DRACH 1844 Harmonie Entre L-Eglise Et La Synagogue T1
DRACH 1844 Harmonie Entre L-Eglise Et La Synagogue T1
DRACH 1844 Harmonie Entre L-Eglise Et La Synagogue T1
L'ÉG`LlSE ET LA.SYlUGOGUE
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DE UHARMOIIE
L'ÉGLISE ET LA SYNAGOGUE
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via ruines. .
› royaume du ciel, est venu accomplir la loi et les prophètes,
› bien loin de les abolir (a). ›
En elïet, plus nous remontons vers les sources de Pantiquité
judaîque, plus nous étudions la tradition véritable, et non fal-
siliée, de la synagogue, quandelle était encore l'Eglise de Dieu,
plus nous nous confirmons dans la croyance que la vérité du
Seigneur est invariable : E1* viziuns Doluu Iriver in mennuu .
Puisque telle est fantiquité de la vraie foi, elle était à toutes
les époques, depuis le berceau du genre humain, nécessairement
et essentiellement conforme à celle de l'Eglise catholique; et
l'on peut invoquer avec confiance les monuments antiques du
peuple hébreu contre les erreuus de toute espèce dont les au-
teurs ont cherché à ternir la pure lumière de l'EvangiIe. Toutes
les innovations religieuses qu'on a vu surgir depuis Pétablisse-
ment du christianisme, parmi lesquelles nous nommerons plus
spécialement le schisme grec, Phérésie du xvi' siècle et l'Aria-
nisme qui a si longtemps troublé l'Eglise , et qui n'est plus
qu'on souvenir historique, comme bientot le sera le_Protes-
tantisme, déjà débordé et supplanté par le rationalisme et Phé-
gélianisme, ses impies enfants, toutes ces erreurs trouvent leur
condamnation dans les articles fondamentaux de la croyance
de la sœur alnée de l'Eglise chrétienne. G'est ce que l'on
verra, nous fespérons, dans le présent ouvrage.
Qu'il œt donc consolant pour nous autres catholiques, de
savoir que la religion que 'nous avons le bonheur de professeu-
a pris naissance avec le monde !
Ainsi que l'Eglise vantque l'Evangilefût écrit, lasynagogue
(u) les ipu que nunc christiane rellgio nuneupalur, crut et apud unli-
quor, nec defuit ab initio generls humrni, qnonxque ipse Chrlstus venirct
in urne :inde ven nligio, que jan ent, ccpit appellnrl christian; , ete.
l¢lr¢¢l_., I, nu, 3°.
rnóncn. II
possédait (abord une révélation divine touts' de tmdüicn,
une loi purement orale. lorsque plus tard, par ordre de Jt-
ltova, le législateurdfloreb ent consigné par écrit lesordon-
nances sacrées, lorsqu'il eut donnéle Peslateuque, la tradition
orale restait, et devait rester de nócœsité. Car non-seulemflt
il faut qu'elle atteste å toutes les générations à venir l'authen-
ticité du code divin , mais aussi il hot qu'elle serve en quelque
sorte fame au corp: de la jeun ,- autrement le texte de
la loi eût été abandonné å la merci de l'esprit hutmin, toujours
porté à s'égt\rer. *
La loi écrite pouvaitetre connniseå lsgarûe de toute la
nation; mais Venseignement oral, pour qfil se conservàt entier
etpur, lut conlié à un corps spécial dedocsssrssous l'sltoritá
suprême de Moise toujours assis dans sa chaire en la personne
de ses successeurs. Cet état dura jusqu'à ce que la loi ancienne
lit place à la loi évangélique dont elle était le type et la prépsra›
tion. C'estceque nous apprennent aussi les paroles que Notre-
Seigneur répétait aux Juifs avant qu'il eût institue' un sacerdocs
nouveau chargé (Yinstruire (a) toutes les nations de la terre.
« Les Scribes et les Pharisiens, disait-il, sont assis sur la chaire
› de Moise : observez tout ce qu'ils vous disent ›› Une au-
torité vivante, continuelle , ayant mission d'en haut de perpé-
tuer fenseignement divin conformément à la tcaditiou, et d'en
maintenu' Fintégrité , est une condition obligée de la vraie re-_
ligicn, qui doit être immuable comme son auteur. '
Uenseignement de lu loi orale dans h synagogue., en tant
qn'explication des dispositions delaloi écrite, était considéré
* ' ' * L r
D
1* ruines.
coule uns psrtisdu ministère sacré; c'est pourquoi ilétait pres-
crit de lsdonner gratuitement. liaîmonides, traité de l'Etude
dela loi, chap. t, § 7,dit, d'aprèsle Talmud (a): 1 Dnusla loca-
: litéoù il estd'usage de se faire payer pour enseigner la loi écrite,
n on peut Penseigtter moyennant salaire, mais il n'en est pas
n dc même de la loi orale :il est expressement défendu d'accep-
t ter une rétribution pour enseigner celle-ci. Car il est écrit:
› Voici' (dit Moise) que je vous oi enseigne les ordonnances
1 et les droits comme Jëhoeo mon Dieu nic commandé (5).
1 Cela veut dire : de même que j'ai appris gratuitement (du Sei-
: gneur], ainsi vous ares appris gratuitement de moi ; de même
1 aussi, lorsque vous instruirea les générations suivantes,vous
1 les instruire: gratuitement, comme vous avez appris gra-
. tuitement de moi * *_ ›
Cette tradition de la synagogue ancienne se partageait en
deux branches principales. lfune patents, publique, exotéri-
que: c'était la tradition tolmudígue, c'est-à-dire, celle qui,
plus tard, mise par écrit, forma le texte du Talmud ic). Nous
Fappellerions plus volontiers legale, parce qu'elIe avait pour
objet de fixer invariablement le sens de la loi écrite. Elle ne
traitait généralement que desprescriptionsmosaïques, soit pour
déterminer les obligations qui résultaient du code écrit, soit
pour conserver les préceptes qui n'y étaient point exprimós, ou
qui y étaient seulement indiqués d'une manière indirecte.
C'est par elle que l'on savait au juste ce qui était permis, dé-
fendu ou obligatoire. Elle formait comme ou le voit. la partie
matérielle, prulígflc, du la tradition.
La seconde branche de la tradition, sa partie mystérieuse.
A
_ nina. xi
éœtéijqgo, acrcamatique ' , formait ce que l'ou nppfle h
tradition cabelietiqtu, cl! simplement la «bale ', du tulle
rabbiniquc nhnp, quisignifie uueigscment reçu oerlolemmt, et
qui répond exactement à âzeöqfi et acceptio du grec et du
latin (a).
Celle- ci etait la partie occulte de la science théologique. Elle
traitait de la nature de Dieu et de ses attributs, des esprits et
du 'monde visible. Dans ces divers enseignements elle s'ap-
puyait sur des traditions thóorétiques, et sur le sens que l'on ap-
pelle symbolique, mystique, anagogique, du texte de l'A.ncien
Testament. Ce sens était également traditionnel, comme nous le
verrons tout à fheurc. Gétait, sil' on veut, la philosophie divine,
ou la thdoloyie qidoulative de la synagogue; sa physique sa-
crée et sa métaphysique sacrée; en un mot, ses traités De Deo
et ejus attributis et De Deo Creature dans toute leur etendue.
Nous pouvons ajouter que Pesseutiel des traités Ds SS. Tfini-
tate et De Incamatione n'y était pas oublié nou plus. Ceci est
attesté non-seulement par les trois chrétiens qui ont pénétré
le plus avant dans les mystérieuses profondeurs de le cobale
judaique, Pic de la Mirandcle, Jean lleuchlin, Knorr de Ro-
senroth (6), mais aussi par beaucoup de rahbins qui ont été '2
convertis au christianisme par la seule lecture de la csbale.
Nous parlons longuement de ceux-ci dans notre Notice sur la
cabale qui fera partie du tome second du présent ouvrage;
mais nous rapporterons ici le témoignage que rend aux livres
“En Ad*
-//éonaèar å gm/ak,
L
/
nv rrnãncz.
› ceperit. Rursumque illud valde per se probabile ipsum non
› eam accepisse notitiam pro seipso tantummodo utque ea se-
» cum inœriret, sed ut cam aliis communicaret (a). s
Ainsi, comme dit très-bien Corpzovius dans son Introduc-
' tion d le théologie judaîque, ce n'est pas dans le Talmud seul
qu'il faut chercher toute la tradition des Juifs ; les livres caba-
listiques en renferment une bonne partie (L). .
Le sens anagogique de l'Ecriture, sur lequel se fonde en gé-
néral la cabale tlteordtique, devait être traditionnel. Personne
ne pouvait inventer un nouveau sens anagogique, comme aussi
personne ne pouvait rejeter le sens anagogique enseigné par
la tradition. Notre-Seigneur et ses Apotres se sont souvent
próvalus avec succès de ce dernier contre les juifs qui, malgré
leur esprit contentieux, se trouvaient réduits au silence. Nous
en citons plusieurs exemples dans notre Notice sur la eabale.
Comment, d'ailleurs, les docteurs de la synagogue, dont toute
l'autorité reposait sur la tradition, auraient-ils pu la contre-
dire? ainsi, c'était une tradition que le verset Diœit Dominus
Domino meo s'entendait du Messie. Lorsque Notre-Seigneur
demanda aux Pharisiens pourquoi David a appelé son descen-
dant Mon Seigneur, ils ne trouvèrent point de réponse : Et
nemo poterat *respondere ei cerbum, dit l'Evangile.(c). Ils
n'auraient pas osé recourir à la cavillation d'un rabbin moderne,
Lippmann, le fameux auteur du Nittxahlionf qui oppose que
'ce Domino meo se rapporte, non au Messie, mais à Abraham,
L
.' . l
/'s
F
l
. \
ninon. xv n
Commentaire Imr¢l*B1'm sur la dernière phrase de ce texte:
¢ Ce *mystère a été confié aux maîtres de la œhale, et pas aux
› maires des scieneesnaturelles. Car ceux-ci enseignent que la
› terre est une étendue limitée [et par conséquent n'admettent
› passa sphéricité], ainsi que nous l'apprend le livre Pardùa,
› [du célèbre cabaliste Moise Corduéro] (a). »
C'est principalement. dam les deux parties de la tradition, la
talmudique et la œbalistique, que nous trouvom nospreuves de
fait en faveur du dogme catholique. Nous avons toujours donné
la préférence à cette sorte de preuves, parce que, en matière de
polémique religieuse, elles Yemporteut de beaucoup dans notre
opinion, sur les arguments raisonnés auxquels la mauvaise foi
ne manquejamais d'opposer des arguties.
Notre intention a été d'abord de faire entrer dans cette pré-
face deux dissertations que nous regardons comme importantes;
mais, comme ce tome premier a déjà dépassé le nombre de
feuilles qnñldevaitavoir, nous lesréservons pour letome suivant,
afin de leur laisser toute Péteudue convenable.
La première de ces dissertations est une notice complète sur
la cabale. Cette notice répond de la manière la plus satisfai-
l 1,
xvtu rnúnœ.
sante, nous osons l'espe'mr, au reproche de panthéiane que
quelques écrivains ont fait à la œbale rabhinique, tandis que
d'autres, en plus grand nombre, la traitent de science mépri-
sable, insignifiante, indigne de la moindre attention. Nous indi-
querons aussi la source de la mauvaise reputation de la cabale.
Un hégélien a invoqué récemment la même science en fa-
veur du système impie qu'il défend. Cela ne doit pas étonner.
Spiuosa n'a-t-il pas invoqué de même en faveur de son système
l'autorité des rabbins, et jusqu'à cellede saint Paul? Et M. Sal-
vador ne prétend-il pas trouver son saint»-simonianisme dans le
précepte mosaique du Deuteronome, vx , 4, qui est la pierre
angulaire de la foi de l'ancienne et de la nouvelle Eglise °?
Au reste le principal but de cette dissertation est de réfuter
l'auteur hégélien. _
La seconde a pour objet de faire voir la grande utilité que
les défenseurs de notre sainte religion peuvent tirer des études
rabbiniques, et de rapporter en faveur de cette these les témoi-
gnages des plus graves docteurs catholiques, de quelques Pères
anciens et de plusieurs chrétiens orientalistes. Nous avons lieu
d'espérer que cette dissertation détruira la prévention que
quelques ecclésiastiques, a la vérité en petit nombre et igno-
rant l'hébreu , ont conçue contre ces études. En attendant,
nous leurs ferons une réponse péremptoire. Le Saint-Siege où la
divine verite a établi son foyer dont les rayons vivifiants se ré-
pandent sur toutes les parties du globe, le Saint-Siege a donné
en diverses circonstances des preuves éclatantes de sa sollici-
tude pour la culture des lettres rabbiniques, les déclarant pro-
pres a contribuer au triomphe de notre sainte religion. Deäù
mus avons parlé de la belle constitution de Clément V , Inter
sollicitudincs , et de celles de Grégoire'Xlll et de Paul V (a).
(rs) Illorum inde librorum tantam esse sciebat utilitatem Snrms IV. Surn-
mus Pontifex, ut in latinum sermonem eos ex hebraico vertendos decre-
verit : ita enim ab ipso Pico didicimus, eodem De Iromlnis dignilarelibello,
ubi hoc scripts reliqult : u Bi libri Sixtus IV, P. M., qui hune, sub
vivilnus íellciter, larrocsarnrl VIII, proxímè antecessit, maxima cura stu-
dioqne curavit, ut in publics lidei nostra utilitatem Iatinis literis manda-
reutur, jsmque cum ille dec_essit, tres ex illis per-venerant ad Latinos. ››
J. Gqflizrsl, lrrdsa: codicrmr eabrrliuieoruus Hu. quil/tu ut usus I. Ficus
cum sis-maman, p. ss. _
(b) Audits, Histoire de Luther, chap. xvr, p. 272 de ls 2° ed.
S
xx rsriracrz.
e savant l-luet, évêque d'Avranches ; et å une époque plus rap-
prochée de nous, le célèbre abbé Jean-Bernard de Rossi (a).
Et si ce n'était pas une témérité de nous nommer a la suite de
ces grands hommes, nous dirions que nous, qui depuis notre
jeunesse nous appliquons spécialement å cette partie des let-
tres orientales , et qui depuis plus de vingt ans consacrons ces
connaissances à apporter, nous aussi , notre tribut à la foi ca-
tholique, nous avons à rendre des actions de grâce au Seigneur
du suffrage public dont nos divers ouvrages ont été honorés , et
des encouragements si flatterms dont nos travaux ont été l'objet
dela part des Souverains Pontifes qui ont occupé la chaire de
Saint-Pierre depuis notre conversion. Léon XII nous a envoyé
deux brefs et une médaille d'or; Pie Vlll nous a accueilli pa-
ternellement à Rome où dès notre arrivée une pension du
Saint-Siège nous mit en état de nous livrer tranquillement à
nos occupations littéraires. Et comment exprimer notre resp
pectueuse gratitude envers le grand Pape Grégoire XVI , heu-
reusement etglorieusementrégnant, qui, profond hébraisant lui-
mème, aeneouragé nos travaux, étant encore Cardinal, et après
avoir ceint la Tiare. S. S. a daigné nous décorer de sa propre
main, nousa confié une place distinguée à Rome, dont le titre ho-
noraire nous a été conservé à notre départ de cette capitale, et a
ordonné plus d'une fois Pimpression de nos ouvrages à l'impri-
merie de la Propagande? Le Père commun des Fidèles, des
membres du sacré collége et d'autres personnages distingués de
la ville sainte, ne cessent de nous donner des marques de bien-
veillance et de s'intéresser à nos publications, depuis qu'avec la
c - - - .
1
|'l\ÉlfaCE. gn
permission de la S. Congrégation de la Propagande e_t de
Sa Sainteté, nous 'avons reporté not.re domicile à Paris. Nous
n'en sonrmes venu à cette détermination qu'afin de publier une
suite d'ouvrages dans ce grand atelier de l'industrie euro-
péenne, et d'aider, autant qu'il est en nous, au mouvement ex-
traordinairede conversion à la vraie foi qui se manifeste parmi
les juifs 1.
Nous ajouterons: S. Paul, les premiers Pères de l'Eglise et les
Apologistes de la Religion qui sont venus après ceux-ei, ont tiré
parti d'une manière avantageuse des écrits des philosophes et
des poètes paiens, pourquoi ne mettrait-on pas à profit les
monuments de \a nation qui pendant un grand nombre de siè-
cles a été la seule dépositaire de la doctrine de vie?
' Qu'on nous permette de dire maintenant un mot touchant la
présente publication. Nos Lettres aux lsraélites, dont les deux
premiers volumes ont été publiés a Paris et le troisième å
Rome, étant épuisées depuis longtemps, de nombreuses de-
mandes dïune seconde édition nous ont été adressées de plu-
sieurs parties de la France et de Pétranger. D'un autre côté,
les études théologiques auxquelles nous nous sommes appliqué
pendant un séjour de treize ans dans la ville sainte , nous ont
indiqué de notables changements et corrections que ces Lettres
réclamaient. Comme nous allions livrer à la presse notre
Harmonie entre l'Eglt'se et la synagogue, nous nous sommœ
déterminé à y foudre tout ce que nous avons cru pouvoir être
conservé du premier ouvrage, dont nous donnerons maintenant
la fin que d'autres occupations nous ont empêché de publier
plus tôt. g
Tout imparfaites qu'étaient nos Lettres dans la première édi-
tion, nous le reconnaissons sans dilliculté, le Seignetu' a daigné
bénir cette production. Un gr-and nombre de théologiens (a),
1 , ,
(a) Nous sommes lier de pouvoir citer, entre tant d“autres, l'illustre
ini nina.
et d'autres écrivains catholiques , en ont tiré des arguments et
des preuves en faveur de notre sainte Religion; et, ce qui est
bien plus consolant pour notre cœur, c'est que nos Lettres ont
déterminé, moyennant la gràce divine, la conversion de plu-
sieurs lsraélites. Parmi ceux-ci nous aimons à citer M. Init-
pold Baumblatt , savant distingue' de Frankenthal , dans les
Etats de Bavière , qui par reconnaissance en a publié une tra-
duction allemande (a). Une traduction italienne en a été donnée
à Lucques par un autre Israélite converti, le R. P. Bandani,
Dominicain, qui a toujours occupé des postes élevés dans l'il-
lustre Ordre auquel il appartient, et qui s'est fait un nom juste-
ment célèbre par ses travaux bibliques et ses éloquentes prédi-
cations. _
De jeunes écrivains qui se posent en apologistes de la Reli-
gion , bien qu'ils n'aient pas fait les longues et difliciles
études indispensables pour des travaux de cette nature, ont
transcrit des passages entiers de nos livres , sans en indiquer la
source. Ils se seraient approprié une bonne partie de nos re-
cherches et de nos veilles de tant d'anne'es, s'ils u'élaient con-
nus pour faire des volumes plutôt à coups de ciseaux qn'à traits
de plume. L`un d'eux répète bien desfois : fouvre le ,Talmud ,
et voici ce quefy trouve; puis il copie mot à mot des extraits
que nous donnons du Talmud, avec notre traduction, sans oublier
les réilexions dont nous lesaccompagnons. ll n'a absolument rien
pu trouver dans le Talmud, parla raison biensimpleque l'a-.uvre
des rabbins estlettrc close pour lui. Nous pouvons aflirmer que,
bien loin d'avoir ouvert le Talmud et d'y avoir lu quoi que ce
`
0
vaincu. xx!
et des auteurs , l'autre des textes de l'Ecriture sainte. Nous
donnerons aussi Yexplication des abréviations hébraiques, ou
sigles, qui se rencontrent dans nos citations.
Nous avertissons enfin qdmiquanent occupé des matières
sérieuses et importantes que nous traitons , nous ne songeons
guère à l'élégance du style. ll nous suflit que les hommes d'e-
tude et de méditation nous entendent. Nous n'ambitionnons
pas le sulïragode ceux qui, dans les livres les plus savants, ne
font attention qu'à la tournure des phrases. Les périodes les
plus harmonieuses, les plus artistemeut arrondies. si elles n'cn-
seignent pas d'utiles vérités, sont ce que \'Apotre appelle: œe
aonum ont cymbolum timvieus (a). _
' On a donné un soin tout particulier à la correction des
épreuves. Toutefois une douzaine de fautes ont encore échappé
à l'œil vigilant des trois personnes qui ont relu chaque feuille
avant le tirage. Nous désirons qu'on ait la charité de les cor-
riger à la main avant de commencer la lecture du livre.
NOTES.
_<e__ °
nina. xxvu
1
`
xxvm reines.
îériqucsa cà μåv îcœtepixà šïvau *râiv cuyypaμμårwv ou'r:ö'›v- -rå öå,
xowá 're :al ifimspixá (Stljom. vx page 515. B. éd. de Paris 1629).
auras
UÉGLISE ET LA SYNAGOGUE.
AUX ISRAÉLITES,
uns Guns ruimss ssmu La canin (-).
1 ' , , '
1
~ 1
4 na ifuanuoimz
continuelles, les *veilles fréquentes, lajàim, la soij,
les tourments les plus raflinés ,' la mort la plus af-
freuse (a). '
Enfin, on en a vu demander avec instance, au lit
de mort, à être régénérés en Jésus-Christ, et un ins-
tant après porter Finappréciable innocence baptis-
male dans le sein de notre père Abraham '. Ah! qui
ne s'écrierait volontiers ici avec le prophète ara-
méen : Puisse'-je mourir du trépas de ces justes!
Puisse mafin être aussi sainte que la leur (b)!
Hélas! celui de tous qui devait le plus me conso-
ler est devenu un objet d'opprobre et de compas-
sion! Il n'a marché devant Jéhova (c) que d'un pas
chancelant, et il n'e'tait pas parfait (d). Ses affections
étaient restées il la perfide Agar (e), et il a enfin
ápouse' fimpure Egyptienne (f). Aussi, en punition
de son crime éclatant, la main du Seigneur s'est-elle
appesantie sur lui : il a été retranché du commerce
des hommes. C'est ainsi que le modérateur du monde,
pour faire un exemple salutaire, ne manque jamais
de manifester sa providence par de terribles châti-
mts contre les scandales publics. Plaignons ce
P
sans L'1'zcL1su lrr La sviuooovl. 9
son lit de mort, ce qui devait advenir à la fin des
jours, après avoir déterminé avec une précision ad-
mirable l'époque de Pincarnation de Notre-Seigneur
Jésus-Christ auquel, dit-il, adhéreront " les peu-
ples de la terre, s'interrompt tout à coup par cette
exclamation : J'espère en ton salut, 6 Seigneur °!
Cependant les justes de l'ancienne loi, seuls vrais
israélites, n'attribuaient pas, comme la synagogue
actuelle 1°, au Messie qu'ils attendaient, la mission
de ramener dans la Palestine notre nation exilée de
la terre de promission, et de la combler de la gloire
et des biens de ce monde, mais celle d'opérer notre
salut spirituel, ainsi que l'a fait réellement Notre-
Seigneur Jésus-Christ. La prière appelée les dix-
huit bénédictions ", que vous récitez trois fois par
jour, fournit une preuve incontestable de cette vé-
rité. Vous savez que cette formule de prière fut ré-
digée plusieurs siècles avant la naissance du Sauveur,
par le conseil appelé la grande synagogue (a) ,
où siégeaient cent docteurs, présidés par Es-
dras le scribe 1*. Plusieurs d'entre eux étaient pro-
phètes. La partie de cette prière qui a trait å la
venue du Messie est conçue en ces termes : « Fais
bientôt fleurir le rejeton de David, et élève sa puis-
sance par l'efl`et de ton salut; car tout le jour __¿μous
espérons en ton salut (b). Sois béni, ô Seigneur, qui
1 _ H " _, Î
cf. Matth., xv, 36; Marc, vi, M; vm, 6; Luc, ix, 16; Joan.,
vt, M.
(u) Facies et labrum seneum cum basi sua ad lavandum. ..
Et missa aqua, lavabunt in ea Aaron et filii ejus manus suas
ac pedes, quando ingressuri sunt tabemaculum testimonii,
et quando accessuri stmt ad altare, ut oiferant in eo thy-
miam: Domino. Exod., xxx, 48, -19, 20.
(6) Sidífloile et ambiguum apud te judícium esse perspe-
xeris, et judicum intra portas tuas videris verba variari,
surge et ascende ad Iocum quem elegerit Dominus Deus
tuus, veniesque ad sacerdotes levitici generis, quaeresque
ab cis, qui judicabunt tibi judicii veritatem , et tkcies quod-
16 ne 1.”nAttMol\'te
droit_ de donner la bénédiction au peuple dans les
oflices du culte (a).
L'Eglise prie au nom et par les mérites de Notre-
Seigneur Jésus-Christ, qui s'est sacrifié volontaire-
ment (b) pour nous sur la croix du Calvaire; la syna-
gogue a de tout temps prié au nom et par les mérites
d'lsaac, qui s'est oifert en holocauste volontaire sur la
montagne de Moria ”. La synagogue depuis les
temps les plus anciens, aussi bien que l'Eglise, non-
seulement prie pour les morts, mais aussi elle a re-
cours à Fintercession de ceux d'entre eux qu'elle re-
garde comme des saints; et elle demande aux saints
anges le même secours de prières 23. L'holocauste
perpétuel qu'autrefois la synagogue sacrifiait tous les
jours å Jéhova, pour ïexpiation des péchés de tout
\
nurse rfiãousa ar La svnmeoeue. 17
Israël (a) , et auquel maintenant, faute de temple et
de sacerdoce 2* , vous suppléez par la lecture du
chapitre qui prescrit ce sacrifice 25 , répondait ã l'o-
blation pure 2°, comme s'exprime Malachie, que l'E-
glise oifre, au nom ineflable de la très-sainte Trinité,
d'une extrémité de la terre à l'autre (b), pour la rémis-
sion des péchés de tous ses enfants , sans distinction
de nation. Le premier, simple figure , a dû seretirer
devant la réalité. Au temps prédit avec précision , le
Christ a été qflfiert, une seule fois d'une manière san-
glante , sur l'autel de la croix. Le peuple qui le re-
nonça a cesse' d'ëtre son peuple. Les Romains, avec
leur c/Jef, sont *venus détruire la *ville et le sanc-
tuaire. Jérusalem afini par une ruine entière; cette
désolation à laquelle elle avait e'te' condamnée, lui
arriva à lafin de la guerre. Pendant cette semaine
épouvantable , le Christ , ressuscité et monté au ciel,
confirmait son alliance avec plusieurs. Les hosties.
et les sacrifices de Yancienne loi ont été abolis. L'a-
bomination de la désolationfut lepartage du temple
de Sion; et cette désolation durera jusqu'à la con-
sommation, et jus-qu'à la fin (c). Mes frères , vous
_ ' uw
24 ' * nn xfnμnuoum - - '
nos misères, afin de nous rendrelléternellement heu-
reux; pour se soumettreà la mort, afin de nous mé-
riter la vie, en lavant nos péchés dans son sang, dans
ce sang précieux dont nos pères ont dit : Qu'il soit
sur nous et sur nos enfants!
_ Quelles paroles téméraires ! Les effets désas-
treux dont elles furent suivies de près prouvèrent
qu'elles ne furent que trop écoutées. Encore en ce
moment, aprés plus de dix-huit siècles , ce sang fait
sentir son poids à la race coupable des impies pha-
risiens qui le bravèrent audacieusement. Toutefois ,
mes chers frères , répétons ces paroles à notre tour.
-Mais, au lieu que dans la bouche de nos aîeux elles ne
furent qufune impiété révoltante, nous les prononce-
rons avec un respect religieux, avec toute la con-
fiance que nous devons ã la miséricorde divine.
' Oui, notre Dieu, notre Sauveur, que votre sang,
'que ce sang si précieux, unique prix de notre récon-
ciliation, repose à jamais sur nous et sur nos heureux
enfants, pour effacer l'iniquité dont nos pères nous
ont transmis le triste héritage, pour ôter jusqu'å la
moindre tache de nos transgressions, pour nous
mériter la gloire éternelle, et pour accorder à nos
prières et à nos efforts la conversion générale d'lsraêl,
un jour ton peuple de prédilection.
Prosœrnez-vous donc, mes chères frères, devant
='l'Homme-Dieu qui, mettant pour un moment comme
en oubli, s'il est permis de sfexprimer ainsi, toutes
les autres nations appelées à la lumière de son Evan-
gile, déclare que le seul objet de sa mission est de
sauver les brebis' perdues de la maison d'Israël. « Je
auras rfieuse sr La svneooux. 25
n'ai été envoyé, dit-il, qu'aux brebis perdues de la
maison d°Israêl (a), ›› se réservant ainsi d'ètre lui-
méme, béni soit-il, le ministre de l'Evangile, comme
s'expri|ne saint Paul, auprès du peuple circoncís,
qfin de *vérifier la parole de Dieu, etde confirmer les
promessesfaites à nos pères (6), tandis que les autres
nations n'ont entendu que les prédications de ses apô-
tres ; devant le Sauveurqui prescrit à ses apôtres d'aller
de préférence vers ces mêmes brebis qui se perdent (c);
devant le bon Pasteur qui, contristé de l'opiniàtre
résistance de nos pères, répand des larmes amères sur
la ruine prochaine de notre ville sainte, et sur les cala-
mités sans nombre qui allaient tomber sur notre mal-
heureuse nation, et continuent ã l'accabler durant le
long espace de son infidélité. Sa derniére prière appelle
encore sur lsraêl coupable la miséricorde divine, la-
quelle, ã la fiu des temps, enverra son Esprit *vivjfiant ”
pour ranimer tous ces ossements desséchés (J).
C'est par Jésus seul que vous pouvez être enfants
d'Abraham (e). Le sang de notre patriarche , le pére
_ 1
\
28 nu tfuaanroum
religion. Bien loin de s'envelopperde ténèbres, comme
le rabhinisme, elle demande, elle aime le grand jour.
Veuillez seulement peser les preuves qu'elle oifre
pour la garantie de sa véracité, et votre conversion
est certaine. Ceux qui cherchent la vérité, dit un
Père de l'Eglise, ne samaient longtemps se refuser in
croire (a).
Mes vœux les plus ardents sont pour votre bon-
heur, et je répète volontiers d'après mon bienheu-
reux Patron : « Je souhaiterais d'ètre anathématisé par
le.Ghrist en faveur de mes frères, qui sont mes pro-
ches selon la chair (b). ›› Dévoré de zèle pour la maison
du Seigneur, je poursuivrai toute ma vie les funestes
doctrines de vos aveugles guides. Je vous forcerai, par
les preuves les plus accablantes, à courir au-devant
du charitable, du divin pasteur qui, dans sa tendre
sollicitude, est nuit et jour i la recherche de ses bre-
bis qui ne sont pas encore dans son bercail, parce
que, hélas! elles méconnaissent sa *voix (c).
Gardez-vous, mes frères, de prendre ces paroles
pourle langage de la présomption: Dieu me préserve de
ce vice. Je n'ignore pas la faiblesse de mes moyens;
mais, comme sans Dieu nous ne pouvons rien, de
mème avec lui nous pouvons tout. C'est en vain que
32 ne L'u.umo1ue
de la dsmnation éternelle, en se réfugiant dans l'arche
du salut, l'Eglise catliolique. Dans tous les pays,
surtout en France, une foule d'israélites, parmi les-
quels plusieurs savants distingués, des rabbins fort
instruits, des hommes d'une haute position sociale,
sont régénérés sur les fonts baptismaux.
Mais il est temps de vous rendre compte par quelles
voies la bonté divine me prépara peu à peu, dès mes
plus jeunes ans, à la grâce qu'elle me réservait, et
m'amena enfin au degré de conviction qui me déter-
mina à donner mon nom au Christ, en dépit de plu-
sieurs obstacles tellement graves que la main toute-
puissante a seule pu m'aider à les surmonter. Les
dures épreuves qui suivirent de près mon baptème et
celui de mes enfants ne tardèrent pas à me faire
sentir qu'ètre chrétien c'est être disciple de Jésus
clwcirui, et qu'il sufiït au disciple d'ëtre comme son
maître, et au serviteur d'être comme son Sei-
gneur (zz). Mais, à l'heure marquée par le Père des
ntiséricordes et Dieu de toute consolation (b) , ces
peines cessèrent; il n'en reste plus que le souvenir
qui a bien son charme, comme dit le cygne de Man-
toue
Né et élevé au milieu de vous, ayant exercé des
5
36 un úuuom
gnrdoanadagnndaumrs œmœonñmflsn font au
illi- Alunflrairs, MW) lfiur rendflns grâce de mms
noir donlvóœmfiionds souffrir pour le mm béni de
Jésus-Cbti4t«Js4i$Dlns=.i¢dois les excuser @tpe
Im umrdnrqm mmmelas iusxmmsnm wm111'.11s
s'enùmtasu=nt.fåe la 'chuté divine à mon éssrd.
Unmünhvmdemfleÿœfltflüfllwëmmh
vnlow de vom Père-«illi *I dans les cieux 01)?
Mnqualesfràmds Jmphraconnurentlemrt de
him prwúdéu mms 1111. le fils de Bwlwh
pu-pi ,lg pgxçμpqpp de1'Àn<=i¢n Testamaat 11112
des figurœ les plus svmnvlivfl de Nowe-åsimflvl
Jégμμflhrixt, leur dit avec; douceur : « Ce n'e.st pas
voupqui m'J.v.¢7. envoyée!! Egypte ; c'est Dieu (b). n
Leåeïywur what témoin QW je ne cherche Wi
pp faire valoir si fai quelque chose dävantageux i
nlivomflf nur non mmpts Je di* *vw l'Apó¢re= « Si
¢'m&un¢iIu1|flJÃ*\altä=nPJGd4=¢ne10He1'.$'¢S$àv0usqu'il
fiulwnmribmr la .fama (¢)›- ›› .
Jesuis ne le fimμ; 1791 åôtrashourg, ohefiflieu
d1ad4pman›mdu Jiwllhiœåflpfirentsqiú omnem
de l`ea¢iW= lévérfik, 21 télés Obsqflvatwvs
ls Éde Moïse- In Seigneur m'inspi.rfl df; bow
lmu*rh'mi£del'émdae¢l@ seût des brunes Mm
.__¢
7 v
86. ...,.»HÎ*.Mw°N×.1=... .
Mon frelçç ai,Î1,é,,qui.ann_onçait ,de grandes diaposi-
tions ,pour le fut_en_vp,yé,à lïécole centrale de
notre _`vi_l1¿e,¿pour y suivre île cours de M. Guérin,
frère du peintre célèbre de ce nom. Jamais avant lui
il n'_avait_ paru dans cette école d'enfan_t de notre na-
tion. Il fa_ut_ qu'il eûtune bien grande envie' d'appren-
dre l'art des Apelles et des Raphaël,-car sa patience
et sa persévérance eurent å soutenir des assauts tvr-
ribles. Malgré deux décrets récents, dont l`un décla-
rait 195 juifs cr'.!q)*'ert.r zzrrtrfi, et lautre pnmunçait l`f*'-
,ga£¿œ' de tous les citoyvxis, un mur d`airain s`úlm*ait
toujours vntrs* les isiuélitcs ut la société cl11'úlivn1u*,
qui les 1'c*ga1'dait il lu lettre c01n1:m:une1'am* dv paria.~;.
Les camarades d`úcolv def mon frèm, qui ignorait-nt
prnlialilcnlentjusquà la possibilitú du tlúcn-ts aussi li-
béraux, le poursuivaienthau sortir ,dela classe, l_'ac-,
cablant d'injures,,de coups depierres» et, quipis est,
lui frottant les lèvres avec du lard. Malgré les chefs
des l'école, ¿qμi .interposèrent plus dfune fois leur au-
torité , ces persécutions co_ntinμ¢'5ren£ jusqu'à ce que
mon frère se fut distingué. pan ses progrès et les prix
qu'il obtenait à la fin de chaque année. Il est maintenant
umdcs meilleurs mini_aturistes,de notre province. _
Déjà alors le sujet favori de mes réfl.exions.c'étaient
les motifs de la crédibilité religieuse, et je pnofitais
volontiers de toutes les occasions de m'informer de
la croyance.-,et du culte des chrétiens. Je me rappelle
que je me plaisais singulièrement' à raisonner reli-
gion avec un garçon d'écuri`e"de'l'auberg'e de la Cave
profonde, berceau de ma naissance, Où nous demeu-
rions. C'était un bon Lorrain allemand, trésepieux
P
A
/
sans ifácmsn nr LA svlncooun. 37
catholique. Sa bibliothèque se composait d'un petit
catéchisme et d”un_ livre de dévotion du même volume.
Malgré ce mince bagage théologique, il possédait la
précieuse science des petits,.et, en' ces temps (_l'im-
piété et de profanations, il s'en tenait_ fermement ã
ces paroles de l'Apôtre : Toi, c'est la foi qui te sou-
tient (a). ll ne devait pas être sans intérêt de voir
discuter sur une matière aussi grave, un enfant de
dix ans, qui cherchait la_ vérité, avec un homme d'un
âge mûr, bien persuadé qu'il la possédait.
Ces colloques indiscrets m'attirèrent plus d'une
fois des réprimandes sévères de la part de mes pa-
rents. '
A douze ans, je fus admis, après avoir subi un
examen, dans la première section de _l'émle talmu-
dique , mma nu, entretenue aux frais des juifs
de l”Alsace, å Edandorf “"',,à six. lieues de Stras-
bourg. De cette classe, où l'on restait ordinairement
trois ans, je passai l`année suivante å la seconde sec-
tion qui formait l'école talmudique_ de Bischheim,
village près du chef-lieu du département. Après dix-
buit mois de séjour dans celle-ci, je fusadmis dans la
troisième et dernière section, l'école des hautes étu-
des ltalmudiques, établie à Westh@fin,'distant de
quelques lieues de Strasbourg. Le docteur de la loi
qui présidait à cetinstitut, Rabbi Isaac Lundeschuetz,
était un des plus savants et plus subtils talmudistes
de son temps. ll ne put assez s'étonner lorsque je lui
. ' ,
" *: '* -*- f _›---V-7,, y**1.| ›* |_
M nn xfnmloun
qu'elle ›a prie il mon salut, et de au pruåento odtüh
en cam circonstance. .
Je ne voulait plus en aucune manière m'0o¢upor de
la catholique; mais féprouvuit intérieure-
ment je ne sais quoi qui m'agitait et tronblait mon
repos. 4
L'année dïipnèo, legrand rabbin de la oiroonsorip
tion consistoriale du Haut-Rhin, nouvellement installé,
vint en tournée à Ribeauvillé. Il ma confóm , de son
pmpre mouvement, le titre de rabbin au grade de
bhaber, «frappe',. c'est ainsi qu'il t'exprima dins le
d`§›lômo, de mon habileté dans le Talmud à un ãgt
si jaune, :mu num pui, et du succès avec lequel je
l'enseiguain.›› Six autres diplômes pour le même grade,
et. dont la rédaction est un tissu nféloges, me furent
octroyés la 'mémo année, ou peu après, par des doc*
teura de la loi et des grands rabbina de la première
distinction. Deux de ces titres männonçaient pour
un temps prochain le grade de docteur. Dès lort
toutes mes vues se tournèrent vera le mhbinat, et je
mïåloigiais de plus en plus de mm premières idóœ
chrétiennes. ,_ .
CfestauasiåRibenuvilléquejegoûtai pour la première
fois, avec tousles transports d'une jeunesse innocente;
le. bonheur de voir mon nom cité dans un journal, et
encore avec des éloges! et encore dans un journal
f_›/Îflrlrïrl qur 1'e1l|pf.*re1|1', 11'011 dou tais pas IL* IIIOÎDS du
monde, in- pouvait nialiqlmr du lire d'un bout il 1'011*
trvl Aucuns* ligne ne dvvail éclmppur à son regard
d`aigle! El puis ceLinmn-nsr public qui nfa vu dans
le journal , nl :I`une uiailièresi llatteuse I La tète 1u`|:n
mvru IIÉQHII- ll' rl-ù uflnaooouz. *B
minuit; et mmmeja sentais «oa méme «up na
mille iallauger outre manue, je ooniμmlis mieux
qnílcran, Porplymiura,-lane Banrhaciu, .Ludovi-
cw L`aliuJR11odigil14o,Antanùu Jllancineüa»*,-Be-
1:-us Giuüus, etautres eonusntateurs-pudnux des
vieux in-«folio dîloracq, ce vous du lywiquehpin :
Sublim_i_fef_iam jerépétaîe ferio) sidera vertice (C0rm., 1, 1).
48 nn Ummonm
partie de la journée, et qui me donnait la table, fut
Pinstrument de ma résolution définitive, cette fois
ürévœablement décidée, de professer publiquement
le catholicisme. Il y contribua bien contre son inten-
tion, oar il était très-zélé pour le pbarisaîsme, et en
observait toutes les prescriptions avec une scrupu-
leuse exactitude. Il avait pour voisin ,dans sa maison,
M. Louis Mertian, dont Pextréme modestie n”a pu
défendre son nom de la plus honorable publicité. En
France, la vertu, pas plus que le vice, ne peut rester
murée. Le bel emploi qu'il fait de sa fortune, accrue par
-le génie et une grande activité, arrache, pour ainsi
dire, partout in la reconnaissance et à fapplaudisse-
ment des cris qu'il n'est pas possible d'étoufl`er. Non-
seulement il soulage un grand nombre d'infortunes,
non-seulement il contribue libéralement à toutes les
institutions de bienfaisance et d'utilité'publique, mais
encore il s'intéresse d'une manière. spéciale à un
grand nombre d'enfants pauvres, placés par ses
soins dans divers établissements. La misère me-
naçait d'en faire des vagabonds, des mauvais sujets,
des fléaux de la société; les charitables largesses de
M. Mertian en font des artisans utiles, des citoyens
chrétiens , c'est-à-dire d'une moralité fondée sur sa
seule et véritable base -: la religion; Un des plus
anciens élèves de l'écoIe polytechnique, il contribue
puissamment par son talent et un travail assidu, àla
prospérité :lc notre- industrie nationale; aussi tiv-
puis longtemps le signe de l`h0m1cur brille-L-il di-
gnenlrnl sur sa noble poitrine. IJ`unr famillv dans
laquelle um- piété solide et ticlairét- est comme un
\I
1
Emma ifúeusn 'n'r` LA' svincocuz. 53
moins les plus instruits d'entre eux , lisaient le texte
hébreu de l'Ancien Testament.
Origène, un des anciens qui s'est occupé le plus
diligemment de la comparaison des textes, -et de leur
valeur relative, a consacré aux Septante 'Ia colonne
du milieu dans ses Octaples, tandis qu*il' place Hié-
breu à Pextrémité (a). Saint Epiphane, qui pouvait dire
comme saint Paul : Hebrœi sunt, et ego ,- Îsràeliue
sunt, et ego (b), et qui avait conservé un certain
faible pour le texte hébreu, n`en conclut pas moins
qu'0rigène avait adopté cette disposition pour signi-
fier que les Septante doivent servir de iégle pour
restituer la véritable leçon de l'hébreu, dans les en-
droits où le texte original a subi des` altérations (c).
Ce qui, selon' moi, milite le plus en faveur du
texte grec, c'est que saint Jérôme, qui a corrigé l'un-
cienne Vulgate latine sur Phébreu et leiclialdéetiffl,
langues qu'il avait étudiées sous des maîtres juifs,
saint Jérôme, dont la nouvelle version obtint le' suf-
frage des juifs mêmes, ainsi que l'atteste saint Au-
gustin, son contemporain (d), .s'appi*oclie beaucoup
f 1
56 nn tfaaauomn
obtint le suffrage de plusieurs savants de Plnstitut,
et surtout celui du célébre orientaliste qui a ranimé
les études orientales en France, M. Silvestre de Saci,
une des plus belles gloires de notre pays, et dont la
perte laissera longtemps un vide diflicile il combler.
Après avoir examiné mon texte hébreu restitué, il
daigna en accepter la dédicace, et le recommanda au
ministre de Pintérieur, M. de Corbiére, comme un
ouvrage digne des encouragements du gouverne-
ment (a). .
l ï
(1) Lac., u, K
(5) lhid.
(vl Qlsllsflipsit loysea in lego, ox prophete, invenimm,
kalsmfiliunlœaph a Nazareth. Rabbi, tu es Filius Dei. tu
es rex Israel. Joan., 1, 26 seqq. <
ffnnran úieuas *rr La arsacocus. 63'
gogue, qui jamais u's rien en de commun avec las
principes protestants, était la- lumiere que l'Egliso ea»
tbolique , la véritable Eglise, pnojctait devant ella,
avant de paraître, comme le soleil avant de as mou-
trer sur Fhorizon. A mins de fégarsr, oa arriva,
comme nos pères,.du mont Sinaï à la oxontagnsdeJé-¢
rusalem, le Calvaire. De là, le chemin va dmitzau
mont Vatican, où est établie, sur les fondements iné-'
branlables de la vérité et de la durée, la sainte chairs
dc Saint»-Pierre. Les montagnes ont été choisies par nea-
péres pour donner les signaux qui réglaient le culte*
Dñticltal (d); ct, quand le Ptódcmpœur d'lsraêl oom-
mence à distribuer la parole du salut, il élève ses
auditeurs sur une montagne David, dans un. de
ses plus beaux traMp0rts prophétiques chante: a Je
lève mes regards *vers le8 montagnes tl'0I`t me viendra
le salut (c). ›› '
Comment Pisraélite, habitué dés Fenfance à rester
soumis, pour lesens de l'Ecriture, à Fautoritédo la syna-
gogue, laquelloμlopuis sa déchéance, ne substitue pas
. 1 .
(a) Pate: omnium credentium per pmputium._ kom., tv,
-11. Pere de tous les croyants, mêmodo ceux .qui ne sont|
pas de sa race selon la chair. lls 'sont ses enfants dans la foi_
qu'il avait dans le llédempteur à venir. ¢ Pater, › dit saint
Thomas, ¢ nonsolum`eircu'mcisoi-um, sed 'etiam credentium'
in prœputipqnyfiûmllent. in B. Pauli Ap. Epîsti' ' ' '
(.5) Qui Mfvüpflrmflïmflfmflw WM WM0*“' W'
dšgnus. dit Notre-Seigneur (latthhx, 31), qui ayaitçonflrmá
les divins préceptes en ajoutant: Ut :inf: filü Patria vmrí
qui în cali: m.1tauh., v, t5. ' , . _
(e)Deutet., xxxm, 9. ' '* ` ` 4 `
(4) Unusquísqne pamm suum, et matrem suam timeat
Sabbata mea cqstpdite. Ego Dominos Deus vector.. Levin,-
xxx, 3. _ . . -5 ; .: , . '›
(e) Talmud, imite Baba-letåia, fol. 32 recto.
s
66 ne i.'u.uuioiua
éprouva une sainte joie , et voulut bien agréer ml
proposition de me servir de parrains, ainsi qu'å Ines
enfants. J'étais marié depuis 4817. .
Mais que de combats j'eus à livrer ã tout ce qui
ufeutourait, et ä mon propre cœur! ll faut s'ètre trouvé
dans unesituation semblable, pour s'en faire une idée :
ma santé en aété altérée pendant plusieurs mois. Mon
existence dépendait alors presque entièrement du
consistoire. qui nfavait confié la direction de fécule
israélite; le titre de rabb£n,'doctem* de la loi, dont les
principaux grands rabhins de France m`avaicnt délivré
le diplôme, me donnait fexpectative du premier siège
de grand rabbin qui serait venuå vaquer,etlcschefs de
plusieurs synagogues consistoriales étaient fort avan-
cés en âge; les ouvrages en faveur du principe du ju-
daïsme que javais puliliés avec quclqucs succès, et
auxquels j'allais donner un démenti si éclatant; la dé-
faveur,pour neriendire de plus, qúe mon baptêmes!-
lait déverser, parmi les juifs, sur mon père et ma mère
presqueoctsgåmiresfiimauachês aujudaïsme, etsur
tout le reste de må famille; ma rupture certaine avec
la famille ã laquelle fètaîs allié, et dontfétais :'36
comme un fils; la retraite présumable d'un @suse
chérie, etlefileir devait G Nlulterpvulfllal
ueiunhnts,lgAs,lesdeuxfilks«de tnoisansenle
tflllre ont , le garçon de selle mois. Île me cbargeai
l'èp'aule de cette longue et lourde croix, avec ce con-
tentement intérieur que la conscience de bien flirt!
peut soule donner- Ne mïletant i-sulle UIINÎU-
ratien humaine, renoncentaux plus *tendres elections
du cœur, je me rendis a l'invitation de celui qui nvlfil
uma ifáeusn Ir La uiueooun. 67
déclaré, de sa bouche divine : Si qnelqu'un vient i
moi,etne me préfère pas“isonpere, àsamére, ii sa
femme, à ses enfants, à ses frères etsœurs, à soi-
méme, il ne peut pas étre mon disciple. Et quioonquv
neseclm-gepas deeaeroixpour nesuivre, nepeut
pas être mon disciple (a). ››
Aprés avoir imploré pour mes jeunes enfants le
secours du Dieu qui a dit : Siniœ parvulos *venire ad
me (b), et la proteotionde la puissante et tendre mère
des chrétienne, je me présentai au vénérable doyen de
la faculté de théologie, M. l'abbé Fontanel, lui décla-
rant que,déjà 'convaincu de la vérité de la religion ca-
tholique , je demandais à étre préparé par lui au
baptème. ll s'empressa d'acquiescer à mon désir, et
remplit auprès' de moi le ministère apostolique d'une
manière digue de sa piété et de ses talents;
Le dimanche des Bameaux, j°assistai avec mon res-
pectable oatéchistn, pour la première fois, à la célébra-
tion delasaiutzmesse,dans l'ég.lisedesaparoisse, Saint-
Etienne du' Mont. Ah! comment exprimer tout ce que
j'éprouvai d'émotions pendant le bel oflice dece jour!
La procession solennelle des Rameau: , qui me rap-ê
pelait une procession semblable conservée dans les
usages de la synagogue (c); ces paroles du Roi-Pro-
` . .
_ -J»
uru :Jésus: ar La snuoooun. 'IO
saconfianceeuceluiauslintllomdsqui sasolfflnts
n'avaient sans doute pas été baptisésfl vain et
comme le saint patriarche de ss Ilfitipn, il isqúli
contre toute espérance (a). Il s'ar,r¿ts ã Mwcmfls but
provisoire de son voyage. Là, attaqué amene grue-
ment deux fois par la maladie qui nine une santé si-
florissante autrefois, il parcourt une grlmle Qlrfifl
des anneaux douloureux dont Sc csmpœs la
chaine de ses épreuves. .
» Au bout dedix mois de séjour dans cette ville»
mon pauvre ami n'était pas phns avancé quin PW:
mier moment de son arrivée. ll se *Huit åÎun juif.
agent de la police de Mayence; cet homme se fsifltit
bien payer, et ne fut pas d'un: .plus grande
qu'on autre juif qui .avait été attaché exprès, pour le
même objet, in la police de sûretéde Paris. Que peu-
vent les plus sages mesures des autorités ds tous .les
me wet* *He
E1142 qui, réseau vaste autantque solidejehisisr
tout eglobe, porte ses fonsespartoutoù suqgkuu:
événement qui intéresse le nom israélits -(6)2 Nil
(Hai yttiuuctun frein il la fureur des /lots ._
fldussstisundcluonrserrttei-'ks complets.
, _1 _ I' '
NOTES.
:î-
Note 2, page 5.
Note 5, page 6.
Nole 4, page 6.
I .
1
sans rfseuel Ir La snueocua. 96
y portait, tombaient a Pinstant par terre tout sotis. Les com»
mentatarrs-expliquent ce phénomène d'une maniere toute
naturelle : c'est que les sdrqhùu (met qui, en hébreu, signi-
fie sagas ardeur) se pressaient autour ds lui, recueillent
avidemant -lesnouselles qui sortaient desa' bouche savants:
~
nm-un rfácusn ln* La srmcocun. 97
le Thesaurus línguœ sanctœ, de Buxtorf, il y a à la
fln un cliapitre lectionù hebrœœ-germanicœ uw: et exerci-
tatio. ' .
Les juifs formant la synagogue du ritportugaù parlent
un espagnol-portugais fort corrompu, également mêlé d'hé-
breu estropié. Ils font usage de Pécriture rabbinique dont
nous avons aussi donné Palpbabet dans la dissertation que
nous venons de nommer.
Ces doux rites, qui ont des temples séparés, dememe qu'ils
ont chacun leurs propres rabbins, prononcent différemment
Phébreu, et ne donnent pas le même son aux points-voyelles.
Nous avons indiqué Porigine dc cette différence de pronon-
ciation dans Particle signé K. Tsarpliati, inséré dans le Jour-
nal asiatique, 8' cahier, t. 11, p. 95, année 1823.
Nou 1, page 8.
Nou sa 9'
Nou u , eue. _
o
102 ns rfimuionm
Yigdat.
Ani maamin.
1. Je crois avec une foi entiere que Dieu, béni soit son
nom, est l'auteur et le modérateur de toute la nature; que
lui seul a produit, produit maintenant et produira toutes
choses. _
2. Je crois avec une foi entière que Dieu, béni soit son
nom, est tm, qu'il n'y a aucune espèce d'unité semblable å
la sienne; que lui seul œt notre Dieu, qui a toujours été,
qui est, et qui sera éternellement. .
3. Je crois avec une foi entière que Dieu, béni soitson
nom, est incorporel , qu'il n'est sujet a aucun des accidents
de la matière, et que nul etre ne peut lui ressembler.
J. Je crois avec une foi entière que Dieu, béni soit son
nom, a été le premier, et qu'il sera le dernier.
5. Je crois. avec une foi entiere que le culte d'adoration
n'est du qu'à Dieu seul, béni soit son nom.
6. Je crois avec une foi entière que toutes les paroles de
nos prophètes sont véritables.
7. Je crois avec une foi entière que la prophétie de
Moise, notre maitre (que la paix soit avec lui i ), était véri-
table, et qu'il a été le père des prophètes qui ont été avant
et apres lui .
8. Je crois avec une foi entiere que la loi que nous possé-
dons maintenant est, dans sa totalité, la meme qui a été
donnée à Moise, notre maitre (que la paix soit avec luil).
9. Je crois avec une foi entière que cette loi ne sera ja-
mais changée, et que jamais Dieu, béni soit son nom, ne
lui en substituera une autre.
10. Je crois avec une foi entiere que Dieu, béni soit son
106' nn tfnnnuonm
nom, connait toutes les actions (secrètes), toutes les pënsées
des hommes, ainsi qu'il est écrit : C'est lui qui u formé leur
cœur, et quíobœroetoutes leurs actions (Ps. xxxm, 15, selon
Phébreu).
M. Je crois avec une foi entière que Dieu, béni soit son
nom, récompense ceux qui observent ses préceptes, et punit
ceux qui les transgressent. '
12. Je crois avec une foi entière à la venue du Messie, et,
bien qu'il tarde à paraitre; je ne Pen attends pas moins cha-
que jour.
43. Je croisavecune foi entiere que Iaresurrection des morts
aura lieu quand ce sera la volonté de Dieu, béni soit son
nom, et que son souvenir soit exalté dans toute Péternité.
Le rabbin Moïse Maimonides, loco citato, après avoir énu`-
méré ces treize articles de foi, ajoute : « Celui qui croit
tous ces points fondamentaux appartient à la communion
d'Israêl; et c'est un précepte de Paimer, d'avoir de la cha-
rité pour lui, et d'observer à son égard tout ce que Dieu a
prescrit entre Phomme et son prochain, quand meme la force
des passions Pentrainerait à commettre des péchés. Mais, si
queIqu'un est assez pervers pour nier un de ces articles de
foi, il est hors dela communion d'lsrael, et c'est un précepte
de le détester et de ïezvterminer. ›
me eo; eu.
112 - nn rfuuuronm
l
ralement réservé a des laiques. La circoncision, bapteme de
l
la synagogue, est administrée généralement par des périto-
mistes non rabbins. Les rabbins mêmes les appellent pour
rendre å leurs enfants le mauvais service de les faire juifs; si
lesrabbins ñgurentdans ces cérémonies, c'estcomme simples
particuliers. Ganoniquemen t, ils ne sont en tout ceci rien de
plus que le moindre israélite. Si le rabbin bénit le mariage,
c'est unesimpleformalitéqui n'a aucun efiet pourla légitimité
du lien, et encore tout autre juif, comme etfectivement cela
arrive souvent, peut-il prononcer cette insignifiante bénédicg
tion; car les paroles sacramentelles qui produisent l'union`
matrimoniale, 'c'est l'époux qui' les prononce. Le mariage
juif est valable quand un israélite dit à une femme libre, de
sa nation, devant deux témoins hébreux males, car ni les
femmes ni les non juifs ne sont reçus en témoignage, en lui
remettant une monnaie ou un objet (ordinairement c'est un
anneau) de la valeur de la moindre pièce ayant cours: Sois
mon épouse pour cet anneau (ou pour cette piéce de monnaie),
selon le fit de Moise et d'Icra¿'l (traduction littérale de la for-
mule hébraïque : Voici que tu ea réservée exclusivement d moi,
utoysnnantcctanneau, cettantonnaie, selon , etc. (a).Voyez notre
livre Du divorce dans la synagogue, p. 6 et 193. Le con-
sentement de la femme résulte de la simple acceptation
de la monnaie, ou de l'objet qui en tient lieu. Il n'est nulle-
D ment nécessaire qu'elle exprime le fatal oui. Voy. Talmud,
traité Kidduschín, fol. 4 seqq. -
Il en est de méme du divorce. La loi de Moise ne prescri-
vait point, méme dans les temps anciens, Pintervention des
dépositaires de Pautorité spirituelle, pour la remise de la
lettre de répudiation. Voyez notre précité livre Du divorce,
pag. 26 (rx). '
Le ministère des rabbins est donc absolument nul dans
les principaux actes de la vie d'rm juif. '
nn
auras ifúousn nr LA svrueocun. 113
Quand le rabbin, de loin en loin, monte en chaire, est-ce
pour précher? Point du tout. Allez å la synagogue, vous
Pentendrez faire des dissertations å perte de vue sur le
Talmud, auxquelles, comme de raison, le peuple ne com-
prend rien, ou prononcer des discours d'apparat qui seraient
mieux partout ailleurs que dans un temple.
Les rabbins modernes se disent encore docteurs de la loi,
et le réglement annexé au décret de Napoléon, du 17 mars
1808, leur maintient ce titre (a). llais qu'ils se souviennent
que leurs décisions n'obligent aucunement la conscience des
juifs, tandis que dans l'ancienne synagogue il en était autre-
ment.Le refusde se soumettreafautorité religieuseemportait
peine de mort. Voy. Deutér., xvu, 12 suiv. Talmud, traité
Sanhédrin, fol. 26verso, fol. 8'! recto; traité Sota, fol. 15
recto; traité Bosch-Hasschana, fol. 25 recto. líaimonides,
chap. 5 de son Traité des rebelles (on appelait ainsi ceux
qui refusaient de recevoir les décisions du supreme san-
hédrin).
Au reste, le Talmud dit positivement que depuis la der-
nière (il pourrait dire définitive) dispersion des Juifs, il n'y a
plus de docteurs en Israël, parce que Pimposition des mains,
une fois interrompue, ne peut plus se reprendre. Le Messie
seul, attendu des juifs, p0urra, selon le Talmud, redonner
å ce signe extérieur la vertu d'imprimer le caractère de
docteur ds la los. Voyez Talmud, trait¿Sanhédr.in,.fnL13
verso, et fol. 14 recto; traité Aboda-Zara, fol. 8 verso.
ltaímonides, Commentaire sur 'la '-Ilíschna de Benhédrin,
chap. 1, § 3, et son traité du méme titre, chap. 4.
LeTalmud rapporte que l'autorité du sanhédrin de Jéru-
salem cessa Qunusrn sus avant la ruine du second temple,
c'est-à-dire précisément å Pépoque de la passion de Notre-
Seigneur. Voy. traité Sanhédrin, fol. 41 recto; Aboda-Zara,
1 tt; on rfiuumormz
peut rien pour le salut de nos âmes, etc. › Des Gonsistoires
israélites de France, par ll. Singer, p. 32. Paris, 1820,
chez Delaunay, 1 vol. in-8°. _
- Nous ne pouvons nous dispenser d'une observation en
passant. L'auteur que nous venons de citer connaît mieux
le judaïsme que le christianisme; autrement, il n'aurait pas
assimilé au pretre' catholique le ministre protestant. Celui-
ci, comme le rabbin, n'a point de caractere sacerdotal, et
son role se réduit à celui d'interprete de la loi. Gomme le
rabbin, il ne peut rien pour le salut des ames, puisque le
protestantisme, ayant jete loin de lui les clefs desaint Pierre,
ne peut pas ouvrir le ciel au repentir confessant les fautes
inséparahles, en quelque sorte, de notre faible humanité.
Sa prétendue Eglise, comme la synagogue, n'a ni autel ni
sacriñce. ' '
Au témoignage de ll. Singer, nous joindrons celui de
l'illustre orientaliste, de pieuse mémoire, notre maitre de
langue arabe : ¢ ll n'existe pas*aujourd'hui dans la nation
juive une autorité qui puisse poser la limite qui séparera ce
qu'il y a d'obligatoire dans la loi de Moise et dans les tradi-
tions, de ce qui a cesse de l'etre avec la destruction de l'Etat;
une autorité dont les décisions puissent tranquílliser les
consciences , et résoudre les scrupules des hommes ti-
morés. › Lettre ii un conseiller du roi de Saxe, par ll. le
baron Sylv¿deSacy. Paris, 1817, chez de Bure, broch; in-8°.
V NOI$G,p¢¢¢1'I. '
l2§ na Ifnerutoma
oéri¢¿,parcs qtiil etait range du Seigneur (Malachie, u, 6, 7);
en d'autres termes, parce qu'il avait mission d'interpré-
ter la loi de Dieu.
L'Ecriture nous apprend (Deut'ér., ix, *l^l; cf. Exod., xxrv,
49-48) que Moise, d'après Pinritatíon du Seigneur, monta
sur le Sinai, ou il demeure quarante jours et quarante nuits,
au bout desquels il reçut les tables du décalogue. ¢ Qu'a-t-il
fait deson temps, demandent les rabbins, pendant les qua-
rante jours et les quarante nuits qui préoéderent la remise
de ces üblesîs Si nous en croyons le Talmud (traite Be-
rahhot, fol. 6 recto), ilapprenait de Dieu Pelplication et le
développement de la los' úcrits; en un mot, cette loi orale que
la tradition fut ensuite chargée de conduire. comme par la
main de génération en génération jusqu'a la fin des siècles.
luis comme les rabbins, c'est-à-dire les pharisiens, euda¿
cieux falsificateurs de la véritable tradition, éxagerent tout
de la manière la plus extravagsnte, ils prétendent que Dieu
révelaà Moise, non-seulementtoutlmncienTestament, mais
aussi la Mischa. les deux Gluntora . telles qu'elles »ont été
rédifléfls Dir la suite, avec toutes les contestations de Hillel
et de Schuumai, et autres docteurs, voire tout ce qui devait
passer par le cerveau liévreux du moindre rabbin jus-
qu'å la lin du monde. Talmud, traité lleghilla, fol. 19 verso.
Voyss aussi Médrssch-Yalkut, premiere partie, n° 406.
Nous lisons dam l'Exode, un, 42: « Etléhou dit A Moise,
Honte vers noi sur la montsgne,etdemeures-y, etje te
dtllltflli les tables dopiarro, -la loi et les préceptes que j"ai
élrits pom' leur instruction. › Voici oommsntle Talmud, ù
rettdmit que nous venons doniter, espese ce verset i r Ln
¢¢blss,e'est le déctilogne; la- loi, c'est le hsstaseuqne; lei
prúesptes, c'est la Iiechna ; quej'decn'ss, ce-sont les N0-
phètœ et les hsgiogrsphes; pottfletr ittsivttetion, c'est la
Ghemara. Donc, conclut-il , tout cela a été révélé sur le
sami › (voyez aussi ie uvre Yam:-Hlwamh, mn mpäw, titre
Lultltot, n° 74). -
Dans les temps anciens , il ne pouvait etre porté aucune
auras i.'i'ict.isn ar La svitaeocun. i2`(
atteinte å la tradition; car aussitot qu'il surgissait un dis-
sentiment entre les docteurs, ta cause était portée, de de-
gré en degré, jusque devant fa grande assemblée de Jéru-
salem , appelée dans les premiers temps d'un mot grec ,
sattliédrin. Elle était composée de soixantedix docteurs de
la loi,- sans compter le ndci,imtn, chef, président, regardé
comme le lsgitime successeur de l'autorité spirituelle de
Moise. « Lorsque tu seras arreté par une question ditficile,
est-il dit dans le Deutéronome (xvn, 8 suiv.), entre sang et
sang, entre cause et cause, entre plaie et plaie , et que dans
ta ville les avis des sages seront partagés, tu te leveras et tu
monteras vers le lieu que Iéhova ton Dieu aura choisi, et tu
t'a¢lrcsseras aux pretres de la race de Lévi et au juge qui
sera en ces jours-la, et tu les consulteras, et ils te donneront
ia décision de la cause. Et tu te conformeras à tout ce que t'au-_
rontdit ceux qui président au lieu que Jéhova aura choisi,
ct tu seras attentif à exécuter tout cc qu'ils t'auront ensei-_
gné. 'hi te conduiras selon Penseignement qu'ils t'enseigne-
ront, et selon la décision qu'ils te donneront. Tu ne te dé-
tourneras ni à droite ni à gauche de la chose qu'ils te diront.
Mais l'homme qui, s'entlant d'orgueil ,ne voudra point obéirå
l'arret du pretre qui est établi en ce lieu-là pour 'servir
Jéliova ton Dieu, ou à celui du juge, qu'îl soitpuní de mort,_
ettu oteras lemal du milieu d'lsrat!l, ailn que tout le peuple
Pentendant, craigne, et que nul ne s'élève plus d'orgueil. it
(Pest ici un des passages les plus remarquables en faveur
de ia soumission une a iuuteme spirituelle , resiaam dans
lecorps enseignant de Pllgiise, dépositaire dela tradition ,
et, en demier ressort, dans le chef supreme du sacerdoce.
sur terre, gardien infaillible de la doctrine divine. Nous gt \
reviendrons après que nous aurons rapporté les paroles
adorables derlotre-Seigneur, qui ont trait å la méme ma-
'tière. _
Si nous remontons aux monuments les plus anciens,
nous y rencoatronsdes traces de la loi orale, o'est~a-dire de
la trsditim. Iosepbe(Antiq.,..in, 5, nv 6-) «dit que Ilolee,
128 - nn L'n.uutoutn
après avoir manifesté au peuple la loi de Dieu, lui prescri-
vit, dans des occasions successives, de quelle maniere on de-
vait Obssfvtf lvuíts 068 l01Îs(z¢`t 1rsp`t tišv 8'Ào›v GV av 1rp¢×_0el*›1
tpthrov iv 'rofç afiôtç dflrsofiμatvs xpávotç, p. 129, édil.. trflâver-
camp). Au livre xut, chap. 10, n° 6, il nous apprend que les
pharisiens donnaient au peuple des instructions religieuses
qui ne [ont pas partie des lois ( écrites ) de Moïse , mais qui
allaient parvenues jusqtíd eux un mu: 'rnxnrrton cousruvrs.
nus Alten-rtuts ns La tu-nou (bt mrépwv ötaâoxñç, p. 663).
Les Thargumîm (pluriel de Thargum), Paraphrases chal-
daiques, qui ont commencé a ètre en usage peu après le
retour de la captivité babylonienne , parce que le commun
du peuple n'entendait plus l'hébreu du texte original de la
Bible, non-seulement mentionnent la loi orale en plusieurs
endroits , mais elles rapportent aussi un grand nombre des
traditions qui ont été plus tard consignées dans le Talmud,
traditions dont les unes expliquent le sens de plusieurs lois
de Moïse, etles autres donnent des préceptes qu'on ne trouve
pas dans le Pentateuque. A
L'Ancien Testament lui-meme porte des traces évidentes
d'une tradition orale. Nous en indiquerons seulement quel-
ques-unes (a). *l° Dans le Deutéronome (xu, 21), il est dit :
¢ Tu égorgeras ton gros bétail et ton menu bétail, de la ma-
niere que je t'ai prescrite, fpnfir wma. › Or, le texte ne
donne cette prescription nulle part. C'était donc un article
de la loi orale. En effet, la tradition enseigne de-quelle ma-
nière on devait tuer les animaux, tant ceux destinés aux sa-
crilirges que ceux qui servaient à la consommation. 2° Dans
le Lt'-.vitique (xvi, 29), nous lisons cette ordonnance: « Le
dixième jour du septième mois, vous mortifierez vos per-
sonnes, nmnwn: rm uxm. › Ici, nécessairement, il faut
(a) Le rllllin Bolle de Kolzl, dens le préface de son Grand Livre des
próeeplel, .`l"))D, cite un nombre considérable de passages du Penteteuque,
qui, une le tradition , ne seraient que du enigmes et des contradictions.
nurnn Lfiícuse sr LA srtuooous. 429
encore que la tradition vienne au secours de la loi écrite,
pour nous dire en quoi doit consister cette mortification :
c'est cequ'elle faitelïectivement. 3° Enfin, si vous otez dela
religion le dogme de Pimmortalité de l'àme , vous la ruines
de fond en comble. Est-il supposable que le Seigneur, ou que
le sage législateur d'Horeb, ait laissé ignorer ce dogme
fondamental de la religion à Pancien peuple d'Israèl, dans
le sein duquel l'Eglise, comme la synagogue, vénère un
grand nombre de justes sauvés par leur foi et leurs œuvres ?
Cependant la loi écrite n'enseigne pas ce dogme d'une ma-
nière expresse : on ne Py découvre que par des inductions
dont la conséquence peut se contester. Les allusions à l'im-
mortalité de fame , que l'on a prétendu remarquer dans la
Biblejuive, sont en vérité bien vagues et en petit nombre; et
d'ailleurs, sfees allusions sont réelles, elles fournissent une
nouvelle preuve que Pimmortalité de Fame était un article
formel et explicite de la loi religieuse; or cet article n'existe
que dans la tradition.
En ce point l'Evangile ne nous fait pas défaut non plus.
NotrefSeigneur Jésus-Christ, en s'adressant au peuple et à
ses propres disciples, dit un jour: ¢ Les scribeset les pha-
risiens sont anis sur la chaire de lfoîee; observez donc et
faites tout ce qu'ils vous disent (a). › Ces docteurs juifs ne
pouvaient etre anis sur la chaire de Hom qu'on qualité de
dépositaires légitimes de lfautoritédu prophète législateur,
c'est-à-dire de celle de décider les cas douteux, et d'expli-
quer, la loi sainte d'après ln. tradition dont nous venons de
parler. Quant eu texte do la loi écrite, il n'était certainement
pes besoin que les pbarisiens Penseignassent eu peuple.
Chaque père de famille avait l'obligation religieuse de le lire
sans cesse, de lerepaeeer dans son esprit, en se couchant, en se
levant, en ee reposant dans sa maison, de renseigner d ses /ils
5 I cru, t _ ._..JII~..1
130 un tfuanrtomn
(l›euter., xi, 19); en outre, d`en tirer une copie de sa propre
main (a). Q
Saint Hilaire dit : « Outre la loi écrite, Moïse enseigna sé-
parément les mystères les plus secrets de la loi aux soixante-
dix anciens, institués dans la synagogue en qualité de doc-
I
teurs, chargés spécialement d'en transmettre la connais-
i
. sance. C'est_de cette doctrine traditionnelle, continue le saint
Pere, enseignée dans la synagogue depuis lors et sans inter-
rnption, que Jésus-Christ parla quand il dit: « Les phari-
riens et les scribes sont assis sur la chaire de Moise. Obser-
vez donc et faites tout ce qu'ils vous disent, mais nïmitez pas
leurt œuvres (b). -›
Et ici nous nous batons de faire remarquer, avec le grand
et saint éveque d'Hippone , qu'il faut distinguer entre les
docteurs pharisisne anis sur la chaire de Motu , c'est-à-dire
enseignant en vertu de Peutorité, légitime alors, dont ils
étaient revêtus, et laquelle ne leur permettait pas de s'¿carter
de la vérité, expliquant, comme successeurs de Moise, la loi
à laquelle Notre-šeigneur donnait lui-meme Pexemple de la
soumission, jusqu'au moment où elle fut abrogée, entre les
docteurs légitimes, disons-nous, et cette tourbe de phari-
siens dont le Sauveur a `flétri les fausses traditions et la
*doctrine dangereuse (S.'llatth., xvt, 6; xv, 3; S. lfarc, vn,
1*: tlwferment des pharisiens , eeo.). Jésus-Christ
-* ne-I -n-e tu-1 ' I-nñ_l i * * i
_ _ __ _ _ 4___.I_ Jun-flu-nl
(4) On salt que, chez les Hébreux, le jour naturel ou civil commence
au coucher du solell. Par conséquent la nuit précède le jour.
Les gloss de*Y'arhbl et de Rabbi Obqdie de Bartenora ne sont pas
lien d'aoeprd tel. D`apres ce dernier rabbin, les témoins auraient vu la
Mlmlle Im le nuit- Yflthlti explique qu'ils Pmient tue de jour.
(b) Ce rabbin était président dn sanhedrln. Voyez dans cette notice,
S nl.
(c) ll parait que Josué ne s'étdt pas borné a appuyer Popinlon de Rabbi
Docs : il la mlt en pratique. ll feta comme nóollñulelelolldeutaln du jour
llné pq* la dmeur supreme. _
:mn t.'éet.rss ttt LA stmieoeun. lfiå
fordottne de mir me trouver le jour qui, selon `tovi calcul ,
serait la féte des ervpîatiom (a), portant ton bâton et ton argent.
naobi Arms, visitant mom Josué, le trouva tout amigo de
cette injonction, et il lui dit : Je puis prouver 'que Rabbqnfia-
malle! a le droit tïagîr comme il fait; car il est écrit : Voici les
fetes du Seigneur , solennités saintes, que vous proclame-
rez (la). Que lïtutorité les ait fixées cl leur temps ou hors de leur
temps, il n'y a que celles- ld de véritables fltes. Après cela, liab-
bi Josué se rendit auprès de Rabbi Doça, llls d'Horkînas.
Celui-ci lui dit : Sinous pouvions douter de fautoritë du tft-
bunal de Ilabban Gamaliel, il faudrait en faire autant d Végafd
de toits les trtbmunw qui ont mite depuis Mons jusqwd pre-
sent : cor il est écrit : Et llioîse monta sur la montagne (c) avec
Aron, Nadab, Abihu et septante des anciens d'Isra6l (el). El
pourquoi terms ne danns-t-üpu lumnm ds maiteiauf
0'estpournousapprendrcquechaquetfl'btutaldctroîs dll*
clans (0) doit Être respecté Il 1'696! tltl tfíblltlttlde lftmfl.
t Amrùajouta Rabbi Obadle de llanenora, dätpresla Ghe-
msra, si quslqwun mu din du tribunal de son temps .- Ce tfl-
bunal Vaut-il [oise et Aron, ou Eldad et líédatll on lut rl!-
pondrou .- Il peut bien valoir ceu: du tribunal de Moise qui
ne sont pas nommés. ` `
1 Par suite, Rabbi Josué pt-lt son baton etsonargent lejour
qui, d'ttprès son calcul, devait être le jour de la fete des et-
ptaflons, et se transports a Yabns aupres de ltabban Gs-
mallel. ltabban Gamallel releva et lui baise la tete en lut
disant :Sois ls btmesmt. mon mettre et mon disciple , mon
¿
1
`
1
136 ns L'|mt1noN|n
maître enscimce, et mon disciple parce que tu :n'a: obéí. ›
Fin «le la citation du Talmud. _
Quand mème le naçí, c'est-à-dire président du sanhédrin,
se fût trompé dans cette circonstance, le Seigneur n'aurait
agréé que les fetes célébrées selon sa fixation de la néomé-
nie; car seul, comme chef de la religion, il en avait l'an-
torité. Mais tous les' docteurs les plus savants de la syna-
gogue font voir que l'erreur n'était pas du coté de Gamaliel;
en diautres termes, que le Seigneur ne permit pas qu'il
tombât dans Perreur. Les tables astronomiques qu'il
avait sous les yeux indiquaient la nouvelle lune pour le
jour trente. Il était donc fondé à recevoir le témoignage de
ceux qui attestaient l'avoir aperçue. Si la nuit du trente et un
elle ne paraissait plus, c'était sans doute, disent-ils , parce
qu'un nuage, ou quelque ,autre obstacle, en dérobait la
vue. . . . .
Ou peut ajouter que la comparaison de Babbi Doça, flls
d'Horkinas, n'est pas d'une exacte parité. Sans doute, la
grossesse d'une femme prouve qu'elle n'est point encore
aœouehée; mais de ce que l'on ne voyait pas la nouvelle
lune on ne pouvait pasœuclure qu'elle n'ent pas été aperçue.
Plus d'un obstacle pouvait s'y opposer, surtout à une
époque où l'on n'avait pas encore tfinstrumeuts optiques.
La meme règle pourrait s'appliquer à la réforme du ca-
lendrier chretien, par autorité du Supreme Pontife Gré-
goire XIII. Quand meme un habile astronome aurait trouvé
que le Pape s'ótait trompé,_il n'aurait pas pu en conscience
célébrer les fetes de l'Eglise å des jours diflérents de ceux
fixés par le saintfisiégo. Mais le savant Pape avait raison, et
le monde entier, sans excepter les protestants, a finí par
adopter son calendrier. La Russie seule, jusqu'à présent,
aime mieux rester brouillée avec le ciel , que de s'accorder
avec Rome, meme en ce point.
Nous parlons ici dans le sens de beaucoup de graves théo-
logiens catholiques, sans toutefois nous iugérer de décider
entre eux et et d'autres savants catholiques, qui pensent que
p
sans rfúcusn sr ut srrutcooun. 137
Pabsolutisme de la loi de rigueur, et dusysteme rabbinique,
n'est pas compatible avec la liberté de l”Evangile.
Mendelssohu, ce savant rabbin et profond philosophe qui
florissait dans une des capitales du protestantisme, Berlin,_
fait, dans *son Commentaire hébreu , à Poccasion de notre
texte du Deutéronome, la rétlexionsuivaute, qui ac¢able_de
tout son poids l'hérésie du xvi' siècle. .
¢ Et ce précepte (d'obéir à .la décision du chefpro tompore
de la religion) est de la plus haute importance; car, la
Thom (a) nous a été donnée par écrit, et il est notoire que
les opinions varient des qu'il s'agit de raisonner. Les dis-
putes se multiplieraient, soit pour expliquer la lettre du
texte, soit pour en tirer des iriductious; et ainsi la Thom de-
viendrait je ne sais combien de Thoras. La loi coupe court à
toute contestation en ordonnant de preter obéissance au
grand tribunal qui se tient devant Jéhova dans le lieu qu'iI
a choisi (b), en tout ce qu'il nous prescrit, que nous reglions
notre conduite d'après tout ce qu'il décide. Et lors meme
qu'il nous semblerait que cette autorité se trompe, il n'est
loisible à nul homme privé d'entre nous de suivre sa propre
opinion; car ce serait la ruine de la religion, un sujet de
division dans le peuple, et la dissolution de la nation en-
fièffll › ' I' ' '
Le Talmud , traité Bosch-Hasschana , fol. 25 verso, de-
mande : ¢ Le texte dit : ¢ Et tu te lèveras, etc., et tu t'adresse-
› ras au juge qui sera en ces jours-id. › Pourrait-il venir àla
pensée de quelqu'uu de s'adresser il un juge qui ne serait pas
en ces jours-la? Réponse : Ces paroles ne sont pas superllues.
Elles nous apprennent que Jephlé, pendant sa judicàture,
138 sa t.'mrmoms
merite autant d'obéissance, et a autant d'autorité queSo-
muel pendant la sienne. ›
Jephté, enfant illégitime, né d'une abandonnée, était,
avant son élévation, un vagabond et un chefde bandits; Sa*
muel, au contraire, enfantde la priere de sa sainte mere
Anne(I. Rois, 1), est considéré dans la synagogue comme plus
saint et plus grand prophete que' Moise et Aron, pris em
semble; mais Jephté, devenujuge d'Israêl,eut Pessistance
du Saint-Esprit, ainsi que nous lisons au livre des Juges
( xt, 49):*Fuctus est ergo super Jephte spiritus Domini. C'est
pourquoi l'Apotre (Hebr., xi, 32) ne fait pas diflieulté de le
ranger. à coté de David et de Samuel, tout comme font les
rabbins : El quid adhuc dicam de Iephîe , David, Samuel el
prophetùr
tu.
m nmmotr :unuqua comm: nas vins us rfúomr.
(¢) Aurtpóaiuwt *Ik esp' corde. 'l'. r, p. 80, edit. de PMI, Mil. ›
aun: rfésmn n'a La srnaoooun. 139
gniliques, comme appartenant a une doctrine excel-
lente (a). ›
On voit que saint Epiphane parle dans ce passage des
traditions falsifiées et supposées des pharisiens, tandis que
saint Hilaire parle de la bonne et véritable tradition, depot
sacré entre les mains des docteurs cuir sur la chaire de
E0100-
Hérésie xxxtu: ¢ Geque lesjuifs appellent Detttårdul. 06
sont les traditions des anciens (b). ›
Saint Augustin x « ll ignore (Padversaire) qu'outre les
Ecritures de la loi et des prophètes les juifs ont certaines
traditions qu'ils apprennent par cœur' sans les écrire, et
qu'ils transmettent l'un å l'autre oralement. G'est ce qu'ils
appellent la Deutéróse (c). ›
Saint Jérôme, lettre å Algasie: 1 Je ne puis entrer ici dans
le détail des traditions des pharisiens, qu'ils appellent de
nos jours Deutórórea, et dire combien elles sont ridicules et
ínsensées. Le recueil en est trop grand, et la plupart alar-
ment la pudeur au point que je ne pourrais les rapporter
sans que le rouge me montàt au visage (d). »
Un peu plus loin (p. 885), il nous apprend que les doo-
(G) 'B drm vla Saenpóanu, lou map' ah-ei; uvóμtnut oitlau noise.
Öflÿífl *Ô 'Id llltïcw.. Gñvpîrut ml flans, :ul lv rálet npotpmzlag Sihan-
lln Bvãrflnul çaplùrct. P. 38. ~
(b) Al 'gåp 1v¢.p¢.8ti¢uç rôv irptoåorípaw åtunpótruç vrapåt rok 'louåaiotç ).a'-
ymat. P, aaa.
(c) Nescit autem habere prmler seripturas Iegltimas et propheticas Judeos
quasdam tradltiones suas, quan non scriptas habent, sed msmoriler tenent,
et alter lu altuum loqpando .ti-ansíundlt, qu» Deulloin votant G. Mv.,
WMI. p. 696, édil. de Yeuiae, in-4°.
. (4) Quinta traditlouea pluriaaornm aint, qualndle votant annμiauet
Gl quem utiles llbuln, evolvere uequeo. Naqua enim libri patltuunagni-
Wlat et planque un unμn meant «num nm. 'r. r, pass.
884, édll. de Vallardua, ln-4°. '
M0 mt rfmumomn
teurs juifs, pour se faire obéir, n'avaient qu'à dire: C'est
une tradition de nos sages , oi «gel âmtpãntv.
En`el*'et, cette formule, très-usitée dans le Talmud, coupe
court a toute contradiction : μm un (a). voyez plus haut le
mot de saint Chrysostome : (Test une tradition, sien demande:
pas davantage.
Dans la meme lettre de saint Jérome, comme aussi dans
son Commentaire sur l'Eeclésiaste, tv (t. tn, p. 424),'et dans
son Commentaire sur Isaie, vm (t. rv, p. 123), le saint doc-
teur et profond hébraîsant nomme, dans l'ordre de leur suc-
cession, les principaux pères de la tradition juive, notam-
ment Rabbi Akiba, qu'a l'exemple de quelques autres Pères
de l'Eglise il appelle indistinctement Akibar et Baruci-
baa (b).
Ceci est parfaitement conforme au Talmud, qui assigne
à ce rabbin une large part dans Penseignement de la tradi-
tion. Voyez traités Sanhédrin, fol. 86 v.; Yebamot, fol.
62 v. `
Enfin la Novello 446, donnée la vingt-cinquième année
de Justinien, en 548 de notre ère, défend la lecture de la
Deutéróse dans l'oifice de la synagogue, par la raison qu'elle
ne fait point partie de l'Ecriture sainte. Eam vero . y est-il
dit, quœ ab ein dicitur secunda editio, ínterdioitmts omnimodo
utpotc saeris mm conjimctam libris. ,
Secunda editio est la traduction littérale de Bmípunœ.
Le mahometisme, cette grossière imitation, nous aurions
presque dit parodie, du christianisme et du judaïsme, a éga-
§lIl.
únmnœnhu.
túszsruuutsinm
*
1
l
144 nn tfnzllmomn :
28. Schemaîa et a Abtalion, tous deuxproselytes dejustice,
c'est-å-dire convertis à la religion révélée, comme aussi tous
deux descendantsde Sennachérib, roi d'Assyrie, dont l'armée
avait été miraculeusement détruite devant Jérusalem, qu'elle
assiégeait (IV. Rois, xix, 22).
Ceux-cilivrèrent la tradition à
29. lšiillel et à Schammai, deux célèbres antagonistes
théologiques. Leurs disciples, qui épousaient les querelles
des maîtres, en venaient souvent aux mains, faute de rai-
sons logiques, avec un tel acharnement qu'il restait des
morts sur la place. Ces deux docteursenseignaient du temps
d'Auguste et d'Hérode, quarante ans environ avant Jésus-
Christ. ¢ Sammai igitur et Hellel, s dit saint Jérome, ¢ multo
prius quam Dominus nasceretur orti sunt in Judaea (In h. ,
vm, t. rv, p. 423, éd. citée). Hillel, surnommé l'Ancs'en et
aussi le Babylonien, parce qu'il était né à Babylone, était
issu, du coté maternel, de la royale famille de David (a).
Ceux-ci transmirent la tradition à:
30. Rabban Yohhanan (Jean), fils de Zaccai, et à Bab-
ban Siméon, iils de Hillel, Pantagoniste de Schammai, dont
nous venons de parler.
On croit généralement que ce dernier est le Siméon qui a
eu le bonheur de tenir dans ses bras, au temple de Jérusa-
lem, le divin enfant (S. Luc, u, 25suiv.), et qui, à cette oc-
I)ll'I'l'I'lI.O$ID00'l'IUlIJUDlo
l
l
i
I l
446 _ un rfinanrtonrn
étaient si excellents que leur simple nom propre etait au-
dessus de tous les titres (al. › Toutefois, rubban est le plus
distingué (IJ). Les litres qui viennent après celui-ci sont
rabhi et ribbi, donnés aux pères de la terre sainte; mb.
rubbano, rublioné, robboni, colin, mur (c), tous noms chal-
duiques ou habyloniens, donnés aux pères de la Babylonie.
Les seribes et les pharisiens du temps de Notre-Seigneur
etaient singulièrement friands, c'est bien le mot,de ces titres
divers. c lls aiment, disait-il, àètre salués rubbi, et àreeevoir
les honneurs attachés à cette qualilication distinctive.
.-lmunt autem primer recubitus in cœnís, si primes coihedrus in
syrrttyogis, et suiulaiíones in foro,ei uucuri ob ltomr'-nibus robin' i»
ihlattlr., xxru, 6, 1).
II n'y eut que rept docteurs qui aient porté le haut titre
ile ruhbon. tous revêtus dela dignité de rtdci : nous nom-
mermls les six autres, en continuant la chaine dela tradi-
tion. Ce sont en quelque sorte sept sages de la synagogue,
comme la Grèce avait les siens.
I
l50 ns xfmtntotttl
temps à un nombre intlni d'exemplaires. Ialheureusemeut,
outre les bonnes traditions, qui du reste n'y sont pas
toutes, on y admit beaucoup de traditions fausses ou al térées
des pharisiens. Quelques-unes de ces traditions supposées
étaient dirigées contre le christianisme. Les miraculeux
progres du culte du Nasaréen ne faisaient qu'irrlter davan-
tage ses aveugles ennemis, qui ne craignaient pas d'employer
la fraude et le mensonge pour en détourner les Juifs.
La rédaction dela Miscñna, selon Popinion la plus pro-
bable, date d'un peu avant la fln du second siècle, vers 190
de notre ere. Elle est écrite en un hébreu pur et facile à
comprendre, quoique díllérent de Phébreu de la Bible; on
Pappelle style ou langue dela Hisdma, 1935)! pbs. Cepen-
dant on y rencontre dejà des mots emprtmtés aux autres
langues, particulièrement au grec (a). La llischna nous
fournit une foule de tenues hébreux que l'on chercheraít
en vain dans le texte de l'Ancien Testament; mais son style
sententieux, en forme de thèses, bref et se pretant à des
sens divers, embarrasserait souvent le lecteur ordinaire (b), si
Rabbi Hhiya, par sa 1'!tocephtM(ttnBn1n, addition), ne_lui
avait donné plus de développement (voyez Ilaimonides,
Porte de lloîse, écrite en arabe, et.traduite en latin par
Pocock, p. 78, 79). La glose de Rabbi Salomon Yarhhi,
imprimée en marge du Talmud, ainsi que les Commentaires
de R. Obadie de Barteuora et de Maimonides, sont d'un
íufluusoueíriatunoúauuucu.
r
V 0
152 na tfuauoma
ces, les docteurs n'étaient pas toujours unanimes pour leur
acceptation. Cependant, quand une fois la synagogue d'Is-
raël les a reçus, disent les rabbins, un prophète méme ne
pourrait plus refuser de s'y soumettre.
5. Enfin, les règles de conduite, humm , qui au fond n'a-
joutent rien de nouveau à la loi mosaique, et n'en otent rien.
Elles ont trait, pour la plupart, à la vie civile. Ces règles
sont des décisions des prophètes , des rabbins réunis en
corps _d'assemblée , quelquefois d'un rabbin seul. On en
trouve un nombre considérable dans le Talmud, tant dans
la partie Hischna que dans la partie Ghemara , attribuées å
Josué et à Esdras; ce dernier assisté de la grande synagogue.
Elles sont sanctionnées par Padhésion générale.
Ces éléments expliquent ce que ,saint Epiphane entendait
par les quatre Deutéróses (a), par lesquelles il a préparé, pour
nous servir d'une phrase de' Boileau, de grandes tortures aux
Saumaises orientalistes. Ces quatre Deutéroses sont, les expli-
cations et développements, les ordonnances, les comtitutiom,
les décrets. Les règles de conduite, qui forment le cinquième
élément, sont en dehors. ainsi qu'on l'a vu.
surruíamnrannrmnucnru.
' |
154 na tjultattorns
ceterma syriaque, deseatrooogotttso, c'est-a-dire des consti-
tutions ajoutées a la liischna.
Les écrivains hébreux attribuent ces eatroosgoatu, les'
unsa R. Hosobalya eta Bar-Ksppura (a), lesautreså Il. Hhtyo
et a R. Hoaoltatys: d'autres eniin associent à ces deux der-
derniers lt. Siméon , quatriemedu nom, flls de R. .lutla le
Naci.
De ces Beraitot, quelques-unes ont été insérées dans le
corps de la Iischna, et beaucoup d'autres dans le texte de
la Ghemara. Une partie considérable s'eu est perdue.
On sait que le corps de droit canon de l'E'glise a égale-
ment sos Emtfsvsgontonqui sont de deux espèces: colin du
pape Jean XXII, et celles appelées continuum.
4. Des expositions littérales , historiques, théologiques,
mystico-allégoriques, prenant pour texte principalement les
livres de lloîse, sans que pour cela on puisse les ranger dans
la classe des commentaires. On peut les considerer aussi
comme des extravagantes. Nous en nommerons les princi-
palm:
a. Lesllfahhiltbot (pluriel de Mrlúiltlts), dont uno de lt.
Ismael, qui explique Plšxode depuis le chap. xu, vet-sat il
jusqu'au chap. xxxv, verset 3; une autre de Ben-Azai , sur
l'Exod0 et les trois livres-suivants du Pentatauquo. Gatto
derniere llahhiltlta ne sa retrouve plus.
Colle de R. Ismaiil est pnóoódéa de Pexplioation des treize
modes tfargumentation employés dans le Talmud, ot dont
nous ferons un article séparé.
6. Sípltm ou 1'Itorst-Coltonùn (loi des saoerdotas ), de lt.
Juda ; c'est une exposition dogmatique, prenant pour texto
le Lévitique.
c. Sipbri , de li. Néhémias, exposition dogmatique, pre-
qgî _,*,` ~ ¿ f,
§V.
n-rusmsux o1nus(s£r›um),unsr'Qu:nunu-risnorn-cucun sx
IXIIPNI.
' \
*; I __
§ V1.
nocnuuunrbhtoum.--onrsunmuonruu.
feliuennahuunr.
sI|n.unlnunonn.'l _ _
IflI'l'IÈliATII'lII'iÀElCIIAII'lIlI¢l0l1lIL¢
\
amas |.'tiot.tsa ttt La stmscooua. 187
taqemttsuesnasssde nous a¢trsbtesuuveer,tspareteptns
qu'angélique de sa divine mere, Pimmacnlén reine le ciel,
ainsi que le esectere mont du ehesüens, que le Talmud
représente œmme adonués aux viens les plus atromineblœ.
Ony trodvedespasagrsqni déeiarontquelespréœptesde
justice,-dféqnité, de charité envers le prochain, non-sealœ
mans nesent pes sppiioehlesà l'égard du chretien, mais font
un crhe aeelaiqui agirait autrement (s). Dam la ilischne,
on rencontre a peine quatre ou cinq de esspassagss iiapriss,
hainenx, atrocuhent inselérante; encore y garde*-won une
certaine neutre dans tes* expressions. Dans Pévlttioi tilt
'Feltnusi que Frohen, imprimeur de ille, exécute on 4501,-
lesoeneeure lhroœlhrinns, ltelns Irixiensis, Petrus @vils
lerius, supprimerent les principaux des peaegss que und
venons de signaler, ainsi que le traité entier Aboda-Zara (de
Pidolatrie). On sait que les rabbins considèrent les chrétiens
comme des idoldtres, parce qu`ils rendent un culte de latrie
a Jésus›Ghrist, et de dulie à la sainte Vierge et aux autres
ssints(b). Itais quelque teamsapris, lesjifeliéfllirentt dans
une étfition qu'ils ptrbliereitt à Gleonñq tains les sltpprés-
sions opérées à Bale. Toutefois ces passages réintégrúe Uyettt
soulevé Pindignation deshébraîsants chrétiens, lesynodejuif,
réuni en Pologne en 1634. en prescrivit lui-méme le retran-
chement dans les éditions qui devaient se faire subséquem-
ik-&«
narrísnsussrsouanruonísnaqsuelxruunrulltnsu.
È
axmm ÿéetxsn nr ui srxuleoeun. 169
Du premier ordre, le seul traité Bemhhot .'
Î_v- '_ Du deuxieme ordre, tous les traités, excepte Schelulim;
Du troisieme ordre, tous les traités;
Du quatrième ordre, tous les traités, excepté Idiot et Abot.
Du cinquième ordre, tous les traités, excepté Middot et
Kinnin; _ '
Du sixième ordre, le seul traité Nidda.
Il résulte de ce tableau que vingt-six traités n'ont point
H de Ghomara. Leusden, qui en compte vingt-sept (4), fait voir
F
qu'il n'était pas en état de véritier les renseignements quel-
quefois inexacts, qu'on lui fournissait sur le Talmud. Aussi
était-il linguœ umctœ professor.
Dans toutes les éditions du Talmud, sans aucune excep-
tion, les folíos commencent parle meme mot, et naturelle-
ment flniseent de meme. Gomme on numérote seulement
les folies, et non les pages, il faut, pour citer exactement,
indiquer le recto ou le verso; mais il est inutile d'indiquer
Pódition. Toutes les fois donc que vous trouverez dans un
livre: ¢ telle page de telle édition du Talmud, › vous pouvez
dire à l'auteur qui veut vous faire croire qu'ii cite d'api-ee
une édition qu'il avait sous les yeux : ¢ Tu ne sais pas ce que
c'est que le Talmud. › Ceux qui, pour la garantie de leur
É
K
citation, vous renvoient à tel traite du Talmud, veulent que
vous feuilletiez quelquefois un gros in-folio. Ceux qui, dans
la même circonstance, vous renvoient simplement au Tal-
_mud, veulent que vous cherchiez leur citation dans douze
gros in-folio.
` 5 _ I ,
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1
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470 un lfuunoiua
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LI! 6À0l`È¢
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nrrrim rfrieuss ar La sviuoocun. 173
parmi leurs prédécesseurs , les séburaîm, les émoraim , les
thanaîtes, que l'on choisissait les chefs de la nation. Comme
de leur temps les Juifs étaient exilés de leur pays, onappe-
lait ces chefs cchmalotarques. , terme grec qui veut dire'
princes de la captivité , ainsi que les recteurs des académies
talmudiques de Soria et de Pombedita , en Babylonie.
* Ces echmalotarques préteudaient, à tort ou à raison, ètre
issus de la maison de David : ils exerçaient leur autorité
sous la protection et le bon plaisir des rois de Perse.
Avene demie: gm , le celebre naima mi, pfuv *ba v,
disparurent les académies babyloniennes. La puissance
echnialotatchique finit en même temps par suite dela mort
d'Ezéchias, petit-flls de David-ben-Zaccaî, dela race royale;
le roi de Perse l'avait fait priver de la vie vers 1005 de notre
ère. A partir de cette époque, c'est en Espagne qu'ii faut aller
chercher les plus grands docteurs des juifs et leurs écoles
les plus renommées. -
\ ›
sans rfáeues nr La snueoeus. 177
prononce formellement ù cet égard. Par exemple, le levi-
rat (s) sort de la regle générale qui défend Pinceste; mais la
belle-sœur y rentre lorsque le frere du défunt , ayant refuse
d'6pouser la veuve, on a rempli les formalités du décltausse-
ment, selon ce qui est prescritau Deutéronome , xxv, 7 suiv.
_ -12. Dahu- hallamed me-iniano vedabar hallamed misso-
vlw. mon 1»3aa:wm››.v» vale *uv (la wnelwion
quisetire èlu contenu du texte, et la conclusion qui se tire
de la suite du texte). La premiere conclusion se tire de l'a-
nalogie du tente avec le texte d'un autre endroit de la Bible;
la seconde, de la suite du texte å l'endroit meme.
13. Schene hhetubim hammahh-hhischim zàh-et-zèh, 935
vr .vb et e›n*r›:››v e›.m'›: (deux versets qui se contre-
disent réciproquement). Cette antilogie se concilie ordi-
nairement au moyen d'un troisième texte.
Nous ne pouvons nous arreter ici a faire ressortir la jus-
tesse de quelques-unes de ces regles, ni àrelever l'ineoh6-
rcnce (Pidees qui règne dans les autres. 9
a .
ÔVIII.
snous, mumu-nursuauísisnu-rmmn.
(0) Quelque Il @me dll MN loll lllttlsgri dsfendu (lróvlllque, nm, 16),
la lol Nuit lndfleù' au beau-Mrs de Pépousar, lorsque son mari mouuit
nu postlrlts. '*
li
178 un xfnmnomz
daegumeumion si étranges et en meme temps si sumiles,
les juifs óprouverent de bonne heure le besoin impérieux
d'avoir-des commentaires et des ahágés du Talmud.
Telle est. Porigine dœ ouvrages suivants, que nous cite-
rous dans l'ordre.chreuomgique de leur appamim. - u
,4. .Abrésé du Talmud, Jensen nue agua, tpwåb,
çzfest-il-dire, le Feasan, de Plštat de Fes-. l1=,d<1nlle_ ki d6ei-
sions eléfiqitives, et laisse de aete tout ce qui xflnteresse
pqs la théologie pratique. ¿ _ - *
. Les .deux princípauxfet plus estimés commentaires sur
'vouvmge wtsàae Axpheea sompqlui de u. Salomon Yum,
détachepe son Commentaire de la Ghemara; et celui de R.
lîîsifñ, fils de Ruben, d_e.Girone en Espagne. Ou Pappelle
ïåommunément Rân, mot formé des initiales des deux ínofs
'iiabbenù Nissim, nm: üäñ. '__ _ '
2. Glose de nm: saumon Yarhhî, eominuüëmem 'appele
Illlulchi, 3'155, 'sur tous les traités expl'îqués'par Ia`Gl1ernara
balïÿlbnienne, å Texception de quelques parties qui, après
sa mort, fusent commentées par son neveu R. Salomon-
ben-léír. Celui-ci, au reste, in simplement reproduit les le-
çons qu'ii avait reçues de blùfoicle.
La glose de Yarhbi, en un hébreu pur, dont le style est
élégant et sunoutïilaîrît- euncis, esflh plltsestimée et la
plus répandue. On dit que, lorsque laîmonides vit ce beau
du muni cummamire, 'n ue -pm's'empeüfler au 'laîs§er“eela-
ur.»μm¢s›. n sv¢›úe'aans*umue ses tecéresqar sömlpaf-
vemm jusqua uoos,*qu'e la mvsi|**ae*R¢ssem'1*smigea a
renon_œr'å' bemcolrp `d'o¢nra'ges 'qu'ii “dit 'etr Yhrtetrtíon
dleerire. ` '
_ e usasupm,-mpflyp, umuwm,*sews-me-mana”
a 11-.g1<›m'd.-Jlmaa. mes mfiqm sur mgtktssùe tems,
et dîlucidatiom sur le texte du Talmud. '
Ge sont ces moseplïor qu“e'quéTqües-uñs'ôñt èönfóñãues
av_ec les thosepbtl_lot._Voyez plus haut, p. 453. .
La glose de Yarhlíi et les tl1_osephot.souL_impriμ1ées en
marge du Talmud, dans toutes les éditions. La pmlúåreoo-
amsn L'Éeusn nr La sxuneoeun. 179
cupe la marge intérieure, et celles-ci occupent la marge ex-
térieure. A la fin de chaque traité, on a placé, sous le titre de
Pete shwplwc, ,p›pc››,p qipp, les decisions théologiques
qui résultent des annotations des thosephot. ~
4. lais Ponvrage le plus utile pour Yintelligence du. Tal-
mud, c'est le dictionnaire talmudique intitulé* Aruhh, THI,
de R. Nathan, fils de R. Yehhiel, juif romain, disciple du
célèbre Moïse le Prédicateut, 115770 ØDP, et premier rab-
bin de la synagogue de Rome, dans le n° siècle. Get ou-
vrage forme un gros volume in-fol. Il explique avec une
grande emctitude tous les termesdiñiciles de la Ghemara de-
.Iérusalem et de celle Je Babylone.
;¿'?_Le célèbre grammairieu Elie Hallévi, auteur du .diction-
naire cbaldaîque Meturghanan, tnnlnn, et du lexique rab-
binique Iloùchbí, man; les Buxtorf, père et flls, auteurs du
Lexicon chaldatcum, talmudicum, rabbínicdm, ont puisé dans
le Arulh de R. Nathan tout ce qu'ils ont de mieux, bien
qu'ils le nomment rarement.
ll existe un volume, encore inédit, de suppléments à
l'Aruhb, dont Pauœur est Samuel, surnommé Aldjamma,
nemaube, š¿L,'a-ll, quarqwua a \mumu mn, uwmpumur.
Ge volume ait partie des manuscrits hébreux laissés par le
savant orientaliste J.-B. de Rossi, de Parme, et acquis par
l'îm'péra¢rice larie-Louise, duchesse régnante de Parme.
Gombien il serait ù désirer que cet ouvrage fut livré å-la
pressez' ›
H. llohe, Ms de llaimun, le celebre lailllonidel, écriïíl
a Pãge' de -vingt-trois ans son* excellent Commentaire sur la
Illscbua. Rédigé par Pantem' en arabe, il fur traduit en -hé-
breu par divers rabbins. Nous avons donne une notice sur
ce commentaire dans notre Dissertation sur lïnoœdion du
:aint: dans lu rynugoguo (a). Ge commentaire, traduit en
- . › .. e '
(u) Voyez les Annales des nclenees religieuses, de Mgr de Luc! › *Illi IO
publient i llotlie, I. v, p. M, note I. '
480 na tfniauonm
hébreu, fait partie de toutes les editions au Talmud.
6. Plus tard, liaîmonides composa son fameux abrégé du
Talmud, sous le titre Yad-Hltazoka, nptrt 1*, main puis-
sante, en un hébreu pur et fort élégant. Il donne dans cet
ouvrage toutes les décisions du Talmud, dégagées des lon-
gues discussions et iastidieuses disputes, pleines des inau-
vaises arguties de la scolastíque rabbinique. Get ouvrage
jouit d'une très-grande autorité dans la synagogue. Il est di-
visé en quatre parties; chaque partie est divisée en chapi-
tres; 'chaque chapitre se divise en paragraphes.
7. R. Ascher, fils de Yehhiel, qui ilorissait au commen-
cement du xtv' siecle, laissa des notes nombreuses sur le
Talmud. Ses disciples les recueillirent et les coordonne-
rent' en forme d'abrégé, et en meme temps de commentaire
du Talmud. Ce travail est suivi d'un autre intitulé Piskå
harosch, w"mi1 tpon, décisions de Rabbi Ascher; vient en-
suite un index général de ces décisions.
Dans les éditions du Talmud, chaque traité est suivi de la
partie de Pouvrage de R. Ascher qui s'y rapporte.
s. lt. Jacob, troisieme tus au precedent, compose une
somme théologique du Talmud, sous le titre Arbo-Turim,
Dtwn rim, quatre rangs. Cette somme est divisée en quatre
parties, chaque partie en paragraphes; chaque paragraphe
se distingue en numéros.
.- La première partie, intitulée Orahlt-_Hlutyim, Dflfl nwt,
ooíz de la vie, est le rituel de la synagogue. La seconde, in-
titulée Yoré-Déc, mr! r|'l'l1,ilenm'gne lascience, traite de ce
qui a rapport aux mets défendus ou permis, eta la manière
de les appreter sans contrevenir aux prescriptions de la loi
mosaique. Elle traite en outre des ablutions légales, des
impuretés légales des femmes, de _l'idolatrie, du deuil. La
troisième partie, intitulée Eben Haézer, 'mm pit, la pierre
du secours, traite du mariage et de tout.ce qui s'y rapporte,
comme le divorce, le lévirat, le douaire, etc. En outre, elle
complète le rituel de la première partie. La quatríèmepartie,
intitulée Iihoschen hammischpat, 'enwnn tunn, le Rational
anna L'ÉGr.1sn nr La svtucocun. 481
de la justice, est un code de commerce, et règle toutes les
affaires d'intérét entre juifs. Uouvrage entier, avec le com-
mentaire qui Paccompagne, forme quatre volumes in-fol.
9. Enfin, Joseph Karo, rabbin du xvi' siècle, apres avoir
écrit un commentaire très-étendu, docte et profond, sur
l'ouvrage précédent, fit lui-meme un abrégé de son com-
mentaire, le réduisant en aphorismes. Il adopta en grande
partie le texte des quatre Turim de R. Jacob.
L'ouvrage de Joseph Karo, dans lequel on a intercalé les
observations de R. Moise Iserles, est le manuelthéologique
habituellement consulté par les rabbins. Il a été å son tour
accompagné, surchargé de commentaires, et dans cet état il
ne forme pas moins de quatre volumes in-fol. Il en existe
cependant plusieurs éditions en quatre volumes in-42 ou
in-8°, dans lesquels le texte est accompagné de simples
annotations. Ces éditions sont les vade-meeum des rabbins
modernes.
Nous aurions encore ù dire sur le Talmud beaucoup de
choses, à la vérité de moindre intéret. Nous les réservons
pour une autre occasion , Deo amtumte.
0
num r.'úq.,x5§ 15'; 14 qruaooun. QW-
Dana la Paraphrast: de lvnathari-ben-lîlllifil. gp; lmgode
(xp, M), il estparlé d'qn htesqiq fils d'Ephraî_xp, qui doi! «mir
da Jqwá. .On a reconnu que W mssasfl @at étrmser alt. @M0
du targumiste, et qu'il §'y est gliasé par l'inadvertqn.ce qq
pimp: la distraction d'uμ copigge. 1° (lomgnem aurait-il.pq
parler du Meqsie à propos dg ce verset : Et tu oindfqa lç bqa-
rin et sa base, Qt 10 consacrcrqs. 2° Getlfl insertion contredit la
tradition gie; rabbins à laquelle Jonathan-ben-Hgqiel est
constamment fidèle. Elle dit que ce Messie vaipcra Gog,_
:anais qu_e, Leg rabbins enseignent que le @lq de Joseph . après
avoir tué le prince des Iduméens (a) , sera battu à son tour et
périra dans le çombat qu'ii livrera à Gag. Ce dernier qe tom-
bera que parla main du Messie fils de' David. Yoyez la livre
53110 np:,_μ¢¿ qui donne le bulletin de ees batailles à venir,
liyre 1", partie 1", signe 6° et aigue 7'; Rabbi Salç›_u_q._ Yqrhhil
Commentaire sur Isaîe, xxrv, 48.
. Nohãlypagoit.
.É .-0
. -, .
188 * nn L tmmomt:
foi contre les rabbins. Nous ne pouvons nous empecher de
déclarer que cette accusation n'est malheureusement que
trop fondée. G'est un fait notoire parmi les juifs, que leurs
docteurs ont fait disparaître, 11:: , certains livres qui con.
tredisaient leur enseignement. Les prophéties memes d'Ezé-
chiel et l'Ecclésíaste de Salomon ont manqué d'éprouver le
memeaort, de l'aveu du Talmud, traité Schabbat, fol. 43
verso;du Hédrasch-Rabba, Lévitîque, panuclut xxvnr; et du
Médrasch-Kohélet, Ecclésiaste, 1, 3.
Parmi les livres dont nous avons à déplorer la perte, nous
citerons particulièrement :
` *l°_ Le Targum (Paraphrase chaldaîque) de Jonathan-bem
Huzîel sur les livres hagîographes.
Les deux passages suivants de ce Targum sont cité_s
par plusieurs orientalistes qui les ont lus dans le livre
meme.
a. Psaume tt. ¢ Iéhova :n'a dit , tu es mon fih. Ces deux,
père et fils, sont trois en union avec une troisième person-
ne. Et ces trois ne font qu'une substance, qu'une essence,
qu'un Dieu. Quand Jonathan écrivit ces choses, il fut frappé
soudain d'une voix venant du ciel , disant : Qui est celui qui
ose aùm' réošler mes mystères auœ nations ? Et Jonathan ré-
pondit: C'est moi. Je fai entrepris pour Fhonncur et la gloire
de ton nom. ›
Voyez Sixti Sonensis Bibliotheca sancta, lib. rv, art. Sym
editío; Jacobus Christopolitanus episcopus, in expositíone
psalmi xx. _
Qu'on n'oublie pas que le nom ínetfable tétragrammaton,
Jéhova, renferme précisément le mystère de la très-sainte
Trinité. Nous le répétons pour Pintelligence de ces mots :
Je Faí entrepris pour Htonnaar et la gloire de ton non.
La Paraphrase que nous venons de citer donne la clef du
passage suivant du Talmud , traité llíeghílla, fol. 3 recto.
« Jonathan-ben-Huziel a répété le Targum des prophètes
oïaprèa la bouche d'Aggée, Zacharie et lllalachie. La terre
d'Isra6l en (ut ébranlée à la distance de quatre cents paf-
nurnn Lïzousn et LA snueocun. 189
ça (a). Une voix du ciel se lit entendre, disant: Qui est celui
qui réoéle mes mystères aaa: enfants d'AdamP Jonathan-ben-
Huziel se dresse sur ses pieds (b), et dit: C'ut moi qui ai
révélé tés mystères aun: enfants d'Ad¢m. Il ut menifute et .M-
toiredeoant tot' quejene lefais nipour megloifa,m'pourla
gloire de la maison de mon père, mais pour tupropre gloire, ufin
que les diviriqm d'op¢°nion ne ne multiplient par on Ivradl.
¢ Jonathan-ben-Huziel voulut de même révéler (m5J5) le
Targum des livres hagiographes, mais une voix du ciel se
lit entendre, disant : Qu'il te suffire (T11). Pourquoi cette
defense (demande le 'l`almud)? Parce qu'ii y a dans ces pro-
phéties Pépoquédu Messie. ›
Uépoque du Music, c'est Phumamtion du Verbe éternel,
pour nous servir d'un terme si' juste des théologiens. Il est
clair qu'on ne peut proclamer Yerbum caro faotum est (ou
fiet, comme il fallait dire au temps de Jonathan), sans ré-
véler en meme temps le mystere de la très-sainte Trinité.
.Rabbi Salomon Yarbhi, qui senteit toute la force de ce rai-
sonnement, veut restreindre la défense de la' voix céleste à
la seule Paraphrase de Daniel. On voit qu'ii lui importait
beaucoup d'altérer cette belle tradition dans le commen-
taire qu'ii en fait. Iais le texte est formel : il parle de la
Paraphrase des hagiographes en général, mznm. Or, å cette
partie de l'Ecriture appartiennent les Psaumes, dans les-
quels, en plusieurs endroits, étaient déposés en germe,
pour ainsi dire, ces deux grands et inséparablesmysteres.
b. Ps. cx. Jéhova dit d mon Seigneur : Auied:-toi d ma
droite.
ig?
4_ 4-
. .v
_ v
A* _,¢
QQ) ~ - nn' i.'nA`1uuomn
mmpmse = t wehova un a son vmm, .~m`e~msS, Assim-
tes a ma mue; › _
t met à nieu,'s'éerie Hemma, sans son 'rmmms de
tlnaldaîcis Biblivrllm paraphrasibfus , plat å Dieu que le
lîsrgwrt de íonathamben-Huziel sur les livres hagiographes,
tm ati moitie sur les Psaumes, sortit destérièbresl ll nous
foumiralt Suns doute des témoignages éclatante contre les
fuifsl î ' _
1 Utinem veroe tenebrls tandem eruereturlonethœTargum
in hagiogrspha, vel saltein in Psalmos! Heberemus procul
dut›iuii|usniss1ma_mnu›a Iudœœ iestidlolm. 1
Petrus Galatinus, qui possédait, à ce qu'ii paraît, d'après
le chap. 8, liv. tu de son livre De urcanie cutltoticœ veritmir.
un exemplaire 'de ne precieux Ihrgwm nous fait part du
soin extreme que prenaient les juifs dewutemps pour le dé-
rober à tous lesyehx. u Euttie quoque,": dit-il, . ipsius Ions»
une in psatterium pense pauclssimos est = quam qui hebem
pro vtflbwu eizcailunt propwr vityrteria chrintam fidei que
continet. in Lib. tt cap. 3.
Un entre lexvémpl-aire nm anulen du meme -Tar-gum tomba
entre les maine de Petrus Galafihus; lors de l'ei:pvutsion des
tuile du royaume de Naples. (Test dans'cet exemplaire qu'ii
a lu la pm-aphr-ne suivante du triseglon (trois lois saint)
d'lseie, vi, 3 :
IMS. ll n'est signalé sutout par ses ouvrages de controverse sur les
llnglesattsqués par Lulter.
mvrius. _L'1';sL1s1: nr La svumoaun. . 193
« Avant qu'elle (la ville de Jérusalem) éprouve le mal-
heur, apr, le Roi-Messie apparaîtra; mum män *Sunn ›
Commentaire de Rabbi David Kimhhi sur le meme verset:
« *Et cet enfantement n'est autre chose que le salut. »
b. Sur ce verset du psaume 1_.xxx`v :La vérité gernpera du
seinde la terre , et lajustice sera visibledu haut du ciel (a).
« Rabbi Yudan dit : G'est notre salut, lequel germera de la
terre, par Popération immédiate de Dieu. Et toutes deux, la
vérité et la justice, seront liées ensemble. Et pourquoi dit-il
qu'elle germera, et ne dit pas qu'elle naître? Parce que- sa
manière de naître ne sera pas semblable à celle des créa-
tures du monde, mais elle en différera sous tous les rap-
ports. Tel est le sens du verset suivant : Aussi Jéhova accor-
dera-t-îl ce qui est boit, et notre *nuuut rendra son fruit. Et à
la vérité, il n'y aura personne qui pourra nommer son Père
(du Messie), et encore moins le connaitre. 'Mais ce sera tm
mystère pour-le peuple jusqu'ã ce qu'il vienne le manifester
lui-meme. › t
Ge témoignage est trop important pour n'en pas donner le
texte entier :
pb» m›:›:›s ››_›:›r›m'› (vb :›f›r pv uv ami
1719537 '7l9f> OP!/l 7D' 009315 PIQDP) ll??? fD5ffJ>l9.DJl?ÔJ
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μ››r››v› va mbr: bm an mn *ris .P7-›.v› bib vivra
on «vuw m pb ›:› f››:›-_.r›››f›m vbs* pm _››:›-gm :ma
bm ósm '/.v prev *amv 'moa bm f›5f› nfivm vsó
› : 7079.19)
Ceci explique parfaitement les versets suivants du
psaume Lxvn, où le royal prophète annonce le Dieu incarné,
et le mystère de la très-sainte Trinité: * ' *
« La terre a donné son fruit, Dieu, notre Dieu) nous bé-
termes latins et grecs, et, dans la glose de Yarhhi, des nlots français, ita-
liens, espagnols; mais ils sont tellement déllgurés qu'on a souvent de la
peine il les reconnaître. Dans la nouvelle édition du Talmud que publie
maintenantà Vienne M. de Schmid, imprimeur distingué qui a déjà si
bien mérit6'dc la littérature hébraïque, on donne å la suite de chaque
traite la liste de ces mots avec Pexplicatíou en caractères latins. Ce travail,
fort ditfieile, est d'une extreme utilité.
(a) La lecture du Talmud est accompagnée d'un chant, ou plutôt d'un
récitatii' qui, selon nous, peut donner une idée de celui des rapso_des
Il en est de meme du, texte hébreu dela Bible. Les accents toniques y
servent de notes musicales, et indiquent de cette manière la liaison ou la
séparation des phrases et des mots de chaque verset. Chaque accent réunit
plusieurs hotes. Le chant des livres des prophètes est dilîéreut de celui du
Pentatauqua. Les livres d'EstIler et des Lameutations ont chacun leur chant
I
0
206 *nn rfuuurortm .
existe eng-rand nombre tréditions, avec etstms armotations.
Si 11.* Beugnot; au lietrde consulter son ortwla,*av:it ouvert
la Bibliotheca rttbbihica'de*Buxtori`, il y aurait vu que ¢ Be-
rerchit rabba, vox prima est libri primi Mosis 'qui ab'He-
brœis sic denotninatur. Est itaque ac si dlcas, liber Genesis
magnus, id estfithagna glossa illustratus. › S'il avait con-
sulté le Dizionario degli autori ebrei de de Rossi, dans lequel
'il a bien jeté quélquesiregards furtifs, 'il aurait vu, a l'ar-
ticle rabboth, que les diiïérents raböot « Sono -anche bene
sovente citate 'sottoil titolo di ciascun libro separate, quella
del Genesi per Berescit Rabba, etc. ; » qu'ii en a-été fait plu-
sieurs éditîons, et que le savant orientaliste de Parme en
possédait un gfándnombre 'd'exemplaiies, tant imprimés
que manuscrits (a).
Page 139. G'est la seule=page qui offre des 'caractères hé-
breux, les mots 'i:J:›'(corrigez asc) näuun. On dirait que
l'étonnement de l'auteur, à la vue de la configuration de ces
lettres orientales, lui a fait oublier qu'ii pouvait s'y être
glissé des fautes, et que, dans Pespece, il n'était pas en état
de satisfaire au vœu de la nature, qui, selon lui, a créé
fltomnw de façon qu'ii put examiner lui-méme. '
Page 142. « Sepher mitsuoth gadol, le livre des grands
préceptes. › _
Gadol , grand, adjectif singulier, ne saurait se rapporter
amitsvot (sic), préceptes, qui est un pluriel. D'ailleurs, qui a
jamais distingué les préceptes de la loi mosaïque, selon leur
taille,jen grenadiers et en voltigeursl Pourquoi l'autcur de ce
livre, Rabbi Moise de Kotzi, qui a reçu en songe, à ce qu'ii
assure dans sa prélace, l'ordre de rédiger un ouvrage de tous
les préceptes, se serait-il permis d'en omettre ceux qui ne
(a) ll vient de mourir. (Pest la plus grande perte que les lettres orientales
aient éprouvée depuis longtemps. V _
(b) Bernsrdin , de Perdre de Glteaux. H. Beugnot en fait un jéguüe. ll
ne connait donc pas Pouvrage de ce savant, qui fournit des notions si im-
portantes sur le peuple juif! _
214 ne xfiuauoxm
romrrage la Juif: d'0ccídmt, il était déja connu comme
très-habile dans la langue sainte. Le digne premier mi-
nistre de ce grand Pape, le cardinal Lambrusohíni, a rempli
longtemps avec distinction une chaire d'hébreu dans l'ordre
des barnabites, auquel il appartient. Les noms de Son Emi-
nence le .cardinal lai, membre étranger de l'Institut de
France, et'du chevalier abbé Peyron, sont trop célèbres
dans tout le monde civilisé, pour qu'il soit besoin de faire
lîénumération de leurs vastes connaissances en matiere
d'érudition orientale. Le vénérable supérieur général de la
congrégation de Saint-Sulpice; le savant anglais, monsei-
gneur Wiseman, évéque catholique; l'ahbé Lanci, professeur
à Puniversité de Rome; le R. P.Ungarelli, bamabite, auteur
de l'1ntcrpretatioobeliecorum Urbis,-l'abbé Glaire, doyen de la
faculté de théologie de Paris, dont les connaissances hébraï-
ques sont plus consciencieusesquecelles de Gésénius meme;
l'abhé Fillon et l'abb_é Bercy, deux élèves distingués de
H. Quatremère ; Pabbé Beelen, professeur à Puniversité
catholique de Louvain; l'abbé Bargès, professeur d'hébreu
ã la Sorbonne, et bien d'autres pretres catholiques, orienta-
listes, et surtout hébraîsants fort distingués, sont des noms
que la véritable Eglise peut présenter avec orgueil à ses
amis et à ses ennemis. -
D'un autre coté, il s'en faut vraiment que Pétude de 1'h¢l-
breu se em? mdíflmue dans ce que li. Beugnot appelle le
clergé réforme, mot vide de sens (a). Nous connaissons par-
faitement beaucoupdeministres de la réforme, dont plusieurs,
pourvus deriches bénétices, dépouilles des pieuses fondations
(¢) ll list pas de la nature de la reforme d'avoir des pv-crm. Sans se-
eriflee et lens le pouvoir de remettre les péchés dans le sacrement de péni-
tenee, qlùuralmt-ils ù hire! Le bapteme, ou elle le néglige, ou le plus
souvent Padministre mel. D'ailleurs, tout le monde peut conférer valable-
ment ee sacrement, meme un jul! et un pa_Ien. Les autres sacrements
n'eristent pas pour le reforme.
anna L'1ãaLisa ar LA sviuooctm. S215
des catholiques, et nous pouvons aflirmer qu'ils ne sont pas
plus forts en hébreu que l'auteur des Juifs d'0cc*ident.
ll. Beugnot a-t-il mieux réussi quand il avoulu donner
une idée juste de l'esprit de la nation juive d'0ccid›ent? Nous
pensons avoir résolu cette question dans Pouvrage où nous
examinons la valeur des décisions doctrinales du sanhédrîn
de 1807, ouvrage dont la publication a été retardée jusqu'ã
présent par notre longue absence de Paris.
Note 5l,p¢ge23.
I
226 ne rfuiumoum
de fréquentes conversions. Nous ne saurions passer sous si-
lence quelques noms qui nous sont chers ù des titres parti-
c'ulie`rs'. M. l'abbé Théodore Ratisbonne et' son frère Al-
phonse-Marie, le saint Paul moderne, nos compatriotes de
Strasbourg; l'abbé Goscbler, Pabbé Aronson, l'abbé Liber-
man, tous Alsaciens. Gedernier, qui a été un exemple d'é-
diíicationdans le séminaire de Saint-Sulpice, si'édifi:'mt lui-
rneme, a formé, 1 three de persévérance et de zèie,' une
congrégation de missionnaires qui se vouent àla conversion ,
et par conséquent à la civilisation, des nègres, un peu négli-
gés depuis 'la mort de leur saint missionnaire le bienheu-
reux P. Claver. Le docteur Liberman, frère du précédent,
médecin distingué de Strasbourg, notre ami d'eni`ance et
nondisciple. Les trois autres frères Liberinan professent
également la religion catholique. Leur père était rabbin de
Saverne. M. Mayer Dalmbert, savant mathématicien, chef
de ~l'institution préparatoire pour Pécole polytechnique et
celle de Saint-Gyr, qui a terminé, il y a deux ans, une hono-
rable carriere par la mort des justes. M. Julien Javal, dont
nous avons été le précepteur, membre d'une des familles is-
raélites les plus opulentes et les plus estimables de France;
savant aussi profond que modeste, d'une piété consommée.
M. l'abbé llyp. May, ecclésiastique du diocèse de Paris. Le
R. P. Veltli, pretre, religieux de l'ordre de la llédemption,
à Vienne en Autriche, prédicateur distingué, auteur de plu-
sieursouvrages religieux, en allemand, fort estimés. Ses
pages olfrent les belles oraisons d'une eme israélite qui,
tout-absorbée en'Jésus-Ghñst, exprime ses saints trans-
ports üans le style fleuri des Orientaux. M. Luitpold Baum-
blatt, savant philologue de Frankenthal, en Bavière, auteur
d'une traduction allemande de nos lettres aux israélites,
lesquelles, à notre grande consolation, ont été, avec la grâce
de Dieu, Pinstrument de sa conversion au catholicisme.
En France, nous pourrions encore nommer un assez grand
nombre de médecins, d'avocals, de savants, d'oiliciers de
tout grade, et d'autres israéliles recommandables. Mais le
anne tfécusa ur LA svmcocus. 227
moment n'est pas encore venu de publier cette liste si in-
téressante, liste qui grossit journellement. Déjà la synago-
gue pharisaique, toute constemée, se plaint comme le pro-
phète: ¢ Les voies de Sion sont tristes et désertes; car on ne
vient plus en nombre à sessolennités. r Lament., r, 4.
I
En Russie, un grand nombre de juifs ont renoncé ù la sy.
nagogue. Six cents se sont réunis à l'Eglise catholique ro-
maine, malgré les persécutions auxquelles elle est en butte
dans Pempire du czar. Ces nouveaux chrétiens sont si nom-_
breux qu'ii a fallu rendre un .ultase pour régler leur condi-
tiou dans la société de ce pays, où la distinction des castes
n'est pas encore éteinte. Dans la Prusse occidentale, deux
cent trente-quatre juifs ont abandonné le culte israélite; sur
ce nombre, dix-sept se sont faits catholiques. En Silésie,
quatre cent cinquante-cinq juifs ont également quitté le mo-
saísme; cent huit ont embrassé la foi catholique. Dans le
district de Breslau, trois cent soixante-sept juifs ont recule
bapteme, dont vingt catholiques (o). .
4 Pi-ions pour que nos chers frères selon la chnittqtu' se sont
engagés dans une fausse route, s'aperçoivent de leur erreur,
et en reviennent; autrement ils n'auraient fait que ce qu'on
appelle en Italie, cautbiarstanza in cara dol diaiolo (Ghan-
ger de logement dans la maison du diable).
Plusieurs juifs font baptiser leurs enfants, tandis qu'on»
memes, hélas! retenus par des considérations temporelles,
n'ont pas encore ce courage de la gràce qui fait renonce: à
tout pour suivre Jésus-Christ. Espérons qu'ils sauront bien-
tot apprécier ces paroles du Sauveur : Que cert dfliowns dr
gagner toute la terre, «s'i1_perd son âme? Matth., xvi, 26.
, Les persécutions dont les néophytes étaient Pobjet, il ya
<l_\10lq1!Qflitflfléflfis de 129811 de leursanciens corolígionnaires,
se sont bien ralenties depuis. Les persécuteurs se lassent en
h....a¢a* * 1 * ~* * *
, . .
l
234 1›n.x.'u.uusox¢m
paille, elles sont posées a plat sur quelques mètres de ter-
rain qu'elles occupent.
On plaçait ces écoles à la campagne, afin de tenir les étu'
diants loin de la corruption des grandes villes. .
\
240 - ne L'n.uutoNte
alarmes sur le sort de leurs enfants, qu'on arrachait souvent
du sein de leurs propres mères.
› Il serait facile de citer une infinité d'autres actions
charitables dont les israélites ont été, à diverses époques,
l'objet de la part des ecclésiastiques instruits des devoirs
des hommes et de ceux de leur religion.
› Le vif sentiment d'humanité seul a pu donner, dans tous
les siècles passés d'ignorance et de barbarie , le courage
qu'il fallait pour défendre des hommes malheureux, barba-
rement abandonnés à la merci de Phorrible hypocrisie et de
la féroce superstition.
› Ces hommes vertueux ne pouvaient pourtant, tout au
plus, espérer de leurcourage philanthropiqueque cette douce
satisfaction intérieure que les œuvres de charité fraternelle
font éprouver aux cœurs purs (a).
› Le peuple d'Israêl, toujours malheureux, et 'presque
toujoursopprimé, n'a jamais eu le moyen ni Poccasion de
manifester sa reconnaissance pour tant de bienfaits; recon-
naissance d'autant plus douce à témoigner, qu'il la doit à
des hommes désintéressés et doublement respectables.
› Depuis dix-huit siècles, la circonstance où nous nous
trouvons est la seule qui se soit présentée pour faire con-
naitre les sentiments dont nos cœurs sont pénétrés.
› Cette grande et heureuse circonstance, que nous devons
à notre auguste et immortel empereur, est aussi la plus
convenable, la plus belle, comme la plus glorieuse, pour
exprimer aux philanthropes de tous les pays, et notamment
aux ecclésiastiques, notre entière gratitude envers eux et
envers leurs prédécesseurs.
› Empressons-nous donc, messieurs , de profiter de cette
époque mémorable, et payons-leur ce juste tribut de recon-
naissance que nous leur devons; faisons retentir darts cette
enceinœfexpression de toute notre gratitude: témoignons-
(tt) Oublier dans une assemblée religieuse qulil y a quelque chose au delà
du tombeau, c'est une étrange distraction.
I
s 1 '
_ mvrtu: r.ect.tae.*n'r. La svtuoocus. 2M
leur avec sosnuuirtt- nos. sincères remerclments pour les
bienfaits successifs dont ils ont comblé les générations qui
nous ont précédés. ›
Le procès-verbal termine ainsi : «A Uassemhlée a applaudi
au discours de M-. Avigdor : elle en a délibéré Pinsertion
en entier dans le procèswerbal, ainsi que Pimpression, et
a adopté Parreté qui le suit, › _
Telle est Pexpression de Passemblée, organe ofliciel de
la nation juive. .- - .
Le Pape actuel, ce souverain *au cœur sensible, grand,
magnanime, clément, traite si favorablement les juifs de
Rome , qu'ils lui ont voté, en témoignage de leur reconnais-
sance, un don magnifique, .consistant en un volume de dí-
.vers modèles de calligraphie hébraïque, couvert d'une relitue
dont le fini du travail fait oublier la richesse de Por (a).
Toutes les pièces de cette collection sont des compositions
poétiques, qui célèbrent les vertus du prince propice aux
restes de la dispersion de Judo, et des prières pour la conser-
vation et la prospérité du Souverain', père si bon de tous ses
sujets. Ce que les israélites romains ont exprimé dans ce
volume, ils se plaisent à le répéter avec une profonde sen-
sibilité , dans toutes leurs conversations avec des chrétiens.
Au commencement de cette année, 1843 le Tihre inonda
le quartier juif de Rome. Pendant la durée de ce désastre,
le Saint-Père envoyait tous les jours, sur des bateaux, d'a-
bondantes provisions a la nombreuse population israélite,
réfugiée dans les étages supérieurs des maisons.
(a) Toutes les fouilles publiques ont donné dans, le temps la description
deeevolumeuiagniiique. _ .
262 nn rfnaiuroma
connaissent mieux le caractère de leur nation que ceux qui
raisonnent on dehors, et comme en tltonnant. Nous en cite-
rons les suivants, dont le savoir et la bonne foi ne sauraient
se mettre en doute : les franciscains Nicolas de Lyra et Pe-
trus Galatinus, Paul, éveque de Burgos; Raymond lar-
tin (ot), etaunt eux saint Epiphane.. _ -
Les Pères les plus rapprochés de Pépoque de ces falsifica-
tions élèvent unanimement des plaintes contre la haine
aveugle des juifs, à laquelle ils l'attribuent. Ceux de ces der-
niers-qui avaient adopté pour leur lecture les versions des
Septante, les hallénùtu, ont cherché a altérer le-texte grec;
mais des copies anciennes firent découvrir leurs superche-
ries. Saint Justin le Martyr, saint Irénée , Tertúllíen, Ori-
gùue,-saint Athanase, Eusebe, Nicéphiore, saint Jean Chry-
soetotùe, saint Epiphane que nous avons déjà cite, saint Au-
gustin,-saint Jérome, ne leur épargnent pas les reproches.
Eneore remarquons-nous en plusieurs endroits des ou-
vrages de ce, dernier, particulièrement dans ses Questio-
ns lœbrutcœ sur la Genèse, que le texte hébraïque' de son
'temps avait bien des leçons qu'on ne trouve plus dans celui
que l'ou a maintenant.'Les exemplaires de ce grand hé-
ltraisant et des autres chrétiens qui en possédaient s'étant
perdus; les juifs sont restés longtemps seuls maitres du
texte. Un grand notnbre de savants plus récents soutiennent
également que des alterationsont été opérées in ínvidiam
On peut les _voir dans J. Morin, Ewmitatio-
me biblieœ, lib.t, exerc. 1, cap. 2; Louis Cappel, C'n'lt'ca
sacfa; J. Vossius, De LXX Interpp. ; le P. Pezron, Anti-
quité des temps. '
Plusieurs modernes ont fait des dissertations dans les-
quelles prouvent, par tfexcellents raisonnements, l'in-
1 _ il _ _ _ _
'.r
2ït!t nu r.'1-míuoma
¢ ,'
sans Lnomsn ur La svtueoeua. 2.45
attendait depuis tant de siècles. Or, il était reçu parmi les
Hébreux que nommer la famille d'un homme, c'était dési-
gner en méme temps celle de son épouse, parce que , en
règle générale, les femmes étaient tenues d'épouser *un
homme de leur tribu et de leur famille (a), surtout lorsque, en
Pabsence de frères, elles avaient hérité des terres de leurs
pères, lesquelles ne devaient jamais sortir dela tribu. D'a-
près la loi de Moise, le mari devient l'héritier de sa _fcmme,
et les enfants suivent toujours la tribu du père; carlo cas
où les deux époux étaient de tribus différentes pouvait arri-
ver, quoique très-rarement. La femme se fondait dansla fa-
mille de son mari, comme dans notre législation un enfant
adoptif, et celle dont elle sortait ne luilétaitlplus rien. La
regle était = avan» a›.*f› abo rouen.. la famille de la
mère nïntpas une famille. C'est ainsi qu'Elisebeth , femme
du grand prêtre Zacharie , par conséquent de la tribu .de
Lévi, était cousine dela très-sainteVierge qui appartenaitpar
sa naissance a la tribuéde Juda. _ _ ›
Ici, il y a une chose a considérer, et nous sommes étonné
de n'avoir encore trouvé nulle part cette réflexion si simple.
ll est connu que, dans les dernierstemps de Pexistence poli-
tique desjuifs, la puissance temporelle était souvent entre les
mains dela famille sacerdotale. Les grands prêtres surtout,
pour obtenir plus de considération aux yeux du peuple, re-
cherchaient des alliances dans la maison de David : de là
vient que leTalmuds'occupe si souventdequestions touchant
les choses consacrées; dont on doit permettre ou prohiber l'u-
sage aux filles de simple: in-aélites, mariées d des léoilet-prltres
qui seuls pouvaient manger, avec leur famille, certaines of-
frandes ct certaines parts des sacrilices. On ne_;tr_ouvait.pas
d'inconvénient à cesalliances, en quelque sortemïs:tet..parce
\ ` _
(u) Voyez Nombres, nm, 8, et la note sur ce verset, dans notre édition
de la Bible. _ - . - . '
246 ' na _r.'annoms
que c'était tm rang qui se perdait dans sa famille adoptive , et
que les enfants, ainsi que nous venons de le dire, suivaient
invariablement la condition du père. Mais il n'en aurait pas
été de même si un homme de la maison de David eut voulu se
marier horsde sa famille. La nation, jalouse de conserver dans
toute sa pureté le royal sang de David, de cette dynastie
qui faisait sa gloire, dont elle demande encore dans ses
prières, plusieurs fois par jour, le prompt rétablissement,
et dont elle attendait et attend encore son Messie, la nation ,
disons-nous, se serait opposée à ce qu'un autre sang vint s'y
mêler.
* Saint Matthieu donc, pour donner la généalogie de Jésus-
Ghrist, leur met sous les yeurla descendance de saint Jo-
seph, à la suite de laquelle il pouvait se contenter d'ajouter
que celui-ci était l'époux de Marie dont est né Jésus, virum
Inria de que status est Jxsus; car il s'ensuit naturellement
que Notre-Seigneur, selon sa sainte humanité, etait [ila de
David, par la branche de Salomon , et fila d'Abraham, père
commun de tous les Hébreux, à qui Iéhova avait promis,
précisémentù Poccasion du sacritlee de son Fils unique, que
le Sauveur serait de sa race : Et bmedicmtur in sum: ruo
num gente: term. Gen., xxu, 18. Liber generationls Jesu
Christi, David. filii Abraham. *
- Saint Luc, en écrivant pour les gentils, ce qui lui a fait
préférer la langue grecque, ne devait pas leur donner la
'table généalogique de saint Joseph, époux de Pintacte Here
delésus. Gotta table, au premier abord, n'aurait pas rendu
palpable i des hommes étrangers aux lois et aux usages de
la Judée l'origine du Sauveur, qui n'était fils de Joseph que
parune flction légale, et nullement selon la nature. Il fal-
lait donc tracer pour eux la généalogie de la glorieuse
Vierge de Bethleem. G'est ce qu'il fit, en la faisant remon-
ter jusqu'à Adam, père commun de tous les hommes, å qui
le premier fut faite la promesse d'un Sauveur.
Remarquons d'abord å quelle occasion saint Luc donne la
généalogie de Jésus-Christ; immédiatement après avoir
sms úieusa er sa svuaeosus. 247
consigne dans son Evangile ces paroles qui ont retenti du
ciel : Vous ttes monifils bien-aimé , les gentils pouvaient dire
à David : Je ne vous connais point, et à Abraham : Je ne mais
qui vous dter( Deut., xxxtu, 9). Gest pourquoi saint Luc ne
leur présente pas Jésus comme fils de David, fila d'Abmham.
ainsi qu'avait fait saint Matthieu; mais il a- soin de leur mon-
trer. que le divin Sauveur était' dans le temps , selon la
chair, ce Made la femme, 1 semen mulieris, › promis au pere
de tous les hommes, tout en étant Fils de Dieu dans l'éter-
nité.
Suivons maintenant -les paroles du_ saint évangéliste selon
le seul et véritable sens que nous croyons qu'il y faut atta-
cher. Nous avons bcsoin du texto otiÿnal. .
Chap. tu, verset 23. Kel «Mc .6 'ln<_r0'ö< iv dpxéμqm oral
ifôiv rpwîxovru, ( IÎK Ôwμíšcro uîöc 'Ia›¢-âç) 166 'IDL 'ro'ü_H¢'r0tît','n'\î
Auot, etc., ~.-qö 'Evó¢; *roti 2160, *wü îlöáμ, -:oû 6:06. G'est›-à-dire :
« Béputé fils deloseph, il (Jésl18)était celui d'Héli (son grand-
pere maternel), de Hatthat , de Lévi ( et ainsi de cuite ju-
qtiau verset 38), de Seth, d'Adam, de Dieu. › _ 'A
Observez 4° qu'on hébreu ouest /ila de.son.aso'endant a
quelque degré éloigné que ce soit. C'est ainsi que .saint lat;
thien dit que Jésus était til: de David, fils d'Abmham.* 2° que
toute cettesérie de génitifs, -:oB,aunombre de soixante-quinze,
serapporteà-Iésus-Christ, et non åses ascendants, puisqu'ello
se termine par roö 9166, fila de Dieu. Car si chacun de ceuxqui
sont nommés ici était fils du suivant dans le texte, il en
résulterait que le -me qui vient après Adam qualifierait celui-
ci de fil: de Dieu. Or, .où voyons-nous que l'Ecriture Pappello
jamais ainsi? D'ailleurs, que le terme hébreu p, fils ds, dans
les tables généalogiques , se rapporte, autant de fois qu'il
est répété, àla personne dont il s'agit d'établir Porigine;
nous en trouvons plus d'un exemple dans l'Ecriture sainte.
Gest ainsi que (Genèse, xxxvx, Bet M) Oolibama est dite fille
d'Ana, fille de Sébéon. Le second fille se rapporte encore i
Oolihama, et non à Ana, qui était un homme, ainsi que
nous voyons au verset 24 du même clmpitre. Et quand
~
248 nn tfmnnoum _
saint Matthieu dit : Jésus-Christ, filcdc David, fils d'Abraham,
à qui est-il jamais venu ã la 'pensée quefle second /ila se
rapporte à David et non à Jésus-Christ? _
.Ces mots «bc ivoμíšno uîöc °l<››míç forment une parenthèse.
De plus, nous pensons que 㛢 n'est as ici un adverbe de si-
militude, comme, mais un adverbe ãe temps, lofsquemmdis
que, « tandis qu'il était réputé flls de Joseph. ›
Le Talmud achève de confirmer que la généalogie de saint
Luc est celle de Jésus-Christ par son immaculée mère; car
dans les blasphèmes qu'il ose -proférer contre la reine du
ciel, il l'appelle Moria fille d'Héli. Voyez le Talmud de Jéru-
salem, traité Sanhédrin, fol. 23, col. 3; traité Hhaghiga,
fol. 77, col. 4, édition de Venise. Si les juifs savaient par
eux-memes que Marie était fllle d'H6li , c'était donc un fait
notoire parmi eux. S'ils l'ont pris deschrétiens, comme la
rédaction du Talmud de Jérusalem date du |v° siècle de
notre ere, nous avons une preuve que des lors, à une époque
si rapprochée des temps apostoliques, on considérait la gé-
néalogie de saint Luc comme étantpcelle de Marie et non de
Joseph. En outre, le Talmud babylonien nous apprend que
Jésus était issu de la famille royale de David (traité Sanh¢'.~
drin, fol. 43 verso). En effet, lorsqu'un décret de l'empereur
obligea tout le monde d'aller se faire inscrire chacun dans
la ville d'où il tirait son origine, Joseph et Marie se trans-
portèrent à la ville de David , Bathléem. « In civitatem David
quas vocatur Bethlehem. ›
En résumé, la généalogie de saint Luc est celle de Marie,
la Mère de Dieu, qui descendait de David par la branche de
Nathan; la généalogie que donne saint Matthieu est celle de
saint Joseph, le chaste époux de la plus pure des vierges,
qui descendait également de David par la branche de Salo-
mon. Hais l'nne et l'autre a pour objet de montrer que Jé-
sus-Christ , en tant qu'homme, descendait de David par-sa
mère, vierge avant et après sa maternité.
Nous terminerons cette note par l'avertissement qu'il ne
faut pas, comme certains commentateurs, s'arréter ù la res*
sans r.'r'zeLisn nr LA svmeoerm. 2li9
'semblance des noms qui étaient communs à plusieurs mem-
bres des deux branches de Salomon et de Nathan.
Voyez plus haut, note 29, p. 484 et suiv.
^ .-
250 - nn ÿntamoms _
pour garant ces paroles de l'Apotre: ¢ Et nunc, fratres, scie
quia per ignorantiam (c'est bien le non enim aciunt quid fu-
ciunt) fecistis, sicut et principes vestri. Deus autem quœ prœ-
nuntiavit per os omnium prophetarum , pati Christum suum
sic implevit. Pœnitemini igitur. ut deleantur peccatu umra ›
(Act. apost., tu, 18, 49). Le repentir est la première condi-
tion du pardon des péchés.
Notre-Seigneur ne refusa pas de mourir de la main des
pharisiens, comme il ne refusa pas d'étre renié par saint
Pierre. Mais ilsoupire après leur résipiscence, comme il a
soupiré après celle du prince des ap0tres.`Les juifs assumé-
rent sur eux et_ sur leur postérité la terrible responsabilité
du sang répandu sur le Calvaire; mais Peau du bapteme lave
la tache de Panathème qui en a été la suite.
' Note 46, page 61.
1-\
M. le docteur Morel a publié, dans le Mémorial catholique
du mois de mars 1826, une lettre sur les persécutions éprouvées
par M. Draclt. Il en a donné, en 1836, une relation plus l
étendue dans un ouvrage que des considérations particu-
lières ont empéché de livrer au public, *et qui n'a été dis-
tribué qu'à un petit nombre de personnes. M., Ignace-Xavier
Morel est un israélite converti au catholicisme. Il est méde-
cin militaire en pays étranger. « Je suis né, dit-il dans la
préface de la Relation, à Mutzig, petite ville du département
du Bas-Rhin. Mon père, connu parmi les juifs sous le notu
de Yeltl-Mutzig, d*une famille lévite-, m'amena fort jeune à
Paris, où nous nous établtmes. Notre domicile a été succes-
sivement rue Beaubourg et dans les petites rues adjacentes.
Ma mère Hendlé-Mutzig, devenue veuve, quitta la capitale,
après-ma conversion, par suite de l'intolérance des israé-
lites de Paris. › Cependant la mère, restée juive, n'était cou-
pable que d'avoir un fils catholique.
I.
un-uU'w'1r *1*1_nr,*tnnn pr v
l _
5
256 ne rfimmoxun
mères, ces vierges chrétiennes, _faibles de corps, mais
fortes par leur foi, jusques à ces enfants ? Renonçant
aux grandeurs, aux délices du monde, aux charmes
de la science, ã tout'ce .leur est cher, ils se pré-
cipitent au-devant des bourreaux, prononcent avec
amour et joie le douir nom de Jésus, et montent au
ciel ; mais leur sang, dont la terre est arrosée, semble
devenir la semence de nouveaux chrétiens, et lalcroix
victorieuse monte sur le trône des Césars. L'univers
est prosterné à ses pieds. Elle brille au milieu de
cette fière cité qui, après s'ètre longtemps acharnée å
son entière destruction, l'a changée, d'instrument du
supplice le plus ignominieμx qu'elle était, en un signe
d'honneur qui décore ses plus nobles chevaliers “_
Depuis lors, «les rayons divins de Fétendard du
Christ, planté sur le Vatican, la montagne sainte,
n'ont plus cessé de verser sur le monde entier des
flots- de lumière qui éclairenvles intelligences et
adoucissent les mœurs.
Tel est le changement opéré par l'avénement de
Jésus-Christ; telle fut la grande mission de ce Jésus,
Fils de Dien, qui vécut 'si pauvre au milieu de sa na-
tion, qu'il n'avait pas même où reposer sa tête, et qui
subit sur la croix, supplice des esclaves et des grands
coupables, la mort la plus ígnominieuse.
Mais ce Jésus, qui passait dans sa nation pour le
fils d'un obscur artisan, est-il le Messie, le Répara-
teur qui avait_été promis à la race d'Adam? Les
Juifs, scandalisés de l'entendre dire qu'il était le
pain *vivant descendu du ciel, n'en murmurérent-ils
pas en demandant : « N'est-ce pas là Jesus, fils de
nurse ifiácnisn nr La sriucocua. 257
Joseph, dont nous connaissons le père et la mère?
Comment donc peut-il dire : Je suis descendu du
Clfli (61) ››
Oui, certes, ce même Jésus, béni soit-il et béni
soit son nom, est le vrai et unique Bédempteur du
genre humain. C'est une vérité constatée par les pro-
phéties, établie par les traditions de la synagogue,
autrefois l`épouse de Dieu (b), maintenant répudiée
în cause de son infidélité. L'antique peuple à qui la
Providence a confié le dépôt des unes et des autres
subsiste toujours. Israël, troupeau de fàibles brebis
dispersées, comme dit le prophète (0), a résisté å
toutes les vicissitudes, surmonté tous les chocs qui
ont anéanti les nations les plus renommées, pour
rendre témoignage, jusqu'à la fin des siècles, au
Christ qu'il renie. V -
Le lecteur qui examinera avec.nous ces prophé-
ties, et surtout ces traditions ,* se convaincra, nous
l'espérons, que la vraie religion a toujours été la
même, depuis le commencement du monde jusqu'à
nos jours, de même qu'elle continuera jusqu'aux
derniers temps; que cette religion doit toujours être
présidée par un chef visible sur la terre, tenant son
autorité de Dieu même; que déjà la synagogue an-
cienne, en remontant jusqu'aux âges les plus reculés,
_ G” e
Ik
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NOTES.
(tl) 111' oû; åtrticnç 'yu obroç, 'ît Wívïlt npåtv *tig imö 'Po›p.a.íttç. Atxatórtpcv
8' niv ini *råv Xptflåv åv¢.1_0¢í1|, 'npôç 8v tïpnro fnrö 'roü Ilarpöç' aïmoat 1:19'
Iμoö, tt-ni Sécu 001 [Om 'riw zknpovoμíav cou* :tait-iiv :tarde-×_tu-iv ooo rà tríparz
fs; 15;- eö at. taf ma si 14:» «ea taste tu -nam fm Th» :ame a
çôånoç tãv Îtpítv ånovrûtov, :tai ti; tà rrípara. *rñç oötwμ-t'vr|¢ -rà púμara
nôriv. Hill., ut, 8, p. 67. Paris, I677.
Burns L'1'zc|.ts1: nr La sYN.tGoGun. 273
eux, et chez les Chinois, que le Sage viendrait de l'0¢:ci-
dent (la Judée est à leur occident). »
De qui est ce témoignage 'P Du philosophe qui ne craignait
pas d'appeler l'Ecriture sainte le dossier de sa partie adverse :
de Voltaire (Essai sur les mœurs et l'esprit des nations,
chap. 3, pag. 4244 de l'édit. de Didot en 1 vol.).
L'auteur des Ruines, qui de son temps faisait tant de ra-
vages dans les esprits, nous en fournit un autre : « Les tra-
ditions sacrées et mythologiques 'des temps antérieurs ,
dit-il, avaient répandu dans toute l'Asic la croyance d'un
grand Médiateur qui devait venir, d'un Juge final, d'un
Sauveur futur, Roi, Dieu . _ Conquérant et Législateur, qui
ramèneraitl'âge d'or sur la terre, et délivrerait les hommes
de Peinpire Îluümal › (Volnay, Ruines).
Ne vous semble-t-il pas entendre Lucifer et Béelzébub en-
tonner à l'unisson le psaume: « Laudate Dominum omnes
gentes, laudate eum omnes populi :n Nations, louez toutes le
Seigneur; peuples, louez-le tous? '
A ces deux témoignages nous en ajouterons un autre, qui
n'est pas non plus d'un grand saint.'Platon, tracant Pimage
du Juste, dit : u Vertuenx jusqu'à la mort, il passera pour
inique, pervers, et, comme tel, il sera ílagellé, torturé et
entin mis en croix › (Rép., I. n). Sur cette précieuse tradi-
tion, enseignée par le chef des académiciens quatre cents
ans avant la venue de celui qui en était l'objet, Jean-Jac-
ques Rousseau fait la réflexion suivante :
« Quand Platon peint son Juste imaginaire (a), couvert de
. 18 '
271: ni: |.`muuuotvus
tout l'oppr0bre du crime, et digne de tous les prix dela
vertu, il peint trait pour trait .Issus-Gnmsr. la ressem-
blance est si frappante que tous les Pères Pont sentie, et
qu'il n'est pas possible de s'y tromper › (Emile, liv. iv).
Texte hébréo-germain :
gibt bn cbv mbr: . ›.1 Bb-ns* vba vw :›"Jpr›
pv .mmb ›7 tsbv lb-›::› pb pp *›t››:› b›7 pb 1'/aw:
b›7 pa r›››5.v tsbv ›B›.z›b mm cåb tmbnu pm
;7:›.a›.1 pbs bn :bn Bb-ns* ts gnvm amb bb cv-mn
vbs s*››:› bvv tbn pb: ›-mb 'tb mb wa: ›7 pp
pt: ›:››b.t uml mv-1 :›"Jpa vba bv Bb-ns* ts tuba-›b.v
vb b7 5b'›s›_ pb pb cbvu anniv pbs bn :Bb orb*
.;t.un.t amb bib
, sation vaaruumn, rot. iso, un. a, at.aesutut›mt|.
Tradutlioll : ' `
¢ LeTrès-Saint, béni soit-il, avait promis aux enfants d'ls-
raêl qu'ils trouveraient dans les maisons habitées par les in-
fidèles dans la terre de Chanaan toutes sortes de bonnes
choses. Lœenfants d'Israêl avaient la permission de manger
meme la viande de rc u'ils enlevaient aux infldèles. De'
meme encore d'autrîs) dåenses que la loi sainte fait à ls-
raêl furent levées par le Très-Saint, béni soit-il, pendant
toutl'espace des sept ans qu'ils se battaient dans le pays.
Tout leur était permis. ›
Les rabbins rougissent d'avouer'la nature des autres per-
missions.
276 ou t.”u.ttutoNm zivrtuz tfúcntsn ur La svtucocun.
`
»
sEcT1oN PREMIÈRE. L
- Y- :“
DE LÀ
(tl) 'EV μovapxiq -ig 'rptåç del. xamyyšlhro, xml ãnimeésro wap'
aåroîç roi; å§oy_urráro1çuirttT›v,1ovršm:t1tpoq›'/frai: mi åyiacμévotç, t. 1,
p. 18 de l'édition de Paris, 4622. '
(b) G. Max. Arianum, l. 11, c. xxvx, n° 7, p. 889 de l'éd.
citée, et non livre 11 De Trinitate, comme répètent ã la iile
les cítateurs.
(c) De Cain et Abel, t. 1, p. 197 de l'éd. des bénéd.
(d) Voyez plus haut, p. 57, 58.
(e) Oratio xxxi, t. 1, p. 572 E de l'éd. des bènèd.
284 ne L'1m1uoNm
cation naturelle des_paroles suivantes du saint pro-
phète couronné : Incerta et occulta sapientiœ tuœ
manifestastí müzi (a).
Elle est donc vraie cette proposition 4 du' savant
théologien de Strasbourg, M. l'abbé Liebermann :
Mfsterium Trinitatis in fveteri, saltem obscure ,
fuisse cognitum, dubitari non potest
Si les juifs des premiers siècles du christianisme
avaient eu pour la doctrine de la très-sainte Trinité
Féloignement qu`ont montré pour'elle les rabbins
des siècles postérieurs, ils n'auraient pas accueilli
avec tant de faveur la philosophie de Platon, qui lui
rend des témoignages' si éclatants “. Mais Porgueil
pharisaîqne, humiliè d'un mystère`qu'il ne pouvait
ni scruter ni expliquer (c), lui qui se vante d'ètre
initié dans les secrets du Très-Haut, [init par le nier
en dépit des nombreuses et expresses traditions qui
attestent l'antiquité de cette doctrine chez le peuple
de Dieu. Quand on n'a pas la généreuse humilité
d'avouer son incapacité de comprendre une chose,
on la nie. Hélas I que d°âmes se sont perdues de cette
manière! L'impiété n'a pas sa source dans l'esp1-it,
mais dans un vice du cœur. « Dixit insipiens in corde
suo_: Non est Deus °.›› Mais le soleil ne s'obscurcit que
_- _
q ,_¿--›
.,..v
~
286 ne 1.'i1.nn1oN1£.
CHAPITRE PREMIER.
§ Ier.
t
nurse 1.'Éo1.1sz trs La svmcooue. 287
soit-il, falplaa et l'oméga(a), le Principe et lafin (b).»
Les docteursde la synagogue nïgaoraient pas que
telmot nësobit, nwm,p1-ete àicette i11terpretation'.Le
Talmud, traité Ill-egtiålla, fol. B recto, .rapporte que los
soixantedouze Anciens, auteurs de la version grecque
alexandtine, se dètertninèreut tous, quoique séparés
et renfermés chacun dans une cellule particulière , i
n'écrí1~e le mot baëscluft, mm: qu”ap1-ès 'ma :mb:
(Dieu créa), changeant ainsi Perdre des mots dans
I'exen-:plaire de Poriginal qu'ils présentèrent à Ptolo-
mée en même temps que leur version 7. _
« Les Grecs savent, disent les Thosephot (c),
eté-_;?._ _
288 nn rfnanuoum
qu'on doit toujours nommer le Créateur en premier
lieu. Ptolomée a1n'ait pú penser qu'il y a deux divi-
nités, et queberësc/u't désigne un Créateur aussi bien
que Elobim, nmän, troisième mot du même verset. ››
Voici Fexplication de Rabbi Salomon Yarhhi , dans
sa glose sur notre passage du Talmud : «Afin que le
roi ne crût pas que berëschit soit le nom d'une divi-
nité, qu'il y ait deux divinités et que la seconde pro-
cède de la première, *N50 Pl? 1575 'pDl5'77. ››
Il est vrai qu'en plaçant berëschit après Elolzim
Finconvénient n'est pas levé, parce que la langue hé-
braïque n'a ni désinences pour indiquer les cas, ni
place déterminée dans la phrase pour le sujet et le
régime direct (zz) ; mais jamais diíliculté n'a embar-
rassé un rabbin ; il tient «toujours quelque sophisme
en réserve.
Saint Jérôme, si versé dans les traditions juives,
dit ã cette occasion: « Judaei prudenti factum dicunt
esse oonsilio, ne Ptolomœus, unius Dei cullor, etiam
apud Hebrœos duplicem divinitatem deprehenderet.
Quod maxime idcirco faciebant, quia in Platonis dog-
ma (b) eadere videbatur. Denique ubicumque sacra-
tum aliquid Scriptura testatur de Patre et Filio et
Spiritu Sancto, aut aliter interpretati sunt, aut'o1_n-
nino tacuerunt ; ut regi satisfacerent, et arcanum fi-
dei non vulgarent (c). ››
§ ll.
Q
aurai: L'Éeusn nr La srmooeue. 305
l'Esprit de Dieu, c'est, dit-il, l'Esprit du Messie.
Dès l'instant qu'il planera sur la face de l`eau de la
loi, sera commencée l'œuvre de la rédemption. C'est \
pourquoi le texte dit (immédiatement après) : Et Dieu
dit que la lumière soit (a). ››
Il est presque superflu defaire remarquer que le
Zohar veut faire ressortir la première manifestation
du Saint-Esprit sous Fapparence d'une colombe, lors
du baptême de 'Notre-Seigneur dans le Jourdain;
car tel est, et ne peut être autrement, le sens d'eau
de la loi, l'eau du baptème établi par la loi. La mis-
sion publique, la prédication évangélique du divin
Docteur, a été inaugurée par son baptême. « Et Jésus
ayant été baptisé, dit saint Matthieu, il sortit aussitôt
de l'eau (b), et en même temps les cieux lui furent
ouverts; et il vit (c) l'Esprit de Dieu descendre en
forme de colombe , et venir se reposer sur lui
(Matth., ni, 46). ›› Saint Luc ajoute : « Et Jésus
P commençant sa mission avait environ trente ans. Et
ípse Jesus erat incipiens quasi annorum triginta. ››
i
amsn 1.'ÉcLxsn nr La srmeocun. 307
GHAPXTRE ll.
(a) L'enfant de Rabbi Ilaï, qui récitait tous les jours trois
sentences, quand, après sa mort, il revenait de Pacadémie
du ciel.
Les rabbins sont comme ces fous qui raisonnent quelque-
fois des heures entières d'une manière parfaitement sensée,
et tout a coup il leur échappe un trait de folie.
.'.v5r p››f›› nu qrrnó vm prb par vrs ›.r› lb)
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t›r.mr› nivo) av: q:›.m:t› ›››a5t› '›› '›› pvbv 56'›c›
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1 7D
i
:mn t.'1âem: rr LA svmeoeun. 316
« Jéhova, Elohénu, Jéhova (est) un. D'une unité
unique (a), d'une volonté unique, sans aucune divi-
sion (b). ›› 4
8. lbid. ll parle de quatre clefs représentées par
les quatre lettres du nom Tétragrammatique, mm,
Jéhova. Après avoir dit que la quatrième clef, repré-
sentée par le deuxième n , quatrième lettre du nom
ineifable, a été mise en réserve sous l'arbre de la
vie (c), il ajoute :
« Ces trois clefs, qui sont figurées par ces trois
lettres (d), deviennent (e) un. Quand elles sont de-
venues un, cette dernière clef s'élève et vient se
joindre'à cette union de la triplicité. .Îélzova (_/), c'est
ce qui est représenté par le yod, w, premier principe
céleste du saint nom. Elohënu, ceci est le mystère re-
présenté par le hë céleste, n, deuxième lettre du saint
-1-@î--1
348 ne úuaxonm _
CHAPITRE Ill. ~
320 nn tfuiimoiuu
II. Un autre nom hébreu de la Divinité, Ehyé,
mns, je suis (a), est un synonyme et l'équivalent
de Jéhova. Il en tient lieu, surtout dans le système
cabalistique, L'auteur de la *Kabbala denudata dit :
î
« Nomen mns absconditum est-, et tetragrammaton
Ê judicandi oificio fungitur. ›› Il s'appelle autrement
r pit, mm, c'est-à-dire inscrutable. Quand Moise de-
mande au rwmde qui il doit se présenter aux enfants
d'Israël, l°Eternel lui répond : Je suis qui je suis,
mns *mm nvrm, et il ajoute : « Voici comment tu diras
aux enfants d'Israêl : Jn suis m'a envoyé vers vous “. ››
Josephe, dans ses Antiquités, rapporte ce fait dans
les termes suivants _: « Et Dieu lui indiqua son propre
nom, qui n'avait pas encore été révélé aux hommes,
et à l'égard duquel il ne m'est pas permis de rompre
le silence (b). ›› Dfaprès Philou (c), Dieu répondit à
Moïse *: « Je suis le ÉTANT, êyó eiμí 6 óšv. ›› On voit
clairement que ces deux écrivains juifs ne fout au-1
cune différence entre Ehye' et Jehova. En effet ces
deux noms ont absolument la mème signification , si
ce n'est que celui-ci est là la troisième personne et
_
est : omne igitur et prœteríturn et futurum deest. Apud
Deum autem nihil deest : nec prœteritum igitur nec futu-
rum, sed omne prœsens est apud Deum. 83 Quœst., q. xvn.
(a) Il renferme les trois temps du verbe mn , à la première
personne du masculin singulier.
(1)) Kai 6 Oeåç at'rri:'› cnμaivst 'rhv åuturoö npeawjyoplav, oû 'rtpårfipw
el; åv0po'›-nouç 1rotp¢).0o'ù'cotv, 'ntpl fiç oû μol Oíμtç eimïv. Lil). Il, 0. 12,
n° 4, p. 106.
(c) Vie de Moise, livre 1", p. 644, éd. de Paris, 4640.'
zurnn L'ÉcLtsu nr LA svuacocun. 321
celui-là å la première personne. En cela les rabbins
et les plus savants Pères de l'Eglisc sont parfaitement
d'accord. '
De ceux-ci nous indiquerons seulement saint Gré-
goire de Nazianze, De fide orthodoxa, contra Aria-
nos, tx, p. 899 de Pédit. des Bénéd. ; saint Irénée, Adv.
haereses, lib. tu, c. 6, p. 246, éd. de Venise, 4639 ;
saint Jérôme, Comment. in -Epist. ad Ephes., tu, 44,
p. 600; saint Augustin, dont on ne se lasse jamais ni
de lire, ni de citer les belles phrases. « Cum quœ-
reret (Moyses) nomen Dei, hoc dictum est : Ego sum
qui sum. Hœc dices filiis Israël; qui est misit me ad
*vos. Quid est hoc? 0 Deus, ô Domine noster, quid
vocaris? Est vocor, dixit. Quid est, Est vocor? Quia
maneo in-aeternum, quia mutari non possum... Ergo
incommutabilitas Dei isto vocabulo se dignata est inti-
mare, Ego sum quisum ›› «Quœsivitautem Moyses)
non quasi curiositate prœsumendi, sed necessitate mini-
strandi. Quid. inquit, dicam filiis Israël, si dixerint
mihi, quis te misit ad nos? Et ille indicans se creaturœ
Creatorem , Deum homini , Immortalem mortali ,
œternum temporali : Ego , inquit, sum qui sum.
Tu (b) diceres, Ego sunt. Quis? Gajus, alius Lucius,
alius Marcus. Aliudne diceres, nisi ,nomen tuum di-
ceres? Hoc expectabatur de Deo. Hoc enim erat quœ-
situm. Quid vocaris? A quo me missum esse respon-
r t _
Êövilwety övoμut , 10'610 aôriii öfiitov ênoí-qcev. 'E911 yåp -npèç airrèv, lyù
rîμi 6 t'›'›v- *roüro 8š1:ozp"E6paiotç eîcppacrov Övoμáfisrat.
: bal 7›:›.v3 bm *am amar me nf» ›.v››:›c *ab (tt)
Pasascha 3°, fol. 69, colonne 3, éd. de Venise, 1603.
psbaa cru» bm [mtv] -mb or» 7›.v '›››ó›› (b)
›››f›t› rm prb en a_s7››v pui Lv vnf›:› pv [:››:›f›]
: oa c›.*›.v:› .rms @visa ait» tv .››~›r.1m -uv»
, .
324 ne L uzuutomn *
en outre à Moise :_ Tu diras ainsi aux enfants d'ls-
raêl, le Dieu de *vos pères, Dieu d'Abraham, etc.,
m'a envoye' *vers fvous; car il n'est pas* convenable
qu'ils me désignent par mon nom propre toutes les
fois qu'ils en auraient besoin ou occasion; Même, un
roi de chair et de sang, on ne Fappelle pas par son
nom (11). Ceci est mon nom. Ehyé, qui est dans le
premier verset, est mon nom éternellement. C'est
ainsi que nous écrivons le nom réservé par Jéhova;
car le Très-Saint, béni soit-il, s'appelle lui-même
Ehye' (je suis), et nous l'appelons .Îéhova (il est) (b).››
Le savant Menasseh-ben-Israël, dans son Conci-
liador, question Lxvm, consacre onze pages in-4° de
cet ouvrage espagnol, pour démontrer que les deux
noms sont identiques. E/zyé, dit-il entre autres, dé-_
signe l'Etre divin même, et le nom tétragrammatique
Jéhova a la même signification (c).
Rabbi Behhaï, que nous citerons quelques lignes
plus bas, enseigne la même doctrine. '
ll n'est donc pas étonnant que les Septante tradui-_
326 nn rfuaturottm
été entendue d'Isaie, qui la répète 'teœtsùellement en
hébreu: « Saint, saint, saint (est) Jéhova Sahaoth (des
armées) Ça). ›› Nous voyons encore ici Jëhova rendu
par Dieux aux trois temps, c'est-à-dire Dieu de tous
les temps, ou, mieux, Dieu e'ternel. De même, par
navmnpáeœp, tout-puissant, saint Jean donne Péquiva-
lent du Sabaoth d'lsaie 1°.
IV. Que le tétragrammaton Jéhova renferme les trois
temps, c'est ce qu'enseignent unanimement tous les
rabbins.
1. En transcrivant le texte du Médrasoh-rahba que
nous avons rapporté plus haut, Moise Nahhmanides,
Commentaire sur l'Exode, donne Pexplication sui-
vante: « Car comme le temps passéet le futur est
tout entier présent dans le Créateur, puisqu'il n'est
susceptible d'aucun changement ni d'état ni d'ãge,
son nom, qui exprime l'ëtre ne'cessaire, renferme en
un seul mot tous les temps. ››
2. Rabbi Behhaî, Exposition du Pentateuque, fol.
64 verso. « Et il faut que tu saches qu'ici (Exode, tu,
14) le nom Ehyé, qui revient trois fois dans le mème
verset, correspond aux trois temps du verbe être,
pour indiquer que Lui, béni soit-il, est maître des
trois tempsfut, est et sera. Le nom Ehfe' renferme 6
lui seul ces trois temps. De même aussi dans le nom
Jéhova sont compris les trois temps d'étre. Ceci est
si notoire et*si manifeste, qu'il serait superflu d'en
328 un rftmmoum
vantes du texte même de Maimonides (a) : « ll est pos-
sible que ce nom ait des significations d'aprés la
langue (hébraïque) dont nous ne possédons plus
qu'une faible partie. Et d'après la manière de le
prononcer il implique l'Etre nécessairement exis-
tant (b). ›› q
5. On lit dans le Mémoire sur les de la Chine,
inséré dans le recueil des Lettres eklfiantes. « Le
P. Gaubil leur expliqua le sens que nous attachons com-
munément au mot Jéhova. Tous lui applaudirent,'ct
l'assurèrent qu'ils avaient toujours reconnu dans ce
mot l'éternité de Dieu ; qu'il signifiait étre, avoir été,
et devoir être. ›› _
V. Saint Jean Damascène dit un mot remarquable
qui doit trouver sa place ici. « Aucun nom ne con-
vient mieux à Dieu que celui d'Etre (c); car, embrassan t
en lui l'ëtre dans toute son extension, il est comme
un océan immense sans fond et sans bord (d).
'I`héodoret,à l'endroit que nous venons de citer (e),
explique aussi le tétragrammaton. «Quatre lettres,
(a) 'Ec-rl 8:! 'ríccapa ypáμμa-ra -roö öv6μ.a'r0< raöfa, Iâ›8, 1'), oôoñ,
41- 'rö Sè åïöíou Coñjç xal ãiötov elvou 'röv Geöv mμzwtxöv 'ro övoμu.
Littéralement : Les quatre lettres de ce nom sont...
(b) 'la6u, 6 μsflepμwcónaz 6 ôv ml. 6 laóμevoc. P. 666 (le l'é(l.
d'Oxl`ord. _ .
(c) Tb 'l¢6å, 8; Îiv nul ëcrl xal åsl t'-'›v. D'habiles critiques
pensent qu'au lieu de êmzl, qui est, il faut lire l<mu, qui sem.
ll est probable que ce dernier est la véritable leçon.
(d) Aoxeï μšv ozv zupiárrepov (plus 8eígneu1'îal)_ 1roîv'r¢››v 1:¢'_Â'›v širl
9:66 åvoμoírœv Jvat 'rö äv.
330 un xfimuonm
liqúe , non-seulement avec talent, mais en faisant
preuve d'une profonde connaissance de la langue
sainte 2°. Voici ce qu'il dit du tétragrammaton :'
« La grande importance que les juifs attachent à
ce nom, et Fextrême vénération qu'ils professent pour
lui, vient de ce que partout dans l'Ecriture où se
trouve le nom de Jéhova, il désigne Dieu dans son
essence et dans sa majesté. Il ne peut se dire que du
vrai Dieu. La langue hébraïque a environ dix noms
pour désigner la Divinité, et dont beaucoup désignent
Dieu tel que nous le connaissons par ses œuvres. Ce
nom Jéhova seul exprime Dieu dans sa propre es-
sence (a). ››
VI. On connaît cette inscription du temple d'lsis,
en Egypte: « Je suis tout ce qui a été, qui est et qui
sera. Aucun mortel n'a jamais soulevé le voile de mon
mystère (b). ››
Platon dit donc fort bien ; « Il est n'appartient vé-
(a) Dasz die Juden so viel von diesem namen halten, und
so grosz e_hren, kommt daher : denn wo der Nam mm, Herr,
in der Schriflt stehet, da bedeut er Gott in seinem Gœttlí-
chen Wesen, und Majestaet, und wird von dem wahren
Gott gesagt. Es hat die Ebreische Sprach fast bei zehen
Namen, damít sie Gott nennet, unter welchen ihrer viel
seyn damit sie Gott vo'n seínen Werken nennet. Aber dieser
Name Jehova, Herr, bedeut alleín Gott, wie er ist in sei-
*nem Gœlilichen Wesen. Tome in des œuvres complètes,
p. 434 b. éd. d'léna.
(b) 'Eyib eiμl -nãv *rö yeyovöç, xoii. öv, xoù ëaóμevav - 'röv Eμöv nûùov
oôözíc me Ov-4rö< å1m«.á).v.|¢¢. Plutarque, de Isid. et Osir., c. 9.
nzrrnn rlšflm: nt La lriueoeun. 331
riœblement qu'ii l'Essence éternelle. Il était, il sera,
convient à ce qui est dans le temps (a). ››
Il n°y a pas de plus beau commentaire de ce pas*
sage de Platon que les paroles suivantes de saint
Augustin : « In omnibus aetionibus et motíbus no-
stris, et in omni prorsus agitatione creaturœ duo tem-
pora invenio, prœteritum et futurum. Pra'-:sens quœro,
nihil stat: quod dixi jam non est; quod dicturus sum,
nondum est : quod feci , jam non est; quod facturus
sum , nondum est : quod vixi, jam non est; quod
victurus sum, nondum est. Prœteritum et futurum
invenio in omni motu 'rerum : in veritate quœ manet,
praateritum et futurum non invenio, sed solum prœ-
sens, et hoc incorruptibiliter, quod in creatura non
est. Discute rerum mutationes , invenies fuit et erít :
cogita Deum , invenies est , ubi fùit et erit esse non
possll ››
«1Eternitas, ›› dit ailleurs Péloquentsaint, « œternitas,
ipsa Dei substantia est, quœ nihil habet mutabile;
ibi nihil est prœteritum , quasi non sit; nihil est fu-
turum, quasi nondum sit. Non est ibi nisi Esr ; non
est ibifùitet erit; quia et quod fuit, jam non est; et
quod erit , nondum est: sed quidquid ibi est, nonnisi
est ››
(G) ålötov oöclç 'rö 'Earl μévov xwrå fôv åkqflñ Myov irpoc-fixsv
'rö Si 'llív ml 'C6 'Es-rm «spl 'Mv Iv Xpévcp ylvsmv aöcav *npínm Myrcûm.
(b) Tract. xxxm, in Evang. Joa. , c. vm, n° -10, p. 740,
741. `
(c) In Psal. ci Enar. Sermo u, t. vi, p. 401. '
332 ne L'i-mmonm
VII. Les noms Ehye' .Iéhova et lah (zz), tellement
identiques qu'ils se permutent entre eux, sont regar-
des comme essentiellement noms propres. De là vient
qu'ils ne peuvent jamais être précédés de Particle
défini, ni_ être à l'e'tat construit , rpm: , comme on
dit ,en termes de grammaire hébraïque (b).
Le texte original de l°Ancien Testament donne le
nom adorable de.Îe'hova indistinctementàchacune des
trois Personnes de l'Essence unissime de Dieu. Nous
en citerons quelques exemples.
1 . An Père.« Jéhova m'a dit : Tu es mon Fils, etc.››
Ps. n, 7. « Jéhova a dit à mon Seigneur, Assieds-toi
à ma droite, etc. ›› Ps. cx, _'I .
2. Au Fils. «Je susciterai à David un germejuste...
et voici le nom 2' dont on l'appellera, Je'/zova notre
justfication. ›› Jér., xxm, 5, 6.~ .
3. Au Saint-Esprit.« Et .Îe'lzova descendit dans la
colonne de nuée... et il dit : A un prophète comme
vous, je me manifeste, moi Je'/zova, en vision; je lui
parle en songe. Mais ainsi n'est pas Moïse mon ser-
(a) Voyez plus haut , p. 323. lah est considéré par les rab-
bins comme Pabrégé de Jéhova. Cependant le hé final, n'est
pas de meme nature dans les deux mots. Dans ce dernier il
est muet, dans lc premier il se prononce, étant marqué d'un
mappík. '
(b) L'état construit en hébreu est le meme, pour le sens,
que celui des noms français suivis de la préposition de,
combinée ou non avec Particle détini. On ne peut pas dire,
par exemple, Jóhova, Ehyé, lah de Jacob. du peuple: ni le
Jéhmza, l'Ehyé, l'Iah.
nnriuz r.'ÉcL1sn nr La sviucooun. 333
viteur, etc. ›› Nombres, xu, 6, 7. «Voici que Je'/zova
a fait annoncer jusques aux extrémités de la terre:
Dites à la fille de Sion : Voici ton Sauveur qui arrive.››
lsaîe, Lxu, H,
Saint Grégoire de Nazianze dit que tous les noms
de Dieu , à l'exception de Père, Fils , Saint-Esprit,
sont communs aux trois personnes divines (a).
Les Bénédictins ont publié avec les œuvres de
saint Jérôme, tome ni, p. 767 seqq., un autre traité
fort ancien, De Deo et nominibus ejus, qui paraît être
composé de notes prises dans des Pères des premiers
siècles, syriens et grecs. L'auteur après avoir expli-
qué qu'Eh)*e', synonyme de Jéhova, désigne l'Eternel,
qui n'est sujetni aufitisse, ni aujuturum esse, comme
les êtres créés, ajoute : « Solus autem Pater cum
Filio et Spiritu Sancto, veraciter est, cujus Essentiœ
comparatum esse nostrum, non esse est. ››
§ u.
Les docteurs de la synagogue semblent ne pas
trouver assez d'épithètes pour distinguer .Îélzova des
autres noms de la Divinité. lls regardent ceux-ci
comme des noms appellatÿïv, tels que Seigneur,
titre qui se donne souvent à un homme, Dieu qui
s'entend de tout ce qui reçoit un culte de latrie. Après
le péché du veau d'or,Moîse dit au Seigneur: « J'im-
(a) Taï'/ra μšv oiiv ia-rl. xotvåt 0e61:1|*roç 'rå ãvóμara. 'lâtov Si, mi
fè tšic. Orat. xxx, t. I, p. 553 D. éd. des Bénéd.
s
.».@§
e
334 nn rfmauolm
plore votre miséricorde : ce peuple s'est fait un Dieu
d'or. ›› Ex., xxxln, 31. Nous lisons dans le texte sa-
crée_ : Chamos, Dieu de Moab; Moloch , Dieu des
enfants d'.Ámmon ,- Astarthé, déesse des Sidoniens;
Beelzebub , Dieu d'Accaron. Et ainsi des autres
noms. Dans. la Genèse , xxxr, 53, le nom Elohím,
Dieu, est- mis en commun , pour le vrai Dieu de Ja-
cob et les faux dieux de Laban. « Que le Dieu
d'Abraham et les dieux de Nachor nous soient té-
moins ,›› dirent le beau-père et le gendre en se jurant
alliance. Le texte ajoute : u. Le Dieu de leur père, ››
c'est-ii-dire le Dieu du père de chacun d'eux,
comme disent les commentateurs (a). Mais ils re-
gardent celui de Jéhova comme le nom propre de
Dieu, et exclusivement propre, qui exprime la nature
même de la Divinité, et dont par conséquent la faible
raison humaine ne saurait pénétrer toute la signifi-
cation. lls l'appellent :
1. Le nom de la substance, nrxm uw; 2. le nom
de l'e'zre, .-man mn; 3. le grand nom, 51-un nwn; l›.le
nom sublime , n5:mn mm; 5. le nom vénéré et
terrible, mum 'man :mn ; 6. le nom réservé ou incom-
municable, 'iruasn num; 7. le nom mystérieux, mm
nävan; 8. le nom distingué, :mana nv ; 9. lenom inef-
fable, «Sunn num; 10. le nom tétragrammatique,
1-@___ _ _ __ *
u
§ ul. *
Nous avons traduit zóaiän num, par le nom ine_fi'able.
Ce mot vient de la racine N59 , qui exprime l'étonne-
ment dont on est frappé à la vue d'une chose qui
passe notre conception : par exemple un miracle; de
plus ce que nous ne saurions exprimer par les paroles
du langage humain , parce qu'il est au-dessus de
notre raison. Quand Manué demande å l'auge com-
ment il s'appelle (Juges, xln, 'I7 et suiv.), l'ange,
qui représentait Jéhova , mm '_1a'm , répond: « Pom-
quoi demandes-tu mon nom, et il est *aha 2' ›› Ce terme
est un adjectif formé du nom pe'le', R59 , le sublime,
le miraculeux , le caché; comme qui dirait péëique.
David Kimhhi : « Il (ce nom) est trop abstrait pour
que tu puisses le comprendre (a). ›› C'est pourquoi la
Paraphrase chaldaîque rend ce passage de la manière
suivante : « Pourquoi demandes-tu mon nom , et il
est mara, distingué, de; tout autre nom (b) ? ›› Nous
avons vu' plus haut, p. 334, que c'est précisément
une des qualifications du nom auguste Je'hova.
Irzefihble ne veut pas dire qu'on ne pouvait pas
SW»
ll est à remarquer aussi qu'il n'entre dans licompo-
sition du nom Je'hova, ainsi que de ses deux analogues,
Ehjé, mfm , et iah, nv, aucune autrelettre que celles
qui forment dans la lecture les quiesceñtes muettes,
appelées en hébreu quiescentes occultes, anne: uma.
Ces lettres appelées autrement Ehví, una, du mot
technique qu'elles forment , servent de voyelles
dans Yécriture sans points , et s'appellent alors
(a) Nous disons dans la note *ll pourquoi Paleph doit tou-
jours rester caché. -
(b) Voici quelques exemples où ces lettres deviennent des
consonnes quiescentes sensibles np, 157. Elles sont toujours
sensibles lorsqu'une voyelle les accompagne elles-memes,
au lieu de les précéder. Mais ce n'est point de ce cas qu'il
s'agit ici, puisque dans cet état elles ne forment plus une
classe à part.
(C) Xpucoiïç crlcpavoç, ëxrdwœμu tpíptov rd iepå ypoiμμara. 'faöra
8€ ée-et q×.›v~4fv*r¢ -réceapz. Liltéralement: Couronne d'or 'por-
344 on xfusluaomn
que toutes les lettres de Palphabet hébraïque sont des
consonnes; s'il dit que le nom tétragrammatique de
la lame d'or du souverain Pontife se composait de
quatre voyelles, ce n'est que dans le sens que nous
venons d'indiquer.
2. Photius , dans sa 162° lettre adressée å Amphi-
loque, avertit également que le tétragrammaton con-
sistait en quiescentes muettes. Après avoir cité, en
le paraphrasant, le verset 3 du chapitre vr de l'Exode,
il dit : «Ce nom est prononcé par les Juifs nïa, et
par les Samaritains iavé. Et voici les lettres dont il
se composeyod, aleph, fvav, kè, par lesquelles lettres
est indiqué le sans commencement et le sansfin de
Dieu (a). ››
Si de tristes souvenirs s'attachent au nom de Pho-
tius, on ne lui a jamais refusé le mérite d'une érudi-
tion aussi vaste que solide, et d'une critique exquise.
Or, ce n'est certes pas par ignorance, et encore moins
par légèreté, qu'il énumère ici les quiescentes muettes
au lieu de nommer les lettres qui composent le nom
Jéhova. Au reste ce qu'il ajoute explique clairement
son intention : par lesquelles lettres, etc. Le mystère
du mm commencement, åvapxov, et du nonfin, årehó-
`
346 na r.'|`uanouta
un de leurs meilleurs écrivains et théologiens. ll jouit
dans la synagogued'une très~grande autorité. Dans son
livre, un des plus célèbres dans la littérature orien-
tale, intitulé Cuzari, rms, il ne manque pas d'ap-
puyer sur le caractére de spiritualité des lettres
quiescentes dont nous parlons. « Et le mystère du
nom Jéhova , dit-il , est caché; mais la dignité des
lettres qui y sont consacrées, c'est elle quiparle. Car
ce sont les lettres, aleph, hé, *vav,yod, t"1rut, qui sont
la cause du mouvement (de Particulation) de toutes
les autres lettres (consonnes). En elfet , on ne peut
articuler aucune des lettres (purement consonnes),
sans qu'elle soit accompagnée d'une de celles-ci, c'est-
ù-dire aleph ou Iuš pour la voyelle a,- *vav pour les
voyelles o, u,-yod pour les voyelles e, i (a). Ces quatre
quiescentes sontcomme des esprits, et les autres lettres
comme des corps. Et le nom iah, nv est comme celui
Jéhova. Quant ã Ehyé, mmt, il est possible .qu`il
'soit formé également de Jéhova; il est possible aussi
que sa racine (b) soit bafa, nm, étre (c). ››
_?_.-
_ sans L'Éct.1sn rr La svrulcocun. 349
Un mot que les savants ont singulièrement en hor-
reur, mot que le plus cruel supplice ne leur arrache-
rait pas, c'est nescio! je ne sais. Plusieurs d'entre
eux, comme Fullerus dans ses Miscellanea sacra ,
Havercamp dans ses notes sur Josephe, et bien d'eu-
tres, quelque peu embarrassés de trouver sept fvryfelles
dans un mot qui n'est composé que de quatre lettres,
et ne voulant pas dire le terrible mot nescio, se re-
jetèrent les uns sur la maniére dont les Grecs ont
figuré dans leur écriture le nom hébreu Jéhova, les
autres sur les sept planètes que les prêtres égyptiens
plaçaient dans les sept fvtyelles grecques. Mais les
diverses transcriptions grecques du tétragrammaton
ne pouvaient étreignorées du savant évêque de Césarée,
qui a rédigé ses immortels ouvrages dans la langue
des Hellénes ; il n'en aurait donc pas parlé comme d'un
on dit, quel. Au reste, qu'il s°agisse ici du nom hébreu
lui-méme , c'est ce qui résulte clairement du texte
d'Eusèbe. Nous avons vu qu'avant de citer les vers
dans lesquels un Grec a ,célébré les sept voyelles,
il exprime son étonnement que ce sage ait eu connais-
sance du nom dont lesfont un si grand
mystère.
Maintenant quelles sont ces sept voyelles? Notre
lecteur les a sans doute déjà trouvées. Il a vu dans la
note H de la présente section que le nom Jéhova a
toujours eu trois points.voyelles, et il vient de voir que
les .quatre lettres de ce nom sont également con-
sidérées comme des voyelles.
350 un x.'u.tauoum
QV.
-_ ._ _-...__ __
354 un rfniauomn
' gvi. ~
I. Nous avons vu qu'Eusébe ailirme également
que le commun du peuple ne .pouvait pas prononcer
le nom tétragrammatique, ålsmov roi; rmnoïç.
2. Théodoret, question xv, sur l'Exode, dit : « Les
Hébreux appellent ce nom ineflable : car il leur est
défendu de le prononcer avec la langue (a). ››
3. Pbotius traitant du passage du Lévitique, xxlv,
15, qui défend de prononcer le nom Jéhova, dit:
« Voici ce que veut dire prononcer le nom du Sei-
gneur Dùeu. Il était défendu absolument aux Juifs de
prononcer par les lèvres le nom de Dieu. Car ce nom
était entièrement ineflable, ne devait pas se proférer.
Les grands prêtres seuls étaient exceptés: ils con-
servaient avec crainte et vénération le dépôt de ce
nom divin. Les lettres qui le eomposaient étaient au
nombre de quatre. C'est pourquoi les Juifs l'appe-
laient tétragrammaton. On dit donc que par blas-
phémer et *nommer Dieu, les Juifs entendaient,
prendre sur. les lèvres le nom , et sur-
tout le prononcer de la manière *vulgaire (b).
, * '* * *r
_ ._ __.-_.. ._ _ _ _
t
356 nn I.'n.umoma
Cette métaphore, tout orientale, qui exprime si bien
l'énorme impiété de ce péché, a passé aux paîens,
dont tout le système théologique a pour source des
traditions de l'ancienne synagogue , plus ou moins
déligurées. G'est ainsi que nous lisons dans le poème
de Lucain :
An ille
Compellandus erit, quo nunquam terra vocato '
.Non concussa tremit. Phars., vi, '1-M-746.
Les meilleurs commentateurs remarquent que dans
ce passage le poète latin parle du Dieu suprême, le
Démiurgos de Platon , dont le nom était regardé
parmi les paîens comme mystérieux et z'ne_fi"able,
c'est-à-dire qu'il n'était pas permis de prononcer (zz).
6. Les Egÿptiens ne désignaient jamais par leur
nom propre certaines divinités qu'ils honoraient.
'7. Hérodote, en parlant d'une tablette qui portait
le nom d'une de ces divinités, dit: « Je me ren-
drais coupable de profanation , si j'exprimais ce
n0m ››
8. Cicéron nous apprend qu'en Egypte il n'était
pas permis de prononcer le nom propre du Mercure,
qu'il compte le quatrième, fils du Nil (c).
368 nn tfusxnonm
ment liguré souvent dans les ouvrages cabalistiques
par trois '›t'›t'›t. -
Les rabbins enseignent que ces deux lettres, aleph,
jod, sont identiques à certains égards; car, disent-
ils, la premiére, qui a la valeur numérique un, est
Funitéparfaite, c'est-à-dire l'unité dans sa plus sim-
ple expression, et la seconde, qui a la valeur numé-
rique dix, est l'unite' excellente, c'est-ã-dire l'unité
dénaire, l'unité des dix attributs, autrement appelés
nume'rations, J'›i7*.DD, du Dieu un (zz). Le Mémoire
sur ks établis en Chine depuis l'èpoque de la
ruine de Jérusalem , nous apprend qu'ils possè-
dent ime tradition d'après laquelle le yod, dans les
divers noms divins en hébreu, indique l'unité de
Dieu.
On est frappé d'étonnement, pénétré de con-
solation, en voyant que la synagogue ancienne,
avant Pexistence de l'Eglise chrétienne, prenait soin
de signaler, au moins aux yeux des initiés, la tri-
nité dans l'unité divine, et l'unité dans la trinité
divine.
Outre ces deux lettres, aleph et yod, formant les
deux extrémités du nombre ddnaire, le nom propre
de Dieu, tant sous la forme Yéhova que sous celle
d'E're', renferme deux autres lettres, be et guav, dont
_la valeur numérique est 5 et 6. Ces deux chiffres for-
ment le milieu, le centre, du nombre dénaire. Aben-
1'*
874 ne «ÿnssltottta
préciuute connaissance , lorsqueysur la lin de lflrs
jours, ils cherchaient å la confier a quelqu'un qui fût
digne d'en devenir dépositaire. Nous avons déji
dit plus haut , pt 28l”, que le nombre des initiée était
très-restreint, et,'p. 493, 199, nous avons cite des
exemples du secret religieux qui leur était recom-
mandé.
ll. Voici ce que Maîlnonides nous apprend it cet
égard, -d'ap,rès le Talmud , traité Kidduscbin, fol. 71
recto, traité Yoma, fol. 39 verso, et les endroits cités
plus haut: - - - . '
« Le nom composé des lettres yod, hè, ww, hd,
n'a pas de signification déterminée, et ne convient in
nul autre qu'ii Dieu. Et il est indubitable que c'est là
le nom puissant qui` ne se prononçait, comme tu le
sais, que dans le temple, et seulement par les prêtres
consacrés au Seigneur, quand ils récitaient la béné~
diction sacerdotale, et par le Grand Prêtre au jour du
jeûne (a). Le Seigneur nous a donné le précepte de
la bénédiction sacerdotale, dont fait partie le nom
Jéhova , tel qu'il est écrit, qui est le nom ineflable.
Tout le monde ne savait pas comment on devait le
prononcer, quelles étaient les voyelles ù donner à
chacune de ses lettres (b), ou s'il fallait lire comme
378 ne tfatltntotttlt
pretre (a), et je remet-quai qu'il faisait perdre le son
du nom dans le chant de leurs freres les sacerdotes
sic).
( ›› On avait aussi un nom divin en quarante-deux
lettres. Or, il est A la connaissance de tout physiolo-
giste (b)~qu'il est absolument impossible qu'il y ait un
mot composé dequarante-deux consonnes. ll faut donc
dire que ces lettres lbrmaient plusieurs mots.
-›› Et sache que ce que l'on enseignait dans ce cas
ne se bot-nait pas seulement il la prononciation des
lettres «tenaces de sens, av: 5:» .mm-›.v, mais com-
prenait toutes les notions relatives in la signillcatlon de
ces noms. Mais ni le nom de quarante-deux lettres, nl
celui de douze, ne s'appelait nom ín›e_fl`able. Cette dé-
signation ne s'applique qu'au nom uniquement ap-
proprié À Dieu, ainsi que nous l'avons expliqué.
›› Les sages ontenseigné que le nom dequarante-deux
lettres est s1'ès-saint; qu'on n'en instruisait qu'un
homme discret, arrivé å la moitié del`åge, point colère,
point sujet å s'enivrer, point rancuneux (c), qui parle
avec douceur aux gens. Celui qui le sait, le respecte et le
conserve saintement , est aimé du ciel, et bien vu dela
terre, et vénéré des hommes, et sa science est solide, et
380 . nn r.'ututormt *
Le Talmud, traité Yomu, fol. 69 verso, nous ap-
prend que dans cette solennité Esdras magnÿïu le
Seigneur parle nom inçfiable. A la vérité,'ajoute-
t-il, il était défendu de le prononcer horsde l'enceinte
dn temple, ,méme dans les cérémonies sacrées; mais
ce fut une exception pour cette-fois-là (a).
III. Lefils d'un Egyptien et d'une Israélite pro-
nonça avec irrévérence le rwm inefläble le savait pour
l'avoir entendu lorsque le Seigneur promulgua sur
le mont Sinai les dix commandements. G'est ce qu'on-
seignent les rabbins. Voyez le commentaire de Sal.
Yarhhi sur le Lévitique, xxtv, H. _
IV. `Dans le Médrasch Thehillim , sur le psaume
xxxvt, H , Rabbi Abba dit : « Deux générations ont
fait usage du nom inelfable ; savoir, les membres
de la grande .synagogue (b), et la génération de l'a-
postasie*(c). Quelques-.uns ajoutent l'époque du roi
Sédécias. ›› ›
u
382 un tiusutottte
Comme nous avons hâte d'arriver au développe-
ment de cette proposition, savoir, que l'analyse du
namintflabla nousy montre le mystère de la Trinité
divine. nous nous hcrflflflns à quelques citations pour
cc qui regarde l'objt-t présent du paragraphe.
l. A l`endroit déjà cité du Talmud, traité Pesalzflim,
fol. 50 recto, la Ghcmara fait cette demande : tt 11
est écrit {Zach. , xlv, 9) , du jour du Jlfessíe le nom
Jéfrova sera- tur,- n'est-il pas un déjà à présent? liah
Nahhntan-ba.:'-1'ïtzhíaak répondit : Le siècle présent
tlilïèru du siècle à venir en ce que le nom écrit par
joel, lié (ft, se lit comme n-ieph, date! (ri), pendant
ce siècle, tandis que dans lc siècle futur tout sera rm,
«fest-å-dire conforme: lc nom s'ét;t'iI'a parfod, /zé,
et se lira aussi fed, ltè -\[5-. ››
ll. Abcn-Ezra, David Kimhhi , Abarbanel , dans
leurs commentaires Sur cet endroit de Zacharie ,
répètent tous ; tt Aux jours du Messie lc nom du
Seigneur st-ra rm, c'est le nom vénérable de quatre
lt*.l.tres, qui a été révélé par l'it1te1'médiairc de Moise,
notre maitre, que la paix soit sur lui. Alors ce nom
seradenslshoucbe de tous. atom lelira telqtfil est
åflrlt. » ' .
HI. Dans son Commentaire sur Sophonie, tu, 9,
Abarbanel dit tpfaux jours du Messie le Seigneur
¢
aurai: üicusn nr La srlucocun. 385
CHAPITRE IV.
nr
Buren Lïåcusn ET LA svmcocun. 381
dont Job a dlt › Et elle se défobe aux yeux de tout
vivarit (xxvrir, 21). Elle est nommée de plus, la *vo-
enœfzumwe, 51:; pb: p*.~'›-› , «na pemee , dem il en
dit au psa lime xexf, 6': Teãjlènsées' sont très-prqfondes;
et dans lïeclésiaste, vn, 24 : Prbfomi, prqfond! qui
pourra' y atteindre? ' '
` K. Slméonèben-Yohhaî, le rédacteur du Zohar ,
eîíselgne : Le point primitif du yod est la couronne
suprême. Dans notre écriture il s'étend de manière
å avoir"dù-des§o`ú`s de' lui un córps, qui est la Sa-
gesse céleste; ee corps se termine pa-un autre point;
v, quiest là Prudence céleste : cependant ces *trois
ne sont ensemble qu'une lettre unique, un point
unique (a). ' ' '
Le point prinúiî-dial,formel, intellectuel, etc., d'où
émanent, c'est-Ldirepracèdent, èleux autres Essences
mystérieuses, dont une, la Sagesse celes|.e,' est un
úorps, et l`auu›e, la Prudence céleste, est un point, et
qui' cependant ne forment, lu' elles trois essences, qu'un
point unique, le point prirnordial, disons-nous, est ce
que les mheolugiees eh!-efiens appellent le Prineipe, le
Père , exîstãnt de lädåfi-vhënœ (ingenitus), la première
Hypostase, etc. ' - '
' 2. Hé. Cette lettre est fendée sur la puissance dí-
Vîhe, aussi bien que' surla royale .majesté de Dieu.
GW' Id'elle que' procèdent les splendeurs' qui' sont
I\l-åëssoue (Pelle, comme elle-même procède des
tpkuletlrl' qui 'som au-*dessins (Pelle. Si, au lieu de
sa figufle ordinaire, _-., vous trausportez le point à
._ *fp-
\* .. 1
sans rfiîeusn ar La srmeoeun. 405
saurait admettre qu'en lui, et en lui seul, la réunion
des quatre esprits dont parle l'antique tradition que
nous venons de rapporter; savoir, le Père , le Fils,
l'Esprit-Saint et la divine humanité de Jésus-Christ.
XV. Le phylactère de la téte (a) porte d'un côté un
schin, ip, à trois têtes, et du côté opposé la même
lettre å quatre tetes. Dans le Zohar, troisième partie,
fol. 426, col. 50l , on rapporte une tradition de Rabbi
Isaac , d'après laquelle ces deux formes de la lettre
indiquent le mystère de la Trinité et le mystère des
quatre lettres du tétragrammaton (b).
Le Zohar sur la Genèse, lol. 40, col. 59, enseigne
que le schin,w, du nom mr (c), indique les trois bran-
ches de l'arbre d'en haut, branches qu'il réunit en
bas, sur la terre, en une seule racine. « ll fait voir,
ajoute le Zohar, trois sphères en haut et trois sphères en
bas. Le kè dont il est suivi immédiatement dans le nom
de Moïse, 'n"aro, est la divinité en bas. Cette dernière
I
408 › ne ifnnnuoms
XVI. C'est dans le méme sens que R. Siméon fait
ailleurs ce commentaire remarquable, que nous don-
nons comme le résumé de tout ce qui a été dit jusquià
présent sur les quatre lettres du nom Jéhova. «-Et
Dieu dit :Fa12s*ansl'ho_mme, afin que .la Divinité soit
complète de toutes manières (a); ›› c'est-ã-dire afin
que, par Padjonction de la nature humaine que Dieu
dans sa suprême sagesse avait décidé d'unir ii la Di-
vinité, fût complété le mystère signifié dans l'inefl'a-
ble nom tétragrammatique (b). -
_ _ §u.
l.` Le texîe sacré appelle souvent Dieu simple-
ment le nom, pour exprimer en un seul mot tout ce
qui est renferme dans le tétragrammaton, Dieu dans
saTrinité et unité, dans sa Divinité et l'humanité qu'il
y a associée. C'est ainsi que nous lisons au Lévitique,
xxxv, 'H : «Ethle fils de la femme israélite blasphéma
le nom (c); ›› et au Deutér., xxvm, 58: « Graignant
le nom glorieux et terrible (d).››
Dans l'Exode, xxm, 20, il estdit : « Voici que j'en-
voie un ange devant toi... écoute sa voix , ne lui dé-
sobéis pas , car mon nom est en lui, mp: *nur 1:. ››
L'Ange que le Seigneur annonce ici , c'est, ainsi que
nous le dirons dans la section u, Notre-Seigneur
Jésus-Christ en qui se trouve tout ce que signilie le
(gx) 79D9 vJD|'›t> 719 q)79JJ. Nous savons que ceci n'est
pas trop clair, ou plutot que c'est ici le véritable langage
d'un cabaliste; mais, on le comprend, il y a pour nous
conscience de ne rien changer au texte des auteurs que
nous citons.
M0 on tfuμmolus
et le *verbe (n); ce qui répond à l'esprit du Dieu vivant.
Trois, dans le mystère, répondent il trois. ››
Ge qui prouve que le nom .Îéhova n'est pas un sim-
ple son, mais qu'il exprime la propre essence de Dieu,
c'est que les Docteurs dela synagogue le regardaient
comne identifié, en quelque sorte, avec la Divinité
et éternel comme Dieu ;› c'est-à-dire qu'il n'est pas
comme les noms appellatifs inventés par les hommes
pour exprimer les qualités de Dieu par rapport à nous,
et par rapport å son action sur le monde; comme
Père, Créateur, Seigneur, Tout-Puissant.
4. « Dans le principe, dit Maîmonides, il n'y avait
que le nom et sa sagesse (b). ›› `
2. Dans les chapitres de R. Eliéser, llvrevénéré par
les rabbins å l'égal du Talmud,il est dit vers le com-
mencement du chap. tu : «Avant la création de ce
monde, il n'existait autre chose que Dieu, saint, béni
soit-il, lui et son nom `
Maîmonides, dans son livre Moré-Nebuhhim , par-
tie 1, chap. 64, cite ce passage des chapitres de R.
Eliéser, pour prouver toute la sainteté du tétragram-
maton, que l'on entend toujours sous la dénomination:
le nom.
.am mv bp (ay
›.r›››:m ous bib JB: faim *›:›7 om wa bis tb)
Moré Nebuhhim. Partie u, chap. 29.
La Sagesse dit dans les Proverbes, vu, Si seqq. a Dominus
poaradît me in initio viarum suarum, anlaquam quidquam fa-
ceret a principio. Ab œterno ordinata sum, et ez» antiquis «mâc-
quam term fimt, etc., etc. '_
: 7:55 mm bva :›"Jpr› ma aima 6-›:›› bis 1i›(v›
nurse Lïíuttsn trr ta avmcoaus. Mi
3. Ralbag, R. Lévi-ban-flhershon , Commentaire
sur l'Exode, vt, 8. «Le texts dit i la lettre, et mon
nom Jéhoua je ne fur par connu d'eux; pourquoi ne
dit-il pas, et mon nom Jéhova ne fut pas connu
d'eux (a) ? ll veut nous rendre attentifs à ce. que son
nom est lui-méme, et lui-méme est son nom (b). ››
Nous terminerona nos observations sur la valeur
du nom tétragrammatique, par le passage suivant du
Médrasch-Thehillim, sur le psaume xct.
« R. Josué-ben-Lévi dit au nom de Pt. Phinéès-ben-
Yaîr :Pourquoi les prières d'lsraêl ne sont-elles pas
exaucées dans ce temps-ci (c)? Parce qu'il ignore le
nom ineifable; mais dans le siècle à venir (c) Dieu saint,
béni soit-il, lui en donnera Pintelligence, ainsi qu'il
est écrit, lsaîe, Lu, 6: C'est pourquoi mon peuple
connaîtra mon nom. Et en ce temps les prières d'ls-
raêl seront exaucées, car il est écrit, ps. xct, 15 : Il
m'invoquera, et je Fexaucerai. ››
Nous avons montré ailleurs (d) que si la synagogue
a conservé l'usage antique de demander dans ses
prières au nom etpar les me'rítesd'Isaac, c'est qu'au-
trefois par cet Isaac, qui n'était qu'une figure, elle
v
ii-. 1.
nwran rfécusa kr La svmcocus. M3
CHAPITRE V.
§ I". _ _
416 nn lfnaanonin
Nous avons déjà vu (a) que ce verset Ecoute, 6
Israël, Jéhova notre Dieu, Jéhova (est) un, servait
autrefois et sert encore de symbole , de Credo, à la
synagogue. Le Zohar répète ici, après un grand
nombre de fois, que ce verset en particulier renferme
le mystère de la sainte Trinité. Nous ajouterons qu'il
était tellement reconnu que ces trois noms divins
équivalent à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, que la
synagogue a de tout temps fait suivre ce verset des
mots : « Béni soit ii tout jamais le nom glorieux de
sa Majesté (b). ›› ~
Dans le temple des juifs en Chine, on a trouvé une
inscription en lettres d'or, composée de deux lignes,
dont la première était le verset: Ecoute, ôlsraël, etc.,
1
nwnua L neusn ln* LA snucoeux. 421
paru à Abraham , à Isaac etàJacob sous le nom de
Dieu tout-puissant (El-Schaddaî, rm 'an ), mais je ne
me suis pas fait connaîtreàeux par-mon nom Je7zo`va.››
I. Paraphrase chaldaïque de Jonathan-ben-Hu-
ziel (a) : « Mais je ne me suis pas manifesté ãeux par
laface de mon essence divine, *nmw man. ››
Nous aurons occasion, dans la suite de cet ou-
vrage, de faire voir que cette expression hébraïque,
wir lafizce de .Îéhova , signifie , être initié _. å un
degré quelconque, au mystère de Fessence de Dieu,
de sa manière d'ëtre, de son unite' et de sa
Il. Paraphrase jérusalémite : « Mais je ne leur ai
pas fait cpnnaître le nom du Verbe de Jélzova (b). »
Depuis la chute si funeste de nos premiers parents,
et la miséricordieuse promesse d'un Réparateur, que
le Seigneur daigne leur faire, il n'y avait plus d'eu-
tre voie de salut pour l'homme qu'une ferme espé-
rance dans le Messie futur, en attendant son avéne-
ment. C'est particulièrement dans ce but qu'était d'un
extrême utilité la connaissance , à un degré quelcon-
que, du mystère de la sainte Trinité, base de la foi
au Messie, c'est-à-dire de la *foi à Pincarnation de la
deuxième Personne de la Trinité divine (c).
III. Commentaire de Rabbi Moise Nahhménides.
« La véritable exposition de ces paroles du Seigneur
(a) Voyez plus haut, p. 93, 94, la réfutation des faibles rai-
sons qui onl déterminé quelques-uns à le qualifier de pseudo-
Jonathan. '
-p.-\B nvxrna x5 rr: N-nom mm (b)
(c) Voyez plus haut, p. 277 et suiv.
422 na* xfuuumllm
est nelle-ci : Moi, Jéhova, apparuùdbraluun, à
[salle et àfaeob par le miroir du nom de Dieu tout-
puissant; mais il ne leur apa: été donné de me 'voir
dans le miroirresplendismnt. Car nos patrierches con-
naissaient bien l'unité de Jéhova , mais ils* ígnoraient
cette unite' dam' la prophétie (a). n
(Test-à-dire, ils ne connaissaient pas Yunitéda Dieu
dans le sens prophétique, dans son rapport avec les
prophéties qui aunonçaient un Messie Homme-Dien.
IV- Commentaire d'lsaac Abarbanal :
« Bien que j'aie apparu aux patriarches , j'an
étais ignoré, c'est-à-dire je n'en étais pas connu et
su; car ils ne prophétisaíent pas (b) face à _/ace,
mais seulement par des moyens intermédiaires (0). Et
parce que la Rédemption (d) était ne'ce.r.vaira, il se
révéla à Moise de cette manière, afin que celui-ci et
tout Israël, chacun selon son avancement en sainteté,
prophétisassent (connussent Dieu) face à face, de ma-
nière å connaître et à savoir la majesté et la grandeur
de Jéhova (c); ce qui auparavant était ignoré des pa-
§ tn.
Ceci nous conduit naturellement à Fexplication du
chapitre xxxm de l'Exode, où nous lisons que Moïse
:1 demandé à voir la gloire dc Dieu : « Fais-moi voir,
\
/+28 nn Lïmmoms '
veut dire, il lui enseigne la véritable valeur de ce nom
adorable, en lui faisant connaître que Jéhova ren-
ferme lc mystère de la Trinité des Personnes divines:
1"r'Îmvn'_, Yafzotfrl, ël ft).
(Test là toutce que Dieu a pu accorder à un homme
cn cette vie. Le voile de Fauguste mystère ne peut
être levé entièrement pour nous qu'après que nous
serons délivrés des lions du corps. Notre béatitudc
alors consistera à ›vr›ír 1a._fi1c(* de Dieu dzzrzslenziroír'
rlm'r, comme s`cxprime notre R. Moïse Nahhmé-
nidcs.
Ill. Nous nc devons pas passer sous silence les lí-
gncs suivantes du commentaire du Rabbin Behhaî,
sur ce vrrsct dc l'Exode :
« Rabbi Hnï le Gaou rapporte que les rmi: lu-
rizièrcs d'en haut n`ont point de commencement; car
t-Iles sont Fessencc , la nature et le principe de tous
les principes. Iïaprès la tradition de ce Gaou, elles
sïlppcllvnt llnn.it`*r'0 pr1`rnílíve, p)$7P 'M5 , lmnière íl-
fzmrírmtivf, |'›JpJ)› 7)f>, lumière claire , DJ 'Jlf>. Et
ces trois nc sont qur* la même chose, que la même
t-sscnce, 7Dl5 0.5.19), unis de l`union la plus intime dans
lc principe dc tous les principes. (Test cc que les
sages dt- la vérité (lv) ont figuré parle point supérieur
tic la if.*ltx'c_;'o(1(cf1›. ››
§ lv.
Les vt-rscts 26, '27 flu premier chapitre de la Ge-
(tl) Tfiv μlv oav åÃ1|0¢u-:á11|v uîtiav, @nov dvoiyim μåvov slôlvat.
Philo, De mundi opiflcio,éd. de Paris, 1640, p. 46. E.
›
r
I
\
. 430 un nfuuuoxun
l oav, hè, c'est-à-dire le Dieu Jéhova, est plus d`une
Personne.
|
x Ill. Le méme, fol. 34 recto : sa Faisons ïhomme.
L`Ophan, l'Ange (a) et le Trône dirent simultané-
ment. (b) : Faisan.: Uzomrne, et qu'il nom* soit as-
Jodié. »
IV. Zohar sur la Genèse, fol. 26, col. 102. R.. Si-
méon invité par Dieu même , qui lui apparut sous la
figure d'un vieillard (c), d'expliquer ces mots, Faiaom
fizoznnze, répondiz « que ces mom furent adressés au
Père par lc fabricateur d'en haut, qui est la Mère
céleste (rl) , la sagesse Céleste , la colonne du mi-
lieu (0), le roi fle la terre ,- par cehxi , enfin , qui dit
de lui-ème : El 'étaisle nourrllvson de la tendresse
de Jéhoua (f). Car une femme ne peul rien entre-
prendre sans- le consememem de son e'poux.››
Nous avons dit plus haut, p. 292 suiv., que,¿'après
lus rabbins, le monde n`a été créé que par la vc-ru, la
puissance du hè, lettre qui dans le tétragrammaton
désigne la deuxième personne de la sainte Trinilé.
CHAPITRE VI.
Moïse Maimonides a été pendant toute sa vie un des
plus ardents adversaires de la doctrine de la sainte
Trinité , comme aussi du christianisme en général.
Cependant, dans son traité Desfondemenjs de lajbi,
il rend un témoignage éclatant au dogme de la sainte
Trinité, soit que dans son déplorable aveuglement
il n'eût pas lui-même Yintelligence de la vérité qu'il
énonçait (a), soit que dans son ouvrage qu'il destinait
å devenir, comme quintessence du Talmud, le code de
sa nation (b), il n'ait pas pu se dispenser de consigner
tout ce qui constituait Penseignement de la synagogue.
On lit au chapitre u, §10: « Dieu saint, béni soit-
il, conçoit sa réalité, )_r›)›|5, et la connaît telle qu'elle
est. Il ne la connaît pas selon notre manière de con-
naître, par une idée, a_v›7J, qui est hors de lui. Car
l'idée que nous concevons de nous-mêmes est quelque
chose de différent de nous. Mais il n'en est pas de
même du Créateur, béni soit-il. Lui-même, l'idée
qu'il possède de lui-même et sa vie , sont un de tous
côtés, de toutes manières et de toutes les voies de
l'unité Si la vie était en lui de la même manière
que dans les autres êtres vivants, s'il concevait de luif
- 4
ennui Lïšeusn rr *LA svuxcocue. 435
clerc que eette vérité est zmíversellenzent reçue
Bien d'autres aveux en faveur de la religion chré-
tienne sont échappés à ce grand docteur de la syna-
gogue. Nous aurons occasion plus d'une fois d'en
invoquer le témoignage. Aussi les juifs de plusieurs
pays s'entendirent-iis dans le mu' siècle à livrer aux
Gammes le _More'-Nebuîahím et l'abrégé talmudique
de Maïmonides, å cause du grand nombre de proposi-
tions scandaleusement entachées de_l'impiéte' naza-
réenne que i°on ly rencontre. Heureusement les exem-
plaires en étaient déjà trop répandus pour que l'on
pût parvenir à les détruire tous “'. Depuis, Maîmo-
nides a été remis en honneur, et les rabbins expli-
quent, ou mieux excusenl les propositions chrétiennes
de ses ouvrages, en recourant aux subtilités les plus
iilogiques, comme ils font pour les prophéties de i'An-
cien Testament.
* _.-Îî-Î-1
436 ne ifuuutoxue
¢
CHAPITRE VII.
Le Berëschit-Babba apporte également son tribut
d'hommages à la doctrine de la très-sainte Trinité. A
l'occasion du verset, Et Jélwva fit pleuvoir sur So-
domeetsur Gomorrhe du_sou_/re etdu _/èu (Gen., xix,
24), il rapporte Penseignement suivant des rabbins :
« R. Eliéser enseigne, partout où il y a dans le texte
runu (et Jéhova), il faut entendre Dieu avec son iri-
bunalm
« Car, dit R. Sal. Yarhhi en commentant ce ver-
set de l'Exode,xn, 29: Er Jélwva frappa, etc., car
la conjonction et annonce plus d'une Personne;
comme on dit : un tel nr un tel. ››
Or, quel est ce tribxmal qui punit avec Jéhova les
villes coupables, qui avec Jéhova frappe de mort tous
les premiers-nés des Egyptiens obstinés à retenir
dans les chaînes les lsraélites malgré les ordres réi-
térés de Dieu? Tout rabbin vous répondra que tri-
bunal, p'| mn, veut dire trois personnes, parce que
dans la loi mosaïque un tribunal ordinaireest com-
posé de trolls' membres (a). C'est ainsi que le Tal-
mud , traité Rosch-Hosschana, fol. 25 recto, dit
que « Toutes les fois qu'on érige trois personnes en
tribunal sur Israël , 015315) M555 BJ , ils ont la méme
autorité que le tribunal de Moïse. ››
Mêmetraité du Talmud , chapitre iv, mischna
première: « Si les trois personnes qui forment le
(a) Voyez ce que nous disons plus haut, p. 435, des tri-
bunaua: de trois.
:mn: rfácusn nr ut sxuxeocun. 437
tribunal ont aperçu elles-memes la nouvelle lune (a),
deux d'entre ellesse lèvent pour en déposer, et l'on
fait siéger avec le troisième juge deux israélites quel-
conques, afin de former un tribunal qui- puisse consa-
crer et proclamer la néoménie (b).
De nos jours encore , c'est devant un tribun¿zl'de
trois, :min 515 7"J, que se donnent les lettres de di-
vorce, et que les lévirs se font déchausser par la veuve
de leur frére mort sans postérité (c). Les trois juifs
les moins civilisés, les plus ignares que l'on fait as-
seoir en juges , forment aussitôt un tribunal (d) qui
aux yeux de la synagogue apleine autorité, nous gé-
missons d'avoir à le dire, de délier leurs coreligion-
naires de leurs serments, d'annuler leurs promesses
et leurs engagements les plus sacrés, tant pour le
passé que pour l'avenir “ l
(a) Voyez plus haut, p. 433 suiv., ce que nous avons dit
de la néoménie.
(b) Comparez aussi Talmud, traité Sanhédrin, chap. 1,
mischna 4'°; Maîmonides, traité Sanhédrîn, chap. 1, lv, v.
(c) Pour ce qui regarde la loi mosaique du lévírat, voyez au
Deutéronome, xxv, 4 et suiv. Depuis le synode juif de Worms,
la synagogue, malgré le texte formel du Pentateuque, ne
permet plus d'épouser la belle-sœurtombée en lévirat. On
recourt au déchaumnmu , pylp, pour la rendre libre de se
remarier.
(il) Une femme, fut-elle une madame Dacier, et encore
moins un goî, non-juif, ne pourraient faire partie de ce tri-
bunal; attendu que le got ne fait pas partie du genre hu-
main , et que la femme juive n'appartient à la communauté
d'Israël que tout juste pour perpétuer la race de Jacob, et
être l'esclave d'un mari, le morceau de chair acheté par un
maître. Voyez plus haut, p. 460.
1158 ne t.'u.4numue
.__..›. -... .- ... ._ .... . . , .... . . ..:.._ï|¿_:î' ““_
V CHAPITRE VIII, `
_§ le*›_ . ' ÿ
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:-uv: / "°°», 2åyùo\ mean
_? I INPI!!! ^
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4°*
9°
SÀGÊI
°%,W
Nous allons donner quelques extraits de cet im-
§11.
Le passage suivant du livre Cuzari peut se considé-
rer comme le résumé et commeie commentaire des
divers extraits que nous venons de donner du Sepher-
Yetzira. _
« La Sagesse en trois est uma. L'Etre divin est uni-
que. La distinction des numérations que nous admet-
¢
1
v
448 na ÿnxaloum _
auprès de votre serviteur. Et ils dirent : Fais ainsi que
que tu promets. ÿ. 8. Et il prit du beurre... et les
servit ; et il se tint auprès d'eux sous l'arbre, et ils man-
gèrent. Jf. 9. Et ils lui dirent, Où est Sara tafemme?
Abraham répondit, Elle est dans la tente. Ji. 10. Etil
dit, je reviendrai à toi dans un an ,et Sara ta femme aura
déjà un fils. ÿ. 12. Et Sara s'en moqua intérieure-
ment, pensant... yí. 13. Alors .Îéhova dit il Abraham :
Pourquoi Sara s'est-elle moquée, pensant... Jí. 14. Y
a-t-il quelque chose qui soit trop dillicilepour Jéhova?
Dans un an je reviendrai ã toi, et Sara- aura déja un
fils. Jf. 15. Cependant Sara le nia, disant, Je ne m'en
suis pas moquée, car elle craignait (de I'avouer). Et
il dit :Cela n'est pas; au contraire, tu t'en es moquée.
Jf. 16. Et ces hommes féloignèrent delà , et se taur-
nèrent vers Sodome. Et Abraham les accompagna pour
leur faire la conduite. Jf. 22. Ces hommes donc, s'en
allant de là , marchèrent vers Sodome, tandis qu'A-
braham se tenait toujours encore, 'mur wmv, devant
.Îéhova (a). ›› '
Cette alternative continuelle du nombre singulier
et du nombre pluriel dans -le texte qui raconte l'ap-
parition de .Îéhova en trois Personnes (b), prouve évi-
du christianisme.
1. Talmud, traité Sota, fol. 14 recto : « R. Hha-
ma-bar-Hhanina dit : Que signifie ce verset, Vous
marcfzerez à la suite de .Îéhova *votre Dieu, Deut.,
img, 5 ? Comment un homme peut-il marcher à la
5'* suite de la Divinité, puisqu'il est`écrít , Car Jéhova
ton Dieu est un fieu consumant, Deut., iv, 24 ? Mais
il veut dire : Imitez les œuvres de charité du Très-
Saint, béni soit-il. Couvrez les pauvres qui sont nus,
de méme qu'il a donné des robes à la nudité d'Adam
et d'Eve-; visitez les malades , de même qu'il a visité
Abraham dans sa maladie (a).
\
450 on ifunuonnz
2*. Le même, traité *Baba-Metzïa , fol 86 verso :
« R. Hhama-bar-Hhanina dit :'Ce jour-là fut le troi-
sième jour de la circoncision d'Abraham¿ et le Très-
Saint, béni soit-il, vint demander à Abraham 'nom-
ment il se portait (av). ››
3. Zohar, en cet endroit, partie mystères dehråoi,
il'-UP "N79 2
« Et Jéliova lui apparut. Manifestation de YEU-
senee divine sous les trois couleurs principales, comme
elle est en haut, dans le ciel (b). Et c'est dans le
même nombre de couleurs que Dieu se manifeste dans
l'arc-en-ciel (c). ›› Le Zoharajoute : « Et il est appelé
Jeïwwz dans le mystère de la numération suprême
En~Soplz (_l'lnfini). ››
li. Paraplirase de Jonathan-ben-Huziol : of Et la
gloire de Jéhova se révéla à lui dans la plaine de
Mambré. ››
5. Paraphrase jérusalémite : « Et le Verbe de
Jéhova se révéla à lui dans la plaine de la visionm
Nous ne multiplierons pas davantage lescitations.
Celles-ci suffisent.
mi.
L
sans ifáettsn nr La srruooeun. 453
CHAPITRE X.
Î-
I
w¢-w_-
F.ll
I
456 na L'n.tutorua
` NOTES.
›
` nurse t.'|íG.t.tss zi* Lasnvacocun. 463
le chaldaique, comme on néglige souvent la particule mt
ou nt, qui est le signe de Paccusatif, il éta_it›à craindre
qu'on ne prit le nom Dieu comme régime du verbe créa,
selon la croyance du polythéisme.
› Cette *suppœition se convertit en certitude par le témoifl-
gnage de Tertullien. Dans le chap. xvnt de son Apologé-
tique, où il parle dela version des Septante, il dit : « 011
voit encore aujourdhui ces livres dans la bibliothèque de
Ptolomee, prèsdu templede Serapis, avec Poriginol hébreu:
Hodie apud Serapoum Ptolomaei bibliothecz ipsis hebraîcis
litteris exhibentur. › Tsrtullùuu' Apologetictu, avec la tra-
duction de Pahbé de Gourcy.
Nous croyons avoir établi ailleurs (a), par de solides rai-
sons, que les Septante n'ont pas pris pour texte la .Bible
hébraïque, mais la Bible vulgaire de leur temps, c'est-à-
dire, le Targum chaldaîque.
Le profond philosophe juif, lendelssohn , avait, comme
le baron de Secy et -le comte de Maistre, ce génie rare , ce
ooup'd'œil juste et pénétrant, qui lui révélait la vérité. ll
n'a jamais lu une ligne des Pères de l'Eglise, quoiqu'il pos-
sétiût à fond le grec et le latin. ll ignorait donc entièrement
le témoignage de Tertullien, que nous venons d'alléguer.
Que si l'on nous demande: Pourquoi est-il resté juif? Nous
demanderons it notre tour : Pourquoi les juifs accablent-ils
de maledictions la mémoire de cet homme, qui fait tant
d'honneur å leur nation? G'est qu'il était véhémmtement
suspect de christianisme. Ses enfants, sans doute à sa re-
cotinandation, se sont faits chrétiens. D'aiIlcurs, le genie
de l'homme, quelque puissant qu'il soit, est arreté au seuil
du sumaturel. Or, la foi appartient à l'ordre surnaturel.
Elle est un don de Dieu; saint Paul nous dit qu'elle n'est
pas in eapieutia hominum, mais in virtute Dei. l. Cor.,-rt, 6.
Nm s, μμ sos. '
(u) Nou avons déjà va que rm, -imüμa, spiritus, slgnlfis vait et
Esprit.
qua.: .vt›r›-m bib tb: .vm pb .r›:t:››› oialb nm tu
:.m.v.m puit .m.v.m mam m››.:.'› qvmv bien me
: .v.v.t›› :›››|'›› :va: Br .venons mv.: to
(4) Folio, nlhl, 4 verso, edition de Vienne, 1821. Ce que nous avons
\
auras tfácusz ar La svtueoeua. 565
Zoma sont rapportées de cette manière: ¢ Il y a ici plane-
ntent (a), et il est dit ailleurs (Deutér., xxxn , 11) : Ainsi que
ïaigle veille sur son nid , plane au-dessus de ses aiglont; puis-
que le planement qui est_ dit ailleurs signifie toucher et ne
pas toucher, le planement qui est dit ici signifie aussi qu'il
touchait et ne touchait pas (b). ›
Pour entendre cette explication du second verset de la
Genèse, il faut remarquer que le mouvement, l'agitation,
du vent ou de l'air, s'exprime en hébreu par le verbe :twa
ou qwl, tandis que le verbe rim, employé dans ce verset, ne
se dit que de Poiseau lorsqu'il se soutient en l'air sur ses
ailes étendues qu'il remue légèrement. Hendelssohn, dans
son Commentaire hébreu sur le Pentateuque , développe
avec beaucoup de savoir et de sagacité ce qui diflérencie
nos deux synonymes. Cette distinction est fort importante.
Elle prouve que ceux qui ont voulu expliquer le Spiritus Dei
ferebatur, soit par l'agitation de l'air, soit par im grand vent,
ignoraient les finesses dela languehébraîque. Si des gram-
mairiens juifs très-habiles , comme Aben-Ezra , Nahhmé-
nides et autres, à qui l'on ne saurait faire ce reproche, ont
expliqué notre Spiritus Dei par grand vent, il faut Pattribuer
ã leur haineuse opposition à tous les dogmes chrétiens. Ils
savaient qu'on laissant au verbe =]n'| le sens qui lui est pro-
pre, le texte devient une preuve dela sainte Trinité, dogme
qu'ils ne_ cessaient de combattre. Leur mauvaise foi éclate
surtout en présence de la tradition que nous venons de rap-
ffn Saint Augustin , qui :Veut connaimn_ce de cette explication que pu-
nrli-fiirfl,_!'erl›lr, tt dû sup[1u.~'el' Sflvlnl le Syïiell å qui on l'all_|'ibuIil.
Qu] Vulgatt- et !l.1l›lio:lm.*.›1 umcla. Il équivaut à aupervolitabat.
m Les mss. olïrcttt un μrund nombre de variantes pour cc`mol. La vé-
rilnhfc |c|_'u|1 est ui-11.--in-im-:al mcrnIu'_[¢:lh.
Qllas.-l. l1:_"hi'. In il-*-1 ,|› I'r'\G. ÿ
468 nn t.'n.uuioNm
stiones hebraïcœ du saint et savant bébraisant; et nous les
connaissons autant, peut-etre, que qui que ce soit. Nous pou-
vons afiîrmer que nulle part, dans ce livre, saint Jérôme, en
interprétant les termes hébreux, ne dit quod appellare pos-
sumus. Il traduit d'une maniere plus positive : hoc est, id est.
ou quod aonat, quod dicitur, quod transfertur, quod interpre-
tatur (a). Il semble qu'il n'ait pas voulu donner ici _le sens
propre, le scnsus genuímu du mot n.Bl't'lB.
2. Si le sens propre de ce mot était véritablement incu-
babat, saint Jérome se serait bien gardé d'adopter dans sa
version du texte hébreu la traduction ferebatur, puisque le
premier prete a la conclusion qu'il tire de ce texte, savoir,
que toute cette matière inerte fut animée, vivifiée par le
Saint-Esprit. Le ferebatur latin, au contraire, est pour ceux
qui n'entendent pas le terme original, tout en faveur de l'o-
pinion qui prend le spiritus Dei pour un vent violent.
Nous pensons donc que Pintention de saint Jérome est
entièrement conforme à Pexplication que nous venons de
donner nous-meme, et que donne aussi R. Sal. Yarhhi. Pro-
fondément instruit dans l'hébreu comme il l'était, il ne
pouvait pas oter au terme de Poriginal le sens qui lui est
propre; mais il dit qu'en quelque sorte on peut Pexpliquer,
appellare possumus, par încubabat, en ce sem que tout en se
soutenant en Pair, en planant, le Saint-Esprit connait cette
matière par son intluence vivifiante. Il n'aurait pu dire:
Merefeth quod sonat, ou interpretatur, ou une des autres ma-
nières qui lui sont si familíères.
Ceci est une explication, une eœposition; mais quand il
s'agissait de rendre en latin l'équivalent du texte hébreu,
(a) Hoc est autem vita œterna : ut eognoscant te, solum Deum verum, et
quem lnisisti Jesum Christum. Joa., xvu, B.
(li) Lue, x, 48.
uma t.'1ãer.tse tn- Ls.. svtucocua. 474
rites, elle leur donnait pour appui les caracteres matériels,
les lettres du nom ineffable, afin de mieux les fixer dans la
mémoire de ceux qui devaient en étre instruits. Les Pères
de la synagogue, au reste, observaient en général la méme
méthode, qu'ils appelaient simple appui, \§pB,1$J ftpjppb,
a Pégard de toutes les traditions qui constituaient le corps
de la loi orale. Nous citerons en preuve un passage de l'In~
troduction qu'Isaac Abuhab, rabbin espagnol du xv' siecle,
a placée en tete de son Mcnorat-Hammaor, un des livres
les plus populaires etles plus estimés parmi les juifs.
Apres avoir indiqué Porigine de la tradition, et en avoir
expliqué le mode de transrnlseíon(a), il ajoute: « Et les an-
ciens, «bien qu'ils connussent par la tradition la maniere
d'observer les prescriptions et les ordonnances de la loi
écrite, ils s'appliquaient cependant a prouver ces explica-
tions orales, soit par la lettre du texte, soit par l'un des treize
raisonnements (b), ou en disant: Le tcœtc est un simple ap-
pui (c). › Haîmonides, livre More-Nebuhhim, partie m°, chap.
uv, donne la gradation suivante a l'étude de la loi sainte :
1° en acquérir la vraie connaissance par la tradition; 2° en
établir la certitude par des preuves d'usage; 3° l'appliquer à
la pratique (d).
Nous avons dit que conruirnn Dieu, c'est stunt Dieu. Telle
est eflectivement en plusieurs cas le sens du verbe hébreu
:fit, qui ne signifie pas seulement connaitre, mais aussi ai-
(a) R. Salomon Yarlilii dit, dans son Commentaire sur la Genèse, mn,
19, que le verbe y-n (eonndtre) de ce verset, signiiie aima. V55
ØJD, aussi bien que dans les endroits suivants, Ruth, ri, I; 111,2;
Ende, nm, 11. Au reste, ditpii , aimer et connaitre sont, en quelque
maniere, ls meme chose; mr lorsqu'on aime qnelqu'un on Papproclie de
sol, et on le connait intimement. Mendelssolin , tant dans son exposition
liehraique du texte, que dans sa version allemande, a suivi cette explication
du grunndrlsn de Troie en Champagne.
(1›).Ie¢., ix, ss.
(c) Serpent antlquus, qui voeatur diabolus. Apoc., xn, 9.
(il) Yoyea notre Dissertation sur Pinvocation des saints dans la syna-
80800-
anna L'Éer.tsn sr La synseoeun. 478
Ces messieurs ne se contentaient pas d'alléguer ce qu'ils
croyaient de bonnes raisons; ilsen venaient aux injures. Ainsi
Drusius, qui se déclarait pour Adonat, se fàchait tout rouge
et traitait dïmpies et de Jéhooiam les hébraisants quine
se rangeaient pas sous sa bannière. Ceux-ci , qui n'auraient
pas voulu toucher du bout du doigt à son Adonat, relevaient
la moustache au savant hollandais, et le qualiflaient de rien
moins que de drole d'Adont'stc.
Gomme donc cette question a partagé les savants du
nn' et du xvtn° siecle en deux camps ennemis, nous dirons
dans cette note ce qui nous parait étre la vérité a cet-égard.
5 1". ,
1. Quoique la synagogue défende sévèrement, ainsi que
nous l'avons dit (a), de prononcer le tétragrammaton tel qu'ii
est écrit, les juifs savent par une tradition constante que sa vé-
ritable prononciation est Yehova. De tout temps, s'ils s'ahste-
naient de le prendre sur les lèvres habituellement (b), ils le
prononçaient cependant, et le prononcent encore quelque-
fois, par manière d'enseigner. G'est ainsi que les missionnai-
res jésuites ont su que les juifs chinois le lisent, selon leur
prononciation corrompue, Hotot, quoiqu'ils s'abstiennent de
le proférer autant que leurs coreligionnaires des autres pays.
Itosenmueller réfute donc très-bien la lecture iéhoé en disant:
a Quod tamen non verisimile est, quum vestigia extent,
(is) Thesaurus lingua: hebr. et chald., art. mm , p. 576, col. 2. Cet av_eu,
que Pevidence arrache a Gesenius comme maigrélui, est précieux; car l`h6-
bmisant allemand ct rationalisle, avait une repugnance prononcée pour
toute tradition quelconque. C'estù ce titre qukldonai lui souriait plus que
Ychova, sans qu'il oslt se prononcer.
(b) Certaines vérités universellement admises, lorsque pour la première
fois on les entend mettre en doute, on reste bouche béante, et comme
frappe de stupeur. C'est ee qui est arrive un jour à deux rabbins fort ver-
sés dans les sciences hébraiques, mais ignorants sur tout le reste des con-
naissances humaines. Quand nous leur dtnies que des hommes très-savants
prétendent que la lecture du tétragrammaton est toute autre que Yehosa,
ils ouvrireut de grands yeux,-e répétant i plusieurs reprises : Cela au-il
possible! imaginez-vous un jeune pétlant allemand qui a passe plusieurs
années nocturnes ii palir sur le poeme du cygne de Mantoue, entendant tout
ii coup de la bouche <i`un P. Hardouin que le poeme auquel il a consacre
tant de veilles est fœuvre d'un obscur bánédictin du xu\° siècle, qui tt voulu
decrire allåyofiqaremmt le aoguga de saint Pierre à Rome. Notre jeune
savant, plus cette proposition lui paraitre paradoxale, plus il restera muet.
Longtemps la stupefaction , Petonnement, la surprise, nous ne savons trop
476 ns rfusauoms
En elîet, on sait qu'un›grand nombre des noms imposés
à leurs enfants par les Hébreux de l'Ancien Testament se
composaient d'une partie de quelqu'un des noms de Dien,
ou du nom entier. On espérait que ces noms divins porte-
faient bonheur aux nouveau-nés. Or, très-souvent ces
noms, qui sont en usage encore panni les juifs d'aujonr-
d'hui, commencent par tm, qui comprend non-seulement
les trois quarts du nom Iéhova, mais toutes les lettres dont
se forme le tétragrammaton (a). Ce Im a été constamment
considéré comme représentant le nom Yclwva entier, non-
seulement par les juifs, mais aussi par les hommes des au-
tres nations, les plus savants, les plus judicieux d pre-
miers siècles du christianisme, qui possédaient la connais-
sance de Phéhreu, et ils Pexpliquaient en ce sens, ainsi
qu'on le voit fréquemment dans le livre De nominibus Ite-
brutcis de saint Jérome, dans le glossaire d'Hésychius, et
dans d'autres livres anciens où l'on trouve Pexplication de
ces sortes de noms hébreux. C'est pour cette raison que l'on
appelle ces noms, d'un terme grec, tétmgrummatophorea
(portant, renfermant, le tétragrammaton). Puis donc que
dans ces noms propres on a de tout temps prononcé le yeho
de tm, il est évident que les points dont nous voyons marqué
le nom de quatre lettres, sont ses voyelles propres et natu-
relles. `
Nous allons maintenant donner quelques exemples de ces
noms, avec la traduction de la Vulgate et Pexplication de
saint Jérome.
1. Tmm (Yehoéaer). Vulg., Jouer; saint Ier., Deum
aumilium.
9. 't:'nn'v(Yehozabad).Vulg., .Iombad;saint Jér., Doimndos.
~ 3. pmfl* (Yehohhanan). Vulg., Joanna; saint Jér., Do-
unugratia.
quoi, que lui causera une etrangete aussi nouvelle, Pempecberont de re-
venir a lal.
_ (a) Voyez plus haut, p. 386.
auras tfécusn nr La svtmcocus. 477
4. }n:1m(Yehonatan).Vulg.,Jonathan; saint Jér., Dotmu
dottum. _
5. p'mm (Yehotzadalt). Vulg., Josedcc; saint Jér., Dolml
justtn.
Les lettres serviles It, 1, >, "›, etc., qui précèdent en préfixes
ces noms propres, sont ponctuées de la voyelle i (hhirilt),
conformément à la regle grammaticale : Biltonph,I\D1fl*;
(Ps. Lxxxt, 6) . Vthoschua, 1m'1m't(Exod., xxtv,18; Num.,x1v,
30, 38). Vthonatan, 'tnltflfi (.Îud,, xvxu, 30). Lihoachua,
wi.-nl) aes., 1, 41). ' _
Souvent 1m (yeho) se contractait en 1* (yo) :
1. -rmi, Yeézer; 2. -mm, Yozabad; 3. pi-nv, Yohhanan;
4. tum, Ymtatan; 5. pww, Yotzadak. _
Quelquefois le nom divin s'ajoutait a la fln du nom propre
des hommes.
1. 1rn'm1 (Azariahu). Vulg., Amrias; saint Jér., Adjutor
Dotuuus.
2. 1ni'r:1 (Zehadiahu). Vulg., Zabadiaa; saint Jér., Do:
Douuu.
3. 1fl1:Jl'\(Hhananiahu). Vulg., Aoumitmsaint Jér., Gratin
Dounu.
4. irunnz (Netaniahu). Vulg., Nuthania; saint Jér., Dam
Doiuno.
5. tntpw (Tzidkiahu). Vulg., Sedocias; saint Jér., Jttstus
Dolmu.
Cette terminaison 1.-si peut se contracter en nv; comme,
1. flfiïlî. 2. i'll'l2T. 3. ¢'lWJJl'l. 4. flllfll. 5. HWP12.
Ge qui contribue encore à prouver que ce 'tm est réelle-
ment un nom divin, c'est que
a. Il était souvent remplacé par le nom 'ttt (El), Dieu,
comme :
4. 11r'9tt (El-azar). Vulg., Eleazar; saint Jér. , Du adjtúo-
rium. = Tttflnv.
2. 'm'm (Elzabad) . Vulg., Elzabod; anc. interpr., Dat do-
l tatio (a). = 't:.t'nnv. '
(a) Dans son livre Da uonllntlnu hsbrulcls, saint Jérome donne, selon
- .-
J
478 na tfutxuoxus
_ 3. pubs (elhhananl. vutg., Emma et Etawm; saint
.li-.r., Dat gratin (Adeodatus). = μr|'1.'t'f.
li. tnJ'7tt (Elnatan). Vulg., Elnaflllm; Saint les-., Du dn-
num. = 'μ'm:'u.
5. nipiäs (El-yakim).vu1g., Etagere; saint Jer.,un,-,,..f.
rectio. = n*p*1m(Yeho-Yakim). Vulg., Joiacim; saint J¿¢,,
Datum reattrrectio.
b. A la lin du nom également, il était souvent remplacé
par le mème "m.
1. Lmwrzr (Azur-el). Vulg., Azareel; ane. inter-pr., Adjuto-
ríunt Det. = ïflfiîy.
2. '1m'l:r:(Zabdicl). Vulg. Zabdiel; anc. interprét.. Dos
Uni. - -..-u'r:t1.
3. 5:11:11 (lthannuel) (u). Vulg. Hanamel: S. ler., Gratin
lim. = ~,.'t*::n.
4. 'atum {Netauel). Vulg. Nalbanul; S. Jér., Datum
list. =1›'t*J1'\J.
l
IL Le prophète Jérémie ne se contontait pas d'annoneer
1
le pense de Dscidttllí devait régner sur la terre, et y opérer
la justice et la justification; il prédisait même son nom.
¢ Et voici son nom, disait-il,comment on rappellera t Jéheva*
notre Juste. › Jer., xu, 6. Les Septante rencontrèrent une
(rave diflicultéà. rendre ce verset en grec. Il était impor-
tant de conserver dans le grec le nom du Messie à venir (a),
d'un autre coté, ces Docteurs s'etaíent fait la loi de ne pas
t|'u':tt1“t:d:m5 leur version 11,: nutil .›'-"*hr›.*'tt. parut: qui? dújù lit.:
leur iutnps ll: mitm ir'|0[Îal›lt_›. ne 51: prutmtmttil plu:-B μlIl›|i-
|μu*.1n«_-111. lls s':11'r›Îflt'_ert:11tît i`ex|uEdit:nl ll: plus prnμrc it lever*
ces Llillictiltés. Si l'ot1 ne pronoriçuít pas le nom red¢;›ut:1l›lu.
un nu portait pas le scrupule jusqlfù s`.'tl›st|:ní|* des noms
|›t*uμru>' lff-tfa_rμ'frutarirrlnpltfircs_ c'est-it-tlírc, :ti1tsíqt1en0us1':1-
vous t-xμliquef-., tf<m|hi11t"s at-'ec Ie tëtmgrttmmruon.. Au lieu
tlunt: du t1'*:ult1it'=:, culmine |u*›|'tl,- le tutti: 0ri;;in:1l : «< Jéhorrt
tmlru f:fiu*t*i;.f'.lt1stt*),›| ils ont mia lu num pt'-_›1›|'u L:.ut11]ms1Î*qt|i
est lt: |:ínqttií:nu: du in p1'cmi«`.-ru Iislc qui: nous nvutts flou-
tiúu tri-tllfutnl, 11. flïï, et qui n'est autre chose que Jfihnm
ct lztF«ft*›*¢_. F-13', L'-un|hi|1(-s. Kai roîiro to -*Jvous aüfdü... `lu›«:a5šr. [lit
vuici .sun num Iltosetlfk).
Nous puu\'011:-1 dunc tiret' lluctoru :lu cette ('.irG0nst:'tnG|3 la
lt':;.:ilit11e c0nsét|ucm:«_- que le '..'|'~ , ychn, des noms p|*uprc.~\
fonipusús était vúritahlerrierit le num inelfuble.
V. Il n'est pas vrai que les voyelles dont nous voyons ponc-
tué le tétragrammaton soient celles d'Adonat,- car dans ce
Bt
482 nn Ifnnlonm
Vl. Gomme la synagogue, par suite de la défense de pro-
férer habituellement le tétragrammaton tel qu'il est écrit,
lui avait substitué dans la lecture le nom Adonal, les las-
soretes ,lorsqu'ils ajoutemnt (_ adpinxerunt) à la Bible des si-
gnes pour indiquer les voyelles, afin de flxer le mode de
lecture de tout le volume sucré , ont du donner aux lettres
serviles 3,1, 2. 5, Qpréfixes du tétragrammaton, les voyelles
par lesquelles on les prononce devant son suppléant Adonaï :
à savoir, ba, :t_; vu,1;ca,:¿; la,'2;m¿,zs. '
Mais devant les noms propres ¢¿*rr«:yramrnato;›hnres , où le
nom vénérable conserve sa prononcùuion naturelle , ces
memes lettres serviles reprennent aussi lu voyelle qui leur
convient devant le yod marqué d'un scheva mobile, c'est-in
dire le hhirik long qui absorbe ce sclievn : *:, *'._ *nl *H ng.
Pal' la fïlême raiS0n , les MaS8(›rí;-les ont du nlarquer du
daghelch kal les lettres 3,1. 1, D. 5.11, par lesquelles commence
le mot qlli Suit le tétragraïnmaton. 1 Iur, <l':1près la gralllnla ire,
06$ Îflllres, Élûnt initiales, doivent ûtri- m;1rquú|.*s d'un point
daghuch lorsqu'elles viennent à la suite d'une quiesccnt-:
sensible, tel qu'est le yod àla fin dun1u1.4dnmfi Tm, muspus
à la suite d'une qulescente muette , telle qu'est le M å la fln
du mot Yehova, mm.
-u-in-au-un-v
(e) Ecce ancllla Domini, flat rnlhl rotundum verbum tuum. Luc., i, 58.
486 mt L`n.ttutomtt
comme sans .-Mz, .-u1|nnn.-: tier., xt, 19), .-r'-nul (¢)..... Rabbi
lforénus le grammatrien s est donc trompé en enseignant
que, dans n5'›'7v tm: (b), le terme n5t'7r est un nom qualifi-
catif de Dieu vénérable et terrible , et que le hé final de ce
mot est une simple paragoge. Il dit encore que ce i'l5v'7y est
comme Padjectif V15! (excelsus) , aussi bien que le terme
5911: qui dérive du verbe nb? (monter), ayant pour formative:
les lettresm, sur le paradigmetlu nom 1'111: (timidité)(c), du
verset: Et je ferai entrer la timidité (ti), Tim, dans leur cœur
(Lévít., xxvl, 36). Et plaise au ciel qu'il aiteu lui-meme assez
de timidité dans le cœur (e), et que sa main n'ait pas eu
assez de hardiesse pour écrire que Dieu est qualifié å la ma-
niere des substantifs féminins (f)! Car ouvre les yeux et
regarde que le sens obvie, naturel,dece verset(g) ne laisse
(a) Le terme que rapporte ici Aben-Ezra est le méme que '7r|;,fleuv¢,
rivière, avec le he paragogique. Mais ,'|'7r|_1 , nom féminin , ayant Psccent
tonique à lu dernière syllabe, signifie héritage, possession.
(I›) Ps. um, 5. Uhéhreu signifie :Terrible (Dieu) par son action , c`est-
i-dire par ses œuvres. Vulgatc : Terribilis ln consiliir.
(c) Ahen-Ezra, David Kimhhi, Salomon Yarhhi, dérivant os mot de la
racine -131 _, et par consequent ne regardent comme radicales que Isa lettres
reach, cuph. Mais plusieurs habiles grammairians, ù la téte daquels il ht
mettre It. Samuel ben Meir, petit-tilt de Yarhhi, Ilotselendeluohn ,
Jules Fuerst, pensent que le mam appartient aussi à la racine qui est
Outre que des raisons tirées de la grammaire hébralque militent en faveur
de cette dernière opinion , nous trouvons la racine entiere dans le rabbi-
nique qui a lo verbe passif '(7)9_j'›J et le nom i7J7)90.
(tt) Si la racine de ce mot est 11:; , et dans notre opinion elle l'est véri-
tablement, il signifie plus que timidité. ll veut dire, Mahut. Hendelaaohn
non-seulement ihit cette remarque judicieuse dans son Commentaire hébreu
sur le Pentateuque, mais aussi dans sa version allemande du meme livre
il traduit Feiglrait (Itchete). _
(e) Nous ne savons pourquoi Buxlorf I passe cette phrase dans la ver-
sion latine qu'il donne de notre passage d'Aben-Ezra.
U) Que les qualificatifs qui se rapportent il Dieu , soient au féminin.
(al, C't-st-in-dire du verset 5 du pa. uvi.
IFÎW _
488 un rfiuμuroutn
coté on sait quel respect les juifs portent à leurs pères, a
leurs ascendants, à leurs ancêtres. lis visitent souvent leurs
tombeaux, priant pour eux , et demandent en retour le se-
cours de leurs prières. Eh bien, le croirait-on? le terme
hébreu qui signifie pères, ascendants, ancctrer, en un mot, le
pluriel de IN, père, a une terminaison féminine : matt!
Plusieurs grands hommes du peuple hébreu portaient des
noms féminins : rt'n.'t1 , Judas; rmi, Jonas ; n'en? (a), Es-
draa, etc., sans parler de tous les coutractes de \nv en nt (b):
ntm, hate; nvuwv, Jér¿mi¢,etc.
GOIIOLLÀIBI .
_ Le tétragrammaton prononcé ïêhova nous donne la ciel
du 'Iaš›, nom que les paîens donnrtient au Dieu des Juifs.
Get 'lguh figuré en caractères latins est Iaho, ainsi qu'on le
voit dans plusieurs manuscrits et editions imprimées du
commentaire très-ancien sur les Psaumes que nous avons
mentionné plus haut, p. 483. Boehart admet cette leçon
seule dans ce commentaire, et rejette .Iehova qu'on ne voit
que dans des éditions plus rapprochtf-es de nos temps. «ita vc-
teres editiones,› dit-il, «sed novas μcrpermn Jehova (c). › Cet
Iaho, il n'y a pas de doute, est une mt'-tathèse pour Joha (ou
Ihoa) que les Grecs n'auraient pas prononce facilement (di.
Ce qui nous coufinne pleinement dans cette pensee, c'est
que dans les noms propres qui sont télragrammatoplwres
par le commencement, les Grecs laissaient Ioha dans son
état naturel, parce qu'alors il leur était .plus facile de le
prononcer. Ainsi ils disaient 'l«›á6aμ. (lohatham) pour Phé-
(a) C'est ainsi qu'il se lit au premier livre des Psraiip., tv, H, et c'est
la vraie forme hehralque du nom. Car |¢-ny par aleph est plutot un nom
à terminaison chsldalque.
(b) Voyez plus haut, p. A85.
(c) Chansan, lib. u, cap. xvn.
(d) Fuller dit: u Suspicor metatiresin er moieata forsan nomlnis peregrinl
proltttione natem, et 'Iwà ordiue recto scribendum et prenuntiandnrn. n
Mircel. serra, I. u, c. vr.
sans L'1':er.1sn nr La srtnooeon. 489
breu nt'\\9=Dr\1n'›. Vulg., Joatltam. Hésychius explique ce
00m par peffccfion de Îflho, 'lotir ouvrÉÀua.
Ainsi, lorsque le nom vénérable est seul, les Grecs le pro-
nonçaient Ioho, 'luá, conformément au génie de leur langue,
mais combiné avec un autre nom , ce terme couservait ches
eux sa forme naturelle et hébraïque Ioho on Iltoa, parce qu'e-
lors ils le prononçaient plus facilement. G'est ainsi que dans
l'0rigenianum Lexicon grœcum nominum ltebroîcorunt (o), le
tétragrammaton est donné sous la forms 'léa (labo), et que
dans les noms propres qui en sont composés, le tétragram-
maton redevient 'lea (Ihoa ou Iolla), comme :'Iu¢mμ. (Ioa-
cim), ”ls›á0¢μ (Joatham), 'luávmç (Joanues), 'lool (Joach),
Vulg., Joha, etc.
On croit généralement queles Grecs eurentconnaissance
du nom vénérable Jéhova, par Pythagore, qui, dans ses voya-
ges, non-seulement a recueilli les leçons de plusieurs doc-
teurs juifs, et, selon quelques-uns, du prophète Ezéchiel (b),
mais passait pour appartenir lui-méme par son origine a la
nation juive. Saint Ambroise, lib. 1, Epist. vr, dit de Pytha-
gore : « Nam cum ex populo Judœorum, ut plerique arbitran-
tur, genus duxerit, ex ejus disciplina derivavit etiam magis-
terii prœcepta. › Voyez aussi Numénius, cité par Origène,
lib. 1, contre Gelse, et saint Clément d'Alexandrie, Strom.,
lib. 1, p. 342 (c).
Nous avons dit plus baut, p. 366, que Pythagore désignait
le nom inetïable par le terme grec tétractus qui répond par-
faitement à cette circonlocution des juifs le nom de quatre
lettres. Les autres écrivains grecs répétaient simplement le
nom Iaho, 'laó , qui subissait de légères altérations sous la
plume de quelques-uns d'entre eux. On sait, du reste, que les
Grecs avaient assez l'habitude d'accommoderà leur langue
(a) Imprimé dans les œuvres de saint Jérôme, t. ur, p. 651 suiv. de
l'éd. de Vsllarsins.
(b) Voyez plus loin notre note 32.
(c) Friachmuthius, dans sa dissertation De nomine Iesaia glorleso,
chap. 1, n° 16, dit : a Orpbeus per quentin Grncism id nominis (Jehova)
manue dicitur. a
490 on riuanrotus -
les noms étrangers qui leur semblaient trop barbares, ou de
díflicile prononciation.
'l. Nacrobe, Saturn., lib. t, cap. xvut , cite un oracle d'A-
pollon Glarius (a) dans lequel nous trouvons le verssuivant:
Øpášaa rôv miwuv ünarev Osóv lppav 'Idem
* longe qwlaho est le Dieu supreme de toutes dieses.
Cet oracle était fortancien, puisque í`.«:›nr_›n (h) et Strabon «ff-}
disent qu'il fut rendu quand vivait le I'mn¢›ux devin Mopsus,
contemporain de Calchas, et par conséqttent du sit'-ge de Troie.
2. Porphyre, cité par les auteurs ecel¿-si.-istiqties, rapporte
un passage de Sanchoniathon, traduit en grec* par Philon de
Byblos. Uhístorien phénicien suivit, pour les ann.*1l››s de la
nation juive, les mémoires d'un certain .hf-robaal ( d ), prflrf- du
Dieu Îaho. Za~(;¿_o›vrá0o›μ 6 Bvjpö-rtoç eîltqgâaç 'rit Cnrozi-n*f_u.n-rx mgå
'lepoμêefltou 'roïi lepšwç Gaoîi 'loic (0).
3. Les Phibionítes, secte batarde du gnosticisme, admet-
taient trois cent soixante-cinq Puissances, qui étaientautant
de dieux. Mais ils reconnaissaient un Dieu au-dessus de
tous les' autres, occupant le premier ciel. Son nom était
laho. °Ev μšv *rt'§'› npórtp oôpavip sivat -rîw 'laits dpxovto.
4. Diodore de Sicile, Bibi. hist., lib. 1, par. 2, cap. 59, en
parlant des législateurs anciens qui, pour concilier une plus
grande autorité à leurs codes, les attribuaient à desdívinités,
dit : «Etparmi les Juifs, Moise feignait que ses loislui avaient
été diûiées parle Dieu appelé Iaho. ›› Hotpd Sè roïç 'looåoïotç Más
*rbv 'Iam Êtrtxoûtotiμevov Gsov npoqrotfioacfiat 'roiiç véμouç oû-rip Stådvotr.
5. Les paîens s'iÎnaginaient que les Juifs invoquaient Bac-
chus dans les réjouissances qu'ils célébraient à leurs fetes
(a) Ce surnom du lils de Latone a été pris de la ville de Claros, dans l'lo-
nie, où il avait un oracle.
(b) Voy. Pbotius, Dibliotlteoa grlea, cod. 1-un.
(c) Geogr.,`lib. xm. *
(d) Jérebaal est en fait de nom propre le synonyme de Gódáou. Voyez
Juges, v1,5fl;vn,i;v1u,$5.
(e) On trouve 'lao (loho) dansla citation de Théodoret. (Idle d'liuselie
porte 'lro¿›, Ieuho, leçon qui revient également a Yehova. .
sans 1.'úet.1sa or La svnaeoous. t 401
ti dœ tabernacles (a), ainsi qu'on le voit dans Plutarque, Sym-
pos., lib. rv, quœstio v(b). Cette erreur venait de ce que
0 dans ces réjouissances les Juifs tenaient à la main des bran-
I ches de palmier, ornées de bouquets de myrtes et de saules,
et d'un cédrat (c), ce que les paîens prenaient pour des
thyrses. Les Juifs, en dansant et en sautant, cbantaient à
. diverses reprises le' verset du psaume cxvu, dont il a été
I parlé longuement plus haut, p. 363, 364, et dans lequel re-
1 vient plusieurs fois le nom Yehova. Les paîens prenaient ce
nom pour l'Evo¿ des Bacchanales. Grande était leur erreur,
car on sait combien les juifs abhorraient le culte des idoles'
depuis leur retour de Babylone (d).
6. Philon rapporte que Pambassade dont il faisait partie,
ayant paru devant Caius Caligula, l'empereur s'emporta
contre les Juifs, parce qu'ils refusaient de reconnaitre sa
qualüéds Dieu, et qu'ils aimaient mieux adorer un Dieu dont
ils ne diraient pas le nom, duarwópaerw ûμïv. a En méme
temps, dit Philou, levant les mains vers le ciel, il prononça
le mot qu'il n'est pas mème permis d'entendre, et encore
moins de le rendre littéralement. › Koi dva-:river -rit; pipe; ri;
'rev oåpuvov îvrsçtiμtos 'trpéçpvjotv fiv oioöt åttoústv flaμtrov 061 Ört
ötepμvjvstfvatv œüfrolshi (0).
fa) Voyez, pour les lettres additionnelles å la lin de ces lnstl, Ill'
haut, p. 492, note c. `
(b) Voyez plus haut, p. 566, note tr.
(c) Voyez ce qu'on dit Bar-Hebrett que nel Illolll titi.
anna r.'úct.tse ar sa svmeocva. 495
donienne des Lagides, et principalement depuis la con-
version de l'Egypte au christianisme. Lesnouveaux chrétiens
de c_e pays ne tardèrent pas à adopter pour leur écriture les
lettres grecques , parce qu'il leur répugnait d'employer les
caractères hiéroglyphiquea, dont plusieurs n'étaient autre
oltosa que des figures d'idoles égyptiennes. Seulement on
ajouta a Palphabet grec des caracteres destinés a exprimer
I
les sons que les Grecs nîavaient pas, tels que le scltei , qui
répond au w hébreu, sch; le Mei, qui répond au rt hébreu ,
M; lehori , qui répond au n, hébreu, lt; le_ dgiondgic. qui
répond au C, arabe, dj. En copte, III, pi, est l'artiole défini
masculin, la. Pipi, signifie donc tc le, qui vaut autant que
lui lui. En grec aussi Particle 6, le, devenait un pronom *per-
sonnel relatif. Or, nous avons vu plus haut, p. 850suiv., que
les Juifs et les autres Orientanx, par suite de \leur profonde
vénération pour la Divinité, mettaient souvent un simple
pronom à la place du grand nom de Dieu. `
.uni-.-_.
,..- -
.<-'
nwrnn xfáeusn nr La svmcocun. 497
Mais qu'on nes'y trompe pas, ce Yahyah des Syriens n'est
autre chose que l'.4donaî des Juifs, c'est-à-dire un nom
qu'ils substituaimt au tétragrammaton, mais qu'ils ne con-
sidéraient pas comme le nom vénérable lui-méme.
Toutefois, saint Jérome semble prendre ce Yahyah pour le
tétragrammaton méme. Dans sa lettre xvm, au saint Pape
Damase 1", il dit : « Dominus quoque ípse hic quattuor lite-
rarum est, quod proprie in Deo ponitur Iod he, Iod he, id est,
duobus Ia, quae duplicata inelïabile illud et gloriosum Dei
nomen efliciunt. › Mais il faut considérer que saint Jérome
écrivit de Constantinople, quand, jeune encore, il suivait les
leçons de saint Grégoire de Nazianze. Il s'occupait alors plus
de grec que d'hél›reu. Il avait encore fait si peu de progrès
dans cette demière langue , qu'il croyait que le tétragram-
maton se composait de deux fois yod, hé. Ainsi Pecrivaient
les Syriens, mais non les Juifs. Or, à Constantinople, il
rencontrait plus de Syriens que de Juifs. Quand il fut
plus solidement instruit de la langue sainte , il répétait in-
variablement que le nom ineiïable s'écrit yod, hè, van, he.
Nous en avons vu un exemple dans sa lettre à Marcella que
nous venons de citer, et qui n'était postérieure que de peu
d'années à celle écrite à Damase.
Mais les Syriens eux-memes d'où tenaient-ils ce Yahyah?
Nous avons toujours pensé qu'on peut lui assigner pour ori-
gine Pusage de la synagogue de remplacer le tétragramma-
ton, dans l'écriture ordinaire, par deux yod souscrits d'un
cametz, 11, ce qui donne deux yah (a). G'est ainsi que le
'I'
I
' Note IS, page-M9.
l
Nous ne pensons pas que quelqu'un avant nous ait expli-
I
qué le nom Yeltova d'une manière aussi complétement con-
forme à la grammaire hébraïque. Ijsxplication qui approche
(a) Ne voila-Lil pas maintenant Pddtmlste Druslus qui llt dans le texte
Jdroua? Cet aveu ressemble À ceux qui échappent aux rabbins malgré eux.
La vérité est comme les vents tenus renfermés par Eole. La moindre petite
I ouverture les fait échapper de leur prison par l'el'et méme de leur com-
prsslon. Que dau porte mms.
500 ne r.'u.umoum
le plus de la notre, c'est celle de Michaélis. e Ex consueta
sententia nomini , ab mn, fuit , ducto tria tempora insunt.
Jod ex futuro petito ( quod quidem dubio caret) , cholem ex
parlicípio, quo prœsens tempus indicant Hebraaí, et kamel
ex przeterito, ut eum designet qui idem semper fitit, est, erit-
que : cui sentenlia: et meum , si quis est , m adjeœ-
rim. » Supplem. ad lex. hebr., p. 524. \Ir
. 1593
Note M, page 520. âäfif
|f«} llabeus nomen scriptum , quod nemo novit nisi ipso. 111012-.illi I!-
.mi
nlmuz L'ÉGLtsn lrr La svmiaoeun. _ 501
Nola 15, page 525.
(a) Admin! n'est que le manière de lire le nom Yehova écrit en toutes
lettre: dans le texte hébreu." Voyez plus haut, depuis la p. 560 juaqwù |`e
p. 365.
(b) L'édition de Blle porte 1r¢v-ei, qui est visiblement hulil.
(c) Edition du P. Pétnu, p. 296.
506 mt Unstmems..
l'Ahlo du texte ne peut slgnifier qu'une vierge inllste ,
fait preuve d'une protbnde connaissance ds le langue b6-
brslqne. *
Deus le principe , Pheresie du xvi' siècle honœeit encore
ls très-sainte Here de Dieu, et défendait les eminentes pré-
rogatives de celle qui est restée la plus pure des Vierges jus-
qu'au dernier moment de sa vie terrestre. Mais on seit
combien le protestantisme s'est éloigné par la suite dela
belle dévotion, et méme de la simple vénératlon, envers ls
seconde Eve, dont ls tendresse maternelle nous a été léguée
par son divin Fils avant qu'il expirat sur ls croix.
Nou st, me aaa. _
Ce verset fournit une des preuves les plus concluantes
en faveur dela divinité du Messie. Il n'y apas de subtilité
à laquelle les rabbins ne recourent pour y échapper. Dansla
seconde partie de cet ouvrage, qui traite de la Personne
adorable de Jésus-Christ , Notre-Seigneur et le Messie pro-
mis à Israël, pour être en méme temps le Sauveur de tous les
hommes, nous aurons à disserter longuement sur cette pro-
phétie, et nous opposerons aux rabbins modernes les tradi-
tions dela synagogue ancienne qui entendait cette annonce
du prophète selon la simplicité du texte.
te) Dv sm mme.
' nurse :Jésus: in Ls. svnsaoeus. 507
n svslent rien de commun svscla sainte vatuthls puretâ.
|
\._¢._-.
(a) Philip., |, 25.
508 nn rfuiuusonm _
quœ delectabant, vult homo undecumque migrare, interro-
gemus quasi curiosius, et dicat iste (le Psalmistei, quid nos
ipsi, quid acturus est in illa domo ubi cupit et optat et de-
siderat, et hoc unum petit a Domino, habitare in ea omnes
(lies vitae suaz. Quid ibi agis , qmcso te? Quid est quod de-
sitleras? Audi quid : Ut contempler rleiccialiosum Donsùti. Ecce
quod amo, eccu quare valu habitare in dorno Domini, per
omnes dies vita: rneœ. Babel íbi magnum spectaculum, de-
lcctalionem ipsius Domini cnntemplari.s Enar. 11 in ps.
xxvi, n° 8.
¢ Deinde illa bona qua» futura sunt. spe anticipans, et
velut jam [acta deputans : Repleti sumus. inquit, mené mise-
ricordia tua. Ergo in his velut nocturnis laboribus et dolo-
ribus, prophetia nobis accensa est, sicut lucerna in obscuro
loco, donec dies Iucescntet Inciter oriatur in cordíbus no-
stris. Beati enim mundi corde, quia ipsi Deum videbunt.
Tnnc replcbuntur eo bono Justi, quod nunc. esuriunt et si-
liunt, cum per fidem ambulanlcs peregrinantur a Domino.
Unde et illud dicitur, Rcplcbís me ltrtitía cum vultu tuo. s
Enar. in ps. Lxxxtx, n° -15.
Le théologien-poële, nous voulons dire saint Grégoire de
Nazianze, chante en ces termes la béatitude des élus dans le
ciel.
Tšpμu Si μo: Bari; Earl vooúμaveç, oùxšr' icråvrrptp.
Ma destination est de connaitre Dieu. Je ne oefrui plus dans
un miroir (mais clairement) (tt). *
__íÎ~
nlvrnn L ›nous:
* '
na* LA-svtuoooun. Ml
N01: 28, page 545.
512 on L'uuuuo1mt
' Ut Perneleeo munus memorablle Phœho
Forneret nervls opifex Deus : banc ubi rnrsum
Concentns enperl eomplevlt pulcher Apollo,
Orphee Pangao docnit gestare sub enlro.
Eine jam lila novem docte ln rnodullmine movlt,
Ineernm ed speeiem, Muse letul : ille repertor
Cermlne Pleledum numero deduxerel.
Nu¢so,p¢9¢sso,tu›ua.
Le Lévitique, chapitre xxiv, verset 10 et suivants, rend
compte du scandale causé dans le camp d'lsraêl, au désert,
par un homme qui avait pour mère une femme israélite et
pour père un égyptien. llavait osé prononcer en toutes lettres
le nom inelïable; et ce qui a ajouté à la gravité du cas, c'est
qu'il Paccompagna de malédictions contre un Israélite avec
qui il s'était pris de querelle.
Si nous en croyons la tradition des rabbins, le père de cet
homme aurait été un des ezacteurs (caracteres de la Vulgate)
préposés aux travaux imposés aux Hébreux, et le même qui
a été tué par Moise. Voyez Exode, u, 42. Ayant remarqué
la beauté d'une femme juive, que le texte nomme Sulomith,
fille de Dabri de la tribu de Dan, il lit lever son mari avantle
jour et l'envoya al'ouvrage; puis il alla prendre sa place
dans le lit conjugal. Quand il connut que l'Hébreu avait été
in formé de Pinjure qu'il lui avait faite, il le maltraita cruelle-
ment. Au moment où il Paccablait de coups survint Noise
qui, ne pouvant supporter la vue de ce spectacle révoltant,
donna la mort a Pexacteur déjà coupable d'adultère et de
violence. Pour exercer cette vengeance de la justice, le
futur chef et législateur des Hébreux n'eut qu'à pronon-
cer d'une certaine manière le nom divin tétragrammati-
que (a).
Voici maintenant le passage du Lévitique, verset 40 :
(a) Dans le texte hébreu les deux mou nom et Jthova sont Iles par un
trail d'union appele en hébreu maklmph.
(b) A le lettre : qu'il soit, le-ru. Qu'il soit frappe de le peine de peche.
(c) Page 683 D de Pédltion déjà indiquée. _
33
514 nn rfuustonm
Paraphrase chaldaique de Jonathan-ben-Uziel: ¢ Le fils
de la femme lille d'un Israélite, prononce clairement, mv-15,
et blasphéma, qflnfi, le nom grand et distingue qu'il avait en-
tendu au Sinaï. ›
La version syriaque traduit comme Onkelos.
Sanctes Pagninus et Arias Montanus. Verset M. ¢ Et mm-
cupavit filius mulieris israelitidis Norma. Verset 16. Et nun-
cupans nomen Domini morte morietur. ›
Le verbe api, employé dans notre texte du Lévitique, si-
gnifie, d'après les meilleurs hébraïsants, juifs et autres, pro
noncerldistinotement, et en toutes lettres.
Commentaire de Salomon Yarhhi, verset 44. « :Pn a la
signification que lui donne le Targum (d'0nkelos). Il a
prononcé le nom incommunicable (ineiïable), et a blas-
phémé ; et c'est le nom distingué qu'il avait entendu du haut
du Sinai (a). ›
Commentaire d'Aben-Ezra , verset ll. c Il y en a qui
disent que :PH signifie il proféra, sens que ce verbe a dans
Ye verset d'lsaîe, Lxu, 2, et dans celui du livre des Nombres,
t, 17. D'autres disent que ce mot signitie il maudit, confor-
mément au sens qu'il a au livre des Nombres, xxm, 8. La
première explication me parait la meilleure (b).
Mendelssohn, après avoir transcrit ce passage du Com-
mentaire d'Aben-Ezra, ajoute: « Moi aussi je penche vers
la première opinion. › Il appuie ensuite cette opinion sur
des raisons dont nous ne citerons que la première. Si :pu
signifiait ici il maudit, le texte n'aurait plus ajouté '7'7p*1,
et il maudit : ce serait un double emploi, et l'Ecriture
n'a pas coutumede mcttre un mot, ni une seule lettre, de trop.
ezaspérer, inciter (de la raeine åšûç, aigu, vif), donne le aubetantll' -mpe-
Euaμéç, adopte dans notre langue, paroxysme. Cette particularité peut en-
eoreservir in donner une idee de l'etat où se trouvait en ee moment-li lo
:ele et ardent Apôtre de Jean:-Chriat.
(u) Grec, xmîâuxw oöeav, edonnee aux idoles, portee Inu culte des hu:
dieux. La prépoaition nei-il, dans la compoeitiou de eemot, a, aelou Brume,
la eignification do aouminion, dévouement: suuacno.
Cette propolition grecque a, dans la composition dee moto, une autre
aignilication que ne donne aucun des dictionnaires que nour avons pu cou.
aulter. Elle exprime abondance, uugmmmion. Ainsi u-reîuupmç eigniiie,
abondant enfmin, ferlile; de ugiráç, fruit. Ku:-áânâpeg, veut dire, rempli
d'arl›1-es; de Jíwîpw, arbre. Km-ám×_m eat -ruu-amer, du simple -›n×9°'¢,
amer. Nous pensons done que dans notre verset ne-ni8a›.e¢ aiguille plutot
ville remplie d'idol¢r. En elfet, nous verrons plus loin dana cette note qu'A.
lhènes renfermait une veritable population d'idolea ; et lea temples y etaient
plus nombreux qu'ei|Ieurs. Alhènœ nrba fammrm rqferle. Voyez Ciefirou,
Oral. de Hanupicum ruponaia. '
|
(b) Dana ie texto originel , -raï; mâeμlvmç signifie, homme: religieux,
I
pieux; et c'est dans ce.sene qu'il faut prendre le colenlibun de la Vulgate
i Bien entendu sans égard in la nature de la croyance, vraie on erronée.
(c) zmgμelèyeç, uerlmrum remimuor. Gest ainai que saint Àugnstln ii-
sait dans lon texte. il Advcrtit nobiscum earitaa ventre, dit-II, cum lege-
retur Iiber Aetuum Apoetoiorum , Pauiuln locutnm eue Athenlemibul, et
ab eis qui prmdicationem reritatia irridebant, dictum fnlaae Yerborum ae-
minalorem. Brat enim re vera ille eeminalor verbonun , led meuor morum
(Sermo ci. de verbis Ael. Jpou., xvu, t. vu, p. 711, 6d. de Venise, in-4°).
Si Horace fêtait trouve li avec œa ineródules, il aurait dit :
Quid digrulm lnnto lent hic prvminor hlltu T
M8 na úuarroxua
'Víri Athenienses per omnia quasi superstitioeioree (G) son
video. Y 23. Prœteriens enim, et videos (b) simu-
lacra (c) vestra, inveni et aram in qua scriptum erat : Ictwro
Dao. Quod ergo ignorantes colitis, hoc ego annumío vo.
bis (d). Deus qui focit mundum, et omnia quœ in eo
eunt.›
Saint Jérome no.doute pas que Faute] remarqué par PA-
pûtro ne fut celui qui portait l'inscription suivante : Ars.-1:
dieux de ïiisie, de i'Europs et de illfrique: ours dieu.: incon-
- ¢.'a~.~ _, _-
sans L'ÉoLtsn nr LA svumosun. 519
mu et étrangers. D'après son opinion, saint Paul changea le
pluriel de l'inscription en singulier, parce que, pour prouver
sa thèse, il n'avait besoin que de fixer l'attention des Athé-
niens sur ce qu'ils adoraient un dieu inconnu. ¢ Inscriptio
autem arae, dit-il, non ita erat ut Paulus asseruit, ignoto
Deo, sed ita : Diís Asia et Europœ et Africœ : dits igmtù et
peregrinis. Verum 'quia Paulus non pluribus diis indigehat
ignotis, sed uno tantum ignoto deo, singulari verbo usus
est : ut doceret illum suum esse Deum quem Athenienses
in arœ titulo praenotassent (a). ›
0Ecuménius et Théophylacte (b), auxquels se joint Box-
hom (c), citent, comme devant avoir appartenu à l'autel
d'Athènes, une inscription grecque ancienne. ll parait bien
que c'est celle dont saint Jérome donne la version latine, à
Pexception de la seconde partie qui est au singulier dans le
grec, et au pluriel dans le latin du saint docteur de l'Eglíse.
Elle porte :
OEOIZ AXIAZ KA] EYPDIIHZ
KAI AIBTHZ
9EQt ÀI'NflZTflt
Ku _
BENIN.
G'est-à-dire : « Aux dieux de l'Asie et de l'Europe et de la
Libye : au dieu inconnu et étranger. ›
Les-anciens donnaient souvent à toute l'Afrique le nom
de Libye.`Denys de Milet, dans sa Descrintionde la terre, dit:
ZH' firot A166-rg μšv ån' Eôpóar-v|ç lxet olipov
Aofiöv lttl ypuμμfict Faöstpuî 'rs ml ›:rr6μ.ot Netloï.
¢ La Libye est séparée de l'Europe par une limite oblique,
suivant la ligne qui s'étend depuis Gadira (Gades, Cadix)
jusqu'à Pembouchure du Nil. ›
(ni. i'it««'rs , Bmfé et Emme passaient pour les plus grandi savutll de leur
siècle : ils etaient comme les :riumvirs de la république des lettres.
(lt) In schoiaslica hisloriu dicitur quod philosophi Alhenii exiliellln, Gl.
tt-tu-hrats l'.-tclas in die pnssionis Christi considerlntei, quod non polerlnl
esse tîrtutc natura: co quod non factœ fuerunt per ínterpositionrm luna,
ul tlirit Dionysius se vidisse lunum retrocedentcm ab Oriente ctsuppouen-
lent se soll : lunr. enim erat. qninlndecimn,el ilerttm elm rcdtllllleltl VIII:
flrîcnlem 1 tnlis autem motus luna: crut contra cursum natura; preplu'
quod illa eclypsis non fuit naturalis. Tum quia illa colypsis solil intupit
et parte Orientis, et in eadem parte fuit determinatn, ut pntet en dictis:
Eulyptis autem nutunlls ipaius solis xemper incipil I parle Oecitlfllllli, el
› _..`4_.¿._å__ __ _ í____ __
' t
in parte opposite terminatur. Tum quia illa eclypsis durvit tribus boris,
scilicet ah hora sexta usque ad horam nonam, nt habetur Matth., xxvu.
Eclypsis autem solis naturalis nou tantutn durat, sed modico tempore. Ham
Igitur, et similia attendentes philosophi oonsecraverunt altare Deo qui talia
mirahilla faciebat : quem voeaverunt ignotum, et bene sl consideretnr ejus
exeelleutia que incomprehenaibilis est a quacumque ereatura etiam beala,
et per ooasoqueus aliquo modo sibi incognito, et multo magia non beata.
- *_ _-* 1 -QCÎIÉ
« Nicolas de Lyre, Comment. sur les Actu des Ap.
On convient généralement quel'hiatoire scolastique, écrite par Pierre Co-
mator, d'où notre commentateur tire ce fait, est un livre sans autorité, rem-
pli de contes apocryphes et de raisonnements bizarres. Le thit en lui-meme
est tire de la lettre de saint Denys l`Ai-éopagite å saint Polycarpe, tram-
crite en partie par Suldas : mais il n'y est nullement question de l'autel.
Un illustre théologien, le P. Satmeron, sa contente d'ajouter à ce qui
vient d'etre rapporté de saint Denys : a Et fortune-Dionyaius ax Egypte
revorsus author fuit, ut talia ara iguoto Dao arlgereturn (Tract. anvu in
Acl.). Cependant il cite au meme endroit lo livre de Pierre Comestor, ce
qui prouve`qu'il n'y avait pas une grande foi.
(u) Aliqui dixerunt quod fuit consecratum et iustitutum a posteris Her-
culis, qui post ejus mortem ejeeti de regno suo et potestate, recurrerunt
ad auxilium Athenlansium , per quod reatituti fuerunt ad atatum pristinum:
l
propter ,quod dixerunt Misericordiam in Athenis posuisse sibi sedem, cul
consaeraverunt aram, acilicet quia Misericordia non erat aliqua persona
quo fuiset nota hominihus, sicut .Iupiter et Mercuriua et hujusmodi tua-
rant, quoa Gentilea ad deoa translator eue dicehant; unde et II. Mach.
au dicitur : Potro macro ime Deo: tromlnto, etc. ldeo illud altare intitu-
latum fuit : Ignoto Dao, et delermiuatum quod non lieront ei oblationes et
aaerificia nisi de gemitihus, lachrymis, etprecibus miscrorum ibidem mi-
oerioordiam postulantium. _ Nicolas de Lyre, ibid.
(b) P. 450 da l'6dition de Paris, 1658.
=e-§._- _ -
526 ne afutaxomn -
aux Bacédémoniens pour leur demander du secours. Près
du mont Parthénius le spectre de Pan se nencontra sur
son chemin,qui se plaignitdece que les Athéniens le négli-
geaient en quelque sorte, mais annonça en même temps
qu'il allait les secourir. Devenue vainqueurs, ils batirent un
autel sur lequel ils gravèrent :Au Dieu incounn(o). lÿautres
disent que la ville d'Athènes fut une fois en proie ållne
maladie épidémique qui était tellement ardente, que les
malades ne pouvaient rien supporter sur le corps, pas même
les pl us légères étoiïcs. Ils im plorèrent leurs dieux lteconnutl
légalement, et rféprouvèrent aucun soulagement. S'imttgí-
nnntulors que peut-étre cette épidémie leur était envoyée
par quelque divinité dont ( par ignorance) ils avaient négligé
le culte, ils bàtirent un temple dans lequel ils ptacèrent un
autel portant cette inscription : Au Dieu inconnu. La santé pu-
blique se rétablit des qu'ils y eurent oifert des victimes (it). s
La première de ces deux opinions ne parait nullement
fondée. Pourquoi les Athéniens auraient-ils inscrit sur
l'autel au dieu inconnu? Le temple ainsi que l'autel turent
dédiés au faux dieu que Philippidea prétendît avoir ren-
contré. Or, Pau. était une des divinités leeplulçélèbres de
la Grèce, et surtout de l`E.gypte, berceau dä' Athéllíens.
L`inscription aurait pu ètre, au dieu Ieeottsttl, parce qu'on
avait négligé son culte; mais jamais Gardien Inconnu.
a
528 nn tfusanosm
Ecoutons maintenant Pausanias : ' _
« Pour ce qui est de Pan, on rapporte que, lors de l'inva-
sion des hlèdes (a) dans le pays (b), Philippides ayant été
envoyé à Lacédémone pour y annoncer cette nouvelle, il en
rapports la réponse que les Lacédémoniens étaient obligés de
différer leur secours, parce que leur loi ne leur permettait pas
de marcher au combat avant la pleine lune. Mais Philippides
dit que Pan lui était apparu auprès du mont Parthénien , et
qu'il lui avait dit qu'il était favorablement dispo* pour les
Athéniens, et qu'il combattrait avec eux à Marathon. Le
culte rendu à ce dieu (par les Athéniens) est du à cette
bonne nouvelle (c). ›
Dans ces deux passages d'Hérodote et de Pausanias, qui
sont la véritable source du fait sur lequel se base la première
opinion rapportée par saint Isidore, il n'est point parlé du
prétendu autel d'un dieu inconnu construit ã cette occa-
sion;et le temple mentionné par Hérodote était expressé-
ment dédié à Pan.
G'est sans doute pour prévenir cette difficulté, qui est
trop naturelle pour qu'elle ne se présente pas d' abord ä l'es-
prit, que quelques-uns ajoutent, ainsi qu'on voit dans la
dissertation de D. Calmet (d): ¢ Après la défaite des Perses,
on lui (à Pan) érigea un autel; et, de peur que quelque autre
dieu ne fût encore mécontent de leur négligence, ils inscri-
virent surcet autel :Au dieu inconnu. › Outre que l'autel
(u) Ol 1äp 'Ahvdu hrstå-il aint JE dpyjç -roùç llscùç mîvruc nupùuãev, dllà
vu-.aw-~
:unit xpóvwç ui bleu; rtvfltç, åç -rit ix. riw imspãcpíuv, óç rù 105 Iluvöç, in
*ni μuqiå., åç ri: μaμîkl. μucrlipw. lsniquyav. 'ïanpov cam aroxuflojuvct ånô
rcúruv, 611 slxbç uni luce sim Otôv, lnr' uårãv di -tlqvoüeht, ïva. ml mpi
^ N
530 na rfnuxortm
Dans son homélie xxxvm sur les Actes des Apûtres, l'e-
loquent Pere s'exprime en ces termes :
¢ Gomme la suite du temps avait introduit a Athenes
beaucoup de dieux, jusqu'i ceux des autres pays, tels que le
culte (a) de Iinerve, Pan et autres divinités étrangère; la
Athéniens, dans la crainte qu'il n'y eût quelque dieu ignoré
d'eux, qui cependant fut adoré ailleurs, lui éleverent aussi
un autel, pour plus grande sûreté. Et comme il ne s'agissait
pas d'un dieu connu, on mit l'inscription : Au dieu in-
ØMII a
Voyez aussi tome m, p. 56, où le saint Pere explique l'ori-
gine de l'autel Au dieu inconnu dans un passage trop long
pour etre transcrit ici. -
Quoiqu'on ne puisse rien opposer au systeme du saint
Archeveque de Constantinople, nous en présentons un autre,
qui n'en diñere pas essentiellement, mais s'adapte mieux à
toute la suite du texte des Actes des Apôtres.
Gomme saint Jean Ghrysostome, nous avons l'intime con-
(u) Quod ergo ignorantes colltis, hoc ego aunuutio vobis. Deus qui fecit
mundum et omnia qua in eo sunt. ln ipso enim vivimus et tnovemur et
sumus. Non debstnus nstimare auro aut urgente aut Iapidi , sculpture nrtis
11"» et cogltatlouis hominis, divinum esse similem. -
I
532 un L1-lutstonts
Athéniens à Pécouter, en leur disant qu'il les trouve trét-
rcligietsœ, Sustôutμwsctípoqt.
Josephe, en nommant les Athéniens et les Lacédémo-
niens, dit : « Au jugement de tous, ceux-ci sont les plus
vaillants, et ceux-là les plus religieux de tous les Grecs (a).›
Pausanias, dans son Voyage de l'Attique, en parlant de
l'autel de la pitié (b), que l'on voyait dans la place publique
d'Athènes, dit : a Les Athéniens n'ont pas voulu seulement
recommander de cette manière la philanthropie, mais aussi
montrer qu'ils avaient plus de dévotion que les autres peu-
ples envers les dieux... On peut juger combien ils sontplus
religieux que les autres peuples, par la prospérité présente
dont ils jouissent (c). ›
Quelques chapitres plus loin , le méme voyageur répète:
a J'ai déja dit que les Athéniens ont plus de zèle que les au-
tres peuples pour ce qui regarde la religion (al). s
Philostrate rapporte qu'Apollonius (étant apcrpu que les
Athénicns offraient volontiers des sacrifices aux dieuar, se mit
à discourir sur cette matière (e); leur enseignant quelles cé-
rémonies étaient propres à chaque dieu; il quelle heure du
jour ou de la nuit il fallait leur sacrifier; quelles vic-
times, quels vœux, quelles prières, convenaient a chactm
d'eux, etc. (f).
(tl) “O5 cil-rs rit; 'Abmuieav fugue, eörs -råtç Aauudatμsvíeiv ivtvinusv, 5* W*
|s.lv åvdpstortirwç , rois; Bi siictåstrrsi-roue -röv 'Enfivœv ãnuvrtt 3-Î'!°°°“"
C. Ap., llh. n, n° tt, p. 479 de l'éd. d'HIV0N-
(s) c'est ram: tu ta pau si-:gs μr le «mumu a'n¢a-.u|s, que PII-
dsurs ont cru étre l`autel de l'inscription alléguée par saint Paul. WI"
plus haut, p. 536. -
(c) 'l'ot's-roc: di ui 11': le tptluvipevniuv μivov ztaûltrraauv, ¢DJ.ä :tal lt Wi”
slsusfisiv illas» ssllov... din' *rs lvuptfïsç ötretç 1r).t'ov *rt it-(pass sùctfilílt Fi'
ncrtv, leds ttçttn wnpöv *n'›1_n¢ 1_p"!.¢'t"ïl¢. Lib. I, cap. xvu, II' I, P086 “su
des petits classiques de Leipsig.
(tl) Aùsttrut di μot ui npörtpev, io: 'åhvttiotç mptactiflptšv rt 'B 'NÎG mm
le rit Osïá im trnsudiç. lbid., cep. utv, n° 5, p. 64.
(0) 'flnatfil çûeûúruç *rtisç 'A0-nvuiou: sivîtv, ii-:zip ispôv dtutlífiaaûstt.
(_/) Vie d'ApolIouius de Tyane, liv. tv, ch. 6.
\
(a) 'E-mt ain alu. ii åpliç miv-ru; idišam, ållå. aussi μutpbv si¢'nví1_0no¢v
dirai; oi tds ini 1-in irœrípuv, si di I-nl 1-ik -pvaãg rñv laorãv auvalûôrrle,
sirrw rrpåç ÖÂVÎÀOUG' fin åmnp 'rufrreuç 'ñqvooüμsv , çaatv , frrsrra. ücraptv «.6-
*roltç l3sÉ¢'μ.s0¢ :tai åfvupicqμv, oörtn auμficivst mi blw elsa.: åjvosôμsvsv, ui
övra. ph llöv, 06 1v0μZo'μavov 8i ùç' -ilpísv, anal dti. -ruine Zavbávu áμùoúμvoç,
ul p-'lidl Osμraúcμavaç. Ti vin in 1s'v'Irr¢t ; ürmaav Bmμöv, ml lqpalmv,
536 na rfiuuuroma
On célébrait à Athènes une soiennité annuelle, appelée
Théoxénies, en l'honneur de tous les dieux en général (rs),
parce que plusieurs d'entre eux n'avaient pas de féte parei-
culiere. D'aprés Pétymologie du nom de cette solennité, il-
paraitrait qu'elle a été instituée principalement en faveur
des dima: étrangers; car ce nom est formé de théos (dieu)
et de menos (étranger). Casaubon, dans ses notes sur Athé-
née (b), dit : 4 In multis Grœciœ locis festum celebrabatur
nulli privatim deo sacrum, sed. in universum omnibus,
Tlteoœenia eum diem vocabant. Athenis autem potissimum
videntur Theoxenia celebrata : nam inter propria reipubliœa
illius instituts hoc fuit quod limb: Èívwt (dieux étrangers)
colerent quam plurimos. ›
Maxime de Tyr dit : ¢ La condamnation de Socrate est
une sentence de culpabilité contre le peuple athénien.
Celui-ci rejette les dieux de Socrate, et lui-méme reçoit
d'autres dieux, nouveaux dans le pays (c). ›
Strabon remarque que ¢ les Athéniens exerçaient volon-
tiers l'hospitalité, non-seulement envers les hommes, mais
aussi envers les dieux des autres pays; c'est ce qui se voit
par tant de cul tes étrangers qu'ils ont adoptés. On en a méme
fait la critique dans des pièces de comédie (d). ›
Nous trouvons la méme pratique chez les Romains, imi-
tateurs des Athéniens en bien d'autres choses. Dans l'0cto-
åyvöarqs hip, *relire Àíymtç dti *toii l1n1páμ.μ¢'roç, 5-ri ui ai' ri: Irm lai:
Inge; sùdûru 'poptcñaiç riμiv, xuixsivw Oapamûaoμav.
(a) la dictionnaire d'l16sychiua définit ainsi le mol Théoxtnics: a fete
commune de tous les ålelx. n Oieiívtst, rtowît Iaprù mici *roïç Otoiç.
' (b) Lib. lx, cap. in.
(c) 'll dl Iuxpãrwr x/srl: Zkûmnaimv ypaçù, ååuui å 'Mnvaíuv öïams, oû:
μiv Iuxpárnc voμifist hein, où voμifim, input Si xaivà datμóvia. imupíçuv.
Discours xxxrx, vers la lin.
(d) 'Mnmïot di åan-rp rrspl -ris ina çtiošrvcümç Sta-rrlaüaw, eiira :zi :api
'rain Oaoiiç, mltlå -yåtg rôv Éuvãw îtgôv rraipsdífiavro, ¢7›a1rsp :tai inuμåûanv.
Lib. tx.
muni: L'Écr.rsn nr Lysvuicoouz. 537
vùudellinutius Félix, Gécilius dit, en parlahtdes Romains:
« Dum captis hostilibus mœnibus, adhuc farociente victorià,
numina victa venerantur, dum undique hospites deos quae-
rum, et suos faciunt. Síc dum universarum gentíum sacre
suscipiunt, etiam regna meruefunt (a). ›
Hésychius nous apprend aussi que les Athéniens ado-
raicnt les dieux étrangers (b).
III. Pour les autels consacrés par les Athéniens à des dieux
inconnus, on les trouve mentionnés dans plusieurs écrivains
anciens.
Pausanias, Voyage de l'Attique, a vu dans le voisinage
du port de Phalère du autel: oomdcréa aux dima: qualifits
inconnus (c).
Le meme, Voyage de l'Elide: « Nous avons parlé un peu
plus haut du grand autel (d'0lympie) appelé autel de Jupiter
Olympùm. Auprès de celui-ci est l'autel des dieux Incon-
nus (d). ›
Dans Philostrate, Apollonius, après avoir recommandé le
respect pour les dieux, ajouta: « A Athènes on dresse des
autels meme aux dieux inconnus (e). ›
Tertullien dit : a Invenio plane lgnotisdiis aras prostitutas :
sed Attica idololatria est : item incerti: dhs, sed romann su-
perstitîo est (f). ›
Nous voyons qu'on ceci les Romains ont encore imitó les
Athéniens. G'est ce que nous lisons aussi dans Minutíus
(ni Contra Gresconium, lib. 1, cap. xxrx, 11° 54. tome xu, p. 513, dd. ds
Yeltisrf, in-›t“.
(b) Kuti dtå. -roi åïvófrrw Otaö, nμiedœt μlv :ati ttspiçpaou tin
'ED.1Îve›v 'rev dnμwupyös Bah fivišnw. Rar' ini-fventv di dsîv 8:' Tien? imedia-
Guîv ru mi μaúsiv. 'l`. 1, page 512 de l`édit. de Venise 1757.
(c) Bxereitationes ssern in N. T., lib. v, esp. x.
. id) Quantum sa seriptls eorum (Gentilium) colllgl potest, iptonu au
_ :nn: ,L'ÉG.t.1sz xr LA svnmocun. 5M
ll. L'inscription de l'autel d'Atbènes était véritablement
au singulier, &yw'›a-rq› Gaïa, au Dim inconnu.
Les inscriptions au pluriel rapportées par Pmœanias et
Philoatmtc, cités plus haut, p. 637, ne prouvent .nulle-
ment contre notre proposition. Car le sens des passages de
ces auteurs peut étre qu'il y avait plusieur: autels portant
chacun l'inscription au singulier : au man inconnu, ainsi que
le pensent beaucoup de savants; et si l'on ne veut pas ad-
mettre cette explication qui, en effet, semble un peu forcée,
il n'en résulte en aucune façon qu'il n'y eût pas d'autres
autels avec inscription au singulier, au moins un seul, celui
d'Athènes. L'existence de cet autel nous est attestée, non-
seuletnent par le texte des Actes des Apôtres, mais aussi par
deux passages du dialogue intitulé Philopatris, attribué par
quelques-uns a Lucien. Dans le chapitre tx de ce dialogue,
Critias dit: ¢ Je jure par le Dieu inconnu d'Athe`nes qu'elle
est restée vierge jusqu'à sa décapitation (a). › Au chapitre,
_.- ._- ùn§_.rÎ_-_-*_ Hv-
xxvtu, il est dit: t Quand nous aurons trouvé d Athènes le
Dieu inconnu, nous nous jetterons ã genoux, et, les mains le-
V
vées au ciel, nous lui rendrons des actions de grâces (b). -
Saint Jérome lui-méme, qui dans son commentaire sur
a
l'Epttre a Tite déclare que l'inscription était au pluriel (c),
semble dire tout le contraire dans son commentaire sur
Ezéchiel, chap. xvi, verset 42, où nous lisons : Signum
\
Dominicœ sanctificationis, nomen est omnipotentis Dei,
Y
quod quatuor literis hebraîcis scribitur, et apud eos (He-
braeos) vocatur inejfabüe, dum nomen ejus non potest dici.
i
dicebatur Ithnicin, cujus nomen lncertnm euet aut proferrl nefu (voyez
plus haut, p. 356 et sulv.); ilno et cujus mus dublua. Wonna, déjà cité,
i
cap. nr, S 17. Voyez aurai Anlu-Gelle, livre u, ch. 28 intitulé : Non me
conlpcmnn cid deu rem dlvinam ficri apportent, quum tu-ra mont.
(tt) N-ip -röv *promu lv 'Mvîutç nupôívoç åtiμuu pilot 'rit åsrmoμñt-
(b) 'liμîç «N *rh iv 'Miîvaiç å-póarov lçtupdmc, nalxçocmvfiuamç, μîpuç
tk cùpavöv lxrúvamç, rcúrç tù7_qm-riiaeμtv.
_ (c) Voyez plus haut pages 518, 519.
542 nu rfuamlonm
Gujus majestatem etiam gentilitas non ignorat, et Athe-
niensium tmatur am lonoro Duo. Unde et Apostolus :
Quem vos, inquit, ignotum colitis, hunc nos annuntiunus
vobis.
Iïaprès saint Jean Ghrysostome, dont nous avons cité les
paroles plus haut, p.-529 et 530, l'autel était consacré à un
seul Dieu.
Glassius, dont Pautorité en matière de philologie sacrée
n'est contestée par personne, se prononce également pour
la nombre singulier tlefinscription. « Sed verosimilius est,
dit-il, in singulari inscriptionem illam am formatam fuisse;
si enim secus esset, procul dubio Paulus occasionem inde
sumpsisset -mxuostuv (le polythéisme)_ Gentilium prius per-
stringendi, quam de uno vero Deo sermonem fecisset- Et ni-
mis clara sunt verba Pauli: Quem (non quos) ignorant” co-
litis, hunc ego annuntio vobis: quœ propositio ex plurali
appellatione non ita directe et immediate elici potuís-
Seî › '
Ill. La premiere intention de l'inscription était de consa-
crer l'autel au Dieu des Juifs, mais au meme titre qu'on
avait donné Phospitalité aux non-dicam (b) des autres na-
tions. Geci résulte clairement du texte. L'Ap6tre des Gen-
tils dit aux Athéniens: Vous connaissez mal le Dieu que
vous désignez sur l'autel que j'ai vu, par le nom du Dieu
inconnu; il ne partage point sa gloire avec d'autres (c);¢*
est le seul vrai Dieu, créateur et conservateur de tout ce qui
est; mais l'union avec ce Dieu est impossible sans la foi en
Jésus-Christ, la voie, la vérité et la vie (d).
t
(a) Philol. sacra, lib. v, tract. rr, cap. vn,p. Qûida l'6d. dluistad.
(tt) Deutér., :xu, 81. u Ils ont excité na jdouale sn adoraut un nan-
dtw. "nr'n'›:.›
(c) Ego Dominus. Gloriam maaui alteri non úalva, et India na
aaulptilihuu Iv., xu, 8.
`(d) Dicit ei Jesus: Ego aura via, et veritas, et vita; nano venit ad l'a-
trsm nial par lue. Joan., xiv, 6.
anna t.'Écmsu trr La svnacocun. 543
Curieux de nouveautés et avides d'instruction, les Athé-
niens ne pouvaient pas ignorer le Dieu de la Judée; plu-
sieurs de leurs philosophes avaient appris à le connaitre par
le commerce qu'ils avaient eu, dans leurs voyages, avec des
prophètes et des docteurs du peuple hébreu. Leur propre
ville possédait une synagogue où *saint Paul, avant d'étre
traduit devant l'Aréopage, était allé plusieurs fois disputer
I
contre les Juifs (a). En outre, nous voyons dans Josephe
› non-seulement qu'un certain nombre de_ leurs compatriotes
se rendaient en Judée pour y commercer, ou pour d'autres
interets personnels, mais aussi que la république athénienne
y avait envoyé plusieurs ambassades. Le bon accueil que
tit a ces Grecs Hifcon, lils d'Alexandre, grand pretre et chef
dela nation, et les attentions qu'il avait eues pour eux, en-
gagèrent le gouvernement d'Athènes à lui décerner une cou-
ronne d'or et à placer sa statue dans le temple de Démus (b)
et des Gråces. Une ambassade fut chargée de lui porter ce
décret honorable (c). Est-il possible que les Athéniens qui
visitaient la Judée, que leur sénat qui était en rap ports
I
d'amitié avec le chef de la religion des Juifs, ne se soient
jamais informés de la croyance de leurs alliés. Ils ont donc
eu connaissance du Dieu de Jacob; et, puisqu'íls Pont connu,
ils n'ont certes pas manqué, superstitieux et théomanes qu'ils
étaient, de Paccueillir comme hote, ou de lui donner droit
de cité chez eux. Isis ce Dieu défend à ses adorateurs de le
représenter sous quelque forme corporelle que ce soit (d);
|
les Juifs n'en avaient point de simulacre. Ne pouvant donc,
š
faute de modele, lui donner une statue à Athènes, comme
on en usait envers les faux dieux à mesure qu'on en adoptait,
0
541» ou lfusnuonte
il fallait se contenter de lui ériger un autel ù l'imitation de ce
qui se pratiquait dans le pays d'ou il venait, comme disaient
les paîens: cet autel était probablement à l'instar de l'autel
___- des liolocaustes du temple de Jérusalem. Meme dilîiculté
i pour le vocable, c'est-a-dire pour inscrire sur l'autel le nom
C du nouveau Dieu, puisque dans le pays où son culte domine
exclusivement, son nom est caché parmi les ombres du mys-
tère (a). On se conforma encore en cela à ce qui se pra-
tiquait chez les Juifs. Or les Juifs, qui parlaient et écrivaient
7«Ai-_ la langue des Athéniens, nous voulons dire les Juifs hellé-
nistes, appelaient eux-memes leur Dieu Om äyvutmv, Diest
1 inconnu. Josephe, par exemple, dans son deuxième livre
contre Appion, dit : ¢ Si Dieu semanifeste à nous par sa puis-
sance, il demeure inconnu, ãyvumw, quant à sa nature (b). ›
Les Samaritains, qui faisaient si bon marché de leur
- «uv religion, voyant les persécutions qu'éprouvaient les Juifs
\
de la part d'Antiochus à cause de leur attachement à
la foi de leurs pères, écrivirent à ce tyran: ¢ Nos ancétres
ont bâti sur le mont appelé Garisim un temple (en l'hon-
neur du Dieu) sans nom: nous veus prions donc (de per-
mettre) que ce temple sans nom soit dédié ã. Jupiter grec (c). ›
D Jéhova se qualifie lui-méme, par la bouche de ses prophe-
tes, le Dieu caché, inconnu. Isaie dit: ¢ Vera tu es Deus ab-
| rconditus (tl). › Le Psalmiste l'exprime en ces termes: « Et
posuit tcncbrns latibulum suum (c). › Les paîens n'ignoraient
D pas que le peuple juif ne reconnaissait qu'un Dieu purement
55
546 ,nu flnunonm
virent sur leur autel, d'après les Juifs hellénistes. Gee der-
niers l'employaient, comme dans le passage de Josephe que
nous avons cité (a), dans le sens du âsîva des Grecs : un tel,
un quidam, quelqu'uu dont on ne peut, ou dont on ne veut
pas dire le nom. Il- répond a Phéhreu *aha que le grammai-
rien David Kimhhi rapporte a la racine N59, étre caché, ass-
dcsssts de la portée de l'esprit (lt).
La notela plus singulière que nous ayons trouvée sur le
verset B du chapitre xvu des Actes des Apotres, c'est celle
de D. Galmet: ¢ Nous nous étondrons, sur cet autel con-
sacré au- Dieu inconnu, dans une dissertation particu-
li6l'0. ›
Nets 52, page 366.
'PQI
_-_
` ___
(e) Partie I, chap. x, S4.
`¿
(lt) Nou distlngnons ici les ae!
se vétu du pouvoir de le réconcilier
des péchés, d'un coté; de Paulre
pr¢at`rÎ|1ii0I't ¢|`l.lll¢
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:~_§.
1 .,
fi rlmrtg -__ 3 .› .-
--sI›'.;n .f__._
. rf"
550 na rfruiuronm
mud méme par l'autorité des rabbins Der-Hatnlssli et
Samuel (a), est la règle prescrite par tous les principaux
rabbins.
liaimonides, Traité dela pénitence, chapitre tt, § 8 : e La
formule de confession usitée en tout Israël, est: En vé-
rité, nous avons péché. Et c'est la Pessentiel de la confes-
sion (b). ›
R. Moise de Kotzi, dans son Grand Livre des préceptes, pré-
cepte afiirmatif XVI (c), s'exprime de la meme manière,
comme aussi R. Joseph Kuro dans sa Somme théologique,
partie Orahh-Hhayin, n° DCVI.
Dans deux cas seulement les rabbins permettent au péni-
tent, et quelques-uns d'entre eux lui ordonnant, de spécifier
et de divulguer ses péchés, ou mieux le repentir de ses
péchés; savoir:
1. S'il a nui au prochain dans son bien ou dans sa réputa-
tion. Dans ce cas il doit manifester son repentir en présence
de plusieurs israélites , afin que ceux qui i'entendent inter-
cèdent pour lui auprès de l'olïeusé, et le disposent ii l'indu\-
gence(d). ,
2. Si le péché envers Dieu a été commis publiquement.
Dans ce ces , pour réparer le scandale qui en est résulté, le
pénitent doit témoigner publiquement qu'il se repent de
tel et tel péché. G'est ainsi que Moise spécifia le péché d'Is-
raél. «Ge peuple , dit-il au Seigneur, a commis un tres-
grand péché , et ils (e) se sont fait un dieu d'or (f). ›
llolse n'a pas fait cette confession publiquement, mais devant Dieu , sans
témoins, aa haut de la montagne. Nous ne nous posons point ea défen-
seur des rabbins, bien s'en hut. Notre tlche se borne il rapporter ce qu'ils
disent.
On vara quelques lignes plus bas qu'on pouvait déléguer un autre pour
faire la confession.
(u) Josué, vn, 19.
(b) Facto autem altero die, locutus est lloyses ad populum : Peccastis
peecatum maximum : ascendam ad Dominum si quo modo qnivero eum
deprecari pro scelere vestro. Exode, xxxn, 30.
552 nu L'n.uuuoNm
la formule de confession pour son propre compte, la répétait
une seconde fois au nom de tous les sacerdotes descendants
d'Aron, et une troisième fois au nom de tout le reste du
peuple d'Israël (a).
Ill. Les Hébreux ne se confessaient pas aux prétres.
A quoi cette confession eût-elle servi, puisque sous le
régime de la loi de rigueur, Dieu se réservait exclusivement
le pouvoir de remettre les péchés. Il n'a accordé cette pré-
rogative, vraiment divine, aux lévites consacrés à son ser-
vice, que lorsque, apres sa résurrection, se trouvant avec
les apôtres dans le méme lieu, il souffla sur eux, en disant:
Recevez le Saint-Esprit; les péchés seront remis d cena: d qui
vous les remettrez; et ils seront retenus á ceux d qui vous les
retiendrez (b). De là vient que les scribes et les pharisiens, qui
ne voulaient voir en Jésus-Christ qu'un simple humain,
pensèrent en leur cœur, quand ils i'enteudirent dire au
paralytique : « Mon /ils, tes péchés te sont remis, › ils pense»
rent, disons-nous, en leur cœur : r Que veut dire cet homme?
Il blasphèmel Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul?›
Quid hic sic loquitur? blasphemat! Quis potest dimittere pec-
cata nisi solus Deus (c)?
Que si l'on objecte: Les fidèles de la nouvelle loi seraient
dans ce cas traités plus rigoureusement que ceux de la loi an-
cienne, nous renvoyons au catéchisme du concile de Trente,
partie it, article De confessione et illius necessitate, qui énu-
mère tous les avantages qui résultent de la confession sa-
cramentelle.
Cette matière sera traitée plus au long dans le volume de
dissertations que nous comptons mettre au jour prochaine-
ment, Deo annuente.
le zèle jaloux dont les juifs ont toujours fait preuve dans la
conservation de leurs livres saints? › Voila donc un grand
débat entre cet auteur et tous ceua: qui forment sa partie
adverse, et que, quant à nous, nous ne connaissons pas; à
savoir, si ces quatre mots hébreux appartiennent véritable-
ment au texte du Talmud de Jérusalem, ou ne sont qu'une
insertion subreptice.
Il y a un moyen bien simple de terminer ce débat. C'est
que ces quatre mots hébreux n'existent dans aucun exem-
plaire du Talmud de Jérusalem, ni imprimé, ni manuscrit,
n'y ont jamais existé, et nous ajouterons, n'ont jamais pu y
exister, par la raison que ce passage est tout en syriaque, et
que les quatre mots sont en hébreu pur. Voici ce passage tel
qu'on le lit* dans toutes les éditions :_(a) pwp :no: Nm Bin*
.(b)p:n1p5~mp1~::: parvint -pam pãus 115 *nuvi ninmzm
Dans toute la suite de cet endroit du Talmud, on ne trouve
pas la moindre mention du livre Yetzira, pas la moindre
allusion qui puisse s'y rapporter.
Nous demanderons maintenant à Pauteur, que nous nous
abstenons de nommer : Est-il permis de disserter avec tant
d'assurance sur le texte d'un livre que l'on est atteint et
convaincu de n'avoir pas lu Y Est'-il permis de bâtir un sys-
tème (c) sur la cabale rabbinique quand on ignore la langue
(a) Bt non, comme copie l'auteur, jttnp, qui est bien lyrlaque, et
meine arabe, mais n'appartlent pas l la langue rabbinique. Cf. Talmud ,
traltéa Peçalttùn, bl. M5 recto. llliaghipa, fol. 10 recto. Sota, tol. IO
NOW.
(6) Je puis prendre des concombres et des citrouilles et les changer en
chevreuils et en esrb; et ceux-ci produiront d'autres clievreuils et d'autres
cab. Talni. Jcma., chap. vu, vers la lin.
'Pourquoi notre auteur n'a-I.-il pas donné la traduction de ce passage!
(c) Le systeme de notre auteur n'est qu'une petite bagatelle. Il prétend
que les docteurs de la cabale enseignalent le panthéisme en le vollant des
termes les.plus orthodoxes de la théologie rabbinique. La synagogue, de~
' 56
562 na t.'u.uuro1tm
de cette science au point de ne pouvoir pas distinguer Phé-
breu pur du syro-jérusalémite qui est l'idiome du Talmud
de Jérusalem, aussi bien que du Zohar, le code de la cabale?
« Et ne cœperitis dicere, Patrem habemus Abraham; › ca;
on peut étre israélite de naissance, et ne pas savoir l'héb1-eu,
surtout quand on reste étranger à la croyance et au culte
de la synagogue, comme Pécrivain que nous combattons. La
langue hébraïque et l'idiome rabbinique ne se transmettent
pas avec le sang. Celui qui en a une connaissance parfaite,
Multa tulit fecitque ptœr, eudavit et alsit.
Il nous est facile d'indiquer ce qui a amené notre docteur
cabaliste à supposer ces quatre mots dans le texte du Talmud
de Jérusalem. Des commentateurs de ce Talmud, pour faire
croire plus facilement au tour de force dont se vantait
R. Josué, disent que sans doute il opérait ce prodige en se
servant du livre Yetzira. Par suite de cette explication, le
célèbre rabbin Menasseh ben Israel , dans son livre Jimi;
DHD (de Pimmortalité de l'åme), en traduisant en hébreu
notre passage du Talmud de Jérusalem, ajoute entre paren-
thèses les mots nwtv 190 11* by. Un auteur allemand, cité
par le soi-disant cabaliste, et qui ne connaissait pas plus
que lui le Talmud de Jérusalem, s'est imaginé que ces quatre
mots appartenaientau texte méme, sans s'apercevoir de la dif-
férence de l'idiome, et non-seulement les a transcrits comme
tels, mais a fait tomber dans la méme erreur une longue
suite de citateurs. Dans notre Notice sur la cabale nous avons
signalé d'autres preuves de Pignorance et du charlatanisme
de l'écrivain qui se pose en savant hébraîsant et cabaliste.
Le texte que cite saint Paul est tiré d'lsaie, xxrx, -10.
« Car Jéhova a répandu sur vous un esprit tfauoupiseement;
0
666 on rfuuronm num rfúauss irr La sriuaoaoz.
Abiitque Dottnws , postquam ccuaoit loqui ad Abraham _- et
ille revenu: est in locum suum. Abraham avait accompagné
pendant un espace de chemin les hommes quand ils se reti-
rèrent : « Et Abraham simul gradiebatur, deducens eos, › ver-
setiô. Ce n'est que dans le chapitre suivant qu'il est parlé
d'anges qui se transportèrent à Sodome : « Veneruntque duo
angeli Sodomam vespere. n Ces deux anges n'étaient donc
pas les trois Personne: d'Abraham. Si donc le texte du cha-
pitre xvru, 1. 46, dit : Cum ergo surrearùiscnt inde Víri,
dircœcrunt oculoa contra Sodomam, il faut Pexpliquer que le
Seigneur décida d'y envoyer ces anges.
Nous ne saurions en conséquence admettre que saint Paul
fit allusion à Papparition des plaines de liambré, lorsqu'il
écrivit aux Hébreux (xm, 2) : ¢ Et hospitalitatem nolite obli-
visci , per banc enim latuorimt (nescierunt) quidam, angelis
hospitio receptis. › Par ces motifs nous n'avons pas fait men-
tion d'Abraham, dans notre édition de la Bible, comme le
commun des commentateurs, à l'occasion de ce verset de
saint Paul, et nous avons dit simplement : ¢ Gomme Lot,
lanué et sa femme, etc. ›
Nous regrettons de ne pouvoir traiter cette question plus
au long ici; et nous renvoyons à notre Dictionnaire de la
Bible, qui va ètre mis sons presse.
Dédittlœ. v.
Préface. vn.
Lettre aux Isrnélites. 4. -
lsrnélites convertis, pretrss, religieux, 8.
La religion des anciens Hébreux est identique avec la religim catholique. 5.
L'Evangíle seul donne la clef de l'Lucizn Testsmmt. 1.
Prophétie d'Isaïe. 8. I
Prophétie de Jacob. 9, 97. ~
Digrossion sur cette prophétie. 418 suiv.
Véritable miuion du Messie. 9, 40.
La nation juive est ls première À qui l'Evangile fut annoncé. 40.
les premiers disciples et les .Apôtres de Notre-Seigneur 'aaient juifs de ns-
tion. 41. '
Les quinze premiers évêques de Jérusalem étaient de ls nation juive. ûid.
Le premier martyr était de ls même nation. íbid.
Ls conversion de saint Paul due aux prières de saint Etienne. 42.
In cérémaniset la pratiques dela synagogue se retrouvent dans Plglise. 48
suiv.
La synagogue prie su nom et par les mérites d'Isuc. 46, 409 suiv.
Elle prie pour la morts. íbid.
Elle I recours à Fintereession du anges et deseaints.
Ilholocsuste perpétuel expiait les péchés ¢l'Ianêl. 46, 47.
La prophétie de Daniel. 41. ,
L'Eglise adore le Dieu d'Abrshaln, d'lssac et de Jacob. 20.
Le dogme de la sainte Trinité n'exclut pas Yunité de Dieu. 24 . ,
Jésus-Christ a voulu être lui-mème le ministre de l'Evsngile auprès des Juifs,
tandis que les autres nations n'ont attendu que la prédication de sa
Apôtres; 25.
Les juifeseconvertissent en grand nombre. S6.
Une multitude de demoiselles israélites sont devenu religieuses. 27.
568 nm.: ons unit-zaza. `
Ignorance du rabbins en fait d'hiwoire. 80, 229 suiv.
Toutes lea époques auxquelles les Juil: attendaient leur Meuie sont [Ja-
aêü. 90, ll.
Canvenion de la natioujuive tllnl lu dwnien telnpl. 81, IH auiv.
Relation de la converaion de l'autenr. 82 auiv.
Sa naiaaance. 86.
Son éducation. 85.
Leadegrea du rahbinat, et décret deNa|›olèon sur cette íbid. et IIS.
Le frèrede l'auteur pel-aécutè par aeacantaradea chrétiens de l'ecole centrale. 86.
Bcolea lalmudiqueadel'Alaace. 87. cf. p. 284. '
Le rabbin Iaaac Lundeachuctl. íbid.
le rabbin Itaruch Gougunhein. 88.
Le rabbin David Suitzbeim. 89.
Premier entretien de l'auteur avec un prêtre catholique. 40, LI.
Diplômes de rabbin délivrés ù l'auteur. 42.
P1-emi'a'e nomination dana un journal a Pocruion d'une ode hébraïque. 42 suiv.
Hauteur va demeurer' a Paris. 46.
Réforme aociale des juil: de France et d'Italie aout l'eI|pire. 46 suiv.
M. Barutzll-Weil. #7.
M. Louie Mertian. 48, 09.
Le texto hébreu altéré par lea rabbina. Ill, EM aniv.
Conformité entre le texte des Septante et lea citation du Nouveau Testament.
59 suiv. _
t-luaplel d'0:-igùie. 58.
Hauteur a'oeen|›e de retablir le vt'-ritable texte hébreu d'après la Septante.
M luiv.
lutimillation polyglotte du rabbin Abraham Gologna. 55.
le nmlluu ou la llagellation. íbid.
Le Talmud déclare que tonton les propbéüea de l'Aneien Testament eoneemmt
le Meaaie. 57.
Titre entier de l'o|m*age S. Penuuuclu' textua 56.
L'Evan¢ile a raulu a la femme le rang qui lui appartit dana la société. 59.
IA Eglise ae compose de juiù qui se fondent bientôt dans la grande
famille elu-etiame. Im phariaiem ae détachent des rang! d'laraêl, et forment
lasynagogueinficlèle qui dune encore pour rendre tåmoiguageà l'Eglise. 60, 86.
Texte Non :n'a ejru populus du prophete Daniel. 61.
Perpétuité de la catholique. 62 luiv.
Signaux pour annoncer la néomenie. 63.
Le libre examen dea protœlaula eat oppoaå a l'eaprit de la synagogue. 63, 64.
L'obt':iuanoe aux parents a pour limite la crainte de Dieu. 65.
L'auteur commence aon catèebulnenat aoua la direction de M. l':bbé Fonta-
nel. 67.
_ nou: ons utnšua. 569
Première mease i laquelle il assiste. íbid.
-_ _ .
Yrocesaion des rameaux dans la synagogue. íbid.
Le vénérable archevêque tnonseigneur de Quélen. 69. ' 1
I
Particularité du baptême du lils de l'autenr. íbid.
Cérémoniea du baptème de l'euteur etqde ses deux fillea. 70.
Grand'messe du saint jour de Plquu å Notre-Dame. Premiere communion et
confirmation de l'auteur. 71, 79.
Belle exhortation de monaeigneur de Quelen. 72. '
Perxecutions. Un chrétien sans croix est comme un soldat sans armes. íbid.
Enlèvement da enfants et details intéressants. 78 suiv. `
La sxsusim du P. Thomas soustraits ù leur juste ebttiment. 79. '
Première nouvelle dea enfants. 80.
Lettre du prince de Hohenlohe. 81. .
L'auteur retrouve ses enfants a Londres et les ramène i Palin. 81 suiv.
Uabbé Weld, depuis cardinal, et la pieuse comteaae Mauinghi. 89.
L'auteur va demeurer a Rome avec lea eníanta. 85.
Lea deux fillea se font religieuaa, at le jeune homme emhruae l'etat ecrlíniusti- '
que. íbid. -.,. - -
Madame Wurmaer baptisée par M. l'abbè ltatiahonne. 90. ' ,
Pourquoi les jniis ne disent paalaaac notre pire, comme ils disent Abraham, '*
Jacoå, notre père. 90, 91.
Faute de la Polyglotte de Wallon. 93, 98.
Jonathan-ben-Huziel et son Tnt-gum, perapbraae chaldaique. 98 suiv.
Veraion chaldaique d'0nlteloe. 95, 96.
Qui était Malachie? 96.
Langue populaire du juifs. íbid. 1*
_ _ ...Ô
870 ram.: nes nmutus. _
Le protstantislne, comme le judaïsme, n'a ni aacriice, ni sacerdoce. 1 18.
Comment les juifs remplacent ls sacrifies. 116, 117.
fl\'lJD exprime le sac!-|_'fiee non langlanl de la nouvelle allhnee. 111.
Panucbiot et Haphtarot comparée! aux épltrmet aux évltgilm. 11 1 fiv.
Notice sur le Talmud. 121.
Parties intfirantea du Talmud. 128.
La loi orale, ou la tradition. 125.
Autorité des docteur: dans Pantiflme synagogue, μolvee pm* \'81-gie.
129 suiv.
Tradition de l'Eglise. 181 suiv.
Mois lunairea du calalalrim* dea Eehrulx. 184 suiv.
lteforme du calendrim' par leåouverain Pontife Grÿoire 1111. 186.
La tradition judaique citée par les Pères de l'Bgliae, G dam le Ifigúh. 188 liv.
La Sonnah de mahometans. 141.
Chaine de la tradition. 141. *
Série des prophètes traditionnairel. ñid.
Série des thanaitea traditionnaina. 143 suiv.
(bnversion du rabbin Hillel et de son conlident Joseph. 144.
lahban Siméon a tmu danssu hraal'a|fantIåsus, dann hymnelvune J-
mituä. ibid.
'fitrea des docteurs juifs, rabban, rabbí, etc. 145 suiv.
Bahban Gamaliel, et plus tardmint Gamalíel, maitre de saint Paul. 146 auiv.
Conduite de saint Séhastienå la cour de Pempaeur 148.
Rabbi Juda surnommé le Saint et le Ndei. íbid.
La tradition judaîque mise par écrit. 149 auiv.
La Mùchna. sa langue et élémmta dont elle aecoltpose. 150 suiv.
Suppléments de la Mixchna. 152 suiv.
Le Zohar, principal code ik lacabale. 155, 457, 458-
Plan et diviiion de la Híachna. 157 auiv.
Décision abominable du Talmud. 160.
Docteurs appelh Emomïm. 161. _
Ghemara de Jèusalem, et Glmnuru de Babylone. 161 suiv.
Antiquité du fond du Talmud. 165.
Mérite relatif dela Hùchna et de la Glaenldm. íbid. suiv. _
Esprit antichrétien et autisoeial du Talmud. 166 auiv.
Encyclique du synode juif de 1611, rdatif aux pusagea qui attaquent la div-'me
personne de Notrefišeignenr Jesus-Chrùt. 168.
Nombre des précepte d'après le Talmud. 170.
Lea Sëburaîm n'etaient par unesecte disaidente. Erreurde Bsmage ù ee U-
jes. rn, ne.
Digreasion sur la prophétie de Jacob. 173.
logique du Talmud, ou ses treize modes d'ar-gumentation. 174 suiv.
une nas nuitees. 571
Gloses, commmtsirs et abrégés du Talmud. 177 suiv.
leSauveur, comme Messie de gloire, est appelé Fila Je David, et comme Hes-
sie d'opprobre , Fils de Joseph. les juifi ès ont fait dau: åuies.
181 suiv.
Nature du mariage de la trim-sainte Vierge. 182 suiv.
Plusieurs livres hébreuxsupprimåpas-lesrsbbim,parosqu'ilsétaimttrop
187 suiv. -
Notice sur Petrus Galaãmu. 190, 191.
La sainte Trinité et l`incsrnation du Verbe divin clairundl exprhéesdm les
livres de plusieurs rabbins anciais. 190-M1.
Le livre Galâ-Razaíje. 196 suiv.
Diffüence entre jusfet isradlüefrançasä. 1 97.
lnexactitude des versions que nous avons de plusieurs parties du Talmud et au-
tres livres rabbiniques. 201 suiv.
Erreurs de plusieurs hébraîsants renommés. 202, 208.
Observations sur le livre de M. Arthur Beugnot les Juifs Jûccidenl. 209 suiv.
M. Michel Berr. 204.
Indulgence des rabbins pour le concubinage. 208.
Le texte sacré altéré dans les éditions des sociétés bibliques. NB.
Dispositions prises par le saint-siège pour répandreja connaissance du langua
orientales, et notamment de l'hébreu. 209 suiv. *
lteproche injuste que M. Arthur Beugnot fait au clergé catholique. 212 suiv.
Diverses dénominations que saint Augustin donne aux juifs,comme conservateurs
du texte de l'Ancien Testament. 215 suiv.
le chapitre xx de l'Epître aux Romains expliqué par Boasuet. 218 suiv.
Israélites distingués qui se sont convertis ù la foi catholique, et nomhrmsm con-
versions de juifs. 224 suiv. '
Blasphèmœ du livre Tholédot-Iachn (Histoire de Jésus). 228, 229.
Histoire de Pempereur Titus, selon le Talmud. 229 suiv. ›
Anathùne du rshhins contre quiconque cntreprmdrait de supputer Plpoque
du Music qu'ils attendent toujours. 288.
Cours dm écoles théologique juives. 234.
Décret de Napoléon du 90 mai 1807, concernant les créances usuraira da.
juifs de plusieurs départements, etla convocation d'uneas`semblée de notables
juin. ess, ess.
Les catholiques et les protestants diversement disposés envers les juifs. 235 suiv.
Ilassernblée du notables jnills, réunie 4 Paris, vote du remerelments au clagé
catholique. Texte de cette pièce importante. 237 suiv. '
(londuite charitable de sa sainteté Grégrire XVI envers les juifs de Rome. 241.
Saint Jérome apprend la langue chaldaique. 243.
Explication dela double généalogie de Notre-Seigneur. 244 suiv.
prière de Notre-Seigneur Pau'rds'au'au illis, n'a pas été exaucée. 249, 250.
572 * rasta nes umùass.
Vrai sens du terme hébreu NJW en explication du texte de saint Luc xxv, Sr
250.
Le docteur Morel, israélite converti. 251.
Lettre de Marie-Clarisse Drach ã la sainte Vierge de Lorette. 252.
Réflexions préliminaire sur l'hartnonie er tre l'Eglise et la synagogue. 253 suiv.
Attente universelle d'un Messie. Avéuement de Jé-sus›Christ, triomphe du chri-
tianisrne. íbid.
Immutabilité de la religion. 258 suiv.
En quoi consiste l'abrogation de la loi mosaique. 268.
Permission donnée aux juifs de manger de toutes les chairs défendues, sans
excepter le porc. 265, 266. _
Prodiges qui ont précédé la naissance de Notre-Seigneur et la ruine de Jésu-
salem. 269 suiv.
Josèphe sévèrement bllmé pour avoir appliqué_la prophétie de Jacob i l'enspe-
rcur paien Veapasien. 271.
La tradition d'un divin Libérateur chez plusieurs peuples de l'antiquité. 272 suiv.
Ls premiére décoration en forme de croix. Ordre des chevaliers dorés. Saint-
Sylveslre. 274
Döcisions doctrinales du sanhédrin de Paris. 276.
La doctrine de la très-sainte Trinité antérieure i l'Bvangile. 277 suiv.
Le Principe, c'est-à-dire le Verbe, par lequel Dieu a créé le monde. 286' suiv.
L'Esprit-Saint dans le second verset de la Genèse. 303 suiv.
Le rabbin Salomon Yarhhi, de Troyes en Champagne, interprète souvent ea
français. 804.
La très-sainte Trinité, article :de foi dans l'ancienne synagogue. 307 suiv.
Le verset Audi Israël. íbid. 1
Le nom ineflable lëhova. Il renferme le mystère de la très-sainte Trinité. 318
suiv., et 288.
Les èpitliètes données au nom adorable Jëhova. 388 suiv. _
Pourquoi le nom Jéhova n'est composé que de lettres rjuíes-center muetra.
942 suiv.
Explication d'un célèbre texte grec de la Prwëparatíon e'vang¢'lr'que d'Euse`:be.
847 suiv. _
En quel sens le nom Jéhova est ineffable. 950 suiv.
Les juifs substituent dans la lecture Adonnï Ta Jéhova. 358 suiv.
1.0 Dieu incertain, incsrtus Deus. 365 suiv.
Le nom Je quatre lettres, le tëtragrammaton et Matzpats. 366 suiv.
Ve'rite', cachet de Dieu. 369.
la-s Samaritains peu scrupuleux à l'égnrd du nom Jéhova. 370.
Lc nom Jéhova était prononcé dans le temple de Jérusalem. 370 suiv.
Buxtorf, Munster, Igusden et autres, garants peu sûrs. 371.
La science du tétragrammaton tenue secrète. 373 suiv.
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14 li notre Dieu. notre Dieu, Roi de
l'univera.
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24$ 4el5 les franciseains Nicolas Paul, évoque de Bur-
de Lyra et Petrus Ga-* gos, Raymond Mar-
latiuus, Paul, évêque tin, les franeisœins
de Burgos, Raymond Nicolas de Lyre et
Martin. Palms Galatinus.
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