2023.03.27 Bilan Changement Climatique Web

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MINISTÈRE

DE L’INTÉRIEUR
ET DES OUTRE-MER

ADAPTATION
DE LA SÉCURITÉ CIVILE
FACE AUX DÉFIS CLIMATIQUES
À L’HORIZON 2050
Démarche

Bouleversement majeur de notre temps, les évolutions climatiques mondiales


vont modifier durablement la cartographie des risques auxquels la France
est confrontée. Chargés de la protection et du secours aux populations,
les acteurs de la Sécurité civile se retrouvent en première ligne face à
ces modifications. Ils doivent donc se préparer et les anticiper.

Au regard des transformations profondes à l’œuvre, une démarche


prospective a été engagée afin de mettre en place une stratégie
d’adaptation de la réponse de la Sécurité civile à horizon
2050. Innovante, cette approche témoigne du changement
de paradigme opéré par la Sécurité civile : orientant sa
préparation vers l’avenir grâce à l’anticipation plutôt que de
s’ancrer uniquement dans une démarche d’apprentissage
fondée sur les retours d’expérience.

t
Configuration de l'organisation de travail

Dix groupes de travail ont été constitués associant l’ensemble des services de la DGSCGC1, des
spécialistes de Météo-France, des services d’incendie et de secours, de multiples opérateurs de l’État
ou des spécialistes reconnus sur le sujet. Ces travaux ont été conduits sous la supervision et l’orientation
d’un comité de pilotage présidé par le directeur général de la Sécurité civile et de la gestion des crises.

La démarche choisie cherche à anticiper dans leur globalité les conséquences du changement climatique
pour s’y préparer au mieux. La méthode de travail consiste, dans un premier temps, à une analyse de
l’évolution des risques fondée sur l’état de la connaissance le plus actuel sous le contrôle des spécialistes
de l’évolution climatique mobilisés et notamment de Météo-France. Les projections climatiques et leur
impact sur l’évolution des aléas, qui ont servi de base aux travaux d’adaptation de la réponse, ont pour
objectif de donner un aperçu fidèle, en mettant en évidence les incertitudes associées, de l’évolution
des différents aléas climatiques d’intérêt pour la Sécurité civile. Ces différents aléas ont été définis
en concertation afin de fournir une information au plus proche des préoccupations opérationnelles.
Nos conclusions se basent sur le scénario pessimiste. En effet, en l’absence de mesures fortes prises
depuis le début du XXIe siècle, il apparaît que la trajectoire d’émission carbone depuis les années 2000
suit les tendances esquissées par ce scénario. Dans un second temps, ces modifications, si elles sont
suffisamment tangibles, ont été confrontées à l’approche opérationnelle afin d’en déduire les travaux
à conduire tant en termes de connaissance du risque, d’organisation, de doctrine, de stratégie que de
moyens.

1
Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 1


L’ensemble des risques influant sur l’activité de la Sécurité civile ont été étudiés au niveau thématique
naturellement et en premier lieu, les risques directement climato-dépendants, qu’il s’agisse des
inondations, des feux de végétation, de risques sanitaires comme les canicules ou les épidémies.
Mais les risques émergents ont aussi été intégrés dans les réflexions tels que les risques glaciaires et
périglaciaires. Il en est de même pour les effets indirects comme les conséquences des évolutions du
climat sur les infrastructures sensibles, sur les risques industriels et technologiques et sur le risque
nucléaire. Afin d’assurer l’exhaustivité du regard porté, une approche transversale sur les territoires
ultramarins, les effets européens et internationaux, ainsi que l’effet des nouvelles technologies, des
innovations et de la communication a été mise en place.

Alain Thirion,
directeur général de la Sécurité civile
et de la gestion des crises

UNE SOCIÉTÉ GLOBALISÉE

Depuis plus de deux siècles, l’industrialisation et la mondialisation amplifient et accentuent de


manière radicale l’impact environnemental de notre société. Une dynamique majeure se remarque
depuis 70 ans : forte croissance démographique, surexploitation des ressources, libéralisation et
échanges internationaux se généralisent, l’interconnexion des économies s’étend. De plus il survient
une explosion des nouvelles technologies et des moyens de transport, engendrant un monde globalisé
et en voie de multipolarisation. L’Homme modifie ainsi directement son environnement au travers
d’un impact global et irréversible. Notre société prend peu à peu en compte la mesure de son rôle et
des enjeux liés aux activités anthropiques afin qu’elles restent durables.

UNE CONCOMITANCE DES CRISES

Le dérèglement climatique d’origine anthropique constitue une réalité sensible et incontestable.


Ces évolutions climatiques ont déjà des conséquences considérables sur l’intensité et la fréquence
de certains aléas naturels. Il faut s’attendre dans le futur à une extension et une augmentation des
phénomènes extrêmes dans toute la France mais surtout à la concomitance de crises multiples climato-
dépendantes. La France, du fait de sa diversité géographique, est exposée à un ensemble d’aléas et en
sera supplémentée, notamment via des phénomènes de pluies extrêmes dans le sud et aux vagues de
chaleur. Elle fera également face à des feux de végétation autour de la Méditerranée et progressant
vers le nord, à des phénomènes neigeux en montagne et des tempêtes (particulièrement le long des
côtes, engendrant de potentielles submersions marines) toujours plus intenses et réguliers. De plus, les
phénomènes dits « NaTech2 » se développeront par conséquent au travers d’effets domino toujours
plus aigus.

2
Un accident NaTech se définit comme un accident technologique engendré par un événement naturel
(inondation, de fortes chaleurs, le vent, la foudre, etc.).

2 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


UN DÉFI INÉDIT

Notre modèle de Sécurité civile doit relever, dans ce contexte, un défi inédit. Fondé sur la concentration
des moyens sur une zone géographique donnée en cas d’évènement majeur et structuré autour
d’une saison de lutte contre les feux de forêt mobilisant toute la solidarité nationale, le changement
climatique nous met face au risque d’une impossibilité d’agir et de secourir. En outre, celui-ci peut
avoir un impact sur chacun des piliers du système de Sécurité civile.

UNE ANTICIPATION NÉCESSAIRE

Au regard des degrés d’incertitude et de précision sur la future cartographie des risques, il ne serait
pas suffisant de seulement chercher à diminuer la part d’inconnue et de fortifier notre niveau de
connaissance pour comprendre au mieux ces variables et mettre en œuvre un processus décisionnel. Il
est important de se donner les moyens d’agir avec souplesse, en adoptant une démarche stratégique
au travers des grands axes d’évolution connus. Il est donc nécessaire, dès maintenant, que la Sécurité
civile anticipe ces changements fondamentaux avec les spécialistes de la modélisation du climat pour
adapter ses vecteurs. Les modifications élémentaires des prochaines années doivent se construire dès
à présent au travers d’objectifs structurels fixés dans cette feuille de route.

Carte de synthèse de l’évolution des risques


sous l’effet du changement climatique
t

Crédit : Haut Conseil pour le climat

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 3


Virginie Schwarz,
présidente directrice générale
de Météo-France

Avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation aux effets, déjà en partie
inéluctables, du changement climatique est un défi majeur des années à venir, pour l’ensemble de
la société. En apportant son diagnostic du climat passé et son analyse des futurs possibles du climat
pour contribuer aux réflexions innovantes de la direction générale de la Sécurité civile et de la gestion
des crises en la matière, Météo-France s’inscrit dans une ambition plus large de développement des
services climatiques et revisite sa mission essentielle de contribution à la sécurité des personnes et
des biens. La participation active des experts de Météo-France aux travaux de tous les groupes a été
l’occasion d’exploiter en profondeur les projections climatiques au regard des problématiques de
Sécurité civile et des questionnements des autorités responsables de l’action sur le terrain.

4 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


SOMMAIRE
DÉMARCHE 1

ALAIN THIRION, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SÉCURITÉ CIVILE ET DE LA GESTION DES CRISES 2

VIRGINIE SCHWARZ, PRÉSIDENTE DIRECTRICE GÉNÉRALE DE MÉTÉO-FRANCE 4

1 ÉVOLUTIONS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIÉTALES 6

2 LES INCENDIES DE FORÊT ET D’ESPACES NATURELS 7


Analyse de l’évolution du risque 7
Impact sur la Sécurité civile 9

3 LES INONDATIONS 10
Analyse de l’évolution du risque 10
Impacts sur la Sécurité civile 12

4 LES MOUVEMENTS GRAVITAIRES 13


Analyse de l’évolution du risque 13
Impact sur la Sécurité civile 14

5 L’ÉLÉVATION DES TEMPÉRATURES ET LES RISQUES SANITAIRES 15


Analyse de l’évolution du risque 15
Impact sur la Sécurité civile 16

6 LES EFFETS DOMINO LIÉS AUX INFRASTRUCTURES, LES RÉSEAUX


ET LES RISQUES INDUSTRIELS 18
Analyse de l’évolution du risque 18
Impacts sur la Sécurité civile 19

7 L’EXPOSITION ET LA VUNÉRABILITE CONSÉQUENTE DES TERRITOIRES ULTRA-MARINS 20


Analyse de l’évolution du risque 20
Impact sur la Sécurité civile 23

8 L’ÉCHELLE EUROPÉENNE ET SES PERSPECTIVES 24


Évolution des aléas sur le territoire européen 24
Perspectives européennes 26

9 LES NOUVELLES TECHNOLOGIES, LES INNOVATIONS ET LA COMMUNICATION 27


Évolutions possibles des technologies à l’horizon 2050 27
Criticité pour la Sécurité civile 29
Opportunités pour la Sécurité civile 30

10 FEUILLE DE ROUTE DES MESURES D’ADAPTATION DE SÉCURITÉ CIVILE 31

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 5


1 ÉVOLUTIONS
DEMOGRAPHIQUES
ET SOCIÉTALES

« Une société vieillissante dont


l’évolution démographique va se
modérer et où l’acculturation aux
risques et la résilience prendront
une place essentielle. »

L’analyse suivante se base sur le scénario central des projections démographiques du territoire national
français établi par l’INSEE3 . Ces projections se basent sur trois composantes des variations du nombre
d’habitants d’une année à l’autre : fécondité, mortalité et solde migratoire. Ce scénario central pourra
fortement varier selon les évolutions sociétales et les incertitudes socio-économiques futures.

Le solde naturel et l’excédent migratoire


engendreraient une augmentation de la
population de 116 000 personnes en moyenne
chaque année, pour atteindre 69 millions
d’habitants en 2035. Cette croissance sera
largement inférieure à celle établie depuis les
années 1970, + 0,2 % par an contre + 0,5 % par
an il y a 50 ans. Dès 2035, les décès seraient plus
nombreux que les naissances, le solde naturel
par conséquent chuterait. Le solde migratoire
compenserait ce déficit naturel et la population
continuerait donc d’augmenter légèrement
jusqu’en 2044. pour atteindre 69,3 millions
d’habitants. À partir de cette date, la population
diminuerait à un rythme moyen de 45 000
personnes par an, soit - 0,1 % par an. Par ailleurs,
cette évolution sera variable selon les territoires,
avec une diminution notable sur les Ardennes,
la Meuse, les Vosges ou encore la Haute-Marne.
Alors que le littoral atlantique, le sud-est ou
encore une partie de l’arc méditerranéen va voir
t
Taux d’évolution de la population par département sa population augmenter considérablement.
en 2050, selon le scénario central, source INSEE

3
Institut national de la statistique et des études économiques

6 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


Selon le scénario central, la pyramide des âges sera très différente dans le futur. Le nombre d’habitants
de 75 ans ou plus devrait croître fortement, tandis que celui des moins de 60 ans diminuerait de
presque autant. Quant au nombre de personnes de 60 à 74 ans, il resterait stable. La France devrait
donc vieillir au vu de l’augmentation du nombre de personnes âgées, mais aussi parce que le nombre
d’enfants et d’adultes de moins de 60 ans diminuerait.

Concernant la spécificité des territoires ultra-marins, leurs évolutions démographiques à venir


seraient très différentes d’un territoire à l’autre. Cependant, la croissance de la population serait
particulièrement dynamique en Guyane et la population demeurerait bien plus jeune qu’en France
hexagonale. En Guadeloupe et en Martinique, la population baisserait d’ici à 2050 et le vieillissement
de la population serait fortement majoré sur ces deux territoires. Enfin, La Réunion serait dans une
situation intermédiaire quant à l’évolution démographique et du vieillissement de la population.

Ces évolutions démographiques augmenteront par conséquent les enjeux et donc le facteur risque au
vu de la potentielle exposition des populations, des biens et des activités futures face à l’évolution de
la cartographie des risques climato-sensibles et des effets générés. Cette vulnérabilité pourrait pour
autant diminuer en fonction de l’adaptation de la société, au travers d’une certaine acculturation
aux risques. Cette majoration d’enjeux va ainsi s’exposer à l’évolution des aléas climato-dépendants
générant par conséquent des risques supplémentaires comme développé ci-dessous

2 LES INCENDIES DE FORÊT


ET D’ESPACES NATURELS
« U n r i sq u e d e d é pa r t s d e
feux touchant l’ensemble du
territoire nécessitant un recours
à l’innovation et un renforcement
de la prévention pour éviter
une rupture des capacités de
réponse. »

ANALYSE DE L’ÉVOLUTION DU RISQUE

Le travail conjoint des opérateurs de l’État, la surveillance des massifs et les études conduites de
longue date ont permis à la Sécurité civile d’acquérir une bonne connaissance du risque actuel du feu
de forêt et d’espaces naturels. Cependant l’évolution à horizon 2050 de ce risque est soumise à une
double dynamique, l’extension des superficies sensibles aux feux vers le nord et à l’accroissement de
la sensibilité des parcelles forestières et agricoles métropolitaines.

Les projections climatiques mettent en évidence une aggravation du danger météorologique d’incendie.
Dans l’aire méditerranéenne, le nombre de jour au cours desquels l’Indice-Forêt-Météo correspondrait
à un niveau de danger «Sévère» devrait passer d’un mois et demi aujourd’hui à 3 mois dès 2055.

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 7


t
Nombre de jours avec un Indice Forêt-Météo (IFM) > 40, pour le scénario pessimiste A2 du GIEC pour
un horizon 2035, 2055 et 2085 en fonction des normales, (source DRIAS). Les travaux ont été menés sur
la base des subdivisions du territoire en grandes régions écologiques (GRECO) afin que les approches
soient relativement homogènes par bassin de risque. L’IFM est une évaluation numérique quotidienne des
conditions atmosphériques de température, d’humidité relative, de vitesse du vent moyen et du cumul
des précipitations. Il est important de retenir que l’IFM est un indice qui ne s’applique qu’à la végétation
vivante.

Par ailleurs, l’évolution de ces indices météorologiques de danger doit nécessairement être corrélée
avec la sensibilité de la végétation. Bien que différenciés sur le territoire, les sols superficiels devraient
en plus s’assécher, avec un accroissement de deux à quatre mois de la période dite de sol sec et donc
de stress hydrique potentiel des végétaux. Cela pourra entraîner une augmentation de la vulnérabilité
de massifs jusqu’alors peu concernés (grand est).

8 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


Le retrait du manteau neigeux offre par ailleurs de nouveaux secteurs vulnérables, sur des sites
potentiellement inaccessibles. D’autre part, ces hivers plus doux ont un impact significatif sur l’état
sanitaire des forêts en les rendant plus sensibles aux attaques parasitaires (scolyte sur les massifs
d’épicéa dans le grand est, encre du châtaignier en Île-de-France).

Pour autant, si le dérèglement climatique a des conséquences sur les feux de végétation, l’évolution
des territoires est un élément incontournable du risque et de l’engagement opérationnel des moyens
de la Sécurité civile. Ainsi, à l’augmentation des continuums de végétation générée par les abandons
de parcelles (friches) et les nouveaux modes de cultures (plus d’enherbements), vient s’ajouter
l’accroissement des interfaces habitat-forêt dû à l’urbanisation, à la frontière voire au sein d’espaces
naturels.

IMPACT SUR LA SÉCURITÉ CIVILE

Des conséquences directes sur la Sécurité civile peuvent être établies. L’augmentation de la fréquence
des sécheresses et des épisodes de fortes chaleurs conduit à une aggravation du risque d’incendie.
Conjugués à une extension des zones sensibles, les continuums de végétation favorisés par les délaissés
agricoles ou les friches, la métropole est exposée à une augmentation sensible du nombre d’incendies,
de leur superficie moyenne et de la probabilité de feux hors normes dans l’aire méditerranéenne.

Le délai d’intervention permettant de maîtriser un départ de feu en phase initiale va se réduire,


forçant les moyens de lutte terrestres et aériens à intervenir toujours plus précocement avant que les
incendies ne deviennent non maitrisables.

Les secteurs moins exposés ne sont pas suffisamment dotés en moyens opérationnels. La généralisation
du risque à une plus grande partie du territoire implique une mise en tension de la ressource
d’autant plus critique si la période estivale s’étend de juin à octobre. Les moyens nationaux dans leur
configuration actuelle ne peuvent pas couvrir un risque généralisé, ne serait-ce qu’à la moitié sud. Par
ailleurs, le principe de solidarité nationale éprouvé chaque été (colonne de renfort feux de forêt) peut
être mis à mal et constitue un important point de fragilité. Ce schéma peut être transposé à l’échelle
européenne.

De plus, il existe des causes et conséquences indirectes. Les épisodes de canicules et sécheresses
prolongées ont des conséquences sur l’étiage des cours d’eau et le niveau des plans d’eau intérieurs.
Cette hypothèse qui s’est déjà concrétisée dans le grand est (assèchement de lacs) a pour conséquence
une réduction des points d’écopage pour les avions bombardiers d’eau.

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 9


Les conditions de lutte vont se dégrader fortement au regard des épisodes de fortes chaleurs qui rendent
quasi impossible le port d’équipements individuels de protection dans les préceptes d’engagements
actuels (contraintes physiologiques). Par ailleurs, les moyens aériens peuvent également être limités
dans leurs engagements, voire être dans l’incapacité de voler au-delà d’un certain seuil de température
pouvant interdire la mise en route.

Le dérèglement climatique peut favoriser les attaques parasitaires au sein de massifs forestiers,
accroissant leur vulnérabilité. Ainsi, bien que les conditions météorologiques ne soient pas
particulièrement extrêmes, y compris hors saison estivale, des incendies de grande ampleur peuvent
survenir sur des territoires non préparés et peu équipés en DFCI4.

Enfin, les territoires nouvellement exposés au risque feux de forêt sont également concernés par les
effets post incendie notamment l’érosion. Ainsi, sur les terrains à forte déclivité, les phénomènes de
chutes de bloc, de glissements ou de laves torrentielles pourraient être amplifiés après le passage d’un
feu important.

3 LES INONDATIONS

« Face à la multiplication des


inondations et leur imprévisibilité,
impliquer un plus grand nombre
d’acteurs dans la gestion des
crises et développer la réactivité
des forces de Sécurité civile. »

ANALYSE DE L’ÉVOLUTION DU RISQUE

La répartition saisonnière montre une hausse systématique de la quantité de précipitations l’hiver pour
l’ensemble du territoire et une baisse quasi-systématique l’été. Or ces tendances seront inégalement
réparties à l’échelle du territoire métropolitain : une augmentation des cumuls annuels de +2 % et
+6 % devrait être observée au nord quand ils diminueront en partie sur la moitié sud.

4
Défense des forêts contre les incendies

10 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


Extension des surfaces inondées à

t
l’horizon 2050, (sources CCR, 2018).
Les résultats de la simulation des
inondations montrent une extension
des emprises inondées à climat futur
dans les régions hydrographiques dont
le régime des précipitations extrêmes
devrait augmenter à l’horizon 2050.

t
Variation du nombre d’événements pour le péril inondation entre 2000 et 2050, (sources CCR, 2018). On
constate en 2050 un plus grand nombre d’événements causés par des épisodes de précipitations extrêmes
dans le nord, l’ouest, le centre et l’est du territoire avec une hausse significative de plus de 75 % dans les
bassins de l’Escaut et de Bretagne et de plus de 50 % dans les bassins de la Loire aval, de la Vienne, de la Saône
et de la Meuse. Dans les bassins méditerranéens le nombre d’événements serait également plus important
avec une hausse tout de même moindre, de l’ordre de 20 % au maximum. Quant aux bassins de la Garonne,
du Rhône aval et des Alpes du nord, ces derniers connaîtraient moins d’événements extrêmes en 2050.

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 11


Un plus grand nombre d’inondations causées par des épisodes de précipitations extrêmes pourrait se
produire dans le nord, sur le quart nord-ouest et l’est du territoire avec des hausses de l’ordre de 50
à 75 %.

Sur le bassin méditerranéen, cette augmentation serait de 20 % au maximum. Cependant le nombre


d’épisodes méditerranéens générant des cumuls de pluie supérieurs à 200 mm est attendu en hausse
marquant des phénomènes accentués tels que pour l’Aude en octobre 2018, qui a causé le décès de
15 personnes et qui a généré de nombreux dégâts matériels.

La fonte plus précoce du manteau neigeux, en alimentant les cours d’eau, accentue le risque de
crue tandis que l’élévation du niveau de la mer affecte fortement les côtes basses en augmentant le
risque de submersion marine. L’emprise inondée en climat futur est plus étendue d’environ 9 à 15 %,
notamment sur la façade littorale ouest. Ces événements pourraient engendrer de nombreux dégâts
équivalents voire plus importants que lors de la tempête Xynthia en février 2010, qui a causé la mort
de 53 personnes.

IMPACTS SUR LA SÉCURITÉ CIVILE

Les techniques opérationnelles mises en application lors d’une inondation ne devraient pas être
bouleversées par l’évolution des paramètres climatiques. Les conséquences opérationnelles du
changement climatique se feront essentiellement ressentir :

dans la localisation (ex : les phénomènes intenses et rapides toucheront de plus en plus les
territoires du nord de la France hexagonale, moins habitués à ce type d’évènement) ;

dans la temporalité de l’événement (rapidité accrue des phénomènes) ;

dans son intensité (les épisodes extrêmes seront plus intenses et fréquents qu’aujourd’hui)
et l’impact sur le territoire.

La dimension multirisque des crises et leur gestion cumulée devraient également augmenter sous
les effets du changement climatique, ainsi les acteurs de la réponse de Sécurité civile risquent de se
retrouver dans des situations de tension capacitaire extrême.
En conséquence, face à l’imprévisibilité de certains événements tels que les orages et les problématiques
de ruissellement, le prépositionnement des moyens sera complexe et ne suffira pas pour répondre aux
inondations.

12 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


De même, l’intensité de certains événements pourrait
rendre plus complexe la capacité des acteurs de la
Sécurité civile à intervenir et mettre en place une
réponse adéquate (impact sur les infrastructures,
impact sur les voies d’accès, impact sur les réseaux
de communication, impact sur la capacité
d’engagement des moyens aériens...).

Enfin, le retour d’expérience des inondations


passées a mis en exergue la vulnérabilité
de certains centres de secours et autres
structures de la Sécurité civile (ex : bases hélicoptères) qui sont eux-mêmes exposés aux risques
d’inondation. Le niveau d’exposition et le nombre de structures concernées devraient augmenter
dans les années à venir.

4 LES MOUVEMENTS
GRAVITAIRES

« Pour pouvoir faire face à


l’émergence de nouveaux aléas,
améliorer la connaissance des
conséquences opérationnelles
des mouvements gravitaires »

ANALYSE DE L’ÉVOLUTION DU RISQUE

Les mouvements gravitaires recouvrent un panorama d’aléas clairement identifiés :

avalanche chutes de bloc et de parois

glissement de terrain risque d’origine glaciaire et périglaciaire

lave torrentielle cavité souterraine

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 13


Les milieux montagneux sont sujets à une grande diversité de risques naturels d’origine climatique.
Tous ces risques ont pour facteur commun la montagne (en dehors des cavités souterraines), mais
répondent à des mécanismes physiques très différents. Si leur évolution en contexte de changement
climatique est assez bien comprise pour certains (avalanches, chutes de paroi, lacs glaciaires), elle
reste assez mystérieuse pour d’autres (poches d’eau intraglaciaires).

De manière générale, il est notable que les régions de montagne sont plus touchées par le changement
climatique que les régions de plaine, avec une augmentation de température plus élevée que la
moyenne globale. En moyenne altitude (entre 1 200 et 2 000 m), les précipitations sous forme neigeuse
se font plus rares et la fonte est accélérée, ce qui entraîne une baisse généralisée de la couverture
neigeuse en termes d’épaisseur, d’étendue et de durée d’enneigement, générant une modification de
l’activité avalancheuse dans les massifs alpins et pyrénéens à la baisse.

De plus, on observe une baisse de l’occurrence des chutes de blocs à l’horizon 2050, au vu de
l’augmentation future des températures et donc la réduction des phénomènes de gel/dégel en basse
voire moyenne altitude.

Par ailleurs, il est établi une relation directe de causes à effets des phénomènes pluvieux (qui auront
tendances à augmenter dans le futur) avec les glissements de terrains, les laves torrentielles et les
cavités souterraines. Ainsi que des événements similaires à l’important glissement de terrain du
plateau d’Assy, survenue le 5 avril 1970 seraient plausibles. Cette catastrophe avait entraîné la mort
de 71 personnes.

En outre, la brutalité des aléas glaciaires et périglaciaires ainsi que l’importance des volumes mis en
jeu laissent craindre des impacts potentiels majeurs (tel que l’effondrement de la langue terminale du
glacier de l’Allalin en 1965 causant la mort de 88 personnes). Les phénomènes glaciaires et périglaciaires
sont dépendants de nombreux facteurs qui auront tendance à croître dans le futur (température,
inondation, glissement de terrain, chutes de blocs, etc.).

IMPACTS SUR LA SÉCURITÉ CIVILE

Etant donné la complexité ou le caractère ponctuel de ces aléas, il est difficile d’avoir des certitudes
quant à leur évolution liée au changement climatique. La mutation de ces risques, dans toutes
leurs dimensions, est profondément multifactorielle, et dépend de l’évolution de l’urbanisation en
montagne, de la transformation du couvert forestier, etc.

Les effets sur la Sécurité civile sont donc encore incertains et pourront être précisés au fur et à mesure
de l’acquisition de nouvelles connaissances.

Des études complémentaires doivent ainsi être menées en vue d’améliorer notre savoir sur ces aléas,
les enjeux associés et leurs développements.

14 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


5 L’ÉLÉVATION
DES TEMPÉRATURES
ET LES RISQUES SANITAIRES

« L’élévation des températures et


des risques sanitaires nécessite la
préparation de la Sécurité civile
à une évolution des sollicitations
reçues vers plus d’assistance des
populations et d’adaptation. »

ANALYSE DE L’ÉVOLUTION DU RISQUE

L’analyse suivante est développée sur la base des projections du GIEC5 et des simulations régionalisées
sur la France réalisées en particulier par Météo-France. Il est par ailleurs important de noter que les
valeurs proposées font preuve d’une grande incertitude et sont moyennées. La décennie actuelle
(2011-2019) est plus chaude (+1 °C) que la période de référence 1976-2005, elle-même déjà réchauffée
(+0,8 °C) par rapport au début du XXe siècle (période 1901-1930).

À l’horizon 2050, les changements de température en France hexagonale devraient induire une hausse
des températures moyennes, comprise entre + 0,6 °C et + 1,3 °C, toutes saisons confondues, par
rapport à la moyenne de référence calculée sur la période 1976-2005. Cette hausse devrait être plus
importante dans les zones montagneuses ainsi que dans le sud-est de la France en été, avec des écarts
à la référence pouvant atteindre 1,5 °C à 2 °C.

t
Cartes des écarts de température pour les médianes du scénario RCP 8.5 à l’horizon 2035, 2055 et 2085,
(sources DRIAS, 2020)

5
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 15


Le territoire métropolitain devrait connaitre une augmentation du nombre de jours de vagues de
chaleur en été, comprise entre 0 et 5 jours sur l’ensemble du territoire, voire de 5 à 10 jours dans
des régions du quart Sud-Est. Ponctuellement, des vagues de chaleur se prolongeant sur plus d’un
mois durant pourraient devenir possibles et générer de grave conséquences telles qu’observées lors
de la canicule de l’été 2003 en Europe, avec plus de 70 000 décès excédentaires. En outre les nuits
tropicales devraient elles aussi croître dans les prochaines décennies et cela même hors des régions
méditerranéennes.

t
Cartes des écarts du nombre de jours de vagues de chaleur pour le scénario RCP 8.5 à l’horizon 2035, 2055 et
2085, En gris, les zones de relief > 1 000 m pour lequel l’indicateur n’est pas pertinent, (source DRIAS, 2020)

IMPACTS SUR LA SÉCURITÉ CIVILE

Face à la fréquence des vagues de chaleur et des crises sanitaires liées, la Sécurité civile devra être
préparée à de potentielles perturbations des conditions d’intervention sur le long terme.

Les conditions climatiques et sanitaires pourraient avoir un fort impact sur la société et les individus,
au point où le système de santé tel qu’il est dimensionné et organisé aujourd’hui serait probablement
débordé (générant des crises comme la pandémie du SARS-COV-2 où les capacités d’accueil
hospitalières ont été dépassées). L’accumulation et le caractère inédit des périodes de fortes
chaleurs et des épidémies se traduiront par une sollicitation plus fréquente des acteurs de la Sécurité
civile, au travers de situations d’accroissement significatif du nombre d’activité SUAP6 (malaises
hyperthermiques, noyades en eaux intérieures, des feux de végétation ou encore lutte anti-vectorielle,
du soutien médical NRBC7…) et de soutien dans la conduite de missions d’assistance aux populations
(ravitaillement en eau, etc.). Ces épisodes, s’ils deviennent fréquents et s’étendent dans le temps
pourraient entrainer des situations de tension capacitaire majeures.

D’autre part, le passage en horaires canicules se traduit par un déplacement du pic d’activité journalier
d’une partie importante de la population ce qui nécessite une réorganisation des effectifs de secours.
Par ailleurs, l’augmentation des températures moyennes annuelles marquée par des pics récurrents
aura un impact sur les infrastructures et le matériel. Les tenues des personnels peuvent diminuer
la performance des intervenants car trop chaudes. Les fortes chaleurs auront un impact général
sur les conditions et sur la durée de l’engagement des sapeurs-pompiers. De plus, les techniques
opérationnelles pourraient sûrement être impactées par une utilisation de la ressource en eau plus
contrainte mais aussi par l’absence et/ou la défaillance des DECI8.

6
Secours d’urgence aux personnes
7
Nucléaires, radiologiques, biologiques, chimiques
8
Défense extérieure contre l’incendie

16 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


L’impact opérationnel de ces vagues de chaleur, des épidémies récurrentes et prolongées est de trois
ordres :
dans un premier temps, en matière de ressources humaines et d’engagement des effectifs ;

dans un second temps en matière de stratégie ;

et enfin en matière de matériel.

En outre, dans le cadre des risques courants, l’activité SUAP est plus importante en période de vagues
de froid. Par ailleurs, l’activation du Plan grand froid est source de mobilisation des acteurs de la
Sécurité civile. Les ruptures d’alimentation en électricité, des flux d’approvisionnement alimentaires,
l’assistance aux naufragés de la route et les hébergements d’urgence peuvent faire l’objet d’actions
ponctuelles des autorités de gestion de crise et des acteurs de secours. Selon les projections de Météo-
France, le changement climatique ne devrait pas accentuer la fréquence de ce risque. Au contraire la
raréfaction de tels épisodes devrait s’accentuer entraînant ainsi une perte de mémoire collective des
conséquences.

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 17


6 LES EFFETS DOMINO LIÉS
AUX INFRASTRUCTURES,
LES RÉSEAUX ET LES RISQUES
INDUSTRIELS

« Réaffirmer le périmètre de
Sécurité civile, de la prévention
au jour d’après, à l’égard de la
vulnérabilité des infrastructures
face au changement climatique. »

ANALYSE DE L’ÉVOLUTION DU RISQUE

Les grandes infrastructures comme les réseaux sont sensibles aux phénomènes climatiques qui peuvent
perturber leur activité plus ou moins durablement voire générer un accident technologique dit NaTech.
Or ces phénomènes, comme notre dépendance à ces derniers, sont en constante augmentation.

Les infrastructures de transports sont extrêmement vulnérables aux risques climatiques. Ainsi, dans un
contexte d’accélération constante des flux associés aux échanges socio-économiques, leur exposition
augmente. De plus, les conséquences des périodes de températures extrêmes sur les réseaux ferrés
et les plateformes aéroportuaires ou encore les conséquences des précipitations torrentielles dans
les vallées encaissées des massifs montagneux sont autant de démonstrations des enjeux relatifs à
l’anticipation et à l’adaptation face au changement climatique (exemple type lors de la tempête Alex
dans les Alpes-Maritimes avec 50 km de route détruites ou très endommagées dans les vallées de la
Vésubie et de la Tinée et l’arrêt total des réseaux de télécommunications).

D’autre part, les risques industriels liés à l’utilisation des énergies vont subir diverses mutations à
l’horizon 2050. En effet, il faut prendre en compte l’évolution du mix énergétique en cours dans le
cadre de l’atténuation du changement climatique. Celle-ci repose en grande partie sur l’efficacité
énergétique au travers d’une plus grande utilisation de la biomasse pour l’énergie et d’un recours
accru à l’électricité. Ainsi, les scénarios projetés prévoient des parts d’énergies renouvelables (éolien,
solaire) plus élevées mais aussi le développement des vecteurs énergétiques tels que le nucléaire,
l’hydrogène, le gaz naturel liquéfié, voire l’accroissement de la géothermie ou encore les projets de
biométhanisation. Par ailleurs, la question du stockage (lithium-ion) des énergies renouvelables par
nature intermittentes est elle aussi un facteur de risque supplémentaire.

18 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


Toutes ces nouvelles énergies engendrent l’émergence de nouveaux risques potentiellement climato-
sensibles. L’ensemble de ces risques pourrait concerner une partie beaucoup plus large du territoire et
impacter de nouvelles zones géographiques. Il apparaît notamment que le risque incendie-explosion
va devenir prépondérant lors de l’utilisation de ces nouvelles énergies. Celui-ci va engendrer de fortes
confrontations pour les services d’incendie et de secours. Ces acteurs seront les premiers et les
principaux touchés par ce risque.

En outre, un aparté doit être développé quant à l’évolution du risque nucléaire sur la scène internationale
pouvant avoir un impact sur le territoire national. En 2022, l’AIEA9 dénombre plus de 50 réacteurs
nucléaires en construction et de nombreux avant-projets y compris en Afrique sub-saharienne. Ceci
est un effet indirect du réchauffement climatique car l’abandon progressif des énergies fossiles,
responsables des gaz à effet de serre au profit d’énergies plus neutres augmente l’intérêt économique
du nucléaire. Le conflit actuel en Ukraine devrait accélérer la tendance en cours. Les pays candidats,
ordinairement appelés « nouveaux entrants » dans cette filière énergétique n’ont pas l’expérience de
ce type d’exploitation fondée sur la priorité donnée à la sûreté nucléaire. Certains pays peuvent ne pas
avoir les ressources financières nécessaires pour assurer cette sûreté. Dans ce contexte, la probabilité
d’occurrence d’un nouvel accident nucléaire dans le monde d’ici 2050 hors de nos frontières et
pouvant avoir un impact significatif sur le territoire national est susceptible d’augmenter.

Les communes de Tende, de Saint-Dalmas de Tende, de La Brigue et de Saorge sont coupées du monde,
(sources RETEX tempête Alex, 2020)

IMPACTS SUR LA SÉCURITÉ CIVILE

Qu’il s’agisse des conséquences sur les infrastructures industrielles, nucléaires, technologiques et les
réseaux, le risque en tant que tel changera peu, cela variera en fonction de l’évolution des énergies
exploitées. Toujours est-il que le risque d’événements de type NaTech augmente mécaniquement,
en conséquence d’événements météorologiques de plus en plus fréquents et intenses ainsi que de
l’accumulation des installations énergétiques d’ici à 2050.

Concernant l’enterrement des infrastructures et des réseaux ou encore l’adaptation des centrales
nucléaires, ainsi que l’évolution du mix énergétique, ces changements devront être pris en compte par
les acteurs de la Sécurité civile dans leurs travaux de prévention, de planification et de doctrine en
conservant un lien étroit avec les ministères concernés par ces projets et les principaux opérateurs de
réseaux afin d’anticiper les besoins d’encadrement réglementaire.

Agence internationale à l’énergie atomique


9

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 19


De surcroît, l’impact en termes de Sécurité civile implique des conséquences opérationnelles
essentiellement capacitaires. En effet, du fait de l’allongement de la durée des missions, de la
diversification des attentes, ou du risque de simultanéité des événements, les acteurs de la Sécurité
civile pourraient rapidement se retrouver en situation de tension capacitaire.

Par ailleurs, des réseaux (routes, télécommunications, électricité, etc.) dégradés sur le long terme
s’accompagneront d’une action fractionnée des services de secours pour faire face aux missions
courantes.

7 L’EXPOSITION ET
LA VUNÉRABILITE
CONSÉQUENTE DES
TERRITOIRES ULTRA-MARINS

« Face à la probable accumulation


de crises en outre-mer, développer
des réserves et des forces ultra-
marines en mesure d’y répondre
efficacement. »

ANALYSE DE L’ÉVOLUTION DU RISQUE

Une approche par bassin (atlantique, océan Indien et pacifique) a été retenue pour mener ces travaux.
En effet, de par leur dispersion géographique sur l’ensemble du globe, il était indispensable de mesurer
les effets des changements climatiques dans chaque territoire. Selon le bassin et parfois le territoire,
les conséquences et les enjeux varient.

Toutefois, les acteurs de la Sécurité civile ont encore besoin d’études complémentaires, tout
particulièrement, afin d’intégrer les dernières conclusions du GIEC dans les projections par bassin.

20 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


Bassin atlantique

Cette zone sera soumise à une hausse globale des températures et de la fréquence des vagues de
chaleur qui auront des répercussions sur les problématiques sanitaires et les risques de feux.
Ces conditions seront aggravées par une saison des pluies globalement moins humide et plus courte
avec cependant une concentration des précipitations lors d’événements de pluies intenses qui pose
la question du ruissellement et de l’accès à l’eau potable. Concernant Saint-Pierre-et-Miquelon, on
devrait observer une augmentation des précipitations moyennes en hiver et au printemps.

Évolution future des précipitations

t
moyennes saisonnières aux Antilles
pour le scénario RCP8.5 (par rapport
à 1980-2013), vue par le modèle
Arpège-Climat (C3AF/Météo-France)

Les projections cycloniques sur le bassin atlantique sont proposées pour le scénario RCP8.5 du GIEC
et se traduisent ainsi :

une saison cyclonique plus courte (2 à 3 semaines de moins) ;

une réduction du nombre de tempêtes tropicales et d’ouragans de catégorie 1 ainsi qu’une


augmentation de la proportion des ouragans les plus intenses (catégories 4 et 5) ;

une augmentation significative des pluies cycloniques (pas forcément valable localement aux
Antilles) ;

un renforcement de la houle cyclonique sur une partie du bassin entre les côtes africaines et
nord-américaines (aux Antilles, la moitié nord de l’arc pourrait être encore plus exposée à l’avenir,
les côtes sous le vent restant plus protégées) ;

une réduction du nombre de cyclones dans la majeure partie du bassin mais deux exceptions
notables :


augmentation aux latitudes moyennes qui pourrait être liée à l’expansion des tropiques. Effet sur
la latitude de St-Pierre-et-Miquelon notamment ;

• forte augmentation dans la région du Cap-Vert, notamment en septembre, attribuée aux



changements d’activité des ondes d’est africaines.

Comme observé lors de la saison cyclonique 2017 (Irma, José, Maria), des cyclones d’une telle ampleur
peuvent mobiliser la Sécurité civile et nécessiter le recours à des hébergements d’urgence sur du long
terme.

Il faut également s’attendre à une hausse du niveau de la mer et une augmentation du nombre de zones
submergées en conséquence du changement climatique. De ce fait les infrastructures portuaires et
aéroportuaires seront difficilement praticables voire inaccessibles. L’accès des secours et notamment
des renforts sera donc contrarié.

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 21


Bassin océan indien

Pour La Réunion et Mayotte, Météo-France prévoit une


forte augmentation des températures ainsi qu’une
augmentation de la fréquence des épisodes de
fortes chaleurs qui risquent d’avoir un impact
sur les populations de moustique tigre avec
des conditions climatiques favorables à la
transmission des maladies infectieuses. Cette
hausse des températures pourrait également
avoir des répercussions sur le glacier de
Kerguelen.

Il faut se préparer à une baisse globale des précipitations, sauf sur les TAAF10, pourtant marquées par
une augmentation des pluies extrêmes qui pourraient engendrer du ruissellement et des glissements
de terrain. La baisse des précipitations couplée à la hausse des températures pourrait accentuer la
pression sur la ressource en eau et favoriser le risque de départ de feux.

Pour ce qui est des cyclones, l’ensemble des simulations converge vers une diminution du nombre
total des systèmes dépressionnaires avec cependant une hausse du nombre de systèmes intenses et
très intenses ainsi qu’une augmentation des précipitations au sein des systèmes tropicaux.

À Mayotte, la montée des eaux attendue, additionnée au phénomène de subsidence, engendre un


recul du trait de côte qui risque de s’accélérer au cours des prochaines années.

Bassin pacifique sud

Les projections climatiques disponibles prévoient un réchauffement régulier mais différencié selon
les archipels avec une hausse significative des vagues de chaleur qui pourraient provoquer une
augmentation des feux de végétation pour les îles hautes.

Sur le bassin polynésien, Météo-France prévoit une diminution des quantités de précipitation justifiant
une inquiétude quant à la ressource en eau et au risque de feu de végétation. Pour la Nouvelle-
Calédonie, il n’y a pas de tendance qui se dégage.

Sur ce bassin il devrait y avoir une baisse


du nombre de cyclones mais les pluies
cycloniques seront probablement plus
intenses.

Les atolls sont particulièrement soumis aux


risques de submersion marine, de houle cyclonique,
de montée des eaux accentuées par le changement
climatique qui vont engendrer une salinisation et
une contamination des nappes phréatiques (lentilles
d’eau douce). Dans ce contexte, les submersions marines
devraient avoir des conséquences plus importantes sur les infrastructures et notamment les routes.

10
Terres australes et antarctiques françaises

22 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


Le risque d’incendie en Nouvelle-Calédonie est élevé notamment dans le sud-ouest qui correspond à
la partie de l’île la plus sèche. Les projections actuelles envisagent une augmentation des risques de
feux de végétation.

IMPACTS SUR LA SÉCURITÉ CIVILE

La conjonction simultanée de différents types d’aléas peut rendre complexe la gestion des phénomènes
majeurs tant par la tension capacitaire engendrée que par les difficultés d’accès aux différents
territoires.

L’ensemble des risques induits et amplifiés par le changement climatique viendra s’additionner
aux risques préexistants (tsunami, séismes, mouvements de terrain) ce qui accentuera davantage la
vulnérabilité des territoires.

L’élévation du niveau de la mer amplifiera le nombre de zones littorales exposées à des submersions
chroniques lors des marées hautes. Les territoires ultra-marins pourraient être particulièrement
vulnérables à ce phénomène avec de potentiels problèmes de sécurité alimentaire et sanitaire liés à la
salinisation et contamination de l’eau douce.

Les cycles longs du risque volcanique et du risque cyclonique peuvent amoindrir les capacités des
territoires à faire face à des événements majeurs seuls. Ce qui peut engendrer une rupture des capacités
départementales, zonales et nationales.

À la différence de la France hexagonale, les territoires ultramarins face aux changements climatiques
devront prendre en compte trois éléments spécifiques en matière de réponse de Sécurité civile :

l’éloignement des moyens d’intervention de la métropole, avec une fragilité des infrastructures
de transports aérien et portuaire en outre-mer nécessitant qu’une réponse soit apportée par le
territoire en utilisant ses propres moyens au cours des 48h suivant la survenue d’un événement
majeur ;

une plus grande vulnérabilité des territoires de par leur caractère insulaire, avec une part
importante de la population exposée aux risques durant un même évènement, voire la
totalité de la collectivité ou du département et ce, parfois, dans un contexte où le bilan
démographique reste incertain ;

dans la plupart des territoires, ils subissent des risques spécifiques comme les cyclones, mais
aussi les risques sismo-volcaniques (tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques),
avec de surcroît, l’éventualité d’une gestion de multi-crises.

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 23


8 L’ÉCHELLE EUROPÉENNE
ET SES PERSPECTIVES

« Prévenir la rupture capacitaire


fa ce à l ’a u g m e n t a t i o n d e s
sollicitations internes et
externes. »

ÉVOLUTION DES ALÉAS SUR LE TERRITOIRE EUROPÉEN

Le continent européen se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale. Les problématiques
dominantes projetées par le GIEC étant relativement distinctes à l’échelle européenne, on identifie
quatre zones d’impacts :

e n z o n e N E U 11 , u n e a u g m e n t a t i o n d e s
inondations par précipitation, une
d i m i n u t i o n d e s d é b o rd e m e n t s d e s co u r s
d ’e a u e t u n a cc ro i s s e m e n t d u r i s q u e d e
tempêtes ;

e n z o n e W C E 12 , u n e a u g m e n t a t i o n d e s
inondations par précipitation et par
d é b o rd e m e n t d e s co u r s d ’e a u e t u n
a cc ro i s s e m e n t d e l a s é c h e re s s e d e s s o l s
superficiels (saison sèche) ; Découpage des zones d’impact étudiées,
(sources GIEC, WGI, Regional fact sheets, 2021)
en zone MED13 , un accroissement de la sécheresse
des sols superficiels (saison sèche), un accroissement des vagues de chaleurs, des extrêmes de
température, des conditions favorables aux incendies et de la fonte des neiges ;

en zone EEU 14 , une augmentation des inondations par précipitation, une diminution des
débordements des cours d’eau, un accroissement des conditions favorables aux incendies.

11
Northern Europe (Europe du Nord)
12
Western and Central Europe (Centre et Ouest de l’Europe)
13
Mediterranean (Méditerranée)
14
Eastern Europe (Est de l’Europe)

24 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


La France se caractérise par un positionnement géographique à la frontière de deux dynamiques
climatiques (WCE / MED).

Changements projetés pour 2041-2060 par rapport à 1995-2014, (sources GIEC AR6, WGI, 2021)

Les inondations fluviales et les crues soudaines, qui sont déclenchées par des précipitations locales
intenses, devraient devenir plus fréquentes dans la plupart des régions d’Europe (à l’instar des
inondations en Belgique et en Allemagne en juillet 2021).

En raison de l’évolution des conditions météorologiques liée au réchauffement climatique entraînant


des sécheresses chroniques, la probabilité d’un danger « élevé à extrême » d’incendie de forêt devrait
augmenter presque partout en Europe et s’étendre à des régions jusqu’alors épargnées (nord et centre
de la France hexagonale, Scandinavie, Europe de l’Est).

L’évolution de la cartographie des aléas à l’échelle européenne sera probablement marquée par
une multiplication des événements extrêmes (feux de végétations, inondations, épidémies, etc.)
s’accompagnant inévitablement d’une concomitance des crises.

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 25


PERSPECTIVES EUROPÉENNES

Dans ce contexte, le pays se retrouvera rapidement en situation de rupture capacitaire qui pourrait
le conduire à faire appel au MPCU15 . La concomitance des crises se traduira par une simultanéité des
sollicitations de ce mécanisme par les pays européens. Non seulement la France ne sera pas en mesure
de renforcer ce mécanisme, mais le pays ne pourra pas non plus être certain de pouvoir en bénéficier.

Dès lors, le mécanisme européen sera confronté à une problématique de raréfaction ou de dispersion
des moyens mis à sa disposition et il sera donc nécessaire d’avoir recours à des arbitrages. Aussi bien
les accords transfrontaliers que la question du prépositionnement des moyens deviendront des enjeux
décisifs de la réponse européenne face aux évolutions des risques majeurs dans les années à venir.

Les crises sanitaires qui pourraient constituer une véritable source de mobilisation des acteurs de la
Sécurité civile sur le territoire national, devraient bénéficier de la dynamique déjà lancée à travers la
création de l’agence sanitaire européenne HERA16qui constitue une réserve sanitaire gérée au niveau
européen.

C’est par ailleurs une mutation des missions qui devrait s’observer du fait du changement climatique
associé à l’accroissement de la vulnérabilité des sociétés. De la même manière que ce que pourrait
connaitre le territoire national, les sollicitations du MPCU pourraient de plus en plus s’apparenter à
des missions de protection civile en conséquence des effets indirects des phénomènes climatiques se
traduisant par des mouvements de population, des ruptures de réseau et de potentiels effets domino.
De nouveaux modules tels que des hébergements d’urgence et des capacités de transport logistique
se créent dans ce sens. Cependant face à des missions plus longues et complexes, la Sécurité civile
française doit se préparer à la mobilisation de ses forces sur des théâtres extérieurs et sur du long
terme.

L’enjeu est de parvenir à transformer l’analyse en décision opérationnelle afin de donner une
dimension proactive à l’action européenne. La phase préliminaire de préparation est pour le moment
trop méconnue au niveau européen.

15
Mécanisme de protection civile de l’Union (Européenne)
16
Health Emergency Response Authority

26 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


9 LES NOUVELLES
TECHNOLOGIES,
LES INNOVATIONS
ET LA COMMUNICATION

« La Sécurité civile doit organiser


son réseau d’innovation
p our anticip er les r uptures
technologiques face au
changement climatique ».

ÉVOLUTIONS POSSIBLES DES TECHNOLOGIES À L’HORIZON 2050

Cette évolution réside en partie dans la mondialisation, aboutissant à des évolutions techniques
(sciences et technologies de l’information et de la communication ainsi que des transports) et
de la libéralisation des échanges. Par ailleurs, un certain consumérisme vert, facteur indirect du
changement climatique, va potentiellement peser dans les évolutions technologiques. Il va de soi
que la technologie peut apporter des solutions productrices mais aussi des risques. Cependant, la
promesse technologique s’inscrit dans un contexte impétueux, la société évolue dans une ère confuse,
comprenant des mécanismes de décision complexes et instables. Par conséquent, il est délicat de
projeter précisément l’évolution de la société, en vue notamment de l’arrivée de crises de plus en
plus nombreuses et variées mais aussi de l’évolution du bouquet énergétique et technologique et de
leur législation. Avec toute la réserve émise sur les sujets non-exhaustifs explicités, six domaines de
projection technologique sont exposés.

Innovations technologiques

Les innovations technologiques ne vont cesser de


monter en puissance dans les prochaines décennies.
Elles sont de tout ordre et peuvent jouer un rôle
particulièrement intéressant dans de nombreux
domaines et notamment pour celui de la Sécurité
civile. Cela concerne ici l’utilisation croissante
de l’IA17, de la réalité virtuelle-augmentée, de
la robotique-cobotique18 et des systèmes
autonomes (dont les drones) ou encore

17
Intelligence artificielle
18
La cobotique est le domaine de la collaboration homme-robot, c’est-à-dire de l’interaction, directe ou
téléopérée, entre homme et robot pour atteindre un objectif commun

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 27


du transhumanisme (prothèses, exosquelettes, implants, …) via les neurosciences. De plus, il sera
observable le développement de nouvelles technologies comme les nanotechnologies utiles pour
diverses missions (détection, protection, etc.) ou encore l’impression 3D (optimisant une production
décentralisée). En outre, de nouveaux matériaux verront le jour comme les bioplastiques ou l’utilisation
accrue des biotechnologies. Les risques d’applications controversées ou dangereuses des innovations
technologiques soulèveront des questions éthiques et seront susceptibles de constituer des menaces
croissantes pour la sécurité des personnes, des populations et des États.

La communication et l’interconnexion

Les réseaux quantiques, dont certains sont conçus dans l’espace, tout comme l’arrivée de la 8e génération
de normes de téléphonie cellulaire devraient rendre Internet de plus en plus omniprésent jusqu’en
2030 (surveillance, suivi immédiat et continu, communication sans latence, perfectionnement des
transports, de l’industrie, des objets connectés, etc.). Les interconnexions toujours plus poussées
grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication seront aussi sources de
vulnérabilité accrue (désinformation, black-out, cyberattaque, etc.). Le développement des objets
connectés va potentiellement se répercuter sur la gestion opérationnelle ainsi que sur le cheminement
des appels de secours avec par exemple la possibilité de déclenchement automatique des appels de
secours (détection des chocs, par détection d’arrêt cardiaque, bâtiments connectés, télé-assisteurs,
etc.) générant une explosion des appels d’urgence.

Les nouvelles énergies et modes de production

L’utilisation des énergies va subir de profonds changements dans les années à venir au vu des
différentes politiques énergétiques. Ces dernières ont pour objectif l’efficacité énergétique. De
nombreux facteurs influent dans l’analyse de cette évolution, notamment avec la prise en compte de
l’économie, de l’évolution démographique, ou encore du soutien technologique pour le nucléaire, les
grandes centrales hydroélectriques, le CUSC20 et les énergies renouvelables en fonction des politiques
climatiques émises. D’autre part, l’accès aux ressources disponibles va jouer un rôle majeur. Enfin, cette
évolution peut varier en fonction des innovations technologiques au travers de différents éléments
telle que la poursuite du développement des centrales à cycle combiné, des énergies décentralisées
(photovoltaïque), de l’éolien, des véhicules à essence et électriques. Ou encore des programmes ciblés
de R&D21, particulièrement des démonstrations CUSC, nucléaire, modules solaires photovoltaïque,
voire du stockage des énergies renouvelables par nature intermittentes, etc. De manière générale,
cette évolution génère une augmentation et une modification de ces risques éventuellement climato-
sensibles.

20
Captage, utilisation et stockage du CO2
21
Recherche et Développement

28 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


La mobilité et les transports

Il est envisagé une progression de la mobilité des


personnes, avec cependant un rationnement de l’usage
des voitures en ville et une progression des recours
aux transports en commun. L’utilisation de nouvelles
énergies va se développer et sera utilisée au travers
de différents vecteurs de transport, notamment
via de nouveaux modes comprenant des
véhicules autonomes (terrestres, aquatiques,
aériens) impliquant des marchandises et/
ou des personnes, augmentant la diversité
des risques technologiques et leur
cartographie.

L’habitat

L’évolution de l’habitat pourra s’entrevoir par une


modification de la logique bâtimentaire connue
(habitats enterrés, en hauteur, moyen de production
chez l’habitant, etc.) mais aussi avec une extension-
densification des zones anthropisées dans les
bassins d’aléas naturels importants mais aussi
au travers d’une imbrication avec des sites à
risques technologiques. De plus, un certain
paupérisme pourrait s’accroître dans les
années à venir, baissant le niveau de sécurité
des habitations avec singulièrement
une multiplication des zones d’habitat
informel, notamment en outre-mer et en périphérie des grandes agglomérations, souvent en zones
à risques soumises à des plans de prévention des risques naturels ou technologiques. Par ailleurs,
l’évolution des technologies engendre implicitement l’arrivée de territoires connectés générant une
convergence vers de fortes inégalités entre les territoires ruraux, périurbains et urbains.

L’alimentation

À l’horizon 2050, au vu de l’évolution démographique


mais aussi de la prise en compte du coût écologique,
l’alimentation pourrait être influencée par une
mutation du secteur agricole et agroalimentaire
(développement de productions hors sol,
l’agriculture de proximité, etc.) modifiant
l’évolution des risques de Sécurité civile liés.

CRITICITÉ POUR LA SÉCURITÉ CIVILE

Si le changement climatique ne peut être


identifié comme à l’origine des évolutions pressenties et des risques associés, il n’en reste pas moins
qu’il en est un accélérateur car face à la menace du changement climatique, l’innovation technologique
est l’un des principaux leviers pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 29


Au vu de la globalité des changements pour pallier les effets du dérèglement climatique, la logique
opérationnelle devra nécessairement évoluer. À titre d’exemple marquant, la société future sera
hyper-connectée et directement dépendante des facteurs technologiques. Ainsi, il sera observé une
réduction de la résilience de la population face aux risques émergents (naturels et technologiques).
Intrinsèquement, une augmentation des interventions aura lieu notamment en cas de black-out. Or,
il est important de prendre en compte ce phénomène ainsi que la dépendance aux technologies
pour les services opérationnels afin d’être en mesure d’assurer la gestion opérationnelle de manière
continue et non dégradée. Cet ensemble va probablement réorienter l’approche opérationnelle des
services d’incendie et de secours, mais aussi de la Sécurité civile en général.

OPPORTUNITÉS POUR LA SÉCURITÉ CIVILE

Dans un contexte global de changement de l’environnement et des situations auxquelles pourraient


être confrontés les acteurs de la Sécurité civile, l’innovation aura un rôle majeur à jouer afin d’améliorer
l’anticipation, l’intervention mais aussi le commandement et la sécurité des intervenants. Ainsi, pour
faire face à cette pluralité d’évolutions, la Sécurité civile doit adapter sa posture en apprivoisant et
en développant les innovations futures qui pourront faciliter son avancement. Au titre de la Sécurité
civile, les nouvelles technologies peuvent répondre aux objectifs suivants :

1 :poursuivre et encourager l’expertise interdisciplinaire sur la gestion des risques



2 :réduire la vulnérabilité de la population et des collectivités territoriales

3 :renforcer la résilience de la Sécurité civile et de ses partenaires

4 :améliorer la réponse de la Sécurité civile à la gestion de crise

5 :réduire la pollution générée par les moyens de la Sécurité civile
et leur consommation d’énergie

En effet, l’horizon temporel de l’étude ne permet pas d’anticiper l’ensemble des innovations et des
progrès techniques et technologiques qui pourraient émerger. Les domaines de la robotique, de
l’intelligence artificielle, de l’informatique quantique, de l’électromagnétique, des nanoparticules
connaissent des innovations accélérées qui modifient ou modifieront profondément les conditions
d’engagements opérationnels des acteurs de la Sécurité civile. Pour bénéficier de tout le potentiel
offert par l’innovation, la Sécurité civile doit se doter de structures adéquates. Le défi pour la Sécurité
civile est d’améliorer sa capacité à détecter de façon précoce et de soutenir le développement des
innovations à maturations longues, porteuses de ruptures ou de solutions pour la réponse de Sécurité
civile à horizon 2050. Le recueil, le partage et la diffusion des connaissances nécessitent de se doter
d’un unique point d’entrée de l’innovation afin de développer et assurer une veille des réseaux internes
et externes. En outre, il est nécessaire d’améliorer la qualité des interactions entre les divers acteurs.
Dans un souci d’efficacité et de diffusion des solutions, il est essentiel d’organiser la captation de
l’innovation dans les territoires en remontant et en partageant les innovations issues des services
d’incendie et de secours, des réseaux d’industriels, de l’ENSOSP22, etc.

22
École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers

30 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


10 FEUILLE DE ROUTE
DES MESURES D’ADAPTATION
DE SÉCURITÉ CIVILE
Après avoir analysé l’évolution des risques et effets futurs ainsi que l’impact potentiel qu’ils auront
sur les acteurs de Sécurité civile, il est essentiel de se donner des objectifs structurels au sein de cette
feuille de route. Cette dernière reprend par thématique de risque et d’effet les recommandations de
la DGSCGC. Pour chaque risque ou effet il y est décliné un ordre de priorité, ainsi qu’une typologie :
Connaissance des risques, Organisation, Stratégie, Doctrine et Moyens.

LES INCENDIES DE FORÊT ET D’ESPACES NATURELS


Ce GT a souhaité aborder les thématiques par grands objectifs ce qui fait que l’ordre des priorités ne
va pas forcément de P1 jusqu’à P3 en matière de mise en page.

PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION


2 - ORGANISATION RENFORCER LA COORDINATION INTERMINISTÉRIELLE
Décloisonner les compétences en matière de défense des
P2 2 - ORGANISATION forêts contre l’incendie à travers un guide de stratégie générale
interministériel
IMPLIQUER LA SÉCURITÉ CIVILE DANS L’AMÉNAGEMENT
2 - ORGANISATION
DU TERRITOIRE
En lien avec les services en charge de l’aménagement, normaliser
le principe des équipements DFCI (Défense des Forêts Contre
P2 2 - ORGANISATION
l’Incendie) à l’ensemble du territoire et à tous les types d’espaces
combustibles
2 - ORGANISATION APPUYER LES PRÉFECTURES POUR RÉDUIRE LE RISQUE
Généraliser la réglementation locale limitant ou coordonnant les
activités à risque (accès aux massifs, travaux forestiers, moissons,
P2 2 - ORGANISATION
etc.). Création d’une «boîte à outil» d’aide à la décision à
destination des préfectures (guide des mesures)
Renforcer le potentiel humain pour préserver le principe de
solidarité nationale coordonné et en partie financé par la
DGSCGC (colonne de renfort, volontariat, saisonnier, etc.) en
P1 2 - ORGANISATION
intégrant les contraintes qui sont en évolutions actuellement
(régime indemnitaire, repos de sécurité...) et qui auront un impact
sur le potentiel RH
Développer une approche nationale et interservices du RETEX
concernant les feux de forêt, notamment de grande ampleur,
P1 2 - ORGANISATION
destinée au partage des connaissances et expériences, y compris
dans le cadre de la formation
Généraliser l’engagement d’équipes pluridisciplinaires RCCI
(Recherche des Causes et des Circonstances d’un Incendie) et
P3 2 - ORGANISATION
valoriser leur travail par une mise en réseau et la diffusion des
études.

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 31


PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION
IMPLIQUER LA SÉCURITÉ CIVILE DANS L’AMÉNAGEMENT
3 - STRATÉGIE
DU TERRITOIRE
Par la préparation de la population à l’action face à un départ
P1 3 - STRATÉGIE
de feu et la protection des interfaces habitat-forêt
Par un rôle plus important dans le cadre de l’aménagement
P1 3 - STRATÉGIE
du territoire notamment par le brûlage dirigé
Par des approches locales systématiquement interservices
P2 3 - STRATÉGIE
(carte des enjeux pas uniquement forestiers)
FACILITER ET VALORISER L’ÉCHANGE DE BONNES PRATIQUES
3 - STRATÉGIE
PRÉVENTIVES ET CURATIVES
Par le déploiement de structures dédiées aux échelles locales
P2 3 - STRATÉGIE
et nationales
FAIRE FACE AU FEU CATASTROPHE DANS UN CONTEXTE PLUS
3 - STRATÉGIE
GLOBAL DE GESTION DE CRISE
Faire évoluer les approches de gestion de crise en étudiant
P1 3 - STRATÉGIE
les avantages potentiels de modèles étrangers ou militaires
Développer des outils de simulations modernes pour intégrer
P1 3 - STRATÉGIE les problématiques de gestion de crise interservices et
décloisonner les pratiques GOC/FDF.
Sauf péril imminent, n’envisager un engagement humain qu’au
P1 3 - STRATÉGIE regard de la défendabilité d’un massif et de l’efficacité de son
action
Faire évoluer les raisonnements tactiques permettant de
développer notre capacité à faire la « part du feu » dans le
P1 3 - STRATÉGIE
cadre de l’anticipation. Suppose que ces choix tactiques soient
politiquement compris et partagés
Adapter le niveau de réponse opérationnelle au regard de la
criticité des enjeux et de leur défendabilité (ne pas généraliser
P1 3 - STRATÉGIE
les modes d’actions développés dans les départements
méditerranéens)
Favoriser/développer le déploiement des PPRIF (Plans de
P2 3 - STRATÉGIE Prévention du Risque Incendie de Forêt) comme moyen de lutte
active via la sensibilisation des préfectures par la Sécurité civile
Faire évoluer les seuils d’acceptabilité des conséquences d’un feu
P2 3 - STRATÉGIE
de forêt (superficie et développement catastrophique possible)
Développer l’engagement des moyens terrestres et aériens
P3 3 - STRATÉGIE (notamment hélicoptères) de nuit afin de bénéficier de conditions
de lutte plus favorables

4 - DOCTRINE RENFORCER ET ÉLARGIR LES MOYENS DE LA DÉTECTION PRÉCOCE

Par la densification du maillage et la diversification des capteurs


(terrestres, aériens, spatiaux, fixes, mobiles, escamotables, etc.)
P1 4 - DOCTRINE
et intégrer les flux à travers un outil de suivi dédié aux échelons
locales, zonales et nationales.
Par la mise en place d’un groupe de travail permanent sur
P1 4 - DOCTRINE l’innovation technologique au service de la lutte contre les
incendies et le suivi des évolutions réglementaires

32 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION

4 - DOCTRINE CONSOLIDER LES OUTILS DE LA PLANIFICATION

Systématiser le retour d’expérience à toutes les échelles et mettre


P2 4 - DOCTRINE en place les procédures visant à améliorer l’engagement de
moyens nationaux, notamment aériens

ACCROÎTRE LES DONNÉES UTILES À L’ANTICIPATION

Consolider les bases de données et les indicateurs de risque


P1 4 - DOCTRINE dédiés aux incendies en intégrant d’autres paramètres (pression
opérationnelle, enjeux, évènements particuliers)
Intégrer les outils de l’intelligence artificielle et de l’activité des
P1 4 - DOCTRINE
réseaux sociaux dans les travaux d’anticipation
Établir un indice pour estimer en amont l’efficacité d’une action
P1 4 - DOCTRINE et rendre nos dispositifs opérationnels plus efficaces (aide à la
décision)
Revoir les principes de mise en œuvre pour s’adapter aux
conditions d’intervention dégradées pour le personnel
P1 4 - DOCTRINE
(établissement systématique / utilisation du canon du CCF, le
Camion-Citerne Feu de forêt)
Décliner la doctrine nationale en l’adaptant aux spécificités et
P1 4 - DOCTRINE ressources locales (approche homogène, adaptations locales à
travers les ONO, OZO, ODO.)

5 - MOYENS CONSOLIDER ET ÉLARGIR LES ACTEURS DE LA LUTTE

Sous commandement des SIS, intégrer en sécurité et selon des


protocoles d’engagement locaux des moyens extérieurs à la sphère
P1 5 - MOYENS
Sécurité civile (moyens agricoles notamment) en lien avec le guide
de stratégie interministériel
Renforcer et consolider le volontariat, ressource essentielle de
la solidarité nationale dans le cadre de la lutte notamment en
P1 5 - MOYENS période estivale (colonnes de renfort) en intégrant l’évolution des
contraintes ayant un impact sur le potentiel RH disponible (régime
indemnitaire, repos de sécurité, etc.)

5 - MOYENS RENFORCER ET ADAPTER LES MOYENS DE LA LUTTE AÉRIENNE

Poursuivre la location d’hélicoptères bombardiers lourds par la


P1 5 - MOYENS DGSCGC comme préalable à l’acquisition d’une flotte nationale
de ce type
Augmenter et diversifier les flottes pour pallier d’éventuelles
P1 5 - MOYENS
indisponibilités de flottes complètes suite à problème technique
Dimensionner l’attaque précoce (terrestre ou aérienne) aux enjeux
plutôt que de systématiser et étendre les principes des GAAR
P1 5 - MOYENS
(Guet Aérien ARmé) et de l’attaque massive sur l’ensemble du
territoire

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 33


PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION

5 - MOYENS DÉVELOPPER DE NOUVEAUX MODES D’ACTION

Adapter les modes d’actions et les matériels d’intervention afin


P1 5 - MOYENS d’optimiser l’emploi des Camion-Citerne Feu de forêt plutôt que
d’y bloquer des moyens qui seraient plus utiles au sein des massifs)
Développer la dotation en moyens rares et optimiser leur emploi à
P1 5 - MOYENS
travers l’approche des pactes capacitaires
Développer les moyens de lutte spécifiques et des modes d’action
P1 5 - MOYENS
moins consommateurs en eau notamment les feux tactiques
Renforcer la mobilité des moyens terrestres au regard d’un besoin
P1 5 - MOYENS
de réactivité croissant

5 - MOYENS PROTÉGER L’INTERVENANT

« Sapeur augmenté » : définir les équipements nécessaires


permettant l’engagement d’intervenants dans des conditions
P1 5 - MOYENS
extrêmes/dégradées (fortes chaleurs, transport de charges,
détecteurs, etc.)
Envisager la robotisation de certaines fonctions particulièrement
P1 5 - MOYENS
exposées
Adapter les moyens aériens aux bassins de risque (un DASH peut
être inadapté aux feux de culture). Revoir le guide d’emploi des
P1 5 - MOYENS
moyens aériens et les modes d’actions (à étudier via une approche
objectif/scientifique)
Mener des travaux visant à faciliter la simplification des normes
P1 5 - MOYENS
des engins
Préciser et renforcer la complémentarité des flottes aériennes aux
P1 5 - MOYENS différents échelons (départemental, interdépartemental, zonal,
national, européen)

LES INONDATIONS

PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION


Encourager le développement d’une base de données commune
aux différents acteurs de la gestion de crise, institutionnels ou
non, (services opérationnels, communes, EPCI, etc.) permettant
P1 1 - CONNAISSANCE le partage et la remontée d’informations en temps réel via le
développement de dispositifs intégrants la réponse capacitaire
existante mais aussi des systèmes de prévision et de surveillance
locaux (capteurs, caméras, stations, etc.)

Identifier les leviers et actions à mettre en œuvre pour faire du


citoyen un acteur central de la réponse de Sécurité civile (par
P1 2 - ORGANISATION
exemple : participation aux exercices, relai d’informations terrain
vers les autorités, participation à la gestion de crise, etc.)

34 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION
Assurer la formation de nouveaux intervenants aux moyens
P2 2 - ORGANISATION spécialisés développés pour les interventions en matière
d’inondation
Recenser les infrastructures de Sécurité civile exposées à
P3 2 - ORGANISATION
l’évolution du risque inondation et réduire leur vulnérabilité

LES MOUVEMENTS GRAVITAIRES

PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION


Encourager la réalisation d’études scientifiques sur les
P1 1 - CONNAISSANCE mouvements de masse ainsi que sur l’impact du changement
climatique vis-à-vis de ces derniers
Produire une information au travers de deux volets distincts :
prévention et sensibilisation, à destination de la population
P2 1 - CONNAISSANCE
locale, permanente et temporaire (touristique), sur ces nouveaux
aléas et leurs conséquences

Mettre en place des formations de « host nation support » pour


P1 2 - ORGANISATION préparer l’intégration de renforts européens à la chaîne de
secours français
Planifier l’implantation de nouvelles bases des moyens aériens et
des espaces de stockage des moyens spécialisés sur l’ensemble
P1 2 - ORGANISATION
du territoire national et maintenir un maillage fin des centres de
secours
Pour tous les acteurs de la réponse opérationnelle (sapeurs-
pompiers, mais également élus), renforcer et adapter aux
P2 2 - ORGANISATION
spécificités locales les formations sur les thématiques des
nouveaux aléas liés au changement climatique
Inciter à développer des accords locaux pour renforcer la
P2 2 - ORGANISATION coopération transfrontalière sur la gestion des aléas en zone
montagneuse
Réfléchir à la création d’équipes de formateurs capables
d’accompagner l’ensemble des acteurs sur l’appréhension des
P3 2 - ORGANISATION
risques, la réalisation d’exercices, des Plans (intercommunaux) de
Sauvegarde (P(I)CS), etc.

Acquérir des moyens héliportés lourds stationnés à proximité des


P1 5 - MOYENS
zones montagneuses
Inciter le conventionnement des services d’incendie et de
secours (SIS) avec des services disposant de moyens techniques
spécifiques (hélicoptères lourds, chargeuses, dameuses, pelles
P2 5 - MOYENS
mécaniques, etc.) afin de diminuer les délais de mobilisation de
ces matériels indispensables à l’accessibilité aux zones isolées ou
à la réalisation de voies d’accès

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 35


L’ÉLÉVATION DES TEMPÉRATURES ET LES RISQUES SANITAIRES

PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION


S’intégrer dans un réseau d’acteurs pour le suivi et la prévention
P1 1 - CONNAISSANCE
des nouvelles maladies courantes, vectorielles et résurgentes

Proposer une formation initiale des acteurs en contexte de crise


P1 2 - ORGANISATION sanitaire à l’application correcte et la mise en œuvre des gestes et
EPI adaptés

Évaluer les effets du soutien nécessaire à la population et


déterminer jusqu’où les acteurs de Sécurité civile sont en mesure
d’élargir leurs actions de protection des populations, face aux
événements extrêmes liés au changement climatique. Ainsi,
P1 3 - STRATÉGIE
préparer la Sécurité civile à faire face à l’accroissement des
missions d’assistance aux populations et donc redéfinir le cœur
de mission des intervenants de la Sécurité civile et dimensionner
les ressources en conséquence.
Prévoir la mise en place des campagnes de sensibilisation, de
P2 3 - STRATÉGIE vaccination obligatoire du personnel opérationnel (fièvre jaune)
et de dépistages post-exposition incluant ces nouvelles maladies

Travailler sur la création d’un « plan de lutte épidémique »,


P1 4 - DOCTRINE indifférencié afin d’être adaptable et modulable pour toute
épidémie afin d’assurer une pertinence opérationnelle

Investir au niveau territorial et national avec les acteurs


concernés dans du matériel qui soit adapté aux conditions
P1 5 - MOYENS d’interventions futures de manière à pouvoir assurer la
continuité du service en cas de crise sanitaire et de rupture
d’approvisionnement
Réfléchir aux pratiques et aux matériels de sorte à réduire le
P2 5 - MOYENS besoin en quantité d’eau consommée lors des interventions face
au risque de raréfaction de l’eau disponible
S’intégrer dans un réseau de solidarité (au niveau européen) en
P2 5 - MOYENS matière de moyens opérationnels NRBC lourds afin de mutualiser
les coûts

LES EFFETS DOMINO LIÉS AUX INFRASTRUCTURES,


LES RÉSEAUX ET LES RISQUES INDUSTRIELS

PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION


Développer un dispositif national de remontée d’information
et de suivi de tous les accidents/incidents qui surviennent sur
P1 2 - ORGANISATION le territoire dans les secteurs de production d’énergie afin de
collecter, centraliser et exploiter régulièrement toutes ces données
et d’anticiper les mesures d’adaptation qui seraient identifiées

36 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION
Proposer un appui des services d‘incendie et de secours pour
l’élaboration de la réglementation des installations classées pour
la protection de l’environnement et des bâtiments industriels afin
P2 2 - ORGANISATION
que leurs besoins techniques, organisationnels et constructifs
soient implantés sur le site pour faciliter leurs actions futures face
au risque NaTech
Valoriser et développer la participation des services d’incendie
et de secours et des services Interministériels de défense et
P2 2 - ORGANISATION
protection civile lors de l’élaboration de la réglementation
interministérielle en lien avec la Sécurité civile
Entretenir un lien étroit avec les ministères concernés par les
P2 2 - ORGANISATION grands projets d’infrastructures énergétiques et les opérateurs de
réseau afin d’anticiper leurs besoins réglementaires
Renforcer les procédures des systèmes d’information (gestion des
alertes et gestion opérationnelle) notamment sur l’aspect partage
P3 2 - ORGANISATION
de données entre exploitants et services d’incendie et de secours
pour un meilleur dimensionnement des moyens à engager

Systématiser, en anticipation des événements météorologiques,


l’identification des grandes infrastructures météo-sensibles qui
pourraient être concernées et procéder à une analyse systémique
P1 3 - STRATÉGIE des risques (effets domino sur les populations, biens et activités)
en élargissant les Schémas départementaux d’analyse et de
couverture des risques (SDACR) avec un volet changement
climatique
Anticiper la gestion post-crise et le désengagement des formations
militaires de Sécurité civile en définissant un modus vivendi du
P2 3 - STRATÉGIE jour d’après identifiant les acteurs en mesure de le suppléer sur
des missions à long terme (en identifiant un processus de retour à
la normale)

Dans le cadre d’un schéma zonal d’analyse et de couverture des risques,


P1 4 - DOCTRINE conforter la doctrine de projection d’équipes spécialisées (notamment
IMP et NRBC) par les moyens héliportés de la Sécurité civile
Améliorer la conduite des opérations rendue difficile par la
complexité de la situation et/ou de son étendue, au travers d’une
P2 4 - DOCTRINE
doctrine de conduite des interventions lors de phénomènes
météorologiques exceptionnels

Doter la Réserve Nationale de capacités d’hébergement d’urgence


de grandes dimensions (1 000 places) et de moyens logistiques
associés. Décrire une doctrine de déploiement et de mise en
œuvre par les moyens nationaux et faire inscrire ce dispositif en
P1 5 - MOYENS
ressource capacitaire européenne (emergency temporary camp
- ETC). Évaluer éventuellement la possibilité de contractualiser
la fourniture d’un tel dispositif d’hébergement d’urgence (mise à
disposition, montage) auprès d’entreprises spécialisées

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 37


PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION
Inscrire dans les dispositions spécifiques ORSEC le
conventionnement avec les opérateurs de réseaux pour assurer
P2 5 - MOYENS
leur résilience face au changement climatique (par exemple :
Réseau Radio du Futur)
Investir dans des hélicoptères lourds permettant des missions
P3 5 - MOYENS
logistiques

L’EXPOSITION ET LA VUNÉRABILITE CONSÉQUENTE


DES TERRITOIRES ULTRA-MARINS

PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION


Se rapprocher de comités d’experts pour suivre l’évolution des
P3 1 - CONNAISSANCE
maladies vectorielles

Intégrer les résultats du projet ERA4CS INSeaPTION du bureau


de recherches géologiques et minières (BRGM) pour aider les
îles à s’adapter et faire évoluer leur territoires face au risque
de submersion marine. Six îles ont été identifiées à Tahiti et
P1 2 - ORGANISATION Moorea :
- zone industrielle de Papeete
- aéroport international Tronçons de la RT au sud-ouest de l’île
(Punaauia, Paéa, Ataiti Taravao), RT21 qui fait le tour de l’île de
Moorea (en zone basse) avec un seul axe de circulation
Réaliser des exercices faisant jouer la population en lien avec les
P1 2 - ORGANISATION
dispositions des plans communaux de sauvegarde
Réaliser un état des lieux pour définir des ponts de secours en
cas d’inondation, des stocks stratégiques de ponts Bailey (5km
P1 2 - ORGANISATION
de stock). Cela pose la question du transport du stock de la
métropole vers l’outre-mer
Revoir le dimensionnement local pour faire face à l’augmentation
des feux de végétation sur les îles :
P1 2 - ORGANISATION => Adapter la planification en ce sens (SDACR, PCS et ORSEC)
=> Établir le contrat territorial de réponses aux risques et aux
effets potentiels de menaces (COTRRIM)
Travailler sur la projection de moyens aériens et maritimes
P1 2 - ORGANISATION
=> Établir le COTRRIM
Mettre en place des mesures de protection de la ressource en
eau, avec notamment une protection des zones de captage et de
P2 2 - ORGANISATION
la ressource en eau potable qui constituent une priorité pour le
territoire
Réaliser des formations au sein des SIS pour garantir un niveau
P2 2 - ORGANISATION
opérationnel élevé
Revoir le dimensionnement local pour faire face aux feux de
P2 2 - ORGANISATION végétations
=> Pacte capacitaire et révision du SDACR
Sensibiliser la population à la montée des océans et des risques
P2 2 - ORGANISATION
induits (inondations)

38 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION
Sensibiliser la population au risque de submersion côtières et de
P2 2 - ORGANISATION
recul du trait de côte (façade ouest de Mayotte)
Sensibiliser la population aux élévations du niveau de la mer et
P2 2 - ORGANISATION leurs conséquences (submersions chroniques) dans les zones
urbanisées : Point-à-Pitre, les Abîmes/Baie-Mahault en Guadeloupe
Établir un accord État/Pays sur l’affectation, l’entretien et la
P3 2 - ORGANISATION
construction des abris de survie en y associant les communes
Sensibiliser les habitants de Futuna au risque de houles
P3 2 - ORGANISATION
océaniques du fait de l’absence de barrière récifale

Adapter les infrastructures portuaires et aéroportuaires,


P1 3 - STRATÉGIE
industrielles ou commerciales situées en zone basse
Développer des hypothèses de dépassement des capacités des
P1 3 - STRATÉGIE
secours à différents niveaux (îles, archipels, haut-commissaire)
Renforcer la sécurité des accès aux aéroports de Papeete et
P1 3 - STRATÉGIE Moorea vulnérables aux submersions marines ainsi que du port et
de l’aéroport de Tahiti
Sécuriser et aménager les axes routiers pour l’accès aux ports et
aéroports (Gillot-Roland Garros à La Réunion) en intégrant les
données d’élévation du niveau marin.
P1 3 - STRATÉGIE
Intégration des résultats du projet RENOVRISK dans la mise à
jour des documents de planification et les plans internes des
gestionnaires des ports et aéroports
Sécuriser l’accès aux infrastructures portuaires et aéroportuaires :
Port de Longoni à Mayotte (axe routier coupé lors des grandes
marées)
P1 3 - STRATÉGIE
Aéroport de Petite-Terre de Mayotte avec la piste située sur la
barrière de corail => poursuivre la mise en place d’alerte grande
marée pour prévenir la population et les usagers
Sécuriser les voies d’accès terrestres au port et à l’aéroport qui
peuvent être inondées et rendues impraticables. Exemple du Port
P1 3 - STRATÉGIE
de Saint Laurent en Guyane, comme les espaces aéroportuaires
de Guyane (Félix Éboué)
Mettre en place un réseau de surveillance et des systèmes d’alerte
pour prévenir des tempêtes et submersions marines. Analyser le
P2 3 - STRATÉGIE
maillage sédimentaire de la frange littorale pour permettre une
meilleure adaptation des moyens
Adapter les outils et moyens pour la lutte anti-vectorielle
P3 3 - STRATÉGIE Favoriser le partage d’expérience avec les Antilles et l’océan
Indien
Poursuivre la mission de lutte anti-vectorielle (État/Collectivités)
et notamment les missions au niveau des communes de
P3 3 - STRATÉGIE
démoustication aux Antilles et en Guyane.
Partager ces bonnes pratiques avec les autres territoires

Anticiper les problématiques d’accès à l’eau potable


P1 4 - DOCTRINE => Adapter la planification en ce sens (SDACR, PCS et ORSEC)
=> Lancer le travail de rédaction du COTRRIM

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 39


PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION
Développer la planification d’un dépassement capacitaire
P1 4 - DOCTRINE en s’appuyant sur l’expertise conjointe de l’état-major
interministériel de zone et la DGSCGC
Développer une planification pour pallier les ressources
insuffisantes en eau potable due à la raréfaction des pluies et
prévoir un réseau parallèle pour pallier les problématiques de
P1 4 - DOCTRINE
barrage sur Saint-Pierre-et-Miquelon
=> Mettre à jour la planification Retap Réseaux ;
=> Prévoir l’envoi d’une mission d’appui d’experts hydrogéologues
Intégrer les résultats du projet C3F de Météo-France
(conséquences du changement climatique sur les Antilles) dans la
P1 4 - DOCTRINE
mise à jour des documents de planification (PCS, ORSEC, SDACR
et COTRRIM)

P1 4 - DOCTRINE Lancer les travaux rédaction du COTRRIM zonal et départemental

Mettre à jour les documents de planification avec intégration du


P1 4 - DOCTRINE
risque de submersions marines
Mettre à jour les documents de planification en y intégrant le
risque de glissements de terrain dans la commune de Mamoudzou
(quartiers nord) à Mayotte
P1 4 - DOCTRINE Réduire la vulnérabilité des communes face à ce risque par la mise
en œuvre de travaux.
Prévoir des sites refuges en anticipation d’un déplacement futur
de la population
Mettre à jour les PCS des communes du littoral avec la prise en
compte du recul du trait de côte. Introduire ce risque dans les
P1 4 - DOCTRINE
plan internes des entreprises et infrastructures portuaires et
aéroportuaires
Mettre à jour les PCS des communes exposées aux submersions
P1 4 - DOCTRINE
chroniques
Mettre à jour les plans de sécurité des exploitants des ports et
P1 4 - DOCTRINE aéroports avec les résultats du projet C3F (Guadeloupe). Travailler
avec l’exploitant du port pour pérenniser ses infrastructures
Mise à jour des PCS en y intégrant les résultats du projet EXPLOIT
P1 4 - DOCTRINE dans l’identification des sites refuges (aléas cyclonique et
tsunami)
Mise à jour des PCS et document de planification avec la prise
en compte du risque de glissement de terrain qui concerne
la totalité de l’île de La Réunion dont le cirque de Salazie qui
P1 4 - DOCTRINE regroupe les plus grands glissements de terrains habités.
Prévoir des sites refuge pour mettre à l’abri la population voire
des centres d’accueil et de regroupement des populations (CARE)
pour les déplacements de plus longue durée
Poursuivre le déploiement du dispositif tsunami (signalétique,
P1 4 - DOCTRINE
chemin de repli, zones refuge)

40 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION
Prendre en compte le risque inondation dans les PCS des
P1 4 - DOCTRINE
communes littorales et sensibiliser la population
Prendre en compte les problématiques de ressource en eau
(analyse différenciée selon les archipels) notamment dans le
P1 4 - DOCTRINE contexte de l’élévation du niveau de la mer (salinisation des sols
et contamination des nappes phréatiques) dans les documents de
planification (PCS, ORSEC, COTRRIM)
Révision des PCS avec l’intégration du risque cyclonique et les
risques induits (inondations, submersions, vents forts) notamment
P1 4 - DOCTRINE
pour les communes de Saint-Anne, Saint-François, Pointe-à-Pitre
(Guadeloupe) et Fort-de-France (Martinique)

Travailler sur la projection de moyens aériens et maritimes =>


P1 5 - MOYENS
COTRRIM
Mettre à disposition des forces armées de Nouvelle-Calédonie
(FANC) un CASA au regard de leurs moyens actuels décrits
P2 5 - MOYENS
comme vétustes par l’IGA et pour sa mise à disposition sur Wallis-
et-Futuna

L’ÉCHELLE EUROPÉENNE ET SES PERSPECTIVES

PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION


Soutenir la création des Centres d’Expertise Européens spécialisés
P1 1 - CONNAISSANCE par risque. Développer ainsi par la France l’expertise du risque feu
de forêt à Nîmes
Alimenter une base de données commune au travers d’un pilier
scientifique et d’un pilier capacitaire en regroupant les retours
P2 1 - CONNAISSANCE
d’expérience et les informations opérationnelles à l’échelle
européenne pour matérialiser le « knowledge network » existant
Impulser et soutenir en France la création d’un Observatoire
européen d’adaptation aux changements climatiques, en
P3 1 - CONNAISSANCE
développant un réseau de connaissances scientifiques et
opérationnelles

Accompagner l’ERCC pour le développement d’outils d’aide à la


P1 2 - ORGANISATION planification et au dimensionnement des ressources (création de
COTTRIM, SDACR et pactes capacitaires au niveau européen)

Accompagner et participer à la création de forces d’intervention


P1 5 - MOYENS européennes ainsi que des réserves logistiques européennes, à
l’image des moyens nationaux

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 41


LES NOUVELLES TECHNOLOGIES, LES INNOVATIONS ET LA COMMUNICATION

PRIORITÉ TYPOLOGIE RECOMMANDATION


Créer un Lab « innovation » de la Sécurité civile qui initiera la
recherche développement sur les innovations et lesnouvelles
P1 1 - CONNAISSANCE technologies (exemple : développement des exosquelettes, liens
avec les villes connectées, etc.) en le plaçant à un niveau supra au
sein de la DGSCGC

Décloisonner entre les ministères et le secteur privé l’information


et partager en continu l’information entre tous les acteurs
P1 2 - ORGANISATION
et partenaires de gestion de crise au travers des nouvelles
technologies et innovations

Créer une plateforme de partage et d’exploitation de


l’information : liée à l’innovation, la recherche et la prospective
P1 5 - MOYENS voire les RETEX alimentés par une communauté Sécurité civile
rassemblant les acteurs des territoires et les moyens nationaux
voire européens
Adapter et perfectionner les EPI, EPC et le matériel d’intervention
face aux événements extrêmes liés au changement climatique
P2 5 - MOYENS
avec l’appui des NTI (dépendant des trois recommandations
précédentes)
Travailler sur un outil d’acculturation aux risques pour la
population, d’anticipation via les nouvelles technologies. Ce
P3 5 - MOYENS
travail pourrait être mené avec les élus et la population en faisant
appel à des start-up, (exemple : application mobile)

42 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


LES RECOMMANDATIONS TRANSVERSES

PRIORITÉ TYPOLOGIE GT RECOMMANDATION

FDF MGR Dédier une structure au suivi et à l’anticipation des


P3 1 - CONNAISSANCE INO conséquences du changement climatique au sein de la
IRI OMR DGSCGC

Acclimater les outils et structures de Sécurité civile


aux fortes chaleurs futures en rénovant le parc
bâtimentaire (isolation, climatisation). Tester des
P2 2 - ORGANISATION TEM NTI
véhicules, matériels et équipements en condition
de canicule (50° ou plus) en participation avec les
fabricants. Stockage des produits réactifs plus encadré
Pour tous les acteurs de la réponse opérationnelle
MGR FDF (sapeurs-pompiers, mais également élus…) renforcer
P2 2 - ORGANISATION INO et adapter aux spécificités locales les formations sur
IRI OMR les thématiques des nouveaux aléas présents liés au
changement climatique
Planifier l’implantation de nouvelles bases des moyens
MGR INO aériens et des espaces de stockage des moyens
P3 2 - ORGANISATION
IRI OMR spécialisés sur l’ensemble du territoire national, et
maintenir un maillage fin des centres de secours

Adapter la planification aux effets des évolutions


FDF INO d’événements extrêmes en intégrant dans la doctrine
P1 4 - DOCTRINE MGR TEM autours des risques un volet changement climatique
IRI OMR (SDACR, COTTRIM, Dispositions Spécifiques ORSEC,
etc…)

Constituer des Task-Force pour le rétablissement


des communications nécessaires aux services de
secours, basées sur des capacités de mise en œuvre
P2 5 - MOYENS IRI NTI de matériels favorisant l’autonomie et la résilience
des moyens de la Sécurité civile en situation de chute
de réseaux. Ces moyens seraient détenus au niveau
départemental, zonal et national
Identifier et Développer une capacité de réponse
renforcée par la coopération civilo-militaire. Pour cela,
réfléchir à l’implication pragmatique de l’armée dans
NTI TEM les systèmes d’alerte précoce et de l’interopérabilité
P2 5 - MOYENS
INO MGR dans la coopération civilo-militaire. (s’appuyer sur leur
expertise dans le domaine R&D/Soutien de la Sécurité
civile pour des événements particuliers (sanitaires par
exemple)

Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050 43


Abréviation
des risques et effets
FDF Risque feu de forêt

INO Risque inondation

MGR Risque mouvement gravitaire

TEM Risque températures

IRI Risque infrastructures et risque industriel

NTI Effets nouvelles technologies et innovations

EUE Effets au niveau européen

OMR Risque Outre-mer

Crédits
Avec la participation des personnels de :
l’ASN, BRGM, CEA, CEREMA, CETU, DDTM 06, DG ECHO, DGPR, ECASC Valabre, EDF,
EMIZ Antilles, EMIZ Est, EMIZ Nord, EMIZ Ouest, EMIZ Sud, EMIZ Sud-Est, EMIZ Sud-
Ouest, ENSOSP, EPSF, France Hydrogène, INERIS, INRAE, IRSN, Institut Pasteur, IPGP,
MAPPPROM, MIIAM, Météo France, MOM, ONF, ORANO, RTE, SDIS 06, SDIS 09, SDIS
26, SDIS 34, SDIS 33, SDIS 41, SDIS 58, SDIS 60, SDIS 62, SDIS 64, SDIS 66, SDIS 73,
SDIS 74, SDIS 77, SDIS 91, SGDSN, SIDPC 06, SIDPC 971, SIDPC 976, SIS 2A, Université
de Perpignan, Université de la Sorbonne.

Photos :
Boris Allard/SDIS 37, Arnaud Beinat/SDIS 57, Joachim Bertand/Sécurité civile, Romain
Bruneau, Élizabeth Delelis/Dicom, Rémy Géroudet, Jérôme Groisard/Dicom, Rhein-
Erft-Kreis/REUTERS, Christelle Hervé/Marine nationale, Florent Garcia/SIRPA, Bastien
Guerche/Sécurité civile, David Mendiboure/Dicom, Rémy Michelin, Francis Pellier/
Dicom, Sébastien Rama/SDIS 86, Jose Rocha/Dicom, Ezequiel Scagnetti/Commission
européenne, SDIS 11, SDIS 37, UIISC 1, UIISC 5, DR

Graphisme :
Bruno Lemaistre/Sécurité civile - mars 2023

44 Adaptation de la Sécurité civile face aux défis climatiques à l’horizon 2050


ADAPTATION
DE LA SÉCURITÉ CIVILE
FACE AUX DÉFIS CLIMATIQUES
À L’HORIZON 2050

Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer

Direction générale de la Sécurité civile


et de la gestion des crises

Sous-direction de la préparation,
de l’anticipation et de la gestion des crises

Bureau d’analyse et de gestion des risques

Place Beauvau 75008 PARIS Cedex 08


ISBN : 978-2-11-172160-9