2023.03.27 Bilan Changement Climatique Web
2023.03.27 Bilan Changement Climatique Web
2023.03.27 Bilan Changement Climatique Web
DE L’INTÉRIEUR
ET DES OUTRE-MER
ADAPTATION
DE LA SÉCURITÉ CIVILE
FACE AUX DÉFIS CLIMATIQUES
À L’HORIZON 2050
Démarche
t
Configuration de l'organisation de travail
Dix groupes de travail ont été constitués associant l’ensemble des services de la DGSCGC1, des
spécialistes de Météo-France, des services d’incendie et de secours, de multiples opérateurs de l’État
ou des spécialistes reconnus sur le sujet. Ces travaux ont été conduits sous la supervision et l’orientation
d’un comité de pilotage présidé par le directeur général de la Sécurité civile et de la gestion des crises.
La démarche choisie cherche à anticiper dans leur globalité les conséquences du changement climatique
pour s’y préparer au mieux. La méthode de travail consiste, dans un premier temps, à une analyse de
l’évolution des risques fondée sur l’état de la connaissance le plus actuel sous le contrôle des spécialistes
de l’évolution climatique mobilisés et notamment de Météo-France. Les projections climatiques et leur
impact sur l’évolution des aléas, qui ont servi de base aux travaux d’adaptation de la réponse, ont pour
objectif de donner un aperçu fidèle, en mettant en évidence les incertitudes associées, de l’évolution
des différents aléas climatiques d’intérêt pour la Sécurité civile. Ces différents aléas ont été définis
en concertation afin de fournir une information au plus proche des préoccupations opérationnelles.
Nos conclusions se basent sur le scénario pessimiste. En effet, en l’absence de mesures fortes prises
depuis le début du XXIe siècle, il apparaît que la trajectoire d’émission carbone depuis les années 2000
suit les tendances esquissées par ce scénario. Dans un second temps, ces modifications, si elles sont
suffisamment tangibles, ont été confrontées à l’approche opérationnelle afin d’en déduire les travaux
à conduire tant en termes de connaissance du risque, d’organisation, de doctrine, de stratégie que de
moyens.
1
Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises
Alain Thirion,
directeur général de la Sécurité civile
et de la gestion des crises
2
Un accident NaTech se définit comme un accident technologique engendré par un événement naturel
(inondation, de fortes chaleurs, le vent, la foudre, etc.).
Notre modèle de Sécurité civile doit relever, dans ce contexte, un défi inédit. Fondé sur la concentration
des moyens sur une zone géographique donnée en cas d’évènement majeur et structuré autour
d’une saison de lutte contre les feux de forêt mobilisant toute la solidarité nationale, le changement
climatique nous met face au risque d’une impossibilité d’agir et de secourir. En outre, celui-ci peut
avoir un impact sur chacun des piliers du système de Sécurité civile.
Au regard des degrés d’incertitude et de précision sur la future cartographie des risques, il ne serait
pas suffisant de seulement chercher à diminuer la part d’inconnue et de fortifier notre niveau de
connaissance pour comprendre au mieux ces variables et mettre en œuvre un processus décisionnel. Il
est important de se donner les moyens d’agir avec souplesse, en adoptant une démarche stratégique
au travers des grands axes d’évolution connus. Il est donc nécessaire, dès maintenant, que la Sécurité
civile anticipe ces changements fondamentaux avec les spécialistes de la modélisation du climat pour
adapter ses vecteurs. Les modifications élémentaires des prochaines années doivent se construire dès
à présent au travers d’objectifs structurels fixés dans cette feuille de route.
Avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation aux effets, déjà en partie
inéluctables, du changement climatique est un défi majeur des années à venir, pour l’ensemble de
la société. En apportant son diagnostic du climat passé et son analyse des futurs possibles du climat
pour contribuer aux réflexions innovantes de la direction générale de la Sécurité civile et de la gestion
des crises en la matière, Météo-France s’inscrit dans une ambition plus large de développement des
services climatiques et revisite sa mission essentielle de contribution à la sécurité des personnes et
des biens. La participation active des experts de Météo-France aux travaux de tous les groupes a été
l’occasion d’exploiter en profondeur les projections climatiques au regard des problématiques de
Sécurité civile et des questionnements des autorités responsables de l’action sur le terrain.
3 LES INONDATIONS 10
Analyse de l’évolution du risque 10
Impacts sur la Sécurité civile 12
L’analyse suivante se base sur le scénario central des projections démographiques du territoire national
français établi par l’INSEE3 . Ces projections se basent sur trois composantes des variations du nombre
d’habitants d’une année à l’autre : fécondité, mortalité et solde migratoire. Ce scénario central pourra
fortement varier selon les évolutions sociétales et les incertitudes socio-économiques futures.
3
Institut national de la statistique et des études économiques
Ces évolutions démographiques augmenteront par conséquent les enjeux et donc le facteur risque au
vu de la potentielle exposition des populations, des biens et des activités futures face à l’évolution de
la cartographie des risques climato-sensibles et des effets générés. Cette vulnérabilité pourrait pour
autant diminuer en fonction de l’adaptation de la société, au travers d’une certaine acculturation
aux risques. Cette majoration d’enjeux va ainsi s’exposer à l’évolution des aléas climato-dépendants
générant par conséquent des risques supplémentaires comme développé ci-dessous
Le travail conjoint des opérateurs de l’État, la surveillance des massifs et les études conduites de
longue date ont permis à la Sécurité civile d’acquérir une bonne connaissance du risque actuel du feu
de forêt et d’espaces naturels. Cependant l’évolution à horizon 2050 de ce risque est soumise à une
double dynamique, l’extension des superficies sensibles aux feux vers le nord et à l’accroissement de
la sensibilité des parcelles forestières et agricoles métropolitaines.
Les projections climatiques mettent en évidence une aggravation du danger météorologique d’incendie.
Dans l’aire méditerranéenne, le nombre de jour au cours desquels l’Indice-Forêt-Météo correspondrait
à un niveau de danger «Sévère» devrait passer d’un mois et demi aujourd’hui à 3 mois dès 2055.
Par ailleurs, l’évolution de ces indices météorologiques de danger doit nécessairement être corrélée
avec la sensibilité de la végétation. Bien que différenciés sur le territoire, les sols superficiels devraient
en plus s’assécher, avec un accroissement de deux à quatre mois de la période dite de sol sec et donc
de stress hydrique potentiel des végétaux. Cela pourra entraîner une augmentation de la vulnérabilité
de massifs jusqu’alors peu concernés (grand est).
Pour autant, si le dérèglement climatique a des conséquences sur les feux de végétation, l’évolution
des territoires est un élément incontournable du risque et de l’engagement opérationnel des moyens
de la Sécurité civile. Ainsi, à l’augmentation des continuums de végétation générée par les abandons
de parcelles (friches) et les nouveaux modes de cultures (plus d’enherbements), vient s’ajouter
l’accroissement des interfaces habitat-forêt dû à l’urbanisation, à la frontière voire au sein d’espaces
naturels.
Des conséquences directes sur la Sécurité civile peuvent être établies. L’augmentation de la fréquence
des sécheresses et des épisodes de fortes chaleurs conduit à une aggravation du risque d’incendie.
Conjugués à une extension des zones sensibles, les continuums de végétation favorisés par les délaissés
agricoles ou les friches, la métropole est exposée à une augmentation sensible du nombre d’incendies,
de leur superficie moyenne et de la probabilité de feux hors normes dans l’aire méditerranéenne.
Les secteurs moins exposés ne sont pas suffisamment dotés en moyens opérationnels. La généralisation
du risque à une plus grande partie du territoire implique une mise en tension de la ressource
d’autant plus critique si la période estivale s’étend de juin à octobre. Les moyens nationaux dans leur
configuration actuelle ne peuvent pas couvrir un risque généralisé, ne serait-ce qu’à la moitié sud. Par
ailleurs, le principe de solidarité nationale éprouvé chaque été (colonne de renfort feux de forêt) peut
être mis à mal et constitue un important point de fragilité. Ce schéma peut être transposé à l’échelle
européenne.
De plus, il existe des causes et conséquences indirectes. Les épisodes de canicules et sécheresses
prolongées ont des conséquences sur l’étiage des cours d’eau et le niveau des plans d’eau intérieurs.
Cette hypothèse qui s’est déjà concrétisée dans le grand est (assèchement de lacs) a pour conséquence
une réduction des points d’écopage pour les avions bombardiers d’eau.
Le dérèglement climatique peut favoriser les attaques parasitaires au sein de massifs forestiers,
accroissant leur vulnérabilité. Ainsi, bien que les conditions météorologiques ne soient pas
particulièrement extrêmes, y compris hors saison estivale, des incendies de grande ampleur peuvent
survenir sur des territoires non préparés et peu équipés en DFCI4.
Enfin, les territoires nouvellement exposés au risque feux de forêt sont également concernés par les
effets post incendie notamment l’érosion. Ainsi, sur les terrains à forte déclivité, les phénomènes de
chutes de bloc, de glissements ou de laves torrentielles pourraient être amplifiés après le passage d’un
feu important.
3 LES INONDATIONS
La répartition saisonnière montre une hausse systématique de la quantité de précipitations l’hiver pour
l’ensemble du territoire et une baisse quasi-systématique l’été. Or ces tendances seront inégalement
réparties à l’échelle du territoire métropolitain : une augmentation des cumuls annuels de +2 % et
+6 % devrait être observée au nord quand ils diminueront en partie sur la moitié sud.
4
Défense des forêts contre les incendies
t
l’horizon 2050, (sources CCR, 2018).
Les résultats de la simulation des
inondations montrent une extension
des emprises inondées à climat futur
dans les régions hydrographiques dont
le régime des précipitations extrêmes
devrait augmenter à l’horizon 2050.
t
Variation du nombre d’événements pour le péril inondation entre 2000 et 2050, (sources CCR, 2018). On
constate en 2050 un plus grand nombre d’événements causés par des épisodes de précipitations extrêmes
dans le nord, l’ouest, le centre et l’est du territoire avec une hausse significative de plus de 75 % dans les
bassins de l’Escaut et de Bretagne et de plus de 50 % dans les bassins de la Loire aval, de la Vienne, de la Saône
et de la Meuse. Dans les bassins méditerranéens le nombre d’événements serait également plus important
avec une hausse tout de même moindre, de l’ordre de 20 % au maximum. Quant aux bassins de la Garonne,
du Rhône aval et des Alpes du nord, ces derniers connaîtraient moins d’événements extrêmes en 2050.
La fonte plus précoce du manteau neigeux, en alimentant les cours d’eau, accentue le risque de
crue tandis que l’élévation du niveau de la mer affecte fortement les côtes basses en augmentant le
risque de submersion marine. L’emprise inondée en climat futur est plus étendue d’environ 9 à 15 %,
notamment sur la façade littorale ouest. Ces événements pourraient engendrer de nombreux dégâts
équivalents voire plus importants que lors de la tempête Xynthia en février 2010, qui a causé la mort
de 53 personnes.
Les techniques opérationnelles mises en application lors d’une inondation ne devraient pas être
bouleversées par l’évolution des paramètres climatiques. Les conséquences opérationnelles du
changement climatique se feront essentiellement ressentir :
dans la localisation (ex : les phénomènes intenses et rapides toucheront de plus en plus les
territoires du nord de la France hexagonale, moins habitués à ce type d’évènement) ;
dans son intensité (les épisodes extrêmes seront plus intenses et fréquents qu’aujourd’hui)
et l’impact sur le territoire.
La dimension multirisque des crises et leur gestion cumulée devraient également augmenter sous
les effets du changement climatique, ainsi les acteurs de la réponse de Sécurité civile risquent de se
retrouver dans des situations de tension capacitaire extrême.
En conséquence, face à l’imprévisibilité de certains événements tels que les orages et les problématiques
de ruissellement, le prépositionnement des moyens sera complexe et ne suffira pas pour répondre aux
inondations.
4 LES MOUVEMENTS
GRAVITAIRES
De manière générale, il est notable que les régions de montagne sont plus touchées par le changement
climatique que les régions de plaine, avec une augmentation de température plus élevée que la
moyenne globale. En moyenne altitude (entre 1 200 et 2 000 m), les précipitations sous forme neigeuse
se font plus rares et la fonte est accélérée, ce qui entraîne une baisse généralisée de la couverture
neigeuse en termes d’épaisseur, d’étendue et de durée d’enneigement, générant une modification de
l’activité avalancheuse dans les massifs alpins et pyrénéens à la baisse.
De plus, on observe une baisse de l’occurrence des chutes de blocs à l’horizon 2050, au vu de
l’augmentation future des températures et donc la réduction des phénomènes de gel/dégel en basse
voire moyenne altitude.
Par ailleurs, il est établi une relation directe de causes à effets des phénomènes pluvieux (qui auront
tendances à augmenter dans le futur) avec les glissements de terrains, les laves torrentielles et les
cavités souterraines. Ainsi que des événements similaires à l’important glissement de terrain du
plateau d’Assy, survenue le 5 avril 1970 seraient plausibles. Cette catastrophe avait entraîné la mort
de 71 personnes.
En outre, la brutalité des aléas glaciaires et périglaciaires ainsi que l’importance des volumes mis en
jeu laissent craindre des impacts potentiels majeurs (tel que l’effondrement de la langue terminale du
glacier de l’Allalin en 1965 causant la mort de 88 personnes). Les phénomènes glaciaires et périglaciaires
sont dépendants de nombreux facteurs qui auront tendance à croître dans le futur (température,
inondation, glissement de terrain, chutes de blocs, etc.).
Etant donné la complexité ou le caractère ponctuel de ces aléas, il est difficile d’avoir des certitudes
quant à leur évolution liée au changement climatique. La mutation de ces risques, dans toutes
leurs dimensions, est profondément multifactorielle, et dépend de l’évolution de l’urbanisation en
montagne, de la transformation du couvert forestier, etc.
Les effets sur la Sécurité civile sont donc encore incertains et pourront être précisés au fur et à mesure
de l’acquisition de nouvelles connaissances.
Des études complémentaires doivent ainsi être menées en vue d’améliorer notre savoir sur ces aléas,
les enjeux associés et leurs développements.
L’analyse suivante est développée sur la base des projections du GIEC5 et des simulations régionalisées
sur la France réalisées en particulier par Météo-France. Il est par ailleurs important de noter que les
valeurs proposées font preuve d’une grande incertitude et sont moyennées. La décennie actuelle
(2011-2019) est plus chaude (+1 °C) que la période de référence 1976-2005, elle-même déjà réchauffée
(+0,8 °C) par rapport au début du XXe siècle (période 1901-1930).
À l’horizon 2050, les changements de température en France hexagonale devraient induire une hausse
des températures moyennes, comprise entre + 0,6 °C et + 1,3 °C, toutes saisons confondues, par
rapport à la moyenne de référence calculée sur la période 1976-2005. Cette hausse devrait être plus
importante dans les zones montagneuses ainsi que dans le sud-est de la France en été, avec des écarts
à la référence pouvant atteindre 1,5 °C à 2 °C.
t
Cartes des écarts de température pour les médianes du scénario RCP 8.5 à l’horizon 2035, 2055 et 2085,
(sources DRIAS, 2020)
5
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
t
Cartes des écarts du nombre de jours de vagues de chaleur pour le scénario RCP 8.5 à l’horizon 2035, 2055 et
2085, En gris, les zones de relief > 1 000 m pour lequel l’indicateur n’est pas pertinent, (source DRIAS, 2020)
Face à la fréquence des vagues de chaleur et des crises sanitaires liées, la Sécurité civile devra être
préparée à de potentielles perturbations des conditions d’intervention sur le long terme.
Les conditions climatiques et sanitaires pourraient avoir un fort impact sur la société et les individus,
au point où le système de santé tel qu’il est dimensionné et organisé aujourd’hui serait probablement
débordé (générant des crises comme la pandémie du SARS-COV-2 où les capacités d’accueil
hospitalières ont été dépassées). L’accumulation et le caractère inédit des périodes de fortes
chaleurs et des épidémies se traduiront par une sollicitation plus fréquente des acteurs de la Sécurité
civile, au travers de situations d’accroissement significatif du nombre d’activité SUAP6 (malaises
hyperthermiques, noyades en eaux intérieures, des feux de végétation ou encore lutte anti-vectorielle,
du soutien médical NRBC7…) et de soutien dans la conduite de missions d’assistance aux populations
(ravitaillement en eau, etc.). Ces épisodes, s’ils deviennent fréquents et s’étendent dans le temps
pourraient entrainer des situations de tension capacitaire majeures.
D’autre part, le passage en horaires canicules se traduit par un déplacement du pic d’activité journalier
d’une partie importante de la population ce qui nécessite une réorganisation des effectifs de secours.
Par ailleurs, l’augmentation des températures moyennes annuelles marquée par des pics récurrents
aura un impact sur les infrastructures et le matériel. Les tenues des personnels peuvent diminuer
la performance des intervenants car trop chaudes. Les fortes chaleurs auront un impact général
sur les conditions et sur la durée de l’engagement des sapeurs-pompiers. De plus, les techniques
opérationnelles pourraient sûrement être impactées par une utilisation de la ressource en eau plus
contrainte mais aussi par l’absence et/ou la défaillance des DECI8.
6
Secours d’urgence aux personnes
7
Nucléaires, radiologiques, biologiques, chimiques
8
Défense extérieure contre l’incendie
En outre, dans le cadre des risques courants, l’activité SUAP est plus importante en période de vagues
de froid. Par ailleurs, l’activation du Plan grand froid est source de mobilisation des acteurs de la
Sécurité civile. Les ruptures d’alimentation en électricité, des flux d’approvisionnement alimentaires,
l’assistance aux naufragés de la route et les hébergements d’urgence peuvent faire l’objet d’actions
ponctuelles des autorités de gestion de crise et des acteurs de secours. Selon les projections de Météo-
France, le changement climatique ne devrait pas accentuer la fréquence de ce risque. Au contraire la
raréfaction de tels épisodes devrait s’accentuer entraînant ainsi une perte de mémoire collective des
conséquences.
« Réaffirmer le périmètre de
Sécurité civile, de la prévention
au jour d’après, à l’égard de la
vulnérabilité des infrastructures
face au changement climatique. »
Les grandes infrastructures comme les réseaux sont sensibles aux phénomènes climatiques qui peuvent
perturber leur activité plus ou moins durablement voire générer un accident technologique dit NaTech.
Or ces phénomènes, comme notre dépendance à ces derniers, sont en constante augmentation.
Les infrastructures de transports sont extrêmement vulnérables aux risques climatiques. Ainsi, dans un
contexte d’accélération constante des flux associés aux échanges socio-économiques, leur exposition
augmente. De plus, les conséquences des périodes de températures extrêmes sur les réseaux ferrés
et les plateformes aéroportuaires ou encore les conséquences des précipitations torrentielles dans
les vallées encaissées des massifs montagneux sont autant de démonstrations des enjeux relatifs à
l’anticipation et à l’adaptation face au changement climatique (exemple type lors de la tempête Alex
dans les Alpes-Maritimes avec 50 km de route détruites ou très endommagées dans les vallées de la
Vésubie et de la Tinée et l’arrêt total des réseaux de télécommunications).
D’autre part, les risques industriels liés à l’utilisation des énergies vont subir diverses mutations à
l’horizon 2050. En effet, il faut prendre en compte l’évolution du mix énergétique en cours dans le
cadre de l’atténuation du changement climatique. Celle-ci repose en grande partie sur l’efficacité
énergétique au travers d’une plus grande utilisation de la biomasse pour l’énergie et d’un recours
accru à l’électricité. Ainsi, les scénarios projetés prévoient des parts d’énergies renouvelables (éolien,
solaire) plus élevées mais aussi le développement des vecteurs énergétiques tels que le nucléaire,
l’hydrogène, le gaz naturel liquéfié, voire l’accroissement de la géothermie ou encore les projets de
biométhanisation. Par ailleurs, la question du stockage (lithium-ion) des énergies renouvelables par
nature intermittentes est elle aussi un facteur de risque supplémentaire.
En outre, un aparté doit être développé quant à l’évolution du risque nucléaire sur la scène internationale
pouvant avoir un impact sur le territoire national. En 2022, l’AIEA9 dénombre plus de 50 réacteurs
nucléaires en construction et de nombreux avant-projets y compris en Afrique sub-saharienne. Ceci
est un effet indirect du réchauffement climatique car l’abandon progressif des énergies fossiles,
responsables des gaz à effet de serre au profit d’énergies plus neutres augmente l’intérêt économique
du nucléaire. Le conflit actuel en Ukraine devrait accélérer la tendance en cours. Les pays candidats,
ordinairement appelés « nouveaux entrants » dans cette filière énergétique n’ont pas l’expérience de
ce type d’exploitation fondée sur la priorité donnée à la sûreté nucléaire. Certains pays peuvent ne pas
avoir les ressources financières nécessaires pour assurer cette sûreté. Dans ce contexte, la probabilité
d’occurrence d’un nouvel accident nucléaire dans le monde d’ici 2050 hors de nos frontières et
pouvant avoir un impact significatif sur le territoire national est susceptible d’augmenter.
Les communes de Tende, de Saint-Dalmas de Tende, de La Brigue et de Saorge sont coupées du monde,
(sources RETEX tempête Alex, 2020)
Qu’il s’agisse des conséquences sur les infrastructures industrielles, nucléaires, technologiques et les
réseaux, le risque en tant que tel changera peu, cela variera en fonction de l’évolution des énergies
exploitées. Toujours est-il que le risque d’événements de type NaTech augmente mécaniquement,
en conséquence d’événements météorologiques de plus en plus fréquents et intenses ainsi que de
l’accumulation des installations énergétiques d’ici à 2050.
Concernant l’enterrement des infrastructures et des réseaux ou encore l’adaptation des centrales
nucléaires, ainsi que l’évolution du mix énergétique, ces changements devront être pris en compte par
les acteurs de la Sécurité civile dans leurs travaux de prévention, de planification et de doctrine en
conservant un lien étroit avec les ministères concernés par ces projets et les principaux opérateurs de
réseaux afin d’anticiper les besoins d’encadrement réglementaire.
Par ailleurs, des réseaux (routes, télécommunications, électricité, etc.) dégradés sur le long terme
s’accompagneront d’une action fractionnée des services de secours pour faire face aux missions
courantes.
7 L’EXPOSITION ET
LA VUNÉRABILITE
CONSÉQUENTE DES
TERRITOIRES ULTRA-MARINS
Une approche par bassin (atlantique, océan Indien et pacifique) a été retenue pour mener ces travaux.
En effet, de par leur dispersion géographique sur l’ensemble du globe, il était indispensable de mesurer
les effets des changements climatiques dans chaque territoire. Selon le bassin et parfois le territoire,
les conséquences et les enjeux varient.
Toutefois, les acteurs de la Sécurité civile ont encore besoin d’études complémentaires, tout
particulièrement, afin d’intégrer les dernières conclusions du GIEC dans les projections par bassin.
Cette zone sera soumise à une hausse globale des températures et de la fréquence des vagues de
chaleur qui auront des répercussions sur les problématiques sanitaires et les risques de feux.
Ces conditions seront aggravées par une saison des pluies globalement moins humide et plus courte
avec cependant une concentration des précipitations lors d’événements de pluies intenses qui pose
la question du ruissellement et de l’accès à l’eau potable. Concernant Saint-Pierre-et-Miquelon, on
devrait observer une augmentation des précipitations moyennes en hiver et au printemps.
t
moyennes saisonnières aux Antilles
pour le scénario RCP8.5 (par rapport
à 1980-2013), vue par le modèle
Arpège-Climat (C3AF/Météo-France)
Les projections cycloniques sur le bassin atlantique sont proposées pour le scénario RCP8.5 du GIEC
et se traduisent ainsi :
une augmentation significative des pluies cycloniques (pas forcément valable localement aux
Antilles) ;
un renforcement de la houle cyclonique sur une partie du bassin entre les côtes africaines et
nord-américaines (aux Antilles, la moitié nord de l’arc pourrait être encore plus exposée à l’avenir,
les côtes sous le vent restant plus protégées) ;
une réduction du nombre de cyclones dans la majeure partie du bassin mais deux exceptions
notables :
•
augmentation aux latitudes moyennes qui pourrait être liée à l’expansion des tropiques. Effet sur
la latitude de St-Pierre-et-Miquelon notamment ;
Comme observé lors de la saison cyclonique 2017 (Irma, José, Maria), des cyclones d’une telle ampleur
peuvent mobiliser la Sécurité civile et nécessiter le recours à des hébergements d’urgence sur du long
terme.
Il faut également s’attendre à une hausse du niveau de la mer et une augmentation du nombre de zones
submergées en conséquence du changement climatique. De ce fait les infrastructures portuaires et
aéroportuaires seront difficilement praticables voire inaccessibles. L’accès des secours et notamment
des renforts sera donc contrarié.
Il faut se préparer à une baisse globale des précipitations, sauf sur les TAAF10, pourtant marquées par
une augmentation des pluies extrêmes qui pourraient engendrer du ruissellement et des glissements
de terrain. La baisse des précipitations couplée à la hausse des températures pourrait accentuer la
pression sur la ressource en eau et favoriser le risque de départ de feux.
Pour ce qui est des cyclones, l’ensemble des simulations converge vers une diminution du nombre
total des systèmes dépressionnaires avec cependant une hausse du nombre de systèmes intenses et
très intenses ainsi qu’une augmentation des précipitations au sein des systèmes tropicaux.
Les projections climatiques disponibles prévoient un réchauffement régulier mais différencié selon
les archipels avec une hausse significative des vagues de chaleur qui pourraient provoquer une
augmentation des feux de végétation pour les îles hautes.
Sur le bassin polynésien, Météo-France prévoit une diminution des quantités de précipitation justifiant
une inquiétude quant à la ressource en eau et au risque de feu de végétation. Pour la Nouvelle-
Calédonie, il n’y a pas de tendance qui se dégage.
10
Terres australes et antarctiques françaises
La conjonction simultanée de différents types d’aléas peut rendre complexe la gestion des phénomènes
majeurs tant par la tension capacitaire engendrée que par les difficultés d’accès aux différents
territoires.
L’ensemble des risques induits et amplifiés par le changement climatique viendra s’additionner
aux risques préexistants (tsunami, séismes, mouvements de terrain) ce qui accentuera davantage la
vulnérabilité des territoires.
L’élévation du niveau de la mer amplifiera le nombre de zones littorales exposées à des submersions
chroniques lors des marées hautes. Les territoires ultra-marins pourraient être particulièrement
vulnérables à ce phénomène avec de potentiels problèmes de sécurité alimentaire et sanitaire liés à la
salinisation et contamination de l’eau douce.
Les cycles longs du risque volcanique et du risque cyclonique peuvent amoindrir les capacités des
territoires à faire face à des événements majeurs seuls. Ce qui peut engendrer une rupture des capacités
départementales, zonales et nationales.
À la différence de la France hexagonale, les territoires ultramarins face aux changements climatiques
devront prendre en compte trois éléments spécifiques en matière de réponse de Sécurité civile :
l’éloignement des moyens d’intervention de la métropole, avec une fragilité des infrastructures
de transports aérien et portuaire en outre-mer nécessitant qu’une réponse soit apportée par le
territoire en utilisant ses propres moyens au cours des 48h suivant la survenue d’un événement
majeur ;
une plus grande vulnérabilité des territoires de par leur caractère insulaire, avec une part
importante de la population exposée aux risques durant un même évènement, voire la
totalité de la collectivité ou du département et ce, parfois, dans un contexte où le bilan
démographique reste incertain ;
dans la plupart des territoires, ils subissent des risques spécifiques comme les cyclones, mais
aussi les risques sismo-volcaniques (tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques),
avec de surcroît, l’éventualité d’une gestion de multi-crises.
Le continent européen se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale. Les problématiques
dominantes projetées par le GIEC étant relativement distinctes à l’échelle européenne, on identifie
quatre zones d’impacts :
e n z o n e N E U 11 , u n e a u g m e n t a t i o n d e s
inondations par précipitation, une
d i m i n u t i o n d e s d é b o rd e m e n t s d e s co u r s
d ’e a u e t u n a cc ro i s s e m e n t d u r i s q u e d e
tempêtes ;
e n z o n e W C E 12 , u n e a u g m e n t a t i o n d e s
inondations par précipitation et par
d é b o rd e m e n t d e s co u r s d ’e a u e t u n
a cc ro i s s e m e n t d e l a s é c h e re s s e d e s s o l s
superficiels (saison sèche) ; Découpage des zones d’impact étudiées,
(sources GIEC, WGI, Regional fact sheets, 2021)
en zone MED13 , un accroissement de la sécheresse
des sols superficiels (saison sèche), un accroissement des vagues de chaleurs, des extrêmes de
température, des conditions favorables aux incendies et de la fonte des neiges ;
en zone EEU 14 , une augmentation des inondations par précipitation, une diminution des
débordements des cours d’eau, un accroissement des conditions favorables aux incendies.
11
Northern Europe (Europe du Nord)
12
Western and Central Europe (Centre et Ouest de l’Europe)
13
Mediterranean (Méditerranée)
14
Eastern Europe (Est de l’Europe)
Changements projetés pour 2041-2060 par rapport à 1995-2014, (sources GIEC AR6, WGI, 2021)
Les inondations fluviales et les crues soudaines, qui sont déclenchées par des précipitations locales
intenses, devraient devenir plus fréquentes dans la plupart des régions d’Europe (à l’instar des
inondations en Belgique et en Allemagne en juillet 2021).
L’évolution de la cartographie des aléas à l’échelle européenne sera probablement marquée par
une multiplication des événements extrêmes (feux de végétations, inondations, épidémies, etc.)
s’accompagnant inévitablement d’une concomitance des crises.
Dans ce contexte, le pays se retrouvera rapidement en situation de rupture capacitaire qui pourrait
le conduire à faire appel au MPCU15 . La concomitance des crises se traduira par une simultanéité des
sollicitations de ce mécanisme par les pays européens. Non seulement la France ne sera pas en mesure
de renforcer ce mécanisme, mais le pays ne pourra pas non plus être certain de pouvoir en bénéficier.
Dès lors, le mécanisme européen sera confronté à une problématique de raréfaction ou de dispersion
des moyens mis à sa disposition et il sera donc nécessaire d’avoir recours à des arbitrages. Aussi bien
les accords transfrontaliers que la question du prépositionnement des moyens deviendront des enjeux
décisifs de la réponse européenne face aux évolutions des risques majeurs dans les années à venir.
Les crises sanitaires qui pourraient constituer une véritable source de mobilisation des acteurs de la
Sécurité civile sur le territoire national, devraient bénéficier de la dynamique déjà lancée à travers la
création de l’agence sanitaire européenne HERA16qui constitue une réserve sanitaire gérée au niveau
européen.
C’est par ailleurs une mutation des missions qui devrait s’observer du fait du changement climatique
associé à l’accroissement de la vulnérabilité des sociétés. De la même manière que ce que pourrait
connaitre le territoire national, les sollicitations du MPCU pourraient de plus en plus s’apparenter à
des missions de protection civile en conséquence des effets indirects des phénomènes climatiques se
traduisant par des mouvements de population, des ruptures de réseau et de potentiels effets domino.
De nouveaux modules tels que des hébergements d’urgence et des capacités de transport logistique
se créent dans ce sens. Cependant face à des missions plus longues et complexes, la Sécurité civile
française doit se préparer à la mobilisation de ses forces sur des théâtres extérieurs et sur du long
terme.
L’enjeu est de parvenir à transformer l’analyse en décision opérationnelle afin de donner une
dimension proactive à l’action européenne. La phase préliminaire de préparation est pour le moment
trop méconnue au niveau européen.
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Mécanisme de protection civile de l’Union (Européenne)
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Health Emergency Response Authority
Cette évolution réside en partie dans la mondialisation, aboutissant à des évolutions techniques
(sciences et technologies de l’information et de la communication ainsi que des transports) et
de la libéralisation des échanges. Par ailleurs, un certain consumérisme vert, facteur indirect du
changement climatique, va potentiellement peser dans les évolutions technologiques. Il va de soi
que la technologie peut apporter des solutions productrices mais aussi des risques. Cependant, la
promesse technologique s’inscrit dans un contexte impétueux, la société évolue dans une ère confuse,
comprenant des mécanismes de décision complexes et instables. Par conséquent, il est délicat de
projeter précisément l’évolution de la société, en vue notamment de l’arrivée de crises de plus en
plus nombreuses et variées mais aussi de l’évolution du bouquet énergétique et technologique et de
leur législation. Avec toute la réserve émise sur les sujets non-exhaustifs explicités, six domaines de
projection technologique sont exposés.
Innovations technologiques
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Intelligence artificielle
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La cobotique est le domaine de la collaboration homme-robot, c’est-à-dire de l’interaction, directe ou
téléopérée, entre homme et robot pour atteindre un objectif commun
La communication et l’interconnexion
Les réseaux quantiques, dont certains sont conçus dans l’espace, tout comme l’arrivée de la 8e génération
de normes de téléphonie cellulaire devraient rendre Internet de plus en plus omniprésent jusqu’en
2030 (surveillance, suivi immédiat et continu, communication sans latence, perfectionnement des
transports, de l’industrie, des objets connectés, etc.). Les interconnexions toujours plus poussées
grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication seront aussi sources de
vulnérabilité accrue (désinformation, black-out, cyberattaque, etc.). Le développement des objets
connectés va potentiellement se répercuter sur la gestion opérationnelle ainsi que sur le cheminement
des appels de secours avec par exemple la possibilité de déclenchement automatique des appels de
secours (détection des chocs, par détection d’arrêt cardiaque, bâtiments connectés, télé-assisteurs,
etc.) générant une explosion des appels d’urgence.
L’utilisation des énergies va subir de profonds changements dans les années à venir au vu des
différentes politiques énergétiques. Ces dernières ont pour objectif l’efficacité énergétique. De
nombreux facteurs influent dans l’analyse de cette évolution, notamment avec la prise en compte de
l’économie, de l’évolution démographique, ou encore du soutien technologique pour le nucléaire, les
grandes centrales hydroélectriques, le CUSC20 et les énergies renouvelables en fonction des politiques
climatiques émises. D’autre part, l’accès aux ressources disponibles va jouer un rôle majeur. Enfin, cette
évolution peut varier en fonction des innovations technologiques au travers de différents éléments
telle que la poursuite du développement des centrales à cycle combiné, des énergies décentralisées
(photovoltaïque), de l’éolien, des véhicules à essence et électriques. Ou encore des programmes ciblés
de R&D21, particulièrement des démonstrations CUSC, nucléaire, modules solaires photovoltaïque,
voire du stockage des énergies renouvelables par nature intermittentes, etc. De manière générale,
cette évolution génère une augmentation et une modification de ces risques éventuellement climato-
sensibles.
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Captage, utilisation et stockage du CO2
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Recherche et Développement
L’habitat
L’alimentation
En effet, l’horizon temporel de l’étude ne permet pas d’anticiper l’ensemble des innovations et des
progrès techniques et technologiques qui pourraient émerger. Les domaines de la robotique, de
l’intelligence artificielle, de l’informatique quantique, de l’électromagnétique, des nanoparticules
connaissent des innovations accélérées qui modifient ou modifieront profondément les conditions
d’engagements opérationnels des acteurs de la Sécurité civile. Pour bénéficier de tout le potentiel
offert par l’innovation, la Sécurité civile doit se doter de structures adéquates. Le défi pour la Sécurité
civile est d’améliorer sa capacité à détecter de façon précoce et de soutenir le développement des
innovations à maturations longues, porteuses de ruptures ou de solutions pour la réponse de Sécurité
civile à horizon 2050. Le recueil, le partage et la diffusion des connaissances nécessitent de se doter
d’un unique point d’entrée de l’innovation afin de développer et assurer une veille des réseaux internes
et externes. En outre, il est nécessaire d’améliorer la qualité des interactions entre les divers acteurs.
Dans un souci d’efficacité et de diffusion des solutions, il est essentiel d’organiser la captation de
l’innovation dans les territoires en remontant et en partageant les innovations issues des services
d’incendie et de secours, des réseaux d’industriels, de l’ENSOSP22, etc.
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École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers
LES INONDATIONS
Crédits
Avec la participation des personnels de :
l’ASN, BRGM, CEA, CEREMA, CETU, DDTM 06, DG ECHO, DGPR, ECASC Valabre, EDF,
EMIZ Antilles, EMIZ Est, EMIZ Nord, EMIZ Ouest, EMIZ Sud, EMIZ Sud-Est, EMIZ Sud-
Ouest, ENSOSP, EPSF, France Hydrogène, INERIS, INRAE, IRSN, Institut Pasteur, IPGP,
MAPPPROM, MIIAM, Météo France, MOM, ONF, ORANO, RTE, SDIS 06, SDIS 09, SDIS
26, SDIS 34, SDIS 33, SDIS 41, SDIS 58, SDIS 60, SDIS 62, SDIS 64, SDIS 66, SDIS 73,
SDIS 74, SDIS 77, SDIS 91, SGDSN, SIDPC 06, SIDPC 971, SIDPC 976, SIS 2A, Université
de Perpignan, Université de la Sorbonne.
Photos :
Boris Allard/SDIS 37, Arnaud Beinat/SDIS 57, Joachim Bertand/Sécurité civile, Romain
Bruneau, Élizabeth Delelis/Dicom, Rémy Géroudet, Jérôme Groisard/Dicom, Rhein-
Erft-Kreis/REUTERS, Christelle Hervé/Marine nationale, Florent Garcia/SIRPA, Bastien
Guerche/Sécurité civile, David Mendiboure/Dicom, Rémy Michelin, Francis Pellier/
Dicom, Sébastien Rama/SDIS 86, Jose Rocha/Dicom, Ezequiel Scagnetti/Commission
européenne, SDIS 11, SDIS 37, UIISC 1, UIISC 5, DR
Graphisme :
Bruno Lemaistre/Sécurité civile - mars 2023
Sous-direction de la préparation,
de l’anticipation et de la gestion des crises