2017 Barreau Mathias These PDF
2017 Barreau Mathias These PDF
2017 Barreau Mathias These PDF
Présentée par :
Mathias Barreau
Directeur(s) de Thèse :
Xavier Courtois, Fabien Can
Jury :
Membre Maria Elena Galvez-Parruca Maître de conférences, Université Pierre et Marie Curie
Présentée par :
Mathias Barreau
Maître ès Sciences
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Soutenue le β4 Octobre β017 devant la Commission d’Examen
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JURY
Rapporteurs :
Marco Daturi, Professeur, ENSICAEN, Caen
Philippe Vernoux, Directeur de Recherche CNRS, IRCELYON, Lyon
Examinateurs :
Maria Elena Galvez-Parruca, Maître de Conférences HDR, IJLRA, Paris
Florence Epron, Directrice de Recherche CNRS, IC2MP, Poitiers
Fabien Can, Maître de Conférences, IC2MP, Poitiers
Xavier Courtois, Maître de Conférences HDR, IC2MP Poitiers
Table des matières
Introduction générale…………………………………………………………………...……….1
Conclusion générale………………………………...……………………………......……….199
Annexes
Introduction générale
Introduction générale
Ce travail de thèse, financé par une allocation de recherche attribuée par l’ancienne région
Poitou-Charentes, s’inscrit dans une démarche d’amélioration de l’activité SCR à basse
température, avec l’évaluation d’un mélange de réducteur ammoniac/éthanol. Dans ce contexte, ce
manuscrit s’articule autour de cinq chapitres.
Le Chapitre I est un état de l’art sur la problématique des polluants émis par le parc automobile,
en se focalisant plus précisément sur les NOx : origine, nocivité et méthodes pour limiter leurs rejets
1
Introduction générale
2
Etude bibliographique
Chapitre I : Etude bibliographique
Introduction
De nos jours, la pollution de l’air est reconnue comme un risque majeur pour la santé. Selon un
rapport de la Banque mondiale, en β01γ, il est estimé qu’un décès sur dix dans le monde est
imputable à la pollution de l’air. Outre les matières particulaires (PM) et l’ozone troposphérique
(O3), l’OMS attribue également l’aggravation de la qualité de l’air aux oxydes d’azotes (NOx : NO
+ NO2), considérés comme des polluants de premier plan. Ces oxydes d’azote sont majoritairement
d’origine anthropique et proviennent en grande partie de réactions liées aux phénomènes de
combustion. Par conséquent, les véhicules routiers, et plus particulièrement les véhicules Diesel,
sont une source importante de NOx. De plus, les véhicules routiers sont également responsables de
l’émission d’autres polluants tels que les micro particules abordées plus haut, les hydrocarbures
imbrûlés (HC) ainsi que le monoxyde de carbone (CO), sans compter le dioxyde de carbone qui
n’impacte pas directement la qualité de l’air (non toxique) mais contribue au réchauffement
climatique.
Le parc automobile mondial ne cessant de s’accroître, des normes de rejets de polluants ont été
imposées aux constructeurs automobiles afin de limiter les émissions polluantes dans l’atmosphère.
Au sein de l’Union Européenne, les premières normes Euro sont apparues à partir de 199γ et
traitaient du cas des PM, de CO et de la somme HC + NOx. Ce n’est qu’en β001 qu’une limitation
spécifique pour les NOx est entrée en vigueur. Plus les années passent et plus les directives sont
strictes concernant les NOx, imposant l’utilisation de systèmes complexifiés (voir évaluation des
normes partie I-2.3).
Pour des raisons de conception du moteur et un mélange air-carburant « pauvre » (excès de O2)
lors de la combustion du carburant, un moteur Diesel émet en moyenne plus de particules et de
NOx qu’un moteur à essence, mais moins de CO et de HC. Cependant, les efforts réalisés pour
réduire le taux d’émission de CO2 dans les véhicules essence conduisent aussi à brûler le carburant
dans un milieu plus pauvre en réducteur (donc plus riche en oxygène). En conséquence, les
conditions se rapprochant des moteurs Diesel, les futurs moteurs à essence tendent à émettre plus
de PM et de NOx que les anciennes versions.
Dans ce chapitre sont détaillées les problématiques de l’émission des oxydes d’azotes par les
véhicules routiers. Après la présentation de leur provenance, de leur impact sur la santé et
l’environnement, une grande partie de cet état de l’art est ensuite consacré aux différents moyens
mis en œuvre pour limiter leur émission dans l’atmosphère, tout en limitant également le rejet des
autres polluants de combustion.
3
Chapitre I : Etude bibliographique
Le moteur Diesel
En 1892, Rudolf Diesel dépose un brevet à Berlin, décrivant un moteur à combustion interne
dont l’allumage se fait par auto-inflammation du carburant. L’idée est de compresser fortement le
carburant injecté (du charbon pulvérisé à l’époque), permettant ainsi une élévation de la
température de la chambre de l’ordre de 700 à 900°C [1]. A l’époque où les moteurs reposent
uniquement sur un allumage commandé et ont un rendement faible, son système permet un
rendement énergétique bien plus élevé.
Diesel améliora ce système en inventant le premier moteur Diesel en 1897, avec du pétrole brut
comme carburant [2]. Seulement, en raison de son poids, ce moteur n’est utilisable que pour des
engins lourds. Il faut attendre la fin des années 1930 pour voir la commercialisation des premières
voitures de tourisme à moteur diesel par Mercedes et Peugeot [3].
CO2
12%
H2O
11%
O2
N2 9%
67%
Polluants (CO, HC,
NOx, SOx, PM)
1%
4
Chapitre I : Etude bibliographique
Tableau I-1. Limites d’émission de polluants dans les véhicules légers à moteur Diesel imposées
par les normes Euro
Les premières limitations ont concerné les émissions des particules, du monoxyde de carbone,
alors que les NOx et les HC imbrûlés étaient regroupés. A partir de 2001 apparaissent les limitations
spécifiques pour les NOx, devenant ensuite de plus en plus drastiques avec les années. Le passage
récent à la norme Euro 6 implique une diminution d’émission de NOx de 56% par rapport à la
norme précédente, ce qui est considérable et a demandé des efforts supplémentaires pour soit
empêcher sa formation, soit l’éliminer efficacement. La dangerosité élevée de ce polluant explique
la raison de ces limitations sévères (cf. I-3.4 et I-3.5).
5
Chapitre I : Etude bibliographique
Figure I-2. Principales sources d’émission des NOx au sein de l’Union Européenne en 2013 [9].
La source majeure des NOx provient des poids-lourds et du secteur automobile, qui représente
γ9% des émissions dans l’atmosphère. Cependant, les limitations abordées dans la partie I-2.3 ont
permis une nette amélioration. En 2001, 6000 kT de NOx ont été émises par ce secteur contre moins
de 4500 kT en 2010 [10]. Les NOx provenant du secteur automobile sont formés pendant la
combustion du carburant, comme le décrit la partie suivante.
6
Chapitre I : Etude bibliographique
Le NO thermique
Le NO thermique apparaît à des températures supérieures à 1000°C. Ce NO est essentiellement
formé par réaction entre N2 et O2 à cause de temps de résidence longs, à une température très élevée
[11]. Plus la température est élevée, plus N2 et O2 réagissent rapidement. Ces réactions ont pour
intermédiaires des radicaux libres tels que N et O, que décrit le mécanisme de Zeldovich (1947) ci-
dessous [12].
O2 → β O (I-1)
O + N2 → NO + N (I-2)
N + O2 → NO + O (I-3)
Premièrement, N2 est attaqué par un atome d’oxygène pour former le radical azote ainsi que
NO. N réagit en retour avec O2 et forme une molécule de NO en plus de régénérer O. L’addition
des équations (I-2) et (I-γ) donne l’équation-bilan suivante :
N2 + O2 → β NO (I-4)
De surcroît, une autre réaction est possible entre N et des radicaux OH, comme décrit par
l’équation suivante :
N + OH → NO + H (I-5)
Il est établi que le mécanisme de Zeldovich est la principale source de NO des véhicules Diesel,
à cause de la température très élevée de la chambre de combustion.
Le NO précoce
A la suite des travaux de Zeldovich pour expliquer l’origine de NO, Fenimore (1971) a décrit
une autre possibilité [13]. Le NO précoce est dû à la présence de radicaux libres carbonés tels que
C, CH ou bien CH2, qui réagissent avec l’azote de l’air pour conduire à la formation de composés
à liaison C-N (HCN, H2CN, NH, CN) [14]. Ces composés s’oxydent ensuite pour conduire à la
formation de NO. Ce processus ne représente qu’une infime partie des NOx émis lors du processus
de combustion.
Le NO du combustible
Le NO du combustible apparait lors de l’oxydation de composés organiques contenus dans le
carburant et contenant un ou plusieurs atomes d’azote. La décomposition thermique des molécules
contenant de l’azote entraine la formation d’intermédiaires tels que CN, HCN, NH ou bien NH2,
facilement attaquables par O et OH générés dans la flamme à haute température. Il est à noter que
la liaison C-N est plus simple à briser qu’une liaison diatomique N-N.
7
Chapitre I : Etude bibliographique
C’est une source majeure de NOx seulement pour les carburants lourds ou le charbon (50 à 70%
des émissions totales) [15]. Dans le cas du gazole, le NO du combustible ne représente qu’une
faible part des NOx émis.
Equilibre NO-NO2
Comme établit dans la partie I-3.2, NO est le premier des NOx à être formé dans le moteur. Ce
dernier constitue environ 90-95% des NOx émis par le moteur, les 5% correspondant
majoritairement à NO2 formé par oxydation de NO à basse température [4], [7]. L’équation ci-
dessous décrit cette étape d’oxydation :
NO + ½ O2 ↔ NO2 (I-6)
400
300 NO2
NOx (ppm)
NO
200
100
0
100 200 300 400 500 600 700
Température (°C)
Figure I-3. Equilibre thermodynamique entre NO et NO2 pour un mélange initial contenant 400
ppm NO, 10% O2, 10% CO2 et 8% H2O.
incluant une inflammation du système respiratoire pour les personnes en bonne santé, et la
complication des symptômes pour les personnes asthmatiques [16]. Une exposition élevée et de
courte durée entraîne un risque élevé d’hospitalisation, notamment pour les personnes
asthmatiques.
Conséquences indirectes
Les NOx participent à différentes réactions dans l’atmosphère, et amènent à la formation de
composés très dangereux comme l’acide nitrique [7]. Ces composés pénètrent profondément
jusqu’aux poumons et engendrent une augmentation des maladies respiratoires telles que
l’emphysème (maladie des alvéoles pulmonaires qui attaque progressivement les poumons) ou la
bronchite. Le risque d’aggravation est accru pour les personnes souffrant de maladies cardiaques,
ce qui peut conduire à une hospitalisation, voire une mort prématurée.
De l’ozone troposphérique est formé lorsque les NOx et les COV sont amenés à réagir en
présence de chaleur et de lumière, comme illustré dans la Figure I-4. Les personnes fragiles mais
aussi les personnes pratiquant une activité sportive à l’extérieur sont ainsi sujets à de nombreux
problèmes respiratoires, tels que ceux évoqués ci-dessus.
9
Chapitre I : Etude bibliographique
Figure I-4. Description des interactions et effets possibles des NOx dans l’environnement.
Le pouvoir oxydant de la majorité des NOx et leur forte réactivité en font des polluants
responsables de nombreux problèmes de santé et d’altération de notre environnement, ce qui
explique la sévérité accrue à l’égard de leur rejet.
10
Chapitre I : Etude bibliographique
11
Chapitre I : Etude bibliographique
Figure I-5. Conversion des polluants en fonction du rapport A/F du mélange [23].
Pour un ratio A/F inférieur à 14,7 (régime riche, en excès de carburant), qui peut correspondre
à une phase d’accélération du véhicule, les réactions (I-7), (I-8) et (I-9) de réduction des NOx sont
favorisées. En revanche, le CO et les HC sont très peu convertis dans ces conditions. Dans des
conditions moins riches en carburant (A/F > 14,7, dit mélange pauvre), l’augmentation du
pourcentage de O2 favorise les réactions d’oxydation, comme le décrivent les réactions (I-10) et (I-
11). Ces conditions sont en revanche néfastes pour l’élimination des NOx, les réactions de
réductions (I-7) à (I-9) étant logiquement plus difficiles à réaliser dans un milieu de plus en plus
oxydant. La fenêtre de travail du catalyseur est donc très étroite. Une sonde à oxygène (sonde
lambda), placée en amont du catalyseur trois-voies dans le pot catalytique, permet en temps réel la
détermination du rapport A/F et l’ajustement de la quantité de carburant injectée, afin de maintenir
ce rapport proche de 14,7. L’ajout d’oxyde de cérium à la formulation du catalyseur permet
notamment l’élargissement de cette fenêtre, de par sa capacité de stockage/relargage de l’oxygène
[24], [25]. Ba et La sont des dopants également ajoutés au catalyseur, notamment pour leurs
capacités de stockage des NOx [26].
NO + CO → ½ N2 + CO2 (I-7)
NO + H2 → ½ N2 + H2O (I-8)
(2x + y/2) NO + CxHy → (x + y/4) N2 + y/2 H2O + x CO2 (I-9)
CO + ½ O2 → CO2 (I-10)
CxHy + (x + y/4) O2 → x CO2 + y/2 H2O (I-11)
La Figure I-5 illustre également un inconvénient des véhicules essence. Le rendement
énergétique d’un véhicule essence étant moindre, la consommation de carburant est élevée et se
traduit par des rejets de CO2 plus élevés qu’un véhicule diesel. Ce gaz étant un des principaux gaz
à effet de serre, les limitations d’émission le concernant sont de plus en plus sévères. Pour limiter
ces rejets, l’utilisation de moteurs fonctionnant en régime pauvre est privilégiée (A/F > 14,7), par
injection directe du carburant. Ces moteurs, se rapprochant des conditions opératoires des moteurs
Diesel, permettent une baisse jusqu’à γ0% de la consommation en carburant [7], [27], avec
12
Chapitre I : Etude bibliographique
également une baisse des rejets de CO, HC et CO2. En revanche, ces conditions rendent le
catalyseur trois-voies inefficace pour la réduction des NOx. Les particules, habituellement reliées
aux véhicules Diesel, sont également émises en quantité considérables par ces moteurs. D’autres
systèmes de dépollution sont donc nécessaires pour les moteurs fonctionnant en mélange pauvre,
dont les moteurs Diesel.
13
Chapitre I : Etude bibliographique
Une autre approche est possible, sans ajout supplémentaire de carburant. Cette technique,
appelée CRT (« Continuous Regenerative Trap ») a été développée en 1992 [32], [33]. Elle
s’appuie sur la formation de NO2 en amont du FAP, par oxydation de NO sur le DOC (cf. partie I-
4.3.1). NO2, qui est un agent oxydant très puissant va alors réagir avec les suies sur le FAP et
conduire à la formation de CO2 et H2O dès 250°C, en continu [5], [22]. Cette technique est
finalement appliquée aux véhicules lourds, les pots des véhicules légers étant souvent trop froids
pour permettre une efficacité élevée de ce procédé (bouchage du FAP).
Avec une taille de pore proche de 1β µm, l’efficacité du filtre atteint près de de 95% [5].
Cependant, il est à noter que les particules très fines (notamment les PM2,5) peuvent traverser le
filtre, leur taille les rendant extrêmement dangereuse pour les organismes vivants.
Elimination des NO x
L’élimination des NOx dans un mélange pauvre (riche en oxygène) est un défi, comme l’illustre
la Figure I-5. La première solution qui a été envisagée est non-catalytique. Elle s’appuie sur la
14
Chapitre I : Etude bibliographique
recirculation des gaz d’échappement dans le moteur. Avec le système EGR (« Exhaust Gas
Recirculation »), le mélange dans le moteur est moins riche en oxygène et abaissé en température,
ce qui permet de limiter la formation de NOx directement à la source (diminution du NO thermique)
[34]. En revanche, cette baisse du taux d’oxygène peut entrainer une hausse des émissions de
particules, de CO et de HC, ce qui peut à long terme encrasser le moteur.
Le système EGR seul ne permet cependant pas d’atteindre les normes en vigueur les plus
récentes. Le recours aux systèmes catalytiques est donc nécessaire, dont voici les principaux :
- La décomposition directe de NO, peu commercialisée ;
- La réduction catalytique sélective (SCR « Selective Catalytic Reduction ») ;
- Le piège à NOx (NSR « NOx Storage Reduction » ou LNT « Lean NOx-Trap »).
En 2002, Toyota développe le système de piège à NOx sur ces véhicules. En 2008 apparaissent
les premiers véhicules intégrant un catalyseur SCR (Mercedes) [5]. Depuis, le système de SCR est
le plus répandu, car son activité globale est plus élevée. Dans la partie suivante sont détaillés ces
trois systèmes d’élimination des NOx.
15
Chapitre I : Etude bibliographique
Décomposition directe de NO
Comme son nom l’indique, ce système s’appuie sur la décomposition de NO en N2 (réaction (I-
1β)). Cette réaction ne nécessite pas de réducteur, à l’inverse des autres procédés. Elle est
thermodynamiquement favorable (H°298 = -86,6 kJ.mol-1) [35], mais nécessite l’utilisation d’un
catalyseur afin d’activer la réaction à T < 900°C [33].
NO → ½ N2 + ½ O2 (I-12)
Les meilleurs catalyseurs connus à ce jour sont de type Cu-Zéolithe [36] [37]. Cependant la
température de travail requise pour une élimination efficace reste élevée et la présence de O2 et de
CO2 dans le milieu tend à réduire leur efficacité. Les oxydes de type pérovskite sont une alternative
aux zéolithes [38]. Des pérovskites à base de lanthane et manganèse dopés par de l’indium ou du
cuivre se sont avérées actives pour la décomposition de NO en présence d’eau et d’oxygène [39].
Cependant, la température nécessaire à une efficacité suffisante du système est trop élevée pour
être appliquée, avec par exemple 75% de conversion de NO en N2 atteints à partir de 850°C avec
une pérovskite à base de La, Mn, Ba et In. Par une étude thermodynamique approfondie, Goralski
et Scheider ont finalement conclu que, quel que soit le catalyseur utilisé, ce procédé était
pratiquement impossible à mettre en œuvre en conditions réelles [40].
16
Chapitre I : Etude bibliographique
La conversion des NOx peut être supérieure à 80% entre 250 et 400°C [5]. Pour un catalyseur
modèle de type Pt-BaO/Al2O3 un ordre de réactivité est généralement établi entre les différentes
espèces réductrices, comme suit [42], [43]:
H2 > CO > C3H6
H2 est donc considéré comme l’espèce la plus efficace pour la réduction des NOx, notamment
à basse température (200°C) [44]. En revanche, son utilisation favorise la formation d’ammoniac
comme sous-produit de réaction. Cet ammoniac peut être utilisé pour réduire les NOx, par un
dopage du matériau au Mn [45], [46]. Une formation conséquente de N2O peut également être
observée.
D’autres inconvénients tels que l’utilisation de métaux nobles couteux, la surconsommation de
carburant pour réduire les NOx, l’efficacité à basse température ou encore la désactivation rapide
des matériaux (par les SOx et la température) font que le système SCR est souvent préféré au
système NSR, surtout pour les véhicules de « forte » cylindrée (> 2 L).
17
Chapitre I : Etude bibliographique
Procédés SCR
NH3 ou Urée-SCR
Généralités
La NH3-SCR est le principal système adapté et commercialisé pour les véhicules lourds et légers
répondant aux normes les plus récentes, grâce à une efficacité élevée sur une gamme de température
large (250-500°C). Différentes réactions caractérisent la réduction des NOx par NH3 :
Slow-SCR : 4 NH3 + 6 NO → 5 N2 + 6 H2O (I-13)
Standard-SCR : 4 NH3 + 4 NO + O2 → 4 N2 + 6 H2O (I-14)
Fast-SCR : 4 NH3 + 2 NO + 2 NO2 → 4 N2 + 6 H2O (I-15)
NO2-SCR : 4 NH3 + 3 NO2 → 7/2 N2 + 6 H2O (I-16)
Les réactions (I-13) à (I-16) illustrent l’importance du rôle de l’oxygène et du rapport entre la
quantité de NO2 et celle de NO (NO2/NOx). Quand seul NO est présent dans le mélange, la réaction
(I-14) de standard-SCR est favorisée par rapport à la réaction (I-13) de Slow-SCR. En revanche,
en présence de NO et NO2, c’est la réaction (I-15) de Fast-SCR qui est favorisée. Comme son nom
l’indique, cette dernière se réalise plus facilement que les réactions (I-13), (I-15) et (I-16). NO2 est
généralement obtenu par oxydation de NO en amont du catalyseur SCR, par le DOC (cf. partie I-
4.3.1). Le DOC permet donc indirectement une meilleure efficacité deNOx. Quand NO2 est
majoritaire, la réaction (I-16) peut également se produire.
Les réactions (I-13) à (I-16) ne sont en fait que des équations bilans résumant la réactivité en
NH3-SCR. Des intermédiaires tels que les acides nitreux (HONO) ou nitrique (HNO3), le nitrate
d’ammonium (NH4NO3) ou encore le nitrite d’ammonium (NH4NO2) interviennent dans le
mécanisme de réaction. Le mécanisme général est détaillé dans le chapitre III, consacré à une étude
de réactivité d’une série de matériaux en NH3-SCR (partie III-2.5).
Utilisation de l’urée
Alors que l’ammoniac est généralement utilisé sous forme gazeuse pour les unités stationnaires,
il est impossible d’embarquer une bouteille sous pression de ce gaz corrosif dans un véhicule léger
ou lourd, pour des problèmes de sécurité. Pour pallier à cet inconvénient, des solutions ont été
envisagées pour le stocker sous une autre forme que gazeuse. De nos jours, la solution adoptée par
les industriels du secteur est l’utilisation d’une solution aqueuse d’urée (NH2CONH2) pour stocker
l’ammoniac sous forme liquide. La solution commercialisée, dénommée AdBlue®, contient γβ,5%
d’urée et est relativement peu couteuse (β €.L-1 pour 5 L). Cette solution est stockée dans un
réservoir relié à la ligne d’échappement via une pompe doseuse et un injecteur, comme illustré dans
la Figure I-8.
18
Chapitre I : Etude bibliographique
Figure I-8. Exemple de ligne d'échappement Diesel répondant à la norme Euro 6 [49].
Cette solution est injectée après le DOC, en amont du catalyseur de SCR. A partir de 175°C,
l’urée se décompose, libérant de l’ammoniac et de l’acide isocyanique (HNCO), comme indiqué
par la réaction (I-17). L’acide isocyanique est ensuite rapidement hydrolysé en ammoniac et CO2
en présence d’eau (réaction (I-18)).
Thermolyse de l’urée : CO(NH2)2 → NH3 + HNCO (I-17)
Hydrolyse de HNCO : HNCO + H2O → NH3 + CO2 (I-18)
Réaction bilan : CO(NH2)2 + H2O → βNH3 (I-19)
Globalement, la réaction (I-19) de décomposition de l’urée en présence d’eau permet la
libération de deux équivalents d’ammoniac.
Cependant, l’utilisation de l’urée peut amener à la formation de produits secondaires, avec pour
conséquence la formation de dépôts solides dans le pot d’échappement, mais également une
possible désactivation du catalyseur de SCR. L’intermédiaire HNCO, très réactif, peut par réaction
avec l’urée ou sur lui-même, conduire à la formation de biuret et d’acide cyanurique [28], [50]. Par
différentes réactions, dont des réactions de polymérisation, de nombreux autres sous-produits
solides ont été identifiés, ce qu’illustre en partie la Figure I-9. C’est le cas des triazines comme la
mélamine ou l’ammélide, ainsi que du triuret. En complément, Sénèque et al. ont comparé l’activité
de matériaux en SCR, soit en utilisant l’ammoniac (gaz), soit en injectant une solution d’urée. Ils
ont obtenu des conversions des NOx plus faibles dans le cas de l’urée-SCR et ont mis en évidence
l’existence d’une autre voie de SCR, par réaction entre HNCO, NO et NO2 [51], [52].
19
Chapitre I : Etude bibliographique
HNCO étant le principal responsable des réactions secondaires non-désirées, un catalyseur peut
être ajouté en amont du catalyseur SCR, afin d’accélérer la réaction (I-18) d’hydrolyse et ainsi
limiter la formation de sous-produits [53]–[57]. Bernhard et al. ont étudié cette réaction
d’hydrolyse sur plusieurs matériaux et ont obtenu le classement suivant en fonction de leur activité :
ZrO2 > TiO2 > Al2O3 > H-ZSM-5 > SiO2 [55].
Les véhicules lourds (bus, camions) sont équipés du système d’urée-SCR depuis la norme Euro
IV. Cependant, l’intégration du procédé aux véhicules légers demeure complexe. Elle requière la
miniaturisation d’une unité de dosage de l’urée, un catalyseur SCR mais également une unité
d’oxydation de l’ammoniac en aval du catalyseur SCR.
Matériaux catalytiques
De nombreuses compositions de matériaux ont été évaluées en NH3-SCR. A l’inverse du
procédé NSR, il est admis que c’est le réducteur (NH3) qui est adsorbé à la surface du catalyseur
avant réaction avec les NOx [58], [59]. Pour adsorber l’ammoniac, les catalyseurs utilisés doivent
donc être pourvus de sites acides.
Les premiers catalyseurs commercialisés étaient à base d’oxyde de vanadium supporté sur TiO2.
Depuis, de nombreuses formulations ont été proposées, dont les matériaux contenant du fer ou du
20
Chapitre I : Etude bibliographique
cuivre supportés sur zéolithes. Cette partie résume les principaux types de matériaux, leurs
caractéristiques et leur comportement en NH3-SCR.
21
Chapitre I : Etude bibliographique
Figure I-10. Mécanisme de réaction entre NH3 et NO sur oxyde de vanadium [47], [58].
Ces catalyseurs permettent une efficacité et une sélectivité en N2 élevées entre 250 et 450°C
(oxydation de l’ammoniac par O2 à T > 450°C), ce qui correspond notamment à la fenêtre de travail
des véhicules lourds. En revanche, ce type de matériau est moins approprié pour les véhicules
légers, avec des gaz d’échappements généralement plus froids. De plus, il existe un problème de
stabilité thermique de ces matériaux pour les véhicules équipés d’un FAP [67], [68]. En effet, la
régénération active d’un FAP génère une forte exothermicité, avec la possibilité de sublimation de
V2O5 dès 670°C [68], [69]. Or, depuis 2004, cet élément est déclaré cancérigène [70], d’où le
recours à d’autres matériaux.
Wan et al. ont obtenu une conversion comprise entre 85 et 100% sur une gamme de température
de 100-250°C (VVH = 64 000 h-1), le nickel entrainant l’augmentation du nombre de sites acides
de Lewis en surface du matériau [81]. Il est à noter toutefois que ces résultats sont obtenus dans un
milieu dépourvu d’eau, qui peut fortement impacter l’activité de ces matériaux par une compétition
d’adsorption sur les sites acides. On peut également distinguer parmi tous ces matériaux ceux
comprenant le cérium, le niobium et le manganèse qui semblent particulièrement prometteurs, avec
une sélectivité en N2 élevée [82]. Le niobium apporte principalement une augmentation de la
concentration en sites acides de Lewis, comme pour le nickel évoqué précédemment.
L’utilisation du manganèse, qui permet des activités élevées dès 100°C, présente cependant
quelques inconvénients, à savoir une formation importante de N2O et une résistance faible au soufre
et à l’eau [72], [82]–[84].
De nombreux travaux plus ou moins récents s’accordent sur l’utilisation de zéolithes échangées
par des métaux de transition pour la SCR à basse température. De nombreuses formulations ont été
rapportées comme actives en NH3-SCR, dont les zéolithes échangées au fer [91]–[94], au cuivre,
au manganèse, à l’argent [95] ou encore au cérium. Parmi ces métaux, le cuivre et le fer sont les
plus actifs [96]–[99]. Rahkamaa-Tolonen et al. ont évalué et comparé plusieurs zéolithes (MOR,
ZSM-5, Y, beta et FER) non échangées ou échangées avec divers cations (H, Fe, Cu ou Ag) [95].
Une des premières constatations est que les zéolithes échangées avec l’hydrogène sont peu actives
en NH3-SCR avec NO uniquement. En présence de NO2, leur activité augmente considérablement,
mais reste limitée. L’ajout d’un métal de transition entraine une activité nettement plus élevée.
23
Chapitre I : Etude bibliographique
Une autre différence est constatée en NH3-SCR en présence de NO2. En effet, pour les
catalyseurs contenant du fer, le rapport NO2/NOx est déterminant [96], [98], [102]. La Figure I-12
montre qu’un rapport NO2/NOx égal à 0,5, qui correspond à la stœchiométrie de la réaction de Fast-
SCR, est primordial pour une activité élevée à basse température. Pour le catalyseur au cuivre
évalué dans la même étude, ce rapport est moins déterminant. Il est à noter qu’avec un rapport
NO2/NOx initial proche de 1, le catalyseur au fer conduit à la formation de quantités importantes
de N2O, qui peut atteindre une sélectivité proche de 30% vers 300°C [96], [102], au contraire des
catalyseurs au cuivre.
24
Chapitre I : Etude bibliographique
Globalement, ces matériaux se révèlent actifs à relativement basse température et sur une large
gamme de température. Les zéolithes, matériaux microporeux avec une acidité élevée, se révèlent
également efficace pour palier au possible relargage dans l’environnement d’ammoniac non utilisé
(« ammonia slip »), notamment à basse température, à cause du manque d’activité deNOx. Grossale
et al. ont comparé un catalyseur Fe-zéolithe avec un catalyseur V2O5-WO3/TiO2 et ont mis en
évidence une capacité d’adsorption de NH3 plus élevée pour le catalyseur au fer [94]. A 200°C, le
catalyseur Fe-zéolithe évalué peut stocker et retenir jusqu’à 0,4 molNH3.kg-1cata contre 0,15
molNH3.kg-1cata pour le catalyseur classique V2O5-WO3/TiO2. Les tests d’oxydation d’ammoniac ont
également pointé une meilleure activité du catalyseur Fe-zéolithe, avec une énergie d’activation
apparente proche de 20 kcal.mol-1 contre 24 kcal.mol-1 pour le catalyseur à base de vanadium.
L’utilisation des matériaux zéolithiques présente cependant quelques inconvénients. Une
désactivation progressive de la zéolithe (désalumination) peut se produire à haute température en
présence d’eau, lors de la regénération du FAP (à partir de 800°C). Des avancées ont cependant
permis de palier à ce problème, notamment par l’utilisation de zéolithes à faible taille de pore
(8MR, « membered oxygen rings », soit proche de 0,4 nm de diamètre) [103]. Les matériaux
zéolithiques sont également susceptibles d’être empoisonnés par divers composés, comme les HC
[104], les SOx [105], [106] ou encore les métaux alcalins (K, Na, P, etc., provenant d’additifs ou
de l’utilisation de bio-carburants) [107]. Les principaux poisons sont les HC provenant du
carburant, car les plus concentrés. Ces HC s’adsorbent facilement sur les sites acides de la zéolithe.
Cette adsorption entre en compétition avec celle de l’ammoniac mais peut également causer un
cokage progressif des pores. Là encore, le recours aux zéolithes à faible taille de pore comme la
FER ou la chabazite permet de limiter ce phénomène, en limitant la diffusion des HC comme le
propène ou le décane [108], [109].
Bilan
La SCR par NH3 (ou l’urée) est généralement considérée comme le moyen le plus efficace
d’éliminer les oxydes d’azote. De nombreux catalyseurs, qui présentent à la fois des fonctions
25
Chapitre I : Etude bibliographique
rédox et acido-basiques, sont disponibles. De nos jours, les matériaux zéolithiques sont préférés
mais sujets à divers empoisonnements. Les oxydes mixtes, et notamment ceux à base d’oxyde de
zircone, sont aussi en développement pour une application sur véhicules.
HC-SCR
En 1990, Iwamoto et al. [110]–[112] découvrent que des zéolithes MFI (ZSM-5) échangées au
cuivre, habituellement utilisées pour la décomposition de NO (cf. partie I-5.1), peuvent également
activer la SCR de NO par des hydrocarbures en atmosphère oxydante. Cette réaction est généralisée
dans l’équation (I-20) suivante :
CxHy + t NO + (x – t/2 + y/4) O2 → x CO2 + y/2 H2O + t/2 N2 (I-20)
Avant cette découverte, NH3 était considéré comme le seul réducteur possible des NOx en
mélange pauvre. Cette découverte a suscité de nombreuses recherches, les hydrocarbures pouvant
provenir directement du moteur Diesel, ce qui ne nécessite donc pas d’ajout externe de réducteur.
De nombreux hydrocarbures (méthane, propane, propène, décane…) et matériaux ont été évalués.
Zéolithes échangées
Les zéolithes échangées par divers cations constituent la première et principale famille de
catalyseurs étudiés en HC-SCR. La structure de la zéolithe, la nature du cation et le réducteur utilisé
sont les principaux paramètres évalués.
Trois catégories de zéolithes ont été majoritairement étudiées pour cette réaction : les FER, les
MFI (dont ZSM-5) et les MOR [113]. Iwamoto et al. ont étudié l’impact de la zéolithe utilisée sur
l’activité en SCR de NO (1000 ppm) par C2H4 (250 ppm) et ont établi le classement suivant en
fonction de leur activité à 250°C : Cu-MFI > Cu-FER = Cu-MOR > Cu-Y [114]. Les auteurs de
ces travaux attribuent la meilleure activité du catalyseur Cu-MFI à sa structure favorable en
présence de C2. Gopalakrishan et al. [115] ont également évalué des matériaux échangés avec 1%
de Cu en C3H8-SCR et ont montré les mêmes tendances : la zéolithe Cu-ZSM-5 est la plus active
avec une conversion atteignant 90% à 400°C pour une VVH proche de 100 000 h-1, suivie de Cu-
MOR (63%), tandis que les zéolithes Cu-X et Cu-Y se trouvent être peu efficaces avec une
conversion inférieure à 10%. Palomares et al. [116] complètent cette étude en établissant les
critères nécessaires à une activité élevée en C3H8-SCR. La zéolithe échangée par un métal doit
avoir une taille de pore moyenne (entre 10 et 12 MR soit entre 0,45 et 0,80 nm) et ne doit pas
contenir de cavités. En prenant en compte ces recommandations, une nouvelle structure de zéolithe
ITQ 27 (12 MR) a été proposée. Cette zéolithe, après un échange au cobalt, a été évaluée active en
C3H8-SCR (70% de conversion des NOx à 450°C).
L’acidité du matériau est également un facteur à prendre en compte. Pour les zéolithes, le
rapport Si/Al est un paramètre clé de l’acidité du matériau. Plus ce rapport est faible, plus le
26
Chapitre I : Etude bibliographique
matériau contient de sites acides. Selon Szanyi et Paffett [117], les sites acides prennent part au
mécanisme d’obtention de N2, leur rôle étant lié à la formation d’espèces NxOy puis de nitrates
stables en surface de matériau.
L’activité des matériaux zéolithiques est également liée à la nature du cation échangé. Parmi
les nombreux cations recensés (Cu, Co, Ag, Ga, In, Mn, Ni…), les zéolithes échangées au cuivre,
ainsi qu’à l’argent se démarquent par leur meilleure activité [27]. Les zéolithes au cobalt et au
gallium, bien qu’actives en CH4-SCR en présence de O2, sont fortement désactivées lors de l’ajout
d’eau dans le milieu [118]. Les zéolithes échangées au manganèse ou au nickel ont l’inconvénient
d’être sélectives en N2O [10]. Les zéolithes échangées à l’argent sont prometteuses, de par leur
résistance au soufre et à l’eau. En présence de NO2 initialement, une conversion NOx de 70% en
N2 peut être obtenue vers 300°C avec le catalyseur Ag-FER en C3H6-SCR, contre seulement 25%
pour un catalyseur Cu-FER [119].
c) Influence du réducteur
De nombreux réducteurs ont été évalués, qu’ils soient légers comme le méthane, ou plus lourds
comme le décane. Matsumoto et al. ont indiqué dans leurs travaux que, pour un même nombre de
carbone, une molécule contenant des insaturations (oléfine) est plus réactive qu’une molécule
saturée (paraffine) [120]. Une autre étude, réalisée sur un catalyseur Co-Na/ZSM-5, a permis le
classement suivant selon l’efficacité du réducteur (paraffines) : isobutane > n-pentane > 2,2,4-
trimethylpentane > 2,2-diméthylpropane > 3,3-diméthylpentane > méthane > 3,3-diéthylpentane
[121]. La taille de pore de la zéolithe est aussi un critère important, dans la mesure où un
hydrocarbure de taille plus grande que les canaux de la zéolithe ne peut pas accéder à la totalité des
sites actifs. C’est par exemple le cas du γ,γ-diéthylpentane. A l’inverse, il a été remarqué dans
d’autres travaux sur Fe-ZSM-5 que le réducteur le plus efficace est celui qui ne peut pas pénétrer
les canaux de la zéolithe [113]. Les HC qui peuvent pénétrer dans les pores de ce matériau sont
rapidement oxydés, avant la réalisation de la réduction des NOx, ce qui induit une baisse
significative de l’activité.
27
Chapitre I : Etude bibliographique
La nature du métal utilisé ainsi que du support influent, en plus du réducteur utilisé, sur l’activité
en SCR. La Figure I-13 permet la comparaison du Pd, du Rh et du Pt en fonction du support.
Figure I-13. Activité des catalyseurs 1%Pt, Pd ou Rh supportés sur SiO2 ou Al2O3 en C3H6-SCR
Pour la C3H6-SCR, cette figure montre que le platine permet une meilleure activité à basse
température, notamment lorsqu’il est supporté sur SiO2. A l’inverse, Hamada et al., en étudiant la
C3H8-SCR, ont pointé une très faible activité du Pt/SiO2 en comparaison du Pt/Al2O3 [122]. Les
différences obtenues entre le propane et le propène illustrent encore une fois qu’un catalyseur n’est
actif qu’en présence de certains réducteurs.
De manière générale, la fenêtre de travail de ces catalyseurs est trop étroite pour une application
sur véhicules.
Divers oxydes (Al2O3, ZrO2, MgO, TiO2) imprégnés de métaux comme Co, Cu, Sn, Ga, In, Ag
ou encore Au ont été évalués en HC-SCR. Parmi tous ces matériaux, ceux supportés sur alumine
sont généralement plus actifs que les autres. Ceci est expliqué par le caractère acide du support,
dont les sites prennent part au mécanisme réactionnel. L’alumine est principalement composée de
sites acides de Lewis. Néanmoins, une activité deNOx est également obtenue sur un matériau
comprenant majoritairement des sites acides de Brönsted comme TiO2 sulfaté. Le type d’acidité ne
semble donc pas avoir une influence très marquée. Kourieh et al. [123] ont évalué différents
28
Chapitre I : Etude bibliographique
catalyseurs oxydes mixtes comprenant ZrO2 et Me2O3 (Me étant Al, Ga, B, W, In) en n-décane-
SCR. Ils ont conclu que les matériaux ayant une acidité modérée sont les plus efficaces pour la
réduction des NOx. Ces résultats sont expliqués par une oxydation trop rapide du décane sur des
sites acides forts, qui induit un manque de réducteur pour la SCR. Il est à noter que les oxydes
mixtes Ga2O3-ZrO2 et Al2O3-ZrO2 ont permis l’obtention de respectivement 71 et 60% de
conversion NOx, avec une sélectivité en N2 proche de 90% (400 ppm de NO pour 240 ppm de
C10H22 en présence de 9% O2 et 1,5% H2O).
Une attention particulière a été portée aux catalyseurs de type Ag/Al2O3 qui ont montré de
bonnes, voire les meilleures performances en termes d’activité et de fenêtre de travail parmi tous
les catalyseurs étudiés en HC-SCR. Ces matériaux ont l’avantage de conserver leur activité en
présence d’eau [124]. L’utilisation de propène, de paraffines longues ainsi que d’alcools permet
une activité élevée. Le Tableau I-2 regroupe quelques résultats de conversions obtenus dans
diverses conditions, par utilisation d’un catalyseur de type Ag/Al2O3.
Pour les matériaux de type Ag/Al2O3, le pourcentage massique optimal est généralement
compris entre 1,5 et 4%, pour une surface spécifique comprise entre 150 et 250 m².g-1. Un taux de
β% est souvent utilisé, un pourcentage plus élevé d’argent conduisant souvent à une oxydation
complète du réducteur, ce qui limite son utilisation pour la réaction de SCR.
Mécanisme de formation de N2
Le mécanisme de formation de N2 dépend en partie du matériau utilisé. Deux mécanismes
généraux sont proposés dans la littérature. Sur les catalyseurs à base de platinoïdes ou bien de type
Cu-ZSM-5, la formation de N2 intervient par un mécanisme dit d’adsorption/dissociation [19], [33].
Ce mécanisme est décrit en Figure I-14. NO est d’abord adsorbé sur le site métallique puis dissocié
en N(ads) et O(ads). Tandis que le O(ads) réagit avec les hydrocarbures pour conduire au CO 2,
deux N(ads) se combinent pour former N2. Un N(ads) peut également réagir avec un NO(ads) et
conduire à la formation de N2O. Pour ce mécanisme, l’état d’oxydation du site actif est important.
Il a été montré que Pt0 et Cu+ étaient par exemple actifs pour la réaction de dissociation [129].
29
Chapitre I : Etude bibliographique
30
Chapitre I : Etude bibliographique
Dans la Figure I-16 sont regroupés les profils de conversion des NOx en fonction de la
température et de différents réducteurs oxygénés. En utilisant le 1-propanol, le 2-propanol et
31
Chapitre I : Etude bibliographique
l’éthanol, une conversion supérieure à 80% est atteinte entre 250 et 400°C, ce qui représente un
bond considérable d’activité basse température, en conservant une fenêtre de travail large par
rapport au procédé de HC-SCR. Le 1-propanol et le 2-propanol étant globalement moins sélectif
en N2 (formation importante de NH3 et N2O), l’éthanol est considéré comme le réducteur le plus
performant. De plus, ce dernier est relativement peu couteux, produit en grande quantité dans le
monde et reste relativement peu dangereux. Il a donc suscité de nombreux de nombreux travaux
[136], [139]–[143]. Il est important de noter que l’activité deNOx importante obtenue avec ce
système l’est en présence de 10% d’eau, qui empoisonne habituellement les sites actifs par
adsorption compétitive avec les NOx et/ou les hydrocarbures. Au contraire, Sumiya et al. ont mis
en évidence une meilleure conversion des NOx en présence d’eau, liée à une meilleure réactivité
entre les espèces -NCO et (NO+O2) [141]. La principale raison est probablement une hydrolyse
des espèces -NCO en NH3 par l’eau, bien connue en urée-SCR.
Mécanisme de formation de N2
Le mécanisme de formation de N2 requiert à la fois la présence du site métallique Ag mais
également des sites acides de Lewis de l’alumine [136], [139], [144]. Ce mécanisme bifonctionnel
est semblable au mécanisme illustré en Figure I-15. Avec l’éthanol, des espèces acétates de surface
mais aussi énoliques permettent, après réaction avec les nitrates et nitrites du matériau, la formation
d’intermédiaires comme l’éthylnitrite ou le nitrométhane. Ce mécanisme est décrit plus détail (avec
l’éthanol pour réducteur) dans le Chapitre III (partie III-3.4.1), consacré à l’étude de la réactivité
d’une série de matériaux Ag/Al2O3. Les sites actifs, et notamment les différentes espèces argent
présentes en surface de matériau, sont détaillés dans ce même chapitre.
Tolérance au soufre
Pour les matériaux de HC-SCR, SO2 est le principal poison susceptible de limiter la réaction
désirée. Le soufre, présent initialement dans le carburant sous forme organique, est oxydé en SO 2
dans le moteur. SO2 réagit ensuite avec O2 en surface du catalyseur pour former des sulfates,
thermodynamiquement stables, qui recouvrent les sites actifs du catalyseur. Les sites d’adsorption
de NOx sont notamment impactés par l’adsorption de sulfates, d’où un possible déclin de l’activité
deNOx [145].
Dans le cas des matériaux de type Ag/Al2O3, l’effet de l’empoisonnement dépend du réducteur
utilisé. En comparaison des HC non oxygénés où la désactivation est souvent rapide, la
désactivation reste limitée par l’utilisation d’alcools [141], [146]. Un lien avec la taille du réducteur
est également avéré. La relation entre la tolérance au SO2 et la taille du réducteur peut être classé
comme suit : C2 >> C3 > C4 [147]. Au vu de ces résultats, l’utilisation d’éthanol est donc
logiquement favorable, ce qui est en partie due à la formation d’espèces énoliques en surface du
matériau, qui inhibent la formation des sulfates.
Cette désactivation peut tout de même être importante entre 250 et 400°C, comme le montrent
Abe et al. en présence de 80 ppm de SO2 en EtOH-SCR [148]. En complément, ces derniers
pointent également une formation de Ag2SO4 (visible en DRX), composé stable mais également
32
Chapitre I : Etude bibliographique
actif pour la réduction des NOx. L’activité en SCR de Ag2SO4 a également été remarquée en C3H6-
SCR et attribuée à une augmentation d’espèces intermédiaires -NCO en surface de matériau.
Une solution originale pour améliorer la résistance au soufre est d’ajouter H2 au mélange gazeux
[27], [145], [149]. H2, en plus de limiter l’empoisonnement, augmente de surcroit l’activité SCR
sur matériaux de type Ag/Al2O3. Cette amélioration conséquente de l’activité est décrite plus en
détail dans la partie I-6.4 ci-après.
(H2+ HC)-SCR
Satokawa [150] décrit en 1999 l’effet bénéfique de l’ajout de H2 en HC-SCR sur Ag/Al2O3. La
Figure I-17 présente une comparaison des conversions des NOx obtenues à 400°C avec différents
hydrocarbures, en fonction de l’ajout ou non de H2. Quel que soit l’hydrocarbure utilisé, un écart
important de conversion est obtenu. Cet écart est maximal avec le propane, la conversion
augmentant d’environ 40% par l’ajout de H2.
33
Chapitre I : Etude bibliographique
Figure I-17. Conversion NOx à 400°C en fonction du réducteur utilisé et de la présence ou non de
H2. Conditions : 91 ppm NO, 273 ppm HC (en tant que CHx), 9,1% O2, 9,1% H2O, 0 ou 451 ppm de
H2. VVH = 44 000 h-1 [150].
Cet effet est également observé pour les composés oxygénés comme l’éthanol [151], [152].
Zhang et al. ont montré que l’addition de 1% H2 lors de la réduction de 800 ppm de NO par 1565
ppm de EtOH (VVH = 50 000 h-1) permettait l’obtention d’une conversion NOx proche de 85% à
200°C contre 15% sans H2 [151]. A cette température, ce procédé rivalise alors avec les procédés
classiques de NH3-SCR en termes d’efficacité à basse température. Cependant, une quantité
relativement importante de H2 est nécessaire, qui ne peut être obtenue directement par la
combustion du carburant dans le moteur.
Le rôle précis de H2 dans cette amélioration significative de l’activité deNOx est toujours sujet
à débat. En premier lieu, H2 permet une amélioration de la conversion du réducteur à basse
température, ainsi que de l’oxydation de NO en NO2. A partir de la caractérisation des espèces Ag
présentes en surface, Richter et al. ont proposé que H2 entraine la réduction de clusters d’argent
Ag2O en Ag0, responsables de l’augmentation de l’activité SCR [153]. D’autre part, il a été montré
par différentes études de DRIFT que l’ajout de H2 entraine l’augmentation de la quantité et du
nombre d’espèces carbonées en surface de matériau. Certains auteurs proposent que H2 favorise la
formation d’espèces actétates, énoliques et -NCO en surface [151], [152], [154]. Breen et Burch
concluent que l’influence de H2 ne se résumerait pas à un seul effet, mais à plusieurs [129].
(H2+ NH3)-SCR
En condition de NH3-SCR (avec NO uniquement à l’entrée), les catalyseurs de type Ag/Al2O3
sont inactifs pour la formation de N2. Par contre, lorsque H2 est ajouté au mélange, un gain de
conversion très élevé est obtenu. Cette réactivité surprenante a été mise en évidence par Richter et
al. en 2004 [155]. La Figure I-18 ci-dessous présente l’effet H2 sur deux catalyseurs ayant des
teneurs massiques différentes en Ag (1 et 5%). Ainsi, l’effet bénéfique de H2 est obtenu pour les
deux pourcentages d’argent étudiés. Cet effet très bénéfique de l’hydrogène a été confirmé par
Shimizu et Satsuma, avec seulement 5000 ppm de H2 [156].
34
Chapitre I : Etude bibliographique
Figure I-18. Conversion NOx en présence (symboles pleins) ou non (symboles vides) de H2 en
NH3-SCR sur 1%Ag/Al2O3 (▲) ou 5%Ag/Al2O3 (●). Conditions : 1000 ppm NO, 1000 ppm NH3,
avec ou sans 1%H2, 6% O2, 7% H2O [155].
De même qu’en HC-SCR assistée par H2, le mécanisme du procédé de NH3-SCR assistée par
H2 reste incertain et peu étudié. Pour certains auteurs, H2 influe directement sur le degré
d’oxydation de l’argent et permet l’activation de ce dernier pour la réaction entre NH3 et NO [157],
[158]. Sadokhina et al. ont comparé le rôle de H2 en NH3-SCR et en n-C6H14-SCR [159]. Que ce
soit avec NH3 ou n-C6H14, l’ajout de H2 entraîne la réduction des espèces nitrées adsorbées, avec
la même vitesse : la réaction entre H2 et les nitrates est donc limitante et indépendante du réducteur
ajouté avec H2. Leur conclusion est donc que l’ajout de H2 a le même effet lorsqu’il assiste NH3 ou
les HC. Ces auteurs proposent que H2 contribue à la réduction des nitrates en surface de l’alumine
en nitrites, ces derniers étant plus réactifs vis-à-vis du réducteur NH3.
35
Chapitre I : Etude bibliographique
Conclusion
Au travers de cet état de l’art, il a été mis en évidence la nécessité d’éliminer les oxydes d’azote,
de par leur nuisance sur la santé et l’environnement (pluies acides, effet de serre, destruction de
l’ozone stratosphérique, smogs photochimiques…). Concernant les véhicules légers, qui sont
responsables d’une partie importante des émissions de NOx, des normes sont imposées par l’Union
Européenne afin d’en limiter les rejets. De ce fait, des méthodes de post-traitement ont été mises
en place. Dans le cas des véhicules essence, le catalyseur trois-voies se révèle très efficace pour
l’élimination des NOx mais aussi des autres polluants qui constituent le gaz d’échappement.
Seulement, dans l’optique de réduire les émissions de CO2, les prochains véhicules essence
devraient fonctionner dans un mélange plus riche en oxygène, comme dans le cas des véhicules
Diesel. Dans ces conditions, le catalyseur trois-voies est malheureusement inefficace.
L’élimination des oxydes d’azotes est un défi difficile à relever pour des véhicules légers
fonctionnant en régime pauvre (notamment les véhicules Diesel). Le procédé SCR est, de nos jours,
la technique la plus utilisée pour éliminer les NOx. De nombreuses études ont été réalisées avec le
système de HC-SCR, qui offre la possibilité d’utiliser les réducteurs déjà disponibles dans le gaz
d’échappement. Ces procédés sont cependant peu efficaces, avec une fenêtre de travail trop étroite
pour une application mobile.
De nos jours, le procédé d’urée-SCR est préféré aux autres, de par son efficacité sur une fenêtre
de température large. Une solution aqueuse d’urée, commercialisée sous le nom AdBlue®, est
injectée dans le pot catalytique, entre le DOC (élimination de CO et HC) et le catalyseur SCR, avec
finalement la libération d’ammoniac pour réduire les NOx. Cependant, différents problèmes se
posent. Des réactions secondaires sont notamment engendrées par l’utilisation d’urée. L’efficacité
du catalyseur de NH3-SCR est également dépendante du rapport NO2/NOx, lui-même dépendant
du DOC. Or, à basse température, au moment du démarrage du véhicule, le DOC est froid et ne
permet pas la formation de NO2 en quantité suffisante pour atteindre la stœchiométrie optimale de
Fast-SCR. Il en résulte un manque d’activité du catalyseur de NH3-SCR à basse température (T <
250°C). Ces problèmes devront sans doute être résolus pour répondre aux prochaines normes
imposées aux constructeurs.
Au travers de cet état de l’art, il a également été mis en évidence l’intérêt des catalyseurs de
type Ag/Al2O3 qui sont actifs avec différents réducteurs, tels que les HC et EtOH, et un effet
bénéfique de l’ajout de H2. Le rôle promoteur de l’hydrogène a également été mis en évidence en
NH3-SCR assisté par H2 sur ce type de matériaux. Cette aptitude fait des catalyseurs de type
Ag/Al2O3 de bons candidats pour l’étude de procédés « hybrides », avec pour objectif
l’amélioration de l’activité à basse température. L’ajout de H2 permet une activité élevée dès T <
β50°C. Cependant, ce dernier est trop peu concentré dans le gaz d’échappement pour permettre une
activation de la SCR. La problématique de l’activité « basse » température, qui fait l’objet de ces
travaux, subsiste donc.
36
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46
Techniques expérimentales
Chapitre II : Techniques expérimentales
Les catalyseurs ainsi préparés sont notés Ag-X/Al ou X est l’élément ajouté.
Cu Cu(NO3)2.3H2O
Au Au(O2CCH3)3
In In(NO3)3.H2O
Ru Ru(C5H7O2)3
Nb C4H4NNbO9.10H2O
Catalyseur 1%Pt/Al/2O3
En complément, un catalyseur modèle de type DOC (Catalyseur d’Oxydation Diesel) a été
préparé par imprégnation en voie aqueuse. Pour un gramme de catalyseur, 590 mg de sel de
diammine dinitritoplatinum(II) (Pt(NH3)2(NO3)2) à 1,7% massique sont dissous dans de l’eau ultra-
pure. 999 mg d’alumine (Puralox nGa-150) sont ensuite mélangés à la solution à 60°C pendant une
heure. Après évaporation de l’eau sur banc de sable à 80°C puis séchage à l’étuve pendant 1β h à
120°C, le solide récupéré est calciné à 700°C pendant 4 h sous un mélange d’air humide (10%vol
d’eau).
matériau (physisorption d’azote, DRX, MET…), tandis que d’autres caractérisent les propriétés
chimiques (H2-RTP, adsorption de pyridine suivie par IR, UV-Vis).
La surface spécifique, qui représente la surface totale rapportée à un gramme de matériau, est
obtenue par une méthode mise au point par Brunauer, Emmett et Teller en 1938 [4]. A partir de
plusieurs hypothèses, dont la principale est l’adsorption de N2 sous forme d’une monocouche, il en
est déduit la surface BET selon la relation simplifiée suivante :
�× �×�
� � = (II-1)
� ×
Avec :
SBET : surface spécifique (en m².g-1),
V : volume de N2 adsorbé (en mL),
Na : nombre d’Avogadro (6,0βγ.1023 molécules par mole),
: surface occupée par une molécule de N2 (12,2.10-20 m² par molécule),
Vm : volume molaire (en mL.mol-1),
m : masse de l’échantillon analysé (en g).
Cette détermination est réalisée pour de faibles valeurs de pression relative (inférieures à 0,2).
49
Chapitre II : Techniques expérimentales
A une pression relative proche de 1, il est généralement admis que N2 est adsorbé de manière à
remplir entièrement la porosité du matériau sous forme liquide. Le volume poreux total du matériau
(en cm3.g-1) est déduit du volume de N2 adsorbé dans ces conditions.
Le calcul de la taille moyenne de pore est basé sur la méthode décrite par Barrett, Joyner et
Halenda en 1951 [5]. Cette méthode repose en partie sur la théorie de condensation capillaire,
établie par l’équation de Kelvin, en supposant des pores de forme cylindrique. Il est ainsi possible
de relier le volume adsorbé d’azote, obtenu par la branche de désorption de l’isotherme, à un rayon
moyen de pore.
�ℎ × sin � = × λ (II-2)
Avec :
dhkl : distance interréticulaire,
Θ : angle de Bragg (en rad),
n : ordre de diffraction,
: longueur d’onde du faisceau incident (en Å).
La mesure des angles et des intensités des faisceaux X diffractés est réalisée à l’aide d’un
détecteur de rayons X en mouvement autour de l’échantillon, ce qui permet l’établissement d’un
diffractogramme, comme illustré dans la Figure II-1.
50
Chapitre II : Techniques expérimentales
Figure II-1. Principe de fonctionnement d’une méthode d’analyse par diffraction des rayons X.
Cette technique permet principalement l’identification des différentes phases cristallines qui
peuvent composer un échantillon. Cette identification se fait par comparaison avec des
diffractogrammes de référence propres à chaque phase cristalline, répertoriés dans des bases de
données internationales comme l’ICDD (International Centre for Diffraction Data).
Les diffractogrammes ont été enregistrés par un diffractomètre Empyrean (PANalytical)
utilisant une source CuK ( = 1,5406 Å). L’acquisition des données est réalisée pour des angles
(en 2Θ) compris entre β0 et 80°, avec un pas de 0,016° et un temps d’acquisition de 1β0 secondes
par pas.
51
Chapitre II : Techniques expérimentales
réalisée jusqu’ à 900°C. Pendant la montée en température, le TCD mesure le signal correspondant
à l’hydrogène en sortie de réacteur, une consommation de H2 indiquant un pic de réduction. Le
signal du TCD étant sensible à l’eau, un piège (perchlorate de magnésium) est ajouté en sortie de
réacteur.
La RTP par H2 permet d’accéder à plusieurs informations :
- Le nombre d’espèces réductibles sur la gamme de température du test, chaque pic
correspondant à une espèce différente (chimiquement ou du point de vue de son
accessibilité),
- La température de réduction informe sur la stabilité des espèces, mais elle peut également
indiquer une interaction avec une autre espèce (par un décalage de la température du pic),
- La quantité de H2 consommée, obtenue par intégration du profil de RTP, est liée à la quantité
d’espèces réductibles. Cette quantification peut aussi permettre une détermination du
pourcentage de réductibilité de l’espèce en question, par rapport au nombre de moles total
de cette dernière.
53
Chapitre II : Techniques expérimentales
La pyridine est une molécule sonde couramment utilisée pour cette caractérisation. Outre sa
facilité d’emploi (liquide à température ambiante), elle permet la distinction entre les sites acides
de Lewis et les sites de Brønsted. Cette base relativement forte (pKa = 5,β), peut s’adsorber de
plusieurs manières :
- elle se protone sur les sites acides de Brönsted (ion pyridinium PyH+),
- elle se coordine aux sites acides de Lewis (PyL),
- elle peut former des liaisons hydrogène avec des groupements OH d’un solide, par
interaction de type van der Waals (PyH),
- elle peut se physisorber sur le matériau.
La différentiation de ces différents modes d’adsorption peut être réalisée par analyse des modes
de vibration du cycle de la pyridine (8a, 8b, 19a, 19b), la position des bandes variant en fonction
du mode d’adsorption. Les attributions de bandes d’absorption sont présentées dans le Tableau II-
2. Parmi ces bandes, celles associées au mode de vibration 19b sont utilisées pour l’identification
et la quantification des sites acides PyL et PyH+ (en gras) [8].
Tableau II-2. Attribution des bandes (en cm-1) du cycle de la pyridine en fonction du mode
d’adsorption avec la surface [9].
Mode de
Physisorption PyH PyL PyH+
vibration
8a 1580 1595 1620 1638
8b 1572 1593 1577 1620
19a 1482 1490 1490 1490
19b 1439 1438 1455 1545
54
Chapitre II : Techniques expérimentales
Premièrement, une pastille du catalyseur d’environ 15-β0 mg est réalisée à l’aide d’une presse
hydraulique (surface : 2 cm²). Après un prétraitement in situ sous vide secondaire à 450°C durant
une nuit (pression de l’ordre de 10-6 mbar) afin d’éliminer les impuretés, la pastille est ensuite
refroidie à température ambiante. L’adsorption de la pyridine est ensuite réalisée par ajout de β
mbar de pression dans le bâti pendant 10 min. L’excédent de pyridine non adsorbée est évacué par
la mise sous vide secondaire du banc. Il est à noter que la pyridine physisorbée est également
évacuée par cette manipulation. La pastille est ensuite chauffée entre 150 et 450°C, avec un
enregistrement de spectre par palier de 50°C. Les spectres infrarouges sont enregistrés dans la
région comprise entre 1300 et 3900 cm-1.
1
(voir modes de vibration Tableau II-β). Les coefficients d’extinction des aires des deux bandes
étant déterminé au préalable par un étalonnage en laboratoire (1,13 cm².µmol-1 pour la bande des
PyH+ et 1,28 cm².µmol-1 pour la bande des PyL), il est alors possible de calculer la quantité de ces
sites :
×
� = (II-3)
�×
Avec :
Q : quantité de sites acides (en µmol.g-1),
A : aire de la bande (en cm-1),
S : surface de la pastille (2 cm²),
: coefficient d’extinction molaire (en cm.µmol-1),
m : masse de la pastille (en g).
55
Chapitre II : Techniques expérimentales
La force des sites acides peut quant à elle être estimée par l’évolution de la quantité de sites
PyL ou PyH+ à mesure que la température d’enregistrement des spectres augmente. Plus un site
acide est fort, plus la température de désorption de la pyridine sera élevée.
Tests catalytiques
Deux montages expérimentaux ont été utilisés dans l’optique d’évaluer les propriétés
catalytiques des différents catalyseurs. Un premier montage sous flux continu permet de recréer les
conditions d’un gaz d’échappement Diesel et est donc consacré aux tests catalytiques
« classiques ». Le second est dédié à l’étude de l’adsorption de molécules sondes ou de mélanges
plus complexes, avec un suivi par spectroscopie infrarouge in situ des espèces présentes à la surface
du matériau.
56
Chapitre II : Techniques expérimentales
Des débitmètres massiques Bronkhorst permettent d’ajuster les concentrations de chaque gaz
dans le mélange. N2, O2, CO2, NO, NH3, NO2 et H2 sont les gaz qu’il est possible de mélanger via
ces débitmètres. Les gaz des fonds (O2, CO2 et N2) sont purs, tandis que NO, NH3, NO2 et H2 sont
dilués (entre γ et 5%) dans l’hélium ou l’argon. Comme illustré dans la Figure II-4, la ligne d’azote
peut être ou non reliée à un saturateur d’eau. Lorsque cette voie est utilisée, le contrôle du
pourcentage volumique d’eau dans le mélange se fait par variation de la température du saturateur
d’eau (loi d’Antoine).
L’eau peut également être ajoutée via le système d’injection relié à la buse. Un spray est alors
vaporisé sur le matériau. L’éthanol, l’acétaldéhyde et l’urée sont injectés via ce système, après
dissolution ou mélange de ces composés avec l’eau. Un système de « by-pass » est utilisé pour
contourner le réacteur et ainsi contrôler les concentrations de chaque constituant du mélange initial
via le système analytique. Cependant, le circuit de by-pass ne permet pas d’avoir accès au mélange
complet lorsqu’une solution est injectée via la buse. Des tests dits « à blanc » (sans catalyseur) sont
alors nécessaires à l’étalonnage du système expérimental.
L’analyse des concentrations en réactifs et produits de réaction se fait par l’intermédiaire de
deux systèmes analytiques. L’analyseur MKS MultiGas β0γ0 est un spectromètre infrarouge
(FTIR) qui permet l’analyse en continu de nombreuses molécules, exceptés les molécules
diatomiques. Il est entre autres possible de mesurer NO, NO2, N2O, HNCO, NH3, CH3CH2OH,
57
Chapitre II : Techniques expérimentales
CH3CHO, CH3OH, CH2O, C2H4, CH4, CO, CO2 et H2O. La concentration de chaque constituant
est directement donnée par l’appareillage. Pour l’analyse de la plupart de ces composés, dont la
totalité des produits azotés, le seuil de détection est proche de 0,5 ppm.
H2, qui est une molécule diatomique, ne peut être analysé par IR. Dans le cas des tests avec H2,
un spectromètre de masse (OmniStar GSD 320 O, Pfeiffer Vacuum) est donc installé en sortie de
réacteur. L’analyse porte sur l’intensité du signal recueilli à une masse (m/z) égale à β. Un
étalonnage a été réalisé au préalable pour déterminer la relation entre l’intensité du signal et la
concentration en H2, dans une gamme comprise entre 0 et 1500 ppm de dihydrogène. Le
spectromètre de masse permet également de réaliser des scans sur plusieurs masses et ainsi vérifier
la présence ou non de molécules non-identifiées par le spectromètre FTIR.
Conditions opératoires
a) Tests réalisés
58
Chapitre II : Techniques expérimentales
Tableau II-3. Composition du mélange réactionnel en fonction du test catalytique réalisé (débit
total : 333 mL.min-1)
NOx* NH3** C2*** H2 O2 CO2 H2O
Test catalytique / nom du test N2
(ppm) (ppm) (ppm) (ppm) (%) (%) (%)
NH3-SCR 400 400
400 1200
EtOH-SCR
400 600
400 400 1200
SCR EtOH/NH3-SCR 400 400 600
400 0-750 1200
400 1200
CH3CHO-SCR
400 600
400 400 1200
CH3CHO/NH3-SCR
400 400 600
10 10 8 Compl.
SCR assistée par
H2/NH3-SCR 400 400 0-1500
H2
EtOH/NH3 400 1200
EtOH 1200
NH3 400
Oxydation / 400 1200
CH3CHO/NH3
Réduction 400 600
NO/NO2 400
H2/NH3 400 400
H2/NO 400 400
*
condition standard-SCR : 400 ppm NO
condition fast-SCR : 200 ppm NO + 200 ppm NO2
condition NO2 only-SCR : 400 ppm de NO2.
**
L’ammoniac peut être remplacé par l’urée. Pour les tests d’urée-SCR, ce sont 200 ppm d’urée
qui sont ajoutés au mélange, de sorte à obtenir potentiellement 400 ppm de NH 3.
***
C2 correspond à l’éthanol ou bien l’acétaldéhyde suivant le test.
La spécificité de ce montage est de pouvoir injecter une solution aqueuse au-dessus du lit
catalytique, via une buse (The Lee Company, ouverture de 50 µm) reliée à une pompe HPLC
(Jasco, PU-2085) (Figure II-4). Dans ce cas, les 8% d’eau désirés dans le mélange réactionnel sont
obtenus via ce dispositif, avec un débit de 22 µL par minute. Le temps de résidence entre la buse
et le lit catalytique a été estimé à 5,2 secondes. Ce temps a été fixé pour permettre, lors des tests
d’urée-SCR, la décomposition totale de l’urée avant le contact avec le catalyseur (hydrolyse
complète de HNCO) [11].
Les solutions aqueuses d’éthanol, d’acétaldéhyde ou d’urée sont obtenues par dissolution ou
mélange dans β50 mL d’eau. Les concentrations effectives pour obtenir les mélanges gazeux
désirés sont rapportées dans le Tableau II-4.
59
Chapitre II : Techniques expérimentales
Tableau II-4. Compositions des différents mélanges préparés en phase aqueuse et injectés via le
système pompe HPLC – buse.
Composé(s) Teneur en mélange gazeux Concentration dans l’eau
injecté(s) via la buse (ppm) (mol.L-1)
600 4,01.10-1
Ethanol
1200 8,02.10-1
600 4,01.10-1
Acétaldéhyde
1200 8,02.10-1
Plusieurs matériaux et configurations de lits catalytiques ont également été évalués dans ces
travaux, comme décrit dans le Tableau II-5. Les principaux tests sont effectués avec 100 mg de
catalyseur mélangés à 100 mg de SiC, tous deux tamisés entre 100 µm et 250 µm, pour un débit
total de 333 mL.min-1 (200 L.h-1.gcata-1). Ceci équivaut à une VVH proche de 130 000 h-1 pour les
catalyseurs Ag/Al et une VVH proche de 230 000 h-1 pour les catalyseurs WO3/Ce-Zr, au regard
de la densité des deux types de matériaux. Des tests avec 200 mg de catalyseur ou avec un double-
lit composé de 2%Ag/Al (100 mg) + 6%WO3/Ce-Zr (100mg) ont également été réalisés pour un
même débit total à 333 mL.min-1 (soit 100 L.h-1.gcata-1).
Tableau II-5. Compositions, débit volumique par masse de catalyseurs et VVH des différents lits
catalytiques évalués en SCR.
Débit vol. par masse de cata. VVH*
Lit catalytique
(L.h-1.gcata-1) (h-1)
60
Chapitre II : Techniques expérimentales
+ � � − + é é
� �
% = +
× (II-4)
� �
Il est à noter que N2O n’est pas pris en compte par ce calcul. Sa concentration n’a jamais
dépassée 15 ppm durant ce travail.
La conversion des autres réactifs (éthanol, ammoniac, dihydrogène …) est également calculée
selon la formule générale ci-dessous :
� é �é� � � � � −� é �é� � é é
��é� � % = × (II-5)
� é �é� � � � �
= (II-6)
� +
La quantité de N2 formée par réduction des NOx peut également être déterminée indirectement,
par la prise en compte dans le bilan d’azote des produits secondaires que sont l’ammoniac et N 2O
formés en plus des NOx restants :
+ � � − + + � +2 × é é
�2 �� = (II-7)
2
Dans le cas de l’urée, HNCO peut également être détecté. Cependant, dans ce manuscrit, il n’a
été détecté qu’à hauteur de β-3 ppm au maximum et n’est donc pas incorporé au bilan d’azote.
61
Chapitre II : Techniques expérimentales
a) Le bâti
Le bâti sous vide est principalement constitué de pièces en verre, pour éviter au maximum
l’adsorption de molécules sur les parois. Il permet l’élaboration des mélanges souhaités et le
contrôle de la pression de chaque constituant mélangé. Deux pompes, l’une permettant le vide
primaire (10-3 hPa) et l’autre (pompe turbo) un vide secondaire (10-7 hPa dans le bâti) sont reliées
au bâti. A ce bâti sont également connectées deux lignes de gaz reliées à une série de débitmètres
massiques (Brooks Instrument), permettant l’ajout de NO, NH3 et O2. Il est à noter que NO et O2
sont purs tandis que l’ammoniac provient d’un mélange à β5% NH3 dans He. Dans ce cas, un piège
à l’azote liquide est utilisé qui permet le piégeage de NH3. Une fois l’hélium évacué du bâti, le
deware contenant l’azote liquide est retiré, ce qui permet la libération de l’ammoniac purifié.
L’éthanol est quant à lui ajouté via la connexion à un ballon en verre contenant l’alcool sous forme
liquide.
b) La cellule
La cellule infrarouge permet l’analyse de l’adsorption des différentes molécules envisagées sur
une pastille de catalyseur, en transmission. Cette cellule a été conçue et réalisée dans notre
laboratoire, dans le but de pouvoir caractériser pour une même température la phase adsorbée et
les espèces gazeuses (de Tamb jusqu’à 450°C). Pour cela, un système permet d’élever la pastille
hors du faisceau IR. Une illustration de cette cellule est présentée dans la Figure II-5 ci-dessous.
La vis est reliée à un porte-pastille qui peut être baissé ou relevé : lorsque le porte-pastille est
relevé, le faisceau IR ne traverse pas l’échantillon, ce qui permet d’enregistrer le background ou
62
Chapitre II : Techniques expérimentales
bien les spectres de la phase gaz. Lorsque le porte-pastille est abaissé, le catalyseur est sur le chemin
du faisceau IR, ce qui permet l’enregistrement des spectres des molécules adsorbées à sa surface.
Dans les deux positions, la pastille demeure dans le four, afin d’éviter tout phénomène de
désorption.
Les fenêtres en bromure de potassium (KBr) sont collées au socle de la cellule par une colle
UV. Une série de résistances entoure le bas de la cellule et le porte-échantillon, permettant de
chauffer le catalyseur jusqu’à 450°C au maximum. Un puit thermométrique proche de la pastille
permet le positionnement d’un thermocouple au plus près du catalyseur.
Afin d’éviter un décollement des fenêtres dû à une température élevée, et par conséquent
l’apparition de micro-fuites, un système de refroidissement par circulation d’eau froide est mis en
place (en bleu). Il entoure les fenêtres ainsi que la partie haute de la cellule, afin de garder une
température proche de l’ambiante à ces endroits sensibles.
c) Le spectromètre IR
L’enregistrement de spectres IR est réalisé par un spectromètre FTIR Nicolet 6700 équipé d’un
photodétecteur MCT (tellurure de mercure-cadmium) et d’un séparateur de faisceau en KBr. Pour
chaque spectre (obtenu par analyse en transmission), 64 scans sont réalisés, avec une résolution de
4 cm-1.
Conditions opératoires
Le catalyseur (environ 20 mg) est préalablement pressé pour obtenir une pastille la plus fine
possible, de surface égale à 2 cm². Une fois la pastille installée dans la cellule IR, un prétraitement
sous vide est réalisé à 400°C (montée à 5°C.min-1) afin d’obtenir un état de surface standardisé. Il
est à noter que lors de la montée en température, un vide primaire est d’abord réalisé. Après avoir
atteint 100°C, la cellule est soumise à un vide secondaire (5.10 -5 hPa de pression moyenne cellule
+ bâti).
Après le prétraitement, la température est abaissée à 200°C. A cette température, un premier
spectre de référence est enregistré sous vide secondaire (5.10-5 hPa). En parallèle, le mélange
gazeux souhaité est préparé dans le bâti. Trois mélanges gazeux différents ont été préparés : (EtOH-
O2), (NO-O2) et NH3. Les mélanges (EtOH-O2), (NO-O2) sont réalisés de sorte que le rapport entre
la pression de C2H5OH ou NO et celle de O2 soit égal à 5, soit 10 hPa pour 50 hPa de O2. Des
combinaisons de ces différents mélanges ont également été réalisées : (EtOH-O2) + NH3, (NO-O2)
+ NH3 et (EtOH-O2) + (NO-O2) + NH3. Dans cette optique, les mélanges sont ajoutés de manière
successive à 200°C, avec la mise sous vide secondaire du bâti et de la cellule entre chaque
changement de mélange.
Les spectres enregistrés sont soustraits au spectre de référence puis normalisés (à une pastille
de 20 mg, soit 10 mg.cm-²), dans le but de souligner et identifier les différentes espèces adsorbées
lors du contact avec les différents mélanges gazeux cités ci-dessus.
63
Chapitre II : Techniques expérimentales
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64
Etudes préliminaires
Chapitre III : Etudes préliminaires
Introduction
Cette première partie a pour objectif la description précise des mécanismes propres à chaque
réducteur (NH3 et EtOH) utilisés dans la réduction sélective catalytique (SCR) des NOx. Les
résultats de tests de SCR sont ainsi agrémentés d’un état de l’art détaillant les différentes réactions
mises en jeu. Ce chapitre est donc divisé en deux parties, en fonction du réducteur. Le but est
également de comparer les avantages et les inconvénients de chaque système, et de mettre en
évidence les verrous à l’obtention d’une meilleure activité catalytique globale, essentiellement à
basse température (T < 250°C).
Premièrement, la réaction de NH3-SCR a été étudiée sur des catalyseurs de type WO3/Ce-Zr.
Dans ce cadre, trois teneurs en WO3 ont été étudiées pour comprendre l’impact de l’acidité du
matériau sur l’efficacité deNOx. Il est aussi montré que le rapport NO2/NOx est un paramètre clé
de l’activité deNOx en NH3-SCR. Un bilan s’appuyant à la fois sur des données bibliographiques
et des résultats obtenus sur WO3/Ce-Zr, clôt cette première partie.
La réaction de EtOH-SCR a quant à elle été étudiée sur des matériaux de type Ag/Al2O3. Une
première étude concerne la mesure de l’activité d’un catalyseur classique de EtOH-SCR
(2%Ag/Al) et la sélectivité de la réaction, notamment les sous-produits carbonés. Trois teneurs de
β, 4 et 6% massique d’argent ont également été comparées. Pour finir, un bilan pose le mécanisme
simplifié de formation de N2.
Une troisième et dernière partie est consacrée à la comparaison des deux systèmes. Bien que
les catalyseurs utilisés en NH3-SCR et EtOH-SCR soient différents, des similitudes sont présentées
dans les mécanismes pour l’obtention de N2. Ces dernières permettent d’introduire la suite des
travaux, avec pour principal objectif l’amélioration de l’activité deNOx aux plus basses
températures.
65
Chapitre III : Etudes préliminaires
Introduction
De nombreuses formulations catalytiques ont été reportées pour la réaction de NH 3-SCR.
Deux principales familles de catalyseurs sont distinguées : les oxydes et les zéolithes. Les
catalyseurs de type V2O5/TiO2 ont longtemps été les catalyseurs de référence et les plus
commercialisés [1], [2]. D’abord utilisés sur des applications fixes, ils ont ensuite été introduits
pour une application mobile. Le dopage de ces catalyseurs par WO3 a permis d’atteindre une
meilleure efficacité [3], [4]. Cependant, la sublimation de V2O5 est possible, avec comme
conséquence son relargage dans l’environnement [5], [6]. L’utilisation du vanadium, qui est
maintenant considéré comme un CMR, n’est donc plus souhaitée, bien que ce soit l’un des moins
chers sur le marché (en comparaison des catalyseurs supportés sur zéolites) [7]. De plus,
l’exposition de ce catalyseur aux hautes températures peut également entrainer une perte accrue de
l’activité, notamment due à une baisse significative de la surface [5], [8]. Dans ce contexte, d’autres
catalyseurs sont étudiés, afin de remplacer les catalyseurs au vanadium. De nombreux travaux plus
ou moins récents s’accordent sur l’utilisation de zéolithes imprégnées de métaux de transition
comme le fer ou le cuivre [9]–[13]. Ces matériaux ont l’avantage d’être très actifs, les catalyseurs
contenant du fer étant généralement actifs aux plus hautes températures (présence de NO2
nécessaire à T < 300°C) tandis que ceux contenant du cuivre le sont à plus basse (dès 200°C) [7],
[14]. Toutefois, ces matériaux sont très sensibles au rapport NO2/NOx (principalement les
matériaux contenant du fer) et à l’empoisonnement aux HC.
D’autres oxydes ont également été proposés, comme des matériaux contenant du manganèse,
supporté sur Al2O3 ou TiO2 qui sont en général efficaces à basse température [15], [16]. Les
supports mixtes de type CeO2-ZrO2, ZrO2-TiO2 sont aussi considérés comme efficaces en NH3-
SCR [17]. Li et al. ont par exemple montré une conversion totale des NOx entre 300 et 500°C pour
un catalyseur WO3/Ce-Zr [18]. Ce type de matériau a fait l’objet d’une thèse au sein de notre
laboratoire [19]. Sébastien Berland a en effet caractérisé leurs fonctions et en a principalement
déduit que leur efficacité provenait d’un compromis entre des propriétés acido-basiques et oxydo-
réductrices. La meilleure formulation a été atteinte avec un catalyseur supporté sur une cérine-
zircone (Ce-Zr) contenant 40% en masse de CeO2 (9%WO3/Ce40-Zr60), avec notamment 50% de
conversion atteints autour de 200°C dans des conditions sévères où seul NO est injecté en entrée
du catalyseur [20].
Notre choix a été de poursuivre sur la base de ces travaux. Bien que non commercialisés,
l’activité et la stabilité de ces catalyseurs les rendent intéressants et compatibles avec une
application réelle.
66
Chapitre III : Etudes préliminaires
Caractérisations structurales
Le Tableau III-1 regroupe les résultats obtenus en physisorption de N2. Cette analyse permet
une caractérisation précise de la surface d’un matériau, par le calcul de la surface (BET) mais aussi
par la mesure du volume poreux. Les résultats montrent que l’ajout de tungstène conduit à une
baisse importante de la surface BET. A titre indicatif, l’ajout de γ% de WO3, suivi du vieillissement
du catalyseur à 700°C, entraine une chute d’environ β5% de la surface spécifique. Parallèlement,
le volume poreux passe de 0,32 cm3.g-1 à 0,25 cm3.g-1. Cependant, le pourcentage de WO3 ne
semble pas avoir une influence significative sur ces grandeurs, l’ajout de 6 ou 9% de WO3
n’entrainant pas de différences notables. Ceci implique que le tungstène se dépose en bouchant une
partie de la porosité du support.
Tableau III-1. Caractéristiques structurales obtenues par physisorption de N2 sur Ce-Zr ainsi
que sur les matériaux de type WO3/Ce-Zr.
SBET Vporeux Largeur de pore
Catalyseur
(m².g-1) (cm3.g-1) moy. (Å)
Ce-Zr 73 0,32 175
3%WO3/Ce-Zr 54 0,25 184
6%WO3/Ce-Zr 52 0,26 197
9%WO3/Ce-Zr 53 0,24 180
Il semblerait également que l’ajout de WO3 provoque une légère augmentation de la largeur
moyenne des pores. Sur les trois matériaux contenant du WO3, le 6%WO3/Ce-Zr se dégage des
autres avec une largeur de pore légèrement plus grande (à 19,7 nm).
En complément des résultats de physisorption de N2, une analyse par DRX a été réalisée sur les
trois matériaux contenant du WO3, afin de constater ou non une influence du tungstène sur la
cristallinité des matériaux. Dans la Figure III-1 sont reportés les diffractogrammes propres à chaque
catalyseur. Aucune différence n’est identifiée, même avec 9% de WO3. Le tungstène n’est donc
pas inséré dans la structure du support (pas de déplacement des principaux pics de diffraction du
support). L’absence de pics de diffraction relatifs au tungstène semble indiquer que WO3 est soit
fortement dispersé sur le support, soit présent sous forme d’espèces amorphes, comme déduit par
Berland [19].
67
Chapitre III : Etudes préliminaires
10000
9%WO3/Ce-Zr
3%WO3/Ce-Zr
Ce-Zr
20 30 40 50 60 70 80
2 (°)
Ces résultats indiquent donc que la structure du support est peu affectée par l’ajout de WO3. Par
la suite, une étude des propriétés acido-basiques et oxydo-réductrices des catalyseurs a été réalisée.
Caractérisations physico-chimiques
a) Acidité
L’acidité des matériaux a été évaluée par adsorption de pyridine suivie par IR. Cette analyse
permet la quantification et la distinction entre les sites acides de Lewis (PyL) et les sites acides de
Brønsted (PyH+). Pour les matériaux testés, y compris le support, aucune acidité de Brønsted n’est
constatée. Dans la Figure III-β ne sont donc présentées que les valeurs d’acidité de Lewis en
fonction de la température.
Le support se caractérise par une acidité de Lewis faible (20 µmol.g-1 à 150°C) qui diminue
progressivement avec la température. L’ajout de γ% de WO3 apporte alors une acidité
supplémentaire (environ 47 µmol.g-1 à 150°C soit plus du double). L’acidité des catalyseurs
contenant 6 et 9% de WO3 est plus élevée, avec respectivement 73 et 69 µmol.g-1 de site PyL
respectivement. On peut donc établir un classement des catalyseurs en fonction de leur acidité à
150°C :
Ce-Zr < 3%WO3/Ce-Zr < 9%WO3/Ce-Zr < 6%WO3/Ce-Zr
Cette tendance se confirme pour toutes les températures où la quantité de sites acides a été
mesurée, excepté à β50 et 450°C où l’échantillon 9%WO3/Ce-Zr apparaît légèrement plus acide
que 6%WO3/Ce-Zr. Cependant, vu le faible écart entre les valeurs (27 et 25 µmol.g-1 à 250°C pour
le 9 et le 6%WO3/Ce-Zr respectivement), ceci peut provenir d’une incertitude sur la mesure
d’adsorption de pyridine qui n’affecte en rien la tendance dégagée précédemment.
68
Chapitre III : Etudes préliminaires
Finalement, bien que l’ajout progressif de WO3 entraine une augmentation de l’acidité de
Lewis, il semble donc qu’il y ait un seuil pour lequel l’ajout de WO3 ne modifie plus cette propriété,
voire la diminue légèrement.
80
Ce-Zr
60 3%WO3/Ce-Zr
PyL (µmol.g-1)
6%WO3/Ce-Zr
9%WO3/Ce-Zr
40
20
0
150 200 250 300 350 400 450
Température (°C)
b) Réductibilité
La réductibilité des matériaux a été évaluée par H2-RTP. La Figure III-3 présente les profils de
RTP obtenus par réduction des catalyseurs par 1% H2 avec une rampe de température de 5°C.min-
1
. Pour le support seul, une quantité importante de H2 est consommée. Deux pics sont distingués,
et attribués tous deux à la réduction de Ce4+ en Ce3+. Le premier pic (épaulement) correspond à la
réduction d’une partie des espèces Ce4+ présentes à la surface du catalyseur [21]–[23]. Ces espèces,
liées à un seul oxygène, conduisent à la formation de Ce2O3 après réduction. Ce pic épaule un pic
plus conséquent dont le maximum est atteint à 600°C, qui correspond à la réduction des espèces
Ce4+ de couches plus profondes, en allant vers le cœur du matériau [24], [25]. Selon la littérature,
cette cérine de cœur n’est réduite en partie qu’en présence de zirconium, ce dernier permettant un
transport de l’oxygène du cœur vers la surface et améliorant ainsi la réductibilité globale du
matériau [26]. Cependant, la zircone (in situ) n’est pas réduite sur la gamme de température choisie
et ne présente donc pas de pic de réduction, en conformité avec la littérature [27]. Toutefois dans
certains cas, il est possible que ZrO2 présente des pics correspondant à la réduction de groupements
hydroxyles pontés [25].
69
Chapitre III : Etudes préliminaires
0,02
9%WO3/Ce-Zr
Intensité (U.A.)
6%WO3/Ce-Zr
3%WO3/Ce-Zr
Ce-Zr
Pour les catalyseurs contenant 6 et 9% WO3, l’ajout de WO3 entraine un décalage des pics de
réduction vers des températures plus élevées (Tableau III-2), en accord avec la littérature [19].
L’allure générale du profil de réduction du support ne semble pas être impactée par l’ajout de WO3,
ni la consommation totale d’hydrogène. Aucun pic de réduction de WO3 n’est mis en évidence, la
réduction de WO3 en WO2 se produisant à T > 1000 °C sur alumine [28], [29]. Il apparait que plus
le pourcentage de WO3 est élevé, plus le décalage vers les hautes températures est important. Le
WO3 semble donc ralentir la réductibilité du couple Ce4+/Ce3+ sans l’empêcher. Cependant, le
catalyseur 3%WO3/Ce-Zr ne s‘inscrit pas dans la même tendance. En effet, bien que la quantité de
H2 consommé soit la même que celle obtenue avec le support, il apparait que le pic de réduction
du Ce4+ de « surface » soit bien plus important, au détriment de la réduction des couches plus
profondes. La teneur de 3% WO3 n’entraine pas l’effet inhibiteur sur la réductibilité comme vu
avec 6 et 9%. Une quantité importante de WO3 pouvant entrainer la formation d’une monocouche
en surface du matériau, notre hypothèse est que cette monocouche est formée dès 6% de WO 3 sur
le support Ce-Zr étudié, ce qui entraine le décalage de réduction. Pour Li et al., cette monocouche
est atteinte avec environ 10% de WO3 pour une surface de 94 m².g-1 [18]. Ceci conforte notre
hypothèse d’obtention d’une monocouche avec 6% de WO3 pour une surface proche de 50 m².g-1
dans notre cas. La présence de seulement 3% de WO3 ne permettrait donc pas le recouvrement total
du support, ce qui n’empêche pas l’accessibilité à la réduction des espèces Ce4+. Il est à noter
qu’avec une consommation de H2 comprise entre 770 et 802 µmol.g-1 pour l’ensemble des
matériaux, le pourcentage total d’espèces Ce4+ réductibles est proche de 17-18%. Ce faible
pourcentage indique que le cérium de cœur n’est que peu atteint et réduit par H2 à T < 900°C.
70
Chapitre III : Etudes préliminaires
Tableau III-2. Températures des pics de réduction et H2 consommé en RTP-H2 sur Ce-Zr et
catalyseurs de type WO3/Ce-Zr.
Températures réduction (°C) H2
Catalyseur consommé
Ce4+ surface Ce4+ cœur (µmol.g-1)
Ce-Zr 510 601 795
3%WO3/Ce-Zr 520 599 802
6%WO3/Ce-Zr 583 672 785
9%WO3/Ce-Zr 638 728 770
En conclusion, l’ajout de WO3 n’entraine pas de modification structurale du support Ce-Zr mais
bouche une partie de la porosité de ce dernier. WO3 apporte un caractère acide de Lewis tandis que
le support, par l’intermédiaire du couple Ce4+/Ce3+, apporte une oxydo-réductibilité au catalyseur.
Celle-ci apparaît favorisée par la faible teneur en WO3 (3%) et inhibée pour les teneurs de 6 et 9%.
71
Chapitre III : Etudes préliminaires
100 100
Conversion NH3 (%)
80 80
Conversion NOx
60 60
3%WO3/Ce-Zr
40 40
6%WO3/Ce-Zr
20 20 9%WO3/Ce-Zr
0 0
200 300 400 500 200 300 400 500
Température (°C) Température (°C)
Figures III-4. Conversions des NOx (A) et NH3 (B) en fonction de la température, sur trois
matériaux de type WO3/Ce-Zr en condition de NH3-SCR avec 400 ppm de NO.
Pour conclure, le 6%WO3/Ce-Zr est donc le catalyseur le plus actif. Li et al. expliquent qu’un
optimum d’activité est observé lorsque qu’une monocouche complète de WO3 est déposée en
surface du support Ce-Zr [18]. Dans leur cas, avec une surface spécifique proche de 100 m², 10%
de WO3 sont nécessaires pour l’atteindre. Ils expliquent également qu’une quantité de WO3
supérieure à celle nécessaire pour remplir la monocouche mène à une agglomération de WO3 et
indirectement à une perte d’acidité. Dans notre cas, cet effet est également observé, avec une acidité
du 9%WO3/Ce-Zr inférieure à celle du 6%WO3/Ce-Zr. Avec une teneur de 6% de WO3 sur un
support de 73 m².g-1 (52 m².g-1 après imprégnation), cet échantillon doit présenter un recouvrement
en tungstène proche de la monocouche. Ce catalyseur a été retenu pour la suite de cette étude,
notamment pour la comparaison de l’activité en fonction du rapport NO2/NOx entrant.
72
Chapitre III : Etudes préliminaires
80
60
Std (NO)in
40
Fast (NO + NO2)in
20
0
150 250 350 450
Température (°C)
Figure III-5. Effet du rapport NO2/NOx entrant sur la conversion des NOx, sur le catalyseur
6%WO3/Ce-Zr.
Un effet très net du rapport NO2/NOx entrant est donc constaté. Cet écart très élevé est expliqué
par une plus forte réactivité en présence de NO2. Le paragraphe suivant aborde le rôle du rapport
NO2/NOx d’un point de vue mécanistique.
73
Chapitre III : Etudes préliminaires
Mécanismes de réaction
Mécanismes d’obtention de N2
Bien que peu de composés entrent en jeu, la réactivité des NOx et de l’ammoniac est complexe.
En plus des réactions permettant l’obtention de N2, des réactions secondaires ont lieu.
La première étape du mécanisme correspond à l’adsorption de l’ammoniac à la surface du
matériau [7], [30]. Les résultats présentés dans la partie précédente (partie III-β.γ) ont d’ailleurs
prouvé que c’est un paramètre clé pour une bonne activité deNOx. En effet, le matériau le plus
acide, et donc le plus à même d’adsorber l’ammoniac, est également le plus actif des trois matériaux
en NH3-SCR. Les matériaux testés dans cette partie ne présentent que de l’acidité de Lewis. Or les
matériaux de type zéolitique et V2O5/TiO2 contiennent principalement un caractère acide de
Brønsted [31]–[34]. Il semble donc que l’ammoniac peut être activé à la fois par coordination avec
un site de Lewis, mais aussi par adsorption sous forme d’ion ammonium sur un site de Brønsted de
type -OH [30], [35].
Il est généralement admis que NH3 adsorbé réagit ensuite avec les NOx en phase gaz, via un
mécanisme de type Eley Rideal [36], [37]. Cependant, certains auteurs proposent également qu’un
mécanisme de type Langmuir-Hinshelwood entre NH3 et les NOx adsorbés puisse également se
produire [33], [38], [39]. Là encore, l’adsorption de NO et son implication dans le type de
mécanisme semble dépendre du type de matériau utilisé. Pour les matériaux de type V 2O5/TiO2,
V2O5/Al2O3, V2O5-MoO3/TiO2 ou encore V2O5-WO3/TiO2, l’adsorption de NO semble
négligeable, suggérant un mécanisme de type Eley Rideal [30]. Au contraire, pour d’autres
matériaux, tels que CuO/Al2O3 [40], CuO/TiO2 [41], MnOx/Al2O3 [42] ou encore Fe-ZSM-5 [35],
l’adsorption de NO est importante. NO est couramment adsorbé sous forme d’espèces anioniques
de type nitrite NO2-, nitrate NO3-, nitroxyle NO- ou encore hyponitrite N2O22- [30].
D’autres paramètres comme le rapport (NO2/NOx)entrant, ainsi que le rapport entre la quantité
de NH3 et la quantité de NOx noté , influent également sur le type de réaction pouvant conduire à
N2 :
Slow-SCR : 4 NH3 + 6 NO → 5 N2 + 6 H2O (III-1)
Standard-SCR : 4 NH3 + 4 NO + O2 → 4 N2 + 6 H2O (III-2)
Fast-SCR : 4 NH3 + 2 NO + 2 NO2 → 4 N2 + 6 H2O (III-3)
NO2-SCR : 4 NH3 + 3 NO2 → 7/2 N2 + 6 H2O (III-4)
Lorsque NO est présent dans le milieu en présence de O2, la réaction de standard-SCR (III-2)
est favorisée par rapport à la réaction de Slow-SCR (III-1) (NO2/NOx = 0). Dans ce cas, le rapport
est égal à 1. Lorsque NO2 est également présent (NO2/NOx = 0,5), la réaction de Fast-SCR (III-
3) peut avoir lieu. NO2 joue un rôle très important et notamment à basse température, comme
montré précédemment dans la Figure III-5. En effet, la réaction de Fast-SCR est nettement plus
favorable que la réaction de standard-SCR à basse température (T < 250°C), ce qui implique une
meilleure activité. Quelle que soit la réaction Fast ou standard-SCR, un équivalent de NH3 est
consommé pour un équivalent de NOx.
74
Chapitre III : Etudes préliminaires
Si la quantité de NO2 est supérieure à NO, le risque est de favoriser la réaction de NO2-SCR
pour des températures supérieures à 275°C [43]. Cette réaction n’est pas désirée puisqu’elle est
plus lente que les réactions de standard et de Fast-SCR. D’autre part, cette réaction engendre une
surconsommation de réducteur, avec un rapport α égal à 1,33. Un ordre de vitesse entre les
différentes réactions a été établit comme suit [44] :
NO2-SCR < standard-SCR < Fast-SCR
Pour des températures inférieures à 275°C, un excès de NO2 peut entraîner la formation de
nitrate d’ammonium et de N2 :
2 NO2 + 2 NH3 → NH4NO3 + N2 + H2O (III-5)
Une étude de Nova et al. a montré qu’une réactivité entre NH4NO3 et NO pouvait ensuite avoir
lieu comme suit [43]:
NH4NO3 + NO → NO2 + N2 + 2 H2O (III-6)
NH4NO3 est avancé comme étant un intermédiaire du mécanisme de Fast-SCR, qui parait donc
plus compliqué que la simple équation avancée plus haut. En effet, l’addition des équations (III-5)
et (III-6) permet d’obtenir l’équation propre à la Fast-SCR. La Figure III-6 ci-dessous présente un
schéma réactionnel proposé par Ciardelli et al. pour expliquer la réactivité en présence de NO2 sur
un catalyseur commercial contenant V2O5 :
NO2 peut se dimériser et conduire à la formation de N2O4, qui se chimisorbe ensuite sur le
matériau et conduit à la formation d’espèces adsorbées HONO et HNO3 - NO2- et NO3- en surface
- en présence d’eau, comme le montre l’équation ci-dessous :
2 NO2 + H2O → HONO + HNO3 (III-7)
Si NO est présent dans le milieu, il réduit alors les nitrates en nitrites :
75
Chapitre III : Etudes préliminaires
Réactions secondaires
a) Formation de N2O
En plus des réactions conduisant à la réduction des NOx en N2, d’autres réactions, indésirables,
peuvent survenir. C’est le cas des réactions dites de SCO de l’ammoniac (« Selective Catalytic
Oxidation ») qui conduisent entre autres à la formation de N2O (Equation (12)).
4 NH3 + 4 O2 → β N2O + 6 H2O (III-12)
Une trop grande quantité de NO2 peut également engendrer la formation de N2O, par réaction
avec NH3 à des températures élevées (T > 350°C) :
6 NH3 + 8 NO2 → 7 N2O + 9 H2O (III-13)
4 NH3 + NO2 + O2 → 2 N2O + 6 H2O (III-14)
Dans ce cas, de la même manière qu’avec le mécanisme de Fast-SCR, ces trois réactions
relèvent d’une réalité beaucoup plus complexe, notamment via la formation d’intermédiaires de
type NH4NO3 ou (NH4+)2NO2. Pour Grossale et al., il est possible qu’une partie de NH4NO3 formé
en condition de Fast-SCR puisse se décomposer en N2O et H2O [11]:
NH4NO3 → N2O + 2 H2O (III-15)
C’est aussi ce que soutient Yang et al., qui précise que ce mécanisme est de type Langmuir-
Hinshelwood [48]. Cependant, ces derniers affirment également la coexistence d’un mécanisme de
type Eley-Rideal où l’ammoniac adsorbé (NHx) réagit avec NO en phase gaz.
Un mécanisme impliquant NO peut donc également être invoqué :
4 NH3 + 4 NO + 3 O2 → 4 N2O + 6 H2O (III-16)
76
Chapitre III : Etudes préliminaires
Dans le cas des supports de type zéolithe, la décomposition de l’espèce (NH4+)2NO2, connu
pour être un intermédiaire de la réaction de SCR sur zéolites [46], peut être impliquée dans la
formation de N2O par réaction avec NO2 [49].
Sur les trois matériaux de type WO3/Ce-Zr étudiés dans ce manuscrit, une très faible quantité
de N2O est produite. La concentration maximum mesurée est égale à 6 ppm (à 500°C) en condition
de Standard-SCR. Ces 5 ppm sont à lier avec les équations (III-12) et (III-16) (NH3 seul et NH3 +
NO). Pour le solide 6%WO3/Ce-Zr, seulement 9 ppm de N2O sont constatés lorsque le rapport
NO2/NOx entrant est égal à 0,5. Cette augmentation, bien que très limitée, est probablement due
aux réactions entre NH3 et NO2 (équations (III-13) et (III-14)).
b) Surconsommation de NH3
Dans la Figure III-4A il a été constaté une légère baisse de la conversion des NOx pour des
températures supérieures à 400°C. Par contre, dans la Figure III-4B, la conversion de NH3 est
généralement totale à T > 400°C. Ceci peut être expliqué par l’oxydation de l’ammoniac en N2 ou
en NO. Les équations (III-17) et (III-18) illustrent ces réactions qui sont regroupées sous le terme
de SCO de l’ammoniac :
4 NH3 + 3 O2 → 2 N2 + 6 H2O (III-17)
4 NH3 + 5 O2 → 4 NO + 6 H2O (III-18)
Ces deux réactions sont problématiques pour deux raisons :
- L’ammoniac consommé par ces réactions induit un déficit en réducteur nécessaire pour les
réactions de SCR ;
- Dans le cas de l’équation (III-18), l’ammoniac entraine la formation de NO et de ce fait
augmente la concentration de NOx en sortie, au lieu de servir à les éliminer. C’est notamment le
cas du catalyseur 3%WO3/Ce-Zr qui voit sa conversion des NOx fortement diminuée après 400°C
alors que la conversion de NH3 est presque totale (Figure III-4B).
77
Chapitre III : Etudes préliminaires
EtOH-SCR
Introduction
La réactivité en EtOH-SCR est plus complexe qu’en NH3-SCR, de par le nombre de composés
impliqués. Un enchainement de plusieurs réactions se produit, aussi bien en phase gaz qu’au sein
du matériau, afin d’aboutir à la formation de N2. Par exemple, l’éthanol se décompose en plusieurs
sous-produits carbonés dont l’acétaldéhyde, qui intervient dans la suite du mécanisme pour
conduire à la réduction des NOx, via la formation d’un intermédiaire clé : le nitrométhane [50].
En EtOH-SCR, les catalyseurs usuels sont constitués d’argent déposé sur alumine. De
nombreux autres systèmes ont été étudiés sans toutefois obtenir des résultats concrètement
supérieurs aux catalyseurs de type Ag/Al [51]–[55]. Pour ces systèmes, le support n’a pas qu’un
rôle d’ancrage pour la phase active Ag mais il est le lieu d’une partie du mécanisme. Dans des
travaux réalisés précédemment au laboratoire, Aurélien Flura a testé plusieurs supports aussi bien
acides que basiques (CeO2-ZrO2, Al2O3-La2O3, Zn-Al2O3), sans pouvoir obtenir des activités
significativement supérieures à celles du catalyseur Ag/Al [56]. Sa conclusion principale est que le
caractère amphotère de l’alumine est déterminant car il permet d’éviter l’empoisonnement des sites
actifs. L’argent se révèle également indispensable pour une bonne activité. La littérature s’accorde
pour conclure que les catalyseurs contenant β% massique d’argent pour environ 100-150 m².g-1 de
support Al2O3 sont les catalyseurs les plus efficaces [57]–[60].
L’étude suivante rapporte les résultats de tests catalytiques obtenus sur un catalyseur β%Ag/Al.
Une comparaison en fonction de la teneur en argent est ensuite réalisée avec des catalyseurs
contenant 4 et 6% d’argent.
Caractérisations structurales
a) Adsorption/désorption d’azote
Les résultats de physisorption de N2 sont reportés dans le Tableau III-3 ci-dessous. L’alumine
vieillie à 700°C sous air humide présente une surface spécifique de 176 m².g-1 contre environ 215
m².g-1 avant vieillissement. L’ajout d’argent entraine alors une légère baisse de la surface
spécifique, en accord avec la littérature [61]. La teneur en argent ne semble pas avoir d’influence
significative. C’est également le cas pour le volume poreux et la largeur de pore moyenne.
78
Chapitre III : Etudes préliminaires
Tableau III-3. Caractéristiques structurales obtenues par physisorption de N2 sur Al ainsi que
les matériaux de type Ag/Al.
Largeur de
Catalyseur SBET (m².g-1) Vporeux (cm3.g-1)
pore moy. (Å)
Al 176 0,53 120
2%Ag/Al 153 0,49 128
4%Ag/Al 159 0.49 123
6%Ag/Al 153 0,48 126
La structure cristalline des trois échantillons a ensuite été caractérisée par DRX. La Figure III-
7 regroupe les différents diffractogrammes obtenus.
Figure III-7. Diffractogrammes du support Al et des catalyseurs de type Ag/Al. (*) : argent
métallique Ag0.
Les quatre catalyseurs présentent tous la structure du support, c’est-à-dire la structure -Al2O3
(ICDD PDF n° 00-050-0741(I)). L’ajout de l’argent n’entraîne aucun effet sur la structure du
support. Pour les matériaux contenant β et 4% massique d’argent, aucun pic correspondant à une
structure en lien avec l’espèce argent n’est détecté, ce qui est conforme avec les résultats de la
littérature [59]. En revanche, des pics de très faible intensité correspondant à la structure de l’argent
métallique Ag0 sont observés à 38,1, 44,2, 64,3 et 77,3° dans le cas du matériau contenant 6%
d’argent (ICSD Réf. 98-005-3759), en accord avec les résultats de Yan et al. pour un catalyseur
contenant 8% d’argent [62].
79
Chapitre III : Etudes préliminaires
c) Microscopie électronique.
Ces trois techniques de caractérisation permettent d’avoir une idée relativement précise de la
structure du catalyseur. L’ajout d’argent n’entraine pas une modification structurale du support
(pas d’évidence d’insertion de l’argent dans la matrice de l’alumine). La DRX et la MET permettent
également d’affirmer que l’argent est finement dispersé à la surface du support, avec une large
majorité de particules entre 1 et 3 nm.
80
Chapitre III : Etudes préliminaires
Caractérisations physico-chimiques
Afin d’obtenir des informations sur la nature des particules d’argent, une analyse par
spectrométrie UV-Vis a été réalisée sur les trois catalyseurs de type Ag/Al. Les spectres
d’absorption sont reportés dans la Figure III-9 après un prétraitement oxydant sous air statique à
500°C (en four à moufle).
D’après la littérature, diverses espèces peuvent coexister sur le matériau, dont certaines sont
détectables par spectrophotométrie UV [56], [63]–[65] :
- les ions Ag+ isolés caractérisés par une bande d’absorption à βγ0 nm,
- les clusters Agn+ répertoriés à 290 et 345 nm respectivement, avec n ≤ 8,
- les nanoparticules d’Ag2O, non caractérisables par cette technique,
- les nanoparticules sous forme métallique Ag0 déterminées par la présence de bandes aux
longueurs d’ondes supérieures à γ90 nm.
1,2
Ions > 390 nm : Ag0
Ag+ Clusters
Agn+
1
230
0,8 290
F(R∞)
0,6
345 2%Ag/Al
0,4 4%Ag/Al
427 6%Ag/Al
0,2
0
200 400 600 800
Longueur d'onde (nm)
Figure III-9. Spectres UV-Vis des catalyseurs Ag/Al et attribution des bandes.
Toutefois, ces tendances sont à prendre avec précaution puisque la répartition de ces espèces
est probablement très dépendante du prétraitement ou de la composition du mélange réactionnel.
Pour Shibata et al., c’est le mélange gazeux qui « contrôle » le degré d’oxydation de l’argent [63].
L’ion Ag+ peut facilement être réduit et former un cluster de type Agn+ qui peut être lui-même
réduit en Ag0, comme l’indique l’équilibre suivant [66] :
Ag+ ↔ Agn+ ↔ Ag0
Les trois catalyseurs ont également été caractérisés sans prétraitement au préalable et ont tous
trois présenté un massif entre 350 et 800 nm, signe du phénomène de résonance des plasmons de
surface. Ce phénomène, attribuable aux nanoparticules d’argent Ag0 confirme donc que le
prétraitement oxydant a bien eu un effet important sur l’état d’oxydation des particules. Ce
prétraitement ne représentant pas parfaitement la réalité des conditions du test d’EtOH-SCR
(présence d’espèces réductrices dans un mélange oxydant et humide), il est donc délicat d’effectuer
une corrélation entre les résultats d’UV-Vis et l’activité mesurée en test catalytique.
La RTP par H2 peut également permettre la distinction des différentes espèces argent qui
composent la surface du catalyseur, l’alumine ne comportant pas d’espèces réductibles pour des
températures ne dépassant pas 900°C. Les profils obtenus (non montrés) ne montrent pas de pics
de réduction parfaitement définis. La consommation d’hydrogène s’étend sur une gamme de
température comprise entre 200°C et 350°C. Toutefois, un maximum est obtenu entre 265°C et
β85°C et la quantification de la consommation d’hydrogène permet d’avoir accès au pourcentage
d’argent initialement présent sous forme AgI (après le prétraitement oxydant à 500°C). Le Tableau
III-4 regroupe les résultats obtenus.
Tableau III-4. RTP par H2 des catalyseurs de type Ag/Al : températures des pics de réduction,
quantité de H2 consommé et pourcentage d’espèces AgI correspondant.
Catalyseur Température H2 consommé
% AgI
réduction (°C) (µmol.g-1)
2%Ag/Al 265 119 32
4%Ag/Al 285 63 8
6%Ag/Al 275 49 4
Il apparait ici que le catalyseur contenant le plus d’espèces argent réductibles est celui qui
contient le moins d’argent imprégné. En effet, le catalyseur 2%Ag/Al présente un taux de AgI de
32%, en accord avec les travaux précédemment menés au laboratoire avec des échantillons
similaires [56]. Ce taux chute à 8% et 4% pour les échantillons contenant respectivement 4% et 6%
d’argent. En conclusion, lorsque le pourcentage massique d’argent augmente, les espèces AgI se
retrouvent en plus faible proportion par rapport aux espèces Ag0 métalliques. Ces conclusions ne
82
Chapitre III : Etudes préliminaires
sont pas vraiment en accord avec celles déduites des mesures UV-Vis, mais sont plutôt cohérentes
avec les résultats obtenus en DRX (Figure III-7) qui montrent l’apparition de pics correspondant à
la structure Ag0 uniquement pour le 6%Ag/Al.
L’acidité des trois échantillons a été mesurée par adsorption de pyridine suivie par IR. Pour
chacun des matériaux, aucune bande caractéristique d’une acidité de Brønsted n’a été remarquée,
en accord avec les résultats de la littérature [67]. En effet, les groupements -OH de l’alumine ne
sont pas assez acides pour protoner la pyridine. La Figure III-10 ne rapporte donc que les quantités
de pyridine adsorbée sur les sites acides de Lewis (PyL), en fonction de la température de
désorption sous vide.
150
PyL (µmol.g-1)
Al
100 2%Ag/Al
4%Ag/Al
6%Ag/Al
50
0
150 200 250 300 350 400 450
Température (°C)
Figure III-10. Comparaison du nombre de sites acides de Lewis en fonction de la température de
désorption de la pyridine sur Al et les trois matériaux Ag/Al.
A 150°C, le nombre de sites acides de Lewis est égal à 167 µmol.g-1 pour le support, contre 124
µmol.g-1 pour l’échantillon β%Ag/Al. A β00°C, cette valeur est divisée par β, à 56 µmol.g-1 pour
le β%Ag/Al. Cette valeur diminue ensuite progressivement jusqu’à atteindre 7 µmol.g-1 à 450°C.
Le même comportement est observé pour les catalyseurs contenant 4 et 6 % d’argent. Il apparait
que l’ajout d’argent induise une baisse significative de l’acidité (sauf pour les mesures à 150 et
200°C), ce qui est en accord avec la littérature [68]. L’augmentation du pourcentage d’argent va de
pair avec une baisse croissante du nombre de sites PyL. Par exemple, à 250°C, la valeur de PyL est
égale à 44 µmol.g-1 pour le catalyseur 2%Ag/Al contre 41 et 26 µmol.g-1 pour le 4%Ag/Al et le
6%Ag/Al respectivement. Pour ce dernier, l’acidité de Lewis chute même plus rapidement à partir
de 300°C que les deux autres catalyseurs. Ainsi, une teneur élevée en argent entraine non seulement
une perte de l’acidité de Lewis du support, mais également une baisse globale de la force des sites
acides. Ces données indiquent que l’argent déposé sur le support est en forte interaction avec les
sites acides du support.
83
Chapitre III : Etudes préliminaires
Activité en EtOH-SCR
Avant de présenter les résultats obtenus sur les catalyseurs de type Ag/Al, il est nécessaire
d’identifier les réactions qui peuvent avoir lieu en phase gaz, ainsi que la réactivité du support seul.
Teneur sous-produits
1000 80
Teneur EtOH (ppm)
carbonés (ppm)
800 EtOH
60
600 Acétaldéhyde
CO 40
400 Ethylène
200 Formaldéhyde 20
0 0
200 300 400 500
Température (°C)
A T < γ50°C, une partie de l’éthanol est déjà convertie, probablement en CO2 (hypothèse non
confirmée compte tenu de la présence de 10% de CO2 dans le mélange réactionnel). La conversion
augmente légèrement sans apparition d’autres sous-produits carbonés jusqu’à γ50°C où
l’acétaldéhyde CH3CHO apparait. Sa concentration augmente ensuite progressivement jusqu’à
atteindre 60 ppm à 500°C. A partir de 400°C, la conversion de EtOH est accélérée et de nouveaux
produits apparaissent : CO, C2H4 et CH2O. Les concentrations enregistrées restent cependant
faibles (10 ppm au maximum pour C2H4 et CH2O et 5 ppm pour CO). L’oxydation de l’éthanol en
phase gaz conduit donc majoritairement à la formation de CO2 de 200 à 500°C (oxydation totale)
et de CH3CHO de 350 à 500°C (oxydation partielle). Par exemple, la sélectivité à 500°C en chacun
des produits carbonés est alors de 1% en CO, 30% en CH3CHO, 3% en CH2O, 6% en C2H4 et par
déduction de 60% en CO2.
Dans un second temps, l’influence de la présence de 400 ppm de NO a été étudiée. Les résultats
obtenus en phase gaz sont présentés dans les Figures III-12A (concentrations en EtOH et sous-
produits carbonés) et III-12B (distribution des produits azotés). De 200 à 400°C, le comportement
observé pour les produits carbonés est identique à celui observé en Figure III-11, à savoir une
84
Chapitre III : Etudes préliminaires
oxydation croissante de C2H5OH en CO2 puis en CH3CHO à partir de 350°C. Dans cet intervalle
de température, NO n’interagit donc pas avec l’éthanol en phase gaz.
1400 500
1200
400
Teneur (ppm)
1000
Teneur (ppm)
EtOH
800 300
Acétaldéhyde
NO
600 CO 200 NO2
400 Ethylène N2
Formaldéhyde 100
200
0 0
200 300 400 500 200 300 400 500
Température (°C) Température (°C)
Figures III-12. EtOH-SCR en phase gaz avec 400 ppm de NO.
A : Concentrations en éthanol et sous-produits carbonés en fonction de la température,
B : Evolution de la distribution des composés azotés en fonction de la température.
Activité du support
L’activité du support seul a ensuite été étudiée en EtOH-SCR. La Figure III-13A présente
l’évolution des concentrations des composés carbonés en fonction de la température, tandis que
l’évolution des composés azotés est décrite par la Figure III-1γB. Il apparait tout d’abord que la
conversion de l’éthanol débute avant β50°C pour être totale dès γ50°C. Si l’on compare ces
résultats à ceux obtenus en phase gaz (partie III-γ.γ.1), il apparait que l’alumine a un effet
promoteur important sur la conversion de l’éthanol. Le principal produit de l’oxydation de l’éthanol
est alors l’éthylène, avec plus de 900 ppm de C2H4 dès 300°C. Un palier de concentration en C2H4
est ensuite atteint, entre 320 et 450°C. Au-delà, sa concentration chute au profit de l’apparition de
85
Chapitre III : Etudes préliminaires
CO, dont la concentration atteint environ 600 ppm à 500°C (contre 1300 ppm en phase gaz). La
déshydratation de l’éthanol en éthylène sur l’alumine est donc plus favorisée que l’oxydation
partielle de l’éthanol en CO en phase gaz. La présence du support conduit à l’inhibition totale de
la formation de l’acétaldéhyde, alors qu’un maximum de βγ0 ppm de CH3CHO est observé en
phase gaz en présence de NO.
1200 500
1000 400
Teneur (ppm)
Teneur (ppm)
800 NO
EtOH 300
600 NO2
CO
200 N2
Ethylène
400
Formaldéhyde
200 100
0 0
200 300 400 500 200 300 400 500
Température (°C) Température (°C)
Figures III-13. EtOH-SCR sur le support alumine avec 400 ppm de NO.
A : Evolution des concentrations en éthanol et sous-produits carbonés en fonction de la
température,
B : Evolution de la distribution des composés azotés en fonction de la température.
Entre β00 et γ80°C, NO n’est pas impacté par la présence du support. Ce n’est qu’après γ80°C
que sa conversion commence. A 500°C, 260 ppm de NO sont alors convertis, contre 310 ppm en
phase gaz (Figure III-12B). Les formations de NO2 et N2 sont toutes deux impactées par la présence
du support. La concentration en NO2 est plus faible (120 ppm) que celle obtenue en phase gaz (250
ppm). Au contraire, la formation de N2 est augmentée en présence du support (30 ppm en phase
gaz et 80 ppm avec le support alumine). Il y a donc inhibition de l’oxydation de NO en NO 2,
probablement en lien avec la décomposition de l’éthanol en C2H4 (déshydratation) plutôt qu’en
acétaldéhyde (déshydrogénation). Finalement, le support seul présente une activité limitée pour la
réduction des NOx.
86
Chapitre III : Etudes préliminaires
1,0
0,8
NO2/NOx
0,6 Réduction NO2
Oxydation NO
0,4
0,2
0,0
200 300 400 500
Température (°C)
Figure III-14. Evolution du rapport NO2/NOx en condition d’oxydation de NO et de réduction de
NO2 sur 2%Ag/Al, en fonction de la température.
Il est intéressant de constater qu’aucune conversion de NO n’est enregistrée entre β00 et 500°C
(en rouge), alors que la présence de l’éthanol permet une oxydation de NO en phase gaz après
400°C (partie III-3.3.1). En revanche, le catalyseur est faiblement actif pour la réduction de NO2,
à partir de 450°C. La conversion reste cependant limitée à 12% à 500°C, avec un rapport NO2/NOx
égal à 0,88.
1000 400
Ethanol NO
Teneur (ppm)
Teneur (ppm)
800 NO2
Acétaldéhyde
300
N2
600 NH3
CO
200
400 Formaldéhyde
100
200
0 0
150 250 350 450 150 250 350 450
Température (°C) Température (°C)
Figures III-15. EtOH-SCR sur catalyseur 2%Ag/Al avec 400 ppm de NO.
A : Evolution de la teneur en composés carbonés en fonction de la température.
B : Evolution de la teneur en composés azotés en fonction de la température.
Un test catalytique en EtOH-SCR a ensuite été réalisé sur le catalyseur 2%Ag/Al, avec un
mélange constitué de 400 ppm NO, 1200 ppm EtOH, 10% O2, 10% CO2, 8% H2O et N2, soit un
rapport C/N égal à 6. La Figure III-15A présente les concentrations en composés carbonés tandis
que les concentrations en composés azotés sont présentées dans la Figure III-15B en fonction de la
température de réaction.
87
Chapitre III : Etudes préliminaires
Dès 175°C, environ 400 ppm d’éthanol sont déjà convertis. A partir de γ00°C, la concentration
en éthanol est nulle. La majeure partie de l’éthanol est oxydé totalement en CO2 (non montré) avec
une sélectivité supérieure à 80% à partir de 300°C. Les autres produits secondaires sont
essentiellement l’acétaldéhyde (à basse température) et CO (au-delà de 300°C), contrairement aux
résultats obtenus sur l’alumine seule. La teneur en CH3CHO passe par un maximum vers 250°C
(413 ppm à 260°C) pour ensuite chuter fortement (10 ppm à 350°C). En parallèle, CO est détecté
après ββ0°C et atteint un palier d’environ β50 ppm à partir de γ50°C. Du formaldéhyde est
également produit avec un maximum de 40 ppm à β50°C. L’éthylène est absent, alors qu’il est le
produit principal de l’oxydation de l’éthanol sur Al2O3. La déshydratation de l’éthanol ne se produit
donc qu’en présence du support, l’ajout d’argent entrainant l’inhibition totale de cette réaction pour
favoriser la déshydrogénation.
Que ce soit lors de l’oxydation de l’éthanol en phase gaz (avec ou sans NO), ou bien lors de
l’évaluation du support alumine en EtOH-SCR, la présence de CH3CHO n’a jamais été constatée
sur une gamme de température comprise entre 175 et γ00°C. Ceci implique que l’argent influe
directement sur l’oxydation partielle de l’éthanol en acétaldéhyde. En parallèle, de 175 à γ00°C, la
concentration en NO chute jusqu’à être proche de 0 ppm au profit de NO2, ce que rapporte la Figure
III-15B. A 175°C, 89 ppm de NO2 sont déjà produits et le maximum de NO2 est atteint pour une
température comprise entre 200 et 250°C, avec plus de 220 ppm de NO2 formés. Il y a donc une
probable corrélation entre cette l’oxydation de l’éthanol en acétaldéhyde et la présence de NO 2 à
basse température. Au-delà de cette température, la concentration en NO2 chute et la quantité de
N2 augmente considérablement. Ces profils laissent donc penser que ce n’est pas NO qui réagit
directement pour conduire à la formation de N2 mais plutôt NO2. De plus, les profils de
concentration de CH3CHO et NO2 sont également très semblables, ce qui semble indiquer un lien
entre ces deux réactions, même si ce sont deux réactions d’oxydation.
La présence de NH3 dans les sous-produits de réaction, déjà mentionnée dans des travaux
précédents, est notée. L’ammoniac est détecté à partir de β50°C, au moment précis où la
concentration en N2 augmente fortement (Figure III-15B). La concentration en NH3 augmente alors
progressivement jusqu’à atteindre un maximum entre 4β0 et 450°C, avec environ 110 ppm. A cette
température, l’éthanol est totalement converti. La concentration en NH3 diminue ensuite
légèrement entre 450 et 500°C, de même que la concentration en N2. Il semble donc que la
formation de N2 et NH3 soient liées. NH3 n’ayant pas été détecté en phase gaz ni avec le support
seul, il est donc possible d’affirmer que ce produit secondaire est induit par la présence de l’argent.
Les mécanismes conduisant à la formation de NH3 sur des catalyseurs à base d’argent supporté
seront examinés en détail dans la partie III-3.4.1 Les teneurs enregistrées en N2O ne figurent pas
dans le graphique car elles ne dépassent pas 6 ppm au maximum.
Finalement, l’argent permet donc principalement une activation de l’oxydation de l’éthanol à
basse température pour former notamment de l’acétaldéhyde, avec dans le même temps l’oxydation
de NO en NO2. La formation de N2, à partir de β00°C, s’accompagne de l’émission de NH3, ce qui
abaisse fortement la sélectivité de la réduction des NOx en N2 (82 et 68% de sélectivité en N2 à 300
88
Chapitre III : Etudes préliminaires
100 100
Conversion EtOH (%)
80 80
60 60
40 2%Ag/Al
40
4%Ag/Al
20 20
6%Ag/Al
0 0
150 250 350 450 150 250 350 450
Température (°C) Température (°C)
Figures III-16. EtOH-SCR sur les catalyseurs Ag/Al avec 400 ppm de NO.
A : Evolution de la conversion de EtOH en fonction de la température.
B : Evolution de la conversion des NOx en fonction de la température.
89
Chapitre III : Etudes préliminaires
60
400
300 40
4% Ag
200 2%Ag/Al 6% Ag
4%Ag/Al 20
100 6%Ag/Al
0 0
150 250 350 450 0 200 400 600
Température (°C) CH3CHO (ppm)
Figures III-17. Matériaux Ag/Al
A : Evolution de la teneur en acétaldéhyde en fonction de la température en condition de EtOH-
SCR.
B : Relation entre la conversion des NOx et l’émission de CH3CHO à 250°C.
Bilan
Ce bilan résume les avancées en termes de compréhension des mécanismes en EtOH-SCR à la
lumière des résultats préliminaires obtenus.
Mécanisme de formation de N2
Comme vu dans le cas du mécanisme de NH3-SCR, bien qu’il y ait peu de molécules engagées,
le nombre de réactions et la complexité des mécanismes est considérable. Dans le cas du mécanisme
90
Chapitre III : Etudes préliminaires
91
Chapitre III : Etudes préliminaires
réalisées par Johnson et al., ce qui leur a permis d’expliquer l’effet de C2H5OH sur l’oxydation de
NO en NO2. Cet effet est illustré dans la Figure III-18 [75].
Figure III-18. Illustration des réactions de surface sur Ag/Al2O3 avec un mélange contenant NO
+ O2 (a), C2H5OH + O2 (b) ou NO + C2H5OH + O2 (c) [75].
Avec un mélange NO + O2, l’adsorption des NOx est faible et se concentre sur et autour de
l’argent. La liaison entre l’argent et les NOx adsorbés étant trop forte, le relargage sous forme de
NO2 n’est pas observé. Parallèlement, la présence du mélange (C2H5OH + O2) entraine, en plus de
l’adsorption de l’éthanol sur l’argent, la dissociation de ce dernier et par conséquent la présence
d’hydrogène en surface de l’argent. L’adsorption dissociative de l’éthanol génère donc des espèces
similaires à celles obtenues qui sont retrouvées lors de l’ajout de H2 gazeux. C’est cet hydrogène
adsorbé qui, lorsque NO et C2H5OH sont mélangés, permet la désorption sous forme de NO2.
92
Chapitre III : Etudes préliminaires
Par rapport à NO, NO2 est plus réactif vis-à-vis du support. Son adsorption conduit à la
formation de nitrates de surfaces [79]–[81]. Le mécanisme de formation des nitrates est identique
à celui des nitrites (III-9) : NO2 est adsorbé sur les sites acides de Lewis de l’alumine puis réagit
avec les sites basiques O2-. Dans la Figure III-19 sont schématisées les configurations monodenté,
bidenté ou ponté que les nitrates peuvent prendre [74], [82], qui ont une influence sur leurs
propriétés. Du point de vue de leur stabilité thermique, le classement suivant a été obtenu par
désorption en TPD [82] :
NO3- ponté (250°C) < NO3- bidenté (300°C) < NO3- monodenté (480°C)
Du point de vue de leur réactivité, il a également été montré par Kameoka et al. que les nitrates
de type monodentés sont les seuls à réagir avec C2H5OH à 250°C [82]. Ces nitrates ne sont
cependant pas aussi réactifs que les nitrites de surface. Ces nitrates s’accumulent à la surface du
catalyseur et sont en partie responsable de la faible activité à basse température, par
empoisonnement [71], [83], [84]. Plusieurs études ont conclu que l’ajout de H2 en EtOH-SCR
permettait une meilleure conversion des NOx [85]. Cet effet est expliqué par une réduction des
nitrates de surface en nitrites à T < 300°C, les nitrites étant alors plus réactifs dans le mécanisme
de EtOH-SCR [86], [87].
L’adsorption de l’acétaldéhyde va de pair avec celle des NOx. Deux réactions ont lieu :
- L’acétaldéhyde réagit avec les hydroxyles de surface et conduit à la formation d’acétates de
surfaces, comme le montre l’équation ci-dessous [65], [88] :
- CH3CHO + 2 -OH(ads) CH3COO-(ads) + H+(ads) + H2O (III-21)
Généralement ces acétates de surface sont stables et ne sont activés par O2 ou NO2 qu’à
partir de 300°C.
- L’acétaldéhyde peut également s’adsorber sous différentes formes d’espèces énoliques de
surface [89], illustrées en Figure III-β0. La formation d’espèces énoliques est considérée
comme étant la plus favorable avec l’éthanol comme précurseur, par comparaison avec
d’autres hydrocarbures [61], [62], [89].
93
Chapitre III : Etudes préliminaires
Cette étape est l’étape limitante du mécanisme de EtOH-SCR. Les acétates et les espèces
énoliques présentes à la surface du support réagissent avec les nitrates de surface (ou NO2) pour
former le nitrométhane CH3NO2 [75], [90]. Cette espèce est considérée comme intermédiaire clé
dans le mécanisme d’obtention de N2, aussi bien en utilisant l’éthanol que d’autres HC, comme
C3H6 par exemple [71]. Il a notamment été montré qu’une meilleure activité deNOx est obtenue
avec EtOH plutôt que C3H6 sur matériaux Ag/Al, de par une proportion plus importante d’espèces
énoliques de surface obtenue avec l’éthanol, considérées comme plus réactives [61], [62].
CH3NO2 s’adsorbe sur les sites acides de Lewis et réagit avec les sites basiques (O2-). L’espèce
adsorbée est alors dissociée sous forme d’aci-anion CH2NO2- [90], [91]. Le nitrométhane adsorbé
conduit ensuite aux espèces de type –CN et –NCO par réaction de déshydratation [92]. Il a été
montré qu’un pont entre une espèce –CN adsorbée sur l’argent et un site acide de Lewis du support
pouvait avoir lieu, de type Agnδ+–CN–AlVI [51], [93], transférant ainsi l’espèce vers le support
comme le montre la Figure III-β1. L’espèce est ensuite rapidement oxydée en isocyanates de
surface par O2. En plus d’agir sur l’oxydation de l’éthanol, l’argent est donc également
indispensable pour la formation des espèces –NCO de surface.
Figure III-21. Mécanisme de formation des espèces -NCO de surface établi par échange
isotopique entre NO et CO sur Ag/Al [93].
Pour Yamaguchi, la formation des isocyanates peut être expliquée par la réaction entre l’aci-
anion CH2NO2- et un site basique de Lewis qui conduit au dianion nitrosoaldehyde HCNO22- [90].
La décomposition de ce dernier entraine ensuite la formation d’un isocyanate NCO- et d’un
hydroxyle de surface OH-. Kameoka et al. ajoutent que la formation des espèces isocyanates est
intimement liée à la configuration des nitrates de surface. Ils ont montré que les nitrates monodentés
sont les seuls des trois types de nitrate à réagir avec les acétates et espèces énoliques pour
94
Chapitre III : Etudes préliminaires
finalement aboutir aux espèces –NCO à 250°C, au moment où la conversion des NOx augmente
[82].
Cette partie, bien qu’étant importante, est la moins détaillée dans la littérature. La plupart des
travaux proposent simplement que les isocyanates réagissent finalement avec NO2 pour conduire à
la formation de N2. Cependant, les espèces NH3, réductrices, sont souvent omises.
Des analyses de DRIFT ont montré un lien entre la quantité d’espèces isocyanates de surface et
la quantité de N2 formée [94]. Bamwenda et al. ont étudié la réaction de C3H6-SCR par étude
infrarouge et ont proposé plusieurs réactions entre les NOx et les espèces -NCO, décrites ci-dessous
[95] :
NCO*(ads) + NO N2 + CO2 (III-22)
NCO*(ads) + NO2 N2 + CO + O2 (III-23)
Toutefois, ces réactions étant lentes et se déroulant sur des heures, il semble peu probable
qu’elles interviennent significativement durant le procédé de EtOH-SCR [96]. Il est également
possible que les espèces isocyanates soient directement oxydées par O2 pour aboutir à la formation
de N2 selon la réaction (III-24) :
2 NCO*(ads) + O2 N2 + 2 CO2 + 2* (III-24)
Les espèces isocyanates, comme vu dans la partie bibliographique, sont hydrolysées rapidement
en présence d’eau (III-β5). L’hydrolyse de HNCO permet finalement la formation de NH3 et de
CO2 [81], [97].
HNCO + H2O H2NCOOH NH3 + CO2 (III-25)
Cette réaction est cinétiquement plus rapide que la réaction (III-24) [93] ce qui implique que
l’hydrolyse de HNCO est prédominante. Ceci suggère donc que l’ammoniac est le réducteur des
NOx plutôt que les espèces isocyanates.
La réaction (III-β5) permet donc d’expliquer pourquoi NH3 est formé en EtOH-SCR (voir
Figure III-15B). Son apparition en quantité conséquente uniquement à partir de 250°C confirme
que la formation des espèces isocyanates n’est fortement activée qu’à partir de cette température
[82]. La faible conversion des NOx obtenue avant 250°C (Figure III-16B) est donc explicable par
la faible quantité d’espèces isocyanates en surface du matériau. De plus, il a été montré un lien
entre la formation de NH3 et l’acidité de Lewis du support, confirmant ainsi que les espèces
isocyanates sont bien adsorbées sur ses sites avant hydrolyse [51]. De la même manière qu’en NH3-
SCR (cf. partie III-β), l’ammoniac formé peut également être oxydé et conduire directement à la
formation de N2, après 400°C (Eq. III-17), voire à la formation de NO (Eq. III-18) [81].
Finalement, la voie la plus favorisée pour obtenir N2 est la réaction entre NH3 et les NOx. Pour
certains auteurs [93], l’ammoniac formé réagit ensuit avec NO et O2 selon la réaction de Standard-
SCR illustrée dans la partie III-2 (Eq. III-2). Cependant, cette hypothèse est peu probable dans la
mesure où l’activité en NH3-SCR avec seulement NO comme NOx introduit est nulle sur la gamme
95
Chapitre III : Etudes préliminaires
complète de température [98]–[100]. Pour d’autres, c’est avec NO2 que NH3 réagit via la formation
de nitrite d’ammonium, comme vu dans la partie précédente (cf. III-2.5.1) [51], sa décomposition
permettant ainsi l’obtention de N2 et de H2O (Eq. III-11).
A partir de la présence de NH3 et des NOx adsorbés, il est alors possible d’imaginer avoir
plusieurs réactions de SCR, comme celles illustrées en NH3-SCR en partie III-2 de ce chapitre.
Cependant, à notre connaissance, aucun test catalytique de NH3-SCR avec NO2 ou NO2 + NO n’a
été réalisé et permet de conclure sur le rôle de NH3 dans l’activité deNOx en EtOH-SCR. Deux
solutions sont possibles : soit la présence de NO2 permet l’obtention du mécanisme décrit plus haut,
soit l’éthanol a une influence particulière sur la réaction entre NH3 et les NOx.
Produits secondaires
Le mécanisme ci-dessus explique la formation de la plupart des composés rencontrés lors de
l’étude préliminaire comme l’acétaldéhyde ou l’ammoniac. Cependant, la présence d’autres
produits comme CO, CH2O ou N2O reste à expliquer.
Dans la première étape, il a été précisé que l’éthanol réagissait avec NO pour former
l’éthylnitrite. Ce dernier se décompose ensuite en acétaldéhyde et NO2. Cependant, à température
inférieure à 300°C, il peut également se décomposer en éthanol, NO, N2O et en H2O [73].
4 CH3CH2ONO → γ CH3CHO + CH3CH2OH + 2 NO + N2O + H2O (III-26)
C’est donc une des réactions à proscrire qui conduit à N2O, relativement peu réactif mais dont
le pouvoir à effet de serre est 298 fois plus important que celui du CO2. A une température
supérieure à 300°C, N2O peut également être un produit de la réaction entre NH3 et les NOx, via la
probable décomposition de l’intermédiaire NH4NO3 comme vu dans la partie III-2.
96
Chapitre III : Etudes préliminaires
La présence de CH2O et CO est très peu expliquée dans la littérature. Il a cependant été montré
que ces deux produits peuvent provenir de l’oxydation partielle de l’acétaldéhyde par l’oxygène ou
par NO [51], [56] , selon les réactions (III-27) à (III-30) :
CH3CHO + 3/2 O2 → β CO + β H2O (III-27)
CH3CHO + 2 NO + 5/2 O2 → β CO + β H2O + 2 NO2 (III-28)
CH3CHO + ½ O2 → β CH2O (III-29)
CH3CHO + 3/2 O2 + β NO → β CH2O + 2 NO2 (III-30)
Les réactions conduisent donc également à la formation de NO2 bien qu’elles soient marginales
en comparaison de la décomposition de l’éthylnitrite.
97
Chapitre III : Etudes préliminaires
Bilan/Perspectives
Que ce soit en NH3-SCR ou en EtOH-SCR, l’acidité des matériaux apparait être un paramètre
important. Dans le cas de la réaction de NH3-SCR, la première partie de ce chapitre montre la
relation entre la quantité de sites acides de Lewis des catalyseurs de type WO3/Ce-Zr et l’efficacité
en réduction des NOx, la première étape du mécanisme deNOx étant l’adsorption d’ammoniac sur
WO3. Par contre, le type d’acidité semble peu influer. La littérature rapporte des mécanismes
similaires avec des matériaux ne contenant que de l’acidité de Brønsted comme les zéolithes.
Au contraire de la réaction de NH3-SCR pour laquelle beaucoup de catalyseurs sont actifs
(WO3/Ce-Zr, Fe-ZSM-5, Cu-MFI, V2O5/TiO2, V2O5-WO3/TiO2, MnOx/Al2O3…), l’EtOH-SCR est
réellement efficace uniquement en présence de catalyseurs de type Ag/Al. Des catalyseurs de type
Ag-MFI ou autres ont également été étudiés. S’ils sont efficaces qu’en HC-SCR avec des
hydrocarbures non-oxygénés [63], [101], des catalyseurs comme Ag-ZSM-5 ne se révèlent pas
efficaces en EtOH-SCR [102]. Les matériaux de type Ag/Al ne présentent que de l’acidité de Lewis
et se différencient par un caractère amphotère propre à l’alumine. Ces paires acido-basiques de
Lewis sont les sites actifs de nombreuses réactions du mécanisme de SCR. Il est possible
d’améliorer ces matériaux, par l’ajout de dopant comme le ruthénium, le zinc ou l’indium [51],
[56], [103], tout en conservant le caractère amphotère du matériau.
b) Fonction redox
Les matériaux actifs en EtOH-SCR comme en NH3-SCR ont tous un caractère bifonctionnel.
Une fonction redox est apportée principalement par le support Ce-Zr en NH3-SCR pour la réduction
des NOx, tandis que c’est la phase métallique Ag en EtOH-SCR. La phase Ag n’a pas uniquement
pour rôle la réduction des NOx. Elle permet aussi l’oxydation partielle de l’éthanol en acétaldéhyde,
lui-même pouvant être à son tour oxydé par la phase Ag. Le passage de la forme réduite Ag0 à la
forme oxydée AgI par la présence de O2 dans le mélange permet également l’oxydation de NO en
NO2, ce dernier étant plus réactif vis-à-vis des réducteurs.
Dans le cas de la réaction de NH3-SCR, un des verrous majeurs est l’activation de la réaction à
basse température, en dessous de β50°C. L’activité est notamment dépendante du rapport NO2/NOx
comme l’a montré la Figure III-5. En effet, la présence de NO2 tel que (NO2/NOx) = 0,5
98
Chapitre III : Etudes préliminaires
1,0
0,8
NO2/NOx
0,6 Condition
Fast-SCR
0,4
0,2
0,0
150 250 350 450
Température (°C)
Figure III-23. Evolution du rapport NO2/NOx lors de l’oxydation de NO sur 1%Pt/Al2O3.
Mélange contenant 400 ppm de NO, 10% O2, 10% CO2, 8% H2O et N2.
A 175 et 200°C, les premières températures évaluées lors des tests de SCR, 6 et 18% de NO2
sont respectivement formés. Or, pour être dans les conditions propices à la réaction de Fast-SCR,
il faut être en présence de 50% de NO2. Si l’on se réfère à la Figure III-23, les 50% de NO2 ne sont
99
Chapitre III : Etudes préliminaires
formés qu’à partir de β50°C. Même en admettant que le catalyseur évalué ici n’est certainement
pas le matériau modèle le plus efficace pour cette réaction, nous pouvons raisonnablement conclure
que le DOC permet certes une oxydation d’une partie de NO en NO2, mais que l’activité reste
insuffisante aux plus basses températures pour permettre un fonctionnement optimal des
catalyseurs de NH3-SCR.
b) EtOH-SCR
Dans le cas de l’EtOH-SCR sur le catalyseur 2% Ag/Al, les résultats préliminaires montrent
que l’éthanol a un double rôle dans le processus conduisant à la formation de N2. Dans un premier
temps, il permet indirectement l’oxydation in-situ de NO en NO2 à basse température, sans avoir
recours à un catalyseur DOC en amont du catalyseur de SCR. Avec 89 et 227 ppm de NO2 formés
à 175 et 200°C respectivement (voir Figure III-15A), ce système se révèle plus efficace que le
catalyseur modèle DOC évalué, avec par exemple un rapport NO2/NOx proche de 0,6 à 200°C
contre 0,18 pour l’échantillon 1%Pt/Al2O3. Toutefois, le rapport NO2/NOx élevé à basse
température ne permet pas l’obtention d’une conversion élevée des NOx en N2 (Figure III-15A).
Par exemple à 250°C, la conversion des NOx est égale à 40% en EtOH-SCR sur Ag/Al contre 80%
en NH3-SCR sur WO3/Ce-Zr en condition Standard.
Durant le processus, l’éthanol est aussi partiellement oxydé en acétaldéhyde. Sa réaction avec
les NOx adsorbés et l’obtention de composés de type C-N conduit finalement à la formation
d’ammoniac. L’éthanol permet donc de générer in-situ NO2 et NH3, connus pour être très réactifs
l’un vis-à-vis de l’autre, pour donner N2 par un mécanisme semblable à celui vu en NH3-SCR.
Néanmoins, NH3 n’est significativement observé qu’au-delà de 250°C, comme le montre la Figure
III-β4. Pour rappel du schéma résumant la voie principale d’obtention de N2 (en Figure III-22), ce
sont les espèces -NCO qui conduisent à la formation de NH3 par hydrolyse. Au regard de la rapidité
d’hydrolyse des espèces -NCO en présence d’eau, il est donc probable que ce soit la non-formation
d’espèces -NCO qui explique le peu d’ammoniac formé avant β50°C. Les travaux de DRIFT de
Kameoka et al. sont en accord avec ce point [82]. Lors de l’analyse des espèces présentes en surface
du catalyseur sous un mélange NO-O2-C2H5OH, les espèces -NCO n’ont été mise en évidence qu’à
partir de 250°C sur le matériau. Zuzaniuk et al. ont utilisé la même technique pour étudier la
décomposition du nitrométhane CH3NO2 (intermédiaire réactionnel Figure III-22) sur support
alumine ainsi que sur catalyseur type Ag/Al [81]. Dès 100°C, les bandes caractéristiques des
espèces -NCO sont visibles dans la région entre 2200 et 2250 cm-1. Le nitrométhane se
décomposant donc facilement en espèces -NCO à basse température, c’est donc sa formation qui
est limitante dans le processus de EtOH-SCR.
100
Chapitre III : Etudes préliminaires
100 400
Teneur (ppm)
XNOx
60 NO2
200
NH3
40
100
20
0 0
150 250 350 450
Température (°C)
Figure III-24. EtOH-SCR sur Ag/Al avec 400 ppm de NO. Evolution de la conversion des NOx et
des teneurs en NO2 et NH3 en fonction de la température.
Pour résumer, l’activité deNOx en EtOH-SCR est principalement limitée par la réaction entre
les nitrates et les espèces acétates/énoliques, conduisant au nitrométhane (sous forme d’aci-anion),
comme illustré dans la Figure III-25 à T < 250°C. A T > 250°C, le nitrométhane présent est ensuite
transformé en espèces isocyanates via la formation d’espèces de type -CN qui sont ensuite
facilement hydrolysées en ammoniac avant de réagir avec les NOx. La faible efficacité du système
EtOH-SCR observée aux basses températures (T < β50°C) peut donc être imputée à l’absence de
réducteur efficace à cette température, tel que NH3. En conséquence, il apparait judicieux
d’examiner l’influence de l’ajout de NH3 sur l’activité en EtOH-SCR, en particulier pour des
températures inférieures à 250°C.
Figure III-25. Schéma réactionnel illustrant la limitation d’activité SCR à basse température.
101
Chapitre III : Etudes préliminaires
500 1500
NH3 1000
300
NO2
200 EtOH
500
100 NO
Ajout NH3
0 0
0 200 400 600
Temps (s)
Figure III-26. Effet de la co-injection de NH3 (400 ppm) sur l'évolution des concentrations de
NO, NO2, NH3 et C2H5OH en condition d’EtOH-SCR à 200°C.
Comme déjà observé précédemment à 200°C, une très faible conversion des NOx est constatée
en EtOH-SCR, de l’ordre de 9%. Cependant, ββ5 ppm de NO ont été convertis en NO2, ce qui
amène à un rapport NO2/NOx égal à 0,6. A β00 s, l’ajout de NH3 entraine alors une consommation
importante de NO et de NO2, comme espéré. Le rapport NO2/NOx reste inchangé en sortie de
réacteur.
Quantitativement, après stabilisation, environ 150 ppm de NOx ont été éliminés ce qui
correspond à environ quatre fois la quantité de NOx convertie avec EtOH uniquement, et 110 ppm
de NH3 ont été consommés. Toutefois, aucune surconsommation d’éthanol n’est avérée. Au
contraire, la concentration en éthanol en sortie est légèrement plus élevée lors de l’ajout de NH3,
signe d’une possible compétition d’adsorption entre l’éthanol et NH3 sur le catalyseur.
Cet effet est semblable à la réalisation d’un mécanisme de type Fast-SCR, par la consommation
à la fois de NO et NO2. Cependant, les quantités de NH3 et NOx impliquées ne sont pas
équimolaires, ce qui implique soit un autre mécanisme, soit une réaction supplémentaire.
Cet effet que procure l’ajout d’ammoniac en EtOH-SCR a également été mis en évidence par
Yu et al. à β75°C, lors de l’ajout de 150 ppm de NH3 sur un catalyseur 3%Ag/Al à 275°C [107]. A
travers une étude de DRIFT, Yu et al. ont pointé une réaction entre l’ammoniac et les espèces
énoliques en surface du matériau, qui conduit à une augmentation du nombre d’espèces énoliques.
L’activité supplémentaire que procure l’ajout de NH3 n’est donc peut-être pas uniquement
cantonnée à une simple réaction entre NH3 et les NOx.
102
Chapitre III : Etudes préliminaires
103
Chapitre III : Etudes préliminaires
Conclusion
L’objectif principal de cette partie est une présentation de la réaction de SCR avec l’utilisation
de deux réducteurs. L’utilisation de chaque réducteur amène son propre mécanisme. Cependant,
ces deux mécanismes ont des similarités.
Dans la première partie, la réaction de NH3-SCR a été étudiée sur une série de trois matériaux
de type WO3/Ce-Zr aux teneurs en WO3 différentes (3, 6 et 9%). Le catalyseur 6%/WO3/Ce-Zr
s’est avéré le plus actif pour la réduction des NOx avec NO seulement. Cette activité élevée est en
relation directe avec l’acidité de Lewis élevée de ce catalyseur, apporté par le WO 3. Il semble
cependant qu’un pourcentage trop élevé de tungstène inhibe cette fonction. La valeur du ratio
NO2/NOx entrant est également un paramètre important en NH3-SCR. Ceci est expliqué par les
mécanismes d’obtention de N2. NO2, de par sa réactivité plus élevée que NO, conduit à la formation
d’espèces HNOx, dont HONO, qui réagit ensuite rapidement avec NH3 pour former NH4NO2. Ce
dernier se décompose ensuite facilement en N2 et en H2O.
Dans la seconde partie, la réaction de EtOH-SCR a été étudiée sur une série de trois matériaux
de type Ag/Al avec trois teneurs en argent différentes (2, 4 et 6%). Il s’avère qu’une partie des NOx
peut être réduite sans catalyseur, mais seulement à partir de 450°C. La présence de l’alumine seule
ne permet pas de baisser la température de début de conversion. Toutefois, l’alumine permet quand
même une concentration en N2 plus élevée en sortie. Le support favorise également la
déshydratation de l’éthanol en éthylène. L’ajout de l’argent a alors plusieurs conséquences :
- La conversion des NOx démarre dès 175°C et devient considérable à partir de 250°C,
- L’argent favorise la déshydrogénation de l’éthanol en acétaldéhyde et inhibe fortement la
réaction de déshydratation conduisant à l’éthylène,
- NO est fortement oxydé en NO2 à basse température et de l’ammoniac apparait comme
sous-produit de réaction, aux plus hautes températures (à partir de 250°C).
Parmi les trois matériaux testés, le 2%Ag/Al est le plus actif en deNOx. Il s’avère que c’est
également le matériau qui génère le plus d’acétaldéhyde qui est le plus actif. Cette explication est
apportée par le mécanisme d’obtention de N2, d’une complexité supérieure au mécanisme de NH3-
SCR. La déshydrogénation de l’éthanol en acétaldéhyde va également de pair avec l’oxydation de
NO. C’est ensuite la transformation entre les espèces adsorbées issues de l’acétaldéhyde et de NO2
qui conduit au nitrométhane. Ce composé réagit ensuite et conduit à la formation d’espèces
isocyanates. A ce stade, le mécanisme n’est pas encore totalement élucidé mais il est généralement
admis que les espèces -NCO réagissent directement avec les NOx ou sont hydrolysées en NH3,
l’ammoniac réagissant finalement avec les NOx pour conduire à N2.
A la lumière des mécanismes mis en jeu, une troisième partie a été consacrée à une comparaison
entre l’utilisation de l’ammoniac et celle de l’éthanol pour la SCR, notamment en ce qui concerne
le manque d’activité à basse température (entre 175 et β50°C). Il en est ressorti que dans le cas de
la réaction de NH3-SCR, le lien au catalyseur de DOC est trop important. En effet, ce dernier ne
permet pas l’oxydation de NO en NO2 à basse température. Or, la plupart des catalyseurs de NH3-
SCR, dont le WO3/Ce-Zr, ne sont actifs qu’en présence de NO2 dans cette gamme de température.
104
Chapitre III : Etudes préliminaires
Dans le cas de l’EtOH-SCR, l’éthanol peut jouer un rôle important dans l’oxydation de NO à basse
température, évitant ainsi la dépendance au DOC. Par contre, l’activité est cependant bien plus
faible que celle obtenue en NH3-SCR de 175 à β50°C. L’étape limitante est la formation des espèces
C-N qui n’a pas lieu avant β50°C, et qui conduit à la formation d’espèces isocyanates puis à
l’ammoniac. Il est à noter que la formation de l’ammoniac laisse penser que des mécanismes
similaires d’obtention de N2 ont lieu, que ce soit en NH3-SCR ou en EtOH-SCR. Le manque
d’activité à basse température proviendrait donc de la non-formation de NH3 in situ généré par
l’éthanol en dessous de β50°C qui ne peut donc réagir avec NO2.
Finalement, notre idée a donc été de voir si le fait d’ajouter directement de l’ammoniac à basse
température en condition d’EtOH-SCR, permettait une amélioration de l’activité deNOx par
réaction avec NO mais également NO2. Un test préliminaire réalisé à 200°C a effectivement montré
une amélioration nette de l’activité par l’ajout de 400 ppm de NH3, avec un gain de 27% de
conversion à cette température. Ce résultat permet de conclure que le catalyseur Ag/Al permet une
réactivité entre NH3 et les NOx qui reste à approfondir et fera l’objet du chapitre suivant.
105
Chapitre III : Etudes préliminaires
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109
Chapitre III : Etudes préliminaires
110
Chapitre III : Etudes préliminaires
111
Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al
en (EtOH+NHγ)-SCR
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Introduction
Dans le chapitre précédent, une comparaison des procédés de NH3-SCR et EtOH-SCR a permis
d’établir les verrous pour atteindre une meilleure activité à basse température (T < 300°C), pour
chacun des deux réducteurs. Dans le cas de NH3, la limitation principale réside dans l’absence de
NO2 à basse température, nécessaire à la réalisation de la réaction de Fast-SCR. Dans le cas de
l’éthanol, NO2 est formé in situ en quantité conséquente à basse température, sans que l’activité
deNOx augmente. La faible activité observée pour des températures inférieures à 250-300°C est
dans ce cas attribuée essentiellement à l’absence de formation de l’intermédiaire nitrométhane, qui
conduit à la génération de réducteurs telles que les espèces -NCO ou l’ammoniac. L’idée
développée ici est donc de rajouter directement l’ammoniac au mélange pour contourner cette
limitation, et accéder directement à la suite du mécanisme de SCR. Une contribution de la réaction
de Fast-SCR peut également être attendue dès 200°C, comme présenté dans le chapitre précédent.
Dans la première partie de ce chapitre IV, l’étude de l’influence de l’ammoniac en condition de
EtOH-SCR sur le catalyseur 2%Ag/Al2O3 est étendue à la gamme de température 175-500°C. Des
paramètres tels que la consommation de NO2 ou le rôle du support sont également étudiés et
permettent de poser les premières bases d’un nouveau schéma réactionnel.
Les parties IV-3 à IV-5 traitent ensuite des différentes hypothèses émises pour expliquer ce gain
d’activité. La première explication envisagée est la réaction de l’ammoniac avec NO et NO2,
conduisant ainsi à un mécanisme de type Fast-SCR. Cette première hypothèse a conduit à l’étude
de la réaction de NH3-SCR sur le catalyseur 2%Ag/Al ainsi que sur le support seul. Cependant, il
sera montré que cette hypothèse ne peut expliquer la totalité du gain observé. Une deuxième
hypothèse est ensuite étudiée au travers de l’étude de l’influence de l’ammoniac sur les composés
organiques carbonés présents dans le milieu (éthanol, acétaldéhyde). Le but est d’identifier la
possible formation d’un intermédiaire réactionnel de type imine pouvant être réactif vis-à-vis des
NOx. Une troisième hypothèse postule que l’éthanol est un pourvoyeur d’espèces hydrogènes de
surface, qui permettent une réaction proche de celle connue en NH3-SCR assistée par H2 sur des
catalyseurs argent supportés. Dans ce contexte, l’influence de H2 sur la réaction de NH3-SCR avec
2%Ag/Al est examinée et comparée au gain obtenu en (EtOH+NH3)-SCR.
Après l’identification des différents processus conduisant à l’obtention de N2 en (EtOH+NH3)-
SCR, une étude de l’adsorption de différents mélanges est réalisée par IR in situ à β00°C. L’objectif
est en particulier d’étudier les différentes interactions entre NO, NO2, NH3, EtOH, CH3CHO et O2
à la surface du matériau. L’ensemble de ces études permet dans une dernière partie de proposer un
schéma réactionnel global expliquant l’effet du couple de réducteur EtOH/NH3 sur l’activité en
SCR du catalyseur 2%Ag/Al.
113
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
100
80
Conversion NOx (%)
60
40
20
0
150 250 350 450
Température (°C)
Figure IV-1. Tests de EtOH-SCR () et (EtOH+NH3)-SCR () sur 2%Ag/Al. Conversion des
NOx en fonction de la température (NOx = 400 ppm de NO initialement).
Comme vu dans le chapitre précédent, la conversion des NOx est faible à basse température en
EtOH-SCR (environ 9% à 200°C, courbe bleue, Figure IV-1) puis augmente rapidement pour
atteindre 91% à γ00°C. Cette faible conversion à T < γ00°C est principalement due à l’étape
limitante de formation de CH3NO2, intermédiaire clé du mécanisme de EtOH-SCR qui conduit
ensuite à la formation d’ammoniac (cf. Figure III-24). Cet ammoniac, supposé réactif vis-à-vis de
NO2 est quasiment absent à T < 250°C.
Lorsque l’on ajoute directement l’ammoniac à l’éthanol ((EtOH+NH3)-SCR), un gain important
est alors observé. La conversion des NOx est nettement améliorée, passant de 9% à 38% à 200°C,
et de 38 à 74% à 250°C (courbe rouge, Figure IV-1). Cette amélioration est également constatée
après 450°C où la conversion des NOx diminue en EtOH-SCR mais est conservée au-dessus de
85% par l’ajout d’ammoniac.
Les conversions de NH3, NOx et EtOH sont ensuite comparées dans la Figure IV-2, en
condition Standard de (EtOH+NH3)-SCR (NO2/NOx = 0). La conversion de EtOH est concomitante
114
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
avec celle des NOx quelle que soit la température. Ceci semble indiquer que la conversion des NOx
est limitée par celle de l’éthanol et qu’elle ne peut dépasser cette dernière. A 175 et β00°C, la
conversion en ammoniac suit également la même allure, suggérant une réactivité concertée entre
les trois réactifs. Le rapport entre les conversions en NH3 et NOx est proche de 1, ce qui suggère
une stœchiométrie de type SCR en condition Standard ou Fast. A partir de 250°C, la conservation
en NH3 diminue avec l’augmentation de température. Elle atteint un minima à 400°C pour ensuite
augmenter à nouveau jusqu’à 500°C. Cette allure est due à l’émission de NH3 en EtOH-SCR qui
commence à 250°C (cf. Figure III-24). La valeur de conversion en NH3 est donc « faussée » par la
génération d’ammoniac in situ. Il n’est donc pas possible de connaître de manière précise la
conversion exacte de NH3 ajouté à T > 200°C.
100
80
Conversion (%)
XNOx
60 XEtOH
XNH3
40
20
0
150 250 350 450
Température (°C)
Figure IV-2. Test de (EtOH+NH3)-SCR sur 2%Ag/Al. Evolution des conversions des NOx, de
NH3 et de EtOH en fonction de la température (NOx = 400 ppm de NO initialement).
Pour conclure, l’ajout de NH3 entraine donc une hausse globale de l’activité SCR sur toute la
gamme de température (175-500°C), comme envisagé dans le chapitre précédent. Pour rappel, les
avis divergent concernant le rôle de l’ammoniac dans le mécanisme de EtOH-SCR. Pour certains,
ce sont les espèces -NCO qui sont considérées comme réducteurs majoritaires des NOx [1], [2].
Pour d’autres, les espèces -NCO sont rapidement hydrolysées en ammoniac, qui réduit ensuite les
NOx [3], [4]. Cependant, les résultats obtenus ici attestent d’une réactivité de NH3 pour former N2
sur le catalyseur 2%Ag/Al, ce qui confirme que NH3 est fortement impliqué dans le mécanisme de
EtOH-SCR. Néanmoins, des incertitudes demeurent, notamment en ce qui concerne une possible
interaction entre l’éthanol et l’ammoniac. Cette hypothèse est développée dans la section IV-4 de
ce chapitre. La suite de cette étude s’intéresse tout d’abord la réactivité de NO2 et NO en
(EtOH+NH3)-SCR.
115
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
400
Concentration NOx (ppm)
NO avec EtOH
200 NO avec EtOH/NH3
100
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure IV-3. Comparaison des concentrations en NO et NO2 en fonction de la température, en
condition de EtOH-SCR et (EtOH+NH3)-SCR.
Au premier abord, le gain en conversion des NOx généré par l’ajout d’ammoniac est
principalement en lien avec une consommation supplémentaire de NO2 (courbe bleue en pointillé).
A 200°C, la concentration en NO2 passe d’environ βγ0 ppm à 1γ0 ppm par l’ajout d’ammoniac. A
250°C, cet écart est encore plus conséquent avec une consommation supplémentaire proche de 160
ppm. Ce résultat était attendu dans la mesure où notre hypothèse de départ, appuyée par la
littérature, prévoyait une réactivité élevée entre NO2 et NH3 dans le mécanisme de EtOH-SCR. Il
est intéressant de noter qu’après ajout d’ammoniac, il reste encore une concentration importante de
NO2 qui n’a pas réagi.
Une consommation supplémentaire de NO est également avérée lors de l’ajout de NH3 mais
dans une moindre mesure. Environ 30 et 20 ppm de NO sont consommés à 200 et 250°C
respectivement. La consommation de NO étant bien plus faible que celle de NO2, la stœchiométrie
de la réaction de Fast-SCR n’est donc pas respectée. Ce n’est donc pas la réaction majoritaire.
La partie suivante développe les résultats des tests catalytiques obtenus sur support seul, afin
de déterminer le rôle de l’argent dans cette nouvelle réactivité.
116
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
100 100
80 80
Conversion (%)
Conversion (%)
NOx
60 60 EtOH
NH3
40 40
20 20
0 0
150 250 350 450 550 150 250 350 450 550
Température (°C) Température (°C)
Figures IV-4. Tests de EtOH-SCR (A) et (EtOH+NH3)-SCR (B) sur support Al2O3. Evolution des
conversions NOx, NH3, EtOH en fonction de la température.
En EtOH-SCR, comme vu dans le chapitre III, les NOx ne sont convertis qu’à haute température
(T > 350°C) sur Al2O3. A 515°C, 40% de NOx sont ainsi convertis. A cette température, environ
150 ppm de NO sont également oxydés en NO2 (cf. Annexe IV-1). La conversion en EtOH est
quant à elle totale à partir de γ50°C. Pour rappel, la majeure partie de l’éthanol est converti en
éthylène par déshydratation sur les sites acides de Lewis de l’alumine. A partir de 400°C, CO est
également formé.
L’ajout de NH3 (Figure IV-4B) entraine une baisse de la réduction des NOx. A 500°C, la
conversion des NOx n’atteint que 15%, avec 7 ppm de NO2 formés à haute température. La
conversion en NH3 mesurée suit la conversion des NOx, suggérant une réaction de type Standard-
SCR entre les deux composés. La conversion en EtOH, quant à elle, est décalée vers les plus hautes
températures. En effet, la conversion en EtOH n’atteint 100% qu’à partir de 400°C, contre γ50°C
en EtOH-SCR. Cependant, l’éthylène reste le seul produit d’oxydation partielle jusqu’à 450°C (cf.
Annexe IV-2). Le CO qui sort à partir de 400°C en EtOH-SCR (voir chapitre III, partie III.3.3.2),
sort en plus faible quantité en présence de NH3. On peut par exemple noter une concentration
supérieure à 700 ppm de CO en EtOH-SCR à 500°C contre seulement 50 ppm en présence de NH3.
Finalement, il apparaît que l’ammoniac inhibe la déshydratation de l’éthanol sur les sites acides
de l’alumine ainsi que l’oxydation de NO qui conduit à la formation de N2 à plus haute température.
Il a par ailleurs été expliqué dans la littérature que la formation de NO2 sur Al2O3 provenait de
l’adsorption de NO sous forme de nitrites, suivie d’une réaction avec un oxygène activé en surface
du support à haute température [5]. Ceci suggère donc que l’adsorption de l’ammoniac rentre en
117
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
compétition avec l’adsorption de l’éthanol mais aussi avec NO, ce qui est logique étant donné le
caractère basique de NH3.
Ces résultats impliquent donc que le support seul ne permet pas le gain de conversion obtenu
en (EtOH+NH3)-SCR avec le catalyseur β%Ag/Al. Au contraire, une inhibition due à l’ammoniac
est observée. L’argent a donc une fonction importante qui reste à déterminer. Dans le but de
comprendre les mécanismes mis en jeu, il est nécessaire d’étudier la réaction de réduction des NOx
par l’ammoniac (en absence d’éthanol). Dans un premier temps, il s’agit d’évaluer le catalyseur
2% Ag/Al en NH3-SCR.
118
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
100
80
Conversion (%)
60 NOx
NH3
40
20
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure IV-5. Test de NH3-SCR en condition Standard (NO = 400 ppm) sur 2%Ag/Al.
Conversions des NOx et de NH3 en fonction de la température.
Aucune conversion des NOx n’est constatée sur la gamme de température étudiée. Ainsi, la
réaction de NH3-SCR en condition Standard n’a pas lieu sur ce catalyseur, en accord avec la
littérature [6] [7]. Ce résultat montre donc l’effet de synergie du couple EtOH/NH3 dans le gain
d’activité constaté en Figure IV-1. Il permet également d’apporter un élément au mécanisme
d’obtention de N2 en EtOH-SCR. En effet, dans le Chapitre III, des divergences concernant l’étape
finale d’obtention de N2 ont été mises en évidence (réactivité espèces -NCO ou NH3 et type de
réaction). Le résultat obtenu ici élimine donc les réactions de Slow et de Standard-SCR du schéma
réactionnel de EtOH-SCR. Cependant, il a été constaté une légère conversion de NOx sur l’alumine
seule en (EtOH+NH3)-SCR liée à la conversion de NH3, à T > 450°C (Figure IV-4B). L’éthanol
doit donc permettre l’activation de l’ammoniac pour cette réaction.
Dans le chapitre précédent, il a été montré qu’en présence d’éthanol une partie du NO est
oxydée en NO2 dès les basses températures. Il est possible que NO2 généré in situ soit capable
d’amorcer la réaction de NH3-SCR, au contraire de NO. L’effet du rapport NO2/NOx sur la réaction
de NH3-SCR sur le catalyseur β%Ag/Al fait donc l’objet de la partie suivante.
119
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
NO2/NOx = 0,5
La Figure IV-6 présente les conversions NOx et NH3 en condition de Fast-SCR (200 ppm NO
+ 200 ppm NO2), ainsi que le rapport NO2/NOx de sortie en fonction de la température de réaction.
100 1,0
NOx
80 NH3 0,8
Conversion (%)
NO2/NOx
NO2/NOx
60 0,6
40 0,4
20 0,2
0 0,0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure IV-6. Test de NH3-SCR en condition Fast (NO = NO2 = 200 ppm) sur 2%Ag/Al.
Conversions des NOx et de NH3, et évolution du rapport NO2/NOx en fonction de la température.
Premièrement, une réactivité deNOx est observée en présence du mélange NO + NO2, avec
environ 10% de conversion dès 175°C. Cette conversion des NOx atteint son maximum à 200°C,
avec 14% de conversion. Elle diminue ensuite légèrement jusqu’à 450°C (7%) avant de remonter
légèrement à 500°C (9%). De manière globale, la conversion affichée reste limitée entre 7 et 14%
sur la gamme de température étudiée. Ce comportement quasi linéaire, également constaté par
Doronkin et al. [8], semble indiquer une activité totale des sites actifs dès 175°C, ou bien un
empoisonnement des sites, limitant ainsi la conversion. Il est à noter que Doronkin et al. ont
également observé ce comportement sur Ag/ZrO2.
La conversion en NH3 suit étroitement la conversion des NOx de 175 à 400°C, avec un ratio
proche de 1. Ce dernier indique la probable réaction de Fast-SCR rappelée ci-dessous :
4 NH3 + 2 NO + 2 NO2 → 4 N2 + 6 H2O (IV-1)
Le rapport NO2/NOx mesuré en sortie de réacteur conforte cette idée. En effet, dans cette même
gamme de température, ce rapport reste très proche de 0,5, indiquant la conversion d’une même
quantité de NO et de NO2, en accord avec la stœchiométrie de la réaction de Fast-SCR.
Au-delà de 400°C, la conversion en NH3 devient supérieure à celle des NOx, pour atteindre 15%
à 500°C, contre 9% pour les NOx. Le rapport NO2/NOx est également impacté puisqu’il diminue
120
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
légèrement, jusqu’à 0,44 à 500°C. L’explication la plus probable est que la réaction d’oxydation
de l’ammoniac en NO se produit, augmentant ainsi la quantité de NO et diminuant le rapport
NO2/NOx.
4 NH3 + 5 O2 → 4 NO + 6 H2O (IV-2)
NO2/NOx = 1
Dans la Figure IV-7 sont présentés les résultats du test de NH3-SCR avec uniquement NO2
comme NOx en entrée (conversions NOx et NH3, ainsi que le rapport NO2/NOx en sortie).
100 1,0
80 0,8
Conversion (%)
NOx
NO2/NOx
60 NH3 0,6
NO2/NOx
40 0,4
20 0,2
0 0,0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure IV-7. Test de NH3-SCR avec uniquement NO2 comme NOx introduits (NO2 = 400 ppm)
sur 2%Ag/Al. Conversions des NOx et de NH3, évolution du rapport NO2/NOx en fonction de la
température.
De même qu’en condition de Fast-SCR, une certaine activité deNOx est constatée avec NO2
uniquement. La conversion des NOx, comprise entre 8 et 14% est proche de celle rencontrée avec
un rapport (NO2/NOx)entrée égal à 0,5. Une stœchiométrie de type NO2-SCR pourrait être attendue,
NO étant absent du mélange initial. La réaction de NO2-SCR, de rapport proche de 1,3 est
rappelée par l’équation ci-après :
4 NH3 + 3 NO2 → 7/2 N2 + 6 H2O (IV-3)
La conversion en NH3 observée reste presque égale à la conversion des NOx de 175 à 350°C.
Le rapport ne correspond donc pas à 1,3, comme attendu pour la réaction entre NO2 et NH3. Il
est donc probable que NO2 soit partiellement réduit en NO pour conduire à une réaction de type
Fast-SCR. Notons toutefois que pour ce test, la quantité initiale de NH3 injectée est égale à celle de
NO2.
Au-delà de 350°C, la conversion en NH3 est supérieure à la conversion des NOx. Cet effet est
nettement plus significatif avec NO2 uniquement (γ4% de conversion à 500°C) qu’avec
(NO2/NOx)entrée = 0,5. Le rapport (NO2/NOx)sortie reste égal à 1 jusqu’à γ50°C, et diminue ensuite
fortement pour atteindre 0,78 à 500°C, montrant l’apparition de NO non converti. Ceci conforte
121
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
l’idée selon laquelle une partie de NH3 est oxydé en NO au-delà de γ50°C, selon l’équation (IV-
2).
Ces mesures apportent également une réponse à la perte d’activité deNOx obtenue en EtOH-
SCR à T > 400°C. En effet, une perte d’activité est observée aux hautes températures, comme
rapportée dans la Figure IV-1. Dans le chapitre III, une étude de la distribution des réactifs et
produits de réactions en EtOH-SCR a montré que la concentration en NO, qui est proche de 0 ppm
à 350°C augmente à nouveau à partir de 400°C. Ainsi, l’oxydation de l’ammoniac généré in situ
est probablement responsable de la formation de NO à haute température. Il est à noter que N2O
est détecté en faible concentration après 400°C dans ces conditions. A 450 et 500°C, 8 et 13 ppm
de N2O sont respectivement détectés, qui proviennent probablement de l’oxydation de l’ammoniac.
Activité du support Al
Afin de déterminer le rôle de l’argent sur la réactivité entre NH3 et les NOx, un test de NH3-
SCR avec 400 ppm de NO2 a également été réalisé sur le support seul (alumine vieillie à 700°C).
De la même manière que sur le catalyseur 2%Ag/Al, le profil de conversion des NOx stagne, mais
cette fois-ci autour de 17% (cf. Annexe A.IV-3), ce qui représente en moyenne 5% de conversion
des NOx supplémentaires. Ceci met en évidence que la réaction de SCR est réalisée sur le support
uniquement, sans influence de l’argent. Cependant, il a été vu dans le chapitre précédent (III.3.2.2)
que l’ajout d’argent entrainait une diminution du nombre de sites acides de Lewis. Il est donc
probable que ce soit ces derniers qui permettent la réaction entre NH3 et NO2 pour conduire à N2,
alors que la présence de l’argent a un effet inhibiteur.
Conclusion
122
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
80
Produits (ppm)
CH3CHO 400
60
40 CO 200
20 CH2O
0 0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure IV-8. Influence de l’ajout de NH3 sur la conversion de EtOH et la distribution des
produits carbonés (EtOH-SCR et (EtOH+NH3)-SCR sur 2%Ag/Al).
En EtOH-SCR, comme déjà décrit dans le chapitre III section 3.3.3, le sous-produit principal
de l’oxydation partielle de l’éthanol à basse température est l’acétaldéhyde, avec un maximum de
420 ppm vers 260°C. CH2O, considéré comme produit de l’oxydation de l’acétaldéhyde [5], [9] est
également observé, mais à des teneurs ne dépassant pas 50 ppm. A partir de 300°C, le sous-produit
majoritaire devient CO, dont la concentration atteint un palier autour de 260 ppm à partir de 350°C.
En présence de NH3, aucune différence notable n’est observée. La conversion en EtOH demeure
inchangée. Il n’y a donc a priori aucune interaction entre l’ammoniac et l’éthanol. En ce qui
concerne les sous-produits d’oxydation partielle de l’éthanol, que ce soit l’acétaldéhyde, CO ou le
formaldéhyde, le constat est identique.
123
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Ce résultat est assez surprenant puisque les résultats précédents ont montré l’intérêt d’avoir la
présence simultanée de l’éthanol et de l’ammoniac dans le mélange réactionnel pour l’obtention de
ce gain d’activité. De plus, l’étude de l’influence de l’ajout d’ammoniac en EtOH-SCR sur
l’alumine (section IV-β.γ) a permis de mettre en évidence une compétition d’adsorption entre NH3,
EtOH et NO sur les sites acides de Lewis, ce qui devrait normalement permettre d’observer une
différence. Pour approfondir ces résultats, la possible interaction entre l’éthanol et l’ammoniac a
également été étudiée en absence de NOx.
100
20
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure IV-9. Tests d’oxydation de EtOH, NH3 et EtOH/NH3 (sans NOx) sur 2%Ag/Al. Evolution
de le conversion en éthanol en fonction de la température, seul ou en présence d’ammoniac.
Evolution de la conversion en NH3 en fonction de la température, seul ou en présence de EtOH.
Si l’ajout de NH3 n’affecte pas significativement l’oxydation de l’éthanol, une différence nette
est observée en ce qui concerne les profils de conversion en NH3. Lors du test d’oxydation de NH3
seul, une faible concentration de NH3 est oxydée, à partir de 400°C (courbe noire en pointillé).
Cependant, la présence d’éthanol dans le milieu engendre une conversion importante de
124
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
l’ammoniac, dès 250°C. Cette conversion atteint un palier de 20% à 450°C, ce qui représente
environ 80 ppm. Une faible concentration en NO est enregistrée à T > 400°C (environ 10 ppm à
500°C), ce qui suppose que l’ammoniac est principalement oxydé en N2 ou bien qu’un composé
contenant de l’azote autre que N2O ou HNCO (également détectables) soit formé.
La Figure IV-10 compare les profils de concentration en acétaldéhyde, lors de l’oxydation de
l’éthanol, avec ou sans apport de NH3. De 175°C à 250°C, les profils de concentration sont
équivalents. Toutefois, à partir de 250°C, la concentration en CH3CHO diminue nettement en
présence de NH3.
600
Acetaldéhyde (ppm)
EtOH
400 EtOH + NH3
200
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure IV-10. Tests d’oxydation de EtOH et EtOH/NH3 sur 2%Ag/Al. Evolution de le
concentration en acétaldéhyde lors de l’oxydation de l’éthanol, en présence ou non d’ammoniac.
125
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
dans la Figure IV-11et la réaction (IV-4). De nombreux travaux font état de la formation de cette
espèce par réaction entre un aldéhyde et de l’ammoniac [10]–[13].
Cette imine, très réactive, est ensuite supposée réagir avec NO et NO2 pour donner N2 et
reformer l’acétaldéhyde par la même occasion (réaction IV-5). Cette boucle pourrait alors expliquer
le fait qu’aucun changement dans les produits carbonés ne soit constaté lors de l’ajout de NH3 en
EtOH-SCR. Elle pourrait également expliquer une partie du gain d’activité supplémentaire obtenu
par l’ajout de NH3, les NOx étant réduits via cette réaction (IV-5).
2 CH3CHO + 2 NH3 → β CH3CH=NH + 2 H2O (IV-4)
2 CH3CH=NH + NO + NO2 → β N2 + H2O + 2 CH3CHO (IV-5)
Cependant il faut noter que la réactivité entre NH3 et l’acétaldéhyde n’est observé qu’entre β60
et 360°C (Figure IV-10), impliquant la formation de cet intermédiaire uniquement dans cette plage
de température. Or, l’effet bénéfique de l’ammoniac est présent sur une plus large gamme, dès
175°C. De plus, après 400°C, il n’y a plus d’acétaldéhyde dans le milieu, alors que la conversion
en ammoniac est au-dessus de 15%. Cela ne peut donc être la seule explication à une augmentation
de la réduction des NOx.
Pour vérifier tout de même cette hypothèse d’un intermédiaire imine, une étude de la réactivité
directe entre l’acétaldéhyde et l’ammoniac a été réalisée. Pour cela, la solution aqueuse d’éthanol
a été remplacée par une solution contenant l’acétaldéhyde dilué, afin d’obtenir une concentration
proche de 1200 ppm en mélange gazeux. Une analyse fine des produits de réaction a été réalisée
par spectrométrie de masse, afin de constater ou non la présence d’intermédiaires de type C-N.
L’éthanimine (CH2CH=NH) est le principal produit recherché, bien que d’autres composés le
soient également. C’est le cas de l’acétamide (CH3CONH2) et de l’éthylamine (CH3CH2NH2).
Plusieurs scans avec m/z allant de 1 à 200 ont été réalisés avec différentes compositions de
mélanges gazeux, répertoriées dans la Tableau IV-1.
126
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Tableau IV-1. Compositions des mélanges gazeux analysés par spectrométrie de masse, lors de
tests de SCR et d’oxydation de CH3CHO (avec ou sans apport de NH3) sur 2%Ag/Al.
CH3CHO NH3 NO
Test catalytique Gaz de fond
(ppm) (ppm) (ppm)
1- Oxydation CH3CHO 1200
2- Oxydation CH3CHO + NH3 1200 400 10% O2, 8% H20,
3- CH3CHO-SCR 1200 400 10% CO2, N2
4- (CH3CHO + NH3)-SCR 1200 400 400
Aucun fragment lié à une possible présence de l’éthanimine n’a été observée sur le scan
complet. Toutefois, une difficulté provient des masses correspondantes à l’imine : N2, CO2 et l’eau
peuvent perturber le signal, les masses pouvant être confondues. Dans le cas de l’éthanimine, les
premiers fragments visibles sont présents à des m/z allant de 26 à 28, avec le fragment CH=NH+
qui présente la plus forte intensité du spectre à m/z 28, comme N2 [11]. D’autres fragments, moins
intenses, devraient également être détectables pour des m/z allant de 38 à 43, comme le fragment
CH3C=NH+ à m/z 42. Or, plusieurs fragments liés au CO2 sont également visibles dans ce domaine
de masse.
La composition du mélange a donc été allégée par le retrait du CO2 afin de constater ou non la
présence de fragments de l’éthaninime, sans succès. Cependant, il reste difficile d’affirmer qu’il
n’est pas produit, ce composé étant très instable dès température ambiante et donc difficilement
décelable dans nos conditions opératoires.
L’étude de la réactivité de l’acétaldéhyde en SCR avec et sans NH3 devrait permettre de
conclure sur cette possibilité d’un intermédiaire imine.
127
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
100
60
CH3CHO-SCR
40
(CH3CHO+NH3)-SCR
20
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure IV-12. Tests de CH3CHO-SCR et de (CH3CHO+NH3)-SCR avec NOx = 400 ppm de NO
sur 2%Ag/Al. Conversion des NOx en fonction de la température.
Dans le cas du test de CH3CHO-SCR, la conversion des NOx est inférieure à 10% jusqu’à
β50°C. Elle augmente alors rapidement jusqu’à atteindre 80% à γ00°C. Un maximum de 96% est
atteint entre 380 et 390°C, puis la conversion chute aux plus hautes températures. La conversion
des NOx étant égale à 38% à 250°C en condition de EtOH-SCR, la réaction de SCR semble donc
décalée vers les plus hautes températures avec l’acétaldéhyde seul.
L’ajout de l’ammoniac entraine à nouveau une conversion supplémentaire, comme vu en
condition de EtOH-SCR. Ce gain est principalement constaté entre 175 et 300°C, avec une
amélioration notable de β0% à β00°C. L’efficacité deNOx est également améliorée après 450°C.
Par comparaison avec les résultats obtenus par l’ajout d’ammoniac en EtOH-SCR, il est possible
d’affirmer que l’ammoniac réagit préférentiellement lorsque l’éthanol est présent plutôt que
l’acétaldéhyde. A titre de comparaison, le gain de conversion généré par l’ammoniac peut atteindre
jusqu’à γ6% avec l’éthanol, contrairement à l’acétaldéhyde.
De la même manière qu’avec l’éthanol, du CO et du formaldéhyde sont produits, ce qui
confirme l’idée que ces produits proviennent de l’oxydation partielle de l’acétaldéhyde plutôt que
de celle de l’éthanol, comme expliqué dans le chapitre précédent. Il n’y a cependant pas d’autre
composé carboné qui pourrait indiquer une réactivité différente de celle énoncée en EtOH-SCR.
Du côté des composés azotés, NH3 est également produit (cf. Annexe A.IV-4) à partir de 250°C,
au moment même où la conversion augmente. Ceci soutient le mécanisme de formation de N2 via
la formation d’intermédiaires de type C-N entre les NOx adsorbés et les espèces acétates et
énoliques adsorbées provenant de l’acétaldéhyde.
En CH3CHO-SCR, une partie de NO est également oxydé en NO2, avec un maximum de
concentration de NO2 égal à 200 ppm vers 260°C (cf. Annexe A.IV-4). Comme dans le cas de
l’éthanol, l’ajout d’ammoniac en présence d’acétaldéhyde influe considérablement sur cette
concentration, avec un maximum qui chute aux alentours de 70 ppm. A T < 350°C, seule une partie
du NO2 est consommée, ce qui confirme que ce n’est pas l’étape d’oxydation de NO qui est
limitante.
128
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Pour conclure, l’ajout d’ammoniac entraine un gain d’activité supplémentaire qui reste
cependant moins élevé que celui observé en présence d’éthanol. Il reste à étudier la conversion des
deux réducteurs utilisés, afin de déterminer une possible réactivité entre les deux protagonistes.
CH3CHO/NH3
CH3CHO-SCR
EtOH/NH3
(CH3CHO+NH3)-SCR
(CH3CHO+NH3)-SCR
CH3CHO/NH3
(EtOH+NH3)-SCR
100 100
Conversion CH3CHO (%)
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
150 250 350 450 550 150 250 350 450 550
Température (°C) Température (°C)
Dans la Figure IV-13B sont représentées les conversions en NH3, suivant quatre conditions
différentes : en (EtOH+NH3)-SCR, en (CH3CHO+NH3)-SCR, en oxydation de CH3CHO/NH3 et
129
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Conclusion
Pour conclure, cette partie montre qu’il y a bien des interactions entre NH3 et les composés
carbonés du mélange, EtOH et CH3CHO plus précisément. Cependant, aucune réaction directe
n’a pu être mise en évidence (Figures IV-8 et IV-1γA), ce qui semble exclure l’hypothèse de la
formation d’un réducteur de type C-N pour expliquer le gain d’activité observé en (EtOH+NH3)-
SCR. Les tests de (CH3CHO+NH3)-SCR ont également montré un gain supplémentaire de
conversion des NOx obtenu par l’ajout de NH3, qui reste toutefois modéré en comparaison de
celui obtenu avec l’éthanol. Ces résultats laissent donc penser que le gain observé en
(EtOH+NH3)-SCR provient majoritairement de l’éthanol, sans réaction directe avec ce dernier.
A basse température (T < β50°C), l’oxydation partielle de l’éthanol en acétaldéhyde est la
seule réaction supplémentaire en lien avec la présence de EtOH. Cette réaction revient à une
déshydrogénation, ce qui amène à l’hypothèse développée dans la partie suivante.
130
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
131
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
catalyseur β%Ag/Al. Notons ici qu’aucune efficacité deNOx n’est observée en absence de NH3 de
175 à 500°C (en H2-SCR).
Pour les trois températures étudiées, la quantité de H2 ajoutée a une forte influence sur les
conversions des NOx et de NH3. A 175°C, la conversion des NOx passe de 0 à 37% après ajout de
1500 ppm de H2. A 200°C, la conversion atteint 42 et 60% avec respectivement 600 et 1500 ppm
de H2. A β50°C, l’effet de l’ajout de H2 est encore plus prononcé, avec une conversion passant de
0% en absence d’hydrogène, à 76% en présence de 1500 ppm de H2. Ces résultats confirment l’effet
bénéfique de H2 sur la SCR de NO par NH3. Avec 40% de conversion des NOx en condition
Standard à 175°C, ce procédé peut être considéré comme un des plus efficaces à basse température,
mais nécessite l’ajout de quantités importantes de H2.
Les Figures IV-14 montrent aussi que, dans la gamme de température étudiée, plus la
température est élevée, plus l’effet de l’ajout de H2 est important. Pour chaque température, il est
également intéressant de constater que la conversion en NH3 est très proche de la conversion des
NOx et ce, quelle que soit la concentration de H2.
132
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
100 100
175°C 200°C
80 Conv. NOx 80
Conversion (%)
Conversion (%)
Conv. NH3
60 Conv. H2 60
40 40
20 20
0 0
0 500 1000 1500 0 500 1000 1500
H2 ajouté (ppm) H2 ajouté (ppm)
100
250°C
80
Conversion (%)
60
40
20
0
0 500 1000 1500
H2 ajouté (ppm)
Figures IV-14. Tests de NH3-SCR assistés par H2 avec NOx = 400 ppm de NO sur 2%Ag/Al.
Evolution des conversions de NOx, de NH3 et de H2 en fonction de la température à 175°C (A),
200°C (B) et 250°C (C).
b) Conversion de H2 en (H2+NH3)-SCR
Dans le but d’estimer la quantité de H2 consommée pendant les tests, un spectromètre de masse
a été relié à la sortie du montage. Dans les Figures IV-14 sont également représentés les profils de
conversion de H2 par rapport à la quantité initialement ajoutée. Quelle que soit la quantité de H 2
ajoutée dans le milieu, pour chaque température, la conversion de H2 est quasiment constante.
Pour chaque température, la proportion de H2 consommé apparaît donc proportionnelle à celle
injectée. Des pourcentages moyens de H2 consommé déduits sont regroupés dans le Tableau IV-2,
en fonction de la température. A 175°C, seulement 43% de H2 ajouté est consommé, contre 81% à
250°C. Ainsi, plus la température est élevée, plus la proportion de H2 consommé est importante.
133
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Pour chaque température, la conversion NOx obtenue semble atteindre un palier de conversion
quand la concentration de H2 ajoutée approche les 1500 ppm. Les conversions obtenues pour 1500
ppm de H2 ajouté sont étrangement similaires à la conversion de H2 déterminée pour chaque
température. Il semble donc que la conversion NOx soit limitée par le maximum de H2 également
converti.
Lors des tests de (H2+NH3)-SCR en condition Standard, quelques ppm de NO2 sont détectés en
sortie de réacteur (cf. Annexe A.IV-7), ce qui nous conduit à nous intéresser aux propriétés
d’oxydation de NO en présence de H2.
La Figure IV-15 présente le rapport NO2/NOx en fonction de la température et de la présence
ou non de 400 ppm de H2 dans le mélange (400 ppm NO, 10% O2, 10% CO2, 8% H2O et N2). Sans
hydrogène, le rapport NO2/NOx est nul, signe que NO2 n’est pas formé. Par contre, l’ajout de 400
ppm de H2 entraine une oxydation conséquente de NO en NO2. Le rapport NO2/NOx atteint 0,17
dès 175°C et un maximum de 0,γ est observé à γ00°C. Ce rapport diminue alors lentement jusqu’à
atteindre 0,16 à 500°C. Cet effet a déjà été démontré dans la littérature [5], [19], [23]. Johnson et
al. ont également montré qu’en EtOH-SCR, une partie de l’oxydation de NO provient de la
déshydrogénation de l’éthanol et de la capacité de ces protons formés en surface de l’argent à
réduire les nitrates en surface de l’alumine [24]. Ce travail montre ainsi que l’oxydation de l’éthanol
apporte des espèces H*, très réactives vis-à-vis des autres espèces présentes en surface du matériau.
134
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
1,0
avec 400 ppm H2
0,8 sans H2
NO2/NOx
0,6
0,4
0,2
0,0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure IV-15. Test d’oxydation de NO en présence de 400 ppm de H2 ou non sur 2%Ag/Al.
Evolution du rapport NO2/NOx en fonction de la température.
135
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Ainsi le rôle de l’hydrogène dans le processus de réduction des NOx ne peut pas se limiter à la
formation de NO2. L’étude de la réaction en (H2+NH3)-SCR en condition de Fast peut éclairer ces
interrogations.
Bilan
Suivant ces résultats, il est possible d’émettre l’hypothèse suivante : l’ajout d’hydrogène
permet principalement l’activation de la réaction de Standard-SCR entre NH3 et NO. NO2
possiblement formé dans le milieu est quant à lui consommé en parallèle par une réaction de Fast-
SCR, sans forte influence de H2. En effet, il a été montré dans la partie IV-3.2, que la réaction de
Fast-SCR permettait une conversion des NOx proche de 15% sur le catalyseur Ag/Al, ce qui est
proche du gain apporté par la présence de NO2 en plus de NO en NH3-SCR assisté par H2. De plus,
il a été montré que l’activité en Fast-SCR n’avait aucun lien avec la présence de l’argent, le support
seul permettant une conversion similaire au catalyseur 2%Ag/Al. Or, H2 est activé par l’argent,
comme explicité dans la littérature [8], [20], [25]. Il semble donc que H2 n’ait pas d’influence sur
la réduction de NO2. C’est ce que confirment les tests de (H2+NH3)-SCR sur alumine, en présence
de NO2 (cf. partie IV-5.1.1). Ces résultats peuvent être comparés à ceux obtenus par Satokawa et
al. [17]. Ces derniers ont également mis en évidence le même effet promoteur de H2 sur l’oxydation
de NO. Cependant, dans le cas du réducteur C3H8, la présence de NO2 dans le mélange initial en
C3H8-SCR assisté par H2 ne permet pas une meilleure activité. Ces résultats montrent une fois de
plus que l’espèce la plus réactive pour la réduction par NH3 n’est pas NO2 sur les matériaux de type
Ag/Al, mais probablement une espèce activée en surface du catalyseur, probablement de type
nitrate/nitrite.
136
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
137
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
▪
100
Gain conversion NOx (%)
NH3 en EtOH-SCR
80
60
▪ H2 en NH3-SCR
40
20
0
175 200 250
Température (°C)
Figure IV-16. Comparaison des gains de conversion obtenus lors de l’ajout de NH3 en condition
de EtOH-SCR et par ajout de H2 en NH3-SCR sur 2%Ag/Al, à 175, 200 et 250°C.
Il est constaté que les gains de conversion obtenus avec les deux systèmes sont très proches,
surtout à 175°C et 200°C. Ces résultats démontrent donc que ce sont bien les espèces H* activées
qui sont co-responsables du gain que procure l’ajout de NH3 en EtOH-SCR. En effet, pour
récupérer par l’ajout de H2 le gain obtenu par l’addition de NH3 à la réaction EtOH-SCR, il est
nécessaire d’ajouter une quantité de H2 gazeux supérieure à l’estimation d’espèces H* obtenue par
déshydrogénation de l’éthanol ; preuve qu’il s’agit bien d’espèces hydrogène activées à la surface
du catalyseur.
A β50°C, ce gain est cependant plus élevé dans le cas de l’ajout de H2 en NH3-SCR (écart
d’environ β0% entre les deux valeurs). Deux raisons peuvent potentiellement expliquer cet écart :
- A cette température la conversion des NOx est proche de 80% en (EtOH+NH3)-SCR. Avec
cette conversion élevée, il est possible qu’une partie de l’hydrogène provenant de l’éthanol
ne soit pas utilisé pour assister NH3, ce qui limite le gain d’activité.
- A β50°C, de l’ammoniac est déjà produit par la réaction de EtOH-SCR (environ 30 ppm
en sortie, cf. partie III.3.γ.γ). Il est donc probable qu’une partie de cet ammoniac formé in
situ réagisse déjà avec les espèces H*. Une partie de la conversion des NOx en EtOH-SCR
138
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
proviendrait déjà d’une réaction de type NH3-SCR assisté par H2. Ainsi, le gain observé par
ajout de NH3 en EtOH apparaît plus faible que le gain lié à l’ajout de H2 en NH3-SCR.
Conclusion
Pour conclure, ces résultats montrent que l’éthanol est bien un fournisseur d’espèces H* en
surface du matériau, qui permettent ainsi l’activation de l’ammoniac, de la même manière qu’en
NH3-SCR assisté par H2. Quant au rôle de H2 (ou des H*) dans cette réactivité, les avis divergent.
Certains appuient son rôle sur le changement d’état d’oxydation de l’argent tandis que d’autres
lui attribuent un rôle dans la réduction des nitrates et leur activation pour la réduction par NH3,
ce qui a été déjà expliqué en introduction de partie IV-5. Les résultats d’ajouts croissants de H2
en NH3-SCR sur le catalyseur β%Ag/Al ont permis d’expliquer certains phénomènes :
- H2 ne réduit pas les NOx seul, il favorise d’ailleurs l’oxydation de NO en NO2.
L’activation d’oxygène pour la formation de NO2 peut être tout à fait corrélée à une
aptitude de H2 à « influer » sur le degré d’oxydation de l’argent.
- A priori, H2 réagit préférentiellement avec NO plutôt que NO2 pour la réduction par NH3.
C’est un fait important puisqu’il est généralement considéré que c’est la formation de
NO2 qui permet une meilleure réactivité.
Si l’on se réfère au mécanisme généralement admis de NH3-SCR, c’est la formation du nitrite
d’ammonium NH4NO2 (ou d’espèces semblables en surface du matériau) puis sa décomposition
qui permet la formation de N2. Au regard de la formule de ce composé et de la comparaison avec
celle de l’ammoniac, un proton est donc nécessaire. L’hypothèse est donc que ce proton
provienne de l’oxydation de l’éthanol. Si l’on remonte plus en amont dans le mécanisme, il est
alors possible d’imaginer que la présence d’espèces H* permette finalement la formation
d’espèces de type HONO ou HNO3, et de ce fait l’activation des NOx pour la réduction par NH3.
Afin d’apporter des éléments supplémentaires pour une meilleure compréhension des
mécanismes en jeu, une étude d’adsorption de mélanges complexes a été réalisée sur une pastille
de 2%Ag/Al, et suivie par IR in situ.
139
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
140
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Figure IV-17. Spectre IR en transmission de la phase gaz, pour le mélange (NO-O2) à l’équilibre.
La formation de nitrate à la surface de l’échantillon est donc attendue. Il est reporté dans la
littérature que les nitrates (plans) appartiennent au groupe de symétrie D3h et de ce fait, présentent
quatre vibrations fondamentales : une élongation symétrique 1, une déformation hors du plan 2,
une élongation asymétrique 3, ainsi qu’une déformation dans le plan 4. Parmi ces quatre
vibrations, seules 2, 3 et 4 sont actives en IR. L’interaction de la surface du support avec NO2
ou (NO-O2) mène à un passage de la symétrie D3h à C2v, causant la dégénération du mode de
vibration 3 en quatre vibrations parmi lesquelles deux sont actives en IR (3’ et 3’’ pour les hautes
et basses fréquences).
De nombreux modes de vibration sont donc observés lors de la formation de nitrates absorbés,
notamment à cause des différentes configurations que peuvent prendre les nitrates en surface du
matériau, comme illustré en Figure IV-18. Selon les différents travaux rapportés dans la littérature,
les attributions des bandes diffèrent. Dans les travaux de Venkov et al., les bandes à 1627 (3’) et
1261 cm-1 (3’’) sont attribuées à l’adsorption de nitrates pontés, et les bandes à 159γ (3’) et 1β96
(3’’) sont liées aux nitrates bidentés [26]. Les nitrates monodentés sont alors associés aux bandes
présentes à 1562 cm-1 et autour de 1300 cm-1. Il est à noter qu’une coïncidence entre les modes 3’’
des mono- et bidentés est reportée dans ces travaux. Yu et al. rapportent quelques différences [27].
Ces auteurs observent les monodentés à 1560 et 1250 cm-1, les bidentés à 1583 et 1302 cm-1 ainsi
que les pontés à 1612 cm-1. Tamm et al. ont assigné les composantes de haute fréquence 3’ à 1611,
1586 et 1546 cm-1 respectivement aux espèces nitrates pontés, bidentés et monodentés [28]. Les
composantes de basse fréquence à 1250 et 1304 cm-1 sont quant à elles attribuées aux espèces
bidentées et monodentées. Il y a donc certaines incohérences lorsque ces attributions sont
comparées entre elles.
141
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Après la première dose du mélange (NO-O2) ajouté, les bandes caractéristiques des ions nitrites
sont remarquées à 1229 et 1313 cm-1 (Figure IV-19). L’ajout croissant de doses de (NO-O2) à la
pastille de catalyseur entraine l’apparition progressive de deux massifs beaucoup plus intenses et
présentant différentes bandes de vibrations correspondant à l’adsorption d’ions nitrates.
Figure IV-19. Spectres IR en transmission soustraits des espèces adsorbées sur 2%Ag/Al dans la
région 1200-1700 cm-1, lors d’ajouts croissants du mélange (NO-O2) jusqu’à l’équilibre.
Les bandes à 1254 et 1587 cm-1 augmentent simultanément, de même que les bandes à 1299 et
1547 cm-1, ce qui indique que chaque doublet correspond à une espèce de surface distincte. Avec
l’accroissement des doses du mélange (NO-O2), ces bandes sont décalées à 1244/1583 cm-1 et
1289/1562 cm-1. En accord avec une partie des travaux de la littérature, les bandes à 1244 et 1583
cm-1 sont alors attribuées aux nitrates bidentés, tandis que le doublet de bandes à 1562 et 1289 cm-
1
est attribué aux nitrates monodentés. Les nitrates pontés sont quant à eux représentés par la bande
à 1612 cm-1. Dans les travaux présentés ici, aucune correspondance n’est faite avec le mode 3’’
des nitrates pontés, ce qui peut être expliqué par une trop faible intensité de cette dernière en lien
avec une faible proportion de nitrates pontés. Ces attributions sont répertoriées dans le Tableau IV-
4 placé en fin de partie IV-6.1.
142
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Adsorption de NH3
L’adsorption de NH3 sur la pastille de 2%Ag/Al a également été étudiée pour des valeurs
comprises entre 1 et 20 hPa de NH3. Les spectres correspondants (cf. Annexe IV-10) présentent
des bandes de faible intensité en comparaison des bandes d’adsorption des ions nitrates. La faible
intensité de ces bandes est probablement liée à la faible quantité de sites acides du support alumine
suffisamment forts pour l’adsorption de l’ammoniac à β00°C (PyL = 56 µmol.g-1 quantifiés dans
le chapitre III précédent). L’ammoniac est à la fois adsorbé sur les sites acides de Lewis et de
Brønsted [30]–[33]. Des bandes sont présentes à 1228 et 1288 cm-1 sont attribuées à la déformation
symétrique de NH3 (s(NH3)) coordiné à un site acide de Lewis. Ces deux composantes observées
révèlent probablement la coordination de NH3 sur deux types de sites différents qui pourraient
correspondre à des sites Al3+ tétraédriques et octaédriques. D’autres bandes à 1579 cm-1 et 1628
cm-1 sont attribuées à la déformation asymétrique de NH3 (as(NH3)), également adsorbé sur un des
deux sites de Lewis.
Les vibrations correspondant à une adsorption sur un site acide de Brønsted sont présentes à
1684 et 1395 cm-1 et attribuées à s(NH4+) et as(NH4+) respectivement. Ces composantes bien que
moins intenses que celles attribuées aux sites acides de Lewis, indiquent qu’une faible quantité de
NH3 est chimisorbée sous sa forme ionique NH4+. Ce résultat est en contradiction avec la
caractérisation de l’acidité par adsorption de pyridine suivie par IR, les sites PyH+ (caractéristiques
des sites Brønsted) n’ayant pas été détectés. Le fait que l’ammoniac soit plus basique que la
pyridine pourrait expliquer sa protonation. Un résumé de ces attributions est reporté dans le Tableau
IV-4.
Figure IV-20. Comparaison des spectres IR en transmission soustraits des espèces adsorbées sur
2%Ag/Al dans la région 1200-1800 cm-1, 10 hPa de EtOH avec ou sans 50 hPa de O2, à l’équilibre.
L’ajout de O2 (50 hPa pour un rapport P(O2)/P(NO) égal à 5) entraine, en plus de l’augmentation
conséquente des bandes attribuées aux acétates et formiates, l’apparition d’autres bandes de
vibration à 1634, 1404 et 1333 cm-1. La bande à 1634 cm-1 est attribuée à l’élongation asymétrique
as(CCO) tandis que les bandes à 1404 et 1333 cm-1 sont attribuées à l’élongation symétrique
as(CCO), ainsi qu’à la déformation de la liaison C-H (CH) de l’espèce énolique (CH2-CH-O-)
adsorbée en surface du catalyseur. Cette dernière espèce a été identifiée comme un intermédiaire
en EtOH-SCR, comme établi dans le Chapitre III.
Plusieurs bandes apparaissent également entre 1700 et 1800 cm-1 attribuées à la présence
d’acétaldéhyde dans la phase gazeuse de la cellule. Une comparaison de la phase gaz obtenue lors
de l’ajout d’éthanol seul ou avec O2 (Figure IV-β1) montre que c’est la présence de O2 qui entraine
l’apparition de ce composé dans la phase gaz. Ainsi, dans le but de se rapprocher des conditions
opératoires des tests catalytiques de EtOH-SCR, il est important d’être en présence de O2,
l’acétaldéhyde étant un intermédiaire clé du mécanisme de SCR conduisant à l’adsorption
d’espèces énoliques en surface du catalyseur.
Figure IV-21. Comparaison des spectres IR en transmission de la phase gaz, dans la région 1200-
1800 cm-1 ; 10 hPa de EtOH, avec ou sans 50 hPa de O2, à l’équilibre.
144
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Tableau IV-4. Attributions des bandes IR des espèces adsorbées sur 2%Ag/Al dans la région
comprise entre 1200 et 1800 cm-1 [26]–[28], [30]–[38].
Mélange Espèce de surface Attribution Nombre d’onde
(cm-1)
as(CCO)
gazeux
s(CCO)
1634
(CH2-CH-O)-
(CH)
Enolique .
1404
as(OCO)
(EtOH-O2) 1333
s(OCO)
1576
Acétate (CH3-(C=O)-O)-
as(OCO)
1460
1597
s(OCO)
Formiate (HCOO)-
1394
3' 1547-1562
3''
Nitrate monodenté
1299-1289
3' 1587-1583
3''
Nitrate bidenté
1254-1244
(NO-O2)
Nitrate ponté 3' 1612
1 1313
3
Nitrite
1229
s(NH4+)
as(NH4+)
1684
Ion ammonium (Brønsted AS)
as(NH3)
1395
as(NH3)
1628
NH3
s(NH3)
1579
Ammoniac coordiné (Lewis AS)
s(NH3)
1288
1228
Dans la région allant de 1200 à 1800 cm-1, de nombreuses espèces adsorbées sont donc
représentées et peuvent se confondre : NO2-, NO3-, NH3, NH4+, CH3COO-, HCOO- et CH2-CH-O-.
Parmi ces espèces, celles résultant de l’adsorption d’éthanol sont les plus intenses. En contrepartie,
il y a donc un risque de ne pas pouvoir identifier certaines espèces, notamment celles caractérisant
l’ammoniac adsorbé, lors des études d’adsorptions compétitives.
145
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Adsorptions compétitives
Tests préliminaires de TPD
Avant d’étudier l’effet de l’ammoniac sur les différentes espèces pré-adsorbées en IR, des tests
de TPD d’ammoniac ont d’abord été réalisés à β00°C. Ces tests ont été réalisés dans différentes
conditions : seul, avec l’éthanol ou après une pré-adsorption de NO2 (comparé à la TPD de NO2
seul).
Après un prétraitement à 550°C sous mélange oxydant, la température est abaissée à 200°C.
Suivant le test réalisé, l’adsorption est réalisée différemment :
- Pour la TPD de NH3 seul, l’adsorption, d’une durée de γ0 min, est réalisée avec un mélange
comprenant 400 ppm NH3, 10% O2, 10% CO2, 8% H2O et N2.
- Pour la TPD de NH3-EtOH, le mélange décrit précédemment comprend en plus 1200 ppm
d’éthanol.
- Pour la TPD « NO2 puis NH3 », une pré-adsorption de 30 min est réalisée avec un mélange
comprenant 400 ppm NO2, 10% O2, 10% CO2, 8% H2O et N2. Après une purge de 15 min
sous N2, l’étape d’adsorption de NH3 est finalement réalisée.
Avant l’étape de désorption, une étape de purge sous un flux de N2 est réalisée à 200°C, pendant
γ0 min. L’étape de désorption s’effectue finalement par une montée en température à 500°C sous
N2 (10°C.min-1).
40 40
NO2 seul
NO2 puis NH3
NO2 désorbé (ppm)
NH3 désorbé (ppm)
30 30
NH3
20 20
La Figure IV-22A montre que la TPD de NH3 adsorbé seul présente un pic avec un maximum
à γ00°C qui s’étire jusqu’à 450°C environ. La co-adsorption de l’éthanol ne modifie pas la
température maximum du pic mais son intensité est plus faible (- 45%) et la désorption est finie
avant 400°C. Il existe donc une compétition entre les deux réducteurs. Au contraire la pré-
adsorption de NO2 conduit à une augmentation significative de la quantité de NH3 absorbée (+
146
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
γβ%). Le maximum est légèrement décalé vers les plus hautes températures, sans que cela n’affecte
la fin de désorption.
La désorption de NO2 préalablement absorbé (Figure IV-22B) donne un pic entre 300 et 500°C,
avec un sommet vers 430°C (adsorption 30 min sous 400 ppm NO2, 10% O2, 10% CO2, 8% H2O
et N2). Si NH3 est ensuite absorbé avant l’étape de désorption, la quantité de NO2 désorbé diminue
très fortement (- 75%). NO2 favorise donc l’absorption de NH3, au contraire de EtOH, mais NH3
défavorise NO2. Il est à noter une libération de N2O à hauteur de 4 ppm au maximum à 375°C avec
pré-adsorption de NO2. A 375°C, NH3 (Figure IV-22A) et NO2 (Figure IV-22B) sont tous deux
désorbés et semblent réagir pour former N2O. En NH3-SCR, la décomposition du nitrate
d’ammonium explique souvent la formation de N2O.
147
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Figure IV-23. Comparaison des spectres IR en transmission soustraits sur 2%Ag/Al dans la
région 1200-1800 cm-1, après ajout du mélange (EtOH-O2) (a), après ajout de NH3 en présence
d’espèces pré-adsorbées provenant du mélange (EtOH-O2) (b).
Ces résultats permettent de préciser que cette compétition intervient avec les espèces énoliques
alors que les espèces acétates, provenant également de l’adsorption d’acétaldéhyde (voir partie III-
3.4.1), demeurent inchangés par la présence de NH3 à 200°C. Il est précisé dans la littérature que
les acétates de surfaces sont stables et ne sont activés par O2 ou NO2 qu’à partir de γ00°C en EtOH-
SCR, ce qui limite la formation du nitrométhane et par conséquent l’activité deNOx [39].
Il est à noter que l’ammoniac n’est pas observé en surface du matériau. Cette absence peut être
expliquée par la faible intensité des bandes caractérisant son adsorption en comparaison de
l’intensité des espèces provenant du mélange (EtOH-O2), comme montré dans la partie IV-6.1.2.
Figure IV-24. Comparaison des spectres IR en transmission soustraits sur 2%Ag/Al dans la
région 1200-1700 cm-1, après ajout du mélange (NO-O2) (noir), après ajout de NH3 en présence
d’espèces pré-adsorbées provenant du mélange (NO-O2) (gris), après un vide poussé après 2 h de
présence de NH3 dans la cellule (pointillés violets).
En laissant l’ammoniac au contact de la pastille, une baisse en intensité des bandes à 1β99 et
1558 cm-1 est observée, indiquant qu’une partie des nitrates monodentés est consommée.
Pour conclure, l’ajout d’ammoniac entraine deux effets principaux sur les espèces nitrées
préalablement absorbées en surface du matériau :
- Dès l’ajout d’ammoniac, une partie des espèces bidentées et pontées sont consommées, avec
en parallèle une augmentation des espèces monodentées.
- De manière plus lente, les nitrates monodentés sont ensuite éliminés, probablement en N2
Après 2 h de réaction, un vide poussé de la cellule est réalisé, puis un dernier spectre des espèces
adsorbées est enregistré (pointillés violets). Il est à noter que cette diminution globale des espèces
nitrées, à 200°C, est peu rapide, compte tenu du temps de réaction de 2 h. Ceci est plutôt
représentatif de la réactivité observée en NH3-SCR, limitée sur les matériaux de type Ag/Al, même
en condition de Fast-SCR
149
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
ajout se caractérise par l’apparition nette d’une bande à 1299 cm-1, attribuable au mode 3’’ des
nitrates monodentés. La bande 3’ associée n’est pas nettement discernée sur le spectre car elle est
confondue avec les vibrations as(OCO) des espèces acétates et formiates (1576 et 1597 cm-1
respectivement). Une soustraction des deux spectres (b-a ) permet de la mettre en évidence (1562
cm-1), mais également de distinguer d’autres espèces en surface du matériau. La bande à 161β cm-
1
caractérise la présence de nitrates pontés. Il est remarqué que les vibrations v3’ et 3’’, des nitrates
bidentés sont absentes lorsque le mélange (EtOH-O2) est pré-adsorbé. Des bandes à 1343, 1413,
1478 et à 1680 cm-1 sont également présentes. Selon la littérature, les bandes à 1413 et 1343 cm-1
caractérisent les vibrations 3’ et 3’’ d’ions nitrates partiellement solvatés [40]. La bande à 1478
cm-1 correspond également à la vibration 3’ d’ions solvatés, mais cette bande est liée à un second
mode de coordination des nitrates solvatés. De manière générale, ces vibrations ont été observées
dans la littérature lors de l’ajout direct de HNO3 sur une alumine. Dans notre cas, la bande observée
à 1680 cm-1 peut également être attribuée à la bande a(NO2) de HNO3 adsorbé [41], [42]. HNO3 se
caractérise également par une vibration s(NO2) à 1272 cm-1. Au regard du spectre b, la bande à 1299
cm-1 semble présenter un épaulement lié à une autre composante. Cela pourrait correspondre à la
présence de la s(NO2) de l’espèce HNO3.
Après l’évacuation de la phase gaz, 5 hPa de NH3 sont ajoutés à la cellule (spectre c). En
comparaison du spectre b, les bandes à 1562 et 1299 cm-1 correspondant aux nitrates monodentés
chutent en intensité. Les nitrates monodentés sont donc rapidement consommés par l’ajout
d’ammoniac, au contraire de ce qui a été observé dans la partie précédente, sans pré-adsorption de
(EtOH-O2). En soustrayant le spectre a ou b au spectre c, il est également observé une chute des
intensités des bandes correspondant aux nitrates pontés, aux nitrates solvatés ou bien à HNO3
adsorbé en surface du matériau. Après l’ajout d’ammoniac, il ne reste donc rapidement plus
d’espèces de type NOx adsorbées sur le matériau. Il est également intéressant de constater que ni
les espèces acétates, ni les espèces énoliques ne semblent affectées par cet ajout de NH 3 dans la
cellule, ce qui corrobore le fait qu’il n’y a pas de réaction entre l’ammoniac et les composés
carbonés permettant d’améliorer l’activité deNOx (cf. partie IV-4).
150
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Figure IV-25. Comparaison des spectres IR en transmission soustraits sur 2%Ag/Al dans la
région 1200-1800 cm-1, après ajout du mélange (EtOH-O2) (a), après évacuation de la phase gaz puis
ajout de (NO-O2) (b), après évacuation de la phase gaz puis ajout de NH3 (c), par soustractions entre
les spectres a, b et c.
Mise en évidence des espèces HNO x dans la région 3000 – 3900 cm-1
Les spectres IR après absorption des mélanges (NO-O2), (NO-O2) + NH3, (EtOH-O2) + NH3 et
(EtOH-O2) + (NO-O2) + NH3 sont comparés dans la Figure IV-26, dans la région 3900 – 3000 cm-
1
, caractéristique des vibrations d’élongation des groupements -OH et -NH.
151
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Premièrement, les spectres IR présentent des vibrations (NH) à 3390 et 3290 cm-1 assignées à
de l’ammoniac coordiné. Ces bandes ne sont pas observées lorsque l’ammoniac est adsorbé seul
(non montré). Cet effet est plus prononcé lorsque le mélange (NO-O2) est pré-adsorbé (spectre c).
Dans la Figure IV-22A, des TPD de NH3 ont montré qu’une proportion plus élevée d’ammoniac
pouvait être adsorbée en surface après une première adsorption de NO2, ce qui semble appuyer ces
résultats. Il est alors proposé que lors de l’adsorption de nitrates, l’effet inductif attracteur de ces
derniers influence la densité électronique du cation Al3+ voisin, causant une lacune électronique.
En conséquence, ce défaut d’électron augmente la force d’acidité de Lewis du cation Al3+.
L’ammoniac peut alors également s’adsorber sur ces sites et il est probable qu’un complexe soit
formé avec les nitrates (de type nitrosyle/ammoniac). Dans la littérature, des complexes comme
NO2(NH4+)2 ont été identifiés en NH3-SCR sur matériaux de type ZSM-5, ce qui peut conforter
l’hypothèse d’un complexe de ce type. Une bande caractéristique du complexe formé devrait
également être identifiable dans la région 1200 – 1800 cm-1 en Figure IV-β4, ce qui n’est pas le
cas. Il est cependant constaté un décalage de la bande ν 3’’, attribuée aux nitrates monodentés, vers
les plus hauts nombres d’onde, de 1β89 vers 1β99 cm-1, ce qui pourrait être attribué à la formation
du complexe.
Différentes vibrations (OH) sont également présentes entre 3900 et 3500 cm-1. Pour rappel,
l’alumine présente initialement de nombreux groupements -OH différents en surface, visibles sur
le spectre de référence (spectre a ). L’attribution de ces bandes a été largement étudiée dans la
littérature mais est toujours controversée. Parmi les nombreux modèles proposés, le plus utilisé est
celui proposé par Tsyganenko et al. [43], [44], complété par Knözinger et al. [45]. Dans ce modèle,
cinq types d’espèces -OH sont identifiés et dépendent principalement du nombre d’espèces Al3+
liées au groupement -OH. Ils dépendant également du nombre de coordination du ou des ions Al3+
auxquels le groupement est lié. Ce modèle a été choisi pour étudier l’influence de molécules
adsorbées sur ces groupements -OH. Les différentes attributions sont rapportées dans le Tableau
IV-5.
Tableau IV-5. Modèle d’attribution des bandes IR des groupements -OH sur alumine dans la
région comprise entre 3500 et 3900 cm-1.
Espèces de surface Attribution Nombre d’onde (cm-1)
152
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Ainsi, les bandes à 3758, 3728 et 3680 cm-1 observées sur Figure IV-26 correspondent à des
espèces de type Ia, IIa et III. De manière générale, l’ajout de (NO-O2) ou bien (EtOH-O2) entraine
le même effet, à savoir une baisse conséquente de l’intensité de ces bandes. Ceci est tout à fait
logique étant donné la coordination des nitrates/nitrites, ainsi que des espèces acétates ou énoliques,
sur des sites Al3+.
De nouvelles bandes sont également observées à 3598/3577, 3528 et 3470 cm-1. Ces bandes
peuvent être attribuées aux vibrations O-H de groupements acides tels que HNO3 ou HONO [42].
Au regard des différents mélanges adsorbés, ces bandes ne sont pas observées en l’absence du
mélange (NO-O2), ce qui conforte cette attribution. Ces bandes traduisent donc l’adsorption
d’espèces de type HNOx, comme énoncé dans la partie précédente, en équilibre avec les
nitrates/nitrites ainsi que l’eau présente en surface du matériau ((OH) à 3559 cm-1). Les bandes
caractéristiques des espèces HNOx sont plus intenses lorsque le mélange (EtOH-O2) est pré-
adsorbé. Ces résultats confirment donc l’influence de l’éthanol sur la réactivité de NH3 vis-à-vis
des NOx, à savoir un apport conséquent d’espèces H* permettant la formation d’espèces HNOx, très
réactives pour la réduction par NH3. Cette réactivité est bien établie, comme décrit dans le chapitre
précédent (partie III.2.5.1).
Figure IV-26. Spectres IR des espèces adsorbées dans la région des (OH) et (NH) sur le 2%Ag/Al
selon le/les mélanges ajoutés. Référence après prétraitement sous vide à 400°C (a) ; (NO-O2) (b) ;
(NO-O2) + NH3 (c) ; (EtOH-O2) + NH3 (d) ; (EtOH-O2) + (NO-O2) + NH3 (e).
153
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Figure IV-27. Nouveau schéma réactionnel d’obtention de N2 en EtOH-SCR (déduit des résultats
de ce chapitre).
Dans la partie IV-3.2, les résultats de NH3-SCR sur le catalyseur 2%Ag/Al ont montré une
activité limitée en condition Fast-SCR, à hauteur de 15%. La réaction entre l’ammoniac et NO/NO2,
estimée comme étant la principale voie d’obtention de N2 (si l’on considère l’hydrolyse des espèces
isocyanates en ammoniac très rapide), n’est donc pas majoritaire. L’ensemble des résultats suggère
ainsi que les réactions de (H2+NH3)-SCR et de NH3-SCR en présence de NO2 ne se produisent pas
sur les mêmes sites. Les résultats d’analyse infrarouge sur pastille vont dans ce sens :
- L’analyse de l’adsorption de NH3 sur le catalyseur après une pré-adsorption de (NO-O2) a
montré que l’ammoniac déstabilise les nitrates pontés et bidentés. Il a également été décelé
dans la région des (NH), des bandes pouvant indiquer la formation d’un complexe entre les
espèces nitrées et l’ammoniac. Dans ces conditions, une quantité importante de nitrates reste
inchangée après le contact avec l’ammoniac. En complément, les résultats de NH3-SCR ont
montré que l’argent n’avait pas d’influence sur cette activité.
- Lorsque le mélange (EtOH-O2) est pré-adsorbé, l’ajout de (NO-O2) entraine principalement
la formation de nitrates monodentés, ainsi que d’espèces de type HNOx. L’ajout
154
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Il a également été suggéré dans la littérature que l’activité en EtOH-SCR était limitée à basse
température par l’accumulation de nitrates en surface du matériau. Il est également décrit que ce
sont les nitrates monodentés qui réagissent le plus facilement avec l’éthanol [29]. Au regard des
résultats obtenus dans la partie IV-6, il semble que cette affirmation ne soit pas totalement
confirmée. En effet, après pré-adsorption du mélange (EtOH-O2) puis (NO-O2), l’ajout de NH3
entraine une chute de l’intensité des nitrates monodentés. Après ajout à β00°C d’ammoniac, il n’y
155
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
a donc plus de nitrates en surface du matériau, signe que ce n’est pas l’accumulation des nitrates
mais plutôt le manque de réducteur qui inhibe l’activité. Il apparaît en présence de nitrates en
surface du matériau que les nitrates bidentés et pontés sont préférentiellement consommés par
l’ammoniac (Figure IV-β5). Par conséquent, l’ammoniac réagit de manière différente suivant les
espèces adsorbées en surface du matériau.
L’activité deNOx à T > 400°C a été peu évoquée dans ce chapitre. Pourtant, l’ajout d’ammoniac
entraine également une hausse de l’activité, ce qui rend le système (EtOH+NH3)-SCR optimal sur
une plus large gamme de température. La perte d’activité en EtOH-SCR à T > 400°C est
principalement due à la combustion de l’éthanol en CO2, qui implique une diminution des sous-
produits nécessaires à la réaction tels que CH3CHO. Elle peut également être expliquée par la
possible oxydation de l’intermédiaire de type nitrométhane en NO et NO2, comme montré par
Zuzaniuk et al. [38]. L’ajout supplémentaire d’ammoniac (en plus de l’ammoniac formé in situ)
peut alors expliquer un gain d’activité supplémentaire, par réaction avec les espèces NOx ou même
HNOx en surface du matériau, de la même manière qu’à basse température. A cette température,
une partie de l’ammoniac ajouté doit être aussi directement oxydé en N2, comme montré
précédemment. Cependant, cette conversion reste limitée à hauteur de 20% sur le matériau
2%Ag/Al.
156
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Conclusion
L’ajout d’ammoniac en EtOH-SCR permet une augmentation significative de l’activité deNOx
sur le matériau 2%Ag/Al, en particulier pour T < 250°C. Dans un premier temps, il a été montré
qu’il n’y a pas d’activité directe entre NH3 et NO, signe d’une synergie de l’ajout d’ammoniac en
présence d’éthanol. Après une investigation approfondie de cette réactivité par différents tests
catalytiques, il a été établi que ce gain d’activité provenait de deux sources :
- L’aptitude de l’éthanol à permettre l’oxydation de NO en NO2. Cette oxydation peut être
réalisée par la décomposition de l’éthylnitrite ou bien de la réduction des espèces nitrées en
surface du catalyseur par la présence d’espèces H*.
- L’oxydation partielle de l’éthanol en acétaldéhyde qui permet la libération de ces espèces
H*.
La présence de NO2 permet la réalisation d’un mécanisme de type Fast-SCR de concert avec
NO et NH3 (mais également en NO2-only). Les tests catalytiques ont cependant montré que cette
réaction était limitée sur ce matériau, avec un maximum de 15% de conversion des NOx dans nos
conditions opératoires. Or, il a été observé que l’ajout de la même quantité de NH3 en EtOH-SCR
permettait des gains bien supérieurs (γ6% à β50°C). Cette réaction n’est donc pas la cause
principale du gain d’activité.
L’étude de l’interaction entre NH3 et les différents composés carbonés qui composent le
mélange, principalement l’éthanol et l’acétaldéhyde, n’a pas permis de mettre en évidence une
éventuelle réactivité qui pourrait expliquer ce gain. Cependant, il a tout de même été montré une
compétition d’adsorption entre l’acétaldéhyde et l’ammoniac sur les sites acides de l’alumine.
Finalement, il s’est avéré que la déshydrogénation de l’éthanol permettait la formation
d’espèces H* en surface du matériau qui permettent par la suite l’activation des nitrates en surface
du catalyseur pour leur réduction par l’ammoniac, de la même manière qu’en NH3-SCR assisté par
H2. Ce mécanisme, très proche du procédé de NH3-SCR classique, fait intervenir des espèces de
HNOx comme intermédiaires réactionnels. L’hypothèse selon laquelle les espèces H* permettent la
formation de ces intermédiaires a ensuite été vérifiée par analyse in situ de l’adsorption de divers
mélanges sur le catalyseur 2%Ag/Al. Il a également été mis en évidence diverses interactions entre
l’ammoniac et les espèces adsorbées provenant de l’oxydation de l’éthanol et NO.
Ces résultats sont aussi une réponse à la faisabilité du procédé de NH3-SCR assisté par H2. En
effet, il a été remarqué dès 2004 que ce système permettait une activité très importante à basse
température [6]. Le principal inconvénient est la nécessité d’ajouter H2, que ce soit de manière
externe ou bien qu’il provienne de la combustion du carburant [16]. Comme constaté dans ce
chapitre, le procédé de (EtOH+NH3)-SCR s’appuie fortement sur le mécanisme de NH3-SCR
assisté par H2. L’éthanol, en plus de permettre une activité deNOx, fournit dès les basses
températures (175°C) cet hydrogène nécessaire à l’activation des NOx en surface du matériau pour
leur réduction par NH3. L’éthanol peut donc être envisagé comme un précurseur de « H2 » sous
forme liquide, de la même manière que l’urée en solution aqueuse pour l’ammoniac.
157
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
Ce chapitre montre finalement la capacité du catalyseur 2%Ag/Al à réduire les NOx en présence
d’une multitude de réducteurs : CH3CHO, C2H5OH, H2, NH3 sans oublier les HC non oxygénés.
Pour optimiser le système, il est alors possible d’imaginer un pot catalytique avec un catalyseur de
DOC allégé et placé en aval du catalyseur de SCR. Les HC et H2 provenant de la combustion du
carburant pourraient ainsi aider l’éthanol et l’ammoniac pour la réduction des NOx. L’optimisation
de ce procédé peut également passer par l’optimisation du mélange de réducteurs.
Au vus des résultats de ce chapitre, le système EtOH/NH3 semble donc être apte à permettre
d’améliorer l’activité deNOx à basse température, dans des conditions opératoires au plus proche
de la réalité (NO principalement). Toutefois, l’activité à basse température reste encore limitée. Par
exemple, à 200°C, ce sont 38% de NOx qui sont convertis. Une optimisation du procédé est donc
nécessaire. Parmi les solutions envisagées, il est possible de travailler sur le ratio entre l’ammoniac
et l’éthanol, ou de doper le catalyseur pour une meilleure activité. Cependant, une solution simple
consiste à utiliser le restant d’ammoniac et de NOx (dont NO2) non convertis pour effectuer la
réaction de Fast-NH3-SCR sur des matériaux adoptés, par l’intermédiaire d’un double-lit
catalytique par exemple. Ces différents paramétrages font l’objet du chapitre suivant.
158
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
159
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
160
Chapitre IV : Etude de l’activité du catalyseur β%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR
161
Optimisations du système
(EtOH+NHγ)-SCR
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
Introduction
Dans le chapitre précédent, le système de (EtOH+NH3)-SCR a montré une activité élevée à T
< 250°C, en présence de NO uniquement. La conversion des NOx obtenue, supérieure à l’addition
de celles obtenues respectivement en NH3-SCR et EtOH-SCR sur le catalyseur 2%Ag/Al, a donc
mis en évidence un effet de synergie du couple de réducteurs. Cependant, pour une application sur
des véhicules, plusieurs points restent à approfondir et/ou améliorer :
- Bien que l’activité deNOx ait été améliorée en condition défavorable (NO uniquement), elle
reste cependant insuffisante. Une optimisation est encore nécessaire à basse température (T
< 250°C).
- L’éthanol entraine l’apparition de sous-produits carbonés, dont les principaux sont
l’acétaldéhyde et le monoxyde de carbone. Ces sous-produits considérés comme polluants
doivent être émis le moins possible et/ou traités, tout comme l’excès d’ammoniac.
- Depuis la mise en place de la norme Euro 6 (2014), de nombreux véhicules sont équipés de
catalyseurs de NH3-SCR. Cependant, le stockage de NH3 embarqué sous forme
gazeuse/liquide étant exclu, une solution aqueuse d’urée (AdBlue) est utilisée comme
précurseur ammoniacal. L’urée est connue pour engendrer des réactions secondaires,
notamment via la formation de l’intermédiaire HNCO [1], [2]. Une possible réactivité
secondaire en mélange avec l’éthanol doit être examinée afin de proposer une solution
unique embarquée contenant l’urée et l’éthanol en solution aqueuse.
Dans cette optique, une première partie de ce chapitre est consacrée à l’étude de l’influence des
conditions opératoires (concentration en NH3 et en éthanol, et rapport NO2/NOx entrant) sur la
conversion des NOx. Il s’agit également d’examiner la possibilité de limiter la concentration initiale
en réducteur (éthanol principalement) et donc l’émission des sous-produits carbonés.
Toujours dans le but de promouvoir l’activité deNOx en (EtOH+NH3)-SCR, une deuxième
partie est consacrée à l’optimisation du matériau catalytique. Les effets du pourcentage d’argent
ainsi que de l’ajout de dopants métalliques ont ainsi été évalués.
Enfin, dans le but de profiter de l’aptitude du catalyseur β%Ag/Al à oxyder NO en NO2 à basse
température (en présence de EtOH), la dernière partie est dédiée à la complexification du système
catalytique, par l’ajout d’un catalyseur de NH3-SCR de type 6%WO3/Ce-Zr en aval de Ag/Al2O3.
Dans cette configuration, l’utilisation d’une solution unique contenant à la fois l’urée et l’éthanol
a également fait l’objet d’une étude spécifique. Ces tests permettent de conclure quant à une
possible adaptation de ce système pour des véhicules.
163
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
100
250°C
Conversion NOx (%)
80
60
200°C
40
20 175°C
0
0 200 400 600
NH3 ajouté (ppm)
Figure V-1. Evolution de la conversion NOx en fonction de la concentration d’ammoniac
rajoutée en (EtOH+NH3)-SCR sur 2%Ag/Al, à 175, 200 et 250°C.
164
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
plutôt qu’avec NO. Pourtant, comme vu dans le chapitre précédent, le mécanisme de (EtOH+NH3)-
SCR, qui repose sur celui de H2/NH3-SCR, fait intervenir préférentiellement NO et NH3.
Cependant, sans réducteur, la présence des espèces H* entraine la libération de NO2. Il semble donc
que ce soient probablement les nitrates qui réagissent avec NH3 avant qu’ils ne soient décomposés
sous forme de NO2, d’où la baisse de concentration de ce dernier.
175°C 200°C
600 600
NH3
NH3
Teneur (ppm)
Teneur (ppm)
400 400
NO
NO2
200 200
NO2
NO
0 0
0 200 400 600 0 200 400 600
NH3 ajouté (ppm) NH3 ajouté (ppm)
250°C
600
Teneur (ppm)
400
NH3
NO2
200
NO
0
0 200 400 600
NH3 ajouté (ppm)
Figures V-2. Teneurs en NH3, NO et NO2 en sortie, en fonction de la quantité de NH3 ajoutée en
EtOH-SCR sur 2%Ag/Al ; à 175°C (A), 200°C (B) et 250°C (C).
Il n’a pas été possible de déterminer avec précision un rapport entre l’ammoniac converti et les
NOx consommés en plus par ces ajouts d’ammoniac. En effet, les valeurs calculées présentent une
certaine dispersion. Le ratio calculé entre la quantité d’ammoniac convertie et la quantité de NOx
supplémentaire convertie augmente tout de même avec la température. Ce ratio, proche de 1 à
175°C, augmente à 1,1-1,2 à 200°C et atteint 1,3-1,4 à β50°C. La stœchiométrie entre NH3 et les
NOx semble donc varier de la Standard/Fast-SCR à 200°C vers une contribution de la NO2-SCR à
250°C.
165
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
100
250°C
Conversion EtOH (%)
80
60
200°C
40 175°C
20
0
0 200 400 600
NH3 ajouté (ppm)
Figure V-3. Tests de (EtOH+NH3)-SCR sur 2%Ag/Al. Evolution de la conversion EtOH en
fonction de la concentration initiale en ammoniac, à 175, 200 et 250°C.
Bilan
La concentration en NH3 avait été fixée à 400 ppm pour les tests du chapitre IV, afin de se
placer dans les mêmes conditions qu’en NH3-SCR classique (ratio 1 : 1 entre NH3 et les NOx). Les
résultats montrent qu’ajouter plus de NH3 peut permettre une amélioration conséquente de la
conversion des NOx, suivant la température. Pour une optimisation du procédé, ce paramètre est
donc important. Il faut cependant prendre en compte la quantité de NH3 en sortie. Les Figures V-2
mettent en évidence une forte proportion de NH3 n’ayant pas réagi. Cette proportion, qui s’accroît
avec l’augmentation de NH3 injecté, diminue avec l’augmentation de la température. A 175°C, de
3 à 30% de l’ammoniac injecté est utilisé, suivant la quantité ajoutée, contre 45 à 65% à β50°C.
Dans une ligne d’échappement comprenant un catalyseur de NH3-SCR, un catalyseur d’ASC
(« Ammonia Slip oxidation Catalyst ») est généralement placé après ce dernier, de sorte à oxyder
l’ammoniac restant. Ce catalyseur comme expliqué dans l’état de l’art, est le plus souvent de type
Pt/Al2O3 [3], [4]. Ce matériau est actif à basse température, et permet une conversion totale aux
alentours de 200-β50°C. Cependant, une partie de l’ammoniac est susceptible d’être oxydée en NO,
166
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
NO2 voire N2O, surtout entre 250 et 300°C [5], [6]. La quantité d’ammoniac rejetée est donc un
facteur important à prendre en compte.
100
Conversion NOx (%)
80
60
40
600 ppm EtOH
20
1200 ppm EtOH
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-4. EtOH-SCR avec 600 ou 1200 ppm de EtOH sur 2%Ag/Al. Evolution de la
conversion des NOx en fonction de la température.
La Figure V-5 révèle que les profils de conversion de l’éthanol obtenus avec 600 ou 1β00 ppm
sont identiques. Logiquement, la valeur de concentration en acétaldéhyde, principal sous-produit
d’oxydation partiel de l’éthanol, est donc plus faible avec 600 ppm de EtOH. Par exemple, 180
ppm d’acétaldéhyde sont formés à β50°C avec 600 ppm de EtOH contre 4β0 ppm en présence du
167
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
double d’éthanol. Or, l’acétaldéhyde joue un rôle important dans l’obtention de N2, que ce soit pour
la formation du nitrométhane ou parce que sa présence induit celle des espèces H*, nécessaires à
l’activation des NOx par l’ammoniac. Une faible concentration en acétaldéhyde doit donc induire
un faible gain de conversion par l’ajout d’ammoniac.
100 600
80
1200 ppm EtOH
400
60
40
200
20
0 0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-5. EtOH-SCR avec 600 ou 1200 ppm de EtOH sur 2%Ag/Al. Evolution de la
conversion EtOH et de la concentration en acétaldéhyde en fonction de la température.
100
80
Conversion NOx (%)
60
40
600 ppm EtOH
20 1200 ppm EtOH
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-6. (EtOH+NH3)-SCR avec 600 ou 1200 ppm de EtOH sur 2%Ag/Al. Evolution de la
conversion NOx en fonction de la température.
168
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
L’ajout d’ammoniac entraine, comme décrit dans le chapitre précédent (section IV-2.1), une
augmentation considérable de la conversion des NOx, que ce soit avec 600 ppm ou 1200 ppm
d’éthanol. Bien que la conversion des NOx soit plus faible en présence de deux fois moins d’éthanol
(Figure V-6), le système 600 ppm EtOH/400 ppm NH3 est tout de même très actif. De manière
générale, la conversion des NOx est diminuée de seulement 10% environ (alors que l’acétaldéhyde
est divisé par plus de 2), au contraire de ce qui avait été obtenu en EtOH-SCR (Figure V-4). Ces
résultats indiquent que l’ammoniac a également une très forte influence à T > β50°C, comme
attendu d’après le mécanisme d’EtOH-SCR.
En se référant aux travaux du chapitre précédent (cf. partie IV-5.2) qui ont mis en évidence le
rôle des espèces H*, une comparaison des systèmes 600 ppm EtOH/NH3 et H2/NH3 a été réalisée.
La quantité de H2 « activé » provenant de la déshydrogénation de l’éthanol a été déterminée par les
valeurs de concentration en acétaldéhyde obtenues à 175, β00 et β50°C avec 600 ppm d’éthanol
(cf. Figures IV-14). Ces concentrations en H2 ont été introduites lors de tests en H2/NH3-SCR. Les
conversions des NOx correspondantes reportées dans le Tableau V-1, ont été comparées au gain
que procure l’ajout d’ammoniac en EtOH-SCR pour chaque température. Il est constaté que la
conversion des NOx en H2/NH3-SCR est similaire au gain de conversion obtenu en (EtOH+NH3)-
SCR, ce qui confirme une fois de plus l’hypothèse selon laquelle les espèces H* provenant de la
déshydrogénation de l’éthanol sont responsables de l’activation des NOx pour la réduction par NH3
à basse température.
Tableau V-1. Comparaison de la conversion des NOx obtenue en H2/NH3-SCR avec le gain de
conversion des NOx procuré par l’ajout d’ammoniac en EtOH-SCR (600 ppm EtOH), à 175, 200 et
250°C sur 2%Ag/Al. Estimation de la quantité de H2 à ajouter en NH3-SCR par détermination de la
quantité d’espèces H* potentiellement formée (par déshydrogénation de EtOH en CH3CHO) en
condition de EtOH-SCR.
Quantité H2 à Conversion XNOx Gain XNOx ajout
Eq. H2 « activé »
T (°C) ajouter en NH3- H2/NH3-SCR NH3 en EtOH-
formé (ppm)
SCR (ppm) (%) SCR (%)
175 80 185 9 8
Bilan
Finalement, ces résultats indiquent que la diminution de la concentration en éthanol influe
directement sur l’activité que peut procurer l’ajout d’ammoniac à T < β50°C, de par une diminution
de l’apport d’espèces H*. Cependant, la baisse d’activité liée à la diminution de la concentration en
éthanol est moins marquée en (EtOH-NH3)-SCR qu’en EtOH-SCR, du fait de l’intervention de
169
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
NH3 dans le mécanisme de réduction des NOx par EtOH pour T < β50°C. L’écart de conversion
n’est que de 10% avec une quantité d’éthanol divisée par deux. Il est alors imaginable d’obtenir
une conversion des NOx en (EtOH-NH3)-SCR équivalente à celle obtenue avec 1200 ppm EtOH
avec seulement 800 ou 1000 ppm d’éthanol.
EtOH-SCR
La Figure V-7 compare le profil de réduction des NOx obtenu avec NO seul à ceux obtenus
avec des rapports (NO2/NOx)entrée de 0,5 et 1 en EtOH-SCR.
100
Conversion NOx (%)
80
60
40 NO
20 NO + NO2
NO2
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-7. Effet du rapport NO2/NOx entrant sur la conversion des NOx en EtOH-SCR sur
2%Ag/Al, en fonction de la température. NO2/NOx = 0 ; 0,5 ; 1.
Il apparait que la conversion des NOx est peu affectée par le rapport NO2/NOx entrant. De 175
à 400°C, les profils obtenus sont proches, suggérant que l’ajout de NO2 ne permet pas une
amélioration de la conversion des NOx même en condition « optimale » de Fast-SCR. Ce résultat
pouvait toutefois être attendu dans la mesure où une quantité conséquente de NO2 est émise à T <
300°C lorsque seul NO est introduit (cf. section IV-β.β). Par contre, il semble que l’ajout de NO2
« ralentisse » la chute d’activité à T > 400°C, que ce soit avec NO2/NOx = 0,5 ou 1. Dans cette
plage de température, la formation de NO2 est thermodynamiquement défavorable. Cependant, la
cinétique de réduction de NO2 en NO est limitée et NO2 est toujours présent en quantité sensible à
ces températures, comme déduit du test de réduction de NO2 (sans ammoniac, en présence de O2)
présenté dans la chapitre III (cf. partie III-3.3.3).
(EtOH-NH3)-SCR
La Figure V-8 regroupe les résultats obtenus en (EtOH+NH3)-SCR pour des rapports NO2/NOx
entrant égaux à 0, 0,5 et 1. En présence de NH3, de 175 à 300°C, la conversion des NOx est
170
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
globalement un peu plus élevée lorsque du NO2 est introduit, avec un gain de conversion compris
entre 5 et 15%. Par exemple à 175°C, 15% de NOx sont convertis pour un rapport NO2/NOx nul,
tandis que 19 et 26% de NOx sont convertis pour un rapport égal respectivement à 0,5 ou 1. Cet
écart de conversion que procure l’ajout de NO2 en entrée est semblable à celui obtenu en NH3-SCR
avec (NO + NO2) ou NO2 seul (section IV-γ), ce qui semble indiquer que l’éthanol n’intervient pas
dans ce gain d’activité.
Globalement, la présence de NO2 parmi les réactifs initiaux n’a pas un effet très marqué sur la
conversion des NOx à basse température, au contraire de ce qui est habituellement observé dans les
procédés de NH3-SCR classiques : l’ajout de NO2 à basse température entraine généralement une
augmentation très importante de la conversion des NOx. Le rapport NO2/NOx entrant n’est donc
pas un paramètre clé du système en (EtOH+NH3)-SCR sur Ag/Al.
100
Conversion NOx (%)
80
60
NO
40
NO + NO2
20
NO2
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-8. Effet du rapport NO2/NOx entrant sur la conversion des NOx en (EtOH+NH3)-SCR
sur 2%Ag/Al, en fonction de la température.
Conclusion
Une optimisation des conditions opératoires, en particulier du ratio entre les deux réducteurs,
peut permettre une limitation de l’émission de sous-produits polluants tout en maintenant une
activité deNOx élevée. En ce qui concerne l’ammoniac, il n’y a pas de concentration optimale qui
ressort de cette étude, l’effet de sa concentration sur la conversion des NOx étant très différent
suivant la température. Par contre, il semble possible de diminuer la concentration en EtOH sans
affecter l’activité SCR. Une concentration comprise entre 800 et 1000 ppm (rapport C/N compris
entre 4 et 5, sans prendre en compte l’ammoniac) pourrait suffire.
L’ajout de NO2 directement dans le milieu n’a qu’un effet limité sur l’activité deNOx du
système, au contraire des systèmes classiques de NH3-SCR. Ainsi, le système (EtOH+NH3)-SCR,
est très peu dépendant de l’activité d’un catalyseur de type DOC placé en amont, alors qu’il est
parfois nécessaire d’augmenter la teneur en métaux nobles du DOC afin d’assurer un rapport
NO2/NOx convenable avec le procédé SCR conventionnel.
171
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
172
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
60 250°C
6% Ag
20
0
0 200 400 600
CH3CHO (ppm)
Figure V-9. EtOH-SCR. Relation entre la conversion des NOx et l’émission de CH3CHO à 250°C,
pour une série de matériaux de type Ag/Al.
(EtOH+ NH3)-SCR
Pour rappel, le mélange réactionnel comprend 1200 ppm EtOH, 400 ppm NH3, 400 ppm NO,
10% O2, 10% CO2, 8% H2O complétés par N2. Les Figures V-10A et V-10B représentent
respectivement les conversions des NOx et EtOH en fonction de la température, pour chaque
matériau.
100 100
Conversion EtOH (%)
Conversion NOx (%)
80 80
60 60
40 2%Ag/Al
40
4%Ag/Al
20 20
6%Ag/Al
0 0
150 250 350 450 150 250 350 450
Température (°C) Température (°C)
Figures V-10. (EtOH+NH3)-SCR sur une série de catalyseurs de type Ag/Al avec 400 ppm NO.
A : Evolution de la conversion des NOx en fonction de la température.
B : Evolution de la conversion EtOH en fonction de la température.
173
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
Le catalyseur 6%Ag/Al se distingue par sa plus faible conversion des NOx obtenue sur la
gamme de température, la conversion atteignant un maximum de 85% à 400°C. Les catalyseurs
2%Ag/Al et 4%Ag/Al présentent quant à eux des profils de conversion des NOx proches, comme
observé en EtOH-SCR (cf. III-3.3.4). Cependant, le catalyseur 2%Ag/Al reste le plus actif avec
environ 10% de conversion des NOx supplémentaires entre 200 et 250°C. Ce catalyseur est
également le plus actif à haute température, avec 89% de conversion des NOx à 500°C contre 71%
pour le 4%Ag/Al. L’hypothèse selon laquelle une forte concentration en acétaldéhyde permet la
meilleure activité en ajoutant NH3 est donc appuyée par ces tests catalytiques. Il faut cependant
noter que le catalyseur 6%Ag/Al présente la meilleure conversion de l’éthanol à basse température
(Figure V-10B). Comme vu dans la section III-3, le catalyseur 6%Ag/Al présente le plus d’argent
sous forme métallique. Or, en HC-SCR, il est généralement considéré que l’argent métallique
favorise la combustion des HC (oxygénés ou non) en CO2 [7]. Ainsi, ce catalyseur, bien que plus
actif pour la conversion de l’éthanol, ne permet pas une meilleure oxydation partielle de ce dernier
en acétaldéhyde.
En conclusion, l’augmentation de la teneur en argent ne permet pas une meilleure conversion
des NOx en (EtOH-NH3)-SCR, mais permet cependant de souligner l’importance de l’étape
d’oxydation partielle de l’éthanol en acétaldéhyde. Le catalyseur β%Ag/Al, qui est le plus efficace
des trois en EtOH-SCR, l’est donc également en (EtOH+NH3)-SCR. C’est donc logiquement que
ce matériau a été retenu pour l’étude de l’ajout de dopants métalliques.
174
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
100
2%Ag
Catalyseur NOx (%)
80
2%Ag-0,5%Au
60
2%Ag-0,5%Nb
40 2%Ag-0,5%Cu
2%Ag-0,5%Ru
20
2%Ag-0,5%In
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
175
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
100
La plupart des matériaux testés présentent un profil de conversion des NOx proche de la
référence, excepté pour Ag-Au/Al qui se distingue par une conversion des NOx moindre. Une chute
de conversion des NOx est également plus marquée à T > 400°C pour l’Ag-Nb/Al et l’Ag-In/Al.
Dans le cas du catalyseur Ag-Ru/Al, l’ajout de NH3 inhibe la conversion en cloche observée en
EtOH-SCR (Figure V-11) et permet une activité similaire à la référence, probablement car le
ruthénium, trop actif pour l’oxydation de l’éthanol en CO2 à T > 300°C, empêche la formation de
réducteurs in situ nécessaire à la réduction des NOx.
De manière générale, aucun dopant ne permet d’améliorer la conversion des NOx de manière
conséquente.
Conclusion
Finalement ni l’augmentation de la teneur massique en argent, ni l’ajout de dopants métalliques
n’ont permis l’amélioration conséquente de la conversion des NOx en (EtOH+NH3)-SCR. Le
catalyseur 2%Ag/Al se révèle donc être le meilleur matériau testé à ce jour pour ce système.
176
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
Introduction
Après l’étude de l’optimisation des conditions opératoires puis du matériau catalytique, il en
ressort une difficulté à améliorer considérablement l’activité deNOx à basse température (T <
β50°C). Certes, il est possible d’augmenter la concentration en NH3 pour améliorer l’activité
(surtout à β50°C). Cependant, le rejet d’une quantité importante d’ammoniac peut être un problème
si le catalyseur de garde (ASC) n’est pas assez efficace pour effectuer son oxydation en N2.
En parallèle, il a été enregistré une importante concentration de NO2 en aval du lit catalytique
en EtOH-SCR pour des températures inférieures à 250°C. Ce NO2, comme le montre la Figure IV-
γ, n’est pas entièrement consommé par l’ajout d’ammoniac ((EtOH+NH3)-SCR). Or, sur des
matériaux classiques de NH3-SCR, la réaction de Fast-SCR est fortement favorisée, même à basse
température. Puisqu’il reste de l’ammoniac, NO et NO2, il peut être envisageable d’ajouter un
catalyseur classique de NH3-SCR et ainsi améliorer considérablement l’activité à basse
température. L’idée est donc de réaliser un double-lit constitué premièrement du catalyseur
β%Ag/Al puis d’un catalyseur de NH3-SCR placé en aval, comme illustré dans la Figure V-13. Il
est à noter que les matériaux sont superposés, sans séparation physique. Le catalyseur de NH3-SCR
sélectionné est de type WO3/Ce-Zr. Ces matériaux ont l’avantage : (i) d’être actifs avec différents
ratio NO2/NOx initiaux ; (ii) de pouvoir jouer le rôle d’un catalyseur ASC en oxydant l’ammoniac
en N2 avec une très forte sélectivité [16]. Dans la partie III.2 de ce manuscrit, trois matériaux
WO3/Ce-Zr avec des teneurs variables en tungstène ont été évalués. Le catalyseur 6%WO3/Ce-Zr
s’étant révélé le plus actif en NH3-SCR, il a été logiquement retenu pour la réalisation d’un double-
lit.
177
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
100
Conversion NOx (%)
80
60
40 NO
NO + NO2
20
0
150 250 350 450
Température (°C)
Figure V-14. Effet du rapport NO2/NOx entrant sur la conversion des NOx, en NH3-SCR sur
6%WO3/Ce-Zr (rappels). Conditions : 400 ppm NH3, 400 ppm NOx (400 ppm NO en Standard-SCR
ou 200 ppm NO + 200 ppm NO2 en Fast-SCR), 10% O2, 10% CO2, 8% H2O complétés par N2.
Cette figure met en lumière l’importance d’avoir du NO2 disponible dès les basses températures
pour activer la réaction de NH3-SCR sur ce type de matériaux. Par exemple en condition de
Standard SCR, la conversion des NOx n’est que de 19% à 175°C, contre 5β% avec la présence de
NO+NO2.
178
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
produits de réaction n’est pas détectée, signe que la formation d’intermédiaires réducteurs (comme
le nitrométhane) est limitée ou n’a pas lieu. Ce catalyseur n’est donc pas efficace pour réduire les
NOx en présence d’éthanol.
100
NOx
80 EtOH
Conversion (%)
60
40
20
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-15. Test de EtOH-SCR sur le 6%WO3/Ce-Zr. Evolution des conversions des NOx et de
EtOH en fonction de la température.
1200
1000
CO
Teneur (ppm)
800
600
C2H4
400
179
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
100
80
Conversion (%)
60
NOx
40
EtOH
20 NH3
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-17. Test de (EtOH+NH3)-SCR sur le 6%WO3/Ce-Zr. Evolution des conversions des
NOx, de EtOH et de NH3 en fonction de la température.
La comparaison des Figures V-14 et V-17 montre que la conversion des NOx obtenue en
(EtOH+NH3)-SCR est moins élevée qu’en NH3-SCR. A 250°C, une conversion des NOx de 40%
est mesurée en présence de EtOH et NH3, contre le double avec NH3 seul. Ainsi, la présence
d’éthanol, qui ne permet pas de conversion des NOx, inhibe également la réaction de NH3-SCR sur
le catalyseur 6%WO3/Ce-Zr. Ceci est confirmé par l’allure du profil de conversion EtOH qui est
décalée vers les plus hautes températures en présence d’ammoniac, témoignant d’une compétition
d’adsorption entre les deux réducteurs. A titre d’exemple, la conversion de EtOH passe d’environ
40 à γ0% à β50°C par l’ajout d’ammoniac. Cette baisse de conversion entraine une plus faible
concentration des sous-produits carbonés, dont l’acétaldéhyde (cf. Annexe A.V-3).
Pour conclure, le catalyseur 6%WO3/Ce-Zr n’est pas actif pour la réduction des NOx par
l’éthanol. De plus, dans le cas d’un mélange EtOH+NH3, l’éthanol inhibe la réaction de NH3-SCR.
Des interactions entre les deux réducteurs, déjà mises en évidence sur les matériaux de type Ag/Al,
semblent être à l’origine de cette baisse d’activité. Dans le cadre de la configuration double-lit
180
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
Ag/Al + WO3/Ce-Zr, il existe donc un risque que l’éthanol résiduel et ses sous-produits carbonés
(après passage du mélange gazeux sur le premier lit) inhibent en partie l’activité du second lit.
a) Catalyseur 2%Ag/Al
Les évolutions de la conversion des NOx en fonction de la masse de catalyseur mise en œuvre
(100 mg de catalyseur + 100 mg de SiC ou bien 200 mg de catalyseur) sont présentées Figure V-
18A (EtOH-SCR) et Figure V-18B ((EtOH+NH3)-SCR).
100 100
Conversion NOx (%)
80 80
60 60
40 40
100 mg 2%Ag/Al
20 200 mg 2%Ag/Al 20
0 0
150 250 350 450 550 150 250 350 450 550
Température (°C) Température (°C)
Figures V-18. Tests de EtOH-SCR (A) et de (EtOH+NH3)-SCR (B). Evolution de la conversion
des NOx en fonction de la température, avec 100 ou 200 mg de 2%Ag/Al.
Que ce soit en présence d’éthanol seul ou mélangé à l’ammoniac, le fait de doubler la masse de
catalyseur procure le même effet, à savoir une augmentation globale de 5-10 points de conversion.
A 175°C, la conversion des NOx passe de 15 à 23% en condition de (EtOH+NH3)-SCR par l’ajout
de 100 mg de 2%Ag/Al. Ainsi, cette augmentation de la conversion reste faible au vu de la quantité
de catalyseur rajoutée.
181
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
b) Catalyseur 6%WO3/Ce-Zr
Le catalyseur 6%WO3/Ce-Zr a également été évalué en fonction de la masse mise en jeu (100
ou 200 mg de catalyseur), en (EtOH+NH3)-SCR et en NH3-SCR. En NH3-SCR (Figure V-19A),
un écart moyen de 5 points de conversion des NOx est constaté en présence de 100 mg de catalyseur
supplémentaires. Cet écart est toutefois plus élevé pour les tests de (EtOH+NH3)-SCR, comme le
montre la Figure V-19B.
100 100
80 80
60 60
40 40
100 mg 6%WO3/Ce-Zr
20 200 mg 6%WO3/Ce-Zr 20
0 0
150 250 350 450 550 150 250 350 450 550
Température (°C) Température (°C)
Figures V-19. Tests de NH3-SCR (A) et de (EtOH+NH3)-SCR (B). Evolution de la conversion des
NOx en fonction de la température, avec 100 ou 200 mg de 6%WO3/Ce-Zr.
Cet effet peut être expliqué par la présence de l’éthanol, qui inhibe une partie de la réactivité
du matériau en NH3-SCR. Avec une masse plus importante, un nombre de sites actifs plus
important permet donc une amélioration de la conversion des NOx, même si cette dernière reste
plus limitée que celle obtenue en NH3-SCR sans éthanol.
182
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
CH3CHO (ppm)
60 450
40 300
20 150
0 0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-20. Tests de EtOH-SCR. Evolutions de la conversion d’éthanol et de la concentration
d’acétaldéhyde en fonction de la température, sur 2%Ag/Al (100 mg + 100 mg de SiC) ou sur
double-lit (200 mg).
En EtOH-SCR, la conversion de l’éthanol est nettement améliorée sur le double-lit dès 175°C,
en comparaison du catalyseur 2%Ag/Al. Par exemple, la conversion passe de 35% à 55% à 200°C.
Cette augmentation est expliquée par l’aptitude du catalyseur 6%WO3/Ce-Zr à activer l’oxydation
de l’éthanol dès 175°C, comme illustré en Figure V-15. La concentration en acétaldéhyde est
également impactée par le double-lit, une diminution conséquente étant observée à partir de 200°C.
A 250°C, sa concentration est proche de 420 ppm avec le catalyseur 2%Ag/Al, contre 150 ppm
avec le double-lit, soit une concentration presque trois fois moindre. Cette consommation suggère
une réactivité spécifique de l’acétaldéhyde sur le 6%WO3/Ce-Zr. Ce point est étudié plus en détail
dans la partie V-4.3.4.
Les profils de conversion des NOx et de concentration en NO2 sont comparés dans la Figure V-
21 en fonction de la nature du lit catalytique. Le Tableau V-2 regroupe les concentrations en NH3
mesurées en sortie de réacteur dans ces conditions. De 175 à 230°C, le double-lit ne permet pas
une meilleure conversion des NOx en EtOH-SCR. Ce n’est qu’à partir de βγ0°C que la conversion
des NOx se trouve améliorée par la présence du catalyseur 6%WO3/Ce-Zr. A 250°C, elle passe de
38% avec le catalyseur 2%Ag/Al à 53% sur double-lit. Cette amélioration est à lier avec la capacité
du catalyseur 2%Ag/Al à générer NH3 in situ, comme reporté dans le Tableau V-2. En effet, en
EtOH-SCR, NH3 est formé à partir de 250°C sur le catalyseur 2%Ag/Al, température correspondant
à l’activation de la réaction conduisant au nitrométhane (cf. partie III-3.4). Sur le double-lit, la
concentration en NH3 est abaissée, signe d’une consommation de ce dernier par le catalyseur
6%WO3/Ce-Zr. Le gain de conversion des NOx obtenu en EtOH-SCR sur double-lit (Figure V-21)
peut donc en partie être expliqué par la réaction de Fast-SCR. Cependant, à 250°C par exemple, ce
sont seulement 11 ppm de NH3 qui sont consommés par le double-lit, pour une conversion des NOx
183
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
supplémentaire estimée à 15%. Par conséquent, le gain de conversion des NOx ne peut être
entièrement attribué à l’activité du catalyseur 6%WO3/Ce-Zr en NH3-SCR.
80 240
NO2 (ppm)
60 180
40 120
20 60
0 0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-21. Tests de EtOH-SCR. Evolutions de la conversion des NOx et de la concentration en
NO2 en fonction de la température, sur 2%Ag/Al (100 mg + 100 mg de SiC) ou sur double-lit (200
mg).
184
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
80 600
CH3CHO (ppm)
60 450
40 300
20 150
0 0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-22. Tests de (EtOH+NH3)-SCR. Evolutions de la conversion d’éthanol et de la
concentration d’acétaldéhyde en fonction de la température, sur 2%Ag/Al (100 mg + 100 mg de
SiC) ou sur double-lit (200 mg).
Quand NH3 est ajouté au mélange, des profils similaires de conversion d’éthanol sont obtenus.
Le double-lit n’engendre qu’une très faible augmentation de la conversion de l’alcool, comme déjà
rapporté en EtOH-SCR. Au contraire, l’acétaldéhyde est à nouveau impacté à la baisse par la
présence du catalyseur 6%WO3/Ce-Zr. Ceci implique son oxydation par O2 sur ce matériau et/ou
une réaction avec un des autres constituants du mélange. La forte consommation de NO2 mise en
évidence dans la Figure V-21 suggère la participation de ce composé (voir partie V-4.3.4).
L’effet le plus remarquable procuré par l’ajout d’ammoniac sur le double lit concerne les NOx.
La Figure V-23 présente les conversions des NOx et les quantités de NO2 émises pour les deux
systèmes catalytiques. Un gain important de conversion des NOx est observé à T < 250°C avec le
double-lit. Parallèlement, comme déjà mentionné Figure V-21, le NO2 émis par le premier lit
185
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
(Ag/Al) est totalement converti par WO3/Ce-Zr et la consommation d’ammoniac est également
importante sur le second lit catalytique, comme le montre le Tableau V-3. Finalement, la
conversion des NOx obtenue sur le double lit est alors comprise entre environ 45 et 90% pour une
température comprise entre 175 et 250°C. Il est rappelé que cette conversion est obtenue alors que
seul NO est injecté initialement. Ce profil de conversion, comparé à ceux obtenus avec 200 mg de
2%Ag/Al ou 200 mg de 6%WO3/Ce-Zr en (EtOH+NH3)-SCR (Figures V-18B et V-19B), met en
évidence un effet de synergie procuré par le double-lit.
80 240
Conversion NOx (%)
NO2 (ppm)
60 180
40 120
20 60
0 0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-23. Tests de (EtOH+NH3)-SCR. Evolutions de la conversion des NOx et de la
concentration en NO2 en fonction de la température, sur 2%Ag/Al (100 mg + 100 mg de SiC) ou sur
double-lit (200 mg).
Dans la mesure où le deuxième lit catalytique WO3/Ce-Zr engendre à la fois une amélioration
de la conversion des NOx, la consommation du NO2 émis par le premier lit (Ag/Al) et une
consommation supplémentaire de l’ammoniac restant, cette section s’intéresse à l’étude de la
réactivité NOx-NH3 sur WO3/Ce-Zr. Afin d’évaluer la stœchiométrie de la réaction NOx-NH3, le
Tableau V-3 regroupe, pour chaque température, les quantités de NH3, NO2 et NOx converties par
le catalyseur WO3/Ce-Zr.
Il apparaît clairement que les quantités engagées ne correspondent globalement pas à la
stœchiométrie de la réaction de Fast-SCR rappelée ci-dessous.
2 NH3 + NO + NO2 → 2 N2 + 3 H2O (V-1)
186
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
Pour obtenir une vision plus claire des réactions mises en jeu, les valeurs de NO 2 et de NH3
consommés par l’ajout du catalyseur 6%WO3/Ce-Zr ont été utilisées pour prédire la conversion des
NOx. La conversion des NOx théorique a été déterminée selon deux hypothèses :
- Le NO2 consommé n’a servi qu’à réaliser la réaction de Fast-SCR. La consommation de
NO2 a donc été multipliée par deux pour obtenir la conversion des NOx théorique afin de
prendre en compte le NO consommé en parallèle.
- Le NH3 consommé n’a été utilisé que pour réduire les NOx, sachant qu’une mole de NH3
convertie correspond alors théoriquement à une mole de NOx convertie (Fast ou Standard-
SCR).
Ces estimations de conversion des NOx sont ensuite additionnées aux valeurs expérimentales
obtenues en (EtOH+NH3)-SCR sur le catalyseur 2%Ag/Al. La Figure V-24 présente ces
estimations en fonction de la température, en comparaison des valeurs expérimentales obtenues en
conversion des NOx sur le double-lit. Dans le cas où la conversion des NOx est estimée à partir de
la quantité de NH3 consommée (jaune, barré en vert), la corrélation avec la valeur expérimentale
est importante entre 175 et 250°C et montre que la conversion des NOx supplémentaire (sur le
catalyseur 6%WO3/Ce-Zr) est gouvernée par une réaction de Standard ou Fast-SCR, avec un ratio
égal à 1. A T > 300°C, la conversion des NOx estimée est supérieure à 100%, atteignant jusqu’à
155%. Ceci induit une surconsommation de l’ammoniac, attribuable à son oxydation (SCO) en N2
sur le catalyseur 6%WO3/Ce-Zr. Cette réaction est d’ordinaire non-désirée car elle conduit à une
surconsommation de réducteur. Dans le cas présent, ces calculs montrent que le catalyseur
WO3/Ce-Zr agit comme un catalyseur d’ASC, sélectif en azote et limitant les rejets d’ammoniac.
187
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
120
100
80
60
40
20
0
175 200 250 300 350 400 450 500
Température (°C)
Figure V-24. Conversion des NOx additionnelle, attendue par bilans d’azote, lors du test de
(EtOH+NH3)-SCR sur double-lit et comparés à la valeur expérimentale obtenue sur double-lit.
Bilans azote effectués en fonction de l’ammoniac ou de NO2 converti par l’ajout du 6%WO3/Ce-Zr,
selon la stœchiométrie de la Fast-SCR.
Dans le cas où la conversion des NOx est estimée à partir de la quantité de NO2 consommée
(rouge, barré en gris), seules les mesures effectuées à 175°C caractérisent une réaction de type Fast-
SCR. Les valeurs calculées à 200 et 250°C sont nettement plus élevées que la valeur expérimentale,
dépassant même une conversion théorique de 100%. Ceci confirme que NO2 n’est pas uniquement
consommé par réaction de Fast-SCR mais qu’une partie est vraisemblablement oxydée en NO.
Cette oxydation est possiblement liée à l’oxydation de l’acétaldéhyde, sa consommation étant
également importante dans la même gamme de température (Figure V-22). Cette hypothèse est
développée dans le paragraphe suivant.
D’après le Tableau V-3, 137 ppm de NO2 sont consommés à β00°C par l’ajout du second-lit.
Avec l’hypothèse que le gain de conversion des NOx est associé à la réaction de Fast-SCR, 73 ppm
de NO2 sont donc convertis sans être réduit en azote. Cette valeur étant relativement proche de la
quantité d’acétaldéhyde consommée par l’ajout du second lit (cf. Figure V-22), la réaction suivante
est alors proposée :
CH3CHO + NO2 + O2 → NO + β CO2 + 2 H2O (V-2)
Afin de vérifier cette hypothèse, des tests catalytiques de CH3CHO-SCR ont été réalisés sur le
catalyseur 6%WO3/Ce-Zr en remplaçant directement l’éthanol par l’acétaldéhyde. La Figure V-25
rapporte la conversion en acétaldéhyde évaluée dans différentes conditions : (i) lors d’un test
d’oxydation par O2 (600 ppm CH3CHO), (ii) lors de tests de CH3CHO-SCR en condition « Fast »
188
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
(600 ppm CH3CHO, 200 ppm NO, 200 ppm NO2) et, (iii) de « Fast » CH3CHO/NH3-SCR (400
ppm de NH3 supplémentaires).
Les conversions ne sont rapportées qu’à basse température (entre 175 et γ00°C), une
différentiation étant impossible à plus haute température du fait d’une conversion totale du réactif.
100
Conversion CH3CHO (%)
80
60
40
20
0
175 200 250 300
Température (°C)
Oxydation CH3CHO CH3CHO-SCR NH3/CH3CHO-SCR
Figure V-25. Tests d’oxydation de CH3CHO par O2, de CH3CHO-SCR en condition Fast et de
CH3CHO/NH3-SCR en condition Fast sur le 6%WO3/Ce-Zr. Evolution de la conversion en
acétaldéhyde en fonction de la température.
Les résultats montrent que le catalyseur 6%WO3/Ce-Zr est très actif pour l’oxydation de
l’acétaldéhyde par O2, avec par exemple une conversion de 90% dès 300°C. Singulièrement, cette
conversion est plus élevée en condition Fast de CH3CHO-SCR, ce qui confirme une réaction entre
l’acétaldéhyde et les NOx. Il est à noter que cette conversion est légèrement plus faible en présence
d’ammoniac, ce qui tend à souligner la compétition d’adsorption de l’acétaldéhyde et de
l’ammoniac.
Les conversions des NOx et les teneurs en NO en sortie de réacteur sont reportées dans la Figure
V-26. En condition de CH3CHO-SCR, la conversion des NOx est limitée à 7% entre 250 et 300°C.
Cette conversion, si faible soit-elle, pourrait expliquer une partie du gain de conversion observé
dans cette même gamme de température en EtOH-SCR sur le double-lit (voir Figure V-21). En
parallèle, une partie du NO2 introduit est réduite en NO. Entre 250 et 300°C, ce sont 380 ppm de
NO qui sont présents en sortie contre β00 ppm à l’entrée. Ceci confirme l’oxydation de
l’acétaldéhyde par NO2, comme proposé dans l’équation (V-2).
Cependant, la stœchiométrie semble varier en fonction de la température. Par exemple, à 175°C
en condition Fast de CH3CHO-SCR, 175 ppm de NO2 sont consommés pour l’oxydation de 100
ppm de CH3CHO, soit un rapport NO2/CH3CHO égal à 1,75. Il est donc difficile de résumer
l’oxydation de l’acétaldéhyde par NO2 uniquement à la stœchiométrie illustrée par l’équation (V-
2). Il faut aussi noter que lors de ces tests, des sous-produits carbonés tels que l’acide formique, le
monoxyde de carbone ou le formaldéhyde ont été identifiés, ce qui implique d’autres réactions en
plus de l’oxydation complète de l’acétaldéhyde en CO2 (Eq. V-2).
189
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
100 400
0 0
150 200 250 300
Température (°C)
Bilan
Pour conclure, cette partie montre que le système (EtOH+NH3)-SCR sur double-lit se révèle
être un procédé efficace pour la réduction des NOx à basse température (T < 250°C), alors que seul
NO est introduit initialement. Ce système met à profit le fait qu’il reste de l’ammoniac et des NO x
(NO et NO2) à l’issu du premier lit. Il tire aussi bénéfice de la capacité du catalyseur WO3/Ce-Zr à
agir comme un catalyseur d’ « ammoniac slip » (ASC) en cas d’excès de NH3. Des phénomènes
indésirables ont toutefois été mis en évidence, comme la réactivité entre NO2 et CH3CHO ou la
compétition d’adsorption de l’éthanol et l’acétaldéhyde avec l’ammoniac sur le 6%WO3/Ce-Zr.
Cependant ce ne sont pas des freins à la synergie constatée avec le double-lit.
Tests préliminaires
Avant l’évaluation du mélange EtOH/Urée en SCR, des tests d’oxydation du mélange
EtOH/Urée ont été menés sans catalyseur, dans le but d’évaluer la possible interaction entre
l’éthanol et l’urée et leurs sous-produits en phase gazeuse. En particulier, HNCO, intermédiaire de
la décomposition de l’urée est connu pour sa forte réactivité. Les résultats de concentrations en
éthanol et en ammoniac sont reportés dans la Figure V-27 en fonction de la température, pour les
deux conditions de mélanges réactionnels. Lors du test d’oxydation, le mélange est constitué de
1β00 ppm EtOH, β00 ppm d’urée (équivalents à 400 ppm d’ammoniac), 10% O2, 10% CO2, 8%
H2O complétés par N2. 400 ppm de NO sont ajoutés au mélange décrit précédemment pour
effectuer le test de (EtOH+Urée)-SCR en phase gaz.
1600
EtOH/urée EtOH/urée-SCR
Teneur en sortie (ppm)
1200
EtOH
800
400
NH3
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-27. Evolution des teneurs en ammoniac et éthanol en fonction de la température, lors
du test d’oxydation du mélange EtOH/Urée et du test de (EtOH+Urée)-SCR en phase gaz (pas de
catalyseur).
La Figure V-27 montre que quelle que soit la température de réaction, l’urée est totalement
décomposée et permet l’obtention des 400 ppm de NH3 attendu (au niveau de l’analyseur). Il est à
191
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
noter que β à γ ppm de HNCO sont parfois enregistrés dans le milieu. L’ajout de NO au mélange
n’entraine pas de réaction particulière. Ces résultats montrent que les deux étapes de décomposition
de l’urée, incluant l’hydrolyse de HNCO, sont achevées sans une réaction quelconque vis-à-vis de
l’éthanol, ou de ces sous-produits, en phase gaz. La faible diminution de la concentration en éthanol
observée aux plus hautes températures est associée à sa décomposition thermique en acétaldéhyde
et formaldéhyde. Le même comportement avait été observé lors de l’oxydation de l’éthanol en
phase gaz (cf. partie III-3.3.1), ce qui exclut une interaction avec l’urée ou un de ses sous-produits.
La réactivité de la solution contenant l’éthanol et l’urée a ensuite été évaluée en présence du
catalyseur β%Ag/Al en condition d’oxydation (par O2), sans NOx. La concentration en ammoniac
obtenue en fonction de la température est présentée dans la Figure V-28 et comparée à celle
mesurée en test d’oxydation du mélange EtOH/NH3. Que ce soit avec NH3 gazeux ou l’urée, les
profils obtenus sont très proches, ce qui tend à démontrer qu’il n’y pas d’interaction entre l’urée et
l’éthanol. Une conversion de l’ammoniac a lieu à partir de β50°C en absence de NO x, attribuée à
la SCO de l’ammoniac en N2.
500
NH3 en sortie (ppm)
400
300
200 EtOH/NH3
100 EtOH/Urée
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-28. Evolution de la concentration en NH3, lors des tests d’oxydation de EtOH/NH3 et
EtOH/Urée par O2 sur le 2%Ag/Al.
Pour conclure, les tests préliminaires montrent que la présence simultanée de l’éthanol et l’urée
n’engendre pas de réactions secondaires qui entraineraient une surconsommation de réducteur ou
la formation de sous-produits indésirables.
192
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
100
60
40
EtOH/NH3-SCR
20 EtOH/urée-SCR
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-29. Conversion des NOx en fonction de la température sur 2%Ag/Al, en (EtOH+NH3)-
SCR et (EtOH+Urée)-SCR. Conditions : 400 ppm NH3 ((EtOH+NH3)-SCR) ou 200 ppm d’urée
((EtOH+Urée)-SCR), 400 ppm NO, 1200 ppm EtOH, 10% O2, 10% CO2, 8% H2O, N2.
100
Conversion NOx (%)
80
60
40
EtOH/NH3-SCR
20 EtOH/urée-SCR
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure V-30. Conversion EtOH en fonction de la température sur double-lit, en (EtOH+NH3)-
SCR et (EtOH+Urée)-SCR.
193
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
Conclusion
Plusieurs moyens d’optimiser le système de (EtOH+NH3)-SCR ont été abordés dans ce
chapitre, afin d’envisager ce nouveau procédé comme viable pour une utilisation embarquée. La
première partie, traitant de la variation des conditions opératoires (avec le catalyseur 2%Ag/Al), a
montré que le ratio entre les deux réducteurs pouvait être optimisé. Plus la quantité d’ammoniac
est importante, plus la conversion des NOx qui en résulte augmente (sur le matériau 2%Ag/Al).
Cependant, une forte concentration initiale en ammoniac induit aussi une émission en sortie plus
conséquente, ce qui est à éviter. Les catalyseurs d’ASC (« Ammonia Slip Catalyst »),
habituellement placés en aval de catalyseur de NH3-SCR, sont très actifs pour l’oxydation de NH3
en N2. Cependant, des NOx - dont N2O - peuvent être produits à basse température.
Il a également été constaté que la diminution par un facteur β de la quantité d’éthanol (600 ppm)
n’entrainait qu’une baisse de 10% de la conversion des NOx en présence de 400 pm de NH3. Un
compromis entre 600 et 1β00 ppm d’éthanol pourrait peut-être permettre une activité égalée tout
en limitant le rejet de sous-produits carbonés.
L’effet du rapport NO2/NOx, a aussi été étudié. Au contraire de l’effet prononcé que procure la
présence de NO2 en NH3-SCR classique, il n’en ait ressorti qu’une légère augmentation de
conversion des NOx pour le système de (EtOH+NH3)-SCR sur matériaux de type Ag/Al. Le
catalyseur de DOC ne présente donc pas d’avantage à être placé en amont du catalyseur SCR.
Aussi, placé en aval, il permettrait notamment l’oxydation du monoxyde de carbone, de
l’acétaldéhyde et du formaldéhyde provenant de l’injection d’éthanol.
Dans la deuxième partie de ce chapitre ont été évalués divers matériaux de type Ag/Al, avec
une teneur massique en argent différente ou bien dopés par différents métaux (Cu, Nb, Au, Ru, et
In). Parmi les teneurs en Ag évaluées, il a été mis en évidence qu’une teneur massique d’argent
égale à β% permettait la meilleure conversion de l’éthanol en acétaldéhyde, et de ce fait une
meilleure conversion des NOx lors de l’ajout d’ammoniac (espèces H*). Quant à l’ajout de dopants,
aucune différence significative de conversion des NOx n’est avérée pour la plupart des matériaux.
Dans certains cas, l’ajout de 0,5% massique de dopant entraine même une désactivation du
catalyseur (Cu). En conclusion, parmi les catalyseurs préparés, aucun n’a permis d’améliorer
significativement l’activité deNOx à basse température (T < 300°C), en comparaison du 2%Ag/Al.
Il semble donc difficile d’améliorer l’activité deNOx procurée par le catalyseur 2%Ag/Al en
optimisant la phase métallique.
Une dernière partie a été consacrée à la réalisation d’un double-lit comprenant les catalyseurs
2%Ag/Al en amont et 6%WO3/Ce-Zr en aval. Il a été montré qu’ajouter un catalyseur de NH3-SCR
en aval permettait la réaction de Fast-SCR et de ce fait, l’amélioration significative de la conversion
des NOx en condition défavorable ou seul NO est introduit comme NOx. A titre comparatif, la
conversion des NOx, égale à 9% en EtOH-SCR sur le matériau 2%Ag/Al à 200°C, est multipliée
par huit par l’ajout d’ammoniac et du catalyseur 6%WO3/Ce-Zr (70% de conversion des NOx). Le
profil de conversion des NOx se rapproche ainsi du profil obtenu en condition de Fast-SCR sur le
catalyseur 6%WO3/Ce-Zr (Chapitre III partie III-2.4) alors que seul NO est présent initialement.
194
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
Ce système permet donc l’obtention d’une activité deNOx remarquable à T < 250°C et supérieure
à 90% entre β50 et 500°C, tout en s’affranchissant du DOC.
Pour finir, une solution contenant de l’éthanol et de l’urée a permis d’évaluer la faisabilité du
système de (EtOH+Urée)-SCR. Avec des résultats égaux à ceux obtenus lors des tests de
(EtOH+NH3)-SCR, il en a été conclu qu’aucune interaction néfaste entre l’éthanol et l’urée n’avait
lieu, ce qui rend le système possiblement adaptable à des pots d’échappement Diesel, en offrant
une solution unique contenant à la fois un agent d’oxydation de NO et pourvoyeur d’espèces H*
par l’éthanol, et un précurseur de réducteur (NH3) par l’urée.
195
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
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196
Chapitre V : Optimisations du système (EtOH+NH3)-SCR
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[19] M. Seneque, X. Courtois, F. Can, et D. Duprez, « Direct Comparison of Urea-SCR and NH3-
SCR Activities Over Acidic Oxide and Exchanged Zeolite Prototype Powdered Catalysts »,
Top. Catal., vol. 59, no 10‑12, p. 938‑944, juill. 2016.
197
Conclusion générale
Conclusion générale
L’objectif principal de cette étude était l’amélioration de l’activité deNOx à basse température
(T < β50°C), en s’intéressant à l’association des réducteurs éthanol et ammoniac.
Pour cela, une comparaison des procédés de NH3-SCR et de EtOH-SCR a tout d’abord été
réalisée dans le Chapitre III. Dans le cas de l’utilisation de l’ammoniac comme réducteur (NH3-
SCR), trois matériaux contenant 3, 6 et 9% de WO3 supportés sur Ce-ZrO2 ont été préparés puis
caractérisés. Parmi ces trois matériaux, le 6%WO3/Ce-Zr s’est avéré le plus actif en condition de
Standard-SCR (NO uniquement). Cette plus forte activité apparait principalement reliée à un plus
grand nombre de sites acides de Lewis du matériau. L’effet important du ratio NO2/NOx dans le
mélange réactionnel a également été confirmé sur le matériau 6%WO3/Ce-Zr via une comparaison
de l’activité deNOx en condition de Standard et de Fast-SCR. A 200°C, environ 60 points de
conversion de NOx supplémentaires ont été obtenus en présence de NO2 (NO2/NOx = 0,5) par
rapport au même test réalisé en condition de Standard-SCR. Cette comparaison atteste de
l’importance de la présence de NO2 à T < 250°C, afin de favoriser la réduction des NOx par NH3.
L’étude bibliographique du mécanisme réactionnel explique que la présence de NO2 permet la
formation d’espèces HNOx en surface de matériau, très réactives vis-à-vis des NOx pour conduire
à la formation de nitrite d’ammonium, qui se décompose finalement en N2 et H2O.
Malheureusement, la capacité d’un catalyseur type DOC à oxyder NO en NO2 est limitée à basse
température, ce qui induit inexorablement une faible efficacité du catalyseur de NH 3-SCR en
condition réelles.
Le procédé de EtOH-SCR a également été évalué sur une série de matériaux contenant 2, 4 et
6% d’argent supportés sur alumine. Parmi ces trois matériaux, le β%Ag/Al2O3 s’est révélé le plus
actif en EtOH-SCR en condition de Standard-SCR (NO2/NOx = 0). Cette meilleure activité a été
reliée à sa forte capacité à oxyder l’éthanol en acétaldéhyde, grâce à une forte proportion d’espèces
AgI, qui constitue un des éléments clés du mécanisme d’obtention de N2. Dans le mécanisme en
EtOH-SCR sur Ag/Al2O3, l’acétaldéhyde s’adsorbe sur le matériau sous forme d’espèces énoliques
ou acétates et, par réaction avec les NOx pré-adsorbés sous forme de nitrite/nitrates, conduit à la
formation de nitrométhane. Le nitrométhane est ensuite déshydraté pour conduire aux espèces de
type -CN et -NCO en surface de matériau. Il est ensuite admis que les espèces -NCO réagissent
directement avec les NOx ou sont hydrolysées en NH3, l’ammoniac réagissant finalement avec les
NOx pour conduire à N2.
Un autre élément important du mécanisme en EtOH-SCR est la formation importante de NO2
à basse température. En effet, l’éthanol, par formation d’un intermédiaire éthylnitrite ou en agissant
sur le degré d’oxydation de l’argent, permet une oxydation de NO en NO2 dès 175°C. Ce fait est
important dans la mesure où la présence de NO2 est souvent reliée à une meilleure activité SCR,
notamment dans le cas de la NH3-SCR. Néanmoins, cette présence ne permet pas l’activation de la
SCR par l’éthanol, l’activité étant très faible à T < β50°C. L’explication la plus plausible est le
manque de réactivité entre NO2 et les espèces issues de l’adsorption de l’acétaldéhyde en surface
du matériau, qui conduisent entre autres à la formation de nitrométhane puis d’ammoniac. Notre
idée a donc été de regarder si le fait d’ajouter de l’ammoniac à basse température, en condition de
199
Conclusion générale
200
Conclusion générale
Certes, le co-ajout d’ammoniac et d’éthanol permet une conversion bien supérieure à celle
obtenue en EtOH-SCR. Cependant, elle reste toujours limitée à T < 250°C. De plus, les rejets
d’ammoniac non converti ou de composés carbonés restent à contrôler pour une possible adaptation
du procédé. Dans cette optique, le Chapitre V a été consacré à l’optimisation de ce nouveau
procédé. Une première partie est ainsi consacrée à la variation des conditions opératoires. Il a été
montré que l’ajout croissant d’ammoniac permet l’augmentation progressive de l’activité deNOx.
Cependant, en contrepartie, beaucoup d’ammoniac est rejeté. Des tests ont également été réalisés
avec deux fois moins d’éthanol (600 ppm) et ont montré qu’avec 400 ppm de NH3, le profil de
conversion n’était que faiblement impacté (entre 5 et 10%) par cette diminution drastique de la
quantité d’un des deux réducteurs, avec parallèlement une réduction significative de l’émission de
composé carbonés (CO, CH3CHO, CH2O…). Il semble qu’un compromis entre 600 et 1200 ppm
d’éthanol puisse permettre d’obtenir un profil similaire à celui obtenu avec 1β00 ppm d’éthanol.
Le catalyseur 2%Ag/Al2O3 a également été évalué en EtOH-SCR et (EtOH+NH3)-SCR avec
différents ratio NO2/NOx en entrée (0 ; 0,5 ; 1). Ajouter NO2 au mélange initial n’a qu’un léger
effet positif sur la conversion. Avec ce procédé, il n’y a donc pas besoin de mettre le catalyseur de
DOC en amont du catalyseur SCR, comme c’est le cas en NH3-SCR classique.
La seconde partie ce chapitre a ensuite été dédiée à la modification du catalyseur. L’activité en
(EtOH+NH3)-SCR du 2%Ag/Al2O3 a ainsi été comparée à celles des matériaux contenant 4 et 6%
d’argent, déjà caractérisés et évalués en EtOH-SCR dans le Chapitre III. Il en a été conclu que le
2%Ag/Al2O3 est également le plus actif de cette série lors de l’ajout d’ammoniac. Ceci est en partie
expliqué par sa capacité à oxyder l’éthanol en acétaldéhyde, qui permet également l’apport d’une
plus importante quantité d’espèces H*, nécessaires à l’activation des NOx pour la réduction par
NH3. Des dopants métalliques (0,5% de Cu, Au, Nb, In, Ru) ont ensuite été ajoutés au catalyseur
2%Ag/Al2O3. Aucun des dopants testés n’a permis une amélioration significative de l’activité SCR.
Au contraire, dans le cas du cuivre, une inhibition forte de la SCR de NO est avérée.
Figure C-1. Schéma réactionnel d’obtention de N2 sur 2%Ag/Al en (EtOH+NH3)-SCR, avec effet
de l’ajout du second lit 6%WO3/Ce-Zr.
également de NO et NH3. Dans ces conditions propices à la Fast-SCR, les catalyseurs de NH3-SCR
sont généralement très efficaces. Dans le but d’améliorer l’activité deNOx mais également d’éviter
les rejets d’ammoniac, un double-lit constitué du catalyseur 2%Ag/Al2O3 en amont du catalyseur
6%WO3/Ce-Zr a donc été évalué, comme illustré dans la Figure C-1. Outre la mise en évidence
d’une réactivité possible entre l’acétaldéhyde restant et NO2 sur le second lit qui conduit à la
formation de NO, cette combinaison permet surtout de se rapprocher des résultats que l’on peut
obtenir sur un catalyseur classique de NH3-SCR en condition Fast, alors qu’ici, seul NO est présent
dans le milieu initialement. La Figure C-2 présente les résultats obtenus à 175 et 200°C, en fonction
du réducteur et du lit catalytique évalué. Les résultats montrent une progression importante de
l’activité à basse température, en comparaison de ce qui est obtenu initialement en EtOH-SCR. A
β00°C, la conversion est par exemple multipliée par 8 par l’ajout d’ammoniac et du second lit.
Finalement, une solution contenant à la fois l’urée (précurseur de l’ammoniac) et l’éthanol a été
évaluée en SCR sur le catalyseur 2%Ag/Al2O3 et sur le double-lit, dans le but de vérifier
d’éventuelles réactions parasites pouvant affecter l’activité SCR. Les résultats de (EtOH+Urée)-
SCR, égaux à ceux obtenus en (EtOH+NH3)-SCR, attestent ainsi de la faisabilité du système. Il est
donc possible d’envisager une solution alcoolique d’urée en remplacement de la solution aqueuse
d’AdBlue®. Le remplacement de l’eau (en partie ou totalement) par l’éthanol peut avoir plusieurs
avantages :
- L’éthanol ayant un point de fusion très bas (- 114°C), son ajout permettrait d’éviter les
problèmes de gel de la solution dans le réservoir, lorsque la température extérieure est
négative.
- L’ajout d’éthanol entrainerait également l’augmentation de la quantité de réducteur
embarqué par unité de volume, mais aussi une réduction du volume injecté dans la ligne
d’échappement.
202
Conclusion générale
Figure C-3. Schéma d’une adaptation envisagée du procédé de (EtOH+Urée)-SCR dans un pot
d’échappement.
203
Annexes
Annexes Chapitre III
50
N2O (ppm) 40
30
Std (NO)in
20
Fast (NO + NO2)in
10
0
150 250 350 450
Température (°C)
Figure A.III-1. Effet du rapport NO2/NOx entrant sur la concentration en N2O en NH3-SCR,
sur catalyseur de type 6%WO3/Ce-Zr.
Annexes Chapitre IV
150
NO2 (ppm)
100 EtOH-SCR
(EtOH+NH3)-SCR
50
0
200 300 400 500
Température (°C)
Figure A.IV-1. Evolution de la concentration en NO2, lors des tests de EtOH-SCR et
(EtOH+NH3)-SCR sur le support Al2O3. Conditions : 400 ppm NO, 1200 ppm EtOH, avec ou
sans 400 ppm NH3, 10% O2, 10% CO2, 8% H2O, N2.
Annexe IV-2 : Test de (EtOH+NH3)-SCR avec 400 ppm de NO à l’entrée, sur le support
Al2O3.
1200
Concentration (ppm)
1000
800
CO
600
400 Ethylene
200
0
200 300 400 500
Température (°C)
Figure A.IV-2. Test de (EtOH+NH3)-SCR avec NOx = 400 ppm de NO sur support Al2O3.
Evolution des concentrations en CO et éthylène en fonction de la température.
Annexes Chapitre IV
Annexe IV-3 : Test de NH3-SCR avec 400 ppm de NO2, sur le support alumine.
100 1,0
80 0,8
NOx
Conversion (%)
NH3
NO2/NOx
60 0,6
NO2/NOx
40 0,4
20 0,2
0 0,0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure A.IV-3. Test de NH3-SCR en condition NO2 only (NO2 = 400 ppm) sur support Al.
Conversions NOx et NH3, évolution du rapport NO2/NOx en fonction de la température.
Annexe IV-4 : Test de CH3CHO-SCR avec 400 ppm de NO, sur le catalyseur 2%Ag/Al
100 300
80
NO2 200
60
NH3
40
100
20
0 0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure A.IV-4. Tests de CH3CHO-SCR avec NOx = 400 ppm de NO sur 2%Ag/Al. Conversion
des NOx et concentration de NO2 et NH3 en fonction de la température.
Annexes Chapitre IV
Annexes IV-5 : Test de NH3-SCR assisté par H2, avec 400 ppm de NO, sur le support Al.
100
80
Conversion (%)
60 NOx NH3
40
20
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure A.IV-5. Test de (H2+NH3)-SCR avec uniquement NO comme NOx introduits (NO =
400 ppm) sur Al2O3. Conversions NOx et NH3 en fonction de la température.
Annexe IV-6 : Test de NH3-SCR assisté par H2, avec 400 ppm de NO2, sur le support Al.
100
80
Conversion (%)
60 NOx NH3
40
20
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure A.IV-6. Test de (H2+NH3)-SCR avec uniquement NO2 comme NOx introduits (NO2 =
400 ppm) sur Al2O3. Conversions NOx et NH3 en fonction de la température.
Annexes Chapitre IV
Annexe IV-7 : Tests de NH3-SCR assistés par ajouts croissants de H2, (avec 400 ppm de
NO), sur le catalyseur 2%Ag/Al.
1
175°C
0,8
200°C
NO2/NOx
0,6 250°C
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500
H2 ajouté (ppm)
Figure A.IV-7. Tests de (H2+NH3)-SCR avec NOx = 400 ppm de NO sur 2%Ag/Al. Effet de la
quantité de H2 ajoutée sur le rapport NO2/NOx à 175, 200 et 250°C.
Des tests de NH3-SCR assistés par ajouts croissants de H2 ont été réalisés à 175, 200 et
250°C. Le mélange initial comprend ici 200 ppm NO, 200 ppm NO2, 400 ppm NH3, 10% O2,
10% CO2, 8% H2O et N2. Les conversions des NOx et de NH3 propres à chaque température
sont présentées dans les Figures A.IV-8A, A.IV-8B et A.IV-8C. Il est à noter que cette
conversion n’est pas nulle en absence de H2 (voir partie IV-3.2), avec un maximum de 14% à
200°C. Comme constaté lors des tests de (H2+NH3)-SCR en condition Standard (voir partie
IV-5.1.1), l’ajout croissant de H2 permet une augmentation progressive de l’activité SCR. La
présence de NO + NO2 à l’entrée permet une conversion des NOx plus élevée, en comparaison
des résultats obtenus avec NO seul.
A 175°C (Figure A.IV-8A), la conversion des NOx augmente jusqu’à atteindre environ 60%
avec 1500 ppm de H2, soit environ 20% de conversion supplémentaire générée par la présence
de NO2 initialement. A 200°C (A.IV-8B), 77% de conversion sont atteints avec 1500 ppm de
H2, contre 60% en présence de NO uniquement. L’écart de conversion que procure la présence
de NO2 est moins élevé à 250°C, avec seulement 5% de conversion supplémentaire pour une
concentration de H2 supérieure à 1000 ppm. Il semble qu’un palier de conversion soit franchi
à 250°C, la conversion étant identique dès 1200 ppm de H2 ajoutés. La conversion en NH3-
SCR assisté par H2 semble donc limitée à 80% à 250°C, ce qui peut expliquer une possible
différence d’écart de conversion.
Annexes Chapitre IV
Concernant la conversion en NH3, cette dernière est globalement plus élevée que la
conversion des NOx pour chaque température, ce qui diffère des tests en Standard. L’écart
s’agrandit avec l’augmentation de la concentration en H2, ce qui induit une consommation
supplémentaire de NH3.
100 100
A : 175°C B : 200°C
80 80
Conversion (%)
Conversion (%)
60 60
40 40
20 20
0 0
0 500 1000 1500 0 500 1000 1500
H2 ajouté (ppm) H2 ajouté (ppm)
100
C : 250°C
80
Conversion (%)
60
40
20
0
0 500 1000 1500
H2 ajouté (ppm)
Figures A.IV-8. Tests de NH3-SCR assistés par H2 avec NOx = 200 ppm de NO et NO2 sur
2%Ag/Al. Evolution des conversions NOx et NH3 en fonction de la température à 175°C (A),
200°C (B) et 250°C (C).
0,8
NO2/NOx 0,6
NO2/NOx initial
0,4
175°C
0,2 200°C
250°C
0
0 500 1000 1500
H2 ajouté (ppm)
Figure A.IV-9. Tests de (H2+NH3)-SCR avec NOx = 200 ppm de NO et NO2 sur 2%Ag/Al.
Effet de la quantité de H2 ajoutée sur le rapport NO2/NOx à 175, 200 et 250°C.
A priori, l’ammoniac réagit donc préférentiellement avec NO plutôt que NO2 en présence
de H2. Pourtant, la présence de NO2 dans le mélange réactionnel permet une amélioration de
l’activité deNOx avec 5 à 20% de gain de conversion.
Annexe IV-10 : Adsorption de NH3 sur 2%Ag/Al à 200°C, suivi par IR in situ.
Figure A.IV-10. Spectres IR en transmission soustraits des espèces adsorbées sur 2%Ag/Al
dans la région 1100-1800 cm-1, lors d’ajouts croissant de NH3 jusqu’à l’équilibre.
Annexes Chapitre V
Annexe V-1 : Tests de (EtOH+NH3)-SCR avec ajouts croissants de NH3 (de 0 à 700
ppm), sur le 2%Ag/Al, à 175, 200 et 250°C.
500
250°C
Acétaldéhyde (ppm)
400
300
200°C
200
100 175°C
0
0 200 400 600
NH3 ajouté (ppm)
Figure A.V-1. Tests de (EtOH+NH3)-SCR sur 2%Ag/Al. Evolution de la concentration en
acétaldéhyde en fonction de la concentration initiale en ammoniac, à 175, 200 et 250°C.
50
40
NO2 (ppm)
30
20
10
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure A.V-2. Test de EtOH-SCR sur 6%WO3/Ce-Zr, avec 400 ppm de NO initialement.
Evolution de la concentration de NO2 en fonction de la température.
Annexes Chapitre V
1200
1000
Teneur (ppm)
CO
800
600
C2H4
400
0
150 250 350 450 550
Température (°C)
Figure A.V-3. Test de (EtOH+NH3)-SCR sur le 6%WO3/Ce-Zr. Evolution des
concentrations en sous-produits carbonés en fonction de la température.
La Réduction Catalytique Sélective des NOx par NH3 est un procédé efficace de dépollution des
gaz. Cependant, pour une application sur véhicules Diesel, l'activité à basse température (175-250°C,
phase de démarrage du véhicule) reste limitée. De plus, les catalyseurs de NH3-SCR sont sensibles
au rapport NO2/NOx, avec un optimum pour NO2/NOx = 0,5. Or, à basse température, la proportion
de NO2 est faible car le catalyseur d’oxydation (DOC) placé en amont est également peu actif.
L’éthanol (EtOH) est un autre réducteur possible, principalement avec des catalyseurs Ag/Al2O3.
Ce système présente également une activité limitée à basse température, bien que l’oxydation de
EtOH s’accompagne de la formation de NO2. Dans ces travaux, l’association de EtOH et NH3 pour
la SCR de NO sur catalyseur Ag/Al2O3 a été étudié. Un effet de synergie a été obtenu, avec un gain
important d’activité à basse température. Ce gain ne provient pas directement d’une réaction entre
NH3 et EtOH ou ses sous-produits d’oxydation (CH3CHO, CO…), ni uniquement grâce à la réaction
entre NO2 (formé par réaction de NO avec EtOH) et NH3. La caractérisation des espèces adsorbées
par IRTF et des tests de (H2+NH3)-SCR ont permis de conclure que les espèces H*, provenant de la
déshydrogénation de l’éthanol, réagissent avec les NOx pour conduire à des espèces HNOx très
réactives avec NH3.
Finalement, la mise en œuvre d'un double-lit (2%Ag/Al2O3 + catalyseur de NH3-SCR), afin
d’utiliser NH3, NO et NO2 restants, a permis d'obtenir une conversion NOx comprise entre 46 et 95%
entre 175 et 250°C. Ce système permet donc une conversion des NOx élevée à basse température en
s’affranchissant du NO2 procuré par le DOC.
Mots-clés : deNOx ▪ ammoniac ▪ éthanol ▪ Ag/Al2O3 ▪ double-lit ▪ urée
The NOx Selective Catalytic Reduction by NH3 is an efficient process for exhaust gas treatment.
However, for Diesel vehicles, the activity at low temperature (175-250°C, starting phase of vehicles)
remains limited. In addition, the NH3-SCR catalysts are sensitive to the NO2/NOx ratio, with an
optimum for NO2/NOx = 0.5. Unfortunately, at low temperature, the proportion of NO2 is low because
the oxidation catalyst (DOC) placed upstream is also weakly efficient.
Ethanol (EtOH) is another possible reductant, mainly associated with Ag/Al2O3 catalysts. This
system also has a limited activity at low temperature, although the oxidation of EtOH is accompanied
by NO2 formation. In this work, the association of EtOH and NH3 for the SCR of NO on a Ag/Al2O3
catalyst was studied. A synergistic effect was obtained, with a high enhancement of conversion at
low temperature. This gain neither results from a reaction between NH3 and EtOH or its oxidation
by-products (CH3CHO, CO…), nor only by the reaction between NO2 (formed by reaction of NO
with EtOH) and NH3. Characterization of adsorbed species by FTIR and (H2+NH3)-SCR experiments
led to the conclusion that H* species, resulting from ethanol dehydrogenation, react with NOx to yield
HNOx species highly reactive with NH3.
Finally, in order to use the remaining NH3, NO and NO2, the use of a dual bed catalyst
(2%Ag/Al2O3 + NH3-SCR material) allowed a NOx conversion between 46 and 95% from 175 to
250°C. This system consequently allows a high NOx conversion at low temperature, avoiding the
NO2 lack at low temperature (low DOC activity).
Keywords: deNOx ▪ ammonia ▪ ethanol ▪ Ag/Al2O3 ▪ dual bed ▪ urea