Couplage de Procedes Membranaires Pour L PDF
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THÈSE
SORO Doudjo
JURY
PUBLICATION
D. SORO, M. DORNIER, F. ABREU, E. ASSIDJO, B. YAO and M. REYNES (2011). “The
cashew (Anacardium occidentale) industry in Côte d'Ivoire: analysis and prospects for
development”. Fruits 66(4): p. 237-245.
COMMUNICATIONS
D. SORO, M. DELALONDE, C. WISNIEWSKI; M. DORNIER (2012). “Contribution to the
optimization of clarification of cashew apple juices by tangential microfiltration:
Identification of the foulant fractions and implementation of filterability tests”. International
Conference on Membrane Science & Technology MST2012: Sustainable Energy and
Environment. 22-23 August, Bangkok, Thaïlande.
Figure 5 : Production de noix de cajou des différentes régions de la Côte d'Ivoire en tonnes
en 2007 (Anonyme 2009). ............................................................................................................ 14
Figure 6 : Superficie en pourcentage de la culture des noix de cajou des différentes régions de
la Côte d'Ivoire en 2007 (Anonyme 2009). .................................................................................. 14
Figure 9 : Influence des paramètres opératoires sur la densité de flux de perméat (Jp) lors de
la filtration tangentielle de jus de fruit : pression tansmembranaire (Ptm), vitesse tangentielle
(U), température (T) et facteur de réduction volumique (FRV). .................................................. 26
Figure 14: Angle de contact d'un liquide sur une surface lisse. .................................................. 43
Figure 17 : Presse à vis (a) et jus pulpeux de pomme de cajou (b). ............................................ 53
Figure 21 : Caractéristiques des trois types de jus de pomme de cajou traités pour l’évaluation
des fractions colmatantes. ............................................................................................................ 64
Figure 22 : (a) CST-mètre Triton type 319 Multi-CST (Triton Electronics Limited.) et (b)
cellule de filtration pressurisée de type Amicon (série 8010). ..................................................... 66
Figure 23 : Représentation graphique du temps par rapport au volume en fonction du volume
lors de la filtration sur une cellule Amicon. ................................................................................. 67
Figure 29 : Profil aromatique des composés d’arôme du jus de pomme de cajou de Côte
d'Ivoire. ......................................................................................................................................... 80
Figure 30 : Densité de flux de perméat durant la MFT du jus brut de pomme de cajou
(JBSE09) à FRV 1 à différentes pressions transmembranaires (Ptm) sur un pilote de
laboratoire (U = 6 m.s-1, T = 35 ± 2°C ; FRV 1). ......................................................................... 83
Figure 34 : Densité de flux de perméat des différents jus après liquéfaction enzymatique à la
pression membranaire optimale (lot JBSE09, U = 6 m.s-1, T = 35°C ; FRV = 1)........................ 88
Figure 47 : Répartition des fractions des résistances de colmatage à différents FRV lors de la
MFT du jus brut de pomme de cajou (U = 6 m.s-1 ; T = 35±2°C, Ptm = 2 bar)........................... 102
Figure 48 : Évolution du volume cumulé au cours de la filtrabilité (a) et du rapport temps sur
volume en fonction du volume lors de la filtration frontale de différents jus de pomme de
cajou sur cellule de filtration Amicon contenant une membrane d’acétate de cellulose de
0,2 µm à la pression de 2 bar. ....................................................................................................... 103
Figure 49 : Résistance spécifique de différents jus de pomme de cajou lors de la filtration sur
cellule Amicon sur membrane acetate de cellulose de 0,2 µm (∆P = 2 bar). .............................. 104
Figure 50 : Temps de succion capillaire (CST) de différents jus de pommes de cajou. ............. 104
Figure 54 : Extrait sec soluble, flux évaporatoire d’eau et flux évaporatoire cumulé en
fonction du temps lors de l’évaporation osmotique du jus de pomme de cajou. ......................... 111
Figure 56 : Spectre d’absorption des différents jus de pommes de cajou (mesures réalisées
après filtration sur membrane de 0,45 µm et après redilution au même extrait sec soluble). ...... 116
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Valeur alimentaire des amandes de cajou (Lautié et al. 2001; Soro 2002). ............. 8
Tableau 5 : Composés solubles potentiellement colmatants présents dans les jus de fruits et
leur contribution au colmatage. .................................................................................................... 27
Tableau 20 : Composés d’arômes identifiés dans le jus de pomme de cajou de Côte d'Ivoire. . 80
Tableau 21 : Caractéristiques physico-chimiques de différents lots de jus brut de pomme de
cajou. ............................................................................................................................................ 86
Tableau 24 : Principales caractéristiques des jus de pomme de cajou traités lors de la MFT. ... 95
Tableau 25 : Récapitulatif des principales caractéristiques des jus de pommes de cajou traités
par MFT et des différentes densités de flux de perméat (Jp) et résistance de colmatage (RC).. . 97
Tableau 31 : Effet de l’évaporation sous vide sur la qualité du jus de pomme de cajou. ........... 114
Tableau 32 : Comparaison des différents composés aromatiques des jus de pomme de cajou
obtenus par différents procédés. ................................................................................................... 115
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ................................................................................................................ 1
II.7.1. Impacts des différents procédés sur la teneur en composés d’arôme ................. 114
III.7.2. Suivi de la couleur lors des différents procédés de traitement du jus de pomme de
cajou ............................................................................................................................... 116
CONCLUSION .................................................................................................................117
INTRODUCTION
En 2010 la Côte d’Ivoire a produit 380 000 t de noix de cajou. La pomme de cajou
représentant 9 à 10 fois le poids de la noix, cela correspond à plus de 3 millions de tonnes de
pommes de cajou. La quasi-totalité de cette production est perdue sur les lieux de récolte car
elle n’est pas exploitée industriellement en Côte d’Ivoire à cause de son astringence et de
certains tabous. En effet, la consommation de pomme de cajou avec du lait est considérée
comme incompatible dans ce pays et dans plusieurs pays africains. Cette matière première
présente pourtant un fort potentiel nutritionnel : elle est très riche en vitamine C (Assunção
and Mercadante 2003), en composés polyphénoliques (Abreu et al. 2005; de Brito et al. 2007;
Michodjehoun-Mestres 2009; Michodjehoun-Mestres et al. 2009) et présente un profil de
caroténoïdes très diversifié (Assunção and Mercadante 2003; Abreu 2012). Le développement
de procédés de transformation respectueux de la qualité nutritionnelle de la matière première
représente un enjeu important pour valoriser ce fruit.
Une meilleure valorisation de la pomme de cajou, co-produit de la production de la noix,
contribuera à stabiliser l’exploitation des anacardiers. Elle permettra également de créer de
nouvelles activités économiques créatrices d’emplois et, par voie de conséquence, de lutter
contre le chômage en Côte d’Ivoire.
Comme pour de nombreux fruits, la principale voie de valorisation qu’il est pertinent
d’envisager est la transformation en jus. Cependant, dans le cas de la pomme de cajou, cette
transformation se heurte à trois principaux problèmes : l’astringence du jus liée à la présence
de tannins condensés, la grande thermosensibilité du produit aussi bien en terme nutritionnel
que sensoriel et la richesse en sucre réducteurs responsables des réactions de Maillard lors des
traitements thermiques. Les procédés à utiliser doivent donc être développés en intégrant ces
contraintes spécifiques liées au produit.
Dans ce contexte, les procédés membranaires présentent l’avantage de mieux respecter la
qualité des produits par rapport aux procédés classiques qui font fréquemment intervenir un
traitement thermique. Nous avons ainsi choisi d’étudier l’impact de quelques procédés
membranaires sur la qualité du jus obtenu : microfiltration tangentielle (MFT), nanofiltration
(NF), osmose inverse (OI) et évaporation osmotique (EO).
La microfiltration permet d’obtenir des jus clarifiés à partir des jus pulpeux. Elle est utilisée
de plus en plus comme un procédé de stabilisation à froid des jus de fruits et permet préserver
les qualités nutritionnelles et organoleptiques du produit. Les jus clarifiés par ces procédés
1
Introduction
2
Introduction
mécaniques du produit (Vaillant 2000; Ali et al. 2003; Vaillant et al. 2005; Cissé 2007; Cissé
2010; Cissé et al. 2011). L’évaporation osmotique est un procédé particulièrement intéressant
pour compléter ou remplacer d’autres procédés de concentration à basse température comme
l’OI. Les applications industrielles du procédé d’évaporation osmotique concernent la
concentration des jus de fruits. Ainsi, beaucoup d’études ont été réalisées pour optimiser les
conditions opératoires du procédé en vue d’applications industrielles. Généralement, les jus
sont concentrés après avoir été clarifiés par filtration. De plus en plus ce procédé est utilisé
pour pré-concentrer des solutions biologiques thermosensibles avant séchage. Cela permet de
réduire la consommation énergétique lors du séchage tout en préservant la qualité du produit.
Dans ce contexte, notre projet a pour objectif général d’intégrer l’ensemble de ces procédés
pour développer une stratégie permettant de produire un jus concentré haut de gamme sans
astringence à partir des pommes de cajou non valorisées.
Afin d’atteindre cet objectif général, le travail réalisé s’est articulé en 5 parties. Les
principales caractéristiques de deux variétés de pomme de cajou de Côte d’Ivoire et
l’influence de l’extraction sur la qualité du jus obtenu ont tout d’abord été déterminées. La
seconde partie aborde la clarification du jus de pomme de cajou par MFT où y sont
successivement traités, la MFT à FRV (facteur de réduction volumique) 1 afin de sélectionner
les paramètres optimaux de MFT, ensuite l’effet des traitements enzymatiques sur la densité
de flux de perméat (Jp) et enfin la validation du procédé sur un pilote semi industriel. La
troisième partie a consisté à déterminer la fraction colmatante du jus de pomme de cajou et à
la mise en place de tests simples de filtrabilité afin de prédire la densité de flux de perméat
lors de la MFT. Dans la quatrième partie, l’étude de la préconcentration par nanofiltration et
par osmose inverse a été traitée afin de sélectionner la meilleure membrane en termes de
productivité et de qualité du produit. Enfin la cinquième partie, s’est intéressée au procédé de
concentration par évaporation osmotique (EO). La qualité du jus concentré par EO à été
comparée à celle de concentrés obtenus par évaporation sous vide à différentes températures
Ce mémoire de thèse a été organisé classiquement en trois chapitres. Le premier chapitre,
présente une synthèse bibliographique dans laquelle la matière première est décrite et les
différents procédés mis en œuvre sont définis. Le second chapitre aborde le matériel et les
méthodes utilisés pour mener à bien cette étude. Il présente successivement les variétés de
pomme de cajou, les opérations préliminaires d’obtention du jus brut, les méthodes
analytiques et les différents équipements utilisés. Enfin, le troisième chapitre propose une
synthèse des résultats obtenus et leur analyse.
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ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Étude bibliographique
I. ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. PRODUITS DE L’ANACARDIER
I.1.1. Anacardier
I.1.1.1. Historique et origine
L’anacardier est originaire des régions tropicales du Brésil. Le nom cajou serait dérivé du
tupi-guarani (tribu indienne du Nordeste du Brésil) "acâ-yú" qui signifie pomme jaune (Lautié
et al. 2001). La culture de l’anacardier s’est développée en Afrique de l’ouest à cause de sa
grande rusticité et de ses multiples produits. Outre les fruits que sont la noix et la pomme de
cajou, la plante fournit une gamme de produits secondaires. Ainsi, les feuilles servent de
condiments et ont certaines propriétés thérapeutiques (brûlures). L’écorce riche en tannin est
utilisée en tannerie. Elle sert à préparer des encres indélébiles et de la poudre noire. Elle
possède également des propriétés médicinales (constipations, aphtes, etc.). Le bois de couleur
jaune à rouge, sert en ébénisterie et à la fabrication de caisses. Les gommes d’anacarde,
exsudats qui s’écoulent du tronc et des branches des vieux arbres, servent à préparer des
colles inattaquables par les insectes (pour les reliures) et à éliminer les verrues et les cors.
L’anacardier est souvent sujet à certaines attaques parasitaires dont les plus courantes sont
celles qui causent l’anthracnose et la moisissure noire de l’oïdium. Ces phytopathologies sont
responsables des attaques des inflorescences des fruits et nuisent directement à la production.
Les insectes nuisibles les plus couramment rencontrés sont des chenilles dévoreuses et
enrouleuses de feuilles (Eutelia et Sylepta), les cochenilles, les thrips, les flatidés et trois
espèces d’Helopeltis (H. anacardii, H. shoutedeni et H. antonii). Ces insectes piquent les
feuilles, les bourgeons et les pousses tendres créant des taches brunes qui se nécrosent en
quelques jours. Pseudotheraptus wayi, insecte attaquant les cocotiers, peut aussi affecter
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Étude bibliographique
l’anacardier. Enfin, Acrocercops syngramma cause aussi des pertes dans la production en
provoquant la chute des feuilles (Lautié et al. 2001).
L’anacardier, selon les conditions climatiques, peut être cultivé pour sa fructification ou pour
le reboisement. Sa durée de vie est d’environ 30 ans. Il produit deux fruits : la noix de cajou
(vrai fruit) et la pomme de cajou (faux fruit). C’est lorsque la noix de cajou atteint une taille
maximale (30 à 35 jours) que le pédoncule, qui jusque là était normal se met à se développer
considérablement et rapidement. Il devient charnu et se transforme en une pomme de cajou.
Pendant ce temps, la noix perd de l’humidité, diminue de volume et durcit. Ces deux types de
fruits atteignent leur maturité au même moment. La récolte est difficile à mécaniser à cause de
la hauteur et de la largeur du feuillage. Les fruits sont donc ramassés manuellement après être
tombés au sol. La maturation progressive impose de renouveler la récolte tous les 2 à 4 jours
pour les pommes de cajou et tous les 7 à 10 jours si seulement les noix sont valorisées (Lautié
et al. 2001).
L’exemple du Brésil est plus édifiant. Les programmes d’amélioration ont commencé dans ce
pays dans la région du Cearà, Etat du Nord-Est du pays en 1965. Ce programme concerne
quatre clones d’anacardiers nains : CCP 06, CCP 09, CCP 76 et CCP 1001. Ils mesurent entre
2 et 5 m (Figure 1a), ce qui facilite considérablement la récolte manuelle. Ils possèdent une
durée de fructification plus longue (8 mois) et un rendement de production compris entre
1 300 et 3 000 kg.ha-1.an-1. Certaines variétés atteignent même les 5 000 kg.ha-1.an-1. Les
pommes sont moins astringentes et la production peut démarrer la première année
contrairement à l’anacardier commun (Figure 1b) ou elle commence après 3 voire 4 ans
(Lautié et al. 2001; Soro 2002).
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Étude bibliographique
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Étude bibliographique
comme des encres indélébiles d’imprimerie, des désinfectants, des insecticides, des
antiseptiques, des peintures, des vernis, des laques et des émaux. Notons aussi qu’il a un très
grand nombre d’utilisations locales. En effet, il est utilisé pour ses propriétés médicinales
(suppression des verrues, guérison de la lèpre, lutte contre le cancer, antiseptique) et pour ses
propriétés imperméabilisantes (constructions en bois, fonds de bateaux et filets de pêche)
(Lautié et al. 2001; Soro 2002; Soro 2008).
Outre ces deux produits principaux (amandes et baume), la noix de cajou offre d’autres
produits secondaires qui ont un intérêt économique exploitable. Ce sont les coques, qui
servent de combustible et qui peuvent être utilisées aussi pour la fabrication de panneaux
agglomérés très résistants aux insectes et à l’humidité ; les téguments ou pellicules, qui sont
transformés en aliment pour volailles à cause de leur richesse en protéines (Lautié et al. 2001;
Soro 2002; Soro 2008).
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Étude bibliographique
Tableau 1 : Valeur alimentaire des amandes de cajou (Lautié et al. 2001; Soro 2002).
Nutriments Pourcentage (%)
Eau 5,5
Glucides 26
Protides 21
Sels minéraux 2,5
Lipides 45
Vitamines PP 3,68 mg/100g
Vitamine E 2,10 mg/100g
Vitamine B1 0,56 mg/100g
Depuis 1970, le traitement industriel de la noix de cajou tend vers une mécanisation complète
de la ligne de production avec l’introduction de la technologie Oltremare (technologie de
décorticage automatique des noix de cajou). Cependant, il existe des difficultés liées à la
disparité de la taille des noix et la nature cassante de l’amande de façon générale.
En Inde, il existe une longue tradition de traitement manuel de la noix de cajou. Leur savoir-
faire, conduit à des rendements en amandes entières inégalées. Les usiniers Africains ont
adopté un système industriel mécanisé dont ils ne maîtrisent pas le savoir-faire. Pour cette
raison, la plupart des producteurs Africains, exportent leurs noix brutes en Inde. Le schéma
général du procédé de transformation peut être divisé en quatre grandes étapes : les techniques
préparatoires, le décorticage, l’émondage et le conditionnement (Figure 3).
Les techniques préparatoires visent à fragiliser les coques avant le décorticage. Les étapes les
plus importantes sont l’humidification et le chauffage. Elles permettent une ré-humidification
des noix de 15 à 45% selon les méthodes utilisées et une fragilisation des coques en les
rendant molles. Cela facilite le décorticage (Soro 2002).
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Étude bibliographique
Noix brutes
Calibrage
Humidification
Chauffage
Second calibrage
Décorticage Coques
Amandes
Séchage
Émondage Pellicule
Amandes
émondées
Classement
Conditionnement
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Étude bibliographique
Pomme
de cajou
Noix de
cajou
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Étude bibliographique
Au Brésil dans la région du Ceãra, elle est utilisée pour la production de jus gazéifié appelé
« refrigerant de cajou ». Cette boisson est très appréciée par la population locale.
La transformation de la pomme de cajou est cependant limitée par les caractéristiques du fruit.
Ce pédoncule est en effet très riche en tannins qui lui confèrent une astringence
particulièrement forte. Cette astringence semble provenir essentiellement des membranes
cireuses de la peau. Cela explique l’importance du pelage avant la transformation des fruits.
L’astringence pourrait être due aussi aux traces de baume contenues dans le mésocarpe de la
noix. Le second facteur qui limiterait la transformation de la pomme de cajou en jus est sa très
grande richesse en sucres réducteurs (glucose et fructose). En effet, la présence des sucres
réducteurs qui sont des précurseurs de la réaction de Maillard et du brunissement non
enzymatique pose un problème de couleur lors de la transformation du fruit en jus
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Étude bibliographique
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Étude bibliographique
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Étude bibliographique
Bafing; 1344
Lacs; 5264
Denguélé; 41720 Marhoué; 1372
Zanzan; 71120 Moyen-Comoé; 1176
N'Zi-Comoé; 7616
Haut-Sassandra; 3556
Worodougou; 28252 Savanes; 57400
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Étude bibliographique
350000
300000
R² = 0,972
250000
PRODUCTION
200000 EXPORTATION
150000
100000
50000
0
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008
Années
Sociétés
Commerciales
Usines de
transformation
Flux de noix de cajou
Flux financier
Figure 8 : Circuit de commercialisation de la noix de cajou en Côte d'Ivoire
(Diabaté 2002).
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Étude bibliographique
I.2.2.3.1. Pisteurs
Ce sont les hommes ou les femmes qui résident dans le même village que les producteurs. Ils
connaissent les planteurs et le milieu villageois. Ils s’appuient sur les acheteurs qui leur
avancent les sommes nécessaires pour l’achat des noix à un prix fixé à l’avance (Diabaté
2002). Connaissant les problèmes des planteurs, ils font de la surenchère. Ils jouent un rôle
important et décisif dans la collecte des noix d’anacarde.
I.2.2.3.2. Acheteurs
Les acheteurs travaillent pour les commerçants qui leur avancent de l’argent pour préfinancer
l’achat des noix à un prix correspondant à un quota (tonnage). Chaque acheteur peut solliciter
les services de plusieurs pisteurs en fonction de l’argent qu’il dispose. Les pisteurs sont donc
payés par rapport à la quantité de noix achetées. Généralement la rémunération est comprise
entre 5 et 10 FCFA.kg-1.
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Étude bibliographique
exportateur de noix brutes de 1999 à 2002. Sa force est qu’elle a des représentations
permanentes dans les grandes zones de production d’anacarde.
OLAM-IVOIRE
C’est une multinationale dont le siège est à Londres. Elle est présente en Côte d’Ivoire depuis
1994 et spécialisée dans l’achat et l’exportation des produits agricoles et forestiers tels que la
noix de cajou, le karité, le bois etc. Concernant l’achat des noix elle est présente dans la zone
des savanes (Korhogo, Ferkessédougou et Ouangolodougou), la zone de Bondoukou, de
Katiola et d’Odienné. Elle a été le plus grand exportateur de noix de cajou jusqu’en 1998.
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Étude bibliographique
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Étude bibliographique
ivoirienne et le jour où l’Inde va assurer son autosuffisance en noix brutes, il n'aura plus
besoin des noix ivoiriennes (Soro 2002).
Pour ne pas rester en marge de cette croissance, il est question aujourd’hui de créer environ
120 unités de moyenne transformation (2 500 tonnes/an/unité) pour décortiquer toute la
production ivoirienne. Cette initiative doit être prise par les autorités politiques ivoiriennes en
encourageant les investisseurs locaux et étrangers à s’installer. Cela permettra d’une part à la
Côte d’Ivoire de créer ses propres agro-industries et de sortir de sa position de pourvoyeur de
noix brutes pour se positionner comme fournisseur d’amandes avec création d’environ trente
six mille emplois directs et cinquante mille emplois indirects et d’autre part, de conquérir un
marché de plus de 300 milliards de francs CFA (Soro 2002).
Les producteurs pour le renouvellement des plantations, doivent pouvoir bénéficier des prêts
bancaires ou d’une subvention de l’État et d’un encadrement par les structures mentionnées
plus haut. En effet, les anciennes plantations qui ont été faites dans l’optique de la
reforestation sont vieilles. Pour garder le même dynamisme de croissance un renouvellement
permanent s’avère nécessaire. L’État doit donc mettre en place un mécanisme favorisant le
renouvellement de ces plantations. Cette aide peut être une subvention des planteurs comme
dans le cas du coton ou la mise en place d’une banque agricole qui pourra faire des prêts aux
planteurs à un faible taux d’intérêt.
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Étude bibliographique
20
Étude bibliographique
investissements pour les unités traitant environ 2 500 tonnes de noix brutes par an n’atteint
pas le minimum exigé pour bénéficier des exonérations prévues dans le code des
investissements (Diabaté 2002).
Pour développer l’industrialisation de la filière cajou, l’État doit s’engager auprès des banques
commerciales pour une réduction des cautions bancaires à apporter et aussi faire des
aménagements dans le code des investissements. Ces aménagements porteront sur la
réduction des montants du coût des équipements importés ouvrant droit à des réductions et à
des exonérations des taxes. Cela favorisera l’installation d’investisseurs locaux et étrangers
car la matière première est disponible (330 000 tonnes/an).
La maîtrise de la technologie appliquée est très importante dans la filière anacarde. En effet
cette filière emploie beaucoup d’ouvriers (500 personnes pour une unité de 2 500 tonnes/an).
La masse salariale est donc importante et il faut une optimisation de la production. Cette
optimisation est possible si le personnel employé est bien formé. C’est le point fort des
industries indiennes et brésiliennes où le personnel féminin est très bien formé aux techniques
du décorticage des noix de cajou et d’émondage des amandes.
L’exemple de l’entreprise CIONE (Companhia Industrial de Òleos do NordEst) au Brésil dans
l’État du Cearà doit inspirer les investisseurs ivoiriens. Cette entreprise créée en 1963 avec
une production annuelle de moins de 100 tonnes transforme aujourd’hui entre 25 000 et
30 000 tonnes par an. Elle est la plus grande usine au monde de transformation de noix de
cajou. Elle emploie plus de 8 000 personnes en saison de cajou.
Enfin, la valorisation de la pomme de cajou, co-produit de la noix, contribuera à stabiliser
l’exploitation des anacardiers. En effet la pomme de cajou est 5 à 10 fois le poids de la noix.
Avec la production ivoirienne qui est de 330 000 tonnes de noix de cajou, cela correspond à
plus de 3 millions de tonnes de pommes de cajou. La quasi-totalité de cette production est
perdue sur les lieux de récolte car la pomme de cajou n’est pas exploitée industriellement en
Côte d’Ivoire. Cette matière première présente pourtant un fort potentiel nutritionnel : elle est
très riche en vitamine C, en caroténoïdes, en composés polyphénoliques, en sucres et en
éléments minéraux indispensables à l’alimentation humaine. La principale voie de
valorisation qu’il est pertinent d’envisager est la transformation en jus à cause de sa richesse
en eau (80 à 90%) et en sucres (10 à 12%). Elle peut servir à faire aussi des confitures, des
conserves au sirop, des pâtes de fruits, des gelées, des fruits confits, du vin, de l’alcool, du
vinaigre etc. (Lautié et al. 2001).
La filière anacarde en Côte d’ivoire est en plein essor. Cependant la non organisation des
planteurs en structure professionnelle se traduit par toutes sortes de spéculation par les
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Étude bibliographique
Ultra- Macro-
filtration 2 – 100 1 - 300 1 - 10 molécules et 1 - 10
(UF) Différence de taille et de virus
charge entre les molécules
Nano- ou les particules à séparer Sucres, acides
filtration <2 0,2 - 1 5- 30 5 - 50
aminés, etc.
(NF)
Différence de solubilité et
Osmose
de diffusion dans la Membrane
Inverse < 0,2 15 - 60 Sels 10 - 200
membrane des molécules à dense
(OI)
séparer
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Étude bibliographique
Enfin, la résistance de la membrane, est caractérisée par sa tenue vis-à-vis des agressions
chimiques, thermiques et mécaniques. La tenue chimique correspond à l’aptitude d’une
membrane à supporter les opérations de nettoyage et de stérilisation. En particulier elle doit
être neutre vis-à-vis des solvants usuels et supporter une zone de pH étendue. La tenue
thermique est liée à la zone de températures de travail. Enfin, la tenue mécanique permet de
résister à des pressions relativement élevées.
23
Étude bibliographique
Membranes cellulosiques
Ce sont les premiers types de membranes fabriquées. L’acétate de cellulose permet d’obtenir
des membranes à très haute perméabilité et très sélectives. Leur utilisation est cependant
limitée à des températures de l’ordre de 30 à 50°C et des pH de 3 à 8. En effet, l’acétate de
cellulose est sensible à l’hydrolyse chimique et il peut être dégradé par certains
micro-organismes. Ces membranes disponibles couvrent les domaines de l’UF et l’OI et
résistent à des pressions pouvant aller jusqu’à 60 – 70 bar.
Membranes minérales
Elles sont apparues plus récemment sur le marché. Elles existent sous forme tubulaire
monocanal ou multicanaux et sous forme plane. Différents matériaux sont utilisés pour leur
fabrication et les diamètres de pores disponibles permettent la microfiltration et
l’ultrafiltration. Ces membranes sont systématiquement asymétriques. La couche filtrante est
le plus souvent constituée d’oxyde métallique (céramique) : alumine (Al2O3), zircone (ZrO2),
oxyde de titane (TiO2). Cette couche filtrante est apposée sur un support macroporeux qui
assure la tenue mécanique et qui est constituée soit de carbone (graphite) soit de céramiques.
Ces membranes sont stérilisables à la vapeur (130°C maximum) et supportent des pH de 1 à
14.
Modules tubulaires
Ces modules sont constitués d’un faisceau de membranes tubulaires parallèles. Le liquide à
traiter circule à l’intérieur des tubes pendant que le perméat s’écoule à travers le poreux et est
recueilli dans un second tube concentrique. Ces modules présentent l’avantage d’être
facilement démontables, donc faciles à nettoyer. Ils contiennent cependant un volume mort
24
Étude bibliographique
élevé ce qui agit sur le fonctionnement et augmente aussi la quantité de produit utilisé aussi
bien pour les essais que pour le nettoyage. Ces modules sont les mieux adaptés aux
membranes en céramiques.
Modules plans
Ces modules dérivent de la technologie des filtres-presses. Le montage peut être horizontal
(cas des pilotes de laboratoire et d’unités semi-industrielles) ou vertical (cas des unités
industrielles). Les membranes sont empilées en mille-feuilles séparés par des cadres
intermédiaires qui assurent la circulation des fluides.
Les modules plans présentent un rapport surface sur volume très favorable et sont peu
encombrants. Les volumes morts sont faibles et les canaux de circulation sont très étroits. Ils
permettent de plus un démontage rapide.
Modules spirales
Les modules en spirales sont constitués à partir de membranes organiques planes enroulées
autour d’un tube permettant de recueillir le perméat. Cette disposition permet d’obtenir ainsi
un cylindre multicouches où le perméat s'écoule selon un chemin spiralé vers le tube poreux
tandis que l'alimentation circule axialement dans les canaux.
Ces modules présentent une forte compacité et un faible volume mort mais ils sont sujets au
colmatage.
25
Étude bibliographique
Figure 9 : Influence des paramètres opératoires sur la densité de flux de perméat (Jp) lors de
la filtration tangentielle de jus de fruit : pression tansmembranaire (Ptm), vitesse tangentielle
(U), température (T) et facteur de réduction volumique (FRV).
26
Étude bibliographique
27
Étude bibliographique
Module
U Concentré
Alimentation (rétentat)
Pr
U Pr
Membrane Pp
Perméat
Figure 10 : Schéma de principe de la microfiltration tangentielle.
(U : vitesse tangentielle, Pr : pression du rétentat, Pp : pression du perméat,).
I.3.3.3. Membrane
La densité de flux de perméat (Jp) et la qualité du jus clarifié sont deux paramètres essentiels
pour le choix d’une membrane en MFT. En effet une Jp élevée est nécessaire pour des raisons
pratiques et économiques et la qualité du produit final doit au moins être égale à celle obtenue
avec les procédés conventionnels de clarification (Cissé 2007). Pour la sélection d’une
28
Étude bibliographique
Matériaux et géométrie
Pour le traitement des jus de fruits pulpeux, tous les types de membranes ont été pratiquement
utilisés : organiques et minérales, planes, tubulaires et fibres creuses (Vaillant 2000; Cissé
2007). Pour éviter de boucher les pores membranaires avec la pulpe, ceux ci doivent avoir un
diamètre supérieur à la taille moyenne des colloïdes en suspension. Toutes les configurations
de membranes peuvent être utilisées si et seulement si une grande partie des SIS (solides
insolubles en suspension) est éliminé par divers pré-traitements tels que la liquéfaction
enzymatique.
Les membranes minérales (inorganiques) sont les plus appropriées pour le traitement des jus
pulpeux au plan industriel (Vaillant 2000; Abreu et al. 2005; Cissé 2007). Grâce à leur
résistance physico-chimique, elles supportent des cycles de nettoyage intensifs (pH extrêmes
et températures élevées). Leur durée de vie (plusieurs années en utilisation continue) conduit
aussi à des coûts d’entretien et de remplacement relativement faibles. Enfin, leur robustesse
les rend également compatibles avec les systèmes de décolmatage à contre courant.
29
Étude bibliographique
I.3.4. Ultrafiltration
I.3.4.1. Définition et principe
L’UF est définie comme étant un tamisage moléculaire obéissant aux lois de la filtration. En
principe, la MFT permet de réaliser une séparation solide – liquide tandis que l’UF permet de
séparer des molécules dissoutes dans un milieu homogène. Toutefois, la limite entre ces deux
techniques est parfois sujette à caution.
Industriellement ce procédé est utilisé pour la concentration à moindre coût énergétique de
solutions macromoléculaires (protéines, polyosides, polyphénols condensés).
L’UF utilise des membranes microporeuses dont les diamètres de pores sont compris entre 2
et 100 nm. Par filtration sous l’effet d’une différence de pression, entre les deux
compartiments, de telles membranes laissent passer les petites molécules et arrêtent les
molécules de masse moléculaire élevée.
30
Étude bibliographique
Seuil de Perméabilité
Type de
Fabricant Désignation Coupure à l’eau*
Membrane
(kDa) (Kg.h-1.m-2.bar-1)
GH 1 6 (0,4)a
_
GK 2 10 (0,7)a
GE Osmonics
GE Polyamide 1 6 (0,1)a
UP005 5 26 (1)b
UP020 20 116 (3)b
UH030 Polyéthersulfone 30 119 (3)b
Microdyn-Nadir UH050 50 237 (3)c
UP150 150 (5)c
*mesurée à 35°C, valeur moyenne (écart-type) n = 3 ;
a
Perméabilité à l’eau mesurée à 20 bar ;
b
Perméabilité à l’eau mesurée à 5 bar
c
Perméabilité à l’eau mesurée à 3 bar
I.3.5. Nanofiltration
I.3.5.1. Définition et principe
La nanofiltration est définie comme étant un procédé baromembranaire qui retient les
molécules et particules dont le diamètre est de l’ordre du nanomètre (Koschuh et al. 2005;
Cuartas-Uribe et al. 2010; Cissé et al. 2011). C’est une technique de séparation récente dont
le champ d’application se situe entre l’UF et l’OI. Elle se différencie néanmoins de ces deux
procédés par la mise en œuvre de nouvelles membranes. Elles possèdent leurs propres
caractéristiques car dans la plupart des cas, elles portent des charges ioniques superficielles
(Cissé 2010). Elles présentent une structure microporeuse avec des pores de diamètre inférieur
à 2 nm. Les pressions transmembranaires utilisées pour les différentes séparations sont
comprises entre 5 et 30 bar (Agenson et al. 2003; Liikanen et al. 2005; Massot et al. 2008;
Feng et al. 2009; Gomes et al. 2010).
31
Étude bibliographique
Pour chaque soluté, c’est le coefficient de partage entre la membrane et l’eau qui va être le
principal paramètre de sélectivité.
Le transfert des solutés peut se faire également par entrainement par le solvant. Ce transfert va
être sélectif dans la mesure où la membrane va retenir des solutés dont le diamètre est plus
gros que celui des pores. C’est une sélectivité purement physique liée au rapport de la taille
des solutés à celle des pores de la membrane.
La sélectivité entre les différents solutés n’est pas la même par les deux mécanismes. En
jouant sur les paramètres opératoires, il est possible de privilégier l’un ou l’autre des deux
mécanismes, donc de moduler la sélectivité. Les paramètres physiques (pression, flux, etc.)
ont une influence sur la convection, tandis que les facteurs chimiques (pH, complexation,
concentration, etc.) ont une influence sur la diffusion.
Les flux globaux de soluté sont donc généralement plus importants en NF qu’en OI et les
rétentions plus faibles. Les perméabilités des membranes de NF sont ainsi plus grandes que
celles des membranes d’OI. De plus comme la rétention n’est que partielle, la différence de
pression osmotique ∆π de part et d’autre de la membrane est plus faible. Le flux de solvant est
donc beaucoup plus important en NF qu’en OI et il est possible de travailler à des pressions
plus faibles tout en gardant un flux de solvant élevé.
32
Étude bibliographique
d’être utilisées dans un domaine de pH compris entre 2 et 11. Elles sont sensibles aux
oxydants, aux solvants organiques et aux composés tensioactifs.
Les membranes minérales de NF ont une structure de base similaire à celle des membranes
minérales de MFT et d’UF. Elles sont caractérisées par une couche active dont la structure
microporeuse se caractérise par des diamètres de pores inférieurs à 2 nm. Les couches actives
de ces membranes, sont obtenues selon plusieurs techniques (hydrolyse, précipitation, sol-gel,
etc.). Elles sont préparées généralement à base d’oxydes métalliques. En fonction du pH les
membranes minérales de NF vont se comporter comme des membranes échangeuses d’anions
ou de cations avec une bonne tenue en pH et en température.
33
Étude bibliographique
Lorsqu’une pression est appliquée sur le compartiment le plus concentré, le flux de solvant
diminue jusqu’à s’annuler pour une pression égale à la pression osmotique de la solution.
Lorsque la pression appliquée est supérieure à cette pression osmotique, le flux s’inverse. Ce
phénomène est alors dit osmose inverse. La pression efficace est définie comme étant la
pression correspondant à la pression de part et d’autre de la membrane (Ptm) diminuée de la
différence de la pression osmotique (∆π) de part et d’autre de la membrane.
34
Étude bibliographique
polyester. Cette synergie entre les différentes parties de la membrane, présente une meilleure
tenue mécanique, chimique et thermique et génère des Jp plus élevées.
Ces membranes sont généralement composées de trois couches. La base (100 µm), est formée
d’un matériau inerte type textile tissé ou non, assurant la résistance physique du film. Elle est
trop grossière et ne peut pas donc être déposée directement sur la partie active qui est très
mince. Généralement c’est le polyester téréphtalique qui est utilisé. Le support (50 µm) est
généralement une membrane d’ultrafiltration aux pores plus fins. Il assure la résistance
mécanique et sert de liaison entre la base et la couche active. Le plus utilisé est le polysulfone.
Enfin la couche active superficielle (0,1 à 0,2 µm) permet la séparation des espèces. Elle est
déposée sur le support. Le polymère le plus employé est le polyamide aromatique.
La première étape de la synthèse des membranes consiste à déposer la couche de polysulfone
sur la base en polyester. La couche de polyamide est ensuite obtenue par polymérisation
interfaciale entre une diamine en solution aqueuse et un chlore d’acyle dans un solvant
organique. Cette technique permet d’obtenir une couche très fine et rugueuse (Tang et al.
2007; Sagne 2008; Sagne et al. 2010).
Du fait de leur nature organique, les membranes d’OI doivent être utilisées dans des
conditions assez restreintes. Ainsi, leur résistance chimique, est limitée en fonctionnement à
une gamme de pH généralement compris entre 2 et 11, sinon les liaisons amides
s’hydrolysent. De plus, les températures maximales de fonctionnement sont de l’ordre de
50°C. Le chlore utilisé comme agent de désinfection doit être limité car il conduit à une
halogénation des noyaux aromatiques porteurs de fonctions amines. Cette réaction provoque
une augmentation du flux et une diminution de la rétention en sels. En revanche, le polyamide
présente une bonne tenue bactérienne.
Les membranes sont intégrées dans des modules qui leur servent de support mécamique. Ces
modules doivent tenir aux fortes pressions (jusqu’à 60 bar) mises en jeu dans le procédé et ils
doivent être conçus de manière à minimiser la perte de charge, la polarisation de
concentration et l’encrassement. Ils doivent aussi être compacts, faciles à installer et avoir un
coût le moins élevé possible. Les modules utilisés en OI sont majoritairement les modules
spiralés et les fibres creuses. Ces deux types de modules ont l’avantage d’être compacts et
moins chers. Ils présentent aussi de faibles volumes morts et nécessitent une faible
consommation énergétique (Matta et al. 2004; Massot et al. 2008; Sagne et al. 2008; Lee et
al. 2011).
35
Étude bibliographique
Pression
La pression de fonctionnement (Ptm) doit être supérieure à la pression osmotique. Ainsi
(Sridhar et al. 2002) ont constaté que pour une pression appliquée inférieure à 8,9 bar, aucun
perméat n’est produit lors du traitement d’un effluent d’industrie d’huile végétale. Ainsi, la
pression efficace (Ptm-∆π) correspond à la pression qui conduit réellement à la production de
perméat. Plus cette pression est élevée, plus le flux de perméat est important (Padilla and
Tavani 1999; Galambos et al. 2004).
De même, le taux de rétention de l’huile végétale augmente lorsque la pression augmente.
Ainsi, la DCO du perméat passe de 6,7 mg.L-1 à 2,1 bar à 3,1 mg.L-1 à 6,3 bar. Le taux de
rétention augmente de 96,9 à 98,6%. L’augmentation du taux de rétention serait due au fait
que lorsque Ptm augmente, le flux de solvant augmente proportionnellement tandis que le flux
de solutés augmente moins rapidement. La concentration en soluté dans le perméat s’en
trouve diminuée et par conséquent le taux de rétention augmente (Padilla and Tavani 1999).
Température
L’augmentation de la température engendre une diminution de la viscosité des solutions et par
conséquent une augmentation de Jp. Le taux de rétention diminue. En effet, la diffusivité de
l’eau et des solutés augmente avec la température.
Pour une température donnée, le compactage de la membrane est d’autant plus important que
la température est élevée. Il est donc important de vérifier que la membrane et le module ont
une tenue suffisante à la température de fonctionnement choisie. En général, la température
maximale conseillée est de l’ordre de 50°C.
Débit d’alimentation
L’augmentation du débit d’alimentation engendre une augmentation de la vitesse de
circulation le long de la membrane. Plus elle est importante, plus les phénomènes de
turbulence sont favorisés et plus la polarisation de concentration diminue. La concentration
36
Étude bibliographique
Concentration en soluté
Lorsque la concentration de l’alimentation augmente, la densité de flux diminue. Cela est dû
d’une part, au fait que l’augmentation de la concentration engendre une augmentation de la
pression osmotique côté rétentat, provoquant ainsi une diminution de la pression efficace.
Sans augmentation de Ptm pour la contrer, le flux diminue. D’autre part, l’augmentation de
concentration peut accentuer le colmatage par gélification ou précipitation des solutés.
Cependant, cette tendance n’est pas systématique.
Le taux de rétention peut aussi diminuer lorsque la concentration en soluté augmente. En
effet, la diminution de la pression efficace et donc de la Jp engendre une augmentation de la
concentration dans le perméat.
37
Tableau 7 : Quelques exemples d'applications industrielles de l'OI et leurs paramètres de fonctionnement.
Utilisation
Industrie : Configuration Ptm, T,
perméat (P) et Tr Dp, Jp, Y Couplage Référence
Eaux traitées membrane DRe, pH
rétentat (Rs)
Module 4040 ;
10 bar Jp : 15-22 Réacteur à (Cornelissen et
Lixiviats P : eau de procédé membrane peu Cond : 98,5%
25-30°C L.h-1.m-2 membrane al. 2001)
colmatante (7 m2)
P : réutilisable Module spiralé (Redondo
IAA : viande Y : 32% NF + OI
Rs : rejet Filmtec SW30 2001)
4 modules spiralés,
Potalilité 1 carter Fluid system TDS : 98% Dp : 1000
(Al-Wazzan et
d’eaux P : irrigation 4820XR 1 module fibres 0,83 m3.h-1 DCO : 100% L.h-1 Non
al. 2003)
souterraines creuses du pont 8540 DBO : 35% Y : 48%
SW
Engrais
16-48 bar
azotés : P : efroidissement 105 modules 8040 NH4NO3 : (Noworyta et
44 m3.h-1 Dégazage
condensats Rs : réutilisation (3150 m2) 99,6% al. 2003)
pH 2-9
d’évaporation
Osmonics 13 bar Jp : 0,7 (Padilla and
Tannerie P : rejet CR : 98,6% UF + OI
192 HR (1,68m2) 25°C L.h-1.m-2 Tavani 1999)
IAA : lait Modules spiralés
P : réutilisation ou 4 bar Jp : 4,3 (Mavrov and
condensat (80 m2) OI basse DCO : ~ 85% NF + NF
chaudière 1-2 m3.h-1 L.h-1.m-2 Bélières 2000)
d’évaporation pression
IAA : rinçage
de bouteilles Modules spiralés
P : réutilisation ou 4 bar DCO : 99,1- (Mavrov and
eaux (80 m2) RO basse NF
chaudière 1-2 m3.h-1 97,8% Bélières 2000)
minérales et pression
limonades
DRe : débit rétentat ; Tr : taux de rétention ; Y : taux de conversion
Étude bibliographique
39
Étude bibliographique
I.4.3. Applications
Les applications du procédé d’évaporation osmotique concernent la concentration des jus de
fruits. Ainsi, beaucoup d’études ont été réalisées pour optimiser les conditions opératoires du
procédé en vue d’applications industrielles. Généralement, les jus sont concentrés après avoir
été clarifiés par filtration (Alves et al. 2004; Cisse et al. 2005; Alves and Coelhoso 2006;
Koroknai et al. 2006; Cissé et al. 2011). De plus en plus ce procédé est utilisé pour pré-
40
Étude bibliographique
concentrer des solutions biologiques thermosensibles avant séchage. Cela permet de réduire la
consommation énergétique lors du séchage tout en préservant la qualité du produit (Romero et
al. 2006; Koroknai et al. 2008).
Après les premiers travaux réalisés sur la concentration du jus de raisins destiné à la
production de vin, les travaux les plus aboutis du procédé d’EO concernent la concentration
des jus de fruits tropicaux et d’extraits thermosensibles sur des pilotes industriels (Vaillant et
al. 2001; Vaillant et al. 2005; Alves and Coelhoso 2006).
Des travaux récents ont été réalisés pour tester la capacité du procédé à concentrer des jus
pulpeux. Ces travaux ont démontré la faisabilité de la concentration des jus d’orange et du
fruit de la passion par EO. Les analyses sensorielles du concentrat obtenu ont mis en évidence
la bonne qualité organoleptique des produits (Shaw et al. 2001; Vaillant et al. 2001; Vaillant
et al. 2005).
41
Étude bibliographique
42
Étude bibliographique
= (Équation 1)
L’angle de contact diminue lorsque l’affinité entre le liquide et le solide augmente jusqu’au
point de mouillage. Lorsque θ = 0°, la surface est parfaitement mouillée.
Quant à la pression d’intrusion, c’est la pression critique au delà de laquelle le liquide pénètre
à l’intérieur des pores. Cette pression est définie par l’équation de Laplace (équation 2).
43
Étude bibliographique
!
= − = −2 (Équation 2)
"#$
Où γLV est la tension superficielle du liquide, rmax le rayon du pore le plus grand et B est un facteur qui
dépend de la géométrie du pore. Pour les pores cylindriques, B prend la valeur de 1, tandis que pour
les formes plus tronquées ou plus elliptiques, B < 1.
Pour les membranes courantes, les angles de contact sur eau pure sont généralement compris
entre 110 et 130° et ∆Pint entre 1 et 3 bar. Des études ont montré que la pression d’intrusion
du liquide est inversement proportionnelle au diamètre de pores de la membrane
conformément à l’équation de Laplace.
Le bon fonctionnement du contacteur membranaire est directement lié au matériau mais
également aux paramètres structurels de la membrane. Ces paramètres jouent aussi un rôle
déterminant sur les performances du procédé.
Porosité
La porosité volumique (ε) d’une membrane est définie comme le rapport du volume des pores
sur le volume total de la membrane. Elle a un impact considérable sur les densités de flux de
44
Étude bibliographique
matière à travers la membrane. Plusieurs auteurs (Kimura et al. 1987; Schneider et al. 1988)
ont montré expérimentalement que le flux d’eau est directement corrélé à la porosité.
Elle joue également un rôle important au niveau des transferts de chaleur à travers la
membrane. L’aptitude de ce transfert est proportionnelle à la conductivité thermique de la
membrane utilisée. Cette conductivité peut être calculée en utilisant l’équation 3.
En EO isotherme, les changements de phase qui se produisent aux deux interfaces liquide/gaz
de part et d’autre de la membrane, conduisent à une diminution de la température côté
solution à concentrer (évaporation) et à une augmentation côté saumure (condensation). Ce
phénomène est défavorable au transfert de matière car il diminue la force motrice (∆Pi). Ce
phénomène peut être limité en utilisant une membrane qui conduise bien la chaleur afin de
favoriser le transfert de chaleur vers la solution côté jus. En considérant cet aspect, une
porosité élevée est donc défavorable dans le cas de l’EO isotherme.
En EO non isotherme, le transfert de chaleur de la solution chaude (côté jus) vers la solution
froide (saumure) conduit également à une diminution de la force motrice (∆Pi). Il est alors
nécessaire de limiter ce transfert de chaleur. En conséquence, une porosité élevée est
favorable dans le cas de l’EO non isotherme.
45
Étude bibliographique
limité pour éviter la pénétration du liquide dans les pores et le mouillage de la membrane
(Lawson and Lloyd 1997).
Les valeurs de diamètre de pore obtenues expérimentalement dépendent beaucoup de la
méthode de mesure choisie. L’utilisation d’une valeur moyenne de diamètre est, de plus,
soumise à controverse. Plusieurs auteurs ont montré que les diamètres moyens annoncés par
les fabricants de membrane sont parfois assez éloignés de ceux mesurés expérimentalement.
Pour une même membrane, les valeurs expérimentales varient considérablement d’un auteur à
un autre.
Épaisseur
Les épaisseurs des membranes utilisées en évaporation osmotique se situent dans une gamme
de 10 à 800 µm. Plusieurs auteurs (Schneider et al. 1988; Lawson and Lloyd 1997; Gostoli
1999) ont vérifié que la densité de flux d’eau est inversement proportionnelle à l’épaisseur de
la membrane.
L’épaisseur de la membrane intervient aussi dans les échanges thermiques entre les solutions
au bord de la membrane. Elle est donc un facteur limitant les transferts de matière et de
chaleur en EO isotherme. Par contre, une épaisseur plus grande est favorable en termes de
limitation des transferts de chaleur en EO non isotherme.
Tortuosité
La tortuosité est définie comme étant le facteur de correction de la forme réelle des pores par
rapport à la forme cylindrique droite. Sa détermination est importante car elle permet
d’estimer la longueur du chemin parcouru par les solutés dans les pores de la membrane. Des
auteurs ont utilisé une corrélation empirique pour estimer la tortuosité de la membrane. Cette
corrélation relie la tortuosité (τ) d’une membrane à sa porosité volumique (ε) par
l’équation 4.
Généralement la tortuosité d’une membrane microporeuse varie de 1,5 à 2,5. Cependant, les
valeurs de tortuosités mesurées par perméation gazeuse ou ajustées à partir de la perméabilité
46
Étude bibliographique
expérimentale d’eau sont très variables. Compte tenu de la grande incertitude liée à la mesure
de la tortuosité, plusieurs auteurs fixent sa valeur à 2 par défaut.
Les solutions extractantes les plus utilisées (Tableau 13) présentent des solubilités élevées et
correspondent le plus souvent aux solutions de chlorures des métaux alcalins et alcalino-
terreux. Les sels les plus fréquemment cités dans la littérature sont le chlorure de sodium, de
calcium et de potassium. Ces sels sont en effet non toxiques et ont un faible coût. Le chlorure
de lithium et le sulfate de magnésium sont aussi utilisés.
Le chlorure de sodium a une solubilité dans l’eau relativement faible, ce qui limite l’activité
de l’eau qu’il est possible d’atteindre (aw = 0,75 à saturation à 25°C). Par compte le chlorure
de calcium a une solubilité élevée, ce qui permet d’atteindre une activité d’eau de 0,33 à
saturation à 25°C. Néanmoins, il tend à précipiter en présence de dioxyde de carbone. Le
chlorure de calcium est la solution extractante la plus utilisée, car elle est la plus efficace.
47
Étude bibliographique
48
Étude bibliographique
49
Tableau 14 : Activités enzymatiques en unité enzymatique par mg (UE.mg-1) de quelques préparations enzymatiques commerciales (Travaux
réalisés en Colombie (UNIVALLE) par P. Millan et F. Vaillant (Brito et al. 2008).
Elles sont transportées dans des paniers à l’usine école pour être transformées (Figure 16).
Nettoyées, lavées elles sont désinfectées pendant 30 min avec 100 ppm de chlore actif dans
des bacs. Elles sont ensuite rincées avec de l’eau avant d’être broyées. Le broyage est réalisé
avec une presse à vis sans fin (Figure 17) dont la référence est ZBK220077-88 LW74d(B) A
(Chine). Cette presse a une puissance de 4,4 kW avec une vitesse de rotation de la vis de
1 440 tours.min-1.
Afin d’étudier les effets de la pression d’extraction et du temps de conservation des pommes
de cajou sur le rendement de production du jus, deux séries d’expériences ont été réalisées.
Concernant l’influence de la pression d’extraction sur le rendement de production du jus, la
méthodologie a consisté à faire varier la pression d’extraction et à déterminer le rendement de
production du jus. Dans le cas de la presse utilisée, la détermination quantitative de la
pression s’est avérée impossible. Pour cela des niveaux de pression correspondant à des
51
Matériel et Méthodes
degrés d’ouverture entre laa vis sans fin et le socle de la presse ont été fixés (Figure 18). Ainsi,
trois niveaux de pression ont été étudiés. La première pression correspond une ouverture de
12 mm entre la vis sans
ns fin et le socle de la presse (ouverture de 40%).
40 ). Elle est la plus faible.
La pression intermédiaire correspond à une ouverture de 9 mm (30%).
). Enfin
E la pression la
plus élevée correspond à une ouverture de 6 mm (20%).
(20
Concernant l’étude de l’influence du temps de conservation sur le rendement de production du
jus, la méthodologie a consisté à réaliser trois essaiss dans des conditions différentes. Le
premier essai a consisté à récolter des pommes de cajou qui ont été transformées le
l même
jour. Ce jus est nommé J+0h.. Dans le deuxième essai, après la récolte les pommes de cajou
c
ont été conservées 14 h à la température ambiante (28 - 30°C) avant de presser le jus. Ce jus
est noté J+14h. Enfin le troisième essai a consisté à conserver les pommes de cajou 48 h à la
température ambiante (28 - 30°C).
30 Cet échantillon est noté J+48h. Les temps 14 h et 48 h
correspondent aux temps nécessaires pour relier l’unité de transformation aux zones de
production situées respectivement à 150 km et 400 km.
Le jus broyé est stocké dans des récipients de 5 et 10 litres dans une chambre froide à -20°C
avant d’être acheminé par voie aérienne à Montpellier, dans les laboratoires
laboratoires du CIRAD pour
être analysé.
52
Matériel et Méthodes
53
Tableau 15 : Méthodes d'analyses physico-chimiques effectuées sur le jus de pomme de cajou.
II.2.2.2. Vitamine C
La teneur en acide ascorbique est mesurée par la méthode de titration au 2,6-dichlorophénol-
indophénol (2,6-DCPIP). La méthode consiste en une réduction du 2,6-DCPIP et en une
oxydation de l’acide ascorbique en acide déhydroascorbique. Elle permet donc une
détermination de la teneur en vitamine C sous sa forme réduite (acide ascorbique). Une fois
que l’oxydation de l’acide ascorbique est terminée, le 2,6-DCPIP sert d’indicateur coloré et sa
présence en solution donne une couleur rose caractéristique (AOAC, 1984).
Pour la préparation de la solution d’acide métaphosphorique / acide acétique, 30 g d’HPO3
solide sont dissouts dans 80 ml d’acide acétique et 240 mL d’eau distillée. Le volume est
ensuite porté à 1 000 mL par ajout d’eau distillée. Comme l’acide métaphosphorique se
transforme lentement en H3PO4, la solution obtenue est conservée une semaine au maximum
dans un réfrigérateur à 4°C.
Concernant la solution de 2,6 DCPIP, 250 mg de sel de 2,6 DCPIP sodium sont dissouts dans
250 mL d’eau distillée contenant 210 mg de carbonate de sodium (NaHCO3) puis sont
mélangés vigoureusement. Le volume est ensuite porté à 1 000 mL par ajout d’eau distillée,
puis filtré avant d’être conservé au réfrigérateur à 4°C.
55
Matériel et Méthodes
Quant à la solution standard d’acide ascorbique, 50 mg d’acide ascorbique sont pesés avec
précision et dilués avec de la solution acide métaphosphorique/acide acétique dans une fiole
jaugée de 50 mL protégée de la lumière. Pour le dosage, 2 mL de solution standard sont dosés
avec le 2,6-DCPIP de même que 2 mL de l’échantillon.
Pour le dosage proprement dit, la solution précédente est analysée par un spectromètre
VARIAN VISTA (Victoria, Australie), équipé d’un détecteur CCD (Coupled Charged
Device) permettant la détermination simultanée, à plusieurs longueurs d’onde, de tous les
éléments de la classification périodique des éléments à l’exception des corps gazeux. Les
dosages sont effectués en réalisant un étalonnage respectant les conditions du milieu analysé
(matrice, acidité). La validation des résultats repose sur l’analyse d’échantillons de référence
dont la teneur en éléments minéraux est connue. Ces témoins suivent rigoureusement le même
cheminement analytique que les échantillons et sont introduits à raison de un témoin
minimum pour 20 échantillons.
56
Matériel et Méthodes
&
AUC = 0,5 + ∑,-/&. + (Équation 5)
'(
57
Matériel et Méthodes
La valeur relative ORAC, exprimée en micromoles équivalents Trolox par gramme de matière
fraîche (µM TE/g MF) est calculée à partir de l’équation 7.
58
Matériel et Méthodes
59
Matériel et Méthodes
confirmée par le calcul des indices de rétention linéaire ou indices de Kovats (IK) et leur
comparaison avec ceux trouvés dans la littérature. Ces indices de rétention linéaire ont été
calculés après analyse, dans les mêmes conditions de chromatographie, de la série des
n-alcanes C8-C20 (Supelco, Bellefonte, USA) (équation 8).
8M N M O )
HI = 8100E) + 100 (Équation 8)
8M OPQ M O )
avec, Tri, temps de rétention du composé d’arôme i, Trn temps de rétention de l’alcane à n
carbones, et Trn-1, temps de rétention de l’alcane suivant.
RS US WS
= ∗ (Équation 9)
RT UT WT
Pour mieux évaluer l’effet du processus de concentration sur le produit initial, nous avons
déterminé la distance aromatique (DA) entre le produit final et le produit initial dans un
espace aromatique à n dimensions en utilisant l’équation 10.
[
X2 = Y∑ /&8A& − 2[ ) (Équation 10)
60
Matériel et Méthodes
Le pilote semi industriel de marque TIA a une capacité de 60 L avec un volume mort de 15 L.
Cette installation est connectée à une pompe
pompe d’alimentation qui permet la mise sous pression
du circuit rétentat et une pompe de circulation qui permet la circulation tangentielle du
61
Matériel et Méthodes
produit. L’échangeur de chaleur inséré dans le circuit est alimenté par l’eau du réseau. Il
permet de réguler la température
empérature du produit à l’intérieur de l’appareil. Le type de membrane
contenue dans ce pilote est une membrane céramique à profilé multicanal de 19 canaux de
diamètre 4 mm. Le diamètre de pore est de 0,2 µm et la surface filtrante est de 0,24 m2. Elle
est commercialisée
alisée sous la dénomination MEMBRALOX
MEM 1P19-40
40 (PALL-EXEKIA,
(PALL Bazet,
France) (Figure 20).
II.4.2. Conduite
onduite des essais
Concernant le pilote de laboratoire, la
l microfiltration a été réalisée sur du jus brut de pomme
de cajou en re-circulation
circulation totale
total de perméat (FRV égal à 1) et aussi en mode concentration
(FRV supérieur à 1). Sur le pilote semi industriel seul le mode concentration a été utilisé.
Le facteur de réduction volumique
lumique noté FRV, est défini comme étant le rapport
rapp entre le
volume total de jus ayant alimenté le circuit (Va) et le volume total de rétentat (Vr). En
appelant Vp le volume total de perméat, il se calcule selon l’équation 11.
^# ^#
\1] = = (Équation 11)
^_ ^# ^`
62
Matériel et Méthodes
Dans le mode re-circulation totale, les perméats et le rétentat ont été recyclés en continu dans
le réservoir d’alimentation de telle sorte que le facteur de réduction volumique (FRV) reste
proche de 1. Les densités de filtrat obtenues sur les quatre membranes ont été déterminées
manuellement pendant 90 min en mesurant les débits de perméat toutes les 10 min. Ce mode
est utilisé uniquement pour optimiser les paramètres opératoires que sont la température, la
pression transmembranaire et la vitesse de circulation.
Quant à la conduite avec concentration (FRV croissant), le perméat est continuellement retiré
toutes les 10 min et remplacé par la même quantité en jus frais jusqu’à la fin de l’essai.
A la fin de l’essai de microfiltration, les résistances membranaires et de colmatage sont
déterminées en utilisant la loi de Darcy définie par l’équation 12.
∆c
a = (Équation 12)
d×fg
63
Matériel et Méthodes
Les trois jus ont été caractérisés et microfiltrés à 35°C. Leurs résistances
ances hydrauliques ont été
déterminées selon l’équation de Darcy. Le jus microfiltré contenant que les particules
64
Matériel et Méthodes
solubles, sa résistance de colmatage est noté Rsoluble. Quand au jus décanté, il contient des
particules solubles et des colloïdes. Sa résistance de colmatage est donc l’addition des
résistances dues aux colloïdes et aux particules solubles (Rsoluble+Rcolloïdales). Enfin le jus brut
contient des particules insolubles en plus des colloïdes et des particules solubles. Sa résistance
de colmatage est donc l’addition de ces trois résistances (Rsoluble+Rcolloïdale+Rinsoluble).
II.5.2. Mise en place des tests de filtrabilité sur le jus de pomme de cajou
Des tests simples de filtrabilité des jus ont été mis en place. L’objectif est de juger du
caractère prévisionnel de ces tests vis-à-vis du comportement des jus lors de la microfiltration
tangentielle. Ces essais ont été réalisés sur CST-mètre et sur une cellule Amicon.
Le CST-mètre est un appareil utilisé pour mesurer le temps de succion capillaire (CST) des
boues activées de station d’épuration. Cette grandeur rend compte de la filtrabilité de ces
boues et elle correspond au temps mis par le liquide pour parcourir une distance fixée dans un
papier filtre. Il est donc intéressant d’utiliser cet outil avec les jus de fruits et de vérifier si leur
filtrabilité peut ainsi être prévue par analogie avec les boues. Le CST-mètre utilisé est un
CST-mètre Triton type 319 Multi-CST (Triton Electronics Limited.) (Figure 22 a).
Concernant le protocole de mesure, 2 mL du jus sont introduits dans un cylindre de diamètre
18 mm. Deux électrodes permettent de déclencher puis d’arrêter le chronomètre lors du
mouillage du papier filtre par le liquide.
La cellule Amicon (figure 22 b) est une cellule de filtration pressurisée série 8010, utilisée
pour caractériser la filtrabilité de suspensions et quantifier les paramètres que sont la
résistance spécifique à la filtration (SRF ou α), le coefficient de compressibilité (s) et la siccité
limite (SL).
65
Matériel et Méthodes
(a) (b)
Figure 22 : (a) CST-mètre
mètre Triton type 319 Multi-CST
Multi CST (Triton Electronics Limited.) et
(b) cellule de filtration pressurisée de type Amicon (série 8010).
8010)
Le principe de l’essai consiste au cours du temps t à suivre le volume de filtrat récupéré V (ou
pression fixée ∆P) est poursuivie
volume de filtrat cumulé). L’opération de filtration (sous pression
jusqu’à ce que le volume cumulé (où la masse de filtrat récupéré) ait atteint une valeur
constante. Une fois cette valeur atteinte, on procède au démontage de la cellule et le gâteau de
filtration est récupéré. Ce gâteau humide est alors pesé (mh) puis séché à 103±2°C
10 pendant
24 heures (jusqu’à
jusqu’à obtention d’une masse constante, ms). Cette masse permet d’estimer la
teneur en matière sèche du gâteau, ou siccité finale Sf.
66
Matériel et Méthodes
La représentation graphique de t/V vs. V (Figure 23) permet de calculer SRF à partir de la
pente de l’équation 14.
Le SRF est ainsi comparé aux résistances hydrauliques obtenues lors de la microfiltration
tangentielle.
t µ p W .SRF µ . Rs
= V + (Équation 14)
V 2 ∆P . A 2
∆P . A
67
Matériel et Méthodes
Le pilote de laboratoire (Figure 24) est équipé d’un modulee membranaire plane avec une
surface efficace de 0,0133 m2 (Osmonics Sepa R CF). La cuve d’alimentation du pilote d’une
capacité maximale de 10 L, est constituée d’une double enveloppe alimentée par un fluide
thermostaté permettant de réguler la température
températur du produit.. Une pompe à piston permet de
nsmembranaire et la vitesse d’alimentation du jus a été fixée à 600 L.h-1.
réguler la pression transmembranaire
Le flux du perméat est déterminé par pesée et un système électronique d’acquisition des
données permet d’enregistrerr toutes les 10 s les valeurs de la pression transmembranaire, de la
68
Matériel et Méthodes
Concernant le pilote semi industriel (Figure 25), il contient une membrane organique spirale
modèle AG 2540F 1328 ayant une surface membranaire de 2,5 m2. Le pourcentage de
rétention est de 98% pour le MgSO4. La pression de travail a été fixée à 40 bar.
69
Matériel et Méthodes
70
Matériel et Méthodes
Ce pilote est composé de deux circuits indépendants alimentés chacun par une pompe : celui
du produit à concentré (jus de pomme de cajou) et celui de la solution concentrante (saumure
de CaCl2).
Le circuit produit à concentrer comporte un bac d’alimentation d’une capacité de 50 L et une
pompe volumétrique ayant un débit maximal de 10 m3.h-1. Ce circuit en acier inoxydable
constitue une boucle de concentration de 19,5 L.
Le circuit contenant la solution extractante est en PVC. Il comporte une pompe centrifuge
d’un débit maximal de 10 m3.h-1, une cuve de saumure munie d’un support permettant de
mettre des cristaux de CaCl2 afin de maintenir la saumure à saturation. Le volume de saumure
circulant dans ce circuit est de 60 L. Il comporte un débitmètre (GEOR FISCHER SK 300,
Schweiz/Switzerland). Le débit est réglé à l’aide d’une vanne située au niveau du refoulement
de la pompe centrifuge.
71
Matériel et Méthodes
progressivement diminué jusqu’à 2 m3.h-1 et ensuite le pilote est arrêté. Le circuit jus est
vidangé et rincé jusqu’à la neutralité (pH=7).
Quant au lavage acide, c’est une solution de 0,1% d’acide nitrique qui est utilisée. La même
procédure que le lavage basique est suivie à la différence que l’eau utilisée est à la
température ambiante 25/30°C. La durée de lavage est de 15 min lorsque la boucle de
concentration est fermée et 15 min lorsqu’elle est ouverte. A la fin du lavage acide, le pilote
est rincé jusqu’à la neutralité.
72
Matériel et Méthodes
faire le vide. La température de chauffage est régulée grâce à une double enveloppe située
autour de la cuve de l’évaporateur.
Concernant les expériences d’évaporation sous vide, trois essais ont été réalisés à différentes
températures (40, 60 et 80°C) correspondant respectivement aux pressions de (0,1 ; 0,2 et
0,47 bar) pour atteindre un ESS de 60 g.100-1g.
Le protocole consiste à mettre dans la cuve de l’évaporateur 2 000 mL de jus de pomme de
cajou clarifié par MFT. La température désirée est fixée en jouant sur la pression. L’essai est
arrêté quand l’ESS souhaité est atteint.
Les différents jus concentrés obtenus sont caractérisés et comparés à celui obtenu par
évaporation osmotique.
73
RÉSULTATS ET DISCUSSION
Résultats et Discussion
74
Résultats et Discussion
Le temps de conservation a un effet négatif sur le rendement d’extraction. Il faut donc éviter
de conserver les pommes de cajou plus de 14 h après la récolte, d’où l’importance d’installer
les unités d’extraction du jus à côté des lieux de production des pommes de cajou (moins de
100 km).
75
Résultats et Discussion
76
Résultats et Discussion
Les deux variétés contiennent des teneurs en glucose et fructose voisines. Ces deux sucres
représentent 96 à 98% des sucres totaux des pommes de cajou. Le glucose et le fructose étant
des sucres très fermentescibles, cette caractéristique contribue à la grande périssabilité des
pommes de cajou qui une fois récoltées doivent être transformées dans les 24 h, faute de quoi,
elles fermentent. De plus, cette richesse en sucres réducteurs rend les produits à base de
pomme de cajou particulièrement sensibles aux brunissements non-enzymatiques (par
exemple coloration du jus lors de la pasteurisation).
La teneur en protéines, calculée à partir de l’azote total obtenu par la méthode de Kjeldahl en
utilisant le facteur conventionnel 6,25, correspond généralement à celle rencontrée dans la
plupart des fruits tropicaux.
77
Résultats et Discussion
La quantification des éléments minéraux montre que la pomme de cajou contient des
quantités importantes de potassium, de phosphore, de magnésium et de calcium. Les teneurs
en sodium, fer et zinc, confirment celles rencontrées dans la littérature (Ramos et al. ; Campos
et al. 2002; Assunção and Mercadante 2003; Garruti et al. 2006; de Brito et al. 2007; Santos
et al. 2007; Michodjehoun-Mestres et al. 2009; Zepka and Mercadante 2009).
Enfin les deux variétés de pomme présentent naturellement une différence significative au
niveau de la couleur particulièrement la coordonnée de chromacité « a ». Cette valeur au
niveau de la variété jaune est négative, donc tend vers le vert tandis qu’elle est positive au
niveau de la variété rouge d’où tend vers le rouge.
En examinant la répartition des composés entre les tourteaux et le jus, quelques observations
peuvent être réalisées.
Concernant la teneur en polyphénols totaux, le jus brut contient 83% de polyphénols par
rapport à la matière première. Les polyphénols se concentrent donc dans les tourteaux. Cela
s’explique par le fait que la peau des pommes de cajou est plus riche en polyphénol par
rapport à la chair (Michodjehoun-Mestres 2009). La peau se retrouve dans les tourteaux avec
la plupart de ses polyphénols. La perte de polyphénols dans le jus est souhaitable, car l’un des
objectifs de ce travail est d’éliminer les tanins du jus.
Quant aux éléments minéraux, ils restent concentrés dans les tourteaux. Particulièrement dans
le cas du calcium, ce sont seulement 9% qui sont extraits et présents dans le jus. Cela
s’expliquerait par le fait que la plupart des éléments minéraux sont liés aux tissus des
végétaux et lors de l’extraction ils se retrouvent dans les tourteaux.
Concernant la vitamine C et les sucres, ils sont davantage présents dans le jus. Cela serait lié
probablement à leur grande solubilité dans l’eau.
En réalisant un bilan massique sur chacun des composés analysés, les masses retrouvées dans
les produits (jus et tourteaux) correspondent à 10% près à celles contenues dans la matière
première (50% pommes rouges et 50% pommes jaunes). Cela signifie que l’étape d’extraction
ne dégrade pas ces composés mais bien qu’ils se répartissent inégalement entre les tourteaux
et le jus.
78
Résultats et Discussion
Quatre classes chimiques forment l’essentiel des 50 composés volatils identifiés dans le jus de
pomme de cajou : les esters, les aldéhydes, les hydrocarbures et les alcools. Les plus
importants en termes d’aire de pic sont au nombre de 16 et constituent environ 77% de l’aire
totale des pics. Le styrène qui est un composé d’arôme qui se trouve normalement dans les
fruits à des concentrations très faibles représente ici le composé majoritaire. Une étude
réalisée par (Garruti et al. 2006) sur du jus fermenté de pomme de cajou a révélé que le
styrène représente environ 27,4% de l’aire total des pic. Dans notre étude, ce composé
représente jusqu’à 28,2% de l’aire total des pics. Ceci nous amène à dire que la présence de ce
composé n’est probablement pas due à une contamination par les matériaux plastiques mis en
contact avec le produit, mais qu’il est bien présent dans le jus de pomme de cajou.
Les esters représentent environ le tiers (30,2%) des composés d’arôme en termes d’aire de
pic. Les plus importants de cette classe sont constitués du 2-hydroxy 4-méthyl pentanoate
d’éthyle, du caprylate d’éthyle, de l’hexanoate d’éthyl et de l’isovalerate d’isoamyle. Les
esters sont généralement responsables des odeurs fruités présentes dans la plupart des fruits.
Quant aux hydrocarbures terpéniques, ils représentent environ 11% de l’aire totale de pic,
avec comme composés majoritaires, le D-limonène, le caryophyllène et le 3-carène.
Les alcools représentent environ 10% en termes d’aire de pic. Le nonanol, l’hexanol et
l’octanol en sont les principaux.
En dehors de ces quatre classes, il est noté la présence d’une cétone, le 2,6 diméthyl 5,9
undécadien-2-one et d’une lactone : la γ-dodécalactone.
79
Résultats et Discussion
Di
La plupart de ces composés d’arôme a été identifiée par (Garruti et al. 2003;
2003 Garruti et al.
2006) dans du jus et du vin de pomme de cajou.
80
Tableau 20 : Composés d’arômes identifiés dans le jus de pomme de cajou de Côte d'Ivoire (composés majoritaires en gras).
% d’aire de
Formule Tr IK pic par
Pic Noms IK calculé Propriétés sensorielles Réf
brute (min) Biblio rapport à
l’aire totale
Noix de cajou séchée, solvant, (Garruti et al. 2003; Garruti et al.
1 Acétate d’éthyle C4H8O2 3,05 907 891 0,61 (0,02)
tissu humide 2006; Garruti et al. 2006)
2 Ethanol C2H6O 3,63 929 933 0,71 (0,02)
Doux, fruité, anacarde, ester, fruit (Garruti et al. 2003; Garruti et al.
3 Butanoate d’éthyle C6H12O2 5,31 1028 1040 0,30 (0,01)
mûr 2006; Garruti et al. 2006)
3 méthyl butanoate (Garruti et al. 2003; Garruti et al.
4 C7H14O2 6,04 1022 1077 7,37 (0,05) Anacarde, doux, fruité, fruit mûr
d’éthyle 2006; Garruti et al. 2006)
(Garruti et al. 2003; Garruti et al.
5 acétate d’isoamyle C7H14O2 7,40 117 1129 0,35 (0,01) Banane, plastique, vernis à ongle
2006; Garruti et al. 2006)
6 3-Carène C10H16 7,96 1148 1148 1,70 (0,03)
pomme de cajou, fruité, fruit (Garruti et al. 2003; Garruti et al.
7 2-butenoate d’éthyle C6H10O2 8,69 1171 0,46 (0,01)
mûr, fleur 2006; Garruti et al. 2006)
8 α terpinolène C10H16 9,00 1181 0,22 (0,01) Essence d’orange, arbre de thé
9 3 méthyl pentanoate d’éthyle C8H16O2 9,20 1187 0,25 (0,01) Anacarde, doux ; fruité (Garruti et al. 2006)
10 Heptanal C7H14O 9,37 1174 1193 0,20 (0,01)
11 D limonène C10H16 9,67 1178 1202 3,44 (0,05)
Fumé, avarié (blet), anacarde, (Garruti et al. 2003; Garruti et al.
12 3 méthyl butanol C5H12O 10,50 1205 1223 0,56 (0,01)
désagréable 2006a; Garruti et al. 2006a)
13 Hexanoate d’éthyle C8H16O2 11,20 1220 1241 3,35 (0,07) Fruité, doux anacarde, menthe (Garruti et al. 2006)
14 Terpinène C10H16 11,42 1247 0,55 (0,02)
15 Styrène C8H8 11,87 1241 1258 28,22 (0,86) Plastique, solvant (Garruti et al. 2006a)
16 Cymène C10H14 12,35 1261 1270 0,26 (0,01)
17 Terpinolène C10H16 12,85 1283 0,50 (0,01)
18 Octanal C8H16O 13,20 1280 1292 1,33 (0,06)
19 Isovalérate d’isoamyle C10H20O2 13,54 1301 2,01 (0,04)
20 3-hexenoate d’éthyle C8H14O2 13,77 1306 0,26 50,01)
21 Heptanoate d’éthyle C9H18O2 15,06 1337 0,23 (0,01)
22 2 hexenoate d’éthyle C8H14O2 15,46 1346 0,19 (0,01)
23 1-Hexanol C6H14O 16,07 1361 1,90 (0,01)
24 2-méthyl 4-pentenol C6H12O 17,23 1388 0,94 (0,04)
25 Nonanal C9H18O 17,38 1385 1392 7,57 (0,11) Parfumé, huile de noix, plastique (Garruti et al. 2006a)
Tableau 20 suite : Composés d’arômes identifiés dans le jus de pomme de cajou de Côte d'Ivoire (composés majoritaires en gras).
% d’aire de
Tps de
Formule IK IK pic par
Pic Noms rétention Propriétés sensorielles Références
brute Biblio Calculé rapport à
(min)
l’aire totale
26 1,3 ditertbuthylbenzène C14H22 18,70 1424 0,80 (0,04)
27 Octanoate d’éthyle C10H20O2 19,15 1435 3,39 (0,05) Fruité, noix de coco, floral (Garruti et al. 2006)
28 Hexanoate d’isopentyle C11H22O2 20,09 1459 0,22 (0,01)
29 Méthanoate d’heptyle C8H16O2 20,17 1461 0,25 (0,01°
30 2-méthyl-2-butènoate d’isopentyle C10H18O2 20,44 1468 0,24 (0,01)
31 4-Octenoate d’éthyle C10H18O2 20,75 1475 0,25 (0,01)
32 Cis 3-méthylbutanoate 3 d’hexènyle C11H20O2 21,25 1488 0,59 (0,02)
33 Decanal (n-décaldehyde) C10H20O 21,56 1495 0,38 (0,01)
34 Benzaldehyde C7H6O 22,19 1512 0,71 (0,02)
35 2 hydroxy hexanoate d’éthyle C8H16O3 22,31 1515 0,69 (0,01)
36 2 nonénal C9H20O 22,91 1530 0,20 (0,01)
37 2 hydroxy-4-methylpentanoate d’éthyle C8H16O3 23,48 1545 6,18 (0,08)
38 1-Octanol C8H18O 24,22 1564 1,38 50,03)
39 Caryophyllène C15H24 25,13 1587 3,01 (0,24)
40 2-décanal C10H18O 27,08 1638 1,81 (0,12)
41 1-nonanol C9H20O 28,13 1666 2,88 (0,04)
42 2 méthyl acide hexanoïque C7H14O2 28,54 1677 0,58 (0,05)
43 1-Décanol C10H22O 31,86 1765 1769 0,63 (0,02)
44 2,5 diméthylbenzaldehyde C9H10O 32,85 1796 0,56 (0,02)
45 1,12 tridécadiène C13H27 33,74 1822 0,20 (0,01)
46 6,10 diméthyl 5,9 undécadien-2-one C13H22O 34,79 1853 0,29 (0,02)
47 1-Tridécanol C13H28O 38,74 1971 0,14 (0,01)
48 Phénylpropanol C9H12O2 41,06 1997 0,21 (0,02)
49 Cinnamate d’éthyle C11H12O2 43,52 2139 2141 0,73 (0,03) Floral, parfumé (Garruti et al. 2006)
50 ᵞ-Dodécalactone C12H22O2 48,15 2189 1,18 (0,09)
Résultats et Discussion
240
Jp (L.h-1.m-2)
200
160
120
80
40
0
0 20 40 60 80 100
Temps (min)
Figure 30 : Densité de flux de perméat durant la MFT du jus brut de pomme de cajou
(JBSE09) à FRV 1 à différentes pressions transmembranaires (Ptm) sur un pilote de
laboratoire (U = 6 m.s-1, T = 35 ± 2°C ; FRV 1).
83
Résultats et Discussion
10
Rc (1012.m-1)
9 Ptm 1,25 bar 1,75 bar 2,25 bar 2,75 bar
8
7
6
5
4
3
2
1 Rm = 0,35.1012 m-1
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Temps (min)
La zone de stabilité de la densité de flux de perméat nous permet de calculer la densité de flux
moyenne pour chaque pression transmembranaire et de représenter son évolution pour
différents lots de jus de pomme de cajou (Figure 32). L’allure de ces courbes peut être scindée
en deux parties. Dans la première partie, la densité de flux de perméat augmente lorsque la
pression transmembranaire augmente. Dans la deuxième partie, la densité de flux de perméat
reste constante quelle que soit la pression transmembranaire appliquée. La pression
transmembranaire à partir de laquelle la densité de flux n’augmente plus correspond à la
pression optimale. Dans notre cas, elle est comprise entre 1,3 et 1,8 bar.
84
Résultats et Discussion
Lot de jus
35
Lot de jus
30 JBSE09 JBSE10 JBSE11
25
20
15
10
5
Rm = 0,35.1012 m-1
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
Ptm (bar)
Figure 33 : Résistance
sistance hydraulique de colmatage (Rc) en fonction de la pression
transmembranaire (Ptm)) lors de la MFT de différents lots de jus de pomme de cajou
sur pilote de laboratoire (U = 6 m.s-1, T = 35 ± 2°C; FRV = 1).
85
Résultats et Discussion
Pour expliquer cette différence de comportement des différents lots lors de la MFT, nous nous
sommes basés sur les principales caractéristiques des différents jus (Tableau 21). Le jus
JBSE09 a un extrait sec soluble (ESS) et une teneur en solides en suspension (SIS) faibles par
rapport aux jus JBSE10 et JBSE11. La teneur en ESS des jus influence leur viscosité et donc
leur densité de flux lors la MFT (Ibarz et al. 1994). Quant aux solides insolubles en solution
(principalement constitués de fragments de parois cellulaires), ils sont responsables du
colmatage des membranes lors des procédés de MFT des jus de fruits (Vaillant et al. 2005;
Nandi et al. 2011). Enfin le jus JBSE09 contient moins de polyphénols que les 2 autres. Les
polyphénols en association avec les protéines forment des agrégats colloïdaux qui peuvent
colmater la membrane lors de la MFT des jus de fruits riches en tanins (El Rayess et al. ;
Ulbricht et al. 2009; Rayess et al. 2011). Ces trois remarques pourraient alors expliquer le
pouvoir colmatant plus élevé des 2 autres jus par rapport au jus JBSE09.
En conclusion de cette étude, nous remarquons que la densité de flux de perméat varie
considérablement en fonction des lots de jus utilisés. Elle est comprise entre 39 et
147 L.h-1.m-2 à FRV 1 à une Ptm optimale de 1,75 bar.
86
Résultats et Discussion
Le seul traitement enzymatique qui a une influence significative sur la densité de flux de
perméat est le mélange Pectinex-Rapidase. Cette préparation enzymatique augmente la
densité de flux de 22 à 56% en fonction de la pression transmembranaire. Il y a donc un effet
synergique entre la Pectinex et la Rapidase. En effet, les jus traités séparément avec ces deux
enzymes ne donnent pas des densités de flux significativement différentes de celles du jus
brut. Cependant lorsque le jus est traité avec ces deux enzymes associées, la densité de flux
obtenue est élevée (surtout à la Ptm optimale) et significativement différente de celle de
l’extrait brut (Figure 34). Pour expliquer cet effet synergique, nous nous sommes basés sur le
profil enzymatique des différentes enzymes utilisées. La Pectinex est une préparation
enzymatique riche en pectinase tandis que la Rapidase est riche en pectinase et en
hémicellulase. En effet la Pectinex contient des activités enzymatiques polygalacturonase
(20,7), pectine-méthyl-estérase (4,8), mannanase (3,1) et galactanase (1,2). Quant à la
rapidase, elle contient des activités polygalacturonases (38,3), des pectine-méthyl-estérases
(7,5), des exo-arabinase (2,7) des xylanases (2,3) et β-glucosidases (1,67) (Tableau 14).
Lorsque ces deux préparations enzymatiques sont utilisées ensemble, elles ont alors un large
spectre d’action.
Les études réalisées par (Voragen et al. 1980) sur les parois des pommes ont montré que
l’association des enzymes pectinolytiques et cellulasiques permet de dégrader la parois avec
une synergie maximale. La solubilisation des SIS a été pratiquement totale lorsque ces auteurs
ont utilisé un mélange contenant à la fois des cellulases (Cx et C1) et des pectinases. Ils ont
trouvé que 75% des acides uroniques et 43% des oses neutres sont ainsi solubilisés. Des effets
synergiques similaires ont été mentionnés par (Vaillant et al. 1999) lors de la clarification par
microfiltration tangentielle de jus de fruit de la passion.
87
Résultats et Discussion
Jp (L.h-1.m-2)
250 d
ad
200
ab
ab
ab bc
150
100
50
0
Jus brut Pectinex Celluclast Cytolase Rapidase Pectinex-Rapidase
Figure 34 : Densité de flux de perméat des différents jus après liquéfaction enzymatique à la
(lot JBSE09, U = 6 m.s-1, T = 35°C ; FRV = 1, Ptm = 2,25 bar).
Moyenne et écart type obtenus sur 3 répétitions.
Les moyennes ayant le(s) même(s) lettres ne sont pas signification différentes à 5%.
Les principales caractéristiques du jus brut (JBSE09) et du jus enzymé avec le mélange
Pectinex et Rapidase (JBPR 09) sont très proches (Tableau 23). Elles ne permettent pas
d’expliquer la différence de densité de flux observée lorsque le jus brut de pomme de cajou
est traité avec le mélange enzymatique. En effet, la liquéfaction enzymatique utilisée ne
diminue ni la teneur en SIS, ni la teneur en sucres ni la teneur en polyphénols du jus de
pomme de cajou. Toutefois la viscosité du jus diminue de 25% et sa turbidité augmente de
19%.
Les résultats de la figure 35 montrent que l’hydrolyse des polyosides pariétaux par la
préparation enzymatique utilisée (Rapidase-Pectinex) conduit à une diminution de la taille des
particules en suspension dans le jus. En effet, 12% des particules du jus enzymé ont un
diamètre inférieur à 20 µm contre seulement 7% pour le jus brut non enzymé. Le diamètre
moyen des particules en suspension passe de 143 µm dans le jus brut à 111 µm dans le jus
enzymé.
88
Résultats et Discussion
6 100
Volume (%)
Jus brut
5 80 Jus brut
Jus enzymé
4 Jus enzymé
60
3
40
2
20
1
0 0
1 10 100 1000 1 10 100 1000
Diamètre (µm) Diamètre (µm)
(a) (b)
Figure 35 : Effet de la préparation enzymatique (Rapidase-Pectinase) sur la granulométrie de
la fraction insoluble de jus de pomme de cajou lot JBSE09 : (a) distribution volumique des
diamètres (b) volume cumulé en fonction du diamètre.
89
Résultats et Discussion
Rm = 0,35.1012 m-1
Figure 36 : Résistance
sistance hydraulique de colmatage (Rc) en fonction de la l pression
transmembranaire
ansmembranaire (Ptm) lors de la MFT entre le jus brut et
et le jus traité avec le mélange
enzymatique Pectinex+R lot JBSE09, U = 6 m.s-1,
Rapidase sur pilote de laboratoire (lot
T = 35 ± 2°C, FRV 1)
En conclusion,
sion, il ressort de cette étude que la préparation enzymatique Pectinex-Rapidase
Pectinex à la
dose de 200 + 200 mg.kg-1 et à la Ptm
P de 2,25 bar à FRV 1, conduit à des densités de flux
élevées (supérieur à 200 L.h-1.m-2). Cette préparation enzymatique diminue le colmatage de la
membrane de 38% à Ptm
tm optimale (2,25 bar). Le jus clarifié obtenu présente des
90
Résultats et Discussion
caractéristiques physico-chimiques voisines de celles du jus brut mise à part pour les
polyphénols.
100
80
60
40
20
0
1 2 3 4 5 6 7 8
FRV
Comparativement aux essais à FRV 1 où une stabilité de la densité de flux de perméat est
observée après 40 min de microfiltration, les densités de flux de perméat des essais à FRV
croissant diminuent continuellement en fonction du FRV. Cela est dû à la concentration du
rétentat en particules ou autres constituants retenus par la membrane qui augmente au fur à
mesure que le FRV augmente.
91
Résultats et Discussion
En conclusion, il ressort de cette étude que le jus brut enzymé avec la Pectinex-Rapidase
Pectinex à la
concentration de 200 + 200 mg.kg-1 donne une densité de flux de perméat de 55 L.h-1.m-2 à
FRV 7,5 avec une pression transmembranaire optimale de 1,5 bar.
bar
20
RC (X 1012m-1)
FRV 1,24
FRV 2,02
16
FRV 4,06
FRV 7,52
12
4
Rm = 0,35.1012 m-1
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
Ptm (bar)
92
Résultats et Discussion
Pente de RC (X1012.m-1.bar-1)
6
0
1 2 3 4 5 6 7 8
FRV
L’évolution de la densité de flux de perméat en fonction du FRV, peut être divisée en deux
parties (Figure 41). La première partie est caractérisée par une baisse de la densité de flux de
perméat entre les FRV 1 et 3. Quant à la deuxième partie, elle correspond à une pseudo-
stabilisation (baisse très faible de Jp en fonction du FRV au-delà du FRV 3). La baisse de la
densité de flux semble être fonction de la perméabilité initiale de la membrane. Ainsi pour
une perméabilité initiale de 314 L.h-1.m-2.bar-1 (membrane très propre), Jp chute de 123
(FRV 1) à 75 L.h-1.m-2 (FRV 3). Quant à la perméabilité de 212 L.h-1.m-2.bar-1 (membrane
moins propre) ; Jp passe de 63 (FRV 1) à 50 L.h-1.m-2 (FRV 3).
Pour vérifier si la différence de densité de flux de perméat observée entre ces essais est liée à
la perméabilité initiale de la membrane, nous avons représenté les différentes résistances
hydrauliques de colmatage en fonction du FRV (Figure 42). Nous constatons que les
résistances hydrauliques de colmatage sont différentes. Les variations observées ne dépendent
93
Résultats et Discussion
Jp (Kg.h-1.m-2)
140
Perméabilité initiale de la membrane (L.h-1.m-2)
120
212 (JBSE11a) 224 (JBSE11b) 237 (JBSE11)c 314 (JBSE11c)
100
80
60
40
20
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9
FRV
Le même jus (JBSE11c) a été utilisé pour faire la MFT aux perméabilités membranaires de
237 et 314 L.h-1.m-2.bar-1. (Tableau 24). La même résistance de colmatage est donc
logiquement obtenue à partir de FRV 3 pour les 2 essais. Les 2 autres jus utilisés pour les
essais aux perméabilités membranaires de 212 et 224 L.h-1.m-2.bar-1 conduisent à des
résistances de colmatage plus élevées. Ces jus présentent des teneurs en ESS et en
polyphénols plus élevées que le précédent. Toutefois, les critères de composition utilisés pour
comparer ces 3 jus restent très proches. Ils n’apparaissent donc pas ici comme suffisamment
discriminants en termes de pouvoir colmatant.
94
Résultats et Discussion
Rc (m-1X1012)
12
Perméabilité initiale de la membrane (L.h-1.m-2.bar-1)
10
212 (JBSE11a) 224 (JBSE11b) 237 (JBSE11c) 314 (JBSE11c)
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FRV
Tableau 24 : Principales caractéristiques des jus de pomme de cajou traités lors de la MFT.
JBSE11 (a) JBSE11 (b) JBSE11 (c)
Perméabilité membranaire
212 224 237 314
initiale (L.h-1.m-2.bar-1)
PH 3,87 (0,01) 3,97 (0,02) 3,83 (0,02) 3,83 (0,02)
Acidité (g.kg-1) 2,75 (0,12) 2,64 (0,08) 2,77 (0,04) 2,77 (0,04)
-1
ESS (g.kg ) 101 (1) 134 (1) 96 (1) 96 (1)
-1
SIS (g.kg ) 19,8 (0,1) 19,9 (0,1) 19 (0,3) 19 (0,3)
-1
Vitamine C (mg.kg ) 1 855 (21) 2 059 (8) 1 749 (95) 1 749 (95)
-1
Polyphénol (g.kg ) 2 403 (117) 2 863 (158) 2 310 (105) 2 310 (105)
Turbidité (NTU) 6 400 (361) 6 900 (436) 6700 (265) 6700 (265)
Viscosité (mPa.s) à 35°C 7,6 (0,4) 9,8 (0,9) 6,9 (0,2) 6,9 (0,2)
La validation sur le pilote semi industriel a permis d’obtenir une densité de flux de perméat
(Jp) de 70 L.h-1.m-2 à FRV 8 à la pression transmembranaire (Ptm) de 1,4 bar pour une vitesse
tangentielle de 6 m.s-1.
95
Résultats et Discussion
Nous constatons tout d’abord qu’il n’existe aucune corrélation significative entre les
caractéristiques des jus et les densités de flux de perméat et ce, quel que soit le FRV.
Au niveau des résistances de colmatage, des coefficients négatifs significatifs assez élevés (de
l’ordre de -0,7) sont mis en évidence avec l’acidité du jus pour les FRV supérieurs ou égaux
à 4 (p-value de 5 à 6%). Il semble donc y avoir un lien entre la résistance de colmatage des jus
et leur teneur en acides organiques, les jus plus acides étant moins colmatants. Cette tendance
se retrouve logiquement avec la teneur en acide ascorbique qui est elle-même fortement
corrélée à l’acidité titrable. Une corrélation positive significative est finalement notée entre la
viscosité et la résistance de colmatage à FRV 1. Toutefois, cette corrélation n’est pas
retrouvée pour les FRV supérieurs. Elle doit donc être considérée avec précaution.
Au bilan, nous n’avons donc mis en évidence que très peu de corrélations significatives entre
les paramètres choisis pour caractériser les jus et leur pouvoir colmatant. Il est clair que ces
paramètres de composition sont très largement insuffisants pour expliquer les effets sur les
performances de la microfiltration. La recherche d’autres paramètres plus pertinents s’avère
donc nécessaire pour prévoir le pouvoir colmatant des jus.
96
Tableau 25 : Récapitulatif des principales caractéristiques des jus de pommes de cajou traités par MFT
et des différentes densités de flux de perméat (Jp) et résistances de colmatage (RC).
Acidité ESS SIS Vitamine Polyphénol Turbidité Viscosité Jp FRV1,1 Jp Jp Jp Jp Rc Rc Rc Rc Rc
Différents jus pH (g d'ac mal (g.100g-1) (g.100g-1) (g.100g-1) (g.100g-1) (NTU) (mPa.s) L.h-1.m-2 FRV2 FRV4 FRV6 FRV8 FRV1,1 FRV2 FRV4 FRV6 FRV8
100g-1) L.h-1.m-2 L.h-1.m-2 L.h-1.m-2 L.h-1.m-2 (m-1) (m-1) (m-1) (m-1) (m-1)
JBSE09 4,17 1,41 60 7,88 1 009 991 8 450 5,12 146,9 3,9E+12
JBPR09 4,03 1,43 61 8,18 1 020 1012 10022 3,82 180 3,1E+12
JBSE10 3,87 2,6 100 13,08 1459 1250 15 946 7,27 38,7 1,4E+13
JBSE11 4,05 2,57 91 8,7 1428 1116 13847 6,12 51,45 1,1E+13
JBPR11 3,98 2,61 90 10,42 1420 1160 13850 5,42 98 65 55 55 55 5,3E+12 8,2E+12 9,8E+12 9,8E+12 9,8E+12
JB 4,05 1,53 52 7,78 780 1201 8 033 3,24 215,45 42,27 36,55 36,55 36,27 2,6E+12 1,5E+13 1,7E+13 1,7E+13 1,7E+13
JD 3,9 1,46 56 3,32 795,2 118 233 2,05 152,72 47,73 40,09 39 38,73 3,9E+12 1,3E+13 1,5E+13 1,6E+13 1,6E+13
JM 4,06 1,49 56 0 789,6 0 6 1,13 2536,36 176,59 110 108 105 0 3,9E+12 6,5E+12 6,7E+12 6,9E+12
JBSE11 (a) 3,87 2,75 101 19,8 1 855 2403 6 400 7,45 62,5 52,5 50 50 50 6,2E+12 7,7E+12 8,2E+12 8,2E+12 8,2E+12
JBSE11 (b) 3,97 2,64 134 19,9 2 059 2863 6 900 9,84 65 55 52,5 52,5 52,5 5,3E+12 6,6E+12 7,0E+12 7E+12 7E+12
JBSE11 (c) 3,83 2,77 96 19 1 749 2310 6700 6,93 80 67,5 67,5 67,5 67,5 4,7E+12 5,8E+12 5,8E+12 5,8E+12 5,8E+12
Tableau 26 : Facteurs de corrélation et p-value (entre parenthèses) entre les principales caractéristiques,
les densités de flux de perméat (Jp) et les résistances de colmatage (RC) des jus de pommes de cajou traités par MFT
PH Acidité ESS SIS Vitamine Polyphénol Turbidité Viscosité
Jp (FRV 1,1) 0,57 (0,14) -0,53 (0,18) -0,46 (0,25) -0,65 (0,08) -0,51 (0,20) -0,60 (0,11) -0,56 (0,14) -0,61 (0,11)
Jp (FRV 2) 0,34 (0,41) -0,27 (0,52) -0,28 (0,51) -0,45 (0,26) -0,29 (0,49) -0,43 (0,28) -0,46 (0,25) -0,44 (0,28)
Jp (FRV 4) 0,13 (0,75) -0,0 (0,94)3 -0,09 (0,84) -0,23 (0,59) -0,06 (0,88) -0,22 (0,60) -0,37 (0,37) -0,23 (0,58)
Jp (FRV 6) 0,12 (0,77) -0,01 (0,98) -0,07 (0,87) -0,20 (0,63) -0,04 (0,92) -0,20 (0,63) -0,35 (0,40) -0,21 (0,61)
Jp (FRV 8) 0,11 (0,80) 0,01 (0,98) -0,05 (0,91) -0,19 (0,66) -0,02 (0,95) -0,18 (0,66) -0,33 (0,42) -0,20 (0,64)
Rc (FRV 1,1) -0,50 (0,21) 0,68 (0,07) 0,67 (0,07) 0,68 (0,06) 0,68 (0,06) 0,63 (0,10) 0,55 (0,16) 0,72 (0,04)
Rc (FRV 2) 0,26 (0,54) -0,54 (0,16) -0,50 (0,21) -0,35 (0,39) -0,53 (0,17) -0,33 (0,42) 0,03 (0,94) -0,37 (0,37)
Rc (FRV4) 0,38 (0,36) -0,69 (0,06) -0,63 (0,09) -0,53 (0,18) -0,68 (0,06) -0,50 (0,20) -0,07 (0,88) -0,53 (0,18)
Rc (FRV 6) 0,37 (0,37) -0,70 (0,06) -0,64 (0,09) -0,54 (0,17) -0,69 (0,06) -0,52 (0,19) -0,09 (0,83) -0,54 (0,16)
Rc (FRV8) 0,37 (0,36) -0,71 (0,05) -0,65 (0,08) -0,55 (0,16) -0,70 (0,05) -0,53 (0,18) -0,10 (0,81) -0,55 (0,15)
Résultats et Discussion
300
JB JD JM
250
200
150
100
50
0
1 2 3 4 5 6 7 8
FRV
Les principales caractéristiques des différents jus sont présentées dans le tableau 27. Le jus
décanté (JD) contient 57% de SIS, 92% de MIA, 90% de tannins, 44% d’azote total et 97% de
particules de moins par rapport au jus brut (JB). Sa viscosité est aussi 23% plus faible. Malgré
la nette différence de composition observée entre ces deux jus, les densités de flux de perméat
obtenues restent très proches, voisine de 40 L.h-1.m-2 dans la zone de pression et de FRV
98
Résultats et Discussion
explorée. Le jus microfiltré (JM), quant à lui ne contient plus ni tannins ni SIS ni MIA. La
teneur en azote est réduite de 50% par rapport au jus brut.
160 JB JD JM
140
Jp (L.h-1.m-2)
120
100
80
60
40
20
0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Ptm (bar)
JB JD JM
pH 4,05 (0,29)* 3,90 (0,21)* 4,06 (0,15)*
Acidité Titrable (g d’acide
1,53 (0,04)* 1,46 (0,05)* 1,49 (0,03)*
malique.kg-1)
ESS (g.kg-1) 52 (2)* 56 (2)* 56 (2)*
SIS (g.kg-1) 7,78 (0,46*) 3,32 (0,19)* 0**
Tanins (mg.kg-1) 1 201 (7)** 118 (1)* 0
MIA (mg.kg-1) 198,1 (7,8)** 14,0 (1,1)* 0
Viscosité (mPa.s) à 35°C 3,24 (0,18) 2,05 (0,15) 1,13 (0,04)
Turbidité (NTU) 8 033 (907)** 233 (15)* 6 (<1)*
Vitamine C (mg.kg-1) 780 (26) 795 (6) 790 (39)
Azote total (mg.kg -1) 210 117 106
99
Résultats et Discussion
Les résistances hydrauliques de colmatage (RC) ont été calculées et sont représentées en
fonction de la Ptm sur la figure
gure 45.
Rm = 0,35.1012 m-1
Les résistances hydrauliques de colmatage des juss brut (JB) et microfiltré (JM) sont
proportionnelles à la Ptm appliquée.
appliquée Concernant le jus décanté (JD),
JD), la résistance hydraulique
de colmatage est quasiment constante quelle
quel que soit la Ptm appliquée.
100
Résultats et Discussion
A l’analyse des résultatss de la figure 46, Rcolloïdale est toujours supérieure aux deux autres
résistances quels que soit Ptm et FRV. La fraction colloïdale est donc responsable en grande
partie du colmatage de la membrane lors de la MFT du
du jus de pomme de cajou. Elle constitue
la principale fraction colmatante du jus. Rinsoluble est faible contrairement à ce qu’on pouvait
penser. Enfin Rsoluble est loin dêtre négligeable.
et du FRV sur la répartition de ces 3 résistances a été évalué à une Ptm de 2 bar
L’effet
(Figure 47). La résistance liée à la fraction colloïdale représente 55% de la résistance de
101
Résultats et Discussion
colmatage totale et ce pour tous les FRV supérieur à 4. La fraction soluble contribue à la
résistance totale à raison
son de 40%. La fraction insoluble quand à elle, intervient peu (moins de
10%).
FRV 2 FRV 4
Rcolloïdale Rcolloïdale
63% 55%
FRV 6 FRV 8
Rinsoluble Rinsoluble
Rsoluble 6% Rsoluble 9%
39% 37%
Rcolloïdale Rcolloïdale
55% 54%
102
Résultats et Discussion
20
25
16
Volume cumulé (mL)
20
12
15
10 8
5
4
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
Temps (min) Volume (m3 x 10-5)
(a) (b)
Figure 48 : Évolution du volume cumulé au cours du temps (a) et du rapport temps sur
volume en fonction du volume lors de la filtration frontale de différents jus de pomme de
cajou sur cellule de filtration Amicon contenant une membrane d’acétate de cellulose
de 0,2 µm à la pression de 2 bar.
Pour confirmer cette remarque, les résistances spécifiques de filtration (SRF) des trois jus ont
été déterminées à partir des pentes des courbes de la Figure 48b et représentées sur la
Figure 49. Les SRF du jus décanté (JD) et du jus microfiltré (JM) sont respectivement 33,5 et
1,8 fois supérieures à celle du jus brut (JB).
Pour expliquer les différences observées entre la filtrabilité de ces trois jus, nous nous
sommes basés sur leur composition. Le jus brut (JB) contient des fragments cellulaires avec
des parois pectocellulosiques rigides. Lors de la filtration frontale, il va se former un gâteau
structuré qui favorisera la filtration. Quant au jus décanté (JD), il est riche surtout en colloïdes
qui pourraient former un gâteau moins perméable avec obstruction partielle ou totale des
pores de la membrane. Cela a pour conséquence de diminuer la filtrabilité. Enfin concernant
le jus microfiltré (JM) il ne contient que des composés solubles ce qui expliquerait sa densité
de flux très élevée lors sa filtration.
Ces données comparées à celles obtenues pendant la MFT montrent qu’il n’y a pas de
corrélation entre les résultats de ces deux types de filtration (MFT et filtration sur cellule
Amicon). En filtration frontale en cellule Amicon, c’est le jus décanté qui se distingue en
103
Résultats et Discussion
manifestant le SFR le plus élevé, tandis qu’en filtration tangentielle, c’est le jus microfiltré
qui se détache avec une résistance au colmatage nettement inférieure. Les mécanismes
impliqués dans le colmatage membranaire sont par conséquent différents pour ces deux
modes de filtration.
120
SFR (1012 X m.kg-1)
100
80
60
40
20
a c
0
JB JD JM
Figure 49 : Résistance spécifique de différents jus de pomme de cajou lors de la filtration sur
cellule Amicon sur membrane acetate de cellulose de 0,2 µm (∆P = 2 bar).
Les résultats des essais réalisés sur le CST-mètre, sont présentés sur la figure 50.
12
a
10
b
8 b
CST (s)
0
JB JD JM
Différents jus
104
Résultats et Discussion
Il n’y a pas de différence significative entre le temps de succion capillaire (CST) du jus
décanté (JD) et du jus microfiltré (JM). Par contre celui du jus brut (JB) est significativement
plus élevé. Le CST est censé rendre compte de la filtrabilité du jus : plus il est faible,
meilleurs seront les flux de filtration. Dans notre cas, le jus décanté et le jus microfiltré ayant
pratiquement les mêmes CST devraient conduire aux mêmes Jp. Pourtant, nous trouvons des
valeurs de densités de flux, à la Ptm de 2 bar, de 40 et 116 L.h-1.m-2 respectivement pour les
jus JD et JM en MFT. Cela démontre l’impossibilité de prédire la densité de flux des jus de
pommes de cajou par la mise en place des tests de filtrabilité sur CST-mètre. Ce type de
mesure qui rend compte du pouvoir de succion capillaire du gâteau, ne semble pas adapté
pour prédire le pouvoir colmatant de jus en MFT.
Il ressort de cette étude que les deux tests de filtrabilité choisis ne permettent pas de prédire le
comportement de jus de fruits lors des essais de MFT. Ils ne rendent pas compte du pouvoir
colmatant des jus en microfiltration tangentielle. Les résultats de la cellule Amicon et du
CST-mètre ne sont même pas corrélés entre eux. Des investigations complémentaires
s’avèrent nécessaires pour mettre au point d’autres tests simples de filtrabilité afin de prévoir
le comportement des jus en microfiltration. La mise au point de ces tests devra s’appuyer sur
la compréhension des mécanismes qui interviennent dans le colmatage des membranes.
Concernant les membranes de nanofiltration, la membrane DL conduit à des flux 1,2 à 1,4
fois plus élevés que la membrane DK. Ces résultats sont en accord avec la perméabilité à
l’eau de ces deux membranes qui sont respectivement de 5,7 et 4,3 kg.h-1.m-2.bar-1
(Tableau 16). Quant à l’effet de Ptm sur Jp, nous remarquons qu’en dessous de 10 bar, Jp est
nulle pour les deux membranes. De 10 à 20 bar nous observons une augmentation
exponentielle de Jp et enfin, de 20 à 30 bar, Jp augmente linéairement à raison de
2,6 kg.h-1.m-2.bar-1 pour la membrane DL et 2,2 kg.h-1.m-2.bar-1 pour la membrane DK. Les
meilleures Jp sont obtenues à 30 bar pour les deux membranes. Ces allures sont courantes en
105
Résultats et Discussion
(a) (b)
Figure 51 : Densité de flux de perméat en fonction de la pression membranaire lors de la
nanofiltration (a) et de l’osmose inverse (b) du jus de pomme de cajou clarifié sur un pilote de
laboratoire (FRV 1, T = 35°C).
L’effet de ces procédés sur la qualité du produit est représenté sur la figure 53.La
53. rétention en
extrait sec total est imparfaite pour les deux membranes de nanofiltration. A 15 bar, le taux de
rétention en ESS n’est que de 72 à 80%.
80 . Il augmente progressivement avec Ptm pour atteindre
106
Résultats et Discussion
95% à 30 bar. Ce comportement est classique en nanofiltration. En effet les travaux réalisés
par (Cissé et al. 2011) pour concentrer les anthocyanes dans des extraits d’Hibiscus sabdariffa
ont montré que les membranes de nanofiltration utilisées avaient un taux de rétention compris
entre 20 et 100% en fonction du type de membrane et de Ptm. En revanche la rétention est
totale avec les deux membranes d’osmose inverse quelle que soit Ptm (99 - 100%). L’objectif
de cette étude étant de concentrer le jus de pomme de cajou, il semble plus judicieux d’utiliser
les membranes d’osmose inverse pour la préconcentration. En effet, la moins bonne rétention
des solutés par les membranes de nanofiltration est davantage susceptible de modifier la
qualité du jus de pomme de cajou. La membrane qui donne des résultats intéressants en
termes de qualité et de performances est la membrane AG-SEPA. Elle permet d’atteindre
44 L.h-1.m-2 à 40 bar avec un taux de rétention d’extrait sec soluble de 100%. Toutefois, en
comparant les énergies consommées (Tableau 28) pour produire un litre de perméat, la
membrane DL présente un léger avantage avec 418 Wh contre 455 Wh pour la membrane
AG-SEPA. Compte tenu des densités de flux élevées obtenues avec la membrane AG-SEPA
et de sa rétention totale de l’ESS et de la vitamine C, cette membrane a été choisie pour la
validation de la préconcentration du jus de pomme de cajou par procédé baromembranaire. Ce
choix a été aussi été motivé par une rétention de 100% de la teneur en vitamine C par cette
membrane à 40 bar (Tableau 28).
100
Taux de rétention des ESS (%)
80
60
Membranes
40
DL DK SW30HR AG-SEPA
20
0
10 20 30 40 50
Ptm(bar)
Figure 52 : Taux de rétention en Extrait Sec Soluble (ESS) du jus de pommes de cajou
en fonction de la pression membranaire et des différentes membranes
de nanofiltration et d'osmose inverse.
107
Résultats et Discussion
Jop (kg.h-1.m-2) ∆Pop (bar) RESS (%) Rvit C (%) EL (Wh L-1)
DK 29,4 30 95 96 513
DL 36,2 30 95 96 418
SW30HR 18,9 40 100 100 1067
AG-SEPA 44,3 40 100 100 455
&kk,m,×noo 8%)
Π 8bar) = Équation 14
&qq noo 8%)
Les valeurs de ESS0 et ESSf étant respectivement de 6,5 et 21,1%, les valeurs de Π0 et Πf sont
alors respectivement de 9,3 et 35,8 bar. En émettant l’hypothèse que la diminution de Jp n’est
due qu’à la diminution de la force motrice alors nous pouvons poser l’équation 16.
108
Résultats et Discussion
En considérant cette hypothèse la Jpf théorique obtenue est de 5,5 L.h-1.m-2. Or Jpf
expérimental est de 5 L.h-1.m-2. Nous pouvons donc dire que la diminution de la force motrice
est largement prédominante sur l’effet viscosité et colmatage.
TSS (g.kg-1)
Jp (kg-1.h-1.m-2)
200
40
160
30
120
20
80
10
40
0 0
1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6 2,8
FRV
Dans les conditions de travail choisies, l’osmose inverse a permis de concentrer environ 3 fois
le jus de pomme de cajou clarifié avec une densité de flux perméat cumulée voisine de 10 L.h-
1
.m-2.
L’étape d’osmose inverse n’a pas d’influence sur l’acidité titrable et la teneur en vitamine C
(Tableau 29). La membrane retient les acides organiques, les sucres et la vitamine C contenus
dans le jus. Aucune dégradation significative de la vitamine C n’est mise en évidence lors de
la concentration. Le potentiel vitaminique du jus est donc conservé.
109
Résultats et Discussion
De façon surprenante, les densité de flux instantanées ne sont pas stables et présentent de
fortes et brutales variations tout le long de l’essai. La courbe obtenue est donc très bruitée,
toutes les conditions opératoires étant maintenues constantes par ailleurs. A première vue, les
valeurs de flux mesurées semblent se répartir aléatoirement autour d’une valeur moyenne.
Toutefois, en examinant plus en détail les résultats, nous constatons que ce phénomène est lié
à une régulation imparfaite de la concentration en CaCl2 de la saumure (Figure 54). Dans cet
essai, la concentration de la saumure est censée être maintenue constante par ajouts réguliers
de sel dans le bac saumure.
110
Résultats et Discussion
ESS (g.kg-1)
Jw (L.h-1.m-2)
JW Jw cumulé ESS
3,5 600
3,0 500
2,5
400
2,0
300
1,5
200
1,0
0,5 100
0,0 0
0 60 120 180 240 300 360 420 480 540 600 660
Temps (min)
Figure 54 : Extrait sec soluble, flux évaporatoire d’eau et flux évaporatoire cumulé en
fonction du temps lors de l’évaporation osmotique du jus de pomme de cajou.
Lorsque 4 kg de sel de CaCl2 sont ajoutés, la saumure est saturée au bout de 10 min. Cela se
répercute sur le flux évaporatoire qui augmente pour atteindre un maximum correspondant à
la saturation effective de la saumure (6 M). Ensuite, il diminue progressivement lorsque la
saumure se dilue jusqu’au rajout de sel suivant. Nous obtenons alors des oscillations comme
l’illustre la figure 55. Ces oscillations de flux évaporatoire pourraient aisément être évitées en
rajoutant du sel plus fréquemment dans le bac d’alimentation afin de mieux maintenir
constante la concentration de la saumure au cours de l’essai.
111
Ajout de Ajout de
4 kg de CaCl2 4 kg de
CaCl2
Figure 55 : Influence de l’ajout de CaCl2 sur le flux évaporatoire instantané lors de l’évaporation osmotique du jus de pomme de cajou.
Résultats et Discussion
L’étape d’évaporation osmotique n’a pas d’influence sur l’acidité titrable. Cependant une
perte de 9% de la vitamine C est observée. Cette perte pourrait être due aux conditions de
réalisation de l’essai d’évaporation osmotique. En effet, lors de l’essai, aucune précaution
particulière n’a été prise contre l’oxydation du jus. L’appareil est rempli au départ avec 60 L
de jus microfiltré, puis toutes les 45 min le bac d’alimentation est ouvert afin d’ajouter la
quantité de jus correspondante à l’eau évaporée. De l’air est ainsi régulièrement entrainé dans
le bac d’alimentation qui peut alors oxyder la vitamine C.
L’évaporation osmotique (EO), permet donc de concentrer jusqu’à 6 fois le jus de pomme de
cajou avec une rétention totale de l’ESS. Cependant il y a une légère perte de vitamine C
(9%). Cette perte est due aux conditions de réalisation de l’essai : introduction continuelle de
l’air, temps de traitement long (12 h). Ces pertes devraient pouvoir être réduites en utilisant
un gaz inerte (N2) au niveau du bac d’alimentation pour protéger le produit des dégradations
oxydatives liées à l’oxygène.
113
Résultats et Discussion
et 80°C. La qualité vitaminique du produit est donc plus affectée par rapport à celui concentré
par évaporation osmotique.
Tableau 31 : Effet de l’évaporation sous vide sur la qualité du jus de pomme de cajou.
Acidité titrable
ESS Vitamine C
pH (g d’acide
(g.kg-1) (g.kg ESS-1)
malique.kg ESS-1)
Jus microfiltré 100 (1) 4,05 (0,12) 21,1 (0,3)d 14,14 (0,49)a
Jus concentré par EV à 40 649 (2) 4,21 (0,22) 20,7 (0,3)d 12,37 (0,24)b
Jus concentré par EV à 60 618 (2) 4,19 (0,13 20,5 (0,5)d 12,06 (0,32)bc
Jus concentré par EV à 80 586 (2) 4,22 (0,20) 20,4 (0,3)d 11,23 (0,26)c
A l’analyse de ces données nous constatons que l’étape de la clarification modifie le profil
aromatique du jus (distance aromatique de 121). Compte tenu de la température de traitement
utilisé (35°C), une perte par volatilisation est peu probable. Certains composés d’arôme
pourraient être retenus par la membrane car associés à la fraction insoluble (adsorption). La
préconcentration par osmose inverse modifie peu le profil aromatique car la distance
aromatique n’est que de 101. L’évaporation osmotique pour laquelle une distance aromatique
est de 377 est obtenue influe considérablement sur le profil aromatique du jus de pomme de
cajou. Toutefois cette valeur est plus faible comparée à celles obtenues par évaporation sous
vides (457 à 460 en fonction de la température). Cela nous permet de conclure que le procédé
d’EO permet d’obtenir un jus concentré présentant un profil aromatique moins altéré comparé
aux concentrés de références traités par évaporation sous vide.
114
Tableau 32 : Comparaison des différentes teneurs en µg.L-1 des composés d’arôme des jus de pomme de cajou obtenus par différents procédés.
N° Nom des composés d’arôme Tr (min) JB JC JOI JEO JEV 40 JEV 60 JEV 80
1 Ethanol 3,58 180 146 69 23 0 0 0
2 Butanoate d’éthyle 5,10 22 8 3 1 0 0 0
3 3-carène 7,35 33 1 0 0 0 0 0
4 Pentanoate de propyle 7,86 8 3 4 3 0 0 0
5 2-Butènoate d’éthyle 8,17 23 14 7 6 0 0 0
6 3-méthyl pentanoate d’éthyle 8,60 11 5 0 0 0 0 0
7 3-méthyl-1-butanol 10,04 36 40 44 47 0 0 0
8 2-méthyl-2-butenoate d’éthyle 10,61 79 35 10 2 0 0 0
9 Octanal 12,49 30 10 7 1 0 0 0
10 Cis-3-hexènol 16,47 22 21 11 9 0 0 0
11 3-Octanol 17,01 8 18 22 24 21 22 22
12 3-méthyl butanoate cis-3-hexenyle 20,45 42 2 0 0 0 0 0
13 Benzaldehyde 21,28 41 41 60 17 68 101 89
14 2-hydroxy-4-methylpentaoate d’éthyle 21,47 422 512 590 88 0 0 0
15 Octanol 23,40 34 29 18 15 0 0 0
JB-JC JC-JOI JC-JEO JC-JEV 40 JC-JEV 60 JC-JEV 80
Distance aromatique
121 101 377 457 460 459
JB : Jus brut, JC : Jus clarifié par MFT, JOI : Jus concentré par OI, JEO : jus concentré par EO, JEV 40 : Jus concentré par évaporation sous vide
à 40°C, JEV 60 : Jus concentré par évaporation sous vide à 60°C, JEV 80 : Jus concentré par évaporation sous vide à 80°C.
Résultats et Discussion
0,2
0,0
400 450 500 550 600 650 700
Figure 56 : Spectre d’absorption des différents jus de pommes de cajou (mesures réalisées
après filtration sur membrane de 0,45 µm et après redilution au même extrait sec soluble).
L’analyse de ces courbes montre que les jus brut, microfiltré, préconcentré par osmose inverse
et concentré par évaporation osmotique présentent des spectres très similaires. Par conséquent
ils ont la même couleur. Il n’y a pas de formation de nouveaux composés colorés lors des
procédés de microfiltration, d’osmose inverse et d’évaporation osmotique. Par contre, les jus
concentrés, obtenus par évaporation sous vide à différentes température présentent une
absorbance élevée entre 400 et 480 nm. Plus la température d’évaporation est haute plus
l’absorbance est importante. Cette gamme de longueur d’ondes est caractéristique des
composés issus de la réaction de Maillard. L’évaporation sous vide génère donc ces réactions
de brunissement non enzymatique qui conduisent à la formation de mélanoïdines, composés
bruns foncés. Le jus de pommes de cajou étant riche en sucres réducteurs, ces sucres
réagissent avec les acides aminés des protéines du jus lors du traitement thermique et donnent
des composés colorés. Ces réactions sont nettement mises en évidences à partir de 60°C et
semblent être déjà présentes à 40°C.
116
CONCLUSION
Conclusion
CONCLUSION
En initiant ce travail sur la valorisation de la pomme de cajou par les procédés membranaires,
nous nous étions proposé de développer un procédé de production du jus de pomme de cajou
concentré ayant des caractéristiques organoleptiques et nutritionnelles proches du fruit frais
mais non astringent. Les principaux résultats obtenus et conclusions issues de ce travail sont
repris de façon synthétique.
La caractérisation a montré que le jus de pomme de cajou est riche en vitamine C (1,5 g.kg-1)
et en polyphénols totaux (2,4 g.kg-1). Ces polyphénols totaux se trouvent sous forme de tanins
condensés responsable de l’astringence. Les sucres sont constitués à 98% de glucose et de
fructose. Ces deux sucres étant très fermentescibles et réducteurs, cela explique d’une part la
nécessité de transformer les pommes de cajou immédiatement après la récolte sinon elles
fermentent et d’autre part la formation de composés bruns (mélanoïdines) lors des traitements
thermiques du jus. L’étape d’extraction du jus par pression ne génère pas de dégradation
significative des composés d’intérêt. Toutefois, certains d’entre eux se répartissent
différemment dans le jus et les tourteaux de presse. Le rendement d’extraction dépend de la
pression qu’exerce la presse à vis sur les pommes de cajou. Parmi les 50 composés d’arôme
identifiés dans le jus de fruit, les esters sont quantitativement les plus abondants. Ils
représentent environ 30 % de l’aire totale des pics. Une concentration élevée de styrène a été
mesurée dans le produit. Ce composé semble provenir du fruit et ne pas être lié à une
contamination par les matériaux plastiques en contact. Ce résultat doit toutefois être confirmé.
Comme perspective à cette étude, nous recommandons une caractérisation plus complète des
pommes de cajou en fonction des zones de production et des périodes de récolte. En effet
d’importantes variations de teneurs en vitamine C et en sucres ont déjà été mises en évidence
à ce niveau.
117
Conclusion
L’étude sur la fraction colmatante du jus de pomme de cajou a montré que la résistance de
colmatage due aux colloïdes est la plus importante par rapport à celles générées par les
fractions insoluble et soluble. Cette affirmation est vérifiée quels que soit Ptm et FRV. La
fraction colloïdale constitue donc la principale fraction colmatante du jus de pomme de cajou.
A la Ptm de 2 bar, elle est responsable de plus de 50% du colmatage de la membrane. Pour
approfondir cette étude, des essais sur différents types de jus contenant des fractions
colloïdales variables et bien caractérisées seraient nécessaires.
Les résultats obtenus à partir des 2 tests de filtrabilité choisis (résistance spécifique de
filtration en configuration frontale sur cellule Amicon et pouvoir de succion capillaire sur
CST-mètre) pour prédire les densités de flux de perméat lors des essais en MFT ne permettent
pas de rendre compte du pouvoir colmatant des jus en MFT. Les résultats ne sont pas corrélés
entre eux. L’étude sur la cellule Amicon a été réalisée sur une membrane en acétate de
cellulose qui a le même diamètre de pore que la membrane céramique utilisée pour la MFT
mais qui était constitué d’un matériau diffèrent. En perspective il serait intéressant de réaliser
cette étude avec d’autres types de membrane qui ont une configuration proche des membranes
céramiques utilisées pour la MFT et sur plusieurs types de jus (orange, ananas, pamplemousse
pomme raisin etc.). Des investigations complémentaires sont aussi nécessaires pour mettre au
point d’autres tests simples de filtrabilité afin de prévoir le comportement des jus en MFT. La
mise au point de ces tests devra s’appuyer impérativement sur la compréhension des
mécanismes qui interviennent dans le colmatage des membranes.
118
Conclusion
Quelques perspectives plus générales peuvent être proposées à la suite de cette étude.
En vue d’une future application industrielle de tout ou partie du procédé, il reste encore
indispensable d’en valider la faisabilité économique. Des informations plus précises sur le
marché des jus de fruits clarifiés doivent également être collectées. Afin de compléter le
procédé, une étape supplémentaire de désaromatisation du jus de pomme cajou pourrait être
envisagée. Le jus obtenu, aromatiquement neutre mais naturellement riche en vitamine C,
pourrait alors être plus aisément utilisé dans la formulation de diverses boissons.
Enfin pour prévoir l’impact de variabilité la matière première sur les performances de la MFT
ou pour optimiser efficacement les prétraitements enzymatiques, la recherche de paramètres
de composition pertinents permettant d’évaluer le pouvoir colmatant des jus est cruciale. La
complexité et la variété des phénomènes mis en jeu dans le colmatage (transferts par
convection à travers la membrane, rétro-diffusion liée à des surconcentrations locales,
entrainement hydrodynamique dû aux fortes contraintes de cisaillement, interactions physico-
chimiques entre la membrane et les constituants et entre les constituants eux-mêmes, etc.)
constituent toutefois une difficulté majeure à ce niveau.
119
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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RÉSUMÉ
La pomme de cajou est une matière première qui n’est pas exploitée en Côte d’Ivoire alors qu’elle présente un potentiel
nutritionnel important. Dans ce contexte, l’étude réalisée s’intéresse à la valorisation des pommes de cajou en jus de fruit.
En partant du jus brut de pommes de cajou, il s’agit d’étudier un procédé qui couple plusieurs techniques membranaires
pour la production de jus clarifiés et concentrés. Les températures modérées de traitement doivent permettre une
meilleure préservation du potentiel vitaminique et sensoriel de la matière première. Les deux variétés de pommes de
cajou étudiées sont riches en acide ascorbique (1,2 g.kg-1) et en composés phénoliques (2,9 g.kg-1). Avec un rendement
optimal de 82%, l’extraction du jus par pression ne génère pas de dégradation significative des composés d’intérêt.
Toutefois, certains d’entre eux se répartissent différemment dans le jus et les tourteaux de presse. Parmi les 50 composés
d’arôme identifiés dans le jus de fruit, les esters sont quantitativement les plus abondants. Le traitement du jus de pomme
de cajou par microfiltration tangentielle sur membranes tubulaires minérales (0,2 µm, 35 °C) permet de clarifier le
produit sans altérer sa teneur en acide ascorbique. La forte rétention des composés phénoliques en diminue l’astringence.
Le prétraitement par liquéfaction enzymatique modifie les caractéristiques du jus et permet d’améliorer les performances
de la filtration. Certaines des préparations enzymatiques testées présentent un effet synergique sur les densités de flux de
perméat (Jp). Lors de la validation du procédé à l’échelle semi-industrielle, des Jp voisines de 70 L.h-1.m-2 ont été
obtenues à FRV 8. Les performances sont toutefois très variables d’un jus à l’autre et ne sont pas liées aux
caractéristiques des jus mesurées. Les tests classiques de filtrabilité (résistance spécifique en filtration frontale et temps
de succion capillaire) ne permettent pas non plus de prévoir le pouvoir colmatant des jus en microfiltration tangentielle.
Une meilleure compréhension des phénomènes qui régissent le colmatage membranaire est indispensable pour
développer un outil prévisionnel à ce niveau. La nanofiltration tangentielle et l’osmose inverse ont été ensuite utilisées
pour pré-concentrer 2,5 à 3 fois le jus clarifié. L’osmose inverse présente l’avantage de retenir totalement les principaux
solutés pour une consommation énergétique comparable à celle de la nanofiltration. Enfin, l’évaporation osmotique a
permis de concentrer le jus clarifié environ 6 fois sans en altérer la couleur et en préservant plus de 90 % de l’acide
ascorbique. Comparé à des concentrés de référence traités par évaporation sous-vide, le concentré obtenu présente un
profil aromatique moins altéré. Au final, l’intérêt du procédé proposé est donc vérifié en terme de qualité nutritionnelle et
organoleptique. En vue d’une application industrielle, son évaluation économique reste toutefois indispensable.
Mots clés : Anacardium occidentale, clarification, colmatage, concentration, microfiltration, nanofiltration, osmose
inverse.
ABSTRACT
The cashew apple is a raw material which is not exploited in Côte d'Ivoire though it has an important nutritional
potential. In this context, the study dealt with the processing of the cashew apple in fruit juice. Starting from the raw juice
of cashew apples, a new process that coupled several membrane technologies was proposed for the production of
clarified and concentrated juice. Moderate temperatures of treatment should allow a better preservation of the vitamins
and sensory potential of the raw material. Both varieties of cashew apples studied were rich in ascorbic acid (1.2 g.kg-1)
and phenolic compounds (2.9 g.kg-1). With an 82 percent optimum yield, juice extraction by pressure did not generate
significant degradation of the compounds of interest. However, some of them are distributed differently in the juice and
the press cake. Among the 50 aroma compounds identified in the fruit juice, the esters were the most abundant.
Treatment of cashew apple juice by cross-flow microfiltration on inorganic tubular membranes (0.2 µm, 35 °C), clarified
the product without altering its ascorbic acid content. The high retention of phenolic compounds decreased astringency.
Pretreatment with enzymatic liquefaction of juice improved the performance of the filtration. Some of the enzyme
preparations tested exhibited a synergistic effect on the permeate flux (Jp). During the validation of the process at semi-
industrial scale, Jp of 70 Lh-1.m-2 was obtained using a volumetric reduction ratio of 8. However, performances were
highly variable from one juice to another and were not related to the measured characteristics of juice. Classical tests of
filterability (specific resistance in dead-end filtration and capillary suction time) did not predict the fouling properties of
juices in cross-flow microfiltration. A better understanding of the fouling phenomena is absolutely necessary to develop
new predictive tests filtrability. Nanofiltration and reverse osmosis were then used to pre-concentrate 2.5 to 3 times the
clarified juice. Reverse osmosis allowed to retain entirely the major solutes with an energy consumption very close to
nanofiltration. Finally, the clarified juice was concentrated 6 times using osmotic evaporation without altering the color
and preserving more than 90% of ascorbic acid. Compared to standard concentrates treated by vacuum evaporation, the
concentrate obtained has a less altered flavor profile. The interest of the suggested process was verified in terms of
nutritional and sensorial quality. Its economic assessment remains essential for industrial application.