HARIDI - TEXTE Impact Plan Orsec PDF
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algriennes
Fatma-Zohra HARIDI
Maitre de confrence
Universit de Guelma
Algrie
Fatma-Zohra HARIDI, maitre de confrence luniversit de Guelma (Architecte urbaniste), de
formation. Titulaire dun doctorat es science algrien et dun doctorat en urbanisme franais.
Poursuivant des recherches ponctuelles depuis lanne 2000 sur la mise en uvre locale du concept
universel dveloppement durable dans certaines villes en Algrie, telles que les oasis de la rgion de
la Saoura, la ville de Guelma et dAnnaba. Les travaux de recherche entrepris sont des bilans
prospectifs sur le mode de vie sociale, conomique, environnementale et culturelle des populations
rsidentes en milieu despaces protgs par rapport aux paramtres de lcotourisme dans le cadre
du laboratoire darchitecture et dveloppement durable lUniversit dAnnaba. Ayant particip
plusieurs colloques internationaux concernant les effets du dveloppement durable sur les
environnements protgs et publier plusieurs articles concernant le thme le dveloppement durable
et lcotourisme en milieu protg .
Rsum
LAlgrie est un pays risques multiples. Cest un pays particulirement expos plusieurs phnomnes qui
rsultent de raisons diverses telles que le taux lev daccroissement de la population, surtout dans les centres
urbains et les rgions souffrant dune migration urbaine trs forte. La dgradation progressive de
lenvironnement par ltalement urbain qui induit une occupation anarchique des zones inondables. Ajoutons
ces causes le passif dautres facteurs comme loccupation des lits des oueds par des constructions, ordures
mnagres et dchets des charges des matriaux de construction qui aggravent les consquences du sinistre.
La multiplication de ces facteurs incontrls rend difficiles la prvention et lintervention rapide. cela sadjoint
les effets du changement climatique qui lui seul remet en question toutes orientations politiques de la gestion
du risque. Aujourdhui en Algrie, on rencontre plus de 50% des villes algriennes, sans distinction de situation
gographique, sont astreintes aux risques dinondations. Notamment, les villes du Sud, dont vingt-trois (23)
dentre elles ont dj subi les consquences de ce sinistre. En fonction de cette situation, les hommes et
lenvironnement sont de plus en plus touchs.
Par ailleurs, la frquence et la gravit de ces catastrophes sintensifient de manire alarmante, alors que les
dispositifs et les actions de prvention mis en place restent inoprants et incapables de rpondre de manire
adquate. Pendant une dizaine dannes, les incidences conomiques, sociales et environnementales
engendres entrainent des dommages supplmentaires aux retombes trs lourdes.
Mots-cls : Prvention, inondation, risque, impact, Algrie
1. Introduction
Contribution la rflexion sur la reconnaissance du risque
Lobjectif en ce cas, est dinciter les collectivits locales engager une rflexion pralable et globale sur les
consquences du risque. Cette rflexion simpose, car les effets induits par le renouvellement de ce
phnomne sont normes. De telles perceptions, malgr lexistence de mesures rglementaires et lgislatives
permettent nanmoins dorienter lattention sur les valuations de limportance du risque et linterprtation
de limpact social, conomique, environnemental du risque. Et par ce fait mme, cette rflexion tient
reconnaitre le sinistre de manire unanime. Ds lors, on peut sinterroger sur la valeur du risque et ses
consquences, en effet :
- quest-ce quun risque et comment connatre les effets de ce risque sur le territoire inond et sur la
population habitante? Quel est le contenu minimal dun plan durgence? Quelles personnes impliquer
dans les oprations et actions dintervention?
Du point de vue formation et sensibilisation des populations :
- comment former les acteurs impliqus? Mais aussi comment sensibiliser les populations aux risques si les
moyens mis en place sont trs limits pour mettre en uvre les actions ncessaires?
Dans la perspective dune contribution rflexive sur lvaluation globale de limpact social, conomique et
environnemental du risque encouru, cela suppose : une identification du risque sous ses diverses natures et
particulirement politique et juridique,
En revanche, cette rflexion ambitionne de passer au-del dun simple diagnostic des nombreux problmes
qui entravent la bonne marche des actions de prvention, mais cherche souvrir aux connaissances de la
situation conjoncturelle vcue dans presque toutes les villes algriennes face aux consquences du risque
dinondation. Cette rflexion est ncessaire plus dun titre, car elle incite prend en compte les opportunits
de prvention et focalise son intention sur les solutions qui font avancer les politiques de la gestion du risque.
Ainsi, quelles connaissances prconise-t-on pour identifier et reconnaitre les sources et caractristiques du
risque afin de faciliter leurs gestions?
1.1. Sources du risque dinondation
En Algrie, les pluies rptes, mme sous forme daverses courtes, leurs intensits sont majoritairement les
principales causes des inondations. En secteur urbain o le ruissellement fait obstacle lcoulement normal
des prcipitations aux dbits trs importants, cause ncessairement un dbordement qui renforce les coules
de boue. Limpermabilisation des sols par la conception de lurbanisation et des rseaux dassainissement
bloqus est aussi un facteur daggravation qui rend les oprations dintervention difficile.
Ainsi, le lien entre les sources du risque et la vulnrabilit des sites inondables dpend de facteurs
particulirement lis aux crues oueds; cest--dire aux inondations fluviales (M; Cote, 2005 : 59) et la
problmatique de linfluence humaine sur le rgime de leau en modifiant les caractristiques des crues (Y.
Ndlec, 1999).
Le renouvellement priodique de ce sinistre encouru ne se limite pas une surcharge deau provenant des
pluies dorage, il se rattache aux problmes dvacuation par rapport la dure temporelle de lopration.
Lautre facteur dangereux est le mouvement de masse qui produit des glissements de terrain capables en
quelques heures de dverser des coules de boue de plusieurs dizaines de millions de mtres cubes. Ces
coulements de boues oblitrent tous les rseaux dassainissement et aggravent ltat catastrophique surtout
sur le plan conomique.
1.2. Nature du risque
La question de la nature du risque se pose progressivement surtout sur le plan sociopolitique. En Algrie,
lintroduction la nature du risque dans le contenu prventif, met en vidence lune des caractristiques du
risque. Ce nest quune fois la dtermination scientifique de la nature effectue que le risque devient un objet
de nature politique et juridique. Finalement lidentification de la nature du risque comme un phnomne
potentiellement dangereux au regard duquel lenjeu conomique est susceptible dtre valu chaque
catastrophe.
Selon toutes les tudes destimations, en pertes annuelles imputables aux inondations, la marge de limpact
socio-conomique, locale et nationale est trs importante. dfaut dagir sur les manires de grer les risques
dinondations notamment, celles prises par la rglementation, ce prjudice peut fausser toues les tudes
dvaluation, que soit le dfi du secteur de leau par rapport aux perspectives prventives.
2. Limpact conomique des consquences du risque
En Algrie, le risque encouru par les inondations connat des consquences conomiques trs lourdes tant sur
le plan humain que matriel et des cots financiers considrables. La volont de maintenir le dveloppement
local et ignorer limportance de la progression du risque rduit la valeur conomique des quartiers sinistrs. La
remise en question, principalement de la valeur foncire de ces quartiers.
Le cot conomique, social et environnemental du risque dinondations progresse chaque anne, citons
lexemple les inondations qui ont ravag le quartier de Bab El Oued, Alger (2001), causant des dgts
valus par la Compagnie centrale rassurance (CCR) 544 millions de dinars 1. Ainsi dans de nombreuses villes
algriennes, tous les quartiers touchs par le sinistre laissent apparaitre des signes dune dgradation trs
avance. La nature de ces calamits constitue une atteinte limage de la ville algrienne par laggravation
de la pauvret et la marginalisation des populations sinistres. Cette image gnralise renforce
lapprhension dinquitude des collectivits locales pour dvelopper conomiquement ces quartiers sinistrs.
Au niveau national, ces dgts entravent lactivit conomique du pays et ralentissent tout dveloppement
structurel programm. Toutefois, un grand nombre de villes ont adopt des stratgies de dveloppement
crdibles et long terme pour pallier cette situation. Devant lampleur des dommages enregistrs,
loccurrence conomique demande lengagement de tous responsables, gestionnaires, autorits locale et
nationale, associations et citoyens pour rduire les cots des risques et prendre conscience de manire
pragmatique et transparente.
Par ailleurs, limplication effective de la rglementation et de la participation citoyenne peut galement tre
capable de fournir une amlioration au dveloppement conomique dans le respect des objectifs du
dveloppement durable afin de maintenir la scurit sanitaire et les quilibres naturels.
Cf. La disposition de donnes fiables concernant les catastrophes causes par les inondations de toutes les villes algriennes
sont rares et les rfrences dont on a accs ne rendent pas compte des dommages et leur impact social du point vue de vie
humaine, de moyens dexistence, dendommagement de linfrastructure et les communications du point de vue dimpact
environnement.
1
Cf. Article publi le 14 novembre 2009, in Journaux dAlgrie, Un plan de prvention contre les risques dinondation .
En vertu de la loi n 89-26 du 31 dcembre 1990, portant loi de finance pour 1990 qui dtermine la mise en
place de fonds financiers de calamits naturelles et des risques technologiques majeurs. Ces dispositions
donnent un nouveau souffle la maitrise du risque.
La loi n 03-10 du 13 juillet 2003 relative la protection de lenvironnement dans le cadre du dveloppement
durable renforce par la loi n 04-20 du 25 dcembre 20043 relative la prvention des risques majeurs et la
gestion des catastrophes dans le cadre du dveloppement durable.
Ces deux lois donnent lieu une remise en question de lancien le systme de prvention, en dcrtant les
conditions indispensables tant du point de vue rglementaire que du point de vue instrumentation
dintervention.
Lobjet de la loi n 04-20 est ddicter les rgles de prvention des risques majeurs et de gestion des
catastrophes. Outre lambition de grer ces risques de manire globale, cette loi dfinit surtout les
responsabilits de chaque acteur tout en veillant ne pas figer leurs rles dans des cadres trop strictes. Dune
part parce que la lgislation devra voluer au gr des expriences et dautre part, parce que certaines
circonstances particulires demandent une certaine improvisation.
Cette loi algrienne n 04-20 est cet gard, un exemple intressant dans la politique de prvention du risque
au sein des collectivits locales, car elle intgre la rglementation sur la prvention dans le cadre du
dveloppement durable4. galement, cette loi met laccent sur le principe de prcaution en tant que priorit
territoriale. La stratgie locale de prvention du risque en dehors notamment, de lencadrement et grance de
ces vnements, travers lesquels les actions de prvention sappliquent renforcer les amendements inscrits
dans ses diffrents articles de la loi de prvention.
De ce fait, le systme national de gestion des catastrophes par larticle 50 de la loi n 04-20 (Op. Cit.) est
planifi pour les secours et les interventions. Il est ordonnanc par larticle 51 de loi n 04-20 (Op. Cit.), pour
ladoption de mesures effectives et proportionnes visant dune manire gnrale, lutilisation des meilleurs
outils et technologies et veillant prendre en charge linformation es citoyens et par-l les sensibiliser sur
lampleur du risque encouru de chaque citoyen.
Cependant, au fur et mesure que cette rglementation se dveloppe, lAlgrie sest dote depuis les annes
2010 doutils technologiques importants comme les cartes des risques, constituant une base prventive
numrique trs oprationnelle, le schma de Wilaya dAnalyse et de Couverture du Risque (SWACR) mis
rcemment en uvre dans diffrentes wilayas du pays.
Cet outil renforce la mesure prventive, organisationnelle et oprationnelle visant adopter conformment
aux orientations politiques et juridiques de la gestion du risque, le systme dinformation gographique (SIG).
Cette initiative permet de constituer un outil trs perspicace, mais celle-ci demande une technicit ardue dans
sa mise en application. La mise en place dune stratgie dalerte est prsente dans toutes les villes algriennes,
le Plan dOrganisation et de mise en uvre des diverses interventions et secours (ORSEC) 5 et limplication des
acteurs concerns.
La pertinence des outils de prvision et de gestion du risque met en exergue la bonne prvision face aux
insuffisances des logiques dvaluation. De mme, ces moyens dintervention, dont lutilit est vitale,
apparaissent de plus en plus comme des outils dappui la mise au point de mcanismes dalerte avance.
De tels outils sont susceptibles dalerter les organisations de secours et de permettre lvacuation des personnes
en temps utile. Mais leurs efficacits se heurtent la faiblesse des services de communication. Non seulement
ces services manquent de cohrence et darticulation mme entre eux. Cette faiblesse survient aussi du retard
pris par lintervention par rapport lvolution rapide des eaux des pluies diluviennes. Cest ce qui gnre des
situations catastrophiques et difficiles maitriser.
3. Interventions locales
Au niveau local, cest partir de recommandations de la loi n 04-20, (Op. Cit.), que les collectivits locales ont
install les diffrentes units dintervention, destines llimination de tous les lieux de blocage qui
empchent lcoulement normal des eaux de pluie. Les collectivits locales, pour se prmunir de ce type de
catastrophe naturelle, ont dcrtes lutilisation des instruments de dtection numrique qui accompagne
Cf. Loi 04-20 du 25 dcembre 2004 relative la prvention des risques majeurs et la gestion des catastrophes des
catastrophes dans le cadre du dveloppement durable. Journal officiel, n 84 du 29 dcembre, 2004, p 14
Dans son : Titre II. De la prvention des risques majeurs, qui prescrit en Chapitre 2 : Des prescriptions particulires chaque
risque majeur : Section 2 : Art. 24. - Le plan gnral de prvention des inondations prvu par les dispositions de larticle 16 doit
comporter une carte nationale dinondabilit prcisant lensemble des zones inondables, y compris les lits doueds et les
primtres situs laval des barrages et exposs ce titre en cas de rupture de barrage.
Les modalits dapplication des dispositions du prsent article sont fixes par voie rglementaire.
4 Cf. Art. 10 de la loi n04-20 (Op. Cit.), qui stipule : les rgles de prvention des risques majeurs et de gestion des catastrophes
visent prvenir et prendre en charge les effets des risques majeurs sur les tablissements humains, leurs activits et leur
environnement dans un objectif de scurisation du dveloppement et du patrimoine des gnrations futures. Relativement,
cette loi tablit tout dabord un inventaire des risques pris en charge par les dispositifs de prvention et de gestion
5 Cf. Loi 04-20 du 25 dcembre 2004 (Op. Cit.), dans son titre III : De la gestion des catastrophes, Chap.1 : De la planification
des secours et des interventions, Section 1 : contenu des plans ORSEC, articles 52, 53, 54.
3
cette cartographie du risque. De plus chaque collectivit locale, sest doter dune commission interrgionale
afin didentifier les zones inondables laide du systme cartographique numrique.
3.1. Les cartes du risque
La cartographie de risque ou de vulnrabilit sert identifie les zones se prtant nuire toute scurit des
tablissements ou du dveloppement local. cet gard, la cartographie du risque contribue surtout clairer
les collectivits locales en matire de menaces des consquences dramatiques dinondations. Et par l, elle
indique lensemble des zones inondables, y compris les lits doueds et les primtres situs laval des barrages
et exposs au cas de rupture de barrage. Elle dtermine la hauteur de rfrence pour chaque zone dclare
inondable, au-dessous de laquelle les primtres concerns sont grevs de la servitude de non-aedificandi
institue par les dispositions de larticle 20 de la loi n 04-20 (Op. Cit.).
galement, cette carte mentionne les seuils, conditions, modalits et procdures de dclenchement des pralertes conforment larticle 25 de la loi n 04-20 (Op. Cit.). Sans prjudice, ce systme cartographique suit les
dispositions lgislatives en vigueur, dans les zones dclares inondables, les autorisations doccupation du sol
par les lotissements ou les constructions doivent, sous peine de nullit, prciser lensemble des travaux,
amnagements, canalisations ou ouvrages de correction destins rduire le risque des eaux pour la scurit
des personnes et des biens6.
On y trouve aussi les indications des moyens de sauvetage et de secours comme la mise en place de sites
dhbergement provisoires scuriss, la gestion rationnelle des aides, la scurit et la sant des sinistrs et de
leurs biens, lalimentation en eau potable, la mise en place dalimentation en nergie. Le systme
cartographique est devenu une des priorits des politiques de gestion du risque.
3.2. Le plan ORSEC
Le plan dOrganisation et de mise en oeuvre des diverses interventions et secours (ORSEC) est institu par
dcret pour chaque risque majeur7. Ce plan est un outil de gestion comportant des rgles et des prescriptions
gnrales qui sont applicables toutes les situations de risque telles que le systme de veille, le systme
dalerte, les programmes de simulation et le systme retenu pour valuer limportance de lala considr. De
plus, ce plan renferme des dispositions particulires au risque considr, on dnote les dispositifs de scurisation
stratgiques.
Ces stratgies se composent en effet de la scurisation prventive du rseau routier et des dispositifs
complmentaires de prvention comme les dispositifs visant un recours systmatique au systme national
dassurance pour les risques assurables. Le plan ORSEC est organis et planifi selon trois phases qui sont
notamment la phase durgence ou phase rouge, la phase dvaluation et de contrle, la phase de
rhabilitation et/ou de reconstruction.
Dans cette mesure, les moyens mobiliss par ltat pour les plans ORSEC, lors de la survenance dune
catastrophe et en vertu du caractre dutilit publique de la gestion des catastrophes sont institus par les
dispositions de larticle 5 de la loi n 04-20 (Op. Cit.). Selon les directives du plan ORSEC, lintervention de
lArme nationale populaire dans les oprations de secours dans le cas de catastrophes obit aux rgles fixes
par la loi n 91-23 (Op. Cit.).
Suivant limportance de la catastrophe et des moyens mettre en oeuvre, le plan ORSEC se subdivise en cinq
catgories, les plans ORSEC nationaux, les plans ORSEC inter wilaya, les plans ORSEC de wilaya, les plans ORSEC
communaux et les plans ORSEC des sites sensibles. Ces plans peuvent se combiner, notamment lorsquil sagit
dune catastrophe nationale. Les modalits de mise en place et des rgles particulires de dclenchement
des plans ORSEC sont fixes par voie rglementaire.
Chaque plan ORSEC est compos de plusieurs modules visant prendre en charge et grer chaque aspect
particulier dune catastrophe. Lors de la survenance dune catastrophe, les modules requis sont activs selon la
nature du sinistre. Pour chaque catgorie de plans ORSEC, les modules qui la composent et les moyens
mobiliss au titre de ces modules sont fixs par voie rglementaire.
Lorganisation et la planification des oprations de secours doivent tre conues de manire prendre en
charge par ordre de priorit les segments dintervention. Avec des briefings organiser juste aprs un exercice
ou une situation durgence relle. Ces derniers permettent de mieux comprendre la nature de lvnement,
ses consquences et les dysfonctionnements des systmes (techniques, humains et organisationnels).
Les enseignements qui en sont tirs permettront damliorer les mesures de prvention et de prparation et
rendre plus efficaces les interventions de sauvetage. La gestion concrte des oprations de sauvetage repose
sur une multitude dacteurs parmi lesquels : ltat, les collectivits, les maires, les particuliers. Chacun participe,
dans son domaine, aux actions de prvision (mesure des hauteurs deau), de protection des personnes et
des biens (gestion de la crise) et de prvention (amnagement du territoire, mmoire du risque).
Cf. La carte de risque est tablie galement conformment aux dispositions de larticle 55, 56, 57 de la loi 04-20 du 25
dcembre 2004.
7 Cf. Art.16 de la Loi n04-20 relative la prvention des risques majeurs et la gestion des catastrophes dans le cadre du
dveloppement durable.
6
Cf. Sources Les services de la protection civile. Le rle de la Protection civile dans la prvention du risque inondation est trs
important tant que la protection civile est un acteur incontournable dans le cadre de la prvention du risque inondation.
Cette mission est institue par la loi qui rgit lorganisation et les missions de la protection civile (n 91-503 et le dcret n 93147), savoir : llaboration et le contrle de lapplication des mesures et des plans de prvention des inondations et la
collecte, le traitement, lanalyse et lexploitation des informations et documents relatifs au risque inondation. Elle assume
galement, la diffusion, de mme que llaboration dtudes de localisation des zones inondables et llaboration de cartes
en collaboration avec les organismes concerns.
9 Cf. (mot arabe), en Algrie, fonctionnaire plac la tte dune wilaya, In Le petit Larousse illustr, Paris, d. Larousse, p.
1080.
10 Dara conscription territoriale prsentant une structure de sous-prture
8
Cf. Dispositif instaur obligatoirement en 2004, daprs les donnes de la Compagnie centrale dassurance (CCA), il ne
couvre que 8 % de lensemble des consquences du risque, pour les quipements industriels et commerciaux et 4 % pour les
habitations. Bien que toute transaction immobilire devant le notaire est lgalement assujettie la souscription dune police
dassurance. Extrait tir : Risques de catastrophes naturelles : Peu dAlgriens contractent une assurance , de A. Rezouali, in
quotidien El Wantan, du jeudi 10 novembre 2011, p. 7.
12 Antoine Masson (2009), Les stratgies juridiques des entreprises , Bruxelles, De Boeck, p. 180.
13 Cf. Dcret n 85-231 du 25 mai 2985. Ce dcret porte spcialement a dot les collectivits locales dun cadre
rglementaire et technique pour faire aux situations lors de catastrophes o les critres de lhumanitaire et de lurgence
prsident toutes les dcisions. Journal officiel du 28 aout 1985 p 833
14 Cf. Rsolution du Parlement europen sur les inondations en Algrie, notification : B5-0715, 0722, 0728 et 0737/2001.
11
dans la gestion de crise et la gouvernance des risques. Ces accords sont conclus par les tats participants en
matire de gestion des risques majeurs15
Les accords visent surtout lchange dexpriences, les bonnes pratiques de sauvetage ou la mutualisation des
donnes gographiques, lorganisation de master europen ou de formations continues, la dfinition dactions
communes entreprendre aux diffrents stades de la gestion des risques majeurs : prvention, prparation,
organisation des secours, rtablissement. LAlgrie a ratifi le 28 avril 2004 les amendements de la convention
de Barcelone16 pour la protection de la mer Mditerrane. , le 10/06/1995.
6. Impacts social et environnemental des catastrophes
Sappuyant sur des tudes scientifiques, les experts dans le domaine estiment que la priode allant de 1969
2012 avait rvl quil nexiste pas de ville algrienne prmunie contre ce risque. Les prvisions
mtorologiques sont formelles que des pluies torrentielles et des orages comme ceux qui ont ravag les
rgions de Bab El Oued (2001), Ghardaa (2008) ou Bchar (2009) seront de plus en plus frquents plus violents
et plus dangereux en Algrie.
6.1. Alger, le 10 novembre 2001
limage de celles de 1968 de la ville de Annaba, les inondations du 10 novembre 2001 Bab-El Oued furent
les plus meurtrires de lhistoire et les dgts subis ont t trs lourds avec plus de 650 personnes tues et des
dizaines de disparus. La plupart des victimes ont t emportes par des trombes deau, o sont mortes dans
leffondrement de leurs maisons. Lampleur du sinistre a t sans prcdent, car en deux heures sont tombes
des quantits deau quivalentes la moyenne enregistre en deux mois. Ces pluies fortes et sans discontinuit
ont touch tous les quartiers dAlger, inondant en partie les cits situes en dessous du niveau de la mer.
De mme, les vagues de plusieurs mtres et des torrents de boue ont tout balay sur leur passage des maisons
dtruites, des arbres et des poteaux lectriques arrachs et dans les rues submerges deau, il ne restait que
des amas de voitures renverses. Des tonnes de gravats, de dchets de matriaux de construction, de dbris
solides, des alluvions, du sable et des quantits normes de terre ont t charris par les eaux pluviales et ont
colmat les ouvrages, empchant leau dtre aspire et vacue.
Les inondations ont galement provoqu des coupures de courant, de tlphone et des difficults
dapprovisionnement. Les liaisons ferroviaires entre Alger et les autres villes sont galement interrompues la
suite de linondation des deux principales gares de la capitale, et les secours ont t difficilement achemins
en raison des normes problmes de circulation.
Un autre phnomne a permis daggraver le sinistre de Bab El Oued, depuis les collines et les montagnes se
manifestaient galement les coules de boue. Citons lexemple, le march Triolet et la place des Trois
horloges engloutis avec des amas de boue o taient enterrs vivants des habitants du quartier.
Devant cette situation dramatique, le Ministre de lIntrieur de lpoque a parl de catastrophe nationale 17
et a appel la solidarit internationale . Ltat algrien dcrt ltat durgent (Cf. dcret n92-44) et
dclench le plan ORSEC pour lorganisation des secours durgence.
Dclenchement du plan ORSEC
Le plan ORSEC a t dclench avec la mise en place dune cellule de crise. Cest ainsi que les services de la
Protection civile, de lAssemble populaire communale et les diffrentes directions de lexcutif dAlger ont t
salvateur en rtablissant le systme de circulation. Les moyens matriels (camions de gros tonnages, engins
de travaux publics) des entreprises travaillant dans le secteur de lhydraulique ont apport leur concours dans
lopration curage et nettoyage des ouvrages dassainissement et des avaloirs des quartiers inonds. Dautres
dfaillances, plus ou moins graves ont t releves, comme labsence de coordination entre les communes et
les dfaillances du rseau dassainissement et des eaux pluviales.
Membres et partenaires de laccord : Des pays dEurope et du Sud de la Mditerrane travaillent en commun pour insrer
la problmatique des risques majeurs dans une rflexion plus gnrale sur le dveloppement durable, en liaison avec le
programme intergouvernemental du Conseil de lEurope en matire denvironnement.
a) Liste des pays membres (par ordre alphabtique) : Albanie, Algrie, Armnie, Azerbadjan, Belgique, Bulgarie, Chypre,
Croatie, Espagne, France, Gorgie, Grce, lex-Rpublique yougoslave de Macdoine, Liban, Luxembourg, Malte, Maroc,
Moldova, Monaco, Portugal, Roumanie, Russie, Serbie, Saint-Marin, Turquie, Ukraine. La Suisse et le Japon sont rgulirement
invits participer ses travaux.
b) Dautres organisations internationales participent galement aux travaux de lAccord
La Commission Europenne ( travers lUnit de la Protection Civile), LUNESCO, lOrganisation internationale pour la
Protection Civile (OIPC), le Bureau pour la coordination des Affaires Humanitaires des Nations-Unies (OCHA), lOrganisation
Mondiale de la Sant (OMS), lAssembl Parlementaire du Conseil de lEurope, le Congrs des pouvoirs locaux et rgionaux
du Conseil de lEurope et la Banque de dveloppement du Conseil de lEurope collaborent trs troitement avec lAccord.
La Fdration Internationale des Socits de la Croix Rouge et du Croissant Rouge est associe ses travaux et depuis 2009,
les reprsentants et experts des Plateformes nationales pour la prvention des risques sont rgulirement
16 Cf. La convention a t signe le 10 juin 1995.
17 Cf. Article de Myriam Berber avec LAFP, publi le 11 novembre 2001.
15
Les habitants de la plupart des cits et quartiers sont victimes chaque anne de ce type de sinistre. Que ce soit
la cit des As, Oued Eddeheb, la Colonne, Pont blanc, Oued Forcha, Didouche Mourad, et la Colonne,
linquitude citoyenne est toujours de mise. La prise en charge par la commune dAnnaba dun grand
programme de prvention contre les inondations a t. Ce programme comporte entre autres les oprations
de rfection et de curage du rseau dassainissement de la ville. De mme quassure linformation pour les
services communaux, de lhydraulique, de lurbanisme et des travaux publics.
lpreuve, les installations et les ouvrages dassainissement raliss sont avrs tous inoprants dans certains
quartiers situs en dessous du niveau de la mer. Cette dfaillance avait pour raison, les tonnes de gravats, de
dchets de matriaux de construction, de dbris solides, des alluvions, du sable et des quantits normes de
terre transports par les eaux pluviales. Ces dchets avaient empch leau dtre aspire et vacue.
La plupart des dchets solides proviennent des restes de matriaux de construction, des dizaines de chantiers
de ralisation de logements situs sur les pimonts de lEdough, cest--dire sur les hauteurs de la ville.
Ainsi, le boulevard Rizzi Amor, les quartiers et les cits Oued Forcha, Zaafrania, Rym et Gnisider ont t inonds
par la stagnation des eaux. Cette accumulation rapide avait envahi toute la Zone ouest de la ville. Il faut aussi
signaler que des quartiers tels que les 312 logements de Boukhadra, la cit Belad Belkacem et Oued Forcha
sont construits sur les servitudes des oueds.
Le plan Orsec dclench Annaba
Depuis le dbut des prcipitations, le plan Orsec a t dclench dans la wilaya dAnnaba avec la mise en
place dune cellule de crise. Cest ainsi que les services de la Protection civile, de lAPC et des diffrentes
directions de lexcutif de la wilaya dAnnaba ont t mis en alerte. Lorganisation des secours a t mise en
place dans plusieurs quartiers et cits, notamment la Plaine Ouest, Oued Eddeheb, Seybouse, Auzas, la
Colonne, Zafrania, Kouba, Oued Forcha et Sidi Achour, o les inondations avaient atteint plus d'un mtre de
hauteur. Les diffrents engins tels les pompes hydro-suceuses, Zodiac, engins de levage et de remorquage
taient toujours en activit.
Une fois que le plan ORSEC a t dclar, se dnote lurgence des oprations de dgagement des voies de
circulation au niveau des quartiers Rizzi Amor, Oued Forcha, Rym, Zaafrania. Les galeries dOued Kouba et de
Bel Azur, le bassin de rtention de Zafrania et lentonnement des ouvrages dassainissement dOued Forcha ont
t compltement vides et nettoys.
Sachant que la direction de lhydraulique a ralis ces dernires annes, en matire dassainissement, un
bassin de rtention, des intercepteurs-collecteurs de 1 600 mm au niveau de la zone ctire, la rhabilitation
des quipements de 14 stations de relevage ainsi que le renouvellement du rseau sur une vingtaine de
kilomtres.
Toutefois, cela est jug insuffisant puisque dautres oprations devront venir renforcer tout le systme
dassainissement existant, entre autres, le curage du rseau hydrographique, des galeries souterraines, le
btonnage des oueds, lacquisition de pompes dpuisement, lextension des ouvrages dassainissement en
amont des oueds et la ralisation dun tunnel de protection contre les inondations des zones basses de la ville
dAnnaba.
Il faut savoir que lanne 2013, daprs les prvisions des spcialistes en valuation environnementale, une
grande part des terres agricoles seront. De plus, en 2010, ctait plus de 1 200 hectares de superficies
cralires qui ont t endommages par les inondations 18. Les superficies agricoles inondes par les eaux de
pluie taient prcisment situes dans les rgions de Chorfa, El-Eulma, An Berda et El Hadjar.
7. Conclusion
La dimension stratgique et vitale de la politique de la gestion du risque impose la mobilisation maximale avec
une intervention rationnelle. Les dfis relever de par les actions de prvention la scurit de la population
du point de vue (sanitaire, cologique et alimentaire) et la scurit de lconomie du pays. Il suppose donc
de pourvoir limpact des changements et imprvus climatiques qui rendent la gestion du risque dinondation
de plus en plus difficile.
Il est donc primordial dadopter tout un ventail de mesures localement afin dagir rapidement, rsolument et
collectivement pour lutter contre toutes les consquences dinondations. Toute action de la stratgie de
prvention demande une motivation gnrale et tous les niveaux. Outre la motivation personnelle de
chaque acteur concern, il lui incombe de sadapter aux volutions de la catastrophe et mme
dentreprendre des actions prventives de manire plus approprie, simultane et complmentaire.
Lintervention au niveau local qualifie dintervention rapide ne se ralise quen concordance avec les
autorits rgionales et nationales. Au niveau des efforts allous, ces efforts ont port sur les modalits pratiques
de sensibilisation des populations.
18
MALTAIS D., RHEAULT M-A., 2005, Intervention Sociale en Cas de Catastrophe. Montral, Editions Presses
universitaire du Qubec.
MASSON A., 2009, Les stratgies juridiques des entreprises. Bruxelles, De Boeck, p. 180
NEDELEC Y., 1999, Activits rurales et inondations : connaissances et bonnes pratiques. Editions Cemagref,
135 p.
Projet PNUD MATET n 00035770., 2012, Appui au renforcement des capacits nationales pour lanalyse des
facteurs de vulnrabilit lis aux risques et catastrophes naturelles en Algrie. Rapport de la mission
dvaluation indpendante [cole polytechnique de Montral et universit McGill, canada] par BOUCHARD
M.A., TRACHE M. A. [centre des techniques spatiales, Algrie]. fvrier 2012
SERFATY C., 2009, Une conomie politique du risque. Paris, Editions. Kartala, p. 190.
Tables dillustrations
1.
Alger inonde
Photo parue, Afrikinfos
24 novembre 2012
2.
Alger inonde
Photo parue, Jijell.info
21 mai 2013
Alger inonde
Photo parue, blogspot
mai 2013
Oran inond
Photos parue, 3.dz
27 avril 2013
Oran inonde,
Photos parue, Algrie 360
Avril 2013
3.
4.
Annaba inonde,
Photo parue, DzairNews
30 mars 2006
Annaba inonde,
Photo parue, Algrie News
Janvier 2009
Annaba inonde,
Photo parue, El Wattan.com
15 dcembre 2012
Annaba inonde,
Photo parue, Le Midi Libre
15 janvier 2009
Annaba inonde,
Photo parue, El Wattan.com
06 octobre 2010
Annaba inonde,
Photo parue,
Annaba city.com