Mummenhof,
~0 MQn'terber)!. B<4
Lant;.
Lapie, '53 Murad.
Lasch, Mt.
LavatMe, 3U Xegetetn (von), t95, :?, MO
2M N:<:hota'. M3
Lea,
Mt KicotM-on. M6
Le Bon,
Lefebvre, i"!5 ~ordenhoh, tM
336 XuMbautn. 5)4
Lemke,
Letourneau, 'M
LevaMear. 4M OtdfteM. MC
~M. MO Orano, <M
Lovy (t.). SM
Uetmann. W Ottotenghi.
Lindner, tt9
Lippert, M~ Panzer,
~M PMMS~O~. MO
Lohy.
Lombardi. 3M Mo..
Lombroto. <!t Patten. M~
LonMo, 94t.4t!< Peacock. 'M
LooM, SOS peiter,
Lorta. i3S Peixotto. S79
St7 t'eUoutie)-, BM
LunthoK)!,
M8 Perrier. ~5
LObetM,
Piccioetti,
t87 Piëron. SM
MMM,
3M Ptnche:. SM
MM({MO(do).
MamneHi, SM 1 Pineau, M,~3
369 Pininski, SM
M<trano(de).
283 MM. SM
Mar~H,
OQO IADRXBM tf&MS e'AHTBUM

t'oMe, SM ~Schwtedtand. SM
Potier et De MaraM, 3W S~Mttot. ~09
t'ommero), ~M SeebohM, 3~7
Posada. 377 Serf;). <t7i
PoU!!û). ~)5 Servo*. 4wt
Powef!.l. jj~o Sietett)~, Mt.BM
PreuM. N5.S53 Mmon*. iM
Price, gt! SkMt, g7tt
Prinzing, 4~. 4N Smart. SU1
Stnitjttnic. 369
M. 27S Snouek.Hurgfonje. 290
Itapaport. Sombart, 4M
Rahetthofcr. M5 Sore). iM
HftynaudfM.), su SpieM, ti)3
Raynaud (0. ~35 Spiethoff. 464
Heichhardt. m 8quU)ace, ~04
Reinach, j;~ SttMtting. 187
Kenk, aX) Starr. iM
H<V~9Z. jj~) 8teit)U)Gti!. 140
MichmoadHendeMon, M9 Stengel, SU
Hietitchet, Stoll. 193
ttobertiifdei. tSt Straten, 2t)
Roberts, Struck. S8i)
HotO. 02 Stucken. i!6),2<H!
Bontano, ~M Suthett'md. 4M
«cacher. M0.~3& Sykct, 2M
fto'e. 9M SMato, 3St
ROM~ ~t9
KBtt, SM Tarde, i30. 459
KoM!fM(d)*), 49t TcherM (Miaa<), S7&
Rullküter, ?6 Tebner, tM,<89
Rundetein. 3U Thlssen. 495
Ktitimeyer. 2M Thomas (N. W.). zse
Thon)«s(W.). 358
Sainéan, St327< Thonf)M, 48X
Sa)et))et. 3~ Thumb. 870
Salvemini, ~j) Thureau-Dangin, 24~
Smter, 303 Toutes. 268
Sartur), i95 Tnr~e. 2Zt
Savigny(von), 3M Trader. 3i0
Savio, SM TMttMprow, 378
Schacht. 5~ Tuchmapn. <93
SchaCte, 6S7
SchaM(von), t92 Uoener. 201
Schell, <95
Schippel. MS Ytmden'etde, 493
Schloss, so5 Varles, M4
Scbou)eru.9, 500 Vaschideet Pi<fon, MO
SchOnbach. i89 Vec<:hio(<te[). 4<t
SohraderfF.), M9 VerrtjnStuart. 540
Schradcr'O~. <6S Vidari. Ma
Schreiner, 268 VierikMdt, i45.t89.373
SchrOder(von), SCO.~H Villari. <29
Scbulte, 537 VioUet. 337
SchQrer. X93 Voth. i95
8eh"rt! i93. an. 589 Wa))if). i47
SehOtte, t<t9 Witattt;. 4M
ntMXM&SMt&O'AKTBCttit <Mt

<M Wfight. Mi
Ward.
Warneck. ?9 Wundt. SM
Weeht, WfiMth, i96,ZH
WettM~M. 965
Werburg, <M Xf'aopo).
Wormert, M"
CM YMnaMki, MT
Weatergaard,
Wejttoo, 278
M7 Zahn, St3
W!e!6(von),
MO <~
~înekter, Xapteta),
Winter. 3~ X~w.
Wtntefatb, MO Zimmern, 935,3<it
WtMowa, 23-MO Xwtettineck(von), 539
Wtttteh. Mt
INDEX DES MATIÈRES

~c«oH<.Société par –, 49t. Ornement, Po~ie, Rythme,Sym


~op<ien. 313, 3iS. botiome.
~<M< 3)2. ~)'<tMHf.Régime do )a production
~Mttt. Économie en Australa- –,<a3.
tie. S3t. Queatton –. 8!7. Fêtes ~~ec«!/<MMmatcuUnet, St8. Grou-
–. t98. V. Communauté. pet d'Age, at8. – territ"rh)e*.
~j/t~co~. i'fotectionnittme –, M9. at4. d'ouvriers eo contmandite.
Y. Coopération. Population. Mt. V. ProfentoMet, SoeM~t
~y)'«'«K<«'echez des tribus non te- teo~tet.
dentaires, 487. ~MMfftHce. Origines du contrat d' –,
~)«tM<tet natalité, nuptlalité, mor- MOtqq.
tallté. M7. SM, 550. ~M«')'.Mnnttionde Unduttrie d'–,
Alcoolisme et criminalité, ~M, et son hhtoire, t95, 491.49!.
mortalité, SU. ~<«e<.Origines de l' S2!, 223.
~HH)tK<a<t«H. Variations de t* ou-
vrière. M~. Types d' selon les Ban~e dans t'Mttquit~. :'9t. – po-
catégories <ocia)e<,B)3. putatro, Mt.
~Me. La notion d' – comme repré- Bap<Ane des hMttqueit, SM. Y.
tentatton collective. iS7. – des Hite.
animaux et – de rhomme, N8. Be«e-M)~fe.Tabou de )t –. 357.
La notion d' – et les rites fMoe- B<o<cM. Parttfipation aux –, 805.
ratre*, Me. Voyagea de l' –, <?. BMooMalimentaires, !'t2. Mvetop-
Dédoublement de l' 229. L' – pementdet – humaiM.!'t4 leurs
dana t'extaM.iM. L' considérée rapport* avec te milieu co<n)tque.
comme microcosme, 2M. V. Es' SM. L'architeetare et les – M-
ehatoto~e. Keprtt, Mort. ctaux,55t.
Analogie. Rôle de l' dan. la for. Bwt~fe. Ëtat d)i – générât. 4M.
mation de ta mentalité humaine, BonAeM)'.Conception BociatMtodu
Mt. –. 5M.
Animal, !36. V. Ame. BeM)-«<.536.– du travail, Mt.
~thMMMM, <66,229.
Anthropophagie,229. (MetxMef. 185, !<?. !38 romain,
~WX<MM~, 494. SM. SM.juif. M3. V. Jour.
~)'&t<a~eobligatoire, S30. Co~t<a<.tntertt du –, St:. Rote <)u
Architectureet beMint sociaux, SST. – dans t'ëvotution xociate, )M.
– foncier et
~<-Me,570.67t. OppoatMonentre le
~W. Ktthétiqae dane te< eoatef, te–tnoMHer.t39.
112. L'extate et l' –. 178. Bap- Ca~a<Mme, 537. BeBnition du –,
ports de la morale avec l' 2t8. 478. Critique de ta notion do –.
Architecture. Goût, Littérature. 479. GeneM et dë~'etoppementdu
6M )XDEX~ ?? MATt&RM

.sr_u_ .IJ.t_ 1-
capitalisme, 4(K;.Le développe. de la pen<tee – et celle du rêve.
ment économiqueramené à une 2M. H)f)MMt)t-mnSeO iM. He
évolutiondu Mandwerkau 4M. pre'entatioax populaires et
C<M<e. tnuuenee du régime des conceptions phUo~ophtquea en
M)rh peaaee Mndoue. ?0. Chhte. Mï. V. Conte, Légende,
Ca«eA~t)a<Kxptfcationdu !33. Mythe.
Le comme état religieux, S34. Comrnerce,309. Origines du –, 488.
CttM~tM magiqueet mythh)ue,ï70. Gros et petit MO. Potitique
Origine magique de la notion de contMereiateet économie apeciate
M). du M3. Système axrcaome,
CAa<t<collectif.ut. du libre échange. de la protec.
Chasse.Caractèrecérémonieldes –, tion douanière, Bit. 62S.Compa-
3M. – aux t9te<. tM. gnie* de –, tS8. Traités de –.
CAa~tM dértvëe de ta pureté ri. 5~. Contrat.
tuelle, <M. ComM)f)'ci<t<. t'temtere: formes des
C/t~Ma~, S30. sociétés a Kome. SM.
CAt'~feK.Originesde la légende –,
i70. CoMMtMMM~de vittage en Xoti-
Cit'MnchtO))des filles, 39S. vette-Zetande. S3t. Formes ditK*
C< Genèse et structure de )a –. rentes et développement htatort.
32t. La et l'organisation gen- que de ta agraire, 380.
titice. 376. CoM<Mtft)<. DeNnttion, originea de la
Mt~<'M<t<Mt. <M. L'éthique comme –, 338 sqq. Rôle de t'Ëtat dans
facteur de ta au9. Coueh'Mtde la formation des –. iHO.Facteur
méditerranéennes, )0t. V. So- économique du mouvement coni-
ciété. Survivance. munal, 3M. Caractère urbain de
MaM.devenus eudogames, 2t9. Les ce mouvement. 310. Intervention
– aufttratieat et têt groupe: d'Age. de h dans la vIe domestique,
MO.Kature magique des ceremo. 3t5. V. Ville.
ntea du ~9t. Mythe* et rites CowmMMhMe.Traces d'ancien –.
propres à certains –, ~t9. Fonc- 306. agraire, 378. V. Commu-
tions religieuses déterminée*des nauté, SociatiMne.
–, <96. i!o)ement retigieuif des Com~))M)/<a~. Urigiae!, coutu-
–. 309. Hepa<-titiondes régions mes. décadence du S<5. V.
suivant les <96. Malsona de Profesaionnel.
–. tM. Co<H~<Mt<ioM pécuniaire, 329. V.
Classe, ?8 <qq. La comme élé. Vengeance.
ment social, )~. Différenciation Comp/oMtM. M)e social de la –,
des 514. La lutte de –. M3. t83.
comme phénomène social eMen' CoHCf<t<<'a<<CM. Le machinisme
tiel, 139sqq.– économiques.:)& commecause de la en fabrique,
Types d'alimentation suivant )e< B<M.V. tnduatrtet. Urbain, Ville.
–, St3. d'âge, 318. arbto- CoMeMia<ioM. Rôle des conseils et
cratique, 39). des payMn: libres, doitcours do –, B30.
33). ouvrtere~.457; de de*adap. Confédération. Formation de* – en
tés, 430. Napporb de t'tndutttrie Gréce, 373 sqq.
d'atelier et de ta – moyenne, C<~M/~M~)<~M. Origines do la sacra-
49e. mentelle, 2)7 oqq., obligatoire,
C<<!M;co<<en. Mécanisme de la –. ~t9.
Nt. CoMecra~tOM des lieux, des termes,
Collective. Psychologie 149: de 205. V. Sacré.
l'école, tS~. Ethotogie–, <SO.Re. Conalruction. Mitea de –, 209,
préMtttatiom –. ï~. L'histoiro ~n.
comme forme de la mémoire –. Conte, Distinction du mythe et du
<?. Procède:de l'imagination 269.Ortginea des Mt. Le
~Msqq. Lescontes comme images tnerveiXeuxdans les –, 832, 2ft.
de la pensée M. La logique V. Légende,Mythe.
MMXMHMATrÈnES 60!t
C<M'<'w<«f<. Droit et droit <uc. culte de ta lune, 2t t. –prives.N!)t.
cessor<it.3!it. d alliance, M). V. runerttre,
Contrat, 3t5. Le et la convention Mort.
3M.LM–et la théorie de la
Nemésis. 389 – dans le Taimud. ~«MM.)96,2M.sei. !.?. La–ett'e)f-
387. Originedomesti'jue du de taM. HS. – religieuse. ÏM. – du
ttoeiéte. 393.–detravai). ait, soleil, ~OO.
collectif, &tt. Le de courtage ~/b)'ma/<ot) des dents. !t!.
et le droit d'hospitalité, 390. <Jn- ~«MaK~e.Courbe de*lois de t'otïre
gines de la force exécutoire du et de )a-, 451. t.
MMt«Hromaiu, 3'.W.V.Assurance, Mt<te~)tf/)/«e.~tethodecomparative
Obligation. en &
Coo/)~'«<<Travail –. N05.Laiterie /~upK<«<t'«M en France,ses phases.
–, t*)). Société–de coneotutna- Mt. Causes ëcunouttqttei de la
tion. S36. tt~gitMede la coopéra- &M.
tion agricole, ft. V. Commu- ~fM<<obligatuire, Xtï. – Ofi){ine~
nauté. du 3M. Itites du –, ~t. – de
Cu)'/)«t~!MoK. Y. Professionnel. la veuve, 301.
~'<MMO~t<- des prituHih. M). Motion Afeao'. Origine du –. 2S<i.
du monde. ~!f0. ttepreMatation ~«'«. CtMitfkation des –. 2M. hn-
religieuse du monde orgaottee au- du
t))f))'t<t)ite ~i lotion du
tour du Muctuatre, ~Hu.Corres- rattachée Ii celle du sanctuaire.
pondance entre les part)e< de la ~t. Sytoboteit de –. &t. Le: –
nature et celles de faute. MM.Y. abttmits font des muhttts exprt.
Calendrier, Mythe. tné!. ifM. Furtuaticn des –. ~t).
CoMMt~e.SM. Xouvcmtx– contitfant en noms
C~Mf. Cuttedes–.tXt. V. ChaMe. Bttpptottentaireitdedieux anciens,
CWMKf. Caractère religieux des pre- ~U. Xom!des ~<. Mu)tipUc<t-
ntiers – pubtici). 409. Caractère tion des Oieu-aute).~U.
social des facteurs du – aux – tncarn~ dans leurs })r6tres.
Etats-Uni- 43). M6. Xtons des foutrne origine
<fMt«aM~. Rapports de la avec du mythe, ~i't. Metatnorphotes
ln température. 430. La et des :!7t. Xoms de lieux deve-
l'instinct sexuel, 433; etratcoo- Mu:n'uttsde :<. X")))!< des –
thme, 4M et la misère, 430. Le origine de teur mythe, ~Kt.SG4.
votettepr)xde!t!rai))B.4~8.La Ktude ,les de la religion ro'
<it'croiMan<'e du oombre des exe- txatnc, :?. – des myoterc!)tuas-
cutions capitulea et celle de la culins, )T~.t.es gfan')a– des re-
sanglante, 40N.Le vol et la – ligions prittttth'eit sont des –
sanglante ne varient pas en rai- d'emprunt. t72. t'antt~ione hiu-
son inverse, 42! La antériettre duu, ~U. Mapporb dt- la dhinitt-
et postérieure & la civilisation avec les choses, ~0. V. Sacritiee.
moderne, 4~G.Accélération de ta ~tt-tMa/fOH.Ht. )Ute!de t8T.
au Mexique, 4ÏS. Facteurs de ~<M<'M.3t' 3)4. Mariage!)mixtes
la aux Kmte-Cnis, en Austra' et – danstes diversesconfessions.
lie, 4~tt.La – obscène en Austra- M). )nt)ttence de lu )egis)ati'm
tie, 4~0. AceroisMment de la – du – sur le taux des –. 4~t. Ue-
juvénile, 43~. Mesures contre ta cruissam'e du Mombrcdes – en
–juvénile, 4t7. La prohibition de Australie, Mu.
la recherche de ta paternité et la ~uj/Mte.~9. Uiittinetiondu et du
– infantile, 4t7. untttc. ïca.
C'Mttt~. Droit –. 30' 3)t. 3)3. ~o~tM/t'/Me.La prodMCtion–comme
:t)5. Commentle- se dinërencie régime de )a productionet <'<)nttoe
de t'homme moyen. 437. Hiituina- forme do ta production.H5.
tion et adaptation des –, 4t4. ~ti ~oMteMe.V. Ouvrier, t'rodm-tion.
tisationdu–,4t7. Dotal. Megitxe 410. Propor.
<'«/< Théorie sur le r0)edu–.i7ii. tiott des contrats –. distribution
CM MDEXBBSMATttËfUMi
géographiquede<contratsdotaux, ces denniti'MMet ctaMiHcattoM.
419. 470. 470.fonnM-.t67
Co<M«e. Tarif douanier, 5~4. M~
Stades –. 47). Rapports d~
Droit. Le comme phénomtoe de <y<tcHtea – aux former – et
psychologieMeiaiM.300.L'état et aux ttadet–,47~. [tUKrenceentre
le Mt. !.< et morale, les régime! de la production et
)!?. DitUnettende h nmmie et les attente! 477. Syat&me –
du 301. t. t!cotehittorique du des pupulations accote* prtnU-
et nature). 3M. I.e expli- tivos, 485. Sy~texte – du uMnotr,
qua par ta volonté des classes 327. V. MnK-rtatbme, Méthode,
dominant).)).Mt. Oricine* du Morphotn~ie.
taternetiouat privé, ttt. Les ~t-<«fc rituelle désignant les
restes des ttMrch~xcumme pré. dteux.ZSt. V. Symbotbme.
mi~rct r&t;)e<du – interna- A/Mt'f<~OM considérée cotHtnechose
tiomU.489. ))h:ooiatioa progres- "'chte, )St. Cooceptiou lutine de
sive du publie et privé. 3Ut. f –. M!. V. 3u)cide.
Caractères du – civil chinois. ~w. J7S. – et tnquisitMn. 289.
3)i'. successoraleteontractue), Caractère mondial desfaits det'hh.
a5). V.Crintiuet.iuittitution,Juri- totM de t' –. :)!< nhtt.tre de l'
dtf)He,Jurisprudence, Lui. – attemande, M5.
~c/t)<'<t<. Anaiyte <ociotogtque du
~c/tan~e.Orij{!oe< de t' –. 4M. Ca- cu<-p)t–,371.
deaux en CM<i'–, 48U.V. Com- ~n/tfH~. Situation des –,
309, 3t2.
merce. Mantérfdout les sont nommés.
Ë)'on<'tH<e.Difîereneeentre – eteit- 30?. V. CrtttttoaUte, Education.
ptuitatiun. t6X. individuelle, de Paternité, Suicide.
transition. sociale.4?).–de* peu. ~t'~t-Mre capitaliste, 478.479.
pies primitifs, intérêt de son ~Me~. <ii!e 9t3, 3t5.
étude. 483.V.Agraire.Commerce. ~c/«~o~<t',194.
Industriel. &c~<m~< 182. 486. L' résuttant
~'oMO««~t«'. du
Application calcul de l'nbscnce de 487.
aux phenomeoet–, 449. Cio~ifi- &pt'<<.lotion d' –,propriété, S3t. Croyance
cation des [)he))o)Men''i –. Mt. .M)t-34.Ame.
Principes directeurs de ja con. t/M<.t/–et ~dru.t.3<)t;et)a
duite-, t7t. Facteur – dea phe- pr<'pri6t6, tM. 'tcUcamoratede
noMenca démographiques, SU t' –, S97.Ac'.t.in e<:)i"amif;uede
sqq. &4H. Muiedeaeiëmenb ethi. )'–. S~t Bq,.i. ûje de l'- dans la
que* dam la tcieneH–, 508. M- formation ues eommunea. 3)0.
terminisme M9 oqq. llistoire Rate de t' selon le socialisme,
– franotbe, 457.Ëvotution – du Mu. Théorie des composés, 3C9.
moyen Age 4 l'époque actuelle, Formation de t' en Ureee. 373.
480.Ledéveloppement–moderne Conception latine de )' –. &88.L'
rantené&uneevotuUonde la forme américain, JS~ <qq. Fonotiont
du ~a<t</M;e<'A.478.Décomposition de t' – en Au~tratasie. S3t.
des anciennes forme. – par io ~Ao~<e collective. sa
méthode,
capitaiitme. 537. Myetoppement <!iO;M9 progrès. tBS.V.Haco.
– de la Russie
contemporaine. Situation de t' -dans les
M8. i')a.-ede la législationsociale ~<M«9€)-.
sociétés tribales, 33U.487.
dans ta science –, 5~3. Répéti- C«<<a<'tt<te.
Oriffineftde l' –, 2t0.
tion, opposition, adaptation B.tesaM))t-, 9M. M4,
4:9 eqq. Les lois expriment les locale, 3<M.
Théorie de l' –. 3S7. Origine de
relations de i'itonme au ntiiieu, 338. L' – et le langage,
46t. SepaMtion – des MM:. 4~4. t'
Actionde l'Etat sur la vie –.SSt
&q'M~<oM. DeHniMonde )' –, 468.
i'qq. OaMtneation des types – OasMOcationdes – 4<tasqq,
4M. Dennition,etamtueation dc< E~aM, t76
sqq.. t95. Causeset effets
"yttemee-, 47X.et edUquet de de l' 178.
MMtK<MMMATft)M!!i M?

f«A<t~«<Rapport ontre la – et ta printemps, ÏOt. Fêtes du ituittiee


manufacture. 470. collectives, d'hiver, 200. – du soleil comme
476, SOtst)(). Le moteur meeant- mariage Mère. Sot. des morts,
que oomtne cause de la concen- <99.– Phénicienne des Adonie*.
tration en –. SUS. t97. anniversairesjuives, 3M.
t'«M«Me,159. 3iS. La considérée romaines, i!9<.Hhtotre de la
comme trait d'union entre le ré- – de M, 202. Arbre de XoPt,
gne biologique et le règne !o. 203.Originedu nom {;eriMtMi()ue
ciat, 130. Or~afttMtionde ta – et de la-de Paquet.iMt. de Saint-
cufte des ancêtres,3t!. Prétendue Jean tt Matte, iM <qq. V. Jour.
survivance de lu promiscuité pri- Moit.
tnith'e, 33U. utérine. 3~. 3tS. f<'<«-A(tMf.187.
Trane de – utérine. 307. – en ~'«fH!aiM<'t.3)~,SH.
f:htne. 368 chez les Slavcs. !)H. ~'Kxt/tOM. Y. t'arente.
Droit maternel dans la slave, ~M<e)-c,iS)t,i!OX. MQntttott du
3~4.Organisation sociale Il base M8.Methodedu-.t69.
familiale, 306. Opposition des ~M/c. PerManaUt6 de la 563.
groupements sociauxet familiaux. L'extaseet ta psychologiedes –,
3t7. ).a – comme unité econo- 178.V. Meneurs.
miqlue, tM, M7. ttapportx de f«t)~««. Kttes –, tSt, )?, 267,
l'organisation <tome!<tit)tte et po- 3St.Cultes 204.
litique, !<2i).Intervention de la
commune <tanttavie doM~ttique, (:<f«t'efM)Uter,179. GeHttM.
2ï9.
3t5.ttnportaneetnoraio de t'urga.· <;oft<.Evotutien du –, ttMt.
niMtion de la ;M< Origine fa
mlliale du contrat de société. :<93. Mat<<«<!oM. Évolution de t' – by-
Budget de –, SU. V.Couvade.Do. zantine, S5~.V. Maison.
me<ttf)ue.Natalité. Paix. Parenté, Wt-Ait. ?8. Classification des –.
Paternité. Zadruga. S09.
t'f'<'o«</«tK~< Cuefficientde –. M3. Les coutumes et l'institu-
//<'f<<<'er.
~'f'co<t<<<M. Indice de St3. Cons- tion d' – unh'ereet, 3t7.
tance de la légitime, causes NMo)r<coM)me science, <33!t<). et
et:onon)K(uet de ses variations, sociologie,~9 ftt. tM. bvotu-
St3. légitime dos villcs et des tion des études histori'tue*, H!).
campagnes, St7. et mythe, 357, 271.
~'MoMe.Conditionde la –, 3~t, en ~Mpi<<)<)~. Le contrat de courtage
Chine, 367 chez les GennaiM, et le droit d' 39e. Le droit d'
36:i,3M. tnOtMncedeiamaternité coutmeorigine du droit inter-
sur ta condition sociale de ia –, national privé, Ut. Pr6t de la
3C9. Rôle économique de ia –. femme4 t'hote, 360.
48t. ~<<M et mortalité, SU.
F<'e</a<. Caraeteret primitif de l'or-
~aniMtion–.332. Commencement /(M<9St. 1
du zyftteme MX. Origines de 7m<7«<'M. Critiques de la théorie de
l'institution en Turf)uie, 38:i. l' –, 5e3. Criti'fuo de la théorie
Constitution des domaines <ei- de l' – en iixguhtique, 574.
gneuriaux, 4M. L'institution vas. 7M<M<9M~'<'K. Urbain.
salique et son evotution, 339. jMp<)< foncierprogressif, SM.
«apport' de la feodaiito et de la /«cM<<.360.
noblesse, 33S. 7o<Mc«<M. L'apparitiondei' –comme
M<f)t,185, 2<tj.Les commecom- facteurde i'evotutionde ht poésie,
mémoration d'actes de la vie di- S6t. V. Société, SpeciaitMtion.
vine, i76. – considérées comme VH<t!MM«<Ma)t. V. Pfintitif.
drames symboliques, <98. Le ca- A)</<M<)t~.ëvotution de l' –, ~t.
lendrier et les –, 2M aceou- Successiondes types d' –, 598.
pMett,!?. agraires, tM. – des Concentrationindustrielle évolu-
fleurs. anthetteriet, i!)!t. du tion de la petite 500. – a do-
<*<? MM!XMM)MTt&BM
txicite, SOt Mt<j.Cr);etnsat!on de la MgithtUon sociale dans la
t'tuduatrte–danet'entpirero. science éeonotuique, 5~3.
tnaia. 4S7.Pellte situation éco. ~.<HjyMh<«~ et MeMogie. Sfi
))oa))ft"eetsoem!Bde)'–d*ate)ier tMt'<-«<M<f. – et mythe, ?7. Le
eM)'rusM.496.V.Atetief. tuythe dans tt &7W.Les contes
/«</<M<W<<. L'économie –, S33. Le- et )a –, :!7~.Xainanee des genres,
f{is)at!cn–. Sji).Sociétés –, t9t. 50t. Y. Mytho.Poésie.
Y. Concentration. /ecH<Mf~fo<t. Mecanixmedo )a –,
/M/'<t<M;<4t)t). :3t.
/<t</f«<iaK, )?, )t!4,36S. HitC!td' –, ~<!<'o«.
Uait emphytéotique de
mo, :!0t.Car<tct!'restnagico.agrai- amans, s~.
r':t de la cérémonie d' –, HW.Y. /.o~Mt. Étude Mriotoghjue des
A)ftt{icion. uotiom –, MOsqq.
/M'/MMt<tOM,MÏ. t«'. Caractères religieux de~–, <!)!.
h«tt<«<to;<. Mfinitiutt de l' –, 3~. Origine rituelle de la notion de
7«<Mt~<«)M, ~M. – sexucttca. KC5. Me.
– etcatendhers, <83. relative
!tU!:feYe!.)'))t.V.Con!!ecratiou. .Vn'c'm. ttttthtiot) du tXS.
Hxo~<t)))ie, Mariage, T'ibou. .Ma~ ISt, ~M. tM, ~)t. :!3), ~M.
309. f.a religion et la-, )70.M).
h/<'f-<–ducapitft),!it9!.Mt!à Ii
non commerciaux,39' Condittonttoctotogtquexde l'exer.
cice de la-, t9). La et t'taqut-
~f<«'.– Oxede nutt-che*.tSi).Cfoyan' sHicn, 288. V. Sorcter.
<:et)'(')ative~auvendre<)i,~S. .M«j;<«< CauMditc ~70. rature
des cérémonies du ehn, 19).
J<~<i(;'a"'<C()nrmti"nprit)))Hvcet )'))<Medans laquelle les rites sont
dilférencialion detjuri'tn-tionif,
408. Kvotution de t'orjfanisatiou purement 173. Caractère
de t'arute et de l'outil, &7t.Tra-
rotnaine,40!. diUon dans les sociétés coo-
~«ri<f<~)«. DeMnitiondu~ystÈme –,
HOï.Mefinitiooides pratiques –, tottpomine!}, )8t.
.VnfMMt, )!!X.– des jeunes gens, 3X!<.
Httj.SytMmee–desnejj'rc~du Les – d'hommes, leur ofigine,
Congo et du Jtenio, tM. 3W1 itqq., 3t3. V.JUabitation,Paix.
./K<'y,407. .Mu«/«M.Loi de – chez les prtt))t-
tifs, 511.
/.ff«j/ajy<.Caractère soda) du –, .Ma<t<)tf,3~7.
!i7~.Facteurs sociaux du –, !)T: <70.
.Mf!H«/'<tC/M)'C,
Action sur le des Institutions ~<!<-<«'53'i. Origine et caractère*
matrimoniales,!<?: t-otnfue té. de!)–, tS9.
motgna)!e des juttituticnit, t&7. .Vn<-«~t.~.9, m, 309. 3)6, ~t, 35S,
Hvoiutiundo –, t5).– et :Ki9.– par achat, 308, 3tt, 3)j,
mythe, ïM.-rttuei.~tt.Lei! 3)t. t'otygamie, 3U, itti*.3)4. Em.
changement: du – Mesont pas dus p~chemeuts au 3tt. 3i~, 3)t.
a des Innovations indh'iducUes, Le totémisme et les rite! du
:i73.Les chanKementi!de–<'o)))n)e 309.Rapports des rites du – avec
cause! des innovations iin~uist). les tnbous sexuels, 35fi. Mythe
<]uei!Tt.KS.!iW. Substitution fetatiftHt ~S. Analogie dM –
dun–<)nmt)nauxpafierstn- chinois et du romain, 308.
caux et etfthtisseotcnt d'un ((ou- Droit matrimoniat. 36S. Kapportt
veroement centra). STti.Mutation de lu conception du et du ré-
consonantique, :t7t. Uëveioppe- gime dotal, 4)9. Le -civil coMt.
ment 'ht latin dnns t'oopire ro- dérë comme un sintpte contrat,
tuain. &H.V. Mythotogie,Race. 36~.!ra«i)ite des précoces, M3.
~/eM</e.Kapportdela légendeet du CoeNcients<!enuptiatite, de ma.
mythe, ÏM.V.Mythe. trimonta)!t6, m: causes ëcono.
t.M<tfMM–socia)c, SM.–agratre. ttoque! de teuM variations, M3.V.
;i27.– industrielle, M9. Place de MvoMe,Dotal. Kupt)a)ite.
t'<t)HXm!MATtëRKS <Mp
.UHf/MC.~tt. pulaire dans les conter. ii7t. L<t –
.Mo<<'«M<MMt<'hi!ttori't'te.<M!!fj()., dan'tes. sociétés chrétienne* pri-
)tt.tt!<M. mitive!), ~ftt ).c!:entitnentrc)i-
.Mn~-nW.V.t~tuiiie. ({ieuxetia–X.Y.Uevoir.
;UaM<!<-M<,Ht~. )ittrpi)oi"n'e.
.MA/coM.'et t))'tM" ~i*S.t-'afttt~s .Vwft/tM.–contpar~edes protes-
mt'df'aies de certaine! fatniii' tants et des cathotique.), <j!5.Jn-
~M&tier du médecin. <Sti. noeneede la prison eurtamora-
.VfMCMt-o.Psychoiogic.rùiedes–, iite,~i5.V.S"Xttei.
<t9. ~Mu<'p/to~)'e. imciate, iM. Con-
.MMof~ en sn<-io)o){ie. )S organi- s&)uencex<'con")niquesettt)ora)es
ci<te.)W)!f)f(..p!y<:hn)()f!if)tte,<:t) do t'accrcissonent du votmne et
ft<)f;–comj)amtive.~)t,:id!S:ef))n- de h densité des sociétés, i~t.
paraHveett histoire. ):'t;<'f'mpam. .U«t-f.Xntinn de la –, ~7. L'âme
tive dnnsl'étude dudro~stftve.MS. fHtMtnxx'ntdet't–.NïT.–cau-
dnn!tt'('tttde<)<"tcnnte!t.~M.en < )('- ~e par tua(ti< ~Mt.ttttpurete rell-
n)ot;Mphi< M),St:i.- deta !tfienc<- Xieitxedut-adttvre, :t6; Culte de!!
putiti'jt)'),:HO.–~Konnn)i')nc, 4S). –. ~t. t~te des –. 199.
t9).497.!iO<).n)<).:itO.:it'r.Mt: .MoWM/ttc. Critifjuedu cnemcient f'r-
f<;R)<'Bde))tdutiniU<'n('ntcouo- dinaire de et <'nett)cicntanou-
ntie. 4T:i.de fachmification. 474. veaux, ail. Cuetticient!'de – par
–t()t!tf)'«'<'t)ecot)<'<ni'4m:– af{' et par !xe*. Mt. t.a – f<'t[)i-
expt'rimentttte etdtidm'th'e en Mifteet )'hyM"e, ta–masfutinc
~<'nt)ntni<M.V.St«H!'tif)tte. et t'ah'ootiittue,att. et ammee.
AMfer. Uit~ranL-intiondes –, Mft. !itT.)0.–mfantitedesviUeitet
H~mf;detap)'~duc(i«"artiMne. des campa~nei. Sitf. Mapports d<t
493. Le))–avant t'"ff;< )anata)itéetde)a–daas)es
communate, «ouste rtKin'crott)- YUtes.HM.
tottnat. 49:t.Uecadencf!et t'nittcdu .Unr/tna/a~M et aisance.HtT.'i'ie. )n-
)'t){itnede~ –, 4'Jt. V. Profeesiott- ttuence d'' la prot)it))Uonde la re-
ne). chen'hc de la paternité sur la
AMtt'M.Le-sf.ciatetrherMit);. U).')!iti)t)e.4n.
4'it. Relations de: faitsaocianxet .M't~Mf, tT5. V. Extase.
du f;é'!(;raphtque, !i4< ptaue- .Mj/«. nefinition du ïMM.Inter.
taire, b39. pretation rénliste des –, iiSS.t~-s
.Vf</e.)':vo)uUonde ta 4"3. sont des institutions sociales,
.t/o).). Coutume!)de ta–,i!)S. 213. Originesdes–. N38,~it. For-
.MoHac/o~Mt'Le – et )tt confession txation des –, ~t3. fonction reli-
aurieuhm'e.~t!). gieuse des –. ;'H, :'S6.t'rocedf'
Mam/e.V.Coonotogie. d'analyse propres aux ~tt. Les
.UoMMafe, 46«.4ti3. procédés du rêve et ta création
3/«<-af.PrincipesÉthiquesconsider; du–33. –consistant en simples
co)nmefait!«)<:)aux,SM.tnstinct formules liturgiques, ~37. Kxpti.
sexuel, le premier des instincts cation de la signification et de la
–, ?' Loi – dérivée de la ioi fortneHottautedes –, ~t. ProUM-
naturelle d'attraction et de rcpui- ration des 2K. Figuration des
sinn, :!as.'L-ideat–. Rôle des KM.Persistance des –. 275.
etetnents – daMSla science ec~- Typesde –, ~tS. :?), ~B. Ciassi-
n<m'if)uc,M)(. ncation des tMntcs de –. NM.–
.Vo<'«<e. tnnuexeodes facteurs soeio- groupés en cycles, ~it. t)M\'iati')n
tt));iqt)eset)–,29)!.)~ndement des – quand ils entrent dans un
snfiotngique de ia –, ~'M.Parai. cycle, ST. Correspondance des –
iëiistne de tevotutif'n de ia et des rites, ~u), ~07.– ft rite, ~it,
et de la religion, ~s. i.e droit et ~8. ~0. Géographie des –, ~!i.
ia –, 298. bistinction de la – Rapports des notions phit'Mophi-
etandrnit.3tH.t;nitedeia– ques et des populaires chez tes
malgré ses Variations. S)9. po- Hindous,).–commentaires de
E. DcMM~tt. – Ann'!e ~ociot.. tOXt.t'MM. 3<'
MO
OtMHtMtttA't~mss

l'organisation Motateet religieuse, ordinaire de SM. etahance,


248, M9. comme tradition hh. 547, 549. Influence(te la prohibi.
tortque, 87t. et )itteMture, 397. tiou de la recherche de ta pater-
Entrée du danx la littérature, nité sur la 4i7.
273. – épopée et hhtotre. S:7.
Distinction du – et du conte, 269. Ot<f~a<«)m. Caractère religieux des
Dhtinction du et du dogme, – t Home. N88 dam le Tatntud.
?9. Passage du –au conte, à la
3<5sqf). –penate dans le Talmud,
légende. 276.276. Rapporta de la 3!f0. Rapports entre débiteurs et
légende et du –, g79. – de la créanciers, 307, 300.3)2, 3tB.41U.
création. Ml, 205. de la créa. V. Contrat.
tion, source de tout les autre*, Ml. Oncle.Droits de i– ntaternet, 343.
– de l'origine de l'humanité, 257. Ordalie, 3tt, 3tS. La confession
– du fruit défendu, SOtt.Origine rattachée eux –, MO.
babylonienne du de la Genése, Ot'MN)M<.Evolution de l' –, S95.
iSS. – du déluge, MO, ~0, 2t7, Schentê!!d' –, S09-M7.
i!66, ï7<- t~e* – du déluge et Oulil. S60. Le<types d– sont des
les rites du versement de t'eau, Institutions, 568. Rapports entre
MO.358. du soleil, M9.174; du t'– et les représentations colloc-
vendredi. Mi de PegaM, 263. tives, 568. Nature de ta représen-
geneutogiquewMttMhantteotribut tation des-, S70.t/ caraeterb-
a leurs dieux, 274. Y. Littérature, des
tique groupes humainx. M<.
Symbolisme. Persistance des formes d– et
W~o<o~, ~3. Méthode en –, MC. accommodationades usages diCe-
tntet~t sociologiquede l'étude de reatt, 569. L' comme monu.
la –. 2t3. La comme matadie ment funéraire, 570. magique.
du langage, 836.Codificationde la Ml.
–, S78. La babylonienne est Ouvrier. Variations de l'alimenta.
une astrale, S66. japonaise, tion –. 6~. Budget de la famille
M7.Caractère arUOetetdo ta– oep. –, 603. Effets de l'emploi du tno-
tentrtonate. 273. teur électrique sur la condition
jV<t<<!<M. Critique du coeMcient or. des – a domiciie. 504. Atsocia-
dinaire de –, 6tt. Indépendance tions d' en commandite, 53).
des taux de la légitime et de la Colonies –, Mt. Protection
Illégitime, 4M. ttapporh entre légale des –, SM. Caases du d<-
la et l'état économique, ~t6, veloppement de ta législation
549.La prohtbtUon de )a recherche en Austratasie.M:. V. Arbitrage,
de la paternité et la illégitime.
tt6. Facteurprinctpat de ta – i))e- Chômage, Industriel, Syndicat.
ttittme, 423. Rapports de la – et Pot~ ttomestique et
de la mortatite dans tes villes, publique.
413.
SM.V. Fêcondahttite, Fécondité. faM<A~tM)<.
Le – principe de toute
la religion hindoue, MO.
~<)M<MM. Dénnition. origines de la Pa~ott/e,28S.
–, 3!tS.Rapports de la avec la Parenté. Formes de la –, M7.
féodalité et ta chevalerie, 339. utérine, 485; – a la fois utérine
~<MH. Manière dont te* enfants Mnt et masculine, S49.Droits des pa-
nommëft,307.–d'animaux comme rents de la femme, SOit,M9 –
nome proprea, i80. dans t). artificielle, 3t). 3i5. V. Belle.
mythea, 2S5. des dieux, 259, méfe, Famille, Sang. Tabou.
263,264.– proprea et–commam fa<~fHtM.tnituence de la prohibi.
des dieux, 299. tion de la recherche de la – sur
yem<MfM.t«7; et sédentaires, 538. la natalité iitegitime,4t6, tanup-
Nombre. Formation de la notion de tiatiM et la criminalité, 4i7.
–, 231. ttacree, 236. Vatenr Patrie. Idée américaine de la –,
magique du–trot<,M7. M3.
Nuptitllil4. Critique du coetneient ~<tM<w. Communauté des –, !<6.
tNMX BM MAt~OBS M< :1

f~o~ff. V. Éducation. la criminelle à Morne,4M. –


~<M. CëtintHonet nn de ta–. Mt de t'tnquMttnn. 288.
La de mort, 400. Carae'.6i'et Production.Problème générât de la
religieux de la – primitive, M9. –, 40Z. Facteurs do la –. 4C9.
V. Criminalite, l'rison, Yen. NtKrenca entre les régimesde ta
geance. et les systèmes économiques,
Mm'/M<'f,218. 477. Matières. branches de la –,
/'<WHHM.Condition des 4M, 476.Distinction entre les régimes
4M. Condition des dépendant et te* formes de la –, 475. Cons-
du tien avecta terre, 4M. titution des corps de métiers. 458.
~'te<oj/)'apA«. S6T. ManufactaresroyateB,4S8.tMftni-
/WtX. La étudiée comme fait tion du ~H</<t'fr~.418,considéré
comme régime de la et comme
social, SOC.Définition et origine
de )t–,S6t. Les premiers–*ont forme'de la –. 495 sqq. H~gtme
du trust. 490, de la coopération.
collectives, 5HB.<JbJectivit6de la 491.de la- artisane. 499.L'indus-
– primitive, 663. Hvotutionde ia trie a domicilecomme formede te
–. 56t. La et la danse, 565.
Conditions religieuses des pre- –, Mt sqq. Le moteur a domicile
mières formes de la –, S6!i. et l'organisation de la SOt.Ré.
Littérature. fctetttentation de la fabrication,
4M. Y. Atetier. Pometttque. Fa.
fo/t'~Me. Types d'otganiMtion – brique, Usine.
chez les primitifs, N72.Rapports
des organisations – et docMt- Pt-e/!fMioMM<. Cott~e* –, 457. Con-
fréries –, 45)!,4<)t. Compagnon-
tiqMe. 3S9. Oistinction de la
commerciale et de l'économie nage. 4M,494, MS sqq. La corpo.
ration –conttdcree commeorRa-
spéciale du commerce,5X3. nisme de défense du ~andw~'t.
/'ep«<a/toH. Lois de ia –,S4t <qq. 483.V. Syndicat, Travail.
Le facteur dans l'évolution !o. Théorie du –, 5)2.
ciate, 540.Cause! do i'aceroisM- ~-o~.
S40.Oscillationsde P)'opn~< t59, 315.Droit de <M:
ment de la considéré conftne seul droit réel,
la selon les temps, 540. – 349.La–Béton le socialisme, M).
daM les différentes confessions, 142. Survivance
Originesde la
550. Rapport de ta agricole a des formes primitives de à
la urbaine, Mit. Y. Mmogra- Rome, SM. Droit de à Rome,
phie, Maithuft, Morpitoiogie, Ur- 38!. SouptesM du droit de au
bain.
moyen âge. 3M. Caractère et rôle
l'I'e8cripLion, 315. de la foncière primitive, 487.
~-e<<-e. Collège de 201.t.V.ficha- Partage du sol entre les tribus,
manitme. 89S. Constitution des domaines
/')-f~'e, <at. ConditioM de la seigneuriaux, 4S8. La foncière
g)5. Rolntions de la aux :ym- en rurquie, 38it.Morcellement de
tjoies tnythiquea. 9M. La–juive, ta foncière, 498. RachatoMiga.
deJetUt, catholique, Xt! eqq. In. toire des grandes 5N. – col-
<!uencede la constitution de i'E- lective du sol, 3M. 33t. Diverses
glise <turla chrétienne, i!t2. formes de collective, 3~.
PW<M)<(/Prétendu individuaiittme commune et – privée dans la
du 3ST.V. Survivance. Zadruga, 344. – collective du toi,
P)tMM.tnuuenee de ia sur la personnelle ftettmeubles,306,4M.
moralité. 4t5. Emprisonnement – inaliénable. 487. La fait la
temporaire des aicootique:. 4M. liberté, M7. Concession de terre
ffu'. Bouleversement dans les –, aux ouvriers, 53t. Rites de ta prise
458. de possession, 487. Consécration
ffoe<Mt«-e.Origines de ia – civile, des bornes,SC5.Fétiche! de–,<83.
410. Kvoiution de )a – romaine. Signesde–, 3M.V.Communauté.
407 !)qq.. son furmalisme, 4tS. ffotMtMMM~nte. V. Commerce,
Comparaisonde la civile et de Douane.
Ot& MMiX M& MAT~HM

A'aft'f!. ti)t. Notion du–. S'H. t.ieux


/~t-Ao<t~«' Mciate, coiiecttvo, m. –Ptantes-, )<n. Choses
consittercof) cnntme symbojes.
/~<-e.Critiqua de la notion <)e et
ï5.'<Con!i<ratiûn.~ort.Sanf{
{Mychotngie ethnique. t&t.Hcreditt! .S(tc<')'<tu).N)).–dnt)kt).t7t. 1.
des earacterea de et des camc- i:M.–hmn<tin.Mt:etdte!)<h-
tere* nationauit, )t6. La et la :):
f"t)stn)<'tion.–rontain.
tangua, et l'outillage, M.'i. Â'M~'rf. ).'iU. Types d'~tabtissctuent
~<<~<f«.f.Oattiftcation des formes dct–.H~i.'fenttanecdu–a~ù
détaxe–,t7t. Le itentiment mc!urerstiri')t))rtdet'ouvrier.
et la morale, 295. SystAioe:–, Mt. Mpartition du–cotre les
i83.J90. Fonctions détermit~M ouvriers d'XM M~mo profession.
des c)<tn*.t'M. Croyance* – hin- MC. fixation (f't)Mmi<mnut)t df
doucs r'tttactx'es aux camet~re* –. Sj!). –dant l'industrie co-
de h société, 980. f.c sentiment tf'nniMt'e.Sut.
aux Ktah-UMi!. tM. V. Cau.
.S«Mt-/tOH.'f!tt.ifdct');cot))i)enM<.3):
chentar. V. t'eitM.
/<f/<jy<M). MOnitton de la )Cti.
La– et te~ttnaindivtdm'tte~.t7U. .s't<K<<M;t-f.t)ri){)neitd))–)
.'<MO;y. Car.'n'tfre sttcrC dx –, 3M.
xqq.
Origineet ctassification<)e< 60. E<')mnjfe <)«–, tS7.
La–et)<tma)j!ie,~M.ti)t.)'ar<tt- .S'-tf/tt-e. ««pport! de ta ntorate avec
)e)i!H)cde t'evutution de la morale )e –. ~!t.
etdeta–.& Force de resi!- .c<-weM<.Origines du tMtamentttt)).
tanMdM–.SS). Forntationtteta ~0.
romaine par :nt<;);Mtit)nd'et' t-'<'ft'«a<t(5.
ntentB hétérogène!, j!!)).t'o[)tt)a-
.S'MMC/.L'iKotiact–tt.pt-ctoicrdef!
)ionauivanHe!–.5M. V. Hivurce. instincts tnorau! ~Cft. Caraetcre
Moratité.Mëvctation. reiiitieux de i'ttttion –, 3&!).)ntcr-
/<<p<t<'encom)nun,2!().<M. dictions –. :~8. 3t:a. t':)fp)icatinn
/<t</M)Ma&<7t<< 3)5, Mt. – co))ec- des tabous 35~. Tabou en
the.9)S,3M. C))iae.:)C!f. MoMiiM )7t. Liberté
~<'<<'af<Mpour)aYiei))esM, S3). des relations –, 3(i0. Ketenoe
Mt'~<«/<oM. Théorie dedo la – I)rinii-
primi- imposée aux Jeunes gens, Mit. Sé-
th'e.t?!. paration <*cot)t)n)if)t)edes sexes,
Rite. Êtëntent: eisentieh et Mcon. M4. fnt)Mence de h sexualité sur
daire~ des M8. En'ct immédiat le suicide. HX. V. Criminatite.
de~–.t99. Correspondance défi .S'A«M)f<MMMf, H09.
(nythe!!etde!))).Mt.Myt)K .S'«(w< Coaditiotts de fa fonnation
du déluge et de )a pluie, Mt). de ta conscience –. t37. [.a lutte
Antériorité des consecratoires pour i'e.ti!t['nce dans le r~fine –.
sur te sacrinee, 20C. – de In pluie, tt7. i'rittcipcset))i')tte9 considères
t98, SUO;de cooittruction. ~)K, cotntxe faits –. SOU.Facteurs de
2tt; de la circoncision, 2)t; dn t'evoiuUon –. )t3.S;!9,tO. SM.Les
baptetne. M7 de la déformation causes economi<)Messet)is facteurs
des dents, Sut; do la promenade
"t-iginaux. tH. Compusition et
au feu, tM du balancement, 2MU; constitution
–, ):jfi. ftifrprenfia-
de )a prise de possession, W; du tinn -des <-)M!tes. Mit. nefinition
compagnonnage. 5)& sfjq. Emptoi de t'or~anisation –. XXi. Or){nni.
du lait et du miel dans les M,. sation – do eian. Mt a hnse failli.
V. Divination, Eucharistie, Ma- iiate. 3))H,:t)7. ftapports de t'or-
gique.Mytht). Kanisatio); – et des r~ies de la
Ht/M< La formule – est efficace
composition. :MU.).c);isiatif)n –.
par eite.même, ~08. ttrame –, KiM. V. Cité. Civilisation.
t7i,tae.Met)rtro–,i!t). Socialisme. Etude !o<:i«it.f{in)te dn
~</fMe. 500. Le comme régie –.M~
M<;iaie.5M. Le résultat de t'M- Le–eohtentporainet
h Revotutiftn francnise. ST) sf)q.
sociation, M9. Causes du –. SSi Le dans les
tXMX ))E! MATtÈME~ 6t33
divers pays, M: Types différents .~tc'cttm?. Le ses formes di-
de–.MM. verses. 373.
.Socft'ft'.Ofigiues de ta –, H7; selun
les doctrines de ta Mevotutiot' et 'rft&««.309. :?). Sanction des –,
tei!ociaHsute.80. Mtedeta setec- ~Ht. – (otemique. 9:*<.– de con.
tiuu dans la –, )M. t~a – de tact, ~ï. Ueseription et expiictt-
t'avenir et la actuelle. M4. ).a ti~n du sexuel, XM.– de com-
– et t'itidn-idu. tM, )?. L'esté mensatite entre xmri et femme,
considérée tounne urne Hit. – Mï.TrMesde sexuel3u8.
fefigieuseK privées. ~3. Furumtion sexuels, de parenté en Chine, SCS.
de la – chrétienne primhh'e, i!83. de propriété. :MC.Y. tnterdic-
secrètes, )8~. :!?. ~tM. Les tion.
secrétes et les ))t!ti!<'M:d'hotittoe:, !t't-/</«~«c.3MU.– et race, <SS.Mute
ïN!. UriMiue fautiHate du enntMt de h –. Ht9. et utitMentution,
de –. :)?. couttuercia~'s & :a. CaKtetcrenécessairede t'evo-
Koftte.NM.–cuupeNtne.M)!. )utiun &UU.
–par actions, 4M. ISC, ~t. Succession
!'<'t-/<Ko<«{fft',
.Sec)'o<«.ie. Ktat actuel de la <tt, de;!typett S68.
t<M, tOX. Critn)Ut; de t~ biutt). !'««p<<; dérivedu seuil, du tombeau.
f!i')ue.t30tt)').–et)Myt-))otut!t(!, i~m. Y.Sanctuaire.
Mt,~t,lt!i.–et histoire, ~9 r<Mf<aMM<<!«< Origineset deveiup.
t()t).. ~UMjf)., t4ï. et antbropo- pement de t'execution –. !ttS.
tuxie. tt7. )M:– et linguistique. !'«~«Mt< 18t, ttKi. H~).485; chez
!iH. L'étude des varmtinut de ta les Sémite!. )!<T.Tracede –, 3tS.
)u(;)()t)ereteYe()e)N–i3V. Ketattonsentre le et les rites
Mettmdt-. du ntariuRe,30M. et Zoanthro.
So'Ct'M'. Le t'cm'f'it' du-et t'extate, pie, ~8. Xom: d'anittxmxcontme
)~. <:o)))~propres, <<?.
t'roj{ref) de t')t –. Mo.
.S~<<t</f'.Mt/<«/t. !'n<t'Mt7d<utBles )))aaatt''res, 4SS.
\fra\-aU Conitttunaute temporaire de
4S7. coopératif, SOS.Contrats
.S;«<M<)~t«'.)t&te de ta–.M). C"r-
reetiott des erreurs CR–.&H.V. de Mi. Contrat collectif, 511.
Uur''e du SO~,iiSU.Boursesdu
)'e))f"j{m[dt)e.
.SttccMxfuM.UetitntiuM et anatyM de S::). Division du Mti, 540.
)a–a<;uuscdetuurt.M.ttt'gime V.Atetier,Expioitatio)),i-'abrique.
de–.tM. Manufacture, Métier, i'rofessiun-
xet.
AMece~Mt-f~.Droit –, SU, :<i: ittt.
Mt'c .<l'occasion des marche! 489.
ittK!etttit!"e)tteritte,3t:}. Droit MAM.tMtittitiondu tystetne tribal,
cuntractuet et druit –, 3:it.
327. Uitffrents types de –, ~t.
Xeritier, Testautent. Zadruj{t. Ma. Lienentre ta et le sol, t87.
Suicicle. La statistique du–en
Origine dfs – grecques et ro-
)tenerat.~t.)<t))ttt!t)cede)asexua- «Mines.!)M.
)itesur)e–,H3;df)'eco)e!!ur)a rt-M<.490,t!)t.
tendance au –. 4tt. AccroiMe- 3)~.
TM<<'M<
tuent du nombrede!!–d'enfants,
tïi). <t't<tto.Théorie sur le recrutement
.«t'ett'aKec ehN les prhnttifs, tCS. de la jtoputation !i59 sqq.
.S~Mto/MMC. ~j. NTU. tttythotn- Sourcesde t immigration–, {'5t.
t;K)ne,H.).).e–datnte!! – et natatité, 54:<.
tM)M)it;ration
fêtes. m'); dans tartdMumtif, i'oputatioM,Ville.
M'i.Le–dMtini.-huts.~tO. f<t<M)',4Tti.
.S'/Haf/Me. La – emume suciete de
prières, ~m. t'a.'yataMda'/e.t!0.
.<N"'<<<'«t.Avenir du –. uto. C)M- ~a<cMf.Theohe de ta –, M3.
sitit'atittn. f<mc(i"«!! des Mt. t'M.'ymMCf.~u;. :tt: 3)ii. t'as d<'
fr~fessionne), Tru~t. duus t intérieur du Rreupe. :<J9.
Ott cmsx ms MAtt&aM

Expiation cérémonielle pour pré- d'un pays, :M. Tendance de h


venir la –. 344. Réglementation poputaMundM– vers h përiphë.
de(a–eqq.~–et)a rte.Me. SutcMetnfaotUeet milieu
peine, 409. V. Chasse aux têtes, urbata, <M. V. Commune, Meon-
Composition. d:M. MortattM, NatattM, Popuh
Veuvage.Mt. 369. ttoa.
MeMhtfd. Situation des –, 3M.
WM< IM. ~'a<<fM$<t,9<6. PmptfMM commune
Ville. FonnaUon des –, M!; en dM* )<t –, W. Deu)t tyttèmeo
Gaule; 5M. Concurrence entre de partage BNeeettoratdans ta. –,
ruraux et citadins. S54.tnBuenee 3M.
des sur l'état matériel et moral

tVBECX, tttfttttt)!H<)! Ce CMAttteS MttttStB~


MA<~903

FÉLIX ALCAN, ÉDITEUR


108, BOULEVARDSAtNT.GERMAtN,PARIS, 6*

<~c/e/?M MCM/a, ~oc/afAN/~a

6~'tRAM
BtBUOTBEeOE MSSCtBMS SOCIALES
MM
SMMTAtM! M B~eACTMN
8e<!r<t<)iM de t'Ëoetede*
i
MAY, gentmt HMt<<ÊtadMaoctaitos.

17VOLUMES
PUBLIÉS
Chaque volume in-8', en etegant cartonnée anglais. 8 fr.
Essai d'une philosophie de la solidarité. Conférences et discussions sous
la présidence de MM. LÉONBouMEOts,député, et A. Cxoisfsr, doyen de la
Faculté des lettre): de l'Université de Paris. (École des ~aM<M Éludes
sociales, 1901-1902.) 1 vol. in.8', cart. M'anglaise. 6fr.
Ce livre contient une série de conférences,faites sur ta MtidariM Les nomsseuls
des différents auteurs de ces conférences sufOsent & ju~Hner t'inMret du volume.
MM. Léon Bout-geots,Dartu, Buisson. Boutroux,Kauh.Uide, Xavier Léon, ~Fontaine
ont tour a tour envisagé la sotidariM au point de vue historique, phUosophiqueet
social.
Une préface de M. A. Croiset, dëuntMant le terme même de soUdarM sert
d'introduetton à l'ouvrage.
L'hygiène sociale, par ËNtt.EDucLAux,membre de t'Acadômie des sciences,
directeur de l'Institut Pasteur, directeur de l'École des Hautes Études
sociales. i vol. in-8", cart. h i'angi. 6 fr.
L~ttteur envisage les maladiesnon en etteB-memes,mais au point de vue de leur
répercussion sur la société, et de la facilité plus ou moins grande que cette société
trouve a s'en préserver ou à les combattre. Lacommunauté a le droit de voir dans le
malade une menace permanente contre laquelle ette est mal armée, car elle ne peut le
suivre partout.
Tels sont tes cas, parmt tes matadies étudiées par M. Duclaux, de la caWohet la
/e d'une part, de la ~pAHtf et de la tuberculosed'autre part. 11examineen
outre <spAoMe ou anémiedes M~euMet t'a<ceo~Mme.
t'atX!ftM<o)t)«Me
Le contrat de travail, le fd/e des Syndicats professionnels, par PAM BusEAu,
professeur & la Faculté libre de droit de Paris. i vol. in-8", cart. à
Fangt. 6 fr.
î/auteur s'est proposé de montrer que le régime de la grande Industrie ne peut plus
9'aeeommoder.descontrats isolés de travait conclus entre employeuret chaque ouvrier
iadMdaeUement. L'isolement du satarM en face du grand entrepreneur engendre
nécessairement la haine et ta grève, en même temps qu'elle réduit a une misère
affreuse tes ouvriers en concurrence les uns avec tes autres; comme, en temps nor-
mal, le nombre des bras qui s'eurent sur le marché du travail dépasse la demande,
tes salaires s'abaissent au taux le plus bas que peut accepter l'employé.
On a cru souvent que le seul remède a ces maux ne pouvait être trouvé que dans la
suppression du régime capitaliste. M.Bureau fait voir que les faits contemporains ne
justittent pas cette conclusionet que le syndicat professionnel permet & la fois de
rétablir un régime normal de relations avec l'employeur et de procurer au travailleur
manuel te moyen de vivreconformément aux exigences des progrès modernes.
L'individualisation de la peine, par R. SAUHLLEs,professeur à la Faculté
de droit de l'Université de Paris, i vol. in-8", cart. à l'aogl. 6 fr.
L'auteur ne se borne pas & examinerdans quette mesure le juge peut fn<M))MMa<tMf
la peine; il montre comment, au cours de l'éxecution do la peine, on pourrait tenter
BNVOt FRANCO CONTRE MANDAT-POSTE
P&UXALCAK.ËMTEON

trtnmpter te moffede répression an caractère du detMn)ou (tu et faire .J.t


ehd iment un Moyende tnorahiiation. Le pénitencier d~icndrait,tt'itMporn- comme cela it dcj't
été tente en Antenque, une maiwnde refortne. un/tf/~MOfM'M.–On j-ctrouve dans
ce livre la meMtearxmuentfttionionique et précise et la ox'meclarté d'exposition
nous attons déjà remarquées dans une précédente etttdt'du nttme auteur. que
(««MetM)<<M ;MMWf jr~'<H/.)
L'idéalisme social, par EucË.\E t''()L'x.\tÈKt- d~pmf. t \'o). itt-M", curt. u
't. 6 h..
L'auteur nous dit que la science ayatttdi!i~i))eeuhtt)t<ie)hCit6dereveout'it)divi.)u
comptait abriter fion immortatite. etio a puur devoir de construire ia Cite rceiie (.
l'espèce, devenue immortefie.donnera il chacun de ses enfant.i ntOt'tc)!)un abri stu- ..t
agreabte Ce n'ext )?< le ptan définitif de cet abri «MHjti. t'oufni6)-c pnitcud nou<
donner danit son )nM, tnait !i nou!)en indiffue ta )X)~iM!it<; et nous en ttetnontru ).t
nécessité. Lest une sorte de phitoMphie et de pot-sxi du !iociatist))<ique fonnute
M. foufniere en ces pages vibrautt!) et xub~tantietfe!)([u'Ott tift ttyocint(-r<;t.
(La ~«'o/)~e/(ft'«e.)
Ouvriers des temps passés, par Il. HAL'sEM,pruf''ssenr il t'L'uivcrsitc de
Utjoo. 1 vo). in-8", eart. & l'aug). 6 fr.
Kntfe t'epoque des gueffesi anglaises et Colbert, s'étend une tunKuettL-t-i~e parti.
cut~retoent interessaMte.C'est cette période que retMce uocteme.tt M. )). Oau~.r
en étudiant fiuco.'Mh'etoeftttauprenti, le conipan"on, te contrat de tt-avat). t'orMaxi.
salion du tramn. les salaires. )e traMit libre et t'acc~ ù la mattrisu, le travai) u.'s
femme! les confrertes et coalitions, etc.
Au fur et a MMuredes d<h-c)oppe<nents de cette étude tMMmentet ht-Mtoent ducu.
mentée, on voit se disloquer peu à peu le reginte des <:ot))tuunau~<t,
trielles et reftgfeuM~,<jutefops de saint t.ou~; un Mit Dimt eho-chern Illa tni-ndt-e.« fois indus-
mauo'e (;cono)M)~m;, cette xutofjte ab~ue qu'il acqueffa uu diï-e))tit:me siectc.
La révolution économique dete)'tnit)ee par ia découverte des nou\eaux mun'ic! la
révolution sociale que tnarque t'avenentent de )a bour~<:oi=ie,t<t rctohnion ootitt'tu.-
qui premre te triomphe de )a royauté, la révolution tcient!t''jue et it)d.tstrie)te cause.;
par la t<enati!S!mce, enfin, la révolutiutt retigicuse c)te.tn6t)e, – tek .~ont, dans tcur
cnsembic, les faits qui agissent pour moditier ta condition <iei'OMvrier.
(~MMf<< </MMta~.)
Les transformations du pouvoir, par G. TARDE,de t'institut, prof't-sscur au
ColM~u de France. 1 \-o). in-8*. cart. a i'augt. 6 if.
Ce livre est un essai partiet de socioioKiepoiiti'jue, où t'tutteut' a indique i'anpiica-
tion de sa doctrntt- fit-oeraieau c<te tt"u\-erneM)entaides iie.-i~Aprb)! une )'rcn)icr.-
partie co~acree a uneexpioratinn iihre du sujet, lades fechen;t<e<hur les sources du
pouvotr, sur les rapports entre t'invention et le sur lafurtnation de~nobie~~
et des capitales eonstdertes eutnnte des orKanespouvoir, de concentfdion et d\'n)p)oi du pou-
voir. la MtencepoitUque est présentée pius tuethodi'tttefneot dans h seconde partie
do l'ouvrage, )aiue)ie comprend trois dtviitions prinetpaiet.'i'out ce qui concerne h
répétition poittique. iopposttion potitiuue (iutte des pafXs.~tMn'e et dintoMatie
l'adaptation (ou Vtoiation~politique et sa loi, y est traité sumMsivement. UMderni.r
chapitre sur l'art et la tnorale politique fait Motir, d'une t'at't, la nccesiiite d'uue
rhetortque S!)perfeurequi Mit a l'art de créer l'opinion par la pre~e ce que la rheth.
nquo ancteune était a i'art de convaincre un auditoire par le 'iisrours, et d'autre
wrt, utontre a quelles conditions la politique peut et doit se moraliser, &«uei~ iiittt)~
)untnorat)te,c<tj)o)ttfque,sedistittt;uedet'in<tOYationmoffi)t'.
(~a ~.«Mf/e~t.K?.)
Norale soctate. i vo). in-S', carL il t'aog). 6 fr.
On ne saura mieux marquer t'interetdu livre qu'en donnant icstitrM des confèrent
qui le con)po~<:nt et les nontSde tours auteurs .Mw~<'M«7<cf,at'<f< .tcff/tcc,et/ex(/'c<t.
<emMe. p.<r t.. iJKHST. – (.wMt/?c<!<to/t<<M M~tM)0f'a<c< Jtf /c~<t))'<~t't<<,parA. thnn' –
L'unité Htora/t'.par ~)tC);t. Ht:tt-<f: – ~c ~<-«'M/a~<<M,f<f.- <t-M/Mt«v'-«f.Mt'r)'.
'AtTtL'KM/t:)- /.« ~'M/tCtelle ~<<. par i.: tt. t'. ~t. <.7<<<<- c/ ..<<-<mtt,par
t)t:).or. – tt:<Af~Mcf/MMf:<M<MMt. U. Soxti)..– /.« M.~t'ff/ef/e 7o/t.
M. K(tVA<.ttv!ittv.«.!<)<'<' c/t~t-tM,parp;u- Cu. Gtt)):.–t'<!<M<~)o(M, t..
t.ftr
Bx~.
mov)C(!.–te </fMt<- de ~y.'MM<-Me, par
– M ~)-<M< par t'. tt);Miio.'<.
– .)feM/<-<-<oo/~mMe,par
B.M itOMMTY. Me~~ Mf/«./f/Mt' ''< tMO~f~ .Mft'f~. jhtr f. M~~CMT.– /.f<
etor~fe des (tt-<'e~<<~frMf Mt'oa/f fonh-w/yo/M", ;tar L. t)t'Mh<'
Unepréface de M. ËMu.):)!n~T)tO< x. de Unstitnt, m.~tre t'int~-r't de ces tecons, qui
ne con<t)tuent pas un enseignement, mais une sorte d'<.MntnM .te
f.)H.ntfnnvi.s d'-<p.-r~ntx-s de to.)tMnpit)i'.n"avxnt r..n.isttr~ .) <-ot)s<:iencc auquel
q')f-<tinn<nm)-f))f.<
M<VU) t-'JtA~CU COXTMË MA~.UAT-1'(J!,)Ë
HOtSttCE SOCtAM: – $OC!AL)SMH 3

Les enquêtes, par P. ou MAHoussEM.i vol. in-8', cart. à l'angl. 6 ff.


M. du Marousscma inauguré &ta Faculté de Droit de Paris, il y a dix ans, t'ensei-
tMment des Knqt!)!tes ou 9) l'on préfère l'expression anglaise, de i'économie
descriptive Ce titra est la condensation des a,0(te pages constituant son (fuvre
(tej&pafue. C'esl, en outre. l'exposé t': plus timpido d'une nouveito méthode d'obser-
Mtion et de etassement, qui permet a tous.inxcnieufs, acronomes.exptorateursou
simples touristes, de déchiffrer avec la plus grande hieifité, & t'aide de cadres variés,
la complication des faits économiques et sociaux.
En ttn mot, résumé de l'économie politique pratique et aussi manuel de reportage
seientiitque. fois sont tes deux caractères de ce vohune bourré de fait~et d'anecdotes,
qu) n'a d'équivalent dans aucune littérature, fmntaiM ni étrangère.
Questions de morale, leçons p<'o/e~e< A <co<e de morale. 1 vol. in-8'
cart. & t'ang). 6 fr.
Cet ouvrage fait suiteà ta .florale M«'a<epubliée l'annéo d'avant dansla mêmecoUee'
lion. Les opinions philosophiqueset économique! dos conférenciers sont très diverses,
comme on en Jujjera par leur enumeration La science et la ntoro~, par G. Son)!ht
/e <«tt~violence,par U. Mocn; La morale<t~<icnt)eet la coM~'ifMCf cott<tm~)0f<«)t<
porA. DAHm;~M/'ac/M'Mmorauxde C~M<«<<o<t, par G. Sox't.; V.eAaM<Mme?< ~a science
de la B!0)'a<e,par V. DN-Ms;~«e d'ensemble~«t' <«morale ~t-fe~M?.par A. C)t")s6T:tM
tM~<<<on: de <'<!e<)M, par M. BMNtt la faMonet ff~<i)t!f<M)moM~, par )). t'Afot)) ~e
G.
tf<.re,par B)!t.orLamofa/e<fa/<)'MGMyaM. par Eco. Fot:M!t)~)<)!
A«y<M<«'e sociale. par
P.MAt.ApMT;ft<MM<tOMMOM/et<<'MMM<tOM~f<y<'<-<Hc, par F. Ut])!"ot.– Mat){)'é
cette diversité, un but unique réunirait ces auteurs qui, sans rien aliéner de leurs
opinions personnelles, sont d'accord sur deux points essentiel i i'importanee des
idées morales et la ftcondite de t'initiativo individueiie en toutes choses.
Les allocutions prononcées par ~tM. Houtrouxet Croiset, &l'occasionde l'ouverture
de rheote, servent d'introductiona ce livre.
Le catholicisme social depuis t'Rncyctique /<erM)n Mooot'Mm.Idées direc-
trices et caractères généraux, par MAXTunMANft,professeur au Collège
libre des Sciences sociales, t vul. in-8", eart. a i'angt. 6 fr.
L'Écote socialo catholique a formui'! un ensemble de doctrines que nous trouvons
exposées, défendues, appliquées de nM«iurea peu près semblable, quels que soient
tes pays. Sans doute, suivant la r<'f:ion, nn pourra signaler telle ou telle ditïerence
de détail, voire mêmequelques divergences sur des.questions secondaires. Sans doute
encore, it sera possible de constater que chaque peuple a étt séduit par un aspect
particuller du catholicisme social. )tais, queues que soient ces légères variations,
i'Hcote sociale catholirlue se présente une et identique & ette-meme dans tous. les
pays fcs orateurs, ses docteurs, ses représentants dans tes Parlements s'appuient
tous sur tes m~mes principes fondamentaux et t'accordent dans teurs principales
conclusions pratiques.
De toutes ces doctrines, M. Turmann n'a pas prétendu donner un exposé detaiiM ·
it s'est uniquement proposé d'en noter les idccs directrices et tes caractères généraux.
A la lecture de son ouvrage, on a l'impression que le catholicisme social constitue,
dans le monde moderne, une force puisante qui, par son intensité et sa diversité,
peut être comparée, et a peu près partout être opposée, au socialisme révolutionnaire.
Le socialisme sans doctrines, la ~MM<«Ma~'aM'e et la <~«'<<!OH oxM't~e cet
A«<<t'a/)e ~'oMce~e.~<n(<c, par A. MÉTts, agrégé de l'Université,
professeur à i'Ëeote municipale Lavoisier. i voi. in'8", cart. &t'angt. 6 fr.
L'arbitrage obtifOttoire,tes retraites pour la vieillesse, la journée de huit heures, le
minimum de sulaire, la protection des employés de commerce, une foule d'autres
mesures qui n'existent qu'en projet chez nous, sont appliques en Australie et en
Kouveite-Xéiande,ces pays qu'on a surnommé!!le Paradis t~MoKBt'ttr~.
t/ôvotution socialeet économique de i'Austratic, t'organiMtion et l'influence des
partis ouvriers, les tiispositiuns et le fonctionnement <tes lois sociales sont étudiés
dans cet ouvrapc par un auteur qui a 'i('pouii!é les <tueument'!officielset qui vient <ie
faire une enquête peKonn''))een Au~tr.Jie, en Tasm~nie et en Souvette-Xéttnde.
Le ré){intedes terres putttiquei),i'inttucncetics théories de Il. Geor;:e,la lutte contre
les srandsproprietitire~, i'ejiiai partiel de nationaii~ation du sol en Xouveiie.Zétande,
les o<rort~ f.titi! pat'toxtpou)' cft'cr une ct.me do petits propriétaires, l'organisation du
crédit a;;ric'de, les coloniesouvrière! enfin tous les éléments, toutes les solutions ft's
la ~t<M<<ot) a~t'atfc dans ces cotonies à population européenne, sont décrits par un
Mmoind'après ta réatit~ette-tnémc.
Le livre comprend d~t~Btote~ hii~io);rapt)iqueset un index alphabétique.
CONTttB MANDAT-POSTB
JJ~NCO
t P&JtXAt-CAN.&MTMm

La méthode historique appliqwee aux sciences sociales, par Ça. SEMNoeos,


maître de conférences & ta Facutte des lettres de l'Université de Paris.
lvot.in-8'cart.at'an);t. 6fr.
C'eut ia pretniere ton qu'en France un historien «Maiede décrire tes condition!!de
la méthode sociale, étude qui, jusqu'ici, semittaitréservée aux philosophesseuls.
L'auteur anaivse i'ensembie d'études réunies sous le terme imparfaitement défini
de sciences soeiates la démographie,la statistique,l'histoire des doctrines économiques,
et surtout te groupe des sciences éconotniqoes descriptives. ti montre comment les
sciences sociaies M confondent avec les sciences ttistoriques et sont astreintes aux
mtmet conditions de méthode, par la nécessitéd'emptoyer l'observationet de s'appuyer
sur des documentsdont t'étude critique s'impose.Ha été amène au cours de ce trahit
a traiter ptusieurs des questions tes p)us controversées la nature dessociétés et des
phénomènes sociaux, la coMfience eoiiective, te caMetere objectif de la socioiogie,te
matérialisme historique, i'emptoi do la méthode biologique dans i'expiieationde Kvo.
iution sociate,)a théorie des race! et des ciimats.
Ce ttvre est écrit dans une langue stmpte et <am!tiere,en termes systématiquement
empruntes au langage vutgatre, pour éviter de dtssimuter sous dea ofpresi'ioo!
abstraites ou métaphoriques les Mts d'observation vu)gaiM qui constituent seu)~la
matiure de t'hiotoireet des sciencesMêlâtes.
it offre ainst un attrait considérablepar l'aspect nouveau sous tequei ti présentecet
études, et montre te parti que peuvent en tirer les historiens aussi bien que têt)phito-
sophes et tes économistes,et tous ceux qui peuvent s'intéresser a ta science des phé-
nomènes sociaux.
L'éducation morale dans l'Université (A'nM!5'HemeK~Mcon<<a!re).Confé-
rences et discussions sous la présidence de M. A. CmMSET,doyen de la
Faculté des lettres de t'Univcrsite de Paris. (~co/e dea ~at<(e< ~M(/e<
<oc(o/M,~00-~OA)i\'o).in.8'cart.ar<tngL 6rr.
On répëte souvent que l'Université sait enseigner, mais qu'etie est incapable de
donner l'éducation. La direction de t'Ëfo~ <<M /<a<~MN<M<~M «MM~ a pense que h
question mërittit un examen approfond). E))ea fait appei &nos professeurs parisien!
de t'enseignement secondaire universitaire, qui ont recherché en toute sincérité, 'ian!
un esprit véritablement scientifique, quels remèdes apporter &ce mai an cas ou ii
existerait reciiement.
Chaque question nt t'objet d'une conférence,suivie d'nne Ubre dheuesionentre tom
les a.Mistants; les noms seuls des conférenciers,qui comptent parmi les membres les
plus autorisés de i'UniveMitë, MM.Lévy.Bruhi,Darlu, Marcci Bernes, Korh, Ctairin,
Rocafort, Bioche, Ph. Gidet, Maiapert et Beiot, suffisent pour taire voir tout l'intérêt
qu'eites ont présente.
L'Université, imbue d'excetientesmaximesqu'eiie fait pénétrer de plus en ptus <)M<
M pratique journaiiere, donne aux jeunes générations une très haute éducation
moraie, la p!u! capabie de faire d'itonnétes gens de ce temps-ci, des conscience!
fermes, fibres et tolérantes. Teffe est i'opinion des hommes expérimentés et rénéchi!
qui ont pris part aux discussions dont ce livre est le résumé; tetfe est l'impressionqui
se déjuge de ses pages aux yeux d'un lecteur attentif et impartiaf. – Ce n'est m! a
dire que des progrès ne soient pas & réaliser dans les pratiques éducatives do t'L'ni.
versité: certains desiderata exprimés par ces professeursont été soumisa ia discussion
et ont été t'objet de vœux qui pourront être entendus do ceux qui sont charxe!
d'étudier et de préparer les rétarmesattenduesdansl'enseignement secondairepar l'ttat,
Assistance sociale. PaMcrM et meHdKM< par P*UL STMOSS, sénateur.
1 vol. io-8", cart. &l'anglaise. 6 fr.
– La eAo~<e'<<t«
De la M<M~ti«!')M p«M~«t. –te loi dea paM)Hf< en ~tyMerM.
fesetM r~&M. – la r~H~j«f<Mt de la mwttM~e.– ~/e~f< de cAaWM. –' ~<<Ketde

MMla ~M<t«M)!. SMcaM doB'<c«<. Le ~omM/t
<t –
~Ma<t<w.– ~M MeoMM pMMfe~ – ~'<Mt)<<anee
de «teexft. – tMrMujcde &<e))/~tM)te<. oom~MMa~.– tM t«<'fat<.c
– Jf~re e< 6/M/itt'MnM.– J~ ~<<Me <fB<Aef/<-M.
pd~tMOM.– f<eMfa~ t))<h'9M~.
– ~eAat)~ de t'cMf~neme)! – fMt<<N~ et cM<eMMf(MpeMM~j.– ~e d~M de m'H-
<!MM.– ~MMaMM<< pfecoyaoce. Teis sont iea titres des différents chapitres du
nouvei OMVMge de M. Paul StrauM.
Le sujet est traité avec la compétencebien connue de fauteur en ces matHret
auxquelles Il s'est tout spécialement consacré au Conseit municipai et au Sénat.
M. Paul Strauss examine ia charité teite qu'etie existait autrefois et l'étudié jusque
dans ses formes actuelles. Bourré de chiffreset de faits sans néanmoins qu'un Mut
instant t'intérét te cède &la documentation,écrit en un style éiégant et clair, ee livre
sera utite&tousceux, nombreux&notre époque, quis'oeoupentdequestioasdecharité.
ZNTOt FRANCOCONTREMANCAT'POSM
MttMtCB fOCtAUî – aOO-UXtMB 8

t'Mode rural et le retour Mut champs, par Ëmi!a VASBMVBLCB, membre


de la Chambre des Représentants e Bo)gique, professeur à t'UntvorsiM
nouvelle de Bruxelles. 1 vol. in-o°, cart. & t'aogt. 6 Cr.
L'auteurétudie,dans ce volume, te doublemouvement qui entratne tes populations
rurales versles villes et, depuisquelque temps surtout, Mmeneun certain nombrede
citadine verstes campagnes.
La premièrepartie, t'e.oK~efMfaf, décrit t'aceroissementdetaggtomerations urbaines
auxn* stecte.t'atnuxdes campagnard* vera les villes et les centre* indastrtets; ta
décroissance.absolueou relative, des populations rurales, et. spécialement. la diminn'
Mondu nombredes ouvriers agricoles, que l'on constate dans presque tous les paye.
Le chapitre suivant s'occupedescauses de l'exoderural, queJ'autour attribueprincipa-
lementa des facteurs économiquestetft que ta décadence de la propriété paysanne, la
d))tpartttondes communaux et des tndoBtrtesrurales à donteHe, les progrès de la
prattcutture et du maehinhtMaagricole. )t étudie ensuite les diversesformeade l'exode

rural migrations permanente*.saisonnières, quotidiennes(trains ouvriers) et les
con<equence<de t'exode.au point de vue de la population, dela condition économique
des fermier*et des ouvriers agricoles. de la santé physique et morale des emtgrantt.
La seconde partie, LeM<oM)' aux cAem~, traite de t'thduttrfatttation de t'oftrtetttture,
et de ses conséquencesau point de vue de la population des communeo rurales; du
déptncementdosindottrfMa )a campagne, soit pour utitiMr laforcemotrice deschute*
d'eau, soit pour payer des salaires et des loyers mt'ina etev~! enfin, de t'emigraUon
det cttadtMeux-meme<t vers te<bantteuet et le plat paya.
L'auteurconclut&t'tnterpenetratton croissantedes viftes et dea campagnes, xepareM
jadis par dos barrtëres économiques et potitiquet. dinicitet a franchir, mais que le
progrès det communicationset des trtUMportafait dhparatttB de plus en plus.
La lutte pour l'existence et l'évolution des sociétés, par J..L. DELAKEssAK,
dépuië, ancien ministre de la Marine, professeur agrégé à la Facutté
de tncdecioo do Paris, 1 vol. in-S'.cart.&t'angi. 6fr.
Le naturisme, entrevu dansl'antiquité parles philosophes, tnah abandonné pareuit-
mêmesdanaleurs projett d'organisation desMCtetc):hant~nM. restauré quinze siècles
[dut tard par les philosopheaet tes naturalistes, est désormais fondé sur des bases
e.tctuth'eHtentsctcnttMquet.Il sera le ftambeauque se transmettront tous les travai)'
leurs soucieuxde ne chercherla vérité que dans tes faits dont l'univers matériel est
le ttteatre. Tel ett également le souci qui a Inspiré ce livre.
Ce travail a pourbase l'observationde )a nature humaine oteette des Mcietesformées
par tes hommes;on n'y trouveque des principeset des régies tirésde cette observation.
La méthode mise en application est d aitieurs cette qui a permis aux sciences natu-
relles de réaliser, depuis un siècle et demi, tous los prog<e)qui leur font honneur.
L'autours'estdonceubreede poser tes questionsde ta manièreta plus rigoureusement
seientiOque;il a étudie en naturaliste les sociétés humaines et tes maux dont olles
souffrent, comme s'it sefat agi d'une espèce d'êtres à laquelle il serait étranger. Au
cours de ces études, il n'aconstruit aucune hypothèse, n'a faitaucun rêve irreatisabte;
11s'est souvenu que l'hommepolitique ne doit jamais, s'il veut produire quelqueenet
utile, se donner tes allures d'un apôtre. 11s'est propos.! seulement, pour éclairer la
démocratiedans la recherche du progrès, de tuf expliquer la méthode des sciences
d'observationet d'expérimentation,de jeter quelque lumièresur les obscurs problèmes
de notre vie sociale. et de retracer avec vérité quelques phMes de nos luttes et quel-
ques étapes de la morale socialedans notre pays.

D'HISTOIRECONTEMPORAINE
BIBLIOTHEQUE
~c~.vyj?s
PUBLICATIONS
Les origines du socialisme d Ëtat en Allemagne, par Ch. AxoLER, mattre
(te conférences à t'h.coie normale supO'ieure. t vol. in-8" 7 fr
M.Ch. Andler décrit les causes qui ont amené en ÂttemaMece fait très important
de l'histoire contemporaine fe<<!M<Me)twx< de la MOH<t)*cA<< socialiste. Parmi toutes
tes transformotiOMrécentes do l'Allemagne, Il n'en est pas de plus curieuse, car elle
tient à des causes intetteetuettes,& une conversion des esprits profondément troublés
ptf qaetques livres émouvants.Le pouvoir des idées sur tes fetts est d'aitteurs ineon-
testabte, commele prouvent par exempte les débats ces portements et les décisions
des hommes d'Etat, se traduisant par des lois qui nous touchent tôt ou tard dans
nos intérêts.

ENVOI FRANCO CONTRE MANOAT-POSTE


& )'f:f.)XAf.MN.)%N')RCtt

t/toneur trouve t'wtftitu~ do la coneottion iioetaUate du drott dans He);et, Sa~igot,


~erdmand Lasaiie t't Modhertus. tt étudie la pruprieté, la production et la repartitiou
ttesr!chesse:t, t'ot-sanisatiun du travail social. les revenus et les saiatr-'s, et dans toutes
ces <)Mesti')t)s,il montre t'innuctx: des )Mttsem-!< du commetteemext de ce stëcic. ))
e<tnsMte <)ue ees ptutoMpttc.t ont tout MA ptus attenttfs aux MiatiQM de nauivtdu
avec i')-:tat qu'aux rfiatiutM des iudividu!< entre o))f. t)'of) )<imouvement d'idées qui a
conduit t'Aii(i)n:ti!U<:an iiociati~nc d'tititt, c'est-à-dire 4 i'Ktat exerçant son controte et
son action fur tous )M faitf <J'' la vie sociate.
Le sooialisme en Angleterre, Ami:RT MÉTts, agrégé de l'Universit'
par
i Yo). in-H. 3 t'r. SO
Commentt'AtJK'ett't-M, <tm était encore it y a vingt aHS la terre c)a<sique de t'indi.
viduatistne tibérat et qui t'est restée tfouf la candide iMnoranee de nos ptus distingués
économiste! est df~enue la patrie d adoption du ifociatistne, et la terre d'~ctoston de!
doctrines interYfntionniftes )cs ph)!i ttu-Ke'),te's pins i.oup)e<, les ptu!! ouvertes et tei
plus hardiet. c'est ce qoe M. Metin otpttque aujourd'ttui iat'genn'nt. prufonde'nent,
complément, dans un livre qui est it ta fois une e)tcei!ente ctmte d'itii-toire et une
precMUM exq'fetc actM))e. )t ressort clairement de ce ihTe, pour quiconque sait
iire. que, si la doctrine soeiatistc est destinée A s'<<trf;i< a se compieter, a s'adapter
piusetroitementaux rcatites sociales et aux réalités poiitique<,eiie le devra, plus
encore qu'au doctrinarisme attefnand, & )'ener(;ique poussée Ht à la libre expansiot!
des theodeien!) de t'Aneteterre. ;<tecMe«eP<!<-«.)
Le socialisme <«/<' ~M)' 'jf«e/~«t'! p<'cc«fw<'i! dit xoctf<ïM«',
utopique,
htan'KSBEKGER, docteur es tcHrcs. 1 vo). in-t2. 3 fr. 50
parAxuKÈ
Ces monoKraptnes sont consacrée!) à des écrivains anglais et français du xvut* itiècie.
La phihMophic sentimentale de t'epoque vit une veritabte efOoreseence d'un Mciaiisme
hutnanitaire qui. puur n'avoir jms J'atturc scientitique du socialisme actuel, a, en par-
tie au tn&iM, 'f'-s angines anato~ueit. M. Aadr6 Ltchtenber~er a es'juiiise les pttys~o-
nomies et ana)v:!<;tes Uteorics de queiques.uns d<"f plus sin)!"t)efs parmi ces précurseur!
Inconnus ou oubliés. Mrs Afra Behn et CuendeviHe, devanciers de ttousseau; Un~uet,
aneetri: de Kart Marx;ie général Can'areUi du Fatga.ëmuie et conteM)po)'ain de Saint-
Simon, etc., sont des figures curieuses qui ont une valeur pittoresque et historique
Indéniable.
Le socialisme et la Révolution française, ~'«~e stlr les idées sociales en

/'<w)cc, < <t /79C,pat'AxnnÉLtcuTt!XBEMBH.ivt)). in-8". 6 fr.


L'étude des rapports du socialisme et de la Hcvoiution française intéresse au plus
haut puint l'étude de ia Révolution française et celle du socialisme tui-meme.
Ce n'est qu'apri. t'avoir ctucidee que l'on comprend ta profondeur du mouvement
revoiutK'nnaire et les origines véritahics du mouvement socialiste. t!iie entraine natu-
rellement un grand nombre de cnnctu~ions dont t'interet n'est pas seulement histo-
rique, mais d'une brùiante actualité.
M. André Lichtenber~er a écrit son livre dans un esprit d'absolue impartialité et a
puisé ia fois dans des documents Imprimés et des sources manuscrites importantes.
Histoire des de FËglise et de l'État en France de i7M à 1870.
rapports
parA. DEBtooun, )nspecteurgMnM)'a! de t'Enseignementsecondairc,doyen
honorairo de la Facuttë des lettres de Kancy. 1 \'oL in-8* t2 fr.

(U«f<'a~e co)<<'owM' par r/tt~<t'<M<.)


M. Uebidour s'est propose de retracer tfs rapports de l'État et de i'H)!iise eatt;otique
en France, depuis ta Hévoixtion jusqu'à la chute du sefond Empire. La question est
passionnante, mais t'auteur a entendu exclure de ce livre la politique contemporaine
avec ses débats irritants, ses exagérations, ses incertitudes, et c'est pour ne pas être
tente d'v toucher qu'il a at'rctu son récit 4 une époque déjà éloignée de nous et appar-
tenant définitivement à i'histoire.
Ce travail n'est donc ni une theje. ni un plaidoyer, ni un pfunphiet: c'est une narra-
tion explicative d'oit se degasent, par la fon'e des choses, des jugements bases sur
deux princij'es lit iiherte des cuit';s <*tla iouverainett' de t'Htat.
L'ouvrage se termine par un certain nombre de pièce!! justificatives concordat,
circulaires ministérielles, lois sur i'o<'(;satiun civile du clergé. buiies et instructton<
papales, tous documents de première importance venant a l'appui des faits historiques
relatés au cours du récit.

E:mt'tt~(:UC<).\tHt:)tA'\t)AT-~hT):
'B~~ALCt~tëar'
GERMER
UBRA:R!E
ANCijENNE ET C"
BAt~MËM

PHtLOSOPHiE H!8TO<RE

CATALOGUE
cet
Livres de Fonds
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PtfM. !~«".
BMUOTHieMes MtMMmm AttXAUMte h't!X)V~MMËDB
CO!tT)tXfO)t*ttt(t. LYO~
FenMtt<t-M. 9 BtxuoM~NX «MTOMOtB M
fenmtb~ t MUMOM.
'S!?'" "MUNU fM tttSTMCtMX* M-
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Pbitoeopbteallllialie. **M'M' ~MM'M*
DU11111.1 1IB8 «!8
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Mt)tMT)UMMM)Mt<t'~T*T..M !tEVMO)tMMMM<!t*M.<f
.BttM<tM<tU<B'aMMtMMX- BttO.MMttWtt«!)MT)HtOe 'K-
TBXMt~tttth. <t M)M*TM«*<.e
PMUMTMXtMMtOMtMB~' &S~
LMM)t<<!B. M t PtfOmfeoetMtttMt.«
BttUOtB~M os LA MCMMt R~CB~TM MBt.MtTMXtMBM
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118
t7 siguoildou viiii. 31

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1

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~< t< trouvent <<a)Mc< Catalogue par <'<M«nMM~M <<<tMtr<')'«
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MM <tM~))<H<0«Ot f~ <f<M~, <" joignant <t <~«<<M<<<
du T!ttMt)Mt.M9T<fMt~tMM tMXMT ttM'

`
BOULEVARD SAINT-GERMAIN, i08
i08,
Au coin do la rae HauteftntUa

PARIS,6'

NOVEMBRE 1902
F.ALCAM. -s-

Les titres précèdes d'un <!<(~'<~«esont recommandes par le Ministère de


l'Instruction publique pour les Bibliothèques des élèves et des professeurs
et pour tes distriimtiMBde prix des lycéeset ceMe~s.

BMLMMt~ï DE PH!ÛSCPHÏE CONTEMPORAINE


VolameB in-iZ,broches, & Z fr. 6 0.
.Cartonna totte, 3 trMoe. En dem!-re)ture,pht* papier,4 (ranet.

La psychologie,avecses auxiliairesIndispensables, r<tM<om<< et la ~M~oj/fe


dit t~feme
<ttt la
umeux, )npathologie
8uttemet)<~<MW, paMoh~fe mentale,l
tta
mM<a<e, p<eAe<eyi<dM
psychologiedesracer
la <M/!M<)tMt
inf"uros <(
et
dea<m<'Ke<M, dea –
)et f«!&<~M M~WHtM<oht <otent<Mfe~; ta ~(f<; – te'
théories 9<tt~O<Mfondées sur les d~MMMftM ~exM~MM; t'M<M<t)<M;–
te</<M)o</)<<e) – la criminologieet la sociologie; rAittoiredes
t))e<<tp/ftt~MM;
pWMCMM<M théories «M~MpA~M~;tett sont principaux MJett tfattë' dans
Mtte BibttothêqM.

At~JX, pMfewuf 4 h Faculté des tettret d'Ateet. Philosophie de V. Cemin.


ALUBR(R.). *ï~ Philosophie d'EmMt Renan. 1M6.
AM&AT(L.). La Morale dans le drame, t'ëpppëe et le roman. ëdittcn
– Mémoire et imagination (Peintres,MmteteM,toetta, Orateaft). !<?.
– Les CreyaMea de demain. 1898.
– Dix aM de critique ~tMiMopMqae.1900.
BALLET(G.), profeMou)'agrégé t la t'MuMdo médecinode Pafh. Le Langage
intérieur et les di~eMeeformes de t'aphMie.9* <dtt.
BIiU!88!!tK,de t'httKot. *ANMeedenttde t'Mttet. clenl ta pMtee. îraaeatse.
BBM80K (H.), da ['tn:t)tat, prohtMa)' au Collègede France.*Le Rire. Essai <ur
la <!(~tMeation de comique.2*<dttt«t).W).
BEtBOT(Ernett), <t<t'tneMtat. Htre pMtMepMe.
BMTACLD.De la MNeMpMe eectale.
BMET(A.),directeurdu lab. de ptych.ph~tM.de la Sorbonne.'La P<yeMC6ie
da Mieenaemeat, Mp~rteacMpar t'hypnothnM.S*<d!t.
BOS(C.).peyehotegte de la croyance. <?!
BOUCM,prof.tt'Bntv.'teToutou<9.t)eBSetenoesMeia)eeefANemasae.2'M.190~.
BOUCHER (M.).ï.'hyperespaoe, lé tempa, la matière et l'énergie. <S03.
BODTROM,de t'tMtitat. De la eentingeneedes toiede ta aatnye. 4' éd. MM.
BMttSCHVtCO, profe'M.'r M lycée Condorcet,docteurès lettres. ~Introduction
à la vie de feeprit. HWO.
CAMtS(P.). *Le PMt!temedetaooMeieneed<tmei,.trad.parM.A. MoMD.
ce!)TA(B.).*Leaï'eBdemeNtBde!amëtaphyB!qce,t)f(td.daro<t)tMinparD.T<MAt(e.
M~CEREL?!M (Ath.).TraMtermatieM Mttari<taMda chrietiaNbme.
COST): (Ad.). *Lee CendMeaa sociales du bonheuret de la teree. S*édit.
OMSSON(A.),agrégéde philos. LaMoralede Kant. (Couronnapar t'IntUtat.)
DACR!AC (t..),prefeMe<traa !ye<e<anMn-d<-S))!Hy.Lafeyeheto~edaM l'Opéra
trancaia (Auber,RoMiai,Meyerbeer).1M!.
DAN~LLE(Gatten).Peycheteeie de t'amottr. <!dtt.1900.
DUCAS, docteuret tottree. Le MttaetMMet la penaee~ymbeMqM. !??.
La Timidité. éd. 1MO.
Peychoteaie da rire. 1902.
BONAN, docteur e< lettres.La théorie psychologiquede l'Espace. 1896.
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DttRAMDE GROS.(taesttons de philosophie morale et sociale. HKN.
MRMEtM (ËmUe),char~ du coursde pM~gie &la Serbonne.*Les régies de
k méthode SMMeciqne. 2*édit,MM.
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FA!VRE(B.).De laVarlabiMte des espèces.
PERE(Ch.).SeMttien.et tteavement. Etudede ptycho~aeetni~e, avec Bg.<*éd.
– BeeeaereMenoe et ~MminaBte, mee Agaros.3*<dif.
3 F. aMm
Satte.de ~N<<MM~~M<<~M<em<Mt!MM<tte, &~ft. )Wletêt.
<eMMtht-'tW,
MRRt (&).*BeaMmtneht dan~l'Art et ta UtteKtare. !"ed)t. tWB.
WMMNtMtVMM!. Bmatmtt'Att emtemwmia. (Cooremtépar t'Aead.ffane.).
H TritteMe eettempetaine, eoea) mt fMgmndfeomaate motmt etmtet-
teetttehdttMX*tiMe. 3' MM.iMW.(Couron~ par HnttttM.)
– Peyetelo~ d'waevU~. ~<< B~~w. <Htt.tWM.
PMOttY(Ma~eede). L'Ameda etiminet. ??,
Mt)8MM~K,pM(MMMae ~e Mbn. La eamMMt~~tetea<w. ~<M.
t!QBitm6KB (E.). BMftiB)N't'iatM~da~tMM. 190).
MANCK(Ad.),de t'tMUtut. PhMeaepM~dn<Mtt )~na!. 6'MM.
BMNappMtxde'ttt iMtjt<Met <et'<tftt. f dot.
– tt PMteMpMemyattqM MfranM au xwnf oMc~
OACCKt.m.Le Beauet ou ttateh-e.
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HtMMtT StMCm. OtaaatNMt~ deaa<tteneea.e*<dtt.
t.'JMMdn CMtre rËMt. S' edtt.
HERVËBLONDEL. Lea Apprcitmatiooade la vertte. <MO.
JAEt.L(M"). *La Musiqueet la payche-phya!eteaie.<S9B.
JtAMKS (W.).La théorie de t'emotiM, p~f. de G. BorAB,chaf~ tle cours à la
S~rbMtM.Tradaitde t'tnffM*.t!M)9
JMtM (hmt),de l'Imtitut. *La PMteaopMe <e Eamemata.
MtCtHM.MB. de t'tnotitat.Du tendement de HndtMMen,suivi de psychologie-
etmëtapa]fat<tae.~edtt. <?!.
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LANESSAK (J.-L de). Î~BeMte der pMtoaopheaeMneta. i896.
LANGE,prefeMeafa t'OMYeMM de Copenhague.*e? Ëmettem, ëtttde~ttK-
phyttotejjtque, traduit par G.Dumas.2' édit. tM9.
LAPIE, m atttede eottf.t )'Unh.de Rennes.La Jmttee par t'État. iM9.
t~BM)t(Aa<Mte~.&'OpN<pwetles Atta.
M BON(D'GMtMe). Eeia payehct. de MvotMiett detfpeaptea. 5. e<Hf.
– *'Pas~h<~9ie deaietttea. 6' edtt.
t,&CHAM9. 'Btad~ a<n'feapaca et te tempa. t896.
M DANTEC, eh<fg<du coursd'Em~eteete générale < h Sorbonne.Le Détermi-
nisme biologiqueet la Personnalité eomeieate. t89T.
– MndMdmiUte et t'Brrear individualiste. i!M.
– !.amareMentet DarwMeM. <899.
MPMKE, pMLi t'Oni~.de Ut~. ONigatten m<Mfa!e- et MMaMeme.<89B.
MVALU))S Detameet CMatianiame.
(J)tt)e<).
L!ARD. d e HMtitat. te~ totttcieM anglais eeatemperalM. <t'édit.
Béa deBnMtM a<mn<Mqa~e<dea d~inttieM empM<taea. f édit.
UCBTMMMEK(Hentt)).pN<eeM<tà t'Cn!veMiMdettaMy. 'La philosophie de
Nietzaohe.0' edtt. i90t.
Medrieh NtetMohe.Apheriamea~eUHttPMntacteista. édit. <9<)2.
MMBMSO.ï.'AnthMpeteo!ec)fimiMUeetM<reeent)pMp~edtt.i9M.
NemreUeaneheremM d'anthropologie ortmimeN~etde pa~eMatt~ MMR
Lee AppUMttenade l'anthropologie atMaeN~ t<M.
MBBOCE(Sit Jehn). LeBonheur de vivre. t ~eBmeo.6*edtt.
– "ï.'Emptei de la vie. 3' éd. 1901.
LYON(Cee~ee),maigrede eoaf.At'Ëeotenormale. 'ta PMeeeeM:' te BeMMt.
MAMCEM(E.). L'tEame d'art et l'evotntiem. i8W.
MtR!ANO. ï)a PMteaepMetentetapetata~M ïtaMe.
f.ALCaM -<
9)tttede la B<N<eM~M<<<pM<MepM<wt«myw<t<M,<e)'matta'M,t«)r.Mtewt.
MAttMN.prefet'eMt ataSerbenoe. '< Loote, ea~ie, son <e~we.<' 6dlt.
MABXtON,pMtoMeur& t'CnhertMéde Peittef). 'L'tnttrNotten par i'Mwcattea
<<ka y<)<ofiM p~dopoaftttM<<< //M'&<tf<-
MM.
MILHACD (C.), profeMeurAt'OntvcMiM de MontpeMter. Le BattMmet.1898.
– BMaisur !Meonditiem et les Umite)de la Certitude logique. édit. <SM.
MOMO.*t.aPenr. 6tudep<yehe-phy<totott<)ue(awcn(;<tM<). fMtt.
ta Fatigue inteUeeteeUe et physique,trad. Lan~oto. S*édit.
MURIBIER (<), professeur 4 la Faculté des lettres de NeucMte)(SuiMe). Les
Maladiesdu <enttmont religieux. 1901.
KAYtLLË(Ë.),doyende la Facultéde<lettres et sciences sociales de t'Uahefttt~
de Genève.Nouvelle classificationdes sciences. 2' edit. 190t.
NWMU (Ma]t).'?aradMe<p))yehete9i<!aM,trtd. Bietr~t). 4' «Mt.tMO.
– Parade~M eectetegiquM, tMd.Dietrich.S*<dK.190t.
– Peycho-phyttotoaiedwMaie et daMent, t~d. Biett-tch.8' Mit. 19M.
NOYtCOW (J.). Mvet)ïr de la RM9blanche. 1897.
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1M5. &tr. FABHE(J.). M fentt<c antique.
<Bnwe<t, traduattoa VtCtOtt De~Me:~A;Ma''<)'«~ tn-8. 6~<
– tr.
Ceom( revue par J. )itMB<M)fT.– )t.tt femtée ehfAMentte.
SttM-HtLMBE So<f<'<< <<~<M) fM~MA ~M!)'<a<)'<M). ttt-8. 6 n'.
M le <a<oMMt)M ~tt~/H'on –- LAFONTA)NE(A.). – Le m<tt<ur,
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:'M. 1S97. 6<if. qaet et une intM<)<Mttea par A.-J.
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«Ht, pM J. BiMB<MMY-8t'M .DtMt~ttMd'~y/M et A Mt/OtMSt.
HtMtM.!a-ta. a&.6$ Trad. de ramtt. pu MM.BBMhMMt
– MtNMWMe «e <~e«<t«' (C.)etPAMM(B.). tn- 1896. 5ff.
PHILOSOPHES
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~MtM<tM, tmdMUeaamwtle «M Itt. ia-<. 1897. &a-.
et
intMdttetton <M«t,par M.PMA- Ma~UJNC. Bt-mte, oudu pttndpe
Tet.3'Mit.t~.tn.a.. et. <M~.i~.tc4. «)r.6t
– )~t<HM«"MaeaM<M)f h )MM!B.t~wM. aw!n-<. Utr.
e)ftM<ae<~<ett)M<mpxwo,tM<.– MtthMMpMe<e la n~taM.
TM))W.<wHn-8. 6&. t~. ta.8. ae~.
– t~OMt~eoMét<tph)f<t«M<de – Mttt<Mt«pMe t'M~t a wet.
de
la mtMt~, et f4Mt<&MM<< <n-a. <a<h
M~apA~t~xt <~w aMHf~ tMdttet. – MMe<Mt)tMe <K la <reM~Mt.
Tt<Mt.!))-8. <&. a wt. )o-8. M~.
– Be«r)<te «e la ~)-<<t,tMdaetitc –
t~ottt~te, tMd.ttfH. <&.Bt-
BABM.l~.t«-a. 8<r. «MB. thttMMede 8e)))!)M, C<et)M,
– *«ttan<eo de te)t«M, tM' jM)t.P<n)t, af. <n-8. Ht &.
eto.,
dttctionTtMoT.tv.ht.e. <?. B<t<h<t)«e. a M, trad.
– ff<Hé<wmèeM< «<tte <né- BtOMB. Ktr.
M
«HHt!Mtt<ttetatare Otti )Hf<-– Aat~Menttt <e Httttfa-
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TtMOT.iwt.ht-S. 6tf.
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de l~t.
*a<t)f0)~te)tte, h.l8. <& t~
NveM ha~meatt Mttttthaux rap- – )t)t<<-e<hMM<Mt & h tM~MpMe
Mf« du phy<!<tM <t <<tmetat de de
tteze), par VtM. i wt. in~.
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Rot<At)M. 8n.M (J<me<).
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HNttu WEL8C)HNCEtt. –*B<emarch. < vol. !n.t6.1900. <r. M
a. LÊONAMON. *Prim. 1 vol. in- 190t. fr. SO
M. COUMEH.E.– 'DhraeU. 1 vot. in.t6, 1901. fr. 50
A. V!ALLATE. Mac Ktntey. 1 vot. in.t6, i!)03. 2 fr. 50
MMfMMBOUBHMeMMTtOK t
J. B'eM'y.Mr AlfredRtOBAco (de l'inttitat). CHad<tene,p<'rP. OEPat<-
ttXtH.–OttOttho,taMtttajtpeattt, pxrM.Cooumï.–Lton XtïÏ, par Anatole
LBKOt-BMUMM. – Atezandre n. par BeMt). Mettemioh, par Ch.
– Mnoetn, pmA. VtAH.ATB.
9<!BE)'Ba.
F.JMjCAM. -i4-

BIBLIOTH'ËQUE

~HISTOIRE CONTEMPOMBNE

tttmM k.i: JmtMt 4 A. M.– Mmm M tm(h<t <)t ~<M~M

EUROPE
CMtOOtR, tnepeetem'teeent! det'hxtntetten pabBtme.*BiBtetre«Mte-
mattMe de n!m'epe,<e 1M6 a MM. a ret. ta~. Ï<htw<~ wuMen<
pMt~ttttnt.) Mt.
tTTM!t. (H. de). Htetetre tet'&a'epeMnae~ taReveÏ)itt!entEam<atM,
Mattde t~Hemeodpa~H"<'DMeMT. Oa~M~ecomptâten <ve!. tn-8.NTt.
FRANCE
ANjARD,pM~M'oorth Sotenne. Le Cotte de ta Meen et te Mte <e
t~e écréme, étudettttMi~ae~MS-tPM). 1 h-<B. <h M
– BtttdM et tetWMMr ta Rev~atten <MB<o!Be.S wt. te~. Che.
Mt. ~ff.M
MNMtSCS~.). 't.e~andaHemeTevetwHeMaiM. fondattm<WtteMiMt,
MimMÛ~uMet <M'<!<<i<ptet de ta Cenwtttt<m.4* M.'< tn-M. < ?. M
WMtBOM, iatpttjtear eën~rat ~eJ'hxtfMUon pubtique. HitteiM <tM
mMerta <e l'E?t<M ~t dw fBKtt en Tr<nM (ITM-tMO). < ?)-<
v.in.8.18M.(C.uroon<tMrnMUtut.) M&.
M~M<C.).<La1 wot. vie &Parift panaMtt une année delaMMMten
(ttM-tM). in-M. iM6. < ?.
M~Mï.!Jt)MH.N',aae!M4ap)iM. !)~)fieMefe~thMMMhMt. 8w!.
Ot~H,pr<ee(Mx<t'un<ptehee de A. R~e. Chaquewt. teparem. S &. M
BONMM ?.), aMët< de t'C~veMite.'Jta~teen et ta <eeeMte<e .B<m
tempe (i793-MM). <yot. in.8. T &.
<AMMT (H.), oeeateM. ReMtottta '~tneatte, w<tam4 Métope.
< whMMta-i<. NoMttte'edM. a th M
MOBAt: <M. de). aittetre de la Reetanration, Hnanit do t'tmomtnd.
< vêt. in-12. g fr, M
WHU.(C.), doetew e<tettret, «Br~ ae TDntveMiM.HieM!M<tt patM
TepttNiMin <mR-anee, de iM< &M70.i wt. tn~. 1900. (McontMn~
par t'tn:<itttt.) ÎO &.
~Mt)C (iLoate).*W<zte!M~e Dix ana (IMO-~MO).6 w).ht~. '!$ tf.
~~ARKI,(P.),p)rofetMwat'UntMMtté de DUea. *~LeaCetMtta«Mm.
mdMa. i wt. &.8. ? MMM revue et ao~neatee. BHr.
tjœOM. (A.). ta JRMneepeUUaMet eeotate. i ~eLta-<. B
SPCU.E&(E.), anohn n~nittte de ftMtMMttMpebKaae. H~MM~pa-
Mea, pertMtb <ej)te)np.,mMr.et petite. 8 ML te-M. ChaSn. a fr.M
– Hemmeset eheaee<)e!a JMvetaMen. t vêt. ie-M.4696. S ?. M
TAmBDELOM.*Bi<teire<htMMntBmptM(i<M-WO). 6~.«t.<.
VAHAUX(C.). Les campeeNee dee anneee &<mea~e<)~7M~Me;).l~ct.
fn. ave i7etftetdant te texte. 8&.60
ZSVOM(B.),Teetenr de t'Aeademtede Caen. msteiM 4e ta tMtttème
R~ahUqoe:
~NM t. ta-ptetideeee de M.TMeM. ~et. ~8.9* ed)t. ?
Tome M. *.Lapre<MeMeda Marëehat. i vêt. ta-S.e' edtt. 7 &.
Teme!n.Lat)rëeMeMedeMes6fevy.i~)t.in.8. ?~.
TernetV. LatresideneedeSadt CarMC 1 wt. tn4. 7
WAHt.,fn<pecteurt!6netathene)'aired6nMt)-uetteea<Meetattie<t.'A~e)'iB.
i wi. !n.8. 3' ea)t. Kfeadue,<698.(0)tVMte eeaMnae par t'tMtttttt.) 6)&.
iANM8A!<(J..t,. *L'!nd~.OMNe.<MBMtee. &ta)teeeeno)n~M,~Mti~ae
et admtnbtMthemt <e C<Mt<McMH<, teMmh~t, MtKMm « <e 7'MMtt.
(Oewagecoa)ren)t<ptf h SecitM de ee<M!Mphte commertialede ipMb,
ntMetMeThtpteh.) <ve!.t)t~. e*M6 eertS eaeeeteuM heMtexte. tB ?.
PtOMT fJ.-B.). It fMnee hors de France, aetfe emt(tf<Men,eane<e<-
')M. 1 Mt. in.8.1900.. M tf.
<s F. At.MM.

!<AP!E(P.),mtftfe doconMrenoetat'Cnh'eMttede Renne*.*tMCtvHtM-


tiem tanieitnMa fMttM)<n<n<,bN<MtM,EMrop<eM).~w).)n*i8. <M8.
(CMm'uM~ pm't'AeaJeMtefrantatse.) 3 ff. 50
WBtH (Georges),om'~ de t'CnWeMtt~d octeurt< lettres. L'ÉMtesaiet-
etmmieMM,MahtMoiM, son tntt~eMtjMqn'a nos ~ouK.1 vêt. tn-M.
8 fr. BO
ANOtETattREE
UtBOM(A~.). Lord MmMtttMt et tt)ft Ka<MN.t wt. !o-M. 8tir. 6~
MB 60KNBWAL MWtS. Nttteire mwenMmentatede tL'&agteten'e,
tapait MW tMttn'à MM. Traduitde t'anetett. < vol. in-8. 7 &.
ttBÏHAt.D(H.),doyen de la fMaM des lettresd'Atx. metetM de rAn-
ta
<t)tten'e) <)Ma)< )'<)ne Mt
AnaeJo~M'O JeuM. <vot.<n-M. t *éd. 3 f~.M
MKrM<AH)ert). Le StotaMmMenAng!eterM.l wt. tn-M. 1M7.S ft. 60
ALLCMAOME 8
VtRON(t:u(t.). Biateirade la ?tMM, depuis la mort de Miette H
j!Mqu'4 )aMtaH!e de Sadowa.1 voh in-M. 6' édit., avec M chapitre
nouveaucontenant le résumé des Mnementï JMqu'a nos jeuM, par
t. BMfMM, prafeMeurau tycëe Butfen. 8 R. 60
– NttotMde t'ANemagM),depuisla bataillede 8ad«waja«tu'ane<teaM.
t wt. tn*«. 8' M.. nttte aueoarMt<tetévénementspar P. BotttCM.a tr. 60
AttDLM(Ch.),mattre de eentereoMt4 t'Eeotenormale. Les eri9<M9da
teeMisme d'état en AUemacme.1 vol.tn-8.1897. 7 tr.
6Utt.LAN)) (A.),proteoMOf d'Mttotre&t'EcotepolytechniquemtMt.*L'AUe-
nManenonveUe et ees histerima (t))MOHtt, RMM, MotMM, SïBH.,
TM)TMaKe.) 1 wt. in-~ ?99. &n'.
MMAOO(E.),pt-ef(«eur à )'Univer<!t< de Centve. La Demoeratte Moia-
Heteattemand~. 1 vol. in-8.1903. tO f)-.
AUTRtCHE-MOM~RtE
AMH.tNE(~.). mate!re de Mntrtcht, depnh la mort de Mat~Tht~e
JjMqa'Anet JeaM.< wL in. 8' édit. h.M
JJP.IIP'6 nOIjoure.
BOU!tHER (J.). Les
b es'Vol.
TcneqMB et
ID-t!, tt 6dlt,
la Bohême 8
centempeMine. i fr,60
vêt.
!n-M. <W7. 9 <r. M
ABEttRACH, pMtMMMr & NMcy.*Ites raeeB et tes MUeMUtee en: An-
tricae-Hengrie. tn-S.1M8. 6 <f.
SAfOCS(Ed.),professeur&ta ?Me!MdmrtettrMde Besançon.BtMre des
mm9)feteetdeteaFt)tMMtO)-epeMtt<tM<,dei!90àtM6.i ~at.M9. ~&.6~
ITALIE
SOMN'(~tit).*tHetetre de HtaMe, depuisdM6})M<t)ft la mortde Vtctet-
EtMmomti.t wt. tn-M. 18M. 8 (t-.?
CAFHmBL(P.), pre<eMeur& t'UntveftMde Dijon. "BoMpatte et te<
R~mbMqMB KatiemMS(N9H799). <MS.< vol.in~. 5 if.
BM/mNKMG(M. AJ. Histoire de t'ta~te i~ienne. !H'tetr<politique
de t'tMte, de 1M4 A <8M, tMdott de t'an~ate, par M. MtcanAM.
tnKedMttMde.M. ~e< 6t)MT.MOO.vot. in-8. 15 fr.
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MMAti!t(H.). ~Histehwde t'Z<tpaaat,<tep)<<tla tMtt de.CharIe<nt
tMqutnMJtaM.iwt.fn-tt ett.M
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BAM&(Ft.). Htatoire de la Ronmanie Matemperaine, depuisl'avAoement
dM prineet iadt~nM jusqu'à M<joun. 1vat. in-8.1900. T &.
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cmt)<At!CR (M.), aer~det'CntMMiM. 'm<te~e Mntemneratne de la
BuMte.députala mort.de Faut t* JMtqu'4
ra~nement de NtMtMtf{tMI.
tMt). 1 vol. tn.M. a*edit. ~995. 8 tf. SO
au)M~
&ANtNJM&'BIttatM du ~Mm!emiMe. Trad.de t'attem.tarB**Jt)tM:
Wumet ptteede a'en~tatMdeettM.d~MM ~~M. 1 vêt. tx-~ &&.
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*Mé«tt)Ktt d'httttetro da Moyen t<e, par MM.le Prof. A. LMMtBj:,
DDPOtfT,FZBMER et PeOfAMM. 1 vol.In-8. 8 ?. M
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préfacede M.le Prof.Axr.TMXAe.1 M).<t)-8. e ?.
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(<d0-<«), par A. t.OttMM,licencié&<lettres. Préfacede M.Ch.OiML,
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A. MMOtt. fetMée et réalité, de A. 8HR,trad. det'aUem.in-8. 10 tr.
G. LEFËVRË.t.e< vaftaHotM de entMeume de ChampeatOtet ta qnett-
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t. – MTX)CM,per B. Atbwt 8eM! dt t'A~Mtnio «oataSe. ~fM.
tt. – !Utet. par N. A. a~tMOT,de HneMhtt. !e ?.
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M)!i<m les ~CM ? la Co)Bmiss!m des imMM!~hm~
t. – o«MMtt<MMt<MMe )~utt<)~ de MM. <e e&mftMUM))<t <tt
MMMMbM, <MM<MMM*(dettM de X~MMMM At~eMM'e (<M*.
M4<), par M. ïmm KAUUK,MMta MUabomtton <teNt. L<tah ft)-~
et GNrmainL <aw:-Poata<i)). 1 h-B MMn. 1$ ?.
IL o'eptMMtde OMmirnét~mr, tMtttMMXMKtew de t~mM Mt
<MM«, de <K«t Att<H (année 1792), pu M.jMn K*<mN[~ 1 ~a!.
tn~Mitin. <&?.
lit. – x~tteHt <te ajummnÉMBxnr (jandw-Mût tK3), par M. JMo
KtCMK.~wt. in-SraMe. 16 ?.
tY. eo)fM<~)M<taMepetMwM <te WBtM' mBom.VB, amt)M-
<M«eM'<t~~MMtte ett AttttMoo~ (iM~-lMC), parN. C. bMtnat-
Pe<nrAU<.t vol. io-arateta. l<Hr.
V. – pttpMf))de BAmtmÉ)t.)B«nr (septembre179!t t mare t7M), par
H. JemKMMt. 1 Mh tn-SraMn. ia&.
W. Mnne*)* «AmTmÉt.tBXtV (awft <79A<tMtrter 1796}, par
M. )Mt KjumoK.1 vol. itt -8 MMn. 9~?.
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VB.. – Paptemt <e BtMfmÈtt.tEMX (maro. 179& Mptembtet799).
M~oeK!<)bw</e&)~<t<z<~M&,pafM.Jeae Kàm-nt.Iv.ht-OtaMn. 20 ?.
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«f m" <M9.)
Paratt tttu )w me)*, par )tMet«M'< <t*7 tutOmfnd tn-S, et fwoMthtqne Mnte
dom wtMtM do~M p*fe)xmtn.
Prix d'ebonnemeatt Un tK.pomTtrtt. 90 fr. Pour )M d<pMt<n)entt
et t'ttMeMf, 9&tt. ht MtttttM, «h
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RE VUE H!8TORJQUE
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Pr<tM~tde tx MeHMtUto~m <t))M<qm t )'&Mte dmtMttt <te<f.
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H. 1.8'16
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Prix d'<d<enMme&t. ex M (deMJttMtM): ft~efr.:
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Revue d'AnthropologiedeParis
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t)M. C*MTA)t HttM'tttt)MLtAatbn)pat;tate
p<t)te)of!f<)a<), MEtnt'tïe-
(AothMpe~'e
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toB)e),Ge<<M!M J~Y. L*tOMt!(Aettropetetie Mote~fe). Anart
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(AT)t))foF<'h't!h phy<i"t'~hM),MANM'CtM (Aetht'opxtMtte oebt)q"e),
SCMMBM (A))threpe)<~te t~rtfHq"). TaUMt.diMttMf de t'Etett.
pj~ d'atoncetnent t FrMCtet ÉtMM.er,10 tt. – Le mot~re, t ft-
irttt.E atxtMt.B oit MÀTthtM, <N)).tMO. Z fr.

ANNAtES OES SC!ENCES PSYCMtGUES


eM9«' par t* n' MMm
(< xtmft. <9M;
!<MANNAMS DN SNNtCBSMTŒMCNptfttMmt h)Mh' deM mtit p<r auMtMt
de <to*tMMHot )«< MH<(M ptt~'). ~M<' <<M~<)M~<KM.
ttit d'tbanmentetti t Pom tem .pt~ ia ff. – Le nom<re.a <h 60..

REVUE DE MORALE SOCIALE


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Mmtttur JLoaitBMOEh.pMftttmr t )t!<ih-ertiM do C<ntM.
La ~t<Mt<!<~CMt< ptnttt t<M )«
«)<!f<tt< S moh Utr.t'Mt do 8 TetHUM au M<HM.
Pdx d'ahen&etneat t Ox <m,i0 tr. – t." muo~o, a fr. 78
L'MM)<t «NMtanm te i" mrtH
F. âLMN. 20

MBLIOTBËQUE SCIENTtFtME
INTERNATIONALE
PaNMeeeaah direotiende M.tmHe AMLATE
LaJMtMcM~Mt M<w~we~<<nxtMott~ Mtune(Buwe dirteêe
pertes auteurs mêmes, envue des intërets d elà seieoee, peurtadan*
pt-
poiariser soustoutessesfermes, etfaireconnaître immédiatement
h monde entier lesidéesorifrinates. tes directions noMettes, tes
découvertes importantes qui se font chaque dans
jour toustesMM.
Chaque savantMpme tesidéesqu'ila introduites danstascience et
condense pouratnsidire<e<doctrinea lesplusoritinaies.
La~<«~tM M<«tM/!}<M <Ht<fttaM<MM~ necomprend passeate.
mentdesouv consacrés MM sciences et
physiquesnaturettes: eUe
aborde aussites sciences morates, comme (a phitMephie, i'htsteire,
a politique et réconomie seciate, ia hauteiegistation, etc.;maisles
Hwestraitantdessujets deceeenreserattachent encore Mïsciences
natureties, enleurempruntant lesméthodes d'observation et d'expé-
rience qui lesontrendues sifécondes depuis deux tiectes.
LesUtreamarqués d'unastérisque* sontadopMs parteJM~«MM
<<< MM<<rMc<MM p«M<otM de fttMtM les
pour Mhtiothequee des
tyeees etdescott&ges.
MSTEDES OUVRAGES
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MM«tores. 1vêt.tn-a.7'edtthm. 11
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COOM.tBMMLM.*< ett<M.p)t<aoM. i w).tn~,<Heea~tet.
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17.BMTttBMT. *t~M~< 1 .ot.S.s.a.ëX. 6
M.mEWNt&LOWSM (H.). *KphM<w.pM..t t. th.t..M~
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i9. LCm. e~weMetoMte~ett~M.aw nt. i ~.ia-s.7'Mit.e&.
F. ALC&M.
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MM 4" et une6Mte en ceaioMx. 6* <d!t&m. < «t.
9!. CtNÊtU~ BMAUtMT. '.M e<m~ f<tf<tMhéx et star fMe
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ehet heMtM<e.a* Mit. M~M.
as. MQCATMMOm.'&'B~tMttMMt<)M.tT.h-8.i!'<dtt. <?.
3t. BiLMMttAet B:~HHO~'n:. )be non et ta MtMtoae. < wt. ta-t,
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a6. MSMtTBA~*<~ ttw<tt et te* BXMetee. < wt. ta~, tw 7& 9~.
Mt. t'Mtten. N~M.
N8. BRUCM <t HELMBOLTZ. )M*et)Wt ettentttqttee M tetKM.
<Mt< 1 vd. tn.8, aw Bt a<UK<.4' édition. e ?.
a?. WURTZ. m'M<Mte atomique. i 'Mt.it~. a' MMen. 0 &.
a8-a9. BECCa!(t<p~). )mt é«me<t. a wt. te~, avec <8 a<WMdam t<
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MJOM.'&'Het~~vM<tMM<<*M.iv.!c-9,a~<e<tt.t'M.~M.
ai. A.B~!N. tt OeMMM <te t'«a«mM. < wi. ta-e. e'<<Mt. <<t-.
9a.M. TBNMTC!)~.).* )m).«HM de ht MMtMMe vapeur, pt-d~
d'une !BtNdwetMnpm M. HmeŒ.a ve!. te-B, avecKO e<tM* dM< e
te texte et te ptMehMheMtests. <*édition. iB tr.
84. HARTMANN (R.). *M« Fea~M <« t'AtM~e. 1 M!, h.8, avoc
amMt. a'édiUen. ~pttM.
85. BBRMMSPBtCttt. *ft«t BtMWt de ttHtMM-tHetw~ttett~te.
t vol. ta-B. 6' édition. < ?.
8e. aoXMtV. *t.')~we~Me, introduction t !'<tude de la Me!~t. < wt.
ta'9, aveca~arM. a* édition. < ?.
8?. Du MBMT!. *Be h* OeeMotte. i wt. te-a. 8' édttteo. < h.
88. ROOD.< D'h<<t~e<MteBtMt«Mder e~tM-o. t vol. tt.8, MM
<t<orMet âne pimehe en eoutea'o heMtexte. a* édition. < b,
89. M 8APOMAet MARION. ~MÊ~htMext da tt~e wt<é(et (tM Ctyp.
te<tnM<).t wt. !n-8, MM <tgu)fM. < ?.
M.M. MAM.TONBASTJAN. *t.e ee~etm, <n~Mte<te ttt peMée ehot
f~Ntmee)ehexM<tt<M*M.awt.tn-8,<~M a~m-M.a'M. ta ?.
M. JAMtBSULLY. *)K« )tMmM)Mdeo reor et de fettpfM. wt. !n-8,
MM<ttMMt.8'Mtt.. <?.
48. YOONO. *<.<«<M). vol. tn.8, Meea<nM<. ~<)M.
44. Dt CANDOLU"Mtf«tme du ~t)t<M <)t)M*<e<t. A'M. 1 tn.S. 6 ?.
M.te. 8tR MKNLMBOM. f~nnnht, e'M<MMet <<té~e<. a wt.
tn~, avec<6 <t)[atMdtM texte et 18 ptMthM htK tMte, dont
S COtoH~M.B~PNM.
<7. PERMM (Mm.). )~ tfMtettOtMe Met~t~M avant B<Mr~M.
lwt.!n.8.8'Mit'M. <?.
48. STALLO. Mat~e et )« Phyu~e medenM. iwt.ttt'8.3* 6d.,
ptteédt d'unetatMdwtten par C<.FMimm. < fi.
M. ttANTKCim. MMtyoMMmteet t'Bt~MMtMt~M <Mmttme-<
1 vol. ta.8. 8' tdit., MM hatt phnehet h<tMtexte. 6 ?.
60. M MMM. *tM orecoser de la parole et te<~ MnpM pemf
ht f<tn<Mt«Mtder MM da langage. 1 w!. :n-8, avec 61 a(~Mt,
pf<cdd<d'tme tatMd. par M.0. Ct~vjtM. < ?.
M. DE t.ANM8At).*MtMd<t<)M<m à t'~«tde de la bo«m«~e(t<S<ph).
i vol. <e-8.a' <d!t., avec H8 teuM*. 6 ?.
tB-M. M SAPORTA et MARION.*<.T6wetnt)<ttdtt ~è<)M végétai (!<*
Pha)t<M<omM). a vol. ta.8, avec t:e atares. la ?.
64. T!tOOM8AttT.*M««to-ebeo, M fMnt<Ht« et tea )tt<tMt<t<tMM.
i vol. iit.8. a' ddit.,M<e<07 e<fMM. e fr.
66. BAMMAtM(R.).*KMtOttUtMMthMpeMM, et tew e~t~mMetten
comparée à MMede t'tMtnme. 11M). tn-a, avec n~uret. < ?.
F. MM. -?-
M. MM!M(C<).*<~t~t)MtWA<!M) <MM<Mnw MW)~t~t<<wete<t~
aacOtfea seetoc'~ea. i ve). )n-a, avec6i OgorM. < <r.
67. NNBFetFfM.tea&t<~tt)X)Me<nthtMt.<MHn.8. **<<Mt. t~tf.
M-M. ROMAN)M.M)atem<tMMede<KMttm<nM[. !<. t~. a'<dtt. t< <t.
M. tA6<umOZ~<).Mt'~et.<<e<*MeM.<toM)t~.t~ ta~ 7*M.<H)f.
«. !tMTMS.<H.de<mmndMetdeMeetete«<t<.tt-9~'«M.e tf.
M. BABBR&t. )hee «é<te<Mt tn««<MMee da <~M et deewee
oétMtMt. i wt.ia~, aveo 8&ttt. dMMtetexte.a* édit. < <r.
MM. BmjOB!H<mMCK. *t'BeMmewéM«t~«M. a wt. t)~,
tmetMûtKUMdaMtetMte.~Mtt. M&.
96. NONBr (<h.). M<a~t<Mt tMtttm~.i wt. h-6, «VMCemM. < tf.
66. Jf&)L8AN(A.).*tKH'é)r«me<t""MM.< wt. ttt~, tM«<06a~mrMe e
Z m~tw. ~paM.
<7. MABHtS(H.), ~tx NMMttMMM tMeMM*. wt. i)~. < t.
<&. CARTAtM&C (B.). <mf'Mmee ~t<M)tt<Mrt<ne,4'atMt<t lu t<pot<<Mt
et tM monuments. 1 vol. !n.a, awe t6a figura. 2' MM. <&.
<&. MMBN.M.*t~B~ tMm~te,)~«t!)He)f.twt.~a.2'M.t&.
7a. H&JOBtt!.BMM)[. <~t Oem*et t'ttMXtnetttKMte* <tw<m<KMt
prinejpàtoneat <hMtMiMeet<t.i têt. ta~ avecIM.a~tttM. 6 tf.
M. MAMM. *tb* )?aM<Me t"Mt<tte. 1 vêt. in-&. 6 ?.
72. ARLOING. )t~MT)Mtt. 1 wt. in-8,avee ttmrM. < tf,
73. TOPtNAN). <H<mmte «nM taJWatMe.1 wt. ta-a, avec0{t. < ?.
TA.BtNM*(AK.).*)Le<AMt~MoM de la ~MM<mM< 1 vêt. fn'8, mec
agurM. a' 6dit. e ?.
M. M QaAT~A6M(A.).*n<MwMetM<~MMMM ~<M*t<tM. i
in-9. t* Mittenrefondue. < Br.
M. tM~VM (A.). <.M )tm<w <<tM t<t<MMM*. vol. te-8. 8 ?.
77-78. MOOATttt!MOM(A.).<.e«B<tMt«deOMtMtt)t.awt.ta.8,<VM
prMMMde .MM.E. MMtEBet HAttï. l! A.
7e. NtCNACM(P.).*)he Oeatre de t'AM<)M. A«t<m<f dx tfehttd. 1 nO.
<t)-8,<Mee«(p)m. <t!r.
80. ANGOT(A.).*)!.« Aorere* p«t<t<r<Mt. 1 wt. ta-S, avec nturM. 0 &.
M. JACCAM.*t.e petite, te MMme et t'tMpttatte aa point de iim
.etote~iqoe.vol. !a-8, avec C~urM. < et.
M. MCt<tm(8ttn.).*<~eteteg<eMmp<~e.<wt.8,MMB~. 6&.
«. U;DANTM.m<etteMave<<e<e)ewte.9'M.ïv.tn.8,avecOt. e&.
M. DE LANESSA!t.*<~t<Mt)~e<t de <e)<Mt«nttt<Mt. 1 wt. in.8. 6 et.
M. CKMOOR, MASSART et VANMRYKLM. *)L'éMtatteMfe<M«~veeH
)Me<<t<<eetetH)eeteM<o<e.iv<ta-8,<vecp'MaM*. 61~.
88. MORTtU.KT (G. de).*)~ftMMom de ta ))t<*t)oa~M~Me. a*<Mt.
< vol. in-8, aiMeMtt (j"M et 18 MTtM. 6 &.
W. 'MCBÉ (0.).*)m<'<tt<<oM deo MeM (piteMtctUM, pMcuthtM, o<hN.
eattuM). 1 vol. t~ avec8i tMVMfe<. < &.
M. COSTANTM (J.).~<M Vé<~<<mxet texHtMtemtee«mt<me<t(a&tp.
tation, Mettttteo).t vol. tx-8, Meei7< <m~fM. 6tif.
«t. !EDAtrrEC.~éMM<<M~tnaMMneNeett'<t<<'édKt.tvet.ta-a. <0r.
90. GUtGNBTet 6ARMB<< o~Mmtqae <MKteMteet modeMte.
1 vol., avecf~tv. 6 th
M. aEHa(B..M;).*<.<<n<«Mettei<)e<te)reMte<t.lY.t))<8,avecp'.e&.
M. MBUMER(8t.).*t<m~htg)ee)Ht~t<Mtt«tte. 1v. !n 8, av. gfM. < 6r.
M. COSTANTt)!! (t;).'<~<f«t<tM <Mt<«"e.<~)t. <a~. Mec:Mv. <?.
94. CMSSE (B.). "t~ déttntft de t'aft. Jntrodaetten de t.. M*Mmm.
i<et tn~.MM 3!graw<'eBaan<)ettXte<t3pt.hen)t<x<e. 6 Or.
M. GRASSET (J.). tett Matftdte* de t'<Mf<ef(M«Mt et de t'eoutMttM.
1 ï<it.tn-8, avec(fMYtMt. 8 'th
96. DEMENY(G. ). *)LMh'Mee <tMe<tMn<t<teo de t'ed«o<K<ettphy<tt<)ne.
< vol. ia-8, aitee196~fMufe<. 0 ?.
S7~ MALNÊJAC ~.). L'oen d<t<Mt'anmentaUett.~ v. tn-8, M.tfMV.6Jf.
M. MEUNiER(Stan.). )Le <eat<w'e<teneMtte. i v. 1n~,av. grav. 6 Tf.
-sa- F<AtMH~
BEM~TtÉHM
ttBTE MRO~ME
BM 98 YOMttHMPOBUÉ8

BB LA NBH~M 8C!MTM~ MMAMAM


Chaquevolumeto.8, eo~onnt & t'~MM. 8 ffMM.
SOEMCES ao<HALE&
t<ttMd.a taMieaeetMtitle, par HmBsaTSMttom.i whtn-<- i~éd. <
tM BMM de morale tMhttteaniste, par a~MBM. StZKCM.i vêt.
t)f4h < Mit. C
LeoCtnaite de ta eeieMC ? de la MM9~, par BatMR, pmf«My &
fUttttemtMde New-Yodt.i Y~.to-8t W Mtt. 9 te.
te CtiBMet ta Mie, pMH. M*OMM~ pm&Mettcd9m<deeta~ «m~e
4 !'Ut)~eMMde hetMtt)~ 1vei.in-8. 7"<dtt. 6Cf.
ht.Menmie et te tMMNtmne de t'eetMta~e, py W. STAtn.M JMNM,
mofeMewt t'Mw~M do Lendt-e*.1 ve). !n-S. 6' <dit. 6 tf.
La Secteteoie, pw M BoBMn.i vêt. !n-S.8* edM. 6 tr.
!.a Setenee de t'MoMttett, pM AtM. Bjutt,profeMou)-t IThttwMM
d'AtxrdMa(ÊeoMt).1 wt. )a-h. 9' edtt. e ff.
Mt eeienMtqtMt da tMwteppement dee aetimM. par W~BMMM.
< w!. in~. 9?edtt.
ta Vie dn ImaMe, par D. WatïNM,pMfMMMt de pMtotcgte oompar~o
a.Ttte<C.U.<e d..BMt.n «Mt-On~. 1 vêt. i. M't. < ?.
*t&?amiMeiM<mMvBtpar J. 8T&MM,prof. A l'Untv.de OeMnhaeM. 6 ?.
< wt. )a~.
MnctpM de MtmiMHon, par J..t.. de LtNEMAN. pMf. & ta PMtM de
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PWYStOt.OGtE E
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eMtM«t<da <<ttM<t~ <MMMtM<<-M«~<,BMO. Ct-AtMO,tnMeeteUf~'M-
Kt dM «ebUMetnmtt de MenfatMnce.t w!. in-8, aveo 6i (~v. 6 n.
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m'ofetMafM M<M<MM a'MMetKaottnreUede Morenee.< wt. tn~, WMe
<mM<et8p)mehe<hentM<e.3*ettit.
Mmteloe)e de< otercteet da eeqx.pM te detteut R LtONtMt. <6val.
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<? CtateM*amatatt, par Ca.Rtc:M, prefeMewde ph~Megie 4 h FMatM
dt mMeetMde Porto,t Ytt.)n-e. avec aij~tet dtM le tMtte. e Bp.
t~m SMMtiMe intemM, par H. BetMtx. i wt. it<<<
tM VtnM, par M.AttMnto,pMttMeof à taFMatMde medethttdè Lyent
dtreetetttde t'Ecett veMtMre. 1 vot. <tt-<,avee 0<. e tf.
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Ala Sorbonno.
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tMie een~Mte
M~htMon tadividMMeett'her<dlM, p* <<m&M. 1 wh )n~. ?«.
Mtadition et Me ergwnM,par te D' Ë.-M O~tt, membre de )« Société
di) hMogie.i vo). tn- tVMCMY.
ï,es tMei) MientiHqMBdel'edMMtteaphyei<ta~.p«)- 0. OEMKST, c)w<~
thteouM(Mdttmtionphytif)ue deh VMtede Ptrit. <v.<h.8,tv. ~8~v. 9 ft.
PHtLOSO~HtE SC<EMT)F)QUEE
*&e<!MMMtetMt<eMMmM,pMj.L<!T<~mentbMderAMdemiedam<dt-
etne, medMtnde h CtMtttt. 1 wt. t)i.-8, «Met)<. 7' edtt. a tr.
tt Cerveauet la PeMaechez l'hemme cHea animaM, parCttMHMtt
.BMttttt, pMtMMM 4 t'UaivMtM de t.ondfM.twt. !n-<ee W)tt.d<nM
htexte. red!t. M
Lee NMadtM de t'erte)ttatieaetdet'<)ptHibM.p<n'J. G))A9<&Tter<'ftMe)mr
.tta FMtttttde'mMeeiMde MotttpeMer.i M),in~, awe ((~UM<. e ?.
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*tt'E<prtt6tte Corpe, Maatderet aa point dt vue de teun relations mtv)
d'ttUdMtMTlu N'MOttt'MttttHWttt t~ftKMtMt <t««t<<((<< <'M)W<;pM
Alex.BA)M, prof.&t'MttWtKitéd'Aberdeee(&Me). < v.to~. 0'M. 6 h.
Theerte eeteBttNqaete la aoMtMUte <<P<e<<<f <t <e ~otf~Mf,par
Mon OMMM.1 vol. <n-a.S'edtt. 8 fr.
La MatitM et ta PhmUmemoderne, par STAne, preeedé d'une pre-
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dans le te)Ke.t* édit. 6 &.
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MtMfe<te peyehetogteit tt Sorbonne.tn-S, avec~fevarM. 8 ?.
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Ch.Dfnfwinet ses pr~enneore tMneaie, par A.M QuATMMeM. 1 v.
(n~. Sédition. 8 fr.
Les Bâtâtes de Darwin, par A.as QcATMfAom, avee une pf<hM de
M. BMt.Pea~Mt, de Mattitot, et une noticesur la vie et tee trawamde
l'auteur par E.-T. BAMY, de )'tMtitut. val, !a.S. M &.
ttCt Sineet anthrepoïdee et leurefmaiMtton comparée à celle de t'homooe,
Mt R. NAMXAMN.prof. At'Unie,de Berttn.i vot. ta-t, Met 88 a< 8 &.
t'HemmepreMetertaM, par Sx ~oexLNMoot,membredelaSociétéroyale
de Lendret.S wt. in-8, avec!M ~favureedentle texte. S*Mtt. ti &.
La France p)ftUat<ri<tne,pM&CAMAtMAC.tn-S. tveelBOgr.Ï'~dft. 8 Cf.
~'Hemme deM ta Natare, MfToMKAto.anctea«eftt~M général de h
SeeMMd'anthropologiede PMit. 1 vol. in-8, aYM101 gravures. 6 fr.
Les Baoeeet les Languel, par AndréLzfÈYBE, profeMeMâ t'Ecete d'an-
threpoto~ede Park. fvot. )n-8. 6 &.
Le centre de l'AMque. Autour da Tchad, par P. BRUfAtH)!, admiah-
trateur à AIn-?e«M(AttMo). 1 vol. tn-<,avec e;MVMtM. 6 fr.
Formation de la Nation ïrancaite, ptr 0. de Motmt.MST, Professeur
At'Kceted'anthropoto~ie.tn-8, avec150gray. ett8 cartes. S*édit. 8 Or.
ZOOLOGIE
La DMoendMMde t'hemme et le Darwi)tt<me,par 0. ScoMM,pM'
fet'tMtt t'CniveMMde Stratbettrg.i vêt.tn-S,avec H(tMM<. 6' <d!t.6 &.
*tet MammMArMdaNatettM rapporta avec teara MMetrea ~eetet~)
par 0. SCNXtMf. 1 wl. !n-8, avec6t nguret daMle texte. < tr.
'têt Sme et l'instinct cheztetanimaMt, et principalementchu tf ta*
Mete*.par 8if ~oa)tt.WM'x. t w). In-8avecefav. 8 tr.
introduction t t'etadedela Mote~it,par Th.-H.HoxMT, mem-
bM de la Seoteteroyale de ttondrw. ) w).tn-a, avec M arav. 6 tr.
LMCemmenMMtet les Para<tte<daet le règne aatmat. par P.-t. VAX
BtttEBNt,prefeMenrAt'Cafyertitede Louvain'-< (BeMque).1 wl. t)t.B,awe<
MamMa~amIetextt.S'edtt.
ta HateaepMe zeetegtqee avant Darwin, par BNMMPMBtM,de t'tna-
UM, directeurdu Huteam.i w!. in-S. édit. 8 fr.
Derwinet aeaprdooKtarafraneah, par A.de OoAMN'AtM, det'tMtttat.
<vo).)a-8.9'eatt. 6ar.
'ttaCattarede: mers enBarope (Pi'deuttttt'e.piMtfacture,ottreteutture),
par G. Recat, iMp.geo. de<peehe<maritimes.ta-8, avec8i eray. 6 fr.
BOTANtQUE-QÉO).OG)E
t.MChampt9)MM,parCM)!zetBMKMT.it.in~,aifeeliOn<.4'ed. 6 tr.
tt'Bwotatienda règne végétât, par C. M 8AMMAet MAMOW, prof. 4 ta
Facultéde«e)ence<deMaMeUte
1.1« C pto amea. f vol. in-8, avec? <<)))« daMte texte. < &.
La P&M<rM<MtM. vêt. in-<, avec i86Be.dam te texte. M tr.
Kt VetMm et les Tremblements de terre, par recM, prêt. à l'Univ.
de Betdetbe~. i vêt. ta-8, avecM a:. 6*éd. et acecarteen eeuteM*.9 tr.
88 F. ALCAN.
*!<aMrMeotaotatre, prhMtpatement en ?)faMeeten&ui<te,parA.?AMAt).
1 vol. in-8, avec1U6){ra~ure< et 9carteshoM texte. ~M.
LeaMetoMtn'~eiNetdnateeeet dee eepaoee ceteetee.parA.DAOtatt,
de t'tMtitat. i ve). tn.8, f edK.. avec ? gravures. 9?
LePétrole,le Bitume ett'Amhatte, par M. JACCARD, professeur&t'Aea.
demtede t)euch&tot(8uit<e). 1 vat. ia-8, avec Ogurea. 6 tr.
*L'Ottome des plantes emtivtet, par A. M CtMet.M, eerreapendantde
)'ïMttM.tvot.tn-8.4*<dtt. efr.
Introduction à l'étude de la botanique (te Sapin), par J. ce LAMte*)t,
prefettar agrégé &la Faeuttede médecinede Parte. i vol. tn-8.2* <dtt.,
avecB<t)retdaoBle texte. 6 ?.
tHerehee,Pennents et NoMMsareB, par !e deeteMrL. TBOMEtBAM. i vot.
h~. avec108figuresdan*le texte,'e*edit. 6 f)-.
La Oeotegiecomparée, pMSTMtMMMBOMM, professeur au Muséum.
t vol. in-S,avec HgMrez. 6 fr.
ItB OëologteMpérhnent<de, par le mente. 1 yo). in-8, avec n~. 6 fh
La Géologiegénérale, pur le tourne,i vol. in'S, avec f)g. 6 fr.
tea Veg&tautet teo miliaux cMmiqtes (adaptation, évolution), par
J. CMTAttttx, prof. "u Mtt'it'm).1 vol, tn-8, avecHi nture<. 9 fr.
La Nature tropicale par M)MM. i vot. )n-S,avec ))e. 6 <r.
CHIMIE
Les Fetmentatiene, par P. SeMTMMMMK,memb.de t'fn<t)tut.i v. ta-S,
aveeat.O'edit. 6fr.
La Synthèse oMmtqne, par M. BMTttEMt, secrétaire perpétuel de
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La Théorie atemiqne, par Ad. WcM!, membre de l'institut. 1 vol.
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tour, par M.Ch. FtttEfEL,de rtnttttot. 8 fr.
La Révolution chimique(~aMM<)'),parM. RMïaeMT.t v. in~).2' éd. 6 fr.
La Photographie et la Phetoohtmte, par M. NtBWM6Mw:tn.t ve!,
avecf~vuret et une planchehors texte. 6 (f.
ï<*eaudans t'aUme~tatton, par le docteur F. MALX~Ac. 1 vol. in-8. avec
~nn'UMt. 0 fr.
ASTRONOMIE MÉCANIQUE
Histoirede la Machine à vapeur, de la ïtOcemeUveet des BateaM 4
Mpear.parR.THUtMmf, pro<e<Mur4t'tn<titat technique de Hoboken,
pr de New-York,revue, annotéeet augmentéed'une introduction par
M.HtMM,profeotewàr&ee)ede< peut'et chauMeeadePadt. vot.in~,
avec <M<teuM<et 10 plancheehors texte. 3' edtt. il fr.
Les Etdlea, par le P. A. SMcm, directeur de t'ObMrvatoire d u CeUeM 6
romain.ye). )n-8, avec 68 ittarea et 19 planches. edit. l! rr.
*LeaAnMreopolaires,par A. tMOT,membre duBareaueentratméteorote.
tique de France. 1 Yet.tn-8, avec ft~ufee. 6 fr.
PHYSIQUE
ïtaCemmMatteadel'emersie, par BM.MCR STtw~T, p~f. de phw!qMaa
eeUefie O wens deMancheater(tn~eterre). w). in-?,aveen~.8 édit. 6 &.
t
Les tHacterBet les TraMtermaUeM de t'ean, par J. TT«etu., <utv.
d'uneétude sur le même sujet, par H)!H<aot.M,pretetMurà FOniveMite
de Berlin.t vol. tn-8, avec nt;. et 8 plancbee hors texte. 6*ed!t. 6 tt.
La ~«Mereet la Poyatqae moderne, par StAU.e,preeedëd'une ptetace
par Ch.FtHEBEL, membrede Hnttttut. t vot. in-8. 3*édit. 6 tir.
THÈORtE DES BEAUX-ARTS
LesDébutade l'art, par E. GM<sE.Traduit de l'allomsndpar A. Dftta.
Préfacedo L. MAR)mEa,lw). in-8, avec s~avurea. 6 fr.
Le Sonet la Mneiqne,par P. BtAMMtA, prof. à t'Onhenite de Rome,prof.
à t'CntteMttede Bertin.t vol.in-8, avecti a~. 5' édit. t.
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1 voh in-8, avec180M~aretet une planche en couleurs. 6 <r.
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turot t la Manufacturedes Gobelins,et 6ARMM,di recteurdnMutée de la
Manufacture de S&vreo. 1 w). in4, avec gray. 6 fr.
y.~<LCM. S6
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~tSTOMQUBS, PHK.OBOPHÏQUBS NT SQlBNMBtQUBS
gui ae eo treavmt pM dama leu oetteetiOM pr~detttM.

MACX.B<~<tXMted'<tneptHtMtepMe<<teMtM.!n~. if~.
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AM'MEÏM. )Le<t fteetMtt. <te ta fetertneem t~~a-tmo. « v. tn-S. H ?.
AMIABLE (Loob). «ce tue tM<<tBo«t<ted'avant Mt)e. 1 Y.ia-8. 0 <t-.
AfStACX(M.). Me)tre<t de <f<Mr<tH et Mt<HM~ <n.8. 1896. fi
ABt<AU!<E (A.), directeurde la Monnaie. Ht mMMoM, te efedM «< te
ettNnxc 2' MMo)),MYneet augmentée. 1 vt~. )n'8.190!. 8 fr.
ARR<AT.ene Ë<me«MMMteMeetweMe.1 wt. tn-18. 9 ff. 60
–<onr)Mt <t'<MpMte*eft'e. 1 vci. :n.l8. Stir. t6(Yey. p. 2 et 6.)
AZAM.mypnetMnte et <t<MMeweMttetenee.1 w). tt)-8. 9 &.
BAtSSAC(J ). ]heoOftt"'e<t de la ffetteten. t rol, in-8. 13 fr.
BALFOCRSTHWAKT et TAIT.tt.'eotweM tnwtotMe.1 vot.in-8. 7 &.
tMtTHËi.BMY-BA!!<T-Bt!AtM. (Voy.paget 6 et IC, AxtMeM.)
*Tte«)f eotMtn, M~t, MeorreBpondMee. 3 vol.it.8. 1896. 80 ?.
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DMAtSMM(M'" Madt). <Ew<~<M «nepMte< t vol. Cliacun. 3 fr. 6'0
DEBPAUX. OeMèw de tf <B<ttté<~et de t'étterjUe. <n-S.MOO. 4 fr.
DOLLOT (M.), docteuren droit. t<eft oftaHM" ~e t~ tMB<f<tt)t6de M~
Be()t«tMe(<e06.M30). i vol. )n.8. <9)a. K ff.
DO~H)mET.*M6ett<tte,dtteouf~mr )apMh)t.p)-em.tn-< 190C. 6'. M' 1
MOZ(t)oma).Et<t<e*et pMtMM" patM~~x~ 1 vol. !n*8. M95.7 Or.60
– Btttxm' ée<mMnt<)ne«.1 vol. )n-8. iS99. 7 ?. M
– t~ <té<)Met<tMe t6~MMwe et te «««MM'HMe «*)E«tt.!n-t2. t ?.
COBUC (P.). B)M<tHm~h* tMét<to«eea mé«tpttT<H<me.< w). h~. t ?.
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fn~, «raMy~'e,p/«7~tf, ~Af/MopAM, yoMt-naM~M. 1901, i))-8. 10 ?.
MPMAS(A.)."eefKMtftBettd~~tetbteteete. 1 vêt. :n~~897. S ?.
PBMRM).Mo )LeMde p'-et~tf. 2 voltht-8. ChMan. 9 ?.
HtMt&M (F.). MmMw~Wt MM<t'*<M~<~t'AMWte M<mtHaedepeit
t<Ondu)~'tMe)ejMMU'&t'tntA<!endMVandatet. l~fn-8.1898. 7 fr. 60
HtMMtM(tm.). )f.MAt.<MM)MM~d'M<tt<M~t<tMM. twt.to.ia.AOr.6ei
– )b'*me est la tMtttMn <M eorveM~ a volumes fn-18. 7 ?.
– )M M<t«M<omeM MétMWtM <<<<~t'~la «tp««t6 de B<t)t!<Mt.
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– Xi'Ame et la ~)e. 1 wt. tn-18~ A?. 60
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–)~C<mepMnt)eMd'ep~te*doanée*etpe~nh!o.M.t896~:60
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HMTOtttE DE MAMCB

te* tttMWM~MM, par eccMt.


CmN. MtMU'a etet nttMtttttXMM de te B~MUe,
KtBnmt

)L<Me<MftOt))M'e'M,par BCCBN. par P.BMtMM, prof. au iyeée BttNba, < wt.


)bewt.at<M MtWMMM ae* pf~mteM) PetMe M<Ke<M «<M~e <jMM< Hw
ttt«te', par t. BMttM. t* Mit. poM««et')Èe"'c et de <')Ê<)t«m~MUMe
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Ht )e'Htnee<tWme~e a<te,par?. MeM. (R<tum4 <t'apr<< l'ouvrage <t<M. A. DM!-
t~MMe '<«, par Md. Loot. MUB.)
BéMMtMtte de )<t mMMtMMe trao- )mttt<m'e de t'afatét ttMttoMw, par
t<HM,par Bug.Pt~KMt, t~Mtear. 4'<dt<. L: BtBB.
'<t<tm~<Hatt<MtMMtttMe, par H. CM- Httttetre << ttt «ttn'tne tftMtOtttt
sot (! WhtBMt). par DotŒAM, prof. ~'Ëecte navale. <* MM.
]h) mttMMe ttattentHe tB «WW, par BMtetfe de la ee)toM$t< te <'At<t<~
P. CMViMt.,pret~MM'à t'Pntv. de Dijon. par QoMMt..
B*p~t<<Mt)t", pM MM BAMt.S" édit. ~M efttfMM de m aoeH~ de tewe,
B)ht«tt<~ de ht tKxt«HHtoMMt,Mt par Ch. DBL<mrn~RE.
Md.ï~o:.9'<<Ut. B)*t~~e<tettt M«~f«we h-mt<<HM.
mttetre «e t.eoto-PMMppe, par E~ par GeM-j~t MMftM, <t<)'~ ae t'tnty.
&YOM,recteur de t'AMd&niede CM(). )H<o<<H)-e <e PAft aneten et medeme
a' édit. (MM <raY.). par te m~me.
PAYS ÊTMK6EM

<B<tp<MfHe et te )M)ftjt~, WK~W <t~ 1 ~t~t––~–


pm E. !<AT- <<'B)Mepe<Mt<e))tpeMt)ne(ï78t.«M),
mm~~MMw. par P. Boneets,pMf.au tye<eMon.
Bttotwort <e t'EB~O-e <MemM, par HMtetre «nttempw<mte Oe
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t.a!iu)ter.ttUon!ocMhte ~'fr --T)~ t"fr
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tt'A~ – L'éltoïutioo nï<ntate. ? f. -P~ettot~tedetMtet?
P. jt'.mnéonhUetoehtatmAt.m'M~'jf) t)~xr)!tnm'. -tattimM~. <![tattm)<)ttt *'fr
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