Traduction Adaptation Et Editing Multilingue FR
Traduction Adaptation Et Editing Multilingue FR
Traduction Adaptation Et Editing Multilingue FR
ET
DITING MULTILINGUE
Deuxime dition
revue et mise jour
en septembre 2000
par
Franco Troiano
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Franco Troiano
Jacques Permentiers
Erik Springael
Traduction, adaptation
et
diting multilingue
Mode d'emploi
des services linguistiques et multimdias
T.C.G. Editions
Bruxelles
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Illustration de couverture :
saint Jrme (patron des traducteurs)
de Antonello da Messina (1430-1470).
Londres, National Gallery
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Les auteurs
En 1977, Franco Troiano fonde Eurologos, entreprise de services linguistiques. Aprs avoir
cr en 1989 une filiale de prpresse et multimdia (Littera Graphis), il btit un rseau de
dizaines de siges Eurologos sur quatre continents (des siges glocaux il aime prciser
cest--dire globaux et locaux en mme temps). Et, sous lenseigne il faut produire la langue l
o elle est parle, on dirait que cela ne peut que continuer.
Jacques Permentiers est titulaire d'une licence en philologie germanique double d'une matrise
en traduction FR (NL-DE-EN) obtenue en 1981. Membre fondateur de la Belgian Quality
Translation, il est un des professionnels parmi les plus connus et apprcis du march belge.
Erik Springael, aprs un passage en tant que copywriter publicitaire, a pu s'adonner sa passion
: l'diting industriel. Traducteur de formation (il parle couramment cinq langues), il a pu aboutir
la matrise des technologies modernes de l'dition commerciale et publicitaire grce son
savoir-faire de linguiste et de rdacteur-concepteur.
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Sommaire
Avant-propos de la deuxime dition de Franco Troiano
Prface de la premire dition de Hugo Marquant
Prface de la deuxime dition de Giancarlo Marchesini
Prface de l'dition allemande de Heidi Aschenberg
Note des deux traductrices germanophones sur l'dition allemande Marlene Pfaff et Claudia Schneider
Prface de l'dition anglaise de Myriam Salama-Carr
Note des deux traductrices de l'dition anglaise Mary Kennedy et Kate Lindsay
Prface de l'dition espagnole de Joaqun Garca Palacios
Note de la traductrice sur l'dition espagnole Mara Isabel Casenave
Prface de la premire dition italienne 1996 de Federica Scarpa
Note des deux traducteurs de ldition italienne 1996 de Davide De Leo et Matteo Fiorini
Prface de l'dition nerlandaise 2000 de Hugo Ruysevelts
Note des deux traducteurs sur l'dition nerlandaise Jan Vanderplatten et Marleen Dewitt
Avant-propos de la premire dition 1994 de Franco Troiano, Jacques Permentiers et Erik Springael
Premire partie
De la conception-rdaction la traduisibilit
1.1
1.2
1.3
11
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
1.4
1.5
1.6
Deuxime partie
De la qualit-traduction la traduction technique
2.1
2.2
2.3
2.5
2.4
12
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
2.6
2.7
Troisime partie
De la traduction en direct vers le niveau qualit-adaptation
3.1
3.2
3.3
3.6
3.5
3.4
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Quatrime partie
De la qualit-adaptation la qualit-diting
4.1
4.2
4.3
4.5
4.4
Cinquime partie
Du multilinguisme au prpresse et lditing : l're des entreprises
multinationales de services linguistiques
5.1
5.2
Le temps de lincompatibilit
Le prpresse comme premire activit complmentaire de la
traduction
Le rapprochement entre traducteurs et (info)graphistes
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
5.2.3
5.2.4
5.2.5
Sixime partie
Des services dinterprtation au service congrs
6.1
6.2
6.3
6.5
6.4
Septime partie
La qualit-diting multilingue et lenvironnement conomico-politique
7.1
7.2
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Huitime partie
Glossaire de la traduction, de ladaptation et de lditing multilingue
Pour parler le mme langage, mieux vaut peser ses mots
Annexes
Annexe n 1
Traduction automatique ou traduction assiste par ordinateur ?
Un exemple de traduction automatique : SYSTRAN
Annexe n 2
Confrence de Franco Troiano l'Ecole Suprieure de Langues Modernes pour Interprtes et Traducteurs de
l'Universit de Trieste, le 20 mars 1995 : Le march des services linguistiques et les dbouchs professionnels pour
les traducteurs et les interprtes
Annexe n 3
Confrence de Franco Troiano lors du sminaire FEDER.CEN.TR.I Bologne, 1996 : La qualit linguistique en
diting multilingue en diting multilingue : conditions et mthodes pour la produire
Annexe n 4
Confrence de Pascale Sterkendries, Project Manager Eurologos Bruxelles, au Palais des Congrs de Bruxelles, le
15 septembre 1998 : La secrtaire lpoque de la globalisation o loffre est plus importante que la demande
Annexe n 5
Confrence de Sbastien Chipot, Traducteur et Project Manager Eurologos Bruxelles, lUniversit de
Portsmouth, G.B., le 30 avril 1999 : La globalisation des marchs et la production de lditing multilingue
Annexe n 6
Confrence de Sandrine Olejnik au congrs de lAssociation Europenne de Terminologie, Paris, en mai 1999 :
La terminologie applique aux services de traduction et dditing multilingue
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
que Michel Tournier dfinit comme la logosphre). Cest un Chinois, par exemple, qui a publi
en France un compte rendu minutieux et impeccable du livre, chapitre par chapitre : un vritable
Bescherelle qui nous a enchant. Et cest dAngleterre que nous avons reu la critique la plus
radicale sur le livre. Nous ne nous attardons pas sur les louanges prliminaires quon nous a
adresses pour le style de lcriture et le fond des argumentations. Nous retenons ici lattaque en
pleine rgle contre la totalit du septime chapitre qui, carrment, naurait pas d tre crit. Le
chapitre vous allez le lire traite du rapport inluctable et inescamotable entre la qualit
(linguistique) et les moyens conomiques rellement disponibles pour la produire. Il fallait, en
dautres termes, parler du nerf de la guerre et de ce quon appelle encore la crise conomique.
Nous, les pauvres professionnels sectoriels, avons os le faire. Par ailleurs, nous considrons que
ce chapitre demeure parmi les plus remarquables que lon nous pardonne du livre. Nous le
republions sans en changer un seul mot, conforts, si l'on ose dire, par le droulement de
lvolution conomique internationale de ces dernires annes : nous en avions fait une analyse
qui sest avre, hlas, prcise et que nous ne pouvons que confirmer totalement.
Mais il y a bien des choses que nous avons changes. Sur 314 mots du glossaire, plus dun quart
est nouveau. Les toutes nouvelles technologies de lingnierie linguistique, de la tlmatique, de
linfographie et dInternet font voluer nos professions, donc ses mots (ce quon appelle la
mtalangue de service) avec une vitesse tonnante.
Que lon pense, par exemple, limportance des rseaux internationaux. Le march du
multilinguisme sera de plus en plus sous lhgmonie des grands groupes multinationaux de la
traduction.
Mme nous, en tant que Groupe Eurologos, avons d acclrer la filialisation internationale de
nos siges dexploitation. En quelques annes nous avons fond pas moins de treize nouveaux
siges internationaux et relocaliss filiales. Linluctable globalisation conomique de la plante
concide, en effet, avec linternationalisation des services linguistiques. Pour notre plus grand
plaisir, dailleurs.
Cette nouvelle dition veut encore tmoigner du dveloppement de ce processus. Tout
simplement.
Franco Troiano
Managing director
du Groupe Eurologos
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Hugo Marquant
Conseiller scientifique
lInstitut Libre Marie Haps de Bruxelles
pour Traducteurs et Interprtes
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Il sagit de la phase que le traducteur atteint aprs un va-et-vient continu entre microscopique et macroscopique ainsi qu'
travers des processus dcisionnels fonds sur une structure trame (associative network).
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
culturelle, appellent terminographe ainsi que des collaborateurs de la filiale du pays concern
pour le sociostyle. Cest le moment o lditing multilingue prend toute sa signification. En
effet, lacclration des processus de production et de communication impose des choix toujours
plus rapides qui doivent tre rpartis entre plusieurs personnes. Notre poque se caractrise par
le besoin de prises de dcisions collectives, parce que la responsabilit et les capacits dune
seule personne peuvent savrer limites ou inadquates.2 Dans cet esprit, le traducteur doit
renoncer lide que son texte est dfinitif et immuable. Une fois les conditions dune
collaboration constructive runies, il doit accepter que son travail soit revu et corrig par un
spcialiste de marketing. Ce dernier connaissant bien son public et ses attentes, appliquera un
lexique dlimit sur le plan de la terminologie (technolecte) et exercera un droit dintervention
qui dcoule de sa propre exprience professionnelle.
Cest l que rside lessence mme de la succession qualit-traduction, qualit-adaptation et
qualit-diting prconise et applique par les auteurs. Il sagit dune collaboration au sein de
laquelle chacun doit se reconnatre comme un maillon de la mme chane sur laquelle il est de
lintrt de tous dviter un point faible, que ce soit au niveau de la rdaction (copywriting), de la
traduction ou de la rvision. On arrive ainsi implicitement vaincre lincompatibilit structurelle
qui existe entre le traducteur et le bureau de traduction ou le traducteur et le client.
Incompatibilit qui, pendant de nombreuses annes, a donn une touche parfois folklorique la
traduction.
Les auteurs semblent parfaitement laise dans cette vision futuriste, mais peut-tre dj
actuelle, de la communication externe lentreprise. Ils en connaissent les instruments, les
modalits et la dontologie. Ils ouvrent une perspective dans laquelle la comptence de chaque
intervenant va de pair avec son sens des responsabilits et sa conscience des fonctions quil
exerce.
A ce point, je me permettrai une considration qui, bien quelle puisse sembler inquitante, me
parat ncessaire pour modrer dventuels excs doptimisme. Un passage du livre affirme,
raison, que le traducteur est le lecteur par excellence. Pourtant, dun point de vue smiotique, on
peut affirmer que toute forme de lecture est une traduction. De ce fait, mme la lecture du
rviseur ou du responsable de lditing multilingue, est sujette une coopration interprtative.
Autrement dit, la lecture se fonde sur lencyclopdie personnelle de lindividu, chappant ainsi
au critre dobjectivit que semble suggrer lexpression zro dfaut (chapitre 4.3).
En paraphrasant lexpression si bien trouve par Umberto Eco, on pourrait affirmer que la
traduction est elle aussi une machine paresseuse. En effet, en matire de rvision, elle offre de
multiples possibilits et confie une part du message un non dit qui peut savrer comme
minemment efficace pour la communication. Les variantes entre diffrentes rvisions ne se
limiteront donc pas au choix didiolectes ce que les auteurs condamnent juste titre comme
agressivit linguistique. Non, car elles pourront mettre en cause une stratgie plus tendue et
plus structure sur la base de laquelle, par exemple, on valuera la ncessit dclaircir certains
noeuds logiques ou certains passages-cls du texte. A ce point, on peut se demander qui peut
2
Qui sait combien de dcisions fausses ont t prises parce que toute la responsabilit a t confie un seul individu que lon a
peut tre appel sur son tlphone mobile alors quil s'apprtait prendre lavion?
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
juger de la ncessit relle dajouter ou dliminer certains lments explicatifs, sous prtexte de
contribuer lintelligibilit de la communication ? A partir de quel degr dintervention peut-on
parler dhypertraduction ?
En dpit des tentatives de colonialisme culturel et de ce que jai dfini ailleurs comme smme
interlinguistique, la traduction, comme lcriture, restent des phnomnes extrmement
subjectifs. En tant que tels, ils chappent toute volont de catgorisation normative. Cest dans
cette perspective, aussi stimulante quinquitante, que je conclurai avec une importante citation
de Jakobson qui va bien au-del de laphorisme. Les auteurs lont dailleurs bien intgre,
puisquelle ressort en filigrane tout au long de leur ouvrage : Les langues diffrent
essentiellement par ce quelles doivent exprimer et non par ce quelles peuvent exprimer.
Giancarlo Marchesini
Professeur l'cole de Traduction et d'Interprtation
de l'Universit de Genve
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
prsenter le point de vue et lorientation dune entreprise de traduction qui doit rpondre de
manire opportune aux exigences du secteur de la communication.
Quel profil du traducteur ce livre dpeint-il ? De quelles qualits et qualifications doit-il faire
preuve dans loptique du professionnel ? Quoi quil advienne, les auteurs, bien placs pour le
savoir, le voient impermable toute influence techniciste. Mais pas seulement : en dpit de
toute la spcialisation aujourdhui indispensable dans le cadre de notre savoir en dveloppement
rapide, voulu pour une grande part par les mdias lectroniques, le traducteur ne peut tre un
idiot-savant, un glossaire terminologique ambulant, un technocrate de la langue. Le traducteur
quils se souhaitent possde une large culture gnrale, une comptence parfaite dans sa langue
maternelle et une sensibilit esthtique. Il sera gnraliste, capable, de par sa formation
gnrale, de venir bout des missions spcifiques aux exigences de spcialisation de son
quotidien professionnel. Cette conception doit tre approuve sans rserve. La formation des
interprtes et des traducteurs doit en suivre lexemple de trs prs.
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Claudia Schneider
Joachim Quast, jeune traducteur allemand trs apprci de ses pairs et de beaucoup de clients, est subitement dcd le 4 janvier
1997. Seul le souvenir encore vivant de son savoir-faire compense le vide professionnel quil a laiss chez nous.
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Myriam Salama-Carr
Professeur l'universit de Salford, Grande-Bretagne
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Mary Kennedy
Kate Lindsay
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
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Il convient de se rjouir de l'pret de la ralit inhrente au travail quotidien, mais aussi, dans
une union qui parfois nous semble paradoxale, de la prsence de lamour de la langue, comme
pine dorsale, aussi bien de ce livre que du travail propre au traducteur, ce sentiment qui fait
paratre pour sien un texte qui, pour paraphraser la chanson, passe de main en main et que
personne ne garde, ce sentiment qui fait resplendir le passage au contenu le plus ardu, et qui
pousse rechercher obstinment et comme objectif ultime la fracheur, un ensemble insaisissable
de traits qui va permettre de formuler un moment donn le compliment on ne dirait pas une
traduction. Bni soit ce mtier.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
La leon finale est donc que la qualit paie, une affirmation qui ne pouvait venir que
dentrepreneurs clairs dont louverture desprit est un mrite. Sans tenir compte quil a t
rconfortant, pour ceux qui, comme moi, enseignent dans une facult universitaire dinterprtes
et traducteurs, de trouver dans le monde du travail une confirmation clatante de ce que lon
essaie denseigner depuis toujours aux tudiants. Un livre comme celui-ci devrait donc trouver
place sur les rayons des bibliothques de toutes les coles de traduction.
Federica Scarpa
Professeur lUniversit de Trieste
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Hommage fait au Pote et au Traducteur par deux emballeurs polyglottes dune entreprise
internationale de dmnagement de mots.
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Lemballeur pench
qui vide ma pice
fait le mme mtier que moi.
Moi aussi je dmnage
les mots, les mots
qui ne sont pas les miens,
et je touche
tout ce que je ne connais pas, sans comprendre
ce que je dplace.
Je dplace tout mon tre,
traduisant le pass en un prsent
qui voyage scell
renferm entre les pages,
ou dans des caisses portant lindication
fragile et dont jignore le contenu.
Voil le futur, la navette, la mtaphore,
le temps ouvrier et citrieur,
transfert et trope,
la compagnie de dmnagement.
En 1991 dj, la SSLMIT (Ecole suprieure de langues modernes pour Interprtes et
Traducteurs) de Trieste avait organis un congrs intitul En dfense des dmnageurs de
mots : la mtaphore potique des emballeurs-dmnageurs de mots de Magrelli avait ainsi t
adopte par les organisateurs comme exergue de la manifestation. John Dodds, directeur de
lEcole, en tait le prsident. Voil ce quil crivait ce sujet : La posie de Valerio Magrelli
voulait certainement communiquer, travers cette ressemblance, lopinion que de nombreux
traducteurs ont deux-mmes, de ce que lon attend deux, voire mme la manire dont ils
croient tre traits.
En tant que traducteurs habituellement penchs, nous avouons tre admiratifs et reconnaissants
de citer cette posie et de rappeler les circonstances qui nous lont fait dcouvrir. Nous la
proposons comme prambule de ldition italienne de ce livre crit en franais par des collgues
dEurologos-Bruxelles, notre sige principal.
Maintenant que ce livre est bien emball et sapprte traverser les Alpes, nous aurions nous
aussi envie dapposer le mot fragile sur chaque page traduite.
Ce dmnagement transalpin nous rappelle en effet une autre puissante mtaphore. Elle fut
propose par Georges-Arthur Goldschmidt durant le Colloquium Helveticum de 1986 (Que veut
dire limpossibilit de traduire ?). On y mettait en vidence lunit ainsi que la diversit
morphologique dun texte bien traduit par rapport loriginal : Quand on aborde le Mont Blanc
par lItalie, il surgit au-dessus de Courmayeur, abrupt, formidable et pourtant on le reconnat
immdiatement. Lautre versant, celui de Chamonix, est calme, rond, tranquille ; or cest la
mme montagne1.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Mme si pour nous aussi le Mont Blanc reste unique, et son massif trs rocheux, les mtaphores
du doux versant de Chamonix nous semblent fatalement fragilises en redescendant dans la
valle : des aiguilles gothiques de glace aux maisons de Courmayeur. Nous esprons toutefois
que mme les lecteurs lointains de la trs solaire et baroque ville de Brindisi pourrons admirer,
dans ces pages, la cime naturellement incomparable de la principale montagne dEurope.
Nous serions confus qu'il n'en soit pas ainsi.
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la traductologie (y compris la terminologie/lexicologie); la connaissance du contexte socioculturel (au sens le plus large) des langues tudies.
Limportance de tous ces composants en gnral et de chacun dentre eux en particulier est
souligne tout au long du livre, ce qui en fait un ouvrage indispensable dans chaque bibliothque
des cinq coles suprieures flamandes pour traducteurs et interprtes.
Hugo Ruysevelts
Professeur la Vlaamse Economische Hogeschool de Bruxelles
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phases de la conception de ce livre qui devait devenir le principal dpositaire et tmoin de notre
know-how global.
Et, comme on ne cesse pas de progresser dans les techniques de lditing et du publishing
multilingue, nous avons le sentiment de ne pas avoir fini de le traduire : une nouvelle dition est
dores et dj prvue dans deux/trois ans.
Par ailleurs, linternationalisation du Groupe Eurologos nous amnera certainement confirmer
ou contredire ces propos daujourdhui, car il ny a rien de plus vivant que lusage dune
langue. Mme, et surtout, une petite langue comme notre bien-aim nerlandais.
Jan Vanderplatten
Marleen Dewitt
Language Coordinator
EUROLOGOS-Anvers
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Franco Troiano
Erik Springael
Jacques Permentiers
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Premire partie
De la
conception-rdaction
la
traduisibilit
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Trois signatures
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
1.1
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1.2
O lon rappelle que, malgr les innombrables prophties de disparition, le mot crit
simprime de plus en plus dans le prcieux silence qui est le sien et dans la plus grande libert
de proposition.
1.2.1 La rvolution du personal computer et la saturation des ondes hertziennes
On a attribu aux trs grands futurologues des sixties et aux experts en techniques de
tlcommunications beaucoup de fausses prophties. Lide suivant laquelle on devait parvenir
un univers audiovisuel totalitaire au dtriment de limprim, en tait une. Elle sest rvle,
comme on sait, une prvision apocalyptique tout fait fausse. Au contraire, on na, depuis lors,
jamais vu dferler autant dimprims.2
En effet, personne ne pouvait prvoir au temps de la machine crire mcanique dil y a trente
ans, lnorme production de communication crite induite par la rvolution micro-informatique
des annes 80. Le personal computer navait mme pas t conu. Et Steve Jobs, le fondateur de
Apple, tait encore un mme lpoque du premier pas sur la lune.
La communication audiovisuelle, par ailleurs, sest progressivement sature malgr son
expansion horizontale. On ne dispose, au plus, que de deux yeux et de deux oreilles, dans un
champ visuel et auditif somme toute assez limit. Ainsi, se protger de larrosage quotidien des
ondes hertziennes, de la pluie de ses messages publicitaires et informatifs, est devenu une
activit permanente dhygine mentale et de survie.
Lcriture a mme assum le rle indispensable de prescripteur slectif de lenvahissement
radio-tl-multimdia.
1.2.2 La discrtion cible de la parole imprime
La discrtion et le silence rigoureux du mot imprim saffirment comme le rempart le plus sr
face au bombardement indiffrenci de laudiovisuel de plus en plus chronophage. Limprim
conserve toujours lhumilit de la proposition dcente et retenue. Il ne vole pas subrepticement
notre temps. Il nimpose jamais sa prsence. Le mot imprim accepte par vocation et avec
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
1.3
O lon essaye de mettre en vidence que pour montrer les vritables caractristiques des
produits et des services, il faut imprativement crire. Do la convergence entre diting
publicitaire et littrature technique.
1.3.1 Lcriture comme facteur dcisif de la value for money
Comme les produits ont tendance se ressembler, leurs diffrences - mme peu apparentes deviennent fondamentales. Le rapport qualit-prix se niche souvent entre les plis de leur
assemblage. Pour le voir, il faut dplier le contenu des produits et des services afin den
expliquer les diffrences par rapport aux autres. Mme les moins videntes (mais les plus
dcisives).
Voil pourquoi la communication crite, sauf celle qui concerne les produits grand public
banaliss, est devenue factuelle et technique. Dans les acceptions les plus nobles de ces deux
adjectifs.
Le consommateur, dsormais averti et techniquement de plus en plus comptent, demande des
explications avant de passer sa commande ou de remplir son caddie. Il ne se contente plus de la
magie publicitaire comme valeur ajoute limage de son produit. Il devient sensible aux aspects
rationnels et concrets : le mouvement consumriste, malgr ses excs, y est aussi pour quelque
chose. La value for money, cest--dire la valeur intrinsque du produit, est devenue la premire
proccupation des acheteurs. Mais voil, pour quelle puisse tre justifie, une dmonstration de
ses atouts savre ncessaire. Et mme les descriptifs, autrefois rdigs rudimentairement par des
techniciens de production, sont de plus en plus soigns. Ils deviennent publicitaires. Ils ne sont
plus conus comme sils sadressaient exclusivement dautres techniciens. Ils sont penss ds
le dpart pour tre vendeurs. Autrefois essentiellement fonctionnels, ils sont aujourdhui un
facteur de vente, de marketing et dimage.
En effet, le problme conomique le plus crucial de notre poque nest pas la production, mais la
vente.
1.3.2 Le texte commercial la fois pragmatique et sducteur
Voil donc les raisons de cette convergence entre la littrature technique et la littrature
publicitaire.
Ainsi, tant en copywriting quen traduction-adaptation, les typologies des rdacteurs et des
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
traducteurs se rapprochent et, en tout cas, scartent nettement des profils antrieurs. Fini - ou
presque - les ingnieurs torchant des notices dans une optique-produit au lieu de la perspectiveutilisateur.
Fini galement les copywriters sadonnant, mme dans les descriptifs techniques, au flou
douteusement artistique de mtaphores gnriques enfles de rhtorisme.
Les textes utilitaires, dits pragmatiques, sintgrent dsormais aux produits et la valeur ajoute
constitue par la description de leur identit marketing et publicitaire. Dune manire image disait le linguiste qubcois Jean-Claude Corbeil - acheter un produit, cest acheter la
terminologie qui laccompagne (...) : les textes commerciaux sont les diffuseurs de la nologie et
des thmes spcialiss auprs du grand public.4
Lorsque la littrature publicitaire devient technique et que la littrature technique devient
publicitaire, les copywriters et les traducteurs se retrouvent ramener tout texte de
documentation industrielle l'intelligibilit et la sduction.5 Amateurs dcriture simpliste
sabstenir.
1.4
O lon pose le problme de savoir si les copywriters doivent se limiter dans leur criture
lorsquils rdigent des textes destins tre traduits. Peuvent-ils crire leurs textes sans
prcautions traductives, linstar des romanciers ?
1.4.1 Complexit et russite stylistique du texte avant et aprs la traduction
La modestie nous suggre de traiter du copywriting du point de vue exclusif des textes destins
tre traduits.
Y a-t-il des limites ou des prcautions prendre lors de la rdaction de textes que lon devra
aussi traduire ?
En principe, non. La traduction a pour objet la restitution de tous les lments smantiques et
sociostylistiques du texte-source dans la langue-cible.
En effet, une traduction digne de ce nom sapproche toujours de ce quon appelle communment
une adaptation. Sinon, on aurait un calque, une pure transposition mot mot. Nous
reviendrons sur ce problme dans les prochains chapitres.
Donc, le rdacteur ne doit pas limiter la complexit conceptuelle et la russite stylistique de son
texte par crainte quelles ne puissent tre restitues intgralement et esthtiquement dans une
autre langue.6
1.4.2 Mieux vaut un texte trs technique mais bien crit, quun document facile mais
lamentablement rdig
Tout traducteur professionnel pourra le confirmer : la difficult d'une traduction, aussi redoutable
soit-elle, ne rside nullement dans les textes complexes, pourvu quils soient bien crits. Ce sont
les phrases mal tournes, pleines dillogismes et dambiguts involontaires, ce sont les textes
rhtoriquement mal conus et fourmillant dexpressions tautologiques qui donnent des sueurs
froides aux pauvres traducteurs condamns par vocation la fidlit et, en mme temps,
lintelligibilit stylise.
Un bon traducteur prfrera toujours un texte trs technique face un autre, mme
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
thmatiquement facile, mais dont la qualit dcriture est lamentable. Les difficults
terminologiques et les problmes de nologie ne leffrayent gure. Par contre, il est toujours
terroris par des paralogismes, des rptitions et des anacoluthes involontaires ou par la pauvret
- voire la misre - du lexique. Peter Newmark rend hommage la maestria du traducteur qui
(...), en tant quartisan, doit connatre la langue trangre tellement bien quil est capable
dvaluer dans quelle mesure le texte scarte de la norme linguistique habituellement adopte
pour largument trait et dans cette circonstance. Il doit dterminer, avec une intuition soutenue
par la connaissance empirique, le degr doriginalit grammaticale et smantique du texte
expressif bien crit, mais quon peut dcider de normaliser dans un texte informatif ou
vocatif mal crit. Il a, en outre, besoin dune remarquable tension crative situe entre la
fantaisie et le bon sens. Peter Newmark, Approaches to Translation, Pergamon Press, 1981.
1.4.3 Les prcautions du copywriter
Les copywriters peuvent donc sabandonner tranquillement la fluidit et aux hardiesses de
leurs plumes imaginatives. Une traduction belle et fidle est toujours possible. Toute langue,
quoi quon puisse en dire, permet toujours le miracle de la traduction totale. Mme les ineffables
motions engendres par les grands potes ont pu tre reproduites - malgr tout - dans toutes les
langues. Cette mystrieuse universalit propre aux langues - vivantes et mortes - avait dj
surpris et fascin Goethe. En fin polyglotte, le grand crivain allemand avait beaucoup rflchi
sur lunit interculturelle de la parole et sur les extraordinaires possibilits de raliser toujours
ce quil appelait la traduction suprme.7
Cependant, si les romanciers peuvent compter librement sur les formidables facults
protiformes propres la traduction, le rdacteur dun texte commercial destin ds le dpart la
traduction, devra tre attentif certaines prdispositions. Ou, si on veut, certaines contraintes.
Dailleurs, cest le lot des activits commerciales dimposer des limites.
1.5
60
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Il doit sen proccuper, tout en demeurant conforme, sur le plan conceptuel et stylistique, au
segment de march cibl. Celui de sa langue.
En dautres termes, le rdacteur doit crire sans trop prcuire son copy en vue des traductions
raliser. Son plat rdig prendrait sinon un got plutt pasteuris. Fatalement un peu morne, le
texte serait traduit facilement, mais risquerait dtre fade galement dans les autres langues.
1.5.2 La traduisibilit impossible
Cependant, le fait de rendre lcriture dans un sociostyle conforme au lectorat spcifique vis, ne
signifie pas que lon ne puisse crire dans une perspective linguistique globale et mme
polyglotte, en recourant - si possible - des concepts et des mtaphores assez universels, donc
facilement traduisibles.8
En quelque sorte, on se retrouve face la quadrature du cercle. Eviter la probable banalit du
texte passe-partout, tout en prvoyant des transpositions aises et homognes vers dautres
langues.
Et, naturellement, en demeurant trs pertinent et toujours indigne.
Pas simple, donc. Mais, par ailleurs, Joubert ne disait-il pas dj que pour bien crire, il faut une
facilit naturelle et une difficult acquise ?
Il va de soi que les jeux de mots, dont la traduisibilit est trs rare, doivent tre utiliss avec
beaucoup de prudence. En tout cas, il faut, si possible, viter de les utiliser dans la titraille, l o
il est souvent improbable den faire une traduction concise et quivalente. Par contre,
lintrieur du texte, du body, on pourra toujours trouver une bonne traduction, sous la forme
dune priphrase ad hoc, par exemple.
Les mmes considrations pourraient tre avances pour les expressions idiomatiques ou pour
certaines figures rhtoriques susceptibles de polysmies culturelles.
Un autre exemple trs frappant qui illustre la ncessit de se proccuper au pralable de la
traduisibilit de ses textes, se retrouve dans laudiovisuel. Dans certains dessins anims, les jeux
de mots ou les rimes des chansons sont conus en montrant lcran des objets auxquels ils font
rfrence par rapport lorthographe ou la phontique de leur dnomination. Lors de la
traduction ou de ladaptation de ces textes, on saperoit de limpossibilit de garder les mmes
rfrences tout en tant dans lobligation de le faire cause de la contrainte visuelle. Si dans un
dessin anim franais, lon montre lcran une porte pour illustrer la lettre p, en anglais on
aura door et en allemand Tr : les lettres correspondantes ne pourront donc tre que d et t.
Do lintraduisibilit du texte.
1.5.3 La tentation du traduttore traditore et le texte bon traduire
Les rdacteurs devront donc sefforcer de ne pas utiliser trop de concepts trs locaux, sils
veulent que les adaptations gardent facilement limpact et la fracheur souhaits dans les autres
langues. Mieux vaut, par exemple, ne pas retenir un syntagme comme chez moi, dont on ne
pourrait retrouver toute la valeur psychologique et affective dans une langue pourtant
culturellement trs proche comme litalien.
Le concepteur-rdacteur aura donc intrt faire le tour de ses traducteurs pour sassurer au
pralable de la traduisibilit ou de ladaptabilit de ses slogans et de ses titres effet.9
Dailleurs, cest ce qui se fait assez couramment dans les pays plurilingues (notamment en
Belgique, en Suisse et au Canada), dans la conception publicitaire et la rdaction des textes
multilingues.
Quant aux diversits socioculturelles des segments-cibles et homologues de diffrentes langues,
on est encore loin de sen occuper de manire vraiment rsolutive. A linstar des copywriters, les
traducteurs-adaptateurs bricolent. Souvent gnialement.
61
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Le copywriter, finalement, est condamn tre compris et plaire du premier coup. Mme dans
les autres langues. Il naura videmment pas droit des rditions. Lutilitarisme intrinsque de
son texte lamne devoir garantir ds le dbut les prliminaires dune bonne traduction
univoque. Il se proccupera donc de ne pas induire en tentation le traducteur, cens, par
antonomase, toujours tre prs, mme trs prs, de la trahison. Sinon dj prt trahir tout court.
Voil donc le sens du cachet bon traduire que souvent on ne peut estampiller sur le texte
original quaprs un rewriting trs soign.
1.6
62
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
niveaux et sont prts en payer le juste prix. Souvent, ils sont les premiers demander que lon
vrifie ltat des textes traduire. Surtout lorsquil sagit dune traduction vers plusieurs langues.
Il nest pas rare quun rewriting total soit ncessaire. Mais le plus frquemment, il suffit de
retoucher ou dintervenir chirurgicalement pour procder lablation ou la greffe dun
paragraphe, voire de quelques phrases. Tout en liminant les redondances et les solcismes que
le rdacteur, malgr lui, a laisss dans le texte. Mieux vaut rcrire le texte original quobliger
chaque traducteur une rcriture amliore du texte dans sa langue darrive.12
1.6.4 La validation de la nologie industrielle et multilingue
Le copywriter a tout autant intrt consulter ses traducteurs lorsquil cre un nouveau mot ou
une dnomination dune nouvelle marque.
Le problme de la traduisibilit ou de lintelligibilit univoque se pose mme pour un syntagme
ou un seul mot.
Autrefois, il suffisait de se faire une rputation - si on ose dire - pour se fabriquer ce quon
appelle aujourdhui un nom ad hoc. Il ntait pas ncessaire de se doter dun nom pour se faire
connatre. Le baron Bich ou monsieur Poubelle taient assez mconnus en tant que simples
citoyens. Leurs patronymes sont devenus fameux, mme malgr eux, pourrait-on dire. Dailleurs,
personne ne connat vraiment Monsieur Cliquot, devenu clbre, lui, grce surtout sa ptillante
veuve.
Ctait le temps du nom de la rputation. Aujourdhui, par contre, on en est la rputation du
nom qui ne peut pas se passer dune validation linguistique et marketing.
Pour se faire une notorit, il faut prsent disposer dau moins un nom en mesure de se frayer
un passage dans lunivers encombr, trs encombr, des marques, des dnominations et des
signatures. Dans un march de noms dans lequel loffre est, l aussi, de loin suprieure la
demande.
Fini donc la conception des nouvelles marques sur la base des amours entre familles au nom on
ne peut plus banal de Rossi fusionnant avec celles au nom on ne peut plus commun de Martini.
La question qui se pose aujourdhui est plutt du genre Appellerons-nous notre nouveau
fromage gorgombert ou camenzola ? Ou, peut-tre, cambozola ?.
Il ne suffit, lvidence, ni de mlanger du camembert avec du gorgonzola, ni de mixer leurs
deux dnominations.
Par ailleurs, il nest pas rare que des multinationales de produits grand public (par exemple
Nestl) soient appeles grer des centaines de marques aux dnominations diffrentes sous
toutes les latitudes et longitudes de la plante. Et pour chaque dnomination rellement utilise,
elles doivent souvent crer et notifier aux registres internationaux plusieurs dnominations
proches et semblables, aussi bien phontiquement quorthographiquement. Histoire de prvenir,
entre autres, les possibles tentatives de falsification ou de concurrence dloyale.
Comme pour les nologismes de nouveaux produits ou de nouveaux procds technologiques, la
cration de nouvelles dnominations exige lintervention de philologues traducteurs. Surtout
lorsquil sagit de dnominations en plusieurs langues (ce qui est de plus en plus le cas).
Dans la partie et dans les chapitres consacrs ladaptation publicitaire, nous verrons comment
lintervention des traducteurs peut savrer ncessaire ds la premire phase de
rdaction-conception jusqu la dernire, lditing, aussi bien en imprim quen audiovisuel et
dans le multimdia.
Cest dailleurs dans ce crneau spcifique, le conseil linguistique marketing, que certaines
agences internationales ont trouv leur positionnement multilingue, assez pointu et original.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Deuxime partie
De la
qualit-traduction
la
traduction technique
64
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
2.1
O lon traite du premier facteur de qualit dans la traduction : la langue maternelle. Celle
que lon cultive constamment et depuis longtemps du point de vue de lcriture. Dans le pays
o la langue est parle, naturellement.
2.1.1 Les mystres douloureux de la traduction
Traduire cest crire disait Marguerite Yourcenar. Le prodige de trans ducere, de conduire
au del, vers une autre langue daccueil une phrase ou un texte, relve de la rcriture intgrale.
De la reconception phrase par phrase, lettre par lettre. Et le fait que cette opration soit exempte
des inquitudes de la cration initiale ne met pas labri des mystres douloureux de lcriture
que le traducteur partage en totalit avec le rdacteur. La facilit de savoir dj ce quil crira est
largement compense par la difficult de demeurer fidle au texte-source. En matrisant,
naturellement, la contre-valeur de chaque mot et de chaque syntagme, dans lharmonie de la
phrase et de son contexte.
Tout doit tre reconstitu. La prcision des propos et, en mme temps, le chiffre stylistique du
texte original. Sa tonalit et son tempo. Sa force et ses hsitations. La traduction, par exemple,
doit rendre compte aussi des ambiguts calcules et des navets intentionnelles de loriginal.13
Un texte nest jamais innocent et la traduction doit tre officie comme un sacrifice stylis
malgr tout vou la fidlit. Mme les carts morphologiques par rapport au texte-source
doivent se justifier vis--vis de lexactitude traductive. Surtout dans les textes commerciaux et
techniques. La texture de loriginal doit tre reprable dans la trame du texte darrive. Tout en
rdigeant - bien entendu - dans un style et selon une morphologie propres la langue-cible.
2.1.2 La langue o lon peut frler lerreur
Pour que cette dvotion puisse tre pratique, le traducteur ne doit travailler que vers la langue
dite maternelle.
Celle, gnralement la seule, en mesure de permettre au traducteur dexprimer la totalit de son
essence culturelle. Celle qui lui permet daccueillir lme du texte original.
La matrise de sa langue darrive ne peut tre que parfaite, cest--dire unique. Cioran14 en
parle comme de la langue dans laquelle on peut se permettre le luxe suprme de frler lerreur.
Un autre auteur franais de souche - et non dadoption comme Cioran qui tait dorigine
roumaine - avait not que les crivains doivent avoir la matrise de la langue, de la grammaire
comme les escrocs du code. Mme si, en apparence, elle droute, sa comparaison est trs
approprie.
Malheureusement, aujourdhui encore, les coles de traduction ne parlent pas suffisamment de ce
facteur de premire importance constitu par la langue maternelle. Et ceci, bien quil constitue
une sorte de liminaire indispensable pour tudier pertinemment la traduction.
2.1.3 Suivre lvolution de la langue
Par ailleurs, on demande non seulement au traducteur quil soit de langue maternelle, mais
galement que la matrise quil a de son idiome soit continuellement renouvele et nourrie. Les
langues se transforment constamment. Plus quon ne le pense : on pourrait dire que tous les
66
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
dix-quinze ans, presquun dixime de la langue change dun point de vue terminologique,
idiomatique et mme stylistique.15 Il suffit pour sen faire une ide, de procder au dcompte en
entre et, surtout, en sortie des mots des diffrents dictionnaires.16
Du reste, comment pourrait-on traduire vers une langue apprise et frquente par intermittence
ou en dehors dune longue, trs longue, continuit sociale et culturelle ?
Bien sr, les polyglottes existent. Ils parlent plusieurs langues, mme sans accent.
Lcriture, cependant, exige bien plus. Il est rarissime, exceptionnel mme, que lon puisse crire
en deux ou trois langues sans interfrences lexicales et morphologiques. Les anglicismes, les
germanismes - par exemple - guettent les bilingues chaque ligne ondulant prs des frontires
linguistiques estompes, quon dpasse inconsciemment et avec facilit.
Sans parler du point de vue culturel et conceptuel.
2.1.4 La langue de largent, de la colre et de lamour
Mme les traducteurs bilingues parfaits sont contraints de choisir, tout au moins pour de
longues priodes de temps, de ncrire ou traduire que vers une langue. Celle que lon cultive
intellectuellement et que lon pratique au quotidien. Celle avec laquelle on compte son argent, on
se met en colre et on fait lamour. La langue donc des sentiments les plus intimes.17
La frquence des mariages mixtes, des migrations familiales et personnelles ainsi que le devenir
des socits interculturelles, font que la notion de langue maternelle, autrefois simple et
pertinente, devient insuffisante pour dfinir la nature de la langue premire.
Notre univers social et mdiatique est dj trs complexe et multilingue. Il exige un niveau
didentification culturelle et motionnelle la fois lev et prpondrant par rapport la langue
du cur.
Sinon, la langue maternelle risque dtre assimile la langue de sa propre maman.
Voil pourquoi on est entr dans l're des entreprises de production de publishing multilingue
dimension internationale. L're des vritables groupes multinationaux de traduction et de
services multilingues. Dans les chapitres suivants, nous allons revenir sur ce sujet capital pour la
production des services linguistiques.
2.2
67
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
psychologiquement et de pouvoir les relire plus tard en toute libert. Cest fou ce que lcriture
peut conserver pendant longtemps ses attaches dans la viscralit intellectuelle la plus intime.
Les aspects hypnotiques quelle provoque dans lesprit de son auteur sont tenaces.18
En traduction, surtout dans la traduction de textes commerciaux, cest pareil. A ceci prs que,
outre les contrles et les rvisions dordre orthographique, syntaxique et sociostylistique, il faut
galement assurer la perfection traductive sur le plan smantique et la parfaite correspondance
terminologique, mme pour les mots techniques les plus rares. Et le tout dans des dlais presque
toujours impossibles. Dhabitude, la traduction est commande avec dj un handicap de retard :
celui que lon a cumul lors des phases prcdentes. Ne dit-on pas, aprs, il suffira de traduire
et dimprimer?
2.2.2 Le rviseur spculaire en tandem
Malgr les miracles quotidiens des traducteurs, reconductibles un nombre pouvantable
dheures (gnralement non comptes et non rmunres) de recherches terminologiques, de
corrections et dhomognisations lexicales19, il reste tout de mme le problme du temps de
repos du texte traduit.
Pour quil puisse tre rvis en toute libert, il faudrait que le traducteur ait eu le temps de
loublier - lui aussi - dans un tiroir. Pour quil puisse se remettre la chasse aux fautes et aux
tournures parasitaires induites par la langue-source, il faudrait quil dispose dun double dlai, au
moins. Celui ncessaire au dtachement et la distraction qui lui permette de reprendre en main
sa traduction pour la rviser mticuleusement, comme si elle avait t transpose par un autre
traducteur.
Et cest justement cette comparaison qui a d amener certains bureaux de traduction, encore trop
rares, faire rviser par un deuxime traducteur, homologue et double du premier.
Cet expdient demande naturellement la disponibilit dau moins deux traducteurs, jumeaux
professionnels, en mesure dintervenir sur le texte juste aprs sa traduction, ds sa premire
sortie de limprimante.
En effet, ce nest pas le texte qui doit reposer, mais cest son traducteur qui doit sen remettre.
Ainsi, pendant quil sattelle la tche de rviser le texte traduit par son collgue, ce dernier, son
jumeau linguistique, sattaque son tour, lui aussi, la relecture dun autre texte frachement
traduit, muni dun bic rouge prt faire justice immdiate de toute faute.
2.2.3 La jalousie du rival et le double contrle
Mais qui rvisera le rviseur ?
La solution ce problme encore une fois crucial est toute prte. Ce sera le premier traducteur :
il introduira dans lordinateur les corrections de son collgue. La jalousie provoque par les
attouchements lencre rouge commis par la plume de son rival traductif sur le corps de son
criture, le rend - cest connu - passionnellement hypercritique. Il nintroduira les corrections
manuscrites de son collgue que face lvidence dune performance de transposition bien plus
prcise et leve que la sienne.
Cependant, lhabitude de lcriture laura vaccin contre lorgueil virulent et strile des
rdacteurs et des traduiseurs occasionnels. Lintolrance la critique est apprivoise par la
longue pratique constater le caractre trs faillible de lcriture et de la traduction.
Par ailleurs, lui-mme, en tant que rviseur symtrique et habituel, a appris contrler la volupt
du bic rouge justicier. Lmulation amoureuse - si on nous permet de pousser encore plus loin
cette mtaphore - atteint son sommet productif lorsque les deux traducteurs se considrent
comme partenaires galants du texte-source.20
Rien ne se produit de beau - on le sait - sans la fcondit dun acte damour.
68
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
2.3
O lon montre que la premire vertu dune bonne traduction est dtre fidle au texte-source.
Et o lon indique comment rechercher la beaut stylistique dans la traduction, mme
lorsquelle est jure.
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Il est souligner que les traducteurs et les interprtes asserments de qualit deviennent de plus
en plus rares cause des tarifs ridiculement bas octroys par les tribunaux.
2.4
71
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
galement le problme de lefficacit dans les autres langues (lire, sur les autres marchs !), lon
se cache derrire le petit doigt des conomies myopes (et finalement anticonomiques) raliser.
Ainsi, lon a tendance reporter sine die le problme de la perfection de la terminologie
technique des textes en toutes langues.
Les leaders professionnels de la traduction et de lditing multilingue sattendaient ce que les
annes 90 permissent de produire ce saut de qualit en introduisant rgulirement les figures du
terminographe et du documentaliste dans les activits de traduction.
On esprait quaprs avoir reconnu, dans les annes 80, lindispensabilit des rviseurs et de
lactivit traductive exclusivement vers la langue maternelle, le temps ft venu pour que les
terminologues, les documentalistes et les coordinateurs multilingues puissent tre reconnus
comme des figures irremplaables dans les fonctions composant la chane productive dun texte
multilingue.
La crise conomique, qui nen finit pas de ravager ces annes 90, a ralenti ce processus au point
que quelques grands bureaux de traduction seulement peuvent se payer (au dtriment de leur
rentabilit !) un vritable contrle terminologique moyennant des glossaires constamment et
pertinemment mis jour.26
La proprit du langage et son homognit multilingue, a ne cote pas tellement cher (par
rapport aux rsultats), mais a cote quand mme beaucoup.
A ce propos, il est intressant de citer ce qu'il a t remarqu par un traducteur professionnel qui
a une longue exprience dans le secteur de la traduction la fois technique et multilingue. Dans
son livre A practical guide for translators, Geoffrey Samuelson-Brown introduit ainsi la
ncessit de l'homognisation des textes traduits ncessairement par plusieurs traducteurs
simultanment : Il y a des projets de traduction de dimensions tellement importantes qu'un seul
traducteur est incapable d'y faire face. Dans ces cas il est ncessaire de disposer d'un traducteur
auquel attribuer la responsabilit de l'harmonisation (Multilingua Matters Ltd, Cleveton, 1995).
2.5
72
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73
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
2.6
O lon continue dmystifier le mirage trop beau mme pour tre rv des traducteurs
spcialistes, avec lequel certains bureaux de traduction botes aux lettres allchent leurs
prospects trop gourmands.
2.6.1 Larme fantme des traducteurs spcialistes
Avant de poursuivre notre chemin pour claircir les procdures et les conditions ncessaires la
ralisation des traductions techniques, il faut tordre le cou une imposture que lon rencontre
encore trop souvent dans les publicits de soi-disant bureaux de traduction.
Il sagit de loffre mirifique de traductions techniques que certains bureaux font leurs
prospects. Ils se prsentent comme les intermdiaires dun nombre impressionnant de
traducteurs techniques prts rsoudre tout problme de traduction spcialise. Ces agences
tous risques se vantent volontiers de disposer de fichiers de plusieurs centaines de traducteurs,
chacun spcialis dans un domaine spcifique. Ils accrditent, ainsi, lide mirobolante dune
arme secrte de traducteurs tous relis leurs standards tlphoniques et vous une
spcialisation infiniment parcellise30.
Naturellement, il nen est rien. Lon peut retrouver les mmes traducteurs dans les fichiers
dautres agences, tristement homologues et toujours aussi dlirantes. Ils y sont mme classs
dans des spcialits diffrentes.
2.6.2 Deux lignes, un fax et une bote fiches
En effet, les prtendues spcialisations de ces traducteurs ne sont rien dautre que le fruit de
classements assez arbitraires et alatoires de ces agences au marketing dsespr. Elles ont tout
simplement class les curriculum vit reus par la poste sur la base de petites annonces ou de
candidatures spontanes, les critres de ces classements tant les dclarations des candidats
traducteurs eux-mmes !
Il sagit presqu coup sr dagences de traduction dites botes aux lettres. Elles se bornent
sous-traiter les traductions aux traducteurs free-lances promus spcialistes dans leurs
publicits.
En ralit, ce spcialisme est inversement proportionnel au nombre de personnes internes dont
disposent ces agences. Bien souvent, elles ne sont composes que dun directeur et dune
secrtaire au bout de deux lignes de tlphone et dun fax, sans oublier la bote de fiches.
Les traducteurs ainsi classs traduisent, tant bien que mal, tout ce quon propose leurs
dictionnaires : ils travaillent, bien entendu, galement pour les autres bureaux-agences et - leur
insu - pour dautres spcialits31.
Ds quune de ces traductions parvient lagence fantme doccasion, celle-ci, nayant pas de
traducteurs internes capables de la contrler et de la rviser, se borne un simple changement
denveloppe, tout en y incluant une facture-maison lattention du client.
2.6.3 Loverclaim des bureaux botes aux lettres
Lon comprend donc aisment comment ces traducteurs free-lances peuvent devenir, dans
limagination de ces bureaux besogneux, des spcialistes trs prcieux.
En fait, leur vritable spcialit est de tirer daffaire les bureaux en dtresse qui utilisent la
mthode dite de loverclaim : un excs de promesses au prospect pour des services quils ne
peuvent ni assurer, ni contrler partir de leur entreprise.
Par ailleurs, il nest pas vraiment exceptionnel que ces traducteurs soient bons et
74
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
2.7
O lon dfinit le niveau de traduisibilit dun texte et o lon souligne que son acceptabilit
est proportionnelle son intelligibilit logico-formelle. Surtout sil sagit dun texte trs
technique.
2.7.1 Le niveau de qualit linguistique du texte technique
Un texte bien crit - quil sagisse de biologie molculaire ou dentretien dimprimante laser peut tre parfaitement traduit par un bon traducteur gnraliste, mme si - par labsurde - on le
suppose compltement ignare en chimie ou en lectronique. La seule condition requise, cest
quil dispose des glossaires ad hoc. Et, comme on vient de le voir pour des cas de trs haute
technicit, dune aide ponctuelle de la part dun technicien-conseil.
Encore faut-il dterminer le niveau de qualit linguistique du texte original dfini comme bien
crit.
Evidemment, les seuls paramtres qui nous intressent dans cette dfinition sont ceux qui en
fixent le degr dacceptabilit. Notamment, celui qui lui permet dtre admis la traduction. En
effet, si lon parle dacceptabilit dune traduction, lon doit galement dfinir lacceptabilit du
75
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exporte un texte traduit vers le pays de la langue-cible. Eventuellement en leur rendant mme
visite.
La connaissance rciproque entre le traducteur et le correcteur technique dsign par le client
permet dinstaurer un climat destime et, surtout, de tolrance par rapport la langue et ses
trente-six styles expressifs, tous rigoureusement acceptables40.
Il est remarquer que la plupart des diffrends entre traducteur et correcteur du client rsident
paradoxalement dans le style et non dans la terminologie. Le paradoxe mis ici en vidence, par
ailleurs, nest pas totalement sans fondement, car mme les textes les plus techniques sont
fondamentalement descriptifs et comportent des implications pas tout fait interculturelles.
Federica Scarpa, dans son livre Studi sulla traduzione tecnica e letteraria, Edizioni Lint, Trieste,
1990, en parle lorsquelle cite, entre autres, les analyses de Peter Newmark : Lunicit du
rfrent, aussi bien dans la langue de dpart que dans la langue darrive, rend facile la
traduction dun point de vue terminologique en cas dexistence dun glossaire spcialis dans
lequel chaque terme du texte source correspond un terme quivalent dans la langue cible.
Dautre part, ainsi que laffirme Newmark, la terminologie ne constitue que 5-10 % dun texte
informatif; ce qui implique quau moins 90 % du texte soit constitu par sa structure
morphosyntaxique, cest--dire, plus gnralement, par son style.
En loccurrence, le correcteur technique du client doit, comme tout autre rviseur, sarmer
dhumilit par rapport au texte reu tout en le contrlant minutieusement du point de vue de la
terminologie et de la clart technique. A ce moment, par contre, il devra tre intraitable.
Par ailleurs, il peut arriver que ces techniciens, peu fournis en savoir-faire propre aux mtiers de
lcriture, soient tents dabuser de leur position de rviseurs doccasion et sans appel. Enfin
perchs en juges suprmes, ils risquent de sabandonner au petit jeu linguistique dnomm
heureusement jtais l : un bombardement de corrections synonymiques au bic rouge est alors
craindre. Sans compter lusuel cortge de rptitions, redondances, fautes dorthographe et
autres dlices de nophytes de la traduction et de lcriture.
Donc, chacun sa spcialit :
Aux rdacteurs de bien crire pour une bonne traduisibilit.
Aux traducteurs de bien traduire.
Aux rviseurs de rviser soigneusement.
Aux techniciens de corriger les termes et la phrasologie techniques ou den tablir, avec les
terminologues, les glossaires.
Et surtout, aux matres douvrage (les donneurs dordre) de bien prparer et de limiter la mission
de correction de leurs ingnieurs trangers41.
Sinon, on court le risque que le technicien du contrle technique oublie de vrifier le bon tat de
la voiture pour sadonner des critiques esthtisantes sur la ligne de la carrosserie.
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Troisime partie
De la
traduction en direct
vers le niveau
qualit-adaptation
78
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3.1
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
3.2
O lon commence parler des critres qui rendent acceptable une traduction et de la
recevabilit des critiques mises par les clients-correcteurs.
3.2.1 La fourniture de mots dans des langues inconnues
Livrer une traduction, cest raliser une fourniture commerciale. Elle est donc soumise au contrat
tabli entre le donneur dordre et le fournisseur de services linguistiques. Mais, comme toute
fourniture, une traduction doit franchir le seuil de lacceptabilit.
Ainsi que nous lavons dj vu, ce seuil est dtermin par la restitution complte du contenu du
texte de dpart dans le texte-cible sur le plan du sens, de la syntaxe et de la terminologie.
Contrairement presque tous les produits industriels et commerciaux, le produit langue
traduite est par dfinition peu ou difficilement contrlable par le client. En effet, il fait appel
aux services dun bureau de traduction parce quil ne dispose pas au sein de lentreprise des
spcialistes ad hoc45.
Lorsquil reoit la fourniture de mots dans les diffrentes langues pour la plupart inconnues ou ce qui revient au mme - peu connues par son personnel, ce client se retrouve ainsi dans la
fcheuse position de ne pas avoir assurment la garantie de la qualit ou de lacceptabilit du
produit quon lui a livr.
Bien quil ait choisi le bureau le plus rput assurant les procdures de ralisation les plus
complexes et les plus rigoureuses, il sera tout de mme amen demander le contrle - comme
nous lavons dj vu - de ses filiales ou de ses distributeurs ltranger. Chacun dans sa languecible.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
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3.3
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Ceux-ci se transforment ipso facto mme en dclarations dsobligeantes aux yeux des
traducteurs qui dtestent les lieux communs et les mots-omnibus (surtout - bien sr - lorsquils se
rfrent lanalyse de leurs traductions).
Difficile de leur jeter la pierre : on naccepte de critiques, on le sait, que de la part de ses pairs.
3.3.3 Une bataille linguistique darrire-garde
Depuis que lon sait quune bonne traduction est une traduction qui nen n'a pas lair, tout
rviseur amateur se sent en devoir dobserver que le texte quil a sous les yeux a t traduit mot
mot ou quil a t crit par un traducteur non de langue maternelle.
Vu que les pratiques des bureaux botes aux lettres sont loin de disparatre, il nest pas rare que
certaines de ces observations soient fondes. Labsence de rvision et la frquence encore
importante de traductions ralises par des non native speakers, fait que ces bureaux, on ne peut
plus bas de gamme, russissent crditer, ou entretenir, une triste (et obsolte) image de la
profession.
En ralit, mme des textes originaux ressemblent parfois des traductions. Les intrusions des
langues trangres sont nombreuses52. Heureusement, pourraient dire pas mal de linguistes, car
une langue ferme devient incestueuse et rapidement archaque. Le franais, en particulier, est
une langue (il faut le dire) particulirement frileuse : les puristes ultra-conservateurs y sont sinon
nombreux, du moins intransigeants. Mais, heureusement, ils sont perdants. Ils mnent des
batailles somme toute darrire-garde53. Le linguiste Claude Hagge sest mme amus se
moquer gentiment de ces dfenseurs dune cause perdre tout prix. Il a mme cit, dans un de
ses livres, un propos en la matire trs significatif datant du... seizime (!) sicle : Ce nest point
chose vicieuse, mais grandement louable : emprunter dune langue trangre les sentences et les
mots pour les approprier la sienne54.Evidemment, il ne faut pas non plus prner lcriture de
textes remplis artificiellement de barbarismes. Loin de l. Si lon soumet lanalyse de ces
critiques trop expditifs trois textes crits par des grands journalistes ou essayistes dans leur
langue maternelle, il nest pas certain quils ne soient jugs traduits littralement ou par des
traducteurs non de langue maternelle. Il nen n'est pas moins vrai que lon succombe trop
facilement la tentation daccuser le texte dtre traduit mot mot ou par un tranger.
Prudence !55
3.3.4 Corrections dauteur sans le savoir
Mais ce qui suscite particulirement la colre des traducteurs, cest linjustice de leur attribuer
des fautes de traduction qui ne sont que le fruit de textes mal conus et mal crits dans
loriginal. Les correcteurs des clients - sans contrler les textes de dpart - se livrent ainsi des
corrections dauteur tout en attribuant la responsabilit de leurs interventions aux pauvres
traducteurs. Quelquefois ils le font mme en essayant de leur faire jouer le rle de ttes de turc.
Les clients devraient se rappeler plus frquemment que lon rgle parfois ses comptes par
lintermdiaire du traducteur de service56. Toutefois, le plus souvent, ces corrections dauteur ne
sont que le fruit de ce que Jean-Ren Ladmiral dfinit comme la qute de la quasi- perfection :
leffort asymptotique dune amlioration suppose toujours possible de ltat auquel est
parvenue une traduction, qui se trouve de ce fait sans cesse remise sur le mtier57. Il est
galement possible que cette recherche de la quasi-perfection soit suivie par des correcteurs
qui peuvent se situer de facto sur des positions mme trs loignes de la stratgie de
communication fixe, par exemple, par une multinationale.
Il nest, en effet, nullement assur quun correcteur dune filiale soit sur la mme longueur
donde dfinie par la maison mre dans le Corporate Identity Handbook. Comme nous le verrons
dans les prochains chapitres, le marketing se mle souvent des problmes de traduction. Lors du
84
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
3.4
O lon dcrit les tentations auxquelles sont soumis les correcteurs des clients - surtout
ltranger - lorsquon leur confie la rvision des textes traduits. Et o lon dcouvre que
parfois la loi de Peter est galement applicable aux responsables des rclamations.
85
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
86
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
3.5
87
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Aprs lanalyse rigoureuse des corrections apportes tous azimuts par les filiales internationales,
le climat de panique et de fatale dnigration par rapport au traducteur sestompe. Et on est
ramen, normalement, des jugements quilibrs et conscients du dfi toujours ardu de coucher
une belle ligne acceptable en plusieurs langues68.
3.6
O lon revient sur les bureaux botes aux lettres incapables de traiter une contestation
cause de leur analphabtisme relatif. Mais o lon constate galement leur relle fonction de
mdiation commerciale.
3.6.1 La prire surrelle de certains bureaux de traduction
Lorsquon ne sait ni lire, ni crire - cest connu - on est analphabte. Et, quon se le dise, sont
analphabtes tous ces bureaux de traduction sarrogeant la capacit de traduire en toutes
langues, bien quils ne disposent pas de traducteurs internes mme de garantir la lecture et
lcriture de ces mmes langues.
Donc, chaque fois quun bureau de traduction sous-traite un texte traduire vers une langue alors
quil ne dispose pas - lintrieur - dau moins un traducteur de langue maternelle
correspondante, ce bureau est analphabte.
Or la plupart des bureaux de traduction pataugent dans cette lamentable situation surraliste. Il
sagit gnralement de bureaux minuscules constitus par quelques personnes en charge de
tches administratives, savoir la prospection et, surtout, le trafic, le dispatching des textes
aux traducteurs free-lances sous-traitant. Lorsque ces bureaux livrent aux clients les textes
traduits, ils sont censs avoir beaucoup pri les cieux et saint Jrme, patron de la traduction,
pour que les traducteurs auxquels ils ont fait appel aient bien travaill. Et, surtout, ils sont censs
galement prier pour obtenir la protection dHerms afin que leurs clients ne contestent pas les
traductions, car ils ne sauraient mme pas leur rpondre, puisquanalphabtes par rapport la
langue, ou aux langues, en question.
3.6.2 Le double contrle des langues rares
Par ailleurs, mme les trs grands bureaux de traduction se retrouvent parfois dans des situations,
sinon comparables, du moins analogues lorsquils doivent assurer leurs clients des traductions
vers des langues rares. Celles pour lesquelles eux non plus ne disposent pas lintrieur dau
moins un traducteur de langue maternelle pouvant rviser et contrler de manire sre la
traduction69.
Mais, contrairement aux langues comme langlais, le franais, lallemand, lespagnol, litalien et
- spcialement pour la Belgique et les Pays-Bas - le nerlandais, les langues dites rares en
Europe occidentale sont effectivement utilises... rarement.
Normalement, ces grands bureaux disposent - pour ces langues - de free-lances professionnels ou
de correspondants ltranger - notamment avec leurs filiales - avec lesquels ils entretiennent
des rapports de travail consistants et continus. Deux caractristiques trs importantes par rapport
la qualit du travail. Et ses dlais.
Mais, alors, comment les grands bureaux de traduction et dditing multilingues peuvent-ils
88
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
garantir la qualit des services en langues rares, tout en ne disposant pas de Japonais, de Chinois
ou de Russes dans leurs quipes internes ?
Par la rgle du double contrle, toujours valable.
Ainsi, on fait appel deux traducteurs diffrents, lun traduisant et lautre rvisant, sous le
contrle direct du terminologue ou du coordinateur du bureau. Certes, le niveau de contrle
qualitatif natteint pas forcment celui garanti au sommet (qualit-adaptation ou qualit-diting)
pour les langues usuelles, mais il constitue dj un standard lev et plus quacceptable. Sauf
dans des cas dditing - nous y reviendrons dans les prochains chapitres - les clients peuvent tre
combls par ce niveau de validation linguistique.
3.6.3 Le charme des petits bureaux bilingues
Le fait quil faut tre trs critique lgard des bureaux botes aux lettres, ne veut nullement
dire quil faut rejeter les petits bureaux. A la seule condition, cependant, quils saffichent en tant
que fournisseurs de services linguistiques pour le nombre de langues - gnralement une ou deux
- vers lesquelles travaillent leurs rdacteurs ou leurs traducteurs internes.
En effet, il existe beaucoup de petits bureaux, grs par dexcellents traducteurs, qui gagneraient
tre frquents sils ne se prsentaient pas comme bureaux de traduction tout puissants et
toutes langues.
Mme dans ces cas, le client a intrt se rendre, au moins une fois, dans le petit bureau quil
veut choisir, pour vrifier personnellement la prsence des traducteurs et des rviseurs sur place.
Pour sassurer que les conditions dune bonne traduction sont ainsi runies, le donneur dordre
na pas dautre solution. Sinon, il sexpose fatalement recevoir des fournitures pour le moins
douteuses. Et, surtout, il risque de raliser de fausses conomies.
Dailleurs on connat bien les aboutissements dsastreux et ridicules des grenouilles
analphabtes se prenant pour des bufs polyglottes.
3.6.4 Lorsque lintermdiaire est sollicit
Cependant, peut-on dire que les bureaux botes aux lettres ne remplissent aucune fonction utile ?
Dun point de vue strictement linguistique, ils napportent point de valeur ajoute au produittraduction. Ils sen tiennent gnralement au niveau de qualit-traduction (plan smantique et
syntaxique), cependant alatoire car fourni par un traducteur free-lance sans double rvision.
Par contre, dun point de vue commercial, leur fonction est toutefois remarquable. Leur nombre
en fait foi. Les donneurs dordre pour lesquels le facteur qualit nest pas (considr comme)
vital et qui ne disposent pas de personnel interne - en quantit et en qualit - mme de
coordonner la ralisation dun projet multilingue, y trouvent tout de mme leur intrt.
Par ailleurs, lorsquon rencontre des entreprises sur le march, il ne faut jamais oublier que leur
existence est le fruit - tout simplement - dune demande du march lui-mme. Sinon elles
disparatraient rapidement.
Vu sous cet angle - conomiquement essentiel - on ne peut pas trop leur en vouloir. Mieux vaut
soigner les causes que sattaquer aux effets. Malgr tout, ce livre est consacr cela.
89
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Quatrime partie
De la
qualit-adaptation
la
qualit-diting
90
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
4.1
O lon parle de ladaptation des textes publicitaires above- et below-the-line et o lon traite
du rapport copywriter-traducteur pour le reprage des sociostyles des marchs cibls.
4.1.1 Le retour des copywriters
Les textes publicitaires above-the-line sont courts. Mme les plus longs sont courts : ils
dpassent rarement quelques petites lignes. On pourrait dire que les annes 80 - o labove
rgnait presque sans partage - ont souvent relgu les copywriters ninventer que des slogans
ou laborer des jeux de mots. Leur horizon phrasologique devait tenir aux quelques secondes
censes disponibles pour la lecture dune affiche quatre sur trois. Ou dune double page quadri
dun magazine, assimile elle aussi un abribus. Cette annonce tait munie dun headline, dun
claim au-dessous du pack shot obligatoire et ct dun mini-copy remplac, le plus souvent, par
un base line souvent considr, son tour, comme toujours trop long.
Il est vrai que le public ne rflchissait pas trop et lisait moins encore. La course la
consommation tait encore insouciante et trs rapide.
Le modle dannonce publicitaire de rfrence tait mme devenu celui de Benetton : une photo
plus un logo et beaucoup despace (plus ou moins induit) dans les mdias. A croire quon
sacheminait vers lpoque fatidique de lagraphie, des copywriters au chmage et des
traducteurs-adaptateurs au muse. Fini les annonces aux body-copies cossues la Bernbach ou
la Ogilvy.
Lon pouvait mme se demander si les chefs de publicit, en renonant massivement au pouvoir
ternel et irremplaable de la parole, du logos, ntaient pas en train de creuser leur tombe pour
le bonheur des centrales dachat despace et des photographes. Oliviero Toscani, le photopublicitaire le plus clbre, en est encore cyniquement convaincu. Mais la parole, surtout le mot
imprim, se rserve (heureusement) toujours le dernier mot.
Depuis quelques annes, les copywriters, commencent rapparatre derrire leurs textes bien
typographis. Surtout derrire une mare de below-the-line o lcriture est plus que jamais
reine. Ouf !
4.1.2 Pas de traductions, des adaptations !
Depuis la fin des annes 80, le dferlement des activits fondes sur le business to business fait
que les paroles imprimes ne se sont jamais portes aussi bien (compte tenu de lactuelle et trs
longue dpression conomique, bien entendu).
Ce sont, ple-mle, les mailings, les argumentaires de vente, les manuels dutilisation, les
prsentations de produits, les historiques dentreprise, les descriptifs de production, les
catalogues, les dpliants, les rapports annuels, les Web sites, les plaquettes et autres journaux et
priodiques dentreprises qui constituent le pain quotidien des adaptations que les traducteurs
doivent assurer.
Leurs clients sont les agences de publicit, de direct marketing et de promotion, les bureaux de
relations publiques. Et naturellement, les services marketing et communication des entreprises
plus ou moins multinationales. Tous visant dfendre limage des marques et conqurir de
nouveaux marchs.
Les documents multilingues en sont les munitions toujours insuffisantes et jamais assez
performantes. Leur efficacit dpend fondamentalement de leur facult sadapter aux marchs
viss. Do la demande pressante dadaptations. En thorie, le mot traduction pourrait mme
suffire car il inclut dj les connotations les plus courantes de ladaptation. Mais les clients,
92
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
surtout par peur de recevoir des calques, des transpositions mal ralises ou des traductions
coups de dictionnaires utilisent ce mot, dsormais entr dans lusage70.
Lorsquon demeure dans le langage de lcriture et que lon parle dadaptation, on trouve bien
des traducteurs qui considrent que lon dprcie ainsi la valeur du mot traduction. Ils lestiment
assez noble et parfaitement mme dadapter tout texte original vers la langue darrive71.
4.1.3 Avant le sociostyle, le gostyle : la qualit-adaptation
Il reste nanmoins claircir - dans ladaptation publicitaire - quelques problmes concernant le
march-cible. En effet, une adaptation dpend toujours du sociostyle et des caractristiques
conomico-culturelles des segments de marchs viss. Ceux propres la langue-cible.
La premire particularit du sociostyle est le gostyle. Sagit-il dun espagnol du Chili ou de la
Costa del Sol ? Faut-il se proccuper plutt du march flamand ou des Pays-Bas ? Et, pour la
version anglaise, le choix sera-t-il lamricain ou le britannique ? Quant au portugais, cette fois,
pas dhsitation : le journal ne sera lu que par le personnel, en grande partie ouvrier, de lusine
Sa Paulo.
Une fois rsolu ce premier problme de gostyle, en faisant appel - gnralement - un
traducteur ou un rviseur dont la langue maternelle est celle du pays ou de la rgion cibls,
demeure celui des constantes et des variations sociostylistiques entre segments homologues de
lectorat dans les diffrents marchs.
Si le concept du texte-source est bien conu, donc bien crit, le traducteur arrivera ladapter
assurment. Mme en recourant aux idiotismes appropris. Le rdacteur devra cependant suivre
les conseils que nous venons de rappeler dans le chapitre consacr aux contraintes de la
traduction multilingue. Et, surtout, pour atteindre le niveau de qualit-adaptation, il devra suivre
de prs le simple ou double retour du texte au traducteur-adaptateur avant quil soit
dfinitivement couch sur le papier72.
4.1.4 Le va-et-vient de ladaptation publicitaire
Les admirables traductions-adaptations du plus grand best-seller mondial des annes 80, Le nom
de la rose, ont t ralises trs lentement. Son auteur italien, Umberto Eco, grand smiologue et
polyglotte, a voulu contrler personnellement les diffrentes versions. Et, pour les langues
principales comme langlais, le franais, lallemand et lespagnol, il a consacr presquun an de
travail de rvision et de consultation avec chaque traducteur. Ce nest quaprs plusieurs
retouches, rcritures et validations, quil donnait le bon tirer de chaque dition.
Une adaptation publicitaire ne peut tre ralise quen suivant la mme mthode, mais en un
temps record. Le va-et-vient des textes entre rdacteur, traducteur, rviseur, correcteur-client et
coordinateur linguistique (project manager) doit tre la fois complet et rapide. Trs rapide,
comme dhabitude en diting commercial.
Ce mme va-et-vient est galement de mise lorsquon procde des adaptations de textes pour
dessins anims ou pour des chansons (surtout pour enfants). La traduction doit tre contrle par
les distributeurs nationaux afin den vrifier (outre la pertinence linguistique) une foule de
dtails qui vont des dnominations aux licences lgales. Les textes doivent sadapter au timing et
la rythmique de llocution des personnages. Ce qui fait que lon est amen traduire mme
trs librement : la fidlit formelle au texte-source devient alors assez secondaire. Surtout
lorsquon doit respecter le synchronisme labial (lipping). De la qualit-traduction, aprs le
contrle-client et deux ou trois rcritures et retouches, on a ainsi atteint le niveau qualitadaptation. En criture, rien nest simple.
93
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
4.2
O lon renseigne le lecteur sur la faon de djouer le pige trs coteux qui consiste tomber
dans le panneau des bureaux botes aux lettres. Et o lon value les prix par rapport la
valeur des services intgrs dans le produit final, quil sagisse dun grand bureau ou dun
indpendant.
4.2.1 Mieux vaut le bas de gamme moins cher que la moyenne fantme
Si lon ouvre les pages jaunes de nimporte quel bottin des plus grandes villes dEurope, on a la
possibilit de recevoir - pour la traduction dun mme texte et march par march - des prix
allant du simple au quadruple et plus.
Le client ignare du produit-traduction, croyant bien faire, est souvent tent dliminer les prix les
plus levs et les plus bas pour finalement tomber en plein dans le panneau des bureaux de
traduction botes aux lettres : le pire qui pouvait lui arriver, comme on vient de le voir. Mieux
vaudrait choisir les traducteurs indpendants isols et bas de gamme, mais ne travaillant que vers
leur propre langue maternelle !
En effet, ces bureaux fantmes font passer la trappe de leurs chteaux en... papier mch la
diffrence entre leur prix et celui des traducteurs free-lances, sans quaucune valeur soit ajoute
de leur part aux textes traduits sauf - comme on la vu - sur le plan de la mdiation purement
commerciale.
Le ni cher ni bon march, est, dans ce cas, exactement ce quil ne faut pas choisir.
Les gastronomes rputs conseillent toujours de ne frquenter que certains petits bistrots (pour y
dguster le remarquable mono-plat du jour) ou les grands restaurants de haut niveau.
Mieux vaut un bon et simple cassoulet de la patronne, ne cuisinant que dans sa... langue
maternelle, que la carte internationale bricole au micro-ondes du restaurant moyen toutesspcialits-mondiales-prcuites.
Derrire la prtention de ces bureaux botes aux lettres se prsentant comme capables de
jongler avec toutes les langues, on entrevoit larrire-cuisine pleine de botes de conserves et de
plats surgels dimitation plus que dimportation. Et, la place dune batterie de cuistots, aux
provenances internationales bien certifies et chacun spcialis dans la cuisine de son pays, on
na affaire qu un seul ouvrier dcorateur de plats rchauffs aux provenances douteuses. Bon
apptit.
4.2.2 Sans traducteurs internes nombreux, pas de grands bureaux de traduction
Tandis quune agence de publicit, mme trs petite, peut toujours revendiquer quelle dispose
dun ou deux gnies qui lui permettent de se hisser au rang des trs grandes agences cratives,
dans la traduction, cette possibilit nexiste point.
Pour tre un grand bureau de traduction, il faut disposer de beaucoup de traducteurs-rviseurs
(au moins deux par langue), de terminographes, project managers et de coordinateurs, tous
internes et travaillant constamment cte--cte. Les traducteurs, aussi intelligents soient-ils, ne
peuvent travailler que vers leur langue maternelle. A dfaut de les considrer comme des gnies,
ils sont donc censs tre nombreux et travailler en quipe73.
Par consquent, lorsquon rencontre une publicit dun bureau de traduction qui vante
lintelligence ou le volontarisme exceptionnel de ses traducteurs, cest que ces derniers sont
trop peu nombreux par rapport au nombre de langues que la bote prtend assurer. Les grands
bureaux de traduction, les vrais, avec beaucoup de traducteurs internes, a cote cher, trs cher.
94
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Cest la raison pour laquelle ils sont rares. Et ceux disposant de filiales ltranger sont encore
plus rares.
A premire vue, rien ne distingue une ligne bien crite, rvise et longuement travaille dune
autre tape la va-vite et sans rvision. Le client qui doit choisir son fournisseur de services
linguistiques a donc intrt se renseigner minutieusement et, surtout, en visiter plusieurs. Sil
ny trouve pas les traducteurs et les rviseurs dont il a besoin, point de traductions.
Et ceci indpendamment des prix.
4.2.3 Le prix modeste au mtre linaire
Mieux vaut passer commande - nous le rptons encore une fois - des indpendants isols et
bien choisis en faisant, au passage, galement des conomies. Les clients sauront au moins
quoi sen tenir : pas de textes rviss par un deuxime traducteur, pas de traductions
multilingues, pas dhomognisation avec les autres langues, pas de rapports terminologiques
avec les correcteurs techniques internationaux, pas de disponibilit lorsquils sont dj pris, en
vacances ou malades.
Pas non plus dinterlocuteurs partenaires au niveau international et du prpresse, comme nous le
verrons dans les prochains chapitres.
Quant aux prix des grands bureaux de traduction, les clients peuvent tre rassurs. Laction de
bradage que plus de 95 % du march de la traduction leur imposent (les clients tant complices
volontairement sinon consciemment !), fait que leur tarif prsente certainement le rapport
qualit/prix le plus favorable.
Sans parler de la complexit, de la rapidit et de la garantie permanente du service.
En effet, la relative ignorance des clients quant la nature relle de la fourniture-traduction et
la valeur ajoute que ces bureaux incorporent au texte avant et aprs sa livraison, fait que leurs
prix se situent toujours aux alentours du prix de revient. Sils arrivent sen sortir, cest quils
travaillent beaucoup gratuitement. Aussi trange que cela puisse paratre, cest la vrit.
Tout prospect ou client peut facilement en faire la preuve en analysant mticuleusement la valeur
des prestations, de toutes les prestations, intgres dans une traduction multilingue et en la
mettant en rapport avec le tarif de ces grandes socits de traduction.
Par ailleurs, il suffit de penser que les grands bureaux multilingues se font eux aussi payer, pour
lessentiel, la ligne.
Une prestation on ne peut plus complexe, quantifie au mtre linaire !
4.3
95
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
imprims aptes dfiler sous les yeux des lecteurs tant convoits. Les contrles et les phases de
ce processus peuvent mme tre nombreux. Fondamentalement, on la vu, il faut distinguer
quatre niveaux :
et, enfin, le niveau qualit-diting, celui de lassemblage assorti et coordonn entre textes,
images, photos et dessins. Cest--dire le zro dfaut imprimer (ou enregistrer, pour
les productions audiovido).
Ce processus quatre stades implique de lire et de relire les textes dun point de vue
orthographique (mme les grands crivains rcidivent dans des fautes) et dun point de vue
syntaxique (les accords, les temps des verbes, les anacoluthes espigles et autres diablotins
dencriers).
Entre-temps, lon se sera mis au nettoyage des redondances, au ponage des asprits
stylistiques, aux raccordements des syllogismes, aux redressements des linarits conceptuelles
interrompues par simple tourderie, aux claircissements des ambiguts involontaires,
llimination des idiotismes, des lapalissades et des morphologies htrodoxes. Puis, cest le tour
du rewriting des passages nbuleux ou partiellement rptitifs crits dans la fatigue. Lon
sattaque galement aux rptitions et lhomognisation des figures de style rsiduelles.
Ensuite, il faut sassurer de la traduisibilit de tous les textes. Procder leurs vaccinations pour
les longs voyages quils doivent entreprendre dans des langues trangres. Si ncessaire, il faut
mme les rcrire ici et l.
Paralllement, lon vrifie lexactitude des traductions relatives lquipement critique des
sources, aux rfrences bibliographiques, aux correspondances des notes et des renvois.
4.3.2 La chasse aux erreurs jusquau bon tirer
Et, finalement, aprs avoir procd ce quon appelle une lecture nave de contrle, les
premires preuves la main, on... recommence !
Tout dabord, lon sassure quil ny ait pas eu de bourdons, cest--dire des passages de texte,
des titres disparus la photocomposition (avals par les mmoires aprs une fausse manuvre
lcran, pendant quon procde un habillage, par exemple). Et puis, ce sera la chasse ouverte
aux coquilles, aux lignes veuves et orphelines, la continuit des titres courants, aux approches
mal proportionnes des lettres, aux lignes creuses, aux gras des chapeaux dbordants, aux
fausses coupures de mots.
Ainsi, en contrlant lassiette typographique des textes, on a encore la possibilit de dnicher
dautres erreurs qui avaient chapp aux vrifications prcdentes, bien quelles fussent
nombreuses et soignes.
Piti pour les nobles victimes professionnelles du pouvoir hypnotique des mots imprims !
Remarquons quen phase finale, par exemple en studio denregistrement, la valeur smantique et
stylistique dune phrase peut changer considrablement par rapport linterprtation particulire
quun speaker ou quun comdien peut lui attribuer. Do la ncessit de la prsence dun
traducteur en studio pour contrler lorthographe de linterprtation (lacteur peut faire des
96
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
fautes de prononciation) et pour ventuellement apporter les dernires retouches au texte tout en
assurant son adquation linterprtation du speaker.
La qualit-diting, cest aussi cela.
Les mmes considrations sont applicables un diting imprim. Lassiette graphique, le titrage,
les illustrations et les lgendes peuvent modifier sensiblement la valeur des textes et des mots. Le
rdacteur et les traducteurs doivent donc veiller jusquau bout du fatidique bon tirer.
4.3.3 La qualit comme fonction directe de linvestissement conomique
Voil pourquoi nous ne cessons de mettre en garde contre larrogance des critiques intolrants et
inexpriments. Les vritables critiques de la parole imprime sont avant tout des bibliophiles,
connaisseurs de toutes les procdures de la production diting. Donc, capables de situer avec
prcision et quilibre la hirarchie et la responsabilit des objets de leurs remarques par rapport
lconomie de lditing en question.
La grandeur et la perfection de A la recherche du temps perdu de Proust tiennent aussi au
nombre incroyable de relectures et de remaniements oprs par lauteur. Il ne cessait, pendant
dinterminables nuites dans sa chambre, de coller sur ses textes, ses fameuses paperoles de
correction, longueur danne.
La perfection dun diting multilingue, sa qualit, dcoule donc de linvestissement conomique
quon lui a consacr75.
Or, presque tous les contrles propres la phase de copywriting sont galement de mise aprs les
traductions ou adaptations. Parfois mme, ils se confondent.
4.3.4 Les facteurs constitutifs de la qualit-diting
Le client doit donc prvoir daccorder aux textes sortis de la phase traduction ou adaptation
presque les mmes soins quil a consacrs au texte original aprs sa premire version
manuscrit.
Nous avons bien crit presque les mmes soins car ceux-ci dpendent du niveau de perfection
et de traduisibilit du texte utilis comme texte de dpart pour les traductions.
Plus le texte-source est prpar pour tre traduit - comme nous lavons vu - moins les
oprations de contrle diting seront nombreuses aprs ses transpositions.
Mais mme le texte le plus fignol et muni dun passeport bien valid pour toutes les langues,
devra tre trait aprs sa meilleure traduction pour atteindre la fatidique qualit-diting.
Ce traitement dpend fondamentalement de deux facteurs : le facteur stylistique et, comme nous
le verrons dans le prochain chapitre, le facteur politique.
Examinons tout dabord le niveau de qualit stylistique et sociostylistique des traductions que le
client exige.
Les travaux de ponage, de finition trs sophistique et les multiples contrles ne peuvent pas
tre offerts gratuitement. De mme, entre le prt--porter et la haute couture, ralise
naturellement sur mesure et aprs plusieurs essayages, les diffrences de prix correspondent aux
divers niveaux de qualit manufacture.
Les correcteurs du donneur dordre situs ltranger, auxquels les clients confient les textes
quils ont reus traduits par les bureaux de traduction, tombent souvent dans le pige trs
lmentaire de juger sans tenir compte du niveau de qualit en jeu et contractualis.
4.3.5 Le facteur politique et le partenariat linguistique
Tandis que la fourniture a t souvent ralise au prix de la qualit-traduction, ces dealers ou ces
correcteurs de filiales ltranger sadonnent parfois des critiques propres la qualitadaptation et mme la qualit-diting. Il arrive quils soient induits en erreur par le niveau trs
97
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lev des traductions habituelles que les traducteurs ont dj livres, gracieusement et avec
talent, conformes au niveau diting. Ces correcteurs finissent donc par considrer comme droits
acquis des performances exceptionnelles - mme si elles sont frquentes - toujours non
rmunres leur hauteur. Ainsi, en payant le tarif de la qualit-traduction, lon finit par
prtendre la qualit-diting qui pourrait coter du double au triple.
Mais les traitements linguistiques ncessaires pour passer de la qualit-traduction la qualitadaptation et la qualit-diting dpendent galement dun deuxime facteur : le facteur
politique.
Le client doit concder sa filiale ou ses distributeurs ltranger des oprations de restyling,
ne ft-ce que pour les contenter. Et, surtout, pour les associer aux politiques managriales ou
commerciales vhicules, souvent, par les mmes documents diter.
On la dj vu, les grands bureaux de traduction ont bon dos et doivent mme supporter - sil ny
a pas dautres solutions - des critiques injustes de la part de ces interlocuteurs assez
occasionnels76.
Paris vaut bien une messe. Mais la condition, naturellement, que le client appelle le bureau de
traduction conclbrer cet office comme un partenaire. Mieux encore, comme un partenaire
haute complicit quon ne devrait pas oublier de bien rmunrer. Au-dessus, bien entendu, des
tarifs qualit-traduction, qualit-adaptation et mme qualit-diting.
Notons que le bureau de traduction accus injustement par le dealer-correcteur doit toujours
prparer un rapport crit pour apporter la preuve claire et vidente de lacceptabilit et de la
qualit de ses services. Souvent, il doit mme corriger les fautes flagrantes introduites par le
correcteur. Il arrive mme que le montant factur pour les textes traduits soit infrieur aux
prestations pdagogiques aprs-vente fournies pour dfendre la validit de sa fourniture !
4.4
O lon analyse la drobade de lintermdiaire, quil s'agisse d'une petite agence de publicit
ou d'un bureau bote aux lettres, lorsque le client final na pas aim la traduction. Et o
lon esquisse la typologie de laccord de partenariat avec les grands bureaux multilingues.
4.4.1 Lorsque le client na pas forcment raison
Le client na pas aim, donc on ne vous paie pas. Voil la petite phrase sans argumentaire et
prtendument sans rplique que certaines agences de publicit adressent parfois leurs
fournisseurs de traductions.
Le client, bien entendu, ce nest pas le client du bureau de traduction. Il sagit du client de
lagence. Elle ne se prsente, finalement, quen intermdiaire purement commercial.
Si leur client, en effet, na pas aim, ce nest, en principe et malheureusement, pas laffaire du
bureau de traduction qui na pas pu traiter ni valuer la plainte. Le client, dit-on, a toujours
raison. Toujours ? Pourquoi le client aurait-il ncessairement et toujours raison ? Nous venons de
voir quil a mille et une possibilits davoir tort. En tout cas, lagence de publicit a certainement
tort car le contrat qui la lie son client na pas beaucoup de points communs avec celui tabli
couramment avec le bureau de traduction.
Lorsquon conteste une fourniture, il faut au moins motiver sa critique. Pourquoi les traducteurs
seraient-ils des fournisseurs contestables sans motifs prcis ? Il va de soi que le fait de ne pas
avoir aim, ou tout au moins de lavoir dclar, ne constitue pas une raison (suffisante) de
contestation. Etre contest - disait Victor Hugo - cest tre constat.
98
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4.5
O lon dfinit le cadre contractuel de rfrence pour les contestations et o lon signale cinq
prcautions prendre pour viter de fausses routes.
4.5.1 Les contestations lgitimes
Comment doit sy prendre le client non satisfait dun service de traduction ? Comment la
contester en faisant valoir ses droits tout en respectant ceux du bureau de traduction ?
Nous avons, jusqu prsent, examin le problme du point de vue de la rigueur professionnelle
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et en nous posant en dfenseurs des traducteurs. Nous avons surtout mis en exergue le caractre
non recevable de beaucoup de plaintes, soit cause de labsence dobjet (critiques limites au
plan stylistique pour des textes limits la qualit-traduction) soit cause de labsence de
critiques prcises (le client na pas aim).
Vu le nombre incroyable de bureaux botes aux lettres auxquels les clients confient des
traductions, le bien-fond des plaintes ne devrait pas tre rarissime. Ces bureaux-fantmes sont
en effet analphabtes pour les langues que, par dfinition, ils ne connaissent pas. Ne pouvant pas
procder des rvisions, ils livrent - on la vu - des textes haut risque. Le client est donc tt ou
tard amen en contester un, en toute lgitimit.
A lgard de ces bureaux botes aux lettres ou de tout autre traducteur, voire lgard dun
grand bureau si international soit-il, au moins cinq prcautions sont prendre.
Mais rappelons avant toute chose de quoi il est question : il sagit de contester lcriture. Celle
que Roland Barthes avait situe entre la langue et le style. A moins donc que lon ait tabli un
contrat dditing, il nest pas question de contester le style de lcriture. Dans ce cas spcifique,
il sagit de remettre la copie du texte traduit et den demander le peaufinage. Mme plusieurs
reprises.
Par ailleurs, les copywriters procdent de la mme manire avec les annonceurs lors de la
rdaction initiale. Donc, une fois que lon a dcid de ne contester que lcriture de la traduction,
il convient dexaminer la premire des cinq prcautions.
4.5.2 Les cinq prcautions
Dabord, il faut exprimer des critiques quant aux textes traduits tout en demeurant lintrieur comme on vient de le dire - du contrat tabli. Sil sagit dune commande courante, donc de
simple niveau qualit-traduction, lon ne peut exprimer de rclamations qui ne pourraient tre
pertinentes que pour le niveau qualit-adaptation ou le niveau qualit-diting.
Deuximement, il faut bien mettre en vidence les fautes de traduction, sil y en a, sur le plan du
sens (carts smantiques importants aussi bien par dfaut que par excs, oublis de passages
dcisifs et autres sauts de lignes). La qualit-traduction impose toujours une fidlit substantielle
lconomie globale du texte-source.
Troisimement, il faut signaler les fautes syntaxiques et orthographiques, surtout si elles sont
flagrantes ou rptitives. Pour la qualit-traduction, lon considre gnralement admissible une
frquence de fautes de 0,1-0,5 pour mille signes. Il est galement ncessaire de diffrencier les
fautes internes la titraille (plus graves) ou aux textes (moins graves).
Quatrimement, il faut souligner lutilisation de terminologies gravement fautives, surtout si on
avait fourni des glossaires, de la documentation explicative ou si on avait mis la disposition des
traducteurs des contacts directs avec des techniciens experts en la matire.
Cinquimement, si le client se rend compte quil perd, malgr tout et lvidence, son temps
dans une contestation qui prend la drive dune relation pdagogique gratuite avec le bureau de
traduction, le seul conseil suivre est de payer immdiatement lincontestablement d et de
laisser linitiative au bureau de traduction indlicat. La charge de rcuprer le reste est ainsi
attribue celui qui - jusqu preuve du contraire - a provoqu la crise du contrat commercial. La
bonne foi du client est ainsi assure par le paiement de la prestation pour sa partie
incontestablement reconnue et par la pertinence critique des observations avances mais restes
sans rplique.
En cas ddition rate, le donneur dordre est en droit de contester et de rclamer des dommages
et intrts un bureau de traduction, mais uniquement dans le cadre dun contrat de qualitditing zro dfaut.
Il va de soi que lon ne peut pas prtendre quun traducteur soit condamn payer pour les
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dommages provoqus par le fait davoir traduit par un oui, linscription sur le bouton
dclenchant lexplosion nuclaire qui devait tre indique par un non. Finalement, cest au
client de se proccuper, en bon pre de famille, de ne pas risquer - par manque de contrles
suffisants - des bavures catastrophiques. Lon ne peut pas prtendre que, pour le prix dune paire
de chaussettes (qualit-traduction), lon puisse assurer une traduction totalement garantie contre
des risques humains et conomiques hnaurmes !
Les mmes considrations peuvent tre avances pour une dition tire un million
dexemplaires par rapport quelques units distribution confidentielle. La traduction ou
ladaptation destine aux grands tirages doit videmment tre soumise des validations sans
faille que le donneur dordre doit commander expressment avec la clause zro dfaut, au prix
congru. Par ailleurs, cest toujours le signataire du bon tirer qui est le responsable lgal de
ldition qui sensuit.
Cest pour cette raison quoutre le contrat qualit-diting, on peut conclure des contrats de
fourniture multilingue cls en main, dans le cadre desquels le bureau de traduction assume la
totale responsabilit de ldition zro dfaut (imprime ou audiovisuelle).
4.5.3 Le nombre de toques du traiteur choisi
Mais, surtout, le client insatisfait doit vrifier - le moment est adquat - le niveau de ses besoins
en services linguistiques par rapport la qualit et aux quantits. Sil dcouvre - mme
tardivement - que la taille et le nombre de toques du traiteur choisi ne sont pas la hauteur du
fournisseur-partenaire dont il rvait, quil nhsite pas chercher ailleurs son me jumelle sur le
march. En clturant trs rapidement la mauvaise relation entame, par le trs classique et
seigneurial garon, laddition !.
Le march des services linguistiques est lui aussi soumis aux lois qui gouvernent tous les autres
marchs : offre de services suprieure la demande, segmentations non dpourvues de confusion
quant aux rapports qualit/prix, manque de professionnalisme et entreprises en dtresse par
absence de personnel trop coteux.
Faute dautres mthodes, une exprience ngative peut amener le client se faire une ide plus
prcise du march de la traduction. Dnicher un bon traducteur indpendant (tout en sachant
quil est isol) ou un grand bureau multiservices et rellement international (la visite sur place
pour en connatre les structures, les traducteurs et les rviseurs internes demeure toujours de
rigueur) nest pas une tche banale.
Le client sera sorti de cette phase de slection lorsquil naura plus contester une traduction,
mais - mme mcontent ou dubitatif - il pourra compter sur son fournisseur pour parfaire et
complter son produit (les textes plurilingues) jusquau niveau qualitatif requis et rellement
contractualis. Celui fond sur une dialogicit productive et permanente.
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Cinquime partie
Du multilinguisme
au
prpresse et lditing
102
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5.1
104
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typographie. Il suffit de penser, par exemple, au fait que jusquau dbut des annes 80, les
traducteurs rdigeaient encore leurs textes la main (ou les dictaient). Des dactylos tapaient les
manuscrits la machine lectrique, le top niveau high-tech de lpoque tant encore les boules
ou les marguerites quelques polices de caractres diffrentes.
5.1.3 Le rapprochement entre traducteurs et (info)graphistes
A leur tour, les graphistes et les typographes sont devenus des infographistes ayant abandonn
dfinitivement les ciseaux et la colle de lancienne mise au net. La nouvelle mise en pages, par
contre, pouvait se raliser intgralement lcran qui, entre-temps, se munissait du visual
preview, cest--dire du dispositif de visualisation immdiate des textes en dimension relle.
Mais, surtout, les infographistes se sont un peu rapprochs des rdacteurs et des traducteurs.
Quand ils ntaient pas approchs avec insistance par ces derniers. En effet, aprs stre aperus
que le mtier dinfographiste ne simprovise pas, certains traducteurs ont intensifi leur
frquentation des problmes propres la production dimprims. Au point que mme leur
production en a t influence.
Par exemple, le fait de taper directement sur programme de traitement de texte na pas seulement
transform ergonomiquement leurs conditions de travail (fini les lentes plumes stylo ou
lapproximation des mini-enregistreurs), il a galement influenc positivement le niveau de
qualit des textes. En effet, la facilit de pouvoir corriger, mme radicalement, lcran les
textes traduits et de pouvoir les rditer rapidement, a rduit considrablement lautocensure que
les traducteurs simposaient, plus ou moins inconsciemment, lorsquil sagissait de tout retaper
la machine crire.
Puis, vers la fin des annes 80, survint la parfaite compatibilit et les fianailles entre traduction
et prpresse se transformrent en vritable mariage. De surcrot, la corbeille des poux a pu tre
remplie des premiers scanners pour lintgration des images. Dabord, en noir et blanc et puis vers 1989-90 - en couleurs.
Les structures intgres dditing multilingue commenaient ainsi revendiquer le leadership de
lnorme production de manuels techniques et de dpliants illustrs quadri, en qualit Desktop
Publishing77.
5.2
O lon prsente la physionomie des nouvelles entreprises qui, de nos jours, russissent faire
face aux exigences du multilinguisme de trs haute qualit. Et o lon dcrit la polyvalence de
ces socits face aux besoins de la production multimdia propres lditing contemporain.
5.2.1 Le studio graphique service complet
Ds les annes 70-80, on parlait de hot-shops, de studios graphiques haut niveau cratif. Ils se
positionnaient mi-chemin entre les agences de publicit et les studios de simple mise au net.
Ctait le temps de la colle et des ciseaux. Les flasheuses sortaient les bromures photocomposs
que les graphistes collaient sur les illustrations au trait pour finaliser les montages et raliser les
films.
Avec larrive du Macintosh, du Postscript et des innombrables programmes graphiques comme
XPress, PageMaker, Photoshop, FreeHand et Illustrator, les hot-hops se sont informatiss et tout
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Sixime partie
Des
services dinterprtation
au
service congrs
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
6.1
O lon dfinit linterprtation par rapport la traduction et o lon esquisse le profil psychoculturel de linterprte professionnel.
simultane
en chuchotage
conscutive
de liaison
la traduction vue
en tl-confrence
mixte
jure
Nous prsentons les lments spcifiques les plus marquants de ces diffrents services et
proposons de les rsumer dans une check-list finale.
Il nest cependant pas inopportun, de rapporter ici ce que Jean Herbert de lEcole dInterprtes
de lUniversit de Genve disait dj en 1952 :
Le but fondamental de linterprtation est de permettre lassistance laquelle on sadresse de
comprendre, avec exactitude, la pense que lorateur a voulu exprimer, y compris le fait de
reproduire sur elle la mme impression que lorateur voulait provoquer.
Finalement, donc, la fonction traductive de linterprtation ne diffre pas - tout au moins dans sa
finalisation - de celle de la traduction crite.
6.1.2 Qui peut interprter quoi ? Linterprte de confrence
Les interprtes sont gnralement titulaires dun diplme universitaire et, notamment, issus
dune cole pour traducteurs et interprtes de confrence. A linstar de leurs collgues
traducteurs, tous bnficient dune importante exprience internationale et dune prparation
culturelle souvent suprieure lactuel standard du niveau universitaire europen.
Comme les traducteurs, ils ont d simmerger dune manire trs vivante dans au moins deux
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autres cultures, outre celle de leur langue maternelle, la langue tant toujours la synthse de
lhistoire et de la civilisation dun pays. Et il nest pas inhabituel quils matrisent mme les
archasmes et les argots des langues acquises. Les interprtes professionnels connaissent ainsi de
manire approfondie au moins trois langues et ils les parlent couramment depuis plusieurs
annes.
De plus, nest pas interprte qui veut.
Une capacit naturelle dlocution et une vivacit desprit particulire caractrisent ceux qui
choisissent cette formation et cette profession81.
En outre, ces aptitudes ont t affines et alimentes, au fil des annes, par llargissement des
horizons culturels, lacquisition de lart de lloquence et la formidable gymnastique mentale de
la mmorisation immdiate et de la dcodification automatique dans les registres des
diffrentes langues pratiques oralement82.
Dun point de vue dontologique, les interprtes se tiennent, comme leurs confrres traducteurs,
non seulement au secret professionnel, mais ils sont habitus ne mme pas donner limpression
de savoir : une attitude quon acquiert avec lhygine mentale de la rserve morale personnelle
sur tous les sujets interprts et interprter.
Toutes ces qualifications sont la base de la dfinition de linterprte de confrence qui est
devenu le titre du diplme dlivr par les grands instituts europens dinterprtation.
6.2
O lon dcrit les huit types dinterprtation et les circonstances techniques dans lesquelles on
doit y faire appel.
113
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
114
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
rflexes et lefficacit dun joueur de squash, alors que le second doit travailler avec la
dfinitivit et llgance dun luthier disposant bien de son temps (quivalent celui
ncessaire pour linterprtation multipli... par 20 ou 30 !)85.
6.2.4 Linterprtation en tlconfrence
Linterprtation en tlconfrence, encore rare, peut se raliser aussi bien par transmission
tlvise que par tlphone tout simplement.
Dans le premier cas, elle peut seffectuer en conscutive en faisant participer linterprte ou les
interprtes une des runions tlvises. Si on dispose dun quipement cbl ou infrarouge,
on peut mme fournir lassistance une ou plusieurs interprtations simultanes.
Il est en tout cas prfrable que linterprte - comme dans linterprtation simultane et
conscutive - puisse toujours bien voir lorateur en face.
Dans le systme de reprises tlvises en multiplex ou partir des cabines pour la simultane, il
doit pouvoir bnficier dune bonne position dobservation. Le dveloppement des
communications via RNIS avec des ordinateurs multimdias munis de camras rend aujourdhui
la tlconfrence trs simple et conomique.
Moins rarement utilise, linterprtation par tlphone sorganise en prenant contact avec
Tlcom (Belgacom ou autre) qui met rapidement en communication les trois (ou plus) postes
tlphoniques, y compris celui de linterprte partir duquel il assure la traduction dans les deux
sens.
Dans ce cas, le spcialiste ne fait que dcrocher le combin et interprter en liaison lentretien
des interlocuteurs, tour de rle.
Le problme de la conversation tlphonique - mme impromptue - avec un interlocuteur dune
autre langue, est ainsi rsolu dune faon extrmement simple, rapide et conomique.
6.2.5 Le service dinterprtation jure et mixte
Nous avons dj parl de linterprtation jure au chapitre 2.3.4 concernant la traduction
assermente. Il suffit ici de rappeler que linterprtation jure ne diffre de la traduction jure
que par son caractre oral. Les interprtes jurs tant asserments prs les tribunaux au mme
titre que les traducteurs jurs.
Quant linterprtation mixte, lors de congrs, il savre fort souvent ncessaire de combiner
diffrents modes dinterprtation. On pourra donc avoir les discours interprts en simultane ou
en chuchotage, les interventions plutt en conscutive, les dbats des commissions en liaison et
les motions en traduction vue.
Et il nest pas rare quon soit contraint de devoir changer, la dernire minute et au milieu de la
confrence, la structure des modes dinterprtation et laffectation des interprtes.
A la demande du responsable de sance, le coordinateur prsent sur place, intervient auprs des
interprtes en rorganisant sur-le-champ les services par rapport aux nouvelles exigences. De
lentente entre le responsable de confrence et le coordinateur des interprtes dpend la parfaite
russite organisationnelle de la confrence.
Cette collaboration devra, en tout cas, commencer bien avant le jour J de la confrence. Les
interprtes devront notamment disposer dune documentation exhaustive afin de pouvoir se
prparer convenablement, aussi bien dun point de vue terminologique que thmatique.
115
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
6.3
O lon dcrit les installations techniques et lorganisation des diverses fonctions propres aux
diffrents acteurs dune runion multilingue. Et o lon parle du rle de bouc missaire
volontaire de linterprte.
6.3.1 Des cabines insonorises aux rcepteurs individuels
Lorsque la salle de confrence nest pas dj quipe dun systme lectrique dinterprtation en
simultane avec cabines, micros, amplificateurs, enregistreurs et rcepteurs individuels, il est
possible d'obtenir en location un quipement complet, y compris linstallation infrarouge,
dsormais considre comme le systme le plus fonctionnel. Il offre des garanties de discrtion
assez satisfaisantes, mme du point de vue de la scurit.
Fini les cblages aussi encombrants quonreux.
Pendant la dure de la location du matriel, la prsence dun technicien du son est toujours
garantie. Il surveille et assure le fonctionnement parfait de toute linstallation, et notamment :
116
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disponible pour assumer, le cas chant, une fonction de bouc missaire par rapport au
droulement de la confrence et, en mme temps, de bras droit du prsident.
6.3.3 Le coup de la mauvaise interprtation
Cela arrive rgulirement et les exemples sont nombreux. Ils peuvent aller de limpassibilit
avec laquelle linterprte essuie une critique injuste dun congressiste (souvent important) ne
connaissant pas bien la langue dinterprtation et ayant estim ne pas avoir t bien traduit,
jusqu lacceptation de laccusation galement infonde davoir mal traduit un passage sur
lequel lorateur a entre temps opportunment chang son opinion, sur la base de... la raction de
lassistance.
A linstar des traducteurs, les interprtes sont exposs au risque dtre accuss injustement. A
dfaut de pouvoir compter sur la preuve des textes crits (verba volant !), ils sont gnralement
soutenus par le tmoignage direct de lassistance.
En tout cas, linterprte bnficie toujours de lindulgence et mme de ladmiration des
participants qui, fort souvent, ne sont pas dupes et connaissent bien le vieux coup de la
mauvaise interprtation !
De plus, linterprte - en utilisant sa position de technicien tout fait fonctionnel - permet
souvent le rtablissement de lordre dans lassemble qui aurait progressivement vir la
confusion, voire au chaos.
Contrairement au prsident, il dtient larme absolue pour arrter les interventions chahutes
sans suspendre la sance : il lui suffit de rappeler que sans le calme et la clart, il ne peut pas...
interprter.
Comme on la vu pour les traducteurs, les interprtes aussi ont bon dos.
6.4
117
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de presse : de la location des salles et la rservation des htels jusqu laccueil et aux visites
escortes; les communiqus de presse et ldition des dossiers du congrs jusquaux traductions
des interventions et aux comptes rendus des dbats...
Dans la check-list du prochain chapitre, nous avons rsum presquune centaine de points-cls
auxquels il faut pouvoir faire face.
Certes, linterprtation constitue le service linguistique le plus important dans lconomie de la
communication lintrieur dune confrence mais il ne faut pas sous-valuer laspect
vnementiel par rapport la communication externe. Nous ne parlerons pas ici de cet aspect
central. Il relve plutt de la dfinition de laxe stratgique de communication autour duquel le
congrs doit tourner.
6.4.2 Limportance de la communication crite dans une confrence
Le succs dune manifestation internationale ne dpend pas seulement de la perfection des
services dinterprtation. Il ne faut pas oublier quon organise un congrs, une confrence, un
colloque ou un sminaire pour quils puissent rayonner surtout avant et aprs la brve priode
de leur droulement.
En effet, un congrs doit tre conu dans une perspective de continuit dont il ne constitue quun
moment, mme sil est capital.
Lavant et laprs confrence revtent ainsi une importance stratgique et qualifient la
finalisation ainsi que la porte des services organiser. Nous en donnons un aperu structur et
gnral dans la check-list, chaque confrence - par sa taille, sa spcificit et sa fonction possdant des caractristiques tout fait propres.
En stricte collaboration avec le Service interprtation et le Studio de desktop publishing et
diting, il est fondamental de prendre en charge galement toutes les tches se rapportant la
communication crite comme :
6.5
Logistiques et Services
Rservation htel
Rservation des locaux
Voyages et ramassage participants
Amnagement des salles de congrs
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Eclairage et acoustique
Temprature ambiante
Services hyginiques
Buvette
Secrtariat (direction, tlphone, GSM, Internet, fax, modem, photocopies)
Accueil
Coursier
Boissons confrenciers et interprtes
Service photographique
Amnagement restaurant
Programmes et horaires
Visites escortes
Scurit
Interprtation et Traduction
Coordination
Interprtation simultane
Interprtation en chuchotage
Interprtation conscutive
Interprtation de liaison
Interprtation en traduction vue
Interprtation en tlconfrence
Interprtation jure
Interprtation mixte
Service htesses
Rdaction procs-verbaux
Service Traduction
Service traitement de textes et desktop publishing-diting
Langues
Exposs en :
interprter en :
anglais
anglais
franais
franais
nerlandais
nerlandais
allemand
allemand
espagnol
espagnol
italien
italien
danois
danois
sudois
sudois
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finnois
finnois
portugais
portugais
grec
grec
.......
.......
Installations
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Septime partie
La qualit-diting multilingue
et lenvironnement
conomico-politique
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Advertence
Cette septime partie, minemment thique et politique, a t re-publie sans aucune mise jour.
Il est tout de mme remarquable dobserver comme cette section (qui tait, logiquement, la plus susceptible de devoir tre
re-actulise) na pas eu besoin dajustements danalyses ou dvaluations. Malheureusement elles ont t toutes
confirmes dans les vnements des dernires annes.
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7.1
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ajoute ! - continuent de se battre pour raliser le miracle de cette traverse conomique, sinon
dsertique, du moins trs ensable.
Produire de la qualit et mme du zro dfaut dans ces conditions relve dune gageure que,
silencieusement, les entreprises prives et les indpendants sont en train, malgr tout, de relever
et, si possible, de gagner. A cet effort gigantesque participent aussi beaucoup demploys et
douvriers dans le silence laborieux des petites entreprises...
De surcrot, celles-ci sont en difficult pour une autre raison. En effet, mis part les syndicats et
leurs bruyants militants, tout le monde sait que les entreprises, surtout les petites qui en
constituent la trs grande majorit, sont gnralement sous-capitalises et appauvries.
Par ailleurs, le niveau dimposition, pratiquement le double ( !) de lamricain, est destin encore
saccrotre malgr les promesses des politiciens : il faudra bien rembourser la dette cumule en
vingt annes de cigales insouciantes, dpensires et superassistes.
Le temps des fourmis est bien l.
7.1.2 Lachat du zro dfaut de lditing multilingue
Tout au long de ce livre, nous avons vu comment atteindre le zro dfaut en diting.
Nous avons identifi les trois niveaux de qualit fondamentaux quil est possible de produire
lintrieur dun processus dditing : la simple qualit-traduction pour la diffusion limite, la
qualit-adaptation et, finalement, la qualit-diting, celle, prcisment, du zro dfaut.
Nous avons vu la complexit des procdures, les piges viter, les structures technologiques
utiliser et, surtout, les diffrents savoir-faire des hommes dont il faut disposer, ainsi que les
cultures professionnelles quil faut rassembler : celle du copywriting, de la traduction-adaptation,
du typographisme high-tech et de la matrise pratique du multimdia.
Ainsi, le produit diting multilingue et zro dfaut est enfin l.
Mais encore faut-il quil soit bien reconnu parmi les autres. Et encore faut-il savoir lacheter.
Mais il nest nullement sr que le client qui sait le faire convenablement, soit aussi dans la
condition dy parvenir concrtement.
Acheter est beaucoup plus difficile que vendre. Car cest un acte qui pose le problme de savoir
ce quon veut et, surtout, dtre mme den dbourser le juste prix.
Mais comment sy prendre lorsque la crise conomique ronge les ressources, lve les tensions
et dstabilise les programmes de production jusquau cur de leur nature, la qualit ?
Dans ces tout derniers chapitres, nous essayons desquisser quelques possibles solutions.
7.1.3. La qualit-diting comme ncessit conomique
Prenons un cas de figure devenu dj trs classique. Les entreprises de produits industriels et
mme dquipements mnagers ont une ncessit absolue de rduire les cots des services
aprs-vente qui nen finissent pas de gonfler.
Les utilisateurs finaux se ruent vers le tlphone ds la premire difficult ou le premier ppin,
appellent le service technique et lancent le fatidique envoyez-moi quelquun car lappareil que
vous nous avez livr ne marche pas. Le propos est parfois un peu plus nuanc, mais toujours
premptoire.
Trois fois sur dix, le technicien remdie la panne en branchant la prise lectrique ou en
pressant le classique bouton de marche-arrt. Quatre fois sur dix, il sagit de rparer de petits
dgts provoqus par des fausses manuvres assez banales et vitables. Et deux fois sur dix, le
technicien se limite signaler son client que la panne quil vient de subir, ainsi que les moyens
dy faire face, sont dcrits en dtail la page 36 du manuel dentretien qui accompagne la
machine !
En ralit, le manuel dentretien est tellement mal crit, sa mise en pages si morne et ses
127
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illustrations si rares, que seul le numro de tlphone du service aprs-vente savre tre
facilement accessible. De surcrot, le copywriting et les traductions sont si peu intelligibles
quelles constituent une vritable incitation demander lintervention du technicien.
Lors de la conception-rdaction du manuel, des petits malins du service marketing avaient en
effet dcid de raliser des conomies en matire dditing plurilingue. A prsent, cest le
dpartement assistance clientle qui trinque. Sans parler de limage de marque barbouille par un
gchis de communication dans lequel la qualit technologique du produit ny est pour rien.
Les bienfaits de la communication crite napparaissent clairement que lorsquelle ne dispose
pas dune qualit suffisante.
Mais la tentation suicidaire, en priode de crise, de faire des conomies dans la communication
est tellement forte, que mme la certitude de futurs dboires narrive pas dissuader les plus
paniqus de sadonner au jeu des coupes sombres.
Il faut bien du sang-froid et de la fermet prvoyante pour demeurer lucide sur la ncessit
stratgique de la qualit. Surtout en diting.
7.2
O lon dcrit lattitude des professionnels des activits dditing multilingue face la crise.
Et o lon constate les tendances contradictoires face la production de richesse et sa
distribution, dans notre poque post-moderne et dans nos socits fortement tatises.
7.2.1 Les dlices de la paresse crative
Dans nos marchs devenus petits et saturs, la vente de voitures, par exemple, scroule. Do
des diminutions de lhoraire de travail.
En ralit, il ne sagit que de licenciements dguiss et, pour les entreprises, il est mme question
de capitulations stratgiques.
En effet, il ne faut pas tre grand conomiste pour constater que si lon nachte pas de voitures,
cest quon ne peut pas se les payer en raison de leur cot lev. Surtout dans les nouveaux
marchs limitrophes qui constituent les dbouchs naturels de nos pays dEurope occidentale et
qui sont en tragique pnurie de voitures.
De plus, la diminution du temps de travail narrange rien, non seulement du point de vue de la
relle occupation, mais en plus elle ne fait quaugmenter les prix de revient de la production
(moindre utilisation des quipements et de la main-duvre, temps morts et autres dlices
damortissements prolongs).
Accrochs leurs conceptions archaques, les syndicats exigent la diminution de lhoraire de
travail bien au-dessous des quarante heures depuis vingt-cinq ans.
Aujourdhui, leurs sinistres revendications sont en passe daboutir. Mais sans salaire et par
ncessit tragique88.
En effet, depuis plus de vingt ans, ces syndicats - mme les plus modrs - nont cess darracher
dmagogiquement (avec la complicit coupable du grand patronat et des gouvernements aussi
bien de droite que de gauche) des traitements directs et indirects bien suprieurs aux
augmentations de productivit et de production que les entreprises europennes ont russi
128
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atteindre. Les chiffres publis ce propos par lU.E. elle-mme sont pouvantables. Ce quon
appelle la crise conomique nest pas une fatalit surnaturelle.
Entre-temps, tous les pays extra-europens et concurrents ( !) travaillent jusqu un quart de plus
par an. Que lon pense au Japon, la Core, Singapour. Sans parler de la Chine.
Souvenons-nous : la fin des annes 80, en pleine reprise conomique, les Suisses laborieux,
prudents et, par consquent, riches ont refus - par rfrendum s.v.p. ! - la proposition visant
rduire 40 heures leur temps de travail. Et les Helvtes nhabitent pas en Extrme-Orient !
Que lon se souvienne galement de laffreux et mprisant isolement dans lequel on avait laiss vers la moiti des annes 80 - le personnel et le P.D.G. de la firme Majorette en France. Celle
des modles rduits de voitures, qui avait dcid daugmenter de 15 % du temps de travail avec
blocage de salaire, pour permettre lentreprise de survivre et mme de se dvelopper.
Et bien que dinnombrables irresponsables sociaux continuent de nous rebattre les oreilles sur la
ncessit de diminuer lhoraire de travail, tout le monde sait que les dirigeants, les cadres, les
administrateurs de socit, les associs actifs et la glorieuse arme des indpendants sont depuis
toujours contraints de travailler (et continuent travailler) plus de cinquante heures par semaine.
Sans oublier les ouvriers et les employs (et ils sont nombreux) qui, en dpit des horaires des
fonctionnaires (plus prs de trente que de quarante heures !), travaillent spontanment plus quils
ny seraient obligs, parce quils ont tout simplement conscience quautrement, on ne sen
sortirait pas.
Il ne faut pas avoir frquent des cours de gestion industrielle pour comprendre combien il faut
travailler afin dquilibrer les comptes dune entreprise, surtout si cest une PME. Si malgr la
rcession, on rsiste tout de mme sur le plan conomique, cest que tout ce beau monde - plus
dun tiers des actifs ! - assure bigrement.
Et les professionnels de lditing multilingue ?
Quils soient installs Paris, Milan, Bruxelles, Rotterdam, Ble, Barcelone ou Cologne, ils
travaillent tous (les exceptions sont rares) entre 10 et 25 % de plus que les horaires officiels.
Parfois mme chez eux : on nen finit jamais de fignoler son texte, den rechercher les termes
exacts; on est toujours lafft dune belle image ou dune nouvelle mise en pages que lon
finalise, la souris la main, sur son propre Mac qui trne dans la chambre ct sinon la place
du tlviseur.
Certes, ils prfreraient se consacrer eux aussi aux dlices de la paresse crative ou hdoniste.
Mais, ne pouvant se le permettre, ils font de la ncessit une vertu. Dailleurs, nos mtiers
intrinsquement chronophages nous amnent, souvent pour notre plus grand plaisir, nous
oublier dans lunivers tout de mme merveilleux des mots et des belles images. Mme si lon
travaille tous les jours jusqu 14 ou 15 heures de laprs-midi pour lEtat ( !), lorsquon aime,
on ne compte tout simplement pas.
7.2.2 Stop la lutte entre entreprises
La survie de nos socits repose sur les paules de plus en plus frles de lentreprise, seule et
unique source de richesse, et surtout sur les paules des petites socits. Elles qui, on le sait, ont
t fragilises par plus de deux dcennies de vritables pillages organiss par lEtat dirigiste,
interventionniste et, par consquent, fatalement vorace et dissipateur.
Les entreprises se font peu d'illusions. Elles savent quelles devront supporter longtemps encore
129
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
le poids crasant des dettes des Etats et de la stagnation substantielle de la demande en raison de
limpossibilit de pratiquer des investissements denvergure sur les marchs internes et, surtout,
externes.
Il ne faut pas non plus tre de grands futurologues pour affirmer que nos prochains scnarios
seront encore caractriss, hlas, par une situation de relative pnurie lintrieur de nos socits
dites dabondance.
Or, les entreprises sont les lieux physiques privilgis o ces contradictions se rpercutent et se
manifestent dans la plus silencieuse et implacable des continuits. Toutes leurs relations en sont
redevables. Les relations interindividuelles internes comme celles entretenues avec les autres
entreprises.
La production, lachat et la fourniture de la qualit en dpendent largement.
Il arrive mme que la comptition lgitime entre client et fournisseur, pour lobtention des
meilleures conditions et avantages respectifs, puisse dboucher sur un antagonisme
invraisemblable et absurde.
Comprims par les contraintes angoissantes dune production aux conditions conomiquement
difficiles et psychologiquement stressantes, dun ct, et acculs par les besoins de perfection et
de rapidit moindre prix, de lautre, fournisseurs et clients risquent de finir par se faire une
guguerre injuste et paradoxale.
Les producteurs notamment les professionnels de la traduction, du publishing multilingue et
multimdia se surprennent donc se livrer une lutte fratricide au lieu de sallier contre les
classes plus ou moins parasitaires (nombreuses !) qui, elles, labri des marchs et plus ou moins
oisives, sont la base des difficults incroyables dans lesquelles les entreprises europennes se
battent quotidiennement et en toute discrtion.
Lorsque quelquun peroit un revenu quil na pas produit, quelquun dautre produit un revenu
quil ne pourra pas percevoir. Et ces derniers sont paradoxalement contraints de se livrer bataille
tandis quils tentent de produire aussi et de surcrot de la qualit.
7.2.3 La qualit comme distillat de lthique et de la politique
Lentreprise, en tant que topos de la production de richesse, lieu de la socialit productive et
inlassable organisatrice de la lutte et de la rsistance lentropie, est par dfinition un sujet
politique de premier plan.
On pourrait mme dire que son existence, finalement, est plus politique quconomique.
Comment pourrait-elle, en effet, rassembler des hommes, les associer aux capitaux, les
coordonner lintrieur dune organisation technique et relationnelle, les diriger dans une unit
aux multiples volets sociaux et culturels, bref, comment pourrait-elle... entreprendre sans
rpondre une vocation minemment politique ?
Et pourtant, aujourdhui, affirmer que lentreprise ne doit pas faire de politique passe pour un
lieu commun !
Il est vrai quelle doit sabstenir de toute activit politicienne de soutien lun ou lautre parti
(lequel ?). Cependant, elle doit revendiquer haut et fort sa fonction politique dans lacception la
plus noble du terme. Celle qui se rfre la polis, la cit des hommes, la socit civile autour
de laquelle ils ont dcid dordonner leur existence.
Ainsi, lapolitisme total de beaucoup dentreprises et dentrepreneurs est non seulement en
contradiction avec leur nature intime, mais il relgue la politique au ghetto des activits
130
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Huitime partie
Glossaire
de la traduction,
de ladaptation et
de lditing multilingue
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Aa
Above-the-line
Littralement : au-dessus de la ligne (de visibilit et daudibilit publicitaire). Ensemble des activits publicitaires
couvertes par les mdias grand public (presse, radio, TV, cinma, affichage). La publicit gnrale, celle dite
dimage et de notorit, se sert, en priorit sinon en exclusivit, de mdias above-the-line. (Voir Below-the-line)
Acceptabilit
En linguistique, notion qui dpend de diffrents facteurs, dont le principal est la grammaticalit. Il existe diffrents
degrs dacceptabilit dun texte ou dun nonc. En traduction, lacceptabilit dun texte traduit est dtermine par
sa grammaticalit et, sur le plan smantique, par une restitution complte de ses dnotations dans la langue cible.
Quant au plan sociostylistique, lacceptabilit est dtermine par lintelligibilit du texte labor sur le plan
esthtique, jusqu prtendre (et par consquent payer) un niveau stylistique de qualit-adaptation ou de qualitditing zro dfaut, cest--dire bien au-del du niveau de qualit-traduction.
Acm
Il constitue le point culminant dans la ligne mlodique dune phrase.
Acronyme
Sigle prononc comme un mot ordinaire. (Voir Modem, ASCII ou RAM)
Acrostiche
Suite de vers dont laddition des premires lettres forme un mot. Gnralement, pour mettre en vidence lartifice,
ces lettres sont imprimes en majuscule.
Adaptation
Transposition dans une autre langue dun texte ou, de manire plus gnrale, dun ouvrage, en ayant soin de
conformer le sociostyle, la prsentation graphique et le contenu du message aux caractristiques des prospects
marketing de la langue darrive. Cette adquation nest possible que si elle est ralise par des traducteurscopywriters et des concepteurs graphiques mme de reproportionner avec justesse, dans la langue-cible, tous les
lments tablis au dpart dans la langue-source. La qualit-adaptation diffre de la qualit-traduction et de la
qualit-diting. (Voir Traduction, diting, Publishing)
Adaptation rythmique
Il sagit dune traduction - en gnral trs libre - ralise en respectant le rythme dune chanson ou dune squence
musicale dont la base reste invariable. On parle dadaptation rythmique en diting audiovisuel.
Adresse e-mail
Adresse qui identifie le possesseur dune bote aux lettres lectronique. Elle comprend en gnral le nom de
lutilisateur, le nom du fournisseur daccs et une identification du site ou du pays. Ladresse e-mail
dEUROLOGOS-Bruxelles est : [email protected].
Adversatif
Se dit dun nonc qui marque une opposition. Phrase adversative introduite par mais, bien que, mme si, toutefois,
etc.
Agence de traduction
Entreprise qui fonde ses activits sur la traduction. Il y en a plusieurs types, chacun se situant dans un crneau de
march spcifique. En premier lieu, les entreprises multilingues, qui, comme Eurologos, disposent de siges en
plusieurs pays et de nombreuses ressources humaines mme d'assurer un contrle des textes de niveau lev
(traducteurs-rviseurs, rdacteurs et terminographes). Ces entreprises sont assez rares. En effet, la plupart des
agences de traduction occupent le grand secteur de march dit de "botes aux lettres". Celui-ci est constitu par des
socits exclusivement locales qui sous-traitent la totalit ou la quasi-totalit de la production des traducteurs freelance. Il s'ensuit qu'elles ne sont pas mme de garantir une rvision interne des traductions pour les langues qui ne
sont pas parles localement. Le troisime segment de march est reprsent par les bureaux bilingues ou trilingues.
Il s'agit d'entreprises qui n'offrent que leur langue maternelle comme langue cible. Leur niveau de qualit, bien que
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
moins coteux, est gnralement gal ou suprieur celui des agences "botes aux lettres". En effet, trs souvent, les
traducteurs qui travaillent dans ces bureaux sont au service la fois de leurs propres clients et d'autres agences
intermdiaires.
Agraphie
Incapacit dcrire cause, gnralement, par une pathologie mentale. ne pas confondre avec lagraphie
gnralise et relative de notre temps qui est cause par une certaine perte dhabitude et de familiarit crire : on
tlphone.
AIDA
Acronyme indiquant la dcoupe classique du processus publicitaire en quatre moments distincts (attirer lAttention,
susciter lIntrt, dclencher le Dsir, pousser lAction). Mthode bien connue par les rdacteurs chevronns dil y
a quelques annes.
Allgorie
Dans le groupe des mtaphores, lallgorie est une figuration concrte ou personnelle mme de reprsenter des
ides ou des concepts moyennant sa symbolisation (par exemple, la balance symbolisant la justice).
Allitration
Rptition de sonorits identiques de consonnes dans une squence de mots rapprochs. La littrature franaise
compte de multiples exemples dallitrations fameuses : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos ttes (Jean
Racine), Vulcain dans les Feux de sa Forge (Victor Hugo), Ma songerie aimant me martyriser (Stphane
Mallarm). Lallitration produit gnralement un effet dsagrable lorsquelle est involontaire. Utilise bon
escient, par exemple en publicit, elle a un effet trs accrocheur (Mini Mir, mini prix, mais il fait le maximum).
Allusion
Figure rhtorique introduisant une polysmie qui permet dvoquer un sens diffrent. Lallusion peut prendre la
forme dune quivoque, dun calembour, dun jeu de mots ou dun anachronisme. LAcadmie, le commun des
immortels (Jules Renard).
Amphibologie
Ambigut syntaxique, gnralement involontaire, donnant lieu des polysmies trs embarrassantes traduire. Il
courut toute vitesse vers larrire-cour de la maison de sa grand-mre, quil navait plus vue depuis longtemps.
Anachronisme
Faute de chronologie dans une phrase. Lanachronisme peut tre intentionnel dans le cas dune figure rhtorique
comme lallusion.
Anacoluthe
Phrase dans laquelle lon trouve deux propositions successives souvent sans relation logique. La construction
initiale est brusquement abandonne pour en commencer une deuxime. Figure rhtorique particulirement dteste
par les traducteurs lorsquelle est involontaire ou produit des obscurcissements de la proposition.
Anaphore
Figure consistant rpter un mot ou un groupe de mots en dbut de phrase :
Que voulez-vous la porte tait garde,
Que voulez-vous nous tions enferms,
Que voulez-vous la rue tait barre
(Paul Eluard).
Anomal
Se dit dun nonc qui est interprtable seulement si lon se place lintrieur dun code smantique ou potique qui
lui est pertinent.
Antiphrase
Figure consistant remplacer un terme ou une expression par son contraire, souvent dans une intention ironique :
Naturellement, elle a toujours tout compris (= Elle na rien compris).
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Antonomase
Figure rhtorique qui remplace un mot par un nom propre ou par un nom collectif : Elle aimait jouer les Cassandre.
Aphrse
lision dun ou plusieurs phonmes dans linitiale dun syntagme : Les Ricains (Les Amricains).
Aplat
Surface imprime sans trame.
En phase de conception graphique, il faut limiter au maximum les aplats car ils sont difficilement ralisables en
impression.
Apocope
lision dun ou plusieurs phonmes dans la finale dun mot : Jsais dquoi jparle, tl, resto.
Apposition
Mot qualifiant un autre mot sans laide de procd grammatical : Bruxelles, capitale de lEurope, est aussi celle du
multilinguisme.
Approche
Distance entre les lettres dun mot. Elle varie suivant la forme des lettres qui se ctoient et suivant le degr de
compression ncessaire lquilibre du mot et de la ligne photocompose.
Archilecture
Lecture approfondie, plusieurs niveaux (smantique, stylistique, morphologique et lexical) laquelle tout bon
traducteur se livre afin dapprhender la dimension verticale et horizontale dun texte. Larchilecture constitue la
premire phase de la traduction.
Argumentaire de vente
Inventaire des arguments finaliss pour la ralisation de la vente. Il est tabli en fonction de ceux qui les utilisent et
de ceux qui en sont la cible. Il est donc rdig, illustr et imprim lintention des distributeurs, des forces de vente
et des prescripteurs dun produit ou dune marque.
Art Director
Responsable du layout, du graphisme et du stylisme gnral dun document publicitaire.
En diting audio, cest--dire en phase denregistrement, le directeur artistique est le responsable de linterprtation
artistique des doublages raliss par les speakers ou par les comdiens. Il est assist par un traducteur de langue
maternelle qui assure la bonne prononciation, la cohrence dans llocution et la parfaite adhrence au texte.
Assise
Phrase finale dune annonce publicitaire. (Voir Base line et Pay off)
Attaque
Phrase initiale par laquelle on commence un article, une annonce, un copy. Plus courant que incipit.
Attitude
Disposition gnrale dune personne lgard dun produit, dun service, ou dune marque. Attitude type : ensemble
des attitudes du public qui, par un procd de simplification, sont ramenes un modle standard et significatif
(catgories socioculturelles ou segments de march).
Audience
Nombre des personnes qui, pendant une priode dtermine, sont exposes un message publicitaire. Audience
cumule : audience acquise par la rptition du message. Audience potentielle : ensemble des personnes susceptibles
dtre atteintes par un support lors dune campagne. Audience relle : portion de laudience qui recouvre
effectivement lunivers cible prvu. Audience utile : portion de laudience qui possde les caractristiques
typologiques du groupe cible. Laudience sapplique galement au lectorat.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Au kilomtre (composition)
Composition dun texte sans justification particulirement dfinie, align gauche, sans coupure de mots.
En phase de mise en pages - donc, aprs la frappe au kilomtre -, on dfinit les polices, les corps, les graisses, les
justifications, les habillages, les coupures de mots et les interlignes employer. (Voir Flat file)
Bb
Barbarisme
Faute frquente en traduction. Sous linfluence du texte-source, lon est induit forger des mots sans sen
apercevoir, en parasitant galement la morphologie des mots trangers. Parfois, les barbarismes chappent mme
plusieurs relectures et rvisions. Lutilisation en franais, par exemple, de lexpression Le Premier pour dsigner le
premier ministre, est un barbarisme (sous linfluence du nerlandais De Premier). Il en va de mme du mot
challenge utilis dans le sens de dfi, sous linfluence de langlais.
Base line
Titre de conclusion que lon place au bas dune annonce ou dun volet de dpliant, rsumant le texte de la stratgie
publicitaire de lentreprise.
Baud
Unit de mesure de la vitesse de modulation dun signal servant caractriser les signaux de transmission par
modem et par fax.
Belle page
Se dit de la page impaire (de droite) dune publication (particulirement prise par les annonceurs en raison de sa
lisibilit bien suprieure la page paire).
Below-the-line
Ensemble des actions de promotion ralises au-dessous de la ligne (de visibilit et daudibilit publicitaire). Ces
actions sont ainsi menes hors mdias grand public (presse, radio, TV, cinma, affichage). (Voir Above-the-line)
Bichromie
Impression en deux couleurs primaires imbriques (Voir Quadrichromie). Parfois confondue avec la couleur
dappoint superpose sans slection.
Bit
Contraction des mots Binary Digit (chiffre binaire).
Unit lmentaire dinformation pouvant reprsenter deux valeurs distinctes (0 ou 1).
Body copy
Littralement : le texte du corps, cest--dire le bloc photocompos de la copie dune annonce publicitaire ou dun
prospectus; habituellement appel copy, au masculin. (Voir Headline et Base line)
Bote aux lettres
Qualificatif utilis pour dsigner les agences de traduction qui sous-traitent aux free-lances les textes quelles livrent
tels quels leurs clients, sans tre en mesure ni de les lire ni de les corriger, parce quelles ne disposent pas de
rviseurs internes mme de contrler et de valider leur production.
Bon tirer
preuve finale signer par le client (ou par lditeur) pour accord avant de procder limpression. Le cas chant,
le bureau de traduction peut galement assumer la responsabilit de la signature des preuves composes.
Bords perdus
On dit quune impression est bords perdus lorsquelle couvre la surface utile (ou une partie) dune page. En effet,
cest le rognage aprs impression qui permet dobtenir les bords (imprims) perdus dans la coupe.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Bouclage
Lheure de bouclage constitue le dernier dlai avant lenvoi des films limprimerie. (Voir Deadline)
Boucle de la qualit
L'Assurance de Qualit (AQ), telle qu'elle est prescrite par l'ISO 9000, prvoit des oprations de contrle de qualit
aboutissant des actions correctives pour liminer les dfauts trouvs dans la fabrication des produits. L'ensemble
des oprations "contrle-correction-validation" est dnomm "boucle de la qualit". Tout le management de la
Qualit Totale consign dans le Manuel des Procds Eurologos (plus de 400 pages) est fond sur le principe de la
bouche de qualit.
Bourdon
Passage dun texte oubli dans la composition. Attention aux transferts de disquettes : une petite manipulation
maladroite suffit faire disparatre une ligne, voire un paragraphe entier !
Briefing
Ensemble des instructions et des recommandations que le client transmet au rdacteur, aux traducteurs et au
responsable du prpresse afin quils puissent raliser correctement le travail.
Bromure
Papier photographique utilis en composition et en photorepro pour des tirages noir et blanc au trait ou trams.
Browser
Logiciel qui permet de naviguer sur le World Wibe Web (par ex : Mosac et Netscape).
Bureau de traduction
Entreprise dont les activits sont centres sur la traduction. Le bureau de traduction est galement appel agence de
traduction. Il existe plusieurs types de bureaux de traduction, chacun positionn sur un segment de march
diffrent. Tout dabord, les bureaux multilingues proposant des traductions vers plusieurs langues ou en toutes
langues. Les bureaux qui disposent dun personnel interne important, mme de garantir un niveau de contrle
lev des textes (des terminologues et des traducteurs-rviseurs travaillant exclusivement dans leur langue
maternelle) sont assez rares. En effet, la grande majorit des bureaux toutes langues noccupent que le large
segment moyen dit des botes aux lettres, constitu par les entreprises qui sous-traitent la totalit ou la quasitotalit de la production des traducteurs free-lances (sans, donc, pouvoir assurer la rvision interne des
traductions). Le troisime segment du march est constitu par les bureaux bilingues ou trilingues. Il sagit
dindpendants ne proposant que leur langue maternelle comme langue-cible. Leur niveau de qualit est parfois
meilleur que celui des bureaux botes aux lettres et beaucoup moins cher. Bien souvent, ces indpendants
travaillent la fois pour leurs clients directs et pour des bureaux intermdiaires.
Business-to-business
Communication directe dune entreprise une autre entreprise. Technique de publicit directe pour les produits et
les services qui ne concernent pas le grand public. La technique est complexe et utilise aussi bien le below que
labove-the-line dans un mix o le couponing, les mailings et le tlmarketing jouent les rles principaux. Le rle de
lcriture dans la communication business-to-business est primordial.
Byte
Squence informatique de huit bits.
Cc
Cahier
Feuille de papier imprime de telle sorte quelle soit prte tre plie, dcoupe et broche sans repagination.
Calque
Traduction littrale reproduisant la structure de la langue-source dans la langue-cible. Il sagit de la traduction mot
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
mot tant redoute par le client qui craint - souvent juste titre - que son texte ne soit transpos coups de
dictionnaires. Dailleurs, cest connu, les langues naturelles ne supportent pas dtre traduites mot mot. (Voir
Littralit)
Camera-ready
Littralement : prt pour la camra. Document (montage, maquette) mis au net prt tre saisi par la camra (voir
Banc de reproduction) ou par le scanner. Les actuels quipements de prpresse ont remplac presque totalement
les applications camera-ready.
Chapeau
Texte introductif dun article, gnralement compos en caractres gras.
Chat line
Littralement : ligne de bavardage. Elle dfinit, entre autres, les dialogues entre internautes.
Chef de fabrication
Spcialiste du prpresse et, la fois, fin connaisseur des procds dimpression et de faonnage. Il constitue en effet
le chanon critique entre la conception et la fabrication dun imprim.
Il est donc mme de remonter ds la phase de projet du faonnage vers la conception et dapporter son
prcieux savoir-faire, surtout fond sur lexprience. En outre, il veille sur le rapport qualit-prix en influenant la
conception et se porte garant du parfait accomplissement des diffrentes phases de ralisation dun imprim. En
Belgique, il est appel chef de production. Attention, le chef de fabrication linstar des graphistes est cens
considrer les textes seulement dun point de vue graphique.
Chemin de fer
Prsentation miniaturise sur une planche de toutes les pages dun imprim, celles-ci tant souvent disposes en
cahier. Les programmes de mise en pages et dimposition actuels ralisent le chemin de fer automatiquement.
Cheval
Article de premire page - droite et/ou en bas - dun journal ou dun priodique dentreprise, qui continue dans les
pages intrieures de la publication.
Chute
Dernire phrase effet dun article ou dun copy.
Cible
Groupe de personnes physiques ou morales (consommateurs, entreprises) vis par une campagne ou une action.
Circonlocution
Il sagit dun nonc priphrastique exprimant un propos qui veut demeurer cach. Il est dcd aprs une longue et
pnible maladie.
Cur de cible
lintrieur dune cible, groupe de prospects qui est le plus susceptible de rpondre favorablement une offre.
Colophon
Liste reprenant les noms de lditeur, du rdacteur en chef, de limprimeur, ainsi que des informations relatives au
copyright, au tirage, etc. d'une publication. En gnral, le colophon est imprim au dbut ou la fin dun document
(gnralement un magazine).
Composition
La composition peut tre ralise en PAO (Macintosh ou MS-DOS). Elle lest de moins en moins sur
photocomposeuse. En ralit, on compose de plus en plus sur traitement de texte pour ensuite transfrer le texte, sur
disquette, dans un programme de mise en pages.
Compression
Rduction de la dimension dun fichier informatique afin den faciliter l'archivage, le traitement et la transmission.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Compte-fils
Petite loupe utilise par les graphistes et les imprimeurs pour le contrle des trames et le reprage des dfauts de
fabrication.
Concept
Reprsentation gnrale et abstraite dun produit ou dun service. La cration dun concept pour une marque (ou un
produit/service) constitue le faonnage de son identit stratgique.
Concordance de temps
Rgle de grammaire suivant laquelle le temps des verbes des propositions subordonnes est dfini par celui des
propositions principales. Jai fait ce quil fallait que je fasse. Je vais faire ce quil aurait fallu que je fisse.
Contrle linguistique
Le contrle linguistique, chez Eurologos, constitue la premire squence de "la boucle de la qualit" qui est
compose d'au moins deux autres oprations : l'action corrective des fautes repres et la validation finale du texte.
Le contrle linguistique des textes multilingues est ralis par rapport plusieurs paramtres qui doivent tre, bien
entendu, contractualiss. En effet, le contrle linguistique - ou, plus souvent, les contrles linguistiques au pluriel sont la cl de vote de la qualit linguistique (et de sa mise en page). On peut ainsi avoir le simple contrle orthosyntaxique, le contrle de la pertinence (en rdaction) et de la fidlit smantique (en traduction), le contrle
terminologique et phrasologique, le contrle go- et socio-stylistique, le contrle de l'adquation textuelle par
rapport au layout, etc. (Voir galement Archilecture et Boucle de la qualit)
Copy
Abrviation de copywriter et de body copy. (Voir Body copy)
Texte dactylographi dune annonce ou dun prospectus publicitaire.
Copyright
Se dit de la garantie des droits dauteur et, par consquent, de linterdiction de reproduction sans autorisation
pralable. ne pas confondre avec copywriting.
Copy strategy
Document qui dfinit le concept, laxe et largumentation dune campagne publicitaire ou DM.
Copywriting
Conception et rdaction de textes publicitaires ou commerciaux suivant les rgles de lart, les objectifs marketing et
le positionnement du produit/service prtablis. En traduction, la qualit-copywriting exige la traduisibilit du texte.
(Voir Traduisibilit)
Coquille
Faute typographique, lettre substitue une autre.
Corporate image
Ensemble des caractristiques conceptuelles, visuelles, stylistiques et rfrentielles dune entreprise. Dans la
dfinition de limage de marque dune socit ou dun produit interviennent galement les attributs qui lui sont
confrs par les consommateurs, les clients, les fournisseurs et lenvironnement (corporate identity).
CR
Acronyme de Concepteur-Rdacteur. (Voir Copy et Copywriting)
Crativit
Aptitude de lesprit linvention, linnovation et lintroduction de formes nouvelles et originales. Les anciens
lavaient catalogue dans la partie de la rhtorique quils avaient appele inventio. Lcriture et la traduction
constituent, naturellement, des facteurs fondamentaux dans la crativit en diting.
Crneau de march
Partie ou secteur de march qui, pour des raisons technologiques ou commerciales, souvre de nouvelles solutions.
Ainsi, la segmentation des marchs se modifie sans cesse.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Croix de reprage
Marque que lon fixe sur un bromure ou un film pour le parfait positionnement des couleurs et/ou des
montages.
Cyberespace
Du grec kuberna : gouverner.
Espace lectronique constitu par les rseaux de tlcommunication qui mettent le monde entier en relation.
Dd
Deadline
Dlai ultime pour la ralisation dune opration dditing. (Voir Bouclage)
Dealer imprint
Littralement : repiquage du distributeur. Se dit de lespace, souvent encadr, rserv aux coordonnes du
revendeur ou du reprsentant de la marque figurant dans un prospectus imprim.
Dfinitif
Document prt tre scann (camera-ready). (Voir Maquette)
Dlocalisation
La dlocalisation de la production linguistique nat du fait que l'on crit ou l'on traduit un texte dans une langue
diffrente par rapport la langue parle dans le pays o le rdacteur ou le traducteur de ce mme texte vit. Si, par
exemple, l'on crit (traduit) en italien ou en japonais en dehors de l'Italie ou du Japon, on finit par en dlocaliser les
productions linguistiques. La consquence nfaste de cette dlocalisation est reprsente par les frquentes
interfrences lexicales, phrasologiques ou conceptuelles que le traducteur ou rviseur inluctablement introduit
dans son texte. Ce mme traducteur ou rviseur, qui vit l'tranger mais qui continue crire dans sa propre langue
maternelle, est influenc par la langue utilise quotidiennement dans le pays o il rside. Sa tendance est, en effet,
de retraduire inconsciemment dans sa langue maternelle des expressions qui lui sont trangres. En plus, chaque
langue volue beaucoup plus que l'on ne crot. Et, avec le temps, mme les traducteurs migrs perdent
invitablement le contact tant au niveau terminologique qu'au niveau stylistique, avec leur langue d'origine. Voil la
raison principale qui pousse Eurologos fonder sa stratgie sur la "relocalisation" de sa production linguistique par
le biais de la cration de filiales ou de siges franchiss dans les pays des langues cibles (l o les langues sont
parles). Il en va de la qualit linguistique des textes !
Design
En marketing, procd cratif ayant pour objectif ltude et la ralisation de travaux visuels (forme, couleur,
matriel, typo, graphisme, etc.) destins dfinir lidentit esthtique et fonctionnelle dun produit ou de son
conditionnement.
Desktop Publishing (DTP)
Littralement : publication ralise sur le bureau. Publication Assiste par Ordinateur (PAO), en franais. La PAO
est sans doute lapplication technologique qui a le plus rvolutionn ldition des annes 80 et 90. Partie avec des
ambitions plutt modestes, la PAO a graduellement remplac les photocomposeuses avec ses nouvelles chanes
graphiques. Elles sont constitues principalement de stations dordinateurs puissants, de scanners N/B et couleur et
de multiples programmes de mise en pages et dillustration. (Voir PAO)
Dverbatif
Nom driv dun verbe. Achvement (de achever).
Dialecte
Une langue, mme homogne, se diversifie dans le temps en formes divergentes suivant les variations sociales et
culturelles de ses communauts locutrices. Ces varits de langage sont appeles dialectes. Ceux-ci peuvent
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Ee
diting
En culture industrielle, on entend par diting toutes les oprations ncessaires la publication dun message
commercial (informatif, publicitaire ou - en gnral - marketing). Dans le domaine ditorial, lditing est constitu
par le rewriting - ralis par un rdacteur particulirement expert (lditor) - dun texte publier. Mme lauteur du
texte peut participer cette correction finale. Par diting multilingue, on entend toutes les oprations traductives
ncessaires llaboration dun document en plusieurs langues. Le terme diting est souvent utilis comme
synonyme de publishing. En ralit, le terme publishing recouvre plutt les oprations graphiques, typographiques
(production dimprims) ou, d'une manire gnrale, de mastering (enregistrement audio/vido) pour la production
de cassettes, CD ou CD-I. (Voir Publishing)
Editor
Rdacteur responsable de lditing. (Voir Copywriter et diting)
E-mail
Abrviation delectronic mail (courrier lectronique).
Echange de messages entre diffrents abonns l'intrieur d'un rseau.
Emprunt
Intgration dans une langue d'un lment d'une langue trangre, sans adaptation de l'orthographe
originale (ex. : publishing, maestro, parfum).
Encart
Dpliant insr dans un magazine. Encart libre : annonce en papier rigide non attache aux pages du magazine.
Epreuve
Imprim ou photocopie de composition soumis au client ou au chef de fabrication (chef de production) avant le
tirage dfinitif. (Voir Bon tirer)
Errata corrige
Expression latine signifiant, littralement, corrige les fautes. Liste des corrections apporter une publication.
Ethernet
Rseau grande vitesse, notamment disponible sur Internet.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Etude
Dmarche oriente vers lobservation des individus et des faits. Etude de consommation : investigation du
comportement des consommateurs. Etude de march : recherche, collecte et analyse des informations quantitatives
et qualitatives concernant le march rel ou potentiel dune entreprise. Etude des motivations : recherche des
mobiles conscients ou inconscients des personnes lgard dun produit. Etude omnibus : tude collective o
plusieurs clients ont la possibilit de poser les questions spcifiques de leur choix un chantillon commun. Etude
qualitative : tude portant sur un nombre rduit de personnes interroges par des questions ouvertes visant dfinir
les motivations profondes des comportements, sans souci de quantification ou de comptabilisation des rponses
obtenues.
Etymologie
Etude du processus de transformation des langages et des mots dans le temps et les cultures.
Euphmisme
Figure rhtorique qui a pour but dattnuer un propos. La litote, la circonlocution et lallusion en sont les formes les
plus utilises. Raliser la traduction de votre texte de 95 pages en un jour ? Cela me semble difficile.
Excellence
Tandis que la qualit est toujours relative (elle est dfinie par le rapport entre produit promis/produit rel),
lexcellence dune fourniture est dfinie en termes absolus : le meilleur caviar du monde (ou parmi les meilleurs), le
PC le plus rapide et la technologie la plus performante, le service multilingue de niveau le plus lev (zro
dfaut), etc. L'excellence en traduction et en publishing multimdia ne peut tre produite que par des bureaux
internationaux disposant de filiales oprationnelles mme d'assurer un contrle linguistique interne et dots
d'quipements technologiques hi-tech pour le prpresse et le mastering. (Voir ISO, Overclaim, Qualit)
Ff
Faces
Petits dessins raliss l'aide de caractres ASCII : points, lettres et chiffres pour reprsenter, dans un e-mail, les
tats d'humeur d'un utilisateur (approbation, surprise, colre, etc.). Appels galement emoticon
ou smiley.
File
Littralement : fichier.
Ensemble de donnes stockes pour en permettre l'exploitation par un programme informatique.
Filet
Ligne dont lpaisseur est mesure en points typographiques et qui est utilise dans la composition comme lment
graphique, mais galement pour sparer ou encadrer un texte et/ou une image.
Flasheuse
Voir Insoleuse.
Flat file
Littralement : fichier plat. Document informatique (disquette) qui ne contient aucun code (gras, centrage,
soulignement, tabulation, ...) afin de pouvoir tre utilis en phase de composition, lorsque lon introduit les codes
typographiques.
Flyer
Prospectus distribu sous la forme dun dpliant ou dune feuille non plie et indpendante.
Foisonnement (coefficient)
Il sagit de laugmentation du nombre de mots engendre par lopration traduisante. Le coefficient de foisonnement
est le rapport entre les mots de la langue-source et ceux de la langue-cible.
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Foliotage
Numrotation progressive des pages dune publication. Elle est souvent faite automatiquement par le programme de
composition : pages impaires ( droite), pages paires ( gauche). Tous les programmes Macintosh ou MS-DOS
prvoient le foliotage automatique.
Font (ou fount)
Mot anglais pour police de caractre. (Voir Police)
Frein
Motivation ngative qui pousse un individu ne pas faire quelque chose. Par exemple, la prparation des
argumentaires de vente ou la rdaction des mailings doit tenir grandement compte des freins et les contrecarrer
ponctuellement.
FTP
Acronyme de File Transfer Protocol.
Protocole de transfert de fichiers.
Gg
Gateway
Littralement : Passerelle.
Logiciel assurant la connexion entre deux rseaux.
Gostyle
Le go-style d'une langue est constitu par les caractristiques propres un certain pays (ou zone gographique). Il
existe, par exemple, l'anglais britannique et l'anglais avec un go-style amricain ; l'espagnol avec un go-style
castillan ou argentin, le portugais avec un go-style lusitanien ou brsilien. On arrive mme au nerlandais avec un
go-style hollandais ou flamand, celui parl et crit en Belgique, une distance qui ne dpasse pas les cent
kilomtres ! Le processus de mondialisation est propice, de manire apparemment paradoxale, particulariser les
langues et rendre favorable la divergence stratgique des go-styles linguistiques (le tchque et le slovaque, le
serbe et le croate, etc.). Puisque la langue est de plus en plus un facteur prcieux pour la qualit et la comptitivit
geomarketing, il est ncessaire d'avoir la possibilit de la produire (et de la contrler !) "l o elle est parle". Voil
une autre raison la base de la stratgie de relocalisation de la production linguistique, et, par-l, de la
multinationalisation croissante du Groupe Eurologos.
Gist
Se dit d'une traduction entirement ralise par un logiciel sans aucune intervention humaine. Trs souvent, le
niveau d'intelligibilit d'un gist n'est pas suffisant pour que ce type de traduction (automatique) soit utilisable. Cela
dpend galement du couple de langues de dpart et d'arrive et, surtout, du systme de la "machine translation"
utilise. Eurologos dispose du systme Systran, le leader mondial de la traduction automatique.
Glocal
Nologisme obtenu par le tlescopage des mots "global" et "local". Le nouvel adjectif ainsi cr intgre les signifis
opposs des deux mots fusionns : le concept de globalit et celui de localit. En effet, "glocal" vient du mot anglais
"glocalization" apparu aux tats-Unis la fin des annes 90 surtout dans le langage marketing. La glocalisation
dcrit la cration de services destins aux marchs internationaux mais conus pour tre adapts chacune des
cultures locales. La relocalisation de la production des langues (les produire l o elles sont parles), c'est--dire le
concept de base qui fonde le positionnement stratgique des activits du Groupe Eurologos, n'est autre chose que la
glocalisation des services linguistiques. La "think global act local" des annes 70, aprs 20 ans de globalisation de
l'conomie mondiale, ne pouvait qu'aboutir un nouveau concept productif propre aux activits mondiales et, la
fois trs locales : le glocal des langues de la communication, par exemple.
Gouttire
Espace vide entre deux colonnes typographies.
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Gradation
Figure rhtorique consistant prsenter les lments formant une accumulation suivant une hirarchie progressive
ou dgressive. Cest un pic, cest un cap, que dis-je un cap ? Cest une pninsule ! (Edmond Rostand).
Graisse
Degr dpaisseur dune lettre. Usuellement, on utilise trois graisses : maigre, demi-gras, gras.
Grammage
Poids du papier ou autre support exprim en grammes par mtre carr (g/m2).
Gravure des couleurs
Procd de slection des couleurs (photogravure) aboutissant quatre films. Elle est constitue par lensemble des
combinaisons de valeurs (suivant le pourcentage de trame) entre les trois couleurs primaires, plus le noir. (Voir
Quadrichromie)
Grille
Structure de base dune mise en pages ralise de faon modulaire afin de permettre une homognit graphique de
lensemble dun ouvrage.
Hh
Habillage
Composition dun texte en suivant le contour dune image.
Hardware
Ensemble des lments physiques employs pour le traitement de l'information (dfinition parue au Journal officiel,
1974).
Headline
Titre en tte dune annonce ou dun article.
Hiatus
Rencontre entre deux voyelles de deux mots diffrents (ou lintrieur dun mot) obligeant le locuteur parler la
bouche ouverte.
Hirondelles
Voir Points de coupe et Traits de coupe.
Homonyme
Il sagit dun presque synonyme. En ralit, les synonymes sont gnralement des presque synonymes, leur
quivalence smantique tant rarement parfaite.
Home page
Dans un site Web, premire page de prsentation dans laquelle sont indiques les coordonnes de la socit ou de
lorganisme, son logo, lillustration et les hypertextes initiaux. (Voir Hot link, Web Site publishing, HTML,
WWW).
Host
Littralement : hte. Terme trs utilis dans le langage Internet pour dsigner l'ordinateur qui accueille les services
disponibles sur d'autres systmes.
Host mode
Littralement : modalit hte. Fonction dsignant le paramtrage d'un logiciel de communication en mode rception,
c'est--dire prt recevoir des appels en ligne.
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Hot link
Littralement : lien chaud. Il indique les parties dun hypertexte (soulignes ou colories) qui peuvent tre
cliques afin de renvoyer vers dautres parties du texte sur la base de liens existant lintrieur du mme texte.
House organ
Publication dentreprise finalise la communication interne et, surtout, externe (clientle, prospects, prescripteurs,
environnement professionnel, relations publiques, etc.). Les priodiques dentreprise, qui peuvent se prsenter sous
des formes diverses, ont tendance mettre de plus en plus en vidence la convergence entre la fonction des relations
humaines typiquement internes et la fonction dimage et de positionnement (autrefois) typiquement externe.
House style
Ligne stylistique choisie par une entreprise et, plus particulirement, style typographique et graphique de lcriture
propre une entreprise.
HTML
Acronyme de Hyper Text Markup Language. Code utilis pour raliser des liens hypertextes sur le World Wide
Web.
Hyperbole
Figure rhtorique fonde sur lutilisation dexpressions volontairement exagres : Il mange comme un lion.
Lhyperbole est utilise en publicit : des conditions de vente scandaleuses (= exceptionnelles); prix fous.
Hypercorrection
La nature toujours perfectible des textes peut induire le rdacteur, ou le correcteur, corriger l'infini, au-del des
ncessits grammaticales, terminologiques ou stylistiques. Cet excs de correction est appel par les linguistes
l'hypercorrection. Elle peut prsenter, non rarement, le paradoxe d'aboutir empirer le texte par l'introduction de
variantes syntaxiques ou textuellement non accordes.
Hypertexte
Texte enregistr sur support informatique et dot - grce lutilisation dun programme de traitement de texte - de la
possibilit de renvois entre un mot et un autre. En cliquant sur un mot pralablement soulign, on passe
immdiatement la partie du texte correspondant au mme mot trait ailleurs. Particulirement utilis sur les Web
sites dInternet. (Voir Hot link)
Hypocorisme
Figure de mots galement appele mots doux : Mon petit loup, Ma bichette. Lhypocorisme est employ
galement avec des intentions ironiques, sarcastiques, paternalistes ou agressives.
Ii
Idogramme
Dessin reprsentant la stylisation dune ide ou dun objet. Souvent utilis dans la conception de logotypes.
Idiolecte
Phrasologie spcifique dun individu dans une circonstance donne. Lidiolecte procde du technolecte et en
dtermine une spcification stylistique de lindividu.
Idiotisme
Expression dun idiome. Lidiome est un langage contenant dinnombrables expressions (idiomatiques) propres
une communaut, parfois intraduisibles par une forme lexicale correspondante. Il pleut des cordes.
Inactinique
Se dit dune lumire qui nexerce aucune action photochimique sur un environnement donn. La lumire inactinique
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(gnralement rouge) est utilise en chambre noire pour ne pas impressionner les supports sensibles (bromures,
films).
Incise
Forme expressive intercalaire dans une proposition nentretenant avec cette dernire aucune relation grammaticale :
Je men vais - dit-il - et il sortit.
Infographiste
Lancien graphiste metteur au net qui collait ses bromures et faisait du lettrage pour les titres sest transform en
infographiste, la souris la main. La mise en pages, depuis la moiti des annes 80, se fait exclusivement lcran.
In-folio (-quarto, ...-seize)
Impression dune feuille qui, aprs un pliage (deux, trois, quatre pliages) forme quatre pages (huit, seize ou trentedeux pages).
Ingnierie linguistique
La traductologie moderne, surtout dans les annes 1990, fait de plus en plus appel aux technologies informatiques et
tlmatiques pour dvelopper de nouvelles techniques de production multilingue. Lingnierie linguistique en
constitue ainsi le rsultat le plus abouti. (Voir Translation Memory System)
In-house
Se dit des collaborateurs internes lentreprise. Traducteurs, graphistes ou rdacteurs in-house.
Inside back
Troisime de couverture (Inside front : deuxime de couverture).
Insoleuse
Appareil photographique dimpression sur bromure ou sur film des textes composs et des images, trames ou au
trait, saisis via scanner sur photocomposeuse ou quipement PAO. Le degr de dfinition varie entre 600 et 3.000
dpi.
Interfrence
Lorsquon utilise couramment deux langues, le phnomne de linterfrence lexicale ou syntaxique est frquent. Il
sagit de fautes induites par linfluence dune langue sur lautre. Problme classique en traduction, qui est rsolu par
plusieurs oprations de relecture et de rvision. Ainsi la mauvaise traduction en franais de la phrase allemande Ich
danke Ihnen dafr, da Sie gekommen sind par Je vous remercie que vous soyez venu est le rsultat dune
interfrence syntaxique entre ces deux langues.
Interligne
Distance mesure en points typographiques entre une ligne et la suivante.
Interprtation
On a appel interprtation toute traduction orale dune langue vers une autre sadressant des auditeurs. On appelle,
par contre, traduction toute transposition crite vers une autre langue. On dnombre huit types dinterprtations :
interprtation simultane, en chuchotage, conscutive, de liaison, par traduction vue, en tlconfrence, mixte et
jure. (Voir Traduction)
Internet
Systme mondial de rseaux informatiques auxquels on accde par ordinateur, via une ligne tlphonique. De
nombreuses entreprises, appeles fournisseurs d'accs (en anglais, providers) proposent des formules d'abonnement
Internet.
Intertitres
Petits titres intermdiaires dun article ou dune annonce publicitaire.
Image
Ensemble des reprsentations perues et projetes, par lesquelles le public identifie une entreprise, une marque, un
produit.
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Impact
Degr dimpression et de persistance dun message publicitaire auprs du public.
ISBN
Acronyme de International Standard Book Number (code international standard pour les livres). Le numro ISBN,
attribu chaque diteur, doit tre imprim sur tout ouvrage publi. (Voir ISSN)
ISDN
Acronyme de Integrated Services Digital Network.
RNIS (Rseau Numrique Intgration de Services).
Standard international du rseau de communication numrique, qui permet la transmission de la voix, des textes, des
images et des donnes avec une haute fidlit et une vitesse suprieure celles des lignes tlphoniques analogiques
traditionnelles.
ISO
Acronyme de International Standard Organization.
Organisation internationale de normalisation.
Lappellation ISO 9000 fait rfrence cinq normes internationales. La norme ISO 9000-1 fournit les lignes
directrices en matire dassurance qualit ; les trois autres (ISO 9001, ISO 9002 et ISO 9003) servent de rfrentiels
pour la certification des systmes qualit dentreprises, sanctionne par un certificat dlivr par des organismes
agrs. Tandis que la norme ISO 9004 est utilise pour la gestion interne de la qualit, les ISO 9001, 9002 et 9003
se rfrent lassurance externe de la qualit en situations contractuelles (relations client-fournisseur). Aux tatsUnis, la norme ISO 9001 est appele ANSI/ASQC Q 91-1987; en Espagne UNE 66901; en Sude SS-ISO 9001; en
Italie UNI EN 29001.
ISSN
Acronyme de International Standard Serial Number (numro international cod pour les publications priodiques).
Le numro ISSN, attribu chaque diteur, doit tre imprim sur chaque revue publie. (Voir ISBN)
Italique
Caractre dimprimerie inclin droite. Les programmes de photocomposition modernes sont capables de rendre en
italique toute police en romain avec le degr dinclinaison dsir. Il est noter, cependant, que les grands
typographes crateurs dalphabets prvoient tous une police spciale pour la ralisation de la version italique. La
dformation de certaines lettres (notamment linclinaison droite), si elle est aisment ralisable, nest toutefois pas
toujours esthtiquement acceptable.
Jj
Johnson box
Encadr rectangulaire contenant une mention et se trouvant gnralement au dbut dune lettre de promotion.
Justification
Largeur dune ligne ou dune colonne photocompose, mesure en picas ou en cicros ou, plus frquemment, en
millimtres.
Kk
Know-how
Littralement : savoir comment. Emprunt de l'anglais la place de savoir-faire, dexprience technique et
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
pratique. Il dsigne la matrise professionnelle en gnral, mais galement les techniques et les systmes
technologiques dune entreprise.
Ll
Layout
Projet dimprim, le plus souvent au marqueur, (Voir Rough) et, plus gnralement, disposition graphique des
diffrents lments (titres, texte, images, etc.) dun prospectus, dune affiche, dun logo, etc. (Voir Maquette et
Mise en pages)
Leaflet
Prospectus, document publicitaire form dune seule feuille de papier.
Lecteur optique
Scanner permettant de lire automatiquement un texte et de le saisir orthographiquement par un procd de
reconnaissance optique des caractres taps ou imprims sur une feuille de papier. (Voir OCR)
Lettering
Art de bien choisir les caractres en composition. Mme le body copy devient ainsi un lment graphique essentiel
dans lconomie esthtique de la page imprime. Les paramtres de slection des polices relvent du got et du
savoir-faire du typographiste qui, par ailleurs, fonde son choix professionnel sur trois critres fondamentaux : la
lisibilit, lhomognit du caractre avec lobjet du copy et, bien sr, la disponibilit dune vaste gamme de polices
(dsormais, lon propose en catalogue des typothques de plus de 1.200 polices).
Lettre personnalise
Malgr son nom, il sagit dune lettre standard, mais elle contient des emplacements destins accueillir certains
lments propres chaque prospect (nom, adresse, profession, etc.).
Lettrine
Premire lettre dune page, dun chapitre, dun paragraphe que lon compose avec un corps (et une graisse)
suprieur celui du texte afin dillustrer typographiquement la page. Il a t dmontr que lutilisation dune lettrine
augmente jusqu 15 % le taux de lecture de la page. Les moines copistes du moyen ge connaissaient dj fort bien
ce principe. Ils nous ont dailleurs livr les plus belles lettrines ornes jamais dessines (enluminures).
Ligne orpheline (ou boiteuse ou creuse)
Fraction de ligne de fin dalina tombant au dbut dune page (colonne), pour laquelle un remaniement de la
photocomposition ou du texte simpose.
Ligne veuve
Premire ligne dun paragraphe qui tombe la fin dune page (colonne) et pour laquelle, comme pour la ligne
creuse, un remaniement de la photocomposition ou du texte simpose.
Lingua franca
Il sagit dun langage mixte assez rudimentaire constitu de structures et de lexiques appartenant plusieurs langues.
On la rencontrait gnralement dans les communauts plurilingues des villes portuaires. Appele galement Sabir
ou, en langue anglaise, Pidgin.
Lipping
De lip, la lvre, se dit du doublage de films synchronis par rapport aux mouvements des lvres. La traduction des
textes pour le lipping diffre de celle pour les sous-titres. Ces derniers sont en effet lis la segmentation des
squences visuelles plus qu larticulation labiale.
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Litote
Figure rhtorique de lallusion fonde sur la ngation du contraire de ce que lon veut dire : Cest pas mal; va, je ne
te hais point (Pierre Corneille).
Littralit
Forme traductive consistant raliser une version trs proche de la morphologie et de la structure de la languesource. ne pas confondre avec la traduction mot mot ou avec le calque. La traduction littrale, en effet, est une
restitution la fois trs fidle au texte de dpart et stylistiquement irrprochable par rapport la langue darrive.
Malgr le lieu commun qui la considre comme une mauvaise traduction, la traduction littrale est la plus adapte
pour les textes techniques et commerciaux. (Voir Calque)
Localisation
En anglais : localisation ou localization (orthographe amricaine).
La localisation consiste en ladaptation dun logiciel informatique en vue de sa commercialisation sur un march
international spcifique. Ce processus, la fois simple et complexe, comprend la traduction de linterface utilisateur,
le redimensionnement des botes de dialogue, la particularisation des caractristiques (si ncessaire) et le contrle
des rsultats afin de sassurer que le programme tourne toujours parfaitement.
Logiciel
Programme informatique (software). En PAO et en photocomposition, il dsigne le programme typographique
dillustration, de scannage, de communication, dintgration et de traitement de texte. Citons Quark XPress,
PageMaker (Macintosh + MS-DOS), FreeHand, Illustrator, Photoshop, Streamline, MacPaint, MacLink Plus, MS
Word, WordPerfect, etc.
Log-in
Nom et mot de passe utiliss pour accder un systme multi-utilisateurs (Internet par exemple).
Logo
Abrviation de logotype. Dessin emblmatique (dune entreprise) qui, souvent, contient dans son unit graphique le
nom en abrg ou in extenso de sa marque. Exemple : la pomme dApple ou le logo dIBM en lignes horizontales.
Logophobie
Peur de parler en public. Cest une raison typique pour laquelle un interprte potentiel se tourne vers la traduction.
Mm
Mailbox
Bote aux lettres pour le trafic Internet E-mail.
Mailing
Offre commerciale sous forme de courrier. Les mailings ou publipostages constituent lactivit centrale du
marketing direct. Gnralement, ils sont composs dune enveloppe porteuse, dune lettre commerciale, dun
dpliant ou dun catalogue et enfin, dune carte-rponse.
Mainframe
Ordinateur exploit par plusieurs utilisateurs qui y accdent via un terminal.
Maquette
Projet dun imprim (voir Layout) prt tre reproduit (camra ou scanner en photogravure) et ralis avec les
montages des textes photocomposs, des photos et des illustrations. (Voir Dfinitif)
Marketing
Coordination des activits et des tudes qui visent identifier, anticiper et satisfaire les besoins des consommateurs
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afin de rentabiliser au maximum le capital engag par lentreprise et doffrir ainsi les meilleurs produits au prix de
consommation optimal. La notion de marketing couvre de nombreuses activits, de la conception dun produit
jusquau service aprs-vente. Marketing mix : combinaison des facteurs qui interviennent dans la
commercialisation dun produit (prix, conditionnement, publicit, distribution, promotion, DM, PR, etc.).
Mastering
Ensemble des activits techniques qui permettent lenregistrement de la matrice (analogique ou numrique) dun
audiovisuel (master). Elles mettent en uvre des quipements acoustiques et/ou vido mixs en studio. Aprs le
montage et le doublage, le master est utilis pour la duplication de cassettes, CD et CD-I (le publishing). (Voir
diting, Doublage, Lipping et Publishing)
Mtalangue
En critique linguistique, elle permet de parler de la langue au moyen dun langage technique dit de service. Le
jugement de la qualit dun texte nest pas possible sans mtalangue, sans glossaire spcialis mme de dsigner
avec une certaine prcision les structures, la morphologie et les termes analyss. La ralisation de ce glossaire
interdisciplinaire est finalise la fourniture dune mtalangue professionnelle.
Mtaphore
Figure rhtorique fonde sur la prsentation dune analogie par rapport ce que lon veut dire : Cette loi est la porte
ouverte tous les abus.
Mtonymie
Figure rhtorique fonde sur la substitution dun mot par un autre lintrieur dune relation conceptuelle de
pertinence (dans laquelle la cause remplace leffet, le contenant le contenu, etc.) : Cest une trs bonne fourchette. Il
boit un verre.
Mise en pages
Disposition et proportionnalit des lments graphiques, photographiques et textuels dans une page. (Voir Montage,
Layout et Point riche)
Modem
Acronyme de MOdulator DEModulator. Dispositif permettant la transmission de donnes par ligne tlphonique.
Les informations numriques provenant de l'ordinateur sont transformes en signaux moduls qui sont transmis par
ligne tlphonique.
Monosmie
Caractristique dun nonc ou dun mot de ne prsenter quune seule signification. Par opposition Polysmie.
Montage
Positionnement et collage de tous les lments constituant le dfinitif. Mise au net des documents.
Motivations
Raisons psychologiques qui poussent les individus agir ou ne pas agir (dsir, prestige, peur, etc.) par rapport
une proposition marketing. (Voir AIDA)
Mot-omnibus
Il sagit dun mot fourre-tout que lon ne peut comprendre qu partir du contexte : Passe-moi ce truc, sil te plat.
Multimdia
Le multimdia constitue la caractristique des productions linguistiques dites sur plusieurs supports (audio, vido,
print).
Multinationalisation
Puisque la mondialisation est un phnomne (heureusement) irrversible, une grande partie des entreprises, mme
parmi les plus petites, ne peut pas se passer d'assumer des dimensions internationales, soit en exportant ses produits
ou services, soit en multipliant ses siges internationaux. Les entreprises qui produisent des services multilingues
ont une vocation multinationale par dfinition. Dans le cas contraire, elles risquent de rester en marge, faute
d'inadaptation intrinsque (et obsolte) : rien n'est plus absurde que de produire un dpliant chinois Rome ou un
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site web en espagnol Berlin. La multinationalisation de la production des services linguistiques devient donc
indispensable et incontournable : Eurologos s'y est achemine partir de l're d'Internet.
Nn
Ngatif
Copie photographique dun original dont on obtient linversion des valeurs (noir au blanc et vice versa).
Nographisme
Orthographe dforme dun mot qui ne provoque pas de changements dans la prononciation : Hnaurme
rassemblement de motos. Vous auriez pas des bloudjinnzes ? (Raymond Queneau)
Nologie
Plusieurs milliers de mots voient le jour tous les lustres dans toutes les langues. Dans une moindre mesure, mais
considrablement, on peut galement en constater la disparition de l'usage. La langue volue plus qu'on le ne pense.
La nologie est donc l'art de crer de nouveaux mots. Et, comme on ne peut pas inventer de nouvelles expressions
sans rgles philologiques, la cration de nouveaux mots techniques idiomatiques doit tre assure par des
spcialistes. Surtout s'il s'agit de mots multilingues d'usage technique ou de marques internationales de produits ou
d'entreprise (nologie industrielle), Eurologos assure pour ses clients ce type de service depuis les annes 80.
Nologisme
Naissance dun nouveau mot ou emprunt une langue trangre.
Notes
On distingue les notes marginales, situes ct de la colonne, et les notes en pied, places en bas de page ou au
pied de la colonne.
Notorit
Facult dune marque de se faire reconnatre par le public. Notorit assiste : reconnaissance de la marque dans
une liste contenant la marque en question. Notorit spontane : mention spontane de la marque lors de lvocation
de lunivers du produit en question.
Oo
OCR
Acronyme de Optical Character Recognition (Reconnaissance optique des caractres). (Voir Lecteur optique)
Offset
Type dimpression le plus rpandu. Il sagit dun procd technique fond sur le transfert de limpression sur le
papier par le biais dun rouleau en caoutchouc aprs quil est pass sur la plaque dimpression.
Onomatope
Mot orthographi de faon exprimer fidlement le bruit ou des exclamations humaines : WAW, BANG, TIC-TAC.
Attention, il nest pas rare quune onomatope doive tre traduite : COCORICO devient en anglais, COCK-ADOODLE-DOO, en italien CHICCHIRICH, en nerlandais KUKELEKU, en espagnol QUIQUIRIQUI et en
allemand KIKERIKI.
Oreille
Coins de droite et de gauche de la une dune publication (journal, priodique, house organ, ...) dans lesquels on
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Pp
PAO
Acronyme de Publication Assiste par Ordinateur. (Voir Desktop Publishing)
Paralogisme
Raisonnement mal construit bien que de bonne foi.
Paronyme
Mot ou squence de mots ayant une forme orthographique proche mais une signification diffrente : Collusion et
Collision. Traduttore et Traditore.
Password
Mot de passe.
Code rserv permettant un oprateur d'accder un ordinateur, un rseau ou un programme.
Pav
Composition, souvent encadre, prte tre intgre dans une mise en pages.
Pay off
Brve phrase de conclusion dune annonce - vido ou imprime - que lon place au-dessus ou au-dessous de la
marque. Souvent, le pay off constitue le complment du logo et rsume lactivit et le positionnement de
lentreprise. (voir Assise)
Personnification
Figure rhtorique permettant de transformer un tre inanim ou abstrait en une personne relle : Lhistoire lui
droulera un tapis rouge.
Photocomposition
Composition typographique froide ( loppos de la composition dite chaude des anciens caractres en plomb)
ralise par linsolation optique ou lectronique. Les photocomposeuses, mmes celles de la troisime gnration,
ont t dsormais remplaces aussi bien par les rcents traitements de texte (qui disposent de centaines de polices)
que par les systmes de mise en pages Postscript.
Photogravure
Phase relative la prparation de la slection des couleurs, des films et des plaques dimpression partir des
documents dfinitifs prpars par le studio graphique aprs la mise en pages et la mise au net.
Pictogramme
Dessin stylis reproduisant le contenu dun message sans rfrence la langue.
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Pidgin
Voir Lingua franca.
Pixel
Terme driv de Picture Element (lment dimage). Il constitue la plus petite unit graphique dune image.
Point
Point typographique. (Voir Didot)
Point riche
Se dit du point de premire attraction de lil sur une page. Lors de la mise en pages, il faut tenir compte du fait que
le point riche est gnralement situ dans la partie suprieure gauche de la page.
Points de coupe
Se dit couramment des quatre points dlimitant les lignes de coupe dun imprim. Quatre hirondelles (Voir Traits
de coupe) sont marques sur le film ou le bromure pour en dterminer la parfaite localisation. Elles sont tournes
vers lextrieur de la coupe et dpourvues dangles afin dviter den faire apparatre des traces limpression.
Police
Ensemble de signes (majuscules et minuscules) alphanumriques et graphiques appartenant la mme typologie
typographique. Par exemple, la police de caractre que vous tes en train de lire est appele Sabon.
Polysmie
Proprit dun mot ou dun nonc de produire plusieurs significations. (Voir Monosmie)
Positionnement
Situation ou perception dune marque, dun produit ou dune entreprise par rapport aux autres marques/produits du
mme univers ou dune socit concurrente.
PostScript
Nom du langage informatique de description de page dvelopp par la socit amricaine ADOBE pour la
reproduction sur imprimantes et photocomposeuses laser de documents constitus aussi bien de textes que dimages.
Limpression se fera avec la dfinition de limprimante ou de linsoleuse (de 300 3.000 dpi). Le PostScript est
dsormais la norme PAO la plus diffuse.
Pre-press
Voir Prpresse.
Prpresse
Dsigne toutes les oprations conceptuelles, graphiques et techniques ncessaires limpression et au faonnage.
Lentreprise de prpresse fournit les films ou les bromures prts tre imprims. Il est remarquer quune partie de
la profession utilise la graphie pr-presse. La rgle grammaticale veut, en revanche, que le mot soit crit sans trait
dunion. De surcrot, plusieurs dictionnaires renseignent ce terme en un seul mot. On pourrait trouver lorigine de
cette incertitude orthographique dans la dfinition anglaise pre-press, indiquant les diffrentes phases prparatoires
du document imprimer (de la rdaction la traduction et la mise en pages). Rcemment, un autre mot anglais a
fait son entre dans le jargon professionnel : le pre-pre-press, qui dsigne toutes les oprations dencodage
informatique sur une disquette comportant du texte destin tre photocompos, via transcodage, par exemple. Par
ailleurs, lincertitude demeure mme en anglais, o lon utilise galement le mot pre-print. Celui-ci semble
rencontrer moins de fortune dans lusage que son cadet pre-press, malgr sa symtrie due son ancienne
opposition after-print, qui dsigne toutes les oprations de faonnage aprs limpression. Il est un autre problme
que nous avons du mal considrer comme exclusivement linguistique; doit-on dire la prpresse, comme certains
de nos confrres ont tendance le faire, ou le prpresse ? En loccurrence, nous prfrons - et de loin - le genre
masculin, dun point de vue tout dabord strictement phontique, mais galement smantique et symbolique : le
genre masculin, en effet, aide le prpresse mieux exprimer ses distances par rapport la presse.
Prsentatif
Forme syntaxique qui permet de mettre en vidence une partie de la phrase : Voil le document dont je vous parlais
hier. Cest Bruxelles que je vais.
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Progiciel
Ensemble intgr de logiciels conus en package, comme le PageMaker ou le Ventura. (Voir Logiciel)
Provider
Entreprise qui fournit un service daccs Internet, moyennant la liaison avec un host du rseau. (Voir Internet)
Psychographie
Description et analyse du profil psychologique et comportemental dun individu ou dun groupe de consommateurs.
Publicit institutionnelle
Publicit ne visant pas directement stimuler la vente mais crer ou dvelopper limage de la socit.
Publicit rdactionnelle
Publicit informative ressemblant un article rdactionnel du support. Appele galement publireportage.
Publipostage
Publicit directe par correspondance consistant, pour lannonceur, envoyer directement par la poste, aux clients
potentiels quil a slectionns, des documents publicitaires et rdactionnels. (Voir Mailing)
Publishing
Ensemble de toutes les activits lies la publication de matriel promotionnel par une entreprise ou par une
institution sur diffrents supports (papier, cassettes, CD, Web site, etc.). On parle de publishing multimdia pour
dsigner des publications intgres ou de divers types. Le publishing comprend ainsi le mastering (l'enregistrement
audiovisuel partir duquel on procde aux duplications de cassettes ou de CD), le prpresse (lillustration et la mise
en pages sur desktop publishing jusquaux films) et lditing, cest--dire toutes les oprations dcriture
(copywriting, rewriting et script) qui prcdent la mise en pages, les prises de vue et les enregistrements sonores. Le
terme publishing est souvent utilis comme synonyme dditing, mme si ce dernier a une acception plus restrictive.
(Voir diting)
Qq
Quadrichromie
Impression couleur obtenue en dcomposant les couleurs dune illustration dans les trois couleurs primaires : jaune,
rouge (magenta) et bleu (cyan). La quatrime couleur est constitue par le noir. La slection des quatre couleurs
(photogravure) se fait automatiquement par scanner.
Qualit (linguistique)
Ensemble des caractristiques dun produit ou dun service qui sont vantes et rellement vendues. Pour mriter
l'appellation de qualit, il faut quil y ait correspondance entre les promesses de vente et la ralit achete. Une
petite voiture conomique peut savrer de qualit si les caractristiques annonces correspondent ses
prestations relles, tandis quune limousine pourrait ne pas tre de qualit, malgr son prix trs lev, si ses
prestations ne correspondaient pas celles indiques, par exemple, dans la publicit. En traduction, la qualit
linguistique est lie aux diffrents niveaux d'acceptabilit contractualiss au moment de la commande entre donneur
dordre et prestataire de services linguistiques. Eurologos propose trois niveaux de qualit en matire de traduction :
la qualit-traduction (niveau smantique et syntaxique), la qualit-adaptation (niveau go et sociostylistique) et
la qualit- diting (niveau zro dfaut en publishing final). (Voir Excellence, ISO et Overclaim)
Quatre A
Anecdote, Affectivit, Argent, Agression. Formule rdactionnelle du copywriting particulirement utilise en
marketing direct et, notamment, dans le publipostage.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Quiproquo
Du latin qui pro quo (une chose la place de lautre), indique une situation prsentant deux sens diffrents. (Voir
Amphibologie)
Rr
Rainure
Opration de traage dun papier (souvent une carte-rponse ou un coupon) pour en faciliter la dcoupe manuelle.
RAM
Acronyme de Random Access Memory (Mmoire vive dun ordinateur). ne pas confondre avec ROM (Read Only
Memory) qui concerne la mmoire de la lecture uniquement.
Recommandation
Ensemble des conseils dordre marketing et cratif donns par lagence de publicit ou de marketing direct
lannonceur avant la campagne proprement dite. On appelle galement recommandation celle que le bureau de
traduction remet au client (ou vice versa) avant dentamer un projet multilingue.
Recto
Premire face dun feuillet correspondant la page de droite (impaire) dune publication. (Voir Verso)
Rdaction
La communication moderne, mme celle orale, est toujours redevable de sa prparation crite, la rdaction. Souvent,
elle est dfinie par l'expression conception-rdaction, nom compos indiquant les deux fonctions principales de
l'criture : l'idation et la composition. Chez Eurologos, la rdaction se ralise souvent sur la base d'un "briefing" du
client afin de prparer une brochure, un dpliant, un article, un rapport ou un journal d'entreprise. Les textes ainsi
produits, sont ensuite traduits par nos traducteurs, terminologues et rviseurs. Et, souvent, sont mme mis en pages
et illustrs par nos infographistes qui contrlent galement l'impression et le faonnage. Par ailleurs, il n'est pas rare
que la rdaction (ou la rcriture) soit finalise pour la prparation des sites web que nos web designers et nos
webmasters localisent sur Internet.
Repiquage
Deuxime passage dun imprim sous la presse destin ajouter un nouveau texte ou une nouvelle image.
Reprographie
Reproduction de documents grce lutilisation de systmes optiques dagrandissement et de rduction directement
partir des originaux. (Voir Banc de reproduction)
Rserve
Partie dune page photocompose destine tre occupe par un dessin, une photo couleur ou un simili.
Rsolution
La rsolution indique le nombre de pixels par unit de longueur et se mesure en dpi. (Voir Pixel)
Rvision
Opration de relecture, de contrle et de correction qu'un traducteur ralise sur un texte traduit par, gnralement, un
autre traducteur. Il faut remarquer que la langue d'arrive doit tre la langue maternelle des deux traducteurs. Il est
gnralement ncessaire que les ventuelles corrections apportes au texte soient introduites par le premier
traducteur afin de permettre ce dernier de contrler, son tour, l'exactitude et la pertinence de l'intervention du
rviseur. Le rviseur peut lui aussi se tromper ! Ce double contrle est gnralement soutenu par la naturelle et bien
connue jalousie du premier traducteur. Celui-ci n'introduira les corrections que si elles sont vraiment appropries,
terminologiquement prcises et stylistiquement justifies. Pour des textes publier, les rvisions peuvent tre
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
multiples : ralises de la part d'un technicien (pour la terminologie), de la part d'un copywriter au moins bilingue
(pour la fidlit de la restitution et du style) et de la part d'un coordinateur linguistique (pour l'homognit).
Rewriting
Rcriture dun texte par un copywriter dans les rgles de lart. Cette opration devrait tre ralise bien plus
frquemment quon ne le fait usuellement. Souvent, des techniciens sont impliqus dans la rdaction des textes en
raison de leurs connaissances spcifiques des matires traiter. Cependant, les textes techniques clairement exposs
et suffisamment travaills dun point de vue publicitaire sont plutt rares. Si lon considre que ces textes sont
presque toujours traduits et adapts en dautres langues, on peut aisment valuer limportance stratgique dun bon
rewriting pour limage de marque de lentreprise. (Voir Traduisibilit)
Rhtorique
Structuration logique et esthtique du discours. Dans la rhtorique ancienne, on comptait trois parties principales :
linventio (linvention), la dispositio (la composition) et lelocutio (le style). Lart de bien crire, malgr labandon
presque total des deux premires parties, demeure lobjectif de tout enseignement linguistique. Aujourdhui, on a
tendance considrer que la rhtorique nest constitue que par la stylistique.
Rognage
Opration finale dans le faonnage : coupe des bords dun ouvrage.
Romain
Par opposition litalique, se dit de tous les caractres droits.
Rough
Dessin prliminaire rapide dun document avec esquisse des illustrations, titres et textes prsenter au client pour sa
premire approbation.
Ss
Sabir
Voir Lingua franca.
Scanner
quipement de photogravure capable de slectionner lectroniquement et de sparer sur quatre films les quatre
couleurs primaires (magenta, cyan, jaune et noir) dun document. En PAO, les diffrents scanners ralisent la saisie
lectronique des images en noir et blanc et en couleur. Celles-ci sont gnralement intgres dans la composition
typographique directement sur cran.
Segmentation
Dcoupage dune population ou dun fichier en fonction de certains critres (gnralement socioculturels et
conomiques).
Self mailer
Mailing distribu ou autodistribu sans enveloppe (gnralement sur le lieu de vente).
Smantique
En linguistique, tude du sens dans la phrase et dans son contexte. La fidlit smantique en traduction constitue la
restitution totale (ni plus, ni moins) des connotations du texte de dpart dans le texte d'arrive.
Smiologie
Science qui tudie la signification et la codification des signes. En publicit et en marketing, elle permet dtudier,
par exemple, la capacit dexpression et de signification dun message ou dune action.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Smiomtrie
tude de march ayant pour objectif danalyser les rapports culturels et smiotiques entre un produit et ses
consommateurs.
Shadow
Littralement : ombre. Elle est employe sur les polices de caractres pour obtenir un effet esthtique ou pour mettre
en vidence le texte sur un fond peu contrast.
Signe
Unit minimale de la composition, correspondant la reprsentation dun espace typographique. Particulirement
important pour la dfinition de llment de base du prix de la composition, qui se calcule par mille signes (prix par
mille).
Simili
Tramage dune photo ou dune image en demi-ton pour limpression en choisissant une densit de trame allant de
75 lignes (pour les reproductions papier journal) 170 lignes (pour les reproductions haute dfinition sur couch).
Software
Logiciel qui, en DTP, dsigne le programme typographique dillustration, dintgration et de traitement de texte.
Citons les logiciels Quark X-Press, PageMaker (Macintosh + MS-DOS), Freehand, Illustrator, Photoshop,
Streamline, MacPoint, MaclinkPlus, MS-Word, WordPerfect, Interleaf, Windows, OSZ, etc.
Solcisme
Il sagit dune faute syntaxique qui se diffrencie du barbarisme (faute gnralement commise par un tranger) par
le respect apparent des rgles grammaticales : Si je lui aurais dit, il aurait compris.
Stratification
Technique consistant reprsenter la population comme une srie de couches successives dfinies en fonction de
critres sociologiques, conomiques, culturels, etc.
Style-sheet
Littralement : feuille de style. Page sur laquelle sont dfinies les caractristiques fondamentales du typographisme
et du style graphique dune publication. Cette dfinition rend possible lhomognit de diffrentes publications par
rapport au style maison dune entreprise ou dune institution.
Surfing
Recherche continue sur Internet, comparable au zapping tlvisuel.
Synecdoque
Figure rhtorique qui permet dexprimer une ide avec un mot dont le signifi est en rapport quantitatif avec elle (la
partie pour le tout, le singulier pour le pluriel, le genre pour lespce, etc.). Il tait le Rockfeller des piciers.
Synonyme
Sont dnomms synonymes les noms, les adjectifs, les adverbes, les verbes et toutes autres expressions
interchangeables sans modifier le sens de la proposition. Se dit galement de deux propositions : elles sont dans ce
cas synonymiques.
Syntagme
Il sagit de lensemble de deux ou plusieurs units linguistiques. Voici le dcoupage syntagmatique de cette dernire
phrase : Il sagit/de lensemble de/deux ou plusieurs units linguistiques.
SyQuest
Disque dur amovible sur lequel peuvent tre enregistres des quantits considrables de donnes informatiques
(images et textes) pour tre conserves des fins darchivage ou en vue de faciliter leur transport (existe en 44, 88 et
200 Mb).
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Tt
Teaser
Accroche et/ou dispositif graphique destin intriguer le lecteur pour mieux le satisfaire par une deuxime page ou
une annonce ultrieure qui donne lexplication et assouvit la curiosit ainsi veille.
Technme
Expression minimale appartenant une phrasologie technique.
Technolecte
Le technolecte est contenu - comme sous-ensemble - dans le sociostyle (langage et terminologie dune activit,
dune entreprise). Jargon professionnel caractris par des expressions lexicales caractre scientifique ou
technique.
Tltravail
Activit professionnelle ralise domicile, et non sur le lieu de travail traditionnel, grce aux dveloppements de la
tlmatique. Le tltravail est trs rpandu dans certains secteurs, notamment parmi les traducteurs et les graphistes.
Terminologie grise
Termes ou expressions idiomatiques faisant partie de phrasologies - souvent propres une entreprise - qui nont
pas t publies.
Territoire de communication
Dimension et champ relationnels impliquant une technique de communication spcifique. Univers de march dfini
de faon subjective dans lequel - gnralement - la publicit agit pour limage dune marque et le marketing direct
opre pour sa promotion.
Titraille
Ensemble des titres, des sous-titres et des intertitres dune composition.
Titre
Outre les intertitres et les sous-titres (voir Titraille), on dnombre le titre cheval, le titre courant, le titre courant
en tte et le titre courant en pied. Le titre cheval sinterpose transversalement sur plusieurs colonnes en les
coupant horizontalement. Le titre courant est le titre rptant chaque page celui de la publication. Le titre courant
en tte et le titre courant en pied dsignent les titres des sections ou des chapitres auxquels la page fait rfrence.
Traduction
Transposition crite dun nonc partir dune langue vers une autre langue. Lobjectif de la traduction est de
restituer dans la proposition de la langue-cible les lments smantiques, morphologiques et stylistiques prsents
dans la proposition de la langue-source. La traduction se diffrencie donc radicalement du calque (traduction mot
mot) et de linterprtation (traduction orale). Tandis que le calque se proccupe dune improbable fidlit
morphologique sans style et smantiquement alatoire, linterprtation a pour objectif une restitution globale,
quilibre et immdiatement efficace, propre la langue parle. La traduction se diffrencie galement de
ladaptation publicitaire (elle aussi crite) qui exige une totale performance sur le plan stylistique - notamment goet sociostylistique - mme si lcart morphologique se rvle trs important. Le risque tant que cet cart entrane
une divergence galement marque sur le plan smantique, donc sur laxe et le concept du message publicitaire
adapter. (Voir Acceptabilit, Adaptation, Archilecture, Calque, Interprtation et Littralit)
Traduction vue
Traduction orale ralise en lisant directement un texte crit dans une autre langue. La traduction vue est
gnralement assure par des interprtes lors de runions multilingues.
Traductologie
La traductologie est dfinie par Antoine Berman comme la rflexion de la traduction sur elle-mme partir de sa
nature dexprience. Les investissements considrables que le groupe Eurologos consacre chaque anne en
traductologie (terminologie, livres et manuels professionnels) sont plutt concentrs sur la traductologie applique.
En effet, la recherche en traductologie fondamentale est dj trs avance. Elle est assure remarquablement depuis
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Uu
Universaux
Dans toutes les langues naturelles, il est possible de trouver les structures communes de correspondance dun
nonc, mme si leur morphologie est trs diffrente. Les linguistes ont appel ces correspondances des
universaux.
Unix (Uniplexed Information and Computer Service )
Systme d'exploitation multitche et multi-utilisateur pouvant quiper toute la gamme des ordinateurs (depuis les
micros et jusquaux gros systmes).
Usage
La langue dusage, en dpit des dictionnaires et des rgles tablies par des savants grammairiens, demeure toujours
le rfrent principal de tout crivain.
Vv
Value marketing
Marketing de la valeur. la fin des annes 80, dabord aux USA mais rapidement aussi en Europe, le concept de
marketing de la valeur a pris dans la stratgie publicitaire et commerciale une place sans cesse croissante. Du
marketing de masse et du marketing dit de lapparence, propres aux annes 70-80, on est pass au marketing
individualis et de la valeur. Les consommateurs continuent rver mais la calculette la main et les yeux grands
ouverts sur la valeur relle des produits. On veut, avant tout, en avoir pour son argent. Les consommateurs sont en
train de devenir des acheteurs futs. Ils continuent aimer la publicit de rve, condition quelle soit informative et
accompagne... de promotions intressantes. Mais, surtout, ils aiment le juste prix. Plus moyen de les tromper
facilement avec des pseudo-valeurs : ils demandent des garanties, des cartes de fidlit, des numros verts ! On
pourrait mme appeler le value marketing le marketing de la plus-valeur : la qualit est difficilement surpaye et le
client obtient plus de valeur quauparavant lorsquil achte un produit.
Verbatim
Relev stnographique des propos particulirement significatifs de certains interviews.
Verso
Deuxime face dun feuillet correspondant la page de gauche (paire) dune publication. (Voir Recto)
Vignette
Petit dessin (en anglais clip art) utilis dans les textes photocomposs avec fonction ornementale, explicative et/ou
illustrative.
Visual preview
Dispositif de visualisation en dimensions relles sur cran des lettres et des images quune photocomposeuse pourra
flasher. (Voir WYSIWYG)
Ww
Web Site Publishing
Conception, ralisation et fourniture dun hypertexte illustr et en couleur prt tre install sur Internet. Les Web
sites constituent de plus en plus des instruments de publicit dont lindustrie et le commerce ont besoin. linstar de
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
toute annonce publicitaire, les Web sites sont composs de textes et dillustrations qui participent harmonieusement
la ralisation dun positionnement et dun impact conformes la stratgie marketing des marques respectives.
Pour fournir des pages corporate ou publicitaires Web site, il faut disposer de copywriters, de traducteurs de langue
maternelle, de graphistes, de stations de travail en mesure dutiliser le code HTML et bien entendu du savoir-faire
spcifique. Seule une entreprise moderne dditing multilingue et multimdia (a fortiori si elle est multinationale)
peut assumer la production de Web sites. (Voir HTML, Hypertexte, Home page et WWW)
WYSIWYG
Acronyme de What You See Is What You Get (Ce que vous voyez est ce que vous obtenez). Se dit, entre autres, des
crans de composeuses qui visualisent exactement ce quon saisit.
WWW
Acronyme de World Wide Web (interface pour les donnes hypertextuelles, hypermdias et multimdias dInternet).
Le WWW utilise le langage HTML.
Zz
Zro dfaut
Niveau dexcellence propre la qualit diting : non seulement les textes ont t traduits et rviss
minutieusement, mais leur terminologie a t valide dans le cadre de ladaptation go- et sociostylistique, avant de
procder lhomognisation multilingue et avant la dernire validation de leur conformit avec le layout et les
illustrations. Le bon tirer peut enfin tre sign avec la certitude davoir atteint le fatidique zro faute de
lditing. Quant lassurance du zro dfaut propre ou publishing, on peut y arriver en contrlant et en validant
les dernires oprations de prpresse (le transfert du SyQuest, lpreuve couleur et lozalid de la photogravure) et
celles de limprimerie, y compris les oprations de finissage du faonnage. Dans le cas de publications
audiovisuelles, le zro dfaut est obtenu aprs les validations de mastering (contrle des enregistrements, du
doublage et de la postproduction). Le zro dfaut dans les productions multimdias (CD-ROM, CD-I et Web Site
Publishing) est atteint dans la phase finale daudit pour les supports informatiques avant lopration de duplication
(CD) et avant leur localisation (WWW et software).
Zeugma
Figure rthorique elliptique par laquelle un ou deux termes sont regroups ou mis en rapport : La traduction tait
pleine de fautes et le texte original de paralogismes.
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ne travaillant que vers leur langue maternelle et cte cte (mme via lInternet et Extranet dans
des siges spars de plusieurs milliers de kilomtres). Sans compter que ces mmes linguistes
doivent disposer de machines mmoires de traduction pour la production et la validation
pralable de glossaires et de prtraductions automatises (peu importe quil sagisse de Trados,
Dj Vu, IBM, Systran ou autres).
En dautres termes, le problme crucial pos est celui de la pluri-paternit dun texte traduit par
une entreprise (multilingue) y compris celui de la responsabilit juridique, donc de sa proprit
intellectuelle : de la part dune personne morale et non seulement dune personne physique.
Tous ces fournisseurs, incommensurables la complexit de la tche multilingue, finissent par
la simplifier artificiellement ou par lescamoter lamentablement vis--vis de lignare client non
cens, lui, connatre parfaitement le savoir-faire traductologique moderne. Le client ne connat
gnralement pas non plus les petites merveilles de la traduction informatise et les vertus de la
filialisation internationale des langues de production (la multinationalisation de lorganisation
productive).
Ce nest pas par hasard si la FIT (Fdration Internationale des Traducteurs) ne cesse de
prsenter LEternel Traducteur Individuel comme le seul et unique producteur de possibles
traductions. Le tout en excluant ou en ignorant mme dans ses statuts socitaires vieux dun
demi-sicle lindispensable autant quclatante expansion des socits de services
multilingues.
Il en rsulte une opinitre action de lobbying dsormais fatalement obscurantiste que certaines
associations et non rares coles pour traducteurs continuent exercer, directement ou
indirectement, sur toutes les institutions publiques et prives ; depuis des dcennies, de surcrot.
4 La mystification des soi-disant rglementations linguistiques
Au moins trois grandes mystifications qui courent encore les rues de nos professions sont
pingler.
a-
b-
Souvent, le problme avec les bien intentionns est quils prtendent tre apprcis pour
leurs efforts tlologiques (les finalits idales) au lieu daccepter de se faire valuer sur
le plan des consquences relles de leurs actions. Do la pertinence de la fameuse petite
phrase de Lnine lenfer est pav de bonnes intentions.
Il est indniable que la recherche de critres et de rfrences pour ltablissement de
balises dans la qute de la qualit et de lexcellence constitue un mrite incontestable.
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De surcrot, dans une poque o il est lgitime de se mfier des lourdes machines
rglementatrices, il est prudent de ne pas se faire sduire par le dmon anal du
systmatisme absolu. Surtout quil sagit - comme dans notre cas - de la prtendue
mensuration (si on ose dire) de lunivers que Gaston Bachelard et le grand crivain et
germaniste Michel Tournier ont appel la logosphre : le domaine le plus abstrait et
subjectif quil soit.
Nous, qui avons essay de le dcrire ici en quelque deux cent cinquante pages, pouvons
le dire sans crainte de paratre superficiels.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
fondamentale en traductologie (presque totalement crits par des professeurs duniversit) que
nous avons lu avant et pendant la rdaction de notre livre de traductologie applique. Trs
applique.
Moins narcissiquement, je souhaite que les entreprises multilingues, multimdias et
multinationales, comme celle que j'ai fond il y a plus de vingt ans, puissent contribuer beaucoup
plus, et dcisivement, au dveloppement de notre culture professionnelle.
Je continue penser que les grands coupables du relatif dficit culturel de notre march ne sont,
lvidence, pas tellement les organisations plutt rtrogrades qui svissent encore dans
loccupation du terrain de la communication professionnelle. Les vritables responsables, les
principaux, sont plutt les (trs nombreuses) entreprises multilingues elles-mmes qui ont
souvent dsert, pour trop longtemps, lengagement associatif et socio-culturel sur le plan
professionnel. A trop rare exception, elles ont ainsi permis la sur-reprsentation des forces les
moins innovantes qui ont presque monopolis la culture professionnelle gnralement et
officiellement accrdite. Sans quoi, les organisations corporatistes et dirigistes, aussi bien
prives que publiques, ne seraient prsent pas si malencontreusement hgmoniques.
En effet, point de salut sans la libre comptitivit du libre march.
Ne loublions jamais.
Franco Troiano
Administrateur dlgu
Groupe EUROLOGOS
www.eurologos.com
[email protected]
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Annexes
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Annexe 1
Quest-ce que la traduction automatique ? Les professionnels de lcriture connaissent trop bien
les difficults homographiques, orthographiques, syntaxiques et smantiques dune langue pour
ne pas tre dupes quant lefficacit totale dun systme de traduction automatique, aussi
perfectionn soit-il. Ils prfrent donc parler de traduction assiste par ordinateur.
Une transposition de haute qualit ne pourra probablement jamais tre obtenue mme aprs
plusieurs lustres de recherches dans le domaine de lintelligence artificielle. Cest pourquoi on
parle plutt de traduction par ordinateur (toujours) assiste par lhomme.
Lobjectif le plus important que la machine translation poursuit actuellement est de fournir une
traduction prsentant une intelligibilit qui puisse permettre de la rviser sans consulter le textesource. Cela commence exister. Nous en apportons un exemple ci-aprs. Il sagit dune
traduction de langlais vers le franais ralise compltement par lordinateur sans aucune
intervention humaine. Le rsultat est tout de mme tonnant. Le systme utilis est le Systran
dont est quipe lU.E. Il faut remarquer que parmi la bonne douzaine de systmes de traduction
assiste par ordinateur, trois ou quatre seulement sont totalement automatiques; les autres sont
des systmes limits, tant en ce qui concerne les combinaisons linguistiques offertes quen
matire de champs dapplication.
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Annexe 2
Texte de la confrence de
Franco Troiano,
administrateur dlgu du
Groupe EUROLOGOS
www.eurologos.com
le 20 mars 1995
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Prmisse
Les interprtes savent par exprience quau-del de 30 40 minutes, une intervention, mme
intressante, finit fatalement dans le sadisme gratuit pour lassistance. Je me propose, donc, de
rpondre en quelques minutes chaque question pose.
Je traiterai cependant ces questions de manire indirecte en articulant mon intervention autour de
quatre axes thmatiques.
Le premier est celui de la providentielle Babel europenne.
Le deuxime concerne la renonciation aux marchs Eldorado de lEst pour cause de dettes
publiques.
Le troisime axe est celui de la dfinition de qualit linguistique.
Et, enfin, le quatrime axe prsente la possible naissance entreprenante de lintrapreneur
parmi les dbouchs professionnels des services linguistiques.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Je renvoie les amateurs de statistiques lanalyse propose dans le numro de septembre 1994
du priodique Federlingua News. Il sagit de lorgane de lassociation professionnelle dont je
suis honor dtre lun des fondateurs et qui ma connaissance a publi larticle le plus
rcent et le plus pertinent sur le sujet.
Je ne citerai quune donne assez significative : entre 1990 et 1994, la production europenne est
passe de lindice 6 l'indice 10, cest--dire une augmentation de deux tiers en quatre ans !
Federlingua reste quelque peu rticente quant la validit de donnes comme celle-ci, car elles
nous paraissent suspectes lexcs. Cependant, il nous faut constater que les estimations
formules pour le compte de lUE en 81 et aprs dix ans prsentent quand mme une
augmentation de 400%. Le quadruple !
En ralit, il est trs difficile de mesurer ( des cots accessibles) une quantit si vaste et si
varie que celle des services linguistiques. Pour en avoir une ide, il suffit de penser que la
socit EUROLOGOS de Bruxelles (dont je suis ladministrateur dlgu) fournit pas moins de
vingt types diffrents de services linguistiques et paralinguistiques en plus de ceux, trs
classiques, de la traduction et de linterprtation (voir le cadre synoptique des activits
EUROLOGOS).
Malgr le renoncement lEldorado cause des dettes
Mais ce dveloppement des services linguistiques doit galement tre mesur laulne de
lactuelle situation conomique europenne.
Je vous livre ici mon analyse de responsable dune petite entreprise. Dhabitude on dispose de
celle des grands entrepreneurs, infirme par la suffisance de leur understatement. Ou bien lon
dispose de celle, souvent partisane, des mass media.
Ainsi quon peut le constater dans tous les secteurs quils soient hi-tech (comme les
ordinateurs) ou plus traditionnels (comme les botes de petits pois) loffre sur les marchs
europens est gnralement suprieure la demande. Et ce, aussi bien pour des raisons
structurelles lies au post-industriel avanc, que pour une raison pathologique.
Il faut en effet considrer comme pathologique lactuelle incapacit de lEurope exploiter
convenablement limmense march des pays de l'ex-bloc communiste.
Tandis que les marchs de lUnion europenne sont presque saturs (il reste dsormais trs peu
de mixers vendre aux mnagres et pas beaucoup de voitures placer chez les automobilistes).
Les marchs des pays de lEurope de lEst seraient un vritable Eldorado si nous avions agi
comme les amricains aprs la seconde guerre mondiale : un grand plan Marshall
dinvestissements. Seize pays europens ont en effet bnfici du plan de reconstruction financ
pour 85% fonds perdus ! par les Amricains. En trs peu dannes, les marchs europens
sont ainsi devenus un Eldorado pour les Etats-Unis, auxquels nous avons tout achet : du
chewing-gum aux films de Humphrey Bogart en passant par les licences de fabrication des cubes
de bouillon et les transistors.
187
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Notre impuissance entrepreneuriale par rapport ces immenses marchs de lEurope de lEst est
donc indniablement pathologique. En effet, largent que nous aurions d investir dans ce
nouveau plan Marshall a t compltement dvor par les dettes publiques de nos chers pays qui
vivent au-dessus de leurs moyens depuis plus dun quart de sicle.
Do le chmage scandaleux dans lUE : prs de vingt millions, dont plus de la moiti sont des
jeunes ! La crise et le chmage ne sont pas une fatalit. Et je ne parle pas de la relance
fatalement handicape dans nos marchs internes. Seule lAllemagne, en raison de sa dette
publique relativement limite et au prix de sacrifices consquents, a ralis un vritable plan
Marshall en finanant sa runification. Et, aujourdhui dj, elle commence encaisser les
bnfices de cette prvoyante entreprise dinvestissement politique et conomique.
Merci maman, merci papa pourriez-vous dire vos parents bien-aims et, en gnral, toute
ma gnration qui vous a mis, votre insu, une incroyable dette sur le dos.
Toutefois, vous, futurs traducteurs et interprtes, vous pouvez peut-tre vous consoler. Parmi
tous les jeunes, mme diplms, vous aurez plus de chances de trouver du travail parce que vous
connaissez les langues. En effet la connaissance des diverses spcialisations techniques et
professionnelles pourra vous tre transmise si on ose dire pendant les premiers mois de
formation lors de votre premier emploi. La connaissance des langues, en revanche, est, comme
vous le savez, longue, trs longue et aucune entreprise ne peut vritablement lenseigner en peu
de temps.
De plus, en tant que diplms issus dune Ecole prestigieuse, et qui pratique le numerus clausus,
vous aurez beaucoup plus de chances dtre engags. A votre place, du moins en ce qui concerne
votre carrire personnelle, je ne serais donc pas trop inquiet.
Il est par ailleurs notoire que seule une petite partie des diplms en traduction et en
interprtation trouvera du travail dans le secteur spcifique des services linguistiques, en qualit
dinterprte de confrence ou de traducteur technico-publicitaire.
Malgr leur dveloppement, les services linguistiques ne constituent quune partie des dbouchs
professionnels pour diplms traducteurs et interprtes. Dautant que les institutions nationales et
internationales publiques ont tendance limiter dune faon drastique le recrutement, cause de
leur surdimensionnement, voire de leur plthore.
Des langues de rfrence sont en effet en train dmerger dans ces organismes. Au sein de lUE,
par exemple, langlais, le franais et lallemand sont dsormais considres comme des langues
vhiculaires et donc prioritaires. Et mme si lespagnol commence maugrer, les langues dites
faibles sont prtes se rendre. Tandis que cette rvolution apparat fatale et pr-annonce,
limpuissance lgard des nouveaux marchs devrait faire rflchir sur la jobarderie coupable
de ma gnration.
La qualit totale ISO 9000 et la matrise de la langue maternelle
La concurrence se fait toujours plus aigu lorsque la demande est suprieure loffre. Cest la
raison pour laquelle, mme dans les services linguistiques, les critres de slection des clients
deviennent de plus en plus le rapport qualit-prix, avec laccent sur la qualit.
188
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Pour combattre la concurrence, il faut avant tout garantir la qualit. Tout le problme consiste, en
loccurrence, dans la dfinition du concept de qualit linguistique.
Chez EUROLOGOS, nous nous consacrons ce problme depuis plus dune douzaine dannes.
En 1989 dj, la revue Language International nous avait classs parmi les quinze premires
socits au niveau international, y compris le Canada et les Etats-Unis.
Nous nous sommes bien entendu limits dterminer les paramtres de la qualit linguistique
dans le secteur des services technico-commerciaux et publicitaires.
Les rsultats de nos analyses et expriences ont t publis Bruxelles, dans un livre,
Traduction, adaptation et diting multilingue (les ditions en italien, anglais, espagnol,
allemand et portugais sont en cours de prparation). Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler du
livre, qui compte plus de 220 pages. Je voudrais simplement vous montrer un schma et faire
quelques considrations sur limportance de la langue maternelle et de la langue crite.
Les sociostyles des langages conomiques et des technolectes professionnels sont de plus en plus
influencs par la langue crite, par la rigueur et par la prcision de la langue crite. Dautant plus
quune convergence est en train de se raliser, depuis des annes, entre les expressions lexicales
de la publicit et de la technique : tandis que la publicit et le marketing deviennent de plus en
plus techniques, la littrature technique volue toujours plus vers le langage publicitaire. Il faut
vendre !
La vente est en effet devenue le problme le plus crucial des entreprises. Plus crucial encore que
celui de la production. Celle-ci, son tour, a dj atteint un seuil lev de problmes critiques
cause de la recherche endmique de la qualit totale.
Nous sommes en train de vivre la fin de la premire dcennie de la qualit : dsormais, tous
promettent. Mais parler de qualit sans certifier les procdures, les moyens techniques et les
ressources humaines pour la produire signifie rendre vain le discours, lorsquon ne veut pas
hypnotiser dlibrment le client.
Par consquent, les entreprises de pointe et les leaders dans leurs secteurs respectifs sont en train
de certifier de plus en plus leur production de qualit. Le standard international de qualit
totale le plus utilis tout au moins en Europe est lISO 9000. Les grandes entreprises
certifies ISO 9000 ont tendance se fournir auprs dentreprises de haute qualit, elles aussi
titulaires du mme label.
De mme, les jeunes diplms en traduction ont intrt tudier dans des coles renommes et,
en particulier, cultiver un niveau trs lev je dirais presque certifi de matrise de leur
langue maternelle.
Mais voyons comment tout ceci se concrtise dans un processus de production dditing
multilingue.
Nous avons identifi en traduction trois niveaux de qualit linguistique : la qualit-traduction, la
qualit-adaptation et la qualit-diting.
Le premier niveau, la qualit-traduction, assure la restitution fidle sur le plan smantique du
texte de dpart et la correction syntaxique du texte darrive. Ce rsultat est gnralement atteint
par le double contrle entre traducteur et rviseur : cest le traducteur qui insre les corrections
189
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
apportes par le rviseur. Jaloux de voir son texte rvis, (rien de plus intime que sa propre
criture) : je connais des traducteurs qui pourraient mme montrer plus dindulgence lgard
dune intervention envers leur partenaire amoureux que face une retouche de leur texte), le
premier traducteur nacceptera les modifications que si elles sont vraiment justifies (le rviseur,
aussi, peut se tromper).
Le deuxime niveau, la qualit-adaptation, assure un degr suprieur de perfection
gostylistique. On atteint normalement ce rsultat aprs lintervention des correcteurs du client
(les filiales ltranger) qui auront modifi les textes aprs le contrle terminologique ou des
expressions idiomatiques (technolecte spcifique lentreprise).
Habituellement, on atteint galement le niveau qualit-adaptation grce lhomognisation et la
validation multilingue des textes. Celles-ci se fondent, principalement, sur ltablissement
pralable de glossaires ad hoc.
Le troisime niveau, la qualit-diting assure la concordance graphico-textuelle et le fatidique
zro dfaut avant lirrversible bon tirer (ou bon enregistrer, sil sagit dune
production audiovisuelle).
Il est vident que lon atteint lun ou lautre niveau par laccumulation de travail et de contrles
multiples.
Une fois que lon a garanti la possibilit de la produire, la qualit est fonction du prix. En effet,
le personnel de langue maternelle qui intervient en traduction, en rvision ou en recherche
terminologique cote cher. Cest la raison pour laquelle les agences de traduction qui en
disposent sont rarissimes. Chez EUROLOGOS, par contre, nous avons des traducteurs internes
qui travaillent tous en tandem.
Nous pouvons donc nous permettre le luxe daffirmer la vrit en la matire travers un
paradoxe : les agences de traduction (presque la totalit des agences) sont analphabtes,
puisquelles ne savent ni lire ni crire les textes quelles livrent leurs clients. En revanche, elles
doivent tre animes dune relle ferveur religieuse et dune foi sincre en la bonne fortune :
incapables de contrler les textes, elles doivent beaucoup prier et faire des plerinages
propitiatoires afin que leurs traducteurs free-lances traduisent bien et sans fautes.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Avis aux amateurs : futurs jeunes entrepreneurs ou intrapreneurs, soyez sur le qui-vive. Je suis
heureux davoir trouv aussi en italien ce deuxime terme, intraprenditore qui indique un
nouveau type dentrepreneur qui, tout seul, naurait jamais pens le devenir. Mais lintrieur
dune entreprise existante, voil quil devient mme de se charger du dveloppement on
pourrait dire assist dun nouveau projet commercial.
Ce projet peut se prsenter sous la forme dune filiation dune activit existante ou dun
franchising dune entreprise qui prend de lextension ou sinternationalise. Ntant pas tenu de
soutenir tout seul les problmes de savoir-faire, des procdures de management, de
positionnement marketing et de gestion administrative, le jeune entreprenant peut devenir
intrapreneur.
Par ailleurs, chaque entreprise digne de ce nom, rentable et moderne, est enceinte dau moins un
projet dentreprise analogue. Le dveloppement logique de ses activits et les exigences du
march imposent sa fcondit (toujours prsuppose) dengendrer dautres socits. Cest
pourquoi je recommande aux tudiants de frquenter les entreprises, travers des visites, des
stages de diffrents types, et des enqutes pour rdiger leur mmoire.
Sil est certain que les entreprises ont intrt se rapprocher de lcole et du monde de la
formation, il est tout aussi utile que luniversit et les tudiants compltent leurs tudes par un
contact direct avec le monde de la production. A la limite, en se consacrant provisoirement des
tches humbles : par ailleurs, il nest pas mauvais que les futurs dirigeants aient travaill aux
chelons les plus bas de la production. Tous les stagiaires pourront vous le confirmer :
lexprience dmontre quil faudrait commencer faire des stages trs tt; stages de tout genre,
jusqu ceux trs qualifis et en parfaite adquation avec les tudes ralises.
Dailleurs, on trouve du travail si on se lve tt, si on commence le chercher ds la premire
heure. Qui, alors, parmi vous, deviendra un entrepreneur ou un intrapreneur des services
linguistiques des annes 2000 ?
Personne ne vous oblige ne vous imaginer que comme employ, vendeur, excutif ou comme
fonctionnaire de plus en plus improbable.
Merci.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Annexe 3
le 24 fvrier 1996
lASCOM de Bologne
Seminaire FEDER.CEN.TR.I
(Organisation Italienne de traducteurs et socits de services linguistiques adhrant lEUATC)
Sommaire
Avant-propos
a - Un livre contre laccusation dacphalie
b - La complexit, les trois niveaux et le bon tirer gratuit
c - La traduisibilit difficile, le rewriting mental et le client ignare
d - Lorsque loffre doit supporter le misrabilisme de la demande : le stocisme
des vritables leaders
e - Une qualit de communication au juste prix
f - Rviseurs de langue maternelle, terminographes et homognisateurs
g - Qui peut quoi, sans masochisme
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Avant-propos
Javoue tre quelque peu gn en prenant la parole ici Bologne, ville clbre pour son bon
sens. En effet, je suis encore arriv par le sarcasme dun rcent article du journaliste Giorgio
Bocca. Il se moquait de larrogance de certains je-sais-tout italiens, expatris en France, qui
staient permis de porter des jugements trs clairs sur lItalie. Je ne connais pas le degr de
popularit de Bruxelles, ma ville dadoption, ici dans notre Beau Pays. Cependant, je ne suis pas
tellement rassur, si je devais en juger par lheure post-ravioli fixe pour mon intervention.
Se poser des problmes sur la qualit, de surcrot linguistique, dans le domaine de lditing
multilingue vers 14 heures, me semble tre une tche bien plus rude quindigeste.
Jessaierai donc dtre bref et de rserver une bonne partie du temps que lon ma accorde pour
un dbat bien vivant, du moins je lespre.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Pour remdier cette situation dvident manquement professionnel, au demeurant gnante pour
nous tous, nous avons crit un livre de plus de 220 pages, intitul Traduction, Adaptation &
Editing multilingue. Mode demploi des services linguistiques et multimedias. Bien quil nait t
publi quen franais, sa premire dition a immdiatement t puise et a bnficie dun
grand nombre de critiques logieuses, dans des revues telles que Language International,
Traduire, Terminomtro, The Translator et autres publications priodiques. Nous avons
considr avec une attention particulire les apprciations des facults linguistiques de plusieurs
universits comme celles de Paris VII, Salford, Salamanque, Grenade, Barcelone, outre celles de
diverses Ecoles Suprieures pour Traducteurs et Interprtes en Belgique.
Ici en Italie, la premire critique favorable nous a t adresse par lEcole pour Traducteurs et
Interprtes de Milan (Silvio Pellico) et par la non moins mondialement rpute universit de
Trieste qui nous envoie rgulirement des stagiaire et qui nous a accueillis loccasion dune
confrence sur le livre.
Cela nous montre quheureusement lunivers de la presse professionnelle internationale et celui
des acadmies universitaires sont plus rceptifs quon ne le pense.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Le niveau qualit-editing (ce que lon appelle zro dfaut) qui garantit galement la
perfection ortho-typographique, stylistique et la conformit graphico-textuelle ncessaires au
bon tirer.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
minimalistes en matire dediting multilingue (en effet, il ne sagit pas de leur mtier), nous, les
fournisseurs, devons tre professionnellement cultivs et innovateurs. Outre quinlassablement
courageux.
Du reste, le premier service que nous devons fournir au client est celui de la connaissance du
produit demand.
Et ici, je dois fliciter Ferdercentri pour avoir eu laudace de poser le problme et pour la
promotion tenace quelle en fait dans la culture professionnelle. Naturellement, je suis conscient
de la difficult daller contre-courant et pendant de nombreuses annes.
Je conseille aux vrais leaders le stocisme.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Il faut, peut-tre, rappeler ce que nous tous savons dj : lcriture (traduire, cest crire, disait
Marguerite Yourcenar) jaillit toujours du mystre insondable de lunicit de lidiolecte, du style
virtuellement inimitable, de lindividu. Que lon observe, par exemple, le schma du processus
didentification stylistique report dans le livre. Toutes les tentatives den dfinir les attributs ne
peuvent se qualifier que par approximation.
Par consquent, les essais dorganiser une suppose perfection linguistique ne peuvent que se
rvler des rapprochements lintrieur de la catgorie de loptimisation.
Outre la condition lmentaire suivant laquelle le traducteur ne peut traduire vers une langue qui
ne soit pas sa langue maternelle (en Italie, on me dit, il nest pas rarissime encore de nos jours
que lon traduise vers des langues apprises seulement lcole), dans les annes 80, on a juste
pu introduire la fonction du rviseur. Bien entendu, un bon traducteur peut trs bien rviser tout
seul une traduction, aprs lavoir couche. Mais le problme est que les traductions sont toujours
urgentes. Elles ne peuvent donc pas dormir suffisamment de temps dans un tiroir pour permettre
au traducteur de sen dtacher psychologiquement, condition, celle-ci, indispensable pour
pouvoir les rviser lui-mme sans en tre encore hypnotis. Do la tendance, mme parmi les
traducteurs free-lance, relire les textes les uns des autres.
Chez Eurologos, le premier traducteur traduit, le deuxime rvise mais cest bien au premier
dintroduire les corrections : lon utilise ainsi la jalousie professionnelle et larchitecture du
premier traducteur pour le contrle du rviseur, qui, hlas, peut lui aussi se tromper. et ici, par
architecture, jentends lanalyse textuelle plusieurs niveaux que chaque bon traducteur fait
toujours du texte de dpart pour le restituer fidlement dans sa transposition.
198
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
possibilit dintervenir in extremis sur le texte nest pas seulement thorique (par exemple,
cause dune redondance trs dplaisante entre le texte et limage), pour ne pas parler des fautes
provoques fatalement par les mmes oprateurs graphiques (coupures de mots, lignes ou mots
avals par lordinateur, titres intgrs dans les textes, etc.).
Le cot dun Bon tirer avec garantie dite zro dfaut est toujours lev. Trs lev.
La pratique masochiste qui consiste ne pas diffrencier les prestations sur la base dune
contractualisation ad hoc pour chaque niveau de qualit met le toujours convoit client dans la
condition de prtendre le maximum pour le prix minimum. Et, par l, le rend mme
virtuellement mcontent des services reus.
Lignorance ne paie pas. Surtout dans un secteur avanc comme le ntre.
Merci.
199
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Annexe 4
De Internationale Secretaresse
La Secrtaire Internationale
Texte de la confrence de
Pascale Sterkendries,
Project Manager du
Groupe EUROLOGOS
www.eurologos.com
le 15 septembre 1998
200
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
La matrise du multilinguisme
L'on peut dire que la plus grande partie d'entre vous sera insre dans des postes-cls des
entreprises en contact avec le march. Dans les postes d'accueil, dans les postes de
communication aussi bien verbale et physique, qu'crite et tlmatique. Une fonction trs active
vers l'extrieur de l'entreprise. Et de plus en plus stratgiquement dcisive.
Pour ce faire, deux caractristiques particulirement modernes et typiquement de communication
vous sont donc requises.
La premire est celle d'une matrise des langues parles : l'on ne conquiert pas les
interlocuteurs en les obligeant utiliser une autre langue que la leur.
D'o l'importance de votre capacit dialogique en syntonie avec la langue et la culture du client !
La deuxime caractristique qui vous est demande, est celle d'une capacit de contrle de la
qualit de la communication crite. Le niveau high-tech et le know-how particulier de votre
entreprise ne peut pas tre brad par une communication crite stylistiquement approximative et
handicape par des fautes orthosyntaxiques.
Ce n'est pas par hasard si votre revue Secretaresse/Secrtaire prsente chaque numro deux
pages, en anglais et en allemand, de conseils en criture de deux copywriters-traducteurs qui
travaillent dans le Groupe EUROLOGOS que je m'honore de reprsenter.
202
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
zle d'conomies tous azimuts, n'hsitent pas couper les budgets des traductions et des
publications multilingues (plaquettes, catalogues, manuels d'utilisation, etc.).
C'est trs bien vu par la direction de faire des conomies... ! Mais les malins ne s'aperoivent pas
qu'ils sont en train de brader l'image mme de leur socit : des conomies dans la
communication multilingue, a peut coter cher !
De surcrot, ces jeunes cadres, apparemment dynamiques et trs futs, empchent la valorisation
linguistique et terminologique des produits qu'ils devraient mettre en bonne posture pour la
vente.
Et c'est justement une secrtaire de direction anglaise qui m'a avou un autre cas typique
d'ailleurs de fausses bonnes conomies dans la communication crite de son entreprise. Elle
avait pu vrifier que des conomies importantes que le dpartement marketing avait ralises
dans le publishing de leurs manuels d'utilisation (il s'agissait de produits tlmatiques) avaient
t tragiquement rabsorbes par l'augmentation dsastreuse des cots du dpartement aprsvente.
Comme les manuels d'instructions taient mal rdigs et encore plus mal traduits (parfois,
pour conomiser, l'on demande mme aux secrtaires de traduire vers une langue qui n'est
pas leur langue maternelle !), les clients trouvaient plus commode de tlphoner au service
aprs-vente pour demander l'intervention sur place afin de faire fonctionner l'appareil. Mais
qu'importe : le marketeur avait pu se vanter d'avoir ralis d'importantes conomies dans son
dpartement. Tant pis pour le dpartement aprs-vente et pour l'image de marque de l'entreprise.
Les fausses-bonnes conomies de certains cadres : soyez vigilantes !
204
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
internationale. Eviter les botes aux lettres locales qui livrent des textes qu'ils ne savent ni lire ni
crire, c'est--dire qui n'ont pas de siges ou de correspondants o la langue est parle (les
marchs-cibles). Ou alors, mieux vaut s'adresser directement des free-lance !
Deuxime rgle : S'assurer que ces entreprises disposent de dpartements ou de services intgrs
de terminologie. Eviter comme la peste ceux qui promettent d'avoir des milliers de traducteurs
experts dans tous les domaines (pas vrai !). Sans les mmoires de traductions, c'est--dire
sans des logiciels comme Trados ou IBM, pas de possibilit d'assurer de bons glossaires et de
pouvoir les valider par des techniciens.
Troisime rgle : Refuser de choisir des socits de traduction qui ne proposent pas le service
intgr de traduction et de publication (mise en page, layout et illustration et, ventuellement,
d'impression). La qualit linguistique et publishing, c'est--dire la Qualit Totale d'une
publication, peut tre atteinte si l'on marie bien les mots aux images tout au long du processus
du prpresse.
Par exemple, si on doit raliser un site Web en quatre langues, non seulement il faut choisir une
entreprise dote d'un service interne de prpresse, mais elle doit galement tre en mesure de
jongler avec le langage HTML et de localiser directement sur le provider le site multilingue.
Voil les trois rgles. Je vous avais promis de le faire en trois minutes. Il me reste encore trente
secondes pour vous recommander une quatrime rgle : vrifiez attentivement au pralable que
votre fournisseur dispose vraiment d'une organisation internationale, d'un dpartement de
terminologie et d'un important service de prpresse.
Ne croyez pas aux promesses de ceux qui n'ont pas les moyens de les satisfaire vritablement.
Nous les femmes, par ailleurs, devrions tre habitues ne pas croire l'overclaim des
promesses !
Merci.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Annexe 5
L'ingnierie linguistique
au service de la traduction
et
les dbouchs offerts
aux jeunes diplms
Texte de la confrence de
Sbastien Chipot,
Traducteur de Eurologos-Bruxelles
www.eurologos.com
le 30 avril 1999
l'Universit de Portsmouth
206
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Sommaire
1. Le Groupe EUROLOGOS
2. Le march de la traduction : positionnement marketing de l'offre
3. La globalisation : produire l o les langues sont parles
4. Les 3 niveaux de qualit (traduction, adaptation et diting)
5. La terminologie : le futur de la traduction
Multiterm'95
WinAlign
Translator's Workbench
6. Des places prendre
208
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
1. Le Groupe EUROLOGOS
On assiste depuis ces dernires annes une acclration irrversible de globalisation des
conomies et cela amne les entreprises de tous les pays devoir exporter encore plus leurs
produits et services.
La communication publicitaire et technique s'en trouve donc accrue et le besoin de services
multilingues de qualit s'est dj grandement fait sentir.
Le Groupe EUROLOGOS, pour rpondre cette nouvelle demande en quantit et en qualit,
s'est structur pour faire partie des rares entreprises multilingues et multinationales qui, par le
dveloppement des nouvelles technologies appliques dans le domaine de la traduction, se
situent en position de leader sur ces marchs internationaux.
Le Groupe Eurologos a t fond Bruxelles en 1977. Comme toutes les agences dj en place
cette poque, Eurologos se contentait de fournir uniquement un service linguistique de traduction
et d'interprtation. En dpit d'une ambition croissante, Eurologos ressemblait fort ce que l'on
appelle aujourd'hui une socit bote aux lettres : une mini-entreprise locale utilisant le travail
des free-lances.
Rapidement, le march aidant, Eurologos a compris qu'une telle structure n'tait tout de mme
pas stratgique. Et pour cause, conscient qu'on ne pouvait promettre la qualit linguistique sans
avoir les moyens de la produire, le groupe dirigeant d'Eurologos a vite opt pour une autre
politique.
C'est pourquoi, en plus des services de traduction et d'interprtation, il a cre en 1989, la socit
Littera Graphis qui gre les services prpresse, layout et impression. 1994 a vu la naissance de
TELOS Advertising & Marketing, la socit filiale du Groupe Eurologos spcialise dans le
copywriting multilingue.
Pour complter les atouts de cette nouvelle politique, aprs la production de prpresse et celle de
conception rdactionnelle, il fallait s'internationaliser.
En effet, la Grande Europe arrivant grand pas, Eurologos a dcid d'ouvrir six autres siges :
Anvers, Athnes, Cologne, Milan, Rome et un sige Tokyo.
La question stratgique sur le plan du marketing tait simple, fallait-il dlocaliser le march ?
En ralit, il ne s'agissait pas de dlocaliser mais de relocaliser, tout au moins, relocaliser les
langues.
En effet, toute entreprise multilingue qui se respecte doit pouvoir garantir une qualit
linguistique irrprochable. Pour ce faire, l'idale est que l'on produise les traductions l o les
langues sont parles.
La globalisation l'exige : c'est ainsi que notre socit a commenc parcourir le monde afin
d'implanter de nouvelles succursales. Nous allons, d'ici peu, ouvrir des filiales dans de grandes
villes sur les diffrents continents. Nous sommes certains que saint Jrme Docteur de l'Eglise
mais galement grand polyglotte mondain et politique ne confondra pas ambition
professionnelle et Vanit Humaine : bien que mgalophobes comme tout bon traducteur, nous
sommes condamns raliser un projet intrinsquement mgalomane : la Tour de Babel en
ngatif. Que l'on rflchisse : il faudra ouvrir au moins une trentaine de siges. En effet, si
l'Unesco a rpertori 6500 langues (y compris le gallois, la galique et le breton, seulement si
210
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
on ose dire une quarantaine de langues sont conomiquement importantes. Et je ne parle pas
des langues gostylistiquement dtermines : l'anglais face l'amricain international ou le
brsilien face au portugais.
211
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
ce niveau implique une restitution smantique fidle par rapport au texte source
ainsi que l'acceptabilit syntaxique et orthographique des textes traduits.
- Niveau qualit-adaptation : ce niveau requiert la prparation terminologique des textes traduire. Le donneur
d'ordre signifie au Project Manager ses exigences d'un point de vue thmatique,
morphologique et sociolinguistique. Le couple traducteur/rviseur tablit un texte
qui sera rvis et amlior terminologiquement jusqu' tre livr.
- Niveau qualit-diting :
il s'agit pour EUROLOGOS d'assurer non seulement la traduction mais aussi les
travaux de mise en pages (et parfois d'impression) grce l'intervention de notre
filiale prpresse, Littera Graphis. Les textes livrs sont ainsi conformes au
layout de rfrence, ce qui reprsente un gain de temps norme pour le client qui
ne doit s'adresser qu' un seul fournisseur pour son produit.
Comme chaque fois, ds qu'on a matris la complexit, tout devient simple, efficace et
conomique !
212
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
adquation avec le vocabulaire propre utilis par la socit dans ses publications. Afin d'assurer
cette prcision linguistique, notre Groupe a choisi l'utilisation prioritaire des systmes Trados qui
regroupent 3 logiciels importants : une base de donnes (Multiterm), un programme d'alignement
(WinAlign) et un gestionnaire de mmoires de traduction (Translator's Workbench).
Multiterm'95
213
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
WinAlign
Ce logiciel permet d'aligner un texte source et un texte cible une fois que les traductions ont t
effectues. Cependant, si l'on ne possde pas les textes en format PC, il convient de numriser
les textes papier au moyen d'un scanner. L'tape suivante est la sauvegarde des textes en format
RTF afin de pouvoir les aligner avec WinAlign. Les deux textes sont alors confronts et le
logiciel procde l'alignement en se fondant sur plusieurs critres de reconnaissance : chiffres,
ponctuations, nombre de caractres, etc.
Lorsque l'alignement est achev, le terminologue doit vrifier que les segments source ont bien
t relis avec les segments cibles, car il se peut qu'en raison de la ponctuation les segments aient
t modifis.
En effet, WinAlign considre toujours qu'un point . termine une phrase. Or, ce n'est pas
toujours le cas, comme en allemand, par ex. : 12. Januar, ou bien s'il est utilis dans des
abrviations.4
Voici un exemple extrait d'une brochure New Holland :
214
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Les fichiers aligns peuvent ainsi tre exports vers la mmoire de traduction.
Translator's Workbench
Ce programme si l'on souhaite qu'il soit efficace et rentable doit constamment faire l'objet de
surveillance. Le terminologue doit aussi veiller alimenter perptuellement les mmoires de
traduction afin de fournir aux traducteurs les meilleurs outils et les dernires mises jour.
Il existe deux faons d'utiliser le Translator's Workbench : soit en prtraduction soit en
traduction interactive.
* La prtraduction
Aprs avoir paramtr le logiciel, en lui indiquant notamment le seuil minimum d'analogie, on
soumet le texte source au logiciel qui va aller puiser les segments cible dans les mmoires de
traduction. Le rsultat est le suivant :
TX BROCHURE - REF. 81003 - S99 REWORK
Le modle TX63 est propuls par un moteur New Holland peu polluant, avec une puissance
brute de 168 kW (226 ch). La Discovery Cab est le nec plus ultra en matire de confort et de
contrle de loprateur, et la vitre courbe offre une vue dgage de la barre de coupe et de la
surface dalimentation de la rcolte. Un inverseur dalimentation hydraulique permet de dgager
tout blocage rapidement et aisment. La TX63 possde une trmie dune capacit de 7200 litres.
Le premier segment correspond au segment source, le segment qui le suit directement reprsente
la proposition de traduction, le petit chiffre entre crochet indique le seuil d'analogie, ici 73%.
Cela signifie que la traduction est 73% fiable, il se peut trs bien qu'elle soit fiable 100%
mais que d une ponctuation diffrente le logiciel la considre comme diffrente.
Quant aux troisime et quatrime segments, ils ont une analogie de 100%, la correspondance est
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
donc parfaite.
Lorsque l'analogie n'est pas trouve, le logiciel rcrit le segment source. Pour faciliter ce
reprage, le Translator's Workbench utilise 4 couleurs sur cran : la couleur bleue dsigne les
segments source, le noir indique qu'il n'y a aucune analogie, le rouge indique une analogie
approximative (entre 70 et 99%) et le vert indique une quivalence parfaite.
La dernire tape consiste au nettoyage du fichier : le logiciel supprime tous les segments source,
il ne reste donc que la traduction.
* La traduction interactive
Cette faon de procder est particulirement efficace lorsqu'il s'agit de mettre jours des
brochures commerciales.
En effet, les portions de textes modifier sont minimes car ce sont gnralement des
modifications d'ordre terminologiques. Grce une barre des tches interactive, on peut accder
au logiciel de traduction partir du traitement de textes.
Ce procd consiste ouvrir les segments les uns aprs les autres et de demander au logiciel s'il
existe une traduction prsente dans la mmoire. Le programme pche alors les segments les
uns aprs les autres. Si aucun segment n'a t trouv ou est en dessous du seuil d'analogie, le
traducteur doit donc rdiger lui-mme la traduction. L'exemple suivant illustre l'analogie 0%.
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Si le logiciel retrouve le segment cible, il le fera apparatre sous le segment source, voici un
exemple illustrant une analogie 100% : (voir page suivante)
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Lorsque le seuil d'analogie est infrieur 100%, le Translator's Workbench affiche les solutions
dans des couleurs diffrentes choisies par l'utilisateur. Le traducteur n'a donc qu' valider les
segments parfaits et modifier les segments dont les seuils d'analogie sont infrieurs 100%. Il
bnficie en plus de l'aide de Multiterm qui affiche dans la fentre suprieure droite des
propositions de termes.
6. Des places prendre
En guise de conclusion, je rappellerai uniquement que le march de la traduction offre de relles
opportunits pour les tudiants qui souhaitent vraiment s'investir dans les langues et dont l'amour
des mots n'a pas de limites.
C'est un march sur lequel la concurrence est rude : la moindre erreur, le march aura tt fait de
vous trouver un remplaant. A l'poque du toujours plus vite et toujours mieux, votre client ne
vous pardonnera pas une fourniture de mauvaise qualit.
Pour bien se prparer ce niveau lev de comptitivit, n'hsitez pas vous former en tant que
terminologue et participer des stages en entreprises. Ils rvleront certainement vos atouts et
faiblesses et vous permettront de mieux grer votre avenir. Et qui sait, votre souci de la
perfection propre aux traducteurs pourra faire du stagiaire que vous tes, le futur employ de
la socit pour laquelle vous travaillez.
Merci.
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Annexe 6
Mondialisation
des marchs industriels
et terminographie multilingue
La terminologie applique aux services de traduction
et dditing multilingue
Texte de la confrence
de
Sandrine Olejnik
Terminology Dept. Manager
Eurologos Group-Brussels
www.eurologos.com
au
Congrs de lAssociation
Europenne de Terminologie
Paris
1999
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Multimdia : il ne suffit plus de produire des textes, aussi multilingues et relocaliss soient-ils ;
il faut galement les mettre en pages pour limpression sur support papier, CD ou mme les
localiser sur Internet sil sagit de Web publishing : le processus de contrle de la qualit doit
continuer jusqu la phase prpresse pour atteindre la conformit texte-layout.
Afin de faire face la technicit toujours plus importante de documents multilingues, l'utilisation
de l'ingnierie linguistique pour faciliter le processus traductif s'est impose tout naturellement
ou, vrai dire, tout artificiellement. En effet, les manuels, catalogues et autres plaquettes
multilingues ne peuvent plus tre traduits au niveau de l'excellence sans une utilisation
systmatique des terminologies appropries et opportunment mmorises.
En collaboration troite avec les clients, il faut construire, dvelopper et assurer la gestion des
technolectes propres chaque entreprise.
A prsent, les traducteurs intgrs dans les processus de production disposant de mmoires de
traduction garantissent ainsi l'homognit la fois phrasologique et terminologique de leurs
textes, synonyme de gain de qualit et de productivit accrues.
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discipline fait que, encore aujourd'hui, son introduction dans les entreprises est lente. En effet,
l'exception des entreprises surtout allemandes et de quelques grandes multinationales qui ont
astucieusement flair le goodwill constitu par les technolectes multilingues bien localiss,
encore peu de socits peuvent investir dans ce domaine, le personnel tant souvent rfractaire.
Il faut bien l'avouer, on vient seulement de commencer peiner pour l'introduction des nouvelles
technologies dans un mtier attach si traditionnellement juste titre d'ailleurs au papier et
au stylo. Non seulement les entreprises de traduction mais galement l'AET et les coles de
traduction ont du pain sur la planche.
Merci.
Sandrine Olejnik, diplme en terminologie (franais, allemand, anglais, espagnol), auparavant directrice des
dpartements de terminologie du Groupe EUROLOGOS, a crit louvrage Traductique Groupe EUROLOGOS.
Technolectes et Traduction assiste par ordinateur T.C.G. Editions Bruxelles.
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Principales
rfrences bibliographiques
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. Michel Krzak, Terminologie et traduction, in : La traduction : de la thorie la didactique, P.U. Lille, 1986
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Cet ouvrage constitue une rfrence utile concernant toutes les techniques de services
linguistiques et multimdias disponibles actuellement et dont le ton libre et caustique ne laisse
pas indiffrent.
Terminomtro n 17-1995 (dition franaise)
Altres interessante il modello proposto nel libro del processo di realizzazione di un editing
multilingue e la differenziazione che si opera tra i tre livelli di qualit del prodotto finale della
traduzione.
Franco Crevatin, SSLMIT dellUniversit di Trieste (1994)
Franco Troiano has a gift for description. The sights and sounds of Brussels are vividly recreated...
Mary Cotton, Translation, Newsletter FIT (1997)
Nos encontramos ante una concepcin terica asumida que no nace de la mera especulacin,
sino que est respaldada por la larga experienca de los autores.
Joaqun Garca Palacios, Professor, Universidad de Salamanca, Espaa (1998)
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La palabra clave respecto a esas exigencias es la calidad, por lo cual el traductor encontrar
en este libro un anlisis detallado
Terminmetro n 17-1995 (Edicin espaola)
In this book the complexity of translation is fully recognised, and emphasis is placed on the
quality of the end product, in relation to the translation market.
Myriam Salama-Carr, Course tutor, University of Salford, UK (1998)
Zo kan het boek een degelijke orintatie zijn voor onze studenten aan de Hogescholen voor
Vertalers en Tolken.
Hugo Ruysevelts, Docent aan de Vlaamse Economische Hogeschool te Brussel (1998)
Das Hauptverdienst des Buches ist, eine Definition des Begriffs sprachliche Qualitt fr
pragmatische und mehrsprachige Texte gegeben zu haben. Handbuch der bersetzung in
Belgien.
Guide de la traduction en Belgique Optimal Editors (1994)
Finally, and most unexpectedly, it can be read for sheer pleasure, since the authors have a gift
for language, a delicious sense of humour and a most lively style.
Geoffrey Kingscott, Language International (1994)
Welches Profil zeichnet sich in diesem Buch vom bersetzer ab? [...] Dieser Auffassung [im
Buch prsentiert] ist vorbehaltlos zuzustimmen. In der Ausbildung von Dolmetschern und
bersetzern sollte sie leitend sein.
Priv.-Doz. Dr. Heidi Aschenberg, Universitt von Heidelberg (1998)
Enfin un livre qui traduit vraiment les difficults des adaptations multilingues sans jamais
devenir linterprte de lagaant couplet ma vie, mon uvre. Littralement passionnant.
Marc Audrit, Account Director Young & Rubicam
Ce livre qui explique aux clients les secrets de la qualit des documents, est galement une
lecture conseille aux tudiants des instituts pour traducteurs...
Ad Hermans, Professeur lInstitut Libre Marie Haps et chef de projets au Centre de Terminologie de Bruxelles
(1999)
A book that aims to illustrate Eurologos combat against the idea that literal translations are
necessarily bad translations
Language International, Issue 10.4 (1998)
Les auteurs parlent en connaissance de cause. Ils font mme montre dun niveau de
conceptualisation lv.
Giancarlo Marchesini, Professeur lcole de Traduction et dInterprtation de lUniversit de Genve (1998)
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Notes
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Si nous n'avons pas la prtention d'crire un ouvrage de traductologie, il ne nous dplairait pas quon puisse inscrire
au moins une partie de nos pages dans le travail quAntoine Berman dfinit par exprience et rflexion, dans son
essai La traduction et la lettre ou lauberge du lointain, T.E.R. Editions. Au couple thorie et pratique il oppose,
en effet, trs pertinemment le couple exprience et rflexion, surtout en considration du fait quil ny a pas lieu
de parler de thorie gnrale de la traduction.
Marshall McLuhan et, entre autres, des membres de la World Future Society de Washington staient avancs dans
ce genre de prdictions vers la fin des annes 60. Que lon se souvienne, en outre, du mythique paperless office, le
bureau aseptis et sans papier dont radotaient - encore au milieu des annes 80 (!) - les futurologues
informaticomanes du telecommuting.
Le mot imprim aura toujours le dernier mot est le slogan dune campagne publicitaire parue en France en 1985
en faveur de la presse crite.
La sduction demeure malgr tout lingrdient primaire de la publicit et donc de la publicit imprime.
Bien que toute la linguistique gnrale depuis Saussure nous montre quil ny a pas dquivalences exactes dune
langue une autre (cf. Maurice Pergnier dans La traduction, Presses Universitaires de Lille), Georges Mounin,
dans son dsormais classique Les problmes thoriques de la traduction, Gallimard, nous montre comment les
universaux du langage, qui permettent daffirmer la possibilit de la traduction, sont strictement lis aux universaux
anthropologiques et culturels. Et de nous citer Joshua Whatmough qui crivait, en 1956 : Aussi diffrents que
soient les aspects du langage, il y a cependant des universaux fondamentaux, intrinsques aux langages, qui
rapparaissent dans toutes les langues.
Dans une trs belle page [Goethe] parle de trois niveaux de traduction: partir du niveau littral une forme
intermdiaire dj affranchie de la fidlit aveugle et passive loriginal, jusqu parvenir au niveau quil appelle
un quivalent de loriginal, lquivalent qui nest pas la copie, mais plutt un texte qui a une dignit autonome.
Cette dignit saffirme justement dans la relation avec loriginal, mais galement, comme en tout rapport
authentique mme sur le plan humain , dans lautonomie. Une relation est authentique lorsquelle est produite
entre paires, autrement elle est fausse. Claudio Magris dans une de ses interventions au Congrs international de
Trieste en 1989 intitul : Autori e Traduttori a confronto, Actes publis par Ljljana Avirovic et John Dodds,
Campanotto Editore, Udine, 1993.
Le copywriter, en sachant que tout ce qui est utile - comme disait un grand crivain dont nous avons oubli le nom risque dtre laid, doit essayer dcrire des textes beaux, trs beaux, bien que fonctionnels et dans laxe stratgique
du positionnement international du produit, tel quil a t choisi par le service marketing et communication.
En ralit, ces prcautions doivent toutes tre fondes sur une confiance irrductible en la traduisibilit de
nimporte quel propos : Toutes les langues sont une(s) en ceci quy rgne le logos, et cest cela qui, par-del leurs
diffrences, fonde la traduction, Antoine Berman, Les Tours de Babel, T.E.R Editions, 1985.
10
Saint Jrme, patron des traducteurs, a vcu au quatrime sicle. Il est clbre pour avoir traduit la Bible de
lhbreu et du grec vers le latin. Secrtaire du Pape Damase et charg de missions dans lancienne Gaule et
Bethlem, saint Jrme incarna la figure du polyglotte cosmopolite 1500 ans avant notre poque dj. On peut se
demander si le fait de finir ses jours retir dans le dsert en anachorte, ne constitue pas une nmsis mtaphorique
de la vie des traducteurs, fatalement replis sur eux-mmes, ct de la fconde aridit de leurs dictionnaires et face
lhorizon infini de leurs crans.
11
Du reste, il est chose courante que, mme avec des textes originaux bien crits, le traducteur se proccupe de
fournir une traduction communicative : en privilgiant le lecteur darrive, il tendra oprer une slection plus
rigoureuse des logmes, en nhsitant pas considrer intraduisibles, et donc ne pas traduire, un certain nombre
dentre eux au nom dune plus grande clart et facilit de lecture du texte darrive (Federica Scarpa, La traduzione
della Metafora, Bulzoni Editore, Roma,1989).
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Disposer dun texte sans redondances, ambiguts, solcismes, paralogismes, rptitions, anacoluthes et autres
handicaps stylistiques permet dobtenir du premier coup des traductions presque homognes. Le travail final de
validation multilingue sen trouve trs rduit et incomparablement plus conomique.
13
Newmark crivait : (...) Assez rpandue, bien que non universelle, est lopinion selon laquelle le but principal du
traducteur consiste provoquer sur ses lecteurs, pour autant que cela soit possible, le mme effet que celui produit
sur les lecteurs de loriginal. Peter Newmark, Approaches to Translation, op. cit.
14
Emil Cioran (1918-1995) essayiste et philosophe devenu dexpression franaise lge adulte.
15
Il est remarquer que les activits de traduction vhiculent, bien malgr elles, des styles de phrasologies
appartenant aux langues trangres. Ce qui produit, la longue, des influences stylistiques rciproques : les langues
synthtiques (comme langlais) devenant plus descriptives et analytiques, tandis que des langues dotes dune
rhtorique plus loquente (les langues latines) voient diminuer - trs doucement - leurs tendances baroques et ce que
les professionnels appellent leur coefficient traductif de foisonnement.
16
Marella Magris, de l'Universit de Trieste, donne une explication pertinente de la multiplication des mots, tout au
moins dans la terminologie technique: Jadis on acceptait qu'un terme ait des significations diverses selon le
domaine scientifique dans lequel il tait utilis; il y avait encore des distinctions trs prcises entre disciplines
scientifiques. L'exigence de termes monosmiques est ainsi devenue plus forte. Polisemia e omonimia dans
Traduzione, Societ e Cultura, Campanotto Editore, Udine, 1992.
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De nombreux auteurs polyglottes minents tels que Georges Steiner (anglais, franais, allemand), Vladimir
Nabokov (russe, anglais), Julien Green (franais, anglais), Giuseppe Ungaretti (italien, franais), jusquau dernier
Hector Bianciotti (espagnol, franais) ont dj admirablement parl de la coexistence jamais pacifique de deux ou
plusieurs personnalits culturelles dans leurs mes dcrivain. Laccomplissement de leurs uvres a toujours t
complexe. Bien souvent ils ont crit dans la langue parle habituellement dans le pays de sjour.
18
En ralit, cest surtout le courage de couper, raccourcir, biffer, inverser, allger, relier, expliquer, claircir,
arrondir, bref cest le courage de rcrire qui manque lorsque le texte est frachement couch. Il sagit l dune
paresse dintangibilit de lcriture propre la mmoire immdiate. Le lendemain matin, cela va dj mieux : la
myopie jalouse de la veille a beaucoup disparu. On peut commencer peaufiner.
19
Ulrich Heid, chercheur lUniversit de Stuttgart, dans son intervention au colloque Terminologie diachronique
(op. cit.), notait quun traducteur doit consacrer environ 40 % de son temps de travail la recherche
terminologique; (ainsi que pour diffrentes autres questions terminographiques que rencontre le traducteur
technique).
20
Il ne faut pas confondre, bien sr, la rvision opre par un deuxime traducteur homophone, ne travaillant - lui
aussi - que dans la mme langue maternelle du premier, avec la relecture de contrle ralise par un traducteur de
langue maternelle diffrente. Mme sil tait de force gale et reconnu comme pair du premier traducteur, ses
remarques pourraient trs difficilement prtendre la valeur dune vritable rvision.
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22
Jusque dans les annes 50-60, il ntait pas rare de rencontrer des traductions - surtout littraires - trs libres, voire
trs libertines. Les traducteurs, souvent dexcellents crivains, navaient pas comme souci premier de traduire
fidlement lauteur tranger. La tendance crire leur livre, dans leur style eux, pouvait dpasser allgrement la
proccupation de servir lauteur dans le plus total dvouement. Les traductions ainsi produites taient appeles les
belles infidles.
23
Par peur que lon traite sa traduction de simple transposition, une catgorie de traducteurs recherche tout prix
scarter de la morphologie et de la terminologie du texte original. Mme au risque dinfidlits smantiques. Ces
traducteurs cherchent sloigner de la forme du texte-source surtout lorsquils traduisent vers une langue sur qui,
par contre, exigerait de conserver beaucoup de la structure, des quivalents lexicaux et du style de la langue-source.
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Lhorreur que lon puisse mpriser leur texte comme un calque ou une traduction mot mot amne dexcellents
traducteurs produire de belles infidles. A commettre, donc, ce que lon peut considrer comme une erreur assez
grave lorsquon a affaire des textes dits pragmatiques : les textes techniques et commerciaux. Ceux-ci requirent
une transposition trs proche de loriginal et une rdaction stylistiquement irrprochable.
Voici ce qucrivait Peter Newmark dans son trs connu Approaches to Translation (op. cit.) : Dans un certain sens
la transposition est un exercice de synonymie, mais lhabitude irraisonnable de remplacer des quivalents prcis par
des synonymes, souvent utiliss inconsciemment par le traducteur lui-mme, dans le seul but de montrer quil a fait
attention linterfrence nest pas justifiable.
24
Tandis qu'un homme de culture n'hsite pas accepter une utilisation polysmique du mme terme (mme avec
une nuance de sarcasme cause des insuffisances de sa langue) la personne qui se sert uniquement de technolectes
comme seul moyen d'expression refuse catgoriquement les expressions polysmiques par peur que le lecteur ne soit
pas capable de les recontextualiser. Giancarlo Marchesini, intervention au Sminaire sur l'undertranslation, Ecole
de traduction et d'interprtation, Universit de Genve, 1994.
25
Le terme (laide la traduction) dsigne gnralement les aides informatises. Ces aides incluent les matriels et
logiciels de traitement de texte, ainsi que les logiciels de traitement de texte fonctions augmentes qui permettent
laccs une ou plusieurs bases de donnes terminologiques (dictionnaires automatiques), les fentrages pour accs
aux banques de donnes, des fichiers de texte ou des fichiers daide-mmoire. Daniel Gouadec, Le traducteur,
la traduction et lentreprise, AFNOR Gestion, 1989.
26
Si le traducteur et le terminologue sont moins directement concerns par les realia, choses et objets, ils le sont par
ce qui les emporte: les mots. Georges Lurquin, A travers lpaisseur smantique des termes. Traduction spcialise
et terminologie diachronique (Intervention au Colloque organis par le Centre de Terminologie de Bruxelles - Actes
publis sous la coordination et la rdaction de Caroline de Schaetzen).
27
A propos de limportance stratgique de la langue maternelle, il est intressant de signaler ltude de Jean-Ren
Ladmiral, Pour la traduction dans lenseignement des langues, publie dans La traduction : de la thorie la
didactique, Presses Universitaires de Lille, 1986. Aprs avoir remarqu que la traduction est une philologie
applique, il souligne limportance que revt la langue maternelle : Au risque de paratre un peu provocateur,
nous dirons quau sein mme de lenseignement des langues trangres, la langue trangre nest pas forcment
lessentiel et nous ne sommes pas loigns de penser que cette dernire nest quun dtour emprunt pour mieux
sapproprier sa propre langue.
28
Un des best-sellers francophones en 1990-1991 a t le livre Le capital lettres dAlain Etchegoyen, Ed. F. Bourin.
Il prsentait le sous-titre trs significatif Des littraires pour les entreprises. La complexit de lunivers managrial,
commercial et marketing du post-industriel exige une lasticit mentale et culturelle que seuls possdent les
littraires et les philosophes, convertis (bien entendu !) la technique.
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Fidles notre engagement de ne pas crire un livre de traductologie (fondamentalement, nous ne sommes que des
praticiens !), nous pensons quil nest pas inopportun de signaler synthtiquement les trois tendances fondamentales
dans les modes de traduction.
Tout dabord, le littralisme, cest--dire le mode de traduction cherchant les quivalents smantiques et
lexicologiques dans la langue-cible tout en restant trs proche de la morphologie de la langue-source ( ne pas
confondre - comme on la dj vu - avec les traductions mot mot dites calques !).
Ensuite, ladaptation libre, voire libertine, avec tout son cortge dinfidlits et de licences plus ou moins
fantaisistes redevables de la subjectivit la moins contrle du traducteur (elle a produit - comme on la dj vu - des
sicles de belles infidles).
Et, finalement, le mode de traduction que Lawrence Humphrey, professeur Oxford, avait dj appel, au
milieu du seizime sicle, via media, cest--dire un compromis entre les deux autres tendances.
Lequel de ces trois modes de traduction faut-il prfrer ? Difficile, aujourdhui, de choisir. Les trois modes
sont valables dans des circonstances et pour des textes divers. Par exemple, le littralisme simpose pour les
traductions de manuels techniques, et ladaptation pour les textes publicitaires.
Nous renvoyons le lecteur, pour lapprofondissement de cette thmatique, au livre de rfrence de Peter
Newmark dj cit et aux grands essayistes repris dans notre bibliographie. Nous recommandons notamment le
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Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
livre-rfrence crit par Danica Seleskovitch en collaboration avec Marianne Lederer, Interprter pour traduire,
Didier Erudition, rdit en dcembre 1993.
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Il est remarquer que ce type de propositions correspond exactement la mythologie scientiste du spcialisme
tout puissant, encore trs active dans la culture moderniste. Et ceci, malgr la lame de fond du post-modernisme
commence dans les annes 70-80.
31
En ralit, les traducteurs prsents comme des spcialistes ne prennent pas au srieux les classements dans
lesquels on voudrait les enfermer. Ils savent trs pertinemment que, comme le disait le fondateur de la philosophie
pragmatique amricaine Ralph Barton Perry, le spcialiste est celui qui sait de plus en plus de choses sur un
domaine de plus en plus restreint, jusqu tout savoir sur rien.
32
Anatole France, crivain et fils de libraire navait pas de doute sur le fait que lon ne sennuie pas quand on a des
ennuis. Les traducteurs ont tellement dennuis dcriture et de transposition, quils soublient en regardant le
curseur de leur cran. Son cliquetis nen finit jamais de leur tricoter la ligne de mots laquelle ils ont accroch perdument, il faut bien le dire - leur existence professionnelle.
33
La traduction technique est souvent (et propos) confie des spcialistes, c'est--dire des personnes qui
disposent d'une comptence ad hoc ; cependant, celle-ci est presque toujours sectorielle et est redevable de lectures
et d'informations qui, dans le cas de l'informatique, proviennent pour la plupart de l'anglais. Giancarlo Marchesini,
Limites et risques de l'undertranslation dans les langages spcialiss, Intervention au Sminaire de Forli (Italie),
1994.
34
Michel Krzak, dans son tude Terminologie et traduction publie dans La traduction : de la thorie la didactique
(op. cit.), aprs avoir not que le traducteur est souvent confront des problmes de corrections lexicologiques et
de recherches dquivalences de termes dans des domaines dactivits trs divers, justifie pleinement lintervention
des consultants techniques : Cest pourquoi il est indispensable que le traducteur puisse trouver comptence et
collaboration auprs de spcialistes, quils soient ingnieurs ou conomistes, techniciens ou scientifiques, en plus de
la consultation de dictionnaires et douvrages de rfrences, afin de rpondre avec efficacit aux attentes des
commanditaires, des destinataires, clients privs ou grand public.
35
Au risque de passer pour des rhteurs un peu enfls, nous rappelons ce que lon sait dj. Bien crire est une
discipline rude et longue, trs longue apprendre. Les ingnieurs ne sy sont jamais vraiment initis, ayant gnralement par vocation - consacr leurs nergies intellectuelles aux choses et non aux mots. Ce qui faisait crire,
par ailleurs, Jean de La Bruyre : La gloire ou le mrite de certains hommes est de bien crire, et de quelques
autres, cest de ncrire point.
36
Il va de soi que nous ne pensons pas quune traduction technique puisse tre ralise mot mot. Nous partageons
sans rserve la remarque que le professeur Seleskovitch avanait ce propos en 1968 : Supposer que lon puisse
passer dune langue lautre par une simple transposition de mots, sans lintervention de lintelligence de celui qui
traduit, serait attribuer aux langues une existence objective, leur prter une fonction autonome et assimiler forme
du message et information. Danica Seleskovitch, Linterprte dans les confrences internationales, Lettres
Modernes, 1968.
Mme le professeur Federica Scarpa, dans un de ses textes de 1992 publis dans Traduzione, Societ e Cultura, op.
cit., soutenait cette thse : Naturellement, la comprhension de la terminologie spcialise de la part du traducteur
doit tre remise dans le contexte plus vaste de la traduction en tant quacte de communication interlinguistique, de
faon ce que la comprhension du texte original devienne une condition pralable indispensable une bonne
traduction.
37
Naturellement, la condition idale pour la traduction dun texte technique est de disposer dun traducteur
connaissant bien les deux langues (la langue-source pour la comprhension et la langue-cible pour la restitution) tout
en connaissant galement le domaine. Normalement, le traducteur gnraliste devient rapidement un expert au bout
de sa premire traduction spcialise grce laide du technicien-conseil ou du client lui-mme. Et puis, comme le
rappelle Michel Ballard dans son essai dj cit, La traduction relve dune pdagogie, le sens dpend troitement
dune forme. Celle du texte-source, surtout sil est bien intelligible.
243
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
38
Ad Hermans, chercheur au Centre de Terminologie de Bruxelles, a donn dans son Dictionnaire des termes de la
sociologie, Ed. Marabout, la dfinition de ce savoir non systmatis dont lincidence sur les pratiques
scientifiques et vice versa est tudie par la discipline appele doxologie.
39
La terminologie a une fonction dnominative : elle ne sintresse pas quaux mots, mais bien aux rapports
notion-dnomination. Nommer la ralit, de manire prcise et adquate, telle est sa spcialit, Jean-Marie Fortin,
Directeur des services linguistiques, Office de la langue franaise, Qubec. Lapport de la terminologie dans la
promotion dune langue, dans Terminologies nouvelles, n 6, dcembre 1991 (Agence de coopration culturelle et
technique et Communaut franaise de Belgique).
40
Maurice Pergnier, lauteur de Fondements sociolinguistiques de la traduction, Ed. Slatkine, 1980, aprs avoir
rappel dans son essai, La traduction, les structures linguistiques et le sens, que traduire cest changer de structure
linguistique en essayant de prserver lidentit du contenu, insiste sur la constatation selon laquelle toute squence
dune langue na pas une traduction mais des traductions possibles.
41
Attention la culture scientiste et techno des ingnieurs ! Le fondateur de la famille de banquiers Rothschild
aimait rpter hyperboliquement quil y a trois manires de se ruiner : le jeu, les femmes et les ingnieurs. Il faut
nanmoins remarquer quau cours de la dernire dcennie, linstar de la conversion des littraires aux bienfaits de
la culture technique, beaucoup dingnieurs se rapprochent rapidement de la culture humaniste et du savoir-faire en
communication.
42
Parfois lauteur est contraint de placer ses espoirs en Dieu. Je ne pourrai jamais contrler une traduction en
japonais dun de mes livres. Umberto Eco, Atti del convegno internazionale Trieste, op.cit.
43
Henri Miller, un des auteurs les plus traduits, se posait le mme problme propos de la traduction littraire. Tout
auteur, quel quil soit, en vient fatalement se demander, un jour ou lautre, ce qua pu devenir son uvre entre les
mains des traducteurs, surtout lorsque les traductions sont dans des langues quil ne connat pas du tout. (Cit par
Alain Duchesne et Thierry Leguay dans Petite fabrique de littrature, Editions Magnard).
44
Traduire crivait le traductologue allemand Friedmar Appel est, dans labsolu, une des plus complexes
activits de lesprit humain, Il manuale del traduttore letterario, Guerini e associati, 1993.
45
Le cot des traducteurs internes est presque prohibitif pour les entreprises. Seuls les organismes publics peuvent
tranquillement se les payer (jusqu quand ?) vu que leurs budgets sont toujours remis en quilibre par le
contribuable. Ce dernier ne sait en gnral pas, dailleurs, que le cot dune page traduite par une chre institution
tatique ou europenne est 5 12 fois suprieur au prix le plus lev du march. Dj le double serait scandaleux !
La lecture annuelle des rapports des diffrentes Cours des Comptes en fait inutilement foi depuis au moins un quart
de sicle.
46
Dire que cest inacceptable - disait Raymond Aron qui avait le got du paradoxe - cest dire quon accepte.
47
Il faut avouer que beaucoup trop de traducteurs et de copywriters - donc mme des professionnels de lcriture ! sont parfois dpourvus de ces mmes outils critiques. Trs embarrassant. Nous avons rdig un glossaire de
quelques 309 mots auquel est consacre la huitime partie de cet ouvrage, afin de baliser les territoires lexicaux de
nos professions. Copywriting, traduction, adaptation, communication publicitaire, marketing et diting-presse en
sont les repres thmatiques. Il serait paradoxal que les professionnels de la parole imprime naient pas les... mots
pour le dire.
48
Souvenons-nous : un fonctionnaire - aussi petit soit-il - est toujours le personnage qui aprs plus de trois
gnrations a russi lexploit de conforter imperturbablement limage surrelle que Georges Courteline dj avait
donne de lui : Un ministre est un endroit o ceux qui arrivent en retard croisent dans lescalier ceux qui partent
en avance. Et Courteline ne connaissait pas (heureusement) le moderne fonctionnaire-technocrate massifi de
nos jours !
49
Nous tenons ici souligner la diffrence essentielle entre humilit et modestie. Le professionnel de lcriture,
surtout multilingue, est rarement modeste et il est toujours humble. La conscience de pratiquer un des mtiers les
244
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
plus nobles lui interdit de cultiver la vertu suspecte de la modestie (toujours souponne de faux orgueil !). En
mme temps, langoisse de pouvoir toujours se tromper et de ne pas tre la hauteur de la tche, le rend
foncirement prudent et humble.
50
George Steiner, sans doute le plus grand linguiste et critique littraire contemporain - il parle et crit (!)
phnomnalement en trois langues maternelles -, dcrit dans son mmorable Aprs Babel, Albin Michel, la
comprhension confiante et gnreuse propre au traducteur qui se penche sur un texte.
51
Lorsquun Philippe Sollers se plaint quil ny a plus de critiques, il fait allusion la disparition - en ralit
peine progressive - des critiques littraires (comme Jacques Brenner) qui soccupent vraiment du texte et de
lcriture.
52
Valry Larbaud, dans son chef-duvre jamais assez cit Sous linvocation de saint Jrme, crivait : Un beau
style ne peut sortir que dune langue bien vivante et saine, et donc bien nourrie demprunts. Et de continuer : En
domaine roman, les langues germaniques peuvent fournir de bonnes greffes, langlais surtout, qui est pour moiti du
trs ancien franais et du latin, bien vivants et en plein usage. Quant aux langues germaniques, littralement plus
jeunes que les romanes, leur tendance naturelle est de se latiniser toujours plus...
53
Il faut remarquer, cependant, que les puristes ont contribu une splendide victoire sur le terrain contre la
rforme impose bureaucratiquement par le gouvernement Rocard en France. Ctait le temps - il y a quelques
annes peine - o le dirigisme interventionniste de lEtat (toujours bien vivant, du reste) prtendait svir mme
dans le domaine de la langue, contre lusage. Ou, comme aurait dit Grevisse, contre le bon usage de la langue.
54
Joachim Du Bellay, Dfense et illustration de la langue franaise, Paris, A. Anglier, 1549, cit par Claude
Hagge dans Le franais et les sicles, Edition Odile Jacob, 1987.
55
Le mme Hagge crit : Il est naturel que les objets et les notions pntrent dans le sillage des mots qui les
dsignent, et rciproquement. Sur ce mme point, Seleskovitch avait observ en 1968 dj que le phnomne
dinterfrence linguistique est universel ; de nos jours les journaux franais diffusent quotidiennement des
informations dagences de presse anglo-saxonnes pullulant danglicismes qui font ensuite fortune en franais. (op.
cit.)
56
On appelle corrections dauteur celles apportes un texte sans quelles dpendent des fautes de composition.
Contrairement ces dernires, elles sont toujours payables. De mme, les modifications introduites par un
correcteur dans un texte traduit et qui concernent des changements affectant le sens ou la morphologie du texte
original, sont considres comme des corrections dauteur. Il en va de mme pour les corrections synonymiques
introduites par un correcteur charg par le client de contrler le texte qui lui a t fourni, par exemple, par un
bureau de traduction.
57
58
La libert en traduction, Actes du Colloque International tenu lE.S.I.T. les 7, 8, 9 juin 1990, runis par
Marianne Lederer et Fortunato Isral, Didier Erudition, 1991.
59
Maurice Grevisse, trs clbre grammairien, auteur de la plus grande grammaire franaise au titre rvlateur Le
Bon Usage, publie et republie depuis 1936. Joseph Hanse, membre de lAcadmie de Langue et Littrature
franaise et clbre auteur du Dictionnaire des difficults grammaticales et lexicologiques dont la premire dition
date de 1949. Albert Doppagne, membre du Conseil international de la Langue franaise et auteur de nombreux
livres de lexicographie. Andr Goosse, professeur mrite de lUniversit catholique de Louvain, membre de
lAcadmie royale de Langue franaise et gendre de Maurice Grevisse (aid par son pouse, ne Grevisse, il vient
de publier une treizime dition revue et refondue du Bon Usage sous les presses de Duculot, 1993).
60
Outre quatre chanes franaises (TF1, France 2, France 3 et Canal+), les Belges reoivent par cble TV5, Arte,
RTL-TVI, Club RTL, trois chanes francophones nationales (RTBF-La Une, RTBF-La Deux et Eurosport/21) ainsi
que des chanes rgionales et locales. A cette dizaine de chanes en franais sajoutent deux chanes anglaises, deux
245
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
en amricain, quatre en allemand, six en nerlandais, une en italien (RAI) et une en espagnol (TVE). Sans parler de
toutes les autres que lon peut recevoir par satellite ou des programmes multilingues comme Eurosport.
61
La vritable patrie, on le sait, rside toujours au cur de sa langue. Aujourdhui, le sentiment patriotique concide
trs frquemment mme avec elle.
62
La loi de Lawrence J. Peter : Dans une hirarchie, tout employ tend slever son niveau dincomptence.
63
La technocratie na pas fait des ravages que dans les institutions publiques et europennes. Elle sest galement
niche dans certaines entreprises du secteur priv. Comment ? Trs simplement, en dguisant - classiquement - la
technique du pouvoir en pouvoir de la technique.
64
On ne peut pas faire en mme temps son mtier et sa carrire, disait dj Edouard Herriot, crivain et homme
politique franais de la troisime Rpublique. Les traducteurs indpendants, qui constituent la majorit de la
profession (traducteurs fonctionnaires exclus), ne risquent pas dtre dvoys par leur carrire : contrairement
leurs ingnieurs-correcteurs, ils nen ont pas. Ils seront traducteurs toute leur vie, sauf changer de mtier.
65
En 1946 dj, Valry Larbaud avait plaid la cause des correcteurs spcialistes : Pourquoi - disait-il consultons-nous si rarement les gens qui pourraient nous donner des renseignements utiles et proposer des solutions
heureuses aux difficults qui nous arrtent dans nos traductions ?
66
Henri Van Hoof, Professeur honoraire de lInstitut Suprieur de Traduction Marie Haps de Bruxelles et grand
essayiste douvrages rudits de traductologie, sexprime ainsi autour de ce sujet : En effet, lintrieur dun mme
code, il faut bien admettre que lidiolecte du locuteur peut dj diffrer de lidiolecte du rcepteur. (...) Lacte de
communication ne ralisera donc jamais une concidence parfaite. Cest l une constatation de la plus haute
importance pour la thorie de la traduction et le regrett Jiri Levy lavait trs bien compris lorsquil affirmait
lexpression formelle de la traduction na rien dabsolu, mais ne reprsente quune possibilit parmi beaucoup
dautres. Prcis pratique de traduction mdicale, Maloine, 1986.
67
Le texte ressemble une peinture au moins par un aspect. Lorsquon le corrige, attention aux quilibres des lignes
et des couleurs. Cest pour cela que le peintre Eugne Delacroix donnait deux indications apparemment
contradictoires : la premire, cest quil faut beaucoup corriger; la seconde, cest quil ne faut pas trop corriger.
Autrement dit, aprs les nombreuses corrections du traducteur, du rviseur et du terminologue-coordinateur,
attention aux corrections finales qui peuvent tout gcher !
68
Le consensus cr par une opration dditing multilingue constitue toujours un petit miracle interculturel dont les
pays dEurope ont le secret. Avec ses deux ou trois douzaines de langues rassembler, notre vieux continent
entretient une gymnastique spirituelle et dialogique qui demeure le prototype politique et culturel de rfrence le
plus lev de la plante. Mme aujourdhui.
69
Il faut rappeler que lUNESCO a rpertori pas moins de 4.000 langues vivantes dans le monde entier.
70
Dans ses Lettres philosophiques, Voltaire sest abandonn une invective - en citant mme saint Paul ! -
lencontre des traductions mot mot : Malheur aux faiseurs de traductions littrales, qui en traduisant chaque
parole nervent le sens ! Cest bien l quon peut dire que la lettre tue, et que lesprit vivifie. A lvidence, le pre
de Candide utilise ici ladjectif littral dans lacception oppose celle que nous lui avons attribue dans les
chapitres prcdents. Il en parle, en effet, dans le sens de mot mot, de calque. La traduction littrale, bien que
trs proche du texte-source, consiste toujours en une traduction smantiquement fidle et stylistiquement
irrprochable. Le nec plus ultra de la traduction.
71
A la rigueur on parle dune adaptation lorsquon transpose un message, une uvre vers un autre langage de
communication. Dun livre vers lcran ou vice-versa. Dun roman vers une pice de thtre. Mais en ralit, il y a
adaptation mme lorsquon demeure dans le domaine de lcriture. Par exemple, lorsquon rduit des textes pour les
enfants en les rcrivant aprs les purations rotiques ou aprs les raccourcis des passages trop complexes. Il y a
galement adaptation lorsquon condense des livres pour des lecteurs presss ou paresseux. On a des adaptations
246
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
lorsquon traduit vers les langues modernes des textes anciens crits dans les langues correspondantes dautrefois et
aujourdhui considres comme archaques.
72
Dans le processus traductif, donc indpendamment du type de texte quil a sous les yeux, le traducteur se trouve
au centre du processus dynamique de la communication en tant que mdiateur entre lauteur du texte de dpart et les
lecteurs de la langue darrive, cest--dire le mdiateur culturel qui essaie de surmonter les obstacles de nature
diffrente qui sinterposent au transfert du sens dune culture lautre. Federica Scarpa, Traduzione, Societ e
Cultura, n.4, Edizioni Lint, 1994.
73
Encore quon puisse vraiment se vanter davoir du gnie, il serait malvenu quun traducteur le fasse pour son
travail qui nen demande pas autant. Le talent lui suffit largement. Par ailleurs, quelquun avait dj bien not (les
frres Goncourt, si nous ne nous trompons pas) que le gnie nest que le talent dun homme mort.
74
Nous tenons beaucoup recommander la lecture dun livre de Josiane Podeur, La pratica della traduzione,
Liguori Editore, 1993, dans lequel figure un tableau trs clair des dfinitions des diffrentes formes de traduction:
EMPRUNT
CALQUE
TRADUCTION LITTERALE
TRANSPOSITION
MODULATION
EQUIVALENCE
ADAPTATION
FRANAIS
bulldozer
conomiquement faible
lencre est sur la table
dfense de fumer
complet
comme un chien dans un jeu de
quilles
cyclisme
ANGLAIS
fuselage
normal school
the ink is on the table
no smoking
no vacancies
like a bull in a China shop
A. Brit. : cricket
A. Am.: baseball
75
Le premier atout de la rdaction, cest bien sr le talent de la cration, celle que les anciens appelaient linventio.
Dans ce livre, nous ne parlons pas, comme promis, de cette toute premire et fondamentale phase de lditing. Elle
concerne la conception-rdaction dont nous nous sommes occups exclusivement du point de vue de sa
traduisibilit. Par ailleurs, de linventio, cest dire de ce quon appelle aujourdhui la cration, on parle
beaucoup - mme trop - depuis une bonne douzaine dannes.
76
Afin de nous rappeler la relativit des peines auxquelles sont soumis parfois les traducteurs, il suffit de citer ce que
Siri Nergaard crit dans lintroduction de son livre La Teoria della traduzione nella storia, Strumenti Bompiani,
1993: Lhumaniste typographe, diteur et traducteur Etienne Dolet fut condamn au bcher, en 1546, pour avoir
traduit - dit-on - un des dialogues de Platon dune manire telle impliquer le doute sur limmortalit de lme.
77
Pour les imprims en quadri de qualit trs leve, on a souvent continu utiliser les scanners haute rsolution
des photograveurs.
78
Il sagit de disques en plastique, de quelques centimtres, gravs selon le systme trs classique des disques noirs.
Ce disque est coll sur la page (gnralement cartonne) du livre, et cest le pick-up dun petit appareil acoustique
qui tourne sur le sillon afin den reproduire les sons enregistrs. Lenfant positionne son petit lecteur de disquette et
presse le bouton de mise en marche, pour couter lenregistrement, tout en lisant (!) le texte.
79
Le doublage, linstar de la traduction en gnral, ne fait pas face quaux aspects relatifs la langue comme la
reprsentation verbale dun objet, mais soccupe galement de ceux relatifs au contexte culturel dans lequel lobjet
se situe. Bettina Bovinelli et Serena Gallini, in Il doppiaggio, Trasposizioni linguistiche e culturali, CLUEB Ed.,
1994.
80
Certaines entreprises dditing multilingue et des studios denregistrement situs en Belgique - pays polyglotte et
comptitif par excellence - sont en train de saccaparer une partie considrable de ce march au niveau europen.
Par ailleurs, ce sont des diteurs amricains - surtout de la cte ouest - qui semblent avoir lu Bruxelles Hong-kong
247
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
intellectuelle et polyglotte, pour la traduction et le doublage dune partie considrable de leurs productions audiovisuelles destines aux marchs linguistiquement et culturellement multiples de lEurope.
81
Le plus grand expert en interprtation de confrence, Danica Seleskovitch, dj cite, prsentait ainsi laptitude
interprtative de linterprte de confrence : Le clbre acteur Garrik prtendait quil lui suffisait de rciter
lalphabet pour faire rire ou pleurer un public par la seule modulation de la voix. Sans aller aussi loin, on peut
affirmer que lorsquil sagit de transmettre un discours rhtorique, linterprte porte lessentiel de son attention sur
son expression. Linterprte dans les confrences internationales, op. cit.
82
(...) dans ce type de recherche, il nest pas ncessaire de trop sarrter sur le problme de la mmoire; un
interprte, en effet, devrait disposer, de par sa naissance mais galement par lexercice, dune mmoire plus ample,
plus capable, plus rapide et plus facilement adaptable que celle dune personne normale. Franco Crevatin, directeur
et professeur de linguistique lEcole dInterprtes de lUniversit de Trieste, dans une de ses interventions en
anglais au First International Symposium, Conference Interpreting at the University of Trieste (Campanotto ed.,
Udine, 1989).
83
Ainsi que dans les oprations de doublage, linterprte en simultane afin de donner ses auditeurs la possibilit
de bien saisir le timbre et le ton de lorateur utilise souvent cette prcaution de commencer son interprtation aprs
quelques squences de mots. Si lon veut donner lide du ton et de la faon de parler de linterlocuteur, on le laisse
commencer sa phrase et on nattaque que trois, cinq secondes plus tard en baissant la voix de linterlocuteur et en
introduisant la traduction-interprtation en voice over. Karina Pnni, Voice over, narration et commentaire,
intervention lInternational Forum Strasbourg du 22-24/6/1995 organis par la FIT (Fdration Internationale des
Traducteurs) intitule Communication audiovisuelle et transferts linguistiques.
84
A la difficult propre aux confrenciers, qui est de parler en public, les interprtes ajoutent celle de
limprovisation. De surcrot, comme observait Jules Renard propos des orateurs, ils doivent penser ce quon
dit aprs avoir pens et traduit ce quon dit. Rapidement, trs rapidement.
85
Roland Barthes, le clbre auteur du Degr zro de lcriture (1953) et de Fragments du discours amoureux
(1977), disait que le dictionnaire est une machine rver. Les interprtes, contrairement aux traducteurs, ne
travaillent pas avec les dictionnaires. Ou, tout au moins, pas pendant les sances dinterprtation. Ils les utilisent par
contre intensivement avant, pour se prparer sur le plan terminologique.
86
Le Plan Marshall - il nest peut-tre pas inutile de le rappeler - vit le jour en 1947-48. Seize pays europens y
adhrrent. Il prvoyait un programme daides (85 % gratuites et 15 % sous forme de prts long terme) appel
European Recovery Program. Une vritable manne pour lEurope (effondre aprs la guerre ; tout tait
reconstruire). Et, naturellement, pour les U.S.A. ! Aujourdhui, lUnion europenne serait appele en faire autant
avec les autres peuples europens et les marchs trs importants du Maghreb, notamment. Mais la gnration qui
nous a prcds a, cest le cas de le dire, tout bouff tout en nous laissant une ardoise payer encore plus sale
que le montant que nous aurait permis un Plan de relance interne nos pays et daide aux nations en qute de
prosprit et de dmocratie. Merci papa, merci maman.
87
A vrai dire, les dficits publics des pays de lUnion europenne ont continu augmenter allgrement, mme en
1994-95 et 1996. En 1998, anne de la rdition de ce livre, les pays membres de lUE sestimeront heureux sils
arrivent contenir leur endettement au-dessous de 3% (taux maximal fix par le trait de Maastricht). Nous sommes
donc bien loin, et encore plus loigns que jadis, davoir rsolu le problme des dettes (malgr les assurances
ritres par la grande majorit de nos classes politiques europennes).
88
Le travail temps partiel et, plus gnralement, la flexibilit du travail ont toujours t combattus de manire
irraisonne par les syndicats comme des atteintes aux intrts des travailleurs.
89
Dans lindiffrence gnrale la plus indcente, quelques conomistes clairs proposent depuis au moins une
douzaine dannes dintroduire dans les constitutions de nos socits dmocratiques, linterdiction pour les
gouvernements dendetter massivement les Etats dont ils grent - toujours provisoirement - les affaires. Au lieu de
compromettre ignoblement le futur des gnrations suivantes, les gouvernements devraient mme tre obligs (en
bons pres de famille) de constituer des fonds pour faire face des calamits naturelles ou conomiques. Et ceci,
248
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
indpendamment des demandes pressantes des diffrentes corporations et de parties importantes de la population
visant obtenir sans cesse des avantages. Sans parler des rserves exceptionnelles dont ces gouvernements devraient
toujours disposer pour les utiliser bon escient afin de financer des politiques socialement gnreuses et de grande
envergure. Dans ces cas, mme en empruntant, trs modrment et ponctuellement, ses citoyens. A des taux trs
bas, naturellement, afin de ne pas dtourner les investissements au dtriment des entreprises !
90
Il ne nous apparat pas inopportun, au terme de ce livre, de citer ce qucrivait Jos Ortega y Gasset dans son essai
Misres et splendeurs de la traduction, publi en 1937 et toujours trs actuel: Je pense que la traduction est trs
difficile, quelle est impossible, mais que cest prcisment pour cela quelle est si ncessaire. Je crois mme que
nous sommes arrivs pour la premire fois au point de pouvoir tenter le travail de traduction en grand style et
jusquau bout.
249
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
225
49, 229
74, 229
245
11, 28, 238
238
229, 232, 244
101, 229, 249
244
93
25, 70, 164, 229, 241, 242
93
242
248
246
49, 229
11, 37
67, 242
60, 229
155
237
245
233, 237, 249
74
73
244
229, 232, 243
11, 43
173
247
42, 230, 241
86, 246
230
246
230, 245
22, 94, 232, 245
140
230, 243
11, 43
173, 233, 249
230, 245
244
250
Eurologos Group. Translating and publishing where the languages are spoken
Frres Goncourt
Gallini, Serena
Garca Palacios, Joaqun
Garrik, David
Goethe, Johann Wolfgang von
Goldschmidt, Georges-Arthur
Goosse, Andr
Gouadec, Daniel
Green, Julien
Grevisse, Maurice
Hagge, Claude
Hanse, Joseph
Heid, Ulrich
Herbert, Jean
Hermans, Ad
Herriot, Edouard
Hugo, Victor
Humphrey, Lawrence
IBM
Isral, Fortunato
Jobs, Steve
Joubert, Joseph
Kingscott, Geoffrey
Krzak, Michel
Ladmiral, JeanRen
Larbaud, Valry
Lederer, Marianne
Leguay, Thierry
Levitt, Theodor
Levy, Jiri
Lurquin, Georges
Magrelli, Valerio
Magris, Claudio
Magris, Marella
Mallarm, Stphane
Marchesini, Giancarlo
Marquant, Hugo
Mattioli, Emilio
McLuhan, Marshall
Miller, Henri
Morris, David
Mounin, Georges
Nabokov, Vladimir
Nergaard, Siri
Newmark, Peter
Ogilvy, David
Ortega y Gasset, Jos
Pergnier, Maurice
Peter, Lawrence J.
Podeur, Josiane
Pnni, Karina
Proust, Marcel
Queneau, Raymond
Racine, Jean
Renard, Jules
Rocard, Michel
248
229, 248
11, 35, 36, 237
249
61, 241
42
86, 229, 230, 246
230, 243
242
86, 246
85, 230, 246
86, 246
230, 242
113, 230
230, 238, 245
247
99, 140
243
72, 155, 173, 206
232, 246
58
62
238
230, 244, 253
85, 231, 243
49, 231, 246, 247
231, 232, 244, 246
230, 245
135, 231
247
243
41, 42
232, 241
231, 242
140
3, 11, 23, 238, 243, 244
11, 25
229
241
245
237
49, 231, 241
242
231, 248
49, 61, 78, 231, 242, 243
93
37, 231, 250
231, 241, 245
86, 87, 247
231, 248
233, 249
21, 98
157
140
140, 249
246
251
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Rostand, Edmond
Rothschild
Rovagnati, Gabriella
Ruysevelts, Hugo
Saint Jrme
Saint Paul
Salama-Carr, Myriam
Scarpa, Federica
Seleskovitch, Danica
Sollers, Philippe
Steiner, George
Toscani, Oliviero
Trados
Ungaretti, Giuseppe
Van Hoof, Henry
Voiturier, Maurice
Voltaire
Whatmough, Joshua
Wittgenstein, Ludwig Josef Johann
Yourcenar, Marguerite
150
245
229
11, 45, 46, 238
5, 49, 63, 89, 174, 211, 231, 241,
246
247
11, 31, 238
11, 39, 40, 78, 231, 241, 244, 248
49, 86, 231, 244, 246, 249
246
49, 231, 242, 246
93
173, 206, 214, 223
242
49, 232, 247
237
232, 247
241
49
67, 199
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